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en communication
Ghislain Thibault, Dominique Trudel
Éditeur
Département de communication sociale et
publique - UQAM
Édition électronique
URL : http://communiquer.revues.org/1714 Édition imprimée
DOI : 10.4000/communiquer.1714 Pagination : 5-23
ISSN : 2368-9587
Référence électronique
Ghislain Thibault et Dominique Trudel, « Excaver, tracer, réécrire : sur les renouveaux historiques en
communication », Communiquer [En ligne], 15 | 2015, mis en ligne le 17 octobre 2015, consulté le 02
octobre 2016. URL : http://communiquer.revues.org/1714 ; DOI : 10.4000/communiquer.1714
© Communiquer
Excaver, tracer, réécrire : sur les renouveaux
historiques en communication
Ghislain Thibault, Ph. D.
Professeur adjoint, Département de communication
Université de Montréal, Canada
Résumé
Cet article rend compte de deux nouvelles perspectives en histoire de la communication : la nouvelle histoire des
études en communication et les histoires sociales et médio-archéologiques des médias. Nous présenterons d’abord
les contextes d’émergence ainsi que les contributions propres à ces deux renouveaux historiques, pour ensuite tenter
de les articuler en examinant leurs contributions et leurs limites. Ce faisant, nous souhaitons contribuer à ce numéro
thématique de trois façons, soit 1) en offrant un aperçu critique de perspectives qui ont récemment redynamisé la
recherche en communication ; 2) en problématisant certains des enjeux inhérents à la pratique de l’histoire ; et 3) en
esquissant quelques-unes des lignes de convergence pouvant solidariser l’histoire de la communication et l’histoire
des médias.
Mots-clés : histoire de la communication, théories de la communication, histoire des médias, archéologie
médiatique, études médiatiques, épistémologie, représentation.
Excavate, Retrace, Revisit: Exploring Two New Historical Perspectives in Communication Studies
Abstract
This article looks at two emerging historical perspectives in the field of communication studies: the new history of
communication studies and media archaeology. Looking at the context of emergence and contributions of these
two new historical perspectives, this article aims at exploring the potential connections between them as well as
their limits. This article contributes to this special issue of Communiquer in three specific ways: 1) it provides a
general overview of two perspectives that have reinvigorated historical research in communication studies in the
recent years ; 2) it problematizes some of the challenges to the practice of historiography ; 3) it outlines some of
commonalities that could bridge together the history of communication studies and media history.
Keywords: history of communication, communication theory, media history, media archaeology, media
studies, epistemology, representation.
Nous pourrions expliquer ce regain d’intérêt pour l’histoire à la fois par l’évolution et
la nature du champ d’études de la communication. Assez récent, notre champ a, en effet,
peut-être tardé à aborder la question de sa propre historicité. Il est longtemps demeuré
un champ « nouveau » et il a davantage bataillé à asseoir sa légitimité aux yeux des autres
sciences sociales qu’à développer son historiographie. La tradition interdisciplinaire de
la communication peut également avoir participé à ce qui semble aujourd’hui une longue
éclipse de la question historique. Les chercheurs qui ont dirigé les premiers programmes
de recherche en communication le faisaient à partir des épistémologies de leurs disciplines
d’origine : la sociologie, l’éducation, la psychologie, la science politique, etc. La diversité et
le dynamisme actuel des sous-champs de la communication marquent à la fois l’importance
de ce passé interdisciplinaire et la difficulté de réunir les chercheurs autour d’une histoire
de la communication, comme en font foi le bon nombre de critiques à l’égard des recueils de
textes canoniques en communication (Buxton, 2007).
La position dominante des études sur les médias au sein des premiers programmes
de recherches empiriques a sans doute également contribué à freiner le déploiement
d’une tradition historiographique en communication. Une fois institutionnalisée comme
champ dédié à l’étude empirique des effets des médias de masse, tout se passe comme si la
communication était devenue immunisée à l’histoire. En effet, ce champ d’études, dont le
développement est lié à l’émergence d’une anxiété collective face aux effets de la propagande
durant l’entre-deux-guerres, est implicitement synchronique : il cherche à élucider les effets
contemporains des médias à mesure que ceux-ci évoluent. Une telle orientation a présidé
à la réalisation d’une longue série de recherches a-historiques portant sur les effets des
nouveaux médias (Ryfe, 2001). Constamment poussés dans un mouvement vers l’avant, les
chercheurs semblent ainsi avoir privilégié les études conjuguées au présent.
