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CHAPITRE III

FILTRAGE ANALOGIQUE

Le filtre est un système qui permet de modifier le spectre de fréquence d’un signal et
d’éliminer les bruits pour extraire l’information utile. On utilise fréquemment les filtres dans
notre vie quotidienne, pour sélectionner par exemple les stations radios ou les chaînes de
télévision, ou encore en téléphonie, pour séparer les données de la voix.
L’ADSL (Asymetric Digital Subscriber Line, ligne d’abonné numérique asymétrique) permet
d’utiliser une ligne téléphonique pour transmettre et recevoir des données numériques.

III-1 ANALYSE DE SYSTEMES


III-1-1 Réponse impulsionnelle d’un système

La réponse impulsionnelle h(t) d’un système est la réponse de ce système à une impulsion de
Dirac, c'est-à-dire lorsque toutes les fréquences sont présentes à son entrée, puisque
TF[δ(t)]=1.

δ(t) système h(t)

Fig III.1. Réponse impulsionnelle

La réponse impulsionnelle caractérise complétement le système.

III-1-2 Réponse à un signal quelconque

e(t) système s(t)

Fig III.2. Réponse à un signal quelconque


Filtrage analogique

Quelle est la réponse du système à un signal e(t) quelconque ?


D’après la propriété de la distribution de Dirac, on a :
+∞

∫ e ( u ) δ ( t−u ) du=¿ e(t )¿


−∞

Un système est un opérateur qui transforme un signal d’entrée e(t), en un signal de sortie s(t).
On écrit alors :

[∫ ]
+∞
s ( t ) =O [ e (t) ] =O e ( u ) δ ( t−u ) du
−∞

Le système est linéaire :


+∞
s ( t ) =O [ e (t) ] =∫ e ( u ) O [ δ (t−u ) ] du
−∞

Le système est invariant :


O [ δ ( t−u ) ] =h(t−u)
d’où
+∞
s ( t ) =O [ e (t) ] =∫ e ( u ) h ( t−u ) du=e ( t )∗h(t ) (III.1)
−∞

La réponse d'un système linéaire et invariant dans le temps à un signal quelconque s'obtient en
convoluant l’entrée e(t) avec la réponse impulsionnelle h(t) du système. On peut dire que le
filtre est un convolueur. La relation (III.1) peut donc remplacer l’équation différentielle
régissant le système.

III-2 SYSTEMES LINEAIRES PAR TRANSFORMEE DE


LAPLACE ET FOURIER
III-2-1 Système linéaire par transformée de Laplace
1- Fonction de transfert

Tout système linéaire peut se modéliser par une équation différentielle de type :
n n−1 m m−1
d s (t ) d s (t ) d e(t ) d e(t )
bn n
+ bn−1 n−1
+ …+b0 s ( t ) =am m
+a m−1
+…+ a0 e (t ) (III.2)
dt dt dt dt

ou encore
n
d i s (t) m d j e(t )
∑ bi dt i =∑ a j dt j (III.3)
i=0 j=0

am et bn sont des coefficients réels.

Traitement du signal 104 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

On appelle degré du système le plus grand des deux entiers m et n.

Exemple 1 : On considère le circuit suivant, cherchons l’équation différentielle régissant le


système :
i(t) R L

e(t) C s(t)

On applique la loi des mailles :


di(t ) ①
e (t )=Ri (t ) + L + s(t )
dt
et
ds (t)
i (t )=C ②
dt
En remplaçant ② dans ①, on obtient à la fin l’équation différentielle du second d’ordre :
d 2 s(t ) ds(t)
LC + RC + s ( t )=e ( t )
dt
2
dt

On va chercher la transformée de Laplace de l’équation (III.2). La propriété (II.75) devient en


prenant les conditions initiales nulles :
n
d f (t) n
↔ p F (p) ③
dt

En prenant TL [ s ( t ) ] =S ( p ); TL [ e ( t ) ]=E ( p ); TL [ h ( t ) ]=H ( p ), et en appliquant la relation ③,


l’équation (III.2) devient :

S ( p ) [ bn p + bn−1 p + …+ b0 ] =E ( p ) [ am p +am −1 p + …+a 0 ]


n n−1 m m−1
(III.4)

De la relation (III.4) on tire :


m m−1
S ( p) am p + am−1 p + …+a 0 N ( p) (III.5)
H ( p )= = =
E( p) bn p n+ bn−1 p n−1+ …+b0 D( p)

H ( p )=TL [ h(t) ] est appelé la fonction de transfert. La fonction de transfert est la transformée
de Laplace de la réponse impulsionnelle.

Exemple 2 : Cherchons la réponse impulsionnelle du système suivant :

Traitement du signal 105 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

i(t) R

e(t) C s(t)

e (t )=Ri (t ) + s(t ) ①

ds (t) ②
i (t )=C
dt
En remplaçant ② dans ①, on obtient :
ds (t)
e (t )=RC + s (t ) ③
dt
Appliquons la transformée de Laplace à l’équation ③ en tenant compte que les conditions
initiales sont nulles :
E(p) = RCp S(p) + S(p) = S(p)[1 + RCp]
La fonction de transfert est :
S ( p) 1 1
H ( p )= = = (III.6)
E( p) 1+ RCp 1+ pτ
avec RC = τ
On applique à l’entrée une impulsion de Dirac e(t) = δ(t). A la sortie on aura :
1
S ( p )=E ( p ) H ( p ) =H ( p ) =
1+ pτ
Sachant que TL [ δ ( t ) ]=1.

s ( t ) =h ( t ) =TL
−1
[ S ( p ) ]=TL−1 [ 1
1+ pτ ]
Le tableau (II.2) nous permet d’écrire :
1
TL[e ¿ ¿−at u(t )]= ¿
p+ a
d’où la réponse impulsionnelle est :

[ ] [ ]
−t
1 1 1
s ( t ) =h ( t ) =TL−1 =TL−1 = e τ u (t)
1+ pτ 1 τ
τ ( + p)
τ
réponse impulsionnelle
2
=1
 = 0.5
s(t)

Traitement du signal 106 S. HAMDOUNE


0
-1 0 1 2 3 4 5
t
Filtrage analogique

Fig III.3. Réponse impulsionnelle


La figure (III.3) montre que la décroissance est d’autant plus rapide que la constante de temps
est faible.

