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LA PROJECTION STEREOGRAPHIQUE EN TECTONIQUE

Book · September 2020

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Hamid Haddoum
University of Science and Technology Houari Boumediene
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LA PROJECTION STEREOGRAPHIQUE EN TECTONIQUE

H. HADDOUM, MAI 2019

FSTGAT/USTHB.

Le canevas de Schmidt
Qu’est-ce que c’est ? A quoi ça sert ?

• Cercle fondamental gradué, 2 diamètres :


NS et EW
• Faisceau de grands cercles passant par les
pts N et S du canevas = projection de
plans NS pentés de 0 à 90° (incréments
de 2°).
• Les petits cercles : intersection sur
l’hémisphère d’une série de plans
verticaux de directions EW, se
répartissant sur le demi-cercle NS de la
demi-sphère selon les mêmes
graduations unitaires choisies pour les
grands cercles.

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PRINCIPE DE LA PROJECTION STREOGRAPHIQUE

I- Introduction :

La projection stéréographique est la projection polaire d’une sphère sur un plan équatorial ;
elle est utilisée en cristallographie (projection des plans de clivages, ou de macles, des axes
et des plans des cristaux...), et en tectonique (projection des plans de stratifications ou de
schistosités, des axes des plis, des linéations, des stries...).

Afin de réduire l’espace tridimensionnel à un espace plan plus aisément maniable, et d’avoir
ainsi une représentation plane de la sphère, on projette cette sphère sur un plan qui est,
pour le système employé en géologie, le plan équatorial de la sphère.

Soit une demi-sphère de centre O, de plan équatorial horizontal, et dont le pôle supérieur
est T. La projection stéréographique d’une droite RS passant par O et coupant la demi-
sphère en P, est l’intersection A de TP et du plan équatorial, elle correspond à un point. La
projection d’un plan passant par O est formée des projections de toutes les droites de ce
plan passant par O : c’est un arc de cercle dont la corde, qui est la direction du plan projeté,
est un diamètre du cercle équatorial. Un plan peut être également représenté par la
projection stéréographique de la droite qui lui est perpendiculaire en O, et le point obtenu
est nommé pôle du plan.

II- Définition d’un canevas

Un canevas est un diagramme correspondant à une transformation géometrique


déterminée, et servant de repère pour la représentation d’éléments géometriques (plans et
lignes).

Il existe deux types suivant le mode de projection adopté :

- Le réseau stéréographique ou canevas de Wulff : il conserve les angles mais pas les
surfaces ;
- Le réseau Lambert ou canevas de Schmidt : les surfaces égales sur la sphère, le
demeurent à peu près sur la projection. C’est le seul utilisable pour l’étude des densités
de mesures.

Un canevas est un cercle de 20cm de diamètre sur lequel apparaissent 2 familles de cercles
orthogonaux, et qui sont respectivement les projections des méridiens et des parallèles de
la sphère, distants entre eux de 2°. Les méridiens correspondent aux cercles qui passent par
les points N et S, les parallèles à ceux qui passent par E-O.

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Exemple :

Porter sur un diagramme de Schmidt les droites suivantes :

1-45-128 ; 3-22-092 ; 5-32-221 ; 7-03-248 ; 2-09-079 ; 4-48-182 ; 6-16-238.

En rouge, N° de la mesure correspondant aux projections sur calque.

Puis projeter les plans suivants :

1-040-60SE. 2-170-48E ; 3-132-55NE ; 4-096-78N.

Repérer leurs pôles respectifs.

Méthode :

 Projection d’une droite

Placer le calque sur le canevas, et marquer les directions N, S, E et O. Repérer la direction de


la droite (exemple 128) sur le cercle fondamental (bordure du canevas, ou plan équatorial)
et le marquer sur le calque. Faire tourner le calque de façon à ramener le repère 128 sur l’un
des diamètres NS ou EO. Compter le pendage de la droite (45) à partir du bord et du repère,
sur le diamètre (NS ou EO), vers le centre du cercle, et porter le point « d » qui correspond à
la projection stéréographique de la droite 128-45. La projection d’une droite correspond à
un point.

Une fois terminé, ramener le nord du calque sur le nord du canevas et recommencer
l’opération pour les autres droites.

