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Ousmane SEYDI
Version 1.2
Copyright © 2021 Ousmane SEYDI
xxxx
xxxxxxx
Art. No xxxxx
ISBN xxx–xx–xxxx–xx–x
Edition 0.0
1.1 Généralités 4
1.1 Généralités
Soit I un intervalle de R et n ∈ N∗ .
Si F ne dépend pas explicitement de t alors l’équation (1.1) est dite autonome. Dans le
cas contraire elle est dite non autonome.
Dans tout le chapitre, y et y 0 désignent des fonctions de la variable t et 0 signifie la dérivée par rapport à t.
De même y (k) désigne la dérivée d’ordre k par rapport à t. Par convention on pose y (0) = y.
Définition 1.2 L’équation (1.1) est dite résolue en y (n) si et seulement s’il existe une
fonction G des variables t, y, y 0 , y (2) , . . . , y (n−1) telle que
c’est-à-dire que
Définition 1.3 On dit que t → y(t) est solution de (1.1) sur un intervalle J ⊂ I si y est n
fois dérivable sur J et vérifie (1.1) sur J. L’ensemble C = {(t, y(t)) : t ∈ J} est alors appelé
courbe intégrale de (1.1) sur J.
Définition 1.4 Une solution y de (1.1) sur un intervalle J ⊂ I est dite maximale s’il
4
Chapitre 1. Généralités sur les équations différentielles ordinaires 5
n’existe pas d’intervalle K ⊂ I avec J K et une solution ȳ de (1.1) sur K tels que
ȳ(t) = y(t), ∀t ∈ J.
y 0 (t) − y 2 (t) = 0, t ∈ R.
1
ȳ(t) = y2 (t), t < 0, et ȳ(t) = , t ∈ [0, 1).
1−t
La fonction ȳ est dérivable et satisfait l’équation sur K qui contient strictement J2 . La
solution y2 n’est pas maximale. Enfin la solution y3 est elle globale car définie sur tout
l’intervalle où est posé le problème c’est-à-dire I = R.
Définition 1.6
i) L’équation (E) est appelée équation différentielle linéaire d’ordre n sur I avec
second membre.
ii) Si les fonctions a0 , . . . , an sont toutes des fonctions constantes alors (E) est dite
équation différentielle linéaire à coefficients constants avec second membre.
iii) L’équation (E) est dite linéaire homogène si f est une fonction nulle et linéaire
non homogène si f n’est pas identiquement nulle.
6 1.2. Généralités sur les équations différentielles linéaires
Donc si λ1 , λ2 ∈ R on obtient
n n
(k) (k)
X X
ak (t)λ1 y1 (t) = 0, ∀t ∈ I et ak (t)λ2 y2 (t) = 0, ∀t ∈ I.
k=0 k=0
d’où
n
(k) (k)
X
ak (t)[λ1 y1 (t) + λ2 y2 (t)] = 0, ∀t ∈ I
k=0
Proposition 1.2 Si yh est solution de (E0 ) et yp une solution de (E) alors yh + yp est une
solution de (E).
n
(k)
X
ak (t)yp (t) = f (t), ∀t ∈ I.
k=0
Par conséquent
n n
(k) (k)
X X
ak (t)yh (t) + ak (t)yp (t) = 0 + f (t), ∀t ∈ I
k=0 k=0
d’où
n
(k) (k)
X
ak (t)[yh (t) + yp (t)] = f (t), ∀t ∈ I.
k=0
Proposition 1.3 Soit yp une solution particulière quelconque de (E). Alors y est solu-
tion de (E) si et seulement s’il existe une solution yh de (E0 ) telle que y = yh + yp .
Preuve. La proposition 1.2 nous assure que la somme d’une solution particulière de (E) et
d’une solution de l’équation linéaire homogène (E0 ) est une solution de (E). Soit maintenant
y une solution quelconque de (E). Puisque
y = y − yp + yp ,
il suffit de montrer que y − yp est une solution de l’équation linéaire homogène (E0 ). En effet
on a
n n
(k)
X X
(k)
ak (t)y (t) = f (t), ∀t ∈ I et ak (t)yp (t) = f (t), ∀t ∈ I,
k=0 k=0
d’où
n n
(k)
X X
ak (t)y (k) (t) − ak (t)yp (t) = f (t) − f (t) = 0, ∀t ∈ I,
k=0 k=0
et on obtient
n
(k)
X
ak (t)[y (k) (t) − yp (t)] = 0.
k=0
Par conséquent y − yp est bien une solution de l’équation linéaire homogène (E0 ).
