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Résumé
La soie marine est un produit du ilament d’ancrage de la Pinna nobilis L., une espèce
endémique de la Méditerranée. Les premières références écrites et le plus ancien frag-
ment datent de l’Antiquité tardive. L’inventaire compte actuellement environ 60 petits
accessoires textiles ; le plus ancien est un bonnet du xive siècle. Dans l’Antiquité, byssus
désignait un lin très in. C’est seulement au xvie siècle que les naturalistes on donné le
nom de « byssus » aux ilaments de la Pinna, par analogie au byssus de l’Antiquité. Il s’en-
suit que le terme « byssus » est devenu – par erreur – un équivalent de la soie marine, et
la diffusion par Internet a joué dans ce processus un rôle important.
Mots clés : soie marine, byssus, Pinna nobilis, histoire du textile, textiles anciens.
Abstract
Sea-silk is a product of the anchoring ibres of Pinna nobilis L., an endemic species of the
Mediterranean Sea. The irst written references and the oldest fragment date from late
antiquity. The inventory currently counts about 60 small textile accessories ; the oldest is
a bonnet from the 14th century. In antiquity the term byssus meant very ine linen. Only
in the 16th century did naturalists give the name byssus to the ilaments of the Pinna, in
analogy to the ine byssus of antiquity. Hence the term byssus is – erroneously – often
taken as equivalent to sea-silk, and Internet is very much responsible for the propaga-
tion of this confusion.
Keywords : Sea-silk, Byssus, Pinna nobilis, Textile History, Antique Textiles.
a. Projet Soie marine, Musée d’Histoire Naturelle, Augustinergasse 2, CH-4001 Bâle, Suisse.
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1. En allemand : Edle Steckmuschel ; en italien : nacchera, gnacchera ; en anglais : fan shell, noble pen shell.
2. http ://ec.europa.eu/environment/nature/legislation/habitatsdirective/index_en.htm
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Fig. 1. Pinna nobilis L. avec byssus et Fig. 2. Pêche de la Pinna nobilis L. (von
instrument de pêche en forme de fer-à-cheval (de saLis-marschLins, 1793).
Réaumur, 1717, planche 4).
3. Ces recherches sur la grande nacre et son byssus ne sont pas à confondre avec la recherche
biologique et bionique qui se fait avec le byssus de la moule (Mytilus edulis). Le byssus de la Pinna
nobilis se distingue clairement, en fait, du byssus d’autres bivalves (par exemple Waite, 1983 ;
Harrington et al., 2010).
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chaque ibre est attachée individuellement à une surface, au rocher, aux grains de
sable ou aux racines de l’herbier avec des points d’attache en forme d’éventails.
La couleur naturelle de la ibre est un brun plus ou moins brillant, mais il existe
aussi des teintes rougeâtres, verdâtres, voire noirâtres – selon l’âge et la nourriture
de la coquille.
La grande nacre est un bon exemple d’une consommation durable : toutes ses
parties ont été exploitées. Avant tout, elle était un aliment traditionnel (Dalby,
2003 : 261), donnant jusqu’à un kilo de nourriture, et sa consommation est
attestée : « La chair des pinnes selon Athenée sert à faire vriner, ell’est de dure
digestion, é nourrist beaucoup » (Rondelet, 1558 : 36) ; et encore : « La coquille
étant broyée & prise en poudre, est aperitive par les urines, & astringente par le
ventre » (Lémery, 1716 : 425). Les témoignages divergent quant à sa qualité, mais
il semble que le muscle adducteur était jugé délicieux, comparable aux noix des
coquilles Saint-Jacques. L’intérieur de la valve est revêtu de nacre, dont on faisait
des boutons, des mosaïques pour le sol ou des meubles. Les valves entières ser-
vaient de plats et de décoration. Les perles de forme irrégulière n’avaient pas une
grande valeur, mais on en décorait entre autres les manches de couteaux. Le byssus
était connu dans la médecine populaire contre les maux d’oreille (Heberer von
Bretten, 1610 : 437) ; on lui attribuait aussi un effet antihémorragique. Le byssus,
enin, était la matière première de la soie marine.
