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TENDANCES DES

MARCHÉS DE LA
DROGUE
CANNABIS
OPIOÏDES

RAPPORT
MONDIAL
SUR LES DROGUES
© Nations Unies, juin 2022. Tous droits réservés pour tous pays.
ISBN : 9789211483758
eISBN : 9789210019545
Publication des Nations Unies, numéro de vente : 22.XI.8

La présente publication peut être reproduite en tout ou en partie sous quelque forme que ce soit, à des fins éducatives
ou non lucratives, sans l’autorisation du titulaire des droits d’auteur, à condition qu’il soit fait mention de la source.
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) souhaiterait recevoir un exemplaire de toute
publication utilisant le présent rapport comme source.

Pour citer cette publication :


ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2022 (publication des Nations Unies, 2022).

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adressées au Service de la recherche et de l’analyse des tendances de l’ONUDC.

AVERTISSEMENT

Le contenu de la présente publication ne reflète pas nécessairement les vues ou politiques de l’ONUDC ou des
organisations qui ont contribué à sa rédaction et n’implique aucun aval de leur part.

Tous commentaires sur le présent rapport seront les bienvenus. Ils pourront être adressés à :

Service de la recherche et de l’analyse des tendances


Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
B.P. 500
1400 Vienne
Autriche

Courriel : wdr@un.org
Site Web : www.unodc.org/unodc/en/data-and-analysis/world-drug-report-2022.html
OFFICE DES NATIONS UNIES CONTRE LA DROGUE ET LE CRIME
Vienne

Rapport mondial sur les drogues


2022

NATIONS UNIES
New York, 2022
PRÉFACE
[TENDANCES DES MARCHÉS DE LA DROGUE : CANNABIS ET OPIOÏDES | Préface]

Les drogues tuent.


La dépendance peut être un combat sans fin et douloureux pour les usagères et usagers de drogues, qui voient leurs
souffrances inutilement exacerbées s’ils n’ont pas accès à des soins fondés sur des données factuelles ou s’ils sont
victimes de la discrimination. Par ricochet, l’usage de drogues peut avoir des répercussions sur les familles, parfois
pour plusieurs générations, ainsi que sur les amis et les collègues. L’usage de drogues peut être dangereux pour la
santé physique et mentale, et il est particulièrement nocif au début de l’adolescence. Les marchés illicites de la drogue
sont liés à la violence et à d’autres formes de criminalité. Les drogues peuvent prolonger ou entretenir les conflits,
dont les effets déstabilisateurs ainsi que les coûts sociaux et économiques compromettent le développement durable.
La communauté internationale tout entière poursuit un même objectif : protéger la santé et le bien-être des populations
partout dans le monde. Or, trop souvent, dans le débat sur les politiques en matière de drogues, nous oublions cette
entente fondamentale sur le fait que l’usage de drogues à des fins non médicales est néfaste.
Nous voulons tous que nos enfants et nos proches soient en bonne santé, nous voulons tous vivre dans des quartiers et
des pays sûrs. En tant que responsables politiques, nous savons que la culture illicite de plantes servant à produire des
drogues n’offre aucune issue à long terme aux populations pauvres, que le commerce de drogues a des incidences sur
l’environnement et que le trafic et ses corollaires – la corruption et les flux illicites – ébranlent l’état de droit et la
stabilité.
Pour atteindre nos objectifs communs, nous devons apporter des réponses communes et fondées sur des données
factuelles à ces menaces et défis communs. C’est dans cet esprit que je suis fière de présenter le Rapport mondial sur
les drogues 2022 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.
Ce Rapport mondial sur les drogues est le premier à paraître dans le monde d’après la pandémie. Alors que les pays
combattent encore la COVID-19 et ses conséquences, nous sommes sortis de plusieurs cycles de confinement pour
nous retrouver face à une « nouvelle normalité ». Et nous constatons que le monde d’après la pandémie est toujours
en crise, et qu’il est aux prises avec de nombreux conflits, une urgence climatique chronique et une menace de
récession, alors même que l’ordre multilatéral donne des signes inquiétants de tension et d’épuisement.
Le problème mondial de la drogue ne fait que noircir encore un peu le tableau. La production de cocaïne est à son plus
haut niveau et les saisies d’amphétamine et de méthamphétamine atteignent des records. Les marchés de ces
substances s’étendent à de nouvelles régions plus vulnérables.
Les comportements d’usage nocif ont probablement augmenté pendant la pandémie. Par rapport aux générations
précédentes, les jeunes sont plus nombreux à faire usage de drogues. Les personnes qui ont besoin d’un traitement n’y
ont pas accès, surtout les femmes. Plus de 40 % des personnes qui prennent des produits pharmaceutiques à des fins
non médicales sont des femmes, comme près de la moitié de celles qui font usage de stimulants de type amphétamine
(STA), alors que seulement une personne sur cinq suivant un traitement pour des troubles liés à ces substances est une
femme.
Face à ces crises multiples, nous devons nous consacrer avec plus de soin à notre action.
Cela passe d’abord par une prévention fondée sur des données factuelles et par une attention portée aux perceptions
des risques, qu’elles soient justes ou fausses, au moyen notamment d’un examen rigoureux des messages que nos
sociétés envoient aux jeunes. Les recherches de l’ONUDC ont montré que la perception des dangers du cannabis était
moins forte qu’auparavant dans les régions où son usage avait été légalisé. Parallèlement, la proportion de personnes
souffrant de troubles psychiatriques et le taux de suicide associés à l’usage régulier de cannabis ont augmenté, tout
comme le nombre d’hospitalisations. Quelque 40 % des pays ont indiqué que le cannabis était la substance associée
au plus grand nombre de troubles liés à l’usage de drogues.
Des stratégies à l’échelle de la société tout entière doivent être adoptées pour que les populations, surtout les jeunes,
soient informées et développent la capacité d’adaptation nécessaire pour faire les bons choix, et pour qu’elles aient
accès, lorsqu’elles en ont besoin, à des traitements et à des services fondés sur des données scientifiques afin de lutter
contre les troubles liés à l’usage de drogues, le VIH et les maladies connexes.
Pour que la prévention et le traitement soient efficaces, il faut prendre conscience du problème et avoir les moyens
financiers nécessaires pour le résoudre. Les ressources publiques sont mises à rude épreuve par des demandes
concurrentes, mais nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher la pression. Nous devons promouvoir la
compassion et une meilleure compréhension.
Dans les situations de crise, le soin dont il faut faire preuve consiste à garantir des services et des médicaments
essentiels à tous, y compris aux personnes se trouvant dans des situations d’urgence et dans des contextes humanitaires,
aux personnes laissées de côté pendant la pandémie et aux victimes de la stigmatisation et de la discrimination.
Ce soin passe aussi par le partage des responsabilités : nous devons raviver la coopération internationale pour réduire
durablement les cultures illicites et nous attaquer aux groupes criminels qui se livrent au trafic de drogues.
Le Rapport mondial sur les drogues vise à fournir les données et informations sur lesquelles s’appuieront nos efforts
communs. L’édition 2022 s’intéresse à l’interaction entre les drogues et les conflits, aux incidences des drogues sur
l’environnement et aux effets de la légalisation du cannabis, et il cerne les tendances à suivre eu égard, entre autres,
au marché des opiacés compte tenu de l’évolution de la situation en Afghanistan, ou aux ventes de drogues sur le dark
Web.
J’espère que ce rapport permettra d’adopter des réponses efficaces et recueillera le soutien dont nous avons besoin
pour continuer à éclairer les différents aspects du problème mondial de la drogue et à aider les États Membres à agir
et à sauver des vies.

La Directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime

Ghada Waly
Remerciements
Le Rapport mondial sur les drogues 2022 a été établi par le Service de la recherche et de l’analyse des tendances de la
Division de l’analyse des politiques et des relations publiques, à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
(ONUDC), sous la supervision de Jean-Luc Lemahieu, Directeur de la Division, et d’Angela Me, Chef du Service, et sous la
coordination de Chloé Carpentier, Chef de la Section de la recherche en matière de drogues.

Supervision du contenu
Chloé Carpentier
Angela Me

Recherche, analyse et rédaction


Kamran Niaz
Thomas Pietschmann
Danica Thanki

Gestion des données et production d’estimations


Enrico Bisogno
Diana Camerini
Hernan Epstein
Natalia Ivanova
Andrea Oterová
Umidjon Rakhmonberdiev
Ali Saadeddin
Markus Schwabe

Cartographie
Coen Bussink
Francesca Massanello
Irina Tsoy
Lorenzo Vita

Conception graphique et production


Anja Korenblik
Suzanne Kunnen
Kristina Kuttnig
Maria Moser
Lorenz Perszyk

Coordination interne et aide à la recherche


Harvir Kalirai

Appui relatif à l’édition


Leon Addie

Appui relatif aux données


Leila Ahmadi
Roberto Alvarez Teran
Rizwana Asad
Sinisa Durkulic
Antonela Guberac
Rakhima Mansurova
Bertrand Olivier
Inshik Sim
Kavinvadee Suppapongtevasakul
Heloise Wiart

Appui administratif
Andrada-Maria Filip
Iulia Lazar

Relecture et commentaires
Le Rapport mondial sur les drogues 2022 a également bénéficié des compétences et des précieux apports de collègues de
toutes les divisions de l’ONUDC et du secrétariat de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).

Le Service de la recherche et de l’analyse des tendances remercie aussi pour sa contribution et ses conseils inestimables le
Comité consultatif scientifique du Rapport mondial sur les drogues, composé des personnes suivantes :

Jonathan Caulkins
Paul Griffiths
Marya Hynes
Vicknasingam B. Kasinather
Charles Parry
Afarin Rahimi-Movaghar
Peter Reuter
Alison Ritter
Francisco Thoumi

L’analyse de l’accès aux médicaments opioïdes présentée dans le fascicule 3 est basée sur des données originales
gracieusement fournies par le secrétariat de l’OICS.
NOTES EXPLICATIVES
[TENDANCES DES MARCHÉS DE LA DROGUE : CANNABIS ET OPIOÏDES | Notes explicatives]

Les appellations employées dans le Rapport mondial sur les drogues et la présentation des données qui y figurent
n’impliquent de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies aucune prise de position quant au statut
juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Les noms de pays ou de zones sont ceux qui étaient officiellement en usage au moment où les données ont été recueillies.
La distinction entre des expressions comme « usage de drogues », « mésusage de drogues » et « abus de drogues » donnant
lieu à des ambiguïtés d’ordre scientifique et juridique, on a opté dans le présent rapport pour un terme neutre, à savoir
« usage de drogues ». Le terme « mésusage » n’est employé que dans le cas de l’usage non médical de médicaments
soumis à prescription.
Tous les emplois du mot « drogue » et du terme « usage de drogues » renvoient à des substances visées par les conventions
internationales relatives au contrôle des drogues et à leur usage non médical.
Sauf mention contraire, le terme « saisies » est utilisé dans le Rapport mondial sur les drogues pour désigner les quantités
de drogues saisies.
Sauf indication contraire, toutes les analyses qui figurent dans le Rapport mondial sur les drogues reposent sur les chiffres
officiels communiqués à l’ONUDC par les États Membres en réponse au questionnaire destiné aux rapports annuels. Des
analyses ventilées par sexe ont été incluses dans la mesure du possible.
Les données sur la population proviennent du document suivant : World Population Prospects : The 2019 Revision
(Organisation des Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales, Division de la population).
Par dollar, on entend toujours le dollar des États-Unis, sauf indication contraire.
Sauf mention contraire, le terme « tonne » fait référence à la tonne métrique.
Les abréviations ci-après ont été utilisées dans le présent fascicule :

Δ9-THC delta-9-tétrahydrocannabinol
CBD cannabidiol
CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
COVID-19 maladie à coronavirus 2019
EMCDDA Observatoire européen des drogues et des toxicomanies
EURO-DEN Plus Réseau européen des urgences liées à la drogue
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
ha hectares
OICS Organe international de contrôle des stupéfiants
OMS Organisation mondiale de la Santé
ONUDC Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
S-DDD dose quotidienne déterminée à des fins statistiques
sida syndrome d’immunodéficience acquise
THC tétrahydrocannabinol
RAPPORT MONDIAL SUR LES DROGUES 2022

FASCICULE 1 RÉSUMÉ ANALYTIQUE – IMPLICATIONS EN TERMES DE POLITIQUES

FASCICULE 2 TABLEAU GÉNÉRAL DE LA DEMANDE ET DE L’OFFRE DE DROGUES

FASCICULE 3 TENDANCES DES MARCHÉS DE LA DROGUE : CANNABIS ET OPIOÏDES

FASCICULE 4 TENDANCES DES MARCHÉS DE LA DROGUE : COCAÏNE, STIMULANTS DE


TYPE AMPHÉTAMINE ET NOUVELLES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES

FASCICULE 5 DROGUES ET ENVIRONNEMENT


TABLE DES MATIÈRES
[TENDANCES DES MARCHÉS DE LA DROGUE : CANNABIS ET OPIOÏDES | Table des matières]

PRÉFACE

NOTES EXPLICATIVES

OBJET DU FASCICULE

CANNABIS
L’offre de cannabis dans le monde
Usage de cannabis dans le monde
Tendances régionales des marchés du cannabis
Évolution de la réglementation relative à l’usage non médical de cannabis
Analyser les incidences de la légalisation du cannabis
Réglementation légalisant l’usage non médical de cannabis au Canada, aux États-Unis et en Uruguay
Références

OPIOÏDES
Vue d’ensemble : le groupe de drogues des opioïdes – une famille étendue de substances
L’offre d’opioïdes dans le monde
Usage des opioïdes dans le monde
Disponibilité des médicaments opioïdes pour la consommation médicale
Structures et tendances régionales des marchés des opioïdes
Références

GLOSSAIRE
GROUPES RÉGIONAUX
Questionnaire destiné aux rapports annuels : points focaux

L’ONUDC remercie les points focaux chargés, dans les États Membres, du questionnaire destiné aux rapports annuels pour
les efforts continus qu’ils ont déployés en vue de recueillir et communiquer les données nationales sur l’offre et la demande
de drogues sur lesquelles repose le Rapport mondial sur les drogues :
Vathiswa Dlangamandla (Afrique du Sud), Ahcene Sahtout (Algérie), Djazia Dehimi (Algérie), Mohamed Oundi (Algérie),
Roland Hein (Allemagne), Saskia Jensen (Allemagne), Olimpia Torres Barros (Andorre), Saud Alsabhan (Arabie saoudite),
Adrián Betti (Argentine), Andres Quintana (Argentine), Diego Ruiz (Argentine), Armenuhi Chilingaryan (Arménie), Andrew
Courir (Australie), Raphael Bayer (Autriche), Wolfgang Pfneiszl (Autriche), Said Asadli (Azerbaïdjan), Terrance Fountain
(Bahamas), Abdulrahman Ahmed Showaiter (Bahreïn), Galina Pyshnik (Bélarus), Olegovich Pruchkovskiy (Bélarus), Katia
Huard (Belgique), Lies Gremeaux (Belgique), Nele Van Tomme (Belgique), Stéphanie Ovaere (Belgique), Sonam Tashi
(Bhoutan), Tsheringc Choden (Bhoutan), Elis Viviane Hoffmann (Brésil), Lívia Faria Lopes dos Santos Oliveira (Brésil),
Rodrigo Bertoglio Cardoso (Brésil), Viviane Hoffmann (Brésil), Aimi Jamain (Brunéi Darussalam), Hardiyamin Barudin
(Brunéi Darussalam), Radi Ignatov (Bulgarie), Slaveika Nikolova (Bulgarie), Amanda Pinke (Canada), Bobby Chauhan
(Canada), Christina Arruda (Canada), Saeid Roushan (Canada), Daniel Diaz (Chili), Emilse Pizarro (Chili), Jose Marin
(Chili), Luis Medel Espinoza (Chili), Monserrat Aranda (Chili), Yan Zheng (Chine ; Chine, RAS de Hong Kong), Kitty Hon
(Chine, RAS de Hong Kong), Hon Wai (Chine, RAS de Macao), Gavriel Efstratiou (Chypre), Ioanna Yiasemi (Chypre),
Nasia Fotsiou (Chypre), Oscar Ricardo Santa Lopez (Colombie), Andrés Rodríguez Pérez (Costa Rica), Beatriz Murillo Paz
(Costa Rica), Roger Badou N’Guessan (Côte d’Ivoire), Hrvoje Paljan (Croatie), Lara Jezic (Croatie), Smilja Bagaric
(Croatie), Lars Petersen (Danemark), Sahar Ahmed Mohamed Farag (Égypte), Alma Cecilia Escobar de Mena (El Salvador),
Carmen Morena Batres de Gracias (El Salvador), Amal Ahmed Ali Alzeyoudi (Émirats arabes unis), Samanta Almeida
(Équateur), Elena Alvarez Martín (Espagne), Heli Laarmann (Estonie), Katri Abel-Ollo (Estonie), Ivan Aliaga Casceres (État
plurinational de Bolivie), Richard Jesús López Vargas (État plurinational de Bolivie), Wilson Salinas Olivares (État
plurinational de Bolivie), Maria Fe Caces (États-Unis d’Amérique), Nicholas Wright (États-Unis d’Amérique), Oleg Lozhkin
(Fédération de Russie), Sanna Rönkä (Finlande), Claire Jounet-Arenes (France), Joséphine Affres (France), Charles Oblitei
Commey (Ghana), Godlove Vanden-Bossche (Ghana), Rosemond Agbefu (Ghana), Argyro Andaraki (Grèce), Danae
Manousaki (Grèce), Gerasimos Papanastasatos (Grèce), Ioannis Marouskos (Grèce), Ioulia Bafi (Grèce), Manina Terzidou
(Grèce), Mario Sierra (Guatemala), Roberto Maldonado (Guatemala), Rachel Victoria Ulcena (Haïti), Paola Cristina Girón
Serrano (Honduras), Anna Péterfi (Hongrie), Gergely Csaba Horvath (Hongrie), Ibolya Csákó (Hongrie), Peter Foldi
(Hongrie), Agus Irianto (Indonésie), Imad Abdel Raziq Abdel Gani (Iraq), Stephen Murphy (Irlande), Eti Kahana (Israël),
Andrea Zapparoli (Italie), Elisabetta Simeoni (Italie), Yuki Maehira (Japon), Jamil Alhabibeh (Jordanie), Malak Al-mahirah
(Jordanie), Alma Agibayeva (Kazakhstan), Stephen Kimani (Kenya), Akyl Amanov (Kirghizistan), Agnese Zile-Veisberga
(Lettonie), Diana Vanaga-Araja (Lettonie), Ieva Pugule (Lettonie), Zeinab Abbass (Liban), Jurgita Žilinskaite (Lituanie),
Michel Goergen (Luxembourg), Nadine Berndt (Luxembourg), Rita Cardoso Seixas (Luxembourg), Nikmat Yusop
(Malaisie), John Testa (Malte), Victor Pace (Malte), Abdelhafid EL Maaroufi (Maroc), Abderrahim Matraoui (Maroc),
Ayoub Aboujaafer (Maroc), EL Maaroufi Abdelhafid (Maroc), Mustapha El alami El Fellousse (Maroc), Nadia Chouaib
(Maroc), Corceal Sewraz (Maurice), Martha Vazquez (Mexique), Valeria Solis (Mexique), Jasna Sekulic (Monténégro),
Nevena Markovic (Monténégro), Valentina Bodven (Monténégro), Myint Aung (Myanmar), Zaw Lin Oo (Myanmar),
Manuel García Morales (Nicaragua), Abdoul Aziz Garba Yayé (Niger), Hamidou Amadou Insa (Niger), Ibiba Jane Odili
(Nigéria), Ngozi Vivian Oguejiofor (Nigéria), Daniel Bergsvik (Norvège), Ola Bilgrei (Norvège), Blair Macdonald
(Nouvelle-Zélande), Lauren Bellamore (Nouvelle-Zélande), Mahmood Al Abri Sultante (Oman), Mohamed Amin (Oman),
Khatam Djalalov (Ouzbékistan), Sayed Sijjeell Haider (Pakistan), Daysi Vargas (Panama), Rubielys Saladana (Panama),
Tatiana Tesis (Panama), Crhistian Gomez (Paraguay), Juan Pablo Lopez (Paraguay), Laura Reinoso (Paraguay), Lillian
Portillo (Paraguay), Mathías Jara (Paraguay), Guus Cruts (Pays-Bas), Martijn Mulder (Pays-Bas), Vincent van Beest (Pays-
Bas), Sandra Morales (Pérou), Corazon P. Mamigo (Philippines), Johanna Rosales (Philippines), Michael P. Miatari
(Philippines), Rebecca F. Arambulo (Philippines), Yvonne B. San Pascual (Philippines), Lukasz Jedruszak (Pologne), Ana
Sofia Santos (Portugal), Elsa Maia (Portugal), Quatar ARQ (Qatar), Alberto Alexander Matheus Melendez (République
bolivarienne du Venezuela), Carlos Javier Capote (République bolivarienne du Venezuela), Elizabeth Pereira (République
bolivarienne du Venezuela), Donghyun Kim (République de Corée), Yongwhee Kim (République de Corée), Victor Tacu
(République de Moldova), Gilda Maria Francisco Espinal (République dominicaine), Moises Gomez Trabous (République
dominicaine), Mohammad Narimani (République islamique d’Iran), Seyed Hamzeh Madani (République islamique d’Iran),
Ciprian Zetu (Roumanie), Alberto Oteo (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord), Kerry Eglinton (Royaume-
Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord), Dusan Ilic (Serbie), Evelyn Low (Singapour), Melvina Niroshini Andrew
(Singapour), Thamaraichelvan Meyappan (Singapour), Eva Debnarová (Slovaquie), Ivana Bucková (Slovaquie), Jože Hren
(Slovénie), Staša Šavelj (Slovénie), Thamara Darshana (Sri Lanka), Frida Nyman (Suède), Jennie Hagelin (Suède), Joakim
Strandberg (Suède), Johan Ragnemalm (Suède), Julia Ahlin (Suède), Barbara Walther (Suisse), Diane Buechli (Suisse), Marc
Wittwer (Suisse), Verena Maag (Suisse), Saidzoda Firuz Mansur (Tadjikistan), Katerina Horackova (Tchéquie), Viktor
Mravcik (Tchéquie), Prang-anong Saeng-arkass (Thaïlande), Mouzinho T. Correia (Timor-Leste), Abi Kemeya-Abalo
(Togo), Awi Essossimna (Togo), Nadine Beeka (Trinité-et-Tobago), Sheena Arneaud (Trinité-et-Tobago), Murat Sarikamisli
(Türkiye), Resul Olukman (Türkiye), Olena Pugach (Ukraine), Olga Davidenko (Ukraine), Vita Druzhynina (Ukraine), Elisa
Maria Cabrera (Uruguay), Ronnet Chanda (Zambie), Ashley Verenga (Zimbabwe), Evelyn Taurai Phillip (Zimbabwe), Anan
Mohammad Hassan Theeb (État de Palestine), Mutaz Ereidi (État de Palestine), Penny Garcia (Gibraltar).
OBJET DU FASCICULE
[TENDANCES DES MARCHÉS DE LA DROGUE | Objet du fascicule]

Le présent fascicule, le troisième du Rapport mondial sur les drogues 2022, est axé sur deux thèmes : le cannabis
et les opioïdes.
Son premier chapitre s’ouvre par une analyse de l’offre mondiale et des tendances du trafic de résine et d’herbe
de cannabis. Il donne les estimations les plus récentes de l’usage de cannabis et aborde les dernières tendances
des marchés régionaux du cannabis. Il évoque aussi brièvement l’usage médical de produits pharmaceutiques à
base de cannabinoïdes et la mesure dans laquelle les pays autorisent l ’usage de produits du cannabis à des fins
médicales. Il passe ensuite rapidement en revue les faits nouveaux intervenus dans le domaine de la
réglementation du cannabis dans certains pays, et s’achève par une analyse détaillée des premières indications
dont on dispose sur les effets de la légalisation du cannabis sur la santé publique, la sécurité publique, la
dynamique du marché et les mesures de justice pénale dans les endroits d’Amérique du Nord où l’usage non
médical a été légalisé.
Le deuxième chapitre du présent fascicule donne une vue d’ensemble des opioïdes comme groupe de substances
et des tendances de leur usage non médical dans le monde. Il étudie aussi les dernières tendances de l ’offre
mondiale d’opiacés et d’opioïdes synthétiques et de la disponibilité des médicaments opioïdes à des fins
médicales. Les questions relatives à la structure et aux tendances régionales des marchés des opioïdes sont aussi
analysées, y compris la crise des opioïdes en Amérique du Nord ainsi qu’en Afrique et au Moyen-Orient. Le
chapitre comporte en outre une étude des conséquences que pourraient avoir, sur le plan régional et à l’échelle
mondiale, des changements intervenant dans la culture du pavot à opium et la production d’opium en Afghanistan.

IMPACT OF CANNABIS LEGALIZATION INCIDENCES DE LA LÉGALISATION DU CANNABIS


Products Produits
Public health Santé publique
Economy Économie
Driving Conduite
Illicit market Marché illicite
Replacement Remplacement
Arrests Arrestations
Crime Criminalité
CANNABIS
[CANNABIS | L’offre de cannabis dans le monde]

GLOBAL SEIZURES 2020 SAISIES DANS LE MONDE 2020


Change from previous year Variation par rapport à l’année précédente
+29% resin résine +29 %
+15% herb herbe +15 %
4,707 tons 4 707 tonnes
2,190 tons 2 190 tonnes
cannabis herb herbe de cannabis
cannabis resin résine de cannabis
GLOBAL NUMBER OF USERS 2020 NOMBRE D’USAGERS DANS LE MONDE EN 2020
209 million 209 millions
* Les données se rapportent à 2020 .

L’offre de cannabis dans le monde

Le cannabis est cultivé presque partout dans le monde

Du cannabis est produit illicitement dans toutes les régions. Des données ont été présentées sur la culture du
cannabis au moyen d’indicateurs directs (comme la culture ou l’éradication de pieds ou l’éradication de sites de
production) ou indirects (saisie de pieds, informations sur l’origine du cannabis saisi) par au moins 154 pays au
cours de la période 2010-2020. Si l’on prend en compte également les renseignements qualitatifs sur les tendances
de la culture en intérieur et en extérieur, ce nombre passe à plus de 190 pays et territoires 1. Cet aspect différencie
le cannabis de la coca/cocaïne et du pavot à opium/opiacés, dont la culture/production est concentrée dans un
nombre beaucoup plus restreint de pays et dont le commerce illicite est donc le plus souvent international, au
sens qu’il franchit les frontières internationales.
Voici 10 ans, d’après les estimations qualitatives, que la culture du cannabis connaît une tendance à la hausse, et
ce constat est resté vrai en 2020, la plupart des États Membres signalant à nouveau une augmentation sur leur
territoire.

Le rythme de progression de la culture du cannabis en intérieur semble plus élevé que celui de la culture
en extérieur
D’après les données présentées en 2019 et 2020, la culture de cannabis en intérieur semble de nouveau avoir
progressé plus rapidement que la culture en extérieur au niveau mondial, le nombre net global de pays indiquant
une augmentation de la culture en intérieur étant trois fois supérieur à celui des pays indiquant une diminution
de la culture en extérieur. Si les informations qualitatives présentent des limites importantes, les éléments qui en
ressortent suggèrent une tendance à la hausse. Le nombre de pays qui signalent une culture de cannabis en
intérieur est passé de 48 pour la période 2011-2015 à 66 pour la période 2016-2020. Une culture de cannabis en
extérieur a été mentionné expressément par 98 pays au total pour 2016-2020.

[TEXT BOX
Pays d’origine du cannabis
Comme, pour la plupart, les pays n’ont pas mis en place de dispositif permettant l’observation systématique de
cet indicateur, il est difficile d’estimer la superficie des cultures de cannabis à l’échelle mondiale. Si certains
pays indiquent la superficie totale consacrée à la culture du cannabis, la plupart des estimations communiquées
ne reposent pas sur des méthodes normalisées et ne peuvent donc pas être utilisées pour des comparaisons
internationales. Par ailleurs, on dispose d’un certain nombre d’indicateurs indirects, dont les renseignements sur
les « hectares de cultures de cannabis éradiqués », le « nombre de pieds de cannabis éradiqués », le « nombre de
sites de cannabis éradiqués » et le « nombre de pieds de cannabis saisis », ainsi que « l’origine du cannabis saisi »,
qui peuvent éclairer certains aspects de la culture du cannabis. Si aucun de ces indicateurs n’est suffisant en soi
pour décrire l’étendue de la culture et de la production de cannabis, il reste possible, analysés dans leur globalité,
d’en déduire les pays où une culture substantielle du cannabis est probable i.
Il ressort de l’analyse des divers indicateurs pour la période 2010-2020 qu’il existe dans les pays ci-après
(présentés par ordre d’importance dans chaque sous-région) une culture assez importante de cannabis qui est a)
exportée ou b) produite pour la consommation intérieure :
> Amériques
Amérique du Nord : Mexique, États-Unis d’Amérique et Canada
Amérique du Sud : Paraguay, Brésil et Colombie
Amérique centrale : Guatemala, Costa Rica et Honduras
Caraïbes : Jamaïque et Trinité-et-Tobago
> Afrique
Maroc, Égypte, Afrique du Sud, Nigéria, Eswatini, Ghana et Zambie
> Europe
Europe occidentale et centrale : Pays-Bas, Espagne, Tchéquie, Italie et Suisse
Europe du Sud-Est : Albanie, Turquie, Roumanie et Bulgarie
Europe orientale : Fédération de Russie et Ukraine
> Asie
Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest : Afghanistan, Liban et Pakistan
Asie centrale : Kirghizistan et Kazakhstan
Transcaucasie : Azerbaïdjan et Arménie
Asie du Sud : Inde et Népal
Asie du Sud-Est : Philippines, République démocratique populaire lao, Thaïlande et In donésie
> Océanie
Australie et Nouvelle-Zélande

i Les données se rapportant aux indicateurs directs et indirects ont été combinées pour déterminer les pays où la superficie
consacrée à la culture du cannabis est probablement importante.

END OF TEXT BOX]

Auparavant, la plupart des pays qui signalaient une culture en intérieur étaient des pays d’Europe et d’Amérique
du Nord, mais ils ont été rejoints ces dernières années par des pays de nombreuses autres régions et sous-régions.

Trafic de cannabis : la tendance à la diminution des saisies à l’échelle mondiale s’est inversée en 2020
Les quantités d’herbe et de résine de cannabis saisies ont nettement augmenté en 2020, ce qui a mis fin à une
décennie de baisse des saisies d’herbe de cannabis, tendance qui s’était accélérée pendant la période 2015-2019
lorsqu’un certain nombre de régions d’Amérique du Nord ont légalisé le cannabis non médical. L’augmentation
des saisies mondiales en 2020 est cohérente avec les informations selon lesquelles l’usage de cannabis a augmenté
pendant la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) dans nombre de pays a. L’augmentation globale en
glissement annuel des quantités de cannabis saisies a atteint près de 20 % en 2020, soit la plus forte hausse depuis
2015. Les saisies de cannabis opérées ailleurs qu’en Amérique du Nord ont atteint un niveau record en 2020.
À la différence de la baisse générale des saisies d’herbe de cannabis entre 2010 et 2019, les tendances du trafic
de cannabis (d’après les informations qualitatives communiquées par les États membres) se sont renforcées au
cours de la dernière décennie. Au-delà des limites inhérentes à ces informations qualitatives sur le plan de la
transparence et de la cohérence, ces tendances donnent à penser que le trafic d’herbe de cannabis a augmenté. En
2020, les tendances qualitatives signalées en ce qui concerne le trafic d’herbe de cannabis et les quantités d’herbe
de cannabis saisies ont évolué à la hausse, la plupart des régions signalant une augmentation.
Les saisies de résine de cannabis ont atteint un niveau record en 2020, ce qui témoigne, d’après les tendances
qualitatives déclarées par les États Membres en 2020, d’une augmentation des activités de trafic de résine de
cannabis partout dans le monde.

Figure 1 Tendances déclarées de la culture du cannabis, 2010-2020


Index: 2010 = 100 Indice base 100 = 2010
Number of countries reporting “large increase” Nombre de pays signalant une « forte hausse »
Number of countries reporting “some increase” Nombre de pays signalant une « légère hausse »
Number of countries reporting a “stable situation” Nombre de pays signalant une situation « stable »
Number of countries reporting “some decrease” Nombre de pays signalant une « légère baisse »
Number of countries reporting “large decrease” Nombre de pays signalant une « forte baisse ».
Cultivation trends index Indice des tendances en matière de culture

Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.


Note : L’indice des tendances en matière de culture se fonde sur les informations qualitatives communiquées par les États Membres.
Les calculs se fondent sur les rapports de 112 pays – en moyenne, 34 pays par an durant la période 2010-2020. La courbe de
tendance est calculée sur la base du nombre de pays signalant une hausse, dont est déduit le nombre de pays signalant une baisse
(2 points pour « forte hausse », 1 point pour « légère hausse », 0 point pour « stable », -1 point pour « légère baisse », -2 points pour
« forte baisse »).

Figure 2 Tendances déclarées de la culture du cannabis en extérieur et en intérieur, 2012-2020


Proportion of countries (percentage) Proportion de pays (pourcentage)
Increase En hausse
Stable Stable
Decline En baisse
“Net increase” En « hausse nette »
Outdoor En extérieur
Indoor En intérieur

Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : La figure se fonde sur les informations qualitatives communiquées par les États Membres concernant les tendances de la
culture du cannabis en intérieur et en extérieur. « Hausse nette » s’entend ici du nombre de pays signalant une hausse, dont est
déduit le nombre de pays signalant une baisse de la culture du cannabis au cours de la période 2012-2020, en proportion du nombre
total de pays ayant communiqué des données concernant les tendances de la culture en extérieur et en intérieur.

a
Voir aussi le fascicule 2 du présent rapport, Tableau général de la demande et de l’offre de drogues.
Figure 3 Quantités de cannabis saisies dans le monde, 1998-2020
Tons Tonnes
Global cannabis resin seizures Saisies de résine de cannabis dans le monde
Global cannabis herb seizures Saisies d’herbe de cannabis dans le monde
Global cannabis herb and resin seizures excluding Saisies d’herbe et de résine de cannabis dans le
North America monde, hors Amérique du Nord

Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 4 Quantités d’herbe de cannabis saisies et tendances signalées du trafic, 2010-2020


Quantities seized (tons) Quantités saisies (tonnes)
Africa Afrique
Oceania Océanie
Asia Asie
Europe Europe
South and Central America and Caribbean Amérique du Sud et Amérique centrale et Caraïbes
North America Amérique du Nord
Trafficking trends index Indice des tendances du trafic
Trafficking trends index: 2010 = 100 Tendances du trafic, indice base 100 = 2010
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
Note : En raison de la couverture inégale des informations communiquées, certaines régions, notamment l’Afrique, peuvent
être sous-représentées dans les données relatives aux saisies.

Figure 5 Quantités de résine de cannabis saisies et tendances signalées en matière de trafic, 1980 -2020
Quantities seized (tons) Quantités saisies (tonnes)
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
North Africa Afrique du Nord
Other Autres
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et Europe du Sud-Est
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
Trafficking trends index Indice des tendances du trafic
Trafficking trends index: 2010 = 100 Tendances du trafic, indice base 100 = 2010
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Usage de cannabis dans le monde


[CANNABIS | Usage de cannabis dans le monde]

La prévalence de l’usage de cannabis est en légère hausse et le nombre d’usagères et d’usagers continue
d’augmenter dans le monde
En 2020, plus de 4 % de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, soit 209 millions de personnes, avaient fait
usage de cannabis au cours de l’année écoulée. La prévalence de l’usage de cannabis au cours de l’année écoulée
a augmenté de 8 %, contre 3,8 % en 2010, tandis que le nombre de personnes ayant fait usage de cannabis au
cours de l’année écoulée a augmenté de 23 %, contre 170 millions en 2010, conséquence en partie d’une
augmentation de la population mondiale.
La prévalence de l’usage de cannabis varie beaucoup d’une région à l’autre et se trouve être la plus élevée en
Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest.
Comparativement à la population adulte, il ressort des informations communiquées que la prévalence de l’usage
de cannabis au cours de l’année écoulée serait plus élevée parmi les adolescents (5,8 % chez les 15-16 ans) b.
D’après la littérature scientifique, le début précoce de l’usage de substances a des conséquences pour le
développement du cerveau des adolescents. Le début précoce de l’usage de substances a de plus grandes chances
d’entraîner une consommation régulière à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte 2. Le début précoce
de l’usage de cannabis et son usage fréquent sont aussi associés à une probabilité accrue de troubles dépressifs
majeurs, ainsi que de pensées et de comportements suicidaires 3, 4, 5 .
Au niveau mondial, environ les deux tiers des personnes ayant fait usage de cannabis au cours de l’année écoulée
sont des hommes 6 , mais cette proportion peut beaucoup varier selon les régions c. Dans nombre de pays à revenu
élevé, l’écart entre hommes et femmes parmi les personnes qui font usage de drogues semble se réduire, tendance
qui se retrouve dans la prévalence de différentes drogues, dont le cannabis, et les troubles liés à l’usage de
substances. La différence entre les sexes dans l’usage de cannabis, à titre d’exemple, tient davantage aux
occasions de faire usage de drogues rencontrées dans différents contextes qu’à des différences biologiques et
psychologiques entre hommes et femmes face à l’usage de substances et au développement de troubles liés à cet
usage. Les rôles socioculturels attribués aux hommes et aux femmes dans leur milieu de vie selon le sexe
contribuent sensiblement au début de l’usage de substances et à son évolution ultérieure et, de là, au
développement de troubles liés à l’usage de substances 7, 8, 9, 10.

Figure 6 Tendances du nombre de personnes qui font usage de cannabis dans le monde et tendances
signalées de l’usage de cannabis, 2010-2020
Millions Millions
Users Usagères et usagers
Cannabis use trends index Indice des tendances de l’usage de cannabis
Use trends index: 2010 = 100 Tendances de l’usage, indice base 100 = 2010
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Nombre estimatif de personnes âgées de 15 à 64 ans ayant fait usage de cannabis au cours de l’année écoulée.
L’indice des tendances de l’usage de cannabis se fonde sur les informations qualitatives communiquées par les États
Membres (en moyenne, 67 pays par an au cours de la période 2010 -2020). La courbe de tendance est calculée sur la base
du nombre de pays signalant une hausse, dont est déduit le nombre de pays signalant une baisse (2 points pour « forte
hausse », 1 point pour « légère hausse », 0 point pour « stable », -1 point pour « légère baisse », -2 points pour « forte
baisse »).

Figure 7 Usage de cannabis, par région et sous-région, 2020


Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Africa Afrique
North Africa Afrique du Nord
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
Americas Amériques
Caribbean Caraïbes
Central America Amérique centrale

b
Voir aussi le fascicule 2 du présent rapport, Tableau général de la demande et de l’offre de drogues.
c
Ibid.
North America Amérique du Nord
South America Amérique du Sud
Asia Asie
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
South Asia Asie du Sud
Europe Europe
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et Europe du Sud-Est
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Oceania Océanie
Australia and New Zealand Australie et Nouvelle-Zélande
Global Monde
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Il n’est pas présenté de données pour les sous-régions dont les pays ne disposaient pas d’estimations récentes
(datant de moins de 10 ans) et où il n’était donc pas possible de calculer des estimations sous-régionales.

Figure 8 Réduction de l’écart entre hommes et femmes en matière de prévalence de l’usage de cannabis
au cours du mois écoulé dans la population âgée de 12 ans et plus aux États-Unis, 2003-2020
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Men, cannabis use in past month Usage de cannabis au cours du mois écoulé parmi les
hommes
Women, cannabis use in past month Usage de cannabis au cours du mois écoulé parmi les
femmes
Gender gap: ratio of male to female prevalence of Écart entre hommes et femmes : ratio
cannabis use hommes/femmes en matière de prévalence de l’usage
de cannabis
Linear (Gender gap: ratio of male to female Évolution linéaire (Écart entre hommes et femmes :
prevalence of cannabis use) ratio hommes/femmes en matière de prévalence de
l’usage de cannabis)
Ratio of men to women prevalence of cannabis use Ratio hommes/femmes en matière de prévalence de
l’usage de cannabis
Source : Figure élaborée par l’ONUDC à partir de données du questionnaire destiné aux rapports annuels.

[TEXT BOX
Usage médical d’herbe de cannabis et de préparations et produits pharmaceutiques à base de cannabis
L’usage médical de cannabis et de cannabinoïdes, qui fait partie de la médecine traditionnelle indienne, n’est pas
un phénomène récent i, ii. Des préparations à base de cannabis telles des teintures (contenant du THC et d’autres
cannabinoïdes) destinées à soulager la douleur et les nausées existaient au XIXe siècle en Europe, notamment en
Grande-Bretagne, et aux États-Unisiii. L’usage médical de ces préparations à base de cannabis a cependant été
abandonné au XXe siècle à mesure que l’on a développé, sur la base d’essais cliniques, de nouveaux médicaments
dont les formulations et les doses étaient normalisées iv, v .
Depuis les années 1990, on assiste à un regain d’intérêt pour les usages médicaux potentiels du cannabis, des
extraits de cannabis et de certains produits pharmaceutiques (contenant du THC et d’autres cannabinoïdes) à la
suite de la découverte du système endocannabinoïde du corps humain vi, qui a conduit à voir dans les
cannabinoïdes une solution possible pour traiter certaines affections pour lesquelles on disposait de preuves
d’efficacité fortes à modérées. On mentionnera parmi ces affections les douleurs chroniques, des troubles
neurologiques comme la spasticité liée à la sclérose en plaques, et certains types d’épilepsie. Certains
cannabinoïdes sont aussi proposés comme antiémétiques dans le traitement des nausées et vomissements dus à la
chimiothérapie chez les patientes et patients qui ne répondent pas suffisamment aux traitements antiémétiques
conventionnels vii.
Ont été approuvés pour un usage médical par un certain nombre de pays, moyennant autorisation de mise sur le
marché, les produits pharmaceutiques à base de cannabinoïdes ci-aprèsvii, ix, x :
Dronabinol. Gélules orales ou solution orale contenant du THC de synthèse. Le dronabinol est indiqué pour
l’anorexie associée à une perte de poids chez les personnes atteintes du sida et pour les nausées et vomissements
associés à la chimiothérapie anticancéreuse, généralement lorsque les autres traitements ont échoué.
Nabilone. Gélules orales contenant un cannabinoïde de synthèse similaire au THC, à utiliser pour traiter les
nausées et vomissements associés à la chimiothérapie, généralement lorsque les autres traitements ont échoué.
Nabiximols. Médicament contenant des quantités à peu près égales de THC et de CBD provenant de deux extraits
de cannabis. Ce produit a été autorisé pour le traitement de la spasticité musculaire provoquée par la sclérose en
plaques.
Epidiolex. Solution orale de CBD d’origine végétale indiquée pour le traitement des convulsions associées au
syndrome de Lennox-Gastaut ou au syndrome de Dravet chez les patients âgés de plus de 2 ans.
Actuellement, 64 pays ont prévu des dispositions dans leur législation nationale ou ont adopté des orientions
autorisant l’usage médical de préparations pharmaceutiques à base de cannabinoïdes et/ou d’herbe de cannabis
pour une série d’affections médicales, avec des degrés variables de restriction ou de permissivité. Parmi ces 64
pays, 34 autorisent aussi bien l’usage de préparations pharmaceutiques que celui d’herbe de cannabis. En
principe, tous les pays qui autorisent l’usage médical d’herbe de cannabis ont aussi adopté des dispositions
relatives à l’usage médical de préparations pharmaceutiques à base de cannabinoïdes.
Une quarantaine de pays ont communiqué à l’OICS en 2020 xi leurs estimations relatives à la production, à la
consommation ou aux stocks de cannabis à usage médical. Depuis 2011, un nombre croissant de pays autorisent
l’usage de cannabis et d’extraits de cannabis à des fins médicales, ainsi que pour la recherche scientifique. Parmi
les 40 pays ayant présenté des informations sur le sujet, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du
Nord et le Canada sont les deux principaux producteurs de cannabis à usage médical ; ils assurent 71 % de la
production mondiale, qui a atteint 650 tonnes en 2020. Le Royaume-Uni est la principale source d’extraits de
cannabis et de préparations pharmaceutiques contenant de tels extraits.
CANNABIS PREPARATIONS PRÉPARATIONS À BASE DE CANNABIS
Raw cannabis Cannabis brut
Magistral preparations Préparations magistrales
Standarised cannabis preparations Préparations de cannabis normalisées
Variable in THC/CBD composition Composition en THC/CBD variable
Source : D’après « Usage médical du cannabis et des cannabinoïdes : questions et réponses à l’intention des décideurs
politiques » (Luxembourg : EMCDDA, 2018).

Nombre de pays ayant adopté des dispositions relatives à l’usage médical de cannabis (herbe de cannabis
et/ou préparations pharmaceutiques à base de cannabinoïdes, 2021)
Africa Afrique
Americas Amériques
Asia Asie
Europe Europe
Oceania Océanie
Yes Oui
No (Low confidence) Non (indice de confiance faible)
No (High confidence) Non (indice de confiance élevé)
No data available Absence de données
Source : D’après les informations communiquées ou publiées par 200 pays (réponses au questionnaire destiné aux rapports
annuels pour 35 pays, et sources officielles pour 165 pays).

Note : Les catégories « Oui » et « Non (indice de confiance élevée) » recouvrent les informations issues de sources
nationales officielles, les rapports internationaux à comité de lecture, les réponses au questionnaire destiné aux rapports
annuels renvoyant à un document officiel et les études parues dans des revues à comité de lecture. La catégorie « Non
(indice de confiance faible) » recouvre les informations issues des réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels
qui ne renvoient pas à un document officiel, à des rapports internationaux ou à des ressources mentionnant un document
officiel.

Répartition des pays qui autorisent l’usage médical de cannabinoïdes, par type de produit, 2021
Africa Afrique
Americas Amériques
Asia Asie
Europe Europe
Oceania Océanie
Cannabis-based medicinal products and cannabis Médicaments à base de cannabis et herbe de
herb cannabis
Cannabis-based medicinal products Médicaments à base de cannabis
Unspecified Non spécifié
Source : D’après les informations communiquées ou publiées par 59 pays (réponses au questionnaire destiné aux rapports
annuels pour 21 pays, et sources officielles pour 38 pays)

Production, consommation et stocks mondiaux de cannabis médical, 2001-2020


Tons Tonnes
Stocks Stocks
Production Production
Consumption Consommation
Source : OICS, Stupéfiants : Évaluation des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2).

Note : Comme indiqué dans le rapport technique de l’OICS (E/INCB/2021/2), aux fins de la Convention unique sur les
stupéfiants de 1961 telle que modifiée, un stupéfiant est considéré comme « consommé » lorsqu’il a été fourni à toute
personne ou entreprise pour la distribution au détail, pour l’usage médical ou pour la recherche scientifique. Selon les
estimations de l’OICS, les stocks élevés de produits médicaux à base de cannabis déclarés en 2020 s’expliquent par les
stocks déclarés par le Royaume-Uni (1 449 tonnes) et l’Espagne (88,9 tonnes).

iEthan Russo, « Cannabis in India: Ancient Lore and Modern Medicine », dans Cannabinoids as Therapeutics, publié sous
la direction de Raphael Mechoulam, Milestones in Drug Therapy MDT (Bâle : Birkhäuser-Verlag, 2005), p. 1 à 22,
https://doi.org/10.1007/3-7643-7358-X_1.
iiHarold Kalant, « Medicinal Use of Cannabis: History and Current Status », Pain Research and Management 6, n o 2
(2001) : p. 80 à 91, https://doi.org/10.1155/2001/469629.
iii
Lester Grinspoon et James B. Bakalar, Marihuana, the Forbidden Medicine, édition revue et augmentée (New Haven:
Yale University Press, 1997).
iv Kalant, « Medicinal Use of Cannabis ».
vUsage médical du cannabis et des cannabinoïdes : questions et réponses à l’intention des décideurs politiques
(Luxembourg : EMCDDA, 2018).
viAna Isabel Fraguas-Sánchez et Ana Isabel Torres-Suárez, « Medical Use of Cannabinoids », Drugs 78, n o 16
(novembre 2018) : p. 1665 à 1703, https://doi.org/10.1007/s40265-018-0996-1.
viiNational Academies of Sciences, Engineering, and Medicine et al., The Health Effects of Cannabis and Cannabinoids:
The Current State of Evidence and Recommendations for Research, The National Academies Collection: Reports Funded
by National Institutes of Health (Washington : National Academies Press (US), 2017),
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK423845/.
viii Ibid.
ix
Usage médical du cannabis et des cannabinoïdes : questions et réponses à l’intention des décideurs politiques.
x Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2018. (Vienne, Nations Unies, 2019).
xiD’après OICS, Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2),
2022.

END OF TEXT BOX]

Les usagères et usagers réguliers de cannabis étaient susceptibles d’augmenter leur consommation
pendant la pandémie de COVID-19
La pandémie de COVID-19 a eu des conséquences pour la situation socioéconomique et les vulnérabilités des
populations ainsi que leur santé physique et psychologique. Si le marché des principales drogues, y compris celui
du cannabis, s’est révélé, dans l’ensemble, exceptionnellement résilient face à ces changements, certaines
habitudes des personnes faisant régulièrement usage de drogues, y compris de cannabis, ont évolué au cours de
la pandémie d, 11.
Les données dont on dispose pour l’Europe font apparaître des différences, d’un pays à l’autre et dans les pays
mêmes, concernant la disponibilité et la consommation du cannabis pendant et après les périodes de confinement.
Ainsi, une enquête en ligne européenne a montré que les personnes qui faisaient usage de cannabis régulièrement
(c’est-à-dire chaque semaine) avaient deux fois plus de chances que celles qui en faisaient un usage occasionnel
de déclarer une fréquence d’usage accrue en période de confinement, et trois fois plus de chances de déclarer une
consommation de quantités accrues. Les usagères et usagers occasionnels étaient plus susceptibles d’avoir réduit
ou cessé leur consommation pendant les confinements 12 . Les mesures de confinement seraient aussi en partie à
l’origine d’une augmentation de la culture de cannabis à domicile 13.
Des analyses des eaux usées n’ont été effectuées ces dernières années concernant le cannabis que pour quelques
sites en Europe, et celles-ci font apparaître une hétérogénéité et une variabilité considérables des tendances
hebdomadaires de consommation d’un site à l’autre. En outre, les caractéristiques différentes des habitudes
d’usage de drogues et des mesures de confinement aux niveaux national, régional et local rendent les
comparaisons difficiles. Parmi les quelques sites, on a observé à Amsterdam et à Castellón (Espagne) une légère
diminution, quoique non significative, des charges massiques de métabolites du cannabis en 2020 par rapport à
2019, tandis qu’aucune différence significative n’a été observée par rapport à l’année précédente à Utrecht et à
Eindhoven (Pays-Bas)14, 15.
Au Canada, en 2021, près de la moitié des personnes ayant fait usage de cannabis au cours des 12 derniers mois
ont déclaré avoir fait usage des mêmes quantités de cannabis, à la même fréquence qu’auparavant, pendant la
pandémie de COVID-19 et la période connexe de restrictions. Plus d’un quart des personnes ayant fait usage de
cannabis ont déclaré en avoir fait usage en plus grande quantité et à une fréquence plus élevée qu’avant la

d
Voir aussi le fascicule 2 du présent rapport, Tableau général de la demande et de l’offre de drogues.
pandémie. Les jeunes (24 ans et moins) ont plus souvent déclaré une augmentation des quantités et de la fréquence
de leur usage pendant les restrictions liées au confinement que les personnes plus âgées (25 ans et plus) qui ont
fait usage de cannabis. Parmi ces personnes plus âgées, 25 % ont déclaré avoir davantage fait usage de cannabis
pendant la pandémie de COVID-19, contre 46 % chez les 16-19 ans et 40 % chez les 20-24 ans 16, 17 .
Près de la moitié des personnes arrêtées et interrogées par la police australienne au sujet de leurs habitudes
d’usage de cannabis ont déclaré en avoir pris au cours des 30 jours précédents, ce qui n’était guère différent de
l’usage déclaré par les personnes arrêtées par la police avant la pandémie. Un certain changement a pu être
observé cependant dans la fréquence de l’usage. Les personnes ayant pris du cannabis au cours des derniers mois
avaient une probabilité sensiblement plus élevée d’avoir augmenté leur consommation pendant la pandémie, et
d’être grosses consommatrices, puisqu’elles déclaraient une fréquence médiane d’usage de 25 jours par mois
contre une fréquence médiane de 15 jours par mois, d’après les déclarations, pour les personnes arrêtées avant la
pandémie. Les quantités de cannabis consommées pendant une séance ordinaire n’ont pas évolué (quantité
médiane de 0,34 gramme), même si certaines personnes arrêtées ont déclaré avoir acheté de plus grandes quantités
de cannabis que d’habitude au début de la pandémie pour se prémunir contre d’éventuelles pénuries, et si certaines
ont déclaré avoir remplacé le cannabis par des benzodiazépines, de la méthamphétamine et d ’autres drogues.
L’offre de cannabis a paru stable pendant la pandémie, les personnes arrêtées indiquant que la disponibilité du
produit restait élevée et sa qualité inchangée 18, 19.

Tendances régionales des marchés du cannabis


[CANNABIS | Tendances régionales des marchés du cannabis]

Le trafic d’herbe de cannabis reste principalement intrarégional


À la différence de ce qui se passe avec beaucoup d’autres drogues, la culture, le trafic et l’usage d’herbe de
cannabis sont localisés pour l’essentiel dans la même région ou sous-région 20 . Si la plupart des régions ont fait
mention d’un trafic intrarégional d’herbe de cannabis, il y a eu certaines exceptions. Pour l’Océanie, les pays
d’origine, d’expédition et de transit les plus souvent mentionnés pour la période 2016-2020 étaient les États-
Unis, les Pays-Bas et le Canada 21, 22 . Les États-Unis et le Canada étaient aussi souvent mentionnés comme pays
d’origine, d’expédition et de transit par les pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est.

[TEXT BOX
Pays d’origine, d’expédition et de transit d’herbe de cannabis les plus souvent mentionnés au cours
de la période 2016-2020
(Dans l’ordre du nombre de mentions par les pays du monde entier)
> Amériques
Amérique du Nord : États-Unis, Canada, Mexique
Amérique du Sud : Colombie, Paraguay
Amérique centrale : Guatemala, Honduras
Caraïbes : Jamaïque
> Afrique
Afrique de l’Ouest et du Centre : Ghana, Nigéria
Afrique australe : Mozambique, Afrique du Sud, Malawi, Eswatini
Afrique de l’Est : République-Unie de Tanzanie, Ouganda, Kenya
Afrique du Nord : Maroc
> Europe
Pays-Bas, Albanie
> Asie
Asie du Sud-Est : Myanmar, Malaisie, Thaïlande
Asie du Sud : Inde, Bangladesh, Népal
Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest : Afghanistan, Liban
Asie centrale et Transcaucasie : Kazakhstan, Kirghizistan

Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

END OF TEXT BOX]

Les saisies de résine de cannabis sont concentrées géographiquement, mais les principaux flux de trafic
sont interrégionaux
Les saisies de résine de cannabis restent concentrées en Afrique du Nord et en Europe occidentale, qui constituent
de fait ensemble une zone unifiée de production, de trafic et de consommation de résine de cannabis, qui a
représenté près de 60 % des saisies mondiales de la période 2016-2020, ainsi qu’en Asie du Sud-Ouest, autre
grande zone de production, de trafic et de consommation représentant quant à elle environ un tiers du total
mondial. Ces deux zones sont suivies par le Proche et le Moyen -Orient23.

Figure 9 Répartition des quantités de résine de cannabis saisies, 2016-2020


Near and Middle East Proche et Moyen-Orient
Other Autres
North Africa Afrique du Nord
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
South-West Asia Asie du Sud-Ouest
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Les données concernant les saisies et autres font apparaître que la plus grande partie du trafic de résine de
cannabis s’effectue à partir du Maroc vers l’Espagne, et de l’Afghanistan vers d’autres pays d’Asie occidentale.
L’Espagne constitue le principal point d’accès aux marchés d’Europe occidentale et centrale 24. La résine de
cannabis d’origine marocaine est aussi exportée à destination d’autres pays d’Afrique du Nord 25. Le trafic
intrarégional s’étend du Maroc à la Libye puis à l’Égypte, en transitant par le Sahel 26, ainsi que par des voies
terrestres intérieures de l’ouest de l’Algérie jusqu’aux frontières de ce pays avec la Tunisie et la Libye, en dépit
de contrôles de sécurité rigoureux 27. La résine de cannabis est aussi transportée par la mer le long des côtes du
sud de la Méditerranée 28 .
La résine de cannabis produite en Afghanistan fait l’objet d’un trafic à destination principalement des pays
voisins29. Parmi les autres flux de trafic importants, on mentionnera les itinéraires passant par l’Asie centrale,
principalement à destination de la sous-région et de la Fédération de Russie, ainsi que les itinéraires partant de
zones de production du Liban vers d’autres pays du Proche et du Moyen-Orient et vers l’Europe.

Les Amériques font état de la majeure partie des saisies d’herbe de cannabis, mais la baisse des taux
d’interception se traduit par une forte diminution des chiffres relatifs aux saisies
Les Amériques ont signalé près de 60 % des saisies mondiales d’herbe de cannabis au cours de la période 2016-
2020. Cependant, leur part globale des saisies a nettement diminué, chutant de 84 % du total mondial en 2010 à
58 % en 2020.
La corrélation positive entre l’usage et les saisies de drogues a disparu en Amérique du Nord au cours de la
dernière décennie, période pendant laquelle les saisies de cannabis ont diminué de 84 % malgré l’expansion
considérable du marché. Rien qu’aux États-Unis, les saisies ont diminué de 76 % entre 2010 et 2020, tandis que
le nombre de personnes consommant du cannabis quotidiennement ou quasi quotidiennement a augmenté de près
de 130 % 30 .
Cette divergence entre les tendances des saisies et celles de l’usage aux États-Unis et au Canada laisse présumer
des taux d’interception plus faibles, qui s’expliqueraient principalement par les modifications apportées aux lois
en vue de légaliser l’offre de cannabis à usage non médical à plusieurs endroits, ainsi peut-être que par une
moindre priorité accordée à la question de la part des services de détection de répression. En outre, la légalisation
de l’offre de cannabis à usage non médical à certains endroits a réduit la taille du marché illégal et donc fait
diminuer les saisies e. Le Mexique a aussi fait état d’une forte diminution des saisies, alors qu’un cannabis plus
puissant est devenu largement disponible aux États-Unis et que les groupes criminels organisés se sont réorientés
vers d’autres drogues 31.

Figure 10 Quantités de résine de cannabis saisies, par pays, 2020


Tons Tonnes
Spain Espagne
Morocco Maroc
Afghanistan Afghanistan
Pakistan Pakistan
Iran (Islamic Republic of) Iran (République islamique de)
Algeria Algérie
France France
Egypt Égypte
Turkey Turquie
Portugal Portugal
Saudi Arabia Arabie saoudite
Lebanon Liban
Other Autres
Europe Europe
North Africa Afrique du Nord
South-West Asia Asie du Sud-Ouest
Various regions Régions diverses
Near and Middle East Proche et Moyen-Orient
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 11 Principaux pays d’origine et d’expédition de la résine de cannabis,


d’après les renseignements communiqués par les États Membres, 2016-2020
Morocco Maroc
Afghanistan Afghanistan
Spain Espagne
Netherlands Pays-Bas
Pakistan Pakistan
Lebanon Liban

e
Voir la section intitulée « Légalisation du cannabis » du présent fascicule.
Albania Albanie
Kyrgyzstan Kirghizistan
Iran (Islamic Republic of) Iran (République islamique d’)
Nepal Népal
India Inde
Other Central Asia Asie centrale (autres)
Origin Pays d’origine
Departure Pays d’expédition
Number of times mentioned as country of origin Nombre de mentions comme pays d’origine et
and departure by reporting countries d’expédition par les pays ayant présenté des
informations
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : La catégorie « Asie centrale (autres) » inclut le Kazakhstan et le Tadjikistan.

Figure 12 Répartition des quantités d’herbe de cannabis saisies, 2016-2020


Oceania Océanie
Europe Europe
Asia Asie
Africa Afrique
North America Amérique du Nord
South America, Caribbean, Central America Amérique du Sud, Caraïbes, Amérique centrale
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 13 Quantités d’herbe de cannabis saisies, par pays, 2020


Tons Tonnes
India Inde
United States États-Unis
Brazil Brésil
Colombia Colombie
Egypt Égypte
Paraguay Paraguay
Morocco Maroc
Argentina Argentine
Mexico Mexique
Nigeria Nigéria
Spain Espagne
Indonesia Indonésie
Turkey Turquie
France France
Thailand Thaïlande
Ecuador Équateur
Canada Canada
Zambia Zambie
Chile Chili
Jamaica Jamaïque
Others Autres
Americas Amériques
Asia Asie
Africa Afrique
Europe Europe
Various regions Régions diverses
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Augmentation des méfaits du cannabis pour la santé en Europe occidentale et centrale


On estime à environ 29 millions le nombre personnes ayant fait usage de cannabis au cours de l ’année écoulée
en Europe. La prévalence annuelle de la consommation de cannabis a fluctué en Europe occidentale et centrale
entre 6 % et 8 % au cours de la dernière décennie (2010-2020). Parmi les pays d’Europe qui ont communiqué des
données d’enquête récentes, bon nombre signalent une tendance à l’augmentation de l’usage de cannabis au cours
des dernières années.
La consommation de cannabis dans l’Union européenne concorde avec la tendance mondiale d’une prévalence
plus élevée chez les adolescents et les jeunes adultes (15-24 ans), l’usage au cours de l’année écoulée étant estimé
à 19,2 % parmi ce groupe d’âge 32.
D’après les données provenant de 26 pays d’Europe occidentale f, aussi bien le nombre de personnes faisant
régulièrement usage de cannabis que la fréquence de l’usage ont augmenté : la prévalence au cours du mois
écoulé a augmenté dans la population adulte (15-64 ans) de 27 % pour s’établir à 3,9 % au cours de la période
2010-2019 33 ; la proportion d’usagères et d’usagers quotidiens ou quasi quotidiens a aussi augmenté pour
atteindre 1,8 %, principalement chez les jeunes, en 2019, contre environ 1 % auparavant g, 34.

