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Les chevaliers d'antares livre numérique gratuit pour kindle

Want more? Advanced embedding details, examples, and help! Déjà parus dans la même collection : Les Chevaliers d’Antarès, tome 1 – Descente aux enfers Les Chevaliers d’Antarès, tome 2 – Basilics Les Chevaliers d’Antarès, tome 3 – Manticores Les Chevaliers d’Antarès, tome 4 – Chimères Les Chevaliers d’Antarès, tome 5 – Salamandres Les
Chevaliers d’Antarès, tome 6 – Les sorciers Les Chevaliers d’Antarès, tome 7 – Vent de trahison Les Chevaliers d’Antarès, tome 8 – Porteur d’espoir Les Chevaliers d’Antarès, tome 9 – Justiciers Les Chevaliers d’Antarès, tome 10 – La tourmente À paraître en 2018 : Les Chevaliers d’Antarès, tome 12 – La prophétie À ce jour, Anne Robillard a publié
plus de soixante romans. Parmi eux, les séries cultes Les Chevaliers d’Émeraude et Les héritiers d’Enkidiev , la mystérieuse série à succès A.N.G.E ., Qui est Terra Wilder ? , Capitaine Wilder , la série surnaturelle Les ailes d’Alexanne , la trilogie ésotérique Le retour de l’oiseau-tonnerre , la série rock’n roll Les cordes de cristal ainsi que plusieurs
livres compagnons et BD. zayabarasetavo Ses œuvres ont franchi les frontières du Québec et font la joie de lecteurs partout dans le monde. Pour obtenir plus de détails sur ces autres parutions, n’hésitez pas à consulter son site officiel et sa boutique en ligne : www.anne-robillard.com / www.parandar.comCatalogage avant publication de Bibliothèque
et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Robillard, Anne, auteur Les Chevaliers d’Antarès / Anne Robillard. Sommaire : t. 11. Alliance.

Robillard, Anne. Alliance. II. Titre. PS8585.O325C42 2016 C843’.6 C2015-942610-3 PS9585.O325C42 2016 Wellan Inc. C.P. 85059 – IGA Mont-Saint-Hilaire, QC J3H 5W1 Courriel : info@anne-robillard.com Illustration de la couverture et du titre : Aurélie Laget Illustration de la carte : Jean-Pierre Lapointe Mise en pages et typographie : Claudia
Robillard Révision et correction d’épreuves : Annie Pronovost Distribution : Prologue 1650, boul. Lionel-Bertrand Boisbriand, QC J7H 1N7 Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864 Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088 © 2018 Wellan Inc. Tous droits réservés Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018 Dépôt légal –
Bibliothèque et Archives Canada, 2018« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. » — Winston ChurchillRETOMBÉES L a dernière tentative d’invasion du roi des Aculéos sur la côte d’Alnilam avait lamentablement échoué, surtout parce qu’elle n’avait pas été bien planifiée. Nullement préparés à se
battre, les hommes-scorpions avaient été entassés sur de vastes radeaux, armés d’une lance, sans eau ni vivres. didirovuyafija

Pour obtenir plus de détails sur ces autres parutions, n’hésitez pas à consulter son site officiel et sa boutique en ligne : www.anne-robillard.com / www.parandar.comCatalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Robillard, Anne, auteur Les Chevaliers d’Antarès / Anne Robillard.
Sommaire : t. 11. Alliance. feri ISBN 978-2-924442-64-7 (vol. 11) I. Robillard, Anne. Alliance. sabijewezo
Pour obtenir plus de détails sur ces autres parutions, n’hésitez pas à consulter son site officiel et sa boutique en ligne : www.anne-robillard.com / www.parandar.comCatalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Robillard, Anne, auteur Les Chevaliers d’Antarès / Anne Robillard.
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Sommaire : t.
