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LABORATOIRE DU MAHN-06/84
SAINT-LAURENT-DU-VAR, FRANCE
AU SIEGE DU LEFHE
2014
Cet ouvrage est dédié au nouveau né Raphaël Isoré-Bogreau
avec toutes nos félicitations aux heureux parents!
« La loi de l'évolution est la plus importante de toutes les lois du monde parce qu'elle
a présidé à notre naissance, qu'elle a régi notre passé, et dans une large mesure, elle
contrôle notre avenir »
Yves Coppens
Champ du carton B1254 contenant les types et paratypes
décrits dans cet article. Coll. L.E.F.H.E. (C. Avon & P. Courtial)
Coleoptera, Trechinae, Bembidiini, Tachyina
Types et paratypes : Coll. L.E.F.H.E. (C. Avon & P. Courtial)
Coleoptera, Trechinae, Bembidiini, Tachyina
64 Montages d’organes copulateurs
Coll. L.E.F.H.E. (C. Avon & P. Courtial)
Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
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Summary. – The Tachyina complex: new taxa, new groups, potential hybrids
and biogeography of the French Fauna, Provence-Alpes-Côte-d’azur
(Coleoptera, Trechinae, Bembidiini, Tachyina). In this paper we describe 18 new
taxa: Elaphropus (Tachyura) pseudodiabrachys Nov. ; Elaphropus (Tachyura)
tristriatus Nov. ; Elaphropus (Tachyura) pseudoquadrisignatus Nov. ; Elaphropus
(Tachyura) pseudotristriatus Nov. ; Elaphropus (Tachyura) pseudotristriatus Nov.
bleonensis Ssp. Nov. ; Elaphropus (Tachyura) galloprovincialis Nov. ; Elaphropus
(Tachyura) galloprovincialis Nov. vairensis Ssp. Nov. ; Elaphropus (Tachyura)
galloprovincialis Nov. inversus Ssp. Nov. ; Elaphropus (Tachyura) pseudinaequalis
Nov. ; Elaphropus (Tachyura) esteronensis Nov. ; Elaphropus (Tachyura)
pseudowalkerianus Nov. ; Elaphropus (Tachyura) maritimus Nov. ; Elaphropus
(Tachyura) subalpicola Nov. ; Elaphropus (Tachyura) assensis Nov. ; Elaphropus
(Tachyura) pseudosubalpicola Nov. ; Elaphropus (Paratachys) bistriatus minimus
Ssp. Nov. ; Tachys (Paratachys) pseudobistriatus Nov. et Tachys (Paratachys)
microscutellaris Nov.. We rehabilitate Elaphropus (Tachyura) pulicarius (Dejean,
1831) Bona Specie. We propose four local and potential hybrids : tristriatus Nov. X
pseudodiabrachys Nov. ; pseudotristriatus Nov. X pseudoquadrisignatus Nov. ;
pseudotristriatus Nov. X. and galloprovincialis Nov. X.. We propose five new
complex defined from the study of internal parts of copulatory organ (high resolution
and vectorization): complex of bistriatus Nov., complex of sexstriatus Nov., complex
of microscutellaris Nov., complex of parvulus Nov. and complex of subalpicola
Nov.. We establish maps of geographic distribution (geonemy) by increasing their
resolution with new groups described. We give further descriptions of other
Bembidiini of France fauna: Elaphropus (Sphaerotachys) haemorrhoidalis (Ponza,
1805) ; Porotachys bisulcatus (Nicolaï, 1822) ; Bembidion (Trepanes) maculatum
Dejean, 1831 ; Bembidion (Trepanes) octomaculatum (Goeze, 1777) ; Tachys (s. str.)
scutellaris Stephens, 1828.
Introduction
1
A review of the Australian Tachyine beetles of the subgenera Tachyura Motschoulsky and
Sphaerotachys Müller, with special regard to the tropical fauna : Insecta, Coleoptera, Carabidae,
Bembidinae. Spixiana 10(3) : 225-269.
