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Les « Deux
nouvelles sciences »
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Alessandro De Angelis
SCIENCES SCIENCES Alessandro De Angelis
de Galilée HISTOIRE

Une lecture moderne

Alessandro De Angelis

« Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles


sciences » de Galilée est l’un des cinq ouvrages majeurs de la pensée
scientifique selon Hawking. Contenant entre autres la première formulation
Les « Deux

Les « Deux nouvelles sciences » de Galilée


du principe de relativité restreinte et du principe d’équivalence à la base
de la relativité générale, ce livre a fortement inspiré Descartes, Newton et
Einstein. L’ouvrage n’est pas seulement un livre de physique puisqu’au-
nouvelles sciences »
delà des considérations sur la science des matériaux et la mécanique (les
deux nouvelles sciences), Galilée discute également de mathématiques, de
l’infini, d’acoustique musicale et d’harmonie.
de Galilée

Une lecture moderne


Lire Galilée aujourd’hui n’est pas facile, en particulier parce que ses Une lecture moderne
démonstrations sont basées sur des connaissances géométriques loin de
notre façon de penser. Cette édition traduit son discours dans un langage
accessible aux lecteurs modernes dès le lycée en préservant l’esprit original
de l’auteur. Elle présente également une version restaurée des figures
originales de Galilée qui excellait aussi dans l’art de la peinture.

Alessandro De Angelis, professeur universitaire à Padoue et à Lisbonne,


est physicien des hautes énergies et astrophysicien. Il a été fonctionnaire
du CERN de Genève et professeur invité aux universités de Buenos Aires,
Tokyo, Paris VI et à l’Institut Max-Planck de Munich. Auteur de livres et
de publications scientifiques dans des revues telles que
Science et Nature, il se passionne également pour la
vulgarisation de la science et pour l’histoire et la
ISBN : philosophie de la physique.
978-2-7598-2667-4

9 782759 826674
Prix : 19 € SPOT
www.edpsciences.org SCIENCES
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Les « Deux
nouvelles sciences »
SPOT SPOT

Alessandro De Angelis
SCIENCES SCIENCES Alessandro De Angelis
de Galilée HISTOIRE

Une lecture moderne

Alessandro De Angelis

« Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles


sciences » de Galilée est l’un des cinq ouvrages majeurs de la pensée
scientifique selon Hawking. Contenant entre autres la première formulation
Les « Deux

Les « Deux nouvelles sciences » de Galilée


du principe de relativité restreinte et du principe d’équivalence à la base
de la relativité générale, ce livre a fortement inspiré Descartes, Newton et
Einstein. L’ouvrage n’est pas seulement un livre de physique puisqu’au-
nouvelles sciences »
delà des considérations sur la science des matériaux et la mécanique (les
deux nouvelles sciences), Galilée discute également de mathématiques, de
l’infini, d’acoustique musicale et d’harmonie.
de Galilée

Une lecture moderne


Lire Galilée aujourd’hui n’est pas facile, en particulier parce que ses Une lecture moderne
démonstrations sont basées sur des connaissances géométriques loin de
notre façon de penser. Cette édition traduit son discours dans un langage
accessible aux lecteurs modernes dès le lycée en préservant l’esprit original
de l’auteur. Elle présente également une version restaurée des figures
originales de Galilée qui excellait aussi dans l’art de la peinture.

Alessandro De Angelis, professeur universitaire à Padoue et à Lisbonne,


est physicien des hautes énergies et astrophysicien. Il a été fonctionnaire
du CERN de Genève et professeur invité aux universités de Buenos Aires,
Tokyo, Paris VI et à l’Institut Max-Planck de Munich. Auteur de livres et
de publications scientifiques dans des revues telles que
Science et Nature, il se passionne également pour la
vulgarisation de la science et pour l’histoire et la
ISBN : philosophie de la physique.
978-2-7598-2667-4

9 782759 826674

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Les « Deux nouvelles sciences » de Galilée


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Ce livre est dédié à la mémoire d'Antonio F avaro.

