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UNIVERSITE DE SOUSSE

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION DE SOUSSE

Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme de Mastère en


Entrepreneuriat

Dynamique entrepreneuriale féminine et son accompagnement :


Cas de la Tunisie

Elaboré par : Sous la direction de :

Melle Wafa CHAKROUN Professeur Samir BEN AMMOU

Année universitaire

2005/2006

Dédicaces

Je dédie ce travail

A mon très cher père Abdelmajid


A ma très hère mère Naziha

Source unique d lumière et de tendance qui m'a éclairée toute ma vie,


Qui n'ont cessé de me soutenir durant mes années d'étude et m'ont vouée
amour,
tendresse, sacrifices, encouragements.

Que Dieu vous protège.

A mes chers frères Mehdi et M'hamed


En souvenir de ce que nous avons vécu, je leur fais part de la joie qui m'a.

A ma chère soeur Houda


J'avoue que ma joie est souvent le fruit de ses singuliers soins. Avec tous
mes souhaits
de réussite, et de bonheur.

Que la vie ne puisse jamais nous séparer.


A toute ma famille
A tous mes amis (es) sincères
A mes collègues du travail au sein de la société SCEET
A tous ceux qui ont cru en moi.

Qu'ils trouvent tous dans ce mémoire le témoignage de mon attachement


et de ma
profonde gratitude.

Remerciement

Je tiens à remercier ici tous ceux qui m'ont accompagné tout au long de la
réalisation de ce travail de recherche.

Tout d'abord, je tiens à exprimer ma plus grande gratitude au


professeur BEN AMMOU Samir non seulement d'avoir encadré cette
recherche mais aussi de l'entière confiance qu'il m'a témoignée tout au long
de la réalisation de ce travail.

Je tiens également à remercier Mr HAMDOUNI Abdelkader et Mr BEN


MOHAMED Mohamed qui ont accepté de relire ce document et pour ses
suggestions et sa patience.

Mes remerciements vont également aux membres du jury de soutenance


qui me font l'honneur de participer à l'évaluation de ce modeste travail.

Enfin ma reconnaissance va aussi aux directeurs de l'A.P.I. et celui de


l'U.T.I.C.A. sans leurs aides, notre recherche sur terrain n'a pas pu être
terminée. Ils ont eu la gentillesse à s'intéresser à mon travail.

Mon travail n'a pas pu être réalisé et achevé qu'avec le concours d'un
grand nombre des entrepreneurs hommes et femmes qui ont accepté de
me recevoir et de compléter un long questionnaire. Qu'ils en soient ici
encore remerciés.

Sommaire

INTRODUCTION 1

Chapitre I : FEMMES ENTREPRENEURES : EMERGENCE DES


NOUVELLES RECHERCHES EN ENTREPRENEURIAT 6

Section 1 : Entrepreneuriat : champ de recherche à part entière 8

Section 2 : Environnement global de l'entrepreneur femme 18


Chapitre II : PHENOMENE ENTREPRENEURIAL FEMININ DANS UNE
PERSPECTIVE D'ACCOMPAGNEMENT 35

Section 1 : Spécificité de l'entrepreneuriat féminin 36

Section 2 : Accompagnement des femmes entrepreneuriale : relation


porteurs portants 58

Chapitre III : ÉTUDE EMPIRIQUE 86

Section 1 : Caractéristiques de l'échantillon 88

Section 2 : Méthode logistique : approche empirique 94

CONCLUSION 156

ANNEXES 160

BIBLIOGRAPHIE 163

Index des tableaux

Tableau I.1 : Les caractéristiques de la création d'entreprise

Tableau II.1 : Répartition de la population active selon le sexe et le secteur


d'activité en 2004 Tableau II.2 : Typologie idéal- typique de la
création/détection d'opportunités entrepreneuriales

Tableau III.1 : Liste des variables faisant l'objet de notre


recherche Tableau III.2 : Tri croisé : âge - sexe de l'entrepreneur

Tableau III.3 : Tri croisé : statut matrimonial - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.4 : Tri croisé : rang dans la famille - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.5 : Tri croisé : nombre des enfants - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.6 : Tri croisé : niveau d'instruction - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.7 : Tri croisé : domaine d'instruction - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.8 : Tri croisé : expérience professionnelle - sexe
de l'entrepreneur Tableau III.9 : Tri croisé : nature de l'expérience - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.10 : Tri croisé : secteur de l'entreprise - sexe de
l'entrepreneur

Tableau III.11 : Tri croisé : nombre d'heure consacré au travail - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.12 : Tri croisé : nombre d'année de création -
sexe de l'entrepreneur Tableau III.13 : Tri croisé : la participation dans
l'entreprise - sexe de l'entrepreneur Tableau III.14 : Tri croisé : pourcentage
de participation dans l'entreprise - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.15 : Tri croisé : nombre d'employés - sexe de l'entrepreneur

Tableau III.16 : Tri croisé : évolution du chiffre d'affaire - sexe de


l'entrepreneur

Tableau III.17 : Tri croisé : tendance de l'évolution du chiffre d'affaire - sexe


de l'entrepreneur

Tableau III.18 : Tri croisé : motivations pour la création - sexe de


l'entrepreneur

Tableau III.19 : Tri croisé : caractéristiques dont l'entrepreneur doit avoir


pour la réussite - sexe de l'entrepreneur

Tableau III.20 : Tri croisé : facteurs du choix du secteur - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.21 : Tri croisé : degrés de conciliation entre
famille et travail - sexe de l'entrepreneur

Tableau III.22 : Tri croisé : problème de financement - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.23 : Tri croisé : problème de formation - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.24 : Tri croisé : difficultés administratives - sexe
de l'entrepreneur

Tableau III.25 : Tri croisé : temps nécessaire pour les formalités


administratives -sexe de l'entrepreneur

Tableau III.26 : Tri croisé : moyen de sensibilisation à la création - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.27 : Tri croisé : source de l'information - sexe de
l'entrepreneur

Tableau III.28 : Tableau croisé : source des services obtenus - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.29 : Tri croisé : source du financement - sexe de
l'entrepreneur

Tableau III.30 : Tri croisé : nature de la formation - sexe de


l'entrepreneur Tableau III.31 : Tri croisé : vie associative - sexe de
l'entrepreneur

Tableau III.321 : Valeur de la constante lorsque aucune variable n'est


introduite dans le modèle relatif au « profil de l'entrepreneur » (modèle 0)

Tableau III.331 : Variables hors de l'équation relatives au « profil de


l'entrepreneur » Tableau III.341 : Significativité du modèle relatif au « profil
de l'entrepreneur » (modèle 1) Tableau III.351 : Valeur du maximum de
vraisemblance relatif au modèle 1 relatif au « profil de l'entrepreneur ».
Tableau III.361 : Tableau de classification 2 * 2 relatif au « profil de
l'entrepreneur » Tableau III.371 : Variables dans l'équation finale relative
au « profil de l'entrepreneur » Tableau III.381 : Variables hors de l'équation
finale relative au « profil de l'entrepreneur ». Tableau III.392 : Variables
hors de l'équation relatives au « profil de l'entreprise » Tableau III.402 :
Significativité du modèle relatif au « profil de l'entreprise »

(modèle 1)

Tableau III.412 : Valeur du maximum de vraisemblance relative au « profil


de l'entreprise » Tableau III.422 : Tableau de classification relative au «
profil de l'entreprise »

Tableau III.432 : Variables dans l'équation relatives au « profil de


l'entreprise » Tableau III.442 : Variables hors de l'équation relatives au «
profil de l'entreprise »

Tableau III.453: Variables hors de l'équation relatives aux « motivations de


l'entrepreneuriat »

Tableau III.463: Significativité du modèle relatif aux « motivations de


l'entrepreneuriat » (modèle 1)

Tableau III.473 : Valeur du maximum de vraisemblance relative aux «


motivations de l'entrepreneuriat »

Tableau III.483 : Tableau de classification 2 * 2 relatif aux « motivations de


l'entrepreneuriat » Tableau III.493 : Variables dans l'équation relatives aux
« motivations de l'entrepreneuriat » Tableau III.503 : Variables hors de
l'équation relatives aux « motivations de l'entrepreneuriat » Tableau
III.514 : Variables hors de l'équation relatives aux « problèmes rencontrés
lors de la création »

Tableau III.524 : Significativité du modèle relatif aux « problèmes


rencontrés lors de la création » (modèle 1)

Tableau III.534 : Valeur du maximum de vraisemblance relative aux «


problèmes rencontrés lors de la création »

Tableau III.544 : Tableau de classification relative aux « problèmes


rencontrés lors de la création »

Tableau III.554 : Variables dans l'équation relatives aux « problèmes


rencontrés lors de la création »
Tableau III.564 : Variables hors de l'équation relatives aux « problèmes
rencontrés lors de la création »

Tableau III.575 : Variables hors de l'équation relatives à «


l'accompagnement reçu »

Tableau III.585 : Significativité du modèle relatif à « l'accompagnement


reçu»

Tableau III.595 : Valeur du maximum de vraisemblance relatif à «


l'accompagnement reçu» Tableau III.605 : Tableau de classification relatif à
« l'accompagnement reçu»

Tableau III.615 : Variables dans l'équation relatives à « l'accompagnement


reçu»

Tableau III.625 : Variables hors de l'équation relatives à «


l'accompagnement reçu»

Tableau 1II.63G : Variables hors de l'équation relatives au modèle global

Tableau III.64G : Significativité du modèle relatif au modèle global

Tableau III.65G : Valeur du maximum de vraisemblance relative au modèle


global

Tableau III.66G : Tableau de classification 2 * 2 relatif au modèle global

Tableau III.67G : Variables dans l'équation relatives au modèle global

Tableau III.68 : Estimation de l'effort de sensibilisation

Tableau III.69 : Satisfaction générale de l'information acquise

Tableau III.70: Satisfaction du service d'accompagnement: conseil

Tableau III.71 : Satisfaction du service d'accompagnement: encadrement

Tableau III.72: Satisfaction du service d'accompagnement: assistance


technique Tableau III.73 : Estimation de la formation acquise

Tableau III.74: Estimation des avantages financiers

Tableau III.75: Estimation des avantages fiscaux

Tableau III.76 : Source de financement


Tableau 77 : Principaux résultats statistiques qualitatives par rapport à
notre hypothèse de base

Index des figures

Figure I.1 : Les grands traits de la création d'entreprise

Figure I.2 : Les 4 facettes de la création d'entreprise ex nihilo

Figure I.3 : Les composantes de base du processus de création

Figure I.4 : Les caractéristiques à l'esprit de l'entrepreneuriat féminin

Figure II.1 : Un processus de création sous forme d'étoile

Figure III.1 : Le degrés de correspondance entre sexe * situation familiale*


avoir

des enfants* nombre des heure consacrées au travail.

Figure III.2 : Le degrés de correspondance entre le sexe* niveau


d'instruction*

domaine d'instruction* choix du secteur

Figure 3 : Notre cheminement de recherche

Index des abréviations

- AFNOR : Association Française de Normalisation

- A.L.E.X.I.S. : Atelier Lorrain d'Expérimentation et d'Innovation Sociale

- APCE : Agence de Promotion de Création d'Entreprise

- API : Agence de Promotion d'Industrie

- CNCA : Conseil National de Création d'Entreprise

- CREDIF : Centre de Recherches, d'Etudes, de Documentation, et

d'Information sur les Femmes

- EU : Etats-Unis

- FORCE : Fédération des Organisations de Création d'Entreprises et


leur Reprise

- FNE : Fond National d'Emploi- INST : Institut National


de Statistique Tunisienne

- OCDE : Organisation de Création et Développement Economique

- OIT : Organisation Internationale du Travail

- PME : Petites et Moyennes Entreprises

- PCE : Prêt de Création d'Entreprises

- PDRI : Programme de Développement Rural Intégré

- PDUI : Programme de Développement Urbain Intégré

- PVD : Pays en Voie de Développement

- UNFT : Union Nationale des Femmes Tunisiennes

- UTICA : Union Tunisienne d'Industrie, Commerce et d'Artisanat

« Et voici la situation paradoxale de l'etre humain, qui

est, et peut etre, le plus autonome et le plus asservi »

(EDGAR Morin, '984')

M. EDGAR (1984), « Peut-on concevoir une science de l'autonomie ? »


dans l'auto- organisation, Colloque de Cerisy, Editions du seuil, p.324.

INTRODUCTION

INTRODUCTION
Introduction

Avant d'aborder la dynamique entrepreneuriale féminine dans le contexte


Tunisien, il serait intéressant de donner d'abord un aperçu général de la
montée de l'entreprenariat et de la place de l'entreprise dans le
développement économique du pays. Les années soixante ont marqué la
dominance de l'Etat patron qui était le premier employeur, la source
principale de l'investissement et le support de la planification et de ses
régulations.

Avec l'ouverture libérale du début des années soixante dix, la promulgation


du code des investissements, la promotion de l'initiative privée et l'appel à
l'investissement étranger ont été accompagnés par une évolution de plus
en plus significative du nombre de créateurs d'entreprises.

Il est désormais reconnu dans le monde entier qu'il ne peut y avoir de


développement sans participation de la femme. C'est en 1975, lors de la
conférence des Nations Unies marquant l'année internationale de la femme
que le phénomène a été reconnu pour la première fois. Plusieurs autres
conférences, dont nous évoquons trois, ont insisté à leurs tours sur la
nécessité d'intégrer la femme au développement. Ainsi en 1984, la
conférence internationale sur la population à Mexico a relevé l'obligation
d'intensifier le rôle de la femme et d'améliorer son statut. En 1989, lors
d'une conférence : bilan sur la décennie des Nations Unies pour la femme,
on a insisté à l'importance du planning familial et de l'emploi comme
facteurs d'amélioration du statut de la femme. A Dakar en Mai 1992, la
conférence panafricaine sur la démocratie a retenu dans une résolution que
la liberté économique d'entreprendre doit être entièrement restituée à la
femme.

Parallèlement à cette conscience politique à l'échelle mondiale sur le rôle


de la femme dans le développement économique, le nombre de recherches
focalisées sur les femmes entrepreneures a augmenté très nettement.

ont été créées en 1970 ; leur nombre était de trois entreprises et leur ratio
est passé à 300 en 1990.2

A partir des années quatre vingt dix, le rythme de création des entreprises a
connu une nette accélération passant à 5764 femmes entrepreneures en
1997. Ce recensement a englobé les femmes directrices d'entreprises plus
les femmes dirigeantes et gérantes3.

Actuellement, vu la non disponibilité de statistiques récentes par sexe sur le


nombre des femmes entrepreneures, un travail personnel a été effectué à
partir des données de l'API qui a permis de constater que ces entreprises
déjà créées par les femmes jusqu'en 2004 est de prés de 10.000
entreprises.

Ainsi face à cette poussée des femmes dans le monde des affaires, cette
partie se décharge de présenter de prime abord la littérature managériale
dans ce domaine avec une revue sur la notion de l'entrepreneuriat en
général, sur la création d'entreprises ex nihilo par la suite en tentant de
repérer et de classer les différentes problématiques provoqués par les
chercheurs (section1).

Il n'est pas dans notre intention de faire une revue de toutes les questions
de recherche traitées dans la littérature, mais de proposer une synthèse
concernant deux questions de recherches qui sont au coeur de notre
problématique de base :

~ La montée du champ de l'entrepreneuriat en général, et plus précisément


la montée de l'entrepreneuriat féminin.

~ La création d'entreprise : un parcours entrepreneurial difficile à gérer


(processus long à parcourir, environnement de création difficile à
pénétrer...).

Cependant cette évolution n'a pas en lieu du jour au lendemain. L'entrée


des femmes sur le marché du travail a été favorisée par plusieurs facteurs
qu'on peut noter entre autre la volonté politique de notre pays. Pour cela la
dernière section se propose de donner un aperçu sur les facteurs incitatifs
à la montée des femmes entrepreneures
2
P. N. DENIEUIL (2004), « femmes et entreprises en Tunisie : essai sur les cultures du travail féminin », Ed. L'
Harmattan, Paris p. 38.

3
INS. Enquête Nationale sur l'emploi en 1997, p. 2.

Section1

Entrepreneuriat : champ de
recherche à part entière
Un champ scientifique ou une discipline ne commence à exister que si une
communauté scientifique se constitue et s'organise, si elle produit des
recherches, si elle dispose de revues et si elle organise des colloques
spécifiques permettant aux chercheurs de partager les résultats de leurs
travaux. Comme la plupart des domaines scientifiques, l'entrepreneurship a
dû se détacher de ses racines (l'histoire, l'économie, la gestion, la PME ...)
de façon à parvenir à l'autonomie. Ceci ne s'est pas fait sans difficultés et
n'a pas manqué de provoquer un certain appauvrissement, étape
nécessaire dans la constitution d'un nouveau champ scientifique 4?

L'entrepreneurship s'est développé d'abord, dans les années d'après


guerre, au sein de l'économie et surtout de l'histoire (des entreprises). Les
historiens d'Harvard, avec le Research Center in Entrepreneurial History,
créé en 1948, qui connût une activité intense pendant un peu plus d'une
dizaine d'année, furent le véritable moteur de ce mouvement. Cependant, la
recherche historique s'épuisa, peu à peu, faute d'avoir pu s'accorder sur la
définition du concept d'entrepreneur et d'avoir produit une théorie
satisfaisante. L'entrepreneurship n'ayant pas pu faire sa percée et gagner
son autonomie, le mouvement est retombé.

Au début des années 70 (fin des années 60), il a recommencé à prospérer


au sein de la recherche en gestion (PME) et en psychologie. La crise des
années 70, avec la montée du chômage et la réhabilitation de la PME
créatrice d'emplois et de valeur, l'a considérablement aidé, ainsi que la
perte d'influence des théories marxistes et structuralistes.

I.1.1. Entrepreneuriat : Définition et Notions

Définir ce qu'est l'entrepreneuriat n'est pas une chose aisée, les travaux
réalisés dans ce domaine ont proposé de nombreuses définitions sans qui
aucune d'entre elles ne reçoive un consensus général. Sans vouloir entrer
dans les détails des débats théoriques qui opposent les

auteurs sur le concept d'entrepreneur, il nous parait néanmoins important


de reprendre ici quelques idées pour rassembler différentes informations
nécessaires à la compréhension globale et systématique de la dynamique
entrepreneuriale.

Selon JULIEN et MARCHESNAY (1996), le concept d'entrepreneuriat a été


consacré pour traduire le terme Anglo-Saxon « Entrepreneurship », à la
place d'autres termes tels que l'entreprenariat ou l'entreprenoriat.

Quelque soit le terme retenu, le problème regroupe 3 notions essentielles :


l'entrepreneur, l'esprit d'entreprise et la création d'entreprise (JULIEN et
MARCHESNAY, 1996)

Les 1ères tentatives de développement d'une théorie de l'entrepreneuriat ont


été fait par SAYEB (1803) et CANTILLON (1925). Mais la tenue a été
véritablement popularisée par MILL (1848)5. Pour ces auteurs, l'exercice du
rôle de l'entrepreneur s'identifie par sa détention du capital. L'entrepreneur
est donc celui le propriétaire du capital. C'est à lui que revient le droit de
prendre les décisions essentielles puisqu'il supporte seul les risques. Ces
auteurs considéraient la prise de risque comme l'activité essentielle de
l'entrepreneur.

D'autres auteurs, en particulier, MULLER, FAURE, GERBAUX (1989), nient


cette proposition en ce sens que, pour eux, l'esprit d'entreprise, le goût du
risque n'est pas nécessairement un attribut des sociétés modernes
(RAJEMISON, 1995). En faites, il y a des nombreux exemples de véritables
stratégies entrepreneuriales conduites depuis longtemps par les habitants
des villages fort peu touchés par la modernité.

Plus tard, d'autres courant d'analyse, reprenant l'une ou l'autre de ces


notions, vont chercher à définir plus précisément le concept d'entrepreneur.
FIGUERREDO en accord avec PERROURY (1992) avaient arrivée à la
conclusion que l'entrepreneur est le produit de son environnement. Ils
affirment que les actions individuelles se produisent dans un contexte social
et économique et que ce contexte est lui-même, un élément essentiel pour
comprendre les rôles joués par les individus6. L'évolution économique par
l'exécution de nouvelles
5
Y. GASSE (1983), « l'entrepreneur moderne : attributs et fonctions », Revue Internationale de Gestion, vol 7, N°
4, P 4.

6
S. RAJEMISON (1995), « Femmes entrepreneurs et dynamiques entrepreneuriale : le cas de Madagascar », les
facteurs de performance de l'entreprise. Ed. Aupelf-VREF, pp227-236

combinaisons productives7. Pour lui le défi de l'entrepreneur, est de trouver


et de développer de nouvelles idées (nouveaux produits, nouvelles
méthodes de production, nouveaux marchés, etc.) Il soutient l'idée que
c'est l'innovation qui distingue l'entrepreneur du manager.

Cependant, MCCLELLAND (1961), quand à lui, il estime que l'innovation


peut être aussi allouée à un gestionnaire créateur qui prend de bonnes
décisions aux bons moments. En accord avec lui, BROCKHAMS (1980) a
montré selon une étude que beaucoup de gens décident de se lancer dans
les affaires sans même savoir ce qu'ils vont véritablement faire.

MCCLELLAND a défendu l'idée que être entrepreneur n'est pas forcément


un preneur de risque ni un innovateur mais qu'il faut surtout un fort besoin
d'accomplissement. Cependant, de nombreux chercheurs ont étudié le
besoin d'accomplissement, sans pouvoir établir un lien direct entre ce
concept et la réussite de l'entrepreneur.

Evidemment, le phénomène entrepreneuriale a fait l'objet de plusieurs


recherches et études on peut retenir que l'ensemble des activités de
recherches considère en général l'entrepreneur comme un leader dans les
affaires ayant le rôle de stimuler la croissance économique et le
développement ; cependant ils sont en désaccord sur l'activité essentielle
de l'entrepreneur : acceptation des risques pour les uns, combinaison des
facteurs de production pour les autres, source de capital pour certains et
innovation pour d'autres8.

Bien que comprenant des éléments parfois divergentes ces définitions sont
comme même complémentaires. A cet effet, DENIEUIL dans son ouvrage
sur les femmes entrepreneurs en Tunisie a fait rassembler ces éléments au
sein d'une relation socioéconomique globale entretenue par un acteur
social à plusieurs niveaux et simultanément offrit : c'est-à-dire s'insérer sur
un même marché où se régule une offre et une demande, gérer c'est-à-dire
organiser et administrer des biens ou une unité économique, risquer et
mettre en jeu sa volonté et sa responsabilité personnelle dans une prise
d'initiative. Cette triple exigence semble avoir en commun le concept de la
création d'une nouvelle entreprise.
7
F. K. HIEN (2002), « L'entreprenariat féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire », sept.

8
Y. GASSE (1983), « L'entrepreneur moderne : attributs et fonctions », Revue Internationale de
Gestion, Novembre, Vol 7, N°4, p4

Ce rapide survol des différents concepts de l'entrepreneur permet de retenir


que l'entrepreneur est un facteur agissant mais qu'il peut être des pressions
extérieures. En tout état de cause, l'entrepreneur ne peut être un agent
subissant. En revanche, il peut être un produit social9.une telle définition pet
paraître trop générale, elle a aussi le désavantage d'être restreinte
puisqu'elle confine les activités de l'entrepreneur au seul domaine
économique.

Plusieurs spécialistes dans le domaine de l'entrepreneuriat préfèrent


donner au concept une dimension plus englobante pouvant rejoindre
plusieurs champs d'application.

Dans cette perspective, on peut donc définir l'esprit entrepreneurial comme


une volonté constante de prendre des initiatives et de s'organiser compte
tenu des ressources disponibles pour tenu des ressources disponibles pour
atteindre des résultats concrets10. Très souvent, les entrepreneurs
constituent des véritables agents de changements économiques, politiques
et sociaux.

Dans le même ordre d'idée, l'entrepreneuriat est un acte propre à


l'entrepreneur et la dynamique entrepreneuriale peut être définie comme
l'ensemble du processus qui tend à favoriser la création et de
développement des entreprises.

L'esprit d'entreprise, quand à lui, peut se définir comme l'aptitude d'un


individu, d'un groupe social, d'une communauté à : prendre des risques
pour engager des capitaux (pour investir, voir s'investir) dans ne sorte
d'aventure (une entreprise), consistant à apporter quelque chose de neuf
(l'innovation), de créatif, ceci en employant et en combinant de la façon la
plus performante possible des ressources diverses (dans une organisation,
autre sens plus institutionnel du mot « entreprise ») (JULIEN et
MARCHESNAY, 1996). C'est cet esprit qui est à la base de la création
d'entreprise.

A cet effet, il est intéressant de mettre l'accent sur les conclusions de


BRUYAT pour qui la création d'entreprise est un processus stratégique et
dynamique de décisions, actions déclenché sous l'effet d'un changement
affectant la configuration stratégique instantanée perçue (CSIP).
9
S. RAJEMISON (1995), femmes entrepreneurs et dynamique entrepreneuriale : le cas de Madagascar, les
facteurs de performance de l'entreprise. Ed AUPELF-UREF, John Libbey Eurotext. Paris p 229.

10
Y. GASSE, op. cit.

Cette dernière croise trois ensembles de perceptions. Le premier a trait aux


buts et aux aspirations qui sous tendent l'action des individus. Le deuxième
concerne les ressources et les compétitions des mêmes individus. Le
troisième, enfin, correspond à des possibilités et/ou des menaces perçus
dans l'environnement.

Par ailleurs, en se rapprochant de la définition de l'esprit d'entreprise, la


dynamique entrepreneuriale se voit comme une « intention délibérée, une
tâche qui doit être organiser de façon systématique et qui fait partie
intégrante du travail du dirigeant » telle est définit par DRUKER. C'est-à-
dire ainsi que l'esprit d'entreprise ne s'arrête pas à l'étape de création. Elle
intègre également la pratique, laquelle n'est ni une science ni un art.

Evidemment, et en accord avec beaucoup d'auteurs qui soutiennent l'idée


que la création d'entreprise a une profonde liaison avec les retournements
économiques imprévisibles et les changements sociaux rapides auxquels
nous sommes accoutumés cette dernière décennie, Drucker retient des
facteurs déterminants de l'efficacité de l'esprit d'entreprise qui ne sont pas
eux même des phénomènes économiques mais qui relèvent beaucoup plus
des changements de valeurs, d'optiques et d'attitudes démographiques et
institutionnelles.

Somme de toute, si la dynamique entrepreneuriale relève avant tout d'un


état d'esprit de la réalisation d'un certain nombre d'actions, elle est
également fonction des conditions économiques, sociales, culturelles et
politiques dans lesquelles opérant les entrepreneurs.

I.1.2 : La création d'entreprise


L'importance accordée aujourd'hui à la création d'entreprise n'est pas le
fruit d'une génération spontanée. Elle est en fait le résultat d'un
enchaînement qui remonte au milieu des années 70 ; début d'un
désenchantement progressif vis-à-vis des perspectives de croissance
entrevues jusqu' alors.

Le schéma ci-après résume les grands traits les temps forts de cet
enchaînement.

Nécessité d'une attention


Attirance renouvelée accrue pour
Regain d'intérêt pour la PME,
créatrice pour
l'acte fondateur qui réunit les
la personnage clé 2 entités
nette d'emploi et
de cette entité, précédentes :
relais
Son propriétaire. La création d'entreprise.
indispensable de la croissance des
pays développés.

Figure I.1 : Les grands traits de la création d'entreprises

On ne peut pas ignorer que les manifestations d'intérêt pour la création


d'entreprise se sont situées exactement dans la prolongation chronologique
des développements antérieurs. Il y a eu en effet assez tôt une prise de
conscience du fait que le tissu des PME devrait impérativement se
renouveler, et que la création d'entreprise serait comme remède à la plaie
de chômage. En fait, il y avait en début des années 80 beaucoup de
chemin à parcourir pour que la prise de conscience devienne un ensemble
cohérent et ordonné de mesures d'incitation.

Le vocable de création d'entreprise recouvre, en réalité, des objets


différents, tant du point de vue de résultat, les entreprises nouvelles, que du
processus.

La création d'entreprise est un phénomène


> Hétérogène

> Correspond à des logiques diverses et évolutives > Aux limites floues

> Ephémère

> Difficilement réparable dans le temps


Tableau I.1 : Les caractéristiques de la création d'entreprise

Un discours général n'a, donc, guère de sens, ce qui rend probablement


illusoire la recherche d'un modèle explicatif global. A cet égard, la
recherche présentée par ALDRICH et Al., concernant l'influence des
réseaux relationnels et de l'environnement propre à la personne sur la
création de la profitabilité des entreprises nouvelles, montre les dangers de
la non prise en

compte de ces critères (l'environnement proche, les compétences propres à


chaque personne, les ressources mobilisées sur tous les éléments qui
touchent fortement la création d'entreprise).

Ainsi, il n' y a pas de meilleur définition à la création d'entreprise (comme


l'entrepreneur), mais des définitions qui répondent à des problématiques
pertinentes avec des projets de recherche et des demandes sociales.

1. Des stratégies de recherche différentes :

Les typologies en matière de stratégies de recherche sont nombreuses.


Toutefois, les recherches expérimentales sont quasiment inexistantes dans
le domaine de création d'entreprise. La plus grande partie de la recherche
est de nature exploratoire ou descriptive. Le but étant d'apporter de
l'information et de décrire le phénomène.

Des hypothèses et des généralisations empiriques sont proposées. Les


recherches existantes ont exploré les facettes du phénomène, en décrivant
le profil de différents types d'intervenants (Hommes, femmes, minorités
ethniques, high-Tech...), en proposant des typologies, en détaillant des
environnements particuliers (système éducatif, partenaires financiers,
structures d'appui...), en comparant des populations d'entrepreneurs
différents (appartenant à diverses cultures)... ces recherches nous ont
apporté une meilleure connaissance du divers aspects de notre
phénomène étant la création d'entreprise par les femmes.

Partant de la théorie, les recherches abstraites, qui ont pour ambition de


proposer des modèles qualitatifs expliquent le phénomène en question,
sont assez rares.

2. Des points de vue de recherche différents :

La création d'entreprise ex nihilo comprend toujours quatre notions :

L'individu, la nouvelle entreprise, un ou des environnements dans lesquels


se déroule un processus. HORNADAY et TIEKEN notent que la chasse à «
l'Heffalump » s'est faite à partir de trois types d'informations : les facteurs
liés à la personne, les facteurs liés à l'entreprise créée et les facteurs
externes (sociologiques, environnementaux et économiques).

RONSTADT propose une typologie équivalente. Gartner aboutit enfin à un


modèle global permettant d'analyser le phénomène de la création
d'entreprise. Il reprend les points précédents en rajoutant la notion de
processus.

Figure I.2 : les 4 facettes de la création d'entreprise ex nihio

Les problématiques proposées par les chercheurs à cet effet, sont


multiples. L'appartenance à une discipline conduit a privilégié un point de
vue particulier. Les psychologues donnent la priorité à la dimension
individuelle ; les économistes à l'entreprise et à l'environnement (ils feront
éventuellement référence au processus) ; les gestionnaires à l'entreprise et
au processus ; les sociologues à la face individu- entreprise-
environnement... ainsi, le phénomène sera examiné sous des perspectives
différentes selon l'origine disciplinaire des chercheurs. Le processus est
aujourd'hui, le plus souvent ignoré. Nous allons examiner ces différentes
possibilités en proposant un rapide survol sur chacune de ces notions.

> l'entreprise créée est une dimension toujours présente. Des


caractéristiques particulières de la nouvelle entreprise font souvent l'objet
d'études spécifiques : la taille, la croissance, les stratégies mis en oeuvre,
les problèmes rencontrés lors de la création et tout au long du processus
entrepreneurial. Cette dimension n'est que rarement pris en compte seule,
elle toujours reliée à la personnalité du créateur/ créatrice d'entreprise.

> le créateur/ créatrice d'entreprise ou l'entrepreneur est, lui aussi


toujours présent pour définir l'objet de recherche (la création d'entreprise ex
nihilo). Les chercheurs se sont intéressés des caractéristiques de
l'entrepreneur qui les différencient du reste de la population. Ils ont pris en
compte des variables sociologiques ; l'age, le sexe, le rang dans la famille,
la formation, l'expérience professionnelle antérieure, l'appartenance à une
catégorie socioprofessionnelle et/ ou des variables psychologiques ; les
attitudes (besoin d'accomplissement, de liberté, d'amélioration de situation
financière...), les motivations, les croyances...

> l'environnement de la création est une dimension souvent oubliée. Les


chercheurs s'intéressant spécifiquement à cet aspect tentent de mettre en
évidence l'impact qu'a le phénomène sur l'environnement au sens large,
mais surtout en terme d'emplois et de création de richesses. Dans cette
veine, pouvant être classés les nombreux travaux touchant l'environnement
du financement des entreprises, l'éducation, et les structures
d'accompagnement existantes.

> le processus de création d'entreprise est la dernière dimension


pouvant être prise en compte. Le but étant de trouver des moyens
d'améliorer le système de façon à ce qu'il y ait plus de création d'entreprise
et que les risques d'échec soit minimisé. Les recherches utilisant cette
dimension sont le fait des résultats tirés de la pratique.

Selon nombreux chercheurs (CUNNIGHAM et LISCHERON, 1991 ;


BRUYAT, 1993 et 2001 ; BRUYAT et JULIEN, 2001 ; FAYOLLE, 2002 ;
BERNASCONI, 2003 ; CHELLY, 2003 ; GASSE, 2004 ; SCHMITT et Al,
2004, etc.), la démarche de création d'entreprise est combinée par deux
catégories composantes, une composante stratégique et une composante
psychologique.

Figure I.3 : les composantes de base du processus de création

La composante stratégique de la création est un ensemble formé par le


projet, l'environnement et les ressources, alors que la composante
psychologique est un ensemble de comportements, d'aptitudes et de
motivations du porteur de projet. Le processus alors, ne se déclenche dés
que les différents éléments des deux composantes s'affrontent, se mettent
en interaction, voire se combine afin de prendre des décisions et engager
des actions entrepreneuriales.
En conclusion, le champ de l'entrepreneurship et de création d'entreprise a
fait l'objet de nombreuses recherches dont le but est d'étudier le profil et
l'activité de l'entrepreneur et de dégager les différentes facettes du
phénomène entrepreneurial.

Le sujet sur l'entrepreneuriat féminin n'est pas neuf mais « il est jeune »,
déclare KNIBIEHLER en ouvrant le colloque international sur les femmes et
la révolution, qui se tient à Toulouse en Avril 1989.

S'agissant d' « entrepreneuses » ou d' « entrepreneurs », on est appelé à


se demander depuis quand cette dynamique a fait son apparition et à se
demander dans quelles mesures ces facteurs influent positivement on non
sur cette dynamique.

Section II :
Environnement global de l'entrepreneure femme

Jamais le statut de la femme dans la société n'a posé plus de questions à


l'échelle mondiale qu'il n'en pose aujourd'hui. Les bouleversements qui se
sont opérés ou qui s'opèrent dans les pays développés ou en voie de
développement, de la Chine à l'Afrique, de l'URSS à l'Amérique ne sont pas
les seules raisons des secousses qui agissent l'entrepreneure femme. A
l'Est comme l'Ouest, les déclarations de principes, les discutions
passionnées qui ont lieu dans la vie politique, les mouvements d'opinion, la
presse sont autant de preuves de l'ampleur et de l'importance de la place
de la femme dans la vie économique.

Autant des facteurs et des variables interagissent ensemble pour jouer un


rôle d'incitation et d'attraction à la création d'entreprises par les femmes.

S'agissant des déterminants de l'efficacité de l'esprit d'entreprise, en


général, plusieurs auteurs (DRUCKER 1977, RAJEMISON 1995...)
retiennent des facteurs qui ne sont pas eux même des phénomènes
économiques mais qui relèvent beaucoup plus des changement de valeurs,
d'optique, d'attitudes démographiques et institutionnelles.

De ce fait, un grand nombre d'ouvrages et de recherches se sont penchés


sur la question pour identifier les facteurs sous jacents et retracer le
parcours des entrepreneures femmes. Les recherches ont montré que la
dynamique entrepreneuriale féminine est expliquée par plusieurs facteurs,
tout sur le niveau économique, social, culturel, psychologique et politique
même.

Bien que la plupart des ces facteurs soient parfois communes et


indissociables aux deux sexes, ils ont tendance, dans beaucoup de cas, à
être plus marquées pour les entrepreneures féminins. Plusieurs
interrogations se sont posées : certains pensent que la création d'entreprise
est le fait de motivations psychologiques et/ou de facteurs de contingence,
ce chapitre reposant sur une approche qualitative basée sur la recherche
documentaire, propose d'identifier les antécédents et les caractéristiques
de l'environnement susceptibles de favoriser l'émergence d'un esprit
d'entreprenariat chez les femmes.

De ce fait, force est de constater la mobilisation « mondiale » et l'intérêt


nouveau des pouvoirs publics sur le sujet de l'entrepreneuriat féminin dans
tous les secteurs, ce qui est non seulement essentiel pour l'économie, mais
également vital pour la société.

Chaque pays, qu'il soit un pays développé, émergent ou même sous


développé, s'intéresse à cet accroissement, d'une part du nombre des
entreprises créées par les femmes et d'autre part du nombre d'emplois
généré par ces entreprises.

