Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
USAGERS DE DROGUE
EN CÔTE D’IVOIRE
DECEMEBRE 2015
1|Page
Sommaire
Carte de la côte d’ivoire………………………………………………………………………3
Sigles et acronymes……………………………………………………………………………5
Introduction……………………………………………………………………………………6
Résumé………………………………………………………………………………………….8
Recommandations ……………………………………………………………………………11
Méthodologie ………………………………………………………………………………….13
Contexte ………………………………………………………………………………………..15
Les embarras dans les Fumoirs et autres théâtres de consommation sans gène………...21
Annexes…………………………………………………………………………………………32
Remerciements………………………………………………………………………………....41
.
2|Page
CARTE DE LA CÔTE D’IVOIRE
3|Page
CARTE D’ABIDJAN INDIQUANT LES ZONES D’INTERVENTION DU PROJET
4|Page
Sigles et acronymes
CRFLD : Centre Régional de Formation à la Lutte contre la Drogue
UD : Usager de Drogue
5|Page
Introduction
L’Afrique de l’ouest est devenue, depuis plus d’une dizaine d’années, une importante
zone de transit pour le trafic destiné aux marchés extérieurs surtout celui de l’Europe.
Nous l’avons bien remarqué, entre 2005 et 2007, les saisies se sont multipliées en
Afrique de l’ouest et au large de ses côtes.
Divers facteurs selon les recherches peuvent être avancés pour expliquer ce rôle
nouveau de l’Afrique de l’Ouest. Il y a à n’en point douter, le contexte de crise de
plusieurs États de la CEDEAO telle que la Côte d’Ivoire, la persistance de la corruption
à de nombreux niveaux comme des forces de sécurité, de la justice et du monde
politique de plusieurs pays, la faible rentabilité des activités économiques légales, dans
un contexte de crise et de réduction de la demande. A ces facteurs, l’on peut ajouter la
diminution de l’aide au développement de certains pays.
Cependant, force est de relever que le trafic de drogue qui inquiète le plus les agences
internationales et qui semble avoir le plus grand impact sur les événements
sociopolitiques de la sous-région est sans conteste celui de la cocaïne, et ce, depuis une
décennie.
Dans tous les cas, des efforts sont faits pour venir à bout de ce phénomène au regain
dévastateur. Les pouvoirs publics mènent leurs politiques non seulement au plan
multilatéral régional mais également au plan national. C’est également le cas en Côte
d’Ivoire.
6|Page
Cependant, retenons que loin d’être un problème de justice pénal, le phénomène de
drogue s’illustre par son caractère de santé publique. Et c’est sur cet aspect que les
conclusions et recommandations de nos recherches ou étude souhaitent s’appesantir
afin que la défense des droits humains soit une réalité en Côte d’Ivoire pour une
cohésion sociale consolidée.
Les résultats de l’étude pourront aider à mobiliser et sensibiliser l’ensemble des acteurs
concernés par la problématique : les entités étatiques telles que les institutions
gouvernementales et acteurs de santé mais surtout la population usagère de drogues.
Du point de vue opérationnel, la présente étude vise à documenter les besoins chez ces
usagers de drogues (UD) d’Abidjan. Elle permettra alors de porter une contribution
efficace aux efforts gouvernementaux en organisant une réponse adaptée en termes de
prévention et de prise en charge sociale et sanitaire de cette population à haut risque et
fortement discriminée et même stigmatisée.
7|Page
Résumé
La présente étude a concerné 102 UD à Abidjan dont l’âge varie de 15 à 37 ans. L’étude
a été réalisée du 1er au 20 octobre à Abidjan dans les communes de Yopougon, Adjamé,
Koumassi, Abobo, Anyama, et Cocody.
L’étude a relevé les statistiques suivantes : Quatre tranches d’âge ont retenu notre
attention.
Parmi les 102 usagers, 10 UD avaient l’âge compris entre 15 et 17 ans soit un
pourcentage de 10,2%. Les jeunes (UD) qui ont répondu à cette étude dont l’âge est
compris entre 18 et 25 sont au nombre de 42 soit 41,17%. L’avant dernière tranche de
15,68% concerne 16 UD qui ont l’âge compris entre 25 et 30 et qui ont été des
répondants pour l’étude. La dernière tranche dont l’âge est compris entre 31 et 37
concerne 34 UD soit 33,34%.
