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5e ÉDITION
ONDES, OPTIQUE ET
PHYSIQUE MODERNE
HARRIS BENSON
Mathieu Lachance
Marc Séguin
BenoÎt Villeneuve
Bernard Marcheterre
Données d’usage fréquent
Terre
Rayon moyen 6,37 × 10 6 m
Masse 5,98 × 10 24 kg
Distance moyenne au Soleil 1,50 × 1011 m
Lune
Rayon moyen 1,74 × 10 6 m
Masse 7,36 × 10 22 kg
Distance moyenne à la Terre 3,84 × 10 8 m
Soleil
Rayon moyen 6,96 × 10 8 m
Masse 1,99 × 1030 kg
Accélération de chute libre (g), valeur recommandée 9,806 65 m/s2
Pression atmosphérique normale 1,013 × 105 Pa
Masse volumique de l’air (à 0 °C et à 1 atm) 1,293 kg/m 3
Symboles mathématiques
∝ est proportionnel à
Dx la variation de x
N
∑ xi x 1 + x 2 + x 3 + … + xN
i =1
Constante de Boltzmann k = R/NA 1,381 × 10−23 J/K 1,380 648 8(13) × 10−23 J/K
Constante de gravitation G 6,674 × 10−11 N·m 2/kg 2 6,673 84(80) × 10−11 N·m 2 /kg 2
Constante de la loi de Coulomb k (= 1/4 πε 0) 9,00 × 10 9 N·m 2/C 2 8,987 551 8 × 10 9 N·m 2/C 2
Constante de Planck h 6,626 × 10−34 J·s 6,626 069 57(29) × 10−34 J·s
Permittivité du vide ε 0 = 1/(μ 0 c 2) 8,854 × 10−12 C 2/(N·m 2) 8,854 187 817 × 10−12 C 2 /(N·m 2)
Vitesse de la lumière dans le vide c 3,00 × 10 8 m/s 2,997 924 58 × 10 8 m/s (exacte)
* 2010 CODATA (Committee on Data for Science and Technology), juin 2011. National Institute of Standards and Technology,
http://physics.nist.gov/cuu/Constants/index.html.
Ångström Å Kilogramme kg
Dioptrie D Pascal Pa
Électronvolt eV Pied pi
Farad F Pouce po
Gauss G Seconde s
Gramme g Tesla T
Heure h Volt V
Horse-power hp Watt W
Hertz Hz Weber Wb
Joule J
Ondes, Optique ET
physique mOderne
Ondes, Optique ET
physique mOderne
Développement de produits
Philippe Dubé
Supervision éditoriale
Sylvain Bournival
Traduction
Dominique Amrouni
Révision linguistique
Jean-Pierre Regnault
Correction des épreuves
Line Nadeau
Recherche iconographique et demande de droits
Chantal Bordeleau
Index
Monique Dumont
Direction artistique
Hélène Cousineau
Supervision de la production
Estelle Cuillerier
Conception graphique de l’intérieur
Martin Tremblay
Conception graphique de la couverture
Martin Tremblay
Illustrations techniques
Interscript, Bertrand Lachance, John Bell, Gilles Chabot
et Mathieu Lachance
Édition électronique
Interscript inc.
AvAnt-propos VII
Nouveautés de la 5e édition
en vercap
en l
co
de l’ADN (figure se
nvtyme,pan. teur fait
la structure connue divi le cana
brane appelée erg
de l’hélice physiciens de la validit visibles,
On en déduit donc (figure 10.12b)
(b) déexte
lestifilleetetec
parties
l’avait voulu.(n = 1,5) teuprenrs
é de la notion de photo plupart
est (2,54 nm)/cos 40° = 3,32 nm. On peut aussi
déduire
hémisph éri qupare rayo (nns X=ap1,5 pan, rei comme Compton
l photo ). Les os et les dont L’ore fac
rne
es seunetrou (co
mem
l’oremm e form les e : pixels du
re
rayhélice ce dernier on
qui
son diamètre.
on 3 cm a une tache L’ima gerie ) de +2 de nts
audi
dif
se termine par
tvede
t les noms évoqray
ille moyenn
s uent la on
s de +1 capteur d’un
cir cudelai reradiog traditionnelle(pa
0 cm et sont cont fus entl’étreff 0 cm et
sarapplic 1ica
Der rièr
L’analyse ne permet pas de distinguer une simple
(figure 10.12b) d’une double hélice (figurepla ne (figure 5.52). Où
La
auraphie cen tredu corps de effation
fac et Co ale mp ton), alors sép aré
ient trois
, l’ences
osse lets don
parier.s derr Enfin, cem
cm
l’ore ille inte rne
en t les photons
10.11), mais
e médic
e
r rôle desur optique. incidents
lume et une membran
qu lecontmarientteau
est une
séparerl’axe
raphier est placéeOn place un e les
0,34 nm l’effet Comp
tis
ton. La partie ière
la figure 10.12a comporte des éléments supplémen est situ éedel’im
devant une source
de photons énergépix
millionsage
els
qu’on veut radiog
du cap
coura nte
obapp jet tous les
rée sus mo
éléments situé a pou
us ntlesun son dif
lor de petitsde teu l à L’orefus
0,34 nm cochlée
taires, en orange. D’après l’équation (i), ces
gnées verticalement correspondent à l’interférence ’on l’observe
squ
taches ali d’une grille
la
tiques avec,
tac he
de l’autre côté, r qu i son t situ és sid
elée fenê tre oval e. La
80 compose cm de
donné et
va nt en t
n la premièrebien. Le s
mo ins
r d’unfac e. (a) En
3,32 nm un capteu
verticale(par vis
r fait qui ille
toutes -à-
(b) détecteurs ces
vis
uen eux.
me
appareil photo). Les (comm
con de
fréq nerv
ntCompd’a de
e
saré
les les flux
?ph tis
pixels du forme d’in
ton),u-d otons, capteu éra sus
os et les dents diffus
ess nt ntmo
m = 1 d’une famille de plans horizontaux. Leur
position ne jouent aucu
les taches
effet alors que usentmous
les tissus
efficacement les photo
alo
ns incidents
rs que ceux vis
bien. Lesobten
d’encode r chac une sous
sép
i des disp ositi
me
fs qui
cha usqureçoivent donc
étant environ 8 fois plus loin du centre que
-à- e dioptre, plus
auss
vis
pixels du capteur ient
ez
les diffusent moins interne cont
la de
s
l’ouïs
m = 1 en bleu ou en vert, on déduit par l’équation
(i) de photons, alors
qui sont situés vis-à-v
que ceux vis-à-vis en dé
is des tissus mous
coux sont le un
Figure 3.11
transmet direc
tement la vibra
tion des corde
hauteur relatitis dan s e.
vesus de l’im osseu x fin sonale
e».im t da
reçoivent donc plus rôle
age age etnsla l’«
petite : Le chevalet
que la distance d entre les plans est 8 fois plus
ance« . Il en
disom
des tissus osseu résonance.
bre ». Il
en découle une image
(2,54 nm)/8 = 0,32 nm. Ces deux taches révèlent
que « en négatif » des tissus dans l’« à la caisse de
ombre Iltan
ce quen ivacom
vibrations se les :sép
la né mungat
de même des
iquentif » de
are s
Marteau
tis sus -
de oss
osseux. Enclume
à grande dist
l’ADN contient des éléments disposés horizontaleme
nt Parfois, ce sont les
tissus mous qu’on
Pa
l’instrument nx, l’ob Étrier
Cochlée
jet. (b) Selon eu x. votre
ns unrfo
t les lary
à labouqu
le
is,énergé
veut don
réponse
sible notamment en distinguer entre eux, es voca les,
cetiques
orel
son laest
cette ce qui est pos- breuses cavités corp
et qu’ils sont assez nombreux pour avoir produit istdeles cavité ion
utilisant des photo cord s,
sation latis en(a)
nasale, les sinu Conduit
Figure 10.11
tache très intense. La figure 10.12c montre
qu’il s’agit d’une longueur d’ond
e plus courte accroî
peu plus aux . paro
L’utili
nom
sus
che,
mo us qu
produi , quelle est la distan
ant’on veu
auditif
La structure connue de l’ADN. bleu sur Compton se produ
sib
t la probabilité relativ
à le
hée, la gorge,
géo
érience
t distinguerce enen tretre
no eulex,cen
l’exp
des bases azotées (les atomes d’azote sont en la trac
trique*, ce qui perme
ise, comparativement
la proba
tam
bilité d’un effet me
e qu’un
nt
On peut facil
effet ement en faire
en uti mé e fréqtri
lisa qu
uence et en
e
constat
et leoto cen ce trequi est pos-
tre
etc.
ager nt
t de mieux différe jusqu’à
de op
la figure 10.11). photo bass
s tiq
élec-
ph
très ent
ue
ncier de lem
?
courtes longueurs les tissus mous entre son faci
Solution
ns un peu plus én (Inerg
un
dicéti
sant
comme d’u
peut se prop
rinela e :qu
d’onde, de l’ordre eux. Les plus
Chaque tache noire présente sur la figure 10.10c
corres Watson et Crick ont déduit que le diamètre de la molé graph ies des organes creux, de 1 × 10
ne lon
−11
m, sont utilisées que
gupour eu
es, de r
la vibr atio
d’o
n
en noyaux radeioa
s qui
ntde
isent des ions sur effet
une unique famille de plans disposée
leielle
com
nt dans une moléc peut tran
qui est : (a)(un con ule d’ADN, unence
Compton, nou les n son
menun
s d’opéra, qui ressort pas
qu s len à nouveau vers
inte
rage
du’on
leur passag
sfor till ntes
gran ne
peut seme
inj
l’ionis
dé de
e une pan
ruire ect
ation dans teur chi
mo mico
de
des
rangée tym
ver
la survie le avec
enoy
réflé
nce
corps chan le
ntr
t
ntr
Puisque
ment à la rangée de points bleus.
au, cesez
ises
gen
les sur
aux paleurqu
plifier
s, aste, une
patient. Si fréquences préc experts sont attentifs aux
reparlte ties stab
gen barer;de
part
n exami
produ
C’est pourquoi on sité. Lorsqu’ils
alcnées,
prod ire chan tent cavi corp qugen
orelles, mité
’ontymce panlui
le(pu fai
itif a donc pou
. Le canal aud si la fréquence de ce dern i
isstouting anére ce)
ier
tie3,
t Connexe
son eminlée
rmer ntrez que le
fait d’u
en noyaux radioactifs 10.2 La diffraction des éLectrons s princi
e rou
lectrique, ce sont
s subit t tou
.
lestom
noyaux
unen
paux optique est
es=axi r Une
stables
ge dusource
pourquoi.) Suje
tra
fortement liés, qui
n
si on les bombarde avec les électrons des
nch β1,6 2s,peutet ma tér sitomé-
ont le plus de chance couches internes
activé par des neutron
bleugration
désinté
des neutrons. Chaque
ale qu’se n ilrounoyau
aur ait= 1,5 8. afi
s d’être arrachés. de l’atome, les plus
ind
P8. (I)
nt estun tub e à ray on iau
d’une lentille : (a)
ez unun ifo rm
convergente ; (b)
e aya
deux foyers
été Quible e est lann dede iceest àdede réf donnésetX
divergente. (Indic
ntobjetun
406
l’analyse d’échantillons
ren d’o
dont on chapitre 9 • Les
servir ge
dans imp oss ell pre nd re4,03deuté-
ponct
distanrac
uelle à 15 cm Utilis
mu
diagra
nid de
e:
ce E59. (II) Une réactio dif fé-(en nombre) du de tio
d’une mme
l’imageplu
bte
trop petits pour être analysé
denir s une ave
débuts de La MeV.
s im
conve
planage
rgente
10 n cm. n
lentill
=
e des rayon
sie
dis rurs
théorie quantique s pour un
c uence
tan 10scmsel r 1,3 rayon qui
ignant dalens capteurs
Par ailleurs, la découv
erte de une
s par d’autres méthod
ces rad foc iog es.
rap
fusion D−D libère
on
ce focale
un e.e
Un miroi
5, le
locali
tou
sez d’abor
partleba
l’étude de la radioactivité
la fission fut conséq import ale shie po à fusionces
un réacteur ur
par seconde néces-
un ord
concentration
l’ai r. (a)
derriè re la lentill
mu ltitud P16.e (I) d’a
passe sans utilise
SU JE T C O N N E X E
ante de fusions
ule les
de centre
artificielle.
itio
lentille consaires nne lle.
E58. (I) Quel est le nombr de
e
une Le rappor
urs
t
teu
dans disponible liserayon r
dans l’eau
uti
de mer. tion de l’imag e finale.
el est le rapport r/R
ez la posi-
(fig
optiqu
ure
e.)
rgente9.2
de 1/6500
vercegen
pour produi
de 40 te
re dans
symétriqun e dontQuelle
MW en vertu de la réactio
D−T rium à l’hydro gène
est l’énergie de fusion
dans 1 kg P9. (I)
un alg tache circul
3 cm a uneori
Un bloc de verre
thm e po ur decombin
Soit une
, sacha
lentill e
facesnt
mince
qu
conve 0a). Ensuite,
à planefin
(n = 1,5) dont les en verre
la(a) En nnées
s de +10 cm et
dans le but de
? im dé rez qu sioalemenn
située
ell es ou de
On place un objet
« rét ine » ?
à 80 cm devan
Ne con
optiqu e.
si-
l’observe
possible de radiog e s ezim
t la première
raphierles
vertic face.
e Sou , rce
onente.uti n
ne définition duop eoptiqu
nu clé 12.2 énergie de liaiso
Danslise oue eteconsid centre
auioncha
des spécial cas, les 40
est,
quesl’o E69. (I)la
len
(I) Quelle
latérapit
radioa
unePu rayonce
médecine tives
till
E60. érez
ra- qu’elles nuisentn le d’unre 12 .
cessent
isq
gration issu
foc
un
divise laisse e,
nucléai toute de rayon
u’u
l’objet. Néglig
parale
re activité au bout de n du C ?
13 La um
oncologie, fournit d’excell
ents exemples de collabo
(figure 12.21b). pa rL’énerg
semaines, mais on les du dernier neutro
unieno
en place sans
mbmoyen re. ne par nucléon du
Leestssaval
demi-v ie de 1,26
n élegréctr
× 10 a. Si 80 % du potassi9
on avo quel
est ir, exp
Figure 5.52
la de radio- destratégi
es et
Une cee de médeci
nomb re
E61. (I) de liaison
Quelle masse
eursradioac cou tif d’une roche s’est désinté
l’âge deran
ray on s tes donne une lentille n atome es
lorsur a cor
(II) Soit une lentill
s de rec tri ces
rad X decha
e plan-convexe dont
son est de 7,7852 MeV. la roche ?
pro T)ell req
se sert de fortes doses
c’est-à-dioa ctiv ité t les (du es tanceson qu e eff uis eseur si
la face courbe
H ou ise
ne nucléaire plus Po 214 est
pou sui et Co
un
nt de tfaisceco
rayon
ntvoi va nte s : 1,4 ; 2,0
activité
tégies de dia
pour traiter un cancer, ire pour r div
à profit le métabolisme
ers
afin
es stra
élaborée met
atomiq ue
- ? masse de tritium
3 néces- focale
s ion
f.
s llé sur es
convergente de dis-
sur
leu l’œ
courb ure R. Quell e est son épaiss
mpton, les
5,6
la
;
tuer Comm
il
de E70. (I) Quelle est l’axe optique si son
2,8
des
cellules. Mais plusieurs
repose;aussi
diriger automatiqueme
re de façon persaire pour ; 4,0
ent pouve
rnt pa P18.?(I) En Ex
entes.,8Enpra
reposengno de désintégration delargeu
;sur 11 une ssa ge pri
z-vous
stic l’io ; Dan
diamètre est D ?
techniques d’imagerie les sources radioac
servanme
doubler
plus faibles. Nous donner et de
t aussi sur l’usage de la radioactivité,
tra
médica
item
le tives
; 16.de physici
au bon endroit
De qu
. Cette approche
deelactivi fac ma nisvieati
nen produi re
te.
un
on
taux
a) ? sur
svie com
ntder me
r d’un
un mu
au parallèle en utilisa la
démontrez quens
da
vous
lez co la rps répesdu ons,se
etce da
deuxième lentille
teu
t de la formu
des spécialalist ons d’abord des exempl
à doses bien
de
chimist
lum 1917, letiqu
les travaux
chimisteée 12.3par et ens
12.4 etRadio
ck Soddy, quisou
tégration rce
té, rythme
s radr va rie la
25 μCi (demi-
qu an
de 12,3
gente
ie niens
? Précis run ezcas lae , celtip
qui est : (a) convergente
mo les léc ledeule lade R.
