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TRAUMATISMES VIOLENCE

et

LES FAITS
2014
Causes des traumatismes et ampleur
du problème
Chaque jour, plus de 14 000 personnes dans le monde perdent la vie à la suite d’un
traumatisme. Parmi les causes de traumatismes figurent les actes de violence
dirigés contre autrui ou contre soi-même, les accidents de la route, les brûlures, les
noyades, les chutes et les intoxications. Les décès dus à un traumatisme ont
d’énormes répercussions sur familles et les communautés touchées, dont la vie est
bien souvent changée par le tragique évènement.
Bien que les traumatismes et les actes de violence soient prévisibles et en grande
partie évitables, ce sont depuis longtemps des thèmes absents du programme
mondial d’action en santé. Les faits en provenance de nombreux pays montrent que
des efforts concertés faisant intervenir le secteur de la santé , mais aussi d’autres
secteurs, peuvent donner des résultats spectaculaires au niveau de la prévention.
La communauté internationale doit collaborer avec les États et la société civile
partout dans le monde pour mettre en œuvre les mesures qui ont fait leurs preuves
et réduire la fréquence des décès évitables qui se produisent chaque jour à la suite
de traumatismes ou de violences.

Toutes les Les traumatismes constituent un problème


six secondes mondial de santé publique.
quelqu’un meurt Plus de cinq millions de personnes dans le monde meurent chaque année à la
suite de traumatismes. Cela représente plus de 9 % des décès enregistrés
dans le monde dans le monde et près de 1,7 fois le nombre total de décès causés par le
VIH/sida, la tuberculose et le paludisme (voir la Figure 1).
des suites d’un
traumatisme Figure 1 :
Échelle du problème
Morts causées par les traumatismes par rapport aux autres principales causes de
mortalité, monde 2012.

Décès par an
(millions)
6
Source: WHO Global Health Estimates, 2014

0
Traumatismes VIH/sida, tuberculose et paludisme

Environ un quart des 5 millions de décès consécutifs à des traumatismes sont


le résultat de suicides à domicile, un autre cas étant consécutif aux accidents
de la route. Parmi les autres principales causes de décès consécutifs à des
traumatismes figurent les chutes, les noyades, les brûlures, les
empoisonnements et la guerre (voir la Figure 2).
2
© CBM/Shelley

Figure 2 :
Proportion des décès dus à différents
traumatismes Chaque année, on
Causes de mortalité par traumatisme dans
le monde, 2012 meurt cinq fois plus
Hom
icide
Homicide Conflit armé d’homicides que
10 % 2% Accidents de traumatismes
de la route

Suicide 24 % dus à un conflit


16 % armé
Source: WHO Global Health Estimates, 2014

Intoxication

4%
Autres
traumatismes Chutes
non
intentionnels 14 %
18 % Noyade
Brûlures par
le feu
7% 4%
Les traumatismes sont un problème de santé publique important et continuent à
augmenter dans certains pays. On prévoit que deux des trois principales causes
de décès par traumatisme – les accidents de la route et les chutes – prendront de
plus en plus d’importance par rapport à d’autres causes de décès. Comme le
montre le Tableau 1 les accidents de la route devraient devenir la septième
principale cause de décès par traumatisme d’ici 2030, les chutes passant au
17e rang et le suicide continuant à figurer parmi les 20 principales causes.

3
© Kuni Takahashi/Bloomberg

Tableau 1 :
Place croissante des décès par traumatisme dans le classement des
principales causes de décès
Comparaison des principales causes de décès, entre 2012 et 2030

Total 2012 Total 2030

Source: WHO Global Health Estimates, 2014. www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/projections/en/


1 Cardiopathie ischémique 1 Cardiopathie ischémique
2 Accident vasculaire cérébral 2 Accident vasculaire cérébral
3 Bronchopneumopathie obstructive 3 Bronchopneumopathie obstructive
chronique chronique
4 Infections des voies respiratoires 4 Infections des voies respiratoires
inférieures inférieures
5 Cancers de la trachée, des bronches, et 5 Diabète sucré
du poumon
6 VIH/sida 6 Cancers de la trachée, bronches, du
poumon
7 Maladies diarrhéiques 7 Accidents de la route
8 Diabète sucré 8 VIH/sida
9 Accidents de la route 9 Maladies diarrhéiques
10 Cardiopathie hypertensive 10 Cardiopathie hypertensive
11 Complications de la prématurité 11 Cirrhose du foie
12 Cirrhose du foie 12 Cancer du foie
13 Tuberculose 13 Maladies rénales
14 Maladies rénales 14 Cancer de l’estomac
15 Suicide 15 Cancers du côlon et du rectum
16 Asphyxie obstétricale à la naissance et 16 Suicide
traumatisme
17 Cancer du foie 17 Chutes
18 Cancer de l’estomac 18 Maladie d’Alzheimer et autres démences
19 Cancers du côlon et du rectum 19 Complications de la prématurité
Maladie d’Alzheimer et autres démences Cancer du sein
i d ht l