L'augmentation du taux de création de nouvelles entreprises par les


femmes est indispensable pour stimuler l'innovation et l'emploi de
l'économie. Par conséquent, il était nécessaire de mettre des mécanismes
et des sources d'informations et de conseil à la disposition des femmes et
de leur apporter le soutien dont elles ont besoin pour créer et gérer leurs
propres entreprises.

De même, les forces psychosociales et le contexte culturel dans lequel


évoluent les femmes ont une importante influence dans la genèse de
comportements innovateurs (RAJEMISON, 1995 ; GASSE, D'AMOURS ;
1993 ; ZOUITEN, 2005), notamment dans le domaine de la création
d'entreprises.

CARACTÉRISTIQUES ET ANTÉCÉDENTS A L'ESPRIT


D'ENTREPRENEURIAT FEMININ
L'esprit légal et règlementaire

L'expérience professionnelle

Le système de valeurs

La formation scolaire

Le réseau relationnel

L'esprit politique

L'esprit d'entreprenariat
féminin

Source : BELAID SAMY, 2004 « Les facteurs externes de l'entrepreneuriat


»11

Figure I.4 : Les caractéristiques à l'esprit de l'entrepreneuriat féminin

I.2.1. Système de valeurs

Nul ne peut nier que les principales limites de la participation des femmes à
la vie active sont attribuées à leur environnement socioculturel. S'agissant
de l'activité entrepreunariale, cet environnement n'a favorisé guère son
expansion.
RAJEMISON, 1995 a affirmé à partir de ces recherches sur les femmes
que pour la plupart des pays Africaines, la ségrégation et l'inégalité
subsiste. Cette inégalité commence dès le plus jeune âge.

Toutefois, cet environnement n'a pas cessé d'évoluer au cours de ces vingt
dernières années, la mondialisation des marchés et l'explosion des
innovations technologiques ont changé radicalement le monde du travail et
les structures économiques, sociales et culturelles.

Nombreux auteurs ont soulevé au cours de leurs recherches un système de


valeurs qui semblerait caractériser l'esprit créatif née chez les femmes
(GASSE, D'AMOURS 1993, FAYOLLE, LASSAC-CLERC 2003, BELAID
2004, GERARD 2002). A cet effet, ils évoquent un système de valeurs
culturelles, citoyennes et parentales, dont la résultante contribuerait au
développement d'un esprit innovateur et créatif chez les femmes pour
s'installer dans le monde des affaires.

Même si les valeurs et attitudes différentes d'un pays à un autre, d'une


région à une autre, nul doute qu'un cheminement important est
indispensable et recommandable.

A partir d'une analyse des cultures différentes, les chercheurs ont montré
primauté de trois valeurs fondamentales et indissociables :

1. La solidarité familiale ;

2. La confiance ;

3. Et la loyauté.

Ces trois paramètres constituent la pierre angulaire de tout développement


économique et social envisagé par une société. L'affaiblissement de l'un de
ces trois valeurs entraverait le développement de l'esprit de
l'entrepreneuriat.

Ainsi, les femmes auraient maintenant d'avantage confiance en leurs


capacités et elles ne se satisferaient plus des possibilités réduites de
carrière qui leur sont encore offertes dans les entreprises traditionnelles
masculines12.

De plus, pour plusieurs auteurs, les femmes entrepreneures défendent et


respectent l'éthique des affaires plus qu'aux hommes. Elles sont toujours
reconnues par leurs approches différentes à celles des hommes, en
adoptant des traits de caractères « typiquement féminins ». Leur approche
de direction est différente de la méthode traditionnelle, elles
12
YVON GASSE, ALAIN D'AMOURS (1993) : « Profession : Entrepreneur », les Editions Transcontinentales,
Fondation de l'Entrepreneurship, p. 88.

pratiquent le type de leadership « interactif » et font recours à un mode de


direction participatif 13. Toutes ces valeurs citoyennes concourent à la
formation d'un espace propice à la création d'entreprise par les femmes.

Mais même si la plupart de ces valeurs sont plutôt citoyennes et relatives à


la personne ellemême, on ne peut pas nier l'importance du système des
valeurs parental.

Depuis longtemps, un déséquilibre dans l'accès à l'instruction pour les filles


et les garçons persiste. Le niveau n'est pas le même pour les hommes et
les femmes et c'est surtout dans la population rurale que la différenciation
est plus accentuée. Selon des études faites, RAJEMISON (1995) a montré
que plus de 40% de la population féminine de six ans et plus est illettré ;
alors que pour les hommes elle n'atteint pas 30% 14.

La différenciation demeure aussi aux domaines de formation. Le recours


des femmes dans les filières techniques, de gestion, de comptabilité est
très peu fréquenté.

Toutes ces disparités ont constitué pour longtemps des handicaps à l'esprit
d'entreprise pour les femmes car elles limitent chez elles les aptitudes et
compétences que requiert l'entrepreneuriat.

D'où apparaît l'effet primordiale de l'éducation et de type de relation née


entre les parents et leurs enfants dans l'éveil d'un esprit créatif
d'entrepreneur tant chez les hommes que chez les femmes. Les chercheurs
ont mis l'accent sur un certain nombre de valeurs communes, inculquées
par les parents au cours de l'éducation de leurs enfants que se soit fille ou
garçon, et qui semblent stimuler leurs créativités et leurs réussites sociales.

Il est important de signaler ainsi que ces valeurs ont été essentiellement
évoquées par les femmes entrepreneures Tunisiennes au cours des
entretiens que j'ai mené auprès d'elles. A cet effet, nous notons 15 :

v' L'indépendance ;

v' La responsabilisation ;
13
J. ROSENER (1991), « Les femmes ne dirigent plus comme les hommes : ce style de management varie-t-il en
fonction du sexe des managers ? » Harvard - Expansion Eté PP 14-25.

14
S. RAJEMISON (1995), « Femmes entrepreneurs et dynamiques entrepreneuriale : cas de Madagascar »; les
facteurs de performance de l'entreprise, Edition AUPELF- UREF, John Libbey Eurotext, Paris P230.
15
S. BELAID (2004), « Les facteurs externes de l'entreprenariat » ; l'entreprise, l'investissement et la
compétitivité. IACE, Tunisie, P 425.

v' La capacité de prendre des décisions, en assumant les conséquences ;

v' L'aventure vers d'autres cultures, à travers les langues étrangères

ou suite à des expériences à l'étranger.

Toutefois cet ensemble des attitudes et valeurs qui se font naître par
l'entourage familial ne constitue pas l'apanage de l'éducation prodigué par
la majorité des parents.

Des analyses sont faites par des psychologues et des pédopsychiatres


dans ce sujet et qui font preuve que ces valeurs semblent être
exceptionnelles. Ils notent que le modèle parental dominant se base plutôt
sur « l'assistance et le suivisme, par conséquent, il n'est pas capable de
favoriser l'autonomie et l'indépendance »16.

De plus qu'il ne stimule pas la créativité. Toujours les activités artistiques


sont considérées comme une perte de temps et la vie associative est quasi-
absente dans l'éducation pour les femmes.

En outre, les femmes sont souvent soumises à leurs parents et plus tard à
leur mari, leur notion d'individualité est quasi inexistante.

Il faut reconnaître que, dans telles conditions, la dynamique


entrepreneuriale féminine a du mal à émerger.

I.2.2. Formation scolaire

La formation initiale est considérée comme un maillon déterminant dans la


formation de l'esprit et des capacités des individus.

A cet effet, on sera tenté de se poser la question : quand aux aptitudes du


système éducatif dans la formation d'une culture entrepreneuriale chez les
femmes :

Le milieu scolaire foisonne t-il d'initiatives favorables au


développement d'une société entrepreneuriale ?

RAJEMISON (1995) a définit la culture entrepreneuriale comme étant


l'ensemble des connaissances qui doivent permettre à un individu de
passer au stade d'entrepreneur. Par ailleurs, connaissant le rôle
traditionnellement joué par l'école dans le développement de la
16
S.BELAID (2004), op. cit.
culture d'un milieu. On peut affirmer que la société a toujours considéré
qu'on envoie les enfants s'instruire pour qu'il puissent devenir plus tard des
salariés.

Dans cette optique, les enfants ne sont pas éduqués pour créer leur propre
entreprise, leur avenir est tout tracé : obtenir des diplômes pour avoir un
poste. La structure des formations tenait peu compte de la culture
entrepreneuriale.

Ce n'est que tout récemment que des situations sur l'intégration des notions
de création d'entreprise et/ou de gestion de micro-projets dans certains
établissements supérieurs ont commencé à être posées.

A partir des années 80 - 90, des efforts remarquables ont touché le


système scolaire à tous les niveaux. Les orientations des programmes
d'enseignement sont dans le sens de développement d'un esprit créatif tant
chez les hommes que chez les femmes afin de faire face à la situation du
chômage qui est devenue la préoccupation des autorités tant européennes
que nationale et régionale.

Le chômage constitue un des principaux facteurs d'exclusion sociale pour


les jeunes diplômés et une des causes majeures de pauvreté du pays. En
conséquence, la lutte contre le sousemploi est devenu une priorité tant
européenne que nationale. A cet effet, l'Union européenne s'est fixée
comme objectif ambitieux un taux d'emploi global de 70% en 2010, et ce en
se concentrant sur les groupes fragilisés notons ainsi la population
féminine17.

Parmi les mesures mises pour l'accomplissement de cet objectif, on peut


mettre en exergue les changements qui ont touché le système éducatif afin
de développer dès le départ une formation guidée vers la création
d'entreprise au sein des écoles18.

Des liens de proximité se font naître entre les universités et les entreprises
ou plus précisément le marché du travail. Les universités seront de plus en
plus à l'écoute des entreprises et parviennent à offrir de nouvelles
perspectives de travail aux diplômés, pour qui le diplôme est un visa pour
l'emploi19 (MECHRI, le Manager 1995).
17
V. DE BRIEY, F. JONSON (2005), « Les structures d'appui à la création d'entreprise par des allocataires
sociaux : cadres théoriques explicatif », Belgique.

18
G. TCHOUASSI (2002), « Eveil entrepreneuriale, engagement et coaching des femmes en création d'activité
entrepreneuriale au Cameroun », Cameroun.

19
P.N DENIEUIL (1995), « femmes et entreprises en Tunisie : essai sur les cultures du travail féminin », Ed. L'
Harmattan, Paris.
Ainsi, en faisant appel aux études menées par Urbaconsult pour le BIT
(Bureau International du Travail), l'étude évoque en ce sens un niveau
d'instruction plus élevée pour les femmes que les hommes. 50% des
femmes entrepreneures ont un niveau d'instruction supérieur ou secondaire
contre 40% des hommes20, cela signifie en faite que l'instruction et/ou le
diplôme sont un véritable outil d'entrée en entreprise pour les femmes, voire
un passage obligé dans certains cas, plus encore que chez les hommes.

D'après des statistiques prises de l'INS Tunisie en 2005, on constate qu'un


accroissement progressif et intéressant du niveau d'instruction des femmes
Tunisiennes.

Le nombre des femmes ayant un niveau supérieur d'instruction a presque


doublé plus que trois fois entre 1994 et 2004 passant de 83.7 milles en
1994 a 286 milles en 2004. La tendance à la progression des filles est nette
dans tous les secteurs de formation supérieure ; par ailleurs, on observe un
rattrapage régulier et sensible dans les filières scientifiques, secteurs où la
part relative des filles est encore minoritaire.

Cela met en exergue que les femmes entrepreneures ont bénéficié, dans
une large mesure, de la démocratisation de la scolarité. Cela a du induire
de profondes mutations par genre et par structure dans le marché du
travail. LACHAUD avait montré en 1991, que les diplômés avaient de plus
en plus tendance à accepter des conditions du secteur informel vue les
difficultés à trouver un emploi dans le secteur formel, privé ou public.

Cet état de fait toucherait à cet égard plus particulièrement les


femmes 21 dont on verra plus tard qu'elles pouvaient être plus stigmatisées
dans le salariat et insatisfaite de leur carrières d'une part et d'autre part
qu'elles peuvent appréhender l'entreprenariat comme un moyen de
concilier à la fois leur travail et leur rôle auprès des enfants, par une plus
grande disponibilité dans l'organisation et l'emploi du temps par exemple.

Même chose pour les femmes ayant un niveau secondaire passant de 613
milles en 1994 à 1180 milles en 2004. Ce rythme d'accroissement a touché
les femmes plus qu'aux hommes dans tous les pays.
20
INST. 2005

21
P.N. DENIEUIL (2005), op. cit.

Un rapport de la quatrième conférence mondiale sur les femmes préparé


en 199522 a montré qu'en 1996, la participation des femmes à la vie active
va dépendre de leur niveau scolaire notons une augmentation de 20% pour
les femmes possédant un diplôme d'études secondaire et de 30% pour les
femmes ayant un diplôme universitaire.
I.2.3. Réseau relationnel

Plusieurs recherches récentes en entrepreneuriat ont mis l'accent sur le


réseau relationnel comme un point essentiel dans le processus d'éveil
entrepreneurial au cours duquel la femme est progressivement sensibilisée,
consciemment ou non, à la création d'entreprise et à l'entrepreneuriat.

Fayolle, 1994, a définit l'éveil entrepreneuriale comme étant un moment


particulier dans la vie des femmes, où, pour des raisons et motivations
diverses, un premier intérêt se présentant sous la forme d'une
sensibilisation vis-à-vis de l'entrepreneuriat apparaît23.

A cet effet, si le processus d'éveil s'inscrit bien dans les cultures nationales
et dans les encouragements politiques et institutionnels, ceux- ci n'en sont
pas moins relayés par des comportements d'ordre familiaux et sociaux.

Les auteurs ont provoqué les influences du milieu social, de la famille,


d'origine et proche, de l'environnement familial, des relations avec les amis
au sens où la femme peut être placée très tôt dans un contexte favorable
où, en particulier, certaines conditions sociales sont réunies, et participent à
son éveil.

Les parents, les frères, le conjoint, l'entourage familial, les amis et le tissu
associatif avec des entrepreneurs d'envergure locale ou nationale sont tous
es acteurs déterminants à la naissance et le développement de l'esprit
créatif chez la femme24 .

En ce sens, TCHOUASSI a précisé que la femme, peut être issue ou


placée au sein d'une famille d'entrepreneurs dans laquelle on naît créateur
d'activité entrepreneuriale ou entrepreneur de façon héréditaire, du père en
fils et cela favorise sa place très tôt dans le domaine des affaires. Pourtant,
il peut également être provoqué avec retard chez d'autres femmes car leur
activité principale reste ménagère.
22
Rapport de la quatrième conférence mondiale sur les femmes, Nations Unies, 17 octobre 1995, article 46.

23
G. TCHOUASSI (2005), « Eveil entrepreneurial, engagement et coaching des femmes en création d'activités
entrepreneuriale au Cameroun ».

24
S. BELAID (2004), op.cit.

La stabilité de l'univers familial, basé sur l'harmonie et les encouragements


du père, des frères, ou du mari est toujours évoquée par les femmes
interrogées lors des entretiens.
Somme toute, et en faisant appel à la notion de la discrimination toujours
évoqué par la littérature, il apparaît une faible discrimination entre frères et
soeurs au sein de la famille.

Tel est le constat proposé par BARKALLIL25 lors de sa recherche sur


l'instruction des filles et la subvention de l'ordre ancien, il apparaît une
faible discrimination entre frères et soeurs au sein de la famille. Elle précise
à cet égard que « la quasi-totalité des femmes diplômées étudiées a
bénéficié d'une grande confiance de la part des parents qui ont porté avec
elles leurs projets et leur ont assuré les conditions les plus favorables
compte tenu de leurs moyens pour les réaliser.

En s'intéressant à la création d'entreprise en tant qu'une affaire de réseaux,


AROCENA a montré dans son rapport avec l'aide de BERNOUX,
MINGUET, PAUL CAVALIER que les femmes entrepreneures ne créent
pas « au hasard » et se situent toujours en terrain connu dans le cadre d'un
réseau relationnel et d'un « milieu support » propre à chacune d'elles. A cet
effet, et aux termes d' AROCENA, il serait abusif et contraire à la réalité de
considérer l'entrepreneuriat féminin comme un phénomène solitaire et
autonome qui réussit à l'écart des aides et des déterminants familiaux et
donc des hommes.

Les femmes s'appuient souvent, pour débuter, sur les réseaux du père ou
du mari ou parfois des expériences des entrepreneurs déjà en affaires et
qui ont réussi. Il est en ce sens difficile de nier l'importance des rapports
sociaux et familiaux à l'émergence de l'esprit créatif chez les femmes.
Comme le disait l'une des femmes interviewées dans le rapport effectué par
HISRISH et PETERS sur l'influence des modèles et systèmes de soutien
sur le choix des entrepreneures : « Quand j'ai vu une femme réussissait, je
me suis dit que j'étais plus forte qu'elle et je pouvais faire mieux. J'ai donc
créer mon entreprise ».

Ces modèles comme les appelaient HISRISH et PETERS peuvent aussi


bien jouer le rôle d'un
soutien, pendant et après la période de création. Ils affirment , en sens,
l'entreprenance étant
un rôle social indissociable de son contexte social, l'entrepreneur que ce
soit femme ou
25
P.N. DENIEUIL (2005), op. cit.

homme a tout intérêt à tisser très tôt des liens avec des ces sources de
soutien lointaines et proches26.
Dans cette partie, on se contente plus sur l'importance de l'environnement
proche des entrepreneures femmes propre à chacune d'elle auprès duquel
elles trouveront un soutien moral ; en ce qui concernent l'autre type de
soutien professionnel ça va être traité dans le second chapitre.

En s'intéressant au concept du réseau, ALDRICH et ZIMMER montrent


dans leur rapport publié en 1986 qu'il est important pour tout entrepreneur
de s'entourer d'une structure de soutien moral composée de parents, et
d'amis - ses proposés aux acclamations. Cette claque est particulièrement
importante pendant les nombreuses périodes de difficulté et de solitude qui
jalonnent le processus d'entreprenance. La plupart des entrepreneures
femmes indiquent que leur premier supporter est leur conjoint. Elles se
sentent ainsi mieux compris pendant les trop longs moments qu'elles
doivent consacrer à leurs entreprises. Comme la disait une créatrice : « la
clé de mon succès est l'appui que j'ai reçu de ma famille. Avoir des
partisans compréhensifs prêts à m'encourager, cela m'a permis de tenir
bon contre vents et marées. »

I.2.4. Contexte légal et réglementaire

REUVEN en 1992 a stipulé que l'épanouissement de l'entreprise privée


suppose des conditions minimales concernant le statut de la propriété
privée, la sécurité des échanges et des individus, une certaine stabilité des
conditions politiques, réglementaires, .... Toutes choses qui sont acquises,
depuis longtemps, dans les pays développés occidentaux, mais qui posent
de réels problèmes pou les pays les moins industrialisés ou en voie de
développement.

A cet effet, nul ne peut nier le rôle majeur que l'Etat joue pour créer des
conditions favorables ou moins favorables à l'entrepreneuriat et surtout à
l'entrepreneuriat féminin. Le développement d'une culture entrepreneuriale
chez les entrepreneurs tant femmes qu'hommes relève autant des facteurs
reliés aux personnes c.à.d. les entrepreneurs aux mêmes, à leurs famille, à
leur évolution dans un environnement donné qu'à l'évolution de leur
environnement proprement dit, aux changements vécus.

Telle la définition de l'entrepreneuriat, certains auteurs ont insisté sue le fait


que l'entrepreneuriat st une affaire de personnes, qu'il est possible de faire
émerger chez elles l'esprit d'entreprendre, le goût d'entreprendre ainsi que
les compétences nécessaires pour réussir ( GASSE, 2002)27.

Cependant, il y a des conditions à mettre en place dans l'environnement


global et surtout dans le milieu immédiat des entrepreneures qui joue le rôle
de facilitateur au développement de l'esprit d'entrepreneuriat chez les
femmes.
A travers la connaissance des facteurs qui régissent l'éveil entrepreneurial
chez les femmes, les auteurs (AURIFEILLE et HERNANDEZ, 1991 ;
TCHOUASSI, 2005) ont mis en exergue la nécessité de stimuler très tôt
l'esprit d'entreprendre au sein des communautés des femmes à partir de sa
formation initiale28.

En ce sens, on note l'effort de scolarisation qui a été consentit par la


Tunisie depuis 1958. En juillet, une loi s'est instaurée, instaurant ainsi une
scolarisation obligatoire sous peine de pénalisation des parents qui
retireraient, avant l'age de 16 ans, leurs enfants de l'école.

Cette loi a eu des retombées positives. Les données statistiques de ces


dernières années montrent un accroissement significatif du taux de
scolarisation des filles.

Sexe Femmes Hommes

Pourcentage

Général de Scolarisation
1994 24.4% 28.1%
2004 31.1% 31.4%
Variation 6.1% 3.3%

Source : INST, 2005

Tableau I.2 : L'accroissement du taux de scolarité des filles


27
Y. GASSE (2002), « les créateurs d'entreprise et les influences de leur environnement », 6 ème Congrès
International Francophone sur la PME, Octobre, HEC, MONTREAL.

28
G. TCHAOUSSI (2005), « Eveil entrepreneurial, engagement et coaching des femmes en création d'activités
entrepreneuriale en Cameroun ; 4 ème Congrès de l'Académie de l' Entrepreneuriat, 24, 25 Novembre.

Citons à titre d'exemple, pour un nombre d'établissement de l'enseignement


supérieur qui s'élève à 141, dont 7 universités, et un effectif global
d'étudiants de 26250229, le pourcentage de jeunes filles scolarisées est de
55.1%. C'est un pourcentage très encourageant et qui reflète une volonté
d'accès au savoir, pour la femme tunisienne, comme moyen de s'imposer
et de s'affirmer dans un environnement social et économique, jusqu'au là
réservé aux hommes.

Parallèlement à cet effort de scolarisation, la réduction du taux de natalité


chez la femme est apparue comme vital pour assurer leurs activités
commerciales hors du domicile.
A cet effet, la Tunisie est le premier pays arabe qui a pu contrôler le taux de
croissance de sa population et assurer un taux d'emploi féminin équivalent
à celui des pays développés et c'est à partir d'un programme de
planification familiale mis en place par l'Etat partout en Tunisie.

De plus et en terme de reconnaissance des droits de la femme comme


partie intégrante des droits de l'Homme facilitant sa participation au
développement du pays, un ensemble de mesures a été pris par le
gouvernement tunisien dont nos citerons brièvement la suppression de
l'institution du tuteur matrimonial, l'accès égalitaire à la fonction publique,
l'identité fiscale indépendante de la femme, une plus grande protection de
la mère active, le démantèlement des barrières juridiques...30

L'outil législatif en tant que stimulateur du progrès social a été mis à profit
dans la promotion des droits de la femme en consolidant les principes de
l'égalité et de la non discrimination entre les hommes et les femmes.

Parallèlement à cet effort soutenu de scolarisation, les pouvoirs publics et


les acteurs économiques ont davantage intervenir en faveur de la création
d'un esprit créatif chez les femmes. En plus de vingt ans, l'action publique
en matière d'entrepreneuriat s'est beaucoup transformée. Ainsi, l'appui à la
création d'entreprise s'est développé et s'est diversifié afin de répondre aux
besoins des femmes entrepreneures potentiels ou existants31. En ce sens,
des
29
INST (2005).

30
J. ZOUITEN (2004), « L'Entrepreneuriat féminin en Tunisie », XVème Colloque International du
CEDIMES, 14,19 Mars, Alexandrie.

31
R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), « Les structures d'appui à la création d'entreprise : construction en vue
de l'évaluation de leurs performances », 4 ème Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, 24,25 Novembre.

structures de formations professionnelles se sont constituées afin de


répondre aux besoins d'une population analphabète et non qualifiée.

Nous pouvons citer, à titre d'exemple, la création, d'une part et dans le


cadre du développement économique de la Tunisie, de 169 centres de
formation gérés par le Ministère du Développement Economique et qui sont
orientés presque totalement vers les femmes. Et d'autre part, la création
par l'Union Nationale des Femmes Tunisienne de 120 centres spécialisés.

Ces efforts d'investissement pourraient permettre à la femme de contribuer


d'une manière plus efficace à l'effort du développement national et d'une
manière plus général à suivre les mutations mondiales.
Il existe de plus en plus d'organisations gouvernementales ou non qui
proposent de former et d'aider les femmes dans leurs démarches
entrepreneuriales32. L'Organisation Internationale du Travail (OIT), et
l'Organisation de Création et Développement Economique (OCDE), sont
des bureaux qui se consacrent au développement de l'entrepreneuriat et de
la micro entreprise. La Banque Mondiale des Femmes est l'une des
agences internationales les plus dynamiques à proposer des prêts, des
garanties des prêts, de stages de formation et un réseau d'entraide. Mama
Cash d'Amsterdam et Goldraush à Berlin aident les femmes à trouver des
capitaux auprès des sources traditionnelles : bourses du gouvernement et
prêts des banques. L'Administration Américaine des petites entreprises
(PE) garantit 90% des emprunts des PE.

Les exemples des organisations tant publiques que privées sont mise
partout dans le monde de l'Est à l'ouest, notons : Global Woman, un bulletin
d'informations et de relations utiles pour les femmes entrepreneures crée
par le forum pour la communication interculturelle de Washington, le
Birmingham Settlement du Royaume Uni qui conseille les femmes et les
aident à acquérir des qualifications professionnelles, le Centre National
d'Education pour les femmes dans les affaires ,crée en 1993 au collège de
Seton Hill de Pennsylvanie dans le but de conduire des recherches et de
proposer des programmes d'éducation33.
32
D. C. SARCHER (2002), « Femmes entrepreneurs : catalyseurs de transformation ».

33
D.C.SARCHER (2002), op. cit.

Sans oublier à cet effet l'intérêt constaté par la Tunisie par la création d'un
ministère des affaires de la femme et de la famille en 1992 qui constate la
première institution officielle à «élaborer des programmes dans le sens de
la promotion de la famille ; la création d'u Centre de Recherches d'Etudes,
de documentation et d'Information sur la femme (CREDIF) en 1990, la
structure la plus importante qui a été créée en Tunisie est la Chambre
Nationale des Femmes Chefs d'Entreprises. Cette structure regroupe en
son sein plus de 5000 femmes chefs d'entreprises, et bénéficie d'une
reconnaissance internationale34.

Dans notre recherche empirique apparaît que plusieurs sont les femmes
qui prononcent l'importance de ce facteur dans leurs démarches
entrepreneuriale.

Au delà de ça, GASSE a confirmé dans sa recherche sur


l'entrepreneuriat35 que les PME et les nouvelles sont particulièrement
sensibles aux actions et aux changements majeurs venants des
gouvernements.
I.2.5. Régime politique

Ces dix dernières années, la libéralisation des marchés, la conjoncture


économique de l'ère de la mondialisation, la croissance du chômage et le
taux élevé d'échec des grandes entreprises, etc.... ont poussé les pouvoirs
publics et les acteurs économiques à davantage intervenir en faveur de la
création d'entreprise et de l'accompagnement des différentes catégories de
porteurs de projets de création d'entreprise.

En effet, l'entrepreneur semblait avoir disparu et avoir perdu complètement


son control dans les grandes entreprises ; Une bonne partie de la
population, et plus particulièrement les générations montantes, doute de
plus en plus de l'habilité et de la capacité des traditionnelles à faire face à
ces phénomènes et aux besoins humains qui sont en constance mutation
remettant en cause le principe longtemps accepté de l'auteur Anglais
SCHUMACHER, dans son livre devenu fameux Small is beautiful (1974)36 «
Ce qui est grand doit nécessairement être bon ».
34
M. BEN SALMA (2006), « Libéralisation commerciale et dynamique de l'emploi féminin : le cas de la Tunisie »,
Gender Impact of Trade Libéralisation in the Mena Région, pp 39-42.

35
Y.GASSE (1993), « Profession : Entrepreneur », Ed. Transcontimentales, pp 87-99.

36
Y. GASSE (1983), « L'Entrepreneur moderne : Attributs et fonctions », Revue Internationales de Gestion, Vol 7
N°4, Novembre, p.3-4.

La reconnaissance et la survivance de l'entrepreneur indépendant dans des


entreprises de petites et moyennes tailles apparaissent de plus en plus
typique à cette époque. Son esprit créatif et organisateur est au coeur de
ce renouvellement dans ce contexte, les pays développés et même les
pays en voie de développement PVD ont accepté une stratégie pour
l'orientation de leur économie vers la privatisation de leurs entreprises en
incitant ainsi à développer l'initiative privée. Cette orientation a touché en
grande partie notre population cible qui est les femmes.

De ce point de vue, les auteurs sont mis d'accord que la dynamique


entrepreneuriale féminine est en faite concentrée dans les PME ou mini
projets37. Les femmes peuvent et veulent contribuer à part entière à la
solution de la crise38. Elles arrivent dans le monde des affaires avec des
yeux neufs.

Des lois et des réglementations ont été mises à l'égard des femmes afin de
faciliter leurs accès au monde des affaires. Les recherches qui ont été
inventées à cet égard montrent que les femmes d'affaires tirent parti
davantage de tous ce qui a été offerts par les Etats au profit d'elles.
En conclusion, d'après les recherches présentes, nous pouvons dire que
les changements vécus dans l'environnement des femmes en général ont
bien joué un rôle d'appui à l'entrée des femmes dans le monde des affaires
et même à l'évolution de leur nombre à travers le monde. De cette manière,
les femmes entrepreneures se sentiront davantage soutenues dans leur
quête d'une plus grande autonomie professionnelle et d'une vraie
reconnaissance de leur contribution au développement de leur pays.
37
J. D. MC NEIL (1983), « Le travail féminin et les nouvelles technologies : défis à relever », Revue Internationale
de Gestion, Vol 8 N°2, Février, p.42.

38
F. H. GIASSON (1983), « La féminisation du marché du travail et els défis qu'elle pose aux entreprises
», Revue Internationale de Gestion, Vol 8 N°1, Février, p.1.

Conclusion

Au termes de ce chapitre, nous pouvons faire un petit survol sur les


constations conclues par les chercheurs. Les sujets sur l'entrepreneuriat
ont certes été amplement étudiés, mais toujours sans prêter attention au
genre. Le monde des affaires, ainsi que les recherches étaient largement la
chasse gardée des hommes, et l'attention a rarement été portée sur
l'entrepreneuriat féminin.

Cette situation n'a pas trop duré, les récentes recherches qui ont été
menées depuis les années 80 jusqu'à présent dans le domaine de
l'entrepreneuriat féminin ont essayé de lever la voile sur l'environnement
global des femmes. Leur premier intérêt était de déterminer quels sont les
facteurs, au niveau sociétal, économique ou individuels, qui ont affecté la
manière dont les femmes intègrent l'entrepreneuriat, et comment ce
phénomène est-il lié à la croissance économique.

Les chercheurs aussi bien que les différentes organisations (OIT, OCDE,
diverses entités gouvernementales, etc.) commencent désormais à
reconnaître que le système de genre joue, comme d'autres domaines, un
rôle très important dans l'entrepreneuriat et la croissance économique.

Nous essayerons dans le chapitre suivant de discuter de la spécificité


de femmes en affaires par rapport à leur homologue masculin dans un
premier lieu (section 1), puis de s'occuper de la relation porteuse «
femmes »- portants dans une perspective d'accompagnement (section
2) afin de se disposer de meilleures informations pour lancer des
mesures de soutien et d'appui aux femmes dans leurs démarches
entrepreneuriales.
CHAPITRE II

PHENOMENE ENTREPRENEURIAL
FEMININ DANS UNE
PERSPECTIVE
D'ACCOMPAGNEMENT
Introduction

Comme le notait le professeur EBOUE (2000), lors d'un colloque organisé


par la Boutique de Gestion A.L.E.X.I.S sur les entrepreneurs immigrés39,
c'est la spécificité même du public issu de l'immigration qui « rend les
politiques d'accompagnement indispensables » à son égard. L'auteur
évoquait comme déterminants de la spécificité de l'entrepreneuriat immigré
« le contexte généralement hostile à l'immigration économique » et, en
particulier, les discriminations sur le marché du travail et le rationnement
bancaire. Partant de cette idée et en s'inspirant de différentes théories de
discrimination envers les femmes dans la vie quotidienne que
professionnelle, nombreux chercheurs ont confirmé la transposabilité 40 des
deux phénomènes féminins et des immigrés.

Autre ce point de vue, autres raisons ont joué le rôle d'inhibition à l'entrée
des femmes sur le marché du travail et plus précisément dans le domaine
de création d'entreprises nouvelles ; son rôle traditionnelle dans la famille
comme seule responsable du foyer, la naissance des enfants, leurs
éducations, etc. ; les attitudes et les coutumes qui ont toujours considéré
les femmes comme partie de la population des minorités, sont tous des
raisons inhibitives à l'entrepreneuriat féminin. Ces éléments seront discutés
dans la première section de ce chapitre, s'intéressant de la spécificité de
femmes en affaires.

La deuxième section s'occupe de la relation porteurs « femmes » portants


dans une perspective d'accompagnement. Cette analyse passe
nécessairement par une confrontation de l'offre et de la demande
d'accompagnement en soulignant la diversité des structures
d'accompagnant existants.
39
T. LEVY TADJINE (2004), « L'Entrepreneuriat immigré et son accompagnement en France », Thèse de
Doctorat en Sciences de Gestion, Université du Sud - Toulon- Var. Prix de la première thèse en entrepreneuriat.
P.253.
40
J. ZOUITEN,T. LEVY TADJINE (2005), « Les femmes et les immigrés ont-ils besoin d'un accompagnement
entrepreneurial spécifique ? », IVème Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, Paris 24-25 Novembre, p. 11-
12.

Section 1

SPÉCIFICITÉ DE L'ENTREPRENEURIAT FÉMININ

Les études empiriques menées su l'entrepreneuriat ont surtout concerné


les hommes entrepreneurs. La femme entrepreneure comme un sujet
d'étude est un phénomène récent. Ce n'est pas étonnant dans la mesure
où le monde des affaires reste pour longtemps la chasse garde des
hommes. Toutefois, des études britanniques et américaines indiquent que
la proportion des femmes entrepreneures dans ces pays s'accroît assez
rapidement (CROMIE et BIRLEY, 1992 ; KOURILSKY et WALSTAD, 1998).
Abondant dans le même sens, la Small Business Administration prévoit que
la part des femmes entrepreneures atteindra 50% l'an 2002 et s'accroît les
années à venir41.

FILION (1997) et GASSE (1993) et d'autres chercheurs français ont montré


que ce phénomène se manifeste en France avec une grande intensité au
cours de dernières années42. L'intérêt constaté par les chercheurs à propos
de ce phénomène a enrichi la connaissance sur les carartéristiques
démographiques de cette population cible, leur famille, leur expérience
professionnelle, leur formation et leur motivation pour créer une entreprise
et les problèmes qu'elles rencontrent.

Néanmoins, malgré que ce phénomène se manifeste selon une intensité


variable suivant les pays, les chercheurs ont élaboré à peu près les mêmes
thèmes sur l'Entrepreneuriat féminin. Essentiellement basées sur des
études comparatives soit entre minorités et non minorités, soit entre
femmes entrepreneures et femmes gestionnaires, soit entre hommes et
femmes entrepreneurs, les recherches ont visé à déceler les différences
aussi bien sur le plan des profils de ces femmes, de leurs entreprises, qu'au
niveau des problèmes rencontrés. On peut aborder les résultats de ces
recherches selon 4 thèmes majeurs :

v' Les caractéristiques socio démographiques des femmes entrepreneures,


(II.1.1)

v' Les caractéristiques de leurs entreprises, (II.1.2)


41
F. K. HIEN (2002), « L'Entrepreneuriat féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire », Septembre, p.13.

42
P. DAY- HOOKOOMSING (2002), « La situation de la femme entrepreneur face à al nouvelle donne
économique à l'île Maurice », 6ème Congrès International Francophone sur la PME, Octobre, HEC, Montréal.
v' Leurs motivations pour se lancer en affaires (II.1.3) et

v' Les problèmes qu'elles rencontrent tout au long de leurs activités


entrepreneuriales. (II.1.4)

II.1.1. Caractéristiques socio démographiques des femmes


entrepreneures

C'est l'aspect la plus couramment abordé dans la littérature. Les questions


traitées couramment concernent les données démographiques de la femme
entrepreneure à savoir l'age, la formation, l'influence familiale, les valeurs
personnelles, la carrière antérieure, le style de direction, le type de
l'entreprise crée. Et depuis, le nombre de recherches qui se sont focalisées
sur les femmes entrepreneures a augmenté. Ces études ont été menées
partout dans le monde. Cependant, les résultats de ces recherches sont
divers et contradictoires (FISHER, REUBER et DYKE, 1993). La plupart
d'entre elles révèlent des différences entre les femmes et hommes
entrepreneurs, prenons l'exemple des études menées par BUTTNER et
ROSEN (1989), CHRISMAN et Al. (1990), RIDING et SWIFT (1991) et
encore HISRISH et PETERS (1991).

Ces différences se manifestent aussi bien du point de vue de leurs


motivations (GEOFFE et SCASE, 1995) que de leurs expériences et leurs
besoins pour la création. Toutefois, d'autres travaux montrent l'existence de
ces différences entre les deux sexes du point de vue de leurs traits de
personnalité (SEXTON et BOWMAN- UPTON, 1990), de leurs expériences
et de leurs besoins (BELKOURT et Al., 1991)43.

