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MAITRE DE CONFERENCES]
EXTRAIT DE COURS / ATTENTION PROPRIETE INTELLECTUELLE / PRIVEE
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AA 2021 : UGB-UFRCRAC- Section Communication-L3 [P. CORREA. MAITRE DE CONFERENCES]
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Plan de cours
Introduction générale
Introduction du chapitre
Résumé : De par leur histoire, les SIC démontrent que leur fragilité disciplinaire ne fait pas que
révéler la complexité d’un objet d’étude particulièrement ouvert mais aussi traduit le besoin de
comprendre et de cerner un monde contemporain à la fois fascinée et inquiétée par la culture
technicienne-technologique. Les SIC ont un objet partagé entre la technique et la culture, quali-
fier de socio-technique cet objet est correcte. Mais le chercheur est appelé en sic à constituer
lui-même son objet afin de sortir des « préfabrications » usuelles et de contribuer à la légitima-
tion d’un champ de recherche qui se forge encore.
Introduction au chapitre
Résumé : les premières problématiques des SIC, leurs appareils théorico-conceptuels ainsi
que leurs méthodes méritent une remise en contexte afin d’en saisir les enjeux et implications. Il
n’y a aucune théorie qui ne cherche à dire la réalité du monde sans partir d’un monde vécu et
soumis à un exercice de théorisation. Cela est valable aussi pour les SIC. De surcroit, il ne faut
jamais perdre de vue la tension forte qui caractérisent ce secteur du savoir qu’un paradigme de
la complexité peut bien valoriser.
Introduction du chapitre
Résumé : Quand on parle d’approches critiques en SIC on peut entendre la formule de deux
manières. Soit on convoque une tradition de recherche particulièrement forte dans l’examen
des procédés les moins perceptibles des phénomènes communicationnels (Francfort, Birmin-
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gham), soit on s’efforce de repérer les excès, limites ou propositions non-heuristiques qui tra-
versent une œuvre ou un ensemble de travaux. Il nous parait intéressant de concilier cette
double vision.
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Vouloir traiter des textes fondamentaux en SIC dans un cadre pédagogique suppose
de rappeler quelques éléments de la trajectoire de ce champ de connaissances qui fait en-
core débat. C’est aussi revenir sur les débats concernant l’objet, les théories et les
concepts qui lui appartiendraient. C’est encore revisiter les problématiques abordées par
différents auteurs dans différents contextes touchant les phénomènes « information » et
"communication".
C’est dire que le principal défi qui s’est longtemps posé (et qui se pose faiblement de
nos jours) à cette « jeune » discipline est celui de son statut, son identité et sa légitimité
dans la galaxie des sciences sociales. Mais cela ne signifie aucunement qu'elle n'existe pas
ou qu'elle est dépourvue de légitimité. Bien au contraire, la complexité appelle une originali-
té des approches qui vont cohabiter dans un même espace de recherche.
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En effet, ses origines diverses lui font assumer la posture de carrefour traduite par
l’identifiant « interdiscipline » comme beaucoup de champ au début de leur histoire. De sur-
croit, il peut être admis que « ce sont les développements inattendus, des rencontres, des
hybridations qui favorisent le renouveau et la croissance de branches autrefois secondaires
ou inexistantes »1. L’interdisciplinarité est donc pour cette discipline, la situation qui semble
la plus appropriée pour s’assumer avec originalité même si cette position reste inconfortable
à bien des égards. Car, en s’appuyant sur une pluralité de paradigmes issus d’autres disci-
plines, les SIC saisissent l’occasion de se faire un creuset des sciences sociales et dans le
même temps, s’exposent aux critiques les plus fortes de leurs détracteurs, leur reprochant
leur « flou identitaire ».
1Yves Jeanneret &Bruno Ollivier, « Une discipline et l'université française » in Les sciences de l'information et
de la communication. Savoirs et pratiques, Hermès, n° 38, 2004, p. 15.
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Dans toute science, l’objet d’étude et la méthode sont les éléments les plus déterminants du
champ scientifique en question. En sciences sociales/humaines, un objet d’étude est natu-
rellement pluridisciplinaire ou transdisciplinaire. Car, on a d’abord affaire à un secteur de
l’activité cognitive qui s’intéresse aux diverses manifestations des pratiques culturelles.
L’objet des SIC n’échappe pas à cette vérité. Les SIC s’intéressent à la chose « média ».