; (b) diver-
d’A
la vergence (puiss
le des lentill mince
patient. Si
es deux tité
sa demi-v
ièr
+
entechniq
radioactivité est utilisée
mé dec ine
ues d’imagerie médicanucmontra
à titre de traitement, puis
es où
avait collabo
léaqu’un e ietra
Frederi
ver san
désin
t que
radioactive ioa ctiv es (un
(I)
ces
Le Na
dasubit
sen
une désintégration β
ngtertou
22
do tentnvolts
lentille et la distan
distan focale deuxi ème DN u en collant deux lentilles mince
,
obten
un ponde mu tat
ance) du dispos itif
ladésinté ? (b) Quelle
e desion
ré une de E71.
oncologie, Lesfou
présenterons nous
iremême décenn
ouélémenen plus tôt
rad
avec
io-
Rutherf ord,
len till esem uelor
β du N est de
sques,
+ 12
est de 2,61 a. (a) Quel est le noyau résulta nt
act no ? ivit us(I)tracééPour rep au arl bou
ce sépara nt
des rayons principaux. les lentilles. Faites un
erot dedeà la sectio
corres à la
pedes
s
utdeuxse produire
coaxia les
un certai n type ns
somm
rnit d’ex e visent le même objec- (a) de f/2 ,0 à
le. t pouvait posséde
(I) L’éner
r plusieurgies de
lqu gration
esatomiq ain ’on un pa issse
ie de la réaction, en
:r de
électro lentilles.
n(I)12
vergences
mples de colf/2
E62.
traitements de nature nucléair
cell entXs: expose exe ,8 ; (b)
16,316 MeV. Quelle est
de f/5
sa masse
,6
? est l’énerg
d’un échantillon E72. (I) (a) Quel estlie
ma tab on e de désintégrations, réfrac
les plo lais
e, dumb se
P11.par
P19. .5)
déron.s leC’e modèlest pode urq
à dans en
po
tif que la radiothérapie
f/8 uo
nombr verre, les indices
tion interdis mentcip
classique aux rayons (a)
labE63. ora - taux dequ’ elle
gration
s
initial
nui ?
le
e de carbon C 14
sont ur
la
n pla pro
tion de la lumière
ce tég san er s les
bleue et de la lumiè de Consi
simple l’œil illustr é ài on uti
lise
P1 pala rties du
les cellules cancéreuses r
lina ire ant, la ent
à une dose fatale de rayonn
stratégire phy 3. (I) Un,echi (I) Le désinté
de 10 s. sent (figure
Combi en de minute et par gramm
liè rem re12. en21b Un vieux frag- = 1,62 et re rouge la figure 5.53, fait
cor
d’un matériau unifor
Quel ps
est (b)
lenmis t les
ie ? n
diffèresici ens
bleu =
ionisant. Cepend e-
tilletes rem est de 790 μCi. Sa demi-v
pli entre 20 s et 30 s après structu osseuse d’un être
).de carbon
vivant
orge. Enan rence des distances
esdeunecerep
rouge 1,58. Quelle est
focales pour ces couleu diffé-
indice de réfraction
no n sachanmi
rt r/R,exa
me ayant un
t qu’unné
une heure, n = 1,35, le tout baign
médecins. rayonn etlier eUne d’air a des parois ment grations. Quel est l’âge ont un rod es, particu-
e utilisée
auront été désintégrés
uctsymét
beaucoup : en radioth
d’os contient 400 mg l’air. (a) ant dans
Parement foisest,unon érapie classiq ue, la source
apparese
ser t de
de
pla sti qu Tab noyaux
t initial ?
stra tég mi ser nce t pa s t en nombre des rayon de courbure de 10 cm Co
lentille convergente
eurique rs. rs dans
ntr R air em à l’infini donne une
en
est le rappo
? On en
objet
es doseesdederay on mesure 81 désinté
snuc
dont les surfaces
activité pouticules
zone cible sur laquelle
il qu’on oriente vers une fort rad
de onio-
l’instan
s Unmb de co
ans ie de médec
contien t 15 g
ine suppostou e que
jou
léa
le rappor
rsC =plu qu ’à pro ? dérez que les t rayonà l’id image sur la « rétine
s paraxée reç »
ue? Ne
, ce
consi-
urb ce tablier
2500
plo fragment d’os vieux de fragment
est ire tég lece rfocale
−12
d’a
ph ir
ieou
»
diminu
de
ait d’un écart-t ype, serait ce nomb re sont les suivan
; 2,8 ;,4,0co
s courantes
mm comme
elles sont
c’e
collée
st
requis
1,3
ntait
s
n provien tes
reposent aus du patient. t de l’intérie du corps
rie médicale 3)et qu’il
isotopes dans l’atmos
? On est resténég
lige l’ef
ie 14
es
augme
l’intervau bon end ondant
poum roit on
tillon
pour l’âge de l’échan5,6 ; 8 ; 11 ; 16. De quel facteu
s,(a)de delumiè
con
; e dele
s sur l’œil ? Expri
R. cas da
mez la réponse
ns une rad io-
tere tre
demi-v un
sitionsur de la l’us age de
consta
5730 a. rep ose aus fet du pla
nt. La alle corresp
? (d) Comm ent suggér . Cet ez-vou s
f/2,0 àapp f/2,8 ; (b)roc
de
traversant la lentill
s he ray
r varie la quant ité
ons X dif
multip le
destiq
L’utilisa radioactivité laP1 rad 4.nioac (I) tivi Moté, àure dos si uclide (fig
s à partir d’un radionsur les
(voir l’exemple 12.8)
ure
tra ue. 9.21).
cet intervalle ?
e lorsqu’on passe
:
fusés à près de 180
ntr x Po
à des
plus faibles.Pierre a commencé par la curiethé
Nou
fins thérape utiques
Fig ez qu
9.2 es1ebien 3
le (I)estgra
4 réduire
vau de un ur phy de
P13.
sparti-
sici raideson
de f/5,6 à f/8 ?
° par le capteur
nd et peutue ens rayonssde
ur de(I)
L’émission de positon
sem
rapie. En 1901, le physicie
s don
Curie suggéra à un ner
ons d’a bor d ptr desefais
(b) E65.
chi reiss
étapeem
mis tes en
du processus de fonctio
. t En tra
nne-
nsv7, leal
191
( Rn),
E73. (I) Le radon gazeux dans l’environnement plastiq
émette
222
Une lentille rempl
et de bla
ie d’air a des parois
ble s,
12 cm et −16 cm.le techn
minces en R
. On observa dio s (TEP). ers
dermatologue 86
exe la premiè
icien, lui, ne se con
d’introd Figure 12.21
ceamp
appelé
culeschi d’umis
uire
sph
une source radioac
la radioactivi tive dans une tumeur
Le éri lesdu
qu eoù estment d’un processus
d’imagerie médica le
n teSainitial
α, est détecta ble
Fre der illon Quelle est la distan
courb ure r
d’un échantick
ie est de 3,82 jours.
téeest Sod tente pas
(a) La curiethérapie consiste
u issu edo nnitparé, dy, ce focale de la « lentill
approch util
peu après que la taille de
isée à’huititre
la tumeur avait diminu
de pa
é. Cette
trairax tem tub
la tomog ava
àraphie
ray
insérer des sources radioacti
érons que leons
à
émission de positon
coll daX nsest l’ap
abo ré une
O. Sa demi-
pro
nts. xim
être nocif pour la santé.
demi-v
dans est l’eau (n = 1,33) ? On néglig qui e d’air »
ent
ves 15
présenterons
est encore
ment de certaines tumeur
utilisée aujourd pour le traite- n’atial tein e,t,pa pui
que r s nou
la par tie
à proximité de la tumeur.
sConsid
nuclide utilisé
iez les noyaux résulta déc ati
Le taux de désintégration
enn on ie plu s tôt
P14. noyaux
le nombre probable de(I) Montrez que le grandissement
ave c eRut
e l’effet du plastique.
deu
de la bouche , desx tec s, comme celles du cancer
ns,hni que s d’im age pou
(b) Quand on utilise des
vie visé
est de 122 s. (a) Identif
(b) Si lemo
implants permanentse, ici
ntra lesqu’ un
initial d’un échan-
demê
de 65 Bq. (a) Quel est
ts ? (b) Combi en de temps dioptr est-il sphérique her est ford transversal d’un
, l’approximation
poumo
l’œsophage (figure 12.21a).
du sein, de l’utérus
Dans plusieurs cas, on
ou de rie mo mé ns. dic
Tou ale.
tefois, tillon
taux de
curiethérapie, ceux-ci
les estpho de 20
en
ne
désinté
μCi,
gration
combie n y a-t-il noyauxme de
élém initiale ment
nécessaent pouvait
ire
présen
pour que le taux de désintégrationparaxiale, par
posséder plu
attendu donné , dans
≈ 2R + r
yI ts ? tonobtient s qui ont
mesurent que quelques
m =sieu
profite ≈ 2R + r
= − nrs
de la présence d’une cavité
Les traitement sdede
corporelle pour insérer
subi un effet Comp O présen
mE66.
millimètres. 15
n1pourqun morceau de bois passe à 5 Bq ? y q
nat =(I) Unpeu
sources radioactives à des I
ure
1
leur taux désinté nucs léai
proximité de la tumeur
peuventre être vised’a
. Selon
nt utr le es mêpar me
ton archéoven=loguet−atte ind re gration cor- E74. (I) La tomogr
aphie par émission de
positons (TEP)
en produi-
O y 2 n p Figure 5.53
ncelui
gra-
C ; 5.53
désinté
s minutes, quelques heures,
ps. C’e st%con
à 9,7 de
2esttre p ces
d’un morcea u de bois
sant un positon. Écrive
z la réactio n de
ray
11
dant
les cellule552 derons niersXqu’ : expil fau ose
t icir pro fraîchement coupé. Quel
l’âge estimé de l’échan-
* ention cas appropriée pour les
nuclides suivants : (a)
s cancéreuses à une dos tillon ?tég er le ie du C est de 5730
patient.un pâturage avec
a.
14
(b) N ; (c) d’eGaffet ; (d) Rb
13
pho
68 ; (e) F.82
toé Pro 18
(b)
clair que le principe
(c)
Re(ψ )
survient lors d’une mesure. Par exemple, tel que nous l’avons présenté à la section pré- qui
d’incertitude n’a rien à voir avec la réduction du paquet d’ondes
Re(ψ )
(a)
Re(ψ ) survient lors d’unecédente,
mesure. Par
on peut
x
exemple,
mesurer teldes
x et px sur que nous
copies
x
l’avons présenté
indépendantes à la section
du même système, de sorte pré-
que la mesure
cédente, on peut mesurer
x
x etdepxl’un
surnedesperturbe
copies
Probabilit
é depasindépendantes
celle de l’autre. On duobtient quand
même même quede
système, les sorte
mesurer x
x indéterminations Dx et Dpx respectent le principe d’incertitude.
Probabilit
é de
Probabilit
mesurer x
é de que la mesure de l’un ne perturbe pas celle de l’autre. On obtient quand même que les
mesurer x
é de x
Probabilit
mesurer x indéterminations Dx et Dpx respectent
L’expérience imaginéelepar
x principe
Heisenberg
Dx ≈ 0d’incertitude.
x Dx é de
Probabilit
x Dx é de mesurer px
Voici maintenant l’essentiel d’un des raisonnements que suivit Heisenberg pour montrer
Probabilit
Dx → ∞ mesurer px
Probabilit
é de
Probabilit
mesurer px
é de
L’expérience imaginée par Heisenberg que même un appareil de mesure idéal ne pourrait déterminer simultanément la position
p
et la→quantité de mouvement d’une particule. L’idée de base est de montrer qu’en mesu-
x
mesurer px
px Dp ∞ x
rant x, on change violemment px et vice versa.
px Dpx
Voici maintenant l’essentiel d’un des raisonnements que suivit Heisenberg pour montrer
px Dpx
On suppose d’abord que l’on cherche à déterminer la position d’un électron. Pour le
Dpx ≈ 0 que même un appareil de mesure idéal ne pourrait déterminer simultanément la position
« voir » au microscope, il faudrait éclairer cet électron, c’est-à-dire projeter de la lumière
et la quantité de mouvement d’une particule. L’idéeavec del’électron
base est parde montrer
Compton.qu’en
Dans lemesu-
.32
Figure 10 le.
sinusoïda
n d’onde
(a) Fonctio d’onde (donc la qua
ur ent
ntité sur lui. Mais des photons peuvent interagir effet
La longue par faitem
de mouve
déterm iné
ment) est
e, mais la
ent indéte
pos
rm
itio
iné
n est
e. (b) Paq
uet
inée dan
s
rant x, on change violemment px etperturbation
but de réduire cette vice versa. au minimum, supposons que l’on projette un seul
par faitem
d’ondes.
La positio
n est déterm pri x
Dx, mais
au
té
photon sur l’électron. On ne peut pas s’attendre à obtenir la position de l’électron avec
n intervalle Dpx dans la quanti
un cer tai
On suppose d’abord
éterm ina
tio n
que l’on
une précision
uit Dx, cherche
supérieure à laàlongueur
déterminer
d’onde delala position d’unpour
lumière utilisée électron. Pour le
l’observation.
Des pages titres renouvelées
d’u ne ind Si on réd
ment. (c) ition est
de mouve
L’incertitude sur la mesure de la position de l’électron est donc au moins Dx = λ . Le
Si la pos
nte Dpx. (d) e, la quantité
on aug me
« voir » au microscope,
par faitem
iné
ent déterm par faitement
ient il faudrait éclairer cet électron, c’est-à-dire projeter de la lumière
de mouve
ment dev
photon peut transmettre une proportion plus ou moins grande de sa quantité de mouve-
sur lui. Maismettant
des photons peuvent interagirsur laavec l’électron par effet Compton.
de mouvementDans le
inée.
Désormais, une image grand format enà scène unL’incertitude
concept physique dans un de
ind éterm
Alors que les chapitres 4 et 5 ont porté sur les phénomènes pouvant s’expliquer
grâce au modèle du rayon lumineux, les chapitres 6 et 7 traiteront des phénomènes
pouvant s’expliquer grâce au modèle ondulatoire de la lumière, c’est-à-dire en
représentant la lumière comme une onde. Bien que nous ayons décrit un modèle
ondulatoire dans lequel la lumière est considérée comme une onde électroma-
gnétique (voir la section 4.1), il ne sera pas nécessaire de recourir aux équations
de Maxwell ici. En effet, la théorie présentée dans les chapitres 6 et 7 a été éla-
borée en grande partie avant le modèle électromagnétique de Maxwell. Pour
l’exposer, il nous suffira de recourir au principe de Huygens, présenté à la sec-
tion 4.3. Rappelons que, lors de l’application de ce principe, tout le modèle
électromagnétique de la lumière se trouve réduit à sa caractéristique principale :
la lumière est représentée comme une onde et non comme un jet de particules.
Trois types de phénomènes font l’objet de ce chapitre et du chapitre suivant :
ceux dus à l’interférence, ceux dus à la diffraction et ceux dus à la polari-
sation des ondes lumineuses. La section 6.1 développera le concept d’interfé-
rence dont nous avons amorcé l’étude au chapitre 2. Il y sera question d’ondes
mécaniques, mais les concepts exposés s’appliqueront sans problème aux ondes
SOMMAIRE
6.1 L’interférence 6.5 Les pellicules minces
6.2 Utiliser la diffraction pour obtenir 6.6 L’interféromètre de Michelson
des sources lumineuses en phase
6.7 La cohérence
6.3 L’expérience de Young
6.4 L’amplitude de l’onde et l’intensité
lumineuse dans l’expérience de Young
nouveAutés
nouveAutés de
de lA 5e édition IX
lA 5e
S′ par B′, qui est à une distance négligeable de A′. On suppose que l’expérience
est réalisée dans un wagon en mouvement à vitesse constante.