Comme conséquence de la proposition 1.3 nous avons que si S0 est l’ensemble des solutions de l’équation
linéaire homogène (E0 ) alors pour toute solution particulière yp de (E)
S = {yp + yh : yh ∈ S0 },
est l’ensemble des solutions de (E). Concrètement pour trouver l’ensemble des solution de (E) il suffit de
procéder en deux étapes indépendamment de l’ordre :
1) trouver l’ensemble des solutions de l’équation linéaire homogène S0 ,
2) trouver une solution de l’équation linéaire non homogène yp .
sur I alors y = y1 + y2 est solution de (E) sur I. C’est le principe de superposition des
seconds membres.
8 1.2. Généralités sur les équations différentielles linéaires
Définition 1.7 S’il existe t0 ∈ I tel que an (t0 ) = 0 alors on dit que (E) est singulière
en t0 . L’équation (E) est dite résolue en y (n) sur I si et seulement si an est la fonction
constante égale à 1 sur I.
Lorsque (E) n’admet pas de point singulier sur I on peut la rendre résolue en y (n) en divisant tous les
coefficients par an . Par exemple l’équation
n’admet pas de point singulier dans R et peut être réécrite comme une équation résolue en y 0 de la manière
suivante :
t 2t
y 0 (t) + y(t) = , t ∈ R.
1 + t2 1 + t2
Lorsque (E) admet des points singuliers sur I on peut la rendre résolue sur des sous-intervalles de I. Il
faudra dans ce cas résoudre l’équation sur chacun des sous-intervalles. Considérons par example l’équation
ty 0 (t) + y(t) = 0, t ∈ R.
Ici l’intervalle où est posé la question est R. La singularité est t0 = 0. On pose alors J1 = (−∞, 0) et
J2 = (0, +∞). On obtient alors deux équations à résoudre sur chacun des intervalles. En pratique on résout de
manière informelle l’équation sur R∗ tout en ayant en tête qu’une solution s’exprime sur un intervalle. Nous
verrons plus loin comment résoudre l’équation. Ici les solutions sur J1 et J2 sont données respectivement par
C1 C
y1 (t) = , ∀t > 0 et y2 (t) = 2 , ∀t < 0
t t
avec C1 et C2 des constantes réelles. Pour avoir une solution sur I = R il faut vérifier si on peut ”recoller” les
solutions y1 et y2 en 0 de manière à ce que la fonction obtenue soit dérivable en 0 et satisfasse l’équation sur
R. Il est facile de voir que c’est impossible sauf si C1 = C2 = 0. Par conséquent la seule solution de l’équation
sur R est la fonction y(t) = 0 pour tout t ∈ R. Les solutions y1 et y2 sont des solutions maximales.
Il peut être parfois très fastidieux de préciser l’intervalle dans lequel la solution est définie surtout si la
solution n’est pas définie de manière explicite. Lorsque l’intervalle n’est pas demandé explicitement dans un
exercice, nous nous contenterons d’exprimer les solutions en précisant des conditions nécessaires d’existence.
Nous verrons dans la suite comment exprimer ces conditions.
2. Équations différentielles résolues d’ordre 1
Remarque 2.1 Les équations (L) et (L0 ) sont des équations linéaires d’ordre 1 résolues
en y 0 .
Proposition 2.1 Soit t 7→ A(t) une primitive quelconque de t 7→ a(t) sur I. Une fonc-
tion t ∈ I 7→ yh (t) est une solution de (L0 ) si et seulement s’il existe une constante C ∈ R
telle que
yh (t) = eA(t) C, ∀t ∈ I.
La fonction yh ainsi définie avec C variant dans R est appelée solution générale
de l’équation linéaire homogène (L0 ). En particulier l’ensemble des solution de
l’équation linéaire homogène (L0 ) est donné par
S0 = {eA(t) C, t ∈ I : C ∈ R}.
