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Segun Afolabi
Université de Moncton
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All content following this page was uploaded by Segun Afolabi on 02 January 2017.
Par
‘Segun AFOLABI
asegunlabi@yahoo.com
Village Français du Nigeria
Ajara-Badagry
Lagos.
Introduction
La littérature nigériane d’expression française ne date pas d’hier; elle existe depuis, au moins,
deux décennies Adeniyi(1994), Adegbilero(1996), Ajiboye(1998), Ojo-Ade(2003),
Onyemulukwe(2003), etc. Mises à part la finesse interculturelle et la richesse intellectuelle des
oeuvres littéraires originalement écrites en langue française par les écrivains d’origine nigériane,
il y a cet autre aspect de la créativité littéraire des auteurs nigérians qui est le vif désir de mettre à
la disposition du public non-nigérian, notamment les francophones, les produits littéraires écrits
en langues maternelles nigérianes, en l’occurrence le yorouba. Voilà pourquoi nous avons
aujourd’hui les chefs d’œuvre tels Ogboju ode ninu igbo irunmale et Irinkerindo ninu Igbo
elegbeje, écrits en Yorouba par D.O. Fagunwa et traduits en français par J.A. Abioye. Pour
ajouter à cette liste, nous pouvons également citer Réré Rún, une pièce théâtrale fantastique
écrite en yorouba par Oladejo Okediji et brillamment traduite en français par Tunde Ajiboye.
C’est, effectivement, la traduction de cette pièce en particulier qui nous intéresse dans le présent
article.
A travers une étude minutieuse des deux versions (yorouba et française) de ladite pièce, nous
nous donnons comme préoccupation de faire voir comment son traducteur a pu rendre le même
message contenu dans les différents proverbes yorouba utilisés par l’auteur, pour faire passer le
vouloir dire de ce dernier. Dans un premier temps, afin de comprendre le message que le
dramaturge cherche à faire passer à travers la légion de proverbes dans la pièce Réré Rún, nous
aimerions présenter un résume de cette pièce.
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Dans le même ordre d’idée et pour permettre à notre lecteur d’avoir une connaissance
panoramique (tant soit peu) de l’auteur et du traducteur de la pièce choisie, une brève
présentation de ces deux s’avère nécessaire.
Ensuite, poussée par le souci de poser un cadre théorique à ce travail, nous aimerions voir ce que
c’est qu’un proverbe et comment il se traduit. Cette partie théorique sera immédiatement suivie
d’un aspect pratique où nous allons juxtaposer et analyser les deux versions yorouba et française
de quelques proverbes utilisés dans Réré Rún, /Catastrophe au rendez-vous, dans le but de
démontrer la créativité littéraire du traducteur en question. Avant de tirer une conclusion sur nos
découvertes dans cette recherche, nous sommes de l’avis que, faire le point sur les perspectives
pédagogiques des proverbes en général sera nécessaire.
Publiée dans les années soixante-dix (précisément en 1973) chez Onibonoje Press & Books
Industries (Nig.) Ltd., à Ibadan dans la région sud-ouest du Nigeria, cette pièce à dix actes nous
dévoile dans un langage clair et fortement enrichi de proverbes à profondeur extraordinaire, les
malheurs accumulés d’un leader syndical qui, en raison de son refus de plier aux contraintes
imposées par une élite malhonnête et ridiculement corrompue, se voit victime de ses propres
valeurs morales et du mépris des ouvriers qu’il cherchait à protéger (Ajiboye, 2003).
En bref, il s’agit de Lawuwo, leader infatigable des ouvriers qui luttaient contre l’oppression,
l’exploitation et la corruption de la classe dirigeante. Son ambition était de voir une société libre
et égale, où les ouvriers ne sont pas privés de leurs droits et privilèges, où les employeurs et les
employés seront tous contents, chacun de son côté. Dans la même pièce, il y a Idowu, un autre
ouvrier mais saboteur, qui collaborait avec les dirigeants pour exploiter ses collègues.
