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2019

RAPPORT
D’ACTIVITES 2019

Association de Lutte Contre le Sida


SOMMAIRE
Liste des abréviations

L’association

Situation épidémiologique du VIH/Sida au Maroc

Les programmes de l’ALCS :


Le département de programmes
Programme de prévention de proximité auprès des travailleuses du sexe (TS)
Programme prévention de proximité auprès des hommes ayant des relations
sexuelles avec des hommes (HSH)
Programme de prévention de proximité auprès des migrants
Programme de réduction des risques
Programme de dépistage du VIH et de prise en charge des IST
Programme de prise en charge des personnes infectées ou affectées par le
VIH
Recherche communautaire
Fonds d’Appui aux Structures Partenaires

Plaidoyer :
Projet de plaidoyer VIH
Projet de plaidoyer pour l’accès universel au traitement de l’hépatite C

Plateformes :
Plateforme « Allo Info Sida »
Plateforme « Bila 7araj »

Cellule de formation

L’ALCS au niveau international


ALCS porteuse de la Plateforme régionale Coalition PLUS MENA
La Subvention Régionale Multi pays, financée par le FMLSTP
Liste des abréviations

ALCS Association de Lutte Contre le Sida


AGR Activités Génératrices de Revenus

CSSR Clinique de Santé Sexuelle et Reproductive


CV Charge Virale
CIDAG Centre d’Information et de Dépistage Anonyme et Gratuit
HSH Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes

HVC Hépatite Virale C


IST Infections Sexuellement Transmissibles

ONG Organisation Non Gouvernementale


PEC Prise En charge
VIH Virus d’Immunodéficience Humaine
PrEP Prophylaxie Préexposition / outil de prévention du VIH qui peut être utilisé
par les personnes séronégatives pour prévenir une infection au VIH

PSF Professionnelle du Sexe Femme (ou TS)

PVVIH Personnes vivant avec le VIH

PUD Personnes Usagères de Drogues injectables

RDR Réduction Des Risques

SIDA Syndrome de l’Immunodéficience Acquise


L’association

Créée en 1988 et reconnue d'utilité publique en 1993, l'ALCS est la première et la


plus importante association de lutte contre le VIH/sida au Maroc et dans la région
MENA.
Elle agit dans le domaine de la prise en charge thérapeutique et psychosociale des
personnes vivant avec le VIH/sida ainsi que dans le domaine de la prévention auprès
de tous les groupes vulnérables.

L’association a pour objectifs :


- La prévention de l’infection à VIH et VHC
- L’accès aux traitements et à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH
- La défense des droits des personnes vivant avec le VIH

Les domaines d’action de l’ALCS :


- Prévention auprès des populations vulnérables : professionnel(le)s du sexe, hommes
ayant des relations sexuelles avec des hommes, migrants et usagers de drogues
injectables.
- Prévention et de sensibilisation auprès des jeunes et du grand public
- Dépistage anonyme et gratuit dans les 24 Centres d’Information et de
Dépistage Anonyme et Gratuit (CIDAG) de l’ALCS et à travers les cinq unités
mobiles
- Prise en charge médicale et psychosociale des personnes vivant avec le VIH :
achat de médicaments pour le traitement des infections opportunistes et des
effets secondaires de la trithérapie, achat de consommables médicaux,
examens biologiques et radiologiques, frais de transport pour les consultations
etc
- Recherche communautaire : projets de recherche associant chercheurs et
acteurs communautaires, axés sur les communautés et visant la transformation
sociale
- Plaidoyer pour l’accès au traitement, à la prévention et aux droits des
personnes vivant avec le VIH
- Plaidoyer pour l’accès universel au traitement de l’hépatite virale C.
- Lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le
VIH
- Formations en interne et en externe
- Programme d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour les jeunes usagers
de drogues.
- Plateforme de prévention et d’information sur la santé sexuelle « Bila 7araje »
- Plateforme d’écoute « Allo Info Sida » pour toutes les questions relatives au
VIH, IST, VHC

Services de prévention combinée


du VIH de l’ALCS

11

9
9
L’ALCS compte :

19 sections et antennes : Agadir, Beni Mellal, Casablanca, El Jadida, Essaouira,


Fès, Guelmin, Laâyoune, Larache, Marrakech, Safi, Meknès, Nador, Oujda,
Rabat, Tanger, Taroudant, Tétouan et Tiznit
24 CIDAG fixes
5 CIDAG mobiles

L’ALCS est l’un des quatre membres fondateurs de la Coalition Internationale PLUS
contre le sida créée en 2008, les trois autres associations étant AIDES (France),
ARCAD Santé PLUS (Mali) et COCQ-SIDA (Montréal).
Union internationale d’ONG communautaires de lutte contre le sida et les hépatites
virales, Coalition PLUS intervient dans 52 pays, auprès d’une centaine d’organisations
de la société civile. Conformément à son approche communautaire, cette coalition
milite pour que l’expertise des personnes infectées, affectées ou particulièrement
vulnérables au VIH soit reconnue à sa juste valeur et pour que leurs communautés
soient systématiquement associées à la prise de décision, à l’élaboration et à la mise
en œuvre des programmes de santé qui les concernent. Agissant selon un principe
de gouvernance partagée, elle implique 16 organisations membres du Nord et du
Sud dans son processus de prise de décisions stratégiques. À travers les différents
programmes de son Secrétariat et ses différents réseaux géographiques, thématiques
et linguistiques, elle a pour objectif de renforcer les capacités des associations
communautaires, tout en organisant des espaces privilégiés de partage de
connaissances et d’expertise.
Réseau Coalition PLUS en 2019 : présence Internationale
Les instances dirigeantes de l’ALCS
Les Assises Nationales

Les Assises Nationales sont l’organe d’orientation de base de l’association. C’est un


rendez-vous privilégié de tous les acteurs de lutte contre le VIH/sida au Maroc. Elles
se présentent comme un moment de réflexion collective de l’ensemble des
volontaires, pour faire le point et repenser les actions et les orientations. Elles sont
aussi un espace de partage des initiatives et des expériences diverses en matière de
lutte contre le sida et les hépatites virales. Les partenaires nationaux et internationaux,
institutions, programmes gouvernementaux et associations amies sont invités à
participer activement à ces rencontres.

Le Conseil National

Le Conseil National est l’organe décisionnel suprême de l’association en tant que


représentant de la totalité des sections. Il agit sous la dénomination de « Conseil
d’Orientation » ou de « Conseil d’Administration » selon qu’il se réunit avec
l’intégralité des membres des bureaux ou avec leurs présidents seulement.

Le Conseil National se forme comme suit :

• En tant que Conseil d’Orientation, il se compose de la totalité des membres


de tous les Bureaux de section, à savoir le président, le secrétaire général et le
trésorier, ou leurs adjoints.
• En tant que Conseil d’Administration, il se compose des seuls présidents de
section.
• Les membres du Bureau National sont, de droit, membres du Conseil National,
qu’il se réunisse sous la forme de Conseil d’Orientation ou de Conseil
d’Administration.
• La périodicité des réunions : Le Conseil National se réunit en principe quatre
fois par an, soit comme Conseil d’Orientation, soit comme Conseil
d’Administration. Il peut tenir d’autres réunions, qualifiées d’extraordinaires, si
les circonstances l’exigent.
Le Bureau National

Le Bureau National est l’organe d’administration permanente de l’association au


niveau national, dans le cadre des orientations tracées par les Assises et le Conseil.
A défaut de ces orientations, il jouit des pleins pouvoirs pour déterminer lui-même
l’action à entreprendre. Le Bureau se compose : du Président, la Présidente-
fondatrice, le Secrétaire général, le Trésorier et le Secrétaire général adjoint.

Le Président National

Le Président de l’association est celui de ses instances collégiales nationales.


Il est l’organe d’administration quotidienne de l’association dans l’intervalle de
réunion de ces instances.
Situation épidémiologique du VIH/Sida au Maroc
Selon les dernières statistiques du ministère de la santé, 21.500 personnes vivent avec
le VIH à fin 2019. Le ministère de la Santé estime les nouvelles infections à 850 par an
dont 63% seraient des hommes. En 2019, le nombre de décès liés au sida est estimé
à 300 dont 73% seraient des hommes.

Les nouvelles infections ont baissé de 30% entre 2010 et 2019 tandis que les décès
ont baissé de 43% durant la même période.

Le Maroc enregistre une faible prévalence du VIH qui se situe autour de 0,08%. La
prévalence chez les hommes est légèrement supérieure à celle chez les femmes
(0.09% d’hommes et 0,07% des femmes). La tranche d’âge la plus touchée se situe
entre 15 et 44 ans. Les femmes sont dépistées à un stade précoce de l’infection.