20 20
21 Chutes 21 Troubles endocriniens, sanguins et
immunitaires
1
4
Le nombre de décès par traumatisme n’a cessé de croître dans de
nombreux pays à revenu faible et intermédiaire. La Figure 3 montre la
progression du nombre de décès par accidents de la route au Cambodge et
en Inde ces dernières années – une tendance observée dans de nombreux
pays où la motorisation ne s’est pas suffisamment accompagnée de
stratégies améliorées de sécurité routière.

Figure 3 :
Augmentation du nombre de décès
dus à des accidents de la route Cambodge
Tendances enregistrées au Cambodge Inde
et en Inde.
Nombre de décès dus à des accidents de la route
décès pour 100 000 habitants

15

Source : Cambodge: http://tinyurl.com/mezjmqh


12,5

10

Inde : http://tinyurl.com/odgmf4s
7,5

2,5

0
2001 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2011 2012

Les conséquences non mortelles des traumatismes et


de la violence
Les millions de personnes qui meurent des suites d’un traumatisme ne
représentent en fait qu’une petite fraction du nombre des blessés. Des
dizaines de millions de personnes sont victimes de traumatismes qui
entraînent une hospitalisation ou un traitement dans un service d’urgence
ou dans un cabinet de généraliste ou encore un traitement en dehors du
système de soins structuré. Les chiffres relatifs concernant les
traumatismes mortels et non mortels sont souvent représentés
graphiquement sous la forme d’une pyramide comme illustré par la Figure
4. En dehors de la gravité du traumatisme, plusieurs facteurs qui varient
d’un pays à l’autre et qui déterminent la « forme » de cette pyramide
comme l’accès aux services de soins ou la qualité des données disponibles.
Beaucoup de ceux qui survivent à des actes de violence, à des accidents
de la route, à des tentatives de suicide ou à d’autres causes de
traumatismes se retrouvent handicapés de façon temporaire ou
permanente. On estime que les traumatismes sont responsables de 6 %
total des années de vie vécues avec un handicap.
Toutes les causes de traumatismes ont des conséquences sur la santé
allant au-delà du préjudice physique. Les multiples conséquences pour la
santé des traumatismes et de la violence sont illustrées par la Figure 5.

5
© C. Herwig/UN Photo

En particulier, il a été démontré que la maltraitance des enfants ainsi que la


violence exercée par un partenaire intime et la violence sexuelle avaient tout
une série d’effets négatifs sur la santé qui pouvaient persister pendant toute
une vie. Ces formes de violence contribuent de manière importante à la
dépression, aux maladies sexuellement transmissibles et aux grossesses non
désirées, et accroissent aussi la probabilité de développer des comportements
à risque comme le tabagisme et la consommation nocive d’alcool et de
drogues, comportements qui peuvent à leur tour favoriser l’apparition de
Les femmes et cancers, de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’affections hépatiques et
d’autres maladies chroniques.
les hommes
Figure 4 :
ayant subi des
Pyramide des traumatismes
violences Représentation
graphique de Trauma-
sexuelles, différents degrés de tismes
mortels
gravité des
incluant des traumatismes et de
la demande de soins
rapports sexuels correspondante.
Traumatismes
exigeant une
hospitalisation
dans leur
enfance, ont Traumatismes exigeant un
deux fois plus de traitement dans un service d’urgence

risque de faire Traumatismes exigeant un


traitement dans des structure de soins de
plus tard santé primaires

des tentatives de
Traumatismes traités en dehors du système
suicide de santé, non traités ou non signalés

6
Figure 5 :
Conséquences des traumatismes et de la violence

Violence Atteintes physiques Décès


Conséquences mentales Incapacité
Accidents de la
route (p. ex. dépression, anxiété) Suicide
Changement de comportement VIH et autres MST
Brûlures (p. ex. tabagisme, abus d’alcool
et de drogues, pratiques Cancer
Intoxication sexuelles à risque)
Maladie cardiovasculaire
Noyade
VIH, maladies sexuellement Autres maladies non
Chutes transmissibles, grossesses non transmissibles
désirées

