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Évaluation de la prévalence de la chenille légionnaire

d'automne à Madagascar

RAPPORT DE MISSION

Peter Chinwada

4 Avril 2018
i

Résumé

Depuis que la chenille légionnaire d'automne (CLA), Spodoptera frugiperda a été détectée la
première fois en Afrique, la propagation du ravageur a atteint à Madagascar dont la présence a été
signalée pour la première fois au début du mois de novembre 2017. En réponse au signalement et
rapport reçu, la FAO a organisé une mission dans la Grande Ile (du 1 au14 mars 2018) afin d'obtenir
des informations détaillées sur la prévalence du ravageur, les risques conséquents et pour avoir des
recommandations sur une stratégie nationale de gestion de CLA pour une mise en oeuvre
immédiate et à moyens termes. Au début de la mission, les agents du Ministère de l’Agriculture
assignés pour conduire les missions sur terrain ont d’abord bénéficié d’un renforcement de
capacités pour la conduite pratique des évaluations, notamment sur la manipulation des outils
d'évaluation de la CLA ; une préévaluation sur terrain a été menée dans le but de faire un pré-test
et la validation des outils d'évaluation de la CLA a été effectuée à Antananarivo. Cette évaluation a
aussi donné l'expérience pratique concrète aux agents pour mener des évaluations de prévalence
du ravageur dans les agro-écosystèmes. Les résultats de cet exercice ont été alors utilisés pour
réviser rapidement et adapter les outils de l'évaluation aux conditions locales.

Dans le cadre des évaluations de prévalence de la CLA, sept régions de Madagascar ont été choisies,
notamment : Alaotra-Mangoro, Amoron'i Mania, Analamanga, Bongolava, Itasy, Menabe et Sava. Les
évaluations dans les régions de Bongolava et Itasy étaient sous la responsabilité du Consultant
International. Dès le premier jour de mission dans la région Bongolava, quelques facteurs de
confusion qui n'avaient pas été anticipés ont été signalés et ceux-ci ont été communiqués
rapidement aux autres équipes pour qu'ils fassent des ajustements aux outils d'évaluation et des
fiches de données. Malgré l'impassibilité des routes secondaires non-goudronnées restreignant les
évaluations dans certaines régions aux champs le long de la route principale goudronnée, la CLA a
été détéctée présente dans tous les endroits inspectés. La prévalence était plus élevée (74-94%) à
Anamalanga et Amoron'i Mania et plus bas (49.9-61.6%) à Alaotra-Mangoro, Itasy et Bongolava. Sa
fréquence au temps de l'évaluation était plus élevée dans les régions Analamanga (67.9%),
Amoron'i Mania (61.4%) et Itasy (46.8%). Les densités larvaires dans les champs étaient plus
élevées dans les régions d’Anamalanga, Amoron'i Mania et Menabe, étant donné que dans chaque
échantillon plante, il y avait au moins une larve. Les ravageurs qui sont apparus avec la CLA dans
les champs de maïs, présentent des confusions des symptômes de dégât y compris les cochenilles
de maïs, les Cnaphalocrocis (= Marasmia) trapezalis, les foreurs de tige rose, les calamistis Sesamia
et le ver d'épi du maïs, l'armigera Helicoverpa. Dans la région de Bongolava, l'infestation des
cochenilles a été enregistrée dans 7 champs sur 11 évalués, avec une fréquence de champ de 1.0-
ii

33%. Certaines évaluations limitées étaient aussi effectuées sur le riz mais il n'y avait aucune
évidence de tout dégât sur la récolte. Plutôt à Tsiroanomandidy, dans la région de Bongolava, il y
avait deux ravageurs larvaires lépidoptères de riz: le Pelopidas sp. [plus probablement le mathias
P. (rice skipper)] et le Melanitis. sp [plus probablement le M. leda (Common Evening Brown)]. Bien
que les sept régions ne soient pas assez réparties pour tenir compte d'une extrapolation des
résultats de la prévalence/incidence du ravageur pour le reste du pays, il y a très peu de doute que
la CLA puisse être présente partout dans le pays. Actuellement, le maïs paraît être la seule culture
de céréale qui est attaquée mais étant donné que la riziculture soit répandue et le fait qu'il n'y avait
aucune évaluation rigoureuse de la CLA sur le riz, il est possible qu'une infestation de très faible
niveau de la culture pourrait être déjà en cours.

Sur les risques engendrés par les conditions climatiques extrêmes, l'apparition de la CLA à
Madagascar entraine deux risques majeurs: 1) intensification de la vulnérabilité de la majorité de
la population à l'insécurité alimentaire et, 2) l’exposition potentielle de millions gens aux résidus de
pesticides chimiques directement et indirectement à travers la bioaccumulation par la chaîne
alimentaire.

Plusieurs plans d’action sont proposés à court terme: 1) Mettre en place ou renforcer les
mécanismes de coordination nationale, 2) Mettre en place une base de donnée sur la CLA (afin de
fournir des informations de qualité et cohérentes à temps et provenant d’une même source aux
acteurs), 3) Former les équipes d’évaluations sur terrain de la CLA/évaluateurs et étendre les
évaluations dans les autres régions du pays , 4) Cartographier les parties prenantes nationales pour
faciliter le partage des ressources en répartissant les tâches spécifiques et leurs rôles, 5) Faire des
campagnes de sensibilisation nationale en utilisant des plateformes variées (ex : la presse écrite, la
radio, la télévision, les réseaux sociaux), 6) Mobiliser des ressources (financière et autres) à la fois
locale et venant des partenaires de développemet international, 7) Etablir des variétés de la CLA
qui sont actuellement à Madagascar, and 8) Effectuer des tests de plantes hôtes de la CLA (pour
determiner rapidement s’il y a une menace imminente sur le riz). Etant donné que la saison de l'été
arrive à sa fin, l'ordre chronologique dans lequel les plans d'action immédiats exposés dans ce
rapport ne sont pas normatifs.

Quatre plans d'action à moyen terme sont recommandés: 1) augmentation la capacité humaine au
niveau national, 2) mobilisation des ressources (afin de répondre aux besoins pour l'acquisition de
matériel critique et des consommables, le reforcement de capacité dans les institutions
gouvernemenales concernées par exemple la DPV, le FOFIFA et la DNVA, la formation de
iii

l'agriculteur et les recherches), 3) formation de l'agriculteur à travers les écoles paysannes (pour
compenser à la dysfonctionnalité de la DNVA), et 4) exécution d'une stratégie de gestion intégrée
de la production et des ravageurs (IPPM) pour le maïs à Madagascar. La stratégie IPPM est
préconisée du fait que Madagascar est une île et eu égard à la distance qui la sépare du continent
(430 kms à son plus étroit) ; ainsi une stratégie particulière peut, si elle est mise en oeuvre à travers
tout le pays à une période particulière de l'année, entrainer une réduction considérable de la
population du ravageur dans tout le pays.
iv

Sommaire

Résumé ........................................................................................................................................................ i
Sommaire .................................................................................................... Error! Bookmark not defined.
Liste des Acronymes et d’Abrviations...................................................................................................... v
Liste des Photos ........................................................................................................................................ vi
Liste des Tableaux ................................................................................................................................... vii
Liste des Figures ..................................................................................................................................... viii
Liste des Annexes ..................................................................................................................................... ix
1. Introduction ....................................................................................................................................... 1
2. Description générale du pays............................................................................................................ 1
3. Recherche agricole & Paysage institutionnel de Dévéloppement.................................................. 2
4. Mission d’Evaluation de la Chenille Légionnaire d’Automne ......................................................... 3
4.1 Réunion de préévaluation et protocoles de pré-test ............................................................. 3
4.2 Bréve description de la méthodologie de l’évaluation de la CLA .......................................... 5
4.2.1 Les sites d’enquête............................................................................................................ 5
4.2.2 Evaluation de la prévalence ou incidence de l’infestation de la CLA ............................ 5
4.2.3 Evaluation de la densité de CLA ...................................................................................... 7
4.2.4 Analyse de données .......................................................................................................... 8
4.3 Résultats et discussion ............................................................................................................. 8
4.3.1 Prévalence de la chenille legionnaire d’automne ou incidence d’infestation .............. 8
4.3.2 Densités de la chenille legionnaire d’automne dans les champs .................................. 9
4.3.3 Incidence d’autres ravageurs avec une confusion de symptômes de dégâts ............. 10
4.3.4 Evaluations d’infestation possible du riz par la chenille legionnaire d’automne ...... 11
4.3.5 Ennemis naturels découverts lors des évaluations sur terrain .................................. 11
4.3.6 Variétés, systèmes de cultures et pratiques de gestion de la chenille légionnaire par
l'agriculteur ..................................................................................................................................... 12
4.3.7 Discussion des résultats ................................................................................................. 13
5. Conclusion et Recommendations ...................................................................................................14
5.1 Risques de la présence de la chenille legionnaire à Madagascar ........................................ 14
5.1.1 Aggravation de la vulnérabilité de la majorité de population à l’insécurité
alimentaire ...................................................................................................................................... 14
5.1.2 Exposition des millions de gens aux résidus des pesticides chimiques toxiques ...... 14
5.2 Plans d’action proposés ......................................................................................................... 16
5.2.1 Plans d’action à court terme .......................................................................................... 16
v