9
10 2.1. Equations différentielles linéaires résolues d’ordre 1
Soit yh (t) = eA(t) C pour tout t ∈ I. Montrons que yh est une solution de l’équation différentielle
linéaire homogène sur I. Il suffit de remarquer que
Proposition 2.2 Soit t 7→ A(t) une primitive quelconque de t 7→ a(t) sur I. Soit t 7→ B(t)
une primitive quelconque de t 7→ e−A(t) b(t) sur I. Alors la fonction t ∈ I 7→ yp (t) avec
Preuve. Il suffit de montrer que la fonction définie par yp (t) = eA(t) B(t) pour tout t ∈ I satisfait
(L). Il est claire que yp est dérivable sur I et on a pour tout t ∈ I
On sait que l’ensemble des solutions de l’équation (L) est donné par
S = {yp + yh : yh ∈ S0 },
d’où en utilisant les propositions 2.1 et 2.2 on obtient que l’ensemble des solutions de (L) est
3) on conclut que l’ensemble des solutions de l’équation (L) est donnée par
y 0 (t) = 2y(t) + t 2 , t ∈ R,
et
ty 0 (t) + y(t) = t, t ∈ R.
L’équation différentielle (L) peut-être accompagnée d’une condition initiale. Dans ce cas
elle est écrite sous la forme
( 0
y (t) = a(t)y(t) + b(t), t ∈ I,
y(t0 ) = y0 ,
1) On résout l’équation
y 0 (t) = a(t)y(t) + b(t), t ∈ I
pour trouver que
y(t) = eA(t) C + eA(t) B(t), ∀t ∈ I
avec A une primitive quelconque de a sur I et B une primitive quelconque de t 7→
e−A(t) b(t) sur I. Il est plus commode de choisir les primitives A et B telles que A(t0 ) = 0
et B(t0 ) = 0. On rappelle que la primitive de a qui s’annule en t0 est
Zt
A(t) = a(s)ds, t ∈ I
t0
y(t0 ) = y0 ,
12 2.2. Equations à variables séparées
et
ty 0 (t) + y(t) = t, t > 0, y(1) = −1.
dG(y)
= g(y), ∀y ∈ J,
dy
sur I si et seulement si
Si g ne s’annule par sur J alors G est une fonction bijective de J à valeurs dans G(J). Par conséquent pour
tout t ∈ I tel que F(t) + C ∈ G(J) on a
y(t) = G−1 (F(t) + C).
S’il n’y a aucune demande spécifique dans les exercices, nous nous contenterons d’exprimer les solutions de
manière implicite.
y(t)y 0 (t) = t, t ∈ R
et
cos(y(t)) + ey(t) y 0 (t) = et , t ∈ R.
Chapitre 2. Équations différentielles résolues d’ordre 1 13
Définition 2.2 On appelle équation à variables séparables, toute équation qui peut se
réécrire comme une équation à variable séparées sur un ou des sous-intervalles de I.
L’équation
y 0 (t) = h(y(t))f (t), t ∈ I
est à variables séparables. Pour résoudre cette équation à variables séparables, il faut la
réécrire comme une équation à variables séparées en faisant bien attention aux cas où h
s’annule.
Méthode de résolution :
1
y 0 (t) = f (t), t ∈ J.
h(y(t))
sous forme d’une équation à variables séparables à l’aide d’un changement de vari-
ables. Écrire l’équation suivante
z0 = z2 + 2z(t + 1) + (t + 1)2
La fonction G est dite homogène de degré k ∈ R si pour tout α ∈ R∗ tel que G est définie en
(αt, αy) on a
G(αt, αy) = α k G(t, y).
14 2.3. Equations homogènes
G(t, y) = 2y + 3t
G(t, y) = y 2 + t 2 .
Si I ne contient pas 0 alors l’étude d’une équation homogène peut être ramenée à l’étude
d’une équation à variables séparables. En effet si on pose
tu(t) = y(t), ∀t ∈ I
alors on a
tu 0 (t) + u(t) = y 0 (t) = G(t, y(t)) = G(t, tu(t))
et comme G est homogène de degré 0 on en déduit que
y 0 = t k−1 f (yt −k ).
Montrer que u = yt −k satisfait une équation différentielle à variables séparables.
Chapitre 2. Équations différentielles résolues d’ordre 1 15
• y 0 = t2y 4 + y 2
y y
• y 0 = t cos2 t 2 + 2 t , t > 0, y(1) = 1
y2 y
• y0 = t + t3
+ 2 t , t > 0, y(1) = 0.
y 0 = yf (eλx y).
y 0 = ex y 3 + y.
avec m ∈ R∗ .
