Vous êtes sur la page 1sur 9

RÉDACTION CHARTE CONTACT


 
 

Elections générales: des pleurs et des


grincements de dents
22 JANVIER 2024 EN BREF

ACCUEIL QUI SOMMES-NOUS? ACTUALITÉS TOUT KIN EN PARLE

PRESSE ANGLOPHONE VIDEOS

HOME OPINION & DÉBAT

RECHERCHER…

A propos des conflits entre


Katangais et Kasaïens ARTICLES RÉCENTS

L’Accord quadripartite
 23 avril 2022  B.A.W.  0 Comments
d’Entebbe – un succès
du rapatriement des
ex-combattants de la
LRA

Manifestations contre
des pays occidentaux
et la Monusco

RDC: les partis et


regroupements
politiques ainsi que les
députés appelés à
déclarer leur
appartenance ou pas à
la majorité avant la
CATEGORIES OPINION & DÉBAT
formation du
gouvernement

Share
Le corridor ferroviaire
de Lobito s’invite à
African Mining Indaba
2024
Les évêques africains
rechignent à bénir des
Facebook Twitter LinkedIn Email couples de même sexe

INTRODUCTION
COMMENTAIRES
Le Premier RÉCENTS
ministre, Sama
Lukonde est COMBATTANT RÉSISTANT DE

arrivé à L'OMBRE

Lubumbashi, en dans Manifestations


prévision d’une contre des pays
« Table Ronde occidentaux et la
Intercommunaut Monusco
aire » visant à PIERRE JACQUENRY dans
MAÎTRE TSHISWAKA MASOKA HUBERT
remédier à
Manifestations contre
l’exacerbation de
des pays occidentaux
la haine ethnique qui s’amplifie au Katanga. Cette visite, fait
et la Monusco
partie des résolutions du Conseil des ministres du 15 avril
JO BONGOS dans
dernier et de l’audience que le Président la République, Felix
Manifestations contre
Tshisekedi Tshilombo avait accordée aux députés nationaux
des pays occidentaux
des provinces du Haut-Lomami, Lualaba, Tanganyika et Haut-
et la Monusco
Katanga. En plus, il revient que le chef de l’Etat projetterait de
se rendre aussi à Lubumbashi, poursuivant le même objectif.
Difficile de croire que 62 ans, après l’indépendance, la RDC
serait toujours embourbée dans des crises identitaires. Qu’en NOS CONFRÈRES
est-il?

7SUR7.BE
En effet, d’une part, des images ont circulé, montrant des flux
massifs non encadrés, une population visiblement ACTUALITE.CD AFP
abandonnée, en provenance des entités administratives de la
AFRIKARABIA
région du grand Kasaï, vers des entités administratives du
grand Katanga. Des médias ont rapporté des conditions BELGA
effroyables des voyageurs montés au-dessus des wagons des
marchandises ainsi que des graves accidents mortels à BENI-LUBERO ONLINE

répétition. Le dernier datant de mars 2022, avait causé la mort


CHEIKFITANEWS.NET
de 75 personnes et des centaines de blessés. D’autre part, il est
dénoncé des comportements particulièrement désobligeant CONGOLAIS DE
BELGIQUE
des motards, comparables aux Hooligans anglais.
DAILY MONITOR
Pour les uns, il s’agit d’une crise humanitaire sur fond d’une
débâcle économique qui devrait susciter compassion et DESK ECO

solidarité nationales, en faveur du Kasaï. Pour les autres, c’est


ENJEUX AFRICAINS
le ras-le-bol. Ils pensent que ces flux seraient organisés à HUFFPOST
dessein, afin de modifier la carte démographique et rendre
HUMAN RIGHTS WATCH
l’électorat du Katanga favorable au pouvoir en place.
Concernant les Hooligans, tous sont d’accord que la mairie IWACU
devrait mobiliser les services de sécurité, afin de remettre
l’ordre public. IWEB LAGAZINE

JEUNE AFRIQUE
Cependant, certains individus ont déjà initié deux campagnes
sur les réseaux sociaux: « Rentrez Chez Vous (RCV) » et « Allez KILEBA POK-A-MES