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leur répartition. Nous avons donc de ce fait prospecté en ce sens
en France méditerranéenne pendant plusieurs années. De
nombreux spécimens ont été découverts et stockés au fur et à
mesure dans l’alcool à 60°/70° afin de permettre leur conservation
optimale en vue de leur future dissection.
Méthode d’étude
Nous avons indiqué plus haut que tous les exemplaires ont été
conservés dans l’alcool à 60°/70°. Au laboratoire, nos études étant
surtout portées sur l’observation et la comparaison des armatures
copulatrices des mâles, seuls des exemplaires frais ou conservés
en alcool présentent tous les avantages pour faciliter le transfert
sur montage microscopique sans en altérer l’édéage, en déformer
ou en dessécher son contenu.
Technique de récolte
Toutes les récoltes de spécimens ont été effectuées sur les berges
des cours d’eau, sous les galets et sans aucun piégeage.
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Le lit mineur correspond au chenal principal du cours d’eau. Il est
généralement emprunté par la crue annuelle, dite crue de plein-
bord, n’inondant que les secteurs les plus bas et les plus proches
du lit. Ses rives, qui ne sont pas à proprement dites « ripicoles »
mais plutôt subaquatiques sont, en région Provence-Alpes-Côte-
D’azur, colonisées par de petits coléoptères bien spécifiques et
adaptés à cette vie subaquatique : Thalassophilus longicornis
Sturm, 1825 (le Cians (06), le Jabron (04)) ; Perileptus
(Perileptus) areolatus (Creutzer, 1799) (le Gard (30), le Rhône, la
Durance (84), le Paillon, la Bévéra (06)).
Le lit moyen, limité par des talus, correspond au lit occupé par les
crues fréquentes à moyennes (fréquences comprises entre 2 et 10
ans) qui peuvent avoir une vitesse et une charge solide
importantes. Ses rives sont ici les zones ripicoles strictes qui nous
intéresseront.
Le lit majeur, limité par les terrasses, correspond au lit occupé par
les crues rares à exceptionnelles (fréquences variables de 10 à plus
de 100 ans) caractérisées par des hauteurs et vitesses d’eau
généralement modérées. Les talus qui annoncent les terrasses
anciennes sont les domaines de grand Bembidiini et autres
Chlaeniina. En milieu méditerranéen, les limites de ce lit majeur
du cours d’eau sont souvent très éloignées de celles du lit mineur,
la distance atteint parfois plusieurs centaines de mètres, surtout
dans les grands à moyens deltas comme le Rhône (13) ou le Var
(06) ou encore d’autres zones inondables davantage dans les terres
: l’Argens (83). On y collecte notamment au hasard de rares
espèces du sol ou des berges entrainées dans les détritus
d’inondations, dont leurs mœurs sont assez mal connues :
Porotachys bisulcatus (Nicolaï, 1822), Elaphropus
Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
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Photo 2 : même photo que la 1, mais ici traitée par la technique du « Relief
Shading », nous pouvons voir que les plages ont maintenant une épaisseur.
Photo 4 : sur cette photo, les zones à prospecter (en vert) sont manuellement
précisées par un spot rouge. Il s’agit de zones toujours définies à l’intérieur de la
courbe du fleuve, donc à l’abri de son charriage, entre les plages anciennes et les
avancées exposées. Nous retrouvons la zone ripicole stricte (zone de crues
exceptionnelles), le point haut des îles permanentes ainsi que le terminal de laisse
d’eau. Tous ces spots présentent un très grand potentiel pour la prospection des
Tachyina et nous ont permis de découvrir une remarquable biodiversité indigène.