Bien que la prévalence du VIH reste faible dans la population générale (0,08%), elle
reste élevée chez les populations les plus exposées aux risques d’infection
(populations clés) :
Le ministère signale que le nombre total cumulé de personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) notifiées s’est chiffré à 17.000 à fin décembre 2019 et 41% de ces cas ont été
recensés les cinq dernières années. Le nombre de cas notifiés en 2019 était de 1385
(487 sida et 898 VIH). Près de 46% des PVVIH notifiées en 2019 étaient dans un stade
sida avec des CD4<200/ ml (dépistage tardif).
Les programmes de l’ALCS
Le Département des programmes
Le Département des programmes est une instance technique de l’ALCS dont le rôle
est d’appuyer la direction dans la gestion des programmes mis en œuvre par l’ALCS.
Cette instance a été mise en place en 2008 pour coordonner l’action de l’ALCS dans
la prévention, le dépistage du VIH, la prise en charge psychosociale des personnes
vivant avec le VIH et la recherche communautaire liée au VIH/sida. En effet, tous les
projets de prévention ont des points de convergences (dépistage VIH, prise en charge
des PVVIH...), et, de ce fait, la gestion de ces différents programmes ne peut être
compartimentée ni cloisonnée. Le département crée donc un espace de coordination
et de collaboration entre les différents chargés de projets selon le cadrage stratégique
des instances politiques.

La mise en place du département des programmes a permis la standardisation du


système de suivi et d’évaluation de l’ALCS, l’amélioration du suivi financier des
projets, la formation des chargés de projets en matière de montage de projets, mais
également la participation à des projets comme la préparation collégiale des
soumissions du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme
(FMLSTP).

Le département se réunit 4 fois par an, voire plus en fonction de l’urgence, pour faire
le suivi des projets, leur évaluation annuelle et la mise en place des objectifs pour
l’année à venir.

Les principaux programmes de l’ALCS :

• Prévention de proximité auprès des travailleuses du sexe

• Prévention de proximité auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec
d’autres hommes

• Prévention auprès des migrants subsahariens

• Dépistage du VIH et prise en charge des IST


• Prise en charge globale des personnes infectées et/ou affectées par le VIH/sida

• Plaidoyer VIH

• Plaidoyer pour l’accès universel au traitement de l’hépatite virale C (HVC)

• Réduction des risques auprès des usagers de drogues injectables

• Fonds d’appui aux structures partenaires

• Dispositif d’aide à distance : Allo Info Sida

• Plateforme SMS et WhatsApp : Bila Haraj

• Recherche communautaire

• Formation interne et externe


Programme de prévention de proximité
auprès des travailleuses de sexe (TS)

Il y a aujourd’hui 28 ans, un programme de prévention auprès des femmes


travailleuses du sexe a été mis en place dans le but de réduire leur vulnérabilité vis-à-
vis de l’infection à VIH. Ce programme, à fort ancrage communautaire, où le rôle joué
par les agents communautaires est central, a considérablement évolué pour être en
phase avec les progrès accomplis dans la prévention des IST/sida au sens large du
terme, communément appelée « prévention combinée », qui couvre les volets
comportemental, biomédical et structurel. Ces agents communautaires ont ainsi vu
leurs rôles évoluer pour devenir des conseillères communautaires en dépistage VIH,
des écoutantes au service des TS victimes de violences sexuelles et violences fondées
sur le genre, des formatrices communautaires et des portes paroles de la
communauté dans les instances nationales de décision en matière d’élaboration des
politiques de lutte contre le sida.

Le programme est implémenté par 19 sections / antennes et couvre une trentaine de


villes du Maroc. Il est porté par une équipe constituée de 18 coordinatrices locales,
29 amis terrain et une trentaine de paires-éducatrices. Cette équipe est coordonnée
par une chargée nationale du programme basée au siège de l’ALCS.

Les réalisations du projet lors de l’année 2019 :

En 2019, 33.581 TS ont été couvertes par le programme et 2 245 226 préservatifs
leurs ont été distribués. Dans le cadre des activités de groupe, 104 séances
thématiques ont été organisées au profit de 1.646 bénéficiaires et 89 réunions, avec
une dizaine de paires éducatrices par réunion, au niveau des locaux de l’ALCS.
Concernant le dépistage VIH, 19.728 tests VIH ont été effectués pour 16.357
bénéficiaires dont 138 tests positifs.

Mise en place du projet de prise en charge des femmes TS et PVVIH victimes des
Violences Basées sur le Genre (VBG).
En vue d’appuyer la section de Marrakech pour renforcer le paquet essentiel
d’activités de prévention combinée à travers la clinique de santé sexuelle (CSS) auprès
des femmes TS, un projet de prise en charge complète des victimes de violences a
été mis en place en avril 2019 en partenariat avec le CFD.
Le projet vise la réduction des méfaits des violences sexuelles et violences fondées
sur le genre parmi les travailleuses du sexe (TS) et les femmes VVIH au niveau de la
ville de Marrakech et sites attenants. A travers ce nouveau projet, 887 femmes ont été
sensibilisées sur les habilités de vie vis-à-vis de la violence, à travers des permanences
assurées par les intervenantes formées sur cette thématique, 85 femmes victimes des
violences ont bénéficié directement des services offerts par le projet, notamment, une
prise en charge médicale et des appuis social, psychologique et juridique avec un
accompagnement ou orientation vers l’assistante sociale ou le procureur du roi au
tribunal de la famille.
Projet de prévention de proximité auprès
des hommes ayant des relations sexuelles
avec des hommes (HSH)

Ce projet a été mis en place depuis 1993, d’une façon informelle, mais depuis l’année
2003, et grâce au soutien du Fonds Mondial, il a été restructuré et formalisé. Le projet
a pour finalité générale : la réduction du risque de l’infection par le VIH/sida et les IST
chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et les
hommes impliqués dans des rapports de prostitution au Maroc.
Diverses actions sont planifiées notamment les permanences de sensibilisation dans
les lieux de drague, les permanences au local et la planification des séances
d’information et thématiques (séances portant sur une thématique choisie par les
bénéficiaires et animée par un expert).

Depuis sa création, l’ALCS ne cesse de renforcer la confiance accordée à l’équipe du


projet et aux volontaires de la population HSH. Cette confiance est traduite par la
facilité de l’accès aux services de l’association, par l’évolution du niveau des capacités
de la population fidèle à la section et l’implication remarquable des pairs- éducateurs
dans toutes les activités du projet.

Les réalisations du projet lors de l’année 2019 :

• L’implication des éducateurs pairs dans le travail sur le terrain, au local dans le cadre
de la nouvelle approche de l’ALCS et lors des réunions et formations
• L’approche communautaire est toujours présente au counseling et au dépistage.
• La continuité de l’expérience pilote PREP.
• Lancement de l’autotest dans le cadre du projet pilote
• Réalisation de la cartographie dans la région de Rabat – Salé et Témara.

En 2019 nous avons couverts 23 981 HSH par des actions de prévention combinée.
Dix formations des éducateurs pairs ont été réalisées dans les sections où le projet
est en place pour former 96 bénéficiaires sur l’approche de l’éducation par les pairs.
A fin décembre 2019, le nombre de HSH testés s’est élevé à 9.305 personnes, soit
près de 54% de l’objectif visé pour l’année 2019 qui prévoyait d’atteindre 17.327 HSH
conseillés, dépistés avec remise des résultats.
L’objectif n’a pas été atteint à cause des ruptures des bandelettes, ce qui n’as pas
permis de mettre en exécution les activités CIDAG mobiles et les sorties mallettes
prévues dans le plan d’action.
Un total de 1 116 653 de préservatifs a été distribué.

Cartographie et estimation du nombre des PS et HSH au niveau des villes de Rabat –


Salé –Temara
(Octobre – Novembre 2019)
Cette année, un nouvel exercice de cartographie des services et des sites de
regroupement des TS et HSH a été conduit. Cet exercice a permis également
d’estimer la taille de ces populations en combinant les méthodes de recensement
direct et de capture-recapture. Il s’agit d’un exercice qui mobilise les amis et pairs
éducateurs pendant un mois.
Du 17 octobre au 9 novembre 2019, les équipes PPF/PPM de l’ALCS, section de
Rabat, ont été formées à la méthodologie de la cartographie en 5 étapes : (1) mise à
jour des cartographies existantes (ALCS), repérage/inclusion de nouveaux
sites/descriptions ; (2) formation des équipes de proximité à la méthodologie ; (3)
comptage direct des populations clés sur les sites ; (4 et 5) méthode capture &
recapture.

Prévention par internet

Le programme de prévention auprès des HSH a été consolidé en 2006, au sein de la


section de Marrakech, par un projet s’appuyant sur les nouvelles technologies pour
cibler une catégorie de HSH utilisant des applications sécurisées de recherche de
partenaires sexuels :
• Partenariat avec les deux applications phares Grindr et Gayromeo afin de toucher le
maximum d’internautes au niveau national ainsi que leur implication dans plusieurs
projets avec l’ALCS ;
• Couverture des quatre régions : Tanger/Casablanca /Marrakech /Agadir et bientôt
Rabat ;
• Communication via des messages pop-up sur les différents événements ainsi que les
actions prévues au cours de l’année ;
• Visibilité de l’ALCS et de ses nouveautés : PrEP et auto test ;
• Promotion des offres et des services des centres de santé sexuelle.