La connaissance de la réalité part de l'expérience


et se termine en elle. Les mesures obtenues par
des moyens purement logiques sont complètement
vides en ce qui concerne la réalité. Ayant compris
cela, et en particulier en ayant introduit ce principe
dans le monde scientifique, Galilée est le père de la
physique moderne – en fait, de la science moderne
dans son ensemble.

Albert Einstein, La méthode de la physique


théorique, Oxford, 1933
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Les « Deux nouvelles


sciences » de Galilée
Une lecture moderne

ALESSANDRO DE ANGELIS
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SPOT Sciences
Collection destinée à un large public qui invite le lecteur à découvrir à travers des essais
toute une palette des sciences : histoire, origines, découvertes, théories, jeux…

Dans la collection
« La vie ailleurs : espérances et déceptions », J. Lequeux et T. Encrenaz,
ISBN : 978-2-7598-2641-4 (2022)
« Grandes controverses en astrophysique », S. Collin-Zahn,
ISBN : 978-2-7598-2613-1 (2021)
« Sexualité, génétique et évolution des bactéries », J.P. Gratia,
ISBN : 978-2 7598-2538-7 (2021)
« La pensée en physique – Diversité et unité », J.P. Pérez,
ISBN : 978-2 7598 2481-6 (2021)
« L’histoire du cerveau – Voyage à travers le temps et les espèces », Y. Gahéry,
ISBN : 978-2-7598-2479-3 (2021)
« Les clés secrètes de l’Univers – Émergence de l’Univers, de la vie et de l’Homme »,
M. Galiana-Mingot, ISBN : 978-2-7598-2534-9 (2021)

Original title: Discorsi e Dimostrazioni Matematiche Intorno a Due Nuove Scienze


di Galileo Galilei per il lettore moderno, by Alessandro De Angelis, © 2021 Codice
edizioni, Torino. This edition is published by arrangement with Codice Edizioni Srl in
conjunction with its duly appointed agent Marotte et Compagnie Agence littéraire,
France. All rights reserved.

Imprimé en France
ISBN (papier) : 978-2-7598-2667-4 – ISBN (ebook) : 978-2-7598-2668-1

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour
tous pays. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41,
d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du
copiste et non destinés à une utilisation collective », et d’autre part, que les analyses et les
courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation intégrale,
ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause
est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque
procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et
suivants du code pénal.

© EDP Sciences, 2022


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SOMMAIRE

Préface de Telmo Pievani ...................................................................... 7


Préface d’Isabelle Grenier .................................................................... 13
Introduction ....................................................................................... 19
Les unités de mesure de Galilée ........................................................... 27
Imprimatur ......................................................................................... 31
Dédicace de Galilée au comte de Noailles ............................................ 33
Préface de l’éditeur Lodewijk Elzevir ................................................... 35
1. Première journée : première nouvelle science, qui concerne la
résistance des solides a la rupture ................................................... 39
2. Deuxième journée : quelle pourrait être la cause de la cohesion...... 143
3. Troisième journée : autre nouvelle science,
sur le mouvement local.................................................................. 177
4. Quatrième journée : le mouvement des projectiles.......................... 215
5. Journée supplémentaire : sur la force de la percussion ................... 245
Notes finales ..................................................................................... 269
Commentaire .................................................................................... .277
Remerciements ............................................................................... 282
Chronologie de l’époque de Galilée .................................................... 283
Bibliographie .................................................................................... 291
Postface de Ugo Amaldi .................................................................... 295

