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L’homosexualité, l’Occident et l’Afrique


26 JANVIER 2024

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A propos des conflits entre


Katangais et Kasaïens ARTICLES RÉCENTS

 23 avril 2022  B.A.W.  0 Comments L’Accord quadripartite


d’Entebbe – un succès du
rapatriement des ex-
combattants de la LRA

Manifestations contre des


pays occidentaux et la
Monusco

RDC: les partis et


regroupements politiques
ainsi que les députés
appelés à déclarer leur
appartenance ou pas à la
majorité avant la formation
du gouvernement

Le corridor ferroviaire de
Lobito s’invite à African
Mining Indaba 2024

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Les évêques africains
rechignent à bénir des

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COMBATTANT RÉSISTANT DE
L'OMBRE

dans Manifestations contre


INTRODUCTION
des pays occidentaux et la
Monusco
Le Premier ministre,
PIERRE JACQUENRY dans
Sama Lukonde est
arrivé à Manifestations contre des
Lubumbashi, en pays occidentaux et la
prévision d’une Monusco
« Table Ronde JO BONGOS dans
Intercommunautair Manifestations contre des
e » visant à pays occidentaux et la
remédier à Monusco
l’exacerbation de la
MAÎTRE TSHISWAKA MASOKA HUBERT haine ethnique qui
s’amplifie au
Katanga. Cette visite, NOS CONFRÈRES
fait partie des résolutions du Conseil des ministres du 15 avril dernier et
de l’audience que le Président la République, Felix Tshisekedi Tshilombo
7SUR7.BE
avait accordée aux députés nationaux des provinces du Haut-Lomami,
Lualaba, Tanganyika et Haut-Katanga. En plus, il revient que le chef de
ACTUALITE.CD AFP
l’Etat projetterait de se rendre aussi à Lubumbashi, poursuivant le même
objectif. Difficile de croire que 62 ans, après l’indépendance, la RDC serait AFRIKARABIA BELGA

toujours embourbée dans des crises identitaires. Qu’en est-il?


BENI-LUBERO ONLINE

En effet, d’une part, des images ont circulé, montrant des flux massifs non
CHEIKFITANEWS.NET
encadrés, une population visiblement abandonnée, en provenance des
entités administratives de la région du grand Kasaï, vers des entités CONGOLAIS DE BELGIQUE
administratives du grand Katanga. Des médias ont rapporté des conditions
effroyables des voyageurs montés au-dessus des wagons des DAILY MONITOR

marchandises ainsi que des graves accidents mortels à répétition. Le


DESK ECO
dernier datant de mars 2022, avait causé la mort de 75 personnes et des
centaines de blessés. D’autre part, il est dénoncé des comportements ENJEUX AFRICAINS
particulièrement désobligeant des motards, comparables aux Hooligans
anglais. HUFFPOST

HUMAN RIGHTS WATCH


Pour les uns, il s’agit d’une crise humanitaire sur fond d’une débâcle
économique qui devrait susciter compassion et solidarité nationales, en IWACU IWEB LAGAZINE
faveur du Kasaï. Pour les autres, c’est le ras-le-bol. Ils pensent que ces flux
seraient organisés à dessein, afin de modifier la carte démographique et JEUNE AFRIQUE

rendre l’électorat du Katanga favorable au pouvoir en place. Concernant


KILEBA POK-A-MES
les Hooligans, tous sont d’accord que la mairie devrait mobiliser les
services de sécurité, afin de remettre l’ordre public. LA LIBRE AFRIQUE

Cependant, certains individus ont déjà initié deux campagnes sur les LE CONGO LIBÉRÉ

réseaux sociaux: « Rentrez Chez Vous (RCV) » et « Allez Construire Chez


LE MONDE LE PHARE
Vous (ACCV) ». Bref, le conflit katangais contre kasaïen refait surface.
DES FAITS SOCIO-HISTORIQUES LE POINT AFRIQUE

