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Diffusion des faisceaux laser

par des particules

par Gérard GOUESBET


Docteur ès sciences
Professeur à l’INSA de Rouen, UMR-CNRS 6614
et Gérard GRÉHAN
Docteur d’État
Directeur de recherche au CNRS, UMR-CNRS 6615

1. Diffusion d’ondes planes........................................................................ AF 3 460 - 2


1.1 Hypothèses ................................................................................................... — 2
1.2 Ondes planes ................................................................................................ — 3
1.3 État de l’art .................................................................................................... — 3
1.4 Spécificité des faisceaux laser..................................................................... — 4
2. Description des faisceaux laser............................................................ — 4
2.1 Description élémentaire des faisceaux gaussiens..................................... — 4
2.2 Formulation de Davis ................................................................................... — 5
2.3 Autres faisceaux ........................................................................................... — 6
3. Description des particules ..................................................................... — 6
4. Diffusion des faisceaux laser par des particules sphériques....... — 7
4.1 Le problème posé......................................................................................... — 7
4.2 Stratégie de résolution et exemple de relations........................................ — 7
4.3 Cas particuliers ............................................................................................. — 9
4.4 Calcul des coefficients de forme ................................................................. — 9
4.5 Diagrammes de diffusion ............................................................................ — 10
5. Diffusion des faisceaux laser par des cylindres infinis ................. — 10
6. Applications diverses .............................................................................. — 11
6.1 Pression de radiation ................................................................................... — 11
6.2 Réfractométrie d’arc-en-ciel ........................................................................ — 12
6.3 Imagerie ........................................................................................................ — 12
7. Technique du phase-Doppler ................................................................. — 12
7.1 Principe fondamental de la technique ........................................................ — 12
7.2 Ambiguïté de trajectoire .............................................................................. — 13
7.3 Extensions..................................................................................................... — 14
8. Conclusion .................................................................................................. — 14
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. AF 3 460

‘étude de l’interaction entre une onde électromagnétique et des particules


L (macroscopiques) a depuis longtemps constitué un domaine essentiel de
l’optique, ou plus généralement, de l’électromagnétisme. Une date importante
est 1890 où Lorenz décrit rigoureusement l’interaction entre la lumière et une
sphère isolée (moyennant certaines hypothèses) sans recourir aux équations de
Maxwell, c’est-à-dire en fait dans le cadre de l’ancienne théorie de l’éther.
Une formulation plus moderne, utilisant les équations de Maxwell, mais équiva-
lente (!), est ensuite produite par Mie, puis complétée par Debye. La théorie

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DIFFUSION DES FAISCEAUX LASER PAR DES PARTICULES ______________________________________________________________________________________

résultante dite théorie de Mie, ou théorie de Lorenz-Mie (et ses variantes)


constitue depuis lors une référence incontournable pour l’étude de la diffusion
de la lumière (et autres ondes électromagnétiques) par des particules. Elle four-
nit, en particulier, la théorie rigoureuse et complète de l’arc-en-ciel.
D’autres théories, dites théories limites, peuvent être à la fois déduites comme
cas particuliers de la théorie de Lorenz-Mie, ou établies indépendamment à par-
tir de principes premiers spécifiques. Lorsque les objets diffusants sont petits
devant la longueur d’onde, on retrouve la théorie de Rayleigh qui décrit le rayon-
nement d’un dipôle excité. Au contraire, lorsque les objets sont grands devant la
longueur d’onde, la diffusion peut être décrite par l’optique géométrique en ter-
mes de réfraction et de réflexion. Dans cette approche géométrique stricto
sensu, il convient d’ajouter la diffraction qui permet de modéliser le rayonne-
ment vers l’avant.
Ces approches théoriques ont rendu possibles des applications dans des
domaines variés. De nombreux phénomènes atmosphériques s’expliquent par
la théorie de la diffusion de la lumière (souvent en incorporant les effets dits de
diffusion multiple). L’arc-en-ciel, la gloire et les halos résultent de la diffusion de
la lumière par des aérosols, des cristaux de glace ou des gouttelettes d’eau. La
qualité visuelle de l’atmosphère (sa transparence) dépend de la nature et de la
concentration de particules d’aérosols, ou des propriétés de gouttelettes de
brouillard. Si l’on quitte notre planète, mentionnons que l’étude de la lumière
diffusée par les atmosphères planétaires nous renseigne sur leur composition.
La lumière dite zodiacale résulte de la diffusion par des poussières interplanétai-
res, et peut limiter les possibilités des télescopes spatiaux.
La turbidité des liquides et des solides (et parfois leur couleur) dépend de la
manière dont la lumière qui les éclaire est diffusée, soit par les constituants
moléculaires, soit par des particules en suspension. Plus généralement, la diffu-
sion est essentielle à notre vision du monde puisque la lumière que nous perce-
vons est, dans la plupart des cas, une lumière diffusée par des objets
environnants, éclairés par des sources naturelles ou artificielles.
Les applications pratiques, au laboratoire et dans l’industrie, sont également
très nombreuses. Il convient néanmoins ici de se focaliser sur les applications
métrologiques. Une technique de mesure très répandue, la vélocimétrie laser-
Doppler permet de mesurer la vitesse de particules transportées par un écoule-
ment (et donc la vitesse de l’écoulement si les particules sont suffisamment
petites, typiquement au-dessous du micromètre), par une analyse en fréquence
du signal diffusé. Une extension plus récente, l’anémométrie-granulométrie
phase-Doppler (nous dirons « la technique phase-Doppler ») permet d’accéder
également à la taille des particules.
Dans ces méthodes, les particules sont éclairées par des faisceaux laser. La
théorie de Lorenz-Mie (et ses variantes pour ondes planes) est donc souvent ina-
daptée à la compréhension théorique des instruments et à l’interprétation des
signaux obtenus. Ce constat a conduit au développement de nouvelles théories,
permettant d’appréhender la diffusion de faisceaux électromagnétiques arbitrai-
res (faisceaux laser en particulier) par des particules, discutées dans cet article.
Le lecteur pourra se reporter pour les théories mentionnées aux références
bibliographiques [1], [2], [3] et [4].

1. Diffusion d’ondes planes Fourier, nous nous restreignons à des rayonnements monochroma-
tiques. La lumière est modélisée comme une onde électromagnéti-
que, décrite par les équations de Maxwell (nous ne parlerons donc
pas de photons). La diffusion est quasi élastique, c’est-à-dire qu’elle
1.1 Hypothèses ne produit pas de changements de fréquence autres que ceux dus à
l’effet Doppler ou que ceux (singuliers), d’une fréquence finie à une
Par commodité, nous employons ici le mot lumière dans un sens fréquence nulle résultant de l’absorption éventuelle de la lumière
élargi, quelle que soit la fréquence du rayonnement considéré. Un par les particules. Le milieu environnant les particules est supposé
spectre de fréquences pouvant être décrit par une transformée de non absorbant.

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■ Il convient alors de distinguer les phénomènes de diffusion


simple et de diffusion multiple. E0
En diffusion simple, un pinceau lumineux pénétrant un milieu par-
ticulaire le quitte (ou est absorbé) à la suite de son interaction avec
E
une seule particule.
Si plusieurs événements interactifs interviennent au cours de la
traversée du milieu particulaire (par exemple deux diffusions sur
deux particules successives, ou une diffusion sur une particule sui-
vie d’une absorption par une autre particule), on parle de diffusion k
multiple. H
H0
Quand la concentration particulaire dans le milieu augmente, des
phénomènes plus complexes peuvent apparaître. Ainsi, deux sphè-
res proches (distance centre à centre de l’ordre d’un diamètre dit
optique) peuvent être perçues par la lumière comme formant une
seule entité [5]. On rencontre alors des effets dits de proximité aux- Figure 1 – Représentation schématique d’une onde plane
quels appartient la diffusion dite dépendante, ou cohérente.

Cet article se limitera essentiellement aux phénomènes de dif- 1.3 État de l’art
fusion simple.

■ Une seconde alternative distingue les problèmes directs et La théorie de Lorenz-Mie, mentionnée dans l’introduction, consti-
inverses. tue le prototype d’une théorie rigoureuse, électromagnétique, de
diffusion de la lumière par des particules. Elle décrit spécifiquement
Dans un problème direct, on calcule les propriétés de la lumière la diffusion d’une onde plane par une sphère homogène, au maté-
diffusée par une particule, connaissant les caractéristiques de l’onde riau isotrope et non magnétique. La réputation de cette théorie est
incidente et de la particule. d’être complexe. Effectivement, elle utilise un solide (quoique clas-
Dans un problème inverse, on détermine les caractéristiques par- sique) arsenal mathématique. Ces caractéristiques se retrouvent
ticulaires connaissant des propriétés de la lumière diffusée. Sous généralement dans toute théorie de diffusion électromagnétique. Il
cette forme, les problèmes inverses sont au cœur des théories de apparaît donc essentiel de se concentrer sur les idées physiques
mesures basées sur la diffusion de la lumière. principales, et, pour cette raison, dans cet article, nous éviterons
presque tout développement mathématique. De nos jours, des
La distinction ci-dessus s’applique naturellement aux phénomè-
codes de calcul sont disponibles et l’ingénieur peut aisément les uti-
nes de diffusion simple ainsi qu’aux phénomènes de diffusion mul-
liser, en évitant les difficultés attachées à la théorie.
tiple. Dans le paragraphe 7, on trouvera une discussion de la
technique phase-Doppler qui résout un problème inverse. ■ Pour un premier accès à des détails techniques, le lecteur peut se
référer au livre (de plus, facile à lire) de A. Kastler [9]. Il y trouvera,
Cet article se consacre néanmoins, pour l’essentiel, aux pro- en particulier, un exposé didactique de la théorie de Rayleigh-Gans
blèmes directs. qui généralise la théorie de Rayleigh en traitant la particule diffu-
sante comme une assemblée de dipôles élémentaires excités par
l’onde incidente. Les rayonnements élémentaires émis par les dipô-
les élémentaires interfèrent ensuite, de manière constructive ou
1.2 Ondes planes destructive, pour former les diagrammes de diffusion qui décrivent
la répartition de l’énergie diffusée dans l’espace. Ces diagrammes,
obtenus par la théorie de Rayleigh-Gans, présentent les traits quali-
Pour une remise en mémoire efficace des concepts de base de tatifs caractéristiques de ceux obtenus par la théorie de Lorenz-Mie,
l’électromagnétisme, on conseille la lecture des volumes du cours et facilitent donc leur interprétation.
de Berkeley, dédiés à l’électricité et au magnétisme [6] et aux ondes
[7] et, également, l’article Électromagnétisme du traité Génie électri- ■ Le lecteur devrait ensuite se référer aux livres de M. Kerker [10] et
que. de H.C. van de Hulst [11].

