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CHAPITRE V

LES QUADRIPOLES ELECTRIQUES ET FONCTIONS DE TRANSFERTS

I LES QUADRIPOLES LINEAIRES

I-1 Définitions.

Un quadripôle est par définition un réseau électrique qui comporte quatre bornes de
liaisons avec les circuits extérieurs. Il s’agit souvent d’un ensemble d’éléments permettant de
traiter des signaux ou de transférer de l’énergie fournie par un générateur pour les restituer
sous une forme quelconque à une charge extérieure. Les échanges avec l’extérieur se font au
travers de deux bornes utilisées comme bornes d’entrée (côté générateur) et vers deux autres
bornes utilisées comme sortie (côté charge).
Sur la figure V.1 qui représente un quadripôle, I 1 et V1 désignent les grandeurs
d’entrée, I 2 et V2 celles de sortie. Cette représentation avec des courants qui entrent dans le
quadripôle (convention récepteur généralement utilisée en électronique) présente l’avantage
de rendre symétriques l’entrée et la sortie et donc d’étudier le quadripôle sans préjuger du
sens dans lequel il transmet l’énergie lors de son utilisation. La « convention générateur »
pour la sortie est préférable quand on monte les quadripôles en cascade (construction de
filtres). Pour passer d’une convention à l’autre il faut changer I 2 en  I 2 .

I1 I2

Quadripôle
V1 V2
Q

Figure V.1 : Représentation d’un quadripôle

I-2 Analyse du quadripôle.

Le quadripôle peut être analysé de deux façons différentes :


 En tant que circuit électrique proprement dit, c’est-à-dire indépendamment des
générateurs extérieurs. Le quadripôle est alors défini par un ensemble de paramètres
qui peuvent être déterminés ou mesurés par ses accès (entrée et sortie). Inversement si
ses paramètres sont donnés, ils doivent permettre de déterminer une structure physique
du quadripôle.
 En tant qu’organe de transmission ou d’adaptation. Dans ce cas, il s’agit d’étudier un
montage complet. Ce montage est unidirectionnel : le quadripôle est alimenté par ses
bornes d’entrée et chargé par une impédance reliée aux bornes de sortie (il n’y a pas
de générateur à la sortie). Cette étude met en évidence les diverses fonctions du
quadripôle (transmittance et immitance). Dans cette étude, le quadripôle ne peut être
dissocié des impédances du générateur d’attaque Z g et de la charge à la sortie du
quadripôle Z U .

62
Pour généraliser l’étude des quadripôles, nous supposons les conditions suivantes :
 Les circuits du quadripôle sont linéaires : les grandeurs d’entrée et de sortie sont
reliées par des équations différentielles à coefficients constants.
 Les conditions initiales aux bornes des capacités et inductances doivent être nulles.
Nous nous limitons au régime sinusoïdal établi, appelé régime harmonique.
 Les circuits internes au quadripôle ne doivent comporter que des sources liées de
tensions ou des sources contrôlées de courants.

Le quadripôle apparaît comme une « boite noire » ayant quatre bornes sur lesquels ne
sont accessibles que les quatre variables I 1 , I 2 , V1 et V2 , dont seulement deux sont
indépendantes. On ne peut en effet pas imposer simultanément la tension et le courant à l’un
quelconque des accès. Les quadripôles que nous étudions étant linéaires, on peut exprimer
deux variables indépendantes quelconques en fonction des deux autres. Ainsi, le quadripôle
pourra être défini par un système de deux équations linéaires et homogènes. Pour choisir ces
deux variables, il existe six combinaisons possibles qui conduisent à définir six groupes de
paramètres. Mais un groupe quelconque suffit à préciser le rôle d’un quadripôle.

Dans tout ce qui suit on suppose que ces paramètres existent et qu’à l’entrée du quadripôle
(respectivement à la sortie du quadripôle) le courant entrant soit bien égal au courant sortant.

I-3 Représentation matricielle.

I-3-1 Matrice impédance

Pour déterminer ces paramètres on choisit les paramètres indépendants V1 et V2 qu’on


exprime en fonction des courants I 1 et I 2 . Le quadripôle étant linéaire avec des sources
autonomes à l’entrés et à la sortie, les équations caractéristiques peuvent se mettre sous la
forme :

V1  Z 11 I 1  Z 12 I 2
V  Z I  Z I
 2 21 1 22 2

qui peut se mettre sous la forme :

V1   Z 11 Z 12   I1   I1 
V    Z Z 22   I   Z   I 
 2   21  2  2

où Z  est la matrice impédance du quadripôle. Les coefficients de cette matrice s’appellent


les paramètres Z ij en circuit ouvert, puisqu’ils peuvent être mesurés en ouvrant
successivement les circuits d’entrée et de sortie.

Lorsqu’on cherche à déterminer le comportement d’un circuit contenant un ou plusieurs


quadripôles dont on ne connaît que les matrices caractéristiques, il peut être utile de remplacer
le quadripôle par un circuit équivalent (ce qui permettra par exemple d’écrire les équations de
maille ou de nœuds du circuit complet). Tout quadripôle, défini par les équations précédentes
63
peut être représenté par un quadripôle équivalent dont les éléments s’expriment directement
en fonction des impédances Z ij précédemment définies. Le schéma de ce quadripôle
équivalent est donné à la figure V.2

I1 I2

Z 11 Z 11 I 1 Z 22 I 2 Z 22 V2
V1
Z12 I 2 Z 21 I 1

Figure V.2 : Quadripôle utilisant le modèle de la matrice en Z  .

   
Le générateur de tension lié Z 12 I 2 , est contrôlé par le courant de sortie I 2 , et le

générateur de tension lié Z 21 I 1  est contrôlé par le courant d’entrée I . Il s’agit bien de
1

générateurs liés qui ne doivent pas être remplacés par un court-circuit lorsque nous cherchons
les résistances internes des générateurs de Thévenin équivalents et des générateurs de Norton
équivalents.

I-3-2 Matrice admittance.

Si on exprime par exemple les courants I 1 et I 2 en fonction des tensions V1 et V2 , on


obtient des coefficients homogènes à des admittances.

 I 1  Y11 V1  Y12 V2
I  Y V  Y V
 2 21 1 22 2

qui peut se mettre sous la forme :

 I 1  Y11 Y12  V1  V1 


 I   Y  V   Y  V 
 2   21 Y22   2  2
où Y  est la matrice admittance du quadripôle.

Le modèle d’un quadripôle utilisant les paramètres Y est celui donné à la figure V.3. En
comparant les équations de la matrice impédance et de la matrice admittance, on obtient :

Z   Y 1 et Y   Z 1
Il s’agit de deux concepts duaux.

64
I1 I2

Y11V1 Y22 V2
V1 V2
Y11 Y12 V2 Y21V1 Y22

Figure V.3 : Quadripôle utilisant le modèle de la matrice Y 

I-3-3 Matrice hybride h et [ g ]

a) Matrice hybride h

Ces paramètres correspondent au choix de deux variables indépendantes de natures


différentes, prises l’une à l’entrée et l’autre à la sortie du quadripôle.
Pour les paramètres hij , on exprime les variables V1 et I 2 en fonction de I 1 et V2 ce qui donne :

V1  h11 I 1  h12 V2


I  h I  h V
 2 21 1 22 2

qui peut se mettre sous la forme :

V1   h11 h12   I1   I1 


 I   h h22  V   h V 
 2   21  2  2

où h est la matrice hybride du quadripôle.


Le modèle d’un quadripôle utilisant les paramètres hij est celui donné à la figure V.4. Cette
représentation est souvent utilisée lorsque le quadripôle se comporte comme une source de
courant commandée en courant, ce qui est typiquement le cas du transistor.

I1 I2

h21 I 1 h22 V2
V1 h11
V2
h12 V2 h21 I 1 1 h22

Figure V.4 : Quadripôle utilisant le modèle de la matrice hybride Y 

65
b) Matrice hybride [ g ].

