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L'AIGU DANS L'ANTIQUITÉ
GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'ALGÉRIE
MldUJUB LOTIOCITÉ
PAR
-Stéphane GSELL
ALGER-MUSTAPHA,
GIHALT, IMPRIMEUR-PHOTOGRAVEUR
Rue des Colons, 17
1900
L'ALGÉRIE DANS L'ANÏIOUÏTÉ
ver dans les noms des hommes et des lieux, dans les
moeurs, dans les cultes, les traces profondes qu'aurait
dû laisser uno population considérable, émigréc des
autres provinces de l'Empiro.
Il y avait fort peu de fonctionnaires. Les Romains
n'eurent jamais la manie d'administrer ceux qu'ils
jugeaient capables de s'administrer eux-mêmes. Les
communes do citoyens élisaient annuellement leurs
magistrats, qui géraient la fortune publique, veil-
laient à l'entretien des voies, des aqueducs et des
édifices, recueillaient les impôts et les taxes, mainte-
naient l'ordre, rendaient la justice ; un conseil muni-
cipal ou conseil des décurions les assistait et les
contrôlait. Pour devenir décurion, il fallait posséder
un minimum de fortune, fixé par la loi. Les dignités
étaient onéreuses : les élus avaient à verser dans la
caisse publique une somme honoraire, sorlo do don
de bienvenue ; ils exerçaient gratuitement leurs fonc-
tions et étaient responsables de* leur gestion finan-
cière. Aussi le gouvern »menl des cités appartenait-il
à une aristocratie assez peu nombreuse. Les. terri-
toires de ces communes étaient souvent très vastes.
Celui d'IIippone s'étendait jusqu'à trenle-deux kilo-
mètres de la ville à l'ouest et à plus de cinquante
kilomètres à l'est. Lo pays donné à Sittius compienait,
sous le Haut Empire, les quatre colonies de Cirta,
de Rusicade (Philippeville), de Gliullu (Collo), de
Milev (Mila), et un grand nombre de districts, avec
des villes : c'était presque un Etat •— Les anciennes
cités berbères et phéniciennes avaient aussi des ma-
gistrats, uniques ou au nombre de deux, et des corps
de notables. Les tribus indigènes étaient commandées
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cl administrées par des chefs, pour la plupart hérédi-
taires, qui consultaient des assemblées d'anciens ; on
appelait d'ordinaire ces chefs préfets ou princes, et ils
se donnaient parfois le titre de roi. Des personnages de
l'aristocratie sénatoriale et surtout l'empereur, possé-
daient d'immenses propriétés, indépendantes des com-
munes : véritables domaines seigneuriaux qui avaient
leur vie propre. D'ordinaire, un intendant y repré-
sentait le maître. Il faisait la police ; il présidait aux
travaux d'aménagement, d'embellissement ou dé dé-
fense ; il servait d'arbitre entre les fermiers, qui
payaient un loyer au propriétaire, et les cultivateurs
libres, sous locataires, qui versaient une part déter-
minée de leurs récoltes aux fermiers. Ces cultivateurs
se choisissaient des chefs, chargés de la défense de
leurs intérêts.
Le gouverneur n'intervenait régulièrement dans
les affaires des cités romaines que pour juger les
procès les plus importants et les causes crimi-
nelles, et pour vérifier la comptabilité. Ses droits
de contrôle sur les autres communes étaient plus
étendus. Des préfets militaires surveillaient les tribus
et leur transmettaient les ordres du gouverneur. Des
agents de l'empereur réglaient les questions de déli-
mitation et établissaient le cadastre avec le concours
des autorités locales. Les impôts étaient pour la plu-
part affermés ou levés parles soins des communes:
quelques fonctionnaires s'occupaient d'assurer leur
rentrée, et ordonnançaient les dépenses d'empire^.
D'autres recrutaient des soldats, mais celle charge
des provinciaux était beaucoup allégée par les enga-
gements volontaires.
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