Vous êtes sur la page 1sur 92

Université de Yaoundé I Ecole Nationale Supérieure

Polytechnique
B.P. 8390 Yaoundé
Tél. / Fax : (237) 2224547

LABORATOIRE D'ÉLECTRONIQUE ET DE TRAITEMENT DU


SIGNAL (LETS)
www.lets.africa-web.org

Unité de Valeur
DTRN401-01

Réseaux de télécommunications et
transmission de données*

Emmanuel TONYE
Professeur

Septembre 2005

* Texte tiré de l’ouvrage collectif <<Problématique de l’informatisation des processus électoraux en


Afrique>>, paru chez L’Harmattan, Paris, France en 2004, sous la direction d’Alain Nkoyock ;
et augmenté d’un exemple complet d’application de l’analyse multicritère
Sommaire
Introduction
I. Etat des lieux du réseau des télécommunications au Cameroun
I.1. Les réseaux de transmission
I.1.1. Camtel et les réseaux de transmission
I.1.2. Les réseaux des mobiles des sociétés Orange et
MTN
I.2. Les réseaux de commutation
I.3. Les réseaux de services
II. Les technologies actuelles des réseaux étendus
II.1. Les critères de classification des réseaux
téléinformatiques
II.1.1. La distance et le débit
II.1.2. La topologie
II.1.3. Les modèles d’architecture de communication
II.1.4. Le mode de gestion
II.1.5. Les techniques de transfert
II.2. Réseaux WAN et technologies actuelles
II.2.1. Les lignes spécialisées
II.2.2. Le modem analogique (Analog Modem)
II.2.3. Le Réseau Numérique à Intégration de Service
(RNIS)
II.2.4. La technologie TDM
II.2.5. Les nouvelles variantes des technologies
Ethernet : LRE et le 10 Gigabit Ethernet
II.2.6. Les technologies xDSL
II.2.7. Le modem câble
II.2.8. X.25 et Frame Relay (Relais de trames)
II.2.9. POS et ATM sur SDH/SONET
II.2.10. Les réseaux de transmission par faisceaux
hertziens
II.2.10.1. Les satellites et la technologie VSAT
II.2.10.2. Les réseaux sans fil
III. L’interconnexion des unités administratives au Cameroun : un
descriptif sommaire du modèle MEDUSE
III.1. La méthodologie
III.1.2. L’exploitation du modèle MEDUSE
III.1.3. Un exemple complet
Conclusion
Eléments de bibliographie
2
Introduction

Les nouvelles attentes et les nouvelles possibilités en matière


de production et de distribution de l’information amènent les Etats à
proposer et fournir aux citoyens et aux entreprises les services publics
à valeur ajoutée. Les différents programmes de réforme de l’Etat, de
gouvernance et/ou de décentralisation administrative engagés partout
en Afrique montrent l’ambition des services publics de faciliter le
passage des administrations proposant des services cloisonnés vers
celles offrant des services en réseau.
Le Cameroun s’est aussi engagé dans cette voie au regard de
nombreux projets TIC engagés dans plusieurs secteurs de
l’administration (finance, éducation, santé, système électoral, justice et
police, etc). Qu’il s’agisse du SIGIPES (Système informatique de
gestion intégrée des personnels de l’Etat et de la Solde), du SIGIFI
(Système informatique de gestion intégrée des finances publiques), du
GUCE (Guichet unique électronique des opérations du commerce
extérieur), de l’informatisation du fichier électoral, tous les projets
suscités ont pour ambition de couvrir l’espace national en
interconnectant toutes les structures administratives concernées. Ils
s’appuient donc en général sur l’infrastructure téléinformatique, mais
de manière singulière aux réseaux étendus encore appelés
technologies WAN (Wide Area Network).
Dans tous ces projets comme dans celui qui motive cette
contribution, à savoir l’informatisation du système électoral, les
décideurs font face à des difficultés dans le processus de prise de
décision : étant donnée une structure administrative, choisir la
meilleure technologie WAN disponible sur le marché. Ce choix
dépend de plusieurs facteurs ou critères : le type de connexion des
structures administratives avoisinantes ; les différentes technologies
WAN disponibles sur le marché, leurs spécificités et leurs coûts ; les
différentes contraintes organisationnelles, financières, technologiques
et environnementales du pays. Conséquence, les initiatives en cours
de mise en place des plates-formes techniques débouchent le plus
souvent sur de véritables gouffres financiers pour des résultats
finalement insuffisants et des solutions technologiques inappropriées
aux besoins des administrations publiques.

3
Les réflexions visant à rationaliser ce type de choix ont été
longtemps engagées par la communauté scientifique et des modèles
d’aide à la prise de décision ont été appliqués dans de nombreux
domaines. Le modèle MEDUSE (Méthode d’aide à la décision par
l’utilisation de SIG pour l’interconnexion de l’administration
camerounaise) ici proposé, est une adaptation au problème posé des
modèles décisionnels existants. Il est basé sur l’utilisation
combinée des réseaux de télécommunications étendus, des bases de
données, des Systèmes d’information géographique (SIG) et des
méthodes d’analyse multicritère. La connaissance des différentes
technologies WAN en vente sur le marché et des différents réseaux
télématiques disponibles dans le pays permet, étant donnée une unité
administrative située dans un coin du Cameroun, de choisir la
meilleure technologie permettant de la relier ou de l’interconnecter au
réseau des télécommunications national.
Cette contribution est subdivisée en trois parties : l’état des lieux
du réseau des télécommunications au Cameroun (I) ; les différentes
technologies des réseaux étendus actuellement disponibles sur le
marché (II) ; la méthodologie d’élaboration du modèle décisionnel
MEDUSE (III).

I. Etat des lieux du réseau des télécommunications au


Cameroun

Le réseau des télécommunications est l’ensemble des moyens


mis en œuvre pour permettre à des usagers distants d’échanger entre
eux des informations avec un délai aussi court que possible1. Avec la
révolution des nouvelles technologies, ce terme est utilisé dans
beaucoup de contextes, ce qui malheureusement ne permet plus de
saisir son sens réel. C’est ainsi que pour permettre la bonne
compréhension du texte, nous décrirons les réseaux de
télécommunications au Cameroun2 en trois grandes classes3 à savoir,

1
César Macchi et co., « Transport et traitement de l’information dans les réseaux et
systèmes téléinformatiques et télématiques », Dunod, 1997, p. 42.
2
La quasi-totalité des informations sur l’état des lieux des télécommunications au
Cameroun sont issues des compilations faites par les auteurs à partir des documents
de la Cameroon Telecommunications (Camtel), de la Cameroon Radio and
Television (CRTV), de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) et du

4
les réseaux de transmission, les réseaux de commutation et les réseaux
de services.

I.1. Les réseaux de transmission

Camtel et les deux opérateurs des mobiles à savoir, MTN et


Orange4, gèrent cette classe de réseaux au Cameroun. L’opérateur
historique, Camtel, a la charge des réseaux câblés dont la fibre optique
Sat3, le réseau téléphonique fixe et le réseau en faisceaux hertziens
(FH) qu’utilisent également la CRTV5 pour ses transmissions
radiophonique et télévisuelle. Les communications entre utilisateurs
mobiles sont possibles grâce aux transmissions satellitaires (GSM).

I.1.1. Camtel et les réseaux de transmission

a) les réseaux téléphoniques filaires et hertziens

Les liaisons de transmission gérées par Camtel sont constituées


de circuits internationaux par satellite, d’un peu plus de 5.000.000 km
de faisceaux hertziens (4.176.140 km analogiques et 820.010 km
numériques-PDH), de 100.000 paires de câbles environ et de quelques
liaisons urbaines à fibre optique à Yaoundé et à Douala.

Plan national sur les infrastructures de l’information et de la communication (ou


Plan NICI) élaborée par la Commission économique des Nations Unies pour
l’Afrique.
3
Le lecteur intéressé est invité à lire la classification des types de réseaux de
télécommunications faite par Guy Pujolle dans la 3e édition de son livre à succès
« Les Réseaux » ; Eyrolles, 2000, p.3.
4
Orange, anciennement connu sous le nom de la Société camerounaise de mobiles
(SCM) est titulaire d’une licence cellulaire GSM 900 depuis le 07 juillet 1999. Elle
est une société anonyme de droit camerounais, détenue à 97,30% par France Câble
Radio, filiale de France Télécom. La Mobile Telephone Networks Cameroon (MTN
Cameroon) est une société à capitaux sud-africains ; elle a racheté Camtel-Mobile,
société à capital public. MTN Cameroon est attributaire d’une licence cellulaire
GSM 900 depuis le 15 février 2000.
5
La CRTV est une entreprise de droit public avec autonomie de gestion (ordonnance
N°86/005 du 26 avril 1986 relative à la création de l’Office de la Télévision
camerounaise et loi N°87/020 du 17 décembre 1987 portant création de la CRTV).

5
Les réseaux de transmission entre Douala-Buéa et Douala-
Yaoundé sont équipés de faisceaux hertziens numériques. Entre
Douala et Yaoundé, il existe deux liaisons établies sur deux routes
distinctes de manière à constituer une boucle hertzienne permettant
d’assurer la sécurisation de cet important axe de transmission.
L’artère Yaoundé-Douala par Édéa transporte un débit de 3,34 Mbits/s
tandis que celle de Yaoundé-Douala passant par Bana transporte un
débit de 2,34 Mbits/s. La liaison Douala-Buéa transporte elle aussi un
débit de 2,34 Mbits/s.
Les autocommutateurs de Douala et ceux de Yaoundé sont
distinctement interconnectés par des fibres optiques de 140 Mbits/s et
565 Mbits/s ou les FH de 34 Mbits/s. Deux stations terriennes sont
installées à Douala et à Yaoundé (Zamengoe) et assurent la connexion
du Cameroun avec le monde. Le restant du réseau de transmission
national est équipé du faisceau hertzien analogique d’environ 5000 km
desservant 68 stations relais et 54 stations terminales. Les liaisons ont
une capacité maximale de 1260 voies. Elles transportent aussi la
télévision et sont généralement équipées de trois canaux (téléphone,
télévision, canal de secours commun). Camtel gère également trois
stations terriennes avec les antennes de classe A, un hub pour le
développement des services de transmission de données privées
utilisant les antennes VSAT et un réseau de téléphonie privée utilisant
la technologie Fast-Com.
Le réseau téléphonique commuté (RTC) a connu une évolution
importante à partir de 1990 avec la mise en œuvre du projet de
modernisation et d’extension des réseaux de télécommunications de
Douala et Yaoundé. C’est un réseau de câbles d’une capacité
d’environ 142.000 lignes et 44 centraux téléphoniques. Il s’articule
autour de deux centres de transit internationaux, deux centres de
transit nationaux, 10 centres de transit régionaux, 43 centres à
autonomie d’acheminement et près de 100 centres de téléphonie
rurale. La desserte téléphonique des localités rurales est faite par des
systèmes à concentrateurs ou par des systèmes radio à accès multiples.
Le pays compte environ 120 localités raccordées au téléphone parmi
lesquelles 80 sont dans les zones rurales.
Par rapport au réseau de transmission audiovisuelle, la
télévision et le signal de la radiodiffusion sont acheminés entre les
villes par le réseau téléphonique commuté. Chaque province dispose
d’un émetteur en modulation de fréquence ou FM (Frequency
Modulation) exploité par la CRTV. Pour la branche audiovisuelle, il

6
existe 37 émetteurs radio FM (100W à 10Kw) fonctionnels à près de
90%, 14 émetteurs en modulation d’amplitude ou AM (Amplitude
Modulation) dont 02 seulement en fonctionnement (100Kw ondes
courtes du poste national et 4Kw ondes moyenne de Buéa) et 32
centres d’émission TV pour 64 émetteurs (10w à 10Kw)6.
La possibilité de connecter les abonnés sur le backbone de
transmission des données n'est possible que dans les villes de Douala,
Yaoundé, Buéa, Limbé, Tiko, Kumba et Muyuka. A travers les
faisceaux numériques, il aurait été possible d'offrir des connexions
directes dans des villes telles que Bafoussam, Garoua, Ngaoundéré,
mais l'instabilité des faisceaux et la mauvaise qualité de transmission
sur ces liaisons les rendent presque inexploitables pour des liaisons de
transmission de données, un problème que le prolongement de la fibre
optique SAT3 vise à résoudre.

b) Le réseau fibre optique au Cameroun : prolongement du réseau


transcontinental SAT3

i) L’accès international

Le premier système de câbles sous-marins à fibres optiques


reliant l’Afrique, l’Europe et l’Asie dénommé SAT3/WASC/SAFE7
est un réseau transcontinental long de 28.800 km reliant le Portugal,
l’Espagne, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigeria, le
Cameroun, le Gabon, l’Angola, l’Afrique du Sud, la France (Ile de la
Réunion), l’Ile Maurice, l’Inde et la Malaisie (cf. figure 1). Ce câble
permet à neuf pays africains, dont le Cameroun, d'accéder au haut
débit et d'être directement connectés entre eux. Les terminaisons du
système au Portugal et en Espagne pour l’Europe, en Inde et en
Malaisie pour l’Asie, permettent aux opérateurs d’accéder au réseau

6
Cf. Cameroon Radio and Television, « Actes du Séminaire Atelier sur la Culture
d’Entreprise à la CRTV ».
7
Le système SAT3/WASC/SAFE (South Atlantic cable N°3/West African
Submarine Cable/South Africa Far East) est subdivisé en deux segments à savoir
SAT3/WASC qui passe dans le fond marin de l’océan atlantique et SAFE qui passe
par l’océan indien. Le segment SAT3/WASC mesure 15000 km de long et celui de
SAFE mesure 13800 km de long. La longueur totale des deux segments est donc de
28.800 km. Le segment SAT3/WASC a été inauguré officiellement le 27 mai 2002
par le Président sénégalais Abdoulaye WADE. Le lecteur intéressé peut avoir les
détails sur le site web du câble : www.safe-sat3.co.za consulté pour la dernière fois en
octobre 2003.

7
mondial des câbles sous-marins numériques connectant la quasi
totalité des régions du globe.

2
Pays T erminaux
SAT-3/WASC/SAFE
1. Portugal
2. Espagne (Canaries)
3 15
3. Sénégal
4. Côte d'Ivoire 4 5 6
7 16
5. G hana 8
6. Benin 9
7. Nigeria
8. Cameroun 10
9. G abon
10. Angola 14
11. Afrique du sud
12. Afrique du sud 13

13. France (Réunion) SAT-2 11 12

14. Maurice
15. Inde
16. Malaisie

Figure n°1 : le câble SAT3/WASC/SAFE (source : www.safe-sat3.co.za, Octobre


2003)

D’une durée de vie de vingt cinq ans, le câble est constitué de


deux paires de fibres configurées en anneaux aplatis offrant au réseau
une robustesse et une fiabilité optimale et pouvant acheminer près de 6
millions de conversations téléphoniques simultanées. Ce système qui
utilise les techniques les plus modernes8, offre les capacités suivantes :
• SAT3/WASC : 2 paires de fibres d’une capacité initiale de
20 Gigabits/s extensible à 120 Gigabits/s à terme ;
• SAFE : 2 paires de fibres d’une capacité initiale de 10
Gigabits/s extensible à 130 Gigabits/s à terme.
La capacité globale du trafic entre le Cameroun et l’étranger
qui était théoriquement de 600 circuits pouvant être portée à 3000 par
les techniques de compression va être quasiment multipliée par 2000.

8
La Hiérarchie Numérique Synchrone (SDH) et le multiplexage dense de longueurs
d’ondes ou Wave length Division Multiplexing (WDM).

8
SAT3 désenclavera électroniquement non seulement les coins les plus
reculés du Cameroun, mais il permet également au pays de soutenir
les efforts de ses voisins dans le processus d’appropriation des TIC en
cheminant la fibre optique le long du pipeline Kribi (Cameroun) à
Doba (Tchad) dans un premier temps. Par ailleurs, l’installation de
SAT3/WASC vise à augmenter la bande passante actuelle du réseau
téléphonique international satellitaire entre Camtel (Cameroun) et
Socatel (Centrafrique), à un débit d’au moins 4Mbits/s.

ii) Le réseau national en fibre optique

Le point d’atterrissement du câble SAT3/WASC/SAFE sur le


sol camerounais est à Douala (Bonabéri) à 7km de Bépanda où se
trouvent les installations techniques de Camtel. Il est sur une longueur
d’onde d’une capacité de 2,5 Gbits/s. La capacité totale allouée au
Cameroun est de 538.604 MIU*Km, avec une capacité d’extension de
263.410 MIU*Km9. L’accession du Cameroun à ce câble optique
sous-marin permet à Camtel de répondre à la demande nationale sur
les TIC. Les améliorations porteront sur le réseau d’accès aux
commutateurs de la liaison interurbaine. Une fibre optique sécurisée
entre Douala et Yaoundé par Edéa et par Bafoussam. La liaison fibre
optique reliant le Sud et le Nord du pays sur l’emprise du pipeline
Tchad-Cameroun avec 28 points de sortie au total10, comme l’indique
la figure n°2.

9
MIU (Minimum Investment Unit)
10
Ces points de sortie sont repartis sur trois dorsales : Kribi, Lolodorf, Ngoumou,
Mbalmayo, Mbankomo, Obala, Batchenga, Nanga Eboko, Belabo, Goyoum,
Mabele, Meidougou, Nana, Gangi, et Doba ; Douala, Nkongsamba, Bafoussam,
Bamenda, Foumban, Nfengou, Mayo-Dinga et Banyo ; Ngaoundéré, Garoua,
Maroua et Kousseri.

9
Légende
Kousséri

V
& Village ü #

# Chef lieu de département

Y
# Chef lieu de province
Mora #ü
Tracé du pipeline

Fibre optique Mokolo


#
YMaroua
#
ü Yagoua
#
ü Point de sortie de Sat3 Kaélé
#
Voie ferroviaire #
Guider

Limite du pays
Garoua Y
#
ü

Poli
# #Tcholliré
ü
Doba
V
&
Komé
&
V
V
& V
&
Gangi Baibokoum
ü&
V
Tignère
# ü #Y
Ngaoundéré
Nana
&
V
ü
Meidougou
ü Banyo &
V
# ü
Nkambe
# ü # Meiganga
Fundong Tibati #
Wum
# # VMabele
&
# ü ü
Kumbo
Mbengui
##
#ü # Ndop
Y
Bamenda
# #Füoumban
Mamfé
Fontem #
#

Bafoussam
# #
Y
Dschang # Bandjoun
# Baham Goyoum
# # Banganté &
V
Mumdemba
Bafang ü
# Bamgem
# #Nkongsamba
ü Bafia ü
Kumba # Nanga Eboko
# # Bertoua

#Yabassi Ntui ü Y
#
Monatélé # #Batouri
# ü
Buéa Douala
##
LimbéY Y
# ü
#
Boum Yebel
ü ü Abong Mbang

#
V
& V #
&
Mbankomo
YYaoundé Akonolinga
Edéa #Mfou #
#
Eséka #
Ngoumou # Mbalmayo
ü ü #
Yokadouma

ü Ebolowa
# Sangmélima
ü #Kribi Y
#
#

# Ambam

Figure n° 2 : Simulation du tracé de la fibre optique (source :MEDUSE11)


- le long du pipeline Kribi-Doba, actuellement réalisé sur le terrain ;
- Douala-Kribi, tracé théorique ;
- Douala-Mayo et Nana-Kousséri, 2 dessertes programmées de CAMTEL
Note : Doba se trouve en République Centrafricaine

11
Nkoyock A., Tonye E. « Analyse multicritère, Cartographie et Systèmes
d’Information géographique des réseaux de télécommunications : un modèle
décisionnel basé sur le cas du Cameroun », à paraître.

10
I.1.2. Les réseaux des mobiles des sociétés Orange et MTN

a) Aspects techniques

L’environnement des télécommunications s’est libéralisé au


Cameroun grâce à la loi 98/014 du 14 juillet 1998 régissant les
télécommunications dans le pays. A partir de cette date, l’État se
désengage progressivement de l’exploitation et de la fourniture des
services au profit du secteur privé. Le secteur est ouvert à la
concurrence et ce, sous le contrôle de l’Agence de régulation des
télécommunications (ART). Chacun des deux opérateurs de mobiles
dispose de deux centraux de téléphonie mobile (à Yaoundé et à
Douala) et à travers un certain nombre de stations de bases situées
dans les dix provinces, les principales aérogares et les principaux axes
routiers. En juin 2002, la téléphonie mobile couvrait les dix chefs
lieux de provinces, plusieurs chefs lieux de départements et
d’arrondissements. Il est à noter que dans le respect des dispositions
de leurs cahiers de charges respectifs, les opérateurs de téléphonie
mobile proposent le partage des pylônes, des alimentations en énergie
et d’autres prestations. Ceci peut être d’une grande utilité lors de
l’interconnexion des unités administratives où ces opérateurs sont
d’ores et déjà installés.

11
b) Coûts d’accès

b.1) Tarifs locaux

Tarifs ORANGE MTN


Particuliers Particuliers
Heures Heures ClassiqueΨ Heures Heures Super
pleines creuses pleines creuses heures
creuses
Prepaid 250 200 230 240 200 180
sans contrat
Prepaid 210 160 190 200 180 140
avec contrat 180 100 150
Entreprises Entreprises
Heures Heures Super heures Heures Heures Super
pleines creuses creuses pleines creuses heures
creuses
prepaid 180 180 120 80

postpaid 101/119/150γ 100/140∗ 100/140* 80/140*


Tableau 1 : Coûts des tarifs locaux des réseaux mobiles au Cameroun (source : enquêtes
auprès des opérateurs)

Ψ
tarif invariable en fonction des heures.
γ
: a/b/c : a, b et c représentent respectivement le tarif inter-flotte, le tarif dans le
réseau Orange et le tarif vers les autres opérateurs.

a/b : a et b représentent respectivement le tarif à l’intérieur du réseau MTN et le
tarif vers les autres opérateurs.

12
b.2) Tarifs internationaux des réseaux mobiles

Pays ORANGE MTN


Tarif classique Heures
Heures pleines creuses
Europeη
France/fixe 500 450 450
France/mobile 500 600 550
Suisse/fixe 500 450 450
Suisse/mobile 500 800 750
Royaume Uni/fixe 500 450 450
Royaume Uni/mobile 500 800 750
Reste de l’Europe 500 800 750
Amérique
Etats-Unis 500 500 500
Canada 500 500 500
Reste de l’Amérique 900 900

Afrique 500 600 550

Reste du Monde 750 900 750


Super heures creuses 500
Tableau 2 : Coûts des tarifs internationaux des réseaux mobiles au Cameroun (source :
enquêtes auprès des opérateurs)

I.2. Les réseaux de commutation

La meilleure compréhension de ce type de réseaux au


Cameroun nécessite l’analyse du matériel d’accès utilisé par Camtel,
la CRTV et les sites techniques des opérateurs des mobiles12.
Le réseau de commutation de l’opérateur historique comporte
des commutateurs électromécaniques et des commutateurs
numériques. Les commutateurs électromécaniques comportent 25
unités d’abonnés pour une capacité totale de 27.800 lignes et 7 unités
de 2.504 circuits au total et assurant le transit national. Les
commutateurs numériques sont constitués de deux unités de type
EWSD installées à Yaoundé et à Douala pour le transit national et
offrant une capacité totale de 9.157 circuits, de deux unités de type
MT20 de 2.384 circuits installées l’une à Douala et l’autre à Yaoundé

η
tarif unique Postpaid Entreprises Orange : 450 FCFA.
12
Les informations sur les sites techniques des opérateurs historiques n’ont pas été
intégrées dans cette étude.

