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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES


B.P. 1825
LUBUMBASHI

GÉOMATIQUE ET CARTOGRAPHIE GÉOLOGIQUE


3ère édition, tirage 2022-2023

Deuxième Bachelier en Géologie

Professeur Étienne KADIMA KABONGO


Préambule
Le cours de géomatique et cartographie géologique est destiné aux étudiants de deuxième
Bachelier en Géologie. L'objectif de ce cours est de fournir aux étudiants les connaissances
scientifiques et les techniques de cartographie numérique liées aux méthodes de la géomatique. Il
se base sur les acquis du cours d’informatique et celui de cartographie géologique.

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Ses objectifs spécifiques sont entre autres :

1. d'introduire la notion des données à caractère spatial;

2. d’étudier le rôle de la géomatique dans la constitution et l’utilisation des bases de données


géographiques et des systèmes d’information géographique, ainsi que des problèmes
conceptuels qui y sont liés;

3.d'approfondir les procédures de travail, les logiciels et le matériel concernant l’acquisition,


le traitement et la représentation des données spatiales et non spatiales par des moyens
informatiques ;

Du point de vue des institutions publiques et des utilisateurs de l’espace souterrain, la carte
géologique est un outil indispensable d’aide à la décision, souvent utilisé comme document de
référence et combiné avec des bases de données.

L’exploration et l’exploitation des ressources naturelles ainsi que les politiques


d’aménagement de territoire reposent en ces jours sur la connaissance géologique des terrains et
sur leur aptitude à être utilisés pour différentes finalités (nature, composition, stockage,
enfouissement, percement de tunnels...); la prévention des risques naturels qui valorise la carte
géologique pour dresser des cartes d’aléas* (risques sismiques, cavités souterraines, retrait-
gonflement des argiles, glissements de terrains, inondations, avalanches etc.). La gestion raisonnée
des ressources (eau, énergies, matériaux...) exige également des modèles géologiques
perfectionnés s’appuyant toujours en première analyse sur la carte géologique.

La carte géologique constitue un instrument à toute approche de terrain pour un géologue.


C’est un produit qui évolue pour répondre au mieux aux demandes formulées dans les enquêtes
régulières menées auprès de ses utilisateurs (industriels, services et agences de l’Etat, des régions,
des départements, chercheurs, enseignants, particuliers). Sa bonne réalisation et présentation est
une tâche importante aussi bien pour les utilisateurs que les décideurs.

Le souci permanent exprimé par ce dernier pour sa conservation, son adaptation, sa mise à
jour, son amélioration quotidienne et sa présentation trouve aujourd’hui sa satisfaction grâce à la
dynamique du développement de l’informatique. L’apparition de l’informatique a bouleversé
toute la filière cartographique, d’amont en aval, si bien que concevoir une carte sur ordinateur est
en passe de devenir un acte aussi ordinaire qu’utilise un traitement de texte. Son intégration dans
le domaine cartographique a donné lieu à une nouvelle discipline dénommée « géomatique ».

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La géomatique réunit un éventail des disciplines (mathématique, physique, informatique,
cartographie, géodésie, photogrammétrie, télédétection) pour faciliter l’acquisition, le stockage, le
traitement et la diffusion des données à référence spatiale. C’est ce qui a motivé l’insertion d’un
cours touchant à cette discipline dans le nouveau système LMD.

Le cours est divisé en deux parties. La première partie, consiste à présenter sous une
formule magistrale, la théorie appliquée à la géomatique et ses applications à la cartographie
géologique. La deuxième, prévoit des applications pour les étudiants. Huit séances de 2 heures
avec tous les étudiants en salle de classe et 6 séances en laboratoire après la théorie. La période
pratique permettra aux étudiants d’appliquer ce qu’ils auront appris dans le cours sous la forme de
travaux pratiques. Le chargé de cours aux travaux pratiques montrera les fonctions des logiciels et
des auxiliaires d’enseignement assisteront les étudiants durant la période des exercices

La partie théorique sera subdivisée en quatre chapitres et celle pratique se penchera sur
des exercices pratiques dans la salle des machines pour assurer une bonne assimilation de la partie
théorique en partant d’un projet de production du fond cartographique de base à la conception de
produits cartographiques achevés. Les logiciels utilisés sont GMT (Generic Mapping Tools) pour la
carte de base et Quatum GIS (carte thématique). Pour suivre ce cours, l’étudiant doit avoir une
familiarité avec la micro-informatique.

Plan du Cours

Chapitre 1 : La Géomatique : Définitions, Concepts et Méthodes.

Chapitre 2 : Les données spatiales

Chapitre 3 : Système de référence géodésique

Chapitre 4 : Les Projections cartographiques

Chapitre 5 : Le Système de positionnement global

Chapitre 6: Sémiologie graphique et cartographie géologique

CHAPITRE 1 :
Notions générales: Définitions, domaines
d'application, concepts et principes.
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II.1 Définition de la géomatique :
Etymologiquement, le mot géomatique est formé du préfixe géo: la Terre, ou
diminutif de géographie – et du suffixe – matique - provenant d’informatique. Mais si le diminutif
de « géo-graphie » paraît s’imposer, celui de « géo-désie » (science de la détermination de la taille
et de la forme de la Terre –la mesure de la Terre, plutôt) émerge aussi. A propos le Professeur G.
Bénié Bertin, Université de Sherbrooke (Québec, Canada) ; souligne que pour matique, si
informatique domine, on rencontre aussi un autre mot émergent, « auto-matique ».

Si le terme géomatique est encore peu connu, c'est parce qu'il est de création récente. Le
mot a été proposé à la fin des années 60 par le scientifique français Bernard Dubuisson –
géomètre et photogrammètre; il va s’implanter et se développer au Québec au début des années
80, particulièrement à l’Université de Laval, pour se propager au Canada et aux Etats-Unis. Il
reviendra en France dans les années 90.

Tout en sachant que les définitions du terme géomatique sont nombreuses, que toute
définition est problématique et que toute définition évolue: «La géomatique peut être définie
comme est une discipline ayant pour objet la gestion des données à référence spatiale par
l’intégration des sciences et technologies reliées à leur acquisition, leur stockage, leur
traitement et leur diffusion» (Bergeron, 1992) ».

Cependant, cette définition est amputée de sa deuxième partie, plus problématique. Bergeron
intègre à la suite de cette définition sur la géomatique, nombre de disciplines: mathématiques,
physique, informatique, topométrie, cartographie, géodésie, photogrammétrie et la télédétection
(mais pas de géographie ?).

I.2 Domaines d'application


De nos jours, la géomatique est présente partout comme dans :
- De nombreuses formations comme c'est le cas dans ce cours que nous allons étudier dans cette
promotion et à travers beaucoup d'atelier et des séminaires ; - Des organisations multiples :

 Des associations (tant internationales que nationales (Afigeo), régionales (SIG LR, CRIGE
PACA) et locales) ;
 La recherche des laboratoires, groupements comme le GDR MAGIS (Méthodes et
Applications pour la Géomatique et l’Information Spatiale) en France. Mais aussi
NCGIA (National Center for Geographical Information and Analysis) aux Etats-‐Unis, le
Réseau Géoïde au Canada, avec un développement dans les pays occidentaux de
structures de recherche pour fédérer les travaux de l’information géographique ;
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 Des revues, afin de faire connaître ces travaux –comme la revue Internationale de
Géomatique, la Revue Géomatique Expert, la Revue XYZ éditée par l’Association
française de topographie, SIG la Lettre;
 Des événements comme SAGEO-SDH, la journée Pro SIGLR ;
 De nombreux sites: le portail de la géomatique comme Géorezo ou le site du
gouvernement du Québec où la géomatique a son vocabulaire, un glossaire qui
contient près de 250 termes utilisés en géomatique.

- Dans quasiment tous les secteurs de l’économie :

 Dans les entreprises des secteurs publics et privés, sans être exhaustif (cela tournerait
à une liste à la Prévert), la géomatique -et particulièrement ses outils de gestion- est
présente dans de nombreux domaines : mines, géologie, agriculture, eau, forêt, santé,
tourisme, transports, géomarketing, géocriminalité, sécurité…

 C’est donc un secteur en extension qui croît au rythme du « toujours plus » impulsé
par les innovations techniques, commerciales, et la reconnaissance « administrative
».

II.5 Les pistes de recherche en géomatique


La géomatique, même si elle est une facette de la géographie, relève donc de ce que la nomenclature en
vigueur appelle les sciences pour l’ingénieur.

Ces pistes de recherche sont des trois types différents :

1. Des recherches sur l’outil, qui visent à tirer parti d’évolutions technologiques dans le domaine des
satellites, de l’informatique, de l’optique, de l’électronique etc. par des ajustements incessants des
méthodes géomatiques. Ces travaux sont souvent stimulés par la volonté d’automatiser des processus de
mesure ou de cartographie, et ils peuvent donner lieu, typiquement, au développement d’instruments
robotisés ou de logiciels de traitement.

2. Des travaux dans lesquels les méthodes géomatiques sont mises au service de programmes de
recherche en sciences de la Terre ou de l’environnement, des programmes qui visent généralement à
mettre en évidence des phénomènes géophysiques, biologiques ou sociaux. Dans ce cas le rôle de la
géomatique est non seulement de fournir des données, mais de contribuer à l’élaboration de modèles
mathématiques où cohabitent les influences de l’instrument et du milieu observé sur la mesure obtenue.
La difficulté consiste alors à débarrasser le signal qu’on prétend décrypter, des traces que le système de
mesure aurait pu y laisser.

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3. Enfin, les recherches qui se situent à l’interface et qui visent, en quelque sorte, à fluidifier cette
boucle vertueuse par laquelle la connaissance de l’environnement et les performances des outils
s’alimentent mutuellement.

II.6 Les usages de la géomatique


Outre les usages historiques des techniques géographiques comme dans la cartographie militaire et civile,
la cartographie géologique et minière, le cadastre, l’aide à la navigation, les usages de la géomatique
peuvent être répartis sur deux grandes tendances.

La première tendance est que la géomatique s’ouvre de plus en plus aux grandes questions
d’environnement et de société, et vous trouverez rarement un sujet d’actualité où elle n’ait pas son mot à
dire. Le Tour de France et le Paris-Dakar certes, mais aussi la grippe aviaire, les OGM, la crise du Darfour, la
crise à l’Est du Congo, le pillage des ressources naturelles en RD Congo ou une marée noire. La misère et la
maladie ont des stratégies géographiques, des stratégies de champ de bataille, et la géomatique peut nous
aider à les comprendre pour mieux les combattre, surtout si notre intention de les combattre est sincère.

La seconde tendance est que la géomatique a récemment fait irruption dans la vie des citoyens, donnant
lieu à un usage populaire de l’information géographique. Cela ne va pas sans quelques contraintes liées
notamment à la protection de la vie privée, mais nous pouvons constater que l’information géographique
se démocratise dans le sens plein de ce terme.

La carte est aussi classifiée dans les régimes totalitaires. Le levier de cette évolution est la géomatique en
tant qu’outil, et sa conséquence est une meilleure connaissance du territoire par ses habitants.

Chapitre II : LES DONNÉES SPATIALES


II.1 Donnée et Information
Les termes de donnée et information peuvent être utilisés l’un à la place de l’autre.

Toutefois, il existe une différence subtile dans leur signification.

Pour tomlisson (1972):

▶ Donnée est un terme général qui désigne un ensemble des mesures acquises avec ou sans une
idée préconçue sur leur utilisation. Par exemple: les mesures d’altitudes ou de piézométrie d’une
localité ou d’une région donnée.

Une donneé devient une information après qu’elle soit corrigée et traitée pour une utilisation
particulière. Par exemple: L’altitude 1300 m de la colline Matra. La teneur de 3 % en Cu exploitée
dans le gisement de Kisenvere.

Pour rosove (1967):

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▶ Une information est une donnée significative alors qu’une donnée est dépourvue de
signification intrinsèque.

Une information peut être traitée de la même façon qu’une quantité physique telle que la masse
ou l’énergie. Le traitement quantitatif de l’information est généralement connu sous le nom de la
théorie de l’information.

II.2 L’information géographique

Une information géographique est une représentation d’un objet ou d’un phénomène réel
ou imaginaire, présent, passé ou futur, localisé dans l’espace à un moment donné (quelques qu’en
soient la dimension et l’échelle de représentation).

C'est un type d’information très répandu, décrivant des objets, phénomènes, êtres vivants ou
sociétés, dès lors qu’ils sont reliés à un territoire. Elle est caractérisée par deux principales
composantes :

• L’information relative à un objet par sa nature, son aspect : c’est le niveau sémantique.
L’ensemble des attributs de l’objet forme ses attributs (comme exemple : le numéro d'un
permis de recherche, le nom et la couleur d’une roche, le nom d’une rivière, le nombre
d’habitants d’une commune, le nombre de sondage forés dans une concession…) ;

• La forme et la localisation de l’objet sur la surface terrestre, exprimés dans un système de


coordonnées peut être valable sur tout ou partie de la surface terrestre ou autre (comme
par exemple le système géodésique mondial WGS84). On peut aussi définir un système de
« coordonnées relatives » par rapport à un point d’origine quelconque, comme c’est souvent
le cas pour les relevés topographiques ou pour les levés d'un gisement, d'une carrière ou
d'une mine.