M La figure 8.15 montre l’expérience du point de vue d’un observateur dans le
L0
wagon, alors que la figure 8.16 la montre du point de vue d’observateurs situés
A′ B′ sur le quai. À la figure 8.15, l’intervalle de temps entre l’émission et la détection
dans le référentiel S′ lié au dispositif optique (référentiel propre) est
2 L0
T0 = Dt ′ = (8.1)
Figure 8.15 c
Un dispositif optique permettant de Ce délai est appelé le temps propre :
mesurer le temps. Le temps mis par la
lumière pour aller de la source A′ au
détecteur B′ est 2L 0/c dans le référentiel où
De nouvelles figures illustrant les concepts difficiles
l’horloge illustrée est au repos. Si on néglige Temps propre
la distance entre A′ et B′, on peut affirmer
Bien
que l’émission et la détection ont lieu au des concepts
Le tempsdifficiles
propre Tà0 est
saisir sont désormais
l’intervalle rendus
de temps entre plus
deux accessibles
événements grâce à
mesu-
même endroit dans ce référentiel etdes figures qui
peuvent rés permettent de mieux
dans le référentiel les appréhender.
propre d’une horloge, L’utilité de la
c’est-à-dire le notion de bras
référentiel
donc être mesurées avec la même horloge.
de levier ouauquel
le raisonnement
cette horlogegéométrique
est liée. Pourqui
queconduit à δ =puisse
cette horloge θ dans les
d sinmesurer l’expé-
deux événements,
rience de Young, pour ne nommer ces derniers doivent
que ces deuxsecas,
produire au même
peuvent point dans
maintenant êtrececom-
référentiel,
pris d’un simple c’est-à-dire
coup d’œil. un point
Plusieurs dessitué près defigures
nouvelles l’horloge.
de la 5e édition servent
cette nouvelle fin.
S v
c∆t/2
L0
v∆t/2
A B
Figure 8.16
Mesurer le temps propre nécessite de déterminer le référentiel dans lequel les
Des passages clés revus et bonifiés
Dans un référentiel où le dispositif optique
deux événements se produisent au même point (voir l’exemple 8.2). Quand
est en mouvement, l’émission et la détection
ont lieu en deux points différents etDans les deux événements
doiventchaque concernent un sections
même objet (par exemple, le passage de
Si le pointtome, nousestavons
de l’écran ciblédroit
celui situé des susceptibles
devant la fente (y = 0, θ =d’être
0), lesaméliorées
onde-
donc être mesurées par des horloges diffé-
sensiblement l’avant
par d’un mêmeàtrain
rapport devant
l’édition deux bornesAinsi,
précédente. kilométriques),
dans le le référentiel
tome 3, en
les condi-
rentes. L’intervalle de temps enregistré est lettes sont toutes en phase et on obtient donc au centre de l’écran une tache
question est facile à déterminer (ici, c’est celui lié au train). Toutefois, quand les
tions d’interférence
supérieur à celui qui est enregistré dans brillante (figuresont maintenant
7.11a). abordées
Ailleurs qu’au centreàde lal’écran,
fois dans
les les chapitres
ondelettes ne 2sont
et 6. Le
événements concernent des objets différents (par exemple, l’explosion de deux
le référentiel propre du dispositif. chapitre 4 comporte
jamais une
plus toutes ennouvelle section sur
phase : l’intensité les ondes
recueillie pour toute position y > 0 De
électromagnétiques. sur plus,
étoiles distantes), il se peut qu’aucun référentiel ne permette de mesurer le
l’écran est
la formation forcément
d’image laplus faible qu’à ydu = concept
0 (figure d’objet
7.11b). Sivirtuel
on s’éloigne davan-
temps propreet présentation
séparant ces événements*. Dans ces situations, ilyfaut
ontfaire
été regrou-
appel
tage
pées dansàune du centre de l’écran,
nouvelle section.
la transformation certaines
La section
de Lorentz des ondelettes
(voir la6.5 sur les
section s’annulent,
pellicules minces ainter-
8.10). car elles été com-
fèrentréécrite.
plètement de façon destructive
L’explication entrede elles. C’est le cas notamment
la diffraction, au chapitre des7, ondelettes 12
est maintenant
et 4 Nous allons maintenant
à la figure 7.11c (pour déterminer
le montrer,l’intervalle
on a colorié de temps relevé
en vert dans le référen-
des portions de
abondamment illustrée et lerepose
tiel ondelette
S, dans lequel
sur optique
une présentation plus=rigoureuse
vitesse vOn i . Comme
du principe
chaque situées dispositif
à la même distancea une
de l’écran). vpeut le montre
donc conce-
de Huygens. Au chapitre 9, de nouvelles figures montrent mieux l’effet photoélec-
voir la figure
qu’il 8.16,des
existe l’intervalle
directions deθtemps dans ce référentiel
où lesDtondelettes, est mesuré par
bien qu’infiniment nom- deux
trique,breuses,
l’effet ComptonAtoutes
observateurs
s’annulent etetleB modèle
où onende
situés
et Bohr.
des
obtient uneDe
points même,résultante
différents.
intensité auDans
chapitre
ce 10, la section
référentiel,
nulle (frange la
sur le sombre).
principe
lumière d’incertitude
Avec a parcouru
sa versionune a été
du entièrement
plus grande
principe réécrite
distance
de Huygens, et est
puisque
Fresnel beaucoup
le dispositif
parvint mieuxs’est
optique
effectivement illus-
trée: àonprédire
distingue
déplacé clairement
entre
exactement l’émission l’indétermination
et la réception
les positions et lumière.
des frangesdesombres
la le concept d’effondrement
Toutefois,
et brillantes deen vertu dudu
diffrac-
paquet second
(voir lespostulat,
d’onde.
tion sectionsla7.2 lumière
et 7.6).a voyagé à la même vitesse c même si elle a parcouru
une distance plus grande, ce qui entraîne que l’intervalle de temps que son
Figure 7.11 (a) (b) (c)
(a) Les rayons dirigés vers le centre de
l’écran sont tous en phase. (b) Les rayons
* Comme nous le verrons, aucun référentiel ne peut se déplacer à une vitesse v > c par rapport à
dirigés ailleurs, même tout près du centre, 12autre et il se peut donc qu’on12ne puisse pas mesurer le temps 12
un propre entre deux événements
ne sont plus jamais tous en phase. En effet, 11
extrêmement distants. 11 11
on peut toujours imaginer un rayon 10 10 10
supplémentaire entre ceux qui sont en 9 9 9
phase. (c) Quand θ est assez prononcé,
350 8
chapitre 8 • La reLativité restreinte
des paires d’ondelettes commencent à
8 8
7 7 7
interférer entre elles de façon parfaitement 6 6 6
destructive. 5 5 5
4 4 4
3 3 3
2 2 2
1 1 1
λ/2
En travaillant avec MonLab | xL, les étudiants obtiennent une rétroaction instan-
tanée, mais qui varie selon la réponse donnée, ce qui favorise leur autonomie.
Dans MonLab | xL, on trouve des questions à choix multiples ou encore des ques-
tions pour lesquelles la réponse est un nombre, du texte ou même une équation.
nouveAutés
nouveAutés de
de lA 5e édition XI
lA 5e
Puisqu’un rayonnement peut être transformé en énergie thermique, électrique,
chimique ou en d’autres formes d’énergie, il s’ensuit que la masse inertielle
d’un corps varie lorsqu’il perd ou lorsqu’il gagne de l’énergie. Ainsi, dans tout
phénomène (réaction chimique, émission électromagnétique, désintégration
nucléaire, etc.) libérant de la chaleur ou de la lumière, la masse totale des
constituants n’est pas tout à fait constante.
Dans le cas des réactions chimiques, l’énergie DE dégagée est tellement petite
que la diminution de masse représente une proportion infime de la masse des
réactifs, de l’ordre de 10−13. Par contre, dans une désintégration nucléaire
(voir le chapitre 12), la diminution de masse est notable et peut atteindre une
pédagogiques éprouvés
Lorsque deux noyaux s’unissent pour
former un seul noyau (ce qu’on appelle
principes de conservation de la masse et le principe de conservation de l’énergie
ne sont plus valables en relativité. Ils sont remplacés par la conservation de
le processus de fusion), il y a perte l’ensemble masse-énergie. Il s’ensuit aussi que la masse inertielle d’un corps
de masse et libération d’énergie.
Ce processus est une illustration de
peut être vue comme une réserve d’énergie que contient ce corps. L’équivalence
Voici d’autres moyens mis en
l’équivalence entre la masse et l’énergie œuvre pourexprime
masse-énergie faciliter la progression
cette idée : de l’étudiant et lui
donnée par l’équation 8.21. Le plasma
permettre d’assimiler le contenu du cours. Ces moyens ont su faire la force des
luminescent (gaz chaud ionisé) qu’on
voit sur cette photo fait partie d’une
Équivalence masse-énergie
éditions précédentes.
expérience visant à domestiquer
cette énergie.
E = mc 2 (8.21)
Deux pistes de lecture Il s’agit probablement de la plus célèbre des équations de la physique. Einstein
lui-même la considérait comme la conséquence la plus importante de la relati-
Le texte de base est en noir, tandis que le texte facul- vité restreinte.
tatif est en bleu. Le découpage (a)entre ces deux pistes Nous avons dit ci-dessus qu’Einstein avait obtenu l’équation 8.21 à partir d’un
raisonnement fondé sur le centre de masse d’un système isolé. Il s’agit d’une
de lecture permet d’omettre les passagesv facultatifs seule des nombreuses façons permettant de démontrer l’équation 8.21. Nous
sans qu’il y ait rupture dans la continuité du texte
CM
de allons maintenant en voir les détails. Imaginons une boîte isolée de longueur L
(figure 8.35) ayant une source lumineuse P à l’une de ses extrémités et un
base. De plus, les passages facultatifs neP sont jamais
Le modèle de Bohr permet de prédire correctement les fréquences du spectre
D
de l’hydrogène et d’autres systèmes à un seul électron, ce qui en fait un modèle détecteur D à l’autre. Soit M, la masse de la boîte et du détecteur. Nous avons
un préalable à la compréhension (b) du texte de base
meilleur que celui de Thomson. Il n’en demeure pas moins limité puisqu’il ne
permet pas de prédire les intensités relatives des raies ni de représenter tout vu au chapitre 13 du tome 2 que, lorsque des ondes lumineuses transportent une
atome à plusieurs électrons. Comme nous le verrons au chapitre 11, la théorie énergie DE, elles transportent également une quantité de mouvement p = DE/c.
des chapitres suivants. Précisons que le texte
L en bleu
de Bohr a été remplacée par la mécanique quantique. Les deuxième et troi-
sième postulats restent valables, mais la représentation d’un électron sur des Donc, si la source émet une impulsion lumineuse, la boîte va reculer avec une
n’est pas forcément plus difficile.
orbites bien définies a été complètement rejetée. Néanmoins, le modèle de Bohr
a été un précurseur important dans l’avènement de cette nouvelle mécanique. vitesse v. D’après le principe de conservation de la quantité de mouvement,
DE
= Mv
c
P ∆x D Sujets connexes
Si v = c, l’impulsion met un temps Dt = L/c pour atteindre D. Lorsque l’impul-
SUJE T C O N N E X E Figure 8.35
sion Le
lumineuse est absorbée, elle transfère sa quantité de mouvement à nouveau
Comment un photon excite-t-il la rétine ? (a) Une impulsion de lumière est émise par Les encadrés
à la boîte « Sujet
et cette dernière connexe
s’immobilise. » portent
Durant surde des
cet intervalle temps,phéno-
modèle électromagnétique explique qualitativement pourquoi l’effet photo
la boîte
électrique se produit : les champs qui composent une onde électromagnétique
une lampe (b) à une extrémité de la boîte, qui
À la section 5.8, nous avons vu comment un œil (a)
mènes ou des d’uneapplications
petite distance remarquables se rapportant
peuvent bel et bien exercer une force sur un électron et lui transférer de l’éner
sain forme une image nette sur la rétine. Nous allons recule dans le sens opposé. (b) Une fois s’est déplacée
gie. Mais pour comprendre en quoi ce modèle échoue, il faut étudier l’effet
H
m
maintenant examiner la façon dont la rétine convertit photoélectrique d’un point de vue quantitatif. Plus précisément, nous devons
l’impulsion absorbée par le détecteur situé
cette image en influx nerveux que le cerveau peut inter-
préter. Deux mécanismes nous intéresseront davantage à l’autre extrémité, la boîte s’immobilise en au contenu de la section. D x = vChacun
Dt =
LDE ne fait que quelques
savoir comment les caractéristiques de la lumière incidente influencent le
nombre de photoélectrons ainsi que leur énergie cinétique après l’éjection, afin Figure 9.12
en raison de leur contenu physique : tout d’abord, nous Segment
un point différent. Son centre de masse (CM) Mc 2
de comparer ces mesures aux prédictions du modèle. L’éjection d’une masse m captive au fond
découvrirons que chaque photon absorbé par la rétine
cause l’excitation d’une molécule particulière selon un
externe
s’est
Disquesdéplacé d’une distance Dx, mais le CM pages, mais peut jouer le rôle d’une amorce : l’étu- d’un puits est analogue à l’éjection d’un
électron captif d’un atome ou d’un matériau
diant y une
apprend souvent l’existence du sujet et dispose
mécanisme analogue à l’excitation d’un atome que nous transmise à la masse est inférieure à mgH,
venons d’étudier dans le contexte du modèle de Bohr.
Ensuite, nous étudierons la façon dont la rétine peut boîte sur distance Dx.
Le montage expérimental qui permet ces mesures a été conçu par Philipp celleci ne quittera pas le puits ; si l’énergie
y est supérieure, la masse conservera de
von Lenard (18621947) en 1902. À la figure 9.13a, l’effet photoélectrique se
distinguer une grande variété de couleurs. Noyau
après sa lecture de repères solides pour conduire une
produit quand de la lumière monochromatique éclaire une plaque P. Nous
allons supposer que la source lumineuse ne change pas jusqu’à nouvel ordre. Le
l’énergie cinétique après avoir quitté le puits.
C C C
l’ouvrage fait une place importante à la description (a) De la lumière éclaire une plaque P dans un tube à vide. Les photoélectrons émis sont
recueillis s’ils atteignent le cylindre C. Un parcours conducteur assure le retour des électrons
change pas le
à la plaque, mais ceuxci traversent en route un ampèremètre qui permet de les compter.
nombre d’électrons
qualitative des phénomènes (texte et figures), avant Le dispositif sous vide est souvent appelé cellule photoélectrique. (b) Pour compter tous les
photoélectrons, on rend le potentiel du cylindre positif par rapport à celui de P. Attention : c’est
quand même la lumière qui est la seule cause du courant, pas la pile. (c) Pour évaluer la vitesse
éjectés, mais la
chaque mise en équation. Cette approche signale à des photoélectrons, on rend le potentiel du cylindre négatif par rapport à celui de P. Lorsque ce
potentiel d’opposition atteint une valeur critique, nommée potentiel d’arrêt, même les électrons
qui ont le plus d’énergie sont repoussés. Le courant traversant l’ampèremètre A devient nul. proportion d’électrons
l’étudiant que la physique ne saurait se réduire aux qui atteignent le
9.3 L’effet photoéLectrique 397
mathématiques. collecteur.
grandeur en cinématique. Une flèche double est utili- vers lavers la àdroite
droite à lav
la vitesse
sée pour l’accélération afin de la distinguer des forces Référentiel liélié
Référentiel à l’impulsion
à l’impulsion
verticale. Le calcul
verticale. Ledecalcla v
sur les diagrammes de forces. Pour l’instant, il est plus
Pour l’instant, il fa
e
(c) sion (figure 2.6b). Dans c
(c) sion (figure 2.6b)
particules de la corde se d
Une dimension historique omniprésente
y particulesÀde
de l’impulsion. la co
l’instan
θ θ yl’impulsion,
A PE RÇU HIS TOR IQUE de l’impulsion.
elle a une À
vi
θ θ
L’erreur concernant le prix Nobel de Fermi Cet ouvrage seFdistingue v2 /RaussiF par son contenu
gauche. histo-
l’impulsion,
C’est le cas du elleseg
rique, qui a été, F autant que possible, intégré à même
sa longueur soitC’est
exagéréele cp
Avant l’explication formulée par Meitner (voir la En 1934, il prétendit avoir réussi : son analyse chimique
figure 12.29), on ne croyait pas que des neutrons
puissent avoir assez d’énergie pour fractionner un noyau
le portait à croire qu’il avait créé un élément radioactif
avec Z = 93 ou Z = 94. En 1938, le prix Nobel de phy- x v /R
2
F gauche.
le texte principal. Les encadrés « Aperçu historique comme une particule.
