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Les Effets Des Méteaux Lourds Sur L'environnement Et La Santé
Les Effets Des Méteaux Lourds Sur L'environnement Et La Santé
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- PLAN DE TRAVAIL –
INTRODUCTION
I- Les effets des métaux lourds sur la santé humaine
I-1- Cause de la présence des métaux lourds dans notre organisme
I-2- Une toxicité parfaitement établie
I-2-1-Le mercure
I-2-1-1- Les voies d’intoxication
I-2-12- Une toxicité qui n'est pas uniforme
I-2-1-3-La contamination par le mercure : l'exemple de Minamata (Japan)
I-2-2-Les principaux effets toxiques du plomb pour l’homme
I-2-2-1- Les voies d'exposition
I-2-2-2- La distribution du plomb dans l'organisme humain
I-2-2-2-1- Les effets chez l'adulte
I-2-2-2-1-1- Effets sur le système nerveux
I-2-2-2-1-2 Effets sur la moelle osseuse et le sang
I-2-2-2-1-3- Cancer
I-2-2-2-2- Les effets chez l’enfant
I-2-2-3- Le plomb dans l’eau
I-2-2-3- 1- La plombémie
I-2-2-3-2- La réglementation
I-2-2-3-3-- le débat scientifique
I-2-2-3-4- la cohérence de la démarche
I-2-2-3-5- Le traitement des eaux
I-2-2-3-4- la cohérence de la démarche
I-2-2-3-6- La suppression des canalisations en plomb
I-2-4- Toxicité du cadmium
I-2-4-1- le risque de cancérogénicité des sels de cadmium
I-2-4-2- La relation dose -réponse
II- Conséquence de cette contamination sur l’environnement
II-1- Les métaux lourds et l’eau
II-2- Influence des micro-organismes sur la mobilité des métaux lourds
dans le sol
II-3- L’exposition alimentaire
II-3-1- La contamination des aliments
II -3-2- L'exposition alimentaire
II-4- Les aliments du milieu aquatique
II-4-1- La bioaccumulation des métaux lourds
II-4-2-La bioaccumulation par l'individu : La bioconcentration
II-4-3- La bioaccumulation entre individus : la bioamplification
II-5- Les métaux lourds et les poissons
II-5-1- Pourquoi s'intéresser aux poissons
II-5-2- Les métaux lourds et les coquillages
II-6- Les métaux lourds et les lieux de vies
II- 6-1. Surveillance générale de la population
II-7- La proximité de sites industriels pollués
III- L'évaluation des risques
III-1- Les valeurs de référence
III-1-1. Les indicateurs usuels
III-1-2- Les modes d'évaluation
III-1-3- La réglementation
III-1-4- Les principes appliqués
III-1-5- La réglementation européenne
III-1-6- Les contrôles
III-1-6-1 - Le contrôle des productions
III-1-6-2- De la norme à la connaissance des individus à risques
III-1-6-3- La connaissance des gènes
III-1-6-4- Les « fenêtres de sensibilité
IV- L'exposition alimentaire
Conclusion
Introduction
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I- Les effets des métaux lourds sur la santé humaine
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- L’ingestion – Hors absorption accidentelle ou expérimentale
du mercure liquide, et hors absorption de composés ioniques,
l’ingestion concerne essentiellement les formes organiques de
mercure, absorbés par l’intermédiaire de la nourriture.
En fonction de ses propriétés physico-chimiques, chaque forme
chimique de mercure atteint des « cibles » biologiques
préférentielles. Selon la forme chimique, le mercure va être dirigé
vers certaines cellules ou parties de l’organisme. La spéciation
influence directement la toxicité du mercure. Pour cette même
raison, la sensibilité au mercure est également très différente
selon les espèces biologiques.
Les composés inorganiques du mercure ont pour cibles
principales le système nerveux central (quand le mercure est sous
forme métallique Hg°), les reins (quand le mercure est sous forme
ionisé Hg2+) et, éventuellement, la peau. Pour les composés
organiques, la neurotoxicité est prédominante.Pour simplifier, on
peut dire qu’on peut avaler sans risque une bille de mercure,
mais il ne faut ni respirer une vapeur de mercure, ni ingérer un
mercure déjà transformé sous une forme organique.
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On observera que les indicateurs varient selon les métaux,
rendant les appréciations particulièrement complexes.
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- Le mercure organique a déjà été absorbé et assimilé par un
organisme vivant et se retrouve dans les tissus carbonés de celui-
ci. Il peut être à nouveau ingéré par un autre (exemple : mercure
absorbé par les poissons et crustacés, concentré dans les parties
digestives, elles-mêmes consommées par les humains). Cette forme est
très toxique. Le drame de Minamata vient du fait que le mercure assimilé par
la population autochtone était du méthylmercure, issu des poissons et
coquillages.
