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Mondes du Tourisme

7 | 2013
Gastronomie et développement local

La communication touristique, une triple invention


Philippe Viallon

Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/tourisme/171
DOI : 10.4000/tourisme.171
ISSN : 2492-7503

Éditeur
Éditions touristiques européennes

Édition imprimée
Date de publication : 1 juin 2013
Pagination : 2-11
ISSN : 2109-5671

Référence électronique
Philippe Viallon, « La communication touristique, une triple invention », Mondes du Tourisme [En ligne],
7 | 2013, mis en ligne le 30 septembre 2015, consulté le 21 décembre 2020. URL : http://
journals.openedition.org/tourisme/171 ; DOI : https://doi.org/10.4000/tourisme.171

Mondes du tourisme est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution
- Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
PHILIPPE VIALLON

La communication touristique,
une triple invention

PHILIPPE VIALLON [viallon@unistra.fr]


Professeur en sciences de l'information et de la
communication à l’Université de Strasbourg

Résumé. Bien connue des professionnels, qui la conçoivent comme un aspect du marketing,

la communication touristique est un concept encore peu développé par les chercheurs.

Pourtant, depuis plus de cinquante ans, les sciences de l’information et de la communication

produisent des travaux sur les médias, les organisations, les archives ou la circulation de

l’information (sous sa forme numérique, tout particulièrement), qui peuvent être rapportés

au champ du tourisme avec intérêt. Ce texte envisage quelques pistes pour ce faire.

Abstract. Tourism communication is a well-known concept among professionals who think of it

as being related to marketing, but it is rarely used by researchers. Over the last fifty years a lot of

research has been produced in the fields of communication and information science concerning

the media, organizations, the archives, and the circulation of information, in particular digital

information. This research can be applied to the domain of tourism in a productive manner. This

text explores some of the possibilities opened up by this approach.

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CHRONIQUE SCIENTIFIQUE

Q
u’est-ce que la commu- Pour tenter de cadrer ces ques- totélicienne la première formalisa-
nication touristique ? tions, cette chronique va se déve- tion de l’argumentation et des tech-
Les mots ne semblent lopper en deux temps. Dans une niques de conviction. Les concepts
pas poser problème. L’expression première partie sera soulignée une d’ethos, de logos et de pathos
est encore relativement peu identité épistémologique frappante (Aristote), par exemple, mettent en
employée (Jaworksi et Pritchard, 2005 ; entre les deux champs : il s’agit de relief les ressorts du discours de
Luger, 2000 ; Boyer et Viallon, 1994) deux inventions, celle de la com- conviction et sont encore aujour-
dans le monde de la recherche qui, munication et celle du tourisme. d’hui pertinents pour analyser le
pourtant, parle de communication Dans une deuxième partie sera envi- discours publicitaire touristique :
politique, de communication des sagée l’association des deux l’ethos correspond à l’image que
organisations ou de marketing tou- concepts qui amène une troisième l’émetteur donne de lui-même à
ristique et de politique touristique… invention, celle de la communica- travers son discours et renvoie à sa
Dans le monde professionnel, l’ex- tion touristique. Ce nouveau (?) crédibilité et la confiance qu’il doit
pression est courante et comprise concept a des conséquences si éveiller auprès du récepteur ; le
comme une partie du marketing importantes pour l’étude du tou- logos couvre l’argumentation mise
touristique, plus précisément risme qu’on ne peut que reconnaître en place et les stratégies afférentes ;
comme une de ses phases opéra- la nécessité d’inclure la communi- le pathos renvoie aux sentiments
tionnelles, lorsque les stratégies cation touristique à toute réflexion mobilisés et à tout l’affect de la
décidées trouvent leur matérialisa- de haut niveau sur cette activité communication. Barthes (1957) les
tion sur des supports visant des humaine et à toute formation au a d’ailleurs appliqués avec justesse
publics restreints avec des objectifs tourisme. aux trois éléments clefs de la com-
précis. munication : l’émetteur, qui doit
Pour la recherche, les apparences DEUX INVENTIONS avoir une éthique pour être crédible,
trompent et la question est plus le message, qui doit comporter de
complexe qu’il n’y paraît. La ren- L’invention bons arguments, et le récepteur,
contre de ce que les sociologues de la communication qui se laisse toucher ou non par le
(Bourdieu, 1976) appellent des Les hommes ont communiqué message. Aristote souligne aussi les
“champs”, la communication et le de tout temps, mais la communi- mauvais usages possibles de la rhé-
tourisme, appelle, en effet, une série cation comme science n’existe pas torique, telle que la pratiquent par
de réflexions : Quelles conséquences depuis les origines de l’homme. Il exemple les sophistes. Cicéron, dans
la rencontre de ces deux champs faut donc différencier, d’une part, sa volonté d’expliquer comment
amène-t-elle d’un point de vue épis- la formalisation de techniques de un avocat doit parler pour
témologique ? Dans quelle forme communication, de l’Antiquité convaincre, a aussi insisté sur la
de communication le tourisme se grecque et latine au XX
e
siècle, et, nécessité d’organiser son discours,
situe-t-il ? Comment les profession- d’autre part, l’analyse systématique de connaître son auditoire… Les
nels conçoivent-ils cette communi- et holistique du processus de com- pères de l’église, et notamment
cation, notamment avec les tech- munication, qui a pris le relais à Thomas d’Aquin, ont développé
nologies de l’information et de la partir de la première moitié du XX e
pour leur part la scolastique, que
communication (Tic) ? Enfin, com- siècle avec la constitution d’une l’on peut considérer comme une
ment les touristes, autrefois appa- science. forme religieuse de la rhétorique.
remment passifs, utilisent-ils ces Les chercheurs (Mattelart, 1994 ; La philosophie des Lumières et
mêmes Tic pour s’inventer une Breton et Proulx 1993) sont d’accord la Révolution française ont eu à
autonomie ? pour voir dans la rhétorique aris- cœur de diffuser dans le peuple la