» soitLa
sa longueur ex
beaucoup plus massif qu’eux. Il était généralement sique lui fut même octroyé « pour sa démonstration
accepté que le produit de toute réaction nucléaire devait de l’existence de nouveaux éléments radioactifs »
avoir un nombre de masse comparable à celui du produits grâce au bombardement de l’uranium par
Figure 2.6 x sur cette particule. Pour é
réactif. des neutrons.
présentent à l’occasion des exposés plus approfondis comme une parti
C’est dans cette perspective que Fermi entreprit ses Ce qui est cocasse, c’est qu’il n’avait jamais produit
(a) Dans le référentiel lié au laboratoire, utilise exceptionnellement
travaux portant sur le bombardement de l’uranium par
des neutrons lents. Il savait qu’un neutron absorbé par
d’éléments transuraniens ! En 1938, quand on comprit
que la fission nucléaire était possible, on réalisa que sur desune
sujets
Figure d’importance.
2.6se déplace vers la
impulsion Présente
droite dans chacun
corde sur
idéale des
cette particule
n’ayant aucu
un noyau de charge Ze le met dans un état excité à Fermi avait en fait produit un mélange de baryum, de
partir duquel il peut subir une désintégration β− et
donc produire un noyau de charge (Z + 1)e. Comme le
krypton et d’autres éléments, des produits de fission.
Mais il était trop tard : le prix Nobel lui avait été remis
chapitres, l’information
(a)le Dans
long de la corde, mais les
le référentiel lié historique
particules
au laboratoire,participeutilise
à notre exceptionn
de la corde n’ont qu’une vitesse verticale. Puisqu’il est très court, le
présentation de la physique en tant qu’ensemble de
numéro atomique augmente dans cette réaction, Fermi quelques mois plus tôt.
cerclecorde idéale
R. Sin’aya
choisit comme cible l’uranium, dont le numéro ato- Le neptunium (Z = 93) et le plutonium (Z = 94) ont fina- une impulsion se déplace vers la droite
mique (Z = 92) était à l’époque le plus élevé connu. Il lement été produits et isolés au début des années 1940 (b) Dans un référentiel lié à l’impulsion, de rayon θ es
espérait ainsi pouvoir produire de nouveaux éléments par l’équipe du Berkeley Radiation Laboratory.
savoirslel’impulsion
long de laest
construits, corde,
enmais
immobile, les particules
évolution.
mais chaqueElle suggère que les
« transuraniens », c’est-à-dire des éléments pour lesquels
de AB est
Puisqu’ilR(2 θ ).est
Latrès
mas
Z > 92.
departicule
la corde den’ont qu’une
la corde a une vitesse
(même) verticale.
savoirscomposante
aujourd’hui de
acceptés
vitesse vers la
comme valables
gauche. par μ , la seront
masse par unité de
(b) Dans un référentiel lié à l’impulsion, cercle de rayon R
peut-être, eux aussi,
(c) Diagramme
l’impulsion est des remisDans
forces.
immobile, en lequestion
mais chaque dans le
au moment futur.où AB atteint
θ).
558
de court
AB est R(2
chapitre 12 • La physique nucLéaire
référentiel utilisé en (b), la force centripète un très délai qu’il
particule de la corde a une (même)
L’information
est fourniehistorique
composante
par la résultante
de vitesse
joue
vers
un rôle
des tensions
la gauche.
supplémentaire
par
vitesse :
μ , la masse
instantanée pa
− v (c’e
Concision du style exercées de chaque
elle complète corde. la
(c)deDiagramme des
côté du
présentation
Si l’impulsion forces.
est
court
de Dans
segment
des le
faible erreurs conceptuelles
au
sion dans moment où
le référentiel AB
lié
Sans sacrifier la qualité et la précision des explica- fréquentes en utilisé
référentiel
amplitude, montrant
F = Fen ′ = F. comment
(b), elles laont
la force centripète jadis
force été
résultante
un très court dé s’appli
tions, nous nous sommes efforcés de rédiger cet faites est
et fournie
par quel parcheminement
la résultante des elles tensions
ont été écartées.
vitesse instantané
exercées de chaque côté du court segment * Pour ne pas alourdir le texte,
ouvrage dans un style simple, clair et concis, aussi bien Elle montre aussi aux
de corde. Si l’impulsion
étudiants
est de
que
faible
les choses peuvent
sion
décrire dansvleet le
le vecteur référ
mod
sur le plan du texte que sur celui des calculs et de la demeurer longtemps
amplitude, F = Fembrouillées,
′ = F. même pourlales plusrésultant
force
notation mathématique. Les répétitions ont été limi- grands 48 esprits, avant qu’un consensus ne se dégage.
chapitre 2 • Les ondes mécaniques
tées. Nous avons évité de donner de multiples versions * Pour ne pas alourdi
décrire le vecteur v
d’une même équation ou de surligner un grand nombre
d’équations. L’accent est plutôt mis sur les concepts
fondamentaux. 48 chapitre 2 • Les ondes mécaniques
dans les chapitres. d/a = m/M. Si le rapport d/a = k est un nombre entier,
alors les pics d’inter férence donnés par m = kM sont Figure 7.19
La figure de diffraction-interférence produite par une paire de
absents de la figure. Dans l’exemple présent, d = 4a,
fentes est une figure d’inter férence de Young avec une enveloppe
donc les ordres d’interférence m = 4, 8, 12, … sont de diffraction correspondant à la figure de diffraction produite par
absents (figure 7.19). une fente simple.
dont le degré de difficulté correspond autant à celui obstacle comporte-t-il une ou deux fentes ? (b) Calculer
la valeur de a et celle de d (si applicable) ; si une donnée
est manquante à cette fin, expliquer laquelle.
Une erreur commune serait de penser qu’une
figure de diffraction-interférence aurait dû mon-
trer deux types de franges, les unes étroites (interfé-
des problèmes les plus difficiles qu’à celui des exer- rence) et les autres plus larges (diffraction), comme à la
figure 7.18. Toutes les franges d’interférence qu’on voit
difficultés liées à la notation, etc.). Dans les solu- Une nouveauté dans cette 5e édition : quelques dizaines
Il y a trois possibilités : l’interférence « pure », la diffrac-
tion « pure » ou la diffraction-interférence. Puisque
tan θ = y/L = 0,0105
L’extrémité de l’écran tombe dans une frange sombre
(i)
tions des exemples, l’icône signale les passages qui d’exemples ont été ajoutés à des endroits stratégiques
l’intensité des franges diminue à partir du centre, il ne d’interférence, approximativement à mi-chemin des
s’agit pas d’une figure d’interférence « pure » comme maxima d’ordre m = 3 et m = 4. À cette position θ , on
au chapitre 6. Une figure de diffraction « pure » aurait a donc
contiennent des conseils importants ou qui soulignent dans les trois tomes, 29 d’entre eux dans les chapitres
une tache centrale deux fois plus large que les autres δ = d sin θ = 3,5λ (ii)
était Solution
en jeu.
huit faces animé d’un mouvement de née à 0,3 cm près ! La lumière réfléchie sur le miroir situé au loin ne pouvait 365 m/s
rotation rapide avant d’être réfléchie sur L’intensité
pénétrer dans dans la figure d’interférence
le télescope que si une faceproduite
du miroir par deux
avait fentes est adéquate.
l’orientation = (1200 Hz) = 1123 Hz
un miroir éloigné. La lumière émise par
390 m/s
Plusieurs centaines de mesures aboutirent2 àDune φ valeur de 2,99796 × 10 8 m/s.
la source S ne pouvait pénétrer dans le
En ce qui nous concerne, nous I = Inous
max cos
contenterons (6.9a)
de la valeur approchée (a) Il faut considérer séparément l’effet de l’obser-
télescope T que si une face du miroir 2 (a)
avait l’orientation adéquate. c = 3 × 10 8 m/s. vateur et celui de la source. À la figure 3.16a,
l’observateur (le conducteur de la camionnette) se S O
où Imax est l’intensité au centre de l’écran et où Dϕ peut être obtenu à partir de
Résumé
la différence de marche (voir l’équation 2.11a). Dans cette équation, Imax = 4I 0, dirige en sens inverse de l’endroit où est située la source,
où I 0 est l’intensité (supposée uniforme sur l’écran) due à une seule source. ce qui tend à diminuer la fréquence entendue. Dans
RÉSUMÉ
La condition d’interférence constructive ou destructive dans les pellicules
l’équation 3.7, le signe figurant au numérateur est donc (b)
négatif. La source, elle, se déplace vers l’observateur, ce O S
minces doit être établie dans chaque cas particulier en tenant compte des deux
qui tend à augmenter la fréquence entendue. Le signe
Le résumé du chapitre rappelle brièvement les notions
L’onde électromagnétique
contributions suivantes : est l’un des modèles utilisés pour représenter la
lumière : il permet d’expliquer tous les phénomènes qui touchent la propagation figurant au dénominateur est donc négatif.
1.
de L’onde lumineuse
la lumière, subit une
notamment inversion transversale
la propagation lorsqu’elle
dans le vide. est réfléchie
La lumière visible sur
ne On a ainsi
{
ondes et les ondes radio. Les 315 m/s
0 ondes électromagnétiques
réflexions de même type se propagent dans le = (1200 Hz) = 1303 Hz diminuer la fréquence entendue ; le mouvement de l’observateur
vide à la vitesse Dφ r = π réflexions de types différents
(6.13) 290 m/s a tendance à l’augmenter.
où λ
Dans unp est la longueur
milieu d’onde dans
de propagation
2 cµλ0p
la pellicule
transparent,
λ2pµ 0 0
leurd’indice
vitesse vdeestréfraction np. fac-
réduite d’un
retrouver facilement au besoin.
fréquence entendue par le conducteur de la camion-
nette : (a) lorsque l’automobile s’approche ; (b) une fois
que l’automobiliste l’a dépassé ?
(b) Les mouvements de la source et de l’observateur ont
tous deux tendance à diminuer la fréquence entendue :
teur n appelé indice de réfraction :
v − vO 315 m/s
c Solution f′ = f = (1200 Hz) = 969 Hz
n= (4.2b) v + vS 390 m/s
v (a) Les mouvements de la source et de l’observateur ont
Termes imporTanTs
Par conséquent, la longueur d’onde λ n de la lumière dans un milieu d’indice
de réfraction n est donnée par Termes importants
tous deux tendance à augmenter la fréquence entendue :
révision
178 chapitre 4 • La Lumière, La réfLexion et La réfraction immédiatement après le résumé du chapitre. Le pro-
R1. Dessinez ce qui se produit lorsqu’une série de
fronts d’onde parallèles rencontre : (a) un écran
beaucoup plus large que la longueur d’onde ;
(d) un obstacle de la même largeur que la lon- fesseur peut utiliser cette liste pour choisir des termes
avec un trou beaucoup plus large que la longueur gueur d’onde.
d’onde ; (b) un écran avec un trou de la même
largeur que la longueur d’onde ; (c) un obstacle
R2. L’équation 6.5 est-elle toujours valable ? Sinon,
dans quelles conditions peut-on l’utiliser ?
dont la définition pourrait être demandée à l’étudiant
au cours d’un contrôle. Chaque terme important est
276 chapitre 6 • L’optique onduLatoire • partie 1
accompagné d’un renvoi à la page où il est défini dans
le chapitre.
Questions
questions. L’étudiant trouvera les réponses directe-
( Voir l’avant-propos pour la signification des icônes )
la mécanique classique peut-elle expliquer ? Les- R8. Expliquez la différence entre une désexcitation
quelles ne parvient-elle pas à expliquer ? radiative et une désexcitation collisionnelle. Q1. Le module de la vitesse du son dans la gamme des Q11. On donne une première onde sonore de fréquence f
R3. Expliquez pourquoi l’arrivée successive de deux R9. Expliquez comment on peut concilier le spectre fréquences audibles dépend-il de la longueur et d’amplitude de déplacement s 0 et une deuxième
photons possédant chacun la moitié de la fré-
quence de seuil est incapable de produire l’effet
en forme de cloche caractéristique du corps noir
et le spectre de raies prédit par le modèle de Bohr.
ment dans le chapitre, sans avoir à faire de calculs ou
d’onde ? Sur quoi s’appuie votre réponse ?
Q2. Si la température varie pendant un concert en
onde ayant la moitié de la fréquence et le double
de l’amplitude de la première. Comparez leurs
Exercices et problèmes
les4ondes
(E − E1)/hsonores ? Considérez
? (b) Que les si
se passe-t-il ondes dans l’air
l’on utilise un
Q9. déplacement
Une lentille de Wien ? peut-elle produire une
divergente et dans l’eau. (b) Quel avantage
faisceau d’électrons d’énergiepossède
cinétiqueun animal
supé-
image
Q7. En quoi réelle ? Si
l’effet oui, expliquez et
photoélectrique comment.
l’effet Compton dont l’anatomie
à (E3 − E1comprend une telle lentille ? eXeRCiCes ( Voir l’avant-propos pour la signification des icônes )
rieure ) mais inférieure à (E 4 − E1) ?
Q10. sont-ils : (a) semblables
Une lentille convergente ; (b) différents
peut-elle ?
produire une Q19. De
Un quelle
sac de donnée
plastique transparent se et servit
minceBohr
a la
Q17. expérimentale Sauf indication contraire ou mention de la température
image virtuelle inversée ne?seSiproduit-il
oui, expliquez 3.1 nature des ondes sonores
Chaque exercice porte sur une section donnée du cha-
Q8. Pourquoi
comment.
la
l’effet Compton
lumière visible ?
Q11. Deux lentilles minces plan-convexes sont mises
pas avec formeformuler
pour d’une lentille
sa théorie convergente
?
gonfle d’air. Quel est son comportement optique
Q18. Dans son premier postulat, Bohr abandonne deux
lorsqu’on le place dans l’eau ?
lorsqu’on le
ambiante, on considérera que le module de la vitesse de
propagation du son dans l’air est égal à 340 m/s et que la
E1. (I) Les chauves-souris émettent des sons de haute
Q9. La fréquence pour localiser les objets qui les entourent.
en température de la plaque métalliquefocalesoù se caractéristiques de la théorie classique du rayon-
pitre, alors que les problèmes ont une portée plus
contact. Comparez
produit
totales lorsque
importance
(figure 5.48a)
l’effet les
les distances
photoélectrique
surfaces planesa-t-elle
se touchent
? et lorsque les surfaces courbées se
une Q20. nement.
Lorsqu’unL’unetélescope
est réglé pourQuelle
explicitement.
d’entreservant
l’œil normal
elles àa observer la Lune
été mentionnée
au ?repos, l’objet et
est l’autre
masse volumique de l’air est de 1,29 kg/m 3 .
La fréquence la plus élevée émise par une
dans le choix des exercices et des problèmes, nous leur Questions 433
Q21. Soit un élément optique ayant deux surfaces de
rayons de courbure égaux (figure 5.50). Dessinez
P1. (I) Montrez que la valeur la plus probable de r pour
un électron dans l’état 2s de l’hydrogène est r ≈ 5,2r 0.
P5. (II) Des électrons initialement au repos sont accélé-
rés par une différence de potentiel de 40 kV et bom-
un tracé des rayons principaux montrant le trajet
avons attribué un degré de difficulté (I ou II). Les des rayons parallèles incidents issus de la gauche. P2. (I) La portion radiale de la fonction d’onde pour
l’état 2p dans l’hydrogène est
bardent une cible métallique. Calculez la longueur
d’onde de Broglie. (Vous devrez utiliser les expres-
sions relativistes de l’énergie cinétique et de la quan-
réponses à tous les exercices et problèmes figurent à
Figure 5.48
ψ2p ( r ) = Cre− r/ 2 r0
où C est une constante. Montrez que la valeur la plus
tité de mouvement.)
P6. (II) Tracez le graphe de la figure 11.3 (p. 487) en
la fin du livre.
Question 11. probable de r est 4r 0. vous servant des équations 11.6 et 11.7.
Q12. Parmi les deux dispositions de lentilles plan- P3. (I) Montrez que la probabilité que l’électron de l’état
convexes représentées à la figure 5.49, laquelle 1s dans l’hydrogène se trouve à l’intérieur d’une
devrait produire une image plus nette d’un objet sphère de rayon 2r 0 est (1 − 13e−4) ≈ 0,76.
signalés par l’icône . Ceux qui peuvent être résolus d’exercices ou de problèmes ont été ajoutés dans les
Montrez que la valeur moyenne pour l’état 1s dans
l’hydrogène est égale à 1,5r 0. On rappelle que le
volume d’une mince coquille sphérique de rayon r et
(entièrement ou partiellement) à l’aide d’une calcula-
240 chapitre 5 • Les LentiLLes et Les instruments optiques
trois tomes.
d’épaisseur dr est dV = 4π r 2 dr.