Certains groupes sont plus


vulnérables que d’autres aux
traumatismes et à la violence
Les traumatismes et la violence sont une cause importante de décès et de Les accidents de la
mauvaise santé dans tous les pays, mais ils ne sont pas également répartis à
travers le monde ou au sein d’un même pays – certaines personnes sont en effet route sont la cause
plus vulnérables que d’autres. La nature des traumatismes et des violences
subies varient considérablement en fonction de l’âge, du sexe, de la région et du
principale de décès
niveau de revenu. Par exemple, dans les pays à revenu faible et intermédiaire de dans le monde chez
la Région du Pacifique occidental, les principales causes de décès liées à des
traumatismes sont les accidents de la route, le suicide et les chutes, tandis que les 15-29 ans
dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la Région des Amériques, ce
sont les homicides et les accidents de la route. La cause principale de décès par
traumatisme dans les pays à revenu élevé est le suicide, les accidents de la route
et les chutes venant respectant en deuxième et troisième positions.

Les traumatismes sont une cause majeure de décès chez


les jeunes
Si les traumatismes concernent toutes les classes d’âge, ils ont un impact
particulier chez les jeunes et jeunes adultes au cours de leurs années les plus
productives. Pour les personnes de 15 à 29 ans, trois causes de décès liées à des
traumatismes figurent parmi les cinq principales causes de décès. Les accidents
de la route sont la cause principale de décès dans cette classe d’âge, tandis que
le suicide et les homicides arrivent respectivement en deuxième et quatrième
positions, la combinaison de ces causes représentant plus d’un quart de
l’ensemble des décès enregistrés dans cette classe. Chez les personnes âgées,
les chutes sont la cause la plus fréquente de décès par traumatisme. Le
Tableau 2 présente les principales causes de décès par classe d’âge en 2012.

7
Tableau 2 :
Les traumatismes : une cause majeure de décès chez les jeunes
Principales causes de décès dans le monde par classe d’âge hommes et femmes, 2012

Rang 0,4 5-14 15-29 30-49


1 Complications de la Maladies diarrhéiques Accidents de la VIH/sida
prématurité 142 045 route 882 141
1 134 930 325 736
2 Infections des voies Infections des voies Suicide Cardiopathies
respiratoires inférieures respiratoires inférieures 242 903 ischémiques
994 613 122 043 430 499
3 Asphyxie et VIH/sida VIH/sida Accidents de la
traumatisme à la 96 275 239 228 route
naissance 364 462
743 767
4 Maladies diarrhéiques Accidents de la Homicide Accident vasculaire
622 164 route 211 519 cérébral
83 604 293 770
5 Paludisme Noyade Pathologies maternelles Suicide
476 192 74 212 150 983 243 971
6 Malformations Méningite Infections des voies Tuberculose
congénitales 73 745 respiratoires inférieures 231 652
450 050 103 006
7 Septicémie et infections Malnutrition protéino- Maladies diarrhéiques Cirrhose du foie
néonatales énergétique 85 338 226 173
430 853 52 545
8 Malnutrition protéino- Troubles endocriniens, Noyade Homicide
énergétique sanguins et 75 833 175 089
148 358 immunitaires
42 837
9 Méningite Brûlures par le feu Cardiopathies Infections des voies
143 835 41 575 ischémiques respiratoires
67 686 inférieures
154 542
10 VIH/sida Malformations Méningite Pathologies
102 796 congénitales 56 700 maternelles
33 061 144 900
11 Rougeole Paludisme Tuberculose Cancer du sein
100 698 32 260 55 832 123 727
12 Syphilis Épilepsie Conflit armé Maladies
67 490 32 095 54 972 diarrhéiques
111 685
13 Noyade Chutes Accident vasculaire Cancer du foie
66 006 30 798 cérébral 108 526
53 499
14 Coqueluche Rougeole Épilepsie Diabète sucré
62 677 25 115 50 359 106 001
15 Brûlures par le feu Homicide Brûlures par le feu Maladies rénales
62 655 21 813 49 067 100 648

8
Tableau 2 :
Les traumatismes : une cause majeure de décès chez les jeunes
Principales causes de décès dans le monde par classe d’âge hommes et femmes, 2012