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Ces différents éléments sont récapitulés dans le tableau ci-après :
7
Les analyses montrent qu'une usine de produits
chimiques, fabriquant du plastique (PVC -chlorure de vinyle)
utilise le mercure comme catalyseur, rejeté en mer après usage.
Bien que le mercure le soit sous forme inorganique (oxyde de
mercure), peu biodisponible et peu toxique, la condensation, la
salinité et l'activité bactérienne des micro-organismes marins
transforment le mercure en une forme organique (méthylmercure), très
biodisponible et très toxique
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Les principaux symptômes et signes de la maladie dite de
Minamata sont les suivants (en % des personnes malades):
- Altération de la parole 88 %,
- Altération de l'audition 85 %,
- Altération de la marche 82 %,
- Tremblement 76 %,
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I-2-2- Les principaux effets toxiques du plomb pour l’homme :
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L'absorption digestive du plomb est augmentée par la vitamine D,
les régimes riches en graisses ou carencés en calcium et en fer.
Dans le cas particulier du foetus, le plomb, au travers de la
barrière placentaire, passe de la mère à l'enfant. Le plomb passe
également après la naissance à l'enfant au travers du lait
maternel.
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I- 2-2-2-1- Les effets chez l'adulte
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Le système nerveux central des enfants est particulièrement
sensible à l'action toxique du plomb. Une encéphalopathie aiguë
convulsivante apparaît généralement lorsque la plombémie est de
l'ordre de 1.000 ug/l. Elle n'a jamais été observée lorsque la
concentration sanguine de plomb est inférieure à 700 µg/l.
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- Les caractéristiques de l'eau. La solubilité du plomb dépend
des caractéristiques physicochimiques de l'eau, notamment de
son acidité, de sa température, et de sa teneur en phosphates.
Les eaux douces peu minéralisées, présentant un faible pH sont
les plus agressives vis-à-vis du plomb.
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Ces différents paramètres expliquent que l'absence de
canalisations en plomb ne se traduit pas forcément par des
teneurs nulles en plomb au robinet, mais aussi que le cumul des
facteurs peut induire des teneurs en plomb au robinet
importantes, supérieures à 100 ug/litre, voire même
1000ug/litre.
I-2-2-3- 1- La plombémie
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Les analyses ont montrées clairement une relation directe entre la
plombémie et la teneur en plomb de l'eau mesurée au robinet du
consommateur. L'étude avait montré un seuil de 0,02 ug/l-1 en
deçà duquel, il n'y avait pas de relation significative, -et une
augmentation rapide de plombémie avec l'augmentation des
teneurs en plomb.
I-2-2-3-2- La réglementation
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Cette valeur a été reprise dans la directive européenne 98/83 du
Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux
destinées à la consommation humaine, qui fixe l'objectif de
10 µg/l à l'horizon 2013.
P = Poids
0,75
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I-2-2-3-3-- le débat scientifique
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I-2-2-3-4- la cohérence de la démarche
19
Les consommations courantes apportent une certaine quantité de
plomb. Cette quantité, déduite de l'apport tolérable, fixé par
l'OMS à 25µg/kg, détermine la quantité de plomb qui peut être
absorbée par la voie liquide, et par conséquent, les teneurs en
plomb dans l'eau. Ces différents calculs sont présents ci-après.
Aucun résultat ne conduit à fixer un seuil de 10 ug/l.
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I-2-2-3-6- La suppression des canalisations en plomb
21
Ainsi, le chlorure de cadmium, soluble, apparaît plus toxique que
le sulfure de cadmium très insoluble.
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Des enquêtes épidémiologiques récentes ne confirment pas les
observations qui ont pu être faites antérieurement montrant un
excès de cancers de la prostate chez les travailleurs exposés aux
composés de cadmium. En conséquence, les experts estiment
maintenant que le cadmium ne doit pas être considéré comme un
agent cancérogène pour la prostate.
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Les sels de cadmium, très peu volatils, sont présents dans
l'air sous forme de très fines particules solides (fumées ou
poussières). Lors d'expositions professionnelles, ces particules
peuvent être inhalées et se déposer principalement dans les
alvéoles pulmonaires. La taille de ces particules a donc une
grande importance pour déterminer leur absorbabilité.
