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Lycée Jean Bart  MPSI  Année 2016-2017

Corrigé du DS n 9  25 mars 2017  Maths 0

Problème 1  Indicatrice d'Euler.

Partie I  Contexte et exemples


1) On a ϕ(5) = 4 car les entiers 1, 2, 3, et 4 sont premiers avec 5 ; ϕ(9) = 6 car les entiers 1, 2, 4, 5, 7 et 8 sont

premiers avec 9 ; et ϕ(15) = 8 car les entiers 1, 2, 4, 7, 8, 11, 13 et 14 sont premiers avec 15.

2) Si a est inversible modulo n, alors il existe un entier b tel que ab ≡ 1 [n], et il existe alors un autre entier k
tel que ab − nk = 1. Il s'ensuit que a ∧ n = 1, ce qui prouve l'implication : (a inversible modulo n) =⇒ (a et n
premiers entre eux).

Réciproquement, si a et n sont premiers entre eux, il existe d'après le théorème de Bezout deux entiers k et m tels
que : ak + nm = 1, ce qui entraîne : ak ≡ 1 [n]. Il s'ensuit que a est inversible modulo n (et un inverse de a modulo
n est k ), ce qui prouve l'implication : (a inversible modulo n) ⇐= (a et n premiers entre eux).
Finalement : (a inversible modulo n) ⇐⇒ (a et n premiers entre eux) .

3) a) Puisque p est premier, p est premier avec tout entier qu'il ne divise pas. Puisque par ailleurs p ne divise aucun
entier compris entre 1 et p − 1 (mais qu'il divise 0 et p), on en déduit que : ϕ(p) = p − 1 .

n( ∧ pα =
b) Si
) 1, il existe d'après le théorème de Bezout deux entiers m et q tels que : nm + qpα = 1. On a donc :
nm + qp α−1
p = 1, ce qui implique : n ∧ p = 1.
| {z }
∈Z
Réciproquement, supposons que n ∧ p = 1. On peut observer que les diviseurs dans N pα sont exactement les
de
β
entiers p , avec β ∈ [[ 0, α ]]. Si n α
n'était pas premier avec p , il existerait un entier non nul β tel que pβ divise n.
En particulier, β étant non nul, p diviserait n, ce qui est en contradiction avec n ∧ p = 1. D'où : n ∧ pα = 1, ce qui
prouve l'implication réciproque.

Finalement : [n ∧ p = 1] ⇐⇒ [n ∧ pα = 1] .

c) Soit n un entier naturel inférieur (ou égal) à pα . D'après ce qui précède, il est équivalent de dire que n et pα ne
sont pas premiers entre eux, ou que n et p p divise
ne sont pas premiers entre eux ; ce qui revient à dire que n. Les
entiers compris entre 0 et pα 6 pα ) sont donc les multiples de pα : il en existe exactement
non premiers avec pα (et
pα−1 + 1 entre 0 et pα . Comme par ailleurs il existe exactement pα + 1 entiers entre 0( et pα , on) en déduit que le
nombre d'entiers naturels inférieurs à p premiers avec p sont au nombre de p + 1 − p
α α α α−1 + 1 , càd : pα − pα−1 .

Conclusion : ∀ p ∈ P, ϕ (pα ) = pα − pα−1 .

4) Soit p un nombre premier. Selon le petit théorème de Fermat : ∀ n ∈ Z, np ≡ n [p], d'où : p|np − n, càd :
p|n(np−1 − 1). Lorsque n n'est pas multiple de p (càd si p ∈ Z\ pZ), p et n sont premiers entre eux (puisqu'un
nombre premier est premier avec tout entier qu'il ne divise pas). D'après le lemme de Gauss, on en déduit alors
que : p|(np−1 − 1), ce qui équivaut à dire que : np−1 − 1 ≡ 0 [p].
Conclusion : ∀ p ∈ P, ∀ n ∈ Z\pZ, np−1 ≡ 1 [p] .
Partie II  Une propriété multiplicative de la fonction ϕ
5) Par dénition, Z∗(N ) est l'ensemble des éléments de Z(N ) inversibles modulo N. D'après la question 2, Z∗(N ) est
donc l'ensemble des entiers naturels inférieurs à N premiers avec N. Par dénition de nouveau, il existe ϕ(N ) tels
( )
entiers. On en déduit que : Card Z∗(N ) = ϕ(N ) .