11. Alliance. ISBN 978-2-924442-64-7 (vol. 11) I. Robillard, Anne. Alliance. II. Titre. PS8585.O325C42 2016 C843’.6 C2015-942610-3 PS9585.O325C42 2016 Wellan Inc. C.P. 85059 – IGA Mont-Saint-Hilaire, QC J3H 5W1 Courriel : info@anne-robillard.com Illustration de la couverture et du titre : Aurélie Laget Illustration de la carte : Jean-Pierre
Lapointe Mise en pages et typographie : Claudia Robillard Révision et correction d’épreuves : Annie Pronovost Distribution : Prologue 1650, boul. Lionel-Bertrand Boisbriand, QC J7H 1N7 Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864 Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088 © 2018 Wellan Inc. Tous droits réservés Dépôt légal – Bibliothèque et
Archives nationales du Québec, 2018 Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2018« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. » — Winston ChurchillRETOMBÉES L a dernière tentative d’invasion du roi des Aculéos sur la côte d’Alnilam avait lamentablement échoué, surtout parce qu’elle n’avait
pas été bien planifiée. Nullement préparés à se battre, les hommes-scorpions avaient été entassés sur de vastes radeaux, armés d’une lance, sans eau ni vivres. Ils avaient eu pour seule mission de foncer à l’intérieur du continent afin de conquérir toutes les villes où ils mettraient les pieds. Mais comme il ne possédait qu’une carte imparfaite du
continent, Zakhar n’avait tenu compte ni des distances entre les bourgs, ni de la présence de rivières infranchissables. Pire encore, il avait fait confiance à un sorcier aussi inexpérimenté que lui. Le résultat avait été désastreux. Presque la totalité des milliers de guerriers qui étaient débarqués à Einath avaient péri. Aussi, ce que Zakhar n’avait pas
anticipé, c’était la vive réaction des Chevaliers d’Antarès. Puisque ceux-ci étaient disséminés sur la frontière au nord, il ne les avait pas crus capables de se rendre aussi loin en si peu de temps. La magie de Wellan et de Salocin avait rendu possible le déplacement des troupes juste au bon moment pour intercepter la percée des Aculéos. Les combats
n’avaient même pas duré vingt-quatre heures, car les Chevaliers s’étaient positionnés à des endroits stratégiques sur le sentier des damnés, une bande de terre rocailleuse ponctuée de dangereux geysers. Ils avaient débuté sous les rayons argentés de la lune pour se terminer sous ceux de l’astre du jour. C’était Rewain, le dieu-zèbre, qui avait mis fin
au carnage en retournant d’un seul coup tous les hommes-scorpions sur leurs terres, tant les morts que les vivants. Désormais seuls sur le champ de bataille, les Chevaliers, affamés et assoiffés, parcouraient le passage pour secourir les blessés et récupérer les morts. Les bras croisés, Salocin attendait patiemment que chaque division lui fasse signe
pour qu’il puisse la transporter là d’où elle était partie. Chésemteh, dont la troupe n’avait subi aucune perte de vie, ordonna à ses Basilics de se réunir devant la forêt qui séparait le passage en deux. Comme il possédait une mémoire phénoménale, le sorcier ramena chaque sous-groupe dans le bon campement à Hadar. Toujours aussi efficaces, les
Chimères furent les suivantes.
Ilo demanda à Salocin de s’occuper d’abord des blessés et de ceux qui les soignaient. Puis il lui fit transporter les morts et le reste de sa division dans le grand cimetière à quelques kilomètres de son propre campement afin de procéder aux rites funéraires prescrits par l’Ordre. L’Eltanien n’y adhérait pas, mais il devait s’y soumettre parce qu’ils
faisaient partie des règlements des Chevaliers et des croyances de plusieurs de ses compagnons d’armes.
Les Manticores ayant plus de difficulté à s’organiser, elles durent attendre le retour du sorcier pendant de longues minutes sous un soleil de plomb. Elles étaient épuisées et ne se gênaient pas pour s’en plaindre à Sierra et à Audax. Quant à Wellan, il circulait entre les soldats avec Samara pour traiter leurs entailles, leurs brûlures et leurs fractures.
Ses pouvoirs magiques continuaient de fasciner le revenant, qui observait attentivement tous ses gestes. Il n’arrivait pas à croire que dans le monde de Wellan, tous les soldats possédaient ces facultés. Lorsque Salocin revint finalement d’Antarès, les Manticores bondirent sur leurs pieds en se lamentant de la lenteur du déplacement des troupes. –
Parce que vous pensez que c’est un travail facile ? rétorqua le sorcier. Je pourrais aussi aller chercher vos chevaux et vous laisser rentrer par vos propres moyens. – Moi, je n’en ai pas du tout envie, décida Koulia. Alors, fermez-la, tout le monde. – Est-ce que tous vos soldats sont là ? demanda Salocin. – Oui, affirma Priène. – Dois-je vous conduire dans
un cimetière quelque part ? – Chaque sous-section des Manticores a le sien. – Par lequel faut-il que je commence ?