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connaissance, le savoir et les idées, questions (“Qui (dit) ? quoi ? (à) communication. Mattelart a donc
dont les doctrines économiques des qui ? (par) quel moyen ? (avec) quel raison de parler d’une “invention
physiocrates. Ils ont compris que effet ?”), Lazarsfeld et Katz (1955) de la communication” (1994). Dans
les idées circulaient mieux lorsque et leur two-steps-flow, selon lequel les année 1970 et 1980, les cher-
ceux qui les portaient pouvaient les médias n’influencent pas direc- cheurs du domaine se sont beau-
emprunter des routes en bon état tement le public, mais atteignent coup interrogés sur la nature des
et ont donc incité au développement des leaders d’opinion qui, eux, vont Sic (discipline, interdiscipline, trans-
d’un réseau routier, montrant la avoir un effet sur le public, appro- discipline…) ; ces interrogations
nature fondamentalement duale de fondissent encore la dimension com- quasi existentielles, que l’on
la communication, entre matérialité municationnelle. D’autres études, retrouve dans l’histoire des sciences
et immatérialité. Les réflexions de notamment celles dites “systé- à chaque nouvelle naissance, ont
Saint-Simon (1819) sur les relations miques”, pour lesquelles l’interac- permis de poser des bases solides
entre êtres humains qui dépendent tion, la totalité (le tout est plus articulant objets, paradigmes, théo-
de la capacité du réseau à établir important que la somme de ses par- ries et méthodes.
le lien appartiennent aussi champ ties), l’organisation et la complexité Les Sic, comme le souligne
de la communication. Cependant, sont au centre des réflexions, y Dacheux (2009), ont “pour objet
comme le soulignent Breton et contribuent également. de comprendre non pas ‘les’ outils
Proulx (1993), “le discours qui fait Pour l’école de Palo Alto, “on de communication, mais ‘la’ com-
de la communication une valeur ne peut pas ne pas communiquer” munication. Il s’agit donc, pour les
centrale, à laquelle il est nécessaire (Watzlawick, 1988). Dans les années Sic, de restituer toutes les dimen-
de recourir systématiquement pour 1960, ce sont les cultural studies sions (symboliques, politiques, éco-
résoudre toutes sortes de problèmes puis les gender studies qui vont nomiques)”.
sociaux et économiques, est, quant s’attacher à la compréhension des Les paradigmes mis en place peu-
à lui, d’apparition historique comportements des individus, d’une vent être soit communs aux sciences
récente”. part, et le structuralisme puis le sociales, soit spécifiques aux Sic,
Ce discours est daté dans la pre- constructivisme qui vont apporter tels la scientificité de la démarche,
mière moitié du XX siècle. L’École
e
une nouvelle perspective philoso- le positionnement de l’homme au
de Chicago, tout d’abord, a forte- phique à la discipline, d’autre part. centre de la réflexion, le caractère
ment contribué à expliquer des phé- Désormais, les sciences de l’infor- systémique des objets analysés ou
nomènes de masse, avec l’étude des mation et de la communication (Sic) la dimension constructiviste de la
villes et de leur sociologie, celle des s’attachent surtout à comprendre réalité, pour n’en citer que quelques-
migrations, de la déviance (crimi- les conséquences du développement uns. Les théories ont été déjà évo-
nologie), l’étude du travail, ainsi des Tic dans la société et les usages quées dans le rappel historique :
que de la culture et de l’art. La qu’en font les individus. on peut y ajouter celles, plus
cybernétique, ensuite, a permis une En faisant une synthèse de toutes récentes, de l’ethnographie des
modélisation de l’échange, par ces approches, on peut aujourd’hui audiences (Livingstone, 1998), des
l’étude de l’information et des prin- avoir une vision très précise des uses and gratifications, les études
cipes d’interaction (Wiener, 1952). phénomènes en jeu, que ce soit au féministes ou la théorie du réseau
Si l’on y ajoute d’autres modèles niveau des personnes concernées, (Musso, 2003). Quant aux méthodes,
linéaires, comme ceux de Shannon du mode diffusion, du coût, de l’es- elles sont largement communes avec
(1948) ou de Jakobson (1963), toute pace couvert, des effets possibles. les autres sciences humaines et
la dimension mécaniste est mise à Il y a donc bien une historicité des sociales : analyses de discours, de
jour. Lasswell (1927) et ses cinq sciences de l’information et de la contenus et d’images, approches