De ce fait, une revue de la littérature succincte nous permet de relever les


résultats contradictoires de ces enquêtes.

Dans un angle de vue quasiment différent, des études menées par


l'Agence de la Promotion de Création d'Entreprise APCE (1999) et
l'Organisme de Création et Développement d'entreprises OCDE (1998) ont
montré que le profil de la personne créatrice d'activité entrepreneuriale
varie selon les territoires et l'histoire du milieu (dotation
43
J. ZOUITEN (2005), op. cit.

d'infrastructures, niveau de compétences et de qualification de la main


d'oeuvre, culture du pays...)44.

Somme de toute, il est claire que dans la pratique la personne créatrice


d'activité entrepreneuriale que ce soit femme ou homme doit posséder un
potentiel entrepreneurial et des qualités qui soient liées à la création.
Néanmoins, des qualités personnelles, des attitudes, des comportements,
des antécédents personnels incontournables s'imposent, ces sont semblet-
il les clés d'entrée dans la décision de création45.

1. Âge

La relation entre l'âge de la femme créatrice d'entreprise et sa carrière


entrepreneuriale a fait l'objet de recherches minutieuses (RONSTADT,
1983).

HISRISH et PETERS ont fait la distinction entre l'âge de l'entreprenance


(tel qu'il se reflète dans son expérience) et l'âge chronologique46. Comme
on le verra dans la prochaine section, l'expérience de l'entreprenance est
l'un des facteurs les plus prédictifs de la réussite, particulièrement lorsque
l'entreprise nouvelle et l'expérience professionnelle relèvent du même
domaine d'activité.

En termes d'âge chronologique, les études sur les femmes entrepreneures


montrent une distinction différente et mettent en relief une plus grande
diversité d'âges. WELSCH et YOUNG (1984) ET BIRLEY, MOSS et
SAUDRES ont montré qu'aux Etats-Unis les femmes sont plus jeunes que
les hommes, au moment du lancement de leur projet entrepreneurial. Elles
indiquent que l'âge moyen se situe entre 25 et 40 ans, alors que pour les
hommes, c'est plus que 43 ans47.

En revanche, d'autres enquêtes menées aux Etats Unis démontrent le


contraire notamment celle menée par HISRISH et PETERS en 1990 qui
indiquent une tendance des hommes à faire leur première tentative
significative peu après leur trentième anniversaire et les femmes plutôt
autour de 35 ans.
44
G.TCHAOUSSI (2002), « Eveil entrepreneurial, engagement et coaching des femmes créatrices d'activités
entrepreneuriales au Cameroun ».

45
G. TCHAOUSSI (2002), op. cit.

46
R. D. HISRISH, M. P. PETERS (1991), « Entrepreneurs hip: lancer, élaborer et gérer une entreprise», Edition.
Economica. pp.61-62.

47
J. ZOUITEN (2005), op.cit.

Lille décrit cette situation comme étant « la période du libre choix » où l'on a
confiance en soi et où l'on dispose d'une base financière suffisante tandis
que les contraintes familiales sont moindres.

Selon des études issues du portrait statistique des femmes entrepreneures


au Canada (2002), LEGARE et ST- CYR ont montré que les femmes
entrepreneures appartiennent à une catégorie d'age relativement plus
jeune que celle des hommes48.
En Europe, la situation est assez différente. L'age moyen de
entrepreneures est beaucoup plus élevé. Sans doute dans le contexte
européen, la promotion dépend de l'age et le capital et beaucoup plus
difficile à accumuler49.

D'après une étude réalisée en 1997 par un institut de recherche européen


sur un échantillon de 300 créatrices, une large majorité a entre 30 et 50
ans. En ce sens, d'autres recherches ont tendance à confirmé ces
conclusions et indiquent que les femmes sont plus âgées que leurs
homologues masculins (WATKINS, 1984 ; BURDETTE, 1990 ; DENG,
HASSAN ET JIVAN, 1995 ; HERNANDEZ, 1997).

En Afrique, les femmes sont toujours été considérées comme des minorités
et ont tendance à s'orienter vers la création d'activités entrepreneuriale
individuelles dans un age relativement plus élevé que celle des hommes.

Sur ce point, HERNANDEZ et RAJEMISON ont aboutit à des conclusions


reflétant que les femmes entrepreneures en Afrique sont plus âgées par
rapport à leurs correspondantes des EU et de l'Europe généralement et ce
probablement en raison de la valorisation tardive de l'Entrepreneuriat et de
la réussite des femmes en affaires.

2. Formation

La formation des femmes entrepreneures a fait l'objet d'abondantes


recherches que leurs résultats confirment bien les contradictions au sein
même d'un pays. En effet, la plupart de sauteurs américains, tel que
WATKINS en 1983 ou encore BELKOURT et Al. remarquent que les
femmes ont une éducation moins importante.
48
M. H. LEGARE, L. ST- CYR (2000), « Portrait statistique des femmes entrepreneurs », HEC, Canada.

49
F. K. HIEN (2002), op. cit.

Par contre, WELSCH et Young constatent que les femmes étaient mieux
éduquées que les hommes entrepreneurs. L'étude de BIRLEY et al. (1987)
et celle de HISRISH et BRUSH (1984) ne reflètent pas de différence
significatives entre les deux genres. Selon ces derniers, le niveau
d'éducation des femmes entrepreneures est comparable à celui des
hommes, mais ce qui diffère sont les domaines d'études (ingénierie,
gestion, sciences humaines...). Ce constat a été presque le même en
Canada50.

En Europe, les femmes d'affaires sont un peu plus scolarisées que la


population en général (LAVOIE, YUDKIN et STARR, 1997). Or, elles sont
plus nombreuses que les entrepreneurs males à avoir terminé le
secondaire ou le collégial et seulement un peu moins détiendra un diplôme
universitaire. La plupart auraient aimer l'école et auraient bien réussi,
contrairement à la croyance populaire qui associe les caractéristiques du
décrochage scolaire aux entrepreneures féminins (GASSE et D'AMOURS,
1993)51.

Selon des statistiques prises du rapport de Line Robert à l'aide du réseau


des femmes entrepreneures sur les caractéristiques des femmes
francophones, on note qu'en 2003, les femmes créatrices d'activités
entrepreneuriale sont parfaitement instructives. Cette population cible a un
niveau de scolarité aussi élevé que les entrepreneurs établies avec
presque 4 femmes sur 5 ont fait des études post secondaires. Plus de la
moitié des femmes interrogées ont fait des études universitaires (55.5%)52.

En Afrique, les chercheurs ont mis à l'évidence l'existence des fondements


idéologiques des valeurs et des coutumes qui ont été à la base dans les
politiques sociales de scolarisation en Occident.

Dans cette perspective, les statistiques qui ont été faites dans nombreux
pays africains montrent que les femmes, en général, n'ont pas un niveau
d'instruction secondaire appréciable, non plus un niveau supérieur ; en ce
sens, le taux d'analphabétisme dans ces pays était plus élevé pour les
femmes que pour les hommes.
50
J.ZOUITEN (2005), op.cit. p3-4.

51
Y.GASSE, A.D'AMOURS (1993), « Profession entrepreneur », Les Ed. Transcontinentales, Fondation de
l'entrepreneurship, pp.88-89.

52
L.ROBERT (2003), « Les femmes se prononcent : stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes
francophones », Réseau Femmes Colombie-Britannique, Mai, p.13-14.

Par ailleurs, il importe de souligner les efforts de scolarisation consentis par


ces pays pour faire face à la libéralisation et la mondialisation des
économies. Depuis, le niveau d'instruction des femmes en affaires est
amélioré. Toutefois, leur formation est concentrée sur des disciplines
toujours attribuées aux femmes telles que les sciences sociales, les études
littéraires, languistiques, etc.

En Tunisie, le taux d'analphabétisme a diminué entre 1994 et 2004 de


11.4% pour les femmes contre 6.4% seulement pour les hommes.53 De
plus, d'après les dernières statistiques relevé par l'INST (2005), on
remarque une évolution du nombre de scolarisation des filles de 6.7%
contre un taux de 3.3% pour les garçons.

Le nombre des femmes ayant un niveau supérieur a presque multiplié par


plus de quatre fois en dix ans (1994-2004), dépassant celui des hommes.
Désormais le taux de scolarisation tunisien des filles se situe bien au delà
de la moyenne des PVD et dépasse la moyenne mondiale ainsi que la
norme des Etats Arabes.54

En plus, le parcours des deux catégorie des entrepreneurs soit hommes ou


femmes sont peu différenciés grâce à des compagnes de sensibilisation
menées par l'Etat ; selon ZGHAL, SLAMA (2006), un rattrapage régulier et
sensible des femmes dans les filières scientifiques, secteurs
traditionnellement réservés aux hommes, comme par exemple les sciences
et l'ingénierie.55

3. Influence famiiale

Une bonne partie de la littérature soutient l'influence de la famille comme


vecteur moteur au développement de l'esprit créatif chez leurs filles. Les
aspects scientifiquement étudiés de l'environnement familial de
l'entrepreneur du façon général portent sur son même rang de naissance,
la profession et le statut social de son père ou de sa mère et de se relations
avec ses parents.

Nombreux auteurs comme COOPER et DUNKELBERG, 1982 ; HISRISH et


BRUSH, 1987,
COLLINS et MOORE, 1970 ; SHAPIRO, 1971 ont admis qu'un pourcentage
élevé
53
INST (2005).

54
M.BEN SLAMA (2006), « Libéralisation commerciale et dynamique de l'emploi féminine : le cas de la Tunisie »,
Gender Impact of Trade Libéralisation in the Mena Région, p 26-27.

55
J.ZOUITEN (2004), op.cit.

d'entrepreneures femmes descendent de père lui-même entrepreneur. Il est


donc évident que ce lien filial devrait expliquer le désir d'entreprendre plus
tard.56

Une étude Américaine réalisée auprès de 58 entrepreneures révèle que la


femme entrepreneure est quatre fois plus sujette à une influence parentale
(père ou mère) que la population en général (SMITH, CAIN et WARREN,
1982).

Néanmoins, HISRISH et PETERS ont montré dans leurs recherches sur


l'entrepreneuriat que la profession des parents des entrepreneurs marque
fortement la personnalité de l'entrepreneur, cela est également vrai pour les
femmes que pour les hommes. Les entrepreneures s'habituent dés le plus
jeune âge à la nature indépendante et à la souplesse d'un statut dont le
père incarne l'exemple. Comme remarquait un entrepreneure : « mon père
était si plein de l'entreprise qu'il créait et m'a donné un tel exemple qu'il ne
m'est jamais venu à l'idée »57.

Ce constat n'a pas été confirmé par les autres chercheurs s'intéressant à la
spécificité de l'entrepreneuriat féminin. Selon l'expression d' AROCENA
dans son rapport sur la création d'entreprise comme une affaire de réseaux,
les femmes entrepreneures rencontrées ne créent pas « au hasard » et se
situent toujours en terrain connu dans le cadre de réseaux constitués avec
le temps. Il y a autour d'elles tout un creuset favorable, « un milieu support
»58.

Selon une enquête réalisée par WATKINS et WATKINS (1983) sur 58


femmes entrepreneures britanniques, 37% avait un père travailleur
indépendant ; 16% avait une mère propriétaire en tout ou partie d'une
entreprise ; 10% descendent des pères dont l'occupation avait un lien étroit
avec le monde de l'entreprise.

HISRISH et PETERS indiquent que la présence d'une mère entrepreneure


renforce plus le sentiment d'indépendance chez sa fille ; bien que les
résultats soient moins homogènes, la proportion des mères entrepreneures
parait en tout cas moins élevé parmi les parents des femmes
entrepreneures.

En somme, les parents jouent le rôle de soutien et favorisent


l'indépendance,
l'épanouissement et la responsabilité dans le caractère de leurs filles. Cette
relation parentale
56
F.K.HIEN (2002), « L'Entrepreneuriat féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire », Septembre, p15.

57
R. D. HISRISH, M. P. PETERS (1991), op. cit.

58
P. N. DENIEUIL (2004), « femmes et entreprises en Tunisie : essai sur les cultures du travail féminin », Ed. L'
Harmattan, Paris.

parait très importante pour les femmes entrepreneures considérées


traditionnellement comme des minorités.

Mais l'occupation parentale n'est q'un des facteurs familiaux qui influencent
la création d'entreprise : les attentes familiales constituant également un
autre facteur. En particulier, l'attitude positive envers la prise de
responsabilité est également corrélée au choix de l'entrepreneuriat chez les
femmes. Dans ce cas, la position de l'aînée dans une famille devra jouer un
rôle important.
Cependant, la place dans l'hiérarchie des naissances n'a pas toujours été
sensibilisée dans la plupart des études sur L'entrepreneuriat féminin ou
masculin.

Pour d'autres, les résultats sont souvent contradictoires, faute


d'insuffisance des données lors des entretiens. D'abord, les auteurs ne
disposent pas des données sur les autres frères et soeurs pour savoir leurs
profils s'il est entrepreneurial ou non ; de plus, les observations ne sont pas
limitées par un intervalle précis du nombre des enfants dans la famille.

Cette question n'a pas de relation avec l'entreprenance et mérite une


analyse plus approfondie.

Un autre aspect de l'influence familiale est le statut matrimonial. La plupart


des hommes entrepreneurs sont mariés et le mariage joue le rôle de
stabilisateur dans leurs métiers. La situation est beaucoup plus
controversée au sein des femmes entrepreneures. Le mari peut constituer
soit un frein, soit un stimulateur pour la création d'entreprise.

Dans la même étude de WATKINS et WATKINS (1984), ils ont montré que
48% des femmes entrepreneures sont mariées ou ont un statut similaire,
29% sont divorcées et 19% sont célibataires. Le rôle du mariage
stabilisateur semble moins vérifié pour la femme que pour l'homme.

Cet état de vue sera plutôt concentré dans les pays arabes qu'européens
vu la nouvelle place qu'occupe les femmes dans cette nouvelle ère
d'ouverture et de mondialisation.

Ce point sera décortiqué d'une manière plus détaillée dans la troisième


section de cette partie comme obstacle majeur rencontré par les femmes.

4. Expérience professionnelle antérieure

Plusieurs sont les auteurs qui ont mis à l'évidence l'existence des liens
étroits entre l'expérience professionnelle antérieure et le recours au travail
indépendant. Le salariat a été d'abord considéré comme une école.
Plusieurs femmes estiment que la réussite passe nécessairement par
l'existence préalable du salariat. Celui-ci permettrait en effet d'acquérir
l'expérience technique, la connaissance des fournisseurs, l'accumulation
des connaissances et des réseaux, voire des fonds nécessaires à la
création de leur entreprise.

S'agissant d'un tel point de vue, les résultats de recherches existantes son
contradictoires. La plupart des auteurs montrent que pour une grande
majorité d'entrepreneurs, aussi bien hommes que femmes, ils ont eu une
expérience professionnelle avant leur projet de création de leur propre
entreprise. La différence résiderait plutôt au niveau du type d'expérience.59

Par ailleurs, l'analyse de l'emploi par profession montre que les femmes ne
sont pas également présentes dans toutes les professions. Certaines
professions sont clairement féminines, d'autres sont plus féminisées que la
moyenne, mais de nombreuses professions restent fortement masculines et
hermétiques aux femmes ;

Dans cette logique d'idées, les chercheurs montrent que les femmes ont
une expérience importante de type administratif, de niveau hiérarchique
moyen et souvent axée sur les domaines liés aux services, par exemple, la
formation, le secrétariat ou encore la vente en détails plutôt que les
domaines techniques, industriels et financiers.60

Contrairement, les entrepreneurs hommes ont une expérience un peu plus


axé sur la gestion, l'import export, l'industrie, la finance et tout ce qui relève
du domaine technique.

De ce fait, selon HISRISH et PETERS (1991), le type d'activité de


l'entreprise crée par les femmes sera en fonction du type d'expérience
professionnelle déjà acquis. De ce fait, nous retrouvons plus d'entreprises
crées part les femmes dans les domaines liés aux services tels que le
commerce e détail, les relation publiques, les services éducatifs te le
conseil alors que les hommes sont plutôt portés vers l'industrie, la
construction ou la haute technologie.
59
Jihéne Zouiten (2004), op. cit.

60
CREDIF (2002), « Les femmes en Tunisie 2000 », p.242-244.

II.1.2. Caractéristiques des entreprises privilégiées par les femmes en


affaires

1. Secteur d'activité

Même qu'à partir de cette dernière décennie 1990-2000 que le phénomène


entrepreneurial féminin prend une place importante dans les recherches
dans l'entrepreneuriat et le management des entreprises ; il est toutefois
erroné de dire qu'il s'agit d'une nouveauté. L'entrepreneuriat féminin est
traditionnellement enraciné dans nos sociétés. Le rôle qui ont joué les
femmes dans l'administration de l'économie domestique, leur participation
importante à la production agricole, à l'élevage, à la transformation des
aliments, au tissage, à la fabrication des vêtements, des tapis et autres
teintures, à la fabrication des parfums, à la production artisanale, etc.
Les femmes faisaient toujours l'objet de commercialisation et de production
sans toutefois qu'elles soient visibles sur le marché. Elles se présentaient
toujours dans le secteur informel. Toutefois, cette existence leur conférait
certaines responsabilités et un pouvoir d'initiatives et de décision ;

Les récentes recherches menées sur l' entrepreneuriat féminin se sont


intéressées à dresser l'état d'évolution des secteurs choisis par les
femmes.

Dans cette perspective, les chercheurs pensent que la reconnaissance et la


capacité d'émergence de la femme entrepreneure sont liées au secteur
d'activité : la femme chef d'entreprise entrepreneure en confection, tissage,
pâtisserie aurait apparemment moins de difficultés d'intégration dans le
milieu des entrepreneures du secteur et concurrents, que la femme chef
d'entreprise des industries mécaniques, du bâtiment ou du transport.

En effet, l'emploi des femmes est très polarisé. Diverses études faites sur
les femmes entrepreneures ont montré que les femmes en affaires sont
davantage concentrées dans le secteur des services que dans tout autre
secteur. En ce sens, il est indéniable que le développement d'une
économie de services a permis aux femmes de prendre une place plus
grande dans le monde des entrepreneures. C'est probablement chose plus
difficile dans une économie axée sur les industries manufacturières et le
secteur primaire (RATTE, 1999)61.
61
S. Ratté (1999), « Les femmes entrepreneurs au Québec : qu'en est-il », Fédération de l'Entreprise
Indépendante, Montréal, mars, p.4-5.

De plus, certains chercheurs avancent que face à cette ère d'ouverture et


de libéralisation, la nouvelle économie de savoir sied particulièrement bien
aux femmes entrepreneures qui, plus jeunes et très scolarisées, peuvent y
saisir de belles occasions d'affaires.

Bien que les femmes aient gagné du terrain au niveau de services, elles ont
gardé leur place principale dans le secteur du textile, habillement, secteur
qui est largement été féminisé. Les autres secteurs industriels sont
quasiment été fermés aux femmes, elles n'y ont profité que 6 à 8% de
création d'emploi (Statistique Canada, 1997).

Le secteur du commerce compte aussi une proportion non négligeable des


femmes, par contre, l'attrait de ce secteur est en régression depuis les
années 90.

Mêmes conclusions ont été confirmées par la plupart des chercheurs.


Selon des dernières statistiques prises de l'INS Tunisie sur une répartition
de la population active selon le sexe et le secteur d'activité en 2004
(Tableau suivant) :

Branches d'activités Femmes Hommes


(en %) (en %)
Industries Manufacturières 36 15
Services socio culturels, commerciaux, personnels 33 22
Agriculture 16 17
Commerce 7 13
Construction 1 18
Transport, Communications 2.1 7
Finances, Assurances et affaires mobilières 3.6 6
Administrations publiques 0.3 1
Autre activités 11
Total (Nombre absolu) 100 100

733289 2121397

Source : INST, Mars 2005

Tableau II.1 : répartition de la population active selon le sexe et le


secteur d'activité en
2004

On remarque que pour un taux de population active féminine de 24.3%


contre 71.8% représentant la population active masculine, il y en a 85% des
femmes se concentrant dans les activités dites des services socio culturels,
commerciaux et personnels, dans l'industrie manufacturières avec une
proportion de 36% dont 28% dans les textiles- habillement, sans oublier sa
place dans l'agriculture et les activités rurales. Par comparaison, ces
mêmes activités rendent compte seulement 54% de l'emploi féminin.

Cette forte concentration de femmes en affaires dans le secteur tertiaire a


été expliqué par DENIEUIL dans son rapport sur les femmes
entrepreneures en Tunisie, par le faite du prolongement des barrières
socio- culturelles traditionnelles vouant la femme aux taches domestiques
(confection, couture, agriculture, artisanat...).

D'autres chercheurs estiment que le caractère prudent des femmes et leur


incitation à la reproduction sociale limitent leur créativité et favorise la
multiplication des entreprises féminines dans les mêmes secteurs
nécessitant peu de technologies, de savoir faire et encore moindre des
mains d'oeuvre.62 RATTE ajoute que ce phénomène peut être imputé à la
faiblesse des moyens financiers et à la relative jeunesse du mouvement qui
se heurte à la concurrence des entreprises masculines.

GASSE et D'AMOURS affirment que la tertiarisation de l'économie a joué


beaucoup dans l'orientation des femmes vers le secteur de services. La
désaffection encore perceptible des filles pour les études techniques et les
sciences explique aussi que moins des femmes se retrouvent dans les
secteurs manufacturiers et autres.63

Selon les expressions de certaines femmes interrogées au cours des


entretiens directs effectués auprès d'elles dans notre présente recherche,
les métiers du service à la création ou bureaux d'études (publicité,
architecture, agence de voyage, design, décoration, marketing etc.) sont un
créneau pour elles où elles trouvent la possibilité de mettre en valeurs leurs
facilités de
62
P. N. DENIEUIL (2005), op. cit.

63
Y. GASSE, A. D'AMOURS (1993), « Profession entrepreneur », Les Ed. Transcontinentales, Fondation de
l'entrepreneurship, pp.88-89.

communiquer et leur connaissances instructives, leurs proximités de la vie


quotidienne et des modes de vie.

De nombreuses femmes entrepreneures justifient en effet le choix de leur


secteur d'activité par le faite qu'elles connaissent bien les besoins
émergents de femmes et sont les mieux placées pour travailler. C'est là où
s'exprime la volonté de prendre une place d'entrepreneur sur un marché
émergent et qui interpelle particulièrement les savoir faire de la femme.

2. Taille de leurs entreprises créées

Vu que les femmes entrepreneures sont concentrées sur des secteurs


tertiaires (commerce, textile, artisanat...), nécessitant peu de mains
d'oeuvres, cela favorise leur exploitation dans les micros entreprises. Ces
sont des entreprises avec moins de 10 employés. Les récentes recherches
sur les femmes entrepreneures confirment que les femmes exploitent en
exclusivité des micros entreprises. Ainsi, une part non négligeable d'entre
elles se trouve en exploitation des PME64.

En ce sens, les auteurs s'accordent sue l'existence d'une disparité


importante entre la taille d'une entreprise gérée par une femme ou un
homme. Les hommes se trouvent généralement en grandes entreprises
c.à.d. entreprises à plus de 100 employés.
De prime abord, le recours des femmes aux micros entreprises ou parfois
aux PME a été expliqué par les auteurs par plusieurs raisons dont on cite
deux qui sont les plus indicatives :

Tout d'abord, les femmes ne disposent pas d'un grand revenu lors du
démarrage de son projet entrepreneurial ( fond personnel limité, difficulté
au recours aux institutions financières...), de plus, les femmes autonomes
consacrent moins du temps à leurs entreprises que les hommes. Elles se
trouvent dans l'obligation de concilier leurs responsabilités entrepreneuriale
avec celles familiales qui leur incombent traditionnellement telles que les
soins prodigués aux enfants et donc profiter davantage de la flexibilité du
travail autonome65.
64
S. RATTÉ (1999), op. cit.

65
L. ROBERT (2003), op. cit.

Au total, les chercheurs se rendent évident compte que, partout dans le


monde, les femmes seront plus ambitieuses que les hommes à
entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail individuel ou
peu d'employés.

3. Style du management spécifique

Nul ne peut nier l'apparition des femmes à un cadre d'analyse totalement


différent du reste de la population présentant des comportements et des
styles de management spécifiques à elles. Auparavant, les premières
femmes cadres, au début, et parce qu'elles n'avaient pas d'autres modèles,
ont adhéré aux « règles de conduite » qui avaient façonné la réussite des
hommes, basé sur l'autorité et la hiérarchie.

Toutefois, ces femmes d'affaires de la seconde génération ont tiré partie de


ce qui est unique en elles et ouvrent de nouvelles voies pour accéder au
sommet des entreprises. Et les entreprises fassent bien d'adopter un style
de management plus « féminin »66.

Les résultats de recherches établies sur ce sujet montrent que les femmes
réussissent grâce, et non pas en dépit, de certains traits de caractère «
typiquement féminin », généralement considérés comme négatifs chez un
entrepreneur.

La structure typique qu'adoptaient les femmes dans leur entreprise est telle
d'un réseau dans lequel chacun est en contact avec chacun, chaque
personne étant une ressource potentielle pour chacun des autres. Les
dirigeants se sentent plus à l'aise au centre des choses qu'au sommet
d'une pyramide67.
Le succès de ces femmes montre que ce nouveau style convient tout à fait
à certains environnements de travail et favorise les chances de survie d'une
entreprise.

D'après une enquête réalisée par ROSENER (1991) pour le compte de


l'International Women's Forum, il s'avère que lorsque les femmes et les
hommes parlent de leur travail et des styles de management adopté, les
différences surgissent.

Les hommes ont davantage tendance à se décrire en des termes qui


caractérisent ce que les experts appellent le « leadership transactionnel »
et leurs relations avec leurs subordonnés se présentent comme la
récompense et la punition. Les hommes utilisent également plus facilement
le pouvoir que leur confèrent plus facilement leur position et l'autorité
hiérarchique. La structure de leurs entreprises est hiérarchique et
pyramidale où l'information est amassée plutôt que partagée.

Néanmoins, les femmes, elles seraient plutôt adeptes d'un leadership de


type « transformationnel ». En effet, elles incitent leurs subordonnés à
assimiler leur intérêt personnel à celui du groupe. Par ailleurs, leur
charisme, leurs compétences, leur ardeur au travail et un dialogue constant
sont les sources de leur pouvoir, plutôt que leur position hiérarchique68.

Selon l'expression du HEIN, les femmes ont tendances à transférer leurs «


expériences maternelles » dans leur travail69. Dans ce sens, les auteurs
affirment que l'atmosphère de travail dans l'entreprise gérée par une femme
reflète les valeurs et les caractéristiques féminines : sens de relation,
l'indépendance et de la coopération. LEVY TADJINE (2004), LEVY
TADJINE, LANOUX, NKALKEU (2004), NKALKEU, LEVY TADJINE (2005)
ont montré que l'altruisme constituait une caractéristique fréquente de
l'entrepreneuriat féminin70.

Ces conclusions ont pu être observées sur les entrepreneurs partout dans
le monde de l'Est à l'Ouest.

L'ethos de la notabilité, la recherche d'une importante position sociale dans


la vie communautaire prenait le dessus sur l'ethos de la rentabilité, dans la
motivation entrepreneuriale féminine. Il en résulte alors des ambitions et
des comportements singuliers pour l'entrepreneuriat féminin par rapport au
commun des entrepreneurs (LEVY TADJINE et ZOUITEN, 2005).

GASSE et D'AMOURS mettent en exergue les expériences des femmes de


la gestion qui sont plus réduites et pourtant, les femmes d'affaires
connaitraient davantage le succès que leurs
68
J. ROSENER (1991), op. cit.
69
F. K. HIEN (2002), « L'Entrepreneuriat féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire », Septembre, p.14.

70
T.LEVY TADJINE, J. ZOUITEN (2005), « Les femmes et les immigrés ont-ils besoins d'un accompagnement
entrepreneurial spécifique ? », IVème Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, paris, 24-25 Novembre, p.3-4.

correspondants males. Ces deux auteurs mentionnent que l'intuition


féminine a bien sa place dans la gestion. Presque plus de moitié des
femmes entrepreneures interrogées se disent qu'elles sont plus prudentes
lors du démarrage en affaires, avec une connaissance subséquente plus
modérée et sont autant rationnelles qu'instructives alors que leurs
homologues males sont juste un peu moins nombreux à l'avouer.

Cette influence du genre dans la manière de gestion d'une entreprise a été


conforme aux attentes. Ce point confirme implicitement l'hypothèse que
l'entreprenariat féminin se présentait comme phénomène spécifique ayant
des caractéristiques spécifiques.

Il est également important de poser la question de la spécificité de leur


motivation, problèmes rencontrés et de leur accompagnement. Ces
questions seront traitées dans les parties suivantes.

II. 1.3. Motivations des femmes entrepreneures et les déclencheurs de


l'entrepreneuriat

« Qu'est ce qui pousse une femme à prendre des risques et à lancer une
entreprise nouvelle, à vouloir faire carrière dans l'entreprenance en dépit
des terribles aléas de la réussite ? ». Comme s'interrogeaient MACHADO,
GIMENEZ, GOMES, PELLISSON et ALIGELERI dans leurs recherches sur
le comportement managérial des femmes et des hommes entrepreneurs :
cas de la Brésil (2002)71.

Contrairement aux hommes qui sont le plus souvent attirés par des facteurs
positifs (gains matériels, promotion sociale, etc.), les femmes sont incitées
à construire leurs propres entreprises pour plusieurs raisons qui sont
d'ordre personnelles ou dues aux circonstances extérieurs, positives ou
négatives (SHANE, KOVEREID et WEWTHEAD).

Selon les termes de Duchéneaut, on peut faire la différence entre des


facteurs « push » qui poussent les femmes vers le travail indépendant sans
qu'il y ait réelle volonté mais plutôt nécessité, et des facteur «pull » qui le
attirent positivement et débouchent sur une véritable volonté de création72.
71
H. P. VIER MACHADO, F. A. PRADO JIMENEZ, V. GOMEZ, C. PELLISSON, L. A. ALIGELERI, L. M.
ALIGELERI (2002), « Female and Male Entrepreneur' Managérial Behaviour : A Brazilian Study », Management
International, Vol 7, N° 1, Automne, HEC, Montréal, p. 1.
72
B. DUCHENEAUT, Groupe ESC Rennes, EURO. PME (1997), « Les
femmes entrepreneurs à la tête de PME », Conférence de l'OCDE sur « les
femmes entrepreneurs à tête de PME : une nouvelle force pour l'innovation
et la création d'emploi », Avril.

1. Les facteurs de poussée « push »

Ils se caractérisent plus précisément par l'insuffisance du revenu familial


soit du conjoint, qui est dû nécessairement à l'augmentation du niveau des
ménages, soit les cas des femmes célibataires, veuves ou divorcées qui
sont plus contraintes d'agir face à leurs situations familiales.

L'insatisfaction dans le travail salarié à cause des conditions du travail


inacceptables, horaires trop rigides, une trop grandes différences des
salaires entre hommes et femmes, une ségrégation dans l'attribution des
postes, les frustrations d'un avancement bloqué, la désillusion quand aux
relations traditionnelles des employés et des employeurs73.

Les femmes sont souvent affectées à des postes subalternes qui n'est pas
acceptables par elles vu l'amélioration de leur niveau d'instruction
(HISRISH et BRUSH, 1986 ; BRUSH, 1992).

Dans certains pays, le haut niveau de chômage est un facteur de poussée.


Ce cas de figure a té dénommé par Duchéneaut comme un facteur à part,
centré sur une partie accomplissement personnel/ nécessité contextuelles
qui permettrait de moduler les motivations des femmes entrepreneures74.

A titre d'exemple, avant la chute du mur de Berlin, 94% des femmes de la


République Démocratique travaillaient ; aujourd'hui, le taux de chômage de
20% a encouragé les femmes entrepreneures : depuis 1990, c'est 150000
entreprises dirigées par les femmes qui ont été crées.

2. Les facteurs positifs « pull » qui attirent les femmes vers la carrière
d'entrepreneures sont multiples.

Les femmes comme les hommes entreprennent par besoin d'indépendance


et d'accomplissement et par refus de travailler pour une tierce personne. De
ce fait, les femmes entrepreneures sont prêts à assumer les risques
sociaux, psychologiques et financiers afin d'assouvir leur besoin
d'indépendance75. Ce facteur de motivation est presque le seul facteur qui
rassemble autant les femmes que les hommes entrepreneurs d'après les
études réalisées sur la motivation dans différents pays.
73
D. C. SARCHER (2005), op. cit.

74
B. DUCHENEAUT (1997), op. cit.
75
J. ZOUITEN (2004), op. cit.

Toutefois, pour ces femmes, le désir d'indépendance domine largement sur


les autres motivations de création d'entreprise. Ceci est expliqué dans la
littérature, essentiellement, par le statut social de la femme (comme déjà
énuméré plus haut). En d'autres termes, être dirigeante de sa propre
entreprise leur permet d'être flexible quand à la gestion de temps, afin de
trouver l'équilibre entre le travail et la famille.

Quand, aux hommes entrepreneurs, la principale motivation à vouloir


entreprendre réside dans le désir de détenir plus d'argent. Cette raison
n'est plus primordiale chez les femmes. Dans une étude Allemande, les
femmes ne placent le profit qu'à la quatrième ou la cinquième place,
derrière leur désir autonome et de développer leurs idées propres.

D'autres facteurs ont intéressé les chercheurs et qui reflètent des


différences quand aux motivations des hommes et des femmes. Ces
facteurs sont énumérés par les femmes interrogées comme des facteurs
secondaires qui ont des influences moindres que la première dans leur
choix entrepreneurial ; Toutefois, ces motivations ne peuvent pas être
négligeables pour les femmes. On cite à titre non exhaustif,
l'épanouissement personnel, le goût d'entreprendre, le statut social,
pouvoir, revenu, besoin de flexibilité et désir de gérer son propre temps. Ce
dernier point était parfois le fondement même de la démarche
entrepreneuriale de plusieurs participantes. Il s'agit leur première raison
d'être en tant qu'entrepreneure. Certaines femmes se disent qu'elles
intègrent la famille et ses besoins aux besoins de l'entreprise (Etude
Canadienne en 2003).

En ce qui a trait aux déclencheurs de l'entrepreneuriat, plus de 80% des


femmes d'affaires créent leurs entreprises lorsqu'une occasion favorable se
présente ; Pour elles, l'intérêt pour un secteur d'activité serait plus fréquent
que chez leurs homologues masculins.

Certaines femmes auraient profité des répits consécutifs du travail à la


naissance des enfants pour penser à la création d'une affaire autonome, au
contraire de leur homologues males qui ne sont mêmes pas concernés par
le nombre de leurs enfants dans la famille. GASSE et D'AMOURS
réclament que seulement les considérations liées aux facteurs de marché
viennent comparables les deux groupes masculins et féminins telles qu'une
croissance de la demande, une concurrence faible ou une région non
disservie.

II.1.4. Problèmes - obstacles rencontrés par les femmes en affaires


Les différentes enquêtes réalisées jusqu'à maintenant révèlent des
contradictions des résultats lors de l'analyse de l'entrepreneuriat féminin
soit par l'influence des pays ou par genre. Toutefois, lorsqu'il s'agit
d'analyser les difficultés rencontrés par l'entrepreneure lors du démarrage
ou exploitation de son entreprise, la littérature évoque traditionnellement
des problématiques spécifiques à l'entrepreneuriat féminin à savoir l'accès
de financement et la conciliation vie familiale et vie professionnelle76.

Contrairement aux hommes qui doivent faire face à des difficultés pour
créer leur entreprise, les femmes ont à vaincre des barrières qui leurs sont
propres, notamment les attitudes socio culturelles négatives encore
prévalentes, des barrières externes tout à fait pratiques et des difficultés
personnelles77.

Les attitudes négatives ont souvent pour origine la discrimination sexuelle.


Dans ses rapports quotidiens avec les différentes partenaires associés à
son entreprise : fournisseurs, banquiers, ou clients, la femme souffre
souvent d'un manque de crédibilité. En affaires, certains hommes ne
prennent pas les femmes au sérieux. En conséquence, ils considèrent les
entreprises gérées par les femmes comme des passe-temps ! (SARCHER).

En faisant objet de recherches sur la transposabilité de l'entrepreneuriat


f'immigré sur l'entrepreneuriat féminin, LEVY TADJINE et ZOUITEN ont
montré que les femmes comme les immigrés sont souvent appréhendées
comme étant victimes de discrimination sur le marché du travail ; Et elles
subissent de discrimination dans l'accès au crédit ou à certains services au
cours du processus entrepreneurial et dans la vie des affaires qu'en
résulterait un « Business Model » singulier78.
76
J. LAMBRECHT et F. PIRNAY ; P. AMEDODJI et Z. AOUNI (2003), « Entrepreneuriat féminin en Wallonie »,
Centre de Recherche PME et d'Entrepreneuriat, Université de Liège, Centre d'études pour l'Entrepreneuriat,
Brussel, Septembre, p.29.

77
D. C. SARCHER (2005), op. cit.

78
J. ZOUITEN, T. LEVY TADJINE (2005), op. cit.

Cette discrimination à l'égard des femmes semble être plutôt comme


privilège que comme problème. A cet effet, les américains aperçoivent cette
discrimination positivement et « s'attachent à aider les femmes, les
minorités ethniques, les personnes handicapées à devenir entrepreneur... »
(Rapport BESSON, 1998).