1. Nous pensons entre autres à des ouvrages édités tels que Explorations in Communication and History (Zelizer,
2008), The History of Media and Communication Research (Park et Pooley, 2008) ou The Communication History
Handbook (Simonson, Peck, Craig et Jackson, 2013a) ainsi qu’à des numéros thématiques tels que « Les racines
oubliées des sciences de la communication » paru dans Hermès en 2007, « What is Communication History ?
European Answers » paru dans Medien & Zeit en 2011 ou encore « L’archéologie des média » paru dans la revue
Musiques & cultures digitales en 2014. Mentionnons aussi la création, en 2013, de la division Communication
History au sein de l’International Communication Association.
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Alors que nous abordons différents « renouveaux » historiques qui ont dernièrement
marqué la communication, nous resterons critiques par rapport au discours de « nouveauté »
de ces perspectives. L’épithète nouveau est souvent accompagnée de politiques d’exclusion
et de rejet du passé, et les historiens qui souhaitent construire une historiographie inclusive
doivent s’en méfier. Alors que les proclamations de « révolutions » technologiques,
théoriques ou culturelles se succèdent aujourd’hui à un rythme effarant, le discours de la
nouveauté cherche trop souvent à masquer le passé afin d’établir un discours dominant.
Nous verrons que les nouvelles perspectives historiques cherchent, au contraire, à faire
se déployer le champ d’études sans réifier la position dominante au sein d’un continuum
historique.
Cette histoire reçue des études en communication amalgame deux récits distincts. Le
premier, élaboré pour une première fois dans Personal Influence (Katz et Lazarsfeld, 1955),
tient en quelques lignes : avant la Seconde Guerre mondiale, les études en communication
étaient méthodologiquement naïves et spéculatives, postulant que la communication avait
des effets directs, qu’ils soient pervers ou bénéfiques. Cette période est souvent représentée
à l’aide des métaphores de la « seringue hypodermique » ou de la « magic bullet theory ».
Après la guerre, les recherches empiriques auraient permis de mettre à jour les effets limités
et complexes des médias, notamment la médiation des groupes d’appartenance et des
leadeurs d’opinion. Ces découvertes marquent, toujours selon ce récit, l’avènement de la
recherche « scientifique » portant principalement sur les effets des médias.
Un tel récit n’est évidemment pas sans fondement, dans la mesure où il témoigne bien
d’une certaine évolution des études en communication, qui ont progressivement délaissé
les études sur la propagande durant l’entre-deux-guerres. Il se méprend toutefois sur la
sophistication et la diversité des études sur la propagande, lesquelles s’alignaient souvent
sur des conceptions progressistes qui présumaient l’existence d’un public actif, capable
de résister à la propagande (Sproule, 1989). Ce récit néglige également de mentionner les
origines militaires du modèle du two step flow comme tactique de propagande, bien avant
les années 1940 (Glander, 2000 ; Trudel, 2013). Bref, l’histoire reçue doit davantage au
contexte académique et aux enjeux de légitimation qui lui sont propres qu’à l’histoire des
études sur les médias (Pooley, 2006 ; Carey, 1996).
Le second de ces récits, celui des « pères fondateurs », a été élaboré pour une première
fois par Berelson (1959) et ensuite popularisé par Schramm (1963). Ce récit identifie la
communication comme un champ d’études créé durant l’entre-deux-guerres, au confluent
de différentes traditions disciplinaires déjà établies, soit la psychologie (Lewin et Hovland),
la science politique (Lasswell) et la sociologie (Lazarsfeld). Ce récit sera largement
adopté et contribua significativement – c’était l’intention de Berelson et de Schramm – à
l’institutionnalisation de la communication, sous la forme d’instituts interdisciplinaires
puis de départements, et éventuellement à sa reconnaissance comme discipline (Sproule,
2008).