A ces deux composantes, on peut associer une troisième qui concerne les relations d’un objet avec
les autres. C’est le niveau topologique (comme par exemple : la contiguïté entre deux Permis de
Recherche (PR), l’inclusion d’un permis dans un autre, l’adjacence entre les différentes nœuds des
tronçons constituant des permis de cadastrale minier…).

II.3 Les données spatiales

Les données spatiales comprennent toutes les données ou informations pouvant être liées à
l'espace ou à l'emplacement. Sur une note plus technique, les données spatiales sont définies
comme «la conversion ou l'abstraction de la terre et ses propriétés à une base de données qui
définit l'emplacement et les propriétés des caractéristiques individuelles d'intérêt».

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Toutes les propriétés mesurables ou descriptibles du monde peuvent être considérées comme se
divisant en trois composantes:

 Spatial -où- lier des données à un lieu / une localité;

 Attribut ou thématique - propriétés de liaison des données et ;  Temporal -

"quand" - lier des données à un moment.

II.3.1 Formes de représentation des données spatiales

Les données spatiales peuvent être traduites en objets simples et se présentent sous quatre
formes:

 Les points sont décrits comme des «traits de dimension zéro» dans le sens où ils n'ont pas
une longueur ou une largeur sur une carte.

Par exemple: une ville sur une carte globale, l'emplacement d'une église ou une ancienne
mine sur une carte locale ou régionale, une identification d'anomalie magnétique sur le
plancher océanique mondial.

 Les lignes sont décrites comme des «traits unidimensionnels» car ils ont une longueur.

Les exemples incluent: un contour de terrain, une route ou une ligne de chemin de fer, un
isochron d'isochronisation de fond marin.

 Les polygones sont décrits comme des «traits bidimensionnels» car ils ont une longueur et
une largeur et sont parfois appelés zones.

Exemples: type d'utilisation des terres, un lac, les frontières des pays, une zone de fond
marin anormal.

 Les surfaces sont décrites comme des «caractéristiques tridimensionnelles» car elles ont
une longueur, une largeur et une troisième dimension déterminée par les caractéristiques
de cette surface. Les surfaces peuvent parfois être appelées des volumes ou des grilles.

Exemples: surfaces topographiques, volume d'un mont sous-marin, grille de température


de la surface de la mer.

Les quatre formes de données spatiales ci-dessus sont utilisées pour représenter par abstraction

les caractéristiques d'une manière simple. Cependant, il existe deux manières fondamentalement

différentes d'abstraire les quatre formes de données spatiales:  objets discrets et ;  champs

continus.

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Les objets discrets représentent le monde réel comme des entités ou des objets avec des limites
bien définies dans l'espace autrement vide. Ils sont décrits par leurs attributs ou propriétés et leur
position est cartographiée en utilisant un système de coordonnées géométriques.

Les exemples d'objets discrets comprennent une maison, un animal, une bouche d'incendie, une
route, un pays, un affleurement rocheux, une ligne de faille.

II.3 Types des données spatiales

Les objets discrets sont représentés sous forme de données vectorielles dans un modèle de
données vectorielles.
Les champs continus représentent des entités du monde réel qui varient continuellement dans
l'espace. Les champs continus peuvent être représentés sous la forme d'une fonction ou d'un
champ mathématique continu mais ne peuvent pas être représentés sous la forme d'une simple
équation polynomiale.

Exemples de champs continus: température de la surface de la mer, vitesse du vent, élévation, type
de végétation, électromagnétisme, vitesses sismiques.

Les champs continus sont représentés sous forme de données raster (Fig.2.1).

Figure 2.1: Représentation du monde réel représentant une rivière, quelques arbres et une cabane.
La représentation raster équivalente (à gauche) code l'emplacement de la rivière, les arbres et la
cabine en tant qu'inscriptions remplies dans la cellule de grille. La représentation vectorielle
équivalente (droite) code la rivière comme une ligne, les arbres comme des zones et la cabine
comme un point.

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Figure 2.2: Objets discrets sur la gauche représentés par des points, des lignes et des zones
(données vectorielles). Les données équivalentes représentées sous la forme d'un ensemble de
données raster / grille (données raster).

A Données vectorielles.
Les données vectorielles ont leurs origines dans la cartographie où les lignes ou les vecteurs ont
toujours été utilisés pour décrire les paysages et les caractéristiques. Les données vectorielles
peuvent être rapprochées au dessin de trait.

Les techniques d'arpentage et de cartographie ont été fondées sur les principes de la géométrie et
de la trigonométrie qui emploient des vecteurs. Les données vectorielles sont une représentation
physique de points, de lignes et de zones. Les points avec attributs sont représentés par une seule
coordonnée et un vecteur d'attributs.

Les points sont des nœuds autonomes.

Les lignes ou les entités linéaires sont un ensemble ordonné de coordonnées de points. Au début
et La fin de chaque ligne est un nœud. A chaque virage (changement de direction) se trouve un
sommet (pluriel: sommets). Les nœuds sont des points d'extrémité et des sommets sont entre,
définissant la forme (Figure 2.3).

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Figure 2.3: Exemple de modèle de données vectorielles sur un système de coordonnées cartésien
simple. Le bâtiment est représenté comme une entité ponctuelle avec une paire de coordonnées x,
y de (3,2) et est représenté comme un nœud autonome dans le modèle de données. La route est
définie comme une polyligne avec des nœuds situés aux points d'extrémité de la ligne et avec des
sommets entre les deux. Les seules informations stockées dans les données modèles sont les 5
ensembles de coordonnées. Le lac est défini comme un polygone ou une zone, le nœud est le point
de départ du polygone. Dans ce cas (5,3) et il est répété à la fin du polygone. Les autres points sont
des sommets. Le polygone est défini par 7 paires de coordonnées.

Les chaînes connectent les points de forme pour dessiner le contour de la fonction. Les polygones
ou zones peuvent être stockés comme une boucle fermée de coordonnées. Au début et à la fin de
chaque polygone, il y a un nœud (même coordonnées). A chaque virage (changement de direction)
se trouve un sommet (pluriel: sommets). Les nœuds sont des points d'extrémité et des sommets
sont entre, définissant la forme (Figure 2.3). Les chaînes connectent les points de forme pour
dessiner le contour de la fonction.

Le modèle vectoriel est extrêmement utile pour décrire des entités discrètes mais moins utile pour
décrire des caractéristiques en continu.

Les avantages de l'utilisation d'un modèle de données vectorielles comprennent:

• Très haute résolution supporte une grande précision spatiale.

• Les données graphiques des données vectorielles ressemblent davantage à des cartes
dessinées à la main, ce qui facilite au grand public la compréhension de ce qui est affiché
sur une carte vectorielle et les gens sont plus familiers avec elle.

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• Les formats vectoriels ont des avantages de stockage. Vous n'avez besoin que de stocker
des nœuds et des sommets plutôt qu'une valeur pour chaque cellule de grille qui couvre
une zone, nécessitant moins d'espace disque pour stocker des données.

• Les données vectorielles peuvent également être topologiques, ce qui signifie que les
propriétés qualitatives (non métriques) des objets géographiques peuvent être attribuées.

Les inconvénients de l'utilisation d'un modèle de données vectorielles comprennent:

Peut-être plus difficile à gérer et à maintenir que les données raster en raison d'une
structure de données complexes.

Les données vectorielles nécessitent des machines plus puissantes et de haute technologie,
ce qui fait que leurs logiciels sont plus chers.

Souvent, apprendre les aspects techniques des systèmes vectoriels est plus difficile que de
comprendre la simplicité du format raster, en particulier lorsque la topologie est
introduite.
Stockage de données vectorielles (formats de fichier).

Les données vectorielles stockent explicitement les paires de coordonnées et ne stockent


que les nœuds et sommets de chaque forme. Il existe plusieurs formats de fichiers qui sont
couramment utilisés pour stocker les données vectorielles, y compris les formats suivants:
ASCII, shapefile ESRI, postscript, XML, SVG.

ASCII est devenu une norme internationale pour le codage des caractères alphanumériques
et graphiques utilisés comme ordinateur entrées-sorties.

Il s'agit de tables 1D qui peuvent être éditées avec un éditeur de texte. Les fichiers ASCII peuvent
être lus par des commandes GMT aussi longtemps que les coordonnées x et y sont spécifiées dans
les 2 premières colonnes. Beaucoup de langages de programmation tels que awk, perl, Python,
peut lire et manipuler des données ASCII.

Exemple ci-dessous concerné des données formatées ASCII. Le signe ">" indique un en-tête, la
colonne 1 est la latitude, la colonne 2 la longitude et la colonne 3 une valeur correspondant à ce
point de coordonnées.

>
-13.15900 149.85000 0.05
-13.36500 150.14800 0.45
-13,11000 150,28000 0,15

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B Données raster
Dans une représentation ou un modèle raster, le paysage ou l'espace est divisé en un ensemble de
cellules rectangulaires ou de pixels. Toute variation géographique est ensuite exprimée en
attribuant des propriétés ou des attributs à ces cellules (Figure 2.4). Les données raster
généralisent la réalité (c'est-à-dire que toutes les caractéristiques dans la zone de cellule sont
réduites à une identité de cellule unique). Pensez à un modèle de données raster comme un
échiquier.

Figure 2.4: Dans le monde réel, le paysage comprend une rivière avec un grand lac et un étang. A convertir
en données raster, une grille rectangulaire est superposée sur le paysage en fonction d'une résolution
choisie. Chaque grille est affectée d'une valeur basée sur les propriétés de cette grille (pas d'eau, d'eau, de
rivière). les traits sont définis par leurs grilles pour créer une image du paysage.

La coordonnée géographique du coin supérieur gauche de la grille (l'origine). La taille de cellule ou


la résolution de grille. Le nombre d'éléments de ligne et de colonnes (nombre de nœuds x et y) et
la projection.

Les valeurs d'attribut pour n'importe quelle cellule de grille peuvent être basées sur plusieurs
schémas de codage et représentées comme:

 Valeurs entières qui ne sont que des nombres entiers. Par exemple, 1, 2, 3, 100, 123. Des
exemples peuvent inclure une classe de sol

 Valeurs décimales réelles qui sont juste tous les nombres qui peuvent être exprimés en
décimales. Pour Exemple, 2.1, 2.3, 3.0. 100,45. Les exemples peuvent inclure les altitudes.

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 Valeurs non numériques ou chaînes qui comprennent des valeurs qui ne sont pas des
nombres. Par exemple, a, b, c, épinette norvégienne, pin radiata. Les exemples de valeurs
non numériques peuvent inclure une classe de végétation, une famille des minéraux ou des
roches.

La valeur attribuée à une cellule occupe toute la cellule, mais la valeur peut ne pas être vraie pour
toute la cellule (Figure 2.5). Les valeurs sont attribuées en prenant:

 La moyenne de toutes les valeurs dans la cellule de grille, peut être appelée la présence /
absence Méthode ;

 Un échantillon aux coins des cellules. C'est ce qu'on appelle souvent l'enregistrement sur la
grille ;

 Un échantillon prélevé au centre de la cellule. Ceci est souvent appelé enregistrement de


pixel ou cell center méthode ;

 Une valeur basée sur un principe de zone dominante dans lequel le code de cellule est
assigné à la caractéristique avec la part la plus grande ou dominante de la cellule ;

 Une valeur basée sur la méthode de pourcentage de couverture (méthode plus avancée).

Un problème majeur avec la structure raster est que la forme des caractéristiques est forcée dans
un format de cellule de grille artificielle qui introduit des inexactitudes spatiales.

Une solution à la configuration de grille artificielle de zones est d'augmenter la résolution de grille.
L'augmentation du nombre de cellules sur un ensemble de données augmente la résolution
spatiale, ce qui contribue à augmenter la précision spatiale. Cependant, le seul avantage d'utiliser
relativement peu de cellules est le temps de traitement court et la facilité d'analyse et, dans
certains cas, cela peut l'emporter sur tout avantage qui pourrait être obtenu à partir d'un modèle
de données à résolution plus élevée.

Les données raster représentent des caractéristiques continues, c'est-à-dire des choses qui varient
en continu. Par exemple : Topographie est une donnée raster qui représente un thème de
données géographiques.
Les avantages de l'utilisation d'un modèle de données raster comprennent:

• Structure de données relativement simple - elle a une grille définie par des cellules de
forme carrée ou rectangulaire. La structure simple de la grille facilite l'analyse ;

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• La plate-forme informatique pour exécuter et stocker des grilles raster peut être de faible
technologie et peu coûteux ;

• Les images de télédétection comme les données satellitaires ou les photographies


aériennes sont généralement obtenues en format raster ;

• Les procédures d'analyse spatiale ou de modélisation est généralement assez simple.

Les inconvénients d'un modèle de données raster comprennent:

• Inexactitudes spatiales, ce niveau d'imprécision est basé sur la taille des cellules de grille ;

• Résolution relativement faible par rapport au format vectoriel car chaque cellule tend à
généraliser un paysage. Par conséquent, un format raster ne peut pas dire exactement ce
qui existe à un emplacement donné ;

• Chaque cellule doit avoir un code même lorsqu'il n'y a pas de données - où rien n'existe.
Ceci est en contraste avec le modèle vectoriel où l'espace blanc n'a pas d'importance.

II.4 Les couleurs


La couleur dérive du spectre de lumière (distribution de l'énergie lumineuse par rapport à la
longueur d'onde) interagissant dans l'œil avec les sensibilités spectrales des récepteurs lumineux.
Pour mieux comprendre la couleur, nous devons comprendre la lumière et l'énergie.

