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AA 2021 : UGB-UFRCRAC- Section Communication-L3 [P. CORREA.

MAITRE DE CONFERENCES]
EXTRAIT DE COURS / ATTENTION PROPRIETE INTELLECTUELLE / PRIVEE

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Plan de cours

Introduction générale

Chapitre 1 : les SIC et leur objet

Introduction du chapitre

Section1 : Discipline-interdisciplinarité ou transdisciplinarité

Section 2 : Les SIC : fille d’un monde contemporain déclinant ?

Résumé : De par leur histoire, les SIC démontrent que leur fragilité disciplinaire ne fait pas que
révéler la complexité d’un objet d’étude particulièrement ouvert mais aussi traduit le besoin de
comprendre et de cerner un monde contemporain à la fois fascinée et inquiétée par la culture
technicienne-technologique. Les SIC ont un objet partagé entre la technique et la culture, quali-
fier de socio-technique cet objet est correcte. Mais le chercheur est appelé en sic à constituer
lui-même son objet afin de sortir des « préfabrications » usuelles et de contribuer à la légitima-
tion d’un champ de recherche qui se forge encore.

Chapitre 2 : Textes fondamentaux/fondateurs

Introduction au chapitre

Section1 : Les premières problématiques des SIC

Section 2 : Approches et systèmes conceptuels

Résumé : les premières problématiques des SIC, leurs appareils théorico-conceptuels ainsi
que leurs méthodes méritent une remise en contexte afin d’en saisir les enjeux et implications. Il
n’y a aucune théorie qui ne cherche à dire la réalité du monde sans partir d’un monde vécu et
soumis à un exercice de théorisation. Cela est valable aussi pour les SIC. De surcroit, il ne faut
jamais perdre de vue la tension forte qui caractérisent ce secteur du savoir qu’un paradigme de
la complexité peut bien valoriser.

Chapitre 3 : Débats théorico-méthodologiques

Introduction du chapitre

Section1 : la confrontation paradigmatique (auteurs et littératures)

Section 2 : Les approches dites critiques

Résumé : Quand on parle d’approches critiques en SIC on peut entendre la formule de deux
manières. Soit on convoque une tradition de recherche particulièrement forte dans l’examen
des procédés les moins perceptibles des phénomènes communicationnels (Francfort, Birmin-

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gham), soit on s’efforce de repérer les excès, limites ou propositions non-heuristiques qui tra-
versent une œuvre ou un ensemble de travaux. Il nous parait intéressant de concilier cette
double vision.

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Textes fondamentaux en SIC / Introduction générale

Vouloir traiter des textes fondamentaux en SIC dans un cadre pédagogique suppose
de rappeler quelques éléments de la trajectoire de ce champ de connaissances qui fait en-
core débat. C’est aussi revenir sur les débats concernant l’objet, les théories et les
concepts qui lui appartiendraient. C’est encore revisiter les problématiques abordées par
différents auteurs dans différents contextes touchant les phénomènes « information » et
"communication".

D’abord, il faut reconnaître la diversité des appellations institutionnelles attribuées aux


domaines des phénomènes de communication et/ou d’information comme l’expression
d’une complexité définitionnelle liée au caractère labile et fuyant de l’objet concerné. Ces
désignations varient d'un pays à l'autre, d'une université à l'autre : « sciences de la commu-
nication » ou « sciences et techniques de communication », « sciences de l’information et
de la communication » ou « techniques de l’information et de la communication », « com-
munication studies », « technologies de la communication » ou simplement « communica-
tion »… Dans tous les cas, les notions d’information et de communication sont générale-
ment associées, et considérées comme éléments apparentés, contenu et contenant, consti-
tuant un même objet d’étude pour cette discipline. Le problème de l’identité du champ de
connaissances spécialisé dans les phénomènes relatifs à la communication et à l’informa-
tion est, en réalité, lié essentiellement à ses nombreuses ramifications avec des disciplines
universitaires mieux structurées tant d’un point de vue institutionnel que du capital cognitif :
la philosophie, les études littéraires, la sociologie, le droit, l’économie, les sciences poli-
tiques, la psychologie, l’histoire, la géographie, les sciences exactes (mathématiques, phy-
sique, informatique)… Aussi les phénomènes étudiés sont liées aux différents environne-
ments, dispositifs et supports qui rendent possible l’activité communicationnelle et celle in-
formationnelle.

C’est dire que le principal défi qui s’est longtemps posé (et qui se pose faiblement de
nos jours) à cette « jeune » discipline est celui de son statut, son identité et sa légitimité
dans la galaxie des sciences sociales. Mais cela ne signifie aucunement qu'elle n'existe pas
ou qu'elle est dépourvue de légitimité. Bien au contraire, la complexité appelle une originali-
té des approches qui vont cohabiter dans un même espace de recherche.

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En effet, ses origines diverses lui font assumer la posture de carrefour traduite par
l’identifiant « interdiscipline » comme beaucoup de champ au début de leur histoire. De sur-
croit, il peut être admis que « ce sont les développements inattendus, des rencontres, des
hybridations qui favorisent le renouveau et la croissance de branches autrefois secondaires
ou inexistantes »1. L’interdisciplinarité est donc pour cette discipline, la situation qui semble
la plus appropriée pour s’assumer avec originalité même si cette position reste inconfortable
à bien des égards. Car, en s’appuyant sur une pluralité de paradigmes issus d’autres disci-
plines, les SIC saisissent l’occasion de se faire un creuset des sciences sociales et dans le
même temps, s’exposent aux critiques les plus fortes de leurs détracteurs, leur reprochant
leur « flou identitaire ».

1Yves Jeanneret &Bruno Ollivier, « Une discipline et l'université française » in Les sciences de l'information et
de la communication. Savoirs et pratiques, Hermès, n° 38, 2004, p. 15.

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Chapitre I : Les SIC et leur objet

Dans toute science, l’objet d’étude et la méthode sont les éléments les plus déterminants du
champ scientifique en question. En sciences sociales/humaines, un objet d’étude est natu-
rellement pluridisciplinaire ou transdisciplinaire. Car, on a d’abord affaire à un secteur de
l’activité cognitive qui s’intéresse aux diverses manifestations des pratiques culturelles.
L’objet des SIC n’échappe pas à cette vérité. Les SIC s’intéressent à la chose « média ».
Traditionnellement (c’est-à-dire si l’on se réfère aux premières analyses, hypothèses…) les
chercheurs dans ce domaine se sont consacrés à toute sorte de compréhension et d’inter-
prétation de ce que l’outil technique (ou la technologie qu’il représente) véhicule (commu-
nique). Il s’est d’abord agi de la presse, la télégraphie, la radiodiffusion et la télévision, le
cinéma comme technique-technologie de communication à l’échelle d’une société (masse).
Mais les premières difficultés se pointent car derrière le mot média se cachent quantité
d’éléments: contenu (son, écriture, image…), contenant ou support (radio-télévision-ciné-
ma-vidéoprojecteur-ordinateur-téléphone…), des acteurs (émetteurs au nombre desquels
on compte les propriétaires de moyens de communication, les journalistes, les hommes po-
litiques et d’autres… mais aussi des récepteurs ou publics, communautés), des systèmes
organisationnels (entreprises médiatiques, institutions publiques ou privées, associations,
clubs, regroupements de toute sorte…), une infrastructure (un système technologique et
matériel organisé), des phénomènes socioculturels (comportements, façons d’agir,
consommations, des présentations de soi, stratégies professionnelles, politiques, rapport à
la spatio-temporalité…).