Traditionnellement (c’est-à-dire si l’on se réfère aux premières analyses, hypothèses…) les
chercheurs dans ce domaine se sont consacrés à toute sorte de compréhension et d’inter-
prétation de ce que l’outil technique (ou la technologie qu’il représente) véhicule (commu-
nique). Il s’est d’abord agi de la presse, la télégraphie, la radiodiffusion et la télévision, le
cinéma comme technique-technologie de communication à l’échelle d’une société (masse).
Mais les premières difficultés se pointent car derrière le mot média se cachent quantité
d’éléments: contenu (son, écriture, image…), contenant ou support (radio-télévision-ciné-
ma-vidéoprojecteur-ordinateur-téléphone…), des acteurs (émetteurs au nombre desquels
on compte les propriétaires de moyens de communication, les journalistes, les hommes po-
litiques et d’autres… mais aussi des récepteurs ou publics, communautés), des systèmes
organisationnels (entreprises médiatiques, institutions publiques ou privées, associations,
clubs, regroupements de toute sorte…), une infrastructure (un système technologique et
matériel organisé), des phénomènes socioculturels (comportements, façons d’agir,
consommations, des présentations de soi, stratégies professionnelles, politiques, rapport à
la spatio-temporalité…).
Somme toute, dans l’étude de ce que l’on peut entendre par communication on intègre :
signes, outils techniques, processus, relations, attitudes et comportements, acteurs, organi-
sations, infrastructures, espaces (physiques ou virtuels), événements… autant de faits sus-
ceptibles de préoccuper les autres sciences sociales/humaines. Du reste, le rapport sur
l’évaluation des SIC en France avaient identifié les trois axes de recherche suivantes: la
technique, les significations, et l’économie.
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Depuis les analyses sur les "machines à communiquer" proposées il y a plus de vingt
ans jusqu'aux recherches en "sociologie de l'innovation", il s'agit d’examiner l'appren-
tissage, l'appropriation (ou le détournement) des techniques ainsi que les usages des
outils de la communication ;
Elle concerne l'étude des représentations construites dans et par les médias. Large-
ment inspiré de la "pragmatique" et des études linguistiques sur les interactions, ce
champ de recherche vise la production du sens dans les médias, la construction de
l'opinion et des représentations dans les discours les plus divers ;
-l'économie du secteur :
Le moins qu’on puisse dire est que le mot média est un mot-valise et que les SIC traitent en
réalité de tout ce qui peut être intrinsèquement ou extrinsèquement associé à la notion de
média. Aussi le couple conceptuel « information-communication » englobe une pluralité de
choses qui vont du contenu au contenant en passant par les signes, les sens, les dimen-
sions de chaque terme, les contextes de leur énonciations, les cibles, les effets… Au total la
pluridisciplinarité, l'interdisciplinarité ou encore la transdisciplinarité s’imposent aux SIC.
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Associer les concepts information et communication est une tradition bien française qui traduit à
la fois la parenté et les différences entre les deux principales composantes de la discipline.
C’est pour cela qu’ on peut noter avec les rapporteurs de la 71ème Section du CNU en France
ceci:
Aux États-Unis d’Amérique l’histoire est beaucoup plus ancienne, on peut considérer que les
prémices des études de communication se situent entre le 17e et le 18e siècle dans l’intérêt
2 Conseil national des Universités, Les sciences de l'information et de la communication , rapport d’évaluation,
1993, p.8.
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donné à la rhétorique dans les collèges de Havard, Yale et Princeton3 et de la place que le jour-
nalisme a occupé très précocement dans les universités. Mais une histoire plus récente permet
de les faire remonter dans certaines universités depuis les années 1920 (Ecole de Chicago)
mais aussi au début de la guerre entre 1939 et 1940 (Columbia) où les enquêtes en sociologie
et les travaux de psychologie sociale ont permis de relever la place des médias et leur rôle « in-
tégrateur » des communautés européennes (italiennes, polonaises, anglaises…) dans la struc-
ture sociale américaine. De même, à partir de 1945 les premiers programmes de recherches
doctorales ont vu le jour. Car, la même année, au sein de la Fondation Rockfeller, un pro-
gramme de recherche sur des questions de communication a été lancé après avoir regroupé
des universitaires et des non-universitaires ayant préalablement œuvré pour dégager les axes
les plus importantes pour la recherche américaine en la matière. De même, à l’université de
Yale en 1945, après une expérience partagée avec le Pentagone, Le psychologue Carl Hovland
met en place tout un programme sur l’activité de recherche en psychologie de la communica-
tion. L’expérience américaine précoce bénéficie de l’essor du pragmatisme (philosophie, littéra-
ture) et du modèle d’analyse de l’interactionnisme symbolique (linguistique, sociologie et an-
thropologie). Des auteurs de renoms, de toutes disciplines, ont rendu possible cette antériorité :
John Dewey (psychologue, éducateur), Georges Herbert Mead (anthropologue), Robert Ezra
Park (sociologue et journaliste) Charles Horton Cooley (sociologue-pragmatiste), Harold Dwight
Lasswell (Pr de Sc Po à Yale), Lyman Bryson (éducateur, Columbia), Hadley Cantril (psycho-
logue à Princeton), Paul Lazarsfeld (Psychosociologue à Columbia) ;
