COMMENT BIEN

CHOISIR SON ÉCOLE

+
LES MÉTIERS
DÉTAILLÉS
+
LE GUIDE DES MÉTIERS ET DES ÉCOLES DU NUMÉRIQUE - ÉDITION 2017

LA PAROLE DES
PROFESSIONNELS

17
ÉDITION 20
I L L E R DA N S
TRAVA
V I D É O
LE JEU
LE W E B
A T I O N
L’ANIM
L 16167 - 1 H - F: 4,95 € - RD

UN HORS-SÉRIE
 La Grande École des Jeux Vidéo, LE GUIDE DES MÉTIERS ÉDITO

de l’Animation 3D
et de la Création Web et Graphique

ÉDITO
www.ican-design.fr

Diplômes Alternance Échanges

reconnus par l’État possible dès la à l’international
niveaux 1 & 2 1re année possibles Travailler dans le jeu vidéo, le cinéma d'animation, les effets spéciaux,
ou plus généralement le numérique, est le rêve de nombreuses per-
sonnes. Un rêve qui peut facile-
ment devenir réalité, pour peu
que l'on fasse les bons choix.
Ce qui n'est pas toujours aisé lorsqu'on est âgé
TRAVAILLER
ADMISSIONS Cycle Bachelor (Bac à Bac+3)
de 17 ou 18 ans, voire moins... C'est justement
pour vous aider que nous avons décidé de réaliser
DANS LE JEU
Ouvertes Game Design
DIPLômES
RECONNUS
ce Guide des métiers et des écoles du numérique. VIDÉO, LE CINÉMA
d’octobre À septembre Design 3D & Animation PAR l’ÉTAT
Dans les pages de cet ouvrage, vous trouverez
la description des principaux métiers du sec-
D'ANIMATION,
Web Design
NIVEAU 2 teur, avec la plupart du temps des témoignages
de professionnels (enseignants ou anciens étu-
LE WEB OU LE L'EMPLOI DANS LES MÉTIERS
& Communication
Graphique
diants). Mais notre accompagnement ne s'arrête
pas là puisque nous vous donnons également des NUMÉRIQUE EST DU NUMÉRIQUE_______________________________ 006
conseils pour déterminer le métier qui correspond
le mieux à vos talents et vos ambitions. Et comme UN RÊVE QUI PEUT COMMENT CHOISIR SA
FORMATION ET SON ÉCOLE______________ 012
trouver un emploi est beaucoup plus simple après
avoir trouvé la bonne formation et la bonne école, DEVENIR RÉALITÉ... AFJV : LE PORTAIL INFOS
nous vous soufflons les astuces indispensables ET EMPLOIS_______________________________________018
pour décider le plus objectivement possible quelle formation et quelle école choisir.
MARKETING ET JEU VIDÉO :
Cycle Mastère (Bac+3 à Bac+5) Bien sûr, comme chaque année, nous vous proposons également l'annuaire des écoles N'HÉSITEZ PLUS !____________________________ 020
DIPLômES formant aux métiers du jeu vidéo, de l'animation et, plus globalement, du numérique.
Game Design RECONNUS Pour la première fois, nous avons également intégré quelques écoles préparant aux LE SELL ET LA FORMATION_____________ 022
métiers d'encadrement, comme le marketing.
Design 3D & Animation PAR l’ÉTAT LE GUIDE DES MÉTIERS___________________ 026
Interactive NIVEAU 1 Bonne lecture, et que votre avenir professionnel soit radieux !
La rédaction LE GUIDE DES ÉCOLES______________________074
Management
& Entrepreneuriat
du Numérique Actionnaires : Alain Georges, Brice N’Guessan, Philippe Morel ISSN : 1625-449 X © Link Digital Spirit 2016

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3
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Château de la Magdeleine
77920 Samois-Sur-Seine
collectées et celui où ce hors-série
a été publié.
LE GUIDE DES MÉTIERS DOSSIER

L’EMPLOI DANS
LES MÉTIERS
DU NUMÉRIQUE
Le développement du numérique est l’une
des plus grandes révolutions que le genre
humain ait connue. Grâce aux applications
de ces technologies, c’est toute la société
qui change. Des habitudes de consommation
à notre façon de travailler, notre monde
ne sera plus jamais le même.
Décider de travailler dans le secteur du
numérique est certainement l’une des déci-
sions les plus pertinentes pour votre avenir
professionnel. En effet, il n’existe pas un sec-
teur économique qui n’entame pas sa trans-
formation digitale. Toutes les entreprises ont donc besoin
de professionnels compétents pour les accompagner dans
leur transition numérique. Mais dans ce contexte en perpé-
tuelle évolution, il est parfois difficile de choisir vers quel
métier s’orienter. Afin de vous aider dans le choix de votre
future carrière professionnelle, revenons sur les tendances
des métiers du numérique.
LE NUMÉRIQUE : UN SECTEUR CRÉATEUR D’EMPLOIS !
Bien qu’il soit possible de trouver un emploi dans le secteur
du numérique partout en France, deux régions regroupent
près de 50 % des salariés du secteur : l’Île-de-France, évi-
demment, et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Viennent ensuite la
Bretagne (5 à 10 % des salariés) et la région PACA (5 à 10 %
également). Une situation qui s’explique notamment par
la concentration des entreprises du numérique, ou faisant
appel aux technologies du numérique, dans ces régions. Une
vont aider l’entreprise à vendre ses produits ou services et
à former ses équipes (quand ce n’est pas la conseiller dans
mercialisation de casques virtuels grand public, les expé-
riences de réalité virtuelle vont se développer. La demande
répartition que l’on retrouve aussi dans les intentions de sa transition digitale), les développeurs vont eux concevoir de professionnels capables de concevoir, développer et
recrutement, avec tout de même une large prédominance les nouveaux outils nécessaires aux différents secteurs de mettre en scène ces nouveaux produits ne devrait pas se
pour l’Île-de-France, qui représente 40 % des intentions l’économie française. La demande est telle que les candida- tarir de sitôt. Alors que le public
(source : étude sociodémographique 2016 de l’OPIIEC). tures manquent pour les postes suivants : analyste test et commence tout juste à appréhender
LE DIGITAL : DES RECRUTEMENTS
validation, architecte logiciel, concepteur, développeur et
intégrateur progiciel.
68 % DES ce média récent, c’est aux concep-
teurs d’imaginer de nouvelles façons
PRINCIPALEMENT EN CDI
Selon la même étude de l’OPIIEC, plus de 67 % des recru- LE JEU VIDÉO : UN SECTEUR TOUJOURS
STUDIOS DE de jouer ou d’exploiter intelligem-
ment les capacités de cette nouvelle
tements dans le secteur du numérique se font en CDI.
Viennent ensuite l’intérim (11 %), les indépendants (8,2 %),
EN QUÊTE DE NOUVEAUX TALENTS
L’industrie du jeu vidéo n’échappe pas à la pénurie de pro-
DÉVELOPPEMENT technologie. De même, graphistes et
ingénieurs du son auront un rôle pri-
les CDD (5,9 %), et d’autres types de contrats (professionna-
lisation, stages...) qui représentent tout de même 7,2 % des
grammeurs. Le secteur recrute en permanence de nouveaux
techniciens, d’autant plus s’ils ont acquis une certaine expé- FRANÇAIS mordial à jouer dans ces nouvelles
expériences, puisque ce sont eux qui
emplois. Les entreprises recherchent des profils extrême-
ment qualifiés dans trois domaines particuliers : le commer-
rience sur des outils tels que Unity 3D, Xcode ou Unreal
Engine. Des compétences très demandées par les studios qui TRAVAILLENT accentueront véritablement l’im-
mersion des utilisateurs dans ces
cial, l’accompagnement (principalement des consultants) et
le développement. Alors que les deux premiers domaines
développent des jeux et des applications pour les supports
mobiles (smartphones et tablettes), et qui sont aujourd’hui ACTUELLEMENT univers virtuels.

les principaux pourvoyeurs d’emplois du secteur. En effet,

68 % des studios de développement français travaillent SUR DES TITRES L’E-SPORT : POURVOYEUR
D’EMPLOIS INDIRECTS !
LES OBJETS CONNECTÉS actuellement sur des titres mobiles (source : baromètre
MOBILES.
Enfin, impossible de parler des

ONT LA COTE !
SNJV 2016). Évidemment, les autres corps de métiers tels
que graphiste, modeleur 3D ou sound designer sont égale-
De la montre aux pots de fleurs, en passant par les aquariums ou les réfrigéra- ment recherchés par le secteur.
teurs, les objets connectés s’invitent de plus en plus dans les linéaires et dans
nos intérieurs. C’est aujourd’hui un secteur qui recrute de nombreux talents, LA RÉALITÉ VIRTUELLE : NOUVEL ELDORADO
comme des modeleurs 3D/designers objets, des UI et UX designers, et évidem- DU NUMÉRIQUE ?
ment de nombreux ingénieurs ou spécialistes en réseau. Le développement d’applications mobiles n’est pas le seul
secteur du jeu vidéo en pleine croissance. Grâce à la com-
métiers du numérique sans évoquer
(SOURCE : BAROMÈTRE SNJV 2016) la révolution annoncée que repré-
sente l’e-sport. Si cette discipline
est aujourd’hui encore confidentielle, l’intérêt des grands
médias généralistes (Canal+, TF1, beIN SPORTS…) devrait
accélérer son adhésion par le grand public. Avec l’explo-
sion de cette nouvelle discipline, le secteur aura forcément
besoin de professionnels pour encadrer les équipes, struc-

06 07
 Paris // Bordeaux // Lille // Lyon // Nantes // Montpellier // Toulouse

LE GUIDE DES MÉTIERS

LES EMPLOIS PROPOSÉS

CHANGENT… ENFIN, L’école de
SURTOUT LEUR STATUT ! la passion créative
Si de nombreuses entreprises continuent à embaucher en
CDI ou en CDD, la tendance semble tout de même être
à l’entrepreneuriat individuel. Comprenez par là que de
plus en plus de sociétés font appel à des free-lances, des
auto-entrepreneurs ou des intermittents. Ces statuts ont
de nombreux avantages, à commencer par la possibilité de
travailler sur des projets très différents les uns des autres.
ÊTRE PASSIONNÉ C’EST BIEN,
Une situation idéale pour enrichir son CV ou développer
un portfolio convaincant. Néanmoins, il faut aussi avoir
DEVENIR UN PROFESSIONNEL
conscience que ces statuts demandent une grande rigueur
pour être économiquement viables. Dans le cas des free- DU JEU VIDÉO, C’EST MIEUX !
lances ou des auto-entrepreneurs, c’est à eux de gérer leurs
charges, de veiller à prendre une complémentaire santé et
à épargner une partie de leurs revenus en prévision des
périodes de faible activité. En outre, le chiffre d’affaires des
auto-entrepreneurs est limité à 32 900 € par an. Du côté
des intermittents, leurs « avantages » sont régulièrement
VENEZ DÉCOUVRIR NOS
remis en cause, et la concurrence est assez importante. PARCOURS DE FORMATION
turer les compétitions, gérer les infrastructures réseaux, L’EXPÉRIENCE UTILISATEUR : UN VRAI FACTEUR DE SUCCÈS !
développer des jeux pensés pour la compétition ou analyser Avec l’explosion des smart devices et des objets connectés, GRANDE ÉCOLE DE CRÉATION
GAME DESIGN
les téraoctets de données générées par cette activité, grâce la demande est extrêmement forte pour tous les corps de
au data mining. Le data mining est d’ailleurs considéré par métiers travaillant sur le développement de l’expérience
beaucoup comme LA compétence qui changera l’économie
mondiale dans les années à
utilisateur (UX). Qu’il s’agisse d’UX designers, de graphistes
orientés UX ou d’ingénieurs dont les priorités sont les per- BAC+5
venir. formances du produit et sa facilité d’utilisation, les profils
LE DÉVELOPPEMENT recherchés sont multiples. Bien sûr, il existe toujours une
DATA MINING : DES OCTETS forte demande pour les profils plus « classiques » que sont
BACHELOR PROFESSIONNEL
QUI VALENT PLUS CHER
QUE L’OR ?
POUR LE WEB les chefs de projet, les Web designers et les développeurs
Web. Ces derniers sont d’ailleurs les plus demandés ! Il y
GAME & CREATIVE CODING
Pour preuve, depuis plusieurs
mois, l’industrie du Web
EST BIEN PLUS a une véritable pénurie. Pourtant, bien que nécessitant de
véritables compétences, le développement pour le Web est BAC+3
recrute activement des data
miners pour analyser les don- ACCESSIBLE QUE LA bien plus accessible que la programmation de jeux vidéo
ou d’applications complexes. D’autant plus qu’il existe deux
nées générées sur le Net. Quoi
de mieux en effet pour un site PROGRAMMATION domaines de spécialisation pour les développeurs Web : le
Front-End (ce que l’on voit du site) et le Back-End (ce qui
d’e-commerce que de mesu-
rer et d’analyser précisément DE JEUX VIDÉO OU fait tourner le site).

les habitudes d’achat, les

retombées d’une campagne D’APPLICATIONS CINÉMA, TÉLÉ ET ANIMATION : UN SECTEUR
QUI EMBAUCHE TOUJOURS
POUR EN SAVOIR PLUS :

promotionnelle, l’apparition
d’un nouveau concurrent ou COMPLEXES.
les répercussions de l’actua-
lité sur les ventes d’un produit, les requêtes de recherche
ou la fréquentation d’un site… Tout comme le commerce
en ligne, d’autres secteurs s’intéressent activement au data
mining. Les sociétés d’assurance ou les sociétés de crédit,
par exemple, travaillent avec des data miners pour éta-
blir leurs tarifs. Et les secteurs financiers ne sont plus les
seuls intéressés, puisque de plus en plus de journalistes ont
besoin des compétences des data miners.
08
e-artsup.net
Après le jeu vidéo et le Web, l’industrie du cinéma et du
film d’animation est le troisième secteur qui recrute mas-
sivement les personnes formées aux métiers du numérique.
Assez logiquement, les offres d’emploi concernent surtout
des postes artistiques. Modeleur 3D, animateur 3D, spé-
cialiste des effets spéciaux ou des lumières font partie des
profils les plus recherchés. Néanmoins, de nombreuses
entreprises ont également besoin de programmeurs pour
développer de nouveaux outils ou améliorer ceux existants.
e-artsup // Paris
Si beaucoup de candidats rêvent d’intégrer les studios les 95 avenue Parmentier
plus prestigieux dès la sortie de l’école, la plupart devront 75011 Paris
01 44 08 00 63
contact@e-artsup.net
LE GUIDE DES MÉTIERS
LE FINANCEMENT PARTICIPATIF
(CROWDFUNDING) :
POUR LANCER SON PROJET
Une fois ses études finies, il n’est pas rare de vouloir lancer sa propre entre-
prise. Néanmoins, il est souvent difficile de trouver les fonds nécessaires au
lancement de son activité. D’autant plus que les banques françaises sont (trop)
souvent frileuses lorsqu’elles se retrouvent face à de jeunes diplômés. Heu-
reusement, grâce au financement participatif, vous avez une chance d’y par-
venir. Le principe est simple : vous présentez votre projet sur une plate-forme
et proposez aux visiteurs de participer à son financement en échange d’une
récompense. Celle-ci varie, évidemment, selon le montant investi. Il faut donc
qu’elle soit attractive pour séduire. En effet, de nombreux « investisseurs »
sont surtout des « early adopters », qui désirent acquérir des produits ou des
services innovants.
10
LES CANDIDATS
DOIVENT, EN
PLUS DE LEUR
EXPÉRIENCE
SCOLAIRE,
AVOIR
TRAVAILLÉ SUR
DES PROJETS
PERSONNELS.
d’abord faire leurs armes dans des structures où ils tra-
vailleront sur des séries d’animation pour la télévision
ou l’intégration d’effets spéciaux dans des séries ou des
spots publicitaires.
Pour travailler dans ce secteur artistique, il faut que les
candidats fassent preuve de curiosité et d’esprit d’initia-
tive. Ainsi, outre une excellence connaissance de l’his-
toire de l’animation et des effets spéciaux, ils doivent être
capables de présenter des travaux personnels reflétant leur
créativité et leur capacité à travailler sur des thématiques
variées. Il est donc primordial qu’en plus de leurs travaux
au sein de l’école, les candidats aux métiers de l’audio­
visuel développent et affirment leur propre univers, leur
propre narration…
DÉBUTANTS BIENVENUS… S’ILS ONT
UNE PREMIÈRE EXPÉRIENCE !
Il est important de savoir que pour intégrer une entre-
prise du Web, il vaut mieux avoir une certaine expérience.
Cela peut paraître contradictoire pour une personne sor-
tant tout juste de formation, mais pour la majorité des
recruteurs, le Web doit être une passion ! Les candidats
doivent, en plus de leur expérience scolaire, avoir travaillé
sur des projets personnels. Ainsi, un chef de projet sans
un blog régulièrement alimenté aura beaucoup plus de
difficultés à convaincre de ses compétences. Tout comme
un Web designer sans un portfolio personnel et une page
Instagram régulièrement réactualisés ne persuadera per-
sonne de son intérêt pour le graphisme… Il est en outre
essentiel d’avoir une présence professionnelle sur les
réseaux sociaux. Pour cela, inscrivez-vous sur les réseaux
professionnels (­LinkedIn, Viadeo...), suivez-y les principaux
influenceurs et partagez les articles que vous jugez les plus
intéressants. Évidemment, vous pouvez également rédiger
vos propres articles et les partager. Mais attention tout de
même à bien différencier compte professionnel et compte
privé. Cela peut paraître évident, mais trop de candidats
oublient que vie privée et vie professionnelle doivent être
clairement distinctes pour qu’ils soient pris au sérieux par
les ­recruteurs.
LE GUIDE DES MÉTIERS
COMMENT CHOISIR
SA FORMATION
ET SON ÉCOLE
Obtenir son bac est certainement l’une des plus grandes fiertés que l’on
puisse ressentir. Mais aussi gratifiant qu’il puisse être, le bac n’est que la clé
qui vous ouvrira les portes des études supérieures. Dans une France où le taux
de chômage atteint les 10 %, il est essentiel de bien réfléchir à son orientation
professionnelle et, surtout, à sa future école. Pour vous aider à choisir,
voici quelques conseils indispensables !
FAIRE LE POINT SUR SES QUALITÉS
ET SES DÉFAUTS !
Cela peut paraître une évidence mais la pre-
mière chose à faire pour choisir son orien-
tation et l’école où suivre ses études est
de faire le point sur ses qualités et ses défauts. Ne pensez
pas pouvoir suivre une école formant à des métiers artis-
tiques (modeleur 3D, animateur 2D/3D, graphiste 2D…) si
vous ne dessinez jamais ou êtes incapable de sortir d’un
style graphique précis. De même, mieux vaut ne pas vous
engager dans une formation de programmeur ou de déve-
loppeur Web si l’abstraction des mathématiques ou des
sciences physiques n’éveillent chez vous qu’une furieuse
envie de dormir. Plus que vos notes aux différentes
épreuves du bac, c’est bien votre intérêt à approfondir cer-
tains domaines qui est essentiel. En effet, dans le cas de la
programmation par exemple, vous aurez besoin de solides
connaissances en mathématiques (ou en physique) pour
concevoir certains algorithmes, avant de les traduire en
langage informatique.
En plus de faire le point sur vos centres d’intérêt, il est égale-
ment indispensable de vous fixer des objectifs SMART (Spé-
cifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporellement
12
défini). Ce qu’il faut entendre par là, c’est que vous devez
répondre à toutes les questions qui suivent !
Quel est le poste que je souhaite décrocher à la fin de
mes études ?
Est-il possible d’obtenir un tel poste directement en sor-
tant de l’école ?
Quels sont les cursus permettant d’y arriver ?
Quels sont les différents établissements proposant la for-
mation que je souhaite ?
Ai-je le temps et les moyens financiers de suivre le cursus GAME DESIGN MULTIMédia
nécessaire ?
INFOGRAPHIE 3D JEUX VIDéO
SE RENSEIGNER SUR LES DÉBOUCHÉS DU MÉTIER ENVISAGÉ
Aujourd’hui, une vie professionnelle dure un peu plus de
RéALITé VIRTUELLE RéALITé augmentée
quarante ans ! Et à la différence de vos parents (ou de vos CRéATION INTERACTIVE design graphique
grands-parents), vous ne ferez certainement pas toute votre
carrière dans la même entreprise. Il y a même de fortes
chances pour que vous ne restiez pas indéfiniment dans
le même secteur d’activité. Il est donc important de choi-
sir une formation, et donc un métier, qui vous permettra
d’évoluer et de rebondir au fil des années. Là encore, bien
qu’il soit parfois difficile de se projeter dans cinq ou dix
ans, il est essentiel d’avoir en tête les domaines qui vous
25 rue du Mans - 53000 LAVAL - 02 43 64 36 64 - www.laval3di.org - uco@uco-laval.net
LE GUIDE DES MÉTIERS

Lisaa

TOP 3 des meilleures

écoles privées
de jeu vidéo

Classement l’Étudiant

VOUS POUVEZ
passionnent. Par exemple, école. À cela, il vous faudra peut-être ajouter le prix d’un loyer.
si vous avez du mal avec le En effet, selon le secteur qui vous intéresse, il est possible

marketing, mieux vaut évi-
ter de vous engager dans
une carrière de community
manager puisque, objecti-
vement, les évolutions de ce
poste se feront forcément
dans la communication et
les méthodologies de vente.
De même, après quelques
années dans la modélisa-
tion 3D, vous aurez plus de
chances de travailler dans la
création d’effets spéciaux ou
l’animation que de devenir
game designer… Mais bien
évidemment, il ne s’agit
PRENDRE UN EMPLOI,
qu’il n’y ait aucune école proposant une formation qui corres-
pond à vos attentes dans votre ville. Vous devrez donc quitter
le cocon familial (si ce n’est pas déjà fait) et prendre un appar-
MAIS VEILLEZ À CE tement en location ou colocation. Dans ce cas, il vous faudra
également prévoir un budget transports plus élevé pour les
QUE CE DERNIER (nombreuses) fois où vous déciderez de retrouver le confort
du foyer familial ou la proximité de vos amis d’enfance.
VOUS LAISSE
SUFFISAMMENT DE
En calculant le coût de vos études, n’oubliez pas de prendre
aussi en compte la nécessité de posséder le matériel adé-
quat. Si toutes les écoles vous fourniront les moyens de tra-
Puzzle game conçu par les étudiants de LISAA
TEMPS ET D’ÉNERGIE
20 000 downloads !
vailler pendant les heures de cours, vous aurez peut-être
besoin de travailler à domicile sur des projets, d’expérimen-
POUR RÉPONDRE ter certaines techniques… Enfin, pour étudier au mieux, il
faut savoir se détendre. Vous devez donc également pré-
AUX ATTENTES DE voir un budget sorties qui vous permettra d’enrichir votre

Testez-le !
pas de règles absolues, et culture artistique et/ou de lier des liens avec vos condis-
les principaux moteurs de
votre évolution profession- VOTRE FORMATION. ciples lors des soirées et autres week-ends d’intégration.

nelle seront votre impli- Tous ces éléments seront à considérer lorsque vous esti-
cation dans votre travail, vos domaines de compétences merez le budget incompressible de vos études. Si vous avez
annexes, sans oublier votre réseau ! la chance d’avoir des parents capables de prendre à leurs
charges l’ensemble de vos frais… tant mieux ! Dans le cas
FINANCER SES ÉTUDES… ET LES À-CÔTÉS ! contraire, vous devrez peut-être demander un prêt étudiant.
La plupart des établissements formant aux métiers du numé- De nombreuses banques et organismes peuvent vous aider Animation 2d / 3d Master Game Tech Prépa / Manaa
Bachelors & Masters
—
École reconnue par le Ministère
rique sont privés. Suivre leur cursus vous demandera donc dans cette aventure. Vous pouvez aussi prendre un emploi Jeu vidéo 2d / 3d Master Gestion de production (Niveaux Bac+3, Bac+4 & Bac+5) de la Culture et de la Communication
un effort financier conséquent. Pourtant, le prix des études pour financer vos études ou vos à-côtés. Néanmoins, veillez à
n’est pas le seul facteur à prendre en compte pour choisir son ce que celui-ci vous laisse suffisamment de temps et ­d’énergie Effets spéciaux MBA Producteur de jeux vidéo Titres certifiés par l’État (RNCP niveau II)

