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Polytechnique
B.P. 8390 Yaoundé
Tél. / Fax : (237) 2224547
Unité de Valeur
DTRN401-01
Réseaux de télécommunications et
transmission de données*
Emmanuel TONYE
Professeur
Septembre 2005
3
Les réflexions visant à rationaliser ce type de choix ont été
longtemps engagées par la communauté scientifique et des modèles
d’aide à la prise de décision ont été appliqués dans de nombreux
domaines. Le modèle MEDUSE (Méthode d’aide à la décision par
l’utilisation de SIG pour l’interconnexion de l’administration
camerounaise) ici proposé, est une adaptation au problème posé des
modèles décisionnels existants. Il est basé sur l’utilisation
combinée des réseaux de télécommunications étendus, des bases de
données, des Systèmes d’information géographique (SIG) et des
méthodes d’analyse multicritère. La connaissance des différentes
technologies WAN en vente sur le marché et des différents réseaux
télématiques disponibles dans le pays permet, étant donnée une unité
administrative située dans un coin du Cameroun, de choisir la
meilleure technologie permettant de la relier ou de l’interconnecter au
réseau des télécommunications national.
Cette contribution est subdivisée en trois parties : l’état des lieux
du réseau des télécommunications au Cameroun (I) ; les différentes
technologies des réseaux étendus actuellement disponibles sur le
marché (II) ; la méthodologie d’élaboration du modèle décisionnel
MEDUSE (III).
1
César Macchi et co., « Transport et traitement de l’information dans les réseaux et
systèmes téléinformatiques et télématiques », Dunod, 1997, p. 42.
2
La quasi-totalité des informations sur l’état des lieux des télécommunications au
Cameroun sont issues des compilations faites par les auteurs à partir des documents
de la Cameroon Telecommunications (Camtel), de la Cameroon Radio and
Television (CRTV), de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) et du
4
les réseaux de transmission, les réseaux de commutation et les réseaux
de services.
5
Les réseaux de transmission entre Douala-Buéa et Douala-
Yaoundé sont équipés de faisceaux hertziens numériques. Entre
Douala et Yaoundé, il existe deux liaisons établies sur deux routes
distinctes de manière à constituer une boucle hertzienne permettant
d’assurer la sécurisation de cet important axe de transmission.
L’artère Yaoundé-Douala par Édéa transporte un débit de 3,34 Mbits/s
tandis que celle de Yaoundé-Douala passant par Bana transporte un
débit de 2,34 Mbits/s. La liaison Douala-Buéa transporte elle aussi un
débit de 2,34 Mbits/s.
Les autocommutateurs de Douala et ceux de Yaoundé sont
distinctement interconnectés par des fibres optiques de 140 Mbits/s et
565 Mbits/s ou les FH de 34 Mbits/s. Deux stations terriennes sont
installées à Douala et à Yaoundé (Zamengoe) et assurent la connexion
du Cameroun avec le monde. Le restant du réseau de transmission
national est équipé du faisceau hertzien analogique d’environ 5000 km
desservant 68 stations relais et 54 stations terminales. Les liaisons ont
une capacité maximale de 1260 voies. Elles transportent aussi la
télévision et sont généralement équipées de trois canaux (téléphone,
télévision, canal de secours commun). Camtel gère également trois
stations terriennes avec les antennes de classe A, un hub pour le
développement des services de transmission de données privées
utilisant les antennes VSAT et un réseau de téléphonie privée utilisant
la technologie Fast-Com.
Le réseau téléphonique commuté (RTC) a connu une évolution
importante à partir de 1990 avec la mise en œuvre du projet de
modernisation et d’extension des réseaux de télécommunications de
Douala et Yaoundé. C’est un réseau de câbles d’une capacité
d’environ 142.000 lignes et 44 centraux téléphoniques. Il s’articule
autour de deux centres de transit internationaux, deux centres de
transit nationaux, 10 centres de transit régionaux, 43 centres à
autonomie d’acheminement et près de 100 centres de téléphonie
rurale. La desserte téléphonique des localités rurales est faite par des
systèmes à concentrateurs ou par des systèmes radio à accès multiples.
Le pays compte environ 120 localités raccordées au téléphone parmi
lesquelles 80 sont dans les zones rurales.
Par rapport au réseau de transmission audiovisuelle, la
télévision et le signal de la radiodiffusion sont acheminés entre les
villes par le réseau téléphonique commuté. Chaque province dispose
d’un émetteur en modulation de fréquence ou FM (Frequency
Modulation) exploité par la CRTV. Pour la branche audiovisuelle, il
6
existe 37 émetteurs radio FM (100W à 10Kw) fonctionnels à près de
90%, 14 émetteurs en modulation d’amplitude ou AM (Amplitude
Modulation) dont 02 seulement en fonctionnement (100Kw ondes
courtes du poste national et 4Kw ondes moyenne de Buéa) et 32
centres d’émission TV pour 64 émetteurs (10w à 10Kw)6.
La possibilité de connecter les abonnés sur le backbone de
transmission des données n'est possible que dans les villes de Douala,
Yaoundé, Buéa, Limbé, Tiko, Kumba et Muyuka. A travers les
faisceaux numériques, il aurait été possible d'offrir des connexions
directes dans des villes telles que Bafoussam, Garoua, Ngaoundéré,
mais l'instabilité des faisceaux et la mauvaise qualité de transmission
sur ces liaisons les rendent presque inexploitables pour des liaisons de
transmission de données, un problème que le prolongement de la fibre
optique SAT3 vise à résoudre.
i) L’accès international
6
Cf. Cameroon Radio and Television, « Actes du Séminaire Atelier sur la Culture
d’Entreprise à la CRTV ».
7
Le système SAT3/WASC/SAFE (South Atlantic cable N°3/West African
Submarine Cable/South Africa Far East) est subdivisé en deux segments à savoir
SAT3/WASC qui passe dans le fond marin de l’océan atlantique et SAFE qui passe
par l’océan indien. Le segment SAT3/WASC mesure 15000 km de long et celui de
SAFE mesure 13800 km de long. La longueur totale des deux segments est donc de
28.800 km. Le segment SAT3/WASC a été inauguré officiellement le 27 mai 2002
par le Président sénégalais Abdoulaye WADE. Le lecteur intéressé peut avoir les
détails sur le site web du câble : www.safe-sat3.co.za consulté pour la dernière fois en
octobre 2003.
7
mondial des câbles sous-marins numériques connectant la quasi
totalité des régions du globe.
2
Pays T erminaux
SAT-3/WASC/SAFE
1. Portugal
2. Espagne (Canaries)
3 15
3. Sénégal
4. Côte d'Ivoire 4 5 6
7 16
5. G hana 8
6. Benin 9
7. Nigeria
8. Cameroun 10
9. G abon
10. Angola 14
11. Afrique du sud
12. Afrique du sud 13
14. Maurice
15. Inde
16. Malaisie
8
La Hiérarchie Numérique Synchrone (SDH) et le multiplexage dense de longueurs
d’ondes ou Wave length Division Multiplexing (WDM).
8
SAT3 désenclavera électroniquement non seulement les coins les plus
reculés du Cameroun, mais il permet également au pays de soutenir
les efforts de ses voisins dans le processus d’appropriation des TIC en
cheminant la fibre optique le long du pipeline Kribi (Cameroun) à
Doba (Tchad) dans un premier temps. Par ailleurs, l’installation de
SAT3/WASC vise à augmenter la bande passante actuelle du réseau
téléphonique international satellitaire entre Camtel (Cameroun) et
Socatel (Centrafrique), à un débit d’au moins 4Mbits/s.
9
MIU (Minimum Investment Unit)
10
Ces points de sortie sont repartis sur trois dorsales : Kribi, Lolodorf, Ngoumou,
Mbalmayo, Mbankomo, Obala, Batchenga, Nanga Eboko, Belabo, Goyoum,
Mabele, Meidougou, Nana, Gangi, et Doba ; Douala, Nkongsamba, Bafoussam,
Bamenda, Foumban, Nfengou, Mayo-Dinga et Banyo ; Ngaoundéré, Garoua,
Maroua et Kousseri.
9
Légende
Kousséri
V
& Village ü #
Y
# Chef lieu de province
Mora #ü
Tracé du pipeline
Limite du pays
Garoua Y
#
ü
Poli
# #Tcholliré
ü
Doba
V
&
Komé
&
V
V
& V
&
Gangi Baibokoum
ü&
V
Tignère
# ü #Y
Ngaoundéré
Nana
&
V
ü
Meidougou
ü Banyo &
V
# ü
Nkambe
# ü # Meiganga
Fundong Tibati #
Wum
# # VMabele
&
# ü ü
Kumbo
Mbengui
##
#ü # Ndop
Y
Bamenda
# #Füoumban
Mamfé
Fontem #
#
#ü
Bafoussam
# #
Y
Dschang # Bandjoun
# Baham Goyoum
# # Banganté &
V
Mumdemba
Bafang ü
# Bamgem
# #Nkongsamba
ü Bafia ü
Kumba # Nanga Eboko
# # Bertoua
#Yabassi Ntui ü Y
#
Monatélé # #Batouri
# ü
Buéa Douala
##
LimbéY Y
# ü
#
Boum Yebel
ü ü Abong Mbang
#
V
& V #
&
Mbankomo
YYaoundé Akonolinga
Edéa #Mfou #
#
Eséka #
Ngoumou # Mbalmayo
ü ü #
Yokadouma
ü Ebolowa
# Sangmélima
ü #Kribi Y
#
#
# Ambam
11
Nkoyock A., Tonye E. « Analyse multicritère, Cartographie et Systèmes
d’Information géographique des réseaux de télécommunications : un modèle
décisionnel basé sur le cas du Cameroun », à paraître.
10
I.1.2. Les réseaux des mobiles des sociétés Orange et MTN
a) Aspects techniques
11
b) Coûts d’accès
Ψ
tarif invariable en fonction des heures.
γ
: a/b/c : a, b et c représentent respectivement le tarif inter-flotte, le tarif dans le
réseau Orange et le tarif vers les autres opérateurs.
∗
a/b : a et b représentent respectivement le tarif à l’intérieur du réseau MTN et le
tarif vers les autres opérateurs.
12
b.2) Tarifs internationaux des réseaux mobiles
η
tarif unique Postpaid Entreprises Orange : 450 FCFA.
12
Les informations sur les sites techniques des opérateurs historiques n’ont pas été
intégrées dans cette étude.
13
pour le transit international ; de dix unités d’abonnés de type EWSD
offrant une capacité de 92.600 lignes installées dans les deux villes à
raison de cinq unités à Yaoundé et Douala ; et d’une unité de type
Alcatel 1000 E10 de 10.000 lignes installées à Buéa.
14
composé de quatre nœuds installés à Douala, Bafoussam, Yaoundé et
Garoua. Des concentrateurs de terminaux asynchrones PAD13 (Packet
Assembler Desassembler) ou ADP (assembleur désassembleur de
paquets), sont raccordés aux différents nœuds du réseau pour
permettre l’accès par le réseau téléphonique commuté. Une liaison
spécialisée par satellite à 9.600 bits/s assure les communications
internationales. Cette liaison relie le réseau Campac au nœud de transit
international situé à Paris par lequel transitent les communications
vers d’autres réseaux X.25. Les services télégraphiques s’appuient sur
120 stations radio et un réseau Gentex rencontré dans les localités
desservies par un autocommutateur.
