Vous êtes sur la page 1sur 5

Section problèmes 2.

O
 n peut aussi obtenir
cette même figure
Triangle de Reuleaux à partir de la « con-
(secondaire) figuration habituelle »
du théorème de
1. M
 ontrer qu’un triangle de Reuleaux de
Pythagore, en pliant
largeur 1 a le même périmètre qu’un cercle
le long d’un cathète et
de diamètre 1 et qu’un pentagone de
de l’hypoténuse.
Reuleaux de largeur 1.
S oit donc la réflexion du
2. L e cercle, le triangle de Reuleaux et les
carré sur AB dans ce même côté, et analo-
polygones de Reuleaux sont des cas
guement pour le carré sur l’hypoténuse AC.
particuliers de courbes de largeur
constante. Il est connu que, parmi les a) M
 ontrer que la
courbes de largeur constante égale à 1, le réflexion du carré
sur l’hypoténuse
Vol.5 • été – automne 2010

triangle de Reuleaux est celle qui entoure


la plus petite aire, et que le cercle est celle donne un point
qui entoure la plus grande aire. Cette P tel que le
propriété est difficile à démontrer. Voici triangle rectangle
deux cas particuliers plus simples : d’hypoténuse PC
est congruent au triangle initial ABC.
a) M
 ontrer que l’aire du triangle de
Reuleaux de largeur 1 est inférieure à b) M
 ontrer que le point P appartient au
celle du cercle de diamètre 1. côté du carré sur BC.
b) M
 ontrer que l’aire du pentagone de c) E n conclure que le carré sur
Reuleaux de largeur 1 est comprise l’hypoténuse AC a comme aire a2 +b2.
32 entre l’aire du triangle de Reuleaux de Triplets pythagoriciens
largeur 1 et l’aire du cercle de diamètre
1. E n utilisant la forme moderne de la
1 (plus difficile!).
formule de Pythagore pour les triplets,
Sommes pythagoriciennes déterminer les triplets pour les valeurs de
1. É tant donné un triangle rectangle de m de 3 à 11.
cathètes a et b, la figure ci-contre montre 2. E n utilisant la forme moderne de la
comment on peut, en introduisant le carré formule de Platon pour les triplets, déter-
sur l’hypoténuse, transformer les carrés miner les triplets pour les valeurs de m de
d’aires a2 et b2 en un carré d’aire a2 + b2. 2 à 11.
 nalyser cette figure1 afin d’expliquer
A 3. D
 onner un triplet pythagoricien obtenu
comment elle fournit directement une par la formule d’Euclide.
preuve du théorème de Pythagore.
1. Cette figure diffère légèrement de celle d’Ibn
Qurra (voir article de Bernard Hodgson). Elle
peut s’apercevoir dans celle du Zhoubi suan-
jing présentée dans le même texte. Elle se
retrouve explicitement dans les commentai-
res donnés par Li Huang au début du XIXe
siècle sur les Neuf chapitres sur les procé-
dures mathématiques (ouvrage classique
chinois rédigé à la même époque que le
Zhoubi suanjing).
Solutions

Été-automne2010
Solutions
Triangle de Reuleaux
1. Chaque côté du triangle de Reuleaux a pour lon- π
A1 = .
1 6
gueur du périmètre d’un cercle de rayon 1.
6 Chacune des portions de disque a donc pour
Donc le périmètre du triangle de Reuleaux est aire A2 = A1 –T.
1 Donc l’aire du triangle de Reuleaux est
P = 3 × × 2π = π A = T + 3(A 1 – T) = 3A 1 – 2T = 0,7048.
6
b) On utilise la même technique qu’un numé-
soit exactement le périmètre d’un cercle de dia- ro précédent, mais il faut travailler un peu
mètre 1. plus. Soit P, l’aire du pentagone et A2, l’aire
de chacune des petites portions circulaires.
L’aire cherchée est A = P + 5A2, et il faut
1 donc calculer P et A2.