6) Soient u et v deux entiers premiers entre eux. Si u et v divisent n, il existe deux entiers k et m tels que :
n = ku = mv . En particulier : uk = mv , donc u divise mv . Or, u étant premier avec v , on en déduit grâce au
′ ′ ′
lemme de Gauss que u divise m ; il existe donc un entier m tel que : m = m u. Par suite : n = m uv , ce qui prouve
que uv divise n.
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Conclusion : sous l'hypothèse que u et v sont premiers entre eux, on a [u |n et v |n ] =⇒ [uv |n ] .

7) a) Soient x et y deux entiers de Z(uv) =[[ 0, uv − 1 ]] tels que F (x) = F (y). Il s'ensuit que u divise y − x et v
divise y − x. Puisque u et v sont premiers entre eux, il résulte de la question précédente que uv divise y − x. Mais il
résulte de l'hypothèse que |y − x| < uv ; or 0 est l'unique multiple de uv satisfaisant cette condition. On en déduit
que x = y .

Conclusion : ∀ (x, y) ∈ Z2 , [F (x) = F (y)] =⇒ [x = y]. L'application F est donc injective.

b) Les ensembles Z(uv) d'une part et Z(u) ×Z(v) d'autre part ont le même cardinal (égal à uv ) ; puisque l'application
F est injective entre ces deux ensembles, elle est donc également bijective .

c) Soient x et y deux entiers. D'après le théorème de la division euclidienne, il existe un unique couple (q, r) d'entiers
tel que : xy = quv + r et r ∈ Z(uv) . Avec les notations de l'énoncé, on a : r = [xy](uv) . Donc : xy = quv + [xy](uv) .
D'autre part, toujours d'après le théorème de la division euclidienne, il existe un unique couple (q ′ , r′ ) d'entiers tel
que : xy = q′u + r′ et r′ ∈ Z(u) . Avec les notations de l'énoncé, on a : r′ = [xy](u) . Donc : xy = q ′ u + [xy](u) .
Il s'agit à présent de prouver que le reste dans la division euclidienne de [xy](uv) par u est [xy](u) (et de manière
analogue, de prouver que le reste dans la division euclidienne de [xy](uv) par v est [xy](v) ). Une nouvelle application
du théorème de la division euclidienne permet d'armer qu'il existe un
′′ ′′
unique couple d'entiers (q , r ) tel que :
[xy](uv) = q ′′ u + r′′ avec r′′ ∈ Z(u) .
On en déduit que : xy = (qv + q ′′ ) u + r′′ et xy = q ′ u + [xy](u) . Par unicité du reste dans la division euclidienne de

xy par u, on en déduit que : [xy](u) = r .


′′

Puisque u et v jouent des rôles symétriques dans cette question, on peut armer de même que [xy](v) est le reste
dans la division euclidienne de [xy](uv) par v.
( ) ( ) ( )
Conclusion : ∀ (x, y) ∈ Z(uv) 2 , F [xy](uv) = [xy](u) , [xy](v)
( )
d) Soitx un entier dans [[ 0, uv−1 ]]. Supposons que x ∈ Z∗(uv) . Alors il existe y ∈ Z tel que : [xy](uv) = 1. D'après
la question précédente, ceci implique que [xy](u) = 1 et [xy](v) = 1, c'est-à-dire que x(u) ∈ Z
∗ ∗
[ ] [( ) ( )] (u) et x(v) ∈ Z(v) .
Ainsi : x ∈ Z
∗ x(u) ∈ Z∗(u) et x(v) ∈ Z∗(v) .
(uv) =⇒