Bien sûr, toutes ces études ici réalisées sur des fleuves, peuvent
être envisagées pour les lacs et autres points d’eau, qu’ils soient
naturels ou artificiels. Les mares temporaires abritent peu de
Tachyina mais les laisses de crues, les détritus d’inondations sont
souvent de bons spots temporaires. En ces circonstances, les
Tachyina remontent de quelques mètres en direction du premier
talus des plages anciennes et s’y bloquent : crue du lac artificiel de
Saint-Cassien mai 2007 (France, Montauroux, 83) ; crue de
l’Argens mai 2013 à Roquebrune sur Argens (France, 83) ;
montée du Paillon mai 2013 (France, Drap, 06) ; la Durance, au
niveau d’Avignon, après les orages d’été, août 2012 (France,
Bonpas, 84).
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Nouveaux groupes d’après la structure
des armatures copulatrices des mâles
Ainsi, cette étude sur les Tachyina a été effectuée sur cette même
idée des regroupements.
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L’ensemble (en vue plus éloignée) ressemble à un petit V ouvert.
(Fig. 16a).
Une autre petite pièce annexe (la deuxième), peu visible, existe en
dessous de la première branche du V. Il s’agit d’une densification
de plis et de sensilles qui rejoint souvent la masse notale (la
troisième pièce). Cette dernière, correspond à la chitinisation
terminale du canal supérieur du tegmen. Elle est en général de
forme oblongue ou allongée : Elaphropus (Tachyura)
galloprovincialis Nov..
Nouveaux taxons :
Elaphropus (Tachyura) pseudodiabrachys Nov.
Elaphropus (Tachyura) tristriatus Nov.
Elaphropus (Tachyura) pseudoquadrisignatus Nov.
Elaphropus (Tachyura) pseudotristriatus Nov.
Elaphropus (Tachyura) pseudotristriatus Nov. bleonensis Ssp. Nov.
Elaphropus (Tachyura) galloprovincialis Nov.
Elaphropus (Tachyura) galloprovincialis Nov. inversus Ssp. Nov.
Elaphropus (Tachyura) galloprovincialis Nov. vairensis Ssp. Nov.
Elaphropus (Tachyura) pseudinaequalis Nov.
Elaphropus (Tachyura) esteronensis Nov.
Hybrides potentiels :
Premier hybride local : tristriatus Nov. X pseudodiabrachys Nov.
Second hybride local : pseudotristriatus Nov. X pseudoquadrisignatus Nov.
Troisième hybride local : pseudotristriatus Nov. X.
Quatrième hybride local : galloprovincialis Nov. X.
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Groupe du parvulus Nov. (Fig. A2).
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Nouveaux taxons :
Elaphropus (Tachyura) maritimus Nov.
Elaphropus (Tachyura) subalpicola Nov.
Elaphropus (Tachyura) assensis Nov.
Elaphropus (Tachyura) pseudosubalpicola Nov.
Nouveaux taxons :
Tachys (Paratachys) bistriatus minimus Ssp. Nov.
Tachys (Paratachys) pseudobistriatus Nov.
La pièce ventrale existe aussi, mais ici elle est tantôt très chitinisée
et oblongue (Fig. 54) et tantôt en forme de boomerang
(microscutellaris, Fig. 57).
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La pièce notale est aussi présente, très chitinisée (Fig. 54) ou
davantage hyaline mais toujours de même forme générale
(microscutellaris, Fig. 57). Le petit groupe de sensilles est
toujours présent (Fig. A5).
Nouveau taxon :
Tachys (Paratachys) microscutellaris Nov.
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Elaphropus (Tachyura)
• Groupe du sexstriatus Nov.
Fig. 7. Long. Moy. 2,44 mm. De grande taille, plus grand que
diabrachys. Brun foncé brillant. Les appendices et les antennes
entièrement d’un testacé pâle alors que les antennes sont
dégradées chez diabrachys. Nous considérons cette espèce comme
un parent potentiel du premier hybride local : tristriatus Nov. X
pseudodiabrachys Nov. (Fig. 11).
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Elytres amples mais assez parallèles vers le milieu ; avec les
quatre macules orangées à dorées d’étendue variable mais toujours
plus petites et pas de même forme triangulaire que celles du
diabrachys ou du quadrisignatus. Les pointillés additionnels sur la
figure de l’habitus (Fig. 7) indiquent leur étendue maximum.
