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Aujourd’hui, après la décision d’implanter le cœur de ville sur le site de l’ancienne gare ferroviaire,

celui-ci est devenue un point de repère, une construction emblématique de la ville, en même temps un
centre d’affaires et d’échanges économique connue et reconnue au niveau national, voire international.
Alors le Cœur de ville dans son ensemble forme un lieu de travail, de formation, de
commercialisation, de consommation, de loisirs et de culture. Cette mixité fonctionnelle constitue l’un
des atouts essentiels du ‘Cœur’. En effet, en redonnant une nouvelle vie à une friche ferroviaire, le
projet Cœur de ville participe d’un développement cohérent de la ville, de sa densification et donc de
la réduction du mitage du sol et du paysage dans la périphérie urbaine.

Cette mixité fonctionnelle constitue l’un des atouts essentiels du ‘Cœur’. En effet, en redonnant une
nouvelle vie à une friche ferroviaire, le projet Cœur de ville participe au développement cohérent de la
ville, de sa densification et donc de la réduction du maillage du tissu urbain et de la pollution du sol.

En dehors des populations locales qui se sont massivement déplacées


pour participer à l’évènement, plusieurs centaines voire même des milliers
d’exposants venus de divers pays d’Afrique et du monde ont convergé vers
Kaolack où ils sont invités à passer deux semaines d’échanges
commerciaux, de brassage culturel et autre partage d’expériences
économiques. Ainsi pour cette présente édition, plus d’un millier
d’exposants provenant d’une centaine de pays et trois (3) millions de
visiteurs sont attendus. Déjà, du côté de la Gambie choisie cette année
comme pays invité d’honneur, une population de 200 exposants s’est
déplacée avec une délégation ministérielle et plusieurs équipes d’experts et
d’opérateurs économiques venus pour une mission spécifique de nouer des
liens de partenariat avec leurs collègues des pays amis. Et pendant toute la
durée de leur séjour dans la capitale du Saloum, ces Gambiens
cohabiteront avec les délégations des Etats de la Cedeao, de l’Union
économique monétaire ouest-africaine (Uemoa) et d’autres ressortissants
de pays Africains, Européens, Asiatiques, ou même Américains.

UNE FOIRE QUI SE VEUT SOCLE DE L’INTEGRATION


Malgré les importants efforts concédés ça et là au sein des Etats,
organisations et autres entités politiques inter-états dans le sens de
promouvoir une forte intégration en Afrique, surtout dans cette partie ouest
du continent, le processus relatif à ce besoin, pour un paquet de raisons,
cache encore beaucoup d’insuffisances dans son système de mise en
œuvre. Et puisque du côté des opérateurs économiques, cette situation
véhicule moult interrogations et impose de plus en plus la nécessité de
trouver d’autres stratégies de renforcement de ces liens de partenariat
approfondi, le promoteur de la Fika, Serigne Mboup, estime que ce grand
centre d’échanges commerciaux et de rapprochement des peuples est sans
doute aucun le socle de l’Intégration en Afrique. Pour diverses raisons,
cette considération se confirme, mais se résume sur deux faits essentiels :
la foire depuis son départ, il y a quatre (4) ans, a accueilli plus de 600
nationalités et ethnies africaines. D’habitude, ces personnes ne se limitent
jamais à leurs activités de routine, mais tiennent à garder et exploiter leurs
chances à travers les cartes de visite conquises. A chaque fois après leur
séjour au Sénégal, ces personnes poursuivent leurs échanges
économiques, sociaux et culturels avec leurs collègues étrangers. Dans
certains cas, ces rapports sont allés si loin qu’ils finissent par laisser
paraître des liens de parenté. Dans une appréciation, l’organisateur de la
Fika estime que dans l’histoire et naturellement dans le monde, l’échange à
travers ses différentes facettes a toujours occupé la place maitresse dans
toute relation. Qu’elle soit inter-états, inter-régions, inter-communautés ou
ethniques, l’échange est l’unique système de rapprochement dans le
monde à partir duquel peuvent naître d’autres formes de relation. La Fika
de Kaolack qui, de l’avis de son promoteur, symbolise tout cet intérêt est à
ce jour considéré comme l’évènement désigné pour le renforcement du
processus d’intégration dans le continent.
HÔTELIERS ET RECEPTIFS SECONDAIRES SE TIRENT D’AFFAIRES
Dans tout le temps, la foire Internationale de Kaolack a servi de mamelles
aux hôtels, campements, réceptifs et autres centres d’accueil secondaire
de Kaolack et le reste de ses surfaces périurbaines. Grâce aux nombreux
déplacements que la foire favorise à chacune de ses éditions, les centres
d’hébergement de Kaolack se font quelques petites économies. Pendant
ces dernières 72 h ayant précédé l’ouverture de la foire, la quasi-totalité de
ces réceptifs hôteliers ont fait le plein et le reste risque d’être rempli au
courant de ces prochains jours. Ceci, à cause des incessantes arrivées de
visiteurs dans cette foire et d’autres présumés ambianceurs voulant profiter
de l’évènement pour faire la fête.

