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Module : systèmes non linéaires

Ahmed MAIDI (UMMTO)

Master académique (AS et AII)

ahmed.maidi@gmail.com

30 août 2020

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 1 / 29
Chapitre 1. Généralités sur les systèmes non linéaires

1 Notion de système dynamique

2 Définition d’un système non linéaire

3 Notion de modèle mathématique

4 Représentation d’un système non linéaire

5 Sources des non linéarités

6 Conditions d’existence de la solution

7 Points d’équilibre

8 Notion du point d’équilibre

9 Linéarisation autour d’un point d’équilibre

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 2 / 29
Notion de système dynamique

Les variables caractéristiques d’un système dynamique sont :

Commandes : variables à manipuler pour changer le comportement


dynamique du système.
Sorties : variables à commander pour leurs imposer un certain
comportement désirées (stabilité et performances).
Perturbations : variables aléatoires qui perturbent le fonctionnement
correct du système.
États : variables internes du système.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 3 / 29
Définition d’un système non linéaire
Rappel sur les équations différentielles ordinaires

Équation différentielle ordinaire : établit une relation entre la variable


indépendante t, la variable dépendante (fonction inconnue) x(t) et ses
dérivées xÛ (t), xÜ (t), . . ., x(n) (t).
Symboliquement
 
F t, xÛ (t), xÜ (t), . . . , x(n) (t) = 0 (1)

ou
dx(t) d2 x(t) dx(n) (t)
 
F t, , , . . ., =0 (2)
dt dt2 dtn
L’ordre de l’équation différentielle ordinaire est l’ordre de la dérivée la plus
élevée contenue dans cette équation.
Deux classes des équations différentielles ordinaires : équations linéaires
et non linéaires.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 4 / 29
Définition d’un système non linéaire
Rappel sur les équations différentielles ordinaires

Une équation différentielle est linéaire si :


1. le degré de la variable dépendante et de chaque dérivée contenue dans
cette équation est égale à 1,
2. le coefficient de la variable dépendante et les coefficients des dérivées
contenues dans cette équation sont constants ou des fonctions de la
variable indépendante t.
Si une de ces deux conditions n’est pas vérifiée, l’équation différentielle
ordinaire est non linéaire.
Ordre et degré d’une dérivée
5
d(3) x(t)

(3)
dt3

degré : 5.
ordre : 3.
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Définition d’un système non linéaire
Rappel sur les équations différentielles ordinaires

Exemple : classification des équations différentielles ordinaires


Classer les équations différentielles suivantes :
dx(2) (t) dx(t)
1
2
+ 2t + x2 (t) = 0.
dt dt
dx(2) (t) dx(t)
2
2
+ 5 x(t) + x(t) = 0.
dt dt
dx(2) (t) dx(t)
3 + 3 sin(t)3 + x(t) = 0.
dt2 dt
 (3)  2
dx (t) dx(t)
4 + + x(t) = 0.
dt3 dt

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 6 / 29
Définition d’un système non linéaire
Rappel sur les équations différentielles ordinaires

Exemple : classification des équations différentielles ordinaires


dx(2) (t) dx(t)
1 + 2t + x2 (t) = 0 (non linéaire, le degré de la variable x(t)
dt2 dt
est 2)
dx(2) (t) dx(t)
2
2
+ 5 x(t) + x(t) = 0 (non linéaire, le coefficient de la dérivée
dt dt
d’ordre 1 dépend de la variable dépendante x(t))
dx(2) (t) dx(t)
3 + 3 sin(t)3 + x(t) = 0 (linéaire)
dt2 dt
 (3)  2
dx (t) dx(t)
4
3
+ + x(t) = 0 (non linéaire, le degré de la dérivée
dt dt
d’ordre 3 x(t) est 2)
Les termes encadrés sont les termes non linéaires (voir la définition d’une
équation différentielle linéaire ).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 7 / 29
Notion de modèle mathématique

Utilité d’un modèle mathématique


étudier la dynamique du système,
concevoir un système de commande.

Obtention d’un modèle mathématique


1 Modélisation mathématique : Écriture des lois physiques régissant les
différents phénomènes physiques du système.
2 Modélisation expérimentale (identification) : Le principe consiste à utiliser
des mesures pour déterminer le modèle.

Système non linéaire


Un système est non linéaire si son comportement dynamique est décrits
par une équation différentielle non linéaire.
Un système est linéaire s’il vérifie l’hypothèse de linéarité, c’est-à-dire le
principe de superposition (propriétés d’additivité et d’homogénéité).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 8 / 29
Notion de modèle mathématique

Principe de superposition : propriété d’additivité


La réponse y(t) d’un système linéaire à une entrée u(t) composée de la
combinaison linéaire de plusieurs entrées
q
Õ
u(t) = αk uk (t) (4)
k=1

est la somme des réponses élémentaires yk (t) à chacune des entrées


individuelles
q
Õ
y(t) = αk yk (t) (5)
k=1

Principe de superposition : propriété d’homogénéité


Pour une entrée α u(t), la sortie est donnée par α y(t).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 9 / 29
Notion de modèle mathématique

Cas d’un système non linéaire


Un système non linéaire ne vérifie pas le principe de superposition.

Exemple : application du principe de superposition


Considérons le système dynamique décrits par l’équation différentielle suivante

d2 y(t) dy(t)
2
+ 3 sin3 (t) + y(t) = 2 u(t) (6)
dt dt
Soit y1 (t) et y2 (t) les sorties obtenues en appliquant respectivement les
commandes u1 (t) et u2 (t), alors on a :

d2 y1 (t) dy1 (t)


2
+ 3 sin3 (t) + y1 (t) = 2 u1 (t) (7)
dt dt
d2 y2 (t) dy2 (t)
2
+ 3 sin3 (t) + y2 (t) = 2 u2 (t) (8)
dt dt
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 10 / 29
Notion de modèle mathématique

Exemple : Application du principe de supperposition


La somme des deux équations donne :

d2 y1 (t) dy1 (t) d2 y2 (t) dy2 (t)


2
+ 3 sin3 (t) + y1 (t) + + 3 sin3 (t) + y2 (t) = 2 u1 (t) + 2 u2 (t) (9)
dt dt dt dt2

qu’on peut arranger comme suit :

d2 y1 (t) d2 y2 (t) dy1 (t) dy2 (t)


+ + 3 sin3 (t) + 3 sin3 (t) + y1 (t) + y2 (t) = 2 u1 (t) + 2 u2 (t) (10)
dt2 dt dt dt
d2 (y1 (t) + y2 (t)) d(y1 (t) + y2 (t))
+ 3 sin3 (t) + y1 (t) + y2 (t) = 2 (u1 (t) + u2 (t)) (11)
dt2 dt

Les commande u(t) = u1 (t) + u2 (t) produit la sortie y(t) = y1 (t) + y2 (t). Le
principe de superposition est vérifié. Le système est linéaire.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 11 / 29
Représentation d’un système non linéaire

Représentation d’état

xÛ (t) = f (x(t), u(t), t) (Equation d’état) (12)


y(t) = h(x(t), u(t), t) (Equation de sortie) (13)

 x1 (t)   u1 (t)   y1 (t) 


x(t) =  ... u(t) =  ... y(t) =  ...
     
, ,
     
 (14)
     
 xn (t)   um (t)   yr (t) 
     

x ∈ <n : vecteur d’état,


u ∈ <m : vecteur de commande,
y ∈ <r : vecteur de sortie,
f : <n × <m × <+ → <n et h : <n × <m × <+ → <r : fonctions
vectorielles non linéaires.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 12 / 29
Représentation d’un système non linéaire

Représentation d’état
 f1 (x(t), u(t), t)   h1 (x(t), u(t), t) 
   
 f2 (x(t), u(t), t)   h2 (x(t), u(t), t) 
f = .. , h=  ..
   
(15)
. .

   
   
 fn (x(t), u(t), t)   hr (x(t), u(t), t) 
   

Système affine en l’entrée  g11 (x(t)) . . . g1m (x(t)) 


 g21 (x(t)) . . .
 
g2m (x(t))
xÛ (t) = f (x(t)) + g(x(t)) u(t)

g(x(t)) =  .. ..
 
. ... .

y(t) = h(x(t))
 
 gn1 (x(t)) . . .
 
 gnm (x(t)) 
Système bilinéaire :
f (x(t)) = A(t) x(t) E(t) ∈ <1×m
g(x(t)) = x(t) E(t)

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 13 / 29
Représentation d’un système non linéaire

Représentation d’état
Système libre (non forcé) : pas de u(t) dans la fonction f .

xÛ (t) = f (x(t), t) (16)

Système autonome : pas de t dans la fonction f

xÛ (t) = f (x(t), u(t)) (17)

Système linéaire :

xÛ (t) = A(t) x(t) + B(t) u(t) (18)


y(t) = C(t) x(t) + D(t) x(t) (19)

A ∈ <n×n : matrice d’état. B ∈ <n×m : matrice de commande.

C ∈ <r×n : matrice de sortie. D ∈ <r×m : matrice de transmission directe.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 14 / 29
Sources des non linéarités
Phénomènes physiques non linéaires (réaction chimique, mouvement
d’un fluide),
Éléments dont la caractéristique entrée/sortie est non linéaire (relais,
diode, vanne).

Non linéarités de base


y(t) y(t) y(t)

u(t) u(t) u(t)

1)- Courbure. 2)- Saturation. 3)- Seuil.


y(t) y(t)

u(t) u(t)

4)- Hystérésis (jeu). 5)- Relais (Commutateur tout-ou-rien).

Figure 1 – Exemples de non linéarités de base.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 15 / 29
Sources des non linéarités

Non linéarités combinées


y(t) y(t) y(t)

u(t) u(t) u(t)

1)- Courbure avec hystérésis. 2)- Relais avec seuil. 3)- Seuil avec saturation.
y(t) y(t)

u(t) u(t)

4)- Relais avec seuil et hystŕésis. 5)- Relais avec hystérésis.

Figure 2 – Exemples de non linéarités combinées.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 16 / 29
Conditions d’existence de la solution

Existence de la solution
On suppose que la fonction f (x(t), t) est
1 continue par rapport à ses deux variables ;
2 lipschitzienne par rapport à sa première variable x(t), c’est-à-dire qu’il
existe une constante positive L (appelée constante de Lipschitz) telle que

kf (x(t), t) − f (z(t), t)k ≤ Lkx(t) − z(t)k, ∀t ∈ D, ∀x, z ∈ <n, (20)

Dans ce cas, la solution x(t) du problème de Cauchy existe, est unique et


appartient à C1 (D).

La vérification de l’existence de la solution est importante comme phase de


validation. Puisque avant d’étudier ou concevoir une loi de commande, on doit
être sûr qu’on a un problème bien posé.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 17 / 29
Conditions d’existence de la solution

Exemple : fonction lipschitzienne


Fonction : f (x) = x2 , x ∈ D = [0, 2].
Démonstration :

kf (x) − f (z)k = kx2 − z2 k = |x2 − z2 | (21)


|x − z | = |(x + z) (x − z)|
2 2
(22)
= |(x + z)| |(x − z)| (23)

Comme x ∈ D = [0, 2], alors max |x + z| = 4

kf (x) − f (z)k ≤ 4 |(x − z)| (24)


kf (x) − f (z)k ≤ 4 k(x − z)k (25)

Constante de Lipschitz L = 4.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 18 / 29
Points d’équilibre
Le concept le plus important en analyse des systèmes non linéaires est celui
du point d’équilibre.
Point d’équilibre
Un point x = xe dans l’espace d’état est un point d’équilibre pour le système
non linéaire autonome suivant :

xÛ (t) = f (x(t)) (26)

si pour x(t0 ) = xe on a x(t) = xe, ∀t > t0 .

D’après la définition, les points d’équilibres du système (26) sont les racines
réelles de l’équation f (xe ) = 0, c’est-à-dire xe ∈ <n . En effet, si

dx(t))
xÛ (t) = = f (xe ) = 0 (27)
dt
on déduit que le point xe est constant, par conséquent d’après la définition, xe
est un point d’équilibre.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 19 / 29
Points d’équilibre

Exemple : points d’équilibre


Déterminer les points d’équilibre du système suivant :

xÛ (t) = r + x2 (t), r∈< (28)

Pour déterminer les points d’équilibre, on résout l’équation algébrique


suivante :
xÛ (t) = 0 ⇒ f (xe ) = r + xe2 = 0 (29)

On les trois cas suivant :


√ √
Si r < 0, on a deux points d’équilibre xe = − r et xe = + r.
Si r = 0, on a un point d’équilibre xe = 0.
Si r > 0, pas de points d’équilibre (rappelons que xe doit être un nombre
réel).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 20 / 29
Linéarisation autour d’un point d’équilibre
Considérons un point d’équilibre xe , ue et ye et introduisons les variables
d’écarts suivantes :
∆x = x − xe (30)
∆u = u − ue (31)
∆y = y − ye (32)
Le modèle linéaire approximant le système non linéaire autonome
xÛ (t) = f (x(t), u(t)) (33)
y(t) = h(x(t), u(t)) (34)
pour des petites variations autour du point d’équilibre est donnée comme suit :
∆Ûx(t) = A ∆x(t) + B ∆u(t) (35)
∆y(t) = C ∆x(t) + D ∆u(t) (36)

A = ∇x f | x=xe, u=ue , B = ∇x f | x=xe, u=ue , C = ∇u h| x=xe, u=ue , D = ∇x h| x=xe, u=ue
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020
(37)
21 / 29
Linéarisation autour d’un point d’équilibre

 ∂f1 ∂f1 ∂f1   ∂f1 ∂f1 ∂f1 


··· ···
∂x1 ∂x2 ∂xn ∂u1 ∂u2 ∂um
   
   
∂f2 ∂f2 ∂f2 ∂f2 ∂f2 ∂f2
   
··· ···
   
∇x f =  ∂x1 ∂x2 ∂xn , ∇u f =  ∂u1 ∂u2 ∂um
   
.. .. .. .. .. ..

..  .. 
 . . . .   . . . . 
∂fn ∂fn ∂fn ∂fn ∂fn ∂fn
   
   
 ···   ··· 

 ∂x1 ∂x2 ∂xn 


 ∂u1 ∂u2 ∂um 

(38)

 ∂h1 ∂h1 ∂h1   ∂h1 ∂h1 ∂h1 


··· ···
∂x1 ∂x2 ∂xn ∂h1 ∂u2 ∂um
   
   
∂h2 ∂h2 ∂h2 ∂h2 ∂h2 ∂h2
   
··· ···
   
∇x h =  ∂x1 ∂x2 ∂xn , ∇u h =  ∂u1 ∂u2 ∂um
   
.. .. .. .. .. ..