Somme toute, dans l’étude de ce que l’on peut entendre par communication on intègre :
signes, outils techniques, processus, relations, attitudes et comportements, acteurs, organi-
sations, infrastructures, espaces (physiques ou virtuels), événements… autant de faits sus-
ceptibles de préoccuper les autres sciences sociales/humaines. Du reste, le rapport sur
l’évaluation des SIC en France avaient identifié les trois axes de recherche suivantes: la
technique, les significations, et l’économie.

- le rapport à la technique et aux objets :

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Depuis les analyses sur les "machines à communiquer" proposées il y a plus de vingt
ans jusqu'aux recherches en "sociologie de l'innovation", il s'agit d’examiner l'appren-
tissage, l'appropriation (ou le détournement) des techniques ainsi que les usages des
outils de la communication ;

- la question des significations :

Elle concerne l'étude des représentations construites dans et par les médias. Large-
ment inspiré de la "pragmatique" et des études linguistiques sur les interactions, ce
champ de recherche vise la production du sens dans les médias, la construction de
l'opinion et des représentations dans les discours les plus divers ;

-l'économie du secteur :

Sont ici étudiées, à travers les politiques publiques et privées, l'internationalisation


des industries culturelles et l'évolution des modes de réglementation, la création de
réseaux, l'unification de standards, les coopérations diverses qui conditionnent les
usages et sont modifiées par eux, soit l'évolution des marchés et des modèles socio-
économiques.

Le moins qu’on puisse dire est que le mot média est un mot-valise et que les SIC traitent en
réalité de tout ce qui peut être intrinsèquement ou extrinsèquement associé à la notion de
média. Aussi le couple conceptuel « information-communication » englobe une pluralité de
choses qui vont du contenu au contenant en passant par les signes, les sens, les dimen-
sions de chaque terme, les contextes de leur énonciations, les cibles, les effets… Au total la
pluridisciplinarité, l'interdisciplinarité ou encore la transdisciplinarité s’imposent aux SIC.

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Section 1 : Discipline-interdisciplinarité ou transdisciplinarité

Si le positionnement institutionnel du champ d’études des phénomènes de communication et


d'information n’a jamais posé de problèmes aux États-Unis d’Amérique et dans le monde anglo-
saxon de façon plus global, il n’a pas été facile en Europe, notamment en France, de lui trouver
une reconnaissance politique et universitaire. Cependant, malgré les réticences relatives à une
tradition universitaire française quelque peu conservatrice, les SIC ont pu acquérir de façon
progressive leur place, s’appropriant ainsi l’étiquette de "discipline interdisciplinaire », de « dis-
cipline carrefour » ou simplement « d’interdiscipline ». Il ne pouvait pas en être autrement au vu
de l’histoire. Ce champ doit son ouverture à la diversité des parcours de ses fondateurs, à la
dispersion des pratiques professionnelles et aux dynamiques collaboratives auxquelles les
sciences sont confrontées. La complexité des phénomènes, des supports et outils de communi-
cation, comme déclinée plus haut, contribue aussi à cette extraversion. Une position d’autant
plus confortable qu’elle permet la rencontre de plusieurs spécialistes : politistes, philosophes,
historiens, sociologues et psychologues, sémiologues, linguistes, informaticiens, mathémati-
ciens etc.

Associer les concepts information et communication est une tradition bien française qui traduit à
la fois la parenté et les différences entre les deux principales composantes de la discipline.
C’est pour cela qu’ on peut noter avec les rapporteurs de la 71ème Section du CNU en France
ceci:

« La communication est le propre de toute activité sociale. Elle devient


objet d'enseignement et de recherche à partir du moment où l'on se
propose de comprendre la nature du processus, les mécanismes qu'il
fait intervenir, les moyens qu'il emploie, les conditions de son efficacité.
De même l'information est la "matière première" de toute activité éco-
nomique, politique, technique, scientifique, pédagogique. On ne peut
parler de "sciences" de l'information que lorsque celle-ci est consciem-
ment recherchée, gérée et mise en oeuvre, lorsqu'il est nécessaire de
comprendre sa nature et ses apparences, les mécanismes que
construit la société afin de la contrôler et d'en disposer pour répondre à
ses besoins. Mais les concepts et les outils proviennent pour l'essentiel
des disciplines établies de longue date : linguistique, informatique, arts,
histoire, droit1, économie, etc. »2

Aux États-Unis d’Amérique l’histoire est beaucoup plus ancienne, on peut considérer que les
prémices des études de communication se situent entre le 17e et le 18e siècle dans l’intérêt

2 Conseil national des Universités, Les sciences de l'information et de la communication , rapport d’évaluation,
1993, p.8.

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donné à la rhétorique dans les collèges de Havard, Yale et Princeton3 et de la place que le jour-
nalisme a occupé très précocement dans les universités. Mais une histoire plus récente permet
de les faire remonter dans certaines universités depuis les années 1920 (Ecole de Chicago)
mais aussi au début de la guerre entre 1939 et 1940 (Columbia) où les enquêtes en sociologie
et les travaux de psychologie sociale ont permis de relever la place des médias et leur rôle « in-
tégrateur » des communautés européennes (italiennes, polonaises, anglaises…) dans la struc-
ture sociale américaine. De même, à partir de 1945 les premiers programmes de recherches
doctorales ont vu le jour. Car, la même année, au sein de la Fondation Rockfeller, un pro-
gramme de recherche sur des questions de communication a été lancé après avoir regroupé
des universitaires et des non-universitaires ayant préalablement œuvré pour dégager les axes
les plus importantes pour la recherche américaine en la matière. De même, à l’université de
Yale en 1945, après une expérience partagée avec le Pentagone, Le psychologue Carl Hovland
met en place tout un programme sur l’activité de recherche en psychologie de la communica-
tion. L’expérience américaine précoce bénéficie de l’essor du pragmatisme (philosophie, littéra-
ture) et du modèle d’analyse de l’interactionnisme symbolique (linguistique, sociologie et an-
thropologie). Des auteurs de renoms, de toutes disciplines, ont rendu possible cette antériorité :
John Dewey (psychologue, éducateur), Georges Herbert Mead (anthropologue), Robert Ezra
Park (sociologue et journaliste) Charles Horton Cooley (sociologue-pragmatiste), Harold Dwight
Lasswell (Pr de Sc Po à Yale), Lyman Bryson (éducateur, Columbia), Hadley Cantril (psycho-
logue à Princeton), Paul Lazarsfeld (Psychosociologue à Columbia) ;

Encadré 1 : La rhétorique et le journalisme aux Etats-Unis (cf. Yves Winkin, De


quelques origines américaines des sciences de la communication, in
Hermès n° 38, 2004, p. 105.)

