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Géomatique

discipline académique consistant à la


collecte, traitement et diffusion des
données géographiques

La géomatique (mot issu de la


contraction des termes « géographie » et
« informatique ») regroupe l'ensemble
des outils et méthodes permettant
d'acquérir, de représenter, d'analyser et
d'intégrer des données géographiques.
La géomatique consiste donc en au
moins trois activités distinctes : collecte,
traitement et diffusion des données
géographiques.

La géomatique est étroitement liée à


l'information géographique, qui est la
représentation d'un objet ou d'un
phénomène localisé dans l'espace. Le
domaine de la géomatique englobe les
SIG et les dépasse.

Les professionnels travaillant à l'étude de


la géomatique et de ses logiciels sont
appelés des géomaticiens (chef de projet
ou ingénieur en système d'information
géographique, administrateur SIG,
technicien cartographe ou en traitement
des données, gestionnaire de bases de
données spatiales, architecte SIG…).
Histoire
Le terme « géomatique » a été proposé à
la fin des années 1960 par le scientifique
français Bernard Dubuisson, un géomètre
et photogrammètre, afin de refléter ce
que devenait la réalité de cette
profession à cette époque[1].

Le terme a été employé pour la première


fois dans une circulaire du ministère
français de l'équipement et du logement
en date du 1er juin 1971, qui créait une
commission permanente de la
géomatique au sein du comité central
des travaux géographiques[2],[3],[4].
Au Canada, Michel Paradis, un arpenteur-
géomètre québécois, fut le premier à
utiliser ce terme dans un article publié en
1981 dans la revue Le Géomètre
canadien et en avril 1982 dans une
conférence prononcée à titre de
conférencier invité au congrès du
centenaire de l'Association canadienne
d'arpentage. L'auteur y soutenait qu'au
sortir du xxe siècle les besoins en
informations géographiques prendraient
une ampleur sans précédent dans
l'histoire et que, pour y répondre
adéquatement, il devenait nécessaire
d'intégrer dans une nouvelle discipline les
disciplines traditionnelles de l'arpentage,
les moyens et méthodes modernes de
captage, de traitement, de stockage et de
diffusion des données[5].

Cette discipline est issue de la


géographie et des développements de
l'informatique. C'est l'Université Laval, à
Québec, qui aurait été (en 1986) la
première à l'enseigner comme discipline
à part entière, dans un « Département des
sciences géomatiques »[6].

Collecte des données


géographiques
Il s'agit de constituer un référentiel
représentant au mieux la réalité de terrain
(voir : topographie, géodésie,
cartographie, géographie).
Il existe plusieurs méthodes :

la photographie aérienne, dont la


version exploitable, après correction
des aberrations optiques et erreurs de
parallaxe, s'appelle orthophotographie.
La science regroupant les techniques
de création de ces images est la
photogrammétrie ;
l'image satellite (type SPOT, Landsat,
Ikonos…) exploitée par télédétection ;
le relevé direct sur le terrain, fait en
utilisant des méthodes de topométrie,
et souvent effectué à l'aide de
terminaux équipés de GPS qui
permettent de saisir en même temps
l'objet géographique et sa localisation ;
la numérisation de documents papier
déjà existants, par exemple le cadastre
français au format EDIGEO, propriété
de la Direction Générale des Finances
Publiques (DGFiP).

En France
Les grands producteurs de référentiels
français sont :

la DGFiP pour le cadastre ;


l'IGN ;
le BRGM ;
l'IFN ;
le SHOM ;
OpenStreetMap ;
et diverses sociétés spécialisées
comme NAVTEQ ou TeleAtlas pour les
données routières.

L'AFIGéO (Association française pour


l'information géographique) indique dans
son bilan de l'année 2004 du secteur de
l'information géographique une explosion
des usages et un défi d'avenir autour de
nouveaux métiers. Il existe un mensuel
spécialisé sur le thème des systèmes
d'information géographique[7], ainsi
qu'une revue bimestrielle traitant de la
géomatique : Géomatique Expert[8].