Il existe de nombreuses sources de lumière (par exemple, le soleil, le radar, le flash de l'appareil
photo, le moniteur d'ordinateur ou l'écran du téléviseur). L'énergie émise par le Soleil est connue
sous le nom de rayonnement électromagnétique. Tous les rayonnements électromagnétiques ont
des propriétés fondamentales et se comportent selon les bases de la théorie des ondes. Deux
caractéristiques du rayonnement électromagnétique sont particulièrement importantes pour la
compréhension de la couleur: la longueur d'onde et la fréquence.

La longueur d'onde est la longueur d'un cycle d'onde, qui peut être mesurée comme la distance
entre les crêtes d'onde successives. La fréquence désigne le nombre de cycles d'une onde passant
un point fixe par unité de temps. La longueur d'onde et la fréquence sont liées par une formule qui
montre que les deux caractéristiques sont inversement liées les unes aux autres. Plus la longueur
d'onde est courte, plus la fréquence est élevée. Plus la longueur d'onde est longue, plus la
fréquence est basse.

Le signal à basse fréquence et à grande longueur d’onde correspond également à une faible
énergie, tandis que la longueur d'onde courte et la haute fréquence correspondent à une énergie
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élevée. La compréhension des caractéristiques du rayonnement électromagnétique en termes de
longueur d'onde et de fréquence (et donc d'énergie) est cruciale pour comprendre quelle couleur
est réellement (c'est-à-dire une onde) et les informations qui peuvent être extraites des données
de télédétection.

Figure 2.10: La longueur d'onde et l'équivalence sont inversement liées les unes aux autres. Plus la
longueur d'onde est courte, plus l'équation est élevée. Plus la longueur d'onde est longue, plus
l'équation est faible. Les récepteurs à nos yeux regardent des longueurs d'onde élevées et courtes
comme la couleur bleue et basse fréquence, longue longueur d'onde comme couleur rouge. II.4.1
Modèles de couleur

Les couleurs peuvent être définies numériquement en définissant un espace de couleur ou un


modèle de couleur. Un modèle de couleur est défini comme un modèle mathématique abstrait
décrivant la manière dont les couleurs peuvent être représentées par trois ou quatre valeurs ou
composantes de couleur.

Exemples de modèles de couleurs:

1 CMYK (Cyan, Magenta, Yellow, Black ; -Cyan, Magenta, Jaune, Noir-) ;

2 RVB (Red, Green, Blue ; -Rouge, Vert, Bleu-) et ;

3 HSV (Hue, Saturation, Value ; -Teinte, Saturation, Valeur-).

Il existe fondamentalement deux types différents de modèles de couleurs (figure 2.11):

1 Modèles de couleur additive qui "créent" la couleur par le mélange de la lumière et ;

2 Modèles de couleurs soustractives qui "créent" la couleur par le mélange de peinture ou


de pigments.

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Figure 2.11: Les moniteurs d'ordinateur utilisent la lumière pour créer la couleur (système RVB,
gauche) alors que les imprimantes utilisent les couleurs primaires du pigment pour créer la couleur
(système CMJN, à droite). Cela explique pourquoi vous imprimez parfois une image et vous vous
demandez pourquoi les couleurs sont différentes de celles que vous avez observées sur votre
moniteur d'ordinateur.

A Modèle de couleur RGB


Le modèle de couleur RGB (rouge, vert, bleu) est basé sur les trois couleurs primaires de la
lumière. Les couleurs sont formées par le mélange de la lumière et se compose de trois
composantes (rouge, vert et bleu). Il est connu comme un modèle de couleur additif parce que
rouge, vert et bleu lumière sont ajoutés pour produire des couleurs.

Une couleur dans le modèle de couleur RVB est décrite en indiquant la quantité de chacun des
rouge, vert et bleu est inclus. La couleur est exprimée sous la forme d'un triplet RGB (r, g, b) dont
chaque composante peut varier de zéro à une valeur maximale définie. Si tous les composants
sont à zéro, le résultat est noir (c'est-à-dire pas de lumière). Si tous sont au maximum, le résultat
est le blanc le plus brillant représentable (c'est-à-dire toute la lumière).

Les valeurs de la lumière sont mesurées en intensité. Les gammes de ces valeurs peuvent être
définies de diverses manières. Par exemple de 0 à 1, en pourcentage ou en nombre entier compris
entre 0 et 255 ou entre 0 et 65535 (selon l'ordinateur que vous utilisez).

Dans le logiciel GMT (Genering Mapping Tools), les valeurs de 0 à 255 sont utilisées pour définir la
couleur dans le système RVB.

 Rouge est défini comme 255/0/0 correspondant à tous (maximum) rouge, pas de vert et
pas de bleu ;

 Vert est défini comme 0/255/0 correspondant à pas de rouge, tous (maximum) vert et pas
de bleu et ;

 Bleu est défini comme 0/0/255 correspondant à aucun rouge, aucun vert et tout
(maximum) bleu).

17
Différentes nuances de rouge, de vert et de bleu peuvent être définies comme des quantités
décroissantes de rouge, vert et bleu, respectivement. Par exemple, 50/0/0 correspondrait à un
rouge cerise. Plus la couleur est faible (c'est-à-dire plus la valeur est basse), plus la couleur est
sombre. Plus la couleur est forte (c'est-à-dire plus la valeur est élevée), plus la couleur est claire.
Pour créer des couleurs qui ne sont pas une nuance des couleurs primaires, vous ajoutez
simplement des couleurs ensemble. Par exemple, le jaune est défini comme des quantités égales
de rouge et de vert (figure 2.8), le magenta en quantités égales de rouge et de bleu (figure 2.8).

Figure 2.8: Couleurs et leurs proportions RVB équivalentes.

B Modèle de couleur CMJN


Dans les sections précédentes, notre définition de la couleur était dans le contexte de la
lumière, mais les couleurs peuvent également être représentés sous forme de peinture, de
colorants ou de pigments. Dans le système CMJN, on peut créer une large gamme de couleurs
en mélangeant les couleurs primaires du pigment (cyan (C), magenta (M), jaune (Y) et noir (K)).

Contrairement au système RGB où les couleurs sont combinées pour créer de nouvelles
couleurs (modèle de couleur additif), le CMYK est un modèle de couleur soustractif où une
couleur est enlevée (ou Masqué) pour créer une nouvelle couleur.

Par exemple, si nous mélangeons des parties égales de peinture bleue, verte et rouge, nous
obtenons une couleur gris foncé plutôt que blanche. Si nous avons projeté la lumière blanche
sur un filtre translucide de couleur jaune, le filtre soustrairait la lumière bleue et laisserait
passer la lumière verte et rouge. Si nous utilisions un filtre magenta, cyan et jaune, ils
filtreraient toute la lumière blanche et nous serions laissés avec du noir. Pensez au modèle
CYMK comme soustrayant la luminosité du blanc.

18
Dans les modèles de couleurs additifs comme le RVB, le blanc est la combinaison «additive» de
toutes les lumières primaires, tandis que le noir est l'absence de lumière. Dans le modèle
CMJN, c'est le contraire: le blanc est la couleur naturelle du papier ou d'un autre fond, tandis
que le noir résulte d'une combinaison complète d'encres colorées (Fig. 9). Les imprimantes et
les peintres utilisent le modèle de couleur CMJN car il n'y a aucun moyen d'imprimer la
lumière.

Figure 2.9: CMJN. A et les couleurs créent le noir.

C Modèle de couleur HSV


Le modèle de couleur HSV correspond à la teinte, la saturation et la valeur (la valeur étant la
luminosité). Il s'agit d'une représentation cylindrique-coordonnée de points dans un modèle
de couleur RGB (Figure 2.10), c'est-à-dire. Il réorganise la géométrie de RVB d'un cube 3D en
un cylindre 3D. Le modèle de couleur HSV est parfois préféré au modèle de couleur RVB car il
fait un meilleur travail de manipulation d'ombrage ou d'éclairage. La teinte est représentée sur
l'axe des x, la saturation sur l'axe y et la valeur sur l'axe z.

Figure 2.15: Le modèle de couleur HSV mappé à un cylindre.

La teinte est la sensation visuelle selon laquelle une zone semble être semblable à une des
couleurs perçues et correspond à la dimension angulaire, en commençant au primaire rouge à

19
0°, en passant par le vert primaire à 120° et le bleu primaire à 240°, et enroulant ensuite en
rouge à 360°.

Figure 2.17: La teinte peut être considérée comme un angle à partir de 0 à 360 °. Si nous
projetons le cube de couleur RVB Sur le "plan de chromaticité" perpendiculaire à l'axe neutre,
notre projection prend la forme d'un Hexagone, avec rouge, jaune, vert, cyan, bleu et magenta
à ses coins. La teinte est approximativement l'angle de Le vecteur à un point dans la projection,
avec le rouge à 0 °.

La saturation est la «coloration d'un stimulus par rapport à sa propre luminosité» ou peut être
considérée comme une mesure de la pureté ou de la vivacité de la couleur. Sur le bord
extérieur de la teinte sont les teintes «pures».

Figure 2.18: La saturation fait référence à la dominance de la


teinte dans une couleur. Cet exemple montre une tranche l'axe de
saturation à une teinte rouge. Remarquez que la netteté du
rouge diminue à mesure que l'on passe au centre de la roue de
couleur.

Lorsque vous vous déplacez dans le centre de la roue, la teinte que nous utilisons pour décrire
la

20
couleur domine de moins en moins (Figure 2.10, 2.11 et 2.12). Lorsque vous atteignez le centre
de la roue, aucune teinte ne domine.

L'axe vertical central comprend les couleurs neutres, achromatique ou grise et va du noir à 0
(le fond) au blanc à 1 (au sommet). Dans le modèle de couleur HSV, le mélange de couleurs
pures avec le blanc (qui produit des «teintes») réduit la saturation, tout en mélangeant des
couleurs pures avec du noir (produisant des nuances) laisse la saturation inchangée.

La valeur est une mesure de la force de la teinte, qu'une zone semble émettre plus ou moins
de lumière (c'est-à-dire sa légèreté-obscurité). La valeur est l'axe linéaire passant par le milieu
de la roue. 17

Avec le GMT ou d’autres logiciels de cartographie, il est conseillé de changer de l'utilisation des
modèles de couleur RVB (RGB) à la couleur TSV (HSV) lorsqu’on traite avec des données grille
qui ont une illumination. La raison en est que lorsque nous ajoutons l'illumination ou
l'intensité en utilisant un modèle de couleur RVB, la teinte est en train de changer. Le système
TSV permet une manipulation plus naturelle de l'éclairage.

21
Chapitre III : SYSTÈMES DES COORDONNÉES DE
RÉFÉRENCE
III.1 Le fondement de la localisation
La définition du mode de localisation et de la projection cartographique est un des deux composantes
indispensables à toute information géographique. C’est ce qui constitue son originalité. Les fondements en
la matière sont indispensables à tout géomaticien et peuvent, d’un point de vue pratique, éviter de perdre
beaucoup de temps.

La localisation des objets sur la surface de la terre peut être exprimée de deux manières :

• Selon un mode textuel ;


• Selon le mode mathématique.
Le mode textuel est le nom de l’endroit où l’on se trouve. L’adresse postale est l’exemple le plus répandu. Il
existe aussi d’autres adresses de localisation : le numéro de la parcelle cadastrale, le numéro de
commune… Ces systèmes de localisation sont très utilisés dans la vie quotidienne et l’administration
(impôts, abonnements à l’électricité et au téléphone, etc…), mais ils ne se prêtent pas aisément à une
représentation directe sur une carte.

Le mode mathématique correspond aux coordonnées dans un système de référence donné. Ce sont les
navigateurs qui, les premiers, ont utilisé des coordonnées (latitude et longitude) mesurées à partir des
étoiles, afin de caractériser leur position sur les océans. Ces coordonnées sont obtenues à partir d’’un
référentiel choisi arbitrairement. Ainsi, la localisation d’un objet n’a rien d’absolu. Par exemple, le choix du
méridien d’origine et du nombre de méridiens résulte d’une convention. Dans la pratique, le géomaticien
préférera bien souvent manipuler les localisations dans le mode mathématique. En effet, ce mode est plus
efficace pour effectuer de l’analyse spatiale ou pour positionner automatiquement des objets
géographiques sur une carte ou sur un écran d’ordinateur.

Ce chapitre traite d’abord sur l’étude de la forme de la terre (la géodésie), car pour localiser une entité
géographique il est impérieux de connaître la forme de la Terre et les moyens de se repérer à sa surface. De
surcroît, la forme de la terre explique pourquoi il existe trois types de système de coordonnées : les
systèmes cartésiens, géographiques et plans. Ces trois types de systèmes de coordonnées seront alors
présentés dans la suite du chapitre. Il conviendra ensuite d’expliquer comment il est possible de
représenter ce qui s’apparente à une sphère (une ellipse plus exactement) sur un plan et comment l’on
peut se passer d’un système de coordonnées à un autre.

22
III.2 La géodésie
Selon Webster, la géodésie est définie comme «la branche des mathématiques appliquées qui détermine
par observation et mesure les positions exactes des points et des figures et des zones de grandes portions
de la surface terrestre, la forme et la taille de la terre et les variations des terres la gravité."

La géodésie peut être subdivisée en deux

parties : .1 La géodésie géométrique

et ;

.2 La géodésie physique.