Il s’avère que la ville de Lubumbashi s’agrandit géographiquement et se LE SOIR

densifie démographiquement. Ce qui était la zone rurale, d’il y a trente


MAIL&GUARDIAN
ans, est loti, au bénéfice de la commune annexe. La ville engloutit des
villages entiers des chefferies Kaponda et Kinyama, ainsi que du secteur de
MEDIACONGO.NET
Bukanda, dans le territoire de Kipushi. Les services du cadastre et des
titres immobiliers se trouvent subdivisés, afin de répondre à une demande MÉDOR NEW VISION

exponentielle d’une population qui n’en finit de croître. La Police crée des
OUEST-FRANCE
unités spécialisées dites de « proximité ». Que des nouveaux noms:
Kasangiri, Zambia, Kasumgami, Kashamata, Ernika, Kyalwaya, Poleni,
RADIO MBOTE
Kawama, Kashimbala et Tumbwe.
RADIO OKAPI
La pression démographique ne se justifie pas uniquement du flux récent
des kasaïens. L’attraction du boom minier katangais, le chemin de l’exode RDC HORIZON 2023

vers l’Afrique australe, l’effondrement de l’économie des autres provinces


RTBF RÉVEIL FM
de la RDC, la guerre interminable dans les deux Kivu et l’Ituri, ainsi que la
saturation de la ville de Kinshasa. Dans les quartiers lushois et villages SALONGO-HEBDO
avoisinants, on y parle concurremment le Swahili du Katanga, le Kiluba-
Kat, le Lingala, le Swahili de l’Est ainsi que le Tshiluba. SCOOP RDC

THE EAST AFRICAN


Cependant, une certaine opinion accuse le kasaïen de ne pas s’intégrer.
Cet argument en cours de débat est remis en cause par l’histoire de THE GUARDIAN
Lukunga, l’illustration de l’ouvrier kasaïen du Katanga.
THE NEW TIMES

Avant la colonisation, les ancêtres du kasaïen avaient vécu, du XVe au XIXe


THE OBSERVER
siècles, sur l’étendu couvrant les provinces actuelles du Kasaï, Kasaï-
Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Haut-Lomami, Maniema, Lualaba et
THE WHITE HOUSE
Tanganyika. Ils sont partagés entre les groupes ethniques des Basongye,
Balubas (du Katanga et du Kasaï), Bena Kanyoka et Bena Lulua. THE ZAMBIAN OBSERVER

TOI ET MOI
La première génération du kasaïen ouvrier était recrutée de force, entre
1888 et 1910, du Centre et l’Est vers le Sud de l’Etat Indépendant du Congo
ZIMBABWE INDEPENDENT
(EIC). Pour mémoire, la ville de Lubumbashi (Elisabethville) fut créée en
1910, suivant le projet de l’Union Minière du Haut-Katanga (UMHK)
d’implanter sa première usine de traitement du cuivre, à côté de la rivière
Lubumbashi, située à quinze kilomètres au Sud de Luswishi, dans le
ARCHIVES
District de Lualaba d’alors. Les défricheurs européens et leurs
accompagnateurs africains chassèrent les Balambas autochtones qui
peuplaient ces lieux. SÉLECTIONNER UN MOIS

La deuxième génération d’ouvriers kasaïens, est à l’image de Lukunga


recruté dans l’ancienne Province du Congo-Kasaï, en 1940, contre sa
volonté, et acheminé dans les mines de Kolwezi qui faisait partie du
District de la Lulua de l’époque. Comme tout ouvrier de la colonie belge, il
fut soumis à la politique de peuplement qui encourageait la naissance de
beaucoup d’enfants, afin de pourvoir au besoin toujours croissant de la
main d’œuvre de l’industrie minière. Il en a eu 14.

La troisième génération de l’ouvrier kasaïen au Katanga, est à l’exemple


des seize enfants de Lukunga nés, entre 1944 et 1970. Lukunga avait deux
femmes, Mulanga et Nsamba qui lui avaient donné respectivement
quatorze et deux enfants. Il convient de noter que les enfants de Lukunga
ont eu en moyenne dix enfants chacun.

La quatrième génération de l’ouvrier kasaïen au Katanga commence vers


1965 et va jusque vers 1990. Elle est illustrée par les petits-fils de Lukunga
dont Masengu, née à Lubumbashi en 1965. Les petits fils de Lukunga ont
une moyenne de huit enfants.

La cinquième génération de l’ouvrier kasaïen est illustrée par Tshikunda,


arrière-petite-fille de Lukunga, née en 1980. Les arrières petits-fils de
Lukunga ont une moyenne de six enfants.