3 Yves Winkin, De quelques origines américaines des sciences de la communication, in Hermès n° 38, 2004, p.
105.
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En France la discipline n’a vu le jour qu’en 1972. Les pionniers Jean MEYRIAT (documenta-
liste), Robert ESCARPIT (littéraire puis sociologue), André-Jean TUDESQ (historien) et Roland
BARTHES (littéraire-sémiologue), Georges Friedmann (sociologue), Edgar Morin (sociologue-
philosophe), Abraham Moles (psychologue) ont, sans aucun programme de recherche claire-
ment défini, fait émerger timidement les SIC. Elles étaient enseignées dans les IUT de façon
très parcellaire, fragmentée. Leur reconnaissance officielle en 1975 par décision ministérielle4
traduit la différence de démarche entre la tradition nord –américaine et celle française. Car, il
s’agit d’un travail scientifique et de lobbying qui a permis cette consécration. Là encore l’inter-
disciplinarité l’emportera.
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Que l’on observe les courants théoriques venues des États-Unis ou ceux dont la paternité peut
être située dans les milieux universitaires européens, on découvre sans doute l’expression
d’une sorte de lecture d’un monde incertain : la dictature et la violation des droits humains et
des peuples, le renforcement des systèmes militaires, la dénonciation des excès du système
libéral (économique, politique…), la volonté de pacifier l’espace mondial et de renforcer les rela-
tions entre les nations, la revendication de visions du monde détachées d’un certain ethnocen-
trisme occidental… Ces faits peuvent donner sens à l’hypothèse que les SIC sont un phéno-
mène hautement tributaire d’un monde traversé par des moments de turbulence et auxquels
certains auteurs ont associé la notion de « fin »6.
Cependant, il faut aussi admettre que l’étude des phénomènes liés à la communication reflète
toute sorte de sentiments : il y a eu le temps des angoisses, mais aussi le temps des espoirs ;
le temps de l’apologie mais celui de la dénonciation, celui des utopies comme celui du réalisme.
On ne saurait comprendre la littérature fondatrice des SIC, quelle qu’en soit la provenance,
sans ausculter, à partir d’une sociologie de notre société contemporaine, le contexte spatio-
5 Éric Maigret, Sociologie de la communication et des médias, Armand Colin, Paris, 2004, p.13
6 la plupart des prophètes de cette fin (Raymond Aron [1905-1983], Seymour Martin Lipset (1922-2006), Daniel
Bell (1919), Edward Shils et même Francis Fukuyama parmi les plus récents) ayant décrété des discours sur "la
fin", notamment, après les deux grandes guerres : « fin des idéologies » (Daniel Bell), « fin des temps », « fin
des classes », ( Robert Nisbet et Raymond Aron), « la fin du politique » (Pierre Birnbaum), « fin de
l’histoire » (Francis Fukuyama). Ces discours sur « la fin » qui expriment d’une certaine façon l’épuisement de
l’interprétation de certains grand récits et concepts (Humanisme, Renaissance, Lumières, Révolutions
industrielles, Classes sociales, idéologie…) suggéreraient, par ailleurs, l’entrée dans une « nouvelle ère », un
« nouveau monde », un monde « post-moderne », « post-industriel »...
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temporel, l’esprit du temps ainsi que les caractéristiques de cette époque. Toute revue de la lit-
térature en SIC, toute étude de la littérature des fondamentaux doit, au risque d’effleurer l’es-
sentiel, tenir compte des conditions sociopolitiques, culturelles et économiques dans lesquelles
pensent les auteurs.
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En SIC les fondamentaux peuvent être classés en trois catégories : précurseurs, les textes de
première génération et ceux de seconde génération.