..  .. 
 . . . .   . . . . 
∂hr ∂hr ∂hr ∂hr ∂hr ∂hr
   
   
 ···   ··· 

 ∂x1 ∂x2 ∂xn 


 ∂u1 ∂u2 ∂um 

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 (39)
22 / 29
Linéarisation autour d’un point d’équilibre

Linéarisation : exemple d’application


Linéariser le système suivant

xÛ 1 (t) = x1 (t) + x22 (t) + x1 (t)u(t) ⇒ f1 = x1 (t) + x22 (t) + x1 (t)u(t) (40)
xÛ 2 (t) = x1 (t) + x2 (t) ⇒ f2 = x1 (t) + x2 (t) (41)
y(t) = x1 (t) x2 (t) ⇒ h1 = h = x1 (t) x2 (t) (42)

autour du point d’équilibre x1e = −3, x1e = 3, ue = 2 et ye = −3.

 ∂f1 ∂f1  
1 + u(t) 2 x2 (t) 1+2 2×3
  
∂x1 ∂x2
 
∇x f =  = ⇒ A=
 
 ∂f2 ∂f2  1 1 1 1
∂x1 ∂x2
 
 
 ∂f1     
∂u x1 (t) −3
 
∇u f =  = ⇒ B=
 
 ∂f2 
 0 0
∂u
 
 
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 23 / 29
Linéarisation autour d’un point d’équilibre

Linéarisation : exemple d’application

∂h1 ∂h1
 
∇x h = = x2 (t) x1 (t) ⇒ C = 3 −3
   
(43)
∂x1 ∂x2
∂h1
 
∇u h = = [0] ⇒ D = [0] (44)
∂x1

Le modèle linéaire est :


   
3 6 −3
∆Ûx(t) = ∆x(t) + ∆u(t) (45)
1 1 0
∆y(t) = 3 −3 ∆x(t)
 
(46)

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 24 / 29
Exercices
Exo. 1 Considérons le système hydraulique (bac de stockage) de la Figure 3.

Qe (t)

h(t)

θ Qs (t)

2r

Figure 3 – Bac de stockage.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 25 / 29
Exercices

Le bac est alimenté par le débit Qe (t) pour avoir en sortie un débit Qs (t) qu’on
suppose proportionnel à la hauteur h(t) du fluide dans le bac, c’est-à-dire
Qs (t) = α h(t). En utilisant le bilan de matière, déterminer le modèle
mathématique du bac.

2r

Le volume d’un cône d’une


hauteur l et d’une base (disque)
de rayon r (Figure 4) est donné
l
par la formule suivante :

π 2
V= r l
3

Figure 4 – Cône.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 26 / 29
Exercices
Exo. 2 Considérons le circuit électronique de la Figure 6. Le circuit est
constitué d’une source d’alimentation en tension U , d’une résistance R, d’une
inductance L, d’un condensateur C et d’une diode. La caractéristique
ID = Φ(VD ) de la diode est donnée par la Figure 5. On demande de préciser le
type de la caractéristique de la diode et de déterminer le modèle
mathématique du circuit.
L

R
+
VC −+ C −
VD
+
U −

Figure 5 – Circuit électronique.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 27 / 29
Exercices

1.0

0.8

0.6

ID [mA]
0.4

0.2

0.0

0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0


VD [V]

Figure 6 – Caractéristique de la diode ID = Φ(VD ).

Exo. 3 Démontrer que la fonction f (x1, x2 ) est lipschitzienne pour


(x1, x2 ) ∈ [−2, 2] × [−2, 2].
−x1 + x1 x2
 
f (x1, x2 ) = (47)
x2 − x1 x2
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 28 / 29
Exercices

Inégalité de Young
Soit p ∈ [1, ∞) et 1/p + 1/q = 1, si a > 0 et b > 0 alors on a l’inégalité
suivante :
ap bq
ab ≤ + (48)
p q

Exo. 4 Soit le système non linéaire non forcé


 
xÛ 1 (t) = −x2 (t) − µ x1 (t) x12 (t) + x22 (t) (49)
 
xÛ 2 (t) = x1 (t) − µ x2 (t) x12 (t) + x22 (t) (50)

y1 (t) = x1 (t) + x2 (t) (51)


y2 (t) = 2 x12 (t) + x1 (t) (52)

Linéariser le système autour de ses points d’équilibre.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Généralités sur les systèmes 30 août 2020 29 / 29
Module : systèmes non linéaires

Ahmed MAIDI (UMMTO)

Master académique (AS et AII)

ahmed.maidi@gmail.com

2 mai 2020

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 1 / 35


Chapitre 2. Méthode du plan de phase

1 Définitions générales

2 Construction pratiques des trajectoires de phase

3 Cycles limites

4 Solution numérique d’un modèle mathématique

5 Exercices

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 2 / 35


Définitions générales

La méthode du plan de phase est une technique graphique utilisée pour l’étude
des systèmes non linéaires et la conception des correcteurs. Cette méthode
est limitée aux systèmes non linéaires dont la dynamique est décrite par une
équation différentielle ordinaire du second ordre. Notons que la plupart des
systèmes dynamiques peuvent être modélisés par des équations de second
ordre. La méthode du plan de phase permet d’examiner graphiquement
l’évolution de la solution de l’équation différentielle pour comprendre le
comportement du système et tirer une conclusion sur la stabilité.

Le principe de la méthode du plan de phase, introduite par Henri Poincaré,


consiste à générer dans l’espace d’état d’un système dynamique du second
ordre, appelé plan de phase, les trajectoires (solutions des équations
différentielles ordinaires) du mouvement obtenues pour différentes conditions
initiales et d’en examiner les caractéristiques qualitatives.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 3 / 35


Définitions générales
On considère le système non linéaire autonome non forcé décrit par le modèle
d’état :
xÛ 1 (t) = f1 (x1 (t), x2 (t)) (1)
xÛ 2 (t) = f2 (x1 (t), x2 (t)) (2)
avec la condition initiale  
x1 (0)
x(0) = (3)
x2 (0)

Plan de phase
Le plan Ox1 x2 est appelé plan de phase.

On suppose que la fonction vectorielle


 
f1 (x1 (t), x2 (t))
f (x1 (t), x2 (t)) = (4)
f2 (x1 (t), x2 (t))
vérifie les conditions d’existence de la solution (voir le chapitre 1). Dans ce
cas, pour une condition donnée x(0), on obtient une solution x(t).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 4 / 35
Définitions générales

Trajectoire de phase
La représentation de la solution x(t), quant t varie de 0 à +∞, par une courbe
paramétrée par t dans le plan de phase appelé trajectoire de phase.

Exemple : Trajectoire de phase


Soit le système linéaire suivant :

xÛ 1 (t) = −x1 (t)


 
2
, x(0) = (5)
xÛ 2 (t) = −2 x2 (t) 4

La solution x(t) est donnée comme suit : x1 (t) = 2 e−t et x2 (t) = 4 e−2 t . Pour
tracer la trajectoire de phase dans le plan Ox1 x2 , on a :
2
2 ©1
x2 (t) = 4 e−t ⇒ x2 (t) = 4 ­ 2 e−t ® ⇒ x2 = x2
ª
­ 2 |{z}® 1 (6)
« x1 (t) ¬
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 5 / 35
Définitions générales

Exemple : Trajectoire de phase

x2

L’allure de la trajectoire est 4

donnée par la Figure 1. Les 3


points vert et jaune désignent
respectivement la condition 2

initiale x(0) et le point


1
d’équilibre. La flèche rouge
indique le sens d’évolution de la O
1 2 3
trajectoire. x1

Figure 1 – Trajectoire de phase.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 6 / 35


Définitions générales

Portrait de phase
L’ensemble des trajectoires de phase pour différentes conditions initiales est
appelé portrait de phase.

Exemple : Portrait de phase

x2

Le portrait de phase de 2

l’exemple précédent obtenues 1

en considérant 4 conditions −3 −2 −1
O
1 2 3
x1
−1
initiales est donné par la
−2
Figure 2.
−3

Figure 2 – Portrait de phase.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 7 / 35
Construction pratiques des trajectoires de phase

La construction d’un portrait de phase pour un système dynamique de second


ordre revient à tracer les trajectoires en considérant un grand nombre de
conditions initiales. Les méthodes utilisées pour la construction d’un portrait de
phase sont :

1 Méthode analytique : elle est basée sur l’utilisation de la solution


analytique x(t) des équations différentielles ordinaires régissant la
dynamique du système. L’application de la méthode reste limitée car elle
est conditionné par la détermination de la solution analytique, ce qui n’est
pas toujours possible.
2 Méthode des isoclines : c’est une méthode purement graphique qu’on
peut utiliser même pour les systèmes dont la solution analytique est
impossible à déterminer.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 8 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

Il existe deux techniques qu’on peut utiliser pour construire le portrait de phase
d’un système.
1 Élimination du temps explicitement : on résout analytiquement les
équations du modèle pour déterminer les solutions x1 (t) et x2 (t). Puis, on
élimine la variable temps pour déterminer l’équation de la trajectoire dans
le plan de phase sous la forme :

ψ(x1, x2 ) = 0 (7)

Dans l’exemple précédent, on a appliqué cette méthode et on a obtenu


ψ(x1, x2 ) = x2 − x12 , par conséquent l’équation de la trajectoire est
x2 − x12 = 0.
2 Élimination du temps implicitement : on élimine directement le temps en
posant :
dx2 f2 (x1, x2 ))
= (8)
dx1 f1 (x1, x2 )
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 9 / 35
Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

Puis, on résout cette équation différentielle pour obtenir l’équation de la


trajectoire ψ(x1, x2 ) = 0.

Example : Deuxième techique


Pour l’exemple précédent, il vient :

dx2 2 x2 dx2 dx1


= ⇒ =2 (9)
dx1 x1 x2 x1
En intégrant l’équation différentielle, on obtient :

ln |x2 | = 2 ln |x1 | + ln |c| ⇒ ln |x2 | = ln |x12 | + ln |c| ⇒ ln |x2 | = ln |c x12 | (10)

Ce qui donne la solution x2 = c x12 . En imposant la condition initiale,


c’est-à-dire x2 (0) = c x12 (0) ce qui donne 4 = c 22 , on obtient c = 1. Par
conséquent, l’équation pour la trajectoire de phase ψ(x1, x2 ) = x2 − x12 = 0.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 10 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

La méthode analytique peut être appliquée pour les systèmes dont les
équations du modèle sont faciles à résoudre analytiquement en utilisant les
deux techniques présentées. Cette méthode peut être appliquée par exemple
pour représenter le portrait d’un système linéaire.

Considérons le système linéaire autonome non forcé suivant :

xÛ (t) = A x(t), A ∈ <2×2 (11)

Ce système admet un seul point d’équilibre qui est l’origine du plan de phase.
La solution analytique de cette équation est donnée comme suit :

x(t) = Φ(t) x(0) (12)

Avec Φ(t) = L−1 (s I2×2 − A)−1 (s est la variable de Laplace, I2×2 est une
 

matrice identité de dimension 2 × 2 et L−1 désigne la transformée de Laplace


inverse).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 11 / 35
Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

La solution x(t) dépend de la nature des valeurs propres λ1 et λ2 de la matrice


d’état A. En somme, on a les cas possible suivants :

cas 1 : λ1 et λ2 sont réelles, négatives et distinctes (λ1 < 0, λ2 < 0 et


λ1 , λ2 ). Le point d’équilibre est un nœud stable (Figure 3).
cas 2 : λ1 et λ2 sont réelles, positives et distinctes (λ1 > 0, λ2 > 0 et
λ1 , λ2 ). Le point d’équilibre est un nœud instable (Figure 4).
cas 3 : λ1 et λ2 sont complexes avec une partie réelle négative
(λ1 = α + j β et λ2 = α − j β avec α < 0 ). Le point d’équilibre est un
foyer stable (Figure 5).
cas 4 : λ1 et λ2 sont complexes avec une partie réelle positive
(λ1 = α + j β et λ2 = α − j β avec α > 0 ). Le point d’équilibre est un
foyer instable (Figure 6).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 12 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

cas 5 : λ1 et λ2 sont réelles et de signe contraires (λ1 < 0 et λ2 > 0 ou


λ1 > 0 et λ2 < 0 ). Le point d’équilibre est appelé col ou selle. C’est un
point d’équilibre instable (Figure 7).
cas 6 : λ1 et λ2 sont des nombres imaginaires purs (λ1 = j β et λ2 = −j β
avec α > 0 ). Le point d’équilibre est un appelé centre (Figure 8).
Les portraits de phase correspondant aux différents points d’équilibre sont
données par les figures ci-après.

Application aux systèmes non linéaires


Le comportement qualitatif d’un système non linéaire au voisinage d’un point
d’équilibre peut être déterminé par linéarisation autour de ce point et on parle
d’un comportement local, c’est-à-dire les conclusions sont valides localement.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 13 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

3
2
2

1
1
x2

x2
0 0

−1
−1

−2
−2
−3
−3 −2 −1 0 1 2 3 −1.5 −1.0 −0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
x1 x1

Figure 3 – Noeud stable. Figure 4 – Noeud instable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 14 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

3 3

2 2

1 1
x2

x2
0 0

−1 −1

−2 −2

−3 −3
−3 −2 −1 0 1 2 3 −3 −2 −1 0 1 2 3
x1 x1

Figure 5 – Foyer stable. Figure 6 – Foyer instable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 15 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode analytique

6
4
4

2
2
x2

x2
0 0

−2
−2

−4
−4
−6

−20 −10 0 10 20 −3 −2 −1 0 1 2 3
x1 x1

Figure 7 – Col ou selle. Figure 8 – Centre.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 16 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

L’équation suivante
dx2 f2 (x1, x2 )
= (13)
dx1 f1 (x1, x2 )
détermine pour tout point M du plan de phase, de coordonnées x1∗ et x2∗ , une
dx2
valeur de la dérivée , c’est-à-dire le coefficient angulaire de la tangente à la
dx1
trajectoire de phase passant par le point M (voir la Figure 9). Par conséquent
l’équation (13) définit un ensemble de directions ou, comme on dit, un champ
de directions dans le plan de phase Ox1 x2 .

Du point de vue géométrique, l’intégration d’une équation différentielle


(détermination de la solution) consiste à trouver les courbes dont la tangente
en chaque point est confondue avec la direction du champ en ce point.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 17 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

x2

x∗2 M

x1
x∗1
Figure 9 – Tangente à la trajectoire de phase passant par le point M .

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 18 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Définition d’une isocline


On appelle isocline de l’équation différentielle (13) le lieu géométrique des
points vérifiant la relation

dx2 f2 (x1, x2 )
C= = (14)
dx1 f1 (x1, x2 )

D’après la définition, pour chaque constante C correspond une isocline dont


l’équation est :
s(x1, x2 ) = C f1 (x1, x2 ) − f2 (x1, x2 ) = 0 (15)

Une fois la famille des isoclines, obtenues pour différentes valeurs de C, est
construite, nous pouvons représenter approximativement la famille des
trajectoires de phase. Les isoclines permettent de définir l’allure des
trajectoires de phase dans le plan de phase.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 19 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Pour construire le portrait de phase en utilisant la méthode des isoclines, on


suit les étapes suivantes :
Étape 1 : pour chaque valeur de C, on trace la courbe isocline dans le
plan de phase,
Étape 2 : tracer le long de la courbe isocline de courts segments de
droite de pente C (les segments sont parallèles et leur direction est
déterminée par le signe de f1 (x) et f2 (x)).
Étape 3 : à partir de la condition initiale x(0), on construit la trajectoire de
phase partant de x(0) en reliant les segments entre eux.