UN COMPLEXE MULTIDIMENSIONNEL
«Cœur de ville de Kaolack» ou les 9 merveilles du Saloum
 
Le «Cœur de Kaolack» est un complexe multidimensionnel, c’est plus qu’un hall, c’est une
plateforme commerciale unique en Afrique avec des  infrastructures innovantes et faciles
d'accès.
 
DECOUVERTE DE L’ESPLANADE
800 places assises avec une capacité d’accueil de plus de 5000 personnes
A la sortie du village des commerçants, le visiteur pourra découvrir l’esplanade du «Cœur de
ville» où seront organisés des spectacles et autres activités en plein air.
 
MARCHE DE L’OR: 1640 M²
Au détour d’une vaste allée dallée de pierres, se dresse fièrement le comptoir international de
l’or. Sa toiture en forme de dôme et ses nervures en béton font de ce bâtiment un spécimen
unique en son genre. 115 cantines sur une superficie de 892 m². Un Eventail de magasins.
 
CITE DES COMMERÇANTS
Marché poisson – légumes - boucherie
Une citée dédiée aux commerçants sur une superficie de 14 079 m². 52 places, 32 cantines. Un
bâtiment majestueux, d’essence typiquement africaine, qui permettra à tous les producteurs
agricoles, éleveurs de commercialiser les  différents produits du terroir et produits de
transformation.
 
CENTRE D’EXPOSITION INTERNATIONALE
La zone d’exposition internationale, appelée «Kaolack Expo Internationale» est une zone de
foire permanente, destinée à faciliter les échanges entre les opérateurs économiques venant du
pays de la sous région et du monde entier. Sa superficie est de 8 793 m².
 
HOTEL: 16 CHAMBRES – ANNEXE: 6 CHAMBRES
Un véritable havre de paix –  Des équipements modernes. Ici, toutes les conditions sont réunies
pour un merveilleux séjour.
 
TVS ET RADIO UNIVERS FM SALOUM
Avec une équipe de 50 employés actifs, la télévision et la radio locale animent des émissions: La
REGIONALE, la matinale de l’antenne; ECHOS DES MARCHES, l’émission économique;
NIARO, la politique sous toutes ses formes;  FEMMES UNIVERS, consacrée aux femmes
entrepreneurs; NOUROUL KHADIMIYA,  revient sur les écrits de Serigne Touba Khadimoul
Rassoul; MAD’HOU NABY, les éloges du Prophète et de ses fervents serviteurs; SALOUM
SPORT, couvre toutes les activités sportives
 
ESPACE JEUNES
Pour permettre aux visiteurs de vaquer à leurs occupations en toute liberté, une garderie
d’enfants sera mise à leur disposition, avec des aires de jeux et de divertissements spécialement
conçues pour les tout-petits. Il a une superficie de 4750 m² avec une capacité d’accueil de 500
personnes.
 
SALLE DE CINEMA
Une salle de cinéma de dernière génération équipée d’un écran 3D, de connexion wifi et dispose
de 50 places.
 