Par précurseurs, admettons une littérature des sciences sociales qui aurait, timidement traité
les questions relatives aux médias et donc à la communication. Généralement on associe à
cette catégorie les travaux psychologiques réalisés entre la fin du 19e et le début du 20e siècle.
Ces travaux sont disparates. Ils ne sont ni structurés par un programme de recherche ni guidés
par une volonté d’échanger entre auteurs passionnés par un même objet d’étude. Sans doute,
cette littérature encore en balbutiement interroge déjà l’objet « média » en tentant de décrire et
de rendre compte des notions de : influence (foule, hypnose), d’opinion, et donc de publics, de
communion (reliance, partage), d’effets, de démocratie, manipulation. Parmi cette œuvre pré-
curseur citons celle de :
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d'un corps social déterminé : cette théorie devait donner le maximum de résultats si elle était
appliquée à l'examen de la psychologie de la foule, en tant qu'agrégat social massivement in-
fluençable »9 .
Tarde considère que grâce à la presse, les États-nations modernes ont pu aller résolument vers
la démocratie car, en démystifiant le pouvoir royal, la presse a « rendu le Parlement supérieur
au Roi »10 . Ce qui donne à la notion d’opinion toute sa force et son rôle dans un système dé-
mocratique. Selon Elihu Katz, Tarde peut être lu comme le précurseur de la notion d’espace
public car pour lui, « Tarde estime que les journaux servent de menu aux conversations qui se
déroulent dans les cafés, les gargotes et les salons »11, mieux encore, au sujet des conversa-
tions politiques, Tarde déclare : «Le pouvoir sort de là comme la richesse sort des manufactures
et des usines… »12. Au total, classer Tarde parmi les précurseurs des SIC n’est pas seulement
un hommage à un théoricien oublié dans ce domaine, c’est aussi opérer une démarche métho-
dologique appropriée pour aborder l’histoire des études sur la communication.
Scipio Sighele (1868-1913) La folla delinquente (1891). Inspiré par les travaux de Tarde, on
peut aussi lui reconnaitre d’être parmi les premiers théoriciens de la foule. Il s’intéresse d’abord
à des agents collectifs comme les sectes, les groupes et le parlement. Il met en exergue le
phénomène de la contagion, la notion de perte de raison, de délinquance ou de folie meurtrière
comme caractéristiques majeures de la foule. Il est question de rappeler que l’époque est parti-
culièrement marquée par des luttes idéologiques et de classes en Italie et que l’expérience so-
ciale montrait que les catégories dites populaires (le peuple) savaient montrer sa détermination
dans une sorte d’action collective « folle », « délinquante », « criminelle ». D’où la dangerosité
qu’il reconnait à toute foule. Ce sont donc les notions de délinquance et de crime qui sont au
cœur de l’œuvre du juriste-anthropologue italien. Là encore, c’est la perte de sens critique, de
discernement ou de « rationalité » qui est mise en évidence. Il convient aussi de relever la non-
9 Ibidem.
10 Elihu Katz, « L’héritage de Gabriel Tarde. Un paradigme pour la recherche sur l’opinion et la
communication », in Hermès, p.267.
12 Ibidem.
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clarification du concept de foule chez Sighele comme chez Tarde ou l’homogénéité et l’hétéro-
généité semblent se confondre.
Gustave Le bon (1841-1931), Psychologie des foules, Quadrige/PUF, 1895. C’est lui qui cla-
rifie l’œuvre des prédécesseurs (au point d’être accusé de plagiaire). Il tente la démonstration
de ce qu’est la sociabilité notamment dans la situation de foule, une sociabilité émotive et sug-
gestive. Il rend compte de la place de l’irrationalité de l’homme en situation de groupe et surtout
de foule. Dès que des circonstances quelconques mettent des individus en situation de foule, ils
forment une « âme collective » momentanée. Et, alors se ressent la propension à l’irrationalité.
Dans une foule, il se passe ce qu’il considère comme une contagion mentale. Le Bon est le
« prophète de l’irrationalisme13 » de masse en raison de sa croyance en la thèse de « la sug-
gestion hypnotique ». L'œuvre de Gustave Le Bon en matière de psychologie collective relève
d'une tradition anti-révolutionnaire et a-démocratique (représentée par Taine) en un temps où la
société de masse apparaît et où le processus démocratique s'affermit. La "Psychologie des
foules" est plus une critique conservatrice des changements qui affectent l'ordre social et poli-
tique à la fin du XIXe siècle qu'une tentative réelle de constitution d'une discipline nouvelle dans
le champ des sciences sociales. Son succès, à l'époque, tient à l'importance accordée à la psy-
chologie et à des théories telles que la suggestion hypnotique dans l'explication des comporte-
ments humains. Le Bon met en lumière la part d'irrationnel irréductible présent dans la psycho-
logie de masse : c'est peut-être la caractéristique essentielle de sa pensée qui influencera les
conceptions de certains auteurs élitiste (Michels, Pareto).
