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Le monde depuis 1945 Chapitre

Indépendances et construction de nouveaux Etats

Comment les colonies accèdent-elles à l’indépendance après la Seconde Guerre


mondiale ?
I – La décolonisation : et l’accès à l’indépendance de pays qui étaient colonisés.

La décolonisation est un phénomène historique majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

àAu lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les revendications pour l’indépendance


grandissent parmi les peuples colonisés. Elles sont soutenues par l’ONU, les Etats-Unis et l’URSS.

àLe mouvement d’accès à l’indépendance des peuples colonisés se déroule principalement


entre 1947 et 1962 : il commence en Asie et se poursuit en Afrique.

à Les mouvements indépendantistes reprennent à leur compte les principes des droits de
l'homme (liberté, égalité, démocratie).

En Inde, par exemple, entre les deux guerres, Gandhi dénonce l'occupation britannique et
organise de vastes manifestations pacifiques.

En 1947, l’Angleterre est des premiers pays à comprendre que le processus vers la décolonisation
est inévitable et accorde son indépendance à l'Inde. Faute d'entente entre hindous et musulmans,
et malgré l'opposition de Gandhi, la négociation débouche sur le partage en deux États : l'Union
indienne et le Pakistan.
àLes indépendances sont le plus souvent négociées avec les métropoles comme en Inde en 1947
mais elles peuvent aussi être violentes, comme en Algérie :

àLa France refuse l’indépendance de l’Algérie qui est peuplée de musulmans mais aussi de
nombreux Français.
àEntre 1954 et 1962 , une guerre d’indépendance très violente oppose l’armée française au
FLN.
àAprès 8 années de guerre qui ont fait des milliers de morts, les Accords d’Evian donnent
l’indépendance à l’Algérie en 1962.
Plus de 800 000 Français, les pieds noirs partent pour la France.
II Les problèmes après l’indépendance :
à Les nouveaux pays indépendants doivent faire face à de nombreux problèmes de
développement :
- Pour sortir de la pauvreté, ils doivent s’affirmer sur la scène internationale :
àLors de la conférence de Bandung en Indonésie en 1955, les nouveaux pays indépendants
proclament l’existence d’un Tiers Monde. Ils marquent leur volonté de non-alignement face aux
deux blocs de la Guerre froide.
Dates Vocabulaire A retenir
1947-1962 : Principale phase de - La décolonisation
décolonisation. - le FLN Raconter la guerre
1947 : Indépendance de l’Inde - les pieds noirs d’Algérie.
1954-1962 : Guerre d’Algérie - Tiers-monde
1962 : Accords d’Évian
1955 : Conférence de Bandung
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Document 1 : Récit : Gandhi, une des plus grandes personnalités du XXe siècle
Né en 1869 dans une famille de riches commerçants au nord-ouest de
l'Empire britannique des Indes, Gandhi fait des études d'avocat à
Londres.
Depuis tout petit, Gandhi est rongé par une timidité maladive. Prendre
la parole en public le paralyse. Devenu avocat, il est de retour en Inde
en 1891. Problème : plaider est pour lui une véritable torture. En 1893,
trop timide pour plaider dans son pays, il accepte un emploi dans une
compagnie indienne, mais à des milliers de kilomètres de chez lui : en
Afrique du Sud, une autre colonie de l’Empire britannique.
Gandhi démontre l'efficacité de la non-violence
En Afrique du Sud, il est très affecté par les vexations racistes de la part des Blancs, par exemple : devoir
descendre d'un compartiment de train de première classe. Il s'érige alors en défenseur des immigrants indiens,
forge une doctrine originale fondée sur la non-violence et lutte contre les discriminations. Au prix de plusieurs
séjours en prison, il réussit à obtenir la suppression de mesures très dures contre les Indiens.
Un héros indien
À son retour en Inde en janvier 1915, Gandhi bénéficie déjà d'une solide réputation d'ascète (= personne qui mène
une vie austère et qui s’impose des privations) ; ce qui lui vaut le surnom de Mahatma, un mot hindi qui veut dire
« Grande âme ».