11) I. Robillard, Anne. Alliance. II. Titre. PS8585.O325C42 2016 C843’.6 C2015-942610-3 PS9585.O325C42 2016 Wellan Inc. C.P. 85059 – IGA Mont-Saint-Hilaire, QC J3H 5W1 Courriel : info@anne-robillard.com Illustration de la couverture et du titre : Aurélie Laget Illustration de la carte : Jean-Pierre Lapointe Mise en pages et typographie : Claudia
Robillard Révision et correction d’épreuves : Annie Pronovost Distribution : Prologue 1650, boul. Lionel-Bertrand Boisbriand, QC J7H 1N7 Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864 Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088 © 2018 Wellan Inc. Tous droits réservés Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018 Dépôt légal –
Bibliothèque et Archives Canada, 2018« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. » — Winston ChurchillRETOMBÉES L a dernière tentative d’invasion du roi des Aculéos sur la côte d’Alnilam avait lamentablement échoué, surtout parce qu’elle n’avait pas été bien planifiée.

Sommaire : t. 11. Alliance.


ISBN 978-2-924442-64-7 (vol. 11) I. Robillard, Anne. Alliance. II.
Titre. PS8585.O325C42 2016 C843’.6 C2015-942610-3 PS9585.O325C42 2016 Wellan Inc. C.P. 85059 – IGA Mont-Saint-Hilaire, QC J3H 5W1 Courriel : info@anne-robillard.com Illustration de la couverture et du titre : Aurélie Laget Illustration de la carte : Jean-Pierre Lapointe Mise en pages et typographie : Claudia Robillard Révision et correction
d’épreuves : Annie Pronovost Distribution : Prologue 1650, boul.
Lionel-Bertrand Boisbriand, QC J7H 1N7 Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864 Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088 © 2018 Wellan Inc. Tous droits réservés Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2018 Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2018« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il
ne nous prenne par la gorge. » — Winston ChurchillRETOMBÉES L a dernière tentative d’invasion du roi des Aculéos sur la côte d’Alnilam avait lamentablement échoué, surtout parce qu’elle n’avait pas été bien planifiée. Nullement préparés à se battre, les hommes-scorpions avaient été entassés sur de vastes radeaux, armés d’une lance, sans eau ni
vivres. Ils avaient eu pour seule mission de foncer à l’intérieur du continent afin de conquérir toutes les villes où ils mettraient les pieds.
Mais comme il ne possédait qu’une carte imparfaite du continent, Zakhar n’avait tenu compte ni des distances entre les bourgs, ni de la présence de rivières infranchissables. Pire encore, il avait fait confiance à un sorcier aussi inexpérimenté que lui. Le résultat avait été désastreux. Presque la totalité des milliers de guerriers qui étaient débarqués à
Einath avaient péri. Aussi, ce que Zakhar n’avait pas anticipé, c’était la vive réaction des Chevaliers d’Antarès. Puisque ceux-ci étaient disséminés sur la frontière au nord, il ne les avait pas crus capables de se rendre aussi loin en si peu de temps. La magie de Wellan et de Salocin avait rendu possible le déplacement des troupes juste au bon moment
pour intercepter la percée des Aculéos. Les combats n’avaient même pas duré vingt-quatre heures, car les Chevaliers s’étaient positionnés à des endroits stratégiques sur le sentier des damnés, une bande de terre rocailleuse ponctuée de dangereux geysers. Ils avaient débuté sous les rayons argentés de la lune pour se terminer sous ceux de l’astre du
jour. C’était Rewain, le dieu-zèbre, qui avait mis fin au carnage en retournant d’un seul coup tous les hommes-scorpions sur leurs terres, tant les morts que les vivants. Désormais seuls sur le champ de bataille, les Chevaliers, affamés et assoiffés, parcouraient le passage pour secourir les blessés et récupérer les morts. Les bras croisés, Salocin
attendait patiemment que chaque division lui fasse signe pour qu’il puisse la transporter là d’où elle était partie. Chésemteh, dont la troupe n’avait subi aucune perte de vie, ordonna à ses Basilics de se réunir devant la forêt qui séparait le passage en deux. Comme il possédait une mémoire phénoménale, le sorcier ramena chaque sous-groupe dans le
bon campement à Hadar. Toujours aussi efficaces, les Chimères furent les suivantes. Ilo demanda à Salocin de s’occuper d’abord des blessés et de ceux qui les soignaient. Puis il lui fit transporter les morts et le reste de sa division dans le grand cimetière à quelques kilomètres de son propre campement afin de procéder aux rites funéraires prescrits
par l’Ordre. L’Eltanien n’y adhérait pas, mais il devait s’y soumettre parce qu’ils faisaient partie des règlements des Chevaliers et des croyances de plusieurs de ses compagnons d’armes.