5.2.2 Plans d'action à moyen terme........................................................................................ 18


Références ................................................................................................................................................19
Appendix ..................................................................................................................................................20

Liste des Acronymes et d’Abrviations

CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le


Développement
CLA Chenille Légionnaire d’Automne
DNVA Direction Nationale de Vulgarisation Agricole
DPV Direction de la Protection des Végétaux
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
CEP Champ Ecole Paysan
FTE Full-time equivalent
FOFIFA Centre National pour la Recherche Appliquée au Développement Rural
(Foibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin'ny
Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra)
IPM Integrated pest management
CIPV Convention Internationale pour la Protection des Végétaux
IPPM Gestion Intégrée de la Production et des Ravageurs
MPAE Ministère auprès de la Présidence en charge de l'Agriculture et de l'Elevage
ONPV Organisation Nationale de la Protection des Végétaux de Madagscar
R&D Recherche et Développement
SADC Southern Africa Development Community
SRAPV Service Régional de l'Agriculture et de la Protection des Végétaux
vi

Liste des Photos

Photo 1. Un paysage vallonné à perte de vue des hauts plateaux au centre de Madagascar.............. 2
Photo 2. Les participants en train de discuter la conclusion de l’exercice de prétest de l’évaluation
sur terrain de la CLA (champ de maïs à l’arrière-plan) ......................................................................... 4
Photo 3. Quatre des participants debout dans le champ de Napier qui était juste à l’opposé du
champ de maïs évalué .............................................................................................................................. 4
Photo 4. Cochenille, Cnaphalocrosis (= Marasmia) trapezalis et fenêtrage caractéristique ............. 10
Photo 5. A - Rice skipper (Pelopidas sp.); B – Larves des papillons - Common Evening Brown
(Melanitis sp.) .......................................................................................................................................... 11
Photo 6. Larves de la chenille légionnaire d'automne infestées par l'anisopliae Metarhizium. A -
Cadavres couverts par des myceliums blancs lors de la collecte dans le champ de l'Itasy; B -
Couches poudreuses vertes de conidia qui couvre chaque cadavre après que les sporulations se
sont produites ......................................................................................................................................... 12
Photo 7. Culture de maïs entre les arbres d’agrumes largement espacés.......................................... 13
Photo 8. Rizicultures irriguées en terrasse à Tsiroanomandidy, dans la region Bongolava ............ 15
Photo 9. Emplacement relatif aux rizières et champs de mais sur les paysages vallonnés du hautes
terres centrale de Madagascar .............................................................................................................. 15
vii

Liste des Tableaux

Tableau 1. La prévalence totale de la CLA et incidence actuelle de l'infestation des cinq régions
différentes de Madagascar ....................................................................................................................... 9
Tableau 2. Densité larvaire de la chenille legionnaire d’automne par champ dans sept différentes
régions de Madagascar ............................................................................................................................. 9
viii

Liste des Figures

Figure 1. Carte de Madagascar montrant les différentes régions et les endroits relatifs où
l’évaluation de la CLA a été menée (indiqué par les astérisques) du 6 au 12 Mars 2018................... 5
Figure 2. Modèle d’échantillonnage du champ en "W" et "Echelle" pour la chenille légionnaire
d’automne.................................................................................................................................................. 7
Figure 4. Moyenne d’ifestation (± SE) de la cochenille dans les régions de Bongolava et de l’Itasy 10
ix

Liste des Annexes

Annexe 1. Evaluation des niveaux d’infestation et de densités de la chenille légionnaire d’automne


dans les champs de mais ........................................................................................................................ 20
1

1. Introduction
La CLA, frugiperda Spodoptera (J.E. Smith) s'est avérée être l'un des ravageurs le plus destructif qui
s'est introduit en Afrique au 21ème siècle. La CLA a été détectée la première fois en Afrique centrale
et en Afrique de l'Ouest au début de l'année 2016 et le 31 Janvier 2018, sa présence avait été
confirmée dans presque toute l'Afrique Subsaharienne (sauf Lesotho, Djibouti, Erythrée) et les îles
de l'Océan indienne à savoir l'Île Maurice et les Seychelles [1]. Bien que le maïs soit la principale
culture vivrière dévastée par ce ravageur en Afrique, des dégâts sur le sorgho, le riz, le teff, le blé, le
chou et l'oignon ont été également signalés. Dans le cas des cultures non alimentaires, le coton est
la seule culture dont des dégâts ont été rapportés jusque là. Dû au fait que le maïs constitue un
aliment de base et une culture de sécurité alimentaire spécialement en Afrique de l'Est et en Afrique
Australe, les gouvernements nationaux ont été alertés et ont de ce fait sollicité l'assistance de la FAO
et d'autres partenaires de développement international pour contrôler la propagation de la CLA.
Une conséquence désagréable de cette alerte a été l'approvisionnement et l'usage d'insecticides
chimiques synthétiques géneralisé par les agriculteurs - la plupart de ceux-ci avec une efficacité
douteuse et non prouvée.

Un fait qui devrait être admis par les décideurs politiques en Afrique est que la CLA est devenue
endémique dans le continent et la vision érronée que les pesticides synthétiques sont maintenant
la panacée au nouveau problème du ravageur devra progressivement laisser place aux approches
de la Gestion Intégrée de la Production et des Ravageurs (IPPM). Parmi les autres facteurs, ces
approches IPPM devront prendre en considération la biologie de la CLA et l'écologie, le
comportement migrateur local et longue distance, la variété de plantes hôtes et leurs cycles
saisonniers, et la diversité des systèmes de cultures et des pratiques agricoles. Sans aucun doute, la
mise en oeuvre efficace de toute approche IPPM choisie sera ancrée sur les campagnes de
conscientisation nationale, la collaboration de l'agriculteur aussi bien que la capacité de
renforcement dans les recherches agricoles et les institutions de vulgarisation. Pour chaque pays
récemment infesté tel que Madagascar, il est indispensable d'élaborer stratégie nationale de la CLA
avec un plan d'action crédible exigeant la collecte de données de références sur la prévalence du
ravageur sur les cultures stratégiques.

2. Description générale du pays


Madagascar est la quatrième île la plus grande du monde et est habitée par des populations qui sont
d'une manière prédominante originaire du mélange d'Austronesien et de l'Afrique de l'Est. Le relief
est extrêmement varié: l'Est, l'Ouest et le Sud sont caractérisés par les plaines, le Nord par
montagnes et le Centre par les hauts plateaux (aux environs de 2,888 m au-dessus du niveau de la
mer). Les hauts plateaux au centre (800-1,800 m au-dessus du niveau de la mer), sont composés
d’une variété large de topographies: des collines arrondies et érodées, des affleurements
granitiques massifs, des volcans éteints, des pénéplaines érodéés, et plaines alluviales et des marais
qui ont été converties en rizicultures irriguées.[2, 3].

Le pays est très vulnérable aux aléas climatiques extrêmes, en particulier les cyclones. Pendant
chaque saison d'été, plusieurs cyclones surviennent, détruisant les infrastructures (les routes
particulièrement côtières, les voies ferrées, les réseaux de télécommunication, et l'agriculture), le
secteur de l'élevage et la production agricole. Le climat est tropical (la moyenne de la température
annuelle est entre 23° et 27°C) mais avec des variations régionales. Avec l'exception de la région
côtière de l'Est qui a des précipitations presque toute l'année (faisant la moyenne annuelle de 3,500
mm), l'île a généralement deux saisons distinctes: une saison chaude, pluvieuse de Novembre
2

jusqu’en Avril et une saison sèche de Mai à Octobre. Les parties Sud et Sud-Ouest du pays sont les
plus sèches, ayant une précipitation de 500 mm par an [2, 3].