Les services offerts par Campac sont les liaisons X.25 et les
liaisons spécialisées point à point urbaines et interurbaines. Les débits
et les coûts associés à ces liaisons sont résumés dans les tableaux ci-
dessous.
DEBITS (Kbits/s) PRIX( en FCFA)
9.6 112.193
19.2 157.070
64 246.825
128 392.000
256 673.000
512 1.065.833
1024 1.795.088
Tableau 3 : Coûts des liaisons spécialisées urbaines CAMPAC (source : enquêtes auprès des
opérateurs)
LIAISONS DEBIT (Kbits/s) PRIX (en FCFA)
9,6 198 500
19,2 277 900
DOUALA - LIMBE 64 436 700
128 394 750
DOUALA - EDEA 256 1 191 000
512 1 885 000
1024 3 176 000
9,6 309 700
19,2 371 640
DOUALA - BAFOUSSAM 64 817 610
128 1 300 000
DOUALA - YAOUNDE 256 2 224 000
512 3 515 725
1024 5 886 792
Tableau 4 : Coûts des liaisons spécialisées interurbaines CAMPAC (source :
enquêtes auprès des opérateurs)
13
Les PAV sont aussi utilisés.
15
Les services Internet sont ouverts au public grâce à 29
fournisseurs de services parmi lesquels Camtel14. Le réseau Internet de
Camtel se limite à deux nœuds d’accès Internet installés à Yaoundé et
à Douala qui offrent un débit de 2 Mbits/s. Le support utilisé pour le
développement des services Internet est le même que celui utilisé pour
le téléphone fixe. Les connexions offertes aux clients d’accès distants
sont de 28 Kbits/s. Camtel offre également des lignes spécialisées et
des liaisons sans fil à travers son backbone national aux sociétés et
fournisseurs d’accès Internet à 64 Kbits/s et 128 Kbits/s. La possibilité
de connecter les abonnés sur le backbone n’existe pas dans les autres
villes en dehors de Yaoundé et Douala à cause de la non numérisation
du support et de la médiocre qualité de celui-ci. C’est donc à travers
ces deux villes que les autres villes se connectent au réseau des
réseaux. Les fournisseurs privés des services Internet ont mis en place
leur propre nœud en utilisant les antennes VSAT. Ils sont présents à
Yaoundé et à Douala, mais aussi dans d’autres villes de province.
C’est le cas à titre d’exemple des universités d’Etat, avec leur accès
Internet par VSAT à Buéa, Douala, Dschang, Ngaoundéré et Yaoundé.
14
Agence de régulation des télécommunications, « Rapport d’activités », juillet
2000-juin 2001. Nul doute que ce chiffre a augmenté au cours de l’année 2002 et
début 2003.
16
plusieurs radios FM notamment à Douala et à Yaoundé. Les services
vocaux sont offerts par les fournisseurs privés pour des
renseignements sur les services de garde (pharmacies, cliniques, etc.)
et la consultation des comptes bancaires. En octobre 2003, on
comptait 151 cybercafés sur la seule ville de Yaoundé.
15
Cette classification est inspirée du cours de formation de Cisco Systems Inc
intitulé « Designing for Cisco Internetwork Solutions, ver. 1.0 » ; Vol. 2 ; 2002. qui
prépare aux certifications CCDA (Cisco Certified Design Associate) et CCDP
(Cisco Certified Design Profesional). C’est l’une des classifications les plus à jour et
à partir de laquelle on dispose des solutions pratiques directement
« implémentables ».
17
II.1.1. La distance et le débit
16
On trouvera dans d’autres littératures deux autres classes à savoir les bus des
ordinateurs (ISA, MCA, PCI) et les structures d’interconnexion (Fiber Channel,
ATM).
17
Les produits actuels sur le marché ont un débit de 10 Mbps, 100 Mbps et 1 Gbps.
18
Les technologies ATM sont communes aux LAN, MAN et WAN. C’est d’ailleurs
la même chose pour les réseaux sans fils comme on le verra dans les
développements ultérieurs.
19
La technologie FDDI (Fiber Distributed Data Interface) est une technologie
d'accès au réseau sur des lignes de type fibre optique. La topologie FDDI est un
anneau à jeton à détection et correction d'erreurs qui ressemble de près à celle de
token ring. Bien que le FDDI dispose de plusieurs années d’avance sur les autres
techniques (DQDB, ATM, etc), l’offre FDDI s’oriente plutôt vers les LAN.
20
Le Distributed Queue Dual Bus est un standard de réseau sur fibre optique,
compatible avec ATM et fonctionnant avec un bus double.
18
retrouve les technologies xDSL, le Frame Relay, l’ATM, etc. Ces
technologies WAN feront l’objet d’un examen approfondi dans la
suite.
II.1.2. La topologie
21
On distingue différents types de circuits : le circuit physique, le circuit virtuel, le
circuit permanent et le circuit semi-permanent ou commuté. Le RTC utilise le circuit
physique commuté alors que les lignes spécialisées utilisent les circuits physiques
19
transfert d’informations, toute communication entre deux entités du
réseau en mode connecté nécessite un circuit qui est établit à la
connexion et libéré dès que la communication est terminée. Tous les
paquets d’un message envoyés à un nœud N suivent le même chemin
dans le réseau et contiennent, non pas l’adresse de N, mais le numéro
du circuit. En mode non connecté, chaque équipement du réseau
achemine les paquets d’un message individuellement par des chemins
pouvant être différents, et en les temporisant si nécessaire.
Evidemment, chaque mode de fonctionnement des terminaux
informatiques a ses avantages et ses inconvénients. Le mode connecté
permet une sécurisation des échanges et la négociation à l’avance des
paramètres de communication (débit, qualité, etc). Malheureusement,
les temps de connexion sont considérables et le multipoint n’y est pas
aisé. Le mode non connecté est simple, efficace et robuste par rapport
aux éventuelles pannes du réseau. Mais il a également des défauts : les
paquets à l’arrivée peuvent être deséquencés, les nœuds intermédiaires
nécessitent de grandes mémoires tampons et la qualité du réseau n’est
pas négociée à l’avance.
permanents pendant que les réseaux X.25, ATM et Frame Relay utilisent les circuits
virtuels permanents ou commutés.
22
Une description détaillée de ces architectures est faite dans l’ouvrage de G.
Pujolle, op.cit, pp. 39-77. Le lecteur intéressé est invité à consulter également le
livre de César Macchi et co-auteurs, « Téléinformatique : transport et traitement de
l’information dans les réseaux et systèmes téléinformatiques et télématiques »,
Dunod, 1998, pp. 302-317.
20
Le modèle de référence OSI est constitué par l’empilement de
sept couches d’activités23. La majorité des technologies WAN
fonctionnent au niveau des couches 1 et 2. La couche physique
(niveau 1) joue un double rôle. Elle est d’abord chargée de l’interface
entre les systèmes et le support physique. Mais elle est également
chargée d’assurer le relais des éléments binaires transmis, c’est-à-dire
qu’elle réalise la fonction d’interconnexion entre les circuits de
données. La couche liaison de données (niveau 2) a pour fonction de
base la gestion des trames et effectue, le cas échéant, la détection et la
reprise des erreurs entre systèmes ouverts adjacents. Certaines
technologies WAN, à l’instar de X.25, fonctionnent au niveau de la
couche réseau (niveau 3). La fonction essentielle de cette couche est
d’effectuer le relais de paquets ainsi que le routage des paquets et des
circuits de données. Elle peut effectuer aussi le multiplexage, le
contrôle d’erreurs et le contrôle de flux lorsque cela permet
d’optimiser l’utilisation des ressources de communication.
L’architecture TCP/IP est à la source du réseau Internet. Elle a
été définie dans les années 70 par la défense américaine à cause du
foisonnement des machines utilisant des protocoles différents et
incompatibles. Elle est adoptée par de nombreux réseaux privés,
appelés intranets. Si tout le monde s’accorde à présenter la suite
TCP/IP comme un modèle à plusieurs couches, le nombre de ces
couches ne fait pas l’unanimité. En effet, ce modèle est généralement
vu comme un modèle à 4 ou 5 niveaux fonctionnels. Dans le cadre de
la comparaison du modèle TCP/IP avec le modèle de référence OSI,
nous retiendrons 4 niveaux :
- la couche accès réseau qui correspond aux couches
physique et liaison;
- la couche Internet (IP) qui correspond à la couche réseau ;
- la couche transport qui correspond aux couches transport et
session ;
- la couche application qui regroupe les couches session,
présentation et application du modèle OSI.
Les deux principaux protocoles définis sont les suivants : i)
Internet Protocol (IP) est un protocole de niveau réseau (niveau 3)
assurant un service sans connexion ; ii) Transmission Control Protocol
(TCP) est un protocole de niveau transport (niveau 4) qui fournit un
23
Le rôle de chacune des couches ne sera pas précisé ici. Le lecteur intéressé peut
consulter l’ouvrage de C. Macchi, op.cit, p.316.
21
service fiable avec connexion. La première génération du protocole IP
est la version 4 ou IPv4 alors que la deuxième génération est
dénommée IPv6 ou IP version 624. Le protocole TCP est en mode
connecté, contrairement au deuxième protocole disponible dans cette
architecture, User Datagram Protocol (UDP), qui se positionne aussi
au niveau 4, mais dans un mode sans connexion.
Les réseaux de communication de la nouvelle génération
utilisent la commutation de cellules. Le modèle s’appuie sur un mode
connecté avec une commutation des petits paquets de taille fixe
appelés cellules. Ce modèle a été développé pour prendre en compte
les applications multimédias. L’architecture UIT-T25 peut être
compatible au modèle OSI, à quelques différences près. La couche
physique a des fonctionnalités un peu plus larges que la première
couche du modèle OSI, qui lui permet d’améliorer la rapidité de
fonctionnement. Elle peut reconnaître le début et la fin d’un paquet
ATM, ce qui permet de supprimer la couche 2 dans laquelle cette
reconnaissance était effectuée. La couche ATM est comparable à la
couche 3 du modèle OSI alors que la couche AAL (ATM Adaptation
Layer) recoupe en partie la couche transport du modèle de référence.
24
Au-delà des autres améliorations, la nouveauté majeure d'IPv6 est l'utilisation
d'adresses plus longues qu'IPv4. Elles sont codées sur 16 octets et permettent de
résoudre le problème qui mit IPv6 à l'ordre du jour : procurer un ensemble d'adresses
Internet quasi illimité. IPv4 permet d'adresser 2^32=4,29.10^9 adresses tandis que
IPv6 permet d'en adresser 2^128=3,4.10^38 adresses. On va même plus loin en
affirmant qu’avec IPv6, le risque de pénurie d’adresses IP est écarté. En prenant en
compte les estimations diverses, on obtient l’encadrement suivant où l’unité est le
nombre d’adresses par mètre carré de surface terrestre (océans compris) :
1 564 ≤ nombre d’adresses disponibles ≤ 3 911 873 538 269 506 102
Le lecteur intéressé peut consulter : Bradner S.O. & Mankin A. ed., « IPng, Internet
Protocol Next Generation », Addison-Wesley (IPng series), ISBN : 0-201-63395-7,
Septembre 1995.
25
L’Union internationale des télécommunications – standardisation du secteur
télécommunication a remplacé en 1993 le Comité consultatif international
télégraphique et téléphonique (CCITT).