Outils Web
Les outils Web des éditions précédentes sont maintenant présents dans la plate-
forme MonLab | Documents. On peut y trouver les capsules Clip physique, c’est-
518 chapitre 11 • Atomes et solides
à-dire quelque 300 exercices et problèmes résolus sous forme de courtes capsules
vidéo, où on entend un enseignant expliquer la démarche qu’il applique. On y
trouve aussi les simulations interactives Physique animée.
XVI remerciements
Remerciements des adaptateurs de la 5e édition
L’évolution constante de cet ouvrage ne saurait être possible sans les nombreux
échanges que nous avons avec les lecteurs, notamment avec les professeurs du
réseau collégial québécois. Nous vous invitons à poursuivre cette collaboration
enrichissante en nous transmettant vos commentaires, suggestions et trouvailles à
l’adresse assistance@pearsonerpi.com. Nous serons heureux de poursuivre ainsi ce
travail d’amélioration continue qui nous tient tous à cœur.
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué, par leurs commen-
taires et leurs suggestions, à améliorer cet ouvrage. Avec les années, tellement de
gens ont contribué à nos travaux qu’il devient impossible de tous les nommer.
Chacun d’entre eux mérite néanmoins notre gratitude.
Nous tenons particulièrement à remercier les enseignants et les professeurs qui ont
participé au sondage de 2012 ainsi que ceux qui ont pris la peine d’écrire ou de
téléphoner depuis. Tous ont ainsi permis de guider les travaux de la cinquième
édition. Alexandre April, Martin Charest, Josée Labrie, Ivan L’Heureux, Olivier
Tardif-Paradis et Jocelyn Plourde n’en sont que quelques-uns.
Nous voudrions aussi souligner le remarquable soutien de l’équipe des Éditions du
Renouveau Pédagogique, en particulier Jean-Pierre Albert et Philippe Dubé qui
ont mis ce projet sur les rails, Chantal Bordeleau pour son assistance dans la
recherche de photos, Martin Tremblay pour cette superbe nouvelle maquette,
Sylvain Bournival, pour son suivi méthodique de l’ensemble du projet, Jean-Pierre
Regnault, qui a révisé le manuscrit, et Line Nadeau, qui a corrigé les épreuves.
Mathieu Lachance, qui dirige l’équipe des auteurs-adaptateurs depuis la quatrième
édition, tient à remercier Benoît Villeneuve et Marc Séguin pour lui avoir permis
de prendre la relève de cet imposant projet. Il remercie particulièrement les per-
sonnes sans qui ses nouvelles applications de la physique aux sciences de la vie
n’auraient jamais été aussi nombreuses et diversifiées, dont ses collègues Claude
Desruisseaux, Luc Fournier, Simon Lespérance et Yves Pelletier. De nombreux
spécialistes lui ont fourni du matériel et des idées, en particulier Frédéric Barrette-
Pellerin, Karine Deslauriers, Tifanie L’Heureux, Dat Nguyen-Dinh, Pascal Rioux
et Angela Scott. Les commentaires des réviseurs, dont les professeurs Mickael
Begon, Christian Giguère, Vasek Mezl et Michel Pézolet, ont été précieux. Il remer-
cie aussi Martin Tremblay d’avoir su créer cette géniale icône évoquant à la fois l’ADN
et des êtres humains. Enfin, ses pensées les plus importantes vont à sa famille :
Eliane, je t’aime et je te remercie de l’appui que tu m’as témoigné pendant ce véritable
marathon ; Aubert et Augustine, papa pourra maintenant jouer plus souvent.
remerciements XVII
Sommaire
chapitre 1
Les oscillations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
chapitre 2
Les ondes mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
chapitre 3
Le son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
chapitre 4
La lumière, la réflexion et la réfraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
chapitre 5
Les lentilles et les instruments optiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
chapitre 6
L’optique ondulatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
Partie 1 : l’interférence
chapitre 7
L’optique ondulatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Partie 2 : la diffraction et la polarisation
chapitre 8
La relativité restreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
chapitre 9
Les débuts de la théorie quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
chapitre 10
La mécanique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 440
chapitre 11
Atomes et solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 482
chapitre 12
La physique nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 520
chapitre 13
Les particules élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 574
XVIII Sommaire
Table des matières
chapitre 1
Les oscillations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 l’oscillation harmonique simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 le système bloc-ressort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 l’énergie dans un mouvement harmonique simple. . . . . . . . . . . . . 15
1.4 les pendules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5 les oscillations amorties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.6 les oscillations forcées et la résonance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Sujet connexe autant en emporte le vent : l’effondrement
du pont de Tacoma Narrows . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
chapitre 2
Les ondes mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.1 les caractéristiques des ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2 la vitesse d’une onde dépend du milieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.3 les ondes progressives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.4 les ondes sinusoïdales progressives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.5 la réflexion et la transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.6 la superposition d’ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.7 l’interférence d’ondes sinusoïdales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.8 les ondes stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.9 les ondes stationnaires résonantes sur une corde . . . . . . . . . . . . . 66
2.10 les fonctions d’onde sont les solutions d’une équation d’onde . . . 71
2.11 la propagation de l’énergie sur une corde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.12 l’équation d’onde d’une corde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
chapitre 3
Le son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.1 la nature des ondes sonores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.2 les ondes sonores stationnaires résonantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Sujet connexe la parole et l’ouïe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.3 l’effet doppler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.4 les battements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.5 l’intensité du son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
3.6 les ondes sonores : notions avancées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.7 les séries de Fourier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
chapitre 5
Les lentilles et les instruments optiques . . . . . . . . . . . . . . . . 190
5.1 les propriétés des lentilles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
5.2 les dioptres sphériques et la formule des opticiens . . . . . . . . . . . . 198
5.3 les lentilles minces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
Méthode de résolution système de deux lentilles . . . . . . . . . . . . 210
5.4 le grossissement angulaire des instruments optiques . . . . . . . . . . 213
5.5 la loupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
5.6 le microscope composé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
5.7 le télescope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
Aperçu historique l’évolution des télescopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
5.8 l’œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
Sujet connexe les lentilles cornéennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
chapitre 6
L’optique ondulatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
Partie 1 : l’interférence
6.1 l’interférence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
6.2 Utiliser la diffraction pour obtenir des sources lumineuses
en phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
6.3 l’expérience de Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253
6.4 l’amplitude de l’onde et l’intensité lumineuse
dans l’expérience de Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
6.5 les pellicules minces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
Méthode de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
6.6 l’interféromètre de michelson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
6.7 la cohérence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Aperçu historique les deux théories de la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
chapitre 8
La relativité restreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
8.1 l’indétectable éther . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338
Aperçu historique l’effondrement du concept d’éther. . . . . . . . . . . . . . . 339
8.2 la covariance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
8.3 les deux postulats d’einstein . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343
8.4 les méthodes de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345
8.5 la relativité de la simultanéité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347
8.6 la dilatation du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349
8.7 la contraction des longueurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
8.8 l’effet doppler relativiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 357
8.9 le « paradoxe » des jumeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358
8.10 la transformation de lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361
8.11 la formulation de la transformation de lorentz . . . . . . . . . . . . . . . 364
8.12 l’addition relativiste des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365
8.13 le « paradoxe » de la perche et de la grange . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366
8.14 la quantité de mouvement et l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367
8.15 la relativité et l’électromagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372
chapitre 9
Les débuts de la théorie quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
9.1 la spectroscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 384
9.2 le rayonnement du corps noir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387
9.3 l’effet photoélectrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395
9.4 l’effet Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 403
9.5 les spectres de raies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407
9.6 les modèles atomiques classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 409
9.7 le modèle de bohr pour l’atome à un seul électron . . . . . . . . . . . . 412
Sujet connexe Comment un photon excite-t-il la rétine ? . . . . . . . . . . . . . 420
9.8 la dualité onde-particule de la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423
9.9 le principe de correspondance de bohr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
Sujet connexe les lasers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426
chapitre 11
Atomes et solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 482
11.1 les nombres quantiques de l’atome d’hydrogène . . . . . . . . . . . . . . 484
11.2 les fonctions d’onde de l’atome d’hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . 486
11.3 le spin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 489
11.4 les atomes à plusieurs électrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 490
11.5 les rayons X et les travaux de moseley
sur le numéro atomique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491
11.6 le principe d’exclusion de Pauli et le tableau périodique . . . . . . . . 494
11.7 les moments magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 497
11.8 la théorie des bandes d’énergie dans les solides . . . . . . . . . . . . . . 499
11.9 les dispositifs semi-conducteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 503
Sujet connexe la supraconductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508
chapitre 12
La physique nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 520
12.1 la structure du noyau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 522
12.2 la force nucléaire, l’énergie de liaison et la stabilité du noyau . . . 527
12.3 la radioactivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 533
12.4 le rythme de désintégration radioactive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 540
12.5 les dangers des émissions radioactives et la radioprotection . . . . 546
12.6 les réactions nucléaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 550
Sujet connexe la médecine nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 552
12.7 la fission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 556
Aperçu historique l’erreur concernant le prix Nobel de Fermi . . . . . . . . . 558
12.8 la fusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 559
Sujet connexe les réacteurs nucléaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 560
ANNEXES
a Unités si . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 599
b rappels de mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 600
C rappels de calcul différentiel et intégral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 603
d Tableau périodique des éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 605
e Table des isotopes les plus abondants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 606
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 627
SOMMAIRE
1.1 L’oscillation harmonique simple 1.4 Les pendules
1.2 Le système bloc-ressort 1.5 Les oscillations amorties
1.3 L’énergie dans un mouvement 1.6 Les oscillations forcées et la résonance
harmonique simple
Quand il passe dans un gros nid-de-poule, un autobus oscille de
haut en bas sur sa suspension. Si celle-ci est usée ou mal ajustée,
l’oscillation dure longtemps et a une amplitude importante,
ce qui est désagréable pour les passagers. Dans ce chapitre,
nous apprendrons à décrire de telles oscillations.
(a) (b)
A
CM
t
−A
Figure 1.1
(a) Un bloc oscillant trace une courbe sinusoïdale sur une bande de
papier se déplaçant à vitesse constante. (b) Un logiciel qui utilise un
capteur (voir directement sous le bloc) pour mesurer plusieurs fois
par seconde la position du bloc affiche un graphique (voir sur l’écran)
ayant lui aussi la forme d’une courbe sinusoïdale.
Fréquence angulaire
2π
ω = = 2π f (1.1)
T
où f = 1/T, que l’on appelle la fréquence, est mesurée en hertz (Hz). Notons que
1 Hz = 1 s−1.
À la figure 1.1a, le bloc est en x = 0 à t = 0, et il se déplace dans le sens des
x positifs. En général, ce n’est pas le cas (par exemple à la figure 1.1b ou 1.2),
et l’on écrit
* en effet, la constante de phase d’une oscillation pouvant être interprétée comme le déphasage
entre l’oscillation x(t) = A sin(ω t + ϕ ) et l’oscillation théorique x(t) = A sin ω t, l’usage du mot
« déphasage » pour désigner ϕ est assez répandu.
Vitesse et accélération
Les dérivées première et seconde de l’équation 1.2, qui correspondent par
définition à vx et à ax, les composantes selon x de la vitesse et de l’accélération
du bloc, s’écrivent
dx
vx = = ω A cos(ω t + φ ) (1.3)
dt
dvx d2 x
ax = = = −ω 2 A sin(ω t + φ ) (1.4)
dt dt 2
x
Bien que tout mouvement soit parallèle à l’axe des x, il faut distinguer les
A composantes selon x, qui possèdent un signe, et les modules des vecteurs
correspondants, qui sont toujours positifs. Par exemple, vx = ±v. Pour alléger
t l’écriture, nous allons utiliser dans le reste de ce chapitre les termes « vitesse »
et « accélération » pour désigner leurs composantes selon l’axe des x.
−A
Comme le montre la figure 1.3, qui illustre les équations 1.2 à 1.4, les valeurs
vx extrêmes de la vitesse, vx = ±ω A, ont lieu pour x = 0, alors que les valeurs
extrêmes de l’accélération, ax = ±ω 2A, ont lieu pour x = ±A. Nous reviendrons
ωA plus loin sur les causes mécaniques de ces correspondances.
Si l’on compare l’équation 1.4 avec l’équation 1.2, on constate que
t
−ω A
Équation différentielle caractérisant les oscillations
ax harmoniques simples
d2 x
ω 2A + ω2x = 0 (1.5a)
dt 2
t
Cette forme d’équation différentielle caractérise tous les types d’oscillations
−ω 2A
harmoniques simples, qu’elles soient mécaniques ou non. Quand on étudie un
nouveau système, il peut arriver qu’on aboutisse à une équation de la forme de
Figure 1.3 l’équation 1.5a, ce qui révèle que le système décrira une oscillation harmo-
Les variations dans le temps de la position, nique simple. De ce point de vue, l’équation 1.5a peut être considérée comme
de la vitesse et de l’accélération pour un
le point de départ de l’analyse. On aurait pu, en résolvant cette équation dif-
mouvement harmonique simple. On note
que a x = −ω 2 x. On note aussi que la vitesse férentielle, obtenir l’équation 1.2. En effet, celle-ci est une solution de l’équa-
a sa valeur extrême à la position d’équilibre. tion différentielle (vérifiez-le en la substituant). La résolution des équations
exemple 1.1
La position d’une particule en mouvement sur l’axe = 0,524 s. La constante de phase est de ϕ = +0,3 rad,
des x est donnée par et donc la courbe sera décalée de φ /ω = 0,3/12 = 0,025 s
vers la gauche par rapport à un sinus non décalé (courbe
x = 0,08 sin(12t + 0,3)
en pointillé) comme le montre la figure 1.4.
où x est en mètres et où t est en secondes. (a) Tracer la
courbe x(t) représentant cette fonction. (b) Déterminer Notez qu’il est possible d’évaluer visuellement et
la position, la vitesse et l’accélération à t = 0,6 s. (c) Quelle rapidement le décalage le long de l’axe des t si l’on
est l’accélération lorsque la position est x = −0,05 m ? remarque que 0,3 rad correspond à environ 5 % d’un
cycle de 2π rad, tout comme 0,025 s représente environ
Solution 5 % d’un cycle de 0,524 s. Sur la figure 1.4, il est en
(a) En comparant l’équation donnée avec l’équation 1.2, effet vérifiable que la fonction sinus est décalée d’envi-
on voit que l’amplitude est A = 0,08 m et la fréquence ron 5 % d’un cycle vers la gauche par rapport à un sinus
angulaire est ω = 12 rad/s. La période est donc T = 2π /ω non décalé.
exemple 1.2
Établir l’expression décrivant la courbe sinusoïdale de x (m)
la figure 1.5.
0,03
Solution
Nous avons besoin de déterminer A, ω et ϕ dans l’équa-
tion 1.2. L’examen de la courbe donne directement
t (s)
l’amplitude A = 0,03 m, la période T = 4 s et le déca- 1 2 3 4 5
lage φ /ω = 0,5 s vers la droite par rapport à un sinus
non décalé. Ainsi, la fréquence angulaire est ω = 2π /T
= 0,5π rad/s et la constante de phase est ϕ = −0,5ω
= −0,25π rad (on a mis le signe moins, car le décalage −0,03
est vers la droite). L’équation de cette courbe s’écrit
Figure 1.5
x = 0,03 sin(0,5π t − 0,25π)
En présence d’un tracé sinusoïdal, on doit pouvoir déterminer
où x est en mètres et où t est en secondes. la fonction qui le représente.
x
Loi de Hooke en fonction des composantes
Fres x = − kx (1.6)
Figure 1.6
Un bloc oscillant à l’extrémité d’un
Pour alléger l’écriture, nous allons utiliser dans le reste de ce chapitre le terme ressort sur une surface horizontale
« force » et pour désigner cette composante selon l’axe des x. Si x est positif, la sans frottement. La force de rappel est
force est dans le sens négatif ; si x est négatif, la force est dans le sens positif. proportionnelle à la position du bloc
Ainsi, la force a toujours tendance à ramener le bloc vers sa position d’équilibre, par rapport à l’équilibre. Les points
noirs représentent la position du bloc à
x = 0. intervalles de temps réguliers tels qu’ils
ont été décrits à la figure 1.3 (p. 6).