Les Manticores ayant plus de difficulté à s’organiser, elles durent attendre le retour du sorcier pendant de longues minutes sous un soleil de plomb. Elles étaient épuisées et ne se gênaient pas pour s’en plaindre à Sierra et à Audax.
Quant à Wellan, il circulait entre les soldats avec Samara pour traiter leurs entailles, leurs brûlures et leurs fractures. Ses pouvoirs magiques continuaient de fasciner le revenant, qui observait attentivement tous ses gestes.
Il n’arrivait pas à croire que dans le monde de Wellan, tous les soldats possédaient ces facultés. Lorsque Salocin revint finalement d’Antarès, les Manticores bondirent sur leurs pieds en se lamentant de la lenteur du déplacement des troupes. – Parce que vous pensez que c’est un travail facile ? rétorqua le sorcier. Je pourrais aussi aller chercher vos
chevaux et vous laisser rentrer par vos propres moyens. – Moi, je n’en ai pas du tout envie, décida Koulia. Alors, fermez-la, tout le monde. – Est-ce que tous vos soldats sont là ?
demanda Salocin. – Oui, affirma Priène. – Dois-je vous conduire dans un cimetière quelque part ?
– Chaque sous-section des Manticores a le sien. – Par lequel faut-il que je commence ? Au grand désespoir de Koulia, Priène décida que son campement serait le dernier à partir.
– Je vais engouffrer au moins trois portions du repas que nous préparerons en arrivant ! s’exclama-t-elle.
Salocin secoua la tête avec découragement et partit avec le premier groupe. Un peu plus loin, assises ensemble, les Salamandres semblaient se reposer. En réalité, elles attendaient que tous aient quitté les lieux avant de rassembler leurs morts, qui seraient alors plus faciles à trouver. Les quelques blessés parmi elles avaient déjà été traités par
Wellan. Sierra respectait leur façon différente de faire les choses, mais Audax ne cacha pas son exaspération. – On devrait les laisser ici, suggéra-t-il. Je suis certain qu’elles ne verraient même pas la différence. – Je t’en prie, sois indulgent. Elles ont fait du bon travail, aujourd’hui. – Es-tu obligée de participer à tous les rites funéraires ?