50-69 70+ Toutes les classes d’âges

Cardiopathies ischémiques Cardiopathies ischémiques Cardiopathies ischémiques


2 087 015 4 751 019 7 352 704
Accident vasculaire cérébral Accident vasculaire cérébral Accident vasculaire cérébral
1 807 858 4 500 209 6 669 383
Bronchopneumopathie Bronchopneumopathie Bronchopneumopathie obstructive
obstructive chronique obstructive chronique chronique
830 169 2 164 025 3 102 604
Cancers de la trachée, des Infections des voies Infections des voies respiratoires
bronches et de la gorge respiratoires inférieures inférieures
671 878 1 271 202 3 051 319
Diabète sucré Cancers de la trachée, des Cancers de la trachée, des
552 704 bronches et de la gorge bronches et de la gorge
830 746 1 599 313
Cirrhose du foie Diabète sucré VIH/sida
492 154 804 342 1 533 757
Infections des voies Cardiopathies hypertensives Maladies diarrhéiques
respiratoires inférieures 778 827 1 497 672
405 912
Tuberculose Maladie d’Alzeimer et autres Diabète sucré
341 116 démences 1 496 806
659 195
Cancer du foie Maladies rénales Accidents de la route
319 173 416 586 1 254 434
Cardiopathie hypertensive Cancers du colon et du rectum Cardiopathies hypertensive
292 343 411 108 1 140 303
Cancer de l’estomac Cancer de l’estomac Complications de la prématurité
288 877 375 256 1 134 954
Accidents de la route Chutes Cirrhose du foie
280 568 355 231 1 020 807
Maladies rénales Maladies diarrhéiques Tuberculose
266 682 326 499 934 838
Cancers du colon et du rectum Cancer du foie Maladies rénales
247 696 299 075 863 810
Cancer du sein Cancer de la prostate Suicide
229 381 261 207 803 893

9
La pauvreté accroît l’exposition au
risque de traumatismes
Plus de 90 % des décès consécutifs à un traumatisme surviennent dans des
pays à revenu faible ou intermédiaire. Au niveau mondial, les taux de décès
par traumatisme – qui sont un meilleur indicateur de risque puisqu’ils prennent
en compte la taille de la population – sont plus élevés dans les pays à revenu
faible que dans les pays à revenu plus élevé (voir la Figure 6).

Figure 6 :
Les pays les plus pauvres sont les plus touchés par les
traumatismes et la violence
Taux de décès par traumatisme par niveau de revenu du pays, monde, 2012

Décès par traumatisme pour


100 000 habitants Niveau de revenu du
pays
100 Faible
Faible à moyen
80 Moyen supérieur
Élevé
60 Monde

40

20

2012

Dans la Région À l’intérieur même des pays, on note pour les traumatismes de forts taux de variation
en fonction de la catégorie sociale, ce qui veut dire que le taux de décès par
de la Méditerranée traumatismes (et les taux de traumatismes non mortels) sont plus élevés chez les
personnes économiquement défavorisées que chez les autres. Une étude faite à Rio
orientale les taux de de Janeiro (Brésil) a montré que les taux d’homicide étaient trois fois plus élevés dans
décès par les quartiers que dans les quartiers riches. Cette proportion s’observe non seulement
dans les pays à revenu faible ou intermédiaire mais aussi dans les pays plus riches.
traumatisme sont Ainsi, un enfant situé au bas de l’échelle sociale au Royaume-Uni risque 16 fois plus
près de trois fois de mourir dans l’incendie d’une maison qu’un enfant de famille riche.
Cette inégalité de répartition des traumatismes, qui sont plus fréquent dans les
plus élevés que groupes de population défavorisés, est liée à plusieurs facteurs, dont le fait de vivre,
dans les pays à de travailler et de se déplacer dans de mauvaises conditions de sécurité, le peu
d’attention accordée à la prévention dans les quartiers pauvres et, enfin, l’accès plus
revenu faible ou limité à des soins d’urgence de qualité et à des services de réadaptation. Alors même
intermédiaire que qu’elles sont exposées à un risque accru, ce sont les familles de milieu défavorisé qui
sont le plus touchées par les conséquences financières des traumatismes. Il est en
dans les pays à effet probable qu’elles auront moins de ressources financières pour supporter les coûts
directs (par exemple factures médicales) et indirects (par exemple perte de salaire) liés
revenu élevé à la survenance d’un traumatisme.