Construire Chez Vous (ACCV) ». Bref, le conflit katangais contre


LA LIBRE AFRIQUE
kasaïen refait surface.
LE CONGO LIBÉRÉ
DES FAITS SOCIO-HISTORIQUES
LE MONDE
Il s’avère que la ville de Lubumbashi s’agrandit
LE PHARE
géographiquement et se densifie démographiquement. Ce qui
était la zone rurale, d’il y a trente ans, est loti, au bénéfice de la LE POINT AFRIQUE
commune annexe. La ville engloutit des villages entiers des
LE SOIR
chefferies Kaponda et Kinyama, ainsi que du secteur de
Bukanda, dans le territoire de Kipushi. Les services du cadastre MAIL&GUARDIAN
et des titres immobiliers se trouvent subdivisés, afin de
MEDIACONGO.NET
répondre à une demande exponentielle d’une population qui
n’en finit de croître. La Police crée des unités spécialisées dites MÉDOR
de « proximité ». Que des nouveaux noms: Kasangiri, Zambia,
Kasumgami, Kashamata, Ernika, Kyalwaya, Poleni, Kawama, NEW VISION

Kashimbala et Tumbwe.
OUEST-FRANCE

La pression démographique ne se justifie pas uniquement du RADIO MBOTE


flux récent des kasaïens. L’attraction du boom minier katangais,
RADIO OKAPI
le chemin de l’exode vers l’Afrique australe, l’effondrement de
l’économie des autres provinces de la RDC, la guerre RDC HORIZON 2023
interminable dans les deux Kivu et l’Ituri, ainsi que la saturation
RTBF RÉVEIL FM
de la ville de Kinshasa. Dans les quartiers lushois et villages
avoisinants, on y parle concurremment le Swahili du Katanga, SALONGO-HEBDO
le Kiluba-Kat, le Lingala, le Swahili de l’Est ainsi que le Tshiluba.
SCOOP RDC

Cependant, une certaine opinion accuse le kasaïen de ne pas


THE EAST AFRICAN
s’intégrer. Cet argument en cours de débat est remis en cause
par l’histoire de Lukunga, l’illustration de l’ouvrier kasaïen du THE GUARDIAN
Katanga.
THE NEW TIMES

Avant la colonisation, les ancêtres du kasaïen avaient vécu, du


THE OBSERVER
XVe au XIXe siècles, sur l’étendu couvrant les provinces
actuelles du Kasaï, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Lomami, Haut- THE WHITE HOUSE

Lomami, Maniema, Lualaba et Tanganyika. Ils sont partagés


entre les groupes ethniques des Basongye, Balubas (du THE ZAMBIAN OBSERVER
Katanga et du Kasaï), Bena Kanyoka et Bena Lulua.
TOI ET MOI

La première génération du kasaïen ouvrier était recrutée de


ZIMBABWE
force, entre 1888 et 1910, du Centre et l’Est vers le Sud de l’Etat INDEPENDENT
Indépendant du Congo (EIC). Pour mémoire, la ville de
Lubumbashi (Elisabethville) fut créée en 1910, suivant le projet
de l’Union Minière du Haut-Katanga (UMHK) d’implanter sa
première usine de traitement du cuivre, à côté de la rivière ARCHIVES
Lubumbashi, située à quinze kilomètres au Sud de Luswishi,
dans le District de Lualaba d’alors. Les défricheurs européens SÉLECTIONNER UN MO

et leurs accompagnateurs africains chassèrent les Balambas


autochtones qui peuplaient ces lieux.

La deuxième génération d’ouvriers kasaïens, est à l’image de


Lukunga recruté dans l’ancienne Province du Congo-Kasaï, en
1940, contre sa volonté, et acheminé dans les mines de Kolwezi
qui faisait partie du District de la Lulua de l’époque. Comme
tout ouvrier de la colonie belge, il fut soumis à la politique de
peuplement qui encourageait la naissance de beaucoup
d’enfants, afin de pourvoir au besoin toujours croissant de la
main d’œuvre de l’industrie minière. Il en a eu 14.

La troisième génération de l’ouvrier kasaïen au Katanga, est à


l’exemple des seize enfants de Lukunga nés, entre 1944 et
1970. Lukunga avait deux femmes, Mulanga et Nsamba qui lui
avaient donné respectivement quatorze et deux enfants. Il
convient de noter que les enfants de Lukunga ont eu en
moyenne dix enfants chacun.

La quatrième génération de l’ouvrier kasaïen au Katanga


commence vers 1965 et va jusque vers 1990. Elle est illustrée
par les petits-fils de Lukunga dont Masengu, née à Lubumbashi
en 1965. Les petits fils de Lukunga ont une moyenne de huit
enfants.

La cinquième génération de l’ouvrier kasaïen est illustrée par


Tshikunda, arrière-petite-fille de Lukunga, née en 1980. Les
arrières petits-fils de Lukunga ont une moyenne de six enfants.