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I-2-3-2- La relation dose -réponse
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On appelle en général métaux lourds les éléments
métalliques naturels, métaux ou dans certains cas métalloïdes
caractérisés par une masse volumique élevée, supérieure à 5
grammes par cm3. On retrouve dans certaines publications
anciennes l’appellation de «métal pesant». Quarante et un
métaux correspondent à cette définition générale auxquels il faut
ajouter cinq métalloïdes.
L’appellation métaux lourds est cependant une appellation
courante qui n’a ni fondement scientifique, ni application
juridique.
- Les métaux lourds sont présents dans tous les
compartiments de l’environnement, mais en général en quantités
très faibles. On dit que les métaux sont présents « en traces ». Ils
sont aussi « la trace » du passé géologique et de l’activité de
l’homme.
La classification en métaux lourds est d’ailleurs souvent
discutée car certains métaux toxiques ne sont pas
particulièrement « lourds » (le zinc), tandis que certains éléments
toxiques ne sont pas tous des métaux (l’arsenic par exemple).
Pour ces différentes raisons, la plupart des scientifiques préfèrent
à l’appellation métaux lourds, l’appellation « éléments en traces
métalliques » -ETM- ou par extension « éléments traces ».
- La toxicité des métaux lourds a conduit les pouvoirs publics à
réglementer les émissions en fixant des teneurs limites. Cette
réglementation n’est cependant d’aucun secours pour déterminer
sans ambiguïté une liste de métaux à surveiller car la liste varie
selon les milieux considérés :
- émissions atmosphériques,
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L’arrêté du 2 février 1998, relatif aux installations classées pour
la protection de l’environnement, fixe notamment les émissions de
toute nature que doivent respecter ces installations. L’arrêté ne
définit pas les « métaux lourds » mais sélectionne un certain
nombre de métaux sujets à des contraintes environnementales,
en l’espèce le respect de limites d’émission dans l’eau. Douze
métaux sont concernés : Aluminium, Arsenic, Cadmium,
Chrome, Nickel, Cuivre, Etain, Fer, Manganèse, Mercure,
Plomb, Zinc. D’autres réglementations sont plus restrictives.
L’arrêté du 8 janvier 1998 fixant les descriptions techniques
applicables à l’épandage des boues sur les sols agricoles
détermine des « teneurs limites en éléments traces », pour sept
métaux seulement. D’autres choix sont possibles. La
réglementation sur les émissions atmosphériques fixe des valeurs
admissibles sur quinze métaux.
La réglementation n’est donc d’aucun secours et contribue
même à entretenir l’ambiguïté (7, 12 ou 15 métaux soumis à des
contraintes environnementales). Difficulté supplémentaire, dans
son rapport sur les éléments en France, l’Académie des Sciences
ne prend en considération que neuf éléments, classés en «
éléments en traces » : Arsenic, Cadmium, Chrome, Cuivre,
Mercure, Nickel, Plomb, Sélénium et Zinc…
Il existe néanmoins une constante. Parmi les métaux lourds,
on distingue principalement trois d’entre eux : le mercure, le
plomb et le cadmium. Il y a, d’une part, une raison historique.
Les premiers biochimistes ont distingué ces trois métaux en
raison de leur affinité avec le soufre qui permettait d’identifier les
protéines « qui précipitent lourdement » ou donnent facilement
des sels (sels de mercure, sels de plomb…).
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Dans son tableau de classification des éléments chimiques,
réalisé à partir de la masse atomique et du nombre d’électrons
des éléments, le chimiste russe Mendeleïev, en 1869, reprend la
distinction.
D’autre part, les trois métaux ont aussi quelques caractéristiques
physico-chimiques communes :
- ils ne se détruisent pas. Ils se transportent, changent de forme
chimique, mais ne se détruisent pas.
- ils ont une conductivité électrique élevée, qui explique leur
utilisation dans de nombreuses industries.
Mais surtout, ils présentent une certaine toxicité pour l’homme,
entraînant notamment des lésions neurologiques plus ou moins
graves. Tandis que tous les autres ont une utilité dans le
processus biologique -certains métaux (les oligo-éléments) sont
même indispensables à la vie (le fer, le cuivre, le nickel, le
chrome…)-, les trois métaux cités sont des éléments uniquement
toxiques.
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Même si les principaux établissements industriels se sont
dotés de stations d’épuration spécifiques, l’essentiel des rejets
sont des rejets directs parfois appelés « rejets naturels ». En effet,
l’eau -des fleuves, des rivières, des canaux, de la mer- a
longtemps été « l’exutoire » qui permettait d’évacuer ces déchets.
Les métaux lourds sont des micropolluants de nature à
entraîner les nuisances même quand ils sont rejetés en quantités
très faibles (leur toxicité se développe par bioaccumulation).