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Préface de Telmo Pievani

Selon Galilée, le livre de la nature est écrit en langage mathéma-


tique : plus précisément, ses « caractères sont des triangles, des cercles
et d’autres figures géométriques ». Alessandro De Angelis, quatre
siècles plus tard, traduit le livre de Galilée sur la nature en termes algé-
briques. Que vous l’observiez synthétiquement d’en haut ou analyti-
quement d’en bas, la matière révolutionnaire des Discours et démons-
trations que vous vous apprêtez à lire ne change pas. Cependant, voici
le pari, paraphraser ce livre le rend plus lisible, et sa structure argu-
mentative devient plus claire. Bien sûr, mettre les mains sur le dernier
chef-d’œuvre de Galilée et le traduire dans un langage moderne est
une tâche difficile, mais ici, elle est abordée avec une attitude des plus
sérieuses.
Il y a un précédent. Le déchiffreur des secrets de l’évolution stel-
laire, le Prix Nobel de physique Subrahmanyan Chandrasekhar, dans
les dernières années de sa vie, entre 1990 et 1995, s’était aventuré
dans un travail similaire avec les Philosophiae Naturalis Principia
Mathematica de Newton. Il avait réécrit une partie des Principia,
également dans ce cas, remplaçant le raisonnement géométrique par
une notation mathématique formelle, et exposant minutieusement les
passages démonstratifs avec tous les détails nécessaires pour les com-
prendre dans un langage moderne. Les experts de Newton, tout en

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PRÉFACE DE TELMO PIEVANI

applaudissant la tentative en elle-même, avaient cependant critiqué


une série de distorsions interprétatives dues à une prise en compte
insuffisante du contexte historique.
Le problème sous-jacent réside en effet dans l’actualisation, dans
l’infidélité résiduelle de chaque traduction, et dans le risque d’in-
troduire des anachronismes. De Angelis ne s’est pas laissé dissuader
par un tel précédent et a mené à terme un projet qu’il avait en tête
depuis ses études juvéniles. Ici, il réécrit pour les lecteurs modernes les
Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles
sciences liées à la mécanique et aux mouvements locaux par Galilée, qui
précède les Principia newtoniens de cinquante ans et qui, par l’admis-
sion explicite de Newton, l’inspira profondément.
Cependant, il existe quelques différences avec le travail de Chandra-
sekhar, toutes en faveur de l’esprit de finesse de De Angelis. Ici, la ver-
sion est intégrale, sauf pour quelques petites réductions et additions :
l’arbitraire de la sélection est évité et le lecteur est renvoyé à l’œuvre
dans son intégralité, y compris la journée supplémentaire de dialogue
sur la force de la percussion. On voit une attention notable à l’histoire
de la critique, au contexte de l’époque et à la littéralité du texte, mais
également dans l’utilisation des dessins originaux attribués à la main
de Galilée lui-même, au moins pour ceux des trois premiers jours,
ainsi que dans le choix de n’adopter que les outils mathématiques
connus à l’époque en Europe. Cette version est d’une certaine façon
une version des Discours comme Galilée lui-même aurait pu l’écrire,
s’il n’avait pas fait des choix différents sur la base de ses connaissances.
Par ailleurs, la langue est paraphrasée sur un ton informel et cordial,
avec un ensemble de riches notes liées au style, au contenu, à l’his-
toire et à la bibliographie. Enfin, le mérite de De Angelis est de rendre
transparents tous ses choix méthodologiques dans son Commentaire.
Le résultat est une divulgation vraiment rigoureuse, qui a aussi l’in-
téressant effet de rendre les discours plus proches du Dialogue sur les
deux grands systèmes du monde publiés par Galilée six ans plus tôt.