L’Agriculture est le secteur dominant à Madagascar. Ce secteur est dominé par des petits
exploitants agricoles dont les exploitations ne dépassent pas 1,3 ha en moyenne. Le riz est la
principale culture s’étendant sur approximativement 1,34 millions d'ha (45% de la terre arable)
partout dans le pays. Cependant, la production n’est pas encore suffisante pour faire face à la
demande nationale, ce quit fait du maïs une récolte secondaire importante. Ce dernier est cultivé
principalement au Sud et dans les régions du Centre-Est pour consommation humaine et fourrage
pour les animaux. Cependant, les rendements nationaux sont très bas dûs à une combinaison de
facteurs à savoir l'insécurité foncière, la faible productivité du sol, la faible intensité des intrants
utilisés, le manque de variétés avec un rendement élevé, le manque de mécanisation, les techniques
de culture inappropriées, le manque de capacité technique et les services de vulgarisation agricole
dysfonctionnelle [4, 5]. Eu égard à la topographie vallonnée et les pentes vertigineuses dans les
hauts plateaux (Photo 1), la déforestation massive et l'habitude de brûler une étendue de végétation
chaque année, l'érosion y est très répandue. Le système répandu de la culture du paddy crée de
nombreuses retenues d'eau pour faire la pisciculture. Par conséquent, la pêche est aussi un moyen
répandu pour augmenter le revenu à la fois pour les agriculteurs et les habitants des villes. Plusieurs
troupeaux de canards domestiques fréquentent ces retenues d'eau.

Photo 1. Un paysage vallonné à perte de vue des hauts plateaux au centre de Madagascar

3. Recherche agricole & Paysage institutionnel de Dévéloppement


Les institutions qui s'occupent de l'agriculture et de l'élevage sont sous la tutelle du Ministère
auprès de la Présidence en charge de l''Agriculture et l'élevage [MPAE]. La Direction de la Protection
des Végétaux (DPV) est l'Organisation Nationale de la Protection des Végétaux de Madagscar
(ONPV). Ses responsabilités nationales concernent les problèmes de quarantaine et d’ordre
phytosanitaire des plantes. Le Point Focal Officiel de la Convention Internationale pour la Protection
des Végétaux (CIPV) est le Directeur actuel du DPV.
3

À l'exception des secteurs privés à but lucratif, le paysage institutionnel de recherche agricole et de
développement (R&D) à Madagascar place le Gouvernement comme acteur dominant suivi par les
Institutions de l'Enseignement Supérieur et le Secteur Privé à but non lucratif. D'après les moyennes
de 2000-2014, la part de pourcentage d'équivalent temps plein (ETP) des chercheurs employés par
le Gouvernement, les Institutions de l'Enseignement Supérieur et le Secteur Privé à but non lucratif
étaient respectivement de 76.2, 16.9 et 9.2% [6]. Bien qu'il y ait une importante existence de
chercheurs (ETP), le financement du Gouvernement par rapport à la recherche agricole devra être
renforcé. Le Centre National de Recherche Appliquée et de Développement Rural (FOFIFA) est la
principale agence de R&D agricole de Madagascar et est doté d'un large mandat qui couvre la
culture, l'élevage, la forêt, les activités post-récolte, et la recherche socio-économique. Les
recherches et développement agricoles au niveau national du FOFIFA sont pertinents d’autant plus
que les scientifiques travaillent en collaboration avec le Centre International de Recherche
Agronomique pour le Développement (CIRAD) sur les projets de recherche se rapportant à la forêt,
la production rizicole et la santé animale [7].

4. Mission d’Evaluation de la Chenille Légionnaire d’Automne


4.1 Réunion de préévaluation et protocoles de pré-test

Un projet de document qui détaille le outils/protocoles à utiliser pendant les évaluations sur terrain
(le début a été initialement prévu pour le 3 mars) a été envoyé en avance à la FAO Madagascar.
Cependant, l'impression du document n'a pu se faire qu'après la rencontre du Consultant
International avec le représentant du gouvernement et une séance de formation (sous forme d'une
présentation) sur les outils de l'évaluation. Ainsi, une présentation des outils de l'évaluation a été
faite avec l’assistance des représentants du gouvernement et de la FAO suivants:
• Deux représentants de la FAO Madagascar (un travaillant en tant qu’interprète),
• le Directeur de la DPV représentant le MPAE,
• un représentant de la DPV/MPAE,
• un représentant du DPV,
• un représentant du FOFIFA, et
• Le Consultant National.

Comme l'évaluation sur terrain de la CLA est une première pour les agents du Gouvernement aussi
bien que le Consultant National du fait que c’est un nouveau ravageur à Madagascar, une longue
discussion s'est ensuivie car nombreux éléments du document de l'avant-projet devaient être
expliqué entièrement. À la fin de la présentation, les outils de l'évaluation nécessitait d'être pré-
testé avant que les équipes aient été envoyées dans les différentes régions du pays. Cet essai
préliminaire servirait à atteindre deux objectifs: i) dispenser la formation pratique aux participants
qui fourniraient alors le leadership dans leurs équipes respectives pendant les évaluations sur
terrain, et ii) permettre au Consultant International d'adapter les outils de l'évaluation aux
conditions de Madagascar. Suite à cette décision, le départ des équipes des différentes régions a été
repoussé au 6 mars.

Le prétest des protocoles de l'évaluation a été effectué au 3 mars dans un champ à Androhibe,
Antananarivo (Photo 2). Utilisant des larves de différent stade aussi bien qu'une masse d'oeufs
trouvés dans le champ, les participants avaient une occasion de se familiariser avec les traits
morphologiques diagnostiqués de la CLA aussi bien que les symptômes caractéristiques des dégats
sur la plante dont ils feront usage pendant les évaluations. La disponibilité à la fois des stades de
gland préliminaire et reproduction dans l'essai a également permis de démontrer l'utilisation de la
4

Notation-V pour décrire les différents stades de croissance du maïs. Due à la nature polyphage de
la CLA, les participants ont aussi été renseignés au sujet de l'importance de la vérification de
cultures ou plantes autres que le maïs. Pour démontrer ceci, un champ de Napier (Photo 3) qui était
juste à l'opposé du champ d'essai a été vérifié pour infestation possible de la CLA. Cependant, le
champ de Napier n'a pas été infesté. Basé sur les observations faites pendant l'exercice de prétest
et les discussions qui s'ensuivaient, plusieurs ajustements ont été faits aux outils d'évaluation du
champ. Les fiches de données (Appendice 1) ont été aussi modifiées en conséquence. Les documents
amendés ont été traduits en français et imprimés.

Photo 2. Les participants en train de discuter la conclusion de l’exercice de prétest


de l’évaluation sur terrain de la CLA (champ de maïs à l’arrière-plan)

Photo 3. Quatre des participants debout dans le champ de Napier qui était juste à
l’opposé du champ de maïs évalué
5

4.2 Bréve description de la méthodologie de l’évaluation de la CLA

4.2.1 Les sites d’enquête

Compte tenu du temps imparti relativement court pour l’évaluation de la CLA, seulement un nombre
limité de régions pouvait être inspecté. Associé à des données du réseau des pièges à phéromone
dans tout le pays, l'information obtenue lors des évaluations sur terrain pourrait être utilisée pour
fournir une image globale de la prévalence de la CLA dans le pays. Cependant, les études pour
couvrir le reste du pays étaient organisées une fois que le personnel dans le Service Régional de
l'Agriculture et de la Protection des Végétaux (SRAPV) avaient reçu la formation pratique sur la
manière d’effectuer l'évaluation sur terrain. Pour la période du 6 au 12 mars 2018, les régions dans
lesquelles les évaluations sur terrain ont été menées étaient les suivantes: i) Alaotra-Mangoro, ii)
Amoron’i Mania, iii) Analamanga, iv) Bongolava, v) Itasy, vi) Menabe et vii) Sava. Les emplacements
relatifs de ces régions sont montrés dans la Figure 1.

Figure 1. Carte de Madagascar montrant les différentes régions et les endroits relatifs où
l’évaluation de la CLA a été menée (indiqué par les astérisques) du 6 au 12 Mars 2018

4.2.2 Evaluation de la prévalence ou incidence de l’infestation de la CLA

Pour la mission, les évaluations sur terrain avaient plusieurs objectifs: 1) déterminer la prévalence
ou l'apparition de la CLA à chaque site de l'évaluation dans le pays, 2) déterminer son incidence
d’infestation (c'est-à-dire le pourcentage d’infestation), 3) déterminer les densités larvaires dans le
6

champ, et 4) obtenir l'information sur la manière dont les agriculteurs se défendent contre ce
ravageur. Puisque ce ne sont pas toutes les données qui pourraient être collectées d’une manière
purement aléatoire, les méthodes d'échantillonnage qui ont été utilisées combinaient les élements
d'échantillonnage aléatoire et systématique.

