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Traumatisme Et Violence OMS
Traumatisme Et Violence OMS
et
LES FAITS
2014
Causes des traumatismes et ampleur
du problème
Chaque jour, plus de 14 000 personnes dans le monde perdent la vie à la suite d’un
traumatisme. Parmi les causes de traumatismes figurent les actes de violence
dirigés contre autrui ou contre soi-même, les accidents de la route, les brûlures, les
noyades, les chutes et les intoxications. Les décès dus à un traumatisme ont
d’énormes répercussions sur familles et les communautés touchées, dont la vie est
bien souvent changée par le tragique évènement.
Bien que les traumatismes et les actes de violence soient prévisibles et en grande
partie évitables, ce sont depuis longtemps des thèmes absents du programme
mondial d’action en santé. Les faits en provenance de nombreux pays montrent que
des efforts concertés faisant intervenir le secteur de la santé , mais aussi d’autres
secteurs, peuvent donner des résultats spectaculaires au niveau de la prévention.
La communauté internationale doit collaborer avec les États et la société civile
partout dans le monde pour mettre en œuvre les mesures qui ont fait leurs preuves
et réduire la fréquence des décès évitables qui se produisent chaque jour à la suite
de traumatismes ou de violences.
Décès par an
(millions)
6
Source: WHO Global Health Estimates, 2014
0
Traumatismes VIH/sida, tuberculose et paludisme
Figure 2 :
Proportion des décès dus à différents
traumatismes Chaque année, on
Causes de mortalité par traumatisme dans
le monde, 2012 meurt cinq fois plus
Hom
icide
Homicide Conflit armé d’homicides que
10 % 2% Accidents de traumatismes
de la route
Intoxication
4%
Autres
traumatismes Chutes
non
intentionnels 14 %
18 % Noyade
Brûlures par
le feu
7% 4%
Les traumatismes sont un problème de santé publique important et continuent à
augmenter dans certains pays. On prévoit que deux des trois principales causes
de décès par traumatisme – les accidents de la route et les chutes – prendront de
plus en plus d’importance par rapport à d’autres causes de décès. Comme le
montre le Tableau 1 les accidents de la route devraient devenir la septième
principale cause de décès par traumatisme d’ici 2030, les chutes passant au
17e rang et le suicide continuant à figurer parmi les 20 principales causes.
3
© Kuni Takahashi/Bloomberg
Tableau 1 :
Place croissante des décès par traumatisme dans le classement des
principales causes de décès
Comparaison des principales causes de décès, entre 2012 et 2030
20 20
21 Chutes 21 Troubles endocriniens, sanguins et
immunitaires
1
4
Le nombre de décès par traumatisme n’a cessé de croître dans de
nombreux pays à revenu faible et intermédiaire. La Figure 3 montre la
progression du nombre de décès par accidents de la route au Cambodge et
en Inde ces dernières années – une tendance observée dans de nombreux
pays où la motorisation ne s’est pas suffisamment accompagnée de
stratégies améliorées de sécurité routière.
Figure 3 :
Augmentation du nombre de décès
dus à des accidents de la route Cambodge
Tendances enregistrées au Cambodge Inde
et en Inde.
Nombre de décès dus à des accidents de la route
décès pour 100 000 habitants
15
10
Inde : http://tinyurl.com/odgmf4s
7,5
2,5
0
2001 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2011 2012
5
© C. Herwig/UN Photo
des tentatives de
Traumatismes traités en dehors du système
suicide de santé, non traités ou non signalés
6
Figure 5 :
Conséquences des traumatismes et de la violence
7
Tableau 2 :
Les traumatismes : une cause majeure de décès chez les jeunes
Principales causes de décès dans le monde par classe d’âge hommes et femmes, 2012
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Tableau 2 :
Les traumatismes : une cause majeure de décès chez les jeunes
Principales causes de décès dans le monde par classe d’âge hommes et femmes, 2012
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La pauvreté accroît l’exposition au
risque de traumatismes
Plus de 90 % des décès consécutifs à un traumatisme surviennent dans des
pays à revenu faible ou intermédiaire. Au niveau mondial, les taux de décès
par traumatisme – qui sont un meilleur indicateur de risque puisqu’ils prennent
en compte la taille de la population – sont plus élevés dans les pays à revenu
faible que dans les pays à revenu plus élevé (voir la Figure 6).