Les réalisations du projet de prévention par internet en 2019 :


En 2019, le travail s’est focalisée sur la prévention et sur la présentation des services
offerts par l’ALCS.
De plus, cette période a coïncidé avec la promotion et l’extension de la PREP après
sa validation et son intégration au package des services disponibles et assurées par
l’ALCS. Nos messages de prévention ont mis en avant cette nouvelle génération de
moyens de protection et de prévention à côté de la promotion du préservatif.
Nous avons ainsi pu toucher 3.352 personnes dont 1.810 nouveaux et 1.543 anciens.
Quant aux nouveaux contacts, ils étaient 1.058 ayant moins de 25 ans et 752 âgés de
plus de 25 ans.
De la lecture des chiffres réalisés, on peut dire que le nombre des jeunes de moins
de 25 ans ont reçu des messages de prévention et ont découvert le rôle de l’ALCS et
des efforts qu’elle fournit dans le domaine de la lutte contre le sida.
Programme de prévention de proximité
auprès des migrants (PPMIG)
Depuis quinze années, l’approche adoptée par l’ALCS pour la mise en œuvre du
projet « prévention de proximité auprès des migrants (PPMig) » a toujours été multi
partenariale dictée par l’accès à des prestations de prévention combinée et à la prise
en charge des IST/SIDA.

L’engagement de l’ALCS dans une démarche de prévention combinée auprès des


communautés migrantes l’a incitée à travailler en réseau à travers la plateforme de
protection des migrants regroupant des associations marocaines, étrangères et des
associations de migrants.

Depuis janvier 2018, le projet PPMIG a été élargi à 5 autres sections ; il est devenu
opérationnel au niveau de 8 sections : Rabat - Casablanca - Oujda - Tanger - Nador-
Fès -Marrakech et Agadir.

Ce projet global nous permet de mener des activités complémentaires auprès des
migrants sur trois principaux volets :
Réduction du risque d’exposition à l’infection à VIH/sida ;
Réduction de l’impact de l’infection à VIH/sida chez les migrants vivant avec le VIH ;
Plaidoyer pour le respect des droits des migrants subsahariens et en particuliers le
droit à la santé et la promotion de l’accès aux soins à travers le système de santé
national.

Les réalisations du projet en 2019 :

• Un dépassement des objectifs du projet a été constaté dans toutes les sections
hormis pour la couverture en dépistage (du fait de la rupture en tests) et ce
grâce à l’implication des équipes du projet et la mobilisation de nos
partenaires.

• La consolidation de l’expérience du dépistage communautaire auprès des


migrants subsahariens qui a démontré une grande acceptabilité des
bénéficiaires ainsi qu’un grand engagement et professionnalisme des
conseillers communautaires formés. Cette expérience a montré un respect de
la cascade dépisté-traité car 85% des personnes dépistées positives par la
stratégie communautaire sont arrivées à la PEC et ont commencé leur
traitement.

• Malgré la rupture de stock des tests VIH, l’opérationnalisation des cliniques de


santé sexuelle et reproductive élargie aux sections de Rabat, Casablanca,
Agadir et l’élargissement de l’offre du dépistage communautaire nous a
permis de réaliser 4 221 tests au profit de 3867 bénéficiaires avec un taux de
positivité de 4%.

• La réalisation du plan de renforcement des capacités des équipes œuvrant


auprès des migrants en matière de techniques d’animation participative,
d’approche communautaire, de SSR, de suivi-évaluation et de connaissances
relatives aux IST, aux hépatites et à la prévention de pré-exposition. Ce plan
de renforcement des capacités a été appuyé par la Coopération Suisse.

• La participation de nos équipes à plusieurs manifestations et ateliers de


coordination avec des partenaires nationaux, la plateforme nationale de
protection des migrants et le groupe thématique protection.

• Cette année s’est caractérisée par des déplacements forcés des migrants au
niveau des villes de Nador, Oujda, Tanger, Marrakech et Agadir, ce qui a
rendu les activités de mobilisation vers les locaux de l’ALCS pour le dépistage
et les séances thématiques très difficiles au niveau de ces villes.

• Au niveau des villes de Rabat, Casa, Tanger, Agadir et Marrakech, 749 HSH et
368 PS appartenant aux communautés migrantes subsahariennes ont
bénéficié de 1 330 prestations de prévention combinée dont 10 mises sous
PreP ; d’où l’orientation du projet vers l’identification de sites de
rassemblement de ces populations clés présentant une double vulnérabilité
aux IST/ Sida.

• Le pourcentage des migrants touchés est de 43% de femmes et 57%


d’hommes.

• Près de 79% des migrants touchés par les actions de prévention combinée
sont des bénéficiaires terrain, 13% sont des bénéficiaires locales et 8% sont
des bénéficiaires des actions mobiles.
• 3830 migrants hommes de moins de 25 ans et 7963 des migrants hommes de
plus de 25 ans ont bénéficié des actions de prévention combinée. 2328
migrantes de moins de 25 ans contre 6436 de plus de 25 ans. Soit 30% pour
les migrants de -25 ans et 70% pour les plus de 25 ans.

• Les actions de Prévention Combinée Terrain et mallettes ont touché 241 sites
dont 70% entre Rabat, Casa et Tanger.
Programme de réduction des risques
auprès des PUD (RdR)

Depuis des années, l’ALCS a opté pour une professionnalisation de son intervention
sur la thématique si préoccupante de réduction des risques (RdR). Grâce à un
cofinancement du fonds mondial et de la Fondation Drosos, elle a pu structurer et
renforcer son intervention auprès des PUD dans la ville de Tétouan et région. Avec
les personnes usagères de drogues (PUD), l’équipe du projet a continué la mise en
œuvre des différentes activités du programme, selon une approche communautaire,
répondant aux besoins des PUD selon différentes stratégies à la fois fixe et mobile et
couvrant toutes les étapes de la prise en charge (PEC) des addictions, allant de la
prévention à l’infection au VIH / VHC et les risques sanitaires liés à la consommation,
à la réinsertion sociale et l’autonomisation financière après stabilisation médicale et
psychologique dans le cadre du programme de Traitement Agoniste aux Opiacés
(TAO).
Les actions de permanences nocturnes, menées par l’unité mobile de RdR, unique
dans le pays et la région MENA restent, à ce jour, d’une grande importance pour la
catégorie des PUD nocturnes : distribution des outils de prévention activités
biomédicales, accompagnement au changement des comportements à risque. De
même, pour les activités hébergées par le centre fixe à bas seuil de Sidi Talha, qui
malgré son étroitesse et l’inadéquation avec le flux massif des PUD et les types
d’activités programmées, parvient à fidéliser et servir une partie considérable de cette
population très marginalisée.
L’année 2019 a été la deuxième année du projet pilote et innovant, intitulé «
Contribution à la réinsertion sociale des personnes usagère des drogues au Maroc »,
qui a permis d’assurer un renforcement et une complémentarité avec la composante
de réduction des risques.

Les réalisations du projet en 2019 :

L’équipe impliquée dans ce projet a pu :


• Couvrir 1 862 PUD différentes (219 personnes injectrices PID et 1 643 fumeurs
de drogues injectables PFD) par des actions de prévention combinées de
réduction des risques.
• Assurer 983 interventions tous types confondus (557 actions terrains, 255
permanences locales et 171 nocturnes). Ceci a permis de totaliser 19 884
contacts.
• Distribuer 19 404 kits d’injection à moindre risque pour les PID et 131 885 kits
de sniff pour les PFD, avec la distribution de 55 135 préservatifs.
• Dépister 737 PUD pour le VIH dont 18 étaient séropositives.
• Réaliser 53 séances thématiques au niveau du centre à bas seuil de Sidi Talha,
dont 20 ont été dédiées à la thématique de réinsertion sociale et AGR. De
même, 21 groupes de parole, 7 ateliers récréatifs, 14 clubs de cinéma, 10
réunions d’auto-supports ont été réalisés.
• Assurer des prestations à caractère social, au niveau du centre à bas seuil mais
également via l’UM pour les sites lointains, dont la distribution de 7 942
collations.
Programme de dépistage du VIH et de
prise en charge des IST
L’ALCS, en dépistant environ la moitié des personnes vivant avec le VIH
diagnostiquées chaque année au Maroc, se positionne en tant que partenaire
principal du ministère de la Santé dans la lutte contre le VIH. Forte de sa démarche
communautaire participative, l’ALCS ne cesse d’élaborer et de mettre en œuvre des
approches novatrices et adaptées afin de faciliter le recours au dépistage du VIH pour
les populations clés qui fréquentent peu ou pas le système de soins classique.

Trois stratégies de dépistage


L’ALCS offre ses services de dépistage à travers 24 CIDAG (centres d'information et
de dépistage anonyme et gratuit) fixes au niveau de 19 villes (Laâyoune, Guelmim,
Tiznit, Agadir, Taroudant, Marrakech, Safi, Essaouira, El Jadida, Casablanca, Rabat,
Larache, Tanger, Tétouan, Beni Mellal, Meknès, Fès, Nador et Oujda) et 5 unités
mobiles pour desservir les sites à forte prévalence et éloignés des structures de soins.
L’offre s’appuie également sur la stratégie avancée par les mallettes pour rapprocher
le dépistage des populations clés difficiles à atteindre.
Deux dispositifs de dépistage, médicalisé et démédicalisé
En complément au dépistage fourni par des médecins volontaires, le plus souvent
associé à la prise en charge des infections sexuellement transmissible (IST), l’ALCS
continue à développer le dépistage démédicalisé dispensé par des conseillers
communautaires (CC) dûment formés à la pratique de cette activité. Le but étant de
toucher un maximum de populations clés très difficiles à atteindre par le dépistage
classique. 22 nouveaux CC de dépistage, travaillant de près avec les populations clés
ont été formés cette année. Aujourd’hui, le dépistage communautaire démédicalisé
contribue à 68% des personnes conseillées et dépistées et à 76% des personnes
dépistées positives à l’ALCS.