La prévalence de la chenille légionnaire d'automne dans le champ aussi bien que dans la région, a
été inférée de la présence/absence de symptômes caractéristiques de dégât causés sur la plante
ainsi que des observations réelles de larves et/ou des masses d'oeufs sur les plantes. Par
conséquent, la collecte de données sur ce paramètre ne pourrait pas être un exercice pressant car
l'observation avec attention des plantes echantillonnées avait besoin d'être effectuée et, le cas
échéant, l'échantillonnage pouvant détruire la plante ou la partie de la plante infestée. Deux
catégories d’incidence d’infestation ont été enregistrées: "la fréquence totale" ou prévalence (basée
sur la présence/absence de larves et/ou d'oeufs plus les symptômes de dégât sur la plante - vieux
ou récents) et "l’infestation est basée sur dégât frais" y compris la présence des larves et/ou des
oeufs. La dernière incidence plutôt que la prévalence (qui comprend la présence de vieux
symptômes de dégât) est la base sur laquelle les décisions de contrôler un ravageur sont prises,
c'est-à-dire après avoir comparé avec les Seuils d'Action déjà établis.

Le document des outils de l'évaluation de la CLA a aidé les évaluateurs d’autant plus que les
descriptions de protocoles aussi bien exposant des images sur les traits morphologiques
diagnostiqués des larves, les masses d'oeufs que les symptômes caractéristiques du dégât sur la
plante y ont été détaillés. Les images de quelques ravageurs qui peuvent infester le maïs outre la
CLA et produisant les mêmes symptômes qui pourraient se confondre ont aussi été incluses.
Cependant, une quantité considérable d'informations sur la confusion des ravageurs et des
symptômes de degâts a été partagée plus tard à travers des courriels basés sur des observations
faites par l'auteur à Tsiroanomandidy, dans la région de Bongolava. Quelques-unes de ces
observations ont nécessité une modification de la fiche de données. Pour accélérer le processus
d'échantillonnage, une personne examinerait des plantes pendant qu'une autre enregistrerait les
données. Si disponible pendant les évaluations, un membre du personnel du Service Régional
d'Agriculture et Protection des Végétaux (SRAPV)] assisterait l'évaluateur pendant qu'un autre
assisterait celui qui enregistre les données. De cette manière, la formation pratique sur l'évaluation
sur terrain de la CLA a aussi été donnée à ceux qui resteraient dans la région.

Une brève description de la procédure d’échantillonnage est exposée ci-dessous:


1) Utiliser un modèle d’échantillonnage en “W” ou en “Echelle” (Figure 2), sélectionner au hasard
cinq points d'échantillonnage ou parcelles (A, B, C, D et E) pour couvrir le plus de champ
possible. Là où aucun de ces modèles d’échantillonnage ne peut être utilisé, sélectionner des
plantes en utilisant d’autres formes de stratification.
7

Figure 2. Modèle d’échantillonnage du champ en "W" et "Echelle" pour la chenille


légionnaire d’automne

2) A chaque point, selectionnez 20 plantes. Ne pas inclure les plantes qui poussent sur les
bordures du champ.

3) A moins que la présence des larves qui ne soient pas des CLA est confirmée, toutes les plantes
présentant des symptômes caractéristiques de dégâts causés par la CLA devraient être
enregistrées comme telles.

4) Déterminer le pourcentage d'infestation pour chacune des cinq parcelles, puis calculer
l'infestation moyenne.

4.2.3 Evaluation de la densité de CLA

Bien que l'évaluation de ce paramètre doive être idéalement menée en utilisant ces plantes qui
auraient été examinées en 4.2.2, l'expérience personnelle a montré que quand l'infestation est
faible, cela peut révéler très peu d’éléments sur la présence du ravageur dans un champ ou une zone
même quand il y a quelques plantes qui clairement sont infectés par le ravageur. Aussi est-il quil
faut passer plus de temps dans un champ si les données pour les deux paramètres sont collectées
en même temps. Une conséquence de ceci serait que les évaluateurs perdent rapidement leur
enthousiasme pour l'exercice et la collecte de données peut finir par être compromise. En outre, si
les champs pour l’échantillonnage ont déjà été sélectionnés en avance, une équipe pourra évaluer
le niveau d'infestation du champ tandis qu’une autre équipe collectera les données sur les densités
du ravageur. Une brève description de la procédure de la collecte de données est esquissée ci-
dessous :

1) Suivre un modèle de marche sous forme de zig-zag dans un champ, sélectionner une plante,
ou la plante infestée la plus proche, tous les 5-10 pas (Figure 3). S'il y a des lignes claires
dans le champ, ce qu'on devrait prendre pour représenter les étapes sera simplement des
lignes. Echantillonner un minimum de 20 plantes par champ.

Figure 3. Illustration de la façon dont les données de la densité larvaire de la CLA ont été
collectées

2) Vérifier la présence de larves à l'intérieur du tunnel, sur le gland encore enfermé par les
verticilles, sur les épis, etc., là où il y a des dégâts sur le gland qui est encore renfermé dans
8

le verticille, dérouler les feuilles et prener les larves. Sur les plus jeunes plantes où le gland
n'est pas encore développé, c'est possible de prendre des larves qui se cachent
profondément dans le verticille par la main sans endommager le point végétatif.

3) Vérifier aussi les oeufs sur chacun des plantes sélectionnées. Les masses d'oeufs peuvent
être trouvées sur la surface supérieure ou inférieure de la feuille ou sur la tige.

4) Pour les épis perforés, enlever chaque couche d'enveloppe pour accéder aux larves (CLA,
les foreurs de tige ou le ver de l'épi/ver à cotonnier) qui se nourissent à l'intérieur.

5) Enregistrer les nombres de chaque stade de la vie du ravageur (larves ou masse d'oeuf)
trouvés par plante. Écrire zéro ("0") contre les plantes non infestées ainsi que pour ces
plantes où aucun insecte n'a été trouvé même si les symptômes de dégâts étaient présents.

6) Toutes les larves vivantes ou masses d'oeufs rassemblées du champ doivent être apportées
au laboratoire pour l'élevage ou la conservation afin de fournir des spécimens de référence.
L'élevage au laboratoire facilitera aussi l'enregistrement de données sur les oeufs ou le
parasitisme larvaire aussi bien pour l’incidence du pathogène (virus, bactéries, moisissures,
protozoaires et nématodes) sur les larves.

4.2.4 Analyse de données

Toues les données chiffrées et en pourcentage ont été transformées en premier par les fonctions
arcsin et log (x+1), repectivement, avant qu'elles soient soumises à l'analyse de variance [8]. Là où
il y avait les effets considérables de traitement (c.-à-d. P <0.05), les moyennes sont séparées afin
d'utiliser le test-t de Student.

4.3 Résultats et discussion

4.3.1 Prévalence de la chenille legionnaire d’automne ou incidence d’infestation

Pendant la phase d'organisation, il avait été estimé de faire un échantillonnage approximatif de 6-


10 champs par jour. Cependant, cela s'est averé impossible dû à la nature dispersée des
habitats/champs de maïs qui pourrait être évalué ainsi que la nécessité d’obtenir d’abord le
consentement de l'agriculteur inquiet pour l'échantillonnage de son champ. En conséquence, si le
champ sélectionné n'était pas sur la route principale goudronnée, le trajet pour y arriver prend plus
de temps à causes de nombreux ravins coupant les routes qui font que celles-ci devaient être
parcourues à une vitesse minimale. De nombreuses évaluations étaient donc seulement possibles
les champs se trouvaient le long de la route principale goudronnée. Tous ces facteurs ont résulté
finalement à moins de champs évalués que prévus.

La chenille légionnaire était présente dans tous les sites à travers les sept régions où les évaluations
ont été effectuées. Cependant, les instructions contenues dans le document des outils d'évaluation
n’ont pas été suivies correctement dans deux régions. Par conséquent, les données sur l'incidence
de l'infestation de la CLA ont été analysées pour les évaluations faites dans les régions
d'Anamalanga, Amoron'i Mania, Alaotra-Mangoro, Itasy et Bongolava. La CLA a été détectée dans
ces cinq régions mais il y avait des différences considérables (P <0.05) par rapport à la prévalence
totale de la CLA et l'incidence du ravageur lors de l'échantillonnage (basée sur la présence de
symptômes de dégât récent, les larves et/ou les masses d'oeufs) (Tableau 1). La prévalence de la
CLA était plus élevée (74-94%) dans les régions d'Anamalanga et Amoron'i Mania et plus bas (49.9-
9

61.6%) dans Alaota-Mangoro, Itasy et Bongolava. L'incidence de l'infestation du ravageur basée sur
les dégâts récents était plus élevée à Analamanga (67.9%), Amoron'i Mania (61.4%) et Itasy
(46.8%) mais l'écart a montré le chevauchement considérable entre les régions.