À partir des années 1970, Carey (1989) propose une histoire alternative des études
en communication qui met l’accent sur la tradition de l’École de Chicago. Selon Carey,
Charles Horton Cooley, Robert Park et John Dewey auraient amorcé une réflexion riche
et originale sur la communication comme activité constitutive du social, réflexion qui n’a
pas survécu à la popularisation rapide des études administratives portant sur les effets des
médias. Carey souhaite ressusciter cette tradition ignorée afin de redéployer le champ des
études en communication autour de sa propre conception rituelle de la communication,
qui arrime l’École de Chicago avec les études culturelles britanniques. Or la démarche
de Carey, qui s’appuie sur une documentation mince, relève peut-être davantage de
l’insurrection intellectuelle que de l’histoire des études en communication (Pooley, 2007).
Bien des années plus tard, et en dépit de ses propres travaux, Carey (1996) écrira d’ailleurs
que l’histoire des études en communication demeure encore à écrire, dans la mesure où la
littérature historique existante de l’époque se contente de réarranger sans fin les mêmes
« débris ». À la même époque, Gitlin (1978) propose lui aussi une histoire critique des
études en communication en exposant comment le « paradigme dominant » de recherche
sur les effets des médias s’est développé en fonction des intérêts des industries médiatiques,
qui ont par ailleurs financé de nombreuses études sur les effets des médias. Mais ce faisant,
Gitlin accepte implicitement le récit historique de Personal Influence, qu’il reformule
simplement en termes négatifs (Pooley, 2008).
Au cours des années 1980, différentes contributions ont prolongé l’un ou plusieurs de ces
courants historiographiques. Par exemple, Czitrom (1982) revisite lui aussi la contribution
de l’École de Chicago aux études en communication, un travail qui se démarque de celui
de Carey par la profondeur de la recherche archivistique (Simonson, 2007). En 1983, le
Journal of Communication propose un volumineux numéro spécial sous le thème « Ferment
in the Field », numéro éclectique dans lequel se côtoient des critiques des origines du
champ d’études ainsi que des récits biographiques portant sur les origines du champ. Si
ce numéro témoigne de l’intérêt émergent pour l’histoire des études en communication et
d’une volonté de réfléchir à ses développements, la réflexion critique sur l’historiographie
demeure peu développée. Dans ce contexte, la métaphore du « ferment », en plus d’évoquer
les renouveaux du champ d’études, renvoie paradoxalement à une conception linéaire et
téléologique de l’histoire du champ, qui contiendrait en quelque sorte en lui-même les
ferments de son propre développement :
The dialogue of perspectives represented in this volume is both the culmination and the
commencement of a process. We hope it may be a milestone along the course of growth and rapid
development of communications as a discipline, its “coming of age” as an active participant in
and observer of the growth of communications technologies and institutions (Gerbner, 1983a,
p. 5).
Selon Pooley (2008), c’est à la fin des années 1980 que commence à se développer un corpus
historiographique qu’il identifie à la « nouvelle histoire » (new history) des études en
communication. Ce courant, que Pooley associe aux travaux de six chercheurs (Christopher
Simpson, Timothy Glander, Rohan Samarajiva, Brett Gary, William Buxton et J. Michael
Sproule) est caractérisé par un intérêt pour les différents contextes historiques qui ont
façonné les études en communication et par une importante recherche archivistique. Bien
que ces travaux soient irréductibles l’un à l’autre, ils partagent certaines conclusions quant
au rôle structurant joué par la fondation Rockefeller dans la genèse de ce qui deviendra
le paradigme dominant des études en communication (Buxton, 1994 ; Gary, 1999). Ces
travaux ont également exposé comment les recherches portant sur la guerre psychologique
ont constitué, au cours de la Seconde Guerre mondiale et des premières années de la guerre
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froide, l’une des principales matrices du développement des études portant sur les effets des
médias (Glander, 2000 ; Simpson, 1994).