Au nombre des 102 UD seulement 02 femme ont été écoutées par notre équipe de
recueil de témoignage. Ces deux femmes ont des activités différentes. Malgré l’exercice
de ces activités elles restent dépendantes de la drogue. L’une est vendeuse dans un
kiosque de fortune vendant et servant du café dit « express », l’autre est chargeur et
apprenti « GBAKA1. ».
Les entretiens ont montré que 80% des UD interrogés ont subi des violences policières.
Et 20% de ces UD vivent en dehors du domicile familial parce que vus comme
criminels.
Les jeunes concernés par cette étude vivent dans des conditions précaires. Ces jeunes
consomment quotidiennement en grande partie des variétés de drogue telle que la
cocaïne, l’héroïne, le cannabis. Au vu des statistiques fournies par l’étude, 80% de ces
1
Le GBAKA, est un véhicule de transport intercommunal (18 place au maximum) dans la ville d’Abidjan.
8|Page
usagers optent pour la consommation par voie inhalée. Les injections par seringues
étant de faible proportion au sein des UD en cote d’ivoire.
Les analyses présentées dans cette section reposent sur diverses sources de données :
entretiens et visites dans les fumoirs.
Il convient de noter que les tendances peuvent être circonvenues par divers facteurs,
parmi lesquels le taux d’activités des forces répressives et l’efficacité des mesures
légales prises dans l’interdiction.
Durant les séances de recueil de témoignage aucune particularité n’était faite pour des
cas de VIH même s’ils sont fréquents au sein de cette population des UD. Cependant, il
faut noter que les usagers de drogues sont exposés à de tel fléau. Ainsi, 80% des usagers
ont reconnu leur désintérêt pour le dépistage dans le cadre du SIDA.
L’important pour cette étude c’est bien tout ce qui entoure la politique en matière de
drogue en Côte d’Ivoire, notamment dans la législation ainsi que dans le comportement
des usagers.
Il apparait que depuis plus d’une dizaine d’années la Côte d’ivoire est dans une
situation de réponses. Les mesures prises pour l’éradication du phénomène sont de
mesure à entacher la question des droits humains. Les différentes mesures s’avèrent
repressives et discriminatoires. Les usagers vivent alors dans des situations de
précarités extrème donc exposés à tout fléau (maladies tueries sommaires). Les forces
militaires déployées pour les differentes applications des décisions d’éradication sont
toujours responsables de violation des droits humains selon les zones dans lesquelles
ils opèrent notament les fumoirs.
9|Page
leur violation et la situation des droits humains commis lors de l’application des
mesures d’éradication voulues par le gouvernement .
Le RAIDH qui a mené la présente enquête retient de ces recommandations que la justice
est indispensable pour une réelle amélioration de la situation des usagers de drogue.
Aussi, importe t-il de prendre en considération la lutte contre le trafic par
l’harmonisation et l’application de la loi sur le phénomène de drogue. Le RAIDH à
travers ce présent apport sollicite que des actions soient menées en faveur des usagers
surtout en ce qui concerne leurs besoins de santé.
Le RAIDH et les organisations sœurs sollicitent, d’une part, le soutien des partenaires
au développement dans l’accomplissement de leur mission de promotion, de défense et
de protection des droits humains et, d’autre part, la mise en œuvre d’activités
d’information, d’éducation et de sensibilisation des populations sur les risques liées à la
consommation de la drogue.
10 | P a g e
Recommandations
Au ministre de la santé
11 | P a g e
Au ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et au ministre auprès du
Président de la République, chargé de la défense
Sensibiliser et renforcer les capacités des forces de l'ordre sur le respect des droits
humains
Faire des plaidoyers auprès des décideurs en vue de l'élaboration des normes
législatives minimales en matière de drogue ;
intensifier les campagnes de prévention ;
renforcer les capacités des ONG de la société civile sur les techniques de
plaidoyer et sur les droits humains ;
faire la promotion de la réduction des risques et le traitement de la dépendance ;
intensifier les campagnes de sensibilisation et les plaidoyers en faveur de la
décriminalisation.
