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Conductivité électrique :

1. Définition :
La conductivité électrique d’une eau est la conductance d’une colonne d’eau comprise entre
deux électrodes métalliques de 1 cm2 de surface et séparées l’une de l’autre de 1 cm. Elle
est l’inverse de la résistivité électrique.
L’unité de conductivité est le siemens par mètre (S/m).
1S/m = 104 μS/cm = 103 mS/m
La relation entre la résistivité et la conductivité est la suivante :

Résistivité (Ω. Cm) =


2. Principe :
La conductivité se mesure en appliquant un courant électrique alternatif (I) à deux
électrodes immergées dans une solution et en mesurant la tension (V) qui en résulte. Lors de
cette expérience, les cations migrent en direction de l’électrode négative, les anions se
dirigent vers l’électrode positive et la solution se comporte comme un conducteur
électrique.

3. Mode opératoire :
3.1. Etalonnage de l’appareil :
La conductivité est mesurée par un conductimètre type EC 214 :
 Allumer l’appareil,
 Rincer l’électrode de mesure à l’eau distillée,
 Verser la solution étalon de conductivité 1314 μS dans un bécher en plastique,
 Emerger l’électrode de mesure dans la solution étalon jusqu’à ce que les trous de l’électrode
soient totalement submergés dans la solution,
 Mesurer la température de la solution étalon à l’aide d’un thermomètre adéquat,
 Cliquer sur le bouton COND/°C pour sélectionner le paramètre de température,
 Régler par le bouton de température pour afficher la température de la solution étalon sur
l’écran LCD,
 Appuyer sur le bouton COND/°C pour sélectionner la lecture de la conductivité en μS,
 Choisir le bouton de l’intervalle approprié 1999 μS,
 Laisser stabiliser la lecture quelques minutes, puis ajuster la bague de calibration pour lire la
conductivité de la solution étalon (1314 μS) à 25°C,
 Toutes les lectures ultérieures de la conductivité vont être référenciées à 25°C.

3.2. Mesure :
Apres l’étalonnage ; prendre l’échantillon dans un bécher en plastique ;
 Mesurer la température à l’aide d’un thermomètre,
 Régler l’appareil selon la température mesurée,
 Plonger l’électrode de mesure dans de bécher,
 Appuyer sur le bouton de mesure pour passer de la température à la conductivité, et choisir
la conductivité exprimée en μS,
 Appuyer sur le bouton 1999 μS,
 Attendre la lecture qui sera affiché sur l’écran de l’appareil,

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 Rincer l’électrode de mesure à l’eau distillée et éteindre l’appareil.

5. Résultats :
Les mesures sont exprimées en μS/cm.

6. Normes :
Valeur indicative à 20°C : 2800 μS/cm.

7. Interprétation :
Une valeur supérieure aux normes traduit une minéralisation élevée de l’eau à analyser.
Le lessivage des sols entraîne naturellement la dissolution d’un certain nombre de sels,
certains activités industrielles et agricoles rejettent également des sels et provoquent donc
un accroissement de la conductivité.
La conductivité en tant que telle n’a pas d’effet sur la santé puisqu’elle reflète la
concentration de l’ensemble des minéraux dissous.

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Alcalinité
Définition :
TA = titre alcalimétrique, mesure la teneur en alcalis libres carbonatés.
TAC = titre alcalimétrique complet, correspond a la teneur de l’eau en alcalis libres
carbonatés et bicarbonatés.
Principe :
Ces déterminations sont basées sur la neutralisation d’un certain volume d’eau par un acide
minéral dilué en présence d’un indicateur coloré.
En général on utilise l’HCl N/50, la phénophtaléine pour le TA et l’hélianthine pour le TAC.

Mode opératoire :
Détermination du TA :
 Dans un Erlen Meyer de 300 ml mettre :
100 ml d’eau à analyser.
I à II gouttes de phénophtaléine
 Une coloration rose se développe, dans le cas contraire le TA est nul (cas des eaux
naturelles en général dont le pH est inférieur à 8.3).
 Verser ensuite HCl N/50 (burette) en agitant constamment jusqu'à décoloration
complète.
 Soit n1 le nombre de ml de HCl versé.
Détermination du TAC :
 Utiliser l’échantillon traité précédemment ou le prélèvement initial s’il n’y a pas
eu coloration.
 Ajouter II gouttes d’hélianthine
 Titrer avec HCl N/50 jusqu’au virage du jaune au jaune orangé.
 Soit n2 le nombre de ml d’HCl versés ; retrancher de ce volume 0.5 ml, quantité
d’HCl nécessaire pour le virage de l’indicateur qui est un peu plus faible que le pH
de neutralisation exacte du bicarbonate :
N = (n2 - 0.5) ml.

