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Formation des Enseignants du Secondaire Année Académique : 2021-2022

Institut National des Sciences de l’Education

(INSE)

LA CONDUITE DE CLASSE

Chargée : Dr DANDONOUGBO Nanbidou

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L’enseignement d’une discipline vise à répondre à la curiosité des élèves à l’égard du monde qui
les entoure, à développer en eux le sentiment de solidarité, à apprendre aux élèves à se situer
dans un monde en évolution, à fournir des connaissances de base et à mieux comprendre les
problèmes qui s’y posent. Il vise aussi à procurer la maîtrise du langage spécifique et à faire
acquérir des aptitudes à observer, à décrire, à expliquer, à établir des relations entre les faits de
nature semblables ou différents, à réagir intelligemment en face d’un flot d’informations et
à demeurer autonome dans le travail et dans la réflexion personnelle. Le but de l'enseignement
est de faire comprendre certains concepts aux élèves et de développer leur désir d'en savoir
davantage. Il est pour ce faire important que chaque enseignant ait le bagage nécessaire pour
conduire une classe en toute aisance et dans l’intérêt des apprenants. Une classe doit être vivante
et permettre aux apprenants de s’intéresser à la discipline. Il est nécessaire pour chaque
enseignant de créer des conditions qui répondent aux attentes des apprenants.

Objectif général : À la fin de l’UE, les apprenants seront capables de savoir le processus
d’élaboration d’une fiche pédagogique et de transmission de la leçon au premier cycle du
secondaire.

Objectifs spécifiques : A la fin de l’UE, les étudiants seront capables de :


- dire les préliminaires pour une organisation de la classe ;
- définir les objectifs pédagogiques pour une bonne conduite de la leçon ;
- savoir les formules pédagogiques adaptées à l’enseignement ;
- dire les étapes de la préparation d'une fiche pédagogique selon l'Approche Par
Compétence;
- dire le processus d'élaboration d'une fiche de compte rendu ;
- donner les avantages de la bonne conduite des leçons;
- citer les éléments d'une séparation avec les élèves après un cours.

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CHAPITRE 1 : LES PRELIMINAIRES POUR UNE ORGANISATION

DE LA CLASSE

Deux aspects clés entrent en jeu pour bien conduire sa classe. Il s’agit de la préparation
lointaine qui prend en compte toutes les activités de la vie scolaire et universitaire, les
enseignements reçus, les exposés, les notes, des lectures des documents et la préparation
immédiate qui se réalise au moment de la consultation des manuels et l’élaboration des fiches.
Cette préparation définit les objectifs pédagogiques et regroupe tous les documents (manuels,
livres, textes, photos, images, etc.) nécessaires à la compréhension du cours.
1.1. Quelques concepts importants
L’enseignant doit savoir certains concepts liés à la conduite de sa classe :
Programme : Les programmes au collège définissent les connaissances essentielles et les
méthodes qui doivent être acquises au cours du cycle par les élèves. Ils constituent le cadre
national au sein duquel les enseignants organisent leurs enseignements en prenant en compte les
rythmes d'apprentissage de chaque élève. Les programmes guident les enseignants qui ont pour
tâche de mettre en pratique les intentions pédagogiques explicitées par le programme. Le
programme pour chaque classe vise à favoriser la réussite de tous les élèves et l'amélioration de
la qualité des enseignements. Il est essentiel de terminer les programmes de façon à répondre aux
exigences de formation des futurs citoyens, à l’équité nationale de formation des jeunes, à
garantir la cohérence du cursus disciplinaire de l’élève.
Programmation : calendrier établi en début d’année et ajusté en cours d’année définissant
l’architecture de l’année scolaire en histoire pour chaque classe. C’est aussi l’ordre dans lequel
les questions du programme sont abordées et le temps consacré à chacune d’entre elles (nombre
de séquences).
Séance : portion du temps d’enseignement correspondant à une heure de cours (55 minutes de
fait au secondaire).
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Séquence : Une séquence est une unité de travail, une durée pour laquelle l’enseignant annonce
les éléments à assimiler puis procède à une évaluation à la fin. C’est une portion du temps
d’enseignement correspondant à un thème du programme. C’est aussi une période
d’apprentissage dont le but est de permettre à l’apprenant d’acquérir un savoir-faire nouveau, ou
de le consolider. La séquence comprend des séances avec leur(s) objectif(s). L’enseignant avant
d’entamer son cours doit savoir certains préliminaires.