3 Yves Winkin, De quelques origines américaines des sciences de la communication, in Hermès n° 38, 2004, p.
105.

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En France la discipline n’a vu le jour qu’en 1972. Les pionniers Jean MEYRIAT (documenta-
liste), Robert ESCARPIT (littéraire puis sociologue), André-Jean TUDESQ (historien) et Roland
BARTHES (littéraire-sémiologue), Georges Friedmann (sociologue), Edgar Morin (sociologue-
philosophe), Abraham Moles (psychologue) ont, sans aucun programme de recherche claire-
ment défini, fait émerger timidement les SIC. Elles étaient enseignées dans les IUT de façon
très parcellaire, fragmentée. Leur reconnaissance officielle en 1975 par décision ministérielle4
traduit la différence de démarche entre la tradition nord –américaine et celle française. Car, il
s’agit d’un travail scientifique et de lobbying qui a permis cette consécration. Là encore l’inter-
disciplinarité l’emportera.

Encadré 2 : Les travaux littéraires européens

C.f Robert Boure, « L’histoire des sciences de l’information et de la


communication (2) », Questions de communication, 2007, PP. 257-287.

Le n° 21 du trimestriel Points sur les I de l’Institut des sciences de l’information et de la com-


munication (ISIC, Bordeaux 3) de mars 1998, consacré à un hommage à Robert ESCARPIT,
éclaire la dimension interdisciplinaire des SIC. Robert ESCARPIT lui-même issu d’un parcours
« atypique » et ayant eu des « complices » aux profils aussi divers qu’Anne-Marie LAULAN,
André-Jean TUDESQ, Henri LAGRAVE, Roland BARTHES, Bernard QUEMADA, Elie ROU-
BINE, Abraham MOLES, Edgar MORIN, Charles-Pierre GUILLEBEAU, témoigne de la spécifici-
té de ce champ de recherche fort de son extraversion. En somme, la pluridisciplinarité et l’inter-
disciplinarité des SIC sont dans leurs gênes. Leur relative jeunesse dans le concert des
sciences sociales/humaines explique la difficulté de tracer clairement les contours d’un champ
pourtant ambitieux.

4 Cf. OLLIVIER. B., « Enjeux de l’interdiscipline », L’Année sociologique, 2001/2, Vol.51, p. 10

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Section 2 : Les SIC : fille d’un monde contemporain en déclin ?

Si la reconnaissance officielle de la discipline (France) ou son sacre par l’expérience (États-


Unis) est acté, il est tout aussi légitime d’interroger le contexte de l’émergence des SIC, de
leurs concepts et matériaux de travail. Alors qu’ils sont nés essentiellement entre la fin du 19e
siècle et les trois premières décennies du 20e siècle, les mass-médias (à l’exception de la
presse) ont été témoin d’événements douloureusement vécus par notre monde contemporain :
les deux grandes, la guerre froide, la montée de certaines idéologies politiques anti-démocra-
tiques, les décolonisations, le triomphe du libéralisme et l’effondrement du mur de Berlin... Ils
ont particulièrement accompagné le processus de mondialisation-globalisation qui s’est forte-
ment affirmé entre les années 1970 et 1990. Mais, l’objet ici étudié (la communication mass
médiatique) est examiné avec un biais, des aprioris qui sont certainement des éléments de
contexte spatio-temporel : la capacité d’influence (négative, puis positive), le caractère fascinant
(dimension technico-mythologique)... Ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que la naissance
et la structuration du domaine des sciences de la communication est fortement tributaire des
faits marquants de notre société contemporaine car la communication de masse peut se pré-
senter comme « la grande affaire du siècle »5.

Que l’on observe les courants théoriques venues des États-Unis ou ceux dont la paternité peut
être située dans les milieux universitaires européens, on découvre sans doute l’expression
d’une sorte de lecture d’un monde incertain : la dictature et la violation des droits humains et
des peuples, le renforcement des systèmes militaires, la dénonciation des excès du système
libéral (économique, politique…), la volonté de pacifier l’espace mondial et de renforcer les rela-
tions entre les nations, la revendication de visions du monde détachées d’un certain ethnocen-
trisme occidental… Ces faits peuvent donner sens à l’hypothèse que les SIC sont un phéno-
mène hautement tributaire d’un monde traversé par des moments de turbulence et auxquels
certains auteurs ont associé la notion de « fin »6.

Cependant, il faut aussi admettre que l’étude des phénomènes liés à la communication reflète
toute sorte de sentiments : il y a eu le temps des angoisses, mais aussi le temps des espoirs ;
le temps de l’apologie mais celui de la dénonciation, celui des utopies comme celui du réalisme.

On ne saurait comprendre la littérature fondatrice des SIC, quelle qu’en soit la provenance,
sans ausculter, à partir d’une sociologie de notre société contemporaine, le contexte spatio-

5 Éric Maigret, Sociologie de la communication et des médias, Armand Colin, Paris, 2004, p.13

6 la plupart des prophètes de cette fin (Raymond Aron [1905-1983], Seymour Martin Lipset (1922-2006), Daniel
Bell (1919), Edward Shils et même Francis Fukuyama parmi les plus récents) ayant décrété des discours sur "la
fin", notamment, après les deux grandes guerres : « fin des idéologies » (Daniel Bell), « fin des temps », « fin
des classes », ( Robert Nisbet et Raymond Aron), « la fin du politique » (Pierre Birnbaum), « fin de
l’histoire » (Francis Fukuyama). Ces discours sur « la fin » qui expriment d’une certaine façon l’épuisement de
l’interprétation de certains grand récits et concepts (Humanisme, Renaissance, Lumières, Révolutions
industrielles, Classes sociales, idéologie…) suggéreraient, par ailleurs, l’entrée dans une « nouvelle ère », un
« nouveau monde », un monde « post-moderne », « post-industriel »...

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temporel, l’esprit du temps ainsi que les caractéristiques de cette époque. Toute revue de la lit-
térature en SIC, toute étude de la littérature des fondamentaux doit, au risque d’effleurer l’es-
sentiel, tenir compte des conditions sociopolitiques, culturelles et économiques dans lesquelles
pensent les auteurs.

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Chapitre 2 : Textes fondamentaux/fondateurs

En SIC les fondamentaux peuvent être classés en trois catégories : précurseurs, les textes de
première génération et ceux de seconde génération.