Remarques :
Les étape 1 et 2 sont à répéter pour plusieurs valeurs de C pour remplir
le plan de phase d’isoclines,
L’étape 3 est à répéter pour plusieurs conditions initiales pour représenter
le portrait de phase (remplir le plan de phase de trajectoires de phase).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 20 / 35
Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


Considérons l’exemple précédent.
Étape 1 : l’équation de l’isocline est obtenue comme suit :

dx2 f1 (x1, x2 ) 2 x2 C
C= = = ⇒ x2 = x1 (16)
dx1 f1 (x1, x2 ) x1 2

On remarque que les isoclines sont des droites de pente C/2 passant par
l’origine.

L’isocline correspondante pour C = 2 est donnée par la Figure 10.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 21 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


x2

O
−3 −2 −1 1 2 3
−1
x1

−2

−3

Figure 10 – Courbe isocline avec C = 2.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 22 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


Étape 2 : on trace le long de la courbe isocline de courts segments de
droite de pente C. On suppose que M est un point de l’isocline de
coordonnées x1∗ et x2∗ . Ainsi, l’équation d’un segment est donnée comme
suit :
x2 = C (x1 − x1∗ ) + x2∗ (17)

Ainsi, pour chaque point M , le segment est obtenu en traçant la droite


(17) pour x1 ∈ [x1∗ − ∆x1, x1∗ + ∆x1 ]. Le petit segment correspondant au
point M de cordonnées x1∗ = 2 et x2∗ = 2 obtenu avec un ∆x1 = 0.125 est
donné par la Figure 11. Une fois cette étape est répétée plusieurs fois, on
obtient la Figure 12.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 23 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


x2

M
2

O
−3 −2 −1 1 2 3
−1
x1

−2

−3

Figure 11 – Segment au point M .

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 24 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


x2

O
−3 −2 −1 1 2 3
−1
x1

−2

−3

Figure 12 – Isocline avec segments.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 25 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


En répétant les deux étapes précédentes pour plusieurs valeurs de C, on
obtient les différentes isoclines avec leurs segments qui remplissent le plan de
phase (Figure 13).
x2

O
−3 −2 −1 1 2 3
x1
−1

−2

−3

Figure 13 – Isoclines avec segments.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 26 / 35
Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : construction du portrait de phase


Étape 3 : à partir de la condition initiale x(0) = [−1.125, 1.265625]T , on
construit la trajectoire de phase partant de x(0) et reliant les segments
entre eux (voir la Figure 14).
En répétant l’étape 3 pour plusieurs conditions initiales, on obtient le
portrait de phase correspondant à un nœud stable (voir Figure 3).

Notons que au point x(0) = [−1.125, 1.265625]T , on a le champ de


direction suivant :    
f1 (x(0)) 1.1250
= (18)
f2 (x(0)) −2.5313
Par conséquent, de cette condition initiale la trajectoire de phase va dans la
direction positive de x1 et dans la direction négative de x2 .

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 27 / 35


Construction pratiques des trajectoires de phase
Méthode des isoclines

Exemple : Construction du portrait de phase


x2

O
−3 −2 −1 1 2 3
x1
−1

−2

−3

Figure 14 – Trajectoire de phase.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 28 / 35
Cycles limites

Définition
Un cycle limite, noté C , est une trajectoire fermée unique dans le plan de
phase.

La trajectoire reflète la périodicité du mouvement et son caractère oscillatoire.

On distingue trois type de cycles limites :


1 Stable : toutes les trajectoires dans un voisinage du cycle C ,
2 Instable : toutes les trajectoires divergent de C ,
3 Semi-stable : certaines trajectoires convergent vers C .

Théorème de Bendixson
Aucun cycle limite ne peut exister dans une région Ω du plan de phase dans
laquelle
∂f1 (x1, x2 ) ∂f2 (x1, x2 )
+ (19)
∂x1 ∂x2
ne s’annule pas ni ne change de signe.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 29 / 35
Cycles limites

Théorème de Poincaré-Bendixson
Si une trajectoire demeure dans une région finie Ω alors une des trois
propositions suivantes est vraie :
1 La trajectoire va vers un équilibre.
2 La trajectoire tend asymptotiquement vers un cycle limite.
3 La trajectoire est elle même un cycle limite.

Exemple : Cycle limite


L’oscillateur de Van der Pol est donné par le modèle d’état suivant :

xÛ 1 (t) = x2 (t) (20)


xÛ 2 (t) = −x1 (t) + µ (1 − x12 (t)) x2 (t) (21)

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 30 / 35


Cycles limites

Exemple : Cycle limite


La trajectoire de phase obtenue pour une condition initiale x(0) = [1 1]T et
µ = 0.5 est donnée par la Figure 15.

x2
0

−1

−2

−3
−3 −2 −1 0 1 2 3
x1

Figure 15 – Cycle limite.

Remarque
Un point d’équilibre stable est dit attractive par contre s’il est instable on dit
qu’il est répulsif.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 31 / 35
Solution numérique d’un modèle mathématique

Avec l’évolution de l’informatique, on dispose actuellement des logiciels 1 qui


sont capables de résoudre les équations différentielles analytiquement (calcul
formel ou symbolique) ou numériquement.

Parmi les logiciels, on peut citer Maple, Mathametica, Matlab, Sage et Maxima
pour le calcul formel, et Matlab, Scilab, Freemat et Octave pour le calcul
numérique. Ces logiciels disposent des programmes capables de résoudre
tous les types d’équations différentielles. A condition de choisir le solveur
(algorithme) adéquat et de bien le paramétriser.

Ainsi, on peut tracer un portrait de phase d’un système en un temps faible


avec quelques lignes de code.

1. Les logiciels indiqués en couleur bleue sont gratuits et disponibles au téléchargement


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 32 / 35
Exercices

Exo. 1 Étudier la nature des point d’équilibre du système suivant :

xÛ 1 (t) = x2 (t) (22)


x2 (t)
xÛ 2 (t) = − sin(x1 (t)) − (23)
2
Exo. 2 On demande pour le système linéaire suivant :

xÛ 1 (t) = x2 (t) (24)


xÛ 2 (t) = −4 x1 (t) (25)

1 de déterminer analytiquement l’équation de la trajectoire de phase en


utilisant les techniques d’élimination du temps (explicite et implicite),
2 le type de la trajectoire de phase,
3 la nature du point d’équilibre (l’origine).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 33 / 35


Exercices
Exo. 3 Soit le système suivant :

xÛ (t) = x3 (t) − 2 x2 (t) − x + 2 (26)

1 tracer la trajectoire du système dans le plan OxÛx,


2 déterminer les points d’équilibre du système,
3 analyser la stabilité des points d’équilibre.
Exo. 4 Soit l’asservissement non linéaire de la Figure 16. Les caractéristiques
de cet asservissement non linéaires sont données par
Y(s) k
G(s) = = ; u = f (e) (27)
U(s) p (1 + τ p)

1 pour f (e) = M signe(e) (l’élément non linéaire est un relais), donner le


modèle d’état du système d’asservissement (système en boucle fermée),
2 donner les équations paramétriques de la trajectoire (x1 (t) et x2 (t)),
3 déduire la trajectoire de phase.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 34 / 35
Exercices

e(t) u(t)
y d (t) +

f( . ) G(s) y(t)

Figure 16 – Asservissement non linéaire.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du plan de phase 2 mai 2020 35 / 35


Module : systèmes non linéaires

Ahmed MAIDI (UMMTO)

Master académique (AS et AII)

ahmed.maidi@gmail.com

8 septembre 2020

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 1 / 40


Errata : quelques erreurs à corriger.
Chapitre 1, Page 15, Figure 1 : 5) Relais (commutateur tout-ou-rien).
Chapitre 1, Page 15, Figure 2 : 3) Seuil avec saturation, 5) Relais avec
hystérésis.
Chapitre 1, Page 24, Équations (45) et (46) :
   
3 6 −3
∆Ûx(t) = ∆x(t) + ∆u(t)
1 1 0
∆y(t) = 3 −3 ∆x(t)
 

Chapitre 2, Page 11, Juste après l’équation (12) :

Φ(t) = L−1 (s I2×2 − A)−1


 

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 2 / 40


Chapitre 2. Méthode du premier harmonique

1 Équivalent harmonique

2 Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

3 Application de la méthode du premier harmonique

4 Stabilité d’un asservissement non linéaire

5 Exercices

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 3 / 40


Équivalent harmonique
Pour un système linéaire (Figure 1), l’application d’une entrée du type
sinusoïdale de la forme u(t) = A sin(ω t) engendre en régime permanent
(stationnaire) une sortie sinusoïdale de la forme y(t) = B sin(ω t + φ).

u(t) L y(t)

Figure 1 – Système linéaire.

En introduisant la notation complexe, on a :

u(t) = A sin(ω t) ⇒ u(t) = A ej ω t (1)


y(t) = B sin(ω t + φ) ⇒ y(t) = B ej (ω t+φ) (2)

En posant s = j ω, on définit la fonction de transfert G(s) du système (Figure 2)


comme le rapport complexe suivant :
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 4 / 40
Équivalent harmonique

y(t) A ej ω t B ej ω t ej φ B
G(s) = = j (ω t+φ)
= j ω t
⇒ G(s) = ej φ (3)
u(t) B e A e A
Cette fonction de transfert est caractérisée par deux grandeurs :
le module (gain du système) : |G(s)| = |B/A| , et
la phase du système : G(s) = φ.

u(t) = A sin(ω t) G(s) y(t) = B sin(ω t + φ)

Figure 2 – Fonction de transfert d’un système linéaire.

On remarque que l’équivalent harmonique est défini exactement pour un


système linéaire.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 5 / 40


Équivalent harmonique
Pour un système non linéaire excité par une entrée sinusoïdale de la forme
u(t) = A sin(ω t) (Figure 3), on obtient une réponse y(t) qui est périodique, de
période T = 2 π/ω, mais non sinusoïdale. La sortie y(t), comme elle est
périodique on peut la décomposer en sérier de Fourier. Par conséquent, la
sortie y(t) (Figure 4) est une somme infinie de signaux sinusoïdaux
(harmoniques) :

Õ
y(t) = Bk sin(k ω t + φk ) (4)
k=0
y(t) = B0 sin(φ0 ) + B1 sin(ω t + φ1 )
+ B2 sin(2 ω t + φ2 ) + · · · + Bm sin(m ω t + φm ) + · · · (5)

u(t) NL y(t)

Figure 3 – Système non linéaire.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 6 / 40
Équivalent harmonique

+∞
P
u(t) = A sin(ω t) N(A, ω) y(t) = Bk sin(k ω t + φk )
k=0

Figure 4 – Gain complexe équivalent d’un système non linéaire.

En supposant que le signal y(t) est symétrique, c’est-à-dire sa moyenne


B0 = 0, alors
y(t) = B1 sin(ω t + φ1 ) + B2 sin(2 ω t + φ2 ) + · · · + Bm sin(m ω t + φm ) + · · · (6)
La méthode (ou l’approximation) du premier harmonique consiste à retenir que
le premier harmonique y1 (t) et de négliger les autres harmoniques sur la base
d’une hypothèse qu’on va préciser par la suite. Par conséquent,

y(t) ≈ y1 (t) = B1 sin(ω t + φ1 ) (7)

Ainsi, par analogie avec le système linéaire, on peut définir pour le système
non linéaire la fonction de transfert généralisée suivante :
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 7 / 40
Équivalent harmonique

y(t) B1 sin(ω t + φ1 ) B1 ej (ω t+φ1 ) B1 j φ1


= = = e (8)
u(t) A sin(ω t) A ej ω t A
Cette fonction de transfert généralisée, appelée aussi gain complexe
équivalent, est caractérisée par le module |B1 /A| et la phase φ1 .

Remarque
Le signal y1 (t) est appelé signal fondamental. Les autres yk (t) pour k ≥ 2
sont appelés harmoniques supérieurs.
En général, le signal de sortie y(t) est périodique et de même période que
le signal d’excitation u(t).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 8 / 40


Équivalent harmonique

Exemple : Réponses d’un système linéaire est un système non linéaire


pour une entrée du type sinusoïdale
On considère le système linéaire :

Y(s) 1
G(s) = = (9)
U(s) s + 1
et le système non linéaire (commutateur tout-ou-rien) :

1 si u(t) ≥ 0
y(t) = (10)
−1 si u(t) < 0

Pour le système linéaire, la condition initiale y(0) = −0, 2. On excite les deux
systèmes par une entrée u(t) = 0, 5 sin(2 π t), les sorties obtenues sont
données par les Figures 5 et 6. On remarque clairement que la réponse du
système linéaire (Figure 5) est sinusoïdale. Par contre pour le système non
linéaire (Figure 6), la réponse n’est pas sinusoïdale mais elle est périodique.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 9 / 40
Équivalent harmonique

Exemple : Réponses d’un système linéaire est un système non linéaire


pour une entrée du type sinusoïdale

0.6
u(t)
y(t)
0.4

0.2
y(t)

0.0

−0.2

−0.4

−0.6
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
t

Figure 5 – Évolution de la sortie du système linéaire (9).


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 10 / 40
Équivalent harmonique

Exemple : Réponses d’un système linéaire est un système non linéaire


pour une entrée du type sinusoïdale

1.5
u(t)
y(t)
1.0

0.5
y(t)

0.0

−0.5

−1.0

−1.5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
t

Figure 6 – Évolution de la sortie du système linéaire (21).