14
LE GUIDE DES MÉTIERS
pour répondre aux attentes de votre formation, mais aussi
pour travailler sur des projets personnels, qui viendront
appuyer vos candidatures quand le moment sera venu.
Vous pouvez également opter pour une formation en contrat
de professionnalisation ou en apprentissage (plus rare dans
les métiers du numérique). Dans ce cas, c’est votre employeur
qui payera votre formation en échange du temps que vous
passerez à travailler pour lui (tout en vous formant). Idéale
dans bien des cas, cette formule demande néanmoins un
important démarchage pour trouver l’employeur qui corres-
pondra à vos attentes et croira en votre potentiel. En effet,
les entreprises misant sur le contrat de professionnalisation
ne le font généralement pas pour avoir une main d’œuvre à
bas coût, mais plutôt pour disposer d’employés habitués aux
process de l’entreprise. Les places sont donc (relativement)
peu nombreuses et difficiles à obtenir.
QUESTIONNER LES ANCIENS ÉTUDIANTS
Qui mieux que d’anciens étudiants peut vous informer sur
la qualité de l’enseignement donné par un établissement ?
N’hésitez donc pas à rejoindre forums et groupes d’anciens
élèves sur les réseaux sociaux. Grâce à leurs avis, vous aurez
une idée plus précise des qualités et des défauts des cursus
proposés par les différents établissements que vous envi-
sagez d’intégrer. Comme toujours sur le Net, tous les avis
ne sont pas à prendre au pied de la lettre puisque, géné-
16
N’HÉSITEZ PAS À
REJOINDRE LES GROUPES
D’ANCIENS ÉTUDIANTS
SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
POUR AVOIR LEURS AVIS.
ralement, ce sont les mécontents qui font entendre leur
voix. Néanmoins, avec un peu de bon sens et pas mal de
recherche, vous devriez réussir à obtenir une vision assez
juste de ce qui vous attend. Évidemment, n’hésitez pas à
poser de nombreuses questions pour faire la lumière sur les
points qui ne seraient pas abordés.
LA PRATIQUE : INDISPENSABLE POUR RÉUSSIR !
Un élément à également prendre en compte est la part des
stages en entreprise et celle des projets validés par des pro-
fessionnels, dans le cadre de l’école. Avant d’opter pour un
établissement plutôt qu’un autre, vous devez aussi contrô-
ler le temps d’enseignement théorique et d’enseignement
pratique qui vous sera proposé. En effet, si la théorie est
essentielle pour appréhender les différents concepts et
particularités de votre futur métier, la pratique est indis-
pensable pour renforcer ses qualités. Ainsi, une école qui
ne vous proposerait que peu de périodes de stage et/ou
uniquement de travailler sur des projets d’école ne devrait
pas être en tête de liste. À l’inverse, un établissement qui ne
proposerait « que » des travaux pratiques doit vous amener
à vous interroger quant au sérieux de son enseignement.
S’ASSURER DU RÉSEAU PRO DE L’ÉTABLISSEMENT
L’un des éléments essentiels des formations aux métiers du
numérique est leur ancrage dans le monde professionnel.
Avant de choisir une école, n’oubliez pas de vérifier ses rela-
tions avec les professionnels du secteur. Tout d’abord sur
le site de l’établissement qui, logiquement, mettra en avant
ceux qui reconnaissent l’enseignement prodigué. Générale-
ment, lorsque des professionnels recommandent le travail
d’une école, ils prennent régulièrement ses étudiants en
stage (pendant la formation) ou les engagent après l’obten-
tion de leur diplôme ou certification.
Cette caution professionnelle est essentielle pour votre ave-
nir. En effet, si de nombreuses formations correspondent
aux critères de l’Éducation nationale, beaucoup ne sont pas
sanctionnées par un diplôme reconnu par l’État. Il est donc
primordial que ces diplômes (ou certifications) le soient par
les professionnels du secteur. Ainsi, dans le jeu vidéo, cer-
taines écoles utilisent la caution du SNJV (Syndicat national
du jeu vidéo). Regroupant un grand nombre de studios indé-
pendants français, celui-ci certifie que l’enseignement pro-
digué par ces établissements correspond aux attentes des
professionnels, qui ont d’ailleurs tendance à recruter leurs
stagiaires et employés dans ces établissements.
LE GUIDE DES MÉTIERS
AFJV : LE PORTAIL
INFOS ET EMPLOIS
Depuis treize ans, l’Association française
pour le jeu vidéo et son site, Afjv.com,
accompagnent les professionnels du jeu vidéo
dans leurs recherches d’emploi ou du candidat
idéal. Rencontre avec Emmanuel Forsans,
fondateur de l’AFJV et éditeur du site Internet.
Emmanuel Forsans est le fondateur de l’As-
sociation française pour le jeu vidéo (AFJV)
et l’éditeur du site professionnel de réfé-
rence Afjv.com. Une position qui le place
au cœur des problématiques du secteur, à
commencer par celles liées à la formation et l’emploi dans
l’industrie du jeu vidéo.
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai commencé il y a une trentaine d’années chez Info-
grames comme programmeur et graphiste. J’ai ensuite
rejoint différentes sociétés, souvent à leurs débuts, comme
Microïds ou Cryo Interactive, avant
de créer 4X Technologies, une
LE PORTAIL société qui combinait la création de
middlewares et de jeux vidéo.
DE L’EMPLOI Quand et pourquoi avez-vous créé
COUVRE TOUS l’Association française pour le jeu
vidéo ?
LES MÉTIERS Notre industrie a vécu sa plus impor-
tante crise au début des années 2000,
DE LA CRÉATION, avec l’explosion de la bulle Internet.
Je me suis rendu compte que cer-
DE L’ÉDITION tains services simples, inexistants
à l’époque, pourraient grandement
ET DE LA simplifier la vie des profession-
nels, dont je faisais partie. Impos-
DISTRIBUTION. sible par exemple d’avoir une liste
des sociétés du secteur ! Ça peut
paraître trivial aujourd’hui, mais à
l’époque, personne n’avait pensé à créer un annuaire des
sociétés françaises. Le recrutement était également un vrai
problème. Le fait de regrouper toutes les offres d’emploi
18
au même endroit avait un double intérêt : montrer que le
secteur restait dynamique malgré la crise et simplifier les
recherches des demandeurs d’emploi. Puisqu’ils n’exis-
taient pas, j’ai décidé de créer ces outils sur le modèle un
peu des chambres de commerce ou de l’Agence pour la créa-
tion d’entreprises (APCE). L’Association française pour le
jeu vidéo est finalement née en 2003.
Qu’est-ce qui différencie l’AFJV du SELL (Syndicat des édi-
teurs de logiciels de loisirs) ou du SNJV (Syndicat natio-
nal du jeu vidéo) ?
L’AFJV n’est pas un syndicat et n’a aucun rôle politique ou de
lobbying. Nous relayons d’ailleurs régulièrement les infor-
mations ou les prises de position des différents syndicats
ou associations, nous sommes une sorte de porte-voix à la
disposition de l’industrie. Nous sommes neutres et souhai-
tons le rester.
Votre site est une véritable mine d’informations pour
les professionnels du jeu vidéo et les médias. Comment
­réussissez-vous à fournir un tel contenu ?
Nous ne produisons que très peu de contenus nous-mêmes.
Nous agrégeons les informations que les professionnels
nous font parvenir, qui peuvent être des éditeurs, des stu-
dios, mais aussi des cabinets d’études, des avocats, voire
des journalistes. Environ 20 % des informations que nous
recevons sont publiées, les autres sont soit hors sujet, soit
trop commerciales.
Vous publiez de nombreuses études, infographies et
documentations sur votre site. En réalisez-vous quelques-
unes ou votre emploi du temps vous contraint-il à un rôle
d’agrégation ?
La quasi-totalité des études publiées sur le site de l’AFJV
provient de cabinets d’études ou d’experts. Certaines sont
réalisées par nos soins, mais il nous serait impossible de
tenir le rythme d’une étude par semaine en moyenne et de
couvrir un champ d’expertise aussi large sans les contribu-
tions extérieures que nous recevons.
Votre site est devenu une référence en matière d’offres
d’emploi dans le jeu vidéo. Comment avez-vous convaincu
les professionnels du secteur de vous faire confiance ?
Le portail de l’emploi fonctionne comme un cercle ver-
tueux, qui n’a pas été facile à mettre en place. Les recru-
teurs postent leurs annonces sur celui-ci parce qu’ils
savent que toutes les personnes qui cherchent un travail
dans le secteur lisent les annonces du site. Et les candidats
s’abonnent à l’alerte emploi de l’AFJV (qui compte un peu
plus de 40 000 abonnés) parce qu’ils savent que toutes les
annonces sont diffusées sur le site. Pour que ce cercle ver-
tueux fonctionne, il faut fournir un vrai service de qualité,
aussi bien aux recruteurs qu’aux candidats. Cela inclut par
exemple de relire toutes les annonces avant de les mettre
en ligne, d’éventuellement corriger certaines fautes et de
demander des précisions lorsque des informations ne nous
paraissent pas claires, voire de refuser certaines annonces
un peu fantaisistes.
Toujours concernant les offres d’emploi dans le jeu vidéo,
quels sont les profils les plus couramment recherchés
et, inversement, ceux pour lesquels les annonces sont
assez rares ?
Le portail de l’emploi couvre toutes les professions de la
création, de l’édition et de la distribution, mais les profils
liés à la programmation et au graphisme sont clairement les
plus recherchés. Cela s’explique assez simplement : il faut
beaucoup plus de programmeurs et de graphistes pour faire
19
DOSSIER
un jeu vidéo que d’attachés de presse, de chefs de produit ou
de commerciaux pour le vendre.
Les offres proposent-elles des emplois uniquement en
France ou également dans le reste du monde ?
La grande majorité des annonces concernent la France, mais
nous avons de plus en plus d’annonces pour les pays limi-
trophes (Espagne, Belgique, Suisse, Allemagne...) ainsi que
le Canada.
L’excellence des formations françaises dans le secteur
du numérique semble reconnue à l’international, est-ce
pour cela que de nombreux professionnels étrangers
publient des annonces sur votre portail ?
Il est clair que les Français sont une cible de choix pour les
recruteurs internationaux. Nos formations artistiques et
techniques sont en effet mondialement reconnues.
Avez-vous des conseils particuliers pour aider les candi-
dats qui postulent à des emplois via votre site ?
Il y aurait matière à écrire un livre, mais pour résumer, lais-
sez tomber les CV bariolés : ils sont souvent difficiles à lire
et c’est un mauvais point dès le début. Faites simple, une
page rédigée sous Word ou Open Office sera souvent plus
claire qu’un CV réalisé avec Photoshop, y compris pour les
graphistes et les game designers. En revanche, un CV qui
n’est pas accompagné d’un lien vers un site Internet (pour
les programmeurs, graphistes et game designers) est sou-
vent rédhibitoire. La création de jeux vidéo demande de la
passion ; si vous n’avez pas de travaux personnels à présen-
ter, même pour un premier emploi, c’est que votre passion
est ailleurs.
Le jeu vidéo est en perpétuelle évolution. Prévoyez-vous
des changements notables sur votre site (ou dans sa
ligne éditoriale) pour refléter cet état de fait ?
Nous avons récemment ajouté une rubrique e-sport afin de
mieux répondre aux attentes des lecteurs qui s’intéressent
à cette pratique ou s’interrogent dessus, mais aussi sur
l’économie de ce nouveau maillon de la chaîne de valeur
du jeu vidéo. Une émission bimensuelle va également être
lancée dans les semaines à venir, en partenariat avec la
Cité des sciences et de l’industrie. Intitulée « Les experts
jeu vidéo », elle permettra à des spécialistes de débattre
en plateau de sujets d’actualité comme l’e-sport, la réalité
virtuelle ou encore le droit d’auteur. Les enregistrements
vidéo seront réalisés à la Cité des sciences, et les sujets
seront diffusés sur le site de l’AFJV, sur YouTube ainsi que
dans la ­newsletter.
LE GUIDE DES MÉTIERS

MARKETING Je veux être

un créatif Digital
BTS

es
&
C e
és
rtifi u
Titr P jusqu
’a

ET JEUX
RNC iveau I
N

VIDEO :
N’HÉSITEZ ralement que très peu de contact avec des professionnels. Et,

Les travaux ont été réalisés par les étudiants de Video Game Art et Design Numérique.
plus particulièrement dans le secteur du jeu vidéo, l’ensei-
gnement en management me semblait sous-­représenté. Or,

PLUS !
c’est un secteur attractif : son environnement est internatio-
nal et en pleine croissance sur de nombreux business models.

Quelles sont, d’après vous, les spécificités marketing du

marché du jeu vidéo ?
C’est un marketing de l’innovation et du divertissement.
Les stratégies marketing qui opèrent sur le marché des jeux
Nous avons rencontré Thomas Grellier, vidéo ont par exemple très vite adopté l’extrême digitalisa-
tion de l’environnement. Tout en cohabitant avec les tech-
cofondateur de l’EMIC (École de management niques classiques de positionnement, de ciblages pointus et
des arbitrages média/hors média.
des industries créatives), qui nous explique
pourquoi une formation dédiée au marketing Quelles sont les formations proposées par votre école et
en quoi se différencient-elles de l’offre existante ?
des jeux vidéo est désormais nécessaire pour L’EMIC propose ce qu’aucune autre école en France ne
peut revendiquer : une formation de haut niveau (bac+4 et
le développement du secteur en France. bac+5) 100 % dispensée par des professionnels en activité,
pour une employabilité renforcée. Nos étudiants ont aussi
l’occasion de se constituer un réseau professionnel effi-
Pouvez-vous nous parler de votre par- cace et pertinent : les meilleurs managers du secteur sont
cours professionnel ?
J’ai occupé différentes fonctions liées au
les professeurs.
Devenez créateur d’avenir
marketing produits, de chef de produit à
la direction marketing, pour des éditeurs
de jeux vidéo américains et japonais ces quinze dernières
Le secteur du jeu vidéo est en pleine révolution avec le
développement de la réalité vir-
tuelle et de l’e-sport. Comment
www.autograf.fr
années. Puis j’ai décidé de m’orienter vers le conseil sur
des problématiques concernant le jeu vidéo. Comme j’avais L’EMIC PROPOSE préparez-vous les étudiants à
ces nouveaux marchés ?
FORMATIONS À TEMPS COMPLET OU RÉMUNÉRÉES EN ALTERNANCE
eu l’occasion d’intervenir ponctuellement dans des pro-
grammes de Master 1 et Master 2 en complément de mes CE QU’AUCUNE Cela fait partie des business
models en croissance sur le
Mise à Niveau en Arts Appliqués / Architecture Intérieure / Video Game Art
activités professionnelles, j’ai trouvé que cet équilibre
enseignement/conseil me convenait bien. AUTRE ÉCOLE EN marché du jeu vidéo, donc ce
sont effectivement les relais de Design Graphique / Design Numérique / Design Global Responsable
Pourquoi avoir fondé en 2016 l’EMIC ? FRANCE NE PEUT croissance de demain. Nos pro-
fesseurs le savent mieux que
L’enseignement en management est parfois trop théorique
et, en dehors des périodes de stage, les étudiants n’ont géné- REVENDIQUER.
quiconque : ils sont les acteurs
de ces mutations !
Journées Portes Ouvertes
du 24 au 26 mars 2017
20
É TA B L I SS E M E N T S U P É R I E U R P R I V É D’ E N S E I G N E M E N T T E C H N I Q U E
LE GUIDE DES MÉTIERS DOSSIER

LE SELL ET
LA FORMATION
Depuis de nombreuses années, le SELL « passion » et qu’il existe différentes manières d'y travail-
NOTRE VOLONTÉ
EST DE MONTRER
LA DIVERSITÉ est indispensable d’avoir aussi une

(Syndicat des éditeurs de logiciels de

ler. C’est une industrie qui est toujours à la recherche de
nouveaux talents. DES MÉTIERS approche marketing dans la com-
mercialisation d’un jeu vidéo. Je dois

loisirs) est au cœur des problématiques du Que diriez-vous aux parents qui craignent de voir leurs DU JEU VIDÉO, reconnaître que, y compris au SELL,
nous n’avons peut-être pas assez

secteur du jeu vidéo. Nous avons demandé

enfants faire carrière dans le jeu vidéo ?
Il faut leur dire que c’est une véritable industrie. Le jeu QU’IL EXISTE insisté sur l’importance des métiers
de l’édition. D’ailleurs, les profes-

à son représentant, Emmanuel Martin, de
nous parler du marché de l'emploi et de
la formation aux métiers du jeu vidéo.
Emmanuel Martin est le délégué général du
SELL. Il a bien voulu répondre à nos ques-
tions sur la formation et l'emploi dans le
secteur français du jeu vidéo. L'occasion de
découvrir une situation bien éloignée des
idées reçues. Une interview qui devrait rassurer tous les
parents qui craignent de voir leur enfant faire carrière dans
cette industrie encore mal connue.
Chaque année, le SELL organise la Paris Games Week
qui est devenue le 3e salon mondial dédié aux jeux vidéo.
L’édition 2016 a inauguré un espace réservé aux écoles
formant aux métiers du jeu vidéo. Pourquoi lancer une
telle initiative ?
Lors des précédentes éditions, nous avions déjà invité
des écoles représentant les principales formations aux
métiers du jeu vidéo à rencontrer le public, car de nom-
breux visiteurs viennent à la Paris Games Week avec le
désir de travailler dans cette industrie. Nous avions pour
objectif de leur montrer comment intégrer notre secteur.
Mais pour cette édition 2016, nous souhaitions aller plus
loin. Nous avons donc créé cet espace Métiers, qui venait
compléter l’espace Formations. Notre volonté était de
montrer la diversité des métiers du jeu vidéo, qu’il existe
de nombreuses façons de travailler dans ce domaine. On
peut travailler sur des blockbusters, mais également de
plus petites productions. Il y a les programmeurs, les
graphistes et plein d’autres métiers, notamment d’en-
cadrement, qui permettent à quasiment tous les profils
de trouver leur place dans ce secteur. Évidemment, les
écoles sont des voies royales pour intégrer le jeu vidéo,
mais il ne faut pas oublier que c’est encore un secteur
vidéo est la 2e industrie culturelle en France et génère plus
de revenus que le cinéma ou la musique. Je ne veux pas tant
comparer le jeu vidéo aux autres secteurs qu'appuyer sur
le fait que le nôtre est dynamique et innovant, créateur de
richesses et d’activités. Le jeu vidéo est à l’avant-garde des
usages numériques. C’est via le jeu vidéo que se créent de
nouvelles façons de consommer, de nouvelles façons de
créer. Le jeu vidéo influence de nombreux secteurs écono-
miques. Il y a vraiment, dans le jeu vidéo, des métiers qui
sont ceux du futur. Je crois qu’avoir travaillé dans le jeu
vidéo est un atout pour certains recruteurs car cela prouve
que l’on est au fait des nouveaux usages et des tendances
du numérique.
Qu’en est-il de la représentation des femmes dans les stu-
dios de développement ?
La parité hommes/femmes est quasi parfaite dans la pra-
tique du jeu vidéo. En revanche, il en va autrement au
sein des studios. Aujourd’hui, on estime que les femmes
représentent environ 15 % des professionnels du secteur
production. Nous souhaitons vraiment que la diversité
soit plus importante, pour que les jeux vidéo eux-mêmes
reflètent totalement cette diversité. Il y a indéniablement
un important travail à faire, mais les choses évoluent dans
le bon sens.
Quels sont les métiers du jeu vidéo qui, aujourd’hui,
manquent cruellement de jeunes diplômés ?
À ma connaissance, même si je ne suis pas expert dans les
besoins de recrutement en France, aucun métier ne manque
cruellement de jeunes diplômés. En revanche, notre secteur
a toujours besoin de gens talentueux et bien formés. De per-
sonnes qui ont une véritable ouverture d’esprit, ont travaillé
à l’étranger et sont capables de s’adapter aux différents
rythmes de production, que ce soit sur des blockbusters
avec des centaines de collègues ou des projets plus res-
treints, sur lesquels trois ou quatre personnes se chargent
de toutes les missions.
DE NOMBREUSES
FAÇONS D’Y
TRAVAILLER.
Les recruteurs étrangers aiment les diplômés français,
mais ces derniers trouvent-ils facilement de l’emploi sur
notre territoire ?
L’industrie du jeu vidéo en France n’est pas énorme. Impos-
sible de promettre à chaque diplômé un poste dès sa sortie de
l’école. Aujourd’hui, les postes de production représentent
environ 3 000 personnes. Mais sachant que les formations
françaises sont excellentes et reconnues à l'étranger, c’est
vraiment une opportunité pour les jeunes diplômés de
faire leurs armes à l’international. C’est une expérience qui
va enrichir leur CV, en plus de leur vie. Mais pour revenir
à l’emploi en France, les principaux acteurs réinvestissent
notre territoire. Ubisoft, par exemple, a annoncé sa volonté
de développer ses capacités de production en France, Quan-
tic Dream et d’autres sont en pleine phase de production et
recrutent de nombreux collaborateurs. De plus, quand les
grands studios recrutent de la sorte, les petites structures se
portent généralement bien, par effet de ruissellement.
Lorsque l’on parle de métiers du jeu vidéo, on parle
généralement de création (graphique et technique), et
rarement des métiers d’encadrement comme le marke-
ting. Pourtant, le jeu vidéo n’est pas un secteur tout à fait
comme les autres. N’y aurait-il pas besoin de formations
spécifiques pour le marketing des jeux vidéo ?
Effectivement, il ne faut pas oublier les métiers de l’édition.
Développer de bons jeux vidéo est primordial, mais sans
un encadrement digne de ce nom, il y a peu de chance que
le public en ait connaissance. C’est le travail des éditeurs
de faire en sorte que le jeu trouve son public. Il peut s’agir
d’entreprises prestataires ou de services intégrés, mais il
sionnels commencent également
à en prendre conscience puisque
des formations autour des métiers
d’encadrement dans le jeu vidéo
voient le jour.
L’e-sport est, aujourd’hui, l'un des
secteurs du jeu vidéo en pleine expansion. Outre la posi-
tion des institutions publiques, pensez-vous qu’il soit
temps que des formations « professionnelles » se mettent
en place ?
Il y a effectivement la nécessité d’avoir les bonnes per-
sonnes aux bons endroits pour développer ce secteur qui,
aujourd’hui encore, est essentiellement composé de pas-
sionnés. Mais avec la professionnalisation de l’e-sport, il va
se poser des problématiques qui nécessiteront des regards
neufs, ayant plus de recul que de « simples » passionnés, qui
vont aider à développer cette activité et à créer de nouvelles
opportunités. Il sera vraiment intéressant d’avoir des gens
avec un background leur permettant d’anticiper l’évolution
de l’e-sport et de son business. Il faut, en revanche, que ces
formations soient légitimes et reconnues par le milieu. C’est
un secteur encore très endogène, où il y a un véritable esprit
de corps. De mon point de vue, il faut que ces personnes
aient suivi des formations dédiées, mais qu'elles aient égale-
ment déjà une activité dans le secteur, y compris associative.
Avez-vous une dernière chose à ajouter ?
La France propose les meilleures formations au monde, et
c’est incroyable. Qui plus est, de nombreuses formations ont
des liens avec des écoles à l’étranger, et c’est un vrai plus
pour les étudiants qui peuvent découvrir d’autres aspects
de leur métier. Mais surtout, je tiens à rappeler que notre
industrie est un milieu de passionnés. Il y a de nombreux
moyens d’intégrer le secteur, et même si les écoles est l'un
des plus sûrs, dans le jeu vidéo, tout le monde à sa chance.
Pour faire partie de ce milieu, il faut surtout lui consacrer du
temps et de l’énergie !