Tableau 1. La prévalence totale de la CLA et incidence actuelle de l'infestation des cinq régions
différentes de Madagascar
Région Nombre de Prévalence globale de Incidence basée sur les
champs la CLA (%) dégâts récents (%) ‡
Analamanga 8 94.0 ± 1.6 a 67.9 ± 8.0 a
Amoron’i Mania 16 74.0 ± 6.2 ab 61.4 ± 7.7 ab
Alaotra-Mangoro 7 61.6 ± 10.7 bc 24.9 ± 14.3 b
Itasy 5 58.6 ± 11.7 bc 46.8 ± 15.8 ab
Bongolava 11 49.9 ± 10.0 c 29.6 ± 8.9 b

F 3.5758 3.7445
df 4,42 4,42
P 0.0135 0.0108
Les moyennes dans une colonne suivie par la même lettre ne présentent pas une grande différence (P =
0.05 test-t de Student)
‡ Les décisions de contrôler ou ne pas contrôler sont basées sur des comparaisons de celles-ci contre
les seuils d’action déja établis ou mis en place.

L’incidence des masses d’oeufs est très basse. Cependant, dans certains cas où celles-ci ont été
signalées, toutes ont été pondues sur les surfaces supérieures des feuiles.

4.3.2 Densités de la chenille legionnaire d’automne dans les champs

Dans les évaluations des densités du ravageur dans les champs, les sept régions ont été incluses
dans l'analyse de données car tous les évaluateurs avaient interprété les instructions de
l'échantillonnage correctement. Comme avec les données de l'incidence de l'infestation, il y avait
des différences considérables (P <0.0001) dans les régions sur les densités larvaires de la CLA par
champ (Tableau 2). Anamalanga, Amoron'i Mania et Menabe avaient les densités les plus élevées,
avec chaque plante échantillonnée qui a au moins 1 larve. Les densités larvaires les plus basses ont
été enregistrées dans les régions d'Alaotra-Mangoro et de Sava.

Tableau 2. Densité larvaire de la chenille legionnaire d’automne par champ dans sept différentes
régions de Madagascar
Région Nombre de champ Nombre de larves/champ
Analamanga 8 38.6 ± 8.3 a
Amoron’i Mania 16 21.8 ± 2.1 ab
Alaotra-Mangoro 7 7.6 ± 4.4 d
Itasy 5 13.8 ± 3.8 bc
Bongolava 11 9.1 ± 1.9 c
Menabe 10 32.8 ± 4.8 ab
Sava 5 3.1 ± 2.1 d

F 12.4802
df 6,55
P < 0.0001
Les moyennes dans une colonne suivie par la même lettre ne sont pas considérablement
différentes (P = 0.05; t-test de Student)
10

4.3.3 Incidence d’autres ravageurs avec une confusion de symptômes de dégâts

Un ravageur qui a été également enregistré et dont l'étendue des dégâts causés pourrait se passer
facilement comme étant causé par la CLA était la cochenille du maïs, Cnaphalocrocis (= Marasmia)
trapezalis (Photo 4). Dans la région de Bongolava, l'infestation de la cochenille a été enregistrée
dans 7 champs sur 11 évalués, avec une incidence moyenne du champ de 9.1% (gamme 1.0-33%)
(Fig. 4). Dans la région d'Itasy, 2 champs sur 3 qui ont été évalués étaient infestés par la cochenille
et son incidence moyenne étaient de 16% (gamme 1.0-31%). Le fait que la cochenille n'a pas été
enregistrée dans d'autres régions pourrait être simplement dû au fait que les évaluateurs ne
l'avaient pas anticipé comme le cas n'avait pas été rencontré lors de l'exercice pré-test mené à
Antananarivo. Par conséquent, il a fallu un entomologiste expérimenté capable de relever les
symptômes de dégâts causés par la cochenile dans un champ infesté par la CLA.

Photo 4. Cochenille, Cnaphalocrosis (= Marasmia) trapezalis et fenêtrage caractéristique

35

30

25
Incidence (%)

20
16
15
9.1
10

0
Bongolava Itasy

Figure 3. Moyenne d’ifestation (± SE) de la cochenille dans les régions de Bongolava et de


l’Itasy

En plus des trapezalis C., il y a aussi confusion d'infestation des verticilles et les glands qui étaient
en train de se développer dans les régions de Bongolava et de l'Itasy étaient attaquées par les
foreurs de tige rose (calamistis Sesamia) et les épis à la fois par calamistis S. et le ver d'épi du maïs
(armigera Helicoverpa). L'incidence combinée par ces deux ravageurs était cependant très faible.
De même qu'avec la cochenille du maïs, aucun autre rapport de ces deux ravageurs n'a été signalé
provenant des autres régions.
11

4.3.4 Evaluations d’infestation possible du riz par la chenille legionnaire d’automne

Depuis que le riz constitue aussi un hôte de la CLA, dévastant la culture, avait déjà été noté en
Afrique de l'Ouest, certaines évaluations limitées ont aussi été effectuées sur le riz. Un personnel
du Service Régional d'Agriculture et Protection des Végétaux (SRAPV) de la ville de
Tsiroanomandidy (région Bongolava) avait dans son bureau plusieurs spécimens larvaires vivants
non identifiés qu'un agriculteur avait collectés dans sa rizière irriguée plus tôt dans la journée.
L'agriculteur a tenu à savoir si ces deux larves de ravageurs étaient des CLA. Bien qu'une visite de
suivi au champ du riz particulier dans lequel les larves avaient été échantillonnées n'a presenté
plus d'insectes, il n'y avait aucune évidence d'infestation de la CLA dans le champ. Des évaluations
approfondies menées dans les champs du riz pluvial adjacent aux champs de maïs infesté par la
CLA ou des champs de maïs avec des cultures intercalaires de riz n'ont pas montré une évidence
d'invasion de la CLA sur le riz. Les identifications des larves amenées par l'agriculteur au bureau
de Tsiroanomandidy révélaient qu'un des spécimens larvaires était un sp Pelopidas. [plus
probablement le mathias P. (Rice skipper)] (Photo 5A) pendant que les autres étaient des larves du
papillon sp Melanitis. [le plus probablement leda M. (Common Evening Brown)] (Photo 5B).

Photo 5. A - Rice skipper (Pelopidas sp.); B – Larves des papillons - Common Evening
Brown (Melanitis sp.)

4.3.5 Ennemis naturels découverts lors des évaluations sur terrain

Quatre larves de CLA mortes qui ont déjà montré des symptômes typiques d'infection par les
champignons entomopathogènes [dans ce cas des myceliums blanchâtres couvrant les cadavres
(Photo 6A)] ont été collectées dans un champ en Itasy et ramenées pour observation
supplémentaire. Du champignon s’est formé sur les pores trois jours plus tard, des couches
poudreuses vertes de conidia ont été aperçues couvrant chaque cadavre (Photo 6B). Le champignon
responsable de la mort des trois larves a été identifié alors comme étant l'anisopliae Metarhizium.
À l'exception de quelques larves qui ont été retenues vivantes, toutes les larves collectées dans les
régions de Bongolava et de l'Itasy étaient euthanasiées dans de l'eau bouillante et ont été
conservées dans 70% d'alcool. Cette technique a été faite étant donné que la DPV et les SRAPV
n’avaient pas le matériel de base de laboratoire pour permettre l'élevage des larves jusqu'à ce que
leur statut du parasitisme puisse être déterminé. Les spécimens préservés dans l'alcool ont été
laissés dans les bureaux du SRAPV de Bongolava et de l'Itasy afin d'être utilisés comme des
spécimens de référence ainsi qu’à des fins de formations.
12

Photo 6. Larves de la chenille légionnaire d'automne infestées par l'anisopliae Metarhizium. A -


Cadavres couverts par des myceliums blancs lors de la collecte dans le champ de l'Itasy; B -
Couches poudreuses vertes de conidia qui couvre chaque cadavre après que les sporulations se
sont produites

4.3.6 Variétés, systèmes de cultures et pratiques de gestion de la chenille légionnaire par


l'agriculteur

Les agriculteurs dans les régions ont inspecté généralement les variétés de plantes de maïs
traditionnelles non améliorées. Ces variétés ont été décrites principalement par leurs couleurs
(blanc, jaune ou rouge). La seule variété améliorée qui a été mentionnée dans toutes les sept régions
était l'IRAT 200. Dans la majorité des champs qui ont été évalués, le maïs était une monoculture.
Quelques champs présentaient des exceptions où le maïs était intercalé avec l'haricot et le riz. Dans
un champ à Tsiroanomandidy (région Bongolava), la culture principale était les agrumes mais entre
les arbres largement espacés, l'agriculteur avait planté du maïs (Photo 7).

