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Septembre 2010
Les propos qui suivent visent à vous aider à entrer dans le métier d’enseignant en vous proposant
quelques repères essentiels. Ils sont issus de textes utilisés précédemment en formation à l’IUFM et
actualisés.
Faire travailler vos élèves en direction d'objectifs clairs à votre esprit, conformes aux textes officiels
(programmes, documents ressources pour la classe), et leur montrer l’utilité des mathématiques par la
résolution de situations problèmes.
* Le travail en classe proprement dit : il consiste la plupart du temps en travaux écrits ou oraux qui
doivent solliciter au maximum l'activité intellectuelle des élèves :
- destinés à ménager l'accès à une notion, un thème, un concept etc., ces travaux peuvent re-
vêtir diverses formes quant à leur organisation: individuels écrits, échanges dialogués, travaux
en petits groupes, recherche collective avec ou sans outil TICE, etc. ;
- destinés à permettre une formalisation plus nette d'un concept, d'une idée ou
l’institutionnalisation d’un savoir : le professeur doit reprendre souvent à cette occasion une
attitude plus magistrale mais, là encore, le dialogue et une vigilance de tous les instants per-
mettront de recueillir les indices d'une bonne communication et d'intelligences en éveil ;
- destinés à un renforcement d'une règle, d'une connaissance, d'un savoir faire ou d’une tech-
nique, ces travaux seront souvent des « exercices ». Ils se feront à l'occasion de travaux diri-
gés spécifiques, ou lors d'une séquence ordinaire particulièrement encadrée par le profes-
seur. C’est dans ce cadre que l’on pensera à exercer les différents types de calculs (mental,
réfléchi et instrumenté) afin de libérer la pensée grâce aux automatismes ;
- destinés à développer les compétences de recherche et de mobilisations des connaissances
« hors contexte strictement mathématique », ces travaux prendront la forme de résolution de
situations problèmes issues de la vie courante ou d’autres disciplines.
C'est généralement dans ce cadre qu'on envisagera de flécher le travail personnel de l’élève :
- les exercices de routine, d'entretien et de renforcement prolongeant le travail de classe ou
améliorant les acquis dans la perspective d’une nouvelle notion (Cela est souvent rituellement
dit de la façon suivante : « Prenez votre cahier de textes... », « pour la prochaine fois vous me
chercherez les exercices n°..., page … ») ;
- la mémorisation du « cours » : apprentissage par cœur de définitions, théorèmes ou résultats
utiles à avoir en mémoire pour faire les travaux divers ;
- les travaux qui ont pour finalité une intégration des connaissances (synthèse), une expression
personnelle. Les traditionnels « devoirs à la maison » ou « devoirs en temps libre » ont ces
fonctions. Les textes officiels prévoient, en mathématiques, une périodicité de ces types de
travaux dont le rôle est des plus importants : mobiliser les champs variés de la connaissance
dans lesquels les outils nouveaux doivent s'investir, mais aussi interférer avec les outils déve-
loppés antérieurement et parfois restés « en veilleuse ». Sur le site mathématique de
l’académie, vous trouverez des spécificités de ces devoirs dont il faudra que vous soyez in-
formé ;
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L'ATTITUDE DU PROFESSEUR
Le professeur doit se garder de transférer pour sa propre conduite de la classe le modèle universitaire
d'enseignement qui est sans doute encore très prégnant à cause de sa proximité temporelle ou le
modèle de certains enseignants qu’il a eu au cours de sa scolarité secondaire.
La description de ce que doivent être les travaux des élèves aura montré que les phases où le maître
adopte une attitude magistrale doivent être épisodiques (sous peine d'ennui qui peu à peu émergera :
cela provoquera inattention, bavardages sans rapport avec les recherches en cours... chahut plus ou
moins fort...).
La présence en autorité bienveillante mais ferme, la circulation constante dans la salle pour suivre
l’avancement des travaux et les différents positionnements de la voix selon que l’on s’adresse à un
élève ou à un groupe d’élèves ou à toute la classe devront s’acquérir progressivement pour s’assurer
d’un contrôle des classes.
L’autorité d’un professeur s’acquiert non par l’autoritarisme mais par la qualité et la densité du travail
fourni aux élèves et par leur compréhension qu’ils progressent et acquièrent de nouvelles compéten-
ces avec lui. Cette autorité est aussi le résultat de la qualité de l’organisation rigoureuse de l’étude par
le professeur : temps maitrisé, travail à la maison raisonnable et motivé, évaluations bien ciblées,
activités bien construites. L’autorité est aussi le résultat de la confiance que les élèves ont dans le
professeur et la qualité de son enseignement. Le professeur doit donc être attentif à tous les élèves et
amener chacun à « élever » ses performances ; cela demande de ne pas s’intéresser qu’à une seule
catégorie d’élèves.
C’est le cœur du métier de l’enseignant auquel il est nécessaire d’attacher une grande importance lors
de la formation. Chaque type de travail demandé aux élèves doit faire l'objet d'une préparation corres-
pondant à un projet a priori du professeur, visant un ou plusieurs objectifs clairs.