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son poids. Cela signiie que pour obtenir 1 kilo de ibres de soie marine, il fallait
jusqu’à 3 000 mollusques !
Les ibres peignées étaient ensuite ilées à main. Le plus souvent, la soie marine
était tricotée : on en faisait des écharpes ou des cravates, des bérets, des bas, mais
surtout des gants. Souvent, elle était brodée sur un fond tissé en lin ou en soie pour
des tapisseries ou des vêtements d’enfant. Dès le début du xixe siècle, à Tarente,
on cousait des byssus entiers, lavés et peignés, sur une doublure. Le résultat était
une sorte de fourrure nommée a pellicia. On en fabriquait des manchons, des
chapeaux, des cols et des manchettes, de petits sacs et d’autres accessoires.
L’inventaire, qui est le premier but du projet « Soie marine », compte pour le
moment près de 60 objets trouvés dans des collections du monde entier (voir le
site internet du projet : www.muschelseide.ch – en italien, anglais et allemand).
Pour la plupart, on peut les dater entre le xviiie et la première moitié du xxe siècle
et ils sont d’origine italienne. Un bonnet tricoté du xive siècle, trouvé dans un
dépotoir à Saint-Denis, est l’objet le plus ancien existant encore (ig. 3). Son ori-
gine est inconnue.
Une réelle industrie ou une fabrication étendue n’ont probablement jamais
existé (Maeder, 2016b). À Tarente et ses alentours ainsi qu’en Sardaigne, on
travaillait la soie marine à domicile, dans des couvents, des écoles de illes ou dans
certains ateliers de tisserands : une fabrication de niche pour un marché limité.
Fig. 4. Vitrine avec Pinna nobilis L., byssus et un pair de manchettes en soie marine,
xviiiesiècle. Musée zoologique de la ville de Strasbourg.
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L’abbé de Saint-Non en parle dans son livre Voyage pittoresque ou Description des
royaumes de Naples et de Sicile : « On nous dit […] qu’ils n’y avoit que les Gens les plus
opulens en état d’acquérir une marchandise aussi coûteuse » (Saint-Non, 1783 :
74-75). Souvent, les objets textiles étaient des cadeaux lors de visites d’États ou
royales, ou bien des souvenirs d’écrivains voyageurs ou de naturalistes (Scamardi,
1987). Plus tard, ces objets irent partie de cabinets de curiosités, comme nous
l’apprenons d’un Catalogue systématique et raisonné des curiosités de la nature et de
l’art du xviiie siècle : « On a joint à cette Coquille une paire de bas & une paire de
gands de Byssus, qui ne cèdent en rien à ceux de soie pour la inesse & la beauté.
Ils viennent de la Manufacture de Naples » (Davila, 1767 : 390). Ces cabinets
devenaient, à leur tour, la base des collections des musées d’histoire naturelle.
C’est ainsi qu’on trouve des textiles en soie marine aujourd’hui encore dans des
collections malacologiques, avec la coquille et son byssus (ig. 4) (Evelyn, 1850 ;
Way, 1994 : 64 ; Jordan-Fahrbach, 2004 ; Blom, 2004 : 140). C’est sûrement – si
l’on exclut la rareté de la matière première – une des raisons pour lesquelles la
soie marine n’a été que peu étudiée : les professionnels des textiles ne vont que
rarement dans les musées d’histoire naturelle – et les biologistes ne s’intéressent
pas aux textiles.
Tab. 1. Synonymes et traductions des termes désignant la “soie marine” dans les quatre langues
analysées du xve au xxe siècle
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listés une douzaine de Beretta di lana di Pescie (Pagnini della Ventura, Balducci
Pegolotti, 1766). Cette « laine de poissons » serait-elle une des désignations
pour la soie marine en italien ?