22 23
L’ENSEIGNEMENT EN LIGNE
L’ENSEIGNEMENT EN LIGNE,
L’ÉCOLE D’AUJOURD’HUI
E-learning, online course, formation à distance…
Les concepts dans les médias sont-ils clairs pour
la majorité des gens ? Ces abréviations peuvent
se regrouper sous la bannière d’éducation en
ligne, c’est-à-dire à l’aide d’un ordinateur et d’une
connexion Internet. Autour de ces technologies
se construit un enseignement efficace, cohérent
et constructif pour l’apprenant. Les cours en
présentiel ? Plus du tout d’actualité ! E-tribArt
est l’école d’aujourd’hui en infographie 3D !
De nombreuses écoles hésitent ou ne veulent pas
passer à l’ère du digital. Alors que tout se fait sur
Internet (acheter ses courses, planifier son voyage,
parler à ses amis…), l’éducation reste non réformée,
statique et en perte de vitesse dans un monde où
nous sommes tous connectés et mobiles.
L’Institut e-tribArt est une école qui n’est pas « nouvelle géné-
ration »… car elle est déjà en accord avec son temps ! Pour nous,
les cours en ligne ne sont pas récents, ni exceptionnels : il s’agit
en fait du découlement naturel de notre mode de vie, indiscuta-
blement lié au digital.
INFOGRAPHIE 3D ET
ENSEIGNEMENT EN LIGNE
L’infographie 3D est un domaine qui se prête bien à l’enseignement en ligne.
La numérisation et la transmission rapide des données par Internet per-
met de développer un enseignement en ligne fluide et efficace, sans perte
d’informations. L’enseignant en ligne est aussi proche, sinon plus, de l’élève
qu’en présentiel !
24
ENSEIGNEMENT EN LIGNE : LES BÉNÉFICES
En plus d’être adapté à la mobilité des étudiants et à leur
envie d’apprendre vite et bien, l’enseignement en ligne com-
prend de nombreux avantages :
1/ Le sur-mesure : on ne se noie pas dans la masse des
étudiants des classes en présentiel, on n’essaie pas de com-
prendre un ancien cours mal assimilé. Au contraire : l’ensei-
gnant est disponible, connaît l’élève, qui peut lui poser des
questions et suivre un devoir sans brouhaha. L’enseigne-
ment est personnalisé et en mémoire permanente.
2/ L’adaptabilité : que l’on soit en reconversion profession-
nelle, en situation de handicap, en difficulté de logement…
les raisons pratiques sont nombreuses pour préférer l’école
en ligne à l’école en présentiel.
3/ L’autonomie : l’élève peut se laisser aller, dans une école
en présentiel, à sécher des classes et se « reposer » sur les
autres. En e-learning, l’apprenant développe une certaine
autonomie sous la conduite des enseignants et possède de
meilleures facultés d’auto-évaluation.
4/ La modularité : selon les objectifs visés, un conseiller
pédagogique va définir avec l’étudiant son parcours de for-
mation avec des modules de compétences personnalisés.
C’est une approche plus précise vers le futur job.
5/ L’efficacité : l’apprentissage à travers les technologies
modernes est très efficace ; l’éducation connectée se diver-
sifie, se développe (l’usage est croissant, même chez les plus
jeunes) et se fiabilise. L’e-learning est une technique interac-
tive, ludique, qui favorise l’assimilation des connaissances.
POURQUOI INTÉGRER
UNE ÉCOLE EN LIGNE ?
Au fond, c’est toute la question. Voici cinq réponses :
1) Pour avancer dans ses études sans contraintes.
2) Pour améliorer et valider ses compétences
efficacement.
3) Pour viser un poste précis dans un ou plusieurs
studios de production.
4) Pour changer de métier après quelques années
d’activité professionnelle.
5) Pour consolider un poste avec une expertise
plus pointue ou plus large.
ENSEIGNEMENT EN LIGNE: COMMENT APPREND-ON ?
La richesse pédagogique de l’e-learning est apportée via dif-
férents moyens :
- Des cours en ligne et en direct : interactifs comme dans
une salle de classe avec des enseignants. Le cours est enre-
gistré en direct et mis en relecture : pas de perte de contenu
pédagogique.
- Des cours préenregistrés accessibles 24/24 h venant
compléter les cours en direct donnent la possibilité à
l’élève de voir et revoir des techniques à appliquer dans
les exercices.
- Une bibliothèque de ressources toujours en évolution,
qui aide l’apprenant dans la réalisation de ses exercices
et projets.
- Un suivi permanent avec le corps enseignant grâce à des
moyens synchrones directs, visioconférences directes, FTP
qui permettent à l’élève de rester « connecté » à l’école.
Grâce à ces quatre voies d’apprentissage, l’élève est cer-
tain d’être bien entouré et d’avoir toutes les clés en main
pour réussir en infographie 3D. En plus d’une équipe péda-
gogique présente et réceptive, cet outil online permet aux
élèves de suivre tous leurs cours et leurs devoirs de manière
claire dans un environnement numérique intuitif.
Pour Laurent Bertran de Balanda, fondateur et directeur de
l’école en ligne e-tribArt :
« Il s’agit de l’unique école en ligne reconnue par l’État au
titre du Répertoire national des certifications profession-
nelles (RNCP). La qualité pédagogique de nos formations en
ligne est équivalente à celle des formations délivrées par les
meilleures écoles en présentiel… sans l’inconvénient d’avoir
à être sur place. »
Et c’est là le point fort de l’éducation en ligne. Pourquoi
avoir les inconvénients du présentiel lorsqu’on peut mieux
apprendre, en moins de temps ? Il poursuit :
« Tout le cadre directif de l’enseignement en présentiel est
repris : feuilles d’émargement, exercices et projets corrigés
en direct et notés, bulletins de notes, etc. En fonction des
objectifs des élèves et des demandes des entreprises, nous
adaptons instantanément nos formations ».
PUBLIREPORTAGE
ENSEIGNEMENT EN LIGNE : LE SUIVI PERSONNALISÉ
Que ce soit des conseils pour la bonne réalisation d’un book
ou d’une démoreel, des conseils pour se mettre en valeur
auprès des entreprises ou une réflexion autour de visuels
créés, le suivi personnalisé est plus qu’un simple bilan
post-formation. Il s’agit d’un accompagnement structuré avec
un seul objectif : que l’apprenant puisse trouver un emploi
dans le secteur de l’infographie 3D qui lui corresponde.
Durant cette période, l’enseignement en ligne est des plus
efficace en mettant en relation les élèves,
les enseignants et les professionnels dans
100 % DES STUDIOS un échange permanent et constructif.
DE PRODUCTION À l’Institut e-tribArt, les élèves actuels
savent qu’ils ne seront pas « lâchés dans
INTERROGÉS la nature » après leur formation. Entiè-
rement gratuit, ce suivi fait partie inté-
grante de la formation. Pas de surcoût,
ONT VALIDÉ mais beaucoup d’avantages. Car l’info-
graphiste en devenir sera en mesure de
L’ENSEIGNEMENT comprendre les enjeux du monde des
studios et des éditeurs, mais aussi de
EN LIGNE POUR connaître ses points forts et ses objectifs
professionnels.
LEURS FUTURS
ENSEIGNEMENT EN LIGNE : LE DIPLÔME
RECRUTEMENTS. L’Institut e-tribArt est la première
école, en France, d’enseignement en
ligne en infographie 3D ayant un cursus diplômant au RNCP
niveau II - bac+3. Cela montre à quel point l’enseignement
en ligne est l’ADN de l’école d’aujourd’hui, dans un monde
de communication numérique.
N’hésitez pas à contacter l’Institut e-tribArt
pour plus d’informations.
Institut e-tribArt
97 rue Freyr, Bâtiment le Genesis, 34000 Montpellier
Tél : +33 9 81 60 98 20 - E-mail : contact@e-tribart.fr
www.e-tribart.fr
25
LE GUIDE
LES MÉTIERS
DESDU
MÉTIERS
NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

JEU VIDÉO,
ANIMATEUR 3D___________________________________54
CHEF DE PROJET_________________________________30

ANIMATION, WEB… COMMUNITY MANAGER______________________38

CONCEPT ARTIST________________________________44

LES PRINCIPAUX DATA SPECIALIST________________________________36

DÉVELOPPEUR WEB____________________________50

MÉTIERS POUR VIVRE DIRECTEUR ARTISTIQUE____________________28

GAME DESIGNER_________________________________ 70

DE VOTRE PASSION ! GRAPHISTE 2D____________________________________68

LEVEL DESIGNER_________________________________ 42

Les secteurs du jeu vidéo, de MODELEUR 3D_____________________________________ 52

l’animation, et plus généralement
MOTION DESIGNER_____________________________40
du numérique proposent de
nombreuses opportunités de PRODUCTEUR______________________________________66
carrière. Que vous soyez attiré par
le graphisme, le son, la programmation ou encore PROGRAMMEUR__________________________________56
l’encadrement, il y a forcément un métier qui vous RÉALISATEUR______________________________________58
correspondra. Pour vous aider à faire le bon choix,
celui qui déterminera vos premières expériences SOUND DESIGNER_______________________________64
professionnelles, les pages qui suivent présentent
21 métiers indispensables au développement du TESTEUR QA________________________________________46
numérique. L’occasion également de découvrir UI DESIGNER_______________________________________34
le témoignage de professionnels, qui partagent
avec vous leur expérience. Grâce à ces multiples UX DESIGNER______________________________________62
informations, vous pourrez plus facilement
VFX ARTIST__________________________________________60
choisir le métier qui convient le mieux à vos
attentes, vos qualités et vos défauts. WEB DESIGNER____________________________________48

26 27
LE GUIDE
LES MÉTIERS
DESDU
MÉTIERS
NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

PAROLES DE PROFESSIONNEL

DIRECTEUR
Sébastien Mitton, directeur artistique
de Dishonored 1 et 2, chez Arkane Studios

ARTISTIQUE
En quoi consiste le métier de directeur artistique dans le
jeu vidéo ?
Créer l’univers d’un jeu vidéo demande de nombreuses
compétences et, pour avoir le meilleur résultat possible, je
recherche des spécialistes de l’éclairage, de l’architecture,
du design de véhicules, des portraits ou de l'anatomie. Il
faut ensuite gérer tout ce petit monde pendant la durée du
Dans directeur artistique, il y a directeur. C’est donc un poste
important qui se doit de connaître les autres métiers. Un
directeur artistique ne doit pas forcément savoir program-
mer, mais il est en revanche impératif qu’il sache comment
fonctionne le moteur du jeu, qu'il connaisse ses qualités et
ses faiblesses. C’est comme cela qu’il est possible de distin-
guer ce qui est réellement faisable de ce qu’on peut simple-

Le directeur artistique est un créatif Sur un site Web, par exemple, c’est lui qui réalise chaque
première page de l’arborescence, en commençant (généra-
projet. Au début, ils font des recherches, expérimentent
différentes pistes, puis ils approfondissent leur travail
ment imaginer.

indispensable à tout projet. Il œuvre aussi
bien dans le jeu vidéo, la création de sites
Internet, le développement d’application
lement) par la home page. Pour un jeu vidéo, le directeur
artistique crée les ébauches d’interface, supervise les visuels
de référence et valide tous les éléments graphiques issus
de déclinaisons. Lorsqu’il travaille pour la presse, le direc-
teur artistique réalise les maquettes de référence (appelés
jusqu’à obtenir le résultat final que les joueurs verront
dans le jeu.
Le titre de directeur artistique est utilisé dans de nom-
breux domaines. Y a-t-il une particularité à l'exercer
Comment devient-on directeur artistique en étant jeune
diplômé ?
De mon point de vue, il est difficile de sortir de l’école et
de se prétendre directeur artistique. Il faut en effet avoir
une certaine expérience, avoir vécu pour l'être réellement.

ou la réalisation de films.
Véritable chef d’orchestre graphique, le
directeur artistique est la personne qui
définit l’identité visuelle d’un projet. Grâce
à sa parfaite connaissance de la culture gra-
phique et des tendances, il met en images
les demandes des clients. En préalable à son travail de créa-
tion, le directeur artistique réalise différentes recherches
« gabarits »), est garant du type et de la qualité des photos
utilisées, de l’emplacement des relances et autres exergues,
et de tous les éléments visuels qui permettront au support
de se différencier de ses concurrents. Quel que soit le sec-
teur pour lequel il travaille, c’est au directeur artistique de
veiller au respect de la charte graphique définie et validée
par le client. C’est, pour beaucoup de prétendants à cette
fonction, la partie la plus difficile à gérer.
DIRECTEUR ARTISTIQUE : UN VÉRITABLE MENEUR
dans celui du jeu vidéo ?
Pour moi, il n’y a pas de différence à exercer ce métier selon
Car en plus de la partie purement graphique, il faut être
capable de manager une équipe et de composer avec de
que l'on intervienne dans tel ou tel domaine. Dans tous les nombreuses contraintes.
cas, il doit faire passer un message, exprimer quelque chose !
En fait, ce sont les supports qui changent. C’est d’ailleurs
pour ça que le titre du poste est identique, que vous travail-
liez dans le jeu vidéo, la musique, la presse ou la mode. Aimez-vous la création et le numérique ?
Comment réussissez-vous à créer un univers fantastique Choix
et pourtant réaliste ?
de vie
Oui Non

sur l’image du client, le positionnement du projet, mais Si le travail de recherche et de conception de l’identité gra- Créer un monde inclut tellement d’éléments (l’architecture,
aussi de ses concurrents directs et indirects. Ce temps de phique d’un projet est au cœur du métier de directeur artis- l’urbanisme, la mode, le mobilier, la sociologie, l’histoire…) Je préfère
réflexion et d’investigation est indispensable pour établir tique, il doit évidemment également parfaitement maîtriser qu’il faut forcément s’intéresser à de nombreux domaines, la couture

un cahier de tendances (mood board). Véritable bible de les techniques et les outils de création graphique (numé- accroître sa culture générale. Il est impossible d’être bon en Avez-vous obtenu un diplôme
l’identité graphique du projet, le cahier de tendances com- rique et analogique). Ces compétences sont indispensables tout, mais il est indispensable de creuser les sujets qu’on après le baccalauréat ?
Mamy, rends-moi mon magazine...
prend de nombreuses sources graphiques (affiches, photos, pour concevoir les supports et documents qui serviront à découvre et, surtout, d’être toujours prêt à découvrir de
peintures, sculptures…), différentes polices de caractère et convaincre le client. En effet, il est d’usage que le directeur nouvelles choses, à accumuler les connaissances. Ce n’est
Non, Non,
même, parfois, des extraits de artistique défende ses choix face au client ou en interne. que de cette façon qu’on est réellement capable de créer et je me demande et je n’en ai
Oui Bravo !
films. Une étape indispensable Cette capacité à communiquer ses choix artistiques de sans copier ou, pire, plagier ! comment allier pas besoin...

VÉRITABLE CHEF
ma passion
pour aider les différentes par- manière convaincante sera essentielle lorsque le directeur et mon métier

ties d’un projet (clients, tech- artistique devra manager l’équipe de graphistes/maquet- Où avez-vous été formé et quel est votre regard sur cette Et votre métier

D’ORCHESTRE
Vraiment ?!
c’est votre
niciens, sous-traitants…) à tistes sous sa direction. Qu’ils travaillent en interne ou en formation ? passion ?
parfaitement comprendre la externe, c’est eux qui déclineront les principes graphiques J’ai suivi les cours de l’école Émile Cohl, à Lyon, pendant cinq

GRAPHIQUE,
... si en fait Oui,
direction graphique proposée. validés par le directeur artistique et produiront l’ensemble ans. Cette école, qui est spécialisée dans les beaux-arts (fine je rêve d’être Vraiment ?!
maquettiste Non Oui
des éléments graphiques du projet. Évidemment, comme art en anglais), enseigne le fusain, et la peinture sous toutes d’allumettes

LE DIRECTEUR DIRECTEUR ARTISTIQUE :

CRÉATIF ET TECHNICIEN
tout bon manager, le directeur artistique doit également
posséder un véritable sens de l’organisation. C’est à lui
ses formes. C’est une fantastique école pour apprendre les
basiques. À Arkane, 22 personnes l'ont faite. Nous nous
profesionnnel Non Oui

ARTISTIQUE EST
Une fois cette première étape
validée, le directeur artistique
Entrez
de définir les plannings de production pour que les délais accordons tous pour dire que ça n’a pas toujours été facile, à l’ésad Game over...
d’Amiens
impartis soient respectés. mais nous remercions les professeurs et l’école pour tout ce

CELUI QUI DÉFINIT doit créer les principaux élé-

ments graphiques du projet.
DIRECTEUR ARTISTIQUE
qu’ils nous ont appris.
Design

L’IDENTITÉ VISUELLE En fonction de celui-ci (site

Web, jeu vidéo, campagne Durée des études : 4 ans
Le directeur artistique est-il uniquement un artiste ou
doit-il également être un grand technicien, et notam-
numérique

D’UN PROJET.
publicitaire, presse…), son Salaire annuel : entre 35 000 € et 48 000 € ment avoir des notions de programmation ? Choisissez Design

Succès
un cursus graphique
travail change radicalement.

Animation
esad-amiens.fr 3D
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École supérieure d’art et de design d’Amiens - établissement public - diplômes du Ministère de la Culture
design : adriencontesse.com
LE GUIDE DES MÉTIERS
CHEF DE PROJET
Le chef de projet est un véritable chef
d’orchestre. Manager, technicien et
communicant, il œuvre au quotidien à la
réalisation des projets qui lui sont confiés.
Le chef de projet est par essence un facili-
tateur. Son rôle est de conduire des projets,
de leur élaboration jusqu’à leur conclusion.
Il doit donc faire preuve d’esprit d’ana-
lyse, d’anticipation, mais aussi avoir un
incontestable sens de l’organisation et un véritable talent
pour fédérer.
CHEF DE PROJET : AU CARREFOUR DES MÉTIERS
La première mission d’un chef de projet est d’organiser.
Cette phase de planification commence par l’analyse des
besoins du client. Cela passe par le
LE CHEF DE
benchmarking de l’existant, aussi
bien pour son client que ses concur-
rents. Essentielle, cette vue d’en-
PROJET DOIT semble lui permet de dimensionner
le projet, afin de répondre le plus effi-
FAIRE PREUVE cacement possible aux besoins réels
du client. Une fois ses recommanda-
D’ESPRIT tions validées, le chef de projet peut
planifier la réalisation. Épaulé par le
D’ANALYSE directeur artistique et les équipes
techniques (développeurs Web, pro-
ET AVOIR UN grammeurs…), il va estimer le temps
nécessaire à la production des diffé-
VRAI TALENT rents éléments (techniques et gra-
phiques) du projet, sans oublier le
POUR FÉDÉRER. délai indispensable à la recette (la
phase de tests avant publication).
Une bonne connaissance des pro-
cessus de création graphique et de développement est donc
indispensable ! Sans être technicien, le chef de projet doit
néanmoins comprendre les besoins techniques et opéra-
30
Le leader mondial des formations audiovisuelles
tionnels de ses clients ou de ses équipes de production. Ce
n’est qu’à cette condition qu’il pourra trouver les solutions
plus de 55 campus dans le monde
qui lui permettront de livrer le projet à la date prévue.
CHEF DE PROJET : LA SOUPLESSE AVANT TOUT
Aujourd’hui, il existe deux principales méthodologies pour
gérer un projet. La première, dite « classique », utilise une
planification claire. Le projet commence et finit à des dates
précises. On parle de planification en cascade car l’avance-
ment d’un projet dépend directement de l’exécution d’une
(ou de plusieurs) tâche particulière. Le principal avantage DIPLOMA, BACHELOR & MASTER EN :
de cette méthode est une maîtrise du temps de production
et des ressources, et donc des coûts. AUDIO ENGINEERING
La seconde, dite « agile », est généralement utilisée pour les
projets ambitieux, dont la priorité est plus le résultat que le MUSIC BUSINESS
coût. C’est notamment le cas de nombreux jeux vidéo AAA
ou des applications innovantes. Avec la méthode agile, le
projet est développé par itération. Les différentes équipes DIGITAL FILM PRODUCTION
travaillent de concert afin de produire une première version
fonctionnelle mais incomplète. Si cette version répond aux VFX & 3D ANIMATION
attentes, la phase suivante est lancée. Dans le cas contraire,
GAME ART & 3D ANIMATION
les différentes équipes revoient leur copie jusqu’à obtenir
un résultat satisfaisant. Si cette méthode est beaucoup plus
coûteuse que la classique, elle se révèle en revanche plus
efficace pour les projets applicatifs, d’autant plus s’ils sont
destinés à évoluer après leur sortie.
GAMES PROGRAMMING
CHEF DE PROJET : DES NERFS D’ACIER
WEBDESIGN & DEVELOPMENT
Généralement, le chef de projet gère plusieurs projets à
la fois. En effet, comme il passe une partie de son temps à
CROSS MEDIA PRODUCTION
« attendre » que les différents intervenants aient fini leur
part de travail, il utilise ces temps morts pour gérer d’autres
GAME ART & 3D ANIMATION À SAE GENÈVE
projets. Il n’est par conséquent pas rare qu’il soit sou-
vent sous pression. C’est donc un métier réservé aux per-
sonnes capables de garder leur sang froid quelle que soit
la ­situation.
SAE INSTITUTE GENÈVE SAE INSTITUTE PARIS SAE INSTITUTE BRUXELLES
CHEF DE PROJET 42-44 Avenue Cardinal-Mermillod 45 avenue Victor Hugo 10 Rue Gachard
Durée des études : 5 ans 1227 Carouge | SUISSE 93300 Aubervilliers | FRANCE 1050 Bruxelles | BELGIQUE
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LE GUIDE DES MÉTIERS
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Jérôme Hatton, fondateur de Ludus Académie. Ingénieur en génie
logiciel de formation, il a participé à de nombreux projets éducatifs.
Comment envisagez-vous l’apprentissage de la gestion
de projet ?
Pour que tous les jeunes arrêtent d’entendre l’éternelle
phrase « Vous n’avez pas assez d’expérience », la pédago-
gie de Ludus Académie est en partie basée sur l’expérience.
Nous avons la chance d’avoir de nombreux partenaires qui
nous confient leurs projets. À nos débuts, nos étudiants
pouvaient se permettre d’apprendre de leurs erreurs car
nous travaillions sur des petits projets en petites équipes.
Mais aujourd’hui, nous avons plusieurs dizaines de projets
annuels à gérer et 150 étudiants : nous avons donc profes-
sionnalisé la gestion de projet, tout en restant à l’écoute des
méthodologies des clients.
De nombreuses formations se limitent à enseigner la ges-
tion de projet classique et la méthode agile. Est-ce handi-
capant pour trouver un emploi rapidement ?
Je pense que la gestion de projet est avant tout un savoir-être.
Depuis trente ans que je fais de l’informatique, je suis passé
par de nombreuses méthodes, et de façon un peu cyclique,
on retombe sur les mêmes philosophies. S’adapter à des
méthodes nouvelles, pour peu que l’on soit suffisamment
ouvert d’esprit, n’est pas une chose très difficile. Bien sûr, lors-
qu’il a étudié plus de méthodes théoriques, le jeune diplômé
est plus polyvalent. Il ne faut cependant pas oublier que ce ne
sont que des outils, et que leur utilisation est à personnaliser.
32
1 N°1 DES ÉCOLES WEB MULIMÉDIA
Un chef de projet est-il réellement un chef ou est-ce plutôt
un facilitateur ?
Je dirais plutôt que c’est un pilote de la performance. En
gestion de projet, la communication et la circulation de
l’information autour de l’avancement du projet sont bien
souvent négligées, faute de temps, de savoir-faire ou sim-
plement parce que les personnes impliquées pensent que
« faire » est suffisant : elles négligent donc le faire-­savoir.
C’est pourtant l’une des missions les plus importantes du
chef de projet, qui pourra, grâce à une communication pré-
parée et réalisée avec soin, trouver les leviers nécessaires
pour faire avancer le projet. Elle s’ajoute à la gestion de la
préparation du projet, la coordination de sa réalisation,
l’animation de l’équipe projet (un exercice parfois com- L’ÉCOLE DE LA 3D TEMPS RÉEL
plexe), la gestion des imprévus et la vision post-­mortem
en fin de cycle.
Tous les bacs acceptés, compétences en dessin non nécessaires
Quelles sont les principales qualités d’un bon chef de
projet ? Formation aux métiers de la 3D temps réel, de l’infographie, du jeu vidéo et de l’animation.
Le chef de projet est le représentant du maître d’œuvre, il
est chargé du management du projet, c’est-à-dire fixer les
objectifs, la stratégie, les moyens ainsi que l’organisation. Il
doit aussi coordonner les actions nécessaires à la réalisation
du projet. Sa fonction est déterminante ; il doit s’adapter en
permanence et optimiser la répartition des ressources en
vue d’arriver à une solution optimale ou de moindre coût.
Les qualités humaines d’un bon chef de projet
sont les suivantes :
- capacité à communiquer
- capacité à déléguer
- sens de l’écoute
- habilité à la négociation et à la diplomatie
- gestion d’équipe
- autonomie
- organisation
- résistance au stress LES ADMISSION POUR LA RENTRÉE 2017 SONT OUVERTES !
Concernant le projet en lui-même, le chef de
projet doit maintenir en permanence un juste
équilibre entre trois exigences : coût du pro-
CONSULTEZ LES DATES SUR WWW.HETIC.NET
jet, qualité du résultat et délai. On parle de
triptyque, de triangle infernal ou encore de
triangle d’or.
Avez-vous une dernière chose à ajouter ? Brontis Guilloux, votre contact à HETIC
J’aimerais rappeler une phrase de Publilius guilloux@hetic.net ou 06 12 03 14 00
Syrus (poète latin du Ier siècle av. J.-C., ndlr)
extraite de Sentences : « Un projet qu’on n’a
pas laissé mûrir, est toujours promptement
suivi du repentir. »
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