Figure 14 Tendances de l’usage de cannabis dans les pays d’Europe ayant communiqué des données
récentes en 2020
Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Austria Autriche
Bulgaria Bulgarie
Croatia Croatie
Czechia Tchéquie
England and Wales Angleterre et pays de Galles
Hungary Hongrie
Ireland Irlande
Latvia Lettonie
Netherlands Pays-Bas
Norway Norvège

f
Dans la présente section, le mot « Europe » désigne principalement les États membres de l’Union européenne, la Norvège, la Suisse et le
Royaume-Uni.
g
Soixante et un pour cent des personnes faisant un usage quotidien ou quasi quotidien sont âgées de moins de 35 ans.
Spain Espagne
Sweden Suède

Sources : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels ; et EMCDDA, « Statistical Bulletin 2020: prevalence and
patterns of drug use in the general population ».

Parallèlement, la puissance des produits cannabiques disponibles en Europe a aussi augmenté. Entre 2010 et
2019, la teneur en THC de l’herbe de cannabis a augmenté de 40 % et celle de la résine de cannabis a pratiquement
triplé 35.
Avec cette dynamique en toile de fond – exposition accrue à des produits cannabiques de forte puissance,
consommation régulière et fréquente de cannabis – les méfaits liés à l’usage de cannabis sont de plus en plus
manifestes au sein de la population d’Europe occidentale et centrale 36. On observe une augmentation notable des
admissions en traitement liées à l’usage de cannabis et des comorbidités psychiatriques. Entre 2010 et 2019, dans
l’Union européenne, le taux de personnes ayant le cannabis pour drogue principale qui débutent un traitement est
passé de 27 à 35 pour 100 000 dans la population adulte. En 2019, environ 35 % de l’ensemble des admissions
en service spécialisé dans l’Union européenne ont concerné un traitement pour usage de cannabis. Plus de la
moitié des nouveaux clients en faisaient un usage quotidien. Le cannabis était aussi la substance d’usage la plus
souvent déclarée aux urgences h, où il était présent dans 26 % des cas de toxicité aiguë liée à la drogue,
généralement en association avec d’autres substances 37 .
Dans une étude cas-témoins menée sur 11 sites au Brésil, en Angleterre, en Espagne, en France, en Italie et aux
Pays-Bas i, auprès d’une patientèle ayant présenté un premier épisode psychotique et de la population adulte des
mêmes lieux, la consommation de cannabis est associée à une probabilité de trouble psychotique trois fois plus
élevée chez les personnes qui consomment que chez celles qui ne consomment pas ; l’usage quotidien de cannabis
de forte puissance (plus de 10 % de THC) multiplie par plus de quatre le risque de trouble psychotique chez les
personnes concernées par rapport aux personnes n’ayant jamais fait usage de cannabis 38, 39, 40, 41 .
On mentionnera comme exemple au niveau national celui de l’Allemagne, où a été observée, parallèlement à une
augmentation de l’usage de cannabis, une augmentation beaucoup plus importante des méfaits liés au cannabis.
L’usage de cannabis au cours de l’année écoulée a augmenté, surtout à partir de 2013, de 50 %. Parallèlement,
les admissions liées à des mentaux et comportementaux dus à l’usage de cannabis ont augmenté considérablement
entre 2000 et 2018, tout comme les admissions liées à la dépendance et au sevrage aux cannabinoïdes, qui ont
augmenté de plus de huit fois, et les admissions pour troubles psychotiques liés au cannabis, qui ont plus que
quadruplé 42.
L’augmentation du nombre de cas d’hospitalisation liés au cannabis en Allemagne a été attribuée à nombre de
facteurs, parmi lesquels le débat sur la légalisation du cannabis ; les modifications de 2017 concernant la loi
relative aux stupéfiants et certains textes réglementaires, qui ont élargi les options dont les médecins disposent
pour prescrire des produits à base de cannabis sous certaines conditions ; et la disponibilité accrue de produits
cannabiques à forte teneur en THC (et à faible teneur en CBD) et de cannabinoïdes synth étiques. L’ensemble de
ces facteurs pourrait avoir joué un rôle de multiplicateur dans l’augmentation du nombre de cas d’hospitalisation
dus à des troubles liés à l’usage de cannabis, davantage qu’il n’a contribué à l’augmentation du nombre de
personnes faisant usage de cannabis en Allemagne 43, 44, 45 .

Figure 15 Tendances de l’usage de cannabis et des hospitalisations liées au cannabis en Allemagne,


2000-2018
Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Cannabis related hospital admissions Hospitalisations liées au cannabis

h
D’après les données communiquées par 23 hôpitaux de 17 pays participant au Réseau européen des urgences liées à la drogue (EURO-DEN
Plus).
i
L’étude s’est déroulée entre mai 2010 et avril 2015 sur 11 sites en Angleterre, en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne et au Brésil.
Les cas ont totalisé 901 patientes et patients présentant un premier épisode psychotique et 1 237 témoins issus de la population locale. Les
participantes et participants étaient âgés de 18 à 64 ans et comptaient des hommes et des femmes en nombre égal.
Annual prevalence Prévalence annuelle
Number of cannabis related hospital admissions Nombre d’hospitalisations liées au cannabis
Sources : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels ; EMCDDA, « Statistical Bulletin 2020: prevalence and
patterns of drug use in the general population », et Gahr et al., « Incidence of Inpatient Cases with Mental Disorders Due to
Use of Cannabinoids in Germany ».

Figure 16 Diagnostics concernant la patientèle hospitalisée pour usage de cannabis en Allemagne,


2000-2018
Number Nombre
Unspecified mental and behavioural disorder (F12.9) Trouble mental ou du comportement, sans précision
(F12.9)
Residual and late-onset psychotic disorder (F12.7) Trouble résiduel ou psychotique de survenue tardive
(F12.7)
Psychotic disorder (F12.5) Trouble psychotique (F12.5)
Withdrawal state (F12.3) Syndrome de sevrage (F12.3)
Harmful use (F12.1) Utilisation nocive pour la santé (F12.1)
Other mental and behavioural disorder (F12.8) Autres troubles mentaux et du comportement (F12.8)
Amnestic syndrome (F12.6) Syndrome amnésique (F12.6)
Withdrawal state with delirium (F12.4) Syndrome de sevrage avec delirium (F12.4)
Dependence syndrome (F12.2) Syndrome de dépendance (F12.2)
Acute intoxication (F12.0) Intoxication aiguë (F12.0)
Source : D’après les données indiquées au tableau 2 de Gahr et al., « Incidence of Inpatient Cases with Mental Disorders
Due to Use of Cannabinoids in Germany ».

Note : Les diagnostics sont classés d’après les codes F12 (Troubles mentaux et du comportement liés à l’utilisation de
dérivés du cannabis) de la Classification internationale des maladies, dixième révision (CIM-10).

L’Afrique reste la seule région où le cannabis est à l’origine de la plus grande partie des demandes de
traitement de l’usage de drogues
La prévalence annuelle de l’usage de cannabis a été plus élevée en Afrique en 2020 que la moyenne mondiale et
a été estimée à 6,5 % de la population âgée de 15 à 64 ans. L’Afrique de l’Ouest et du Centre sont les endroits
de la région où la prévalence de l’usage a été la plus élevée, soit 9,7 %, ce qui équivaut à peu près à la prévalence
de l’usage de cannabis relevée pour l’année écoulée au Nigéria 46. La moitié du total des personnes traitées pour
des troubles liés à l’usage de drogues en Afrique en 2020 ont accédé à un traitement motivé principalement par
l’usage de cannabis (proportion bien plus élevée que dans toutes les autres régions), la proportion atteignant 55 %
en Afrique de l’Ouest, soit près de trois adultes sur 100 000 47. En Afrique du Nord, environ un tiers de l’ensemble
des personnes traitées pour des troubles liés à la l’usage de drogues l’ont été pour des troubles liés à l’usage de
cannabis 48. En Afrique du Sud, plus d’un tiers de l’ensemble des personnes ayant fréquenté un service spécialisé
en 2020 ont accédé à un traitement motivé principalement ou secondairement par l’usage de cannabis 49. La
plupart de ces personnes étaient âgées de 20 ans ou moins.

Évolution de la réglementation relative à l’usage non médical de cannabis


[CANNABIS | Évolution de la réglementation relative à l’usage non médical de cannabis]
En janvier 2022, des dispositions légales autorisant l’usage non médical de cannabis avaient été approuvées au
Canada et en Uruguay, ainsi qu’à 21 endroits (18 États, 2 territoires et le district de Columbia) des États-Unis.
Le Canada et la plupart des 21 endroits concernés des États-Unis autorisent la production et la vente par un secteur à but
lucratif, tandis qu’en Uruguay, on trouve un marché de détail partiellement soumis à contrôle et réglementé par
l’État. Le niveau de réglementation et de contrôle peut différer selon les endroits, ce qui peut avoir diverses
incidences sur l’usage de cannabis et les méfaits connexes et sur la situation en matière de santé et de sécurité
publiques j.
[TEXT BOX
L’augmentation de la teneur en THC et la diminution de la teneur en CBD du cannabis amplifient
les risques de santé
Malgré la baisse observée en 2019, il existe une nette tendance à long terme d’augmentation de la teneur en THC
de l’herbe de cannabis saisie en Europe et aux États-Unisi. La teneur en THC moyenne de l’herbe de cannabis
saisie en Europe a augmenté de près de 40 % depuis 2009, et celle de la résine de cannabis a triplé ii, tandis que
la puissance de l’herbe de cannabis saisie aux États-Unis a augmenté de près de 50 % (pour atteindre 14,35 %)
au cours de la même période iii. À certains endroits où l’usage non médical de cannabis a été légalisé, la plupart
des produits à base de cannabis ont désormais une teneur en THC supérieure à 20 % et les concentrés de cannabis
ont une teneur en THC pouvant atteindre 70 % iv.
L’augmentation de la teneur en THC s’explique en partie par l’importance croissante de la culture en intérieur
de cannabis à forte puissance, qui a fait évoluer le marché européen du cannabis de la résine de cannabis importée
du Maroc à une herbe de cannabis de plus en plus puissante cultivée localement dans des serres d’Europe
occidentale et centrale v, et le marché des États-Unis de l’herbe de cannabis importée du Mexique à une production
locale destinée à la consommation intérieure vi.
L’augmentation de la teneur en THC et la diminution de la teneur en CBD rendent le cannabis produit en Europe
et en Amérique du Nord plus nocif. Dans les produits du cannabis, une diminution de la teneur en CBD par
rapport au THC peut accroître les risques pour la santé, car le CBD, selon certains éléments, atténuerait certains
des effets psychoactifs du THC sur le corps humain. Une augmentation du ratio de THC peut accroître la
dépendance et les risques de comorbidités psychiatriques vii.

Puissance (teneur en Δ9-THC) du cannabis et teneur en CBD de l’herbe de cannabis en Europe


et aux États-Unis
THC (percentage) THC (pourcentage)
CBD (percentage) CBD (pourcentage)
THC - United States THC – États-Unis
THC - Europe average THC − Europe (moyenne)
CBD - United States CBD − États-Unis
Sources : National Institute on Drug Abuse, « Marijuana Potency » (avril 2021), based on University of Mississippi,
National Center for Natural Products Research, Research Institute of Pharmaceutical Sciences, Potency Monitoring
Program, « Potency of Cannabis Samples Seized by the Drug Enforcement Administration (DEA), Percent Averages from
1995-2019 » (Quarterly Report 146) ; ONUDC, calculs effectués d’après EMCDDA, « Statistical Bulletin 2021–Price,
Purity and Potency » ; et ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : « Europe » désigne ici les États membres de l’Union européenne, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse.

i National Institute on Drug Abuse, « Marijuana Potency », 1 er avril 2021.


ii
ONUDC, estimations fondées sur EMCDDA, « Statistical Bulletin 2021–Price, Purity and Potency » ; et ONUDC, réponses
au questionnaire destiné aux rapports annuels.
iii National Institute on Drug Abuse, « Marijuana Potency ».

j
Pour plus d’informations sur la réglementation du cannabis dans chaque région concernée du Canada, des États-Unis et de l’Uruguay, voir
le tableau récapitulatif à la fin du présent chapitre et dans les précédents rapports mondiaux sur les drogues.
ivMary Catherine Cash et al., « Mapping Cannabis Potency in Medical and Recreational Programs in the United States »,
publié sous la direction de Tally Largent-Milnes, PLOS ONE 15, n o 3 (26 mars 2020): e0230167,
https://doi.org/10.1371/journal.pone.0230167.
v EMCDDA et Europol, Rapport sur les marchés des drogues dans l’UE 2019 (Luxembourg, Office des publications de l’Union
européenne, 2019).
vi ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
viiUniversité Western Ontario. « Cannabis Study Reveals How CBD Offsets the Psychiatric Side-Effects of THC »,
ScienceDaily (30 septembre 2019), d’après Hudson, Roger, Justine Renard, Christopher Norris, Walter J. Rushlow et Steven
R. Laviolette, « Cannabidiol Counteracts the Psychotropic Side-Effects of Δ-9-Tetrahydrocannabinol in the Ventral
Hippocampus through Bidirectional Control of ERK1–2 Phosphorylation », The Journal of Neuroscience 39, n o 44 (30
octobre 2019), p. 8762–8777.

END OF TEXT BOX]

Évolutions de la réglementation autres que la légalisation de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement


D’autres changements sont intervenus, sous diverses formes et concernant les mesures législatives ou les
pratiques, qui autorisent en partie la culture ou la vente de cannabis pour un usage non médical dans un certain
nombre de pays. Ces pratiques ne reviennent pas à une légalisation complète car elles ne permettent pas le même
niveau de commercialisation du cannabis que celui approuvé au Canada, en Uruguay et dans les 21 endroits
concernés des États-Unis.
La présente section décrit certaines de ces mesures et donne des exemples provenant de différents pays.
La culture du cannabis pour un usage personnel a caractérisé jusqu’à présent ce que l’on appelle les « clubs de
cannabis » dans certains pays européens, notamment en Espagne et en Belgique. Ces clubs sont le plus souvent
des associations à but non lucratif d’adultes qui cultivent, produisent et distribuent collectivement du cannabis
entre eux, en partant du principe qu’un adulte peut cultiver un pied ou un petit nombre de pieds pour son usage
personnel. Dans certains modèles, le club produit du cannabis à l’intention des membres50, 51.

[TEXT BOX
Les tendances du trafic d’herbe de cannabis sont difficiles à mettre au jour en Afrique
Les tendances du trafic d’herbe de cannabis restent difficiles à mettre au jour en Afrique à partir des données
relatives aux saisies, en raison de la grande irrégularité des déclarations des États Membres et de l’absence de
réelle distinction, dans certains pays, entre les saisies d’herbe et celles de pieds de cannabis de la part des services
de détection et de répression. Les saisies d’herbe réalisées en Afrique ont représenté 20 % du total mondial au
cours de la période 2016-2020, la plupart ayant été déclarées par des pays d ’Afrique du Nord (60 % du total des
saisies d’herbe réalisées en Afrique) ainsi que d’Afrique de l’Ouest et du Centre (33 %). Cela étant, ces chiffres
s’expliquent par un meilleur taux de présentation de données dans les pays d’Afrique du Nord. De fait, si l’on
prend en compte une période plus longue, pour obtenir une plus large couverture des données, la part de l’Afrique
de l’Ouest et du Centre est semblable à celle de l’Afrique du Nord.

Saisies d’herbe de cannabis signalées en Afrique, 1980-2020


Tons Tonnes
Seizures Saisies
Trends Tendances
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
END OF TEXT BOX]
Aux Pays-Bas, il est illégal de détenir, de vendre ou de produire des drogues, y compris du cannabis. Cependant,
les Pays-Bas ont une politique de tolérance de la vente de cannabis pour usage personnel dans les « coffee
shops », établissements autorisés à vendre du cannabis en petites quantités pour usage personnel depuis 1970 52.
Comme la culture et la vente de cannabis ne sont pas autorisées, les coffee shops obtiennent leur cannabis de
sources illégales. Les coffee shops doivent obtenir une licence auprès de la municipalité, encore que seulement
un tiers d’entre elles autorisent ces établissements 53. Pour lutter contre la criminalité et les nuisances liées à la
drogue, depuis le 1 er janvier 2013, seuls les résidents des Pays-Bas (vivant et enregistrés dans une municipalité
néerlandaise) peuvent se rendre dans un coffee shop pour y acheter du cannabis. Cette règle est appliquée à des
degrés variables selon les municipalités.
En décembre 2021, le Gouvernement maltais a adopté une loi sur « l’usage responsable de cannabis », qui
autorise les personnes majeures à détenir jusqu’à 7 g de cannabis, à cultiver à domicile jusqu’à quatre pieds de
cannabis et à stocker jusqu’à 50 g de cannabis séché. En outre, les personnes peuvent former des organisations à
but non lucratif conformes à une approche de réduction des risques et des effets préjudiciables k dans le but de
cultiver du cannabis à l’usage exclusif des membres de l’organisation de manière collective. Ces organisations
peuvent distribuer le cannabis cultivé uniquement à leurs mem bres, à l’instar des clubs de cannabis décrits
précédemment. La loi envisage aussi la mise en place d’une source officielle et sûre auprès de laquelle les
personnes pourraient se procurer du cannabis et des graines de cannabis en quantité limitée et contrôlée, à des
conditions strictes 54. En vertu de la loi, la détention de cannabis destiné à l’usage personnel en toute quantité par
un mineur est dépénalisée, et les personnes trouvées en possession de cannabis, au lieu d’être arrêtées, passent
désormais devant une commission de justice qui recommande un plan de prise en charge 55.
En 2018, la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud 56 a dépénalisé l’usage et la détention de cannabis et la culture
par un adulte de pieds de cannabis en privé pour sa consommation personnelle en privé. La Cour s’est référée
dans cette décision au droit à la vie privée consacré par la Constitution. Les adultes l peuvent désormais faire
usage de cannabis, détenir du cannabis et cultiver des pieds de cannabis en quantité suffisante pour leur
consommation personnelle dans tout lieu privé en dehors de l’espace public.

[TEXT BOX
Terminologie relative au statut juridique du cannabis
Quelles sont les prescriptions des conventions en ce qui concerne le cannabis ?
Les conventions relatives aux drogues ne définissent pas les termes « décriminalisation », « dépénalisation » ni
« légalisation », mais ceux-ci sont souvent utilisés dans le débat sur les drogues, particulièrement dans le contexte
du cannabis. Les conventions contiennent néanmoins des dispositions « applicables en cas d’actes liés à la drogue
tels que la commission d’infractions graves, la commission d’infractions de moindre gravité et la commission
d’infractions par des personnes qui font usage de drogues » i.
En vertu des conventions internationales relatives au contrôle des drogues de 1961 et 1971, et sous réserve de
leurs dispositions, les États parties ont l’obligation générale de prendre des mesures pour limiter exclusivement
aux fins médicales et scientifiques la production, la fabrication, l ’exportation, l’importation, la distribution, le
commerce, l’emploi et la détention des stupéfiants ii. Ces dispositions s’appliquent aussi au cannabis, substance
soumise à contrôle en vertu de la Convention de 1961.
En conséquence, toute activité susmentionnée qui serait menée à des fins autres que médicales ou scientifiques
est incompatible avec les obligations juridiques incombant aux États parties. Les conventions internationales
relatives au contrôle des drogues n’imposent pas à ces derniers de créer des infractions pénales d’usage de
drogues. L’OICS a clarifié récemment que les « mesures visant à dépénaliser l’usage personnel et la détention de
petites quantités de drogues sont conformes aux dispositions des conventions relatives au contrôle des drogu es » i.

k
Les organisations à but non lucratif conformes à une approche de réduction des risques et des effets préjudiciables sont par vocation des
organisations sans but lucratif qui, en dehors de toute démarche commerciale, s’attachent à offrir un espace sécurisé pour la consommation
de cannabis. Leur activité est soumise aux règles de l’Autorité maltaise pour l’usage responsable de cannabis, qui exerce un contrôle de la
qualité et un suivi.
l
Est considérée comme adulte en Afrique du Sud une personne âgée de 18 ans et plus.
La dépénalisation est définie par l’OICS comme le « processus par lequel le législateur fait d’une infraction
“ pénale ” une infraction “ non pénale ” ». L’acte en question est toujours une infraction, mais il peut être traité
autrement que dans le cadre pénal iii.
La légalisation est fréquemment associée à la réglementation et à la commercialisation hors cadre médical et
scientifique de substances placées sous contrôle comme le cannabis, aucune sanction (qu’elle soit pénale,
administrative, civile ou autre) n’étant prévue en cas de production, de fabrication, d’exportation, d’importation
et de distribution.
La dépénalisation et la légalisation sont des notions bien distinctes, car si la dépénalisation, dans le contexte des
infractions de caractère mineur liées aux drogues, est conforme aux dispositions des conventions internationales,
ce n’est pas le cas de la légalisation iv.
La notion de décriminalisation a été utilisée dans différents contextes et différentes langues avec des sens
distinctsiii . D’après l’OICS, la stratégie de décriminalisation peut consister dans « l’adoption de mécanismes tels
que des mesures de déjudiciarisation décidées par la police, l’imposition de peines avec sursis et l’élargissement
du pouvoir discrétionnaire des procureurs comme alternative aux poursuites pénales ». À la différence de la
dépénalisation, la décriminalisation désigne une situation où certains actes, comme la détention et le commerce
de cannabis, restent des infractions pénales mais où les sanctions pénales existantes sont moins appliquées. La
décriminalisation ne nécessite pas toujours, à l’inverse de la dépénalisation, de modifier le cadre juridique.
L’OICS souligne la latitude dont les États disposent au titre des conventions relatives au contrôle des drogues
pour opérer des choix différenciés de politique générale et adopter des cadres juridiques qui évitent toute réponse
disproportionnée en cas d’infractions liées à la drogue de caractère mineur, ou en cas d’infractions commises par des
personnes qui font usage de droguesv, tout en veillant à l’efficacité des réponses apportées aux infractions liées à la
drogue de caractère grave.

i Voir Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2021 (E/INCB/2021/1), par. 371.
ii Voir l’article 4, alinéa c), de la Convention de 1961 et l’article 5, paragraphe 2, de la Convention de 1971.
iii Voir Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2021 (E/INCB/2021/1), par. 378.
iv Voir Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2021 (E/INCB/2021/1), par.376 et 377.
v Voir Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2021 (E/INCB/2021/1), par. 380 et 381.

END OF TEXT BOX]

Aux Pays-Bas et en Suisse, des lois ont été adoptées récemment pour réglementer les expériences scientifiques
sur le cannabis. En juillet 2020, le Gouvernement néerlandais a élargi sa réglementation pour autoriser une
expérience de culture et de production de cannabis pour l’approvisionnement des coffee shops 57. Cette
« expérience d’approvisionnement des coffee shops en circuit fermé » permettra à 10 cultivateurs de produire
légalement du cannabis pour l’approvisionnement des coffee shops de 10 municipalités participantes 58. Les
coffee shops de ces municipalités pourront vendre le cannabis produit par ces exploitations de cannabis pendant
la durée de l’expérience, qui sera de quatre ans, et fera l’objet d’une évaluation indépendante afin d’en observer
les effets sur la santé publique et la criminalité 59.
En 2021, la Suisse a adopté l’Ordonnance sur les essais pilotes au sens de la loi sur les stupéfiants (OEPStup),
qui définit le cadre juridique de la vente réglementée de cannabis. Les cantons, les communes, les universités et
d’autres organisations pourront mener des essais pilotes afin d’acquérir des connaissances scientifiques
concernant d’autres méthodes possibles de réglementation de l’usage non médical de cannabis. Seuls seront
admis à y participer des adultes en mesure de prouver qu’ils font déjà usage de cannabis. Les essais porteront
aussi sur différents produits cannabiques de diverses teneurs en THC et en CBD 60.
Analyser les incidences de la légalisation du cannabis
[CANNABIS | Analyser les incidences de la légalisation du cannabis]

Un ensemble de facteurs, de préoccupations de politique publique et d ’ambitions a conduit certains pays – le


Canada, une partie des États-Unis et l’Uruguay – à légaliser l’intégralité de la chaîne d’approvisionnement du
cannabis et à adopter des mesures autorisant la production et la vente de cannabis à usage non médical par des
entités commerciales et à but lucratif.
Ces préoccupations ou aspirations sont notamment les suivantes :
> Autoriser l’usage non médical de cannabis chez les adultes tout en en empêchant l’usage chez les adolescents
> Réfléchir aux réponses de la justice pénale, car le fait de considérer la détention de cannabis pour un usage
personnel comme une infraction pénale a eu pour effet que de nombreuses personnes ont été arrêtées et se
sont retrouvées avec un casier judiciaire, les minorités ethniques étant touchées davantage que les autres
groupes par de telles politiques dans des pays comme les États-Unis
> Mettre en place un marché réglementé pour garantir la qualité du produit (teneur en THC) et empêcher
l’utilisation de contaminants dangereux dans la production
> Empêcher les groupes criminels organisés de tirer profit du commerce illicite de cannabis
> Diminuer le coût de l’application des lois, notamment en ce qui concerne la répression de la détention de
cannabis pour un usage personnel, et libérer ainsi des ressources pour lutter contre les infractions plus graves
> Faire en sorte que les gouvernements et autorités eux-mêmes tirent des recettes de la culture, de la production
et de la vente de cannabis, de façon à priver les groupes criminels organisés de leurs revenus et à réinvestir
une partie des recettes dans la prévention de l’usage de substances et le traitement des troubles liés à l’usage
de drogues, protégeant ainsi la santé et la sécurité publiques 61, 62, 63 .
Toute tentative d’évaluation des effets de la légalisation du cannabis passe nécessairement par un examen de
certains des résultats que celle-ci a cherché à atteindre.
IMPACT OF CANNABIS LEGALIZATION INCIDENCES DE LA LÉGALISATION DU
CANNABIS
Products Produits
Public health Santé publique
Economy Économie
Driving Conduite
Illicit market Marché illicite
Replacement Remplacement
Arrests Arrestations
Crime Criminalité

[TEXT BOX
Les limites de l’évaluation des incidences de la légalisation du cannabis
Pour évaluer les effets de la légalisation du cannabis, plusieurs éléments doivent être pris en considération.
Il existe des différences systématiques entre les pays qui ont légalisé le cannabis et les contextes locaux peuvent
aussi être différents. Dès lors, la comparaison des résultats d’un lieu à l’autre ne répond pas aux conditions
d’une expérience naturelle et ne renseigne pas sur les effets de la légalisation du cannabis. L’observation du
changement d’un indicateur, avant et après, dans les pays qui ont légalisé le cannabis, par rapport à ceux qui ne
l’ont pas fait, peut aussi induire en erreur car les tendances d’un indicateur peuvent être indépendantes de la
situation en matière de légalisation.
Il est simplement impossible de sortir de leur contexte bon nombre des tendances observées dans la mesure
des résultats dans les pays et les États qui ont légalisé le cannabis, outre que ces mesures ne peuvent être
transposées à l’identique dans d’autres pays. En différents lieux, le degré de développement du marché du
cannabis, les réalités sociales et les politiques en place sont autant de facteurs susceptibles d’atténuer ou
d’amplifier de façon différente les effets de la légalisation du cannabis.
Il importe de noter que les effets de la légalisation sur la santé publique, la sécurité et la justice pénale vont
prendre plusieurs décennies à se manifester intégralement. Dans la plupart des lieux, la production de cannabis
et les chaînes d’approvisionnement du cannabis continuent d’évoluer et ne sont pas encore stabilisées. Une
période de quelques années après la légalisation de l’usage non médical du cannabis n’offre peut-être pas un
recul suffisant pour évaluer les effets de l’usage de cannabis sur la santé publique, car les marchés du cannabis
sont toujours en cours d’évolution i.
Les résultats d’une politique de légalisation du cannabis ne sont pas automatiques, à la différence des scénarios
souvent imaginés par un certain nombre d’études. Bien souvent, dans les pays concernés, le mouvement vers la
légalisation a été un phénomène constant d’évolution sur plusieurs générations. Dans la plupart des États des
États-Unis et des provinces et territoires du Canada, le chemin vers la légalisation est passé par des initiatives
autorisant l’usage médical du cannabis, toutes différentes dans leurs niveaux de tolérance et de restriction. À titre
d’exemple, les deux premiers États des États-Unis à légaliser le cannabis, le Colorado et Washington, avant même
que le public ne vote en faveur de la légalisation en 2012, disposaient de points de distribution de cannabis à
usage médical où étaient vendus des produits à base de cannabis. Ainsi, il existait une offre légale de cannabis
avant que la légalisation officielle ne soit effective, ce qui pourrait avoir eu un effet plus important sur l’ampleur
de l’usage de cannabis que la légalisation officielle ultérieure.
Le suivi des résultats de la légalisation du cannabis pose aussi certaines difficultés méthodologiques, notamment
en ce qui concerne les effets du cannabis sur la santé.
> La prévalence et la fréquence de l’usage de cannabis dont rendent compte les enquêtes de population sont
fondamentalement des habitudes autodéclarées et la sous-déclaration joue un rôle dans une certaine mesure,
phénomène que l’on observe également dans le cas de l’usage d’alcool. Le fait qu’une substance soit légale
ou non influe sur la volonté d’autodéclarer un comportement. En outre, il peut y avoir des difficultés à
appréhender et mesurer l’usage du grand nombre de produits cannabiques qui ont été introduits sur le marché,
dont les produits comestibles, les concentrés et les produits de vapotage : la question habituelle des enquêtes,
« Avez-vous fait usage de marijuana ? », peut être interprétée par certains répondants dans un sens plus étroit,
comme renvoyant uniquement au fait de fumer de l’herbe de cannabis.
> La déclaration des cas d’empoisonnement au cannabis, en particulier chez les enfants, peut constituer une
donnée simple, tandis que les statistiques sur les visites aux urgences et les hospitalisations attribuées à l’usage
de cannabis chez les adultes peuvent représenter, tout à la fois, l’évolution réelle du nombre de personnes
souffrant d’une affection liée à l’usage de cannabis, et l’inclination des personnes à se présenter aux services
de santé et à s’en prévaloir.
> Comme moyen d’observer la conduite sous l’emprise de la drogue, la mesure du taux de THC dans le sang
peut induire en erreur car le moment où les capacités sont le plus affaiblies n’intervient pas lorsque la
concentration de THC dans le sang atteint son maximum ou en est proche. En outre, l’usage simultané d’alcool
et de cannabis peut affaiblir davantage les capacités que le cannabis seul.
La légalisation du cannabis est complexe à évaluer et la littérature existante doit être abordée avec un esprit
critique. La légalisation du cannabis est susceptible d’avoir des effets différents selon le domaine concerné (santé
publique ou sécurité publique, par exemple), favorables dans certains cas et défavorables dans d’autres. Dans un
contexte de polarisation des points de vue sur la légalisation du cannabis, ses partisans sont souvent sélectifs
dans leur façon d’agréger ou de conjuguer différents indicateurs pour faire ressortir exclusivement les résultats
dont les tendances sont favorables à leurs conclusions préexistantes.
iWayne Hall et Michael Lynskey, « Assessing the Public Health Impacts of Legalizing Recreational Cannabis Use: The US
Experience », World Psychiatry 19, n o 2 (juin 2020), p. 179 à 186, https://doi.org/10.1002/wps.20735.

END OF TEXT BOX]

Tableau 1 Incidences de la légalisation du cannabis : vue d’ensemble


Domain Domaine
Changes observed after legalization (temporal Changements observés après la légalisation (enchaînement
sequence/outcome/impact) chronologique/résultats/incidences)
Is it a clear trend in all jurisdictions where cannabis has been S’agit-il d’une tendance claire se manifestant partout où le
legalized or is it a local trend? cannabis a été légalisé ou d’une tendance locale ?
What does the evidence reveal about the impact of Que disent les données quant aux incidences de la
legalization? légalisation ?
Public health Santé publique
- Adult use − Usage à l’âge adulte
General increase in cannabis use, with a narrowing gender Augmentation générale de l’usage de cannabis, l’écart entre
gap and a more pronounced increase in frequent use among hommes et femmes se réduisant, et l’usage fréquent augmentant
young adults davantage chez les jeunes adultes
A general increase in cannabis use is observable in the Une augmentation générale de l’usage de cannabis est
United States, Canada and Uruguay. In Canada in 2021, observable aux États-Unis, au Canada et en Uruguay. Au
there was a first sign of decrease in past-year and past- Canada, un premier signe de diminution de l’usage au cours
month use, but not in daily use; and after legalization, the de l’année écoulée et du mois écoulé, mais pas de l’usage
perception among users that cannabis is an addictive drug quotidien, est apparu en 2021 ; après la légalisation, la
increased. perception que le cannabis est une drogue addictive a
augmenté parmi les usagères et usagers.
Each country and jurisdiction that has legalized cannabis Partout où le cannabis a été légalisé, il y avait au départ un
started with a different level of cannabis use and thus the niveau différent d’usage, et les effets de la légalisation sur
impact of legalization on the extent of use among adults l’ampleur de l’usage chez les adultes peuvent donc être
may be different. In jurisdictions in the United States and différents. Aux États-Unis et au Canada, l’usage a
Canada, cannabis use started to increase before cannabis commencé à augmenter avant la légalisation, principalement
was legalized, mostly when laws allowing medical cannabi s lorsque les lois autorisant le cannabis médical ont rendu le
made cannabis widely available including for recreational cannabis largement disponible, y compris pour l’usage
use. While the change in prevalence after legalization is récréatif. S’il s’est manifestement produit un changement
clear, that change may only partially reflect the impact of dans la prévalence après la légalisation, ce changement
legalization. Legalization may have simply accelerated a n’est dû qu’en partie à la légalisation, qui a peut-être
dynamic that had begun earlier. In fact, the legalization of simplement accéléré une dynamique entamée plus tôt. De
cannabis may be partly the result, rather than the cause, of fait, il est possible que la légalisation soit en partie le
the expansion of the cannabis market, occurring at the same résultat, davantage que la cause, de l’expansion du marché
time as a decrease in the risk perception of cannabis use and du cannabis, intervenue en même temps que l’usage a été
an increase in regular use. However, in Canada, after perçu comme moins risqué et que l’usage régulier a
legalization, people using cannabis had an increasing augmenté. Toutefois, au Canada, après la légalisation, les
perception of the addictive nature of cannabis. personnes faisant usage de cannabis ont perçu de plus en
plus celui-ci comme une substance addictive.
- Use among adolescents − Usage à l’adolescence
While cannabis use remains high among the cohort of Si l’usage de cannabis reste élevé dans la cohorte
adolescents in the United States and Canada as compared to adolescente aux États-Unis et au Canada par rapport aux
other countries, it is generally stable or decreasing. autres pays, il est généralement stable ou en baisse.
However, daily use and vaping are increasing. Cependant, l’usage quotidien et le vapotage sont en hausse.
Cannabis use among adolescents increased in Uruguay, L’usage de cannabis à l’adolescence a augmenté en
while in the United States and Canada, it is either Uruguay, tandis qu’aux États-Unis et au Canada, il est soit
decreasing or stable, although it remains comparatively high en baisse, soit stable, même s’il reste comparativement
among the cohort of adolescents who were surveyed. élevé dans la cohorte adolescente interrogée.
- Use among women of reproductive age, especially use − Usage chez les femmes en âge de procréer, en particulier
among pregnant women chez les femmes enceintes
Cannabis use among women of reproductive age, including L’usage de cannabis chez les femmes en âge de procréer
prior to, during and after pregnancy, continued to increase (avant, pendant et après la grossesse) a continué
after legalization, but increased more strongly in states that d’augmenter après la légalisation, mais de façon plus nette
have legalized cannabis (where a higher level of cannabis dans les États qui ont légalisé le cannabis (où un niveau
use among women of reproductive age, including pregnant d’usage plus élevé existait déjà avant la légalisation chez les
women, was already visible before legalization). femmes en âge de procréer, y compris les femmes
enceintes).
Evidence on trends in and levels of cannabis use among Des données sur les tendances et les niveaux de l’usage de
women of reproductive age, including pregnant women, cannabis chez les femmes en âge de procréer, y compris les
before and after legalization, is available in the United femmes enceintes, avant et après la légalisation, sont
States, where this is regularly monitored. disponibles aux États-Unis, où la question fait l’objet d’un
suivi régulier.
The more marked increase in cannabis use among women of L’augmentation plus marquée de l’usage de cannabis chez
reproductive age and during pregnancy observed in states les femmes en âge de procréer et pendant la grossesse,
where cannabis was legalized may be explained only observée là où le cannabis a été légalisé, ne trouve qu’une
partially by the legalization per se since the increasing trend partie de son explication dans la légalisation en elle-même,
and the higher level of use in legalizing states pred ated puisque la tendance à la hausse et le niveau élevé de l’usage
legalization. The increase in cannabis use is in large part existaient déjà avant. Cette augmentation tient en grande
due to a decreasing risk perception of cannabis use and to partie au fait que l’usage de cannabis est moins perçu
self-medication during pregnancy. comme risqué et à la pratique de l’automédication pendant
la grossesse.
- Harmful use of cannabis and health consequences − Usage nocif de cannabis et conséquences pour la santé
After a sharp increase during the years following Après avoir fortement augmenté pendant les années qui ont
legalization, cannabis-related emergency department visits suivi la légalisation, les visites aux services d’urgence et les
and hospitalizations have stabilized. Emergency department hospitalisations en rapport avec le cannabis se sont
visits related to edibles have had the largest increase, stabilisées. Ce sont les visites aux urgences liées à la
especially for children. consommation de produits comestibles qui ont enregistré la
There is an increasing trend in cannabis use disorders that plus forte augmentation, particulièrement chez les enfants.
likely started in the years before legalization; there is also On observe une tendance à la hausse des troubles liés à
an increase in the proportion of people with psychiatric l’usage de cannabis, qui remonte sans doute aux années
disorders and suicides associated with regular cannabis use. antérieures à la légalisation ; on constate aussi une
augmentation de la proportion des cas de troubles
psychiatriques et de suicides associés à l’usage régulier de
cannabis.
Evidence on cannabis-related hospitalizations and On dispose de données sur les hospitalisations et les visites
emergency department visits before and after legalization aux urgences liées au cannabis avant et après la légalisation
are available for two jurisdictions in the United States, pour deux États des États-Unis (Colorado et Californie) et
Colorado and California, and for Canada. pour le Canada.
Evidence on cannabis use disorders, depression and suicide On dispose de données sur les troubles liés à l’usage de
is available for the United States and Canada. cannabis, la dépression et le suicide pour les États-Unis et le
Canada.
A “simultaneous quadruple confluence” of increasing La confluence de quatre facteurs simultanés, à savoir
prevalence of use, increase in intensity (frequency and l’augmentation de la prévalence de l’usage, l’augmentation
quantities) of use, increasing THC content of cannabis de l’intensité de l’usage (en fréquence et en quantités),
products and increasing hospitalization due to cannabis use l’augmentation de la teneur en THC des produits et
and cannabis use disorders, have all likely interacted l’augmentation des hospitalisations et des troubles liés à
multiplicatively after legalization, and it is challenging to l’usage, a probablement agi comme un multiplicateur après
extract the net impact of legalization on each factor. la légalisation, et il est difficile d’isoler l’effet net de celle-
The sharp increase related to edibles suggests that ci sur chaque facteur.
legalization has directly opened up access to more harmful La forte augmentation liée aux produits comestibles donne à
cannabis products that have increased the overall health penser que la légalisation a directement élargi l’accès à des
harm of cannabis. The much sharper increase in the produits plus nocifs, qui ont accru les méfaits généraux du
proportion of cannabis present in increasing suicide deaths cannabis pour la santé. En proportion, la présence de
as compared to alcohol also suggests that the overall health cannabis dans les décès par suicide a beaucoup plus
harm of cannabis has followed the same patterns of use that augmenté que celle d’alcool, ce qui donne aussi à penser
started to increase before legalization, with legalization que les effets nocifs du cannabis sur la santé découlent
probably only accelerating and exacerbating the pre-existing d’une hausse de l’usage qui avait déjà commencé avant la
underlying trend. légalisation, celle-ci n’ayant probablement fait qu’accélérer
et aggraver l’évolution de fond préexistante.
Substitution/complementarity with alcohol and tobacco Substitution/complémentarité avec l’alcool et le tabac
No decrease observed in alcohol use where cannabis was Aucune diminution de l’usage d’alcool n’a été observée là
legalized, while tobacco use has declined in a fairly uniform où le cannabis a été légalisé, tandis que l’usage de tabac a
manner across the entire United States regardless of diminué de manière assez uniforme partout aux États-Unis,
cannabis regulations. indépendamment de la réglementation relative au cannabis.
Evidence on a possible substitution effect is limited and that Les preuves d’un effet de substitution éventuel sont
is available only for the United States limitées, et il n’en existe que pour les États-Unis.
The evidence available on the possible substitution effect Les preuves dont on dispose concernant un éventuel effet de
after legalization remains inconclusive. The limited substitution après la légalisation restent peu concluantes.
evidence suggests that legalization may have brought D’après ces éléments limités, la légalisation aurait plutôt eu
complementarity rather than substitution. des effets de complémentarité.
Cannabis market Marché du cannabis
- Products, potency and prices − Produits, puissance et prix
There has been a clear diversification of cannabis products, Il y a eu une nette diversification des produits du cannabis,
with very potent products such as concentrates and edibles des produits très puissants comme les concentrés et les
entering the market after legalization. Average THC level in produits comestibles étant arrivés sur le marché après la
cannabis has continued to increase after legalization, légalisation. La teneur moyenne en THC du cannabis a
together with a decreasing level of CBD. continué d’augmenter après la légalisation, tandis que la
teneur en CBD a diminué.
The increased THC and decreased CBD levels in cannabis Une augmentation de la teneur du cannabis en THC et une
can be observed across the United States, with products in diminution de sa teneur en CBD peuvent s’observer partout
Colorado found to have a THC content of up to 79 per cent. aux États-Unis, la teneur en THC atteignant jusqu’à 79 % au
Diversification of cannabis products is also observed in Colorado. La diversification des produits est aussi une
Canada. In Uruguay, the THC content, and the range of réalité au Canada. En Uruguay, la teneur en THC et la
cannabis products, have largely remained stable at lower gamme des produits du cannabis sont restées largement
levels than in the United States and Canada. inchangées, à un niveau plus faible qu’aux États-Unis et au
Canada.
While it is not possible to determine the causality between S’il n’est pas possible d’établir de lien de causalité entre la
legalization and the diversification of cannabis products and légalisation et la diversification des produits du cannabis et
increased potency, it is worth considering whether the way leur puissance accrue, il est utile de se demander si la
legalization happened in the United States and Canada has manière dont la légalisation a eu lieu aux États-Unis et au
favoured commercial interests and the diversification of the Canada n’a pas favorisé les intérêts commerciaux et la
market, similar to alcohol and tobacco. Products such as diversification du marché, comme pour l’alcool et le tabac.
edibles also make cannabis use more palatable compared Les produits comestibles, notamment, rendent aussi l’usage
with smoking. A more regulatory approach, especially of plus acceptable que lorsque le cannabis est fumé. Le choix
THC content, as adopted in Uruguay may have prevented d’une plus stricte réglementation fait par l’Uruguay, surtout
this diversification in this country. par rapport à la teneur en THC, a peut-être empêché la
même diversification de se produire dans ce pays.
- Size of the illicit market − Taille du marché illicite
The illegal cannabis markets still exist after legalization, but Les marchés illicites du cannabis ont perduré après la
to varying extents, in the different countries and légalisation, à des degrés variables, dans les différents pays
jurisdictions that have legalized cannabis. In some et territoires qui ont légalisé. Dans certains pays, la taille du
countries, the size of the illegal market has decreased since marché illicite a diminué depuis la mise en place des
the new regulation was put in place. nouvelles règles.
The recorded extent of the illegal market that remains after D’après les constatations, l’étendue du marché illicite qui
legalization varies, from around 40 per cent in Canada to subsiste après la légalisation varie d’environ 40 % au
nearly 50 per cent in Uruguay and 75 per cent in California. Canada à près de 50 % en Uruguay et 75 % en Californie.
In Uruguay, the discrepancies between the number of En Uruguay, l’écart entre le nombre de personnes
people registered and those estimated to have used cannabis enregistrées et le nombre de celles qui, selon les
in the past month suggest a substantial gap in the legal estimations, auraient fait usage de cannabis au cours du
market meeting the demand from regular users. mois écoulé indique un décalage important entre le marché
légal et la demande des usagères et usagers réguliers.
Legalization has not so far displaced the illegal cannabis La légalisation n’a pas encore évincé les marchés illicites du
markets in the jurisdictions where cannabis has been cannabis dans les pays qui l’ont légalisé, même si le
legalized, although the space for the illegal market is périmètre du marché illicite diminue à certains endroits. Le
decreasing in some jurisdictions. The illegal market remains marché illicite reste attractif pour différentes raisons, dont
attractive for different reasons, including price, quality and le prix, la qualité et l’accessibilité. À certains endroits, la
accessibility. In some jurisdictions, the percentage of part des ventes réalisées sur le marché illicite continue de
cannabis that is sold in the illegal market continues to diminuer, et il n’est pas possible à l’heure actuelle de
decrease, and it is not currently possible to determine déterminer si certains modèles de légalisation ont de
whether certain models for cannabis legalization are more meilleures chances que d’autres de réduire la taille de ce
likely to reduce the size of the illegal market and whether marché ni si la légalisation pourra jamais l’éliminer
legalization can ever entirely eliminate the illegal market. entièrement.
- Taxes and revenues − Fiscalité et recettes publiques
Tax revenues from the legalized cannabis market have Les recettes fiscales provenant du marché légal du cannabis ont
continued to increase. A varying part of the revenue has continué d’augmenter. Une part variable de ces recettes a été
been invested in prevention of substance use and treatment investie dans la prévention de l’usage de drogues et le traitement
of drug use disorders. des troubles liés à cet usage.
Cannabis-related tax revenues have increased in all Les recettes fiscales liées au cannabis ont augmenté partout où
jurisdictions where cannabis has been legalized. These celui-ci a été légalisé. Le montant annuel de ces recettes
annual revenues vary from 1.5 billion (Canadian dollars) in annuelles va de 1,5 milliard de dollars (canadiens) au Canada à
Canada to $4.4 billion in California. Cannabis tax revenues, 4,4 milliards de dollars (des États-Unis) en Californie. Les
however, account for only a small fraction of the total tax recettes fiscales provenant du cannabis ne représentent cependant
revenues of states. qu’une faible part des recettes fiscales totales des États.
Legalization has had a clear impact in terms of the amount La légalisation a eu des effets évidents pour ce qui est du
of taxes collected from the cannabis market and has added a montant des taxes provenant du marché du cannabis, et elle a
new resource to the budgets of jurisdictions that have généré des ressources budgétaires supplémentaires pour les pays
legalized cannabis. Nevertheless, the revenue collected et territoires qui ont légalisé. Cependant, ces recettes sont d’un
through these taxes is proportionately small. montant relativement faible.
Public safety Sécurité publique
- Driving under the influence − Conduite sous l’emprise de la drogue
- Traffic fatalities − Accidents mortels de la circulation
An increase in driving under the influence of cannabis and Une augmentation des cas de conduite sous l’emprise du
cannabis-related fatal car accidents has been observed cannabis et des accidents automobiles mortels liés au cannabis a
across the entire United States. été observée partout aux États-Unis.
No significant change has been observed in the attitude of Aucun changement significatif n’a été observé quant au fait de
people towards driving 2–3 hours after consuming cannabis. prendre le volant 2 à 3 heures après avoir consommé du
Drug-impaired driving and treatment admission for driving cannabis.
under the influence of cannabis has continued to increase La conduite sous l’emprise du cannabis et les admissions en
after legalization. traitement à la suite de telles infractions ont continué
d’augmenter après la légalisation.
An increase in cannabis-related fatal car accidents has been Une augmentation des accidents automobiles mortels liés au
observed across the United States with no significant cannabis a été observée partout aux États-Unis, sans
difference between states that legalized cannabis and those véritable différence entre les États qui ont légalisé et ceux
that did not. qui ne l’ont pas fait.
Evidence on attitudes towards driving after consuming Des données sur les comportements en matière de conduite
cannabis is available for the United States and Canada. An consécutive à la consommation de cannabis sont disponibles
increase in cannabis-impaired driving was observed in pour les États-Unis et le Canada. Une augmentation des cas
Canada, and an increase in treatment admissions for de conduite sous l’emprise du cannabis a été observée au
cannabis-impaired driving was recorded in Colorado. Canada, et une augmentation des admissions en traitement à
la suite de telles infractions a été enregistrée au Colorado.
Notwithstanding methodological issues in measuring Au-delà des problèmes méthodologiques qui se posent
impairment of drivers due to cannabis use and the influence s’agissant de mesurer l’affaiblissement des capacités de
of other substances such as alcohol, the evidence available conduite imputable à l’usage de cannabis et à l’influence
on the impact of cannabis legalization on cannabis-related d’autres substances comme l’alcool, les données dont on
driving accidents is mixed and inconclusive. Evidence dispose concernant les effets de la légalisation du cannabis
suggests that the clear increase in traffic fatalities in a sur les accidents de la route liés à cette substance sont
United States state such as Colorado was not caused by indécises et non concluantes. D’après ces éléments, la nette
legalization, while the increase in drug-impaired driving augmentation des accidents mortels de la circulation dans
that started before legalization has been attributed at least un État des États-Unis comme le Colorado n’est pas
partially to increased detection and monitoring of people imputable à la légalisation, tandis que l’augmentation des
driving under the influence of cannabis. cas de conduite sous l’emprise de la drogue, qui avait
commencé avant la légalisation, a été attribuée, au moins en
partie, à la détection et à la surveillance accrues des cas de
conduite sous l’emprise du cannabis.
- School discipline − Discipline scolaire
Cannabis-related infractions in school remained after Après la légalisation, les délits liés au cannabis commis dans le
legalization the main reason for which students have been cadre scolaire sont restés le principal motif de renvoi, de
expelled, suspended or referred to law enforcement suspension ou de signalement aux services de détection et de
authorities. répression.
Trends after legalization are mixed and variable. After a Les tendances observées après la légalisation sont contrastées et
stable or declining trend immediately after legalization, variables. Après la période de stabilité ou de baisse qui a suivi la
drug-related school suspensions showed some increase. légalisation, les suspensions scolaires liées à la drogue ont connu
une légère augmentation.
Trends in drug-related school discipline were monitored in Les tendances en ce qui concerne les mesures disciplinaires
the States of California and Colorado. prises en milieu scolaire pour des affaires de drogue ont fait
l’objet d’un suivi en Californie et au Colorado.
Cannabis legalization does not seem to have led to changes La légalisation du cannabis ne semble pas avoir entraîné de
in sanctions given by schools to students due to drug and changement dans les sanctions infligées par les écoles aux
cannabis use. The limited evidence available suggests that, élèves pour usage de drogues et de cannabis. D’après les
if anything, cannabis legalization has increased the number quelques données disponibles, elle aurait plutôt fait
of drug- and cannabis-related school sanctions given. augmenter le nombre de ces sanctions.
Criminal justice response Réponse de la justice pénale
- Arrests and prosecution for possession for personal use − Arrestations et poursuites pour détention à des fins d’usage
personnel
After legalization, there has been a significant decrease in Après la légalisation, il s’est produit une baisse sensible du
total arrests for cannabis-related offences: a sharp decrease nombre total d’arrestations pour infractions liées au cannabis :
for adults, but a small and insignificant reduction for youth. elle a été forte pour les adultes, mais faible et non significative
A reduction in arrests is discernible for all races, but the pour les jeunes.
racial disparities in arrests have widened after legalization. La diminution est perceptible pour toutes les races, mais les
disparités entre les races se sont accentuées après la légalisation.
A decline in cannabis-related arrests is visible in all United On assiste à une diminution des arrestations liées au cannabis
States jurisdictions that have legalized non-medical use of partout où l’usage non médical a été légalisé aux États-Unis.
cannabis. Les États des États-Unis qui ont choisi la dépénalisation ont
States of the United States that implemented cannabis réduit sensiblement le nombre d’arrestations de jeunes, tandis
decriminalization have significantly reduced the rate of que ceux qui ont légalisé ne l’ont pas réduit sensiblement.
youth arrests, while States that legalized cannabis have not
significantly reduced youth arrests.
The decline in persons arrested for cannabis offences, La diminution du nombre de personnes arrêtées pour des
especially possession for personal use, in states that have infractions liées au cannabis, en particulier pour détention à des
legalized cannabis became visible the year after fins d’usage personnel, dans les États qui ont légalisé est apparue
legalization, as a direct impact of legalization that took l’année qui a suivi la légalisation, sous l’effet direct de celle-ci,
away the criminal basis for arresting people found to be in le fondement pénal des arrestations de personnes trouvées en
possession of or trafficking cannabis. possession de cannabis ou faisant trafic de cannabis ayant
However, with cannabis offences still in force for minors, disparu.
legalization has not had any impact on the arrests of youth. Toutefois, les infractions liées au cannabis restant en vigueur
It is possible that with legalization for adults, police have pour les mineurs, la légalisation n’a eu aucun effet sur les
focused on youth. arrestations de jeunes. Il est possible qu’avec la légalisation pour
les adultes, la police ait centré son attention sur les jeunes.
- Violent and property crimes − Criminalité violente et délits contre les biens
No clear changes in trends can be observed after Aucun changement de tendance manifeste n’est apparu
legalization in crime rates not related to cannabis. après la légalisation dans les taux de criminalité non liés au
An increase in violent crime around cannabis dispensaries, cannabis.
particularly in low-income neighbourhoods has been Une augmentation de la criminalité violente à proximité des
recorded. points de distribution de cannabis, en particulier dans les
quartiers à faible revenu, a été enregistrée.
Legalization in the United States took place in the context La légalisation est intervenue, aux États-Unis, dans le
of overall declining crime trends, and, in Canada, of an contexte d’une tendance générale à la baisse de la
overall increase (albeit following several years of criminalité et, au Canada, sur fond d’augmentation globale
decreases). After legalization, there have been mixed trends de la criminalité (après plusieurs années de baisse). Après l a
in the United States, with increases in some states that légalisation, les tendances ont été contrastées aux États-
legalized cannabis and decreases in others. Unis, puisque la criminalité a augmenté dans certains États
Studies on crimes affecting communities around cannabis ayant légalisé et diminué dans d’autres.
dispensaries provide evidence for the States of Washington Des études sur la criminalité touchant certains quartiers à
and Colorado. proximité des points de distribution de cannabis ont produit
des données probantes pour les États de Washington et du
Colorado.
There is no visible impact of legalization on overall crime La légalisation n’a pas eu d’effet visible sur les chiffres de
rates, although overall rates may mask significant changes la criminalité dans leur ensemble, même si ceux-ci peuvent
at the state or community level. The very limited evidence masquer des changements notables au niveau d’un territoire
available on crime affecting communities around cannabis ou d’une population. D’après les éléments très limités dont
dispensaries suggests that the cash-based cannabis economy on dispose sur la criminalité touchant certains quartiers à
may increase the risk of burglaries in dispensaries and proximité des points de distribution de cannabis, une
clients being robbed. économie du cannabis fondée sur les paiements en
Crime rates in a jurisdiction may be more greatly influenced numéraire peut accroître le risque de cambriolage des points
by sociodemographic factors and economic status, as well de distribution et de vol des clients.
as differential policies and law enforcement milieu in those Le taux de criminalité en un lieu donné peut être plus
jurisdictions than merely by legalization. influencé par les facteurs sociodémographiques et la
situation économique, ainsi que par les différentes
politiques menées et l’action locale de détection et de
répression, que par la seule légalisation.
Commercial interests Intérêts commerciaux
- Involvement of big corporations in cannabis supply chains − Participation de grandes entreprises aux chaînes
d’approvisionnement en cannabis
The legal cannabis industry has flourished after legalization, Le secteur légal du cannabis a prospéré après la légalisation, les
with the growing influence of, and investment by, large grandes entreprises y exerçant une influence croissante et y
corporations. réalisant des investissements.
Evidence of large corporations that are investing in the Les données attestant du fait que de grandes entreprises
cannabis sector was particularly visible in Canada and investissent dans le secteur du cannabis sont particulièrement
California. claires pour le Canada et la Californie.
Legalization has led to a new cannabis industry, attracting Un nouveau secteur du cannabis est apparu à la suite de la
the interest of large corporations, which see the potential for légalisation, suscitant l’intérêt des grandes entreprises, qui y
growth and opportunity for investment. trouvent des perspectives de croissance et d’investissement.
- Entry into cannabis supply chains of corporations involved − Entrée dans les chaînes d’approvisionnement en cannabis
with tobacco and alcohol supply d’entreprises des secteurs du tabac et de l’alcool
There is an increasing interest and investment in the Les secteurs de l’alcool et du tabac portent un intérêt croissant au
cannabis industry from the alcohol and tobacco industries, secteur du cannabis et y investissent de plus en plus, et
and vice versa. réciproquement.
As happened before in the tobacco and alcohol industries, Comme cela s’est déjà produit dans les secteurs du tabac et de
the expansion of a large corporate interest in the cannabis l’alcool, on peut penser que la présence accrue de grandes
industry has likely resulted in concerted efforts to entreprises dans le secteur du cannabis a conduit à des tentatives
monopolize the market, advocating for the expansion of the concertées de monopoliser le marché, à des tentatives
cannabis market, and a proliferation of products targeting an d’expansion du marché et à une multiplication de produits
increased base of regular users. s’adressant à une clientèle accrue d’usagères et d’usagers
réguliers.
Conclusions Conclusions
The evidence available to assess the impact of cannabis Les données dont on dispose pour évaluer les effets de la
legalization in some jurisdictions in the Americas remains légalisation du cannabis dans certains pays des Amériques restent
patchy and not yet definitive. The period is too short to fragmentaires et ne sont pas encore définitives. La période qui
assess long and enduring changes, and the specific s’est écoulée est trop courte pour qu’on ait une idée des
characteristics of the cannabis market as it existed before changements qui perdureront sur le long terme, et les
legalization makes it difficult to assess the net impact of the particularités qui étaient celles du marché du cannabis avant la
new regulations. Most of the observable trends and lessons légalisation font qu’il est difficile d’évaluer les effets nets des
learned remain specific to the context of the jurisdictions nouvelles règles. La plupart des tendances observables et des
where legalization took place and are not easily applicabl e enseignements à en tirer sont propres au contexte des pays et
to other countries and regions where the same regulation territoires où la légalisation est intervenue et ne sont pas aisément
could have a different, disproportionate effect on the transposables à d’autres pays ou régions où le même type de
elements of public health, public safety, the criminal justice règles pourrait avoir des effets différents et sans commune
response, the cannabis market and commercial interests that mesure dans les domaines analysés ici, à savoir la santé publique,
are analysed here. la sécurité publique, la réponse de la justice pénale, le marché du
cannabis et les intérêts commerciaux.
Évaluer les incidences de la légalisation du cannabis
La section ci-après présente les données et les renseignements utilisés pour établir la synthèse figurant plus haut.
L’analyse des points essentiels retenus ne se veut pas exhaustive ni définitive mais illustre différents résultats
relevés pour tel ou tel aspect de la légalisation du cannabis.

Santé publique
Évolution de l’ampleur de l’usage de cannabis dans la population adulte
L’usage de cannabis et la fréquence de cet usage ont augmenté dans les pays et territoires nationaux qui ont
légalisé l’usage non médical de cannabis.
Aux États-Unis et au Canada, l’usage de cannabis a commencé à augmenter bien avant la légalisation. Aux États-
Unis, le marché du cannabis a connu un net essor à partir de 2007-2008, bien avant que le premier État ne légalise
le cannabis, l’augmentation étant observée principalement pour l’usage quotidien et quasi quotidien de cannabis
et parmi les 18-25 ans et les 26 ans ou plus 64 . Dans son évolution à long terme, l’usage de cannabis au cours du
mois écoulé a diminué après avoir culminé en 1979, puis a augmenté de nouveau. L’importance de l’usage de
cannabis reste faible chez les femmes par rapport aux hommes, mais l’écart entre l’usage des deux sexes se réduit
(voir le chapitre intitulé « L’usage de cannabis dans le monde »).

Figure 17 Tendances à long terme de l’usage de cannabis au cours du mois écoulé aux États-Unis,
par groupe d’âge, 1971-2020
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
12-17 years 12-17 ans
18-25 years 18-25 ans
26-34 years 26-34 ans
Source : « Results from the National Survey on Drug Use and Health: Detailed Tables » (Rockville, Maryland: Substance
Abuse and Mental Health Services Administration, Center for Behavioral Health Statistics and Quality, 2020).

La tendance des deux dernières décennies a été plus marquée (augmentation plus forte) là où l’usage non médical
du cannabis a été légalisé qu’ailleurs 65. La légalisation en tant que telle n’explique pas l’augmentation plus
importante de l’usage de cannabis dans les États où le cannabis a été légalisé. Les États qui ont légalisé l’usage
non médical du cannabis, à titre d’exemple le Colorado, connaissaient depuis longtemps un usage de cannabis
plus élevé que la moyenne nationale 66, 67.

Figure 18 Évolution de l’usage de cannabis et de la perception du risque de dommage


dans la population âgée de 18 ans et plus, États-Unis, 2002-2020
Index: 2002=100 Indice base 100 = 2002
States that legalized cannabis États qui ont légalisé le cannabis
By 2007, 12 states had measures allowing medical use En 2007, 12 États avaient pris des mesures autorisant
of cannabis l’usage médical de cannabis
In 2012, Colorado and Washington legalized non- En 2012, le Colorado et l’État de Washington ont
medical use of cannabis légalisé l’usage non médical de cannabis
States that did not legalize cannabis États qui n’ont pas légalisé le cannabis
By 2007, 12 states had measures allowing medical use En 2007, 12 États avaient pris des mesures autorisant
of cannabis l’usage médical de cannabis
Past-year use Usage au cours de l’année écoulée
Past-month use Usage au cours du mois écoulé
Perception of risk Perception du risque
Source : « Results from the National Survey on Drug Use and Health: Detailed Tables » (Rockville, Maryland: Substance
Abuse and Mental Health Services Administration, Center for Behavioral Health Statistics and Quality, 2020).

Figure 19 Usage de cannabis dans la population, Canada, 2018-2021


Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Past-year use Usage au cours de l’année écoulée
Past-month use Usage au cours du mois écoulé
Daily use among those who used in past 12 months Usage quotidien parmi les personnes ayant pris du
cannabis au cours des 12 derniers mois
2018 2018
2019 2019
2020 2020
2021 2021
Source : « Consommation de cannabis – Blogue de données – Infobase de la santé publique », Santé Canada, 2021.