10
© C. Black/WHO

Traumatismes et actes de violence sont inégalement


répartis entre hommes et femmes
Les hommes sont plus nombreux que les femmes à mourir des suites d’un
traumatisme ou d’un acte de violence – près de deux fois par an. À l’échelle
mondiale, environ trois sur quatre des morts par accident de la route, quatre sur cinq
des morts par homicide et neuf sur dix des morts au cours de conflits armés sont des
hommes (voir la Figure 7). Toutefois, il existe des variations dans la répartition de
certaines formes de traumatismes ou actes de violence en fonction de l’âge et/ou de
la région. Dans la Région de la Méditerranée orientale et celle de l’Asie du Sud-Est,
par exemple, les taux de décès causés par le feu chez les femmes de 15 à 29 ans
sont respectivement environ 1,5 fois et deux fois plus élevés que chez les hommes.
Au niveau mondial, les femmes de plus de 70 ans ont des taux plus élevés de décès
consécutifs à des chutes que les hommes – ce qui peut être lié à une ostéoporose et
à d’autres pathologies chroniques sous-jacentes.

Les trois principales causes de décès par traumatisme pour les hommes sont les
accidents de la route, les suicides et les homicides, alors que pour les femmes ce sont
les accidents de la route, les chutes et le suicide. Une femme sur
Il faut toutefois ne pas s’arrêter aux statistiques de mortalité et noter que certains types
de traumatismes et d’actes de violence touchent surtout les femmes. Plus d’une
trois a subi des
femme sur trois (35 %) a subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées par un
partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne. Au
violences
niveau mondial, on estime qu’en moyenne 20 % des petites filles et 10 % des petits physiques et/ou
garçons subissent des sévices sexuels dans leur enfance, bien que les chiffres soient
très variables selon les Régions. sexuelles
Figure 7 :

Les hommes courent plus de risques de mourir des suites de


traumatisme et d’actes de violence
Taux de décès pour 100 000 habitants dans le monde, par cause de traumatisme et

Source: WHO Global Health Estimates, 2014


par sexe, 2012

30
Hommes
Men Femmes
Women
25

20

15

10

5
0

Les traumatismes et la violence imposent une lourde


charge financière aux individus
Outre l’énorme stress psychologique que font peser les traumatismes et la violence sur
les victimes, il faut aussi compter avec les pertes économiques considérables pour les
victimes elles-mêmes, leur famille et le pays tout entier. Ces pertes résultent des frais
de traitement (y compris la réadaptation et l’enquête sur l’accident) ainsi que de la
perte ou la baisse de productivité (par exemple au niveau du salaire) pour les
personnes tuées ou handicapées, et pour les membres de la famille qui doivent
prendre sur leur temps de travail pour s’occuper des blessés.
Il existe peu d’estimations mondiales des dépenses entraînées par les traumatismes,
mais les exemples ci-après illustrent l’impact financier sur les familles et sur les pays.

On estime que le coût économique des accidents de la route dans le monde s’élève à
environ 2 % du produit national brut dans les pays à revenu élevé et jusqu’à 5 % du
PIB dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces coûts incluent les frais
médicaux, les dommages causés aux véhicules et les pertes de productivité et se
chiffrent à un total d’environ US $1900 milliards à l’échelle mondiale.

Les estimations relatives au coût économique des homicides et des suicides montrent
qu’il équivaut à 1,2 % du PIB au Brésil, 4 % à la Jamaïque et 0,4 % en Thaïlande.

L’importance des effets qu’exerce le coût des traumatismes sur la situation financière
et autre des victimes et de leur famille a été analysée en détail dans plusieurs pays.
Une étude faite au Ghana a montré que dans plus de 40 % des familles de victimes
d’un traumatisme il y avait une chute du revenu familial, et qu’environ 20 % étaient
obligées d’emprunter de l’argent ou de s’endetter pour payer le traitement médical. Un
quart des familles a dit avoir vu sa consommation alimentaire diminuer à la suite du
traumatisme.