CASE DES TOUT-PETITS
Un espace pédagogique amélioré pour une meilleure prise en charge de vos enfants.
 
Grand’Place
Le ‘’Cœur de ville de Kaolack’’ commence à vivre et à faire vivre. Ouvert en 2014, ce projet, qui a accusé du
retard, accueille en ce moment des milliers de jeunes. Après les idées reçues suite à deux incendies, le
‘’cœur’’ s’est mis à battre ; et petit à petit, les hommes prennent la place des djinns dont on disait qu’ils
étaient les occupants malveillants du site. 
 

A l’entrée de la ville de Kaolack, un grand espace construit sous forme de cases alignées. Un tel
environnement rustique au milieu d’une cité est immanquable pour le visiteur. A l’intérieur, de
jeunes commerçants, tailleurs, gérants de restaurant y sont installés. Presque tous les types de
jeunes entrepreneurs que compte la région rallient ce lieu, nouvellement découvert par les Saloum-
Saloum : le ‘’Cœur de ville de Kaolack’’. Nombreux sont les commerçants qui délaissent maintenant
le marché central pour ce nouveau cadre. Les locaux offrent une opportunité économique
appréciable. Les commerçants, qui l’ont découvert, y trouvent leur compte. Non encore inaugurée
officiellement, la bâtisse regorge d’un potentiel économique énorme. Récemment, elle a abrité,
pour la première fois, la 10e édition du ‘’Louma agricole’’ de Kaolack. Des agriculteurs venus des
villages environnants comme Taïba Niassène et Diossom ont pu écouler leurs produits, durant deux
jours.

Ce site est le résultat d’un projet de l’ancien président Abdoulaye Wade, concrétisé par l’ex-maire
Salif Bâ. D’ailleurs, la grande esplanade porte le nom de ce dernier. Elle accueille des soirées et des
concerts. Celle-ci est entourée par un bâtiment dédié à l’Administration. Un autre abrite la
télévision Saloum (TVS). Sur l’allée qui mène vers cette esplanade, tout à fait à l’entrée, des
cantines appelées ‘’village des commerçants’’. Peint aux couleurs rouge-ocre, beige et jaune, elles
avaient comme objectif d’accueillir les sinistrés du marché central, victimes d’un incendie. On
décompte au total 478 cantines et magasins sur une superficie de 20 ha.

Les jeunes sont sans doute les premiers à avoir compris les enjeux, car ils ont très tôt rejoint les
lieux. Impossible de parcourir les artères sans en voir un, devant sa machine à coudre ou exposant
sa marchandise, un autre derrière le comptoir... C’est le cas de ce jeune tailleur qui se fait appeler
Papi. Assis devant sa cantine, il attend impatiemment le retour de l’électricité. Une rupture
momentanée dans la fourniture du courant qui n’émousse en rien son enthousiasme. ‘’Ça fait un
mois que je suis là. Je viens de Dakar, j’ai mes parents à Kaolack. Je fais le maximum pour
m’imposer. Vraiment, nous y trouvons notre compte. L’environnement est idéal’’, apprécie-t-il.
Papi préfère ce site au marché central. ‘’J’ai porté mon choix sur ce lieu, car le marché central est
enclavé, il y a l’insalubrité ; ici, on nettoie à tout moment. Les agents veillent à ce que la propreté
soit de mise’’, a-t-il laissé entendre. A son avis, ce projet représente un avenir pour les jeunes qui
auront l’idée d’y investir et de mener leurs activités.

En attendant la grande affluence, élégant dans son ensemble wax bien cousu, il essaie d’attirer la
clientèle à sa manière. ‘‘Je trouve tout le temps des créations pour varier un peu plus mes
collections et obtenir le maximum de clients’’, révèle ce jeune tailleur. Papi plaide pour plus
d’investissement de ce genre pour la revitalisation économique de la région de Kaolack. Pour lui,
l’initiative va permettre de créer des emplois, surtout chez les jeunes. D’ailleurs, lui qui a dès à
présent vu l’intérêt de ce projet, a installé deux machines à coudre. Il prie pour que les clients
viennent en masse afin d’adopter ce projet.