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 11 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Dans cette section, on détermine l’expression analytique du gain complexe


équivalent, noté N(A), d’un élément non linéaire. En supposant que les
harmoniques supérieurs pour k ≥ 2 peuvent être filtrés par un élément linéaire
se trouvant en aval du l’élément non linéaire, la sortie y(t) du système non
linéaire peut être écrite en fonction des coefficients de Fourier comme suit :

y(t) = a1 sin(ω t) + b1 cos(ω t) (11)

avec

ω T

a1 = y(t) sin(ω t) dt (12)
π 0
ω T

b1 = y(t) cos(ω t) dt (13)
π 0
Cherchons maintenant la fonction de transfert (généralisée) d’un système non
linéaire en faisant apparaitre l’entée u(t) dans l’expression de la sortie y(t).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 12 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

En multipliant par A et en divisant par A le coté droit de l’équation (11), on


obtient :
a1 b1
A sin(ω t) +
y(t) = A cos(ω t) (14)
A A
En multipliant par ω et en divisant par ω le deuxième terme de l’équation (14),
il vient :
a1 b1 1
y(t) = A sin(ω t) + A ω cos(ω t) (15)
A A ω
Comme
du(t)
u(t) = A sin(ω t), = A ω cos(ω t) (16)
dt
L’équation (15) peut être réécrite comme suit :

a1 b1 1 du(t)
y(t) = u(t) + (17)
A A ω dt
En appliquant la transformée de Laplace, on obtient :

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 13 / 40


Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

a1 b1 1
Y(s) = U(s) + s U(s) (18)
A Aω
ou encore
Y(s) a1 b1 1
= + s (19)
U(s) A Aω
En posant s = j ω, on obtient l’expression du gain complexe équivalent
(fonction de transfert généralisée) suivante :

a1 b1
N(A) = +j (20)
A A

Différence par rapport au cas linéaire


La fonction de transfert généralisée (le gain complexe équivalent) N peut
dépendre de la pulsation ω (car a1 et b1 peuvent dépendre de ω) et aussi de
l’amplitude A du signal d’entrée u(t) contrairement à la fonction de transfert
dans le cas linéaire qui dépend uniquement de la pulsation ω.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 14 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Exemple : Calcul du gain complexe équivalent


Considérons le cas d’un commutateur tout-ou-rien (relais parfait) de la
Figure 7 défini comme suit :

M si u(t) ≥ 0
y(t) = (21)
−M si u(t) < 0

y(t)

+M

u(t)
0
−M

Figure 7 – Commutateur tout-ou-rien (relais parfait).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 15 / 40


Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Exemple : Calcul du gain complexe équivalent


D’après la Figure 8, en injectant une entrée u(t) = A sin(ω t), on obtient en
sortie un signal carré de même fréquence et d’amplitude M . La période
T = 2 π/ω.
a1 b1
N(A, ω) = +j (22)
A A
D’après la Figure 8, le réponse y(t) est définie comme suit :

M si t ≤ T/2
y(t) = (23)
−M si t > T/2

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 16 / 40


Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Exemple : Calcul du gain complexe équivalent


y(t) y(t)

+M +M

T
u(t) ωt
0 T
2

−M −M
−A

+A

u(t)
T
2

T
ωt

Figure 8 – Calcul du gain complexe du commutateur tout-ou-rien (relais parfait).


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 17 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Exemple : Calcul du gain complexe équivalent


Calcul du coefficient a1 : en utilisant la formule (12), on a :

ω T

a1 = y(t) sin(ω t) dt (24)
π 0
ω T/2

=2 y(t) sin(ω t) dt (25)
π 0
2 ω T/2

= M sin(ω t) dt (26)
π 0
 T/2
2ωM

1
= − cos(ω t) (27)
π ω 0
   
2M T
= − cos ω + cos(0) (28)
π 2
2M
= [− cos(π) + cos(0)] ⇒ a1 = 4 M/π (29)
π
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 18 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Exemple : Calcul du gain complexe équivalent


Calcul du coefficient b1 : en utilisant la formule (13), on a :

ω T

b1 = y(t) cos(ω t) dt (30)
π 0
ω T/2

=2 y(t) cos(ω t) dt (31)
π 0
2 ω T/2

= M cos(ω t) dt (32)
π 0
 T/2
2ωM 1

= sin(ω t) (33)
π ω 0
   
2M T
= sin ω + sin(0) (34)
π 2
2M
= [sin(π) + sin(0)] ⇒ b1 = 0 (35)
π
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 19 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)

Exemple : Calcul du gain complexe équivalent


Le gain complexe équivalent du commutateur tout-ou-rien est :

a1 b1
N(A) = +j (36)
A A
4M 0 4M
= + j × ⇒ N(A) = (37)
πA A πA

Remarque
Pour un élément non linéaire dont la sortie y(t) est impaire, c’est-à-dire
y(t) = −y(−t), ∀t, le coefficient b1 = 0. Par contre si la sortie y(t) est paire, le
coefficient a1 = 0. Ainsi,
a1
y(t) est impaire : N(A) = .
A
b1
y(t) est paire : N(A) = j .
A
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 20 / 40
Gain complexe équivalent (fonction de transfert généralisée)
Méthode de Tsypkin

La méthode de Tsypkin est une méthode de calcul approché du gain complexe


équivalent. Pour certaines non linéarités, cette méthode permet de s’affranchir
du calcul des coefficients de Fourrier a1 et b1 . Elle permet aussi de calculer
rapidement le gain complexe équivalent et de concevoir certaines non
linéarités avec un certain gain complexe équivalent N(A). Donc, la méthode de
Tsypkin sert à la fois pour l’analyse et la synthèse.

Pour un système non linéaire ayant une caractéristique y(t) = f (u(t)) à


symétrie impaire et univoque ou sous forme d’un polynôme dont l’ordre est
inférieur ou égale à 3, le gain complexe équivalent peut être approché par la
formule suivante :   
2 A
N(A) = f (A) + f (38)
3A 2

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 21 / 40


Application de la méthode du premier harmonique
Conditions de validité

Pour appliquer la méthode du premier harmonique pour l’étude d’un


asservissement non linéaire, on doit d’aborder vérifier les conditions
suivantes :
1 Condition de séparabilité : L’asservissent non linéaire doit contenir un
seul élément non linéaire qu’on peut isoler en mettant l’asservissement
sous la forme canonique de la Figure 9.
2 Condition de filtrage : la partie linéaire de l’asservissement doit être
stable (les pôles sont stables) et a minimum de phase (les zéros sont
stables). Cette partie doit aussi se comporter comme un filtre passe-bas.
Cette condition permet de filtrer les harmoniques supérieurs, par
conséquent l’approximation du premier harmonique est acceptable.
3 Invariance dans le temps de l’élément non linéaire : une translation de
l’entrée u(t) se traduira par une même translation dans le temps de la
sortie y(t).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 22 / 40


Application de la méthode du premier harmonique
Conditions de validité

Invariant dans le temps Filtre passe-bas

e(t) u(t)
y d(t) +

f( . ) G(s) y(t)

Figure 9 – Forme canonique d’un asservissement non linéaire (séparation de la


partie linéaire et de la partie non linéaire).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 23 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

La méthode du premier harmonique permet d’étudier la stabilité d’un


asservissement non linéaire et l’existence de cycles limites. Pour un cycle
limite, on peut aussi déterminer approximativement son amplitude et sa
fréquence. La méthode du premier harmonique permet de généraliser le
critère de Revers qui représente une version simplifiée du critère de Nyquist au
système non linéaire.

Considérons, l’asservissement linéaire de la Figure 10 pour lequel on suppose


que le système linéaire G(s) est stable (les pôles sont stables) et à minimum de
phase (les zéros sont stables). La fonction de transfert en boucle fermée est :

Y d (s) G(s)
H(s) = = (39)
U(s) 1 + G(s)
Le dénominateur de la fonction de transfert (39) représente le polynôme
caractéristique.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 24 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Y d (s) +

G(s) Y (s)

Figure 10 – Asservissement linéaire.

Stabilité
Si le polynôme caractéristique 1 + G(s) a des racines (pôles) à partie réelle
négative, l’asservissement en boucle fermée (Figure 10) est stable.

Critère du revers
Si le lieu de Nyquist de G(s) parcouru dans le sens des ω croissants laisse à
gauche le point critique (−1, 0) (voir la Figure 11), alors le système en boucle
fermée (Figure 10) est stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 25 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Im

Re
(−1, 0)
lant
e
abl

Stable
Oscil
Inst

Figure 11 – Critère du revers dans le plan de Nyquist.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 26 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire
La fonction de transfert généralisée de l’asservissement non linéaire de la
Figure 9 est donnée comme suit :

Y(s) N(A) G(s)


= (40)
Y (S) 1 + N(A) G(s)
d

Pour avoir la condition d’oscillation (d’existence du cycle limite), on doit annuler


le dénominateur de la fonction de transfert généralisée (40) :

1 + N(A) G(s) = 0 (41)

La résolution de cette équation permet de déterminer les pulsations et les


amplitudes des des cycles limites. L’équation caractéristique (41) peut être
réécrite comme suit :
1
G(j ω) = − = C(A) (42)
N(A)
où C(A) représente le lieu critique qui généralise la notion du point critique
(−1, 0) dans le cas des systèmes linéaires.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 27 / 40
Stabilité d’un asservissement non linéaire

Ainsi, les amplitudes et les pulsations des cycles limites peuvent être
déterminées en résolvant graphiquement l’équation (42). Les solutions sont les
intersections entre les courbes de lieu de transfert linéaire G(j, ω) et du lieu
critique C(A) (indiquées par des points verts dans la Figure 12).

Pour étudier la stabilité des cycles limites, on utilise le théorème géométrique


de Loeb.

Théorème : Critère géométrique de Loeb


Soit une oscillation limite (cycle limite) obtenue comme intersection du lieu de
transfert G(j, ω) et du lieu critique C(A), possédant une pulsation ω0 et une
amplitude A0 . Cette oscillation est stable si l’intersection est telle que, en
parcourant le lieu de Nyquist G(j, ω) dans le sens des fréquences croissantes
(ω), on laisse à sa gauche la direction des amplitudes (A) croissantes sur le
lieu critique.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 28 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Par exemple, dans le cas de la Figure 12 on a deux intersections de


coordonnées (A0, ω0 ) et (A1, ω1 ) entre G(, ω) et C(A), alors on a deux deux
cycles limites. D’après le critère géométrique de Loeb, on conclut que :

Pour une amplitude A < A0 , l’asservissement en boucle fermée est


stable.
Pour une amplitude A > A0 et A < A1 , l’asservissement en boucle fermée
instable.
Pour une amplitude A > A1 , l’asservissement en boucle fermée est
stable.
Le cycle limite caractérisé par l’amplitude A0 et la fréquence ω0 est stable
par contre le deuxième cycle limite, caractérisé par l’amplitude A1 et la
fréquence ω1 , est instable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 29 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire
Im

(A1 , ω1 )

Re

C(A) ω croissant
(A0 , ω0 )
nt
ω croissa

G(j ω)

Figure 12 – Critère géométrique de Loeb.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 30 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire
Le critère géométrique de Loeb possède sa contre-partie algébrique.

Théorème : Critère algébrique de Loeb


Soit une oscillation limite (cycle limie) obtenue comme intersection du lieu de
transfert G(j, ω) et du lieu critique C(A), possédant une pulsation ω0 et une
amplitude A0 , racines de l’équation complexe :

1 + N(A) G(j, ω) = 0 (43)

Séparant les parties réelle et imaginaires dans cette équation

X(A, ω) + j Y(A, ω) = 0 (44)

L’oscillation (le cycle) sera stable si la condition suivante est vérifiée :

∂X ∂Y ∂X ∂Y
 
− >0 (45)
∂A ∂ω ∂ω ∂A A=A0, ω=ω0

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 31 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

En résumé, pour déterminer les cycles limites, on cherche les points (A, ω)
appartenant à l’ensemble suivant :

C(A) ∩ G(j ω) (46)

et pour déterminer leur stabilité en utilise les critères de Loeb.

Remarque
Contrairement aux asservissements linéaires, la stabilité d’un asservissement
non linéaire dépend de l’amplitude A.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 32 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Eexemple : Etude de la stabilité d’un asservissement non linéaire


On considère l’asservissement non linéaire de la Figure 9. On donne :

0, 2 (0, 5 s + 2, 1)
G(s) = (47)
s (5 s + 1) (5 s + 1)
L’élément non linéaire est un commutateur tout-ou-rien (relais parfait) avec
M = 2. Ainsi, en utilisant la formule (37), on obtient le gain complexe
équivalent comme suit :
8
N(A) = (48)
πA
On peut vérifier en utilisant le digramme de Bode que G(s) est filtre passe-bas,
donc l’hypothèse de filtrage est satisfaite. L’élément non linéaire est invariant
dans le temps et l’asservissement à étudier est sous la forme canonique
(condition de séparabilité est vérifiée), donc on peut utiliser la méthode du
premier harmonique pour étudier la stabilité du système et celle des cycles
limites.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 33 / 40
Stabilité d’un asservissement non linéaire

Exemple : Etude de la stabilité d’un asservissement non linéaire


Approche graphique : on représente dans le plan complexe, le lieu de
transfert G(j ω) et le lieux critique C(A) = −1/N(A) (voir Figure 13).

0.2
G(j ω)
0.1 C(A)

0.0

−0.1
Im

−0.2

−0.3

−0.4

−0.5
−1.4 −1.2 −1.0 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0.0
Re

Figure 13 – Lieux critique C(A) et lieu de transfert G(i ω).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 34 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Exemple : Etude de la stabilité d’un asservissement non linéaire


D’après la Figure 13, on remarque qu’il y a un point d’intersection entre
les deux lieux donc il existe un seul cycle limite.
Approche analytique : la condition d’existence d’un cycle limite s’écrit :

0, 2 (0, 5 j ω + 2, 1)
 
8
N(A) G(j ω) + 1 = 0 ⇒ +1=0 (49)
π A j ω (5 j ω + 1) (5 j ω + 1)

qu’on peu mettre sous la forme : X(A, ω) + j Y(A, ω) = 0 avec :

33.6πAω2
X(A, ω) = − 2 (50)
100π 2 A2 ω4 + −25πAω3 + πAω
0.8ω −25πAω3 + πAω

+ 2 + 1 (51)
100π 2 A2 ω4 + −25πAω3 + πAω

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 35 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Exemple : Etude de la stabilité d’un asservissement non linéaire


et

8.0πAω3
Y(A, ω) = − 2 (52)
100π 2 A2 ω4 + −25πAω3 + πAω
3.36 −25πAω3 + πAω

− 2 (53)
100π 2 A2 ω4 + −25πAω3 + πAω

La résolution du système d’équations algébriques suivant :

X(A, ω) = 0 (54)
Y(A, ω) = 0 (55)

on obtient les deux solutions suivantes :

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 36 / 40


Stabilité d’un asservissement non linéaire

Exemple : Etude de la stabilité d’un asservissement non linéaire

(A0, ω) = (2.4192, +0.2103), (A1, ω) = (2.4192, −0.2103) (56)

La deuxième solution n’a pas de sens physique puisque ω < 0. En


utilisant le critère géométrique de Loeb, on déduit que ce cycle limite est
stable car en parcourant le lieux de transfert G(j ω) dans le sens des
fréquences croissantes, on laisse à sa gauche la direction des A
croissants sur le lieu critique C(A).
Maintenant, en appliquant le critère algébrique de Loeb, on obtient :

∂X ∂Y ∂X ∂Y
 
18.41
− = (57)
∂A ∂ω ∂ω ∂A A=2.4192, ω=0.2103 π2

Comme cette quantité est positive, alors d’après le critère algébrique de


Loeb, on conclut que le cycle limite est stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 37 / 40


Exercices
Exo. 1 Mettre le schéma blocs de la Figure 14 sous la forme canonique

Y d (s) +

F (s) N(A) G(s) Y (s)

H(s)

Figure 14 – Système asservis non linéaire.