Accromath vol.5, été-automne 2010


a
1
r

Le cas du pentagone est identique puisque


chaque côté est un arc sous-tendu par un an-
gle de π/5.

2. a) L’aire du cercle de diamètre 1 est Prenons maintenant le secteur circulaire
π centré à un sommet, d’angle π/5, se termi-
= 0,7854. nant à deux autres sommets du pentagone
4 de Reuleaux. Il a pour aire
Le triangle de Reuleaux est la réunion d’un
π
triangle équilatéral de côté 1, et de trois peti- S= .
tes portions de disques délimités par un seg- 10
ment dont les extrémités sont un arc sous- L’aire du triangle qu’il contient est
tendu par un angle de π/3 rad. Le triangle
équilatéral a pour aire π π
A1 = sin cos . Alors, A2 = S – A1 .
3 10 10
T= .
4 Calcul de P : Le pentagone est inscrit dans un
Calculons l’aire d’un secteur de cercle de cercle de rayon r, centré en point O. En joignant
rayon 1 et d’angle π/3. Cette aire est 1/6 de les sommets au point O, on divise le pentago-
l’aire du disque, soit ne en 5 triangles isocèles dont l’angle en O est
2π/5 et les côtés partant de O ont longueur r. construit au juste? Quelles sont les propriétés
Chacun de ces triangles a donc pour aire de ses points, notamment du point P, le coin in-
férieur droit du carré? Sous quelles hypothèses
π π a-t-il été obtenu?
T = r 2 sin cos .
5 5 On pourrait décortiquer la « géométrie » de cet-
te figure comme suit. Partant de deux carrés
π π d’aires a2 et b2 que l’on dispose comme suit,
Donc, P = 5r 2 sin cos . Il faut calculer r.
5 5
Regardons le triangle impliqué ci-dessus
d’aire A1. Ce triangle a deux côtés de lon-
gueur 1 séparés par un angle de π/5. Donc, le

π
troisième côté a pour longueur a = 2 sin .
10 on relie deux des sommets de manière à former
Ce nombre a représente la longueur du côté le triangle rectangle de cathètes a et b et d’hy-
du pentagone. Regardons maintenant un poténuse c.
de nos 5 triangles isocèles de sommet en O,
et divisons-le en 2 triangles rectangles en a c
abaissant la hauteur à partir de O. L’hypoté- b
nuse de ces triangles rectangles est de lon-
gueur
π
sin
a 10
r= = . On voit déjà le carré sur l’hypoténuse qui se
π π
Accromath vol.5, été-automne 2010

2 sin sin profile. On pourrait rendre la chose plus ex-


5 5
Donc, plicite en reproduisant le triangle ABC dans le
π π π π π coin inférieur droit du grand carré, de manière
A = 5 sin2 cot + − 5 sin cos à avoir deux des côtés du carré sur l’hypoténuse
10 5 2 10 10
= 0,7585. ainsi que l’angle droit — n’est-ce pas? — qu’ils
renferment.

Sommes pythagoriciennes A

II B C
1. Les trois régions extérieures au carré sur l’hypo-
ténuse sont les régions extérieures par rapport
aux deux carrés de départ.
E D
P

Dans un tel contexte, il ne fait aucun doute que


le point P se trouve sur le côté ED, puisque, par
construction même, les triangles ABC et PDC
sont congruents.
Le but de la question 2, telle que formulée, est
2. Dans la partie précédente, on tenait pour ac- d’introduire le carré sur l’hypoténuse à l’aide
quis que la figure en cause « existe », en ce sens d’une autre construction. Partant de la « confi-
que le carré sur l’hypoténuse se superpose bel guration usuelle » du théorème de Pythagore,
et bien aux deux autres carrés de la maniè-
re indiquée. Mais comment ce carré a-t-il été
Solutions