Cette pratique de discrimination positive a été confirmée en France


seulement en ce qui concerne les femmes et ce par le biais du fonds de
Garantie Initiative Femmes et ActionElle (spécialisées seulement dans
l'accompagnement des femmes créatrices) (LEVY TADJINE et ZOUITEN,
2005). ROSA et CARTER (1994) pensent que même si les difficultés
rencontrées par les femmes pour obtenir des prêts bancaires sont des
freins fréquemment observés, elles ne font pas forcément l'objet d'une
discrimination particulière liée au genre.

En ce sens, DENG, HASSAN et JIVAN (1995) indiquent qu'une bonne


partie des femmes qui ont obtenu de financements bancaires n'a pas
rencontré de problèmes avec leurs banques.

Il existe un débat dans la recherche sur le sujet de la discrimination en


raison du sexe dans les institutions financières. Une étude menée par la
Fédération Canadienne des entreprises indépendantes concluait que les
femmes étaient plus succeptibles de se voir refuser une demande de
financement par une banque que leurs homologues masculins qui
exploitent une entreprise semblable (MARLEAU, 1995)79.

D'autres études (Statistique Canada, 2000 ; HAINES et Al., 1999) indiquent


que les femmes n'ont pas plus de difficultés à obtenir du financement que
les hommes et que leurs difficultés sont reliées au secteur dans lequel elles
oeuvrent et à la taille de leur entreprise plutôt qu'à leur sexe. Il est important
ainsi de noter qu'aucune de ces études ne s'est penchée sur la question de
l'impact différent que peuvent avoir les diverses politiques et méthodes
d'évaluation du dossier financier selon le sexe du demandeur et les réalités
différentes de leurs vies.

De plus, ils arrivent que les femmes soient gênées par des lois ou par des
politiques institutionnelles qui reflètent cette attitude négative à l'égard des
femmes.
79
L. ROBERT (2003), « Les femmes se prononcent : stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes
francophones », Réseau Femmes Colombie-Britannique, Mai, p.13-14.

Il n'est pas rare dans le monde occidental qu'une femme qui veut devenir
entrepreneure, demandant des prêts pour fonder son entreprise ait
l'obligation d'être endossé par un proche parent (son père, son mari).

En Tunisie, diverses lois sont résiliés et modifiés de la façon que respecte


le statut évolutif de la femme et que protègent leurs droits (accès égalitaire
à la fonction publique, identité fiscale indépendante de la femme, etc.).

Ces difficultés sont aggravées par une absence d'accès à l'information, aux
expertises techniques ou aux réseaux informels d'informations qui excluent
les femmes et qui pourtant sont d'importantes sources d'aide et de conseil
pour les hommes.
De plus, l'augmentation importante du nombre des femmes entrepreneures
étant un phénomène relativement récent, les femmes ont peu d'exemples à
imiter et de grandes difficultés à trouver des mentors féminins.

Ce problème a été renommé par Line ROBERT comme étant l'isolement


des femmes, chose que la recherche a qualifié de « cage de verre »
(BELCOURT et Al., 1991).

Viennent s'ajouter à ses problèmes, les barrières personnelles


qu'incombent les femmes pour devenir entrepreneure. Etant la
responsabilité des enfants, de la maison et des membres âgées de al
famille, peu d'entres d'elles peuvent consacrer tout leur temps et de leur
énergie à leurs affaires. C'est ainsi que la conciliation famille te travail
présente une contradiction dans le cheminement entrepreneurial des
femmes (BELCOURT et Al., 1991). Pourtant, en dépit de ces
responsabilités, la plupart des femmes s'organisent pour le faire en
efficacité.

Bien qu'il s'agit d'un des facteurs qui contribue à l'isolement de la femme
dans sa « cage de verre » et qui limite son potentiel en affaires, elle est
aussi la raison d'être de plusieurs entrepreneures. Plusieurs de leurs
raisons pour se lancer en affaires sont étroitement liés à la conciliation
famille et travail et à la qualité de vie (MOORE et BUTTNER, 1997).

Malgré que l'entrepreneuriat soit pour plusieurs une réponse aux problèmes
de rigidité du temps de travail, certaines pressions continuent à se faire
sentir (GAY, 1997 ; YACCATO et JUBINILLE, 1998 ; FENWICK et
HUTTON, 2000). Le magazine américain Working Woman (la femme qui
travaille) attribue un grand nombre d'échecs des entreprises dirigées par
les femmes à leurs habilités managériales.

Les femmes se considèrent comme aptes en négociation et en idées, en


écoute mais faibles en finances, marketing, comptabilité et surtout en
technique.

Ces appréhensions expliquent en particulier leur choix des secteurs,


étroitement lié aux expériences passées qui se déroulent souvent dans
l'administration, du secrétariat et de l'éducation (HISRISH et BRUSH,
1984).

Somme de toute, il incombe de signaler que nombreuses sont les études


empiriques et les recherches qui ont levé la voile sur l'entrepreneuriat
féminin et qui ont enrichi la connaissance sur les caractéristiques
démographiques des femmes entrepreneures, leur familles, leurs
expériences professionnelles et leurs formations, leurs motivations pour
créer une entreprise et les problèmes qu'elles rencontrent. Ces recherches
ont touché les femmes dans les pays développés ou en voie de
développement.

En synthèse, les caractéristiques démographiques des femmes créatrices


d'entreprises semblent diverger selon les pays et les obstacles qu'elles
rencontrent apprissent en particuliers liés au statut social, lui aussi est très
dépendant du contexte national.

De plus, à la lumière des nombreux constats réalisés dans la littérature


entrepreneuriale et dans le terrain, les chercheurs sont mis d'accord que les
femmes entrepreneures vivent les mêmes réalités que les entrepreneurs
hommes mais avec des motivations et des comportements différents
(BENOIT,1999)80.

D'où l'intérêt de poursuivre les efforts de recherches afin d'approfondir la


compréhension du développement de la femme créatrice d'entreprise dans
un contexte national particulier, à savoir le contexte national tunisien, qui
fait objet de notre dernier chapitre.
80
H. P. VIER MACHADO, F. A. PRADO JIMÉNEZ, V. GOMEZ, C. PELISSON, L. A. ALIGELERI, L. M.
ALIGELERI (2002), op. Cit.

Section 2

Accompagnement des femmes entrepreneuriales :


Relation porteurs- portants

«Les besoins de l'humanité sont innombrables et variés mais la créativité


humaine est sans limite. Dans toute société se trouvent des personnes
habiles à transformer des rêves ou des occasions d'affaires en entreprises
viables qui sauront satisfaire les besoins humains. On les nomme
entrepreneures » (extrait du manifeste de la fondation de
l'Entrepreneurship, 1993)81.

Les efforts alloués à l'incitation de la création des entreprises sont


remarquables. Ces dix derniers années, la libéralisation des marchés, la
conjoncture économique de l'ère de la mondialisation, la croissance du
chômage et le taux élevé d'échec de nouvelles entreprises crées... ont
poussé les pouvoirs publics et les acteurs économiques en premier ordre et
dans l'accompagnement des différentes catégories de porteurs de projets
de création d'entreprise à savoir notre population cible objet de recherche
qui est la femme.

Cette importance trouve ses origines dans l'impact positif de l'acte


entrepreneurial féminin sur l'économie du pays favorisant l'accroissement
de sa richesse, la diminution du taux de chômage, etc. (on assiste de plus
en plus l'accroissement du nombre de PME crées par les femmes ces dix
derniers années qui constituent l'ossature de l'économie partout dans le
monde, JULIEN et MARCHESNAY en 1998).

Cependant, certes, le développement du travail indépendant ne se fait sans


embûche. Il est à souligner la multiplicité et diversité des obstacles
contraignant la création d'entreprise par les femmes. Ces contraintes sont
liées d'un coté à l'environnement externe hostile à la création à savoir le
financement, la lourdeur et complexité administrative, la réglementation

peu adaptée, le climat de concurrence féroce entre les


accompagnants, etc. et d'autre coté, les contraintes internes inhérentes aux
capacités managériales insuffisantes expliquées principalement par le
manque de formation tant à l'esprit d'entreprise qu'à la gestion et l'absence
d'accompagnement spécifique à elles en termes d'assistances et de
conseils (MOLLET, 2001)82.

Mais de quel accompagnement parle-t-on ? Quels sont les acteurs


impliqués dans la création d'entreprise ? Qui conduit à la réussite de la
nouvelle entreprise créée par la femme ? Quels profils de créatrices sont
accompagnés notamment par des structures spécialement en charge de
ces appuis ?

Dans ce chapitre, on tente tout d'abord, de clarifier la notion de


l'accompagnement en donnant des repères sur sa signification et sur
l'évolution de ses structures. Puis, à la lumière d'une revue de la littérature,
on va s'intéresser e premier lieu, à la défaillance et complexité des
systèmes d'appui existants en mettant l'accent sur le pourquoi de la « non
rencontre » entre les créatrices et ces structures (JARNOU, 2005).
Finalement, la dernière partie de ce chapitre sera consacrée à la manière
de bien gérer cette complexité et éviter la situation de non rencontre.

II.2.1. Accompagnement : notion et évolution


1. notion de l'accompagnement

Selon le Larousse, l'accompagnement désigne « le fait d'aller quelque part


avec quelqu'un, escorter, mettre en place des mesures visant à atténuer les
effets négatifs sur quelqu'un ». Cette définition préliminaire suggère
simultanément la dimension interactive et même intersubjective de
l'accompagnement et de son rôle social83. Pourtant cette définition n'est pas
unanimement partagée.
Le terme l'accompagnement est très utilisé mais renvoie à des réalités
diverses. Ainsi MAELA (2002) indique que le « coaching », le « counselling
», le « conseil », la
82
S. OUHADI (2002), « Les programmes d'aides et d'assistances à la création des PME par les jeunes créateurs
», Maroc, p.1.

83
T.L. TADJINE (2004), « l'entrepreneuriat immigré et son l'accompagnement en France », thèse pour l'obtention
du doctorat en sciences de gestion, université du Sud Toulouse Var, 26 octobre.

« consultance », le « tutorat », le « mentoring », le « compagnonnage » et


le « sponsoring » appartiennent au champ sémantique du verbe
accompagner.

Il s'agit d'un processus qui consiste à « faire passer » une personne d'un
état à un autre, voire à l'influencer pour qu'elle prenne des décisions. Or
l'accompagnement vise à rendre le créateur autonome et l'accompagnant
ne doit en aucun cas se substituer au créateur. Il vise à accompagner une
personne (ou une équipe) porteuse d'une idée à faire cheminer cette idée
pour qu'elle aboutisse à un projet de création viable (JARNIOU, 2005)84.

L'autonomie ne doit pas être confondue avec l'indépendance de l'activité


spécifie que le créateur dispose d'assez de connaissances, de
compétences, et de recul pour prendre des décisions pour son entreprise.
L'autonomisation du créateur vise également à lui donner confiance dans
ces propres actions et décisions. L'accompagnement trouve dans ce cas sa
pertinence dans la relation accompagnant- accompagné.

L'accompagnement doit transférer progressivement cette autonomie au


créateur qui devient alors un acteur stratégique et acquiert une identité
propre (AVENIER, 1997).

L'accompagnant du créateur peut également s'envisager à partir du


concept de « réseau de soutien » (Barrès, 2004) considéré comme «
capable de développer une compétence spécifique en amont des projets ;
c'est-à-dire une capacité d'intervention sur tous les aspects d'un projet,
sans en isoler le juridique, le commercial, le client et le social (...) et de
suivre l'entreprise nouvellement créée »85.

Or « les acteurs régionaux et locaux agissent souvent de façon


concurrente, sans rechercher la cohérence de l'ensemble du dispositif. Leur
logique est de fournir une offre plutôt que de répondre à une demande et
les procédures locales d'aide sont fréquemment à la fois suffisantes ou
redondantes » (DUVAl, DESCHAMPS, EMIN, 2002). Pour FILION, il n'est
plus possible aujourd'hui de « songer aux même stratégies pour soutenir
l'Entrepreneurship technologique, les PME familiales ou les travailleurs
autonomes.
84 C. L. JARNIOU (2005), « Quel l'accompagnement pour les créances qui
ne souhaitent pas se faire aider ?réflexions sur un proposition
», 4ème congrès de l'académie de l'Entrepreneuriat, Paris.
85
F. BARRES (2004), « La mutation de l'accompagnement à la création
d'entreprises : regards croisés d'une déclinaison locale de la politique
nationale, l'émergence du réseau CREAlliance », 7ème congrès international
Francophone en entreprenariat et PME, 27,28 et 29 octobre, Montpellier,
p1.

Nous ne disposons nulle part d'un système articulé de soutien en


développement de l'une ou l'autre de ces formes d'entrepreneuriat (...),
L'accent a été mis sur la formation ou la préparation d'un plan d'affaires et
sur la création d'entreprises, mais nous n'avons à peu prés rien pour
encadrer le démarrage ».

En pratique, on considère habituellement que l'accompagnement, en tant


que processus d'aide au porteur de projet, concerne 3 étapes : l'accueil,
l'accompagnement et le suivi postcréation86.

~ L'accueil comprend l'information, la sensibilisation et l'orientation des


porteurs des projets. Dans cette étape, le porteur va tenter d'expliciter son
idée et les accompagnants vont l'aider à clarifier cette idée. Pour ce faire,
des informations vont être échangées et des formations peuvent être
suivies, l'accompagnant va également réaliser un pré diagnostic du projet.

~ Ensuite, l'accompagnement proprement dit comprend l'aide au montage


complet du dossier pour aboutir à présenter un business plan d'une part et
à organiser un accompagnement financier d'autre part. Des formations
peuvent également être envisagées à ce niveau sur des points précis ainsi
que des temps de rencontre avec l'accompagnant pour valider et construire
le business plan. L'accompagnement financier peut aller jusqu'à aider le
porteur de projet dans ses démarches de négociation avec des porteurs de
fonds.

~ Enfin le suivi post création comprend toutes les formes d'appui au chef
d'entreprise pour le piloter sa jeune entreprise.

Il s'agit bien d'une démarche qui comprend trois volets : l'accueil des
créateurs, des prestations personnalisées et un suivi pendant des périodes
plus ou moins longues.

LETOWSKI (2001) en conclut que « l'accompagnement réunit les


composantes suivantes : la durée, la fréquence des contacts, l'unicité de la
structure d'accompagnement, la prise en compte de la diversité des
problèmes qui se posent à l'entreprise, l'adaptation à la culture et à la
personnalité du créateur ».
86
C. . JARNIOU (2005).op cit. p2.

Dans cette perspective, se pose la question, les structures


d'accompagnement et de soutien tiennent compte de la spécificité des
acteurs bénéficiaires de ces appuis telles les femmes objet de notre
recherche, et comment les femmes créatrices d'entreprise s'approprient-
elles à la diversité de ces appuis qui leurs sont proposés ?

2. Évolution des structures d'accompagnement

Historiquement, et depuis les années 80, les politiques d'appui à la création


d'entreprise se sont intensifiées et se sont structurées autour de 3 axes
majeurs (ALBERT, FAYOLLE, MARION, 1994) : l'appui financier, du conseil
et de la formation et du soutien logistique suivent une approche mécaniste
et séquentielle du processus de création d'entreprise, afin de répondre à un
objectif fixé en terme quantitatifs, « augmenter le nombre de créations
d'entreprises ». Cependant, l'analyse de la performance de la politique
d'appui des années 80 a montré que le nombre d'entreprises crées a
augmenté, mais le taux de pérennité des ces entreprises n'est pas confirmé
puisque seulement une entreprise sur deux fête son cinquième
anniversaire87.

Devant ce constat, diverses solutions ont été proposées dont l'idée de


favoriser l'auto insertion des jeunes par la création de leurs propres
entreprises en instituant des « fonds de soutien ».

De prime abord, il ne faut pas perdre de vue et limiter les dispositifs d'aides
à certains groupes sociaux (hommes et femmes, jeunes ou parents
âgées) ; ces structures d'accompagnement ont touché toutes les catégories
d'âge et toutes les personnes concernées par la création.

Toutefois, nous assistons par le mouvement d'entrepreneuriat féminin, à


une transformation de la société par l'ouverture de ses stratégies
défensives sur un remaniement global. L'exercice du travail entrepreneurial
par les femmes remet progressivement en cause leurs représentations de
la séparation des sexes, et crée dans la société des nouveaux espaces de
mixité.

Par la suite, l'encouragement de la société à la création d'entreprise doit


aller de pair avec un développement des institutions d'assistance et de
formation à l'égard des femmes. Il convient tout d'abord de sensibiliser
dans les progressions de formation, les interlocuteurs du secteur public,
intermédiaires de l'état, chargés de mise en place des projets de crédit,
responsables des plans de planification aux questions de l'entrepreneuriat
féminin et de la nécessité de leur accompagnement.

Selon PATUREL et MASMOUDI (2005), ayant pour finalité d'accroître la


pérennité des nouvelles entreprises, les systèmes d'appui ont évolué en
proposant une panoplie de services d'accompagnement pour répondre à la
complexité et à la variété des demandes des créateurs soit hommes ou
femmes.

Ainsi, au début des années 90, l'approche suivie par le système d'appui a
évolué d'une démarche séquentielle vers une démarche qui prend en
considération la complexité du processus de création à l'égard des
femmes88.

Aujourd'hui grâce à une meilleure connaissance du phénomène


entreprenariat féminin, rendue possible, à la fois à travers les effets
d'expérience, par les nombreuses études empiriques et par la progression
des recherches en entreprenariat féminin, nous assistons à une
structuration et une professionnalisation des intervenants dans le système
d'appui. A cet effet, l'offre des organismes d'appui a été segmentée par
compétence pour mieux répondre à la diversité des besoins des créateurs
et créatrices de services spécifiques aux femmes, ainsi que par la création
de réseaux d'accompagnement.

~ L'appui financier : destiné à pallier l'insuffisance des fonds de


démarrage chez les femmes.

Cet appui peut à national ou régional et dans ce cas, il diffère beaucoup


d'une région à l'autre. Il dépend également du type de projet (technologique
ou non) ou du type du porteur de projet (homme ou femme)89.
88
R. Paturel, R. Masmoudi (2005), op. cit.

89
C. L. JARNIOU (2005), « quel accompagnement pour les créateurs qui ne souhaitent pas se faire aider ?
réflexions sur un paradoxe », 4ème congrès de l'académie de l'Entrepreneuriat, Paris.

Comme prévalait TCHOUASSI (2002)90 dans sa recherche sur les femmes


entrepreneurs en Cameroun, quelque soit l'activité exercée par les femmes,
quel que soit le capital dont elles disposent, on note chez les femmes une
préoccupation permanente, récurrente, voire obsessionnelle », l'argent
manque (GUERIN, 2000) et est perçu comme « une denrée périssable »
(HOOING et SADI, 1996).

Ce qui montre, en effet, que le problème de financement constitue un frein


pour le développement efficient des activités des femmes.
A cet égard, le cadre juridique financier est régi par plusieurs textes ; le
dispositif financier a été dynamisé à maintes requises afin d'avoir une
implication réelle avec le nombre évolutif des entreprises créées par les
femmes.

Vu que les femmes d'affaires ont toujours des reproches quand à


l'insuffisance des crédits accordés par les banques à cause de leur manque
de garanties, et l'absence des critères de sélection retenus par les sociétés
d'investissement, elles ont davantage de nouveaux réseaux privés de
financement qu'elles peuvent faire recours tout au long de leurs processus
de création (démarrage, exploitation, extension...).

Dés lors, il serait intéressant pour les États d'encourager les initiatives
privées en développement des associations ou du réseaux d'affaires à
l'instar du réseau du Business Angels en France et aux Etats-Unis91. Il s'agit
d'investisseurs individuels qui prennent personnellement des partenaires en
s'impliquant dans leur gestion quotidienne, en conseillant et faisant profiter
les entrepreneures de leurs propres réseaux relationnels. Prenons
l'exemple de l'Etat Unis, où le montant total des investissements annuels
des investisseurs privés est supérieur au financement d'amorçage apporté
par les sociétés de capital-risque. En effet, selon une étude menée par le «
Center for Venture Research » de l'université de New Hampshire, les
Business Angles américains ont financé 50000 entreprises en création en
2000 et leurs ont apporté environ 40 milliards de dollars alors que les fonds
de capital risque ont investi environ 28.9 milliards de dollars.
90
G. TCHOUASSI (2002), « entreprendre au féminin au Cameroun : possibilités et limites », Cameroun. p 439.

91
O. BENOUDA, M. HASSAN (2004), « Améliorer le cadre institutionnel de l'entrepreneuriat : un objectif, une
nécessité et des outils à développer », IACE, 16 Septembre, p.378-379.

~ Le développement de réseaux de conseils et de formation en faveur


des femmes créatrices d'activités entrepreneuriales.

v' Le milieu support et les réseaux

Plusieurs chercheurs engagés dans le champ de l'entrepreneuriat féminins


ont essayé d'expliquer le processus entrepreneurial féminin au niveau de
l'individu créateur (CUNNINGHAM et LISCHERON ,1991 ; BRUYAT et
JULIEN, 2001; FAYOLLE, 2002 ; BERNASCONI, 2003). Ils se sont
accordés sur la forte liaison des femmes an affaires avec les associations
féminines mises en place.

Considérer la femme entrepreneure comme le strict Economicus au sens


Schumpétérien du terme, est plutôt contredite. Ainsi, comme l'a montré
Thierry Gaudin (1990), plus la régulation par les petites entités devient
importante, plus les réseaux et les interdépendances s'affirment comme
nécessaire92. Selon l'expression d'une des femmes interrogées lors de
l'étude de CREDIF sur les femmes entrepreneures en Tunisie, « les
réseaux ont été toujours pour nous notre police d'assurance, notre soupape
de sécurité ».

Appartenances associatives, liens de solidarité (quelqu'un a dit), arguments


pour garder les enfants ou prêter de l'argent, relations de confiance nouées
avec administrations pour démarrer, ils constituent un moyen de recherche
de la confiance dans un univers où les dirigeantes de PME se sentent
inquiétées de toutes parts par la concurrence, les réglementations, les
résistances socioculturelles.

Il est en ce sens fort difficile pour la femme entrepreneure de séparer les


rapports sociaux des rapports économiques. FONROUGE et SAMMUT
(2004) ont défini les réseaux en entrepreneuriat de manière large comme «
un ensemble d'acteurs reliés par un créateur de relation »93. Il s'agit en faite
de contact plus au moins formels dans un réseau familier (amis, famille,...)
ou dédié (conseil à la création). HOANG et ANTONCIC (2003) citent sur
recherche sur 1600 créations d'entreprises en Allemagne. Elles montrent
que les liens forts sont un facteur explicatif plus critique de la suivie de ces
entreprises que l'entrepreneure de
92
P. N. DENIEUIL (2005), op.cit. p 142-143

93
C. FONROUGE, S. SAMMUT (2004), logique d'inter médiat, approche cognitive et réseaux : vers une tentative
de compréhension des difficultueux d'accompagnement des créances d'entreprises, 7ème congrès international
francophone en entrepreneuriat et PME, association internationale de recherche en entrepreneuriat et PME, 27,
28 et 29 octobre, Montplier, p 12-13.

liens faibles. Pourtant d'autres sociologues comme BURT (1995) ou


GRANNOVETTER (1995) vantent la force des liens faibles.

Connaissant la particularité du phénomène entrepreneurial féminin, les


sociologues ont mis l'accent sur l'importance du réseau familial tout au long
du processus de création, et surtout au démarrage. De plus, les auteurs en
recherches entrepreneuriales ont insisté sur la diversité des associations
féminines à l'égard des femmes.

La présence diverse et qualitative des associations féminines est le reflet


fidèle et réel du degré de maturité atteint par la femme en affaires, devenue
un partenaire à part entière de la société. Prenant l'exemple de la Tunisie,
grâce à l'attachement de gouvernement tunisien, à l'action féminine,
beaucoup d'associations féminines existent dont on cite plusieurs exemples
:

· L'Union Nationale des Femmes Tunisiennes (UNFT),


· L'association féminine « Tunisie 21 »,

· L'association féminine pour le développement rural,

· L'association tunisienne femmes et développement de Sfax,

· L'association pour la promotion des projets économiques pour la femme,

· L'association jeunesse féminine,

· Alliance des femmes communicatrices.

Ces associations qu'elles soient à caractère social, économique ou culturel,


sont une force d'impulsion : elles enracinent la culture entrepreneuriale
chez les femmes adhérentes, elles lancent des initiatives, s'associent à
l'élaboration des politiques gouvernementales, adressent des messages de
solidarités, ce qui créé une dynamique entrepreneuriale.

Les associations féminines en tant qu'élément moteur de la modernisation


et du développement, sont appelées à s'ouvrir d'avantage aux nouvelles
technologies d'informations NTI et à exploiter au mieux les réseaux.

En France, on note l'existence des structures spécifiques telles que Pluri


Elle, Action Elle... L'existence de ces structures spécifiques aux femmes ne
nie pas l'existence des associations et des structures génériques qui
s'offrent aux deux groupes.

Une magasine féminine canadienne met en exergue que les organismes


relais travaillant auprès des femmes chefs d'entreprises visent à mieux
saisir les potentialités de ces femmes. Toutefois, et insistons sur les
difficultés de chefs des entreprises à jouer la carte de la solidarité et du
travail en réseaux, la question de l'association et des réseaux pose
problème aux femmes qui veulent travailler seules.

1' La formation

S'agissant de l'aspect formation à l'entrepreneuriat, de nombreuses études


menées sur les expériences réussies (succès stories) révèlent que la
formation appropriée des promotrices a joué un rôle capital dans les
résultats positifs obtenus.

Cet aspect a été le centre de préoccupation des travaux d'un certain


nombre d'auteurs, ainsi que le centre de préoccupation des pouvoirs
publics et privés. A cet effet, il était indispensable une mise en place d'une
formation la plus complète possible en entrepreneuriat au sein des
programmes dans la scolarité des jeunes.
Ainsi, dés la 1ère année qui est générique, tous les étudiants doivent eu
recours à ce module (création d'entreprise) qui les met dans la situation
d'être entrepreneure et fait naître chez eux un esprit de création et
d'innovation. Puis, il y aura une discipline plus spécialisée qui touche
uniquement la création des entreprises et leur accompagnant tout au long
du processus entrepreneurial.

GOUJET a mis l'accent sur la perception des différentes catégories


d'acteurs concernées par la création et par le champ entrepreneurial vis-à-
vis des programmes de formation mis en place par les pouvoirs publics.

En se basant sur des statistiques, DE CARLO et LYONS comparent le


nombre de formation des femmes entrepreneures à celui des femmes. Leur
analyse révèle que, sur un échantillon aléatoire de 122 femmes des EU, le
niveau de formation des femmes entrepreneures est supérieur à celui de la
moyenne des femmes.

HUMPHREY et MC CHUNG montrent qu'on trouvait 54% de diplômées de


l'université.
Cette proportion est loin supérieure à celle des diplômés dans l'ensemble
de la population. Un
sondage national (aux Etats-Unis), effectué par HISRISH et BRUSH (1983)
auprès de 468

Femmes entrepreneures, montre que 68% d'entre elles possèdent au


moins un diplôme de 1er cycle universitaire.

Outre ces formations académiques qui ont été initiées par les pouvoirs
publics que récemment (à partir des années 80), il existe d'autres
programmes e formation à l'entrepreneuriat privés ou publics qui touchent
fortement la vie professionnelle et offrent aux entrepreneures les
possibilités d'améliorer leurs compétences en création et en gestion des
organisations. On cite quelques programmes de formation d'une manière
non exhaustive :

· Les centres de formations professionnelles privés

· Les centres de formation professionnelle publics organisés au sein des


bureaux d'emploi sous forme des cours étalés

· Les espaces d'entreprendre régionaux financés par l'Etat

· La chambre nationale des femmes chefs d'entreprise qui organisent des


séminaires, des colloques et des ateliers spécifiques aux femmes chefs
d'entreprises.
· Le programme Fonds National de l'Emploi (FNE) soutenu par la banque
mondiale, qui entre autres conçoit, finance et suit les programmes ayant
trait à la formation sur le tas et à l'apprentissage, à la formation formelle, à
l'auto création d'emploi, à l'appui et à la création des micros entreprises.

Toutefois, TCHAMANBE et TCHOUASSI94 ont précisé que les programmes


de formation, qui se font à travers des séminaires, des ateliers, des
sessions, des cours,...pouvant s'étaler sur des périodes très courtes,
présentent de nombreuses lacunes tant au niveau de l'approche que de la
conception. Dans l'ensemble, les méthodes sont purement techniques et ne
procèdent pas à l'identification préalable des besoins en formation des
femmes.

~ Le soutien logistique qui vise à offrir des conditions d'hébergement à


moindre coût.

On cite bien évidement les pépinières et les incubateurs qui ont été
largement cités dans la littérature anglo-saxonne (ALLEN et al, 1985, 1988,
1990 ; BROOKS, 1986, COOPER et al 1985, MCKIMON et al, 1988,
SMILLORET et al. 1986 ; etc.) et francophones (ALBERT et al. 1994, 2003,
BEGER DOUCE, 2001, 2003 ; BRYUAT, 1992, 1993 ; CHABAND et al,
2003 ; PIKELTY et al, 1990 ; etc.)95.
94
L. T. Djiné, G. Tchouassi (2002), « Renforcement des capacités entrepreneuriale des femmes par la formation,
une analyse du cas du Cameroun », p5.

95
R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), « L'appréciation de la performance des structures d'accompagnement :
une problématique délicate... », 4 ème Congrès de l'Académie de l' Entrepreneuriat, Paris, p.4.

Ces structures d'accompagnement sont soutenues par l'action de l'Etat à


partir de l'idée que la création d'entreprise participe au développement
économique du pays. Les incubateurs publics issus de la loi sur l'innovation
de Juillet 1999 en sont un très bon exemple. Les associations et les
entreprises privées agissent en amont du processus et proposent des
prestations payantes en échange d'une participation au capital de la
nouvelle entreprise pour les dernières. La période d'incubation varie entre 6
et 24 mois et les personnes intervenues au cours de l'incubation sont soit
des généralistes, soit des spécialistes.

Ce concept d'incubateur a été suggéré par plusieurs femmes lors des


groupes de consultation interrogés comme outil d'aide au démarrage96. Il
s'agit d'un outil très efficace pour les femmes qui ne s'identifient pas à la
formation en classe ou par module.

S'agissant d'une nouveauté, le nombre des pépinières augmentent


progressivement en Tunisie, on a actuellement 7 pépinières dispersées
dans 7 régions afin de favoriser un accès plus rapide à ces structures.
Les pépinières interviennent en aval du processus de création et offrent
pendant la phase de création de services spécialisés aux intervenants :

· Une formation à la gestion

· Un accès préviligié aux réseaux

· Des services logistiques

· Des locaux.

Elles sont financées par les collectivités locales ; et sont en coopération


avec les universités. JANIOU ajoute l'apparition innovante du phénomène
d'essaimage qui est devenu une des possibilités d'accompagnement la plus
reconnue97.

Ce phénomène consiste au fait que les grandes entreprises favorisent la


création d'entreprise
en leur fournissant des conseils, un réseau, une aide financière et en
générant un transfert des
96
L. ROBERT (2003), « Les femmes se prononcent, stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes
francophones de la Colombie- Britannique », Réseau Femmes Colombie- Britannique, Mai, p.45.

97
C. L. JANIOU (2005), « Quel accompagnement pour les créateurs qui ne souhaitent pas se faire aider ?
Réflexions sur un paradoxe et propositions », 4 ème Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, Paris, p.3.

compétences en leur direction98.

Globalement cet enrichissement des structures d'accompagnement a visé


une complémentarité selon le niveau d'intervention dans le processus de
création. L'ensemble des objectifs des structures d'appui contribue à un
objectif global visant le développement d'un environnement propice de
création d'entreprise.

La performance globale des structures d'accompagnement a été prouvée


par des statistiques portant sur le sujet. Ainsi, les statistiques montrent un
taux de survie de nouvelles entreprises (5 ans après leur création) de 70 à
85% suite à un accompagnement alors qu'il est à 50% sans
accompagnement99.

Cette évolution est due pour une grande partie du professionnalisme de


l'accompagnement. Tout d'abord, il y a eu la « charte de qualité » adoptée
par les réseaux associatifs et le conseil national de création d'entreprise
(CNCA) le 17 Mai 2001. Sept réseaux se sont regroupés au sein d'une
fédération des organisations contribuant à la création des entreprises et à
leur reprise (FORCE) et ont signé cette charte. Puis la norme AFNOR «
accompagnement de l'entreprise », en décembre, qui porte sur les «
activités des services de plates formes d'initiale locale ». Selon ce texte,
l'accompagnement comprend : l'accueil, l'orientation, l'instruction du projet
avant présentation devant un comité d'agrément l'attribution du prêt
d'honneur et le suivi de l'entreprise ainsi que la participation à un club de
créateurs.

TCHAOUSSI (2005) a précisé que ce panorama des structures ne sera pas


complet, sinon ne faite pas état d'accompagnement spécialisé pour les
créateurs. Depuis quelques années, le coaching est apparu comme un
nouvel outil d'accompagnement. Il peut être utilisé comme
accompagnement individuel, personnalisé, et ponctuel d'entrepreneures
dont l'entreprise est le stade de création, de démarrage ou en début de
croissance (AUDET, COURTERET ET AVENET, 2004)100.

Au carrefour de l'accompagnement, de la gestion de projet et de la


définition du plan d'action,
le coaching entrepreneurial est le complément psychologique à toute action
ou projet de
98
R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), « Les structures d'appui à la création d'entreprise : contribution en vue de
l'évaluation de leurs performances », 4 ème Congrès de l'Académie de l' Entrepreneuriat, Paris, p.4.

99
R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), op. cit.

100 G. TCHAOUSSI (2005), « Eveil entrepreneurial, engagement et


coaching des femmes en création d'activités entrepreneuriale au Cameroun
», 4 ème Congrès de l'Académie de l' Entrepreneuriat, Paris, p.7-9.

terrain ayant une durée de vie plus au moins longue.

En adoptant la définition de la société française de coaching pour qui le


coaching entrepreneurial est « l'accompagnement de la personne à partir
de ses besoins professionnels pour le développement de son potentiel et
de ses savoir faire ».

Les points positifs que se caractéristiquent cette structure est le


déroulement de toute action de coaching s'effectue selon la nature et la
personnalité de l'individu.

La structure d'une séance de coaching peut être différente d'une activité


entrepreneuriale à une autre, du stade d'évolution dans laquelle l'entreprise
se trouve. Les points principaux sont les suivants : l'analyse de la demande,
le diagnostic individuel (environnemental et situationnel), la clarification des
enjeux et des objectifs personnels, l'établissement de la relation de
confiance, la construction d'indicateurs personnels et externes, l'élaboration
du programme de travail et la préparation du contrat de coaching des
femmes pendant la phase de créations.

À ce stade, et vu ce panorama de types des intervenants professionnels


soit généralistes, soit dédiés à la création d'entreprise, nul ne peut nier
l'importance de l'accompagnement non professionnel des créateurs comme
l'entourage familial, et personnel et l'entourage professionnel (les
collègues). Il est intéressant à ce niveau d'observer le comportement des
créatrices face à cette multitude des propositions.

II. 2.2. Femmes entrepreneures face à l'accompagnement 1. Femmes


créatrices et recours à l'accompagnement

Le penchant des femmes vers l'entrepreneuriat et leur évolution a été


montré par les chercheurs (selon les statistiques) en mettant l'accent sur
les facteurs qui ont joué le rôle d'encouragement et de développement de
l'esprit de création chez les femmes.

Toutefois, nul n'en doute que malgré l'existence de cet environnement


propice et encourageant, les entreprises nouvellement créées sont fragiles
et la probabilité de leur défaillance en phase de démarrage est d'autant
plus forte qu'elle est de création.

ou aux compétences managériales lacunaires des dirigeantes. (Les


femmes se sont souvent démarqué par leur manque de formations
managériales) ; le second comprend les raisons externes, davantage liées
aux questions stratégiques liées à l'entreprise et à son environnement.

GASSE constate que les femmes entrepreneures, traditionnellement,


contraintes à l'entrepreneuriat, se lancent en affaires avec des lacunes
prononcées en gestion, en technique, en information, etc. ce type de
faiblesses, `est d'ailleurs que rarement compensé de façon interne. De
plus, étant écrasante majorité de petite taille, les entreprises nouvelles ne
détiennent que rarement les compétences propres suffisantes (manque de
formation spécifique à la création d'entreprise, financement souvent
insuffisant).

À cet égard, CUILLERE affirme que pour la catégorie des plus petites
entreprises (caractéristiques des entreprises gérées par les femmes) le
recours au conseil externe et aux structures d'accompagnement apparaît
comme un moyen évident de combler les insuffisances internes,
notamment managériales101.

Cependant, malgré l'importance du recours à l'accompagnement et aux


structures d'aide et du soutien pour les entrepreneurs femmes/hommes, les
recherches menées sur l'entrepreneuriat féminin montrent des résultats
empiriques divergents à celles confirmés en théorie.