1.2. Les préliminaires.


Il s’agit des dispositions à prendre avant le début de la leçon : le contrôle de présence, la
préparation du tableau, le contrôle des matériels pédagogiques et l’organisation de la classe.
* Le contrôle de présence : Il viser deux buts : l’un administratif et l’autre pédagogique.
L’enseignant est le garant de la sécurité des élèves durant le temps qu’il a à passer avec eux. Il
doit connaitre le nombre des élèves présents avant le début de son cours. Ne pas faire l’appel est
une faute professionnelle qui peut valoir de sérieux ennuis pour le cas où un élève absent aurait
un accident alors qu’il devrait être au cours et que son absence n’a pas été signalée à
l’administration.
L’aspect pédagogique réside dans le fait que l’enseignant doit considérer chaque élève comme
étant une cellule indispensable pour l’organisation de sa séance. Il a pour ce faire besoin de
connaître le nombre qu’il a avant le début du cours. L’appel nominatif est conseillé en début
d’année pour apprendre à connaître les élèves et pouvoir les désigner par leur nom. Mais il peut
aussi se réduire à un comptage des présents et à une identification des absents. Celui qui procède
autrement ressemble à un ouvrier qui viendrait à faire un travail défini sans savoir les outils dont
il dispose. (Adzakpa K. 2002, p.33).
* Le tableau : un instrument de travail
Le tableau est un outil important lors d’une leçon. Les mots difficiles, les noms propres, les
éléments de réponse donnés par les élèves doivent figurer sur le tableau. L’utilisation du tableau
doit obéir à des règles. Le tableau est souvent subdivisé en trois parties : une première partie à
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gauche pour le plan de la leçon ; une deuxième partie au milieu pour les mots difficiles ;-une
troisième partie est réservée aux croquis, schémas et au brouillon. L’enseignant doit s’assurer
d’avoir sur lui de quoi écrire avant de débuter son cours.
*La vérification des matériels pédagogiques : Tous les supports, documents nécessaires au
déroulement de la leçon doivent être en place. Il revient à : Préparer les éventuelles photocopies
nécessaires ; installer les cartes murales, le matériel audiovisuel et/ou informatique et vérifier la
présence de craies ou feutres.
Il est fondamental que les élèves comprennent la logique d’une leçon, qui ne doit être en aucun
cas une juxtaposition d’exercices isolés. Pour cela, la structure du cours doit être visualisable par
les élèves. Différentes possibilités s’offrent à l’enseignant. L'enseignant l'écrit progressivement
au tableau. Il peut aussi la préparer sur transparent et la présenter progressivement au
rétroprojecteur. Cette méthode permet à l'enseignant d'être plus disponible, de rester au milieu de
ses élèves et d'en être plus proche. Ce dispositif facilite l’interrogation orale rapide sur le cours
précédent en début d’heure et de faire la liaison avec le cours suivant. Il peut préparer un
diaporama ou un document sur traitement de texte projeté au vidéoprojecteur (cas des guerres
mondiales, de la crise économique de 1929, des étapes de l’évolution de l’espèce
humaine, des pyramides et pharaon de l’Egypte antique, des aires culturelles au Togo par
exemple). Le traitement de texte peut permettre de compléter plus aisément la trace écrite
proposée par les élèves. L’enseignant doit s’assurer que tous les élèves ont les matériels
indispensables à l’atteinte des objectifs de la séance.
*le cahier de texte : Il est rempli à la fin du cours. Cependant, l’enseignant doit s’assurer qu’il
l’a avant de débuter son cours. Le cahier de texte doit être rempli et obligatoirement contenir les
grandes lignes du travail réalisé en classe : plan de la leçon, compétences travaillées, le travail à
faire à la maison, les sujets des évaluations données, etc. Il reflète les activités effectuées par
l’enseignant. Une fois les préliminaires au point, l’enseignant doit élaborer sa fiche pédagogique
conformément aux recommandations.

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1.3. Les avantages de la bonne préparation des fiches et de la conduite de la classe
1.3.1. Pour l’enseignant
-Une meilleure planification de la séquence pédagogique;
-la compréhension du contenu de la leçon préparée;
-la prise en compte des aspects essentiels de la leçon à dispenser;
-l’aisance dans la transmission du contenu;
-la bonne orientation des apprenants et l’absence des erreurs dans la composition des exercices
d’application;
-la constitution d’une banque d’activités réutilisables au fil des années;
-le partage des activités avec des collègues et profiter en échange de leur travail;
-l’atteinte des compétences visées.
1.3.2. Pour l’apprenant
-la bonne implication dans les activités d’apprentissage ;
-la réussite des exercices d’application;
-le taux de passage en classe supérieure élevé.
1.4. Les inconvénients
* Pour l’apprenant
Le dégoût pour la discipline;
la mauvaise appréhension de l’enseignant;
le taux d’échec élevé.
*Pour l’enseignant
Les difficultés dans la transmission du message;
la peur d’entamer la leçon;
le stress permanent;
l’envie d’abandonner la profession.

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CHAPITRE 2. LES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES POUR UNE BONNE
CONDUITE DE LA LECON

Objectifs généraux
Dire ce qu’est un objectif pédagogique
Donner les types d’objectifs pédagogiques
Objectifs pédagogiques : A la fin de cette leçon, l’apprenant sera capable de :
Définir ce qu’est un objectif pédagogique,
Identifier les avantages de la définition des OP,
Citer les étapes de la définition des OP,
Dire le comportement attendu de l’apprenant,
Donner les critères de validité d’un OP.

Un enseignement est efficace s’il atteint un objectif primordial, en faisant évoluer l’étudiant dans
le sens souhaité ; sinon il est stérile et improductif. Il est donc souhaitable que tout cours atteigne
les objectifs fixés par son auteur (Mager, 1994).
L’objectif décrit le résultat que veut atteindre un cours plutôt que le processus d’enseignement ou
les moyens mis en œuvre. C’est dire que l’exposé du contenu d’un cours n’indique pas les
résultats attendus de celui-ci. Il n’énonce pas, non plus, les critères qui permettent de juger que
les résultats en question ont bien été atteints.
Ainsi, une fois les besoins et attentes de formation analysés, définir des objectifs
pédagogiques constitue une étape fondamentale dans le développement du projet de
formation. Cette étape permet de rester dans le contexte de l’enseignement (ou du parcours), et
d’orienter l’évaluation. Il indique le chemin à emprunter pour ne pas se perdre. Un objectif
correctement défini est à moitié atteint.