Dans ce cas, on exprime I 1 et V2 en fonction de V1 et I 2 , ce qui donne :


 I 1  g 11 V1  g 12 I 2
V  g V  g I
 2 21 1 22 2

qui peut se mettre sous la forme :

 I 1   g 11 g 12  V1  V1 
V    g g 22 

I   g I 
 2   21  2  2

où [ g ] est la matrice hybride du quadripôle.


Le modèle d’un quadripôle utilisant les paramètres g est celui donné à la figure V.5. Cette
représentation est souvent utilisée lorsque le quadripôle se comporte comme un amplificateur
de tension.
I1 I2

g12 I 2 g 11V1
g 22
V1 g12 I 2 V2
1 g 11 g 21V1

Figure V.5 : Quadripôle utilisant le modèle de la matrice hybride [ g ].

c) Matrice de transfert. T  .

Ces paramètres correspondent au cas où les deux grandeurs indépendantes choisis sont
relatives aux mêmes accès. La matrice obtenue est appelée matrice de transfert (également
appelée matrice de chaîne). On distingue donc deux matrices de transfert : ou bien
V1 et I 1 sont des fonctions de V2 et I 2 , ou vice versa. On adoptera dans chacun de ces cas la
« convention générateur » à la sortie ce qui revient à remplacer I 2 par  I 2 dans le 1er cas
et I 1 par  I 1 dans le 2ème cas.
Lorsque V1 et I 1 sont exprimés en fonction de V2 et I 2 on a :

V1  T11 V2  T12 I 2


I  T V  T I
 1 21 2 22 2

qui peut se mettre sous la forme :

V1  T11 T12   V2   V2 


 I   T     T   I 
 1   21 T22   I 2   2
66
où [ T ] est la matrice de transfert directe (ou matrice de chaine de transmission) du
quadripôle.
Lorsque V2 et I 2 sont exprimés en fonction de V1 et I 1 on a :

V2  t11 V1  t12 I 1


I  t V  t I
 2 21 1 22 1

qui peut se mettre sous la forme :

V2  t11 t12   V1   V1 


 I   t   I   t   I 
 2   21 t 22   1  1

où [ t ] est la matrice de transfert inverse du quadripôle.


L’utilisation de la « convention générateur » est justifiée par le fait que lorsque plusieurs
quadripôles sont montés en cascade, l’entrée de l’un se confond à la sortie du quadripôle qui
le précède. La relation entre les deux matrices de transferts s’écrit :

1
 1 0    1 0  
t     T   
 0 - 1   0 - 1 

On a vu les différentes représentations du quadripôle suivant les paramètres recherchés.


Ces représentations sont à deux sources liées avec deux impédances ou admittances. Il est
parfois commode de transformer le schéma à deux sources en un schéma à une seule source.
En fait, dans la résolution de certains problèmes il est avantageux d’avoir un schéma du
quadripôle à une source liée qu’un schéma à deux source liées. Cette représentation réduit le
nombre de sources du réseau, par contre elle augmente le nombre des impédances et la
complexité des relations de dépendance avec les paramètres.
Il existe plusieurs possibilités de réaliser ces schémas selon la disposition des
impédances, la nature de la source liée et sa relation de dépendance avec les grandeurs
électriques du quadripôle ( I 1 , I 2 , V1 et V2 ).
Exemples

Le schéma à deux sources et deux impédances correspondant aux paramètres impédances


peut être transformé en un schéma équivalent à une source et trois impédances.
k I1

I1 I2

Za Zb

Zc V2
V1

67
Figure V.6 : Schéma à deux sources et deux impédances
Le schéma à deux sources et deux admittances correspondant aux paramètres admittances
peut être transformé en un schéma équivalent à une source et trois admittances.

YC I2
I1

V1 Ya Yb YM V1 V2

Figure V.7 : Schéma à deux sources et deux admittances

En fait, pour caractériser un quadripôle actif (qui contient des sources d’énergie) il faut
un groupe de quatre paramètres. Par contre pour caractériser un quadripôle passif, c’est-à-dire
ne contenant aucune source de tension ou de courant, il suffit de trois paramètres. Ce type de
quadripôles peut être représenté par un schéma équivalent dans lequel figurent trois
impédances ou admittances. Deux représentations équivalentes (On peut passer d’une
représentation à l’autre) sont utilisées à cet effet (figures V.8 et V.9) :

- La représentation en T (représentation étoile).


Za Zb
I1 I2
a b

V1 ZC V2

c
Figure V.8 : Représentation en T d’un quadripôle passif.

- La représentation en  (représentation triangle)


Z ab
I1 I2
a b

V1 Z ac Z bc V2

c
Figure V.9 : Représentation en  d’un quadripôle passif.
68
I-4 Définition des différents paramètres.

La définition des différents paramètres est donnée dans le tableau 1 ci-dessous.

Tableau 1 : Définition des Différents Paramètres des Matrices de Quadripôles

Conditions de
Définition Nature du paramètre
Paramètre mesure en
V1 I1 V2 I2 Z1 Z2 Impédance Admittance Amplification Entrée Sortie
Z11 V1 / I1 0 ∞ d’entrée ouverte

Z12 V1 / I 2 de transfert
0 ∞ ouverte
Z  inverse
de transfert
Z 21 V2 / I1 0 ∞ ouverte
direct
Z 22 V2 / I 2 0 ∞ de sortie ouverte
Y11 I1 /V1 0 0 d’entrée C.C

Y12 I1 /V2 de transfert


0 0 C.C
Y  inverse
de transfert
Y21 I 2 /V1 0 0 C.C
direct
Y22 I 2 /V2 0 0 de sortie C.C
h11 V1 / I1 0 0 d’entrée C.C

h12 V1 /V2 Inverse de


0 ∞ ouverte
h tension
direct de
h21 I 2 / I1 0 0 C.C
courant
h 22 I 2 /V2 0 ∞ de sortie ouverte

T11 V1 /V2 Inverse de


0 ∞ ouverte
tension
T12 V1 / I 2 de transfert
0 0 C.C
T  inverse
de transfert
T21 I1 /V2 0 ∞ ouverte
inverse
T22 I1 / I 2 Inverse de
0 0 C.C
courant

I-5 Relations entre matrices.

On peut établir des relations entre tous les éléments des matrices représentatives des
quadripôles. On n'entrera pas dans les détails ; tous les résultats sont rassemblés dans le
tableau 2 ci-dessous

69
70
I-6 Associations des quadripôles.

I-6-1 Association en série de deux quadripôles.

Elle correspond au schéma de la figure V.10.

I1 I2
Quadripôle
Q1
V1 V2
Quadripôle
Q2
Q

Figure V.10 : association en série de deux quadripôles

Les relations caractéristiques de l’association sont :


 I 1  I '1  I ' '1
I  I '  I ' '
 2 2 2

Ce qui veut dire que chaque quadripôle conserve ses propriétés. On peut écrire :

 pour Q1
V '1   I '1 
V '   Z '  I ' 
 2  2
 pour Q2

V ' '1   I ' '1 


V ' '   Z ' '  I ' ' 
 2  2

V1  V '1  V ' '1


et V V '  V ' '
 2 2 2

soit

V1  V '1  V ' '1 


V   V '   V ' ' 
 2  2  2

L’équation du quadripôle équivalent Q s’écrit :

V1   I1 
V   Z '  Z ' ' I 
 2  2

71
soit
V1   I1 
V   Z  I 
 2  2
avec

Z   Z '  Z ' '


La matrice d’impédance de deux quadripôles montés en série est égale à la somme des
matrices d’impédances.

I-6-2 Association en parallèle de deux quadripôles.