En l’absence de frottement, il n’y a aucune autre force horizontale de sorte On remarque à nouveau que la vitesse
que la force résultante agissant sur le bloc correspond à celle donnée par l’équa- maximale est atteinte quand x = 0.
tion 1.6. La deuxième loi de Newton (ΣFx = ma x) appliquée au bloc donne
donc Fres x = max , c’est-à-dire −kx = max, ce qui revient à écrire
k
ax = − x (1.7)
m
L’accélération prédite est directement proportionnelle et de sens opposé à
la position. Si on compare avec l’équation 1.5b, on en déduit que les lois de
Newton prédisent qu’un système bloc-ressort décrira un mouvement harmonique
simple.
d2 x k
2
+ x = 0 (1.8)
dt m
Si on compare avec l’équation 1.5a, on en déduit à nouveau que le système
décrit un mouvement harmonique simple.
k
ω = (1.9)
m
et de période
2π m
T = = 2π (1.10)
ω k
exemple 1.3
Un bloc de 2 kg est attaché à un ressort pour lequel t = 0, vx = 0. On a donc, d’après l’équation 1.2 et
k = 200 N/m (figure 1.6, p. 9). On l’allonge de 5 cm l’équation 1.3,
et on le lâche à t = 0, après quoi il oscille sans frotte-
A = A sin( 0 + φ )
ment. Trouver : (a) l’équation de la position du bloc en
0 = 10 A cos( 0 + φ )
fonction du temps ; (b) sa vitesse lorsque x = +A/2 ;
(c) son accélération lorsque x = +A/2. (d) Quelle est la Puisque sin ϕ = 1 et cos ϕ = 0, on déduit que ϕ = π /2 rad.
force résultante sur le bloc à l’instant t = π /15 s ? Donc,
π
Solution x = 0, 05 sin 10 t + (i)
2
(a) Nous avons besoin de déterminer A, ω et ϕ dans
où x est en mètres et t en secondes.
l’équation 1.2.
Déterminer A : L’amplitude, qui correspond à l’al- (b) À chacune des périodes de l’oscillation, le bloc
longement maximum du ressort, est particuliè- passe deux fois à la position x = +A/2 : une fois en
rement facile à obtenir dans ce cas particulier où il se déplaçant vers la droite et une fois en se déplaçant
est spécifié qu’on « lâche » le bloc : l’allongement maxi- vers la gauche. On s’attend donc à trouver deux réponses
mum correspond alors à l’allongement initial. Ainsi, possibles pour vx : une positive et une négative. Comme
A = 0,05 m. le mouvement se fait sans frottement, ces deux vitesses
devraient aussi avoir le même module.
Déterminer ω : D’après l’équation 1.9, la fréquence
angulaire est Aucune équation ne donnant directement la vitesse en
fonction de la position, il faut d’abord trouver les phases
k pour lesquelles x = +A/2, en substituant les valeurs
ω = = 10 rad/s
m dans l’équation (i). On obtient alors 0,5 = sin(10t + π /2),
Déterminer ϕ : On a déjà déduit qu’à t = 0, on a x = +A. d’où l’on déduit que (10t + π /2) = arcsin(0,5) = 0,524 rad
De plus, comme on « lâche » le bloc, cela signifie qu’à ou 2,62 rad. (Il nous suffit de déterminer la phase, nous
exemple 1.4
Dans le système bloc-ressort de l’exemple précédent, la est lâché (t = 0), la valeur initiale de cet angle est
position du bloc en fonction du temps était θ = 10(0) + π /2 = π /2 et, à mesure que le temps pro-
π gresse, la valeur de θ augmente. Cet angle croissant
x = 0, 05 sin 10 t + (i) intercepte donc des points différents sur le cercle trigo-
2
nométrique et finira par rencontrer pour la première
Quels sont les trois premiers instants t auxquels le bloc fois un des points dont la coordonnée y (sinus) est −0,5
passe par la position x = −A/2 ? (figure 1.9).
Solution
(a) Nous avons besoin de déterminer ω , A et ϕ dans
− 0,1
l’équation 1.2. D’après l’équation 1.9, la fréquence
angulaire est Figure 1.10
La fonction x = 0,1 sin(5t + 2,21) (en trait plein) comparée
k 5 N/m à la fonction x = 0,1 sin(5t) (en pointillé).
ω = = = 5 rad/s
m 0, 2 kg
Cette équation montre que vx oscille entre −0,5 m/s et
La compression initiale du ressort et la vitesse initiale
+0,5 m/s. Or, on cherche le temps t pour lequel la
tels que décrits dans l’énoncé se traduisent par x = −6 cm
vitesse a un module égal à 60 % de la valeur maximale
et vx = −40 cm/s à t = 0. En substituant ces trois valeurs
de 0,5 m/s et a une composante selon x positive. Mathé-
dans l’équation 1.2 et l’équation 1.3, on trouve
matiquement, il suffit donc de substituer vx = +0,3 m/s
5π
−0, 06 = A sin + φ (i) dans l’équation (v) et d’isoler t. Toutefois, cette démarche
10 mathématique donne une infinité de solutions possibles
−0, 40 5π et seule une analyse physique permettra de déterminer
= A cos + φ (ii)
5 10 quel est le bon temps.
Les équations (i) et (ii) forment un système de deux Démarche mathématique : Substituer vx = +0,3 m/s
équations à deux inconnues, A et ϕ . En élevant au carré dans l’équation (v) donne, après simplification,
les deux équations puis en les additionnant, on trouve 0,6 = cos(5t + 2,21)
A = 0,100 m (rappelons que cos2 θ + sin 2 θ = 1). Le
Si l’on désigne l’angle de phase 5t + 2,21 par le symbole θ ,
rapport des équations (i) et (ii) nous permet de trouver ϕ :
on obtient θ = arccos 0,6. Cette équation comporte une
π
tan + φ = 0, 75 (iii) infinité de solutions :
2
• La solution donnée par la calculatrice est 0,927 rad,
Cela donne (π /2 + ϕ) = arctan 0,75. (On pourrait aussi un angle situé dans le premier quadrant.
remplacer A = 0,100 m soit dans (i), soit dans (ii).)
• L’angle 5,36 rad, situé dans le quatrième quadrant,
On obtient deux solutions possibles : (π /2 + ϕ) a le même cosinus puisqu’il intercepte un point du
= 0,64 rad ou 3,78 rad. Comme le sinus et le cosi- cercle trigonométrique qui a la même coordonnée x.
nus dans (i) et (ii) sont tous deux négatifs, l’angle appro-
• Tous les angles qui diffèrent par un multiple entier de
prié est dans le troisième quadrant, et l’on choisit donc
2π sont aussi des solutions, y compris les angles néga-
(π /2 + ϕ) = 3,78 rad.
tifs. Les solutions sont donc : …, −5,36 rad, −0,927 rad,
On en déduit ϕ = 2,21 rad. La position en fonction du +0,927 rad, 5,36 rad, 7,21 rad, …
temps est donnée par
Analyse physique : La phase θ = 5t + 2,21 augmente
x = 0,100 sin(5t + 2,21) (iv) avec le temps à partir du moment initial t = π /10. À
π
où x est en mètres et t en secondes. Cette fonction est t = π /10, sa valeur initiale est θ = 5 + 2,21
représentée graphiquement à la figure 1.10. La période 10
= 3,79 rad, un angle situé dans le troisième quadrant. À
est T = 2 π /ω = 2 π /(5 s) = 1,26 s et le décalage par
mesure que le temps progresse après t = π /10, l’angle θ
rapport à un sinus non décalé (en pointillé) est de
augmente et intercepte donc des points différents sur le
φ /ω = 0,44 s vers la gauche.
cercle trigonométrique (figure 1.11). Il finira par ren-
(b) La dérivée de (iv) est contrer pour la première fois un point dont le cosinus
vx = 0,5 cos(5t + 2,21) m/s (v) est +0,6.
Figure 1.11
Quand l’angle augmente, son cosinus devient +0,6 deux fois par
oscillation. Quelle est la première de ces fois après t = π /10 ?
exemple 1.6
Montrer qu’un bloc suspendu à un ressort vertical position de l’extrémité du ressort lorsque le bloc n’est
(figure 1.12) effectue un mouvement harmonique pas attaché (figure 1.12). Ainsi, on a encore = x
simple. et l’équation 1.6 (loi de Hooke en fonction des compo-
santes) est toujours valable. Toutefois, x = 0 ne corres-
pondra plus à la position d’équilibre.
Soit xéq, la position d’équilibre du bloc lorsqu’il est
attaché au ressort : quand le bloc est à cette position, le
module de la force exercée par le ressort est alors égal
xéq au poids du bloc :
x mg = kxéq
x′
Pour une position x quelconque du bloc, la force résul-
tante sur le bloc est
∑ Fx = mg − kx = kxéq − kx = − k ( x − xéq ) = − kx ′
où x′ = x − xéq est la position du bloc par rapport à
Figure 1.12 l’équilibre. La deuxième loi de Newton ΣF x = ma x
Un bloc oscillant à l’extrémité d’un ressort vertical effectue devient −kx′ = max : l’accélération est directement pro-
un mouvement harmonique simple.
portionnelle et de sens opposé à la position par rapport
à l’équilibre, donc on a bien un mouvement harmonique
Solution
simple (voir l’équation 1.7).
Analysons la situation à l’aide d’un axe des x
positifs vers le bas dont l’origine correspond à la
exemple 1.7
En chimie organique et en biochimie, entre autres, on Solution
utilise la spectroscopie infrarouge pour déterminer On modélise chaque liaison simple comme un res-
à quelle fréquence vibrent les atomes participant à sort de constante de rappel k qui relie un atome
chaque liaison présente dans une molécule inconnue. de carbone, considéré comme immobile, à un autre
En comparant avec des fréquences de référence, on atome. L’équation 1.9 donne alors la fréquence de
peut ainsi contribuer à identifier la molécule. À l’aide vibration de la liaison en fonction de la masse de ce
d’un modèle simple, trier les liaisons suivantes en ordre dernier atome.
croissant de fréquence de vibration : C Cl , C H ,
C C, C C et C C.
Comme l’amplitude A est constante, cette équation exprime que l’énergie méca-
nique E d’un oscillateur harmonique simple est constante et proportionnelle au
carré de l’amplitude. Le graphique de K et de U en fonction de x est représenté
à la figure 1.13. Quand x = ±A, l’énergie cinétique est nulle et l’énergie méca-
1
nique est égale à l’énergie potentielle maximale, E = Umax = 2 kA 2 . Ce sont les
points extrêmes du mouvement harmonique simple. En x = 0, U = 0, et l’énergie
1
est purement cinétique, c’est-à-dire E = Kmax = m(ω A)2 .
2
La figure 1.14 représente le graphique de K et de U en fonction du temps, pour
le cas où ϕ = 0. Si la position et la vitesse à un instant donné sont connues,
1
l’équation 1.13 permet de déterminer l’énergie mécanique E = kA2 . Une fois
2
E E
U(x) U(t)
E
2 K(t)
K(x)
x t
−A +A T
2
Figure 1.13 Figure 1.14
Les variations de l’énergie cinétique (courbe Les variations de l’énergie cinétique,
rouge), de l’énergie potentielle (courbe bleue) de l’énergie potentielle et de l’énergie
et de l’énergie mécanique (trait noir) en mécanique en fonction du temps.
fonction de la position.
exemple 1.8
Dans l’exemple 1.3, la position d’un bloc de 2 kg attaché Solution
à un ressort, pour lequel k = 200 N/m, était donnée par (a) Puisque A = 0,05 m, l’énergie mécanique est
π
x = 0, 05 sin 10 t + 1 1
E = kA 2 = (200)(0,05)2 = 0,25 J
2 2 2
où x est en mètres et t en secondes. (a) Déterminer K, On note qu’elle correspond à l’énergie potentielle
U et E pour t = π /15 s. (b) Quel est le module de la maximale (on pourrait aussi l’obtenir grâce à l’énergie
vitesse en x = A/2 ? (c) Pour quelle(s) valeur(s) de x cinétique maximale). Puisque l’énergie mécanique est
a-t-on K = U ? Exprimer la réponse en fonction de A et constante, elle vaut E = 0,25 J à t = π /15 s comme à tout
la comparer avec la figure 1.13. autre instant.
exemple 1.9
Utiliser le principe de la conservation de l’énergie il y a un instant auquel on connaît v et x : à t = π /10 s,
mécanique dans un système bloc-ressort pour détermi- v = 0,4 m/s et x = −0,06 m. En substituant dans l’équa-
ner A à la question (a) de l’exemple 1.5. tion 1.13, on a, après simplification des facteurs 12 ,
(0,2 kg)(0,4 m/s)2 + (5 N/m)(−0,06 m)2 = (5 N/m)A 2
Solution qui donne A = 0,100 m.
L’équation 1.13, E = 12 mv 2 + 12 kx 2 = 12 kA 2 , est valable
à chaque instant t. Or, d’après l’énoncé de l’exemple 1.5,
exemple 1.10
(a) Montrer que l’on peut obtenir l’équation différen- En éliminant le facteur commun vx = dx/dt, on obtient
tielle du mouvement harmonique simple (équation 1.5a)
à partir de l’expression donnant l’énergie mécanique E dvx
m + kx = 0 (i)
du système, si on se rappelle que celle-ci est constante dt
dans le temps. (b) Montrer que l’on peut aussi obtenir Puisque dvx/dt = d2 x/dt 2 et que k/m = ω 2 , cette équa-
cette équation si on se rappelle que l’énergie méca- tion est équivalente à l’équation 1.5a.
nique E est constante dans l’espace (c’est-à-dire lorsque
la position du bloc change). (b) Comme l’énergie E est constante dans l’espace, cela
signifie que dE/dx = 0. Pour obtenir l’équation 1.5a à
partir de cette condition, on dérive l’équation 1.13 par
Solution
rapport à x, ce qui donne d’abord
(a) L’énergie mécanique d’un oscillateur harmonique dE dv
simple est donnée par l’équation 1.13. Comme cette = mvx x + kx = 0 (ii)
dx dx
énergie E est constante dans le temps, cela signifie que
dE/dt = 0, d’où Ensuite, on utilise la règle de dérivation des fonctions
composées dvx /dx = (dvx /dt)(dt/dx) = (dvx /dt)(1/vx).
dE dv dx
= mvx x + kx = 0 L’équation (ii) devient donc identique à l’équation (i).
dt dt dt La suite de la solution est la même.
(Ici, on a remplacé v 2 par vx2 dans l’équation 1.13. Cela
est possible puisque le vecteur vitesse est orienté entiè-
rement selon l’axe des x, ce qui implique que vx = ±v.)
et de période
Le pendule composé
Considérons maintenant un système qui ne peut pas être modélisé comme un
pendule simple, en raison de sa distribution de masse étendue. La figure 1.16
représente un corps rigide pivotant librement autour d’un axe horizontal. Pour
qu’il y ait oscillation, l’axe ne passe pas par le centre de masse du corps. Un tel
système constitue un pendule composé et effectue, comme nous le montrerons,
un mouvement harmonique simple pour de petits déplacements angulaires. d
θ CM
Votre bras, si vous le « laissez tomber », est un exemple de pendule composé.
r
Pour analyser ce système, nous utilisons la deuxième loi de Newton en rotation, mg
Στ = Iα , qui relie l’accélération angulaire α = dθ /dt 2 du pendule avec sa cause,
le moment de force résultant qu’il subit (voir les chapitres 11 et 12 du tome 1).
Si d est la distance du pivot au centre de masse (CM), le moment de force de
rappel qu’engendre le poids est −r⊥ mg = −mgd sin θ . Puisque le pendule ne
subit pas d’autre moment de force, l’équation Στ = Iα devient Figure 1.16
Un pendule composé pivotant autour
d 2θ d’un point autre que son centre de masse.
− mgd sin θ = I
dt 2 Sur la figure, r⊥ désigne le bras de levier
(voir le chapitre 11 du tome 1).
où I est le moment d’inertie par rapport à l’axe donné. Le signe négatif du
membre de gauche indique que ce moment de force tend à faire tourner le
pendule vers les valeurs décroissantes de θ quand θ est positif, et vers les valeurs
croissantes quand θ est négatif.
Ici encore, si on se limite uniquement à la situation où l’oscillation a une petite
amplitude angulaire, on peut faire l’approximation des petits angles, sin θ ≈ θ ,
alors
d 2θ mgd
+ θ = 0 (1.17)
dt 2 I
qui est l’équation différentielle du mouvement harmonique simple. En compa-
rant avec l’équation 1.5a, on obtient
exemple 1.11
La position angulaire θ (en radians) d’un pendule (b) On nous donne l’amplitude θ 0 = 0,1π rad et
simple est donnée par ϕ = π /6 rad. Puisque s = Lθ , la composante tangen-
tielle de la vitesse de la masse, vt = ds/dt, est
π
θ = 0, 1π sin 2π t +
6 dθ
vt = L
où t est en secondes. La masse du pendule vaut 0,4 kg. dt
π
Déterminer : (a) la longueur du pendule simple ; (b) la = ( 0, 248 )( 0, 1π )( 2π ) cos 2π ( 0, 125) +
6
vitesse de la masse à t = 0,125 s.