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CHRONIQUE SCIENTIFIQUE

quantitatives et qualitatives, entre- fois, visitaient le grand empire tion de distinction disparaît. En
tiens, enquêtes et observation par- romain. La noblesse, classe diri- France, les couches populaires ont
ticipante constituent l’essentiel des geante du Moyen Âge, instaura été atteintes en 1936 grâce aux
outils. des règles très strictes qui empê- fameux congés payés, même si cela
Les Sic ont donc mis en place chaient les nobles d’avoir une acti- n’a pas été le rush que l’on veut
une recherche active qui s’interroge vité marchande, sous peine de bien dire. Le tourisme se développe
sur les théories, sur la pensée, voire déroger. Les deux seuls métiers avec l’amélioration des conditions
sur les idées, même les plus proches autorisés étaient le soufflage du de vie : les Trente Glorieuses
du quotidien des individus, une verre et le commerce par voie de (Dumazedier, 1962) seront en France
discipline qui s’enseigne dans les mer. Ces deux exceptions visaient caractérisées par l’entrée définitive
structures de formation, qui forme à combler un vide dans l’activité dans les mœurs du principe des
des spécialistes et fait avancer les économique. Le temps ainsi libéré vacances, par un développement
connaissances lors de colloques et servait à la guerre, souvent à du temps de vacances. Tissot (2007)
séminaires. Elles ont également l’étranger, mais aussi aux dépla- parle, à propos du Club Med,
une présence de plus en plus grande cements nombreux : l’histoire de “d’une utopie réalisée”. D’un
dans les discours scientifiques, la Cour de France est remplie de temps unique de vacances (le plus
sociaux et professionnels et pour longs voyages. Les voyages étaient souvent en été), on est passé dans
finir une capacité à se conjuguer aussi pour des motifs religieux, les les années 1990 à un temps frac-
avec d’autres champs comme celui pèlerinages. Mais c’est une pratique tionné. L’abaissement du coût du
du tourisme. précise qui va créer le tourisme en transport aérien, du fait notam-
Dans le champ du tourisme, les tant que tel : au XVIII
e
siècle, les ment de la libéralisation écono-
objets étudiés par les Sic peuvent riches nobles anglais développent mique et du développement de
être partagés avec d’autres disci- the tour (d’où le mot “tourisme”), nouveaux modèles économiques
plines – géographie (Stock, 2003 ; voyage de formation que leurs fils (cf. les charters, puis les vols low
Violier 2007), science politique accomplissent accompagnés de leur cost), a aussi largement contribué
(Nahrath et al., 2012 ; Clivaz et précepteur à travers le continent au changement des pratiques. Dans
Nahrath, 2010) ou sociologie et qui, au terme d’un périple de les pays émergeants, le désir de
(Cousin, 2003). Ils font aussi partie un à deux ans, les mène en général tourisme serait le deuxième souhait
d’ensembles beaucoup plus vastes à Rome. Boyer (1999) a montré après celui de posséder une voiture,
qui nécessitent une approche inter- comment ce “tour” était un moyen ce qui promet des flots importants
disciplinaire, comme le prouve pour la noblesse de se distinguer, de touristes chinois ou indiens ou
numéro après numéro la revue au sens “bourdieusien” du terme, brésiliens qui, à leur tour, devraient
Mondes du tourisme. de la bourgeoisie qui avait peu à imiter les touristes occidentaux.
peu conquis le pouvoir politique. Le tourisme est devenu aujourd’hui
L’invention du tourisme Cette “invention du tourisme” l’une des premières industries mon-
Les pratiques touristiques exis- (Boyer, 1996), est donc précisément diales, un des rares domaines où
tent depuis longtemps, mais le tou- datée et le phénomène va lentement une activité constante, voire crois-
risme n’a pas toujours existé. Les se répandre à travers les couches sante, semble assurée pour de nom-
riches Romains pratiquaient sociales inférieures par imitation, breuses années malgré les aléas
l’otium, l’oisiveté, qui était une par capillarité. L’appropriation économiques ou politiques. Il fonc-
marque de leur statut social ; ils par une nouvelle couche amène tionne toujours selon le principe,
allaient de Rome à leur maison de souvent une forme de rejet par la celui d’une invention qui est copiée
campagne dans le Latium et, par- couche plus élevée, puisque la fonc- à l’infini.