Elle correspond au schéma de la figure V.11 :

Quadripôle
Q1 I2
I1
V2
V1
Quadripôle
Q2

Figure V.11 : Association en parallèle de deux quadripôles

Les relations caractéristiques de l’association sont :

 I 1  I '1  I ' '1


I  I '  I ' '
 2 2 2

soit
 I 1   I '1   I ' '1 
I   I '   I ' ' 
 2  2  2
et

 V1  V '1  V ' '1


V  V '  V ' '
 2 2 2

soit
V1  V '1  V ' '1 
V   V '   V ' ' 
 2  2  2

72
Comme chaque quadripôle conserve après couplage ses propriétés, c’est-à-dire les mêmes
courants entrant et sortant par les bornes homologues, on a :
 pour Q1
 I '1  V '1 
 I '   Y ' V ' 
 2  2
 pour Q2

 I ' '1  V ' '1 


 I ' '  Y ' ' V ' ' 
 2  2
L’équation de l’ensemble s’écrit :

 I1  V1 
 I   Y '  Y ' ' V 
 2  2
soit

 I1  V1 
 I   Y  V 
 2  2
avec

Y   Y '  Y ' '


La matrice d’admittance de deux quadripôles montés en parallèle est égale à la somme des
matrices d’admittance.

I-6-3 Association série-parallèle de deux quadripôles.

Elle correspond au schéma de la figure V.12.

I1 I '1 I '2 I2

V '1 Q1 V '2 V2

V1 I '1  I ' '1


I ' '2

V ' '1 V ' '2


Q2

Figure V.12 : Association série-parallèle de deux quadripôles.

Les relations caractéristiques de l’association sont :

 I 1  I '1  I ' '1


V  V '  V ' '
 2 2 2

73
soit

 I 1   I '1   I ' '1 


V   V '   V ' ' 
 2  2  2
et

V1  V '1  V ' '1


 I I '  I ' '
 2 2 2

soit

V1  V '1  V ' '1 


I    I '    I ' ' 
 2  2  2

Il faut donc utiliser les paramètres hybrides h . On a :

 pour Q1
V '1   I '1 
 I '   h' V ' 
 2  2
 pour Q2

V ' '1   I ' '1 


 I ' '  h' ' V ' ' 
 2  2
d’où pour l’ensemble on a :

V1   I1 
 I   h'  h' ' V 
 2  2
soit

V1   I 1 
 I  h V 
 2  2
avec

h  h'  h' '


La matrice hybride en h de deux quadripôles associés en série-parallèle est égale à la somme
des matrices hybrides.

74
I-6-4 Association parallèle-série de deux quadripôles.

Elle correspond au schéma de la figure V.13.

I1 I '1 I '2  I2

V1 V '1 Q1 V '2

I ' '1 I ' '2  I '2 V2

V ' '1 Q2 V ' '2

Figure V.13 : Association parallèle-série de deux quadripôles.

Les relations caractéristiques de l’association sont :

V1  V '1  V ' '1


I  I '  I ' '
 2 2 2

soit

V1  V '1  V ' '1 


I    I '    I ' ' 
 2  2  2
et
 I 1  I '1  I ' '1
V  V '  V ' '
 2 2 2

soit

 I 1   I '1   I ' '1 


V   V '   V ' ' 
 2  2  2

Il faut donc utiliser les paramètres hybrides inverses [ g ]. On a :

 pour Q1
 I '1  V '1 
V '    
g ' I ' 
 2  2

75
 pour Q2

 I ' '1  V ' '1 


 
V ' '  g ' '  I ' ' 
 2  2
d’où pour l’ensemble on a :

 I1 
    I
V1 
V   g '  g ' ' 
 2  2

soit
 I1  V1 

V   g  I 
 2  2

avec

[ g ] = ([ g ' ] + [ g ' ' ])

La matrice hybride en g de deux quadripôles associés en parallèle-série est égale à la somme


des matrices hybrides.

I-6-5 Association en cascade de deux quadripôles.

Dans le cas d’une mise en cascade de deux quadripôles Q1 et Q2 (figure V.14),


l’utilisation des paramètres de transfert devient particulièrement avantageuse.

I1 I2 I '1 I '2
Quadripôle Quadripôle
V1 Q1 V2 V '1 Q2 V '2

I1 I '2
Quadripôle
V1 Q V '2

Figure V.14 : Association en cascade de deux quadripôles.

76
On a :
V1 
 
 V2  V '1   V '2 
 I   T1  I  et  I '   T2  I '   
 1  2  1  2

Comme V '1  V2 et I '1   I 2 et, on obtient :

V1  
    VI' '    T T  VI' ' 
 I   T1  T2
2
1 2
2

 1   2   2 

de même, on montre que :

V2 

 V1  V ' 2   V '1 
 I   t1  I  et  I '   t 2  I '  
 2  1  2  1

Comme V '1  V2 et  I '1  I 2 et, on obtient :

V ' 2 
    VI    t t  VI 

 I '   t 2  t1
1
2 1
1

 2   1   1 

Le quadripôle équivalent est défini par sa matrice [ t ] telle que [ t ] = [ t 2 ][ t1 ].


La matrice de chaîne de deux quadripôles en cascade est donc le produit des matrices de
chaînes partielles. Comme la multiplication matricielle n'est pas une opération commutative,
il faut prendre garde à l'ordre dans lequel les quadripôles sont connectés. L'emploi de la
matrice [ T ] plutôt que [ t ] permet de ranger les matrices dans le même ordre que les
quadripôles.

I-7 Quadripôle en charge.

Les quadripôles électriques sont utilisés pour réaliser une fonction particulière :
amplification, filtrage... De ce fait, les quadripôles sont chargés soit par une vraie impédance
de charge, soit par un circuit électrique qui se comporte vis-à-vis du quadripôle comme une
impédance de charge. Le quadripôle est excité en amont par une source de tension créant à
l’entrée un courant I 1 ou une source de courant créant à l’entrée une tension V1 , et une charge
d’utilisation est montée en sortie (figure V.15).
Zg I1 I2
Eg Quadripôle
V1 Q V2 ZU

Source Charge

Figure V.15 : Quadripôle en charge attaqué par une source réelle de tension.
77
I-7-1 Caractéristiques d’un quadripôle en charge.

Caractériser un quadripôle, c’est déterminer les quatre valeurs I 1 , I 2 , V1 et V2 qui


régissent son fonctionnement. Quatre équations sont nécessaires alors que le quadripôle lui-
même n’en fournit que deux. Les deux autres sont obtenues en prenant en compte le circuit
d’entrée (une équation) et le circuit de sortie (une équation). En effet aux deux bornes
d’entrée est connecté un dipôle source qui excite le quadripôle et qui comporte en général un
générateur. Aux deux bornes de sortie, nous branchons un dipôle de charge ou d’utilisation
noté Z U . Si on définit le quadripôle par ses paramètres de transfert direct, les quatre équations
qui permettent de déterminer complètement l’état du réseau sont :

V1  T11 V2  T12 I 2


I  T V  T I
 1 21 2 22 2

V1  E g  Z g I 1 et V2   Z U I 2

Or, pour étudier le transfert d’énergie d’une part de la source vers le quadripôle et d’autre part
du quadripôle vers la charge, il est plus intéressant de calculer les impédances d’entrée et de
sortie du quadripôle non plus en court-circuit ou en circuit ouvert (comme les fournissent les
paramètres Z ij ou Yij ) mais dans le cas réel qui consiste à connecter le quadripôle aux
dipôles de source et de charge.

I-7-2 Les immittances : Impédances d’entrée et de sortie.

Les immittances sont les différentes impédances ou admittances d’entrée ou de sortie


qu’on peut définir sur le quadripôle.

a) Impédance d’entrée.