En géodésie géométrique, les techniques de triangulation sont utilisées ensemble avec les observations
astronomiques pour déterminer les informations sur la forme de la Terre. La géodésie physique, de l’autre
côté, utilise le champ de gravité de la Terre pour déterminer sa forme.

Si nous voulons avoir une représentation mathématique d'un point (coordonnées d'un point dans l'espace),
nous devons avoir une surface de référence à laquelle nous pouvons nous référer. Si nous avons une bonne
approximation pour la surface de la Terre, alors nous pouvons définir cette surface. La figure 5.1 montre les
principales composantes à prendre en compte pour déterminer la forme de la Terre: l'ellipsoïde, le géoïde
et la surface terrestre.

Figure 3.1: Paramètres principaux qui affectent la forme de la Terre.

III.2.1 Forme géométrique de la terre

Que recouvre exactement le terme « forme de la Terre » ? Est-ce la surface réelle du globe formée
par les reliefs et les dépressions ? Une surface ellipsoïdale s’approchant le plus possible de la
surface réelle ? Une surface représentant l’altitude zéro de la terre ? Une surface en tout point
perpendiculaire au champ de pesanteur telle la surface moyenne des océans ?

Les cultures anciennes avaient des idées différentes sur la forme et la taille de la Terre, basés
initialement sur la mythologie (Fig. 3.2). Certaines des idées les plus intéressantes incluent la terre
comme une tortue, une huître (les Babyloniens <3000 Av. J.C) et un igloo géant (les Inuits). Au

23
début, les Grecs anciens, à travers le mathématicien et philosophe Thales de Milet, ont cru que la
Terre était en forme de disque flottant sur l'eau entourée par un ruisseau circulaire. Le philosophe
grec Anaximandre, un étudiant de Thales de Milet, est crédité en pensant que la Terre était plate
et cylindrique en forme.

Les pythagoriciens (un groupe de philosophes, mathématiciens dirigés par Pythagore lui-même)
vers 500 av. J.C. ont été les premiers à soutenir que la Terre était une sphère sans fournir aucune
preuve ou aucun argument. Beaucoup de siècles plus tard, Aristote a également proposé que la
Terre fût une sphère, mais contrairement aux gens avant lui, il a développé une preuve par
l'observation. Il a observé que pendant une éclipse lunaire (et dans chaque éclipse lunaire
enregistrée et de différents endroits) l'ombre de la Terre sur la Lune apparaît toujours incurvée. Si
la Terre était plate ou toute autre forme qu’un globe, au moins certaines de ces ombres éclipses
seraient droites ou angulaires. En outre, Aristote croyait que sa physique du mouvement naturel
prouvait que la Terre devait être ronde (c'est-à-dire que toutes les choses s'efforçaient de se
rapprocher de leur lieu naturel: la terre est le centre de l'univers, la terre serait naturellement
compact dans une sphère). D'autres preuves incluaient des observations de navires à l'horizon.
Une fois que la forme de la Terre a été fermement établie, les Grecs ont tenté de calculer la taille
de la Terre.

Figure 3.2: Évolution des idées sur la forme de la Terre (prise -ou NOAA)

Eratosthène (276 -196 avant JC) était un mathématicien grec, philosophe et bibliothécaire en chef
à la Grande Bibliothèque d'Alexandrie. Bien qu'il n'ait pas été le premier à tenter de calculer la
circonférence de la Terre, il était le mot exact. Il a mesuré la circonférence de la Terre en utilisant
l'équation suivante: Circonférence = (360 ° ÷ θ) x S

24
S = distance entre deux points sur la surface de la Terre à la même longitude

Θ = l'angle entre ces deux points, si vous deviez tracer une ligne de chaque point au centre de la
Terre

Évidemment, Eratosthène ne pouvait pas aller au centre de la Terre alors il a calculé l'angle en
utilisant les rayons du soleil. À midi, le jour le plus long de l'année (le solstice d'été), le soleil brillait
directement dans un puits profond à Syène (aujourd'hui Assouan, Égypte), ne coulant aucune
ombre (c'est-à-dire que les rayons étaient perpendiculaires à la surface). Dans le même temps à
Alexandrie, Égypte, il a trouvé que le soleil a jeté une ombre équivalente à environ 1/50 d'un
cercle ou 7.12° (Fig.3/3).
Il comprit que, en mesurant l'ombre d'une colonne (d'une hauteur connue) à Alexandrie, il pouvait
comprendre combien la courbe de la Terre séparait Alexandrie de Syène.

Il combina cette mesure avec la distance entre Syène et Alexandrie, environ 4 400 stades. En
utilisant l'équation ci-dessus, on obtient: (360 ° ÷ 7,12 °) qui est égal à 50; Et 50 x 4 400 stades
équivaut à 220 000 stades, soit environ 39 376 kilomètres. La mesure acceptée de la circonférence
de la Terre d'aujourd'hui est d'environ 40.075 kilomètres.

Figure 3.3: Cette illustration montre comment


Eratosthène a calculé la circonférence de la Terre. En
calculant l'angle entre la colonne et son ombre et en
utilisant la preuve que les angles intérieurs alternés
sont équivalents à calculer, il calcule l'angle au centre
de la Terre. Une fois qu'il a su que l'angle theta était
équivalent à une distance, il pourrait calculer la
distance (circonférence) pour un angle de 360 degrés
(la Terre entière). Notez que ses calculs supposent une
Terre sphérique et que les deux points étaient à la
même longitude.

III.2.2 Figure de la Terre

Le terme « figure de la terre » concerne la façon dont la taille de la terre et la forme est définie.
Lorsque les mesures sont effectuées à la surface de la Terre, elles sont prises sur la surface
apparente ou topographique de la Terre. Cependant, ce n'est pas une surface appropriée pour des

25
calculs mathématiques exacts en raison des formules compliquées qui seraient nécessaires pour
prendre les irrégularités topographiques en compte.

La Terre sphérique offre une surface simple qui est mathématiquement facile à traiter.
De nombreux calculs astronomiques et de navigation l'utilisent comme une surface représentant
la Terre. Alors que la sphère est une approximation proche de la vraie figure de la terre et
satisfaisante pour de nombreuses fins, un chiffre plus exact est souvent nécessaire pour
l'arpentage détaillé et des calculs précis de la distance. Les calculs sont donc souvent effectués sur
une surface ellipsoïde et géoïde.

Figure 3.4: Les surfaces de la


Terre: l'ellipsoïde, le géoïde et la
surface topographique.

III.2.3 Ellipsoïde
Pour mesurer la Terre et éviter les problèmes associés à la topographie complexe sur la surface de la Terre,
les géodésistes utilisent une surface mathématique théorique appelée ellipsoïde. C'est la surface de
référence utilisée pour l'approximation de la forme de la terre dans les levés géodésiques.

L'ellipsoïde peut être complètement lisse et ne prend aucune irrégularité, des montagnes ou des vallées -
car il n'existe qu'en théorie et non dans la vie réelle.

L'ellipsoïde est créé lorsqu'une ellipse est tournée autour de son axe mineur (plus court). La forme d'un
ellipsoïde peut être définie de plusieurs façons, mais dans la pratique géodésique, la définition est
habituellement par son axe semi-majeur et l'aplatissement. L'aplatissement (f) dépend à la fois de l'axe
semimajeur (a) et de l'axe semi-mineur (b) (figure 3.5).

Figure 3.5: Les axes d'un ellipsoïde


Les valeurs typiques des paramètres d'un ellipsoïde sont:
a = 6378135,00m ; b = 6356750.52m
F = 1 / 298,26

26
Différents calculs de a et b ont été effectués au cours de différentes enquêtes géodésiques sans débouché
sur un consensus réel quant à leurs estimations correctes. Les différences observées sont principalement
dues aux changements de topographie de la Terre dans différents endroits. L'ellipsoïde n'est qu'un modèle
mathématique C’est la raison principale de l’existence des différentes normes d'ellipsoïde définies pour
chaque pays afin que les agences nationales de cartographie puissent produire des cartes précises (Tableau
3.1).
Le développement du programme de missiles balistiques dans les années 1950 et la nécessité de les cibler
avec précision a conduit à la mise au point de WGS84 qui est maintenant l'ellipsoïde le plus couramment
utilisé aujourd'hui (ellipsoïde de référence utilisé pour le GPS). Le WGS84 est un ellipsoïde global qui a son
origine au centre de la Terre (systèmes géocentriques) et qui diffère des ellipsoïdes régionaux.

Figure 3.2 : Surface terrestre, géoïde, ellipsoïde. De la patate à la forme géométrique.

Système Ellipsoïde a b 1/f e Origine


géodésique unité
NTF Clarke 1880 IGN 6378 249.2 6356 515.0 293, 466021 0.082 483256 Paris Grade

ED 50 Hayford 1909 6378 388.0 6356 911.946 297.0000000 0.081 991889 Postdam
Degré
RGF 93 IAG GRS 1980 6378 137.0 6356 752.314 298.257222 0.081 819 191 Greenwich
101 Degré
WGS84 WGS84 6378137.0 6356752,314 298.257223 0.081819191 Greenwich
563 Degré

Tableau 1 : Quelques exemples d’ellipsoïdes

Le demi grand axe a

Le demi petit axe b

L’inverse de l’aplatissement
=
f a−b

L’excentricité

Tableau 2 : Les principales caractéristiques d’une ellipse.

III.2.4 Le Géoïde

Bien que l'ellipsoïde donne une référence commune aux géodésistes, ce n'est encore qu'un concept
mathématique et nous avons encore besoin d'une façon de rendre compte de la réalité de la surface de la
Terre. Pour répondre à ce besoin, le géoïde, une forme qui se réfère au niveau moyen de la mer, a été
défini.

27
Le géoïde se définit comme:

Une surface équipotentielle, ce qui signifie que la gravité potentielle est la même à chaque point de sa surface (le
mieux adapté au niveau moyen de la mer dans le monde).

Selon les lois de la physique, la surface de l'océan est une «surface équipotentielle» de champ de gravité
terrestre (ignorant les vagues, les vents, les marées et les courants pour l'instant). Ça signifie que si l'on
pouvait placer des balles partout sur la surface de l'océan, aucune des boules rouleraient vers le bas parce
qu'ils sont tous sur le même «niveau».

La direction de la pesanteur est toujours perpendiculaire au géoïde. Alors que l'ellipsoïde s'adapte assez
bien à la terre, la surface réelle de la Terre s'écarte vers le haut à 100 mètres de cet ellipsoïde idéal et est
due à des variations dans la distribution de masse de la terre.

La surface résultante, le géoïde, a une forme irrégulière avec beaucoup de bosses et des creux. Ces chocs
et ces chutes sont causés par de minuscules variations de la gravitation champ, ce qui signifie que certaines
zones de la planète expérience plus ou moins gravitationnelle que d'autres.

Pour une montagne massive sur le plancher océanique par exemple, l'attraction gravitationnelle
supplémentaire due à la masse extra de la montagne attire l'eau vers elle provoque un local déficit dans la
surface de l'océan. Cette bosse ne peut pas être vue à l'œil nu car la pente de la surface de l'océan est très
faible.

Le géoïde apparaît comme une surface irrégulière qui présente des ondulations par rapport à la surface
ellipsoïdale de référence, avec des creux (des dépressions) et des bosses. Ces ondulations traduisent la
répartition hétérogène des masses à différentes profondeurs dans la Terre. (Le creux le plus important,
situé au sud de l’Inde, est de 94 m).

Figure 3.6 : Figure 5.8: La forme du géoïde de la Terre.


Les zones rouges correspondent à des anomalies de
gravité supérieure (géoïde) (la surface est poussée vers
le haut), les zones bleues indiquent des anomalies de
gravité négative (géoïde) (la surface est poussée vers le
bas).

Un des principaux objectifs du géodésien est de déterminer l’ellipsoïde qui approxime au mieux la forme du
géoïde. Ainsi, s’il n’y a qu’un géoïde reconnu à un moment donné, il y a toujours plusieurs ellipsoïdes de
référence (c’est-à-dire plusieurs approximations du géoïde).

Les instruments optiques contenant des dispositifs de nivellement sont couramment utilisés pour effectuer
des mesures géodésiques. Lorsqu'il est correctement réglé, l'axe vertical de l'instrument coïncide avec le
sens de la pesanteur et est donc perpendiculaire au géoïde. L'ellipsoïde, qui est une surface régulière et la

28
surface du géoïde, qui est irrégulière ne coïncident pas (Figure 5.8). La séparation entre la surface de
l'ellipsoïde et la surface du géoïde est appelée ondulations géoïdes, hauteurs de géoïde ou séparations de
géoïdes.

Le WGS84 (système géodésique mondial 1984) définit les hauteurs de géoïde pour la terre entière et c'est
le modèle mathématique auquel le GPS (Global Positioning System) est référencé.

III. 3 Les systèmes de coordonnées de référence


Un système de coordonnées est un référentiel dans lequel on peut représenter des éléments dans
l’espace. Ce système permet de se situer sur l’ensemble du globe terrestre grâce à un couple de
coordonnées géographiques. Pour des raisons historiques, techniques et d’usage, il existe un
grand nombre de systèmes de coordonnées.