Les réalisations du projet lors de l’année 2019 : s du programme en chiffres


• 55.913 tests VIH auprès de 48.676 personnes dont 33% accueillies
dans nos CIDAG fixes, 39% touchées par les mallettes de dépistage
et 28% par les UMD.
• 682 personnes dépistées positives dont 70% dans nos CIDAG fixes,
15% par les mallettes de dépistage et 15% par les UMD.
Un taux de prévalence de 1,4% en général.
• 18.408 tests de syphilis, une prévalence de 4,4% en général.
• 6.023 personnes prises en charge pour une IST.
L’ALCS compte 4 cliniques de santé sexuelle et reproductive (CSSR) : à Marrakech,
Agadir, Casablanca et Rabat
Ces cliniques communautaires permettent de prendre en charge la question du VIH
dans une approche plus globale de santé sexuelle et reproductive et fournissent un
paquet de services intégrés : dépistage VIH/IST, consultation médicale, prophylaxie
pré exposition (PrEP), consultation psychologique, médiation thérapeutique pour les
PVVIH, vaccination du VHB, assistance médicale aux cas de violence basée sur le
genre, soutien socioéconomique, système d’orientation vers des services
complémentaires au niveau des structures partenaires, …
Les cliniques communautaires intègrent un suivi individualisé des usagers via un
« dossier patient » informatisé qui respecte l’anonymat et la confidentialité.

CSSR Al Massira à Casablanca

Identification des besoins et Consultation médicale et


orientation de l’usager vers les prescription de la PrEP
services adaptés
Consultation psychologique

Séance de médiation Activité Socioculturelle Accompagnement pour des


thérapeutique Projection de film et débat services externes chez les
partenaires
Programme de prise en charge des
personnes infectées ou affectées par le VIH

La prise en charge des Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) est le point de
convergence des efforts de prévention et de dépistage VIH. Il a été clairement
démontré que la mise précoce sous traitement antirétroviral (ARV) est bénéfique aussi
bien pour l’individu que la communauté dans la mesure où cela réduit la charge virale
communautaire. Ainsi, l’ALCS a milité depuis l’apparition des premiers ARV à ce que
le traitement soit accessible à toutes les PVVIH. L’ALCS a également initié un
programme d’appui à la prise en charge des PVVIH dès l’année 2000. Ce programme
a ensuite évolué avec un programme national d’appui psychosocial des PVVIH
domicilié au niveau du PNLS.

Depuis, l’ALCS contribue fortement à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de


PEC des PVVIH notamment l’atteinte des 90- 90-90 de la stratégie d’accélération de
la riposte de l’ONUSIDA 2016 – 2020 et l’élimination du VIH à l’horizon 2030. Les
activités du programme de prise en charge des personnes infectées et affectées par
le VIH évoluent avec le temps, cette évolution prend en compte les évolutions
scientifiques, les caractéristiques épidémiologiques de la file active, les moyens
financiers et les ressources humaines disponibles…. Ainsi, l’ALCS a accompagné la
stratégie tester – traiter et la décentralisation de la PEC des PVVIH.

Les principales réalisations du projet en 2019 :

L’équipe de prise en charge qui œuvre au niveau des villes de Casablanca, Rabat,
Marrakech, Agadir, Fès, Meknès, Oujda, Nador, Béni Mellal, Safi, Laayoune, Tanger
et Essaouira a pu couvrir 5.357 PVVIH, dont 3.002 sont des femmes, 478 sont d’âge
inférieur à 25 ans et 3.479 sont au chômage.
L’équipe de PEC des PVVIH a pu également assurer la (le) :

• Dispensation de 10.298 séances de médiation thérapeutique dont 16% sont des


séances initiales ;
• Financement de plus de 1.861 bilans biologiques et radiologiques, dont 8 examens
anatomo-pathologiques, 48 échographies, 9 IRM, 102 radiologies conventionnelles,
22 TDM et 1672 bilans biologiques ;
• Couverture de 1.763 ordonnances des médicaments pour les infections
opportunistes, en plus de 37 pour le matériel paramédical ;
• Achat de 883 billets de transports pour faciliter l’accès des PVVIH aux différentes
structures de soins ;
• Distribution de 564 boites de laits artificiels pour les enfants vivant avec le VIH ;
• Distribution de 971 paniers alimentaires au profit des PVVIH démunies ;
• Réalisation de 902 actes d’orientations et d’accompagnements des PVVIH pour
différents services et prestations.

Cette année a été marquée par le renforcement de l’équipe de prise en charge via le
recrutement de 10 médiateurs thérapeutiques, qui a pu renforcer les villes dont la file
active est en nette augmentation et de couvrir les deux sites de prise en charge de
Nador et de Meknès qui ne disposaient pas des activités de PEC.
Recherche communautaire

La recherche communautaire a pris de plus en plus de place dans les programmes de


l’ALCS. En effet, les équipes de l’ALCS sont sollicitées dans la mise en place de toutes
les études bio-comportementales et les études de cartographie portées par le
programme national de lutte contre le sida et touchant les différentes populations
clés notamment les HSH, les TS, les UDI et les migrants. Désormais, ces études font
partie des activités courantes de l’ALCS.
Le département recherche de l’ALCS quant à lui continue ses efforts pour accomplir
sa principale mission qui est de guider les programmes de prévention et le
programme de PEC afin de mieux répondre aux besoins spécifiques des
communautés. Aussi les conclusions des études scientifiques menées par ce
département alimentent le plaidoyer de l’ALCS pour améliorer l’environnement de
l’intervention.

Les principales réalisations du département Recherche en 2019 :

Si au cours de la dernière décennie le Maroc a réalisé d’importants progrès en termes


de dépistage VIH, grâce à la multiplication des centres de dépistage et la
diversification de l’offre, il n’en reste pas moins que près d’un quart des personnes
vivant avec le VIH (PVVIH) au Maroc ignoraient encore leur séropositivité à fin 2018
tandis que 64% des nouvelles infections surviennent au sein des populations clés et
leurs réseaux. Dans ces conditions, l’autotest-VIH peut constituer un outil novateur
pour renforcer le dispositif du dépistage au Maroc.

Cet ainsi que cette année, le PNLS a fait à nouveau confiance à l’expertise de l’ALCS
pour mener une expérience pilote sur l’acceptabilité et la faisabilité de l’autotest
salivaire du VIH.

Les résultats de cette étude démontrent clairement que l’autotest est encore
méconnu par les populations clés au Maroc, son utilisabilité, que le niveau de scolarité
bas chez les TS risque d’être une barrière à l’utilisation de ce test, mais grâce à
l’assistance proposée et aux outils de démonstration adaptés, l’autotest VIH
permettra sans nul doute d’améliorer l’accès au dépistage au Maroc. Une expérience
complémentaire d’offre par internet est, d’ailleurs, actuellement en cours
d’évaluation.
Aussi, grâce à son partenariat avec la direction recherche de Coalition PLUS, l’ALCS
a participé à l’élaboration de plusieurs projets de recherche communautaire collectifs
qui seront mis en place en 2020, notamment : « SexTra » une étude multi-pays,
exploratoire et descriptive visant à identifier les déterminants au VIH et les besoins en
santé sexuelle des travailleurs de sexe masculin offrant leurs services sur internet…

Participation aux conférences internationales


L’ALCS a participé à la conférence internationale « AIDS IMPACT » qui a eu lieu en
juillet 2019 à Londres, par une présentation orale intitulée : People Living with HIV
Stigma Index : Danger of internal stigmain Morocco.

Dépliant informatif à propos de l’autotest (4 pages)


Projet de plaidoyer VIH
L’ALCS a inscrit dans son plan stratégique 2019 - 2023 un axe droits humains et lutte
contre les discriminations en projetant que d’ici 2023, elle contribuera activement à
lever les obstacles liés à l’accès à la prévention et aux soins des PVVIH et populations
clés selon une approche santé respectueuse des droits humains dans leur universalité.
La cible de son plaidoyer sont des dirigeants des institutions nationales et
internationales, des décideurs gouvernementaux, des élus nationaux et locaux, des
cadres supérieurs de la fonction publique nationale, fonctionnaires internationaux,
officiers de police…

Les réalisations du projet en 2019 :

En matière de plaidoyer pour le changement des politiques de la drogue fondées sur


une approche santé et respectueuses des droits humains dans leur universalité :

Il est maintenant clairement établi, notamment dans le rapport de la Commission


mondiale sur les politiques de drogue de juin 2011 et l’étude commanditée par le
Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme en 2015, que les politiques répressives
ont montré leur limite et que leur impact est négatif sur l’accessibilité des personnes
usagères des substances aux services de RdR liés à l’usage des drogues. Les
approches santé, où la personne usagère de substance, vu son addiction, est
considérée comme une personne ayant un problème de santé, sont les plus
appropriées en matière de réduction des risques et méfaits liés à l’usage des drogues
injectables. C’est dans ce but que des regroupements et alliances entre ONG se sont
créés pour influencer les politiques internationales de lutte contre les méfaits des
drogues.
Le consortium international sur les politiques en matière de drogues (IDPC)1, qui est
un réseau mondial de 177 ONG, dont l’ALCS est membre actif depuis 2015, œuvre
pour promouvoir des politiques antidrogues fondées sur les principes de la santé, des
droits de l'homme, du développement, de l'inclusion, la sécurité humaine et la
participation de la société civile.