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2.1. DÉFINITION DU CONCEPT
L’objectif est l’énoncé d'intention décrivant le résultat attendu à la suite d'une action. En
pédagogie, un objectif est un énoncé d'intention décrivant ce que l'apprenant saura (ou saura
faire) après apprentissage. Les objectifs sont normalement dérivés des finalités de l'Éducation.
Les objectifs pédagogiques forment la description de ce que doit savoir et savoir-faire un
apprenant à l’issue d’un enseignement ou d’une formation. Il s’agit aussi bien des objectifs du
formateur ou de l’enseignant que du cours. Ce sont des énoncés décrivant, en termes de capacité
de l’élève, le résultat attendu d’une séquence d’apprentissage (d’un enseignement ou d’une
formation).
Un objectif est donc la description d’un ensemble de comportements (ou performances) dont
l’étudiant doit se montrer capable pour être reconnu compétent. Il décrit donc une intention
plutôt que le processus d’enseignement lui-même. (Mager, 1994). Un objectif est une capacité
que l’on souhaite voir acquise par l’apprenant après un apprentissage. L’efficacité de
l’enseignement passe par la définition des objectifs. Il est important d’énoncer ce que l’apprenant
doit être capable de faire ou savoir grâce à l’enseignement qui va être dispensé. Le choix du
verbe est donc capital.
2.2. LES FONCTIONS DES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Les objectifs pédagogiques ont une fonction d’orientation et de formation. Pour le formateur, les
objectifs pédagogiques déterminent le contenu de la formation et les techniques pédagogiques à
utiliser. Pour l’apprenant, ils permettent de comprendre le but de la formation et facilitent
l’apprentissage. Sans l’objectif pédagogique, on enseignera sans savoir quels résultats on
escomptait ni connaître les moyens de s'assurer qu'on les avait obtenus ( Pocztar 1979, p.12).
Si l’objectif pédagogique est la description des comportements attendus de l’apprenant pour qu’il
soit reconnu compétent, sa définition claire est centrale pour évaluer avec efficacité la valeur
d’un cours ou d’un programme. Il représente ainsi une base sûre pour choisir convenablement les
moyens, les sujets ou les méthodes d’enseignement. La définition claire et surtout précise des
objectifs pédagogiques permet d’évaluer dans quelle mesure l’étudiant est capable de progresser
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dans le sens voulu. À cet effet, les tests ou les examens sont des jalons placés au cours de
l’enseignement pour montrer au professeur et à l’étudiant jusqu’à quel point ils réussissent tous
deux à atteindre les objectifs du cours.
C’est dire que si les objectifs ne sont pas clairement et définitivement fixés dans l’esprit tant de
l’enseignant que des apprenants, les tests seront décevants, hors de propos, voire faux ou sans
utilité (Mager, 1994). En effet, si celui qui met au point les tests n’a pas lui-même une image
précise de ses intentions pédagogiques, il devient incapable de choisir des éléments de contrôle
reflétant clairement : l’aptitude de l’étudiant à effectuer les activités désirées, ou la réussite de
l’étudiant démontrant qu’il a acquis l’information voulue. En plus, l’étudiant a le moyen
d’évaluer ses propres progrès tout au long du cours ; il a la possibilité d’organiser ses efforts
dans le cadre d’activités appropriées. Il sait et effectue des activités qui peuvent l’amener à la
réussite ; il n’a plus besoin de chercher à deviner des intentions cachées de l’instructeur. Car
dans la réalité, les apprenants consacrent un temps et des efforts souvent considérables à
chercher à connaitre les approches, les attentes, les manies, voir les « trucs » de leurs
enseignants. (Mager, 1994). En somme, nous pouvons distinguer, d’après David Vellut,
trois raisons de définir des objectifs pédagogiques directement en amont du cours.
1. Les objectifs pédagogiques permettent de baliser les différentes étapes à franchir pour
atteindre le résultat d’apprentissage souhaité. C’est à l’image du randonneur qui établit son
itinéraire à partir d’une carte, ou le pilote d’avion qui effectue sa check-list avant le décollage.
2. Une fois déterminés le point de départ et le point d’arrivée souhaités en termes
d’apprentissage, il y a une vision plus claire sur les moyens à mettre en œuvre pour y arriver.
3. En définissant dès le départ les objectifs pédagogiques, on établit déjà une grille d’analyse
pour évaluer la qualité et l’efficacité de la formation. Il suffira de reprendre cette grille une fois
la formation terminée, et de la passer en revue avec les apprenants pour constater (ou non) le
développement des compétences visées.