12 | P a g e
Méthodologie
Ce recueil s’est fait par les remplissages des fiches élaborées à cette fin sur la base des
interviews-entretiens effectués individuellement ou collectivement à leur demande sans
aucune forme de corruption ou de compensations à l’endroit des personnes interrogées
en vue d’obtenir les informations. Ces entretiens se sont déroulés dans des lieux sûrs
13 | P a g e
convenus aux usagers afin de garantir la sécurité et la confidentialité. Tous ces témoins
ont volontairement affiché un consentement éclairé avant même d’être entendu par les
agents enquêteurs. L’enquête a été guidée à l’endroit de personnes dont l’âge est
supérieur ou égal à 15 ans et ayant consommé de l’héroïne et/ou de la cocaïne et/ou le
cannabis ou autres drogues.
14 | P a g e
Contexte
La Côte d’ivoire a connu entre 2002 et 2011, la plus grave phase d’instabilité
sociopolitique et économique de son histoire. Cet état de fait a entrainé de nombreuses
conséquences sur le plan social, politique et économique, en créant un profond malaise
social en général au sein des populations vulnérables dont les perspectives d’avenir
paraissent bouchées. La tendance de toute cette population vulnérable a été de se
réfugier dans la délinquance, l’alcoolisme, la prostitution et la drogue.
15 | P a g e
dangereux continuent à détruire les chances de vie d’un très grand nombre de jeunes.
Les dispositions légales et internationales pour le respect des droits humains
démontrent que les usagers de drogues sont des membres à part entière de notre société
et la santé de tous les membres de la société est importante et devrait être protégée. Car
on le sait bien, personne ne mérite de mourir simplement parce qu’il ou elle consomme
de la drogue.
C’est dans ce contexte que le Regroupement des Acteurs Ivoiriens des Droits humains
(RAIDH) réalise ce présent projet intitulé : « Projet de récolte et de diffusion de
témoignages d’usagers en Côte d’Ivoire »
La réalisation de cette étude consiste à recueillir des témoignages pour étayer l’outil de
plaidoyer qui contribuera à orienter les décideurs à prendre de bonnes décisions afin
d’améliorer la condition de vie des usagers de drogues notamment leur situation
sanitaire.
16 | P a g e
Cadre général d’appui aux stratégies antidrogues : mécanismes
de coordination et d’évaluation
Il existe dans chaque pays des stratégies antidrogues dans la plupart des pays. Mais
parallèlement au développement de ces stratégies antidrogue nationales, certains pays
ont également mis en place des mécanismes pour coordonner la mise en œuvre de leur
politique antidrogue.
Au niveau national, la plupart des pays ont établi une commission interministérielle sur
la drogue, complétée par un organisme national de coordination en la matière qui est
chargé de la gestion quotidienne des activités. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste avec
un coordinateur national en matière de drogue.
Les pays d'Afrique de l'Ouest, sont engagés dans des processus d'insertion socio-
économique, dont la lutte contre le fléau de la drogue est l'un des axes majeurs et l'une
des grandes orientations.
La question des drogues étant très importante pour l’Afrique de l’ouest en général et
pour la Côte d’Ivoire en particulier, le gouvernement ivoirien dans sa politique de lutte
contre le phénomène a mis en place des stratégies.
Ainsi, les réponses aux problèmes posés par les drogues se classent généralement en
trois catégories. La prise en charge et la répression ainsi que la prévention.
17 | P a g e
« le coût d’accès à cette école est très élevé » selon une autorité du département drogue du
ministère de la santé lors de nos entretiens avec les autorités en charge de la question
des drogues.
En termes de prévention, les ONG multiplient les actions de sensibilisation sur les
méfaits de la consommation des drogues. Les ONG font également des actions de
référencement des usagers auprès de certains hôpitaux. Aujourd’hui les ONG
ivoirienne intéressées par la politique en matière des drogues se sont engagées dans une
stratégie de plaidoyer pour sensibiliser décideurs et même population en général sur la
nécessité de prendre en compte les usagers de drogues tant dans l’insertion que dans la
considération sociale.
Cette frange sociale nous l’avons signifié plus haut devient de plus en plus marginalisée
vivant dans des situations précaire surtout de santé.