12
© D. Meddings/WHO

Il est possible de prévenir les traumatismes et la violence


Bien que l’on prenne de plus en plus conscience de l’ampleur du problème, les
décideurs et ceux qui financent les actions de santé publique dans le monde
continuent à s’intéresser relativement peu à la lutte contre les traumatismes et les
actes de violence. Les décès dus à de nombreuses maladies transmissibles reculent
plus vite que ceux liés aux traumatismes et à la violence. Cela est particulièrement
inquiétant car nombre de traumatismes et d’actes de violence pourraient être évités. Il
existe tout un éventail de stratégies fondées sur des bases scientifiques et qui se sont
avérées efficaces et rentables pour réduire la fréquence des traumatismes et des
actes de violence ; ces stratégies devraient être plus largement appliquées.
Au cours des dernières décennies, les baisses les plus importantes des taux de
traumatismes ont surtout été observées dans les pays à revenu élevé qui ont
considérablement réduit la charge des traumatismes grâce à des stratégies de
prévention et de traitement éprouvées. Ainsi, la Suède a réussi depuis quelques
dizaines d’années à faire reculer les taux de traumatismes chez les enfants d’environ
80 % pour les garçons et d’environ 75 % pour les filles.
Toutefois, bien que des progrès aient été accomplis, tous les pays devraient accroître
leurs investissements dans la prévention des traumatismes. Par exemple, même si
plusieurs pays ont réussi à faire diminuer les taux de mortalité par accident de la route
au cours des dernières décennies (voir la Figure 8), dans certains d’entre eux, la
baisse amorcée dans les années 1970 et 1980 a commencé à se tasser, ce qui
donne à penser qu’il faudrait maintenant d’autres mesures pour continuer à faire
diminuer ces taux.
Figure 8 :
Diminution du nombre des décès par accident de la route dans les
pays riches
Tendances relatives aux décès par accident de la route dans plusieurs pays à
revenu élevé.

Taux pour États-Unis d’Amérique Suède France


100 000 habitants Canada Australie

Sources: Australia: http://tinyurl.com/mu3xk87


25

Canada: http://tinyurl.com/n7kv7dl France:


20

http://tinyurl.com/qcjc7vf United States:


http://tinyurl.com/k26cnah Sweden:
15

http://tinyurl.com/42tb7ja
10

0
1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010

Dans plusieurs pays, la fréquence des actes de violence a elle aussi diminué. Il ressort par
exemple de la Figure 9 que les sévices sexuels et les mauvais traitements infligés des
enfants aux États-Unis d’Amérique ont diminué entre 1990 et 2012.

Figure 9 :
Réduction de la fréquence des mauvais traitements
infligés à des enfants aux États–Unis d’Amérique
Tendance concernant les sévices sexuels et les mauvais
traitements infligés à des enfant aux États-Unis d’Amérique.

Source: United States: http://www.ndacan.cornell.edu/


Cas pour 10 000 habitants Sévices sexuels
Maltraitance
80

70

60

50

40
54 %
de baisse

30 62 %
de baisse
20
'90 '91 '92 '93 '94 '95 '96 '97 '98 '99 '00 01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12

Mesures de prévention des traumatismes et de la violence


À travers le monde, les états prennent de plus en plus conscience du fait qu’il est
possible et nécessaire de prévenir les traumatismes et la violence, et c’est pourquoi bon
nombre d’entre eux s’efforcent de mieux comprendre le problème chez eux pour
pouvoir concevoir de bonnes stratégies de prévention, les mettre en œuvre et en suivre
les résultats (voir Figure 10). Plusieurs mesures ont contribué à faire baisser la fréquence
des traumatismes et à atténuer leurs conséquences dans des contextes très divers.

14
© B. Sutherland

De plus, l’analyse coût/avantages de plusieurs mesures de prévention des


traumatismes et de la violence montre qu’elles présentent une bonne rentabilité, de
sorte que la société peut tirer énormément profit des investissements ainsi consentis.
Une étude faite aux États-Unis a par exemple montré que chaque dollar consacré à
l’installation de détecteurs de fumée permettait d’économiser 28 dollars de dépenses
de santé. Toutefois, une grande partie des preuves de l’efficacité de ces mesures
concerne des pays à revenu élevé : il faut que les pays à revenu faible ou
intermédiaire adaptent et appliquent ces stratégies fondées sur des bases factuelles
en fonction de leur situation et de leur environnement particuliers. Ce faisant – et en
évaluant soigneusement les résultats des mesures prises –, on pourra atténuer la
charge actuelle bien trop lourde des traumatismes dans le monde.

