Vous êtes sur la page 1sur 4

Sommes-nous ce que nous lisons ?

“Aucune œuvre ne se lit de façon isolée, toutes lectures est comparées”. Cela nous serait
possible grâce à une bibliothèque mentale propre à chacun nous servant de référence lors
de nos lectures afin de mieux les comprendre. En d'autres termes être sans arrêt en train de
comparer ce que nous lisons à nos propres connaissances, à ce que nous “sommes”. Cela
nous amènerait alors à une nouvelle question pouvant résumer ces notions : “Sommes-nous
ce que nous lisons ?”. Voici le déroulement de notre réflexion : La thèse abordera ce
pourquoi nos lectures nous définissent, et l’antithèse l’inverse, ce pourquoi nos lectures ne
nous définissent pas forcément. Ensuite nous synthétiseront les arguments en les
dépassant, et finirons par répondre dans la conclusion à la problématique donnée.

Débutons par expliciter pourquoi nos lectures nous définiraient.

Commençons par les interprétations que les lecteurs pourraient avoir d’un texte.
Interpréter une lecture est une action que l’on effectue dans notre quotidien. De plus cette
action nécessite que l’on réfléchisse par nos propres moyens au sens du texte. Cela pourrait
expliquer pourquoi nos interprétations diffèrent autant entre chaque individu, chacun mène
une vie différente de l’autre. Nous sommes point tous les mêmes, nos souvenirs et nos
connaissances sont propres à chacun. C'est pourquoi nous pourrions de plusieurs manières
possibles donner du sens à ce que l’on lit. En effet, un lecteur d’un roman pourrait
interpréter ce dernier d’une autre façon que l’auteur lui-même, pourtant cela ne veut pas
dire qu’il ait tort ou non. En résumé, chaque personne lisant un texte pourrait en tirer des
conclusions propres à lui car il s’est basé sur son vécu, ce qu’il est aujourd’hui afin de
donner ce sens subjectif. Donc interpréter un récit d’une certaine manière pourrait nous en
dire davantage sur la personne, sur ce qu’elle traverse en ce moment ou bien une
caractéristique morale de cette dernière.
Ensuite, Lorsqu’un livre nous plait, cela pourrait indiquer que ce dernier sur base de
critères personnels, nous ressemblerait. De plus, il pourrait refléter l’état d’esprit du lecteur
lorsqu’un personnage nous fait ressentir quelque chose qui nous semble familier ou même
une émotion à laquelle on serait habitué d’avoir. Cela semblerait alors logique de dire que la
lecture aurait un plus gros impact sur notre comportement. Prenons comme exemple un
lecteur curieux, aimant résoudre des énigmes en tous genres, lors de la lecture d’un roman
policier cet aspect de la personne la pousserait à mener une réflexion profonde, d’analyser
plus les détails afin de connaitre le coupable. Poursuivons, l’identification à un personnage
ne peut se faire que si le personnage en question nous ressemble un minimum. Partager un
lien, des souvenirs ou des moments communs, nous rapprochent. Le principe est le même
avec des héros fictifs. De plus, durant une lecture d’un roman qui nous plait, s’attacher aux
personnages nous ait beaucoup plus facile car la frontière entre l’imaginaire et le réel ne
serait plus ressentie. Donc aimer un roman ne serait possible que si selon notre vécu, il
vaudrait la peine d’être lu. Cela donnerait alors une information personnelle de nos goûts,
voire de notre passé.
Enfin, pour quelle raisons un livre pourrait nous déplaire ? Premièrement, le contenu
d’un texte est comparé, jugé en fonction de critères propres à chacun. Tels que nos hobbys,
nos passions, nos valeurs, nos principes et notre culture. Le résultat de cette comparaison
est le jugement de valeur que l’on donnera à la lecture sur bases de ces critères prédéfinis.
Prenons l’exemple d’un Chrétien lisant un livre religieux. Cependant, il apprend à la fin du
livre que le protagoniste n’est autre que l’Antéchrist. Ce récit risquerait alors de le choquer,
voire même de le faire détester le livre en question. De plus, un livre, une lecture allant à
l’encontre de notre personnalité, risquerait de nous déplaire. Demandez de lire la bible à un
professeur de Math, cela ne le plaira pas forcément, car il est habitué à son esprit cartésien.
Une lecture s’éloignant trop de ce qui nous ressemble, pourrait être sujet à de mauvaises
interprétations. La conclusion d’une lecture est tirée par la comparaison du texte, de nos
connaissances, ce que nous sommes. Nous savons que les valeurs et les principes sont des
traits de caractéristiques qui nous définissent en tant qu’être humain. Ce qui soutiendrait la
thèse : “Nous sommes ce que nous lisons”. Le fait de ne pas aimer un genre littéraire, un
texte en particulier nous donnent des informations sur le lecteur et sur sa personnalité.

Donc pourquoi cela ne serait point le cas ?