13
pour le transit international ; de dix unités d’abonnés de type EWSD
offrant une capacité de 92.600 lignes installées dans les deux villes à
raison de cinq unités à Yaoundé et Douala ; et d’une unité de type
Alcatel 1000 E10 de 10.000 lignes installées à Buéa.

I.3. Les réseaux de services

Le marché camerounais des télécommunications repose sur la


fourniture du service téléphonique fixe -- décrit dans la section
réservée aux réseaux de transmission --, des services téléphoniques
mobiles, des services de transmission de données, des services Internet
et d’autres services (radiomaritime, satellite, des câblo-opérateurs).

a) les services des mobiles

Les principaux services mobiles offerts au public sont de deux


types à savoir le service de radiotéléphonie cellulaire GSM900 et le
service des réseaux de radiocommunication à ressources partagées
(3RP). Le service de radiotéléphonie cellulaire GSM900 est fourni par
Orange et MTN. Le service des réseaux de radiocommunication à
ressources partagées (3RP) est fourni aux entreprises par MTN qui a
acquis les infrastructures de la défunte société publique Camtel-
Mobile. Ce service est fourni grâce aux équipements installés à
Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua et Ngaoundéré. Chaque
opérateur a une capacité d’environ 600.000 lignes. Au 31 décembre
2002, ces deux opérateurs avaient activé respectivement 325.000 et
300.000 lignes.

b) les services de transmission des données

Les services de transmission de données suivants sont fournis


au public : le télex, la télégraphie, et la transmission des données par
paquet. Ces services sont fournis par Camtel. Le télex est fourni au
moyen de deux centraux télex nationaux et internationaux situés à
Yaoundé et à Douala d’une capacité de 3488 lignes dont 720 sont
déportés dans d’autres villes du pays. Le service de transmission des
données par paquet est fourni par le biais du réseau dénommé Campac
(Cameroon Packet network). Campac utilise la norme X.25 et est

14
composé de quatre nœuds installés à Douala, Bafoussam, Yaoundé et
Garoua. Des concentrateurs de terminaux asynchrones PAD13 (Packet
Assembler Desassembler) ou ADP (assembleur désassembleur de
paquets), sont raccordés aux différents nœuds du réseau pour
permettre l’accès par le réseau téléphonique commuté. Une liaison
spécialisée par satellite à 9.600 bits/s assure les communications
internationales. Cette liaison relie le réseau Campac au nœud de transit
international situé à Paris par lequel transitent les communications
vers d’autres réseaux X.25. Les services télégraphiques s’appuient sur
120 stations radio et un réseau Gentex rencontré dans les localités
desservies par un autocommutateur.
Les services offerts par Campac sont les liaisons X.25 et les
liaisons spécialisées point à point urbaines et interurbaines. Les débits
et les coûts associés à ces liaisons sont résumés dans les tableaux ci-
dessous.
DEBITS (Kbits/s) PRIX( en FCFA)
9.6 112.193
19.2 157.070
64 246.825
128 392.000
256 673.000
512 1.065.833
1024 1.795.088
Tableau 3 : Coûts des liaisons spécialisées urbaines CAMPAC (source : enquêtes auprès des
opérateurs)
LIAISONS DEBIT (Kbits/s) PRIX (en FCFA)
9,6 198 500
19,2 277 900
DOUALA - LIMBE 64 436 700
128 394 750
DOUALA - EDEA 256 1 191 000
512 1 885 000
1024 3 176 000
9,6 309 700
19,2 371 640
DOUALA - BAFOUSSAM 64 817 610
128 1 300 000
DOUALA - YAOUNDE 256 2 224 000
512 3 515 725
1024 5 886 792
Tableau 4 : Coûts des liaisons spécialisées interurbaines CAMPAC (source :
enquêtes auprès des opérateurs)

c) les services Internet

13
Les PAV sont aussi utilisés.

15
Les services Internet sont ouverts au public grâce à 29
fournisseurs de services parmi lesquels Camtel14. Le réseau Internet de
Camtel se limite à deux nœuds d’accès Internet installés à Yaoundé et
à Douala qui offrent un débit de 2 Mbits/s. Le support utilisé pour le
développement des services Internet est le même que celui utilisé pour
le téléphone fixe. Les connexions offertes aux clients d’accès distants
sont de 28 Kbits/s. Camtel offre également des lignes spécialisées et
des liaisons sans fil à travers son backbone national aux sociétés et
fournisseurs d’accès Internet à 64 Kbits/s et 128 Kbits/s. La possibilité
de connecter les abonnés sur le backbone n’existe pas dans les autres
villes en dehors de Yaoundé et Douala à cause de la non numérisation
du support et de la médiocre qualité de celui-ci. C’est donc à travers
ces deux villes que les autres villes se connectent au réseau des
réseaux. Les fournisseurs privés des services Internet ont mis en place
leur propre nœud en utilisant les antennes VSAT. Ils sont présents à
Yaoundé et à Douala, mais aussi dans d’autres villes de province.
C’est le cas à titre d’exemple des universités d’Etat, avec leur accès
Internet par VSAT à Buéa, Douala, Dschang, Ngaoundéré et Yaoundé.

d) les autres services

Ces services sont essentiellement constitués de la


radiomaritime, des services satellites et de la câblo-distribution. La
radiomaritime est un service ouvert aux navires par Camtel au moyen
de la station côtière installée à Douala. Elle est composée de 7
émetteurs/récepteurs (2 en MF, 2 en HF et 3 en VHF) pour les
correspondances publiques, les mouvements des navires, les
opérations portuaires, la détresse et la sécurité en mer. Elle offre la
téléphonie, la télégraphie et le télex. Les services satellites sont
essentiellement ceux offerts par Camtel pour la location ou la vente
des terminaux GMPCS (Global Mobile Personal Communications by
Satellite), avec facturation prépayée des communications. Le secteur
privé de l’audiovisuel se caractérise par la prédominance de la câblo-
redistribution des signaux audiovisuels captés par satellite notamment
en ce qui concerne la télévision. Pour ce qui est de la radio, il existe

14
Agence de régulation des télécommunications, « Rapport d’activités », juillet
2000-juin 2001. Nul doute que ce chiffre a augmenté au cours de l’année 2002 et
début 2003.

16
plusieurs radios FM notamment à Douala et à Yaoundé. Les services
vocaux sont offerts par les fournisseurs privés pour des
renseignements sur les services de garde (pharmacies, cliniques, etc.)
et la consultation des comptes bancaires. En octobre 2003, on
comptait 151 cybercafés sur la seule ville de Yaoundé.

II. Les technologies actuelles des réseaux étendus

Cette section a pour objectif de donner une vision globale de


l’ensemble des technologies disponibles actuellement pour les réseaux
étendus (WAN15), d’évaluer leur importance, notamment par rapport
aux usages qui peuvent en résulter dans le cadre de l’interconnexion
des unités administratives et enfin d’analyser les contraintes technico-
économiques liées à leur déploiement au Cameroun. Nous ne nous
intéresserons pas aux technologies utilisées dans le déploiement des
réseaux locaux (LAN) et les réseaux métropolitains (MAN), même si
l’évolution ultra rapide et la convergence entre les différentes
technologies rendent de plus en plus difficile la distinction entre ces
trois concepts. Pour cette dernière raison, quelques notions des LAN
et des MAN seront souvent et de façon sommaire, abordées.

II.1. Les critères de classification des réseaux


téléinformatiques

Parmi les critères généralement utilisés pour classifier des


réseaux téléinformatiques, on trouve notamment la distance, le débit,
la topologie, le modèle d’architecture de communication, le mode de
gestion (public ou privé) et la technique de transferts d’informations.

15
Cette classification est inspirée du cours de formation de Cisco Systems Inc
intitulé « Designing for Cisco Internetwork Solutions, ver. 1.0 » ; Vol. 2 ; 2002. qui
prépare aux certifications CCDA (Cisco Certified Design Associate) et CCDP
(Cisco Certified Design Profesional). C’est l’une des classifications les plus à jour et
à partir de laquelle on dispose des solutions pratiques directement
« implémentables ».

17
II.1.1. La distance et le débit

La distance (ou la taille) et le débit sont deux paramètres usuels


utilisés pour caractériser un réseau téléinformatique. L’unité de
mesure de la distance dans les réseaux est le mètre et celle du débit est
le bit par seconde (bps ou bit/s). La distance permet de distinguer les
réseaux en trois grandes classes16 à savoir les réseaux privés (Local
Area Network ou LAN), les réseaux métropolitains (Metropilitain
Area Network ou MAN) et les réseaux étendus (Wide Area Network
ou MAN).
Un LAN par exemple, est un réseau local utilisant des
installations privées sur une courte distance (généralement inférieure à
1 km entre deux stations) avec un débit allant jusqu’à 1 Gbits/s17. Les
LAN utilisent les technologies Ethernet, Token Ring ou ATM18.
Par contre, un MAN est composé de vastes LAN et utilise des
installations privées ou celles des opérateurs de télécommunications. Il
peut couvrir un campus ou une ville (quelques dizaines de km) à un
débit équivalent à celui d’un LAN. Les technologies utilisées dans les
MAN sont le FDDI19 (100 Mbps), le DQDB20 (140 Mbps), l’ATM
(155 ou 622 Mbps) ou le Gigabit Ethernet (1 Gbps).
Le WAN est un réseau étendu qui utilise les installations d’un
ou plusieurs opérateurs de télécommunications sur une grande
distance à des vitesses variant de quelques Kbits à quelques Gbits. En
terme de débit, les technologies WAN peuvent se regroupées en deux
grandes classes : celles qui ont un débit inférieur à 1 Mbps et celles
dont le débit est supérieur à 1 Mbps. Dans la première classe, on
distingue le RTC, le RNIS, X.25 et dans la seconde catégorie, on

16
On trouvera dans d’autres littératures deux autres classes à savoir les bus des
ordinateurs (ISA, MCA, PCI) et les structures d’interconnexion (Fiber Channel,
ATM).
17
Les produits actuels sur le marché ont un débit de 10 Mbps, 100 Mbps et 1 Gbps.
18
Les technologies ATM sont communes aux LAN, MAN et WAN. C’est d’ailleurs
la même chose pour les réseaux sans fils comme on le verra dans les
développements ultérieurs.
19
La technologie FDDI (Fiber Distributed Data Interface) est une technologie
d'accès au réseau sur des lignes de type fibre optique. La topologie FDDI est un
anneau à jeton à détection et correction d'erreurs qui ressemble de près à celle de
token ring. Bien que le FDDI dispose de plusieurs années d’avance sur les autres
techniques (DQDB, ATM, etc), l’offre FDDI s’oriente plutôt vers les LAN.
20
Le Distributed Queue Dual Bus est un standard de réseau sur fibre optique,
compatible avec ATM et fonctionnant avec un bus double.

18
retrouve les technologies xDSL, le Frame Relay, l’ATM, etc. Ces
technologies WAN feront l’objet d’un examen approfondi dans la
suite.

II.1.2. La topologie

Un réseau de communications est composé de terminaux, de


nœuds et de liens. La structure d’interconnexion de ces éléments est
appelée topologie. On distingue la topologie physique et la topologie
logique. La première décrit comment les différents nœuds sont reliés
entre eux. La seconde décrit comment l’information est transmise d’un
noeud à l’autre. Plusieurs architectures sont disponibles : en bus, en
étoile, en arbre, en anneaux et maillées. On distingue alors deux
classes de réseaux : ceux en mode de diffusion (broadcast) et ceux en
mode point à point (point-to-point). En mode de diffusion, chaque
message envoyé par un équipement sur le réseau est reçu par tous les
autres. C’est l’adresse spécifique placée dans le message qui permet à
chaque équipement de déterminer si le message lui est adressé ou non.
Les LAN adoptent pour la plupart le mode de diffusion sur une
architecture en bus, étoile ou en anneau et les réseaux satellites ou
radio suivent également ce mode de communication. En mode point à
point, le support physique (le câble) relie une paire d’équipements
seulement. Quand deux éléments non directement connectés entre eux
veulent communiquer, ils le font par l’intermédiaire des autres nœuds
du réseau. Les réseaux longue distance adoptent le mode point à point
sur une architecture maillée ou en arbre.
Le choix d’une topologie dépend de plusieurs critères. Parmi
ceux-ci, on distingue le nombre de stations à connecter, le volume des
flux des données, le coût de déploiement, la distance entre entités
communicantes, l’évolution future du réseau, la résistance aux pannes
et aux lignes de secours, la facilité d’administration et du mode de
connexion. Quelle que soit l’architecture physique ou logique d’un
réseau, on distingue deux modes de fonctionnement différents des
terminaux informatiques lors du transfert d’information : le mode
connecté et le mode non connecté ou datagramme. Contrairement au
mode datagramme qui n’établit pas de chemin ou circuit21 pour le

21
On distingue différents types de circuits : le circuit physique, le circuit virtuel, le
circuit permanent et le circuit semi-permanent ou commuté. Le RTC utilise le circuit
physique commuté alors que les lignes spécialisées utilisent les circuits physiques

19
transfert d’informations, toute communication entre deux entités du
réseau en mode connecté nécessite un circuit qui est établit à la
connexion et libéré dès que la communication est terminée. Tous les
paquets d’un message envoyés à un nœud N suivent le même chemin
dans le réseau et contiennent, non pas l’adresse de N, mais le numéro
du circuit. En mode non connecté, chaque équipement du réseau
achemine les paquets d’un message individuellement par des chemins
pouvant être différents, et en les temporisant si nécessaire.
Evidemment, chaque mode de fonctionnement des terminaux
informatiques a ses avantages et ses inconvénients. Le mode connecté
permet une sécurisation des échanges et la négociation à l’avance des
paramètres de communication (débit, qualité, etc). Malheureusement,
les temps de connexion sont considérables et le multipoint n’y est pas
aisé. Le mode non connecté est simple, efficace et robuste par rapport
aux éventuelles pannes du réseau. Mais il a également des défauts : les
paquets à l’arrivée peuvent être deséquencés, les nœuds intermédiaires
nécessitent de grandes mémoires tampons et la qualité du réseau n’est
pas négociée à l’avance.

II.1.3. Les modèles d’architecture de communication

Le transport des données d’une extrémité à l’autre d’un réseau


nécessite un support physique ou hertzien de communication.
Cependant, pour que ces données arrivent correctement au
destinataire, avec la qualité de service exigée, il faut une architecture
logicielle. Trois grandes architectures22 se disputent le marché
mondial actuellement : la première est l’architecture provenant de la
normalisation de l’ISO (International Standardisation Organisation),
que l’on appelle Interconnexion des systèmes ouverts ou OSI (Open
System Interconnection). La seconde est fournie par l’environnement
TCP/IP, utilisé dans le réseau Internet. La troisième a été introduite
par l’UIT (Union internationale des télécommunications) pour
l’environnement ATM (Asynchronous Transfer Mode).

permanents pendant que les réseaux X.25, ATM et Frame Relay utilisent les circuits
virtuels permanents ou commutés.
22
Une description détaillée de ces architectures est faite dans l’ouvrage de G.
Pujolle, op.cit, pp. 39-77. Le lecteur intéressé est invité à consulter également le
livre de César Macchi et co-auteurs, « Téléinformatique : transport et traitement de
l’information dans les réseaux et systèmes téléinformatiques et télématiques »,
Dunod, 1998, pp. 302-317.

20
Le modèle de référence OSI est constitué par l’empilement de
sept couches d’activités23. La majorité des technologies WAN
fonctionnent au niveau des couches 1 et 2. La couche physique
(niveau 1) joue un double rôle. Elle est d’abord chargée de l’interface
entre les systèmes et le support physique. Mais elle est également
chargée d’assurer le relais des éléments binaires transmis, c’est-à-dire
qu’elle réalise la fonction d’interconnexion entre les circuits de
données. La couche liaison de données (niveau 2) a pour fonction de
base la gestion des trames et effectue, le cas échéant, la détection et la
reprise des erreurs entre systèmes ouverts adjacents. Certaines
technologies WAN, à l’instar de X.25, fonctionnent au niveau de la
couche réseau (niveau 3). La fonction essentielle de cette couche est
d’effectuer le relais de paquets ainsi que le routage des paquets et des
circuits de données. Elle peut effectuer aussi le multiplexage, le
contrôle d’erreurs et le contrôle de flux lorsque cela permet
d’optimiser l’utilisation des ressources de communication.
L’architecture TCP/IP est à la source du réseau Internet. Elle a
été définie dans les années 70 par la défense américaine à cause du
foisonnement des machines utilisant des protocoles différents et
incompatibles. Elle est adoptée par de nombreux réseaux privés,
appelés intranets. Si tout le monde s’accorde à présenter la suite
TCP/IP comme un modèle à plusieurs couches, le nombre de ces
couches ne fait pas l’unanimité. En effet, ce modèle est généralement
vu comme un modèle à 4 ou 5 niveaux fonctionnels. Dans le cadre de
la comparaison du modèle TCP/IP avec le modèle de référence OSI,
nous retiendrons 4 niveaux :
- la couche accès réseau qui correspond aux couches
physique et liaison;
- la couche Internet (IP) qui correspond à la couche réseau ;
- la couche transport qui correspond aux couches transport et
session ;
- la couche application qui regroupe les couches session,
présentation et application du modèle OSI.
Les deux principaux protocoles définis sont les suivants : i)
Internet Protocol (IP) est un protocole de niveau réseau (niveau 3)
assurant un service sans connexion ; ii) Transmission Control Protocol
(TCP) est un protocole de niveau transport (niveau 4) qui fournit un

23
Le rôle de chacune des couches ne sera pas précisé ici. Le lecteur intéressé peut
consulter l’ouvrage de C. Macchi, op.cit, p.316.

21
service fiable avec connexion. La première génération du protocole IP
est la version 4 ou IPv4 alors que la deuxième génération est
dénommée IPv6 ou IP version 624. Le protocole TCP est en mode
connecté, contrairement au deuxième protocole disponible dans cette
architecture, User Datagram Protocol (UDP), qui se positionne aussi
au niveau 4, mais dans un mode sans connexion.
Les réseaux de communication de la nouvelle génération
utilisent la commutation de cellules. Le modèle s’appuie sur un mode
connecté avec une commutation des petits paquets de taille fixe
appelés cellules. Ce modèle a été développé pour prendre en compte
les applications multimédias. L’architecture UIT-T25 peut être
compatible au modèle OSI, à quelques différences près. La couche
physique a des fonctionnalités un peu plus larges que la première
couche du modèle OSI, qui lui permet d’améliorer la rapidité de
fonctionnement. Elle peut reconnaître le début et la fin d’un paquet
ATM, ce qui permet de supprimer la couche 2 dans laquelle cette
reconnaissance était effectuée. La couche ATM est comparable à la
couche 3 du modèle OSI alors que la couche AAL (ATM Adaptation
Layer) recoupe en partie la couche transport du modèle de référence.

II.1.4. Le mode de gestion

Le secteur des télécommunications a changé radicalement dans


le monde avec les lois sur le marché libre. Ces réformes législatives
ont longtemps rencontré des obstacles politiques en Afrique
subsaharienne, pour restreindre notre propos à cet espace

24
Au-delà des autres améliorations, la nouveauté majeure d'IPv6 est l'utilisation
d'adresses plus longues qu'IPv4. Elles sont codées sur 16 octets et permettent de
résoudre le problème qui mit IPv6 à l'ordre du jour : procurer un ensemble d'adresses
Internet quasi illimité. IPv4 permet d'adresser 2^32=4,29.10^9 adresses tandis que
IPv6 permet d'en adresser 2^128=3,4.10^38 adresses. On va même plus loin en
affirmant qu’avec IPv6, le risque de pénurie d’adresses IP est écarté. En prenant en
compte les estimations diverses, on obtient l’encadrement suivant où l’unité est le
nombre d’adresses par mètre carré de surface terrestre (océans compris) :
1 564 ≤ nombre d’adresses disponibles ≤ 3 911 873 538 269 506 102
Le lecteur intéressé peut consulter : Bradner S.O. & Mankin A. ed., « IPng, Internet
Protocol Next Generation », Addison-Wesley (IPng series), ISBN : 0-201-63395-7,
Septembre 1995.
25
L’Union internationale des télécommunications – standardisation du secteur
télécommunication a remplacé en 1993 le Comité consultatif international
télégraphique et téléphonique (CCITT).

22
géographique, « les gouvernements ne voyant aucune urgence à
transformer l’environnement économique et institutionnel d’un
secteur généralement rentable26 ». Aujourd’hui, dans la plupart de ces
pays, le paysage des télécommunications repose sur la stricte
séparation entre le régulateur et l’opérateur. Ce dernier peut être
public sous la forme de monopole institutionnel de l’opérateur
historique. Mais avec les changements sectoriels initiés depuis le
début des années 80, on observe un désengagement progressif des
Etats, sous la forme de privatisation ou d’ouverture du marché à la
concurrence. Ainsi, des licences d’exploitation des réseaux privés,
toutes dimensions confondues, sont vendues. Elles concernent la
technologie hertzienne (réseaux VSAT, GSM, etc.), mais aussi les
technologies filaires traditionnelles. Le mode de gestion devient par
conséquent un critère de poids faible dans la classification des réseaux
de télécommunications.

II.1.5. Les techniques de transfert

Bien que tous les critères soient importants dans la


catégorisation des réseaux, les techniques de transferts d’informations,
encore appelées techniques de commutation, sont parmi les meilleurs
discriminants des WAN. Le mot transfert, comme le signale G.
Pujolle27, indique que commutation et routage sont possibles. Dans les
techniques de commutation, le chemin que suivent les paquets de
nœud en nœud est toujours le même, alors que dans le routage, le
paquet est routé à l’entrée de chaque nœud grâce à l’adresse complète
du récepteur. Les commutateurs acheminent les paquets vers le
récepteur en utilisant des références (identificateurs ou étiquettes) de
circuits ou de chemin. Les routeurs utilisent une table de routage pour
diriger les paquets à leurs destinations28. Il existe cinq grandes
techniques de transfert que nous appellerons indifféremment par
techniques de commutation :
La commutation de circuits : c’est la plus ancienne des techniques.
Elle consiste à construire un chemin ou circuit (physique ou virtuel)
entre deux points avant le transfert des informations. Il y a donc

26
Patrick Plane, « Privatisation et ouverture des télécommunications en Afrique
subsaharienne : modalités et implications des réformes », CERDI, Juin 2002, 29 p.
27
Voir G. Pujolle, op.cit.
28
Ibid, p.21.