L’UI DESIGNER EST

UN PERSONNAGE DE
L’OMBRE, MAIS SON RÔLE
S’AVÈRE DÉTERMINANT UI DESIGNER : EN QUÊTE D’INFORMATIONS

POUR LE SUCCÈS Comme toujours avec les métiers du numérique, il est impor-
tant que l’UI designer réalise une veille régulière. Il doit être

D’UN PROJET. au fait des tendances graphiques et ergonomiques dans

r­adicalement différente selon qu’il sera sur un moniteur,
une tablette ou un smartphone. Les interfaces se doivent
d’être responsives (c’est-à-dire s’adapter à l’écran). Ainsi,
l’UI designer devra généralement penser son travail pour
qu’il s’adapte au support écran, mais également au mode de
navigation. Un pointeur, par exemple, n’a aucune utilité sur
une tablette ou un smartphone, alors qu’il est indispensable
sur un PC. Si l’UI designer est un personnage de l’ombre
(qui connaît en effet un UI designer de renom dans le jeu
vidéo ?), son rôle est déterminant pour le succès d’un projet.
Dans le cas des jeux vidéo, nombre de titres ont été boudés
par le public en raison d’une interface mal pensée, trop pré-
sente à l’écran ou peu pratique à naviguer.
son domaine de prédilection, mais pas uniquement. Ainsi,
un bon UI designer n’hésitera pas à s’inspirer de concepts
développés dans l’automobile, la robotique ou tout autre
domaine proposant une interface utilisateur. De même, s’il
utilisera généralement Photoshop et les principaux logiciels
de retouche d’images pour réaliser ses interfaces, l’UI desi-
gner doit également posséder une certaine maîtrise des
différents outils de wireframing et de prototypages dispo-
nibles sur le marché.
UI DESIGNER
Durée des études : 3 ans
Salaire annuel : entre 28 000 € et 40 000 €

UI DESIGNER
Généralement, son travail est l’une des
premières choses que les joueurs ont devant
les yeux. Mais lorsqu’il est bien fait, ils ne le
remarquent même pas. En effet, l’UI designer
dans différents styles afin d’adapter ses créations au projet.
Par exemple, pour une ambiance steampunk, il utilisera des
effets de métal cuivré, des engrenages et tout ce qui rap-
pelle les machines à vapeur. À l’inverse, pour une ambiance
plus champêtre, les tons verts et les formes végétales ou
aériennes auront sa préférence. Évidemment, il n’y a pas
de règles, et être force de propositions est son atout. Néan-

est le créateur des interfaces utilisateur.
Joueurs et professionnels du numérique
vous le diront : une bonne interface utilisa-
teur est une interface qui ne se remarque
pas mais qui donne toutes les informations
nécessaires. Concevoir des interfaces uti-
lisateur qui s’intègrent parfaitement au concept du jeu,
du site ou de l’application est la mission principale de
l’UI designer, à ne pas confondre avec celle de l’UX designer,
bien différente.
UI DESIGNER : FACE À L’UTILISATEUR
ET POURTANT DANS L’OMBRE
L’UI designer est avant tout un graphiste, généralement 2D.
Pour remplir sa mission, il doit être capable de dessiner
moins, l’UI designer doit toujours faire avec une contrainte :
l’information doit être claire pour l’utilisateur.
Pour être efficace, l’UI designer doit avoir une véritable
propension à la hiérarchisation de l’information. Quelles
infos afficher en permanence ? Où placer cette fenêtre
pour qu’elle soit immédiatement perçue ? Faut-il proposer
toutes les informations à l’écran ou décider que certaines
d’entre elles ne seront accessibles qu’après avoir appuyé
sur une combinaison de touches ? Autant de questions
que l’UI designer doit se poser avant même de commencer
à dessiner.
UI DESIGNER : UN ARCHITECTE
DE L’INFORMATION QUI S’IGNORE
Cette hiérarchisation de l’information est d’autant plus
importante que le travail de l’UI designer a notablement
évolué depuis quelques années. En effet, avec la multipli-
cation des écrans, un même projet sera visible de façon