Gandhi devient alors un membre influent du « parti du Congrès » et mène, avec détermination, la lutte pour
l’indépendance de son pays. Il encourage la non-coopération avec la métropole : « il faut boycotter les
produits anglais pour leur prouver qu’on n’a pas besoin d’eux ! ». Des émeutes éclatent et Gandhi est accusé
de ces troubles. Il est alors condamné en 1922 à 6 ans de prison.

En 1930, le Mahatma a une idée de génie. Pour attaquer le gouvernement


anglais en faisant une action remarquée, il s’en prend à une taxe sur le sel
imposée par les Anglais aux Indiens, y compris les plus pauvres. Il leur est par
ailleurs interdit d’en récolter eux-mêmes.
Il décide de marcher jusqu’à la mer et de voler une poignée de sel sans payer
l’impôt obligatoire. Sur ce long chemin de 400 km, des centaines de milliers
d’Indiens abandonnent leurs postes pour se joindre à lui.
À travers tout le pays, des Indiens se mobilisent et suivent son exemple. Cet acte de obéissance lui vaut un
nouveau séjour en prison ainsi qu’à des milliers d’autres Indiens. La « marche du sel » et la première application
concrète de sa doctrine de la non-violence et de la désobéissance civile.

A plusieurs reprises au cours de sa vie, Gandhi utilise l’arme de la grève de la faim et il frôle la mort. Il s’agit de se
priver de nourriture jusqu’à ce que ses revendications soient acceptées. Cela lui vaudra une aura internationale de
martyr...

Une apparence physique et un mode de vie au service de son message politique.


Le Mahatma pratique la chasteté et tisse le coton sur son rouet pour subvenir à ses
besoins et fabriquer ses propres vêtements.
Pieds nus, toujours vêtu d’un dhoti (pièce de coton traditionnelle indienne), ses
lunettes rondes à montures métalliques sur le nez : l’apparence de Gandhi contribue
à servir son message politique. L’indépendantiste incite notamment les Indiens à
porter un tissu fait main, filé sur un rouet pour prouver leur autonomie par rapport aux
colons anglais. Le rouet devient le symbole de la non-violence. (Il figure même sur le
drapeau du pays lorsque l’Inde va acquiert son indépendance en 1947).
En 1942, alors que la guerre mondiale fait rage, le Mahatma, lance un mot d'ordre radical à l'adresse des
Britanniques : «Quit India !» (Quittez l'Inde !).
Quelques heures plus tard, plusieurs chefs du parti du Congrès sont arrêtés. Gandhi lui-même est une nouvelle fois
incarcéré. Il ne sera libéré qu'en mai 1944. Mais entre-temps, son mot d'ordre aura donné le signal de la
désobéissance civile sous la forme de manifestations, boycotts et grèves...

L’indépendance de l’Inde en 1947 et l’assassinat de Gandhi l’année suivante


Au terme de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques sont résignés à se retirer du sous-continent. Les
négociations pour l’indépendance aboutissent à la signature de l’indépendance de l’Inde en 1947. Le britannique
Mountbatten remet les pouvoirs au Premier ministre Nehru. Mais les divisions entre hindous et musulmans
entraiment la division du pays en deux États : l’Union indienne et le Pakistan. Il s'ensuit une atroce guerre religieuse
qui fait plus de 400.000 morts et entraîne le déplacement de part et d'autre des nouvelles frontières de près de vingt
millions de personnes !
Le Mahatma mène son dernier combat en entamant une nouvelle et périlleuse
grève de la faim pour convaincre hindous et musulmans de déposer les armes.
C'est un échec. Gandhi meurt le 30 janvier 1948, assassiné par un fanatique
hindou à cause de sa politique de rapprochement avec les musulmans. Son
assassin sera jugé et pendu.
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Exercice pour le brevet : je construis ma fiche Aide-mémoire :

Construis un tableau dans ton cahier avec


les renseignements suivants sur l’indépendance de l’Inde

Nom du pays - Nom du personnage Moyens d’actions Conséquences


colonisé et qui a joué un rôle Dates - date de l’indépendance
de la central Réaction de la - Mode d’accès à
puissance - Nom de son puissance coloniale l’indépendance : conflit violent ou
coloniale mouvement négociations pacifiques
d’indépendance - Problèmes du pays après
l’indépendance

Document 2 : La guerre d’Algérie, un exemple de décolonisation violente. Le récit des « événements ».