Réciproquement, si x(u) ∈ Z∗(u) , alors le reste dans la division euclidienne de x par u est premier avec u. Montrons
que ceci équivaut à l'assertion  x est premier avec u. D'après le théorème de la division euclidienne, on peut
écrire x = qu + x(u) . Si x est premier avec u, alors il existe deux entiers n et m tels que : nx + mu = 1 càd
(nq + m) u + nx(u) = 1 ; il s'ensuit que u et x(u) sont premiers entre eux. Réciproquement, si u et x(u) sont
premiers entre eux, alors il existe deux entiers n et m tels que : nu + mx(u) = 1 d'où nu + m (x − qu) = 1 donc
(n − mq) u + mx = 1, ce qui signie que x et u sont premiers entre eux.
En résumé, six(u) ∈ Z∗(u) , alors x est premier avec u. Si l'on suppose en outre que x(v) ∈ Z∗(v) , alors x est
également premier avec v . Puisque u et v sont [( premiers entre
) eux,
( ceci implique
)] [ x est premier
que ] avec uv , càd

que x ∈ Z
∗ ∗ ∗
x(u) ∈ Z(u) et x(v) ∈ Z(v) =⇒ x ∈ Z(uv) . ∗
(uv) . Ce qui prouve l'implication :

[ ] [( ) ( )]
Conclusion : ∀ x ∈ Z(uv) , x ∈ Z∗(uv) ⇐⇒ x(u) ∈ Z∗(u) et x(v) ∈ Z∗(v) .

e) D'après la question précédente et la question b, F réalise une bijection entre les ensembles Z∗(uv) et Z∗(u) × Z∗(v) .
Ces ensembles sont donc équipotents, d'où : ϕ(uv) = ϕ(u) × ϕ(v).

Conclusion : ∀ (u, v) ∈ N2 , u > 2, v > 2, [u ∧ v = 1] =⇒ [ϕ(uv) = ϕ(u) × ϕ(v)] .


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Partie III  Application de la partie II au calcul de ϕ(n)



n
8) Soit d∈ N un diviseur commun à pα et pαi i . Alors d divise en particulier pα , donc il existe un entier naturel
i=1
β6α d = pβ . Si β > 0, alors la valuation p-adique de d est strictement positive, tandis que la valuation
tel que

n
p-adique de pαi i est nulle (les pi étant tous distincts de p) : contradiction. On a donc nécessairement β = 0, d'où
i=1
( n )

n ∏
d = 1. Le seul diviseur dans N α
commun à p et pαi i étant 1, on peut conclure : ∀α ∈ N∗ , pα ∧ pαi i =1 .
i=1 i=1

9) Prouvons la propriété de l'énoncé par récurrence sur n.


Pour l'initialisation (avec n = 1), l'assertion provient de la question 3-c : ∀ p ∈ P, ϕ (pα ) = pα − pα−1 .
Supposons la propriété vraie à un certain rang n ∈ N∗ . Soient alors (p1 , . . . , pn+1 ) un (n + 1)-uplet de nombres
αn+1

n
premiers deux à deux distincts, et (α1 , . . . , αn+1 ) ∈ Nn+1 . Les entiers pn+1 et pαi i étant premiers entre eux
(n+1
i=1 ) ( n )
∏ α ∏ α ( αn+1 )
i i
(d'après la question précédente), on peut armer d'après la question 7-e que : ϕ pi =ϕ pi ϕ pn+1 .
i=1 i=1

Par hypothèse de récurrence (pour le premier terme du produit) et d'après la question 3-c (pour le second), on en
déduit que :
(n+1 ) n (
∏ ∏ ) ( ∏( α
) n+1 )
αn+1 −1
pαi i − pαi i −1 × pn+1 pi i − pαi i −1
αn+1
ϕ pαi i = − pn+1 =
i=1 i=1 i=1

Ce qui prouve que l'assertion est vraie au rang n + 1.

Conclusion : pour tout entier n ∈ N∗ , pour tout n-uplet (p1 , . . . , pn ) de nombres premiers deux à deux
distincts, on a
( n ) n (
∏ ∏ )
∀ (α1 , . . . , αn ) ∈ (N∗ )n , ϕ pαi i = pαi i − pαi i −1
i=1 i=1

10) Puisque la décomposition en facteurs premiers de 2016 est 25 × 32 × 7, on déduit de la question précédente
( )( )
que : ϕ(2016) = 25 −2 4 32 − 3 (7 − 1) = 16 × 6 × 6 càd : ϕ(2016) = 576 .