2- Pôles et zéros

La fonction de transfert est :


m m−1
S ( p) am p + am−1 p + …+a 0 N ( p)
H ( p )= = =
E( p) bn p n+ bn−1 p n−1+ …+b0 D( p)

Les racines du polynômes numérateur N(p) = 0 sont les zéros (zi) de la fonction de transfert.
Le gain est nul. N(p) peut s’écrire sous la forme :
m
N ( p )=a ( p−z 1) ( p−z 2 ) … ( p−z m )=a ∏ ( p−zi ) (III.7)
i=1

Les racines du polynômes dénominateur D(p) = 0 sont les pôles (p i) de la fonction de


transfert.
Le gain est infini. D(p) peut s’écrire sous la forme :
n
D ( p )=b ( p−p 1 )( p− p2 ) … ( p− pn ) =b ∏ ( p− pi ) (III.8)
i=1

D’où
m
a ∏ ( p−z i ) (III.9)
N ( p) i=1
H ( p )= =
D( p) n
b ∏ ( p− pi )
i=1

Les pôles et les zéros peuvent être réels ou complexes conjugués deux à deux. La fonction de
transfert H(p) est entièrement déterminée par les valeurs de zi et pi.
On peut représenter graphiquement ces pôles et zéros dans le plan complexe, le plan de p. Le
zéro est représenté sur la figure (III.4) par un cercle (o), et le pôle par une croix (x). Le plan
de p donne de l’information sur le type du système et le type de réponse du système.

Traitement du signal 107 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Plan de p
1.5

1
Imaginary Part
0.5

-0.5

-1

-1.5
-2 -1 0 1 2
Real Part

Fig III.4. Plan de p

a) Propriétés

 Pour un système causal, le degré du numérateur de sa fonction de transfert est inférieur ou


égal au degré de son dénominateur :
D [ N ( p) ] ≤ D [ D ( p ) ] ; c ' est à dire m≤ n
° °
(III.10)
Le nombre de pôles est donc supérieur ou égal au nombre de zéros.

 Un système linéaire est stable si les pôles de sa fonction de transfert H(p) sont à parties
réelles négatives.
ℜ ( p ) <0 (III.11)
La figure (III.5) montre que tous les pôles d’un système stable sont donc situés à
gauche de l’axe vertical.
Si ℜ ( p )=0, on dit que le système est marginalement stable (Fig.III.6).
Ainsi donc, les pôles donnent l’information sur la stabilité du système.

Exemple 3 : Le circuit RC de l’exemple 2 est-il stable ?


Cherche les pôles à partir de la relation (III.6) :
−1
1+ pτ=0 , d ' où p=
τ ,
p est réel et négatif, le circuit RC est donc stable.

Traitement du signal 108 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

1.5 1.5

1 1

0.5 0.5
Imaginary Part

Imaginary Part
0 0

-0.5 -0.5

-1 -1

-1.5 -1.5
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 -1 -0.5 0 0.5 1
Real Part Real Part
(a) (b)

Fig III.5. (a) Système stable et (b) système instable

0.8

0.6

0.4
Imaginary Part

0.2

-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1

-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part
Fig III.6. Système marginalement stable

 Un système linéaire est dit passe-tout, si ses pôles se trouvent uniquement dans le demi-
plan gauche et ses zéros uniquement dans le demi-plan droit (Fig.III.7).

b) Influence des pôles sur le système

Les pôles et les zéros peuvent être réels ou complexes conjugués deux à deux.

Traitement du signal 109 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

1
0.8
0.6
0.4

Imaginary Part
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part

Fig III.7. Système passe-tout

 Pôle réel
 Pôle négatif
1
H ( p )= ; p=−1 et h (t )=TL−1 [ H ( p ) ] =e−t
p+ 1
1
H ( p )= ; p=−5 et h ( t )=TL−1 [ H ( p ) ]=e−5 t
p+ 5
ℜ ( p ) <0 , le système est stable. La figure (III.8) montre que l’amplitude décroit avec t et plus
le pôle est éloigné de l’axe des imaginaires plus la décroissance est rapide.

1
-t
e
0.5 e
-5t

0
0 1 2 3 4

Fig III.8. Sorties pôle réel négatif

 Pôle positif
1
; p=1et h ( t ) =TL [ H ( p ) ] =e
−1 t
H ( p )=
p−1
1
; p=5 et h ( t )=TL [ H ( p ) ] =e
−1 5t
H ( p )=
p−5
Le système est instable. La figure (III.9) montre que l’amplitude croit avec t, la réponse
diverge.
200

100
Traitement du signal 110 S. HAMDOUNE

0
0 1 2 3 4 5
Filtrage analogique

Fig III.9. Sorties pôle réel positif

 Imaginaire
Ils viennent toujours en paires conjuguées.
1
; p=± j et h ( t )=TL [ H ( p ) ]=sin ⁡(t)
−1
H ( p )= 2
p +1
1
; p=± 2 j et h ( t )=TL [ H ( p ) ] =sin ⁡(2 t)
−1
H ( p )= 2
p +4
Le système est marginalement stable, ℜ ( p )=0, il oscille sans changer d’amplitude. La figure
(III.10) montre que plus la fréquence est élevée plus l’oscillation est rapide.
sin(t) sin(2t)
1 1

0.5 0.5

0 0

-0.5 -0.5

-1 -1
0 5 10 15 0 5 10 15

Fig III.10. Sorties pôle réel négatif

 Complexe
 Partie réelle négative
1
; p=−2 ± 2 j et h ( t ) =TL [ H ( p ) ]=¿
−1
H ( p )= 2
( p+2) + 4
 Partie réelle positive
1 1 2t
; p=2± 2 j et h ( t )=TL [ H ( p ) ]= e sin ⁡( 2t )
−1
H ( p )= 2
( p−2) +4 2

Traitement du signal 111 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

0.5exp(-2t) sin(2t) s(k)=0.5exp(2*t(k)).*sin(2*t(k));


1 50

0.5

0 0

-0.5

-1 -50
0 5 10 15 0 5 10 15
Partie réelle négative Partie réelle positive

Fig III.11. Sorties pôle complexe

La figure (III.11) résume l’influence des pôles sur la réponse du système.