L’expansion du marché a été précédée, dans les pays qui se sont engagés les premiers dans cette voie, par
l’adoption de mesures visant à autoriser l’usage médical de produits à base de cannabis et de l’herbe de cannabis.
L’ouverture de points de vente au détail, et de points de distribution physiques peu réglementés et recourant à
des définitions larges des affections dont il fallait justifier pour obtenir une recommandation médicale donnant
accès au cannabis médical, a modifié la perception des risques liés au cannabis ; permis d’accéder facilement aux
produits du cannabis, y compris à l’herbe de cannabis ; introduit des produits tels que les produits comestibles,
pour lesquels la stigmatisation associée à l’usage de cannabis (même à des fins médicales) était moindre ; et
contribué à une augmentation de l’usage de cannabis et des troubles liés à l’usage de cannabis, à tout le moins
parmi la population adulte 68, 69, 70, 71, 72, m.
Au Canada et en Uruguay, l’usage de cannabis a aussi augmenté après la légalisation, mais pas dans les mêmes
proportions qu’aux États-Unis. En Uruguay, l’augmentation de l’usage de cannabis est partie d’un niveau
beaucoup plus bas que dans les deux autres pays mentionnés.

NARROWING GENDER GAP IN ANNUAL RÉDUCTION DE L’ÉCART ENTRE HOMMES


PREVALENCE OF CANNABIS USE IN THE ET FEMMES DANS LA PRÉVALENCE
UNITED STATES, 2003 – 2020 ANNUELLE DE L’USAGE DE CANNABIS AUX
ÉTATS-UNIS, 2003-2020
2003 2003
2020 2020
Narrowing gender gap Réduction de l’écart entre hommes et femmes

Figure 20 Proportion de la population du Canada estimant que le cannabis crée une dépendance (est
addictif), 2018-2021
Among people who did not use cannabis in past month Parmi les personnes qui n’ont pas fait usage de
cannabis au cours du mois écoulé

m
L’usage fréquent de cannabis étant défini comme un usage égal ou supérieur à 300 jours au cours de l’année écoulée.
Among people who used cannabis in past month Parmi les personnes qui ont fait usage de cannabis au
cours du mois écoulé
Overall Total
Percentage Pourcentage
Source : « Consommation de cannabis – Blogue de données – Infobase de la santé publique ».

À la différence des États-Unis, la perception du cannabis comme pouvant être addictif a augmenté au Canada, en
particulier chez les personnes qui en font régulièrement usage, pour atteindre près de 90 % des personnes
interrogées en 2021 73.

Figure 21 Perception du risque lié à l’usage de cannabis chez les personnes qui en ont pris au cours
de l’année écoulée, par mode de consommation, Canada, 2018-2021
Percentage Percentage
Smoking Fumée
Eating Ingestion
Vaping Vapotage
Source : « Consommation de cannabis – Blogue de données – Infobase de la santé publique ».

Figure 22 Usage non médical de cannabis dans la population générale, Uruguay, 2001-2018
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Regulation allowing non-medical use of cannabis Adoption des textes autorisant l’usage non médical de
introduced cannabis
Lifetime use Usage au cours de la vie
Past-year use Usage au cours de l’année écoulée
Past-month use Usage au cours du mois écoulé
Perception of risk of occasional cannabis use Perception du risque lié à un usage occasionnel de
cannabis
Perception of risk (percentage) Perception du risque (pourcentage)
Source : « VII Encuesta Nacional Sobre Consumo De Drogas En Poblacion General » (Observatorio Uruguayo de Drogas,
Junta Nacional de Drogas (JND) – Uruguay, 2019).

Évolution de l’ampleur de l’usage de cannabis dans la population adolescente


La littérature scientifique indique que le début précoce de l’usage de substances peut être particulièrement nocif
pour le cerveau des adolescentes et adolescents, qui est en plein développement pendant cette période de la vie 74,
75, 76, 77
.
L’usage de cannabis à l’adolescence semble être resté stable en général après la légalisation dans les pays qui ont
légalisé le cannabis sur tout ou partie de leur territoire 78, même s’il reste bien plus élevé dans ces pays que dans
la plupart de ceux qui n’ont pas légalisé le cannabis à usage non médical.
Aux États-Unis, on observe une réduction tendancielle à long terme de l’usage de cannabis chez les élèves de
10 e année, parallèlement à une diminution de la perception de risque associée au cannabis. Cependant, l’usage
de cannabis a augmenté ces dernières années, en particulier son usage quotidien 79. L’usage de cannabis par
vapotage au cours de l’année écoulée a plus que doublé chez les élèves de lycée pendant la période 2017-2020,
tandis que la prévalence au cours du mois écoulé a connu un triplement n, 80, 81.
Les données de l’enquête des États-Unis sur les comportements à risque parmi les jeunes, regroupées à partir
d’enquêtes effectuées sur la période 1997-2013 auprès d’élèves de la 9 e à la 12 e année, indiquent une absence
d’association entre l’usage de cannabis ou sa fréquence et les mesures d’autorisation de l’usage médical de
cannabis 82. Au Colorado, d’après les enquêtes de cet État sur la santé des enfants et les comportements à risque
chez les jeunes, l’usage de cannabis au cours du mois écoulé a diminué entre 2005 et 2019 parmi les élèves de
lycée o, 83.
Au Canada, il n’y a pas eu de nette augmentation de l’usage de cannabis chez les élèves 84, 85 . En revanche, cet
usage semble avoir augmenté en Uruguay chez les élèves âgés de 13 à 17 ans entre 2009 et 2018.

Évolution de l’ampleur de l’usage de cannabis parmi les femmes enceintes


En général, la tendance à l’augmentation de l’usage de cannabis dans la population adulte se traduit aussi par un
usage plus important chez les femmes en âge de procréer, y compris avant, pendant et après la grossesse. La
littérature scientifique a mis en évidence des effets néfastes potentiels de l’usage de cannabis pendant la grossesse
sur la santé périnatale et infantile 86, 87, 88. On a constaté que la perception de la nocivité de l’usage de cannabis
était susceptible de diminuer chez les femmes enceintes dans le contexte de la légalisation, et que dans certains
États, des points de vente de cannabis ont pu « recommander » du cannabis aux femmes enceintes pour
l’atténuation des symptômes liés à la grossesse 89, p.

Figure 23 Usage de cannabis et perception du risque chez les élèves de 10 e année aux États-Unis,
2001-2020
Index: 2001=100 Indice 100 = 2001
Risk of trying cannabis once or twice Risque lié au fait d’essayer le cannabis à une ou deux
reprises
Risk of smoking cannabis occasionally Risque lié au fait de fumer du cannabis
occasionnellement
Risk of smoking cannabis regularly Risque lié au fait de fumer du cannabis régulièrement
Past-year use Usage au cours de l’année écoulée
Past-month use Usage au cours du mois écoulé
Daily use (in past 30 days) Usage quotidien (au cours des 30 derniers jours)
Source : Johnston et al., « Monitoring the Future: National Survey Results on Drug Use 1970 -2020; Key Findings on
Adolescent Drug Use ».

Note : La figure représente l’évolution du nombre d’élèves qui perçoivent le fait d’essayer le cannabis à une ou deux
reprises ou d’en fumer occasionnellement ou régulièrement comme un comportement à risque.

Figure 24 Tendances de l’usage de cannabis parmi les élèves du secondaire âgés de 13 à 17 ans,
Uruguay, 2009-2018
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Regulation allowing non-medical use of cannabis Adoption des textes autorisant l’usage non médical de
introduced cannabis

n
La prévalence au cours de l’année écoulée a augmenté de 6,8 % à 16,3 % ; la prévalence au cours des 30 derniers jours a augmenté de
3,6 % à 9,2 % ; l’usage quotidien du cannabis par vapotage a cependant diminué de 2,4 % à 1,6 % entre 2019 et 2020.
o
De 22,7 % en 2005 à 20,6 % en 2019.
p
L’étude de Dickson et al. a montré que près de 70 % des points de distribution de cannabis du Colorado contactés recommandaient des
produits à base de cannabis aux femmes enceintes pour traiter les nausées survenant pendant les trois premiers mois de la grossesse.
Lifetime use Usage au cours de la vie
Past-year use Usage au cours de l’année écoulée
Past-month use Usage au cours du mois écoulé
Source : « VIII Encuesta Nacional Sobre Consumo De Drogas En Estudiantes de Enseñanza Media » (Observatorio
Uruguayo de Drogas, Presidente Junta Nacional de Drogas, 2020)

Figure 25 États-Unis : usage de cannabis au cours du mois écoulé chez les femmes âgées de 15 à 44 ans
et pendant la grossesse, 2002-2003 et 2019
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Women non pregnant Femmes non enceintes
Pregnant women Femmes enceintes
1 st trimester 1er trimestre
2 nd trimester 2e trimestre
3 er trimester 3e trimestre
Among pregnant women Chez les femmes enceintes
Sources : États-Unis, Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Key Substance Use and Mental Health
Indicators in the United States: Results from the 2020 National Survey on Drug Use and Health (Rockville, MD: Center
for Behavioral Health Statistics and Quality, 2021) ; États-Unis, Substance Abuse and Mental Health Services
Administration, Key Substance Use and Mental Health Indicators in the United States: Results from the 2020 National
Survey on Drug Use and Health (Rockville, MD: Center for Behavioral Health Statistics and Quality, 2021) .

L’usage de cannabis a fortement augmenté aux États-Unis chez les femmes en âge de procréer (15-44 ans) et
chez les femmes enceintes, encore que dans une proportion moindre parmi ces dernières que parmi les femmes
non enceintes 90.
D’après les données d’enquête globales du système de suivi et de surveillance des risques pendant la grossesse
pour la période 2016-2018, recueillies auprès de 36 391 femmes aux États-Unis q, 91, le fait de résider dans un État
où l’usage non médical du cannabis est légalisé, a été associé de façon significative à une prévalence plus élevée
de toute forme d’usage de cannabis avant, pendant et après la grossesse r, 92. Ainsi, au Colorado, l’usage de
cannabis a fortement augmenté chez les femmes, avant et pendant la grossesse, et post-partum, depuis la
légalisation du cannabis.

L’augmentation du nombre de personnes prenant du cannabis fait aussi augmenter le risque


de conséquences médicales et sanitaires
La confluence de quatre facteurs simultanés, à savoir l’augmentation de la prévalence de l’usage, l’augmentation
de l’intensité de l’usage (en fréquence et dans les quantités), l’augmentation de la teneur en THC des produits
cannabiques et l’augmentation des hospitalisations et des troubles liés à l’usage de cannabis, agissent sans doute
comme un multiplicateur dans le contexte de l’étude des effets de la légalisation 93.
Aux États-Unis, les cas d’exposition au cannabis ont augmenté entre 2010 et 2017 à la suite de la légalisation de
l’usage non médical du cannabis dans les États concernés94.

q
L’échantillon final comptait 36 391 femmes vivant dans 16 États des États-Unis (Alaska, Colorado, Dakota du Nord, Dakota du Sud,
Hawaï, Kansas, Kentucky, Maine, Michigan, Missouri, Montana, New Hampshire, Vermont, Virginie-Occidentale, Washington et
Wisconsin), à qui des questions ont été posées en rapport avec l’usage de cannabis dans le cadre de l’enquête du système de suivi et de
surveillance des risques pendant la grossesse, et qui ont accouché entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018, par rapport à un
échantillon pondéré de 15 486 000 femmes.
r
L’usage de cannabis chez les femmes enceintes était associé de façon significative au fait d’être plus jeune (18-29 ans ; 66 %) et célibataire
(68,6 %) ; et à un faible niveau d’instruction (de 12 années ou moins ; 55,6 %).
Au Colorado, les visites aux urgences et les hospitalisations liées au cannabis (y compris le traitement des
troubles liés à l’usage du cannabis et de la dépendance à cette substance) ont fortement augmenté à partir de
2013, mais se sont stabilisés dans l’ensemble à partir de 2018. Lors des visites aux urgences, les patientes et
patients peuvent présenter de l’anxiété, un accès de panique, un état d’intoxication manifeste, des vomissements
et d’autres symptômes non spécifiques qui ont pu être précipités par la consommation de produits à base de
cannabis de teneur variable en THC. Il peut s’agir, en particulier, de produits cannabiques comestibles à forte
teneur en THC, qui mettent plus de temps à atteindre leur effet psychoactif maximum, que la personne est dans
l’incapacité de réguler 95, 96.
La même tendance qu’au Colorado a été constatée en Californie où, après l’ouverture du marché de la vente au
détail, les visites et les admissions aux urgences liées au premier chef au cannabis ont augmenté de 56 % entre
2016 et 2019 97, 98.
Au Canada, la variation annuelle en pourcentage des cas liés au cannabis, d’après le Système canadien hospitalier
d’information et de recherche en prévention des traumatismes, a enregistré une augmentation de 30 % entre 2015
et 2018 99.
Figure 26 Colorado : consommation de cannabis chez les femmes avant et pendant la grossesse,
post-partum et durant la période d’allaitement, États-Unis, 2014-2019
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Before pregnancy Avant la grossesse
During pregnancy Pendant la grossesse
Postpartum Post-partum
Postpartum and currently breastfeeding Post-partum et durant la période d’allaitement
Source : Department of Public Health and Environment du Colorado, « Pregnancy Risk Assessment Monitoring System
(PRAMS) », données de la période allant de 2014 à 2019.

Figure 27 Colorado : visites aux services d’urgence et hospitalisations liées au cannabis, États-Unis,
2011-2020
Rate per 100,000 visits or hospitalizations Taux pour 100 000 visites ou hospitalisations
Emergency department visits Visites aux services d’urgence
Hospitalizations Hospitalisations
Source : Department of Public Health and Environment du Colorado, « Colorado Hospital Association data ».

Notes : La pandémie de COVID-19 a pu influer sur les taux du fait des changements intervenus dans l’utilisation des
services de santé. La prudence est donc de mise s’agissant de comparer aux précédents les chiffres présentés pour 2020.
Le Department of Public Health and Environment du Colorado dispose de trois définitions des hospitalisations et des
visites aux services d’urgence liées au cannabis qui comportent au moins un code de facturation se rapportant à l’usage de
cannabis parmi les 30 codes maximum pouvant être indiqués pour chaque visite.

Figure 28 Tendances de la prévalence de l’usage quotidien ou quasi quotidien de cannabis parmi


les jeunes, selon qu’ils ont déclaré ou non des troubles liés à l’usage de cannabis, des épisodes dépressifs
majeurs, des pensées suicidaires ou des projets ou tentatives de suicide au cours de l’année écoulée,
États-Unis, de 2008-2009 à 2018-2019
Percentage Pourcentage
Yes Oui
No Non
Cannabis use disorder in past year Trouble lié à l’usage de cannabis au cours de l’année
écoulée
Major Depressive episode in past year Épisode dépressif majeur au cours de l’année écoulée
Serious thoughts of suicide in past year Pensées suicidaires insistantes au cours de l’année
écoulée
Suicide plan in past year Projet de suicide au cours de l’année écoulée
Suicide attempt in past year Tentative de suicide au cours de l’année écoulée
Source : Han et al., « Associations of Suicidality Trends with Cannabis Use as a Function of Sex and Depression Status ».

L’usage de cannabis et sa fréquence sont associés à la dépression et au suicide


La recherche montre que la dépression est associée à l’usage de cannabis et à la fréquence de l’usage de
cannabis 100. Les taux de suicide ont augmenté aux États-Unis entre 2002 et 2018, en particulier chez les 18 à
34 ans s, 101, et demeurent plus élevés dans les États qui ont légalisé le cannabis que ceux qui ne l ’ont pas fait 102 .
Au Colorado, la proportion de suicides où le cannabis entrait en ligne de compte, et pour lesquels on disposait
de données toxicologiques, a plus que triplé entre 2006 et 2018. En revanche, la proportion de suicides où l’alcool
entrait en ligne de compte n’a que légèrement augmenté, passant de 35 % à 40,6 % sur la même période 103.
Dans l’ensemble, aux États-Unis, les troubles liés à l’usage du cannabis et l’usage quotidien et non quotidien de
cannabis au cours de l’année écoulée sont associés à une prévalence plus élevée de pensées suicidaires et de
projets et de tentatives de suicide au cours de l’année écoulée chez les jeunes adultes des deux sexes âgés de 18 à
23 ans, la prévalence étant sensiblement plus élevée chez les femmes que chez les hommes 104.
Dans le cadre d’une étude auprès d’un service d’urgence d’un hôpital canadien t, on a observé une nette
augmentation de l’usage de cannabis (de 28 % à 37 %) chez les patientes et patients demandant une consultation
auprès d’un psychiatre, en particulier chez celles et ceux âgés de 18 à 24 ans, au cours de la période qui a suivi
la légalisation (année 2018) 105. Cependant, il n’y a pas eu de différence statistiquement significative pour ce qui
est des diagnostics de troubles psychotiques avant ou après la légalisation ; mais il y a eu une augmentation de
la proportion de cas de diagnostic de troubles de la personnalité pendant la période qui a suivi la légalisation
(celle-ci passant de 39,6 % à 44,9 %).
Parallèlement à l’augmentation de l’usage de cannabis et des habitudes nocives aux États-Unis, l’association
entre l’usage de cannabis et la dépression a aussi augmenté de façon significative entre 2005 et 2016. Il est
ressorti d’une enquête nationale u que les personnes souffrant de dépression ont plus souvent fait usage de cannabis
au cours du mois écoulé v et de façon quotidienne ou quasi quotidienne w que celles qui n’en souffraient pas 106, 107 .

Figure 29 Évolution de l’usage de cannabis, de la consommation d’alcool, de l’hyperalcoolisation


et du tabagisme au cours du mois écoulé, dans la population âgée de 18 ans et plus aux États-Unis,
de 2002/03 à 2019/20
Index: 2002-03 = 100 Indice 100 = 2002-2003
States that legalized cannabis États qui ont légalisé le cannabis
States that did not legalize cannabis États qui n’ont pas légalisé le cannabis
Past-month cannabis use Usage de cannabis au cours du mois écoulé
Past-month alcohol use Usage d’alcool au cours du mois écoulé
Binge alcohol use in past month Hyperalcoolisation au cours du mois écoulé
Tobacco use in past month Usage de tabac au cours du mois écoulé

s
Entre la période 2008-2010 et la période 2017-2019, les cas de pensées suicidaires ont augmenté de 64 %, les cas de projets de suicide de
80 % et les tentatives de suicide de 50 %, tandis que l’usage quotidien de cannabis a augmenté de 84 %.
t
L’étude a passé en revue les consultations psychiatriques de 1 247 patientes et patients âgés de 18 ans ou plus deux ans avant l’étude (avant
la légalisation) et celles de 1 368 patientes et patients au cours de la période qui a suivi la légalisation (cinq mois après celle-ci).
u
L’Enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES) est une étude de cohorte transversale réalisée à partir des données de
16 216 adultes âgés de 20 à 59 ans aux États-Unis.
v
Rapport des cotes = 1,90 ; indice de confiance = 95%, de 1,62 à 2,24.
w
Rapport des cotes = 2,29 ; indice de confiance = 95%, de 1,80 à 2,92.
Source : Figure élaborée par l’ONUDC à partir des données communiquées par les États des États-Unis dans le cadre de
l’Enquête nationale sur l’usage de drogues et la santé de 2002/03 à 2019/20.

Les données sur l’usage de cannabis comme substitut ou complément de l’alcool sont contrastées
Pour ce qui est de l’usage du cannabis comme substitut ou complément de l’alcool, les données disponibles sont
contrastées. D’après certaines études fondées sur des recensions de la littérature, la fonction de substitut serait
mieux établie que celle de complément 108, 109. Il existe cependant une forte corrélation positive entre la
consommation régulière de cannabis et d’alcool aux États-Unis et au Canada 110.
Dans l’ensemble, l’usage d’alcool au cours de l’année écoulée est resté stable entre 2008 et 2019 au Canada 111.
Aux États-Unis, l’usage d’alcool au cours du mois écoulé et l’hyperalcoolisation sont restés stables ou ont
légèrement augmenté, et l’usage de tabac a fortement diminué, tandis que l’usage de cannabis a nettement
augmenté x. Comme pour la consommation de cannabis, l’hyperalcoolisation au cours du mois écoulé était
sensiblement plus élevée dans les États qui ont légalisé l’usage non médical du cannabis que dans ceux qui ne
l’ont pas fait.
D’après les données sur les ventes d’alcool par habitant au Colorado, en Oregon et dans l’État de Washington,
ces ventes ont augmenté de 1,7 % au Colorado et légèrement baissé en Oregon et dans l’État de Washington
depuis la légalisation du cannabis ; il n’est donc pas avéré que la légalisation ait eu des effets importants sur les
ventes d’alcool dans ces États 112, 113 . En phase avec les tendances nationales, les ventes de bières par habitant y
ont diminué et les ventes de spiritueux par habitant y ont augmenté y.
D’après une autre étude, qui a analysé les données pour les États-Unis de l’Enquête nationale sur l’usage de
drogues et la santé, dans l’ensemble, l’usage d’alcool au cours de la vie, l’usage quotidien d’alcool et le nombre
moyen de verres par jour ont diminué entre 2002 et 2018 chez les adolescents et les individus âgés de 12 à 25 ans,
et que cette diminution a été plus rapide chez ceux qui faisaient usage de cannabis (quotidiennement et non
quotidiennement) que chez ceux qui n’en faisaient pas usage 114.

Figure 30 Conduite sous l’emprise de substances en général (alcool ou drogues) et conduite


sous l’emprise de la drogue, Canada, 2009-2020
Drug-impaired driving: rate per 100,000 population Conduite sous l’emprise de la drogue : taux pour
100 000 habitants
Overall impaired driving: rate per 100,000 Conduite sous l’emprise de substances en général :
population taux pour 100 000 habitants
Drug-impaired driving Conduite sous l’emprise de la drogue
Overall impaired driving Conduite sous l’emprise de substances en général
Source : Statistique Canada, Gouvernement canadien, « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada,
2020 », 27 juillet 2021.

Note : Les données recouvrent la conduite d’un véhicule avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou la drogue, la
conduite d’un véhicule avec les facultés affaiblies par l’alcool et/ou la drogue causant des lésions corporelles ou la mort,
le défaut ou le refus de se soumettre à un contrôle pour vérifier la présence d’alcool et/ou de drogues, et le défaut ou le
refus de fournir un échantillon d’haleine ou de sang.

x
Pour les besoins de son analyse, l’ONUDC a pris en considération les États et territoires ayant légalisé le cannabis ci-après : Alaska,
Arizona, Californie, Colorado, Dakota du Sud, District de Columbia, Illinois, Maine, Massachusetts, Michigan, Montana, Nevada,
New Jersey, Nouveau-Mexique, New York, Oregon, Vermont, Virginie et Washington.
y
Les ventes de bière par habitant ont diminué de 3,6 % au Colorado, de 2,3 % dans l’État de Washington et de 3,6 % en Oregon. Les ventes
de spiritueux par habitant ont augmenté de 3,6 % au Colorado, de 2,3 % dans l’État de Washington et de 3,6 % en Oregon en 2018.
Figure 31 Expulsions et suspensions liées à la drogue dans les écoles publiques de Californie ,
de 2015/16 à 2018/19
Number of expulsions Nombre d’expulsions
Number of suspensions Nombre de suspensions
Expulsion Expulsions
Suspension Suspensions
Source : D’après les données présentées dans « Marijuana Impact on California, 2020 ».

Sécurité publique
Les données restent non concluantes quant au rôle de la légalisation du cannabis dans l’augmentation
des cas de conduite sous l’emprise de substances et des accidents de la route mortels
Les études sur les effets de la légalisation de l’usage non médical du cannabis pour ce qui est des accidents de la
route sont indécises dans leurs conclusions, et il n’y a guère de différence aux États-Unis dans les décès dus à
des accidents de la route liés au cannabis ou à l’alcool entre les États qui ont légalisé l’usage non médical du
cannabis et ceux qui n’ont pas fait 115, 116 .
Le nombre d’accidents mortels dans lesquels, à la suite d’un contrôle positif du conducteur, un cannabinoïde était
la seule substance présente, a augmenté, au Colorado, de 23 en 2013 à 42 en 2019 117. Cependant, si on a pu
observer une augmentation de la mortalité routière imputable à l’usage de cannabis dans certains États, dont le
Colorado, d’aucuns estiment que cette hausse tendancielle se serait produite qu’il y ait eu ou non légalisation de
l’usage non médical du cannabis 118.
Au Colorado, les citations pour conduite sous l’emprise d’un état altéré par l’usage de cannabis ont augmenté de
17 % entre 2014 et 2017, mais il y a eu un doublement des citations concernant le cannabis et d’autres drogues,
et un quadruplement de celles concernant le cannabis et l’alcool 119.
La proportion d’adultes déclarant avoir pris le volant dans les 2 à 3 heures après avoir fait usage de cannabis est
passée au Colorado d’environ 2,5 % en 2008 à 3,8 % en 2018 et est restée stable depuis lors 120. La proportion de
personnes suivant un traitement pour avoir conduit sous l’emprise d’une substance, principalement le cannabis,
a été multipliée par trois au cours de la même période.
Au Canada, parmi les personnes ayant fait usage de cannabis au cours des 12 derniers mois, 21 % ont déclaré en
2021 avoir pris le volant au moins une fois dans les deux heures après avoir fumé ou vapoté du cannabis, chiffre
inchangé par rapport à 2020 121. Le taux global de personnes inculpées pour conduite sous l’emprise de drogues
a été multiplié par cinq entre 2009 et 2020. Il est possible que cette augmentation soit due en partie à une meilleure
détection, plutôt qu’à une réelle augmentation de la conduite sous l’emprise de drogues 122.

Discipline scolaire : les délits liés au cannabis restent la principale catégorie de manquements
susceptibles d’entraîner le renvoi ou la suspension ou le signalement aux services de détection
et de répression
Si la consommation de cannabis reste stable, quoique à un niveau élevé, parmi les élèves de lycée, les données
provenant de deux États où le cannabis a été légalisé, la Californie et le Colorado, indiquent que les délits liés au
cannabis commis dans le cadre scolaire restent la principale catégorie de manquements susceptibles d’entraîner
le renvoi ou la suspension et/ou le signalement aux services de détection et de répression z, 123.

z
Au Colorado, les projets de loi no 12-046 du Sénat et no 12-1345 de la Chambre des représentants étaient orientés vers la réforme des
politiques scolaires de « tolérance zéro », ce qui peut avoir fait diminuer dans la période récente le nombre de cas de renvoi, de suspension et
de signalement aux services de détection et de répression.
Figure 32 Nombre de suspensions et d’expulsions faisant suite à des infractions liées au cannabis
dans les écoles publiques du Colorado, 2015-2020.
Number of suspensions Nombre de suspensions
Number of expulsions Nombre d’expulsions
Suspensions Suspensions
Expulsions Expulsions
Source : D’après les données relatives aux suspensions scolaires du Department of Education du Colorado.

Justice pénale
Les arrestations pour détention de cannabis ont fortement diminué chez les adultes
On assiste depuis plusieurs années aux États-Unis, y compris dans les États qui ont légalisé l’usage non médical
du cannabis, à un net recul du nombre absolu aussi bien que du taux des arrestations pour détention de cannabis
à usage personnel. Ces tendances ont commencé bien avant que les États ne commencent à autoriser l’usage
médical ou non médical de cannabis.
Néanmoins, au niveau des États qui ont légalisé l’usage non médical de cannabis, les arrestations pour détention
de cannabis ont nettement diminué pour les adultes, mais non pour les mineurs. La légalisation du cannabis
concerne expressément les adultes et, dans la plupart des cas, la détention reste une infraction pénale pour les
jeunes. Il est donc possible que la légalisation pour les adultes ait eu pour effet que la police a recentré son
attention sur l’application de la loi à l’égard des jeunes.
On constate dans les États qui ont légalisé l’usage non médical du cannabis une nette disparité dans le traitement
des adultes et des jeunes par le système de justice pénale en cas de détention de cannabis. Une étude comparant
sept États appliquant une politique de dépénalisation du cannabis et quatre États ayant légalisé l’usage non
médical de cannabis pour les adultes 124 a montré que le taux d’arrestation des adultes pour détention de cannabis
a diminué après l’entrée en vigueur de la dépénalisation dans le premier groupe d’États et après l’entrée en
vigueur de la légalisation dans le second, mais que la diminution du nombre de jeunes arrêtés pour détention de
cannabis à usage personnel n’était pas significative dans les États ayant légalisé le cannabis 125.
Au Colorado, le taux d’arrestation pour détention de cannabis a diminué de 42 % chez les mineurs (personnes
âgés de 10 à 17 ans), mais la part des jeunes a augmenté. En 2019, les mineurs ont représenté 48 % de l’ensemble
des arrestations pour détention de cannabis, contre 25 % en 2012 126. Sur la même période, le taux global
d’arrestation pour détention de cannabis a diminué de 71 %. La diminution est visible pour toutes les races, bien
que les disparités raciales se soient accentuées dans le taux d’arrestation.
Dans les États qui ont légalisé le cannabis, d’autres crimes ou délits liés au cannabis sont apparus, parmi lesquels
la culture de cannabis sur des terres du domaine public ; le commerce de cannabis entre États ; le détournement
de produits cannabiques hors de l’État ; et l’extraction clandestine de THC (laboratoires) 127 .
En ce qui concerne l’évolution des dépenses du système de justice pénale, la plupart des États qui ont légalisé le
cannabis n’enregistrent pas d’augmentation ou de diminution nette des dépenses par rapport aux tendances
nationales 128.

Tableau 2 Évolution des taux d’arrestation pour 100 000 habitants dans les États qui ont dépénalisé
la détention et l’usage de cannabis et dans ceux qui ont légalisé le cannabis, 2000-2016
Population Population
Youths (<18 y) Jeunes (moins de 18 ans)
Adults (≥18 y) Adultes (18 ans et plus)
States with decriminalization (Rates per 100,000 États ayant dépénalisé (taux pour 100 000
(95% Confidence Interval)) habitants, intervalle de confiance de 95%)
−59.16 (−75.91 to −42.41) -59,16 (de -75,91 à -42,41)
−131.28 (−154.21 to −106.23) -131,28 (de -154,21 à -106,23)
States with legalization (Rates per 100,000 (95% États ayant légalisé (taux pour 100 000 habitants,
Confidence Interval)) intervalle de confiance de 95 %)
−7.48 (−30.46 to 15.49) -7,48 (de -30,46 à 15,49)
−168.50 (−229.65 to −158.64) -168,5 (de -229,65 à -158,64)
Source : Andrew D. Plunk et al., « Youth and Adult Arrests for Cannabis Possession After Decriminalization and
Legalization of Cannabis », JAMA Pediatrics 173, n o 8 (1 er août 2019), p. 763.

Figure 33 Arrestations pour détention de cannabis selon la race au Colorado, 2012-2019


Rates per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
White non-Hispanic Blancs non hispaniques
African-American non-Hispanic Afro-américains non hispaniques
Total arrests Nombre total d’arrestations
Hispanic Hispaniques
Other non-Hispanic Autres non hispaniques
Source : Jack K. Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado » (Division of Criminal Justice du Colorado,
juillet 2021).

Figure 34 Taux d’arrestation de personnes mineures (12-17 ans) en relation avec le cannabis
au Colorado, 2012-2019
Rate per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
Men Personnes de sexe masculin
Women Personnes de sexe féminin
Sources : Colorado Bureau of Investigation, National Incident-Based Reporting System ; Colorado State Demography
Office.

Les changements intervenus dans la criminalité violente et les délits contre les biens ne sont pas liés
à la légalisation du cannabis
En ce qui concerne les effets de la légalisation du cannabis sur la criminalité aa, les taux de la criminalité violente
et des délits contre les biens n’ont pas été, en 2019, d’après les chiffres déclarés par les autorités des États
concernés, fondamentalement différents dans les États des États-Unis qui avaient légalisé l’usage non médical
du cannabis et dans ceux qui ne l’avaient pas fait. Entre 2010 et 2019, les taux de la plupart des infractions
violentes (sauf le viol) ont diminué partout aux États-Unis, même si la baisse a été beaucoup moins prononcée
dans les États qui avaient légalisé le cannabis que dans le reste du pays 129.
Les différences de niveau et d’évolution qui existent d’un État à l’autre dans les taux de la criminalité violente
et des délits contre les biens ne peuvent être attribuées au fait que le cannabis y ait été légalisé (ou non) 130.
Au Canada, les taux de criminalité ont augmenté dans l’ensemble jusqu’en 2019 à compter de 2014, mais ont
diminué en 2020, même si ce changement est peut-être attribuable à la pandémie 131.
La vulnérabilité du commerce de cannabis, qui repose sur l’argent liquide, pourrait aussi avoir créé des incitations
à des infractions comme le cambriolage, le vol à l’étalage et le vol qualifié. Une étude fondée sur des données

aa
Pour les besoins de son analyse, l’ONUDC a pris en considération les États et territoires ayant légalisé le cannabis ci-après : Alaska,
Arizona, Californie, Colorado, Dakota du Sud, District de Columbia, Illinois, Maine, Massachusetts, Michigan, Montana, Nevada,
New Jersey, New York, Nouveau-Mexique, Oregon, Vermont, Virginie et Washington.
provenant de trois grandes villes de l’État de Washington a montré que le commerce de cannabis n’a pas eu
d’incidence significative sur la criminalité générale dans un type de quartier en particulier, mais a apporté des
preuves solides d’une augmentation des délits contre les biens à proximité des points de distribution de cannabis
dans les quartiers à faible revenu 132.
Il est ressorti d’une étude menée à Denver, dans l’État du Colorado, que sauf pour le cas des homicides et des
vols de voitures, les points de distribution de cannabis étaient associés à une augmentation statistiquement
significative de la criminalité et des désordres dans certains quartiers 133. Les conclusions de cette étude indiquent
que les cambriolages et les vols qualifiés dans ces points de distribution et à proximité pourraient être liés au
cannabis, dans la mesure où il s’agit d’un produit attirant les convoitises dont l’économie repose exclusivement
sur l’argent liquide 134.

Figure 35 Taux publiés par les autorités des États-Unis concernant la criminalité violente et les délits
contre les biens, 2019
Violent crimes Criminalité violente
Rate per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
Violent crime Faits de violence
Murder Homicides
Rape Viols
Robbery Vols qualifiés
Aggravated assault Voies de fait graves
Property crimes Délits contre les biens
Property crime Délits contre les biens
Burglary Cambriolages
Larceny-theft Larcins
Motor vehicle theft Vols de véhicules à moteur
In states that legalized cannabis Dans les États qui ont légalisé le cannabis
In states that did not legalize cannabis Dans les États qui n’ont pas légalisé le cannabis
Source : Figure élaborée par l’ONUDC à partir du document intitulé « Crime in the United States » (Department of Justice
des États-Unis, Federal Bureau of Investigation, Criminal Justice Information Services Division, 2019).

Figure 36 Évolution des taux publiés par les autorités concernant la criminalité violente et les délits
contre les biens aux États-Unis, 2010-2019
Changes over 2010-2019 (percentage) Évolution sur la période 2010-2019 (pourcentage)
Violent crime Faits de violence
Murder Homicides
Rape Viols
Robbery Vols qualifiés
Aggravated assault Voies de fait graves
Property crime Délits contre les biens
Burglary Cambriolages
Larceny-theft Larcins
Motor vehicle theft Vols de véhicules à moteur
In states that legalized cannabis Dans les États qui ont légalisé le cannabis
In states that did not legalize cannabis Dans les États qui n’ont pas légalisé le cannabis
Source : Figure élaborée par l’ONUDC à partir du document intitulé « Crime in the United States » (Department of Justice
des États-Unis, Federal Bureau of Investigation, Criminal Justice Information Services Division, 2019) .

Figure 37 Évolution de la criminalité globale, de la criminalité violente et des délits contre les biens
au Canada, d’après les données publiées par les autorités canadiennes, 2010-2020
Rate per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
Total crimes Criminalité globale
Violent crimes Criminalité violente
Property crimes Délits contre les biens
Other crimes Autres délits
Breaking and entering Introduction par effraction
Robbery Vols qualifiés
Shoplifting of $5,000 or under Vols à l’étalage de 5 000 dollars ou moins
Theft of $5,000 or under Vols de 5 000 dollars ou moins
Motor vehicle theft Vols de véhicules à moteur
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Programme de
déclaration uniforme de la criminalité.

Faits nouveaux concernant le marché du cannabis


Les recettes et les rentrées fiscales liées au cannabis ont augmenté
La légalisation du cannabis et la production à but lucratif d ’une série de produits à base de cannabis ont apporté
des recettes aux entreprises qui investissent dans le secteur et aux États qui ont légalisé le cannabis.
En 2020, le marché californien du cannabis a atteint 4,4 milliards de dollars de ventes, contre 1,4 milliard de
dollars en 2018. La même année, le marché du cannabis a dépassé 2 milliards de dollars au Colorado, contre 1
milliard de dollars en 2015, a culminé à 1,4 milliard de dollars dans l’État de Washington, et atteint plus d’1
milliard de dollars en Oregon 135. Tous les États qui ont légalisé le cannabis imposent des droits d’accise élevés
sur les ventes de cannabis non médical, outre les taxes habituelles sur les ventes, les taxes locales diverses et les
redevances de licence. En 2020, le Colorado a dégagé 387 millions de dollars de recettes publiques sur les ventes
de cannabis, les recettes fiscales de la Californie atteignant 1,1 milliard de dollars, et l’État de Washington
obtenant 91,8 millions de dollars de recettes par la taxe sur les ventes de cannabis la même année. On considère
que ces montants ont dépassé les prévisions initiales, même si les recettes ont d’abord progressé lentement dans
beaucoup d’États lorsque les ventes ont commencé 136. Il reste que les recettes liées au cannabis représentent un
faible pourcentage des recettes totales des États en termes relatifs.
Dans beaucoup d’États des États-Unis, les prix du cannabis ont diminué après la légalisation, avant de se
stabiliser, même si les prix varient sur les différents marchés, et sont fonction de la teneur en THC et du type de
produit.
Au Canada, la valeur du marché de la vente au détail de cannabis a atteint 2,6 milliards de dollars canadiens en
2020, et 3,8 milliards de dollars canadiens en 2021.

Figure 38 Recettes fiscales mensuelles de l’État de l’Oregon sur les ventes de cannabis, 2016-2021
Millions of dollars Millions de dollars
January Janvier
February Février
March Mars
April Avril
May Mai
June Juin
July Juillet
August Août
September Septembre
October Octobre
November Novembre
December Décembre
Source : Department of Revenue de l’Oregon.

Figure 39 Ventes annuelles de cannabis au Colorado et recettes fiscales annuelles de l’État


du Colorado sur ces ventes, 2014-2021
Tax revenue (millions of dollars) Recettes fiscales (en millions de dollars)
Taxable sales (millions of dollars) Ventes imposables (en millions de dollars)
Tax revenue Recettes fiscales
Taxable sales Ventes imposables
Source : Office of Research and Analysis, Department of Revenue du Colorado.

Figure 40 Ventes trimestrielles de cannabis en Californie et recettes fiscales trimestrielles de l’État


de Californie sur ces ventes, 2018-2021
Tax revenue (millions of dollars) Recettes fiscales (en millions de dollars)
Taxable sales (millions of dollars) Ventes imposables (en millions de dollars)
Tax revenue Recettes fiscales
Taxable sales Ventes imposables
Q1 T1
Q2 T2
Q3 T3
Q4 T4
Source : Department of Tax and Fee Administration de la Californie.

Là où le cannabis a été légalisé, le marché illégal continue d’exister parallèlement au marché légal
Si les marchés du cannabis se développent, et si la part des sources « légales » progresse là où le cannabis a été
légalisé, le marché illégal continue aussi d’exister dans ces États. En 2021, près de la moitié des Canadiens ont
obtenu leur cannabis à usage non médical auprès d’une source non autorisée ou illégale 137, et au quatrième
trimestre de 2021, près de 40 % des dépenses des ménages en produits du cannabis ont concerné des produits
obtenus de sources non autorisées. En ce qui concerne l’Uruguay, en février 2022, sur 158 000 personnes ayant
consommé au cours du mois écoulé (nombre estimé en 2018), environ 69 000 s’étaient procurées du cannabis sur
le marché légal. Ce marché a donc alimenté moins de la moitié des usagères et usagers réguliers 138.
En 2019, on considérait que le marché illégal du cannabis représentait environ les trois quarts des ventes de cette
substance en Californie 139. Dans d’autres États, entre autres celui de Washington, le Colorado et l’Oregon, pour
lesquels on ne dispose pas d’estimation de la taille ou de l’ampleur du marché illégal, ce marché semble s’être
maintenu parallèlement au marché légal/réglementé 140.
Le marché illégal parallèle continue d’exister pour diverses raisons, entre autres les différences de prix
imputables à la taxation entre les sources légales et illégales, le fait que certaines unités territoriales des États
décident de ne pas appliquer les mesures de légalisation du cannabis et l’existence d’individus ou de groupes qui
cultivent du cannabis sans autorisation sur des terres du domaine public ou de groupes criminels organisés qui se
livrent au trafic de cannabis hors des frontières l’État 141, 142, 143, 144 .

Figure 41 Ventes au détail trimestrielles de cannabis dans l’État de Washington et recettes fiscales
trimestrielles de l’État sur ces ventes, 2018-2021
State sales tax (millions of dollars) Taxe sur les ventes imposée par l’État (en millions
de dollars)
Retail value (millions of dollars) Valeur des ventes au détail (en millions de dollars)
Estimated state sales tax collections Montant estimatif des recettes fiscales provenant de la
taxe sur les ventes
Retail values subject to tax Valeur imposable des ventes au détail
Q1 T1
Q2 T2
Q3 T3
Q4 T4
Source : Department of Revenue de l’État de Washington.

Figure 42 Prix mensuels du cannabis dans quatre États des États-Unis qui ont légalisé le cannabis
Price per ounce (dollars) Prix à l’once (en dollars)
Legalization Légalisation
Months since legalization Mois écoulés depuis la légalisation
Colorado Colorado
Washington Washington
Oregon Oregon
California Californie
Source : D’après la figure présentée dans Dills et al., « The Effect of State Marijuana Legalizations: 2021 Update ».

Figure 43 Ventes au détail mensuelles de cannabis au Canada, octobre 2018-décembre 2021


Retail sales (millions of Canadian dollars) Ventes au détail (en millions de dollars canadiens)
January Janvier
February Février
March Mars
April Avril
May Mai
June Juin
July Juillet
August Août
September Septembre
October Octobre
November Novembre
December Décembre
Source : Statistique Canada, tableau 20-10-0008-01 (Ventes de commerce de détail par province et territoire).
Figure 44 Dépenses des ménages en produits du cannabis à usage non médical, Canada, 2018-2021
Millions of Canadian dollars Millions de dollars canadiens
Cannabis products for non-medical use: unlicensed Produits du cannabis à usage non médical (non
autorisé)
Cannabis products for non-medical use: licensed Produits du cannabis à usage non médical (autorisé)
Q1 T1
Q2 T2
Q3 T3
Q4 T4
Source : Statistique Canada, tableau 36-10-0124-01 (Dépenses de consommation finale des ménages détaillées, Canada,
trimestriel).

De grandes entreprises, y compris des secteurs de l’alcool et du tabac, investissent dans le secteur
du cannabis
La taille du marché légal du cannabis atteint au total 30 milliards de dollars aux États-Unis 145. En raison du
potentiel de croissance supplémentaire anticipé par les projections, on assiste à une augmentation de l’influence
et des investissements de grandes entreprises, y compris des secteurs de l’alcool et du tabac, qui investissent dans
le secteur du cannabis en Amérique du Nord 146. Un problème tient notamment à ce qu’en général, la pratique de
certains États consistant à limiter le nombre de licences de production de cannabis favorise les acteurs qui jouent
de leur influence pour créer des monopoles, tandis que dans d’autres États, les grandes entreprises qui investissent
dans le secteur du cannabis agrandissent leur part de marché. En dominant le marché, les grandes entreprises sont
en mesure d’influencer le cadre réglementaire à leur avantage et d’évincer les petites entreprises et la production
artisanale de cannabis 147, 148.
Les produits cannabiques de forte puissance se sont multipliés
Là où le cannabis a été légalisé aux États-Unis et au Canada, on assiste aussi à une diversification des produits
du cannabis et des modes d’usage et à une évolution de l’offre au niveau de la puissance des produits, par rapport
à la teneur en THC. La puissance (teneur en THC) relevée dans les saisies de fleurs de cannabis aux États-Unis
a plus que doublé depuis 2000, pour atteindre environ 14 % en 2019, mais on trouve sur le marché des produits
dont la teneur en THC peut dépasser 20 % dans certains États qui ont légalisé cette drogue et, en particulier, des
concentrés de puissance bien supérieure 149, 150, 151, 152, 153 .
C’est ainsi que la part des autres produits du cannabis augmente au Colorado, même si la fleur de cannabis y
reste le principal produit vendu 154.

Tableau 3 Teneur moyenne en THC par gramme de produit cannabique vendu au Colorado, 2020
Product Produit
Average THC (percentage) by weight Teneur moyenne en THC (pourcentage) au poids
Flower Fleur
Shake/Trim Restes/Résidus de taille
Concentrates Concentrés
500 mg cartridge (each) Cartouche de 500 mg (par unité)
Oil Huile
Resin Résine
Shatter « Shatter » (puissant concentré)
Sugar Sucre
Wax Cire
Butter Beurre
Hash Haschisch
Source : « 2020 Regulated Marijuana Market Update » (Department of Revenue du Colorado, Marijuana Enforcement
Division).

Note : La teneur moyenne en THC (%) au poids signifie que si 1 g de cannabis contient 10 % de THC, il en contient environ
100 mg.

Tableau 4 Quantités de différents produits cannabiques vendues au Colorado, 2020


Product Produit
Quantity Quantité
Percentage of sales Pourcentage des ventes
Flowers Fleurs
Shake/Trim Restes/Résidus de taille
Concentrates Concentrés
Infused edibles Produits comestibles infusés
Infused products Produits infusés
Tons Tonnes
million units Millions d’unités
Units Unités
Source : « 2020 Regulated Marijuana Market Update » (Department of Revenue du Colorado, Marijuana Enforcement
Division).

Réglementation légalisant l’usage non médical de cannabis au Canada, aux États-Unis


et en Uruguay
[CANNABIS | Réglementation légalisant l’usage non médical de cannabis]