Partie IV  Théorème d'Euler


11) Soit m un entier. On note r le reste dans la division euclidienne de m par N, de telle sorte que :m = N q + r.
On a alors : m ≡ r [N ]. Il est donc équivalent de dire qu'il existe un entier y tel que my ≡ 1 [N ] ou tel que
ry ≡ 1 [N ]. Par conséquent : [m est inversible modulo N ] ⇐⇒ [r est inversible modulo N] .

12) Puisque n est premier avec N par hypothèse, n est inversible modulo N, et il existe donc un entier m tel que
nm ≡ 1 [N ]. Par suite, les applications :

G:U / nU et H:U / nU

x / [nx]
(N ) x / [mx]
(N )

sont réciproques l'une de l'autre. En particulier : G est bijective .


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13) Les ensembles U et nU sont en bijection, et il est clair que nU ⊂ U (le produit de deux inversibles étant
inversible). Il s'ensuit que U = nU . Puisque U et nU contiennent les mêmes éléments, les produits de tous ces
éléments sont égaux. On a donc :


ϕ(N )

ϕ(N )

ϕ(N )

ϕ(N )

ϕ(N )

ϕ(N )
ai = [nai ](N ) d'où ai ≡ nai [N ] et donc : ai ≡ n ϕ(N )
ai [N ]
i=1 i=1 i=1 i=1 i=1 i=1


ϕ(N )
Or ai est inversible modulo N (c'est un produit d'inversibles), d'où : nϕ(N ) ≡ 1 [N ].
i=1
[ ]
Conclusion : ∀ N ∈ N, N > 2, ∀ n ∈ Z, [n ∧ N = 1] =⇒ nϕ(N ) ≡ 1 [N ] .

Pour l'anecdote, voici le même énoncé dans sa version originale :

Ce théorème est extrait d'un article publié (par Euler, vous aviez suivi !) en 1763 dans une revue scientique russe
appelée Novi Commentarii academiae scientiarum Petropolitanae (traduit en français : Nouveaux Mémoires de
l'Académie Impériale des Sciences de St-Petersbourg). Qu'un mathématicien suisse ait publié en latin dans un
journal russe ne doit pas vous surprendre ; en premier lieu, le latin fut la langue prédominante (pour ne pas dire
exclusive) des travaux scientiques entre le XVème et le XVIIIème siècles. En second lieu, la deuxième moitié du
XVIIIème siècle correspond au règne de la tsarine Catherine II, qui a énormément contribué au développement des
arts, lettres et sciences en Russie. Elle a notamment incité Euler à s'installer à Saint-Petersbourg (où il repose
désormais), et a entretenu des relations privilégiées avec Diderot et Voltaire pour ne citer qu'eux.

14) Les entiers 11 et 2016 sont premiers entre eux (puisque 11 n'est pas un facteur premier de 2016), et ϕ(2016) =
576 d'après la question 10. Il s'ensuit que 11576 ≡ 1 [2016] d'après la question précédente.
D'où : 11
57602 ≡ 112 ≡ 121 [2016].

Conclusion : le reste dans la division euclidienne de 1157602 par 2016 est 121 .

Partie V  Exponentiation rapide


Soit encore N un entier supérieur ou égal à 2. On peut utiliser le résultat établi dans la partie précédente pour
calculer ecacement de grandes puissances d'un entier modulo N (ces calculs étant particulièrement utiles en
cryptographie).

15) Soient m un entier, et r son reste dans la division euclidienne par


 q ϕ(N ), de telle sorte que m = qϕ(N ) + r.