Sous sa forme la plus simple, une onde dite plane (monochroma- Un rapide passage sur le sommaire de la référence [10] permet de
tique, harmonique par rapport au temps) se propageant dans un se familiariser avec la plupart des thèmes pertinents en diffusion de
milieu homogène, transparent, peut être représentée par la la lumière. Les particules sphériques homogènes sont considérées
figure 1 : (comme en théorie de Lorenz-Mie), mais aussi les sphères strati-
fiées, les cylindres infinis, et les sphéroïdes. La forme et la composi-
— le vecteur nombre d’ondes k désigne la direction de tion interne de la particule diffusante jouent naturellement un rôle
propagation ; prépondérant sur le processus de diffusion, mais aussi induisent
— les vecteurs du champ électrique E et du champ magnétique des approches théoriques qui peuvent être très différentes selon les
H sont perpendiculaires ; ils se propagent, en phase, avec la vitesse cas (§ 3).
de la lumière c ;
Le sommaire de la référence [11] complète ce tour d’horizon, en
— les vecteurs ( E 0, H 0 ,k ) forment un système cartésien (direct) ; insistant également sur des cas permettant des approches particu-
le rapport E 0 ¤ H 0 des modules est une constante, parfois appelée lières (théories limites) parmi lesquelles nous citons :
impédance. a) les particules de petite taille par rapport à la longueur d’onde ;
Une discussion approfondie de la notion d’ondes planes peut être b) les particules de grande taille par rapport à la longueur d’onde ;
consultée dans le livre de R. Petit [8] qui décrit des ondes dissociées c) les sphères transparentes ;
pour lesquelles la partie réelle de ki, Re ( k i ) , n’est pas proportion- d) les sphères absorbantes ;
nelle à la partie imaginaire de ki, Im ( k i ) , ki étant le vecteur nombre
d’ondes complexes. De telles ondes ne sont pas considérées dans e) les ondes de surface.
cet article, de sorte que nous nous limiterons à la description atta- Nous recommandons également la lecture du livre de Bohren et
chée à la figure 1. Huffman [12].

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Ces lectures suffisent pour obtenir une très solide formation sur le
sujet et accéder ensuite aisément à l’ensemble de la littérature spé- 2 2 ω0
cialisée. Néanmoins, citons encore Stratton [13], Born et Wolf [14],
Deirmendjian [15], Bayvel et Jones [16] et Barber et Hill [17]. z

■ En ce qui concerne la diffusion multiple, il faut citer l’ouvrage de


référence de Chandrasekhar [18], le traité très complet de van de
Hulst [19] et l’ouvrage de Kortüm [20], d’un accès facile, où des
approches simples, utilisées dans l’industrie des peintures, sont dis-
cutées. Pour une généralisation de ces approches, on se reportera
aux références [21] [22].
O
, y

1.4 Spécificité des faisceaux laser x

Les théories (en fait certaines théories) de diffusion d’ondes pla-


nes ont été généralisées au cas où les particules diffusantes sont
éclairées par des faisceaux électromagnétiques dits arbitraires, pour 2ω0
prendre en compte le fait que de nombreuses expériences, instru-
ments, et procédés modernes utilisent des faisceaux laser. Le mot
« arbitraire » contient néanmoins une restriction, à savoir que les Figure 2 – Structure élémentaire d’un faisceau gaussien
ondes se propagent de manière stationnaire (c’est-à-dire que les
ondes pulsées ne sont pas prises en compte). La classe des fais-
ceaux électromagnétiques arbitraires est plus large que celle des faisceau coïncide avec l’axe z. Le faisceau s’approche du plan (xOy)
faisceaux laser. Néanmoins, nous nous limiterons à ces derniers. en convergeant et s’en éloigne en divergeant. Dans le plan (xOy) qui
L’hypothèse est donc que les faisceaux laser considérés sont du définit le col du faisceau, le front d’onde est plan. Plus générale-
type continu. ment, il est caractérisé par un rayon de courbure R dont la valeur
La structure des théories généralisées est, pour l’essentiel, identi- évolue avec la propagation selon la loi [24] [25] [26] :
que à celle des théories pour ondes planes. De plus, les théories 2 4
pour ondes planes se déduisent comme cas limite des théories k w0
R = z 1 + ---------------
2
- (1)
généralisées. Il en résulte que cet article introduit le lecteur, non seu- 4z
lement aux théories généralisées, mais aussi aux théories pour
ondes planes. où k = 2p ¤ l désigne le nombre d’ondes du rayonnement, l étant
La complexité mathématique des théories généralisées est néan- la longueur d’onde.
moins beaucoup plus importante que celle des théories pour ondes La longueur w0 désigne le rayon du col ; celui-ci est défini comme
planes. Cela reflète le fait que la structure électromagnétique des la distance à l’axe où l’amplitude du champ électrique vaut (1/e) fois
faisceaux laser est beaucoup plus complexe que celle des ondes pla- l’amplitude sur l’axe. Ce rayon apparaît ainsi comme la dimension
nes, ce qui peut être illustré comme suit. caractéristique transversale du faisceau.
Considérons une onde plane se propageant dans la direction z, Le taux de convergence (divergence) du faisceau permet de défi-
avec le champ électrique polarisé dans la direction x. Le gradient nir une dimension caractéristique longitudinale < , appelée lon-
¶ E x ¤ ¶ z induit un champ magnétique Hy . Le gradient ¶ H y ¤ ¶ z de ce gueur de divergence ou longueur de diffraction. La demi-longueur
champ induit à son tour un nouveau champ électrique Ex . Les de diffraction définit la distance, à partir du col, où le faisceau pré-
champs Ex et Hy de l’onde plane s’induisent en fait l’un l’autre et sente un rayon égal à 2 fois celui au col.
provoquent ainsi la propagation de l’onde. Les deux dimensions caractéristiques ne sont pas indépendantes,
Dans un faisceau laser, qui est limité dans les directions transver- mais liées par la relation :
ses à la propagation, on observera alors que le gradient ¶ E x ¤ ¶ y 2
induit un champ Hz et que le gradient ¶ H y ¤ ¶ x induit un champ Ez. < = kw 0 . (2)
La propagation d’une onde laser implique alors, en général, l’exis-
tence de composantes de champs (Ex , Ey , Ez , Hx , Hy , Hz ), en con- Le rapport des dimensions caractéristiques définit un nombre
traste avec la figure 1. Par ailleurs, les couplages induits ci-dessus sans dimension s, appelé paramètre de forme ou facteur de confine-
impliquent une limite théorique au degré de focalisation possible ment du faisceau :
d’un laser [23]. w 1
s = ------0- = ----------- . (3)
< kw 0
Le paramètre de forme, défini de cette manière, est un petit para-
2. Description des faisceaux mètre (valeur maximale de l’ordre de 0,16) et joue un rôle fonda-
mental dans les théories généralisées.
laser Une onde plane peut être considérée comme le cas limite d’un
faisceau gaussien lorsque w 0 ® ¥ . La valeur minimale de s est
donc 0. Les limites w 0 ® ¥ ou s ® 0 sont souvent utilisées pour
retrouver les théories pour ondes planes à partir des théories géné-
2.1 Description élémentaire des faisceaux ralisées.
gaussiens Pour un faisceau visible où w 0 = 50 mm (représentant déjà une
forte focalisation), s n’est que de l’ordre de 10–3. Du fait de la nature
ondulatoire de la lumière, on ne peut focaliser un faisceau à mieux
On considère un faisceau laser dit gaussien (c’est-à-dire fonction- que :
nant dans le mode fondamental TEM00), se propageant des z néga-
tifs vers les z positifs (figure 2), dans le vide. L’axe de symétrie du w0 » l