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PHILIPPE VIALLON

L’INVENTION les résultats des recherches théo- tées par le capitalisme mondial. Ils
DE LA COMMUNICATION riques menées depuis plus de qua- allaient jusqu’à affirmer que “l’ap-
TOURISTIQUE rante ans, en France comme à pareil du tourisme international
l’étranger, dans de nombreux interdit de façon organique toute
La communication et le tourisme domaines : la constitution d’opi- relation réelle entre visiteur et visité”
sont bien des inventions, en ce sens nions, l’analyse de messages média- (Cazes, 1976). La sociologie plus
que ce sont des créations ex nihilo tiques, l’étude de la réception de récente, sans se détacher complè-
à partir de l’imagination de quelques ces messages, la place des nouvelles tement de cette critique, aborde la
individus visionnaires, leaders d’opi- technologies dans la société, l’or- question de manière plus complexe
nion. Les nouveaux sports de glisse ganisation des structures (entre- en développant la dimension
(venant souvent de Californie), les prises, collectivités locales...). À anthropologique du tourisme :
parcs à thèmes (type Disneyland), partir du moment où le tourisme L’Idiot du voyage d’Urbain (1991)
les visites virtuelles, la réalité aug- traite ces aspects, il ne sert à rien est un bon exemple de cette évo-
mentée sont autant de pratiques qui pour les chercheurs dans le tourisme lution. La démarche critique cor-
ont été ou sont en train d’être inven- de “réinventer la roue” ; il vaut respondait à une période où l’on
tées. Ces inventions récentes associent mieux utiliser le savoir acquis et pensait qu’un refus en bloc de la
étroitement tourisme et communi- voir dans quelle mesure ces résultats pratique touristique pourrait la frei-
cation, que soit par les pratiques pro- peuvent s’appliquer au champ du ner. On sait aujourd’hui que ce
posées, par les techniques utilisées, tourisme. On soulignait en intro- n’est pas le cas et on a appris à voir
ou par le discours tenu à leurs propos. duction le peu de tentatives qui ont dans le tourisme une dimension
La rencontre de ces deux inven- été menées dans cette direction que plus complexe qui permet d’envi-
tions et de l’arrière-plan, théorique ce soit en France, en Allemagne ou sager des pratiques qui satisfont les
et scientifique, qui les accompagne dans le monde anglo-saxon. touristes comme les hôtes, qui limi-
ne se fait pas sans conséquence. On Pourtant les enjeux humains et tent ses propres excès, voire qui
peut concevoir alors la communi- financiers sont importants. sont plus respectueuses des hôtes
cation touristique comme une nou- La communication touristique et de leur l’environnement. Cette
velle invention, qu’il s’agit de définir. permet une approche alternative, évolution a été en grande partie
Dans le cadre d’une approche inter- parmi d’autres, aux nombreux tra- permise par ce que Violier (2007)
disciplinaire revendiquée par de vaux de sociologie qui ne voient appelle une “invention du regard”.
nombreux chercheurs en Sic et en dans le tourisme que des aspects • La communication touristique,
tourisme, il est important que chaque négatifs. De Veblen (1899) à comme d’autres disciplines, offre
discipline (sociologie, géographie, Baudrillard (1991), en passant par un autre point de vue, qui se dis-
anthropologie, économie, histoire, Enzensberger (1965) et Barthes tingue du marketing (Tocquer et
marketing, droit…) explique ce (1957), la liste est longue des cher- Zins, 1987), sur l’activité touristique.
qu’elle peut apporter à la construc- cheurs qui ne voyaient que l’aspect Si certains économistes ont tendance
tion du savoir sur le tourisme. C’est consumériste du tourisme et son à associer les deux, il existe des dif-
l’objectif de cette deuxième partie. impact négatif, sur l’environnement, férences fondamentales comme, par
sur les structures sociales des popu- exemple, la manière de décliner la
La communication lations locales… Pour eux, le tou- place donnée au touriste, à
touristique comme risme n’était qu’une soupape pour l’homme. Penser le tourisme uni-
approche alternative des individus aliénés par la société quement en termes de capacités
• Investir le tourisme par le biais et un ballon d’oxygène de survie hôtelières, de production de cata-
des Sic permet de mettre à profit pour des populations locales exploi- logues et de type d’acheminement