23
réservation des ressources (bande passante, mémoire, CPU, numéro
des circuits virtuels dans la table de commutation, …) dans chaque
nœud du réseau. Les équipements du réseau sont appelés
commutateurs. Ce mode de commutation est adapté aux applications
avec contraintes temporelles (téléphonie, vidéo temps réel, etc). Le
RTC et le RNIS utilisent la commutation de circuit.
La commutation de messages : le principe pour ce mode de
commutation est assez simple. L’envoi d’un message de l’émetteur
jusqu’au récepteur passe de nœud en nœud. Chaque nœud attend
d’avoir reçu complètement le message avant de le réexpédier au nœud
suivant. Les messages qui arrivent dans le nœud de commutation sont
traités selon l’ordre d’arrivée (Premier arrivé, Premier servi ou First In
First Out). C’est un mode de commutation adapté aux trafics
sporadiques sans contraintes du temps. Bien qu’il y ait une meilleure
utilisation des ressources puisqu’il n’y a pas de réservation, la
commutation de messages présente de nombreux défauts (besoin de
grande mémoire, mécanisme de contrôle de flux, temps de transfert
variable et parfois long). Les réseaux d’IBM dénommé System
Network Architecture (SNA) de première génération utilisent ce type
de commutation.
La commutation de paquets : ce mode de commutation est apparu
dans les années 70 pour résoudre les problèmes d’erreurs et améliorer
les performances de la commutation de messages. Avec la
commutation de paquets, chaque message est découpé en morceaux de
taille variable appelé paquets qui sont acheminés individuellement
comme dans la commutation de messages. Chaque nœud redirige un
paquet entrant vers le lien en sortie en utilisant une table de
correspondance des adresses logiques des récepteurs et des routes à
suivre (table de routage). Les nœuds du réseau sont appelés les
routeurs. La commutation de paquets présente de nombreux
avantages. Elle réduit le temps d’émission et la taille des mémoires.
Elle assure également un meilleur multiplexage des paquets et une
reprise sur erreurs plus efficace. Son seul défaut est qu’il est possible
d’avoir le déséquencement des paquets à l’arrivée si la commutation
de paquets est combinée avec le mode datagramme. Les réseaux
Internet (combiné avec le mode datagramme) et X.25 (combiné avec
le mode connecté) utilisent la commutation de paquets.
La commutation de trames : Elle est identique à la commutation de
paquets ; mais les nœuds du réseau, appelés dans ce cas
commutateurs, traitent des paquets particuliers appelés trames (niveau

24
2 de l’architecture OSI) tandis que les routeurs manipulent eux des
paquets de niveau 3. Les tables de commutation contiennent des
adresses physiques des destinataires (ou adresses MAC). Même si le
principal défaut de la commutation de paquets demeure dans les
réseaux à commutation de trames, cette dernière assure une meilleure
rapidité de commutation. Les réseaux LAN Ethernet commuté et les
réseaux WAN à relais de trames (ou Frame Relay) utilisent ce mode
de commutation.
La commutation de cellules : elle est identique à la commutation de
trames, mais est appliquée à des trames de tailles fixes (53 octets
appelé cellules). La commutation de cellules permet d’obtenir les
avantages de la commutation de circuits et de la commutation de
paquets si elle est combinée avec le mode connecté. Elle est adaptée
aux trafics temps réels et sporadiques sans contraintes de temps. Bien
que les délais d’établissement des connexions soient le principal
défaut des réseaux à base de la commutation des cellules, on note de
nombreux avantages. Parmi ceux-ci la réduction de la taille des
mémoires tampons, la meilleure performance des nœuds (ou
commutateurs) du réseau. La technologie ATM employée dans le
Réseaux Numériques à Intégration de Services Large Bande (RNIS-
LB) utilise la commutation de cellules.

II.2. Réseaux WAN et technologies actuelles

Les réseaux WAN couvrent de vastes étendues géographiques


et constituent un ensemble de liaisons reliées aux opérateurs télécoms
(organismes publics et privés) interconnectés. On classe généralement
les liaisons WAN en trois grandes catégories comme l’indique la
figure n°3 : 1) les liaisons dédiées (spécialisées ou louées) ; 2) les
connexions commutées ; et, 3) les liaisons hertziennes :

25
Réseau WAN

Dédié Commuté Liaisons hertziennes

T1/E1 fractionnée Satellite


A commutation A commutation de GSM
T1/E1
de circuits paquets/cellules GPRS
T3/E3
UMTS
802.11x

Modem analogique TDM


RNIS LRE et 10GBASE-X
xDSL X.25 et Frame Relay
Modem Cable ATM sur SDH/SONET

Figure n°3 : Les différentes technologies WAN disponibles (source : compilation des
auteurs)

II.2.1. Les lignes spécialisées

Les lignes dédiées ou spécialisées permettent la transmission de


données à moyens et hauts débits en liaison point à point ou
multipoint. Les premiers liens numériques ont été développés dans les
années 70. Initialement un lien T1, utilisant deux paires torsadées,
permettait de transmettre dans deux sens 1,544 Mbit/s (24 canaux
vocaux). Le même type de connexion E1 porte un débit de 2,048
Mbit/s (32 canaux vocaux). Les liens T1/E1 sont utilisés pour la
connexion des réseaux LAN distants. C’est également une méthode de
connexion à Internet pour les particuliers et les entreprises. Les liens à
longue distance utilisent un câble coaxial avec des répéteurs disposés
tous les 60 Km.
Les différentes normes européenne et américaine des liaisons
dédiées sont résumées dans le tableau 5.

26
Type Débit
Norme européenne
E0 64 Kbps
E1 32 lignes E0 2 Mbps
E2 128 lignes E0 8 Mbps
E3 512 lignes E0 34 Mbps
E4 2048 lignes E0 140 Mbps
Norme américaine
T1 1.544 Mbps
T2 4 lignes T1 6 Mbps
T3 28 lignes T1 45 Mbps
T4 168 lignes T1 275 Mbps
Tableau 5 : Les différents types de liaisons dédiées (source : compilation des auteurs)

Au Cameroun par exemple, Camtel fournit les liaisons


spécialisées filaires. Les débits et les coûts de ce mode d’accès sont
résumés dans le tableau 6.

Débit Frais étude et Redevances mensuelles Dépôt de garantie,


(Kbits/s) établissement liaison (FCFA) Consommation
(FCFA) (FCFA)
64 420 000 900 000 900 000
128 420 000 1 315 000 1 315 000
256 420 000 2 460 000 2 460 000
512 420 000 4 000 000 4 000 000
1024 420 000 6 000 000 6 000 000
Tableau 6 : Les coûts des liaisons spécialisées filaires à Camtel (source : enquêtes auprès des
opérateurs)

II.2.2. Le modem analogique (Analog Modem)

Le modem analogique s’utilise par un usager de l’Internet pour


établir une connexion sur le RTC avec un RAS (Remote Access
Server) et disposer ainsi d’une couche physique (d’un moyen de
transmission) pour accéder à Internet. On parle d’accès «dial-up».
C’est le moyen le plus utilisé pour se connecter à l’Internet. Le
modem est le périphérique utilisé pour transférer des informations
entre plusieurs ordinateurs (deux à la base) via les lignes
téléphoniques. Un modem est un appareil de modulation-

27
démodulation. Une modulation est une conversion d’une forme de
signal dans une autre. Les lignes téléphoniques utilisées pour la parole
(signaux ou tonalités analogiques) ne sont pas capables de transférer
des données brutes (un signal numérique). C'est pourquoi les modems
convertissent les bits numériques du signal en tonalités analogiques,
présentent le signal au réseau et le reconvertissent en format
numérique. L’histoire des modems commence autour des années 70
avec des produits propriétaires et forts lents (300 bits par seconde). Au
cours des années 80, la normalisation des modems est amorcée et les
constructeurs sont amenés à assurer leur interopérabilité. Le besoin de
faire communiquer entre eux les ordinateurs fait rapidement évoluer la
technique et par paliers successifs. Malheureusement, les débits
promis par les vendeurs des modems et les opérateurs téléphoniques
sont rarement atteints. Ainsi, les débits moyens sont généralement
autour de 30 Kbits/s au lieu de 56 Kbits/s affichés.

Quelques caractéristiques techniques

Le RTC a été conçu pour véhiculer la voix. Cela lui confère, si


on ne le modifie pas, les caractéristiques suivantes : 1) la transmission
est analogique (signal électrique) ; 2) la bande passante est limitée à 4
KHz ; 3) la liaison entre deux correspondants s’effectue par
commutation de circuit (réservation du canal de communication).
Lorsqu'il est connecté au RTC, un ordinateur doit utiliser un modem
pour convertir ses propres signaux numériques en signaux analogiques
pouvant alors être transportés par le réseau. A l’émission, le modem
génère une porteuse de fréquence fixe, qu’il module en phase et en
amplitude. L’inverse se produit à la réception.
La plus grande vitesse de connexion obtenue par cette méthode
est de 33,6 kbits/s, voire moins en Afrique à cause de la mauvaise
qualité des lignes téléphoniques.

II.2.3. Le Réseau Numérique à Intégration de Service (RNIS)

La technologie et les protocoles du RNIS ont été développés


dans les années 1970 afin de résoudre les problèmes liés au transport
des services numériques. Celui-ci s'effectuait en effet au travers de
supports utilisés mondialement pour les réseaux téléphoniques,
originellement conçus pour transporter des signaux analogiques. Les

28
liens du RNIS sont capables d'émettre et de recevoir des données dans
leur forme numérique native et offrent des vitesses de transmission
bien plus élevées, de 64 à 128 Kbits/s pour un accès de base. Le terme
RNIS ou ISDN (Integrated Services Digital Network) fait
généralement référence à ces standards et protocoles, mais aussi à tous
les équipements de télécommunication et de commutation concernés.

Quelques caractéristiques techniques

Physiquement, un accès RNIS consiste en un câble composé de


2 fils. Logiquement, cela consiste en 2 types de canaux de
communication : 1) les canaux B, qui transportent les données et
services à 64 Kbits/s chacun ; 2) Un canal D unique, qui transporte les
informations de signalisation à 16 Kbits/s pour les accès de base (S0)
ou à 64 Kbits/s pour les accès primaires (S2).
Il existe deux modes d'accès au RNIS : 1) l'accès de base ou BRI
(Basic Rate Interface) comporte deux canaux B, et un canal D (à 16
Kbits/s). On l'appelle aussi connexion 2B+D. Il se contente d'une ligne
téléphonique ordinaire ; 2) l'accès primaire ou PRI (Primary Rate
Interface), qui est défini de manière différente suivant les pays. Il
requiert une ligne téléphonique spécialisée.
L'accès primaire comporte, aux Etats Unis et au Japon, 23 canaux B et
un canal D (à 64 Kbits/s). On l'appelle parfois « connexion 23B+D ».
Il nécessite une ligne débitant 1,6 Mbits/s (normalisée sous le vocable
T1). En Europe, l'accès primaire comporte 30 canaux B et un canal D
(à 16 Kbits/s). On l'appelle parfois « connexion 30B+D ». Il nécessite
une ligne débitant 2 Mbits/s (normalisée sous le vocable E1). Les deux
types de RNIS sont destinés à des usagers ayant des besoins différents.
L'accès de base est utilisé par les télétravailleurs, et les entreprises
ayant à transmettre de petits volumes de données. En utilisant
plusieurs lignes téléphoniques, on peut coupler plusieurs accès de
base, et obtenir une bande passante multiple de 128 Kbits/s. L'accès
primaire est utilisé par les entreprises ayant à transmettre de gros
volumes de données. Sa bande passante est beaucoup plus large (23 à
30 canaux B au lieu de 2), et peut être allouée dynamiquement et sur
demande (Bandwidth-on-demand ou BOD), c'est-à-dire que le
multiplexage des canaux B peut être automatiquement réalisé en
fonction des besoins des applications actives.

29
II.2.4. La technologie TDM

Sur une ligne de communication formant une liaison entre


deux points distants, il peut être intéressant de faire transiter en même
temps les données de plusieurs clients. Plutôt que chaque client
dispose de sa propre infrastructure, il est plus économique de n’avoir
qu’une liaison partagée par plusieurs utilisateurs. Le multiplexage est
une technique qui permet de transmettre toutes ensemble sur une
liaison à haut débit, les données provenant de plusieurs liaisons
spécifiques à faibles débits. A l’autre extrémité de la liaison, il faut
effectuer la démarche inverse, c’est-à-dire récupérer, à partir des
informations arrivant sur la voie à haute vitesse, les données des
différents utilisateurs et les envoyer sur les bonnes voies de sortie. Le
multiplexeur (MUX) effectue le multiplexage et le démultiplexeur
(DEMUX) s’occupe du démultiplexage29.
La technologie TDM (Time Division Multiplexing) ou
Multiplexage Temporel est l’une de nombreuses possibilités de
multiplexage disponibles30. Elle permet d’échantillonner les signaux
de différentes voies à faibles débits et de les transmettre
successivement sur une voie à haut débit en leur allouant la totalité de
la bande passante.
A l’inverse de la technologie TDM qui n’utilise qu’une seule
longueur d’onde par fibre optique, la technologie WDM (Wavelength
Division Multiplexing) met en œuvre un multiplexage de plusieurs
longueurs d’onde. L’idée est d’injecter simultanément dans une fibre
optique plusieurs trains de signaux numériques sur des longueurs
d’ondes distinctes. La technologie WDM est dite DWDM (Dense

29
Les deux sont généralement appelés un mux.
30
Il existe aussi les multiplexages fréquentiel et statistique. Dans un multiplexeur en
fréquence, chaque liaison à faible débit possède sa propre bande passante sur la
liaison à haut débit. Mais à l’instar du multiplexage temporel, il y a un gaspillage de
bande passante, car la voie haute vitesse a une capacité égale à la somme des
capacités des voies basse vitesse qui lui sont raccordées ; or ces voies à faibles débits
ne transmettent pas en continu, sauf exception. Le multiplexage statistique utilise la
moyenne des débits des voies basse vitesse pour optimiser la capacité de la liaison à
haut débit ; la somme des débits moyens des voies basse vitesse devant être
légèrement inférieure au débit de la voie haute vitesse.

30
Wavelength Division Multiplexing) lorsque l’espacement utilisé est
égal ou inférieur à 0,8 nm ou lorsque plus de 16 canaux sont utilisés31.
WDM est une technologie de transport indépendante des
protocoles utilisés. Elle est donc capable de multiplexer sur une fibre
optique ce que l’on sait faire transiter unitairement sur ce type de
média. On peut trouver par exemple sur une même fibre optique et
véhiculés simultanément de la voix dans des trames SDH, de la vidéo
dans des cellules ATM, des données dans des trames IP, etc.
Les enjeux de cette technologie sont importants. Jusqu'à
présent, le développement des réseaux de télécommunications était
basé sur l’utilisation des technologies de type SONET/SDH/TDM.
Mais les besoins en bande passante ont dépassé les prévisions. Les
opérateurs installent de plus en plus des réseaux de 12, 24, voire 48
paires de fibres.

Quelques caractéristiques techniques

On retrouve ce type d’utilisation sur les canaux T1 aux Etats-


Unis qui regroupent par multiplexage temporel 24 voies à 64 kbit/s en
une voie à 1,544 Mbit/s ou sur les canaux E1 en Europe qui
regroupent 30 voies analogiques en une voie à 2,048 Mbit/s. Les
canaux T1 ou E1 peuvent être multiplexés entre eux pour former des
canaux à plus hauts débits, etc. Cette hiérarchie des débits est appelée
hiérarchie numérique plésiochrone ou PDH (Plesiochronous Digital
Hierarchy)32. Le multiplexage TDM peut être utilisé indifféremment
sur paire torsadée ou fibre optique, il est indépendant du média de
transmission.

31
La norme ITU-T G692 définit la plage de longueurs d’ondes dans la fenêtre de
transmission de 1530 à 1565 nm. L’espacement normalisé entre deux longueurs
d’ondes est de 1,6 ou 0,8 nm.
32
Les supports physiques sont maintenant numériques et une nouvelle hiérarchie a
dû être développée : SDH (pour Synchronous Digital Hierarchy) en Europe et
SONET (pour Synchronous Optical Network) en Amérique du Nord. SONET et
SDH sont deux techniques utilisées pour acheminer les cellules ATM, mais aussi
tout autre type de paquet ou de trame (paquet X.25, paquet IP, trame Ethernet, trame
FDDI, trame LAP-F).

31
II.2.5. Les nouvelles variantes des technologies Ethernet :
LRE et le 10 Gigabit Ethernet

Ethernet était à l’origine un standard développé par les


laboratoires Xerox au tout début des années 70. Ce standard a d’abord
évolué jusqu’à la version Ethernet II avec l’association regroupant
Digital Equipment Corporation, Intel et Xerox. Par la suite, Ethernet a
été inclus dans les travaux sur la modélisation OSI au début des
années 80. Depuis cette époque, la technologie Ethernet est totalement
indépendante des constructeurs ; c’est avec sa méthode d’accès
CSMA/CD33 (pour Carrier Sense Multiple Access / Collision Detect),
quelques-uns des facteurs importants de sa popularité. On distingue
diverses technologies Ethernet suivant les caractéristiques des câbles
utilisés et du débit de transmission. Les technologies Ethernet (1 ou 10
Mbps, norme 802.3), Fast Ethernet (100 Mbps, norme 802.3u) et
Gigabit Ethernet (1000 Mbps, normes 802.3z et 802.3ab) sont les plus
utilisées et ont une portée allant de 100 m à 500 m.
Pour les réseaux WAN, deux technologies sont disponibles. Le
10 Gigabit Ethernet (10GBASE-X) et la technologie Long Reach
Ethernet (LRE) ou Ethernet à Longue Distance (10BASE-S). La
technologie LRE a été proposée par Cisco pour la circulation de
signaux vocaux, vidéo et données sur des précâblages de catégories 1,
2 et 3. Cette adaptation d’Ethernet de Cisco permet de proposer une
bande passante allant de 5 à 15 Mbits/s sur des distances allant jusqu’à
10 km, alors que le rayon maximal d’un Ethernet sur ces câblages est
de 500m comme on le voit sur le tableau 5. Le 10 Gigabit Ethernet est
une nouvelle variante de la norme IEEE 802.3 qui a été formellement
ratifiée en 200234. Elle peut être utilisée aussi bien pour les réseaux
locaux et les réseaux métropolitains que pour les réseaux étendus.
Comme les autres familles, les normes IEEE802.3 de ces nouvelles
variantes définissent les éléments de la couche physique (niveau 1 du

33
C’est une méthode d’accès qui fonctionne de la manière suivante : lorsqu’une
machine désire émettre des données, le transmetteur associé doit « regarder » si le
câble de transmission est libre. Si oui, il envoie les données, sinon il attend que
l’autre utilisateur ait terminé l’envoi de son paquet. Il peut arriver que deux
transmetteurs émettent simultanément. On a alors une collision, qui est détectée et
qui donne lieu à une ré-émission, après un délai choisi aléatoirement.
34
Pour plus de détails, lire l’excellent papier de Cisco intitulé « Strategic Directions
Moving the Decimal Point : An Introduction to 10 Gigabit Ethernet », White Paper,
2002.

32
modèle de référence OSI) et la méthode d’accès CSMA/CD
correspond à la partie MAC de la couche liaison (niveau 2).

Quelques caractéristiques techniques

Le tableau 7 donne une vue synoptique des différentes


technologies Ethernet disponibles aujourd’hui.

33
Débit Type de Version Méthode Portée Caractéristiques du support
support d’accès
1 Mbps Paire Torsadée 1BASE5 Half Duplex
(HD)
10 Mbps Coaxial 10BASE5 (Thick Ethernet) HD 500m
10BASE2 (Thin Ethernet) HD 185m Câble coaxial 50 Ohms associé à une connectique N-BNC
TV 10BROAD36 HD
Fibre optique 10BASE-F 10BASE-FB
10BASE-FL HD/Full 2 km Fibre optique multimode associée à une composante ST ou SC
10BASE-FP Duplex (FD)
Paire torsadée 10BASE-T HD/FD 100m Paire torsadée non-blindée (UTP : Unshielded Twisted Pair)
associée à une connectique RJ45 en topologie étoile.
100 Paire torsadée 100BASE-T 100BASE-T2 HD/FD
Mbps 100BASE-T4 HD 100m Paire torsadée utilisant 4 paires (transmission, réception, 2
bidirectionnelles) de câbles UTP de catégories 3, 4 ou 5.
100BAS 100BASE-TX HD/FD 100m Paire torsadée utilisant 2 paires (transmission, réception) de
E-X câbles UTP5 ou STP (Shielded Twisted Pair) 150 Ohms.
Fibre optique 100BASE-FX HD/FD 400m Fibre optique multimode associée à une connectique ST ou SC.
1000 Fibre optique 1000BASE-LX 5km Laser grandes ondes sur fibre optique multimode et monomode
Mbps HD/FD destiné aux artères de campus
1000BASE-X 1000BASE-SX 550m Laser ondes courtes sur fibre optique multimode et monomode
destiné aux artères intra-muros.
Paire torsadée 1000BASE-CX 25m Câble en paires torsadées blindées 150 Ohms destiné aux
connexions entre serveurs dans le même local.
1000BASE-TX HD/FD 100m Câble en paires torsadées non blindées de catégorie 5.
LRE Fibre optique 10BASE-S FD 10km
10 Gbps Fibre optique 10GBASE-X FD 100km
Tableau 7 : Les différentes technologies Ethernet actuellement disponibles (source : compilation des auteurs)

34
Dans ce tableau, on constate que les technologies LRE et 10
Gigabit Ethernet, de part leur portée, sont les seules réellement
capables d’offrir des services WAN.

II.2.6. Les technologies xDSL

La technologie xDSL (x-type Digital Subscriber Line) est une


solution technique permettant de transmettre des données analogiques
et numériques sur une paire de câbles (boucle locale d’abonné) avec
un débit relativement important de l’ordre de 500 Kbit/s ou plus. Elle
lève les contraintes et les limites des technologies vues précédemment
(accès par modem analogique, lignes dédiées et RNIS).
Le terme DSL a été inventé avec l’avènement du RNIS dont
l’objectif était de transformer la totalité du réseau téléphonique (de la
boucle locale) en signalisation numérique. Les accès les plus usuels de
la solution RNIS, comme on l’a vu plus haut, sont le 2B+D et le
30B+D. Comme on le sait, cette solution est basée sur un lien à 2
Mbits. A l’époque, cela exigeait deux paires torsadées, une pour
chaque direction de transmission, et des régénérateurs sur la ligne, ce
qui induit des coûts non négligeables.
La solution xDSL permet de déployer les canaux sans
régénérateurs dont le débit est au moins de 1,5 Mbit/s avec le mode de
fonctionnement symétrique ou asymétrique où le débit descendant
(downstream) est plus important que le débit ascendant (upstream).
Cette asymétrie caractérise les services à haut débit offerts par les
fournisseurs d’accès à l’Internet. Parmi les technologies d’accès de la
famille xDSL, ADSL (Asymetric DSL) est la plus utilisée. Elle a de
nombreux avantages. Les autres normes de la famille proposent un
débit symétrique qui ne cadre pas avec certains usages, comme la
navigation web, qui engendrent des trafics asymétriques. ADSL
permet de résoudre, à cause de l’asymétrie du débit, le problème de
limitation de la bande passante totale sur une paire torsadée. Le débit
descendant maximal a été normalisé à 8 Mbits/s et le débit maximal
remontant à 640 Kbits/s. Ces débits sont évidemment théoriques,
puisqu’il est rare qu’un opérateur propose plus de 2 Mbits/s
descendants sur cette technologie.