Remarque 1 :
Les élèves sont munis de livres scolaires qui ne sont pas toujours utilisés à bon escient. Le professeur
a tout loisir pour utiliser largement la substance de ce livre qui devrait être, s'il a été bien choisi un outil
quotidien de travail ou de référence pour l'élève. Il est absurde de se livrer à la « coquetterie » qui
consiste à reprendre un cours issu un livre qui n'est pas celui de la classe, sous prétexte que ce der-
nier est mauvais (ce qui peut paraître douteux puisqu'il a été généralement choisi par des collègues
expérimentés de l'établissement). Mais il peut se faire, en particulier dans le cadre d’une progression
« spiralée des apprentissages » que les énoncés établis en classe ne correspondent pas tous à ceux
du livre de la classe.
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Remarque 2 :
Certains sites internet proposent au professeur un matériel « clés en main » et en particulier de nom-
breuses fiches d’exercices téléchargeables. Leur consultation naturelle nous amène à conseiller
d’éviter de les employer « telles quelles » sans avoir résolu toutes les étapes, vérifier la conformité
aux objectifs des programmes et l’exhaustivité des techniques à connaître. L’observation fréquente
d’emplois « tels quels » en montre très rapidement les limites (trop d’exercices pour le temps imparti,
mauvais calibrage en fonction des élèves de la classe en particulier. Il est donc souhaitable de prépa-
rer des fiches sélectionnant certaines activités pour s’adapter à la classe. Pour le professeur débutant,
il est conseillé de privilégier dans un premier temps les sites disciplinaires des académies qui offrent
des ressources très nombreuses, déjà testées par des professeurs chevronnés et fréquemment ac-
compagnées de fiches didactiques permettant au professeur de s’approprier la situation.
Remarque 3 :
Ne soyez pas trop ambitieux. Laissez aux élèves le temps de comprendre et de travailler. Il est possi-
ble que le déroulement réel de la séance cours ne vous permette pas de suivre exactement le rythme
que vous aviez prévu. Avec le temps, vous connaîtrez mieux les possibilités de vos élèves, mais une
préparation rigoureuse vous aidera de toute manière à maitriser votre enseignement si elle s'enrichit
des observations que vous aurez pu faire à l'occasion de la mise en œuvre effective. La tenue d’un
« cahier journal » peut être un auxiliaire efficace pour progresser. Il est important d’inscrire son travail
dans le temps en respectant de grands équilibres de temps d’apprentissages des concepts du pro-
gramme.
L'ÉVALUATION
C’est un acte pédagogique extrêmement important. Il consiste à recueillir des informations permettant
de « mesurer la distance » par rapport à un objectif.
Enseigner n'a pas pour but d'administrer le contenu de fiches de préparation ou d'un manuel a un
public supposé docile et bienveillant. C’est mettre en place et exploiter des situations de classe sus-
ceptibles de faire agir et réagir des élèves qui deviennent ainsi des participants actifs à la recherche
intellectuelle prévue. Il est donc important de savoir regarder la classe, d'en observer et d'en interpré-
ter les divers mouvements (regards, apartés, velléités de parole, etc.).
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* Le langage du professeur :
- veillez à la qualité de la langue française orale ou écrite ; elle doit être correcte et accessible ;
- veillez au. vocabulaire utilisé : ne craignez pas de définir et de réexpliquer des mots que vous
utilisez;
- veillez à la clarté de votre message: assurez-vous que vous êtes compris (faites reformuler ce
que vous avez dit).
* Le dialogue :
- réfléchir préalablement à l’intérêt du vouvoiement par rapport au tutoiement qui permet une
mise à distance de l’interlocuteur parfois nécessaire ;
- ne laissez pas les élèves prendre la parole sans qu'ils y aient été invités ;
- tenez compte de leurs questions ou de leurs réponses mêmes erronées ou hors sujet. En ef-
fet un élève apprend aussi voire beaucoup par l'analyse de ses erreurs ;
- une classe devient apathique quand on ne s'intéresse pas à ce qu'elle dit ;
- apprenez à « gérer » les digressions : elles sont souvent importantes parce qu'elles vous
éclairent sur les modes de compréhension des élèves; mais elles ne doivent pas vous empê-
cher de mener une séquence à son terme.
- votre démarche pédagogique peut vous amener à poser deux types de questions à vos élè-
ves :
• les questions fermées qui servent à rappeler ou à contrôler une connaissance et re-
quièrent une réponse rapide,
• les questions ouvertes qui supposent que l'élève réfléchisse avant de répondre.
QUELQUES RECOMMANDATIONS
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Un enseignement n'est pas une suite de séances juxtaposées mais un ensemble organisé, sous-
tendu par un projet. Il suppose que vous ménagiez une progression dans la durée. Des exemples de
progressions spiralant les apprentissages sont disponibles sur le site mathématique de l’académie. Là
encore, prenez le conseil d'un collègue chevronné qui mène une classe parallèle à la vôtre.
Si vous rencontrez des difficultés pédagogiques de mise en œuvre, vous pouvez vous adresser à
votre tuteur, au professeur principal, au Chef d'établissement ou, par mèl, aux IPR de mathématiques.
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