D’ailleurs, de petites quantités en proportion (mesurées en
microgrammes par litre) sont souvent compensées par un effet
volume compte tenu de l’importance des débits d’eau.
L’industrie est responsable de la quasi totalité des rejets de
métaux lourds dans l’eau. La nécessité de réduire ces rejets n’est
plus discutée.
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La connaissance du transfert des métaux lourds dans le sol
nécessite la description du comportement hydraulique du sol
ainsi que celle des réactions chimiques susceptibles de se
dérouler au sein de la matrice solide.
Des résultats ont été acquis dans ce domaine et montrent la
complexité des réactions pouvant aboutir à la modification de
l’adsorption des cations métalliques sur la matrice solide (Korte et
al., 1976 et Harter, 1983).
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De plus, le zinc est un oligoélément indispensable (à de faibles
concentrations) à la croissance et au métabolisme
microbiens (Gadd, 1988).
Les interactions entre micro-organismes et métaux sont
multiples : accumulation intracellulaire, association
métal/paroi cellulaire, interaction polymère
extracellulaire/métal... Elles peuvent conduire en théorie à une
immobilisation ou une remobilisation du métal sous certaines
conditions de milieu (Ford et Mitchell, 1993).
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Si les métaux sont présents en traces, dans pratiquement
toute alimentation, les risques sont évidemment variables selon
les secteurs et selon les produits. On peut schématiser les
sources d'exposition comme suit :
(réseaux de distribution
au plomb)
Abats - Crustacés Crustacés
(biocencentration) (bioconcentration)
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Il convient donc de séparer les deux questions :
- l'exposition alimentaire.
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D'ailleurs, un produit peut aussi être contaminé et être ingéré par
l'homme sans risque : les métaux lourds se chargent dans
l'enveloppe de blé, mais le pain est fait, en général, à partir de blé
décortiqué, ce qui supprime le risque ; les contaminations
d'origine atmosphérique peuvent être éliminés par lavages ...
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Un rapide bilan épidémiologique permet de recenser des sources
beaucoup plus importantes : l'alcool évidemment (23.500 décès
directement liés à l'alcool en 1995), les salmonelloses (aliments à
risques : volailles, oeufs ; 779 cas en 1999, les listérioses
(aliments à risques : produits au lait cru ; 228 cas en 1997), les
fièvres typhoïdes (aliments à risques : eau contaminée,
charcuterie ; 109 cas en 1997), le syndrome hémolytique et
urémique -SHU- (aliments à risques ; lait, viande hachée : 100
cas en 1997), le botulisme (aliments à risques : jambon,
conserves artisanales ; 17 cas en 1997) et enfin le nouveau
variant et la maladie de Creutzfeld Jacob (aliments à risques :
abats de bovins).
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Tableau n°5 : Apport de métaux lourds par l'alimentation en µg/kg ou
µg/l
Variation V.P.L.
Valeurs minimum-maximum 1-270 1-251 1-278
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L'exposition aux métaux lourds par la voie alimentaire est
régulièrement suivie par le Ministère de la Santé. Deux enquêtes
effectuées à quinze ans d'intervalle (1983 et 1998). Elles montrent
une réduction notable de la présence des éléments traces dans
l'alimentation liée à la réduction de sources d'émissions atmosphériques
(plomb dans l'essence notamment) et la mise en oeuvre de bonne pratiques
agricoles (épandage réglementé) et de fabrication.
Moyenne
Médiane 14,4 5,4 9,8
Minimum - maximum 8,4 - 37 2,6 - 32 4,2 - 959
Exposition moyenne journalière
AJM - Apport journalier moyen 52 17 109*
DJT - Dose journalière tolérable 216 60 3 000
AJM/DJT 24 % 28 % 4%
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Tableau n° 7 : Exposition alimentaire moyenne aux métaux lourds (en
µg/personne /jour)
Comparaison internationale
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Enfin certains comportements ou habitudes entraînent des
ingestions significatives de métaux lourds : le vin et, dans
certaines conditions, l'eau de distribution publique sont les
boissons les plus chargées en plomb. Un fumeur absorbe deux
fois plus de cadmium qu'un non fumeur.
- l'assimilation,
II-4-2- L'assimilation
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Toute absorption -a fortiori tout contact avec un polluant- n'est pas
nécessairement dangereuse. D'une part, tout dépend évidemment des
concentrations du polluant. D'autre part, il faut s'intéresser à la seule
fraction soluble -biodisponible à 95 %- du métal ; l'autre fraction, insoluble,
peu biodisponible étant éliminée par différentes voies : voie solide (fèces),
voie liquide (urine), voie cutanée (sueur ...).