Par précurseurs, admettons une littérature des sciences sociales qui aurait, timidement traité
les questions relatives aux médias et donc à la communication. Généralement on associe à
cette catégorie les travaux psychologiques réalisés entre la fin du 19e et le début du 20e siècle.
Ces travaux sont disparates. Ils ne sont ni structurés par un programme de recherche ni guidés
par une volonté d’échanger entre auteurs passionnés par un même objet d’étude. Sans doute,
cette littérature encore en balbutiement interroge déjà l’objet « média » en tentant de décrire et
de rendre compte des notions de : influence (foule, hypnose), d’opinion, et donc de publics, de
communion (reliance, partage), d’effets, de démocratie, manipulation. Parmi cette œuvre pré-
curseur citons celle de :

Gabriel Tarde (1843-1904), L’opinion et la foule (1901). Il explique la naissance de l’opinion


par le procédé de l’imitation entre lecteurs de journaux. Pour lui, cette opinion se forme à partir
d’une cohésion mentale qui finit par transformer une masse d’individus séparés en public, en
communauté de lecteurs, participant ainsi à une fonction de cohésion sociale par la création
des mécanismes de la démocratisation. De même, Tarde pense que l’action des individus ré-
sultent des échanges conversationnels qui, à leur tour peuvent être inspirés par la presse. Dans
un essai sur La conversation, il note d’ailleurs à ce sujet : « il suffit d’une plume pour mettre en
mouvement un million de langues ». Il ajoutera plus loin : « avant l’apparition du journal, seul le
monarque avait le moyen de dire ce que les gens pensaient dans les différents villages et l’unité
balbutiante de la nation convergeait en sa personne »7 . On pourra reconnaitre avec Clara Gal-
lini que tarde « saisit avec une grande clairvoyance l'importance qu'assumera l'information de
l'époque moderne à partir du passage de la culture orale à la culture écrite et au commence-
ment des nouveaux mass-médias (quotidiens, presse populaire) dans toute leur capacité de
conditionnement de l'opinion publique »8 . On peut même ajouter que pour Sighele : « Tarde est
surtout le théoricien de ces lois imitatives qui relient entre eux, par la suggestion, les membres

7 Eric Maigret, Sociologie de la communication…, p.39.

8 Clara Gallini, « Sighele et la foule délinquante », Hermès, 1988, n°2, p. 109.

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d'un corps social déterminé : cette théorie devait donner le maximum de résultats si elle était
appliquée à l'examen de la psychologie de la foule, en tant qu'agrégat social massivement in-
fluençable »9 .

Tarde considère que grâce à la presse, les États-nations modernes ont pu aller résolument vers
la démocratie car, en démystifiant le pouvoir royal, la presse a « rendu le Parlement supérieur
au Roi »10 . Ce qui donne à la notion d’opinion toute sa force et son rôle dans un système dé-
mocratique. Selon Elihu Katz, Tarde peut être lu comme le précurseur de la notion d’espace
public car pour lui, « Tarde estime que les journaux servent de menu aux conversations qui se
déroulent dans les cafés, les gargotes et les salons »11, mieux encore, au sujet des conversa-
tions politiques, Tarde déclare : «Le pouvoir sort de là comme la richesse sort des manufactures
et des usines… »12. Au total, classer Tarde parmi les précurseurs des SIC n’est pas seulement
un hommage à un théoricien oublié dans ce domaine, c’est aussi opérer une démarche métho-
dologique appropriée pour aborder l’histoire des études sur la communication.

Scipio Sighele (1868-1913) La folla delinquente (1891). Inspiré par les travaux de Tarde, on
peut aussi lui reconnaitre d’être parmi les premiers théoriciens de la foule. Il s’intéresse d’abord
à des agents collectifs comme les sectes, les groupes et le parlement. Il met en exergue le
phénomène de la contagion, la notion de perte de raison, de délinquance ou de folie meurtrière
comme caractéristiques majeures de la foule. Il est question de rappeler que l’époque est parti-
culièrement marquée par des luttes idéologiques et de classes en Italie et que l’expérience so-
ciale montrait que les catégories dites populaires (le peuple) savaient montrer sa détermination
dans une sorte d’action collective « folle », « délinquante », « criminelle ». D’où la dangerosité
qu’il reconnait à toute foule. Ce sont donc les notions de délinquance et de crime qui sont au
cœur de l’œuvre du juriste-anthropologue italien. Là encore, c’est la perte de sens critique, de
discernement ou de « rationalité » qui est mise en évidence. Il convient aussi de relever la non-

9 Ibidem.

10 Elihu Katz, « L’héritage de Gabriel Tarde. Un paradigme pour la recherche sur l’opinion et la
communication », in Hermès, p.267.

11 Elihu Katz, ibidem, p. 268.

12 Ibidem.

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clarification du concept de foule chez Sighele comme chez Tarde ou l’homogénéité et l’hétéro-
généité semblent se confondre.

Gustave Le bon (1841-1931), Psychologie des foules, Quadrige/PUF, 1895. C’est lui qui cla-
rifie l’œuvre des prédécesseurs (au point d’être accusé de plagiaire). Il tente la démonstration
de ce qu’est la sociabilité notamment dans la situation de foule, une sociabilité émotive et sug-
gestive. Il rend compte de la place de l’irrationalité de l’homme en situation de groupe et surtout
de foule. Dès que des circonstances quelconques mettent des individus en situation de foule, ils
forment une « âme collective » momentanée. Et, alors se ressent la propension à l’irrationalité.
Dans une foule, il se passe ce qu’il considère comme une contagion mentale. Le Bon est le
« prophète de l’irrationalisme13 » de masse en raison de sa croyance en la thèse de « la sug-
gestion hypnotique ». L'œuvre de Gustave Le Bon en matière de psychologie collective relève
d'une tradition anti-révolutionnaire et a-démocratique (représentée par Taine) en un temps où la
société de masse apparaît et où le processus démocratique s'affermit. La "Psychologie des
foules" est plus une critique conservatrice des changements qui affectent l'ordre social et poli-
tique à la fin du XIXe siècle qu'une tentative réelle de constitution d'une discipline nouvelle dans
le champ des sciences sociales. Son succès, à l'époque, tient à l'importance accordée à la psy-
chologie et à des théories telles que la suggestion hypnotique dans l'explication des comporte-
ments humains. Le Bon met en lumière la part d'irrationnel irréductible présent dans la psycho-
logie de masse : c'est peut-être la caractéristique essentielle de sa pensée qui influencera les
conceptions de certains auteurs élitiste (Michels, Pareto).