 Projection d’un plan

Dans ce cas, la projection consiste en deux opérations :

La direction et perpendiculairement le pendage.

Repérer la direction du plan (exemple 040-60SE) sur le cercle fondamental (ou plan
équatorial), ramener ce repère sur le diamètre NS ; compter le pendage à partir du cercle
fondamental (60°), et tracer le plan qui passe par ce pendage et qui est confondu avec un
méridien, en tenant compte du sens du plongement (SE), sur le calque (et non sur le
canevas). Cet arc correspond à la projection stéréographique du plan 040-60SE, donc la
projection stéréographique d’un plan et un arc confondu avec un méridien.

Pour des raisons de commodités, toujours en gardant le calque dans cette position (arc sur
un méridien), placer le pôle du plan, en comptant 90° à partir de cet arc en allant vers
l’intérieur du cercle (en « traversant la punaise), et selon le diamètre E-O.

Voir réponses plus bas.

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Réponses exemple plus haut.

On remarque dans cet exemple que les projections stéréographiques des droites se
disposent en « guirlande » confondue avec un méridien : ces droites sont donc plissées, et
l’axe du pli est à 90° de ce plan (p en rouge sur le calque), sur le diamètre E-O (exemple. D’un
carnet dont les feuilles se « rejoignent » au niveau du ressort.

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 Projection d’une droite dont on cannait le pitch sur un plan (plan de faille avec les
stries de faille). Exemple : 040-60SE pitch 40NE

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Tracer le plan P et à 90° son pôle (garder ce plan parallèlement au méridien (donc  selon
E-O), repérer le cadran NE du calque et le petit cercle 40° ; l’intersection de ce petit cercle
avec le plan P correspond à la strie.

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 Angle entre 2 plans :

L’angle entre 2 plans (dont on a au préalable porté les pôles), correspond à l’angle entre les
2 pôles de ces plans. On met les 2 pôles sur un même méridien, et on compte l’intervalle
entre ces 2 pôles sur ce méridien.

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 Construction de l’axe d’un pli cylindrique

On peut donner d’un pli cylindrique une définition stéréographique :

Un pli cylindrique est un pli tel que les pôles des couches mesurés en plusieurs points de la
surface, se mettent en zone sur un grand cercle , en projection stéréographique (confondus
avec un méridien, ou présente une guirlande alignée sur un méridien) .

Ramsey distingue 3 catégories de plis :

a- Le pli cylindrique parfait : les pôles des couches se mettent précisément sur un grand
cercle ;
b- Le pli cylindrique : c’est un pli dont 90% des pôles se mettent à 10° du grand cercle
moyen contenant les pôles ;
c- Le pli sub-cylindrique : c’est pli dont 90% des pôles se mettent à 20° du cercle moyen
contenant les pôles ;
d- Le pli non-cylindrique : il correspond à un pli dont plus de 10% des pôles des couches
sont à plus de 20° de part et d’autre du cercle moyen contenant les pôles.

L’axe du pli est alors la droite perpendiculaire au grand cercle sur lequel les pôles des
couches se mettent en zone. On garde le plan contenant les pôles selon un méridien N-S, et
à 90°, sur le diamètre E-O, on repère le pôle de ce plan, ce dernier correspond à l’axe du pli.

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 Construction du plan axial d’un pli :
a- Construire les pôles des couches ;
b- Construire l’axe du pli ;
c- Localiser sur le plan moyen des pôles, le point à égale distance des couches les plus
extrêmes (les pôles les plus éloignés) ;
d- Rechercher le plan (ou mettre sur un même méridien) ce point et l’axe du pli : tracer
ce plan qui correspond au plan axial.

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 Exercice : Projeter les 4 structures géologiques suivantes, en utilisant pour chaque
structure une couleur propre (pour les plans, prendre les pôles).

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Réponse :

Les pôles de stratifications se disposent en guirlande allongée, que l’on peut faire
coïncider avec un méridien. Cette guirlande signifie que ces pôles, donc les strates, sont
plissées, leur axe B est à 90° du plan moyen des pôles (en noir sur le diagramme). L’axe B
se trouve à l’intérieur du nuage de points correspondant aux projections des linéations
d’intersection (S1/S0), donc la schistosité S1 est synchrone du plissement, elle est
parallèle au plan axial (A-B), on dit que ce pli est syn-schisteux.