34
LE GUIDE DES MÉTIERS
DATA SPECIALIST
Avec l’avènement du big data (l’incroyable
flux de données générées par le numérique
et ses différents usages), une nouvelle
profession est apparue : le data specialist.
Depuis le développement du numérique, la
quantité de données (datas en anglais) qui
circulent sur les différents réseaux d’infor-
mation est tout simplement hallucinante.
Le data specialist (ou data scientist) est,
comme l’on peut s’en douter, un spécialiste de l’analyse des
données. Il est donc parfaitement à l’aise avec les chiffres,
dont il sait tirer la véritable signification. Les domaines
du data specialist vont de l’interprétation statistique des
données à la prospective. Dans le premier cas, ses compé-
tences serviront à définir les habitudes de consommation
36
de différentes populations ou l’efficacité d’une campagne de
communication ou de promotion. Dans le second cas, son
travail permettra de conseiller sur la marche à suivre afin de
séduire un public donné, et de déterminer le type de com-
munication le plus apte à toucher un groupe de prospects.
DATA SPECIALIST : ENTRE PASSÉ ET AVENIR
Le data specialist se doit donc de saisir parfaitement les
problématiques de ses clients, sur des sujets tels que le
marketing, les RH, la communication, le service client, la
fidélisation… Évidemment, cela ne suffit pas puisque, pour
analyser les données en sa possession, le data specialist
doit également trouver un modèle capable de simuler les
comportements qu’il cherche à étudier. C’est d’ailleurs l’une
des tâches les plus complexes qu’il ait à réaliser. Une fois le
modèle trouvé et appliqué aux données, il doit déterminer si
ces dernières sont pertinentes et s’il est nécessaire ou non
qu’il en récupère d’autres. Avec la création de modèles de
simulation, récupérer certaines données est une activité qui
LE DATA SPECIALIST,
SPÉCIALISTE DE
L’ANALYSE DES DONNÉES,
DOIT ÊTRE À L’AISE AVEC
LES CHIFFRES ET SAVOIR
EN TIRER LA VÉRITABLE
L’école européenne de la création
SIGNIFICATION. et du développement du jeu vidéo et du serious game
se révèle des plus complexe. En effet, si la quantité de don-
nées circulant sur les réseaux est incroyablement impor-
PROGRAMMATION
tante, leur protection a d’autant augmenté, notamment en
raison de leur valeur commerciale.
DATA SPECIALIST : AU CROISEMENT DE PLUSIEURS MÉTIERS
Pour remplir sa mission, le data specialist est en contact avec GAME DESIGN
INGÉNIERIE WEB
de nombreux intervenants, qui lui permettront d’avoir accès
aux ressources dont il a besoin. C’est notamment le cas des
responsables informatique, des gestionnaires de bases de
données, mais aussi des directeurs marketing ou des direc-
teurs financiers. Une fois les données indispensables récol- • ACCESSIBLE À PARTIR DU NIVEAU BAC/CESS
tées et analysées, le data specialist doit les interpréter avant • ADMISSION SUR ENTRETIEN / ADMISSION PARALLÈLE
de pouvoir rendre ses conclusions. Il est donc indispensable
• 4 DIPLÔMES INTERNATIONAUX JUSQU’AU DOCTORAT
qu’il ait une vision globale du secteur pour lequel il travaille.
État du marché, habitudes de consommation, pratiques • FORMATION INITIALE ET EN ALTERNANCE
marketing ne sont qu’une fraction des savoirs qu’il doit pos- • PROFESSIONNALISATION DÈS LA PREMIÈRE ANNÉE
séder pour répondre aux attentes de ses clients. Enfin, parce
que les outils dont il a besoin n’existent pas forcément, il
doit également être capable de développer lui-même ou de
diriger des développeurs informatique pour la réalisation
de nouveaux outils.
LUDUS ACADÉMIE
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LE GUIDE DES MÉTIERS
COMMUNITY
MANAGER
Le community manager est la pierre
angulaire de la communication 2.0. Grâce
à son travail, les marques existent sur
les réseaux sociaux et créent le buzz !
Longtemps, le rôle de community mana-
ger a été confié à un stagiaire geek ! Mais
aujourd’hui, community manager est
devenu un métier et il est essentiel dans la
communication des entreprises ! En effet,
avec le développement des réseaux sociaux et le déclin des
modèles d’information classiques, les publications virales
n’ont jamais eu autant d’impact !
38
COMMUNITY MANAGER : AU CŒUR DE LA COMMUNICATION
Si le community manager n’est jamais mécontent de faire
le buzz, il sait néanmoins que toute médaille a son revers.
Et s’il faut des mois, voire des années, pour créer une
bonne e-réputation, il suffit d’un bad buzz pour que tout
s’écroule ! Une situation qu’a récemment connue la marque
Michel et Augustin, accusée de soutenir le collectif La Manif
pour tous et certaines organisations homophobes. L’une
des principales missions du community manager est donc
de veiller à l’e-réputation de ses clients. Cela commence par
l’animation des réseaux sociaux de la marque et de ses dif-
férents outils de communication (site, blog, newsletter…).
Chaque support demande des publications spécifiques
et régulières pour une efficacité optimale. Pour éviter les
temps morts, le community manager veillera à établir un
planning éditorial qui sera validé par le chef de projet édi-
1 campus, 2 écoles,
des formations aux
métiers du numérique
UN COMMUNITY
MANAGER DOIT SAVOIR
BIEN PLUS QU’ÉCRIRE ET
CONNAÎTRE LES USAGES
DES RÉSEAUX SOCIAUX.
Prépa Artistique
Bachelors (bac+3) :
torial ou le responsable de la communication. Comme le
but de chaque publication est de créer l’engagement des Webmaster / Webdesigner
visiteurs, le community manager a également pour mission Graphic Design Multimédia
de répondre aux réactions des internautes. Toujours en Cinéma d’Animation 3D
accord avec la politique éditoriale de la marque, il veillera Jeu Vidéo Game Art - GPP
à répondre clairement à chaque question. En effet, c’est en
étant les plus transparentes possibles que les marques fidé-
lisent leurs utilisateurs.
COMMUNITY MANAGER : INFLUENCER LES INFLUENCEURS
Le rôle du community manager ne se limite néanmoins pas
à animer les réseaux sociaux et autres outils de communica-
tion des marques. Il a aussi pour mission d’identifier et de
fédérer les influenceurs. Ce terme regroupe toutes les per-
sonnes qui ont une influence sur les réseaux sociaux ou dans
les médias ciblés par la marque. Les influenceurs peuvent
donc être des journalistes, des Youtubeurs, des blogueurs
ou des Instagrammeurs. Les actions du community mana-
0 4 6 7 0 7 5 0 0 0 - w w w. i e f m 3 d. co m
Campus Numérique Grand Sud, rue Louis Lépine 34470 Pérols
ger auprès de ces influenceurs sont de différents types. Il
peut leur fournir des informations exclusives pour créer
le buzz, ou les inviter à des événements VIP pour leur per-
mettre d’essayer un produit ou un service, dans le but qu’ils
partagent ensuite leur avis avec leur communauté. Enfin, il
arrive de plus en plus régulièrement que des influenceurs
deviennent de véritables ambassadeurs de la marque. Dans
ce dernier cas, les deux parties signent un contrat qui les lie
pour une durée ou un nombre d’opérations précis.
COMMUNITY MANAGER : UN MÉTIER EN PLEINE ÉVOLUTION
Le rôle du community manager est de plus en plus déci-
sif. C’est pourquoi de nombreuses sociétés ont fait évoluer
le poste en social media manager. Si les missions restent
globalement les mêmes, celui-ci doit approcher les com-
munautés avec un esprit beaucoup plus axé marketing
et communication à long terme. Il doit donc posséder des
qualités indéniables pour planifier des actions, anticiper
les tendances du marché et réaliser un important travail de
veille concurrentielle. Aujourd’hui, les offres d’emploi pour
les postes de community manager demandent bien plus
que de savoir écrire et connaître les usages des différents
réseaux sociaux.
COMMUNITY MANAGER
Durée des études : 2 ans
Campus Numérique Grand Sud, rue Louis Lépine 34470 Pérols
Salaire annuel : entre 25 000 € et 30 000 €
LE GUIDE DES MÉTIERS
MOTION DESIGNER
Il est à l’origine des génériques et des clips
les plus surprenants que vous découvrez
au quotidien. Pourtant, son rôle ne s’arrête
pas à vous en mettre plein les yeux.
Le motion designer a pour mission de
concevoir et de réaliser des films mélan-
geant diverses techniques graphiques,
comme la prise de vue réelle, les effets spé-
ciaux, la photo et la typographie. Peu connu
jusqu’à il y a encore quelques années, le métier de motion
designer est aujourd’hui l’un des plus importants dans les
métiers de l’image. C’est notamment grâce à lui que vos
séries télévisées proposent des génériques aussi captivants
ou que les clips de vos artistes préférés sont réellement ori-
ginaux. C’est en effet à des motion designers de talent que
40
l’on doit les génériques de séries comme Game of Thrones,
Penny Dreadful, ou des films Attrape-moi si tu peux ou X-Men:
Apocalypse par exemple…
MOTION DESIGNER : UN GRAPHISTE ET VIDÉASTE
De par le travail qui lui est demandé, le motion designer
ne doit pas se contenter d’avoir du talent, il doit également
avoir une grande expérience des principaux métiers de
l’audiovisuel. En effet, c’est généralement lui qui crée
la majorité des éléments qu’il utilise pour réaliser son
court-métrage. Il est donc à l’aise avec les logiciels de
modélisation 3D, d’animation 3D, de dessins classiques et
vectoriels ou de montage. Et bien évidemment, pour remplir
sa mission, le motion designer est également un réalisateur
expérimenté qui maîtrise parfaitement le langage de
l’image pour le mettre au service du message dont il a la
charge. Parce qu’il travaille généralement pour un client, le
motion designer va d’abord réaliser différentes planches de
tendances, à l’instar d’un directeur artistique, afin de faire
GRÂCE AU MOTION
DESIGNER, LES
GÉNÉRIQUES DES SÉRIES
SONT CAPTIVANTS,
ET LES CLIPS DE VOS
ARTISTES PRÉFÉRÉS
RÉELLEMENT ORIGINAUX.
valider ses choix créatifs aux donneurs d’ordre. Ce n’est
qu’une fois cette direction arrêtée qu’il pourra s’attaquer au
storyboard, lequel détaille, plan par plan, chaque élément
du film.
MOTION DESIGNER : UN CRÉATIF D’EXCEPTION
Une fois le storyboard validé par toutes les parties
prenantes, le motion designer (et son équipe) va s’atteler
à la modélisation des différents éléments en 3D, la création
des effets spéciaux, l’animation des modèles et des textes,
la captation des images « traditionnelles » et l’intégration
de la bande-son. Une fois tous les éléments réalisés, le
motion designer va les assembler selon le storyboard
jusqu’à l’obtention du film prévu. Vient ensuite la phase
d’étalonnage, qui sert à uniformiser l’image et masquer,
en partie, l’intégration des effets spéciaux et des autres
éléments aux prises de vue traditionnelles.
MOTION DESIGNER : UN MANAGER QUI S’IGNORE
À cause de la multiplicité des supports graphiques avec les-
quels il travaille, le motion designer est autant un artiste
qu’un technicien émérite. En effet, il utilise la majorité des
outils de la création numérique, tels 3ds Max ou Maya (pour
la modélisation 3D), Final Cut Pro, Illustrator, Flash, Photo-
shop, et des dizaines d’autres logiciels spécialisés dans le
traitement de l’image ou des textes. Bien qu’il arrive parfois
que le motion designer soit seul sur un projet, il fait néan-
moins généralement partie d’une équipe multidisciplinaire.
Dans ce cas, il supervise le travail des différentes personnes
chargées de réaliser les modèles 3D, l’animation des diffé-
rents éléments, la création du storyboard… Le motion desi-
gner doit, par conséquent, savoir parfaitement manager et
communiquer pour réussir à transmettre ses idées et ses
attentes le plus précisément possible.
MOTION DESIGNER
Durée des études : 3 à 5 ans
Salaire annuel : entre 36 000 € et 70 000 €
LE GUIDE DES MÉTIERS
LEVEL DESIGNER
Métier inventé en même temps que le jeu
vidéo, le level designer est un maillon clé
de son développement. Comme le laisse
supposer son nom, le level designer est
effectivement en charge d’imaginer et de
concevoir les niveaux d’un jeu vidéo.
Prenez un jeu comme Mario. Vous avez for-
cément déjà entendu un joueur dire : « Les
niveaux sont géniaux » ou « J’ai réussi à pas-
ser cet ennemi en sautant sur la plate-forme
en bas à droite »… Des affirmations rendues
possibles grâce au level designer. En effet, en véritable
architecte des niveaux, celui-ci place le moindre élément
que vous voyez, évitez ou attrapez. Il est donc primordial
qu’il saisisse parfaitement les concepts imaginés par le
game designer. Il travaille généralement en étroite collabo-
ration avec ce dernier, dont il influence (parfois) le travail
par ses suggestions.
LEVEL DESIGNER : UN ARTISAN INDUSTRIEUX
Pour créer un niveau, le level designer utilise les éléments
conçus par les modeleurs 3D et/ou les graphistes 2D, puis
les assemble jusqu’à obtenir le résultat escompté. Il faut dif-
férencier les éléments purement décoratifs (arrière-plans,
végétation, sources lumineuses…) de ceux ayant un réel
impact sur le gameplay. Tandis que les premiers donnent au
niveau son identité visuelle (par exemple, une station spa-
tiale ou une cité médiévale), les seconds sont les éléments
principaux avec lesquels le joueur interagira. Il est donc
essentiel que le level designer ait une idée concrète de ce
que le joueur peut faire, et qu’il lui en offre la possibilité.
Mieux, les meilleurs level designers anticipent le mode de
pensée des joueurs les plus retors et vont placer, à dessein,
des objets, des salles et d’autres secrets qui ne pourront être
découverts qu’en faisant preuve d’une grande habilité.
LEVEL DESIGNER : DES YEUX OUVERTS SUR LE MONDE
Bien qu’il ne soit pas graphiste au sens strict du terme,
le level designer doit néanmoins posséder un véritable
42
sens artistique, de manière à ce que ses créations mettent
autant en valeur les concepts développés par le game desi-
gner que le travail des graphistes. C’est notamment pour
cette raison que de nombreux level designers ont des
notions d’architecture. Cette connaissance leur permet
de concevoir plus rapidement des niveaux complexes, les-
quels offrent de multiples possibilités de gameplay. Une
qualité d’autant plus importante que la mode est au monde
ouvert. Ici, pas question de contraindre le joueur à une pro-
gression linéaire. Le level designer doit ainsi laisser une
grande liberté de mouvement au joueur, tout en proposant
différents rendez-vous incontournables afin de rythmer
son aventure.
LEVEL DESIGNER : VERS TOUJOURS PLUS D’ADAPTABILITÉ
Le level designer doit aussi avoir une grande capacité
d’adaptation aux nouveaux outils et aux contraintes des
systèmes informatique. En effet, il n’est pas rare que chaque
jeu utilise un éditeur de niveaux spécialement conçu pour
le projet. Le level designer doit, par conséquent, être
capable de s’adapter rapidement à ce nouvel outil… Après
avoir fait leurs armes en imaginant des niveaux à partir des
idées des autres, de nombreux level designers décident de
concevoir leur propre jeu. Devenir game designer est l’une
des principales et des plus intéressantes évolutions de car-
rière offertes à un level designer.
POUR CRÉER UN NIVEAU,
LE LEVEL DESIGNER
ASSEMBLE LES ÉLÉMENTS
CONÇUS PAR LES
MODELEURS 3D ET/OU
LES GRAPHISTES 2D.
LEVEL DESIGNER
Durée des études : 3 ans
Salaire annuel : entre 22 000 € et 30 000 €
PAROLES DE
PROFESSIONNEL
Christophe Carrier,
« Une école professionnelle adaptée au marché du travail »
level design director Itecom Art design Paris-Nice, l’école des métiers supérieurs des Arts appliqués & du design numérique.
chez Arkane Studios
Sur quels titres avez-vous eu l’occasion de travailler ?
En vingt ans de carrière, j’ai travaillé sur de nombreux titres, y
compris au début, lorsque j’étais testeur, puis responsable QA
chez EA France. Pour faire court, voici les jeux sur lesquels j’ai
travaillé chez Arkane (et qui n’ont pas été annulés) : Arx Fatalis,
Dark Messiah of Might and Magic, BioShock 2, Dishonored 1 ainsi
que Dishonored 2.
Y en a-t-il un dont vous êtes particulièrement fier ?
J’ai une petite tendresse pour Arx Fatalis puisque c’était le pre-
mier jeu d’Arkane et que c’est un peu notre garage project (nous
FORMATIONS EN
étions une petite douzaine), mais Dishonored 2 reste quand
même le projet dont je suis le plus fier. ARTS APPLIQUÉS
Comment décririez-vous le travail de level designer ?
C’est un métier extrêmement complet qui se situe à la croisée
des chemins de toutes les disciplines. Chez Arkane, nous avons
la charge de l’élaboration du level building (construction en 3D
des niveaux dans le respect du gameplay), en étroite collabora-
tion avec les architectes, lesquels s’occupent de la partie visuelle
et de la cohérence de l’architecture et de l’urbanisme définis par
la direction artistique. Nous construisons également le mission
design (création et scripting des objectifs principaux, quêtes
secondaires, quêtes alternatives non létales, etc.), de l’implémen-
tation des NPC principaux et secondaires, et de leurs patrouilles, [3/4 ans]
à l’intégration des scènes narratives dites « gameplay » et « non
gameplay ». Une grande partie de notre travail sur la structure des
niveaux consiste à nous assurer que l’espace de jeu soit compré- FORMATIONS EN
hensible et logique pour le joueur, qu’il ne s’y perde pas, et surtout
DESIGN NUMÉRIQUE
qu’il s’y amuse. Nous devons en outre nous assurer que les objec-
tifs de mission soient, eux aussi, compris.
Quels sont les outils privilégiés du level designer ?
L’éditeur, bien sûr, mais aussi Powerpoint, Visio, SketchUp, Word
ou encore Excel. Et surtout son cerveau, son imagination et sa
culture générale.
Comment un futur étudiant peut-il se préparer aux études en
level design ?
Faire du modding avec le jeu de son choix, dont il aime et com-
prend les mécaniques. C’est-à-dire s’approprier totalement son
éditeur, et se créer une expérience avec. Certains éditeurs ont
une grande flexibilité et permettent même de créer ses propres
mécaniques. Mais surtout, il devra se confronter aux joueurs en
faisant tester sa création, pour apprendre de ses erreurs, playtest
après playtest. PARIS
NICE
12 rue du Quatre Septembre - 75002 PARIS
Métro : Quatre Septembre ou Opéra
7 bld Prince de Galles - Cimiez - 06000 NICE
Tél : 01 58 62 51 51 Tél : 04 93 53 06 60
Fax : 01 58 62 51 50 Fax : 04 93 53 64 63
Mail : contact@itecom-artdesign.com Mail : itecomnice@itecom-artdesign.com
www.itecom-artdesign.com
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
CONCEPT ARTIST
Le concept artist peut être amené à
concevoir des personnages, des vaisseaux
spatiaux ou la décoration d’une maison.
Pourtant, il est loin de pouvoir donner libre
cours à ses délires, et doit travailler avec une
rigueur et un professionnalisme incroyables.
Le travail du concept artist est à la char-
nière des travaux du directeur artistique
et de ceux du game designer. En effet, le
concept artist va utiliser le cahier de ten-
dances et tous les autres éléments gra-
phiques conçus par le directeur artistique pour imaginer
l’aspect des différents éléments du projet. Cela nécessite
évidemment un grand talent de dessinateur puisqu’il va
devoir aussi bien travailler sur des personnages que sur
des objets. Son champ d’action, qui varie selon sa posi-
tion dans la société, peut aller des décors au principal
protagoniste, en passant par les armes ou les véhicules.
Véritablement passionnant, le travail de concept artist
demande néanmoins une grande endurance puisqu’il
arrive régulièrement que ses travaux doivent être modifiés
ou entièrement revus, à cause par exemple d’un manque
de respect du cahier des charges ou de la modification des
contraintes techniques.
CONCEPT ARTIST : UNE BRUTE DE TRAVAIL
Le travail du concept artist est généralement utilisé pour
créer les éléments vus par les utilisateurs. Chaque dessin
doit parfaitement illustrer son rôle et son histoire au sein
du jeu. Tel personnage doit-il avoir une cicatrice ou non ?
Le mobilier doit-il être poussiéreux ou, au contraire, imma-
culé ?… Autant de questions que le concept artist se pose
44
(notamment si ce n’est pas dans le cahier de tendances réa-
lisé par le directeur artistique) pour remplir parfaitement
son rôle. Ce travail peut être éprouvant puisque tous les
éléments d’un projet doivent être conceptualisés. De plus,
chaque chose doit être représentée sous différents angles,
pour que toutes les parties prenantes aient une idée précise
de son apparence finale. Ce n’est qu’à cette condition que
l’élément pourra être fidèlement retranscrit par les mode-
leurs 3D, level designers et graphistes 2D.
CONCEPT ARTIST : L’ACADÉMISME
À L’IMAGINATION DÉBRIDÉE
Le concept artist maîtrise parfaitement le dessin acadé-
mique, et sait aussi bien utiliser les outils traditionnels
du dessinateur (papier, crayon, peinture…) que les outils
numériques. En effet, parce qu’il va devoir concevoir des
éléments aussi divers que des décors, des personnages,
des meubles ou encore des véhicules, il doit être capable
d’utiliser autant de techniques graphiques que possible.
Concevoir un personnage pour un projet qui se veut his-
torique n’est absolument pas la même chose que le faire
pour un titre fantaisiste. Selon le type de rendu et la réso-
lution du support, les contraintes seront également radi-
calement différentes. Certains permettront une quantité
impressionnante de détails sur les vêtements par exemple,
alors que d’autres nécessiteront l’utilisation d’aplats de
couleur et un travail particulier sur les ombres… Autant
de techniques graphiques que le concept artist se doit de
maîtriser pour remplir pleinement sa tâche. Il arrive éga-
lement qu’il participe à la modélisation 3D de certains
éléments du projet. Une diversification qui lui permet de
guider plus facilement les équipes de graphistes vers le
résultat escompté.
VÉRITABLEMENT
PASSIONNANT, LE
TRAVAIL DE CONCEPT
ARTIST DEMANDE
NÉANMOINS UNE
GRANDE ENDURANCE.
CONCEPT ARTIST
Durée des études : 2 ans
Salaire annuel : entre 25 000 € et 35 000 €
LES MÉTIERS
PAROLES D’ANCIEN ÉTUDIANT
Kévin-Mark Bonein, membre de la promo 2015 d’ArtFx
Quelle formation avez-vous suivie à ArtFx ? Le concept artist travaille en lien étroit avec le directeur
J’ai suivi le cursus d’animation 3D, après quatre ans de bac
pro Artisanat et métiers d’art. À l’école, j’ai pu proposer le
artistique, mais aussi le directeur créatif du projet (voire
du réalisateur dans le monde du cinéma). Les références
concept initial du film de fin d’études, Como Hacer la Tem- visuelles (mouvements artistiques, époques, lieux…) sont
peta, et j’ai eu la chance d’être concept artist, matte painter, données par le directeur artistique, et c’est au concept
animateur et texture artist sur le projet. artist de produire les éléments graphiques, de trouver des
Où avez-vous travaillé depuis la fin de vos études ?
réponses aux idées des deux directeurs, ou encore d’enri-
chir ces idées avec ses propres références visuelles.
À la sortie de l’école, j’ai participé au développement de la
série d’animation 3D Les As de la jungle au sein des studios Une dernière chose à ajouter ?
TAT, à Toulouse, en tant que concept artist et character desi- Oui, quelque chose de personnel. Honnêtement, ce métier
gner, puis je suis allé chez Ubisoft Montpellier pour y tra- peut être déprimant, longuet et sembler interminable lors-
vailler sur la franchise Rayman en tant que concept artist, qu’on travaille dur, jour et nuit, dans son coin. Mais heureu-
texture artist et FX artist. Actuellement, je suis concept sement, c’est grisant de bosser sur des jeux qui nous font
artist, FX artist et UI designer sur un projet pas encore rêver depuis qu’on est petit et de travailler avec des gens
annoncé, toujours chez Ubisoft Montpellier. qui sont à l’origine des jeux vidéo de notre enfance. Le fait
d’avoir déjà œuvré, après un an de travail seulement, sur les
Concept artist semble être un métier de rêve pour tous les deux grosses licences qui me font rêver depuis mon enfance
dessinateurs. Est-ce vraiment le cas ? valait vraiment le coup de m’investir autant.
Tout dépend de ce que l’on aime dessiner. Le concept art
réunit des sculptures 3D ou traditionnelles et de nom-
breuses autres techniques, pas uniquement du dessin. Il
faut vraiment faire la différence entre l’illustrateur et le
concept artist, car ils ne sont pas là pour la même chose.
On véhicule une idée, un design, on répond à des questions,
sans chercher à avoir un rendu de lumière photo réaliste.
Le but n’est pas de sortir une image parfaite, mais de trans-
mettre une idée ! Par exemple, à Ubisoft, je dessine, je peins,
et parfois, je découpe des morceaux de gobelets en carton
pour en faire des designs d’objet. Le but est de trouver une
solution et de faire comprendre une idée. Pour faire ce job,
il faut être bricoleur, créatif, rapide et instinctif… en somme,
savoir prendre tout ce qui est en sa possession pour obte-
nir un résultat rough, direct et percutant, qui permette de
convaincre les gens.
Quelles sont les principales qualités d’un concept artist ?
La patience, le recul et l’assiduité. La patience est nécessaire
car il faut se créer un portfolio conséquent pour persuader
les studios. Avoir du recul est important aussi car, par défi-
nition, beaucoup de travaux du concept artist sont « jetés à
la poubelle », et il ne faut pas prendre personnellement ces
refus. Enfin, l’assiduité est indispensable car il faut produire
énormément de dessins, se cultiver, enrichir ses références
visuelles, et cela tout au long de sa vie. Il ne faut jamais s’ar-
rêter d’apprendre, et chaque nouveau jeu ou film est un nou-
veau challenge.
Comment décririez-vous la relation entre le concept
artist et le directeur artistique ?
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
TESTEUR QA
Peu connu, et encore moins reconnu,
le testeur QA est pourtant un maillon
essentiel pour des produits numériques
de qualité. En effet, c’est son travail qui
assurera un produit exempt de bugs.
Le testeur QA (Quality Assurance en anglais)
a pour mission d’assurer la qualité du pro-
duit ou du service livré aux clients. De
nombreux domaines peuvent faire appel
à ses compétences, bien qu'il se spécialise
en général dans un secteur durant plusieurs années… Les
secteurs ayant le plus recours au testeur QA sont ceux du
jeu vidéo, du développement applicatif et de la création de
sites Web. Une liste, bien évidemment, loin d’être exhaus-
tive puisque l’industrie automobile, les opérateurs télépho-
niques ou encore les sociétés spécialisées dans les objets
connectés ont besoin de leurs services.
46
TESTEUR QA : LA PATIENCE COMME PREMIÈRE VERTU
Les qualités les plus importantes pour un testeur QA sont
la rigueur et la patience. Ayant comme mission de détecter
et reporter le moindre bug ou manquement au cahier des
charges, le testeur QA doit examiner chaque élément d’un jeu
vidéo, chaque section d’un site. Et lorsqu’il détecte un pro-
blème, il doit en déterminer la cause. Il va donc multiplier les
manipulations et tester différentes configurations, jusqu’à
pouvoir déterminer la source du comportement aberrant.
C’est parce qu’il va répéter plusieurs fois la même tâche, avec
seulement quelques variations, que le testeur QA se doit
d’être patient. Impossible de faire l’impasse sur une batterie
de tests si l’on veut atteindre un niveau de qualité optimal.
TESTEUR QA : UN COMMUNIQUANT QUI S’IGNORE ?
Évidemment, la rigueur et la patience ne sont pas les seules
qualités indispensables à ce métier. Un testeur QA doit éga-
lement faire preuve d’un grand sens de la communication.
En effet, si sa mission est de détecter les erreurs, elle est
aussi de les reporter. Pour ce faire, il est important que le
testeur QA sache clairement expliquer dans quelle condi-
tion le problème est survenu, ainsi que les causes. Selon le
domaine dans lequel il travaille (jeu vidéo, agence Web, SSII,
éditeur de logiciels…), le testeur QA doit avoir de réelles
connaissances sur l’aspect technique des produits qu’il exa-
mine. De même, il est souvent amené à proposer des plans
LE TESTEUR QA
DOIT DÉTECTER
ET REPORTER
LE MOINDRE BUG OU
MANQUEMENT AU
CAHIER DES CHARGES.
LES MÉTIERS
PAROLES DE PROFESSIONNELLE
Ludivine Champon, testeuse QA chez StarDust,
The Digital Testing Company depuis un an et demi
Comment en êtes-vous venue à pratiquer ce métier ? ternet n'est pas une évidence, ou qui n’a jamais utilisé de
Par le plus grand des hasards ! Je n’étais pas destinée à exer- smartphone aura du mal à paraître crédible pour un poste
cer ce type de métier. J’ai étudié les langues étrangères et de testeur. Toutefois, si je me fie à ma propre expérience, je
la traduction, et je suis titulaire d’un master en Traduction pense que des connaissances de base associées à une forte
spécialisée multilingue. J’ai créé mon auto-entreprise de volonté d’apprendre, une certaine dextérité en matière de
traduction indépendante en 2012, mais je souhaitais avoir technologie et une grande curiosité peuvent être suffisantes
un emploi salarié en complément. Après plusieurs mois de pour forger un testeur, voire lui permettre d’évoluer dans ce
recherche, j’ai découvert une annonce de la société Stardust, métier – sous réserve qu’il ait les qualités nécessaires pour
qui cherchait des testeurs. Comme beaucoup de gens de ma compenser un niveau technique faible.
génération, les nouvelles technologies font partie intégrante
de mon quotidien, et en tant que traductrice, la qualité est
aussi mon domaine. L’univers du test m’était assez inconnu
Quelles sont, selon vous, les qualités que doit avoir un
testeur QA ?
à ce moment-là, mais l’expérience me semblait intéressante.
J’ai donc postulé et j'ai eu la chance d’être recrutée.
La rigueur, la précision, la curiosité et l’esprit de synthèse
sont des qualités indispensables chez un testeur. Il faut aussi
être un bon communiquant et aimer le travail d’équipe, tout
Quelles sont les disciplines indispensables à maîtriser en étant autonome. Les compétences linguistiques et rédac-
pour un testeur QA ? tionnelles sont également essentielles puisque le testeur
L’informatique, les nouvelles technologies, la communica-
tion… J’ajouterais qu’il faut être très rigoureux et organisé.
doit retranscrire le résultat de ses tests.
Un testeur QA doit-il avoir de véritables connaissances
techniques ?
Des connaissances techniques minimales sont requises. Une
personne pour laquelle l’utilisation d’un ordinateur ou d’In- enjmin
la Grande école publique
de test. C’est à lui de les planifier pour que les autres ser-
vices aient le temps de corriger les soucis reportés. de tous les métiers du jeu vidéo
TESTEUR QA : ENTRE EMPATHIE ET OBSESSION
Si le cœur du métier est le même pour tous les domaines, Master jeux et médias interactifs
chaque secteur a ses propres spécificités. Ainsi, dans le jeu numériques
vidéo, le testeur QA devra s'assurer dans un premier temps Diplôme d’ingénieur informatique
qu’aucun bug critique ne vienne interrompre l’expérience sciences et technologies des
du joueur. Évidemment, ce n’est qu’un début car il devra éga- médias numériques
lement veiller à ce que tous les mécanismes imaginés par le
Mastère Spécialisé® jeu vidéo et
game designer soient bien intégrés, que les animations fonc-
transmédia
tionnent correctement, ou encore que les textes s’affichent
dans la langue choisie. Si bien jouer est un avantage certain
pour ce métier ‒ ceci afin d'éviter de perdre du temps ‒, Création www.cnam-enjmin.fr
c’est avant tout son obsession à disséquer et à pousser le
logiciel dans ses retranchements qui se révèle être essentiel.
Design d’interaction
Développement
Le testeur QA doit donc être capable de se mettre dans la
peau de l’utilisateur, de faire preuve d’empathie.
Management
TESTEUR QA
Recherche et développement,
veille technologique,
Durée des études : pas d'études spécifiques
doctorat, post-doctorat
Formation continue
Salaire annuel : entre 22 000 € et 28 000 €
Le Cnam-Enjmin,
une école du campus
de l’Image -
Angoulême
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
WEB DESIGNER
Le Web designer définit l’apparence de sites
Web ou d’applications mobiles. Une mission
aussi artistique que technique.
Véritable garant de l’identité visuel d’un site
Internet ou d’une application, le Web desi-
gner est autant un créatif qu’un technicien
chevronné. Capable de programmer à lui
seul un site Web, il a également une parfaite
maîtrise des outils de traitement de l’image (Photoshop et
Illustrator en particulier) et doit savoir utiliser certains lan-
gages (HTML5 et CSS3).
WEB DESIGNER : LE GARANT DE L’IDENTITÉ VISUELLE
Le Web designer est souvent un véritable couteau suisse
au sein des agences dans lesquelles il travaille. Son métier
étant de designer des sites Internet, il doit posséder de
multiples compétences, à commen-
cer par une parfaite connaissance
GARANT DE des usages et des tendances du Web.
Il doit donc effectuer une veille per-
L’IDENTITÉ manente afin d’offrir à ses clients les
sites les plus pertinents possibles.
VISUEL D’UN SITE En effet, chaque élément d’un site
doit faire sens pour pouvoir trans-
INTERNET, LE mettre le message de son éditeur.
Placer une fenêtre à droite plutôt
WEB DESIGNER qu’à gauche peut avoir une incidence
déterminante selon qu’il s’agit d’un
EST AUTANT UN site d’information, événementiel ou
d’e-commerce. Bien que le Web desi-
CRÉATIF QU’UN
gner s’appuie généralement sur les
wireframes (croquis) réalisés par
les chefs de projet, c’est néanmoins
TECHNICIEN. lui qui doit concevoir l’apparence
finale du site. Il doit donc veiller à la
hiérarchisation de l’information afin d’éviter une arbores-
cence trop complexe, trancher sur l’utilisation (ou non)
de sons, et plus généralement s’assurer de l’ergonomie
du site. Un travail qui possède de nombreux points com-
muns avec celui des maquettistes dans la presse papier.
C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux maquet-
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tistes se réorientent vers ce métier, offrant aujourd’hui plus
de débouchés.
WEB DESIGNER : UN TITRE, PLUSIEURS CASQUETTES
Outre la mise en page du site, le Web designer doit produire
l’ensemble des éléments graphiques. Cela va du logo présent
en home page au plus petit bouton, en passant par les visuels
de fond ou le choix des polices de caractère. Le Web desi-
gner doit donc posséder une véritable aisance lorsqu’il s’agit
d’utiliser les logiciels de création graphique, tels Photoshop
ou Illustrator, voire certains logiciels de modélisation 3D.
Selon l’ampleur du projet sur lequel il travaille, le Web desi-
gner peut avoir à diriger une équipe de graphistes spécia-
lisés qui déclineront les différentes pages. Ce qui explique
d’ailleurs que le Web designer puisse également être direc-
teur artistique. Néanmoins, s’il est avant tout graphiste (au
sens large du terme), il doit aussi savoir maîtriser les prin-
cipaux outils du Web. Il lui arrivera régulièrement de devoir
intégrer les pages qu’il conçoit. Pour ce faire, une bonne
connaissance de HTML5 et de CSS3 est obligatoire.
WEB DESIGNER : ÊTES-VOUS ASSEZ INDÉPENDANT ?
De par son rôle essentiel dans le succès des sites sur les-
quels il travaille, le Web designer peut être recruté par une
agence Web, une SSII, une agence publicitaire ou encore une
agence spécialisée en communication d’entreprise. Mais
depuis quelques années, les professionnels expérimentés
ont tendance à préférer le statut de free-lance, ce qui leur
permet de travailler simultanément sur plusieurs projets et
de prétendre à des rémunérations plus importantes. D’au-
tant que la démocratisation des CMS (WordPress, Drupal) et
la multiplication de leurs extensions (e-commerce, optimisa-
tion SEO…) permettent aux Web designers les plus doués de
réaliser intégralement de « petits » sites vitrines. Néanmoins,
avant de prétendre voler de ses propres ailes, le Web desi-
gner débutant a tout intérêt à intégrer une structure dans
laquelle il approfondira ses connaissances et apprendra à
communiquer avec les différents intervenants d’un projet.
WEB DESIGNER
Durée des études : 3 ans
Salaire annuel : entre 22 000 € et 35 000 €
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Romain Zajdel, Web designer chez Link Digital Spirit, société éditrice
des magazines Jeux Vidéo Magazine et The Game. Il a suivi un bachelor
Chef de projet multimédia, spécialité Web design, à Cifacom.
Depuis combien de temps pratiquez-vous le Web design ?
Depuis longtemps… environ dix ans. Je me suis d’abord inté-
ressé au graphisme en général, puis rapidement au monde
du Web, avant de finalement intégrer une école. Mais si
l’on parle de pratique strictement professionnelle, cela fait
cinq ans. J’ai commencé par deux mois de stage, puis j’ai tra-
vaillé en alternance.
Quelles sont les principales qualités d’un Web designer ?
Un Web designer se doit d’être patient avec lui-même. Ce
métier n’est pas aussi simple qu’on le pense. Il faut de nom-
breuses heures de recherche et de travail avant de pouvoir
arriver à un résultat que l’on juge convenable… et que le
client valide.
Un Web designer doit-il avoir son propre style ?
Le Web design est un domaine qui évolue avec le temps. Il
est indispensable de savoir se renouveler et de s’adapter
aux nouvelles tendances ! Un bon Web designer va suivre les
tendances tout en gardant son propre style. C’est ce qui va
lui permettre de se démarquer de ses concurrents, de lais-
ser son empreinte… un peu comme un artiste peintre.
Les usages du Web évoluant en permanence, comment
anticiper les nouvelles tendances ?
En faisant de la veille ! C’est quelque chose que l’on m’a
appris assez rapidement dans mon école. Prendre, si pos-
49
LES MÉTIERS
sible, une heure par jour pour aller sur des blogs, des forums,
des sites communautaires, ainsi que les réseaux sociaux afin
de se tenir au courant de ce qu’il se fait de nouveau dans le
monde du Web design.
Certains Web designers font également de l’intégration.
Jusqu’à quel point un Web designer doit-il maîtriser le
développement ?
C’est une chose que je répète souvent, y compris à des amis
qui veulent se lancer dans le Web design : il faut savoir
coder ! Pour moi, maîtriser le HTML et le CSS est un mini-
mum pour exercer ce métier. Il faut être capable de déter-
miner si les choses sont réalisables ou non. Il s’agit, en
commençant le processus de design, de visualiser comment
développer toutes les fonctionnalités qu’on a imaginé. Cette
vision globale évite de partir sur des projets mal pensés,
mal définis.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants en
Web design ?
Soyez très patients ! Comme je le disais précédemment,
la patience est une chose très importante dans le métier
de Web designer. Il faut savoir effacer pour mieux recom-
mencer, encore et encore. N’hésitez jamais à vous poser des
questions ! Votre projet n’en sera que meilleur !
Évidemment, soyez créatifs ! C’est quelque chose qui paraît
logique, mais c’est sans doute le plus compliqué à mettre
en œuvre car, en un sens, on n’est jamais
satisfait de son travail. Aidez-vous des blogs
et des forums pour avancer et trouver votre
inspiration.
Prenez des poses régulièrement ! En ayant
l’esprit clair, vous trouverez plus rapidement
les solutions aux soucis qui ne manquent pas
de survenir pendant la création d’un site.
Enfin, soyez organisés ! Sans organisation,
vous serez vite sous l’eau et chercherez des
fichiers pendant des heures, alors que si vous
avez tout classé, votre projet se déroulera sans
aucun problème.
Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Le métier de Web designer n’est pas à prendre
à la légère ! C’est un art qui demande beau-
coup de temps, de patience et de créativité.
Entraînez-vous, faites vos propres designs et
faites-les juger par votre entourage.
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

PAROLES DE PROFESSIONNEL
Antoine Avronsart, développeur Web depuis 2012

DÉVELOPPEUR WEB
et ancien élève de l’école Autograf
Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre des études
dans le développement Web ?
C’est un peu par hasard que je me suis lancé dans le dévelop-
pement Web. À l’origine, je voulais devenir ingénieur du son,
moins, maîtriser HTML5 et CSS3 ne suffira pas à un déve- mais ma situation personnelle et les opportunités qui se sont
Si l’économie française manque de loppeur Front-End pour s’imposer sur le marché du travail. présentées à moi m’ont poussé vers la stratégie de communi-
Pour un développeur CMS, il est fortement recommandé de
maîtriser les langages HTML, CSS et PHP. C’est la base pour
pouvoir prendre en main un site de type WordPress ou
PrestaShop. On peut parfois se passer de ces langages, mais
les maîtriser permet de comprendre la multitude de bugs
que nous pouvons rencontrer quotidiennement. Le langage

bouchers, elle manque également de En raison des normes établies par le W3C (World Wide Web
Consortium, l’organisme de régulation des standards du
cation, puis vers le métier de développeur Web. J’ai d’abord
travaillé à développer ma clientèle en auto-­entrepreneur,
JavaScript est aussi un plus très apprécié.

développeurs Web. Alors que les formations
en Web design ou en gestion de projet
doivent régulièrement refuser des candidats,
Web), le développeur Front-End est en outre grandement
responsable du référencement du site. En effet, il suffit que
certaines des normes les plus importantes (méta descrip-
tion, balises Alt, non utilisation de Flash…) ne soient pas
respectées pour que le site perde d’importants points de
puis, constatant une demande croissante, j’ai décidé de pas-
ser le cap de la SARL, afin de donner une réelle dimension
« agence digitale indépendante » à mon activité. Aujourd’hui,
nous arrivons à sortir entre deux et trois sites Internet par
mois, sans compter le travail graphique pour ces sites, mais
Avec le recul, quelle a été la plus-value déterminante de
votre formation ?
La compréhension des différents métiers qui composent le
secteur du digital. À mon sens, se restreindre au seul métier
de développeur est une erreur, même si c’est la profession à

celles préparant au métier de développeur
Web manquent cruellement de candidats.
À l’instar du métier de programmeur, celui
de développeur Web fait peur ! Trop com-
plexe, trop abstrait… Des préjugés qui
perdurent depuis de nombreuses années.
Pourtant, depuis les débuts du Net, le
métier a radicalement évolué et se révèle aussi passionnant
que riche en opportunités de carrière. C’est d’autant plus
vrai que l’appellation « développeur Web » regroupe en fait
deux spécialisations très différentes : développeur Front-
End et développeur Back-End.
DÉVELOPPEUR FRONT-END : LA FACE ÉMERGÉE DE L’ICEBERG
Le développeur Front-End est le programmeur en charge
de toute la partie visible d’un site. C’est grâce à son travail
que les fenêtres s’affichent aux bons endroits, que les bou-
tons et autres liens ouvrent une nouvelle page, ou que vous
pouvez ajouter, dans votre propre site, les services de Goo-
gle Maps ou de AccuWeather…
Pour ce faire, le développeur
référencement. Enfin, si les compétences en HTML5 et CSS3
suffisent à prétendre à un poste, le développeur Front-End
a tout intérêt à se former au JavaScript. Ainsi, il pourra tra-
vailler sur des projets plus ambitieux et, par conséquent,
prétendre à des rémunérations plus élevées.
DÉVELOPPEUR BACK-END : LE CERVEAU D’UN SITE WEB
Alors que le développeur Front-End se charge de la partie
visible du site, le développeur Back-End est, lui, respon-
sable de son fonctionnement. Il met en place l’environne-
ment du site Web en configurant les serveurs, les bases
de données et les applications Web. Ainsi, lorsqu’un uti-
lisateur se connecte à un site, c’est grâce au travail du
développeur Back-End que les bonnes informations sont
récupérées. Il en va de même pour chacune des requêtes
que réalisera l’utilisateur ou nécessaires au bon fonction-
nement du site.
Pour remplir parfaitement sa mission, le développeur
Back-End se doit de maîtriser plusieurs langages de pro-
grammation, en plus du HTML5 et de CSS3. En effet, on
ne communique pas de la même façon avec une base de
données, un serveur ou une API. Le développeur Back-End
doit donc parfaitement connaître des langages comme PHP,
SQL, Python et Ruby. Mais ce n’est pas tout ! Il doit aussi
aussi pour les déclinaisons qu’il peut y avoir. Le marché qua-
lifié de « provincial » par les Parisiens reste une bonne oppor-
tunité pour entreprendre dans le Web.
Il semble y avoir une véritable pénurie de développeurs
Web. Comment expliquez-vous cette situation ?
Je ne pense pas qu’il y ait une réelle pénurie de développeurs
Web, bien au contraire ! Avec l’essor des open classrooms, des
formations en ligne gratuites, mais aussi des plates-formes
internationales de mise en concurrence, il est de plus en plus
difficile aujourd’hui de mettre en avant ses atouts sans que la
tarification de la prestation ne vienne s’ajouter à la négocia-
tion. Je me retrouve, après cinq années d’études et une réelle
prise de risques en ayant créé ma société, à être en concur-
rence avec des développeurs indépendants et/ou étrangers
sur des projets de création de site à 500 €. C’est clairement
invivable. J’encourage les développeurs de demain à revalo-
riser leur secteur, et à rééduquer les clients pour qu’ils com-
prennent que le résultat du travail du développeur aura un
impact certain sur la rentabilité de leur visibilité en ligne.
Quels sont les langages que doit absolument maîtriser un
développeur Web ?
laquelle on aspire. Quoi de plus appréciable pour le client que
de pouvoir tenir avec nous une discussion intéressante par
rapport à son métier, au milieu artistique, à l’architecture ?
C’est cela qui crée des liens avec nos clients et nos fournis-
seurs, et permet d’enrichir nos créations en ligne. Cette for-
mation permet de découvrir d’autres aspects que le simple
métier de développeur, et il ne faut pas s’en passer !
Quelles sont les technologies qu’un développeur Web
devra connaître dans les mois ou années à venir ?
Il y en a beaucoup. Mais principalement, prendre en compte
la dimension responsive, de plus en plus demandée par les
clients, surtout lorsqu’on voit que la consultation de sites sur
mobile dépasse aujourd’hui celle sur ordinateur. Ne négligez
pas ce travail donc ! D’autres technologies sont en phase d’in-
tégration sur le Web, comme la prise de vue à 360°, ou la mise
en place d’outils e-marketing. De plus en plus d’outils se pro-
fessionnalisent, et les entreprises ont besoin de développeurs
pour les mettre en place, et ainsi augmenter leur rentabilité.
Il faut rester en éveil et être capable d’instaurer rapidement
ces différents éléments.
Quel est, selon vous, le prochain cheval de bataille des
développeurs Web ?