8 LES « DEUX NOUVELLES SCIENCES » DE GALILÉE


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PRÉFACE DE TELMO PIEVANI

En outre, ce livre fait également face à un autre défi. Nous savons


que la prose de Galilée, modèle de Leopardi, fit dire à Italo Calvino
en 1967 qu’il était le « plus grand écrivain de littérature italienne
de tous les temps » en prose, « une combinaison de précision, de
force démonstrative et de lyrisme. » Nous savons également que ce
n’était pas qu’une question de style. Pour contrer l’obscurité et la
verbosité des autorités académiques et ecclésiastiques, Galilée a mis
en place une véritable stratégie de politique culturelle. Il a écrit en
italien vernaculaire pour atteindre tous ceux qui étaient assez curieux
pour s’ouvrir à la nouvelle vision du cosmos, et capables d’être excités
par le déploiement d’un Univers ouvert et d’une carte du monde en
grande partie encore à explorer. Les idées d’une nouvelle astronomie
et d’une nouvelle physique devenaient ainsi un conte théâtral et un
débat public. Pourtant, comme le souligne De Angelis, quand Galilée
écrit, il n’est pas toujours clair et linéaire.
Bien qu’étant également écrits sous forme dialogique et narrative,
la version originale des Discours est présentée dans un étrange mélange
hybride d’italien et de latin classique, presque un pas en arrière par
rapport au Dialogue. Elle contient des phrases alambiquées, et des
passages pas toujours explicites. La ruée des dernières années, ou les
craintes de Galilée après son procès, rendent peut-être le livre difficile
à lire. En plus, bien que les personnages soient les mêmes que dans le
Dialogue, les rôles que les trois jouent sur scène sont moins intuitifs.
Il n’y a plus le péripatéticien, le copernicien, et la figure de liaison
entre les deux, mais les différentes phases de la pensée scientifique
de Galilée est dramatisée, de la jeunesse à la maturité. Avec un choix
génial, les Discours deviennent ainsi un théâtre intérieur, l’histoire
d’une parabole intellectuelle, une succession d’hypothèses, de décou-
vertes, d’expériences et de démonstrations qui sont transférées de la
tête du scientifique aux voix des différents personnages. La révolution
scientifique est vue en train de se dérouler, de l’intérieur.
En effet, déjà dans le Dialogue, si relu aujourd’hui, Simplicio peut
apparaître, plutôt que comme une caricature de l’adversaire (ou

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PRÉFACE DE TELMO PIEVANI

une référence polémique aux aristotéliciens collègues de l’époque),


comme un magnifique geste rhétorique pour se mettre dans la peau
de l’autre : essayez de vous imaginer physicien ptolémaïque et voyez
les absurdes conséquences. Le reste, au net du style, est la démarche
bien connue de Galilée, rendue ici avec éclat : les exemples concrets,
les récits d’expériences réelles, les arguments clairs, les cas extrêmes
qui défient le bon sens. Ici vous allez lire au sujet de chats tombant
de grandes hauteurs sans se blesser, d’accords musicaux entre cordes
vibrantes, et bien sûr des plans inclinés, des balanciers, de la portée des
projectiles. Il y a la physique de l’espace, du temps et du mouvement,
le principe d’inertie, l’isochronisme des oscillations du pendule, l’ac-
célération indépendante des masses en chute libre, et beaucoup d’in-
telligence et de beauté. Mais surtout, grâce à la paraphrase faite par De
Angelis et à la traduction algébrique, la genèse des idées galiléennes
est claire : pas seulement les résultats consolidés, presque comme s’ils
étaient intemporels, mais aussi les processus de découverte, et le tra-
vail intellectuel concret qui a conduit à leur formalisation. Alors que
les trois amis discutent aimablement, il y a un monde qui meurt,
celui de la tradition des académies nationales de la Renaissance, et un
monde qui émerge, celui de l’expérience, de la technique d’ingénierie,
du travail utile de la « méchante mécanique ».
Il y a encore une autre raison d’apprécier l’opportunité de ce travail.
Les Discours et démonstrations que vous lirez ici exploitent les notes
de cours et les cahiers expérimentaux datant de l’heureuse période
de Galilée à Padoue, à partir de 1592 et jusqu’à 1610. La plupart des
expériences mentionnées ici ont probablement été conçues et menées
à Padoue. Les personnages de la fiction narrative galiléenne tournent
dans différentes manières autour de l’université de Padoue et de son
vivant environnement intellectuel. Le livre est dédié au comte de
Noailles : grâce à son intercession décisive, quelques années après
que le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde fut interdit, il
fut néanmoins publié à Leyde par le typographe Lodewijk Elzevir. Le
comte avait été élève de Galilée pendant sa période d’enseignement à