D’où en multipliant l’équation (B) par (1 − m)y −m (t) on se ramène à l’étude de l’équation
différentielle linéaire
qu’on sait résoudre. Les solutions maximales de l’équation différentielle de Bernoulli sont
obtenues en posant
1
y(t) = (z(t)) 1−m , t ∈ Jmax ,
1
avec Jmax l’intervalle maximal sur lequel la fonction t → (z(t)) 1−m est définie.
16 2.5. Equations aux différentielles totales
et
1
y 0 (t) = y(t) + p , t ∈ R.
y(t)
• 2xy 0 = y + 3x3 y 5
√
• t2y 0 − y + y = 0
• 2y 0 = y 2 − 3xy, y(0) = 0
• 2y 0 = xy 2 − 3xy, y(0) = 1
√
• ty 0 − 3y + y = 0, y(1) = 2.
Rappelons que dy(t) = y 0 (t)dt. Par conséquent l’équation (DT ) est équivalente à
Définition 2.5 On dit que l’équation différentielle (DT ) est une équation aux
différentielles totales s’il existe une fonction F différentiable sur D telle que
c’est-à-dire
M(t, x) = ∂1 F(t, x) et N (t, x) = ∂2 F(t, x).
Remarquons que si (DT ) est une équation aux différentielles totales alors les solutions
sont données de manière implicite par
F(t, y(t)) = C, C ∈ R
Théorème 2.2 Supposons que les dérivées partielles de M et N existent et sont con-
tinues sur D. Alors (DT ) est une équation aux différentielles totales si et seulement
si
∂M(t, x) ∂N (t, x)
= , ∀(t, x) ∈ D.
∂x ∂t
Preuve. Supposons que (DT ) est une équation aux différentielles totales. Alors il existe une
fonction F différentiable sur D telle que
avec
∂1 F(t, x) = M(t, x) et ∂2 F(t, x) = N (t, x)
d’où par le théorème de Schwarz on a
∂M(t, x) ∂N (t, x)
= , ∀(t, x) ∈ D.
∂x ∂t
Soient (a, b) ∈ D. On a alors
Zx Zx
M(t, x) = ∂2 M(t, l)dl + M(t, b) = ∂1 N (t, l)dl + M(t, b), ∀(t, x) ∈ D.
b b
Posons Z t Z x
F(t, x) = M(s, x)ds + N (a, l)dl, ∀(t, x) ∈ D
a b
et observons que pour tout (t, x) ∈ D
Z t "Z x # Zx
F(t, x) = ∂1 N (s, l)dl + M(s, b) ds + N (a, l)dl
Zat Z xb Zt b Z
x
= ∂1 N (s, l)dlds + M(s, b)ds + N (a, l)dl
Zax Zb t Zat Zbx
= ∂1 N (s, l)dsdl + M(s, b)ds + N (a, l)dl
Zbx a aZ
t
bZ
x
= [N (t, l) − N (a, l)]dl + M(s, b)ds + N (a, l)dl
Zbx Zt a b
Par conséquent
∂1 F(t, x) = M(t, x) et ∂2 F(t, x) = N (t, x)
pour tout (t, x) ∈ D.
Si M(t, y(t))dt + N (t, y(t))dy(t) = 0, t ∈ I est une équation aux différentielles totales, alors on peut trouver
18 2.5. Equations aux différentielles totales
et Z y Z t
F(t, y) = N (t, l)dl + M(s, b)ds.
b a
Les constantes a et b doivent être choisies pour que les précédentes expressions soient définies.
Lorsque
∂M ∂N
,
∂x ∂t
alors il est peut être possible de trouver une fonction µ des variables t, x définie sur D telle
que
µ(t, x) , 0, ∀(t, x) ∈ D,
et
∂[µ(t, x)M(t, x)] ∂[µ(t, x)N (t, x)]
= , ∀(t, x) ∈ D.
∂x ∂t
Dans ce cas l’équation (DT ) multipliée par µ(t, x) devient une équation aux différentielles
totales. Une telle fonction est appelée facteur intégrant.
∂µ ∂µ
En pratique pour trouver un facteur intégrant non trivial, on peut supposer que et
∂x ∂t
existent, ce qui permet d’avoir l’équation suivante
∂µ ∂M ∂µ ∂N
M +µ = N +µ ,
∂x ∂x ∂t ∂t
appelée équation des facteurs intégrants.
avec C une constante réelle non nulle et t → Γ (t) une primitive de t → γ(t).