Exo. 2 On considère un élément non linéaire dont la caractéristique


entrée-sortie est définie par y(t) = b1 u(t) + b3 u3 (t). Montrer que la fonction de
transfert généralisée (gain complexe équivalent) de cette non linéarité est :

3 b3 2
N(A) = A + b1 (58)
4
où A est l’amplitude de l’entrée sinusoïdale (u(t) = A sin(ω t)).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 38 / 40
Exercices
Exo. 3 Soit le système asservi non linéaire donné par la Figure 15 avec
1
G(s) = , u(t) = f (e(t)) = e3 (t) (59)
s (s + 1) (s + 2)
1 Calculer la fonction de transfert généralisée (gain complexe équivalent)
associée à l’élément non linéaire,
2 Déterminer l’existence d’un ou plusieurs cycles limites pour ce système
asservi. Dans l’affirmative, déterminer la stabilité, la fréquence et
l’amplitude des cycles limites. On utilisera la méthode algébrique et la
méthode graphique.

e(t) u(t)
y d (t) +

f( . ) G(s) y(t)

Figure 15 – Système asservis non linéaire.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 39 / 40


Exercices
Exo. 4 Calculer les fonctions de transfert généralisées des éléments linéaires
de la Figure 16.
y(t) y(t)

+M
+k M

h

2 −M
u(t) u(t)
h +M
+
2

−k M
−M

a)- Relais avec seuil b)- Saturation


y(t)

+M

h h
u(t)
− +
2 2

−M

c)- Relais avec hystérésis

Figure 16 – Éléments non linéaires.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 1. Méthode du premier harmonique 8 septembre 2020 40 / 40
Module : systèmes non linéaires

Ahmed MAIDI (UMMTO)

Master académique (AS et AII)

ahmed.maidi@gmail.com

1er juin 2020

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 1 / 60


Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de
Lyapunov

1 Stabilité d’un système linéaire

2 Définition de la stabilité

3 Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

4 Construction des fonctions de Lyapunov

5 Théorème d’invariance de LaSalle

6 Exercices

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 2 / 60


Stabilité d’un système linéaire

Considérons le système linéaire :

xÛ (t) = A x(t) + B u(t) (1)

corrigé par une loi de commande de la forme (retour d’état) :

u(t) = K x(t) (2)

le système en boucle fermée prend la forme suivante :

xÛ (t) = (A − B K) x(t) (3)

On suppose que la matrice d’état en boucle fermée A − B K n’est pas


singulière. Dans ce cas, le système en boucle fermée admet un seul point
d’équilibre xe = 0. Ainsi, le système est asymptotiquement stable si toutes les
valeurs propres de la matrice A − B K sont à parties réelles strictement
négative.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 3 / 60


Définition de la stabilité
Définition intuitive

Pour les systèmes non linéaires, il est impossible de trouver un équivalent


universel du concept de valeur propre associé au système dynamique.

Ainsi, on peut procéder par linéarisation du système non linéaire autour du


point d’équilibre xe , puis d’étudier les valeurs propres de la matrice d’état du
système linéarisé. Cette méthode appelée première méthode de Lyapunov ou
méthode indirecte de Lyapunov a été étudiée en détail au Chapitre 2. Cette
méthode présente certaines limitations pour conclure sur la stabilité d’un point
d’équilibre, par exemple lorsque les valeurs propres de la matrice d’état sont
des nombres imaginaires purs.

Dans ce cas, on doit utiliser d’autres techniques pour l’analyse de stabilité.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 4 / 60


Définition de la stabilité
Définition intuitive

Définition :
Si en perturbant légèrement un système dynamique de son point d’équilibre, et
il reste proche de ce point d’équilibre, alors le système est stable au sens de
Lyapunov.

La stabilité intuitive est illustrée par la Figure 1. Initialement, on suppose que la


bille est à l’état d’équilibre (point bleu) puis on la perturbe légèrement pour la
dévier de sa position d’équilibre. Dans le cas a, après un certain temps, la bille
regagne son point d’équilibre, par contre dans le cas b la bille s’éloigne
carrément de son point d’équilibre.

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Définition de la stabilité
Définition intuitive

a)- Stable a)- Instable

Figure 1 – Stabilité en sens de Lyapunov.

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Définition de la stabilité
Rappels mathématiques

Espace vectoriel
Un espace vectoriel X sur l’ensemble des nombres réels < est dit normé si à
tout x ∈ X est associé un nombre positif kxk , appelé norme de x, tel que les
trois axiomes ci-après ont lieu :

1 kxk = 0 si et seulement si x = 0 ;
2 kλ xk = |λ| kxk pour tout x ∈ X et tout λ ∈ < ;
3 kx + yk ≤ kxk + kxk pour tous x, y ∈ X .

Boule ouverte
On appelle une boule ouverte de centre en x∗ ∈ X et de rayon r > 0,
l’ensemble Br (x∗ ) = {x ∈ X : kx − x∗ k < r}.

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Définition de la stabilité
Rappels mathématiques

Boule fermée
On appelle une boule fermée de centre en x∗ ∈ X et de rayon r > 0,
l’ensemble B̄r (x∗ ) = {x ∈ X : kx − x∗ k ≤ r}.

Ensemble borné
Un ensemble Ω ⊂ X est dit borné s’il est contenu dans une boule (ouverte ou
fermée).

Ensemble fermé
Un point a ∈ X est appelé point d’accumulation de l’ensemble M ⊂ X si dans
toute boule Sr (a) il existe un point x ∈ M , x , a. L’ensemble de tous les points
d’accumulation de M est noté M 0. L’ensemble M ∪ M 0 est appelé fermeture de
M est noté M̄ . L’ensemble M ⊂ X est fermé si M̄ = M .

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Définition de la stabilité
Définition mathématique

Ensemble compact
Un ensemble Ω ⊂ <n est dit compact s’il est fermé et borné.

Définition formelle
Le point d’équilibre xe d’un système initialement à l’état initial x(0) est dit stable
au sens de Lyapunov, si ∀ R > 0, ∃ r(R) > 0 tel que kx(0) − xe k < r implique
kx(t) − xe k < R, ∀t ≥ 0. Dans le cas contraire le système est dit instable.

Cette définition est illustrée par la Figure 2. Ainsi, quelle que soit la boule
BR (xe ), on peut toujours choisir une certaine sous-boule Br (xe ) telle que pour
n’importe quelle condition initiale x(t0 ) ∈ Br (xe ), la trajectoire résultante
x(t) ∈ BR (xe ).

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Définition de la stabilité
Définition mathématique

ble
n sta
I

Stable
R x(0) xe
BR
r
Br

Figure 2 – Stabilité en sens de Lyapunov.

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Définition de la stabilité
Définition mathématique

Convergence
Un point d’équilibre xe est dit convergent s’il existe δ > 0 tel que :
kx(0) − xe k ≤ δ ⇒ lim x(t) = xe
t→+∞

Stabilité asymptotique (définition 1)


Un point d’équilibre xe est asymptotiquement stable s’il est stable et s’il existe
α > 0 tel que : kx(0) − xe k < α ⇒ limt→ kx(t)k = xe .

Stabilité asymptotique (définition 2)


Un point d’équilibre est asymptotiquement stable s’il est stable et convergent.

Domaine (ou région) d’attraction


Le domaine d’attraction d’un point d’équilibre xe est l’ensemble :
n o
R A = x | lim x(t) = xe (4)
t→+∞
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Définition de la stabilité
Définition mathématique

Stabilité exponentielle
Un point d’équilibre est exponentiellement stable s’il existe α > 0 et λ > 0 tels
que :

∀t > 0, ∃ Br (xe ), ∀x(0) ∈ Br (xe ), kx(t) − xe k ≤ α kx(0) − xe k e−λ t (5)

Stabilité globale
Si la propriété de stabilité asymptotique est vérifiée quelque soit x(0), le
point d’équilibre est globalement asymptotiquement stable.
Si la propriété de stabilité exponentielle est vérifiée quelque soit x(0), le
point d’équilibre est globalement exponentiellement stable.

Remarque
La stabilité exponentielle implique la stabilité asymptotique qui implique la
stabilité.
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Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

L’étude de la stabilité d’un système en utilisant la définition de stabilité


présente des inconvénients remarquables :

on doit calculer de manière explicite chaque solution qui correspond à


chacune des conditions initiales, ce qui n’est pas toujours pratique,
le maniement de la définition est fastidieux.

Alors, on doit chercher une alternative permettant d’étudier la stabilité sans


passer par la résolution des équations différentielles ou l’utilisation de la
définition. Dans ce qui suit, on présente la méthode célèbre de Lyapunov dont
le principe est basée sur la notion de la fonction d’énergie du système.

La bille (Figure 1) possède une fonction d’énergie E qui comporte une part
d’énergie potentielle Ep et une part d’énergie cinétique Ec . On a E = Ec + Ep .

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 13 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)
Lorsque l’énergie E diminue ou conservée mais dans les deux cas elle est
minimale au point l’équilibre xe , le système est stable.

Lorsque l’énergie E augmente ou conservée mais elle n’est pas minimale au


point d’équilibre, le système est instable.

Considérons, le système mécanique de la Figure 3 composé d’une masse et


d’un ressort.

k
m

Figure 3 – Système masse-ressort.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 14 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)
Le modèle d’état du système est :

xÛ 1 (t) = x2 (t) (6)


k c
xÛ 2 (t) = − x1 (t) − x2 (t) (7)
m m
où m > 0 est la masse, k > 0 est la raideur du ressort et c > 0 est le
coefficient de frottement visqueux. Les variables d’état x1 (t) = x(t) et
x2 (t) = xÛ (t) sont respectivement la position et la vitesse de la masse.
Les énergies cinétique et potentielle du système sont données comme suit :
1 2
Ep = k x (t) (8)
2 1
1
Ec = m x22 (t) (9)
2
La fonction d’énergie (énergie totale) du système est :
1 2 1
E(x1 (t), x2 (t)) = Ep + Ec = k x1 (t) + m x22 (t) (10)
2 2
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Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)
La dérivée de la fonction d’énergie est donnée comme suit :

dE(x1 (t), x2 (t)) ∂E(x1 (t), x2 (t)) dx1 (t) ∂E(x1 (t), x2 (t)) dx2 (t)
= + (11)
dt ∂x1 (t) dt ∂x2 (t) dt
= k x1 (t) xÛ 1 (t) + m x2 (t) xÛ 2 (t) (12)

Û
En utilisant les équations du modèle, la dérivée de la fonction d’énergie E(t)
peut être réécrite sous la forme suivante :
 
dE(x1 (t), x2 (t)) k c
= k x1 (t) x2 (t) +m x2 (t) − x1 (t) − x2 (t) (13)
dt |{z} m m
xÛ 1 (t) | {z }
xÛ 2 (t)

= −c x22 (t) (14)

Comme c > 0, alors la dérivée de la fonction d’énergie E(t) Û ≤ 0 (système


dissipatif), c’est-à-dire la fonction d’énergie E(t) diminue (décroissante). Le
système est donc stable.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 16 / 60
Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Lyapunov a généralisé cette constatation à une classe plus large de fonctions


et a développé des méthodes permettant d’analyser la stabilité d’un système
sans recourir à la résolution des équations de ce dernier. Ces fonctions
appelées fonctions de Lyapunov sont notées V(x). Notons qu’une fonction
d’énergie est une fonction de Lyapunov. Si pour un système dynamique la
fonction d’énergie est unique, la fonction de Lyapunov peut être n’importe
qu’elle fonction définie positive dont la dérivée temporelle est semi-définie
négative.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 17 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)
Dans cette section, on s’intéresse à la stabilité du point d’équilibre xe = 0. Pour
un point d’équilibre xe , 0, on introduit le changement de variable suivant :

z(t)= x(t) − xe (15)


zÛ(t) = xÛ (t) − xÛ e = f (x(t)) = f (z(t) + xe ) = g(z(t)) (16)

Pour le système zÛ (t) = g(z), le point d’équilibre est ze = 0 qu’on peut aisément
vérifier comme suit :
g(0) = f (0 + xe ) = f (xe ) = 0 (17)

Ainsi, l’étude de stabilité du point d’équilibre xe du système xÛ (t) = f (x) est


équivalente à l’étude de stabilité de l’origine ze = 0 (point d’équilibre) du
système zÛ (t) = g(z).

Avant d’introduire les résultats importants de la théorie de Lyapunov, nous


introduisons certaines définitions et notions mathématiques utiles pour la suite
du développement.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 18 / 60
Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Voisinage de l’origine
Le voisinage de l’origine, noté Ω est un domaine fermé borné incluant l’origine.

Fonctions définies positives


Une fonction scalaire V : D → < est localement définie positive dans
Ω ⊂ D si :

1 0 ∈ Ω et V(0) = 0 ;
2 V(x) > 0, ∀x ∈ Ω − {0}.

Une fonction scalaire V : D → < est définie positive si :

1 0 ∈ D et V(0) = 0 ;
2 V(x) > 0, ∀x ∈ D − {0}.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 19 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Voisinage de l’origine
Le voisinage de l’origine, noté Ω est un domaine fermé borné incluant l’origine.

Fonctions définies positives


Une fonction scalaire V : D → < est localement définie positive dans
Ω ⊂ D si :

1 0 ∈ Ω et V(0) = 0 ;
2 V(x) > 0, ∀x ∈ Ω − {0}.

Une fonction scalaire V : D → < est définie positive si :

1 0 ∈ D et V(0) = 0 ;
2 V(x) > 0, ∀x ∈ D − {0}.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 20 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Fonctions semi-définies positives


Une fonction scalaire V : D → < est localement semi-définie positive
dans Ω ⊂ D si :

1 0 ∈ Ω et V(0) = 0 ;
2 V(x) ≥ 0, ∀x ∈ Ω − {0}.

Une fonction scalaire V : D → < est semi-définie positive si :

1 0 ∈ D et V(0) = 0 ;
2 V(x) ≥ 0, ∀x ∈ D − {0}.

Remarque
La forme quadratique V(x) = xT P x (x ∈ D = <n ) et P = PT (symétrique). ona
a V(x) > 0 si P > 0 et V(x) ≥ 0 si P ≥ 0. Si les valeurs propres de la matrice
P sont toutes positives, alors P est définie positive.
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Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Exemples :
On considère D = <2 .
Fonction localement définie positive :

V(x) = x12 + sin2 (x2 )

Fonction définie positive :

V(x) = x12 + x22

Fonction localement semi-définie positive :

V(x) = x1 sin(x2 )

Fonction semi-définie positive :

V(x) = (x1 + x2 )2
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 22 / 60
Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Fonction candidate de Lyapunov


Une fonction définie positive continue, notée V (x), est une fonction candidate
de Lyapunov.

On a vu que la fonction d’énergie pour un système stable est décroissante ou


constante (conservée) lors de l’évolution du système. Par conséquent, on
exige d’une fonction candidate de Lyapunov d’avoir une dérivée temporelle
négative ou semi-négative.