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La définition des objectifs est une étape indispensable qui permet à la fois de construire une
articulation entre les modules de formation, d’apporter une vision globale de la formation à
l’apprenant, et de faciliter l’évaluation.
2.3. OBJECTIF PÉDAGOGIQUE ET OBJECTIF OPÉRATIONNEL
Il y a une nuance entre objectifs pédagogiques et objectifs opérationnels, L'objectif
pédagogique, c'est « ce que l'apprenant sera capable de faire à l'issue de la formation ». Il
concerne donc les apprentissages, tandis que l'objectif opérationnel a pour objet les transferts
visés en situation professionnelle. En d’autres termes,
Un objectif pédagogique est le résultat que l’on cherche à atteindre par l’intermédiaire ’une
action de formation : il décrit une performance, sous la forme d’un comportement observable,
que l’apprenant pourra accomplir et qui pourra être évalué. Il y a l’intention de changement dans
les différents savoirs de l’apprenant et non pas le seul fait de délivrer du contenu de la part du
formateur. C’est pour cette raison, que l’on exprime les objectifs pédagogiques en commençant
par la phrase suivante : « À l’issue de la formation (ou du cours, de la séance), les apprenants
seront capables de … ».
Objectif opérationnel : Pour prévoir les évaluations, l’enseignant ou le formateur doit faire à
nouveau référence à l’objectif pédagogique ; ce faisant, il recherche la dimension opérationnelle
qui va donner la preuve que l’apprenant a bien atteint cet objectif. L’O.P.O favorise ainsi
l’évaluation du comportement attendu et la validité de la définition de l’objectif pédagogique.
2.4. LES ETAPES DE LA DEFINITION DES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Pour définir un objectif pédagogique nous vous conseillons de suivre la logique appelée OURS.
En d’autres termes, un objectif pédagogique doit être :
Observable, c’est à dire utiliser les verbes de la taxonomie de Bloom pour être clairement défini
et précis ;
Univoque, en évitant les verbes comprendre et connaître qui sont parfois ambigus ;
Réaliste ; atteignable et ne doit pas être trop ambitieux;
Situé, être en concordance avec la vision du parcours.
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Trois étapes permettent de transmettre une technique ou un savoir : (Mager, 1994).
* l’Analyse pour décider de sa destination (vérifier si le sujet enseigné répond bien à un besoin
réel ; si les étudiants n’ont pas encore connaissance de ce que l’enseignant se propose
d’enseigner) ou des objectifs de son enseignement ;
 le Dessein en vue de trouver les moyens de s’y rendre
 l’Exécution couplée de l’évaluation des progrès de apprenant (en fonction des
objectifs fixés au départ) pour vérifier si on est arrivé.
Si le besoin d’enseignement se fait sentir, suite à l’analyse, il faut donc faire l’ébauche des
principaux objectifs visés par l’enseignement pour répondre à la question : « Que vaut-il la peine
d’enseigner ? ». Si au contraire, l’analyse préalable est mal faite, le cours peut être bon, très bien
préparé, superbe, mais il peut se révéler parfaitement inutile (Mager, 1994).
L’absence d’objectifs d’apprentissage clairs et circonscrits peut avoir une incidence néfaste sur la
qualité de l’enseignement, de l’apprentissage et de l’évaluation des apprentissages. Ces carences
dans la planification influencent grandement la cohérence dans l’acte pédagogique dans son
ensemble et particulièrement sur l’évaluation des apprentissages. Par conséquent, on pourrait
considérer que la présence d’objectifs d’apprentissage clairs et circonscrits offre une série
d’avantages, à la fois pour les professeures et les professeurs et les étudiantes et étudiants
(Prégent, 1990).
Niveaux de formulation des objectifs
Les objectifs de formation sont définis habituellement sur 3 niveaux, allant du général au
particulier. La Taxonomie de Bloom met l’accent sur les niveaux de définition des objectifs.
Les objectifs généraux :
L’objectif général est un énoncé d’intentions pédagogiques décrivant les capacités attendues de
l’apprenant au terme d’une séquence d’apprentissage. Il s'agit d'un énoncé d'intention
relativement large ; l'objectif général peut également être appelé objectif terminal d'intégration.
Ils visent à décrire les résultats escomptés de la formation. Par exemple :
« Cette formation vise à permettre aux participants de :
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Mieux gérer leur stress au travail, Prévenir et gérer les conflits interpersonnels.
Les objectifs pédagogiques :
Les objectifs pédagogiques (appelés aussi parfois objectifs «opérationnels») sont le résultat de la
décomposition d’un objectif général en objectifs aussi spécifiques que possibles. Par exemple
Au terme de cette formation, les participants seront en mesure…
D’identifier les facteurs qui entrent en jeu dans le déclenchement du stress au travail,
D’analyser une situation-problème sur base des techniques de communication non- violente,
De formuler une demande claire, spécifique et positive vis-à-vis de leurs
collaborateurs.
Progression logique et articulation des objectifs pédagogiques
Après leur définition, les objectifs doivent être articulés dans une progression logique. Pour y
arriver, il faut faire simple :
 ne pas faire de séquence trop longue sans entrevoir l’objectif final.
 ne pas faire de séquence où le risque d’échec et de dévalorisation est fort (sous- objectif
trop dur à atteindre)
 alterner le facile et le plus difficile, le ludique et l’aride.
concentrer l’enseignement sur un objectif et ne pas embrasser plusieurs à la fois.
Les objectifs pédagogiques jouent un rôle dans la motivation. Il convient de les formuler de
manière à stimuler, passionner et engager SON public d’apprenants. Une fois définis, les
objectifs (ou plutôt les hypothèses d’objectifs, selon Jonnaert et Vander Borght, 2006) doivent
d’abord être communiqués aux apprenants. Face à leurs réactions
(« molle » ou réceptive) ils doivent ensuite être/ou non améliorés et adaptés à leur
niveau de compréhension. Ainsi ils seront clairs et précis. Aussi les étudiants connaitront-
ils les objectifs à atteindre et seront-ils susceptibles de maintenir le cap et un engagement
constant.
Pour cela, il faut proscrire des verbes dont les significations sont multiples, imprécises ou
abstraites : comprendre, intérioriser, réfléchir, etc. Ces verbes ne sont pas suffisamment précis
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pour définir clairement ce qui est attendu de l’élève en fin de séquence. Ils font référence à une
démarche mentale difficile à évaluer sans indicateurs. Ainsi, pour vérifier que l’élève sait,
comprend, analyse, apprécie etc. il est nécessaire, lors de la rédaction de l’objectif, d’employer
des verbes d’action qui illustrent concrètement ce que l’apprenant doit faire.
Un objectif convenablement fixé communique avec succès les intentions de l’enseignant à celui
qui lit sa définition. Il exclut le plus grand nombre possible de variantes par rapport à l’objectif
final. Cet objectif est donc valable, s’il communique aux autres une image (de ce que peut être
un élève qui aura réussi) identique à celle que son rédacteur a en vue.
En somme, l’usage de mots lourds de sens induit des interprétations et ne favorise pas
l’atteinte des objectifs voulus.