Marge élytrale large. Le disque avec trois stries bien imprimées,
les autres absentes. Deux soies discales sur la troisième strie.
Crosse apicale petite et droite, la soie apicale implantée vers le
milieu, c’est-à-dire qu’elle est plus basse que chez diabrachys ou
quadrisignatus. La longueur du champ radial du bord apical des
élytres est du type B, comme chez diabrachys.
Notons que les « diabrachys » lato sensu ont les élytres joints ou
presque joints à l’apex, contrairement à ceux des
« quadrisignatus » lato sensu qui sont largement disjoints. Ce
caractère est à notre sens taxonomiquement important et permet de
séparer rapidement les quadrimaculés. La longueur du champ
radial du bord apical des élytres (voir figure ci-dessus) permet
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Elaphropus (Tachyura) tristriatus Nov.
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Implantation géographique : France, Bonpas, la Durance (84) ;
L’Isle sur la Sorgue, les Névons, à la lumière (84).
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Elaphropus (Tachyura) pseudoquadrisignatus Nov.
Fig. 13. Long. Moy. 2,45 mm. De grande taille. Brun foncé.
Pattes, antennes et autres appendices d’un testacé jaunâtre. Les
palpes un peu plus sombres. Antennes longues et fines avec les
quatre derniers articles plus courts et plus larges. Nous
considérons cette espèce comme un parent potentiel du second
hybride local : pseudotristriatus Nov. X pseudoquadrisignatus
Nov. (Fig. 18).
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 16. Long. Moy. 1,79 mm. De petite taille. Brun de poix
brillant, appendices brun clair, palpes bruns, les antennes courtes
avec les deux premiers articles ou quelquefois les trois, brun clair.
Les autres articles d’un brun de poix. Nous considérons cette
espèce comme un parent potentiel du second et du troisième
hybride local : pseudotristriatus Nov. X pseudoquadrisignatus
Nov. (Fig. 18) et pseudotristriatus Nov. X (Fig. 18a).
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Elytres longs et étroits, de même forme générale que ceux de
tristriatus Nov. mais ici, cinq stries sont bien imprimées et
prennent une large part du disque des élytres. Crosse apicale
différente de celle de tristriatus Nov., plus petite et plus circulaire
avec la soie apicale vers le milieu.
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Implantation géographique : France, Bonpas, la Durance (84) ;
Lumière, le Calavon (84) ; Orange, l’Aigues (84). – Ssp.
bleonensis Nov. Digne-les-Bains, la Bléone (04).
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pseudotristriatus Nov. X pseudoquadrisignatus Nov.
Second hybride local.
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pseudotristriatus Nov. X
Troisième hybride local.
Fig. 18a. Long. Moy. 2,32 mm. De grande taille. Noir brillant,
appendices brun de poix. Fémurs rembrunis. Palpes bruns. Yeux
noirs. Les quatre premiers articles des antennes d’un brun clair
jaunâtre, les autres plus foncés. Le quatrième article plus long que
le troisième. Sillons frontaux bien imprimés.
Pronotum transverse, assez large, avec sa marge étroite. Sillon
médian présent dans toute la hauteur. Base subrectiligne. Côtés
légèrement sinués vers le bord basal puis régulièrement arrondis
du milieu au bord antérieur. Chétotaxie normale.
Elytres à épaules larges puis régulièrement rétrécis en allant vers
l’apex. Trois stries sur le disque avec la quatrième presque
totalement absente (quelques traces sur un exemplaire). Les
élytres peuvent être concolores ou avec de très légères macules
humérales et apicales diffuses et sombres (Fig. 18a), les apicales
jointes sur un exemplaire femelle (voir les pointillés sur la figure).
Deux soies sur la troisième strie. Crosse apicale longue et assez
ouverte avec sa soie avant le milieu. Nous tenons à spécifier que
chez les spécimens bien secs, les macules disparaissent presque
totalement.