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Il existe d'importantes différences selon les espèces et les métaux. Les
organismes vivants concentrent les métaux beaucoup plus que l'eau et l'air.
Mais l'analyse des transferts met en évidence une hiérarchie entre les
espèces, classées selon leur propension à concentrer les métaux lourds. Les
fruits de mer, mollusques et crustacés, et dans une moindre mesure,
certains poissons sont d'excellents « capteurs de polluants ». Tandis que le
BCF dans les plantes varie de 0,01 à 1 pour le mercure (une plante
concentre de 1 à 100 % de mercure contenu dans le sol), le BCF dans les
poissons est de plusieurs milliers, voire de plusieurs dizaines de milliers
pour les mollusques et les invertébrés.
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Tableau n° 8 : indication schématique de l'importance de la
bioconcentration de quelques espèces marines. Capacités de
bioconcentration de quelques espèces marines
espèces
Plantes aquatiques faible faible faible
Invertébrés moyenne à forte moyenne moyenne à forte
- Vers moyenne moyenne moyenne à forte
- Mollusques moyenne moyenne moyenne à forte
- Crustacés forte moyenne moyenne à très forte
(Moules) forte forte moyenne
(Huîtres) très forte moyenne faible
Poissons faible faible moyenne à forte
- Hareng/sardine faible faible faible
- Plie/sole faible faible moyenne
- Bar/roussette moyenne moyenne moyenne
- Espadon/thon moyenne moyenne forte
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Il peut arriver, pour certains prédateurs et certains métaux,
que les concentrations augmentent au fur et à mesure que l'on
progresse dans la chaîne trophique. C'est le cas du plomb et
surtout du mercure sous la forme méthylée. Le mercure
s'accumule à chaque étape et se retrouve concentré en bout de
chaîne alimentaire, notamment dans les gros poissons piscivores.
On appelle ce phénomène la « bioamplification » ou la
« biomagnification ».
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Les grosses espèces piscivores sont évidemment les plus sensibles
-brochet, espadon et surtout le thon-, dont les deux
caractéristiques - la richesse en lipides, qui favorise l'assimilation,
et la taille, puisque le thon est le plus gros poisson carnassier- en
font aussi le poisson le plus chargé en mercure.
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Les poissons sont la source principale de méthylmercure
pour l'homme. 80 % du méthylmercure se trouvent dans les
poissons, 10 % dans l'eau et 10 % dans les autres éléments.
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Tableau n° 9 : Limite maximale de métaux lourds dans les poissons
avant consommation (en mg/kg)
* Nombre d'exceptions variable selon les métaux : entre trois espèces pour le
cadmium, cinq espèces pour le plomb, 31 espèces pour lemercure.
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Tableau n° 10 : Niveau de contamination par le mercure
(sélection)
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Une affiche est également placardée sur les principaux lieux
de pêche de l'Ontario, recommandant les limites de
consommation en fonction de la contamination des espèces et de
la taille de la prise. Sur les vingt principaux lacs, on compte six
cas d'interdiction de pêche lorsque la prise est supérieure à 55
cm. Un extrait de cette plaquette est présenté ci-après.
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II-5-2- Les métaux lourds et les coquillages
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En France, les dispositions réglementaires qui suivent une
recommandation du CSHPF ont été prévues par l'arrêté du 2
juillet 1996 qui précise dans son article 11 § b « les coquillages (ne
doivent pas) contenir de contaminant microbiologique ou
chimique en quantités telles qu'ils puissent présenter un risque
de toxicité pour le consommateur. La contamination moyenne,
exprimée par kilo de chair humide du coquillage ne doit pas
excéder 0,5 mg de mercure total, 2 mg de cadmium, 2 mg de
plomb ».
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Des travaux comparables ont été conduits sur le cadmium et le
mercure. Ces travaux seront prochainement publiés. Les
informations sont moins complètes que pour le plomb puisque la
population n'a été suivie que sur quelques régions seulement,
mais les conclusions sont également très intéressantes et
serviront sans nul doute à conduire de nouvelles recherches
ciblées localement.
51
La plupart de ces enquêtes sont diligentées par les services de
l'Etat (directions départementales de l'action sanitaire et sociale et
/ou le réseau national de santé publique). La déconcentration
conduit cependant à une hétérogénéité des méthodes et des
analyses qui ne permettent pas d'établir des conclusions
collectives. Les efforts de l'Etat ne peuvent être pleinement
valorisés.
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- La contamination des végétaux de jardin est en général faible
sauf cas de contamination par voie aérienne justifiant des
interdictions de consommation.
Conclusion :
53