= 0,, 127 m/s
Solution Puisque vt > 0, la vitesse est donc de 0,127 m/s vers la
droite (c’est-à-dire vers les valeurs croissantes de θ). On
(a) On nous donne ω = 2 π = 6,28 rad/s. Comme
aurait pu aussi obtenir vt en multipliant la vitesse angu-
ω 2 = g/L, on a
laire dθ /dt par le rayon L de la trajectoire.
g 9, 8 m/s 2
L = = = 0, 248 m
ω2 ( 6, 28 rad/s)2
exemple 1.12
Une tige homogène de masse m et de longueur L pivote
mL2 / 3 2L
librement autour d’une extrémité. (a) Quelle est la T = 2π = 2π
mgL / 2 3g
période de ses oscillations ? (b) Quelle est la longueur
d’un pendule simple ayant la même période ? (b) En comparant l’équation 1.19 avec T = 2π L /g
pour un pendule simple, on voit que la période d’un
pendule composé est la même que celle d’un pendule
simple « équivalent » de longueur
Solution
I
Léq =
(a) Le moment d’inertie d’une tige par rapport à une md
1
de ses extrémités est I = mL2 (voir le chapitre 11 du Pour la tige homogène,
3
tome 1). Le centre de masse d’une tige homogène est
situé en son milieu, de sorte que d = L/2 dans l’équa- mL2 / 3 2L
Léq = =
tion 1.19. La période est mL / 2 3
Si l’amplitude angulaire d’un pendule est grande, il n’est plus possible de faire
l’approximation des petits angles, sin θ ≈ θ . Dans ce cas, les oscillations ne sont
plus des oscillations harmoniques simples (elles sont non sinusoïdales) et la
période augmente au fur et à mesure que l’amplitude angulaire augmente (voir
le problème P11).
Dans la pratique, l’amplitude d’un pendule et, par conséquent, sa période dimi-
nuent toutes deux avec le temps à cause des pertes liées au frottement. Dans
une horloge sur pied, un contrepoids entraîne un mécanisme qui compense ces
pertes d’énergie. En maintenant l’amplitude constante, il permet également de
donner l’heure avec une plus grande précision.
κ
ω = (1.20)
I
et de période
I
T = 2π (1.21)
κ
Soulignons que nous n’avons pas utilisé l’approximation des petits angles. Tant
que l’on ne dépasse pas la limite d’élasticité du fil au-delà de laquelle la loi de
Hooke cesse d’être valable, le pendule de torsion (sans frottement) va effectuer
un mouvement harmonique simple.
Nous avons dit à la section 1.1 qu’un oscillateur mécanique décrivant un mou-
vement harmonique simple était analogue à un circuit LC dont le courant décrit
une oscillation harmonique simple. Quand on ajoute une résistance R au cir-
cuit, de façon à obtenir un circuit RLC, les oscillations du courant deviennent
amorties. À la section suivante, nous verrons qu’une force externe peut main-
tenir le mouvement harmonique simple malgré un amortissement mécanique,
tout comme une source de f.é.m. peut maintenir les oscillations du courant en
présence d’une résistance.
Nous allons maintenant étudier d’un point de vue quantitatif les trois types
d’amortissement que nous venons de présenter. Limitons notre analyse au cas,
très représentatif, décrit à la figure 1.18 : celui d’un bloc immergé dans un
liquide. Lorsque la vitesse est faible,
l’amortissement qu’on observe peut être
attribué à une force de résistance FR , exercée par le fluide, et proportionnelle
à la vitesse (voir le chapitre 6 du tome 1) :
FR = −γ v (1.22)
dx d2 x
∑ Fx = − kx − γ
dt
= m 2
dt
Figure 1.18
Les oscillations d’un bloc sont amorties où x est la position du bloc par rapport à l’équilibre. Ainsi, le poids du bloc
lorsqu’on le plonge dans un fluide. Dans n’apparaît pas dans la somme des forces (voir l’exemple 1.6 pour les détails de
un système réel, les pertes d’énergie dans la simplification ; par souci de simplicité, on a omis le symbole prime utilisé
le ressort lui-même donnent également lieu
dans cet exemple). Cette équation peut s’écrire sous la forme
à un amortissement.
d2 x dx
m +γ + kx = 0 (1.23)
dt 2 dt
exemple 1.13
Un bloc de 0,5 kg est attaché à un ressort (k = 12,5 N/m). Cela nous donne γ = 0,316 kg/s.
La fréquence angulaire amortie est de 0,2 % infé- (b) D’après l’équation 1.26,
rieure à la fréquence angulaire propre. (a) Quelle est la
constante d’amortissement ? (b) Comment varie l’am- A(t) = A0 e−0,316t
plitude dans le temps ? (c) Quelle serait la constante (c) La constante d’amortissement critique est
d’amortissement critique ?
γ = 2m ω 0 = 5 kg/s
Solution Cette valeur est nettement plus élevée que la valeur
trouvée en (a). L’amortissement est donc sous-critique
(a) La fréquence angulaire propre est ω 0 = k /m
et l’oscillation se poursuivra pendant de nombreuses
= 5 rad/s. La fréquence angulaire amortie est
périodes avant de devenir imperceptible.
ω′ = 0,998 ω 0 = 4,99 rad/s. D’après l’équation 1.25,
γ 2 = 4 m2 (ω 02 − ω ′ 2 )
Dans les sections précédentes, nous avons vu qu’un système oscillant selon un
mouvement harmonique simple se caractérise par une fréquence angulaire ω
indépendante de l’amplitude de l’oscillation (voir les équations 1.9, 1.15a,
1.18 et 1.20). Cette valeur de ω est la fréquence angulaire propre du système,
que l’on dénotera dans ce qui suit par ω 0. Mais en présence d’une force exté-
Figure 1.21 rieure périodique de fréquence ω e, on constate que la fréquence d’oscillation
Le bébé peut continuer à se balancer devient ω e et non ω 0. En d’autres termes, la force externe prend complètement
si ses parents le poussent avec la fréquence
appropriée.
le contrôle du rythme de l’oscillation.
On dit d’un système oscillant excité par une force externe dont la fréquence
angulaire est voisine de sa fréquence angulaire propre qu’il est en résonance.
Même des structures de grandes dimensions, comme les tours, les ponts et les
avions, peuvent osciller. Si un édifice est soumis par hasard à un mécanisme
d’entraînement périodique (comme des bourrasques de vent, un tremblement
de terre, etc.) dont la fréquence ω e est voisine de la fréquence angulaire propre
ω 0 de l’édifice, la résonance peut même le faire tomber en morceaux ! L’écrou-
lement du pont de Tacoma dans l’État de Washington est un exemple mémo-
rable d’une telle catastrophe (voir le sujet connexe à la fin de cette section).
dx d2 x
∑ Fx = − kx − γ
dt
+ Fe cos ω et = m 2
dt
que l’on peut remanier pour obtenir une équation analogue à l’équation 1.23,
soit
d2 x dx
m 2
+γ + kx = Fe cos ω et (1.27)
dt dt
Lorsqu’on commence à appliquer la force extérieure, le mouvement est tout
d’abord apériodique : la solution de l’équation différentielle comporte des termes
qualifiés de transitoires, dont la valeur diminue avec le temps. Lorsque ces
termes transitoires deviennent négligeables, on dit que le système oscille en
régime stationnaire. À ce stade, l’énergie dissipée par l’amortissement est com-
pensée exactement par l’apport extérieur associé à la force d’entraînement. (En
l’absence d’amortissement, on n’obtiendrait jamais de régime stationnaire : la
force extérieure injecterait de l’énergie dans le système à chaque oscillation et
l’amplitude augmenterait en tendant vers l’infini, ce qui empêcherait le mouve-
ment de devenir parfaitement périodique.) La solution en régime stationnaire
de l’équation 1.27 est
x = A sin(ω et + δ ) (1.28)
où δ est l’angle de phase (voir le problème P19). Selon cette solution, l’ampli-
tude A est constante dans le temps et l’oscillation se fait à la fréquence ω e de
la force d’entraînement extérieure, tel qu’attendu.
L’équation 1.28 révèle aussi un comportement important : comme la force a
une phase ω et alors que les oscillations ont une phase ω et + δ , la force n’est pas
synchronisée avec les oscillations (par exemple, les instants où la force est maxi-
male ne coïncident pas avec ceux où la position est maximale). Dans l’éventua-
lité où δ aurait une valeur très petite, la force serait mieux synchronisée aux
SUJE T CO N N E X E
Autant en emporte le vent : l’effondrement du pont de Tacoma Narrows
À la fin des années 1930, on construisit aux États-Unis
un pont au-dessus du détroit de Tacoma, notamment Tour Câble principal
afin de relier les villes de Seattle et de Tacoma à la base
Câble secondaire
navale de Bremerton. La circulation dans la région
n’étant pas très dense, on opta pour un projet peu coû-
teux (6,5 millions de dollars : une aubaine, même pour
l’époque) dont quelques caractéristiques sont énumé- Poutrelle latérale
rées au tableau 1.1 (p. 27). Il s’agissait d’un pont
suspendu dont la travée principale mesurait 854 m de
longueur (figure 1.23). Cela faisait du pont de Tacoma
Narrows le 3e pont suspendu au monde pour la lon- Figure 1.23
gueur, et de loin le plus étroit comparativement à sa Schéma d’un pont suspendu. Deux tours massives supportent les
longueur, car il ne comportait que deux voies de circu- câbles principaux. Les câbles secondaires sont accrochés aux
lation (une dans chaque sens). Par souci d’économie, câbles principaux et soutiennent les poutrelles latérales. Le tablier
du pont (l’endroit où circulent les véhicules) est soutenu de part et
les poutrelles latérales (qui servent de lien entre les d’autre par les poutrelles latérales (la figure 1.25, p. 28, montre
câbles de suspension et le tablier du pont) furent une coupe latérale du tablier). La travée principale est la portion
réduites au minimum : 2,5 m de hauteur. Avant même du tablier située entre les deux tours.
RÉSUMÉ
Dans une oscillation harmonique simple, l’amplitude A est constante et la
période T est indépendante de l’amplitude. La variation de la grandeur phy-
sique x est donnée par
x(t) = A sin(ω t + ϕ) (1.2)
où ω est la fréquence angulaire. La fréquence angulaire, la fréquence f et la
période T sont reliées par
2π
ω = = 2π f (1.1)
T
La constante de phase ϕ est déterminée par les valeurs de x et de vx = dx/dt
à un instant donné, par exemple t = 0. Pour qu’un système mécanique effectue
résumé 29
un mouvement harmonique simple, la force (ou le moment de force) de rappel
qui fait revenir le système à l’équilibre doit obéir à la loi de Hooke. Exprimée
en fonction des composantes, cette loi est
Fres x = − kx (1.6)
L’énergie mécanique dans un mouvement harmonique simple est constante
dans le temps.
Tous les oscillateurs harmoniques simples obéissent à une équation différen-
tielle de la forme
d2 x
+ ω2x = 0 (1.5a)
dt 2
Dans les exemples mécaniques, cette équation est obtenue à partir de la deuxième
loi de Newton.
La fréquence angulaire et la période de l’oscillation d’un bloc de masse m atta-
ché à un ressort dont la constante est k sont données par
k
ω = (1.9)
m
2π m
T = = 2π (1.10)
ω k
L’énergie mécanique du système bloc-ressort est
1 1 1
E = mv 2 + kx 2 = kA 2 (1.13)
2 2 2
L’énergie d’un oscillateur harmonique simple est proportionnelle au carré de
l’amplitude.
Dans l’approximation des petits angles, la fréquence angulaire et la période
d’un pendule simple de longueur L sont
g
ω = (1.15a)
L
L
T = 2π (1.15b)
g
et la fréquence angulaire d’un pendule composé de masse m et de moment
d’inertie I est
mgd
ω = (1.18)
I
où d est la distance entre l’axe de rotation et le centre de masse. La fréquence
angulaire d’un pendule de torsion de moment d’inertie I est
κ
ω = (1.20)
I
où κ est la constante de torsion.
Quand un système oscillant subit un amortissement sous-critique, son amplitude
décroît à chaque oscillation. Si l’amortissement est plus élevé, le système retourne
à l’équilibre sans osciller. L’amortissement peut être compensé par une force
externe. Il y a résonance lorsqu’un système oscillant est entraîné par une force
périodique dont la fréquence est proche de la fréquence propre d’oscillation
du système.
RéViSioN
R1. Relatez la découverte de l’isochronisme par bloc ; (b) on double la constante de rappel du res-
Galilée. sort ; (c) on double l’amplitude ?
R2. Soit le tracé de la fonction x = A sin(ω t + ϕ). R6. Tracez un au-dessus de l’autre avec un axe hori-
Décrivez l’effet d’une augmentation de (a) A ; zontal commun les graphiques x(t), vx(t), ax(t), U(t)
(b) ω ; (c) ϕ . et K(t) pour le mouvement harmonique simple
x = A sin ω t.
R3. Vrai ou faux ? Lorsque la constante de phase ϕ
est positive, le graphique de la fonction x = R7. Qu’arrive-t-il à l’énergie mécanique d’un système
A sin(ω t + ϕ) est décalé vers la gauche par rapport oscillant si on double l’amplitude ?
à celui de la fonction x = A sin ω t.
R8. Sous réserve de quelle approximation peut-on
R4. Soit une oscillation harmonique simple d’ampli- dire qu’un pendule simple oscille selon un mou-
tude A. Dites pour quelle(s) valeur(s) de x (a) le vement harmonique simple ?
module de la vitesse est maximal ; (b) le module
R9. Nommez deux systèmes oscillants mentionnés
de l’accélération est maximal.
dans ce chapitre qui décrivent une oscillation
R5. Qu’arrive-t-il à la période d’oscillation d’un sys- s’approchant le plus d’un mouvement harmonique
tème bloc-ressort si (a) on double la masse du simple.
Q1. Dites si l’un ou l’autre des systèmes suivants effec- Q4. Un pendule simple est suspendu au plafond d’un
tue un mouvement harmonique simple : (a) un ascenseur. Quel est l’effet sur sa période lorsque
bras ou une jambe se balançant librement ; (b) la l’accélération de l’ascenseur, considérée comme
balle de tennis qui oscille d’un bout à l’autre du constante, est (a) orientée vers le haut, (b) orien-
terrain pendant un match ; (c) la tête d’un cycliste tée vers le bas ?
qui roule sur un chemin cahoteux.
Q5. Un bloc oscille à l’extrémité d’un ressort vertical
Q2. Si l’amplitude d’un oscillateur harmonique simple suspendu au plafond d’un ascenseur. Quel est l’ef-
est doublée, quel effet cela a-t-il sur les grandeurs fet sur sa période si l’ascenseur a une accélération
suivantes : (a) la fréquence angulaire ; (b) la cons- constante dirigée (a) vers le haut, (b) vers le bas ?
tante de phase ; (c) la vitesse maximale ; (d) l’accé- Q6. Une particule effectue un mouvement harmo-
lération maximale ; (e) l’énergie mécanique ? nique simple de période T. Elle met un temps T/4
pour aller de x = −A à x = 0. Le temps mis pour
Q3. Un système bloc-ressort effectue un mouvement
aller de x = −A/2 à x = A/2 lui est-il (a) inférieur,
harmonique simple à la fréquence f. Combien de
(b) identique, ou (c) supérieur ?
fois par cycle les conditions suivantes se produisent-
elles : (a) la vitesse est maximale ; (b) l’accélé- Q7. Un wagonnet non couvert oscille sur une surface
ration est nulle ; (c) l’énergie cinétique est égale horizontale sans frottement à l’extrémité d’un res-
à 50 % de l’énergie potentielle ; (d) l’énergie sort. Quels sont les effets sur l’énergie mécanique
potentielle est égale à l’énergie mécanique ? et sur la période si on lâche verticalement un bloc
questions 31
de même masse qui tombe dans le wagonnet de la variable décrivant la position. Une particule
(a) lorsque x = A ; (b) lorsque x = 0 ? qui glisse sans frottement à l’intérieur d’un bol de
Q8. Deux balles suspendues subissent des collisions forme parabolique est-elle en mouvement harmo-
élastiques répétées au point le plus bas de leurs nique simple ?
oscillations (figure 1.26). Leur mouvement est-il Q17. Un pendule simple est suspendu au plafond d’un
harmonique simple ? camion. Quel est l’effet sur la période lorsque le
camion accélère horizontalement ?