10 LES « DEUX NOUVELLES SCIENCES » DE GALILÉE


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PRÉFACE DE TELMO PIEVANI

Padoue. En bref, entre les lignes de ces dialogues cordiaux, l’univer-


sité de Padoue, qui a accueilli Galilée et lui a donné une grande liberté
dans la recherche scientifique, et qui fêtera en 2022 ses huit cents pre-
miers ans, est omniprésente. Il est donc particulièrement significatif
que cet excellent travail d’un scientifique et professeur de l’univer-
sité de Padoue voit la lumière en conjonction avec cet anniversaire
impressionnant. De la Padoue de Galilée à la Padoue d’aujourd’hui.
Ludovico Geymonat a écrit que dans les Discours, avec le typique
récit persuasif et défensif de Galilée, l’interpénétration des mathéma-
tiques et de l’expérience qui sera la base de toute science moderne est
introduite à la perfection. Il y a des livres historiques et de racine ; le
dernier ouvrage du « premier mathématicien et philosophe du grand-
duc de Toscane » fait partie de ceux-là, et est ici pour la première fois
rendu entièrement accessible aux lecteurs curieux. Il en résulte donc
qu’un savant scientifique d’aujourd’hui, physicien des particules et
astrophysicien du XXIe siècle, conscient de l’importance de l’histoire
des idées scientifiques, réussisse à nous transmettre cet impératif que
Galilée lui-même, au quatrième jour de ces discours, décrit en écrivant
que « la force des démonstrations telles que celles qui se produisent
uniquement en mathématiques est source d’émerveillement et de
délice ».

Telmo Pievani,
Titulaire de la chaire de logique et philosophie
des sciences Université de Padoue

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Préface d’Isabelle Grenier

Sous le titre assez rébarbatif de « Discours et démonstrations mathé-


matiques concernant deux nouvelles sciences touchant la mécanique
et les mouvements locaux » se cache l’un des ouvrages majeurs de la
pensée scientifique depuis Thalès, un ouvrage qui a fortement ins-
piré Descartes, Newton et Einstein. Entre ces pages sont couchés les
principaux fondements de la science moderne, tant dans les lois du
mouvement qui y sont exprimées que dans les méthodes utilisées pour
les établir et dans l’usage d’arguments logiques et mathématiques pour
convaincre de leur bien-fondé.
Galilée pensait ouvrir la voie à deux nouvelles sciences sur la résis-
tance des matériaux et les propriétés du mouvement. Il ne pouvait
se douter que les lois et les pistes de réflexion qu’il proposait dans ce
mémoire allait impulser une grande partie des formidables avancées
que les sciences physiques ont connu de la Renaissance à nos jours,
y compris les bouleversements de la relativité d’Einstein. Alors com-
ment ne pas remercier Alessandro de Angelis d’avoir mis ses connais-
sances scientifiques au service de ce manuscrit pour tendre un pont
entre le langage géométrique de Galilée et le langage algébrique de
Descartes afin de rendre le texte beaucoup plus accessible aux lecteurs
du XXIe siècle, tout en respectant le discours d’origine et les concepts