cas du Québec ou du Canada, par exemple, est particulièrement intéressant pour situer le
rôle de ce type de récits, en marge des histoires reçues, dans cet objectif de rendre l’histoire
plurielle. Si l’historiographie des études québécoises en communication est peu développée
(Yelle, 2004), de récentes contributions abordent l’histoire de certains départements de
communication en mettant l’accent sur la spécificité des contextes ayant présidé à leur
développement. Par exemple, Gaëtan Tremblay (2014) et Serge Proulx (Trudel, 2010) ont
récemment retracé leurs parcours respectifs à l’Université du Québec à Montréal. Tremblay
(2014) décrit notamment comment les collaborations entre chercheurs québécois et
catalans ont été motivées par des contextes politiques similaires. D’autres travaux se sont
concentrés sur l’histoire de différents départements de communication au Canada, ainsi
que sur l’histoire de l’Association canadienne de communication et du Canadian Journal
of Communication (Fouts, 2000). Mentionnons aussi la création et la valorisation, depuis
2012, du fonds d’archives de l’Association canadienne de communication à l’Université
Carleton. Les historiographes du champ des études en communication au Canada
reconnaissent par exemple (ce que ne fait pas Pooley) l’apport de la Canadienne Gertrude
Robinson, qui a été parmi les premières à proposer un programme réflexif et critique sur
l’historiographie du champ de la communication dans les années 1980, et ce, à la même
époque où Pooley identifie l’émergence de sa nouvelle histoire 2. Babe (2000) propose
quant à lui une intéressante discussion des convergences et des divergences entre recherche
canadienne et américaine en communication, tout en identifiant dix chercheurs formant
la « pensée canadienne en communication ». D’autres encore, à l’instar de Kroker (1984),
reconnaissent la contribution originale des Canadiens Harold Innis et Marshall McLuhan
et proposent une relecture de l’histoire du champ au Canada en le recentrant autour de la
théorie médiatique, sur laquelle nous reviendrons dans la prochaine section.
La nouvelle histoire ouvre ainsi la porte à l’inclusion de récits historiques au-delà des
frontières américaines et du monde anglo-saxon. Sur la scène internationale, pensons aux
travaux de Ribeiro (2011), qui analyse de manière comparative le développement des études
en communication dans les pays ibériques, dans lesquels elles se sont institutionnalisées
de manières différentes, ou encore aux travaux de Hardy et Lui (2010), qui ont décrit les
processus complexes de traduction et de médiation à travers lesquels les concepts américains
de communication ont été introduits en Chine afin de créer une discipline spécifique,
« xinwen chuanboxue », que l’on peut traduire par « sciences de la communication
journalistique ».
Cela n’empêche pas pour autant certains chercheurs pouvant être associés à la nouvelle
histoire de proposer des démarches tout à fait critiques ancrées dans l’histoire des idées. Par
exemple, Peters (1999) propose une histoire de l’idée de « communication » qui remonte
jusqu’à l’antiquité grecque et discute entre autres de mesmérisme et de spiritualisme. D’une
manière similaire, Simonson (2010) propose une histoire de l’idée de « communication de
2. Wartella (1996) offre également une relecture critique des historiographies existantes, soulignant entre autres que
le paradigme dominant s’est constitué bien avant la publication de Personal Influence, au carrefour de différentes
traditions des sciences sociales et dans le contexte de problèmes sociaux particuliers.
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masse » qui va de Paul de Tarse jusqu’à Robert K. Merton. De telles histoires des idées,
plutôt que d’expliquer l’histoire du champ par le progrès constant de ses concepts et de ses
méthodes, contribuent à redéfinir le champ par le concours d’idées et d’éléments qui ne
sont généralement pas associés aux études en communication. En ce sens, ces démarches
contribuent au projet de la nouvelle histoire puisqu’elles privilégient une histoire ouverte et
diversifiée des études en communication.
L’histoire des médias est d’abord et avant tout une histoire d’objets techniques. Ni centrée
sur l’histoire des idées, des théories, des institutions ou des mouvements sociaux, l’histoire
des médias est d’abord l’histoire d’une culture matérielle. Son développement a donc été
tributaire d’un dialogue constant avec l’histoire des sciences et des technologies, marquée
par un tournant culturel au début des années 1980.