L’EPSG –European Petroleum Survey Group- a défini une liste des systèmes de coordonnées géo
référencées. Des codes ont été associés à ces systèmes pour les identifier. Le groupe est devenu
en 2005 le « comité de topographie et de positionnement » (Surveying and Positionning Comittee)
de l’Association internationale des producteurs de pétrole et de gaz (OGP). Ces codes servent
aujourd’hui de référence. Le registre des paramètres géodésiques EPSG permet de trouver les
systèmes de coordonnées d’un territoire (http://www.espg.registry.org/).

Pour tout système de coordonnées, il faut définir un système de référence (un référentiel ; un
repère). En l’occurrence, un référentiel géodésique est un repère affine (O ; i ; j ; k) tel que :

- O est proche du centre des masses de la Terre (centre du géoïde) ;

- (i; j; k) est orthogonale et les 3 vecteurs ont la même norme proche de 1 ;

- (O ; k) est proche et parallèle à l’axe de rotation de la Terre ; - (O ; i ; k) est confondu

avec le plan méridien de Greenwich ;

- J est tel que (i ; j; k) soit directe.

A partir de ce référentiel, tout point de l’espace peut être localisé à l’aide de trois coordonnées (X,
Y, Z). Ce système est nommé « système de coordonnées cartésien, on parle aussi de « coordonnées
cartésiennes ».

III.3.1 Le système de coordonnées cartésiennes


Le système de coordonnées cartésiennes est le système de coordonnées x-y et parfois appelé
système de coordonnées rectangulaires. Il est utilisé pour désigner l'emplacement unique d'un
point le long d'un plan à travers deux nombres - la valeur x et la valeur y. Dans le diagramme ci-

29
dessous (figure 4.1), Le point (x, y) est défini par la distance relative par rapport à deux axes
perpendiculaires. La distance entre l'origine (0,0) et le
point (x, y) peut être calculée en utilisant le théorème
de Pythagore.

Figure 3.7: Système de coordonnées cartésiennes


2D.

Le système de coordonnées cartésiennes 3D fournit trois dimensions physiques de l'espace, à


savoir la longueur, la largeur et la hauteur (figure 4.2). Dans le diagramme ci-dessous, le point (x, y,
z) est défini par la distance relative de trois axes perpendiculaires.

Note: Les étudiants pourront se référer aux manuels de lycée ou de premier bachelier pour plus
d'informations sur les systèmes de coordonnées 3D.

Figure 3.8: Système de coordonnées cartésiennes 3D. Le point (x, y,


z) est défini par la distance x, y et z de leurs axes respectifs.

En cartographie et en arpentage, les coordonnées de l'axe X sont connues sous le nom


d'orientations (alignées E-W), et les coordonnées de l'axe Y en tant que coordonnées (alignées N-
S). La coordonnée de l'axe Z est connue sous le nom de hauteur.

Les coordonnées cartésiennes sont indépendantes de la forme de la terre, il est donc difficile de les utiliser
pour s’y repérer de manière pratique. D’ailleurs, pour introduire le système de coordonnées cartésien, on
utilise certaines références géographiques connues comme le méridien de Greenwich.

C’est pourquoi, il est intéressant de se localiser en faisant référence à une surface de référence : en
l’occurrence, un ellipsoïde qui est la figure géométrique qui approxime au mieux la forme de la terre.

III.3.2 Les systèmes de coordonnées géographiques


Pour comprendre le système de coordonnées géographiques, nous devons d'abord décrire les systèmes de
coordonnées polaires et sphériques.

Le système de coordonnées polaires est un moyen de représenter des points dans l'espace. Au lieu de se
déplacer vers le haut ou le bas et côte à côte de l'origine le long des axes comme nous le faisons dans le
système cartésien, nous nous déplaçons plutôt à un angle du pôle (origine) et à une distance d'un point

30
(figure 3.3). L'angle du pôle (origine) est θ et la distance radiale du
pôle est r.

Figure 3.9: Système de coordonnées polaires 2D. L'axe des x est


situé sur l'axe polaire

Lorsque l'axe x des coordonnées cartésiennes coïncide avec l'axe polaire, la relation entre les coordonnées
cartésiennes (x, y) et les coordonnées polaires (r, θ) est donnée par: X = r cosθ et Y = r sinθ
Pour convertir les coordonnées cartésiennes en coordonnées polaires, les relations suivantes sont utile:
R2 = x2 + y2 et Tan θ = y / x.

Figure 3.10: Coordonnées polaires dans un plan et


conversion de polaire en coordonnées cartésiennes

Dans l'exemple illustré à la figure 4.4, nous avons un point (3.5, 60) défini dans le système de coordonnées
polaires. Cela signifie qu'il a une distance radiale de 3,5 et un angle de 60 degrés. Pour convertir cette
coordonnée polaire en coordonnée cartésienne, nous procédons comme suit:

X = rcosθ ; Y = rsinθ
X = 3,5 x cos 60 ; Y = 3,5 x sin 60
X = 1,75 ; Y = 3,03
Ainsi les coordonnées x et y deviennent (1.75 ; 3.03)

Pour convertir la coordonnée cartésienne en position polaire, nous procédons comme suit:
R2 = x2 + y2 ; Tanθ = y / x
R2 = 1,752 + 3,032 ; Tanθ = 3,03 / 1,75
R2 = 12,24 ; Tanθ = 1,73
R = 3,5 ; Θ = 60

Ainsi, la distance radiale et l'angle deviennent (3,5 ; 60)

Les coordonnées polaires peuvent être étendues en trois dimensions pour localiser les positions sur une
sphère en utilisant le système de coordonnées sphériques. Le système définit trois paramètres (φ, θ, r): où;
R = rhô = la coordonnée radiale (la distance de l'origine au point dans l'espace)
Θ = thêta = l'angle d'azimut (l'angle par rapport au point de l'axe x positif)
Φ = phi = l'angle zénithal (l'angle par rapport au point dans l'espace par rapport à l'axe z positif)

31
Figure 3.11: Système de coordonnées sphériques où le point P
est défini par (φ, θ, r). L'équivalent, le système de
coordonnées cartésiennes est également affiché (x, y, z).

Les trois coordonnées sphériques sont converties en coordonnées cartésiennes par:

X = r cos Φ cos θ (projection de r sur le plan xz)


Y = r cos Φ sin θ (projection de r sur le plan yz)
Z = r sin Φ (équivalent du côté opposé du triangle avec r comme hypoténuse et Φ comme angle)

Le système de coordonnées géographiques est une dérivation du système de coordonnées sphériques,


utilisé principalement en géographie, pour exprimer les emplacements sur Terre en trois coordonnées.

Dans le système de coordonnées sphériques, un point dans l'espace est défini par (φ, θ, r). Dans le
Système de coordonnées géographiques, il est remplacé par (latitude, longitude, distance) (figure 4.6).
L'origine du système de coordonnées géographiques est définie comme étant le centre de la Terre, en
supposant que la Terre est une sphère parfaite. Mais comme nous le savons, la Terre n'est pas une sphère
parfaite, donc des complications surgissent.

Figure 3.12: Système de coordonnées géographiques où le


point P sur la surface de la Terre est défini par une longitude
et une latitude - dans cet exemple 80 ° E et 55 ° N. La
distance est juste le rayon de la Terre.
Les coordonnées sphériques peuvent être converties en latitude et en
longitude (figure 4.7). En coordonnées sphériques, nous mesurons
l'angle phi du pôle nord. Ainsi, le pôle nord correspond à phi = 0;
L'équateur à phi = 90 degrés; Et le pôle sud à phi = 180 degrés.

Ainsi, la formule suivante convertit de la latitude exprimée en degrés à phi également exprimée en degrés.

Phi = 90 - latitude si la latitude est dans l'hémisphère Nord


Phi = 90 + latitude si la latitude est dans l'hémisphère sud

En coordonnées sphériques, nous mesurons l'angle thêta commençant au méridien principal (longitude 0)
et nous nous déplaçons vers l'Est.

32
Ainsi
Thêta = longitude si la longitude est Est

Thêta = - longitude si la longitude est Ouest

Ceci est bon si phi et thêta comme décrit ci-dessus sont mesurés en degrés. Cependant, Est
mathématiquement beaucoup mieux pour mesurer les angles en radians.

La formule de conversion est Angleenradians .


360

La latitude (φ) et la longitude (θ) sont des coordonnées qui représentent des positions avec des angles au
lieu des distances. Les angles sont mesurés en degrés (°) qui sont divisés en 60 minutes d'arc ou minutes (')
et 60 secondes d'arc ou secondes (' '). Il y a 3600 secondes dans un degré. Les lignes de latitude et de
longitude se croisent toujours perpendiculairement. Les cartes qui représentent une surface plane utilisent
des angles comme des mesures au lieu des coordonnées x, y.

Figure 3.13: Conversion de la coordonnée sphérique phi en


latitude.
A La Latitude

La latitude est le complément de φ (ou l'angle zénith ou


colatitude) dans le système de coordonnées sphérique. Il
représente l'angle zénithique provenant du plan x-y avec un
domaine -90° ≤ φ ≤90°. Il est communément désigné par la
lettre grecque φ.

L'équateur est le plan de référence utilisé pour définir la


latitude et est à 0°. Le pôle Nord est à + 90° ou 90° N et le pôle Sud est à -90° ou 90° S. La latitude est une
mesure angulaire de la distance d'un point particulier au nord ou au sud du plan (équateur) (figure 4.6).
Lorsque l'angle de latitude est mesuré à partir du centre de la Terre, cette mesure est appelée la latitude
géocentrique et prend une Terre sphérique.

La latitude géodésique ou géographique ou ellipsoïdale d'un point est l'angle que fait la normale à
l'ellipsoïde de référence en ce point avec le plan équatorial (figure 3.14). C'est la latitude de la plupart des
cartes.Tout cela signifie que la latitude est mesurée normalement à la surface de référence de la Terre. Il
est toujours
basé sur un Datum ou un ellipsoïde spécifique.

33
Figure 3.14: La latitude géographique ou géodésique (phi) diffère de la latitude géocentrique (psi).
Il correspond à un point sur le plan équatorial normal à
l'ellipsoïde de référence.

Les lignes qui s'étendent à l'est et à l'ouest ont chacune une


valeur de latitude constante et sont appelées parallèles (figure 3.15). Ils sont équidistants et parallèles
entre eux, et forment des cercles concentriques autour de la terre. L'équateur est le plus grand cercle et
divise la terre en deux. Elle est égale en distance à chacun des pôles.

Figure 3.15: Les lignes de latitude s'étendent de l'Est à l'Ouest et sont


appelées parallèles.

B La Longitude

La longitude est le complément de θ (ou l'angle azimutal) dans le système de coordonnées sphériques et
est mesurée en degrés Est et Ouest de 0° dans le domaine -180° ≤ θ ≤ 180° ou à l'est de 0° dans le domaine
0°360°. Il est communément désigné par les lettres grecques θ ou λ.

Alors que la latitude utilise le point médian entre les deux pôles, l'équateur, comme ligne de base ou plan
de référence qui sépare la Terre en deux parties égales, il n'existe pas de plan de référence naturellement
évident pour la longitude.

Les emplacements à l'est du méridien principal jusqu'à son méridien antipodal ont des longitudes positives
allant de 0 à + 180° ou 0 à 180° E. Les emplacements à l'ouest du méridien principal ont des longitudes
négatives allant de 0 à -180° ou des valeurs positives allant de 0 à 180° W.

Les longueurs peuvent également être mesurées comme des valeurs positives de 0° à 360°, mais ce n'est
pas une pratique courante dans la cartographie. La longitude géodésique est la même que la longitude
géocentrique car ils partagent le même méridien de référence et l'axe par rapport à la latitude.

Figure 3.16: La longitude géodésique est l'angle dans le plan


équatorial entre la ligne a qui relie le centre terrestre au
premier méridien et la ligne b qui relie le centre au méridien sur
lequel se trouve le point.

34
Les lignes de longitude courent au nord et au sud et sont appelées méridiens (figure 4.12). Ils forment des
cercles de même taille autour de la terre, et se croisent aux pôles. Ils ne sont pas équidistants et parallèles
entre eux mais convergent vers les pôles. Le méridien premier est la ligne de longitude qui définit l'origine
(zéro degré) pour les coordonnées de longitude.

Figure 3.17: Les lignes de longitude sont Nord-Sud et sont appelées


méridiens.

Détermination de la longitude

Comme la Terre tourne sur son axe de rotation, elle se déplace de 360° toutes les 24 heures. Le méridien de
Greenwich est utilisé comme ligne de référence à partir de laquelle calculer toute différence de temps
entre le temps à Greenwich et le temps à l'endroit d'intérêt. Puisque la terre tourne à 15° d'angle ou de
longitude par heure (360/24 heures = 15° par heure), la longitude peut être déterminée chaque jour à midi.
Par exemple, un navire se dirige vers l'ouest à travers l'océan Atlantique, en vérifiant sa longitude chaque
jour à midi (où le soleil traverse le méridien de l'observateur directement au-dessus). Un jour que le soleil
est à la position du midi, le capitaine vérifie le chronomètre. Il lit 16:18 heures. Quelle est la longitude du
navire?

16:18 heures = 4:18 pm


La Terre tourne d'un quart de degré (15 minutes) par minute de temps (Un degré d'arc est divisé en 60
minutes)
4 heures x 15° / h = 60° de longitude
18 minutes x 15 minutes d'angle / minute de temps = 270 minutes d'arc
270 minutes / 60 minutes / degré = 4,5° de longitude
60° + 4,5° = 64,5° W longitude

Mesure de la distance

Des lignes de latitude et de longitude peuvent couvrir le globe pour former une grille, appelée réticule
(figure 4.13). Le point d'origine du réticule est (0,0), où l'équateur et le méridien premier se coupent.