C’est l’impédance que présente le quadripôle vis-à-vis de la source qui attaque le


quadripôle à l’entrée quand la sortie est chargée par une impédance Z U . En utilisant la
matrice de transfert directe il vient :
V1
Ze 
I1
soit
T11 Z U  T12 Z 21 Z 12
Ze   Z 11 
T21 Z U  T22 Z U  Z 22

On voit que Z e dépend des conditions d’utilisation du quadripôle :


T12 1
- Si Z U  0 , c’est-à-dire la sortie est court-circuitée, on a Z e   où Y11 est
T22 Y11
l’admittance d’entrée en court-circuit.

78
T11
- Si Z U   , on a Z e   Z 11 où Z 11 est l’impédance d’entrée en circuit ouvert.
T21

b) Impédance de sortie.

Vis-à-vis de la charge, le quadripôle attaqué par le générateur monté à l’entré se comporte


comme un dipôle modélisé par son générateur de Thévenin équivalent (figure V.16).

ZS

ES

Figure V.16 : Modèle de Thévenin en sortie du quadripôle

Le modèle équivalent de Thévenin fait apparaître un générateur E S en série avec une


impédance interne appelée impédance de sortie Z S . C‘est l’impédance interne du générateur
de Thévenin équivalent au quadripôle attaqué par un générateur d’impédance interne Z g . La
détermination de Z S conduit au schéma de la figure V.17. Pour calculer cette impédance il
faut éteindre toutes les sources indépendantes du dipôle équivalent de Thévenin sans annuler
sa résistance interne (impédance du dipôle rendu passif). On calcule ensuite l’impédance que
voit un générateur placé en sortie lorsque l’impédance de charge Z U est débranchée
(figure V.17).
Zg I1 I2
Quadripôle
Eg  0 V1 Q V2

Figure V.17 : Méthode de calcul de Z S .


Il vient :
V1   Z g I 1

V2
ZS 
I2
soit en utilisant la matrice de transfert direct

T22 Z g  T12 Z 21 Z12


ZS   Z 22  .
T21 Z g  T11 Z g  Z11

79
En résumé on peut donner le schéma équivalent du quadripôle (figure V.18) :

Ie IS

Zg
Ze ZS
VS ZU
Eg Ve
ES

Quadripôle Q

Figure V.18

 
Vue par le générateur E g , Z g , le quadripôle chargé par Z U se comporte comme une
impédance Z e . Vue par la charge Z U , le quadripôle attaqué à l’entrée par un générateur
E , Z  se comporte comme un générateur E , Z 
g g S S

c) Impédance image.

Les impédances images d’entrée et de sortie sont définies de la façon décrite par la
figure V.16 : On appelle impédance d’entrée image Z ie et impédance de sortie image Z iS , les
deux impédances telles que Z ie est l’impédance d’entrée du quadripôle lorsque la sortie est
chargée par Z iS (figure V.19 (a)) et inversement (figure V.19 (b)).
* I1 I2

Z ie  V1
Quadripôle
V2 Z iS
Q

(a)

I1 I2

Quadripôle
Z ie V1 Q V2  Z iS

(b)

Figure V.19 : Modèle avec les impédance image (a) d’entrée Z ie et (b) de sortie Z iS .
Elles sont donc telles que si Z iS est branchée à la sortie, l’impédance d’entrée vaut Z ie et que
si Z ie est branchée à l’entrée, l’impédance de sortie vaut Z iS , est alors l’impédance interne du
générateur d’attaque du quadripôle : Z ie  Z g

80
On a les équations suivantes :
V1
Z e  Z ie  avec V2   Z iS I 2
I1
de même
V2
Z S  Z iS  avec V1   Z ie I 1
I2

L’impédance de charge étant Z iS , en utilisant la matrice de transfert directe on a :

T11 Z iS  T12 Z 21 Z 12
Z ie   Z 11 
T21 Z iS  T22 Z iS  Z 22

et l’impédance du générateur d’attaque étant Z ie ( Z ie  Z g ).

T22 Z ie  T12 Z 21 A12


Z iS   Z 22 
T21 Z ie  T11 Z ie  Z 11

On en déduit, en remplaçant Z iS et Z ie par leurs expressions respectivement dans celles


de Z ie et Z iS :
T11 T12 T12 T22
Z ie  et Z iS 
T21 T22 T11 T21

On sait que l’énergie transmise de la source vers le quadripôle est maximale si Z g  Z e* , et


que l’énergie transmise du quadripôle vers la charge est maximale si Z S  Z U* . Z e* et
Z U* représentent respectivement les complexes conjugués Z e de Z U . Il convient donc que les
deux portes du quadripôle soient adaptées. Z U intervient dans l’expression de l’impédance
d’entrée Z e et la valeur de Z S dépend de Z g . En cas d’adaptation d’impédance, la condition
de transfert d’énergie s’écrit alors : Z g  Z ie* et Z iS  ZU*

d) Impédance itérative (impédance caractéristique).

L’impédance itérative d’entrée Z k1 est une impédance de charge particulière qui est telle
qu’elle soit égale à l’impédance d’entrée du quadripôle : Z e  ZU  Z k1 . Une définition
semblable peut être donnée pour l’impédance de sortie.
L’impédance itérative d’entrée est définie comme indiquée par le figure V.20 : Si la sortie
du quadripôle est fermée sur l’impédance Z k1 , l’impédance d’entrée Z e  Z k1 . On a donc :
V1 V2
Z e  Z U  Z k1   donc V2   Z k1 I 2 .
I1  I2
81
soit en utilisant la matrice de transfert direct :

T11 Z k1  T12 Z 21 Z 12
Z k1   Z 11 
T21 Z k1  T22 Z k1  Z 22
ou

 
T21 Z k21  T22  T11 Z k1  T12  0

Cette équation a deux solutions dont une a sa partie réelle positive. Elle correspond à
l’impédance physiquement réalisable et vaut :

Z k1 
T 11  
 T22  T22  T11 2
 4T21 T12 
1/ 2

2T21

I1 I2

Z k1  V1
Quadripôle
V2 Z k1
Q

(a)

I1 I2

Quadripôle
Zk2 V1 Q V2  Zk2

(b)

Figure V.20 : Modèle avec les impédance caractéristiques (a) Z k1 et (b) Z k 2 .


On définit également l’impédance itérative de sortie Z k 2 . C’est l’impédance interne du
générateur d’attaque du quadripôle telle que Z S  Z g  Z k 2 : Si l’entrée du quadripôle est
fermée sur l’impédance Z k 2 , l’impédance de sortie du quadripôle Z S  Z k 2 . On a donc :
V2 V1
ZS  Z g  Zk2   donc V1  Z k 2 I1
I2  I1
soit
T22 Z k 2  T12 Z 21 Z 12
Zk2   Z 22 
T21 Z k 2  T11 Z k 2  Z 11

ou
 
T21 Z k22  T11  T22 Z k 2  T12  0

82
Cette équation a deux solutions dont une a sa partie réelle positive. Elle correspond à
l’impédance physiquement réalisable et vaut :

Zk2 
T 22  
 T11  T11  T22  2
 4T21 T12 1/ 2

2T21
En général Z k1 et Z k 2 sont différents. L’intérêt de la notion d’impédance itérative provient du
fait que, si plusieurs quadripôles identiques sont montés en cascade, le dernier étant chargé
par son impédance itérative Z k1 , son impédance d’entrée qui est l’impédance de charge de
l’avant-dernier quadripôle est égale à Z k1 et ainsi de suite jusqu’au premier. Tout se passe
comme si tous les autres quadripôles étaient fermés sur leurs impédances itératives d’entrée. Il
suffit donc d’étudier le comportement de l’un d’entre eux pour pouvoir en déduire le
comportement de l’ensemble. La condition de transfert maximal d’énergie reste toujours :
Z g  Z k*1 .

I-7-3 Les transmittances : Amplification (ou gain) de transfert direct.

A partir des paramètres du quadripôle, on peut obtenir les expressions ses fonctions de
transfert directes dans les deux cas suivants en utilisant les paramètres de transfert direct. On
obtient :

a) Si l’entrée le quadripôle est attaqué par un générateur de tension.