Tableau 5 Réglementation légalisant l’usage non médical de cannabis au Canada


Federal law Loi fédérale
Alberta Alberta
British Columbia Colombie-Britannique
Manitoba Manitoba
Legal process Processus juridique
Government legislation Loi proposée par le Gouvernement
Title Titre
Cannabis Act and Cannabis Regulations Loi sur le cannabis et réglementation du cannabis
Gaming, Liquor and Cannabis Act and Gaming, Liquor Gaming, Liquor and Cannabis Act et Gaming, Liquor and
and Cannabis regulation Cannabis regulation
Cannabis control and licensing Act (CCLA) Cannabis control and licensing Act (CCLA)
Cannabis distribution Act (CDA) Cannabis distribution Act (CDA)
Safe and Responsible Retailing of Cannabis Act Loi sur la vente au détail responsable et sécuritaire du
cannabis
Date implemented Date d’entrée en vigueur
17-Oct-18 17 octobre 2018
Regulatory authority Autorité compétente
Health Canada Santé Canada
Alberta Gaming Liquor and Cannabis (AGLC) Alberta Gaming Liquor and Cannabis (AGLC)
Liquor and cannabis regulation branch Liquor and cannabis regulation branch
Liquor, Gaming and Cannabis Authority of Manitoba Régie des alcools, des jeux et du cannabis du Manitoba
(LGCA) Manitoba Liquor and Lotteries (MBLL) (LGCA)
Société manitobaine des alcools et des loteries (MBLL)
Minimum age Âge minimum
18 18
19 19
Personal public possession limit Limite de détention personnelle en public
30 g dried or equivalent i.e., 30 g de produit séché ou l’équivalent, c’est-à-dire
150 g of fresh cannabis 150 g de cannabis frais
450 g of edible product 450 grammes de produit comestible
2,100 g of liquid product 2 100 g de produit liquide
7.5 g of concentrates (solid or liquid) 7,5 g de concentré (solide ou liquide)
30 cannabis plant seeds 30 graines de cannabis
4 cannabis plants not budding or flowering 4 pieds de cannabis sans bourgeon ni fleur
30 g or equivalent legal cannabis product 30 g ou l’équivalent
Home cultivation Culture à domicile
Grow 4 cannabis plants per residence for personal use. Culture de 4 pieds de cannabis par habitation pour usage
Prepare cannabis products such as food and drink at personnel. Préparation à domicile de produits du cannabis
home if organic solvents are not used. tels que produits comestibles et boissons si aucun solvant
organique n’est utilisé.
Maximum 4 plants per household Maximum 4 pieds
Home cultivation not permitted Culture à domicile non autorisée
Interpersonal sharing Partage entre personnes
30 g or equivalent of legal cannabis product between 30 g de produit du cannabis légal ou l’équivalent
adults
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
30 g dried cannabis or equivalent 30 g ou l’équivalent
Maximum THC content Teneur maximale en THC
Dried cannabis/fresh cannabis: No THC or THCA can Cannabis séché/cannabis frais : il ne peut pas être ajouté de
be added to dried or fresh cannabis products. THC ni de THCA aux produits issus de cannabis séché ou
Edible cannabis: 10 mg of THC per package. frais.
Cannabis extract (for ingestion or nasal, rectal or Cannabis comestible : 10 mg de THC par unité de
vaginal use): 10 mg of THC per unit (such as a conditionnement.
capsule) or dispensed amount, 1000 mg of THC per Extrait de cannabis (pour ingestion ou usage nasal, rectal
package. ou vaginal) : 10 mg de THC par unité (telle qu’une capsule)
Cannabis topical (for applying externally): 1000 mg of ou par quantité distribuée, 1 000 mg de THC par unité de
THC per package. conditionnement.
Cannabis à usage topique (pour application externe) :
1 000 mg de THC par unité de conditionnement.
Edibles may contain up to a total of 10 mg per Les produits comestibles peuvent contenir jusqu’à 10 mg
package, inhalable extracts (vapes/concentrates) and au total par unité de conditionnement, les extraits inhalables
ingestible extracts (oils) may contain up to 1 g of THC (liquides pour vaporisateurs/concentrés) et ingérables
per package, with a maximum of 10 mg of THC per (huiles), jusqu’à 1 g de THC par unité de conditionnement,
unit in the case of capsules. ou 10 mg par unité dans le cas des capsules.
Commercial production Production commerciale
Federal processing licence is required in order to Une licence fédérale de transformation est requise pour
produce cannabis products and to package and label produire des produits du cannabis et conditionner et
these products for sale to consumers via medical sales étiqueter de tels produits afin de les vendre aux
licence holders or provincial/territorial authorized consommateurs par l’intermédiaire de titulaires de licences
distributors and retailers. Each province has an Excise de vente à des fins médicales ou de distributeurs et de
stamp that needs to be fixed on the cannabis products. détaillants provinciaux et territoriaux autorisés.
Chaque province a un timbre d’accise qui doit être apposé
sur les produits.
Commercial distribution Distribution commerciale
Distribution is the responsibility of provincial and La distribution est placée sous la responsabilité des
territorial governments. gouvernements provinciaux et territoriaux.
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: private Vente en ligne : privée
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: hybrid Vente physique : hybride
Online retail: public Vente en ligne : publique
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: private Vente en ligne : privée
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
• Edible cannabis, extracts and topicals became legal • Cannabis comestible, extraits et produits à usage topique
for sale October 2019. autorisés à la vente en octobre 2019.
• Edible cannabis products must be shelf-stable and • Les produits comestibles à base de cannabis doivent
can only contain food and food additives as pouvoir être conservés et ne peuvent contenir que des
ingredients. If any components have a pH> 4.6 and aliments et des additifs alimentaires. En cas
water activity> 0.85, they must not be packaged in d’ingrédients présentant un pH > 4,6 et un niveau
hermetically sealed containers. d’activité de l’eau > 0,85, les produits ne doivent pas être
• Edible cannabis must not contain meat, poultry or conditionnés dans des récipients hermétiques.
fish products as ingredients unless they are dried • Le cannabis comestible ne doit pas contenir de produits à
products produced in accordance with the Safe Food base de viande, de volaille ou de poisson, à moins qu’il
for Canadians ne s’agisse de produits séchés fabriqués conformément à
Act or applicable provincial or territorial law and la loi sur la salubrité des aliments au Canada ou au droit
have a water activity equal to or less than 0.85 at provincial ou territorial applicable et présentant un
room temperature. niveau d’activité de l’eau égal ou inférieur à 0,85 à
• Edible cannabis products must not contain any food température ambiante.
described in a Temporary Marketing Authorization • Les produits comestibles à base de cannabis ne doivent
Letter under the FDR, vitamin or mineral pas contenir d’aliments, de vitamines ou de minéraux de
fortification, poisonous or harmful substances, or supplémentation, de substances toxiques ou nocives ni
anything considered unsafe that would cause the sale aucun autre élément considéré comme dangereux qui
of a food to be prohibited under the Food and Drugs ferait que la vente serait interdite en vertu de la loi sur
Act. les aliments et drogues.
• Caffeine, ethyl alcohol and nicotine are prohibited • La caféine, l’alcool éthylique et la nicotine sont interdits
additives except for ingredients with naturally comme additifs, mais les ingrédients contenant
occurring caffeine (such as chocolate, tea or coffee) naturellement de la caféine (comme le chocolat, le thé ou
provided the total amount of caffeine per package le café) en quantité ne dépassant pas 30 mg par unité de
does not exceed 30 mg, and ethyl alcohol that does conditionnement ou de l’alcool éthylique (qui serait
not exceed 0.5% w/w (e.g. that might be present as a présent comme sous-produit dans certains ingrédients,
by-product in certain ingredients).
par exemple) en quantité ne représentant pas plus de
0,5 % du poids total sont autorisés.
Promotion, Packaging, and Labelling Promotion, emballage et étiquetage
No promotion, packaging or labelling that could be Pas de promotion, d’emballage ni d’étiquetage qui
considered appealing to young people, and ensuring pourraient être considérés comme attrayant pour les
that important product information is presented clearly. jeunes, et présentation claire des informations
Labelling of edible products need to have a importantes concernant le produit.
standardized cannabis symbol for products containing L’étiquetage des produits comestibles doit comporter
THC; Health warning message; THC/CBD content; les éléments suivants : symbole normalisé du cannabis
Equivalency to dried cannabis to determine public pour les produits contenant du THC ; message
possession limit; Ingredient list, allergens; nutrition d’avertissement sanitaire ; teneur en THC/CBD ;
facts table, intended use. équivalence en cannabis séché pour déterminer la
limite de détention en public ; liste des ingrédients,
allergènes ; tableau de valeur nutritive, usage prévu.
No promotion, packaging or labelling that could be Pas de promotion, d’emballage ni d’étiquetage qui
considered appealing to young people, and ensuring pourraient être considérés comme attrayant pour les
that important product information is presented clearly. jeunes, et présentation claire des informations
Advertising allowed inside cannabis stores. importantes concernant le produit. Publicité autorisée
dans les magasins de cannabis.
Same as Federal Law Comme dans la loi fédérale
Taxation Fiscalité
Cannabis excise duty rates in provinces and Taux des droits d’accise sur le cannabis dans les
territories (Department of Finance, Canada) provinces et territoires (Ministère canadien des
finances)
Flower $0.25/g Fleurs : 0,25 dollar le gramme
Trim $0.75/g Résidus de taille : 0,75 dollar le gramme
Seed $0.25/seed Graines : 0,25 dollar la graine
Seedling $0.25/seedling Jeunes plants : 0,25 dollar le plant
Federal Ad Valorem Rate 2.5% of dutiable amount of Taux ad valorem fédéral : 2,5 % du montant passible de
cannabis product when delivered to purchaser droits à la livraison à l’acheteur
Flower: $ 0.75/g plus 16.8% of base amount Fleurs : 0,75 dollar le gramme, plus 16,8 % du montant de
Trim: $0.225/g plus 17.8% of base amount base
Seed: $0.75/seed plus 16.8% of base amount Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme, plus 17,8 % du
montant de base
Ad Valorem Additional Rate 7.5% plus 16.8% of
deductible amount when delivered (total applicable Graine : 0,75 dollar la graine, plus 16,8 % du montant de
rate 24.3%) base
Taux ad valorem additionnel : 7,5 % plus 16,8 % du
montant passible de droits à la livraison (taux total
applicable 24,3 %)
Flower $0.75/g Fleurs : 0,75 dollar le gramme
Trim $0.22/g Résidus de taille : 0,22 dollar le gramme
Seed and seedling: $0.75/seed or seedling Graines et jeunes plants : 0,75 dollar la graine ou le plant
7.5% provincial sale tax in addition to Federal taxes Taxe de vente provinciale au taux de 7,5 % en sus des
20% provincial sale tax to dried cannabis vaporizers taxes fédérales
and liquid marijuana vaping products Taxe de vente provinciale au taux de 20 % sur les
vaporisateurs de cannabis séché et les produits de vapotage
de marijuana liquide
Wholesale mark-up on non-medical cannabis, a $0.75/g Majoration sur la vente en gros de cannabis à usage
mark-up plus 9% per cent mark-up applied on top of non médical : 0,75 dollar le gramme, plus 9 %.
the $0.75/g
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Provinces and territories can tailor rules in their own Les provinces et les territoires peuvent adapter les règles
jurisdictions, such as: localement, notamment :
• Licensing the distribution and retail sale in their • En instaurant localement des licences pour la
respective jurisdictions and conducting associated distribution et la vente au détail et en assurant les
compliance and enforcement activities; activités de contrôle et de répression connexes ;
• Setting additional regulatory requirements to address • En fixant des prescriptions réglementaires
areas of local concern, such as setting more supplémentaires pour répondre à des préoccupations
restrictive requirements than federal provisions for locales (par exemple, règles plus restrictives que les
dispositions fédérales en matière d’âge minimum, de
minimum age limits, limits on possession or
limites de détention ou de culture personnelle) ;
personal cultivation;
• En établissant des règles de zonage provinciales pour
• Establishing provincial zoning rules for cannabis-
les entreprises du secteur du cannabis ;
based businesses; • En limitant les lieux où le cannabis peut être
• Restricting where cannabis may be consumed; and
consommé ; et
• Amending traffic safety laws to address driving • En modifiant les lois sur la sécurité routière pour
while impaired by cannabis. réprimer la conduite sous l’emprise du cannabis.
In cars, areas frequented by children, or tobacco En voiture, dans les lieux fréquentés par des enfants ou
restricted areas. dans les zones où il est interdit de fumer du tabac.
Smoking and vaping cannabis is illegal in public places Il est interdit de fumer et de vapoter du cannabis dans les
(including enclosed public places). lieux publics (y compris les lieux publics clos).
New Brunswick Nouveau-Brunswick
New Foundland and Labrador Terre-Neuve-et-Labrador
Northwest Territories Territoires du Nord-Ouest
Legal process Processus juridique
Title Titre
Cannabis Control Act Loi sur la réglementation du cannabis
Cannabis Management Corporation Act Loi constituant la Société de gestion du cannabis
Newfoundland and Labrador Cannabis Regulations Newfoundland and Labrador Cannabis Regulations
Control and Sale of Cannabis Act Control and Sale of Cannabis Act
Cannabis Legalization and Regulation Implementation Cannabis Legalization and Regulation Implementation Act
Act
Date implemented Date d’entrée en vigueur
Regulatory authority Autorité compétente
Cannabis NB Cannabis NB
Newfoundland and Labrador Liquor Corporation Newfoundland and Labrador Liquor Corporation (NLC)
(NLC)
North West Territories Liquor & Cannabis North West Territories Liquor & Cannabis Commission
Commission (NTLCC) (NTLCC)
Minimum age Âge minimum
19 19
Personal possession quantity Limite de détention à des fins personnelles
30 g or equivalent legal cannabis product 30 g de produit du cannabis légal ou l’équivalent
Home cultivation Culture à domicile
30 g or equivalent legal cannabis product 30 g de produit du cannabis légal ou l’équivalent
Interpersonal sharing Partage entre personnes
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
30 g dried cannabis or equivalent 30 g de cannabis séché ou l’équivalent
Maximum THC content Teneur maximale en THC
Commercial production Production commerciale
Commercial distribution Distribution commerciale
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: Hybrid Vente physique : hybride
Online retail: public Vente en ligne : publique
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: public Vente en ligne : publique
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: public Vente en ligne : publique
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
Promotion, Packaging, and Labelling Promotion, emballage et étiquetage
Advertising and promotion of cannabis is prohibited La publicité et la promotion du cannabis sont interdites
except in very limited circumstances (much like sauf dans des cas très limités (à peu près comme pour
tobacco). le tabac).
Taxation Fiscalité
Cannabis excise duty rates in provinces and Taux des droits d’accise sur le cannabis dans les
territories (Department of Finance, Canada) provinces et territoires (Ministère canadien des
finances)
Flower: $0.75/g Fleurs : 0,75 dollar le gramme
Trim:$0.225/g Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme
Seed/seedlings $0.75 Graines/jeunes plants : 0,75 dollar
7.5% of the dutiable amount when delivered to 7,5 % du montant passible de droits à la livraison à
purchaser l’acheteur
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Illegal to smoke everywhere except private property or Interdiction de fumer partout, sauf dans les propriétés ou
residence résidences privées
Nova Scotia Nouvelle-Écosse
Nunavut Nunavut
Ontario Ontario
Legal process Processus juridique
Title Titre
Cannabis Control Act Cannabis Control Act
Cannabis Act Cannabis Act
Cannabis Statutes Amendments Act Cannabis Statutes Amendments Act
Cannabis, Smoke-Free Ontario, and Road Safety Loi de 2017 modifiant des lois en ce qui concerne le
Statute Law Amendment Act, 2017 cannabis, l’Ontario sans fumée et la sécurité routière
Cannabis Statute Law Amendment Act, 2018 Loi de 2018 modifiant des lois en ce qui concerne le
cannabis
Date implemented Date d’entrée en vigueur
Regulatory authority Autorité compétente
Nova Scotia Liquor Corporation Nova Scotia Liquor Corporation
Nunavut Liquor and Cannabis Commission Nunavut Liquor and Cannabis Commission
Alcohol and Gaming Commission of Ontario Commission des alcools et des jeux de l’Ontario
Minimum age Âge minimum
19 19
Personal possession quantity Limite de détention à des fins personnelles
30 g or equivalent legal cannabis product 30 g ou l’équivalent
Home cultivation Culture à domicile
Maximum 4 plants per household Maximum de 4 pieds par ménage
Interpersonal sharing Partage entre personnes
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
30 g dried cannabis or equivalent 30 g de cannabis séché ou l’équivalent
Maximum THC content Teneur maximale en THC
Commercial production Production commerciale
Commercial distribution Distribution commerciale
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: public Vente physique : publique
Online retail: public Vente en ligne : publique
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: private Vente en ligne : privée
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: public Vente en ligne : publique
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
Sale of edibles illegal under Federal law. La vente de produits comestibles est illégale en vertu de la
Edibles can be produced at home for personal use. loi fédérale.
Les produits comestibles peuvent être fabriqués à domicile
pour un usage personnel.
Promotion, Packaging, and Labelling Promotion, emballage et étiquetage
The Cannabis Act has strict rules around the promotion La loi sur le cannabis prévoit des règles strictes
of cannabis (similar to those for tobacco). It is concernant la promotion (à peu près comme pour le
prohibited to promote cannabis or a cannabis accessory tabac). Il est interdit de promouvoir le cannabis ou tout
or any service related to cannabis. accessoire ou service liés au cannabis.
All cannabis products, online stores and accessories Tous les produits du cannabis, les magasins en ligne et
must comply with the Cannabis Act (Canada) and all les accessoires doivent être conformes à la loi sur le
applicable Nunavut and Federal legislation, regulations cannabis (Canada) et à toutes les lois, tous les
and by-laws pertaining to label standards, promotions, règlements et tous les arrêtés du Nunavut et du
advertising, package sizes and case marking. Gouvernement fédéral concernant les normes
d’étiquetage, la promotion, la publicité, la taille des
emballages et le marquage des boîtes.
All cannabis products must comply with the Cannabis Tous les produits du cannabis doivent être conformes à
Act (Canada) pertaining to label standards, promotions, la loi sur le cannabis (Canada) en ce qui concerne les
advertising, package sizes and case marking.
normes d’étiquetage, la promotion, la publicité, la
taille des emballages et le marquage des boîtes.
Taxation Fiscalité
Cannabis excise duty rates in provinces and Taux des droits d’accise sur le cannabis dans les
territories (Department of Finance, Canada) provinces et territoires (Ministère canadien des
finances)
Flower: $0.75/g Fleurs : 0,75 dollar le gramme
Trim: $0.225/g Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme
Seed/seedlings $0.75 Graines/jeunes plants : 0,75 dollar
7.5 % of the dutiable amount when delivered to 7,5 % du montant passible de droits à la livraison à
purchaser l’acheteur
Flower: $0.75/g plus 19.3% of base amount Fleurs : 0,75 dollar le gramme, plus 19,3 % du montant de
base
Trim: $0.225/g plus 19.3% of base amount Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme, plus 19,3 % du
montant de base
Seed/seedling: $0.75 seed plus 19.3% of base amount Graines/jeunes plants : 0,75 dollar la graine, plus 19,3 % du
montant de base
7.5% plus 19.3% of the dutiable amount of a 7,5 %, plus 19,3 % du montant passible de droits à la
cannabis product when delivered to a purchaser livraison à l’acheteur (taux total applicable 26,8 %)
(total applicable rate of 26.8%)
Flower: $0.75/g plus 3.9% of base amount Fleurs : 0,75 dollar le gramme, plus 3,9 % du montant de
base
Trim: $0.225/g plus 19.3% of base amount Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme, plus 19,3 % du
montant de base
Seed/seedling: $0.75 seed plus 19.3% of base amount Graines/jeunes plants : 0,75 dollar la graine, plus 19,3 % du
montant de base
7.5% plus 19.3 % of the dutiable amount of a 7,5 %, plus 19,3 % du montant passible de droits à la
cannabis product when delivered to a purchaser livraison à l’acheteur (taux total applicable 26,8 %)
(total applicable rate of 26.8 %)
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Illegal everywhere except for areas where tobacco may Interdite partout, sauf là où il est permis de fumer du tabac.
be smoked.
Illegal to smoke everywhere except private property. Interdite partout, sauf dans les propriétés privées.
Prince Edward Island Île-du-Prince-Édouard
Quebec Québec
Saskatchewan Saskatchewan
Yukon Yukon
Legal process Processus juridique
Title Titre
Cannabis Control Act Cannabis Control Act
Cannabis Management Corporation Act Cannabis Management Corporation Act
Cannabis Regulation Act Loi encadrant le cannabis
Act to constitute the Société québécoise du cannabis Loi constituant la Société québécoise du cannabis
(SQDC)
The cannabis control (Saskatchewan) Act The cannabis control (Saskatchewan) Act
The cannabis control (Saskatchewan) regulations The cannabis control (Saskatchewan) regulations
Cannabis control and regulation act Loi sur le contrôle et la réglementation du cannabis
Date implemented Date d’entrée en vigueur
Regulatory authority Autorité compétente
Provincial cannabis committee Provincial cannabis committee
Cannabis management corporation Cannabis management corporation
Société québécoise du cannabis Société québécoise du cannabis
Cannabis Authority under the Saskatchewan Liquor Cannabis Authority under the Saskatchewan Liquor and
and Gaming Authority Gaming Authority
Yukon Liquor Corporation Société des alcools du Yukon
Cannabis Licensing Board (2019) Régie de délivrance de licences pour le cannabis (2019)
Minimum age Âge minimum
19 19
21 21
Personal possession quantity Limite de détention à des fins personnelles
30 g or equivalent legal cannabis product 30 g de produit du cannabis légal ou l’équivalent
Home cultivation Culture à domicile
Maximum 4 plants per household Maximum de 4 pieds par ménage
Home cultivation not permitted Culture à domicile non autorisée
Interpersonal sharing Partage entre personnes
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
30 g dried cannabis or equivalent per visit at Société 30 g de cannabis séché ou l’équivalent par visite à la
québécoise du cannabis Société québécoise du cannabis
30 g dried cannabis or equivalent 30 g de cannabis séché ou l’équivalent
Maximum THC content Teneur maximale en THC
The THC concentration present in cannabis must not La concentration de THC présente dans le cannabis ne
exceed 30% per weight. doit pas dépasser 30% au poids
An edible cannabis product in solid form may not Un produit du cannabis comestible sous forme solide
contain a quantity of THC greater than 10 mg per ne peut contenir une quantité de THC supérieure à
package and a maximum of 5 mg of THC is fixed per
10 mg, avec un maximum de 5 mg par portion unitaire
distinguishable portion unit.
distinguable.
An edible cannabis product in liquid form may not
contain a quantity of THC greater than 5 mg per Un produit du cannabis comestible sous forme liquide
container. ne peut contenir une quantité de THC supérieure à
5 mg par contenant.
Commercial production Production commerciale
Licensed producers Producteurs autorisés
Licensed growers Cultivateurs autorisés
Commercial distribution Distribution commerciale
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: public Vente physique : publique
Online retail: public Vente en ligne : publique
Distribution: public Distribution : publique
In-person retail: public Vente physique : publique
Online retail: public Vente en ligne : publique
Distribution: private Distribution : privée
In-person retail: private Vente physique : privée
Online retail: private Vente en ligne : privée
Distribution: public Distribution : publique
In-person-retail: private Vente physique : privée
Online retail: public Vente en ligne : publique
Restriction on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
An edible cannabis product offered in Québec may not Un produit du cannabis comestible offert à la vente au
be sweets, confectionery, dessert, chocolate or any Québec ne peut être une friandise, une confiserie, un
other product attractive to persons under 21 years of dessert, du chocolat ou tout autre produit attrayant pour
age. les personnes âgées de moins de 21 ans.
Promotion, Packaging, and Labelling Promotion, emballage et étiquetage
No direct or indirect advertising to promote cannabis, a Pas de publicité directe ou indirecte en faveur du
brand of cannabis, a cannabis producer or the SQDC. cannabis, d’une marque de cannabis, d’un producteur
Advertising disseminated by signage may be visible de cannabis ou de la Société québécoise du cannabis.
only from the inside of an SQDC outlet. La publicité diffusée par affichage ne peut être vue que
de l’intérieur d’un point de vente de la Société
québécoise du cannabis.
Taxation Fiscalité
Cannabis excise duty rates in provinces and Taux des droits d’accise sur le cannabis dans les
territories (Department of Finance, Canada) provinces et territoires (Ministère canadien des
finances)
Flower: $0.75/g Fleurs : 0,75 dollar le gramme
Trim: $0.225/g Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme
Seed/seedlings $0.75
Graines/jeunes plants : 0,75 dollar
7.5 % of the dutiable amount when delivered to
purchaser 7,5 % du montant passible de droits à la livraison à
l’acheteur
Flower: $0.75/g plus 6.45% of base amount Fleurs : 0,75 dollar le gramme, plus 6,45 % du montant de
Trim: $0.225/g plus 6.45% of base amount base
Seed/seedling: $0.75 seed plus 6.45% of base amount Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme, plus 6,45 % du
7.5% plus 6.45 per cent of the dutiable amount of a montant de base
cannabis product when delivered to a purchaser
Graines/jeunes plants : 0,75 dollar la graine, plus 6,45 % du
(total applicable rate of 13.95%)
montant de base
7,5 %, plus 6,45 % du montant passible de droits à la
livraison à l’acheteur (taux total applicable 13,95 %)
Flower: $0.75/g Fleurs : 0,75 dollar le gramme
Trim: $0.225/g Résidus de taille : 0,225 dollar le gramme
Seed/seedlings $0.75
Graines/jeunes plants : 0,75 dollar
7.5% of the dutiable amount when delivered to
purchaser 7,5 % du montant passible de droits à la livraison à
l’acheteur
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Illegal to smoke everywhere except private property, Interdiction de fumer partout, sauf dans les propriétés
some exceptions for certain public spaces. privées, avec quelques exceptions pour certains espaces
publics.
Illegal to smoke everywhere except for areas where Interdiction de fumer partout, sauf là où il est permis de
tobacco may be smoked, excluding university and fumer du tabac [hors campus des universités et des collèges
CEGEP campuses. d’enseignement général et professionnel (cégeps)].
Illegal to smoke everywhere except private property or Interdiction de fumer partout, sauf dans les propriétés ou
residence. résidences privées.
Tableau 6 Réglementation légalisant l’usage non médical de cannabis dans certains États des États-Unis
Alaska Alaska
Arizona Arizona
California Californie
Colorado Colorado
Connecticut Connecticut
Legal process Processus juridique
Voter initiative, state statute Initiative populaire, loi de l’État
Voter initiative Initiative populaire
Voter initiative, amendment to state constitution Initiative populaire, modification de la Constitution de
l’État
Legislative Loi
Title Titre
Ballot Measure 2 Ballot Measure 2
Proposition 207 Proposition 207
Proposition 64 Proposition 64
Amendment 64 Amendment 64
SB1201 SB1201
Date passed Date d’adoption
November 2014 Novembre 2014
December 2020 Décembre 2020
November 2016 Novembre 2016
November 2012 Novembre 2012
June 2021 Juin 2021
Date implemented/required date of rule adoption Date d’entrée en vigueur/date fixée pour l’adoption
d’une réglementation
February 2015: Personal possession, consumption, Février 2015 : détention, consommation, culture à des fins
cultivation. personnelles.
October 2016: Retail sales. Octobre 2016 : ventes au détail.
DHS to accept licences from early applicants from 19 Le Département des affaires de santé (Department of Health
January 2021 to 9 March 2021. Services) devait accepter les demandes précoces de licences
Allow for cannabis deliveries beginning sometime du 19 janvier au 9 mars 2021.
between 1 January 2023 and 1 January 2025. Les livraisons de cannabis devraient être autorisées à partir
d’une date comprise entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier
2025.
Licences issued 11 January 2018 Licences délivrées à compter du 11 janvier 2018
December 2012: Personal possession, consumption, Décembre 2012 : détention, consommation, culture à des
cultivation. January 2014: Retail sales. fins personnelles. Janvier 2014 : ventes au détail.
On 17 June 2021, the Connecticut Legislature passed L’assemblée législative du Connecticut a adopté le
the bill. The law was signed on 22 June 2021. projet de loi le 17 juin 2021. La loi a été signée le
22 juin 2021.
Regulatory authority Autorité compétente
Alcohol and Marijuana Control Office Alcohol and Marijuana Control Office
Arizona Department of Health Services Arizona Department of Health Services
Bureau of Marijuana Control Bureau of Marijuana Control
Marijuana Enforcement Division (Department of Marijuana Enforcement Division (Department of Revenue)
Revenue)
Connecticut Social Equity Council Connecticut Social Equity Council
Minimum age Âge minimum
21 21
Residency requirements Conditions de résidence
None Aucune
Licences not issued to non-residents Pas de licences aux non-résidents
Personal possession limit Limite de détention à des fins personnelles
28.5 g (1 oz or less) of cannabis 28,5 g (1 once ou moins) de cannabis
28.5 g (1 oz or less) of cannabis or 5 g or less of 28,5 g (1 once ou moins) de cannabis ou 5 g ou moins de
concentrate concentré
28.5 g of cannabis plant material and 8 g of 28,5 g de cannabis (plante) et 8 g de concentré
concentrated cannabis.
28.5 g 28,5 g
No more than 1.54 oz (44 g) of cannabis on their Pas plus de 1,54 once (44 g) de cannabis sur soi, et pas
person, and no more than 5 oz (142.5 g) in their homes plus de 5 onces (142,5 g) à domicile ou sous clef dans
or locked in their car, truck or glove box. une automobile, un camion ou une boîte à gants.
Home cultivation Culture à domicile
6 plants, 3 of which can be flowering; not subject to 6 pieds, dont 3 peuvent être en fleur ; non visibles du
public view; within property with lawful possession or public ; dans une propriété légitimement détenue ou avec le
with consent of the person in lawful possession. consentement du propriétaire légitime.
6 plants, as long as cultivation takes place within an 6 pieds, à condition que la culture ait lieu dans un espace
enclosed area with a lock and is not visible from public clos verrouillable et non visible du public.
view.
Plant, cultivate, harvest, dry, or process plants in Planter, cultiver, récolter, sécher ou traiter les plantes
accordance with local ordinances: conformément aux règles en vigueur localement : les pieds
Plants are in a locked space, and are not visible by sont dans un espace verrouillé et ne sont normalement pas
normal unaided vision from a public place. directement visibles d’un lieu public.
6 living plants may be planted, cultivated, harvested, 6 pieds vivants peuvent être plantés, cultivés, récoltés,
dried, or processed within a single private residence; séchés ou traités dans une résidence privée ; les pieds
Living plants and any cannabis produced by the plants vivants et tout cannabis issu de ces pieds au-delà de 28,5 g
in excess of 28.5 g are kept within the person’s private sont conservés dans la résidence privée de la personne ou
residence, or upon the grounds of that private sur le terrain de cette résidence privée.
residence.
6 plants, 3 of which can be flowering; 6 pieds, dont 3 peuvent être en fleur ; depuis le 1er janvier
As of 1 January 2018, all residences are limited to a 2018, la limite est de 12 pieds maximum par résidence, sauf
maximum of 12 plants unless certain requirements are si certaines conditions sont remplies ; la culture doit avoir
met; The area for growing plants must be enclosed and lieu dans un espace clos dont l’accès est verrouillé et auquel
locked in a separate space that minors cannot access. les mineurs ne peuvent pas accéder.
As of 1 July 2023, all adults age 21 and over will be À compter du 1 er juillet 2023, tous les adultes âgés de
permitted to grow up to 6 cannabis plants (3 mature, 3 21 ans et plus seront autorisés à cultiver jusqu’à 6 pieds
immature) indoors within their homes. de cannabis (3 matures, 3 immatures) en intérieur à leur
domicile.
Interpersonal sharing Partage entre personnes
28.5 g 28,5 g
Yes, same as personal possession limits plus six plants Oui, mêmes limites que pour la détention à des fins
personnelles, plus 6 pieds
Yes Oui
Not allowed Non autorisé
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
28.5 g 28,5 g
In addition, a store may not sell in a day: En outre, un magasin ne peut vendre le même jour :
- More than 1 oz of usable cannabis; 1) plus de 1 once de cannabis consommable ;
- More than 7 g of cannabis concentrate for 2) plus de 7 g de concentré de cannabis à inhaler ; ni
inhalation; or 3) de la marijuana et des produits du cannabis contenant au
More than 5,600 mg of THC in combined sales of total plus de 5 600 mg de THC.
marijuana and cannabis products.
Not specified Non précisé
Presumably same limits for personal possession A priori mêmes limites que pour la détention à des fins
personnelles
Residents: 28.5 g Résidents : 28,5 g
Non-residents: 7 g Non-résidents : 7 g
Retail sales of cannabis aim to begin by the end of La vente au détail de cannabis devrait débuter d’ici à
2022 fin 2022
Retail pricing structure Structure des prix de détail
Market Marché
Market/commercial Marché/entreprises
Market structure Structure du marché
Maximum THC content Teneur maximale en THC
The THC limit in cannabis products is 10 mg per La teneur en THC des produits cannabiques est limitée
serving. à 10 mg par portion.
The new rules raise the allowable amount of THC per Les nouvelles règles portent à 100 mg la quantité de
package to 100 mg. THC autorisée par unité de conditionnement.
The potency of edible cannabis products are to be kept La puissance des produits comestibles à base de cannabis
“at reasonable levels upon consideration of industry doit être maintenue « à des niveaux raisonnables compte
standards”, but no more than 10 mg of THC per tenu des normes du secteur », mais ne pas dépasser 10 mg
serving, 100 mg of THC per package, or packages with de THC par portion ou 100 mg par unité de
scored servings within the limits. conditionnement, ou les unités de conditionnement doivent
contenir des portions sécables respectant ces limites.
Standardized concentration of cannabinoids not to Concentration normalisée en cannabinoïdes ne devant pas
exceed 10 mg THC per serving. dépasser 10 mg de THC par portion.
The amount is 8 g total of concentrate (except vape La quantité admise est de 8 g de concentré au total (à
cartridges) and 800 mg of THC in any edible product. l’exception des cartouches pour vaporisateur) et de 800 mg
de THC dans tout produit comestible.
30 percent THC by weight for cannabis flower and all 30 % de THC au poids pour la fleur de cannabis et tous les
other products except pre-filled vape cartridges at 60 autres produits, sauf les cartouches préremplies pour
percent THC. vaporisateur (60 % de THC).
Registration requirements Exigences en matière d’enregistrement
None Aucune
Not specified Non déterminé
Commercial production Production commerciale
Licensed cannabis producers Producteurs de cannabis autorisés
Licensed producers Producteurs autorisés
Licensed cultivators and manufacturers, varying types Cultivateurs et fabricants autorisés, différents types
Licensed cannabis cultivation facilities Installations de culture du cannabis autorisées
Commercial distribution Distribution commerciale
Licensed retail cannabis stores Magasins de vente au détail de cannabis autorisés
Licensed stores with limitations; for example, one Magasins autorisés, avec limitations ; par exemple,
cannabis establishment licence per 10 pharmacies or no délivrance d’une licence pour 10 pharmacies ; ou pas plus
more than two cannabis establishment licences in de deux licences dans les comtés où il n’existe aucun point
counties that contain no registered non-profit medical de distribution de cannabis médical à but non lucratif
cannabis dispensaries. enregistré
Limits on market concentration Limitations relatives à la concentration du marché
Licensed retail cannabis stores Magasins de vente au détail de cannabis autorisés
Not specified Non spécifié
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
5 mg of THC for single serving, no more than 50 mg of 5 mg de THC par portion individuelle, pas plus de 50 mg de
homogenous THC allowed per package. THC homogène par unité de conditionnement.
Child-resistant packaging required. Separate warnings Emballage à l’épreuve des enfants. Avertissements distincts
on risks, not appealing to children. sur les risques, produits non attrayants pour les enfants.
The potency of edible cannabis products are to be kept La puissance des produits comestibles à base de cannabis
“at reasonable levels upon consideration of industry doit être maintenue « à des niveaux raisonnables compte
standards” (see above). tenu des normes du secteur » (voir ci-dessus).
10 mg THC per serving. Warning and potency labels. 10 mg de THC par portion. Étiquettes portant des
List of ingredients and cannabinoid content. avertissements et indiquant la puissance. Liste des
ingrédients et teneur en cannabinoïdes.
Maximum of 10 mg of THC in each individually Maximum de 10 mg de THC par portion conditionnée
packed serving; warning labels “keep out of reach of individuellement ; étiquettes portant l’avertissement
children”; THC symbol on labels and not attractive to « Conserver hors de portée des enfants » ; symbole THC sur
children. les étiquettes et conditionnement non attrayant pour les
Every single standardized serving (10 mg of THC) of enfants.
an edible retail cannabis product must be individually Chaque portion individuelle normalisée (10 mg de THC)
marked, stamped or imprinted with the universal d’un produit comestible à base de cannabis vendu au détail
symbol. doit porter le symbole universel.
Edible cannabis products are limited to 5 mg of THC Les produits du cannabis comestibles sont limités à
per serving. 5 mg de THC par portion.
Advertising Publicité
Logo or advertisement for licensed marijuana may not Le logo ou la publicité pour la marijuana vendue sous
promote excessive consumption, depiction appealing to licence ne doit pas pousser à une consommation excessive
a person under 21 years of age. Restrictions on ni présenter le produit de façon attrayante pour une
advertisements in school areas, public transport, and personne de moins de 21 ans. Restrictions sur les publicités
contain prescribed warning. à proximité des écoles et dans les transports publics, avec
avertissements obligatoires.
Prohibits the advertisement of cannabis products to Interdiction de la publicité des produits du cannabis ciblant
children and prohibits the advertisement or sale of les enfants et de la publicité ou de la vente de produits du
cannabis products with names that resemble or imitate cannabis sous des noms qui ressemblent à des marques
food or drink brands marketed to children. d’aliments ou de boissons destinés aux enfants ou qui les
imitent.
Restricted to those over 21. Restrictions on false Limitée à un public âgé de plus de 21 ans. Interdiction de la
advertisement or claims of untrue health benefits. publicité mensongère ou des allégations infondées de
Products cannot appeal to children. bénéfices pour la santé. Les produits ne doivent pas être
attrayants pour les enfants.
Restricted to media with no more than 30% of the Limitée aux médias et à un public dont 30 % maximum
audience under the age of 21. peut être âgé de moins de 21 ans.
Is not legal to advertise cannabis in Connecticut. La publicité pour le cannabis n’est pas légale dans le
Cannabis products cannot be advertised in print, Connecticut. Les produits du cannabis ne peuvent pas
television, radio or on the internet or billboards unless faire l’objet d’une publicité dans la presse écrite, à la
there is “reliable evidence” that at least 90% of the télévision, à la radio, sur Internet ou sur des panneaux
audience is 21 years or older. d’affichage, sauf s’il existe des « preuves fiables »
qu’au moins 90 % du public est âgé de 21 ans ou plus.
Taxation Fiscalité
$50 excise tax per oz on sales or transfers from Droits d’accise de 50 dollars l’once sur les ventes ou les
cultivation facility to retail store or product transferts d’un site de culture à un magasin de détail ou à un
manufacturer; 1 January 2019, sales and transfers of fabricant de produits ; depuis le 1er janvier 2019, les ventes
marijuana are subject to new tax rates. Mature et transferts de marijuana sont soumis à de nouveaux taux.
bud/flower are taxed at $50 per oz; immature or Les bourgeons matures/fleurs sont taxés à hauteur de
abnormal bud is taxed at $25 per oz; trim is taxed at 50 dollars l’once ; un bourgeon immature ou anormal est
$15 per oz; and clones are taxed at a flat rate of $1 per taxé à hauteur de 25 dollars l’once ; les résidus de taille sont
clone. taxés à hauteur de 15 dollars l’once ; et les clones sont taxés
à hauteur d’un montant fixe de 1 dollar le clone.
“Excise tax of 16% on price of cannabis and cannabis « Droits d’accise de 16 % sur le prix du cannabis et des
products. Cannabis products are also subject to produits du cannabis. Les produits du cannabis sont
transaction privilege tax which in 2020 was 5.6% – également soumis à la transaction privilege tax, relative à
different jurisdictions also levy TPT retail taxes.” l’autorisation des transactions, qui s’élevait en 2020 à 5,6 %
– différentes autorités locales prélèvent également cette taxe
sur la vente au détail. »
“15% excise on retail, $9.25 per dry weight ounce on « Droits d’accise de 15 % sur la vente au détail, de
flower after harvest. $2.75 per drug weight ounce on 9,25 dollars l’once (poids sec) sur les fleurs après récolte et
leaves. de 2,75 dollars l’once (poids sec) sur les feuilles.
Tax rates for cannabis leaves to be adjusted annually to Les taux appliqués aux feuilles de cannabis doivent être
reflect fluctuations in the relative price of cannabis ajustés chaque année afin de refléter les fluctuations du prix
flowers to cannabis leaves.” relatif des fleurs par rapport à celui des feuilles. »
State sales tax (2.9%) on cannabis sold in stores; state Taxe d’État (2,9 %) sur les ventes de cannabis en magasin ;
retail cannabis sales tax (15%) on retail cannabis sold taxe d’État sur les ventes de cannabis au détail (15 %) en
in stores; state retail cannabis excise tax (15%) on magasin ; droits d’accise de l’État (15 %) sur les ventes en
wholesale sales/transfers of retail cannabis. gros/transferts de cannabis destiné à la vente au détail.
“35% state sales tax, 3% sales tax dedicated to the city « Taxe d’État de 35 % sur les ventes, taxe de 3 % sur
or town where the sale occurs. les ventes prélevée par la ville où la vente a lieu.
A state cannabis tax based on the amount of THC in the Taxe d’État sur le cannabis fondée sur la teneur en
cannabis product: THC du produit :
2.75 cents per mg of THC for cannabis edibles
2,75 cents par mg de THC pour les produits
0.625 cents per mg of THC for cannabis flower
comestibles du cannabis
0.9 cents per mg of THC for all other product types”
0,625 cent par mg de THC pour la fleur de cannabis
0,9 cent par mg de THC pour tous les autres types de
produits. »
On site consumption Consommation sur place
In-store consumption is allowed; stores can sell La consommation en magasin est autorisée ; les magasins
cannabis and cannabis products, excluding peuvent vendre du cannabis et des produits du cannabis
concentrates, to patrons for consumption on the (sauf des concentrés) destinés à être consommés sur place
licensed premises at the time of purchase only in a au moment de l’achat, uniquement dans une zone
designated area with further conditions stipulated in the spécialement désignée à cet effet, d’autres conditions étant
regulation. énoncées dans le règlement.
Not specified Non précisé
Not specified although they may exists in the form of Non précisé, mais des microentreprises peuvent autoriser la
microbusiness that allow on-site consumption. consommation sur place.
Not allowed Non autorisée
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Cannabis use in public is unlawful; violation Interdiction de l’usage de cannabis en public ; violation
punishable by a fine of up to $100. passible d’une amende pouvant atteindre 100 dollars.
Cannabis smoking is illegal in public places and open Interdiction de fumer du cannabis dans les lieux publics et
spaces. les espaces ouverts.
Cannabis use is prohibited in a public place unlicensed Interdiction de l’usage de cannabis dans un lieu public non
for such use, including near schools and other areas autorisé à cet effet, y compris à proximité des écoles et
where children are present. d’autres lieux où se trouvent des enfants.
Not permitted in public places Non autorisé dans les lieux publics
It is prohibited to smoke in state parks, workplaces, Il est interdit de fumer dans les parcs d’État, sur les lieux de
hotels and within 25 feet of an entrance. Communities travail, dans les hôtels et à moins de 25 pieds (7,6 mètres)
with a population of 50,000 or more, will have to set up d’une entrée. Les villes de plus de 50 000 habitants devront
one public place for individuals to be able to smoke/use aménager un lieu public où fumer/consommer du cannabis
cannabis. sera autorisé.
Medical cannabis Cannabis médical
1998: Patient registry with a card, no dispensaries 1998 : registre des patients, qui reçoivent une carte, pas
registration; out-of-state patients recognized for d’enregistrement des centres de délivrance ; les patients
approved conditions but not for dispensary purchases; d’autres États sont admis en cas d’affections approuvées
adults over 21 may also purchase at retail adult mais pas pour les achats dans les centres de délivrance ; les
dispensaries. adultes de plus de 21 ans peuvent également acheter dans
les centres de délivrance qui vendent au détail aux adultes.
2010: adult patients and those under 18. For patients 2010 : patients adultes et de moins de 18 ans. Pour les
under 18, the patientʼs custodial parent or legal patients de moins de 18 ans, le parent ayant la garde ou le
guardian must be designated as his/her caregiver. tuteur légal doit être désigné comme pourvoyeur de soins.
Patients require a qualifying patient card which is Les patients doivent présenter une carte spécifique, délivrée
based on diagnosis with one of the debilitating medical sur la base du diagnostic d’une des affections médicales
conditions, and a written certification from a physician débilitantes, et un certificat écrit délivré par un médecin
(medical doctor, osteopath, naturopath, or homeopath (médecin, ostéopathe, naturopathe ou homéopathe autorisé
licensed to practice in Arizona) with whom the person à pratiquer en Arizona) avec lequel ils ont une relation
has a physician-patient relationship. médecin-patient.
1996 and 2003; Patient registry 1996 et 2003 : registre des patients – enregistrement
- voluntary registration; cooperatives and collectives; facultatif ; coopératives et collectifs ; l’attribution de
State-wide licensing of dispensaries began 2018. licences aux centres de délivrance à l’échelle de l’État a
débuté en 2018.
2000: Patient registry, dispensaries already existed; 2000 : registre des patients, les centres de délivrance
out-of-state patients not recognized; possession, existaient déjà ; les patients d’autres États ne sont pas
consumption; 2010: commercial production and sales. admis ; détention, consommation ; 2010 : production
commerciale et ventes.
Connecticut General Statutes, Chapter 420f, Section Promulgation le 31 mai 2012 de la loi concernant
21a-408, An Act Concerning the Palliative Use of l’usage palliatif de la marijuana (Connecticut General
Marijuana, was signed into law on May 31, 2012. To Statutes, chapitre 420f, section 21a-408, An Act
qualify for a medical cannabis registration certificate, a Concerning the Palliative Use of Marijuana). Pour
patient must be diagnosed by a physician as having one obtenir un certificat d’enregistrement, le patient doit
of the debilitating medical conditions set out in the law; être diagnostiqué par un médecin comme étant atteint
18 years of age; a Connecticut resident; and not an de l’une des affections médicales débilitantes indiquées
inmate in a Department of Corrections institution or dans la loi ; être âgé de 18 ans ; résider dans le
facility. Connecticut et ne pas être détenu dans un établissement
ou un centre géré par l’administration pénitentiaire de
l’État.
District of Columbia District de Columbia
Illinois Illinois
Maine Maine
Legal process Processus juridique
Voter initiative Initiative populaire
Approved by legislature in May 2019 Approuvé par l’assemblée législative en mai 2019
Voter initiative Initiative populaire
June 27, 2019, Governor signed into law 129th LD 719 La Gouverneure a signé la loi 129th LD 719 le 27 juin
2019.
Title Titre
Initiative 71 Initiative 71
Bill HB 1438 (Public Act 101-0027) Bill HB 1438 (Public Act 101-0027)
Question 1 (H.P. 1199 - L.D. 1719) Question 1 (H.P. 1199 – L.D. 1719)
Date passed Date d’adoption
November 2014 Novembre 2014
Signed by Governor 25 June 2019 Signée par le Gouverneur le 25 juin 2019
November 2016 Novembre 2016
Date implemented/required date of rule adoption Date d’entrée en vigueur/date fixée pour l’adoption
d’une réglementation
February 2015: Personal possession, consumption, Février 2015 : détention, consommation, culture à des fins
cultivation. personnelles.
Effective 1 January 2020 En vigueur depuis le 1er janvier 2020
Take effect on 7 January 2017; regulation for business A pris effet le 7 janvier 2017 ; réglementation applicable
to be in place August 2017. aux entreprises prévue pour août 2017.
On 27 January 2017 the legislature approved a Le 27 janvier 2017, l’assemblée législative a approuvé un
moratorium on implementing parts of the law regarding moratoire sur la mise en œuvre de certaines parties de la loi
retail sales and taxation until at least February 2018. concernant les ventes au détail et la fiscalité, au moins
Law finally took effect on 19 September 2019. jusqu’en février 2018. La loi est finalement entrée en
vigueur le 19 septembre 2019.
Regulatory authority Autorité compétente
Not applicable; separate legislation to regulate Sans objet ; une loi distincte est envisagée pour réglementer
commercial production and sale to adults still not la production commerciale et la vente aux adultes.
passed.
Department of Agriculture Département de l’agriculture
Department of Administrative and Financial Services Département des services administratifs et financiers
(Office of Marijuana Policy) (Office of Marijuana Policy)
Minimum age Âge minimum
21 21
Residency requirement Conditions de résidence
None Aucune
Partially required Partielle
Not specified Non précisé
Personal possession quantity Limite de détention à des fins personnelles
2 oz (57 g) 2 onces (57 g)
6 plants (no more than 3 mature) 6 pieds (jusqu’à 3 pieds matures)
30 g of cannabis flower; no more than 500 mg of THC 30 g de fleurs de cannabis ; pas plus de 500 mg de THC
contained in cannabis infused product; dans un produit infusé au cannabis ; 5 g de concentré de
5 g of cannabis concentrate. cannabis.
Half of these amounts allowed for non-residents La moitié de ces quantités est autorisée pour les non-
résidents
71.25 g (2.5 oz) 71,25 g (2,5 onces)
Concentrates up to 5 g Concentrés jusqu’à 5 g
Home cultivation Culture à domicile
6 plants per person; 12 plants per household, 6 of 6 pieds par personne ; 12 pieds par ménage, dont 6 peuvent
which can be flowering. être en fleur.
Cultivation is allowed for qualifying persons under La culture est autorisée pour les personnes visées par le
“Compassionate Use of Medical Cannabis Pilot Compassionate Use of Medical Cannabis Pilot Programme
Programme Act” Act.
Plants, with a limit of 5 plants that are more than 5 Plante, dans la limite de 5 pieds de plus de 5 pouces
inches tall, per household without a cultivation centre (12,7 centimètres) de haut par ménage sans licence de
or craft grower licence. centre de culture ou de cultivateur artisanal.
Cannabis cultivation must take place in an enclosed, La culture du cannabis doit avoir lieu dans un espace clos
locked space. dont l’accès est verrouillé.
Adult registered qualifying patients may purchase Les patients adultes remplissant les conditions et enregistrés
cannabis seeds from a dispensary for the purpose of peuvent acheter des graines de cannabis auprès d’un centre
home cultivation. de distribution à des fins de culture à domicile. Les graines
Seeds may not be given or sold to any other person. ne peuvent être données ni vendues à un tiers.
Cannabis plants shall not be stored or placed in a Les pieds de cannabis ne doivent pas être entreposés ni
location where they are subject to ordinary public view. placés dans un endroit où ils seraient visibles du public.
3 flowering marijuana plants, 12 immature plants and 3 pieds de marijuana en fleur, 12 pieds immatures et un
unlimited seedlings. An adult may possess all of the nombre illimité de jeunes plants. Un adulte peut détenir tout
cannabis produced by the plants. Property owners can le cannabis ainsi produit. Les propriétaires peuvent interdire
prohibit home cultivation. la culture à domicile.
Cultivation for medical purposes not subject to same La culture à des fins médicales n’est pas soumise aux
restrictions. mêmes restrictions.
Plants must be tagged with the cultivator’s name, Les pieds doivent être étiquetés avec le nom du cultivateur,
driver’s licence or ID number, and — if the plants are le numéro de son permis de conduire ou de sa carte
not on land owned by the cultivator — the name of the d’identité et, s’ils ne se trouvent pas sur un terrain lui
property owner. appartenant, le nom du propriétaire.
Interpersonal sharing Partage entre personnes
28.5 g or less (transfer without payment) 28,5 g ou moins (transfert sans paiement)
Same as personal possession limits; in addition no more Mêmes limites que pour la détention à des fins
than 6 seedlings or immature plants personnelles ; en outre, pas plus de six jeunes plants ou
pieds immatures
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
Not applicable Sans objet
28.5 g (1 oz); 12 seedlings 28,5 g (1 once) ; 12 jeunes plants
Retail pricing structure Structure des prix de détail
No retail market Pas de marché de détail
Market Marché
Market/commercial Marché/entreprises
Maximum THC content Teneur maximale en THC
Not set initially Non fixée initialement
Initially 100 mg of THC per package; Department of Initialement 100 mg de THC par unité de conditionnement ;
Agriculture may change maximum level of THC le Département de l’agriculture peut modifier la teneur
contained in each serving of cannabis infused product. maximale en THC de chaque portion de produit infusé au
Allow possession of cannabis-infused products such as cannabis. La détention de produits infusés au cannabis tels
capsules, consumables, tinctures, and other edibles that que capsules, teintures et autres produits comestibles qui ne
contain no more than 500 mg of THC. contiennent pas plus de 500 mg de THC est autorisée.
Edible marijuana products: Les produits comestibles à base de marijuana ne peuvent
may not contain more than 10 mg of THC per serving pas contenir plus de 10 mg de THC par portion ni plus de
may not contain more than 100 mg of THC per package 100 mg de THC par unité de conditionnement.
Registration requirements Exigences en matière d’enregistrement
None Aucune
Non-residents are allowed half the amounts allowed for Les non-résidents ont droit à la moitié des quantités
residents autorisées pour les résidents
Not specified Non précisé
Commercial production Production commerciale
None Aucune
Licensed cultivators and craft growers (who cultivate, Cultivateurs et cultivateurs artisanaux autorisés (qui
dry, cure and package cannabis for sale) cultivent, sèchent, taillent et conditionnent le cannabis pour
la vente)
Licensed cultivators; two types based on size Cultivateurs autorisés ; deux types en fonction de la taille
Commercial distribution Distribution commerciale
None Aucune
Licensed dispensers both for medical and non-medical Distributeurs autorisés pour usage médical et non médical
use
State authority may not limit total number of stores; L’autorité compétente de l’État ne peut pas limiter le
localities may regulate number and location of nombre total de magasins ; les autorités locales peuvent
establishments. réglementer le nombre et l’emplacement des établissements.
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
Currently not allowed Actuellement non autorisés
Allowed but with information and warning on Autorisés sous réserve de comporter des informations et un
consumption avertissement concernant la consommation
Edibles may not contain more than 10 mg of THC per Les produits comestibles ne peuvent pas contenir plus de
serving of the product and may not contain more than 10 mg de THC par portion ni plus de 100 mg de THC par
100 mg of THC per package of the product. unité de conditionnement.
Advertising Publicité
Not applicable, no commercial market Sans objet, pas de marché commercial
Businesses cannot place advertisements that have false Les entreprises ne peuvent pas diffuser d’annonces
or misleading claims; or advertisements that promote publicitaires qui contiennent des allégations fausses ou
overconsumption; depict actual consumption; depict a trompeuses ; qui poussent à la surconsommation ; qui
person under 21 consuming; make health, medicinal or représentent une scène de consommation ; qui représentent
therapeutic claims; contain images that can be une personne de moins de 21 ans en train de consommer ;
appealing to minors or children; advertisements are not qui allèguent des bienfaits pour la santé ou des propriétés
allowed within 1,000 feet of school or playground, médicinales ou thérapeutiques ; qui contiennent des images
public park or library, public transport or public pouvant être attrayantes pour les mineurs ou les enfants. Les
property; no sales promotions are allowed; similar annonces publicitaires ne sont pas autorisées à moins de
restrictions apply on packaging and labelling. Health 300 mètres d’une école ou d’une aire de jeux, d’un parc
warnings to be legibly displayed. public ou d’une bibliothèque, de transports publics ou
d’établissements publics ; les ventes promotionnelles ne
sont pas autorisées ; des restrictions similaires s’appliquent
au conditionnement et à l’étiquetage. Les avertissements
sanitaires doivent être affichés de manière lisible.
Restricted to those over 21. Restrictions on false Ne doit cibler que les personnes de plus de 21 ans.
advertisement or claims of untrue health benefits. Restrictions concernant la publicité mensongère ou les
Products cannot appeal to children. allégations infondées de bienfaits pour la santé. Les
produits ne doivent pas être attrayants pour les enfants.
Taxation Fiscalité
Not applicable, no commercial market Sans objet, pas de marché commercial
10% sales tax on cannabis flower or products with less Taxe de vente de 10 % sur les fleurs ou les produits
than 35% THC; 20% tax on cannabis-infused products contenant moins de 35 % de THC ; une taxe de 20 %
such as edibles; s’applique aux produits infusés au cannabis tels que les
25% tax on products with a THC concentration higher produits comestibles ;
than 35%; une taxe de 25 % s’applique aux produits dont la
Illinois municipalities and counties are able to levy concentration en THC est supérieure à 35% ;
additional local sales taxes. les municipalités et les comtés de l’Illinois sont habilités à
6.25% State Retailersʼ Occupation Tax; prélever des taxes supplémentaires sur les ventes.
Consumers may pay between 19.55% and 34.75% Taxe professionnelle de vendeur au détail (Retailersʼ
depending on a productʼs potency. Occupation Tax) à hauteur de 6,25 %.
Les usagers payent une taxe variant entre 19,55 % et
34,75 % en fonction de la puissance du produit.
10% excise tax on retail; Droits d’accise de 10 % sur la vente au détail ;
15% excise tax on sale or transfer from a licensed droits d’accise de 15 % sur la vente ou le transfert d’une
commercial cultivation to licensed retail store. culture commerciale autorisée à un magasin de détail
autorisé.
On site consumption Consommation sur place
Not allowed; currently under investigation by city task Non autorisée ; fait actuellement l’objet d’une étude menée
force. par un groupe de travail municipal.
Local jurisdictions and retail outlets may or may not Les autorités locales et les points de vente au détail peuvent
allow; designated cannabis-centred businesses lounges. l’autoriser ou non ; salles de consommation de cannabis.
State-licensed clubs Clubs agréés par l’État
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Not permitted in public places (use on private property Interdite dans les lieux publics (autorisée uniquement dans
is permitted) les propriétés privées)
Smoking cannabis is not allowed in any place where Interdiction de fumer du cannabis partout où il est interdit
smoking is prohibited under the Smoke Free Illinois de fumer en vertu du Smoke Free Illinois Act.
Act.
Not permitted in public places (permitted use in private Interdite dans les lieux publics (autorisée dans les propriétés
property or smoking in a state-licensed marijuana privées ou, s’agissant de fumer, dans les clubs de
social club). consommation agréés par l’État).
Medical cannabis Cannabis médical
1998/2010: Patient registry; dispensaries allowed. 1998-2010 : Registre des patients ; centres de délivrance
autorisés.
Compassionate use of medical cannabis pilot Compassionate Use of Medical Cannabis Pilot Programme
programme act, began in August 2013. Act, août 2013.
Eligible patients with a doctorʼs recommendation, with Les patients remplissant les conditions, détenant une
a recognized debilitating condition, after registering recommandation d’un médecin et souffrant d’une maladie
with the state, may legally consume medical marijuana. débilitante reconnue peuvent, après s’être inscrits auprès de
Purchase limit is 2.5 oz of cannabis flower every 14 l’État, consommer légalement de la marijuana médicale.
days. New law also allows school nurses or Limite d’achat de 2,5 onces de fleurs de cannabis tous les
administrators to give cannabis products to students 14 jours. La nouvelle loi autorise également les infirmières
who are registered medical patients and permits ou les responsables scolaires à donner des produits à base
students to medicate under the supervision of those de cannabis aux élèves qui sont des patients enregistrés, et
officials. elle permet aux élèves de se les administrer sous la
supervision de ces personnes.
1999: Patient registry or identification card; 1999 : Registre des patients ou carte d’identification ;
dispensaries, recognizes patients from other states but centres de délivrance, patients d’autres États admis, mais
not for dispensary purchases. pas pour les achats dans les centres de délivrance.
Massachusetts Massachusetts
Michigan Michigan
Montana Montana
Nevada Nevada
New Jersey New Jersey
New Mexico Nouveau-Mexique
Legal process Processus juridique
Voter initiative Initiative populaire
Legislative process Processus législatif
Title Titre
Question 4 Question 4
Mass. General Laws c.94G Mass. General Laws c.94G
Proposal 18-1 Proposal 18-1
Initiative 190 Initiative 190
Question 2 Question 2
Title 56 Nevada Revised Title 56 Nevada Revised
Statutes 678 Statutes 678
Question 1 Question 1
New Jersey Cannabis Regulatory, Enforcement New Jersey Cannabis Regulatory, Enforcement Assistance,
Assistance, and Marketplace Modernization Act and Marketplace Modernization Act [A-21 (P.L.2021,
(A-21 (P.L.2021,c.16) c.16)]
HB 2 Cannabis regulation act passed by legislature HB 2, loi sur la réglementation du cannabis adoptée par
31 March 2021 l’assemblée législative le 31 mars 2021
Date passed Date d’adoption
November 2016 Novembre 2016
6 December 2018 6 décembre 2018
November 2020 Novembre 2020
November 2016 Novembre 2016
November 2020 Novembre 2020
March 2021 Mars 2021
Date implemented/required date of rule adoption Date d’entrée en vigueur/date fixée pour l’adoption
d’une réglementation
15 September 2017. 15 septembre 2017.
Licences issued starting 1 October 2017. Licences délivrées depuis le 1er octobre 2017.
Law updated on 20 June, 2019. Loi actualisée le 20 juin 2019.
Commercial licences application began by 6 December La demande de licences commerciales a commencé le
2019. 6 décembre 2019.
Application for licensure by 1 January 2022. Demande de licence à déposer avant le 1er janvier 2022.
Took effect on 1 January 2017 and regulations were in A pris effet le 1er janvier 2017 ; les règlements devaient être
place by 1 January 2018. Cannabis regulation effective en place au 1er janvier 2018. Réglementation du cannabis en
1 July 2020. vigueur depuis le 1er juillet 2020.
The Cannabis Act was signed on 22 February 2021 and Le Cannabis Act a été signé le 22 février 2021 et est entré
went into immediate effect. en vigueur immédiatement.
Signed by governor on 12 April 2021. Sales began in Signature de la Gouverneure le 12 avril 2021. Les ventes
April 2022. ont commencé en 2022.
Regulatory authority Autorité compétente
1) Cannabis Control Commission and Cannabis 1) Cannabis Control Commission et Cannabis Advisory
Advisory Board Board
Marijuana Regulatory Agency Marijuana Regulatory Agency
Department of Revenue Department of Revenue
Cannabis Compliance Board Cannabis Compliance Board
Cannabis Regulatory Commission Cannabis Regulatory Commission
Cannabis Control Division to be established by Cannabis Control Division devant être créée avant
September 2021 septembre 2021
Minimum age Âge minimum
21 21
Residency requirements Conditions de résidence
Not specified Non précisé
None Aucune
Personal possession limit Limite de détention à des fins personnelles
1 oz flower (28.5 g) 1 once de fleurs (28,5 g), 5 g de concentré ou 10 onces à
5g concentrate or 10 oz at home domicile
2.5 oz (70.8 g) on person with no more than 15 g in the 2,5 onces (70,8 g) sur soi, dont 15 g maximum sous forme
form of concentrate and 10 oz (283 g) at home concentrée, et 10 onces (283 g) à domicile
28.5 g (1 oz) or 8 g in concentrated form 28,5 g (1 once) ou 8 g sous forme concentrée
28.5 g (1 oz) flower 1/8 oz or 3.5 g concentrate or 28,5 g (1 once) de fleurs, 1/8e d’once soit 3,5 g de concentré
edible ou de produit comestible
28.5 g (1 oz) of cannabis or its equivalent 28,5 g (1 once) de cannabis ou l’équivalent
56 g (2 oz) 16 g of cannabis concentrates and 800 mg 56 g (2 onces), 16 g de concentré et 800 mg de produits
of infused edibles comestibles infusés
Home cultivation Culture à domicile
6 plants, 12 in a single residence away from view; 10 6 pieds, 12 dans une seule résidence, hors de vue ; 10 onces
oz of dried marijuana permitted at home. de marijuana séchée autorisées à domicile.
Up to 12 plants per household not visible from a public Jusqu’à 12 pieds par ménage, non visibles depuis un lieu
place. public.
4 plants with only 2 mature at any time; maximum 4 pieds dont seulement 2 sont matures à tout moment ; le
number of plants allowed in a single residence is twice nombre maximum de pieds autorisés dans une seule
the individual limit. résidence est le double de la limite individuelle.
6 plants, no more than 12 on property in indoor or in 6 pieds, pas plus de 12 sur la propriété, à l’intérieur ou dans
enclosed with permission of landlord and must be 25 un espace clos avec la permission du propriétaire et à au
miles away from retail cannabis store. moins 25 milles (40 kilomètres) d’un magasin de vente au
détail de cannabis.
Home cultivation is prohibited. La culture à domicile est actuellement interdite.
6 plants per person, or 12 per household; away from 6 pieds par personne ou 12 par ménage ; hors de la vue du
public view. public.
Interpersonal sharing Partage entre personnes
1 oz of cannabis 1 once de cannabis
2.5 oz with a max of 15 mg of concentrate as long as 2,5 onces avec un maximum de 15 mg de concentré à
money is not exchanged. condition qu’il n’y ait pas de transaction monétaire.
Less than twice the amount of personal possession limit Moins de deux fois la quantité correspondant à la limite
without any consideration or remuneration. maximale de détention à des fins personnelles, sans aucune
contrepartie ou rémunération.
Presumably same as personal possession limit A priori mêmes limites que pour la détention à des fins
personnelles
Not yet Pas encore
Same as personal possession limits. Dans les mêmes limites que la détention à des fins
personnelles.
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
Up to 1 oz can be given to another adult 21 or older Possibilité de donner jusqu’à 1 once à un autre adulte
de 21 ans ou plus.
Up to 2.5 oz (70 g) of cannabis flower Jusqu’à 70 g (2,5 onces) de fleurs de cannabis
15 g of extract or concentrate 15 g d’extrait ou de concentré
Under the new law customers may purchase up to 1 oz En vertu de la nouvelle loi, les clients peuvent acheter
of cannabis per transaction, or the THC equivalent in jusqu’à 1 once de cannabis par transaction, ou
other forms: 800 mg of edibles or 8 g of concentrate. l’équivalent en THC sous d’autres formes : 800 mg de
produits comestibles ou 8 g de concentré.
Not specified, presumably same limits as for personal Non précisé ; a priori mêmes limites que pour la détention à
possession. des fins personnelles.
Adults can legally purchase up to 1 oz of cannabis Les adultes peuvent acheter légalement jusqu’à 1 once de
through a licensed retailer cannabis auprès d’un détaillant agréé.
Same as personal possession limits. Mêmes limites que pour la détention à des fins personnelles.
Retail pricing structure Structure des prix de détail
Market/commercial Marché/entreprises
Regulated market, started in April 2022 Marché réglementé, ouvert en avril 2022
Maximum THC content Teneur maximale en THC
Not set initially Non fixée initialement
Not set Non fixée
Not specified Non précisée
Registration requirements Exigences en matière d’enregistrement
Personal data collection not required Aucune collecte de données personnelles nécessaire
None. Aucune
Commercial production Production commerciale
Licensed establishments Établissements détenant une licence
Licensed Régime de licences
Licensed cultivation/production. Small cannabis Culture et production soumises au régime de licences. Les
microbusinesses can grow up to 200 plants. microentreprises de cannabis peuvent cultiver jusqu’à
200 pieds.
Commercial distribution Distribution commerciale
Licensed establishments; localities can regulate, limit Établissements détenant une licence ; les collectivités
or prohibit the operation of businesses. locales peuvent réglementer, limiter ou interdire les
activités des entreprises.
A municipality may completely prohibit or limit the Une municipalité peut interdire complètement l’activité ou
number of establishments operating. limiter le nombre d’établissements en activité.
Licensed Régime de licences
Limits on market concentration by population Limites relatives à la concentration du marché en fonction
de la population
Licensed establishments Établissements détenant une licence
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
Edibles are limited to 5 mg of THC per single serving. Les produits comestibles sont limités à 5 mg de THC par
The entire package cannot have more than 20 servings portion individuelle. L’unité de conditionnement complète
for a combined total of 100 mg of THC. ne peut pas contenir plus de 20 portions totalisant 100 mg
de THC.
Except for THC limits (see above) Sauf limites applicables au THC (voir plus haut)
Edibles are limited to 100 mg per package, with no Les produits comestibles sont limités à 100 mg de THC par
more than 10 mg of THC per serving, as a common unité de conditionnement, dont 10 mg maximum par
industry standard. portion (norme commune à l’ensemble du secteur).
Cannabis infused products may not be in shapes or Les produits infusés au cannabis ne doivent pas être
packages that are attractive to children or that are easily présentés sous des formes ou dans des emballages attrayants
confused with commercially sold candy. pour les enfants ou pouvant être facilement confondus avec
des bonbons du commerce.
Single-serving edible cannabis product offered for sale Les produits comestibles conditionnés en portion unique ne
to a consumer containing not more than 10 mg of THC. doivent pas contenir plus de 10 mg de THC.
Edible cannabis product shall contain no more than 10 Les produits comestibles ne doivent pas contenir plus de
mg of active THC per unit of sale. 10 mg de THC actif par unité de vente.
Not specified Non précisé
Advertising Publicité
Restricted advertising for medical and adult-use Restriction de la publicité pour les licences de cannabis
cannabis licenses, prohibiting television, radio, à usage médical et réservé aux adultes, interdiction de
podcast, internet, mobile app, social media, billboard la publicité à la télévision, à la radio, dans les podcasts,
and print ads unless at least 85% of the audience is sur Internet, sur les applications mobiles, dans les
reasonably expected to be 21 years of age or older. médias sociaux, sur les panneaux d’affichage et dans la
presse, sauf si on peut raisonnablement penser qu’au
moins 85 % du public est âgé de 21 ans ou plus.
Restrictions on public signs related to cannabis Restrictions sur les enseignes des établissements vendant du
establishments. cannabis.
Advertising cannabis is prohibited in any medium Publicité interdite sur tout support, y compris les médias
including electronic media. électroniques.
A licensed marijuana establishment cannot engage in Un établissement autorisé à vendre de la marijuana ne peut
advertising that contains any false or misleading pas faire de publicité contenant des déclarations fausses ou
statements, promotes overconsumption, depicts actual trompeuses, poussant à la surconsommation, représentant
consumption, or appeals to minors. Also applies 70/30 des scènes de consommation ou attrayante pour les mineurs.
rule from Colorado. La règle des 70 %/30 % du Colorado s’applique également.
Restrict advertising of cannabis items and cannabis 41 Interdiction de la publicité pour des articles et accessoires
paraphernalia in ways that target or are designed to liés au cannabis qui cible les personnes n’ayant pas l’âge
appeal to individuals under the legal age to purchase légalement requis pour les acheter ou qui est conçue pour
cannabis items includes objects, such as toys, les attirer, par la représentation notamment d’objets tels que
characters, or cartoon characters suggesting the des jouets, des personnages ou des héros de dessins animés
presence of a person under 21 years of age or any other suggérant la présence d’une personne de moins de 21 ans ;
depiction; also advertising on television and radio interdiction de la publicité à la télévision et à la radio entre
between 6:00 to 22:00 is prohibited; also prohibited to 6 heures et 22 heures ; interdiction du parrainage de
sponsor sports or cultural events. manifestations sportives ou culturelles.
Advertising cannabis to people under 21 is prohibited, Interdiction de la publicité auprès des personnes de moins
with the use of cartoon characters or other imagery de 21 ans et de l’utilisation de personnages de dessins
likely to appeal to children forbidden. Advertisements animés ou d’autres images susceptibles d’attirer les enfants.
will also be barred from billboards or other public Interdiction de la publicité sur des panneaux d’affichage ou
media within 300 feet of a school, day-care centre or autres supports publics situés à moins de 100 mètres d’une
church école, d’une crèche ou d’une église.
Taxation Fiscalité
10.75% excise tax on retail sales. Droits d’accise de 10,75 % sur la vente au détail.
6.25% state sales tax applies to retail purchases of all Une taxe de vente de l’État de 6,25 % s’applique aux achats
cannabis products. au détail de tous les produits du cannabis.
Up to 3% local excise tax, optional, on retail purchases Droits d’accise locaux pouvant atteindre jusqu’à 3 %,
of all products. facultatifs, sur les achats au détail de tous les produits.
10% excise tax Droits d’accise de 10 %
20% of the retail price 20 % du prix de détail
15% excise on wholesale sale. Droits d’accise de 15 % sur la vente en gros.
10% excise tax on retail sale. Droits d’accise de 10 % sur la vente au détail.
General state sales rate of 6.625%; Taxe de vente générale de l’État à hauteur de 6,625 % ;
Annually adjusted excise fee based on average retail droits d’accise ajustés annuellement en fonction du prix de
price: up to $10 per ounce if the average retail price of détail moyen : jusqu’à 10 dollars l’once si ce prix est égal
an ounce was $350 or more; up to $30 per ounce if the ou supérieur à 350 dollars ; jusqu’à 30 dollars l’once si ce
average retail price of an ounce was less than $350 but prix est inférieur à 350 dollars mais d’au moins
at least $250; up to $40 per ounce if the average retail 250 dollars ; jusqu’à 40 dollars l’once si ce prix est inférieur
price of an ounce was less than $250 but at least $200; à 250 dollars mais d’au moins 200 dollars ; et jusqu’à 60
dollars l’once si ce prix est inférieur à 200 dollars.
and up to $60 per ounce if the average retail price of an
ounce was less than $200.
12% excise tax to be gradually increased to 18% by Droits d’accise de 12 % devant être progressivement portés
2030; plus 8% regular state sales tax. à 18 % d’ici à 2030, plus taxe de vente ordinaire de l’État, à
hauteur de 8 %.
On site consumption Consommation sur place
Not allowed, although they may exist in establishments Non autorisée, bien qu’elle puisse exister dans les
that allow on-site-consumption. établissements qui l’autorisent.
Not specified Non précisé
On-site consumption lounges are permitted Les salons de consommation sur place sont autorisés
Allowed in designated “Cannabis Consumption Areas” Autorisée dans les « zones de consommation de cannabis »
(also known as “on-site consumption areas”) attached désignées (aussi appelées « zones de consommation sur
to places that sell legal cannabis. place ») rattachées aux lieux de vente de cannabis légal.
Is allowed if businesses offer Autorisée si les entreprises la proposent
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Cannot use cannabis in a place where smoking tobacco L’usage de cannabis n’est pas autorisé là où il est interdit de
is prohibited fumer du tabac.
Not permitted in public places or places where L’usage n’est pas autorisé dans les lieux publics et là où il
prohibited by person who owns, occupies or manages est interdit par la personne qui possède, occupe ou gère la
the property, allowed in designated public places that propriété, mais il est autorisé dans les lieux publics désignés
are not accessible to persons under 21 years of age. à cet effet qui ne sont pas accessibles aux personnes âgées
de moins de 21 ans.
Not permitted in public places where smoking tobacco Interdit dans les lieux publics où il est interdit de fumer du
is prohibited, unless allowed by the department. tabac, sauf autorisation du ministère.
Cannabis consumption is for private use only. It is Le cannabis est réservé à un usage privé. Interdiction de
illegal to smoke in public, on federal land or in a fumer en public, sur les terres fédérales ou dans un
vehicle without risking a fine. véhicule, sous peine de contravention.
Consumption is only permitted in a private residence. La consommation n’est autorisée que dans une résidence
privée.
Public consumption remains illegal, but business can La consommation en public demeure illégale, mais les
offer on-site consumption if certain requirements are entreprises peuvent proposer une consommation sur place si
met. certaines conditions sont remplies.
Medical cannabis Cannabis médical
2012/2013; patient registry or identification cards; 2012/13 : registre des patients ou carte d’identification ;
dispensaries, out-of-state patients not recognized. centres de délivrance, les patients des autres États ne sont
pas admis.
2008: patient registry, dispensaries can be established 2008 : registre des patients, des centres de délivrance
with local ordinances; dispensation for specific peuvent être créés sur décision des autorités locales ;
conditions, recognize out of state patients only for legal dispensation pour des affections spécifiques, les patients des
protection of possession but not for dispensary autres États bénéficient d’une protection légale en cas de
purchases. détention mais ne sont pas autorisés à acheter dans les
centres de délivrance.
2004: Registered card holders; signed physician 2004 : détenteurs d’une carte enregistrés ; déclaration
statement for a debilitating condition. signée d’un médecin en cas d’affection débilitante.
2000: Patient registry or identification card, No 2000 : registre des patients ou carte d’identification, pas de
dispensaries; recognize out of state patients if other centres de délivrance ; les patients d’autres États sont admis
stateʼs programmes are substantially similar; patients si les programmes de leur État est fondamentalement
must fill out Nevada paper work.
similaire ; les patients doivent remplir les formulaires
administratifs du Nevada.
2009: Medical cannabis can be purchased from any 2009 : le cannabis médical peut être acheté dans n’importe
state-licensed New Jersey cannabis dispensary. quel centre de délivrance du New Jersey agréé par l’État.
Physicians determine the proper dosage allowed for the Les médecins déterminent le dosage autorisé au patient, le
patient, with a maximum set at 3 oz for a 30-day maximum étant fixé à 3 onces pour 30 jours. Chaque dose
period. Each dose is sold in 0.25 oz denominations. est vendue en conditionnement de 0,25 once (7 g). Les
Visiting patients with valid medical marijuana cards patients en visite dans l’État qui détiennent une carte de
from their home state are granted the same protections marijuana médicale valide de leur État de résidence
and allowances surrounding possession and bénéficient des mêmes protections et autorisations
consumption as New Jersey resident cardholders. concernant la détention et la consommation que les
titulaires de cartes résidant dans le New Jersey.
2007: In 2020, registered patients are required to be 2007 : en 2020, pour être enregistrés, les patients doivent
state residents; patients need to have a certification être des résidents de l’État ; ils doivent avoir une attestation
from a prescriber with the qualifying conditions; d’un prescripteur précisant l’affection qui justifie leur
patients are allowed to possess no more than 230 units enregistrement ; ils sont autorisés à détenir 230 unités
(approx. 8 oz of flower or buds). maximum (environ 8 onces de fleurs ou de bourgeons).
New York État de New York
Oregon Oregon
South Dakota Dakota du Sud
Vermont Vermont
Virginia Virginie
Washington État de Washington
Legal process Processus juridique
Legislative process Processus législatif
Voter initiative, state statute Initiative populaire, loi de l’État
Voter initiative Initiative populaire
Legislative Processus législatif
Title Titre
Assembly bill A1248 A Assembly bill A1248 A
Marijuana regulation and taxation act Marijuana regulation and taxation act
Measure 91 Measure 91
No. 86 No 86
S.54 (initiated in February 2020 and went into force in S.54 (processus législatif entamé en février 2020, loi entrée
October 2020 without the Governorʼs signature en vigueur en octobre 2020 sans la signature du
Gouverneur)
SB 1406 Marijuana; legalization of simple possession SB 1406 Marijuana ; légalisation de la détention simple ;
Signed by governor on 7 April 2021 signature du Gouverneur le 7 avril 2021
Initiative 502 Initiative 502
Date passed Date d’adoption
31 March 2021 31 mars 2021
November 2014 Novembre 2014
November 2020 Novembre 2020
January 2018 Janvier 2018
April 2021 Avril 2021
November 2012 Novembre 2012
Date implemented/required date of rule adoption Date d’entrée en vigueur/date fixée pour l’adoption
d’une réglementation
Assembly bill signed by governor on 31 March 2021; Texte signé par le Gouverneur le 31 mars 2021 ; les ventes
Sales may begin in December 2022. pourraient commencer en décembre 2022.
July 2015: Personal possession, consumption, Juillet 2015 : détention, consommation, culture à des fins
cultivation. October 2015 up to December 2016: Retail personnelles. Octobre 2015 à décembre 2016 : ventes au
sales through medical dispensaries détail par l’intermédiaire de centres de délivrance médicaux
January 2017: Retail sales through licensed retailers. Janvier 2017 : ventes au détail par l’intermédiaire de
détaillants agréés
Anticipated date of implementation was 1 April 2022. Entrée en vigueur prévue le 1er avril 2022. La mesure
The ballot measure overturned by courts in February adoptée par les électeurs a été annulée par les tribunaux en
2021. février 2021.
1 July 2018 1er juillet 2018
Sale regulations effective October 2020 Réglementation relative à la vente entrée en vigueur en
octobre 2020
Effective July 2021, Entrée en vigueur en juillet 2021 ;
Bill provisions are subject to re-enactment by the 2022 les dispositions du texte doivent faire l’objet d’une nouvelle
Session of the state General Assembly. adoption par l’Assemblée générale de l’État à sa session de
Sales beginning and regulations taking effect on 1 2022.
January 2024. Début des ventes et entrée en vigueur de la réglementation
correspondante le 1er janvier 2024
December 2012: Personal possession, consumption July Décembre 2012 : détention personnelle, consommation ;
2014: Retail sales. juillet 2014 : ventes au détail
Regulatory authority Autorité compétente
Cannabis Control Board Cannabis Control Board
Oregon Liquor Control Commission Oregon Liquor Control Commission
Department of Revenue Department of Revenue
Cannabis Control Board (proposed under S.54) Cannabis Control Board (proposé dans S.54)
Virginia Cannabis Control Authority Virginia Cannabis Control Authority ; Cannabis Oversight
Cannabis Oversight Commission; Cannabis Public Commission ; Cannabis Public Health Advisory Council
Health Advisory Council Cannabis Equity Cannabis Equity Reinvestment Board and Fund et Virginia
Reinvestment Board and Fund, and Virginia Cannabis Cannabis Equity Business Loan Program and Fund
Equity Business Loan Program and Fund
Liquor and Cannabis Board (formerly the Liquor Liquor and Cannabis Board (anciennement « Liquor
Control Board) Control Board »)
Minimum age Âge minimum
21 21
Residence requirements Obligation de résidence
None Aucune
Personal possession quantity Limite de détention à des fins personnelles
85.5 g (3 oz) or 24 g of concentrated cannabis 85,5 g (3 onces) ou 24 g de cannabis concentré
In public: 28.5 g; En public : 28,5 g
At home: 228 g À domicile : 228 g
28.5 g (1 oz or less) or 8 g of concentrate 28,5 g (1 once ou moins) ou 8 g de concentré
28.5 (1 oz) or less or 5 g or less of concentrates (e.g. 28,5 g (1 once) ou moins ou 5 g ou moins de concentré
hashish oil) (huile de haschisch)
28.5 (1 oz) or less 28,5 g (1 once) ou moins
Flower 1 oz (28.35 g) Fleurs : 1 once (28,5 g)
Concentrates; 7 g Concentrés : 7 g
Edibles 16 oz (454 g) Produits comestibles : 16 onces (454 g)
Infused liquid 72 fl oz (2.13 l) Liquide infusé : 72 onces liquides (2,13 l)
Home cultivation Culture à domicile
6 plants, 3 mature and 3 seedlings, or up to 12 per 6 pieds, 3 pieds matures et 3 jeunes plants, soit jusqu’à
household. 12 par ménage
4 plants in flower. 4 pieds en fleur
2 mature plants or 7 immature plants. 2 pieds matures ou 7 pieds immatures
Up to 4 plants for personal use per household. The Jusqu’à 4 pieds destinés à un usage personnel par ménage.
plants should be kept away from public view, and each Les pieds doivent être conservés hors de la vue du public et
one should have a legible tag with ownerʼs ID. chacun doit porter une étiquette lisible indiquant l’identité
du propriétaire.
Not allowed Non autorisée
Interpersonal sharing Partage entre personnes
Same as personal possession limits but without Mêmes limites que pour la détention à des fins personnelles,
compensation. mais le partage doit être sans contrepartie.
Gifting of recreational cannabis to adults 21 and older Le don de cannabis récréatif à des adultes de 21 ans et plus
is allowed, so long as the amount gifted falls within the est autorisé, à condition que la quantité donnée ne dépasse
personal possession limits and no financial pas les limites de détention à des fins personnelles et que le
consideration is associated with the transfer. transfert ne donne lieu à aucune contrepartie financière.
28.5 or 1 oz or less, or 5 g or less 28,5 g ou 1 once ou moins, ou 5 g ou moins
Yes, same as personal limit. Oui, même limite qu’à des fins personnelles.
Not allowed Non autorisé
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
To be determined À déterminer
1 oz dried flower 1 once de fleurs séchées
5 g cannabinoid extracts or concentrates 5 g d’extraits ou de concentrés de cannabinoïdes
16 oz edible form 16 onces de produits comestibles
72 oz cannabis in liquid form 72 onces de cannabis sous forme liquide
10 cannabis seeds 10 graines de cannabis
4 immature cannabis plants 4 pieds de cannabis immatures
1 oz or cannabis or equivalent in cannabis products 1 once de cannabis ou l’équivalent en produits du cannabis
28.5 g (1 oz) or equivalent 28,5 g (1 once) ou l’équivalent
28.5 g 28,5 g
Retail pricing structure Structure des prix de détail
Market/commercial Marché/entreprises
Market Marché
Market with limitation Marché avec des restrictions
Maximum THC content Teneur maximale en THC
Not set Non fixée
Not set initially Non fixée initialement
Flower is capped at 30% THC and concentrates cannot La teneur maximale en THC des fleurs est de 30 % et celle
exceed 60% THC. Edibles have a 50 mg limit per des concentrés, de 60 %. Les produits comestibles ne
package, 5 mg per serving.
peuvent pas dépasser 50 mg par unité de conditionnement, 5
mg par portion.
Not specified Non précisé
Not set initially Non fixée initialement
Registration requirements Exigences en matière d’enregistrement
None Aucune
Commercial production Production commerciale
Licensed Régime de licences
Licensed cannabis producers Producteurs de cannabis détenant une licence
Number of licences not to exceed: a) Marijuana Le nombre de licences ne doit pas dépasser : a) pour les
manufacturing facilities, 60; and b) Marijuana installations de fabrication de marijuana, 60 ; et b) pour les
cultivation facilities, 450 exploitations de culture de la marijuana, 450
Commercial distribution Distribution commerciale
Licensed establishments. Existing medical cannabis Établissements détenant une licence. Les opérateurs
operators will be allowed to operate three adult-use commerciaux de cannabis médical existants sont autorisés à
stores, co-locating them with their medical exploiter trois magasins réservés aux adultes, qui doivent
dispensaries. être installés au même endroit que leurs centres de
délivrance médicaux.
Licensed retail cannabis stores Magasins de vente au détail de cannabis détenant une
licence
Licensed Régime de licences
Number of licences issued shall not exceed the Le nombre de licences délivrées ne doit pas dépasser les
following limits: a) Retail cannabis stores, 400; limites suivantes : a) magasins de vente au détail de
b) Cannabis wholesalers, 25. marijuana, 400 ; b) grossistes en marijuana, 25.
Cannabis can only be sold and purchased at state- Le cannabis ne peut être vendu et acheté que dans des
licensed retail stores. magasins de détail détenant une licence délivrée par l’État.
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
None Aucune
Edibles produced for recreational consumers are Les produits comestibles destinés aux consommateurs
limited to 5 mg for a single dose and 50 mg for an récréatifs sont limités à 5 mg par dose individuelle et à
entire package. Edibles concentration limits increased 50 mg par unité de conditionnement complète. Les limites
from 50 mg THC to 100 mg per package on and after de concentration des produits comestibles sont passées de
April 1, 2022. Single serving portions (of no more than 50 à 100 mg de THC par unité de conditionnement le
10 mg THC) is scored, to make the portion sizes 1er avril 2022. Les portions individuelles (contenant au plus
obvious. 10 mg de THC) doivent être délimitées de façon visible.
Edibles can have up to 50 mg of THC with serving of Les produits comestibles peuvent contenir jusqu’à
no more than 5 mg of THC each. 50 mg de THC, les portions ne devant pas dépasser
5 mg de THC chacune.
Not to contain more than 5 mg of THC per serving of Ne pas contenir plus de 5 mg de THC par portion de
the product; and shall not contain more than 50 mg of produit ; et ne pas contenir plus de 50 mg de THC par unité
THC per package of the product. de conditionnement.
10 mg of THC in each individually packaged serving; Teneur maximale de 10 mg de THC dans chaque portion
child-proof packaging; THC labelling; marijuana- conditionnée individuellement ; conditionnement à
infused products, packages and labels to be approved l’épreuve des enfants ; étiquetage du THC ; les produits
by the State Liquor Control Board before sale. infusés à la marijuana, les conditionnements et les étiquettes
doivent être approuvés par le State Liquor Control Board
avant la vente.
Advertising Publicité
The board is authorized to promulgate rules and Le Board est autorisé à édicter des règles et règlements
regulations governing the advertising régissant la publicité
Entry sign required on exterior of dispensaries; Oregon Un panneau doit être apposé à l’extérieur des centres de
Liquor Control Commission has authority to further distribution ; l’Oregon Liquor Control Commission est
regulate or prohibit advertising. habilitée à réglementer davantage ou à interdire la publicité.
Advertising could not be deceptive, promote La publicité ne doit pas être trompeuse, pousser à la
overconsumption, offer free samples, or be appealing to surconsommation, consister dans la distribution
minors. Advertising would only be allowed where the d’échantillons gratuits ou être attrayante pour les mineurs.
licensee can reasonably expect no more than 15% of Elle n’est autorisée que si le titulaire de la licence peut
viewers will be under 21. raisonnablement escompter que pas plus de 15 % de
l’audience aura moins de 21 ans.
Board to regulate reasonable restrictions on advertising Le Board réglemente la publicité et la promotion des
and promotion of products. produits au moyen de restrictions raisonnables.
Cannabis business licensees are limited to two Les titulaires d’une licence d’exploitation de cannabis sont
permanent signs on their licensed premises, and all limités à deux enseignes permanentes sur les lieux visés par
other forms of outdoor advertisements on the premises la licence, et toute autre forme de publicité extérieure sur
are banned. New rules mandated that billboards and les lieux est interdite. Les nouvelles règles prescrivent que
signs can no longer contain images of the cannabis les panneaux d’affichage et les enseignes ne peuvent plus
plant or cannabis products. Cannot contain depictions contenir d’images de pieds de cannabis ou de produits à
of cartoon characters or any depictions that may be base de cannabis. Ils ne peuvent pas représenter de
appealing to children. personnages de dessins animés ni rien d’autre qui soit
susceptible d’être attrayant pour les enfants.
Taxation Fiscalité
Proposed tax is 13%. Wholesale tax will be applied to Taxe de 13 % proposée. La taxe de gros s’appliquera aux
products based on potency (0.5 cent per mg for flower, produits en fonction de leur puissance (0,5 cent par mg pour
8/10 th of a cent per mg for concentrated cannabis and 3 les fleurs, 8/10e de cent par mg pour le cannabis concentré
cents per mg for edibles). et 3 cents par mg pour les produits comestibles).
No tax on retail sales from October 2015 to December Pas de taxe sur les ventes au détail d’octobre à décembre
2015; 25% sales tax after 5 January 2016; 17% sales 2015 ; 25 % de taxe sur les ventes après le 5 janvier 2016 ;
tax in 2017 with options for local communities to taxe de vente à hauteur de 17 % en 2017 avec possibilité
establish local tax up to 3%. pour les collectivités locales de prélever une taxe locale
pouvant atteindre 3 %.
15% tax proposed Taxe de 15 % proposée
14% of sales price of retail sale 14 % du prix de vente au détail
20% retail sale tax Taxe de 20 % sur les ventes au détail
37% cannabis excise tax; Droits d’accise de 37 % sur le cannabis
Sales Tax: 7.0-10.4% Taxe de vente : 7,0-10,4 %
(Option to apply existing local sales taxes (0.5- 3.1%)). [possibilité d’appliquer les taxes de vente locales en vigueur
(0,5-3,1 %)].
On site consumption Consommation sur place
Is allowed Autorisée
Not allowed Non autorisée
Maybe allowed Peut être autorisée
Not specified Non précisé
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Smoking cannabis in any location is prohibited where Interdiction de fumer du cannabis partout où il est interdit
smoking tobacco is prohibited. de fumer du tabac.
Smoking marijuana in public is illegal. Interdiction de fumer de la marijuana en public.
Prohibited in public places other than in an area Consommation interdite dans les lieux publics autres que
licensed by the Department for consumption; smoking ceux visés par une licence délivrée à cet effet par le
in a location where smoking tobacco is prohibited. Département ; interdiction de fumer du cannabis là où il est
interdit de fumer du tabac.
Use is limited to individual dwellings. Prohibited in Usage limité aux habitations individuelles. Interdit dans les
street, alley, park or sidewalk in addition to usual rues, les allées et les parcs, sur les trottoirs et là où il est
smoke free places. habituellement interdit de fumer du tabac.
Public use of cannabis will be prohibited. L’usage de cannabis en public sera interdit.
It is illegal to consume cannabis in view of the public. L’usage de cannabis à la vue du public est illégal.
Medical cannabis Cannabis médical
2014: Registration and ID card, medical cannabis to be 2014 : enregistrement et carte d’identification, cannabis
given either to a certified patient (resident of the state) médical dispensé soit à un patient certifié (résident de
or by a designated caregiver for a certified medical use l’État), soit par un pourvoyeur de soins désigné en vue d’un
for defined “severe debilitating or life threatening usage médical certifié pour des « affections débilitantes
conditions. graves ou potentiellement mortelles » définies.
1998: Patient registry, dispensaries already existed but 1998 : registre des patients, les centres de délivrance
not clearly authorized by law or regulated; possession, existaient déjà mais n’étaient pas clairement autorisés par la
home cultivation. loi ni réglementés ; détention, culture à domicile.
2020: court ruled it unconstitutional. 2020 : le tribunal a jugé le cannabis médical
inconstitutionnel.
Department of health reviews application of qualifying Le Département de la santé examine les demandes des
patients diagnosed with qualifying conditions; DoH patients chez qui a été diagnostiquée une affection ouvrant
verifies the condition with the physician. droit au cannabis médical ; il procède à une vérification
auprès du médecin.
2020: Registration is based on certification from a 2020 : l’enregistrement est basé sur la certification par un
practitioner for specified conditions. médecin d’affections spécifiques.
1999/2010/2011: no registration or identification card; 1999/2010/2011 : pas d’enregistrement ni de carte
dispensaries approved as of November 2012, first d’identification ; centres de délivrance approuvés en
stores opened in July 2014; 1999 possession; 2012 novembre 2012, premiers magasins ouverts en juillet 2014 ;
home cultivation. 1999 : détention ; 2012 : culture à domicile.