Organe copulateur et son armature copulatrice strictement
identiques à ceux de pseudotristriatus Nov. (Fig. 15) que nous
Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
n’avons pour l’instant pas trouvé dans cette localité (ni un autre
éventuel proche parent).
Implantation géographique : France, Chabrières, l’Asse (04).
Vit en sympatrisme avec Elaphropus (Tachyura) assensis Nov.
qui lui ressemble beaucoup extérieurement mais qui pourtant,
appartient au groupe du subalpicola Nov. Etrangement, seule la
couleur des yeux (gris chez assensis Nov.) permet de les séparer
rapidement (exemplaires « frais ») lorsqu’il s’agit d’individus
concolores. La convergence morphologique des habitus de
groupes différents est ici remarquable dans une même localité.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 15a. Long. Moy. 2,14 mm. De taille très variable mais assez
grand en moyenne. Noir brillant. Antennes longues et fines avec
les trois premiers articles et la moitié du quatrième d’un brun clair
jaunâtre ; les autres bruns. Le quatrième article aussi long que le
troisième. Fémurs rembrunis. Yeux d’un gris foncé au noir. Palpes
noirs.
Pronotum transverse et peu cordiforme. Les côtés presque droits
des angles postérieurs au tiers antérieur, puis brusquement
arrondis. Sillon médian arrêté au tiers antérieur. Chétotaxie
normale.
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Elaphropus (Tachyura) galloprovincialis inversus Ssp. Nov.
Holotype : France, 1 ♂, Annot, la Vaïre (04). Coll. Avon &
Courtial.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 15c. Long. Moy. 2,24 mm. D’assez grande taille. Entièrement
noir (à part les macules élytrales légèrement plus claires). Palpes
noirs. Pattes d’un testacé jaunâtre avec les fémurs très foncés,
presque noirs. Antennes plus épaisses que chez inversus Ssp. Nov.
mais de même couleur. Yeux d’un gris foncé au noir. Sillons
frontaux comme ceux d’inversus Ssp. Nov.
Elytres comme chez inversus Ssp. Nov. mais la marge est plus
large. Trois stries bien marquées sur le disque. Pas de trace de la
quatrième strie. La troisième est plus courte à la base. Quelquefois
de très légères macules antérieures sur les individus de la
population de Digne-les-Bains (France, 04) (Fig. 15c).
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galloprovincialis Nov. X.
Quatrième hybride local.
Ces individus pourraient être pris pour des espèces à part entière
mais le mélange de caractères communs laisse penser qu’il s’agit
là aussi de cas d’hybridation.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 20. Long. Moy. 2,23 mm. De grande taille. Entièrement noir.
Les palpes noirs avec l’apex testacé jaunâtre. Antennes dégradées
de noir à partir du quatrième article inclus. Ce dernier, beaucoup
plus court que le troisième. Toutes les pattes ont les fémurs
rembrunis. Yeux moyens et noirs. Tête large. Sillons frontaux bien
marqués mais assez courts.
Organe copulateur (Fig. 21), assez épais avec son apex en large
museau de dauphin très saillant. Le style gauche porte trois soies à
l’apex. L’armature copulatrice interne (Fig. 22) comme chez
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pseudotristriatus Nov. mais dans l’ensemble, plus aplatie. La
pièce notale (la chitinisation terminale du canal supérieur du
tegmen) est plus longue ; la pièce centrale en V très ouvert, dont la
partie basale est plus chitinisée que celle du plan arrière. La pièce
plissée verticale est présente, comme chez tous les Elaphropus.
Elle est assez courte mais bien visible.
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La population poecilandrique (poecilogène)
d’Elaphropus (Tachyura) pseudinaequalis Nov.
Nous pensions déjà que les isolats des Tachyina étaient plus stricts
(endémisme restreint) que ce que l’on pourrait imaginer, sinon
pourquoi autant de diversité spécifique, d’hybrides potentiels et de
sous-espèces sympatriques ?
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Elaphropus (Tachyura) esteronensis Nov.