22
géographique, « les gouvernements ne voyant aucune urgence à
transformer l’environnement économique et institutionnel d’un
secteur généralement rentable26 ». Aujourd’hui, dans la plupart de ces
pays, le paysage des télécommunications repose sur la stricte
séparation entre le régulateur et l’opérateur. Ce dernier peut être
public sous la forme de monopole institutionnel de l’opérateur
historique. Mais avec les changements sectoriels initiés depuis le
début des années 80, on observe un désengagement progressif des
Etats, sous la forme de privatisation ou d’ouverture du marché à la
concurrence. Ainsi, des licences d’exploitation des réseaux privés,
toutes dimensions confondues, sont vendues. Elles concernent la
technologie hertzienne (réseaux VSAT, GSM, etc.), mais aussi les
technologies filaires traditionnelles. Le mode de gestion devient par
conséquent un critère de poids faible dans la classification des réseaux
de télécommunications.
26
Patrick Plane, « Privatisation et ouverture des télécommunications en Afrique
subsaharienne : modalités et implications des réformes », CERDI, Juin 2002, 29 p.
27
Voir G. Pujolle, op.cit.
28
Ibid, p.21.
23
réservation des ressources (bande passante, mémoire, CPU, numéro
des circuits virtuels dans la table de commutation, …) dans chaque
nœud du réseau. Les équipements du réseau sont appelés
commutateurs. Ce mode de commutation est adapté aux applications
avec contraintes temporelles (téléphonie, vidéo temps réel, etc). Le
RTC et le RNIS utilisent la commutation de circuit.
La commutation de messages : le principe pour ce mode de
commutation est assez simple. L’envoi d’un message de l’émetteur
jusqu’au récepteur passe de nœud en nœud. Chaque nœud attend
d’avoir reçu complètement le message avant de le réexpédier au nœud
suivant. Les messages qui arrivent dans le nœud de commutation sont
traités selon l’ordre d’arrivée (Premier arrivé, Premier servi ou First In
First Out). C’est un mode de commutation adapté aux trafics
sporadiques sans contraintes du temps. Bien qu’il y ait une meilleure
utilisation des ressources puisqu’il n’y a pas de réservation, la
commutation de messages présente de nombreux défauts (besoin de
grande mémoire, mécanisme de contrôle de flux, temps de transfert
variable et parfois long). Les réseaux d’IBM dénommé System
Network Architecture (SNA) de première génération utilisent ce type
de commutation.
La commutation de paquets : ce mode de commutation est apparu
dans les années 70 pour résoudre les problèmes d’erreurs et améliorer
les performances de la commutation de messages. Avec la
commutation de paquets, chaque message est découpé en morceaux de
taille variable appelé paquets qui sont acheminés individuellement
comme dans la commutation de messages. Chaque nœud redirige un
paquet entrant vers le lien en sortie en utilisant une table de
correspondance des adresses logiques des récepteurs et des routes à
suivre (table de routage). Les nœuds du réseau sont appelés les
routeurs. La commutation de paquets présente de nombreux
avantages. Elle réduit le temps d’émission et la taille des mémoires.
Elle assure également un meilleur multiplexage des paquets et une
reprise sur erreurs plus efficace. Son seul défaut est qu’il est possible
d’avoir le déséquencement des paquets à l’arrivée si la commutation
de paquets est combinée avec le mode datagramme. Les réseaux
Internet (combiné avec le mode datagramme) et X.25 (combiné avec
le mode connecté) utilisent la commutation de paquets.
La commutation de trames : Elle est identique à la commutation de
paquets ; mais les nœuds du réseau, appelés dans ce cas
commutateurs, traitent des paquets particuliers appelés trames (niveau
24
2 de l’architecture OSI) tandis que les routeurs manipulent eux des
paquets de niveau 3. Les tables de commutation contiennent des
adresses physiques des destinataires (ou adresses MAC). Même si le
principal défaut de la commutation de paquets demeure dans les
réseaux à commutation de trames, cette dernière assure une meilleure
rapidité de commutation. Les réseaux LAN Ethernet commuté et les
réseaux WAN à relais de trames (ou Frame Relay) utilisent ce mode
de commutation.
La commutation de cellules : elle est identique à la commutation de
trames, mais est appliquée à des trames de tailles fixes (53 octets
appelé cellules). La commutation de cellules permet d’obtenir les
avantages de la commutation de circuits et de la commutation de
paquets si elle est combinée avec le mode connecté. Elle est adaptée
aux trafics temps réels et sporadiques sans contraintes de temps. Bien
que les délais d’établissement des connexions soient le principal
défaut des réseaux à base de la commutation des cellules, on note de
nombreux avantages. Parmi ceux-ci la réduction de la taille des
mémoires tampons, la meilleure performance des nœuds (ou
commutateurs) du réseau. La technologie ATM employée dans le
Réseaux Numériques à Intégration de Services Large Bande (RNIS-
LB) utilise la commutation de cellules.
25
Réseau WAN
Figure n°3 : Les différentes technologies WAN disponibles (source : compilation des
auteurs)
26
Type Débit
Norme européenne
E0 64 Kbps
E1 32 lignes E0 2 Mbps
E2 128 lignes E0 8 Mbps
E3 512 lignes E0 34 Mbps
E4 2048 lignes E0 140 Mbps
Norme américaine
T1 1.544 Mbps
T2 4 lignes T1 6 Mbps
T3 28 lignes T1 45 Mbps
T4 168 lignes T1 275 Mbps
Tableau 5 : Les différents types de liaisons dédiées (source : compilation des auteurs)
27
démodulation. Une modulation est une conversion d’une forme de
signal dans une autre. Les lignes téléphoniques utilisées pour la parole
(signaux ou tonalités analogiques) ne sont pas capables de transférer
des données brutes (un signal numérique). C'est pourquoi les modems
convertissent les bits numériques du signal en tonalités analogiques,
présentent le signal au réseau et le reconvertissent en format
numérique. L’histoire des modems commence autour des années 70
avec des produits propriétaires et forts lents (300 bits par seconde). Au
cours des années 80, la normalisation des modems est amorcée et les
constructeurs sont amenés à assurer leur interopérabilité. Le besoin de
faire communiquer entre eux les ordinateurs fait rapidement évoluer la
technique et par paliers successifs. Malheureusement, les débits
promis par les vendeurs des modems et les opérateurs téléphoniques
sont rarement atteints. Ainsi, les débits moyens sont généralement
autour de 30 Kbits/s au lieu de 56 Kbits/s affichés.
28
liens du RNIS sont capables d'émettre et de recevoir des données dans
leur forme numérique native et offrent des vitesses de transmission
bien plus élevées, de 64 à 128 Kbits/s pour un accès de base. Le terme
RNIS ou ISDN (Integrated Services Digital Network) fait
généralement référence à ces standards et protocoles, mais aussi à tous
les équipements de télécommunication et de commutation concernés.
29
II.2.4. La technologie TDM
29
Les deux sont généralement appelés un mux.
30
Il existe aussi les multiplexages fréquentiel et statistique. Dans un multiplexeur en
fréquence, chaque liaison à faible débit possède sa propre bande passante sur la
liaison à haut débit. Mais à l’instar du multiplexage temporel, il y a un gaspillage de
bande passante, car la voie haute vitesse a une capacité égale à la somme des
capacités des voies basse vitesse qui lui sont raccordées ; or ces voies à faibles débits
ne transmettent pas en continu, sauf exception. Le multiplexage statistique utilise la
moyenne des débits des voies basse vitesse pour optimiser la capacité de la liaison à
haut débit ; la somme des débits moyens des voies basse vitesse devant être
légèrement inférieure au débit de la voie haute vitesse.
30
Wavelength Division Multiplexing) lorsque l’espacement utilisé est
égal ou inférieur à 0,8 nm ou lorsque plus de 16 canaux sont utilisés31.
WDM est une technologie de transport indépendante des
protocoles utilisés. Elle est donc capable de multiplexer sur une fibre
optique ce que l’on sait faire transiter unitairement sur ce type de
média. On peut trouver par exemple sur une même fibre optique et
véhiculés simultanément de la voix dans des trames SDH, de la vidéo
dans des cellules ATM, des données dans des trames IP, etc.
Les enjeux de cette technologie sont importants. Jusqu'à
présent, le développement des réseaux de télécommunications était
basé sur l’utilisation des technologies de type SONET/SDH/TDM.
Mais les besoins en bande passante ont dépassé les prévisions. Les
opérateurs installent de plus en plus des réseaux de 12, 24, voire 48
paires de fibres.
31
La norme ITU-T G692 définit la plage de longueurs d’ondes dans la fenêtre de
transmission de 1530 à 1565 nm. L’espacement normalisé entre deux longueurs
d’ondes est de 1,6 ou 0,8 nm.
32
Les supports physiques sont maintenant numériques et une nouvelle hiérarchie a
dû être développée : SDH (pour Synchronous Digital Hierarchy) en Europe et
SONET (pour Synchronous Optical Network) en Amérique du Nord. SONET et
SDH sont deux techniques utilisées pour acheminer les cellules ATM, mais aussi
tout autre type de paquet ou de trame (paquet X.25, paquet IP, trame Ethernet, trame
FDDI, trame LAP-F).
31
II.2.5. Les nouvelles variantes des technologies Ethernet :
LRE et le 10 Gigabit Ethernet
33
C’est une méthode d’accès qui fonctionne de la manière suivante : lorsqu’une
machine désire émettre des données, le transmetteur associé doit « regarder » si le
câble de transmission est libre. Si oui, il envoie les données, sinon il attend que
l’autre utilisateur ait terminé l’envoi de son paquet. Il peut arriver que deux
transmetteurs émettent simultanément. On a alors une collision, qui est détectée et
qui donne lieu à une ré-émission, après un délai choisi aléatoirement.
34
Pour plus de détails, lire l’excellent papier de Cisco intitulé « Strategic Directions
Moving the Decimal Point : An Introduction to 10 Gigabit Ethernet », White Paper,
2002.
32
modèle de référence OSI) et la méthode d’accès CSMA/CD
correspond à la partie MAC de la couche liaison (niveau 2).
33
Débit Type de Version Méthode Portée Caractéristiques du support
support d’accès
1 Mbps Paire Torsadée 1BASE5 Half Duplex
(HD)
10 Mbps Coaxial 10BASE5 (Thick Ethernet) HD 500m
10BASE2 (Thin Ethernet) HD 185m Câble coaxial 50 Ohms associé à une connectique N-BNC
TV 10BROAD36 HD
Fibre optique 10BASE-F 10BASE-FB
10BASE-FL HD/Full 2 km Fibre optique multimode associée à une composante ST ou SC
10BASE-FP Duplex (FD)
Paire torsadée 10BASE-T HD/FD 100m Paire torsadée non-blindée (UTP : Unshielded Twisted Pair)
associée à une connectique RJ45 en topologie étoile.
100 Paire torsadée 100BASE-T 100BASE-T2 HD/FD
Mbps 100BASE-T4 HD 100m Paire torsadée utilisant 4 paires (transmission, réception, 2
bidirectionnelles) de câbles UTP de catégories 3, 4 ou 5.
100BAS 100BASE-TX HD/FD 100m Paire torsadée utilisant 2 paires (transmission, réception) de
E-X câbles UTP5 ou STP (Shielded Twisted Pair) 150 Ohms.