A l’analyse, il faut noter que deux activités majeures s’avèrent très importantes en
matière de politique de drogue. L’étude a donc relevé que les activités de réduction de
la demande englobent les interventions sanitaires et sociales, telles que la prévention, la
réduction des risques, la prise en charge et la réinsertion sociale. Les activités liées à la
réduction de l’offre de drogue comprennent l’application de la loi, essentiellement par
la police, les douanes et le pouvoir judiciaire, avec pour objectif premier de réduire la
disponibilité des drogues.
18 | P a g e
L’inquiétante question des problèmes liés à la consommation
de la drogue
Outre ce volet d’incarcération, il existe les problèmes de santé et d’accès aux soins.
La majorité des UD qui sont les répondants lors de cette étude trainent des séquelles ou
des signes liés à la consommation de stimulants. Au nombre de ces signes, il faut noter
les affections pulmonaires qui se manifestent par des toux chroniques et des douleurs
pulmonaires. Dans les interrogations, 10% des UD ont reconnu l’existence de nombreux
cas de tuberculose. Ils ont également signalé des cas de décès dus à la traine de
maladies dérivées.
19 | P a g e
La criminalité est le phénomène qui stigmatise le plus souvent les UD. Pour le commun
des mortels la consommation de la drogue est synonyme de criminalité de banditisme
surtout quand il s’agit les classes pauvres.
« On nous prend comme des criminels alors que c’est parce que nous on n’a rien à faire comme
boulot et on est donc obligé d’aller dans les guettos. Là bas on oublie les problèmes. », a raconté
un UD.
Des jeunes usagers dont l’âge varie de 15 à 25 ans interrogés en un lieu voulu par eux même
20 | P a g e
Les embarras dans les Fumoirs et autres théâtres
de consommation sans gène
L’une des difficultés de la recherche a été la visite dans les fumoirs. C’est pourquoi, il a
été intéressant de prendre attache avec certains responsables d’ONG travaillant à
l’endroit des UD et qui ont une audience auprès d’eux. Les scènes de communication et
les fumoirs ne sont pas facilement accessibles aux non initiés par ce qu’ils sont vus par
les UD comme des espions venant prendre des dispositions pour les livrer à la police ou
à la gendarmerie. C’est pourquoi notre guide avant notre arrivée dans un fumoir,
rencontrait d’abord le responsable des UD et lui expliquait les objectifs de la mission et
de l’étude.
Un ancien grand fumoir découvert dans un bas-fond dans un sous quartier d’ABOBO (ABIDJAN)
A Abidjan, il existe des centaines de fumoirs visités ou fréquenté par des milliers d’UD
sous les ponts, dans des logements informels etc. « On connait des centaines et des
21 | P a g e
centaines de fumoir ici à Abidjan » a raconté un jeune UD aux chercheurs. Dans la plupart
des fumoirs ou des anciens fumoirs que nous avons visités, retenons qu’il existe ou qu’il
a existé des utilisateurs et des vendeurs sur place de cannabis de cocaïne et d’héroïne.
Au cours de cette recherche, 80% de fumoirs ont pu être visités grâce à disponibilités et
la compréhension de responsables en lien avec les UD.
Au sein des fumoirs l’ordre et le respect du supérieur sont de mise. Ainsi, dans chaque
fumoir où nous avons eu l’opportunité de trouver des UD, il y a la présence d’un chef
d’équipe entouré de ses lieutenants qui sont des bras-droits et des agents de sécurité.
Un ancien toxicomane a raconté lors d’un entretien ceci : « ce ne sont pas seulement les
maisons inachevées ou abandonnées qui sont des fumoirs, il y a des coins réservés dans les bars
ou maquis où l’on consomme la drogue ». Dans ces lieux de joie (bars, discothèques, boites
de nuit) « la consommation se fait de manière discrète » a souligné notre répondant.
22 | P a g e
Développement de l’aspect sociodémographique des UD
L’étude a relevé quatre tranches d’âge. Sur les 102 usagers 10 UD avaient l’âge compris
entre 15 à 17 ans soit un pourcentage de 10,2%. Les jeunes (UD) répondant à cette étude
dont l’âge est compris entre 18 et 25 sont au nombre de 42 soit 41,17%. La tranche d’âge
compris entre 26 et 30 soit 15,68% concerne 16 UD. La dernière tranche dont l’âge varie
de 31 à 35 concerne 34 UD soit 33,34%.