Dérivée de la fonction de Lyapunov


Soit V : <n → < une fonction continûment différentiable en tous ses
arguments et soit l’équation différentielle non linéaire xÛ (t) = f (x) ; x ∈ <n . On
définit alors

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 23 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Dérivée de la fonction de Lyapunov

T
∂V(x)

dx
Û
V(x) = (18)
∂x dt
= [∇x V(x)]T xÛ (t) = [∇x V(x)]T f (x) (19)

où ∇x V(x) est le gradient de la fonction V(x) donné comme suit :

 ∂V(x) 
 ∂x1 
 
 ∂V(x) 
 

∇x V(x) =  ∂x2 
 
(20)
..
 . 
 ∂V(x) 
 
 
 ∂x 
 n 

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 24 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Dérivée de la fonction de Lyapunov


Û
V(x) est appelée la dérivée de V(x) le long des trajectoires de xÛ (t) = f (x)
appelée aussi dérivée de Lie et notée Lf V(x).

Fonction de Lyapunov
Une fonction de Lyapunov est une fonction candidate de de Lyapunov, à savoir
une fonction continue V(x) telle que

V(x) = 0 pour x = 0 (21)


V(x) > 0, ∀x , 0 (22)

ayant en plus la propriété

Û
V(x) = 0 pour x = 0 (23)
Û
V(x) ≤ 0, ∀x , 0 (24)

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 25 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Exemple : Fonction candidate de Lyapunov et fonction de Lyapunov


Pour le système mécanique masse-ressort, on considère comme fonction
candidate de Lyapunov la fonction d’énergie V(x) = E(x), c’est-à-dire

1 1
V(x) = m x22 (t) + k x12 (t)
2 2
On a :
V(0) = 0,
V(x) > 0, ∀x ∈ <2 ,
Û
V(x) = −c x22 (t) ≤ 0, ∀x ∈ <2 (c > 0).
La fonction V(x) vérifie les propriétés d’une fonction de Lyapunov, par
conséquent V(x) (fonction de l’énergie) est une fonction de Lyapunov.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 26 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Exemple : Fonction candidate de Lyapunov et fonction de Lyapunov


Pour le même système masse-ressort, on considérons comme fonction
candidate de Lyapunov
1 1
V(x) = x12 (t) + x22 (t)
2 2
On a :
V(0) = 0,
V(x) > 0, ∀x ∈ <2 ,

k c
Û
V(x) = x1 (t) xÛ 1 (t) + x2 (t) xÛ 2 (t) ⇒ V(x)
Û = 1− x1 (t) x2 (t) − x22 (t)
m m
On remarque que V(x) Û n’est pas semi-définie négative, par conséquent la
fonction V(x) ne vérifie pas la propriété V(x) Û ≤ 0 alors la fonction V(x) n’est
pas une fonction de Lyapunov.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 27 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Théorème de stabilité de Lyapunov


Soit xe = 0 le point d’équilibre du système xÛ (t) = f (x), f (x) : D → <n , et soit
V : D → < une fonction continument différentiable telle que :

1 V(0) = 0,
2 V(x) > 0, ∀x ∈ D − {0},
3 Û
V(x) ≤ 0, ∀x ∈ D − {0},

alors le système est localement stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 28 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Théorème de stabilité asymptotique de Lyapunov


Soit xe = 0 le point d’équilibre du système xÛ (t) = f (x), f (x) : D → <n , et soit
V : D → < une fonction continument différentiable telle que :

1 V(0) = 0,
2 V(x) > 0, ∀x ∈ D − {0},
3 Û
V(x) < 0, ∀x ∈ D − {0},

alors xe = 0 est localement asymptotiquement stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 29 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Théorème de stabilité asymptotique de Lyapunov


Soit xe = 0 le point d’équilibre du système xÛ (t) = f (x), f (x) : D → <n , et soit
V : D → < une fonction continument différentiable telle que :

1 V(0) = 0,
2 V(x) > 0, ∀x ∈ D − {0},
3 Û
V(x) < 0, ∀x ∈ D − {0},

s’il existe deux constantes η et β tels que

V(x) ≤ η kxk 2 (25)


Û
V(x) ≤ −β V(x) (26)

alors xe = 0 est localement exponentiellement stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 30 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)
Application aux systèmes linéaires

Stabilité globale
Dans les définitions précédentes, la stabilité est globale si D = <n et la
fonction de Lyapunov vérifie la condition de croissance à l’infinie, c’est-à-dire
lim kx k→+∞ V(x).

Pour le système linéaire


xÛ (t) = A x(t) (27)
On prend comme fonction candidate de Lyapunov, la fonction quadratique
V(x) = xT P x, alors
Û
V(x) = xÛ T P x + xT P xÛ (28)
= (A x) P x + x P (A x)
T T
(29)
= x T AT P x + x T P A x (30)
 
= xT AT P + P A x (31)

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 31 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)
Application aux systèmes linéaires

Û
Pour garantir la stabilité asymptotique, on considère V(x) = −xT Q x et on
impose la condition Q = Q > 0. Le problème revient à chercher deux
T

matrices P et Q définies positives vérifiant l’équations suivante :

AT P + P + A = −Q (32)

Théorème : stabilité d’un système linéaire


Une condition nécessaire et suffisante pour qu’un système linéaire xÛ (t) = A x
soit asymptotiquement stable est que ∀Q = QT > 0, la matrice P, unique
solution de l’équation de Lyapunov suivante

AT P + P A + Q = 0 (33)

soit définie positive.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 32 / 60


Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Exemples : Application de la méthode directe de Lyapunov


Exemple 1. Étudier la stabilité de l’origine du système suivant

xÛ 1 (t) = x13 (t) + x1 (t) x22 (t) − x1 (t) (34)


xÛ 2 (t) = x23 (t) + x12 (t) x2 (t) − x2 (t) (35)

en considérant comme fonction candidate de Lyapunov

V(x) = x12 (t) + x22 (t) (36)

Il clair que V(0) = 0 et V(x) > 0, ∀x ∈ <2 . On a :

Û
V(x) = 2 x1 (t) xÛ ( t) + 2 x2 (t) xÛ 2 (t)
   
= 2 x1 (t) x13 (t) + x1 (t) x22 (t) − x1 (t) + 2 x2 (t) x23 (t) + x12 (t) x2 (t) − x2 (t)
   
= 2 x12 (t) + x22 (t) x12 (t) + x22 (t) − 1 (37)

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Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Exemples : Application de la méthode directe de Lyapunov


On remarque que V(x)Û < 0 pour x(t) ∈ B1 (0) (Boule de rayon r = 1 centrée à
l’origine x = 0). B1 (0) est définie comme suit :

B1 (0) = x | x12 (t) + x22 (t) − 1



(38)

On conclut que l’origine est localement asymptotiquement stable et le domaine


d’attraction est la boule B1 (0).
Exemple 2. Étudier la stabilité de l’origine du système

xÛ 1 (t) = x2 (t) (39)


xÛ 2 (t) = − sin(x1 (t)) (40)

en considérant comme fonction candidate de Lyapunov

1
V(x) = (1 − cos(x1 (t)) + x22 (t) (41)
2
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 34 / 60
Méthode directe de Lyapunov (seconde méthode)

Exemples : Application de la méthode directe de Lyapunov


Il clair que V(0) = 0 et V(x) > 0, ∀x ∈ [−2 π, 2 π] × <. On a :

∂V(x) dx1 (t) ∂V(x) dx2 (t)


Û
V(x) = + (42)
∂x1 (t) dt ∂x2 (t) dt
= sin(x1 (t)) x2 (t) + x2 (t) (− sin(x1 (t))) (43)
=0 (44)

Û
On remarque bien que V(x) = 0, donc l’origine est stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 35 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode de Krasovskii

Théorème
Soit le système autonome xÛ (t) = f (x) dont le point d’équilibre étudiée est
l’origine et soit la matrice jacobienne du système :

A(x) = ∇x f (x) (45)

Si la matrice F(x) définie par :

F(x) = A(x) + [A(x)]T (46)

est définie négative dans un voisinage Ω de l’origine alors l’origine est un point
d’équilibre localement asymptotiquement stable. Une fonction de Lyapunov
pour ce système est V(x) = [f (x)]T f (x). Si de plus, Ω = <n et
lim kx k→+∞ V(x) = +∞ alors le point d’équilibre est globalement
asymptotiquement stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 36 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode de Krasovskii

Théorème
Soit xÛ (t) = f (x) dont le point d’équilibre étudiée est l’origine et A(x) sa
jacobienne. S’il existe deux matrices P = PT > 0 ; Q = QT > 0 telles que :

F(x) = [A(x)]T P + P A(x) + Q < 0, x ∈ Ω (47)

alors l’origine est localement asymptotiquement stable. La fonction


V(x) = [f (x)]T P f (x) est une fonction de Lyapunov pour le système.

Si de plus Ω = <n et lim kx k→+∞ V(x) = +∞ alors le système est globalement


asymptotiquement stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 37 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode de Krasovskii

Exemple :
Soit le système

xÛ 1 (t) = −6 x1 (t) + 2 x2 (t) (48)


xÛ 2 (t) = 2 x1 (t) − 6 x2 (t) − 2 x23 (t) (49)

qui pour point d’équilibre l’origine. On calcule la jacobienne A(x),


 
−6 2
A(x) = (50)
2 −6 − 6 x22 (t)
F(x) = A(x) + [A(x)]T (51)
 
−12 4
= (52)
4 −12 − 12 x22 (t)

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 38 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode de Krasovskii

Exemple
Les mineurs diagonaux principaux de F(x) sont :

| − 12| = −12 < 0 ( | . | c’est le déterminant et non la valeur absolue),


−12 4
= −128 − 12 x22 (t) < 0.
4 −12 − 12 x22 (t)

Les deux mineurs sont négatives, la matrice F(x) est définie négative, alors
l’origine est localement asymptotiquement stable. La fonction de Lyapunov
d’après le premier théorème de Krasovskii est :

V(x) = [f (x)]T f (x) (53)


−6x1 (t) + 2x2 (t)
 
= −6x1 (t) + 2x2 (t) 2x1 (t) − 6x2 (t) − 2x2 (t)
3
 
2x1 (t) − 6x2 (t) − 2x23 (t)
(54)
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 39 / 60
Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode de Krasovskii

Exemple
 2
V(x) = (−6x1 (t) + 2x2 (t))2 + 2x1 (t) − 6x2 (t) − 2x23 (t) (55)

On remarque aussi que lim V(x) = +∞, alors l’origine est globalement
kx k→+∞
asymptotiquement stable.

Remarque
Bine que l’application de la méthode de Krasovskii est simple, néanmoins son
usage est limité du fait de problèmes tels que :

la jacobienne A(x) non définie négative,


difficulté pour vérifier F(x) est définie négative.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 40 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

Le principe de la méthode du gradient variable consiste à assumer que le


gradient ∇x V(x) = g(x) de la fonction de Lyapunov V(x) est connu. Par la suite,
en intégrant le gradient ∇x V(x), on détermine la fonction de Lyapunov V(x).
On a :

g(x) = ∇x V(x) (56)


g(x) dx = ∇x V(x) dx = dV(x) (57)

par conséquent :
∫ xf ∫ xf
V(xf ) − V(x0 ) = ∇x V(x) dx = g(x) dx (58)
x0 x0

La différence V(xf ) − V(x0 ) dépend de l’état initial x(t0 ) = x0 et l’état final


x(tf ) = xf et non de la trajectoire allant de x0 à xf . Cette propriété est utilisée
pour déterminer V(x) en intégrant ∇x V(x) le long des axes de coordonnées :
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 41 / 60
Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

∫ x
V(x) = g(x) dx (59)
∫0 x1 ∫ x2
= g1 (s1, 0, · · · , 0) ds1 + g2 (x1, x2, · · · , 0) ds2 (60)
0 0
∫ xn
+···+ gn (x1, x2, · · · , xn ) dsn (61)
0
Comme le gradient g(x) d’une fonction scalaire V(x) est une fonction
vectorielle, par conséquent son Jacobien ∇x g(x) doit satisfaire la condition de
symétrique ∇x g(x) = [∇x g(x)]T , alors les paramètres inconnus de g(x) doivent
satisfaire cette condition de symétrie. Généralement, on considère :
n
Õ
gi (x) = aij xj (62)
j=1

où aij sont les paramètres à déterminer.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 42 / 60
Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

Pour déterminer la fonction de Lyapunov en utilisant la méthode du gradient


variable, on suit les étapes suivantes :

1 en utilisant la formule (62), déterminer g(x) = ∇x V(x),


2 imposer la condition de symétrie ∇x g(x) = [∇x g(x)]T ,
3 Û
déterminer V(x) = [∇x V(x)]T f (x) = [g(x)]T f (x),
4 déterminer V(x) en utilisant la formule (61),
5 vérifier que V(x) > 0 et V(x)
Û < 0.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 43 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

Exemple :
Considérons le système suivant :

xÛ 1 (t) = −2 x1 (t) (63)


xÛ 2 (t) = −2 x2 (t) + 2 x1 (t) x22 (t) (64)

Étape 1. En utilisant la formule (62), il vient :

g1 (x) = a11 x1 + a12 x2 (65)


g2 (x) = a21 x1 + a22 x2 (66)

alors
a11 x1 + a12 x2
 
g(x) = (67)
a21 x1 + a22 x2

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 44 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

Exemple :
 
a11 a12
∇x g(x) = (68)
a21 a22
Étape 2. On impose la condition de la symétrie de ∇x g(x), c’est-à-dire
∇x g(x) = [∇x g(x)]T , il vient :

a12 = a21 (69)

On prend
a12 = a21 = 0 (70)

Par conséquent :  
a11 x1
g(x) = (71)
a22 x2

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 45 / 60


Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

Exemple :
Û
Étape 3. Calcul de V(x) :
 
−2 x1 (t)
Û
V(x) = [g(x)]T f (x) = [a11 x1 (t) a22 x2 (t)] (72)
−2 x2 (t) + 2 x1 (t) x22 (t)
= −2 a11 x12 (t) − 2 a22 x22 (t) (1 − x1 (t) x2 (t)) (73)

Étape 3. Calcul de V(x) en utilisant la formule (61) :


∫ x1 ∫ x2
V(x) = g1 (s1, 0) ds1 + g2 (s1, s2 ) ds2 (74)
0 0
∫ x1 ∫ x2
= a11 s1 ds1 + a22 s2 ds2 (75)
0 0
a11 a22 2
= x12 (t) + x (t) (76)
2 2 2
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 46 / 60
Construction des fonctions de Lyapunov
Méthode du gradient variable

Exemple :
Étape 5. Or remarque que V(0) = 0. Pour garantir V(x) > 0, on doit choisir
a11 > 0 et a22 > 0. Par exemple, en prenant a11 = a22 = 2, on obtient :

Û
V(x) = −2 x12 (t) − 2 x22 (t)(1 − x1 (t) x2 (t)) (77)

Ainsi, le système est localement asymptotiquement stable si 1 − x1 (t) x2 (t) ≥ 0.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 47 / 60


Théorème d’invariance de LaSalle
Position du problème

Certains systèmes ont la caractéristique d’avoir une fonction de Lyapunov


Û
décroissante V(x) ≤ 0 mais ils sont néanmoins asymptotiquement stable.
Exemple : Pendule simple
On considère le pendule de la Figure 4. On suppose que la masse est
soumise à une force de résistance de friction proportionnelle à la vitesse de la
masse. Dans ce cas, le modèle d’état du pendule est donné comme suit :

xÛ 1 (t) = x2 (t) (78)


g k
xÛ 2 (t) = − sin(x1 (t)) − x2 (t) (79)
l m
où x1 (t) = θ(t) (position angulaire, c’est l’angle que la corde fait avec la
verticale), x1 (t) = θ(t)
Û (vitesse angulaire). g est l’accélération de la gravité, k
est le coefficient de frottement, m est la masse en mouvement, l est la
longueur de la corde rigide.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 48 / 60


Théorème d’invariance de LaSalle

Pendule simple
O

θ
m

Figure 4 – Pendule simple.