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PRÉFACE D’ISABELLE GRENIER

mathématiques disponibles à l’époque ? Comment ne pas le remer-


cier d’avoir mis à notre portée cet éblouissant testament que Galilée
a mûrement réfléchi de 1590 à 1636 en s’appuyant sur plus de qua-
rante ans de notes, d’expériences et de déductions, un testament qu’il
souhaitait offrir aux générations futures pour, nous dit-il, ouvrir « la
voie à une nouvelle et grande science dont ces démonstrations seront
les éléments, grâce à laquelle des esprits plus perspicaces que le mien
seront en mesure de pénétrer des parties plus cachées » ?
Ouvrir ce livre n’est pas aborder un fastidieux manuel scolaire
truffé de théorèmes et d’équations difficiles à suivre, mais c’est s’as-
soir auprès de Galilée et de ses étudiants sur une terrasse ombragée
de Padoue ou de Florence et se laisser captiver par leur conversa-
tion qui se nourrit d’exemples familiers pour, disent-ils, « parler entre
amis de choses futiles sur des sujets librement choisis, contrairement
à traiter avec des livres dépassés, qui génèrent un millier de doutes
sans résoudre aucun d’entre eux ». C’est entrer dans l’intimité des
réflexions d’un libre penseur de génie qui s’attache à peser systémati-
quement le pour et le contre. C’est éclater de rire devant la redoutable
efficacité d’un argument par l’absurde qui clôt l’impasse logique où il
vous a sciemment entraîné pour mieux vous convaincre du contraire.
C’est savourer la lumineuse clarté d’expression de phénomènes com-
plexes. Car Galilée cherche à convaincre de manière vivante et ludique,
avec « légèreté » comme il l’explique au détour d’une phrase du pre-
mier jour. Les trois amis qu’il emploie dans ce but, Simplicio, Salviati
et Sagredo, les mêmes qui discutaient des systèmes géocentriques et
héliocentriques du monde dans le Dialogue interdit par l’Eglise quatre
ans auparavant, se promènent au fil des idées comme on le ferait
dans une véritable conversation. Ils échangent arguments et contre-
arguments pour mieux révéler comment les préjugés ou l’absence
d’esprit critique dans l’observation de la nature peuvent induire en
erreur, alors que la vérité est flagrante à qui sait la regarder en suivant
le fil de la logique jusqu’au bout, sans s’arrêter à mi-chemin comme
trop souvent. Ils plongent souvent dans l’absurde avec une logique

14 LES « DEUX NOUVELLES SCIENCES » DE GALILÉE


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PRÉFACE D’ISABELLE GRENIER

implacable pour réfuter une croyance douteuse ou pour vérifier la


cohérence du contraire.
Aux détours de cette conversation, vous verrez comment faire son-
ner un verre avec son doigt dans une cuve d’eau pour montrer que les
fréquences des sons doublent à chaque octave, ou comment faire son-
ner une énorme cloche en soufflant tout légèrement sur son battant
au bon rythme, expliquant par là-même le phénomène de résonance.
Vous apprendrez comment ajuster l’angle de tir d’un ballon pour
allonger sa portée. Vous partagerez la perplexité des trois amis à divi-
ser une ligne ou un objet en une infinité d’indivisibles, ou plus encore,
comment imaginer d’y insérer une infinité de vides infiniment petits
ou d’abouter des lignes infinies. Un tel débat aurait ravi Démocrite
et son maître Leucippe deux mille ans plus tôt à Abdéra. Vous ver-
rez aussi comment la notion de moment d’une force par rapport à
un point fixe fournit toutes sortes d’applications sur la robustesse
des poutres, la finesse du tronc des arbres, ou pourquoi les animaux
démesurément grands doivent vivre dans l’eau plutôt que dans l’air.
Au milieu de ce foisonnement d’idées, Galilée raisonne sur la
vitesse énorme mais finie de la lumière, concept qu’il ne pouvait
pas démontrer pleinement, mais qui s’avérera essentiel pour la phy-
sique moderne. Au cœur de ces conversations, Galilée démontre sur-
tout deux lois contre-intuitives, qu’on appelle aujourd’hui le principe
d’inertie et le principe d’équivalence. Ils marqueront l’histoire des
sciences car toute la mécanique moderne et la théorie de la gravita-
tion d’Einstein reposent sur eux. Tirant parti de simples boules, plans
inclinés et poulies, Galilée montre par l’expérience et par le raisonne-
ment qu’un corps en mouvement sur lequel on cesse d’agir ne ralentit
pas pour revenir au repos comme on l’affirmait précédemment, mais
que ce corps gardera toujours la même vitesse tant qu’on n’agit pas
sur lui (grâce à son inertie). Galilée montre également que des objets
de poids et de nature différents doivent arriver au sol au même ins-
tant s’ils tombent de la même hauteur et si le milieu qu’ils traversent
n’offre pas de résistance au mouvement. Cette universalité de la chute