Alexis de Tocqueville, (1805-1859) De la démocratie en Amérique, (1835-1840). À la fin du


19e siècle, la presse est le média le plus important, le plus représentatif. Or, on sait que l’œuvre
de Tocqueville vise à démontrer la perte de terrain du despotisme en faveur de la démocratie,
mouvement inéluctable. Tocqueville qui s’emploie à démontrer le succès des États-Unis en ma-
tière de démocratie, la conciliation de la liberté et de l’égalité, observe ce processus par la place
importante de la presse entre autres. D’abord il constate comment les journaux y font légion.
Mais, il est encore plus surpris et même fasciné par la liberté de ton des journaux américains.
Au total, ce qu’il faut retenir de ce précurseur, c’est qu’en plus des trois pouvoirs institutionnels

13 Yvon. J Thiec, « Gustave Le Bon, prophète de l’irrationalisme de masse », Revue française de sociologie,
1981, p. 409.

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(exécutif-législatif-judiciaire), il existe trois autres non-institutionnels : l’opinion publique, la


presse et les associations. On constate aussi avec Tocqueville qu’en démocratie, l’opinion pu-
blique est un pouvoir que rien ne peut résister même si elle est versatile et manipulable. On lui
reconnait aussi à travers cet ouvrage le recensement de trois fonctions de la presse :

*La garantie de la liberté

*La cohésion sociale (communautaire) reliance

*L’action collective et la formation de l’opinion

Somme toute, relevons que plusieurs textes et auteurs aurait pu figurer sur la liste des précur-
seurs. Le choix de ceux qui sont cités ici relève en grande partie de l’arbitraire sans être dénué
d’intérêt. En effet, ces auteurs peuvent aider à se fixer sur une sorte de préhistoire des SIC qui
a l’avantage de se fixer entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, période où l’urbanisation
croissante des États-Unis et de quelques pays européens, accompagnée par l’essor des mé-
dias de masse, suscitait des questions profondes (en termes d’inquiétudes ou de fascination)
sur leurs enjeux, rôles et nature… Du reste, ces précurseurs ont ouvert la voie à la prise en
charge par les premiers auteurs fondateurs de questions déjà soulevées comme nous allons le
voir.

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Essai typologique pour comprendre les notions de masse, foule et public

Inspiré des travaux de Charles Wright Mills (masse et public) et Gustave le Bon (Foule)

Masse Public Foule


Moins de donneurs Pratiquement autant Agrégat d’individus
d’opinion que de d’émetteurs de sous l’influence d’un
receveurs points de vue que de meneur
Assemblage abstrait récepteurs
d’individus recevant
leurs impressions communications Ame collective
des médias de publiques marquée par la
masse ; organisées de sorte contagion mentale
qu’il y a possibilité (unité mentale)
Quasi impossibilité immédiate et réelle
pour un individu de de répondre et de
répondre discuter et donc de
immédiatement et de dégager une opinion
façon efficace ; Absence ou du
moins affaissement
la réalisation de l’opinion ainsi de la rationalité
l’opinion sous forme formée par une
d’action est dirigée discussion aboutit Forte émotivité
par des autorités qui facilement à une agressivité, folie
organisent et action réelle, dirigée
canalisent cette même, si c’est
action ; nécessaire, contre le
système d’autorité
la masse n’a aucune existant ;
autonomie vis-à-vis
des institutions. le public est plus ou
moins autonome. Le
public est un facteur
de démocratie.
Absence de sentiment Réel sentiment Sentiment d’appartenance
d’appartenance ou du d’appartenance, ponctuel, éphémère,
moins faible sentiment, durable,
éphémère communauté de
lecteurs,
d’auditeurs, de
téléspectateurs

Communication : signes, sentiments, relations, interactions

Section 1 : Les auteurs fondateurs (de la première génération) et leurs écrits.

1. Les travaux sur la propagande

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Afin d’éviter tout amalgame, procédons par inventaire thématique et notons parmi les sujets
abordés par les recherches de la première génération.

Ainsi on considérerait que les notions suivantes : L’influence des médias- la propagande- la
persuasion- L’irradiation-la culture de masse (industrie culturelle)- l’aliénation- l’uniformisation
(standardisation)-l’opinion publique, la masse ou la foule, la panique morale, la suggestion…
peuvent être considérées comme les thèmes centraux occupant le plus la littérature de pre-
mière génération. Celle-ci pourrait peut-être plus ou moins fixée entre 1920 et 1930 environ.

La quintessence sémantique (l’esprit de cette terminologie) de ces notions traduit nettement


l’idée que les communications de masse changent ou influencent fortement les comportements
et les mœurs dans les sociétés. Elles traduisent une façon de comprendre et d’analyser les
moyens de communication de masse ainsi que leurs contenus sous l’angle de la puissance de
la technologie contre la fragilité psychologique et sociale mais aussi la naïveté de l’homme du
début du 20e siècle. Les médias opèreraient par des mécanismes semblables à la suggestion,
l’imitation, la contagion... Le contexte du développement de ces théories est marqué par une
forte influence de la psychologie (notamment des foules) et de la montée en puissance de ré-
gimes politiques totalitaires ou autoritaires (nazisme, fascisme, communisme) et de leur usage
propagandiste des moyens de communication de masse. Il faut sans doute rappeler que la no-
tion de propagande a d’abord connu une acception peu péjorative pour ne pas dire méliorative
(voir E. Bernays, Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, New York, H Live-
right 1928). Propagande renvoyait avant tout à son étymologie propagare, très fréquemment
utilisé dans le jargon religieux, ecclésiastique comme procéder de « planter », « multiplier » la
foi évangélique en tant que démarche missionnaire noble et légitime. Cette première approche
sémantique la rapproche des thèses du gouvernement invisible développées par Bernays en
tant que procédée de socialisation silencieuse, formatage d’une conscience collective et pu-
blique nécessaire à la diffusion et l’appropriation des valeurs démocratiques. Tous les Etats
démocratique utilisent cette forme de propagande qui passe par les « appareils
idéologiques » (l’école, l’armée, les administrations publiques, les leaders politiques, les par-
tis…). Plus près de nous, les récents travaux de Noam Chomsky et Edward Herman font écho à
cette « fabrication du consentement » (2008, 2009) qui renvoie à la propagande douce et vio-
lence, proche de « la violence symbolique » de Pierre Bourdieu. C’est malheureusement la troi-

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sième approche de la propagande comme viol, violation ou violence idéologique et culturelle


sur des libertés individuelles et collectives telle que les régimes autoritaires, totalitaires ou mili-
taires (régime hitlérien, stalinien, mussolinien l’ont mis en œuvre au moyen des masses médias
qui a tendance à être mis en avant. Les années de guerre en sont les facteurs explicatifs.

Mais on peut relever que dans ces thèmes précités se retrouvent des approches ou courants
aussi éloignés les uns que les autres et qui les situent en même temps dans une perspective de
transversalité.

Les théories de la « toute-puissance » des médias symbolisées par l’image de la « seringue ou


piqûre hypodermique » qui s’inscrivent dans un ensemble appelé la mass communication re-
search (sous forte influence psychologique). Le Behaviorisme, la psychologie de la foule et la
théorie du réflexe conditionné sont perceptibles dans ces théories de la communication. Le sen-
timent global des penseurs, qui se ressent dans ces approches, exprime le pessimisme d’une
époque où les crises sociopolitiques se manifestaient pardes.