Les points d’équilibre du pendule sont (0, 0) et (k π, 0) (k = 0, ±1, ±2 . . .).


Physiquement, on a deux points d’équilibre (0, 0) et (π, 0) (Figure 5). Les
autres c’est une duplication mathématique de ces deux points car le pendule
peut faire un certain nombre de tours autour de son point de rotation O.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 49 / 60


Théorème d’invariance de LaSalle

Pendule simple
En utilisant la définition intuitive de la
stabilité, il est clair le point d’équilibre m

(π, 0) est instable. Par contre, le point


l
d’équilibre (0, 0) est stable. De plus,
O
en utilisant la définition de la stabilité O θ=π

asymptotique, on peut confirmer que le


l
point (0, 0) est asymptotiquement
stable. Car si le pendule est à la m
position d’équilibre (0, 0) et on le Point d’équilibre (0, 0) Point d’équilibre (π, 0)
perturbe légèrement, le pendule, après
un certain temps, va regagner sa Figure 5 – Points d’équilibres du
pendule simple.
position d’équilibre initiale (0, 0).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 50 / 60


Théorème d’invariance de LaSalle
Position du problème

Pendule simple
Appliquons maintenant la théorie de Lyapunov pour étudier la stabilité du point
d’équilibre (0, 0). On prend comme fonction de Lyapunov, la fonction d’énergie
définie comme suit :
1
V(x) = m l2 x22 (t) + m g l (1 − cos(x1 (t))) (80)
2
Û , on obtient : V(x)
En calculant la dérivée de V(x) Û = −k l2 x22 (t).

Il est clair que pour x2 = 0 et x1 , 0, on a V(x)


Û = 0, on déduit que la V(x)
Û est
Û
semi-définie négative, c’est-à-dire V(x) ≤ 0, alors d’après la théorie de
Lyapunov, le point d’équilibre (0, 0) est stable.
Cette conclusion est en contradiction avec la réalité physique. Cet exemple
montre clairement que le théorème de Lyapunov n’est pas conclusif quant à la
stabilité locale asymptotique.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 51 / 60
Théorème d’invariance de LaSalle
Ensemble invariant

Le théorème d’invariance de LaSalle permet de surmonter cette contradiction


apparente en présentant des conditions supplémentaires sur la fonction V(x)
Û
et sa dérivée V(x) dans le temps pour garantir la stabilité asymptotique. L’idée
de base consiste à généraliser le concept du point d’équilibre en introduisant le
concept de l’ ensemble invariant.

Définition
Un ensemble invariant M (Figure 6), pour un système dynamique xÛ (t) = f (x),
est défini comme l’ensemble de conditions initiales, tels que la solution x(t)
reste dans l’ensemble M ∀t > 0, c’est-à-dire

x(0) ∈ M ⇒ x(t) ∈ M, ∀t ≥ 0 (81)

Exemples : ensemble invariant


Le point d’équilibre, le cycle limite, le domaine d’attraction et l’espace Euclidien
sont des ensembles invariants.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 52 / 60
Théorème d’invariance de LaSalle

x(0)

x(0)

Figure 6 – Domaine invariant.

Le théorème de LaSalle permet de conclure sur la stabilité asymptotique dans


Û
le cas où V(x) Û
≤ 0 au lieu de V(x) < 0. La différence entre les deux cas se
Û
situent dans la possibilité que V(x) = 0. L’ensemble des points pour lesquels
V(x) = 0 est défini comme suit :
Û
R 0 = {x | V(x)
Û = 0} (82)
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 53 / 60
Théorème d’invariance de LaSalle

Théorème d’invariance de LaSalle


Soit V : D → < une fonction continument différentiable et Ωl = {x | V(x) ≤ l}
avec l > 0. Supposons que :

l’ensemble Ωl (Ωl ⊂ D) est compact (fermé et borné),


Û
V(x) ≤ 0, ∀x ∈ Ωl ,
R 0 = {x ∈ Ωl | V(x)
Û = 0} (R 0 ⊂ Ωr ),
M le plus grand ensemble invariant dans R 0 (M ⊂ R 0 ),
alors ∀x(0) ∈ Ωl , la solution x(t) → M lorsque t → +∞.

Pour appliquer le théorème de LaSalle, on suit les étapes suivantes :

1 On définit l’ensemble Ωl (Ωl = {x | V(x) ≤ l} et V(x)


Û ≤ 0, ∀x ∈ Ωl ),
2 On détermine R 0 = {x ∈ Ωl | V(x)
Û = 0},
3 On détermine le plus grand ensemble invariant M dans R 0 .
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 54 / 60
Théorème d’invariance de LaSalle

Le théorème de LaSalle possède l’avantage de s’appliquer à l’analyse de la


convergence asymptotique vers un cycle comme l’illustre la Figure 7

Ωl Ωl

M R0 M R0

x(0) x(0)

Point d’équilibre Cycle limite

Figure 7 – Points d’équilibres du pendule simple.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 55 / 60


Théorème d’invariance de LaSalle

Exemple : Pendule simple


Û
Rappelons que pour le pendule simple : V(x) = −k l2 x22 (t). Appliquons
maintenant le théorème de LaSalle pour étudier la stabilité de l’origine. On
considère k = l = m1 et g = 10.
Étape 1. Les lignes de contour de la fonction V(x) sont données par la
√ Ω en prenant l = 10, ce qui donne
Figure 8. On définit l’ensemble

Ω = [− π2 , π2 ] × [−2 5, 2 5].
Étape 2. Déterminons l’ensemble R 0 :

R 0 = {x | V(x)
Û = 0} ⇒ R 0 = {x | x2 = 0} (83)

par conséquent R 0 est l’ensemble de tous les points appartenant à l’axe


x1 (droite x2 = 0). L’ensemble est indiqué en rouge dans la Figure 8.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 56 / 60


Théorème d’invariance de LaSalle

Exemple : Pendule simple


Étape 3. Cherchons maintenant, l’ensemble invariant M en annulant la
dérivée de la fonction qui décrit l’ensemble R 0 , c’est-à-dire

xÛ 2 = 0 (84)

d’après l’équation du modèle


g
xÛ 2 = 0 ⇒ − sin(x1 ) = 0 ⇒ x1 = 0 ou x1 = π (85)
m
L’ensemble invariant contient un seul point, c’est-à-dire M = {(0, 0)} et il
est donc le plus large ensemble invariant inclut dans R 0 . Le plus large
ensemble invariant M est indiqué en vert dans la Figure 8.
En conclusion, d’après le théorème de LaSalle, toutes les trajectoires
x(t) avec x(0) ∈ Ωl convergent vers M quant t → +∞, c’est-à-dire vers
le point d’équilibre (0, 0) donc le point est asymptotiquement stable.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 57 / 60
Théorème d’invariance de LaSalle

Exemple : Pendule simple

45.000
40.00
5.000 0
3
5 30.000 25.0
00
.0 00
15
20
.00
0 20.00 0
x2

0 5.
10 00
.00 0
0
00
−5 30.0 25.0
00
0
40.000 35.00
45.000
−10
−3 −2 −1 0 1 2 3
x1

Figure 8 – Lignes de contours de la fonction de Lyapunov pour le pendule.


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 58 / 60
Exercices
Exo. 1 Soit le système dynamique

 
xÛ 1 (t) = x1 (t) x12 (t) + x22 (t) − 1 − x2 (t) (86)
 
xÛ 2 (t) = x1 (t) + x2 (t) x12 (t) + x22 (t) − 1 (87)

1. Déterminer les points d’équilibre du système,


2. Étudier la stabilité des points d’équilibre en utilisant la méthode directe de
Lyapunov,
3. Déduire l’ensemble d’attraction pour chaque point d’équilibre s’il existe.
Exo. 2 Soit le système dynamique

xÛ (t) = x(t) (−1 + 0, 5 sin(x(t))) , x(0) = 1 (88)


1. Déterminer les bornes inférieure et supérieure de la solution x(t),
2. Étudier la stabilité des points d’équilibre en utilisant la méthode directe de
Lyapunov en considérant V(x) = x2 (t).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 59 / 60
Exo. 3 Considérons le système
   
xÛ 1 (t) = −x1 (t) − 4 x2 (t) − x1 (t) x12 (t) + x22 (t , xÛ 2 (t) = x1 (t) − x2 (t) + x2 (t) x12 (t) − x22 (t)
(89)
En utilisant la fonction candidate de Lyapunov

V(x) = x12 (t) + 4 x22 (t)

montrer que l’origine est asymptotiquement stable.


Exo. 4 Soit le système

xÛ 1 (t) = −4 x1 (t) + x2 (t) + 4 x12 (t), xÛ 2 (t) = x1 (t) − x12 (t) − 4 x2 (t) (90)

1. Montrer que l’origine est un point d’équilibre unique,


2. Montrer par la méthode indirecte de Lyapunov que l’origine est
asymptotiquement stable.
3. Est-ce que le point d’équilibre est globalement asymptotiquement stable ?
(on donne V(x) = 4 x12 (t) + 4 x22 (t) + 2 x1 (t) x2 (t))
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 4. Fondements de la théorie de stabilité de Lyapunov 60 / 60
Module : systèmes non linéaires

Ahmed MAIDI (UMMTO)

Master académique (AS et AII)

ahmed.maidi@gmail.com

15 juin 2020

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 1 / 38


Chapitre 5. Passivité

1 Introduction

2 Systèmes passifs

3 Passivité des systèmes linéaires

4 Application à l’analyse de stabilité

5 Exercices

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 2 / 38


Introduction

La puissance est toujours le produit de deux variables (appelées variables de


puissance) :

1 La variable d’effort notée E,


2 La variable de flux notée F .
Ces grandeurs sont soit scalaire, soit vectorielles. Par exemple :
En mécanique de translation : l’effort c’est la force, et le flux c’est la
vitesse,
En électricité : l’effort c’est la tension, et le flux c’est le courant,
En hydraulique : l’effort c’est la pression, et le flux c’est le débit,
En thermique : l’effort c’est température, et le flux c’est le taux d’échange
thermique.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 3 / 38


Introduction
La puissance est la quantité d’énergie par unité de temps fournie par un
système à un autre. La puissance correspond donc à un débit d’énergie. Elle
est donnée par :
P(t) = E(t) F(t) (1)
L’énergie est une notion relié à ceux d’effort, de flux et de durée : la mise en
œuvre d’une action nécessite de maintenir un certain effort pendant une durée
suffisante, pour vaincre les inerties et résistances qui s’opposent à ce
changement. Elle est donnée par :
∫ t
W(t) = P(τ) dτ (2)
−∞
∫ 0 ∫ t
= P(τ) dτ + = P(τ) dτ (3)
−∞ 0
| {z } | {z }
W0 (t) W1 (t)

Le premier terme W0 (t) caractérise l’effet de conditions initiales (différentes de


zéro).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 4 / 38
Introduction

Ainsi,
si W(t) > 0, le système absorbe de l’énergie (cas de la résistance),
si W(t) < 0, le système fournit de l’énergie (cas de la batterie).

En général, les éléments qui ne génèrent pas leur propre énergie sont appelés
passifs, i.e. un système est passif si :

W(t) ≥ 0. (4)

Par exemple, les éléments électriques : résistances, condensateur, et bobine


sont des éléments passifs.

Dans la description des systèmes dynamiques, la passivité, qui fera l’objet de


ce présent chapitre, enrichit la connaissance du système par l’utilisation une
fonction de stockage et un taux d’approvisionnement défini comme le produit
entrée-sortie du système.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 5 / 38
Introduction

Les fonctions de stockage et d’approvisionnement sont liées au travers de


l’inégalité de dissipation qui renseigne sur la quantité d’énergie que l’on peut
extraire du système.

Pour les système dynamiques, la commande est utilisée pour injecter ou


soutirer de la puissance. Par conséquent, on peut rendre petit l’énergie
stockée en jouant sur la grandeur de commande. Un système est passif si
lorsque le soutirage de la puissance se fait au détriment du stock interne de
l’énergie (pas de génération interne de l’énergie). Par analogie, ce stock
d’énergie est l’équivalent de la fonction de Lypaunov, on le notera V.

Dans ce chapitre, la théorie de passivité est exploitée pour étudier la stabilité


des systèmes dynamiques. Cette fonction V est facile à identifier pour certains
systèmes.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 6 / 38


Systèmes passifs
Système passive statique

On considère le système statique dont la caractéristique entrée-sortie est

y(t) = h(t, u(t)) (5)

avec u ∈ <m et y ∈ <m .

Définition 1
Le système (5) est :

passif si uT y ≥ 0,
sans pertes si uT y = 0,
strictement passif en entrée si uT y ≥ uT ϕ(y) > 0, ∀u , 0,
strictement passif en sortie si uT y ≥ uT ρ(y) > 0, ∀y , 0.

Dans tous les cas, l’inégalité doit être vérifiée ∀ (t, u).

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 7 / 38


Systèmes passifs
Système passif statique

Taux d’approvisionnement
Le produit uT y représente le taux d’approvisionnement qui caractérise
l’interaction du système avec son environnement de manière positive lorsque
le système absorbe de l’énergie et négative lorsqu’il fournit de l’énergie.

Exemple : résistance électrique


Considérons l’exemple de la résistance électrique (Figure 1).

i(t)

+
v(t) R

Figure 1 – Résistance électrique.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 8 / 38


Systèmes passifs
Système passif statique

Exemple : résistance électrique


La caractéristique tension-courant est linéaire, c’est-à-dire

v(t) = R i(t) (6)

En posant

u(t) ≡ v(t) (7)


y(t) ≡ i(t) (8)

il vient

u(t) y(t) = R y2 (t) > 0 (9)

Donc le système est passif.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 9 / 38


Systèmes passifs
Système passive dynamique

On considère le système dynamique suivant :

xÛ (t) = f (x(t), u(t)) (10)


y(t) = h(x(t), u(t)) (11)

avec u ∈ <m et y ∈ <m .

Définition 2
Le système (10)–(11) est passif s’il existe une fonction continument
différentiable semi-définie positive V(x), appelée fonction de stockage
interne,tel que :
dV ∂V
uT y ≥ = f (x, u), ∀ (x, u) (12)
dt ∂x
de plus, il est :
sans pertes si uT y = VÛ VÛ = dV/dt ,


strictement passif en entrée si uT y ≥ VÛ + uT ϕ(y) et uT ϕ(y) > 0, ∀u , 0,


Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 10 / 38
Systèmes passifs
Système passive dynamique

Définition 2 (suite)
strictement passif en sortie si uT y ≥ VÛ + uT ρ(y) et uT ρ(y) > 0, ∀y , 0,
strictement passif si uT y ≥ VÛ + ψ(x) pour une fonction ψ(x) définie
positive.
Dans tous les cas, l’inégalité doit être vérifiée ∀ (x, u).