Sur les 102 UD entendues lors de l’étude seulement deux femmes ont été entendues
soit près de 2%.
Un UD a relevé que « les enfants n’ont pas accès à certains fumoirs ». Ceci n’est pas le cas
pour l’autre ancien UD répondant aux initiales AD en ces termes :
« Souvent on employait les enfants comme moyens surs pour faire circuler la drogue ». Les dix
(10) mineurs dont l’âge varie de 15 à 17 ans (selon la loi ivoirienne) ont été entendus lors
de l’entretien. L’enquête a relevé que déjà à leur âge ces enfants traines des signes de
malformation au visage (comme vu sur l’image ci-dessous) et parfois psychologique. Ils
ont également à ce stade de leur vie un réel problème de dépendance ou d’addiction à
la consommation de la drogue.
A ce niveau, une autre facette de violation des droits humains qu’est la traite des
enfants, ressort ici dans les propos de ce mineur (UD) de 15 ans en ces termes : « moi
j’étais dans la rue, mon « vieux père2 » est allé me chercher. Là bas dans notre fumoir, moi je fais
les petits travaux et on me donne l’argent. C’est ça que je prends pour manger et pour
m’habiller. Quand je suis malade, c’est mon « vieux père » notre « Babatchè3 » qui me soigne».
2
Un supérieur. Ici le “vieux père” c’est soit le chef du fumoir soit celui qui a été envoyé pour récupérer l’enfant
dans la rue
3
Chef d’équipe dans le fumoir
23 | P a g e
Entretien avec des UD mineurs de 15 et 17 ans au domicile d’un encadreur responsable d’ONG
Au vu de cela l’on retient que les enfants mineurs UD vivent dans un cadre presque
familial autre que leur famille d’origine. Ils y trouvent protection.
Lors de la recherche, sur les 102 UD interrogés 87 d’entre eux ont eu leur entretien se
réaliser en dehors des fumoirs.
18 à 25 42 40 02
26 à 30 16 16 00
31 à 37 34 34 00
24 | P a g e
Représentation graphique des données statistiques recueillies
Interprétation
Le tableau présente les statistiques des UD interrogés lors de notre étude. A la lecture,
l’on retient que le sexe masculin domine dans cette population d’UD. Sur 102 UD
25 | P a g e
interviewés seulement, il y a eu deux femmes. Il y a selon le tableau 10 UD qui l’âge
compris entre 15 et 17 ans. Les UD dont l’âge est compris entre 18 et 25 ans sont les plus
nombreux.
Analyse
A l’analyse, retenons que l’échantillon des UD interviewés lors de cette étude est un
échantillon presque représentatif de la jeunesse selon même les normes nationales. Les
UD dont l’âge variant de 18 à 25 sont les plus nombreux. A ce niveau l’on se pose des
questions. Soient ces jeunes prenne la drogue pour résister à des travaux de dur labeur,
soient ils sont dans la drogue par pure déception de la vie ou par pur mode.
Le nombre insignifiant de femme UD dans ce tableau signifie que les femmes ne sont
pas trop présentes dans les fumoirs à ciel ouvert ou de fortune. En témoigne cette UD
lors de os entretiens : « moi je suis ici mais j’ai des camarades qui prennent la drogue dans les
Maquis les Bar ou Boites de nuit. Chacune à son fumoir».
Au cours de la recherche, nous avons été édifiés sur les causes de la consommation de
la drogue en tant que moyen de recours. Ainsi la consommation de la drogue devient
une thérapie, pour vaincre une angoisse, un mal-être (comme échec scolaire, divorce,
violence subie....). C’est le cas de cet UD âgé de 22 ans qui s’est confié à nous : « J’ai été
choqué dans ma famille après le décès de mes deux parents. J’ai été abandonné et rejeté par les
frères de mon Papa. Voilà comment je me suis retrouvé dans le fumoir ».