Débutons cette antithèse par les émotions transmises via la lecture d’un texte. Ce que
l’on ressent est certes une émotion, qui nous traverserait. Cependant, elle n’est pas
essentielle pour nous, car elles ne sont qu’éphémère, elles ne durent pas. Ces émotions ne
pourraient faire partie de ce que nous sommes. Un lecteur éprouvant de la compassion, de
la tristesse envers le protagoniste d’une histoire, ressentirait une émotion. Mais elle n’est
que passagère et ne changerait en rien la personne que nous étions hier. De plus une
lecture hermétique dont on ne comprendrait absolument rien n’aurait aucun sens pour
nous. Une information que l’on ne peut comparer à ce que nous savons ne peut nous avoir
d’influence sur notre comportement, notre façon d’être. Donc ressentir une émotion au
cours d’une lecture ne pourrait nous définir en tant que “personne”, car elle n’est pas
permanente, ou bien elle n’aurait aucun sens selon nous, et l’on ne pourrait se définir à
l’aide d’une lecture qui n’aurait aucune interprétation possible
De plus, une lecture ne devrait pas forcément correspondre à nos valeurs, à nos
principes. Prenons comme exemple une personne curieuse, ayant envie d’apprendre de
nouvelles choses. Selon elle, au plus on s’éloignerait de ce qu’elle connait, au plus elle
pourrait en apprendre. Cette envie nous pousserait à sortir de notre zone de confort, d’aller
chercher l’information qu’il nous manque et qu’on aimerait savoir. De plus, lire des textes
ciblant la même thématique, sujet pourrait devenir lassant pour le lecteur, voire ennuyeux
pour certain. Lire à propos d’un sujet, d’une histoire qui ressemblerait à ce que nous vivons
actuellement, n’aurait rien d’enrichissant. Cela pourrait être au contraire vu comme une
perte de temps et d’intérêt. Le cerveau humain aime apprendre de nouvelles choses, nous
serions donc tous un peu curieux de nature. Cette envie nous pousserait à aller vers
l’inconnu. Cet aspect de nous nous pousserait à explorer, et pourrait ainsi nous surprendre.
Même si cela impliquerait que le héros ne nous ressemble pas, qu’il ne partage pas les
mêmes valeurs ou principes. Nous pourrions quand bien même l’apprécier parce qu’il
détiendrait une autre qualité que nous n’aurions point.
Enfin, parlons des lectures imposées. Prenons exemple d’un élève ayant pour obligation
de lire un livre. Comment pourrait-il être défini par sa lecture, s’il n’a pas eu le choix. Le fait
que la lecture soit forcée, pourrait être la raison pour laquelle le lecteur démarrerait sa
lecture d’un point de vue négatif. Ce dernier aurait aussi tendance à plus se fermer
(émotionnellement). Car il voudrait lire le plus rapidement possible. Cela est dû à cause des
dates limites à laquelle l’élève se doit d’avoir lu le livre. Une lecture bâclée pourrait être la
cause pour laquelle le lecteur ait du mal à se mettre dans la peau des personnages, de
ressentir des émotions en lisant. Donc un lecteur forcé de lire un texte (contre sa volonté),
serait moins apte à ressentir ou mémoriser des informations. Le fait qu’elle soit obligatoire
serait un “problème”, car le choix du texte ou du livre ne viendrait pas de nous. Comment le
choix d’une personne extérieure, pourrait nous définir alors qu’elle-même est différente de
nous ?

En résumé des arguments vus ci-dessus. Une lecture pourrait dans le cas où le texte ait
un impact sur notre personne, ou qu’il donne une information personnelle nous définir.
Mais, dans le cas où le lecteur est forcé de lire, cela ne pourrait donner quelconque
information sur lui, une lecture bâclée peut être sujet à de l’incompréhension. Donc si le
texte n’a aucun sens pour nous, que nous ne puissions faire de liens avec ce que nous
sommes aujourd’hui, comment pourrait-il nous définir ?
Ensuite, une émotion, ne serait peut-être qu’éphémère, mais une lecture profonde d’un
texte laisserait des marques, ces sentiments feraient partie de nous. Cela expliquerait
pourquoi notre comportement, vision du monde pourrait changer grâce à la lecture d’un
récit qui nous a beaucoup touché. Notre bibliothèque mentale est dans ce cas-ci, l’ensemble
des choses que l’on a pu apprendre jusqu’ici et l’influence que le texte aurait eu sur nous.
Enfin, le cerveau humain est curieux de nature certes, et même si cela nous pousse à
découvrir des choses qui ne nous ressemblent pas. L’interprétation, le fait d’aimer ou non
des valeurs ou principes d’un personnage nous donnent une information sur nous. Et ce
même si elles diffèrent des nôtres. De plus s’identifier à un personnage d’un roman ne
pourrait se faire que si l’on partage au minimum une chose en commun. Que ce soit un
souvenir, une valeur ou même un principe, cela nous définit car ces notions clés font partie
de chacun de nous.

En conclusion que pourrait-on en tirer de cette dissertation ? Sommes-nous ce que nous


lisons ? La lecture d’un texte serait assez complexe. Ressentir, donner du sens, apprendre et
mémoriser sont les principaux critères de la thèse, et de l’antithèse. Nous pourrions avoir
quelques “exceptions” telles que les lectures forcées, ou bien le fait de vouloir découvrir
quelque chose de nouveau, de différent. Forcé ou non nous aurions toujours un ressentis
vis-à-vis du livre, découvrir fait partie de nous, car de nouvelles connaissances s’ajouteraient
à notre “bibliothèque mentale” (l’ensemble d’informations propre à chacun). Ce que l’on lit
serait alors belle bien en permanence comparée à ce que nous savons. Donc ce que nous
lisons pourrait très bien nous définir.

Bibliographie :
- radiofrance, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-grande-table-idees/
sommes-nous-ce-que-nous-lisons-2857383 (consulté le 22 avril 2023)

Vous aimerez peut-être aussi