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définissant une valeur limite maximale pour s de l’ordre de L’inconnue Y est recherchée sous la forme d’un développement
1 ¤ 2p » 0, 16 . Il est commode d’arrondir cette valeur limite à 1/4. sur les puissances paires du paramètre de forme s, pertinent puis-
que s est un petit paramètre :
Une explication de l’existence de cette limite en termes de cou-
plage de champs induits est fournie dans la référence [23]. 2 4
Y = Y0 + s Y2 + s Y4 + ¼ (9)
L’inverse de s :
Le terme d’ordre le plus bas ( Y 0 ) décrit le mode fondamental
1 2p w d’un faisceau gaussien. Il s’exprime sous la forme :
b 0 = --- = kw 0 = --------------0-
s l 2
Y 0 = i Q exp ( Ð i Qh ) (10)
peut s’appeler paramètre de col par analogie avec le paramètre de
taille a = 2p r ¤ l où r est le rayon d’une particule sphérique (§ 3). 1
Q = -------------- (11)
i + 2z

La théorie de la diffusion d’un faisceau gaussien par une par- 2


h = x +h
2 2
(12)
ticule sphérique met donc en jeu deux paramètres adimension-
nels (au moins). où h exprime la distance réduite du point considéré à l’axe du fais-
ceau.
La relation (8) permet ensuite de déterminer les ordres supérieurs
Y 2, Y 4, ¼ , c’est-à-dire les corrections au mode fondamental, de
2.2 Formulation de Davis manière récursive, en résolvant :

æ ¶2 ¶
2
¶ö ¶
2
ç --------2- + --------2- Ð 2i ------÷ Y 2 n + 2 = Ð ---------2 Y 2 n , n > 0 . (13)
De nombreuses descriptions électromagnétiques des faisceaux è¶x ¶h ¶ zø ¶z
laser ont été proposées dans la littérature. La description de Kogel-
nik, longtemps la plus fameuse pour les faisceaux gaussiens [24] La connaissance du mode fondamental détermine donc, du moins
[25] [26], s’est avérée insuffisante pour une utilisation fine des théo- en principe, la fonction Y .
ries généralisées. Dans ce cadre, la formulation de Davis [27] s’est
imposée. La structure de cette formulation est exposée dans ce ■ Le potentiel vecteur ainsi connu permet ensuite de déterminer les
paragraphe (voir aussi la référence [23]). champs électrique et magnétique. Pour le mode fondamental,
on obtient :
■ Le champ électromagnétique est déduit d’un potentiel vecteur,
polarisé transversalement, qui s’écrit sous la forme : Ey = Hx = 0 (14)

A i = (A x , 0 , 0) (4) E x = E 0 Y 0 exp ( Ð i kz ) (15)

dans le système de coordonnées cartésiennes de la figure 2. 2 Qx


E z = Ð ------------ E x (16)
<
La composante non nulle Ax du potentiel Ai s’écrit :
H y = H 0 Y 0 exp ( Ð i kz ) (17)
A x = Y (x, y , z) exp ( Ð i kz ) (5)
2 Qy
où le terme dépendant du temps, de la forme usuelle exp (iw t) (i est H z = Ð ------------ H y (18)
<
ici l’unité imaginaire), est omis ainsi que le veut une pratique cou-
rante. Notons la présence de composantes longitudinales Ez et Hz qui
s’annulent au col lorsque le front d’onde est plan :
La fonction Y (x, y , z) , faiblement modulée, doit être déterminée.
Cette détermination dépend du fait que, en employant la jauge de x = y = 0.
Lorenz, la composante Ax satisfait l’équation de Helmholtz :
La description de Kogelnik [24] [25] [26] est un cas particulier dans
2
D Ax + k Ax = 0 . (6) lequel ces composantes longitudinales sont négligées.
■ La solution Y apparaît donc comme le résultat d’une méthode de
On introduit des coordonnées réduites : perturbation définissant des approximations successives appelées
approximations du premier ordre (mode fondamental ci-dessus), du
x troisième ordre, du cinquième ordre, etc. Aucune approximation
x = ------- ü
w0 ï d’ordre fini ne satisfait exactement les équations de Maxwell, mais
ï la qualité de l’approximation augmente avec l’ordre.
y ï
h = ------- ý (7) La complexité de la résolution de l’équation (13) augmente consi-
w0 ï
dérablement avec l’ordre. Il en résulte que seuls les ordres j = 1, 3, 5
z ï sont explicitement connus, sous une forme dite symétrisée [23] [28].
z = --- ï
< þ La petitesse usuelle de s assure que le mode fondamental (ordre 1)
est suffisant pour de nombreuses applications. Malheureusement,
de sorte que les dérivées réduites de Y ( ¶ Y ¤ ¶ x , ¶ Y ¤ ¶ h , ¶ Y ¤ ¶ V ) la convergence de la série (9) est faible. Pour des faisceaux laser très
reçoivent les mêmes ordres de grandeur. focalisés, en particulier approchant la limite théorique s » 0, 25 ,
même la connaissance des ordres 3 et 5 peut se révéler insuffisante.
La fonction Y satisfait alors l’équation suivante : Néanmoins, un sous-produit des théories généralisées a été la
découverte de descriptions dites standards, obéissant aux équa-
æ ¶2 ¶ ö
2
¶Y
2
2 ¶ Y tions de Maxwell à tout ordre, et qui peuvent être explicitement cal-
ç --------2- + --------2-÷ Y Ð 2i -------- + s ---------- = 0. (8) culées, avec facilité, par l’utilisation de logiciels de calcul
è¶x ¶h ø ¶V ¶V
2
symbolique [23] [29].

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2.3 Autres faisceaux son diamètre d). En diffusion de la lumière, on utilise plutôt le para-
mètre de taille :
pd
a = ------- (19)
■ Les faisceaux gaussiens sont les plus communs, mais d’autres l
faisceaux sont utilisés. Parmi les cas étudiés dans les théories géné-
ralisées, mentionnons les feuilles laser et les faisceaux plats. où le diamètre est adimensionalisé par la longueur d’onde.
Les feuilles laser peuvent être vues comme une généralisation Les théories de Rayleigh et de l’optique géométrique s’obtiennent
des faisceaux gaussiens dans lesquels, au col, deux rayons w0x et respectivement pour les limites a ® 0 et a ® ¥ .
w0y doivent être introduits (en pratique, l’un des rayons est beau- Si le matériau de la particule est homogène, isotrope (et non
coup plus grand que l’autre). On retrouve la description des fais- magnétique), la sphère est optiquement décrite par son indice com-
ceaux gaussiens lorsque : plexe de réfraction :

w0 x = w0 y = w0 . M = N Ð iK (20)
où N est l’indice de réfraction et la partie imaginaire, K, caractérise
La description électromagnétique de ces faisceaux est donnée
l’absorption du matériau.
dans la référence [30]. Ces structures permettent la réalisation de
granulomètres particuliers [31] [32]. Le signe (–) dans la relation (20) s’entend pour une onde dont la
dépendance temporelle est de la forme exp ( i wt ) .
Les faisceaux plats peuvent être obtenus par manipulation des
faisceaux gaussiens et présentent une zone centrale où l’intensité Si le milieu environnant n’est pas le vide (tout en étant transpa-
lumineuse est constante. Une modélisation théorique de ces fais- rent), M s’entend comme un indice relatif. Dans de telles circonstan-
ceaux est donnée dans la référence [23]. Ils permettent également ces, l’orientation de la particule n’influe pas sur la diffusion de la
de réaliser des mesures granulométriques, mais nécessitent une lumière. Les paramètres pertinents pour décrire la diffusion par des
calibration [33] [34]. Leur réalisation est de surcroît délicate (à particules sphériques s’avèrent alors être (§ 4) :
l’heure actuelle). a et b = Ma .
■ La description électromagnétique des faisceaux, de la façon ■ Un autre exemple est le cylindre infini qui, même si le matériau
dont elle est abordée dans ce paragraphe, constitue une donnée est homogène et isotrope, nécessite de voir son orientation spéci-
d’entrée des théories généralisées. fiée par rapport au faisceau laser. Dans ce cas, il est à noter que les
théories généralisées traitent effectivement d’un cylindre infini,
Lorsque, par exemple, la particule est sphérique, la connaissance
stricto sensu. Néanmoins, en pratique, une fibre sinueuse pourra
des champs radiaux Er et Hr (en coordonnées sphériques r, q, j) est
relever du type d’approche développé dans cet article si les dimen-
suffisante pour utiliser le formalisme, en particulier pour calculer
sions du faisceau laser sont petites par rapport aux échelles des
des coefficients, dits coefficients de forme du faisceau permettant
sinuosités. Ce commentaire illustre un avantage des sources laser, à
d’exprimer le champ électromagnétique sous la forme d’ondes par-
savoir qu’elles peuvent sonder les objets sur de petites dimensions,
tielles (§ 4).
inaccessibles par des ondes planes.
Pour des particules cylindriques (§ 5), un résultat analogue
s’obtient à partir des composantes longitudinales Ez et Hz (en coor- ■ La sphère et le cylindre infini appartiennent à la classe des
données cylindriques z, r, j , où l’axe z est l’axe du cylindre supposé particules régulières (dont la surface est décrite par des fonctions
infini). indéfiniment dérivables). Chaque surface régulière engendre natu-
rellement un système de coordonnées x k, par exemple les coordon-
■ En pratique, chaque faisceau, dans la réalité, forme un cas parti- nées sphériques dans le cas de la sphère :
culier. Il existe en général un écart, parfois très significatif, entre la 1 2 3
description idéale du faisceau utilisé et sa réalisation effective, ce x = r; x = q; x = j.
qui peut entraîner des problèmes d’interprétation [35].
Une sous-classe est obtenue lorsque les coordonnées sont curvi-
Une autre approche consiste alors à mesurer directement les lignes et orthogonales [39]. Un élément infinitésimal de longueur ds
coefficients de forme, assurant aux théories généralisées une est alors donné par :
meilleure adéquation (lorsque nécessaire) entre la modélisation
d’un phénomène de diffusion et sa réalisation effective. 2 1 2 2 2 3 2
d s = ( e1 d x ) + ( e2 d x ) + ( e3 d x ) (21)
Ce nouveau point de vue est en cours de développement, mais a
néanmoins déjà donné des résultats convaincants. Par exemple, il a où les coefficients ei s’appellent parfois facteurs d’échelle.
été montré que les coefficients de forme, en amplitude et en phase, Pour une équation différentielle donnée, le système de coordon-
peuvent être expérimentalement déduits d’une mesure de l’éclaire- nées peut être propice (ou non) à l’utilisation de la méthode de sépa-
ment du faisceau le long de son axe [36]. Puisque les coefficients de ration des variables. Dans le cas positif, le système est dit
forme déterminent l’ensemble du champ électromagnétique, dans séparable. Pour l’équation classique des ondes, onze systèmes
tout l’espace, ce résultat illustre la profonde cohérence interne d’un séparables sont recensés [10] [39].
faisceau. Cette cohérence résulte des inductions couplées discutées
dans le paragraphe 1.4. On se reportera aussi aux références [37] La méthode de résolution des équations de Maxwell considérée
[38] où un exemple d’interprétation de diffusion de faisceaux gaus- dans cet article repose sur l’utilisation de potentiels scalaires de
siens non parfaits, par ce type d’approche, est discuté. Bromwich (§ 4 et 5). Cela impose deux conditions sur les facteurs
d’échelle :
e1 = 1 (22)