Malheureusement, la pièce se termine sur un ton amer où on voit Lawuwo devenir veuf après
avoir perdu mystérieusement sa femme et une grosse somme d’argent à une escroquerie
organisée. Il a d’abord été rejeté et décrit de traître -à tort bien entendu- par les ouvriers dont il
protégeait l’intérêt. Voilà les multiples malheurs qu’a connus Lawuwo d’où le titre de
Catastrophe au rendez-vous. Pire encore, Lawuwo, le héros tragique de la pièce a fini par
devenir fou. Quelle catastrophe!
Il convient de signaler ici que, en dépit du décalage de temps entre la période où elle a été
premièrement publiée (1973), l’année où elle a été traduite en français (2003), jusqu'à nos jours,
la pièce reste toujours d’actualité, car les vices sociaux (exploitation, oppression, corruption,
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trahison et tricherie entre autres) qu’elle dénonce et vise à corriger, demeurent toujours avec
nous dans la société nigériane actuelle.
La première mise en scène de cette pièce a été réalisée par le groupe théâtral IFA OLOKUN à
Ile-Ife. On attend toujours sa version française sur la scène.
Tout comme nous l’avons déjà indiqué dans l’intitulé de cet article, c’est Tunde Ajiboye,
professeur titulaire au département de Français de l’Université d’Ilorin au Nigeria, qui s’est
donné la lourde tâche de traduire la pièce Réré Rún, en français. Ce faisant, il entend permettre
au lecteur francophone de déguster la saveur littéraire de la pièce, et de mieux connaitre, voire
apprécier la richesse illimitée de la culture yorouba.
Né il y a plus de soixante ans à Ila Orangun dans l’état d’Osun au sud-ouest du Nigeria, Tunde
Ajiboye, après sa licence avec mention Très Honorable (First class) à l’Université d’Ibadan
(1974), a obtenu son Doctorat à UER de Linguistique Appliquée, Nancy II en 1978. Traducteur,
dramaturge, romancier, linguiste de grand renommé et formateur de formateurs, `Oga Aji`,
comme le surnomment ses nombreux admirateurs, a également publié d’autres œuvres littéraires
intéressantes dont Le Témoin (1998), et Olurounbi ou le Prix d’un Pari (2001). Sans aucun
doute, Ajiboye s’intéresse vivement non seulement au devenir de la langue française dans son
milieu africain, mais aussi, comme le témoigne la pièce Catastrophe au rendez-vous, au sort du
patrimoine linguistique africain ‘coulé dans le moule français’, pour emprunter ses propres mots.
Il est actuellement professeur titulaire au département de français à l’Université d’Ilorin au
Nigeria.
Défini par le Dictionnaire Hachette Encyclopédique (2001 :1317), le proverbe est «une formule
figée exprimant une vérité d’expérience, un conseil, et connue de tout un groupe social».
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Une autre définition fournie par le Dictionnaire Wikipedia cité par Ebiringa (2010 :26) présente
le proverbe comme « une formule langagière de portée générale contenant une morale ou une
vérité d’expérience que l’on juge utile de rappeler ».
Quant à Rey-Debove & Rey ( 1993 :505), le proverbe est «une formule présentant des caractères
formels stables, souvent métaphorique ou figuré et exprimant une vérité d’expérience ou un
conseil de sagesse pratique et populaire, commun à tout un groupe social».
De toutes ces définitions, certains traits sont communs : Le proverbe prêche la vérité
d’expérience, il est propre à un groupe social, et généralement il n’est pas attribué à un auteur
particulier, car l’auteur d’un proverbe reste toujours inconnu et se confond à la sagesse
collective.
De son côté, Chima (2006 :176), soutient plus ou moins la même notion en affirmant que:
«L’équivalence est le processus le plus naturel par lequel un proverbe passe d’une
langue de départ à une langue d’arrivée…parce que le proverbe appartient à la
famille d’idiotismes, de métaphores et de locutions figées.»
Néanmoins, Chima (op. cit 190) a une sorte de réserve vis-à-vis de cette idée généralement
partagée. Il est de l’avis que « l’équivalence n’est pas le seul véritable procédé par lequel un
proverbe peut jouir d’une traduction acceptable, voire fidèle».