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Les pôles de schistosités sont concentrés en deux endroits opposés, proches de
l’horizontale, donc les plans de schistosités sont proches de la verticale, parallèles au
plan axiale.

La linéation d’allongement montre une concentration proche de la verticale, elle montre


qu’elle est probablement affectée par la déformation qui a donné le pli, et la schistosité
S1.

 Stéréogramme de densité
1- Définition :

Le report sur un canevas de Schmidt d’un grand nombre de mesures d’un élément structural
(exemple strates), se présente le plus souvent sous la forme d’un ou plusieurs nuages de
points. Le stéréogramme de densité ou diagramme de Dimitrievic a pour objectif de
transformer l’appréciation qualitative (à l’œil), en une représentation quantitative de la
répartition des points projetés sur le stéréogramme.

2- Signification des stéréogrammes de densité

La densité caractérise le nombre des traces (points) de l’élément structural étudié contenues
dans 1/100 de la surface totale du stéréogramme. Une densité de 25% signifie que 25% de
l’ensemble des traces (points) est contenue dans 1% de la surface du stéréogramme. Le
maximum de densité localise donc la fréquence la plus forte. L’ensemble des courbes de
densité peut donc être considéré comme une représentation tridimensionnelle de la
fréquence des mesures.

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Principe d’utilisation du diagramme de densité :

Le principe consiste à compter le nombre de points (projections des lignes ou des pôles des
plans), et de placer ce nombre sur le centre de l’ellipse ou du cercle sur lequel sont disposés
ces points.

Au niveau des bordures du canevas, on a des ½ ellipses, leurs compléments sont opposés par
rapport au centre du canevas : il faut dans ce cas faire la somme des points qu’il ya dans
chaque ½ ellipse.

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Les courbes, qu’on appelle courbes d’iso-densité, passent les nombres ; nous obtiendront au
final des courbes concentriques, avec les maximums de points aux centres. Ces maximums
serviront à tracer les plans moyens.

 Construction d’un pli déversé en projection stéréographique ; cela suppose


l’existence d’un flanc normal et d’un flanc inverse.

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 Exemple : projeter sur un diagramme de Schmidt les valeurs de stratifications
suivantes
060-70NW ; 060-70NW ; 055-70NW ; 065-75NW ; 075-70NW ; 060-80NW ; 075-
85NW ; 040-40NW ; 060-30NW ; 060-20NW ; 080-20NW ; 070-30NW ; 090-40N ; 080-
30N ; 100-20N ; 040-20NW ; 040-30NW ; 060-20NW ; 020-20WNW ; 010-20WNW ;
040-30NW ; 010-20WNW ; 060-40NW ; 070-10NW ; 070-20NW

 Rétablissement à l’horizontale de lignes et de plans


 Introduction :

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La position initiale, dans l’espace, d’une structure géologique, antérieure à la formation
d’un pli est souvent très utile à connaître. La projection stéréographique permet de
réaliser avec précision de telles constructions. Il est nécessaire dans ce cas d’avoir la
géométrie du pli qui la contient, et l’attitude de l’axe du pli.

Cette méthode s’applique aussi bien à des figures sédimentaires (chenaux, ripple-marks,
flute-casts...), qu’à des informations paléomagnétiques (position du vecteur de
magnétisme rémanent), ou à des données structurales (linéations, stries, orientation
préférentielle de minéraux, ointes de stylolithes...). Cette méthode concerne également
les éléments sédimentaires (discordances, stratifications obliques, plans axiaux de plis de
slumps...), et des éléments tectoniques (schistosuité antérieure au pli, joints
stylolithiques, diaclase...).

Méthode :

1er cas : Un plan incliné sera basculé à l’horizontale par rotation autour de son horizontale
(direction). Tous les éléments portés par le plan subissent le même déplacement, en suivant
les petits cercles (latitudes) sur lesquels ils se trouvent.

L’opération consiste à ramener le pôle du plan selon le diamètre E-O et de le déplacer vers le
centre du canevas, les autres éléments suivent le même déplacement, de la même quantité,
et dans le même sens.