On sait par ailleurs que PC est congruent à


AC, car PC est l’image par réflexion d’un côté
A
du carré sur AC. On en tire donc la congruen-
ce des triangles ABC et PDC (cas ACA).
C b) Le fait que P soit un sommet du triangle rec-
B
tangle dont l’un des cathètes est le côté CD
du carré sur BC montre que P est bien sur le
côté DE de ce même carré.
c) De là, il est facile de compléter l’analyse de
la figure afin de montrer que le carré sur AC
on effectue d’une part la réflexion du carré sur a comme aire la somme des aires des carrés
AB dans ce côté, et d’autre part la réflexion du sur AB et sur BC.
carré sur l’hypoténuse dans celle-ci. Cela re-
vient en quelque sorte à « plier » la figure le A
5 III
long de ces côtés. Nous prétendons que la fi- II IV ' 1
gure qui en résulte est celle-ci. B 2 C
A 3
V' I
III'
C V
B
IV 4
E D
P
Cela tient au fait que les triangles rectan-
P
gles III, III´, IV, IV´, V, V´ sont tous sembla-
bles (regardez leur angles). On peut alors
Mais qu’est-ce qui nous assure, entre autres,
en conclure, en regardant leurs côtés, qu’ils
que le coin supérieur droit du carré sur l’hypo-
sont congruents deux à deux. Par exemple,
ténuse s’est bien retrouvé en P, sur le côté du
la congruence de III et III´ découle du fait

Accromath vol.5, été-automne 2010


carré au bas de la figure?
que le grand cathète de ces deux triangles
Nous allons d’abord montrer que le point P
est le côté a du petit carré. On voit alors que
ainsi obtenu détermine un triangle rectangle
l’aire des deux carrés initiaux correspond aux
congruent au triangle ABC.
régions I, II, III, IV et V, alors que l’aire du car-
ré sur l’hypoténuse correspond à I, II, III´, IV´
a) Afin de démontrer que les triangles ABC
et V´, ce qui donne le résultat demandé.
et PDC sont congruents, considérons tout
d’abord les angles.
A III
5 Note : Une telle démarche repose donc sur l’iden-
1
B 2 C tification d’une hypothèse à partir de laquelle la
3
figure au cœur de cette question a été bâtie. Ici,
on a privilégié l’idée de partir de la « configuration
4
habituelle » du théorème de Pythagore et de faire
E D
P la réflexion de certains carrés dans un de leurs cô-
Les angles 1 et 2 sont complémentaires, car tés. Une autre construction serait par exemple de
ils forment un des angles du carré sur l’hy- partir à nouveau de la « configuration habituelle »
poténuse. Mais les angles 2 et 3 sont eux du théorème de Pythagore et de prolonger le côté
aussi complémentaires (carré BCDE), de sor- du carré sur l’hypoténuse passant par C jusqu’à ce
te que 1 et 3 sont congruents. Par ailleurs, qu’il rencontre en un point P le côté au bas de la
les angles 1 et 5 sont complémentaires, car figure. Nous savons alors implicitement que P est
le triangle ABC est rectangle. Les angles 2 sur ce côté, et ce qu’il faut maintenant montrer est
et 5 sont donc congruents, et ils sont aussi que PC est de même longueur que AC (ce qui était
congruents à 4, par un raisonnement analo- implicite dans le cas de la réflexion dans AC).
gue.
Triplets pythagoriciens

1. m Triplet pythagoricien
3 5, 4, 3
5 13, 12, 5
7 25, 24, 7
9 41, 40, 9
11 61, 60, 11

2. m Triplet pythagoricien
2 5, 3, 4
3 10, 8, 6
4 17, 15, 8
5 26, 24, 10
6 37, 35, 12
7 50, 48, 14
8 65, 63, 16
9 82, 80, 18
10 101, 99, 20
11 122, 120, 22
Accromath vol.5, été-automne 2010

3. 212 + 202 = 292.

IV

Vous aimerez peut-être aussi