3y 2 + 8t + 2tyy 0 = 0
Soit x → λ(x) un facteur intégrant indépendant de t. Alors d’après l’équation des facteurs
intégrant il doit satisfaire
∂M(t, x) ∂N (t, x)
λ(x)0 M(t, x) + λ(x) = λ(x) ⇔ λ0 (x) = γ(x)λ(x)
∂x ∂t
D’où on peut choisir comme facteur intégrant de la forme
avec C une constante réelle non nulle et x → Γ (x) une primitive de x → γ(x).
Differentielles classiques
1. d(xy) = ydx + xdy 2. d(x2 + y 2 ) = 2xdx + 2ydy
!
y −ydx + xdy x ydx − xdy
3. d = 4. d =
x x2 y y2
!!
y −ydx + xdy x ydx − xdy
5. d arctan = 6. d arctan =
x x2 + y 2 y x2 + y 2
1 2 xdx + ydy q
xdx ± ydy
7. d ln x + y 2 = 8. d x2 ± y 2 = p
2 x2 + y 2 x2 ± y 2
20 2.5. Equations aux différentielles totales
De manière générale nous avons les formules suivantes pour deux fonctions différentiables
(x, y) 7→ f (x, y) ∈ R et (x, y) 7→ g(x, y) ∈ R
Exercice 2.14 Trouver les solutions générales des équations différentielles suivantes :
a) ydx − xdy = 0.
2y(x − 1)
b) ln(y 2 + 1)dx + dy = 0
y2 + 1
p p
c) (xy 2 + y x2 + y 2 )dx + (y 3 − x x2 + y 2 )dy = 0.
Dans le tableau ci-dessous, nous listons des facteurs intégrants pour quelques classes
d’équations différentielles de la forme M(t, y)dt + N (t, y)dy = 0. Les fonctions ϕ et ψ sont des
fonctions réelles d’une variable réelle. L’écriture des fractions est assujettie aux domaines de
définitions.
Chapitre 2. Équations différentielles résolues d’ordre 1 21
1
M = yϕ(ty), N = tψ(ty) µ= tM−yN
1
∂t M = ∂y N µ= M 2 +N 2
∂y M = −∂t N
∂y M−∂t N
R
ϕ(z)
N −M = ϕ(t + y) µ = γ(t + y), avec γ(z) = e
∂y M−∂t N
R
ϕ(z)
yN −tM = ϕ(ty) µ = γ(ty), avec γ(z) = e
t 2 (∂t N −∂y M) y y R
ϕ(z)
yN +tM =ϕ t µ=γ t , avec γ(z) = e
∂y M−∂t N
R
1
ϕ(z)
tN −yM = ϕ(t 2 + y 2 ) µ = γ(t 2 + y 2 ), avec γ(z) = e 2
R R
ϕ(t)dt+ ψ(y)dy
∂y M − ∂t N = ϕ(t)N − ψ(y)M µ=e
∂y M−∂t N
R
ϕ(z)
N ∂t W −M∂y W
= ϕ◦W µ = γ ◦ W , avec γ(z) = e et W = W (t, y)
Théorème 2.3 (Picard) Soit G une fonction continue sur R = [a, b]×[c, d] telle que ∂y G
existe et est continue sur R. Soient t0 ∈ (a, b) et y0 ∈ (c, d). Alors il existe une unique
solution maximale (J, ym ), J ⊆ [a, b] contenant t0 , du problème de Cauchy
( 0
y (t) = G(t, y(t)), ∀t ∈ [a, b]
(P C)
y(t0 ) = y0 .
y 0 (t) = sin(ty(t)), ∀t ∈ R
(
y(0) = 1.
Nous allons montrer que ce problème admet une unique solution maximale. Pour cela
il suffit de montrer qu’il admet une unique solution maximale sur [a, b] avec a < b
quelconques et 0 ∈ (a, b). Soient a < b quelconques avec 0 ∈ (a, b). Posons G(t, y) =
sin(ty). Il est claire que G et ∂y G sont continues sur [a, b] × R. Par conséquent d’après
le théorème de Picard, il existe une unique solution maximale (J, ym ) avec J ⊂ [a, b].