Pour tout entier n premier avec N, on a : nm ≡ nqϕ(N )+r ≡ n ϕ(N ) 


| {z } × nr ≡ nr [N ].
≡1 [N ]
16) Le code ci-dessous est celui d'une fonction INDEULER(N) qui reçoit comme paramètre un entier N > 2, et qui
retourne la valeur de ϕ(N ).
1 def INDEULER(N):
2 res =1
3 for k in range(len(DECOMP(N))):
4 res = res * (DECOMP(N)[0][k] **DECOMP(N)[1][k] -DECOMP(N)[0][k] **(DECOMP(N)[1][k] -1))
5 return res
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5

17) Le code ci-dessous est celui d'une fonction PUIS(n,exp,N) qui reçoit comme paramètres trois entiers n, exp et
N > 2, et qui retourne la valeur de nexp modulo N .
1 def PUIS(n,exp,N):
2 exp2 =exp % INDEULER(N)
3 res =(n ** exp2) % N
4 return res

Problème 2  Développement limité en 0 de la fonction arcsinus.

Partie I  DL de arcsin en 0 à l'ordre 6


α (α − 1) 2 ( )
1) D'après le cours : ∀ x ∈ ] − 1, 1 [ , (1 + x)α = 1 + αx + x + o x2
2
1 x 3x2 ( )
2) D'après la question précédente : ∀ x ∈ ] − 1, 1 [ , √ =1+ + + o x2
1−x 2 8

1 x2 3x4 ( )
3) D'après la question précédente, et par parité : ∀ x ∈ ] − 1, 1 [ , √ =1+ + + o x5
1 − x2 2 8

x3 3x5 ( )
4) D'après la question précédente : ∀ x ∈ ] − 1, 1 [ , arcsin(x) =x+ + + o x6

Partie II  Résolution d'une équation diérentielle


6 40

5) a) La fonction z de l'énoncé est de classe C2


I puisque y est supposée C 2 et d'après les théorèmes généraux.
sur
On peut donc la dériver deux fois sur l'intervalle I , et on ne vas pas se gêner pour le faire. Deux calculs sans
′′ ′′ ′
diculté donnent : ∀ t ∈ I, z (t) = cos(t) y (t) − 2 sin(t) y (t) − cos(t) y(t).
′′
On peut donc conclure que : y est solution de (E1) si et seulement si z = 0 .

b) D'après la question précédente : y est solution de (E1) si et seulement si z ′′ = 0. Or z ′′ = 0 SSI il existe deux
scalaires a et b tels que : ∀ t ∈ I, z(t) = at + b.
En recollant les morceaux, on en déduit que y est solution de (E1) si et seulement si il existe deux scalaires a et b
at + b
tels que : ∀ t ∈ I, y(t) = .
cos(t)
6) a) La fonction z de l'énoncé est de classe C2 sur I puisque y est supposée C2 et d'après les théorèmes généraux.
On peut donc la dériver deux fois sur l'intervalle I. On a :

∀ t ∈ I, z ′ (t) = cos(t)y ′ (sin(t)) puis : z ′′ (t) = − sin(t)y ′ (sin(t)) + cos2 (t)y ′′ (sin(t)).
La fonction z est donc solution de (E1 ) si et seulement si pour tout t∈ I on a :

− sin(t) cos(t)y ′ (sin(t)) + cos3 (t)y ′′ (sin(t)) − 2 sin(t) cos(t)y ′ (sin(t)) − cos(t)y(sin(t)) = 0
La fonction cos ne s'annulant pas sur I, on peut simplier par cos(t) et ainsi obtenir :
cos2 (t)y ′′ (sin(t)) − 3 sin(t)y ′ (sin(t)) − y(sin(t)) = 0
Via le changement de variable x = sin(t), l'assertion précédente est équivalente à la suivante :
∀ x ∈ J, (1 − x2 ) y ′′ (x) − 3x y ′ (x) − y(x) = 0 qui est satisfaite SSI y est solution de (E2 ).
Conclusion. y est solution de (E2) si et seulement si z est solution de (E1).

b) D'après la question précédente et la question 5-b), on peut conclure que la solution générale de (E2 ) est l'ensemble
des fonctions y pour lesquelles il existe deux réels a et b tels que :

a arcsin(t) + b
∀ t ∈ J =] − 1, 1[, y(t) = √ .
1 − t2
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Partie III  Une alternative à la résolution de (E2)


7) D'après la question 6-b) et les théorèmes généraux, f est de classe C∞ sur J =] − 1, 1[ .