Expression des résultats :


TA= n1/ 5 mEq/l
TA= n1 H°F
TA= n1 . 10 mg CaCO3 /l

TAC= N/5 mEq/l


TAC= N H°F
TAC= N. 10 mg CaCO3/l
Interprétation :
Norme* : ≥ 65 mg CaCO3 /l
Dans les régions siliceuses : alcalinité diminue.
Dans les régions calcaires : alcalinité augmente.
L’alcalinité dépend aussi des rejets industriels (apports acides ou basiques) et urbains
(phosphates, ammoniaques, matières organiques ; etc).

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Le Titre Hydrotimétrique
La Dureté Totale
Définitions :
La dureté ou titre hydrotimétrique d’une eau correspond à la somme des concentrations en
cations métalliques à l’exception de ceux des métaux alcalins et de l’ion hydrogène.

Dans la plupart des cas la dureté est surtout due aux ions calcium et magnésium auxquels
s’ajoutent quelquefois les ions fer, aluminium, manganèse, strontium.
Principe :
Les alcalinoterreux présents dans l’eau sont amenés à former un complexe du type chélate
par le sel disodique de l’acide éthylènediamine tétracétique à pH 10.
La disparition des dernières traces d’éléments libres à doser est décelée par le virage d’un
indicateur spécifique, le noir ériochrome.

En milieu convenablement tamponné pour empêcher la précipitation du magnésium, la


méthode permet de doser la somme des ions calcium et magnésium.

Conditions opératoires :
1- Un milieu tamponné a pH 10 est indispensable car c’est à cette valeur de pH que le
complexe EDTA - Mg est le plus stable d’une part et d’autre part, le virage du NET est mieux
apprécié dans cette zone.
2- La présence de sels ammoniacaux empêche la précipitation du Mg sous forme d’Mg
(OH)2 :

Mg (OH)2 + 2 NH4 Mg2+ +2 NH3+ + 2 H2O

Réactions mises en jeu :


Ca2+ + Mg2+ + EDTA-Mg EDTA-Ca + Mg2+
Mg2+ + NET (bleu) NET-Mg (rouge vineux)
EDTA + NET-Mg EDTA-Mg + NET (bleu)

Mode opératoire :
Dureté totale :
 Dans une fiole conique de 150 ml introduire :
50 ml d’eau à analyser
2.5 ml de tampon ammoniacal.
1 ml de complexonate de Mg à1 g/l
III gouttes de NET ou une pincée de poudre.
 Chauffer a température de 70 à 80 °C puis titrer par la solution centimolaire
d’EDTA jusqu’au virage au bleu.
 Etablir un témoin avec de l’eau distillée.

Dureté magnésienne :
 Dans une fiole jaugée de 100 ml verser 100 ml d’eau à analyser
 Ajouter 10 ml d’oxalate d’ammonium, agiter et laisser reposer 30 minutes,
filtrer.
 Poursuivre avec le protocole précédant.

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Calcul:
Dureté totale :
1L d’EDTA 1M→2eq→100g CaCO3
n = chute de burette
PE = 50 ml
DT = (n x 20) mg CaCO3/l
DT = (n x 2) °HF
DT = (n x 0.4) meq/l

Dureté magnésienne :
n’ : chute de burette
PE réelle = 50 – 4.54 = 45.45 ml

DMg = (0.44 x n) meq/l


DMg = (2.2 x n) °HF
DMg = (5.28 x n) mg de Mg2+/l

Dureté calcique :
DCa = (Dt – DMg) meq/l
DCa = (DCa en meq/l x 20) mg de Ca2+/l
DCa = (DCa en meq/l x 50) mg de CaCO3/l
DCa = (DCa en meq/l / 5) °HF

Normes :
Dureté totale :

Degré hydrotimétrique classification


0 à 30 °f Eau bonne
30 à 50 °f Eau acceptable
> à 50 °f Eau dure difficile d’usage

Inconvénients de l’eau dure :


 consommation du savon
 Entartrage des chaudières
 Incrustation des conduits
 Perturbation de procédés industriels

Dureté magnésienne :
Les anciennes directives du Conseil des communautés européennes :
Un niveau guide : 30 mg Mg/L
Concentration maximale admissible : 50 mg Mg/L.
Les réglementations actuelles ne préconisent pas de normes pour ce paramètre

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La teneur dépend de la composition des roches sédimentaires rencontrées

À partir d’une concentration de 100 mg/L et pour des sujets sensibles, le magnésium donne
un goût désagréable à l’eau.