En faisant référence à une étude de l'agence des PME (2003) qui porte sur
des créatrices (1500 entreprises) à partir des sources INSEE (Sirène, 2001)
et des fichiers des bénéficiaires du prêt à la création d'entreprise (PCE), les
résultats principaux de cette étude indiquent que deux tiers des
entrepreneures interrogées disent avoir bénéficiées d'appui de leur
entourage, mais peu d'appui des structures dédiées. Elles ont mobilisé leur
entourage (41%), puis les structures professionnelles non dédiées (31%) et
enfin des structures professionnelles dédiées (27%).

L'entourage (famille, amis, ancien employeurs ou proche dans les « affaires


») semble donc jouer un rôle plus actif par rapport aux structures dédiées à
la création d'entreprise.

101 O. CUILLERE (2004), « La légitimité du conseil en management aux


TPE déterminé par les structures d'accompagnement », 7 ème Congrès
International Francophone en Entrepreneuriat et PME, Association
Internationale de Recherche en Entrepreneuriat et PME, 27, 28 et 29
Octobre, Montpellier, p.2.

A côté de ces faits, un tiers des créatrices dit n'avoir bénéficier ou solliciter
aucun appui. On peut alors légitimement penser que les créatrices qui « ne
souhaitent pas avoir recours à ces structures » partent à priori avec un
handicap supplémentaire quand on sait que la capitalisation d'une
succession d'appuis et de temps passé en appui renforcent fortement la
pérennité des entreprises.

Les entrepreneures qui n'ont pas bénéficié d'appui ont démarré avec des
moyens plus limités que le reste des entrepreneures et dans des secteurs
tertiaires (commerce et services). Les principales raisons avancées par les
femmes entrepreneures expliquent leur non recours aux structures
d'accompagnement sont :

> L'ignorance de l'existence de ce type d'organisme ou de structure,

> La méconnaissance de la nature de l'appui succeptible d'être supporté


par ce type d'organisme ou structures,

> Le sentiment de ne pas avoir la possibilité de bénéficier de cet appui,

> Ce souhait de ne pas avoir recours à ce type d'organisme ou de


structure, ~ Besoin d'indépendance et de liberté,

~ Besoin d'appropriation de sa propre création


L'analyse du contexte des types d'aides que chaque structure peut apporter
aux créateurs/créatrices permet de comprendre en partie les réponses en
termes d'ignorances, de méconnaissance ou de sentiment de ne pouvoir en
bénéficier.

Par exemple, la chambre des métiers ne peut aides que les artisans, le
Programme de Développement Rural Intégré (PDRI) toucherait les zones
déshéritées, principalement dans ce secteur agricole, le Programme de
Développement Urbain intégré (PDUI) visant les quartiers périphériques
des villes afin de favoriser l'émergence du tissu de PME dans ces zones.

Si ces programmes ont certainement eu des retombées positives sur les


catégories défavorisées de la population, et notamment sur les femmes, on
peut les reprocher de s'être beaucoup superposés sans pour autant se
compléter, par manque de coordination. On peut de même déplorer un
manque d'attention spécifique aux zones d'intervention ainsi qu'aux profils
humains et professionnels des catégories des bénéficiaires à savoir les
femmes.

Réponse à la raison du généralisme de la plupart des structures


d'accompagnement, les femmes rapprochent le fait que les formations
dédiées normalement aux créateurs sont plutôt générales et souvent
ponctuelles. Ainsi, elles permettent une sensibilisation beaucoup plus
qu'une acquisition du savoir-faire et de comportements. Le dispositif de
formation marqué par une difficulté d'intégration entre la formation
technique et l'encadrement au projet luimême.

La multitude des structures d'accompagnement renforce souvent le


sentiment de flou et la créatrice ne sait réellement à qui faire appel. Elles
ont l'impression que toutes ces structures se font concurrence et cela ne
favorise pas la lisibilité des messages envoyés par les presses
professionnelles et les médias et renforce leur méfiance.

Cette méconnaissance peut également se traduire par un manque de


reconnaissance de leurs compétences.

« Les acteurs régionaux et locaux agissent de façon concurrente, sans


rechercher la cohérence de l'ensemble du dispositif. Leur logique est de
fournir une offre plutôt que de répondre à une demande et les procédures
locales d'aide sont fréquemment à la fois suffisante redondantes
(DESCHAMPS, EMIN, 2002). »

Cela signifie qu'intensifier l'aide à la création d'entreprise implique souvent


sur le terrain la représentation dune certaine standardisation de l'offre, ce
qui est très différent du « guichet unique » souhaité depuis plusieurs
années.

Un amalgame est faite entre toutes les structures, sans compter les
créateurs entrepreneurs qui, à priori, pensent détenir plus de compétences
que ces structures.

A coté de ces deux premières raisons réellement liées au manque de


visibilité qui ont les créateurs sur ces structures, des autres raisons, plus
psychologiques, nous paraissent tout aussi importantes car plus profondes
quant au concept même d'accompagnement102. Plus que la moitié des
femmes interrogées ont le sentiment qu'elles n'ont pas la possibilité de
bénéficier de l'appui de ces ressource

Bien que la thèse de la discrimination soit difficilement mesurable, la


littérature sur
l'entrepreneuriat féminin l'a généralement requise en se basant sur les
résultats de recherches

102 C. L. JARNIOU (2005), op. cit. p8-9.

empiriques qui ont été faites sur ce sujet103. Quoi qu'il en soit, même si elle
n'est pas fondée, l'invocation récurrente de la discrimination dans le débat
ambiant génère chez les femmes comme chez les immigrés une perception
de discrimination.

Les femmes font souvent appel à ce point comme barrière d'entrée à


l'entreprenariat et au recours aux structures d'accompagnement par la
suite.

Ainsi dans son livre blanc sur l'entrepreneuriat féminin, l'équipe de


FIDUCIAL a suggéré comme WALDINGER (travaillant sur l'entrepreneuriat
immigré) la création de réseaux des femmes entrepreneures à l'instar de
Pluri-Elle ou d'Action-Elle, Fonds de Garantie Initiatives Femmes.

En partant de l'idée de développement des structures spécifiques aux


femmes, ceci nous renvoie à 2 cas de figures :

> soit les structures spécifiques favorisant une discrimination positive en


faveur des femmes. En effet, la pratique de discrimination positive104 a été
vérifiée en France, en Amérique (Rapport Besson, 1998)

> Soit les structures spécifiques mettent les femmes dans un cadre
d'éloignement comme disait l'auteur dans une cage de verre. Ce constat
met à l'évidence une discrimination négative vis-à-vis des femmes en les
traitants différemment. Ce dernier constat a été le point de vue de
nombreux des femmes qui refusent le recours à telle structure spécifique.

Ces deux constats tendent à suggérer que les discriminations perçues


affectent en général le projet et corollairement que l'accompagnant doit y
être attentif pour aider le porteur à conduire son projet.

En d'autres termes et selon l'expression de TADJINE105 l'existence des


discriminations perçues à l'égard des femmes entrepreneures comme pour
les immigrés qui font le sujet de sa thèse est succeptible d'altérer la
configuration stratégique instantanée perçues de l'entrepreneur. Cette
perception de discrimination peut en effet, le conduire à réduire ses

103 J. ZOUITEN, T. L. TADJINE (2005), « Les femmes et les immigrés ont-


ils besoin d'un accompagnement entrepreneurial spécifique ? », VI ème
Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, 24, 25 Novembre, p.2.

104 J. ZOUITEN, T. L. TADJINE (2005), op. cit. p1.

105 J. ZOUITEN, T. L. TADJINE (2005), op. cit. p.3.

aspirations (cibler son activité sur une clientèle communautaire, etc....), à


douter de ses compétences ou à réduire ses demandes de financement
comme nous allons le découvert statistiquement dans notre étude
empirique. Cela peut encore lui donner une perception de l'environnement
plus morose qu'elle n'est dans la réalité.

Selon une étude faite sur l'entrepreneuriat féminin en France, 73% des
femmes interrogées invoquent que leur 1ère raison de ne pas faire appel au
structures de soutien est « le souhait de ne pas avoir recours » à ce type
d'organisme.

Ce chiffre est d'autant plus important et paradoxal, étant donnée que les
créatrices qui ont bénéficié de l'aide des structures dédiées les jugent
largement satisfaisantes et que les projets accompagnés sont ceux qui ont
le plus de chance de réussir.

Parfois, cette crédibilité que l'accompagnement génère va même plus loin,


au point d'étonner les chargés de mission eux-mêmes. Etant donnée que
les principales motivations des femmes à se lancer en affaires étaient le
besoin d'indépendance et de liberté, cette caractéristique a des retombées
négatives quand à la perception des femmes aux structures d'appui qui leur
sont dédiées. Accompagnement est souvent perçue par elle perte de temps
et « aliénation » envers gens qui savent et qui vont soit décider pour elle,
soit forcer ses décisions. De plus, accompagnement rime avec coût, il faut
payer les services des conseils ou bien laisser une partie de son capital ce
qui est bien entendu incompatible avec leur besoin de liberté. En ce sens,
les femmes sont souvent plus rationnelles que els hommes et ne
dépendent pas trop d'argents.

Outre cette caractéristique, l'indépendance d'action et le sentiment de créer


seule son projet est, à leurs yeux, une valeur fondamentale dans l'acte
d'entreprendre. Certains auteurs ont affirmé que les femmes sont averse au
risque (n'aime pas trop s'endetter, commencer dans la plupart de cas avec
des micros projets, etc.). Cette affirmation met en paradoxe la situation de «
non rencontre » entre les femmes entrepreneures et les structures
d'accompagnement.

Hormis ces raisons évoquées par les femmes, il est toujours des raisons
plus profondes et plus personnelles qui sont en fait l'origine de ce refus.

Dans l'étude empirique que nous avons fait, elle va montrer les raisons du
non recours ou refus de recours des femmes tunisiennes à ces
organismes.

la création d'opportunités entrepreneuriales chez les femmes

Conformément à la section précédente, BARES, CHELLY, LEVY TADJINE


(2004), ont démontré que les femmes comme les immigrés porteurs de
projets adoptent une attitude moins active face aux structures
d'accompagnement dans la recherche de leurs opportunités
entrepreneuriale. En ce sens, et selon FILION (2001), qui a recensé les
typologies en entrepreneuriat, trois idéaux types peuvent même identifiés
que ce soit sur les entrepreneurs masculins de féminins :

> le (a) « créateur (rice) motivé (e) », qui se rapproche de l'archétype de


l'entrepreneur « à la Schumpeter », c'est-à-dire celui qui possède un projet
et qui, quel que soit les caractéristiques du système d'aide, cherchera a
créer son entreprise.

> Le (a) « création (rice) incité (e) et encadré (e) », il s'agit le plus souvent
d'un individu possédant des compétences ou un projet prêt d'être valorisé,
mais peu enclin pour prendre des risques. Il estime à encadré par les
structures d'appui dédiées à la création d'entreprise.

> Le (a) « créateur (rice) obligé (e) » qui comprend notamment au profil du
chômeur créateur et qui profite pleinement des actions publiques d'aide à la
création d'entreprise.
La création d'entreprise est perçue comme une stratégie de contournement
face au chômage, la littérature sur l'entrepreneuriat féminin adopte cette
perspective en suggérant que, particulièrement discriminé sur le même du
travail (travail subalterne, rémunérations moins élevés que les hommes,
dépendance, etc ), les femmes n'aimaient parfois d'autre choix pour
s'insérer sur le marché de travail que de lancer ses propres affaires.

Idéal type Le motivé(e) Encadré(e) L'obligé(e) Caractéristiques


Une attitude Une attitude encadrée dans la Une attitude
proactive dans recherche- création- passive dans la
la recherche- développement recherche
création- d'opportunités
d'opportunité
développement
d'opportunité
L'innovateur L'entrepreneur qui Le créateur Applications
Schumpétérien peut s'appuyer sur par dépit, le
des dispositifs porteur du
projet
d'accompagnement, profite des
d'incubation ou structures
l'essaimé d'accompagnement
encadré d'entreprises.

Tableau II.2 : Typologie idéal- typique de la création/détection


d'opportunités
entrepreneuriales 106

La spécificité des femmes en affaires que trouve renforcer l'idée de


l'entrepreneure obligée (le marché a souvent été à l'encontre des femmes
plus les attitudes culturelles qui persistent dans nos sociétés qui favorisent
l'homme sur la femme) ou de l'entrepreneure encadrée (les femmes ont
souvent des lacunes managériales et une méconnaissance du
l'environnement de création d'entreprise).

Hormis l'idéal type de « Motivée », les idéaux types de « l'encadrée » et de


« l'obligée » mettent en exergue l'importance du jeu d'acteurs (porteur et
portants) pour les femmes.

Vu ces situations, la relation porteur portant ne sera optimale qu'en


assurant l'efficacité des pratiques des portants (c'est-à-dire le processus
d'accompagnement).
Selon JARNIOU (2005), cette efficacité n'est assurée qui réunissant deux
conditions qui sont une certaine remise en cause du rôle
d'accompagnement et une nouvelle prise en compte des besoins des
accompagnées parfois générales et parfois spécifiques.

a. Une certaine remise en cause du rôle d'accompagnement

Il est possible de faire une analogie entre l'accompagnant et le formateur.


Le formateur peut répondre à plusieurs modèles, comme l'a fort bien
analysé ENRIQUEZ (1981).

Le formateur peut être à la fois :

> Formateur qui déforme, réforme, transforme pour donner aux formés la«
forme idéale» en s'inspirant d'un modèle. Les personnes sont dépossédées
de leur propre expérience, de leurs tâtonnements et se coulent dans une
forme figée, répétitive et mortifère. Au lieu de créer, ils reproduisent des
pensées déjà élaborées. Or, il n'y a pas de « faire» sans

106 F. BARES, A. CHELLY, T.L. TADJINE (2004), « les créations et le


développement d'opportunités : vers une relecture du rôle de
l'accompagnent en entrepreneuriat », 4ème colloque « métamorphique des
arguments » : logiques de création, 21, 22 octobre, p 10-11.

invention, sans surprise pour celui qui est en train de faire,

> Thérapeute qui considère l'individu comme porteur originairement d'une


santé à retrouver. Or, tout organisme vit en équilibre instable et doit
s'adapter aux perturbations incessantes,

> Accoucheur qui aide à la croissance de chacun par une écoute


compréhensive et non évaluative. Cette position est idéalisante et
surprotectrice,

> Interprète qui souhaite trouver des causes et des raisons à tout
comportement, cela étant supposé permettre une prise de conscience et
donc une élucidation de sa conduite. Derrière ce modèle de formateur se
dessine la volonté de puissance qui cherche à enfermer les autres dans
une formule qui les identifie nécessairement,

> Militant qui indique la voie, veut conduire le changement social. Le


militant se comporte avec une vision manichéiste et devient, sans le vouloir,
un allié important des forces de conservation de l'ordre social,
> Réparateur qui se donne pour mission de réparer le mal qui a été fait. Il
prend en charge, se sacrifie pour les autres. Il en escompte reconnaissance
et orgueil,

> transgresseur qui se donne comme vocation de favoriser l'émergence de


la spontanéité, de la fête et permettre la disparition de tous les tabous.
Cette conception débouche sur un nouveau système de contrainte :
toujours plus et mieux, prélude à une violence généralisée,

> Destructeur pour qui le désir de former peut être entaché du désir inverse
de déformer, de briser, de morceler autrui. A force d'ordonner au groupe
d'être autonome, de s'exprimer spontanément tout en l'enfermant dans un
système interprétatif, le formateur s'assure de sa propre puissance en
rendant les autres soumis et profondément angoissés.

Cette galerie de portraits peut s'appliquer aux accompagnants et met en


avant les dérives possibles de leur pouvoir et de leur rôle. Il n'y a pas de «
faire» sans invention, sans surprise pour celui qui est en train de faire, nous
rappelle ENRIQUEZ. Aussi, pour faire « avancer» le créateur et
l'autonomiser, l'accompagnant doit avoir un rôle d'aide dans le
développement de son potentiel. Et ce rôle passe certainement par le
respect de l'autre et la volonté de rencontre

avec une attitude «empathique » et d'écoute compréhensive et non


évaluative. La certitude de «faire le bien» pour l'autre n'est pas un gage de
réussite, le créateur a besoin de s'approprier son projet et son processus.

Au-delà des simples compétences et connaissances à acquérir par le


créateur, il doit se sentir en confiance avec son accompagnant.
L'accompagné doit « accepter» de se faire aider pour franchir le pas et
créer« son » aventure. Or, il n'est pas aisé d'accepter l'aide, les conseils et
les avis d'une tierce personne quand il s'agit de «son» aventure. Une
relation interindividuelle s'établit et le créateur doit accepter de partager,
même symboliquement, le pouvoir de décision.

Granger rappelait en 1999 que l'accompagnant n'est pas le gestionnaire de


la nouvelle entreprise, il n'est pas le co-créateur, il n'est ni expert-comptable
ni conseiller juridique ni expert technique. Il n'a aucune relation hiérarchique
avec le créateur mais doit se contenter d'un rôle« d'entraîneur» au sens
sportif du terme. L'accompagnant cherche à l'autonomiser tout en le
conseillant, la frontière entre les deux est difficile à trouver et chaque
créateur la ressent différemment. On retrouve la notion d'écoute mutuelle
entre les entrepreneures et leurs partenaires (FAYOLLE, 2002).
On se trouve proche du «mentoring» (HIGGINS et KRAM, 2001) dans
lequel la relation mentor/protégé comporte un fort volet psychosocial. La
relation d'accompagnement doit valoriser le capital du créateur, au sens de
capital humain (éducation, expériences, etc.), capital financier et capital
social (ressources et réseaux relationnels) tel que définit par ALDRICH et
MARTINEZ (2001).

Par ailleurs, il ressort des entretiens que ces créateurs ne peuvent admettre
une relation d'accompagnement professionnelle et payante dans la mesure
où justement une relation de confiance, et presque d'amitié, doit s'instaurer.
Or, pour eux cette relation ne peut être professionnelle. En revanche, ils
acceptent tout à fait de rémunérer des prestataires extérieurs
professionnels qui leur apportent un service précis. Mais ces derniers ne
sont pas considérés par les créateurs comme des accompagnateurs
professionnels non dédiés. Sans oublier le caractère dynamique du
processus qui veut que les objectifs du créateur évoluent au fur et à mesure
de la construction de son projet et si accompagnement il y a, un nécessaire
dynamique dans l'accompagnement est également indispensable.

Ainsi les structures pourraient s'interroger sur leurs offres et leurs pratiques
pour se remettre en question et se positionner par rapport aux offres
concurrentes et par rapport à leurs propres compétences. Elles pourraient
par ailleurs, aidées par les pouvoirs publics, plus et surtout mieux
communiquer sur leurs rôles respectifs pour éclairer les futurs créateurs. Se
pose également alors le problème de la formation des accompagnants.

b. Segmentation de la clientèle et offre « one to one»

On étudie trop souvent l'accompagnement comme un ensemble de


prestations techniques pour atteindre un but qui est la création d'une
entreprise, or l'accompagnement est avant tout fondé sur une relation
humaine. Si l'on tient compte de ces données, la création devient un acte
beaucoup plus complexe et « moins technique» et intègre des données
psychologiques et sociologiques d'appropriation et de reconnaissance. La
relation de confiance nécessaire pour faire les choses réapparaît et est
indispensable.

Il paraît alors intéressant de dépasser les typologies classiques, évoquées


en début de ce papier, à savoir structure professionnelle et non
professionnelle, ou par activité (accueil, suivi etc.) pour déboucher sur une
présentation plus complète des situations où le créateur trouverait mieux sa
place.

Cette présentation pourrait se fonder sur les cinq critères suivants qui
structurent un processus de création: le type de porteur de projet, les
demandes et besoins en accompagnement, la phase où en est le projet, le
type de projet et les structures existantes. Le schéma suivant en forme
d'étoile permet d'illustrer les différentes situations107.

Cette prise en compte plus complète déboucherait alors sur un


accompagnement véritablement «one to one», c'est-à-dire moins
stéréotypé et spécifique pour chaque créateur en fonction de chaque
situation.

Comme le rappelait FILION (1996), si l'on veut être vraiment efficace, il


n'est plus possible « de songer aux mêmes stratégies pour soutenir
l'Entrepreneurship technologique, les PME familiales en fabrication ou les
travailleurs autonomes. Nous ne disposons nulle part d'un système articulé
de soutien au développement de l'une ou l'autre de ces formes
d'entrepreneuriat ». L'individualisation des pratiques doit devenir la règle.

Cette «étoile de l'accompagnement» pourrait permettre d'identifier, en


fonction de leurs attentes, de l'état et du type de leur projet, les porteurs qui
peuvent juste souhaiter de l'écoute, du soutien psychologique, de
l'introduction dans des réseaux de la logistique ou ceux qui souhaitent du
financement.

Par exemple, sur ce schéma il est possible d'envisager deux cas distincts.
Le premier est celui d'un chômeur qui a une idée de projet de création d'un
commerce, il en discute avec des amis et recherche un soutien
psychologique pour l'aider à« sauter le pas» par rapport à sa situation de
chômeur.

Le second est cadre dans une entreprise, a avancé dans la définition de


son projet, est aidé par sa famille sur ce projet technologique et souhaite
une écoute plus approfondie et professionnelle pour le moment.

À la lumière de ces deux exemples, certaines structures pourraient


accompagner ces créateurs qui ne sont ni dans la même situation
professionnelle, ni au même stade de développement de leur projet ni dans
la même configuration psychologique.

Cette «étoile» a également pour avantage de mettre en évidence le fait que


parler d'accompagnement est inefficace et impropre et qu'en conséquence,
il existe une infinie demande d'accompagnements. En conséquence, une
stratégie « one to one» est indispensable pour répondre aux demandes
différenciées des créateurs. .

Cet accompagnement « one to one », peut-être plus coûteux a priori (mais


peut-être pas à terme si son efficacité augmente) pourrait être, dans
certains cas, facilité par le recours aux nouvelles technologies de
l'information.

Conclusion

Dans ce chapitre, notre objectif n'était pas d'identifier des différences entre
« les hommes » et « les femmes » entrepreneurs mais de voir dans quelle
mesure la réalité des femmes qui se lançaient dans une activité
indépendante était marquée par leurs rapports sociaux de genre.

Notre recherche montre que la vie de ces femmes entrepreneures, la façon


dont elles se positionnent dans ce monde des indépendants, la façon dont
elles vont gérer leur entreprise et percevoir leur croissance restent
influencées par leurs réalités de « filles », de « conjointe », « de mère ». La
répartition des tâches familiales et parentales à l'intérieur du ménage
continue à structurer et à influencer une partie de leur choix. Le choix du
secteur d'activité reste fortement influencé par les réalités de genre. Ainsi,
elles investissent majoritairement dans des secteurs traditionnellement
féminins : commerce, services, éducation, services aux personnes. Elles
essayent toujours de se présenter dans des secteurs d'activité
traditionnellement masculins (industrie, nouvelles technologies
d'informations, construction etc.) mais elles ont dû souvent se battre pour
asseoir leur crédibilité, soit en s'appuyant sur leurs compétences et
diplômes, soit en bénéficiant d'un appui spécifique à elles.

La recherche confirme que leur choix de rester dans des entreprises de


petite taille les pénalise souvent dans leur recherche de financement et
dans leur perspective de développement et de croissance. Au niveau du
financement, la dimension sexuée revient d'une part, au travers du peu
d'intérêt des investisseurs pour les secteurs d'activité et d'autre part, sur
l'interprétation qui est donnée au fait qu'elles empruntent en général de
petits montants. Cette donnée, souvent mise en perspective par les
femmes comme leur volonté de ne pas mettre la famille en situation de
précarité, est interprétée encore trop souvent de manière négative, au
travers de la notion « d'aversion au risque » qui pourrait finalement devenir
une « prise de conscience des risques ».

d'aide à l'entrepreneuriat. Cela renvoie d'une part de la qualité et la quantité


des infrastructures de garde pour enfants et aux aides diverses pour
déléguer les tâches familiales et parentales (facteur de contexte) et d'autre
part, à la prise en compte de leurs contraintes dans l'élaboration des
programmes de formation, dans l'organisation des réseaux, dans
l'accessibilité des services d'aide à l'entrepreneuriat à leur profit.

La recherche montre qu'on ne peut pas appréhender cette réalité des


femmes et de l'entrepreneuriat comme un bloc monolithique. Cette réalité
est traversée par d'autres rapports sociaux : ceux liés au diplôme et à la
qualification, ainsi que l'âge et l'origine par pays et région.

Plusieurs pistes d'actions devraient s'inscrire dans une logique de « gender


mainstreaming ». Il ne s'agit plus de mettre sur pied des actions spécifiques
pour l'un et l'autre sexe mais d'agir pour transformer de manière préventive
les règles du jeu, qui souvent inconsciemment et indirectement favorisent
les hommes.

Une étude empirique sera traité dans le dernier chapitre prenons en


compte le contexte tunisien, et plus spécifiquement la région du
Sousse afin de donner une image sur les femmes entrepreneures en
Tunisie (spécificité par rapport aux hommes

entrepreneurs, motivations personnelles, opinions vis-à-vis des


structures d'appuiexistantes, etc.).
CHAPITRE III
ÉTUDE EMPIRIQUE

Introduction

L'initiative privée d'entreprendre pour les femmes en Tunisie est soutenue


par une politique gouvernementale fondée sur une politique d'aide et
d'assistance visant la stimulation et le soutien du nouveau promoteur telles
sont les femmes.

L'objet de cette partie est d'évaluer le profil de nouvelles promotrices par


rapport à leurs homologues masculins, tant au niveau personnel que de
type d'entreprises créées, en spécifiant leurs motivations, leurs besoins,
leurs problèmes rencontrés ; ce travail a été inspiré du vécu et de
l'expérience des entrepreneures femmes à la suite des entretiens directs
effectués au prés d'elles ou parfois par l'intermédiaire d'un questionnaire
distribué.

La méthodologie de recherche consiste à collecter des informations auprès


d'un échantillon de 82 entrepreneures dont 45 hommes et 41 femmes.

Ayant un souci de représentativité de l'échantillon, nous avons opté à un


choix des entreprises créées par les femmes. Certes, parce que le choix de
l'échantillon a rencontré quelques difficultés ; tout d'abord, vu l'absence
d'une liste exhaustive et détaillée des entreprises créées par les femmes,
de plus la liste des entreprises créées contient des entreprises qui ont
changé d'adresses ou d'autres qui ont été liquidées ou bien parce que
quelques entreprises ayant pour dirigeants les conjoints des femmes et
n'ont pas elles même.

Pour cela, le choix des entreprises enquêtées a été guidé par le directeur
régional de l'Agence de Promotion de l'Industrie (API) et par le directeur
régional de L'Union Tunisienne d' Industrie, du Commerce et d'Artisanat
(UTICA) qui ont favorisé une liste non exhaustive des femmes
entrepreneures existantes sur le marché et ont facilité l'accès à ces
entreprises.

Le questionnaire comporte des questions qui portent sur :

- Le profil des femmes entrepreneures ;

- Le profil de leurs entreprises ;

- Les services de soutien accordés spécifiquement aux femmes

chefs d'entreprises ;
- La sensibilisation et l'information à la création d'entreprise ;

- Le financement de leurs entreprises ;

- La formation à la création d'entreprise ;

- Les difficultés rencontrées lors de la création.

Un deuxième questionnaire a été adressé aux hommes, en touchant les


mêmes points tels sont demandés aux femmes (profil socio
démographique, caractéristique de leurs entreprises, sensibilisation et
informations, formations, difficultés rencontrés lors de la création) afin de
répondre à notre problématique de départ.

L'enquête est réalisée dans la région de Sousse visant les entreprises


créées en ex nihilo c'est à dire on a évitée les autres types de création
familiale ou par reprise. Cette attention accordée à ce type de création a
pour raison de mieux stimuler les principales motivations personnelles qui
incitent les nouvelles promotrices à entreprendre et les principaux
problèmes rencontrés par elles au début de leurs démarches
entrepreneuriales (idée de projet, information sur la faisabilité du projet,
étude du marché, démarrage, montage, exploitation).

Section 1
Caractéristiques de l'échantillon

III. 1. 1. Méthodologie de recherche

La revue de la littérature a indiqué une forte croissance d'étude sur


l'entrepreneuriat féminin mais sont peu les études s'intéressant au sujet des
entrepreneures au contexte Africain et surtout du contexte Tunisien. Cette
approche participative a été choisie afin de mettre en premier plan
l'expérience et le vécu des entrepreneures.

A cet effet, il a été décidé de procéder à un processus consultatif favorisant


la collecte d'information générale sur les thèmes majeurs reliés à
l'entrepreneuriat féminin. La collecte a été prise à l'aide de plusieurs
références à savoir, l'Agence de Promotion de l'Industrie (API) ; L'Union
Tunisienne d' Industrie, du Commerce et d'Artisanat (UTICA) ; Espace
d'Entreprendre, le Centre de Recherche, d'Etude, de Documentation et
d'Information sur les Femmes (CREDIF).

La consultation a été déroulée par l'élaboration d'un questionnaire qualitatif,


qui avait pour objectif d'établir un profil des participantes et de déterminer
les barrières et défis auxquels elles font face. Une partie a été sacrifiée
pour savoir le niveau de satisfaction des femmes vis à vis des mesures et
programmes existants visant l'appui et l'aide des créateurs et créatrices
(Banques, centres de formation, centres technique etc.).

Les questionnaires ont été rédigés avec une approche qualitative. Afin
d'atteindre les objectifs de la recherche, il était plus important d'en arriver à
une compréhension qualitative des expériences des entrepreneures que
d'obtenir des statistiques à leur sujet.

Les données recueillies lors du processus de consultation ont ensuite été


analysées par une étude statistique en adaptant la méthodologie d'analyse
comparative entre les deux sexes (homme, femme).

En effet, cette comparaison permet de montrer s'il y a une véritable


différence dans le profil

des deux genres d'entrepreneurs (âge d'entreprenance, niveau de scolarité,


type d'instruction, expériences vécues...), de leurs besoins, leurs
motivations pour la création, des problèmes rencontrés lors de la création,
des types des structures d'accompagnement auxquelles font appel les
entrepreneurs.

III. 1. 2. Présentation du modèle

L'objectif de cette recherche est de présenter des réflexions sur les


variables explicatives de la dynamique entrepreneuriale féminine.

Notre modèle à expliquer est exprimé sous forme de :

Y= f(X)

Avec Y est la variable à expliquer comportant deux modalités :

y1 : facteurs favorisant l'émergence des femmes (1) ;

y2 : facteurs favorisant l'émergence des hommes (2).

Avec X est les variables explicatives ; ces variables sont elles mêmes
considérées comme étant des sous modèles ou blocs de variables
(Desjardins, 2005) comportant des variables, qu'on les appellent des items.

X1 : Profil de l'entrepreneur, X1 comporte :

- Âge ;

- Rang ;
- Statut matrimonial ;

- Avoir des enfants ;

- Niveau d'instruction ;

- Domaine d'instruction ;

- Expérience professionnelle ; - Domaine de l'expérience ;

- Apport personnel.

X2 : Profil de l'entreprise créée, X2 comporte :

- Nombre d'employés ;

- Ancienneté de l'entreprise ; - Participation ;

- Pourcentage de participation ; - Temps mis pour la création ;

- Évolution du chiffre d'affaires ; - Tendance du chiffre d'affaires.

X3 : Motivations entrepreneuriales, X3 comporte :

- Motivation pour la création ;

- Choix du secteur ;

- Caractéristiques de l'entrepreneur pour réussir.

X4 : Problèmes rencontrés, X4 comporte :

- Gestion du temps ;

- Conciliation vie familiale - vie professionnelle ;

- Problèmes de financement ;

- Insuffisance du Banque Centrale ; - Problèmes de formation ;

- Difficultés administratives ; - Temps administratif.

X5 : Accompagnements reçus, X5 comporte :

- Moyen de sensibilisation ; - Source de l'information ; - Source de


services ;
- Source de financement ; - Nature de la formation ; - Vie associative.

L'ensemble de ces variables est résumé dans le tableau suivant :

FACTEURS

Profil de Profil de Motivations Problèmes Accompagn V


l'entrepreneu l'entreprise rencontrés e A
r ment reçu
- âge - secteur - motivation - gestion du - moyen de R
pour la temps sensibilisation I
- rang - nombre création
d'employés - conciliation - source de A
- statut - choix du vie familiale- l'information -
matrimonial - - ancienneté secteur vie source de B
avoir des de l'entreprise services L
enfants - professionnelle E
- participation - problèmes de - source de
- niveau - pourcentage caractéristique financement financement S
d'instruction - de
domaine s de - insuffisance - nature de la
d'instruction - participation - l'entrepreneur du Banque formation
expérience temps mis pour réussir Centrale
professionnell pour la - vie
e - problèmes de associative
création formation
- domaine de
l'expérience - évolution du - difficultés
chiffre administratives
- apport - temps
personnel d'affaires
administratif
- tendance du
chiffre

d'affaires

Tableau III.1 : Liste des variables faisant l'objet de notre recherche

III.1.3. Principes de la méthode statistique

Etant donnée que notre variable à expliquer est dichotomique, et que la


plupart de nos variables explicatives sont nominales à part l'âge qui est une
variable métrique, le choix de la méthode statistique applicable à notre cas
n'était pas difficile vu que plusieurs méthodes statistiques ont été éliminées
(la régression multiple, la régression discriminante).
Notre méthode utilisée est la régression logistique ; cette technique est
utilisée pour des études ayant pour but de vérifier si des variables
indépendantes peuvent prédire une variable dépendante dichotomique.
Contrairement à la régression multiple et l'analyse discriminante, cette
technique n'exige pas une distribution normale des prédicteurs (les
variables explicatives) ni l'homogénéité des variances.

la suite les principaux variables y afférentes) qui ont permis de bien prédire
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin. En d'autres termes, cette méthode
consiste à préciser dans quelle mesure les variables sont associées au
recours des femmes au mode de création d'entreprise et peuvent prédire ce
phénomène par rapport à leur homologue masculin.

Le logiciel choisi pour l'interprétation des résultats des questionnaires est


« SPSS ». Utilisation du logiciel

Il est à noter que la variable à prédire ici dans notre étude, est l'émergence
de l'entrepreneuriat, qui est représentée selon le genre (1 : femme et 2 :
homme). Cette variable est représentée par variable « groupe ».

Pour les variables indépendantes, il est nécessaire dans notre cas, de


composer différents « blocs » de variables pour celles provenant de la
même catégorie telles que des données socio- démographiques, des
données liées à l'entreprise créée, etc.

Il est à noter que de regrouper par bloc permet de traiter ceux-ci en deux
étapes, ce qui s'avère avantageux lorsqu'un bloc de variables est
potentiellement plus faible que l'autre. De cette façon, les blocs seront
considérés comme indépendants, tout en faisant partie du même modèle.

Par exemple, prenons le cas du bloc « profil de l'entrepreneur », il comporte


plusieurs variables (âge, statut matrimonial, nombre des enfants, domaine
d'instruction, etc.). La significativité de toutes ces variables sera vérifiée par
le test de khi deux (KHI 2) et sa probabilité p (par rapport à l'hypothèse
nulle posée).

H01 : il existe une indépendance entre les variables constituantes le profil


de L'entrepreneur et son genre
H11 : il y a une dépendance entre les variables constituantes le profil de
l'entrepreneur et son genre.

Ainsi, l'utilisation de la méthode automatisée ou dite « pas à pas » ou


encore « stepwise » est
la plus convenable, étant donnée qu'elle permet de déterminer le rang des
prédicateurs
(variables explicatives) et vérifier leur contribution à l'explication du modèle.
On prend

uniquement les variables ayant un risque de rejet inférieur de 5% (rejet de


L'hypothèse nulle) et ayant une valeur de KHI 2/ddl supérieur à 2. (III.2.1)

Ces variables considérées comme significatives vont faire partie dans


l'explication du modèle global, dont l'hypothèse nulle s'exprime comme
suit :

H0 : aucune de ces variables n'expliquent l'émergence de l'entrepreneuriat


féminin H1 : il existe au moins une des variables qui explique l'émergence
de

l'entrepreneuriat féminin

Enfin, un modèle sera défini, intégrant les variables ayant la plus grande
significativité quant à l'explication de l'émergence de l'entrepreneuriat
féminin, et en présentant la différence par rapport à l'entrepreneuriat
masculin. (III.2.2).

Section 2
Méthode logistique : approche empirique

Dans cette partie, on va s'intéresser, de prime abord, aux choix des


principales variables ayant une significativité dans chacun des cinq blocs
détaillés ci- dessus.

En adoptant la démarche sur SPSS, voici les résultats suivants qu'on va


interpréter pour chacun des blocs.

III. 2. 1. Formation des variables explicatives de l'émergence de


l'entrepreneuriat féminin
Le choix des variables qui contribuent à engager la différenciation entre les
deux genres d'entrepreneurs (homme et femme) est fait en premier temps.
Seulement les variables considérées comme significatives vont faire suite
dans notre démarche sur SPSS.

Nous détaillons ci- dessous l'ensemble du listing des résultats des tableaux
croisés, en prenant la variable « sexe » comme centre d'analyse par
rapport à toutes les variables (30 variables).

Il est utile à ce stade de préciser que l'analyse des principales variables


sera fait par rapport à deux indices qui permettront de comprendre l'apport
de ces variables à augmenter la différence entre le fait d'être un homme
entrepreneur ou femme entrepreneure. Ces indices sont la valeur de Khi
deux de Pearson et sa probabilité p.