X X
X

X
X

X X X X

Fig III.12. Influence des pôles sur la réponse du système

Traitement du signal 112 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

III-2-2 Système linéaire par transformée de Fourier

On reprend l’équation (III.2) :


n n−1 m m−1
d s (t) d s (t) d e(t ) d e(t )
bn n
+ bn−1 n−1
+ …+b0 s ( t ) =am m
+a m−1
+…+ a0 e (t)
dt dt dt dt

et on applique la transformée de Fourier en utilisant la propriété (II.38)

d n s( t) n
n
⇋ 2 jπf S ( f )
dt
on trouve
b n ( jω)n S ( f ) +b n−1 ( jω )n−1 S ( f ) +…+ b0 S ( f )=am ( jω )m E ( f ) +a m−1 ( jω )m−1 E ( f )+ …+a0 E ( f )

m m −1 (III.12)
S( f ) am ( jω ) +a m−1 ( jω) + …+ a0
H (f )= =
E (f ) bn ( jω )n +b n−1 ( jω )n−1 +…+ b0

C’est la réponse fréquentielle qui est la transformée de Fourier de la réponse impulsionnelle.


Le module de la réponse fréquentielle s’appelle le gain en amplitude et arg(H(f)) la phase.
L’équation (III.12) est obtenue en remplaçant p par jω dans la fonction de transfert donnée par
l’équation (III.5).
Tout système linéaire est entièrement décrit par sa réponse fréquentielle en amplitude |H(f)| ou
le gain et sa réponse de phase arg(H(f)).

Exemple 4 : Reprenons l’exemple 2 en cherchant la réponse fréquentielle.


L’équation ③ de l’exemple 2 est :

ds (t)
e (t )=RC + s (t ) ③
dt

Appliquons la transformée de Fourier à l’équation ③ :


E(f) = RC(jω) S(f) + S(f) = S(f)[1 + jRCω]
La réponse fréquentielle est :
S(f ) 1
H (f )= =
E (f ) 1+ jRCω
La fonction de transfert H(p) permet l’étude des régimes transitoires des systèmes, alors que
la réponse fréquentielle suppose le régime permanent établi.

III-3 FILTRES
III-3-1 Introduction

Traitement du signal 113 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Un filtre linéaire est un système linéaire et invariant dans le temps (SLIT), qui laisse passer
certaines fréquences d’un signal d’entrée et arrête ou atténue les autres fréquences.
bande passante

transitions immédiates
H(f)

bande coupée

Fig III.13. Réponse fréquentielle d’un filtre

On appelle la bande passante la bande de fréquences transmise, la bande coupée la bande de


fréquences non transmise (Fig III.13).

Exemple 5 :

1° e(t) modulateur s(t) = e(t) m(t)

m(t)

Le modulateur est un système linéaire non invariant car,


à l’entrée décalée e(t – t0) correspond la sortie : s(t) = e(t – t0) m(t)
≠ s(t – t0) = e(t – t0) m(t – t0)
Ce n’est donc pas un filtre.


e(t) quadrateur s(t) = e2(t)

Le quadrateur est un système non linéaire et invariant car,


la réponse à a1 e1(t) + a2 e2(t) est :
s(t) = [a1 e1(t) + a2 e2(t)]2 ≠ a1 e 21(t) + a2 e 22(t)
Ce n’est donc pas un filtre.

3° e(t) RC s(t)

Le circuit RC est un système linéaire et invariant, donc c’est un filtre.

Traitement du signal 114 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

III-3-2 Filtrage temporel et fréquentiel


1- Filtrage temporel

e(t) Filtre temporel s(t)

Le filtrage temporel permet l’observation d’une portion du signal, c’est le fenêtrage. La figure
(III.14) montre que filtrer e(t) par h(t) c’est réaliser le produit simple des deux signaux e(t) et
h(t). Le filtre temporel est un multiplieur temporel.
e(t) = sin (20t)
1
0
-1
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6
h(t) = rect[(t-4)/2]
1.5
1
0.5
0
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6
s(t) = e(t) . h(t)
1
0
-1
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6

Fig III.14. Filtrage temporel

Le spectre en fréquence est donné par :


S(f) = E(f) * H(f)
Il est représenté sur la figure (III.15). On constate que le filtrage temporel affecte le spectre du
signal filtré.

2- Filtrage fréquentiel

Le filtrage fréquentiel est la sélection de certaines composantes fréquentielles du signal.

E(f) Filtre fréquentiel S(f)

Le filtre fréquentiel est le produit simple entre les spectres du signal et du filtre :

Traitement du signal 115 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

S(f) = E(f).H(f)
Le filtre fréquentiel est un multiplieur fréquentiel.

TF[e(t)]
1

0.5

0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
TF[h(t)]
2

0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20
TF[s(t)]
1

0.5

0
-20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20

Fig III.15. Déformation du spectre due au filtrage temporel

III-3-3 Distorsion linéaire

Exemple 6 : On considère le signal e(t) = A cos(2πf 0t) avec A ∈ R , cherchons la sortie d’un
filtre linéaire de réponse impulsionnelle h(t).

A 2 jπ f t −2 jπ f t
s ( t ) =e ( t )∗h ( t )= A cos ( 2 π f 0 t )∗h ( t )= [ e +e 0
]∗h ( t )
0

+∞ +∞
A 2 jπ f A −2 jπ f
¿ e
2
0 t
∫ h(τ ) e −2 jπ f 0 τ
dτ + e
2
0 t
∫ h(τ )e 2 jπ f τ dτ
0

−∞ −∞

A 2 jπ f t A A A
¿ e H ( f 0 ) + e−2 jπ f t H (−f 0 ) = e 2 jπ f t e jφ|H ( f 0 )|+ e−2 jπ f t|H ( f 0 )|e− jφ
0 0 0 0

2 2 2 2

A
H ( f 0 )|[ e ]= A|H ( f 0 )|cos ⁡(2 π f 0 t+φ)
2|
j (2 π f t +φ) − j(2 π f 0 t +φ)
¿ 0
+e

La sortie du filtre est :


s(t )= A|H ( f 0 )|cos ⁡( 2 π f 0 t + arg| H ( f 0 )|) (III.13)

Traitement du signal 116 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

avec
φ=arg|H ( f 0 )|
Le filtre linéaire transforme une sinusoïde à la fréquence f0 en une autre sinusoïde à la même
fréquence mais avec une amplitude multipliée par |H(f0)| et un déphasage φ=arg|H ( f 0 )|.
On appelle la distorsion toute modification d’amplitude et de phase dans un filtre linéaire.
Lorsque toutes les fréquences ne sont pas uniformément atténuées, c’est la distorsion
d’amplitude. Lorsque toutes les fréquences ne sont pas uniformément retardées, c’est la
distorsion de phase.
Un filtre est sans distorsion linéaire lorsque le signal de sortie s(t) a la même forme que le
signal d’entrée e(t) à une constante multiplicative k près (Fig III.16). Le signal d’entrée peut
subir une amplification ou une atténuation et un retard.
e(t) s(t)