3. Description des particules ¶ e


--------1- æ -----2-ö = 0
è ø
(23)
¶ x e3
Parmi les onze systèmes séparables pour l’équation des ondes,
■ La forme la plus simple est la forme sphérique. La taille de la six systèmes satisfont les conditions (22) et (23) et permettent la
particule est alors décrite par une seule longueur (son rayon r ou construction de théories généralisées basées sur les potentiels de

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Bromwich [39]. Citons les coordonnées sphériques (cas de la homogène de diamètre d (§ 3), dont le matériau isotrope est défini
sphère, § 4) et les coordonnées cylindriques (cas du cylindre infini, par un indice complexe de réfraction M [relation (20)], relativement
§ 5). Le cas du sphéroïde ne permet pas l’utilisation des potentiels au milieu environnant supposé transparent ou vide. Les articles de
de Bromwich, car les coordonnées sphéroïdales ne satisfont pas les base peuvent être considérés comme étant les références [53] [54].
conditions (22) et (23), mais ce cas peut être néanmoins traité en Nous nous limiterons au cas des faisceaux gaussiens (§ 2.1 et 2.2).
invoquant le théorème de séparabilité [40]. Pour la généralisation au cas des sphères multicouches, on se repor-
Si le matériau de la particule diffusante n’est pas homogène mais tera à la référence [41].
est distribué de manière à respecter les symétries associées au sys- La figure 3 définit la géométrie du problème posé. Le centre de la
tème de coordonnées à utiliser, alors le théorème de séparabilité particule se trouve à l’origine OP d’un système de coordonnées car-
peut être également invoqué et, le cas échéant, la méthode des tésiennes OPxyz. L’onde incidente (un faisceau gaussien) est décrite
potentiels de Bromwich peut être utilisée. Un exemple est fourni par dans un autre système de coordonnées cartésiennes OGuvw où OG
la théorie généralisée pour le cas de sphères stratifiées (inhomo- est au centre du col du faisceau. Les axes des systèmes OPxyz et
généité radiale de l’indice de réfraction) éclairées par un faisceau OGuvw sont choisis parallèles. L’onde laser se propage vers les w
arbitraire [41]. positifs, son axe de symétrie s’identifiant à l’axe w.
■ Les particules régulières qui ne permettent pas l’utilisation du La connaissance de la description électromagnétique cartésienne
théorème de séparabilité, ainsi que les particules non régulières, de l’onde incidente dans le système OGuvw permet de déduire les
nécessitent généralement des approches analytiques basées sur expressions des champs radiaux électrique Er et magnétique Hr
des approximations ou des approches numériques. Bien que ces dans le système de coordonnées sphériques (r, q , j) associé au
approches ne soient pas envisagées dans cet article, nous donnons système OPxyz.
ci-dessous un aperçu de ces situations plus complexes.
Le problème est de décrire les propriétés de la lumière diffusée en
● Certaines particules régulières sont topologiquement équiva- un point courant P (r, q , j ) , sous la forme d’amplitudes et d’inten-
lentes à la sphère, mais présentent un aspect déformé de nature sités diffusées, ainsi que certaines quantités associées que nous
ovoïde. De telles particules se rencontrent généralement lorsque introduirons le moment venu. Nous souhaitons également décrire
des gouttelettes, transportées par un écoulement, sont déformées les propriétés des champs électromagnétiques à l’intérieur de la
sous l’action des contraintes liées au tenseur des contraintes (molé- sphère diffusante.
culaire ou turbulent). On peut consulter la référence [42] pour une
approche expérimentale utilisant la technique phase-Doppler et la
référence [43] pour une approche théorique.
● Des particules prennent la forme de suspensions, contenant 4.2 Stratégie de résolution et exemple
des particules plus petites, créant des inhomogénéités qui peuvent de relations
être distribuées de manière stochastique. On les rencontre dans de
nombreux sprays industriels, par exemple dans des procédés de
fabrication de poudres. La caractérisation de la constitution de telles La résolution est effectuée dans le cadre de la méthode de Brom-
particules par diffusion de la lumière constitue un défi actuel [44] wich [55] [56]. Dans cette méthode, deux solutions particulières,
[45]. dites Transverse Magnétique (TM) et Transverse Electrique (TE) sont
● Des particules solides subissant des phénomènes d’abrasion recherchées, et la solution générale est obtenue comme la somme
peuvent présenter une forme globalement sphérique, mais avec des des solutions particulières.
irrégularités de surface. La technique phase-Doppler peut alors per- Les équations de Maxwell sont de plus équivalentes, pour une
mettre de corréler des distributions de tailles mesurées à une carac- onde donnée, à la connaissance de deux potentiels scalaires U TM et
térisation des irrégularités de surface [46]. U TE (dits de Bromwich) qui permettent de calculer, par des règles
● Les agglomérats sont formés de particules élémentaires simples, toutes les composantes de champ.
assemblées selon différents mécanismes. On les rencontre dans les
Le travail formel de résolution du problème peut alors être
processus de combustion engendrant des suies et ils sont souvent
résumé par les étapes suivantes.
formés par une aggrégation limitée par diffusion (tels les aggrégats
de Witten et Sander [47]). Ils peuvent être expérimentalement étu-
diés par diffusion de la lumière, y compris à l’aide de la technique
phase-Doppler associée à des mesures d’extinction [48] [49] [50], w
lorsque leur taille est suffisamment grande (typiquement supérieure Vr
au micromètre). Pour des agglomérats submicroniques, soumis à z
un mouvement brownien efficace, la caractérisation expérimentale Vϕ
est possible par spectroscopie quasi élastique, par exemple par OG r
spectroscopie à corrélation de photons [51]. Ces particules, ainsi Vθ
v θ
que des particules qualifiées de très irrégulières, sont susceptibles
d’une description dans le cadre de la théorie des fractales. Ce point
u Vw OP
de vue fractal est décrit dans le livre de B.H. Kaye [52].
y
ϕ

4. Diffusion des faisceaux x

laser par des particules Vv E


V= H 5
sphériques Vu

La lettre V signifie champ électrique (E ) ou magnétique (H ). Ainsi Vu


représente la composante dans la direction u du champ électrique
4.1 Le problème posé ou du champ magnétique.

Ce paragraphe est dédié à la théorie de Lorenz-Mie généralisée Figure 3 – Théorie de Lorenz-Mie généralisée :
qui décrit l’interaction entre un faisceau arbitraire et une sphère géométrie du problème