Formation
De nombreux établissements forment
en géomatique au niveau du BTS
géomètre-topographe (Bac+2). Il faut
noter que, selon les enseignements et
les stages, certains élèves peuvent être
diplômés de ce BTS sans jamais avoir
abordé la géomatique. Dans ces cas,
une période d'adaptation est donc à
prévoir en entreprise. Il est toujours
possible d'opter pour la formation par
alternance.
Plusieurs universités françaises
forment en géomatique, généralement
en licence professionnelle (Bac+3) et
en master 2 (Bac+5, anciennement
DESS). Il existe parfois des formations
Bac+4.
L'École nationale des sciences
géographiques (ENSG, Champs-sur-
Marne) se distingue, car non seulement
elle forme des BTS et des licences
professionnelles, mais elle forme aussi
au niveau Bac+5 (« ingénieurs de la
fonction publique ») des candidats
ayant réussi un concours de la
fonction publique. Cette situation est
en tous points comparable à celle, par
exemple, de l'École nationale de la
météorologie qui forme des BTS mais
aussi des ingénieurs de la fonction
publique.
Depuis 2019, Sorbonne Université
propose un parcours professionnel
« Géomatique 3D et Aménagement
Durable » au Master Géographie,
Aménagement, Environnement et
Développement[9].

Quatre écoles d'ingénieurs forment


également en France des ingénieurs
géomaticiens :

Polytech Lille, mention ingénieur en


géomatique et génie urbain ;
l'École supérieure des géomètres et
topographes (ESGT, Le Mans) ;
l'Institut national des sciences
appliquées de Strasbourg (INSA
Strasbourg), mention ingénieur
topographe ou Master professionnel en
géomatique mention systèmes
d’information spécialité géomatique ;
l'École spéciale des travaux publics, du
bâtiment et de l'industrie (ESTP Paris),
mention licence professionnelle
projeteur calculateur BTP ou mention
ingénieur topographe.

D'autres établissement publics et privés


comme le Greta 89[10] ou l'Institut du
Développement de la Géomatique[11]
(IDGEO) proposent sur des périodes plus
courtes des formations qualifiantes pour
apprendre le métier de technicien
géomaticien .

Traitement informatique
des données géographiques
Le traitement des données
géographiques est souvent effectué dans
des logiciels spécialisés appelés SIG
(systèmes d'information géographique,
en anglais GIS) — il en existe une petite
dizaine: ArcGIS d'ESRI, Mon Territoire (htt
ps://www.monterritoire.fr/omt.php) [arc
hive] de la société Sogefi[12], GeoConcept
de la société éponyme, Intr@Geo de la
société Géosphère, MapInfo importé par
Pitney Bowes, StarGIS, Apic et Elyx de la
société STAR-APIC, GeoMedia de chez
Intergraph, AutoCad Map chez Autodesk
ou bien Articque Solutions[13] avec
Mapanddata et Cartes & Données (http
s://www.articque.com/solutions/cartes-
et-donnees/) [archive]. D'autres logiciels
existent sur des métiers plus ciblés,
comme EdiTop de chez Sirap pour les
communes, etc. Les logiciels SIG étant
souvent très chers, ce domaine connait
une croissance exponentielle des
logiciels libres [réf. nécessaire] tels que
Grass, Jump, Udig, Quantum GIS, GvSIG,
NASA World Wind…

L'intérêt d'un SIG dépendant fortement


des données (elles aussi très chères), les
SIG évoluent lentement vers des
architectures « n-tiers » interopérables
grâce au respect de normes de services
web édictées par un regroupement
mondial des éditeurs, l'Open Geospatial
Consortium (OGC). Internet joue donc un
rôle de plus en plus important dans le
développement des SIG, en particulier
grâce à des logiciels libres tels que
MapServer, souvent plus performant que
les alternatives payantes.

Enfin, les SIG professionnels reposent sur


des bases de données géographiques
telles qu'Oracle spatial, ArcSDE, ou
PostGIS. La base de données
géographique PostGIS est très puissante,
libre, et gratuite.

Le but de ces outils est non seulement de


pouvoir afficher les informations
géographiques sur différents référentiels
(par exemple, superposer une
orthophotographie aux parcelles
cadastrales), mais aussi de réaliser des
croisements (existe-t-il une corrélation
entre l'habitat social et la petite
délinquance ?), d'interroger les bases (où
se trouve la borne d'incendie n° 342Z,
quel est son débit d'eau et comment y va-
t-on ?), de créer des cartes synthétiques
ou thématiques, etc.

Toutefois, pour ne pas trop charger la


carte, les croisements ne peuvent
dépasser 3 ou 4 variables par carte. Au-
delà, il faut faire plusieurs cartes, ou, si
les variables sont nombreuses, s’orienter
vers des techniques comme
l'iconographie des corrélations, pour une
représentation sur un graphe unique.
Diffusion de l'information
géographique
La diffusion des données traitées peut se
faire selon plusieurs moyens : soit au
travers de clients légers comme les
navigateurs Internet, la production d'atlas
cartographiques, les systèmes de
navigation embarqués à bord des
véhicules, etc.