Exemple : circuit RLC


Considérons le circuit RLC de la Figure 2.
Le circuit reçoit de la puissance par v(t) et iL (t),
La puissance reçue est dissipée partiellement dans les résistances R1 et
R2 et stockée dans les éléments C (condensateur) et L (bobine),
Le circuit peut fournir de la puissance en entrée diminuant son stock
interne de l’énergie (en diminuant la charge du condensateur ou le champ
magnétique de la bobine).
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 11 / 38
Systèmes passifs
Système passif dynamique

Exemple : système dynamique passif


R1 L

iL (t)
+
v(t) vC (t) C R2

Figure 2 – Circuit électrique RLC.

Le modèle d’état du circuit est donné comme suit :


R1 1 1
xÛ 1 (t) = − x1 (t) − x2 (t) + u(t) (13)
L L L
1 1
xÛ 2 (t) = x1 (t) − x2 (t) (14)
C R2 C
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 12 / 38
Systèmes passifs
Système passif dynamique

Exemple : système dynamique passif


avec

x1 (t) ≡ iL (t) (15)


x2 (t) ≡ uC (t) (16)
u(t) ≡ v(t) (17)

L’énergie stockée est :


1 1
V = L x22 (t) + C x22 (t) (18)
2 2
L’évolution du stockage dans le temps est :

dV
= V(t)
Û = L x1 (t) xÛ 1 (t) + C x2 (t) xÛ 2 (t) (19)
dt

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 13 / 38


Systèmes passifs
Système passif dynamique

Exemple : système dynamique passif


   
R1 1 1 1 1
V(t) = L x1 (t) − x1 (t) − x2 (t) + u(t) + C x2 (t)
Û x1 (t) − x2 (t)
L L L C R2 C
(20)
1 2
= u(t) x1 (t) − R1 (t) x12 (t) − x (t) (21)
R2 2
En considérant comme sortie y(t) l’état x1 (t), c’est-à-dire y(t) = x1 (t), il vient :

u(t) y(t) = V(t)


Û + g(x(t)) (22)

1 2
Comme la fonction g(x) = R1 x12 (t) + x (t) est définie positive, on déduit que
R2 2
le système est strictement passif.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 14 / 38


Passivité des systèmes linéaires
Système réel positif

Définition 3
G(s) est réelle positive si,

Re[G(s)] ≥ 0, ∀Re[s] ≥ 0 (23)

et strictement réelle positive si, ∃ ε tel que G(s − ε) est réelle positive.

Théorème 1
Une fonction de transfert G(s) est strictement réelle positive implique que
1 G(s) est strictement stable (sans pôles sur l’axe imaginaire),
2 ∀ω ≥ 0, Re[G(j ω)] > 0.

Il existe certains critères simples pour détecter les systèmes positifs réels.
Supposons que la fonction de transfert G(s) peut être mise sous la forme :

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Systèmes passifs

Remarques
où g est le terme de dissipation.
Pour un système passif Ainsi, pour un système système
statique, la fonction de passif statique comme V = 0,
stockage V = 0, alors VÛ = 0 et g = uT y.
La caractéristique y(t)
(entrée-sortie) statique se
trouve dans le premier et le
troisième quadrant du plan u(t)
Ouy (Figure 3).
Le produit entrée-sortie
peut s’écrire de manière
générale comme suit : Figure 3 – Secteur pour la
caractéristique d’un système passif
uT y = VÛ + g (24) statique.

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Passivité des systèmes linéaires
Système réel positif

(s − sm )(s − sm−1 ) . . . (s − s0 )
G(s) = (25)
(s − pn )(s − pn−1 ) . . . (s − p0 )
avec si et pi sont respectivement les zéros et les pôles de la fonction de
transfert.
Degré relatif
Le degré relatif noté σ est défini comme la différence

σ =n−m (26)

où n et m sont respectivement le nombre de pôles et le nombre de zéros de la


fonction de transfert (Pour un système physique causal σ ≥ 0).

Minimum de phase
Un système linéaire est dit à minimum de phase si tous ces zéros ont une
partie réelle strictement négative, i.e. Re(zi ) < 0, i = 1, . . . , m.
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Passivité des systèmes linéaires
Système réel positif

Si la fonction de transfert est positive réelle, c’est-à-dire Re[G(j ω)] ≥ 0, ∀ω,


alors
1 le degré relatif est nulle ou égale à 1,
2 il n’y a pas de zéro à partie réelle positive (G(s) est à phase minimale),
3 le système est stable.

Lemme de Kalman-Yakubovich-Popov
Soit G(s) = C (s I − A)−1 B la fonction de transfert d’un système qui est
commandable et observable. Sous ces hypothèses, la fonction de transfert
G(s) est strictement réelle positive si, et seulement si, il existe deux matrices
symétriques définies positives P et Q telles que

AT P + P A = −Q et P B = CT (27)

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Passivité des systèmes linéaires

Lemme 1
Le système dynamique dont réalisation

xÛ (t) = f (x(t), u(t)) (28)


y(t) = h(x(t), u(t)) (29)

est minimale (observable et commandable) avec

G(s) = C (s I − A)−1 B + D (30)

est :
passif si G(s) est réelle positive
strictement passif si G(s) est strictement réelle positive

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Passivité des systèmes linéaires

Exemple
Soit la fonction de transfert suivante :

(s + 2)
G(s) = (31)
(s + 1) (s + 1)

1 On a n = 2 et m = 1, le degré relative σ = 1,
2 Il y a un seul zéro s = −2 dont la partie réel est négative (le système est à
phase minimale),
3 les pôles sont stables.

En conclusion, le système est donc passif.

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Passivité des systèmes linéaires
Pour un système linéaire, on peut caractériser la propriété de passivité en
fonction de la réponse harmonique du système. On considère les systèmes
linéaires décrits par la fonction de transfert de la forme

Y(s) bm sm + bm−1 sm−1 + . . . + b1 s + b0


G(s) = = (32)
U(s) sn + an−1 sn−1 + . . . + a1 s + a0

Théorème 2
Le système G(s) est passif implique que Re [G(j ω)] > 0

Exemple : système passif


La fonction de transfert du circuit électrique de la Figure 2 est :

R2 C s + 1
G(s) = (33)
R2 C L s2 + (R1 R2 C + L) s + R1 + R2
Les valeurs numériques sont : C = 2, 4, R1 = 1, R2 = 10 et L = 1, 2.
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 21 / 38
Systèmes passifs
Passivité des systèmes linéaires

Exemple : système passif


La Figure 4 montre clairement que la partie réelle de la réponse harmonique
est à partie réelle positive, donc le système est passif.

0.6

0.4

0.2
Im

0.0

−0.2

−0.4

−0.6
−0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Re

Figure 4 – Diagramme de Nyquist pour le circuit RLC.


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Systèmes passifs
Passivité des systèmes linéaires

Théorème 3
Si un système linéaire

xÛ (t) = A x(t) + B u(t) (34)


y(t) = C x(t) (35)

admet deux matrices symétriques définies positives P et Q qui satisfont les


deux équations
AT P + P A = −Q et P B = CT (36)

alors le système est passif avec :


1 T
comme fonction de stockage interne : V = x (t) P x(t),
2
1 T
et comme terme de dissipation : g = x (t) Q x(t)
2

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Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’un système non forcé

Dans cette section, on considère le système décrit par le modèle d’état :

xÛ (t) = f (x(t), u(t)) (37)


y(t) = h(x(t), u(t)) (38)

où f est une fonction lipschitzienne, h est une fonction continue, f (0, 0) = 0 et


h(0, 0) = 0. On s’intéresse à l’analyse de la stabilité de l’origine comme point
d’équilibre du système xÛ (t) = f (x(t), 0) (Système non forcé, i.e. u = 0).

Lemme 2
Si le système (37)–(38) est passif avec une fonction de stockage interne V
définie positive (V > 0), alors l’origine du système xÛ (t) = f (x(t), 0) est stable.

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Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’un système non forcé

Système zéro-état observable


Le système (37)–(38) est zéro-état observable si pour une entrée
identiquement nulle u = 0, on a

y(t) = 0, ∀ t ≥ 0 ⇒ x(t) = 0, ∀ t ≥ 0. (39)

Fonction radialement non bornée


La fonction f : <n → < est radialement non bornée si

lim f (x) = +∞ (40)


kx k→+∞

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Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’un système non forcé

Lemme 3
Considérons le système (37)–(38). L’origine de xÛ (t) = f (x(t), 0) est
asymptotiquement stable si le système est

strictement passif ou
strictement passif en sortie et zéro-état observable.

En outre, si la fonction de stockage V est radialement non bornée, l’origine est


globalement asymptotiquement stable.

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Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’un système non forcé

Exemple
Soit le système suivant :

xÛ 1 (t) = x2 (t) (41)


xÛ 2 (t) = −a x13 (t) − k x2 (t) + u(t) (42)
y(t) = x2 (t) (43)

analyser la stabilité de l’origine du système non forcé (u = 0) en considérant la


fonction de stockage candidate suivante

1 1
V = a x14 + x22 (44)
4 2

Û = a x3 xÛ 1 + x2 xÛ 2
V(t) (45)
1
 
= a x13 x2 + x2 −a x13 − k x2 + u (46)
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 27 / 38
Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’un système non forcé

Exemple

VÛ = u x2 − k x22 (47)
= u y − k y2 (48)

Par conséquent,

u y = VÛ + k y2 (49)
= VÛ + y ρ(y), ρ(y) = k y (50)

Par conséquent, le système est strictement passif en sortie. Pour u = 0, on a :

y = 0 ⇒ x2 = 0 ⇒ a x13 = 0 ⇒ x1 = 0 (51)

alors le système est zéro-état observable. D’après le Lemme 3, l’origine est


asymptotiquement stable.
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Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’une connexion en rétroaction négative

Théorème 4
Considérons la connexion par rétroaction négative des deux systèmes G1 et
G2 (Figure 5).

u1 y1
u + G1 y

y2 u2
G2

Figure 5 – Connexion par rétroaction négative.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 29 / 38


Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’une connexion en rétroaction négative

Théorème 4 (suite)
L’origine du système en boucle fermée (lorsque u = 0) est asymptotiquement
stable si

Les deux systèmes G1 et G2 sont strictement passifs,


Les deux systèmes G1 et G2 sont strictement passifs en sorties et
zéro-état observables, ou
Un système est strictement passif, et l’autre est strictement passive en
sortie et zéro-état observable.

En outre, si les fonctions de stockage V1 et V2 sont radialement non bornées,


l’origine est globalement asymptotiquement stable.

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Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’une connexion en rétroaction négative

Exemple
Démontrer que l’origine de la connexion en rétroaction des deux systèmes
suivants :

Système G1 : Système G2 :

xÛ 1 = x2 (52) xÛ 3 = x4 (55)
xÛ 2 = −a x13 − k x2 + u1 (53) xÛ 4 = −b x3 − x43 + u2 (56)
y1 = x2 (54) y2 = x4 (57)
est globalement asymptotiquement stable. Les paramètres a, b et k sont
positifs.

On donne fonctions de stockages :

a 1 b 1
V1 = x14 + x22, V2 = x32 + x42 (58)
4 2 2 2
Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 31 / 38
Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’une connexion en rétroaction négative

Exemple
Pour le système G1 , on a :

VÛ 1 = a x13 xÛ 1 + x2 xÛ 2 (59)
 
= a x13 x2 + x2 −a x13 − k x2 + u1 (60)

= u1 x2 − k x22 (61)
= u1 y1 − k y21 (62)
= u1 y1 + y1 ρ(y1 ), ρ(y1 ) = −k y1 (63)

On conclut que le système G1 est strictement passive en sortie. De plus, pour


u1 = 0, on a :
y1 = 0 ⇒ x2 = 0 ⇒ −a x13 = 0 ⇒ x1 = 0 (64)

alors le système est zéro-état observable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 32 / 38


Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’une connexion en rétroaction négative

Exemple
Pour le système G2 , on a :

VÛ 2 = b x3 xÛ 3 + x4 xÛ 4 (65)
 
= b x3 x4 + x4 −b x3 − x43 + u2 (66)

= u2 x4 − x44 (67)
= u2 y2 − y42 (68)
= u2 y2 + y2 ρ(y1 ), ρ(y1 ) = −y31 (69)

On conclut que le système G2 est strictement passive en sortie. De plus, pour


u2 = 0, on a :
y2 = 0 ⇒ x4 = 0 ⇒ −b x3 = 0 ⇒ x3 = 0 (70)

alors le système est zéro-état observable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 33 / 38


Application à l’analyse de stabilité
Stabilité d’une connexion en rétroaction négative

Exemple
D’après le deuxième cas du Théorème 4, on conclut que l’origine est
asymptotiquement stable. On a aussi :

lim V1 = +∞ (71)
kx k→+∞

lim V2 = +∞ (72)
kx k→+∞

donc le système est globalement asymptotiquement stable.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 34 / 38


Exercices

Exo. 1 Montrer que la connexion parallèle de deux systèmes passifs G1 et G2


(Figure 6) est un système passif.

u1 y1
G1

u y

u2 G2 y2

Figure 6 – Connexion parallèle.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 35 / 38


Exercices
Exo. 2 Soit le système
 
1 1
xÛ = −x + h(x) + u (73)
a k
y = h(x) (74)

où a et k sont des constantes positives et h ∈ [0, k]. Montrer que le système


est passif avec une fonction de stockage
∫ x
V=a h(s) ds (75)
0

Exo. 3 Montrer que la fonction de transfert


b1 s + b0
G(s) = (76)
s2 + a1 s + a0
est strictement réelle positive si et seulement si tous les coefficients sont
positifs et b1 < a1 b0 .

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 36 / 38


Exercices

Exo. 4 Considérons la connexion en rétroaction de la Figure 5 avec :

Système G1 :

xÛ 1 = x2 (77)
xÛ 2 = −x1 − h1 (x2 ) + u1 (78)
y1 = x2 (79)

Système G2 :

xÛ 3 = −x3 + u2 (80)
y2 = h2 (x3 ) (81)

avec h1 et h2 sont des fonctions lipschitziennes qui vérifient h1 ∈]0, +∞[,


h2 ∈]0, +∞[, et |h2 (z)| ≥ |z|/(1 + z2 ), ∀ z.

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 37 / 38


Exercices

1. Montrer que la connexion est passive,


2. Montrer que l’origine du système non forcé est asymptotiquement stable.

Indication : on donne les fonctions de stockage suivantes :


∫ x3
1 2 
V1 = x + x2 ,
2
V2 = h2 (s) ds (82)
2 1 0

Ahmed MAIDI (UMMTO) Chapitre 5. Passivité 38 / 38

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