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■ L’onde électromagnétique totale est décomposée en trois contri- Si r È l , l’observation s’effectue dans le champ lointain. On peut
butions. alors utiliser la relation asymptotique suivante [57] :
La première contribution est formée de l’onde incidente (suppo- x n ( kr ) ® i n + 1 exp ( Ð i kr ) (25)
i i
sée connue) caractérisée par deux potentiels U TM et U TE . qui implique :
La seconde contribution est l’onde diffusée (à déterminer) carac- x n² ( kr ) + x n ( kr ) = 0 (26)
d d
térisée par deux potentiels U TM et U TE . de sorte que la composante Er (relation (24) s’annule.
La troisième contribution est l’onde à l’intérieur de la sphère (éga- Il en est de même pour la composante radiale magnétique Hr.
s s
lement à déterminer) caractérisée par deux potentiels U TM et U TE . Ainsi, l’onde diffusée devient asymptotiquement transversale.
■ L’utilisation du théorème de Poynting (en se restreignant au
■ L’onde incidente est supposée connue, ce qui permet de détermi- champ lointain dans cet article) permet d’évaluer l’énergie diffusée,
i i par unité de temps, dans une unité d’angle solide, sous la forme :
ner les potentiels U TM et U TE sous la forme de développements en
ondes partielles. La connaissance des composantes radiales Er et Hr 1
S = --- Re [ E q Hj* Ð E j Hq* ] (27)
est suffisante pour déterminer complètement ces développements. 2
On trouve alors que la description de l’onde incidente en ondes où * désigne la quantité complexe conjuguée.
partielles est équivalente à la connaissance d’un double ensemble
On utilise habituellement une relation de normation de la forme :
{ g nm
, TM
, gm
n, TE
} 1
--- E 0 H*0 = 1 (28)
de nombres complexes appelés coefficients de forme du faisceau. 2
(voir la relation (24)) pour la définition de E0, avec un statut analogue
■ Les expressions des potentiels scalaires de l’onde diffusée pour H0), de sorte que S devient en fait une quantité adimension-
d d s s nelle. Nous lui donnerons dès lors le nom d’intensité diffusée totale.
( U TM , U TE ) et de l’onde à l’intérieur de la sphère ( U TM , U TE ) sont
similaires à celles de l’onde incidente. Elles prennent également la L’intensité diffusée totale se sépare naturellement en deux contri-
forme de développements en ondes partielles, pondérées par des butions Iq et Ij associées respectivement aux composantes
nombres complexes à déterminer.
Eq et Ej . Ces intensités partielles s’écrivent :
Ces coefficients inconnus sont tous déterminés en invoquant les
conditions aux limites à la surface de la sphère, à savoir la conti- I l 2 æ S2 2 ö
æ q ö = --------------
nuité des composantes tangentielles des champs électrique et - (29)
magnétique. è Ij ø 4p 2r 2 è S 1 2 ø
A partir de maintenant, nous concentrons notre attention sur où S1 et S2 sont des fonctions d’amplitude généralisées définies
l’onde diffusée. par :
kr
■ La connaissance des potentiels scalaires U TM et U TE permet de
d d S 1 = Ð Ej ------ exp ( i kr ) (30)
E0
calculer toutes les composantes du champ électromagnétique dif-
fusé, fournissant ainsi une description complète de cette onde. A kr
S 2 = Ð E q -------- exp ( i kr ) (31)
titre d’exemple, on obtient : i E0
2 d
¶ U TM 2 d Les expressions de E q et E j dans le cadre de la théorie de
E r = -----------------
2
- + k U TM
¶r Lorenz-Mie généralisée conduisent alors à exprimer les fonctions
d’amplitude généralisées sous la forme :
¥ n
¥ +n
å å
pw m
= Ð kE 0 cn a n g n, TM [ x n² ( kr ) + x n ( kr ) ] 2n + 1
n = 1 m = Ðn
S1 = å å ----------------------
n(n + 1)
n = 1 m = Ðn
m
Pn ( cos q ) exp ( i mj ) (24) [ ma n g nm, TM p nm ( cos q ) + i b n g nm, TE t nm ( cos q ) ] exp ( i mj ) (32)
pw
où les coefficients cn
apparaissent dans la formulation de Brom- ¥ +n
2n + 1
wich de la théorie de Lorenz-Mie (éclairement par une onde plane) ; S2 = å å ----------------------
n(n + 1)
les coefficients an appelés coefficients de diffusion ne dépendent n = 1 m = Ðn
que des propriétés de la particule et de la longueur d’onde du fais-
ceau incident, [ a n g nm, TM t nm ( cos q ) + i mb n g nm, TE p nm ( cos q ) ] exp ( i mj ) (33)
m
les coefficients g n, TM sont des coefficients de forme du faisceau, où les coefficients an et bn sont des coefficients de diffusion ne
les fonctions x n ( kr ) sont des fonctions de Ricatti-Bessel, dépendant que de la particule et de la longueur d’onde.
m m
m
P n ( cos q ) désigne les polynômes associés de Legendre. p n et t n sont des fonctions de Legendre généralisées qui
s’expriment en fonction des polynômes associés de Legendre
On notera que la relation (24) implique que l’onde diffusée n’est selon :
pas transversale (la composante Er, le long de la direction de propa- m
gation de l’onde diffusée, n’est pas nulle). m P n ( cos q )
p n ( cos q ) = -------------------------------
- (34)
sin q
■ Les expressions des composantes de champ obtenues à l’étape
précédente sont valables quel que soit r, c’est-à-dire quelle que soit m d m
t n ( cos q ) = ------- P n ( cos q ) (35)
la distance entre le centre de la particule et le point d’observation. dq

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■ Même en théorie de Lorenz-Mie (éclairement par onde plane), ■ La simplification de la théorie peut être illustrée en spécifiant les
une onde incidente polarisée linéairement donne naissance, en expressions des intensités partielles I q et I j pour le cas axé.
général, à une onde diffusée polarisée elliptiquement. Il en va a for- On obtient [53] [60] :
tiori de même en théorie de Lorenz-Mie généralisée.
2
Le caractère elliptique de la polarisation est défini par l’angle de I l 2 æ S 2 2 cos j ö
æ q ö = --------------
- (37)
phase d entre les composantes E q et E j du champ électrique dif- è Ij ø 4p2 r 2 è S 2 sin 2 j ø
1
fusé. Il est donné par la relation :
où les fonctions d’amplitude Si s’écrivent :
Re ( S 1 ) Re ( S 2 ) + Im ( S 1 ) Im ( S 2 )
tan d = ------------------------------------------------------------------------------------------
-. (36)
Im ( S 1 ) Re ( S 2 ) Ð Re ( S 1 ) Im ( S 2 ) ¥
2n + 1
S1 = å ---------------------- g n [ a n p n ( cos q ) + b n t n ( cos q ) ]
n(n + 1)
(38)
■ L’onde incidente perd de l’énergie au cours de son interaction n=1
avec la particule diffusante. Une partie de l’énergie est perdue par
diffusion et est redistribuée dans l’espace, y compris en diffusion ¥
2n + 1
avant où les amplitudes diffusée et incidente interfèrent pour engen- S2 = å ---------------------- g n [ a n t n ( cos q ) + b n p n ( cos q ) ]
n(n + 1)
(39)
drer une onde combinée qui, seule, peut être observée. Une autre n=1
partie de l’énergie est perdue par absorption dans le matériau.
La perte d’énergie par diffusion est caractérisée par une section où an et bn sont de nouveau les coefficients de diffusion et p n , t n
efficace de diffusion notée Csca et la perte d’énergie par absorption 1 1
est caractérisée par une section efficace d’absorption notée Cabs. désignent les fonctions de Legendre qui s’identifient à p n , t n res-
Ces sections efficaces sont homogènes à des aires. On peut en pectivement (relations (34) et (35)). Ce cas particulier présente en
déduire des diamètres équivalents, par exemple : outre un intérêt pédagogique : l’ingénieur, ou le chercheur, désireux
de s’initier aux détails du formalisme, trouveront avantage à com-
d sca = ( 4 C sca ) ¤ p . mencer par le cas axé où les calculs formels sont d’une complexité
raisonnable. On conseille alors l’étude de la référence [60].
Ces diamètres peuvent être vus comme des diamètres optiques, à
comparer au diamètre géométrique. ■ Lorsque le rayon w0 du col du faisceau tend vers l’infini, le fais-
ceau laser tend vers une onde plane. On établit alors [60] que tous
La somme ( C sca + C abs ) définit alors la section efficace d’extinc- les coefficients spéciaux gn tendent vers 1. Les relations (37) à (39)
tion Cext qui caractérise la perte totale d’énergie du faisceau incident s’identifient alors aux relations qui prévalent en théorie de Lorenz-
(par diffusion et par absorption). Mie. De fait, l’ensemble de la théorie de Lorenz-Mie devient un cas
■ Enfin, l’onde incidente échange de la quantité de mouvement particulier de la théorie de Lorenz-Mie généralisée, comme il se doit.
avec la particule diffusante, ce qui engendre une force de pression
de radiation. Cette force est caractérisée par une section efficace de
pression de radiation C pr qui est un vecteur à trois composantes. 4.4 Calcul des coefficients de forme
Dans le cas d’un éclairement par onde plane, il est évident (par rai-
son de symétrie) que seule la composante longitudinale est diffé- Plusieurs techniques de calcul des coefficients de forme ont été
rente de 0. élaborées. Deux d’entre elles sont discutées dans ce paragraphe.
Pour un éclairement par faisceau arbitraire, en revanche, les trois ■ Historiquement, la première technique a utilisé l’intégration
composantes de la section efficace de pression de radiation peuvent numérique de fonctions complexes. C’est la technique qui appa-
être différentes de zéro. Un échange de moment cinétique entre raît le plus naturellement lorsqu’on établit le formalisme [61]. Dans
l’onde incidente et la particule diffusante peut, en outre, engendrer le cas où le centre de la particule diffusante est situé au centre du col
des mouvements de rotation de cette dernière [58]. du faisceau, on obtient ainsi, pour un faisceau gaussien décrit au
premier ordre du formalisme de Davis (§ 2.2) [60] :
Le calcul pratique des quantités énumérées ci-dessus s’effec- p ¥
òò
tue à l’aide de codes de calcul disponibles auprès des laboratoi-
2n + 1 r 2sin 2 q
g n = ------------------------------------------------------
- i Q exp Ð i Q ----------------------
-
res compétents. i
nÐ1
( Ð1 ) n p n ( n + 1 ) 0 0 w 02