Figure 10 :
APPLICATION
Prévention et lutte Mise en place de programmes
Étape de la lutte de prévention efficaces
contre les traumatismes
et la violence.
ÉLABORATION D’INTERVENTION
Mise au point de stratégies
adaptées aux causes du
problème et évaluation des
effets de ces mesures

DETERMINATION DES
FACTEURS DE RISQUE
Recherche des causes de
différents traumatismes et
actes de violence

SURVEILLANCE
Utilisation des données pour saisir
l’ampleur et la nature du problème
des traumatismes ou de la violence

injury or v

15
Parmi les mesures éprouvées pour réduire les principales
causes de décès par traumatisme, on peut notamment :

Accidents de la route
• Adopter et faire appliquer des lois sur les limitations de vitesse
• Adopter et faire appliquer des lois sur la conduite en état d’ébriété
• Adopter et faire appliquer des lois sur le port du casque par les motocyclistes
• Adopter et faire appliquer des lois sur le port de la ceinture de sécurité
• Adopter et faire appliquer des lois sur les dispositifs de sécurité pour les
enfants
• Améliorer la sécurité de l’infrastructure routière, y compris en faisant sur la
chaussée aménagements destinés à réduire la vitesse dans les zones
urbaines et à séparer les différentes catégories d’usagers de la route
• Introduire des normes pour les véhicules et les équipements de sécurité
• Adopter et faire appliquer les lois sur l’allumage diurne pour des feux de
circulation les motocycles
• Introduire un système gradué de permis de conduire pour les conducteurs
novices

Brûlures
• Adopter et faire appliquer les lois sur les détecteurs de fumée
• Adopter et faire appliquer des lois sur la température de l’eau chaude au
robinet
• Mettre au point et faire appliquer une norme de sécurité-enfant pour les
briquets
• Soigner les brûlures dans des centres de soins spécialisés

Noyades
• Installer des barrières pour contrôler l’accès à l’eau
• Mettre en place des services de garderies pour les enfants d’âges préscolaire
dans des lieux sécurisés éloignés de l’eau
• Enseigner aux enfants d’âge scolaire les bases de la natation, les règles de la
sécurité aquatique et les techniques élémentaires du sauvetage en sécurité
• Apprendre aux spectateurs porter secours sans les mettre en danger et leur
enseigner des techniques de réanimation de base
• Porter des dispositifs de flottaison individuels

Chutes
• Adopter et faire appliquer des lois sur l’installation obligatoire de rambardes
aux fenêtres pour les bâtiments élevés
• Repenser la conception du mobilier et d’autres produits
• Fixer des normes pour les équipements des aires de jeux

Intoxications
• Adopter et faire appliquer des lois imposant l’utilisation de conditionnements
résistant aux enfants pour les médicaments et les produits toxiques
• Retirer les produits toxiques
• Conditionner les médicaments en quantités non létale
• Créer des centres antipoison

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© P. Polurotov/Master Media

Violence interpersonnelle
• Promouvoir l’établissement de relations saines, stables et épanouissantes entre les
enfants et leurs parents ou les personnes qui s’occupent d’eux
• Préparer les enfants et les adolescents à la vie active
• Réduire l’offre et la consommation nocive d’alcool
• Réduire l’accès aux armes à feu et aux armes blanches
• Promouvoir l’égalité entre les sexes pour prévenir les violences contre les femmes
• Faire évoluer les normes culturelles et sociales qui favorisent la violence
• Faire baisser la violence grâce à des programmes visant à identifier les victimes, et
à les prendre en charge et leur apporter un soutien

Suicide
• Restreindre l’accès aux moyens de suicide les plus courants tels que les armes à
feu, les pesticides et certains médicaments
• Mettre en place des politiques et des interventions visant à réduire l’usage nocif
de l’alcool
• Assurer le dépistage précoce et le traitement efficace des troubles mentaux, et
en particulier de la dépression et les troubles liés à l’usage de l’alcool
• Assurer la prise en charge des personnes ayant commis des tentatives de
suicide ou ayant des idées suicidaires, y compris pour la mise en place d’une
évaluation et un suivi approprié
• Former les agents de soins de santé primaires et autres « remparts sociaux »
susceptibles d’être en contact avec des personnes présentant un risque de
suicide
• Faire adopter par les médias une attitude responsable dans leurs reportages sur
les suicides

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Amélioration des soins et services
aux traumatisés
Si le but ultime doit d’être d’éviter que les traumatismes et les actes de
violence ne se produisent en premier ressort, beaucoup peut être fait malgré
tout pour réduire la fréquence des incapacités et des pathologies qui en
résultent lorsqu’ils surviennent. En offrant des services de soutien et des
soins de qualité aux victimes de violence et de traumatismes, on peut
contribuer à prévenir des décès à réduire les degrés d’incapacité à court et à
long terme, et à aider les personnes touchées à faire face aux conséquences
de l’acte de violence ou du traumatisme sur leur vie. L’amélioration de
l’organisation et de la planification des systèmes de soins aux traumatisés et
de l’accès aux services, y compris au niveau des soins pré-hospitaliers et
hospitaliers, peut contribuer à réduire les effets des traumatismes.

