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BÉNIN | CAMEROUN

| CÔTE D'IVOIRE |
GABON | GUINÉE |
KENYA | GAMBIE |
MAURITANIE |
MOZAMBIQUE |
SÉNÉGAL |
BIRMANIE |
CAMBODGE | CHINE
| INDE | LAOS

Évaluation des contributions des


interventions « Aires Protégées » à Zèbres de Grevy-Lewa Conservancy, Kenya © Eric Belvaux

la conservation et au
développement

L’AFD a réalisé une évaluation d’un échantillon de 19 projets d’appui à des aires protégées engagés entre 2000 et 2017 afin
d’analyser dans quelle mesure il est possible et réaliste d’atteindre des objectifs de conservation de la biodiversité, tout en
répondant aux besoins de développement socio-économique des populations locales.

CONTEXTE
01/05/2019
Le référentiel stratégique de l’AFD en matière de biodiversité Date de début
arrivant à échéance en 2018, l’AFD a décidé d’évaluer un du projet
échantillon représentatif des projets d’appui à des aires
Cap Vert, Mauritanie, Sénégal,
protégées. Gambie, Guinée Bissau, Guinée,
Sierra Leone, Mozambique,
Près de 342 millions d'euros ont été engagés par l’AFD et le Madagascar, Kenya, Maroc,
Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) sur la Cameroun, Bénin, Cambodge,
Laos, Myanmar, Chine, Inde,
période 2000‐2017. On observe par ailleurs une hausse de la
Mexique, Comores, Gabon, Côte
taille moyenne des engagements au cours de la période. d’Ivoire.
L’analyse de la répartition géographique montre une évolution Localisation
forte des engagements de l’AFD et du FFEM en Asie qui a perçu
60,1 % des financements mobilisés sur la totalité de la Biodiversité , Emploi
période, contre 20,7 % pour l’Afrique de l’Est et australe, 15,1 Secteurs
% pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, 3,3 % pour la
ACHEVÉ
Méditerranée et 0,9 % pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
État
La majorité des montants engagés l’ont été sous forme de
prêts (64,2 %) dont le volume unitaire est en croissance, et
13,4 % l’ont été dans le cadre d’accords de réduction de dette
(C2D). Les subventions comptent pour 22,1 % des montants
engagés (12,3 par l’AFD et 9,8 par le FFEM). Les montants
directement octroyés aux ONG représentent 12,8 % des
subventions et 2,2 % des montants engagés. La Chine
concentre à elle seule 140 millions d'euros de financement
(soit 41 % du volume total des concours évalués).

OBJECTIFS

L’objectif principal de cette évaluation est de contribuer à


l'amélioration de la stratégie de l'AFD en analysant dans quelle
mesure il est possible et réaliste d’atteindre des objectifs de
conservation de la biodiversité permettant non seulement le
maintien d'une biodiversité remarquable et des services
écosystémiques majeurs associés tout en répondant aux
besoins de développement socio‐économique des populations
locales dans le cadre d’appuis à des aires protégées.

Sur la base d'une capitalisation des expériences engagées, elle


analyse les forces, les contraintes et faiblesses rencontrées,
propose des améliorations en matière de méthodes et de
moyens d'appui, et élabore une série de recommandations
opérationnelles et stratégiques pour le futur.

MÉTHODE
Le consortium entre le groupe-conseil Baastel, deux experts
indépendants et le GRET a réalisé cette évaluation. Il s’agit
d’une évaluation qualitative. La méthodologie a reposé sur :

l’établissement d’une matrice d’évaluation ;


un échantillonnage par choix raisonné de 19 projets financés
par 26 concours financiers issus d’un portefeuille initial de 53
concours ;
une revue et analyse documentaire ;
la collecte complémentaire d’information à travers des
entretiens individuels ;
quatre missions de terrain réalisées sur des projets situés en
Chine ; au Kenya ; au Sénégal et en Guinée Bissau ; et au
Mexique
et des recommandations issues d’un atelier de co-
construction des recommandations avec les équipes
opérationnelles de l’AFD.

Un groupe de référence, présidé par une personnalité


indépendante, le Dr Marie Christine Cormier Salem de l’IRD, a
été constitué pour le suivi et l’appréciation des travaux
réalisés. Ce groupe a réuni des représentants des différentes
divisions de l’AFD concernées, du FFEM, du ministère de
l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), de l’agence de
coopération financière allemande (KfW), de chercheurs, de
consultants indépendants et de représentants d’ONG.

RÉSULTATS

Les projets sont généralement pertinents mais leurs logiques


d’intervention sont à clarifier et à préciser. Leur cohérence
interne et externe est bonne. L’analyse de l’efficacité a amené
identifier 4 types de projets qui poursuivent pourtant tous des
finalités de conservation de la biodiversité en même temps que
le développement des populations locales. Ces 4 types se
répartissent selon un gradient allant de projets axés d’abord
sur la conservation de la biodiversité pour avoir des effets
secondaires sur le développement jusqu’à des projets inverses
où le développement doit permettre la conservation.

L’évaluation constate que si tous ces projets à finalité


semblables sont globalement effectifs, leur efficacité varie car
ils obtiennent différents types de résultats selon leurs logiques
d’intervention plus ou moins axées sur la conservation ou le
développement. Dans tous les cas, les impacts en matière de
conservation de la biodiversité et de gestion des ressources
naturelles, et davantage encore en matière de développement
économique, sont difficiles à évaluer en raison d’insuffisantes
situation de référence clairement établies avant le démarrage
des projets ainsi que des dispositifs de suivi incomplets et peu
pérennes.

ENSEIGNEMENTS

L’évaluation propose un certain nombre de recommandations


stratégiques :

privilégier une approche territoriale et une analyse


institutionnelle plus fine pour atteindre des résultats de
conservation et de développement
adapter les appuis aux aires protégées en fonction de leurs
perspectives de pérennité
mobiliser des types de financements diversifiés (prêts &
subventions)
et s’engager à plus long terme sur un même territoire.

En matière opérationnelle, l’évaluation recommande


notamment d’améliorer le cadre normatif des études de
faisabilité et les logiques d’intervention, de mieux évaluer les
risques d’impacts environnementaux et sociaux négatifs, de
maintenir les actions de renforcement de capacité des
autorités locales et équipes de gestion d’aires protégées,
d’appuyer la supervision des projets avec une amélioration des
outils de suivi, d’établir des systèmes de suivi-évaluation de la
conservation et du développement plus efficaces et pérennes
et enfin de mieux disséminer et conserver les données et
publications produites par les projets, tout en poursuivant les
réflexions sur la gestion et le suivi des « communs » dans les
aires protégées.

Contact :

Julien Calas, chargé d’évaluation

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