2Q
æ1 Ð -------
- r cos q ö exp ( Ð i kr cos q ) Y n ( kr ) P n1 ( cos q ) sin 2 qdq d ( kr ) (40)
è < ø
4.3 Cas particuliers
où Q est donné par la relation (11) et les fonctions Yn (kr) sont des
fonctions de Ricatti-Bessel.
Dans la figure 3, le centre de la particule diffusante n’est pas situé Les intégrations numériques sont très gourmandes en temps de
sur l’axe du faisceau laser. Ce cas général s’appelle le cas désaxé calcul et le calcul des coefficients de faisceau sous cette forme limite
(off-axis en anglais). considérablement l’utilisation pratique de la théorie de Lorenz-Mie
Dans le cas axé (on-axis en anglais) où le centre de la particule dif- généralisée.
fusante se trouve sur l’axe du faisceau laser, le formalisme de la
■ La technique de calcul la plus efficace utilise une approximation
théorie de Lorenz-Mie généralisée se simplifie considérablement.
dite localisée, en analogie avec le principe de localisation de van de
Cette simplification provient du fait que les coefficients de forme du
Hulst [11], introduite pour la première fois dans la référence [62].
faisceau, g nm, TM et g nm, TE , se réduisent à un seul ensemble de coef- Dans ce cadre, la relation (40) se réduit à :
ficients gn (n variant de 1 à l’infini) [59], appelés coefficients de (n + 1 ¤ 2)l 2
forme spéciaux. g n = exp Ð æè -----------------------------öø . (41)
2p w 0
Lorsque, de plus, le centre de la particule diffusante coïncide avec
le centre du col du faisceau, les coefficients de forme spéciaux Cette approximation a été entendue au cas général (désaxé) [63]
deviennent des nombres réels. et a reçu une justification théorique rigoureuse [64] [65].

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Son intérêt pratique primordial est de permettre d’exploiter la


théorie de Lorenz-Mie sur des stations de travail ou même sur des
ordinateurs portables, permettant ainsi des applications extensives,
y compris en ingénierie.

4.5 Diagrammes de diffusion

Figure 5 – Diagramme de diffusion 3D pour une goutte d’eau


Nous illustrons la théorie de Lorenz-Mie généralisée à l’aide de d’un diamètre de 3 mm au centre d’un faisceau gaussien
diagrammes de diffusion (voir la littérature pour des résultats con- d’un diamètre de 6 mm.
cernant d’autres quantités, Pour en savoir plus [Doc. AF 3 460]).
Les diagrammes de diffusion expriment les quantités
S 1 2 et S 2 2 (relations (29) à (33)) en fonction de l’angle de diffu-
sion q.
Dans le cas axé, auquel nous nous limiterons dans ce paragraphe,
ces quantités correspondent à des observations effectuées respecti-
vement dans les plans j = 90° et j = 0° (relation (37)).
■ La figure 4 compare les diagrammes de diffusion S 1 2 pour une
goutte d’eau d’un diamètre de 100 mm éclairée par une onde plane
ou un faisceau gaussien d’un diamètre au col de 25 mm.
La modification du diagramme de diffusion est conséquente, prin- Figure 6 – Diagramme de diffusion 3D pour la même goutte d’eau
cipalement pour des angles de diffusion entre 10 et 150° où l’on d’un diamètre de 3 mm située au bord du même faisceau gaussien
remarque une intensité diffusée jusqu’à mille fois plus faible lorsque
la particule est éclairée par le faisceau gaussien.
■ La figure 5 présente le diagramme de diffusion 3D pour une
goutte d’eau d’un diamètre de 3 mm située sur l’axe d’un faisceau
gaussien d’un diamètre de 6 mm. Les couleurs verte et rouge corres- 5. Diffusion des faisceaux
pondent à la polarisation dominante.
Le fait à remarquer est la parfaite symétrie du diagramme.
laser par des cylindres
■ La figure 6 correspond à la même géométrie que la figure 5, sauf
infinis
que la goutte est sur le bord du faisceau gaussien. Les couleurs
rouge et verte correspondent toujours à la polarisation dominante.
Le fait à remarquer est la perte de symétrie du diagramme de dif- La théorie de l’interaction entre une onde plane et un cylindre
fusion créée par l’éclairement non uniforme de la particule. infini est due à Wait [66] (voir aussi la référence [10]). La théorie
généralisée a été établie récemment, et les codes de calcul nécessai-
res pour son utilisation sont en cours de développement, bien que
certains cas particuliers soient d’ores et déjà accessibles.
Sous sa forme la plus générale, la théorie généralisée doit s’expri-
Intensité mer dans le cadre de la théorie des distributions de Laurent
Schwartz [67] [68], ce qui lui confère un caractère plus abstrait et
1011 complexe que dans le cas de la sphère [69] [70] [71] [72]. Une appro-
1010 che où l’onde laser est décomposée en un spectre d’ondes planes a
109
également été développée, et il a été montré qu’elle était équiva-
lente à l’approche utilisant la théorie des distributions [73]. Enfin,
108 une approximation localisée dite cylindrique a été introduite, analo-
107 gue à l’approximation localisée utilisée dans le cas de la sphère [73],
106
et justifiée rigoureusement [74].
105
■ Si l’on exclut les difficultés techniques spécifiques de la théorie
104 des distributions, la théorie généralisée pour les cylindres infinis
103 possède la même structure que la théorie généralisée pour les sphè-
102
res (§ 4.2).
10 L’onde totale est décomposée en trois contributions : l’onde inci-
dente, l’onde diffusée et l’onde interne au cylindre.
1
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 Chaque contribution reçoit deux potentiels scalaires de Brom-
Angle de diffusion θ wich, l’un pour la solution particulière Transverse Magnétique et
l’autre pour la solution particulière Transverse Électrique, qui pren-
nent la forme de développements en ondes partielles.
Figure 4 – Diagramme de diffusion S 1 2 pour une goutte d’eau de Les coefficients des développements de l’onde incidente sont
100 mm de diamètre éclairée par une onde plane (ligne continue) ou déterminés à partir de sa description électromagnétique, plus parti-
un faisceau gaussien de 25 mm de diamètre au col culièrement à partir des composantes électrique Ez et magnétique
(ligne avec les petits ronds) Hz, l’axe z étant l’axe du cylindre.

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Les coefficients (inconnus) des développements des ondes diffu-


sée et interne au cylindre sont déterminés en écrivant les conditions
aux limites à la surface du cylindre.
De nouveau, l’utilisateur peut se contenter de recourir à des codes
disponibles auprès des laboratoires compétents.

■ Concernant la structure de l’onde diffusée, il faut néanmoins


noter une différence essentielle entre le cas de la sphère et le cas du
cylindre infini. Dans le cas de la sphère, l’onde diffusée est distri-
buée dans tout l’espace ainsi que l’illustre la figure 6. Considérons,
au contraire, le cas d’un cylindre éclairé perpendiculairement par
une onde laser, alors l’onde diffusée est distribuée essentiellement Figure 7 – Diagramme de diffusion pour un cylindre éclairé
autour d’un plan, ainsi qu’on peut aisément s’en convaincre par des sous des incidences différentes
considérations élémentaires d’optique géométrique. Le plan peut
être vu géométriquement comme un cône ouvert, avec un angle au
sommet de 180°. Lorsque l’angle d’incidence se resserre, l’angle
d’ouverture du cône se resserre de même.
Ce processus est illustré par la figure 7, qui doit être comparée à f --6,90 --3,68 --2,62 --1,94 --0,55 0,22
la figure 6. 350 4 1
6 2
Sur la figure 7 sont tracés des diagrammes de diffusion corres-
pondant à un cylindre d’un diamètre de 1 mm éclairé sous des inci-
dences de 90° (vert), 45° (bleu), 30° (rouge) et 2° (jaune). En fonction 300
de l’angle d’incidence, la position du cône de diffusion évolue ainsi
que les lobes supportés par ce cône de diffusion.
250
L’optique géométrique permet d’affiner notre compréhension de
la structure globale du champ diffusé (qui ne peut être néanmoins
calculée de manière précise que par la théorie généralisée). Cette 200
affirmation est illustrée par la figure 8. Cette figure représente 3
7
l’intensité du champ électromagnétique prédit par la théorie de 5
Lorenz-Mie généralisée pour un cylindre, lorsqu’un faisceau d’un 150
diamètre de 16 mm est incident sur un cylindre de verre (indice de
réfraction : M = 1,5) d’un diamètre de 60 mm, sous une incidence de
45°. Les différentes taches correspondent à : 100

(1) le faisceau incident ;


(2) la lumière réfléchie ; 50

(3) la lumière réfractée ; 6 4 2


1
(4) la lumière ayant subi une réflexion interne ; 0
--2 000 --1 000 0 1 000 kz
(5) la lumière ayant subi deux réflexions internes...
La surface d’observation est un cylindre concentrique à l’objet dif-
fusant ; kz représente la coordonnée adimensionnelle le long de Figure 8 – Carte de diffusion d’un faisceau laser par un cylindre
l’axe ; f est la coordonnée angulaire. infini sous une incidence de 45 degrés. Prédiction par la théorie de
Lorenz-Mie généralisée pour un cylindre

