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26 Spectroscopie
C’est ici que la spectroscopie entre en jeu.
où C est une constante dont la valeur dépend
Quiconque a déjà contemplé un arc-en-ciel
des unités utilisées. La relation pour D
a remarqué la dispersion des couleurs, du
devient alors :
rouge au bleu; depuis les travaux de Sir Isaac
Newton (1643-1727) sur la lumière, nous
savons que ces couleurs composent le spectre
On remarque que cette relation fait intervenir de la lumière solaire. En poussant plus loin
trois variables dont seulement une, l’intensité I, l’analyse de la lumière des étoiles dispersée
DossierAstronomie
est connue, puisque c’est précisément ce que par un prisme, les astronomes y ont découvert
les astronomes mesurent par photométrie. des raies spectrales, qui apparaissent comme
On sait d’autre part que la luminosité intrin- des bandes sombres superposées à l’arc-en-ciel
sèque d’une étoile se retrouve à l’intérieur des couleurs. La théorie atomique nous a
d’un très vaste intervalle, des naines rouges appris que ces raies sont la signature spectrale
très peu lumineuses jusqu’aux supergéantes des éléments chimiques qui composent
bleues des dizaines de milliers de fois plus les étoiles. L’étude approfondie des raies
brillantes que le Soleil. Alors, pour une inten- spectrales nous renseigne non seulement sur
sité donnée, comment savoir si l’on a affaire la composition chimique des étoiles, mais
à une étoile peu lumineuse, mais proche, ou également sur certaines de leurs caractéris-
plutôt à une étoile extrêmement lumineuse tiques physiques, comme leur température,
beaucoup plus éloignée ? Il est tout à fait leur masse, leur taille, leur gravité de surface,
possible que ces deux étoiles aient la même etc. Tous ces renseignements nous permettent
intensité lumineuse apparente sans qu’elles ensuite de classer les étoiles en familles qui
se trouvent pour autant à la même dis- partagent certaines caractéristiques physiques
tance de la Terre. Comment contourner cet communes, dont la luminosité intrinsèque.
important problème ?
Un peu plus loin ! | Pierre Chastenay • Planétarium de Montréal
discipline dans laquelle elle fit des découvertes impor- représentées dans les 13 13
tantes. À l’âge de 25 ans, elle devint sourde à la suite d’une Min.
graphiques ci-contre 14 14
maladie. Engagée comme volontaire à l’observatoire dans lesquels on a 15 15
du collège Harvard de Cambridge par Edward Charles reporté la luminosité 16 16
Pickering, elle devait analyser des milliers de plaques maximale et minimale de 0 20 40 60 80 100 120
photographiques afin d’évaluer la magnitude des étoiles. chacune des céphéides Période
Elle eut à analyser des plaques photographiques des repérées. Dans le pre- 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0
Nuages de Magellan, reçues de la station australe mier graphique, l’axe des
12 12
d’Harvard, l’observatoire péruvien d’Arequipa. Elle y abscisses est gradué Max.
Luminosité
repéra plusieurs étoiles, de luminosité apparente variable, selon une échelle linéaire 13 13
comme celle découverte en 1786 par l’astronome anglais et représente la période 14 14
John Goodricke dans la constellation de Céphée. Min.
mesurée en jours. Dans 15 15
Voulant comprendre ce qui détermine le rythme de l’autre graphique, l’axe 16 16
fluctuations de la luminosité de ces étoiles, elle porta des abscisses est gradué 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0
son attention sur les deux seuls paramètres mesurables selon une échelle loga- Logarithme de la période
concernant n’importe quelle céphéide : la période de rithmique et représente
variation et la luminosité. Elle chercha à savoir s’il existait le logarithme de la période. Les deux droites de ce
une relation entre la période et la luminosité, c’est-à-dire graphique révèlent un lien affine entre le logarithme de
si les étoiles les plus brillantes avaient une période de la période et la luminosité de la céphéide. Cette relation
variation plus longue que les étoiles moins brillantes, période-luminosité est à la base d’une méthode
et inversement. d’évaluation des distances des amas stellaires et des
Elle découvrit qu’il existe effectivement une relation galaxies dans l’Univers qui sera utilisée notamment
mathématique entre la luminosité intrinsèque de ces par Edwin Hubble.
étoiles et leur période de pulsation et elle comprit que L’astéroïde (5383) Leavitt a été nommé en l’honneur
cette caractéristique des céphéides permet d’en déduire la de cette astronome de talent.
distance relative, mais il fallait une base de comparaison.
Elle ne connaissait pas la distance entre la Terre et le