Cet état d’esprit est partagé par le célèbre tailleur Baye Bakh. ‘’J’ai quitté le marché central pour
adhérer au projet ; c’est génial ce que nous avons trouvé là. Nos clients nous retrouvent ici, nous en
remercions les chefs de projet’’, a-t-il lancé, occupé qu’il est devant sa table, à revoir les mesures
prises. Il garde espoir que ce lieu va générer des milliers d’emplois. Car, de son point de vue, si
l’activité ne tourne pas à plein régime, c’est que beaucoup ignorent encore son apport. A côté de
lui, Anta Thiam, jeune couturière, aménage en même temps un complexe à l’intérieur. Dans sa
cantine, elle ne cesse de pédaler. Cette dame au teint clair dévoile sa satisfaction  : ‘’Rien à
signaler. Nous menons nos activités tous les jours. Kaolack manque de projets similaires, c’est à
saluer et nous demandons à nos frères et sœurs de suivre nos pas. Comme ça, l’économie de la
région se portera mieux’’, invite-t-elle.

‘‘L’hygiène et la sécurité y règnent’’


Non loin de là, des jeunes sont assis à l’ombre d’un arbre. Ce petit groupe est constitué de tailleurs
et de vendeurs de mercerie. L’un d’eux insiste surtout sur le côté sécuritaire de cet endroit. ‘’Nous
ne craignons pas l’insécurité. Les vigiles sont là, nous travaillons sans rien craindre. C’est une belle
initiative de l’ancien président Abdoulaye Wade et de Serigne Mboup qui a sauvé notre ‘’cœur’’,
celui de Kaolack’’, témoigne-t-il. Petit de taille, ce jeune est aussi satisfait du maintien de
l’environnement. Un coup d’œil panoramique permet de confirmer la thèse de cet interlocuteur. En
fait, les arbres et les fleurs bien taillées viennent rehausser le décor. A l’intérieur du ‘’Cœur de
ville’’, l’environnement est propice, rien à voir avec ces tas d’immondices qui polluent la plupart
des marchés du pays. Les normes d’hygiène sont respectées, car chaque heure, les agents font des
rondes pour s’assurer qu’il n’y a pas d’objets durs à terre ou de l’eau versée sur les allées. Si c’est
le cas, le ou la responsable est mis (e) au courant des normes. L’installation de poubelles est
régulière et fait partie des gestes à ne pas manquer. Le gestionnaire du service nettoiement, Abou
Guèye, s’en félicite : ‘’Nous avons une équipe du matin et des permanents. Nous essayons de
satisfaire les gens. Par rapport à l’hygiène, nous l’assurons à 100 %. Même les toilettes sont
surveillées.’’

‘’ L’occupation anarchique n’est pas tolérée’’


Cette jeune coiffeuse du nom de Fatou Kiné Fall confirme les propos de M. Guèye. ‘’Ils nous
interdisent de verser de l’eau dans les allées. Nous aussi nous veillons à cela et nous nous plions à
leur décision’’, dit-elle. Dans sa cantine, elle essaie de fidéliser ses clientes avec ses propositions
de modèles de coiffure. Un regard circulaire sur son nouveau local et elle se met à rendre hommage
aux initiateurs. ‘’Ils ne savent pas à quel point cela nous agrée, nous les jeunes. C’est ce qui nous
manque dans ce pays. Des lieux pareils qui puissent nous permettre d’entreprendre et de réaliser
nos rêves. Au ‘’Cœur de ville’’, la location n’est pas chère’’, note-t-elle, sourire aux lèvres. Ses
élèves coiffeuses n’en disent pas moins. Elles confortent la thèse de leur patronne qui est presque
de la même génération qu’elles.

L’adjoint de la directrice générale, Cheikh Faye, pense que l’une des raisons qui pousse les jeunes à
venir au ‘’Cœur de Kaolack’’, c’est surtout la sécurité et l’environnement sain. Deux aspects qui,
selon lui, sont nécessaires dans un espace comme celui-ci.