En effet ! Lana di pesce est un des termes signiiant soie marine en italien. Dans
les quatre langues analysées, nous trouvons les deux termes de ibres textiles – la
laine ou la soie – associées à l’origine marine, à des poissons ou des coquillages de
mer. Ni le coton, ni le lin ne sont nommés dans ces formules. Et dans les quatre
langues, nous trouvons le substantif ou l’adjectif byssus – dérivant de la matière pre-
mière, le byssus (en gras dans la liste). Les traductions du Vocabulaire des techniques
textiles du Centre international d’études des textiles anciens (CIETA) de 1971
complètent le tableau. L’incertitude est évidente : les termes « soie de coquillage »
et seta della conchiglia sont en réalité des transferts littéraux du terme allemand
Muschelseide, mais ceux-ci ne se trouvent nulle part dans les sources originales.
Le Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL), un portail
informatisé du CNRS, nous donne la déinition suivante du terme Byssus :
ZOOL. Filaments soyeux sécrétés par une glande de certains mollusques
bivalves servant à ixer l’animal sur le rocher. Synon. soie de mer (http ://
www.cnrtl.fr/deinition/byssus)
Mais nous trouverons – et là commencent les problèmes – une deuxième déinition :
ANTIQ. Matière textile, sorte de lin que les anciens teignaient en pourpre
et dont ils fabriquaient de riches étoffes. (http ://www.cnrtl.fr/deinition/
byssus)
Il s’agit de déinitions rudimentaires, mais qui montrent déjà l’ambiguïté du
terme. Dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, le chevalier de Jaucourt nous
l’explique mieux dans un long article sous le terme “Bysse, (Hist. des Arts.)”. On
apprend qu’il est « le même en Hébreux, en Grec, en Latin & et en François, sans
qu’on connoisse précisément ce qu’il désigne. On sait seulement, que c’est le nom
de la matiere qui servoit au tissu des plus riches habillemens […] Il en est beau-
coup parlé dans les auteurs prophanes & dans l’Ecriture : […] surquoi la plûpart
des Naturalistes prétendent que ce bysse étoit la soie des pinnes-marines » (vol. 2,
publié en 1752).
« Des naturalistes prétendent » ! En cherchant alors sous le terme “Pinne
marine, (Conchyliol.)”, nous voyons que le ilament n’est jamais nommé bys-
sus – le même auteur parle de « la houpe de soie ». Mais il explique que « Les
pinnes-marines ilent une telle soie, que plusieurs l’ont prise pour être le bysse des
anciens. » (vol. 12, publié en 1765).
Au xixe siècle, l’analyse étymologique devient plus précise. Dans le livre
Textrinum Antiquorum sur l’art du tissage chez les Anciens, nous trouvons une
distinction claire entre le bysse des Anciens et le ilament de la pinne. Dans le
chapitre sur les “Fibres animales”, Yates parle de la pinne et de son ilament sans
toutefois mentionner le terme byssus (Yates, 1843 : 152-159). Au contraire, dans
le chapitre sur les “Fibres d’origine végétale”, il analyse le terme byssus, et discute
sa nature, soit lin, soit coton, mais il ne dit rien sur un produit textile extrait d’une
coquille ! (Yates, 1843 : 267–279).
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Le terme byssus pour le ilament des pinnes est ainsi vite utilisé par d’autres,
comme Guillaume Rondelet, qui parle en 1555 dans son livre Universa aquatilium
historia de deux sortes de byssus : « Byssus terrenus est et marinus ». La version fran-
çaise qu’il donne de son ouvrage (L’histoire entière des poissons) paraît en 1558. Il
y compare « le byssus de la mer », donc le ilament des pinnes, avec le byssus de
terre (de lin ou de coton) : « L’autre Bysse est celui de mer, qui sort de la pinne
comme soie tresmolle é delicate, de couleur brun ainsi nommé, pour la similitude
qu’il ha auec celui de terre qui croist en Grece é en Iudée » (chap. XL : 36-39).