Fibre optique 100BASE-FX HD/FD 400m Fibre optique multimode associée à une connectique ST ou SC.
1000 Fibre optique 1000BASE-LX 5km Laser grandes ondes sur fibre optique multimode et monomode
Mbps HD/FD destiné aux artères de campus
1000BASE-X 1000BASE-SX 550m Laser ondes courtes sur fibre optique multimode et monomode
destiné aux artères intra-muros.
Paire torsadée 1000BASE-CX 25m Câble en paires torsadées blindées 150 Ohms destiné aux
connexions entre serveurs dans le même local.
1000BASE-TX HD/FD 100m Câble en paires torsadées non blindées de catégorie 5.
LRE Fibre optique 10BASE-S FD 10km
10 Gbps Fibre optique 10GBASE-X FD 100km
Tableau 7 : Les différentes technologies Ethernet actuellement disponibles (source : compilation des auteurs)
34
Dans ce tableau, on constate que les technologies LRE et 10
Gigabit Ethernet, de part leur portée, sont les seules réellement
capables d’offrir des services WAN.
35
Quelques caractéristiques techniques
36
remplacer complètement les lignes de téléphone. Ils présentent
néanmoins de nombreux inconvénients notamment le partage de la
bande passante, l’insuffisante interopérabilité entre manufacturiers, les
problèmes de sécurité des données transmises.
35
Le protocole HDLC (pour High-level Data Link Control) est le premier protocole
normalisé au niveau liaison par l’ISO en 1976. D’autres protocoles, moins puissants,
étaient jusqu’alors utilisés, de type « envoyer et attendre » : l’émission d’une trame
était suivie d’une période d’attente de l’acquittement de la part du récepteur. Le
protocole HDLC procède par anticipation : l’attente de l’acquittement n’empêche
pas la transmission des trames suivantes.
37
Les solutions X.25 sont dépassées aujourd’hui et sont entrain d’être
remplacées par l’ATM ou le Frame relay (le relais de trames).
Frame Relay36 est l’un des membres de la famille des
protocoles qui opèrent dans la couche liaison (niveau 2) du modèle de
référence OSI. Il permet de véhiculer des trames de données de
formats variables (de 262 à 4096 octets de données utiles) sur des
réseaux partagés offrant des débits de 64 Kbits/s à 40 Mbits/s. C’est
donc un sous-ensemble de X.25 souvent qualifié de X.25 allégé car il
ne comporte pas de procédures de correction d’erreurs. Le succès
croissant des réseaux relais de trames s’explique par leur adaptation
aux besoins du marché des transmissions de données. La gestion
dynamique de la bande passante permet une meilleure gestion des
rafales de trames envoyées par les réseaux locaux, ce que ni X.25 ni
les liaisons spécialisées n’offrent. Son principal intérêt est d’offrir de
la bande passante à la demande (bandwidth on demand) à l’usager par
le biais du multiplexage statistique. Enfin, le relais de trames est
transparent aux protocoles, il permet de véhiculer des flux tels que
SNA, X.25, IP, IPX, etc, mais aussi capable de transporter de la voix.
Nous allons donc dans la suite décrire de façon approfondie les
caractéristiques des réseaux relais de trames que ceux de X.25.
36
Les premiers travaux ayant conduit à la mise au point de la technique du Relais de
Trames datent des années 80. Ils ont été réalisés par l’UIT-T dans le cadre des
travaux sur le RNIS. Au début des années 90, ces travaux ont été repris par un
groupement de constructeurs (DEC, NORTEL, STRATACOM et CISCO) qui ont
été rejoint par d’autres pour former le Frame Realy Forum (www.frforum.org). Les
travaux se sont donc considérablement éloignés du contexte RNIS, mais les
principes ont été conservés. Les années 91 et 92 ont été celle où l’UIT-T et l’ANSI
(American National Standard Institut) ont normalisé ce protocole et les premiers
services ouverts dans quelques pays notamment les Etats-Unis et la Finlande.
38
en performance la commutation de paquets, en simplifiant le nombre
de niveaux du modèle de référence à prendre en compte. En effet,
dans la commutation des paquets, on attend de recevoir correctement
une trame, avec des retransmissions potentielles, puis on travaille sur
le paquet. Un acquittement est envoyé vers le nœud précédent et on
garde une copie tant que le nœud suivant n’a pas fait parvenir un
acquittement positif. Cette procédure alourdit le travail des nœuds
intermédiaires et n’existe plus dans le relais de trames. Le premier
avantage du Frame Relay est que les contrôles d’erreurs et de flux sont
reportés aux extrémités de la connexion. Le second avantage est
l’introduction d’une signalisation séparée du transport de données.
Cette signalisation permet à chaque équipement du réseau d’établir un
circuit virtuel, c’est-à-dire une sorte de connexion identifiée par son
adresse DLCI (Data Link Connexion Identifier). Il existe deux types
de connexions. Les connexions permanentes ou PVC (Permanent
Virtual Circuit) qui sont établies une fois pour toute et les connexions
commutées ou SVC (Switched Virtual Circuit), qui sont établis
dynamiquement à la demande. Chaque trame contient le numéro du
DLCI qui lui sert à reconnaître le circuit logique auquel il appartient.
Le routage des trames s’effectue grâce aux DLCI. Ce numéro est
modifié au passage de chaque nœud par le LMI (Local Management
Interface) qui effectue entre autres un chaînage de numéros DLCI.
L’originalité du Frame Relay réside aussi dans la possibilité
d’ajuster la bande passante d’une liaison de communication aux
besoins du moment à partir de 4 paramètres : i) le CIR (Committed
Information Rate), qui permet d’ajuster la bande passante minimale
moyenne sur chaque circuit ; ii) le CBS (Committed Burst Size), qui
indique le débit maximal autorisé sans perte de données ; iii) le Be
(Committed Excess Burst Size), qui indique le débit maximal autorisé
sans garantie de service; iv) le temps pour la période d’observation
(généralement 1 seconde). Enfin, le partage dynamique des ressources
permet d’optimiser l’utilisation de la bande passante. Le relais de
trames permet d’utiliser sur un réseau partagé, un multiplexage
statistique des débits provenant de différents circuits de données. Le
calibrage du réseau se fait, comme on l’a déjà vu, sur le trafic moyen
de l’ensemble des différents débits.
39
II.2.9. POS et ATM sur SDH/SONET
37
www.atmforum.com
38
Un des avantages clés de l’utilisation de l’ATM de préférence aux autres
technologies est la possibilité de multiplexer de manière statistique tous les
différents types de trafic sur un même lien.
40
associées au trafic en temps réel de la voix et des images. L'ATM
permet ainsi de transférer des données à une vitesse allant de 25 Mbps
à plus de 622 Mbps (il est même prévu d'obtenir plus de 2 Gbps sur
fibre optique).
41
c) Paquets et ATM sur SONET/SDH
42
Affluent électrique Canal optique Débit (Mbit/s)
STS-1 OC-1 51,84
STS-3 OC-3 155,52
STS-9 OC-9 466,56
STS-12 OC-12 622,08
STS-18 OC-18 933,12
STS-24 OC-24 1244,16
STS-36 OC-36 1866,24
STS-48 OC-48 2488,32
OC-96 4976,64
OC-192 9953,28
Tableau 8 : Capacité des canaux optiques (source : G. Pujolle)
43
Le tableau 9 (source : compilation des auteurs) ci-après donne une évaluation des performances des principaux
protocoles des réseaux de communications numériques.
Ethernet FDDI DQDB SONET / SDH ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II / X25 /IPv4
IPv6
1. Types de support - Câble coaxial - Fibre optique - Câble coaxial - Fibre optique - Fibre optique - Fibre optique - Câble coaxial - Câble coaxial
- Câble CATV - Câble CATV - Câble CATV - Câble CATV
- Paires - Paires - Paires Torsadées. - Paires
Torsadées. Torsadées. - Fibre optique. Torsadées.
- Fibre optique. - Fibre optique. - Fibre optique.
2. Équipements - Répéteurs - Concentrateurs Générateurs et - Mux terminal - Commutateurs, - FRAD (Frame - Répéteurs
- Hubs - Connecteurs, Terminateurs de - Régénérateur - Brasseurs Relay Access - Hubs
- Commutateurs - Commutateurs, trame - Hubs (DCS) Device), - Commutateurs
- Emetteurs et - ADM (Add/Drop - Routeurs - Routeurs
Récepteurs Muxer)
optiques
3. Couches (en strates 1 &2 du modèle 1 &2 du modèle 1 &2 du modèle 1 &2 1 2 3 & 4 du 1 2 3 & 4 du 1 2 3 & 4 du modèle 1 &2 du modèle
verticales) OSI OSI OSI Conduit (2), ligne modèle OSI modèle OSI OSI OSI
DTE (LLC (2), LLC (2), MAC (2), section (2), AAL (2), ATM (2)
MAC (2), PLS (2), PHY (1), photonique (1)
(1)) ; AUI (1), PMD (1), SMT (1
MAU (1), PMA & une demi partie
(1), MDI (1) de 2)
4. Période d’émission 125µs 125µs (FDDI II) 125µs 125µs 125µs 125µs 125µs
44
Ethernet FDDI DQDB SONET / SDH ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II / X25 /IPv4
IPv6
5. Principaux Transmission des trames Processus claim & Protocole de la file - Fonctionnement de bits BECN - Etablissement - Relâche du
algorithmes Beacon distribuée et FECN pour la gestion de de la connexion jeton
congestion - Fragmentation
- Fonctionnement de la trame de
signalisation CLLM
- Etablissement d’une connexion
- Libéralisation d’une connexion
6. Norme / IEEE 802.3 (a, b, c, e) IS 9314 IEEE 802.6 G707 RNIS - ATM Forum (B-ICI, UNI) IP- RFC 791 IEEE 802.5
Standards Sous le nom de CSMA / Synchronous I 321 - Frame Relay Forum IP- RFC 846
CD Digital Bit Rate (FRF.1.1, FRF.2.1, FRF.3.1)
802.12, 802.14 G 708 Network - IETF (RFC 1483, RFC 1490,
802.9 (Ethernet node interface for RFC 1577)
Isochrone) the SDH - ISO/IEC (TR 9577)
- HiperLAN (5GHz) G 709 - ITU-T (I.122, I.233.1,
sous le nom de I.365.1, I.370, I.372, I.555
TDMA/TD I.610, I.922a
- IEEE 802.11 , I.933a
802.11b(2.4 GHz),
802.11a (5 GHz) sous le
nom de CSMA/CA
7. Codage - Manchester -NRZI 4bits / 5 Aucun - Modulation Aucun Aucun Aucun - Manchester
- Modulation 8B/6T bits (5 bits Car ce protocole 4B/5B Car ce Car ce protocole est indépendant Car ce différentiel
- modulation 5B/6B envoyés pour est indépendant de - Modulation protocole est de la couche physique protocole est
coder 4 bits la couche 8B/10B indépendant indépendant de
-MLT3 physique de la couche la couche
-4B/5B physique physique
45
Ethernet FDDI DQDB SONET / SDH ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II / X25 /IPv4
IPv6
8. Topologie -Bus (coax) -Double anneau -2 bus -Bus -Bus -Bus -Bus Anneau
-Etoile (PT, FO) unidirectionnels -Etoile -Etoile -Etoile -Etoile
-Anneau -Anneau -Anneau - Etoile étendue
- Hiérarchie
- Anneau
- Maillée
9. Taille du réseau LAN LAN/MAN MAN LAN/MAN WAN LAN /MAN/ WAN LAN
- Coaxial (2500 m) - Fibre optique multimode: 2 - sur des
- Câble CATV (3600 Km entre station; 100 Km dizaines de Km
m) entre anneau
- Coaxial fin (925 m) - jusqu’à 500 stations
- 100 stations
10. Débits 10Mbit/s 100 Mbits/s 155Mbit/s Hiérarchie des débits Multidébits 64Kbits/s à 2Mbit/s Multidébits 4 à 16 Mbits/s
100Mbit/s 45Mbit/s multiples de en Europe, soit
Pouvant aller à 51,84Mbits/s pour STS1 38Mbits/s max.