 Gain de transfert direct en tension.

V2 ZU Z U Z 21
AV   
V1 T11 Z U  T12 Z 11 Z U   Z

 Admittance de transfert direct.

I2 1 Z 21
YT   
V1 T11 Z U  T12 Z 11 Z U   Z

b) Si l’entrée le quadripôle est attaqué par un générateur de courant.

 Gain de transfert direct en courant.

I2 1 Z 21
Ai   
I1 T21 Z U  T22 Z U  Z 22

 Impédance de transfert direct.

V2 ZU Z 21 Z U
ZT   
I1 T21 Z U  T22 Z U  Z 22
83
Remarque.

On définit d’autres fonctions de transfert du réseau. Elles sont relatives à la source réelle. Ce
sont des fonctions composites (le réseau est ici le quadripôle + source + charge).

a) Si l’entrée le quadripôle est attaqué par un générateur de tension.

 Gain de transfert direct en tension.

V2 ZU
A'V  
Eg (T11 Z U  T12 )  Z g (T21 Z U  T22 )

 Admittance de transfert direct.

I2 1
Y 'T  
Eg (T11 Z U  T12 )  Z g (T21 Z U  T22 )

b) Si l’entrée le quadripôle est attaqué par un générateur de courant.

 Gain de transfert direct en courant.

I2 1
A'i   
J1 (T21 Z U  T22 )  Yg (T11 Z U  T12 )

 Impédance de transfert direct.


V2 ZU
Z 'T  
J 1 (T21 Z U  T22 )  Yg (T11 Z U  T12 )
On définit également l’impédance et l’admittance d’entrée vue par la source à l’entrée du
quadripôle. On a :

Eg (T11 Z U  T12 )  Z g (T21 Z U  T22 )


Z 'e    Z g  Ze
I1 T21 Z U  T22

J1 (T21 Z U  T22 )  Yg (T11 Z U  T12 )


Y 'e    Yg  Ye
V1 T11 Z U  T12

Si les fonctions de transfert direct du quadripôle sont connues, celles du réseau s’obtiennent
immédiatement. En effet, en utilisant les équations qui régissent le système, on a :

V2 V2 / V1 Ze
A'V    AV
Eg E g / V1 Z g  Ze

84
I2 I 2 / I1 Ye
A' i    Ai
J1 J 1 / I1 Yg  Ye

V2 V2 / I 1 Ye
Z 'T    ZT
J1 J 1 / I1 Yg  Ye

I2 I 2 / V1 Ze
Y 'T    YT
Eg E g / V1 Z g  Ze

I-8 Quadripôles particuliers.

I-8-1 Quadripôle passif.

On appelle quadripôle passif un quadripôle ne comportant pas de générateurs de tension


ou de courant. On admettra ici qu’un quadripôle passif (excluant explicitement les sources
dépendantes) est toujours réciproque. Un quadripôle est dit réciproque si, lorsqu’on place une
source de tension à son entrée et qu’on mesure le courant de court-circuit à sa sortie, on
obtient le même résultat qu’en branchant la source à la sortie et en mesurant le courant de
court-circuit à l’entrée. Le théorème de réciprocité permet alors d’écrire que si la source de
tension V1 placée à l’entrée d’un quadripôle passif produit dans la sortie court-circuitée un
courant I 2  Y21V1 alors la même source placée à placée à la sortie produit dans l’entrée court-
circuitée un même courant I 1  Y12 V1 . On a donc Y12  Y21 . Il en résulte que et Z 12  Z 21 . Les
matrices Z  et Y  sont symétriques. En plus, en partant des relations de Y  ou Z  avec les
autres matrices, il vient que :

h12  h21 , g12   g 21 et T  T11 T22  T12 T21  1 et t  t11 t 22  t12 t 21  1 .

Les deux dernières équations conduisent à une correspondance simple entre les paramètres de
chaîne directe et les paramètres de chaîne inverse :

t11 t12  T22 T12  T11 T12  t 22 t12 


t    ou  
 21 t 22  T21 T11  T21 T22  t 21 t11 

Ce qui montre qu’on passe de la matrice T  à la matrice t  en permutant T11 et T22 , puis de la
matrice t  à la matrice T  en permutant t11 et t 22
Dans le cas d’un quadripôle actif :
 h12  h21 ; g12  g 21 .
 les matrices Z  et Y  ne sont plus symétriques ; donc Z12  Z 21 et Y12  Y21 .
 T  T11 T22  T12 T21  1
 t  t11 t 22  t12 t 21  1

85
I-8-2 Quadripôle symétrique.

Un quadripôle passif est dit symétrique lorsqu’en permutant ses bornes d’entrée et de
sortie on aboutit aux mêmes groupes de paramètres caractéristiques. Un quadripôle est donc
symétrique si l’une des conditions suivantes est satisfaite :

Z 11  Z 22 , Y11  Y22 , T11  T22 , t11  t 22 .


h  1 et  g  1 .

Ces deux dernières relations réduisent à deux le nombre de paramètres nécessaires pour
définir un quadripôle passif symétrique.
h11  g 22 et h22  g11

La symétrie du quadripôle est purement électrique et un quadripôle symétrique peut être


constitué par une structure géométrique dissymétrique.

Remarques :

Dans le cas d’un quadripôle passif symétrique ( T11  T22 ) les deux impédances Z k1 et
Z k 2 se confondent et elles prennent le nom d’impédance caractéristique :

T12 Z 21 Z12
Z k1  Z k 2  Z C   Z11   Z C  Z11 Z 22  Z 21 Z12  Z11  Z12
2 2

T21 Z k2  Z 22
Elles sont égales aussi à la racine carrée du produit de l’impédance d’entrée à sortie
1
court-circuitée ( ) et de l’impédance d’entrée à sortie ouverte ( Z 11 ) sachant que T11  T22 :
Y11

T12 T12 T11 T12 T11 Z11


ZC    .  Z e (CC ) . .Z e (CO) 
T21 T22 T21 T22 T21 Y11

II FONCTION DE TRANSFERT

II-1 Définition des fonctions de réseaux

On sait que la tension et le courant d’un dipôle linéaire sont reliés par une équation
intégro-différentielle à coefficients constants. Dans le cas des tension et courant sinusoïdaux,
on a montré qu’on peut remplacer cette équation par une équation algébrique en utilisant la
notation complexe. Soit un réseau linéaire excité par une entrée sinusoïdale. L’entrée notée
e(t) qui peut être une tension ou un courant de pulsation , provoque une réponse forcée
(régime permanent établi) du réseau. Soit s(t) cette réponse. La relation intégro-différentielle
entre e(t) et s(t) conduit, en notation complexe, à une relation de proportionnalité entre les
amplitudes complexes respectives E et S de e(t) et s(t) :
SHE
86
La fonction H qui dépend de la structure du réseau et de la pulsation de l’excitation est
appelée fonction de réseau, et on la note H ( j ) . On distingue deux types de fonctions de
réseau selon que :
 La source et la réponse se trouvent dans la même branche, on parle alors de fonction
d’entrée (ou de sortie).
 La source et la réponse se trouvent dans des branches différentes, on parle alors de
fonction de transfert. On distingue alors quatre types de réponse :
I2
a) Réponse en courant à une tension :
V1
V2
b) La réponse en tension à une tension :
V1
I2
c) La réponse en courant à un courant :
I1
V2
d) La réponse en tension à un courant :
I1
qui représentent respectivement : la trans-admittance, le gain en tension, le gain en courant et
la trans-impédance. Donc lorsque les feux grandeurs d’entrée et de sortie sont de même type
H ( j ) est appelé gain (ou amplification). On étudiera ici les fonctions de transfert qui
s’écrivent sous forme complexe :
H ( j )  H ( ) e j ( )
H() est appelé le module de la fonction de transfert et () est l’argument ou le déphasage
du signal de sortie par rapport au signal d’entrée (ou angle d’avance de la sortie sur l’entrée).

