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Série N° 6 : Réaction tension-tension - Stabilité :

Le principe de la réaction tension-tension est de prélever une partie BVs de la tension de


sortie et de la réinjecter sous forme d’une tension à l’entrée :

V1 A
V1 = Ve – B.Vs = Vs / A
Ve Vs = A.V1 Vs A
B  
BVs Ve 1  A.B

Le produit A.B est improprement appelé « gain de boucle » (un gain s’exprime en dB !) nous
l’appellerons « Amplification de boucle ».
On peut utiliser une représentation unifilaire du montage précédent :

Ve V1 A Vs

BVs B

Lorsqu’on réalise un oscillateur il n’y a plus d’injection de tension d’entrée, l’entrée peut ne
plus exister et, pour déterminer la stabilité il faut cependant retrouver le facteur AB ; Le plus
simple est de chercher dans le montage une entrée possible et de couper la boucle à ce
niveau :

-ABV1 V1 A Vs

BVs B

On injecte côté entrée de la coupure une tension V1, on recueille de l’autre côté de la coupure
une tension –ABV1. La condition limite d’oscillation (« CLO ») s’exprime AB = -1, la
condition (en approximation quasi linéaire) d’oscillation (« CO ») dite de « Barkhausen »
s’exprime AB réel et AB < -1 (équivalent à –AB > +1) soit, pour simplifier :

Pour qu’un montage oscille la tension –ABV1 du côté « sortie » de la coupure doit être en
phase avec celle V1 injectée côté « entrée » de la coupure et elle doit lui être supérieure
(CO) ou, à la limite idéale, égale (CLO).
Ex 30 : Oscillateur à sorties sinus et cosinus :
On se propose d’étudier le montage oscillateur suivant :

V1
Vs

Pour calculer l’amplification de boucle AB on réalise une coupure (on élimine, par exemple,
la liaison U1Bout vers R1), on injecte une tension Ve côté entrée de la coupure (vers R1) et on
mesure côté sortie (en Vs) la tension – AB.Ve on cherchera à avoir la CLO (AB = -1, c.a.d. la
même tension (phase et amplitude) de chaque côté de la coupure. Réalisons par étapes ce
processus :
1) On considère le premier étage :

V1

V1 V1
Exprimer en fonction de R1, C1 et la pulsation ωo. Donner la partie réelle de et la
Ve Ve
V1 V1
partie imaginaire de en déduire l’allure du lieu de Nyquist de .
Ve Ve
Si Ve = E sin ωot, exprimer V1 lorsque R1.C1.ωo = 1.

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2) On considère le deuxième étage :

Vs

Vs Vs Vs
Exprimer (V1 étant une tension sinusoïdale). Que valent et l’argument de ?
V1 Ve V1
Vs Vs
Donner la partie réelle de et la partie imaginaire de . Déduire de vos résultats l’allure
V1 V1
Vs
du lieu de Nyquist de .
V1
3) On réalise la mise en cascade des deux étages précédents, la CLO est-elle vérifiée ? Que
faire pour être certain que le montage oscillateur proposé oscille ? Quel type de résistance
mettriez-vous pour R1 pour avoir une oscillation sinusoïdale stable en amplitude ?
Si V1 = E cos ωot, exprimer Vs lorsque R4.C2.ωo = 1.

Rappels sur la théorie des « Tripôles »


En électronique linéaire on rencontre très souvent des étages amplificateurs qui se présentent
sous la forme de tripôles (improprement appelés « quadripôles »), ils ont :
Deux bornes d’entrée
Deux bornes de sortie
Mais deux bornes, l’une d’entrée, l’autre de sortie sont communes (« terre » ou « masse ») :
i1 i2

v1 Q v2

Lorsque le circuit est linéaire :


Si : Lorsque v1 = va  v2 = F(va) lorsque v1 = λ.va + µ.vbalors :
Lorsque v1 = vb  v2 = G(vb) v2 = λ.F(va) + µ.G(vb)

On dit alors que l’ensemble est à deux degrés de liberté  la connaissance de deux variables
parmi les quatre : v1, v2, i1, i2 entraîne la connaissance des deux autres par combinaison
linéaire.

Exemples : Paramètres « Z » et « Y »
v1 = z11.i1 + z12.i2 i1 = y11.v1 + y12.v2
v2 = z21.i1 + z22.i2 i2 = y21.v1 + y22.v2

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Les paramètres « Y » sont très intéressants pour plusieurs raisons dont :
Deux tripôles en parallèle ont leurs paramètres « Y » qui s’ajoutent ;
Ils se mesurent à entrée ou sortie court-circuitée : on sait faire des courts-circuits de
bonne qualité jusqu’à, au moins, 500MHz (ce n’est pas le cas du circuit ouvert) ;
Un tripôle à entrée ou sortie court-circuitée est stable : ces mesures sont toujours
réalisables ;
Connaître les paramètres « Y » permet de connaître les conditions de stabilité d’un
tripôle (voir ci-dessous).

Stabilité d’un tripôle :


Soit le tripôle chargé en entrée et en sortie :
i1 i2

yg v1 Q v2 yL

y 21 . y12
CO : Conditions d’oscillation : Re( y11  y g  )<0
y 22  y L
y .y
I( y11  y g  21 12 ) = 0
y 22  y L
N.B. : si Re(yg)  ∞ le système est stable , il en est de même si Re(yL)  ∞

Ex 31 : Paramètres « Y »
Soit le tripôle simple, symétrique en « T » :
y1 y1

v1 y2 v2

1) Calculer ses paramètres « y » en fonction des admittances y1 et y2.


1 2
2) Quels sont ses paramètres quand y1 = et y2 = 2jCω puis lorsque y1=jCω et y2=
R R
3) En déduire les paramètres « y » du circuit :
I2 On posera :
C3 = 2.C1 = 2.C2 = 2C
R1 = R2 = 2.R3 = R
V1 V2

V2
4) En déduire lorsque I2 = 0 en fonction de R, C,ω.
V1

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V2
5) Mettre sous forme « canonique » :
V1
  o 
jQ.  
V2   o  

V1   o 
1  jQ.  

 o  
V 1 
Exprimer la bande rejetée (ω2-ω1) à 3dB  2   en fonction de ωo et Q.
 V 1 2 

Ex32 : Une réaction particulière : le « Bootstrap »


On s’intéresse ici à la technique dite du Bootstrapping qui consiste à modifier une fonction de
transfert H(jω) par une réaction particulière (série-parallèle) qui répond à :

V1 H(jω) V2
Ve Vs

KVs K<1

Vs
1) Exprimer en fonction de H(jω) et de K
Ve
Vs
2) La fonction de transfert H(jω) est celle de l’exercice précédent mettre sous forme
Ve
« canonique » :
  o 
jQ1 .  
Vs 
 o  

Ve   o 
1  jQ1 .  
 o  
3) Exprimer Q1 en fonction de K et de Q. En déduire la bande rejetée (ω2-ω1) à 3dB
V2 1 

 V  2  en fonction de ωo, K et Q. Faire les calculs numériques lorsque :
 1 
o
fo = 50 Hz = (réjecteur « 50Hz »)
2.

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4) Soit le montage :

a) Quelles valeurs de K et de fo pouvons-nous espérer ?


b) La bande réelle rejetée à 3dB ou plus va de 42 à 60,5 Hz. Est-elle celle que l’on devrait
atteindre ?

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