Les travaux majeurs sont entre autres :

Lippmann Walter, Public Opinion, New-York, Harcourt-Brace, 1922

Lasswell Harold, Propaganda Techniques in the World War, the MIT Press, 1927, 1971

Lasswell Harold, Propaganda and promotional activities, An annotated, bibliography,


Minnesota university Press, 1935

Tchakhotine Serge, Le viole des foules par la propagande politique, Paris, Gallimard,
1939 et 1992.

Vance Packard, Persuasion clandestine, Paris, 1958.

Edward Bernays, Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie, New York,


H Liveright, 1928

Noam Chomsky et Edward Herman, La fabrication du consentement. De la propagande


médiatique en démocratie, Agone, 2008, 2009.

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2. Les travaux sur la critique sociale (Ecole de Francfort et Ecole de Birmingham)

Considérons comme faisant partie du capital conceptuel de ce paradigme les thèmes de la


culture de masse, de l’industrie de masse, de la culture des élites, de la culture populaire, de
l’aliénation, de l’influence, de la standardisation, de l’hégémonie, de la contre-hégémonie, de la
haute culture/basse culture, de l’espace public, de la domination, des idéologies… Les travaux
portant sur la critique sociale constituent des problématiques de sciences de la communication
abordées sous l’angle de l’étude de la culture de masse et de la consommation de masse dans
les sociétés industrialisées.

Nous avons affaire à une somme d’études des médias de masse qui sont associés à un projet
de société, la société industrielle, capitaliste et portée par des auteurs appartenant essentielle-
ment à la philosophie, la sociologie et la littérature. Si l’histoire de ces courants peut remonter
d’une part aux années 1920 (Francfort) avec la création de l’Institut de recherches sociales et
d’autre part aux années 1960 (Birmingham) concernant la naissance du Center for Contempo-
rary Cultural Studies (CCCS), il faut s’accorder sur le fait que la littérature se situe globalement
entre 1940 et 1980. Le pic aura été atteint dans la décennie 1960 comme en témoigne la biblio-
graphie. La critique sociale est un regard intellectuel, artistique, philosophique, sociologique…
qui, tentant de rendre compte des effets d’une modernisation dangereuse pour la culture et les
valeurs anciennes, tente de sensibiliser les acteurs sociaux sur la nécessité de comprendre les
enjeux de la culture. Les médias faisant partie de ce système moderne et capitalisme sont per-
çus comme des complices de cette mort de la culture authentique (Francfort) mais aussi
comme des moyens de réalisation et de réappropriation des cultures par les groupes sociaux
(Birmingham)

L’essentiel des courants critiques se focalise sur une analyse de la société comme lieu d’affron-
tement des rapports de force, des rapports de positions sociales, des visions du monde. Ce
courant révèle aussi le caractère politique de la culture (sa non-neutralité). Cependant quand
Francfort assume son penchant fort élitiste en considérant la culture industrielle (y compris
masse-médiatique) comme le résultat d’une dépravation de la culture fondatrice de la pensée
occidentale, Birmingham déploie tout un argumentaire qui redonne (reconsidère) une valeur
aux cultures dites populaires ou « basses cultures » et y décèle le lieu où se traduit des sociali-
tés et des expériences sociales légitimes. Autrement dit, favorable tous les deux à la culture des

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cultivés (au moins pour la préhistoire des Cultural studies), ils opposeront dans leur conception
de la société deux visions : une légitime, de référence et une autre, illégitime, « déviante ». Le
19e siècle est considéré comme une période « des nuisances », celle du « mauvais goût », de
l’urbanisation et de ses conséquences désastreuses sur la culture traditionnelle.

D’ailleurs, une préhistoire des Cultural studies, à partir des travaux des littéraires de John Rus-
kin, Matthew Arnold et William Morris14 permet de constater au départ de ce courant la même
rhétorique dénonciatrice de la culture industrialisée jusqu’à ce que Richard Hoggart, à la fin des
années 1950, renverse la perspective. Ainsi cette attitude élitiste sera abandonnée et dénoncée
fortement par les Cultural studies britanniques. D’où les divergences les plus notoires de leurs
approches des masses et des pratiques culturelles populaires associées à ces communautés.
On peut compter parmi les auteurs et publications majeurs :

Theodor Adorno et Max Horkheimer, La dialectique de la raison, 1947,

Theodor Adorno, "L’industrie culturelle", in Communication, n° 3, 1963.

Theodor Adorno, Dialectique négative, 1966

Richard Hoggart, The uses of literacy, 1957

Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1974

Stuart Hall, Identités et cultures, politiques des cultural studies, 2007

Section 2 : Les travaux fondateurs de seconde génération (fin 1940- jusqu’en 1950)

On pourrait proposer la notion de seconde génération pour inventorier les travaux parus entre
la fin des années 1940 et ce, jusqu’en 1960. La littérature est donc marquée par un foisonne-
ment de travaux de courants extrêmement divers qui vont des approches télégraphique-ma-
thématique (C. Shannon et W. Wiever) à celle d’inspiration anthropologique (G. H Mead, P.
Watzlawick, E. Goffman, R. Birdwhistell, Blumer), en passant par les courants empirico-fonc-
tionnalistes (H. Lasswell, P. Lazarsfeld, C. R. Wright, R. K. Merton, E. Katz, B. Berelson...). Les

14 Ces auteurs plaidaient « le désir de créer de belles choses ».

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unes considérant l’information (pour ne pas dire la communication) comme linéaire dont la qua-
lité dépend de l’efficacité, l’abondance des unités (messages) codés et décodés par un outil
technique, les autres, au contraire, voit en la communication un jeu d’acteurs en situation inter-
actionnel et de co-construction de sens, tandis que d’autres encore considèrent que la commu-
nication présente une multitude de fonctions au sein d’un système social allant de la socialisa-
tion à la démocratisation. Quel que soit l’angle d’analyse emprunté, on constate un changement
d’attitude sur l’objet communication. Du pessimisme on passe à une attitude optimiste, de l’in-
fluence psychologique, on ressent l’influence des mathématiques et l’évacuation du phénomène
humain (concernant la théorie télégraphique) et de la vision macrosociologique de la communi-
cation on va vers une approche microsociologique.