La majorité des paysans n'avait pas essayé de contrôler la CLA de quelque manière que ce soit. Là
où quelques quantités d'insecticides chimiques avaient été utilisées, les agriculteurs ne se
rappelaient pas du nom du produit chimique. Un paysan a déclaré qu'il voudrait utiliser des
produits chimiques fourni par le Gouvernement pour neutraliser la CLA. En général, la section pour
l'enregistrement des données dans le questionnaire n'est pas finalement très utile car la plupart des
agriculteurs ne pourrait pas donner d'information cohérente. Les questions avaient été traduites
seulement d'anglais en français. Mais faute de temps, les questions auraient dû être traduites aussi
en langue malgache officielle.
13

Photo 7. Culture de maïs entre les arbres d’agrumes largement espacés

4.3.7 Discussion des résultats

La prévalence de la chenille légionnaire d'automne à Madagascar mesurée par son incidence


d'infestation dans les régions où les évaluations étaient menées était assez élevée. Cette incidence
très élevée avait reflété ce qui était et continue à être observé sur le continent, en Afrique Australe
depuis 2016-2017. Bien que des différences aient été signalées dans les différentes régions au
niveau de la prévalence/incidence de l'infestion de la CLA ainsi que les densités larvaires par champ,
la plupart de ces différences reflétaient simplement les différences de stades de croissance du maïs
au moment de l'évaluation. La majorité des cultures de maïs était dans la phase végétative-gland
(VT) tantôt reproductive (R1-R2). Là où la culture était encore dans la phase pré-gland végétative,
les invasions de champ étaient de 100% ou presque car les plantes étaient encore attrayantes pour
les femelles pondeuses. Même lorque ces jeunes cultures avaient été traitées précédemment avec
un insecticide, les recolonisations par les papillons nocturnes avaient restauré rapidement des
densités larvaires à leurs niveaux précédents sinon les surpassaient. Le fait que les cultures plus
anciennes aient eu une très faible incidence de CLA réitère la valeur de la plantation précoce (si
possible) comme technique de gestion des CLA.

Bien que les sept régions dans lesquelles les évaluations ont été effectuées n'aient pas été assez bien
réparties (cf. Figure 1) permettant une extrapolation des résultats de l'infestation du ravageur dans
tout le reste du pays, il y a très peu de doute que la CLA puisse être présente partout dans le pays.
Actuellement, le maïs paraît être la seule culture de céréale qui ait été attaquée. Cependant, étant
donné que sur le continent - la source évidente des populations de CLA qui ont infesté Madagascar
- le maïs - et le riz- la présence des souches adaptées de CLA ont été confirmées, cela peut être
seulement une question de temps avant que des attaques sur le riz en tant qu'aliment de base soient
signalées. Le fait qu'aucun dégât répandu au riz n'a été rapporté en Afrique peut être simplement
un résultat de l'incapacité de la culture à offrir de bonnes places de la dissimulation aux larves.
L'Afrique subsaharienne a un climat idéal qui favorise la culture de maïs toute l'année et en
l'absence de maïs de contre saison dans certaines zones particulières, les papillons nocturnes ont
seulement besoin de migrer d'une courte distance avant de trouver une culture de maïs pour se
14

multiplier jusqu'au début de la prochaine saison pluvieuse. Par conséquent, les infestations de riz
observées sont rares ou s'il y en a, l'incidence du ravageur serait trop basse et donc reste en grande
partie inaperçue.

En plus de démontrer la présence de la CLA et les niveaux élevés d'infestation de maïs à Madagascar,
les évaluations ont également montré une forte incidence de la cochenille de maïs, Cnaphalocrocis
(= Marasmia) trapezalis à Bongolava et Itasy. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un ravageur majeur, les
dégâts causés par la cochenille peuvent être enregistrés facilement comme étant dû à la CLA par les
évaluateurs.

5. Conclusion et Recommendations
5.1 Risques de la présence de la chenille legionnaire à Madagascar

La chenille légionnaire d'automne s'est maintenant déplacée à travers le Canal de Mozambique sur
l'île de Madagascar comme il avait toujours été anticipé depuis février 2017. Il est supposé que le
ravageur se trouve maintenant partout dans le pays bien qu’il n’ait pas nécessairement la même
incidence d'infestation dans les différentes régions. Les données du réseau des pièges à phéromone
dans tout le pays montre déjà ce cas. Ce qui sera confirmé vraisemblablement bientôt est que dans
la région plus sèche du Sud Ouest du pays où les premiers rapports de la CLA provenaient en
Novembre 2017, le ravageur va probablement endommager le sorgho et le coton. En plus des
risques posés par les conditions météorologiques extrêmes, l’apparition de la CLA à Madagascar
pose deux risques majeurs: 1) aggravation la vulnérabilité de la majorité de la population à
l'insécurité alimentaire et, 2) exposition potentielle de millions de gens aux résidus des pesticides
chimiques directement et indirectement à travers la bioaccumulation par la chaîne alimentaire.

5.1.1 Aggravation de la vulnérabilité de la majorité de population à l’insécurité alimentaire

Madagascar est déjà connu pour avoir un taux de pauvreté élevé en Afrique. Avec plus de deux tiers
de la population qui sont des agriculteurs dont les propriétés foncières sont assez petites, la
dépendance excessive à l’agriculture rend les Malgaches très vulnérables aux chocs sur le système
agricole [5]. Le pays est déjà très exposé aux catastrophes engendrées par les cyclones et
l'apparition d'un ravageur non seulement très nuisible, mais aussi exclusivement polyphage ne fait
que renforcer l'insécurité alimentaire de la majorité de la population.

5.1.2 Exposition des millions de gens aux résidus des pesticides chimiques toxiques

L’un des plus grands risques possé par l’apparition de la CLA à Madagascar est l'exposition
potentielle de millions de gens directement et indirectement aux résidus de pesticides chimiques
toxiques à travers la bioaccumulation par la chaîne alimentaire. Le riz constitue l’alimentation de
base des Malgaches; aucun repas n'est complet habituellement s'il n'y a pas de riz servi d'une façon
ou d'une autre. Dans les hautes terres centrales, les versants des terrains vallonnés très étendus
sont disposés en terrasse et le riz est cultivé à la fois sur les versants que dans les fonds des vallées
(Photo 7). Nombreuses retenues d'eau ont donc été créées par ce système de production rizicole.
Même si les pesticides chimiques sont appliqués plutôt sur le maïs que sur le riz, le fait que le maïs
soit cultivé sur les parties supérieures de la terre avec le riz sur les versants disposés en terrasse et
dans les vallées inférieures (Plaque 8) entrainera toujours l'introduction des produits chimiques
dans les rizières à travers un ruissellement de surface ou l'infiltration du sol. Outre
l’approvisionnement en eau pour irriguer les rizières, les retenues d'eau sont aussi une source
importante de revenus pour beaucoup de gens à travers la pêche, l'élevage de canards domestiques,
15

des points d'abreuvement pour le bétail aussi bien utilisées pour la lessive qu'à des fins balnéaires
pour les habitants ruraux et urbains. A cet effet, si le contrôle chimique devient la principale
méthode par laquelle les paysans contrôlent la CLA à Madagascar, il y a un risque majeur que des
millions de gens soient exposés aux résidus chimiques toxiques.

Photo 8. Rizicultures irriguées en terrasse à Tsiroanomandidy, dans la region Bongolava

Photo 9. Emplacement relatif aux rizières et champs de mais sur les paysages vallonnés du hautes
terres centrale de Madagascar
16

5.2 Plans d’action proposés

En conclusion, en prévision de la propagation de CLA s'étendant au riz – ce qui vraiment une


question de quand plutôt que si - le pays devra faire preuve d’une bonne volonté pour adopter des
stratégies de gestion du ravageur qui soient uniques à Madagascar. Un copie-coller des stratégies
qui sont développées actuellement ou déjà een cours d’utilisation sur le continent n’est peut-être
pas la meilleure solution. Ce que nous observons déjà dans de nombreux pays d'Afrique est qu'en
dépit de plus d'une année de campagnes de sensibilisation, les décideurs politiques et les
agriculteurs ne veulent généralement entendre que "la liste de produits chimiques pouvant être
utilisés pour contrôler la CLA" plutôt que quelques présentations sur les avantages d'adopter une
approche de gestion intégrée du ravageur (IPM).

