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Les sciences de l’information et de la communication, relevant des "Humanités nouvelles", étudient

les processus de communication et d'information dans le cadre des sciences humaines et sociales.
Elles se concentrent sur l'analyse des dispositifs de médiation sociale ou culturelle. Ce résumé
présente un aperçu des domaines de compétence de ces sciences, en mettant l'accent sur la
distinction entre information, connaissances et savoir. Deux sujets de recherche sont abordés pour
illustrer ces concepts.

Les sciences de l’information et de la communication sont multidisciplinaires, se situant à la croisée


de la science de l’information, des médias, des études culturelles et parfois des études de
communication. En France, elles s’inscrivent dans le domaine des sciences humaines et sociales,
tandis que dans les pays anglo-saxons, la science de l’information est considérée comme relevant des
sciences dites « dures ». Les origines de cette discipline remontent à des domaines littéraires, mais
elles ont évolué pour intégrer des concepts, des théories et des méthodes empruntés à d’autres
disciplines telles que l’histoire, l’ethnologie, l’art, les sciences du langage et l’informatique. Les
approches qualitatives sont privilégiées, mettant l’accent sur la compréhension des phénomènes
communicationnels à travers des entretiens et des analyses contextuelles. Les recherches dans ce
domaine visent à expliquer les processus de communication et d’information dans leurs dimensions
sociales et culturelles, en se basant sur des dispositifs et des médiations spécifiques.

Les sciences de l'information et de la communication se concentrent sur le contenu cognitif du


processus de communication, comme défini par Jean Meyriat en 1985. Elles étudient les contenus
activés par ce processus, qui sont influencés par l'environnement social et peuvent modifier le savoir
implicite ou explicite de l'individu qui les reçoit. Les recherches dans ce domaine portent sur divers
aspects, tels que la production, les usages, la réception, la médiation et la représentation de
l'information et de la communication. Avec l'avènement des technologies numériques, l'accent est
mis sur la formalisation et le traitement des connaissances dans différents domaines d'activité
humaine, ce qui nécessite une définition précise du type d'information étudiée par ces sciences.

Pour Jean Meyriat, l’information est intrinsèquement liée à la connaissance et n’existe que lorsqu’elle
est activement reçue, ce qui modifie l’état de connaissance de celui qui la reçoit. Dans le domaine des
sciences de l’information et de la communication, l’information est définie comme une connaissance
communiquée ou communicable, impliquant une attribution de sens. Le terme « savoir » englobe
toutes les branches de la connaissance. Plus récemment, Y. Jeanneret a précisé ces concepts en
distinguant l’information comme la relation entre un document et le regard porté sur lui, la
connaissance comme le travail productif des individus pour s’approprier des idées ou des méthodes,
et les notions comme des concepts distincts mais interdépendants. La caractérisation des outils
utilisés en information et en communication pour organiser les documents ou rendre les contenus
informationnels facilement retrouvables pose des défis. Cela est illustré par la proposition du chapitre
français de l’ISKO sur les pratiques et méthodes de classification du savoir à l’ère d’Internet.

La question de l’organisation des savoirs a été explorée en France par des pionniers des sciences de
l’information et de la communication, remontant même à des classifications de bibliothèques privées
établies par des érudits. Les classifications ont fait l’objet de recherches approfondies et de débats,
avec des approches modernes centrées sur la représentation globale des connaissances et des
approches postmodernes axées sur des outils pragmatiques pour des domaines spécifiques. Les
classifications sont souvent influencées par des considérations sociales et politiques, comme
l’illustrent les cas de la CDU et de la BBK en URSS. Les mises à jour successives des classifications
reflètent également les changements sociaux et politiques. L’indexation, en tant que dispositif
médiateur entre les documents et les systèmes d’organisation des savoirs, joue un rôle crucial dans la
propagation des idées et la production de nouvelles connaissances. Des études dans des domaines
tels que l’art contemporain et les sciences sociales ont montré que l’indexation va au-delà de sa
fonction technique pour devenir un moyen d’enrichir l’histoire culturelle et de fournir des insights sur
les développements dans des domaines spécifiques.

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