35
Quelques caractéristiques techniques

Les caractéristiques techniques de la famille xDSL présentées


les suivantes :
- HDSL/HDSL2 - High-bit-rate DSL. Technologie de
transmission symétrique utilisée pour l’implémentation des
lignes numériques T1 et E1 (1, 544 Mbits/s et 2, 048 Mbits/s).
La version HDSL2 a besoin d’une seule paire torsadée. La
longueur du câble doit être inférieure à 4,5 Km ;
- SDSL - Symetric DSL utilise une seule paire torsadée sur une
distance de 3 Km maximum. Le débit offert par cette
technologie est 768 Kbit/s ;
- ADSL - Asymetric DSL a les mêmes caractéristiques que
SDSL mais supporte un trafic asymétrique et est capable de
fonctionner sur une paire torsadée de 5,4 Km maximum ;
- RADSL - Rate-adaptive DSL est une technologie ADSL avec
possibilité d’adaptation du débit à l’état de la ligne. Cette
technique est actuellement disponible en ADSL implémenté
avec le codage DMT (discrete multitone) ;
- IDSL - ISDN DSL (DSL pour RNIS) est employé pour
l’implémentation des canaux RNIS (2B+D) sur l’équipement
DSL ;
- VDSL - High-speed DSL est une nouvelle technologie
permettant d’obtenir de très hauts débits sur une paire torsadée
longue de 1500 mètres. La principale application de cette
version DSL est l’acheminement des cellules ATM.

II.2.7. Le modem câble

Les réseaux de câblodistribution ont l’avantage d’arriver dans


les foyers d’où l’idée de les utiliser pour le transfert de données. Le
modem câble est un appareil de communication qui relie le client au
réseau du câble de télévision plutôt qu'au réseau téléphonique. Il
permet des vitesses beaucoup plus élevées et une plus grande
simplicité d'utilisation. Des vitesses de 10 Mbps peuvent être
théoriquement atteintes, cependant cette bande passante est souvent
partagée suivant l'arborescence qui relie le client à l'opérateur. Ces
réseaux ont l’avantage de ne pas nécessiter pour leur déploiement des
lignes supplémentaires et pour cette raison, ils peuvent même

36
remplacer complètement les lignes de téléphone. Ils présentent
néanmoins de nombreux inconvénients notamment le partage de la
bande passante, l’insuffisante interopérabilité entre manufacturiers, les
problèmes de sécurité des données transmises.

Quelques caractéristiques techniques

Les vitesses offertes par les réseaux de câblodistribution sont


de deux types : asymétriques et symétriques. Les vitesses
asymétriques atteignent généralement les 30 Mbps en descente sur un
canal de 6 Mhz dans la bande 54-750 Mhz en modulation QPSK
(jusqu’à 10 Mbps) ou 64-QAM (jusqu’à 36 Mbps). Pour les liaisons
montantes, elles varient entre 768 Kbps et 2,56 Mbps sur des canaux
de 600 Khz à 6 Mhz dans la bande 5-42 Mhz en modulation QPSK.
Les vitesses symétriques varient entre 500 Kbps et 10 Mbps.

II.2.8. X.25 et Frame Relay (Relais de trames)

Les réseaux X.25 sont les premiers réseaux publics à


commutation de paquets qui ont été développés dans les années 70.
X.25 est la norme de l’ISO (ISO 8208) en mode connecté. Elle a été
créée pour répondre à des besoins de robustesse sur des réseaux ou des
liens peu fiables (détection et recouvrement d’erreurs, contrôle du
déséquencement des paquets, contrôle et gestion des flux). Le
protocole X.25 en lui-même contient les trois premières couches du
modèle OSI. Le niveau physique (couche 1) provient principalement
de la norme X.21 ; la couche liaison (couche 2) est constituée par un
sous-ensemble de la norme HDLC35 : le protocole LAP-B (Link
Access Protocol Balanced) ; le niveau 3 de la norme contient le
protocole X25 PLP (Packet Layer Protocol). Les réseaux X.25 sont
assez fiables, mais très lourds à gérer et ont un débit moyen de 64
Kbits/s ou moins, même si des services plus rapides sont disponibles.

35
Le protocole HDLC (pour High-level Data Link Control) est le premier protocole
normalisé au niveau liaison par l’ISO en 1976. D’autres protocoles, moins puissants,
étaient jusqu’alors utilisés, de type « envoyer et attendre » : l’émission d’une trame
était suivie d’une période d’attente de l’acquittement de la part du récepteur. Le
protocole HDLC procède par anticipation : l’attente de l’acquittement n’empêche
pas la transmission des trames suivantes.

37
Les solutions X.25 sont dépassées aujourd’hui et sont entrain d’être
remplacées par l’ATM ou le Frame relay (le relais de trames).
Frame Relay36 est l’un des membres de la famille des
protocoles qui opèrent dans la couche liaison (niveau 2) du modèle de
référence OSI. Il permet de véhiculer des trames de données de
formats variables (de 262 à 4096 octets de données utiles) sur des
réseaux partagés offrant des débits de 64 Kbits/s à 40 Mbits/s. C’est
donc un sous-ensemble de X.25 souvent qualifié de X.25 allégé car il
ne comporte pas de procédures de correction d’erreurs. Le succès
croissant des réseaux relais de trames s’explique par leur adaptation
aux besoins du marché des transmissions de données. La gestion
dynamique de la bande passante permet une meilleure gestion des
rafales de trames envoyées par les réseaux locaux, ce que ni X.25 ni
les liaisons spécialisées n’offrent. Son principal intérêt est d’offrir de
la bande passante à la demande (bandwidth on demand) à l’usager par
le biais du multiplexage statistique. Enfin, le relais de trames est
transparent aux protocoles, il permet de véhiculer des flux tels que
SNA, X.25, IP, IPX, etc, mais aussi capable de transporter de la voix.
Nous allons donc dans la suite décrire de façon approfondie les
caractéristiques des réseaux relais de trames que ceux de X.25.

Quelques caractéristiques techniques du Frame Relay

Les objectifs du relais de trames sont de trois ordres : 1) une


faible latence et un débit de commutation élevé ; 2) une bande
passante à la demande et ; 3) un partage dynamique de cette bande
passante. Les détails de chaque point sont abordés ci-après.
Comme on l’a déjà vu plus haut dans la section II.1.5 relative
aux techniques de transfert, les réseaux relais de trames utilisent la
commutation de trames (ou commutation de niveau liaison). Or le but
de la commutation au niveau 2 du modèle de référence est d’améliorer

36
Les premiers travaux ayant conduit à la mise au point de la technique du Relais de
Trames datent des années 80. Ils ont été réalisés par l’UIT-T dans le cadre des
travaux sur le RNIS. Au début des années 90, ces travaux ont été repris par un
groupement de constructeurs (DEC, NORTEL, STRATACOM et CISCO) qui ont
été rejoint par d’autres pour former le Frame Realy Forum (www.frforum.org). Les
travaux se sont donc considérablement éloignés du contexte RNIS, mais les
principes ont été conservés. Les années 91 et 92 ont été celle où l’UIT-T et l’ANSI
(American National Standard Institut) ont normalisé ce protocole et les premiers
services ouverts dans quelques pays notamment les Etats-Unis et la Finlande.

38
en performance la commutation de paquets, en simplifiant le nombre
de niveaux du modèle de référence à prendre en compte. En effet,
dans la commutation des paquets, on attend de recevoir correctement
une trame, avec des retransmissions potentielles, puis on travaille sur
le paquet. Un acquittement est envoyé vers le nœud précédent et on
garde une copie tant que le nœud suivant n’a pas fait parvenir un
acquittement positif. Cette procédure alourdit le travail des nœuds
intermédiaires et n’existe plus dans le relais de trames. Le premier
avantage du Frame Relay est que les contrôles d’erreurs et de flux sont
reportés aux extrémités de la connexion. Le second avantage est
l’introduction d’une signalisation séparée du transport de données.
Cette signalisation permet à chaque équipement du réseau d’établir un
circuit virtuel, c’est-à-dire une sorte de connexion identifiée par son
adresse DLCI (Data Link Connexion Identifier). Il existe deux types
de connexions. Les connexions permanentes ou PVC (Permanent
Virtual Circuit) qui sont établies une fois pour toute et les connexions
commutées ou SVC (Switched Virtual Circuit), qui sont établis
dynamiquement à la demande. Chaque trame contient le numéro du
DLCI qui lui sert à reconnaître le circuit logique auquel il appartient.
Le routage des trames s’effectue grâce aux DLCI. Ce numéro est
modifié au passage de chaque nœud par le LMI (Local Management
Interface) qui effectue entre autres un chaînage de numéros DLCI.
L’originalité du Frame Relay réside aussi dans la possibilité
d’ajuster la bande passante d’une liaison de communication aux
besoins du moment à partir de 4 paramètres : i) le CIR (Committed
Information Rate), qui permet d’ajuster la bande passante minimale
moyenne sur chaque circuit ; ii) le CBS (Committed Burst Size), qui
indique le débit maximal autorisé sans perte de données ; iii) le Be
(Committed Excess Burst Size), qui indique le débit maximal autorisé
sans garantie de service; iv) le temps pour la période d’observation
(généralement 1 seconde). Enfin, le partage dynamique des ressources
permet d’optimiser l’utilisation de la bande passante. Le relais de
trames permet d’utiliser sur un réseau partagé, un multiplexage
statistique des débits provenant de différents circuits de données. Le
calibrage du réseau se fait, comme on l’a déjà vu, sur le trafic moyen
de l’ensemble des différents débits.

39
II.2.9. POS et ATM sur SDH/SONET

Cette section introduit les techniques générales de transport de


paquets et de cellules sur SONET/SDH appelées POS (Packet Over
SONET) et ATM sur SONET/SDH. Mais avant, nous introduisons les
réseaux ATM qui constituent une variante des réseaux de
commutation par paquets.

a) Les réseaux ATM

La normalisation des réseaux ATM dans les années 80 est née


de l'idée que les réseaux destinés à la transmission de la voix (réseau
téléphonique), de la vidéo (réseau câblé), et des données (jusqu'alors
dominé par le système RNIS-LB) devaient fusionner et n'utiliser plus
qu'un réseau de câbles commun, ainsi qu'un protocole commun. Les
caractéristiques du protocole reflètent les objectifs alors visés par le
forum ATM37 : le protocole ATM s'appuie sur la notion de circuit
virtuel, ce qui constitue un compromis entre des protocoles basés sur
des circuits physiques comme RNIS, et ceux basés sur des paquets
envoyés sans qu'une connexion soit préalablement établie (Switched
Virtual Connexion) comme Ethernet.
Le protocole ATM est orienté connexion, ce qui signifie que deux
machines qui veulent communiquer commencent par établir une
connexion avant d'envoyer leurs données, avec un risque minimal de
pertes de celles-ci, et une efficacité maximale pour leur traitement, ce
qui permet notamment d'avoir une garantie sur le temps maximal
qu'un paquet passera dans un commutateur.
L’ATM est une technique de transmission par commutation et
multiplexage38. Il constitue une variante de la commutation par
paquets basée sur des paquets courts de longueur fixe appelés cellules.
Le traitement d’une cellule par un commutateur se limite à l’analyse
d’une entête dans laquelle est enregistré le numéro de voie (circuit
logique). Les fonctions plus complexes, telles le contrôle de flux et le
traitement des erreurs, ne sont pas effectuées dans le réseau ATM.
Cette simplification permet de supporter des contraintes temporelles

37
www.atmforum.com
38
Un des avantages clés de l’utilisation de l’ATM de préférence aux autres
technologies est la possibilité de multiplexer de manière statistique tous les
différents types de trafic sur un même lien.

40
associées au trafic en temps réel de la voix et des images. L'ATM
permet ainsi de transférer des données à une vitesse allant de 25 Mbps
à plus de 622 Mbps (il est même prévu d'obtenir plus de 2 Gbps sur
fibre optique).

b) Les caractéristiques techniques des réseaux ATM

L’architecture fonctionnelle du réseau ATM est composée de


trois couches : 1) la couche physique qui assure l’adaptation du
protocole ATM au support de transmission ; 2) la couche ATM en
charge du multiplexage et de la commutation des cellules ; 3) la
couche AAL (ATM Adaptation Layer) qui adapte les flux
d’information à la structure des cellules.
La couche physique fournit deux sous-couches fonctionnelles :
1) la sous-couche de media physique ou PM (Physical Medium), qui
prend en charge le codage, le décodage, l’embrouillage et l’adaptation
au support ; 2) la sous-couche de convergence ou TC (Transmission
Convergence) qui s’occupe de l’adaptation du débit, de la protection
de l’en-tête, et de la délimitation des cellules.
La couche ATM traite le transport de bout en bout de la
cellule. La cellule ATM est composée de cinq octets d'en-tête et de 48
octets d'information. Ce choix de taille est en fait un compromis entre
ce que voulaient les européens (32 octets : plus la taille est petite, plus
grande est la flexibilité) et les américains (64 octets : ce choix leur
permettait de ne pas installer des milliers d'annulateurs d'échos sur le
territoire).
La couche AAL est conçue pour résoudre les problèmes dus au
fait qu'ATM est un mode de transfert universel. Or, suivant le service
demandé, les paramètres de transmission sont différents. Par exemple,
le fait d'avoir une file d'attente à l'entrée des commutateurs ATM
entraîne une variation des délais de transfert (appelée gigue); cette
variation est plus dommageable pour les applications à fortes
contraintes temporelles (transmission de la voix). C'est pourquoi
quatre types d'AAL sont définis suivant les services. Le rôle de la
couche AAL est de prendre les informations de la couche
immédiatement supérieure (appelées PDU : Protocol Data Unit) pour
les insérer dans les champs d'information des cellules de la couche
ATM.

41
c) Paquets et ATM sur SONET/SDH

Revenons sur les techniques de multiplexage détaillées à la


section II.2.4 pour comprendre les concepts de SONET et SDH.
L’idée du multiplexage est de transmettre sur un seul support physique
(appelé voie haute vitesse), des données provenant de plusieurs paires
d'équipements (émetteurs et récepteurs) encore appelées voies basse
vitesse. Différents canaux de communication à hauts débits ont été
définis en Europe (canaux E1) et en Amérique du Nord (canaux T1),
mais aussi au Japon pour les communications téléphoniques. Les
canaux T1 ou E1 peuvent être multiplexés entre eux, comme on l’a
déjà vu, pour former des canaux à plus hauts débits, etc. Cette
technique de superposition de canaux dans la recherche d’autres
canaux à plus hauts débits a été à l’origine de la fameuse hiérarchie
numérique plésiochrone ou PDH (Plesiochronous Digital Hierarchy)
en Europe. Comment donc interconnecter les réseaux téléphoniques
sans passer par les hiérarchies locales ? Comment assurer
l’interfonctionnement entre des équipements et des réseaux
d’opérateurs différents ? etc.
Le réseau optique synchrone ou SONET (pour Synchronous
Optical NETwork) est la réponse nord-américaine à ces questions. Son
équivalent européen est appelé SDH (Synchronous Digital Hierarchy).
A l'origine, au milieu des années 80, il concernait uniquement
l'interconnexion des réseaux téléphoniques des opérateurs de
téléphone américains. Les canaux de voix numérisés étaient intégrés
progressivement, par multiplexage temporel, à des canaux plus grands,
au sein d'une hiérarchie de niveaux basée sur un codage à 51,84
Mbit/s, dont tous les éléments étaient parfaitement synchronisés.
Huit niveaux de multiplex SONET furent alors normalisés et
désignés par l'abréviation STS (Synchronous Transport Signal).
Lorsque le support de transmission est une fibre optique, il y a
correspondance bit-à-bit entre les canaux électriques STS et les
canaux optiques, ces derniers étant mesurés par l'acronyme OC
(Optical Carrier). Depuis lors, la capacité des canaux optiques a
continué de croître, ce qui nous donne le tableau 8 :

42
Affluent électrique Canal optique Débit (Mbit/s)
STS-1 OC-1 51,84
STS-3 OC-3 155,52
STS-9 OC-9 466,56
STS-12 OC-12 622,08
STS-18 OC-18 933,12
STS-24 OC-24 1244,16
STS-36 OC-36 1866,24
STS-48 OC-48 2488,32
OC-96 4976,64
OC-192 9953,28
Tableau 8 : Capacité des canaux optiques (source : G. Pujolle)

SONET est un système de transmission mis en oeuvre au niveau de la


couche physique. Les systèmes SONET sont constitués de brasseurs
(sorte de commutateurs de trames), de multiplexeurs, d'éléments
d'insertion/extraction et de « répéteurs » intermédiaires qui régénèrent
les signaux. SONET et SDH sont deux techniques utilisées pour
acheminer les cellules ATM, mais aussi tout autre type de paquet ou
de trame (paquet X.25, paquet IP, trame Ethernet, trame FDDI, trame
LAP-F).
La technique générale de transport de paquet sur SONET/SDH
s’appelle POS (pour Packet Over SONET). Elle permet d’acheminer à
haute vitesse et directement des paquets de tout type sur un support
SONET/SDH. La technique de transmission des cellules ATM sur
SONET/SDH s’appelle ATM over SONET/SDH. Or la technique de
commutation ATM est conçue de façon à être indépendante du
support physique (infrastructure de transmission). En conséquence, les
cartes interfaces des équipements ATM actuels sont prévues pour
s'interfacer soit sur des réseaux de transmission PDH, soit sur des
réseaux SONET/SDH, soit directement dans le cas d'utilisation sur un
réseau local d'entreprises (c'est notamment le cas pour les cartes ATM
25 Mbits/s). Comme on l’a vu plus haut, l’adaptation du débit dans les
réseaux ATM s’effectue au niveau de la sous-couche TC. Cette
adaptation consiste à ajuster les différents flux d’informations à la
bande passante de la liaison physique.

43
Le tableau 9 (source : compilation des auteurs) ci-après donne une évaluation des performances des principaux
protocoles des réseaux de communications numériques.
Ethernet FDDI DQDB SONET / SDH ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II / X25 /IPv4
IPv6
1. Types de support - Câble coaxial - Fibre optique - Câble coaxial - Fibre optique - Fibre optique - Fibre optique - Câble coaxial - Câble coaxial
- Câble CATV - Câble CATV - Câble CATV - Câble CATV
- Paires - Paires - Paires Torsadées. - Paires
Torsadées. Torsadées. - Fibre optique. Torsadées.
- Fibre optique. - Fibre optique. - Fibre optique.

2. Équipements - Répéteurs - Concentrateurs Générateurs et - Mux terminal - Commutateurs, - FRAD (Frame - Répéteurs
- Hubs - Connecteurs, Terminateurs de - Régénérateur - Brasseurs Relay Access - Hubs
- Commutateurs - Commutateurs, trame - Hubs (DCS) Device), - Commutateurs
- Emetteurs et - ADM (Add/Drop - Routeurs - Routeurs
Récepteurs Muxer)
optiques
3. Couches (en strates 1 &2 du modèle 1 &2 du modèle 1 &2 du modèle 1 &2 1 2 3 & 4 du 1 2 3 & 4 du 1 2 3 & 4 du modèle 1 &2 du modèle
verticales) OSI OSI OSI Conduit (2), ligne modèle OSI modèle OSI OSI OSI
DTE (LLC (2), LLC (2), MAC (2), section (2), AAL (2), ATM (2)
MAC (2), PLS (2), PHY (1), photonique (1)
(1)) ; AUI (1), PMD (1), SMT (1
MAU (1), PMA & une demi partie
(1), MDI (1) de 2)

4. Période d’émission 125µs 125µs (FDDI II) 125µs 125µs 125µs 125µs 125µs

44
Ethernet FDDI DQDB SONET / SDH ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II / X25 /IPv4
IPv6
5. Principaux Transmission des trames Processus claim & Protocole de la file - Fonctionnement de bits BECN - Etablissement - Relâche du
algorithmes Beacon distribuée et FECN pour la gestion de de la connexion jeton
congestion - Fragmentation
- Fonctionnement de la trame de
signalisation CLLM
- Etablissement d’une connexion
- Libéralisation d’une connexion
6. Norme / IEEE 802.3 (a, b, c, e) IS 9314 IEEE 802.6 G707 RNIS - ATM Forum (B-ICI, UNI) IP- RFC 791 IEEE 802.5
Standards Sous le nom de CSMA / Synchronous I 321 - Frame Relay Forum IP- RFC 846
CD Digital Bit Rate (FRF.1.1, FRF.2.1, FRF.3.1)
802.12, 802.14 G 708 Network - IETF (RFC 1483, RFC 1490,
802.9 (Ethernet node interface for RFC 1577)
Isochrone) the SDH - ISO/IEC (TR 9577)
- HiperLAN (5GHz) G 709 - ITU-T (I.122, I.233.1,
sous le nom de I.365.1, I.370, I.372, I.555
TDMA/TD I.610, I.922a
- IEEE 802.11 , I.933a
802.11b(2.4 GHz),
802.11a (5 GHz) sous le
nom de CSMA/CA
7. Codage - Manchester -NRZI 4bits / 5 Aucun - Modulation Aucun Aucun Aucun - Manchester
- Modulation 8B/6T bits (5 bits Car ce protocole 4B/5B Car ce Car ce protocole est indépendant Car ce différentiel
- modulation 5B/6B envoyés pour est indépendant de - Modulation protocole est de la couche physique protocole est
coder 4 bits la couche 8B/10B indépendant indépendant de
-MLT3 physique de la couche la couche
-4B/5B physique physique

45
Ethernet FDDI DQDB SONET / SDH ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II / X25 /IPv4
IPv6
8. Topologie -Bus (coax) -Double anneau -2 bus -Bus -Bus -Bus -Bus Anneau
-Etoile (PT, FO) unidirectionnels -Etoile -Etoile -Etoile -Etoile
-Anneau -Anneau -Anneau - Etoile étendue
- Hiérarchie
- Anneau
- Maillée
9. Taille du réseau LAN LAN/MAN MAN LAN/MAN WAN LAN /MAN/ WAN LAN
- Coaxial (2500 m) - Fibre optique multimode: 2 - sur des
- Câble CATV (3600 Km entre station; 100 Km dizaines de Km
m) entre anneau
- Coaxial fin (925 m) - jusqu’à 500 stations
- 100 stations
10. Débits 10Mbit/s 100 Mbits/s 155Mbit/s Hiérarchie des débits Multidébits 64Kbits/s à 2Mbit/s Multidébits 4 à 16 Mbits/s
100Mbit/s 45Mbit/s multiples de en Europe, soit
Pouvant aller à 51,84Mbits/s pour STS1 38Mbits/s max.
600Mbit/s et nx51, 84Mbit/s pour 1,5Mbit/s aux USA
STSn soit 45Mbits/s max
n=3, 9, 12,18, 24, 36,48