De même que ce qui s'est passé en Afrique, la CLA deviendra maintenant une espèce endémique de
ravageurs que les producteurs malgaches devront combattre en permanence dans leurs activités
agricoles. En raison de l'impact de CLA sur la sécurité alimentaire du ménage et l'économie
nationale, il est impératif que le Gouvernement élabore rapidement une stratégie nationale
holistique pour combattre le ravageur. La stratégie devra comporter des plans d'action pour la mise
en oeuvre à court terme et à moyen et long terme. Les plans d'action esquissés dans ce rapport sont
en grande partie générique, ayant été présentés à plusieurs forums internationaux depuis que la
détection de la CLA pour la première fois en Afrique. Cependant, les détails nécessaires sont donnés
dans ce rapport afin que le lecteur puisse voir comment adapter ces plans d'action au contexte
malgache. Aussi est-il, étant donné que la saison de l'été arrive à sa fin, l'ordre chronologique dans
lequel les plans d'action immédiate sont présentés dans ce rapport n’est pas prescriptif.

5.2.1 Plans d’action à court terme

a) Mettre en place ou renforcer les mécanismes de coordination nationale. Le fait que le


l’ONPV paraît ne pas être bien préparée pour faire face à la CLA en dépit de plusieurs
personnels qui ont participé à tous les ateliers et formations qui se sont tenus en Afrique
depuis Février 2016 peut être indicatif de l'insuffisance de la coordination locale. Il
semblerait que pour le moment la DPV ait la responsabilité de coordonner les activités
relatives à la CLA bien que sa fonction fondamentale concerne les mesures de
quarantaine/phytosanitaire des végétaux. Toutefois, une fois qu'un ravageur devient
endémique, la plupart des activités qui ont besoin d'être entreprises n'ont rien à voir avec
les questions de quarantaine/phytosanitaire des végétaux. Dans d'autres pays cette
responsabilité serait donnée à une institution dont la responsabilité est principalement la
recherche de la gestion du ravageur; dans le cas de Madagascar ce serait le Centre National
pour la Recherche Appliquée et le Développement Rural (FOFIFA).
b) Mettre en place une base de données nationale sur la CLA. Une base de données nationale
de CLA est impérative car les décideurs politiques et les parties prenantes ont besoin
d'information de qualité et cohérente à temps et venant d'une même source. Une fois établie,
la base de données deviendra la banque de données du réseau des pièges à phéromone ainsi
que d'autres données concernant l'incidence du ravageur, les dégâts, etc. reçues de
plusieurs institutions telles que le FOFIFA, la DPV, le SRAPV et la DNVA. Ces données seront
utilisées pour renseigner régulièrement les acteurs nationaux, la FAO et d'autres
partenaires de développement sur la situation de la CLA dans le pays. La base de données
nationale pourrait être rendue plus pertinente même si l'un de ses résultats est une Alerte
régulière sur la chenille légionnaire d'automne.
17

c) Former des équipes/évaluateurs sur l'évaluation sur terrain de la CLA et étendre les
évaluations aux régions restantes du pays. La mission récente à Madagascar a révélé que
le personnel dans plusieurs institutions du gouvernement qui s'occupe de la
quarantaine/phytosanitaire des végétaux et les questions de la gestion du ravageur ont
besoin de renforcements des capacités sur la méthodologie d'évaluation de la prévalence
du ravageur dans les systèmes agro-écologiques. Ainsi, l'étape immédiate doit être le
renforcement de capacité de ces institutions à travers la formation. Une fois que le
personnel est formé, il fournirait du leadreship aux équipes qui seront envoyées sur terrain
pour mener des évaluations de la CLA partout dans le pays. Ces évaluationss couvriront le
maïs, le riz aussi bien que d'autres cultures connues pour être des hôtes de de la CLA en
Afrique (par exemple le coton et le sorgho). Quelques résultats attendus de l'évaluation de
la CLA dans tout le pays y compris seraient les suivants :
• information en hectare des cultures de maïs (y compris leurs stades de croissance)
actuellement endommagées ou menacées par la CLA, l’incidence d’infestation et les densités
du ravageur);
• information sur les autres cultures potentiellement menacées (ex. le riz) par le ravageur;
• information sur la manière utilisée par les paysans pour contrôler le ravageur; et
• identification des lacunes qui nécessitent une solution immédiate, à moyen et long terme
afin d’établir une ferme plateforme sur la manière de combattre la CLA et des futurs
ravageurs étrangers envahissants.
d) Recenser les acteurs nationaux. Cela facilitera la répartition des ressources en
répartissant les tâches/rôles, par exemple la recherche fondamentale sur la biologie et
l'écologie du ravageur (probablement le FOFIFA et les universités), les enquêtes de l'ennemi
naturel (FOFIFA), l'élevage de masse (pour les buts de la recherche) de la CLA (FOFIFA),
l’essai de l'évaluation de l'efficacité du pesticide et suivi de la résistance de l'insecticide
(FOFIFA, les compagnies agrochimiques, les universités), la production de matiériel pour la
sensibilisation (la DPV, le FOFIFA), etc. A long terme, une telle approche facilitera la
compensation du vide créé par le changement du personnel et du Gouvernement.
e) Campagnes de sensibilisation nationale. De même que ce qui a été fait sur le continent,
les campagnes de sensibilisation qui utilisent plusieurs plateformes (les moyens de la
presse écrite, la radio, la télévision, les réseaux sociaux) devraient être effectuées à travers
tout le pays comme une question d'urgence. À part le renforcement de capacité des
agriculteurs, la campagne peut aussi aider à l'accélération de la collecte de données de
prévalence de la CLA et la répartition spatiale nécessaire pour la base de données nationale.
f) Mobilisation de ressources. Les ressources (financières et autres) devront être mobilisées
d'urgence localement et provenant des partenaires de développement afin de pouvoir
entreprendre des évaluations nationales de la CLA ainsi que d'effectuer des campagnes de
sensibilisation nationale.
g) Établissement des souches de CLA qui sont maintenant à Madagascar. Il s’avère
important d’identifier les souches de CLA ("maïs" et/ou "variété de riz") qui est
actuellement à Madagascar. Bien qu'il y ait beaucoup de chevauchement dans la gamme
d’hôtes, les deux variétés de CLA diffèrent dans la mesure où elles peuvent utiliser soit le
maïs soit le riz comme plante hôte principale. Lors de l'atelier de formation sur la CLA du
25 juin au 1er juillet 2017 à Prétoria en Afrique du Sud, des équipements ont été donnés aux
participants de chaque Etat membre de la SADC pour la collecte de données sur les
spécimens de CLA pour les soumettre ensuite au Conseil de la Recherche Agricole pour
l'Afrique Australe pour l'haplotypage afin de déterminer les variétés de CLA dans chaque
pays.
18

h) Faire un test de plante hôte. En raison de la menace potentielle de CLA sur le riz, il est
extrêmement important que la convenance du riz au développement du ravageur soit
rapidement établie à travers des études scientifiques adéquates. Les résultats de ces essais
compléteront également les résultats de (f) ci-dessus.