13 Yvon. J Thiec, « Gustave Le Bon, prophète de l’irrationalisme de masse », Revue française de sociologie,
1981, p. 409.
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Somme toute, relevons que plusieurs textes et auteurs aurait pu figurer sur la liste des précur-
seurs. Le choix de ceux qui sont cités ici relève en grande partie de l’arbitraire sans être dénué
d’intérêt. En effet, ces auteurs peuvent aider à se fixer sur une sorte de préhistoire des SIC qui
a l’avantage de se fixer entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, période où l’urbanisation
croissante des États-Unis et de quelques pays européens, accompagnée par l’essor des mé-
dias de masse, suscitait des questions profondes (en termes d’inquiétudes ou de fascination)
sur leurs enjeux, rôles et nature… Du reste, ces précurseurs ont ouvert la voie à la prise en
charge par les premiers auteurs fondateurs de questions déjà soulevées comme nous allons le
voir.
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Inspiré des travaux de Charles Wright Mills (masse et public) et Gustave le Bon (Foule)
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Afin d’éviter tout amalgame, procédons par inventaire thématique et notons parmi les sujets
abordés par les recherches de la première génération.
Ainsi on considérerait que les notions suivantes : L’influence des médias- la propagande- la
persuasion- L’irradiation-la culture de masse (industrie culturelle)- l’aliénation- l’uniformisation
(standardisation)-l’opinion publique, la masse ou la foule, la panique morale, la suggestion…
peuvent être considérées comme les thèmes centraux occupant le plus la littérature de pre-
mière génération. Celle-ci pourrait peut-être plus ou moins fixée entre 1920 et 1930 environ.
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Mais on peut relever que dans ces thèmes précités se retrouvent des approches ou courants
aussi éloignés les uns que les autres et qui les situent en même temps dans une perspective de
transversalité.
Lasswell Harold, Propaganda Techniques in the World War, the MIT Press, 1927, 1971
Tchakhotine Serge, Le viole des foules par la propagande politique, Paris, Gallimard,
1939 et 1992.
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Nous avons affaire à une somme d’études des médias de masse qui sont associés à un projet
de société, la société industrielle, capitaliste et portée par des auteurs appartenant essentielle-
ment à la philosophie, la sociologie et la littérature. Si l’histoire de ces courants peut remonter
d’une part aux années 1920 (Francfort) avec la création de l’Institut de recherches sociales et
d’autre part aux années 1960 (Birmingham) concernant la naissance du Center for Contempo-
rary Cultural Studies (CCCS), il faut s’accorder sur le fait que la littérature se situe globalement
entre 1940 et 1980. Le pic aura été atteint dans la décennie 1960 comme en témoigne la biblio-
graphie. La critique sociale est un regard intellectuel, artistique, philosophique, sociologique…
qui, tentant de rendre compte des effets d’une modernisation dangereuse pour la culture et les
valeurs anciennes, tente de sensibiliser les acteurs sociaux sur la nécessité de comprendre les
enjeux de la culture. Les médias faisant partie de ce système moderne et capitalisme sont per-
çus comme des complices de cette mort de la culture authentique (Francfort) mais aussi
comme des moyens de réalisation et de réappropriation des cultures par les groupes sociaux
(Birmingham)
L’essentiel des courants critiques se focalise sur une analyse de la société comme lieu d’affron-
tement des rapports de force, des rapports de positions sociales, des visions du monde. Ce
courant révèle aussi le caractère politique de la culture (sa non-neutralité). Cependant quand
Francfort assume son penchant fort élitiste en considérant la culture industrielle (y compris
masse-médiatique) comme le résultat d’une dépravation de la culture fondatrice de la pensée
occidentale, Birmingham déploie tout un argumentaire qui redonne (reconsidère) une valeur
aux cultures dites populaires ou « basses cultures » et y décèle le lieu où se traduit des sociali-
tés et des expériences sociales légitimes. Autrement dit, favorable tous les deux à la culture des
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cultivés (au moins pour la préhistoire des Cultural studies), ils opposeront dans leur conception
de la société deux visions : une légitime, de référence et une autre, illégitime, « déviante ». Le
19e siècle est considéré comme une période « des nuisances », celle du « mauvais goût », de
l’urbanisation et de ses conséquences désastreuses sur la culture traditionnelle.