1
www.idpc.net
Malgré ce mouvement dynamique, croissant et organisé d'ONG, la société civile a
été confrontée à un large éventail d'obstacles qui ont empêché leur engagement
significatif à l'UNGASS 2016. Une deuxième session de la commission des NU sur les
stupéfiants a été organisée en mars 2019.

Plaidoyer pour une politique de la drogue basée sur les droits humains et la santé
publique

Cadre politique : sur le continent africain, le Maroc se distingue par son attitude à la fois
progressiste et pleine de contradictions face à la question des drogues. D’une part, le pays
reste, selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le premier
producteur mondial de cannabis. Cette production (après transformation) a un poids
économique considérable : elle représenterait près d’un quart du PIB2 et ferait vivre jusqu’à
1 million de personnes3, dont 140 000 cultivateurs, concentrés dans la région du Rif, au Nord.
D’autre part, la vente et la consommation de substances psychoactives sont pénalisées : elles
représentent plus du tiers des affaires traitées par les tribunaux marocains4 et on estime qu’un
quart des détenus-es est incarcéré pour trafic de drogue5.
Récemment, à l’initiative des partis Istiqlal (Indépendance) et Authenticité et Modernité
(PAM), la légalisation du cannabis à des fins pharmaceutiques, médicales et industrielles est
devenue un vrai sujet de débat public. Cependant, le gouvernement islamiste actuel reste
dans une approche moralisatrice vis-à-vis de l’usage de drogues.

Cadre légal : Le cadre juridique relatif à l’usage et à la vente de substances psychoactives


actuellement en vigueur au Maroc, est répressif (loi du 21 mai 1974). Les consommateurs de
« substances ou plantes classées comme stupéfiants » risquent ainsi jusqu’à 1 an de prison et
4.500 MAD (450 euros) d’amende. Cette sanction peut être accompagnée d’une injonction
thérapeutique, rarement suivie d’effet. Selon le Dahir du 21 mai 1974, article 8 « Est puni d’un
emprisonnement de 2 mois à 1 an et d'une amende de 500 à 5.000 dirhams (45 à 450 €) ou
de l'une de ces deux peines seulement, quiconque a, de manière illicite, fait usage de l'une
des substances ou plantes classées comme stupéfiants ».

C’est une loi en contradiction avec :


• L’engagement politique au plus haut niveau avec la construction de centres
d’addictologie par la fondation Mohammed V ;

2
ONUDC, 2017
3
ONUDC, 2017
4
Ministère de la Justice et des Libertés, 2014
• La prise de position de partis politiques en faveur de la légalisation du cannabis à
usage médical ;
• Le programme national de réduction des risques.
Sur le plan opérationnel, les consommateurs peuvent être arrêtés et jugés comme des
dealers. La loi autorise au juge d’instruction d’orienter un usager vers les structures de soin
pour une prise en charge médicale et pour le traitement de son addiction. Dans la pratique,
rares sont les juges qui optent pour cette prise en charge soit par absence de volonté
d’application ou à cause du manque manifeste de structures adaptées pour un tel soin.

Organisation de réunions de coordination régionale avec les comités locaux :

Ces réunions visent :


- à maintenir et renforcer la dynamique créée dans notre pays avec les acteurs des droits
humains et de la réduction des dommages
- et participer à la dynamique internationale autour de l'UNGASS à travers la mise en
œuvre d'un plan de mobilisation après l'UNGASS 2016.

Ces réunions ont connu le renforcement des comités régionaux par l’adhésion à notre
dynamique des nouvelles institutions tel que le club des juges. Ce « Club des juges » est une
ONG initiée par des jeunes juges et procureurs qui l’ont créée après la constitution de 2011
et qui donne plus d’indépendance à l’autorité judiciaire et aux juges.
Grâce au Club des juges, l’organisation de nos ateliers a été facilitée. Six ateliers sur les lois
visant à protéger le droit à la santé des populations clés en général, et des personnes
usagères de drogues en particulier, ont ainsi été planifiées. Ces ateliers ont bénéficié à un
groupe composé de juges, de procureurs, d’officiers de la police judiciaire et d’avocats.
D’autres associations ainsi que des députés locaux et nationaux issus des villes où nous ne
disposons pas de sections (telles que Asilah, Ouazzane, Chaouen et Lakser Lakbir) ont
également pris part aux ateliers.
Nous avons également pu allier à notre cause le Conseil du Barreau des avocats de l’Oriental
qui intègre toutes les villes de l’Oriental ainsi que Al-Hoceima. Cet organisme a mis à notre
disposition le local du club des avocats pour organiser l’atelier sur les lois visant à protéger le
droit à la santé des populations clés en général et des personnes usagères de drogues en
particulier. Le Conseil du Barreau des avocats a participé comme coorganisateur des ateliers
de Nador, Al-Hoceima et Oujda.
Les comités locaux avec leurs membres initiaux constitués des principales ONG des droits
humains et les comités régionaux des du CNDH, ont continué de veiller et de recenser les
violations des droits humains à Tétouan et Nador.

Le Conseil de la région de l’oriental, qui a participé aux réunions et ateliers d’Oujda et Nador,
a exprimé son adhésion à notre dynamique au nom de son président.
En conclusion, nous pouvons applaudir la synergie entre ONG thématiques, ONG Droits
humains et représentants politiques (conseil régional du nord, conseil régional de l’oriental)
ainsi que les professionnels de la justice (barreaux et club de juges). Cette synergie renforcera
la dynamique dans nos axes de plaidoyer, notamment les prochaines étapes liées aux débats
de la future loi pénale.

Ateliers, actions de plaidoyers et programmes visant à réduire les obstacles liés aux droits
humains qui entravent l’accès aux services VIH :

• Deux Ateliers sur les lois pour protéger le droit à la santé des populations clés en
général et des personnes usagères de drogues en particulier.
Participants : juges, procureurs, officiers de la police judiciaire, avocats, des députés
locaux et nationaux...
• Un atelier sur les lois sur les lois alternatives et progressives pour protéger le droit à
la santé des populations clés en général et des personnes usagères de drogues en
particulier.
Participants : juges, procureurs, officiers de la police judiciaire et avocats.
• Un atelier de concertation sur les grands axes du futur plan plaidoyer en matière de
politiques des drogues à Tanger le 8 et 9 février 2019. L’atelier a été organisé en
partenariat avec le conseil régional de Tanger - Tétouan - Al-Hoceima et le Conseil
National des droits de l’Homme. Ont participé à cet atelier des cadres des
organisations de la société civile travaillant dans le domaine de la défense des droits
de l’homme.
• Des ateliers de sensibilisation et de renforcement des capacités des agents d'autorité
et de justice en matière de VIH, droits humains et genre et sur les lois pour protéger
le droit à la santé des populations clés :
▪ 9 mars à Agadir
▪ 22 mars à Kénitra
▪ 23 mai à Essaouira
▪ 25 mai à Tiznit
▪ 15 juillet à Lakhiam/Agadir Idaoutanane
▪ 16 juillet Ait Melloul
▪ 17 décembre au Makhzen Mobile à Tiznit
▪ 18 décembre à Laayoune
• Trois ateliers de formation des intervenants du programme TS et HSH sur l’approche
droits :
§ Pour les intervenantes travaillant avec les TS les 20 et 21 juillet 2019 à
Agadir puis les 13 et 14 septembre 2019 à Fès
§ Pour les intervenants travaillant avec les HSH : les 20 et 21 septembre
2019 à Marrakech.
• Célébration de la Journée Internationale de Prévention des Overdose, le 31 août
2019
• Actions de plaidoyer ponctuelles individuelles « coaching hebdomadaires » pour les
usagers de drogues victimes de maltraitance et de stigmatisation ou victimes de
violation de droits humains. Durant les 10 mois de cette activité, nous avons traité 103
dossiers.
Projet de plaidoyer pour l’accès universel
au traitement de l’hépatite C

L’ALCS a investi le champ de la lutte contre l’hépatite C en menant en place des


actions de plaidoyer depuis 2014, notamment lorqu’elle a pris position dans le
combat pour l’accès aux traitements génériques produits localement (et a soutenu
l’engagement du ministère de la Santé pour la production locale d’Antiviraux à Action
Directe ‘AAD’).