600Mbit/s et nx51, 84Mbit/s pour 1,5Mbit/s aux USA
STSn soit 45Mbits/s max
n=3, 9, 12,18, 24, 36,48
46
Ethernet FDDI DQDB SONET/ SDH ATM Frame Relay/ TCP Token Ring
/FDDI II X25 /IPv4
IPv6
13. Format de trame (en Amorce (7 octets), SD. FC. DA. SA. IM-PDU Header SOH, STS-1 En-tête, Payload Drapeau, (DLCI, Cf. Architecture SD. AC. FC. DA.
cascade horizontale) SD (1), DA (2 à INFO. FCS. ED. (24 Octets), Info (Informations) C/R, EA), (DLCI, en 18 SA. INFO. FCS.
6), SA (2 à 6), FS (0 à 9188), PAD BECN, FECN, ED. FS
longueur (64 à (0 à 3), CRC 32 (0 EA), Champ de
1518), données, à 4), Common données, FCS,
bourrage (1), FCS PDU Trailer (4) FCS, Drapeau
(40)
14. Taille maximale de 1600 octets 4 470 octetcs 9236 octets 810 octets 53 octets 4102 octets 4 470 octets (4
trame Mbits/s), après
réception de la
trame
18 000 octets (16
Mbits/s)
après transmission
de la trame
15. Relâche du jeton (s’il Après Après réception de
y a lieu) transmission de la la trame transmise
ou des trames (4 Mbits/s)
Après la
transmission pour
16 Mbits/s
47
Ethernet FDDI DQDB SONET / ATM Frame Relay TCP Token Ring
/FDDI II SDH / X25 /IPv4
IPv6
17. Format d’adresse - I/G (1bit), Adresse - I/G (1bit), N° DA (Adresse type (4bits), - IPv4: N° Réseau (N
(15) Anneau (7), Sous- Padding (60-N), MSAP bits = 1 ou 2 ou 3), N°
- I/G (1bit), U/L (1), Adresse des Address (4), SA (64) Hote (32 – N)
Adresse (46) stations (8) - IPv6: N° Réseau (N
- I/G (1bit), U/L bits = 1 ou 2 ou 3), N°
(1), N° Anneau Hote (128 – N)
(14), Sous- N=1 Classe A ; N=2
Adresse des classe B ; N=3 classe C
stations (32)
18. Architecture en couches en couches en couches en en couches en couche Modèle DoD
couches (SMTP (4), http (4),
TELNET (4), FTP (4),
ICMP (4)), (TCP (3),
UDP (3)), (IP(2), ARP
(2), RARP (2), RIP
(1)), (Ethernet (1),
FDDI (1), Token Ring
(1), SLIP (1), PPP (1))
19. Système de - Orienté sans /Passage d’un Système G. 703 et Système Système Ethernet /Passage d’un jeton
transmission / connexion jeton SONET/SDH SONET/SDH et Token Ring
Type d’accès - Orienté connexion /Sur chaque bus le temps est
(cas HiperLAN / 2) partagé en tranches (slots) de
taille fixe (53 octets) émise
par une fonction appelée « tête
de bus’’ au rythme d’une
toutes les 125µs et détruite en
fin de bus
48
Légende et signification des abréviations et acronymes du tableau 9
ETHERNET (Inventeur Bob Metcalfe): LLC: Logical Link Control; Mac: Medium Access Control; PLS: Physical layer Signalling; DTE: Data
Terminal Equipment; AUI: Attachment Unit Interface; MAU: Medium Attachment Unit; MDI: Medium Dependent Interface; PMA: Physical Medium
Attachment
I/G = 0: Adresse individuelle; I/G = 1: Adresse de groupe; U/L = 0: Adresse administrée globalement; U/L = 1: Adresse administrée localement.
FDDI: Fiber Distributed Data Interface : PMD, pour Physical Medium Dependent caractérise le media, avec les atténuations, la connectique; PHY,
pour Physical Protocol code les octets et forme les signaux; MAC pour Medium Access Control définit le protocole de gestion de l’anneau et du droit
de parole à jeton, compteurs, trame de configuration et d’erreurs; STM pour Station Management se charge de la surveillance de l’anneau et de la
station, au niveau de la station elle-même.Le préambule (PA - Preambule) est constitué d’au moins 16 symboles I (Idle). Il permet l’acquisition de la
synchronisation-bit par rapport à l’émetteur, les stations en aval qui répètent la trame ou le jeton avec leur propre horloge peuvent modifier la taille de ce
champ ; le délimiteur de début (SD - Starting Delimiter) est constitué de deux symboles, J et K ; le contrôle de trame (FC - Frame Control) décrit le
type de trame et ses particularités; DA: Adresse de destination; SA: Adresse source; le champ de données (INFO) peut être vide ou contenir un nombre
pair de symboles. Sa taille est limitée à 9 000 symboles (4 500 octets). La sémantique de ce champ est déterminée grâce au champ FC ; le champ de
vérification (FCS), codé sur 32 bits, permet de vérifier l’intégrité de transmission de la trame ; le délimiteur de fin (ED - Ending Delimiter) est
constitué d’un symbole T (Terminate) ; le status de la trame (FS) contient indicateurs de contrôle qui reflètent la validité de la trame et ses conditions de
réception et qui utilisent les symboles R (Reset) et S (Set).
DQDB: Distributed Queue Dual Bus – Double bus à répartition de file d’attente mis au point en Australie.
SONET: Synchronous Optical NETwork – La version américaine de SDH (Synchronous Digital Hierarchy – Hiérarchie numérique synchrone).
ATM: Asynchronous Transfert Mode; AAL: ATM Adaptation Layer; STS: Synchronous Transfer Signal
TCP / IP: Transfert Control Protocol / Internet Protocol; ARP: Address Resolution Protocol – Protocole de résolution d’adresse permettant à un
système hôte de retrouver l’adresse MAC d’un hôte cible situé sur le même réseau physique, mais pour lequel seul l’adresse IP est connue; RARP:
Reverse Address Resolution Protocole qui fournit une correspondance dynamique entre l’adresse matérielle (MAC) connue et une adresse IP
correspondant; RIP: Routing Information Protocol; ICMP: Internet Control Message Protocole
49
II.2.10. Les réseaux de transmission par faisceaux
hertziens
a) Les satellites
39
C’est en 1945 qu’Arthur C. Clarke a introduit le concept de communications par
satellite. Douze ans plus tard, SPUTNIK-1 fut le premier satellite à envoyer des
signaux radio vers la terre. L’exploitation commerciale des satellites de
télécommunications ne commença qu’en 1965. Mais compte tenu des coûts de cette
technologie à cette époque, une coopération entre Etats fut nécessaire et aboutit à la
formation de la société INTELSAT. Aujourd’hui, d’autres systèmes régionaux et
nationaux existent, ce qui a considérablement permis la baisse des coûts d’accès à
cette technologie.
50
la transmission des signaux ; 6) les techniques d’accès aux capacités
de transmission embarquées sur le satellite. Toutes ces caractéristiques
sont plus ou moins interdépendantes et rendent complexe le choix
d’une solution.
Les satellites utilisent la force gravitationnelle de notre planète
afin de se maintenir à une position et à une distance déterminées de la
terre. L’altitude d’un satellite est déterminée par la nécessité
d’apparaître fixe par rapport à la terre, c’est-à-dire avoir une orbite
présentant une périodicité de 24 heures. Plusieurs types d’orbites sont
utilisés pour les transmissions satellitaires : 1) l’orbite géostationnaire
ou GEO (Geostationary Earth Orbit), la plus répandue, est celle dans
laquelle le satellite est placé à 35 786 km d’altitude ; 2) l’orbite MEO
(Medium altitude Earth Orbit) qui est située à 10 000 km d’altitude et ;
3) l’orbite LEO (Low altitude Earth Orbit) est située à 1000 km. Les
positions orbitales des satellites et les bandes de fréquences ont été
définies dans le cadre d’une réglementation internationale de l’UIT-T.
Cette dernière a aussi défini plusieurs types de services40 de
communications par satellites et fait une répartition du monde entier
en 3 régions géographiques41. Les fréquences42 des services satellites
dans la région 1 (Europe, Afrique, Moyen-Orient et l’Union
Soviétique) sont résumées dans le tableau 10.
40
Le service fixe par satellite (SFS), le service mobile par satellite (SMS) qui
comporte un service mobile terrestre et un service mobile maritime et le service de
radiodiffusion par satellite (SRS).
41
La région 2 couvre l’Asie et l’Océanie alors que la région 3 couvre l’Amérique.
42
Les gammes de fréquences utilisées par les satellites sont désignées par des lettres
et résultent d’accords internationaux.
51
Bande Sens Largeur de
Montant/Descendant gamme
Services fixes par satellite
Bande C 6/4 GHz 1100 Mhz
Bande X 8/7 GHz 500 MHz
Bande Ku 14/11 GHz 1000 MHz
Bande Ku 14/12 GHz 250 MHz
Bande Ka 30/20 GHz 2500 MHz
Services mobiles par satellite
Bande L 1,6/1,5 GHz 29 MHz
Services de radiodiffusion par satellite
Bande K 17/12 GHz 800 MHz
Tableau 10 : les bandes de fréquence dans la région 1 (source : compilation des
auteurs)
52
Satellites Longitudes Bandes
Afristar 13,00E L
Astra A1 21,50E Ku
Atlantic Bird 1 40,50W Ku
Eutelsat W1 7,00E Ku
Eutelsat W2 40,00E Ku
Gorizont 26 57,00E C
Hellas Sat 2 8,00W Ku
Hispasat 1A 8,00W Ku
Hotbird 1 80,00E Ku
Inmarsat 3 F1 26,00E L,C
Inmarsat 3 F2 40,50W L,C
Inmarsat 3 F4 83,00E L,C
Inmarsat 3 F5 15,50W L,C
Inmarsat 3F4 47,00W L,C
Insat 2DT 83,00E C
Intelsat 511 24,50W C,Ku
Intelsat 601 19,20E C
Intelsat 603 7,00W C,Ku
Intelsat 605 5,00E C,Ku
Intelsat 702 50,00E C,Ku
Intelsat 704 19,20E C,Ku
Intelsat 705 29,50W C,Ku
Intelsat 706 74,00E C,Ku
Intelsat 707 45,00E C,Ku
Intelsat 801 18,00W C,Ku
Intelsat 805 83,00E C
Intelsat 901 7,00W C,Ku
Intelsat 902 26,00E C,Ku
NSS 7 56,00E C,Ku
NSS 703 26,00E C,Ku
NSS 803 75,00E C
NSS 806 42,00E C
PAS9 54,00W C,Ku
Satcom C1 1,00W C
Telecom 2A 48,00E Ku
Turksat 1C 78,50E Ku
Tableau 11 : Quelques satellites couvrant les provinces du Cameroun. La
liste complète de tous les satellites actuellement en orbite et qui couvrent toutes les
10 provinces du Cameroun est disponible dans le modèle MEDUSE.