Fig. 24. Long. Moy. 1,94 mm. De taille moyenne. Brun de poix
avec les fémurs non rembrunis, les pattes entièrement d’un testacé
jaunâtre. Les antennes assez trapues avec seuls les deux premiers
articles et la moitié du troisième plus clairs, les autres rembrunis
jusqu’à l’apex. Sillons frontaux assez courts.
Elytres comme chez tristriatus Nov. mais la marge est plus large
vers le groupe des fouets huméraux. Cinq stries sont visibles mais
seules les quatre premières sont bien imprimées. Deux soies
discales sur la troisième strie, normalement implantées. Deux
petites macules élytrales rousses à peine visibles sur le disque au
tiers basal. Crosse apicale longue avec sa soie apicale implantée
davantage vers sa base que vers son crochet.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Elaphropus (Tachyura)
• Groupe du parvulus Nov.
Remarque :
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Fig. 27. Long. Moy. 2,08 mm. D’assez grande taille pour ce
groupe. Noir ou brun de poix foncé et brillant. Appendices du
brun au brun clair. Antennes dégradées avec ses trois premiers
articles plus clairs.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 30. Long. Moy. 1,74 mm. De petite taille, avec la forme
générale d’un walkerianus (Sharp, 1913), mais cette espèce est
brun rougeâtre non uniforme, c’est-à-dire avec de petites macules
éparses et sans forme, légèrement plus claires que la teinte des
élytres (non représentées sur la figure 30). Tête brun foncé et
appendices brun clair. Les antennes sont entièrement d’un brun
clair mais légèrement dégradées vers le plus foncé. Seuls deux
mâles sont connus.
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Elaphropus (Tachyura)
• Groupe du subalpicola Nov.
Fig. 32. Long. Moy. 2,05 mm. De grande taille. Entièrement noir
brillant. Les appendices d’un jaune clair. Palpes noirs. Antennes
dégradées à partir de la moitié du troisième article. Sillons
frontaux bien marqués.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 35. Long. Moy. 1,98 mm. De taille moyenne, plus petite que
celle de maritimus Nov. et pseudosubalpicola Nov. Entièrement
noir brillant. Les yeux noirs. Palpes foncés mais éclaircis à l’apex.
Pattes brunes avec les fémurs plus rembrunis. Antennes avec les
quatre premiers articles d’un brun jaunâtre, les autres d’un brun
plus foncé. Sillons frontaux bien marqués.
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Elaphropus (Tachyura) assensis Nov.
Fig. 35a. Long. 1,95 mm. De taille moyenne à petite. Noir brillant.
Appendices d’un brun de poix clair. Fémurs rembrunis. Palpes
noirs. Yeux gris. Antennes longues et fines, régulièrement
dégradées du brun au brun de poix. Le quatrième article à peine
plus court que le troisième. Sillons frontaux assez courts et bien
marqués. Un seul mâle est connu.
deux grandes soies apicales. Deux petits pores sont visibles mais
ne portent pas de soie. Armature copulatrice (Fig. 37a)
caractéristique du groupe. Elle est composée de trois pièces. La
principale est en C comme chez pseudosubalpicola Nov. mais
moins ample, plus verticalement allongée et plus crochue. La
chitinisation terminale du canal supérieur du tegmen est mince et
allongée, subhorizontale. Elle surplombe le large amas de sensilles
ici implantées triangulairement. Les autres pièces semblent plus
membraneuses. Elles constituent le reste de la grande pièce
subverticale hyaline rencontrée chez les autres représentants du
sous-genre Tachyura.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 38. Long. Moy. 2,08 mm. De grande taille, comme chez
maritimus Nov. Entièrement noir brillant. Les yeux noirs. Palpes
foncés mais éclaircis à l’apex. Pattes brunes avec les fémurs plus
rembrunis. Antennes avec les quatre premiers articles d’un brun
jaunâtre, les autres d’un brun plus foncé. Sillons frontaux bien
marqués.
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Tachys (Paratachys)
• Groupe du bistriatus Nov.