Une autre cause est de procurer du plaisir, se détendre, être à la mode (plaisirs dus aux
produits, plaisir de passer un bon moment avec ses amis....). En témoigne cet UD de 17
ans : « J’ai été influencé par mes amis ». Egalement, il y a la lutte contre le pouvoir, la
transgression (pour se révolter contre les règles de parents....). Par ailleurs, l’on note que
l’une des cause est l’amélioration de ses performances (en sport avec les produits
26 | P a g e
dopants, rester éveillé, défit...) ainsi que se soigner et résoudre des problèmes
comportementaux (calmer les douleurs...).
27 | P a g e
Derrière ce mur détruit par la police ivoirienne se pratiquait la culture de cannabis
Pour le commun des mortels, il existe un lien véritablement étroit entre drogues et
criminalité. Autrement dit, l’activité criminelle est systématiquement observées partout
où il y l’usage de la drogue. Pour certains chercheurs, plus la consommation est élevée,
plus le degré de criminalité est également élevé.
Durant l’étude, il a été constaté que les UD sont des sujets stigmatisés et discriminés par
la société. Dès lors qu’un individu s’adonne à la consommation de la drogue, il est
désapprouvé dans la société et également isolé.
28 | P a g e
La drogue : problème de santé publique
Depuis plus de trois ans les pouvoirs publics sont dans une logique de répression à
outrance. Les interventions sont légions. Cependant, l’on note que plus, la répression
est rigoureuse plus le nombre de consommateur augmente et les fumoirs se déplacent.
Cette recherche de solution pour l’éradication du phénomène de la drogue ne se trouve
pas dans la répression.
29 | P a g e
Conclusion
Tout comme certains pays de l’Afrique de l’ouest, la Côte d’ivoire n’est pas seulement
une zone de transit de la drogue mais elle fait partie de ceux qui connaissance la
présence de nombre important de consommation de la drogue.
Cependant même si l’on reconnait que les « utilisateurs finaux » de substances sont
souvent situés en Europe ou ailleurs, les effets du trafic de cocaïne, de l’héroïne et de la
production et ainsi que la consommation du cannabis sur le développement de notre
pays et surtout sur la population UD sont multiples et ne devraient pas être sous-
estimés.
Surtout pour les populations UD dont l’état de santé est très préoccupantes avec la
facilité de la propagation du VIH, de la tuberculose et autres, cette question devient un
problème de santé publique. Dans tous les de figure, les recherches ont montré que
s’agissant des trafics, ils entraînent une augmentation de la corruption, au sein des
forces armées, de la justice, des élites gouvernantes, ébranlant encore plus les
fondations d’un État de droit.
Même si nous reconnaissant que c’est en grande partie le cannabis qui est cultivé ici en
Côte d’Ivoire, et que la drogue, comme la cocaïne ne fait qu’y transiter, une part
croissante est consommée sur place, suscitant de plus en plus de problèmes de santé
publique. C’est en cela que émergence d’une population consommatrice dans notre
pays avec un niveau de vie réduit accroît la petite criminalité, menaçant la cohésion
sociale.
Malgré la lutte contre le phénomène de drogue en Côte d’Ivoire par les pouvoirs
publics par les moyens de répression, la situation de drogue demeure préoccupante,
surtout quand il devient un problème de santé publique.
30 | P a g e
Le RAIDH et les organisations partenaires dans l’exécution dudit projet, invitent le
Président de la République à faire de l’Etat de droit une réalité en Côte d’Ivoire. C’est
d’ailleurs pourquoi le RAIDH plaide pour que les usagers de drogues qui sont partie
intégrante de la société ne soient pas stigmatisés et discriminés dans cette société. Par la
même occasion, invitent les partenaires au développement d’aider les gouvernants à
appliquer une justice sanitaire à l’endroit des toxicomanes.
31 | P a g e
ANNEXES
32 | P a g e
FICHE D’ENTRETIEN D’USAGERS DE DROGUES
………………………………………………………………………………...……………………
…………………………………………………….
II – IDENTITE DE L’USAGER
Sexe
Nationalité
Nombre d’enfants
33 | P a g e
QUESTIONS
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………...............
………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
…
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………….
4- Avez-vous été une fois victime de discrimination ou de stigmatisation ? Si oui, comment cela
s’est-il matérialisé ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
.
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
34 | P a g e
5- Avez-vous bénéficié de soins appropriés ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
..