Mots conduisant à de nombreuses Mots conduisant à moins


interprétations d’interprétations
Savoir Écrire
Comprendre Réciter
Comprendre réellement Identifier
Apprécier Différencier
Apprécier pleinement Résoudre
Saisir le sens de Construire
Prendre plaisir à Énumérer
Croire Comparer
Faire confiance Opposer

2.5. Les avantages de la définition des objectifs pédagogiques


Le premier avantage fait en sorte l’enseignant est en mesure d’annoncer à ses étudiants les
finalités et les orientations de son cours de façon claire, nette et précise étant donné que les
objectifs du cours lui permettent de préciser, en plus de la nature des sujets abordés dans le
cours, la nature des apprentissages attendus (Prégent, 1990). Cet avantage rejoint le principe de

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la transparence dans le processus enseignement-apprentissage (Bercier-Larivière et Forgette-
Giroux, 1999).
Le deuxième avantage, c’est que l’enseignant doit choisir uniquement des approches
pédagogiques et des stratégies d’enseignement qui permettent d’atteindre les objectifs visés; il
serait en effet aberrant, voire illogique, d’utiliser des approches ne permettant pas d’atteindre
pleinement les objectifs retenus (Prégent, 1990).
Le troisième avantage, et le plus important, c’est que l’enseignant doit établir une relation directe
entre les objectifs d’apprentissage spécifiques et l’évaluation des apprentissages. Ainsi,
lorsqu’elle ou il a rédigé des objectifs spécifiques, il a, par le fait même, précisé la nature des
questions d’examens ou celle des critères d’évaluation d’un travail donné (Prégent, 1990).
2.6. LES CRITÈRES DE VALIDITÉ DES OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
L’objectif ou la description du comportement doit dire avec précision (sans erreur
d’interprétation) ce que FERA l’élève ou l’apprenant pour démontrer qu’il l’a atteint. Tout
objectif qui décrit clairement le comportement attendu de l’apprenant doit avoir les
caractéristiques qui sont, en fait, des réponses aux questions suivantes :
1. Que doit être capable d’accomplir l’étudiant ?
2. Dans quelles conditions sa performance se déroule-t-elle ?
3. Quel niveau attend-on de lui ?
Les caractéristiques sont :
1. La Performance : un objectif définit toujours ce que l’élève doit pouvoir accomplir, ce
qu’il est capable de réaliser ;
2. Les Conditions : un objectif se doit de définir les conditions éventuelles de la
performance, conditions dans lesquelles doit s’effectuer la performance ;
3. Le Critère : un objectif décrit, dans la mesure du possible, les critères ou la qualité
d’un niveau de performance acceptable.

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Si chacun des trois éléments permet de rendre un objectif plus précis, il n’est pas nécessaire de
les inclure tous dans la définition de chaque objectif. Le but est de s’en servir pour rendre les
objectifs susceptibles de communiquer les résultats éducatifs recherchés. Il faut rédiger autant de
définitions qu’il est nécessaire pour décrire tous les résultats attendus. Nous insistons sur la
performance. La performance peut être concrète, comme le fait d’écrire ou de réparer un objet,
ou abstraite, comme le fait d’ajouter, de soustraire, ou d’identifier quelque chose.
Si la définition d’un objectif précise ce que l’élève doit être capable de FAIRE ou de RÉALISER
pour donner la preuve qu’il a atteint l’objectif, personne ne peut pénétrer dans l’esprit de l’élève
pour déterminer ce qu’il sait. Il faut donc déterminer l’état de l’intelligence ou des capacités de
l’élève en observant certains aspects de son comportement ou de ses performances (le mot «
comportement », tel qu’il est utilisé ici, se rapporte à une action manifeste).

Les comportements de l’élève peuvent être verbaux ou non verbaux. Il peut répondre à des
questions, oralement ou par écrit, démontrer qu’il est capable de faire preuve d’une certaine
habileté technique, ou résoudre certains types de problèmes. Mais, quelle que soit la méthode
utilisée, ce qu’il a réellement dans la tête ne peut être déduit que par l’observation de ses
performances. Ainsi la caractéristique essentielle d’un objectif valable réside en ce qu’il identifie
le type de performance qui doit être accepté comme preuve évidente que l’élève a atteint
l’objectif.

Exercices d’application
1. Qu’entendez-vous par un objectif pédagogique ?
2. Pourquoi des objectifs pédagogiques dans l’enseignement/apprentissage ?
3. Quelles sont les astuces pour bien définir un objectif pédagogique ?
4. Quels sont les niveaux de définition des objectifs selon Bloom ?
5. donnez trois avantages de la définition d’un objectif pédagogique pour
l’enseignement/apprentissage.
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Chapitre 3 : LES FORMULES PÉDAGOGIQUES