Figure 6 :
Les pays les plus pauvres sont les plus touchés par les
traumatismes et la violence
Taux de décès par traumatisme par niveau de revenu du pays, monde, 2012
40
20
2012
Dans la Région À l’intérieur même des pays, on note pour les traumatismes de forts taux de variation
en fonction de la catégorie sociale, ce qui veut dire que le taux de décès par
de la Méditerranée traumatismes (et les taux de traumatismes non mortels) sont plus élevés chez les
personnes économiquement défavorisées que chez les autres. Une étude faite à Rio
orientale les taux de de Janeiro (Brésil) a montré que les taux d’homicide étaient trois fois plus élevés dans
décès par les quartiers que dans les quartiers riches. Cette proportion s’observe non seulement
dans les pays à revenu faible ou intermédiaire mais aussi dans les pays plus riches.
traumatisme sont Ainsi, un enfant situé au bas de l’échelle sociale au Royaume-Uni risque 16 fois plus
près de trois fois de mourir dans l’incendie d’une maison qu’un enfant de famille riche.
Cette inégalité de répartition des traumatismes, qui sont plus fréquent dans les
plus élevés que groupes de population défavorisés, est liée à plusieurs facteurs, dont le fait de vivre,
dans les pays à de travailler et de se déplacer dans de mauvaises conditions de sécurité, le peu
d’attention accordée à la prévention dans les quartiers pauvres et, enfin, l’accès plus
revenu faible ou limité à des soins d’urgence de qualité et à des services de réadaptation. Alors même
intermédiaire que qu’elles sont exposées à un risque accru, ce sont les familles de milieu défavorisé qui
sont le plus touchées par les conséquences financières des traumatismes. Il est en
dans les pays à effet probable qu’elles auront moins de ressources financières pour supporter les coûts
directs (par exemple factures médicales) et indirects (par exemple perte de salaire) liés
revenu élevé à la survenance d’un traumatisme.
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© C. Black/WHO
Les trois principales causes de décès par traumatisme pour les hommes sont les
accidents de la route, les suicides et les homicides, alors que pour les femmes ce sont
les accidents de la route, les chutes et le suicide. Une femme sur
Il faut toutefois ne pas s’arrêter aux statistiques de mortalité et noter que certains types
de traumatismes et d’actes de violence touchent surtout les femmes. Plus d’une
trois a subi des
femme sur trois (35 %) a subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées par un
partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne. Au
violences
niveau mondial, on estime qu’en moyenne 20 % des petites filles et 10 % des petits physiques et/ou
garçons subissent des sévices sexuels dans leur enfance, bien que les chiffres soient
très variables selon les Régions. sexuelles
Figure 7 :
30
Hommes
Men Femmes
Women
25
20
15
10
5
0
On estime que le coût économique des accidents de la route dans le monde s’élève à
environ 2 % du produit national brut dans les pays à revenu élevé et jusqu’à 5 % du
PIB dans certains pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces coûts incluent les frais
médicaux, les dommages causés aux véhicules et les pertes de productivité et se
chiffrent à un total d’environ US $1900 milliards à l’échelle mondiale.
Les estimations relatives au coût économique des homicides et des suicides montrent
qu’il équivaut à 1,2 % du PIB au Brésil, 4 % à la Jamaïque et 0,4 % en Thaïlande.
L’importance des effets qu’exerce le coût des traumatismes sur la situation financière
et autre des victimes et de leur famille a été analysée en détail dans plusieurs pays.
Une étude faite au Ghana a montré que dans plus de 40 % des familles de victimes
d’un traumatisme il y avait une chute du revenu familial, et qu’environ 20 % étaient
obligées d’emprunter de l’argent ou de s’endetter pour payer le traitement médical. Un
quart des familles a dit avoir vu sa consommation alimentaire diminuer à la suite du
traumatisme.