8) La fonction f étant solution de l'équation (E2), on a pour tout réel x dans J : (1−x2 ) f ′′ (x)−3x f ′ (x)−f (x) = 0.
Puisqu'en outre la fonction f est de classe C
∞ sur J , on peut dériver n fois cette relation, et obtenir grâce à la
( )
formule de Leibniz : ∀ n ∈ N, ∀ x ∈ J, 1 − x2 f (n+2) (x) − (2n + 3) xf (n+1) (x) − (n + 1)2 f (n) (x) = 0 .

9) D'après la question précédente : ∀ n ∈ N, an+2 = (n + 1)2 an .

10) On peut conjecturer (même principe que dans les intégrales de Wallis) les expressions des termes pairs et
impairs de la suite (an ), puis démontrer ces formules par récurrence.

[(2n)!]2
On obtient : ∀ n ∈ N, a2n = a0 et ∀ n ∈ N, a2n+1 = 22n (n!)2 a1
22n (n!)2
Partie IV  Conclusion
arcsin(x)
11) Il sut de voir que la fonction g : x 7−→ √ est la solution de (E2) telle que g(0) = a0 = 0 et
1 − x2
g ′ (0) = a1 = 1. Par suite, d'après la question précédente et la formule de Taylor-Young :

arcsin(x) ∑
n
22k (k!)2 2k+1 ( )
∀ x ∈ ] − 1, 1[, √ = x + o x2n+1
1 − x2 (2k + 1)!
k=0

1
12) Comme dans la question précédente, il sut de voir que la fonction h : x 7−→ √ est la solution de (E2)
1 − x2
telle que h(0) = a0 = 1 ′
et h (0) = a1 = 0 . Par suite, d'après la question 10 et la formule de Taylor-Young :

1 ∑ (2k)! ( 2n )
n
∀ x ∈ ] − 1, 1[, √ = 2k
2 x +o x
1−x 2
k=0
2k
2 (k!)

13) On déduit par intégration de la formule précédente que :


n
(2k)! ( )
∀ x ∈ ] − 1, 1[, arcsin(x) = 2 x
2k+1
+ o x2n+1
2k
(2k + 1) 2 (k!)
k=0

Exercice  Probabilités.
1) Si la particule est déjà à la position 0, alors elle s'y immobilise d'où q0 = 1 . Si la particule est déjà à la position

N, alors elle s'y immobilise et elle ne s'arrête donc pas en 0 d'où qN = 0 .


2) Soit n un entier naturel tel que 0 < n < N. n est distinct de 0 et N , la particule se déplace vers la
Puisque
gauche ou vers la droite. Notons respectivement G, D et Bingo les évènements la particule saute vers la gauche,
la particule saute vers la droite et la partie s'immobilise en 0. D'après la formule des probabilités totales, on a :
qn = P (Bingo) = P (Bingo ∩ G) + P (Bingo ∩ D) = qqn−1 + pqn+1 .
Ainsi : ∀ n ∈ [[ 1, N − 1 ]], qn = qqn−1 + pqn+1 .

3) D'après la question précédente, on a pour tout entier naturel n : qn = qqn−1 + pqn+1 . Il s'ensuit que : ∀n ∈
N, pqn+2 − qn+1 + qqn = 0. On reconnaît avec soulagement l'équation d'une SRL2, dont on sait parfaitement
déterminer le terme général.
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On commence naturellement par écrire l'équation caractéristique associée à cette relation de récurrence :

(EC) pX 2 − X + q = 0 pour laquelle le discriminant est ∆ = 1 − 4pq

Puisque q = 1 − p, on a encore : ∆ = 1 − 4p (1 − p) = 1 − 4p + 4p2 d'où nalement : ∆ = (2p − 1)2 .