Objectifs pédagogiques : Au terme de la leçon, l’étudiant doit être capable de


- définir la notion de formule pédagogique ;
- identifier les formules pédagogiques appropriées aux enseignements.
3.1. ESSAI DE DEFINITION D’UNE FORMULE PÉDAGOGIQUE
Une formule pédagogique est la «manière de s’y prendre pour favoriser l’atteinte d’objectifs
compte tenu d’une situation dont les principaux paramètres sont connus.» (Baribeau &
Lavoie, 2008). Elle désigne également la logique d’organisation de l’enseignement, caractérisée
par le type de tâches employées, leur répartition dans le temps et la structuration des groupes
d’apprenants. Elle est une composante essentielle de la stratégie pédagogique. Pour organiser et
animer une situation d’enseignement/apprentissage, l’enseignant élabore un plan d’action dans
lequel il précise les démarches pédagogiques, les manières d’intervention et la répartition des
rôles entre l’enseignant et les apprenants, ainsi que l’utilisation des ressources appropriées pour
l’atteindre les objectifs. Le plan d’action correspond aux stratégies pédagogiques, les démarches
aux méthodes pédagogiques, l’utilisation des ressources aux techniques pédagogiques, les
manières d’intervention et la répartition des rôles entre les partenaires aux formules
pédagogiques.
3.2. LES FORMULES PEDAGOGIQUES
Plusieurs formules pédagogiques sont utilisées par les enseignants de tous les niveaux. Leur
nombre varie d’une littérature à l’autre. Pour Monique Le Pailleur & Janie Caza (2011) ont
dénombré 55 formules pédagogiques1. Gilles Chamberland en propose 20.

1
Consultez l’article relatif aux formules pédagogiques.
16
Formules pédagogiques par ordre alphabétique (M. Le Pailleur & J. Caza, 2011, p. 5)
1. Atelier 20. Discussion collective 38. Panel
2. Baladodiffusion 21. Discussion (en petits groupes) 39. Philipps 6.6.
3. Brise-glace 22. Entretien collectif (entrevue de 40. Photo langage
4. Buzz (la ruche) groupe) 41. Procès
5. Carrefour (quatuor) 23. Entretien en tête-à-tête 42. Quiz
6. Causerie 24. Entrevue 43. Radio scolaire
7. Cercle d’idées 25. Entrevue-forum 44. Rappel de récit
8. Cercle de lecture 26. Équipe de réaction 45. Récital de poésie
9. Cercle magique 27. Étude de cas 46. Remue-méninges
10. Chaise de l’auteur 28. Exposé 47. Rencontre-éclair
11. Colloque 29. Forum 48. Saynète
12. Compte rendu 30. Forum d’entrevue 49. Séminaire
Les formules souvent utilisées
13. Conférence 31. Forum de réactions en chaîne 50. Sondage
- Dictée,
14. Conseil de coopération 32. Forum-débat 51. Symposium
- Exposé,
15. Conversation 33. Groupe nominal 52. Témoignage
- Démonstration,
16. Création visuelle 34. Information horizontale 53. Tour de table
- Brainstorming (remue-méninges),
17. Débat 35. Jeu de rôles 54. Tournante
- Simulation, jeu de rôles
18. Démonstration 36. Ligue d’improvisation 55. Visite éducative
- Études de cas, Apprentissage par problème, Exercices répétés,
19. Dictée à l’adulte
- Discussion en groupes, travail en équipes,
- Enseignement par les pairs,
- Laboratoire/atelier (travaux pratiques),
- Recherche guidée.

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* Le brainstorming
Etymologiquement brainstorming est composé de deux mots : brain (cerveau) et storm (traduit
par le nom tempête ou orage). Le brainstorming a une origine économique. C’est une technique
imaginée vers 1935 par Alex Osborn, directeur d'une agence publicitaire américaine (BBDO)
pour développer l'innovation. Selon le dictionnaire Larousse, c’est l’ « Ensemble du processus
qui se déroule depuis la naissance d'une idée jusqu'à sa matérialisation (lancement d'un produit),
en passant par l'étude du marché, le développement du prototype et les premières étapes de la
production. C’est une technique de groupe qui déploie une activité cognitive de recherche d'idées
pour résoudre un problème. Le brainstorming repose sur trois principes : l'importance du travail
en équipe, l'association d'idées et l'originalité. Son emploi consiste à se retrouver en groupe pour
tenter la résolution d’un problème en dégageant des idées (J. Canquery, 2005, p.21). Le terme
remue-méninges est employé comme équivalent français au terme anglais.
Le brainstorming est arrivé dans l'enseignement par la voie technologique, qui prépare les
étudiants à l'utilisation de méthodes auxquelles ils feront appel dans leur avenir professionnel. Il
est fréquemment utilisé lors des travaux de groupe. Il a des avantages pour les étudiants en leur
offrant la motivation et en les rendant actifs dans leur apprentissage. Les étudiants prennent
aisément la parole et participent à des travaux de groupe. Le brainstorming développe l'écoute,
le respect et favorise la cohésion du groupe. Il prépare les étudiants à travailler pour répondre
aux attentes de leur milieu professionnel.
*L'apprentissage par problèmes
C’est est une formule pédagogique qui mise sur la participation active de l'étudiant dans le
processus d'apprentissage. Dans cette formule, le processus d'apprentissage débute par un
problème (situation-problème). Les étudiants, regroupés par équipes travaillent ensemble à
résoudre ce problème pour lequel ils n'ont reçu aucune formation particulière au préalable, de
façon à faire des apprentissages de contenu et à développer des compétences visées par le
formateur qui a conçu le problème. Pour résoudre le problème, les étudiants doivent chercher à
expliquer les phénomènes sous-jacents en formulant des hypothèses, en les vérifiant par la
18
recherche d'informations (documentaires ou autres) et en effectuant une synthèse des
informations recueillies. La démarche est guidée par l'enseignant qui joue un rôle de facilitateur.
L'apprentissage par problèmes a l’avantage de développer les compétences de résolution de
problème, d’améliorer l'acquisition de connaissances nouvelles, d’améliorer l'apprentissage en
autonomie, d’augmenter les intérêts intrinsèques et les motivations à apprendre chez les
apprenants.
À l’université, les particularités de l’enseignement donnent lieu à trois situations de
communication pédagogique fréquentes auxquelles correspondent des formules pédagogiques
particulières.