TABLEAU 7 Réglementation légalisant l’usage non médical de cannabis en Uruguay


Uruguay Uruguay
Legal process Processus juridique
Government initiative, national law Initiative gouvernementale, loi nationale
Title Titre
Law No. 19.172 Loi no 19.172
Date passed Date d’adoption
December 2012 Décembre 2012
Date implemented/required date of rule adoption Date d’entrée en vigueur/date requise pour l’adoption
d’une réglementation
August 2014: Personal cultivation Août 2014 : culture à des fins personnelles
October 2014: Grower clubs Octobre 2014 : clubs de producteurs
Mid-2017: Pharmacy sales Mi-2017 : ventes en pharmacie
Regulatory authority Autorité compétente
Institute for the Regulation and Control of Cannabis Instituto de Regulación y Control del Cannabis (IRCCA,
(IRCCA) Institut pour la réglementation et le contrôle du cannabis)
Minimum age Âge minimum
18 18 ans
Residency requirement Conditions de résidence
Uruguayan citizenship or permanent Uruguayan Être citoyen uruguayen ou avoir le statut de résident
residency required permanent en Uruguay.
Personal possession limit Limite de détention à des fins personnelles
Individuals can purchase up to 40 g per month; 40 g par mois ; conformément à un règlement postérieur, la
according to subsequent regulations, the limit is 10 g limite est fixée à 10 g par semaine.
per week.
Home cultivation Culture à domicile
Six plants in flower. These plants are not allowed to 6 pieds en fleur. Ces pieds ne doivent pas produire plus de
yield more than 480 g of marijuana per year. 480 g de marijuana par an.
Interpersonal sharing Partage entre personnes
Allowed within the home Autorisé à domicile
Retail transaction limit Limite des ventes au détail
40 g per month, 10 g per week (sale through 40 g par mois, 10 g par semaine (vente en pharmacie aux
pharmacies to registered users) usagers enregistrés)
Retail pricing structure Structure des prix de détail
Government price control Contrôle des prix par l’État
Average retail price per gram after tax Prix moyen à la consommation par gramme, taxes
incluses
265 Uruguayan pesos per 5 g (approx. $1.2 per gram) 265 pesos uruguayens pour 5 g (environ 1,2 dollar le
gramme)
Maximum THC content Teneur maximale en THC
All products are required to indicate that CBD is equal to Il doit être indiqué sur tous les produits que la teneur en
or more than 3% and THC is equal to or less than 9% CBD est égale ou supérieure à 3 % et que la teneur en THC
est égale ou inférieure à 9 %.
Registration requirements Exigences en matière d’enregistrement
With IRCCA for any of the three modes of access Oui, auprès de l’IRCCA pour les trois modes d’accès
Commercial production Production commerciale
Licensed producers Producteurs détenant une licence
Commercial distribution Distribution commerciale
Licensed pharmacies Pharmacies détenant une licence
Restrictions on edibles Restrictions applicables aux produits comestibles
Advertising Publicité
Prohibited Interdite
Taxation Fiscalité
No tax, although IRCCA can impose tax in the future Pas de taxe, mais l’IRCCA peut imposer une taxe à l’avenir.
Cannabis clubs Clubs de cannabis
Clubs with 15-45 members allowed to cultivate up to Les clubs comptant de 15 à 45 membres sont autorisés à
99 plants, maximum 480 g of dried product per member cultiver jusqu’à 99 pieds, avec un maximum de 480 g de
per year produit séché par membre et par an.
Restrictions on use Restrictions applicables à la consommation
Uruguayʼs cannabis law forbids cannabis use in indoor La loi uruguayenne sur le cannabis interdit la
public spaces where tobacco use is prohibited. consommation de cannabis dans les espaces publics en
intérieur où la consommation de tabac est interdite.
Medical cannabis Cannabis médical
In 2013: Passed (Law 19.172). Decree N° 46/015. Oils En 2013 : adoption de la loi 19.172. Décret no 46/015.
under prescription (CBD) and cosmetics with CBD Huiles soumises à prescription (CBD) et cosmétiques
currently for sale in pharmacies. contenant du CBD actuellement en vente dans les
pharmacies.
Références
[CANNABIS | Références]

1 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, non daté.


2 Consuelo Guerri et María Pascual, « Impact of Neuroimmune Activation Induced by Alcohol or Drug Abuse on Adolescent Brain
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ijdevneu.2018.11.006.
3 Lian Li et al., « Relationship Between the Early Initiation of Substance Use and Attempted Suicide Among In-School Adolescents in Seven
Low- or Middle-Income African Countries: An Analysis of the Global School-Based Student Health Survey Data », Frontiers in Psychology 12
(11 novembre 2021): 753824, https://doi.org/10.3389/fpsyg.2021.753824.
4 Aprana Agrawal et al., « Major Depressive Disorder, Suicidal Thoughts and Behaviors, and Cannabis Involvement in Discordant Twins: A
Retrospective Cohort Study », Lancet Psychiatry 4, no 9 (septembre 2017), p. 706 à 714, https://doi.org/10.1016/S2215-0366(17)30280-8.
5 Gabriella Gobbi et al., « Association of Cannabis Use in Adolescence and Risk of Depression, Anxiety, and Suicidality in Young Adulthood A
Systematic Review and Meta-Analysis », JAMA Psychiatry 76, no 4 (2019), p. 426 à 434, https://doi.org/10.1001/jamapsychiatry.2018.4500.
6 Estimations calculées par l’ONUDC à partir des données de prévalence annuelle ventilées par sexe de 63 pays.
7 Shelly F. Greenfield et al., « Substance Abuse in Women », Psychiatric Clinics of North America 33, no 2 (juin 2010), p. 339 à 355,
https://doi.org/10.1016/j.psc.2010.01.004.
8 Fernando A. Wagner et James C. Anthony, « Male–Female Differences in the Risk of Progression from First Use to Dependence upon Cannabis,
Cocaine, and Alcohol », Drug and Alcohol Dependence 86, no 2–3 (12 janvier 2007), p. 191 à 198,
https://doi.org/10.1016/j.drugalcdep.2006.06.003.
9 R. Kathryn McHugh et al., « Sex and Gender Differences in Substance Use Disorders », Clinical Psychology Review 66 (décembre 2018), p. 12 à
23, https://doi.org/10.1016/j.cpr.2017.10.012.
10 Kathleen T. Brady et Carrie L. Randall, « Gender Differences in Substance Use Disorders », Psychiatric Clinics of North America 22, no 2
(juin 1999), p. 241 à 252, https://doi.org/10.1016/S0193-953X(05)70074-5.
11 Voir aussi ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021, fascicule 5, La COVID-19 et les drogues : impact et perspectives (publication des
Nations Unies, 2021).
12 EMCDDA, Impact of COVID-19 on Drug Markets, Use, Harms and Drug Services in the Community and Prisons: Results from an EMCDDA
Trendspotter Study (Luxembourg, Office des publications de l’Union européenne, 2021).
13 EMCDDA, Rapport européen sur les drogues 2021 : Tendances et évolutions (Luxembourg, Office des publications de l’Union européenne,
2021).
14 Frederic Been et al., « Changes in Drug Use in European Cities during Early COVID-19 Lockdowns – A Snapshot from Wastewater Analysis »,
Environment International 153 (août 2021) : 106540.
15 Alessio Gili et al., « Changes in Drug Use Patterns during the COVID-19 Pandemic in Italy: Monitoring a Vulnerable Group by Hair Analysis »,
International Journal of Environmental Research and Public Health 18, no 4 (18 février 2021), p. 1967.
16 Santé Canada, « Enquête canadienne sur le cannabis de 2021 : Sommaire », 23 décembre 2021, https://www.canada.ca/fr/sante-
canada/services/drogues-medicaments/cannabis/recherches-donnees/enquete-canadienne-cannabis-2021-sommaire.html.
17 Sameer Imtiaz et al., « Cannabis Use During the COVID-19 Pandemic in Canada: A Repeated Cross-Sectional Study », Journal of Addiction
Medicine 15, no 6 (novembre 2021), p. 484 à 490, https://doi.org/10.1097/ADM.0000000000000798.
18 Laura Doherty, Tom Sullivan et Alexandra Voce, « Statistical Bulletin 33. Impact of the COVID-19 Pandemic on Cannabis Demand and Supply
in Australia » (Australian Institute of Criminology, Government australien, juillet 2021).
19 G Baillie et al., « Key Findings from the ‘Australians’ Drug Use: Adapting to Pandemic Threats (ADAPT)’ Study Wave 4. ADAPT Bulletin No.
4 » (Sydney, National Drug and Alcohol Research Centre, UNSW Sydney, 2021), https://6d4c02d1-3362-4c6f-a837-
b46833d5b1a5.filesusr.com/ugd/8a9f74_cf4337cbb3224f05b0a4779cfbe9e0bd.pdf.
20 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
21 Ibid.
22 Australian Criminal Intelligence Commission, Illicit Drug Data Report 2019–20, 2021.
23 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
24 Ibid.
25 Ibid.
26 Global Initiative against Transnational Organized Crime, A Rising Tide Trends in Production, Trafficking and Consumption of Drugs in North
Africa, Research Report (Genève (Suisse), 2020).
27 Conseil de l’Union européenne, Groupe de Dublin, Regional Report for North Africa (Bruxelles, 2018).
28 Global Initiative against Transnational Organized Crime, A Rising Tide Trends in Production, Trafficking and Consumption of Drugs in North
Africa.
29 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
30 États-Unis, Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Results from the 2020 National Survey on Drug Use and Health:
Detailed Tables (Rockville, Maryland: Center for Behavioral Health Statistics and Quality, 2021).
31 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
32 EMCDDA, Rapport européen sur les drogues 2021 : Tendances et évolutions.
33 Jakob Manthey et al., « Public Health Monitoring of Cannabis Use in Europe: Prevalence of Use, Cannabis Potency, and Treatment Rates », The
Lancet Regional Health – Europe 10 (novembre 2021), 100227, https://doi.org/10.1016/j.lanepe.2021.100227.
34 Ibid.
35 Ibid.
36 Albert Stuart Reece et Gary Kenneth Hulse, « Quadruple Convergence – Rising Cannabis Prevalence, Intensity, Concentration and Use Disorder
Treatment », The Lancet Regional Health – Europe 10 (novembre 2021), 100245, https://doi.org/10.1016/j.lanepe.2021.100245.
37 EMCDDA, Rapport européen sur les drogues 2021 : Tendances et évolutions.
38 Marta Di Forti et al., « The Contribution of Cannabis Use to Variation in the Incidence of Psychotic Disorder across Europe (EU-GEI): A
Multicentre Case-Control Study », The Lancet Psychiatry 6, no 5 (mai 2019), p. 427 à 436, https://doi.org/10.1016/S2215-0366(19)30048-3.
39 Marta Di Forti et al., « High-Potency Cannabis and the Risk of Psychosis », British Journal of Psychiatry 195, no 6 (décembre 2009), p. 488 à
491, https://doi.org/10.1192/bjp.bp.109.064220.
40 Lindsey A. Hines et al., « Association of High-Potency Cannabis Use With Mental Health and Substance Use in Adolescence », JAMA
Psychiatry 77, no 10 (1er octobre 2020), 1044, https://doi.org/10.1001/jamapsychiatry.2020.1035.
41 Deborah Hasin et Claire Walsh, « Cannabis Use, Cannabis Use Disorder, and Comorbid Psychiatric Illness: A Narrative Review », Journal of
Clinical Medicine 10, no 1 (23 décembre 2020), 15, https://doi.org/10.3390/jcm10010015.
42 Maximilian Gahr et al., « Incidence of Inpatient Cases with Mental Disorders Due to Use of Cannabinoids in Germany: A Nationwide
Evaluation », European Journal of Public Health, 19 janvier 2022, ckab207, https://doi.org/10.1093/eurpub/ckab207.
43 Ibid.
44 Peter Cremer-Schaeffer et Werner Knöss, « Cannabis zu medizinischen Zwecken – Das Gesetz vom März 2017 und seine Vorgeschichte »,
Bundesgesundheitsblatt–Gesundheitsforschung–Gesundheitsschutz 62, no 7 (juillet 2019), p. 801 à 805, https://doi.org/10.1007/s00103-019-
02962-6.
45 Roger Hudson et al., « Cannabidiol Counteracts the Psychotropic Side-Effects of Δ-9-Tetrahydrocannabinol in the Ventral Hippocampus through
Bidirectional Control of ERK1–2 Phosphorylation », The Journal of Neuroscience 39, no 44 (30 octobre 2019) : 8762–77.
46 ONUDC et Nigéria, Drug Use in Nigeria 2018 (Vienne, 2019).
47 Commission de la CEDEAO, The West African Epidemiology Network on Drug Use (WENDU) Report: Statistics and Tends on Illicit Drug Use
and Supply (2018-2019), 2021.
48 D’après les réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, s’agissant du nombre des personnes traitées pour usage de drogues, réponses
de l’Algérie, de l’Égypte et du Maroc pour 2019 et 2020.
49 Siphokazi Dada et al., « Monitoring Tobacco and Other Drug Abuse Treatment Admission in South Africa: July-December 2020 », South
African Community Epidemiology Network on Drug Use (SACENDU) Updates Phase 49 (août 2021), 4.
50 Mafalda Pardal et al., « Mapping Cannabis Social Clubs in Europe », European Journal of Criminology, 18 juillet 2020, 147737082094139,
https://doi.org/10.1177/1477370820941392.
51 Tom Decorte, « Cannabis Social Clubs in Belgium: Organizational Strengths and Weaknesses, and Threats to the Model », International Journal
of Drug Policy 26, no 2 (février 2015), p. 122 à 130, https://doi.org/10.1016/j.drugpo.2014.07.016.
52 Ministerie van Justitie en Veiligheid, « Toleration Policy Regarding Soft Drugs and Coffee Shops – Drugs – Government.Nl », onderwerp
(Ministerie van Algemene Zaken, 28 novembre 2013), https://www.government.nl/topics/drugs/toleration-policy-regarding-soft-drugs-and-
coffee-shops.
53 Ibid.
54 « Act LXVI of 2021 (Chapter 628 of the Laws of Malta) », Malta News Gazette, consulté le 28 janvier 2022, https://maltanewsgazette. com/the-
ministry-for-equality-research-and-innovation-new-law-on-the-responsible-use-of-cannabis-enters-into-force/.
55 « Press Release by the Ministry for Equality, Research and Innovation: New Law on the Responsible Use of Cannabis Enters into Force », Press
Releases, consulté le 31 janvier 2022,
https://www.gov.mt:443/en/Government/DOI/Press%20Releases/Pages/2021/December/18/pr212248en.aspx.
56 Article 14 de la Constitution de l’Afrique du Sud.
57 Ministerie van Justitie en Veiligheid, « Staatsblad 433 wet van 13 november 2019 experiment gesloten coffeeshopketen – Publicatie –
Rijksoverheid.nl », publicatie (Ministerie van Algemene Zaken, 28 novembre 2019),
https://www.rijksoverheid.nl/documenten/publicaties/2019/11/28/staatsblad-433-wet-van-13-november-2019-experiment-gesloten-
coffeeshopketen.
58 Ministerie van Algemene Zaken, « Aanleiding en opzet experiment gesloten coffeeshopketen – Experiment gesloten coffeeshopketen
(wietexperiment) – Rijksoverheid.nl » (Ministerie van Algemene Zaken), consulté le 11 juin 2022,
https://www.rijksoverheid.nl/onderwerpen/experiment-gesloten-coffeeshopketen-wietexperiment/aanleiding-en-opzet-experiment-gesloten-
coffeeshopketen.
59 Ibid.
60 Roman Zwicky et al., A Research Agenda for the Regulation of Non-Medical Cannabis Use in Switzerland, Zürcher Politik-Evaluationsstudien
Nr. 20 (étude commandée par l’Office fédéral de la santé publique, 2021).
61 Voir ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2020, fascicule 4, Questions transversales : évolution des tendances et nouveaux défis
(publication des Nations Unies, 2020).
62 Wayne Hall et Michael Lynskey, « Assessing the Public Health Impacts of Legalizing Recreational Cannabis Use: The US Experience », World
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63 Ministère de la justice, Gouvernement canadien, « Légalisation et réglementation du cannabis », 20 juin 2018, https://www.justice.gc.ca/fra/jp-
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64 États-Unis, Substance Abuse and Mental Health Services Administration, Key Substance Use and Mental Health Indicators in the United States:
Results from the 2020 National Survey on Drug Use and Health (Rockville, MD, Center for Behavioral Health Statistics and Quality, 2021).
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66 Jack K. Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado » (Colorado Division of Criminal Justice, juillet 2021).
67 « The Legalization of Marijuana in Colorado: The Impact » (Rocky Mountain High Intensity Drug Trafficking Area, septembre 2020).
68 Jonathan Caulkins et al., Considering Marijuana Legalization: Insights for Vermont and Other Jurisdictions (RAND Corporation, 2015),
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and the Use of Other Substances: Findings from State Policy Evaluations », The American Journal of Drug and Alcohol Abuse 45, no 6 (2
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70 Rosalie Liccardo Pacula et Rosanna Smart, « Medical Marijuana and Marijuana Legalization », Annual Review of Clinical Psychology 13, no 1 (8
mai 2017), p. 397 à 419, https://doi.org/10.1146/annurev-clinpsy-032816-045128.
71 Natalie S. Levy et al., « Joint Perceptions of the Risk and Availability of Cannabis in the United States, 2002-2018 », Drug and Alcohol
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72 Smart et Pacula, « Early Evidence of the Impact of Cannabis Legalization on Cannabis Use, Cannabis Use Disorder, and the Use of Other
Substances ».
73 « Consommation de cannabis – Blogue de données – Infobase de la santé publique », Santé Canada, 2021, https://health-
infobase.canada.ca/cannabis/.
74 Li et al., « Relationship Between the Early Initiation of Substance Use and Attempted Suicide Among In-School Adolescents in Seven Low- or
Middle-Income African Countries ».
75 Agrawal et al., « Major Depressive Disorder, Suicidal Thoughts and Behaviors, and Cannabis Involvement in Discordant Twins: A Retrospective
Cohort Study », septembre 2017.
76 Gobbi et al., « Association of Cannabis Use in Adolescence and Risk of Depression, Anxiety, and Suicidality in Young Adulthood A Systematic
Review and Meta-Analysis ».
77 Guerri et Pascual, « Impact of Neuroimmune Activation Induced by Alcohol or Drug Abuse on Adolescent Brain Development ».
78 Maria Melchior et al., « Does Liberalisation of Cannabis Policy Influence Levels of Use in Adolescents and Young Adults? A Systematic Review
and Meta-Analysis », BMJ Open 9, no 7 (10 juillet 2019), e025880, https://doi.org/10.1136/bmjopen-2018-025880.
79 Lloyd Johnston et al., « Monitoring the Future: National Survey Results on Drug Use 1970 – 2020; Key Findings on Adolescent Drug Use »
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80 Ibid.
81 Ibid.
82 D Mark Anderson et al., « Association of Marijuana Laws With Teen Marijuana Use: New Estimates From the Youth Risk Behavior Surveys »,
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83 Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado ».
84 Santé Canada, « Résumé des résultats de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves 2018-2019 », departmental
actions, 31 décembre 2019, https://www.canada.ca/en/health-canada/services/canadian-student-tobacco-alcohol-drugs-survey/2018-2019-
summary.html.
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Economic Affairs, Distilled Spirits Council, janvier 2019).
113 Voir aussi Sirish Veligati et al., « Changes in Alcohol and Cigarette Consumption in Response to Medical and Recreational Cannabis
Legalization: Evidence from U.S. State Tax Receipt Data », International Journal of Drug Policy 75 (janvier 2020), 102585,
https://doi.org/10.1016/j.drugpo.2019.10.011.
114 Andrea H. Weinberger et al., « Changes in Alcohol Use by Cannabis Use Status among Adolescents and Young Adults in the United States:
Emerging Evidence for Both Substitution and Complementarity », Alcoholism: Clinical and Experimental Research 45, no 12 (décembre 2021),
p. 2536 à 2545, https://doi.org/10.1111/acer.14737.
115 Wayne Hall et al., « Public Health Implications of Legalising the Production and Sale of Cannabis for Medicinal and Recreational Use », The
Lancet 394, no 10208 (octobre 2019), p. 1580 à 1590, https://doi.org/10.1016/S0140-6736(19)31789-1.
116 Benjamin Hansen, Keaton Miller et Caroline Weber, « Early Evidence on Recreational Marijuana Legalization and Traffic Fatalities »
(Cambridge, MA, National Bureau of Economic Research, mars 2018), https://doi.org/10.3386/w24417.
117 Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado ».
118 Hansen, Miller et Weber, « Early Evidence on Recreational Marijuana Legalization and Traffic Fatalities ».
119 Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado ».
120 Ibid.
121 Canada, « Enquête canadienne sur le cannabis de 2021 : Sommaire ».
122 Statistique Canada, Government canadien, « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2020 », 27 juillet 2021,
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2021001/article/00013-eng.htm.
123 Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado ».
124 Andrew D. Plunk et al., « Youth and Adult Arrests for Cannabis Possession After Decriminalization and Legalization of Cannabis », JAMA
Pediatrics 173, no 8 (1er août 2019), 763, https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2019.1539.
125 Ibid.
126 Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado ».
127 Voir aussi « Marijuana Impact on California, 2020 ».
128 Dills et al., « The Effect of State Marijuana Legalizations: 2021 Update ».
129 Ibid.
130 Guangzhen Wu, Ming Wen et Fernando A. Wilson, « Impact of Recreational Marijuana Legalization on Crime: Evidence from Oregon »,
Journal of Criminal Justice 72 (janvier 2021), 101742, https://doi.org/10.1016/j.jcrimjus.2020.101742.
131 Gouvernement canadien, « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2020 ».
132 Xiuming Dong et Justin Tyndall, « The Impact of Recreational Marijuana Dispensaries on Crime: Evidence from a Lottery Experiment »,
Working Paper (University of Hawaii Economic Research Organization, Université d’Hawaï à Manoa, mars 2021),
https://econpapers.repec.org/paper/haewpaper/2021-1.htm.
133 Lorine A. Hughes, Lonnie M. Schaible et Katherine Jimmerson, « Marijuana Dispensaries and Neighborhood Crime and Disorder in Denver,
Colorado », Justice Quarterly 37, no 3 (15 avril 2020) : 461–85, https://doi.org/10.1080/07418825.2019.1567807.
134 Ibid.
135 « 2021 Recreational Marijuana Supply and Demand Report » (Oregon Liquor Control Commission, février 2021).
136 Dills et al., « The Effect of State Marijuana Legalizations: 2021 Update ».
137 Canada, « Enquête canadienne sur le cannabis de 2021 : Sommaire ».
138 Uruguay, site Web de l’Institut pour la réglementation et le contrôle du cannabis (www.ircca.gub.uy/).
139 « Analysis of Cannabis Market in California and Case Study Cities » (Applied Development Economics, Inc., Californie, août 2020).
140 Beau Kilmer et al., « After the Grand Opening: Assessing Cannabis Supply and Demand in Washington State » (RAND Corporation, 2 août
2019), https://www.rand.org/pubs/research_reports/RR3138.html.
141 Reed, « Impact of Marijuana Legalization in Colorado ».
142 « The Legalization of Marijuana in Colorado: The Impact ».
143 « The Impact of Legalization of Marijuana in Illinois » (Chicago High Intensity Drug Trafficking Areas, 2021).
144 National Marijuana Initiative, « Marijuana’s Impact on California 2020 ».
145 « Growth Potential in the Cannabis Industry », GLG, consulté le 7 mars 2022, https://glginsights.com/articles/growth-potential-in-the-cannabis-
industry/.
146 ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2020, fascicule 4, Questions transversales : évolution des tendances et nouveaux défis.
147 Shaleen Title, « Bigger Is Not Better: Preventing Monopolies in the National Cannabis Market », SSRN Scholarly Paper (Rochester, NY, Social
Science Research Network, 26 janvier 2022), https://doi.org/10.2139/ssrn.4018493.
148 Des informations parues dans les médias sur les investissements de grandes entreprises sur le marché du cannabis sont mentionnées dans les
livraisons 2020 et 2021 du Rapport mondial sur les drogues.
149 Cash et al., « Mapping Cannabis Potency in Medical and Recreational Programs in the United States ».
150 Rosanna Smart et al., « Variation in Cannabis Potency and Prices in a Newly Legal Market: Evidence from 30 Million Cannabis Sales in
Washington State: Legal Cannabis Potency and Price Variation », Addiction 112, no 12 (décembre 2017), p. 2167 à 2177,
https://doi.org/10.1111/add.13886.
151 Cash et al., « Mapping Cannabis Potency in Medical and Recreational Programs in the United States ».
152 Michael J. Zoorob, « The Frequency Distribution of Reported THC Concentrations of Legal Cannabis Flower Products Increases Discontinuously
around the 20% THC Threshold in Nevada and Washington State », Journal of Cannabis Research 3, no 1 (décembre 2021), 6,
https://doi.org/10.1186/s42238-021-00064-2.
153 « 2020 Regulated Marijuana Market Update » (Colorado Department of Revenue, Marijuana Enforcement Division, 2021).
154 Ibid.
OPIOÏDES
[OPIOÏDES | Vue d’ensemble : le groupe de drogues des opioïdes]

Vue d’ensemble : le groupe de drogues des opioïdes – une famille étendue de substances

Les opioïdes sont un groupe de drogues comprenant un ensemble de substances, à savoir les opiacés et leurs analogues
synthétiques, qui agissent sur les récepteurs opioïdes mu (μ), delta (Δ) et kappa (Κ) dans le corps humain, déprim ent
la respiration, augmentent les sentiments de plaisir et bloquent les messages de douleur du système nerveux 1. Les
opiacés sont des alcaloïdes naturels présents dans le pavot à opium, comme la morphine, la codéine et la thébaïne. Leurs
dérivés semi-synthétiques sont notamment l’héroïne, l’hydrocodone, l’oxycodone et la buprénorphine. La classe des opioïdes
englobe également un ensemble d’opioïdes synthétiques ou pharmaceutiques, tels que la méthadone, la péthidine, le tramadol
et le fentanyl2.

Schémas d’usage non médical d’opioïdes : chevauchement, substitution, automédication


et exposition accidentelle
Les opioïdes comportent généralement un risque d’abus élevé, mais le risque particulier d’abus de tout opioïde est
déterminé par de nombreux facteurs a. Il s’agit notamment de la facilité avec laquelle l’opioïde peut traverser la
barrière hémato-encéphalique (lipophilie du médicament), qui diffère d’une personne à l’autre, de son affinité de
liaison aux récepteurs opioïdes (principalement μ), et de diverses caractéristiques pharmacocinétiques telles que la
facilité avec laquelle il peut être injecté ou autrement utilisé 3. L’usage d’opioïdes et la dépendance à ces substances
sont aussi influencés par la disponibilité, la dynamique du marché 4, et des facteurs économiques comme l’élasticité-
prix croisée 5, et peuvent varier d’une personne à l’autre.
Le Rapport mondial sur les drogues 2021 a décrit trois scénarios différents dans l’interaction de l’usage de différents
opioïdes qui jouent un rôle clef dans la dynamique de l ’épidémie d’usage d’opioïdes non médicaux dans différents
pays :
> Les opioïdes dont il est habituellement fait usage sont remplacés par d ’autres, ou de nouveaux opioïdes sont
expérimentés, en fonction de leur prix, de leur pureté et de leurs effets et effets secondaires perçus par l’usagère
ou l’usager, ainsi que de leur disponibilité et des mesures de contrôle existantes.
> Différents opioïdes sont utilisés consécutivement ou séquentiellement pour l ’automédication ou la gestion du
sevrage, y compris pendant un traitement par agonistes b ou antagonistes c opioïdes.
> Les usagères et usagers d’opioïdes novices ou réguliers, et parfois même les personnes dont la drogue primaire
n’est pas un opioïde, sont exposés accidentellement à des opioïdes utilisés comme adultérants ou agents de coupe
dans des substances déjà établies sur le marché.

GLOBAL CULTIVATION 2021 CULTURE MONDIALE 2021


Change from previous year -16% Variation par rapport à l’année précédente -16 %
246,800 ha 246 800 ha
345,600 x 345 600 x
GLOBAL PRODUCTION 2021 PRODUCTION MONDIALE 2021
Change from previous year +7% Variation par rapport à l’année précédente +7 %

a
Pour une analyse plus approfondie, voir le Rapport mondial sur les drogues 2021.
b
Selon le Lexicon of Alcohol and Drugs Terms (Lexique terminologique sur l’alcool et les drogues) publié par l’OMS, un agoniste est une
substance qui agit sur les récepteurs neuronaux pour produire des effets similaires à ceux d’une drogue de référence. Par exemple, la méthadone
est un agoniste de la morphine au niveau des récepteurs opioïdes.
c
Selon le Lexicon of Alcohol and Drugs Terms de l’OMS, un antagoniste est une substance qui contrecarre les effets d’une autre substance ou
d’un autre agent. Sur le plan pharmacologique, un antagoniste interagit avec un récepteur pour inhiber (contrer ou arrêter) l’action de la
substance qui produit des effets spécifiques que ce récepteur médie. La méthadone est un agoniste opioïde, tandis que la buprénorphine est un
agoniste et un antagoniste partiel des récepteurs opioïdes.
7,930 tons of opium 7 930 tonnes d’opium
Entre 1 177 et 1 477 tonnes consommées sous forme
1,177–1,477 tons consumed as opium
d’opium
6,438–6,738 tons processed into heroin Entre 6 438 et 6 738 tonnes transformées en héroïne
495–755 tons of heroin produced Entre 495 et 755 tonnes d’héroïne produites
GLOBAL NUMBER OF USERS 2020 NOMBRE D’USAGERS DANS LE MONDE 2020
opioid users Usagers d’opioïdes
61 million 61 millions
opiate users Usagers d’opiacés
31 million 31 millions
GLOBAL SEIZURES* 2020 SAISIES DANS LE MONDE* 2020
39 tons 39 tonnes
Pharmaceutical opioids Médicaments opioïdes
46 tons 46 tonnes
Morphine Morphine
115 tons 115 tonnes
Heroin Héroïne
992 tons 992 tonnes
Opium Opium
* Les quantités saisies n’ont pas été ajustées compte tenu de
* Quantities seized have not been adjusted for purity.
la pureté.
Change from previous year Variation par rapport à l’année précédente
-83% -83%
+22% +22%
+19% +19%
+37% +37%

[TEXT BOX
Exemple de l’interaction entre différents opioïdes : États-Unis
Aux États-Unis, le marché des opioïdes oscille depuis longtemps entre usage d’héroïne et usage non médical de
médicaments opioïdes. L’épidémie d’usage non médical d’opioïdes est caractérisée aujourd’hui par le mélange de
fentanyls à l’héroïne ou parfois le remplacement intégral de cette dernière par des fentanyls.
L’usage non médical de médicaments opioïdes a commencé d’augmenter en 1997, en même temps qu’augmentait
la prescription d’opioïdes pour le traitement de la douleur, en particulier de la douleur chronique non cancéreuse, le
nombre de ces prescriptions ayant bondi de plus de 500 % entre l’année en question et 2005 i.
Un des facteurs qui a incité les personnes entamant une consommation à opter de plus en plus pour l’usage non
médical de médicaments opioïdes tient au fait que ces substances étaient considérées comme plus sûres que
l’héroïne, car elles n’étaient pas réprouvées comme les drogues « illicites » et elles fluctuaient moins en qualité ou
en dosage. Une étude réalisée au cours de la période 2010-2013 a montré que les personnes qui avaient récemment
entamé un usage d’opioïdes étaient plus souvent des hommes et des femmes relativement âgés vivant dans des zones
assez peu urbanisées (75 %) dont le premier contact avec les opioïdes s’était fait, dans la plupart des cas (75 %), par
l’intermédiaire de produits pharmaceutiques ii ; par contraste, les personnes interrogées qui avaient commencé à faire
usage d’héroïne dans les années 1960 étaient principalement des hommes jeunes (83 %) et le premier opioïde dont
ils avaient fait usage était le plus souvent l’héroïne.
À partir de 2006, une augmentation progressive de l’usage d’héroïne a été observée dans certaines régions des États-Unis ;
elle a été attribuée principalement à la disponibilité sur le marché d’une héroïne plus pure et moins chère que par le passé,
ainsi qu’à une modification de la formulation des médicaments opioïdes, rendus plus résistants à l’écrasement et moins
susceptibles de mésusage. Le passage de l’usage non médical de médicaments opioïdes à l’usage d’héroïne a, dans bien des
cas, en particulier chez les jeunes, constitué une étape vers la dépendance pour un sous-groupe de personnes qui faisaient un
usage non médical de médicaments opioïdes mais qui, considérant trop coûteux de maintenir leur mode de consommation,
sont passées à l’héroïne parce que celle-ci leur est apparue comme plus régulièrement disponible auprès des revendeurs, plus
puissante et plus efficace par rapport au prix que les médicaments opioïdesiii.
Entre les périodes 2002-2004 et 2011-2013, l’usage d’héroïne a augmenté de 139 % chez les personnes qui avaient
déclaré faire un usage non médical de médicaments opioïdes iv. Une étude s’appuyant sur des données nationales
pour la période 2002-2004 a permis de constater que, dans la population âgée de 18 ans et plus, les personnes qui
prenaient de l’héroïne étaient 3,9 fois plus susceptibles de déclarer avoir fait un usage non médical d ’opioïdes au
cours de l’année écoulée et 2,9 fois plus susceptibles de répondre aux critères d ’abus d’opioïdes ou de dépendance
aux opioïdes que les personnes qui n’en prenaient pas v.
Il ressort des données disponibles pour les États-Unis que, sous certaines conditions, une disponibilité accrue
d’héroïne à des prix compétitifs peut conduire à une augmentation générale de l’usage d’héroïne en dépit de l’image
négative de cette substance vi. L’augmentation de la disponibilité d’héroïne enregistrée entre 2005 et 2018 vii a été
alimentée par les personnes qui faisaient mésusage d’opioïdes soumis à prescription. Après que la prescription de
ces médicaments a été soumise à un contrôle renforcé, ce groupe s’est tourné principalement vers l’héroïne ii.

D’après les estimations, en 2020, 9,5 millions de personnes aux États-Unis avaient fait un usage non médical
d’opioïdes au cours de l’année écoulée. Sur ce nombre, 9,3 millions avaient fait un usage non médical de
médicaments opioïdes, 902 000 avaient pris de l’héroïne et environ 700 000 avaient consommé à la foisviii de
l’héroïne et des médicaments opioïdes (hors cadre médical). Parallèlement, la présence d’héroïne a nettement plus
souvent été constatée lors des analyses post-mortem des cas de décès par surdose de droguesix. Cependant, la plupart
des augmentations récentes des décès par surdose attribuables à l’héroïne en Amérique du Nord semblent être dues
à des fentanyls que les revendeurs ou les trafiquants ajoutent à l’héroïne x.

iSarah G. Mars et al., « “Every ‘Never’ I Ever Said Came True”: Transitions from Opioid Pills to Heroin Injecting »,
International Journal of Drug Policy 25, n o 2 (mars 2014), p. 257 à 266, https://doi.org/10.1016/j.drugpo.2013.10.004.
ii
Theodore J. Cicero et al., « The Changing Face of Heroin Use in the United States: A Retrospective Analysis of the Past
50 Years », JAMA Psychiatry 71, n o 7 (1 er juillet 2014), p. 821, https://doi.org/10.1001/jamapsychiatry.2014.366.
iii
Wilson M. Compton, Christopher M. Jones et Grant T. Baldwin, « Relationship between Nonmedical Prescription-Opioid
Use and Heroin Use », publié sous la direction de Dan L. Longo, New England Journal of Medicine 374, n o 2 (14 janvier
2016), p. 154 à 163, https://doi.org/10.1056/NEJMra1508490.
ivChristopher M. Jones et al., « Vital Signs: Demographic and Substance Use Trends Among Heroin Users – United States,
2002-2013 », Morbidity and Mortality Weekly Report 64, n o 26 (10 juillet 2015), p. 719 à 725.
vWilliam C. Becker et al., « Non-Medical Use, Abuse and Dependence on Prescription Opioids among U.S. Adults:
Psychiatric, Medical and Substance Use Correlates », Drug and Alcohol Dependence 94, n o 1 à 3 (avril 2008), p. 38 à 47,
https://doi.org/10.1016/j.drugalcdep.2007.09.018.
viPour l’année 2020, l’Enquête nationale sur l’usage de drogues et la santé a révélé que la part de la population âgée de 12 ans
et plus qui considérait l’usage hebdomadaire ou bihebdomadaire d’une substance comme présentant un « risque majeur pour la
santé » était de 22 % pour la marijuana, de 85 % pour la cocaïne et de 93 % pour l’héroïne (SAMHSA, Results from the 2020
National survey on Drug Use and Health: Detailed Tables, Rockville, octobre 2021).
vii
National Institute on Drug Abuse, « Prescription Opioids and Heroin Research Report. Increased Drug Availability Is
Associated with Increased Use and Overdose », 2020; Congressional Research Service, Heroin Trafficking in the United
States, 2019.
viii
Ces estimations sont fondées sur l’Enquête nationale sur l’usage de drogues et la santé,
https://www.samhsa.gov/data/sites/default/files/2021-10/2020_NSDUH_Highlights.pdf. En raison des difficultés courantes
d’ordre méthodologique propres aux enquêtes auprès des ménages, eu égard au fait, notamment, que certaines personnes
souffrant de troubles liés à l’usage d’opioïdes ne font pas partie de la base de sondage de l’enquête (sans-abri et personnes en
institutions, par exemple) ou n’ont pas déclaré leur usage parce qu’il est mal perçu socialement, il est probable que les chiffres
présentés soient sous-estimés.
ixNational Institute on Drug Abuse, « Overdose Death Rates », National Institute on Drug Abuse, 20 janvier 2022,
https://nida.nih.gov/drug-topics/trends-statistics/overdose-death-rates.
x Department of Justice des États-Unis, Drug Enforcement Administration, 2020 National Drug Threat Assessment, 2021 .

END OF TEXT BOX]

Figure 45 Opioïdes à usage médical et non médical


OPIATES OPIACÉS
heroin, morphine, opium héroïne, morphine, opium
codeine, hydrocodone, desomorphine, oxycodone, etc. codéine, hydrocodone, désomorphine, oxycodone, etc.
UNDER INTERNATIONAL CONTROL SOUS CONTRÔLE INTERNATIONAL
PHARMACEUTICAL OPIOIDS MÉDICAMENTS OPIOÏDES
SYNTHETIC OPIOIDS OPIOÏDES SYNTHÉTIQUES
tramadol Tramadol
methadone, pethidine, pentazocine, buprenorphine, etc. méthadone, péthidine, pentazocine, buprénorphine, etc.
fentanyl and its analogues fentanyl et ses analogues
research opioids opioïdes expérimentaux
Source : Figure élaborée par l’ONUDC.

L’offre d’opioïdes dans le monde


[OPIOÏDES | L’offre d’opioïdes dans le monde]

L’offre d’opiacés dans le monde


La production d’opium reste concentrée dans trois pays
Parmi les 57 pays où une production d’opium illicite a été signalée au cours des 10 dernières années, seulement trois ont
représenté 97 % de la production d’opium illicite estimée au cours de la période 2017-2021. L’Afghanistan est resté de loin
la première source d’opium au monde, représentant 86 % de la production mondiale d’opium en 2021 selon les estimations.
L’opium afghan alimente les marchés partout en Eurasie et en Afrique et une partie négligeable de celui-ci parvient en
Amérique du Nord et en Océanie. L’opium produit en Asie du Sud-Est, principalement au Myanmar (6 % de la production
mondiale) et en République démocratique populaire lao (environ 1 %), approvisionne les marchés d’Asie de l’Est et du Sud-
Est et d’Océanie, tandis que l’opium produit dans les pays d’Amérique latine, principalement au Mexique (près de 6 % de la
production mondiale d’opium) et, dans une moindre mesure, en Colombie et au Guatemala (moins de 1 %), représente la
majeure partie de l’héroïne qui alimente les États-Unis et les marchés relativement limités de l’Amérique du Sud.

Figure 46 Culture du pavot à opium et production d’opium, 1998-2021


Production (tons) Production (tonnes)
Cultivation (hectares) Culture (hectares)
Area under opium poppy cultivation Superficie des cultures de pavot à opium
Other countries: opium production Production d’opium : autres pays
Lao PDR: opium production Production d’opium : Rép. dém. pop. lao
Mexico: opium production Production d’opium : Mexique
Myanmar: opium production Production d’opium : Myanmar
Afghanistan: opium production Production d’opium : Afghanistan
Source : Calculs de l’ONUDC d’après les enquêtes de l’ONUDC sur la surveillance des cultures illicites et les réponses au
questionnaire destiné aux rapports annuels.
Note : Les données pour 2021 sont préliminaires.

La superficie estimative des cultures de pavot à opium a diminué en 2021


La superficie mondiale consacrée à la culture du pavot à opium a diminué de 16 % en 2021 pour revenir à 246 000 hectares,
principalement en raison de la diminution de 21 %, à 177 000 hectares, enregistrée en Afghanistan 6, même si la superficie
cultivée est restée plus élevée dans ce pays qu’en 2019, et supérieure de 35 % à ce qu’elle était en 2011 7.
La superficie consacrée à la culture du pavot à opium au Myanmar a légèrement augmenté, de 2 %, pour atteindre
30 200 hectares en 2021 8, infirmant une tendance qui avait vu cette superficie diminuer de près de 50 % entre 2013
et 2020 9. L’État shan, limitrophe de la Chine, de la République démocratique populaire lao et de la Thaïlande, est
resté la plaque tournante de l’opium au Myanmar, représentant 82 % de la superficie totale des cultures de pavot à
opium du pays, le reste se trouvant principalement dans l’État kachin et l’État kayah 10.
On ne dispose d’aucune donnée nouvelle pour le Mexique. Les données disponibles pour la période du 1 er juillet 2018 au
30 juin 2019 ont montré une baisse de 23 % de la superficie consacrée à la culture du pavot à opium, celle-ci se trouvant
ramenée à 21 500 hectares, par rapport à la même période un an plus tôt. Elles ont aussi montré que la culture du pavot à
opium était concentrée dans six États situés le long de la côte Pacifique ou à proximité, notamment les États de Sinaloa et de
Chihuahua, dans le nord, et l’État de Guerrero, dans le sud11.

Légère augmentation de la production mondiale d’opium en 2021


Malgré la diminution de la superficie consacrée à la culture du pavot à opium, la production mondiale d’opium a
maintenu en 2021 sa tendance à la hausse sur le long terme, progressant de 7 % en glissement annuel, pour atteindre
7 930 tonnes, ce qui est inférieur au pic de 10 240 tonnes atteint en 2017.
L’augmentation de 2021 peut être attribuée en grande partie à la hausse de la production d ’opium en Afghanistan
(de 8 %) sous l’effet d’une nette augmentation des rendements de la culture de l’opium dans le pays, passés de 28 kg
à l’hectare en 2020 à 38 kg à l’hectare en 2021 12, retrouvant ainsi les niveaux observés en 2019, année où aucune
maladie des cultures, aucun parasite ni aucune sécheresse n’avaient été signalés dans les principales zones de culture
du pavot du pays 13. Les chiffres de rendement sont ainsi restés beaucoup plus élevés en Afghanistan qu’au Mexique
(environ 21 kg/ha en 2018/19) 14 et au Myanmar (environ 14 kg/ha en 2021) 15, tout en restant inférieurs aux
rendements indiqués pour la production licite d’opium 16 .
Parallèlement, les rendements de l’opium ont aussi progressé au Myanmar en 2021, de sorte que la production
globale d’opium a augmenté de 4 % en 2021 dans ce pays pour atteindre 30 200 hectares17, enrayant ainsi la tendance
à la baisse observée les années précédentes (diminution de 53 % entre 2013 et 2020) 18.

La fabrication mondiale d’héroïne semble s’être stabilisée


Compte tenu de la consommation d’opium, la production d’opium dans le monde en 2021 aurait, selon les
estimations, suffi à fabriquer potentiellement entre 495 et 755 tonnes d’héroïne (en fonction du taux de pureté de
l’héroïne exportée), soit des quantités proches de celles de 2020 (de 454 à 694 tonnes) 19 et de 2019 (de 472 à 722
tonnes) 20. Néanmoins, la quantité d’héroïne disponible dans le monde pour la consommation a été inférieure à cette
estimation, en raison des saisies d’opium, de morphine et d’héroïne, et est susceptible d’évoluer en fonction des
stocks accumulés ou libérés par les trafiquants entre les différentes sources et les destinations.
Les saisies d’opiacés ont atteint un niveau record en 2020
Les saisies d’opiacés ont grimpé de près de 40 % en 2020, atteignant un nouveau record d. Les saisies d’opium ont
augmenté de 37 %, celles de morphine de 116 % et celles d’héroïne de 20 %.
Les interceptions d’opiacés ont conservé leur tendance à la hausse sur le long terme, les quantités saisies ayant plus
que doublé pendant la période 2000-2020. L’augmentation des saisies a été plus prononcée pour l’opium, dont les
saisies ont lieu principalement à proximité des grands centres de production. Le taux d’interception de l’opium – soit
le pourcentage de la production estimative d’opium dont on a déclaré la saisie sous forme d’opium – est passé de
5 % en 2000 à 13 % en 2020 21.
Ces deux dernières décennies, l’accroissement des saisies d’opiacés (exprimées en équivalent opium) a été plus
rapide (près de 160 % entre 2000 et 2020) que celui de la production d’opium (près de 60 %), ce qui donne à penser
que les taux d’interception (la proportion saisie) ont augmenté. Parallèlement, les données indiquent que les
quantités d’opiacés non saisies et disponibles pour la consommation ont augmenté au cours des deux dernières
décennies, bien que, faute de données exactes sur la pureté et en raison des estimations incertaines concernant la
fabrication d’héroïne, les saisies d’opiacés exprimées en équivalent héroïne, et l’évolution des stocks d’opiacés, il
ne soit pas possible de calculer des chiffres précis.

Figure 47 Production mondiale d’opium, 1998-2021, et quantités d’opiacés saisies dans le monde, 1998-
2020
Opium production (tons) Production d’opium (tonnes)
Seizures of opiates (tons of opium equivalents) Saisies d’opiacés (tonnes d’équivalent opium)
Opium production Production d’opium
Seizures of heroin (in opium equivalents) Saisies d’héroïne (équivalent opium)
Seizures of morphine (in opium equivalents) Saisies de morphine (équivalent opium)
Seizures of opium Saisies d’opium
Source : ONUDC, enquêtes sur la production d’opium dans divers pays et réponses au questionnaire destiné aux rapports
annuels ; et autres sources officielles.

Note : Un rapport de 10 à 1 a été utilisé pour convertir les quantités d ’opium en équivalent héroïne.