6.1 Pression de radiation


6. Applications diverses
Un faisceau laser exerce une action mécanique sur une particule.
La conservation de la quantité de mouvement engendre une force
tandis que la conservation du moment cinétique engendre un cou-
Bien que les théories de Lorenz-Mie généralisées (pour la sphère
ple.
et le cylindre infini) soient d’origine récente, de nombreuses applica-
tions ont vu le jour et il est naturellement à prévoir que de nombreu- Pour un faisceau moyennement focalisé (w0 > l), la pression de
ses autres applications, certaines inattendues, apparaîtront. Ces radiation longitudinale est dans le sens de propagation du faisceau.
théories sont utiles chaque fois qu’un phénomène fait intervenir une Cet effet a été prévu et validé expérimentalement par Ashkin [76]. Il
interaction entre un faisceau laser et une particule adéquate, lorsque permet de manipuler des particules et de mesurer des forces dans la
la dimension d caractéristique de la particule (diamètre de la sphère, gamme 1 à 200 piconewtons en utilisant deux faisceaux opposés
diamètre de la section droite d’un cylindre infini) n’est pas petite par [77] ou l’équilibre entre gravité et pression de radiation [78] [79].
rapport à la dimension transverse w du faisceau. Pour un faisceau extrêmement focalisé ( w 0 » l ) , la pression de
Un critère approximatif pour l’utilisation des théories générali- radiation longitudinale peut être opposée au sens de propagation
sées est donné par l’inégalité : du faisceau dans la zone de divergence. Cet effet, prédit et démontré
par Ashkin [80] [81], permet de manipuler et de mesurer des forces
d ¤ w > 0, 2 . dans la gamme 1 à 200 piconewtons, en utilisant un seul faisceau
indépendamment de la gravité.
On se reportera à la référence [75], pour l’état de l’art en 1994. Ce
paragraphe fournit une liste des applications déjà développées, sauf Ces effets sont décrits par la GLMT dans un cadre unifié, quelle
en ce qui concerne la technique du phase-Doppler, discutée paragra- que soit la dimension de la particule par rapport à la longueur
phe 7. d’onde [82] [83] [84].

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6.2 Réfractométrie d’arc-en-ciel Un tel travail a été réalisé pour des objets diffusants sphériques
[95] ou cylindriques [96].
Le champ diffusé par la particule est calculé par la théorie de
La réfractométrie d’arc-en-ciel est une technique de mesure parti- Lorenz-Mie généralisée (pour sphère ou cylindre) sur la surface
culièrement sensible. d’entrée du système d’imagerie optique. Le champ sur la surface de
Le principe de cette technique est illustré sur la figure 9. sortie du système optique est obtenu par « ray-tracing » ou dans
Lorsqu’une particule est éclairée par un faisceau de lumière, les l’approximation de lentille mince. Puis le champ dans le plan image
rayons ayant subi une réflexion interne sont diffusés vers l’arrière. est obtenu à partir de celui dans le plan de sortie du système optique
Dans cette région, l’arc-en-ciel est défini par le rayon A subissant un par une intégrale de Fresnel-Kirschoff.
minimum de déviation. Les rayons ayant un paramètre d’impact un
peu inférieur (comme le rayon a) ou supérieur (comme le rayon b) à
celui du rayon d’arc-en-ciel interfèrent entre eux. Ce phénomène est
décrit par la théorie d’Airy [11a]. L’analyse des positions du pic d’arc-
en-ciel principal et des pics surnuméraires permet de mesurer la 7. Technique du phase-
taille de la particule diffusante ainsi que son indice de réfraction
avec une précision qui peut atteindre la 4e décimale, permettant la Doppler
mesure de la température de gouttes.
Cette technique a été utilisée au début des années 80 par Marston
[85] pour mesurer les oscillations d’une goutte liquide plongée dans L’anémométrie phase-Doppler a pour ambition de mesurer la
un autre liquide non miscible. Puis Roth et al. [86] ont démontré son vitesse et la taille de particules individuelles in situ dans un écoule-
applicabilité à l’étude d’une chaîne de gouttes liquides dans une ment. Cette méthode, par principe, ne nécessite pas de calibration.
flamme. Les travaux de Sankar et al. [87] ainsi que ceux de van
Beeck et Reithmuller [88] [89] [90] permettent de transformer cette Ce paragraphe est partagé en trois sous-paragraphes :
technique de laboratoire en une instrumentation industrielle. — le premier est dédié à la présentation du principe de la
technique ;
En outre, cette technique est en plein développement. Les exten-
sions actuelles concernent la mesure de gradients d’indice interne — le second approfondit l’effet d’ambiguïté de trajectoire, dû à
dans les gouttes (gradients d’indice créés par des gradients de tem- l’extension latérale finie des faisceaux laser ;
pérature ou de concentrations d’espèces) [91] [92], la mesure de per- — le troisième décrit les extensions actuellement en cours de
turbations et d’états de surface de gouttes ou de jets liquides [93], la développement de cette technique ; ces extensions exploitent
non-sphéricité [94]. l’aspect fini des faisceaux laser.

La théorie de Lorenz-Mie généralisée trouve ici un champ d’appli-


cation idéal car elle permet, seule, une analyse fine des phénomè-
nes lorsque la particule est éclairée par un faisceau laser. 7.1 Principe fondamental de la technique

Le principe de l’anémométrie phase-Doppler peut être explicité, à


6.3 Imagerie partir du modèle de Rudd [97] (figure 10).

La théorie de Lorenz-Mie généralisée peut être utilisée pour calcu-


ler les caractéristiques d’une image de particules. Les avantages de
cette approche sont une prise en compte rigoureuse de la géométrie
3D de la particule, de son indice complexe de réfraction, de sa posi- D1
tion dans l’espace (défaut de mise au point, imagerie hors axe), des Image (d, n)
propriétés d’éclairement de la particule (polarisation, répartition D2
d’intensité sur la particule, cohérence finie de la source). Par contre, Image (D, n)
cette approche est gourmande en temps de calcul. Nous l’utilisons
donc comme juge de paix pour valider les hypothèses simplificatri-
ces contenues dans des approches plus performantes en temps de
calcul.
E

L
Volume de mesure
b
A avec la particule
diffusante d, n
a
a

Lumière réfléchie Laser


O
b
L1
a+b

Les deux faisceaux se coupent en O, où ils forment le volume de


A mesure (dimensions typiques : 200 x 200 x 200 mm). Une vue agrandie
du volume de mesure avec la particule diffusante est donnée.

Figure 9 – Schéma de principe de la réfractrométrie d’arc-en-ciel Figure 10 – Schéma de principe de l’anémométrie phase-Doppler

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■ Le faisceau issu d’un laser continu est dédoublé en deux fais-


ceaux parallèles a et b qui sont focalisés par la lentille L1. Dans la
Direction des
région de l’espace qui leur est commune (O), ces deux faisceaux Onde plane
détecteurs
interfèrent et forment des franges d’interférence. r. e
■ Supposons qu’une particule traverse cette sonde optique. Cette e=1
particule diffuse beaucoup de lumière lorsqu’elle est centrée sur une θ
frange brillante, peu de lumière lorsqu’elle est centrée sur une R .E
frange sombre. Cette lumière, collectée en un point quelconque de
l’espace, est modulée à une fréquence qui dépend uniquement de
l’interfrange et de la composante de vitesse de la particule perpen-
diculairement aux franges. E=1
■ La particule diffusante peut être vue comme une lentille boule. A
cette lentille boule est associée une focale f qui dépend de son dia-
mètre d et de son indice de réfraction n.
■ Soit un écran (E) situé à la distance (L) du volume de mesure (O).
Sur cet écran, on observe une image des franges avec un grossisse-
ment proportionnel à L/f. Figure 11 – Éclairage par une onde plane
La mesure de l’interfrange de l’image sur l’écran est donc une
mesure du diamètre d de la particule diffusante, si son indice de
réfraction n est supposé connu. devient fonction de la position de la particule dans le volume de
mesure (ambiguïté de trajectoire). Cet effet a été souligné par
■ Pour mesurer cet interfrange, à des fréquences élevées, avec une Bachalo et al. [102] à l’aide de l’optique géométrique, puis rigoureu-
grande sensibilité et une large dynamique, l’approche suivante est sement exploré par l’électromagnétisme (GLMT) [103] [104].
utilisée. Deux photodétecteurs D1 et D2 (photodiodes, photomultipli-
cateurs...) sont localisés sur l’écran (E). ■ Qualitativement, cet effet peut s’expliquer comme suit.
Lorsqu’une onde plane est incidente sur une particule (figure 11),
Lorsque la particule diffusante est petite (diamètre d), l’image des
les quantités de lumière respectivement réfléchie et réfractée sont
franges est fortement agrandie et les deux détecteurs collectent la
calculées à partir des coefficients de Fresnel. Pour une goutte d’eau
même quantité de lumière.
en diffusion avant ( q » 30° ) , la lumière réfractée est beaucoup plus
Lorsque la particule diffusante est plus grande (diamètre D), importante que la lumière réfléchie. Puisque la lumière détectée est
l’image des franges n’est pas aussi grande et les deux détecteurs dominée par un mode de diffusion (ici la réfraction), la technique
collectent une quantité de lumière différente. phase-Doppler fonctionne dans des conditions optimales.
Comme la particule se déplace dans le volume de mesure (O), les ■ Lorsque la particule est située dans un faisceau gaussien, les
signaux issus des détecteurs D1 et D2 sont décalés dans le temps. La poids respectif des lumières réfléchie et réfractée sont modifiés
mesure de ce décalage temporel dt est une mesure de l’interfrange comme suit.
I sur l’écran, qui est lui-même une mesure du diamètre de la parti-
cule diffusante. En outre, pour le rendre indépendant de la vitesse ■ Lorsque la particule se trouve du côté des détecteurs (figure 12),
de la particule, ce décalage temporel est normé par la période T du le rayon réfléchi d’intensité r × e , produit de l’efficacité de réflexion
signal. On mesure donc le déphasage F entre les deux signaux : (coefficient de Fresnel r par l’intensité du rayon incident e) provient
d’un rayon incident (e) moins intense que le rayon incident (E) qui
dt
F = ----- 360 . (42) donne naissance au rayon réfracté (RE). La situation précédente
T d’un signal dominé par la lumière réfractée est renforcée, et la
mesure est correcte.
■ Pour prédire ce déphasage en fonction de la géométrie du mon-
tage et des propriétés de la particule diffusante, les modèles utilisés Lorsque la particule se trouve du côté opposé aux détecteurs
sont plus élaborés que celui que l’on vient de présenter [98]. Ces (figure 13), le même exercice montre que les rayons réfléchi et
modèles suivent le parcours des rayons interagissant avec la parti- réfracté transportent des énergies du même ordre de grandeur. En
cule (modèle d’optique géométrique) ou somment les champs élec- l’absence de mode de diffusion dominant, la mesure peut alors se
tromagnétiques diffusés par la particule, à partir de chaque faisceau, révéler incorrecte.
sur la surface des détecteurs.
Les modèles basés sur le suivi de rayons, comme les modèles
électromagnétiques supposant un éclairement uniforme de la parti-
cule, présupposent, dans une direction donnée, qu’un mode de dif- e.r
fusion (réfraction ou réflexion) domine. On obtient alors des
relations linéaires entre la phase et le diamètre de la particule diffu-
sante, pour certaines directions de collection. En outre, la mesure e θ
est indépendante de l’éclairement reçu par la particule. E .R
L’anémométrie phase-Doppler, ainsi définie, est principalement
issue des travaux de Durst et Zaré [99], Bachalo et Houser [100] et Faisceau
Saffman et al. [101]. gaussien