Depuis 1830, l’Algérie est une colonie française. Cette colonie a une particularité : pendant plus d’un siècle, de
nombreux colons européens se sont installés en Algérie : près de 1 million de Français et d’Européens y vivent. On
les appelle les « pieds noirs » et ils sont très attachés au maintien de l’Algérie française.

Après la Seconde Guerre mondiale, les très fortes inégalités entre la population arabe musulmane et la
population d’origine européenne créèrent des tensions qui débouchèrent sur un conflit armé.

En 1954, des indépendantistes (on dit aussi -nationalistes-) créent une nouvelle organisation : le F.L.N. Front de
Libération Nationale pour lutter contre la présence coloniale française en Algérie.

En 1954, une série d’attentats dirigés contre les colons français marque le début de la guerre d’Algérie.
Le F.L.N utilise les méthodes du sabotage, du terrorisme et de la guérilla (petites opérations de combats menées
contre une armée avec des attaques surprises).

2/ Quelle est la réaction de la France ?


La France envoie de plus en plus de soldats en Algérie (notamment des
jeunes hommes qui accomplissent leur service militaire) pour combattre les
rebelles (les fellaghas). 450 000 soldats français quadrillent l’Algérie.

Pendant la guerre, certains Algériens musulmans, appelés les harkis sont


enrôlés comme soldats dans l'armée française c'est-à-dire qu’ils
combattaient contre les nationalistes algériens du FLN (Ces derniers les
considèrent comme des traîtres).
Les attentats sanglants commis par le FLN servent aux militaires français pour justifier une répression brutale
contre les musulmans algériens. L’armée française se rend coupable d’actes de torture et pratique des exécutions
sommaires. (sans jugement).
Cette violence provoque l’indignation d’une partie de l’opinion publique en France et à l’étranger.
Des deux côtés, des horreurs sont commises : massacres, usage de la torture, déplacements de population…

3/ En 1958, la guerre entraîne le retour au pouvoir du Général de Gaulle.


En 1958, l’État paraît incapable de trouver une solution militaire à la guerre. Les Français d’Algérie refusent
l’indépendance et ne veulent pas quitter l’Afrique du Nord. Ils réclament alors le retour du général de Gaulle au
pouvoir pour maintenir l’Algérie française.
La guerre d’Algérie entraîne la chute de la IVème République et permet au Général de Gaulle de reprendre le
pouvoir en France. Il crée une nouvelle Constitution et fonde la Vème République mais, sur le terrain, en Algérie, la
guerre continue.
4/ 1962, l’Algérie devient indépendante
En 1959, de Gaulle annonce que les Algériens pourront se prononcer par
référendum sur l’indépendance de l’Algérie : c’est ce qu’on appelle
l’autodétermination. Les partisans de l’Algérie française se sentent trahis par
de Gaulle.
En 1962, le gouvernement du général de Gaulle signe les Accords d’Évian qui
reconnaissent l’indépendance l’Algérie.

5/ Bilan de la guerre d’Algérie


La fin du conflit entraîne le départ de 900 000 « pieds-noirs » qui rentrent en France. Ils sont rapatriés en France.
Au total, on estime que :
25 000 soldats français,
5 000 civils européens ont été tués durant les 8 années de guerre en Algérie.
Près de 400 000 Algériens
Le gouvernement français, sur ordre du président de la République, le général De Gaulle, refusa d'accueillir
massivement en France les harkis. La plus grande partie d'entre eux durent rester en Algérie, où ils furent
impitoyablement réprimés pour le motif d'avoir trahis leur pays. Ceux qui parvinrent à gagner la France furent
parqués dans des camps dans le sud du pays.
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Exercice pour le brevet : je construis ma fiche Aide-mémoire :
Construis un tableau dans ton cahier avec
les renseignements suivants sur l’indépendance de l’Algérie

Nom du pays - Nom du mouvement - Moyens d’actions Conséquences


colonisé et d’indépendance - Dates - date de l’indépendance
de la - Et réaction de la - Mode d’accès à
puissance puissance coloniale l’indépendance : conflit violent ou
coloniale négociations pacifiques
- Problèmes du pays après
l’indépendance

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