Tableau des démarches pédagogiques et leurs résultats (K. Hume, 2009)

Démarche Formule pédagogique Taux de mémorisation après


24 heures
Exposé magistral traditionnel 5%
Processus verbal Lecture 10%

Présentation audiovisuelle 20%

Démonstration 30%

Discussion en groupes 50%


Processus verbal et visuel
Activités pratiques 75%
Action Enseignement par les pairs 90%

L’enseignement magistral traditionnel qui offre à l’enseignant l’occasion de démontrer son


savoir, de communiquer ses expériences et ses réflexions, devient inefficace et inapproprié, car :

19
- les étudiants veulent qu’on s’intéresse à eux et à ce qu’ils savent, en les questionnant, en
réagissant à leurs questions, en vérifiant leur compréhension ;
- ils expriment le besoin d’avoir des échanges avec l’enseignant ;
- ils veulent être pris en considération par l’enseignant ;
- ils veulent participer à la construction des apprentissages.

Nouveaux défis des enseignants du secondaire


Communiquer avec des groupes hétérogènes d’apprenants.
Concilier la recherche de la qualité avec les objectifs et attentes des apprenants
Tenir compte de la diversité des savoirs
Prendre en considération la diversité des moyens d’acquisition des savoirs et la facilité
d’accès de tous au savoir.

Il faut aller vers l’enseignement par des formules participatives, interactives et celles qui mettent
les apprenants en activité afin de favoriser l’apprentissage, la motivation et le développement des
compétences. Selon Dominique Bellec et André Tricot (2015, p. 8), il existe quatre niveaux
d’engagement et d’attention :
• Un premier niveau « passif » lorsque l’apprenant est attentif aux explications et accorde son
attention.
• Un deuxième niveau « actif » lorsqu’il réalise une activité qui permet de manipuler les
supports d’apprentissage.
• Un troisième niveau « constructif » correspondant à l’apprenant qui génère l’information « au-
delà de ce qui a été enseigné ».
• Un quatrième niveau « interactif », lorsque les apprenants travaillent en groupe et collaborent
en dialoguant.

20
Chaque enseignant, dans sa pratique, fait son propre dosage de formules pédagogiques. Il serait
difficile de vouloir recenser spécifiquement toutes les pratiques pédagogiques. Cependant, de la
typologie élaborée par Michèle Tournier, les formules pédagogiques suivantes l'atelier ou le
travail d'équipe, le tutorat et l’enseignement programmé sont adaptées aux séquences
pédagogiques.

Les compétences professionnelles pour la conduite de sa classe

-Agir de façon éthique et responsable : Tout professeur contribue à la formation


sociale et civique des élèves. Il respecte et fait respecter la personne de chaque élève.
-Maîtriser la langue française pour enseigner et communiquer : Dans son usage de
la langue française, tant à l'écrit qu'à l'oral, le professeur doit être exemplaire quelle que
soit sa discipline. Il est attentif à la qualité de la langue chez ses élèves.
-Maîtriser les disciplines et avoir une bonne culture générale : Une bonne maîtrise
des savoirs enseignés est la condition nécessaire de l'enseignement. Le professeur a une
connaissance approfondie et élargie de sa ou ses disciplines et une maîtrise des questions
inscrites aux programmes.
-Concevoir et mettre en œuvre son enseignement : Le professeur est un spécialiste de
l'enseignement de sa ou de ses disciplines, c'est-à-dire qu'il est capable d'assurer, sur
la durée d'une année scolaire, l'apprentissage effectif de ses élèves dans le cadre
d'un enseignement collectif. Pour cela, il maîtrise la didactique de sa ou de ses
disciplines, et il est capable de mettre en œuvre des approches pluridisciplinaires ; il
connaît les processus d'apprentissage et les obstacles que peuvent rencontrer les élèves et
la manière d'y remédier ; il est capable d'élaborer des programmations et de répartir les
apprentissages dans le temps.
-Organiser le travail de la classe : Le professeur sait faire progresser tous les
élèves d'une classe aussi bien dans la maîtrise des connaissances, des capacités et des

21
attitudes que dans le respect des règles de la vie en société ; ses exigences portent sur les
comportements et il fait en sorte que les élèves attachent de la valeur au travail personnel
et collectif.
-Prendre en compte la diversité des élèves : Le professeur met en œuvre les
valeurs de la mixité, qu'il s'agisse du respect mutuel ou de l'égalité entre tous les élèves.
Il sait différencier son enseignement en fonction des besoins et des facultés des élèves,
afin que chaque élève progresse. Il prend en compte les différents rythmes
d'apprentissage et accompagne chaque élève.
-Évaluer les élèves : Le professeur sait évaluer la progression des apprentissages et
le degré d'acquisition des compétences atteint par les élèves. Il utilise le résultat des
évaluations pour adapter son enseignement aux progrès des élèves. Il fait comprendre
aux élèves les principes d'évaluation et développe leurs capacités à évaluer leurs propres
productions.
-Maîtriser les technologies de l'information et de la communication : Tout
professeur est concerné par l'usage des outils numériques et leur intégration dans les
pratiques pédagogiques. Au sortir de sa formation universitaire, il doit avoir acquis les
compétences d'usage et de maîtrise raisonnée des techniques de l'information et
de la communication dans sa pratique professionnelle.
-Travailler en équipe et coopérer avec les parents et les partenaires de l'école : Le
professeur participe à la vie de l'école ou de l'établissement.
-Se former et innover : Le professeur met à jour ses connaissances disciplinaires,
didactiques et pédagogiques. Il sait faire appel à ceux qui sont susceptibles de lui
apporter aide ou conseil dans l'exercice de son métier. Il est capable de faire une analyse
critique de son travail et de modifier, le cas échéant, ses pratiques d'enseignement