Notons que le théorème précédent ne nous donne aucune information sur la taille de
l’intervalle maximal d’existence et d’unicité. Nous allons à présent donner le théorème suiv-
ant qui présente plus de précisions.
Soient t0 ∈ (a, b) et y0 ∈ R. Alors il existe une unique solution globale ([a, b], ym ) du
problème de Cauchy ( 0
y (t) = G(t, y(t)), ∀t ∈ [a, b]
y(t0 ) = y0 .
Chapitre 2. Équations différentielles résolues d’ordre 1 23
y 0 (t) = sin(ty(t)), ∀t ∈ R
(
y(0) = 1.
Nous allons montrer que ce problème admet une unique solution globale (i.e définie
sur tout R). Pour cela il suffit de montrer qu’il admet une unique solution globale sur
[a, b] avec a < b quelconques et 0 ∈ (a, b). Soient a < b quelconques avec 0 ∈ (a, b). Posons
G(t, y) = sin(ty). Il est claire que G est continue sur [a, b] × R. Soient t ∈ [a, b], y1 , y2 ∈ R.
On a alors
Z1
G(t, y1 ) − G(t, y2 ) = sin(ty1 ) − sin(ty2 ) = (y1 − y2 ) cos(y1 + s(y1 − y2 ))ds
0
d’où
|G(t, y1 ) − G(t, y2 )| ≤ |y1 − y2 |.
Par conséquent d’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, il existe une unique solution
globale ym définie sur [a, b].
y 0 (t) = t|y(t)|, ∀t ∈ R
(
y(1) = 0.
Tandis que les théorèmes de Picard et de Cauchy-Lipschitz donnent une condition suff-
isante d’existence et d’unicité, le théorème suivant ne donne qu’une condition suffisante
d’existence.
Théorème 2.5 (Cauchy-Péano) Soit G une fonction continue sur R = [a, b] × [c, d].
Soient t0 ∈ (a, b) et y0 ∈ (c, d). Alors il existe une solution (J, ym ), J ⊂ [a, b] contenant
t0 , du problème de Cauchy
( 0
y (t) = G(t, y(t)), ∀t ∈ [a, b]
y(t0 ) = y0 .
est solution mais elle n’est pas la seule. En effet pour tout α < β la fonction définie par
(t − α)3 si t < α
y(t) = 0 si α ≤ t ≤ β
(t − β)3 si t > β
est encore une solution du problème de Cauchy. Ceci indique qu’on a une infinité de
solutions qui passent par 0.
Est ce que cet exemple contredit les théorèmes de Picard et de Cauchy-Lipschitz ?
Justifier votre réponse.
Exercices
1) Montrer que si lim B(t) ≤ 1/α alors il existe une solution définie sur R+ .
t→+∞
2) Montrer que si lim B(t) > 1/α alors il existe une solution maximale définie sur
t→+∞
[0, t ∗ ) avec t ∗ > 0. Donner l’expression de t ∗ si a et b sont constantes.
y 0 = a(t)eλy + b(t), t ∈ I, λ , 0.
y 0 = te2y + 1, t ∈ R, y(0) = 1.
Soit I un intervalle de R. Dans cette partie nous nous intéressons à l’équation différentielle
an (t)y (n) (t) + an−1 (t)y (n−1) (t) + · · · + a0 (t)y(t) = f (t), t ∈ I, (E)
avec n ≥ 2.
26
Chapitre 3. Equations différentielles linéaires d’ordre supérieur 27
La réciproque du théorème 3.1 n’est pas vraie en général. En effet les fonctions ϕ1 (t) = t 2 et ϕ2 (t) = t|t|
définies sur (−1, 1) sont linéairement indépendantes et W (ϕ1 , ϕ2 )(t) = 0, pour tout t ∈ (−1, 1). Faire la
preuve en exercice.
Dans la suite nous admettrons proposition suivante. Elle pourra être justifiée ultérieurement.
Rappelons que les solutions de (EC) sont données par la somme d’une solution particulière
de (EC) est des solutions de l’équation homogène associée (EC0 ).
Posons ϕ(t) = eλt avec λ ∈ C. Si ϕ est solution de (EC0 ) alors
eλt λn + bn−1 λn−1 + · · · + b0 = 0, t ∈ I.