Il précise alors que :
« Les proverbes qui sont repérés dans des textes littéraires africains ne sont pas à
traduire par l’équivalence. La littéralité est plus exigée dans la traduction de cette
catégorie de proverbes parce qu’elle met plus en valeur la situation et le
contexte de leurs énonciations.» (C’est nous qui soulignons)
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Il faudrait signaler que ce que Chima comprend par la citation ci-dessus. C’est que ce n’est pas
tous les proverbes qui sont traduisibles par le procédé de l’équivalence, et ce n’est pas tous les
proverbes qui sont intraduisibles par le procédé de la traduction littérale; ce qu’il préfère décrire
comme « la littéralité». Il maintient, et à titre juste, que « les proverbes qui sont naturellement
traduisibles par l’équivalence sont ceux qui annoncent une vérité universelle…».
Dans le même ordre d’idée, nous partageons, sans la moindre hésitation, cette idée de Chima en
ajoutant que le traducteur d’un texte littéraire peut jouir d’une certaine liberté pour faire usage de
sa créativité littéraire en formulant, par exemple les proverbes, de la langue de départ dans la
langue d’arrivée. En d’autres termes, nous voudrions proposer « la créativité » comme un
procédé possible pour traduire les proverbes, surtout lorsqu’il s’agit des situations où les deux
cultures en jeu (celle de la langue source et celle de la langue cible), sont complètement
différentes, comme dans le cas du yorouba et du français.
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littéralité (Chima 2006), ou encore la «créativité» tel que nous allons le démontrer dans les lignes
suivantes.
En faisant cette comparaison, notre but est de démontrer s’il existe une correspondance adéquate
entre le vouloir dire de l’auteur et le rendement du traducteur à travers ces proverbes. La liste
comparée des proverbes est suivie d’une analyse commentée.
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16. Eni tó rán ni nísé là a bèrù, a kìí bèrù eni ti a Celui qui nous envoie en mission mérite
o jísé fún. p. 8 plus d’obéissance que celui qui est l’objet
de la mission. p. 7
17. Bí a bá rán ni ní isé erú, a fi tomo jé e. p. 8 Si le sauvage t’envoie en mission, tu n’es
pas obligé de te comporter comme un
sauvage. p. 7
18. Owó ni yóò je, kò níi je àgbàdo. p. 9 Voilà une affaire où il faut de l’argent, pas
autre chose. p. 8
19. Má fi oko mi dá ònà, èèkan là á fohùn ako, Il faut avoir le courage de le dire une fois
ti a a sòfin rè. p. 10 pour toutes. p. 9
20. Kàkà kí eku ma je sèsé, a fi se àwàdànù. p. Ils préfèrent tout gaspiller de peur de rien
10 en tirer comme profit. p. 9
21. Egbìrìn òtè, bí a ti n pa kan lòmíì n rú. p. 24. La conspiration est comme la broussaille
sauvage, plus on en enlève plus il en reste.