Trois ans plus tard déjà, le naturaliste suisse Conrad Gessner critique l’utilisation
du terme byssus par Rondelet et renforce la différence entre les ilaments de la
pinne et le byssus antique en lin (Gessner, 1670 : 548). D’autres linguistes et natu-
ralistes insisteront par la suite sur la mauvaise traduction du terme.
Tab. 2. Le terme Byssus dans des Bibles françaises du xvie au xxe siècle.
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Jusqu’au xviiie siècle, les traductions dans des versions françaises sont « in
lin ». Cela se relète dans un dictionnaire français-latin du xviie siècle, où nous
trouvons « Toile de in lin d’Achaie, plus beau & précieux que la soie, qui se
vendoit jadis au pois de l’or : haec byssus, i. Tela byssina. Textile byssinum. Textum bys-
sinum » (Monet, 1635 : 903). À partir du xixe siècle, étrangement, la traduction
par byssus réapparaît, ainsi que celle par « in coton ».
Si l’on regarde les deux termes hébreux dans d’autres traductions, la diversité
est plus grande encore :
Tab. 3. Deux termes hébreux traduits par byssus et leurs traductions du xvie au xxe siècle.
La traduction ‘byssus’ (en gras) se trouve dans les quatre langues. En anglais,
aucune trace de coton, mais on trouve la soie. En allemand, on parle de lin, de
coton, de la soie blanche ou jaune10, d’une toile délicieuse – et de byssus, expliqué
comme le plus in coton blanc. On peut donc soupçonner que la plupart des tra-
ducteurs n’avaient aucune idée de ce que byssus signiiait. Ainsi, dans des textes
antérieurs au xvie siècle, le terme byssus ne signiie jamais la soie marine ; dans les
textes plus récents, il peut s’agir de soie marine, si le contexte ne s’y oppose pas.
La dificulté linguistique quant au terme byssus en langue française se mani-
feste dans plusieurs études sur les textiles. Dans un livre portant sur les textiles
dans le monde musulman du viie au xiie siècle, un chapitre entier parle de la
“Laine ou soie marine (Byssus)” : « […] C’est ce qu’on appelle en Égypte et en
Syrie “poil de poisson” (wabar al-samak)11 ». Pourtant, on confond le ilament
de la pinne avec le byssus des anciens : « Cette matière rare était employée dès
l’Antiquité. C’était le butz des Hébreux, le byssos des Grecs, le byssus des Latins »
(Lombard, 1978 : 113-115).
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Dans un dictionnaire historique de 1994 sur les étoffes, on trouve sous le terme
bysse : « Espèce de soie de coquillage […] fort appréciée dans l’Antiquité et men-
tionnée dans tous les dictionnaires. Étant considérée comme très précieuse […]
utilisée pour envelopper des reliques ou habiller des statues » (Hardouin-Fugier,
Berthot, Chavent-Fusaro, 1994 : 114). Un témoin de cette soie marine serait la
robe de la Vierge, une relique textile conservée dans la cathédrale d’Aix-la-Cha-
pelle, et parfaitement analysée comme un objet en lin (Bock, 1895).
Un autre exemple se trouve dans le livre Arts et techniques de la soie, un projet
associé aux Routes de la Soie de l’Unesco : « En Grèce, on cultivait le byssus du
jambonneau en Élide et on le travaillait à Patras. Sa destination principale était le
tissage de tissus d’apparat pour les femmes. Il coûtait une fortune. » L’auteur cite
Pline : « Le linum byssinum de Patras se vendait au poids de l’or12 ». Pour Pline, il
s’agit alors d’une sorte de lin ; il n’empêche que l’auteur le prend pour de la soie
marine (Boucher, 1996 : 81).