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Avant cela, les histoires des médias, peu nombreuses, étaient relativement hermétiques,
campées dans la logique positiviste du progrès technologique. Comme les moyens de
communication modernes émergent pour la plupart des avancements en ingénierie
électrique, on retrouve au tournant du 20e siècle certains survols historiques dans les
publications scientifiques, les revues spécialisées, ou encore dans les revues destinées au
grand public. Le propos de ces histoires demeure largement technique et s’adresse d’abord
à un lectorat fasciné par une rhétorique du progrès et de l’évolution technologique. La
fascination envers les technologies de communication est indissociable de celle pour les
figures de l’inventeur et de l’expert technique (Hughes, 1989 ; Marvin, 1988). L’histoire
des médias est alors enchâssée dans un type particulier d’historiographie, très populaire
à l’époque : les biographies d’inventeurs. Ces hagiographies de « pères inventeurs », où se
succèdent des technologies et des médias dont on sait a posteriori qu’ils ont eu obtenu la
faveur populaire et le succès commercial, sont marquées par la logique de la « paternité ». Un
peu à la manière des historiographies de disciplines qui cherchent des « pères fondateurs »,
les récits biographiques en histoire des médias auront pour effet d’obscurcir toute autre
forme d’histoire, notamment celle d’inventions infructueuses, n’ayant pas réussi à se tailler
une place sur le marché. Alors que le processus d’invention est souvent complexe et litigieux,
ce type d’histoire des médias cherchait à élever un seul récit au rang d’histoire officielle
en l’épurant de toute controverse. Celle-ci sert alors davantage des intérêts économiques
(notamment autour de l’obtention de brevets) que la mise à jour de médiations complexes
entre technologie et culture.
Les histoires culturelles et sociales des médias entreprendront, à partir du début des
années 1980, une réécriture complète de l’histoire des médias. Répondant au tournant
culturel amorcé dans les sciences sociales et en histoire des sciences et des technologies,
l’histoire des médias commence, elle aussi, à valoriser des approches ancrées dans la théorie
de la construction sociale des technologies 3. Si les médias en sont encore les acteurs centraux,
ces histoires illuminent de façon particulière des changements de culture ou d’attitude qui
les accompagnent. Marvin (1988), par exemple, illustre la fine médiation entre technologie
et culture, qui devient de plus en plus opérante pour les chercheurs en communication.
Pour elle, l’objet de recherche « média » devient un vecteur de culture plutôt qu’un simple
appareil de transmission :
Media are not fixed natural objects ; they have no natural edges. They are constructed complexes
of habits, beliefs, and procedures embedded in elaborate cultural codes of communication. The
history of media is never more or less than the history of their uses, which always lead us away
from them to the social practices and conflicts they illuminate (Marvin, 1988, p. 8).
Ces nouvelles histoires sociales des médias ont dynamisé le champ de la communication à
plusieurs égards. D’une part, elles ont permis de repenser l’objet de recherche « média » dont
elles ont fait éclater les cadres de définition. D’autre part, alors que les études empiriques se
limitaient aux seuls « médias de masse » (journaux, radio, télévision), les histoires sociales
des médias ont étendu leur analyse à des objets de recherche exclus des historiographies
précédentes. Schudson (1984) soulignait ainsi la contribution originale qu’avait fait Czitrom
dans Media and the American Mind en incluant le télégraphe dans son histoire des médias,
un objet qui avait jusque-là été « négligé » (depuis, le télégraphe est largement reconnu
comme un objet incontournable de l’histoire des médias). Marvin (1988) brisait, elle aussi,
les frontières du concept de « média » en conceptualisant la lumière électrique comme l’un
des premiers médias de masse. Ses travaux permettent aujourd’hui d’ajouter un nombre
important d’histoires sociales de l’électrification dans les cursus d’études médiatiques
(Bazerman, 2002 ; Nye, 1990). Le décloisonnement des formes médiatiques a ouvert la
3. Mentionnons ici quelques ouvrages phares de cette histoire sociale des médias et des technologies de
communication : The Culture of Time and Space, 1880-1918 (Kern, 1983) ; Inventing American Broadcasting,
1899-1922 (Douglas, 1987) ; When Old Technologies Were New (Marvin, 1988) ; et America Calling (Fisher, 1992).
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porte à de nombreuses études historiques portant sur des médiations entre technologies
et phénomènes culturels : les relations entre la communication et les phénomènes occultes
(Davis, 1999 ; Sconce, 2000), la construction sociale de l’espace et du temps (Kern, 1983 ;
Schivelbusch, 1986) ou les formes de savoir privilégiées par certaines formes médiatiques
(Gitelman, 2014 ; Sterne, 2003).
Les histoires sociales des médias ont également consolidé le sous-champ des études
médiatiques (media studies) auquel les historiens des médias s’identifient particulièrement.