La plupart des grandes entreprises,


administrations, et collectivités locales
sont, à l'heure actuelle, équipées de
logiciels SIG pour gérer l'information
géographique sur leur territoire de
compétences.
Une tendance émergente apparaît avec la
géocollaboration et certaines sciences
participatives qui produisent des
données sous forme cartographique.

Revues en lien avec la


géomatique
(fr) Géomatique Expert[14]
(fr) SIGMAG[15]
(fr) Revue internationale de
Géomatique[16]
(en) Cartographica[17]
(en) IDRISI GIS Analysis [18]
(en) Cartography and Geographic
Information Science[19]
(en) Computers environment and urban
systems[20]
(en) Geoinformatica[21]
(en) International Journal of Agricultural
and Environmental Information
Systems[22]
(en) International Journal of Geographical
Information Science[23]
(en) Journal in Geographical Information
Systems[24]
(en) Transactions in GIS[25]

Domaines d'application
Les domaines pour lesquels peut
s'appliquer la géomatique sont
nombreux, avec par exemple[26] :
Géographie
Démographie
Environnement
Topographie
Navigation
Géomarketing
Hydrographie
Foresterie
Pêche (halieutique)
Aménagement du territoire et
Urbanisme
Gestion de la périurbanisation et du
foncier
Agriculture, Pédologie, Agronomie
Gestion des risques
Gestion des ressources naturelles
Sciences de la Vie et de la Terre
Sciences humaines et sociales (SHS)
Épidémiologie
Éco-épidémiologie
Gestion cynégétique
Météorologie
Observatoires (des transports, du
paysage, climat, de l'environnement,
etc.)
Photo-interprétation
Commerce
Statistiques
Cartographie
Occupation du sol
Collecte des ordures ménagères
Archéologie

Vidéo
Les déjeuners de l'ISH et de l'ENS de
Lyon : Des cartes et des images (http://w
ww.canal-u.tv/producteurs/ecole_normal
e_superieure_de_lyon/dossier_program
mes/les_dejeuners_de_l_ish_et_de_l_en
s_de_lyon/les_dejeuners_de_l_ish_et_de
_l_ens_de_lyon_des_cartes_et_des_ima
ges) [archive]

Voir aussi

Articles connexes

Géographie mathématique
Institut national de l'information
géographique et forestière
École nationale des sciences
géographiques
Information géographique
Système d'information géographique
Géomatique d'affaires
Mei-Po Kwan

Liens externes

Département de géomatique appliquée


(https://www.usherbrooke.ca/geomati
que/) [archive] de l'Université de
Sherbrooke
Geo-net (http://www.unice.fr/geonet/in
dex2.htm) [archive]
Office québécois de la langue
française : Terminologie de la
géomatique (http://www.oqlf.gouv.qc.c
a/ressources/bibliotheque/dictionnaire
s/terminologie_geomatique/lex_geom
atique.html) [archive] ; GeoRezo.net :
Portail francophone de la géomatique
(http://georezo.net/) [archive] et Le
site de l'ENSG
(http://www.ensg.eu) [archive] (l'école
de la géomatique en Île-de-France)
Un blogue consacré à la directive
INSPIRE sur le portail Georezo (http://g
eorezo.net/blog/inspire) [archive]
Le site internet du pôle géomatique
« Teleparc » de la Chambre de
Commerce et d'Industrie du Gers (htt
p://www.teleparc.net/) [archive]
SIG-Var (http://www.var.equipement-ag
riculture.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubri
que=89/) [archive] de la direction
départementale des territoires et de la
mer du Var.L'équipe SIG propose deux
plaquettes d'informations. La première
est grand public, et la deuxième cible
les acteurs du Var, les administrations
et les collectivités. Elle offre
également la possibilité de composer,
en fonction de vos besoins, une carte
informative à partir des 320 couches
de données mises à disposition.
Georezo, portail de la géomatique et
des SIG (http://georezo.net/) [archive]