1. Les travaux d’inspiration télégraphique

Le système conceptuel est marqué par les notions de transmission, entropie (bruit), émetteur,
récepteur, canal, codage, décodage, cybernétique…

Les idées principales tournent autour de l’efficacité technique et la dimension quantitative de la


communication (et même de l’information). Ils sont fondés sur les besoins de renforcer l’efficaci-
té technique, la fidélité d’un message entre son cryptage (codage-décodage) et son décryptage
depuis le point de départ jusqu’au point d’arrivée. Certainement que ces travaux sont fonda-
teurs ou du moins des fondamentaux dans la mesure ou la théorie de l’information qui en est la
leçon principale a longtemps inspiré la démarche des chercheurs en SIC depuis Harold Lass-
well jusqu’à Roman Jackobson : émetteur-message codé -canal- message décodé- récepteur.
Ce modèle télégraphique (informationnel) a été élargi par Wiever à la communication et surtout
légèrement « humanisé » ou « socialisé». Ce dernier déclare : « La communication est enten-
due dans un sens très large incluant tous les procédés par lesquels un esprit peut en influencer
un autre »15. C’est un modèle techno-centré qui a occupé longtemps marqué la recherche mais
qui se trouve être faiblement producteur de connaissance en raison de sa méconnaissance du
contexte culturel et psychosociologique de la communication. L’anthropologie de la communica-

15 V. Sacriste, Communication et médias. Sociologie de l’espace médiatique, Vanves, Éditions Foucher, 2007, p.
82.

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tion constitue la réponse la plus éloquente aux limites de ce modèle même si les travaux de.
Les auteurs les plus marquants de ce courant sont Claude Shannon, Warren Weaver, Norbert
Wiener tandis que l’essentiel de leur œuvre concentre les orientations de ce courant :

Claude Shannon, The mathematical theory of communication, (1948)

Norbert Wiener, Cybernetics (1948)

Warren Weaver, Cybernétique et société (1954)

2. Les travaux marqués par la sociologie américaine

Ces travaux sont influencés par la sociologie américaine de l’École de Chicago mais aussi de
Columbia, notamment le courant pragmatiste et l’interventionnisme sociale. Ils ont occupé le
champ des SIC pendant une très longue période avec une visibilité certaine et une fonction poli-
tique indéniable. Certainement qu’ils sont les plus connus, les plus remarqués et qu’ils doivent
leurs succès à l’intuition méthodologique d’un Harold Lasswell qui a évolué dans ses approches
de la communication. Cet auteur formule la recherche à partir d’une problématique à cinq
temps :

« Who ? », « say what ? », « to Whom ? », « in which channel ? », « whith what effect ? ». Elle
se traduit en français par la formule « Qui ? » « dit quoi ?», « à qui ?», « par quel canal ? »,
« avec quel effet ? »

Ici, la communication est analysée comme un procédé d’échanges alors que les autres initient
un mouvement révolutionnaire qui cherchent en saisir les effets d’une communication à partir
des conditions sociologiques des acteurs pour la première approche et de fonction, rôle, de so-
ciété, groupe ou communauté, effets, société, two step flow, opinion leaders, agenda setting,
sélection, exposition sélective, insertion, intégration…

Quelques idées fondamentales :

Les médias assurent des fonctions sociales diverses ;

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Les effets des médias sont limités (le degré d’insertion des individus) ;

Les médias ne disent pas ce qu’il faut penser mais ce à quoi il faut penser ;

Les médias structurent les imaginaires ;

Les médias sont des moyens efficaces pour gouverner, ils fabriquent du consentement

On doit à ce paradigme des travaux novateurs aussi marquants que ceux de Maxwell Mac
Combs et Donald Shaw sur la notion d’agenda setting, Elisabeth Noëlle Neumann sur la spirale
du silence et même quelques théories de la réception dont on peut trouver les racines dans le
fonctionnalisme.

L’essentiel des travaux est ici mené sous la houlette de Paul Lazarsfeld (avec d’autres auteurs
parfois)

✓ The people’s choice (1944),

✓ Radio research 1941, New York, 1941

✓ Radio research, 1942-43, New York, 1941

✓ Radio listening in America, New York, 1948

✓ Voting (1954)

Wilbur Schramm, Communications in modern society, Urban, 1948

Harold Lasswell, Politics: who gets what when and how, New York, 1936

Harold Lasswell, “The structure and function of communication in society”, in Lyman


Bryson eds, 1948

Jean Stoetzel, Théorie des opinions, Paris, 1943

Joseph Klapper, What we know about effects of Mass communication, New York, 1960

Mais d’autres auteurs remarquables comme Elihu Katz, Bernard Berelson, Hazel Gaudet, Ro-
bert King Merton, Wilbur Schramm, Edward Shils… méritent toute leur place dans ce courant.

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3. L’analyse d’inspiration anthropologique

Ces travaux apparaissent aussi à peu près vers la même période (1940) et alimentant ainsi
l’expérience américaine des SIC en introduisant une rupture importante par rapport à des ap-
proches jusqu’ici globalisante, généralisante de la communication (fonctionnalisme, théorie cri-
tique, théorie deterministe, théorie de la communication de masse…). Par la double, voire la
triple influence de l’anthropologie, la psychiatrie et la linguistique, les travaux d’inspiration an-
thropologique montrent comme le rappelle Yves Winkin que : « toute action et tout événement
offrent des aspects communicatifs »16 . S’inscrivant dans un véritable élan de rupture vis-à-vis
du modèle classique (shannonien) de la communication, l’analyse d’inspiration anthropologique
introduit la communication dans un système culturel et en fait un sous-ensemble de codes et de
symboles au sein d’un ensemble plus large. Elle conçoit la communication à la fois dans sa di-
mension verbale et sa dimension non-verbale. D’origine américaine, ces travaux ont permis de
donner à la communication gestuelle et non verbale toute leur place dans les interactions qui
expriment des idées, sentiments et expériences socioculturelles. Sont mis en exergue ici la
place du répertoire culturel, le contexte, les jeux de rôle, les fonctions culturelles de la kiné-
sique, la gestuelle et la co-production des situations sociales dans lesquelles se joue la com-
munication… L’influence de disciplines comme la psychiatrie et la psychologie, de courants phi-
losophiques comme le pragmatisme, l’interactionnisme ou l’ethnométhodologie… a fortement
contribué à faire de ce courant une approche d’une réelle originalité. Mais il n’est pas dépourvu
de limites comme tout courant théorique. Son axiome selon laquelle « tout est communication »
n’est pas partagé par la communauté scientifique malgré sa force séductrice. Par ailleurs, on ne
saurait minimiser les incertitudes relatives aux gestuelles car toutes les cultures n’entrent pas
aussi aisément en communication qu’on semble le faire croire dans ce courant. Les cultures se
ressemblent mais aussi diffèrent. L’implicite culturel (Edward T. Hall) ou dimension cachée de
la culture est une compétence qui s’acquiert à travers une expérience.