Les chercheurs qui tentent de se distancier des premières études empiriques sur les
effets des médias s’identifient souvent à l’étiquette « études médiatiques » plutôt qu’à la
communication, comme s’ils voulaient marquer leur profond désaccord épistémologique
avec les pères fondateurs. C’est ce qu’a notamment fait Meyrowitz lorsqu’il répond
explicitement au Ferment in the Field en s’adressant aux « media scholars » dans un
texte intitulé « Images of Media: Hidden Ferment – and Harmony – in the Field » (1993).
Cet article aux visées programmatiques situait les enjeux des études médiatiques en les
détachant clairement des recherches empiriques. Entre autres, Meyrowitz propose de
recentrer les études médiatiques sur l’analyse des caractéristiques matérielles des médias
et sur leurs interactions dans une sorte de système écologique. Meyrowitz propose même
sa propre version de l’historiographie des études médiatiques en évoquant les travaux des
Canadiens Innis et McLuhan (et non plus les premières études empiriques sur les effets)
comme représentants de la première génération des théories médiatiques 4. Faisant écho à
l’écologie médiatique américaine, l’idée d’une « écologie » au sein de laquelle technologies
et sociétés seraient en constante médiation a été reprise en France sous le nom de
« médiologie » (ou science des médias) autour des travaux de Debray et de Bougnoux. Il est
intéressant de noter que, même si Debray et Bougnoux évoluent tous deux à l’intersection
de la philosophie et des sciences de l’information, l’étiquette médiologie, comme celle
des « études médiatiques » pour les chercheurs américains, marque une rupture avec les
travaux empiriques sur les médias en communication.
Depuis le début des années 1990, l’histoire des médias est en pleine effervescence. L’une de
ces nouvelles perspectives historiques, connue sous le nom d’« archéologie médiatique »,
s’est particulièrement distinguée en Europe (principalement en Allemagne) pour sa
contribution originale au champ des études médiatiques. Si l’archéologie médiatique
ne se réclame pas toujours des études en communication, elle y a trouvé écho et dispose
présentement d’une notoriété grandissante en Amérique du Nord.
Émergeant autour des travaux de ce qu’il convient sans doute d’appeler l’École allemande
de théorie médiatique et des travaux de Friedrich Kittler, l’archéologie médiatique conçoit
les médias sous l’angle de leur matérialité. Kittler, comme McLuhan d’ailleurs, avait une
formation en littérature et c’est à travers ses travaux sur les formes matérielles du discours
littéraire qu’il a entrevu la nécessité d’une théorie médiatique. C’est donc par le truchement
d’un intérêt pour un objet de recherche commun (les médias) qu’il est possible de faire des
ponts entre l’archéologie médiatique et les études en communication.
L’archéologie médiatique en tant que méthode a été évoquée l’une des premières fois
par Zielinski (1996) dans CTheory, une revue électronique dirigée par le Canadien Arthur
Kroker. C’est toutefois Huhtamo (1997) qui, l’année suivante, va en proposer la synthèse
comme sous-champ. Huhtamo y décrit le « tournant culturel » en histoire des médias
4. L’approche articulée par Meyrowitz se développe encore aujourd’hui au sein de la Media Ecology Association
(fondée en 1998) et de son journal, Explorations in Media Ecology.
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L’archéologie médiatique, qui dans les dernières années a gagné en popularité dans les
départements d’études médiatiques, d’histoire des sciences et de communication, réunit
désormais une pluralité d’approches qui cherchent ainsi à revitaliser et à dynamiser les
études sur les médias. Alors que certaines démarches s’inscrivent davantage dans la tradition
de l’histoire sociale des médias ou de l’étude culturelle des technologies, d’autres adoptent
une posture plus radicale et recentrent leurs analyses sur les manifestations matérielles et
discursives des médias. C’est notamment le cas d’Ernst (2013), qui considère que les médias,
par leur capacité d’inscription ou de diffusion, sont les conditions de possibilité même du
discours. C’est ainsi que la prévalence de certaines formes médiatiques à une époque donnée
va permettre certains régimes du savoir et en proscrire d’autres. Dans cette perspective,
Ernst propose d’abandonner l’historiographie (qui est une pratique dominée par l’écriture)
au profit de nouvelles catégories temporelles pouvant mettre en lumière d’autres formes
médiatiques non textuelles. Dans cette même veine, les travaux de Sterne (2003) cherchent
à valoriser la recherche sur les technologies acoustiques, alors que l’accent est généralement
mis sur les techniques d’inscription textuelles.