Notes et références
1. « ACSG - Association canadienne
des sciences géomatiques (Section
Champlain) /// Des références utiles
en géomatique » (http://www.acsg-c
hamplain.ca/index.php?
id=9) [archive], sur www.acsg-
champlain.ca (consulté le
5 avril 2016)
2. Arrêté du 27 décembre 1994 relatif à
la terminologie de la télédétection
aérospatiale (lire en ligne (https://ww
w.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?ci
dTexte=JORFTEXT000000735431&c
ategorieLien=id) [archive])
3. « géomatique sig progiciels
marches publics definition » (http://
www.marche-public.fr/Terminologie/
Entrees/geomatique.htm) [archive],
sur www.marche-public.fr (consulté
le 5 avril 2016)
4. Commission générale de
terminologie et de néologie,
Vocabulaire des sciences et
techniques spatiales, 2013, 336 p.
(lire en ligne (http://www.culturecom
munication.gouv.fr/content/downloa
d/93742/841989/file/voca_en_ligne_
2013_spatial_def.pdf) [archive]),
p. 2. L’anglais geomatics est la
traduction du terme «géomatique»
employé pour la première fois dans
une circulaire du ministère français
de l’équipement et du logement en
date du 1er juin 1971, qui créait une
commission permanente de la
géomatique au sein du Comité
central des travaux géographiques.
5. Michel Paradis a.g. m.a.p. Ph D
Honoris Causa en géomatique
Université Laval, « De l"arpentage à
la géomatique », Le Géomètre
Canadien, no Vol 35, No3,‎
septembre 1981
6. Département des sciences
géomatiques de l'Université Laval (ht
tp://www.scg.ulaval.ca/) [archive]
7. SIG la Lettre (http://www.sig-la-lettr
e.com/) [archive] : le mensuel de
référence sur les systèmes
d'information géographique
8. Géomatique Expert (http://www.geo
mag.fr/) [archive].
9. GAED-4D (https://sorbonnemasterga
ed.wixsite.com/gaed4d) [archive]
10. « Formation Géomatique - SIG Greta
89 » (https://www.formationsig-gret
a.fr/) [archive], sur formationsig-
greta.fr (consulté le 13 avril 2023).
11. http://www.idgeo.fr/ [archive]
12. « SOGEFI Ingénierie Géomatique -
SIG et solutions Web » (https://www.
sogefi-sig.com/) [archive], sur
SOGEFI, Ingénierie géomatique
(consulté le 22 juillet 2021)
13. articque.com (http://www.articque.c
om/) [archive]
14. http://www.geomag.fr/ [archive]
15. « SIGMAG & SIGTV.FR - Un autre
regard sur la géomatique et les
systèmes d'informations
géographiques SIG » (http://www.sig
mag.fr/) [archive], sur SIGMAG &
SIGTV.FR - Un autre regard sur la
géomatique et les systèmes
d'informations géographiques SIG
(consulté le 30 août 2020).
16. La Revue Internationale de
Géomatique est sur la liste AERES de
géographie màj 2013 (http://rig.revu
esonline.com/accueil.jsp) [archive]
17. Site de la revue Cartographica,
université de Toronto (http://www.utp
journals.com/Cartographica.html) [a
rchive]
18. « IDRISI GIS Analysis in TerrSet » (htt
ps://clarklabs.org/terrset/idrisi-
gis/) [archive]
19. Site de Cartography and Geographic
Information Science ( CaGIS ) (http://
www.tandfonline.com/action/journalI
nformation?show=aimsScope&journ
alCode=tcag20#.U5nMTSg0-
SM) [archive]
20. Page de la revue Computers
environment and urban systems sur
le site Elsevier (http://www.journals.e
lsevier.com/computers-environment-
and-urban-systems/) [archive]
21. Page de la revue Geoinformatica (htt
ps://link.springer.com/journal/1070
7) [archive]
22. International Journal of Agricultural
and Environmental Information
Systems (http://www.igi-global.com/j
ournal/international-journal-agricultur
al-environmental-
information/1160) [archive]
23. International Journal of Geographical
Information Science (http://www.tan
dfonline.com/toc/tgis20/current#.U5
GDXCg1Vjc) [archive]
24. Journal in Geographical Information
Systems (https://www.springer.com/
earth+sciences+and+geography/geo
graphical+information+systems?SG
WID=0-1733514-12-908306-
0) [archive]
25. Site de Transactions in GIS (http://onl
inelibrary.wiley.com/journal/10.111
1/%28ISSN%291467-9671) [archive]
26. « La géomatique - Service
archéologique de la Ville de Lyon »
(http://archeologie.lyon.fr/archeo/se
ctions/fr/le_service/equipe/compete
nces/la_geomatique/) [archive], sur
archeologie.lyon.fr (consulté le
20 novembre 2019) : « La
géomatique représente (...)un outil
de gestion et d'aide à la décision
indispensable pour une prise en
compte adaptée du potentiel
archéologique dans un cadre urbain
mais aussi pour l'analyse scientifique
ainsi que la diffusion de l'information
archéologique auprès du grand
public »

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