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CHRONIQUE SCIENTIFIQUE

renforce les critiques évoquées plus tourisme dans les pays occidentaux témique peuvent-ils enrichir la pro-
haut, exclut du processus touris- et l’importation massive de pra- blématique du tourisme ? Des cher-
tique toute une partie importante tiques culinaires issues des pays cheurs comme Bernard et Joule
des touristes potentiels, méconnaît visités restent encore à analyser ; (2005) ont développé des concepts
les processus de fonctionnement de la part de la connaissance directe comme la “communication enga-
la prise de décision du départ. Cela de l’Autre, malgré tous les obstacles geante” qui pourrait aussi intéresser
ne veut pas dire que le marketing de la culture et de la langue, dans le tourisme. Qu’est-ce que les nou-
ne soit pas important pour l’activité les représentations individuelles et velles approches du tourisme en
touristique, mais son approche doit sociales, est encore à étudier (par France, comme celles d’Urbain
être complétée par une vision plus exemple, le tourisme des voyages (1991, 1994) ou de l’Équipe Mit
proche du fonctionnement réel des linguistiques des jeunes et la vision (2000, 2005, 2011), apportent au
individus, une approche plus de l’Europe qui en découle). La concept ? Faut-il aller plus loin et
sociale. Il s’agit de contrebalancer relation entre tourisme et immigra- revendiquer une science du tou-
les résultats d’une stratégie qui met tion – touristes et immigrants sont risme, une “tourismologie” comme
le client et sa “demande” au centre des publics qui se retrouvent sou- le font certains (Hoerner, 2002) ou
des préoccupations par une vision vent dans les mêmes avions, les bien l’approche interdisciplinaire
plus complexe, antérieure à l’acte mêmes bateaux – a commencé à qui préside actuellement est-elle
d’achat, qui se préoccupe de la être étudiée (Viallon, 2008), mais il plus riche de développements que
représentation d’un lieu, d’un pays, faudrait la mener plus loin. Le tou- l’enfermement dans une discipline ?
d’une activité, d’un moyen de trans- risme est également trop souvent Quels sont les apports possibles
port… En un mot, qui se préoccupe restreint à celui qui se pratique entre des Sic et de leur dimension inter-
de l’image. pays de niveaux de vie différents ; disciplinaire ? De nouveaux styles
• Une autre différence essentielle en Europe, des pays comme la et manières d’interpréter le tourisme
consiste dans le fait que le marke- Suisse et l’Allemagne sont parmi utilisent les langages du visuel (Rakic
ting cherche plutôt à apporter une les plus actifs, tant pour émettre et Chambers, 2012) et du numérique
réponse immédiate à des problèmes que pour recevoir des touristes. (Morand et Mollard, 2008), ou des
essentiellement matériels. La com- Amirou (1995), Gravari-Barbas et nouvelles approches de l’analyse
munication touristique, sans s’éloi- Graburn (2012) ont bien inauguré quantitative (Baggio et Klobas, 2011).
gner des contingences économiques, la voie de l’analyse des représenta- Avec quelles conséquences ? Enfin,
aspire à une réflexion sur le long tions, des imaginaires du tourisme. des spécialistes problématisent de
terme, prenant en compte la com- plus en plus l’application de
plexité des réalités, s’intéressant Quelques pistes méthodes particulières à des sphères
autant au touriste qu’à son hôte. Comment orienter cette invention sociales spécifiques où la commu-
Ce n’est pas le profit financier qui de la communication touristique ? nication n’est jamais absente,
est son objectif principal, mais le comme le développement écono-
profit humain et environnemental. Une première possibilité est de mique (Brau, 2008), le marketing et
• La communication touristique construire un cadre théorique. Quels l’hospitalité (Nykiel, 2007) ou le tou-
est aussi un exemple particulière- sont les développements récents des risme culturel (Richards et Munsters,
ment intéressant de communication sciences de l’information et de la 2010).
interculturelle. La dimension inter- communication qui peuvent trouver Une deuxième possibilité est
culturelle du tourisme reste un une application dans le tourisme ? d’étudier le tourisme comme forme
domaine largement inexploré. Les En quoi des concepts de base de communication et de déterminer
liens entre le développement du comme le constructivisme ou la sys- l’approche adaptée. Voyager est