L’approche plus radicale d’archéologie médiatique se distingue de l’histoire sociale
des médias en ce qu’elle ne cherche pas à mettre à jour des usages ou des significations
symboliques des médias. Il ne s’agit pas de mettre en scène une histoire des médias
avec des acteurs sociaux dont la contribution aurait été négligée, mais bien de repenser
la pratique historiographique par l’angle des médias. L’archéologie médiatique est aussi
devenue un interlocuteur central des débats sur la culture numérique. Les « nouveaux
médias » ou « nouvelles technologies de la communication et de l’information » étant le
résultat de la convergence des médias de masse avec les technologies informatiques au
début des années 1980, l’archéologie médiatique a notamment exploré la longue histoire de
l’informatique. Le passage de l’analogique au numérique, entre autres, a été problématisé
par plusieurs. Par ailleurs, l’archéologie médiatique contribue présentement aux débats
académiques sur les humanités numériques, comme en font foi les plus récents travaux de
Manovich (2012).
Cet intérêt pour une archéologie des médias s’est fait sentir au-delà de l’Europe. De
nombreux historiens des médias (qui ne se réclament pas nécessairement de l’archéologie
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Nous souhaitons toutefois souligner quelques-unes des sympathies entre les deux
approches, en montrant certaines de leurs fertilisations croisées. Ces deux perspectives,
bien qu’elles se soient développées en parallèle, cohabitent au sein d’institutions, partagent
quelques auteurs de référence et ont un certain « air de famille », non seulement en ce
qui a trait à certaines de leurs prémisses respectives, mais aussi par la manière dont
elles contribuent à revitaliser les études en communication. D’abord, ces perspectives
maintiennent et reconnaissent le caractère interdisciplinaire de la communication ; ensuite,
elles participent à la tâche de réécriture de l’histoire du champ et de ses objets ; finalement,
elles étendent l’histoire de la communication au-delà de la période historique de son
institutionnalisation.
avec lesquelles elle tente d’entrer en dialogue (Pooley et Park, 2008). En outre, plutôt que
de déployer des récits visant à favoriser l’institutionnalisation du champ, la nouvelle histoire
rend compte des emprunts à d’autres disciplines. Par exemple, Pooley (2008) propose de
réfléchir à l’évolution du champ dans le contexte du développement des recherches sur
l’opinion publique, qui s’établissent à partir du milieu des années 1930. Dans une veine
similaire, Peters (2008) propose d’étudier quatre phénomènes de fertilisation croisée ayant
contribué au développement de traditions de recherche particulières entre 1946 et 1968, soit
1) le dialogue entre le paradigme dominant de recherche portant sur les effets des médias et
les travaux sociologiques portant sur la communication, 2) les liens entre la cybernétique,
la théorie de l’information et le structuralisme, 3) les nombreux échanges, dès la fin des
années 1930, entre communication et psychiatrie et 4) les rapports entre études littéraires
et études culturelles, et notamment l’importance des travaux de McLuhan à leur carrefour.
Les dialogues constants entre les études en communication et d’autres approches ont ainsi
contribué à limiter leur sédimentation en une forme canonique.
Les historiens des médias ont aussi été réceptifs à l’importance de maintenir un dialogue
avec d’autres disciplines, notamment avec les études sociales de la technologie et de la
science, qui s’organisent dès le milieu des années 1980 et traversent de nombreux champs.
Les approches constructivistes comme celle de la construction sociale des technologies ou
celle de la théorie de l’acteur-réseau vont trouver écho en histoire des médias et en informer
les méthodologies et les approches théoriques. Les technologies de communication
deviennent alors des lieux privilégiés pour l’analyse de controverses sociales et techniques.
Ce rapprochement est favorisé par une importante mutation des médias, alors que le modèle
de diffusion propre aux médias de masse est mis à mal par le développement des technologies
informatiques et de la communication en réseau. Le champ de la communication s’ouvrait
ainsi au dialogue avec les autres sciences sociales afin d’aborder les médias.