35
Figure 3.18: Graticule montrant la
différence entre un degré de longitude à
60 latitudes et l'équateur. Les lignes de
longitude convergent vers les pôles.

L'équateur est le seul endroit sur la réticule où la distance linéaire correspondant à un degré de latitude est
approximativement égale à la distance correspondant à un degré de longitude. Un degré de longitude à
l'équateur équivaut à 1/360 de la circonférence de la Terre ou à une distance de 111.321 km (en supposant
une Terre sphérique) (Figure 3.18).

Lorsque vous vous éloignez de l'équateur, la distance entre deux méridiens (ou la longueur d'un parallèle)
devient de plus en plus courte jusqu'à ce qu'elle soit juste un point aux pôles. C'est parce que les lignes de
longitude convergent vers les pôles. Le degré de raccourcissement est approximativement égal au cosinus
de latitude ou cos φ. Par exemple, à 60 ° N, un degré de longitude équivaut à une distance de 55.802 km
(Figure
3.18) (c'est-à-dire Distance = 111.321 x cos60).

Unité de longitude et latitude

Les longitudes et les latitudes peuvent s’exprimer dans différentes unités et différentes notations (comme
tous les angles). De nos jours, les degrés sont l’unité d’angle le plus répandue et les notations les plus
courantes sont les suivantes :

 DMS : Degré Minute Seconde (ex. 49° 30’ 00’’ – 123° 30’ 00’’) ;
 DM : Degré Minute (ex. 49° 30,0’ – 123° 30,0’) ;  DD : Degré Décimal (ex.
49,5000° -123,5000°).
Les coordonnées géographiques sont très souvent données en DMS. Cependant, les informaticiens jugent
généralement le système sexagésimal (DMS) peu pratique à manipuler et préfèrent donc convertir les
minutes et secondes en fractions décimales de degré (les degrés décimaux). La formule générale est alors la
suivante :
Latitude (degré décimaux) = degrés + (minute/60) + (seconde/3600)
Par exemple, pour une latitude de 45° 54’ 36’’ (45 degrés, 54 minutes et 36 secondes), on obtient :
45 + (54/60) + (30/3600) = 45,91°.
Dans le sens inverse, la conversion se fait selon un processus itératif. Soit une longitude de 121,136° :

 Le nombre avant la virgule indique le degré 121°


 Multipliez le nombre après la virgule par 60 0.136 * 60 = 8,16
 Le nombre avant la virgule indique les minutes (8’)
 Multipliez le nombre après la virgule par 60 : 0.16 * 60 = 9,6.

36
 Le résultat indique les secondes (9,6’’).  La longitude est donc de 121°8’9,6’’.

Pour résumer, il existe trois grands systèmes de coordonnées qui requièrent différents systèmes de
référence.

Tableau 3 : Système de coordonnées et système de référence


Systèmes de coordonnées Systèmes de référence
cartésiennes (X, Y, Z) + Système de référence

géographiques (Latitude : ɸ, Longitude : ʎ, Hauteur + Système de référence + ellipsoïde


ellipsoïdale : h)

planes (E, N) + Système de référence + ellipsoïde+ projection

Pour définir cet ellipsoïde, il faut lui définir un centre (il est confondu avec l’origine O d’un
référentiel géodésique et donc d’un système de coordonnées cartésien), deux longueurs (le demi
grand axe qui mesure environ 6370 km et le demi petit axe qui mesure environ 6350 km) et une
orientation (le petit axe est confondu avec l’axe (O ; k)). En définitive un méridien d’origine qui va
fixer le plan (O ; i ; k), tous les points de l’ellipsoïde peuvent être localisés à l’aide de deux
coordonnées :

- λ, la longitude et ;

- ϕ, la latitude.

Tous les points de la terre peuvent alors être localisés en utilisant une troisième coordonnée : h (la
hauteur par rapport à l’ellipsoïde). On parle de système de coordonnées géographiques.

Comme il n’est pas possible de visualiser directement le monde d’un seul tenant plan à l’aide des
deux systèmes de coordonnées présentés, il s’est avéré nécessaire d’avoir recours à des
projections pour réaliser des cartes. On parle alors de coordonnées planes (ou systèmes de
coordonnées plan) composées de deux coordonnées : E et N (ou X et Y).

Ces deux distances à l’origine peuvent être exprimées dans différentes unités de longueur (mètres,
kilomètres, miles…). La conversion de postions géographiques issues d’une surface courbe sur une
surface plane nécessite l’utilisation d’une formule mathématique de la forme et de la surface des
éléments cartographiés, mais également des distances et des directions entre ces éléments. La
variété des méthodes mathématiques permet d’obtenir des projections qui déforment plus ou
moins les surfaces, les angles ou les distances.

III.4 Les transformations de coordonnées

Les opérations de transformations de coordonnées comprennent :

37
• Les changements de systèmes de coordonnées (comme par exemple passer d’un système
de coordonnées cartésiennes à un système de coordonnées géographiques) ;

• Les changements de systèmes géodésiques (comme par exemple passer du système


ARC1880 au système international WGS84).

Ces changements peuvent être détaillés selon le modèle suivant :

Figure 3.19 : Les transformations de coordonnées.

Le passage des coordonnées géographiques aux coordonnées planes peut être effectué dans les
deux sens à l’aide des projections. Pour passer des coordonnées cartésiennes aux coordonnées
géographiques, l’opération est assez simple :

Inversement pour passer des coordonnées cartésiennes aux coordonnées géographiques il


convient d’utiliser les formules ci-dessous :

R=√X2+Y2+Z2

λ=arctg []
X

38
Figure 3.20 : Passage des coordonnées géographiques aux coordonnées cartésiennes.

ϕ=artg

Pour les changements de systèmes géodésiques, les opérations mathématiques vont des plus
simples aux plus compliquées. Un changement de référentiel géodésique est généralement assez
simple à réaliser. Dans le meilleur des cas, un changement de référentiel implique une simple
translation, car le centre, est plus le même, mais les référentiels géodésiques ont la même
orientation (celle définie à l’aide du méridien de Greenwich par exemple). Ainsi les coordonnées X,
Y, Z sont décalées relativement au décalage du centre.

C’est par exemple le cas pour passer du système NTF (un système Français) au système WGS84 (le
système GPS) et inversement. Trois paramètres doivent être changés à l’aide d’additions et de
soustractions, ce n’est donc vraiment pas compliqué (Tx, Ty, Tz). Ce changement de système ne
complique lorsque les systèmes n’ont pas la même orientation. Cela implique de prendre en
considération une rotation du référentiel et éventuellement un facteur d’échelle. Ce cas de figure
rajoute tout de même quatre paramètres à calculer. Cette opération mathématique est une
similitude.

Néanmoins, les calculs restent relativement simples.

(Tx −168

39
T yz)( ) = −60

T +320

Par exemple, dans le système WGS84, prenons les coordonnées cartésiennes suivantes : X =
4206364,441 : Y= 179547,223 : Z = 4775062,701. Dans le système NTF, on obtient les coordonnées
cartésiennes suivantes : X = 4206364,441 + 168 = 4206532,441 ; Y= 179547,223 + 60=
179607,223 ; Z = 4775062,701 – 320 = 4775382,701.

Figure 3.21 : Un changement de référentiel géodésique. Le cas simple où


les deux systèmes ont la même orientation.

Pour passe d’un ellipsoïde à un autre, si le principe est plus complexe, les calculs restent assez
simples. En effet, les formules de Molodensky permettent d’effectuer une conversion directe entre
deux systèmes de coordonnées géographiques sans passer par les coordonnées cartésiennes.

Pour passer d’une projection à une autre, il faut utiliser des transformations polynomiales qui sont
propres à chaque paire de projection. Actuellement, on voit émerger une nouvelle méthode pour
effectuer des changements de systèmes géodésiques, notamment concernant les coordonnées
géographiques. C’est la méthode des grilles. Le processus de transformation repose alors sur
l’interpolation (dans un semis de points régulièrement réparties) de paramètres tridimensionnels.

Chapitre IV : LES PROJECTIONS CARTOGRAPHIQUES


IV. Introduction
Un globe est la seule vraie représentation ou modèle de la surface de la terre mais son utilisation pour
représenter n'importe quelle région de la surface de la terre a ses limites:

 Sur un globe, on ne voit qu'un côté de la terre à un moment donné - vue hémisphérique

 On est limité par l'échelle - la taille ou l'échelle est trop petite pour être utile
Les grands globes sont difficiles à transporter, à stocker et à se reproduire.

 Les cartes, par contre, sont beaucoup plus polyvalentes.

40
 Elles nous permettent d'avoir un sentiment d'emplacement relatif, de relations spatiales, sur une
échelle qui va bien au-delà de notre propre perspective

 Elles permettent de transmettre toutes sortes d'informations au-delà de l'emplacement, si le


cartographe choisit les données et le symbolisme correctement, par ex. Une carte topographique

 Elles sont portables - beaucoup plus pratique que de porter autour un globe!

La limitation essentielle et la plus grande de toute carte est l'impossibilité physique de transférer une
surface courbe, comme celle de la Terre, sur une surface plate, sans distorsion ni erreur. Essai de peler une
orange et aplatir la peau sans la déformer. Peut-on le faire?

Par coordonnées géographiques, on entend un système de trois coordonnées qui sont le plus
souvent : la latitude, la longitude et l’altitude. Néanmoins, la représentation d’un territoire sur un
plan s’avère être la seule solution pour le voir d’un seul tenant. Pour cela, il faut transformer des
éléments définis dans un monde « courbe », pour les définir dans un monde « plan », ce qui ne va
pas sans poser quelques problèmes.

On appelle cette transformation une projection. Chaque projection fait l’objet de certaines
restrictions (elles ne conservent plus les distances ou les formes des objets terrestres). Ainsi, il
existe différents types de projections qui ne conservent que certaines propriétés de l’espace
courbe de départ :

 La projection équivalente qui conserve localement les surfaces ;

 La projection conforme qui conserve localement les angles, donc les formes ;

 La projection aphylactique qui ne conserve ni les surfaces, ni les angles, mais elle peut être
équidistantes, c’est-à-dire conserver les distances sur les méridiens.

Une projection ne peut pas être à la fois conforme et équivalente. Une carte ne pouvant pas être
obtenue simplement en écrasant une sphère, la projection passe généralement par la
représentation de la totalité ou une partie de l’ellipsoïde sur une surface développable, c’est-à-
dire une surface qui peut être étalée sans déformation sur un plan.

Les cartes représentent, le plus souvent sur une surface plane, l'organisation spatiale de n'importe
quelle partie du monde physique à n'importe quelle échelle et peuvent être utilisées pour
symboliser une grande variété d'informations statiques et dynamiques.

Les projections cartographiques sont utilisées par les cartographes pour convertir la surface 3D de
la Terre en 2D. Représentation et est une composante fondamentale de la cartographie. Une
projection de carte est:

41
Un moyen mathématique de transférer l'information à partir de la surface tridimensionnelle
incurvée de la Terre (un emplacement global défini par la latitude et la longitude [Φ, λ]) à un milieu
bidimensionnel (position plane [x, y]).

C'est un moyen de passer d'un système de coordonnées sphériques (y compris des paramètres
géodésiques) à un système de coordonnées cartésiennes. Chaque projection de carte reconnue
peut être représentée comme une paire de fonctions mathématiques:

X = f (φ, λ)

Y = g (φ, λ)

Figure 3.22: Le terme «projection» vient de


la notion de placer une source lumineuse à
l'intérieur d'une transparence Globe et les
ombres projetées des méridiens, para & els
et d'autres caractéristiques géographiques
sur une feuille de papier placé tangent au
globe. La modification de la position de la
source lumineuse modifie le schéma des
parallèles et des méridiens sur la carte, ce
qui donne des cartes ayant des propriétés
géométriques différentes.

Propriétés de distorsion
Toutes les projections cartographiques introduisent des distorsions inhérentes à l'aplatissement de
la sphère. Par exemple, une projection qui représente précisément les formes des continents
faussera leurs tailles relatives.

Certaines projections minimisent les distorsions dans certaines de ces propriétés au détriment de
la maximisation des erreurs dans d'autres. Certaines projections sont des tentatives de modérer
seulement la distorsion de toutes ces propriétés.

Différentes projections sont utilisées pour différents types de cartes car chaque projection est
particulièrement appropriée à certaines utilisations. Bien que de nombreuses projections de cartes
différentes existent, elles introduisent toutes une distorsion ou plus des propriétés de mesure suivantes:

42
Conformité ou forme

Lorsque l'échelle d'une carte à un point quelconque de la carte est la même dans n'importe quelle
direction (c'est-à-dire que l'échelle dans la direction x et y est toujours égale), la projection est
conforme. Les méridiens (lignes de longitude) et les parallèles (lignes de latitude) se coupent à
angle droit.

La forme est conservée localement sur des cartes conformes mais au prix d'une représentation
précise de la zone (figure 3.23). Les formes sont plus ou moins déformées en utilisant des
projections de surface égale.