Ainsi, l’étude du module et de l’argument de la fonction de transfert donnera des informations


utiles pour prévoir la réponse du système dans d’autres conditions d’excitation. On verra
ultérieurement les modalités précises de représentation de ces quantités.

Il existe deux diagrammes différents pour représenter l’évolution de H ( j ) en fonction de la


pulsation (ou la fréquence) :

 le diagramme de Nyquist qui en est une représentation polaire ;


 le diagramme de Bode qui est une représentation paramétrique de H.

Même si la représentation de Nyquist est intéressante, surtout pour les problèmes de stabilité,
on se limitera à l’étude de la représentation de Bode universellement connue.

II-2 Diagrammes de Bode.

La représentation de Bode consiste à tracer séparément d’une part, la variation H() et


d’autre part, la variation de () d’un système en fonction de la pulsation (ou de fréquence
la). Mais il convient de remarquer que si très naturellement nous choisissons d’exprimer ()
en radians (ou en degrés), on préfère utiliser des logarithmes pour représenter H(). On
adopte aussi, pour le module et pour la phase, des unités en log () en abscisses.

87
II-2-1 Echelle logarithmique.

Soit un axe orienté et son vecteur unitaire u (figure V.21a). On réalise une échelle
logarithmique en associant à tout nombre m un point M tel que OM  log m u . On obtient
ainsi la graduation représentée à la figure V.21b.

0 u m

(a )

O
u
m
1 10 100 103 10 4 10 5

(b)

Figure V.21 : Echelle logarithmique.

Décade

Soient deux nombres m1 , et m2 , auxquels sont associés les deux points M1, et M2. On
dira qu’entre M1, et M2, il y a une décade si m2  10m1 , soit log m2  log m1  1.
Octave

De la même façon, nous dirons que deux points M1, et M2 sont séparés par une octave si
m2  2m1 , soit log m2  log m1  log 2  log m1  0,3 .

Remarque

Soient trois nombres m0 , m1 , et m2 auxquels sont associés les trois points Mo, M1, M2 et
cherchons la condition pour que le point Mo soit situé au milieu du segment [M1 , M2].

Cette condition s’écrit OM 0 


1
2

OM 1  OM 2 
soit
2 log m0 u  log m1 u  log m2 u.

u étant différent de zéro, la condition s’écrit :

log m02  log m1m2 ,

soit : m02  m1.m2 .


88
En échelle logarithmique m0 , est donc la moyenne géométrique de m1 , et m2 , alors qu’en
m  m2
échelle linéaire, la même condition conduit à la moyenne arithmétique : m0  1 .
2
 Axe des x.

Dans le cas où les variations relatives de l’une des grandeurs sont très importantes, les
échelles linéaires présentent un inconvénient d’ordre pratique. L’échelle logarithmique permet
de réaliser une décompression de l’origine et une compression de l’infini. En échelle
logarithmique, tous les intervalles correspondant à une variation dans un rapport de dix ont
une même valeur. Ces intervalles sont des décades. Ce cas est souvent rencontré par exemple
en étudiant la réponse d’un filtre ou d’un amplificateur en fonction de la fréquence. Cette
fréquence peut varier dans de grandes proportions. Si nous prenons par exemple le cas des
fréquences audibles, le nombre de décades sera de trois, puisque la fréquence varie de 20 Hz à
20 000 Hz (le nombre de décades peut être beaucoup plus important dans d’autres cas). On
remarque que sur l’échelle logarithmique, on ne peut pas atteindre l’origine qui est repoussée
à −∞.

 Axe des y.

L’amplitude est le plus souvent un produit de facteur correspondant à plusieurs étages ; la


représentation logarithmique permet de remplacer les produits d’amplitude par leurs sommes
algébriques. On utilise souvent une unité notée le décibel (dB). La définition du décibel
découle directement du rapport de la puissance délivrée en sortie P2 sur la puissance injectée
en entrée P1.
En électricité, les puissances considérées sont souvent les puissances actives dissipées dans
des résistances, et provenant de l’application à ces résistances de certaines tensions, ou de la
circulation dans ces résistances de certains courants :
V2 V2
P1  1  R1 I 12 et P2  2  R 2 I 22
R1 R2
On trouve dans le cas particulier de R1 = R2 = R :

P  V  I 
10 log 2   20 log 2   20 log 2  en dB
 P1   V1   I1 
On utilisera cette définition pour calculer le module de la fonction de transfert.

II-2-2 Diagramme universel de Bode.

La simplification précédente n’est valable que si les deux résistances d’entrée et de


charge sont identiques : R1 = R2 = R. Mais il est souvent indispensable de considérer le gain
en tension lorsque l’impédance d’entrée d’un quadripôle est infinie : le gain en puissance n’a
plus de sens. En électricité et en électronique, même si le quadripôle n’est pas adapté en
impédance en sortie et en entrée, on utilise toujours la dernière définition pour calculer le
module de la fonction de transfert.
En utilisant l’expression précédente, on exprime toujours le gain en tension G en dB par :
V 
G (dB)  20 logH ( )   20 log 2 
 V1 

89
 Principe du diagramme de Bode.

On démontre que toute fonction de transfert H ( j ) peut toujours se décomposer en un


produit de fonctions du premier ou du second degré en j à coefficient réel.
Ceci revient à mettre en cascade plusieurs quadripôles élémentaires. H ( j ) peut se mettre
sous une forme générales :

H ( j )  A0  j   1  jT   1  2m  

( j )   k2 ( j ) 2
ni nk
i i k k k

où , ni et nk sont des entiers réels positifs ou négatifs et Ti, mk, et k sont réels. Les termes qui
annule H ( j ) sont appelés les zéros de la transmittance et les termes qui rendent H ( j ) infini
sont appelés pôles de la transmittance.

Le module de la fonction de transfert en dB :

H ( j )  20 log(H ( ))
dB


 20 log A0  20 log ( j )    20 log 1  jTi  i   20 log 1  2mk k ( j )   k2 ( j ) 2
n

nk

i k

Si on désigne par  A0 , , i et k respectivement les arguments des termes K, en ni et en nk,


on a :
   A    i  k
0
i k
II-2-3 Principales fonctions élémentaires.

a) Terme A0.

C’est une constante, le plus souvent réelle. Le gain GdB = 20 log(K) est une horizontale et
il en est de même pour  A0  0 pour des valeurs de A0 > 0 ou bien  A0   pour A0 < 0. Par
convention on prend dans ce dernier cas  A0   .

Figure V.22: Courbes de Bode de la fonction H(j) = K

90
a) Terme Ai = (j),  peut être positif ou négatif.

La fonction de transfert est imaginaire pur et simple. On a :

GdB ( )  20. . log( )

En coordonnées logarithmique, c’est l’équation d’une droite passant par le point (=1, 0dB).
- Lorsqu’on double la pulsation (2 = 21) la variation du gain est de
20..log2= 6 (dB) soit une pente de 6/octave (une octave étant un intervalle de
fréquence compris entre une fréquence quelconque f1 et 2. f2)
- Lorsque  est multiplié par 10, le gain augmente de 20 (dB) soit une pente de
20. dB/décade (une décade étant un intervalle de fréquence entre une fréquence
quelconque f1 et 10. f2)
Les courbes du gain et de la phase se confondent avec leurs asymptotes puisque ce sont des
droites.
La phase  est une constante quel que soit  et la courbe correspondante est
horizontale.

Exemple :  = 1.

Figure V.23 : Courbes de la fonction de trasfert H(j) = (j)



e) Terme Bi  1  jTi  i correspondant au cas où les pôles et zéros sont réels.
n

Le gain s’écrit :
GdB ( )  20.ni . log1  jTi
Le module du gain ne dépend pas du signe de Ti, c’est-à-dire du fait que les pôles et zéros
soient positifs ou négatifs.