La nouvelle histoire invite aussi à une plus grande reconnaissance des histoires
internationales et régionales. Comme nous l’avons vu plus tôt, l’institutionnalisation
des départements de communication au Canada s’est effectuée dans un contexte qui est
largement différent de celui des États-Unis. Un des enjeux de la nouvelle histoire de la
communication consiste donc à réinvestir ce champ, à le repeupler d’histoires régionales ou
négligées et à y poser de nouvelles déterminations.
Conclusion
Les historiens sont souvent les critiques les plus féroces des discours sur la « nouveauté ».
Caractériser une approche, une théorie ou un concept de « nouveau » implique trop souvent
une politique de table rase, comme si l’on voulait marquer dans le temps et dans l’espace une
rupture avec le passé, jugé impertinent, archaïque ou désuet. Ces ruptures sont généralement
artificielles et construites arbitrairement par l’historiographie. Parce qu’il désigne un
avant et un après, le terme nouveau est en effet le produit idéologique de l’historiographie
moderne de laquelle les « nouvelles » perspectives historiographiques tentent justement de
se dégager. Les historiens des médias, par exemple, ont activement contesté la surenchère
autour des discours sur les « nouveaux médias » (Chun, 2006 ; Gitelman 2006). Refusant
de faire table rase avec le passé, ils se sont employés à montrer combien les technologies
numériques et les autres moyens de communication actuels sont tributaires d’une longue
généalogie de machines, d’instruments scientifiques et autres technologies. De la même
manière, la nouvelle histoire des études en communication a su éclairer les enjeux propres
aux prétentions à la nouveauté qui ont marqué le développement du champ. Néanmoins, la
nouvelle histoire doit prendre garde à ne pas disqualifier en bloc les historiographies qui lui
sont antérieures afin d’asseoir sa légitimité et sa « nouveauté » (Trudel, 2012).
Ce n’est pas dans une optique de rupture que nous présentons les « renouveaux »
historiques comme de « nouvelles perspectives ». Plutôt, nous avons tenté de mettre en
lumière le contexte d’émergence de perspectives ayant offert, tour à tour, des outils et des
stratégies méthodologiques (comme la réécriture, le traçage et l’excavation), théoriques
et épistémologiques permettant justement de faire de l’histoire autrement. D’ailleurs, les
différentes perspectives que nous avons présentées ne promeuvent pas à outrance leurs
interventions en utilisant le vocabulaire de la nouveauté. Elles demeurent au contraire
attentives à garder le passé qui les a fait naître vivant. Elles cherchent à multiplier les portes
d’entrée sur le champ des études en communication et abordent directement les défis, les
limites et les contributions de l’approche historiographique. Notre propre lecture de ces
« nouvelles perspectives » historiographiques en communication ne fait pas exception, et
c’est avec prudence que nous espérons avoir abordé leur émergence au sein d’un plus vaste
réseau d’échange d’idées et de méthodes.
20 | G. Thibault et D. Trudel Communiquer, 2015(15), 5-23
Une des contributions de cet article consiste, nous l’espérons, à amorcer une réflexion
sur l’apport de la communication à l’histoire, comme pratique et comme discipline.
Comment peut-on aborder, dans une perspective communicationnelle, les limites
médiatiques inhérentes à l’historiographie ? L’historiographie s’incarne nécessairement
dans des formes médiatiques (notamment l’écriture) et prend pour objet des médias
(notamment l’archive). L’enjeu des démarches que nous avons explorées consiste donc à
trouver comment la communication peut contribuer à redéfinir l’histoire et, inversement,
comment la perspective historique, en tant que méthode ou même en tant que sous-champ,
peut contribuer à redéfinir la communication. Des pistes sont déjà ouvertes, notamment
par Robinson (1996), par Peters (2008) et par Ernst (2013), qui, chacun à leur manière,
proposent une pratique de l’histoire ancrée dans des épistémologies communicationnelles
réceptives aux formes matérielles par lesquelles cette histoire est transmise et communiquée.
Sans jamais réduire ces différentes perspectives les unes aux autres ni se fermer à d’autres
traditions historiographiques, la poursuite de tels projets nous semble aujourd’hui cruciale
afin de maintenir la question historique au cœur des études en communication.
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