LE MÉTIER DE Front-End doit parfaitement

maîtriser les deux principaux
être capable de travailler (et donc de développer) dans des
environnements tels que CakePHP, Symfony ou CodeIgniter,
Il faut rester au maximum à l’écoute des mutations du secteur,
mais également valoriser notre profession. Nous ne bénéfi-

DÉVELOPPEUR WEB langages du Web : HTML5 et

CSS3. En effet, c’est en utili-
qui sont parmi les plus couramment utilisés. Bien évidem-
ment, avec le développement de CMS tels que WordPress,
cions pas de publicité attrayante sponsorisée par l’État comme
l’artisanat, alors que notre métier devrait, à mon sens, figurer

SE RÉVÈLE AUSSI sant conjointement ces deux

technologies que le déve-
Drupal ou PrestaShop, un développeur Back-End doit bien
connaître l’architecture de ces solutions, qu’il aura réguliè-
dans cette catégorie de métiers qui demandent beaucoup
d’attention. Créer un site Internet, c’est comme construire une

PASSIONNANT loppeur Front-End réussira

à reproduire la mise en page
rement l’occasion de personnaliser pour des clients souhai-
tant des projets moins coûteux.
maison ! Si les fondations sont bancales, on risque de se heur-
ter à beaucoup de problèmes. Notre contrainte à nous est de

QUE RICHE EN et les fonctionnalités visibles

(scroll de pages, fenêtres
DÉVELOPPEUR WEB
faire face à une vision externe de notre métier qui est celle du
« fourre-tout », qui se résumerait par cette phrase : « Jeunes,

OPPORTUNITÉS pop-up, slideshow…), définies

dans le cahier des charges Durée des études : 2 ans
vous ne savez pas quoi faire ? Lancez-vous dans le développe-
ment Web ! » Ce n’est pas l’image qu’il faut donner de notre

DE CARRIÈRE.
réalisé par le chef de projet Salaire annuel : entre 25 000 € et 40 000 € métier. À tous les futurs développeurs, changeons les choses !
et/ou le Web designer. Néan-

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LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

MODELEUR 3D
Le modeleur 3D est un sculpteur des temps
modernes. Alors que les premiers artistes
travaillaient la glaise, la pierre ou le marbre,
le modeleur 3D sculpte des polygones.
MODELEUR 3D : TECHNICIEN ET CRÉATIF
En plus de définir l’apparence d’un objet en trois dimen-
sions, le modeleur 3D doit également anticiper les besoins
des animateurs. En effet, c’est lors de l’élaboration des
modèles 3D que sont placés les principaux points d’ani-
mation d’un objet. Si pour certains éléments du décor, ces
points sont réduits à leur plus simple expression (voire
inexistants), le personnage principal d’un jeu peut en

Comme son nom le laisse supposer, le

modeleur 3D crée des modèles d’objet en
trois dimensions. Pour ce faire, il utilise dif-
férents logiciels de modélisation 3D, dont
les plus populaires sont 3ds Max et Maya.
Si l’utilisation de ces logiciels demande un certain niveau
de technicité, le modeleur 3D est avant tout un artiste,
un créatif !
MODELEUR 3D : SCULPTEUR DES TEMPS MODERNES
Généralement, le modeleur 3D travaille à partir des concept
arts réalisés par le concept artist, qu’il va retranscrire en
trois dimensions. Il utilise pour cela
des techniques de modélisation (vir-
SI L’UTILISATION tuelle) qui rappellent la sculpture
traditionnelle. La principale diffé-
DES LOGICIELS DE rence est qu’il va sculpter des polygo-
nes (formes géométriques utilisées
revanche en compter plusieurs centaines. Un chiffre d’au-
tant plus impressionnant que de nombreux projets utilisent
des techniques d’animation telles que la motion capture ou
la performance capture.
Parallèlement aux points d’animation, le modeleur 3D
doit également appliquer différentes textures afin de don-
ner à l’objet son apparence finale. En effet, comme c’est le
cas pour la sculpture classique, le modèle 3D n’est qu’une
forme. Ce n’est qu’ensuite que ses différentes parties sont
« peintes » grâce aux textures qui vont simuler la peau,
le métal d’une armure, le bois, l’eau, et tout ce que l’on
peut imaginer.
MODELEUR 3D : UN MÉTIER AUX MULTIPLES DÉBOUCHÉS
Aujourd’hui, les débouchés pour un modeleur 3D sont
nombreuses. Il peut bien évidemment intégrer un studio
de développement de jeu, et réaliser les personnages et les
éléments du décor. Un travail assez proche de celui dont
il aura la charge s’il intègre un studio d’animation. Néan-
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Gaël Kerchenbaum, character and creature artist franco-suisse, travaille
principalement pour le cinéma. Il donne des cours de création de
personnages à 3Axes Institut et dans d’autres écoles en France et en Suisse.
Y a-t-il besoin d’avoir fait des études artistiques pour pas la même chose ! Il faut comprendre le monde qui nous
devenir modeleur 3D ? entoure pour s’en émanciper. Les images montrent, tandis
Il y a toujours une dose de technique et d’artistique que le texte explique. Il faut également partager votre tra-
dans notre métier. Les écoles sont souvent là pour nous vail le plus souvent possible, car la critique est indispen-
apprendre la partie technique et nous initier à l’artistique. sable. Je parle ici de retours constructifs. Dans les studios,
Cependant, il faut faire l’effort d’apprendre par soi-même, nous avons ce que l’on appelle des « dailies ». Durant ces
ce qui est bien plus important que le contenu des cours.
Pour ma part, je suis modeleur organique, et je n’ai eu que
sessions, organisées très régulièrement, le superviseur
nous fait des retours sur notre travail, afin que nous puis-
très peu de cours d’anatomie durant ma formation en école.
Néanmoins, chaque jour, je continue d’apprendre en lisant
sions avancer. Et si quelqu’un qui n’est pas du métier décèle
une erreur dans votre travail, il a forcément raison. Nous

MODÉLISATION 3D pour construire les objets 3D). Si les

logiciels actuels permettent de créer
moins, parce que les exigences en matière de modélisation
et d’animation sont différentes de celles du jeu vidéo, le
des livres. travaillons pour un client (des spectateurs ou des joueurs),
et il est roi !

DEMANDE UN des objets avec un nombre impres-

sionnant de polygones pour plus de
modeleur 3D pourra aussi être amené à collaborer étroi-
tement avec les animateurs ou les responsables du motion
Avez-vous un conseil particulier pour un futur étudiant
en modélisation 3D ? Qu’attendez-vous de vos élèves ?

CERTAIN NIVEAU réalisme, le modeleur 3D doit géné-

ralement travailler avec un nombre
capture. Enfin, le modeleur 3D pourra travailler avec un
motion designer, pour lequel il réalisera différents logos et
Observer, comprendre, et surtout partager ! Je vois énor-
mément d’aspirants artistes 3D travailler sans référence.
Soyez humble ! Il y a toujours meilleur que soi, et l’on peut
apprendre de tous. J’ai travaillé main dans la main avec

DE TECHNICITÉ, limité de polygones par objet. C’est

pourquoi, encore aujourd’hui, il
titres en 3D ou se chargera de modéliser certains éléments
utilisés pour divers effets spéciaux.
Impossible d’être compétent si l’on ne comprend pas ce
que l’on essaye d’illustrer. Pas un de mes travaux ne se
des artistes incroyables à Londres. Ils n’ont jamais hésité
à m’épauler et à partager avec moi leurs savoir-faire.

LE MODELEUR 3D n’est pas rare de voir des voitures

aux roues carrées. Ces limitations
MODELEUR 3D
fait sans un effort de recherche. J’utilise des centaines de
fichiers de référence (images, PDF, vidéos…) qui me servent
Aujourd’hui, c’est pour cette raison que j’enseigne. Je suis
pour le partage des connaissances. J’aime que mes élèves

EST AVANT TOUT obligent parfois le modeleur 3D à

faire preuve d’un réel talent pour
Durée des études : 2 ans
quotidiennement. Chaque jour, j’y ajoute de nouvelles res-
sources. N’oublions pas également qu’un livre contient du
sortent de mes cours en se disant qu’ils sont contents
d’avoir appris quelque chose de nouveau, et qu’ils peuvent

UN CRÉATIF !
obtenir un résultat qui ressemble Salaire annuel : entre 22 000 € et 30 000 € texte ; regarder simplement les images et le lire, ce n’est compter sur moi s’ils ont besoin d’aide.
aux concept arts.

52 53
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
ANIMATEUR 3D
L’animateur 3D donne vie aux créations 3D.
Sans lui, vos personnages préférés ou les
roues d’une voiture de course resteraient
désespérément immobiles.
Véritable personnage de l’ombre (rares
sont les animateurs 3D connus et reconnus
par le public), l’animateur 3D est pourtant
responsable d’un élément essentiel. Son
travail donne un caractère particulier à
l’ensemble d’un jeu vidéo ou d’un film. Comme c’est le
cas pour l’animation classique, il existe de nombreuses
techniques qui permettent d’animer un objet modélisé en
trois dimensions. L’animateur 3D se doit, évidemment, de
toutes les connaître.
ANIMATEUR 3D : UN MÉTIER,
VÉRITABLE PLUSIEURS TECHNIQUES !
La première est l’animation tradi-
PERSONNAGE tionnelle, qui se rapproche du tra-
vail réalisé par les animateurs 2D.
DE L’OMBRE, L’animateur 3D va prendre un
modèle 3D et déplacer, plier, défor-
L’ANIMATEUR 3D mer ses différents éléments pour
obtenir le résultat voulu. Ce type
EST POURTANT d’animation, image par image, est
un travail minutieux qui demande
RESPONSABLE un véritable sens du mouvement,
du rythme et de l’anatomie (pour
D’UN ÉLÉMENT les êtres vivants). Cette technique
est encore très utilisée pour les
ESSENTIEL. projets touchant au fantastique ou
les cartoons par exemple. En effet,
pour ce type de production, les
personnages ne sont pas animés de façon réaliste, cela
empêche donc l’utilisation des techniques de capture
de mouvement.
La seconde technique d’animation couramment utilisée
est donc la motion capture. Des acteurs bardés de cap-
54
LES MÉTIERS
teurs placés sur différents points clés de leur anatomie
réalisent les actions disponibles pour les personnages
qu’ils incarnent. Tout cela est filmé par des caméras spé-
cifiques qui captent et enregistrent les déplacements des
capteurs dans l’espace. L’animateur 3D va ensuite récupé-
rer ces données pour les appliquer à un modèle 3D. Si le
travail de l’animateur 3D peut sembler simplifié grâce à
cette technique, c’est loin d’être le cas ! En effet, la capta-
tion de mouvement souffre de nombreuses interférences,
et les données recueillies doivent être « nettoyées ».
De même, l’animateur 3D doit également modifier les
animations pour qu’elles s’enchaînent parfaitement,
sans que l’utilisateur ou le spectateur ne remarque la
PAROLES DE PROFESSIONNEL
moindre transition. Laurent Bertran de Balanda, directeur d’e-tribArt, école d’enseignement
ANIMATEUR 3D : UN ACTEUR DE L’OMBRE en ligne dans le domaine de l’infographie 3D
INDISPENSABLE AU SUCCÈS !
Comme le modeleur 3D, l’animateur 3D est avant tout un Quel a été votre parcours professionnel ? travailler et travailler encore. Aller au-delà des cours et des
artiste. Néanmoins, pour remplir efficacement son rôle, il J’ai commencé par créer une galerie à Montpellier, et j’ai exercices, bien plus loin que ce qu’on demande. Rien n’est
doit être excellent technicien et maîtriser l’ensemble des ensuite créé un centre de formation dans le but de lui donné, rien n’est gagné d’avance. C’est une véritable quête
outils 3D. Ceux qui vont lui servir à animer les modèles 3D apporter des moyens financiers. À partir de là, je n’ai pas personnelle intérieure.
bien évidemment, comme MotionBuilder ou Character
Studio, mais pas seulement. En effet, il peut arriver que
arrêté de diriger des départements de formation en 3D, de
cofonder des écoles. La dernière est e-tribArt, école d’en- Quelles sont selon vous les principales qualités d’un pro-
l’animateur 3D doive modifier un modèle 3D pour l’ani-
mer correctement. Il doit donc parfaitement maîtriser les
seignement en ligne, unique par son format pédagogique
en France.
fessionnel de l’animation 3D ?
Un professionnel doit avant tout se voir en technicien. Il
outils de modélisation 3D. Assez souvent d’ailleurs, un
animateur 3D débute sa carrière comme modeleur 3D, Pourquoi avoir décidé d’enseigner l’animation ?
fait partie d’une chaîne de production et doit assumer son
rôle dans une réalité économique parfois difficile. Certaines
et inversement…
Les opportunités de carrière sont nombreuses pour un
L’animation est une composante fondamentale de la créa-
tion d’images en 2D ou 3D. Elle est aussi utilisée dans les
fonctions demandent un sens artistique développé, mais
c’est dans le sens « technique de l’art » qu’il faut le prendre.
animateur 3D. En effet, de nombreux domaines ont besoin
de ses compétences. En premier lieu, les industries du
autres spécialisations de la 3D, comme la 3D temps réel, les
VFX et le FX simulation. L’animation est donc un fondement
Les principales qualités à avoir sont donc le respect de
l’œuvre et l’humilité dans son travail. La performance est
jeu vidéo et du cinéma d’animation, qui reposent entiè-
rement sur l’animation 3D. Néanmoins, il pourra égale-
créatif de la 3D en général. Tous les infographistes devraient
avoir une base en animation dès qu’ils commencent à tra-
presque obligatoire car la concurrence est rude. Il faut tou-
jours chercher à avoir une marche d’avance.
ment rejoindre une équipe d’effets spéciaux numériques,
pour laquelle il réalisera de nombreux travaux sur des
vailler sur un plan ou une séquence.
Quel conseil donneriez-vous à un futur étudiant en
créatures fantastiques, l’animation de logo ou tout ce que
l’imagination et les budgets permettront.
Quelle est la source de désillusion la plus courante chez
vos étudiants ?
animation ?
Ce qui est important pour un étudiant est bien sûr de se for-
Ils souhaitent « apprendre à faire ». Cela peut être gra- mer, mais il ne doit pas oublier que son objectif réel est de
tifiant car des barrières de connaissance s’ouvrent, des trouver un travail. Une formation ne vaut rien aux yeux d’un
ANIMATEUR 3D zones d’ombre s’estompent, mais ce n’est pas suffisant. professionnel. Elle ne vaut que pour l’étudiant, qui doit s’en
Durée des études : 3 ans Le véritable objectif est « apprendre à bien faire ». Car servir pour acquérir le niveau qui permettra de convaincre
Salaire annuel : entre 24 000 € et 35 000 € connaître l’outil, le logiciel, ne suffit pas. Il faut travailler, un recruteur.
55
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
PROGRAMMEUR
Sans lui, jeux vidéo et applications
n’existeraient pas ! Pourtant, le
programmeur est l’un des maillons les
moins connus de l’industrie du jeu vidéo.
Dans l’imaginaire collectif, le programmeur
est un mathématicien qui ne dit pas son
nom. S’il est vrai que ce technicien (souvent
ingénieur) se doit d’être familier avec l’al-
gorithmique, c’est néanmoins avant tout
un linguiste ! Un linguiste informatique, certes, mais un
linguiste tout de même ! En effet, le programmeur commu-
nique avec les appareils informatiques pour leur « expli-
quer » quoi faire. Chaque élément
affiché à l’écran, chaque son pro-
S’IL EST duit par une unité centrale, chaque
interaction découle du travail d’un
VRAI QUE LE programmeur. Un exploit rendu pos-
sible par l’utilisation de différents
PROGRAMMEUR
langages. Il en existe une multitude,
dont les plus courants sont SQL,
SE DOIT D’ÊTRE
JavaScript, C++ ou encore C#. Une
variété qui s’explique notamment
par des champs d’applications dif-
FAMILIER AVEC férents. SQL, par exemple, est un
langage utilisé principalement pour
L’ALGORITHMIQUE, communiquer avec des bases de
données, tandis que C# (un langage
C’EST AVANT TOUT orienté objets) est particulièrement
utilisé dans le jeu vidéo.
UN LINGUISTE PROGRAMMEUR : UN PRINCIPE UNIQUE
INFORMATIQUE. POUR DES SAVOIRS MULTIPLES !
Si le quotidien des programmeurs
est assez similaire quel que soit
leur domaine d’activité, leur champ de compétences varie
en revanche du tout au tout. Par exemple, pour le déve-
loppement de jeux vidéo, les studios recherchent princi-
palement des profils capables de développer les systèmes
56
d’interaction, de rendus graphiques, de spatialisation ou
de modification en temps réel du son… bref, tous les élé-
ments qui donnent à un jeu vidéo une touche d’originalité.
C’est notamment pour cette raison que les programmeurs
sont de plus en plus spécialisés. Ainsi, il n’est pas rare de
découvrir des annonces pour « programmeur gameplay »,
« programmeur réseau » ou « programmeur spécialiste
en intelligence artificielle et script ». Les raisons de cette
hyperspécialisation sont multiples, mais la principale est
le besoin d’optimisation. Pour comprendre ce qu’est l’op-
timisation, il faut savoir que la capacité de calcul d’un ordi-
nateur est limitée. Plus une tâche va prendre du temps à
être exécutée, moins elle en laissera pour les autres. Dans
le jeu vidéo, par exemple, le manque d’optimisation est à
l’origine des saccades et autres effets désastreux… Un bon
programmeur est donc un programmeur qui optimise ses
lignes de codes pour que le temps « machine » soit le plus
court possible.
PROGRAMMEUR : LA MULTIPLICATION
DES SUPPORTS ? UNE AUBAINE !
Avec la multiplication des supports, les programmeurs
sont confrontés à une nouvelle problématique : le langage
des moteurs graphiques. En effet, depuis quelques années,
diverses solutions middleware sont apparues sur le mar-
ché et sont censées faciliter le travail des programmeurs.
Le principal intérêt de ces outils est de permettre d’adap-
ter rapidement un projet sur différentes machines, a priori
incompatibles. C’est notamment le cas de l’Unreal Engine,
de Unity ou encore de Lumberyard (le moteur graphique
lancé par Amazon). Évidemment, bien qu’ils aient tous une
base commune, chaque moteur utilise sa propre syntaxe. Un
bon programmeur doit donc connaître un maximum de ces
solutions et, dans la mesure du possible, se spécialiser dans
les plus populaires. Aujourd’hui, c’est incontestablement
Unity et Unreal Engine qui sont les plus demandés, notam-
ment dans le secteur du jeu mobile.
PROGRAMMEUR
Durée des études : 5 ans
Salaire annuel : entre 30 000 € et 40 000 €
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Aurelyen Daudet, enseignant à ArtFX depuis sept ans.
Il est responsable de la section Technical director, un nouveau
cursus orienté vers la programmation (Python, C++...).
La programmation est souvent perçue comme une disci-
pline ardue. Est-ce vraiment le cas ?
Tout dépend de comment on aborde la programmation. Les
premiers niveaux d’un jeu sont plus faciles que les derniers.
On apprend d’abord à maîtriser son personnage, ses items
ou ses pouvoirs. C’est plutôt vers la fin qu’on rencontre le
boss et ses lieutenants. La programmation n’a rien de dif-
férent en matière d’apprentissage. Cela n’a rien de sorcier.
Il y a bien sûr des langages plus exigeants, plus retors que
d’autres, mais Python et JavaScript, par exemple, sont d’un
abord relativement simple. Ardu ne me semble donc pas
être le terme le plus adapté. C’est exigeant bien sûr, cela
demande du travail si l’on veut dépasser le stade de la
découverte, et il y a des notions qui peuvent être difficiles
à comprendre. Mais les domaines artistiques (dessin, sculp-
ture…) sont tout aussi exigeants et ne demandent pas moins
d’investissement ! Si l’on a un objectif, un but, et que la pro-
grammation est un moyen pour l’atteindre, c’est la motiva-
tion qui fera la différence. La programmation ne sera alors
pas plus ardue à apprendre qu’une autre discipline, quelle
qu’elle soit. Il ne faut en tout cas pas avoir peur de se lancer,
se laisser impressionner par des a priori.
Quelles sont, selon vous, les principales qualités d’un pro-
grammeur professionnel ?
Il faut de bonnes bases en algorithmique et dans au moins
un langage de programmation (C++, Python ou Java par
exemple). Il faut être méthodique et rigoureux, être capable
de s’adapter à ce qu’on ne connait pas, et avoir de l’intuition
pour s’aventurer dans des directions pas ou peu connues.
C’est une forme de créativité
Aujourd’hui, il existe de nombreuses solutions middleware
comme Unity 3D, Unreal Engine… ­Formez-vous vos étu-
diants à ces plates-formes spécifiques ?
57
LES MÉTIERS
Oui, et nous enseignons Unreal Engine. Ces solutions sont
en pleine expansion. Dans l’univers du jeu vidéo, mais éga-
lement dans la création de contenu en VR. Dans le monde du
cinéma, ces outils sont utilisés pour faire de la prévisualisa-
tion en temps réel sur les tournages de certains films. Et ce
n’est probablement qu’un début.
Y a-t-il un secteur de la programmation qui mériterait
d’être plus mis en avant (IA, pathfinding, rendu 3D…) ?
Oui, un secteur de programmation qui se situe entre les
infographistes et les développeurs de logiciel : les technical
directors. Ils sont à la frontière de deux mondes qui ne se
parlent pas suffisamment. Leur tâche est de créer des outils
qui s’ajoutent aux fonctionnalités des logiciels de création
(Maya, Unreal Engine…). Ces outils peuvent être des plugins
ou des scripts utilisés par les infographistes ou les game
artists. Ils répondent à des besoins précis et sont dévelop-
pés soit pour un projet en particulier, soit pour enrichir la
base d’outils de l’entreprise. Les technical directors doivent
donc avoir des compétences dans les deux domaines
qu’ils relient.
Comment un futur étudiant peut-il se préparer à
apprendre la programmation ?
Se cultiver hors de son domaine de prédilection, ne pas se
restreindre trop tôt à une spécialisation ou à un type de
métier. Il faut profiter de la période de formation initiale
pour apprendre au maximum et pour embrasser un horizon
assez large de connaissances. Je regrette un peu aujourd’hui
d’avoir négligé certaines matières. Une fois dans le monde
professionnel, c’est plus difficile de se remettre dans un
processus d’apprentissage. C’est possible, bien sûr, mais le
temps devient une denrée rare… Donc, en résumé, profitez
de tous les enseignements que votre école ou votre univer-
sité vous propose !
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