Offre d’autres opioïdes

Un recul s’est produit en 2020 sur fond de tendance à la hausse sur le long terme
Les saisies d’opioïdes pharmaceutiques ont connu une tendance apparente à la hausse au cours de la dernière
décennie, bien que les saisies déclarées aient diminué de 83 % en 2020.
Toutefois, la plus grande partie de la baisse enregistrée en 2020 est imputable au fait que certains États Membres
n’ont pas présenté de données, notamment en Afrique de l’Ouest et du Nord (où le trafic de tramadol à usage non
médical constitue une menace majeure) et en Asie (où le mésusage de codéine est répandu) 22. À supposer que les
pays n’ayant pas présenté de données aient saisi, en moyenne, des quantités de médicaments opioïdes analogues à
celles de l’année précédente, la baisse globale en 2020 serait ramenée à 14 %, et les chiffres pour 2020 seraient
encore parmi les plus élevés de ces dernières années.

d
Calculs fondés sur un coefficient de conversion supposé de 10 kg d’opium pour 1 kg de morphine ou d’héroïne.
Figure 48 Quantités de médicaments opioïdes saisies dans le monde, 2010-2020
Tons equivalents Équivalent tonnes
Estimate of pharmaceutical opioids for non-reporting Estimation relative aux médicaments opioïdes pour les
countries pays n’ayant pas présenté de données
Other pharmaceutical opioids Autres médicaments opioïdes
Fentanyl and analogues Fentanyl et ses analogues
Codeine Codéine
Tramadol Tramadol
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Notes : Les données se rapportent aux saisies d’opioïdes déclarées par les États Membres à l’ONUDC dans l’ancienne
version du questionnaire destiné aux rapports annuels, sous la catégorie « médicaments opioïdes ». Pour la nouvelle version
du questionnaire, les catégories de saisies suivantes ont été retenues : buprénorphine, codéine, désomorphine, fentanyl et ses
analogues, méthadone, oxycodone et tramadol, ainsi que médicaments opioïdes en général. Cependant, toutes ces substances
ne sont pas nécessairement destinées à la médecine humaine ; certaines sont également utilisées en médecine vétérinaire.
Parmi les analogues du fentanyl approuvés comme médicaments à usage humain, on trouve l ’alfentanil, le fentanyl, le
rémifentanil et le sufentanil. Un autre analogue (le carfentanil) est approuvé pour un usage vétérinaire. Certains États
Membres signalent également des substances (telles que le furanylfentanyl) qui ne sont habituellement pas approuvées pour
un usage médical. Les données sur les saisies communiquées par les États Membres à l’ONUDC pour 2020 indiquent une
baisse significative, qui ne reflète toutefois pas nécessairement la situation réelle. De fait, une grande partie de la baisse tient
à ce que certains États Membres n’ont pas utilisé le nouveau questionnaire destiné aux rapports annuels, qui doit être rempli
en ligne, modalité pouvant constituer un obstacle pour certains pays. Les données accompagnées de la mention « 2020
(estimation) » renvoient aux quantités globales dont il semble probable qu’elles aient été saisies, considérant que les pays qui
n’ont pas déclaré de saisies pour l’année 2020 peuvent cependant avoir enregistré cette année-là des saisies de quantités
analogues à celles de l’année précédente.

Figure 49 Quantités de médicaments opioïdes saisies dans le monde, ajustées compte tenu de la pureté
et exprimées en S-DDD, 2020
Million S-DDD Millions de S-DDD
Fentanyl Fentanyl
Carfentanil Carfentanil
Codeine Codéine
Tramadol Tramadol
Methadone Méthadone
Buprenorphine Buprénorphine
Oxycodone Oxycodone
Dexomorphine Dexomorphine
Oxymorphone Oxymorphone
Non-specified opioids Opioïdes non spécifiés
Sources : Calculs de l’ONUDC d’après les réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels ; OICS, Stupéfiants :
Évaluations des besoins du monde pour 2021 – Statistiques pour 2019 (E/INCB/2020/2) ; et OICS, Substances psychotropes :
statistiques pour 2021 – Évaluations des besoins médicaux et scientifiques annuels (E/INCB/2020/3).

Note : S-DDD signifie « dose quotidienne déterminée à des fins statistiques ». Selon la définition de l’OICS, c’est une unité
technique de mesure utilisée aux fins de l’analyse statistique et non une recommandation posologique ; les doses réelles
peuvent différer en fonction des traitements requis et des pratiques médicales. On trouvera dans l ’annexe méthodologique
figurant dans la version en ligne du présent rapport des détails relatifs aux S-DDD utilisées pour ces calculs et aux
ajustements effectués compte tenu de la pureté.
Le tramadol, opioïde non placé sous contrôle international, a représenté 54 % des quantités déclarées de
médicaments pharmaceutiques saisis pendant la période 2016-2020, suivi de la codéine (38 %), saisie
principalement sous forme de sirops contre la toux, et du fentanyl et de ses analogues (3 %).
Aussi bien les quantités fabriquées que les quantités saisies de tramadol ont commencé de diminuer après que la
substance a été placée sous contrôle national par l’Inde selon un régime amélioré en 2018.
Néanmoins, le trafic de tramadol n’a pas disparu et s’est déplacé en partie sur le dark Web. En 2020, les autorités
indiennes ont annoncé le démantèlement, pour la première fois, d ’un important réseau criminel international de
trafic de tramadol non médical et d’autres substances psychoactives sur le dark Web e. De même, une année plus
tard, une coopération internationale renforcée a permis de détecter et de faire cesser un trafic international de
tramadol, ainsi que de tapentadol, analgésique opioïde d’apparition récente qui n’est pas non plus sous contrôle
international et semble avoir remplacé en partie le tramadol sur certains marchés f.
La ventilation globale des opioïdes saisis change, cependant, une fois les quantités déclarées transformées en doses
quotidiennes déterminées à des fins statistiques (S-DDD) g : on est fondé à penser que 90 % de ces quantités ont
concerné divers fentanyls en 2020.
Les données disponibles indiquent aussi des déplacements constants parmi les opioïdes synthétiques les plus
puissants, y compris les substances liées au fentanyl 23 et entre les substances liées au fentanyl et les opioïdes
synthétiques autres que le fentanyl, qui ont commencé de remplacer les fentanyls dans certains cas 24.

Usage des opioïdes dans le monde


L’usage d’opioïdes reste élevé et augmente légèrement depuis 2017
L’usage d’opioïdes reste très répandu. Selon les estimations, 61,3 millions de personnes (dans une fourchette
comprise entre 36,5 millions et 78,1 millions de personnes) avaient fait usage d’opioïdes au cours de l’année écoulée
dans le monde en 2020. Ce chiffre recouvre les personnes qui font usage d’opiacés et celles qui font usage de
médicaments opioïdes à des fins non médicales, et correspond à 1,2 % de la population mondiale âgée de 15 à
64 ans. La plus grande partie des personnes qui consomment des opioïdes sont des hommes, soit 85 % d’après des
estimations fondées sur les données de 26 pays.
D’après les informations quantitatives et qualitatives, l’usage d’opioïdes semble évoluer légèrement à la hausse
depuis 2017 et pourrait s’être stabilisé en 2020. Il ressort des données qualitatives reçues qu’entre 2010 et 2017, la
plupart des pays ont observé une diminution de l’usage d’opioïdes. Cependant, il est difficile de confirmer les
tendances à long terme de l’usage d’opioïdes à l’aide d’estimations quantitatives, car il n’est pas toujours possible
de déterminer si les changements sont le résultat de phénomènes réels ou simplement d’une amélioration des
données. Ainsi, les estimations à l’échelle mondiale indiquent une forte augmentation de l’usage entre 2016 et 2017,
mais cela représente principalement les nouvelles estimations communiquées pour l’Asie et l’Afrique.
Environ la moitié des usagères et usagers d’opioïdes avaient consommé des opiacés, principalement de l’héroïne et
de l’opium, au cours de l’année écoulée. L’usage d’opiacés couvre, le plus souvent, l’usage d’héroïne et d’opium,
mais aussi l’usage non médical de codéine et de morphine ; il fait partie de l’usage plus général d’opioïdes et suit
des tendances analogues.

e
Les saisies ont été effectuées dans le cadre de l’opération spéciale de renseignement « Trance » de l’OICS (voir
https://www.incb.org/incb/en/news/press-releases/2020/major-tramadol-trafficking-network-dismantled-under-incbs-operation-trance.html).
f
En 2021, le projet « OPIOIDS » (Partenariats opérationnels contre la distribution et la vente illicites d’opioïdes) de l’OICS a coordonné
l’opération « New Horizons », où plus de 160 agents de 90 services et organisations internationales ont collaboré pour détecter et empêcher le
trafic international de tramadol et de tapentadol (voir https://www.incb.org/incb/en/news/news_2021/incb-operation-new-horizons-identifies-
new-trafficking-in-tapentadol--an-emerging-synthetic-opioid.html).
g
S-DDD signifie « dose quotidienne déterminée à des fins statistiques ». Selon la définition de l’OICS, la S-DDD est une unité technique de
mesure utilisée aux fins de l’analyse statistique et non une recommandation posologique ; les doses réelles peuvent différer en fonction des
traitements requis et des pratiques médicales. On trouvera dans l’annexe méthodologique au présent rapport des détails relatifs aux S-DDD
utilisées pour ces calculs.
Figure 50 Usage d’opioïdes dans le monde et tendances signalées en la matière, 2010-2020
Number of users (millions) Usagères et usagers (millions)
Use trends index (2010 = 100) Tendances de l’usage, indice base 100 = 2010
Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Number of users Nombre d’usagères et d’usagers
Trends index Indice des tendances
Prevalence of use Prévalence de l’usage
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Après 2016, on a eu accès à des données sur la prévalence de l’usage et le nombre d’usagères et d’usagers pour deux
pays très peuplés d’Asie et d’Afrique, à savoir l’Inde et le Nigéria. Les estimations mondiales s’en sont trouvées nettement
améliorées, mais leur comparabilité avec les estimations antérieures est limitée. L’indice des tendances de l’usage d’opioïdes
se fonde sur les informations qualitatives relatives aux tendances de l’usage d’opioïdes communiquées par les États Membres
(soit, en moyenne, 52 pays par an au cours de la période 2010-2020). La courbe des tendances est calculée sur la base du
nombre de pays signalant une hausse, dont est déduit le nombre de pays signalant une baisse (2 points pour « forte hausse »,
1 point pour « légère hausse », 0 point pour « stable », -1 point pour « légère baisse », -2 points pour « forte baisse »).

Figure 51 Usage d’opiacés dans le monde, 2010-2020


Number of users (millions) Usagères et usagers (millions)
Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Number of users Nombre d’usagères et d’usagers
Prevalence of use Prévalence de l’usage
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : *Après 2016, on a eu accès à des données sur la prévalence de l’usage et le nombre d’usagères et d’usagers pour deux
pays très peuplés d’Asie et d’Afrique, à savoir l’Inde et le Nigéria. Les estimations mondiales s’en sont trouvées nettement
améliorées, mais leur comparabilité avec les estimations antérieures est limitée.

Disponibilité des médicaments opioïdes pour la consommation médicale


[OPIOÏDES | Disponibilité des médicaments opioïdes pour la consommation médicale]

Contraction après 2013 et stabilisation en 2020


La disponibilité des produits pharmaceutiques sous contrôle international à des fins médicales 25 a plus que doublé
au cours de la période 2000-2010 avant de se contracter de 15 % entre 2012 et 2019 et de rester fondamentalement
stable en 2020. La contraction générale après 2012 est due principalement à celle qui s’est produite en Amérique du
Nord où, à compter de 2010, les autorités compétentes au niveau des États et de l’État fédéral ont adopté des
orientations plus strictes en matière de politique de prescription et de contrôle 26.
La proportion d’opiacés parmi l’ensemble des médicaments opioïdes disponibles est passée de 55 % en 2000 à 65 %
en 2014 (du fait principalement de l’importance croissante de substances dérivées de la thébaïne comme
l’oxycodone), avant de régresser à 61 % en 2020. L’augmentation de la proportion d’opioïdes synthétiques destinés
à des fins médicales au cours des dernières années tient à ce que la baisse de la disponibilité des opiacés a été plus
prononcé que celle de la disponibilité des opioïdes synthétiques.
Les plus grandes quantités des médicaments opioïdes disponibles au niveau mondial en 2020 pour la consommation
médicale, exprimées en S-DDD, ont été celles de la codéine (y compris les préparations), suivie de l’hydrocodone
(y compris les préparations) ou, hors préparations, de l’hydrocodone, du fentanyl, de la méthadone, de la
buprénorphine, de l’oxycodone et de la morphine. La codéine a représenté plus des deux tiers de l’ensemble des
préparations de ces opioïdes, exprimées en S-DDD, en 2020 27. La contraction de la disponibilité des préparations à
base de codéine destinées à la consommation médicale au cours des cinq dernières années (-30 % entre 2016 et
2020) a été plus marquée toutefois que la contraction globale de la disponibilité des opioïdes, hors préparations
destinées à la consommation médicale, au cours de la même période (-10 %) 28.
La disponibilité de la méthadone et de la buprénorphine, substances utilisées habituellement dans le traitement de
substitution de la dépendance à l’héroïne, évolue à la hausse, ce qui donne à penser que l’offre de traitements par
agonistes augmente dans le monde. Au niveau mondial, la méthadone était plus largement disponible que la
buprénorphine, sauf en Asie du Sud et, en très faibles quantités, en Afrique de l’Ouest et du Centre.
NORTH AMERICA HAS 7,500 TIMES MORE L’AMÉRIQUE DU NORD DISPOSE DE 7 500
DOSES OF PAIN MEDICATION THAN FOIS PLUS DE DOSES D’ANALGÉSIQUES QUE
CENTRAL AFRICA L’AFRIQUE DU CENTRE
North America Amérique du Nord
7,500 x more doses of pain medication 7 500 fois plus de doses d’analgésiques
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
* opioids controlled under the Single Convention of 1961 * opioïdes contrôlés en vertu de la Convention unique
de 1961

Figure 52 Quantités de médicaments opioïdes placés sous contrôle international disponibles à des fins
médicales dans le monde (hors préparations), 1998-2020
Millions of S-DDD Millions de S-DDD
Methadone Méthadone
Synthetic opioids (analgesics) Opioïdes synthétiques (analgésiques)
Buprenorphine Buprénorphine
Opiates (analgesics) Opiacés (analgésiques)
All opiates Tous opiacés
All opioids Tous opioïdes
Source : OICS, Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2).

Note : S-DDD signifie « dose quotidienne déterminée à des fins statistiques ». Selon la définition de l’OICS, c’est une unité technique de
mesure utilisée aux fins de l’analyse statistique et non une recommandation posologique ; les doses réelles peuvent différer en fonction
des traitements requis et des pratiques médicales. Les statistiques excluent les préparations d’opioïdes inscrites au Tableau III de la
Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que modifiée par le Protocole de 1972. On trouvera dans l’annexe méthodologique au
présent rapport des détails relatifs aux S-DDD utilisées pour ces calculs. Les catégories « opiacés » et « opioïdes synthétiques »
comprennent les substances utilisées comme analgésiques et excluent les quantités utilisées dans le traitement de substitution aux opioïdes.
La buprénorphine et la méthadone sont utilisées dans le traitement de substitution aux opioïdes et comme analgésiques.

La disponibilité des médicaments opioïdes reste très inégale selon les régions et sous-régions
Les plus grandes quantités disponibles par habitant de médicaments opioïdes placés sous contrôle international ont
continué d’être concentrées en Amérique du Nord, l’Europe occidentale et centrale, l’Australie et la Nouvelle-
Zélande se situant également au-dessus de la moyenne mondiale. Néanmoins, les disparités avec d’autres régions
sur le plan de la disponibilité restent extrêmement importantes, le nombre de doses normalisées d’opioïdes placés
sous contrôle en vertu de la Convention unique de 1961 disponibles pour 1 million d ’habitants étant environ 7 500
fois plus élevé pour l’Amérique du Nord que l’Afrique de l’Ouest et du Centre en 2020, selon un rapport analogue
à celui de 2019. En tenant compte de la buprénorphine, substance contrôlée inscrite au Tableau III de la Convention
de 1971 sur les substances psychotropes, le nombre de doses normalisées d’opioïdes contrôlés était 755 fois plus
élevé pour l’Amérique du Nord que l’Afrique de l’Ouest et du Centre en 2020. Exprimés en S-DDD, seuls 7 % de
l’ensemble des opioïdes placés sous contrôle international (en vertu des Conventions de 1961 et de 1971) éta ient
disponibles à la consommation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, tandis que ces pays représentaient
84 % de la population mondiale totale 29.
Figure 53 Médicaments opioïdes sous contrôle international disponibles à des fins médicales
(hors préparations), 2020
Millions of S-DDD Millions de S-DDD
Hydrocodone Hydrocodone
Fentanyl Fentanyl
Methadone Méthadone
Buprenorphine Buprénorphine
Oxycodone Oxycodone
Morphine Morphine
Tilidine Tilidine
Hydromorphone Hydromorphone
Oxymorphone Oxymorphone
Dihydrocodeine Dihydrocodéine
Pholcodine Pholcodine
Heroin Héroïne
Codeine Codéine
Opium Opium
Pethidine Péthidine
Piritramide Piritramide
Levorphanol Levorphanol
Diphenoxylate Diphénoxylate
Trimeperidine Trimépéridine
Ethylmorphine Éthylmorphine
Ketobemidone Cétobémidone
Dextropropoxyphene Dextropropoxyphène
Difenoxin Difénoxine
Normethadone Norméthadone
Phenoperidine Phénopéridine
Dipipanone Dipipanone
Source : OICS, Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2).

Note : Si l’on avait pris en compte les préparations, la quantité de codéine disponible à la consommation aurait atteint
2 148 millions de S-DDD (contre 9,1 millions de S-DDD hors préparations) ; la codéine aurait ainsi représenté plus de 17 %
de l’ensemble des opioïdes disponibles pour la consommation médicale, soit un peu plus que l ’hydrocodone (16,5 %),
en 2020.

Figure 54 Quantités de méthadone et de buprénorphine disponibles dans le monde à des fins médicales,
1998-2020
Millions of S-DDD Millions de S-DDD
Methadone Méthadone
Buprenorphine Buprénorphine
Methadone and buprenorphine Méthadone et buprénorphine
Source : OICS, Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2).
Figure 55 Quantités d’opioïdes placés sous contrôle international (hors préparations) disponibles
dans le monde à des fins médicales, par sous-région, 2020
S-DDD per day per 1 million inhabitants S-DDD par million d’habitants et par jour
North America Amérique du Nord
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Australia and New Zealand Australie et Nouvelle-Zélande
Global average Moyenne mondiale
Near and Middle East and South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
South-Eastern Europe Europe du Sud-Est
Polynesia Polynésie
Eastern Europe Europe orientale
South America Amérique du Sud
Southern Africa Afrique australe
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
Central America Amérique centrale
North Africa Afrique du Nord
South Asia Asie du Sud
East Africa Afrique de l’Est
Melanesia Mélanésie
Caribbean Caraïbes
Micronesia Micronésie
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
Americas 1961 & 1971 Conv. Amériques Conv. de 1961 et de 1971
Asia 1961 & 1971 Conv. Asie Conv. de 1961 et de 1971
Oceania 1961 Conv. Océanie Conv. de 1961
Europe 1961 & 1971 Conv. Europe Conv. de 1961 et de 1971
Africa 1961 & 1971 Conv. Afrique Conv. de 1961 et de 1971
GLOBAL 1961 Conv. MONDE Conv. de 1961
Oceania 1961 & 1971 Conv. Océanie Conv. de 1961 et de 1971
Americas 1961 Conv. Amériques Conv. de 1961
Asia 1961 Conv. Asie Conv. de 1961
GLOBAL 1961 & 1971 Conv. MONDE Conv. de 1961 et de 1971
Europe 1961 Conv. Europe Conv. de 1961
Africa 1961 Conv. Afrique Conv. de 1961
Sources : Calculs de l’ONUDC d’après les rapports suivants de l’OICS : Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 –
Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2) ; et Substances psychotropes : Statistiques pour 2020 – Prévisions des besoins annuels
médicaux et scientifiques concernant les substances des Tableaux II, III et IV de la Convention sur les substances psychotropes de 1971
(E/INCB/2021/3).

Note : Les régions et sous-régions sont celles définies par l’ONUDC dans le Rapport mondial sur les drogues ; elles peuvent différer
partiellement de celles utilisées par l’OICS dans ses publications.
Figure 56 Répartition des quantités d’opioïdes sous contrôle international (hors préparations) disponibles
à des fins médicales, par substance et par sous-région, 2020
Percentage Pourcentage
Americas Amériques
North America Amérique du Nord
South America Amérique du Sud
Central America Amérique centrale
Caribbean Caraïbes
Europe Europe
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
South-Eastern Europe Europe du Sud-Est
Eastern Europe Europe orientale
Oceania Océanie
Australia and New Zealand Australie et Nouvelle-Zélande
Polynesia, Melanesia, Micronesia Polynésie, Mélanésie et Micronésie
Asia Asie
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
South Asia Asie du Sud
Africa Afrique
South Africa Afrique australe
North Africa Afrique du Nord
East Africa Afrique de l’Est
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
GLOBAL MONDE
Hydrocodone Hydrocodone
Fentanyl Fentanyl
Methadone Méthadone
Buprenorphine Buprénorphine
Oxycodone Oxycodone
Morphine Morphine
Tilidine Tilidine
Hydromorphone Hydromorphone
Oxymorphone Oxymorphone
Dihydrocodeine Dihydrocodéine
Pholcodine Pholcodine
Other Autres
Sources : Calculs de l’ONUDC d’après les rapports suivants de l’OICS : Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 –
Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2) ; et Substances psychotropes : Statistiques pour 2020 – Prévisions des besoins annuels
médicaux et scientifiques concernant les substances des Tableaux II, III et IV de la Convention sur les substances psychotropes de 1971
(E/INCB/2021/3).
Notes : Les régions et sous-régions sont celles définies par l’ONUDC dans le Rapport mondial sur les drogues ; elles peuvent différer
partiellement de celles utilisées par l’OICS dans ses publications. Pour l’essentiel, la codéine présente dans les sirops contre la
toux n’est pas prise en compte dans les statistiques car ces produits sont considérés comme des « préparations » ; la codéine
disponible à des fins médicales est dès lors sous-représentée dans les statistiques.

Figure 57 Quantités d’opioïdes placés sous contrôle international (hors préparations) disponibles à des fins
médicales, par groupe de pays classés en fonction de leur revenu, 2015 et 2020
Million S-DDD per year Millions de S-DDD par an
S-DDD per day per 1 million inhabitants S-DDD par million d’habitants et par jour
Annual availability Disponibilité annuelle
High-income countries Pays à revenu élevé
Low and middle-income countries Pays à revenu faible ou intermédiaire
Daily availability per million inhabitants Disponibilité quotidienne par million d’habitants
High-income countries Pays à revenu élevé
Low and middle-income countries Pays à revenu faible ou intermédiaire
Annual availability, 2015 Disponibilité annuelle, 2015
Annual availability, 2020 Disponibilité annuelle, 2020
Daily availability, 2020 Disponibilité quotidienne, 2020
Sources : Calculs de l’ONUDC d’après la classification des pays en fonction de leur revenu établie par la Banque mondiale et les
rapports suivants de l’OICS : Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2) ; et
Substances psychotropes : Statistiques pour 2020 – Prévisions des besoins annuels médicaux et scientifiques concernant les substances
des Tableaux II, III et IV de la Convention sur les substances psychotropes de 1971 (E/INCB/2021/3).

Figure 58 Tendances de la disponibilité d’opioïdes placés sous contrôle international (hors préparations)
à des fins médicales, par région et sous-région, 2015-2020
High-availability subregions Sous-régions à haute disponibilité
S-DDD per day per million inhabitants S-DDD par million d’habitants et par jour
North America Amérique du Nord
Australia and New Zealand Australie et Nouvelle-Zélande
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Memo: other subregions (low availability) Pour mémoire : autres sous-régions (faible disponibilité)
Low-availability regions/subregions Régions/sous-régions à faible disponibilité
S-DDD per day per million inhabitants S-DDD par million d’habitants et par jour
Near and Middle East/South West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et Europe du Sud-Est
South America, Central America and Caribbean Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
South Asia Asie du Sud
Africa Afrique
Melanesia, Micronesia, Polynesia Mélanésie, Micronésie, Polynésie
Sources : Calculs de l’ONUDC d’après les rapports suivants de l’OICS : Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 –
Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2), et les rapports pour les années précédentes ; et Substances psychotropes : Statistiques pour
2020 – Prévisions des besoins annuels médicaux et scientifiques concernant les substances des Tableaux II, III et IV de la Convention
sur les substances psychotropes de 1971 (E/INCB/2021/3), et les rapports pour les années précédentes.
Notes : En cas de données manquantes, on a utilisé des techniques d ’extrapolation. Les « sous-régions à forte disponibilité »
sont celles où la disponibilité d’opioïdes à des fins médicales par habitant est supérieure à la moyenne mondiale, c ’est-à-dire
l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et centrale, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les « régions et sous-régions à
faible disponibilité » sont celles où la disponibilité d’opioïdes à des fins médicales par habitant est inférieure à la moy enne
mondiale, c’est-à-dire l’Afrique, l’Asie, l’Europe orientale, l’Europe du Sud-Est, les Caraïbes, l’Amérique centrale,
l’Amérique du Sud, la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie .

Structures et tendances régionales des marchés des opioïdes


[OPIOÏDES | Structures et tendances régionales des marchés des opioïdes]

Demande d’opioïdes : analyse régionale


L’usage d’opioïdes est un phénomène presque universel, la majeure partie des usagères et usagers vivant
en Asie et en Amérique du Nord
L’usage non médical d’opioïdes a été déclaré dans chaque région et dans pratiquement tous les pays. La prévalence
atteint ses niveaux les plus élevés en Amérique du Nord, en Asie du Sud-Ouest, en Océanie et en Asie du Sud. En
raison de la taille de sa population, l’Asie du Sud compte le plus grand nombre d’utilisateurs d’opioïdes, suivie de
l’Amérique du Nord.
Mesurés par rapport à la prévalence, les opioïdes dont les pays déclarent l’usage le plus important sont l’héroïne
(dans la moitié des pays ayant présenté des informations, soit 70 pays), les médicaments opioïdes à usage non
médical (dans un quart des pays ayant présenté des informations, soit 35 pays), l’opium (dans 16 pays) et le tramadol
(dans 11 pays) 30. Certains autres médicaments opioïdes, tels la codéine, la buprénorphine et le fentanyl, ont été
mentionnés par un petit nombre de pays dans un contexte d’usage non médical. En outre, les données sur l’opioïde
le plus répandu dans un pays peuvent masquer des poches non négligeables de personnes qui font usage d’autres
opioïdes. À titre d’exemple, 1,5 % de la population tchèque avait pris au moins une fois des médicaments opioïdes
à des fins non médicales au cours de l’année écoulée, mais l’héroïne était la drogue la plus consommée par les
personnes qui demandaient un traitement 31.
Il existe actuellement dans le monde deux épidémies principales à dynamique évolutive de l’usage non médical
d’opioïdes, l’une et l’autre alimentées par la disponibilité assez élevée d’opioïdes produits à faible coût. La première
est liée aux fentanyls qui sont produits illicitement et sont mêlés à l’héroïne et à d’autres drogues en Amérique du
Nord. La seconde touche l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, le Proche et le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-
Ouest et concerne l’usage non médical de tramadol.
La crise des opioïdes qui sévit en Amérique du Nord n’a pas encore été associée à une augmentation importante du
nombre d’usagères et d’usagers d’opioïdes – encore qu’il faille envisager le phénomène dans un contexte de
prévalence très élevée de l’usage d’opioïdes – mais elle a fait augmenter la mortalité par surdose à des niveaux sans
précédent, en raison notamment de la forte puissance du fentanyl et de ses analogues. Pendant la pandémie de
maladie à coronavirus (COVID-19), la tendance à la hausse des décès par surdose s’est encore aggravée.

Carte 1 Nombre de personnes faisant usage d’opioïdes et, parmi celles-ci, proportion d’usagères
et d’usagers d’opiacés, dans les différentes régions et dans certaines sous-régions, 2020
North America Amérique du Nord
Caribbean Caraïbes
Central America Amérique centrale
South America Amérique du Sud
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et Europe du Sud-Est
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
South Asia Asie du Sud
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
North Africa Afrique du Nord
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
Australia and New Zealand Australie et Nouvelle-Zélande
ASIA (35,77 mil.) ASIE (35,77 millions)
AMERICAS (11,95 mil.) AMÉRIQUES (11,95 millions)
AFRICA (9,29 mil.) AFRIQUE (9,29 millions)
EUROPE (3,61 mil.) EUROPE (3,61 millions)
OCEANIA (0,66 mil.) OCÉANIE (0,66 million)
Proportion of opiate users Proportion d’usagères et d’usagers d’opiacés
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 59 Usage d’opioïdes, par région et sous-région, 2010 et 2020


Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Africa Afrique
North Africa Afrique du Nord
Americas Amériques
North America Amérique du Nord
South America Amérique du Sud
Asia Asie
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
Near and Middle East and South-West Asia Proche et Moyen-Orient et Asie du Sud-Ouest
South Asia Asie du Sud
Europe Europe
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et Europe du Sud-Est
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Oceania Océanie
Global 2020 (1.2%) Monde 2020 (1,2 %)
Global 2010 (0.7%) Monde 2010 (0,7 %)
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 60 Prévalence de l’usage d’opiacés et nombre de personnes faisant usage d’opiacés, par région
et sous-région, 2020
Annual prevalence (percentage) Prévalence annuelle (pourcentage)
Africa Afrique
North Africa Afrique du Nord
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
Americas Amériques
North America Amérique du Nord
South America Amérique du Sud
Asia Asie
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
Near and Middle East and South-West Asia Proche et Moyen-Orient et Asie du Sud-Ouest
South Asia Asie du Sud
Europe Europe
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et du Sud-Est
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Oceania Océanie
Global: (0.6%) Monde : (0,6 %)
GLOBAL: 30.8 million MONDE : 30,8 millions
AMERICAS AMÉRIQUES
North America Amérique du Nord
South America Amérique du Sud
EUROPE EUROPE
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Eastern and South-Eastern Europe Europe orientale et du Sud-Est
AFRICA AFRIQUE
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
North Africa Afrique du Nord
ASIA ASIE
Near and Middle East and South-West Asia Proche et Moyen-Orient et Asie du Sud-Ouest
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
South Asia Asie du Sud
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : L’Océanie n’apparaît pas dans la partie droite de la figure car le nombre d’usagères et d’usagers d’opiacés y est faible
(30 000).

En Afrique, l’usage non médical de tramadol semble se répandre, si l’on en croit l’augmentation de la demande de
traitement dans certains pays. Cet usage n’est pas encore associé à un nombre élevé de décès par surdose, mais on
notera qu’il n’existe pas de surveillance systématique des décès liés à la drogue dans la plupart des pays concernés.
Toutefois, si les décès par surdose de tramadol sont bien une réalité, comme on l’observe dans d’autres régions
comme l’Europe 32, on peut s’attendre que les taux de mortalité associés au tramadol soient inférieurs à ceux associés
aux fentanyls, de par la forte différence de puissance entre les deux substances.

Carte 2 Opioïdes au plus fort usage non médical, par pays, 2020
Heroin Héroïne
Opium Opium
Non-medical use of pharmaceutical opioids Médicaments opioïdes (usage non médical)
Tramadol (non-medical use) Tramadol (usage non médical)
Buprenorphine (non-medical use) Buprénorphine (usage non médical)
Codeine (non-medical use) Codéine (usage non médical)
Fentanyls and other synthetic opioids (non-medical use) Fentanyls et autres opioïdes synthétiques (usage non
médical)
Opioids are not relevant Opioïdes non pertinents
No data Absence de données
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Les informations présentées s’appuient principalement sur l’ordre de prévalence de l’usage non médical d’opioïdes,
confirmé par les données communiquées concernant la prévalence annuelle de l’usage, ou, en l’absence de tels éléments, sur
les données relatives au traitement fournies dans le questionnaire destiné aux rapports annuels. L’évaluation de la prévalence
sur la base des données relatives au traitement comporte des limites, en particulier dans le cas de l’usage non médical de
substances telles que des médicaments opioïdes, qui n’est pas associé au même niveau de stigmatisation que celui d’autres
drogues, et pour lequel les personnes concernées sont moins susceptibles de chercher à se faire traiter.

Les frontières et noms indiqués et les appellations employées sur cette carte n’impliquent ni reconnaissance ni acceptation
officielles de la part de l’Organisation des Nations Unies. Les tirets représentent les frontières non déterminées. Le statut
définitif du Jammu-et-Cachemire n’a pas encore été arrêté par les parties. La frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud
n’a pas encore été définitivement arrêtée. La souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas) fait l’objet d’un différend entre
l’Argentine et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

Sans doute existe-t-il d’autres crises à dynamique évolutive de l’usage non médical d’opioïdes – celle, par exemple,
du mésusage de la codéine ou de préparations à base de codéine dans un certain nombre de pays, parmi lesquels
l’Afrique du Sud, les Bahamas, le Bangladesh, le Bhoutan, le Nigéria, les Philippines, et le Zimbabwe 33, 34 – mais
les données les concernant sont plus rares.

Offre d’opioïdes : analyse régionale


L’Afrique se classe en tête des saisies de médicaments opioïdes ; les saisies sont notables également en Asie
et en Amérique du Nord
L’Afrique a déclaré les quantités les plus importantes de médicaments opioïdes saisis entre 2016 et 2020, soit 54 %
des quantités saisies dans le monde (en équivalent kilogrammes), la plus grande partie correspondant à des saisies
de tramadol. Cependant, la part de l’Afrique dans les saisies de médicaments opioïdes effectués dans le monde a
clairement diminué pendant cette période. Il en va différemment pour l’Asie, qui a enregistré une nette
augmentation. Le principal médicament opioïde saisi en Asie a été la codéine. Après ajustement des quantités de
médicaments opioïdes saisies compte tenu de la pureté et conversion de celles-ci en S-DDD, c’est à l’Amérique du
Nord qu’il convient d’attribuer la plus grande partie des saisies de médicaments opioïdes effectuées dans le monde
ces dernières années, compte tenu des saisies de grande envergure dont le fentanyl et ses analogues ont fait l’objet
dans cette sous-région.

Les saisies d’opiacés restent concentrées en Asie


En 2020, la plus grande partie des saisies d’héroïne et de morphine effectuées dans le monde ont eu lieu une fois
encore en Asie, où les quantités saisies ont augmenté de 46 % environ par rapport à l’année précédente. Les chiffres
ont été stimulés par une hausse de plus de 60 % des quantités saisies en Asie du Sud-Ouest. À cet égard, cette sous-
région, de même que la sous-région élargie pour inclure aussi le Proche et le Moyen-Orient, a vu sa part des saisies
mondiales d’opiacés augmenter de 50 % en 2019 à 67 % en 2020 et de 77 % à 85 % à l’échelle de l’Asie, les saisies
déclarées par la République islamique d’Iran et le Pakistan étant à l’origine de cette augmentation.
Les autres régions qui ont déclaré une augmentation des saisies d ’héroïne et de morphine sont l’Asie du Sud et
l’Océanie, mais la plupart ont enregistré une diminution en 2020, y compris toutes les sous-régions d’Europe, des
Amériques et de l’Afrique.

Figure 61 Quantités de médicaments opioïdes saisies dans le monde et répartition géographique,


2016-2020
Quantities of pharmaceutical opioids seized Quantités de médicaments opioïdes saisies
Ton equivalents Équivalent tonnes
2020 reported 2020 (déclarations)
2020 estimated 2020 (estimations)
Distribution Répartition
Percentage Pourcentage
Africa Afrique
Asia Asie
Americas Amériques
Europe Europe
Oceania Océanie
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Notes : Les données se rapportent aux saisies d’opioïdes déclarées par les États Membres à l’ONUDC dans l’ancienne
version du questionnaire destiné aux rapports annuels, sous la catégorie « médicaments opioïdes ». Pour la nouvelle version
du questionnaire, les catégories de saisies suivantes ont été retenues : buprénorphine, codéine, désomorphine, fentanyl et ses
analogues, méthadone, oxycodone et tramadol, ainsi que médicaments opioïdes en général. Les données sur les saisies
communiquées par les États Membres à l’ONUDC pour 2020 indiquent une baisse significative, qui ne reflète toutefois pas
nécessairement la situation réelle. De fait, une grande partie de la baisse tient à ce que certains États Membres n’ont pas
utilisé le nouveau questionnaire destiné aux rapports annuels, qui doit être rempli en ligne, modalité pouvant constituer un
obstacle pour certains pays. Les données accompagnées de la mention « 2020 (estimation) » renvoient aux quantités globales
dont il semble probable qu’elles aient été saisies, considérant que les pays qui n’ont pas déclaré de saisies pour l’année 2020
peuvent cependant avoir enregistré cette année-là des saisies de quantités analogues à celles de l’année précédente.

Figure 62 Répartition géographique des quantités d’héroïne et de morphine saisies dans le monde, 2020
Oceania Océanie
Africa Afrique
Americas Amériques
Europe Europe
Asia Asie
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
South Asia Asie du Sud
Central Asia and Transcaucasia Asie centrale et Transcaucasie
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
Note : Au total, 160 tonnes d’héroïne et de morphine ont été saisies en 2020.

[TEXT BOX
Répartition régionale de la fabrication de morphine et d’héroïne
On a, sur la période comprise entre 2013 et 2019, estimé à environ 550 tonnes par an la fabrication potentielle
moyenne d’héroïne au niveau mondial, ajustée compte tenu d’une pureté courante de 50 % à 70 % pour cette
substance à l’exportation, et d’après les estimations tirées des chiffres de la production d’opium i.
Si les quantités d’opium produites sont estimées scientifiquement au moyen d’images satellites et sont confirmées
par un processus de « validation au sol » et des estimations de rendement fondées sur le nombre et la taille des
bulbes de pavot relevés dans les champs de pavot, l’estimation de la fabrication effective d’héroïne est moins robuste
et il n’existe pas de méthodes fiables d’identification des lieux de fabrication effectifs. Néanmoins, certains
indicateurs aisément accessibles permettent d’estimer l’importance probable de certaines régions dans la fabrication
de morphine et d’héroïne, au moins en première approximation.
La méthode peut varier, mais grosso modo, elle consiste à repérer dans un premier temps les endroits où se déroulent
les étapes de la fabrication. À la première étape, l’opium est transformé en morphine, et à la deuxième étape, la
morphine est transformée en héroïne. Ces étapes peuvent – et c’est souvent le cas – se dérouler dans différents pays.
La répartition de la production d’opium, conjuguée aux saisies de morphine, donne à penser que l’essentiel de la
première étape de la fabrication d’héroïne (transformation de l’opium en morphine) se déroule à proximité du lieu
de production de l’opium. Au cours de la période 2013-2019, la majeure partie de la fabrication de morphine a eu
lieu en Asie du Sud-Ouest (entre 83 % de la fabrication totale, d’après les estimations de la production d’opium, et
98 %, d’après les saisies de morphine, même si la limite supérieure indiquée par le dernier chiffre traduit sans doute
un faible taux d’interception de la morphine dans les autres régions davantage qu’elle ne prouve le lieu de
fabrication), suivie de l’Asie du Sud-Est et des Amériques.
Le lieu où se déroule la deuxième étape, celle de la transformation de la morphine en héroïne, peut être estimé sur
la base a) des saisies de morphine, qui permettent d’estimer l’importance de la disponibilité de la morphine, et b) du
nombre de laboratoires d’héroïne détectés. Les estimations ainsi obtenues donnent à penser que la majeure partie de
transformation de la morphine en héroïne continue d’avoir lieu à proximité des lieux de production de l’opium,
c’est-à-dire principalement en Asie du Sud-Ouest, suivie de l’Asie du Sud-Est, bien qu’une partie de la
transformation ait aussi lieu sur les principaux itinéraires du trafic d’héroïne, et à un degré moindre, dans les pays
consommateurs.
L’héroïne est souvent mêlée à des agents de coupe sur les itinéraires de trafic et dans les pays de destination.
L’utilisation de ces indicateurs appelle cependant des réserves. On notera que l’estimation de la répartition
géographique de la fabrication de morphine et d’héroïne est tributaire de la qualité des indicateurs utilisés et de leur
utilité pour décrire le niveau et le lieu de fabrication. Les saisies de morphine, à titre d’exemple, peuvent être plus
révélatrices des capacités et des priorités des services de détection et de répression que du niveau de l’offre. Il en
va de même s’agissant du démantèlement des laboratoires d’héroïne. En outre, la taille des laboratoires démantelés
peut varier et fausser la répartition régionale de la fabrication. De plus, la définition de ce qui constitue un laboratoire
d’héroïne, dans les données présentées par les États membres, est extrêmement large, et ne recouvre pas seulement
les laboratoires de fabrication proprement dits, mais aussi les installations où l’héroïne est diluée et coupée avec
d’autres produits, les installations où elle est conditionnée, les lieux où les produits chimiques utilisés dans la
fabrication d’héroïne sont stockés, et les sites de décharge. Il peut en résulter une exagération du nombre de
laboratoires déclarés et l’importance de la fabrication, notamment dans les régions consommatrices. Enfin, ces
indicateurs sont plus ou moins bien déclarés selon les pays et les régions, ce qui crée un biais supplémentaire. Les
saisies de morphine sont très fluctuantes d’une année à l’autre mais peuvent aider cependant à obtenir des
estimations acceptables sur la durée.
En tout état de cause, si chaque indicateur comporte des insuffisances et des biais, et si les pourcentages précis de
la production régionale ne peuvent être calculés, il reste parfois possible, par triangulation des informations,
d’obtenir une estimation relativement exacte.
i ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021, fascicule 3, Tendances des marchés de la drogue : opioïdes, cannabis
(publication des Nations Unies, 2021).

HEROIN MANUFACTURE PROCESS PROCÉDÉ DE FABRICATION DE L’HÉROÏNE


Opium Opium
STEP 1 ÉTAPE 1
Morphine Morphine
STEP 2 ÉTAPE 2
Heroin Héroïne
Proportion of production that is converted Proportion de la production qui est transformée
STEP 1 ÉTAPE 1
Conversion of opium into morphine Transformation de l’opium en morphine
Note : estimates based on (i) opium production and (ii) Note : estimations fondées sur i) la production d’opium et
morphine seizures ii) les saisies de morphine.
STEP 2 ÉTAPE 2
Conversion of morphine into heroin Transformation de la morphine en héroïne
Note: estimates based on (i) morphine production and Note : estimations fondées sur i) la production de morphine
(ii) number of dismantled heroin laboratories et ii) le nombre de laboratoires d’héroïne démantelés.
South-West Asia Asie du Sud-Ouest
South-East Asia Asie du Sud-Est
Americas Amériques
Europe Europe
Other regions Autres régions
Sources : ONUDC, estimations de la production d’opium, d’après ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021 ; et ONUDC,
estimations des saisies de morphine et des laboratoires d’héroïne démantelés, d’après les réponses au questionnaire destiné aux
rapports annuels.
END OF TEXT BOX]

Figure 63 Quantités d’héroïne et de morphine saisies, par région, 2010-2020


Asia (kilograms) Asie (kilogrammes)
Europe, Americas, Africa and Oceania (kilograms) Europe, Amériques, Afrique et Océanie (kilogrammes)
Asia Asie
Europe, Americas, Africa and Oceania Europe, Amériques, Afrique et Océanie
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
Other Asia Asie (autres)
Americas Amériques
Oceania Océanie
East and South-East Asia Asie de l’Est et du Sud-Est
Europe Europe
Africa Afrique
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 64 Pays ayant signalé les plus grandes quantités d’opiacés saisies, 2020
Opium Opium
Iran (Islamic Republic of) Iran (République islamique d’)
Pakistan Pakistan
Afghanistan Afghanistan
India Inde
United States États-Unis
Myanmar Myanmar
China Chine
Canada Canada
United Arab Emirates Émirats arabes unis
Turkey Turquie
Tajikistan Tadjikistan
Nigeria Nigéria
New Zealand Nouvelle-Zélande
Azerbaijan Azerbaïdjan
Egypt Égypte
Other countries Autres pays
Morphine Morphine
Iran (Islamic Republic of) Iran (République islamique d’)
Pakistan Pakistan
India Inde
Afghanistan Afghanistan
Oman Oman
Myanmar Myanmar
Turkey Turquie
Italy Italie
Ireland Irlande
Canada Canada
Australia Australie
Switzerland Suisse
Russian Federation Fédération de Russie
Sweden Suède
Argentina Argentine
Other countries Autres pays
Heroin Héroïne
Iran (Islamic Republic of) Iran (République islamique d’)
Pakistan Pakistan
Turkey Turquie
United States États-Unis
India Inde
China Chine
Afghanistan Afghanistan
United Kingdom Royaume-Uni
Azerbaijan Azerbaïdjan
Thailand Thaïlande
Myanmar Myanmar
Sri Lanka Sri Lanka
Egypt Égypte
France France
Malaysia Malaisie
Other countries Autres pays
tons Tonnes
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Les pourcentages correspondent à la part du pays dans le total des saisies de la drogue correspondante.
Carte 3 Principaux flux du trafic d’opiacés, 2016-2020
North America * Amérique du Nord*
South-West Asia Asie du Sud-Ouest
Mexico and Central America Mexique et Amérique centrale
South America Amérique du Sud
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
South-Eastern Europe Europe du Sud-Est
Eastern Europe Europe orientale
Transcaucasia Transcaucasie
Central Asia Asie centrale
East Asia Asie de l’Est
North Africa Afrique du Nord
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
East Africa Afrique de l’Est
Southern Africa Afrique australe
Near and Middle East Proche et Moyen-Orient
South-West Asia Asie du Sud-Ouest
South Asia Asie du Sud
South-East Asia Asie du Sud-Est
Oceania Océanie
Global heroin tracking routes by amounts seized Itinéraires du trafic d’héroïne dans le monde en
estimated on the basis of reported seizures, 2016- fonction des quantités saisies, estimations d’après les
2020 saisies signalées, 2016-2020
Low volume flow Faible volume
High volume flow Volume important
Note : L’importance de l’itinéraire est déterminée par la quantité totale qui y a été saisie, selon les informations
communiquées par les États Membres dans le questionnaire destiné aux rapports annuels, dans les signalements de saisies et
dans d’autres documents officiels au cours de la période 2016-2020. Les itinéraires sont définis en fonction des pays
d’expédition/de transit et de destination indiqués dans ces sources. De ce fait, ils ne donnent que des indications générales s ur
les itinéraires de trafic existants, et certains itinéraires secondaires peuvent avoir été omis. Les flèches r eprésentent la
direction du trafic : leur point de départ indique la zone d’expédition ou de dernière provenance et leur pointe indique la zone
de consommation ou de destination suivante. L’origine du trafic ne correspond donc pas nécessairement au pays da ns lequel
la substance a été produite.
* Amérique du Nord hors Mexique.

Carte 4 Principaux pays cités comme pays d’origine ou de transit des cargaisons d’héroïne,
d’après les saisies signalées, 2016-2020
Main countries mentioned as source* of the shipment Principaux pays cités comme pays d’origine* de la
cargaison
Main countries mentioned as transit* of the shipment Principaux pays cités comme pays de transit* de la
cargaison
Not main countries of source or transit Pays qui ne font pas partie des principaux pays d’origine ni
de transit
* Une teinte plus foncée indique les pays d’origine/de transit de cargaisons saisies représentant une plus grande quantité d’héroïne,
d’après les informations communiquées par les États Membres dans le questionnaire destiné aux rapports annuels, dans les
signalements de saisies et dans d’autres documents officiels au cours de la période 2016-2020. L’origine du trafic ne correspond pas
nécessairement au pays dans lequel la substance a été produite. Les principaux pays d’origine ou de transit ont été identifiés par rapport
au nombre de fois où ils ont été cités par d’autres États Membres comme pays d’expédition/de transit de la substance saisie et à la
quantité annuelle moyenne que représentaient ces saisies au cours de la période 2016-2020. Pour de plus amples précisions sur les
critères utilisés, voir la section du présent document consacrée à la méthodologie.

Carte 5 Principaux pays cités comme pays d’origine ou de destination des cargaisons d’héroïne,
d’après les saisies signalées, 2016-2020
Main countries mentioned as source* of the shipment Principaux pays cités comme pays d’origine* de la
cargaison
Main countries mentioned as destination* of the shipment Principaux pays cités comme pays de destination* de la
cargaison
Not main countries of source or destination Pays qui ne font pas partie des principaux pays d’origine ni
de destination
* Une teinte plus foncée indique les pays d’origine/de destination de cargaisons saisies représentant une plus grande quantité
d’héroïne, d’après les informations communiquées par les États Membres dans le questionnaire destiné aux rapports annuels,
dans les signalements de saisies et dans d’autres documents officiels au cours de la période 2016-2020. L’origine du trafic ne
correspond pas nécessairement au pays dans lequel la substance a été produite. Les principaux pays d ’origine ou de
destination ont été identifiés par rapport au nombre de fois où ils ont été cités par d ’autres États Membres comme pays
d’expédition/de destination de la substance saisie et à la quantité annuelle moyenne que représentaient ces saisies au cours de
la période 2016-2020. Pour de plus amples précisions sur les critères utilisés, voir la section du présent document consacrée à
la méthodologie.
Source : ONUDC, figure élaborée à partir des réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels .

Note : Pour de plus amples détails, voir l’annexe méthodologique au présent rapport, accessible en ligne.
Les frontières et noms indiqués et les appellations employées sur ces cartes n’impliquent ni reconnaissance ni acceptation
officielles de la part de l’Organisation des Nations Unies. La souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas) fait l ’objet d’un
différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. La ligne en pointillé représente
approximativement la ligne de contrôle au Jammu-et-Cachemire convenue entre l’Inde et le Pakistan. Le statut définitif du
Jammu-et-Cachemire n’a pas encore été arrêté par les parties.

La route des Balkans reste le principal axe de trafic d’opiacés


D’après les données relatives aux saisies, le premier itinéraire de trafic d’héroïne et de morphine dans le monde
continue d’être celui qui part de l’Afghanistan, traverse la République islamique d’Iran jusqu’en Turquie, puis les
pays des Balkans jusqu’en Europe occidentale et centrale, la moitié environ de toutes les saisies d’héroïne et de
morphine dans le monde étant opérées dans les pays situés le long de ce que l’on appelle ainsi la « route des
Balkans ».
Des changements importants sont intervenus en 2020. Les saisies d’héroïne et de morphine ont sensiblement
augmenté dans les pays voisins de l’Afghanistan, notamment en République islamique d’Iran et au Pakistan, mais
ont diminué dans les pays des Balkans et dans les pays de destination d ’Europe occidentale et centrale.

Figure 65 Répartition des quantités d’héroïne et de morphine saisies, par principaux itinéraires de trafic,
2010-2020
Proportion of global seizures (percentage) Proportion des saisies mondiales (pourcentage)
Americas Amériques
South-East Asia and Oceania Asie du Sud-Est et Océanie
Northern route Route du Nord
Southern route Route du Sud
Pakistan Pakistan
Balkan route Route des Balkans
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Afghanistan Afghanistan
Seizures related to Afghan opiates Saisies liées aux opiacés afghans
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : La route des Balkans passe par la République islamique d’Iran, la moitié de la Transcaucasie, l’Europe du Sud-Est ; la route du
Sud passe par l’Asie du Sud, les pays du Golfe et d’autres pays du Proche et du Moyen-Orient et d’Afrique ; et la route du Nord passe
par l’Asie centrale, l’Europe orientale et la moitié de la Transcaucasie. L’héroïne saisie en Transcaucasie a été comptabilisée en partie
sur la route des Balkans et en partie sur la route du Nord car elle peut alimenter ces deux itinéraires.

Le principal débouché immédiat des opiacés produits en Afghanistan semble être le Pakistan, les saisies déclarées
dans ce pays représentant près de 29 % des saisies totales d’héroïne et de morphine dans le monde en 2020. Certaines
saisies étaient destinées à la consommation intérieure, d’autres au trafic vers la République islamique d’Iran et
au-delà, et d’autres encore au trafic le long de la route du Sud h vers l’Asie du Sud (4 % des saisies mondiales) et
notamment l’Inde, ou vers l’Afrique de l’Est (1 %). Un autre itinéraire important, qui a représenté environ 2 % des
saisies mondiales d’héroïne et de morphine en 2020, va de l’Asie du Sud-Ouest à l’Asie centrale et à la
Transcaucasie, puis à la Fédération de Russie ou à l’Europe occidentale et centrale.
Pour les opiacés originaires d’Asie du Sud-Est, principalement du Myanmar, les principaux itinéraires vont vers
l’Asie de l’Est, d’autres régions d’Asie du Sud-Est, et l’Océanie, le tout représentant 7 % des saisies mondiales
d’héroïne et de morphine. Les itinéraires des Amériques vont du sud au nord, à destination principalement des
États-Unis, soit depuis le Mexique, soit, dans une moindre mesure, depuis l’Amérique du Sud, notamment depuis la
Colombie, ces deux itinéraires représentant ensemble 5 % des saisies mondiales en 2020.

La pandémie de COVID-19 n’a pas modifié la structure générale du trafic mais a eu des répercussions
sur les flux d’héroïne
Si la pandémie de COVID-19 n’a rien changé au statut de couloir prédominant du trafic d’héroïne attribué à la route
des Balkans, elle n’a pas été sans conséquences pour les activités de trafic en 2020, avant que celles-ci ne connaissent
un rebond en 2021.
Certains trafiquants ont tenté apparemment de contourner la route des Balkans pour expédier de l’héroïne pendant
la pandémie, transférant les flux vers la route du Sud. En témoignent le nombre croissant de saisies importantes
d’héroïne, allant jusqu’à 1,3 tonne, en mer d’Oman depuis le début de la pandémie, et les saisies d’ampleur
comparable effectuées sur des navires arrivant d’Asie occidentale dans un certain nombre de ports européens,
notamment au Royaume-Uni, seul pays d’Europe occidentale à avoir déclaré une forte augmentation des saisies
importantes en 2020, principalement en provenance directe d’Asie du Sud-Ouest.

CARTE 6 Importantes opérations de saisie d’héroïne réalisées le long de la route des Balkans, 2018-2019
et 2020-2021
2018-2019 2018-2019
United Kingdom Royaume-Uni
Ireland Irlande
Denmark Danemark
Netherlands Pays-Bas
Belgium Belgique
Luxemburg Luxembourg
Germany Allemagne
France France
Switzerland Suisse

h
La route du Sud inclut le trafic en provenance de l’Asie du Sud-Ouest, notamment du Pakistan, vers l’Asie du Sud, les pays du Golfe, et
d’autres pays du Proche et du Moyen-Orient et de l’Afrique.
Andorra Andorre
Spain Espagne
Lithuania Lituanie
R.F. Fédération de Russie
Poland Pologne
Czechia Tchéquie
Austria Autriche
Slovenia Slovénie
Hungary Hongrie
Croatia Croatie
Italy Italie
Bosnia and Herzegovina Bosnie-Herzégovine
Serbia Serbie
Montenegro Monténégro
North Macedonia Macédoine du Nord
Albania Albanie
Greece Grèce
Malta Malte
Belarus Bélarus
Romania Roumanie
Bulgaria Bulgarie
Ukraine Ukraine
Türkiye Türkiye
Georgia Géorgie
Armenia Arménie
Azerbaijan Azerbaïdjan
Syrian Arab Rep. Rép. arabe syrienne
Gaza West Bank Gaza et Cisjordanie
Iraq Iraq
Iran (Islamic Republic of) Iran (Rép. islamique d’)
Russian Federation Fédération de Russie
Kazakhstan Kazakhstan
Uzbekistan Ouzbékistan
Afghanistan Afghanistan
Pakistan Pakistan
India Inde
Maldives Maldives
United Arab Emirates Émirats arabes unis
Oman Oman
Kyrgyzstan Kirghizistan
Tajikistan Tadjikistan
Jammu and Kashmir Jammu-et-Cachemire
Heroin seizures (kg) Saisies d’héroïne (kg)
2018-2019 2018-2019
Excluded from analysis/no data available Données exclues de l’analyse/absence de données
Balkan route Route des Balkans
2020-2021 2020-2021
United Kingdom Royaume-Uni
Ireland Irlande
Netherlands Pays-Bas
Belgium Belgique
Luxembourg Luxembourg
Germany Allemagne
France France
Switzerland Suisse
Spain Espagne
Portugal Portugal
R.F. Fédération de Russie
Poland Pologne
Austria Autriche
Slovenia Slovénie
Hungary Hongrie
Croatia Croatie
Italy Italie
Bosnia and Herzegovina Bosnie-Herzégovine
Serbia Serbie
Montenegro Monténégro
North Macedonia Macédoine du Nord
Albania Albanie
Greece Grèce
Malta Malte
Romania Roumanie
Rep. of Moldova Rép. de Moldavie
Bulgaria Bulgarie
Ukraine Ukraine
Türkiye Türkiye
Georgia Géorgie
Armenia Arménie
Azerbaijan Azerbaïdjan
Cyprus Chypre
Syrian Arab Republic Rép. arabe syrienne
Lebanon Liban
Israel Israël
Iraq Iraq
Kuwait Koweït
Saudi Arabia Arabie saoudite
United Arab Emirates Émirats arabes unis
Oman Oman
Iran (Islamic Republic of) Iran (Rép. islamique d’)
Uzbekistan Ouzbékistan
Kazakhstan Kazakhstan
Afghanistan Afghanistan
Kyrgyzstan Kirghizistan
Tajikistan Tadjikistan
Pakistan Pakistan
India Inde
Jammu and Kashmir Jammu-et-Cachemire
Maldives Maldives
Sri Lanka Sri Lanka
Heroin seizures (kg) Saisies d’héroïne (kg)
2020-2021 2020-2021
Excluded from analysis/no data available Données exclues de l’analyse/absence de données
Balkan route Route des Balkans
Source : ONUDC, plateforme de surveillance des drogues.

Les frontières et noms indiqués et les appellations employées sur ces cartes n’impliquent ni reconnaissance ni acceptation
officielles de la part de l’Organisation des Nations Unies. La ligne en pointillé représente approximativement la ligne de
contrôle au Jammu-et-Cachemire convenue entre l’Inde et le Pakistan. Le statut définitif du Jammu-et-Cachemire n’a pas
encore été arrêté par les parties.

CARTE 7 Importantes opérations de saisie d’héroïne réalisées en Afrique de l’Est et du Sud-Est,


2018-2021
South Sudan Soudan du Sud
Uganda Ouganda
Kenya Kenya
United Republic of Tanzania Rép.-Unie de Tanzanie
Mozambique Mozambique
Madagascar Madagascar
Mauritius Maurice
South Africa Afrique du Sud
India Inde
Maldives Maldives
Sri Lanka Sri Lanka
Heroin seizures (kg) Saisies d’héroïne (kg)
Years of observation Années d’observation
Excluded from analysis/no data available Données exclues de l’analyse/absence de données
Source : ONUDC, bulletin d’information de la plateforme de surveillance des drogues, « Latest patterns and trends in
trafficking routes of heroin and methamphetamine originating in Afghanistan », mai 2022.

Les frontières et noms indiqués et les appellations employées sur cette carte n’impliquent ni reconnaissance ni acceptation
officielles de la part de l’Organisation des Nations Unies. La frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud n’a pas encore été
définitivement arrêtée.
La structure de base du trafic d’héroïne à destination de l’Afrique est restée inchangée, la plupart des cargaisons
arrivant sur la côte orientale d’où continue ensuite le trafic. D’après les données communiquées par les pays africains
au moyen du questionnaire de l’ONUDC destiné aux rapports annuels et les saisies individuelles de drogues
consignées dans la plateforme de surveillance des drogues de l’ONUDC, les saisies globales d’héroïne déclarées par
les pays africains ont diminué en 2020 par rapport à l’année précédente, mais cette tendance semble s’être enrayée
en 2021.

Structure et tendances dans certaines sous-régions


Asie du Sud-Ouest
Prévalence relativement élevée de l’usage d’opiacés, avec des différences importantes entre hommes
et femmes et un taux particulièrement fort en zone rurale
D’après les estimations, le niveau d’usage des opioïdes est, dans les trois pays qui composent l’Asie du Sud-Ouest,
beaucoup plus élevé que la moyenne mondiale, les niveaux de prévalence de l’usage au cours de l’année écoulée y
atteignant près de 3,3 % de la population adulte âgée de 15 à 64 ans en 2020, soit environ 7 millions d ’utilisateurs,
ce qui représente une augmentation par rapport à la prévalence de 1,1 % estimée pour la région en 2010. Il est
probable que la prévalence de l’usage des opioïdes y soit encore plus élevée que les estimations provenant d’études
fondées sur l’autodéclaration. Ainsi, dans le cadre d’une étude centrée sur les ouvriers en République islamique
d’Iran, 3,8 % des personnes interrogées ont déclaré avoir consommé un opioïde au cours des 30 derniers jours, mais
14,4 % avaient fourni un échantillon d’urine qui s’est révélé positif aux opioïdes 35 . La prévalence, dans la région,
de l’usage d’opiacés, sous-ensemble de l’usage d’opioïdes, est aussi, indiquent les estimations, plus élevée que la
moyenne mondiale, soit environ 1,8 % au cours de l’année écoulée, l’opium étant le principal opiacé consommé en
Afghanistan et en République islamique d’Iran, et l’héroïne le principal opiacé consommé au Pakistan 36. On dispose
de données probantes sur l’usage d’autres opioïdes dans la région – concernant l’usage non médical de la codéine
et du tramadol et l’usage détourné de la méthadone.
La prévalence de l’usage de l’opium a été estimée à 1,5 % parmi la population de la République islamique d’Iran en
2013 37, certains groupes comme les étudiants enregistrant un niveau plus élevé (4 % en 2017) 38. Par ailleurs, l’opium
ferait de moins en moins recette auprès des jeunes Iraniens depuis 30 ans 39. L’usage récent d’opium chez les adultes
afghans (15 ans et plus) atteint, selon les estimations, entre 0,5% et 5,7 % 40 , et la prévalence au cours de l’année
écoulée s’est établie à 2 % chez les lycéens âgés de 15 à 18 ans, dans le pays, en 2018 41.
Les différences hommes-femmes dans l’usage de la drogue sont plus marquées dans la région que le reste du monde.
Ainsi, une étude menée en République islamique d’Iran a estimé que la prévalence de l’usage d’opium est environ
13 fois plus élevé dans ce pays chez les hommes que chez les femmes 42, soit plus du double de la moyenne mondiale
(cinq à six fois). La prévalence de l’usage d’opioïdes connaît ses niveaux les plus élevés dans les régions rurales
d’Afghanistan et dans certaines provinces de la République islamique d ’Iran. Ainsi, l’usage d’opioïdes a été estimé
à 10,1 % de la population rurale en Afghanistan, soit trois fois plus que le taux dans la population urbaine, situation
différente de celle d’autres régions 43.