On doit donc distinguer deux cas pour obtenir l'expression du terme général de la suite (qn ), suivant que le
discriminant est nul (SSI p = 1/2) p ̸= 1/2).
ou strictement positif (SSI

ä 1er cas  Si p = 1/2. Dans ce cas l'équation caractéristique (EC) admet une unique solution, égale à 1. On en
déduit qu'il existe deux réels a et b tels que pour tout entier n on ait : qn = an + b. Pour déterminer les valeurs de
a et b, on observe que q0 = 1 et qN = 0. On obtient ainsi b = 1 et a = −1/N .
∗ n
D'où nalement : ∀ N ∈ N , ∀ n ∈ [[ 0, N ]], qn = − +1 .
N
ä 2ème cas  Si p ̸= 1/2. Dans ce cas l'équation caractéristique (EC) admet deux solutions, égales à 1 et
q/pXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX. On en déduit qu'il existe deux réels a et b tels que pour tout entier n on ait :
qn = a + b/pn . Pour déterminer les valeurs de a et b, on observe que q0 = 1 et qN = 0. On en déduit que a + b = 1 et
( )
1 pN ∗ 1 pN
. Finalement : ∀ N ∈ N , ∀ n ∈ [[ 0, N ]], qn = 1− n .
N
a + b/p = 0. D'où : a = et b =
1 − pN pN − 1 1 − pN p
4) Si la particule est déjà à la position 0, alors elle s'y immobilise d'où p0 = 0 . Si la particule est déjà à la position

N, alors elle s'y immobilise d'oùpN = 1 .


Soit n 0 < n < N . Puisque n est distinct de 0 et N , la particule se déplace vers la gauche
un entier naturel tel que
ou vers la droite. Notons respectivement G, D et Bingo les évènements la particule saute vers la gauche, la
particule saute vers la droite et la partie s'immobilise en 0. D'après la formule des probabilités totales, on a :
pn = P (Bingo) = P (Bingo ∩ G) + P (Bingo ∩ D) = qpn−1 + ppn+1 .
Ainsi : ∀ n ∈ [[ 1, N − 1 ]], pn = qpn−1 + ppn+1 .

D'après ce qui précède, on a pour tout entier naturel n : pn = qpn−1 + ppn+1 .


Il s'ensuit que : ∀ n ∈ N, ppn+2 − pn+1 + qpn = 0. Puis on peut reprendre l'étude faite précédemment : l'équation
caractéristique associée à cette relation de récurrence est identique, seules les conditions initiales changent.
On doit donc distinguer les deux mêmes cas pour obtenir l'expression du terme général de la suite (pn ), suivant
que le discriminant est nul (SSI p = 1/2) ou strictement positif (SSI p ̸= 1/2).
ä 1er cas  Si p = 1/2. Dans ce cas il existe deux réels a et b tels que pour tout entier n on ait :pn = an + b. On
peut déterminer les valeurs de a et b, en observant que p0 = 0 et pN = 1 . On obtient ainsi b = 0 et a = 1/N .
n
D'où nalement : ∀N ∈ N∗ , ∀ n ∈ [[ 0, N ]], pn = .
N
ä 2ème cas  Si p ̸= 1/2. a et b tels que pour tout entier n on ait : pn = a + b/pn .
Dans ce cas il existe deux réels
Pour déterminer les valeurs de a et b, on observe que p0 = 0 et pN = 1. On en déduit que a + b = 0 et a + b/p
N = 1.
( )
pN pN ∗ pN 1
D'où : a = et b = . Finalement : ∀ N ∈ N , ∀ n ∈ [[ 0, N ]], pn = 1− n .
pN − 1 1 − pN pN − 1 p
∗ n n
5) Dans le premier cas (p = 1/2), on a : ∀ N ∈ N , ∀ n ∈ [[ 0, N ]], pn + qn = − + 1 = 1.
( N N
) ( )
∗ pN 1 1 pN
Et dans le second (p ̸= 1/2) : ∀ N ∈ N , ∀ n ∈ [[ 0, N ]], pn + qn = 1− n + 1− n
pN − 1 p 1 − pN p

pN (1 − pn ) + pn − pN pn (1 − pN )
= = =1
pn (1 − pN ) pn (1 − pN )

Dans tous les cas, on a pn + qn = 1 pour tout n ∈ [[ 0, N ]].


On peut donc conclure que la probabilité pour que la particule ne s'arrête jamais est nulle.

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