– Ça fait en effet partie de mes obligations. – Mais dans le temps, on enterrait dans un seul endroit tous ceux qui tombaient au combat, lui rappela Audax. – Maintenant que nous pouvons nous déplacer dans le vortex de Wellan, je peux me rendre dans toutes les divisions pour y assister. Est-ce que tu m’accompagneras ? – Je ne vois pas comment je
pourrais me soustraire à mes propres règlements, répliqua-t-il avec un sourire moqueur. Dès que Salocin fut prêt à reconduire les Salamandres à Altaïr, Sierra le remercia pour sa précieuse collaboration. Afin de ne pas hérisser l’ancien commandant davantage, elle demanda ensuite à Wellan de les emmener, Audax et elle, chez les Manticores, qui
avaient l’habitude d’ensevelir rapidement leurs défunts. Le trio se rendit donc d’abord au campement de Priène, à Arcturus. Les soldats avaient déjà commencé à creuser les tombes dans la clairière où s’alignaient déjà un grand nombre de pierres tombales. Un groupe de Manticores roulaient des pierres où seraient gravés plus tard les noms des
défunts Chevaliers. Quant aux autres soldats, ils étaient en train d’envelopper les morts dans des linceuls. – À mon époque, on les nettoyait avant de les enterrer, fit remarquer Audax à Sierra. Tanégrad passait justement par là. – Il y en a bien trop, répondit-el DROITS © Wellan Inc., 2017. Tous droits réservés. Ce roman, incluant les personnages et
l’histoire exprimés, est protégé par le droit d’auteur en vertu de la Loi canadienne et des conventions internationales sur le droit d’auteur. Wellan Inc. est le titulaire exclusif du droit d’auteur sur le roman. Aucune partie de cette œuvre ne peut être utilisée ou reproduite sous quelque forme ou en quelque plateforme que ce soit en l’absence de
l’autorisation écrite et préalable de Wellan Inc. ANNE ROBILLARD Tome 2 Basilics Mai 2017 ISBN : 978-2-923925-91-2 CITATION « La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit. » — Oscar Wilde CARTE D’ALNILAM BLASON DE L’ORDRE DES CHEVALIERS D’ANTARÈS Chapitre 1
ZAKHAR D ebout sur la falaise qui séparait ses terres de celles des humains, le Roi Zakhar n’en croyait pas ses yeux. À l’aide d’une lunette d’approche volée aux Chevaliers d’Antarès des années auparavant, il avait assisté à l’anéantissement d’un nombre impressionnant de ses féroces guerriers dans les flammes crachées par une formidable bête
volante. Pire encore, celle-ci semblait à la solde des Chevaliers. Zakhar connaissait l’histoire tragique de son peuple, racontée de génération en génération par les femmes-scorpions, car les Aculéos ne possédaient pas d’écriture.
Leur race avait été conçue en éprouvette par les sorciers du dieu Achéron en même temps que les humains. Ces derniers, par contre, avaient davantage plu à la divinité et avaient hérité de la planète. Les hommes-scorpions avaient donc été rejetés dans la neige des hauts plateaux du Nord, là où rien ne poussait et où il faisait toujours froid. Au lieu de
se laisser mourir, la poignée d’Aculéos ainsi chassés des laboratoires de la cité céleste s’était aussitôt mise à creuser le sol avec leurs pinces aussi dures que l’acier. En quelques années à peine, ces survivants avaient réussi à créer un vaste labyrinthe, plusieurs mètres sous terre. Dans les profondeurs, ils avaient trouvé non seulement de la chaleur,
mais aussi des insectes endogés qui leur permirent de survivre jusqu’à ce qu’ils apprennent à piéger les mammifères marins qui venaient se reposer sur les plages glacées. À l’origine, les Aculéos s’étaient contentés de la partie septentrionale de leur pays, mais puisque les femmes mettaient au monde des centaines de petits tous les ans, la population
avait rapidement augmenté. Les hommes-scorpions avaient ouvert de nouvelles galeries vers le sud. Leur immense domaine pourrait accommoder leur population grandissante pendant des centaines d’années encore.
Ce n’était donc pas le besoin d’élargir leur territoire qui avait poussé les prédécesseurs de Zakhar à lever une redoutable armée, mais leur soif de vengeance. Les dieux d’Antarès ayant octroyé leurs faveurs aux humains, les Aculéos avaient décidé de les défier. Depuis des années, ils s’employaient à tuer le plus grand nombre possible de leurs nobles
sujets et d’incendier leurs villes. Récemment élu roi, Zakhar avait résolu de faire disparaître les humains et de devenir le maître incontesté de la planète sous le nez d’Achéron. La présence constante des Chevaliers d’Antarès au pied des falaises avait ralenti mais nullement découragé ses plans de destruction. Les premiers soldats protégés par de
ridicules plastrons de cuir, grimpés sur des bêtes qu’ils appelaient « chevaux », avaient péri en grand nombre sous les dards des Aculéos. Les humains ne possédaient que deux bras et aucune autre défense naturelle, en plus d’être petits. Ils devaient utiliser des armes pour repousser les hommes-scorpions, avec très peu de succès... au début.