Khi deux : correspond au fait que la probabilité du test soit inférieure à .05
indique que les variables qui sont dans le modèle apporte une contribution
significative à l'explication.

p : correspond au risque de rejet de l'hypothèse nulle H0,

H0 : Indépendance entre la variable en question et le sexe de


l'entrepreneur.

1. Variables relatives au profil de l'entrepreneur 1/- Tableau III.2 : Tri


croisé âge- sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique [20-30]
Age de l'entrepreneur
21 15.7 12 17.3 33 33 [31-40]
15 15.7 18 17.3 33 33 +41 ans
5 9.5 15 10.5 20 20 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 7.558 ; ddl = 2 ; P = 0.023 Significative

2/-Tableau III.3 : Tri croisé statut matrimonial - sexe de l'entrepreneur

Sexe femme Homme total

statut de l'entrepreneur Théorique Observé Théorique Observé Théorique célibataire


18 21 26 23 44 44 mariée
23 20 19 22 42 42 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 1.653; ddl = 1 ; P = 0.199 Non significative.

3/- Tableau III.4 : Tri croisé rang dans la famille - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total

Rang dans la famille Théorique Observé Théorique Observé Théorique Aînée


25 23.8 25 26.2 50 50 Moyenne
13 11 10 12 23 23 petite
3 6.2 10 6.8 13 13 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 3.983; ddl = 2 ; P = 0.136 Non significative.

4/- Tableau III.5 : Tri croisé avoir des enfants - sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Non
Avoir

des enfants
20 22.9 28 25.1 48 48 Oui
21 18.1 17 19.9 38 38 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 1.572; ddl = 1 ; P = 0.21 Non significative.

5/- Tableau III.6 : Tri croisé niveau d'instruction - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Niveau
d'instruction Théorique Observé Théorique Observé Théorique Secondaire
10 15.3 22 16.7 32 32 Universitaire 1
er
cycle
6 5.2 5 5.8 11 11 Universitaire 2ème
cycle
25 18.6 14 20.4 39 39 Technique
0 1.9 4 2.1 4 4 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 11.532; ddl = 3 ; P = 0.09 Significative.

6/- Tableau III.7 : Tri croisé domaine d'instruction - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total

Domaine d'instruction Théorique Observé Théorique Observé Théorique Gestionnaire


23 17.5 12 17.5 35 35 technique
6 13 20 13 26 26 Littéraire
3 2 1 2 4 4 informatique
9 8.5 8 8.5 17 17 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 12.054; ddl = 3 ; P = 0.007 Significative.

7/- Tableau III.8 : Tri croisé de l'expérience professionnelle - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total

Expérience professionnelle Théorique Observé Théorique Observé Théorique Non


15 31.5 5 10.5 66 66 Oui
26 9.5 40 34.5 20 20 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 6.613; ddl = 1 ; P = 0.01 Significative.

8/- Tableau III.9 : Tri croisé de la nature de l'expérience - sexe de


l'entrepreneur
Sexe Femme Homme Total
Théorique Observé Théorique Observé Théorique Non
Nature de l'expérience

dans le domaine ou non


25 16.2 9 17.8 34 34 Oui
16 24.8 36 27.2 52 52 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 15.068; ddl = 1 ; P = 0 Significative.

2. Variables relatives au profil de l'entreprise

1/- Tableau III.10 : Tri croisé du secteur de l'entreprise - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Industrie
Secteur d'activité
6 7.6 10 8.4 16 16 commerce
10 11.4 14 12.6 24 24 services
25 21.9 21 24.1 46 46 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 1.832; ddl = 2 ; P = 0.4 Non significative.

2/- Tableau III.11 : Tri croisé du nombre d'heure consacré au travail -


sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique [20-40 H]
Nombre

d'heure

consacré au travail
6 4.8 4 5.2 10 10 [40-49H]
12 9.1 7 9.9 19 19 [50-59H]
6 12.4 20 13.6 26 26 Plus que 60H
17 14.8 14 16.2 31 31 Total
41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 4.281; ddl = 3 ; P = 0.233 Non significative.

3/- Tableau III.12 : Tri croisé du nombre d'année de création - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique 2 ans au moins
Nombre

d'année de

création
14 14.3 16 15.7 30 30 [3-5 ans]
20 21.9 26 24.1 46 46 [6-8 ans [
7 4.8 10 10 10 10 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 2.335; ddl = 2; P = 0.311 Non significative.

4/- Tableau III.13 : Tri croisé de la participation dans l'entreprise - sexe


de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Participation Théorique Observé Théorique Observé Théorique Propriétaire unique
dans

l'entreprise
Participation avec
23 28.6 37 31.4 60 60
conjoint- mari
11 6.2 2 6.8 13 13 Participation avec
autres
7 6.2 6 6.8 13 13 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 9.409; ddl = 2; P = 0.009 Significative.


5/- Tableau III.14 : Tri croisé du pourcentage de participation dans
l'entreprise - sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique < 50%
% de

participation dans

l'entreprise
9 5.7 3 6.3 12 12 [50-99%]
5 4.8 5 5.2 10 10 100%
27 30.5 37 33.5 64 64 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 4.386; ddl = 2; P = 0.112 Non significative.

6/- Tableau III.15 : Tri croisé du nombre d'employés - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique [1-5 employés]
Nombre
d'employés
26 23.4 23 25.6 49 49 [6-10 employés]
3 5.7 9 6.3 12 12 [11-15 employés]
8 5.2 3 5.8 11 11 [16-20 employés]
Plus que 21
3 5.7 9 6.3 12 12
employés
1 1 1 1 2 2 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 8.286; ddl = 4; P = 0.082 Significative.

7/- Tableau III.16 : Tri croisé de l'évolution du chiffre d'affaire - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Stable
Evolution du chiffre
d'affaire
En
12 9.5 8 10.5 20 20
croissance
29 31.5 37 34.5 66 66 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 1.587; ddl = 1; P = 0.208 Non significative.

8/- Tableau III.17 : Tri croisé de la tendance de l'évolution du chiffre


d'affaire - sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique stabilité
Tendance de l'évolution
du chiffre d'affaire
10 5.7 2 6.3 12 12 croissance
27 30 36 33 63 63 diminution
4 5.2 7 5.8 11 11 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 7.267; ddl = 2; P = 0.026 Significative.

3. Variables relatives aux motivations de l'entrepreneuriat

1/- Tableau III.18 : Tri croisé des motivations pour la création - sexe de
l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Besoin d'autonomie
Tendance de

l'évolution du

chiffre d'affaire
12 14.3 18 15.7 30 30 Besoin du pouvoir
3 3.8 5 4.2 8 8 Désir de liberté
Désir
3 6.2 10 6.8 13 13 d'expérimenter des
idées nouvelles
5 Amélioration de la
5.2 6 5.8 11 11
situation financière
9 5.7 3 6.3 12 12 Soutenir la famille
9 5.7 3 6.3 12 12 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 11.399; ddl = 5; P = 0.044 Significative.

2/- Tableau III.19 : Tri croisé des caractéristiques dont l'entrepreneur


doit avoir pour la réussite - sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Avoir une
Caractéristiques de forte
la réussite personnalité
16 14.3 17 17.3 33 33 Etre déterminé
Etre
2 3.8 9 5.8 11 11
innovatrice
Avoir un
0 6.2 10 5.2 10 10 partenaire
ou conjoint
7 5.2 1 4.2 8 8 Avoir une
bonne
formation
10 5.7 2 6.3 12 12 Fixation
d'objectifs
clairs
6 5.7 6 6.3 12 12 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 24.184; ddl = 5; P = 0 Significative

3/- Tableau III.20 : Tri croisé des facteurs du choix du secteur - sexe de
l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Bonne
Facteurs du choix connaissance
du secteur du secteur
18 15.3 14 16.7 32 32 Produit nouveau
Intérêt personnel
1 4.8 9 5.2 10 11 du
secteur
14 1.5 8 11.5 22 22 Marché en
croissance
2 5.7 10 6.3 12 12 Faible
concurrence
6 4.8 4 5.2 10 10 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 14.114; ddl = 4; P = 0.007 Significative.

4. Variables relatives aux problèmes rencontrés lors de la création

1/- Tableau III.21 : Tri croisé degrés de conciliation entre famille et


travail - sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Très facile
Degrés de

conciliation

famille- travail
1 1.4 2 1.6 3 3 Facile
7 7.2 8 7.8 15 15 Moyen
4 8.6 14 9.4 18 18 difficile
17 16.7 18 18.3 35 35 Très difficile
12 7.2 3 7.8 15 15 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 11.222; ddl = 4; P = 0.024 Significative.

2/- Tableau III.22 : Tri croisé du problème de financement - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Refus de
Problème de financement (sans
financement justification préalable)
6 4.8 4 5.2 10 10 Financement
insuffisant
4 5.2 7 5.8 11 11 Conditions
générales trop
élevées
4 7.2 11 7.8 15 15 Pas de problème
5 8.1 12 8.9 17 17 Non pas recours
22 15.7 11 17.3 33 33 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 10.871; ddl = 4; P = 0.028 Significative.

3/- Tableau III.23 : Tri croisé du problème de formation - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Coût élevé des
Problème de programmes
formation
7 3.3 0 3.7 7 7 Manque
d'informations sur
les programmes
12 11.4 12 12.6 24 24 Manque
d'informations
spécifiques
17 19.5 24 21.5 41 41 Horaire des
réunions
non flexible
5 6.7 9 7.3 14 14 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 9.172; ddl = 3; P = 0.027 Significative.

4/- Tableau III.24 : Tri croisé des difficultés administratives - sexe de


l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Manque de
Difficultés collaboration de
administratives certaines
administratives
8 8 9 9 17 17 Longueur des
procédures
administratives
24 21.6 22 24.4 46 46 Manque
d'informations
4 6.1 9 6.9 13 13 Centralisation
régionale des
administrations
4 4.2 5 4.8 9 9 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 1,892, ddl = 3; P = 0.595 Non significative.

5/- Tableau III.25 : Tri croisé du temps nécessaire pour les formalités
administratives - sexe de l'entrepreneur

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Très
Temps long
nécessaires

pour les formalités


administratives
25 14.8 6 16.2 31 31 Long
Assez
8 19.1 32 20.9 40 40
long
7 6.7 7 7.3 14 14 Court
1 0.5 0 0.5 1 1 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 26.917; ddl = 3; P = 0 Significative.

5. Variables relatives à l'accompagnement reçu

1/- Tableau III.26 : Tri croisé du moyen de sensibilisation à la création


- sexe de l'entrepreneur

Sexe femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique A partir du
Moyens de parcours
sensibilisation à la universitaire
création
15 10.5 7 11.5 22 22 Participation à
des
séminaires
13 10 8 11 21 21 Actions
publicitaires
dans les
médias
2 1.9 2 2.1 4 4 Expérience
antérieure
11 18.6 28 20.4 39 39 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 11.348; ddl = 3; P = 0.01 Significative.

Sexe Femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique A.P.I.
Source de
l'information
9 11.4 15 12.6 24 24 U.N.F.T.
Espace
6 2.9 0 3.1 6 6
entreprendre
3 5.7 9 6.3 12 12 C.C.I.
4 5.7 8 6.3 12 12 Université
9 7.6 7 8.4 16 16 Famille et amis
10 7.6 6 8.4 16 16 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 12.925; ddl = 5; P = 0.024 Significative.

3/- Tableau III.28 : Tri croisé de la source des services obtenus - sexe
de l'entrepreneur

Sexe femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique A.P.I.
Source de services
obtenus
6 12.4 20 13.6 26 26 Banquiers
5 4.8 5 5.2 10 10 U.T.I.C.A.
Espace
10 5.2 1 5.8 11 11
entreprendre
8 6.2 5 6.8 13 13 C.N.F.C.E.
3 6.2 10 6.8 13 13 Famille et amis
9 6.2 4 6.3 13 13 Total
41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 21.146; ddl = 5; P = 0.001 Significative.

Sexe Source du femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Apport personnel
financement (AP)
23 20.5 20 22.5 43 43 Crédit auprès des
institutions
financières
5 6.7 9 7.3 14 14 AP > crédit
9 8.1 8 8.9 17 17 AP < crédit
4 5.7 8 6.3 12 12 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 2.564; ddl = 3; P = 0.464 Non significative.

5/- Tableau III.30 : Tri croisé de la nature de la formation - sexe de


l'entrepreneur

Sexe femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Participation à des
nature de séminaires
la formation
6 7.5 8 6.5 14 14 Participation à des
stages
4 5.9 7 5.1 11 11 Participation à des
cours étalés
11 7.5 3 6.5 14 14 Total

21 21 18 18 39 39

~ khi- deux de Pearson = 5.477; ddl = 2 ; P = 0.065 Non significative.

Sexe femme Homme Total


Théorique Observé Théorique Observé Théorique Centres
Vie associative d'accompagnements
avec généraux
4 5.2 7 5.8 11 11 Centres
d'accompagnement
spécifiques (UNFT,
UNFCE)
6 2.9 0 3.1 6 6 Entrepreneurs
(hommes, femmes)
12 10.5 10 11.5 22 22 Jeune chambre
économique
8 8.6 10 9.4 18 18 Pas de relation
11 13.8 18 15.2 29 29 Total

41 41 45 45 86 86

~ khi- deux de Pearson = 8.745; ddl = 4; P = 0.068 Non significative.

Suite à la présentation de ces tableaux, on peut confirmer que le statut


matrimonial, le rang dans la famille ainsi le nombre des enfants n'ont guère
joué un rôle de détermination dans le choix de la femme à l'entrée dans le
monde des affaires et ne constituent pas des éléments de différenciation
entre l'homme entrepreneur et la femme entrepreneure.

Pour autant, l'âge, le niveau scolaire, le domaine d'instruction, l'expérience


professionnelle, la nature de cette expérience sont tous des éléments de
différenciation entre les deux groupes d'entrepreneurs. Le fait d'être un
homme ou une femme entrepreneure diffère tant au niveau de leur tranche
d'âge, leur niveau scolaire, domaine d'instruction, expérience.

Seulement ces cinq variables vont être étudiées dans leur contribution à
l'élaboration du notre modèle entrepreneurial.

Même interprétation pour le reste des autres groupes, à savoir, le profil de


l'entreprise, les motivations, les problèmes rencontrés et la nature de
l'accompagnement reçu.

Le profil des entrepreneurs a été analysé sous les angles suivants qui
feront notre sujet d'analyse dans l'élaboration du modèle sont :

> nombre d'employés dans l'entreprise,

> participation dans l'entreprise,

> tendance de l'évolution du chiffre d'affaire.


Il faut noter que concernant le groupe «des motivations de l'entrepreneur »,
toutes les variables prises en amont de la recherche vont faire notre sujet
d'analyse dans l'élaboration du modèle, à savoir :

> motivations pour la création d'entreprise,

> Caractéristiques d'entrepreneur pour réussir,

> Facteurs du choix du secteur en question.

Les variables touchant le type « des problèmes rencontrés » qui feront


notre sujet d'analyse dans l'élaboration du modèle sont :

> Degrés de conciliation entre vie familiale et vie du travail,

> Problème de financement,

> Problème de formation,

> Temps nécessaires pour les formalités administratives.

Les variables touchant le type « de l'accompagnement reçu » qui feront


notre sujet

d'analyse dans l'élaboration du modèle sont : > Moyens de sensibilisation,


> Sources de l'information, > Sources du service reçu.

III.2.2 Résultats des analyses de la régression logistique

À la suite de l'étape préliminaire du choix des variables significatives, on va


procéder interpréter ces variables, par la méthode logistique, à l'élaboration
des sous modèles concernant les groupes des facteurs. Et par la suite à
l'élaboration du notre modèle global à savoir l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin.

Une partie a été réservée à l'interprétation du niveau de satisfaction des


entrepreneurs hommes, femmes à l'égard des mesures d'accompagnement
reçus.

1.Matrice de corrélation

Les variables significatives sont alors retenues et incluses dans le modèle.


Avant de procéder à la constitution des différents modèles, il est préférable
d'effectuer une matrice de corrélation afin de vérifier la multicollinéarité des
variables. Ainsi, si deux variables corrèlent fortement entre elles, elles ne
peuvent toutes les deux être incluses dans le modèle. Il faudra alors
procéder à une sélection selon la pertinence en regard des objectifs de
l'étude.

Par exemple, dans la première dimension « Profil de l'entrepreneur », deux


variables « Le niveau d'instruction », « Le domaine d'instruction » sont
colinéaires d'où on a écarté du modèle le domaine d'instruction puisqu'elle
influe la première variable du modèle, soit « Le niveau d'instruction »(1).
Pour la même raison, on a écarté « le domaine de l'expérience », pour
éviter la multicollinéarité avec « avoir une expérience ». Il en est ainsi
puisque la technique exige que les variables doivent faire partie de
catégories distinctes.

Concernant le profil de l'entreprise, parmi les variables significatives,


seulement le nombre d'employés dans l'entreprise ainsi que la participation
semble être colinéaires. Or, en se basant sur la littérature concernant le
profil des entreprises, aucune indication montre l'existence d'un lien entre
ces deux variables, d'où on va négliger l'existence de cette corrélation.

Concernant les dimensions suivantes : « motivations », « Problèmes


rencontrés » et « accompagnement reçu », aucune variable ne sera
écartée des modèles puisque aucune variable n'est corrélée avec d'autres.
(Les matrices que nous avons établit pour vérifier chaque dimension sont
présentes en annexe II).

2. Élaboration des modèles de base

Toutes les variables prises à l'instar de la première étape vont servir à


prédire l'importance des facteurs de base de cette recherche à savoir, profil
de l'entrepreneur, de l'entreprise, motivations pour la création, problèmes
rencontrés et mesures d'accompagnement reçu.

a- Premier modèle : le profil de l'entrepreneur


(1)
D'après la matrice de corrélation, il existe une corrélation entre le niveau
d'instruction et le diplôme obtenu égale à -0,519 avec une probabilité de
0%. Ce si nous mène à rejeter l'hypothèse nulle » absence de corrélation
entre les deux variables » et d'accepter qu'il existe une corrélation avec un
risque de 1%.

Tableau III.321 : Valeur de la constante lorsque aucune variable n'est


introduite dans le
modèle (modèle 0) ; extrait du listing SPSS

B E.S. Wald ddl Signif. Exp (B) Etape 0


Constante 0.093 0.216 0.186 1 0.666 1.098

Ce tableau est suivi de tableaux qui concernent les résultats du modèle


dans lequel est pris en compte les caractéristiques des variables.

Un premier tableau indique les principales variables qu'ont va les utiliser


dans le reste de la recherche pour élaborer notre modèle final. Deux
variables seulement feront l'objet de notre analyse par la suite. Ces
variables sont : l'âge et la nature de l'expérience effectuée par
l'entrepreneur.

Tableau III.331 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 0


Variables 7,547 1 ,006
2,927 1 ,087
Age 15,068 1 ,000
19,231 5 ,002

Le tableau suivant (Omnibus Tests of Model Coefficients) indique la


significativité du modèle et des caractéristiques introduites (tableau
III.341) :

Tableau III.341 : Significativité du modèle (modèle 1)

Khi-Deux ddl Signif. Etape 1


15.543 1 0.00
Etape 15.543 1 0.00
15.543 1 0.00 Etape 2
4.722 1 0.03
20.265 2 0.00
Etape
20.265 2 0.00

nouvelles caractéristiques améliore le modèle de base, ici le modèle 0. Ce


test repose sur le calcul de la différence entre l'opposé du double du
maximum de vraisemblance (-2LMV) du modèle 1 et celui du modèle 0. Le
nombre obtenu est alors comparé à un Khi2 dont les degrés de liberté
correspondent au nombre de caractéristiques qui sont introduites dans le
modèle 1.
Dans le cas présent, la statistique obtenue est de 66.6 que l'on compare
avec un Khi2 à 5 degrés de liberté (cf. avant dernière ligne du tableau
III.321). Le test est significatif, ce qui permet de conclure que l'introduction
des caractéristiques améliore le modèle.

Dans le même tableau, il est indiqué que l'étape `deux' a une valeur de Khi-
Deux divisé par degré de liberté soit égale à 20.265 qui est supérieur à la
valeur de l'étape `une', soit 15.543. Cela permet de conclure que
l'étape`deux' contient les principales variables qui contribuent à mieux
prédire la différenciation entre les deux genres.

Toutefois, il deviendra utile de les consulter les caractéristiques introduites


dans chacun des modèles. Dans le tableau suivant (tableau III.351) se
présente des critères d'appréciation du modèle global dans chacune des
deux étapes.

Tableau III.351 : Valeur du maximum de vraisemblance

Etapes -2 log- R-deux de Cox & R-deux de 1


vraissemblance Snell Nagelkerke
103.492 0.165 0.221 2

98.77 0.21 0.28

Cette vérification se fait en examinant le récapitulatif du modèle (model


summary). Il s'agit du R2 de Nagelkerke, celui-ci représentant la variance
expliquée par le modèle. Le domaine d'étude et les théories sous-jacentes
doivent être utilisées pour juger cette variance. Dans l'exemple suivant, le
R2 s'élève à 0.28 dans l'étape deux (on a pris la 2éme valeur 0.28 puisque
elle supérieur à la 1ère 0.221), ce qui est jugé satisfaisant compte tenu du
caractère exploratoire et nouveau de cette étude.

Ainsi, le modèle explique 28% de la variance de la variable dépendante, ici


l'émergence des
femmes entrepreneures. Aussi , à partir de ce tableau, on constate que le
choix de l'étape deux
est plus signifiant, 28% de la variance des variables expliquent la différence
entre homme ou

femme entrepreneure et permet de spécifier notre modèle de base à savoir


l'entrepreneuriat féminin, contre 22% du modèle premier.

Ensuite, le pourcentage total permet également de vérifier la force du


modèle. Ainsi, dans le tableau de classification (tableau V1), vis-à-vis le
«pourcentage correct» (percentage correct) et le «pourcentage global»
(overall percentage), il est indiqué 70.9%, ce qui signifie que le modèle est
vrai dans 70.9% des 86 cas. En d'autres mots, si une femme présente les
caractéristiques énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe des
femmes entrepreneures dans 70.9% des cas. Ainsi, le modèle classe
correctement les sujets dans 70.9% des cas.

Tableau III.361 : Tableau de classification

Observé Prévu
Pourcentage correct
Homme
Femme 25 16 61
Sexe de l'entrepreneur 9 36 80
Etape2
Femme 25 16 61
9 36 80
Sexe de l'entrepreneur

Signification des variables et interprétations des rapports de cote

Par la suite, il s'agit d'observer quelles variables ont été incluses dans
l'équation et d'examiner ensuite lesquelles sont significatives dans la case
Sig. Lorsque tel est le cas, c'està-dire que les coefficients de Wald sont
significatifs, on procède à l'interprétation des rapports de cote (ou «odds
ratio») qui se situent dans la case Exp (B).

Il est à noter que les rapports de cote correspondent au nombre de fois


d'appartenance à un groupe lorsque la valeur du prédicteur augmente de 1.
Plus précisément, un rapport de cote plus grand que 1 indique une
augmentation des chances de faire partie du groupe femme, tandis qu'un
rapport de cote de moins de 1 diminue les probabilités d'appartenance à ce
groupe.

B E.S. Wald d.d.l. Signif. Exp (B) Etape 1


Nature de l'expérience -1,833 0,491 13,913 1 0,000 0,160
2,644 0,716 13,643 1 0,000 14,062 Etape 2
Age ,699 ,330 4,474 1 ,034 2,011
-1,709 0,505 11,471 1 0,001 0,181
0,497 1,193 0,173 1 0,677 1,643
a Variable(s) entrées à l'étape 1: NATUREEX.

b Variable(s) entrées à l'étape 2: AGE.

Ainsi, la variable « âge » étant la plus significative (odds ratio =2.011), cela
indique que d'être plus jeune augmente les chances pour les femmes de
faire partie du groupe d'entrepreneure.

L'odds ratio correspondant à la deuxième variable « nature de l'expérience


» est plus élevé dans la deuxième étape, ce qui signifie que cette variable
est liée à l'âge de l'entrepreneur.

En conclusion, voici un récapitulatif des résultats obtenus pour l'élaboration


du modèle du groupe profil de l'entrepreneur.

Le modèle obtenu explique 28% de la variance d'être parmi le groupe des


femmes entrepreneures que des hommes entrepreneurs. Celui-ci démontre
que les entrepreneures femmes présentent le tranche d'âge le plus jeune
(B = 2.011, p < 0.05) et se présentent comme ayant des expériences
professionnelles différentes de celles des hommes (B = 0.181, p < 0.05).

Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau (tableau VI1) dont le


quel lorsqu'on introduit la variable « âge » dans la première étape,
seulement cette variable se présente comme significative (p <0.05). Les
autres variables montrent leurs indépendances à l'explication de
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.

Tableau III.381 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 1


Variables 4,674 1 0,031
Age 1,372 1 0,242
5,000 4 0,287
Niveau 0,254 1 ,614
d'instruction
0,393 3 0,942

b- deuxième modèle : le profil de l'entreprise

D'après les résultats sur SPSS (tableau III.392), deux variables seulement
feront l'objet de notre analyse par la suite. Ces variables sont : la
participation dans l'entreprise et la tendance de l'évolution du chiffre
d'affaire.

Tableau III.392 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 0


Variables Nombre d'employés ,861 1 ,354
3,478 1 ,062
5,320 1 ,021
9,949 3 ,019

On opte à expliquer directement la significativité du modèle dans ses deux


étapes. Le modèle zéro étant le même pour le reste des résultats.

Tableau III.402 : Significativité du modèle (modèle 1)

Khi-Deux ddl Signif. Etape 1


5,545 1 0.019
Etape 5,545 1 0.019
5,545 1 0.019 Etape 2
3,048 1 0.081
8,593 2 0.014
Etape
8,593 2 0.014

Cela permet de conclure que l'étape`deux' contient les principales variables


qui contribuent à mieux prédire la différenciation entre les deux genres.

Remarque : pour une raison d'applicabilité du test de Khi- deux et pour


mieux assurer la condition d'indépendance des variables, on a dû éliminer
l'option « décroissance » pour la variable « tendance de l'évolution du
chiffre d'affaire ».

Toutefois, il deviendra utile de consulter les caractéristiques introduites


dans chacun des modèles.

Dans le tableau suivant (tableau III.412) se présente des critères


d'appréciation du modèle global dans chacune des deux étapes.

Tableau III.412 : Valeur du maximum de vraisemblance


Etapes -2 log- R-deux de Cox & R-deux de 1
vraissemblance Snell Nagelkerke
113.49 0.062 0.083 2

110.442 0.095 0.127

Dans ce tableau, le R2 s'élève à 0.127 dans l'étape deux, ce qui est jugé
satisfaisant compte tenu du caractère exploratoire et nouveau de cette
étude. Ainsi, le modèle explique 12.7% l'émergence des femmes
entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que le choix de
l'étape deux est plus signifiant, 12.7% de la variance des variables
expliquent la différence entre homme ou femme entrepreneure et permet
de spécifier notre modèle de base à savoir l'entrepreneuriat féminin, contre
8.3% du modèle premier.

Ensuite, le pourcentage total permet également de vérifier la force du


modèle. Ainsi, dans le tableau de classification (tableau III.422), il est
indiqué 64%, ce qui signifie que le modèle est vrai dans 64% des 86 cas.
En d'autres mots, si une femme présente les caractéristiques énumérées
dans le modèle, il fera partie du groupe des femmes entrepreneures dans
64% des cas.

Tableau III.422 : Tableau de classification

Sexe
observé de l'entrepreneur
Homme Pourcentage correct
Femme 10 31 24.5
Sexe de l'entrepreneur 2 43 95.6
Etape2
Femme 19 22 46.3
9 36 80
Sexe de l'entrepreneur

Signification des variables et interprétations des rapports de cote

Par la suite, il s'agit d'observer quelles variables ont été incluses dans
l'équation et d'examiner ensuite lesquelles sont significatives dans la case
Sig. Lorsque tel est le cas, c'està-dire que les coefficients de Wald sont
significatifs, on procède à l'interprétation des rapports de cote (ou «odds
ratio») qui se situent dans la case Exp (B).

Tableau III.432 : Variables dans l'équation

B E.S. Wald d.d.l. Signif. Exp (B) Etape 1


Tendance de l'évolution du C.A. 1,049 0,491 4,861 1 ,027 2,855
1,049 ,968 4,217 1 ,040 ,137 Etape 2
Participation dans -,535 ,314 2,903 1 ,088 ,586
1,021 ,482 4,489 1 ,034 2,775
l'entreprise
-1,159 1,078 1,157 1 ,282 ,314

a Variable(s) entrées à l'étape 1: TENDCA.

b Variable(s) entrées à l'étape 2: PARTICIP.

Ainsi, la variable « Tendance de l'évolution du chiffre d'affaire » étant la


plus significative (odds ratio =2.775), cela indique que la vision stratégique
diffère selon le fait d'être femme ou homme entrepreneurs.

La deuxième variable « Participation dans l'entreprise » apparaît seulement


dans la deuxième étape, son odds ratio est 0.586, valeur n'est pas trop
significative étant donnée que l' importance de l'odds ratio n'apparaît qu'à
partir de sa valeur , ce qui signifie que cette variable n'est pas liée au sexe
de l'entrepreneur.

En conclusion, voici un récapitulatif des résultats obtenus pour l'élaboration


du modèle du groupe profil de l'entrepreneur.

Le modèle obtenu explique 12.7% de la variance d'être parmi le groupe des


femmes entrepreneures que des hommes entrepreneurs. Les
entrepreneures femmes ont une tendance de l'évolution de leurs
entreprises qui n'est pas la même que les hommes entrepreneurs. Ceci se
justifie d'une autre manière par son choix du secteur et du nombre des
employés dans l'entreprise et même de leurs rôles familiaux. Les femmes
sont toujours averse au risque et veulent une réussite équilibrée entre
travail et famille.

Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau (tableau III.442) dont


le quel lorsqu'on introduit la variable « participation dans l'entreprise » dans
la première étape, seulement cette variable se présente comme
significative si on accepte un niveau de risque 10%, étant donnée la
nouveauté de notre recherche (p = 0.082 < 0.1). Les autres variables
montrent leurs indépendances à l'explication de l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin.

Tableau III.442 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 1


Variables Nombre des 0,800 1 0,371
employés 3,017 1 0,082
4,823 2 0,090 Etape 2
Variables Nombre des 1,866 1 0,172
employés
1,866 1 0,172

c- troisième modèle : les motivations entrepreneuriales

Les principales variables choisies suite aux premiers résultats sue SPSS
sont les suivantes : les motivations pour la création et les caractéristiques
dont on doit avoir pour réussir en affaire.

Tableau III.453: Variables hors de l'équation

Etape 0 Variables Motivations pour la création 7,066 1 ,008


4,537 1 ,033
,210 1 ,647
12,166 3 ,007

Ensuite, on va interpréter le modèle dans sa globalité dans ces deux étapes


de recherche en intégrant chaque fois une des variables. On a le tableau
suivant (tableau III.463).

Tableau III.463 : Significativité du modèle (modèle 1)

Khi-Deux ddl Signif. Etape 1


7,218 1 ,007
Etape 7,218 1 ,007
7,218 1 ,007 Etape 2
4,426 1 ,035
Etape 11,645 2 ,003
11,645 2 ,003

Dans ce tableau, il est indiqué que l'étape `deux' a une valeur de Khi-Deux
divisé par degré de liberté soit égale à 11.645 qui est supérieur à la valeur
de l'étape `une', soit 7.218. Cela permet de conclure que l'étape`deux'
contient les principales variables qui contribuent à mieux prédire la
différenciation entre les deux genres.

Toutefois, il deviendra utile de consulter les caractéristiques introduites


dans chacun des modèles.

Dans le tableau suivant (tableau III.473) se présente des critères


d'appréciation du modèle global dans chacune des deux étapes.

Tableau III.473 : Valeur du maximum de vraisemblance

Etapes -2 log- R-deux de Cox & R-deux de 1


vraissemblance Snell Nagelkerke
111,817 0,081 0,107 2

107,391 0,127 0,169

Dans ce tableau, le R2 s'élève à 0.169 dans l'étape deux, ce qui est jugé
satisfaisant compte tenu du caractère exploratoire et nouveau de cette
étude. Ainsi, le modèle explique 16.9% l'émergence des femmes
entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que le choix de
l'étape deux est plus signifiant, 16.9% de la variance des variables
expliquent la

différence entre homme ou femme entrepreneure et permet de spécifier


notre modèle de base à savoir l'entrepreneuriat féminin, contre 10.7% du
modèle premier.

Ensuite, le pourcentage total permet également de vérifier la force du


modèle. Ainsi, dans le tableau de classification (tableau III.483), il est
indiqué 65.1%, ce qui signifie que le modèle est vrai dans 65.1% des 86
cas. En d'autres mots, si une femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe des femmes
entrepreneures dans 65.1% des cas.

Tableau III.483 : Tableau de classification

Observé Prévu
Pourcentage correct
Homme
Femme 23 18 56,1
Sexe de l'entrepreneur 12 33 73,3
Etape2
Femme 26 15 63,4
15 30 66,7
Sexe de l'entrepreneur

Signification des variables et interprétations des rapports de cote

Tableau III.493 : Variables dans l'équation

B E.S. Wald d.d.l. Signif. Exp. (B) Etape 1


Motivations pour la création -,237 ,092 6,705 1 ,010 ,789
,943 ,396 5,681 1 ,017 2,567 Etape 2
Motivations pour la création -,242 ,095 6,527 1 ,011 ,785
-,207 ,100 4,255 1 ,039 ,813
1,634 ,540 9,152 1 ,002 5,124

a Variable(s) entrées à l'étape 1: MOTIVATI.

b Variable(s) entrées à l'étape 2: CARACTÉR.

Dans la deuxième étape, les deux variables y incluses motivations pour la


création et caractéristiques dont doit avoir un entrepreneur pour sa réussite
en affaire ne semblent pas de différences quand à leurs contributions à la
différenciation entre femme et homme entrepreneurs. Leurs odds ratio sont
très proches (0.785 et 0.813). Cela peut être interprété par

leurs fortes contributions dans la détermination du notre modèle


entrepreneurial. On ne peut pas ignorer une de ces deux variables, sinon le
modèle sera incomplet.

En conclusion, notre modèle obtenu explique 16.9% de la variance d'être


parmi le groupe des femmes entrepreneures que des hommes
entrepreneurs. L'entrepreneure femme se différencie par ses motivations
pour la création et les caractéristiques dont elle devra les avoir pour
favoriser son entrée dans le monde des entreprises et par la suite sa
réussite. Ceci se justifie d'une manière par la place de la femme en général
dans notre société musulmane (toujours dépendante à sa famille). Et
d'autre manière, les facteurs socio- culturels ont opté et optent toujours à la
créer un environnement favorable aux femmes.

Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau (tableau III.503) dont


le quel lorsqu'on introduit la variable «Caractéristiques dont l'entrepreneur
doit avoir pour la réussite » dans la première étape, seulement cette
variable se présente comme significative (p = 0.036 < 0.05). L'autre variable
montre son indépendance à l'explication de l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin. Elle n'est pas significative (p=0.362 > 0.05).

Tableau III.503 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 1


Variables Caractéristiques 4,396 1 0,036
pour la réussite 0,832 1 0,362
5,583 2 0,061 Etape 2
Variables Facteurs du choix du secteur 1.224 1 0.269
1,224 1 0,269

d- le quatrième modèle : les problèmes rencontrés

Comme indiqué plus haut, l'interprétation de la significativité du modèle


dans sa globalité est la première étape à faire. Dans ce modèle, on va
traiter trois étape, puisque les résultats de la régression logistique montrent
que trois variables sont significatives (p<0.05) : degrés de conciliation entre
famille et travail, problème de formation et temps nécessaires pour les
formalités administratives.

Tableau III.514 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 0


Variables 4,896 1 0,027
1,828 1 0,176
Degrés de conciliation famille- travail
5,522 1 0,019
6,767 1 0,009
17,851 4 0,001

Tableau III.524 : Significativité du modèle (modèle 1)

Khi-Deux ddl Signif. Etape 1


7,032 1 ,008
Etape 7,032 1 ,008
7,032 1 ,008 Etape 2
5,927 1 ,015
Etape 12,959 2 ,002
12,959 2 ,002 Etape 3
5,104 1 ,024
18,063 3 ,000
Etape
18,063 3 ,000

Dans ce tableau, il est indiqué que l'étape `trois' a une valeur de Khi-Deux
divisé par degré de liberté soit égale à 18.063 qui est supérieur à la valeur
de l'étape `deux', soit 12.959. Cela permet de conclure que la dernière
étape contient les principales variables qui contribuent à mieux prédire la
différenciation entre les deux genres.

Toutefois, il deviendra utile de consulter les caractéristiques introduites


dans chacun des modèles. Dans le tableau suivant (tableau III.534) se
présente des critères d'appréciation du modèle global dans chacune des
deux étapes.