16 Yves Winkin, La nouvelle communication, Paris, p .53.

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Théorie de Empirico- Ecole de francfort Cultural studies Ecole de Palo Le


MCR l’informatio fonctionnalis Alto déterminisme
n me technologique

Idée Les médias Toute Les médias Les moyens de La communication La La technique, les
générale sont tout- communicati sont une communication de est porteuse des communication technologies
ou puissants. Ils on suppose composante de masse sont au enjeux politiques, est orchestrale, sont des facteurs
théorie sont mobilisés l’émission la totalité service du elle est un outil de elle ne indéniables de
principal pour manipuler, d’un sociale et capitalisme. Ils rapport de force correspond pas changements
e influencer les message contribuent véhiculent entre élite et masse à une logique socioculturels,
masses vers un donc à l’idéologie linéaire, elle est politiques
destinataire l’intégration et bourgeoise et systémique
au moyen la cohésion dévalue la culture
d’un canal. sociale de référence
Tout dépend
de la qualité
technique

Système Masse, culture Emetteur, Fonction, rôle, Industrie culturelle, Elite, masse, Systémisme, techniques,
conceptu de masse, canal, besoin, idéologie, rapports hégémonie et constructivisme, médias de
el piqure destinataire, intégration, de force, contre-hégémonie, contexte, codes, masse, NTIC,
hypodermique, bruit, socialisation, manipulation, culture, sous- kinésique, digital,
irradiation, entropie, leader aliénation, masse, culture, contre- analogique, mise
influence, foule, cybernétique d’opinion, élite, espace public culture,légitimité, en scène,
manipulation, , rétroaction fonctions marginalité homéostasie,
behaviourisme, ou feedback latentes, interaction,
réflexe fonctions schismogénèse,
conditionné manifestes verbale, non-
verbal,
métacommunicat
ion

Période 1920-1930-194 1947-1948 A partir de 1940 1920-1930 1957-1960-1970 Vers les années Vers 1960
de 0 1940
parution

Auteurs Gustave Le Claude Harold Marx Horkheimer Richard Hoggart, Ray Birdwhistel, Marshall Mc
pionnier Bon, Gabriel Shannon, Lasswell, Paul (1898-1979), Stuart Hall, Antonio Gregory Luhan, Pierre
s Tarde, Serge Warren Lazarsfeld, Theodor Adorno Gramsci, William Bateson, Dell Lévy, Yoneji
tchakotine Weaver, Robert Merton, (1903-1969), Eric Morris, Arnaud Hymes, Paul Masuda, Joel De
Harold Norbert Elihu Fromm Matthew, Michel De Watzlawick, Rosnay, Manuel
Lasswell, Wiener… Katz,Bernard (1903-1980), Certeau… Georges H. Castells…
Edward Berelson… Herbert Marcuse Mead, Erwing
Bernays (1898-1979), Walter Goffman, Yves
Benjamin(1892-194 Winkin…
0), Leo Lôwenthal
(1900-1993),
Friedrich Pollock
(1894-1970), Franz
Neumann
(1900-1954),
Jürgen
Habermas1929)…

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Ouvrage *Psychologie *The *The people’s *Dialectique de la *The uses literacy Cf. Travaux du *La Galaxie
s clé des foules, mathematica choice, *Voting, raison *L’invention du collège invisible Gutenberg
*Le viol des l theory of *Listening *Dialectique quotidien, *Pour
foules par la communicati radio, négative comprendre les
propagande on médias
politique, *Cybernetics *Le macroscope.
*Propaganda Vers une vision
Technics in the globale.
World War

forces Affirmation de Caractère Analyse des Caractère critique, Considère la culture Découvre toute Développe la
la puissance de technique, incidences analyse dévoilant sous l’angle du la pertinence de force de la
la technologie, linéaire et fonctionnelles les enjeux rapport hégèmonie- la technique ou de
découverte de mathématiqu de la politiques et contre hégémonie, communication la technologie et
la suggestibilité e communication, idéologiques de la relativise la culture non verbale et démontre le
de l’homme, de nuance des culture, de référence et révèle la caractère
sa effets puissants dénonciation des revalorise les pertinence du dynamisant des
manupulabilité des médias, médias comme subcultures contexte ainsi avancées
approche obstacle de que de la co- scientifiques et
empirique l’émancipation production de techniques
intellectuelle sens entre
acteurs
communiquant.

faiblesse Sur-évaluation Ignorance Ignorance des Caractère spéculatif Pêche par excès de A tendance à Evacue tout le
s des effets de la des aspects enjeux de de l’approche, constructivisme et surévaluer les déterminisme
communication psycho- pouvoir liés à la sous-estimation de de relativisme, situations socioculturel qui
de masse, sociaux, communication, la personnalité des comporte une microsociales fonde l’usage de
catastrophisme culturels de porteur d’un individus et des dimension politico- comme des la technologie
la certain forces sociales militante qui occulte actes et
communicati « angelisme ». sa force scientifique situations de
on communication.
Évacue la
médiation
technique

Tableau synoptique des fondamentaux en SIC (P. CORREA, 2015)

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Pour résumé

La notion de critique renvoie en sciences humaines et sociales à une activité intellectuelle


propre à la pratique scientifique. Elle renvoie à une capacité de discernement et de vérification
de la qualité d’une proposition ou d’une idée. Une approche critique n’a rien de particulier en
sciences humaines et sociales si l’on admet que toute activité scientifique est un constant effort
de rupture-construction, une entreprise de déconstruction-reconstruction mais aussi une capaci-
té à resituer les débats et polémiques et à réorganiser la pensée selon une démarche cohé-
rente et clarifiante. Cet effort est nécessaire dans tout exercice de scientificité. Les sciences de
la communication ne sont pas épargnées de cette mise à l’épreuve d’autant plus que leur posi-
tionnement épistémologique est un choix risqué car il repose sur un éclectisme parfois difficile-
ment réalisable à la fois sur le plan théorique et conceptuel mais aussi méthodologique et épis-
témologique. Elles sont dans une tension théorique et conceptuelle constante et la dialectique
de l’objet « humain-technologie », « culture et technique », « homme-robot »… ne facilite pas le
rapport de distanciation. De même le débat entre l’objectivisme et le subjectivisme dans les
sciences humaines et sociales qui traverse toute les disciplines est loin d’être épuisé.

Dès lors, pour une critique des théories des SIC et des concepts, il convient de remettre tous
les débats dans leur contexte d’émergence et de suivre la trajectoire des auteurs sans oublier
de mettre à profit les événements qui ont particulièrement mouvementé les dynamiques socié-
tales notamment sur le plan de la crise des grandes valeurs ; humanisme, démocratie, tolé-
rance, diversité culturelle, paix. On ne peut donc faire preuve d’esprit critique qu’en remettant
en contexte et en débat toutes les théoriques et approches mais aussi en tenant compte du ca-
ractère subversif et dynamique des sciences sociales. Savoir concilier les approches dans une
complémentarité heuristique est une démarche classique en sciences humaines et sociales et
recourir à une épistémologie des SIC ne peut que garantir une appropriation modérée et rai-
sonnée des connaissances.

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Bibliographie
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ADORNO, Th., HORKHEIMER, M., La Dialectique de la raison : fragments philosophiques, Paris, Galli-
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