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saoudite.
Selon la tradition musulmane, elle a été construite par Adam, premier prophète
(puis reconstruite par Ibrahim (Abraham) et son fils Ismaël). À l'origine la
Kaaba était en bois ; elle a été détruite par le feu au VIIe siècle et reconstruite en
pierre à la fin du VIIe siècle.
Elle contient la « Pierre noire » dans l'angle externe situé à l'est. Selon la
tradition prophétique, elle proviendrait du Paradis et aurait été apportée par
l'ange Djibril (Gabriel). En 930, la pierre noire fut volée par les Karmathes qui la
rendent contre une forte rançon 8 années plus tard. Au XIe siècle, Hakim, le
calife fatimide, tenta de la briser à coup de barre de fer.
L'intérieur de l'édifice est vide. La Kaaba est recouverte d'un voile noir avec des
broderies de métal précieux.
Kaaba
La symbolique de la Kaaba vide depuis l'Islam est qu'il ne peut y avoir d'objet
d'adoration pour le croyant. Elle représente le lieu vers lequel se dirige la prière.
C'est autour de la Kaaba que les pèlerins effectuent un culte, les sept tours du
tawaf, également appelé la circumambulation.
Il y aurait selon la tradition islamique deux Kaaba distinctes, l'une terrestre pour
les hommes et l'autre céleste pour les anges[
Étymologie
Malek Chebel relève que le nom de kaaba proviendrait du « nom d’une ancienne
déesse locale du nom de Kaabâh »[4]. René Guénon estime cependant qu'il s'agit
là d'une confusion et qu'aucune divinité de ce nom a jamais existé[5].
Le jeûne, les offrandes, la tête rasée, l'aumône sont des rites d'expiation qui
existaient avant l'Islam. La circumambulation se pratiquait avant l'Islam comme
la plupart des rites repris dans le Hadj. Dans ses Dissertations, au IIe siècle,
Maxime de Tyr rapporte, à propos d'un rite d'adoration d'un bétyle dans la
province romaine d'Arabie (capitale Pétra), que: « les Arabes adorent aussi, mais
je ne sais quoi. Quant à l'objet sensible de leurs adorations, je l'ai vu, c'est une
pierre quadrangulaire. ».
Vers 590, les fondations de la Kaaba furent gravement endommagées par des
pluies torrentielles. Menaçant de s'effondrer, le sanctuaire dut être démoli et
reconstruit par les Quraychites, la tribu dont est issu Mahomet (qui était alors
âgé de 20 ans).[réf. nécessaire]
Selon le Coran, la Kaaba a été reconstruite par la main d'Abraham et de son fils
Ismaël, ceci en s'aidant d'une éminence, appelée Station d'Abraham. D'autres
traditions islamiques clament que la Kaaba a été construite la toute première fois
par Adam lui-même et qu'il s'agissait du premier temple sur Terre. Dans la
tradition musulmane[réf. nécessaire], la Kaaba fut détruite et reconstruite dix fois avant
l'islam, deux fois ensuite.
Pour Tabari (Ta'rikh, I, 193-194), la Kaaba, pourtant située dans un bas fond,
échappe au Déluge (sourate LIV - Cor. VI, 6) ainsi que la pierre noire
encastrée : la construction et la pierre noire sont « exhaussées au ciel ».
Pour Jacqueline Chabbi, la tradition islamique des 360 idoles « semble être
sortie de l'imagination du collecteur de tradition, Ibn al-Kalbi (737-819), qui
cherchait sans doute à présenter le triomphe de son Prophète terrassant
l'idolatrie. » De même, l'évocation de Hubal pourrait être une confusion avec le
mot hébreu hevel, signifiant « vaine idole » (Livre de Jérémie). Pour l'auteur, « il
ne semble pas, en fait, qu'il y ait eu à La Mecque la moindre représentation
picturale ni la moindre statue divine, mais seulement, comme aujourd'hui, des
pierres sacrées brutes qui avaient été enchâssées dans le mur... ».
Période islamique
L'historien Dan Gibson, quant à lui, soutient dans son livre Qur'anic Geography
que la ville sainte originale du Coran serait Pétra, située dans une vallée, et que
la relocalisation de la pierre noire par Abd Allah ibn az-Zubayr à l'emplacement
actuel de La Mecque aurait été la cause du changement de la qibla des mosquées
de Petra vers La Mecque au deuxième siècle après l'hégire.
En 692, La Mecque est assiégée par Al-Ḥadjdjâdj ben Yûsuf, envoyé du calife
omeyyade Abd al-Malik contre `Abdullah ibn az-Zubayr ; la Kaaba aurait été
détruite par catapultes et incendiée. Ibn az-Zubayr la reconstruit l'année
suivante.