53
La plupart des satellites utilisés pour les télécommunications
sont géostationnaires. Un éloignement d’environ 35.800 km qui n’est
pas sans conséquence sur la transmission des ondes
électromagnétiques. Bien que se propageant essentiellement en dehors
de l’atmosphère terrestre et donc subissant moins de perturbations et
même en voyageant à une vitesse proche de la lumière (300.000 km
par seconde), les signaux transmis sont considérablement affaiblis
après ce parcours et il faut au moins 240 ms pour atteindre le satellite
et revenir sur terre.
Le rôle du satellite est de pallier l’affaiblissement du signal. Le
satellite retransmet sur le faisceau descendant les informations reçues
sur le faisceau montant après les avoir régénérées. Pour éviter toute
interférence entre faisceaux montant, très faible, et descendant, très
puissant, on opère un changement de fréquence. Cet ensemble de
fonctions, régénération du signal et changement de fréquence, est
réalisé par un organe appelé transpondeur.
Le transpondeur satellite est un équipement dans un satellite
qui reçoit un seul canal montant provenant d’une station satellite
terrestre, l’amplifie, convertit la fréquence, change la polarisation et
ensuite rediffuse le signal vers la terre. Un satellite possède
généralement 10 à 40 transpondeurs. Un satellite est constitué des
éléments suivants :
- un système d’antennes de réception et d’émission dont les
performances et les diagrammes de rayonnement dépendent de
la couverture géographique souhaitée ;
- un amplificateur à faible bruit ou LNA (Low Noise Amplifier)
ou pré-amplificateur, étroitement associé à l’antenne de
réception et caractérisé par sa température de bruit (T) dont
dépend le facteur de mérite de l’ensemble (G/T) exprimé par le
rapport du gain à la température du bruit ;
- un amplificateur de puissance ou HPA (High Power Amplifier)
associé à l’antenne d’émission et qui constitue l’élément le
plus sensible du transpondeur. La puissance d’émission43 est
l’élément déterminant d’un satellite car il impose les
caractéristiques du faisceau descendant et de ce fait les
43
Cette puissance de transmission est exprimée par la Puissance Isotropique
Rayonnée Equivalente (PIRE) ou EIRP (Equivalent Isotropic Radiated Power). La
PIRE est exprimée en décibels Watt (dBW) et mesure la puissance relative d’un
émetteur associé à une antenne.
54
capacités fonctionnelles des stations terriennes en réception, en
particulier leur taille.
b) La technologie VSAT
44
Il existe une variante d’antennes plus petites appelées USAT qui utilisent la bande
Ka surtout dans les transmissions GSM.
45
En réalité, on distingue deux types de segments, le segment spatial et le segment
terrestre ; ce dernier étant constitué du hub et des stations terrestres.
55
de réseaux déjà utilisées dans le monde des télécommunications
terrestres comme les réseaux point à point, maillés et mixtes.
On retrouve dans les stations terriennes des équipements
voisins de ceux embarqués par le satellite. Un système VSAT est
formé de deux parties : l’unité extérieure ou ODU (OutDoor Unit) et
l’unité intérieure ou IDU (InDoor Unit). L’ODU est l’interface entre
l’IDU et le segment spatial. C’est une antenne avec une unité de
fréquence radio qui transmet et reçoit des signaux radiofréquences
(RF) modulés. L’unité de fréquence radio est composée d’un
amplificateur à faible bruit (LNA) et d’un amplificateur de puissance
(HPA), d’un duplexeur émission-réception et dans le cas des antennes
de grande taille, des mécanismes d’asservissement en élévation et
azimut pilotés par un récepteur de poursuite. L’IDU connecte le
terminal de l’utilisateur à l’unité externe à l’aide d’un câble
d’interface (IFL). Elle convertit les signaux en fréquences de bande de
base dans un sens et dans l’autre, et fournit des interfaces46 à
l’équipement de l’utilisateur. Les équipements intérieurs sont
constitués d’une part d’une voie émission comprenant des
multiplexeurs et des modulateurs, un convertisseur de fréquences
(Fréquence Intermédiaire/Fréquence Porteuse ou FI/FP) et un
amplificateur de puissance (HPA). Et d’autre part, ils sont constitués
d’une voie réception comprenant un convertisseur de fréquences, des
démodulateurs et des multiplexeurs. L’unité interne standard est
fournie avec deux ports d’accès. Des interfaces additionnelles sont
disponibles par l’entremise de diverses options d’expansion. Cette
unité supporte plusieurs protocoles47 permettant de se brancher à
divers équipements de traitement de données et d’ordinateurs. La
vidéo est transmise de façon indépendante des données48.
46
Interfaces de données : RS-232, RS-422, V.35, RS-530, 10Base2, 10Base5 ;
Interfaces du réseau local : Ethernet (UTP, coaxial), Jeton (T1, T3), etc.
47
Ethernet (10 Mbps), Jeton (4/16 Mbs), Passerelle transparente, SDLC (PU4-PU2),
PU4-PU4), SDLC à jeton (Token ring), X.25/FR, X.3/X.28 PAD, Diffusion,
Protocoles spécialisés.
48
A travers le port d’interface vidéo, 950 à 1450 MHz.
56
i) Les méthodes d’accès
57
successivement aux différentes stations terrestres. Toutes les
stations terrestres émettent avec la même fréquence de
porteuse sur l’ensemble de la bande passante, mais
successivement. Avec cette technique, chaque station doit être
équipée d’un seul récepteur-démodulateur. La technique
FDMA consiste à découper la bande de fréquences en n sous-
bandes permettant à chaque station d’émettre indépendamment
des autres stations. Chaque station terrestre comporte un
émetteur, n récepteurs et n démodulateurs. Avec la méthode
CDMA, les stations émettent sur un canal satellite à la même
fréquence et indépendamment les unes des autres. Chaque
station émettrice identifie les données qu’elle émet au moyen
d’un code ou signature. Le récepteur de chaque station
terrestre utilise ce code pour reconstituer l’information
transmise par l’émetteur et la dissocier des informations
transmises par les autres stations terriennes.
58
(MP) ou PM (Phase Modulation) est la technique la plus utilisée pour
les transmissions numériques par satellite, en particulier la modulation
par déplacement de phase à quatre états (MDP-4) ou QPSK49
(Quadrature Phase Shift Keying).
59
Pour assurer les fonctions de détection et récupération
d’erreurs, le protocole LAP-F (dérivé de HDLC) segmente les chaînes
de données à transmettre en blocs d’octets et ajoute une entête
contenant entre autres, un numéro de séquence. L’émetteur effectue
également une opération mathématique sur le bloc de données et
ajoute le résultat de cette opération au bloc transmis. L’émetteur
transmet ensuite l’ensemble de ces informations et garde une copie. Le
récepteur effectue la même opération sur le même champ
d’information et compare son résultat avec celui de l’émetteur. En
fonction du résultat, le récepteur envoie soit un accusé de réception ou
RR (Receiver Ready) qui provoque l’effacement du bloc mémorisé
par l’émetteur, soit une demande de retransmission ou REJ (Reject)
qui provoque la retransmission de tous les blocs mémorisés par
l’émetteur à partir du bloc trouvé erroné. Vu de l’émetteur, il faut au
moins 480 ms avant d’effacer le bloc. Afin d’optimiser l’efficacité du
transfert de données, il est souhaitable de ne pas attendre 480 ms avant
d’envoyer le bloc suivant, donc d’anticiper sur le résultat des
opérations effectuées par le récepteur. Cela revient à répondre à la
question suivante : combien de blocs d’une longueur donnée transmis
à une vitesse donnée occupent cette durée de 480 ms ? De nombreuses
propositions ont été faites pour définir cette fenêtre d’anticipation50.
De manière générale, il est recommandé de travailler avec une fenêtre
d’anticipation pouvant aller jusqu’à 127 blocs.
Le nombre de blocs pouvant être émis sans attendre un accusé
de réception et la taille de ces blocs détermine directement la capacité
en mémoire de l’émetteur. Il se pose donc un problème : tous les blocs
émis n’ayant pas encore été acquittés sont susceptibles d’être
retransmis en cas d’erreur. Une solution a été proposée qui consiste à
ne retransmettre que le bloc erroné plutôt que de retransmettre tous les
blocs à partir du bloc erroné. Cette solution de rejet sélectif ou SREJ
(REject Selective) s’appuie sur le numéro de séquence du bloc. Le
récepteur gèle également tous les blocs reçus après la demande de
retransmission. Ceux-ci seront délivrés après réception correcte du
bloc retransmis. La procédure de rejet sélectif donne de bons résultats
si les erreurs sont isolées. Dans le cas contraire, c’est-à-dire quand les
50
Le lecteur intéressé peut lire l’article de M. Bechtold, G. Pujolle, O. Spaniol,
« Throughput of a satellite channel communication », Acta Informatica, vol.22, 1,
pp. 1-14, 1985.
60
erreurs sont groupées, cette procédure n’est pas plus efficace que celle
de retransmission globale.
Des systèmes de correction en amont sont utilisés pour
contourner la difficulté. Ces systèmes à codes de correcteurs d’erreurs
ou FEC (Forward Error Correction) ajoutent des informations
redondantes aux données transmises avant l’envoi pour permettre leur
vérification à la réception et ainsi réduire les risques d’erreurs liées à
la transmission. Actuellement, ils vont de ½ (ou 2:1) à 7/8 (8:7). Dans
le premier cas, pour deux bits transmis, un seul est utilisé. Dans le
deuxième cas, pour huit envoyés, sept sont utiles. Le huitième est une
information redondante servant à la protection du signal. Lorsqu’il
atteint 2:1, le FEC offre une protection optimum. Les FEC les plus
utilisés sont le ¾ et à un degré moindre le 2/3.
51
La Regional African Satellite Communications Organization (Rascom) a été créée
en 1992 pendant une réunion des ministres africains des télécommunications. Son
siège est en Côte d’Ivoire (Abidjan). L’une des activités phares de l’organisation est
le lancement d’un projet de télécommunication par satellite qui a pour objectif
principal d'apporter l'accès au téléphone dans les zones rurales sur l'ensemble du
continent africain. C'est un projet qui implique 44 pays africains. L’objectif est de
lancer un satellite sous forme de B.O.T (Built Transfer Operate) ; c'est-à-dire une
concession qui est accordée à un groupement industriel (Intelsat, Alcatel, Telkom
S.A., etc.) pour fabriquer, lancer et opérer ce satellite pendant un certain nombre
d'années au bout desquelles l'ensemble du système satellite sera transféré à
l'organisation Panafricaine Rascom qui regroupe les 44 pays. Parallèlement, pour
l'exploitation et le fonctionnement de ce système, il est prévu de déployer dans les
principaux pays participants des réseaux sol qui sont basés sur des terminaux à faible
coût, et qui permettent de s'implanter dans les zones rurales. L'ensemble du système
est conçu en sorte que le coût de communication reste très modéré et abordable pour
les populations rurales.
61
en voie de développement notamment dans des agglomérations où les
populations sont dispersées et à faible revenu.