E
7.2 Ambiguïté de trajectoire

La sonde optique a des dimensions finies (principalement trans-


verses de l’ordre de w0). Lorsque les dimensions de la particule dif-
fusante ne sont pas négligeables devant w0, la différence de phase Figure 12 – Prédominance de la réfraction

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La différence de phase entre bouffée réfléchie et bouffée réfractée


permet de mesurer la composante réelle de l’indice de réfraction
E.r tandis que le rapport d’intensités des bouffées réfléchie et réfractée
permet de mesurer la composante imaginaire (absorption) de
l’indice de réfraction [108]. Ici encore, la précision est sur la
E θ deuxième décimale pour l’indice réel de la particule.
e .R
Faisceau
gaussien ■ Il est également possible de mesurer le diamètre de cylindres infi-
nis avec une sonde phase-Doppler en géométrie plane. Ce travail a
été réalisé [109] dans le cadre de l’optique géométrique. Actuelle-
ment, l’effort porte sur la prise en compte des effets liés aux fais-
e ceaux gaussiens dans le cadre de la GLMT pour cylindre [110].

Figure 13 – Prédominance de la réflexion

8. Conclusion
La technique phase-Doppler, dans sa configuration classique, est
donc sensible aux gradients d’intensité sur la particule.
■ La recherche de géométries libres d’ambiguïtés de trajectoires a
conduit aux configurations suivantes. L’existence et le développement de théories de Lorenz-Mie géné-
ralisées, au cours des vingt dernières années, marquent un progrès
Géométrie standard modifiée. significatif dans la théorie de la diffusion de la lumière et ses appli-
La différence de phase est mesurée sur la composante transverse cations. Durant un siècle ont régné les théories basées sur l’éclaire-
de la vitesse. ment par ondes planes. L’avénement et le développement intensif
Le traitement du signal sélectionne une portion du signal libre de des sources laser ont rendu nécessaire la construction de théories
l’effet d’ambiguïté de trajectoire [105]. plus générales qui, dans de nombreux cas, doivent supplanter les
anciennes approches.
Géométrie plane.
Les applications les plus immédiates concernent l’instrumenta-
Les détecteurs sont localisés dans le plan des faisceaux et la diffé- tion pour la caractérisation optique des particules (tailles, inhomo-
rence de phase est mesurée sur la composante de vitesse principale. généités, indice de réfraction...). Mais d’autres applications ont
Ici encore le traitement du signal sélectionne une portion du d’ores et déjà vu le jour et, sans nul doute, le développement des
signal libre de l’effet d’ambiguïté de trajectoire [105]. applications des théories généralisées n’en est qu’à son début.
Géométrie dual mode. L’inconvénient majeur de ces théories réside dans leur complexité
Pour un système à deux composantes de vitesse, une unité de mathématique. A l’heure actuelle, il en résulte que seulement un
détection constituée d’au moins quatre détecteurs en croix (deux nombre restreint de personnes les domine correctement. Néan-
sensibles à une couleur et deux sensibles à une autre couleur) per- moins, si les théories sont considérées comme des boîtes noires,
met de combiner une géométrie plane et une géométrie standard leur utilisation est alors facile. Ces boîtes noires prennent en effet la
[106]. forme de codes de calcul, écrits en Fortran, d’une portabilité aisée,
et capables d’être exécutés désormais sur des machines bon mar-
ché, tels les stations de travail ou les ordinateurs portables. Prenons
l’exemple des diagrammes de diffusion décrits dans le paragraphe
7.3 Extensions 4.5. Les données d’entrée sont restreintes en nombre (taille de la
particule, indice de réfraction, dimension du col du faisceau, posi-
tion de la particule par rapport au col, longueur d’onde du rayonne-
■ A l’aide d’une géométrie dual mode, il est possible de mesurer la
ment, par exemple) et les sorties ( S 1 2 et/ou S 2 2 ) prennent la
composante réelle de l’indice de réfraction de la particule diffusante
forme de tableaux ou directement de graphiques. Cette facilité dans
avec une précision qui peut atteindre la deuxième décimale [106] ou
l’utilisation devrait assurer le développement des applications dans
de diagnostiquer des évolutions de particules ellipsoïdes [107].
de nombreux domaines.
■ Une géométrie standard modifiée et l’utilisation de faisceaux for- Certains utilisateurs préfèreront utiliser des approches approxi-
tement focalisés réalisent une sonde à deux bouffées. En effet, la matives telle l’optique géométrique. Sans nier l’intérêt de ces appro-
séparation entre les lumières réfléchie et réfractée devient tellement ches, dont l’appréhension conceptuelle est plus simple, il faut
importante qu’à chaque particule correspond une double bouffée : souligner qu’elles peuvent en fait devenir beaucoup plus complexes
— la bouffée correspondant à la lumière réfléchie ne dépend que que les théories électromagnétiques lorsque des résultats précis
du diamètre de la particule ; sont désirés, ou dans certaines régions angulaires (arc-en-ciel, gloi-
— la bouffée correspondant à la lumière réfractée dépend du dia- res). Cette complexité peut, par exemple, être illustrée par la néces-
mètre et de l’indice de la particule. sité d’introduire, dans certains cas, des ondes de surface [11].

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P
O
U
Diffusion des faisceaux laser R
par des particules
E
N
Gérard GOUESBET
par
Docteur ès sciences
Professeur à l’INSA de Rouen, UMR-CNRS 6614
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et Gérard GRÉHAN A
Docteur d’État
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U
Revues S
Parmi les revues spécialisées publiant des articles sur la diffusion de la Journal of Optical Society of America
lumière, citons : Particle and Particle System Characterization
Applied Optics

Congrès
De nombreux congrès sont dédiés aux techniques de mesures optiques, en Les congrès suivants ont eu lieu à Phoenix, Arizona (1990) [112], Keio, Japon
particulier à la vélocimétrie laser. Les actes contiennent invariablement des (1993) [113] et Nüremberg (1995) [114].
articles dédiés à la diffusion de la lumière, en particulier à la technique phase- La littérature spécialisée sur les théories de Lorenz-Mie généralisées est
Doppler. Le plus célèbre de ces congrès est probablement «The International accessible, presque dans son intégralité, en effectuant une recherche biblio-
Symposium on Applications of Laser Techniques to Fluid Mechanics» qui se graphique sur les noms de J.P. Barton, G. Gouesbet, G. Gréhan, J.A. Lock. Un
tient, biannuellement, à Lisbonne, depuis 1982. ouvrage intitulé « Electromagnetic Scattering of Shaped Beams (Generalized
Lorenz-Mie theory)» by G. Gouesbet, G. Gréhan, B. Maheu et K.F. Ren explique
Un congrès spécifiquement dédié au diagnostic optique des particules les formalismes de manière détaillée. Cet ouvrage, récemment achevé, n’est
(Optical Particle Sizing: Theory and Practice) a été créé à Rouen, en 1987 [111]. pas encore publié mais est disponible auprès des auteurs.

Fabricants
De nombreux chercheurs fabriquent eux-mêmes leur vélocimètre laser- Liste (non exhaustive) de fabricants (disponible en France)
Doppler ou leur granulomètre phase-Doppler, par souci d’économie ou/et
pour exercer un meilleur contrôle de l’instrumentation, voire pour l’adapter à Aérocinécis Orsay
des conditions particulières [115]. Néanmoins, ces appareils sont disponibles
commercialement. Dantec Measurement Technology Villebon s/Yvette

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