Le polynôme
Pn (λ) = λn + bn−1 λn−1 + · · · + b0 , (3.1)
ainsi obtenu sera appelé polynôme caractéristique et
Pn (λ) = 0, (3.2)
l’équation caractéristique.
Cas n = 2 :
28 3.3. Equations différentielles d’ordre 2 à coefficients non constants homogène
• Si P2 admet une racine double λ alors l’ensemble des solutions de l’équation homogène
est donné par
S0 = {α1 eλt + α2 teλt , t ∈ I : α1 , α2 ∈ R}.
Cas n quelconque :
• Si λ est une racine réelle de Pn de multiplicité m ≥ 2 alors les fonctions
Dans le cas des équations différentielles d’ordre 2 à coefficients non constants, il n’y pas
une méthode générale pour déterminer les solutions. Il existe cependant des cas où on peut
utiliser les séries pour trouver la solution générale de l’équation homogène.
Rappelons que l’ensemble des solutions de l’équation homogène s’obtient par combi-
naisons linéaires de deux solutions linéairement indépendantes. Ainsi, il convient de pou-
voir déterminer une solution linéairement indépendante y2 lorsqu’une solution y1 . 0 est
connue.
Preuve. Sur I on
W = y1 y20 − y10 y2
Chapitre 3. Equations différentielles linéaires d’ordre supérieur 29
d’où
W 0 = y1 y200 − y100 y2
= −y1 [b1 (t)y20 + b0 (t)y2 ] + y2 [b1 (t)y10 + b0 (t)y1 ]
= −b1 (t)[y1 y20 − y10 y2 ]
= −b1 (t)W (t).
y1 y20 − y10 y2 = W
Méthode de factorisation
Soit y1 . 0 une solution connue de (EN C0 ). On définie l’application linéaire L1 : C 1 (I) → C(I)
par
dy
L1 [y] = y1 − y10 y, ∀y ∈ C 1 (I)
dt
et l’application linéaire L1 : C 1 (I) → C(I) par
!
1 dy
L2 [y] = + b1 y , ∀y ∈ C 1 (I).
y1 dt
Soit y une solution de (EN C0 ). Comme y ∈ C 2 (I) on a L1 [y] ∈ C 1 (I). Ce qui nous permet de
calculer (L2 ◦ L1 )[y]. Plus précisément on a
!
1 dL1 [y]
(L2 ◦ L1 )[y] = L2 [L1 [y]] = + b1 L1 [y]
y1 dt
et comme
!
dL1 [y] d dy
= y − y100 y − y10 y 0 = y10 y 0 + y1 y 00 − y100 y − y10 y 0 = y1 y 00 − y100 y
dt dt 1 dt
on en déduit que
dL1 [y]
+ b1 L1 [y] = y1 y 00 − y100 y + b1 y1 y 0 + b1 y10 y
dt
= y1 y 00 + b1 y1 y 0 − (y100 + b1 y10 )y
= y1 y 00 + b1 y1 y 0 + b0 y1 y
d’où
(L2 ◦ L1 )[y] = L2 [L1 [y]] = y 00 + b1 y 0 + b0 y.
30 3.3. Equations différentielles d’ordre 2 à coefficients non constants homogène
L’avantage de la méthode de factorisation est qui permet de résoudre une équation différentielle
linéaire d’ordre 2 non homogène. Considérons l’équation
y 00 (t) + b1 (t)y 0 (t) + b0 (t)y(t) = f (t), t ∈ I. (EN C)
Supposons que y1 est une solution connue. Dans ce cas l’équation (EN C) se réécrit sous la
forme
(L2 ◦ L1 )[y] = f , sur I.
Pour résoudre l’équation, on résout le système suivant
(
L1 [y] = z
L2 [z] = f .
Chacune des équations du système étant une équation linéaire non homogène d’ordre 1,
nous pouvons utiliser les techniques déjà apprises.
y 00 + 2y 0 − y = 0, y(0) = 0, y 0 (0) = 1
y 00 + 8y 0 + 25y = 48 cos x − 16 sin x
y 000 − y 0 = ex + e−x
4.1 Généralités 32
À l’aide de N (t, s) on a transformé t 7→ f (t) en une fonction s 7→ F(s). On dit qu’on a fait une
transformation intégrale de la fonction f . L’application (t, s) 7→ N (t, s) est appelée noyau
de la transformation intégrale. Lorsque l’on parvient à retrouver f à partir de F on dit qu’on
a effectué une transformation inverse. Dans toute la suite les transformées intégrales des
fonctions f , g, h . . . seront notées respectivement F, G, H . . .