Lukunga seul a laissé 16 enfants qui ont eu une moyenne de dix enfants,
amenant l’estimation à 160 petits-enfants. Les 160 petits enfants ont en
moyenne sept enfants, amenant à dénombrer 1.120 arrière-petits-enfants.
La cinquième génération a une moyenne de six enfants multipliés par
1.120, soit 6.720 arrières, arrière-petits-enfants.

Il convient aussi de rappeler que dans son ensemble, Elisabethville de


1911 ne s’étendait que sur 600 hectares dont 370 affectés à l’habitat de
près de 6.000 personnes constituées essentiellement de la main d’œuvre
noire et ses dépendants. En 1924, la population était passée à 15.000. A
l’indépendance du Congo, en 1960, Elisabethville comptait 193.900
habitants. Trente ans plus tard, soit en 1990, la population est passée à
722.478. Le cap d’un million est passé en l’an 2000. Vingt années plus tard,
soit en 2020, l’on compte déjà 2.478.262 et aujourd’hui, en 2022, l’on
estime la population à 2.695.000, sur un rayon de 15 Kilomètres, à vol
d’oiseau.

Alors d’où viennent les conflits katangais vs kasaïens?

ORIGINE DES CONFLITS ENTRE KATANGAIS ET KASAÏENS

Il ressort de l’histoire de l’ouvrier kasaïen au Katanga que du premier


recrutement de la première main d’œuvre kasaïenne, pour les mines du
Sud de l’EIC, en 1888, à la tenue des premières élections municipales de
1957, soit 79 ans, il n’y avait aucun conflit.

Le premier conflit avait éclaté lors des élections de 1957, à cause du fait
que tous les bourgmestres élus d’Elisabethville appartenaient aux groupes
ethniques d’origine kasaïenne, des Balubas et Basongye.

Le deuxième conflit de 1961-63 avait opposé des indépendantistes aux


nationalistes. Ce premier pogrom de la RDC, sous le nom d’Opération
Kifakiyo (Balayer), était animé principalement par le premier ministre de
l’Intérieur du Katanga sécessionniste, M. Godefroid Munongo Msiri, visant
des personnes appartenant aux groupes ethniques des Balubakat qui
appuyaient le nationaliste Jason Sendwe, au même titre que les autres
personnes appartenant aux groupes ethniques d’origines kasaïennes qui
soutenaient Lumumba. Les victimes s’étaient retrouvées dans le camp de
« refugiés internes » sous protection de l’ONU, à la Foire d’Elisabethville.
Le troisième conflit date des années 1992-1993. Il était attisé par des
politiciens katangais, sous l’instigation du régime finissant du Président
Mobutu. Cette deuxième épuration ethnique, sous le nom d’Opération
Bilulu (Insectes), était menée par le Premier ministre de l’époque du Zaïre,
M. Jean Nguz A Karl -i-Bond et le gouverneur du Shaba, M. Gabriel Kyungu
wa Kumwanza, contre des personnes appartenant aux groupes ethniques
d’origine kasaïenne, supposées soutenir l’opposant Etienne Tshisekedi wa
Mulumba. Plus de 100.000 personnes y avaient trouvé la mort. La terreur
avait contraint plus de 800.000 personnes à abandonner leurs résidences
et des biens leurs étaient arraché.

La crise actuelle de 2022 s’allume autour des élections en vue, en 2023. Le


Président au pouvoir à Kinshasa, Felix Tshisekedi Tshilombo appartient au
groupe ethnique des Balubas d’origine kasaïenne. Il a remplacé le
président Kabila Kabange qui ambitionne de revenir à la Présidence. Il
appartient au groupe ethnique des Balubas du Katanga. Il se trouve aussi
que, comme en 1957, il y a quatre députés et un ministre provinciaux
d’origine kasaïenne qui énervent les politiciens katangais.