11. Fréquence -25Mhz pour la -62,5Mhz pour NRZI et 62.5 MHz


modulation 8B/6T 4B/5B
-30Mhz pour la -32,25Mhz pour MLT-3
modulation 5B/6B
12. Niveaux de priorité synchrone Synchrone et 8 niveaux de 8 niveaux de 8 niveaux de priorités
priorités pour le trafic priorité entre stations
asynchrone d’une même
station

46
Ethernet FDDI DQDB SONET/ SDH ATM Frame Relay/ TCP Token Ring
/FDDI II X25 /IPv4
IPv6
13. Format de trame (en Amorce (7 octets), SD. FC. DA. SA. IM-PDU Header SOH, STS-1 En-tête, Payload Drapeau, (DLCI, Cf. Architecture SD. AC. FC. DA.
cascade horizontale) SD (1), DA (2 à INFO. FCS. ED. (24 Octets), Info (Informations) C/R, EA), (DLCI, en 18 SA. INFO. FCS.
6), SA (2 à 6), FS (0 à 9188), PAD BECN, FECN, ED. FS
longueur (64 à (0 à 3), CRC 32 (0 EA), Champ de
1518), données, à 4), Common données, FCS,
bourrage (1), FCS PDU Trailer (4) FCS, Drapeau
(40)
14. Taille maximale de 1600 octets 4 470 octetcs 9236 octets 810 octets 53 octets 4102 octets 4 470 octets (4
trame Mbits/s), après
réception de la
trame
18 000 octets (16
Mbits/s)
après transmission
de la trame
15. Relâche du jeton (s’il Après Après réception de
y a lieu) transmission de la la trame transmise
ou des trames (4 Mbits/s)
Après la
transmission pour
16 Mbits/s

16. Distance inter 2,5 m mini à 250 2 Km


station m max

47
Ethernet FDDI DQDB SONET / ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II SDH / X25 /IPv4
IPv6
17. Format d’adresse - I/G (1bit), Adresse - I/G (1bit), N° DA (Adresse type (4bits), - IPv4: N° Réseau (N
(15) Anneau (7), Sous- Padding (60-N), MSAP bits = 1 ou 2 ou 3), N°
- I/G (1bit), U/L (1), Adresse des Address (4), SA (64) Hote (32 – N)
Adresse (46) stations (8) - IPv6: N° Réseau (N
- I/G (1bit), U/L bits = 1 ou 2 ou 3), N°
(1), N° Anneau Hote (128 – N)
(14), Sous- N=1 Classe A ; N=2
Adresse des classe B ; N=3 classe C
stations (32)
18. Architecture en couches en couches en couches en en couches en couche Modèle DoD
couches (SMTP (4), http (4),
TELNET (4), FTP (4),
ICMP (4)), (TCP (3),
UDP (3)), (IP(2), ARP
(2), RARP (2), RIP
(1)), (Ethernet (1),
FDDI (1), Token Ring
(1), SLIP (1), PPP (1))
19. Système de - Orienté sans /Passage d’un Système G. 703 et Système Système Ethernet /Passage d’un jeton
transmission / connexion jeton SONET/SDH SONET/SDH et Token Ring
Type d’accès - Orienté connexion /Sur chaque bus le temps est
(cas HiperLAN / 2) partagé en tranches (slots) de
taille fixe (53 octets) émise
par une fonction appelée « tête
de bus’’ au rythme d’une
toutes les 125µs et détruite en
fin de bus

48
Légende et signification des abréviations et acronymes du tableau 9
ƒ ETHERNET (Inventeur Bob Metcalfe): LLC: Logical Link Control; Mac: Medium Access Control; PLS: Physical layer Signalling; DTE: Data
Terminal Equipment; AUI: Attachment Unit Interface; MAU: Medium Attachment Unit; MDI: Medium Dependent Interface; PMA: Physical Medium
Attachment
ƒ I/G = 0: Adresse individuelle; I/G = 1: Adresse de groupe; U/L = 0: Adresse administrée globalement; U/L = 1: Adresse administrée localement.
ƒ FDDI: Fiber Distributed Data Interface : PMD, pour Physical Medium Dependent caractérise le media, avec les atténuations, la connectique; PHY,
pour Physical Protocol code les octets et forme les signaux; MAC pour Medium Access Control définit le protocole de gestion de l’anneau et du droit
de parole à jeton, compteurs, trame de configuration et d’erreurs; STM pour Station Management se charge de la surveillance de l’anneau et de la
station, au niveau de la station elle-même.Le préambule (PA - Preambule) est constitué d’au moins 16 symboles I (Idle). Il permet l’acquisition de la
synchronisation-bit par rapport à l’émetteur, les stations en aval qui répètent la trame ou le jeton avec leur propre horloge peuvent modifier la taille de ce
champ ; le délimiteur de début (SD - Starting Delimiter) est constitué de deux symboles, J et K ; le contrôle de trame (FC - Frame Control) décrit le
type de trame et ses particularités; DA: Adresse de destination; SA: Adresse source; le champ de données (INFO) peut être vide ou contenir un nombre
pair de symboles. Sa taille est limitée à 9 000 symboles (4 500 octets). La sémantique de ce champ est déterminée grâce au champ FC ; le champ de
vérification (FCS), codé sur 32 bits, permet de vérifier l’intégrité de transmission de la trame ; le délimiteur de fin (ED - Ending Delimiter) est
constitué d’un symbole T (Terminate) ; le status de la trame (FS) contient indicateurs de contrôle qui reflètent la validité de la trame et ses conditions de
réception et qui utilisent les symboles R (Reset) et S (Set).
ƒ DQDB: Distributed Queue Dual Bus – Double bus à répartition de file d’attente mis au point en Australie.
ƒ SONET: Synchronous Optical NETwork – La version américaine de SDH (Synchronous Digital Hierarchy – Hiérarchie numérique synchrone).
ƒ ATM: Asynchronous Transfert Mode; AAL: ATM Adaptation Layer; STS: Synchronous Transfer Signal
ƒ TCP / IP: Transfert Control Protocol / Internet Protocol; ARP: Address Resolution Protocol – Protocole de résolution d’adresse permettant à un
système hôte de retrouver l’adresse MAC d’un hôte cible situé sur le même réseau physique, mais pour lequel seul l’adresse IP est connue; RARP:
Reverse Address Resolution Protocole qui fournit une correspondance dynamique entre l’adresse matérielle (MAC) connue et une adresse IP
correspondant; RIP: Routing Information Protocol; ICMP: Internet Control Message Protocole

49
II.2.10. Les réseaux de transmission par faisceaux
hertziens

Dans cette section, nous introduisons les microstations


terriennes satellitaires VSAT, l’une des technologies les plus utilisées
actuellement, surtout en Afrique où les réseaux filaires ont montré
leurs limites à cause de multiples contraintes notamment
géographiques qui nécessitent des aménagements lourds et coûteux.
Nous présentons également les réseaux sans fil qui ont aussi investit
de façon massive les pays africains.

II.2.10.1. Les satellites et la technologie VSAT

a) Les satellites

Un satellite39 de télécommunication est un élément spatial qui


a pour rôle de produire ou relayer des données vers différents
récepteurs terrestres. C’est une sorte de relais hertzien qui a pour rôle
de régénérer le signal qu’il a reçu et de le retransmettre, amplifié en
fréquence à la station réceptrice. Il offre également une capacité de
diffusion, c’est-à-dire qu’il peut retransmettre les signaux captés
depuis la terre vers d’autres stations. La démarche inverse peut
également être effectuée. Pour atteindre le satellite, la station émettrice
emprunte un faisceau montant (up-link) ; et pour atteindre la station
réceptrice, le satellite emprunte un faisceau descendant (down-link).
Les principales caractéristiques qui déterminent les
performances d’un satellite sont : 1) la ou les zones couvertes par le
satellite ; 2) la gamme de fréquences utilisée ; 3) la puissance et la
capacité de transmission ; 4) la taille des antennes des stations
terriennes ; 5) les techniques de modulation et de codage utilisées pour

39
C’est en 1945 qu’Arthur C. Clarke a introduit le concept de communications par
satellite. Douze ans plus tard, SPUTNIK-1 fut le premier satellite à envoyer des
signaux radio vers la terre. L’exploitation commerciale des satellites de
télécommunications ne commença qu’en 1965. Mais compte tenu des coûts de cette
technologie à cette époque, une coopération entre Etats fut nécessaire et aboutit à la
formation de la société INTELSAT. Aujourd’hui, d’autres systèmes régionaux et
nationaux existent, ce qui a considérablement permis la baisse des coûts d’accès à
cette technologie.

50
la transmission des signaux ; 6) les techniques d’accès aux capacités
de transmission embarquées sur le satellite. Toutes ces caractéristiques
sont plus ou moins interdépendantes et rendent complexe le choix
d’une solution.
Les satellites utilisent la force gravitationnelle de notre planète
afin de se maintenir à une position et à une distance déterminées de la
terre. L’altitude d’un satellite est déterminée par la nécessité
d’apparaître fixe par rapport à la terre, c’est-à-dire avoir une orbite
présentant une périodicité de 24 heures. Plusieurs types d’orbites sont
utilisés pour les transmissions satellitaires : 1) l’orbite géostationnaire
ou GEO (Geostationary Earth Orbit), la plus répandue, est celle dans
laquelle le satellite est placé à 35 786 km d’altitude ; 2) l’orbite MEO
(Medium altitude Earth Orbit) qui est située à 10 000 km d’altitude et ;
3) l’orbite LEO (Low altitude Earth Orbit) est située à 1000 km. Les
positions orbitales des satellites et les bandes de fréquences ont été
définies dans le cadre d’une réglementation internationale de l’UIT-T.
Cette dernière a aussi défini plusieurs types de services40 de
communications par satellites et fait une répartition du monde entier
en 3 régions géographiques41. Les fréquences42 des services satellites
dans la région 1 (Europe, Afrique, Moyen-Orient et l’Union
Soviétique) sont résumées dans le tableau 10.

40
Le service fixe par satellite (SFS), le service mobile par satellite (SMS) qui
comporte un service mobile terrestre et un service mobile maritime et le service de
radiodiffusion par satellite (SRS).
41
La région 2 couvre l’Asie et l’Océanie alors que la région 3 couvre l’Amérique.
42
Les gammes de fréquences utilisées par les satellites sont désignées par des lettres
et résultent d’accords internationaux.

51
Bande Sens Largeur de
Montant/Descendant gamme
Services fixes par satellite
Bande C 6/4 GHz 1100 Mhz
Bande X 8/7 GHz 500 MHz
Bande Ku 14/11 GHz 1000 MHz
Bande Ku 14/12 GHz 250 MHz
Bande Ka 30/20 GHz 2500 MHz
Services mobiles par satellite
Bande L 1,6/1,5 GHz 29 MHz
Services de radiodiffusion par satellite
Bande K 17/12 GHz 800 MHz
Tableau 10 : les bandes de fréquence dans la région 1 (source : compilation des
auteurs)

Ces bandes de fréquences sont diversement utilisées et rendent,


comme on le constate sur le tableau ci-dessus des services divers. Pour
les services fixes par satellite, en dehors de la bande X qui est réservée
aux applications militaires et/ou gouvernementales, les bandes C et Ku
(12/11 GHz) sont utilisées par les satellites commerciaux. Nous allons
revenir sur ces bandes C et Ku dans le cadre de l’exploitation des
antennes terriennes VSAT.
Le tableau 11 donne, à titre illustratif, une idée de la couverture
satellitaire au Cameroun.

52
Satellites Longitudes Bandes
Afristar 13,00E L
Astra A1 21,50E Ku
Atlantic Bird 1 40,50W Ku
Eutelsat W1 7,00E Ku
Eutelsat W2 40,00E Ku
Gorizont 26 57,00E C
Hellas Sat 2 8,00W Ku
Hispasat 1A 8,00W Ku
Hotbird 1 80,00E Ku
Inmarsat 3 F1 26,00E L,C
Inmarsat 3 F2 40,50W L,C
Inmarsat 3 F4 83,00E L,C
Inmarsat 3 F5 15,50W L,C
Inmarsat 3F4 47,00W L,C
Insat 2DT 83,00E C
Intelsat 511 24,50W C,Ku
Intelsat 601 19,20E C
Intelsat 603 7,00W C,Ku
Intelsat 605 5,00E C,Ku
Intelsat 702 50,00E C,Ku
Intelsat 704 19,20E C,Ku
Intelsat 705 29,50W C,Ku
Intelsat 706 74,00E C,Ku
Intelsat 707 45,00E C,Ku
Intelsat 801 18,00W C,Ku
Intelsat 805 83,00E C
Intelsat 901 7,00W C,Ku
Intelsat 902 26,00E C,Ku
NSS 7 56,00E C,Ku
NSS 703 26,00E C,Ku
NSS 803 75,00E C
NSS 806 42,00E C
PAS9 54,00W C,Ku
Satcom C1 1,00W C
Telecom 2A 48,00E Ku
Turksat 1C 78,50E Ku
Tableau 11 : Quelques satellites couvrant les provinces du Cameroun. La
liste complète de tous les satellites actuellement en orbite et qui couvrent toutes les
10 provinces du Cameroun est disponible dans le modèle MEDUSE.

53
La plupart des satellites utilisés pour les télécommunications
sont géostationnaires. Un éloignement d’environ 35.800 km qui n’est
pas sans conséquence sur la transmission des ondes
électromagnétiques. Bien que se propageant essentiellement en dehors
de l’atmosphère terrestre et donc subissant moins de perturbations et
même en voyageant à une vitesse proche de la lumière (300.000 km
par seconde), les signaux transmis sont considérablement affaiblis
après ce parcours et il faut au moins 240 ms pour atteindre le satellite
et revenir sur terre.
Le rôle du satellite est de pallier l’affaiblissement du signal. Le
satellite retransmet sur le faisceau descendant les informations reçues
sur le faisceau montant après les avoir régénérées. Pour éviter toute
interférence entre faisceaux montant, très faible, et descendant, très
puissant, on opère un changement de fréquence. Cet ensemble de
fonctions, régénération du signal et changement de fréquence, est
réalisé par un organe appelé transpondeur.
Le transpondeur satellite est un équipement dans un satellite
qui reçoit un seul canal montant provenant d’une station satellite
terrestre, l’amplifie, convertit la fréquence, change la polarisation et
ensuite rediffuse le signal vers la terre. Un satellite possède
généralement 10 à 40 transpondeurs. Un satellite est constitué des
éléments suivants :
- un système d’antennes de réception et d’émission dont les
performances et les diagrammes de rayonnement dépendent de
la couverture géographique souhaitée ;
- un amplificateur à faible bruit ou LNA (Low Noise Amplifier)
ou pré-amplificateur, étroitement associé à l’antenne de
réception et caractérisé par sa température de bruit (T) dont
dépend le facteur de mérite de l’ensemble (G/T) exprimé par le
rapport du gain à la température du bruit ;
- un amplificateur de puissance ou HPA (High Power Amplifier)
associé à l’antenne d’émission et qui constitue l’élément le
plus sensible du transpondeur. La puissance d’émission43 est
l’élément déterminant d’un satellite car il impose les
caractéristiques du faisceau descendant et de ce fait les

43
Cette puissance de transmission est exprimée par la Puissance Isotropique
Rayonnée Equivalente (PIRE) ou EIRP (Equivalent Isotropic Radiated Power). La
PIRE est exprimée en décibels Watt (dBW) et mesure la puissance relative d’un
émetteur associé à une antenne.

54
capacités fonctionnelles des stations terriennes en réception, en
particulier leur taille.

b) La technologie VSAT

Le VSAT (Very Small Aperture Terminal)44 est une


technologie de transmission de données qui utilise des satellites en
orbite géostationnaire autour de la terre. Elle utilise des antennes de
réception et de transmission de petites tailles qui varient en fonction
des fréquences. Cette technologie consomme des bandes de
fréquences de types Ku et C. De part sa nature liée à la technologie
satellite, les VSAT sont des médiums particulièrement adaptés à la
diffusion d’informations sous forme de données, de sons ou de vidéos.
Malgré sa grande diffusion, le VSAT n’est pas une technologie
normalisée, mais plutôt un concept. Chaque constructeur a sa propre
manière d’implémenter le système. Même si tous les systèmes
fonctionnent sur le même principe, la plupart des détails techniques et
des définitions de protocoles utilisés sont bien gardés par chaque
constructeur.
Un réseau de type VSAT est constitué d’un hub central (ou
station terrestre principale), de stations VSAT distantes et d’un
segment spatial sur le transpondeur satellite. Le hub est la station
terrestre centrale à travers laquelle tout le trafic est distribué. De part
son importance, sa structure est conséquente : une antenne de 5 à 7
mètres de diamètre et plusieurs baies remplies d’appareils. Les
stations VSAT permettent de connecter un ensemble de ressources au
réseau. Dans la mesure où tout est géré par le hub, les points distants
ne prennent aucune décision sur le réseau ; ce qui a permis de réaliser
des matériels relativement petits et surtout peu coûteux. Le segment
spatial45 représente les liens établis vers et depuis le satellite. Les
informations du hub sont transmises au transpondeur du satellite de
communication qui retransmet aux stations VSAT distantes et
inversement. Cette topologie où toutes les communications passent via
un hub unique est appelée configuration en étoile ou point à
multipoint. Mais, la technologie satellite offre d’autres architectures

44
Il existe une variante d’antennes plus petites appelées USAT qui utilisent la bande
Ka surtout dans les transmissions GSM.
45
En réalité, on distingue deux types de segments, le segment spatial et le segment
terrestre ; ce dernier étant constitué du hub et des stations terrestres.

55
de réseaux déjà utilisées dans le monde des télécommunications
terrestres comme les réseaux point à point, maillés et mixtes.
On retrouve dans les stations terriennes des équipements
voisins de ceux embarqués par le satellite. Un système VSAT est
formé de deux parties : l’unité extérieure ou ODU (OutDoor Unit) et
l’unité intérieure ou IDU (InDoor Unit). L’ODU est l’interface entre
l’IDU et le segment spatial. C’est une antenne avec une unité de
fréquence radio qui transmet et reçoit des signaux radiofréquences
(RF) modulés. L’unité de fréquence radio est composée d’un
amplificateur à faible bruit (LNA) et d’un amplificateur de puissance
(HPA), d’un duplexeur émission-réception et dans le cas des antennes
de grande taille, des mécanismes d’asservissement en élévation et
azimut pilotés par un récepteur de poursuite. L’IDU connecte le
terminal de l’utilisateur à l’unité externe à l’aide d’un câble
d’interface (IFL). Elle convertit les signaux en fréquences de bande de
base dans un sens et dans l’autre, et fournit des interfaces46 à
l’équipement de l’utilisateur. Les équipements intérieurs sont
constitués d’une part d’une voie émission comprenant des
multiplexeurs et des modulateurs, un convertisseur de fréquences
(Fréquence Intermédiaire/Fréquence Porteuse ou FI/FP) et un
amplificateur de puissance (HPA). Et d’autre part, ils sont constitués
d’une voie réception comprenant un convertisseur de fréquences, des
démodulateurs et des multiplexeurs. L’unité interne standard est
fournie avec deux ports d’accès. Des interfaces additionnelles sont
disponibles par l’entremise de diverses options d’expansion. Cette
unité supporte plusieurs protocoles47 permettant de se brancher à
divers équipements de traitement de données et d’ordinateurs. La
vidéo est transmise de façon indépendante des données48.

c) Les caractéristiques techniques des réseaux VSAT

Les réseaux VSAT se caractérisent par leurs méthodes d’accès


au canal satellite, la qualité de la liaison, les techniques de
transmission de données, et les protocoles utilisés.

46
Interfaces de données : RS-232, RS-422, V.35, RS-530, 10Base2, 10Base5 ;
Interfaces du réseau local : Ethernet (UTP, coaxial), Jeton (T1, T3), etc.
47
Ethernet (10 Mbps), Jeton (4/16 Mbs), Passerelle transparente, SDLC (PU4-PU2),
PU4-PU4), SDLC à jeton (Token ring), X.25/FR, X.3/X.28 PAD, Diffusion,
Protocoles spécialisés.
48
A travers le port d’interface vidéo, 950 à 1450 MHz.