Dureté calcique :
Valeur indicative** : 200 mg Ca /l
Composant majeur de la dureté de l’eau, le calcium est généralement l’élément dominant
des eaux potables.
En dehors de certaines manifestations gustatives, les eaux qui dépassent 200 mg/L de
calcium présentent de sérieux inconvénients pour les usages domestiques et pour
l’alimentation des chaudières.

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Evaluation de la matière organique
Oxydabilité permanganique
Principe :
Cette détermination a pour but l’évaluation globale des matières organiques contenues dans
l’eau que l’on oxyde par le KMnO4.
Comme il est impossible d’écrire une équation quantitative simple d’oxydation on exprime
le résultat en quantité d’oxygène consommé dans les conditions fixées arbitrairement. Donc
l’opération consiste a mesurer en milieu alcalin la quantité d’oxygène emprunté au KMno4
par les matières organiques d’origine animale ou végétale contenues dans l’eau.

Mode opératoire :
1. Opération préliminaire : décapage d’un ballon de 500 ml.
 10 ml de solution sulfurique de KMnO4 (1 ml H2SO4 + 9 ml KMnO4)
 ébullition pendant 20 minutes.
 rincer à l’eau s’il subsiste des traces brunes sur les parois, rincer avec un peu de
métabisulfite puis l’eau distillée.
2. Comparaison de la solution oxydante (KMnO4) et la solution réductrice (sel de Mohr) :
 200 ml Ed + 5 ml H2SO4 + 20 ml KMnO4 N/80 + 20 ml sel de Mohr N/80
 titrer l’excès de sel de Mohr par le KMnO4
 développement d’une coloration rose claire.

3. Dosage :
 200 ml d’EA + 2 ml NaHCO3 + 20 ml KMnO4 N/80
 ébullition 10 minutes puis refroidissement.
 + 5 ml H2SO4 + 20 ml sel de Mohr
 décoloration.
 Titrage par KMnO4 N/80
 Coloration rose.

Equation mis en jeu :

MnO4- + 5Fe2+ + 8H+ 5Fe3+ + Mn2+ + 4H2O

Résultat :

n0 = valeur obtenue pour le blanc.


n = valeur obtenue pour le dosage.
PE = 200 ml

MO= (n-n0) ₓ 0.5 mg d’O2/l

Norme* :
Valeur limite*** : 5 mg O2/l

La MO résulte de la pollution par infiltration d’eaux usées ou matières minérales ou


végétales en décomposition ; leur présence favorise le développement de parasites,

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microbes, champignons (danger pour le consommateur). Elles modifient les caractères
organoleptiques de l’eau.

L’interprétation des résultats ne doit pas être absolue et il sera nécessaire de les rapprocher
de ceux de l’examen bactériologique et doivent être associées à d’autres examens chimiques
de la pollution comme NH4+, NO3-, P2O5…

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Les Chlorures

1. Méthode de Charpentier Volhard : méthode indirecte en milieu acide.


Principe :
Les chlorures sont précipités par un excès de solution titrée d’AgNO3, les ions Ag+ n’ayant
pas réagit, sont titrés en retour par une solution de thiocyanate d’ammonium dont les ions
SCN- précipitent les Ag+ en thiocyanate d’argent très peu soluble.
Le point équivalent est apprécié par formation entre les ions Fe3+ ajoutés au mélange et les
ions SCN- en excès suffisant, de thiocyanate ferrique, complexe intensément coloré en
rouge.

Mode opératoire :
Dans un erlenmeyer placer successivement :
 100 ml d’eau à analyser,
 10 ml de solution d’AgNO3,
 1 ml d’HNO3 pur,
 5 ml d’alun de fer ammoniacal.
 Titrer l’excès d’AgNO3 à l’aide de la solution de sulfocyanure d’ammonium
N/20 jusqu’à coloration rougeâtre persistante, en agitant après chaque
addition de réactif.
 Soit n la quantité de SCN(NH4) N/20 versée.

Réactions mises en jeu:

Ag NO3 + Cl- Ag Cl + Ag NO3 (excès)


Ag NO3 + SCN(NH4) Ag SCN + NH4 NO3
SCN (NH4) + Fe3+ (Fe SCN)2+ (rouge) + NH4+

Résultat :
n = chute de burette – PE = 100 ml.

La teneur en chlorures peut être exprimée :


- en mg de chlorures par litre d’eau.
- En mg de NaCl par litre d’eau.
- En mEq de chlorures par litre d’eau (1 mEq = 35.5 mg)

[Cl-] = (10 – n). 35.5 mg Cl-/l


[Cl-] = (10 – n). 58.5 mg NaCl / l
[Cl-] = (10 – n) mEq/l

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