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PRÉFACE D’ISABELLE GRENIER

des corps est si importante que l’astronaute David Scott d’Apollo 15


a pris la peine en 1971 de filmer la chute simultanée d’une plume et
d’un marteau dans le vide à la surface de la Lune. Car cette universalité
implique que la masse pesante d’un corps, celle qui répond à l’attrac-
tion gravitationnelle, équivaut à sa masse inertielle qui s’oppose à un
changement de mouvement. La remarque de Galilée sur l’absence
apparente de poids de l’eau lorsque celle-ci est uniformément accélé-
rée en chute libre entre des seaux suspendus au bout d’une balance est
prémonitoire. De ce constat Einstein conclura que la gravitation n’est
pas une force s’exerçant à distance, mais une déformation de l’espace-
temps autour des objets massifs, une déformation que les systèmes de
localisation GPS prennent aujourd’hui en compte.
Au-delà de réfléchir sur les causes et les effets des mouvements et,
pour la première fois, des combinaisons de mouvement, Galilée établit
dans ce livre les préceptes méthodologiques qui ont fait le succès de la
science de la Renaissance à nos jours. Il souligne l’importance et l’ef-
ficacité de la confrontation permanente et rigoureuse entre raisonne-
ment théorique et observation de la nature, tirant parti d’expériences
de pensée aussi bien que d’expériences réelles, prenant soin de répéter
les mesures pour estimer les limites et les incertitudes inhérentes à
toute expérimentation, discutant de l’importance de la modélisation
mathématique d’un phénomène pour, nous dit-il, « éveiller l’esprit
de découverte » et formuler de nouvelles vérités à tester à leur tour
par la logique et l’expérimentation. Tout collégien ou lycéen devrait
avoir lu des passages des dialogues entre Simplicio, Sagredo et Salviati
pour saisir comment les fondements théoriques et expérimentaux
de la science s’enrichissent et se confortent mutuellement pour faire
émerger les lois de la nature et de nouvelles applications. C’est chose
possible grâce au présent ouvrage.
Isaac Newton écrivait à Robert Hooke en 1675 « si j’ai vu plus loin,
c’est en me tenant sur les épaules des géants », parmi lesquels figurait
sans nul doute Galilée. Sur une note plus personnelle, j’ai à l’inverse
ressenti sur mes épaules le poids du géant Galilée en présentant

16 LES « DEUX NOUVELLES SCIENCES » DE GALILÉE


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PRÉFACE D’ISABELLE GRENIER

le futur de l’astronomie multi-lumières à l’Union astronomique


internationale en janvier 2010, dans l’amphithéâtre Aula Magna
où il enseignait à Padoue, le jour anniversaire de sa découverte des
satellites de Jupiter, 400 ans plus tard. Quel impressionnant héritage
scientifique il a laissé sur tant de sujets ! Quelle influence il a encore
sur les discussions scientifiques du XXIe siècle ! Comment ne pas
rêver, à la lecture du présent ouvrage, de pouvoir replonger dans cet
amphithéâtre, mais cette fois en 1610, sur le banc des étudiants, pour
écouter parler cet esprit hors du commun.

Isabelle Grenier,
Astronome et professeure d’astrophysique
à l’Université de Paris