56
i) Les méthodes d’accès

Les stations terrestres communiquent entre elles par


l’intermédiaire des équipements du satellite. Lorsque l’une d’entre
elles souhaite émettre un signal, elle doit pouvoir le faire
indépendamment des autres stations qui peuvent vouloir faire de
même. Avec un tel principe de fonctionnement, le risque de collision
et de conflit est important. Contrairement à ce qui se passe dans les
réseaux locaux à contention, les délais de propagation sont importants.
La détection d’une collision va prendre un temps non négligeable, ce
qui va dégrader de façon importante les performances du système.
Pour cette raison, il est souhaitable de choisir adéquatement la
méthode d’accès et de partage des ressources communes. La catégorie
de classe d’accès choisie doit permettre une utilisation optimale du
canal spatial qui est la ressource critique du système. Il existe trois
grandes classes d’accès au satellite :
- la catégorie par réservation ou DAMA (Demand Assignment
Multiple Access) : cette catégorie nécessite une procédure de
demande pour autoriser l’émission de la station, ce qui induit
un délai important avant de pouvoir disposer du canal. Ce
procédé est très performant pour l’usage des applications
temps réel car il permet d’optimiser la ressource spatiale.
- la catégorie aléatoire ou ALOHA : cette technique est
également utilisée dans les réseaux informatiques terrestres.
Les stations émettent de façon aléatoire et anarchique. Le
système gère les collisions et sollicite une nouvelle
transmission lorsque les informations sont perdues. Un tel
procédé est difficile à mettre en œuvre en technologie satellite
car le délai théorique minimal de propagation entre deux
stations est de 240 ms.
- la catégorie par répartition qui est subdivisée en trois
techniques. La première est l’Accès multiple à répartition dans
le temps (AMRT) ou TDMA (Time Division Multiple Access).
La deuxième est appelée Accès multiple à répartition en
fréquences (AMRF) ou FDMA (Frequency Division Multiple
Access). La troisième technique de la catégorie est l’Accès
multiple à répartition par code (AMRC) ou CDMA (Code
Division Modulation Access). La technique TDMA consiste à
découper le temps en plusieurs intervalles que l’on affecte

57
successivement aux différentes stations terrestres. Toutes les
stations terrestres émettent avec la même fréquence de
porteuse sur l’ensemble de la bande passante, mais
successivement. Avec cette technique, chaque station doit être
équipée d’un seul récepteur-démodulateur. La technique
FDMA consiste à découper la bande de fréquences en n sous-
bandes permettant à chaque station d’émettre indépendamment
des autres stations. Chaque station terrestre comporte un
émetteur, n récepteurs et n démodulateurs. Avec la méthode
CDMA, les stations émettent sur un canal satellite à la même
fréquence et indépendamment les unes des autres. Chaque
station émettrice identifie les données qu’elle émet au moyen
d’un code ou signature. Le récepteur de chaque station
terrestre utilise ce code pour reconstituer l’information
transmise par l’émetteur et la dissocier des informations
transmises par les autres stations terriennes.

ii) La qualité de la liaison

Le satellite est une solution avantageuse quand les liaisons


terrestres sont difficiles à établir voire inexistantes. Cette solution est
entrain d’être utilisée aujourd’hui pour des applications numériques
qui demandent une transmission quasiment sans erreurs. Pour réaliser
cette contrainte, la notion du Taux d’erreur binaire (TEB) ou BER
(Bite Error Rate) a été introduite. Pour déterminer le BER d’une
liaison de données, on compte à la réception, le nombre de bit erroné
reçu sur le nombre total de bits reçus. Si sur 1000 bits reçus, il y a un
bit faux, on a un BER de 1/1000 ou 10-3. On considère que pour les
communications de la vidéo et de la voix, il faut un BER de 10-7 , soit
1 bit faux pour 10 millions de bits reçus.

iii) Les techniques de modulation

Les informations transportées sur une liaison satellite sont


modulées. Deux types de modulation sont possibles : i) la modulation
continue du signal ou modulation analogique ; ii) la modulation
discrète du signal ou modulation numérique. La technique de
modulation analogique utilisée par les satellites est la Modulation de
fréquence (MF) ou FM (Frequency Modulation). Bien que la
modulation de fréquence soit aussi utilisée, la Modulation de phase

58
(MP) ou PM (Phase Modulation) est la technique la plus utilisée pour
les transmissions numériques par satellite, en particulier la modulation
par déplacement de phase à quatre états (MDP-4) ou QPSK49
(Quadrature Phase Shift Keying).

iv) Les protocoles utilisés

Quelle que soit la technologie réseau choisie, l’exploitation


d’une liaison de données nécessite l’emploi d’un protocole dont les
principales fonctions sont la détection, la récupération des erreurs et le
contrôle du flux des données. Ces fonctions, comme, on l’a déjà vu,
sont exécutées dans la couche liaison (niveau 2) qui assure la
commutation des trames. L’un des premiers protocoles de la couche
liaison est le protocole HDLC (High-level Data Link Control) qui a
été normalisé en 76 par l’ISO. Ce protocole a connu des améliorations
dans les années 80 et 84. Ces améliorations ont donné naissance aux
protocoles LAP-B (Link Access Protocol-Balanced) et LAP-D,
notamment avec l’avènement du RNIS et ses différents canaux B et D.
Le protocole LAP-D a eu, avec l’avènement du relais de trames, une
extension : le protocole LAP-F qui est en fait le protocole Frame
Relay décrit plus haut.
Plusieurs notions sont nécessaires à retenir quand on aborde les
protocoles de communication dans les réseaux satellitaires. Ces
notions sont entre autres : le DLCI, le LMI, la fenêtre d’anticipation,
la redondance et la correction anticipée d’erreurs ou FEC (Forward
Error Correction). Les deux premières sont relatives à l’établissement
des circuits virtuels dans un canal satellite et ont déjà été introduites
dans la section liée au Frame Relay. Les autres notions sont
généralement liées au délai de transmission dans une liaison par
satellite, mais de façon singulière à la procédure de détection et de
récupération d’erreurs. Car, ce qui différencie une liaison par satellite
d’une liaison terrestre, c’est la distance parcourue de l’émetteur au
récepteur. Même si les données sont véhiculées à la vitesse de la
lumière, il faut au moins 120 millisecondes (ms) pour parcourir les
36.000 km qui séparent l’émetteur du satellite, soit 240 ms pour aller
de l’émetteur au récepteur.
49
La technique de modulation QPSK fournit quatre niveaux par élément
d’information à transporter ce qui, pour un débit numérique de B bits par seconde
implique une bande passante de B/4 Hertz. Dans la pratique, il faut une bande
passante de l’ordre de B/1,8 Hertz.

59
Pour assurer les fonctions de détection et récupération
d’erreurs, le protocole LAP-F (dérivé de HDLC) segmente les chaînes
de données à transmettre en blocs d’octets et ajoute une entête
contenant entre autres, un numéro de séquence. L’émetteur effectue
également une opération mathématique sur le bloc de données et
ajoute le résultat de cette opération au bloc transmis. L’émetteur
transmet ensuite l’ensemble de ces informations et garde une copie. Le
récepteur effectue la même opération sur le même champ
d’information et compare son résultat avec celui de l’émetteur. En
fonction du résultat, le récepteur envoie soit un accusé de réception ou
RR (Receiver Ready) qui provoque l’effacement du bloc mémorisé
par l’émetteur, soit une demande de retransmission ou REJ (Reject)
qui provoque la retransmission de tous les blocs mémorisés par
l’émetteur à partir du bloc trouvé erroné. Vu de l’émetteur, il faut au
moins 480 ms avant d’effacer le bloc. Afin d’optimiser l’efficacité du
transfert de données, il est souhaitable de ne pas attendre 480 ms avant
d’envoyer le bloc suivant, donc d’anticiper sur le résultat des
opérations effectuées par le récepteur. Cela revient à répondre à la
question suivante : combien de blocs d’une longueur donnée transmis
à une vitesse donnée occupent cette durée de 480 ms ? De nombreuses
propositions ont été faites pour définir cette fenêtre d’anticipation50.
De manière générale, il est recommandé de travailler avec une fenêtre
d’anticipation pouvant aller jusqu’à 127 blocs.
Le nombre de blocs pouvant être émis sans attendre un accusé
de réception et la taille de ces blocs détermine directement la capacité
en mémoire de l’émetteur. Il se pose donc un problème : tous les blocs
émis n’ayant pas encore été acquittés sont susceptibles d’être
retransmis en cas d’erreur. Une solution a été proposée qui consiste à
ne retransmettre que le bloc erroné plutôt que de retransmettre tous les
blocs à partir du bloc erroné. Cette solution de rejet sélectif ou SREJ
(REject Selective) s’appuie sur le numéro de séquence du bloc. Le
récepteur gèle également tous les blocs reçus après la demande de
retransmission. Ceux-ci seront délivrés après réception correcte du
bloc retransmis. La procédure de rejet sélectif donne de bons résultats
si les erreurs sont isolées. Dans le cas contraire, c’est-à-dire quand les

50
Le lecteur intéressé peut lire l’article de M. Bechtold, G. Pujolle, O. Spaniol,
« Throughput of a satellite channel communication », Acta Informatica, vol.22, 1,
pp. 1-14, 1985.

60
erreurs sont groupées, cette procédure n’est pas plus efficace que celle
de retransmission globale.
Des systèmes de correction en amont sont utilisés pour
contourner la difficulté. Ces systèmes à codes de correcteurs d’erreurs
ou FEC (Forward Error Correction) ajoutent des informations
redondantes aux données transmises avant l’envoi pour permettre leur
vérification à la réception et ainsi réduire les risques d’erreurs liées à
la transmission. Actuellement, ils vont de ½ (ou 2:1) à 7/8 (8:7). Dans
le premier cas, pour deux bits transmis, un seul est utilisé. Dans le
deuxième cas, pour huit envoyés, sept sont utiles. Le huitième est une
information redondante servant à la protection du signal. Lorsqu’il
atteint 2:1, le FEC offre une protection optimum. Les FEC les plus
utilisés sont le ¾ et à un degré moindre le 2/3.

v) VSAT à plaques solaires : l’expérience de RASCOM

Dans les régions où les réseaux électriques sont inexistants,


l'alimentation en électricité était une condition préalable pour le
déploiement d’une infrastructure de télécommunications. L'installation
dans ces zones de groupes électrogènes pose des problèmes de
fiabilité, de coût d'exploitation (carburant, maintenance, etc.) et de
protection de l'environnement.
L’organisation intergouvernementale RASCOM51 propose
aujourd’hui les antennes VSAT couplées à un système de production
d’énergie solaire. Ce système est déjà utilisé dans de nombreux pays

51
La Regional African Satellite Communications Organization (Rascom) a été créée
en 1992 pendant une réunion des ministres africains des télécommunications. Son
siège est en Côte d’Ivoire (Abidjan). L’une des activités phares de l’organisation est
le lancement d’un projet de télécommunication par satellite qui a pour objectif
principal d'apporter l'accès au téléphone dans les zones rurales sur l'ensemble du
continent africain. C'est un projet qui implique 44 pays africains. L’objectif est de
lancer un satellite sous forme de B.O.T (Built Transfer Operate) ; c'est-à-dire une
concession qui est accordée à un groupement industriel (Intelsat, Alcatel, Telkom
S.A., etc.) pour fabriquer, lancer et opérer ce satellite pendant un certain nombre
d'années au bout desquelles l'ensemble du système satellite sera transféré à
l'organisation Panafricaine Rascom qui regroupe les 44 pays. Parallèlement, pour
l'exploitation et le fonctionnement de ce système, il est prévu de déployer dans les
principaux pays participants des réseaux sol qui sont basés sur des terminaux à faible
coût, et qui permettent de s'implanter dans les zones rurales. L'ensemble du système
est conçu en sorte que le coût de communication reste très modéré et abordable pour
les populations rurales.

61
en voie de développement notamment dans des agglomérations où les
populations sont dispersées et à faible revenu.

II.2.10.2. Les réseaux sans fil

Un réseau sans fil est un réseau qui permet de faire


communiquer des équipements distants sans liaison filaire. Ces
réseaux sans fil sont basés sur des liaisons utilisant des ondes
radioélectriques. Outre la mobilité qui est introduite, l’autre avantage
de ce type de réseau est principalement la mise en œuvre par rapport à
des installations filaires qui demandent des aménagements lourds et
couteux. Plusieurs technologies des réseaux sans fil sont disponibles
aujourd’hui sur le marché qu’il est difficile de les présenter
amplement dans le cadre d’un tel travail. Ainsi, nous présenterons
succinctement dans cette section les principales d’entre-elles.
Il existe plusieurs normes de réseaux sans fil en fonction de la
fréquence, du débit et de la portée ou distance couverte :
- les réseaux personnels sans fil ou WPAN (Wireless Personal
Area Network) : ce type de technologie concerne les réseaux
sans fil utilisant des fréquences hertziennes ou infrarouges,
d’une faible portée et quelques dizaines de mètres. Ce type de
réseau sert généralement à relier des périphériques à des
ordinateurs. Il existe plusieurs technologies utilisées pour ce
type de réseau, la plus connue étant Bluetooth (norme IEEE
802.15.1) initiée par Ericsson, qui propose un débit de 1
Mbits/s pour une portée maximale de 30 m et une basse
consommation énergétique.
- les réseaux locaux sans fil ou WLAN (Wireless Local Area
Network) : cette technologie a été conçue initialement pour
construire des réseaux locaux Ethernet sans fil utilisant des
fréquences hertziennes (bandes de 2,4-2.5 GHz et 5 GHz) pour
une portée d’une centaine de mètres. Tout l’intérêt de cette
technologie réside dans le fait qu’on peut connecter par le biais
de ce standard des types de matériels différents. Il existe
plusieurs technologies WAN. Les deux principales sont la
norme IEEE 802.11 ou WIFI (Wireless Fidelity) -- et ses
différentes extensions52 -- qui a un débit de transmission
pouvant aller jusqu’à 54 Mbits/s et les normes HiperLan types
52
IEEE 802.11a, b, e, f, g, h, i.

62
1 et 2 pour un débit de transmission pouvant atteindre 54
Mbits/s.
- les réseaux métropolitains sans fil ou WMAN (Wireless
Metropolitan Area Network) : ce type de réseau est encore
appelé Boucle locale radio (BLR) et est connu sous la norme
802.16. Il vise des entreprises ou des collectivités ayant des
besoins en débits permettant de concurrencer les lignes
spécialisées à moindre coût d’exploitation. Les débits de ces
réseaux vont de 128 Kbits/s à 4 Mbits/s. Sur la bande des 3,5
GHz et des 26 GHz, la BRL est une technologie pouvant
couvrir une distance de 4 à 10 km.
- les réseaux étendus sans fil ou WWAN (Wireless Wide Area
Network) : ce réseau sans fil connu sous le nom de réseau
cellulaire mobile, est celui qui permet la connexion des
téléphones mobiles. Les principales technologies sont le GSM
(Global System for Mobile communication), le GPRS (General
Packet Radio Service) et l’UMTS (Universal Mobile
Telecommunication System).

Dans cette section, nous présenterons uniquement les


technologies WWAN, plus spécialement les réseaux mobiles
cellulaires dites de deuxième et de troisième génération. Les réseaux
cellulaires de première génération NMT (Nordic Mobile Telephone),
R2000 (Radiocom 2000), AMPS (Advanced Mobile Phone System)
ou TACS (Total Access Communication System) ne seront pas
abordés ici, car ils tendent à disparaître aujourd’hui en remplacement
de ceux de deuxième et troisième générations. Parmi les réseaux de 2e
génération, seules les normes GSM900 et son équivalent DCS1800
seront introduites53. Les réseaux de 3e génération (GPRS et UMTS)
qui seront présentées dans cette section sont les réseaux IMT-2000
(International Mobile Telecommunications for the year 2000) qui sont
issus des travaux de l’UIT en 1993.

a) GSM900-DCS1800

La définition de la norme GSM remonte au début des années


80, mais ce n’est que dans les années 90 où elle est devenue en fait la

53
Une bonne littérature pour les autres types de réseaux cellulaires de la 2e
génération est disponible dans G. Pujolle, op. cit, pp. 532-540 ;

63
véritable norme mondiale. En effet, Les premiers réseaux ont ouvert à
partir de 1992 en Europe mais aussi un peu plus tard en Asie et même
à partir de 1995 en Amérique du Nord. Aujourd’hui, la norme GSM
continue d’évoluer pour offrir une plus large palette de services
partout dans le monde entier, notamment pour ce qui concerne les
transmissions de données, pendant que le marché s’oriente de plus en
plus vers le grand public.

Quelques caractéristiques techniques

La transmission sans fil par GSM entre la station mobile (le


téléphone) et le réseau (l’opérateur) se fait par radiocommunication.
Le GSM fonctionne dans 3 bandes de fréquences. La bande de
fréquence 890-915 MHz pour les transmissions allant de la station
mobile vers le réseau (voie montante), et 935-960 MHz pour le sens
inverse (voie descendante). Une autre bande de fréquence est utilisée
en milieu urbain (norme DCS1800, bi-bande) entre 1710 et 1785 MHz
pour la voie montante et entre 1805 et 1880 MHz pour la voie
descendante54. Chaque bande peut supporter un certain nombre de
canaux radio de largeur 200 kHz, soit 124 canaux en GSM900 et 374
canaux en DCS1800. En plus du multiplexage fréquentiel, chaque
canal de 200 kHz est subdivisé en 8 canaux en multiplexage temporel.
La puissance des mobiles est de 0,8 W à 20W pour le GSM900 et de
0,25 W à 1W pour le DCS1800. Le débit des canaux physiques est de
24.7 Kbits/s.
Les réseaux GSM, sont organisés de façon cellulaire. Un
système appelé BSS (Base Station System) couvre une zone
géographique appelée cellule, afin d’assurer la communication avec
les mobiles s’y trouvant. Ce système est composé de stations de base
BTS qui assurent les transmissions radio et d’une station de contrôle
BSC. La taille des cellules est de 1 à 35 km pour le GSM900 et
n’atteint qu’au plus 8 km pour le DCS1800.

b) GPRS

Le GPRS, connu également sous le nom de GSM Phase 2+, ne


constitue pas à lui tout seul un réseau mobile à part entière, mais une
couche supplémentaire rajoutée au réseau GSM. Ceci signifie que tous

54
Pour les USA, une troisième bande est utilisée. Elle se situe autour de 1900 MHz.

64
les opérateurs qui disposent d’une licence GSM peuvent faire évoluer
leur réseau vers le GPRS. De plus, le GPRS utilise les bandes de
fréquences attribuées au GSM (900 MHz, 1800 MHz et 1900 MHz).

Quelques caractéristiques techniques

Le GPRS repose sur la transmission en mode paquet et se


présente comme l’évolution du système GSM en vue de l’introduction
de l’UMTS. L’introduction de ce système permet le transfert de
données par paquets avec le système GSM et cela est d’une grande
importance pour l’UMTS qui est optimisé pour les transferts de
données par paquets. Cette technologie est en théorie capable de
fournir des débits par utilisateur allant jusqu’à 115 Kbits/s (contre 9,6
Kbits/s pour le GSM).

c) UMTS

Ce réseau cellulaire de 3ème génération présente des débits


théoriques allant jusqu’à 2 Mbits/s dans des configurations courtes
portées ou picocellules, mais se situent plus classiquement autour de
100 Kbits/s avec des cellules plus grandes encore appelées
microcellules. Ces réseaux doivent succéder aux réseaux
téléphoniques cellulaires actuels. Dotés de meilleurs débits, les
réseaux cellulaires de troisième génération devraient être capables
d’offrir un accès bien meilleur à Internet et à ses services connexes. Ils
devraient également supporter des applications audio et vidéo basse
définition.

Quelques caractéristiques techniques

L’UMTS est disponible à la fois en mode duplex par partage


de fréquence ou FDD (Frequency Duplex Division), et en mode par
partage d’intervalles de temps ou TDD (Time Duplex Division). Ce
dernier mode étant plutôt réservé à des réseaux microcellulaires. En
1997, la CEPT (Conférence Européenne des Postes et
Télécommunications)55 a réparti les bandes de fréquence pour
l’UMTS comme suit :

55
Cet organisme regroupe 26 pays européens et agit auprès du CCITT pour appuyer
les recommandations européennes.

65
- 1900-1920 MHz : TDD sens mobile vers base ;
- 1920-1980 MHz : FDD sens mobile vers base ;
- 2010-2025 MHz : TDD sens base vers mobile ;
- 2110-2170 MHz : FDD sens base vers mobile ;
La portée maximum entre base et mobile, est de l’ordre de 10 km. Les
débits eux varient de 100 Kbits/s à 2 Mbits/s selon la taille de la
cellule et la distance entre base et mobile.

III. L’interconnexion des unités administratives au


Cameroun : un descriptif sommaire du modèle
MEDUSE

Quelque soit le projet d’informatisation initié dans une


administration publique au Cameroun, l’interconnexion des unités
administratives impliquées est une condition de succès du projet. Or
plus le nombre de ces unités est élevé, plus il devient difficile de faire
un choix entre les différentes technologies WAN disponibles sur le
marché au regard des critères multiples et variés à considérer. Dans
l’hypothèse de l’informatisation du système électoral du Cameroun,
l’analyse montre qu’au moins 400 unités administratives et institutions
publiques doivent bénéficier d’une infrastructure de
télécommunications. En effet, cette interconnexion pourrait concerner
les 268 sous-préfectures, les 58 préfectures, les 10 provinces, la
Direction des affaires politiques du MINAT, le Secrétariat permanent
de l’ONEL, la Cour Suprême et d’autres institutions publiques56. La
décision de déployer une infrastructure de télécommunications dans
une unité administrative donnée dépend de plusieurs paramètres qu’il
convient d’identifier, de superposer et d’analyser. Le modèle
décisionnel MEDUSE (Méthode d’aide à la décision par l’utilisation
de SIG pour l’interconnexion de l’administration camerounaise)

56
Dans cette contribution, le modèle proposé repose sur l’institution actuelle en
charge de la gestion du processus électoral au Cameroun qui, comme on le sait, est
le MINAT (services centraux et extérieurs), avec évidemment l’appui de l’ONEL.
Ce modèle pourrait facilement s’adapter si un changement institutionnel chargeait
l’ONEL par exemple à organiser les élections ; car ce dernier comme le MINAT a
pratiquement la même structure hiérarchique dont le Secrétariat permanent en est le
sommet. En effet, rien que sa structure déconcentrée est composée de 10 antennes
régionales, 58 antennes départementales et 368 antennes communales ; ce qui donne
un total de 436 antennes couvrant le territoire.

66
proposé, s’appuie sur une représentation de l’ensemble de ces
paramètres dans un Système d’information géographique (SIG) à
l’aide des cartes du Cameroun à l’échelle 1 : 1.000.000e. Cette section
a pour but de donner un descriptif sommaire du cadre méthodologique
qui facilite ce processus de prise de décision57.

III.1. La méthodologie

La démarche générale de l’élaboration des modèles


décisionnels qui s’appuient sur les SIG et l’analyse multicritère a fait
l’objet de plusieurs publications scientifiques58. Des applications
encourageantes ont été trouvées dans des domaines tels que le
tourisme, le marketing, la planification urbaine, la protection civile, le
transport, l’hydrologie, la forêt, la géologie, la biologie, etc.
Globalement, cette procédure comprend trois phases principales : la
structuration du modèle, l’exploitation du modèle et la concrétisation
des résultats. Elle couvre la problématique décisionnelle dans son
ensemble, c’est-à-dire depuis l’émergence d’un problème, jusqu’au
contrôle de la mise en œuvre des décisions59. Elle dépasse donc le
cadre de notre proposition, qui se centre sur les applications des deux
premières phases à savoir, la structuration et l’exploitation du modèle
MEDUSE.

III.1.1. La structuration du modèle MEDUSE

La phase de structuration comprend trois étapes : la


formulation du problème, la structuration de la procédure et la
structuration du modèle de décision. La première étape est triviale

57
La description complète du modèle ainsi que ses outils de simulation sont
présentés dans l’ouvrage de A. Nkoyock et E. Tonye intitulé « Analyse multicritère,
Cartographie et Systèmes d’Information géographique des réseaux des
télécommunications : Un modèle décisionnel basé sur le cas du Cameroun», à
paraître.
58
Amor Laaribi, Mamadou Thioune, « SIG et analyse multicritère », Hermes, 2000.
59
Une description détaillée du cadre méthodologique a été faite par F. Joerin,
« Décider sur le territoire : Proposition d’une approche par utilisation des SIG et de
méthodes d’analyse multicritère », Thèse de Doctorat, Ecole polytechnique fédérale
de Lausanne, 1997, p.69.