P. 9
22. Kò run ni, kò run ni, o máa n dòòyì ká ni. La prudence s’impose. p. 10
p. 11
23. Ba à ba tètè pèètan ìrókò, bó bá fi dàgbà tán, Et cela très vite, sinon ce sera trop tard. p.
apá kò níí káa. p. 11 10
24. Akúkúujoyè, ó yá ju « enu mi o ka ílú » lo. Vaut mieux être un simple roturier que
p. 11 d’être un roi sans autorité. p. 10
25. Eni à bá tà ká fi ra àtùpà, o wáá di Celui qui, selon nous, ne vaut pas une
àjítannáwò loru. p. 11 chandelle, le voici devenu indispensable à
notre vie collective. p. 10
26. Ogèdè ń bàjé, e ló n pón. p. 11 Les choses s’empirent alors que nous ne
nous en rendons pas compte. p. 10
27. Agbàlagbà tó bá so àgbàdo módìí ti so ara Celui qui se comporte comme une poule
rè di aláwàdà adìye. p. 12 sera reçu comme une poule. p. 10
28. Pèlépèlé ni à a pa amukuru abé eni. p. 13 La prudence s’impose. p.11
29. Bi yànmùyánmú bá bà lé omo eni lórí, a kò Lorsque le moustique perche sur la tête de
gbodò yo kùmò pa á. p. 13 notre enfant, il serait peu prudent de le tuer
à coup de bâton. p. 11
30. Omo tó ní ìyá òun kò níí sùn, ònà wo ni òun L’enfant qui décide de ne pas laisser
náà fi lè fi ojú ba oorun ? p.14 dormir sa mère, comment arrivera-t-il à
dormir, lui aussi? p. 12
31. Bi ààyè bá gba Tápà, a kólé ìgunnu. p. 15 Vous leur donnez un pied, ils en prennent
quatre. p. 13
32. Aàlò àsejù, baba ojo ni. p. 15 Trop de courtoisie est mère de timidité.
p. 13
33. Ataare ri eni tún ìdí rè se, ó n fi òbùró sèsín. Quand un esclave se trouve chez un maître
p. 16 bienveillant, il se moque de ses semblables.
p. 14
34. Orísirisi òbe là á rí lójó ikú erin. p. 23 Le jour où on abat un éléphant, toutes
sortes de couteaux sont au rendez-vous.
p. 18
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35. O kéré ní ò jé n fún o ni àgbà ahun. p. 24 L’avare se justifie en disant : c’est parce
que ce n’est pas assez. p.18
36. Eni tí ń sisé wà lóòrùn, eni máa je wà ní Ceux qui travaillent se trouvent sous le
bòòji. p. 27 soleil, ceux qui en profitent les voilà à l’
abri. p. 19
39. Kín l’eégún n se tí ò le fàárò jó ? p. 27 Quelle est l’excuse d’un masque fait pour
danser mais qui ne danse pas? p.19
40. Sérànséràn a máa n eni ti i finú hàn. p. 29 Le menteur a toujours quelqu’un comme
confident. p. 21
41. Eni tí a bá fi orí re fó àgbon kìí to wò nínú L’auteur d’une réforme radicale bénéficie
rè. p. 30 difficilement de cette réforme. p. 21
42. Adìye ìrànà kìí se eran àjegbé. p. 30 C’est une affaire qui porte ses
conséquences. p. 21
43. Itàdógún kù sí dèdè, ojó elésìn won ku òla. Les jours de jugement s’approchent, jour
p. 30 où leurs méfaits seront connus de tous.
p. 22
44. Obo ni yóò pa ara rè, enì kan kò ní pa òbo. Un ignorant finit par se tuer. p. 23
p. 31
45. A kìí ru eran erin lórí ká máa fesè ta ìrè nílè. Qu’a-t-on à faire de la fourmi alors que
p. 31 l’éléphant se trouve à notre portée. p. 23
46. B’ígbá bá dojú de, à á sí i. Bí kò ba sì se é Nous essayerons de tenir la porte ou bien
sé, à á fó o. p. 32 ouverte ou bien fermée. p. 23
47. Omo aráyé ò féni fórò, à forí eni. p. 33 L’homme est toujours victime de la
jalousie des autres. p. 24
48. Eni eégun n le lo, kó máa rójú. Bó ti n re ará Lorsque la mascarade te poursuit, tu
ayé, béè lé n re ará òrun. p. 34 continues toujours à courir, persuadé
fermement que comme la fatigue te gagne,
la mascarade, elle aussi, en souffre. p. 25
49. Ohun tí àparò ri tó fi n rérin, ni olóko ri tó fi Une affaire qui, chez certains, provoque les
káwó lérí, tó n hu. p. 35 larmes, la voici qui est source de joie chez
d’autres. p. 26
50. Igbà mélòo la o gbé nílé ayé tí a o máa A quoi bon chercher à porter longtemps
wèwù awo? p. 43 nos vêtements alors que la vie elle-même
est courte? p. 33
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Sans aucun doute, la raison qui explique la difficulté de pouvoir traduire les proverbes
sélectionnés par le fameux procédé d’équivalence n’est pas trop loin. Cela saute aux yeux car
comme le nous renseigne Chima (2006 :189),
Ce que nous retenons de ces propos de Chima est que, pour pouvoir traduire un proverbe
quelconque par le procédé d’équivalence, il faudra que son équivalent existe quelque part dans
la langue d’arrivée, sinon le traducteur sera en train de chercher midi à quatorze heures. Alors, la
question pertinente à ce stade est la suivante : Face à un proverbe dont l’équivalent n’existe pas
dans la langue cible, que fait le traducteur ? A notre avis, le traducteur dans une telle situation
n’a qu’une option possible : faire preuve de sa créativité littéraire.