A A

e(t) Filtre temporel

0 0
0 0 t0
t t

Fig III.16. Filtre sans distorsion

A un signal d’entrée e(t), il doit correspondre donc un signal de sortie :


s(t) = k e(t – t0)
t0 : le retard dû au filtre.
k : le facteur d’amplification ou d’atténuation.
On a vu que la convolution d’un signal par un Dirac décalé translate le signal, on peut écrire :

s(t) = k e(t) * δ(t – t0) = e(t) * [k δ(t – t0)] ①


La relation (III.1) nous montre que le filtre est un convolueur, d’où :

s(t) = e(t) * h(t) ②


En comparant les relations ① et ②, on tire :
h(t) = k δ(t – t0)] ; h(t) est la réponse impulsionnelle.
Examinons le spectre du signal de sortie en calculant sa transformée de Fourier :
TF [s(t)] = S(f) = TF [k e(t – t0)] = TF {e(t) * [k δ(t – t0)]} = TF [e(t)] . TF [k δ(t – t0)]
Avec la relation (II.55), on trouve finalement

S(f) = k E(f)e−2 jπf t 0

Un système sans distorsion doit avoir une réponse fréquentielle :

(III.14)

Traitement du signal 117 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

S(f )
=|H ( f )| e
−2 jπf t jφ(f )
H (f )= =k e 0

E (f )

dont le module est constant et indépendant de la fréquence :


|H (f )|=k (III.15)
et la phase est proportionnelle à la fréquence (Fig III.17) :
φ ( f )=−2 jπ t 0 f (III.16)

|H(f)| = k

2pi
|H(f)|

k 0

 -2pi

-1/t0 0 1/t0
f
f

Fig III.17. Réponse fréquentielle (module et phase) d’un filtre sans distorsion

Ce filtre est irréalisable car la réponse impulsionnelle est un Dirac.

Exercice 1 :
1) Soit un signal e(t) = cos(50t) + cos(43t) passant à travers un filtre de réponse |H(f)| = 1 et
φ(f) = -0.06 ω. Visualisons la sortie s(t) de ce filtre.
2) Même chose si φ(f) = -0.06ω - π/2.
3) Même chose si φ(f) = -ω².

Réponse :
1) |H(f)| = 1 et φ(f) = -0.06 ω

2 e(t)
s(t)
1
0

-1

-2
0 0.5 1 1.5 2
Fig III.18. Signal à travers un filtre sans distorsion

Traitement du signal 118 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

On constate que le signal d’entrée et le signal de sortie sont décalés dans le temps mais ils ont
la même forme, le filtre est sans distorsion.
2) |H(f)| = 1 et φ(f) = -0.06 ω - π/2.

2 e(t)
s(t)
1

-1
-2
0 0.5 1 1.5 2
Fig III.19 Signal à travers un filtre à phase linéaire non nulle en f = 0

On constate que le signal d’entrée et le signal de sortie sont décalés dans le temps mais il y a
une légère distorsion due au déphasage du filtre qui ne s’annule pas pour f =0.

3) |H(f)| = 1 et φ(f) = -ω².

2 e(t)
s(t)
1

-1

-2
0 0.5 1 1.5 2
Fig III.20. Signal à travers un filtre avec distorsion

Dans ce cas, le déphasage n’est pas linéaire et la sortie présente des distorsions.

III-3-4 Types de filtre


Les filtres sont caractérisés par leur réponse impulsionnelle h(t) et leur réponse fréquentielle
H(f) qui est la transformée de Fourier de la réponse impulsionnelle. Ils peuvent être classés en
5 familles suivant la bande de fréquence qu'ils laissent passer :

1- Passe-bas

Il laisse passer les basses fréquences, atténue les hautes fréquences. La


~
~ fréquence de coupure est la limite entre les basses fréquences et les
hautes fréquences. La réponse en fréquence d’un filtre passe-bas idéal de
fréquence de coupure fc est donnée par :

Traitement du signal 119 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

{
H ( f ) = 1 si 0< f < f c
0 ailleurs
|H(f)| 20log(|H(f)|)

fc 0 fc
f f
Fig III.21. Réponse fréquentielle du filtre passe-bas

Le module de la réponse fréquentielle vaut 1 dans la bande passante, nulle dans la bande
coupée (Fig III.21).
La bande passante est la gamme de fréquence non filtrée : BP = [0, fc]
On trouve le filtre passe-bas dans beaucoup d’applications. Il est utilisé comme filtre anti-
repliement pour la numérisation des signaux (§IV.) et un atténuateur d’aigues pour un signal
audio.

2- Passe-haut

~
~
Il laisse passer les hautes fréquences, atténue les basses fréquences. La
réponse en fréquence d’un filtre passe-haut idéal de fréquence de coupure
fc est donnée par :

H (f )=
{01ailleurs
si f > f c

|H(f)| 20log(|H(f)|)

fc fc
f f

Fig III.22. Réponse fréquentielle du filtre passe-haut

La bande passante est : BP = [fc, +∞[


C’est un atténuateur de graves pour un signal audio.