62
1 et 2 pour un débit de transmission pouvant atteindre 54
Mbits/s.
- les réseaux métropolitains sans fil ou WMAN (Wireless
Metropolitan Area Network) : ce type de réseau est encore
appelé Boucle locale radio (BLR) et est connu sous la norme
802.16. Il vise des entreprises ou des collectivités ayant des
besoins en débits permettant de concurrencer les lignes
spécialisées à moindre coût d’exploitation. Les débits de ces
réseaux vont de 128 Kbits/s à 4 Mbits/s. Sur la bande des 3,5
GHz et des 26 GHz, la BRL est une technologie pouvant
couvrir une distance de 4 à 10 km.
- les réseaux étendus sans fil ou WWAN (Wireless Wide Area
Network) : ce réseau sans fil connu sous le nom de réseau
cellulaire mobile, est celui qui permet la connexion des
téléphones mobiles. Les principales technologies sont le GSM
(Global System for Mobile communication), le GPRS (General
Packet Radio Service) et l’UMTS (Universal Mobile
Telecommunication System).
a) GSM900-DCS1800
53
Une bonne littérature pour les autres types de réseaux cellulaires de la 2e
génération est disponible dans G. Pujolle, op. cit, pp. 532-540 ;
63
véritable norme mondiale. En effet, Les premiers réseaux ont ouvert à
partir de 1992 en Europe mais aussi un peu plus tard en Asie et même
à partir de 1995 en Amérique du Nord. Aujourd’hui, la norme GSM
continue d’évoluer pour offrir une plus large palette de services
partout dans le monde entier, notamment pour ce qui concerne les
transmissions de données, pendant que le marché s’oriente de plus en
plus vers le grand public.
b) GPRS
54
Pour les USA, une troisième bande est utilisée. Elle se situe autour de 1900 MHz.
64
les opérateurs qui disposent d’une licence GSM peuvent faire évoluer
leur réseau vers le GPRS. De plus, le GPRS utilise les bandes de
fréquences attribuées au GSM (900 MHz, 1800 MHz et 1900 MHz).
c) UMTS
55
Cet organisme regroupe 26 pays européens et agit auprès du CCITT pour appuyer
les recommandations européennes.
65
- 1900-1920 MHz : TDD sens mobile vers base ;
- 1920-1980 MHz : FDD sens mobile vers base ;
- 2010-2025 MHz : TDD sens base vers mobile ;
- 2110-2170 MHz : FDD sens base vers mobile ;
La portée maximum entre base et mobile, est de l’ordre de 10 km. Les
débits eux varient de 100 Kbits/s à 2 Mbits/s selon la taille de la
cellule et la distance entre base et mobile.
56
Dans cette contribution, le modèle proposé repose sur l’institution actuelle en
charge de la gestion du processus électoral au Cameroun qui, comme on le sait, est
le MINAT (services centraux et extérieurs), avec évidemment l’appui de l’ONEL.
Ce modèle pourrait facilement s’adapter si un changement institutionnel chargeait
l’ONEL par exemple à organiser les élections ; car ce dernier comme le MINAT a
pratiquement la même structure hiérarchique dont le Secrétariat permanent en est le
sommet. En effet, rien que sa structure déconcentrée est composée de 10 antennes
régionales, 58 antennes départementales et 368 antennes communales ; ce qui donne
un total de 436 antennes couvrant le territoire.
66
proposé, s’appuie sur une représentation de l’ensemble de ces
paramètres dans un Système d’information géographique (SIG) à
l’aide des cartes du Cameroun à l’échelle 1 : 1.000.000e. Cette section
a pour but de donner un descriptif sommaire du cadre méthodologique
qui facilite ce processus de prise de décision57.
III.1. La méthodologie
57
La description complète du modèle ainsi que ses outils de simulation sont
présentés dans l’ouvrage de A. Nkoyock et E. Tonye intitulé « Analyse multicritère,
Cartographie et Systèmes d’Information géographique des réseaux des
télécommunications : Un modèle décisionnel basé sur le cas du Cameroun», à
paraître.
58
Amor Laaribi, Mamadou Thioune, « SIG et analyse multicritère », Hermes, 2000.
59
Une description détaillée du cadre méthodologique a été faite par F. Joerin,
« Décider sur le territoire : Proposition d’une approche par utilisation des SIG et de
méthodes d’analyse multicritère », Thèse de Doctorat, Ecole polytechnique fédérale
de Lausanne, 1997, p.69.
67
dans ce sens qu’on sait que le problème posé ici est de décider, pour
une unité administrative donnée située sur le territoire camerounais,
du type de technologie WAN à y installer. La deuxième, celle de la
structuration de la procédure a pour but de déterminer le mode
d’intégration des différentes dimensions de la problématique
(technique, socio-économique, environnemental, etc.). Le modèle
MEDUSE adopte un mode intégré puisque le déploiement d’une
infrastructure de télécommunications dans un point donné encore
appelé point de présence ou PoP (Point of Presence) nécessite la prise
en compte de toutes les dimensions suscitées. Tous les facteurs ou
critères sont importants dans le processus de prise de décision. La
troisième étape consiste à décrire les objectifs, les frontières
physiques, la description systémique et la précision du système
considéré. Ces derniers points ont été abordés dans le cadre de la
modélisation entité-relation.
a) La modélisation entité-relation
60
G. Gardarin, « Bases de données », Eyrolles, 2002.
61
Ibid.
68
- les entités naturelles et environnementales : on peut citer
dans ce cas la région naturelle (forêt, savane, steppe), le
climat (pluviométrie, vent, température), le relief
(montagne, plateau, plaine, vallée), le réseau
hydrographique (océan, cours d’eau, lac);
- les entités socio-économiques : aéroport, réseau électrique,
voie ferroviaire, voie routière, pipeline, centres de santé,
centres éducatifs, structures religieuses, structures
culturelles, etc ;
- les entités relatives aux infrastructures de
télécommunications existantes (réseau de transmission,
réseau de commutation, réseau des services) et aux
technologies WAN (RTC, RNIS, xDSL, X.25, Frame
Relay, ATM, VSAT, etc) disponibles actuellement sur le
marché.
Les relations dans le modèle conceptuel de données62
traduisent des notions de détermination ou d’appartenance entre
entités physiques et de contiguïté entre entités géographiques. Par
exemple, une unité administrative est caractérisée par un climat et
appartient dans une circonscription électorale. Une unité
administrative est reliée par une voie routière. Ces notions,
lorsqu’elles concernent des entités géographiques, font appel à des
concepts topologiques, bases des SIG.
Dans ce modèle, une unité administrative est caractérisée non
seulement par son code, mais par son type (province, département,
arrondissement, etc.) et sa superficie. Mais dans le cadre du
déploiement des télécommunications, il peut être intéressant de
connaître le nombre d’habitants vivant dans cette région, mais
également son taux de croissance et son activité économique. Une
région qui a une activité économique forte est une zone d'attrait pour
les populations. Ces attributs de l’entité unité administrative du
modèle conceptuel de données déterminent par exemple le débit et
l’infrastructure de télécoms à déployer dans la dite unité
administrative. En effet, plus le nombre d’habitants, le taux de
croissance et l’activité de l’unité administrative sont grands, plus la
demande en débit d’accès est conséquente. Cependant, nous gardons à
62
C’est le premier niveau de conception et de développement d’un système
d’information selon la méthode MERISE.
69
l’esprit l’accès universel garantissant le déploiement des
télécommunications dans toutes les zones.
Le modèle conceptuel de la base de données du modèle
MEDUSE est décrit dans la figure n°4.
63
Le support de transmission de cette technologie au Cameroun est la fibre optique
comme on l’a vu précédemment dans la présentation du projet SAT3.
70
télécommunications dans le pays, être considérées comme actions ou
solutions potentielles. On rappelle, en reprenant la définition de Roy,
qu’une action potentielle est « une action réelle ou fictive
provisoirement jugée réaliste par un acteur au moins ou présumée
comme telle par l’homme d’étude en vue de l’aide à la décision »64.
En conséquence, les technologies actuelles pouvant réellement et
raisonnablement interconnecter les unités administratives au
Cameroun sont : le RTC, les LS, le modem câble, le VSAT, le
VSAT_PS, la BLR, l’UMTS, la fibre optique (FO).
64
B. Roy, « Méthodologie multicritère d'aide à la décision », Economica, 1985.
71
Critères Liés à l’unité administrative Liés au voisinage
Naturels -environnement (région -proximité à un parc national,
naturelle, climat, relief, - proximité à une autre unité
hydrographie, niveau administrative,
d’ensoleillement, sous-sol) -distance par rapport à une
-région naturelle (forêt, savane, plate-forme technologique
steppe), - proximité à un point de
-climat (pluviométrie, vent, sortie de la fibre optique le
température), long du pipeline
-relief (montagne, plateau,
plaine, vallée),
- hydrographie (océan, cours
d’eau, lac),
- niveau d’ensoleillement
(quantité de biomasse, etc.)
-sous-sol
Anthropiques -statut juridique (province, -accessibilité (aéroport, voie
département, arrondissement, ferroviaire, voie routière),
commune, district, village), - type de route (principale
- technologie de permanente, principale
télécommunication existante intermittente, secondaire,
(RTC, FH, fibre optique, GSM, piste)
X.25), - disponibilité du réseau
-taux de croissance de la électrique,
population, - niveau de l’activité
-électorat potentiel ou nombre économique,
d’inscrits, - structure sociale (santé,
- couverture satellitale éducation, culture, sécurité,
(GEO/MEO/LEO, BF), religion,…).
- technologie audio-visuelle
(émetteur radio, TV),
-câblo-distribution,
-fournisseurs de services
Internet
Tableau 12 : Les différentes catégories de critères du modèle MEDUSE (source : les
auteurs)
a) L’analyse spatiale
65
Produit de la société ESRI (www.esri.com).
66
Produit de la société RSI (www.rsinc.com).
67
Produit de la société MapInfo (www.mapinfo.com).
73
(
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Moloundou
(
X
74
Le SIG est bien entendu un outil de cartographie assisté par
ordinateur, mais il est avant tout un outil d’aide à la décision. C’est-à-
dire qu’il facilite la visualisation de concepts spatiaux nécessaires à la
compréhension d’un phénomène et permettre de croiser les couches
d’information pour faciliter la prise des décisions. L’intégration des
SIG et de l’analyse multicritère constitue une voie privilégiée
incontournable faisant des SIG de véritables systèmes d’aide à la
décision68.
b) L’analyse multicritère
68
Amor Laaribi, Mamadou Thioune, « SIG et analyse multicritère », Hermes, 2000.
69
B. Roy, op.cit.
70
B. Roy, op. cit et Jean-Marc Martel, « L’aide multicritère à la décision : méthodes
et applications », Université de Laval, Québec, 1999.
71
F. Joerin, op.cit, p.44.
75
les classes prédéfinies (ex : bonnes, moyennes, mauvaises). Les
problématiques gamma ont pour objectif de ranger les actions de la
meilleure à la moins bonne. Et finalement, l’objectif d’une
problématique delta est simplement de décrire les actions et leurs
conséquences.