La phase s’écrit :
i ( )  ni . Arctg (Ti )
Le signe de Ti intervient dans le calcul de i.

Ces quantités dépendent de Ti. On distingue deux cas de diagramme :

91
 Les pôles et zéros sont négatifs, c’est-à-dire Ti > 0.
- Aux basses fréquences ( → 0) ou, plus généralement, quand  est tel que
Ti << 1 soit  << 1/Ti, alors 1+jTi ≈ 1 et G(dB) = 0. Dans ce cas
l’asymptote à la courbe du module se confond à l’axe des abscisses.
L’asymptote à la courbe de phase se confond aussi à l’axe des abscisses (elle
est d’équation i = 0).
- En hautes fréquences ( → +∞), ou plus généralement, quand  est tel que
Ti >> 1 soit  >> 1/Ti, alors
1  jTi ni   jTi ni et GdB ()  20.ni . log(Ti )
L’asymptote à la courbe du gain est une demi-droite qui coupe l’axe des
abscisses au point ( = 1/Ti, 0 dB) et dont la pente est 20.ni.dB/décade.
L’asymptote à la courbe de la phase s’écrit : i = ni./2.
A partir des diagrammes asymptotiques, il est possible d’obtenir un tracé proche de la
courbe théorique en appliquant les corrections simples.

 Courbes de modules :

La pulsation   C  1 / Ti est souvent appelée pulsation de coupure ou pulsation


caractéristique, on dit aussi pulsation de cassure. On remarque que la courbe réelle de la
fonction Bi  1  jTi  i passe par les trois points caractéristiques suivants :
n

- Pour   C / 2 , 1  jTi  i  ni 0,97  ni dB .


n
dB

- Pour   C , 1  jTi  i  ni 3,01  3ni dB .


n
dB

- Pour,   2. C , 1  jTi  i  ni 6,99  7ni dB


n
dB
Il suffit donc de faire passer la courbe par ces trois points en tenant compte de ses asymptotes.
Par ailleurs pour    C / 10 et   10.C , on peut considérer que la courbe réelle est
confondue aux asymptotes : c’est la règle du dixième.

 Courbes de phases :

Ces courbes sont symétriques par rapport au point   C et i  ni  / 4 . En particulier pour :



    C / 10  i  5,7.ni  5,7. .ni  0,1.ni (rd ) .
180

   10. C  i  84,3.ni  84,3. .ni (rd )  1,47.ni (rd ) .
180

92
Exemple : ni = 1.

Figure V.24 : Courbes réelle et asymptotique de Bode

 Les pôles et zéros sont positifs c’est-à-dire Ti < 0.

Les résultats précédents relatifs au gain restent valables. Par contre pour ce qui est de la
phase, on a :
- Aux basses fréquences, aucun changement : i = 0.
- En hautes fréquences, i = -ni./2. La phase change de signe.

f) Terme C k  1  2m k k ( j )   k2 ( j ) 2  correspondant au cas où les pôles et


kn

zéros sont réels ou imaginaires conjugués.

m 1
On se limitera au cas où nk  n  1 , mk k  m   0 avec   la pulsation de
0 0
coupure ou pulsation propre du système :
1
 j j 

C k  1  2mk k ( j )   ( j )
2
k 
2 1
 1  2m( )  ( ) 2 
0 0 

on met C k sous la forme :
1 1 j
C  avec D  1  2m X  X 2 où X 
1  2m X  X 2
D 0

On peut remarquer qu’en passant à la notation complexe C k est donné par l’équation
différentielle liant la réponse s(t) à l’excitation e(t) d’un système du second ordre. On a vu
lors de l’étude de la réponse temporelle que la réponse du second ordre dépend des racines du
l’équation caractéristique donc du facteur d’amortissement m et de  0 la pulsation propre. Ceci
revient ici à déterminer les racines du dénominateur D . On va donc distinguer différents cas
suivant les valeurs du discriminant du dénominateur.


  4m 2  4  4 m 2  1 et    2 m2 1

93
 Cas d’un fort amortissement (m > 1) : Régime apériodique

Dans ce cas H ( j ) possède deux racines réelles qui sont des pôles réels négatifs :


 X 1  m  m 2  1


 X 2  m  m  1
2

soit

     
D   X  X 1   X  X 2    j  m  m 2  1   j  m  m 2  1 
 0   0 

 
 m  m 2  1 m  m 2  1 1  j 
 



 1  j
 0 m  m 2  1   
 


 0 m  m 2  1 
 j   j 
 1   1  
 1    2 

avec


   m  m 2  1
 1 0 



 2   0 m  m  1
2

On peut alors écrire la fonction de transfert harmonique sous la forme :
1
H ( j ) 
 j   j 
1   1  
  1    2 

ce qui correspond à deux systèmes du premier ordre en cascade avec les deux pulsations de
coupure : 1 et 2 . Puisque  02  1 . 2 , la pulsation  0 se trouve au milieu des deux autres
sur une échelle logarithmique car :
log1  log 2
log02  log12  donc : 2 log0  log1  log 2  log0  .
2
Pour le déphasage on a :
   
   Arctg    Arctg  
 1   2 

 Courbes de module et de déphasage :

Les tracés asymptotiques se construisent en ajoutant les tracés des deux fonctions
construits séparément. Nous remarquons que :  02  1 . 2 et que, pour   0 , le déphasage
est de −/2. La pulsation de coupure notée  C est toujours inférieure à 2 . 1 et 2 , étant
deux pulsations de cassures. On obtient donc pour la courbe de module (figure V.25).

94
 L’asymptote horizontale n’est autre que l’axe des abscisses pour   0 (  1 ) .

 L’asymptote  20 log( ) de pente -20.dB/décade pour et 1    2 .
1
 
 L’asymptote  20 log( )  20 log( ) de pente -40.dB/décade pour    2
1 2
Les asymptotes se coupent en 1 puis en 2 .

A0
Figure V.25 ; Diagrammes de Bode pour m > 1. Ici H ( j )  .A0 ≠ 1.
 j   j 
1   1  
 1   2 
 

 Cas du régime critique (m = 1) :

Dans ce cas H ( j ) possède un pôle réel double ce qui veut dire qu’il n’existe qu’une
pulsation qui est également la pulsation de coupure. En effet dans ce cas :

1 1
H ( j )  et H ( j 
 j 
2
2
1   1
 02
 0 
Donc
1 1
H ( j 0 )  et G dB  20 log  6 dB
dB 2 2

La courbes de Bode correspondant à ce cas sont données par la figure V.26.

95
A0
Figure V.26 ; Diagrammes de Bode pour m = 1. Ici H ( j )  2
.A0 ≠ 1.
 j 
1  
  
 0 

 Cas du régime à faible amortissement (m < 1) : Régime oscillant

Dans ce cas possède H ( j ) deux pôles complexes conjuguées dont les parties réelles sont
négatives (m  0) :

  
  2 j 1  m 2 et P1  0  m  j 1  m 2 et P2  0  m  j 1  m 2 . 
Il n’est plus possible de factoriser le dénominateur et une étude directe est nécessaire.

 Courbes de modules :

Étudions, pour ce faire, les variations du module du dénominateur D en fonction de .


2
   2  2
2  
D  1      4m  
2

  0    0 

Posons y  D 2 et cherchons les variations de y en fonction de x  :
0
dy
dx
  
 2 1  x 2 2.x  8m 2 x  4 x  1  2m 2  x 2 

96
La dérivée s’annule pour x  0 (soit   0 ) et pour x  1  2m 2 . La racine x  0 ne
2
présente pas d’intérêt et la racine x  1  2m 2 n’est réelle que si m  . Ce qui conduit
2
donc à distinguer les cas suivants :
2
 m : la dérivée s’annule et la courbe présente un extrémum conformément au
2
tableau de variations suivant :

Ce qui conduit au diagramme de la figure ci-dessous.