Serigne Mboup, l’homme providentiel


Toutefois, il se désole du retard pris dans l’envol des activités du ‘’Cœur de ville’’. Ce site,
auparavant, abritait la gare. Il a connu un arrêt des travaux de trois à quatre ans, de 2008 à 2011.
Soixante pour cent des travaux étaient réalisés. D’après nos sources, le contrat entre l’Etat et la
société Sattar a été rompu. Ce qui explique ce blocage. En 2012, le président de la Chambre de
commerce de Kaolack, Serigne Mboup, a pris en main le projet. Ce dernier est peint comme
l’homme providentiel. ‘’J’ai vu ce bébé (projet) naitre devant moi. Donc, je peux dire que Serigne
a sauvé ce bébé pour relancer le ‘’cœur’’. Je n’abuse pas des mots. Nous ne nous voyons presque
pas’’, précise M. Faye. Il révèle qu’à un certain moment, le projet a connu un retour dans la phase
réalisation et exploitation. La phase exploitation a débuté en juillet 2014. Il y a eu cependant trois
phases. La deuxième s’est réalisée grâce à la FIKA (Foire internationale de Kaolack) qui se tient
annuellement sur ce site afin, d’une part, d’attirer les investisseurs et, d’autre part, participer au
développement économique de la région.

Actuellement, déclare cet adjoint de la directrice générale (Mme Mboup) le ‘’cœur’’ fait vivre plus
de 200 travailleurs dans l’Administration, répartis en journaliers et personnels permanents. ‘’C’est
un complexe culturel économique qui exploite beaucoup de domaines. C’est un centre d’affaires. Il
y a un espace jeux qui fonctionne pour les enfants, une salle de cinéma plus sollicitée par des
rencontres, un parc animalier et une case des tout-petits nommée ‘’Keur Badjène’’, renseigne M.
Faye. Pauline Ndong, en robe bleu, déambule, accompagnée de ses enfants. Elle fait le tour de cet
espace récréatif. Calmement, elle demande à ses trois enfants ce qu’ils préfèrent.
Souriante, cette dame estime ce lieu à sa juste valeur. ‘’Pendant les vacances, j’emmène les
enfants pour qu’ils jouent. Je trouve l’endroit idéal et c’est mieux que de les laisser aller à la
plage. C’est un moyen de divertissement’’, explique-t-elle. Elle voit aussi que la facturation est
accessible, car seules les grandes personnes paient l’entrée, et pour les jeux, ça dépend des choix.
Les prix varient entre 300 et 500 F CFA. Son fils Thomas, pantalon bleu et chemise carrelée de
même couleur, soutient que c’est la troisième fois qu’il vient assister aux jeux d’enfants. Fidji,
Kaïla et Linda marchent pour aller vers le parc retourner jouer. Interpellée, cette gamine ne
s’empêche pas de sautiller, exaltée par l’ambiance qui prévaut. La bonne musique la rend gaie,
ainsi que ses deux amies. Toutes les trois viennent de Ziguinchor. ‘’Je m’amuse bien, c’est la
deuxième fois que je viens ici et tout me plaît’’, soutient-elle en sautillant. ‘‘C’est super, nous ne
payons pas le ticket à l’entrée’’, exulte Linda. Contentes, elles prient pour que les vacances durent
un peu plus longtemps.

De l’autre côté, des enfants sautent sur un trampoline. Boubacar Diallo affiche un grand sourire. Il
ne cache pas sa joie : ‘’Nous sommes trois et nous avons payé chacun 500 F CFA, c’est agréable.
Nous avons découvert les lieux grâce à notre grand-mère.’’ Le gérant Boubacar Fall, un jeune
homme, reconnait que les affaires marchent. En plus, avec ce métier, il a réussi à combler un
déficit personnel. Lui qui avoue s’énerver pour un rien, arrive à mieux se maitriser avec les enfants.