Pour appliquer les méthodes d’analyse multicritère, on doit
nécessairement suivre les étapes suivantes : i) identifier l’objectif
global de la démarche et le type de décision; ii) dresser la liste des
actions ou solutions potentielles; iii) identifier les critères ou
standards qui orienteront les décideurs; iv) juger chacune des solutions
par rapport à chacun des critères; v) agréger ces jugements pour
choisir la solution la plus satisfaisante. La différence entre ces
méthodes se trouve dans la façon de réaliser l’étape v) décrite ci-
dessus, c’est-à-dire la façon d’évaluer chacune des solutions en
fonction des critères retenus. Dans la plupart des méthodes
multicritères, l’importance relative des critères accordée par les
décideurs est représentée par des poids. L’analyse multicritère est
basée sur la détermination des points les plus aptes à répondre à un
ensemble de critères X ayant chacun une importance relative W.
L’aptitude d’un point donné à répondre à l’objectif défini (compte
tenu des critères définis) est donnée par :
S= ∑WiXi
i
(1)
72
S. Ben Mena, « Introduction aux méthodes multicritères d’aide à la décision »,
Biotechnol. Agron. Soc, 2000, pp. 83-93.
76
la seconde approche, on trouve notamment les méthodes Electre73 I et
ses variantes (Is, Iv, etc.), Electre TRI, Electre II, III et IV, Prométhée,
Oreste, Qualiflex. Les méthodes appartenant à la troisième approche
n’ont pas beaucoup d’applications pratiques, car assez complexes à
utiliser74. On peut citer dans cette catégorie, la méthode STEM et ses
variantes, les méthodes qui utilisent la programmation linéaire
multicritère et la fonction d’utilité, etc.
Evidemment, il n’y a pas de méthode parfaite. Le choix d’une
méthode multicritère dépend de la nature du problème, mais aussi,
directement du contexte culturel et de la personnalité de « l’homme
d’étude » et du ou des décideurs75. En conséquence, les propositions
méthodologiques pour l’utilisation combinée de SIG et de méthodes
d’analyse multicritère se sont développées, dans ce travail, au travers
du traitement d’une problématique : celle qui a pour but de choisir une
technologie WAN pour interconnecter un PoP. Il s’agit donc d’une
problématique du type alpha. Dans le cadre du modèle MEDUSE, la
méthode hiérarchique multicritère (MHM) ou AHP (Analytic
Hierarchy Process) a été choisie parce qu’elle s’adapte au mieux à
notre problématique.
73
Elimination ET Choix Traduisant la Réalité.
74
R.E. Steuer, L.R. Gardiner and J. Gray, « A Bibliographical Survey of the
activities and International Nature of Multiple Criteria Decision Making »,
J.M.C.D.A, Vol.5, 3, pp. 195-217, pour une tentative d’unification de ces méthodes.
75
F. Joerin, ibid, p. 48.
76
T. Saaty, « The Analytic Hierarchy Process », McGraw Hill, New York, 1980.
77
une unité administrative donnée77, la décomposition du problème
donne la structure hiérarchique à cinq niveaux (0 à 4) de la figure n°6.
Le niveau 0 définit l’objectif cible qui est l’interconnexion des unités
administratives. Le niveau 1 définit les critères de décision. Les
niveaux 2 et 3 définit les caractéristiques des critères. Le dernier
niveau de la hiérarchie comprend les différentes solutions alternatives.
Par souci de clarté, ces solutions alternatives n’ont pas été rattachées à
chaque extrémité de l’arborescence de la figure n°6.
77
L’exemple complet est élaboré dans l’ouvrage de A. Nkoyock et E. Tonye, op.cit.
78
Interconnexion des unités
0 administratives
2
fournisseurs technologie couverture réseau fibre région niveau
RTC GSM FH climat relief sous-sol
de services audio-visuelle satellite X.25 optique naturelle d'ensoleillement
fournisseurs de
câblo-opérateurs forêt savane steppe province département arrondissement commune district village
services Internet
cours
lac océan montagne relief plaine vallée
d'eau
Alter 1
Alter 2
Alter 3
Alter 4
Alter 5
4 Alter 6
Alter 7
Alter 8
Figure n°6 : Représentation graphique des niveaux de hiérarchie des critères (source : les auteurs)
79
avec :
Existence d’une
Environnement
Disponibilité
Accessibilité
d’utilisation
technologie
électrique
Capacité
Accessibilité 1 1/7 1/9 3 1/5
Existence 7 1 1/7 7 2
d’une
technologie
Disponibilité 9 7 1 9 3
électrique
Environnement 1/3 1/7 1/9 1 1/5
Capacité 5 1/2 1/3 5 1
d’utilisation
Tableau 13 : Matrice de premier niveau
80
tableau choisi, possibilité est donnée de sélectionner le nombre d’actions correspondant,
devant entrer en compétition parmi toutes les technologies ci dessus. Sept critères de choix
déterminants, le débit, le coût, la topologie, le codage, le support de transmission, la
couverture spatiale, et la durée de vie permettent d’évaluer les actions. La pondération des
critères est soit manuelle, soit alors selon la méthode AHP qui permet au décideur incertain de
pondérer les critères en exploitant les possibilités de l’analyse hiérarchique multicritère et
d’exprimer plus rigoureusement ses préférences. L’agrégation est réalisée par une méthode
d’agrégation partielle qui s’adapte le mieux aux problématiques multicritères de type gamma :
la méthode PROMETHEE.
a) Architecture générale
SOFTWAN2004 permet de générer les flux des actions et deux classements dont un
partiel, Prométhée I et un complet, Prométhée II. La fiabilité de l’utilitaire a finalement été
évaluée par comparaison avec les résultats fournis pour les mêmes problèmes par le logiciel
Decision Lab 2000 de Visual Decision Inc.
81
b) Caractérisation des critères
Soit à choisir la meilleure technologie WAN pour la mise en oeuvre d’un réseau WAN
parmi les technologies suivantes: la RTC, les lignes spécialisées, le modem câble, le VSAT, le
VSAT_PS, la BLR, l’UMTS et la fibre optique.
Pour notre exemple, les poids respectifs des critères sont : Coût (9.5), Débit (16.2),
Topologie (2.7), Codage (1.8), Support de transmission (14.1), Distance (35), Durée de vie
(20.7).
82
c) Caractérisation des actions
Les caractéristiques essentielles des actions, ici les technologies, sont résumées sur le
tableau 15 :
83
d) Tableau des évaluations de base
C’est en fait la matrice de taille m lignes ´ n colonnes qui va recevoir les scores des
actions sur les différents critères. Sa taille sera fixée au départ à l’accueil. Cela permettra de
fixer également le nombre d’actions en compétition. En revanche, le nombre de colonnes sera
fixe car le nombre de critères l’est également (n=7). Si la taille choisie est 7 x 7, alors on aura
7 actions en compétition et il faudra sélectionner dans la liste des solutions potentielles
exactement sept technologies WAN. Sinon, il y aura retour d’un message d’erreur conséquent.
Le logiciel va proposer à l’utilisateur cinq tailles du tableau des évaluations possibles :
- 6 lignes ´ 7 colonnes pour 6 actions et 7 critères
- 7 lignes ´ 7 colonnes pour 7 actions et 7 critères
- 8 lignes ´ 7 colonnes pour 8 actions et 7 critères
- 9 lignes ´ 7 colonnes pour 9 actions et 7 critères
- 10 lignes ´ 7 colonnes pour 10 actions et 7 critères
Un menu popup à cinq options permettra de choisir la taille du tableau des évaluations
de base à l’accueil (figure n° 8).
e) La fonction de préférence
Des menus popup à six options permettront de choisir l’une des six fonctions de
préférence définies par les auteurs des méthodes PROMETHEE (Usuel, Palier, Linéaire,
Forme U, Forme V, Gaussien). Rappelons que la fonction de préférence permet de comparer
les différents critères indépendamment de leurs unités de mesure. Elle. traduit les écarts entre
les évaluations ou performances de deux actions pour un critère donné en un degré de
préférence de l’une des actions sur l’autre.
84
f) Les seuils de préférence
Trois lignes permettront d’attribuer des valeurs aux seuils de préférence (seuil
d’indifférence, seuil de préférence, seuil gaussien) en fonction de la fonction de préférence
choisie pour le critère considéré. Les seuils devront être de nombres réels positifs et pour un
même critère, le seuil d’indifférence ne doit pas être plus grand que le seuil de préférence
associé. Cette condition est liée à la définition même de ces paramètres.
j) Menu Aide
85
Figure n° 9 : Fenêtre d’application des outils d’analyse
La méthode AHP n’est pas indiquée pour les problématiques de type gamma et qu’elle
ne conduit pas à des résultats solides, sa première étape permettant la pondération des critères
fils d’un même critère père peut être exploitée à ce niveau pour définir les poids des critères.
Comme nous l’avons présenté au chapitre précédent, AHP procède par une expression
préalable des intensités de préférences des différents critères d’une manière très simple. Donc
le décideur part d’une possibilité d’exprimer très aisément ses intensités de préférence grâce à
une matrice de jugements. Etant plus facile d’évaluer l’importance d’un critère relativement à
un autre plutôt que d’évaluer simultanément plusieurs critères entre eux, il va donc évoluer
avec des couples de critères. Sept critères donnant lieu à 49 couples, il devrait normalement
exprimer son jugement sur 49 cas, mais il s’avère que seul un cas sur deux est nécessaire.
Lorsqu’on a exprimé l’intensité de la préférence de A sur B, on a implicitement exprimé celle
de B sur A. En plus, il n’est pas nécessaire de travailler sur des couples (A,A) ; et finalement,
le décideur n’a à faire qu’à 21 couples. Les autres cas étant générés automatiquement. L’effort
d’abstraction sera limité par l’usage de lettres pour exprimer les intensités de préférence. Par
exemple la lettre D pourrait traduire que « Critère C1 est beaucoup préféré à Critère C2 ». Un
menu déroulant permettra de choisir une lettre (A,B,C,D,E,F,G,H,I) correspondant à une
intensité de préférence. Le décideur travaillera donc avec une matrice comme celle de la
figure 10.
86
Figure n° 10 : Fenêtre de pondération AHP
87
I.
88
Figure n° 12 : Fenêtre de classement PROMETHEE II
89
Conclusion
Comment donc interconnecter ces structures administratives, non pas seulement avec
la fibre optique, cette technologie coûtant relativement chère aujourd’hui, mais avec toute la
gamme des technologies WAN disponibles sur le marché tout en tenant compte des
spécificités de telle ou telle structure ? Voici la problématique qui a guidé cette étude. Après
avoir fait l’état de la situation du réseau de télécommunications existant, nous avons ensuite
identifié les technologies des réseaux étendus de l’heure et leurs caractéristiques. Le modèle
décisionnel dénommé MEDUSE dont une description sommaire est faite dans ce papier vise à
résoudre le problème posé : efficience de l’interconnexion des unités administratives pour le
processus électoral.
90
Eléments bibliographiques
91
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téléinformatiques et télématiques », Dunod, 1997, pp.42.
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réseaux et systèmes téléinformatiques et télématiques », Dunod, 1998, pp. 302-317.
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Cameroon », United Nations, 2002.
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géographique des réseaux de télécommunications : un modèle décisionnel basé sur le cas
du Cameroun », à paraître.
35. Plane P., « Privatisation et ouverture des télécommunications en Afrique subsaharienne :
modalités et implications des réformes », CERDI, Juin 2002, 29 p.
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International Nature of Multiple Criteria Decision Making », J.M.C.D.A, Vol.5, 3, pp.
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http://www.lets.africa-web.org/cours/AM/index.htm
92