Toutefois, au fil du temps, les Chevaliers étaient devenus dangereusement efficaces. Ils avaient si bien réussi à s’adapter à la façon de combattre des Aculéos qu’ils parvenaient à en éliminer de plus en plus chaque année. « Mais où ont-ils déniché la créature volante qui crache le feu ? » se demanda Zakhar. Les dieux en avaient-ils fait cadeau aux
humains pour qu’elle les débarrasse une fois pour toutes des Aculéos ? Sinon, d’où venait-elle et comment les Chevaliers étaient-ils arrivés à la dresser ? Ou s’agissait-il du résultat d’une nouvelle expérience des sorciers d’Achéron ? Peu importe ses origines, si Zakhar ne s’emparait pas bientôt de ce monstre, celui-ci annihilerait son peuple. « Je dois le
faire changer de camp », conclut-il. Le Roi des Aculéos fit demi-tour et s’engouffra dans l’un des tunnels qui menaient à son monde souterrain. Grâce au sortilège jeté par un sorcier, certaines pierres brillantes permettaient aux hommes-scorpions d’y voir quelque chose. Le palais de Zakhar n’était en fait qu’une énorme caverne dans laquelle il pouvait
recevoir un grand nombre de ses sujets à la fois. Il comprenait également des grottes plus petites creusées sur son pourtour, où le souverain abritait les femelles de son harem. Le mariage n’existait pas dans cette civilisation primitive, même si elle était fortement hiérarchisée. Les plus forts s’emparaient d’autant de compagnes qu’ils pouvaient en
nourrir et s’accouplaient avec chacune d’entre elles plusieurs fois par année.
Ils leur laissaient le soin de s’occuper de leur progéniture et de déterminer la place que chacun de leurs descendants occuperait dans la société. Zakhar possédait des centaines de femmes, qui continuaient de lui fournir de remarquables héritiers. Il lui était impossible de retenir le nom de tous ses enfants ou d’entretenir des liens intimes avec chacun
d’entre eux, mais il avait quelques préférés, dont Quihoit, un de ses fils dans la trentaine, qui possédait la force et l’intelligence d’un bon chef. Zakhar ne se décidait pas à l’envoyer au combat contre les humains. « Heureusement », se félicita le roi en se laissant tomber sur son trône fabriqué avec des ossements et recouvert de peaux de phoque.
Quihoit aurait en effet été incinéré avec le reste de ses troupes s’il lui avait permis de partir la veille. – Faites appeler mes généraux, ordonna-t-il à un de ses serviteurs, ces hommes-scorpions qui naissaient trop petits pour devenir des guerriers. En attendant l’arrivée de ses officiers de confiance, Zakhar se mit à arpenter la caverne, le cerveau en
ébullition. Il existait plusieurs façons de recruter la créature volante. Il les passa en revue jusqu’à l’arrivée de ses sept chefs de guerre. Ces derniers repoussèrent leur longue chevelure tricolore derrière leurs oreilles et mirent un genou en terre devant leur monarque.
Ils avaient déjà été informés de ce qui venait de se passer au pied de la falaise et ils avaient hâte de voir la réaction de Zakhar. – Je vous ai conviés afin d’entendre vos suggestions sur la façon de capturer le monstre cracheur de feu, laissa tomber le roi. – Le capturer ? s’étonnèrent les soldats.
– N’avez-vous pas vu avec quelle facilité il a occis nos guerriers ? Nous devons le mettre à notre service ! – Nous pourrions le prendre dans les filets que nous avons dérobés aux humains au bord de la grande rivière, suggéra Genric. – Cette créature a des ailes, leur rappela le roi. – Il faudra donc l’empêcher de les ouvrir et lui lier les pattes et la
gueule pour la traîner jusqu’ici, recommanda Waldl. – Le pouvoir de persuasion de Zakhar fera le reste, termina Chlodwig. – C’est certain, fit fièrement le roi. – Tu veux vraiment l’intégrer à l’armée ? s’inquiéta Odbart. – C’est l’atout que je cherche depuis longtemps. Lorsqu’elle saura comment les dieux traitent ceux dont ils n’ont plus besoin, la bête
nous aidera à écraser les humains. – Et si la force n’a aucune emprise sur elle ? s’enquit Odrac. – Je me servirai de mes espions qui sont déjà sur le continent pour l’approcher discrètement et lui proposer un marché.
– Rien ne prouve qu’elle t’écoutera, fit remarquer Kounsan. – Alors, il ne me restera plus qu’à la tuer. – Tu as vu le sort qu’elle a réservé à

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