2ème cas : Si la strate appartient à un flanc de pli d’axe plongeant, la rotation consiste en
deux opérations :

- A ramener l’axe du pli à l’horizontale : cet axe étant disposé selon le diamètre E-O, l’axe
de rotation correspond alors au diamètre N-S (R1) ; effectuer ensuite la rotation, de
façon à ce que l’axe du pli soit horizontal (c'est-à-dire le ramener sur le cercle) : les
autres éléments portés par la strate vont subir le même déplacement ;
- A ramener la strate à l’horizontale : l’axe du pli (qui est horizontal), constitue le nouvel
axe de rotation (R2), qui est disposé selon N-S. Le pôle de la strate étant selon E-O,
ramener ce pôle vers le centre du canevas, et tous les autres éléments suivent en
direction et en valeur, le même déplacement.

Exemple : Tracer le plan 067-75 NO portant une droite (strie) dont le pitch dans le plan est
30) NE. Ramener le plan à l’horizontale.

Quel est le chemin parcouru par la ligne ?

Quelle est son orientation originelle ?

Réponse :

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 Autres exemples :

1er exemple : Restituer l’attitude originelle d’une droite portée par un plan. Soit un pli d’axe
B : 140-00, une couche normale 140-50 SW portant une droite plongeant de 30° vers NW (ou
pitch 30° NW).

- Projeter l’axe, la couche et le pôle ;

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- Construire la droite ;

Réponse : placer l’axe du pli sur le diamètre N-S. La remise à l’horizontale de la couche va
déplacer son pôle suivant le diamètre E-W, jusqu’au centre du stéréogramme. La trace de la
droite portée par la couche va se déplacer de la même quantité (50°) suivant un petit cercle
(latitude) et viendra sur le cercle fondamental, correspondant à la position de la ligne avant
le plissement.

2ème exemple : Soit un pli d’axe B 030- 00, et une couche inverse 030-40 SE. Cette couche
porte une figure de courant orientée 060, avec un sens de courant du NE vers le SW

- Quels étaient l’orientation et le sens du courant à l’origine ?

Réponse : Procéder de la même façon que pour l’exercice précédant ;

- Amener l’axe du pli sur le diamètre N-S, ramener la couche à l’horizontale en lui faisant
effectuer une rotation de 140° suivant le diamètre E-W ; la trace de la figure de courant
va se déplacer de la même quantité et dans le même sens, suivant un petit cercle
(latitude).
 Failles et contraintes.
- Failles conjuguées :

Définition stéréographique de failles conjuguées : On dit que de deux familles de failles sont
conjuguées, lorsqu’elles remplissent les critères suivants :

- Les pôles des failles sont groupés en 2 maximums ;


- Les pôles des failles et les stries sont sur un même méridien ;
- La symétrie doit être orthogonale (c’est dire tous ces éléments projetés doivent à
environ 90° les uns des autres).
- Méthode des dièdres droits (Angelier e Mechler, 1974) :

Cette méthode permet de déterminer la direction de raccourcissement maximal par la


méthode des dièdres droits, en compression ou en extension. Au plan de faille mesuré sur le
terrain (direction, sens de plongement, strie de faille et son pitch, sens de mouvement), on
adjoint un plan fictif (plan auxiliaire) perpendiculaire à la strie et au plan de la faille.

Exemple :

Deux décrochements portant chacun des stries, ont été mesurés sur le terrain :

D1 050-75NE pitch 35NE sénestre

D2 165-80SW pitch 32NW dextre

Déterminer les axes de contraintes ?

Réponse :

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Projeter les deux failles et leurs stries, tracer les plans auxiliaires perpendiculaire
successivement aux pôles d1 et d2, et perpendiculaires aux deux failles D1 et D2. La zone en
compression sera donc hachurée pour chacune des failles ; la superposition des deux
calques montrent une hachurée commune qui correspond à la direction de compression
ayant donnée naissance au deux failles.

On peut renouveler l’opération pour plusieurs failles, en superposant à chaque fois les
calques, la zone commune à tous les calques correspond à la direction de compression qui a
donné naissance à toutes ces failles.

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Exemple de cartes de directions de contraintes maximales, dans la plateforme saharienne
occidentale, établies à l’aide de la méthode d’Angelier et Mechler, (H. Haddoum, 2009),

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