Lukunga seul a laissé 16 enfants qui ont eu une moyenne de


dix enfants, amenant l’estimation à 160 petits-enfants. Les 160
petits enfants ont en moyenne sept enfants, amenant à
dénombrer 1.120 arrière-petits-enfants. La cinquième
génération a une moyenne de six enfants multipliés par 1.120,
soit 6.720 arrières, arrière-petits-enfants.

Il convient aussi de rappeler que dans son ensemble,


Elisabethville de 1911 ne s’étendait que sur 600 hectares dont
370 affectés à l’habitat de près de 6.000 personnes constituées
essentiellement de la main d’œuvre noire et ses dépendants.
En 1924, la population était passée à 15.000. A l’indépendance
du Congo, en 1960, Elisabethville comptait 193.900 habitants.
Trente ans plus tard, soit en 1990, la population est passée à
722.478. Le cap d’un million est passé en l’an 2000. Vingt
années plus tard, soit en 2020, l’on compte déjà 2.478.262 et
aujourd’hui, en 2022, l’on estime la population à 2.695.000, sur
un rayon de 15 Kilomètres, à vol d’oiseau.

Alors d’où viennent les conflits katangais vs kasaïens?

ORIGINE DES CONFLITS ENTRE KATANGAIS ET KASAÏENS

Il ressort de l’histoire de l’ouvrier kasaïen au Katanga que du


premier recrutement de la première main d’œuvre kasaïenne,
pour les mines du Sud de l’EIC, en 1888, à la tenue des
premières élections municipales de 1957, soit 79 ans, il n’y
avait aucun conflit.

Le premier conflit avait éclaté lors des élections de 1957, à


cause du fait que tous les bourgmestres élus d’Elisabethville
appartenaient aux groupes ethniques d’origine kasaïenne, des
Balubas et Basongye.

Le deuxième conflit de 1961-63 avait opposé des


indépendantistes aux nationalistes. Ce premier pogrom de la
RDC, sous le nom d’Opération Kifakiyo (Balayer), était animé
principalement par le premier ministre de l’Intérieur du
Katanga sécessionniste, M. Godefroid Munongo Msiri, visant
des personnes appartenant aux groupes ethniques des
Balubakat qui appuyaient le nationaliste Jason Sendwe, au
même titre que les autres personnes appartenant aux groupes
ethniques d’origines kasaïennes qui soutenaient Lumumba. Les
victimes s’étaient retrouvées dans le camp de « refugiés
internes » sous protection de l’ONU, à la Foire d’Elisabethville.

Le troisième conflit date des années 1992-1993. Il était attisé


par des politiciens katangais, sous l’instigation du régime
finissant du Président Mobutu. Cette deuxième épuration
ethnique, sous le nom d’Opération Bilulu (Insectes), était
menée par le Premier ministre de l’époque du Zaïre, M. Jean
Nguz A Karl -i-Bond et le gouverneur du Shaba, M. Gabriel
Kyungu wa Kumwanza, contre des personnes appartenant aux
groupes ethniques d’origine kasaïenne, supposées soutenir
l’opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Plus de 100.000
personnes y avaient trouvé la mort. La terreur avait contraint
plus de 800.000 personnes à abandonner leurs résidences et
des biens leurs étaient arraché.

La crise actuelle de 2022 s’allume autour des élections en vue,


en 2023. Le Président au pouvoir à Kinshasa, Felix Tshisekedi
Tshilombo appartient au groupe ethnique des Balubas d’origine
kasaïenne. Il a remplacé le président Kabila Kabange qui
ambitionne de revenir à la Présidence. Il appartient au groupe
ethnique des Balubas du Katanga. Il se trouve aussi que,
comme en 1957, il y a quatre députés et un ministre
provinciaux d’origine kasaïenne qui énervent les politiciens
katangais.

CONCLUSION

Le présent papier a constaté les quatre points ci-après:

La réalité des flux non encadré de la population du Kasaï


vers le Katanga, dans des conditions inadmissibles de
voyage. Des comportements répréhensibles de motards,
semblables aux Hooligans anglais.
L’effectivité de la recrudescence du discours, des attitudes
et des actes d’incitation à la haine ethnique contre des
personnes appartenant aux groupes ethniques d’origines
du Kasaï vivant au Katanga. Elle se manifeste sur Internet,
par la campagne: « Rentrez chez vous » / « Rentrez
construire chez vous ».
Le récit a eu l’avantage de démontrer qu’en dépit de la
Constitution qui reconnaît la nationalité congolaise a tout
individu appartenant à un groupe ethnique se trouvant
sur territoire congolais en 1960, les descendants du
kasaïen se trouvant au Katanga avant l’arrivée du
colonisateur, ainsi que ceux de l’ouvrier kasaïen du
Katanga recruté depuis 1888, sont toujours considérés
comme des étrangers.
L’étude a révélé que la première génération de l’ouvrier
kasaïen a commencé par le défrichement des premiers
600 hectares qui ont fini par abriter Elisabethville, en
1910. Elle avait aussi travaillé dans les mines de
production des premiers minerais de cuivre et à
l’entreprise qui avait posé les premiers rails du chemin de
fer de plus de 1.000 Kilomètres, connectant l’Afrique
australe au Port Franquis (Ilebo). Il a vécu de 1888 à 1960,
sans incident majeur. A titre illustratif, l’ouvrier Lukunga a
laissé une descendance qui est à sa sixième génération,
en 2022.

L’étude conclut que le conflit katangais vs kasaïens est


exclusivement politique et ne surgit qu’au moment de la
conquête et/ou conservation du pouvoir politique. Il est apparu
autour des échéances électorales ou de changement de
régime, en 1957, en 1961-1963, en 1992-93 et maintenant, en
2022-23.

Les conflits constituent des stratégies de la politique de la


violence contre la population civile. Ils sont attisés par des
politiciens à la recherche de l’argent facile, dans le but de faire
pression, négocier ou arracher le pouvoir, sur fond
d’affrontements inter-ethniques. La politique demeure cynique!

Par ailleurs, pour la population civile, la vie continue, tant bien


que mal! Tantôt, c’est dans l’adversité ou l’animosité. Tantôt,
c’est dans l’amitié ou la fraternité. « Je t’aime, Moi non plus ».
Au gré des vagues politiques, elle vit comme des fanatiques des
équipes de Football: Vita Vs Imana ou Lupopo Vs Mazembe.

RECOMMANDATIONS

Eu égard à l’état des choses ci-dessus décrit, il convient que:

Le Président de la République fasse constater, dans un


Conseil des Ministres, la catastrophe économique et
décréter l’état d’urgence humanitaire au Kasaï. Il convient
de prendre des mesures urgentes pouvant estomper le
flux continu de la population de la région du Kasaï qui
s’effectue dans des conditions effroyables, exposant,
d’une part, la population aux risques mortels, de l’autre,
les provinces concernées aux déséquilibres sociaux,
économiques, démographiques et politiques.
Les gouverneurs des provinces concernées se réunissent
en urgence, afin de travailler ensemble sur ces questions
d’intérêts communs, notamment, procéder à la
sensibilisation contre des discours, attitudes et actes
d’incitation à la haine ethnique.
Le gouvernement provincial du Haut-Katanga, les
appareils judiciaire et sécuritaire adaptent des stratégies
d’encadrement et de répression contre tout individu, ou
groupe d’individus dont l’agissement perturberait l’ordre
public.
La mairie de Lubumbashi examine urgemment la
conformité des pratiques décriées aux bonnes mœurs. Le
fait de manger le chien sur la place publique provoque
une réaction négative, une mesure d’interdiction devrait
être prise et appliquée.
Les partis politiques instigateurs des discours, attitudes et
actes de violence, ont le devoir de concourir à l’éducation
civique et la cohésion nationale, conformément à l’article
6 de la Constitution en vigueur dans le pays.
Le citoyen ordinaire arrête tout discours, attitude, acte ou
campagne d’incitation, provocation à la haine ou pouvant
être interprété comme une stigmatisation des membres
d’un groupe ethnique donné.

En somme, les grandes nations se construisent dans la douleur,


par des hommes et des femmes qui ont des visions politiques
plus large que leurs appartenances ethniques, et loin au-delà
de leurs époques.

Lubumbashi, 22 avril 2022


Hubert Tshiswaka Masoka,
Avocat et Défenseur des droits humains

Qui a écrit?
B.A.W.
wetshi_amba@yahoo.fr
Happy Sad Excited Sleepy Angry Surprise

100 % 0% 0% 0% 0% 0%

  

 PREVIOUS POST NEXT POST 

CONTACT SERVICE NOS RUBRIQUES

Email: Connexion
SÉLECTIONNER UNE

redaction@congoind
ependant.com
Flux des publications
Mobil: +32 466 387
666
Flux des
commentaires

DÉVELOPPÉ PAR Site de WordPress-


FR

COPYRIGHT © 2023 CONGO INDÉPENDANT. TOUS DROITS RÉSERVÉS.

Vous aimerez peut-être aussi