22
CHAPITRE 4 : LA PREPARATION DE LA FICHE PEDAGOGIQUE EN APPROCHE

PAR COMPETENCE

Objectif :

- dire le processus d’élaboration d’une fiche pédagogique selon l’approche par


compétence

- donner les apports de l’APC pour l’enseignement/apprentissage

L’approche par compétence est une démarche pédagogique et didactique qui développe chez
l’apprenant des compétences applicables face à des situations complexes. L’APC, insère une
nouvelle approche qui permet d’introduire une situation-problème à résoudre par les apprenants.
Selon Didier Noyé (2009), il y a un problème lorsqu’on constate qu’une situation est non
satisfaisante, lorsqu’il existe un décalage entre la réalité et ce qui est attendu. L’élève a droit aux
essais et aux erreurs. Il ne devient compétent que lorsque le traitement qu’il apporte à une
situation est satisfaisant et viable. Les programmes se basent sur les compétences qui se
développent en situations. A la différence de l’approche par objectif, l’APC active chez
l’apprenant toutes les capacités indispensables à la résolution d’une situation-problème. Il s’agit
d’aider l’élève à résoudre des problèmes qui se présentent à lui. Depuis l’année scolaire 2018-
2019, l’approche par compétence est mise en œuvre dans les classes d’observation avec une
révision des programmes adaptés aux réalités de leur temps. La nouvelle donne amène chaque
enseignant à connaitre les différentes étapes nécessaires à la préparation d’une fiche pédagogique
selon l’APC.
4.1. La remobilisation des prérequis

Cette phase consiste à amener les élèves à répondre à des questions en lien avec la leçon qui sera
dispensée. S’assurer que les apprenants ont des acquis liés au cours du jour. Il s’agit de cliquer
23
chez ces derniers des aspects sur lesquels vont porter la leçon. C’est aussi la motivation des
apprenants.
4.2. La présentation de la situation-problème
La situation- problème est un texte conçu par l’enseignant, comportant des informations
articulées et des séries de questions en vue d’exécuter une tâche déterminée.
4.2.1. L’appropriation de la situation problème

L’enseignant après la lecture de la situation-problème donnera la parole à un ou eux élèves de


lire attentivement. Les concepts clés seront clarifiés de même que le problème posé dans le texte.
Les élèves devront s’approprier les explications et la tâche à faire.
Activités :

Q : qu’est-ce qu’une situation-problème ?

4.2.2. La résolution du problème

L’enseignant organise la classe en petits groupes ou en binôme et demande aux élèves de


résoudre le problème individuellement puis en groupe, passe de groupe en groupe et réoriente le
travail.

4.2.3. La synthèse

La programmation sur la fiche prend en compte le passage d’un rapporteur d’un groupe. Ce
dernier présente la production de son groupe pendant que les autres suivent. L’enseignant
demande aux autres de réagir, valide et améliore au besoin les propositions présentées.
4.3. L’institutionnalisation

C’est la phase de la trace écrite de la leçon par l’enseignant en suivant les capacités déclinées et
en prenant en compte les bonnes réponses apportées par les groupes.
Q : Qu’entend-t-on par synthèse ?

Q : qu’est-ce que la récapitulation ?

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4.4. La recapitulation

L’enseignant en deux minutes reprend toutes les capacités abordées durant la leçon et s’assure de
leur assimilation par les élèves.
4.5. L’évaluation

C’est une opération de contrôle des informations reçues par l’apprenant. Elle permet à
l’enseignant d’apprécier la qualité de son travail. Elle sert de contrôle pour apprécier chez
l’apprenant ce qui est retenu de ce qui ne l’est pas. Elle peut être une évaluation à corriger afin de
s’assurer du taux d’atteinte des capacités.
4.6. L’exercice de Maison

Il illustre la maîtrise des acquisitions nouvelles. Ce sont des activités de recherche en vue d’un
prolongement de l’action amorcée à l’école. Une question pourra porter sur le cours prochain
afin de faciliter la compréhension des prérequis.

 Les apports de l’APC pour l’enseignement/apprentissage

Dans une formation par compétences, l’apprentissage ne devrait pas être perçu comme un
processus d’accumulation passive des savoirs dispensés par les enseignants. C’est plutôt un
processus actif, constructif, cumulatif et dynamique sous la gouverne des apprenants. Les
connaissances doivent permettre de résoudre des problèmes concrets.

*Pour les élèves, l’APC permet de :


- se préparer à anticiper et à résoudre les enjeux de la société actuelle ;
- donner un autre sens aux activités; d’enseignement et d’apprentissage ;
- accroître ses chances de trouver un emploi lié à son domaine d’études.

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* Pour les enseignants, l’APC permet :
- d’accroître la pertinence de la formation en l’ajustant aux besoins des individus et de la
société ;
- d’améliorer la cohérence des enseignements et la progression des apprentissages à
l’intérieur du programme ;
- de promouvoir la valorisation de l’enseignement par des actions concrètes.

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