67
dans ce sens qu’on sait que le problème posé ici est de décider, pour
une unité administrative donnée située sur le territoire camerounais,
du type de technologie WAN à y installer. La deuxième, celle de la
structuration de la procédure a pour but de déterminer le mode
d’intégration des différentes dimensions de la problématique
(technique, socio-économique, environnemental, etc.). Le modèle
MEDUSE adopte un mode intégré puisque le déploiement d’une
infrastructure de télécommunications dans un point donné encore
appelé point de présence ou PoP (Point of Presence) nécessite la prise
en compte de toutes les dimensions suscitées. Tous les facteurs ou
critères sont importants dans le processus de prise de décision. La
troisième étape consiste à décrire les objectifs, les frontières
physiques, la description systémique et la précision du système
considéré. Ces derniers points ont été abordés dans le cadre de la
modélisation entité-relation.

a) La modélisation entité-relation

La modélisation entité-relation est basée sur une perception du


monde réel qui consiste à distinguer des agrégations de données
élémentaires appelées entités et des liaisons entre entités appelées
relations60. Son formalisme donc est basé sur trois composantes
sémantiques, les entités, les relations et les attributs. Une entité est un
modèle d’objet identifié du monde réel dont le type est défini par son
nom et une liste de propriétés. Une relation est un lien logique entre
entités dont le type est défini par un verbe et une liste éventuelle de
propriétés. Un attribut est une propriété d’une entité ou d’une relation
caractérisée par son nom et un type élémentaire61.
La modélisation entité-relation dans MEDUSE consiste à
schématiser la portion du monde réel qui est représentée dans la base
de données. Quatre types d’entités ont été identifiés :
- les entités géographiques, démographiques, politiques et
administratives : ce sont l’unité administrative (province,
département, arrondissement, district, village), la
circonscription électorale (pays, département, commune),
le scrutin (présidentiel, législatif, communal) ;

60
G. Gardarin, « Bases de données », Eyrolles, 2002.
61
Ibid.

68
- les entités naturelles et environnementales : on peut citer
dans ce cas la région naturelle (forêt, savane, steppe), le
climat (pluviométrie, vent, température), le relief
(montagne, plateau, plaine, vallée), le réseau
hydrographique (océan, cours d’eau, lac);
- les entités socio-économiques : aéroport, réseau électrique,
voie ferroviaire, voie routière, pipeline, centres de santé,
centres éducatifs, structures religieuses, structures
culturelles, etc ;
- les entités relatives aux infrastructures de
télécommunications existantes (réseau de transmission,
réseau de commutation, réseau des services) et aux
technologies WAN (RTC, RNIS, xDSL, X.25, Frame
Relay, ATM, VSAT, etc) disponibles actuellement sur le
marché.
Les relations dans le modèle conceptuel de données62
traduisent des notions de détermination ou d’appartenance entre
entités physiques et de contiguïté entre entités géographiques. Par
exemple, une unité administrative est caractérisée par un climat et
appartient dans une circonscription électorale. Une unité
administrative est reliée par une voie routière. Ces notions,
lorsqu’elles concernent des entités géographiques, font appel à des
concepts topologiques, bases des SIG.
Dans ce modèle, une unité administrative est caractérisée non
seulement par son code, mais par son type (province, département,
arrondissement, etc.) et sa superficie. Mais dans le cadre du
déploiement des télécommunications, il peut être intéressant de
connaître le nombre d’habitants vivant dans cette région, mais
également son taux de croissance et son activité économique. Une
région qui a une activité économique forte est une zone d'attrait pour
les populations. Ces attributs de l’entité unité administrative du
modèle conceptuel de données déterminent par exemple le débit et
l’infrastructure de télécoms à déployer dans la dite unité
administrative. En effet, plus le nombre d’habitants, le taux de
croissance et l’activité de l’unité administrative sont grands, plus la
demande en débit d’accès est conséquente. Cependant, nous gardons à

62
C’est le premier niveau de conception et de développement d’un système
d’information selon la méthode MERISE.

69
l’esprit l’accès universel garantissant le déploiement des
télécommunications dans toutes les zones.
Le modèle conceptuel de la base de données du modèle
MEDUSE est décrit dans la figure n°4.

Région naturelle relief aeroport réseau_électrique


-code_renat
(1,n) possède (0,n) -code_aeroport -code_réseau
-code_relief
-type_renat -saison -type_relief -nom -type
-surface -végétation
-coord-x
(0,n) regroupement_linguistique
-coord-y
(0,n) (0,n) -type
est (1,n) -principales langues locales
caractérisée
climat rélie
-pluviométrie_max -distance caractérise
-vent (1,n) -trafic aérien alimente
caractérise (1,n) -distance structure_religieuse
-pluviométrie_min
-date_prélèvement (0,n) -nature_réseau (0,n) -type
-période
-température -nbre d'adeptes
(1,n) (0,n) bénéficie
unité admin
(0,n)
(0,n) -code_unité_admin (1,n)
-type_unité
hydrographie caractérise -superficie (0,1) (0,n) énergie_solaire
(0,n) est_alimentée par
-type (0,n) -nbre_habitants -biomasse
-Tx_croissance
(1,n)
-activité-économique
(0,n)
est_couverte par (0,n) bénéficie
réseau_audio-visuel
(0,n) (0,n) -nombre couverture_satellitale
-spécifications
(0,n)
-code
(0,n) -type
-type
(0,n) -bande de fréquence
(1,n)
dispose
(0,n)
dessert connecte (0,n)
- débit centre_éducatif
(0,n)
dispose -type
possède -nombre d'apprenants
voie_ferroviaire
rélie -distance
-code_voie
appartient -espèce_protégé
-type (0,n)
-état_route
-date_creation (1,1)
-date_derniere_maintenance centre_santé
réserve -type
(0,n) -nbre de lits
-code_reserve -nbre de médécins
(0,n) -type -nbre d'infirmières
(1,1)
voie_routière
réseau_télécoms -code_voie circonscription_electorale scrutin
(1,1) détermine (1,n)
-code_reseau -type -code_circ -code_scrutin
-type_reseau -date_creation -type -type
-date_derniere_maintenance -nbre_inscrits -date

Figure n°4 : Le modèle conceptuel des données (source : les auteurs)

L’analyse multicritère est utilisée pour comparer les actions


entre elles.

b) Les actions potentielles

L’ensemble d’actions est un sous-ensemble constitué par


certaines technologies WAN décrites à la partie II de cette
contribution. A titre de rappel, celles-ci sont les suivantes : le RTC, les
lignées spécialisées (LS), le RNIS, l’ADSL, le modem câble, le
VSAT, le VSAT à plaques solaires (VSAT_PS), X.25, Frame Relay,
TDM, le Long Reach Ethernet (LRE), la Boucle locale radio (BLR),
l’UMTS, l’ATM et Paquets sur SONET/SDH63. Toutes ces
technologies ne peuvent pas, à l’état actuel du développement des

63
Le support de transmission de cette technologie au Cameroun est la fibre optique
comme on l’a vu précédemment dans la présentation du projet SAT3.

70
télécommunications dans le pays, être considérées comme actions ou
solutions potentielles. On rappelle, en reprenant la définition de Roy,
qu’une action potentielle est « une action réelle ou fictive
provisoirement jugée réaliste par un acteur au moins ou présumée
comme telle par l’homme d’étude en vue de l’aide à la décision »64.
En conséquence, les technologies actuelles pouvant réellement et
raisonnablement interconnecter les unités administratives au
Cameroun sont : le RTC, les LS, le modem câble, le VSAT, le
VSAT_PS, la BLR, l’UMTS, la fibre optique (FO).

c) Les critères du modèle

La structuration du modèle MEDUSE comprend aussi la


structuration des critères. Afin de s’assurer de la complétude des
critères identifiés, deux points de vue ont été pris en compte. Le
premier point de vue fait la distinction entre les critères uniquement
déterminés par l’unité administrative elle-même et les critères
déterminés par la relation entre l’unité administrative et son
environnement. Le deuxième point de vue fait la différence entre les
critères naturels et les critères anthropiques. Cela donne par
conséquent quatre catégories de critères comme le montre le tableau
12.

64
B. Roy, « Méthodologie multicritère d'aide à la décision », Economica, 1985.

71
Critères Liés à l’unité administrative Liés au voisinage
Naturels -environnement (région -proximité à un parc national,
naturelle, climat, relief, - proximité à une autre unité
hydrographie, niveau administrative,
d’ensoleillement, sous-sol) -distance par rapport à une
-région naturelle (forêt, savane, plate-forme technologique
steppe), - proximité à un point de
-climat (pluviométrie, vent, sortie de la fibre optique le
température), long du pipeline
-relief (montagne, plateau,
plaine, vallée),
- hydrographie (océan, cours
d’eau, lac),
- niveau d’ensoleillement
(quantité de biomasse, etc.)
-sous-sol
Anthropiques -statut juridique (province, -accessibilité (aéroport, voie
département, arrondissement, ferroviaire, voie routière),
commune, district, village), - type de route (principale
- technologie de permanente, principale
télécommunication existante intermittente, secondaire,
(RTC, FH, fibre optique, GSM, piste)
X.25), - disponibilité du réseau
-taux de croissance de la électrique,
population, - niveau de l’activité
-électorat potentiel ou nombre économique,
d’inscrits, - structure sociale (santé,
- couverture satellitale éducation, culture, sécurité,
(GEO/MEO/LEO, BF), religion,…).
- technologie audio-visuelle
(émetteur radio, TV),
-câblo-distribution,
-fournisseurs de services
Internet
Tableau 12 : Les différentes catégories de critères du modèle MEDUSE (source : les
auteurs)

III.1.2. L’exploitation du modèle MEDUSE

Cette phase permet d’appréhender le comportement du modèle


MEDUSE. Elle est basée sur l’usage de l’analyse spatiale et l’analyse
multicritère. La première forme d’analyse permet d’évaluer les
72
critères. L’analyse multicritère permet la comparaison mutuelle des
actions.

a) L’analyse spatiale

L’analyse spatiale recouvre un ensemble de méthodes


mathématiques ou numériques pour l’analyse des distributions
d’objets géoréférencés. L'analyse et la modélisation de la distribution
spatiale de phénomènes encore appelées modélisation cartographique
sont produites, assistées par ordinateur à partir des systèmes
d'information géographiques (SIG). Il existe deux modes de
représentation de l’information géographique dans un SIG : le mode
raster et le mode vecteur. Dans le mode raster, la réalité est
décomposée en une grille régulière et rectangulaire organisée en lignes
et en colonnes. Chaque maille de cette grille ayant une intensité de
gris ou une couleur. La juxtaposition des points recrée l’apparence
visuelle du plan et de chaque information. Par contre dans le mode
vecteur, les limites des objets spatiaux sont décrites à travers leurs
constituants élémentaires, à savoir les points, les lignes et les arcs de
polygones. Par exemple, une unité administrative ou un village sont
représentés par un point, alors qu’une route est représentée par une
ligne.
L’analyse spatiale désigne dans le cadre du modèle MEDUSE,
un ensemble de procédures de traitement des données décrivant le
territoire camerounais ou une partie, afin de comprendre et/ou de
modéliser la répartition spatiale des unités administratives et leur
interconnexion à l’aide des réseaux des télécommunications. Le
modèle MEDUSE utilise les « SIG vecteurs ». En fait, plusieurs outils
ont été utilisés : Arcview 3.165 et ses extensions Spatial Analyst 1.1 et
ArcExplorer, qui permettent de visualiser, explorer, interroger et
analyser les données géographiques ; ENVI 3.166 et MapInfo67 pour le
traitement d’images.
La figure n°5 montre le résultat de la représentation de certains
thèmes (objets géographiques) retenus sur une partie de la carte du
Cameroun.

65
Produit de la société ESRI (www.esri.com).
66
Produit de la société RSI (www.rsinc.com).
67
Produit de la société MapInfo (www.mapinfo.com).

73
(
X
Légende
Blengoua
Hilé Alifa
(
X Makari
Fotokol (
X
(
X Goulfey
(
X
V
& Village Kousséri
ü #
(
X Chef lieu d'arrondissement ( Logone-Bimi
X

# Chef lieu de département


Waza
(
X Zina
(
X
Y
# Chef lieu de province (
X
Kolofata

Mora #ü Peté
(
X Maga
Tracé du pipeline (
X
Mozoko
Bogo
(
X
(
X
Koza Kay-Kay Guemé
X( ( X
X (
Mokolo
# (
X
GazawaYMaroua
#
#
Fibre optique eü Mindif Yagoua
Mogodé (
X
(
X (
X
Moulvouday
#
Bourrah Hina Wina

ü Point de sortie de Sat3 (


X (
X Kaélé (
X
Guidiguis
(
X
(
X # (
X
Kalfou

(
Guéré
Moyo-Oulo
Moutouroua
(
X X (Gobo
(
X #
Doukoula
X
Guider
Voie ferroviaire Bachéo
( (
Dombo

X X

#
³ Parc (
X
Pitoa
Bibémi
Garoua e#
Y
ü
(
X

Réserve de faune Touroua Ngong


Béka (
X (
X
(
X Lagdo
(
X
e Aeroport Rey-Bouba
(
X
Poli

Zone humide et pluvieuse # # Tcholliré (


X
Bouba Ndjida

ü
Doba
V
&
Limite du pays Komé
&
V
Mayo-Baléo
(
X Touboro
V
&
(
X
Mbé
V
&
(
X
Baibokoum
Gangi
ü&
V
Tignère
# ü e#
(
X
Galim-Tignere Y
Ngaoundéré Nana
&
V
(
X
Bélèl
ü
Meidougou
Ako ü Banyo Ngaoundal
V
& (
X
Djohong

(
X # (
X
Nkambe ü Ngaoul
(
X
# ü Dir # Meiganga
Benakuma
( Wum Fundong ³# (
X Mayo-Dinga
Tibati # (
X
X
# (
X
Ndu
&Mabele
V
(#
X
0

( Oku
# üX
X
Njinikom Kumbo ( Nfengou
ü
#
³ X( Bankim
Mbengui X( Jakiri (
X
Widikum
#e#
Yü # Ndop (
X Magba
(
X
Garoua- Boulaï

(
X (
X Bamenda
(
Eyumodjok Bali
(
X Santa
X # #Füoumban X0 ( Ngambe-Tikar

Mamfé #X (
Fontem
# Bafoussamü X e X( Malentouen
(
X
Yoko (
X
Bétaré-Oya

#
e##Y ( (
X
Foumbot Massagam

Dschang # Bandjoun
#Baham Goyoum Kotté

# # Banganté
( Bafang
X
Santchou
&
V (
X
Mumdemba ( Mélong ü
# Bamgem X Tonga
(
# #
Ngoro
N kongsam ba X (
X X( Makélélé
Deuk
(
X Belabo
Konye (
X
( ü
Isangele
(
X Ekondo-Titi
( X
X ( X Tombel
Manjo
Nkondjok Ndikinimeki ü
(
X Kumba X ( (
X
Loum (
X # Bafia Nanga Eboko
(
X
Mbonge
# X ( Njombé
(
Bokito # ( Diang
Bertoua
Y
#
Ombessa Minta
Idabato
(
X ( X X( (
X X #
(
X #YabassiX
Yingui
Ntui Nkoteng
ü
(
X
Bamuso

Muyuka
Mbanga

( Monatélé
X
#X ( üX
# X
(
(
Ndom
Sa'a
Batchenga
Mbandjok
(
X
(
X
Mboma
(
X
Nguélémedouka e# Batouri
Dibombari
(
XX ( (
(X
Dimako
(
X
Ndem Nam

Buéa Douala (
X
Ngambe
Bot-Makak
( Obala Kobdombo Doumé X Kenzou
(
X Okola X (
X (
( X
Limbé YX(
#
#e Y
#
#
Ngog-Mapubi
(
X
(
X ü (
X
Esse
(
X
Angossas
X
Ndélélé

#
üe
Dibang Soa
Tiko ( Yebel
X
Boum (
X Mbang Gari-Gombo
ü # Awaé Ayos
Abong Mbang ( (
X
#
(
X
Pouma
&
V X
M
Ve
&
Matomb
( bankomoYYaoundéX( Akonolinga
# (
X X
0
(
#MfouX # Dzeng
(
X
Dizangué
( Edéa
X #
Mouanko
( Eséka
Makak
X #ou
(Ngoum (
X
Mindourou

X
ü #üMbalmayo (
X
Bengbis
Somalome
(
X
0
Yokadouma
#
Mvengué X(
( Lolodorf ( X
X ( Ngomédzap
X (
X
Zoatélé
Lomié
Bipindi
ü (
X
Biwong-Bané
Meyomesala (
X Massok
(
X (Ngoulémakong
Ebolowa X (
X (
X
# Sangmélima
ü #Kribi Y
#
# (
X Mengong
Akom II
(
X
Mintom II
(
X
Mvangan
(
X
Djoum
(
X
(
X
Nyé'été

Salapoumbé
(
X
Oveng
Ngoïla
(
X
Campo (
X
Ma'an
# Ambam (
X
(
X Olamzé
(
X #
³
Moloundou
(
X

Figure n°5 : Carte thématique du Cameroun issue du modèle MEDUSE,


reprenant les éléments de la figure n°2, augmentée de couches supplémentaires.

74
Le SIG est bien entendu un outil de cartographie assisté par
ordinateur, mais il est avant tout un outil d’aide à la décision. C’est-à-
dire qu’il facilite la visualisation de concepts spatiaux nécessaires à la
compréhension d’un phénomène et permettre de croiser les couches
d’information pour faciliter la prise des décisions. L’intégration des
SIG et de l’analyse multicritère constitue une voie privilégiée
incontournable faisant des SIG de véritables systèmes d’aide à la
décision68.

b) L’analyse multicritère

L’analyse multicritère ou les méthodes d’aide à la décision


multicritères désignent généralement un ensemble de méthodes
permettant d’agréger plusieurs critères avec l’objectif de sélectionner
une ou plusieurs actions, options ou solutions. C’est « l'activité de
celui qui, prenant appui sur des modèles clairement explicités mais
non nécessairement complètement formalisés, aide à obtenir des
éléments de réponses aux questions que se pose un intervenant dans
un processus de décision, éléments concourant à éclairer la décision
et normalement à prescrire, ou simplement à favoriser, un
comportement de nature à accroître la cohérence entre l'évolution du
processus d'une part, les objectifs et le système de valeurs au service
desquels cet intervenant se trouve placé d'autre part »69. L'analyse
multicritère encore appelée l'aide multicritère à la décision a connu un
développement rapide dans les années 70. Son but est de fournir aux
décideurs des outils leur permettant de progresser dans la résolution de
problèmes décisionnels faisant intervenir plusieurs points de vue
généralement contradictoires.
Il existe plusieurs méthodes d’analyse multicritère70. Joerin en
citant Roy71 indique que les méthodes d’analyse multicritère peuvent
être distinguées ou classées en considérant tout d’abord le type de
problème qu’elles affrontent. Il cite quatre catégories. La
problématique alpha correspond à la sélection des meilleures actions.
La problématique bêta est traitée par un tri des différentes actions dans

68
Amor Laaribi, Mamadou Thioune, « SIG et analyse multicritère », Hermes, 2000.
69
B. Roy, op.cit.
70
B. Roy, op. cit et Jean-Marc Martel, « L’aide multicritère à la décision : méthodes
et applications », Université de Laval, Québec, 1999.
71
F. Joerin, op.cit, p.44.

75
les classes prédéfinies (ex : bonnes, moyennes, mauvaises). Les
problématiques gamma ont pour objectif de ranger les actions de la
meilleure à la moins bonne. Et finalement, l’objectif d’une
problématique delta est simplement de décrire les actions et leurs
conséquences.
Pour appliquer les méthodes d’analyse multicritère, on doit
nécessairement suivre les étapes suivantes : i) identifier l’objectif
global de la démarche et le type de décision; ii) dresser la liste des
actions ou solutions potentielles; iii) identifier les critères ou
standards qui orienteront les décideurs; iv) juger chacune des solutions
par rapport à chacun des critères; v) agréger ces jugements pour
choisir la solution la plus satisfaisante. La différence entre ces
méthodes se trouve dans la façon de réaliser l’étape v) décrite ci-
dessus, c’est-à-dire la façon d’évaluer chacune des solutions en
fonction des critères retenus. Dans la plupart des méthodes
multicritères, l’importance relative des critères accordée par les
décideurs est représentée par des poids. L’analyse multicritère est
basée sur la détermination des points les plus aptes à répondre à un
ensemble de critères X ayant chacun une importance relative W.
L’aptitude d’un point donné à répondre à l’objectif défini (compte
tenu des critères définis) est donnée par :

S= ∑WiXi
i
(1)

où Wi représente le poids du critère Xi. Les critères Xi de l’équation


(1) doivent avoir des unités compatibles et doivent être corrélés
positivement avec l’aptitude. Une classification de ces méthodes selon
trois grandes approches est alors proposée (agrégations complète,
partielle et locale)72. Dans la première approche, on peut citer la
méthode des sommes pondérées ou (Weight Sum Method), la méthode
des produits pondérés ou (Weight Product Method), la méthode du
Goal Programming, la méthode des déclassements comparés, la
théorie de l’utilité multiattribut ou MAUT (Multiple Attribute Utility
Theory), la méthode des Utilités additives (ou UTA), la méthode
hiérarchique multicritère ou AHP (Analytic Hierarchy Process). Dans

72
S. Ben Mena, « Introduction aux méthodes multicritères d’aide à la décision »,
Biotechnol. Agron. Soc, 2000, pp. 83-93.

76
la seconde approche, on trouve notamment les méthodes Electre73 I et
ses variantes (Is, Iv, etc.), Electre TRI, Electre II, III et IV, Prométhée,
Oreste, Qualiflex. Les méthodes appartenant à la troisième approche
n’ont pas beaucoup d’applications pratiques, car assez complexes à
utiliser74. On peut citer dans cette catégorie, la méthode STEM et ses
variantes, les méthodes qui utilisent la programmation linéaire
multicritère et la fonction d’utilité, etc.
Evidemment, il n’y a pas de méthode parfaite. Le choix d’une
méthode multicritère dépend de la nature du problème, mais aussi,
directement du contexte culturel et de la personnalité de « l’homme
d’étude » et du ou des décideurs75. En conséquence, les propositions
méthodologiques pour l’utilisation combinée de SIG et de méthodes
d’analyse multicritère se sont développées, dans ce travail, au travers
du traitement d’une problématique : celle qui a pour but de choisir une
technologie WAN pour interconnecter un PoP. Il s’agit donc d’une
problématique du type alpha. Dans le cadre du modèle MEDUSE, la
méthode hiérarchique multicritère (MHM) ou AHP (Analytic
Hierarchy Process) a été choisie parce qu’elle s’adapte au mieux à
notre problématique.

c) Représentation graphique des niveaux de hiérarchie des


critères

La méthode hiérarchique multicritère a été développée en 1971


par Thomas L.Saaty76. Les étapes de la résolution d’une analyse
multicritère par la méthode AHP sont les suivantes : i) décomposer le
problème complexe en une structure hiérarchique; ii) effectuer les
combinaisons binaires; iii) déterminer les priorités; iv) synthétiser les
priorités; v) garantir la cohérence des jugements. La méthode AHP se
distingue par sa façon de déterminer les poids de critères et procède
par combinaisons binaires de chaque niveau de la hiérarchie par
rapport aux éléments du niveau supérieur.
En appliquant la méthode AHP à notre domaine d’étude, à
savoir l’installation d’une infrastructure de télécommunications dans

73
Elimination ET Choix Traduisant la Réalité.
74
R.E. Steuer, L.R. Gardiner and J. Gray, « A Bibliographical Survey of the
activities and International Nature of Multiple Criteria Decision Making »,
J.M.C.D.A, Vol.5, 3, pp. 195-217, pour une tentative d’unification de ces méthodes.
75
F. Joerin, ibid, p. 48.
76
T. Saaty, « The Analytic Hierarchy Process », McGraw Hill, New York, 1980.