Gabriel Vial, ancien directeur du musée des Tissus/ CIETA à Lyon, a publié
en 1983 la seconde analyse d’une dalmatique dite “de Saint-Lambert”, dont on
disait qu’elle était composée de byssus, datant du viiie siècle. L’analyse du fragment
d’une gaze façonnée a montré qu’il s’agissait de soie (Bombyx mori). Vial constate
que « la confusion était totale entre le lin, la soie, le coton et ce qu’on appelle
aujourd’hui du mot Byssus » – faisant référence à la soie marine. Il souligne « l’in-
térêt d’une étude technique approfondie portant également sur la nature des ils
qui devrait être pratiquée sur toutes les étoffes anciennes, en particulier celles qui
pourraient servir de jalons dans l’étude de l’art textile » (Vial, 1983). L’analyse
de la soie marine ne pose pas de grands problèmes : c’est la seule ibre naturelle
qui montre une coupe transversale elliptique, sans aucune structure (Halbeisen,
Maeder, 2000 ; Rast-Eicher, 2016 : 285).
12. « proximus byssino, mulierum maxime deliciis circa Elim in Achaia genito ; quaternis denariis scripula eius
permutata quondam ut auri reperio » (Plinius HA XIX,4).
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13. χλαμὺς ἡ ἐξ ἐρίων πεποιημένη, οὐχ οἷα τῶν προβατίων ἐκπέφυκεν, ἀλλ’ ἐκ θαλάσσης συνειλεγμένων.
πίννους τὰ ζῷα καλεῖν νενομίκασιν, ἐν οἷς ἡ τῶν ἐρίων ἔκφυσις γίνεται.
14. Traduction de l’allemand par l’auteur.
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15. Le voile ne peut être enlevé des deux vitres entre lesquelles il est présenté. Mon analyse
comparative et mes résultats sont publiés (Maeder, 2016a) ; il doit s’agir d’une toile en lin in ou
en soie (Bombyx mori).
16. Voir Hobsbawm, Ranger, The Invention of Traditions, Cambridge, 1983.
17. La prétendue transparence de la soie marine hante tous ces contes, mêlant la transparence
du byssus antique en lin aux ines ibres de la soie marine. L’inventaire des objets en soie marine
montre bien l’absence de toute transparence (voir Maeder, 2016a).
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Conclusion
Dans l’Antiquité, le terme grec βύσσος comme le terme latin byssus désignent
un textile très in et luxueux, la plupart du temps en lin, parfois en coton. Par
analogie, des naturalistes du xvie siècle ont nommé byssus le ilament d’ancrage
de la grande nacre, la matière première de la soie marine. Ainsi s’ajoute au terme
“byssus” déjà équivoque dans l’Antiquité une dificulté supplémentaire dans la ter-
minologie moderne, puisqu’il est employé à la fois comme terme zoologique pour
le ilament de coquilles bivalves, et comme terme textile pour la soie marine. On
peut cependant afirmer que dans la littérature antérieure au xvie siècle, “byssus”
ne signiie jamais la soie marine. Par la suite, le terme peut à l’occasion désigner
la soie marine, mais cette interprétation du terme doit s’appuyer sur une analyse
précise du contexte. Dans l’Antiquité, la soie marine était souvent désignée par
une périphrase.
Remerciements
Je tiens à remercier les organisateurs de m’avoir invitée à participer avec
cette présentation, bien que son sujet ne fût pas au centre du thème principal du
congrès. Un très grand merci va au professeur Arnaud Zucker qui m’a ouvert une
perspective plus profonde sur la contribution d’Aristote à l’histoire naturelle – et
merci pour l’amélioration du texte quant à la précision et à la compréhension.
18. Cette robe a été analysée par Franz Bock au xixe siècle : elle est en lin (Bock, 1895).
19. http ://tg5stelle.it/news/bisso-la-tessitura-della-seta-di-mare-salviamo-l-antica-arte-di-chiara-
vigo-petizione ?uid=22 733 (accès 6.2.2017).
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Pollux, London, Taylor & Walton.
Zavodnik D., Hrs-Brenko M., Legac M., 1991.– Synopsis on the fan shell Pinna nobilis L.
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