L’Asie du Sud-Ouest continue de dominer l’offre mondiale d’opiacés


L’Asie du Sud-Ouest a été à l’origine de la plupart de l’opium produit dans les années 1990, puis à partir de 2002,
d’où les niveaux particulièrement élevés de trafic et de saisies d’opiacés dans cette région. Plus des trois quarts des
saisies totales d’opiacés dans le monde (exprimées en équivalent héroïne) en 2020 ont eu lieu en Asie du Sud-Ouest.
L’Afghanistan reste de loin le plus grand producteur d ’opium au monde ; la province de Helmand, à la frontière
avec le Pakistan, constitue l’épicentre de la production de pavot à opium. Environ la moitié de la production afghane
de pavot à opium se trouve dans la province de Helmand 44, où 20 % de la superficie agricole totale est consacrée à
cette culture 45.
Figure 66 Part de l’Asie du Sud-Ouest dans la production mondiale d’opium et les saisies mondiales
d’opiacés
Percentage Pourcentage
Opium Opium
Morphine Morphine
Heroin Héroïne
All opiates Ensemble des opiacés
Production Production
Seizures Saisies
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Le pourcentage relatif à l’ensemble des opiacés est calculé sur la base du poids des saisies exprimé en équivalent héroïne.

CARTE 8 Culture du pavot à opium en Afghanistan, 2021


Density of opium poppy cultivation in agricultural Densité de la culture du pavot à opium sur les terres
land, expressed as the proportion of agricultural agricoles, exprimée en pourcentage des terres agricoles
land used for opium poppy cultivation 2020–2021 qui y sont consacrées, 2020-2021
Turkmenistan Turkménistan
Uzbekistan Ouzbékistan
Tajikistan Tadjikistan
China Chine
Iran (Islamic Republic of) Iran (Rép. islamique d’)
Pakistan Pakistan
Jammu and Kashmir Jammu-et-Cachemire
Poppy density Densité du pavot
High Élevée
Medium Moyenne
Low Faible
Poppy free Zone exempte de pavot
International boundaries Frontières internationales
Province boundaries Frontières des provinces
District boundaries Frontières des districts
Extent of opium poppy cultivation in terms of Étendue de la culture du pavot à opium en nombre
hectares under cultivation, by district d’hectares cultivés, par district
Turkmenistan Turkménistan
Uzbekistan Ouzbékistan
Tajikistan Tadjikistan
Iran (Islamic Republic of) Iran (Rép. islamique d’)
Pakistan Pakistan
Jawzjan Djozdjan
Balkh Balkh
Kunduz Kondoz
Badakhshan Badakhchan
Faryab Faryab
Sari Pul Sar-é Pol
Samangan Samangan
Takhar Takhar
Baghlan Baghlan
Badghis Badghis
Hirat Hérat
Ghor Ghor
Bamyan Bamiyan
Parwan Parwan
Panjshir Panchir
Nuristan Nouristan
Wardak Wardak
Kabul Kaboul
Laghman Laghman
Kunar Kounar
Nangarhar Nangarhar
Logar Logar
Day Kundi Deykandi
Ghazni Ghazni
Paktiya Paktiya
Khost Khost
Uruzgan Oruzgan
Farah Farah
Nimroz Nimroz
Hilmand Hilmand
Zabul Zabol
Partika Paktika
Kandahar Kandahar
Poppy cultivation district level Culture du pavot à l’échelle des districts
Very high (More than 10,000) ha Très élevée (plus de 10 000 ha)
High (1,001 - 10,000) ha Élevée (de 1 001 à 10 000 ha)
Moderate (501 - 1,000) ha Moyenne (de 501 à 1 000 ha)
Low (101 - 500) ha Faible (de 101 à 500 ha)
Very low (1 - 100) ha Très faible (de 1 à 100 ha)
Considered Poppy-free Zone considérée comme exempte de pavot
International boundary Frontière internationale
Provincial boundary Frontière de province
District boundary Frontière de district
Eastern region Région orientale
KUNAR KOUNAR
LAGHMAN LAGHMAN
NANGARHAR NANGARHAR
Source : ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats » (novembre 2021).
Les frontières et noms indiqués et les appellations employées sur ces cartes n’impliquent ni reconnaissance ni acceptation
officielles de la part de l’Organisation des Nations Unies. La ligne en pointillé représente approximativement la ligne de
contrôle au Jammu-et-Cachemire convenue entre l’Inde et le Pakistan. Le statut définitif du Jammu-et-Cachemire n’a pas
encore été arrêté par les parties .

Que réserve l’avenir en Afghanistan ? Trois scénarios possibles après le retour au pouvoir des Taliban
Dans la mesure où l’Afghanistan représentait environ 86 % de la production mondiale illicite d’opium en 2021, tout
changement soudain dans la production du pays aurait une incidence majeure sur l’offre d’opiacés dans le monde.
Le retour au pouvoir des Talibans en août 2021 a entraîné des transformations majeures en Afghanistan, qui ont des
conséquences pour l’état de droit, la sécurité et le développement socioéconomique, tous aspects étroitement liés à
la production de drogues46, d’où il se dégage au moins trois scénarios opposés pour le développement potentiel de
la production d’opium dans le pays.

Scénario 1 : expansion de la production d’opium


Le premier scénario consiste dans un recul du développement socioéconomique conjugué à une insuffisance des
ressources et des compétences du côté de l’État pour maîtriser la production et le trafic de drogues (avec ou sans la
volonté politique de lutter contre la criminalité liée à la drogue), ce qui aboutit à une augmentation soit brutale, soit
progressive, mais importante de la production d’opium.

Quelle est la probabilité de ce scénario ?


Le développement socioéconomique accuse déjà une dégradation manifeste et l’Afghanistan doit faire face à de
graves problèmes économiques, notamment à la menace d’une famine à grande échelle. Dans un rapport d’octobre
2021, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a averti que le nombre de
personnes exposées à un grave risque d’insécurité alimentaire a augmenté en Afghanistan pour atteindre
22,8 millions, soit 55 % de la population totale, pour la saison hivernale (période allant de novembre 2021 à mars
2022), en raison : a) du conflit qui, en 2021, a déplacé 700 000 personnes en sus de la population afghane déjà
déplacée (3,5 millions de personnes) ; b) d’une grave sécheresse, qui a touché 25 des 34 provinces afghanes entre
octobre 2020 et mai 2021 ; et c) d’une récession économique générale liée au gel de 9,5 milliards de dollars d’avoirs
nationaux à l’étranger, à la dévaluation de la monnaie nationale, au prix élevé des denrées alimentaires et au chômage
de masse 47. Ce sont là des obstacles considérables pour un pays qui en est déjà réduit au strict minimum pour son
fonctionnement.
La situation a encore été aggravée par le fait que l’aide au développement a cessé en grande partie. Jusqu’au
changement de gouvernement en août 2021, l’aide au développement représentait l’équivalent de 22 % du produit
intérieur brut (PIB) 48 et, pendant deux décennies, a contribué au financement de l’éducation, des soins de santé, de
la réforme de la gouvernance et des infrastructures, notamment des écoles, des hôpitaux, des routes et des barrages
et de projets d’infrastructures de base 49. Sans cette aide, le PIB diminuera sensiblement et l’importance relative du
secteur des opiacés pour l’économie générale du pays augmentera donc encore davantage.
On ne sait toujours pas dans quelle mesure il existe une volonté politique et une capacité de réduire fortement la
production d’opium et si les ressources existent pour ce faire. Les Taliban ont annoncé aux médias une interdiction
de l’opium en août 2021 50, et ont publié en avril 2022 un décret portant interdiction de toutes les drogues (voir plus
loin pour davantage de précisions) 51, mais les effets de ce décret restent incertains. Plusieurs semaines après avoir
d’abord annoncé l’interdiction des drogues aux médias, les Taliban ont exprimé aux médias une certaine tolérance,
au moins à titre temporaire, envers la culture de l’opium comme moyen de surmonter les difficultés
économiques 52, 53 .
Vu la situation socioéconomique actuelle, il est très possible que l’on assiste en 2022 à une forte augmentation de
la production, ce qui déclencherait une expansion importante de l’offre mondiale d’opiacés, toutes choses égales
par ailleurs. Mais la probabilité d’une expansion à long terme n’est pas seulement liée au devenir de la situation
socioéconomique et de la gouvernance en Afghanistan, mais aussi à la possibilité même d’une expansion du marché
mondial des opiacés qu’alimentent actuellement les opiacés originaires d’Afghanistan. Le fait que le prix de l’opium
diminuait et était relativement bas en Afghanistan avant le changement de gouvernement autorise à penser que le
niveau élevé de la production de ces dernières années avait entièrement répondu à la demande du marché mondial
des opiacés, de sorte que les marges de croissance supplémentaire du marché sont peut-être limitées, sauf à trouver
de nouveaux marchés de destination.
Conséquences possibles du scénario
D’après la dynamique observée sur les marchés d’opiacés au cours des deux dernières décennies, certaines
conclusions peuvent être dégagées quant aux conséquences possibles d’un scénario d’augmentation de la production
d’opium en Afghanistan.
Un accroissement soudain et important de la production d’opium en 2022 ne se traduirait pas nécessairement dans
l’immédiat par un accroissement d’ampleur comparable de la fabrication d’héroïne, même si une production accrue
d’opium finirait par entraîner la fabrication et le trafic d’héroïne tendanciellement à la hausse 54. Les données
provenant des saisies antérieures ont montré que les opiacés originaires d’Afghanistan mettent entre un an et un an
et demi pour atteindre les pays de destination, en fonction de la distance par rapport à l ’Afghanistan et du mode de
transport utilisé i. On peut s’attendre, en général, qu’une augmentation de la production d’opium en Afghanistan,
lorsque cela se produit, ait pour effet, la même année, une augmentation de l’offre d’opiacés au Proche et au Moyen-
Orient et en Asie du Sud-Ouest, et l’année suivante, en Europe. Les opiacés originaires d’Afghanistan peuvent
mettre jusqu’à un an à atteindre l’Europe occidentale par voie terrestre, le long de la route des Balkans, mais parfois
beaucoup moins longtemps si les opiacés sont expédiés par voie aérienne sur des vols directs .

Figure 67 Production d’opium en Afghanistan et saisies d’héroïne liées à cette production, 1994-2021
Opium production (tons) Production d’opium (tonnes)
Heroin seizures (tons) Saisies d’héroïne (tonnes)
Opium production (Afghanistan) Production d’opium (Afghanistan)
Heroin seizures (related to Afghan opium production) Saisies d’héroïne (liées à la production d’opium afghan)
Trend opium production (Afghanistan) Tendance de la production d’opium (Afghanistan)
Trend heroin seizures (related to Afghan opium Tendance des saisies d’héroïne (liées à la production
production) d’opium afghan)
Sources : ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats »; ONUDC et Afghanistan,
« Afghanistan Opium Survey 2020: cultivation and production – executive summary » (avril 2021) ; et ONUDC, réponses au
questionnaire destiné aux rapports annuels.

L’ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION D’OPIUM EN AFGHANISTAN AURA DES CONSÉQUENCES


DANS PRATIQUEMENT TOUTES LES RÉGIONS DU MONDE
CONSEQUENCES CONSÉQUENCES
Production increase Augmentation de la production
• Increased numbers of people using opiates • Augmentation du nombre de personnes faisant usage
d’opiacés
• Increased frequency of opiate use among existing users • Augmentation de la fréquence de l’usage d’opiacés chez
les personnes qui en consommaient déjà
• Moderate increase in overdose deaths directly related to • Augmentation modérée des décès par surdose directement
opiates liés aux opiacés
• Increase in opiate trafficking and related criminal • Augmentation du trafic d’opiacés et des activités
activities criminelles connexes
Stable production Production stable
• Unchanged levels of opiate use • Les niveaux d’usage d’opiacés restent inchangés

i
Il existe ainsi une bonne corrélation entre les tendances de la production d’opium et des saisies d’opiacés effectuées dans les régions proches de
l’Afghanistan, corrélation qui s’améliore encore si on observe un décalage d’un an pour les saisies effectuées dans les régions plus éloignées
(Afrique et Europe).
• The market reacts to supply and demand • Le marché réagit à l’offre et à la demande
• Farmers diversify into other crops • Les cultivateurs se tournent vers d’autres cultures
Production decrease Diminution de la production
• Decreases in opiate use (although at a lower rate • Baisse de l’usage d’opiacés (mais à un rythme plus lent
than decreases in opium production) que la baisse de la production d’opium)
• Decreases in opiate-related deaths • Baisse des décès liés aux opiacés
• Decreases in initiation into opiate use, i.e. decreases • Baisse de l’expérimentation de l’usage d’opiacés, et donc
in new users du nombre de nouveaux usagers
• Replacement of heroin or opium by other substances • Remplacement, au niveau de l’usage, de l’héroïne ou de
at the user level, some of which may be even more l’opium par d’autres substances, dont certaines peuvent être
harmful than heroin or opium (such as fentanyl and its encore plus dangereuses que l’héroïne ou l’opium (comme
analogues) le fentanyl et ses analogues)
• Possible reductions in opiate-related crime • Réduction possible de la criminalité liée aux opiacés
• Displacement of opium production to other countries • Déplacement de la production d’opium vers d’autres pays

Les fluctuations passées de la production et des prix de l’opium en Afghanistan ont montré que les prix de l’opium
sont plutôt sensibles à des changements dans la production. Une éventuelle expansion de la production d’opium et,
par conséquent, de la fabrication d’héroïne entraînerait probablement les prix de l’opium et de l’héroïne à la baisse
à proximité des zones de production. Les prix ne connaîtraient pas le même changement dans les pays de production,
mais une forte augmentation de la production, conjuguée à une pureté accrue et à une baisse des prix, modifierait
sans doute le marché en rendant l’héroïne plus accessible.
Les pays voisins de l’Afghanistan seraient les premiers à subir les effets d’une production accrue. La République
islamique d’Iran, le Pakistan et l’Asie centrale connaissent déjà des taux élevés de prévalence des opiacés et les
quantités d’opiacés faisant l’objet d’un trafic auxquelles ils sont exposés sont sans doute les plus importantes au
monde. L’Inde constitue un des plus vastes marchés d’opiacés au monde du point de vue du nombre d’usagères et
d’usagers55 et serait sans doute vulnérable à un accroissement de l’offre, au moment où pointent déjà certains signes
d’une intensification possible vers l’est du trafic d’opiacés en provenance d’Afghanistan, ainsi que vers le sud et
vers l’ouest, le long de la route habituelle des Balkans 56 . Les conséquences pourraient aller d’un accroissement de
l’usage à une augmentation du trafic et de la criminalité organisée y afférente. En outre, on peut se demander si la
disponibilité accrue des opiacés ne va pas entraîner une augmentation du nombre de surdoses liées à l’héroïne 57 et
si la pureté accrue ne risque pas d’aggraver les méfaits de l’usage d’héroïne. Les mêmes conséquences pourraient
se reproduire plus tard dans des régions de transit et de destination comme l’Afrique de l’Est et l’Europe 58, même
si ces dernières années, une augmentation motivée par la disponibilité de l’usage d’héroïne n’a pas toujours été
observée en Europe consécutivement à une augmentation de la production d’opium en Afghanistan. Le risque en
Europe à court et à moyen terme pourrait s’avérer tenir davantage à un usage plus nocif d’héroïne, avec des
personnes consommant de plus grandes quantités d’héroïne plus pure, qu’au fait que de nouvelles usagères et
nouveaux usagers soient incités à expérimenter cette substance 59.
Si l’influence de changements du prix de l’opium en Afghanistan sur le prix et la consommation d’héroïne dans les
pays de destination devrait être assez limitée, elle pourrait être plus importante en cas de changements majeurs de
ce prix j. D’après la littérature, une diminution de 10 % du prix de l’héroïne ajusté compte tenu de la pureté peut se
solder par une augmentation de 2,2 % à 21 % (la fourchette la plus probable allant de 7 % à 11 %) du nombre de
personnes qui en font usage 60.
Le prix n’est cependant qu’un des nombreux facteurs qui influent sur l’usage d’héroïne 61. Un prix plus bas peut
jouer non seulement sur la fréquence de l’usage, mais aussi sur l’entrée dans l’usage et sur le nombre de

j
Après l’annonce de l’interdiction du pavot à opium en Afghanistan en 2000, la multiplication par 10 des prix de l’opium en Afghanistan (entre
juillet 2000 et mai 2001) a fait augmenter les prix de l’héroïne ajustés compte tenu de la pureté de 70 % en Europe occidentale entre le premier
trimestre 2001 et juin 2002 (Thomas Pietschmann, « Price-Setting Behaviour in the Heroin Market », Bulletin on Narcotics LVI, nos 1 et 2
(2004).
consommateurs et consommatrices, car l’accessibilité économique fait partie des facteurs qui ont un effet sur l’usage
de drogues 62, k.
Une production accrue d’opium peut induire un accroissement de la pureté de l’héroïne au niveau de la vente au
consommateur ou à la consommatrice plutôt qu’un changement du prix de détail et peut représenter un plus grand
risque pour la santé des usagères et usagers du fait de l’imprévisibilité croissante du degré de pureté. Cela étant, les
études ont régulièrement montré que la pureté n’est associée que de façon limitée aux tendances des surdoses
d’héroïne 63.

[TEXT BOX
Conséquences possibles d’un accroissement de la production d’opium afghan pour les pays dont le marché
est approvisionné en opiacés provenant d’Afghanistan
> Augmentation du nombre d’usagères et d’usagers d’opiacés
> Augmentation de la fréquence de l’usage d’opiacés parmi les usagères et usagers existants
> Augmentation limitée du nombre de décès par surdose directement liés aux opiacés
> Augmentation du trafic d’opiacés et des activités criminelles connexes
END OF TEXT BOX]

Scénario 2 : Nouvelle interdiction du pavot à opium et/ou très forte diminution de la production
Ce scénario envisage la possibilité d’une très forte réduction de la production d’opium en Afghanistan. Deux facteurs
pourraient le rendre possible à terme : une interdiction de l’opium par les Taliban et un remplacement à grande
échelle de l’économie de l’opium par une économie de la méthamphétamine.

Quelle est la probabilité de ce scénario ?


Les deux facteurs étudiés dans le scénario ont une certaine plausibilité ; les Taliban ont déjà introduit une
interdiction effective de la production d’opium en 2000 pour l’année 2001 64, et l’essor de la fabrication de
méthamphétamine en Afghanistan 65 pourrait supplanter au moins en partie l’économie de l’opium si les conditions
fondamentales de la fabrication et du trafic de méthamphétamine étaient différentes de celles de l’opium.
Les Taliban ont déjà annoncé aux médias l’interdiction de la production et du trafic de drogues lorsqu’ils ont repris
le pouvoir en août 2021 66 et, le 3 avril 2022, ont publié un décret en vertu duquel la culture du pavot à opium était
interdite dans tout le pays, ainsi que la production, l’usage ou le transport d’autres stupéfiants 67. Dans la mesure où
le pavot à opium était déjà cultivé dans les champs afghans, pratiquement prêt à la récolte, au moment de la
publication du décret en avril, il est peu probable que l ’interdiction ait une incidence sur la production d’opium en
2022, mais elle pourrait avoir des conséquences importantes pour la production future si la volonté politique et les
moyens sont réunis pour la faire appliquer.

Conséquences possibles du scénario


Sur le long terme, une production d’opium qui serait réduite très fortement et durablement en Afghanistan pourrait
avoir des conséquences pour la production d’opioïdes en dehors de ce pays. Le manque à produire afghan devrait
sans doute être compensé par une offre d’héroïne ou d’autres opioïdes pour répondre à la demande d’héroïne
mondiale actuelle. Cette offre est susceptible d’être assurée par une culture accrue ou nouvelle de pavot à opium
dans d’autres pays, ou un développement des opioïdes synthétiques produits de manière illicite. L’offre licite

k
Pour l’année 2019, l’étude Monitoring the Future a révélé que 11 % des élèves de terminale estimaient que « l’usage expérimental » de
marijuana était associé à un « risque élevé », contre 30 % pour les amphétamines, 48 % pour la cocaïne et 63 % pour l’héroïne ; de même,
« l’usage régulier » a été considéré comme étant associé à un « risque élevé » pour 31 % des élèves de terminale dans le cas de la marijuana,
48 % dans le cas des amphétamines, 75 % dans le cas de la cocaïne et 83 % dans le cas de l’héroïne. (National Institute on Drug Abuse),
Monitoring the Future, 2020, Volume I Secondary School Students (Ann Arbor, June 2021).
d’opium à des fins médicales serait trop faible (environ 280 tonnes) , si elle était détournée, pour remplacer
l’importante production illicite actuelle d’opium en Afghanistan (6 800 tonnes).
Un des premiers effets visibles d’une diminution soudaine de la production d’opium (ou de l’anticipation d’une telle
baisse) s’exercerait sur la transformation et le prix de l’opium.
Les prix de l’opium ont réagi immédiatement au décret d’avril 2022, comme cela s’était déjà produit par effet
d’anticipation d’une possible restriction soudaine de l’offre d’opium à la prise de pouvoir des Taliban en 2021. Les
prix à la production ont doublé entre mai 2021 et août 2021 68. Lorsqu’il est apparu qu’une certaine tolérance était
ménagée à la culture de l’opium 69, 70 , les prix se sont progressivement retournés 71, puis ont augmenté à nouveau vers
le moment de la publication du décret d’avril 2022, en réaction à une éventuelle pénurie future d’opium.
L’Afghanistan a déjà connu par le passé une baisse soudaine de la production d’opium et les conséquences de la
récente interdiction de l’opium dans le pays pourraient ressembler à la situation qui a suivi l’interdiction de 2000,
bien que celle-ci ait été de courte durée. À l’époque, l’interdiction a été limitée de fait aux zones sous contrôle
taliban, soit les principales provinces où est produit l’opium, Helmand et Kandahar au sud et Nangarhar à l’est, mais
pas la province de Badakshan au nord-est du pays, qui était alors sous le contrôle de l’Alliance du Nord.
L’interdiction précédente est intervenue quatre ans après l’arrivée des Taliban au pouvoir et s’est mise en place par
étapes ; en premier lieu, un décret a été publié en 1999 pour réduire d’un tiers la culture du pavot à opium 72, suivi
un an plus tard d’un autre décret visant à interdire totalement la culture du pavot à opium en 2001. À la suite de ces
décrets, la superficie des cultures de pavot à opium a diminué en Afghanistan, respectivement, de 10 % en 2000 73
et de 90 % en 2001, et de près de 100 % dans les zones sous contrôle taliban 74.
À la différence de la culture de l’opium, le commerce de cette substance n’a pas été interdit, et le trafic d’opiacés
est devenu plus rentable, en raison de la forte augmentation des prix.
L’interdiction de l’opium de 2001 a été appliquée pendant un an ; le choc de marché qui en a résulté a été de courte
durée et a été ressenti en Afghanistan plus qu’ailleurs. Les saisies d’héroïne liées à des opiacés originaires
d’Afghanistan ont diminué régulièrement pendant plusieurs années après 2001, ce qui donne à penser que les effets
de la chute brutale de la culture et de la production d’opium en Afghanistan ont été absorbés de manière fluide aux
différentes étapes du trafic 75 .
Privés de toute solution de remplacement viable, les cultivateurs ont été le groupe le plus durement touché par
l’interdiction, perdant une source de revenus essentielle 76, et l’augmentation importante de la production d’opium
après 2001 s’explique en partie par leurs tentatives de se désendetter 77. Les conséquences économiques d’une
nouvelle interdiction du pavot à opium seraient probablement encore plus lourdes pour les cultivateurs qu’en 2001.
La production d’opium est devenue plus profitable depuis 2001. Le revenu brut de la culture de l’opium a été estimé
à environ 150 millions de dollars par an entre 1994 et 2000 (soit, en dollars des États-Unis constants de 2021,
250 millions de dollars 78), et a culminé entre 180 et 250 millions de dollars en 1999 (soit, en dollars des États-Unis
constants de 2021, entre 292 et 407 millions de dollars) 79, l’équivalent d’environ 5 % du PIB afghan. Au cours des
années qui ont suivi, les revenus agricoles tirés de l’opium ont varié en fonction du niveau de la production et des
prix de l’opium, pour atteindre 425 millions de dollars en 2021 80. En 2019, la culture de l’opium représentait 191 000
emplois à plein temps dans le pays, et au-delà de la culture et de la production, la fabrication d’héroïne et le trafic
d’opiacés ont été à l’origine d’une activité économique importante ; le revenu global du secteur des opiacés en
Afghanistan a atteint entre 1,8 et 2,7 milliards de dollars en 2021, l’équivalent de 6 % à 11 % du PIB 81.
Tout développement important de la fabrication de méthamphétamine en remplacement de la culture de l ’opium est
susceptible de faire évoluer l’économie illégale de la drogue, mais seulement si les politiques et les capacités sont
concentrées exclusivement sur l’interdiction de la production et du commerce de l’opium, encore que la répartition
des bénéfices ne serait probablement pas la même, car les cultivateurs risqueraient d’y perdre, tandis que d’autres
acteurs y gagneraient. Le décret d’avril 2022 vise la production et le commerce de toutes les drogues, y compris la
méthamphétamine, et une interdiction de l’éphédra, principal précurseur utilisé dans la fabrication de la
méthamphétamine en Afghanistan, a déjà été annoncée par les Taliban en décembre 2021, ce qui a eu pour effet,
d’après certains médias, un doublement des prix de gros de la méthamphétamine 82. Il reste à voir si l’opium et la
méthamphétamine seront ciblés différemment en pratique.
Figure 68 Prix à la production de l’opium sec et prix de l’héroïne de qualité supérieure en Afghanistan,
janvier 2017-août 2021
Price of opium (dollars per kilogram) Prix de l’opium (dollars au kilogramme)
Price of heroin (dollars per kilogram) Prix de l’héroïne (dollars au kilogramme)
Jan janv.
May mai
Sep sept.
Opium Opium
Heroin Héroïne
Sources : Afghanistan, Ministère des affaires intérieures, « Afghanistan drug price monitoring monthly report » (juin 2021), et rapports
pour les années précédentes, et ONUDC, « Drug situation in Afghanistan 2021 » (novembre 2021).

Figure 69 Superficie consacrée à la culture du pavot à opium et niveau de la production d’opium


en Afghanistan, 1994-2021
Cultivation (hectares) Culture (hectares)
Production (tons) Production (tonnes)
Opium poppy cultivation Culture du pavot à opium
Opium production Production d’opium
Sources : ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats » ; et ONUDC et Afghanistan,
« Afghanistan Opium Survey 2020: cultivation and production – executive summary » (avril 2021).

Figure 70 Prix de l’opium sec collecté auprès des négociants en Afghanistan, août 1997-décembre 2006
Dollars per kilogram Dollars/kg
Jan Janv.
Nangarhar (eastern Afghanistan) Nangarhar (est de l’Afghanistan)
Kandahar (southern Afghanistan) Kandahar (sud de l’Afghanistan)
unweighted average moyenne non pondérée
Source : ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2007 (Vienne, 2007).

Hors d’Afghanistan, les conséquences d’une production réduite se manifesteraient sans doute progressivement, mais
n’en resteraient pas moins significatives pour le consommateur final . Si les cultivateurs afghans ne semblent pas
conserver des stocks d’opium importants après récolte 83, les stocks conservés le long de la chaîne de trafic
permettraient sans doute d’amortir le choc d’une réduction de l’offre pendant un ou deux ans 84, 85 . Les effets de toute
réduction à plus long terme seraient plus durement ressentis.
Les effets sur les pays situés à proximité de l’Afghanistan seraient plus immédiats et plus importants. La République
islamique d’Iran a été touchée immédiatement par l’interdiction de 2001, qui a eu rapidement pour effet une moindre
disponibilité et des prix plus élevés. Face à cette nouvelle donne, certaines des personnes qui prenaient de l’opium
sont passées à l’héroïne, et certaines de celles qui prenaient de l’héroïne sont passées de l’inhalation à l’injection 86.
Même si, par rapport au début des années 2000, le pays compte aujourd’hui un nombre croissant de personnes
inscrites à des programmes de traitement de longue durée par agonistes opioïdes 87, et mène un grand nombre
d’interventions pour remédier aux conséquences de l’usage des drogues pour la santé 88, le choc d’une réduction
soudaine de l’offre d’opiacés pourrait être problématique pour les usagères et usagers de ces substances.
Plus loin, dans les pays de destination, une moindre disponibilité de l ’héroïne a été observée après l’interdiction de
2001, même si elle n’a pas, loin de là, été équivalente à la chute d’environ 94 % de la production d’opium. Dans ces
pays, l’effet initial d’une nouvelle interdiction serait moindre, et il faudrait plus de temps pour que celle-ci produise
tous ses effets. L’interdiction de 2001 a provoqué de fortes fluctuations des prix dans les pays de destination l, mais
le mouvement s’est rapidement inversé, car la production d’opium en Afghanistan est repartie nettement à la hausse
en 2002. La dynamique de l’usage d’opiacés en Europe occidentale a été influencée, dans une certaine mesure, par
l’interdiction de l’opium en Afghanistan en 2001, avec un effondrement complet du marché de l’héroïne en Estonie
et en Finlande, qui a été suivi d’une baisse durable des nouvelles demandes de traitement imputables à l’héroïne,
parallèlement à un vieillissement de la population faisant usage d’opiacés dans la sous-région, ce qui donne à penser
que l’usage d’héroïne n’a que faiblement renouvelé ses effectifs 89. Néanmoins, d’autres facteurs peuvent aussi avoir
joué un rôle 90.
Ailleurs en Europe, l’interdiction de 2001 semble avoir provoqué l’effondrement de certains marchés locaux de
l’héroïne, d’autres opioïdes prenant la place de celle-ci, par exemple le fentanyl en Estonie et la buprénorphine en
Finlande 91. Le même scénario pourrait se reproduire en cas d’interdiction future, dans la mesure où la fabrication
d’opioïdes synthétiques, notamment d’analogues du fentanyl, a pris beaucoup d’ampleur ces trois dernières
décennies.
Un autre cas de rupture soudaine de l’offre d’héroïne a illustré comment les méfaits pour la santé pouvaient être
réduits. Quand est survenue en Australie, début 2001, une très forte diminution soudaine de la disponibilité de
l’héroïne, il en est résulté une augmentation des prix et une diminution de la pureté 92, en même temps qu’une
réduction de 40 % à 85 % des surdoses d’héroïne mortelles et non mortelles, et une réduction générale des infractions
acquisitives commises par les usagères et usagers de drogues 93. Le fait que la rupture se soit produite cette année-
là, celle de l’interdiction de l’opium en Afghanistan, relève en grande partie de la coïncidence, car l’héroïne vendue
en Australie provenait principalement du Myanmar, et l’interdiction en Afghanistan n’a fait qu’empêcher les
trafiquants de se tourner vers une autre source quand ils en ont eu besoin.

Figure 71 Décès liés à la drogue par surdose dans l’Union européenne, 1985-2019
Index: 1985=100 Indice base 100 = 1985
Number Nombre de décès
Indexed trend, 15 EU countries Tendance de l’indice, 15 pays de l’UE
Number, 25 EU countries Nombre de décès, 25 pays de l’UE
Sources : Calculs de l’ONUDC, d’après EMDDDA, « Statistical Bulletin 2021 », « Overdose deaths », (d’après les données de
la sélection B, complétées, en cas de données manquantes, par des données de la sélection D) (disponible à l’adresse
www.emcdda.europa.eu/data/stats2021_en) ; et EMCDDA, Rapport annuel 2003 : État du phénomène de la drogue dans
l’Union européenne et en Norvège (Lisbonne, octobre 2003).
Note : Les données utilisées dans les calculs pour la période 2000-2019 étaient disponibles auprès des pays de l’Union
européenne, à l’exception de Chypre et de la Pologne ; même si des données avaient été disponibles pour ces deux pays, il est
très peu probable que cela aurait beaucoup changé les tendances générales présentées dans la figure.

[TEXT BOX
Conséquences possibles d’une diminution de la production d’opium afghan pour les pays dont le marché
est approvisionné en opiacés provenant d’Afghanistan
> Diminution de l’usage d’opiacés (moins rapide cependant que la diminution de la production d ’opium)
> Réduction des décès liés aux opiacés
> Diminution de l’entrée dans l’usage d’opiacés, c’est-à-dire du nombre de nouvelles usagères et nouveaux usagers

l
Tandis que les prix de l’opium ont été multipliés par 10 en Afghanistan, les prix ont été multipliés par quatre ou cinq dans les pays voisins de
l’Afghanistan, et les prix de l’héroïne par deux ou trois dans ces pays. L’augmentation des prix de détail de l’héroïne a été beaucoup plus limitée
en Europe occidentale (environ 20 %), encore que, si l’on tient compte des changements intervenus dans la pureté, l’augmentation des prix de
détail de l’héroïne, ajustés compte tenu de la pureté, ait atteint 70 % [Thomas Pietschmann, « Price-Setting Behaviour in the Heroin Market »,
Bulletin on Narcotics LVI, nos 1 et 2 (2004)].
> Au niveau de l’usage, remplacement de l’héroïne ou de l’opium par d’autres substances, dont certaines peuvent
être encore plus nocives (comme le fentanyl et ses analogues)
> Baisse possible de la criminalité liée aux opiacés
END OF TEXT BOX]

Scénario 3 : Absence de changement notable dans la production d’opium en Afghanistan


En l’absence de changement majeur dans les politiques menées et la situation socioéconomique, le marché afghan
de l’opium devrait évoluer selon la dynamique de l’offre et de la demande.

Quelle est la probabilité de ce scénario ?


Le niveau élevé de la production d’opium, la baisse des prix de l’opium (avant la forte hausse provoquée par
l’instabilité politique en 2021), et un nombre stable d’utilisateurs d’opiacés, sont autant de tendances dans les
indicateurs du marché de l’opium qui donnent à penser que le marché afghan de l’opium est peut-être proche de la
saturation 94. Sauf si de nouveaux marchés apparaissent pour les opiacés originaires d’Afghanistan ou si les marchés
existants font l’objet de stratégies d’expansion plus offensives axées sur l’offre, le niveau de la culture et de la
production de l’opium pourrait ne pas évoluer de façon notable.

Conséquences possibles du scénario


Le prix de l’opium, seul ou comparé au prix de cultures légales, est un des facteurs déterminants pour le niveau de
culture, car des prix élevés incitent davantage les exploitants à choisir l’opium plutôt que d’autres cultures. Les
périodes d’augmentation soutenue de la production d’opium comme celle qui a été observée ces dernières années
en Afghanistan ont été suivies bien souvent de baisses soutenues des prix de l’opium, ce qui a ensuite réduit
l’incitation à cultiver le pavot à opium parmi les exploitants agricoles. La dynamique du marché de l’opium pourrait
donc à elle seule faire diminuer la production. La dévaluation de l’afghani en 2021 a fait augmenter les prix de tous
les produits importés et pourrait réduire encore l’incitation à produire de l’opium, d’autres cultures devenant plus
attrayantes.
De meilleures conditions de sécurité dans le pays offrent aussi aux exploitants davantage de possibilités de vendre
des produits agricoles sur les marchés. La vente d’opium a toujours été plus facile pour les cultivateurs car les
acheteurs se rendent directement sur l’exploitation, tandis que les autres produits agricoles doivent être vendus sur
les marchés.

[TEXT BOX
Conséquences possibles d’une production d’opium inchangée :
> Maintien au même niveau de l’usage d’opiacés
> Le marché réagit à l’offre et à la demande
> Les agriculteurs diversifient leur production
END OF TEXT BOX]

Asie du Sud-Est
Asie de l’Est et du Sud-Est : rôle probablement faible ou en recul des opioïdes dans la demande de drogues,
sauf au Myanmar et au Viet Nam
La prévalence estimative de l’usage d’opioïdes est relativement faible en Asie de l’Est et du Sud-Est par rapport à
la moyenne mondiale. En 2020, 0,2 % de la population de la région âgée de 15 à 64 ans avait pris un opioïde au
cours de l’année écoulée, ce qui correspond à 3,1 millions de personnes. La prévalence estimative est restée assez
stable depuis 2010, où elle était de 0,3 %. Cependant, pour la plupart des pays de la région, il n’existe pas de données
d’enquêtes nationales récentes, ce qui rend difficile la compréhension du niveau global réel de l’usage d’opioïdes.
Au cours de la période 2019-2020, les usagères et usagers d’opioïdes ont représenté une forte proportion des
personnes traitées pour des troubles liés à l’usage de drogues au Myanmar (près de 90 %), au Viet Nam, en Chine
(environ 40 %) et en Malaisie (36 %). La proportion était moindre à Singapour (14,7 %), et le rôle des opioïdes
comme motif de traitement a été assez faible dans les autres pays de la région (moins de 5 % des personnes
traitées) 95 . Le Myanmar et le Viet Nam ont fait état d’un nombre croissant de personnes traitées pour usage
d’opioïdes, le Viet Nam signalant au total 162 225 usagères et usagers d’opioïdes pris en charge dans le cadre de
programmes de traitement par agonistes opioïdes entre 2017 et 2020, soit une augmentation de 10 % par rapport à
la période quinquennale précédente.

Figure 72 Évolution du traitement de l’usage de drogues au Myanmar, 2015-2020


Number of treated patients/clients Nombre de personnes traitées
Heroin Héroïne
Opium Opium
Other drugs Autres drogues
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Aucune donnée n’est disponible pour 2019.

Figure 73 Tendances concernant les usagères et usagers de drogues enregistrés, Chine, 2010-2020
Proportion among all registered drug users Proportion par rapport à l’ensemble des usagères et
(percentage) usagers enregistrés
Number of users Nombre d’usagères et d’usagers
Proportion of users of synthetic drugs (amphetamines) Proportion d’usagères et d’usagers de drogues
synthétiques (amphétamines)
Proportion of users of other drugs Proportion d’usagères et d’usagers d’autres drogues
Proportion of users of opioids (mostly heroin) Proportion d’usagères et d’usagers d’opioïdes
(principalement l’héroïne)
Total number of registered drug users Nombre total d’usagères et d’usagers de drogues
enregistrés
Number of registered users of opioids Nombre d’usagères et d’usagers d’opioïdes enregistrés
Source : Chine, Commission nationale chinoise de contrôle des stupéfiants, Report on Drug Control in China, différentes
années de la période 2010–2020.

En ce qui concerne le type d’opioïde consommé, le plus répandu parmi les usagères et usagers de drogues à haut
risque de la région était, de loin, l’héroïne, suivie de l’opium. L’usage non médical de méthadone, de codéine et de
morphine a aussi été mentionné, le Timor-Leste signalant le tramadol comme étant l’opioïde dont l’usage était le
plus répandu.
En Chine, les données du registre national des usagères et usagers de drogues indiquent une diminution de
l’importance des opioïdes (principalement l’héroïne) et une augmentation de celle des amphétamines chez les
personnes enregistrées au cours des 10 dernières années. L’évolution de cette tendance en 2020 est toutefois
incertaine car un plus faible nombre d’usagères et d’usagers de drogues a été identifié par les autorités chinoises
cette année-là, en raison des perturbations occasionnées par la pandémie de COVID-19 dans la disponibilité des
médicaments contrôlés 96. La drogue la plus consommée par les usagères et usagers enregistrés d’opioïdes en Chine
est l’héroïne. Les données témoignent aussi d’un usage non médical de médicaments opioïdes. Ainsi, dans le cadre
d’une grande enquête nationale de 2017 auprès des établissements scolaires, 2,1 % des élèves m ont indiqué avoir
fait un usage non médical de médicaments opioïdes, catégorie comprenant la codéine, les « comprimés de réglisse »
(contenant de l’opium), le chlorhydrate de tramadol et le diphénoxylate, au cours de l ’année écoulée, et 0,6 % en
avoir fait un usage fréquent 97. L’usage de drogues est généralement plus élevé parmi la population jeune que dans
le reste de la population. Une étude analytique des eaux usées menée à l’échelle nationale dans 30 villes de Chine
n’a relevé aucune preuve d’un usage non médical significatif du fentanyl ou du tramadol jusqu’en 2019. Les niveaux
d’usage relevés étaient en général faibles et concordaient avec les pratiques de prescription médicale 98. D’après une
autre étude, la consommation d’héroïne est largement restée stable pendant l’année 2019, même si des niveaux
d’usage plus élevés ont été observés dans le sud-ouest, le centre et le nord-ouest de la Chine. Sur la base d’une
analyse de corrélation, on a émis l’hypothèse de schémas de polyconsommation associant l’usage d’héroïne et de
cocaïne 99.

Europe : pas d’augmentation du nombre de personnes entamant un usage d’opioïdes, tandis que la majeure
partie des usagères et usagers vieillissants, d’après les estimations, suivraient un traitement
La prévalence estimative de l’usage d’opioïdes est inférieure à la moyenne mondiale en Europe, ou elle s’établit à
0,7 % de la population âgée de 15 à 64 ans, soit 3,6 millions de personnes. Au sein de la région, la prévalence
estimative est légèrement supérieure en Europe orientale et du Sud-Est (0,8 %) à ce qu’elle est en Europe occidentale
et centrale (0,6 %). La plupart des personnes faisant usage d’opioïdes en Europe prennent des opiacés, pour une
prévalence de 0,6 %. Autrement dit, 3,1 millions des 3,6 millions d’usagères et d’usagers d’opioïdes d’Europe
auraient, selon les estimations, pris des opiacés en 2020.
D’après les données relatives au traitement de l’usage de drogues et les données d’enquête, l’opioïde le plus
consommé est de loin l’héroïne, même si dans la population de certains pays, le niveau de l’usage non médical de
médicaments opioïdes est supérieur à celui d’héroïne. Chez les usagères et usagers d’opioïdes à haut risque de
certains pays, d’autres opioïdes prédominent, notamment la buprénorphine en Finlande et, jusqu’à récemment, le
fentanyl en Estonie.
Les médicaments de traitement de substitution aux opioïdes détournés de leur usage, à titre d’exemple la
buprénorphine ou la méthadone, constituent le deuxième groupe d ’opioïdes le plus utilisé à des fins non médicales,
et la présence de médicaments opioïdes fabriqués illicitement est aussi mentionnée 100. L’usage non médical de
tramadol et de fentanyl a été signalé dans la région, même si son ampleur est assez limitée 101. Le tramadol est
responsable de centaines de décès chaque année, dont la plupart sont cependant concentrés dans quelques pays 102.
Si l’usage de fentanyl semble diminuer en Estonie, d’autres opioïdes gagnent en prévalence, comme l’isotonitazène,
puissant opioïde synthétique qui a été détecté dans des décès liés à la drogue en Estonie, en Suisse et au Royaume-
Uni et dans les données des services de détection et de répression de plusieurs autres pays européens 103. Cependant,
on suppose que, sur le marché illicite, l’isotonitazène est mélangé à d’autres substances, principalement de l’héroïne,
plutôt que consommé seul par les usagers 104.

Figure 74 Personnes admises pour la première fois en traitement pour usage d’opioïdes
dans deux sous-régions d’Europe, 2010-2019
Western and Central Europe Europe occidentale et centrale
Number of persons Nombre de personnes
Heroin Héroïne
Other opioids Autres opioïdes
Source : EMCDDA, « Statistical Bulletin 2021 ».

Note : Les données pour l’Europe occidentale et centrale ne couvrent pas les États et territoires pour lesquels aucune donnée
n’était disponible ou d’importants points de données manquaient (Andorre, Allemagne, Islande, Liechtenstein, Monaco,
Norvège, Saint-Marin, Suède, Suisse, Îles Féroé, Gibraltar et Saint-Siège). Les données pour l’Europe du Sud-Est portent
uniquement sur la Bulgarie, la Croatie, la Roumanie et la Turquie. Les données correspondantes n’étaient pas disponibles

m
Les élèves fréquentaient une classe comprise entre la 7e à la 12e année et leur âge moyen était de 15,2 ans (écart type : +/- 1,8).
pour l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Serbie et le Kosovo n. Au total, 4,4 % des
points de données étaient manquants et 4,4 % ont été interpolés en utilisant la moyenne géométrique des valeurs voisines ou
en supposant des tendances stables pour la première et la dernière valeur manquante de la série chronologique.

Figure 75 Personnes admises pour la première fois en traitement pour usage de drogues,
Fédération de Russie, 2006-2020
Rate per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
Other drugs and combinations Autres drogues et associations
Psychostimulants Psychostimulants
Cocaine Cocaïne
Cannabinoids Cannabinoïdes
Opioids Opioïdes
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 76 Usagères et usagers d’opiacés à haut risque dans l’Union européenne, 2019
Clients in opioid substitution treatment Personnes suivant un traitement de substitution aux
opiacés
Clients in other forms of treatment (estimate) Personnes suivant d’autres formes de traitement
(estimation)
High-risk opioid users not in treatment Usagères et usagers d’opioïdes à haut risque ne suivant
aucun traitement
Sources : EMCDDA, Rapport européen sur les drogues 2021 : Tendances et évolutions (Luxembourg, 2021) et EMCDDA,
« Balancing Access to Opioid Substitution Treatment with Preventing the Diversion of Opioid Substitution Medications in
Europe: Challenges and Implications » (Luxembourg, 2021)

D’après un ensemble d’indicateurs, les tendances à long terme de l’usage d’opioïdes semblent être restées stables
ou avoir légèrement diminué en Europe. Les nouvelles admissions en traitement pour des troubles liés à l’usage
d’opioïdes sont en recul depuis 2010, principalement en Europe occidentale et centrale et dans la Fédération de
Russie, et il en va de même aussi en Europe du Sud-Est depuis 2015. Parmi les usagères et usagers d’héroïne admis
en traitement dans l’Union européenne, 19 % étaient des femmes 105.
Dans la population d’usagères et d’usagers d’opioïdes à haut risque de l’Union européenne (dont le nombre est
estimé à environ 1 million de personnes, soit 0,35 % de la population âgée de 15 à 64 ans en 2019) 106, la majeure
partie suit une forme de traitement, le plus souvent un traitement de substitution aux opioïdes (plus de 500 000
personnes en 2019). Entre 2 % et 17 % supplémentaires reçoivent d’autres types de traitement de l’usage de
drogues 107. Les décès liés à la drogue ont enregistré une légère augmentation à moyen terme et se sont stabilisés au
cours des dernières années. Cette augmentation s’explique presque entièrement par le vieillissement de ce groupe
vulnérable 108 . Même s’il n’existe pas actuellement de preuve d’une augmentation de l’entrée dans l’usage
d’opioïdes, les systèmes de surveillance peuvent être moins sensibles aux nouveaux cas d’usage 109 ou en enregistrer
l’existence avec un temps de retard.
En Fédération de Russie, si la part des personnes admises en traitement pour la première fois pour des troubles liés
à l’usage d’opioïdes continue de diminuer, les opioïdes restent le principal type de drogue consommé par la plupart
des personnes traitées dans le pays. Les personnes traitées pour une dépendance aux opioïdes sont en général des
usagères et usagers chroniques de longue date ; en 2020, elles ont été 34 fois plus nombreuses que les personnes
admises en premier traitement pour usage d’opioïdes.
En 2020, les décès liés aux opioïdes n’ont pas connu en Europe la forte augmentation observée en Amérique du
Nord. Certains pays et territoires ont cependant signalé des augmentations, même si elles allaient dans le sens des

n
Toute mention du Kosovo doit s’interpréter à la lumière de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité.
tendances à long terme. Le Bélarus, la Finlande 110, l’Angleterre et le pays de Galles (Royaume-Uni)111 , les
Pays-Bas 112, la Norvège 113 et l’Ukraine ont ainsi mentionné une augmentation des constatations post-mortem de
présence d’opioïdes, principalement de médicaments opioïdes, en 2020 114 . La liste des médicaments opioïdes en
cause dans cette augmentation était diverse et les principales substances étaient la buprénorphine en Finlande, la
méthadone au Bélarus, en Ukraine et en Angleterre et au pays de Galles (Royaume-Uni), et diverses autres
substances, dont la codéine, la buprénorphine, la morphine, la péthidine, le tramadol et le fentanyl, dans d ’autres
pays. Certains pays européens, dont l’Allemagne, ont signalé une diminution.

Figure 77 Personnes traitées pour usage de drogues chez lesquelles a été diagnostiqué un syndrome
de dépendance, par type de drogue consommé, Fédération de Russie, 2020
Opioids, including opiates and synthetic opioids Opioïdes (opiacés et opioïdes synthétiques) (syndrome de
(dependence syndrome) dépendance)
Other drugs or polydrug use (dependence syndrome) Autres drogues ou drogues multiples (syndrome de
dépendance)
Cannabis-type drugs (dependence syndrome) Drogues de type cannabis (syndrome de dépendance)
Cocaine-type drugs (dependence syndrome) Drogues de type cocaïne (syndrome de dépendance)
Amphetamine-type stimulants (dependence syndrome) Stimulants de type amphétamine (syndrome de
dépendance)
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Les données concernent l’ensemble des personnes traitées pour usage de drogues en 2020, sauf 157 388 chez lesquelles
a été diagnostiqué un « usage nocif » et non un syndrome de dépendance.

Figure 78 Tendances des décès directement liés aux opioïdes dans certains pays européens,
2015-2020
Number Nombre
Luxembourg Luxembourg
Norway Norvège
Bulgaria Bulgarie
Ukraine Ukraine
Italy Italie
Latvia Lettonie
Germany Allemagne
Lithuania Lituanie
Slovenia Slovénie
Sweden Suède
Turkey Turquie
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels; EMCDDA, « Statistical Bulletin 2021 » ; et
Trimbos Institute, « Nationale Drug Monitor », « 5.7.3 Sterfte in Nederland » [disponible à l’adresse
www.nationaledrugmonitor.nl/opiaten-sterfte-in-nederland/(en néerlandais)].

Amérique du Nord : les décès liés aux opioïdes ont atteint un niveau sans précédent
pendant la pandémie de COVID-19
La prévalence estimative de l’usage d’opioïdes est élevée en Amérique du Nord par rapport à la moyenne mondiale,
puisqu’en 2020, la part de la population âgée de 15 à 64 ans déclarant avoir fait usage d e telles substances au cours
de l’année écoulée se serait établie à 3,4 % et la part de celle déclarant avoir fait usage d’opiacés, à 0,7 %. Cela
équivaut à 11 millions d’usagères et d’usagers d’opioïdes et 2,4 millions d’usagères et d’usagers d’opiacés dans la
sous-région.
Selon une enquête nationale auprès des ménages, effectuée en 2020 o, on estime que 9,5 millions de personnes ont
fait usage d’opioïdes à des fins non médicales aux États-Unis pendant l’année écoulée. Sur ce nombre, 9,3 millions
de personnes avaient fait un usage de médicaments opioïdes non conforme à l’ordonnance médicale, 902 000 avaient
consommé de l’héroïne, et environ 700 000 avaient fait usage de médicaments opioïdes à des fins non médicales
ainsi que d’héroïne 115. Cependant, compte tenu de questions méthodologiques générales p et d’autres sources faisant
appel à des méthodes d’estimation indirectes, il se peut que la prévalence de l’usage d’héroïne ait été sous-estimée
dans l’enquête 116.

Figure 79 Tendances de l’usage d’héroïne et de l’usage non médical de médicaments opioïdes au cours
de l’année écoulée, d’après les enquêtes auprès des ménages, États-Unis, 2010-2020
Pharmaceutical opioids: number of users (millions) Médicaments opioïdes : usagères et usagers (millions)
Heroin: number of users (millions) Héroïne : usagères et usagers (millions)
Pharmaceutical opioids Médicaments opioïdes
Heroin Héroïne
Source : États-Unis, Direction des services de santé mentale et de prévention et de traitement de l’abus de substances, résultats de l’Enquête
nationale de 2020 sur l’usage des drogues et la santé : tableaux détaillés (Rockville, Maryland, Center for Behavioral Health Statistics and
Quality, 2021).

Figure 80 Tendances des décès par surdose d’opioïdes, par principal type de drogue
(seule ou en association avec d’autres substances), États-Unis, 2010-2020
Number Nombre
Any opioid Tous opioïdes
Heroin Héroïne
Pharmaceutical opioids Médicaments opioïdes
Other synthetic opioids (fentanyls and tramadol) Autres opioïdes synthétiques (fentanyls et tramadol)
Sources : États-Unis, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Health Statistics, Wide-ranging Online Data for
Epidemiologic Research (CDC WONDER, https://wonder.cdc.gov/mcd. html). Disponible à l’adresse
https://nida.nih.gov/sites/default/files/Overdose_data_1999-2020_1.5.22.xlsx

Note : La catégorie « tous opioïdes » regroupe toutes les catégories de décès par surdose d’opioïdes. Les catégories restantes
regroupent les décès avec et sans présence d’autres substances, y compris d’opioïdes.

Les substances qui causent actuellement le plus de méfaits, comme il ressort clairement de la mortalité liée aux
drogues aux États-Unis, sont les fentanyls. L’enquête nationale sur les ménages de 2020 117 comportait une question
sur le mésusage de produits à base de fentanyl. D’après les réponses présentées, il a été estimé que 0,1 % des
personnes âgées de 12 ans ou plus (soit 356 000 personnes) avaient fait un mésusage de ces produits. Les personnes
concernées peuvent toutefois ne pas avoir conscience de prendre du fentanyl si celui-ci est mêlé à d’autres drogues
à divers degrés.

o
La Direction des services de santé mentale et de prévention et de traitement de l’abus de substances (SAMHSA) des États-Unis invite à la
prudence dans la comparaison des estimations de 2020 avec celles des années précédentes en raison des changements méthodologiques (périodes
de collecte de données différentes, collecte en ligne des données et modifications du questionnaire) que la situation de pandémie a contraint
d’apporter au processus de collecte de données. La comparabilité du cycle de collecte de données de 2020 avec les cycles précédents constitue
donc une inconnue (https://www.samhsa.gov/data/release/2020-national-survey-drug-use-and-health-nsduh-releases).
p
Certaines populations faisant un usage intensif d’opioïdes peuvent être exclues de la base de sondage : les personnes séjournant dans des
établissements pénitentiaires ou des centres de traitement de l’usage de drogues, les personnes sans domicile fixe, et les personnes ne souhaitant
pas répondre à l’enquête.
Depuis 2013, les États-Unis connaissent une augmentation sans précédent des décès par surdose, dont les fentanyls
sont la principale cause, tandis que le rôle de l’héroïne a diminué. Des opioïdes synthétiques autres que les fentanyls
(par exemple, l’isotonitazine et la brorphine) ont aussi été observés dans des proportions réduites mais croissantes 118.
Le ralentissement relatif de la tendance à l’augmentation des décès par surdose entre 2017 et 2019 a coïncidé avec
l’absence relative de disponibilité du carfentanil à cette période 119 ; d’autres facteurs peuvent cependant aussi avoir
joué un rôle. On estime que la poussée actuelle des fentanyls tient principalement à l’offre plutôt qu’à la demande.
Sur le marché de la drogue des États-Unis, les fentanyls sont vendus en général comme de l’« héroïne » dont la
désignation est « héroïne coupée ou replacée par du fentanyl » (« fentanyl-adulterated or substituted heroin » –
FASH). Plusieurs facteurs encouragent ce phénomène sur le marché : ainsi, les fentanyls sont peu coûteux, ils
peuvent être produits efficacement et ils peuvent être vendus sur des marchés en ligne 120. Plus récemment, une
demande de fentanyl s’est créée, motivée par la forte puissance de cette substance, son faible prix et le fait que son
action intense procure à qui en prend une euphorie que la tolérance à l’héroïne a pu faire disparaître. À mesure que
la tolérance augmente à l’égard du fentanyl ou de l’héroïne coupée de fentanyl, les autres produits du marché
deviennent insuffisants pour satisfaire les besoins en opioïdes des personnes concernées 121.
Les femmes ont représenté environ 30 % de l’ensemble des décès par surdose de drogues aux États-Unis en 2020.
De même, 29 % de l’ensemble des décès impliquant un opioïde ont concerné des femmes. La proportion de femmes
dans les décès impliquant l’héroïne a été légèrement inférieure (25 %), mais les femmes ont représenté près de la
moitié de l’ensemble des décès dans les cas où étaient présents des médicaments opioïdes sans opioïdes synthétiques
autres que la méthadone (47 %) 122.

Figure 81 Tendances des décès par surdose attribués aux médicaments opioïdes et à l’héroïne, États-Unis,
2010-2020
Pharmaceutical opioids Médicaments opioïdes
Number Nombre
Deaths involving pharmaceutical opioids and other Décès impliquant des médicaments opioïdes et d’autres
synthetic opioids (fentanyls) opioïdes de synthèse (fentanyls)
Deaths involving pharmaceutical opioids without other Décès impliquant des médicaments opioïdes sans autres
synthetic opioids opioïdes de synthèse
Heroin Héroïne
Number Nombre
Deaths involving heroin and synthetic opioids Décès impliquant de l’héroïne et des opioïdes de synthèse
(fentanyls) (fentanyls)
Deaths involving heroin without other synthetic Décès impliquant de l’héroïne sans autres opioïdes de
opioids synthèse
Source : États-Unis, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Health Statistics, Wide-ranging Online Data for
Epidemiologic Research, « Multiple cause of death 2000–2020 ».

D’après une enquête nationale effectuée au Canada en 2019, il a été estimé que 1 % des Canadiens âgés de 15 ans
et plus avaient fait un « usage problématique d’analgésiques opioïdes » au cours de l’année écoulée. Le Canada
connaît aussi une tendance à l’augmentation des décès par surdose de drogues liée à la multiplication des opioïdes
de synthèse, le principal étant le fentanyl. Du fentanyl a été retrouvé dans 86 % des échantillons provenant de
personnes décédées à la suite d’une surdose d’opioïdes au cours du premier semestre de 2021 123. Dans la plupart
des cas de décès par surdose de drogues constatés en Colombie-Britannique depuis 2017, la voie d’administration
de la drogue a été l’inhalation, et non l’injection, dont le rôle dans les décès par surdose est allé en diminuant 124.
Cet élément contredit les données observées ailleurs, où l’injection a été fortement associée au risque de décéder
d’une surdose 125.
Figure 82 Tendances des décès par surdose d’opioïdes au Canada, par trimestre, 2016-2021
Rate per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
Q1 T1
Q2 T2
Q3 T3
Q4 T4
Source : Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes, « Méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au
Canada » (Ottawa : Agence de la santé publique du Canada, décembre 2021), disponible à l’adresse https://health-
infobase.canada.ca/substance-related-harms/opioids-stimulants.

Figure 83 Tendances concernant les substances détectées dans les décès par surdose d’opioïdes
au Canada, 2016-2021
Percentage Pourcentage
(Jan to Jun) (janv. à juin)
Fentanyl Fentanyl
Fentanyl analogues Analogues du fentanyl
Non-fentanyl opioids Opioïdes autres que le fentanyl
Stimulants Stimulants
Other psychoactive substances Autres substances psychoactives
Source : Agence de la santé publique du Canada, Décès apparemment liés à une intoxication aux opioïdes et aux stimulants –
Surveillance des méfaits associés aux opioïdes et aux stimulants au Canada (Ottawa, 2021), disponible à l’adresse https://sante-
infobase.canada.ca/mefaits-associes-aux-substances/opioides-stimulants.

Figure 84 Personnes traitées pour usage de drogues au Mexique, par drogue primaire, 2011-2020
Number Nombre
Other drugs Autres drogues
Heroin Héroïne
Opium Opium
Other opioids Autres opioïdes
Source : ONUDC, réponses du Mexique au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Note : Aucune donnée n’est disponible pour 2012.

Pendant la pandémie de COVID-19, la tendance à la hausse de la mortalité par surdose liée aux opioïdes
(principalement au fentanyl) s’est encore accélérée en Amérique du Nord 126. Aux États-Unis, le nombre de décès
directement liés aux drogues a atteint le chiffre record de 91 799 en 2020 127 et l’estimation provisoire pour 2021 est
de 107 622 128. Au Canada, la mortalité par surdose a aussi nettement augmenté, le nombre de décès liés aux opioïdes
par trimestre étant systématiquement supérieur d’environ 50 % aux chiffres antérieurs à la pandémie. D’après les
programmes de surveillance des eaux usées, la consommation de fentanyl a augmenté dans les villes canadiennes
d’Edmonton, de Halifax, de Montréal, de Toronto et de Vancouver depuis le début de la pandémie 129.
On ne comprend pas entièrement les raisons de cette augmentation et elles sont en cours d’analyse. Une des
hypothèses évoquées est la propagation des fentanyls dans de nouvelles zones géographiques des États -Unis 130,
tandis qu’un autre facteur possible est la forte augmentation constatée des cas de médicaments falsifiés contenant
du fentanyl et de la méthamphétamine 131 . Entrent aussi probablement en jeu des facteurs liés à l’aggravation des
disparités raciales 132 et sociales devant la santé133 . La situation créée par la pandémie de COVID-19 pourrait aussi
avoir joué un rôle. Les mesures de distanciation sociale, qui ont eu pour effet une réduction de l’accès aux traitements
en personne, ou encore une augmentation de l’usage d’opioïdes par les personnes seules, ont peut-être aussi été
associées à l’augmentation du nombre de surdoses 134, 135.
L’Administrateur provincial de la santé de la Colombie-Britannique, au Canada, a déclaré l’urgence de santé
publique pour la crise des opioïdes en avril 2016 et le Gouvernement des États-Unis a fait de même en 2017. Les
deux pays ont mis en place des moyens inédits pour lutter contre la crise. Le Canada a expérimenté un traitement
de substitution à l’aide de fentanyl pour la prise en charge de la dépendance au fentanyl 136, ainsi qu’un nouveau
programme d’offre sécurisée visant à remplacer l’offre illicite à haut risque par des opioïdes, des stimulants et des
benzodiazépines de qualité pharmaceutique à destination des usagères et usagers de drogues contrôlés positifs à la
COVID-19 ou exposés au virus, de façon à réduire les risques d’empoisonnement, de syndrome de sevrage et
d’exposition à la COVID-19 137. Or, en dépit de ces efforts, le nombre de décès par surdose a continué d’augmenter,
ce qui donne à penser que la dynamique du marché l’emporte comme facteur déterminant dans la structure des effets
préjudiciables.
Les opioïdes ne jouent pas actuellement un rôle majeur dans l’usage de drogues au Mexique, où les dernières
données disponibles pour l’ensemble de la population datent de 2016, où 0,1 % de la population âgée de 12 à 65 ans
a déclaré avoir fait usage d’héroïne au cours de l’année écoulée. Si l’héroïne a été la première drogue par injection
du pays en 2020, suivie par l’opium acétylé, les opioïdes ne jouent qu’un rôle mineur dans les admissions en
traitement pour usage de drogues.
Une prévalence assez élevée de l’usage d’héroïne a cependant été relevée dans la région de la frontière nord du
Mexique avec les États-Unis 138. La consommation d’héroïne dans cette région a été associée à la situation
économique défavorable, à la prostitution, aux déplacements internes et à la présence d’itinéraires de trafic de
drogues 139. Une prévalence particulièrement élevée de l’usage a été observée parmi les personnes expulsées des
États-Unis. Il existe au Mexique d’autres facteurs de risque qui pourraient contribuer à une augmentation de l’usage
d’opioïdes à l’avenir, comme la production et le trafic d’héroïne, le traumatisme que représente le fait d’être expulsé
et l’évolution des pratiques de prescription des opioïdes140 . En outre, comme dans d’autres pays d’Amérique du
Nord, la pratique consistant à mêler l’héroïne de fentanyl a été relevée près de la frontière nord du Mexique 141.