Avec une telle adhésion progressive, il est évident que les vendeurs de nourritures ne dépriment
pas. Les gérants de resto se frottent les mains. Saliou Mbacké, un quinquagénaire, estime que les
choses bougent par rapport au début. ‘’Les gens découvrent de plus en plus l’endroit, les jeunes qui
n’avaient pas où aller viennent renforcer le fil des clients. C’est une infrastructure venue à son
heure, nécessaire pour la bonne marche du pays et pour l’intérêt de chacun’’, argumente-t-il.

‘’Le projet commence à avoir un élan favorable’’


Cheikh Faye reste convaincu que cet espace sera, d’ici deux ans, beaucoup plus rentable. ‘’Les
Kaolackois ne peuvent pas avoir mieux que ce site. C’est un projet purement sénégalais. Il n’est pas
déficitaire. Il est en plein développement, car ce sont des centaines de millions ou milliards qui ont
été investis. Il commence à avoir un élan favorable. C’est un sentiment de satisfaction, aujourd’hui,
que nous avons’’, confie-t-il. Selon lui, avec les deux incendies de 2006 et de 2010 qu’il a connus,
les gens avaient beaucoup de préjugés défavorables. ‘‘Certains disaient qu’il était exposé aux
djinns. D’autres se contentaient de dire que c’est un lieu pour les ‘’Toubabs’’ (Blancs) alors que ce
n’est pas le cas’’, se désole-t-il.

‘’Ce sont des idées que les gens se sont faites, mais cela ne tient pas. C’est un marché moderne que
nous avons innové. C’est un joyau pour les Kaolackois. L’occupation anarchique n’est pas tolérée’’,
précise-t-il. M. Faye explique que le premier incendie vécu lors du coffrage de la salle polyvalente
est dû au contact entre un projecteur et un contre-plaqué. Lors du décoffrage, un ouvrier a pris le
projecteur et l’a déposé sur le contre-plaqué. Un vigile était là. Il a vu l’un des projecteurs prendre
feu. La chaleur que dégageait le projecteur a provoqué le feu. Heureusement, le vigile a vite donné
l’alerte. Le second sinistre a eu lieu en 2010. Il avait été causé, selon ses explications, par un feu
allumé par un voisin qui a ravagé toutes les herbes. C’est ainsi qu’elles ont été enlevées.

Une fois ces idées reçus battues en brèche, il invite les Kaolackois à consommer local, à investir
dans leur région. ‘’Le ‘’cœur’’ est un socle économique, c’est pour cela que nous voulons qu’il soit
une bonne infrastructure. Nous avons comme objectif qu’il prenne un envol extraordinaire, d’ici
cinq ans, et nous travaillons sur cette lancée’’, dit-il avec optimisme. Dans cette perspective, il y a
un motel qui devra loger les exposants de la foire qui décideront de rester tout au long de leur
séjour.  

Dans le rapport livré au Chef de l’Etat, Macky Sall, l’IGE mentionne ceci : «La phase de
conception est marquée par l’absence d’étude préalable devant permettre la maîtrise du
coût du projet. Il en a résulté un dérapage budgétaire. Ainsi, d’un montant initial de 12,4
milliards de F CFA, le marché a finalement coûté 17,2 milliards de F CFA». Des problèmes
survenus donc, bien avant l’engagement de Saloum Investissement Développement.
Sur les procédures de passation et d’exécution du marché : «Le marché relatif à la
réalisation du projet a été conclu par entente directe, sans respect du principe d’équité,
d’économie, encore moins de l’obligation légale de mise en concurrence». Il a été souligné,
plus haut, les circonstances dans lesquelles la société administrée par l’homme d’affaires
Serigne Mboup a repris l’affaire en main. Il s’y ajoute, selon toujours le rapport, que «
l’estimation préalable est erronée des travaux exécutés, avant la rupture du lien contractuel
et matérialisée par un protocole d’accord de résiliation. Ces travaux ont été, forfaitairement,
évalués à 80%, ce taux correspondant, en réalité, au montant des décaissements effectifs ».
Un préalable qui n’engage nullement la SID.

Il convient, tout d’abord, d’indiquer que la société Saloum Investissement et Développement


(Sid) a hérité du projet « Cœur de ville de Kaolack » dans un moment difficile, mais surtout
sur des bases claires et transparentes.

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