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PHILIPPE VIALLON

une forme de communication au collecte de l’information à la décou- la moitié des transactions financières
monde et aux autres. Quels sont verte des lieux ? Les études sur les liées au tourisme en France se font
les éléments qui poussent les tou- réseaux sociaux numériques sou- sur internet (Stratégies, 2009).
ristes à quitter leur lieu de résidence lèvent la question de la méthodo- Comment aujourd’hui sont
et pourquoi vont-ils vers telle ou logie possible et permutable à l’in- construits les sites web des profes-
telle destination ? Ces facteurs push térieur des études sur le web 2.0 sionnels du tourisme ? Quels sont
et pull (Uysal et Jurowski, 1994) sont ou sur le web 3.0 (Andrade, 2011). les choix faits dans la communica-
à la fois des explications à un phé- Il faut également comprendre le tion numérique par les structures
nomène migratoire qui concerne tourisme comme forme de commu- publiques (États, régions, villes,
en 2013 un milliard de personnes nication, d’une part dans sa dimen- offices de tourisme...) ou privées ?
(flux internationaux) (OMT, 2012), sion ontologique, d’autre part dans Comment se fait l’accueil des inter-
mais aussi des signes qui renvoient sa dimension sociologique. Les nautes de langue ou de culture
à l’identité des individus et des émetteurs de discours touristiques étrangères ? Les nouvelles techno-
groupes, à l’image qu’ils veulent sont multiples : les professionnels logies modifient la donne : si les
donner d’eux-mêmes. En ce sens, du secteur (tour-opérateurs, orga- hôteliers sont moins soumis à la
les classifications habituelles de tou- nismes de tourisme – du niveau contrainte des guides papier tradi-
ristes, qui vont de l’explorateur au national au niveau local –, les tionnels, ils le sont en revanche aux
touriste de masse (Cohen, 1979), hôtels, restaurants, commerces… nouveaux guides (Tripadvisor), aux
sont-elles satisfaisantes ? De leur ), les professionnels d’autres secteurs distributeurs en ligne (Booking,
côté, afin de répondre à des attentes (éditeurs pour les guides, journa- Expedia...) et aux règles du réfé-
qu’ils croient déceler chez leurs listes, cinéastes, romanciers…), les rencement sur le web. Comment
clients, les professionnels mettent particuliers qui passent du côté de apprécier ces changements ?
de plus en plus en scène les espaces l’offre (chambres d’hôtes, blogueurs, Comment gérer les réseaux sociaux,
réels, les médiatisent ou en créent participants à un forum touris- dont l’importance semble ne pas
de virtuels (musée du Louvre, par tique…). Le support est aussi essen- s’arrêter de croître ? Comment
exemple). Faut-il craindre une tiel : le papier a longtemps était le émerger dans ce flot d’informations,
déréalisation du monde, une “dis- principal support (sous forme de comment gérer les techniques les
neylandisation” de la réalité (Brunel, prospectus, brochure, affiche, cata- plus récentes comme la géolocali-
2006) ? Faut-il diluer le tourisme logue…), tandis que l’audiovisuel sation, la mobilité, la réalité aug-
dans l’espace plus large des loisirs restait à la marge. Désormais, le mentée ? Les Tic ont bouleversé de
pour mieux le comprendre ou suf- support numérique est en train de nombreux domaines des sociétés
fit-il simplement de le mettre dans bouleverser cette hiérarchie. Du contemporaines, notamment celui
cette perspective ? Ne faut-il pas côté du récepteur, on oublie parfois du tourisme. Peut-on entrer sans
sortir de l’opposition réel-virtuel que le tourisme ne se limite pas à distance critique dans une idéologie
pour se pencher sur les pratiques la pratique en elle-même : il y a un techniciste selon laquelle le futur
et les offres, toutes bien réelles ? “avant”, fait de recherche d’infor- du tourisme sera meilleur grâce à
Comment alors penser la relation mations, de comparaisons… et un la technique ?
et l’articulation entre les univers “après” au cours duquel la consti- Un dernier point est représenté
matériels et électroniques, à travers tution de la mémoire et le partage par la communication du côté des
notamment les offres de réalité aug- de l’expérience sont essentiels. touristes. Grâce aux forums, aux
mentée ou tout simplement le pas- Un troisième aspect concerne la blogs, aux sites d’avis de voyageurs
sage de l’un à l’autre effectué en communication vue du côté des pro- (Tripadvisor) et autres réseaux
permanence par les touristes, de la fessionnels. Depuis 2009, plus de sociaux (Facebook, Twitter…), le