Le plaidoyer a par la suite été structuré et intensifié à partir de septembre 2016 dans
le cadre du projet « Plaidoyer pour l’accès universel au traitement de l’hépatite C »
porté par Coalition PLUS. Ce projet a été mené en partenariat avec 17 ONG
nationales dans 7 pays à revenus intermédiaires : le Brésil, la Colombie, l’Inde,
l’Indonésie, la Malaisie, le Maroc et la Thaïlande. Le but du projet était de lever
les barrières entravant l’accès au traitement des hépatites virales dans ces pays, qui
sont de natures diverses (par exemple : inaccessibilité aux traitements du fait de leurs
prix ou de licences de grands groupes pharmaceutiques).

Au Maroc, le traitement de l’hépatite virale C est disponible. Pour que son accès soit
effectif pour tous les Marocains, il faut que le Plan Stratégique National de Lutte
contre les Hépatites Virales (PSN HV) soit mis en œuvre. L’ALCS se concentre donc,
dans le cadre du projet de plaidoyer pour l’accès universel au traitement de l’hépatite
C, sur l’accompagnement de l’engagement du gouvernement pour la lutte contre les
hépatites virales et sur le plaidoyer pour que ce plan inclue les populations les plus
vulnérables à la maladie qui sont souvent marginalisées.

Depuis le démarrage du projet, le plaidoyer de l’ALCS a visé les institutions, les


régions et les élus (parlementaires et conseillers) afin de mettre en œuvre au plus vite
le PSN HV.

Actuellement, et grâce à ce plaidoyer, le PSN HV est élaboré et l’étude de


séroprévalence est réalisée (lancée en février 2019). La prise en charge des hépatites
virales (essentiellement du VHC) sera couverte par le régime d’assistance médicale
pour les démunis (RAMED) dès que l’appel d’offre d’achat des AAD sera lancé et les
hôpitaux approvisionnés.
Le projet plaide pour la levée de tous les obstacles entravant ou compliquant l’accès
au traitement de l’hépatite C. Les activités saillantes durant l’année 2019 étaient :
Retard de mise en œuvre du PSN
• Le Président de l’ALCS et la Présidente Fondatrice Pr Hakima Himmich ont été
reçus par le Ministre de la Santé, Monsieur Anas Doukali. Ce dernier a exprimé sa
volonté pour lancer et mettre en œuvre rapidement le PSN HV.
• Une conférence de presse a été organisée à l’occasion de la journée internationale
contre l’hépatite pour plaider pour le lancement immédiat du PSN HV et de l’appel
d’offre d’achat des AAD. Cette conférence a été largement médiatisée avec 42
articles publiés sur 32 journaux nationaux et régionaux, diffusée sur deux chaînes
de télévision nationales, une chaine télévisée continentale et deux radios dont une
continentale.
• Appel d’offre d’achat des AAD : lancé en août 2019 durant le mandat du Ministre
de la Santé M. Anass Doukali, il a été annulé ultérieurement par le ministre de la
Santé qui lui a succédé, M. Khalid Ait Taleb en raison du non-respect du principe
de concurrence transparente. Via un communiqué de presse, ALCS a félicité la
décision du ministre de la Santé et a revendiqué le lancement urgent d’un nouvel
appel d’offre.
Diagnostic de l’hépatite virale C :
• Protocole et guidelines :
En plus de l’allégement du bilan thérapeutique, l’ALCS a pu plaider auprès du
comité scientifique du ministère de la Santé pour lancer urgemment l’appel d’offre
d’achat des AAD et d’adopter les régimes pangénotypiques.
• Dépistage de l’hépatite C :
Trente-six conseillers communautaires ont été formés au dépistage et counselling de
l’hépatite C ; Soixante-quinze amis-es et éducateurs/trices pairs ont été formés à la
sensibilisation et l’orientation des populations clés aux centres de dépistage de
l’hépatite C ; 238 tests rapides de l’hépatite C ont été réalisés chez les personnes
usagères de drogues injectables dont 68 ont été positives. Toutes les personnes
dépistées positives ont été orientées vers les centres de prise en charge médico-
psychiatriques (prise en charge de l’addiction et de l’hépatite C).
• Charge virale : Grâce au plaidoyer de l’ALCS, toutes les régions du royaume disposent
d’une machine de charge virale « GeneXpert » pour décentraliser le diagnostic de
l’hépatite virale C.
• Prescription des AAD par les médecins généralistes : Une réunion avec le Président
du conseil de l’ordre des médecins a été tenue en présence de certains membres de
son bureau national. Le conseil de l’ordre des médecins va étudier la circulaire signée
par le Président sortant qui exclut le droit des médecins généralistes à prescrire les
AAD.
• Stigmatisation au milieu de soin : Deux ateliers régionaux ont été organisés au profit
du personnel soignant offrant les soins de l’hépatite virale C aux personnes
vulnérables au VIH et VHC. Cinquante-huit personnes de santé essentiellement des
médecins et neuf intervenants terrain ont été sensibilisés.
• Stigmatisation en milieu de soin : Deux ateliers régionaux ont été organisés au profit
du personnel soignant offrant les soins de l’hépatite virale C aux personnes
vulnérables au VIH et VHC. Cinquante-huit personnes de santé essentiellement des
médecins et neuf intervenants terrain ont été sensibilisés.

Financement du PSN HV :
L’ALCS a transmis un mémorandum à tous les parlementaires du royaume plaidant
pour l’inscription d’un budget spécial pour le PSN HV dans la loi de Finance 2020. Le
Président de la Chambre des Conseillers et Secrétaire Général du Parti Authenticité
et Modernité Pr Hakim Benchemmass ainsi que l’équipe parlementaire du Parti Justice
et Développement qui dirige le gouvernement, ont contacté l’ALCS pour le partage
des études et recherches conduites par l’association. La loi de Finance 2020 a permis
d’augmenter le budget dédié au RAMED en incluant la prise en charge de l’hépatite
C dont le budget pour achat des AAD.
• Communication : Production et diffusion des supports et outils d’information
d’éducation et d’information.
• Sensibilisation : L’ALCS a pu sensibiliser -à travers ses amis-es, éducateurs/éducatrices
pairs, médiateurs thérapeutiques et médecins volontaires- toutes les populations clés
vulnérables à l’infection à VIH et VHC.
• Recherches : L’ALCS a été invitée à partager son expérience de plaidoyer aux
conférences internationales distinguées telles que « African Hepatitis Summit » à
Kampala, « Harm Reduction International Conference » à Porto et à « International
Network on Hepatitis in Substance Users » à Montréal.
• Divers : L’ALCS a été élue membre de l’alliance internationale contre les hépatites
virales « World Hepatitis Alliance ». Cette alliance est la plus grande coalition des
organisations non gouvernementales de lutte contre les hépatites virales dans le
monde, elle est une branche consultante de l’organisation mondiale de la Santé.
• L’ALCS a également été élue membre de l’alliance de l’Afrique francophone de lutte
contre les hépatites virales.
Fonds d’Appui aux Structures Partenaires
(FASP) 2018 - 2020

Le Fonds d’appui aux structures partenaires est un outil de financement très


spécifique au Maroc et plus globalement dans la région MENA. Il s’agit de l’unique
fonds dédié à la lutte contre le VIH/Sida alimenté par une collecte nationale (Sidaction
Maroc).
Lancé sous sa forme actuelle en 2008, et régulièrement reconduit depuis (tous les
deux ans), le Sidaction Maroc a permis de financer de nombreux programmes de lutte
contre le VIH/Sida au Maroc. Environ 20% des fonds collectés viennent en effet
financer un Fonds d’appui aux structures partenaires, dont l’objectif est de favoriser
le développement, le partenariat et l’émergence d’acteurs de la lutte contre le sida
au Maroc.
Le fonds d’appui aux structures partenaires a pour objectif le renforcement au niveau
national de la lutte contre le sida pour des projets ayant trait à la recherche
scientifique et médicale, la formation, la prévention, l’amélioration de la qualité de
vie et le soutien aux personnes infectées et affectées par le VIH.
Tous les partenaires, quelle que soit leur taille et leur importance dans le paysage
marocain, reconnaissent son utilité et saluent la redistribution de fonds par l’ALCS.
En 2018, le fonds d’appui aux structures partenaires a permis l’attribution d’une
subvention d’une valeur de 1 401 331DH, soit 17% du montant net de la collecte de
Sidaction Maroc à six associations thématiques impliquées dans la lutte contre le sida
ou la réduction des risques auprès des personnes usagères de drogues, pour des
projets d’une durée maximale de 2 ans.
Les structures financées sont :

Association de Lutte contre les Maladies infectieuses (ALMI)


Association Marocaine de Solidarité et de Développement (AMSED)
Association Soleil pour le soutien des enfants affectés par le VIH/SIDA au Maroc
Association Hasnouna de Soutien aux Usagers de Drogue (AHSUD)
Association Nationale de Réduction des Risques liés à l’usage des Drogues. (RDR
Maroc).
Association Marocaine de Planification Familiale (AMPF)
Plateforme « Allo Info Sida »
Lancée en 2002, la plateforme « Allo Info Sida » est un dispositif téléphonique
anonyme et confidentiel couvrant la totalité du territoire national. Des écoutants
professionnels répondent à toutes les questions, en toute confidentialité tous les jours
de la semaine, sauf les samedis, dimanches et les jours de fêtes religieuses.