D’ailleurs, une préhistoire des Cultural studies, à partir des travaux des littéraires de John Rus-
kin, Matthew Arnold et William Morris14 permet de constater au départ de ce courant la même
rhétorique dénonciatrice de la culture industrialisée jusqu’à ce que Richard Hoggart, à la fin des
années 1950, renverse la perspective. Ainsi cette attitude élitiste sera abandonnée et dénoncée
fortement par les Cultural studies britanniques. D’où les divergences les plus notoires de leurs
approches des masses et des pratiques culturelles populaires associées à ces communautés.
On peut compter parmi les auteurs et publications majeurs :
Section 2 : Les travaux fondateurs de seconde génération (fin 1940- jusqu’en 1950)
On pourrait proposer la notion de seconde génération pour inventorier les travaux parus entre
la fin des années 1940 et ce, jusqu’en 1960. La littérature est donc marquée par un foisonne-
ment de travaux de courants extrêmement divers qui vont des approches télégraphique-ma-
thématique (C. Shannon et W. Wiever) à celle d’inspiration anthropologique (G. H Mead, P.
Watzlawick, E. Goffman, R. Birdwhistell, Blumer), en passant par les courants empirico-fonc-
tionnalistes (H. Lasswell, P. Lazarsfeld, C. R. Wright, R. K. Merton, E. Katz, B. Berelson...). Les
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unes considérant l’information (pour ne pas dire la communication) comme linéaire dont la qua-
lité dépend de l’efficacité, l’abondance des unités (messages) codés et décodés par un outil
technique, les autres, au contraire, voit en la communication un jeu d’acteurs en situation inter-
actionnel et de co-construction de sens, tandis que d’autres encore considèrent que la commu-
nication présente une multitude de fonctions au sein d’un système social allant de la socialisa-
tion à la démocratisation. Quel que soit l’angle d’analyse emprunté, on constate un changement
d’attitude sur l’objet communication. Du pessimisme on passe à une attitude optimiste, de l’in-
fluence psychologique, on ressent l’influence des mathématiques et l’évacuation du phénomène
humain (concernant la théorie télégraphique) et de la vision macrosociologique de la communi-
cation on va vers une approche microsociologique.
Le système conceptuel est marqué par les notions de transmission, entropie (bruit), émetteur,
récepteur, canal, codage, décodage, cybernétique…
15 V. Sacriste, Communication et médias. Sociologie de l’espace médiatique, Vanves, Éditions Foucher, 2007, p.
82.
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tion constitue la réponse la plus éloquente aux limites de ce modèle même si les travaux de.
Les auteurs les plus marquants de ce courant sont Claude Shannon, Warren Weaver, Norbert
Wiener tandis que l’essentiel de leur œuvre concentre les orientations de ce courant :
Ces travaux sont influencés par la sociologie américaine de l’École de Chicago mais aussi de
Columbia, notamment le courant pragmatiste et l’interventionnisme sociale. Ils ont occupé le
champ des SIC pendant une très longue période avec une visibilité certaine et une fonction poli-
tique indéniable. Certainement qu’ils sont les plus connus, les plus remarqués et qu’ils doivent
leurs succès à l’intuition méthodologique d’un Harold Lasswell qui a évolué dans ses approches
de la communication. Cet auteur formule la recherche à partir d’une problématique à cinq
temps :
« Who ? », « say what ? », « to Whom ? », « in which channel ? », « whith what effect ? ». Elle
se traduit en français par la formule « Qui ? » « dit quoi ?», « à qui ?», « par quel canal ? »,
« avec quel effet ? »
Ici, la communication est analysée comme un procédé d’échanges alors que les autres initient
un mouvement révolutionnaire qui cherchent en saisir les effets d’une communication à partir
des conditions sociologiques des acteurs pour la première approche et de fonction, rôle, de so-
ciété, groupe ou communauté, effets, société, two step flow, opinion leaders, agenda setting,
sélection, exposition sélective, insertion, intégration…
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Les effets des médias sont limités (le degré d’insertion des individus) ;
Les médias ne disent pas ce qu’il faut penser mais ce à quoi il faut penser ;
Les médias sont des moyens efficaces pour gouverner, ils fabriquent du consentement
On doit à ce paradigme des travaux novateurs aussi marquants que ceux de Maxwell Mac
Combs et Donald Shaw sur la notion d’agenda setting, Elisabeth Noëlle Neumann sur la spirale
du silence et même quelques théories de la réception dont on peut trouver les racines dans le
fonctionnalisme.