Le mésusage de tramadol dans les épidémies régionales : Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et du Centre,
Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
Le tramadol est un opioïde synthétique utilisé dans le traitement de la douleur modérée à forte, qui a également un
effet d’amélioration de l’humeur. L’administration de doses de tramadol supérieures aux doses thérapeutiques
conduit à un profil de dépendance analogue à celui de la morphine et d’autres opioïdes, même si d’après des études
épidémiologiques antérieures, le risque addictif serait moins élevé que celui d’autres opioïdes 142. Les effets
indésirables comprennent les vertiges, les nausées, la constipation et les maux de tête, et les symptômes de sevrage
comprennent, outre les symptômes de sevrage caractéristiques des opioïdes, les hallucinations, la paranoïa, la
confusion et les anomalies sensorielles 143. L’usage non médical de cette substance est le plus souvent oral.
Le tramadol n’est pas une substance placée sous contrôle international. Cependant, des mécanismes de contrôle
nationaux sont souvent prévus ; dans la plupart des pays, le tramadol n’est délivré que sur ordonnance médicale.
Si l’on dispose de peu de données sur l’usage de drogues en général, il apparaît clairement que l’usage non médical
de tramadol est devenu plus prévalent en Afrique du Nord et de l’Ouest, au Proche et au Moyen-Orient, et dans
certaines parties de l’Asie du Sud-Ouest au cours des 10 dernières années, et d’après certains signes, continuera
d’augmenter, surtout à moyen terme. Nombre de pays ont signalé l’existence d’un usage non médical du
médicament 144, 145, 146 . L’Algérie, le Burkina Faso, l’Égypte, l’Iraq, le Niger, le Nigéria, le Qatar, la Sierra Leone et
le Togo indiquent que le tramadol est la substance opioïde dont l’usage est le plus répandu sur leur territoire. Les
autres pays qui ont présenté des renseignements sur l’usage non médical de tramadol sont l’Arabie saoudite, les
Émirats arabes unis 148, l’État de Palestine, le Ghana, la Jordanie, le Liban, le Libéria, la Libye, le Maroc 147 , Maurice,
la République islamique d’Iran et le Yémen 149.
Des données de prévalence concernant le mésusage de tramadol dans la population des différents pays existent
même si elles sont rares. D’après les estimations, 4,6 millions de personnes, dont 3 millions d’hommes, faisaient
usage de médicaments opioïdes à des fins non médicales au Nigéria en 2017. Parmi ces personnes, la plupart avaient
consommé du tramadol et, dans une moindre mesure, de la codéine, ou de la morphine, au cours de l ’année écoulée,
soit 4,7 % de la population adulte âgée de 15 à 64 ans. La prévalence était de 3,3 % chez les femmes et de 6 % chez
les hommes. Au total, 20 % des usagères et usagers de médicaments opioïdes répondaient aux critères de dépendance
autoévalués de la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes
(CIM-10) 150 . Selon les estimations, en Égypte, 3 % de la population adulte a fait usage de tramadol à des fins non
médicales en 2016 151. Une étude menée en République islamique d’Iran a obtenu une estimation groupée de 4,9 %
d’usage non médical de tramadol au cours de l’année écoulée dans la population masculine, et de 0,8 % chez les
femmes 152. Des niveaux d’usage analogues ont été estimés pour la population étudiante (4,8 % et 0,7 % pour les
hommes et les femmes, respectivement). L’usage non médical régulier et la dépendance sont aussi des réalités
établies concernant cette substance en République islamique d’Iran, de même que d’autres conséquences néfastes
pour la santé. On estime que le tramadol a provoqué 13,1 % des empoisonnements non mortels et 5,7 % des
empoisonnements mortels par médicament 153. Dans le cadre d’une étude réalisée en 2018 à Riyad, en Arabie
saoudite, 8,6 % des lycéens et des étudiants ont déclaré avoir consommé du tramadol à des fins non médicales 154 .

Tableau 8 Estimation de la prévalence de l’usage et du nombre d’usagères et d’usagers d’opioïdes


et d’opiacés dans certaines sous-régions, 2020
Opioid use Usage d’opioïdes
Opiate use Usage d’opiacés
Prevalence (percentage) Prévalence (pourcentage)
Number of users (millions) Usagères et usagers (millions)
North Africa Afrique du Nord
West and Central Africa Afrique de l’Ouest et du Centre
Near and Middle East/South-West Asia Proche et Moyen-Orient/Asie du Sud-Ouest
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 85 Personnes traitées pour des troubles liés à l’usage de tramadol et d’héroïne en Afrique
de l’Ouest, 2016-2019
Rates per 100,000 population Taux pour 100 000 habitants
Liberia: Rates per 100,000 population Libéria : Taux pour 100 000 habitants
Tramadol Tramadol
Heroin Héroïne
Niger Niger
Togo Togo
Burkina Faso Burkina Faso
Mali Mali
Sierra Leone Sierra Leone
Senegal Sénégal
Nigeria Nigéria
Cabo Verde Cabo Verde
Benin Bénin
Côte dʼIvoire Côte dʼIvoire
Gambia Gambie
Ghana Ghana
Guinea Guinée
Liberia Libéria
Sources : The West African Epidemiology Network on Drug Use (WENDU) Report: Statistics and Tends on Illicit Drug Use and Supply
2014-2017 (2019) et The West African Epidemiology Network on Drug Use (WENDU) Report: Statistics and Tends on Illicit Drug Use
and Supply 2018-2019 (2021).

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans la large répartition géographique et la prévalence assez élevée de
l’usage de tramadol dans ces régions. Outre les facteurs qui influent habituellement sur l’usage de drogues, un
facteur signalé parmi les populations étudiées est l’usage de tramadol visant à améliorer l’endurance sexuelle chez
les hommes 155 . Une autre raison courante de l’usage de tramadol chez les travailleurs et les jeunes est la perception
que cet usage rend plus énergique et performant 156. La disponibilité assez aisée du tramadol en pharmacie et sur le
marché illicite, son faible coût, et la perception du tramadol comme étant sûr, du fait qu’il s’agit d’un médicament
délivré sur ordonnance, jouent également un rôle 157.
Certaines professions semblent être particulièrement touchées par une forte prévalence de l ’usage non médical de
tramadol. Des études menées auprès d’agriculteurs et de chauffeurs professionnels au Ghana ont mis en évidence
des niveaux de prévalence du mésusage de tramadol de l’ordre de 25 % à 28 % 158. L’usage non médical de tramadol
est apparu particulièrement élevé parmi les ouvriers d’une région industrielle égyptienne, où entre 25 % et 92 % des
ouvriers interrogés avaient fait un mésusage de tramadol 159. Dans le cadre d’une étude menée au Nigéria, 19 % des
conducteurs de bus interrogés ont signalé un mésusage fréquent de tramadol 160.
L’usage non médical problématique de tramadol est rendu manifeste par la proportion élevée de personnes débutant
un traitement pour des troubles liés à l’usage de tramadol. L’Égypte, l’Irak, le Nigéria et les Émirats arabes unis ont
mentionné expressément le tramadol comme une des drogues principales les plus fréquentes parmi les personnes
qui suivent un traitement pour usage de drogues 161 . Des chiffres importants ont aussi été signalés dans d’autres pays,
parmi lesquels le Niger, le Libéria et la Sierra Leone, certains faisant état d’une forte hausse récente de la demande
de traitement concernant des troubles liés à l’usage de tramadol 162 .

Les crises des opioïdes se propagent-elles au-delà de leurs foyers régionaux respectifs ?
Le tramadol au-delà de l’Afrique et du Moyen-Orient
Outre les foyers de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale et de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, l’usage
non médical de tramadol est mentionné par plusieurs pays, même si, en ce qui concerne les saisies, celles-ci sont
relativement faibles en Asie et en Europe. En 2020, neuf pays d’Asie ont fait état de saisies représentant au total
1,2 tonne de tramadol, dont 39 kg seulement pour l’Inde 163. En 2019, l’Inde a signalé des saisies équivalentes à
144 kg, et six autres pays ont déclaré des saisies dont l’ensemble équivalait à 70 kg. En Europe, environ 96 kg de
tramadol ont été saisis au total par 17 pays en 2020, la plus grande partie en Suède (49 kg) et en Fédération de Russie
(33 kg).
En Chine, l’usage moyen de tramadol a été estimé, d’après l’analyse des eaux usées, à 39,7 mg par jour pour 1 000
habitants en 2016, et à 34,8 mg par jour pour 1 000 habitants en 2017 164. Les auteurs de l’étude ont constaté une
diminution sensible de la consommation de tramadol dans les grandes villes entre 2016 et 2019. On considérait que
la source de tramadol la plus fréquente dans le pays était le tramadol obtenu sur ordonnance médicale, même s’il
n’a pas été possible de conclure sur la question de l’usage non médical de cette substance 165.
Figure 86 Saisies de tramadol en Asie, 2018-2020
Kilograms Kilogrammes
Armenia Arménie
China Chine
Myanmar Myanmar
Bhutan Bhoutan
Saudi Arabia Arabie saoudite
Uzbekistan Ouzbékistan
Indonesia Indonésie
Lebanon Liban
Tajikistan Tadjikistan
Iraq Iraq
India Inde
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Figure 87 Saisies de tramadol en Europe, 2018-2020


Kilograms Kilogrammes
Sweden Suède
Austria Autriche
Czechia Tchéquie
Greece Grèce
Ukraine Ukraine
Gibraltar Gibraltar
Hungary Hongrie
Lithuania Lituanie
Russian Federation Fédération de Russie
United Kingdom Royaume-Uni
Turkey Turquie
Bulgaria Bulgarie
Norway Norvège
Latvia Lettonie
Estonia Estonie
Ireland Irlande
Luxembourg Luxembourg
Ukraine Ukraine
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

D’autres pays d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est ont mentionné qu’il existe certaines indications de l’usage de
tramadol à des fins non médicales sur leur territoire : la Malaisie 166, 167, le Bhoutan, l’Inde, le Myanmar 168, le Népal,
Sri Lanka 169, la République de Corée 170 et la Thaïlande 171. D’après les données relatives aux saisies, le mésusage de
cette substance serait aussi présent en Arménie, au Tadjikistan et en Ouzbékistan 172.
Aux États-Unis, le tramadol se classe au quatrième rang des médicaments opioïdes pour ce qui est de l ’usage non
médical 173 ; environ 1,5 million de personnes, soit 0,5 % de la population âgée de 12 ans et plus, ont déclaré avoir
fait usage de cette substance à des fins non médicales en 2020.
L’usage non médical de tramadol, comparativement à d’autres médicaments opioïdes, reste faible en Europe 174. La
Global Drug Survey, enquête en ligne menée auprès de personnes jeunes, en majeure partie, dans 22 pays,
principalement en Europe, indique une prévalence de 6,4 % de l’usage de tramadol au cours de l’année écoulée 175.
Une étude à quatre pays menée en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni à partir de données
provenant d’une analyse multi-indicateurs sur la période 2015-2018 a évalué l’ampleur du mésusage de tramadol
dans la population par rapport à d’autres médicaments opioïdes courants, et il en est ressorti que le taux de mésusage
le plus élevé chez les adultes était celui de la codéine et le plus faible celui de l’oxycodone. Dans tous ces pays, sauf
l’Espagne, le tramadol s’est classé au deuxième rang des médicaments opioïdes pour l’usage non médical 176.
Figure 88 Usage non médical de médicaments opioïdes en Allemagne, en Espagne, en Italie
et au Royaume-Uni, 2018
Rate per 100,000 standard units sold Taux pour 100 000 unités normalisées vendues
Oral Voie orale
Injection Injection
Germany Allemagne
Italy Italie
Spain Espagne
United Kingdom Royaume-Uni
Codeine Codéine
Morphine Morphine
Oxycodone Oxycodone
Tramadol Tramadol
Source : D’après le tableau figurant dans Iwanicki et al., « Tramadol Non-Medical Use in Four European Countries ».
Note : Le taux de mésusage d’opioïdes a été calculé sur la base de 100 000 unités normalisées d ’opioïdes vendues.

Figure 89 Décès par surdose attribués au tramadol, certains pays d’Europe occidentale et centrale,
2019/20
Number Nombre
Finland Finlande
France France
Latvia Lettonie
Luxembourg Luxembourg
Slovakia Slovaquie
Slovenia Slovénie
Source : ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.

Plusieurs centaines de décès par surdose attribués au tramadol sont signalés chaque année en Europe, mais ces cas
sont signalés généralement par quelques pays seulement 177. En 2019/20, plus de 300 décès par surdose attribués au
tramadol ont été signalés dans la région. La plupart des décès par surdose attribués au tramadol ont été signalés au
Royaume-Uni 178. En Angleterre et au pays de Galles, les décès par surdose attribués aux opioïdes ont augmenté ces
30 dernières années ; en 2020, 2 263 cas ont été signalés, dont 9 % attribués au tramadol. Environ 70 % de
l’ensemble des cas signalés de décès par surdose d’opioïdes concernaient des hommes. En 2020, cependant, la
différence entre les sexes s’agissant des décès par surdose de tramadol a été moins marquée, le pourcentage de ces
décès chutant à 60 % chez les hommes 179. Des décès liés aux analogues du fentanyl ont été enregistrés en Angleterre
et au pays de Galles seulement en 2017 et en 2018.
En Norvège, des données groupées sur les décès par surdose pour la période 2000 -2019 font état de plus de 3 000
décès attribués à une surdose d’opioïdes 180. Entre 2003 et 2019, le nombre de ces décès est resté assez stable, mais
les décès par surdose attribués à l’héroïne ont diminué pendant cette période. Cela a été compensé par une
augmentation des décès par surdose attribués aux médicaments opioïdes, dont les fentanyls et le tramadol, qui ont
représenté 3 % ou plus des décès par surdose enregistrés depuis 2000. Si globalement, les décès par surdose liés aux
opiacés ont été plus fréquents chez les hommes, les décès par surdose d’opioïdes, y compris attribués au fentanyl et
au tramadol, ont été plus fréquents chez les femmes.
Les fentanyls au-delà de l’Amérique du Nord
Plusieurs pays ont présenté des données sur l’usage de fentanyls, même s’il n’y a pas actuellement d’indication
d’une épidémie d’usage non médical et des conséquences sanitaires d’une telle épidémie ailleurs qu’en Amérique
du Nord, où l’expérience a montré que les fentanyls (de même que les autres opioïdes expérimentaux ou nouveaux)
peuvent se répandre rapidement. Les facteurs liés à l’offre qui accélèrent la propagation des fentanyls en Amérique
du Nord sont notamment les suivants : la diffusion de méthodes plus simples et plus efficaces de fabrication
d’opioïdes synthétiques et de leurs analogues (principalement les fentanyls), facilitée par l’existence sur Internet
d’instructions pour leur fabrication ; corrélativement, le passage de l’élaboration par un nombre limité de chimistes
qualifiés à l’élaboration par de « simples préparateurs » ; le nombre croissant d’analogues du fentanyl et d’opioïdes
expérimentaux qui sont découverts ; le manque de contrôle efficace des précurseurs et de surveillance du secteur ;
le développement de réseaux de distribution qui diminuent le risque de détection en utilisant les services postaux et
Internet ; et l’essor du commerce licite, y compris par voie électronique 181, 182.
Compte tenu de ces facteurs, les fentanyls restent une menace potentielle sur le marché des opioïdes. La propagation
des fentanyls pourrait survenir rapidement si la dynamique du marché provoque une pénurie du principal opioïde en
usage dans tel ou tel pays.
L’Europe 183 connaît un problème d’opioïdes particulièrement diversifié, où plusieurs opioïdes principaux sont mis
en évidence par différents indicateurs : l’héroïne, la méthadone (illicite ou vendue dans la rue), la buprénorphine et
les fentanyls. Depuis 2012, 34 nouveaux fentanyls ont été identifiés sur le marché de la drogue en Europe 184 et les
saisies de fentanyls y deviennent plus fréquentes. La quantité de fentanyls saisie en Europe a atteint 15 kg au total
en 2019, déclarés par 11 pays, soit trois fois la quantité saisie en 2018. En 2020, toutefois, 20 pays européens ont
signalé des saisies de fentanyls atteignant environ 6,8 kg 185. On peut estimer d’après ces chiffres que les pays
accordent une priorité et des moyens accrus à la détection des fentanyls, et/ou que l’offre de ces substances a
augmenté sur les marchés illicites du continent.

Figure 90 Décès par surdose attribués au tramadol et aux fentanyls, par sexe, Angleterre
et pays de Galles, 2011-2020
Number Nombre
Total Total
Male Hommes
Female Femmes
Tramadol Tramadol
Fentanyl Fentanyl
Fentanyl analogues Analogues du fentanyl
Source : Royaume-Uni, Office for National Statistics, « Deaths related to drug poisoning by selected substances in England and
Wales ».

Figure 91 Décès par surdose attribués aux opioïdes, par sexe et type d’opioïde en cause, Norvège,
2000-2019
Number Nombre
Women Femmes
Men Hommes
Morphine/heroin Morphine/héroïne
Codeine Codéine
Buprenorphine Buprénorphine
Oxycodone Oxycodone
Fentanyl analogues Analogues du fentanyl
“Probably” heroin Héroïne « probable »
Methadone Méthadone
Fentanyl Fentanyl
Tramadol Tramadol
Source : D’après les données présentées dans Edvardsen et Clausen, « Opioid Related Deaths in Norway in 2000–2019 ».

Figure 92 Décès par surdose attribués aux opioïdes et aux fentanyls, Allemagne, 2017-2020
Nombre (opioïdes) Number (opioids)
Nombre (fentanyl) Number (fentanyl)
Ensemble des opioïdes All opioids
Fentanyl Fentanyl
Source : Allemagne, Office fédéral de police criminelle (Bundeskriminalamt), « Rauschgiftkriminalität: Bundeslagebild
2020 », et années antérieures (en allemand).

Figure 93 Décès par surdose d’opioïdes en Suède, 2016-2020


Number of opioid overdose deaths Nombre de décès par surdose d’opioïdes
Total number of overdose deaths Nombre total de décès par surdose
Heroin Héroïne
Oxycodone Oxycodone
Tramadol Tramadol
Fentanyl Fentanyl
Fentanyl analogues Analogues du fentanyl
Total drug overdose deaths Total des décès par surdose
Source : Suède, Conseil national de la médecine légale, 2020.

Note : Les données représentent le nombre de décès par empoisonnement pour lesquels la ou les substances spécifiées ont été
détectées dans le sang et considérées comme ayant contribué au décès, soit seules, soit en association avec d ’autres
substances.

Le fentanyl et ses analogues sont vendus sur le marché européen par l’intermédiaire de sources en ligne et dans les
rues, parfois en les présentant faussement comme étant de l’héroïne ou d’autres drogues, comme c’est le cas des
benzodiazépines falsifiées, ou en les mêlant à ces autres substances 186. Les principaux analogues du fentanyl que
l’on a identifiés en Europe, et qui sont impliqués dans un nombre relativement important de décès par surdose , sont
le cyclopropylfentanyl, le carfentanil et l’acryloylfentanyl (78, 61 et 47 décès, respectivement, en 2018) 187.
L’existence, sur les marchés européens, d’une gamme diverse de moyens d’administration des fentanyls, parmi
lesquels des sprays nasaux et des liquides à vapoter au moyen d’une cigarette électronique, est aussi un motif de
préoccupation 188.
Hormis quelques poches d’usage, les fentanyls ne semblent pas bien établis sur le marché européen des opioïdes.
Ainsi, le programme de surveillance des seringues q, qui rassemble des informations sur les substances injectées sur
certains sites d’Europe occidentale, a montré qu’à Vilnius, un tiers des seringues collectées et analysées contenaient
des résidus de carfentanil 189. À Paris, à Oslo et à Cologne (Allemagne), 1 % ou moins des seringues collectées
contenaient des résidus de fentanyl.
La Suède, l’Estonie et l’Allemagne ont signalé une nette diminution du nombre de décès liés au fentanyl et à ses
analogues entre 2017 et 2018 ; la Finlande a signalé une augmentation de 4 à 11 cas pour cette période 190. En

q
Le programme rassemble des informations sur les substances injectées en analysant le contenu résiduel des seringues jetées, recueillies au titre
de différents programmes sur certains sites d’Europe occidentale. Il ne s’étend pas à l’Europe orientale.
Allemagne, le nombre de décès par surdose de fentanyl est resté stable, à environ 35 décès par an depuis 2018. La
Suède, qui, par le passé, avait déclaré des taux élevés de décès par surdose attribués à l’usage d’opioïdes, y compris
d’héroïne et de fentanyls, constate, depuis 2016, une diminution très importante de ces taux, et en 2020, n’a
enregistré aucun décès lié aux analogues du fentanyl.
Après que la disponibilité de l’héroïne eut diminué en Estonie, le 3-méthylfentanyl est apparu sur le marché de la
drogue de ce pays en 2002. En 2005, le 3-méthylfentanyl et les mélanges de 3-méthylfentanyl et de fentanyl
représentaient la majeure partie des opioïdes saisis et un nombre croissant des décès par surdose 191. En 2018, le
fentanyl et le carfentanil étaient les deux principaux opioïdes de synthèse utilisés par les usagères et usagers réguliers
d’opioïdes192 . Néanmoins, depuis lors, le nombre de décès par surdose a considérablement diminué et, en 2020,
31 décès par surdose de drogues ont été enregistrés, contre un pic de 170 décès de cette nature en 2012, grâce en
partie à la moindre disponibilité du fentanyl et à l’extension du programme de naloxone « à emporter » 193.

Figure 94 Décès par surdose de drogues en Estonie, 2000-2020


Number Nombre
Men Hommes
Women Femmes
All Ensemble de la population
Sources : Institut estonien de criminalistique, pour les données relatives à la période 2000-2009 ; et registre estonien des
causes de décès, pour les données relatives à la période 2010–2020.

Note : Pratiquement la totalité des décès par surdose ont été attribués aux fentanyls.

On dispose de moins de données en provenance de l’Asie, où l’Inde et la Chine ont déclaré des saisies de fentanyls
qui ont totalisé 26,3 kg en 2018 194. En 2020, l’Arménie, la Chine, Israël et la République de Corée ont déclaré de
faibles quantités de fentanyls ayant fait l’objet d’une saisie (155 grammes au total).
Dans les échantillons d’eaux usées prélevés dans 30 villes de sept régions chinoises entre 2016 et 2019, le fentanyl
n’a été détecté que dans un petit nombre d’échantillons, la présence d’un faible niveau de métabolites du fentanyl
n’étant détectée que dans 5 % ou moins des échantillons prélevés au cours des différents cycles 195.
En Australie, l’usage non médical de fentanyls n’est pas rare. En 2018, 189 décès par surdose r impliquant du
fentanyl, de la péthidine ou du tramadol s ont été enregistrés, soit 21 % de l’ensemble des décès par surdose
impliquant des opioïdes, les décès ayant été multipliés par 13 entre 2001 (14 décès) et 2018 (189 décès) 196. D’après
des analyses des eaux usées réalisées dans toute l’Australie, l’usage moyen de fentanyl par habitant relevé sur les
sites concernés des capitales d’État a été environ deux fois moindre que celui observé sur les sites d’endroits autres
que les capitales entre août 2018 et juin 2021 (environ 4 et 8 doses quotidiennes pour 1 000 habitants,
respectivement). Avant décembre 2018, on avait observé une augmentation régulière (mais non uniforme) de l’usage
de fentanyl dans les capitales et ailleurs que dans celles-ci. Toutefois, l’usage de fentanyl a nettement diminué depuis
lors sur tous les sites, chutant à environ 2 doses quotidiennes pour 1 000 habitants sur tous les sites 197. On notera
cependant que l’analyse des eaux usées ne permet pas de distinguer entre l’usage d’opioïdes, y compris de fentanyl,
à des fins thérapeutiques, et l’usage non médical de ces substances.

r
Les autorités australiennes parlent de décès involontaires causés par la drogue.
s
Les décès par surdose de ces substances sont déclarés ensemble.
Références
[OPIOÏDES | Références]

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7 ONUDC et Afghanistan, « Afghanistan Opium Survey 2020: cultivation and production – executive summary » (ONUDC, Kaboul, 2020).
8 ONUDC, Myanmar Opium Survey 2021 (Vienne, ONUDC, 2022).
9 ONUDC, Myanmar Opium Survey 2020 (Vienne, ONUDC, 2020).
10 ONUDC, Myanmar Opium Survey 2021.
11 ONUDC et Gouvernement mexicain, México – Monitoreo de Plantíos de Amapola, 2018-2019 (Mexico, 2021).
12 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
13 ONUDC et Afghanistan, « Afghanistan Opium Survey 2019: Socio-Economic Survey Report: Drivers, Causes and Consequences of Opium Poppy
Cultivation » (ONUDC, Kaboul, 2019).
14 ONUDC et Gouvernement mexicain, México – Monitoreo de Plantíos de Amapola, 2018–2019.
15 ONUDC, Myanmar Opium Survey 2021.
16 OICS, Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2021 – Statistiques pour 2019 (E/INCB/2020/2), E/INCB/2020/2 (Vienne, Nations Unies,
2021).
17 ONUDC, Myanmar Opium Survey 2021.
18 ONUDC, Myanmar Opium Survey 2020.
19 ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021, fascicule 3, Tendances des marchés de la drogue : opioïdes, cannabis.
20 ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2020, fascicule 3, Tendances des marchés de la drogue : offre de drogues (publication des Nations Unies,
2020).
21 Calculs effectués par l’ONUDC d’après les réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
22 ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021, fascicule 3, Tendances des marchés de la drogue : opioïdes, cannabis.
23 Voir OICS, « INCB convenes second international expert group meeting on practical responses to counter fentanyls and emerging synthetic opioids
with no known legitimate uses » (Vienne, 9 septembre 2021).
24 OICS, « Establishing a list of fentanyl-related substances with no known legitimate uses and a list of synthetic non-fentanyl opioids with no known
legitimate uses », disponible à l’adresse https://www.incb.org/incb/en/opioids_project/fentanyl-related-substances-with-no-known-legitimate-
use.html.
25 Voir l’annexe méthodologique, accessible en ligne, pour une définition de la disponibilité au sens du chapitre.
26 « Opioid Prescribing, Where You Live Matters » (CDC, non daté).
27 OICS, Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020 (E/INCB/2021/2) (Vienne, 2022).
28 Ibid.
29 Calculs de l’ONUDC, d’après les rapports suivants de l’OICS : Stupéfiants : Évaluations des besoins du monde pour 2022 – Statistiques pour 2020
(E/INCB/2021/2) ; et Substances psychotropes : Statistiques pour 2020 – Prévisions des besoins annuels médicaux et scientifiques concernant les
substances des Tableaux II, III et IV de la Convention sur les substances psychotropes de 1971 (E/INCB/2021/3).
30 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, non daté.
31 Ibid.
32 Thomas Seyler et al., « Is Europe Facing an Opioid Epidemic: What Does European Monitoring Data Tell Us? », European Journal of Pain 25, no 5
(mai 2021), p. 1072 à 1080, https://doi.org/10.1002/ejp.1728.
33 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
34 Nadine Harker et al., « Is South Africa Being Spared the Global Opioid Crisis? A Review of Trends in Drug Treatment Demand for Heroin, Nyaope
and Codeine-Related Medicines in South Africa (2012-2017) », International Journal of Drug Policy, no 83 (septembre 2020),
https://doi.org/10.1016/j.drugpo.2020.102839.
35 Behzad Damari et al., « A National Survey on Substance Use among Iranian Industrial Workers » Medical Journal of the Islamic Republic of Iran 34
(2020), p. 20, https://doi.org/10.34171/mjiri.34.20.
36 Farhat Yaqub, « Pakistan’s Drug Problem », The Lancet 381, no 9884 (juin 2013), p. 2153 à 2154, https://doi.org/10.1016/S0140-6736(13)61426-9.
37 Ali Nikfarjam et al., « National Population Size Estimation of Illicit Drug Users through the Network Scale-up Method in 2013 in Iran »,
International Journal of Drug Policy 31 (mai 2016), p. 147 à 152, https://doi.org/10.1016/j.drugpo.2016.01.013.
38 Walieh Menati et al., « Determination of Opium Abuse Prevalence in Iranian Young People: A Systematic Review and Meta-Analysis », Journal of
Substance Use 22, no 1 (2 janvier 2017), p. 3 à 10, https://doi.org/10.3109/14659891.2015.1130181.
39 Ibid.
40 SGU Global, « Afghanistan National Drug Use Survey 2015 », 2015, https://colombo-plan.org/wp-content/uploads/2020/03/Afghanistan-National-
Drug-Use-Survey-2015-compressed.pdf.
41 ONUDC, UNICEF et Gouvernement afghan, Youth Study on Substance Use and Health, 2020.
42 Nikfarjam et al., « National Population Size Estimation of Illicit Drug Users through the Network Scale-up Method in 2013 in Iran ».
43 Voir, à titre d’exemple, https://www.emcdda.europa.eu/data/stats2021/pdu_en.
44 République islamique d’Afghanistan et ONUDC, « Afghanistan Opium Survey 2020 ».
45 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
46 République islamique d’Afghanistan et ONUDC, « Afghanistan Opium Survey 2019: Socio-Economic Survey Report: Drivers, Causes and
Consequences of Opium Poppy Cultivation » (ONUDC, Kaboul, 2019).
47 FAO, « Integrated Food Security Phase Classification – Afghanistan », octobre 2021.
48 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
49 Mohammad Qadam Shah, « What Did Billions in Aid to Afghanistan Accomplish? 5 Questions Answered », The Conversation, 26 octobre 2021.
50 Aljazeera, Transcript of Taliban’s First News Conference in Kabul, 2021.
51 Décret du Chef suprême de l’Émirat islamique d’Afghanistan portant interdiction de la culture du pavot et de tous types de stupéfiants, 3 avril 2022.
52 Roshan Noorzai, « Afghan Farmers Continue Growing Opium Poppy as Taliban Sends Mixed Signals on Poppy Eradication », VOA, 10 décembre
2021.
53 Al Arabiya, « Taliban Turns a Blind Eye as Afghanistan’s Opium Business Thrives: Report », Al Arabiya English, 21 novembre 2021.
54 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
55 ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2020 (publication des Nations Unies, 2020).
56 « UNODC Drugs Monitoring Platform Brief: Latest Patterns and Trends in Trafficking Routes of Heroin and Methamphetamine Originating in
Afghanistan » (ONUDC, Vienne, 2022).
57 George Unick et al., « The Relationship between US Heroin Market Dynamics and Heroin-Related Overdose, 1992-2008: US Heroin Market and
Heroin Overdose », Addiction 109, no 11 (novembre 2014), p. 1889 à 1898, https://doi.org/10.1111/add.12664.
58 EMCDDA, Rapport européen sur les drogues 2021 : Tendances et évolutions (Luxembourg, Office des publications de l’Union européenne, 2021).
59 EMCDDA et Europol, EU Drug Markets Report 2019 (Luxembourg, Office des publications de l’Union européenne, 2019).
60 D’après 19 études effectuées dans le monde entier, voir Jason Payne et al., The Price Elasticity of Demand for Illicit Drugs: A Systematic Review,
Trends & Issues in Crime and Criminal Justice 606, 2020.
61 Anne Line Bretteville-Jensen, « Drug Demand – Initiation, Continuation and Quitting », De Economist 154, no 4 (6 décembre 2006), p. 491 à 516,
https://doi.org/10.1007/s10645-006-9027-9.
62 Ibid.
63 S. Darke, « Heroin Overdose: Research and Evidence-Based Intervention », Journal of Urban Health: Bulletin of the New York Academy of Medicine
80, no 2 (1er juin 2003), p. 189 à 200, https://doi.org/10.1093/jurban/jtg022 ; George Unick et al., « The Relationship between US Heroin Market
Dynamics and Heroin-Related Overdose », 1992-2008, « US Heroin Market and Heroin Overdose », Addiction 109, no 11 (novembre 2014), p. 1889 à
1898, https://doi.org/10.1111/add.12664 ; Sadik Toprak et Ilhan Cetin, « Heroin Overdose Deaths and Heroin Purity Between 1990 and 2000 in
Istanbul, Turkey », Journal of Forensic Sciences 54, no 5 (septembre 2009), p. 1185 à 1188, https://doi.org/10.1111/j.1556-4029.2009.01124.x.
64 Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues, Afghanistan: Annual Opium Poppy Survey 2001 (Islamabad, Pakistan,
2001).
65 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats », novembre 2021.
66 Aljazeera, Transcript of Taliban’s First News Conference in Kabul, 2021.
67 Décret du Chef suprême de l’Émirat islamique d’Afghanistan portant interdiction de la culture du pavot et de tous types de stupéfiants, 3 avril 2022.
68 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
69 Roshan Noorzai, « Afghan Farmers Continue Growing Opium Poppy as Taliban Sends Mixed Signals on Poppy Eradication », VOA,
10 décembre 2021.
70 Al Arabiya, « Taliban Turns a Blind Eye as Afghanistan’s Opium Business Thrives: Report », Al Arabiya English, 21 décembre 2021.
71 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
72 Département d’État des États-Unis, « Fact Sheet: The Taliban and the Afghan Drug Trade », 20 janvier 2001.
73 ONUDC, Global Illicit Drug Trends 2002, ODCCP Studies on Drugs and Crime – Statistics (New York, 2002).
74 ONUDC, The Opium Economy in Afghanistan – An International Problem (New York, 2003).
75 Ibid.
76 Vanda Felbab-Brown, « Pipe Dreams: The Taliban and Drugs from the 1990s into Its New Regime », Brookings, Small Wars Journal,
15 septembre 2021.
77 David Mansfield, « What Is Driving Opium Poppy Cultivation? Decision Making Amongst Opium Poppy Cultivators in Afghanistan in the 2003/4
Growing Season », article destiné à la deuxième Conférence technique sur la recherche en matière de contrôle des drogues, 2004.
78 Calculs de l’ONUDC, d’après les données publiées par la Banque mondiale sur l’inflation en fonction des indices nationaux des prix à la
consommation concernant les États-Unis.
79 ONUDC, The Opium Economy in Afghanistan – An International Problem.
80 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats ».
81 Ibid.
82 Secunder Kermani, « Meth and Heroin Fuel Afghanistan Drugs Boom », BBC News, 12 décembre 2021, section Asie.
83 D’après une enquête menée en 2019 auprès des agriculteurs afghans, seuls 8 % d’entre eux ont vendu moins que ce qu’ils ont récolté en 2019. Voir
République islamique d’Afghanistan et ONUDC, Afghanistan Opium Survey 2019: Socio-Economic Survey Report: Drivers, Causes and
Consequences of Opium Poppy Cultivation (ONUDC, Kaboul, 2019).
84 ONUDC, Global Illicit Drug Trends 2002.
85 ONUDC, The Opium Economy in Afghanistan – An International Problem.
86 ONUDC, Global Illicit Drug Trends 2002.
87 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, non daté.
88 Ibid.
89 Paul Griffiths, Jane Mounteney et Laurent Laniel, « Understanding Changes in Heroin Availability in Europe over Time: Emerging Evidence for a
Slide, a Squeeze and a Shock: Editorial », Addiction 107, no 9 (septembre 2012), p. 1539 à 1540, https://doi.org/10.1111/j.1360-0443.2012.03829.x.
90 Ibid.
91 Ibid.
92 Don Weatherburn, Craig Jones, Karen Freeman et Toni Makkai, « The Australian Heroin Drought and Its Implications for Drug Policy », NSW
Bureau of Crime Statistics and Research Crime and Justice Bulletin, no 59 (octobre 2001).
93 Louisa Degenhardt et al., « Effects of a Sustained Heroin Shortage in Three Australian States », Addiction 100, no 7 (juillet 2005), p. 908 à 920,
https://doi.org/10.1111/j.1360-0443.2005.01094.x.
94 ONUDC, « Drug Situation in Afghanistan 2021: Latest Findings and Emerging Threats », novembre 2021.
95 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, non daté ; Manop Kanato et al., ASEAN Drug Monitoring Report 2020 (ASEAN
Narcotics Cooperation Center, Bangkok, 2021).
96 « China Drug Situation Report 2020 » (Bureau de la Commission nationale chinoise de contrôle des stupéfiants, juin 2021).
97 Beifang Fan et al., « Problematic Internet Use, Non-Medical Use of Prescription Drugs, and Depressive Symptoms among Adolescents: A Large-
Scale Study in China », International Journal of Environmental Research and Public Health 17, no 3 (26 janvier 2020), p. 774,
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98 Peng Du et al., « Analysing Wastewater to Estimate Fentanyl and Tramadol Use in Major Chinese Cities », Science of The Total Environment 795
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119 Hawre Jalal et Donald S. Burke, « Carfentanil and the Rise and Fall of Overdose Deaths in the United States »,Addiction 116, no 6
(juin 2021), p. 1 593 à 1 599, https://doi.org/10.1111/add.15260.
120 Sarah G. Mars, Daniel Rosenblum et Daniel Ciccarone, « Illicit Fentanyls in the Opioid Street Market: Desired or Imposed? », Addiction 114, no 5
(mai 2019), p. 774 à 780, https://doi.org/10.1111/add.14474.
121 R. Michael Krausz, Jean Nicolas Westenberg et Kimia Ziafat, « The Opioid Overdose Crisis as a Global Health Challenge », Current Opinion in
Psychiatry 34, no 4 (juillet 2021), p. 405 à 412, https://doi.org/10.1097/YCO.0000000000000712.
122 Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Health Statistics, Wide-ranging Online Data for Epidemiologic Research (CDC
WONDER, https://wonder.cdc.gov/mcd.html), disponible à l’adresse https://nida.nih.gov/sites/default/files/Overdose_data_1999-2020_1.5.22.xlsx
123 Agence de la santé publique du Canada, Apparent Opioid and Stimulant Toxicity Deaths. Surveillance of Opioid- and Stimulant-Related Harms
in Canada (Ottawa, 2021), https://health-infobase.canada.ca/src/doc/SRHD/UpdateDeathsDec2021.pdf.
124 Stephanie Parent et al., « Examining Prevalence and Correlates of Smoking Opioids in British Columbia: Opioids Are More Often Smoked than
Injected », Substance Abuse Treatment, Prevention, and Policy 16, no 1 (décembre 2021), p. 79, https://doi.org/10.1186/s13011-021-00414-6.
125 Rachael M. Lyons et al., « Risk Factors for Drug Overdose in Young People: A Systematic Review of the Literature », Journal of Child and
Adolescent Psychopharmacology 29, no 7 (1er août 2019): 487–97, https://doi.org/10.1089/cap.2019.0013.
126 Abigail R. Cartus et al., « Forecasted and Observed Drug Overdose Deaths in the US During the COVID-19 Pandemic in 2020 », JAMA Network
Open 5, no 3 (21 mars 2022), e223418, https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2022.3418.
127 https://nida.nih.gov/sites/default/files/Overdose_data_1999- 2020_1.5.22.xlsx
128 F.B. Ahmad, L.M. Rossen et P. Sutton, « Provisional Drug Overdose Death Counts” (National Center for Health Statistics », 15 décembre 2021),
https://www.cdc.gov/nchs/nvss/vsrr/drug-overdose-data.htm.
129 https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/210726/g-a002-eng.htm.
130 Ciccarone, « The Rise of Illicit Fentanyls, Stimulants and the Fourth Wave of the Opioid Overdose Crisis ».
131 https://www.dea.gov/alert/sharp-increase-fake-prescription-pills-containing-fentanyl-and-meth.
132 Joseph R. Friedman and Helena Hansen, « Evaluation of Increases in Drug Overdose Mortality Rates in the US by Race and Ethnicity Before and
During the COVID-19 Pandemic », JAMA Psychiatry 79, no 4 (1er avril 2022): 379, https://doi.org/10.1001/jamapsychiatry.2022.0004.
133 Ishika Patel, Lauren A. Walter et Li, « Opioid Overdose Crises during the COVID-19 Pandemic: Implication of Health Disparities », Harm Reduction
Journal 18, no 1 (décembre 2021), p. 89, https://doi.org/10.1186/s12954-021-00534-z.
134 Ibid.
135 Fiona N. Conway et al., « Impact of COVID-19 Among People Who Use Drugs: A Qualitative Study With Harm Reduction Workers and People
Who Use Drugs », publication préliminaire (en cours d’examen, 4 février 2022), https://doi.org/10.21203/rs.3.rs-1309886/v1.
136 Geoff Bardwell, Evan Wood et Rupinder Brar, « Fentanyl Assisted Treatment: A Possible Role in the Opioid Overdose Epidemic? », Substance
Abuse Treatment, Prevention, and Policy 14, no 1 (décembre 2019), p. 50, https://doi.org/10.1186/s13011-019-0241-2 ; R. Michael Krausz, Jean N.
Westenberg et Marc Vogel, « Addressing Fentanyl Use Disorder with Fentanyl-Assisted Treatment », The Lancet Psychiatry 9, no 2 (février 2022),
p. 103 à 105, https://doi.org/10.1016/S2215-0366(21)00393-X.
137 Reinhard M. Krausz et al., « Canada’s Response to the Dual Public Health Crises: A Cautionary Tale », The Canadian Journal of Psychiatry 66, no 4
(avril 2021), p. 349 à 353, https://doi.org/10.1177/0706743721993634.
138 David Goodman-Meza et al., « Where Is the Opioid Use Epidemic in Mexico? A Cautionary Tale for Policymakers South of the US–Mexico
Border », American Journal of Public Health 109, no 1 (janvier 2019) p. 73 à 82, https://doi.org/10.2105/AJPH.2018.304767.
139 Steffanie A. Strathdee et al., « The Emerging HIV Epidemic on the Mexico-U.S. Border: An International Case Study Characterizing the Role of
Epidemiology in Surveillance and Response », Annals of Epidemiology 22, no 6 (juin 2012), p. 426 à 438,
https://doi.org/10.1016/j.annepidem.2012.04.002.
140 Goodman-Meza et al., « Where Is the Opioid Use Epidemic in Mexico? ».
141 Clara Fleiz et al., « Fentanyl Is Used in Mexico’s Northern Border: Current Challenges for Drug Health Policies », Addiction 115, no 4 (avril 2020),
p. 778 à 781, https://doi.org/10.1111/add.14934.
142 Organisation mondiale de la Santé, WHO Expert Committee on Drug Dependence: Forty-First Report, Série de rapports techniques de l’OMS ;1018
(Genève, Organisation mondiale de la Santé, 2019), https://apps.who.int/iris/handle/10665/325073.
143 Ibid.
144 Abdelouahab Moussadak et al., « Toxicovigilance: The Misuse of Psychotropic Drugs in Morocco. Results of a Survey Conducted in Casablanca »,
publié sous la direction de S. Bourekkadi et al., E3S Web of Conferences 319 (2021), 01056, https://doi.org/10.1051/e3sconf/202131901056.
145 Hossein Mohaddes Ardabili et al., « Tramadol, Captagon and Khat Use in the Eastern Mediterranean Region: Opening Pandora’s Box », BJPsych
International, 19 novembre 2021, p. 1 à 5, https://doi.org/10.1192/bji.2021.53 ; Abdul-Ganiyu Fuseini et al., « Facilitators to the Continuous Abuse of
Tramadol among the Youth: A Qualitative Study in Northern Ghana », Nursing Open 6, no 4 (octobre 2019), p. 1388 à 1398,
https://doi.org/10.1002/nop2.353 ; OMS, Comité d’experts de la pharmacodépendance, Tramadol Update Review Report, 2014.
146 Ebtesam A. Abood et Mayyada Wazaify, « Abuse and Misuse of Prescription and Nonprescription Drugs from Community Pharmacies in Aden City
– Yemen », Substance Use & Misuse 51, no 7 (6 juin 2016), p. 942 à 947, https://doi.org/10.3109/10826084.2016.1155619.
147 Moussadak et al., « Toxicovigilance ».
148 Hossein Mohaddes Ardabili et al., « Tramadol, Captagon and Khat Use in the Eastern Mediterranean Region: Opening Pandora’s Box », BJPsych
International, 19 novembre 2021, p. 1 à 5, https://doi.org/10.1192/bji.2021.53.
149 Abood et Wazaify, « Abuse and Misuse of Prescription and Nonprescription Drugs from Community Pharmacies in Aden City – Yemen ».
150 ONUDC et Nigéria, Drug Use in Nigeria 2018 (Vienne, 2019).
151 ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021, fascicule 3, Tendances des marchés de la drogue : opioïdes, cannabis (publication des Nations
Unies, 2021).
152 Yasna Rostam-Abadi et al., « Tramadol Use and Public Health Consequences in Iran: A Systematic Review and Meta‐analysis », Addiction 115, no 12
(décembre 2020), p. 2213 à 2242, https://doi.org/10.1111/add.15059.
153 Ibid.
154 Khadeejeh Khader, Pharm. D, BCPS et al., « Prevalence and Vulnerability to Drug Abuse among Students of High School and Colleges in Riyadh,
Saudi Arabia: Cross-Sectional Study », International Journal of Innovative Research in Medical Science 4, no 2 (23 février 2019),
https://doi.org/10.23958/ijirms/vol04-i02/573.
155 Amany I. Ahmed et al., « Retrospective Review of Tramadol Abuse » 55, suppl. no 20 (2018), p. 471 à 483; Fuseini et al., « Facilitators to the
Continuous Abuse of Tramadol among the Youth » ; Axel Klein, « Drug Problem or Medicrime? Distribution and Use of Falsified Tramadol
Medication in Egypt and West Africa », Journal of Illicit Economies and Development 1, no 1 (14 janvier 2019), p. 52 à 62,
https://doi.org/10.31389/jied.10.
156 Mahmoud Rabee Abd-Elkader et al., « Tramadol Abuse among Workers in an Industrial City in Mid-Nile Delta Region, Egypt », Environmental
Science and Pollution Research 27, no 30 (octobre 2020), p. 37 549 à 37 556, https://doi.org/10.1007/s11356-020-08040-8 ;
Fuseini et al., « Facilitators to the Continuous Abuse of Tramadol among the Youth ».
157 Mohaddes Ardabili et al., « Tramadol, Captagon and Khat Use in the Eastern Mediterranean Region », 19 novembre 2021.
158 Ferguson Saapiire et al., « The Insurgence of Tramadol Abuse among the Most Active Population in Jirapa Municipality: A Study to Assess the
Magnitude of the Abuse and Its Contributory Factors », publié sous la direction de James Grutsch, Psychiatry Journal 2021 (5 février 2021), p. 1
à 10, https://doi.org/10.1155/2021/3026983 ; Mavis Danso et Francis Anto, « Factors Associated with Tramadol Abuse: A Cross-Sectional Study
Among Commercial Drivers and Assistants in the Accra Metropolitan Area of Ghana », Drugs – Real World Outcomes 8, no 3 (septembre 2021),
p. 337 à 347, https://doi.org/10.1007/s40801-021-00247-6.
159 Abd-Elkader et al., « Tramadol Abuse among Workers in an Industrial City in Mid-Nile Delta Region, Egypt ».
160 Umar Yunusa, « Determinants of Substance Abuse among Commercial Bus Drivers in Kano Metropolis, Kano State, Nigeria », American Journal of
Nursing Science 6, no 2 (2017), p. 125, https://doi.org/10.11648/j.ajns.20170602.16.
161 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
162 Commission de la CEDEAO, The West African Epidemiology Network on Drug Use (WENDU) Report: Statistics and Tends on Illicit Drug Use and
Supply (2018-2019), 2021.
163 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
164 Peng Du et al., « Analysing Wastewater to Estimate Fentanyl and Tramadol Use in Major Chinese Cities », Science of The Total Environment 795
(novembre 2021), 148838, https://doi.org/10.1016/j.scitotenv.2021.148838.
165 Ibid.
166 Peng Du et al., « Monitoring Consumption of Common Illicit Drugs in Kuala Lumpur, Malaysia, by Wastewater-Cased Epidemiology »,
International Journal of Environmental Research and Public Health 17, no 3 (31 janvier 2020), p. 889, https://doi.org/10.3390/ijerph17030889.
167 Dans deux stations d’épuration des eaux usées de Kuala Lumpur, la consommation par habitant a été estimée à 152 ± 21 mg/1000 personnes par jour
en 2017.
168 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, 2020.
169 Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéfiants pour 2020 (Vienne, Nations Unies, 2021).
170 Ki Yong Kim et Jeong-Eun Oh, « Evaluation of Pharmaceutical Abuse and Illicit Drug Use in South Korea by Wastewater-Based Epidemiology »,
Journal of Hazardous Materials 396 (septembre 2020), 122622, https://doi.org/10.1016/j.jhazmat.2020.122622.
171 Voir aussi ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2021, fascicule 3, Tendances des marchés de la drogue : opioïdes, cannabis (publication des
Nations Unies, 2021).
172 D’après les données publiées sur les saisies de tramadol en 2019 et 2020 communiquées à l’ONUDC.
173 « Results from the 2020 National Survey on Drug Use and Health: Detailed Tables » (Rockville, Maryland, États-Unis, Substance Abuse and Mental
Health Services Administration Center for Behavioral Health Statistics and Quality, octobre 2021).
174 Seyler et al., « Is Europe Facing an Opioid Epidemic ».
175 A.R. Winstock et al., « Global Drug Survey (GDS) 2021. Key Findings Report », 2021.
176 Iwanicki et al., « Tramadol Non-Medical Use in Four European Countries ».
177 Seyler et al., « Is Europe Facing an Opioid Epidemic ».
178 Ibid.
179 D’après l’analyse des données sur l’Angleterre et le pays de Galles provenant de l’Office for National Statistics du Royaume-Uni, « Deaths related to
drug poisoning by selected substances in England and Wales ».
180 Hilde Marie Erøy Edvardsen et Thomas Clausen, « Opioid Related Deaths in Norway in 2000–2019 », Drug and Alcohol Dependence 232
(mars 2022), 109281, https://doi.org/10.1016/j.drugalcdep.2022.109281.
181 Bryce Pardo et al., « The Future of Fentanyl and Other Synthetic Opioids » (RAND Corporation, 29 août 2019),
https://www.rand.org/pubs/research_reports/RR3117.html.
182 Voir aussi ONUDC, Rapport mondial sur les drogues 2020, fascicule 4, Questions transversales : évolution des tendances et nouveaux défis
(publication des Nations Unies, 2020).
183 Principalement les États membres de l’Union européenne, la Norvège et la Turquie.
184 Jane Mounteney et al., « Fentanils: A Serious Threat to Public Health », Addiction 114, no 5 (mai 2019), p. 783 à 785,
https://doi.org/10.1111/add.14542.
185 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels, 2018, 2019 et 2020.
186 Seyler et al., « Is Europe Facing an Opioid Epidemic ».
187 Ibid.
188 Ibid.
189 EMCDDA, « An Analysis of Drugs in Used Syringes from Sentinel European Cities: Results from the ESCAPE Project, 2018 and 2019, Technical
Report » (Luxembourg, Office des publications de l’Union européenne, 2021).
190 Isabelle Giraudon, « Drug-Related Deaths (DRD) in Europe: Updates from the Annual Meeting of the EMCDDA DRD Expert Network
30 September-1 October 2021 », 25 novembre 2021.
191 Ilkka Ojanperä et al., « An Epidemic of Fatal 3-Methylfentanyl Poisoning in Estonia », International Journal of Legal Medicine 122, no 5
(septembre 2008), p. 395 à 400, https://doi.org/10.1007/s00414-008-0230-x.
192 Mikk Oja, Aljona Kurbatova et Katri Abel-Ollo, Key Lessons from Estonia – SO PREP (Institut national de développement de la santé, Estonie,
2021).
193 Ibid.
194 ONUDC, réponses au questionnaire destiné aux rapports annuels.
195 Du et al., « Analysing Wastewater to Estimate Fentanyl and Tramadol Use in Major Chinese Cities », novembre 2021.
196 Australia’s Annual Overdose Report 2020 (Penington Institute, 2020).
197 National Wastewater Drug Monitoring Program, Report 14 (Australian Criminal Intelligence Commission, 2021).
GLOSSAIRE
amphétamines – groupe de stimulants de type amphétamine comprenant l’amphétamine et la méthamphétamine.
crack – cocaïne base obtenue par transformation du chlorhydrate de cocaïne, rendu propre à être fumé.
dépendance – définie dans la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes
(dixième révision) comme un ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques survenant à la suite
d’une utilisation répétée d’une substance psychoactive, typiquement associés à un désir puissant de prendre la substance en
cause, à une difficulté à contrôler la consommation, à une poursuite de la consommation malgré les conséquences nocives, à
un désinvestissement progressif des autres activités et obligations au profit de la consommation de cette drogue, à une
tolérance accrue et, parfois, à un syndrome de sevrage physique.
fentanyls – fentanyl et ses analogues.
nouvelles substances psychoactives – substances qui font l’objet d’un usage nocif, que ce soit à l’état pur ou dans une
préparation, et qui ne sont pas soumises au régime de contrôle prévu par la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 ou
par la Convention de 1971, mais qui peuvent représenter une menace pour la santé publique. Dans ce contexte, l’adjectif
« nouvelles » ne désigne pas nécessairement des inventions, mais des substances disponibles depuis peu.
opiacés – catégorie d’opioïdes constituée des différents produits dérivés du pavot à opium, dont l’opium, la morphine et
l’héroïne.
opioïdes – terme générique désignant les opiacés, leurs analogues de synthèse (principalement des opioïdes soumis à
prescription ou des médicaments opioïdes) et des composés synthétisés par l’organisme.
pâte de coca (ou coca base) – extrait des feuilles du cocaïer. La purification de la pâte de coca donne de la cocaïne (cocaïne
base et chlorhydrate de cocaïne).
personnes souffrant de troubles liés à l’usage de drogues/présentant des troubles liés à l’usage de drogues – sous-groupe de
personnes qui consomment des drogues. L’utilisation nocive pour la santé et la dépendance sont des troubles liés à l’usage
de drogues. Les personnes souffrant de troubles liés à l’usage de drogues nécessitent un traitement, des soins de santé, une
aide sociale et une réadaptation.
prévalence annuelle – nombre total de personnes d’une classe d’âge donnée qui ont pris une drogue donnée au moins une
fois au cours de l’année écoulée, divisé par le nombre de personnes de la classe d’âge en question, exprimé en pourcentage.
prévention de l’usage de drogues et traitement des troubles liés à l’usage de drogues – la « prévention de l’usage de drogues »
vise à empêcher ou à retarder l’entrée dans la consommation de drogues ainsi que l’apparition de troubles liés à cet usage.
Une fois ces troubles apparus, un traitement, une prise en charge et une réadaptation sont nécessaires.
sel de cocaïne – chlorhydrate de cocaïne.
stimulants de type amphétamine – groupe de substances constitué de stimulants synthétiques qui ont été placés sous contrôle
au titre de la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et qui appartiennent au groupe des amphétamines, lequel
comprend l’amphétamine, la méthamphétamine, la méthcathinone et les substances de type « ecstasy »
(3,4-méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA) et ses analogues).
troubles liés à l’usage de substances ou de drogues – selon le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux) (cinquième édition), accumulation de symptômes résultant de l’usage d’une
substance que le sujet répète malgré les problèmes ou les troubles qui en découlent. En fonction du nombre de symptômes
détectés, un trouble lié à l’usage de substances peut être faible, modéré ou sévère.
usage de drogues – usage autre que médical ou scientifique de substances psychoactives placées sous contrôle, sauf indication
contraire.
usagers problématiques de drogues – personnes ayant un comportement de consommation à haut risque, comme celles qui
pratiquent l’injection, qui consomment quotidiennement ou qui ont fait l’objet d’un diagnostic de troubles liés à l’usage de
drogues (utilisation nocive ou dépendance), sur la base des critères cliniques définis dans le Diagnostic and Statistical Manual
of Mental Disorders (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) (cinquième édition) de l’Association
américaine de psychiatrie ou dans la Classification internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (dixième
révision) de l’Organisation mondiale de la Santé.
utilisation de substances nocive pour la santé – selon la Classification statistique internationale des maladies et des
problèmes de santé connexes (dixième révision), mode de consommation qui est préjudiciable à la santé physique ou
psychique.
GROUPES RÉGIONAUX

Les désignations des régions et sous-régions figurant dans le Rapport mondial sur les drogues ne sont pas des désignations
officielles ; elles correspondent aux groupes suivants :

AFRIQUE
> Afrique australe : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie,
Zimbabwe et La Réunion
> Afrique de l’Est : Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Madagascar, Maurice, Ouganda, République-
Unie de Tanzanie, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan du Sud et Mayotte
> Afrique de l’Ouest et du Centre : Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie,
Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, République centrafricaine,
République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Tchad, Togo et Sainte-Hélène
> Afrique du Nord : Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Soudan et Tunisie

AMÉRIQUES
> Amérique centrale : Belize, Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Panama
> Amérique du Nord : Canada, Mexique, États-Unis d’Amérique, Bermudes, Groenland et Saint-Pierre-et-Miquelon
> Amérique du Sud : Argentine, Bolivie (État plurinational de), Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Guyana, Paraguay,
Pérou, Suriname, Uruguay, Venezuela (République bolivarienne du) et Îles Falkland (Malvinas)
> Caraïbes : Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Cuba, Dominique, Grenade, Haïti, Jamaïque, République
dominicaine, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Trinité-et-Tobago, Anguilla, Aruba,
Bonaire (Pays-Bas), Îles Vierges britanniques, Îles Caïmanes, Curaçao, Guadeloupe, Martinique, Montserrat, Porto Rico,
Saba (Pays-Bas), Saint-Eustache (Pays-Bas), Saint-Martin (partie néerlandaise), Îles Turques et Caïques et Îles Vierges
américaines

ASIE
> Asie centrale et Transcaucasie : Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et
Turkménistan
> Asie de l’Est et du Sud-Est : Brunéi Darussalam, Cambodge, Chine, Indonésie, Japon, Malaisie, Mongolie, Myanmar,
Philippines, République de Corée, République démocratique populaire lao, République populaire démocratique de Corée,
Singapour, Thaïlande, Timor-Leste, Viet Nam, Hong Kong (Chine), Macao (Chine) et Province chinoise de Taiwan
> Asie du Sud : Bangladesh, Bhoutan, Inde, Maldives, Népal et Sri Lanka
> Asie du Sud-Ouest : Afghanistan, Iran (République islamique d’) et Pakistan
> Proche et Moyen-Orient : Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iraq, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman,
Qatar, République arabe syrienne, Yémen et État de Palestine
EUROPE
> Europe du Sud-Est : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Macédoine du Nord, Monténégro, Roumanie,
Serbie, Türkiyea et Kosovob
> Europe occidentale et centrale : Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande,
France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Monaco, Norvège,
Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, Saint-Marin, Slovaquie, Slovénie,
Suède, Suisse, Tchéquie, Saint-Siège, Îles Féroé et Gibraltar
> Europe orientale : Bélarus, Fédération de Russie, République de Moldova et Ukraine

OCÉANIE
> Australie et Nouvelle-Zélande : Australie et Nouvelle-Zélande
> Mélanésie : Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Vanuatu et Nouvelle-Calédonie
> Micronésie : Îles Marshall, Kiribati, Micronésie (États fédérés de), Nauru, Palaos, Guam et Îles Mariannes septentrionales
> Polynésie : Îles Cook, Nioué, Samoa, Tonga, Tuvalu, Polynésie française, Tokélaou et Wallis-et-Futuna

a
Suite à la communication datée du 31 mai 2022, adressée au Cabinet du Secrétaire général par la mission permanente, le nom de la République
de Turquie (ancienne forme courte : Turquie) a été modifié avec effet immédiat. Le Rapport mondial sur les drogues 2022 ayant été rédigé avant
cette date, il emploie l’ancien nom, sauf dans les cartes qui ont été finalisées plus récemment.
b
Toute mention du Kosovo doit s’interpréter à la lumière de la résolution 1244 (1999) du Conseil de sécurité.
Vienna International Centre, PO Box 500, 1400 Vienna, Austria
Tel: +(43) (1) 26060-0, Fax: +(43) (1) 26060-5866, www.unodc.org

Composé de cinq fascicules, le Rapport mondial sur les drogues 2022 analyse en profondeur les marchés mondiaux de la
drogue et examine le lien entre les drogues et l’environnement dans le contexte plus large des objectifs de développement
durable, des changements climatiques et de la durabilité environnementale.
Le fascicule 1 résume les quatre fascicules suivants, en passant en revue leurs principales constatations et en soulignant leurs
implications en termes de politiques, sur la base de leurs conclusions. Le fascicule 2 donne une vue d’ensemble de la demande
et de l’offre mondiales de drogues, y compris une analyse de la relation entre les économies illicites de la drogue et les
situations de conflit et d’état de droit défaillant. Le fascicule 3 présente les dernières tendances des marchés des opioïdes et
du cannabis aux niveaux mondial et régional ; il examine les répercussions que pourrait avoir l’évolution de la culture du
pavot à opium et de la production d’opium en Afghanistan et analyse les premières indications des incidences de la
légalisation du cannabis sur la santé et la sécurité publiques, la dynamique des marchés et les réponses de la justice pénale
dans un certain nombre de pays. Le fascicule 4 présente les dernières tendances et estimations concernant les marchés de
plusieurs stimulants – cocaïne, amphétamines et « ecstasy » – et nouvelles substances psychoactives, tant au niveau mondial
que dans les sous-régions les plus touchées, et il comprend une analyse des différentes stratégies d’éradication du cocaïer et
une réflexion sur l’expansion du marché de la méthamphétamine en Asie du Sud-Ouest. Le fascicule 5 s’intéresse au lien
entre drogues et environnement et donne une vue d’ensemble de l’état actuel de la recherche sur les répercussions directes et
indirectes de la culture et de la fabrication illicites, ainsi que des politiques adoptées en matière de drogues, sur
l’environnement.
Le Rapport mondial sur les drogues 2022 vise non seulement à promouvoir une coopération internationale accrue pour lutter
contre les conséquences du problème mondial de la drogue sur la santé, la gouvernance et la sécurité, mais aussi à aider les
États Membres à anticiper et à aborder les problèmes qui pourraient se poser dans un proche avenir et à en atténuer les
conséquences.

L’annexe statistique qui accompagne le rapport est publiée sur le site Web de l’ONUDC, à l’adresse :
www.unodc.org/unodc/en/data-and-analysis/world-drug-report-2022.html.

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