Ecoute, Information, Soutien et Orientation, sur tout ce qui concerne l’infection


aux VIH/SIDA, IST et Hépatites virales au Maroc. En effet, ce dispositif répond à toutes
les demandes, portant sur la transmission, prévention, prise en charge des malades,
informations relatives au VIH et aux problèmes de société, et orientation des
appelants vers les structures sanitaires et sociales de proximité. Il constitue également
un mode d’action efficace et professionnel pour soutenir et accompagner les
personnes vivant avec le VIH/SIDA dans l’anonymat le plus strict. Face à des situations
de grande vulnérabilité, l’entretien téléphonique déculpabilise et participe à la
responsabilité de l’individu.

Les principales réalisations du projet en 2019 :


- Le centre d’écoute a reçu plus de 2 300 appels.
- Près de 74% des appelants sont des hommes, avec un âge moyen entre
15 et 44 ans.

Les questions les plus fréquentes concernent :


- Orientation vers le CIDAG
- Les symptômes du VIH
- Les effets secondaires liés au traitement

La fiche d’appel est informatisée, elle regroupe plusieurs items et chaque item
regroupe plusieurs questions.
Plateforme Bila 7araje
Bila 7araje est une plateforme SMS et WhatsApp, créée en 2016, destinée aux
adolescent(e)s et aux jeunes des populations clés HSH PS et Migrant(e)s accessible
par GSM au numéro 0614184 184. Elle vise la prévention du VIH/SIDA et l'accès aux
informations liées à la santé de la reproduction en utilisant les nouvelles techniques
de communication (NTIC). Bila 7araje utilise essentiellement les téléphones portables
pour rendre accessible les informations liées à la santé de la reproduction. L’objectif
principal est de promouvoir l’éducation à la santé reproductive auprès des jeunes
Marocains.

Les principales réalisations du projet en 2019 :

Nombre de demande d’informations reçu : 2640


• 45% sont des demandes d’adresse des CIDAG et d’horaires d’ouvertures
• 25% concernent les informations de base sur le VIH : mode de transmission et de
prévention
• 11% concernent des informations sur les IST et principalement l’écoulement chez les
hommes
• 9% concernent l’autotest
• 10% concernent la PrEP

Nous avons diffusé 47 messages sous forme de vidéos, affiches et messages écrits.

Le dispositif de la plateforme est constitué d’une base de données avec les numéros
de téléphone des bénéficiaires, EP, volontaires et amis de l’ALCS répertoriés par
population cible (PS – HSH) et par ville. Cette base de données nous permet de
diffuser des messages d’information sur les avancées et les nouveautés mais
également des rappels pour sur les informations de base sur le VIH, le test, le retesting
Cellule de formation

Après plus de 30 années d’existence, la formation est un élément déterminant de


l’ALCS, pour répondre aux besoins et aux exigences de « professionnalisation » de
plus en plus importantes, et garante de la qualité des services. Revoir cette
introduction
En 2019, l’ALCS a conçu plusieurs modules de formation, notamment l’approche
communautaire, le suivi et l’évaluation, les techniques d’animation participatives,
l’extension de la PrEP et l’autotest.

Un atelier du pool formateur a été organisé pendant deux jours. Les participants ont
débattu du circuit et des procédures de la commande en formation, des composantes
et attributions du pool formation ainsi que des enjeux du pool formation. Il a
également était question de l’appropriation des critères de qualité, le transfert de
l’expertise ALCS dans le domaine de la formation aux structures partenaires, et
l’investissement dans des formations novatrices.

Pour répondre aux attentes individuelles des bénévoles et leur permettre d'acquérir
et développer les connaissances et compétences nécessaires pour mener leurs
activités de façon sereine dans le but de la prise de responsabilités, les motiver et les
fidéliser, deux formations initiales des volontaires ont été organisées.

Tous les acteurs impliqués dans les projets de proximité (relais de prévention, les
médiateurs thérapeutiques et les conseillers communautaires,…) ont bénéficié des
formations sur la prévention combinée, la violence basée sur le genre, l'orientation
aux centres de dépistage du VHC, le dépistage communautaire du VHC, la lutte
contre stigma en milieu de soin et des formations techniques : la cartographie des
populations clés et une formation pilote sur l’utilisation de la plate plateforme DHIS2
dans la saisie et l’analyse des données.

Les principales réalisations du projet en 2019 :

41 formations
23 formateurs mobilités
524 bénéficiaires
Formations et ateliers : Projet renforcement des capacités/ Coopération Suisse

Dans le cadre du projet de renforcement des capacités des équipes du projet, appuyé
par la coopération Suisse des ateliers et formations ont eu lieu en 2019 :

• 1 Atelier de conception de 3 modules : Approche Communautaire –


Techniques Animation Participative et Suivi Evaluation (5 J)
• 1 Atelier de Formation de 9 Conseillers Communautaires au Dépistage (4J)
• 1 Atelier de sensibilisation sur les IST, les Hépatites B & C et sur la PrEp (3J)
(11 référents et intervenants PPMIG - 2 coordinateurs CSSR)
• 1 Atelier sur l’approche communautaire (3J) (4 référents – 7 Intervenants, 2
Coordinateurs CSSR et le Chargé de Projet National de la Formation)
• 1 Atelier sur les normes et outils du suivi- Evaluation (2J) (6 Référents et le CP
National de la Formation)
• 1 Atelier sur la SSR et les TAP (3J) (6 Référents –3 Intervenants – 2 EP – 1
conseiller et 1 Coordinatrice de 2 Centres de Santé Sexuelle et Reproductive)

Les ressources ayant encadré les différentes formations sont :


Ø 1 Consultante externe
Ø 7 Chargé-e-s de projets
Ø 3 Formateurs-trices

Les trois sessions pilotes des modules de formation sur l’approche communautaire,
les techniques d’animation participatives et le suivi-évaluation nous ont permis
d’adapter ces modules à nos cibles et ont été particulièrement très appréciées par le
chargé de projet formation et les participants.
L’ALCS au niveau international

L’ALCS porteuse de la Plateforme


régionale Coalition PLUS MENA

Portée par l’Association de Lutte contre le sida (ALCS) la Plateforme Coalition PLUS MENA
(PF MENA) a été créée en 2014 et regroupe actuellement 7 associations : l’APCS et AnisS
(Algérie), l’ATL-MST Sida et l’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+) (Tunisie),
SOS Pairs Educateurs (Mauritanie), Marsa (Liban) et l’ALCS (Maroc). Elle est gérée de façon
concertée par un comité de pilotage constitué de la directrice générale de l’ALCS et des
présidents des quatre associations (APCS, ATL, SOS PE et Marsa), sous l’égide d’une charte
de gouvernance. Des experts communautaires sont régulièrement mobilisés selon les besoins
identifiés.

Les principales réalisations du projet en 2019 :

Université régionale des Personnes Séropositives (UPS)


L’ALCS a tenu sa 7ème UPS du 21 au 25 février 2019 à Marrakech (Maroc) avec la participation
de 87 participants marocains et régionaux (Mauritanie, Algérie et Tunisie). Les UPS s’inscrivent
dans le cadre des activités de renforcement du soutien psycho-social des PVVIH afin de les
mettre à contribution dans l’amélioration de la rétention dans le soin de leurs pairs. Elles
favorisent également la prise en compte de la parole des PVVIH dans la planification des
activités de PEC des PVVIH et dans le processus de mobilisation communautaire pour la lutte
contre la stigmatisation et la discrimination dont les PVVIH sont victimes.

Missions exploratoires réalisées dans la région MENA :


Dès le début de l’année 2019, l’équipe de la plateforme a tenu 3 missions exploratoires en
Algérie, Liban et Tunisie dont les objectifs étaient principalement de rendre la plateforme
plus visible dans la région en présentant ses programmes aux partenaires intentionnels,
techniques et financiers (PNLS, UGFM, CCM, ONUSIDA, AFD…), d’identifier de nouvelles
associations partenaires, de présenter les nouveaux programmes à nos partenaires et
d’entamer avec eux un travail concerté sur un plan d’action global.
Ces missions ont été fructueuses dans le sens où la plateforme a intégré le Liban en accueillant
l’association Marsa - Centre de santé sexuelle à Beyrouth - comme nouveau membre de la
plateforme et le point focal Liban. Suite à ces missions, deux nouvelles associations ont rejoint
la plateforme l’Association Tunisienne de Prévention Positive (ATP+), de Tunis Tunisie et
l’Association de Lutte Contre les IST/sida et de Promotion de la Santé (AnisS), d’Annaba
Algérie.

Atelier régional MENA sur la cascade de prise en charge VIH à la veille de 2020
Cet atelier régional tenu à Casablanca les 11 et 12 avril 2019 a réuni une soixantaine de
représentants parmi les partenaires associatifs marocains, algériens, tunisiens, mauritaniens
et libanais de la PF MENA, ainsi que des partenaires institutionnels tels que le bureau national
de l’ONUSIDA au Maroc, le bureau régional de l’OMS et les PNLS du Maroc, de la Mauritanie
et du Liban. Il avait pour objectifs principaux de partager les bonnes pratiques
communautaires régionales dans la perspective de l’atteinte des 3 x 90 et d’identifier les freins
et obstacles pour les atteindre.