L’essentiel des travaux est ici mené sous la houlette de Paul Lazarsfeld (avec d’autres auteurs
parfois)
✓ Voting (1954)
Harold Lasswell, Politics: who gets what when and how, New York, 1936
Joseph Klapper, What we know about effects of Mass communication, New York, 1960
Mais d’autres auteurs remarquables comme Elihu Katz, Bernard Berelson, Hazel Gaudet, Ro-
bert King Merton, Wilbur Schramm, Edward Shils… méritent toute leur place dans ce courant.
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Ces travaux apparaissent aussi à peu près vers la même période (1940) et alimentant ainsi
l’expérience américaine des SIC en introduisant une rupture importante par rapport à des ap-
proches jusqu’ici globalisante, généralisante de la communication (fonctionnalisme, théorie cri-
tique, théorie deterministe, théorie de la communication de masse…). Par la double, voire la
triple influence de l’anthropologie, la psychiatrie et la linguistique, les travaux d’inspiration an-
thropologique montrent comme le rappelle Yves Winkin que : « toute action et tout événement
offrent des aspects communicatifs »16 . S’inscrivant dans un véritable élan de rupture vis-à-vis
du modèle classique (shannonien) de la communication, l’analyse d’inspiration anthropologique
introduit la communication dans un système culturel et en fait un sous-ensemble de codes et de
symboles au sein d’un ensemble plus large. Elle conçoit la communication à la fois dans sa di-
mension verbale et sa dimension non-verbale. D’origine américaine, ces travaux ont permis de
donner à la communication gestuelle et non verbale toute leur place dans les interactions qui
expriment des idées, sentiments et expériences socioculturelles. Sont mis en exergue ici la
place du répertoire culturel, le contexte, les jeux de rôle, les fonctions culturelles de la kiné-
sique, la gestuelle et la co-production des situations sociales dans lesquelles se joue la com-
munication… L’influence de disciplines comme la psychiatrie et la psychologie, de courants phi-
losophiques comme le pragmatisme, l’interactionnisme ou l’ethnométhodologie… a fortement
contribué à faire de ce courant une approche d’une réelle originalité. Mais il n’est pas dépourvu
de limites comme tout courant théorique. Son axiome selon laquelle « tout est communication »
n’est pas partagé par la communauté scientifique malgré sa force séductrice. Par ailleurs, on ne
saurait minimiser les incertitudes relatives aux gestuelles car toutes les cultures n’entrent pas
aussi aisément en communication qu’on semble le faire croire dans ce courant. Les cultures se
ressemblent mais aussi diffèrent. L’implicite culturel (Edward T. Hall) ou dimension cachée de
la culture est une compétence qui s’acquiert à travers une expérience.
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Idée Les médias Toute Les médias Les moyens de La communication La La technique, les
générale sont tout- communicati sont une communication de est porteuse des communication technologies
ou puissants. Ils on suppose composante de masse sont au enjeux politiques, est orchestrale, sont des facteurs
théorie sont mobilisés l’émission la totalité service du elle est un outil de elle ne indéniables de
principal pour manipuler, d’un sociale et capitalisme. Ils rapport de force correspond pas changements
e influencer les message contribuent véhiculent entre élite et masse à une logique socioculturels,
masses vers un donc à l’idéologie linéaire, elle est politiques
destinataire l’intégration et bourgeoise et systémique
au moyen la cohésion dévalue la culture
d’un canal. sociale de référence
Tout dépend
de la qualité
technique
Système Masse, culture Emetteur, Fonction, rôle, Industrie culturelle, Elite, masse, Systémisme, techniques,
conceptu de masse, canal, besoin, idéologie, rapports hégémonie et constructivisme, médias de
el piqure destinataire, intégration, de force, contre-hégémonie, contexte, codes, masse, NTIC,
hypodermique, bruit, socialisation, manipulation, culture, sous- kinésique, digital,
irradiation, entropie, leader aliénation, masse, culture, contre- analogique, mise
influence, foule, cybernétique d’opinion, élite, espace public culture,légitimité, en scène,
manipulation, , rétroaction fonctions marginalité homéostasie,