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POSTFACE DE UGO AMALDI

auparavant – et publié par Springer sous le titre Introduction to Par-


ticle and Astroparticle Physics. La lecture du dernier chapitre, consacré
à l’astrobiologie et à la relation de la physique fondamentale à la vie, fut
pour moi un grand plaisir intellectuel. Il m’est arrivé d’être encore une
fois émerveillé par la qualité et l’originalité du travail d’Alessandro.
Lorsque j’ai parcouru la première version du présent ouvrage,
j’ai ressenti les mêmes sentiments d’étonnement et de plaisir intel-
lectuel. Comme il me l’a confié par téléphone peu après son pre-
mier e-mail, De Angelis était passionné de Discours et démonstrations
mathématiques depuis le lycée, quand, à l’écart, il notait la traduction
des preuves basées sur la géométrie dans un langage algébrique : « Pour
moi, démontrer géométriquement, c’est un peu comme regarder les
choses d’en haut, synthétiquement ; démontrer algébriquement, c’est
comme les regarder d’en bas, analytiquement. »
Le dernier livre publié par Galilée, Discours et démonstrations
mathématiques... est, en un sens, son premier, parce que dès le début
de son enseignement à Pise, Galilée a commencé à recueillir, avec
l’aide de ses élèves, ses notes sur la mécanique. Tout au long de sa
vie, et en particulier dans la période Padouane, il a continué à remplir
des cahiers à ce sujet, pour terminer ce livre en 1638. La Préface aux
Discours... révèle l’inquiétude de l’éditeur Lodewijk Elzevir, que Gali-
lée dénicha en Hollande avec beaucoup de peine, et qui craignait de
ne pas être pris en considération puisque Galilée s’était rendu célèbre
pour la publication, en 1632, du Dialogue sur les deux grands sys-
tèmes du monde. Elzevir écrit (dans la paraphrase / traduction de De
Angelis) : « Les dons divins et naturels de Galilée sont clairs dans le
présent travail où il montre avoir découvert, à travers de nombreux
travaux et au prix de multiples veillées, deux nouvelles sciences, et
de les avoir démontrées de manière concluante, c’est-à-dire mathé-
matique. Ce qui est encore plus remarquable dans cet ouvrage est le
fait que l’une des deux sciences traite d’un sujet très ancien, peut-être
le plus important dans la nature : [...] je me réfère ici au mouve-
ment. [...] L’autre science qu’il a également développée à partir de ses

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POSTFACE DE UGO AMALDI

fondements mêmes, traite de la résistance que les corps solides offrent


à la rupture par des forces extérieures, sujet d’une grande utilité, en
particulier dans les sciences et dans l’art de la construction. […] Ce
livre traite pour la première fois de ces deux sciences, et regorge de
conclusions auxquelles, avec le temps, d’autres seront ajoutées par de
nouveaux penseurs. De plus, grâce à un grand nombre de démons-
trations très claires, l’auteur ouvre la voie à de nombreux nouveaux
théorèmes qui seront démontrés par des lecteurs intelligents. » L’his-
toire a montré que les inquiétudes d’Elzevir concernant un éventuel
manque d’intérêt pour le livre de Galilée n’avaient aucun fondement.
Les Discours et démonstrations mathématiques concernant deux
nouvelles sciences sont le travail à la base de la méthode scientifique, et
la lecture de ce livre est instructive non seulement pour les étudiants
en physique et pour les professeurs, mais aussi pour tous les passion-
nés de sciences, et pour tous ceux qui veulent comprendre l’histoire
de la pensée humaine. La considération, à la base de ce dialogue, que
l’expérimentation et la démonstration sont les outils clés pour com-
prendre la nature, représente un message impérissable même dans
son apparente simplicité. L’émerveillement devant les démonstrations
persuasives de Galilée et les exemples simples et les expériences qu’il
proposait pour étayer ses arguments, élargissent l’esprit et nourrissent
la culture des lecteurs curieux.
Nous devons être vraiment reconnaissants à Alessandro De Angelis
qui a rendu ce livre, au fondement de toute science moderne, agréable
à lire même pour les lecteurs d’aujourd’hui, habitués aux usages et
l’abus de la culture scientifique de Wikipédia. De Angelis a su donner
avec ce travail une contribution fondamentale à la compréhension et
à l’interprétation de Galilée.

Ugo Amaldi, physicien, chercheur et enseignant


Président émérite de la Fondation TERA
pour l’adrothérapie oncologique

298 LES « DEUX NOUVELLES SCIENCES » DE GALILÉE

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