Région

Lorsqu'une carte dépeint des zones sur toute la carte, de sorte que toutes les zones même rapport
proportionnel aux zones sur la Terre qu'ils représentent. Si la zone est représentée avec précision,
la forme est rejetée. La conformité et la vraie zone sont mutuellement des vertus exclusives (figure
3.23). Si vous en avez un, vous sacrifiez l'autre. La zone est préservée par des projections d'égalité

Distance

Une carte est équidistante lorsqu'elle représente les distances entre le centre de la projection et tout autre
endroit de la carte. Des projections équidistantes préservent la distance entre points.

Direction

Une carte préserve la direction lorsque les azimuts (angles d'un point sur une ligne à un autre
point) sont représentés correctement dans toutes les directions. Sur les cartes qui sont «vrai
sens», une ligne droite est un grand cercle route, la direction de la plus courte distance entre deux
endroits. Les projections azimutales représentent des distorsions correctes par rapport au centre.

Échelle est la relation entre une distance représentée sur une carte et la même distance sur la
Terre et souvent associée à la distance réelle.

Figure 3.23: A et B sont conformes: Ils présentent la même forme. A et C sont


vrai, mais certainement pas conformes en forme. L'équivalence de la
superficie peut ne pas être importante pour un navigateur, mais il est très
important pour un grand nombre d'utilisations dans les salles de classe et les
médias d'afficher diverses distributions.

43
Paramètres de projection
Une fois que la référence et le type de projection ont été choisis, d'autres paramètres doivent être définis
pour tracer une carte.

Le méridien central est défini comme un méridien de longitude, qui est défini comme le centre D'une zone
de projection particulière. Elle est mesurée en degrés à l'est ou à l'ouest de Greenwich. Le facteur d'échelle
est défini comme une valeur qui décrit la relation d'une distance mesurée entre deux points mesurés au sol
et comparée aux deux mêmes points mesurés sur la projection cartographique. Mathématiquement il est
défini:

SF = grille (projection de carte) distance / distance au sol (vraie) ; par ex. 1 / 20 000 échelle signifie que 1 cm
sur la carte représente 20,000 cm (ou 200 m) sur le terrain.

Les parallèles standards sont des parallèles à la latitude, mesurés en degrés au nord ou à l’Équateur, qui
sont choisis pour représenter des endroits où le facteur d'échelle sera l'unité.

(Distance entre grilles = distance réelle)

L'origine est le point d'origine de la projection

Surfaces de projection
Une méthode de classification des projections cartographiques consiste à les regrouper par le type de
surface sur laquelle la réticule est théoriquement projetée. Il existe trois surfaces de projection principales
(Figure
5.12):

• La surface de projection cylindrique forme un cylindre sur le globe

• La surface de projection conique forme un cône sur le


globe

• Azimuthal ou Planar - surface de projection est un plan


plat

Figure 5.12: Trois types principaux de types de projection


et leurs surfaces aplaties: Azimutal (gauche), Conique
(milieu) et Cylindrique (droite).

44
Les projections cartographiques qui ne correspondent pas à ces trois classes sont décrites comme des
projections pseudo-fusées. Le globe ne nécessite pas une transformation à une surface de projection
cartographique. Sur le globe, les directions, les distances, la forme, l'échelle et la surface sont vraies.

Projections cylindriques

Une projection cylindrique est produite en enveloppant un cylindre autour d'un globe
représentant la Terre. La projection de carte est l'image du globe projeté sur la surface cylindrique,
qui est ensuite déballée sur une surface plane.

Les méridiens et les parallèles sont «projetés» sur le cylindre comme des lignes droites et
parallèles traversant à angle droit. Les méridiens des projections cylindriques ne convergent pas
aux pôles comme ils le font sur le globe, ce qui entraîne un étirement et une distorsion accrus vers
les pôles Les différents types de saillies cylindriques ont une autre façon d'espacer les méridiens et
les parallèles pour obtenir certaines propriétés cartographiques souhaitables.

Les projections cylindriques ont trois aspects:

• Lorsque le cylindre est parallèle à l'axe polaire, la tangente à la Terre est alignée avec
latitude et a un aspect normal (ou régulier) (Figure 5.13) ;

• Lorsque le cylindre est perpendiculaire à l'axe polaire, la tangente à la Terre est


Aligné avec les méridiens et a un aspect transversal (Figure 5.13) ;

• Lorsque le cylindre est oblique par rapport à l'axe polaire, la tangente à la Terre est à un
angle à la fois les parallèles et les méridiens et a un aspect oblique (Figure 5.13).

Figure 5.13: Les


projections cylindriques
ont trois aspects:
Normal (gauche),
Transverse (milieu) et
Oblique (droite).

Les projections cylindriques peuvent être égales, conformes ou équidistantes. Ils sont mieux
utilisés entre les tropiques et pas du tout adéquat pour représenter des latitudes plus élevées.
Quelques types de projection cylindrique

Mercator
La projection de Mercator, définie par le cartographe et mathématicien flamand Gerardus
Mercator en 1569, a des méridiens droits et des parallèles qui se coupent à angle droit. La
projection est souvent utilisée pour la navigation maritime car toutes les lignes droites sur la carte

45
sont des lignes d'azimut / direction constante (ligne de rhumb). Les directions le long d'une ligne
de rhumb sont vraies entre deux points quelconques sur une carte, mais une ligne de rhumb n'est
généralement pas la distance la plus courte entre les points (ne correspond pas à un grand cercle)
(figure 5.15).

Figure 4.15: Projection de Mercator montrant la


différence entre la loxodromie et le grand cercle entre
Washington DC et Londres. Le grand cercle représente
la distance la plus courte cependant, la ligne de rhumb
est plus utile pour la navigation car elle représente une
ligne de roulement constant. Un navigateur désireux de
voyager & de Londres à Washington DC Il suffit de
tracer une ligne droite sur une carte Mercator, de
mesurer l'angle et de déterminer le roulement à
prendre.

Sur la projection Mercator, l'échelle et la distance sont vraies à l'équateur mais sont
raisonnablement correctes à 15° de l'équateur. Deux parallèles particuliers peuvent être rendus
corrects dans l'échelle au lieu de l'équateur. Le Mercator est conforme mais pas équidistant
(Figure 5.16). Remarquez comment les zones vers les pôles semblent étirées et artificiellement
grandes. Les pays vers les pôles sont nettement plus importants qu'ils ne le devraient.

Transverse Mercator :

Cette projection appelée également « Projection cylindrique transversale » est obtenue en


tournant le cylindre de telle sorte qu'il soit tangent à la Terre le long d'un méridien au lieu de
tangent à l'équateur. Echelle et distance vraies le long du méridien choisi mais raisonnablement
correctes à 15° de l'équateur. La distorsion augmente rapidement en dehors de la bande de 15°.

C’est une projection conforme cependant les formes et les angles dans toute petite zone sont
essentiellement vrais. L'espacement des graticules augmente la distance par rapport au méridien
central. L'équateur, le méridien central et les méridiens à 90° du méridien central sont droits mais
d'autres parallèles sont des courbes complexes concaves vers le pôle le plus proche. Cette
projection est souvent utilisée pour représenter des zones plus étendues de nord-sud que d'est en
46
ouest. La distorsion de l'échelle, de la distance, de la direction et de la zone augmente à partir du
méridien central.

La projection de Mercator a été utilisée pour les premiers travaux (calculs selon les tables de
Delporte) de l’E.I.C. (Letroye, 1954) ». La carte au 1/100.000e en 15 feuilles du Bas-Congo de H.
Droogmans (Secrétaire-Général du Département des Finances de l’E.I.C.) était en effet une «
Mercator » établie au départ de l’ellipsoïde de Bessel pour laquelle il explique que les X sont
calculés au long de l’Equateur, le zéro étant au 20e méridien Est de Greenwich et les Y au long
d’un méridien, le zéro étant à l’Equateur (Droogmans, 1901).

Les valeurs utilisées pour X et Y ont été calculées par A. Delporte (par ailleurs Professeur de
mathématiques, astronomie et géodésie à l’Ecole de guerre, qui a préféré l’Afrique –où il allait
mourir en 1891- au confort de sa chaire) et reprises dans les « Tables de Delporte » (Delporte,
1889) mentionnées dans divers documents. On trouve ces informations dans l’introduction de la
notice de la série de cartes, mais pas sur les cartes elles-mêmes.

PROJECTION TRANSVERSE UNIVERSELLE DE MERCATOR


La projection Transverse Universelle de Mercator (en anglais Universal Transverse
Mercator ou UTM) est un type de projection conforme de la surface de la Terre. L’Allemagne
l’utilise sous le nom de Projection de Gauss-Krüger. Cette projection est une projection cylindrique
où l’axe du cylindre croise perpendiculairement l’axe des pôles de l’ellipsoïde terrestre au centre
de l’ellipsoïde.

L’UTM est devenu une projection populaire pour son utilisation avec les SIG et le GPS
(global Positioning System, Système de Positionnement Global) en raison de son niveau
d'exactitude, de sa couverture globale et de sa facilité d'utilisation. La projection UTM a été
développée à des fins militaires. Après la Seconde Guerre mondiale, tous les pays de l'OTAN
(l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) ont convenu qu'un système de coordonnées
spatiales standard était nécessaire pour coordonner plus précisément les mouvements militaires
entre les nations. C'est maintenant la projection de carte la plus couramment utilisée.

En pratique, pour couvrir la surface de la Terre, on la découpe en 60 fuseaux de 6 degrés en


séparant l’hémisphère Nord et l’hémisphère Sud. Soit au total 120 zones (60 pour le Nord et 60 pour le
Sud). On développe alors le cylindre tangent à l’ellipsoïde le long d’un méridien pour obtenir une
représentation plane (Fig. 3.12).

47
Fig. 3.12 : Définition de la projection UTM (Universal Transverse Mercator).

- Numérotation des fuseaux et identification des bandes de latitude


• Projection appliquée aux 60 fuseaux successifs, de 6 ° en 6°, numérotés de 1 à 60.
• Le fuseau 1 est compris entre 180° et -174° (méridien centrale -177°W).
• Le fuseau 60 est compris entre 174 E et 180° (méridien central = 177°E).
• Le fuseau 31 est compris entre 0° (Greenwich) et 6°E (méridien central 3°).
• 24 bandes de latitudes, entre les parallèles -80S et +84N, notée de C à X (sans I ni
O), 8° de latitude pour C à W et -12° pour X.

Les zones polaires (au-delà de 84,5 degrés de latitude Nord et en deçà de 80,5 degrés de
latitude Sud) ne sont théoriquement pas couvertes par ce système de projection, bien que le
cylindre utilisé soit tangent aux deux pôles.

Ce n’est cependant pas un réel obstacle, si on admet d’étendre le découpage rectangulaire de la


projection, de façon à couvrir plus de 6° de longitudes au-delà de l’équateur. C’est ce qui est
généralement utilisé sur les cartes, où l’extension de longitude permet de conserver une bonne
précision à peu près similaire à celle du long de l’équateur.

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Une variante plus exacte de cette projection est de ne pas utiliser un cylindre parfait, mais un
cylindroïde aplati aux pôles et tangent tout le long des deux méridiens opposés à l'ellipsoïde de
référence.

L’intérêt de cette variante est de conserver les distances tout le long du méridien de référence.
Dans ce cas aussi, la précision des distances autour des pôles ne dépend plus du méridien de
référence choisi pour la projection, il devient alors possible de construire une carte rectangulaire
continue couvrant la totalité des deux fuseaux opposés le long d’une fine bande (large de 6°
exactement à l’équateur).

La projection UTM est associée à un point de référence virtuel tel que l'intersection de l'équateur et du
méridien central de la zone considérée ait pour coordonnées :

• pour l’hémisphère Nord : abscisse +500 km, ordonnée 0 ;


• pour l’hémisphère Sud : abscisse +500 km, ordonnée +10 000 km.

Ce décalage de point de référence permet d’avoir des coordonnées positives pour l’intégralité des
points de la zone.

La projection UTM est associée à un point de référence virtuel tel que l'intersection de l'équateur
et du méridien central de la zone considérée ait pour coordonnées :

• pour l’hémisphère Nord : abscisse +500 km, ordonnée 0 ;


• pour l’hémisphère Sud : abscisse +500 km, ordonnée +10 000 km.

Ce décalage de point de référence permet d’avoir des coordonnées positives pour l’intégralité des
points de la zone.

L'utilisation des coordonnées en projection (ex : E et N UTM) plutôt que des coordonnées
géographiques (Latitude /Longitude) est en général jugée avantageuse pour les raisons suivantes :

• Les coordonnées sont basées sur un système décimal, plus facile à utiliser pour les calculs
que le système sexagésimal. Cependant avec des longitudes et latitudes on peut toujours
travailler en degrés "décimaux" sans avoir à utiliser des minutes et des secondes d’angles ;
• Le système est "rectangulaire" et est mesuré en kilomètres. On peut donc directement
calculer des distances approximatives à partir des coordonnées UTM. Un point de la zone
UTM 13 qui a pour coordonnées (315,1 km, 3 925,1 km) est exactement à 1 kilomètre du
point de la zone 13 (315,1 km, 3 924,1 km). Cependant cette correspondance n’est
qu’approchée si les points ne sont pas sur le même méridien, et elle n’est plus du tout
valable lorsque l’on change de zone.

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Les récepteurs GPS fournissent de manière standard une position dans le système géodésique
WGS84. Certaines cartes de randonnées récentes utilisent la projection UTM et se réfèrent au
système géodésique WGS84. D’autres cartes utilisent une projection nationale ou locale, se
référant à d'autres système géodésique (par exemple en France, les cartes de randonnée de l'IGN
utilisent une projection Lambert, avec un carroyage UTM, et les coordonnées UTM sur les marges
extérieures).