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
Si non, pourquoi ?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
..
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
…
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
6- Quelles sont vos attentes et des besoins ? (en relation avec les objectifs du projet)
C quoi les objectifs du
projet………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………..
35 | P a g e
………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………
OBSERVATIONS
36 | P a g e
Annexe 1
99 99
Refus Refus
Plusieurs 2 2 2 2 2 2 2 2 2
fois par
semaine
mais pas
tous les
jours
Plusieurs 3 3 3 3 3 3 3 3 3
fois par
mois mais
pas toutes
les
37 | P a g e
semaines
NSP 88 88 88 88 NSP 88 88 88 NSP 88 88
NSP NSP NSP NSP NSP NSP NSP
Refus 99 99 99 99 99 99 99 Refus 99 99
Refus Refus Refus Refus Refus Refus Refus Refus
Injection 2 2 2 2 2 2
Sniffé 3 3 3 3 3 3 3
(voie
nasale)
Inhalé/fu 4 4 4 4 4 4 4 4
mé
NSP 88 88 88 88 NSP 88 88 88 NSP 88 88
NSP NSP NSP NSP NSP NSP NSP
Refus 99 99 99 99 99 99 99 Refus 99 99
Refus Refus Refus Refus Refus Refus Refus Refus
c. Age de
la ____ ____ ___ _____ ___ ___ _______ ___ ___
première _ _ __ __ __ ___ ___
88 NSP 88 NSP
prise
88 88 88 88 88 88 88
NSP NSP NSP NSP NSP NSP NSP
99 99 Refus
99 99 Refus
Refus Refus 99 99 99 99 99
Refus Refus Refus Refus Refus
d. Somme
dépensée ____ ____ ___ _____ ___ ___ _______ ___ ___
la _ _ __ __ __ ___ ___
88 NSP 88 NSP
dernière
88 88 88 88 88 88 88
38 | P a g e
semaine NSP NSP NSP NSP NSP NSP NSP
pour cette
drogue
99 99 99 99 Refus
Refus Refus 99 Refus 99 99 99 99
Refus Refus Refus Refus Refus
Annexe 2
5 Autre(s) : _ _ _ _ _ _ _ _ _
40. Avez-vous déjà reçu des soins pour des problèmes de drogues ? 1 Oui 2 Non
39 | P a g e
41. Avez-vous déjà été traité contre la tuberculose ? 1 Oui 2 Non
40 | P a g e
Remerciements
Le RAIDH, remercient l’ensemble des organisations qui ont travaillé avec lui. Il
remercie également OSIWA et WACSI pour leur soutien financier qu’elles leur ont
apporté pour la réalisation de ce projet. Les remerciements vont également à l’endroit
des autorités gouvernementales et des institutions internationales dans le cadre de la
collaboration.
Pour des questions de sécurité, nous ne pouvons les nommer dans le présent rapport.
Cependant, nous tenons à souligner que ces travaux de recherche ont en grande partie
été possibles grâce à leur courage et leur détermination.
Le Regroupement des Acteurs ivoiriens des Droits Humains (RAIDH) exprime sa
gratitude à Médecin du Monde (MDM) qui travaille depuis des années sur la question
des drogues en Côte d’Ivoire et de bien avoir voulu travailler avec lui.
Le RAIDH, exprime sa gratitude également aux usagers de drogues qui ont accepté de
faire part de leurs récits à nos chercheurs dans l’espoir que leurs horreurs actuels auront
des issues satisfaisantes.
Le RAIDH sans cesse insiste sur la nécessité de mettre un terme à la répression et la
stigmatisation perpétuées à l’endroit des UD.
Nous espérons que ce rapport contribuera à la réalisation des vœux de ces usagers.
41 | P a g e
Le RAIDH, initiateur du projet, par la voix de son Coordonnateur général, superviseur
du projet, remercie International Treatment Preparedness Coalition West Africa (ITPC
WA), l’Union des Radios de Proximité de Côte d'Ivoire (URPCI), Foyer du Bonheur et
42 | P a g e
Regroupement des acteurs Ivoiriens des Droits Humains (RAIDH)
Tel. : 22 42 21 42
Fax. : 22 42 21 37
Email. : raidhci@gmail.com
43 | P a g e