Pour l'islam, la « demeure sacrée » mecquoise avait toujours été le lieu cultuel
primordial. Abraham, aurait été, après le Déluge de Noé, l'initiateur du culte
premier et cela sur ordre divin. Pour les musulmans, « Abraham était donc
musulman. Même si ce n'est pas dit aussi clairement, car le discours se focalise
sur Abraham, tous les « prophètes » postérieurs doivent eux aussi, selon la
même optique, avoir été musulmans avant qu'ils ne tombent dans la déviation et
la perversion. » explique l'historienne Jacqueline Chabbi[25].
Le calcul de la qibla, le mur qui, dans la salle de prière d'une mosquée, est placé
perpendiculairement à la direction de La Mecque, stimula les géographes
musulmans
Eschatologie
« Abou Hourayra (ra) a dit que le Messager d'Allah a dit : « La Kaaba sera
détruite par un abyssinien du nom de Dhou As-Souwayquatayn ». »
— Al-Boukhari, n°1519
« Le Prophète a dit : « Laissez les Abyssiniens en paix tant qu'ils en feront de
même pour vous ; seul l’Abyssinien aux jambes courtes extraira le trésor de la
Ka'ba »
— Abou Dâwoûd
La Ka'aba est un bâtiment de granite dont le matériau fut extrait des collines
avoisinantes. Les murs ont une épaisseur d'un mètre. Ils ont une hauteur de
12,95 mètres. Les mesures des quatre côtés de ce faux parallélépipède sont : côté
est, 11,68 mètres ; côté ouest, 12,01 mètres ; côté sud, 10,18 mètres ; côté nord,
9,90 mètres.
On ne peut y accéder que par une porte en bois à deux battants, plaquée de
280 kg d'or pur, haute de 3,10 mètres et large d'1,70 mètre située sur le côté du
mur est, dont le seuil se trouve à 2,25 mètres au-dessus de la base de la Kaaba.
Celle-ci est ouverte trois fois par an pour permettre de laver le plancher avec de
l’eau puisée à la source de Zamzam (celle qui est supposée avoir été découverte
par Agar lorsqu'elle cherchait désespérément de l'eau pour son fils Ismaël
pendant leur exil dans le désert).
À l’intérieur, la pièce est vide. Les ornements sont rares et sobres. Le faux
plafond est supporté par trois piliers, le tout étant en teck avec des motifs
sculptés.
Entre les colonnes passent des tiges de métal, sur lesquelles sont suspendus des
ex-voto. Ces trois colonnes s'élèvent jusqu'au premier plafond, laissant vide un
espace entre celui-ci et le plafond supérieur. Chacune d'entre elles porte trois
anneaux d'or qui la renforcent.
Les murs sont recouverts de plaques de marbre blanc jusqu'à une hauteur de
trois mètres. À l'intérieur de la Ka'ba existent 10 plaques de marbre blanc. Neuf
plaques de marbre sont inscrites en style tuluth. Une autre plaque de marbre est
inscrite en style coufique carré, en bas relief. Les lettres sont constituées de
fragments de marbre de couleur collés ensemble. Toutes ces plaques ont été
réalisées après le XIIIe siècle. Sur la paroi est, entre la porte de la Ka'ba et la
porte du repentir, une plaque de marbre a été fixée pour rendre hommage à la
restauration entière de la Ka'ba par le roi Fahd ibn Abdulaziz al-Saoud.
Toutes les parois des murs sont revêtues de tentures de soie verte où est inscrite
la profession de foi en tissage blanc et certains des noms de Dieu, écrits en
chiffres arabes (huit et sept). Le plafond est aussi recouvert de la même soierie.
Dans l'angle nord-est de la pièce, une cage d'escalier étroite permet d’accéder à
la terrasse se trouvant 1,20 mètres au-dessus du faux-plafond. La porte d'accès
est nommée « la porte du repentir ». Elle possède un verrou et est couverte d'une
tenture de soie avec des incrustations d'or et d'argent, sur laquelle existent des
inscriptions.
On emprunte l'escalier une fois par an pour changer la kiswa, le brocart noir,
brodé de versets coraniques recouvrant la construction et qui est fixé par des
cordes au parapet qui cerne la terrasse.
De nombreux autres bétyles, parfois nommés également Kaaba, ont été adorés
par les Arabes pré-islamiques. Ainsi, faisant allusion à la pierre noire de Dusares
à Petra, Clément d'Alexandrie mentionnait vers 190 « que les Arabes adorent
des pierres ».[réf. nécessaire]
La Mecque était aussi avant l'Islam une ville cultuelle pour les tribus de cette
région. Le culte (celui notamment de demande de pluie) qui y était rendu par les
sédentaires de la région depuis une époque indéterminée (nabatéenne ?
araméenne ?) était local et de type bétylique (la Ka'ba). Selon toute
vraisemblance, dans cette partie de l'Arabie, se pratiquait le culte des pierres
sacrées, les bétyles ou « demeures de Dieu », brutes et non sculptées. Il s'agissait
de pierres lisses, très dures et de dimension maniable (basaltes ou quartz
présents sur place d'origine volcanique). Elles auraient été considérées comme
étant des réceptacles de la puissance des protecteurs surnaturels des tribus.