A l’époque coloniale, à partir des années ’30, la projection cylindrique conforme de Gauss
(= Gauss-Krueger = Mercator transverse), en fuseaux étroits, a été employée à la fois en géodésie
(calculs « dans le plan de la projection ») et en cartographie pour les échelles supérieures au
1/200.000e jusqu’aux cartes cadastrales (1/20.000 e jusqu’à 1/2.000e). Les fuseaux ont 2 degrés
d’amplitude ; deux fuseaux voisins ont une bande de recouvrement ; les méridiens pairs sont
centraux ; les parallèles centraux et les fausses origines varient selon la zone cartographiée (au
Katanga : méridien pair/9°S, Xo=200.000, Yo=500.000); le facteur d’échelle est 0.9999 (0.9995
dans certaines régions, 1.0 dans d’autres, pour les travaux anciens < 1949).

L’Institut géographique du Congo a utilisé la projection UTM à partir de ca. 1950 pour les
cartes régulières par degré carré au 1/200.000 e, par quart de degré carré au 1/100.000e et 1/16 de
degré carré au 1/50.000e, ainsi que les stéréo minutés (=résultat de la restitution simplifiée au
1/50.000 des photographies aériennes). La quasi-totalité des compagnies minières dans notre pays
utilisent actuellement la projection UTM.

Les litiges frontaliers actuels entre Congo et Angola sont dus, outre à la mauvaise foi, au
fait que certains tronçons de frontière ont été définis dans les traités par leur position géodésique
(par exemple au long du 7è parallèle sud), sans préciser le datum à utiliser. Les différences ne sont
pas monstrueuses (20°E/7°S en UTM sur l’ellipsoïde de Bessel donne pour Y : 9226208m, et sur
l’ellipsoïde de WGS84 des GPS : 9226134m). Le Congo « perd » tout de même 74m.

Projections coniques

Une projection conique est produite en enveloppant un cône autour d'un globe représentant la
Terre. La projection cartographique est l'image du globe projeté sur la surface conique, qui est ensuite
déroulée sur une surface plane (Figure 5.26).

Il existe 2 types différents de projections coniques (figure 5.26):

• Conique tangente où le cône entre en contact avec la surface du globe le long d'une parallèle
standard ;

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• Conique sécante où le cône est coupé à travers le globe et le coupe deux fois le long de deux
parallèles standards.

Les parallèles standard sont où le cône touche ou coupe à travers le globe. Il n'y a pas de distorsion le
long des parallèles standard - la vraie échelle, la forme et la zone sont préservées. La carte est équidistante,
conforme et équivalente le long du (des) parallèle (s) standard. Le parallèle est déterminé par l'angle du
cône. Un cône à faible angle (cône plus gros) produit une tangente à une latitude élevée. Un cône à angle
élevé (comme le chapeau d'une sorcière), produit une tangente à une latitude plus basse. Une sécante est
produite en réduisant la taille du cône. Le méridien central est opposé au bord où le cône est tranché.

Figure 5.26: Deux types de


projets coniques: tangente
conique (gauche) avec un
parallèle standard et la
sécante conique (droite) avec
deux parallèles standards.

Les méridiens apparaissent comme des droites rayonnant du milieu du bord supérieur,
tandis que les parallèles apparaissent comme des semi-cercles concentriques espacés plus loin en
vous éloignant du (des) parallèle (s) standard (s) (Figure 5.26). Cela signifie que l'échelle, la forme
et la zone deviennent de plus en plus déformées par rapport au (x) parallèle (s) standard. Les
projections coniques sont bien adaptées pour montrer des zones aux latitudes moyennes avec
principalement de l'est à l'ouest (comme les États-Unis) parce qu'ils réalisent moins de distorsion à
ces latitudes que les projections cylindriques. Ils sont également fréquemment utilisés pour
cartographier de grandes zones (par exemple, les États, les grands pays ou les continents).

Quelques types de projection coniques

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Projection conique équi-surface d’Albers

La projection conique équi-surface d'Albers est une sécante conique (deux parallèles
standards) (figure 5.27) qui déforme l'échelle et la distance, sauf le long des parallèles standards.
Les parallèles sont rapprochés les uns des autres pour compenser la surface accrue créée par ces
méridiens étirés.

La déformation des formes augmente à partir des deux parallèles standards. Les directions
sont raisonnablement précises dans des régions limitées.

Cette projection est utilisée aux États-Unis et dans d'autres grands pays avec une plus grande
étendue est-ouest que nord-sud et qui nécessitent une représentation égale. Il est aussi utilisé
pour de nombreuses cartes thématiques. Les cartes montrant des zones adjacentes ne peuvent
être jointes à leurs bords que si elles ont les mêmes parallèles standards (parallèles sans
distorsion) et la même échelle.

Conique équidistant
La projection conique équidistante peut être une sécante conique (deux parallèles stan-
dard) ou conique tangente (un parallèle standard) (figure 5.28). Les parallèles sont également
espacés. Cette projection a été décrite pour la première fois par le philosophe grec Claudius
Ptolemée à propos de l'an 150.
Les distances et l'échelle ne sont vraies que le long de tous les méridiens et le long d'un ou
deux parallèles standards. Les directions, les formes et les zones sont raisonnablement exactes,
mais la distorsion augmente à partir de parallèles standards. L'échelle est constante le long d'un

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parallèle donné. La carte résultante est non conforme, perspective ou zone égale, mais un
compromis entre la conique conforme de Lambert et la conique équi-surface d’Alberts.

La Conique équidistante est utilisée pour montrer des zones aux latitudes moyennes et est bonne
pour Montrant des régions à quelques degrés de latitude et situées d'un côté de l'équateur. Il est
la projection la plus courante dans les atlas pour les petits pays.

Pour la carte générale du Katanga et les cartes au 1/200.000e par degré carré, le C.S.K. a adopté la
projection conique conforme de Lambert à deux parallèles fondamentaux (6°30’ S et 11°30’S),
méridien central 26°E (départ des coordonnées XY : 26°E, 9°S, Xo=500.000, Yo=500.000 ; Lambert
Katanga). Pour les cartes C.S.K. à plus grande échelle et les cartes cadastrales, il a été fait usage de
la projection de Gauss (« Gauss Katanga »), paramétrée comme ci-dessus ; les cartes de l’Union
minière sont dans le même cas.

Géodésie et calculs

La cartographie n’existant qu’à l’état d’ébauche, la géodésie a longtemps constitué le référentiel du


cadastre et de l’administration des mines (NN2, 1937).

« Les calculs ont d’abord été effectués sur l’ellipsoïde de Bessel. Le ministère des Colonies adopta ensuite
l’ellipsoïde de Clarke « 1866 » et ultérieurement celui de Clarke « 1880 ». Quant aux triangulations du
C.S.K., elles resteront calculées sur l’ellipsoïde de Clarke 1866. L’ensemble du réseau est sectionné en
tronçons que l’on compense par la méthode des moindres carrés. Le calcul est généralement effectué en
deux approximations successives (Letroye, 1954) ». Les « Tables de Delporte » sont établies à partir de
l’ellipsoïde de Bessel (Delporte, 1889).

Les « Instructions concernant les Levés de Reconnaissance » du Ministère des Colonies, publiés en 1931 et
réédités en 1946 et 1954 (version néerlandaise), contiennent deux tables des nœuds de la projection de
Gauss calculés à partir des ellipsoïdes de Clarke 1866 et1880 (NN1, 1931).

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Dans la pratique, les géodésiens « congolais » ont adopté une méthode originale palliant les incertitudes du
positionnement absolu, simplifiant les calculs trigonométriques et évitant la géométrie sphéroïde. Il s’agit
d’une technique dans laquelle mesures et calculs sont effectués « dans le plan de projection », donc en
plan. La projection utilisée est celle de Gauss (Gauss-Krueger ou Mercator transverse), cylindrique
conforme, appliquée sur des zones étroites (« faisceaux » méridiens de 1 degré, plus un demi-degré de part
et d’autre donnant lieu à des zones communes avec les faisceaux voisins). Les travaux « plans » étant
terminés, on peut passer aux coordonnées géographiques en utilisant les formules ad hoc (Pahaut, 1950,
Coetz, 1954).

A noter que les litiges frontaliers actuels entre Congo et Angola sont dus, outre à la mauvaise foi, au fait
que certains tronçons de frontière ont été définis dans les traités par leur position géodésique (par exemple
au long du 7è parallèle sud), sans préciser le datum à utiliser (voir plus loin). Notez que les différences ne
sont pas monstrueuses (20°E/7°S en UTM sur l’ellipsoïde de Bessel donne pour Y : 9226208m, et sur
l’ellipsoïde de WGS84 des GPS : 9226134m. Le Congo « perd » tout de même 74m).

Les points fondamentaux et leur datum

Le datum géodésique (dimensions de l’ellipsoïde utilisé et position d’un point fondamental où géoïde et
ellipsoïde définissent la même verticale- et d’une direction fondamentale, orientant de facto l’ellipsoïde
utilisé) est devenu une information indispensable depuis une quinzaine d’années car requise pour passer
d’un système géodésique à un autre, en particulier vers WGS84, manœuvres impensables avant les
calculateurs électroniques. Cela permet d’utiliser sans difficulté, grâce aux GIS, des cartes anciennes,
notamment dans le cadre de leur actualisation. Nonobstant le fait que les régions de et à l’est du Congo
dépendent du même réseau fondamental, on a intérêt à considérer les tronçons ou « blocs » comme
relativement indépendants du fait de la transmission des erreurs dans les réseaux triangulés. Ces sous-
ensembles donnent lieu a posteriori à des « datums locaux réels ou virtuels» (je n’ose pas écrire « data »).

Au terme de plusieurs « ajustements » (par rapport à d’autres références) et « compensations » (souvent


avec introduction de nouveaux éléments), les « points fondamentaux historiques ont perdu leur
signification ; ils sont cités ci-après dans ce sens. On trouvera en table 1 les valeurs utilisées au Congo.

La Cuvette et le Nord-ouest

Eu égard au fait que la cartographie a été basée uniquement sur des points astronomiques, on se trouve
confronté au problème de la précision (1 – 3 arcsec) et au fait que les mesures sont liées au géoïde et non à
un ellipsoïde.

Les projections cartographiques.

« ... La mention de la nature et des paramètres de projection relevaient apparemment du secret d’état, car
d’autres cartes n’en disent pas davantage. Une tradition qui s’est maintenue longtemps : les cartes au

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1/2.000.000e des années ’50, et même la carte géologique de Lepersonne en 1974, restent muettes à cet
égard.

Pour les cartes générales de la Colonie (1/1.000.000e ou 1/2.000.000 e, ainsi que les cartes « de territoire »
au 1/200.000e, y compris celles produites >1953), il a été fait usage de la projection polyconique, enfant du
XIXe siècle (calculs suivant les tables du Coast and Geodetic Survey, reprises dans NN1(1931).

Référentiel géographique pour les échelles nationales et locales

Le référentiel géographique pour les échelles nationales inférieures au 1 : 500 000 suit une projection
Mercator sécante aux parallèles 5N et 5S dont les paramètres sont :
Faux Est : 0,00 km ; faux nord : 0,00 km ; Méridien central : 0,00 km ; Premier parallèle : 5,0

Deuxième parallèle : - 5,0 ; Facteur d'échelle : 1,0 ; Unité : kilomètre

Le référentiel géographique pour les échelles locales supérieures au 1 : 500 000 suit une projection dont les
paramètres sont :
Faux Est : 500000, 00 m ; Faux Nord hémisphère Nord : 0,00 m ; hémisphère Sud : 10000000, 00 m.

Méridien Central pour la zone 33 : 15 °E ; pour la zone 34 : 21°E ; pour la zone 35 : 27 °E : pour

la zone 36 : 33 °E

Facteur d'échelle : 0.99960 ; Unité : mètre ; Ellipsoïde de référence : GRS80

Datum de référence : WGS84.

Recommandation pour l’utilisation de SIG : la projection Mercator est disponible dans la plupart des
logiciels SIG. Il convient de spécifier les parallèles auxquels elle est sécante. La projection UTM est
disponible dans tous les logiciels SIG et ne nécessite pas de configuration particulière.
Recommandation pour l’utilisation de récepteurs GPS : le récepteur GPS configuré en UTM WGS84 offre
toutes les facilités pour la localisation, la navigation et l’enregistrement d’observation. La transformation
du système UTM vers la projection Mercator est possible à l’aide des SIG. Ces normes cartographiques sont
proposées par un panel d’experts appartenant aux institutions reprises ci-dessous et réunis dans le cadre
du projet « Système de gestion d’information pour les aires protégées » (UNESCO-SSTC). Ce panel s’engage
à supporter l’usage de ces Systèmes de Référence auprès des acteurs nationaux et internationaux utilisant
des données cartographiques et des Systèmes d’Information Géographique (SIG). Pour l’échelle nationale, à
l’exception de l’ellipsoïde de référence, la norme proposée reprend l’ensemble des paramètres de
projection établis en 1951.
L’ellipsoïde de référence GRS80 a été retenue en raison de sa compatibilité avec le système global de
positionnement (GPS). Il y a donc une altération entre des coordonnées établies selon l’ellipsoïde de
référence précédemment utilisé et l’ellipsoïde de référence GRS80.

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