Fig. 41. Long. Moy. 1,67 mm. De très petite taille, l’un des plus
petits Paratachys connus de France2. Entièrement brun de poix.
Tous les appendices d’un testacé jaunâtre. Antennes d’un brun
jaunâtre mais chez la population de Montauroux, lac de Saint
Cassien (France, 83), le premier article est plus clair. Sillons
frontaux peu marqués. Tête avec de gros yeux saillants.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 44. Long. 1,73 mm. De petite taille. Noir. Yeux de taille
moyenne, cernés comme ceux de bistriatus (Duftschmid, 1812)
(Fig. 41b). Un seul mâle connu. Cette espèce est très difficile à
identifier sans l’étude de l’armature copulatrice du mâle. Nous
pouvons facilement la confondre avec microscutellaris Nov. S’ils
sont mélanisants. De plus et comme ce dernier, cette espèce
possède une soie discale postérieure.
Elytres assez amples avec leur plus grande largeur vers le tiers
apical. Marge large et régulière jusqu‘au tiers apical, puis plus
large et arrêtée bien avant l’apex des élytres. Trois stries sont
visibles mais seule les deux premières sont bien imprimées. Une
soie discale antérieure en place de la quatrième strie et une soie
postérieure très fine et à peine perceptible. Crosse apicale assez
longue et droite, son crochet ouvert. La soie apicale normalement
implantée.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
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Tachys (Paratachys)
• Groupe du microscutellaris Nov.
Fig. 55. Long. Moy. 1,80 mm. La taille d’un petit bistriatus
(Duftschmid, 1812). Yeux assez petits. Tête toujours foncée
comme chez le micros. Le reste entièrement brun clair brillant
avec les appendices un peu plus jaunâtres. Antennes pâles et très
peu dégradées. Des formes sombres existent mais la tête reste
toujours généralement plus foncée.
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3
Organe copulateur d'un mâle de Gironde (France), indiqué sur internet comme étant celui de
Tachys (Paratachys) bistriatus (Duftschmid, 1812). Mais il s'agit ici certainement d'une nouvelle
espèce à rapprocher davantage du microscutellaris Nov.. Espèce citée aussi d’Allemagne, Baden-
W. Sasbach Rheinauen. Fig. 54. Zoom et détail des armatures copulatrices du mâle de France,
Gironde. Espèce non étudiée.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Répartitions géographiques
Biogéographie en haute définition à partir des nouveaux groupes
avec intégration du sous-groupe du galloprovincialis Nov.
Biogéographie
4
Notons que chez ces coléoptères, tantôt les mâles ou tantôt les femelles peuvent être aptères. Ce
phénomène complique ainsi davantage l’interprétation des mouvements de populations et de ce fait,
les circonstances des éventuelles hybridations.
103
Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
107
Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Fig. 58. Long. Moy. 2 mm. ♂ Ailés, ♀ ailées, assez trapu et très
convexe, oblong. La figure 58 ne peut montrer à quel point cet
Elaphropus est différent des autres (d’où sa division
subgénérique). Effectivement, il est presque globuleux et très
luisant. Sillons frontaux arrêtés en arrière au niveau du milieu de
l’œil. Coloration brun de poix, d’aspect très brillant. Pattes et
appendices d’un testacé jaunâtre. Antennes avec les deux premiers
articles clairs, les autres rembrunis.
109
Pronotum transverse, sensiblement sinué vers sa base et largement
et régulièrement arrondi en allant vers son bord antérieur. Sillon
médian très peu imprimé et quelquefois totalement absent (France,
Roquebrune sur Argens, l’Argens (83)). Marge moyennement
large et assez régulière.
Organe copulateur (Fig. 59) petit et court, bulbe basal assez étroit,
avec un léger rétrécissement, puis progressivement élargi au
niveau des pièces copulatrices. L’apex est en museau de dauphin
bien arrondi. Style gauche long et effilé dépassant l’apex de
l’édéage avec ses soies. Ce style est en général armé de trois soies
plus ou moins implantées triangulairement, mais chez la
population de France, Rognes, Saint Christophe, la Durance (13)
(Fig. 59a), seulement deux soies assez courtes sont présentes.
Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
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Organe copulateur (Fig. 62) assez robuste avec son arc notal bi-
angulé. Bulbe basal assez gros et crochu. Bord ventral du tegmen
arqué puis rectiligne en allant vers l’apex. Apex arrondi. Style
gauche armé de deux longues soies ne dépassant pas l’apex de
113
l’édéage. Armature copulatrice (Fig. 63) complexe, hyperplasique
mais dont plusieurs structures peuvent se distinguer. La
vectorisation des photographies numériques en haute définition
nous donne aujourd’hui la possibilité d’améliorer la résolution de
ces pièces complexes sans les extraire avec des visualisations
précises et sans artéfacts.
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115
Bembidion (Trepanes) maculatum Dejean, 1831
Pronotum transverse avec son bord basal étroit, mais moins que
celui de l’octomaculatum. Les angles postérieurs droits. Bords
parallèles dans la zone basale puis sinués.
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117
Bembidion (Trepanes) octomaculatum (Goeze, 1777)
Long. Moy. 2,6 mm. De taille plus petite que celle de maculatum.
Noir métallique avec les élytres brun de poix plus ou moins clair.
Moins de macules élytrales jaunes que chez maculatum.
Pronotum transverse avec son bord basal plus étroit que chez
maculatum. Les angles postérieurs petits et obtus. Les côtés plus
faiblement sinués.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Ill. Brit. Ent., Mand., II, 5. – Germar, 1829, Thon Arch. II, 11. –
Puel, 1935, Misc. XXXVI, hors-texte, p. 11. – Var. atratus Costa,
1888, Att. Ac. Nap., (2) I, 85. – Var. subscutellaris Puel, 1935, l.
c., 12 ; Type : France, Camargue. - Subsp. transbaicalicus
Shilenkov, 2002 ; Type : Russie, Tchita (Chita), lac de Zun-Torey.
– Coulon 2011, Bull. Soc. ent. Fr. 116(3), 2011 : 303-320. Coulon
considère la variante atratus de Costa comme étant une bonne
espèce.
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Les comptes-rendus du LEFHE - 2014
Planches complémentaires
Fig. 52. - Organe copulateur de Tachys (Paratachys) vandeli (Mateu & Colas,
1954)5. Portugal, Madère, Pico Queimado.
5
Le vandeli a été considéré comme synonyme de bistriatus par Kopecky & Serano (2002) mais les
pièces copulatrices se rapprochent visiblement davantage de l'obtusiusculus (pièce copulatrice
notale globuleuse).
123
Fig. 71. - Organe copulateur d’Elaphropus (Tachyura) pallidicornis (Jeanne,
1990), autre forme « incertae sedis » du Portugal – Non étudiée6.
Fig. 77. - Habitus femelle « incertae sedis » de France, Alsace (67) appartenant
peut-être à Elaphropus (Tachyura) walkerianus (Sharp, 1913) (le walkeriana de
Sharp), mais le type de Sharp est anglais (Hants, Surrey). Il a été cité également
de Paris et Limoges (Jeannel, 1941).
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6
Notons que vu la diversité et l’endémisme que nous découvrons progressivement chez les
Tachyina, il est nécessaire aujourd’hui de considérer toutes les localités mentionnées par Jeanne
(L’Entomologiste 46 : 245-252, 1990) indiquées comme « paratypes » d’Elaphropus (Tachyura)
pallidicornis, comme appartenant à d’autres espèces.
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Tous les dessins vectoriels originaux7 au format DWG (DraWinG, standard de
l'industrie CAO et DAO) peuvent-être téléchargés à cette adresse :
http://urlc.fr/WhcpbQ
7
Ces dessins vectoriels sont compilés à l’intérieur d’un seul fichier DWG qui nécessite le logiciel
gratuit AUTODESKTM TRUEVIEW pour être visualisé.
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