Tableau III.534 : Valeur du maximum de vraisemblance

Etapes -2 log- R-deux de Cox & R-deux de 1


vraissemblance Snell Nagelkerke
112,004 ,079 ,105 2
106,076 ,140 ,187 3

100,973 ,189 ,253

Dans ce tableau, le R2 s'élève à 0.253 dans la dernière étape, ce qui est


jugé satisfaisant compte tenu du caractère exploratoire et nouveau de cette
étude. Ainsi, le modèle explique 25.3% les problèmes rencontrés par les
femmes entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que le
choix de l'étape trois est plus signifiant, 25.3% de la variance des variables
expliquent la différence entre homme ou femme entrepreneure au niveau
des problèmes rencontrés et permet de spécifier notre modèle de base à
savoir l'entrepreneuriat féminin, contre 18.7% du modèle deuxième et
contre 10.5% du premier modèle.
Ensuite, le pourcentage total permet également de vérifier la force du
modèle. Ainsi, dans le tableau de classification (tableau III.544), il est
indiqué 68.6%, ce qui signifie que le modèle est vrai dans 68.6% des 86
cas. En d'autres mots, si une femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe des femmes
entrepreneures dans 68.6% des cas.

Tableau III.544 : Tableau de classification

observé Prévu
Pourcentage correct
Homme
Femme 25 16 61,0
Sexe de l'entrepreneur 6 39 86,7
Etape2
Femme 24 17 58,5
Sexe de l'entrepreneur 20 25 55,6
Etape3
Femme 28 13 68,3
14 31 68,9
Sexe de l'entrepreneur

Signification des variables et interprétations des rapports de cote

Tableau III.554 : Variables dans l'équation

B E.S. Wald d.d.l. Signif. Exp (B) Etape 1


Temps administratifs 0,824 0,327 6,343 1 0,012 2,281
-1,397 0,626 4,982 1 0,026 0,247 Etape 2
Degrés de -0,541 0,233 5,376 1 0,020 0,582
0,894 0,334 7,146 1 0,008 2,445
conciliation
0,372 0,964 0,149 1 0,699 1,451 Etape 3
famille- travail
Degrés de -0,586 0,239 6,015 1 0,014 0,557
0,428 0,196 4,786 1 0,029 1,534
conciliation
0,852 0,347 6,044 1 0,014 2,345
famille- travail
-0,823 1,120 0,539 1 0,463 0,439
a Variable(s) entrées à l'étape 1: TEMPADMN.

b Variable(s) entrées à l'étape 2: DEGCONCI.

c Variable(s) entrées à l'étape 3: PBFORM.

Dans la dernière étape, il y a trois variables qui constituent les principales


variables constitutives du modèle concernant les problèmes rencontrés par
les entrepreneures femmes. Ces variables sont le temps nécessaires pour
les formalités administratives, le problème lié à la formation, et finalement le
degré de conciliation entre famille et travail.

En conclusion, notre modèle obtenu explique 25.3% de la variance d'être


parmi le groupe des femmes entrepreneures que des hommes
entrepreneurs sont plus affectés par ces trois problèmes rencontrés lors de
la création. L'entrepreneure femme se différencie selon le type de formation
qu'elles suivent et les problèmes y afférents à cette formation.

Aussi, le temps nécessaires pour les formalités administratives se présente


comme élément distinctif entre les femmes entrepreneures et les hommes
entrepreneurs. A cet effet, il ressort lors de l'interprétation du tableau
croisé temps administratifs* sexe de l'entrepreneur, la conclusion suivante
que les femmes estiment plus de difficultés dans leurs relations avec les
institutions administratives (delai très long dans la préparation des
documents administratifs, manque de collaboration des agents
administratifs pour faciliter les procédures, etc.).

La variable « degrés de conciliation entre famille et travail » ne présente


pas une valeur très significative de odds ratio (0.557), malgré sa
significativité dans l'élaboration du modèle. Sa contribution à prédire la
spécificité du groupe féminin est faible.

Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau (tableau III.564) dont


le quel lorsqu'on introduit la variable «problème de formation » dans la
première étape, et deuxième étape seulement cette variable se présente
comme significative (p = 0.036 et 0.025 < 0.05). la variable « degrés de
conciliation entre vie familiale et travail » paraît aussi significative (p =
0.017<0.05).

Tableau III.564 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 1


Variables Degrés de conciliation famille- travail 5,703 1 0.017
2,915 1 0,088
4,374 1 0,036
12,005 3 0,007 Etape 2
Variables Problème de 2,640 1 0,104
financement
Problème formation 5,014 1 0,025
6,629 2 0,036 Etape 3
Variables Problème de financement 1,748 1 0,186
1,748 1 0,186

e- Cinquième modèle : l'accompagnement reçu

Dans ce modèle, on va traiter seulement une seule étape, puisque les


résultats de la régression logistique montrent que seulement une variable
est significative (p<0.05) : moyens de sensibilisation à la création
d'entreprise.

Tableau III.575 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 0


Variables Moyens de sensibilisation 11,087 1 0,001
0,048 1 0,827
0,144 1 0,705
11,266 3 0,010

Tableau III.585 : Significativité du modèle

Khi-Deux ddl Signif. Etape 1


11,376 1 0,001
11,376 1 0,001
Etape
11,376 1 0,001

Dans ce modèle, la valeur de Khi-Deux est égale 11.376. On a un seul


modèle à interpréter (tableau III.595).

Tableau III.595 : Valeur du maximum de vraisemblance

Etapes -2 log- R-deux de Cox & R-deux de 1


vraissemblance Snell Nagelkerke
107,659 0,124 0,165

Dans ce tableau, le R2 s'élève à 0.165, ce qui est jugé satisfaisant. Le


modèle explique à 16.5% le recours aux structures d'accompagnement par
les femmes entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que
25.3% de la variance de la seule variable choisie explique la différence
entre homme et femme entrepreneure au niveau de la nature de
l'accompagnement reçu et permet de spécifier notre modèle de base à
savoir l'entrepreneuriat féminin.

Ensuite, le pourcentage total permet également de vérifier la force du


modèle. Ainsi, dans le tableau de classification (tableau III.605), il est
indiqué 68.3%, ce qui signifie que le modèle est vrai dans 68.3% des 86
cas. En d'autres mots, si une femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe des femmes
entrepreneures dans 68.3% des cas.

Tableau III.605 : Tableau de classification

observé Prévu
Pourcentage correct
Homme
Femme 28 13 68,3
15 30 66,7
Sexe de l'entrepreneur

Signification des variables et interprétations des rapports de cote

Tableau III.615 : Variables dans l'équation

B E.S. Wald d.d.l. Signif. Exp (B) Etape 1


Moyens de sensibilisation 0,431 0,133 10,486 1 0,001 1,539

-1,275 0,479 7,081 1 0,008 0,279

a Variable(s) entrées à l'étape 1: MOYSENS.

A partir de ce tableau, on a une seule variable qui constitue notre modèle à


savoir, les moyens de sensibilisation pour la création d'entreprise. Ses
critères d'appréciation sont de plus significatifs ; Wald = 10.486, p =
0.001<0.05 et odds ratio = 1.539.
En conclusion, notre modèle obtenu explique que 16.5% de la variance
d'être parmi le groupe des femmes entrepreneures que des hommes
entrepreneurs sont plus affectés des moyens de sensibilisation spécifiques
lors de la création. L' entrepreneure femme se différencie par ses moyens
d'être touchée par la création.

Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau (tableau III.625) dont


le quel lorsqu'on introduit les deux variables «sources d'information » et «
sources du service reçu » dans le modèle, elles n'apparaîtront pas
significatives ayant pour risque de rejet 96.2 et 67.3 consécutivement.

Tableau III.625 : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 1


Variables Sources d'information 0,002 1 0,962
0,178 1 0,673
0,203 2 0,904

3. Modèle global : les variables favorisant l'émergence des femmes


entrepreneures

C'est la dernière étape qu'on opte à vérifier ; il est à noter que les résultats
obtenus à partir des tableaux précédents ont permis d'éclaircir la situation
et faciliter notre démarche, et cela par l'élimination de toutes les variables
signifiantes à l'élaboration du notre modèle global.

En résumé, les principales conclusions issues permettent de déterminer les


cinq modèles de base, qui sont les suivantes :

> Modèle 1er : profil de l'entrepreneur

Y1 = 0.497 - 0.699* âge - 1.709* nature de l'expérience.

> Modèle 2éme : profil de l'entreprise

Y2 = - 1.159 - 0.535* participation dans l'entreprise + 1.02* tendance de


l'évolution du chiffre d'affaire.

> Modèle 3éme : motivations

Y3 = 1.634 - 0.242* motivations pour la création - 0.207* caractéristiques


dont doit avoir l'entrepreneur pour réussir en affaire.

> Modèle 4éme : problèmes rencontrés


Y4 = - 0.823 - 0.286* degrés de conciliation entre famille et travail + 0.428*
problème de formation + 0.852* temps nécessaires pour les formalités
administratives.

> Modèle 5éme : accompagnement reçu

Y5 = - 1.275 + 0.431081 moyens de sensibilisation.

Etant donnée que ces cinq blocs de sous modèles jouent ensemble le rôle
de prédicateurs à l'interprétation de l'émergence de l'entrepreneuriat
féminin et l'entrepreneuriat en général (à partir des constats théoriques), on
va vérifier si les variables y incluses sont toutes signifiantes et ont la force
de détermination d'un modèle spécifique. Dans ce cas, on va procéder à la
dernière étape de la régression logistique pour vérifier le modèle dans sa
globalité et tester l'importance de ces variables à bien prédire la spécificité
de l'entrepreneuriat féminin.

108 Significatif au seuil de 5%

Le tableau suivant (tableau III.63G) permet de vérifier dans un premier


temps la signification de variables prises dans l'ensemble. Il ressort que
toutes les variables vont faire l'objet de l'interprétation du modèle et il n'y a
aucune variable à exclure (p<0.05).

Tableau III.63G : Variables hors de l'équation

Score d.d.l. Signif. Etape 0


Variables Age 7,547 1 ,006
15,068 1 ,000
3,478 1 ,062
5,320 1 ,021
7,066 1 ,008
4,537 1 ,033
4,896 1 ,027
5,522 1 ,019
6,767 1 ,009
11,087 1 ,001
41,188 10 ,000

Tableau III.64G : Significativité du modèle

Khi-Deux ddl Signif. Etape 1


Dans ce modèle, la valeur de Khi-Deux est égale 56.554, valeur peut être
considérée comme très signifiante vu le caractère nouveau de la recherche
et le manque des données nécessaires pour l'étude.

Cette valeur de Khi2 sert à tester notre hypothèse de départ (hypothèse de


base):

H0 : aucune de ces variables n'expliquent l'émergence de l'entrepreneuriat


féminin, H1 : il existe au moins une des variables qui explique l'émergence
de l'entrepreneuriat féminin.

l'hypothèse nulle H0 postule l'indépendance entre les deux variables;


lorsque l'on rejette l'hypothèse nulle (p<.05), on conclut qu'il est peu
probable que la relation observée dans l'échantillon soit due au hasard et
que par conséquent, il est plausible qu'elle existe réellement dans la
population.

Dans notre cas, la probabilité du test soit inférieure à .05 (p = 0), donc on
rejette H0, et on accepte H1. Cela indique que les variables qui sont dans
le modèle apportent une contribution significative à l'explication du modèle.

Tableau III.65G : Valeur du maximum de vraisemblance

Etapes -2 log- R-deux de Cox & R-deux de 1


vraissemblance Snell Nagelkerke

62,481 0,482 0,643

Dans ce tableau, le R2 s'élève à 0.643, ce qui est jugé très satisfaisant. Le


modèle explique à 64.3% la différence entre les hommes entrepreneurs et
les femmes entrepreneures à partir de ces variables.

Ensuite, le pourcentage total permet également de vérifier la force du


modèle. Ainsi, dans le tableau de classification (tableau III.66G), il est
indiqué 83.7%, ce qui signifie que le modèle est vrai dans 83.7% des 86
cas. En d'autres mots, si une femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe des femmes
entrepreneures dans 83.7% des cas.

Tableau III.66G : Tableau de classification


observé Prévu
Pourcentage correct
Homme
Femme 34 7 82,9
7 38 84,4
Sexe de l'entrepreneur

Signification des variables et interprétations des rapports de cote

Tableau III.67G : Variables dans l'équation

B E.S. Wald d.d.l. Signif. Exp (B) Etape 1


Age 1,126 0,539 4,366 1 0,037 3,084
-1,875 0,746 6,312 1 0,012 0,153
-0,569 0,457 1,553 1 0,213 0,566
1,584 0,779 4,133 1 0,042 4,872
-0,261 0,137 3,636 1 0,057 0,770
-0,293 0,151 3,747 1 0,053 0,746
-1,057 0,376 7,926 1 0,005 0,347
0,832 0,302 7,601 1 0,006 2,297
0,763 0,472 2,610 1 0,106 2,145
0,150 0,216 0,485 1 0,486 1,162

-1,759 2,706 0,423 1 0,516 0,172

a Variable(s) entrées à l'étape 1: AGE, NATUREEX, PARTICIP, TENDCA,


MOTIVATI, CARACTÉR, DEGCONCI, PBFORM, TEMPADMN,
MOYSENS.

Les résultats de ce tableau confirment bien la significativité de variables


incluses dans l'équation. Toutefois, en examinant les valeurs de Wald et
leurs probabilités, il parait qu'il y a trois variables qui ne peuvent pas
contribuer à prédire le modèle dans son ensemble avec toutes les autres
variables (p>0.05). Ces variables exclues du modèle sont : « participation
dans l'entreprise », « temps administratifs nécessaires » et « moyens de
sensibilisation ».

Le reste des variables constituent finalement notre modèle global, étant


l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.
~ Le modèle global s'inscrit comme suit :

Logit = Log (Femme/ Homme) = - 1.759 + 1.126109 âge - 1.875* nature de


l'expérience + 1.584* tendance de l'évolution du chiffre d'affaire -
0.261* motivations pour la création - 0.293* Caractéristiques pour la
réussite en affaire - 1.057* degrés de conciliation entre famille et travail +
0.832* problème de formation.

4. Mesure du niveau de satisfaction des mesures d'accompagnement


reçu

Cette partie aborde les opinions sur l'entrepreneuriat féminin et l'incidence


du genre sur le niveau de satisfaction global des mesures
d'accompagnement reçu, au moment de l'enquête. Les mesures de
l'accompagnement qu'on souhaite étudier dans cette étude sont les
suivantes :

- la sensibilisation à la création

- l'information à la création

- les services d'aide obtenus : assistance au niveau de l'information,


conseil, assistance technique, et encadrement.

- la formation à la création

- le financement

Une analyse quantitative est appropriée à cet effet puisque notre but étant
de mesurer le degrés de satisfaction des femmes entrepreneures des
mesures d'accompagnement existantes et le degrés d'utilité de ces
mesures à faciliter leurs démarches entrepreneuriales. Notre objet de cette
partie étant donc de montrer s'il y a différence entre les besoins des
femmes ou des hommes de ces mesures d'accompagnement. Une
comparaison par fréquence des répondants et répondantes sera faite.

Dans la mesure de bien appliquer cet instrument de mesure, on va opter


tout d'abord à tester sa fiabilité110 par alpha de cronbach.

Le coefficient alpha de cronbach est une mesure de la cohérence interne


d'une échelle à plusieurs items. Le coefficient est compris entre 0 et 1 et il
est interne à la cohérence interne de l'échelle. Plus ce coefficient est
proche de 1, plus le groupe est fiable.

109 Significatif au seuil de 5%


110 D'après PERIEN et al. (1984) la fiabilité représente « le degrés avec
lequel les instruments de recherche utilisés mesurent, de façon constante,
le construit étudié ». La technique couramment utilisée est alpha de
cronbach.

La première étape étant de vérifier la fiabilité du 1er groupe concernant la


satisfaction à l'égard de ces techniques d'aide et de soutien au niveau de
l'information, la sensibilisation, la formation, le financement et les avantages
fiscaux. Le résultat sur SPSS montre un alpha de cronbach de 0.6375 ;
résultat significatif permettant de compléter leur analyse.

La deuxième concernent le groupe lié la nature des services obtenus par


ces structures : information, conseil, assistance technique et encadrement.
Alpha de cronbach est de 0.4165 < 0.5 ; ce résultat montre une
incohérence interne entre ces items. Cela peut être dû à un manque des
réponses sur toutes les modalités des items.

La dernière étape étant pour déterminer la fiabilité du groupe lié à la


mesure de la contribution de la formation à développer l'esprit créatif
entrepreneurial chez les femmes. La valeur de alpha de cronbach est de
0.7586 ; valeur significative permettant de confirmer la cohérence de items
de cette variable liée à la « formation ». Les six modalités de cette variable
sont les suivantes :

· Reconnaissance des risques réels de la création de l'entreprise,

· Amélioration de la reconnaissance de l'environnement de la création,

· Fixation de vos objectifs,

· Préparation du plan d'affaires,

· Evaluation de la faisabilité du projet,

· Engagement dans le processus de la création.

Les tableaux suivants présentent les résultats des analyses par fréquences
des réponses.

Tableau III.68 : Estimation de l'effort de sensibiisation

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
Estimation

de l'effort de sensibiisation
Utile 32 26.7 24 29.3 56 56
Moyennement 9 14.3 21 15.7 30 30
utile

Total 41 41 45 45 86 86

Tableau III.69 : Satisfaction générale de l'information acquise

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
satisfaction

de l'information acquise
Satisfaite 18 20.5 25 22.5 43 43
Moyennement 21 18.6 18 20.4 39 39
satisfaite
Pas de tout 2 1.9 2 2.1 4 4
satisfaite

Total 41 41 45 45 86 86

Tableau III.70: Satisfaction services d'accompagnement: conseil

Sexe Femme Homme Total

Satisfaction des services : Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique


conseil
Satisfaite 29 25.9 26 29.1 55 55
Moyennement 10 12.2 16 13.8 26 26
satisfaite
Pas de tout 1 1.9 3 2.1 4 4
satisfaite

Total 40 40 45 45 85 85

Tableau III.71 : Satisfaction services d'accompagnement: encadrement

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
Satisfaction des services :
encadrement
Satisfaite 2 1.7 3 3.3 55
Moyennement 1 1 2 2 33
satisfaite
Pas de tout 0 0.3 1 0.7 11
satisfaite

Total 3 3 6 6 9 85

Tableau III.72: Satisfaction services d'accompagnement: assistance


technique

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
Satisfaction des services :
assistance

technique
Satisfaite 0 0.8 6 5.2 6 6
Moyennement 3 1.9 11 12.1 14 14
satisfaite
Pas de tout 0 0.3 2 1.7 2 2
satisfaite

Total 3 3 19 19 22 22

Tableau III.73 : Estimation de la formation acquise

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
Estimation

de la formation acquise
facile 8 10.7 6 3.3 14 14
Moyennement 5 7.7 5 2.3 10 10
facile
difficile 23 17.6 0 5.4 23 23

Total 36 36 11 11 47 47

Tableau III.74: Estimation des avantages financiers

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
Estimation
incitatifs 16 13.3 12 14.7 28 28
Moyennement 18 21 26 23 44 44
incitatifs
Pas de tout 7 6 7 7.3 14 14
incitatifs

Total 41 41 45 45 86 86

Tableau III.75: Estimation des avantages fiscaux

Sexe Femme Homme Total


Observé Théorique Observé Théorique Observé Théorique
Estimation

des avantages fiscaux


incitatifs 6 6.3 7 6.7 13 13
Moyennement 13 13.5 15 14.5 28 28
incitatifs
Pas de tout 22 21.2 22 22.8 44 44
incitatifs

Total 41 41 45 45 86 86

Les résultats de ces tableaux permettent de ressortir les conclusions


suivantes :

~ En ce qui concerne les moyens de sensibilisation, les femmes se voient


plus satisfaites que les hommes entrepreneurs de l'utilité de ces moyens au
développement de l'esprit entrepreneurial chez elles (78% contre 53% pour
les hommes). Comme on l'a déjà montré dans les parties précédentes de
l'analyse statistique, les sources qui ont favoriser chez les femmes l'envie
d'entreprendre leurs entreprises seules sont différentes de celles
auxquelles font face les hommes.

> L'estimation de l'information acquise au début du processus


entrepreneurial ne semble pas assez différente tant chez les femmes que
chez les hommes, les deux genres sont assez satisfaits de l'information
proposée à leurs égards (51% pour les femmes contre 40% pour les
hommes). Cela signifie que l'information est accessible librement à toute
personne demandeuse de cette information, toutefois, elle est plutôt
générale que spécifique.

~ Au niveau de l'estimation des services obtenus tant au début de l'idée


que lors de démarrage du projet, les résultats méritent plus d'importance.
En faisant regard sur le nombre des femmes qui ont censés avoir reçues de
l'aide « encadrement », « assistance technique », on observe une
proportion très négligeable, 7% des femmes interrogées sont censés avoir
ces deux appuis, contre 41% pour les hommes interrogés. Le service
proposé « encadrement », est négligeable pour les deux genres,

cela justifie l'absence de cette mesure dans la plupart des structures


d'accompagnement générales et spécifiques.

~ A l'instar de la différence conclue lors de l'obtention du service


d'assistance technique, la différence entre les deux genres persiste encore
au niveau de la formation acquise. Les hommes entrepreneurs ne font pas
recours en général à ce type d'appui dans leur démarche entrepreneuriale,
24% seulement ont répondu à cette question liée à la formation, alors cette
mesure est identifiable par les femmes dans leurs démarches, 87% des
femmes interrogées disent qu'elles ont reçu des formations, mais la plupart
d'entre elles 63% disent que l'accès à ce service est plutôt difficile.

> Le recours aux institutions financières ne semble pas constituer un grand


obstacle aux femmes qu'elles ont demandé de l'aide auprès d'elles ; 43%
de ces femmes disent que les mesures financières sont moyennement
incitatives contre 51% pour les hommes.

~ La dernière mesure semble constituer le plus grand problème tant aux


femmes entrepreneures qu'aux hommes entrepreneurs, 53 % des femmes
et 48% des hommes disent que les avantages fiscaux sont pas de tout
incitatifs contre 14% et 15% respectivement qui ont bénéficié de ces
avantages.

III.2.3. Interprétation et recommandations 1. Interprétation

Les résultats présentés ci-dessus dans la régression logistique montre en


évidence que le modèle spécifié s'ajuste de manière très satisfaite aux
données. Ils indiquent que la relation étudiée entre ces variables
explicatives et le modèle à étudiée est significative au seuil de 0.05 et de
signe attendu, et qu'elle a une signification pratique satisfaisante.

a- Spécification entre hommes et femmes entrepreneurs : analyse du


modèle global
Ils ont servi à tester notre hypothèse de départ (hypothèse de base):

H0 : aucune de ces variables n'expliquent l'émergence de l'entrepreneuriat féminin, H1 : il


existe au moins une des variables qui explique l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.

· Le modèle global à étudier s'inscrit comme suit :

Logit = Log (Femme/ Homme) = - 1.759 + 1.126* âge - 1.875* nature de

l'expérience + 1.584* tendance de l'évolution du chiffre d'affaire -


0.261* motivations pour la création - 0.293* caractéristiques pour la réussite
en affaire - 1.057* degrés de conciliation entre famille et travail +
0.832* problème de formation.

La force des effets directs de ces six variables a été testée au travers du
modèle complet. D'autres variables qui on a essayé de tester leur
contribution à prédire le modèle ont été retirées pour des raisons de non
importance à former notre modèle.

Le modèle testé est relativement bien spécifié. Tous les indicateurs sont
satisfaisants ou proche des normes recommandées (valeur de Wald,
Significativité, odds ratio).

En conséquence, le modèle est acceptable. On le considère par


conséquent perfectible. Il explique 64.3 % de la variance de l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin.

Ces variables contribuent significativement à prédire l'intention de créer une


entreprise par une femme.

· Âge

Comme il était constaté par la littérature, La relation entre l'âge de la femme


créatrice d'entreprise et sa carrière entrepreneuriale a fait l'objet de
recherches minutieuses (RONSTADT, 1983). HISRISH et PETERS ont fait
la distinction entre l'âge de l'entreprenance (tel qu'il se reflète dans son
expérience) et l'âge chronologique111. Comme on l'a déjà montré dans notre
analyse par régression, l'expérience de l'entreprenance est l'un des
facteurs les plus prédictifs de la réussite, particulièrement lorsque
l'entreprise nouvelle et l'expérience professionnelle relèvent du même
domaine d'activité (la nature de l'expérience).
En termes d'âge chronologique, les études sur les femmes entrepreneures
montrent une distinction différente et mettent en relief une plus grande
diversité d'âges. Nombreux sont les chercheurs (WELSCH et YOUNG
(1984) et BIRLEY, MOSS et SAUDRES) qui ont montré que les femmes
sont plus jeunes que les hommes, au moment du lancement de leur projet
entrepreneurial. Elles indiquent que l'âge moyen se situe entre 25 et 40
ans, alors que pour les hommes, c'est plus que 43 ans112.

* : significatif au seuil de 5%

111 R. D. HISRISH, M. P. PETERS (1991), « Entrepreneurs hip: lancer,


élaborer et gérer une entreprise», Ed. Economica. pp.61-62.

112 J. ZOUITEN (2005), op.cit.

Effectivement, notre étude confirme bien ces constats, on a plus que 50%
de notre échantillon se situe entre 20-30 ans, alors que seulement 10% des
femmes interrogées sont âgées de +41 ans, pour les hommes, ils se
concentrent entre les deux tranches de 31 à plus que 41 ans. 45% des
hommes se trouvent âgés de plus que 41 ans.

· Nature de l'expérience

Plusieurs sont les auteurs qui ont mis à l'évidence l'existence des liens
étroits entre l'expérience professionnelle antérieure et le recours au travail
indépendant.

S'agissant d'un tel point de vue, les résultats de recherches existantes ont
été confirmés par notre étude. La plupart des auteurs ont montré que pour
une grande majorité d'entrepreneurs, aussi bien hommes que femmes, ils
ont eu une expérience professionnelle avant leur projet de création de leur
propre entreprise, néanmoins, La différence résiderait plutôt au niveau du
type d'expérience.

Evidemment, ce constat se sera plus fondé par notre étude. Les résultats
de la régression touchant sur le profil de l'entrepreneur montrent bien que la
variable « expérience professionnelle » n'est pas significative à la prédiction
de la différence entre les deux genres. Elle a été éliminée ; par contre la
nature de l'expérience montre bien la différence entre la démarche de
l'homme entrepreneur et la femme entrepreneure (choix de secteur, gestion
de l'entreprise, relation avec les tiers personnes, etc.).

60% des femmes interrogées disent de ne pas avoir de l'expérience dans le


même domaine de leurs entreprises actuelles contre 80% des hommes qui
disent le contraire. Les hommes sont plus concentrés sur son même
domaine (que se soit dans le service, commerce ou industrie). Son
expérience est pour lui l'une des premières source d'intérêt au domaine des
affaires personnelles.

Cependant, et comme le prédisaient les chercheurs, les femmes ne sont


pas toujours touchées par leurs expériences initiales. Pour elles, la source
de motivation pour le domaine des affaires est plutôt liée à un besoin
psychologique (indépendance) ou financier (soutien de la famille). Cette
variable forme une des composantes principales de notre modèle.

~ Tendance de l'évolution du chiffre d'affaire

D'après les résultats de la régression logistique présentés dans la section


précédente, on peut conclure que les paroles des femmes et des hommes
entrepreneurs se convergent vers une tendance d'évolution de leurs
chiffres d'affaires tout au long de l'exploitation de leurs entreprises. Alors
que la différence se concentre sur la modalité de « stabilité du chiffre
d'affaire » ; 24% des femmes interrogées se prononcent que leurs parts
sont plutôt stables sur le marché du travail qu'évolutives contre seulement
4% pour les hommes.

Ce constat a été expliqué par GASSE et D'AMOURS qui ont prononcé que
les expériences des femmes dans la gestion sont plus réduites et pourtant,
les femmes d'affaires connaitraient davantage le succès que leurs
correspondants males. Les femmes ont tendance à la stabilité que le
changement. Ces deux auteurs mentionnent que l'intuition féminine a bien
sa place dans la gestion. Presque plus de moitié des femmes
entrepreneures interrogées se disent qu'elles sont plus prudentes lors du
démarrage en affaires, avec une connaissance subséquente plus modérée
et sont autant rationnelles qu'instructives alors que leurs homologues males
sont juste un peu moins nombreux à l'avouer.

~ Motivations pour la création

Comme interprétés les chercheurs, les motivations pour la création de


l'entreprise se divisent en deux types, des motivations positives qui incitent
les personnes à entreprendre (désir d'autonomie, de pouvoir...), et des
motivations qu'on peut les classer comme négatives ; on cite amélioration
de la situation financière de la famille (à cause de l'augmentation massive
du niveau de vie), besoin de soutenir la famille, par dépit à une situation de
chômage, nécessité d'argent, etc.

Contrairement aux hommes qui sont le plus souvent attirés par des facteurs
positifs (gains matériels, promotion sociale, etc.), les femmes sont incitées
à construire leurs propres entreprises pour plusieurs raisons qui sont
d'ordre personnelles ou dues aux circonstances extérieurs, positives ou
négatives.

Les statistiques tirées de notre recherche sur les femmes entrepreneures


montrent bien que la grande proportion des femmes interrogées (44%) dise
avoir nécessité de l'argent pour améliorer leur situation familiale. Alors que
les proportions des hommes se dispersent entre besoin d'autonomie (40%)
et de liberté (22%).

~ Caractéristiques pour la réussite en affaires

Alors que la forte personnalité se voit comme un facteur commun qui


caractérisent les deux genres d'entrepreneurs hommes/ femmes (prés de
40% pour les deux genres), la disparité se pose sur d'autres critères. Les
femmes se spécifient des hommes entrepreneurs par leur besoin de deux
critères qui semblent pour elles les traits de caractère les plus
indispensables à une entrepreneure femme. , à savoir : avoir la bonne
formation (24% contre 2% pour les hommes) et la nécessité d'un partenaire
(17% contre 1% selon les hommes interrogés), le genre du partenaire n'est
pas discutable à ce point. Pour les hommes, les principales caractéristiques
résident dans la recherche de l'innovation (22%) et la détermination (20%).
Ce résultat se confirme plus en interprétant le tableau croisé sexe - avoir
une formation. Presque 50% des femmes interrogées ont reçu des cours
pour formation alors que 60% des hommes disent de ne pas avoir recours
à telle structure.

D'autres caractéristiques, qui ont été très peu citées dans l'étude et qu'on a
préféré les éliminer de la régression afin de ne pas fausser nos résultats,
sont la capacité à intégrer le long terme, la capacité à résoudre de multiples
problèmes, l'acceptation de l'échec, la modération dans la prise de risque,
le fait d'être chanceux, opportuniste et empathique.

~ Degrés de conciliation entre famille et travail

Ce point a été repris par la plupart des auteurs comme principale variable
de différenciation entre hommes et femmes entrepreneurs. Il s'ajoute à la
liste des barrières personnelles qu'incombent les femmes pour devenir
entrepreneure. Etant la responsabilité des enfants, de la maison et des
membres âgées de al famille, peu d'entres elles peuvent consacrer tout leur
temps et de leur énergie à leurs affaires. C'est ainsi que la conciliation
famille te travail présente une contradiction dans le cheminement
entrepreneurial des femmes (BELCOURT et Al., 1991). 73% des femmes
ayant répondu à notre questionnaire disent qu'elles ont trouvé beaucoup de
difficultés à concilier entre leurs affaires personnelles et leurs affaires dans
l'entreprise, pour autant seulement 40% des hommes ont trouvé de
difficultés.

La prise en compte à la fois de la situation familiale au moment de l'enquête


et du nombre
moyen d'heures par semaine consacrées à l'entreprise, révèle une
différence significative en
fonction du genre. Cette différence pourrait être expliquée par la présence
d'enfant(s) dans le

ménage. En effet, lorsqu'elle vit en couple et n'a pas d'enfants, la femme


entrepreneure consacre en moyenne moins heures par semaine à son
entreprise et, lorsqu'elle vit seule elle y consacre plus d'heures par semaine
(le fait de vivre seule ou en couple ne crée pas de différence significative)
(voir figure 1).

En ce qui concerne les entrepreneurs masculins, il n'existe aucune


différence significative en fonction du statut matrimonial. Par ailleurs, pour
les autres variables (nombre d'heures consacrées au travail et avoir des
enfants), aucune différence significative n'a été observée entre les
entrepreneurs féminins et les entrepreneurs masculins.

Pourtant, et en dépit de ces responsabilités, la plupart des femmes


s'organisent pour faire son parcours entrepreneurial tout en efficacité. Bien
qu'il s'agit d'un des facteurs qui contribue à l'isolement de la femme dans sa
« cage de verre » et qui limite son potentiel en affaires, elle est aussi la
raison d'être de plusieurs entrepreneures. Plusieurs de leurs raisons pour
se lancer en affaires sont étroitement liés à la conciliation famille et travail
et à la qualité de vie (MOORE et BUTTNER, 1997).

~ Problème de formation

S'agissant de l'aspect formation à l'entrepreneuriat, de nombreuses études


menées sur les expériences réussies (succès stories) révèlent que la
formation appropriée des promotrices a joué un rôle capital dans les
résultats positifs obtenus sur les succès des femmes entrepreneures .

Cet aspect a été le centre de préoccupation des travaux d'un certain


nombre d'auteurs, ainsi que le centre de préoccupation des pouvoirs
publics et privés. A cet effet, il était indispensable une mise en place d'une
formation la plus complète possible en entrepreneuriat.

Très peu d'entrepreneurs interrogés ont suivi, lors du démarrage, une


formation dédiée à la création d'activités. 54% des femmes et 60% des
hommes interrogés prononcent que leur principal problème quand au
recours à la formation réside au manque d'informations générales sur les
programmes dédiés aux jeunes entrepreneurs et surtout au manque
d'informations spécifiques propre à chaque sujet en question. (53% pour les
hommes et 41% pour les femmes).

b- Existence d'autres relations

Il faut noter que plusieurs variables ont été éliminées suite à notre étude
empirique ; certaines de ces variables ont été démontrées par les
chercheurs comme déterminantes à l'explication de notre recherche. Les
chercheurs ont beaucoup parlé de l'importance de la situation familiale de
la femme à la détermination de son choix d'entrepreneure, les enfants
constituent pour eux un des principaux problèmes des femmes à pouvoir
concilier entre responsabilité familiale et besoin du travail autonome.

Pour cette raison, on a profité d'expliquer ces relations ensemble à partir


d'une seule analyse pour démontrer s'il existe une corrélation entre ces
variables pour agir ensemble sur la détermination d u choix de
l'entrepreneure femme.

Une seconde analyse statistique sera évidente « L'analyse Factorielle de


Correspondance ».

· Analyse Factorielle : sexe - situation famiiale - avoir des enfants -


nombre des heure consacrées au travail

La première relation à présenter est entre sexe -situation familiale- avoir


des enfants- nombre des heures consacrées au travail. (Figure III.1).

[20-40H]
femme
libataire [40-49H]

moins de 220H
homme mariée oui
[50-59H]

nombre d'heure consa cré au travail

ur

2,0
1,5
1,0

avoir des enfants statut

sexe de l'entreprene

Dimension 2

,5

0,0

-,5

-1,0

-1,5 -,5 ,5 1,5

-1,0 0,0 1,0

Dimension 1

Figure III.1 : Le degrés de correspondance entre sexe - situation


familiale- avoir des
enfants- nombre des heure consacrées au travail.

Pour pouvoir interpréter ce schéma, il faut avoir une hypothèse à vérifier.


Notre hypothèse relative à ce schéma est :

H'0 : pas de correspondance entre le genre de l'entrepreneur est les autres


variables ensemble.

L'axe horizontal oppose entre les entrepreneurs qui ont le statut de mariés
et les entrepreneurs qui ont le statut de célibataires.
L'axe vertical oppose entre les entrepreneurs qui consacrent plus de temps
à leur travail et ceux qui ont consacrent moins.

En examinant la figure, on a deux groupes qui constituent les extrémités du


plan. Le profil de la femme entrepreneure se spécifie par sa situation
matrimoniale (les femmes optent toujours à la stabilité familiale au premier
lieu : mariage, enfants), ce qui explique qu'elle consacre

moins de temps à son travail au sein du local de son entreprise à cause de


ses préoccupations familiales. Par contre, les hommes se voient
célibataires, consacrant tout leurs temps au sein de leurs entreprises.

Il est à noter que pour la modalité [20-40H], il est difficile à connaître le


profil de ce groupe vu l'absence des proximités avec les modalités des
autres variables. Ceci peut être expliqué que cette modalité ne peut être
spécifique à l'un des groupes, ni significative pour les deux groupes.

~ Analyse Factorielle : sexe - niveau d'instruction - domaine


d'instruction - choix du secteur.

Une autre relation nécessite d'être interpréter en particulier qui est la


correspondance entre le sexe - niveau d'instruction - domaine d'instruction
- choix du secteur.

Les chercheurs n'ont pas ignorer l'importance de l'instruction de la femme à


bien déterminer son choix entrepreneurial au premier temps et son choix du
secteur en deuxième temps. Dans la figure suivante, on essaye de montrer
le degré de correspondance de ces variables sur le genre de l'entrepreneur
soit femme soit homme.