RÉALISATEUR
Á l’évocation de ce métier, nous pensons
tous à ces films qui nous ont transportés
et aux génies qui les ont réalisés.
Pourtant, être réalisateur ne se résume
pas à capturer des images…
Steven Spielberg, James Cameron ou
encore Luc Besson sont parmi les réali-
sateurs les plus connus au monde. Ces
artistes de génie ont su nous transporter
dans des univers incroyables, à mille lieues
de notre quotidien. Pourtant, le travail du réalisateur est
moins de nous transporter dans des univers fantastiques
que de transmettre un message par l’image. Un réalisateur
peut donc travailler pour le cinéma, mais également pour
la télévision, les jeux vidéo, la publicité, le Web et bien
d’autres secteurs d’activité, plus ou
moins évidents.
LE RÉALISATEUR RÉALISATEUR : L’IMAGE
IL DOIT DONC AU SERVICE DU MESSAGE
Avant d’être un artiste, le réalisateur
MAÎTRISER est un technicien de la communica-
tion. En effet, son rôle est de mettre
RÉALISATEUR : LE DIRECT, UNE PIROUETTE
SANS AUCUN FILET
Dans le cas du direct, le réalisateur n’a pas le droit à l’er-
reur. Il est donc primordial qu’il ait parfaitement repéré
le lieu du tournage, défini les emplacements des camé-
ras, etc. Lors de la captation, il devra diriger ses techni-
ciens (cameramen, ingénieurs lumière et son…). De plus,
il devra également veiller à ce que les intervenants ou
le sujet de l’émission soient toujours présentés de façon
dynamique, afin de garder l’intérêt des spectateurs. La dif-
fusion en direct contraint en outre le réalisateur à effec-
tuer un montage en temps réel. Il doit donc posséder un
sens du rythme qui, dans le cas d’un long-métrage ou d’un
reportage, est généralement une qualité que met en œuvre
le monteur. En revanche, dans la plupart des cas, le réali-
sateur de direct n’a pas pour mission de transmettre un
message, une idée, mais bien de délivrer une information,
un contenu. Ce sont les animateurs ou présentateurs qui
donneront le ton du programme.
PAROLES DE PROFESSIONNELLE
Sylvie Robert, responsable du département de Cinéma d’animation
RÉALISATEUR : DIFFUSION EN DIFFÉRÉ,
UN MONDE D’ILLUSION et jeu vidéo de Créapole depuis 2004, lequel a, cette année, été classé
À l’inverse, le réalisateur qui travaille sur un programme
différé a pour principal objectif de donner un ton parti-
2e meilleur d’Île-de-France. Son travail consiste à professionnaliser
culier à sa réalisation. Alors qu’il utilise, dans l’ensemble,
les mêmes outils que son homologue du direct, ce profes-
les rêves de chaque étudiant de son département.
sionnel va pousser la planification du projet encore plus
loin. Direction des acteurs ou des intervenants, création
Comment êtes-vous arrivée à la réalisation, puis à l’en-
seignement de cette discipline ?
Le réalisateur doit-il aussi être scénariste ?
Il doit comprendre les mécanismes entre le texte et l’image.

LES ASPECTS en images un message précis. Il peut

s’agir d’un message purement infor-
de décors, dialogues, lumières… le nombre de facteurs à
prendre en compte est impressionnant. Il doit donc maîtri-
J’ai débuté ma carrière dans l’architecture ‒ qui commen-
çait alors à de plus en plus utiliser la 3D ‒, tout en conti-
C’est pourquoi, à Créapole, nos étudiants écrivent, dès la
1re année de spécialisation, les scénarios de leurs films. Par

TECHNIQUES ET matif, institutionnel, publicitaire

ou divertissant. C'est également un
ser les aspects techniques et logistiques des moyens mis à
sa disposition. Et notamment lorsque le projet comprend
nuant à travailler dans l’enseignement, avec un poste de
professeur en développement créatif. Par la suite, j’ai fait
la suite, des scénaristes professionnels travaillent de pair
avec les réalisateurs.

LOGISTIQUES DES technicien de l’image. Il doit parfai-

tement connaître les technologies
des effets spéciaux numériques. Une fois les images tour-
nées, le réalisateur va s’atteler au montage. Au cours de
une formation post-diplôme en cinéma d’animation, ce qui
m’a permis de créer et de développer le département de Quels sont les secteurs qui embauchent le plus de jeunes

MOYENS MIS À SA de captation ou de traitement de

l’image. En effet, c’est lui qui déci-
cette étape, pour laquelle il est généralement aidé d’un
monteur, le réalisateur va donner le ton de son métrage, en
Cinéma d’animation et jeu vidéo de Créapole. diplômés en réalisation ?
La télévision, en France, et les grandes productions anglo-

DISPOSITION..
dera du type de caméra utilisée, de
l’ambiance recherchée, des angles
de prises de vue et de tous les autres
éléments qui permettront de produire des images adaptées
au dit message. Ces connaissances lui serviront selon qu’il
travaille en direct ou en différé. Le travail du réalisateur de
programme en direct est en effet bien différent de celui d’un
réalisateur de programme différé.
particulier grâce à son rythme. Selon le message à trans-
mettre, celui-ci sera plus ou moins lent (ou rapide).
RÉALISATEUR
Durée des études : 2 à 5 ans
Salaire annuel : entre 48 000 € et 70 000 €
Quelles sont, selon vous, les principales qualités d’un
réalisateur ?
Aujourd’hui, les qualités demandées par les producteurs
des séries animées sont nombreuses : une très grande créa-
tivité, une bonne adaptabilité aux tendances, une culture
très pointue de la réalisation et une analyse de la cible
extrêmement précise.
saxonnes comme Netflix et Amazon Studios.
La passion est-elle un élément moteur ?
Oui, je voudrais dire à chaque lycéen que si vous êtes pas-
sionné et que vous n’avez pas peur du travail, vous avez
vraiment ici l’opportunité d’évoluer dans un milieu de rêve
en constante évolution !

58 59
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
VFX ARTIST
Le VFX artist est un personnage essentiel
dans la production audiovisuelle moderne.
En effet, c’est à lui que revient la mission
d’intégrer les effets spéciaux (VFX)
aux prises de vue traditionnelles.
Sans lui, le cinéma moderne n’existerait
pas. Le VFX artist réalise les effets spéciaux
et les intègre aux images tournées par le
reste de l’équipe. À la fois technicien et
artiste, il conçoit les effets spéciaux en uti-
lisant différents outils de modélisation 3D, diverses tech-
niques de prises de vue et des dizaines d’autres astuces
pour transformer la réalité. La première tâche d’un
VFX artist va donc consister à déterminer précisément ce
que l’on attend de lui. S’agit-il de créer et d’intégrer une
créature fantastique, ou de simuler l’explosion d’une voi-
ture ou l’inondation d’une pièce ? Une fois certain de sa
mission, le VFX artist va entrer dans
la phase de production. Selon son
BIEN QUE profil et le projet, il est possible que
le VFX artist réalise lui-même l’en-
LE VFX ARTIST semble des effets spéciaux numé-
riques demandés.
TRAVAILLE VFX ARTIST : MODELEUR
BEAUCOUP POUR ET MONTEUR…
Grâce à différents logiciels de
LE CINÉMA, CE modélisation 3D, il va créer une
créature fantastique ou concevoir
N’EST PAS SON les modèles 3D qui lui permettront
de simuler l’explosion d’une voiture
SEUL DOMAINE ou bien l’incendie d’un bâtiment. Il
va également examiner toutes les
D’ACTIVITÉ. sources à sa disposition. En effet,
chaque scène étant tournée sous
différents angles, le VFX artist va
devoir sélectionner certaines d’entre elles (en accord
avec le réalisateur), en fonction de leur rythme, du jeu des
acteurs, du travail sur la lumière ou, simplement, de l’angle
60
de la caméra. À lui ensuite d’intégrer les effets spéciaux,
image après image. Un travail complexe, mais simplifié
par l’utilisation des fonds de couleur (généralement bleus
ou verts). Lorsque le VFX artist ne réalise pas lui-même
les effets spéciaux, il doit alors s’assurer que les équipes
de modélisation et d’animation respectent parfaitement
les directives du réalisateur. Il peut alors demander que
certaines animations soient raccourcies ou, au contraire,
rallongées afin qu’elles s’intègrent plus facilement dans
les scènes déjà tournées. Une décision qui n’est jamais
prise à la légère puisqu’elle entraîne, forcément, un retard
sur la production…
VFX ARTIST : LE SOUCI DU DÉTAIL
Le travail du VFX artist ne se limite pas à intégrer les effets
spéciaux. Il doit également veiller au rythme des scènes,
de manière à ce que la vision du réalisateur soit parfaite-
ment restituée. Enfin, il fait en sorte de faire disparaître
certaines maladresses survenues pendant les tournages.
Il va, par exemple, effacer les filins de sécurité utilisés
par les cascadeurs, ou un avion qui serait rentré dans le
champ de la caméra alors que la scène se déroule durant
l’Antiquité, ainsi que des dizaines d’autres anachronismes
du même genre. Une fois les effets spéciaux intégrés et les
scènes validées, le VFX artist doit s’atteler à une tâche pri-
mordiale dans sa quête de réalisme : l’étalonnage ! Durant
cette étape, il va homogénéiser la lumière et le grain des
différentes images utilisées. Un travail complexe et méti-
culeux qui permet d’assurer la cohérence visuelle du
métrage. Mais bien que le VFX artist travaille beaucoup
pour le cinéma, ce n’est pas son seul domaine d’activité.
Il œuvre sur tous les types de production audiovisuelle.
Aujourd’hui, la télévision, le documentaire, le Web et
même l’institutionnel font appel à ses services.
Devenir VFX artist n’est pas une mince affaire puisqu’il faut
autant de talents artistiques que techniques. Néanmoins,
de nombreuses écoles de qualité forment à ce métier de
plus en plus demandé dans le secteur de l’audiovisuel.
VFX SPECIALIST
Durée des études : 3 à 5 ans
Salaire annuel : entre 45 000 € et 55 000 €
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Joan Da Silva, directeur de l’école d’Animation et de jeu vidéo de LISAA
Quel est votre parcours professionnel ?
Avant de rejoindre LISAA (Institut supérieur des arts appli-
qués), j’ai travaillé dans différents secteurs de l’animation
et du jeu. J’ai notamment fondé et dirigé deux studios d’ani-
mation, l’un spécialisé dans la 2D, l’autre dans les effets
spéciaux. Par la suite, j’ai rejoint l’industrie du jeu vidéo en
tant que producteur chez Ubisoft, puis directeur de création
chez Rovio, en Finlande.
Quelle est la principale différence entre un spécialiste FX
et un animateur 3D ?
Les deux métiers sont très différents. L’animateur 3D est celui
qui va donner vie aux personnages, créatures et autres objets
virtuels. Alors que le spécialiste FX est un illusionniste qui
utilise des outils pour créer de toutes pièces des images qui
n’existent pas, et donner l’impression que tout est plausible.
Quelle est l’idée reçue la plus courante et source de désil-
lusion chez vos étudiants ?
Les étudiants ne perçoivent pas toujours que le spécialiste
des effets spéciaux est l’héritier de la longue tradition du
trucage au cinéma. Il faut apprendre à créer des images
réalistes avec une économie de moyens et des contraintes
techniques très exigeantes. Ils apprennent rapidement que
les effets spéciaux ne se limitent pas à mettre en scène de
grosses explosions ou à faire voler des dragons.
Quelles sont, selon vous, les principales qualités d’un pro-
fessionnel des effets spéciaux ?
61
LES MÉTIERS
Créativité et inventivité, grande rigueur et minutie. Enfin, il
faut avoir une culture de l’image au sens large.
Un spécialiste des effets spéciaux va-t-il forcément tra-
vailler pour le cinéma ?
Non, puisque les champs d’application sont de plus en plus
étendus. Les productions télévisuelles notamment, avec
l’explosion des séries, ainsi que le jeu vidéo sont des débou-
chés importants. D’autres métiers comme la simulation,
et la visualisation scientifique ou industrielle sont aussi
demandeurs de ces compétences.
À l’heure où la grande majorité des effets spéciaux sont
numériques, est-il nécessaire d’être familier avec les
techniques plus anciennes ?
Une parfaite maîtrise des outils numériques est bien évi-
demment requise, mais des connaissances en dessin, cou-
leur et photographie sont des atouts indéniables.
Le cinéma français n’est pas réputé pour l’utilisation des
effets spéciaux. Les jeunes diplômés ont-ils intérêt à par-
tir à l’étranger pour faire carrière ?
La France a toujours été un pays précurseur et un acteur
majeur dans ce domaine. Si les grosses productions holly­
woodiennes sont de grandes consommatrices d’effets
spéciaux, il ne faut pas pour autant sous-estimer les pro-
ductions françaises. Beaucoup de films ont besoin d’un
travail de post-production important, même si ce ne sont
pas des films à grand spectacle. Il faut également savoir
que de nombreux studios d’en-
vergure mondiale sont basés
en France. Quoi qu’il en soit,
même si ce n’est pas une obli-
gation, les expériences à l’étran-
ger seront toujours valorisées.
Ce sont des métiers dans les-
quels les étudiants français sont
particulièrement prisés.
Quel conseil donneriez-vous à
un jeune qui aimerait faire une
formation en animation ?
Je lui conseillerais de regarder
attentivement des making of de
films et de jeux. Ils permettent
d’apprendre à décrypter la
façon dont sont réalisées les
images qu’ils voient au quoti-
dien. YouTube regorge de témoi-
gnages et d’exemples toujours
plus étonnants.
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

PAROLES DE PROFESSIONNEL
Erik Geslin, consultant en UX design pour les jeux vidéo et la VR.
Il est également professeur à l’école Laval 3DI.

UX DESIGNER
L’UX designer est trop souvent considéré
comme un graphiste. Pourtant, son rôle
n’est pas de définir un design graphique
mais une expérience.
L’UX designer est l’un de ces nouveaux
métiers créés en même temps que le
Web 2.0. Si beaucoup de professionnels
se présentent comme UX designers, trop
considèrent en fait le métier comme une
extension du Web designer. Une erreur qui peut coûter
plusieurs milliers (voire millions) d’euros à une société qui
embaucherait le mauvais candidat. En effet, le terme UX
signifie « User eXperience ». L’UX designer est donc en
charge de créer une expérience utilisateur suffisamment
plaisante pour que ce dernier finalise le processus dans
lequel il s’est engagé sans le moindre
a priori. Il peut s’agir de faire un
LE RÔLE DE achat ou un don, de laisser ses coor-
données sur le site, ou encore de
L’UX DESIGNER s’inscrire à une newsletter.
finalisation du processus. C’est notamment pour cette rai-
son qu’aujourd’hui, de nombreux sites de vente proposent
la possibilité de commander sans être obligé de créer, au
préalable, un compte utilisateur, ou encore plus couram-
ment, en utilisant l’un de ses comptes de réseaux sociaux
pour s’enregistrer.
UX DESIGNER : LE NOUVEL OUTIL DU MARKETING 2.0
Si l’UX designer peut avoir l’utilité de connaissances en
graphisme, c’est loin d’être une obligation. Son rôle est
en effet de scénariser, de mettre en scène le parcours de
l’utilisateur sur le site ou l’application. Il doit penser à
quels éléments seront vus en premier, mis en avant direc-
tement ou, au contraire, affichés uniquement à la demande
de l’utilisateur. Par conséquent, l’UX designer doit effec-
tuer un travail de veille constant afin de connaître, voire
d’anticiper, les nouvelles tendances du Web. Pas question,
dans une démarche UX, d’utiliser un système trop daté.
C’est également pour cette raison que l’UX designer tra-
vaille généralement par itération. Préférant une gestion
de projet de type « agile », il n’hésitera pas à revenir de
nombreuses fois sur son ouvrage, jusqu’à ce qu’il trouve
l’expérience utilisateur la plus appropriée pour son projet.
À cette fin, l’UX designer doit se remettre perpétuellement
en question et écouter les retours des autres personnes
qui travaillent sur le projet et, idéalement, des utilisateurs.
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai débuté en tant qu’infographiste 3D dans le jeu vidéo
au milieu des années 1990. J’ai travaillé dans des studios
comme Lankhör, en pixel art, puis j’ai été vehicles desi-
gner pour le studio Raingraph à Tokyo, et modeleur 3D
sur Battlefield. Parallèlement à cela, j’ai passé un master
scientifique en Numérisation 3D et réalité virtuelle, puis
un doctorat en Ingénierie du virtuel, spécialisé dans l’in-
duction d’émotions dans les environnements virtuels, et
enfin un post-doctorat en Psychologie et neurosciences
au Canada. Plus récemment, j’ai été coordinateur de
recherches scientifiques pour Ubisoft au Canada et consul-
tant en UX design pour le jeu en réalité virtuelle Fated, de
Frima Studio.
Pour beaucoup, l’UX design reste une discipline assez
floue. Quelle en est votre définition ?
C’est en effet une discipline très complexe à définir. Si
l’on prend l’acronyme littéralement, il s’agit de mettre en
œuvre les meilleures conditions d’interaction et de nar-
ration possibles pour que l’expérience de chaque utilisa-
teur soit exceptionnelle. Cependant, dans de nombreux
domaines, et même pour de nombreux RH dans le jeu
vidéo, l’UX est limité au domaine de la GUI, donc de l’in-
terface graphique des menus. C’est un point de vue très
réducteur de l’UX. Pour ma part, il s’agit de prendre en
considération toute l’expérience de jeu du consommateur,
et surtout les aspects émotionnels.
Quelles sont, selon vous, les principales qualités d’un
UX designer ?
Si l’on parle de comprendre et de mettre en œuvre la meil-
leure expérience de jeu possible, on doit avoir une grande
Pensez-vous qu’il faille être avant tout graphiste pour
être UX designer ?
Pas nécessairement, surtout si l’on parle de la prise en
compte de l’expérience cognitive. Et c’est un graphiste qui
le dit… Mais je pense aussi que la sensibilité artistique
entraîne souvent une grande qualité d’observation de son
entourage et des faits et gestes des autres humains. Cette
sensibilité est souvent un avantage dans la conception d’en-
vironnement numérique fonctionnel et émotionnel.
Pensez-vous que la réalité virtuelle va ouvrir de nou-
veaux débouchés pour vos étudiants ?
Notre formation était, il y a onze ans, la première formation
européenne en réalité virtuelle. Cela fait maintenant dix ans
que nos anciens élèves officient dans tous les plus grands
studios de jeux vidéo ; ils ont été les pionniers de la mise
en œuvre de la réalité virtuelle. Ils sont également présents
dans les centres de développement de nombreuses entre-
prises de l’automobile, de l’aviation et d’architecture. Il ne
fait aucun doute que ce domaine va exploser.
Quel conseil donneriez-vous à un futur étudiant en
UX design ?
Il faut être véritablement ouvert à la formation perma-
nente, prendre en considération les aspects scientifiques
de la cognition et des neurosciences, plus que les croyances
subjectives, et parfois fondées, du design. Bref, être et
demeurer curieux et ouvert, riche de ses connaissances,
mais aussi émerveillé par les promesses de nouvelles
découvertes dans le domaine de la cognition, domaine
essentiel et fondamental des UX.

EST DE METTRE UX DESIGNER : UN SOCIOLOGUE

PLUS QU’UN GRAPHISTE ? UX DESIGNER : UN MÉTIER QUI
connaissance des mécanismes cognitifs humains, mais
aussi des principes fondamentaux du gameplay, comme

EN SCÈNE LE Afin de répondre à sa mission,

l’UX designer doit posséder une
NE CONNAÎT PAS LA CRISE
Aujourd’hui, les UX designers sont extrêmement recher-
des notions en flow et en narration émotionnelle. Com-
prendre les mécanismes cognitifs psychologiques et phy-

PARCOURS DE bonne connaissance des habitudes

des utilisateurs. En effet, son rôle est
chés. En cela, il faut remercier la transition digitale qui
pousse de plus en plus d’entreprises à proposer leurs pro-
siologiques liés aux émotions mais aussi à l’attention me
semble primordiale. C’est la difficulté de la pluralité scien-

L’UTILISATEUR de simplifier au maximum la navi-

gation de ces derniers pour qu’ils
duits en ligne. Face à une concurrence toujours plus féroce,
il ne suffit plus d’être bien référencé pour acquérir des uti-
tifique de ce secteur, ajouté à la nécessité d’une grande
expérience du média, qui fait la rareté d’acteurs pertinents.