Au Mexique, par exemple, l’augmentation du nombre de postes


d’ambulances pour donner aux équipes de soins pré-hospitalier
d’urgence les moyens d’intervenir plus rapidement ainsi que
l’amélioration de leur formation a entraîné une baisse de la mortalité
parmi les traumatisés. En Thaïlande, la mise sur pied d’un programme
pour mieux évaluer et suivre la qualité des soins dispensés aux
traumatismes a permis de faire diminuer le nombre de décès parmi
les patients admis dans un grand centre de traumatologie.

La mise en place de services de réadaptation pour les personnes handicapées


et la suppression de tout ce qui fait obstacle à leur accès aux soins et à leur
participation à la vie sociale et économique sont des stratégies essentielles
pour faire en sorte que les personnes devenues handicapées à la suite d’un
traumatisme puissent continuer à mener une vie pleine et agréable.

Note de la rédaction
Les traumatismes et la violence comportent parmi les principaux problèmes de
santé publique dans le monde outre qu’ils constituent une cause importante de
mortalité – notamment parmi les enfants et les jeunes adultes –, ils font ds
millions de blessés. Bon nombre de ceux-ci vont souffrir par la suite d’une
incapacité, tandis que des dizaines de millions d’autres vont subir pendant très
longtemps les effets psychologiques du traumatisme ou de l’acte de violence
dont ils ont été victimes.

Dans certains pays, la prise de conscience depuis quelques dizaines d’années


du fait que les traumatismes et la violence sont des problèmes de santé
publique évitables a débouché sur l’élaboration de stratégies de prévention et,
par voie de conséquence, sur une baisse du nombre des décès par
traumatisme. Toutefois, dans de nombreux pays, le problème des
traumatismes et de la violence n’est encore pas reconnu ni pris en compte, ce
qui est particulièrement regrettable car on connaît bien les mesures à prendre.
Il faut agir dès maintenant pour inverser les cette tendance ; la communauté
internationale, les gouvernements et la société civile ont tous un rôle important
à jouer pour créer un environnement sain où les gens soient à l’abri des
risques de traumatisme et de violence.
18
© WHO

Note de la rédaction
Les données mondiales contenues dans cette brochure sont tirées
principalement des « Global Health Estimates » de l’OMS 2014. Les données
nationales utilisées dans plusieurs des tableaux sont tirées de sources de
données nationales spécifiques qui sont indiquées en regard des tableaux
correspondants. Les références pour les autres données peuvent être
obtenues sur demande en adressant un courriel à :vip@who.int.

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Catalogage à la source : bibliothèque de l’OMS
Traumatismes et violence : les faits 2014.
1. Plaies et traumatismes – statistiques et données numériques. 2. Plaies et traumatismes –
prévention et contrôle. 3. Violence – statistiques et données numériques. 4. Violence
familiale. 5. Enfants maltraités. 6. Prévention des accidents. I. Organisation mondiale de la
Santé.
ISBN 978 92 4 150801 8 (NLM classification : WO 700)
© Organisation mondiale de la Santé 2014
Tous droits réservés. Les publications de l’Organisation mondiale de la Santé sont
disponibles sur le site Web de l’OMS (www.who.int). Il est possible de se les procurer
auprès des Éditions de l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia,
1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ;
courriel : bookorders@who.int).
Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de
l’OMS – que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être
adressées aux Éditions de l’OMS via le site Web de l’Organisation
(www.who.int/about/licensing/copyright_form/en/index.html).
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données
qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise
de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs
autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les traits discontinus formés
d’une succession de points ou de tirets sur les cartes représentent des frontières
approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif.
La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces
produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la
Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une
majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.
L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour
vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel
publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de
l’interprétation et de l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas,
l’Organisation mondiale de la Santé ne saurait être tenue responsable des préjudices
subis du fait de son utilisation.
Design : par messaggio studio, Aleen Squires
Imprimé en Suisse

Pour plus d’information s’adresser au


Département Prise en charge des maladies non transmissibles,
handicap, prévention de la violence et du traumatisme (NVI)
Organisation mondiale de la Santé
20 Avenue Appia
CH-1211 Genève 27
Suisse

http://www.who.int/violence_injury_prevention/fr/

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