-1

-2

Dimension 2

un gest

niveau de scolarité secteur d'activité


domaine d'instructio n

sexe de l'entreprene ur

femme littéraire

iv 2éme onnaire industrie

primaire secondaire technique

services
commerce informatique

niv 1er cyc homme

-1,0 -,5 0,0 ,5 1,0 1,5

Dimension 1

Figure III.2 : Le degrés de correspondance entre le sexe- niveau


d'instruction-

domaine d'instruction- choix du secteur.

Conformément aux constats théoriques des chercheurs qu'on a essayé de


présenter dans le deuxième chapitre, l'interprétation de cette figure met le
point sur ces constats.

Deux types de profil sont déterminés : le premier étant que les hommes ont
un niveau d'instruction faible (secondaire) et ont souvent recours à un type
de formation technique. L'industrie est un secteur qui touche plus les
hommes que les femmes. (Axe vertical). Les autres secteurs (commerce et
services) sembles indifférents selon le genre de l'entrepreneur.

Toutefois, le deuxième trace le profil de la femme ; les femmes sont


beaucoup plus instruites que les hommes (niveau universitaire 2éme cycle)
et leur formation se dirige vers la gestion.
Ces deux constats méritent des analyses plus complètes en étudiant la
relation avec l'expérience vécue par l'entrepreneur et sa nature. Ce travail
sera traité plus profondément dans une recherche ultérieure.

REMARQUE

Il faut dire que ce modèle étant acceptable, pourrait être mieux expliqué par
d'autres variables qui ne sont pas été exprimées dans notre étude dés le
départ ou par élimination après recensement et interprétation des réponses
des interrogés(es).

Il y a plusieurs variables qui semblent être déterminantes suite à une revue


de la littérature spécifique à ce sujet. Le risque de manque de fiabilité de
nos résultats empiriques peut être expliqué par un problème de manque de
diffusion des informations exactes de la part des répondants (es) ; ce que
les auteurs appellent « théorie de risque et théorie de la confiance ».

Définition d'une confiance : faire confiance est une action consciente,


c'est-à-dire une volonté de prendre un risque.

Mesure d'une confiance : de nombreux facteurs sont succeptibles de faire


évoluer l'intention de la femme à la création de son entreprise personnelle.
Il serait intéressant d'identifier l'ensemble de ces facteurs et d'analyser leur
contribution respective à l'élaboration de modèle global sur les femmes
entrepreneures (nouvelles réglementations, nouvel espace dans lequel vit
l'entreprise qui est de plus en plus ouvert sur les économies mondiales,
concurrence offensive des entreprises mondiales, etc.).

Recherche d'information et confiance : le rétablissement de la confiance


des femmes entrepreneures dans leur perception sur le monde des affaires
nécessite une information transparente, améliorée, simplifier pour gagner
en compréhension.

Corrélation risque et confiance : la présence du risque de système vient


de la détérioration de la confiance. Dans un contexte où le public ne fait pas
confiance aux autorités en général ou aux responsables des différentes
structures administratives, il est difficile d'arrêter des stratégies efficaces de
communication et de gestion des risques.

Le problème de la confiance de public féminin envers les autorités ressort


parmi les plus importants dans les travaux de recherche ; En d'autres
termes, la gestion du risque est tellement plus simple quand les
responsables ont la confiance de la population.

2. Recommandations de la recherche
L'objectif ultime de cette partie consiste, à la lumière des nombreux
constats que sont le fruit d'un processus d'analyse dans la littérature et sur
le terrain, à formuler un ensemble cohérent de recommandations visant à
stimuler et à développer l'entrepreneuriat féminin en Tunisie.

Dans la mesure où les constats et analyses qui ont été menées sont
nombreux, il nous a semblé opportun de les synthétiser dans quelques
principes de base qui nous aideront non seulement à formuler des
recommandations cohérentes et justifiées qui tiennent compte de la réalité
du terrain, mais également (et peut-être surtout) à dresser une liste de
mesures à éviter.

Principes de base113:

~ Principe 1 : L'entrepreneuriat féminin ne diffère pas


fondamentalement de l'entrepreneuriat masculin,

~ Principe 2 : L'accessibilité à l'entrepreneuriat dépend moins du


genre que d'autres facteurs.

Ces recommandations ne prétendent pas répondre aux besoins de toutes


les femmes entrepreneures, mais visent les besoins spécifiques des
entrepreneures en général et tunisiennes en particulier à la lumière de leurs
caractéristiques particulières et des programmes déjà disponibles jusqu'à
maintenant.

~ Recherche d'informations

Les organismes intéressés par le sujet et déjà installés sur le marché


devraient instituer un centre de ressources et recherche en entrepreneuriat
féminin afin de se tenir à jour en matière de recherche, de meilleures
pratiques et des dernières développements en entrepreneuriat féminin.

Une autre vision consiste à développer au sein un centre de recherche en


collaboration avec les universités afin d'intégrer au développement d'une
programmation universitaire sur l'entrepreneuriat. Une initiative de ce genre
permet d'offrir des possibilités et des bénéfices

113 J. LAMBRECHT, F. PIRNAY, P. AMEDODJI, Z. AOUNI, (2003) : «


Entrepreneuriat féminin en Wallonie », Centre de Recherche PME et
d'Entrepreneuriat, Centre d'Etudes pour l'Entrepreneuriat, septembre, p.40.

non seulement aux entrepreneures femmes et entrepreneurs hommes déjà


installés mais aussi aux futurs entrepreneurs.
· Promotion et éducation

L'éducation joue toujours un rôle majeur à enraciner les valeurs et à


expliciter les notions nouvelles. L'entrepreneuriat, apparu comme nouvelle
notion, mérite de faire partie de notre système éducateur. La population en
général, et jeune en particulier, doit reconnaître que l'entrepreneuriat est
aujourd'hui une force majeure dans notre économie. L'entrepreneuriat
féminin se pose donc comme domaine de formation spécifique qui
intéresse des personnes spécifiques.

On ne peut pas nier qu'il existe de nombreux stéréotypes à l'égard des


femmes en affaires. Les femmes sont d'avis que leurs motivations, leurs
critères de succès, ne sont pas compris par notre société qui ne véhicule
qu'une image de succès, celle du profit et de croissance. Puisque cette
vision du succès ne concorde pas avec les objectifs des entrepreneures
femmes, il est important de redéfinir les notions de succès en
entrepreneuriat, pour qu'elles reflètent plus justement les valeurs des
femmes qui ont choisi cette route.

Les femmes entrepreneures veulent sentir que leurs choix sont compris,
valorisés et appuyés par les gouvernements, les institutions financières, les
organismes voués au développement économique et la société en général.

En faite, un intérêt de l'aspect humain de l'entrepreneuriat, les enjeux et les


analyses de sujet mérite une attention plus particulière de la part des
universités et des centres de promotion de l'entrepreneuriat plus que ses
aspects pédagogiques, éducatifs.

Les conclusions prises de la littérature et confirmées par notre étude


empirique montrent qu'il n'y a pas de profil type d'entrepreneure femme au
niveau de ses caractéristiques sociodémographiques, profil de leurs
entreprises, motivations et besoins. Il existe une série de profils
d'entrepreneure et toute une gamme d'entreprises de différents secteurs et
de différentes tailles. Les histoires de leurs succès différent d'une femme à
une autre. Les modèles de démarrage et de financement différent aussi.
L'entrepreneuriat se montre comme une affaire personnelle qui s'adapte
aux caractéristiques et besoins de chaque personne.

· Services directs aux entrepreneures

Les entrepreneures femmes ont été consultées sur les services directs dont
elles ont besoin. Bien que toutes les recommandations ne puissent être
retenues, une attention particulière a été portée pour représenter les
besoins des femmes. Les programmes et services réclamés par les
interrogées peuvent se regrouper en trois catégories principales : la
formation, le réseautage et le financement.

1' Formation

Il existe actuellement de nombreux programmes de formation en


entrepreneuriat offerts aux nouveaux promoteurs. Toutefois, les
participantes s'entendent pour dire que ce n'est pas suffisant d'avoir une
formation générale. Elles veulent une programmation qui tient compte de
leurs besoins et les difficultés particulières qu'elles rencontrent.

Couramment, la formation généralement offerte aux entrepreneurs vise le


démarrage d'entreprises et les habilités de base en entrepreneuriat. Les
femmes qui sont déjà en affaires depuis un certain temps ont besoin de
formation sur des thèmes plus spécialisés. Il faut souligner que la majorité
de ces femmes ont un niveau de scolarité élevé. Elles recherchent de
l'information précise, offerte par de spécialistes du domaine qui sont en
mesure de fournir une perspective pratique à la formation.

On parle entre autres d'intégrer des thèmes comme la conciliation de la


famille et du travail, la gestion du temps, la négociation avec les clients, le
financement alternatif, les présentations aux institutions financières et la
préparation d'une étude de marché, etc. La formation devra tenir compte de
la façon dont les femmes mènent leurs entreprises et du genre
d'entreprises qu'elles exploitent.
personnalisé
1' Appui

Selon une étude canadienne faite sur l'entrepreneuriat féminin, tous le


groupes de consulting se sont prononcés sur la nécessité d'avoir un
programme de coaching en place pour les accompagner dans leurs
démarches entrepreneuriales. Les entrepreneures qui ont accès
au coaching attribuent une partie de leur succès personnel et financier à
l'influence de leur coach. La qualité la plus importante que les femmes
requièrent d'un coach, c'est la capacité de motiver et d'inspirer la confiance
en soi.

Cependant, cette approche n'est pas encore reconnue partout dans le


monde.

Cet appui personnalisé mérite une attention particulière de la part des


gouvernements afin d'augmenter leur nombre sur terrain.
D'autres types d'appui personnalisé sont recommandés, à savoir
le mentor et l'incubateur.

1' Réseautage

Seulement 10% des femmes interviewées sont membres actives de


réseaux d'accompagnement générales. Cette faible implication serait liée à
trois principales raisons à savoir, le manque de temps, le manque de
confiance dans les réseaux et l'inadéquation des horaires des réunions
pour une femme entrepreneure mère de famille. Ce qu'elles veulent, pour
remédier à ces difficultés, c'est un réseau d'entraide où on peut se sentir à
l'aise de discuter ses problèmes et partager ses connaissances et son
expertise avec d'autres entrepreneurs (es).

- Le gain de temps

Presque unanimement, les femmes évoquent le manque de temps pour


expliquer leur faible implication dans les réseaux patronaux (mixtes
essentiellement).

Selon les termes d'une des femmes « Comme la gestion de l'entreprise me


prend déjà beaucoup de temps, je préfère me reposer que d'aller perdre
mon temps dans les longues et interminables réunions qui ne font rien
bouger ».

La plupart des femmes incitent à faire animer les séances des réunions et
utiliser des ressources pour les aider à créer des alliances professionnelles
entre eux.

- L'importance de confiance dans l'efficacité des organisations


patronales

« Je ne suis membre active dans aucune de ces organisations parce que je


n'ai aucune confiance dans leur capacité à représenter et à défendre
efficacement leurs membres ».

La nécessité pour un ou une entrepreneure à avoir de la confiance quand à


l'aide que peuvent offrir les associations et les membres de réseau auquel il
adhère est recommandable.

- La nécessité de revoir les horaires de réunion

Certaines femmes ont reconnu l'utilité des réseaux d'affaires mais ont émis
le souhait que les horaires de réunions tiennent d'avantage compte des
contraintes familiales spécifiques aux femmes chefs d'entreprise qui sont
mères de famille.
«Les réunions ont souvent lieu à des heures tardives au moment où mes
enfants ont besoin de moi à la maison. Je pense sincèrement que les
réunions au temps du petit déjeuner ou à midi pourraient être plus
attractives et accessibles aux femmes chef d'entreprise et mères de famille
qui voudraient y assister ».

La présence massive des femmes dans les organisations patronales


pourrait aider à faire adopter des mesures favorables à la conciliation entre
vie professionnelle et vie familiale mais il fait bien adapter ces réunions à
leurs besoins personnels.

i' Financement :

Les entrepreneurs (hommes ou femmes) n'ont pas souvent eu recours à un


financement bancaire (voir Tableau). Les entrepreneurs masculins ont
introduit davantage de demandes pour ce type de financement que leurs
homologues féminins (37% contre 20%).

Par ailleurs, il n'existe pas de différence significative entre les deux genres
quant au nombre moyen de demandes de financement bancaire.

Femmes Hommes
Apport personnel 23 20
Crédits bancaires 5 9
Apport personnel>crédit 9 8
Apport personnel<crédit 4 8
Total 41 45

Tableau III.76 : Source de financement

Bien qu'aucune différence significative n'ait été mise en évidence entre les
genres en ce qui concerne le nombre moyen de demandes d'aides
publiques, il existe pour les deux genres des problèmes liés au financement
de leurs entreprises, Les femmes autant que les hommes veulent des
programmes de subvention pour le démarrage de leurs entreprises.

Il est utile à cet effet de réfléchir sur la mise en place de nouveaux outils
d'accompagnement financier. Par exemple, à la place de la garantie
demandée qui constitue l'obstacle majeur des femmes créatrices, la
banque devra être plus impliquée en terme de conseil pour s'associer

avec d'autres organismes d'aide dans la sélection et la préparation des


projets. L'exemple de certains pays européen proches (l'Italie) constitue un
exemple qui mérite une réflexion quand au dépassement de ce problème.
Le système bancaire en association avec les structures d'appui sera alors
impliqué dans les différentes étapes du processus de création jusqu'au
démarrage et durant les premières années d'activités de l'entreprise.

3. Opinion sur les mesures spécifiques visant à promouvoir


l'entrepreneuriat féminin

Pour rappel, les femmes (comme les hommes d'ailleurs) interrogées lors de
l'enquête se sont massivement prononcées contre la mise en place de
mesures spécifiques pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin.

Toutefois, le questionnaire comporte des questions ouvertes qui ont permis


d'apporter quelques nuances aux opinions des femmes sur la question. En
effet, la grande majorité des femmes entrepreneures n'ont pratiquement
aucune idée de ce que pourraient être des mesures spécifiques pour
promouvoir l'entrepreneuriat féminin.

~ Les arguments des femmes qui sont contre les mesures spécifiques

Les principales raisons qui expliquent le rejet des mesures spécifiques par
les femmes entrepreneures sont le respect de la liberté individuelle et le
principe d'égalité entre l'homme et la femme. Voici quelques réponses
tirées lors de l'analyse du questionnaire.

« On risque de voir apparaître des mesures artificielles qui pousseraient les


femmes à devenir chefs d'entreprise sans leur laisser le temps de réfléchir
aux conséquences de leur choix professionnel pour leur vie familiale ».

« Je m'y oppose car c'est une forme de discrimination et d'assistanat qui


jette du discrédit sur la capacité des femmes. Le statut d'indépendants est
un défi en soit et celles qui ne peuvent pas le relever n'ont qu'à faire une
autre carrière ».

« La mise en place de mesures spécifiques pourrait être interprétée comme


un aveu de faiblesse des femmes dans leur lutte pour être traitées sur le
même pied d'égalité que les hommes : c'est une discrimination positive
dangereuse ».

Les conclusions que peuvent être tirées de ces constats sont le fait que
pour autant la spécificité des entrepreneures femmes, elles ne veulent pas
être observées comme phénomène spécifique et réclame l'égalité des
chances comme principale motivation au champ de l'entrepreneuriat.

~ Arguments des femmes qui sont pour les mesures spécifiques


Presque unanimement, les femmes (même celles qui sont contre
l'instauration de mesures spécifiques) reconnaissent le bien fondé des
mesures spécifiques visant à alléger (en temps et/ou en argent) les charges
de la maternité dans la vie professionnelle des femmes afin, disent-elles, de
rétablir l'égalité avec leurs homologues masculins.

« D'un autre côté, les mesures spécifiques liées à la maternité telles que
les primes à l'embauche, la garde d'enfant(s) etc. pourraient être une
bonne chose ».

« Les mesures en faveur des problèmes liés à la maternité pourraient être


bénéfiques aux jeunes femmes entrepreneures qui ne disposent pas de
moyens pour se payer les services d'une baby siter».

Il faut dire que les femmes n'optent pas à réaliser un champ totalement
spécifique à elles comme un « cage de verre », plutôt qu'avoir des
améliorations de leurs conditions de vie facilitant leurs démarches
entrepreneuriales tout au long de la vie de leurs entreprises.

Conclusion

Dans ce chapitre, on a essayé de dégager les principaux facteurs qui ont


favorisé l'émergence de l'entrepreneuriat féminin à partir d'une analyse
dans le contexte Tunisien et plus spécifiquement dans la région de Sousse.
L'étude a été faite sur un échantillon de 41 femmes entrepreneures et 45
hommes entrepreneurs. Les données collectées ont été exploitées à partir
du logiciel SPSS par la méthode statistique la « régression logistique ».

Sans prétendre la généralisation des résultats, les principales conclusions


de cette enquête sont les suivantes :

Le profil de créatrices révèle que l'intention de la création du projet


entrepreneurial et la concrétisation de ce projet par la suite sont le fruit d'un
passé, d'une expérience et d'une situation personnelle. Ces nouvelles
promotrices sont mieux armées pour faire face aux obstacles de la
création : habitudes de prise de prises de décisions, connaissance du
secteur, tissu relationnel, etc. Les degrés d'instruction de la femme, son
domaine de formation, l'expérience vécue jouent un rôle de détermination à
renforcer la situation de la femme dans le monde des affaires.

Rares sont les femmes qui sont autodidactes, contrairement à leurs


homologues masculins (la plupart ont un niveau universitaire secondaire et
une formation technique).
La détermination et la force de caractère sont, pour la majorité des femmes
chefs d'entreprises, des facteurs favorisant la réussite d'une femme en
affaires. Toutefois, leur recours à tel champ s'explique suite à une rupture
de leur vie professionnelle pour des raisons de licenciement, de maternité,
etc.).

L'existence de la discrimination sexiste ne semble pas se confirmer selon


les termes des femmes, ce constat ne peut pas être généralisé, puisque
dans la littérature, ce terme nécessite encore de recherches plus
développées. Une recherche plus approfondie se traitant dans un
échantillon plus grand sera recommandable.

Les principaux obstacles- problèmes que rencontrent les femmes lors de sa


démarche entrepreneuriale mettent le point sur des problèmes liés
spécifiquement aux femmes ; à savoir L'adaptation de sa vie
professionnelle aux contraintes familiales, la non disponibilité à tout
moment pour faire face aux besoins de son entreprise, les coûts élevés des
programmes d'accompagnement spécifiques, etc.

La liste de ces problèmes n'est pas exhaustive vu qu'il existe toujours des
problèmes personnels liés à la personne en question.

En conclusion, on peut constater à travers cette étude que la femme a pu


acquérir grâce à ses efforts et à ceux initiés par l'Etat une place importante
dans la société qui a permis de dissimuler en grande partie la discrimination
sexiste.

CONCLUSION

ANNEXE
Annexe I : Questionnaire de l'enquête

Les résultats de ce questionnaire seront utilisés dans un but purement


scientifique dans le cadre d'un mastère en Entrepreneuriat à l' ISG de
Sousse.

Ce questionnaire a pour but d'établir un portrait et de définir les besoins, les


motivations et les caractéristiques des femmes et hommes entrepreneurs
tunisiens, ainsi que les difficultés et les obstacles auxquelles ils font face au
moment du démarrage et de l'exploitation de leur entreprise.
Ce document a, en plus, pour but de préciser quels sont les différents types
des structures d'appui et d'accompagnement nécessaires afin de
promouvoir l'Entrepreneuriat féminin en Tunisie et de favoriser la pleine
participation des femmes à la croissance de l'économie tunisienne.

J'adresse ce questionnaire à toutes les femmes ainsi qu'aux hommes chefs


d'entreprise, en les priant de le remplir avec précision et le plus tôt possible.

Et merci d'avance.

Profil de l'entrepreneur :

1. Âge :
Rang dans la famille :

q Aîné (e)

q Moyen (ne)

q Petit (e)

Statut :

q Célibataire

q Marié (e)

q Veuf (ve)

q Divorcé (e)

Enfants :

q Oui

q Non

Niveau de scolarité :

q Primaire

q Secondaire

q Universitaire (premier cycle)

q Universitaire (deuxième cycle)


q Technique

q Autres, indiquez

Nature de la formation :

q Gestionnaire

q Technique

q Littéraire

q Autres

2. Avez- vous exercée une activité professionnelle antérieure ?

q Oui

q Non

Si oui, précisez S.V. P , la nature de cette activité

3. Quelles étaient vos motivations lors de la création de votre entreprise ?

q Besoin d'autonomie

q Besoin de pouvoir

q Désir de liberté

q Désir d'expérimenter des idées nouvelles

q Amélioration de la situation financière

q Soutenir la famille

4. d'après vous, quelles sont les principales caractéristiques qu'un


entrepreneur doit avoir pour la réussite de son projet de création
d'entreprise ?

q Avoir une forte personnalité

q Etre déterminée

q Etre innovatrice et créatrice

q Avoir un partenaire ou conjoint


q Avoir une bonne formation

q La fixation d'objectifs clairs

Entreprise :

5. Secteur d'activité de votre entreprise :

q Industrie

q Commerce

q Services

q Artisanat

q Agricole

q Autres, précisez

6. Quels sont les facteurs déterminants dans le choix de votre secteur ?

q Vous connaissez bien ce secteur

q Le service ou le produit n'existait pas dans la région

q Votre intérêt pour le secteur

q Le marché était en croissance

q Peu de compétition dans la région

q Autres

7. combien de temps avez-vous mis pour préparer la mise sur pied de votre
entreprise ?

8. Depuis combien d'années dirigez-vous votre propre entreprise ?

9. Etes- vous en affaire seule ou avec un partenaire ?

q Participation avec conjoint

q Participation avec un(e) ou des partenaire(s)

q Propriétaire unique
10. Quelle est votre participation dans l'entreprise? (en %)

11. En moyenne' combien d'heures par semaine consacrez-vous à votre


entreprise, que ce soit sur le lieu de l'entreprise ou ailleurs ?

12. Est-il facile de concilier les activités de l'entreprise et celles de la famille


? ~ Facile

fl Moyen

fl Difficile

13. Combien avez-vous d'employés (ées) actuellement ? (à peu prés)

14. Quelle a été l'évolution de votre chiffre f'affaire au cours des années
passées ?

fl Stable

fl En croissance fl En décroissance

15. A votre avis, quelle tendance va suivre votre chiffre d'affaire au cours
des années à venir ?

fl Diminution fl Stabilité

fl Augmentation

Les actions de soutien à la création d'entreprise :

- La sensibilisation et l'information :

16. Par quels moyens avez-vous été sensibilisée à la création de votre


entreprise ?

fl A partir de votre parcours universitaire fl Participation à des séminaires

fl Distribution des brochures informatives fl Actions publicitaires dans les


médias

fl Autres

17. Parmi ces acteurs, les quels vous ont fournis les informations ainsi que
les services d'accompagnement nécessaires pour démarrer votre
entreprise ?
Acteurs Sources Sources des Services Chambre de commerce et
d'informations d'accompagnement d'industrie
Chambre National des Femmes
Tunisiennes
Espace Entreprendre
L'API / L'APIA
L'université
Ministère des affaires de la femme et
de la famille
Pépinière
L'UTICA
Autres : lesquels ?

18. Êtes-vous satisfaite des informations ainsi que des services


d'accompagnement fournis en votre faveur par les différents acteurs
d'accompagnement ?

Satisfaite Moyennement Pas de tout


satisfaite satisfaite
I
N - sur la création
F d'entreprise
O - sur le secteur porteur
R - sur les concurrents
M
A
T
I
O
N
S
- Appui à l'élaboration du
S plan d'affaire
E - Encadrement
R - Conseil
V - Assistance technique
I - Autres .
C
E
S

19. Parmi les services de soutien accordés aux nouveaux promoteurs,


quels sont ceux dont vous avez bénéficiez ? Précisez SVP pendant quelle
phase du projet ?

phases Idée du Etude du Montage du Démarrage


projet projet projet
services
Assistance au niveau de
· l'information

Encadrement
·

Conseils
·

Assistance technique
·
Autres .
·

Comment avez-vous trouvé l'accès à ces services ?

fl Facile

fl Assez facile fl Difficile

20. Pensez-vous que vous êtes traité différemment parce que vous êtes
une femme ?

fl Oui fl Non

- Le financement du projet :

21. Quelles ont été les sources de financement de votre projet ?

22. Avez- vous vécu des problèmes particuliers dans vos rapports avec les
institutions financières ?

fl Refus de financement sans justification valable fl Financement insuffisant

fl Conditions générales de financement trop élevées (taux d'intérêt,


garantie...)

fl A dû Etre endossé par un proche parent fl N'a pas vécu des problèmes
particuliers fl Non pas recours à ces institutions

23. Pensez-vous que les avantages financiers accordés aux nouveaux


promoteurs que ce soit femme ou homme sont :

fl Incitatifs

fl Moyennement incitatifs fl Pas du tout incitatifs

24. Selon vous, quelles sont les insuffisances du système bancaire tunisien
qui freinent la création d'entreprise ? classez-les par ordre d'importance.

fl Garanties excessives

fl Taux d'intérêt élevé

fl Manque d'assistance et de contrôle

fl Délais long d'obtention de crédits

~ Lenteur des procédures administratives

fl Manque de valorisation des projets lancés ou proposés par les femmes


fl Autres,précisez

- Les services spécifiques aux femmes entrepreneurs :

25. Etes- vous au courant de l'existence des structures spécialisées pour


les femmes d'affaires ?

fl Oui fl Non

Si oui, comment étiez-vous informée de ces programmes ?

26. Quelles sont les structures spécifiques aux femmes d'affaires que vous
connaissez ?

fl L'union nationale de la femme tunisienne

fl La chambre nationale des femmes chefs d'entreprise

fl CREDIF

fl Le ministère des affaires de la femme et de la famille


fl Les centres de formation professionnelle orientée totalement vers les
femmes

fl Autres, précisez

27. Avez- vous demandé/ obtenu de l'aide à partir de ces structures


spécialisées ?

fl Oui fl Non

Si non, pourquoi ?

- La formation à la création d'entreprise :

28. Avez-vous participé à des programmes de formation destinés aux


entrepreneurs ?

fl Oui fl Non

Quelle est la nature de cette formation ?

fl Participation à des séminaires

fl Participation à des stages

fl Participation à des cours organisés sous forme de plusieurs sessions


étalées

fl Autres, précisez

29. D'après- vous le recours à tel programme est-il :

fl Facile

fl Peu facile fl Difficile

30. S'il y a des difficultés, à quoi tiennent-elles à votre avis ?

fl Coût élevé des programmes

fl Manque d'informations claires sur ces programmes

fl Horaires de réunion non flexible


fl Manque d'informations précises et suffisantes sur le projet en question fl
Autres, précisez

31. Si vous avez participé à des cycles de formation, pouvez-vous estimer


leur contribution à :

Estimation Elevé Moyenne Faible

Réalisation
La reconnaissance des risques réels de la création d'entreprise
·
L'amélioration de vos connaissances de l'environnement de la
· création

La fixation de vos objectifs


·
La préparation de votre plan d'affaires
·
L'évaluation de la faisabilité du projet
·
L'engagement dans le processus de création
·

32. Etes- vous satisfaite de la qualité de la formation obtenue ?

fl Satisfaite

fl Assez satisfaite

fl Pas du tout satisfaite

33. Quels sont les domaines où vous aimeriez avoir plus de formation ?

34. Que proposez- vous pour améliorer le contenu de la formation ?

- Soutien juridique et administratif :

35. Avez-vous bénéficiez des avantages fiscaux ?

fl Oui fl Non

36. Pensez- vous que les avantages fiscaux accordés aux nouveaux
promoteurs sont :

~ Incitatifs
~ Moyennement incitatifs

fl Pas du tout incitatifs

37. A votre avis, est-ce que le temps nécessaires pour les formalités
administratives est :

~ Long

fl Assez long

fl Court

S'il existe des difficultés, à quoi tiennent-elles à votre avis ?

fl Au manque des collaborations de certaines administrations

fl A la longueur de la procédure administrative

fl Au manque d'informations précises et complètes de la part des agents


administratifs

fl A la centralisation régionale des établissements administratifs

fl Autres,précisez

- Discrimination sexiste :

38. Constatez vous dans votre carrière l'influence d'une discrimination


sexiste ?

fl Oui fl Non

> Si oui cette discrimination vous semble plutôt :

fl Une discrimination positive en faveur de la femme fl Une discrimination


contre la femme

- Questions d'ordre général :

39. Avez-vous dépassé la date de création prévue de votre entreprise ?

fl Oui fl Non

A quoi est- il lié ce retard ?

40. Entretenez- vous des relations continues avec :


fl Des centres d'accompagnements généraux

fl Des centres d'accompagnement spécifiques aux femmes (CNFCE,


UNFT...)

fl Jeune Chambre Economique

fl Des entrepreneurs masculins ou féminins

fl Des universités fl Pas de relation

41. Avez-vous l'impression que l'environnement de soutien à la création


d'entreprise par les femmes en Tunisie est :

fl Favorable fl Moyen

fl Pas du tout favorable

42. A votre avis, quels programmes, services ou politiques pourraient


faciliter les démarches entrepreneuriales des femmes en Tunisie ?

Annexe II : Matrices de corrélations

I/- Profil de l'entrepreneur

Matrice de corrélation initiale (avant suppression des variables qui


causent des corrélations avec d'autres)

Corrélations
Âge Domaine de
Diplôme de Avoir une
Niveau d'instruction l'expérience
l'entrepreneur expérience
précédente
Âge 1,000 ,330 -,362 -,178 -,212
Diplôme de ,330 1,000 -,519 -,176 -,190
l'entrepreneur
Niveau d'instruction -,362 -,519 1,000 ,153 ,170
Avoir une -,178 -,176 ,153 1,000 ,681
expérience
Domaine de -,212 -,190 ,170 ,681 1,000
l'expérience
précédente
Signification unilatérale
Âge ,001 ,000 ,051 ,025
Diplôme de ,001 ,000 ,052 ,040
l'entrepreneur
Niveau d'instruction ,000 ,000 ,080 ,059
Avoir une ,051 ,052 ,080 ,000
expérience
Domaine de ,025 ,040 ,059 ,000
l'expérience
précédente

H0 : Absence de corrélation significative entre deux variables. H1 : Il existe


une corrélation significative entre deux variables.

Matrice de corrélation (après suppression des variables diplôme de


l'entrepreneur et avoir expérience).

Corrélations
Âge Niveau d'instruction Domaine de l'expérience précédente
Âge 1,000 - ,401 -0,218
Niveau d'instruction - ,401 1,000 -,239
Domaine de -0,218 -,239 1,000
l'expérience
précédente
Signification unilatérale
Âge ,20 ,144
Niveau d'instruction ,20 ,09
Domaine de ,144 ,09
l'expérience
précédente

II/- Profil de l'entreprise Matrice de corrélation initiale

Corrélations
Nombre d'employés Participation dans Tendance de
l'entreprise l'évolution du chiffre
d'affaire
Nombre d'employés 1,000 ,255 ,036
Participation dans ,255 1,000 -,077
l'entreprise
Tendance de ,036 -,077 1,000
l'évolution du chiffre
d'affaire
Signification unilatérale
Nombre d'employés ,009 ,373
Participation dans ,009 ,240
l'entreprise
Tendance de ,373 ,240
l'évolution du chiffre
d'affaire

H0 : Absence de corrélation significative entre deux variables. H1 : Il existe


une corrélation significative entre deux variables.

III/- Motivations entrepreneuriales

Matrice de corrélation initiale

Motivations des Caractéristiques Facteurs du choix du


femmes pour la d'une femme pour secteur
création réussir
Motivations des 1,000 ,048 ,152
femmes pour la
création
Caractéristiques ,048 1,000 ,090
d'une femme pour
réussir
Facteurs du choix du ,152 ,090 1,000
secteur

Motivations des ,329 ,081


femmes pour la
création
Caractéristiques ,329 ,206
d'une femme pour
réussir
Facteurs du choix du ,081 ,206
secteur

H0 : Absence de corrélation significative entre deux variables. H1 : Il existe


une corrélation significative entre deux variables.

IV/- Problèmes rencontrés Matrice de corrélation initiale

Corrélations
Degrés de Temps Problème de Problème de
conciliation formation financement
famille- travail nécessaires pour les
formalités
administratives
Degrés de conciliation 1,000 ,039 ,044 ,057
famille-travail
Temps ,039 1,000 ,143 ,099

nécessaires pour les


formalités
administratives
Problème de formation ,044 ,143 1,000 -,150
Problème de ,057 ,099 -,150 1,000
financement
Signification unilatérale
Degrés de conciliation ,359 ,344 ,301
famille-travail
Temps ,359 ,095 ,182

nécessaires pour les


formalités
administratives
Problème de formation ,344 ,095 ,085
Problème de ,301 ,182 ,085
financement

À un risque de rejet de 1%, aucune des variables ne doit être écarté.

V /- Accompagnement Matrice de corrélation initiale

Corrélations
Moyen de Sources de Sources du service
sensibilisation l'information reçu
Moyen de 1,000 -,078 ,006
sensibilisation
Sources de -,078 1,000 ,245
l'information
Sources du service ,006 ,245 1,000
reçu
Signification unilatérale
Moyen de ,237 ,479
sensibilisation
Sources de ,237 ,11
l'information
Sources du service ,479 ,11
reçu
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Table des matières

REMERCIEMENT

Index des tableaux I

Index des figures V

Liste des abréviations VI

INTRODUCTION 1
Chapitre I FEMMES ENTREPRENEURS : ÉMERGENCE DES
NOUVELLES
RECHERCHES EN ENTREPRENEURIAT 6

Introduction 6

Section 1 Entrepreneuriat : champ de recherche à part entière 8

I.1.1. Entrepreneuriat : définition et notion 9

I.1.2. La création d'entreprise 12

1. Des stratégies de recherche différentes 14

2. Des points de vue de recherche différents 14

Section 2 Environnement global de l'entrepreneure femme 18

I.2.1. Système de valeurs 20

I.2.2. Formation scolaire 23

I.2.3. Réseau relationnel 26

I.2.4. Contexte légal et réglementaire 28

I.2.5. Régime politique 32

Conclusion 34

Chapitre II PHENOMENE ENTREPRENEURIAL FEMININ DANS UNE


PERSPECTIVE D'ACCOMPAGNEMENT 35

Section 1 Spécificité de l'entrepreneuriat féminin 36

II.1.1. Caractéristiques socio démographiques des femmes entrepreneures


37

1. Âge 38

2. Formation 39

3. Influence familiale 41

4. Expérience professionnelle antérieure 44


II.1.2. Caractéristiques des entreprises privilégiées par les femmes en
affaires 45
1. Secteur d'activité 45

2. Taille de leurs entreprises créées 48

3. Style du management spécifique 49


II.1.3. Motivations des femmes entrepreneurs et les déclencheurs de

l'entrepreneuriat 51

1. Les facteurs de poussée « push » 51

2. Les facteurs positifs « pull » 52

II.1.4. Problèmes obstacles rencontrés par les femmes en affaires 54

Section 2. L'accompagnement des femmes entrepreneuriale : relation


porteuse-

portants 58

II.2.1. Accompagnement : notion et évolution 59

1. Notion de l'accompagnement 59

2. Evolution des structures d'accompagnement 62

II.2.2 : Femmes entrepreneurs face à l'accompagnement 71

1. Les femmes créatrices et le recours à l'accompagnement 71

2. Proposition en vue de l'amélioration de la relation « porteuse- portants »

et la création d'opportunités entrepreneuriales chez les femmes 77

a- Une certaine remise en cause du rôle d'accompagnement 78

b- Segmentation de la clientèle et offre « one to one » 81

Conclusion 84

Chapitre III : ÉTUDE EMPIRIQUE 86

Introduction 86

Section 1 Caractéristiques de l'échantillon 88

III.1.1. Méthodologie de recherche 88


III.1.2. Présentation du modèle 89

III.1.3. Principes de la méthode statistique 91

Section 2 Méthode logistique : approche empirique 94

III.2.1. Formation des variables explicatives de l'émergence de


l'entrepreneuriat

féminin 94

1. Variables relatives au profil de l'entrepreneur 95

2. Variables relatives au profil de l'entreprise 97

3. Variables relatives aux motivations de l'entrepreneuriat 100

4. Variables relatives aux problèmes rencontrés lors de la création 102

5. Variables relatives à l'accompagnement reçu 104

III.2.2. Résultats des analyses de la régression logistique 108

1. Matrice de corrélation 109

2. Élaboration des modèles de base 109

a- Premier modèle : le profil de l'entrepreneur 110

b- Deuxième modèle : le profil de l'entreprise 114

c- Troisième modèle : les motivations entrepreneuriales 117

d- Quatrième modèle : les problèmes rencontrés 120

e- Cinquième modèle : l'accompagnement reçu 124

3. Modèle global : les variables favorisant l'émergence des femmes


entrepreneures 127

4. Mesure du niveau de satisfaction des mesures d'accompagnement

reçu 131

III.2.3. Interprétation et recommandations 136

1. Interprétation des résultats 136


a- Spécification entre hommes et femmes entrepreneurs : analyse du

modèle global 136

b- Existence d'autres relations 142

2. Recommandations de la recherche 147

3. Quelques opinions sur les mesures spécifiques visant à promouvoir


l'entrepreneuriat féminin 152

Conclusion 154

CONCLUSION 156

2.Limites de la recherche 160

3.Perspectives de recherches futures 161

ANNEXES 162

BIBLIOGRAPHIE 163

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