2
Figure V.27 : Diagramme de Bode pour m 
2

97
1   2
  
4

On peut remarquer que pour m , 10 log H ( j )  1        et
2    0   0  
20 log H ( j )  0 pour = 0. La courbe coupe l’axe des pulsations pour = 0. La réponse
présente un maximum (une surtension) : la dérivée par rapport à la pulsation du module de
2
H ( j ) s’annule pour  R  0 1  2m 2 . La résonance n’existe donc que si m  .  R est
2
la pulsation de résonance. A cette pulsation, le module de H ( j ) est maximum et vaut :
1
H ( j R )  H ( j )  (dB)
db
2m 1  m 2
Max

Le facteur (coefficient) de surtension est défini par le rapport entre le maximum atteint par la
courbe réelle et la valeur de l’asymptote, c’est-à-dire le gain statique A0 ici A0 = 1) :

H ( j R ) 1
dB
 1
H ( j.0)
dB
2m 1  m 2

2
  m  1 : La courbe ne présente pas de maximum et reste au-dessous de l’axe des
2
abscisses. L’ensemble des courbes GdB ( )  20 log H ( j ) , tracées pour différentes
valeurs de m sont données sur la figure V.28. On peut noter les valeurs remarquables
suivantes :
Pour   0 , GdB ( )  20 log 2m soit
2
- 3dB pour m  . La courbe est dite maximalement plate et la pulsation de coupure à
2
- 3dB est égale à la pulsation propre  0 du système,

- 6dB pour m  1.

98
2
Figure V.28 : Diagramme de modules pour  m  1.
2
De façon générale on a :

 Aux basses fréquences ( → 0) et en générale quand   0 , on a C  1 .


GdB ( )  0 dB l’axe des abscisses est une asymptote.
2
  
 En hautes fréquences ( → +∞) et en générale quand    0 , on a C   j  et
  0 


GdB ( )  40 log dB . On a donc une asymptote de pente - 40dB/décade qui coupe l’axe
0
des abscisses au point (   0 ,0dB) .

 Courbes de déphasages :


2m
0
Le déphasage    Arctg 2
 
1   
 0 

 Aux basses fréquences ( → 0) et en générale quand   0 , on a C  1 .  → 0,


l’axe des abscisses est aussi une asymptote dans le diagramme des phases.
2
  
 En hautes fréquences ( → +∞) et en générale quand    0 , on a C   j  et
 0 
le déphasage    On a donc une asymptote horizontale d’équation    .

99
L’ensemble des courbes de déphasage, tracées pour différentes valeurs de m, est donné à la
figure V.29.

1 
 Pour  = 0, H ( j )  et Artg H ( j )  
 2
2 jm
0

2
Figure V.29 : Diagramme de déphasages pour  m  1.
2

III LES FILTRES

II-1 Définitions. Filtre, ordre et stabilité d’un filtre.

 De manière générale, un filtre linéaire est un quadripôle dont le signal de sortie dépend
de la fréquence du signal d’entrée. C’est un dispositif destiné à arrêter certaines
composantes du signal appliqué à son entrée.
 Par définition on appelle ordre du filtre l’ordre de l’équation différentielle à laquelle
obéit la tension de sortie s(t). Dans tout ce qui suit, on se limitera aux filtres linéaires
d’ordre inférieur ou égale à deux.
 la stabilité d’un filtre……

II-2 La fréquence de coupure, la bande passante, la bande réjectrice

 Les bandes de fréquences à l’intérieur desquelles se répartissent les spectres utiles des
signaux à transmettre constituent la bande passante du filtre. Les fréquences situées
hors de la bande passante forment la bande coupée. Il existe quatre principaux types de
filtre suivant la place de la bande passante. On a le filtre :
- passe-bas: la bande passante est du type 0,   ;
100
- passe-haut: la bande passante est du type , ;
- passe-bande: la bande passante est du type 1 ,  2  ;
- coupe-bande ou réjecteur de bande: la bande passante est du type
0, 1   2 , .
Les courbes idéales de la figure V.30 présente les bandes passantes des quatre de filtres
principaux. Les deux premiers, le filtre passe-bas et le filtre passe-haut, ont tous deux une
bande passante et une bande atténuée. La fréquence qui sépare les deux bandes est appelée la
fréquence de coupure. Le nom de ces filtres vient de la région dans laquelle les fréquences
passent de l’entrée à la sortie : pour un passe-bas, ce sont les fréquences plus faibles que la
fréquence de coupure qui passent, tandis que pour le passe-haut, ce sont les fréquences plus
élevées qui passent. Les termes bas et haut sont relatifs ici ; ils ne font référence qu’à la
fréquence de coupure.
Les deux autres types de filtres ont deux fréquences de coupure. Le filtre passe-bande permet
de passer seulement les fréquences entre les deux fréquences de coupure ; le filtre à rejet (ou
filtre coupe-bande) laisse passer tout sauf ce qui est entre les deux fréquences de coupure.
 Pour les filtres passe haut et passe bas on définit la fréquence (ou pulsation) de
coupure fC comme étant la fréquence pour laquelle GdB ( )  GMax ( )  3 dB . Elle
s’obtient directement grâce au diagramme de Bode de H ( j .
dB

Figure V.30 : Classification des filtres

101
II-3 Détermination de l’ordre d’un filtre par l’analyse de son diagramme de Bode
de H ( j ) .
dB
L’ordre du filtre dépend de la pente du diagramme de Bode du gain.
 Pour les filtres passe haut et passe bas :
- une pente de ±20dB/décade est équivalent à un filtre d’ordre 1,
- une pente de ±40dB/décade est équivalent à une filtre d’ordre2,
- une pente de ±60dB/décade est équivalent à un filtre d’ordre 3. …
 Pour les filtres passe bande et réjecteur de bande :
- si la somme des pentes en valeur absolue est égale à 20dB/décade, c’est
équivalent à un filtre d’ordre 1,
- si la somme des pentes en valeur absolue est égale à 40dB/décade, c’est
équivalent à un filtre d’ordre 2,
- si la somme des pentes en valeur absolue est égale à 60dB/décade, c’est
équivalent à un filtre d’ordre 3. …

II-4 Détermination de l’ordre d’un filtre par l’analyse de l’expression de sa fonction de


transfert H ( j )

L’ordre du filtre dépend de l’exposant maximum de  du polynôme se trouvant au


dénominateur de la fonction de transfert. Le tableau 3 donne la forme canonique des différents
filtres d’ordre inférieur ou égal à 2.

102
Tableau 3. Forme canonique de H ( j ) des filtres du 1er et 2nd ordre

103
BIBLIOGRAPHIE

 ‘’PHYSIQUE. TOUT-EN-UN’’. 1er année. Cours et exercices corrigés. MPSI-PCSI-


PTSI. Anne-Emmanuelle Badel et François Clausset. 3ème édition.

 ‘’ELECTRICITE’’. Pierre VANACKER.

 SCIENCES SUP. Cours et exercices corrigés. IUT.Licence. ‘’ELECTRICITE


GENERALE’’. Analyse et synthèse des circuits. 2ème édition. Tahar Neffati. DUNOD.

 ELECTRONIQUE. ‘’THEORIE DU SIGNAL ET COMPOSANTS’’ Tome 1.


F.MANNEVILLE-J.ESQUIEU. DUNOD.

 ‘’THEORIE DES CIRCUITS’’ Notes de cours. Edition 01.09.2016.


POLYTECH.MONS. Thierry Dutoit-Bernard Gosselin. Faculté Polytechnique de
Mons.

 ‘’L’ELECTRONIQUE de A à Z’’. Tahar Neffati. DUNOD.

 ‘’THEORIE ET APPLICATION DES CIRCUITS ELECTRIQUES’’ Série Schaum.


Joseph A. Edminister.

104

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