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© D. Meddings/WHO
http://tinyurl.com/42tb7ja
10
0
1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010
Dans plusieurs pays, la fréquence des actes de violence a elle aussi diminué. Il ressort par
exemple de la Figure 9 que les sévices sexuels et les mauvais traitements infligés des
enfants aux États-Unis d’Amérique ont diminué entre 1990 et 2012.
Figure 9 :
Réduction de la fréquence des mauvais traitements
infligés à des enfants aux États–Unis d’Amérique
Tendance concernant les sévices sexuels et les mauvais
traitements infligés à des enfant aux États-Unis d’Amérique.
70
60
50
40
54 %
de baisse
30 62 %
de baisse
20
'90 '91 '92 '93 '94 '95 '96 '97 '98 '99 '00 01 '02 '03 '04 '05 '06 '07 '08 '09 '10 '11 '12
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© B. Sutherland
Figure 10 :
APPLICATION
Prévention et lutte Mise en place de programmes
Étape de la lutte de prévention efficaces
contre les traumatismes
et la violence.
ÉLABORATION D’INTERVENTION
Mise au point de stratégies
adaptées aux causes du
problème et évaluation des
effets de ces mesures
DETERMINATION DES
FACTEURS DE RISQUE
Recherche des causes de
différents traumatismes et
actes de violence
SURVEILLANCE
Utilisation des données pour saisir
l’ampleur et la nature du problème
des traumatismes ou de la violence
injury or v
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Parmi les mesures éprouvées pour réduire les principales
causes de décès par traumatisme, on peut notamment :
Accidents de la route
• Adopter et faire appliquer des lois sur les limitations de vitesse
• Adopter et faire appliquer des lois sur la conduite en état d’ébriété
• Adopter et faire appliquer des lois sur le port du casque par les motocyclistes
• Adopter et faire appliquer des lois sur le port de la ceinture de sécurité
• Adopter et faire appliquer des lois sur les dispositifs de sécurité pour les
enfants
• Améliorer la sécurité de l’infrastructure routière, y compris en faisant sur la
chaussée aménagements destinés à réduire la vitesse dans les zones
urbaines et à séparer les différentes catégories d’usagers de la route
• Introduire des normes pour les véhicules et les équipements de sécurité
• Adopter et faire appliquer les lois sur l’allumage diurne pour des feux de
circulation les motocycles
• Introduire un système gradué de permis de conduire pour les conducteurs
novices
Brûlures
• Adopter et faire appliquer les lois sur les détecteurs de fumée
• Adopter et faire appliquer des lois sur la température de l’eau chaude au
robinet
• Mettre au point et faire appliquer une norme de sécurité-enfant pour les
briquets
• Soigner les brûlures dans des centres de soins spécialisés
Noyades
• Installer des barrières pour contrôler l’accès à l’eau
• Mettre en place des services de garderies pour les enfants d’âges préscolaire
dans des lieux sécurisés éloignés de l’eau
• Enseigner aux enfants d’âge scolaire les bases de la natation, les règles de la
sécurité aquatique et les techniques élémentaires du sauvetage en sécurité
• Apprendre aux spectateurs porter secours sans les mettre en danger et leur
enseigner des techniques de réanimation de base
• Porter des dispositifs de flottaison individuels
Chutes
• Adopter et faire appliquer des lois sur l’installation obligatoire de rambardes
aux fenêtres pour les bâtiments élevés
• Repenser la conception du mobilier et d’autres produits
• Fixer des normes pour les équipements des aires de jeux
Intoxications
• Adopter et faire appliquer des lois imposant l’utilisation de conditionnements
résistant aux enfants pour les médicaments et les produits toxiques
• Retirer les produits toxiques
• Conditionner les médicaments en quantités non létale
• Créer des centres antipoison
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© P. Polurotov/Master Media
Violence interpersonnelle
• Promouvoir l’établissement de relations saines, stables et épanouissantes entre les
enfants et leurs parents ou les personnes qui s’occupent d’eux
• Préparer les enfants et les adolescents à la vie active
• Réduire l’offre et la consommation nocive d’alcool
• Réduire l’accès aux armes à feu et aux armes blanches
• Promouvoir l’égalité entre les sexes pour prévenir les violences contre les femmes
• Faire évoluer les normes culturelles et sociales qui favorisent la violence
• Faire baisser la violence grâce à des programmes visant à identifier les victimes, et
à les prendre en charge et leur apporter un soutien
Suicide
• Restreindre l’accès aux moyens de suicide les plus courants tels que les armes à
feu, les pesticides et certains médicaments
• Mettre en place des politiques et des interventions visant à réduire l’usage nocif
de l’alcool