77
une unité administrative donnée77, la décomposition du problème
donne la structure hiérarchique à cinq niveaux (0 à 4) de la figure n°6.
Le niveau 0 définit l’objectif cible qui est l’interconnexion des unités
administratives. Le niveau 1 définit les critères de décision. Les
niveaux 2 et 3 définit les caractéristiques des critères. Le dernier
niveau de la hiérarchie comprend les différentes solutions alternatives.
Par souci de clarté, ces solutions alternatives n’ont pas été rattachées à
chaque extrémité de l’arborescence de la figure n°6.

77
L’exemple complet est élaboré dans l’ouvrage de A. Nkoyock et E. Tonye, op.cit.

78
Interconnexion des unités
0 administratives

accessibilité existence d'une technologie disponibilité énergétique environnement capacité d'utilisation


1

voie énergie niveau


hydrographie route aéroport électricité nombre taux de statut structure
ferroviaire solaire d'activité
d'incrits croissance juridique sociale
éco.

2
fournisseurs technologie couverture réseau fibre région niveau
RTC GSM FH climat relief sous-sol
de services audio-visuelle satellite X.25 optique naturelle d'ensoleillement

fournisseurs de
câblo-opérateurs forêt savane steppe province département arrondissement commune district village
services Internet

3 route route principale


route
principale piste pluviométrie vent température santé éducation culture sécurité religion
secondaire permanente
intermittente

cours
lac océan montagne relief plaine vallée
d'eau

Alter 1

Alter 2

Alter 3

Alter 4

Alter 5

4 Alter 6

Alter 7

Alter 8

Figure n°6 : Représentation graphique des niveaux de hiérarchie des critères (source : les auteurs)

79
avec :

Alter1 = RTC; Alter2 = LS; Alter3 = modem câble ;


Alter4 = VSAT ; Alter5 = VSAT_PS ; Alter6 = BLR ;
Alter7 = UMTS ; Alter8 = FO.

La comparaison de l’importance relative des éléments appartenant au niveau 0 de la figure


n°6 pris deux à deux, donne la matrice suivante :

Existence d’une

Environnement
Disponibilité
Accessibilité

d’utilisation
technologie

électrique

Capacité
Accessibilité 1 1/7 1/9 3 1/5
Existence 7 1 1/7 7 2
d’une
technologie
Disponibilité 9 7 1 9 3
électrique
Environnement 1/3 1/7 1/9 1 1/5
Capacité 5 1/2 1/3 5 1
d’utilisation
Tableau 13 : Matrice de premier niveau

III.1.3. Un exemple complet

On veut interconnecter des réseaux de télécommunication ou mettre en œuvre un


réseau étendu. Cela passe par le choix d’une technologie WAN qui réponde aux besoins et
soit la meilleure possible du point de vue d’un certain nombre de critères. Sur le marché existe
toute une panoplie de technologies de réseaux étendus ou technologies WAN. La présente
étude a mis en exergue le RTC, les lignes spécialisées (LS), le RNIS, l’ADSL, le modem
câble, le VSAT, le VSAT à plaques solaires (VSAT_PS), le X.25, le Frame Relay, le TDM, le
Long Reach Ethernet (LRE), le 10 Gigabit Ethernet (10 Gbase-X), la Boucle locale radio
(BLR), l’UMTS, le GSM, le GPRS, l’ATM et Paquets sur SONET/SDH, le DQDB, et le
FDDI. Ces technologies présentent des caractéristiques diverses et leurs applications en
dépendent.

Les méthodes de l’analyse multicritère permettent de fixer un ensemble de critères


donné, très souvent contradictoires, d’arrêter un ensemble de solutions potentielles ou actions
quelconques, et d’agréger ces dernières pour tous ces critères avec l’objectif de les classer de
la meilleure à la moins bonne. Plusieurs méthodes existent, mais après une sélection
rigoureuse, les méthodes AHP et Prométhée ont été retenues pour réaliser un outil logiciel
d’aide à la décision multicritère permettant le choix d’une technologie WAN. Il s’agit de
l’utilitaire SOFTWAN2004.

SOFTWAN2004 a été élaboré avec l’outil de développement Matlab version 6.5.1 et


donne la latitude de choisir parmi cinq tailles de tableau d’évaluations possibles. Pour un

80
tableau choisi, possibilité est donnée de sélectionner le nombre d’actions correspondant,
devant entrer en compétition parmi toutes les technologies ci dessus. Sept critères de choix
déterminants, le débit, le coût, la topologie, le codage, le support de transmission, la
couverture spatiale, et la durée de vie permettent d’évaluer les actions. La pondération des
critères est soit manuelle, soit alors selon la méthode AHP qui permet au décideur incertain de
pondérer les critères en exploitant les possibilités de l’analyse hiérarchique multicritère et
d’exprimer plus rigoureusement ses préférences. L’agrégation est réalisée par une méthode
d’agrégation partielle qui s’adapte le mieux aux problématiques multicritères de type gamma :
la méthode PROMETHEE.

a) Architecture générale

SOFTWAN2004 permet de générer les flux des actions et deux classements dont un
partiel, Prométhée I et un complet, Prométhée II. La fiabilité de l’utilitaire a finalement été
évaluée par comparaison avec les résultats fournis pour les mêmes problèmes par le logiciel
Decision Lab 2000 de Visual Decision Inc.

Les informations complémentaires sont disponibles à l’adresse Internet suivante :


http://www.lets.africa-web.org/cours/AM/index.htm

Figure n° 7 : Architecture générale de SOFTWAN 2004

81
b) Caractérisation des critères

Soit à choisir la meilleure technologie WAN pour la mise en oeuvre d’un réseau WAN
parmi les technologies suivantes: la RTC, les lignes spécialisées, le modem câble, le VSAT, le
VSAT_PS, la BLR, l’UMTS et la fibre optique.

La caractérisation des critères est résumée dans le tableau 14.

Critère/ Relation avec un SIG et/ou la Objectif Echelle et unité Sens de


base de données environnementales préférence
Topologie Economie 5-points Bus, Etoile, Anneau, Arbre, Minimisation
Maillé,
Débit Puissance Kbps Maximisation
Technique de codage Puissance 3-points : Manchester, AMRT, AMRC, Maximisation
Support de transmission Puissance 5-points : Paire torsadée, Onde radio, Maximisation
- Relief Câble CATV, Antenne parabolique, FO,
- Types de végétation
- Nature du sol
- types d’occupation des sols
Distance (couverture spatiale?) Puissance Km Maximisation
- localisation des réseaux existants
(télécoms, routiers, ferroviaires, etc.)
- localisation des structures administratives
et sociales
Coût incluant la Fiabilité et la Maintenance Économie Fcfa Minimisation

Mise en œuvre incluant la disponibilité des Puissance Années Maximisation


compétences locales
- Activités économiques
- croissance de la population
Tab 14 : Famille des critères retenus et leurs caractéristiques

Pour notre exemple, les poids respectifs des critères sont : Coût (9.5), Débit (16.2),
Topologie (2.7), Codage (1.8), Support de transmission (14.1), Distance (35), Durée de vie
(20.7).

82
c) Caractérisation des actions

Les caractéristiques essentielles des actions, ici les technologies, sont résumées sur le
tableau 15 :

Technologie Débit maximal Support de Topologie Portée maximale


transmission
le RTC, 30 Kbps Paire torsadée Bus, Etoile, Etoile,
Etendue,
Hiérarchie
Anneau, Maillée
les lignées 1.544 /2.048 Mbps Paire torsadée / Câble
spécialisées (LS) coaxial
le RNIS 1.544 /2.048 Mbps Paire torsadée
l’ADSL 1.544 /2.048 Mbps Paire torsadée 5.4 km
le modem câble 500 Kbps à 10 Câble CATV 10 km
Mbps
le VSAT Antenne parabolique
le VSAT_PS Antenne parabolique
le X.25 56Kbps, 64Kbps et
1.5Mbps à 45Mbps
le Frame Relay 56Kbps, 64Kbps et
1.5Mbps à 45Mbps
le TDM 1.544 /2.048 Mbps Fibre optique
le Long Reach Fibre optique Etoile 10 km
Ethernet (LRE)
le 10 Gbase-X Fibre optique Etoile 100 km
la Boucle locale radio 128 Kbps à 4Mbps Ondes radio 10 km
(BLR)
l’UMTS 100 Kbps à 2 Mbps Ondes radio 10 km
le GSM 9.6 Kbps Ondes radio 35 km
le GPRS 115 Kbps Ondes radio
le FDDI 100 Mbps Fibre optique Double anneau 100 km
l’ATM et Paquets sur 622 Mbps / 2Gbps Paire torsadée / Fibre Bus, Etoile,
SONET/SDH optique Anneau
le DQDB 600 Mbps 2 bus X 10 km
unidirectionnels

Tableau 15 : Quelques caractéristiques des technologies WAN

83
d) Tableau des évaluations de base

C’est en fait la matrice de taille m lignes ´ n colonnes qui va recevoir les scores des
actions sur les différents critères. Sa taille sera fixée au départ à l’accueil. Cela permettra de
fixer également le nombre d’actions en compétition. En revanche, le nombre de colonnes sera
fixe car le nombre de critères l’est également (n=7). Si la taille choisie est 7 x 7, alors on aura
7 actions en compétition et il faudra sélectionner dans la liste des solutions potentielles
exactement sept technologies WAN. Sinon, il y aura retour d’un message d’erreur conséquent.
Le logiciel va proposer à l’utilisateur cinq tailles du tableau des évaluations possibles :
- 6 lignes ´ 7 colonnes pour 6 actions et 7 critères
- 7 lignes ´ 7 colonnes pour 7 actions et 7 critères
- 8 lignes ´ 7 colonnes pour 8 actions et 7 critères
- 9 lignes ´ 7 colonnes pour 9 actions et 7 critères
- 10 lignes ´ 7 colonnes pour 10 actions et 7 critères

Un menu popup à cinq options permettra de choisir la taille du tableau des évaluations
de base à l’accueil (figure n° 8).

Figure n° 8 : Tableau de taille 8´ 7 des évaluations SOFTWAN 2004

e) La fonction de préférence
Des menus popup à six options permettront de choisir l’une des six fonctions de
préférence définies par les auteurs des méthodes PROMETHEE (Usuel, Palier, Linéaire,
Forme U, Forme V, Gaussien). Rappelons que la fonction de préférence permet de comparer
les différents critères indépendamment de leurs unités de mesure. Elle. traduit les écarts entre
les évaluations ou performances de deux actions pour un critère donné en un degré de
préférence de l’une des actions sur l’autre.

84
f) Les seuils de préférence
Trois lignes permettront d’attribuer des valeurs aux seuils de préférence (seuil
d’indifférence, seuil de préférence, seuil gaussien) en fonction de la fonction de préférence
choisie pour le critère considéré. Les seuils devront être de nombres réels positifs et pour un
même critère, le seuil d’indifférence ne doit pas être plus grand que le seuil de préférence
associé. Cette condition est liée à la définition même de ces paramètres.

g) Les lignes des valeurs statistiques


Deux lignes seront prévues pour recevoir les valeurs moyennes et les écarts types des
performances des actions disponibles sur le tableau des évaluations. La moyenne montre la
performance globale des actions sur chacun des critères tandis que l’écart type indique la
variation des évaluations par critère. Ces paramètres permettent de mieux apprécier la
distribution des scores de ces actions et sont exploités par la fonction de préférence de type
gaussien.

h) La ligne des unités


Cette ligne permettra d’afficher les différentes unités retenues pour chacun des
critères.

i) Menu Outils d’analyse (figure n° 9)


Le menu Outils présente certaines des options suivantes en fonction de la fenêtre de
travail :
- Valider pour lancer la compilation, la vérification des erreurs et les calculs.
- Flux pour afficher la fenêtre des flux.
- Prométhée 1 pour ordonner et afficher le classement PROMETHEE I.
- Prométhée 2 pour classer et afficher le diagramme de dominance
PROMETHEE II.
- Précédent pour annuler la pondération AHP et revenir à la fenêtre
d ‘application principale
- Suivant pour valider la pondération AHP et charger les poids obtenus dans le
tableau des évaluations.
- Exécuter pour valider la matrice des jugements et lancer le calcul des poids
AHP ou alors à l’accueil, valider la taille du tableau des évaluations
sélectionnée et afficher la fenêtre d’application correspondante.

j) Menu Aide

Ce menu présente deux options :


- A propos de SOFTWAN2004 qui permet d’afficher un précis des informations
générales sur la plate forme.
- Menu d’aide permettant d’ouvrir l’aide générale divisée en deux fenêtres. Une
fenêtre de menu permettant le choix de la rubrique d’aide voulue qui s’affiche
alors dans la deuxième fenêtre.

85
Figure n° 9 : Fenêtre d’application des outils d’analyse

l) Pondération par la méthode AHP

La méthode AHP n’est pas indiquée pour les problématiques de type gamma et qu’elle
ne conduit pas à des résultats solides, sa première étape permettant la pondération des critères
fils d’un même critère père peut être exploitée à ce niveau pour définir les poids des critères.

Comme nous l’avons présenté au chapitre précédent, AHP procède par une expression
préalable des intensités de préférences des différents critères d’une manière très simple. Donc
le décideur part d’une possibilité d’exprimer très aisément ses intensités de préférence grâce à
une matrice de jugements. Etant plus facile d’évaluer l’importance d’un critère relativement à
un autre plutôt que d’évaluer simultanément plusieurs critères entre eux, il va donc évoluer
avec des couples de critères. Sept critères donnant lieu à 49 couples, il devrait normalement
exprimer son jugement sur 49 cas, mais il s’avère que seul un cas sur deux est nécessaire.
Lorsqu’on a exprimé l’intensité de la préférence de A sur B, on a implicitement exprimé celle
de B sur A. En plus, il n’est pas nécessaire de travailler sur des couples (A,A) ; et finalement,
le décideur n’a à faire qu’à 21 couples. Les autres cas étant générés automatiquement. L’effort
d’abstraction sera limité par l’usage de lettres pour exprimer les intensités de préférence. Par
exemple la lettre D pourrait traduire que « Critère C1 est beaucoup préféré à Critère C2 ». Un
menu déroulant permettra de choisir une lettre (A,B,C,D,E,F,G,H,I) correspondant à une
intensité de préférence. Le décideur travaillera donc avec une matrice comme celle de la
figure 10.

86
Figure n° 10 : Fenêtre de pondération AHP

Après remplissage cette matrice de jugement et validation, l’algorithme AHP ci


dessous est exécutée et les poids générés automatiquement. L’avantage de cette démarche
réside dans le fait que l’on exploite les possibilités de l’analyse hiérarchique multicritère pour
traduire plus rigoureusement les préférences du décideur. En agrégeant finalement avec
PROMETHEE, on obtient des résultats plus intéressants (solides) que ne l’aurait produit
chacune des deux méthodes appliquée individuellement.

Algorithme de Pondération AHP

Donnée : Matrice des jugements (Valeurs des menus popup)


Résultats : Vecteur de poids AHP, P

87
I.

Figure n° 11 : Fenêtre des Flux

88
Figure n° 12 : Fenêtre de classement PROMETHEE II

89
Conclusion

La présente contribution a permis de connaître la nature du réseau des


télécommunications au Cameroun, qu’il soit filaire ou hertzien. Ce réseau, assez vétuste, est
entre les mains de plusieurs acteurs publics et privés dont les intérêts divergent. L’opérateur
historique, Camtel, a engagé avec l’avènement du SAT3 et du projet pipeline Tchad-
Cameroun, d’importants travaux de rénovation qui doteront à terme le pays de bonnes
dorsales de communication. Par ailleurs, plusieurs projets ambitieux ont été engagés dans le
cadre du processus de modernisation de l’administration publique camerounaise. Ces projets
nécessiteront un sous-bassement technologique que le déploiement d’aujourd’hui est loin, en
terme d’interconnectivité, de satisfaire ; l’analyse montrant en effet que toutes les institutions
étatiques et unités administratives du pays intéressées par les projets de l’administration
électronique en général et de celui de l’informatisation du système électoral en particulier ne
pourront bénéficier, dans un avenir proche, de cette infrastructure.

Comment donc interconnecter ces structures administratives, non pas seulement avec
la fibre optique, cette technologie coûtant relativement chère aujourd’hui, mais avec toute la
gamme des technologies WAN disponibles sur le marché tout en tenant compte des
spécificités de telle ou telle structure ? Voici la problématique qui a guidé cette étude. Après
avoir fait l’état de la situation du réseau de télécommunications existant, nous avons ensuite
identifié les technologies des réseaux étendus de l’heure et leurs caractéristiques. Le modèle
décisionnel dénommé MEDUSE dont une description sommaire est faite dans ce papier vise à
résoudre le problème posé : efficience de l’interconnexion des unités administratives pour le
processus électoral.

SOFTWAN2004 a été élaboré, comme exemple complet, avec l’outil de


développement Matlab version 6.5.1 et donne la latitude de choisir parmi cinq tailles de
tableau d’évaluations possibles.

90
Eléments bibliographiques

1. Agence de régulation des télécommunications, « Rapport d’activités », Cameroun, juillet


2000-juin 2001.
2. ATM Forum, www.atmforum.com
3. Ballesteros M., “Les technologies sans fil”, EIVD, 2002.
4. Ben Mena S., « Introduction aux méthodes multicritères d’aide à la décision »,
Biotechnol. Agron. Soc, 2000, pp. 83-93.
5. Bérard O., Girier V., « La norme WIFI : caractéristiques, applications et différences avec
les normes concurrentes », ESCPI, 2002.
6. Ben Ali R., Afifi H., « Etudes de performance des protocoles des réseaux locaux sans fil
IEEE 802.11 avec introduction de la QoS », INT, Evry, France.
7. Bechtold M., Pujolle G., Spaniol O., « Throughput of a satellite channel
communication », Acta Informatica, vol.22, 1, pp. 1-14, 1985.
8. Bradner S.O. & Mankin A. ed., « IPng, Internet Protocol Next Generation », Addison-
Wesley (IPng series), ISBN : 0-201-63395-7, Septembre 1995.
9. Cameroon Radio and Television, « Actes du Séminaire Atelier sur la Culture d’Entreprise
à la CRTV ».
10. Cisco Systems Inc., « Designing for Cisco Internetwork Solutions, ver. 1.0 », Vol. 1, 2&3;
2002.
11. Cisco Systems Inc. «Strategic Directions Moving the Decimal Point: An Introduction to
10 Gigabit Ethernet », White Paper, 2002.
12. Cisco Systems Inc, « Cisco IOS Dial Solutions », Cisco Press, 1998.
13. Cisco Systems Inc, « Cisco IOS Wide Area Networking Solutions », Cisco Press, 1998.
14. Cisco Systems Inc, « Internetworking Technologies Handbook », Cisco Press, 1997.
15. Cisco Systems Inc, « Cisco CCIE Fundamentals: Network Design and Case Studies »,
Cisco Press, 1998.
16. Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, « Plan National des
infrastructures de l’information et de la communication : Plan NICI-Cameroun », 1ère
version, 2001.
17. Comer D. E., « Internetworking with TCP/IP; Volume I: Principles, Protocoles and
Architecture », 3rd edition, Prentice Hal International Editions, 1995.
18. ESRI, Arcview 3.1, Manuel d’utilisation.
19. Frame Relay Forum, www.frforum.org.
20. Gardarin G., « Bases de données : Objet & Relationnel », Eyrolles, 2002.
21. INTELSAT, “Performance Characteristics for Broadband VSAT (BVSAT) Digital
Carriers”, INTELSAT Earth Station Standards (IESS), Document IESS-313 (Rev.1),
2000.
22. Fopossi Kouokam G., Helcmanocki P., Fouda Ndjodo M., « Observatoire des resources
hydrauliques : specification-conception-réalisation », Rapport technique, Ministère des
Mines, de l’Eau et de l’Energie du Cameroun, 1998.
23. Joerin F., « Décider sur le territoire : Proposition d’une approche par utilisation des SIG
et de méthodes d’analyse multicritère », Thèse de Doctorat, Ecole polytechnique fédérale
de Lausanne, 1997, p.69.
24. Joerin F., Thériault M., Villeneuve P., Bégin F., « Une procédure multicritère pour
évaluer l’accessibilité aux lieux d’activité », Revue internationale de géomatique, Volume
1, n°11/2001.

91
25. Kofman D., « Synthèse sur l’évolution des réseaux de télécommunications », ENST, Paris,
2001.
26. Laaribi A., M. Thioune, « SIG et analyse multicritère », Hermes, 2000.
27. Lebreton L., « Un système d’information à référence spatiale comme outil d’aide à la
gestion intégrée de l’eau en Tunisie centrale », IRD, Tunis, 1999.
28. Macchi C. et co., « Transport et traitement de l’information dans les réseaux et systèmes
téléinformatiques et télématiques », Dunod, 1997, pp.42.
29. Macchi C. et co., « Téléinformatique : transport et traitement de l’information dans les
réseaux et systèmes téléinformatiques et télématiques », Dunod, 1998, pp. 302-317.
30. Maral G., « VSAT Networks », John Wiley & Sons, 1995.
31. Martel J.-M., « L’aide multicritère à la décision : méthodes et applications », Université
de Laval, Québec, 1999.
32. Mühlethaler P., « 802.11 et les réseaux sans fil », Eyrolles, 2002.
33. Nkoyock A., « VSAT and Wireless local loop for UN Agencies and Projects in
Cameroon », United Nations, 2002.
34. Nkoyock A., Tonye E. « Analyse multicritère, Cartographie et Systèmes d’Information
géographique des réseaux de télécommunications : un modèle décisionnel basé sur le cas
du Cameroun », à paraître.
35. Plane P., « Privatisation et ouverture des télécommunications en Afrique subsaharienne :
modalités et implications des réformes », CERDI, Juin 2002, 29 p.
36. Pujolle G., « Les Réseaux », 3e édition, Eyrolles, 2000.
37. Rey B., Varin V., « Frame Relay », Epita, 2002.
38. Roy B., « Méthodologie multicritère d'aide à la décision », Economica, 1985.
39. SAT3, www.safe-sat3.co.za.
40. Saaty T., « The Analytic Hierarchy Process », McGraw Hill, New York, 1980.
41. Steuer R.E., Gardiner L.R. and Gray J., « A Bibliographical Survey of the Activities and
International Nature of Multiple Criteria Decision Making », J.M.C.D.A, Vol.5, 3, pp.
195-217.
42. Site Internet du Laboratoire d’Electronique et de Traitement du Signal (LETS),
http://www.lets.africa-web.org/cours/AM/index.htm

92

Vous aimerez peut-être aussi