CONCLUSION

Le présent papier a constaté les quatre points ci-après:

La réalité des flux non encadré de la population du Kasaï vers le


Katanga, dans des conditions inadmissibles de voyage. Des
comportements répréhensibles de motards, semblables aux
Hooligans anglais.
L’effectivité de la recrudescence du discours, des attitudes et des
actes d’incitation à la haine ethnique contre des personnes
appartenant aux groupes ethniques d’origines du Kasaï vivant au
Katanga. Elle se manifeste sur Internet, par la campagne: « Rentrez
chez vous » / « Rentrez construire chez vous ».
Le récit a eu l’avantage de démontrer qu’en dépit de la Constitution
qui reconnaît la nationalité congolaise a tout individu appartenant à
un groupe ethnique se trouvant sur territoire congolais en 1960, les
descendants du kasaïen se trouvant au Katanga avant l’arrivée du
colonisateur, ainsi que ceux de l’ouvrier kasaïen du Katanga recruté
depuis 1888, sont toujours considérés comme des étrangers.
L’étude a révélé que la première génération de l’ouvrier kasaïen a
commencé par le défrichement des premiers 600 hectares qui ont
fini par abriter Elisabethville, en 1910. Elle avait aussi travaillé dans
les mines de production des premiers minerais de cuivre et à
l’entreprise qui avait posé les premiers rails du chemin de fer de
plus de 1.000 Kilomètres, connectant l’Afrique australe au Port
Franquis (Ilebo). Il a vécu de 1888 à 1960, sans incident majeur. A
titre illustratif, l’ouvrier Lukunga a laissé une descendance qui est à
sa sixième génération, en 2022.

L’étude conclut que le conflit katangais vs kasaïens est exclusivement


politique et ne surgit qu’au moment de la conquête et/ou conservation du
pouvoir politique. Il est apparu autour des échéances électorales ou de
changement de régime, en 1957, en 1961-1963, en 1992-93 et maintenant,
en 2022-23.

Les conflits constituent des stratégies de la politique de la violence contre


la population civile. Ils sont attisés par des politiciens à la recherche de
l’argent facile, dans le but de faire pression, négocier ou arracher le
pouvoir, sur fond d’affrontements inter-ethniques. La politique demeure
cynique!

Par ailleurs, pour la population civile, la vie continue, tant bien que mal!
Tantôt, c’est dans l’adversité ou l’animosité. Tantôt, c’est dans l’amitié ou la
fraternité. « Je t’aime, Moi non plus ». Au gré des vagues politiques, elle vit
comme des fanatiques des équipes de Football: Vita Vs Imana ou Lupopo
Vs Mazembe.

RECOMMANDATIONS

Eu égard à l’état des choses ci-dessus décrit, il convient que:

Le Président de la République fasse constater, dans un Conseil des


Ministres, la catastrophe économique et décréter l’état d’urgence
humanitaire au Kasaï. Il convient de prendre des mesures urgentes
pouvant estomper le flux continu de la population de la région du
Kasaï qui s’effectue dans des conditions effroyables, exposant, d’une
part, la population aux risques mortels, de l’autre, les provinces
concernées aux déséquilibres sociaux, économiques,
démographiques et politiques.
Les gouverneurs des provinces concernées se réunissent en
urgence, afin de travailler ensemble sur ces questions d’intérêts
communs, notamment, procéder à la sensibilisation contre des
discours, attitudes et actes d’incitation à la haine ethnique.
Le gouvernement provincial du Haut-Katanga, les appareils
judiciaire et sécuritaire adaptent des stratégies d’encadrement et de
répression contre tout individu, ou groupe d’individus dont
l’agissement perturberait l’ordre public.
La mairie de Lubumbashi examine urgemment la conformité des
pratiques décriées aux bonnes mœurs. Le fait de manger le chien
sur la place publique provoque une réaction négative, une mesure
d’interdiction devrait être prise et appliquée.
Les partis politiques instigateurs des discours, attitudes et actes de
violence, ont le devoir de concourir à l’éducation civique et la
cohésion nationale, conformément à l’article 6 de la Constitution en
vigueur dans le pays.
Le citoyen ordinaire arrête tout discours, attitude, acte ou
campagne d’incitation, provocation à la haine ou pouvant être
interprété comme une stigmatisation des membres d’un groupe
ethnique donné.

En somme, les grandes nations se construisent dans la douleur, par des


hommes et des femmes qui ont des visions politiques plus large que leurs
appartenances ethniques, et loin au-delà de leurs époques.
Lubumbashi, 22 avril 2022


Hubert Tshiswaka Masoka,
Avocat et Défenseur des droits humains

Qui a écrit?
B.A.W.

wetshi_amba@yahoo.fr

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