behaviourisme, ou feedback latentes, interaction,
réflexe fonctions schismogénèse,
conditionné manifestes verbale, non-
verbal,
métacommunicat
ion
Période 1920-1930-194 1947-1948 A partir de 1940 1920-1930 1957-1960-1970 Vers les années Vers 1960
de 0 1940
parution
Auteurs Gustave Le Claude Harold Marx Horkheimer Richard Hoggart, Ray Birdwhistel, Marshall Mc
pionnier Bon, Gabriel Shannon, Lasswell, Paul (1898-1979), Stuart Hall, Antonio Gregory Luhan, Pierre
s Tarde, Serge Warren Lazarsfeld, Theodor Adorno Gramsci, William Bateson, Dell Lévy, Yoneji
tchakotine Weaver, Robert Merton, (1903-1969), Eric Morris, Arnaud Hymes, Paul Masuda, Joel De
Harold Norbert Elihu Fromm Matthew, Michel De Watzlawick, Rosnay, Manuel
Lasswell, Wiener… Katz,Bernard (1903-1980), Certeau… Georges H. Castells…
Edward Berelson… Herbert Marcuse Mead, Erwing
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Benjamin(1892-194 Winkin…
0), Leo Lôwenthal
(1900-1993),
Friedrich Pollock
(1894-1970), Franz
Neumann
(1900-1954),
Jürgen
Habermas1929)…
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Ouvrage *Psychologie *The *The people’s *Dialectique de la *The uses literacy Cf. Travaux du *La Galaxie
s clé des foules, mathematica choice, *Voting, raison *L’invention du collège invisible Gutenberg
*Le viol des l theory of *Listening *Dialectique quotidien, *Pour
foules par la communicati radio, négative comprendre les
propagande on médias
politique, *Cybernetics *Le macroscope.
*Propaganda Vers une vision
Technics in the globale.
World War
forces Affirmation de Caractère Analyse des Caractère critique, Considère la culture Découvre toute Développe la
la puissance de technique, incidences analyse dévoilant sous l’angle du la pertinence de force de la
la technologie, linéaire et fonctionnelles les enjeux rapport hégèmonie- la technique ou de
découverte de mathématiqu de la politiques et contre hégémonie, communication la technologie et
la suggestibilité e communication, idéologiques de la relativise la culture non verbale et démontre le
de l’homme, de nuance des culture, de référence et révèle la caractère
sa effets puissants dénonciation des revalorise les pertinence du dynamisant des
manupulabilité des médias, médias comme subcultures contexte ainsi avancées
approche obstacle de que de la co- scientifiques et
empirique l’émancipation production de techniques
intellectuelle sens entre
acteurs
communiquant.
faiblesse Sur-évaluation Ignorance Ignorance des Caractère spéculatif Pêche par excès de A tendance à Evacue tout le
s des effets de la des aspects enjeux de de l’approche, constructivisme et surévaluer les déterminisme
communication psycho- pouvoir liés à la sous-estimation de de relativisme, situations socioculturel qui
de masse, sociaux, communication, la personnalité des comporte une microsociales fonde l’usage de
catastrophisme culturels de porteur d’un individus et des dimension politico- comme des la technologie
la certain forces sociales militante qui occulte actes et
communicati « angelisme ». sa force scientifique situations de
on communication.
Évacue la
médiation
technique
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Pour résumé
Dès lors, pour une critique des théories des SIC et des concepts, il convient de remettre tous
les débats dans leur contexte d’émergence et de suivre la trajectoire des auteurs sans oublier
de mettre à profit les événements qui ont particulièrement mouvementé les dynamiques socié-
tales notamment sur le plan de la crise des grandes valeurs ; humanisme, démocratie, tolé-
rance, diversité culturelle, paix. On ne peut donc faire preuve d’esprit critique qu’en remettant
en contexte et en débat toutes les théoriques et approches mais aussi en tenant compte du ca-
ractère subversif et dynamique des sciences sociales. Savoir concilier les approches dans une
complémentarité heuristique est une démarche classique en sciences humaines et sociales et
recourir à une épistémologie des SIC ne peut que garantir une appropriation modérée et rai-
sonnée des connaissances.
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AA 2021 : UGB-UFRCRAC- Section Communication-L3 [P. CORREA. MAITRE DE CONFERENCES]
EXTRAIT DE COURS / ATTENTION PROPRIETE INTELLECTUELLE / PRIVEE
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