3- Passe-bande

~~~
Traitement du signal 120 S. HAMDOUNE
Filtrage analogique

Ce filtre ne laisse passer qu’une bande de fréquences comprise entre la fréquence de coupure
basse fCB et la fréquence de coupure haute fCH du filtre (Fig III.23). La réponse fréquentielle du
filtre passe-bande est :
H (f )=
0 ailleurs{
1 si f CB < f < f CH

|H(f)| 20log(|H(f)|)

0 fCB fCH fCB fCH


f f
Fig III.23. Réponse fréquentielle du filtre passe-bande

La bande passante est : BP = [fCB, fCH]


Il est la combinaison d’un passe-bas et d’un passe-haut. C’est un filtre utilisé en radio et
télévision pour isoler le signal du récepteur.

4- coupe-bande ou réjecteur de bande

~~ Ce filtre empêche le passage d’une bande de fréquence. C’est l’inverse du


~ filtre passe-bande. La réponse fréquentielle du filtre passe-bande est :

H (f )=
{0 si1failleurs
CB<f < f CH

|H(f)| 20log(|H(f)|)

fCB fCH fCB fCH


f f

Fig III.24. Réponse fréquentielle du filtre coupe-bande

La bande passante est : BP = [0, fCB]∪ [fCH, +∞[

5- Passe-tout

~~~ Un filtre passe-tout possède une bande passante et aucune bande atténuée.
Il agit comme déphaseur sans changer l’amplitude du signal.
|H(f)| 20log(|H(f)|)

1 0
Traitement du signal 121 S. HAMDOUNE

0
Filtrage analogique

Fig III.25. Réponse fréquentielle du filtre passe-tout

III-3-5 Filtre idéal et filtre réel


1- Filtre idéal

Un filtre idéal transmet toutes les composantes utiles sans atténuation ni déphasage tout en
éliminant complétement les signaux indésirables. Il a donc une atténuation nulle en bande
passante et infinie en bande coupée et une largeur nulle de bande de transition, entre la bande
passante et la bande coupée (Fig III.26).
Considérons le filtre passe-bas idéal de la figure (III.26) de réponse fréquentielle H(f).
La réponse impulsionnelle est d’après la relation (II.45) :
h(t) =TF -1[H(f)] = sinc(f)
On applique à l’entrée du filtre une impulsion à l’instant t = 0. Sur la figure (III.27), on
observe que l’effet est obtenu avant la cause, la réponse commence avant que l’impulsion ne
soit injectée dans le filtre à l’instant t = 0. Le système n’est pas causal, le filtre n’est pas
physiquement réalisable, par conséquent le filtre idéal n’existe pas.

|H(f)|

0
-1 -0.5 0 0.5 1
f

Fig III.26. Module de la réponse fréquentielle d'un filtre passe-bas idéal


.
-1
h(t) = TF [H(f)]
1

0.5

-5 0 5
f
Fig III.27. Réponse impulsionnelle du filtre idéal de la figure III.26

Traitement du signal 122 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

2- Filtre réel

La figure (III.28) montre que le filtre réel présente des imperfections dans sa réponse
fréquentielle :
 des ondulations dans la bande passante. Le gain n’est pas parfaitement égal à 1.
 des ondulations dans la bande coupée ou atténuée. Le gain n’est pas parfaitement nul.
 La transition entre la bande coupée et la bande passante est progressive, il ne se fait pas
avec une pente infinie.

1
ondullations dans la bande passante
bande de transition bande de transition

BANDE COUPEE BANDE COUPEE


BANDE PASSANTE

ondulations dans la bande coupée ondulations dans la bande coupée

0
0

Fig III.28. Réponse fréquentielle d’un filtre réel

On définit le filtre réel par rapport à son correspondant idéal par les caractéristiques
suivantes :
Amax : atténuation maximum tolérée en bande passante.
Amin : atténuation minimum tolérée en bande coupée ou atténuée.
fp : fréquence de frontière de la bande passante.
fa : fréquence de frontière de la bande coupée ou atténuée.
On appelle gabarit, la représentation graphique des conditions limites. Le gabarit est
caractérisé par 2 points (fp, Amax) et (fa, Amin) comme illustré sur la figure (III.29).
On utilisera souvent le gabarit d’atténuation A en fonction de la pulsation ω.

Amax 0

bande transition
Amin

bande coupée
bande passante

0
fp fa

Fig III.29. Gabarit d’un filtre réel

a- Passe-bas

Traitement du signal 123 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Le filtre passe-bas ne transmet que les signaux de fréquence inférieure à f p (ωp = 2πfp). Le
gabarit doit avoir :
 Une valeur maximale Amax de l’atténuation dans la bande passante.
 Une valeur minimale Amin de l’atténuation dans la bande coupée.

0
Amax
Attenuation (dB)

Amin

Bande de
Bande passante transition
Bande coupée
0 wp
ω wa
ωa
p

Fig III.30. Gabarit d’un filtre passe-bas réel

La zone interdite est grise sur la figure (III.30) et on a :

ω< ω p bande passante


ω p< ω< ωa bande de transition
ω> ωa bande coupée

b- Passe-haut

Le filtre passe-haut ne transmet que les signaux de fréquence supérieure à f p. Le gabarit doit
avoir :
 Une valeur maximale Amax de l’atténuation dans la bande passante.
 Une valeur minimale Amin de l’atténuation dans la bande coupée.

0
Amax
Attenuation (dB)

Bande coupée

Amin Bande passante


Bande de
transition

0 wa
ω  wp
ω
a p

Fig III.31. Gabarit d’un filtre passe-haut réel

ω> ω p bande passante

Traitement du signal 124 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

ω p< ω< ωa bande de transition


ω< ωa bande coupée

c- Passe-bande

ω0
0

Bande de transition

Bande de transition
Amax
Attenuation (dB)

Bande coupée Bande coupée


Amin
Bande passante


0
ωw1a
1a
w1p
ω1p w2p
ω2p
w2a
ω2a

Fig III.32. Gabarit d’un filtre passe-bande réel

ω 2 p −ω1 p =Δω bande passante


ω 2 a−ω 2 p et ω1 p−ω1 a bande de transition
ω< ω1 a et ω>ω 2 a bande coupée
Pulsation centrale ω 0=√ ω2 p ω1 p

d- Coupe bande

ω0
0
Bande de transition

Bande de transition

Amax
Attenuation (dB)

Amin

Bande passante Bande passante


Bande coupée
0
ωw1pw1a
1p ω1a
ωw2a
2a
w2p
ω2p

Fig III.33. Gabarit d’un filtre coupe-bande réel

Traitement du signal 125 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

ω< ω1 p et ω >ω2 p bande passante


ω 2 p −ω2 a et ω1 a−ω1 p bande de transition
ω 2 a−ω 1a bande coupée
Pulsation centrale ω 0=√ ω2 p ω1 p

3- Normalisation de la fréquence

On définit la fréquence normalisée fn par :


f (III.17)
f n=
f0
f0 une fréquence de référence choisie suivant le type de filtre. Ainsi, pour les filtres passe-bas
et passe-haut, la fréquence de référence est la fréquence de frontière de la bande passante fp,
alors que pour les filtres passe-bande et coupe-bande on prend la fréquence centrale √ f 1 p f 2 p .