• Assurer le dépistage précoce et le traitement efficace des troubles mentaux, et
en particulier de la dépression et les troubles liés à l’usage de l’alcool
• Assurer la prise en charge des personnes ayant commis des tentatives de
suicide ou ayant des idées suicidaires, y compris pour la mise en place d’une
évaluation et un suivi approprié
• Former les agents de soins de santé primaires et autres « remparts sociaux »
susceptibles d’être en contact avec des personnes présentant un risque de
suicide
• Faire adopter par les médias une attitude responsable dans leurs reportages sur
les suicides
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Amélioration des soins et services
aux traumatisés
Si le but ultime doit d’être d’éviter que les traumatismes et les actes de
violence ne se produisent en premier ressort, beaucoup peut être fait malgré
tout pour réduire la fréquence des incapacités et des pathologies qui en
résultent lorsqu’ils surviennent. En offrant des services de soutien et des
soins de qualité aux victimes de violence et de traumatismes, on peut
contribuer à prévenir des décès à réduire les degrés d’incapacité à court et à
long terme, et à aider les personnes touchées à faire face aux conséquences
de l’acte de violence ou du traumatisme sur leur vie. L’amélioration de
l’organisation et de la planification des systèmes de soins aux traumatisés et
de l’accès aux services, y compris au niveau des soins pré-hospitaliers et
hospitaliers, peut contribuer à réduire les effets des traumatismes.
Note de la rédaction
Les traumatismes et la violence comportent parmi les principaux problèmes de
santé publique dans le monde outre qu’ils constituent une cause importante de
mortalité – notamment parmi les enfants et les jeunes adultes –, ils font ds
millions de blessés. Bon nombre de ceux-ci vont souffrir par la suite d’une
incapacité, tandis que des dizaines de millions d’autres vont subir pendant très
longtemps les effets psychologiques du traumatisme ou de l’acte de violence
dont ils ont été victimes.
Note de la rédaction
Les données mondiales contenues dans cette brochure sont tirées
principalement des « Global Health Estimates » de l’OMS 2014. Les données
nationales utilisées dans plusieurs des tableaux sont tirées de sources de
données nationales spécifiques qui sont indiquées en regard des tableaux
correspondants. Les références pour les autres données peuvent être
obtenues sur demande en adressant un courriel à :vip@who.int.
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Catalogage à la source : bibliothèque de l’OMS
Traumatismes et violence : les faits 2014.
1. Plaies et traumatismes – statistiques et données numériques. 2. Plaies et traumatismes –
prévention et contrôle. 3. Violence – statistiques et données numériques. 4. Violence
familiale. 5. Enfants maltraités. 6. Prévention des accidents. I. Organisation mondiale de la
Santé.
ISBN 978 92 4 150801 8 (NLM classification : WO 700)
© Organisation mondiale de la Santé 2014
Tous droits réservés. Les publications de l’Organisation mondiale de la Santé sont
disponibles sur le site Web de l’OMS (www.who.int). Il est possible de se les procurer
auprès des Éditions de l’OMS, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia,
1211 Genève 27 (Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ;
courriel : bookorders@who.int).
Les demandes relatives à la permission de reproduire ou de traduire des publications de
l’OMS – que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être
adressées aux Éditions de l’OMS via le site Web de l’Organisation
(www.who.int/about/licensing/copyright_form/en/index.html).
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données
qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise
de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs
autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les traits discontinus formés
d’une succession de points ou de tirets sur les cartes représentent des frontières
approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif.
La mention de firmes et de produits commerciaux ne signifie pas que ces firmes et ces
produits commerciaux sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la
Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une
majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.
L’Organisation mondiale de la Santé a pris toutes les précautions raisonnables pour
vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le matériel
publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de
l’interprétation et de l’utilisation dudit matériel incombe au lecteur. En aucun cas,
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subis du fait de son utilisation.
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