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CHRONIQUE SCIENTIFIQUE

touriste potentiel n’est plus dépen- “parcours imposé” du touriste ?


dant de la seule information offi- Laisser une trace au monde, prouver
cielle des professionnels de la son existence, les motivations des RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

branche ou des guides touristiques. touristes sont beaucoup plus pro-


Les études (Viallon et Serrano, 2013 ; fondes que ne le laisserait supposer Rachid AMIROU, Imaginaire touristique et
Viallon et Henneke-Lange, 2013) mon- l’apparence anodine du secteur. sociabilités du voyage, Puf, 1995.
trent que la crédibilité accordée Comment réagissent les premiers Pedro ANDRADE, “Tourism imaginaries and
aux autres internautes est souvent touristes “accompagnés” dans leur web 3.0: Geneologic methods in the analy-
supérieure à celle des sites officiels. mobilité par des outils mobiles gélo- sis of tourist interaction with urban public
Pourquoi croire un internaute, que calisés qui leur fournissent quand art”, communication lors de la conférence
l’on ne connaît pas, plus qu’une il le faut et où il le faut l’information “Imaginaires touristiques” à Berkeley,
structure qui a une réputation à désirée ? Californie, février 2011.
conserver ? Comment penser cette * * Pascale ARGOD, “Le carnet de voyage
transposition de la crédibilité, voire On le voit, l’invention de la com- audiovisuel ou cinématographique. Genre
de la légitimité des experts, aux tou- munication touristique est un long intermédial, quête et diffusion du voyage
ristes amateurs ? Que peut-on en chemin, d’autant plus long qu’il ‘authentique’”, Téoros, 30-1, 2011.
conclure sur la transformation des évolue avec la technologie. Son but Rodolfo BAGGIO et Jane KLOBAS,
positions sociales et symboliques est de comprendre le comment et Quantitative Methods in Tourism. A Handbook,
de la figure des amateurs, dont cer- le pourquoi du tourisme, les mobiles Channel view publications, 2011.
tains deviennent des amateurs des touristes, les modes de construc- Roland BARTHES, Mythologies, Seuil, 1957.
experts ? Doit-on parler de démo- tion de leurs représentations… Il Jean BAUDRILLARD, Simulacres et simulation,
cratisation ou de populisme, de vul- est d’analyser les modes de com- Galilée, 1991.
garisation ou de médiation ? munication spécifiques, d’étudier Françoise BERNARD et Robert-Vincent
Comment la circulation et la diffu- les échanges qui se mettent en place, JOULE, “Le pluralisme méthodologique en
sion des points de vue et des opi- les conséquences pour tous à longue sciences de l’information et de la commu-
nions s’effectuent-elles ? Comment durée des migrations touristiques, nication à l’épreuve de la ‘communication
peut-on cartographier l’aura et les la place de la technique dans la engageante’”, Questions de communication,
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Certains blogs prennent des formes géré et accepté par les populations vol. 2, 1976.
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