5.2.2 Plans d'action à moyen terme

a) Renforcer les capacités techniques et humaines au niveau national. Des renforcements


de capacités – technique, humaine et matérielle - au sein des insitutions concernées
notamment la DPV ainsi que des SRAPV, la DNVA et le FOFIFA au niveau national sont
nécessaires pour combattre le ravageur.
b) Mobilisation de ressources. Cela concernera l’acquisition de matériel critique et
consommables, la formation du personnel de la DPV, du FOFIFA, du SRAPV et du DNVA dans
les domaines critiques (par exemple à travers des rattachements à courte durée aux
institutions externes ou ONPV avec plus d'expériences dans la collecte de données sur la
prévalence du ravageur et la perte de rendement du champ, la taxonomie d'ennemis
naturels et d'autres ravageurs qui produisent des confusions des symptômes des dégâts de
la plante, l'élevage de masse d'insecte, etc.), déployer des campagnes de mobilisation, la
formation du paysan à travers les Écoles paysannes (CEP), et la recherche (laboratoire, mis
en cage, recherche dans un centre et essais sur le champs) sur plusieurs aspects de la
biologie et l'écologie de la CLA ainsi que des stratégies de gestion integrée de production et
des prédateurs.
c) Formation de l'agriculteur. Le secteur agricole à Madagascar est dominé par des petits
exploitants agricoles dont les activités agricoles ne sont pas mécanisées. La gestion efficace
de la CLA ou tout autre ravageur transfrontalier envahissant exige que la capacité de ces
agriculteurs soit renforcée à travers une formation intensive dispensée des agents de
vulgarisation agricole et/ou à travers les écoles paysannes.
d) Exécution d'une stratégie IPPM complète pour le maïs. Bien que cela puisse être
considéré comme une action à long terme, certaines stratégies IPPM peuvent être efficaces
à moyen terme. Mais les stratégies IPPM qui ont besoin d'être considérées sérieusement
pour contrôler la CLA à moyen terme comprennent l'introduction de la variété de maïs Bt,
la cueillette à la main, les stratégies "push pull", la promulgation des dates spécifiques pour
la plantation, les "périodes mortes", etc. Madagascar est trop vulnérable par rapport au
continent africain où quelques-unes des stratégies proposées ne marcheront pas dues à la
masse de terre contiguë. Le fait que le Madagascar soit une île peut faciliter la mise en oeuvre
d'une stratégie spécifique à travers tout le pays à un moment particulier de l'année quand
la population du ravageur est aussi à son plus faible niveau. La distance entre Madagascar
et le continent (430 kms à son plus étroit) est assez longue pour que, à court terme, les
papillons nocturnes de l'Afrique ne puissent pas traverser rapidement et compenser les
nombres qui diminuent due à l'existence de mesure de contrôle mise en place à travers toute
l'île.
19

e)
Références

1. http://www.fao.org/3/a-bt415e.pdf
2. https://en.wikipedia.org/wiki/Geography_of_Madagascar;
3. http://www.wildmadagascar.org/overview/geography.html
4. https://en.wikipedia.org/wiki/Agriculture_in_Madagascar
5. Harvey, C.A., Rakotobe, Z.L., Rao, N.S., Dave, R., Razafimahatratra, H., Rabarijohn, R.H., Rajaofara,
H. & MacKinnon, J.L. 2014. Extreme vulnerability of smallholder farmers to agricultural risks
and climate change in Madagascar. Philosophical Transcations of the Royal Society B 369:
20130089 http://dx.doi.org/10.1098/rstb.2013.0089.
6. Agricultural R&D Indicators Factsheet April 2017.
https://www.asti.cgiar.org/sites/default/files/pdf/Madagascar-Factsheet-2017.pdf.
7. Recent Developments in Public Agricultural Research. Madagascar.
https://agriknowledge.org/downloads/x633f104m.
8. JMP, 2002. User’s Guide, Version 5. SAS Institute Inc., Cary, NC, USA.
20

Annexes

Annexe 1. Evaluation des niveaux d’infestation et de densités de la chenille légionnaire d’automne


dans les champs de mais

Fiche de données 1: Information générale

Date: _____________________________________

Nom du paysan: _________________________________________________________________

District: _____________________________ Commune/Fokontany: ___________________________________

Région: _____________________________________________________________________________

Longitude: __________________________ Latitude: ____________________________________

Altitude: ___________ m.a.s.l Variété de mais: _______________________________________

Source de semence: _______________________________________________________________________

Système de culture: Monoculture culture intercalaire (à préciser)


______________________

Stade de croissance (utilizer la notation-V): ________________ Evaluation du champ:


_____________________ m2

Modèle d’échantillonnage utiliser [W/Echelle ou autre (à préciser)]:


_____________________________________________

Nom de l’échantillonneur/enquêteur:
_______________________________________________________________________
21

Fiche de données 2: Evaluation des Nombres de plantes infestées par la CLA au


niveau de la parcelle

Parcelle no.: __________________ (× 5 copies de cette page; 1 page représentant une parcelle)

Plante no. Infestation de CLA basée sur la présence ou absence Statut de l’infestation
[présent (1) ou pas présent (0)]* actuelle basée sur (b), (c) &
(a) vieux (b) Dégât (c) Oeufs (d) Larves** (d) ***
dégât récent
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Total des
plantes
infestées

a Symptômes de dégâts: fenêtrage; feuilles trouées; petits-trous; dégat sur les verticilles; dégât de
gland; dégât d’epi; dégât de noctuelle; “deadheart”; tunnelage de tige1
Note:
A single infested plant can have both old and new damage symptoms present plus eggs and larvae
present;
** Il n’y a aucun interêt à collecter les larves à ce stade. Même si vous en voyez plus d’une, ecrivez
juste 1.
*** Indiquez avec 1 si la plante est actuellement infestée ou O si elle n’a pas de nouveaux
symptômes de dégât (ou si les masses d’oeuf et/ou les larves n’ont pas été aperçues)

1Cela est généralement dû aux foreurs de tige mais le tunnelage de tige par la CLA a été observée dans
certains pays
22

Fiche de données 3: Résumé du % de données de l’infestation de la CLA

Parcelle Taille de No. total des plantes infestées % Infestation de parcelle


no. l’échantillon
Globale Actuelle/Récente Globale Actuelle/Récent
e
A

C
D

Moyenne d’infestations de parcelle (%) =


23

Fiche de donnée 4: Détermination des densités de la CLA dans les champs

[Echantillonnez 20 plantes dans tout le champ suivant un modèle de marche en forme de zig-zag
et selectionnez une plante (ou la plante infestée la plus proche) tous les 5-10 pas]

Plante no. Identité du ravageur* No./plante**


Masses d’oeufs Larves
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20

Nombre total des larves de CLA =

Nombre des larves de CLA/plante =


Total des masses d’oeufs de la CLA =

Nombre des masses d’oeufs de CLA/plante =

* Identité du ravageur: CLA – Chenille légionnaire d’automne; BF – Busseola fusca; CH – Chilo


sp.; SC – Sesamia calamistis; Helicoverpa armigera – HA; Chenille non-identifiée (UC)
** Même si les symptômes de dégâts sont évidents, notez un zéro (0) quand il n’y a aucune
presence de larves ou d’oeufs
24

Fiche de donnée 5: Questionnaire court

1. est-ce que le mais est une culture intercalaire ou monoculture? OUI NON

Si intercalaire, à préciser: ___________________________________________

2. Est-ce que le paysan a essayé de controller la CLA? OUI NON

3. Si oui, Quelle a été la méthode utilisée?


a. Insecticide
- Cimique & Nom commercial:
_____________________________________________________________
__________________________________________________________________________________________
- Efficacité: _________________________________________________________________________
- Dernière utilisation:
_______________________________________________________________________
b. Pesticide botanique
- Nom/type: ___________________________________________________________________________
- Efficacité: _________________________________________________________________________
- Dernière Utilisation:
_______________________________________________________________________
c. D’autres techniques
- Nom/type: ____________________________________________________________________________
- Efficacité: __________________________________________________________________________
- Dernière utilisation:
________________________________________________________________________

4. Outre le mais, quelles autres cultures pratiquez-vous?


_____________________________________________
__________________________________________________________________________

5. Est-ce que la CLA aaffecté un de ces cultures sus-mentionnées (4)? OUI NON
Si oui, précisez la culture(s) affectée:
___________________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________________________

6. Est-ce que vous avez remarqué la CLA sur d’autres plantes qui ne sont pas des
cultures? OUI NON
Si oui, précisez: ______________________________________________________________
25

7. Par votre propre évaluaion, En quoi voyez-vous que la CLA constitue une menace
majeure à l’agriculture? (cochez pour indiquez votre réponse)
a. Sécurité alimentaire du ménage
b. revenue du ménage

8. A votre avis, comment les prix des aliments de bases ont été affectés depuis la
detection de la CLA dans cette région?
a. Riz: de…………….….Ar..au prix actuel……….………….Ar
b. Manioc: de…………….….Ar..au prix actuel……….………….Ar
c. Mais: de…………….….Ar..au prix actuel……….………….Ar
d. Autre culture (précisez): _______________ de…………….….Ar..au prix actuel……….………….Ar

9. Opinion personnelle de l’enquêteur sur ce qui sera probablement le contributeur


majeur de perte de rendement sur le champ évalué:
a. CLA Contribution de perte______ %

b. Manque d’engrais et/ou bétail ou fumier de volaille: Contribution de perte ______


%

c. Mauvaises herbes Contribution de perte ______ %

d. Abandon premature du champ Contribution de perte ______ %

e. Autre raison (précisez): Contribution de perte _____ %

10. D’autres Commentaires/Observations


________________________________________________________

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