Suivant le noyau et les valeurs de a et b nous avons les transformations intégrales suivantes
Z +∞
Transformation de Laplace F(s) = f (t)e−st dt
Z0 +∞
Transformation de Fourier G(ω) = g(t)e−iωt dt
Z −∞
+∞
Transformation de Mellin H(s) = h(t)t s−1 dt
0 Z +∞
1 k(t)
Transformation de Hilbert K(ω) = v.p dt.
π −∞ ω − t
32
Chapitre 4. Introduction à la transformation de Laplace 33
Cette dernière intégrale est convergente pour certains s ∈ C lorsque f est exponentiellement
bornée c’est-à-dire qu’il existe M > 0, T ≥ 0 et c ∈ R tels que
|f (t)| ≤ Mect , ∀t ≥ T .
Pour résumé la précédente propriété de f nous dirons que f exponentiellement bornée avec
une constante M et un exposant c.
|f (t)| ≤ Mect , ∀t ≥ T ,
Proposition 4.1 Soient f , g des fonctions continues par morceaux sur [0, +∞) et expo-
nentiellement bornées. Alors on a
pour tout α, β ∈ C.
34 4.2. Transformation de Laplace
Proposition 4.2 Soit f une fonction dérivable sur [0, +∞) telle que f 0 est continue par
morceaux sur [0, +∞). Alors on a
Proposition 4.3 Soit f une fonction continue par morceaux sur [0, +∞), nulle pour
t < 0. Alors on a les propriétés suivantes
Théorème 4.2 Soit f une fonction continue par morceaux sur [0, +∞) et exponen-
tiellement bornée avec une constante M > 0 et un exposant c ∈ R. Alors la transformée
de Laplace F de f est indéfiniment dérivable sur Ω = {s ∈ C : Re(s) > c} avec
d n F(s)
(−1)n = L(t n f (t)), ∀s ∈ Ω, n = 1, 2, 3, . . .
dsn
Théorème 4.3 (de la valeur initiale) Soit f une fonction continue par morceaux sur
[0, +∞) et bornée. Alors on a
Théorème 4.4 (de la valeur finale) Soit f une fonction continue par morceaux sur
[0, +∞) et bornée. Alors on a
et
t2
(
si t<1
g(t) =
0 si t ≥ 1.
0 si t < a1
f1 (t) si a1 ≤ t < a2
..
f (t) =
.
fn (t) si tn ≤ t < tn+1
0 si t ≥ tn+1
alors on a
n
X
f (t) = fk (t)[H(t − ak ) − H(t − ak+1 ].
k=1
36 4.2. Transformation de Laplace
Remarque 4.1 Il convient de noter que dans tout ce qui précède on peut remplacer les
inégalités larges par des inégalités strictes. En effet le fait de remplacer une inégalité
large par une inégalité stricte n’aura aucun impact sur le calcul intégral qui intervient
dans la transformée de Laplace.
ou simplement
f (t) = L−1 [F(s)]
s’il n’y pas une possible confusion. En particulier nous avons les propriétés suivantes
• pour tout a ≥ 0
L−1 [F(s − a)] = eat f (t) = eat L−1 [F(s)]
• pour tout n ≥ 1
L−1 [F (n) (s)] = (−1)n t n f (t)
• pour tout a ≥ 0
L−1 [eas F(s)] = f (t − a)H(t − a).
1
1
s
n!
tn
sn+1
1
eat
sω
−a sin(ωt) ω
sin(ωt) arctan
s2 +s ω2 t s
cos(ωt) 2ω2 s
s2 + 2 sin(ωt) sinh(ωt)
ωω s4 + (2ω2 )2
sinh(ωt) s3
s2 −s ω2 cos(ωt) cosh(ωt)
cosh(ωt) s4 + (2ω2 )2
s2 − ω2
√
1 π
√ √
t s
eat − ebt s−a
− ln
t s−b
s
Exercice 4.4 Calculer les inverses des transformées de Laplace suivantes ,
(s − 2)5
2 + e−2s s 1
3
, 2 ,
s (s + 4) (s − 1)(s2 + s + 1)
2
38 4.2. Transformation de Laplace