Et voilà exactement ce que Tunde Ajiboye, désireux de mettre la pièce théâtrale yorouba Réré
Rún à la disposition du public francophone, a fait avec succès, sans pour autant ôter ni du goût,
ni de la beauté du message de la pièce.
Perspective pédagogique
Dans la pédagogie de FLE (Français Langue Etrangère), l’exploitation des proverbes devient, de
nos jours, l’une des voies incontournables par laquelle l’enseignant peut amener les apprenants à
participer activement dans le processus d’enseignement/apprentissage. Etant donné que les
proverbes relèvent du patrimoine culturel, les apprenants seraient toujours enchantés d’exploiter
entre eux-mêmes cette richesse culturelle qu’est le proverbe. Si les comtes peuvent être exploités
avec un succès remarquable dans une classe du FLE, pourquoi pas les proverbes?
Dans un cours de traduction, par exemple, l’enseignant peut demander aux apprenants de
chercher les versions anglaises de quelques proverbes tirés de la pièce Catastrophe au rendez-
vous ou de n’importe quelle œuvre littéraire (pièce ou roman) préalablement choisie, tout en
considérant le niveau et le champs d’intérêt des apprenants. Ensuite, il peut leur demander de
chercher les équivalents de ces proverbes dans leurs langues maternelles et là où les équivalents
n’existent pas, ils (les apprenants) seront encouragés à en inventer, à en créer.
Par ailleurs, dans un cours de communication orale ou écrite, que ce soit pour développer la
compétence de compréhension ou celle de production/expression, la possibilité d’exploiter les
proverbes à des fins didactiques est illimitée. A titre d’exemple, l’enseignant pourrait entamer les
démarches ci-dessous que nous avons empruntées à Adegboku (2008:5).
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-Demander aux apprenants s’ils connaissent des proverbes et demander à ce qu’ils
en citent deux par personne.
-Proposer à la classe une liste de proverbes pêle-mêle puis les faire ranger par
thème ; par exemple grouper ceux relatifs aux être humains, aux animaux, à la
nature, etc.
-Exploitation par activité ludique pour atteindre certains des objectifs tels que les
actes de paroles. (A travers un exercice de reconstruction de proverbes mis en
parties).
-Activité de créativité où les étudiants pourraient inventer des proverbes.
-Travail sur le lexique à partir des mots contenus dans les proverbes.
Conclusion
Tout au long de cette étude, notre intérêt s’est focalisé sur la traduction des proverbes yorouba en
français vis-à-vis des difficultés qui s’y attachent. Une fois posé le cadre théorique s’agissant du
résumé de la pièce choisie, la définition du terme proverbe et comment le traduire, nous avons
également fait un survol de la biographie de l’auteur de Réré Rún (Oládèjo Okédìjí) et celle de
son traducteur (Tunde Ajiboye). Par la suite, grâce à un tableau récapitulatif, nous avons dressé
une liste de 50 proverbes tirés de la pièce en question, pour voir comment ils ont été traduits dans
la version française. Au terme de notre réflexion dans ce travail, nous avons pu établir le fait que,
contrairement à ce que croient beaucoup de traducteurs et traductologues, il n’y a pas que le
procédé d’équivalence qui peut être utilisé pour traduire les proverbes d’une langue à une autre.
L’exemple typique de Tunde Ajiboye dans sa traduction française de Réré Rún nous a servi de
preuve que, la créativité littéraire du traducteur va venir à l’enjeu lorsqu’il a affaire à des
proverbes à la couleur purement locale et dont les équivalents n’existent pas exactement dans la
langue d’arrivée.
En somme, retenons que ce genre de créativité littéraire s’acquiert petit à petit et surtout à force
de s’en servir au fil du temps. Voilà pourquoi, dans la partie de ce travail traitant de la
perspective pédagogique, nous nous sommes inspiré de la proposition faite par Adegboku
(2008), pour servir de piste à l’exploitation des proverbes dans nos classes de français langue
étrangère(FLE). Ceci, nous l’espérons bien, va susciter chez nos étudiants le genre de génie et
créativité littéraires comme celui que cette étude révèle chez Tunde Ajiboye.
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