Atelier régional PrEP dans la région MENA


Alors que le Maroc était en phase de l’extension de la PrEP, après l’évaluation positive de la
phase pilote, et que l’Algérie souhaite également l’implémenter, les partenaires tunisiens de
la PF MENA, notamment le CCM Tunisie et ONUSIDA Tunisie, ont sollicité la plateforme pour
organiser un atelier à Tunis afin de sensibiliser les décideurs institutionnels pour
l’implémentation d’une offre de PrEP à base communautaire. Cet atelier, organisé à Tunis
(Tunisie) les 17 et 18 juin 219, a réuni une soixantaine de participants, parmi lesquels des
représentants associatifs de la région, du CCM et du bureau national ONUSIDA de la Tunisie,
ainsi qu’une experte de l’OMS de la région EMRO.
L’une des principales recommandations de cet atelier consiste en la production d’un
référentiel régional PrEP qui viendrait compléter la publication des deux référentiels
régionaux précédents sur le dépistage et la prévention combinée.
L’atelier a été clôturé avec une proposition d’un plan d’action pour la mise en œuvre de la
PrEP au niveau de la région MENA.

Plateforme Coalition PLUS MENA à l’AFRAMED 2019


La plateforme Coalition PLUS MENA a été présente à l’AFRAMED 2019 qui eut lieu à
Casablanca où elle a tenu un stand. Cette édition de l’AFRAMED s’est tenue du 27 au
29 septembre 2019 à Casablanca et a été co-organisée avec l'ALCS. Celle-ci a bénéficié d'un
stand qu’elle a mis en partie à la disposition de la PF MENA. Les membres de la Plateforme
présents à l’AFRAMED ont été sollicités à participer et animer ce lieu de rencontre pour
mettre en valeur leurs activités et la Plateforme.

Autres activités de renforcement des capacités dans la région


• Formation des relais communautaires des associations partenaires de l’ALCS à
Marrakech et une réunion semestrielle de coordination des conseillers
communautaires du dépistage du VIH de l’ALCS à Essaouira en mars 2019.
• Stages en juillet 2019 pour les équipes de 3 cliniques de santé sexuelle et reproductive
de l’ALCS (Agadir, Casablanca et Rabat).
• Consultation pour élaborer un système de codification unique des bénéficiaires PC
auprès de l’association SOS Pairs Educateurs (SOS PE) en septembre 2019 pour doter
SOS PE et ses partenaires nationaux d’un système de codification unique permettant
une mise en cohérence des services et l’amélioration de la collecte des données de
suivi. Des échanges avec le PNLS, le SENLS et le bureau national de l’ONUSIDA en
Mauritanie ont permis d’évoquer une éventuelle mise à l’échelle au niveau national.
• Finalisation du guide national réalisé par l’ATL sur la stratégie de la prévention
combinée.
• Appui à l'Association de Protection Contre le Sida (APCS) à Alger sur la prévention
virtuelle (une mission d’appui en septembre 2019 et un stage pour deux coordinateurs
du programme de prévention de proximité en direction des HSH de l’APCS à l’ALCS
Marrakech en décembre 2019).
La Subvention Régionale Multi pays

La subvention régionale multi pays, financée par le FMLSTP, est une convention qui
s’étale sur trois années 2019-2021, dont l’objectif principal est d’assurer la durabilité
des programmes pour les populations clés (PC) et les personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) menées par les associations thématiques. La subvention intervient dans trois
axes principaux :
- Le plaidoyer pour le droit à la santé ;
- La mobilisation des ressources nationales par et pour les OSC en vue de la transition
et la durabilité des services pour les populations clés ;
- Le développement, la promotion et le renforcement des modèles de prestations de
services innovants et durables pour la prévention et la prise en charge du VIH.
L’ALCS gère cette subvention régionale avec un collectif associatif national constitué
de neuf associations dont l’Association de Lutte Contre le Sida (ALCS), l’association
Hasnouna de Soutien aux Usagers de drogues (AHSUD), l’Association Marocaine de
Planification Familiale (AMPF), l’Association Marocaine de Solidarité et de
Développement (AMSED), l’Association de Sud contre le Sida (ASCS), l’Association
Nationale de Réduction des Risques (RdR-Maroc), la Ligue Marocaine de Lutte Contre
les Maladies Sexuellement Transmissible (LMLMST), l’Organisation Pan-Africaine de
Lutte Contre le Sida (OPALS), la Coalition internationale pour la préparation au
traitement (ITPC-MENA).
La subvention régionale multi-pays, porte également sur la région MENA, à travers la
plateforme Coalition Plus MENA conduite par L’ALCS.

Les principales réalisations du projet en 2019 :

A l’échelle nationale

La tenue de l’université nationale des populations clés est un évènement qui a été
organisé dans le cadre d’un processus de mobilisation et de concertation avec les PC.
Ce processus a pris la forme d’un atelier de travail sur deux jours au cours desquels
les représentants des PC ont pu identifier leurs besoins en matière de sujets et
thématiques à aborder lors de l’université. Cette université des PC s’inscrit dans le
cadre de mobilisation des acteurs communautaires ; c’est une rencontre de cinq jours
qui a été tenue en novembre 2019. Elle a regroupé une centaine de participant
répartis sur les trois populations clés (PS, HSH, UDI) et représentants les associations
partenaires de la subvention qui travaillent avec les PC, à savoir l’OPALS, l’ALCS,
AHSUD, l’ASCS, et RdR. L’université ressemble à un stage ou les participants assistent
à des plénières, des ateliers ou travaux de groupe, accompagnés par des
professionnels dans le domaine juridique, de la santé et de la psychologie.
L’université est encadrée par une dizaine de personnes ayant connaissance des
spécificités et des besoins des participants ; elles sont issues des associations
partenaires telle que ITPC-MENA, OPALS et des représentants des PC au sein du
CCM-Maroc. L’objectif ultime de cette rencontre inédite et d’accroitre les capacités
des PC afin qu’elles puissent agir favorablement sur leur santé par la mobilisation des
ressources individuelles et collectives. C‘est également une occasion pour les PC de
se rencontrer entre elles, de passer des moments conviviaux et surtout de partager
leur expérience de vie pour que chacun d’entre elles puissent en tirer le meilleur. A
signaler que c’est la première rencontre de ce genre au Maroc, qui regroupe à la fois
les différentes populations de plusieurs ONGs. A l’issue de ce stage, les participants
ont pu améliorer leur connaissance dans le domaine juridique mais également sur les
volets de la prévention et de la sexualité. Vue la différence entre chaque catégorie
de populations, une prise de conscience de l’autre et l’acceptation de l’autre a pu
être constatée. C’est une première pour les populations clés qui se sont retrouvées
et ont eu l’occasion de réfléchir ensemble sur la mise en place du réseautage entre
elles.

A l’échelle internationale

La prévention par les nouvelles technologies est un moyen innovant qui permet
d’accompagner les stratégies de riposte contre le VIH, en touchant un plus large
public, et en permettant la diffusion de messages adaptés aux utilisateurs. C’est dans
ce contexte qu’une mission a été tenue en septembre 2019 dans le but de capitaliser
et partager l’expérience du Maroc en matière de renforcement communautaire. Cette
mission était au profit de 8 éducateurs pairs de l’association APCS en Algérie.
L’objectif de la mission était d’accompagner l’association dans son projet de mise en
place d’un programme de prévention sur internet, ciblant les hommes ayant des
relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) afin d’élargir le champ de prévention
contre le VIH/Sida et les infections sexuellement transmissibles et promouvoir les
services de prise en charge de l’association. La mission s’est basée dans un premier
lieu, sur un questionnaire qui a été administré auprès des HSH algériens afin de
comprendre leur comportement d’utilisation des réseaux sociaux pour pouvoir
développer une stratégie adaptée à leurs besoins. Ensuite, des réunions de travail et
des ateliers de formations pratiques ont eu lieu pour accompagner l’association dans
la mise en place des actions de prévention sur internet, et la conception des outils et
collecte de données nécessaire pour la mise en place du projet. La mission a été
conduite par deux experts de l’ALCS en la matière.
Après la mission d’accompagnement sur les moyens de prévention virtuelle, deux
coordinateurs du programme HSH de l’APCS- Alger ont bénéficiés d’un stage de cinq
jours à l’ALCS- Marrakech en décembre 2019. Ce stage est une continuité du travail
commencé par les experts de l’ALCS au profit de l’APCS en Algérie. L’ objectif était
de renforcer les compétences des deux stagiaires algériens en matière de prévention
par les nouvelles technologies. Ce stage a permis aux deux coordinateurs stagiaires
d’approfondir leurs connaissances en matière de gestion et de coordination du projet
prévention virtuelle ; ils ont également pu profiter de l’expérience terrain avec les
intervenants de l’ALCS.
Rue Salim Cherkaoui • Quartier des hôpitaux
20360 Casablanca • Maroc

ALCS - Association de Lutte Contre le Sida


ALCS MAROC @ALCSMAROC
www.alcs.ma

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