III-3-6 Filtres polynomiaux


1- Filtre de Butterworth

Le filtre de Butterworth est un filtre linéaire possédant un gain constant dans sa bande


passante.
La réponse fréquentielle est :
2 1
|H ( jω)| = (III.18)
1+ ε 2 ω 2 n
n : ordre du filtre
ε : amplitude d’ondulation dans la bande passante
ε = 1 filtre de Butterworth standard
ε ≠ 1 filtre de Butterworth généralisé
2 1
en notation normalisée : |H ( jΩ)| =
1+ ε 2 Ω 2 n (III.19)
ω ωc
avec : Ω= ; f c = : fréquence de coupure
ωc 2π
L’atténuation est :
A ( Ω )=| H ( jΩ)| =√ 1+ ε 2 Ω2 n
−1
(III.20)

L’atténuation est la plus plate possible dans la bande passante, il n’y a pas d’ondulation ni
dans la bande passante ni dans la bande coupée.
La figure (III.34) montre que lorsque l’ordre n du filtre tend vers l’infini, la réponse tend vers
celle d’un filtre idéal.

Traitement du signal 126 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Représentation fréquentielle d'un filtre de Butterworth en fonction de l'ordre


1.2
idéal
1 n=20
n=6
0.8
Amplitude n=4
n=2
0.6

0.4

0.2

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Fréquence f

Fig III.34. Réponse fréquentielle d’un filtre de Butterworth en fonction de l’ordre

a) Propriétés 

∎ Ω=0 ;|H ( jΩ)|=1


2 1
∎ ε=1; Ω=1;|H ( jΩ)| =
2
2
10 log |H ( jΩ)| =−10 log ( 2 )=−3 dB
Toutes les courbes passent par -3 dB pour Ω = 1, soit f = fc, et quel que soit la valeur n
comme il est illustré sur la figure (III.35).
2
∎ Ω⟶ ∞ ; 10 log |H ( jΩ )| =−10 log ( Ω2 n )=−20 n log Ω
Ω ⟶ 10 Ω;−20 n log ( 10 Ω )=−20 n−20 nlog Ω
Le gain présente une pente de -20n dB/décade (Fig III.35).
10
n=1 n=2 n=3
0
-3
-10
- 20 dB/déc
-20
Gain (dB)

- 40 dB/déc
-30

-40

-50 - 60 dB/déc

-60
-1 0 1
10 10 10
f
Fig III.35. Pente -20n dB/décade

b) Fonction de transfert

Traitement du signal 127 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

2 1 1
|H ( jΩ)| = 2
=
| A( jΩ)| 1+ε 2 Ω2 n
Posons p= jΩ, la fonction devient :
1 1 2
=|H ( jΩ)| pour Ω =− p
2 2
H ( p ) . H (−p )= =
( pj )
2n 2
n 2n
2 1+ ε (−1) p
1+ ε

H(p) n’a aucun zéro, ni aucun pôle sur l’axe imaginaire. Cherchons les pôles de H(p).H(-p).
Les pôles sont les racines de l’équation :

( ) =0
2n
2 p
1+ε
j

( ) = −1ε = ε1 e
2n
p j (π +2 kπ )
2 2
j
1 j (π +2 kπ)
p2 n= j 2n 2
e
ε
d’où
j(π + 2kπ )
j 2n
p= 1
e
εn
L’équation admet 2n racines. On a donc 2n pôles équirépartis sur le cercle trigonométrique de
rayon ε1/n et de centre 0, comme il est illustré sur la figure (III.36).
On ne garde que les pôles à partie réelle négative, pour que le système soit stable. On aura
donc n solutions :
j( π +2 kπ )
j 2n
pk = 1
e (III.21)
n
ε
obtenues pour les valeurs de k comprises entre 0 et n – 1 ; 0 ≤ k ≤ n−1

1/n

Imaginary Part

Real Part

Traitement du signal 128 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Fig III.36. Répartition des pôles de H(p).H(-p) dans le plan complexe pour n = 6

 La fonction de transfert s’écrit en déterminant les pôles pk :

1
H ( p )= n−1 (III.22)
∏ (p− pk )
k=0

Dans le cas d’un filtre d’ordre 1, on a : n = 1 et la solution est :


j (π +2 kπ )
j 2
pk = e
ε

Par suite, la valeur de k est :


0 ≤ k ≤ n−1=0
il n’y a qu’une seule solution, donc un seul pôle représenté sur la figure (III.37) :
−1
p0=
ε
Finalement la fonction de transfert pour n = 1 est :

1 1
H ( p )= n−1 =
1
∏ ( p− pk ) p+
ε
k=0

1 (III.23)
H ( p )= pour ε=1
p+ 1

Prenons le cas du filtre d’ordre 2, n = 2 :


j(π +2 kπ )
j 4
pk = 1
e
ε2
On atoujours 0 ≤ k ≤ n−1=1 , on a donc deux possibilités: k=0 et k =1.

1
Imaginary Part

0.5

0 1/

-0.5

-1
-1 Real Part

Traitement du signal 129 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Fig III.37. Pôle du polynôme de Butterworth d’ordre 1

Pour k = 0
jπ jπ jπ j3 π
j 1 1
p0 = 1
e4= 1
e 2 e4 = 1
e 4

2 2
ε ε ε2
Pour k = 1
j(π +2 kπ ) jπ jπ j3 π j5π
j 4 j j 1
p1 = 1
e = 1
e2 e4= 1
e 4
= 1
e 4

2 2 2
ε ε ε ε2

On a à la fin la fonction de transfert pour ε = 1 :

1 1 1
H ( p )= n−1 = = 2 (III.24)
( p− p0 )( p− p 1) p + √2 p +1
∏ (p− pk )
k=0

1
Imaginary Part

0.5
1/1/2
0

-0.5

-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part

Fig III.36. Pôles du polynôme de Butterworth d’ordre 2

Pour le filtre d’ordre 3, n = 3


j(π + 2kπ )
j 6
pk = 1
e
ε3
Pour k = 0
jπ j4π
j 6 1 6
p0= 1
e = 1
e
3 3
ε ε
Pour k = 1
1 jπ
p1 = 1
e
ε 3

Traitement du signal 130 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Pour k = 2
j8π
j 6
p2 = 1
e
3
ε
finalement pour ε = 1, on trouve :
1 1 1
H ( p )= n−1 = = (III.25)
( p− p0 )( p− p 1)( p− p 2) p3 +2 p2 +2 p+ 1
∏ (p− pk )
k=0