SUR LE SITE OU aient le plus de raisons possibles

de rester jusqu’au bout du proces-
lisateurs et les garder. Créer de la fidélité est également
l’un des objectifs de l’UX designer. En effet, plus le client Aujourd’hui, avec les milliers d’applications et de sites

L’APPLICATION. sus. Cela passe évidemment par une

hiérarchisation parfaite de l’infor-
aura vécu une bonne expérience, plus il aura de chances
d’utiliser de nouveau le service !
disponibles, y a-t-il encore des expériences utilisateur
novatrices à inventer ?
mation. L’UX designer va donc, dans Bien entendu, car les notions d’émotions complexes,
un premier temps, évaluer les attentes des utilisateurs telles l’empathie ou la compassion, sont rarement prises
par rapport au projet (consultation de fiches, sélection, UX DESIGNER en compte dans la conception UX. La plupart des concep-
puis achat, par exemple) et agencer les pages de façon à ce Durée des études : 2 à 5 ans teurs utilisent des notions assez basiques de satisfaction et
que les informations principales (et engageantes) soient Salaire annuel : entre 30 000 € et 55 000 € d’émotions dites de bases.
facilement accessibles, comme tout ce qui va entraîner la

62 63
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
SOUND DESIGNER
Dans un jeu vidéo, un film ou une
application, si vos oreilles sont sollicitées
(pour le meilleur ou pour le pire), c’est
au sound designer que vous le devez.
Le sound designer est en charge de la partie
audio d’un projet. Loin d’être facile, sa mis-
sion est de trouver, produire et intégrer les
sons qui rendront l’expérience des utilisa-
teurs ou des spectateurs unique en son genre.
Pour y arriver, il utilise différents outils, aussi bien technolo-
giques qu’archaïques. À l’ère du tout-numérique, c’est en effet
l’un des rares métiers où l’analogique est encore présent.
SOUND DESIGNER : UN
ILLUSTRATEUR SONORE
UNE FOIS LA Le sound designer a pour mis-
sion l’illustration sonore d’un
DIRECTION SONORE projet. Comme le directeur
artistique pour la partie gra-
DU PROJET phique, le sound designer va
exposer plusieurs directions
CHOISIE, LE SOUND sonores aux porteurs du pro-
jet. Il va proposer différents
DESIGNER PRODUIT
types de bruitages pour une
même action, des musiques
d’ambiance ou des sonori-
ET ENREGISTRE tés qui signaleront certaines
interactions (pression d’un
LES SONORITÉS bouton, erreur…). Une fois la
direction sonore choisie, le
DONT IL A BESOIN. sound designer va produire et
enregistrer les sonorités dont
il aura besoin. Véritable technicien du son, il va aussi bien uti-
liser les banques de sons, la captation en extérieur, le travail
en studio ou la création digitale pour produire des bruitages.
64
Néanmoins, avant de pouvoir intégrer les sons dans le projet,
le sound designer va devoir les retravailler afin qu’ils s’in-
tègrent parfaitement les uns aux autres. Proche de l’étalon-
nage pour la vidéo, ce procédé demande une parfaite maîtrise
des outils de traitement du son. Il va notamment utiliser des
logiciels tels que Pro Tools ou Vegas, qui vont lui permettre
d’ajouter différents effets comme la réverbération ou la com-
pression sonore (laquelle permet d’augmenter le volume
sonore sans dépasser le niveau de décibels limite).
SOUND DESIGNER : UN TECHNICIEN PARFOIS ARTISTE
Réaliser les bruitages d’un projet n’est pas la seule mission du
sound designer. Bien souvent, notamment dans le jeu vidéo
ou le cinéma, il travaille également sur la bande-son. Il va éla-
borer des plages sonores qui créeront une certaine ambiance
lors des chargements, des menus, et de tout ce qui ne dépend
pas directement du musicien, lorsqu’il y en a un. À cet égard,
le sound designer doit donc être particulièrement attentif
aux tendances dans les domaines pour lesquels il travaille. Ce
travail de composition se fait, généralement, en collaboration
avec le game designer, voire le lead programmeur. En effet,
dans de nombreux jeux vidéo actuels, la musique est gérée
de façon dynamique. Le sound designer doit par conséquent
penser à des plages musicales, dont le rythme peut changer
rapidement, mais qui s’enchaîneront parfaitement.
SOUND DESIGNER : AU CARREFOUR DES SONS
Pour être efficace dans son travail, le sound designer doit
donc posséder une grande culture musicale, mais aussi une
importante culture de l’image. En effet, il doit être capable de
créer différentes ambiances sonores, qui illustreront parfai-
tement ce que l’utilisateur, le spectateur ou le joueur auront
à l’écran. À lui seul, un sound designer peut transformer un
projet en échec cuisant ou en succès ­retentissant.
SOUND DESIGNER
Durée des études : 2 à 5 ans
Salaire annuel : entre 24 000 € et 40 000 €
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Guillaume Pervieux, compositeur et sound designer, responsable
pédagogique de la formation Music & Sound Design à ISART Digital
Quel est votre parcours professionnel ?
J’ai sorti de nombreux disques sous pas mal de pseudos au
cours de ces vingt dernières années (Quaisoir, Astrïd, Pan
Aurora, Wizzards...). J’ai travaillé sur de la musique de spec-
tacles vivants, mais surtout, durant neuf ans, j’ai exercé au
sein de l’entreprise roubaisienne Ankama, dans laquelle j’ai
appris mon métier de sound designer de jeu vidéo, principa-
lement sur trois projets : Islands of Wakfu (Xbox Live), Fly’N
(Steam) et le MMORPG Wakfu (PC). J’ai aussi pu participer et
aider à la confection de nombreux projets de dessins animés
(les séries Wakfu, MaxiMini, etc).
Quel est le rôle d’un sound designer ?
Je vais parler du sound designer de jeu vidéo avant tout, car
c’est le métier que je connais le mieux : il doit créer un uni-
vers sonore tangible au sein d’une expérience interactive,
comprendre les besoins du joueur, maintenir une cohérence
artistique au sein d’un jeu, créer, enregistrer, mixer, travailler
en équipe, savoir communiquer, créer, tenir un suivi strict de
son travail, boire 12 litres de café par jour et, surtout, créer.
Un sound designer se doit-il également d’être musicien
ou compositeur?
Non, ce n’est pas du tout obligatoire, je connais de nom-
breux sound designers très compétents qui ne sont pas
musiciens ! À mon avis, il faut tout de même une certaine
sensibilité à l’univers de la musique, puisqu’on doit choisir
des morceaux pour les jeux et, dans l’idéal, savoir mixer,
voire faire du montage musical. Ce n’est donc pas obliga-
65
LES MÉTIERS
toire, mais ça peut quand même aider. J’ai d’ailleurs parfois
vu des offres d’emploi où l’on recherchait des sound desi-
gners qui n’étaient justement pas musiciens, histoire que
leurs envies musicales ne parasitent pas le métier pour
lequel on les embauche.
Le rôle du sound designer est-il le même dans les diffé-
rents secteurs pour lesquels il travaille ?
Pas du tout ! Le but d’un sound designer qui travaille dans
le domaine de l’image (cinéma, animation...) est de racon-
ter une histoire avec ses sons. Il travaille presque toujours
sur un média fixe et contrôlé. En revanche, dans le jeu vidéo,
c’est très différent, il faut réagir aux actions du joueur,
créer un univers sonore crédible, réfléchir à tout un tas
de contraintes auxquelles on n’aurait jamais pensé, et sur-
tout intégrer son travail, tester, travailler au plus près des
équipes de développement. Il est de coutume de dire qu’un
sound designer est plus un développeur logiciel qu’un ingé-
nieur du son. C’est comme comparer un plombier et un cou-
vreur : tous les deux travaillent dans le bâtiment, tous les
deux aident à construire une maison, mais chacun travaille
de manière très différente.
Qu’est-ce qu’apporte, humainement, ce métier ?
C’est un métier riche et nouveau, complexe, plein de défis
et de challenges, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Rien ne vaut la satisfaction d’entendre et d’écouter un
monde que l’on a créé vivre à l’écran, que ce soit à la télévi-
sion, au cinéma ou dans un jeu vidéo !
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
PRODUCTEUR
Tout le monde connaît le mot « producteur »
et pense savoir exactement quel est
son rôle. Pourtant, les producteurs
sont ceux grâce à qui les projets
peuvent voir le jour.
Pour beaucoup, le producteur est la per-
sonne qui apporte et, surtout, récupère un
maximum d’argent à la commercialisation
d’un projet. C’est parfois vrai, mais tout de
même très réducteur. Le rôle du producteur
est, avant tout, de permettre à un projet de se concrétiser.
C’est à lui d’assurer aux porteurs de ce dernier les meil-
leures conditions possibles pour concrétiser leur vision. La
première mission du producteur est donc d’estimer la viabi-
lité de l’entreprise. Il recense l’ensemble des coûts (rémuné-
rations, locaux, location de matériel,
transports, droits musicaux et à
L’HISTOIRE l’image, restauration…) ainsi que les
revenus potentiels. Généralement, le
DU CINÉMA OU producteur va pousser les porteurs
à rogner sur certains coûts afin de
DU JEU VIDÉO pérenniser plus facilement le projet.
Car une fois cette première étape
EST PLEINE DE d’estimation réalisée, le producteur
va ensuite chercher les moyens de
PROJETS QUI financer ce projet.
DOIVENT LEUR PRODUCTEUR : FACILITER
LA CRÉATION
SUCCÈS À LEUR C’est pour son rôle de financier que
le producteur est généralement
PRODUCTEUR. connu, et souvent méprisé. Une
erreur incompréhensible, puisqu’il
s’agit en fait de trouver les moyens
de réaliser au mieux la vision des porteurs du projet. Pour
cela, différentes options s’offrent à lui, et il va généralement
les associer pour arriver à ses fins. La première option est
de produire le projet entièrement avec ses propres fonds.
En cas de succès, il se rembourse et obtient un rendement
66
LES MÉTIERS
maximal, mais en cas d’échec, il peut perdre des sommes
colossales. Il peut donc aussi faire appel à des partenaires
qui vont financer tout ou partie du projet. Évidemment, les
gains éventuels seront redistribués en fonction de l’impli-
cation de chacun. Cette solution a l’avantage de réduire les
risques individuels mais peut, également, être à l’origine
de dissensions pouvant compromettre le projet. Enfin, le
producteur peut miser sur l’intérêt du public en utilisant le
financement participatif (crowdfunding).
PRODUCTEUR : AU CARREFOUR DE TOUS LES MÉTIERS
Une fois le financement du projet bouclé, le travail du pro-
ducteur est loin d’être achevé. En fait, il ne fait que commen-
cer ! C’est en effet à lui de veiller à ce que chaque centime
soit utilisé à bon escient et permette d’obtenir le meilleur
produit final. Pour cela, quel que soit le domaine dans
lequel il exerce, le producteur doit parfaitement connaître
les métiers qui œuvrent à la réalisation du projet. Dans le
jeu vidéo par exemple, le producteur doit avoir une idée
précise des processus de modélisation 3D, du temps néces-
PAROLES DE PROFESSIONNEL
saire pour développer une fonctionnalité donnée ou pour
corriger un bug critique… C’est également au producteur
de communiquer autour du projet. Bien sûr, ce n’est pas
lui qui va concrètement se charger de la communication
Laurent Mercier, fondateur de l’école Studio Mercier
auprès des journalistes, professionnels ou consommateurs.
En revanche, c’est à lui de s’assurer que la cible du projet et du studio de production Callicore
soit correctement informée et séduite.
Quel est votre parcours professionnel ? Oui ! Les producteurs ont tous les pouvoirs pour déterminer,
PRODUCTEUR : GARANT DE L’INTÉGRITÉ DU PROJET
Si le producteur est un financier, il n’est néanmoins pas rare
J’ai fondé le Studio Mercier ainsi que Callicore il y a plus de
vingt ans. Auparavant, j’ai occupé différents postes au sein
à tort ou à raison, l’orientation d’un projet.
que son expérience lui permette de prendre un recul salva-
teur sur le projet. Une qualité qu’il pourra utiliser dans les
de plusieurs sociétés de production, tels que réalisateur,
producteur exécutif ou infographe.
Comment le producteur fait-il pour ne pas rentrer en
conflit avec le réalisateur, par exemple ?
cas (assez nombreux) où les porteurs se perdent en route.
L’histoire du cinéma ou du jeu vidéo est pleine de projets Un producteur a-t-il pour unique mission de financer
Tout simplement en étant le réalisateur ou le coréalisateur
du projet, ce qui est de plus en plus fréquent aujourd’hui.
qui doivent, en grande partie, leur succès à leur producteur.
Citons, par exemple, les films hongkongais de John Woo,
un projet ?
Sa fonction première est de chercher des financements cor-
Le plus difficile, c’est lorsque l’on commence dans la pro-
fession, car on ne prend pas assez de recul par rapport aux
produits par Tsui Hark, ou la série de jeux vidéo Assassin’s
Creed, produite par Ubisoft.
respondant aux attentes du projet. Et sa responsabilité est
de garantir son montage financier et de faire respecter les
personnes avec lesquelles on va travailler. Par la suite, on
prend l’habitude de travailler toujours avec des personnes
étapes de fabrication. Mais il intervient aussi dans les étapes de confiance, qui constituent généralement la même équipe
de préproduction, c’est-à-dire le scénario, le casting, etc. de travail.
ANIMATEUR 3D
Durée des études : 5 ans Une fois le financement bouclé, un producteur a-t-il une Une dernière chose ?
Salaire annuel : entre 36 000 € et 70 000 € réelle influence sur le produit fini ? C’est un métier passionnant !
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LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
GRAPHISTE 2D
Avec la prédominance de la 3D dans les
projets numériques, on pourrait croire que
les graphistes 2D se retrouvent au chômage…
C’est, heureusement, loin d’être le cas !
Un graphiste 2D est en charge de la concep-
tion et de la création de tous les éléments en
deux dimensions d’un projet. Alors qu’un
graphiste 3D se sert d’outils de modélisa-
tion 3D, le graphiste 2D, lui, utilise géné-
ralement des logiciels de création qui lui permettent de
travailler les pixels (unités d’une image numérique). Ses
outils de prédilection sont Photoshop, Illustrator ainsi
que de nombreux autres logiciels de retouche d’images.
Bien qu’il utilise des outils de des-
sin numérique, le graphiste 2D doit
LES TALENTS posséder une parfaite maîtrise des
techniques classiques. Grâce à elles,
MULTIPLES DU il pourra en effet donner à ses créa-
tions une véritable identité, la petite
GRAPHISTE 2D touche qui les différenciera. De plus,
pour des raisons pratiques, il n’est
PEUVENT ÊTRE pas rare que les graphistes 2D uti-
lisent aussi des logiciels de modéli-
UTILISÉS DANS sation 3D afin de simplifier certaines
tâches ou d’obtenir des effets de pro-
DE NOMBREUX fondeur plus rapidement.
SECTEURS DU GRAPHISTE 2D : TALENTS
MULTIPLES OBLIGATOIRES !
NUMÉRIQUE. Les talents du graphiste 2D peuvent
être utilisés dans de nombreux sec-
teurs du numérique, à commencer
par celui des jeux vidéo. C’est par exemple le graphiste 2D
qui se charge de dessiner les textures qui « habilleront » les
modèles 3D. Un travail extrêmement important puisqu’il
déterminera, en partie, l’impact du modèle 3D sur l’utili-
sateur. Imaginez un gigantesque démon, censé être le roi
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des enfers, recouvert d’une peau arc-en-ciel… Réaliser les
textures des modèles 3D n’est évidemment pas la seule
tâche qu’un graphiste 2D va effectuer au sein d’un studio
de développement. Parfois, il va aussi devoir réaliser des
concept arts ou certains décors en 2D (ce que l’on appelle
le matte painting).
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Mais surtout, avec le développement des jeux sur plates-
formes mobiles et du rétrogaming, de nombreux studios
développent des titres aux graphismes intégralement en 2D.
Cette technique, appelée « pixel art », offre aux graphistes 2D
un champ de création incomparable. D’autant plus que sa Nicolas Bonvalet, cofondateur de GamecoStudios et responsable de la
tâche ne se résume pas à dessiner, il doit également animer
ses créations. En effet, à l’inverse de l’animation d’objet 3D,
production depuis 2002. Il a occupé les postes de responsable d’un service
animer un objet 2D demande de le redessiner intégrale- graphique, de game designer et de directeur de collection. Il a aussi été
ment. Le graphiste 2D peut en outre être employé par une
agence lors de la réalisation d’un site ou d’une application. professeur à Supinfogame et fait partie des jurys d’admission et de fin
Dans ce cas, sous la direction du directeur artistique et du
Web designer, il réalisera tous les éléments constitutifs du d’études, y compris dans d’autres écoles comme ISART Digital ou LISAA.
projet. Cela va des boutons aux logos, en passant par l’habil-
lage de certaines fenêtres. On peut avoir l’impression que le graphisme 2D est
devenu une discipline mineure. Est-ce vraiment le cas ?
Bien que le terme « 2D » soit présent dans l’intitulé du
métier, faut-il maîtriser les outils de modélisation 3D ?
GRAPHISTE 2D : UN CHEMIN VERS LE SOMMET !
Avec quelques années d’expérience, le graphiste 2D peut
Pas du tout, les jeux sur navigateur Internet et ceux sur
mobile et tablette ont, à une certaine période, redonné
On peut en effet se servir de la 3D pour enrichir son proces-
sus de production en 2D ou obtenir un rendu particulier.
voir sa carrière évoluer vers les postes de chef de pro-
jet, directeur artistique, concept artist ou Web designer.
une véritable importance au graphisme 2D. Si l’on étend
celui-ci à la conception visuelle (personnages, décors,
Cependant, pour la plupart des modes de production 2D,
il n’est pas indispensable de maîtriser la modélisation 3D.
En effet, grâce à sa grande expérience du graphisme, des
contraintes du métier et des spécificités techniques des dif-
objets…) ou à l’illustration, on voit bien que les champs
d’application de cette technique sont encore aujourd’hui Quelle différence faites-vous entre un graphiste 2D et
férents types de projet, il est capable de concevoir le design
d’une page Web, de diriger une équipe de plusieurs per-
très nombreux. un Web designer, par exemple ?
Un Web designer sera compétent en 2D pour produire les
sonnes, de faire des recommandations stratégiques ou de
concevoir un cahier des charges. Néanmoins, pour atteindre
Que pensez-vous du retour du pixel art dans le jeu
vidéo ?
éléments constitutifs d’un site (menus, icones, panels…),
mais peut aussi faire appel à des spécialistes en 2D pour
l’un de ces objectifs, le graphiste 2D devra faire une veille
permanente pour se tenir au courant des nouvelles ten-
C’est une tendance qui perdure un peu, c’est amusant de
voir ce retour aux sources, ainsi que les améliorations du
produire des éléments finaux. Un graphiste 2D peut parti-
ciper à la création de sites, mais également à plein d’autres
dances, des nouveaux usages du Web, ainsi que développer
ses dons de manager.
genre au fur et à mesure des productions. C’est finalement
intéressant, et ça dépasse le simple effet de mode.
choses dans le jeu, comme le broadcast ou l’édition.
Quels conseils donneriez-vous à un futur étudiant en
Quels sont les débouchés pour un graphiste 2D ? graphisme 2D ?
GRAPHISTE 2D Selon ses sensibilités et ses compétences, il est possible de D’acquérir les bases en matière de graphisme, de savoir
Durée des études : 3 ans s’orienter vers plusieurs domaines, comme le concept art, dessiner. Mais surtout : travailler, travailler et encore tra-
Salaire annuel : entre 24 000 € et 35 000 € l’illustration, le motion design ou encore la conception UI. vailler… pour rester compétent.
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LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE LES MÉTIERS

GAME DESIGNER
C’est l’un des métiers phares de la filière
jeux vidéo ! Et c’est également l’un des
postes les plus exigeants...
Game designer. Un titre qui fait rêver des
millions de personnes désirant travail-
ler dans l’industrie du jeu vidéo. C’est
bien normal, puisque le game designer
est celui qui est chargé de concevoir les
mécanismes d’un jeu vidéo. C’est lui qui définira le type
du jeu (réflexion, aventure, action, tir à la première per-
sonne…), le personnage principal (s’il y en a un), le nombre
de niveaux, les différents obstacles et freins à la progres-
sion du joueur et, bien évidemment, toutes les interactions
offertes à l’utilisateur.
Mettons les choses au point immédiatement ! Game desi-
gner est un poste à responsabilités. En fait, il serait même
idée, chaque concept est prototypé. Et s’il est impossible
de réinventer la roue, l’une des principales missions du
game designer est de donner une véritable identité à son
projet. Pour cela, il ne peut pas se contenter de reproduire
une formule ayant fait ses preuves, et doit, idéalement,
apporter un concept ou un contexte original.
Il est donc essentiel que le game designer possède une
culture quasiment exhaustive du jeu vidéo. Quels sont
les jeux du même genre ? Pour quelles raisons ce jeu
a-t-il fonctionné, alors que tel autre a été un échec cui-
sant ? Quel univers (ou style graphique) n’a pas encore
été utilisé dans ce type de jeu, et que pourrait apporter
cet univers à l’intrigue ou à l’action ? Voilà quelques-unes
des questions que le game designer doit se poser… Le
fruit de ses réflexions et les choix qui en découlent sont
ensuite compilés dans un cahier des charges qui servira
de référence aux différents intervenants impliqués dans
le développement.

GAME DESIGNER : LE JEU MOBILE,

plus juste d’affirmer que le game designer a d’énormes
responsabilités. Chaque corps de métier travaillant sur un
jeu vidéo (graphiste, programmeur,
ingénieur réseaux, marketeur…)
L’UNE DES dépend de son travail. Impossible
pour les graphistes de commen-
UN SECTEUR D’AVENIR
De nombreux apprentis game designers rêvent de conce-
voir l’un des titres AAA qui caracolent en tête des ventes de
fin d’année. Si certains atteindront ce Graal, il faut savoir
que la majorité n’y arrivera pas. Mais ce n’est pas tant
une question de talents que d’opportunités. Aujourd’hui,
PAROLES DE PROFESSIONNEL
Jean-Marc Irigoyen, directeur pédagogique de l’école IEFM’3D
Pour beaucoup de jeunes, le game designer est le seul pecté pour ses multiples compétences ainsi que pour son
maître à bord. Est-ce la réalité ? acharnement au travail.
Ce n’est pas l’avis de nos étudiants. Le concepteur de jeu,
au sens large du terme, est de mon point de vue un techni- Comment un futur étudiant pourrait-il se préparer aux

PRINCIPALES cer à travailler sur les concept

arts, la modélisation 3D ou le gra-
le secteur ayant le plus besoin de game designers n’est
pas celui des AAA, mais celui des jeux sur plates-formes
cien parfaitement initié aux maillons de toute la chaîne de
fabrication d’un jeu. C’est son atout principal pour aborder
études en game design ?
En jouant en restant connecté au monde qui l’entoure et en se

MISSIONS DU phisme 2D tant que les principaux

éléments n’ont pas été définis. La
mobiles (smartphones et tablettes). Avec plusieurs cen-
taines de jeux publiés chaque semaine, les studios de
le marché, et pouvoir se consacrer à la conception du projet,
en étroite collaboration avec les level designers et les direc-
nourrissant intellectuellement. Le terme « game designer »
est trop générique pour représenter tous les métiers du jeu

GAME DESIGNER première mission du game desi-

gner est donc de définir quels sont
développement sont en permanence à la recherche de
nouveaux talents. Mais attention ! Un game designer tra-
teurs artistiques. vidéo, et du numérique. Je pense que le gamer, souvent à la
marge de l’enseignement traditionnel, n’imagine pas ce qu’il

EST DE DONNER les protagonistes et le style gra-

phique souhaité. Parallèlement, il
vaillant sur ce type de projet doit prendre en compte une
donnée spécifique à ce support : le modèle économique.
Le game designer supervise-t-il aussi la direction artis-
tique d’un projet ?
deviendra après trois années d’études dans ce domaine. Il est
certain que sa vision du monde ludique et de ses concepts

UNE VÉRITABLE doit également réfléchir aux dif-

férentes interactions possibles et
Ainsi, un titre publié en freemium ne devra pas proposer
les mêmes options aux joueurs payants qu’à ceux qui ne
Oui, s’il est le concepteur du jeu que l’équipe développe. Il
définit son environnement graphique, mais pas seulement.
aura totalement changée, et son comportement aussi.

IDENTITÉ À
les valider puisqu’elles détermi- dépensent pas le moindre centime. Alors que les premiers Il doit en outre être en mesure de dialoguer avec ses artistes Quel est le dernier jeu qui vous a surpris par son game
neront, en grande partie, le travail doivent avoir le sentiment d’en avoir « pour leur argent », et ses développeurs, avant et pendant la production. Il doit design ?

SON PROJET.
des programmeurs. Faut-il prévoir
que le personnage puisse rebondir
sur les murs ? Que les adversaires
se dédoublent ou, au contraire, s’absorbent les uns les
autres ? Autant de questions que le game designer doit se
poser en amont pour que le reste de l’équipe puisse tra-
vailler dans les meilleures conditions possibles.
GAME DESIGNER : RIGUEUR ET EXPERTISE
Réaliser un tel travail demande, bien évidemment, énor-
mément de rigueur. Un game designer ne jette pas ses
idées sur le papier en espérant qu’elles fonctionneront une
fois intégrées. Bien sûr, cela peut arriver au cours du déve-
loppement, mais généralement ce n’est pas le cas. Chaque
les seconds doivent à la fois être séduits par le jeu, et suf-
fisamment frustrés pour néanmoins décider de dépenser
quelques euros…
Loin de l’image d’Épinal, le game designer est donc autant
un créatif qu’un technicien conscient du marché pour
lequel il travaille. Une réalité que les futurs étudiants en
game design doivent parfaitement saisir. Pour faire jouer
les autres, il ne faut pas passer son temps à jouer…
GAME DESIGNER
Durée des études : 3 ans
Salaire annuel : entre 25 000 € et 48 000 €
aussi appréhender le marketing et la communication, faire
respecter les budgets et s’assurer de livrer en temps et en
heure le jeu.
Quelle est la pire erreur que pourrait faire un étudiant
en game design ?
Ne pas comprendre que son métier lui impose à la fois de
concevoir, de diriger et d’avoir une parfaite connaissance
des tâches techniques à produire, ceci afin de faire respec-
ter les plannings, de contrôler la qualité de la production,
de s’assurer du respect des budgets, puis d’assurer la mise
sur le marché du jeu, en gérant également le marketing et
la communication. Il est en fait le chef fédérateur et est res-
Je vais vous étonner, mais je ne suis pas très AAA. Le jeu n’est
intéressant que s’il cherche d’abord, et trouve ensuite sa
cible commerciale. Un jeu ne doit naître que pour faire vivre
le tissu professionnel qui se consacre à ce marché. Je suis
donc sensible aux jeux que certains studios indépendants
engendrent. J’ai de l’attachement pour une équipe comme
Pretty Simple et son jeu Criminal Case, ou pour Michel Ancel
qui, après Rayman, se lance dans son aventure Wild Sheep
Studio. Je suis également fan des jeux d’e-sport, qui ont pro-
voqué beaucoup de changements comportementaux, lors de
l’émergence de jeux comme League of Legends ou bien FIFA.
Quant au phénomène Pokémon Go, comment cela ­pouvait-il
être imaginable ?

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