1
Imaginary Part

0.5 1/1/3

-0.5

-1
-1 -0.5 0 0.5 1
Real Part
Fig III.37. Pôles du polynôme de Butterworth d’ordre 3

Les dénominateurs de la fonction de transfert des 10 premiers filtres de Butterworth sont


donnés dans le tableau III.1.

n polynômes
1 p+1
2 p + √ 2 p+1
2

3 p3 +2 p 2+2 p+1=( p+1)( p 2+ p+1)


4 2
( p +0.7654 p+1)( p¿¿ 2+1.8478 p+1)¿
5 ( p+1)( p 2+ 0.6810 p+1)( p2 + p+1)( p 2+ 0.6810 p+1)
6 2
( p +0.5176 p+1)( p ¿¿ 2+ 1.4142 p+1)(p ¿¿ 2+ 1.9319 p+1)¿ ¿
7 2 2 2
( p+1)(p + 0.4450 p+1)( p +1.2470 p +1)( p +1.8019 p+1)
8 2 2 2 2
( p +0.3902 p+ 1)( p +1.1111 p+ 1)( p +1.6629 p +1)( p +1.9616 p+1)
9 ( p+1)(p 2+ 0.3473 p+1)( p2 + p+1)( p 2+1.5321 p+1)( p 2+1.8794 p+1)
10 2 2 2 2
( p +0.3129 p+1)( p +0.9080 p+1)( p +1.4142 p+1)( p + 1.7820 p+1)
( p2 +1.9754 p+1 )
Tableau III.1. Dénominateur de la fonction de transfert du filtre de Butterworth
3- Dimensionnement du filtre de Butteworth

Traitement du signal 131 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

a) Calcul d’ordre n

Atténuation (dB)
Amax

Amin

0 p  
a

Fig III.38. Gabarit

La fonction de transfert est :


2 1 1
|H ( jΩ)| = 2 2n
= 2
1+ ε Ω | A ( jΩ)|
On prend comme fréquence de référence la fréquence de frontière de la bande passante f p,
d’où la fréquence normalisée est :
ω f
Ω= =
ωp f p
L’expression de l’atténuation maximale est :

Amax =10 log ( 1+ ε 2 Ω2n


p ) =10 log ( 1+ε )
2

ωp
avec Ω p= =1
ωp

L’expression de l’atténuation minimale est :

Amin =10 log ( 1+ ε 2 Ω2n


a ) ②
ωa
avec Ωa=
ωp

De l’expression ①, on tire :

ε 2 Ω2pn=10 0.1 A −1
max

L’expression ② nous donne :

ε 2 Ω2a n=10 0.1 A −1


min

après avoir divisé④ par ③ on trouve :

Traitement du signal 132 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

[ ]
2n 0.1 Amin
Ωa 10 −1
= 0.1 A
Ωp 10 −1 max

Puis

[ ]
Ωa 0.1 A
10 −1 min

2 n log =log 0.1 A


Ωp 10 −1 max

par suite
0.1 Amin
10 −1
log 0.1 A
1 10 −1 max
(III.26)
n=

[ ]
2 Ω
log a
Ωp

n doit être entier, il est alors l’entier immédiatement supérieur ou égal à n.

b) Calcul de ε

De l’expression ① on tire :

2 A max
log ⁡(1+ε )=
10
et

1+ε 2=100.1 A max

finalement
2 0.1 Amax
ε =10 −1 (III.27)

Exercice 2 :

Déterminer la fonction de transfert du filtre passe-bas de Butterworth qui satisfait au gabarit


suivant :
Amax = -1 dB, ωp = 50 rd/s
Amin = -15 dB, ωa = 100 rd/s

Réponse :
Notons tout d’abord que :
−1
20
Amax =−1 dB ; Amax =10 =0,8913
−15
20
Amin =−15 dB ; A min=10 =0,1778

Traitement du signal 133 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

La figure (III.39) représente la réponse fréquentielle du filtre passe-bas de Butterworth.

1
0,8913

|H()|
0,6
0,4
0.1778
0
0 50 100 150 200 250

Fig III.39. Réponse fréquentielle du filtre passe-bas de Butterworth de l’exercice 2

Déterminons la valeur de l’ondulation ε à partir de la relation (III.27) :


2 0.1 Amax 0.1
ε =10 −1=10 −1=0.2589
ε =√ 0.2589=0.5088

L’ordre du filtre est donné par la formule (III.61) :


0.1 Amin 1.5
10 −1 10 −1
log 0.1 A
log 0.1
1 10 −1 1
max
10 −1 1 2.073
n= = = =3.443

[ ] [ ]
2 Ωa 2 100 2 log [ 2 ]
log log
Ωp 50

On prend pour l’ordre l’entier supérieur : n = 4. D’après le tableau (III.1), le dénominateur de


la fonction de transfert est :

( p2 +0.7654 p+1)( p2+ 1.8478 p+1)

Par suite, la fonction de transfert est :


1
H ( p )= 2
( p +0.7654 p+1)( p¿¿ 2+1.8478 p+1)¿

2- Filtre de Chebyshev

Ils sont de deux types, le type I et le type II. La réponse fréquentielle du filtre de chebyshev de
type I est donnée par :
2 1 1
|H ( jΩ)| = 2 2
= 2 (III.28)
1+ ε T n ( Ω) | A( jΩ)|
n : ordre du filtre
ε : amplitude de l’ondulation dans la bande passante

Traitement du signal 134 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Ω : pulsation normalisée


Tn(Ω) : polynôme de Chebyshev d’ordre n
La figure (II.39) montre que contrairement au filtre de Butterworth, le filtre de Chebyshev de
type I présente des ondulations dans la bande passante, mais la largeur de sa bande de
transition est plus réduite que celle du filtre de Butterworth.

1 n=5
2 0.5
1/(1+ ) n=8
|H(f)|

0,5

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
f
Fig III.39. Filtre de Chebyshev de type I

Le polynôme de Chebyshev est défini par :


T n ( Ω )=cos ( n arccos ( Ω ) ) pour|Ω|≤1
T n ( Ω )=cosh ( n arccos h ( Ω ) ) pour |Ω|≥1

T 0 ( Ω )=cos ( 0 )=1
T 1 ( Ω ) =cos ( arccos ( Ω ) )=Ω
T 2 ( Ω) =cos ( 2 arccos ( Ω ) )=2 cos ( arccos ( Ω ) ) −1=2 Ω −1
2 2

T 3 ( Ω) =cos ( 3 arccos ( Ω ) )=4 Ω −3 Ω


3

Ces polynômes peuvent être calculés avec la formule de récurrence :


T N +1 ( Ω )=2 ΩT N ( Ω)−T N −1 (Ω)
2
T 2 N ( Ω )=2T N (Ω)−1

Le tableau (III.2) représente le polynôme de Chebyshev pour différentes valeurs de n.

n Tn(Ω)
0 1
1 Ω
2 2Ω2 - 1
3 4Ω3 - 3Ω
4 8Ω4 - 4Ω2 + 1
5 16Ω5 - 20Ω3 + 5Ω
6 32Ω6 - 48Ω4 + 18Ω2 - 1
7 64Ω7 - 112Ω5 + 56Ω3 - 7Ω
8 128Ω8 - 256Ω6 + 160Ω4 - 32Ω2 + 1
9 256Ω9 - 576Ω7 + 432Ω5 - 120Ω3 + 9Ω
10 412Ω10 - 1280Ω8 + 1120Ω6 - 400Ω4 - 50Ω2 - 1

Traitement du signal 135 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Tableau III.2. Polynômes de Chebyshev


Pour Ω = 0, le polynôme de Chebyshev est :

T n ( 0 )=cos ( n arccos ( 0 )) =cos ( n (2 k2+ 1) π )= {0±1si n=2


si n=2 p
p +1

On déduit alors : (III.29)

|H ( 0 )|=¿
La relation (III.29)montre que la forme des ondulations dans la bande passante dépend de la
1
parité de l’ordre du filtre : pour n pair comme sur la figure (III.39)|H ( 0 )|= et pour n
√1+ε 2
impair |H ( 0 )|=1.
1
La réponse fréquentielle oscille donc entre 1 et dans la bande passante.
√1+ ε 2
Pour déterminer la fonction de transfert, on utilise des tables fournies pour différentes valeur
de l’ondulation. Le tableau (III.3) expose le dénominateur de la fonction de transfert du filtre
de Chebyshev d’ordre 2 à 7, pour deux valeurs différentes de ε.

Amax = 1 dB ε = 0.5088
n Dénominateur
1 1 + 0.509p
2 0.907p2 + 0.996p + 1
3 2.0353p3 + 2.012p2 + 2.521p + 1
4 3.628p4 + 3.457p3 + 5.275p2 + 2.694p + 1
5 8.142p5 + 7.627p4 + 13.75p3 + 7.933p2 + 4.726p + 1
6 14.512p6 + 13.47p5 + 28.02p4 + 17.445p3 + 13.632p2 + 4.456p + 1
7 12.566p7 + 30.06p6 + 70.865p5 + 46.53p4 + 44.21p3 + 17.865p2 + 6.958p + 1

Amax = 0.5 dB ε = 0.3493


n Dénominateur
1 1 + 0.349p
2 0.6595p2 + 0.9402p + 1
3 1.397p3 + 1.75p2 + 2.144p + 1
4 2.638p4 + 3.159p3 + 4.529p2 + 2.705p + 1
5 5.589p5 + 6.553p4 + 10.83p3 + 7.319p2 + 4.2058p + 1
6 10.552p6 + 12.232p5 + 22.918p4 + 16.776p3 + 12.365p2 + 4.563p + 1
7 22.355p7 + 25.735p6 + 53.937p5 + 41.792p4 + 36.84p3 + 16.89p2 + 6.306p + 1

Tableau III.3. Dénominateur de la fonction de transfert du filtre de Chebyshev

On peut calculer n et ε par :


2 0.1 Amax
ε =10 −1 (III.30)

Traitement du signal 136 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique


0.1 A min
10
−1 −1
cosh 0.1 A
10 −1 max
(III.31)
n=
cosh−1 a
Ω
Ωp [ ]
Remarque :
−1
cosh x=ln ¿

Exercice 3 :
Reprendre l’exercice 2 en utilisant le filtre de Chebyshev de type I.

Réponse :
−1
Amax = -1 dB, wp = 50 rd/s ; A =10 20 =0,8913
max

−15
Amin = 15 dB, wa = 100 rd/s ; A =10 20
=0,1778
min

La réponse fréquentielle de ce filtre est représentée sur la figure (III.40).

1
0.8913
|H()|

0.6
0.4
0.1778
0
0 50 100 150 200 250

Fig III.40. Réponse fréquentielle du filtre de Chebyshev de l’exercice 3

Déterminons la valeur de l’ondulation ε à partir de la relation (III.30) :


2 0.1 Amax 0.1
ε =10 −1=10 −1=0.2589
ε =√ 0.2589=0.5088

L’ordre du filtre est donné par la formule (III.31) :

√ √
0.1 A min 1.5
10 −1 10 −1
cosh−1 0.1 A
cosh−1 0.1 −1
10 −1 max
10 −1 cosh (10.876)
n= = = =2.3369

[ ] [ ]
−1
−1 Ω a −1 100 cosh ( 2)
cosh cosh
Ωp 50

Traitement du signal 137 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

On prend pour l’ordre l’entier supérieur : n = 3. D’après le tableau (III.3), le dénominateur de


la fonction de transfert est :

2.0353p3 + 2.012p2 + 2.521p + 1


Par suite, la fonction de transfert est :
1
H ( p )= 3 2
2.0353 p +2.012 p +2.521 p+1

La figure (III.40) montre que puisque l’ordre n du filtre est impair (n = 3), |H(0)| = 1 et la
1
réponse fréquentielle oscille donc entre 1 et =0.8913 dans la bande passante.
√1+ ε 2
A l’opposé des filtres de Chebyshev de type I, les filtres de type II, présentent des ondulations
dans la bande coupée. La réponse fréquentielle est donnée par :
2 2
2 ε T n (1/Ω)
|H ( jΩ)| = 2 2
(III.32)
1+ ε T n (1/ Ω)
ε
La réponse fréquentielle oscille donc entre 0 et dans la bande coupée.
√1+ ε 2
1.5
n=5
1 n=8
|H(f)|

0.5

0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
f
Fig III.41. Filtre de Chebyshev de type II

Traitement du signal 138 S. HAMDOUNE


Filtrage analogique

Traitement du signal 139 S. HAMDOUNE

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