Q18. Discutez qualitativement l’effet de la masse d’un
ressort réel sur la période d’un système bloc-
ressort.
Q19. La figure 1.27 représente une méthode servant
à déterminer la masse d’un astronaute en orbite
stationnaire. Quelle est la procédure utilisée ?
Figure 1.26
Question 8.
1.1 et 1.2 oscillation harmonique simple, (b) ax = 0,5Aω 2 , où Aω 2 est le module de l’accélé-
ration maximale ? Donnez vos réponses en fonction
système bloc-ressort de A et de T.
E1. (I) La position d’une particule est donnée par
x = A cos(ω t −π /3). Parmi les expressions suivantes, E7. (II) Un bloc de masse m = 0,5 kg est attaché à un
lesquelles y sont équivalentes ? ressort horizontal dont la constante de rappel est
k = 50 N/m. À t = 0,1 s, la position est x = −0,2 m
(a) x = A cos(ω t + π /3)
et la vitesse est vx = +0,5 m/s. On suppose que
(b) x = A cos(ω t + 5π /3) x(t) = A sin(ω t + ϕ). (a) Déterminez l’amplitude et la
(c) x = A sin(ω t + π /6) constante de phase. (b) Écrivez l’équation de x(t).
(d) x = A sin(ω t −5π /6) (c) À quel instant la condition x = 0,2 m et
vx = −0,5 m/s se produit-elle pour la première fois ?
E2. (I) La position d’un bloc est donnée par (d) À partir de la réponse obtenue en (b), tracez les
x = 0,03 sin(20 π t + π /4), où x est en mètres et t graphes de la position et de la vitesse du bloc par
en secondes. À quel instant (t > 0), (a) la position, rapport au temps afin de vérifier la réponse obtenue
(b) la vitesse et (c) l’accélération atteignent-elles en (c).
pour la première fois une valeur maximale (positive
ou négative) ? (d) Tracez les graphes de la position, E8. (II) Dans un système bloc-ressort, m = 0,25 kg et
de la vitesse et de l’accélération du bloc par rapport k = 4 N/m. À t = 0,15 s, la vitesse est vx = −0,174 m/s,
au temps sur un intervalle équivalent à une période et l’accélération, a x = +0,877 m/s2 . Écrivez l’expres-
afin de vérifier les réponses obtenues en (a), en (b) sion de la position en fonction du temps, x(t).
et en (c).
E9. (II) Un ressort vertical s’allonge de 0,16 m
E3. (II) Lorsque deux adultes de masse totale lorsqu’on y attache un bloc de masse m = 0,5 kg.
150 kg entrent dans une automobile de masse 1450 kg, On tire dessus pour lui donner un allongement sup-
l’automobile s’affaisse de 1 cm. (a) Quelle est la cons- plémentaire de 0,08 m et on le lâche. (a) Écrivez
tante de rappel d’un des quatre ressorts de la suspen- l’équation de la position x(t) à partir de l’équilibre.
sion ? (b) Quelle est la période des oscillations (b) Trouvez le module de la vitesse et l’accélération
lorsque l’automobile chargée passe sur une bosse ? lorsque l’allongement du ressort est égal à 0,1 m par
rapport à sa position naturelle.
E4. (I) La position d’un bloc attaché à un ressort est
donnée par x = 0,2 sin(12t + 0,2), où x est en mètres E10. (II) Avec un bloc de masse m, la fréquence
et t en secondes. Trouvez : (a) l’accélération quand d’un système bloc-ressort est égale à 1,2 Hz. Lors-
x = 0,08 m ; (b) le premier instant (t > 0) auquel qu’on y ajoute 50 g, la fréquence tombe à 0,9 Hz.
x = +0,1 m avec vx < 0. (c) Tracez les graphes de la Trouvez m et la constante de rappel du ressort.
position et de l’accélération du bloc par rapport au
temps sur un intervalle équivalent à une période afin E11. (I) Un bloc de masse m = 30 g oscille avec une
de vérifier les réponses obtenues en (a) et en (b). amplitude de 12 cm à l’extrémité d’un ressort hori-
zontal dont la constante de rappel est égale à 1,4 N/m.
E5. (I) La condition vx = 0,5Aω , où Aω est le module Quelles sont la vitesse et l’accélération lorsque
de la vitesse maximale, se produit quatre fois durant la position à partir du point d’équilibre est égale à
chaque cycle d’une oscillation d’un système bloc- (a) −4 cm ; (b) 8 cm ?
ressort. Déterminez les quatre premiers instants
(t > 0) sachant que la position à partir du point E12. (II) Déterminez la période pour chacune des combi-
d’équilibre est x = 0,35 sin(3,6t + 1,07), où x est en naisons représentées à la figure 1.29. On suppose
mètres et t en secondes. que chaque bloc glisse sur une surface horizontale
sans frottement.
E6. (I) Soit un bloc attaché à un ressort. On l’écarte
de sa position d’équilibre jusqu’à la position x = +A E13. (II) Une particule se déplace à une vitesse de module
et on le lâche. La période est T. En quels points et constant sur un cercle. Le vecteur position de la par-
à quels instants au cours du premier cycle complet ticule a pour origine le centre du cercle. Montrez que
les événements suivants ont-ils lieu : (a) vx = 0,5Aω , les composantes de ce vecteur position ont les carac-
où A ω est le module de la vitesse maximale ; téristiques d’une oscillation harmonique simple.
exercices 33
(a) précis où x = A, on place un bloc de masse m/2 sur
k1 le chariot. Quel effet cela a-t-il sur les grandeurs
suivantes : (a) l’amplitude ; (b) l’énergie mécanique ;
m (c) la période ; (d) la constante de phase ?
E19. (II) Un bloc de 50 g est attaché à un ressort
k2
vertical dont la constante de rappel est égale à 4 N/m.
(b) Le bloc est lâché à la position où l’allongement du
k1 k2 ressort est nul. (a) Quel est l’allongement maximal
du ressort ? (b) Quel temps faut-il au bloc pour
m
atteindre son point le plus bas ?
E20. (I) Soit un bloc de 60 g attaché à un ressort horizon-
(c) tal. On étire le ressort de 8 cm de sa position d’équi-
k1 k2 libre et on le lâche à t = 0. Sa période est égale à
0,9 s. Déterminez : (a) la position x à 1,2 s ; (b) la
m
vitesse lorsque x = −5 cm ; (c) l’accélération lorsque
x = −5 cm ; (d) l’énergie mécanique.
Figure 1.29 E21. (I) Montrez que, pour toute valeur donnée de la
Exercice 12. position x d’un bloc attaché à un ressort, la vitesse
est donnée par
1.3 énergie dans un mouvement vx = ±ω A2 − x 2
harmonique simple où ω est la fréquence angulaire, et A, l’amplitude.
E14. (II) La position d’un bloc de 50 g attaché à
un ressort horizontal (k = 32 N/m) est donnée par 1.4 pendules
x = A sin(ω t + π /2) = A cos ω t, avec A = 20 cm. E22. (II) Un pendule simple est constitué d’une
Trouvez : (a) l’énergie cinétique et l’énergie poten- masse de 40 g et d’un fil d’une longueur de 80 cm.
tielle à t = 0,2T, T étant la période ; (b) l’énergie À t = 0, la position angulaire est θ = 0,15 rad et la
cinétique et l’énergie potentielle à x = A/2 ; (c) les vitesse est de 60 cm/s, s’éloignant du centre. Trouvez :
instants auxquels l’énergie cinétique et l’énergie (a) l’amplitude angulaire et la constante de phase ;
potentielle sont égales. (d) Superposez le graphe de (b) l’énergie mécanique ; (c) la hauteur maximale
l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle par au-dessus de la position d’équilibre.
rapport au temps afin de vérifier la réponse en (c).
E23. (II) Déterminez la période d’oscillation d’une règle
E15. (II) La position d’un bloc de masse m = 80 g attaché de 1 m lorsqu’elle pivote autour d’un axe horizontal
à un ressort dont la constante de rappel est égale à passant (a) par une extrémité ; (b) par la marque du
60 N/m est donnée par x = A sin ω t, avec A = 12 cm. 60 cm. Le moment d’inertie d’une tige homogène de
Au cours du premier cycle complet, trouvez les masse M et de longueur L par rapport à un axe pas-
valeurs de x et de t auxquelles l’énergie cinétique est sant par le centre et perpendiculaire à la tige est
égale à la moitié de l’énergie potentielle. ICM = ML2/12. (Indice : Vous aurez besoin d’utiliser
E16. (I) Un atome de masse 10−26 kg effectue une oscilla- le théorème des axes parallèles : voir le chapitre 11
tion harmonique simple autour de sa position d’équi- du tome 1.)
libre dans un cristal. La fréquence est égale à 1012 Hz E24. (II) Déterminez la période d’oscillation d’un disque
et l’amplitude à 0,05 nm. Trouvez : (a) le module de homogène de masse M et de rayon R pivotant autour
la vitesse maximale ; (b) son énergie mécanique ; d’un axe horizontal passant par un point de la cir-
(c) le module de son accélération maximale ; (d) la conférence. Le moment d’inertie est I = 3MR 2/2.
constante de rappel correspondante.
E25. (I) Soit un fil de constante de torsion κ = 2 (N·m)/rad.
E17. (II) La position d’un bloc attaché à un res- Il retient un disque de rayon R = 5 cm et de masse
sort horizontal dont la constante de rappel est égale M = 100 g en son centre (figure 1.30). Quelle est la
à 12 N/m est donnée par x = 0,2 sin(4t + 0,771), où x fréquence des oscillations de torsion ? Le moment
1
est en mètres et t en secondes. Trouvez : (a) la masse d’inertie du disque est I = MR 2 .
2
du bloc ; (b) l’énergie mécanique ; (c) le premier ins- E26. (I) Une tige de longueur L = 50 cm et de masse
tant (t > 0) auquel l’énergie cinétique est égale à la M = 100 g est suspendue en son milieu par un fil
moitié de l’énergie potentielle ; (d) l’accélération à dont la constante de torsion est égale à 2,5 (N·m)/rad
t = 0,1 s. (figure 1.31). Quelle est la période des oscilla-
E18. (I) Un chariot de masse m est attaché à un ressort tions de torsion ? Le moment d’inertie de la tige est
horizontal et oscille avec une amplitude A. Au moment I = ML2/12.
1.1 et 1.2 oscillation harmonique simple, E37. (I) La fréquence du mouvement harmonique simple
d’une particule est de 1,2 Hz et le module de son
système bloc-ressort accélération maximale est de 4 m/s2 . Trouvez : (a) la
E33. (I) Une particule de 150 g décrit un mouvement har- distance parcourue par la particule pendant un cycle
monique simple. La distance entre les deux extrémi- complet ; (b) le module de la vitesse maximale.
tés de son mouvement est de 24 cm et la vitesse
moyenne sur cet intervalle est de 60 cm/s. Trouvez : E38. (I) La vitesse maximale et l’accélération maximale
(a) sa fréquence angulaire ; (b) le module de la force d’une particule de 0,2 kg ayant un mouvement har-
maximale subie par cette particule ; (c) le module de monique simple sont respectivement de 1,25 m/s et
sa vitesse maximale. de 9 m/s2 . Trouvez : (a) l’amplitude et la fréquence
angulaire ; (b) sa vitesse lorsque x = 0,12 m.
E34. (I) La position d’une particule est donnée par
x = 0,25 sin(5π t + π /4), où x est en mètres et t en E39. (I) Une particule prend 0,6 s pour parcourir les 24 cm
secondes. Trouvez : (a) la période ; (b) l’amplitude ; qu’il y a entre les deux extrémités de son mouvement
(c) la constante de phase ; (d) le module de la vitesse harmonique simple. Trouvez : (a) l’amplitude et la
maximale ; (e) le module de l’accélération maximale. fréquence angulaire ; (b) le module de la vitesse maxi-
male ; (c) le module de l’accélération maximale.
E35. (I) La position d’une particule est donnée par
x = 0,25 sin(5π t + π /4), où x est en mètres et t en E40. (I) Les modules de la vitesse maximale et de l’accé-
secondes. À t = 0,2 s, trouvez : (a) la position ; (b) la lération maximale d’une particule ayant un mou-
vitesse ; (c) l’accélération. vement harmonique simple sont respectivement de
15 cm/s et de 90 cm/s2 . Trouvez : (a) la période et
E36. (I) La position d’une particule est donnée par
(b) l’amplitude de ce mouvement.
x = 0,16 sin(8t + 5,98), où x est en mètres et t en
secondes. À t = 0,1 s, déterminez : (a) la position ; E41. (I) Un point de la membrane d’une enceinte acous-
(b) la vitesse ; (c) l’accélération. tique oscille selon un mouvement harmonique simple
exercices suppLémentaires 35
avec une fréquence de 50 Hz et une amplitude de de 3,6 m/s2 . À t = 0, la particule est à sa position
1 mm. Déterminez : (a) le module de la vitesse maxi- maximale positive. (a) Quelle est l’équation de la
male et (b) le module de l’accélération maximale de position en fonction du temps de cette particule ?
ce mouvement. (b) À quel instant (t > 0) la particule passe-t-elle par
x = 0 pour la première fois ?
E42. (I) Le point central d’une corde de guitare oscille
avec une fréquence de 440 Hz et une amplitude de E52. (II) Une particule en mouvement harmonique
0,8 mm. Déterminez : (a) le module de la vitesse simple passe à x = 0 une fois par seconde. À t = 0,
maximale et (b) le module de l’accélération maxi- x = 0 et sa vitesse est négative. La distance totale
male de ce mouvement. parcourue en un cycle complet est de 60 cm. Quelle est
E43. (I) Une particule a un mouvement harmonique la position en fonction du temps de cette particule ?
simple autour de x = 0, et sa période est de 0,4 s. E53. (II) À t = 0, la position et la vitesse d’une particule
À t = 0 s, son accélération est maximale et égale ayant un mouvement harmonique simple de fréquence
+28 m/s2 . (a) Trouvez l’amplitude et la constante de angulaire 6 rad/s sont x = 0,15 m et vx = +1,3 m/s.
phase. (b) Donnez l’expression de sa position en Déterminez : (a) l’amplitude et (b) la constante de
fonction du temps. phase de ce mouvement.
E44. (I) La position d’une particule en fonction du E54. (II) Une particule décrit un mouvement harmonique
temps est donnée par x = 0,08 sin(5,15t), où x est en simple. À t = 0, cette particule au repos est relâ-
mètres et t en secondes. Déterminez le premier ins- chée à x = 0,34 m avec une accélération initiale de
tant (t > 0) pour lequel les valeurs suivantes sont −8,5 m/s2 . (a) Quelle est l’équation de la position en
maximales et positives : (a) la position ; (b) la vitesse ; fonction du temps de cette particule ? (b) Quel est le
(c) l’accélération. module de sa vitesse maximale ? (c) Quel est le pre-
E45. (I) Un système bloc-ressort oscille avec une ampli- mier instant pour lequel la vitesse est maximale et
tude de 10 cm et une période de 2,5 s. Quelle serait positive (t > 0) ?
sa nouvelle période si : (a) on doublait l’amplitude ;
E55. (II) Un bloc attaché à un ressort étiré est relâché
(b) on doublait la masse du bloc ; (c) on doublait la
à t = 0. La période d’oscillation est de 0,61 s. À
constante de rappel du ressort ?
t = 0,05 s, vx = −96,4 cm/s. Quelle est l’amplitude
E46. (I) Lorsqu’on attache un objet de 25 g à un ressort du mouvement ?
vertical, il s’étire de 16 cm. Quelle serait la période
d’oscillation d’un objet de 40 g attaché à ce ressort ? E56. (II) Une particule effectue un mouvement harmo-
nique simple autour de x = 0. À un moment donné,
E47. (I) Un système bloc-ressort a un ressort dont la x = 2 cm, vx = −8 cm/s et ax = −40,5 cm/s2 . Trouvez :
constante de rappel est 2,45 N/m. Il oscille avec une (a) la fréquence angulaire et (b) l’amplitude de ce
amplitude de 16 cm et le module de sa vitesse maxi- mouvement.
male est de 56 cm/s. Quelle est la masse du bloc ?
E57. (II) Déterminez la constante de phase dans l’équa-
E48. (I) Un bloc de 0,19 kg est attaché à un ressort hori- tion 1.2 pour chacune des situations où les condi-
zontal ; on comprime le ressort de 22,5 cm puis on le tions initiales à t = 0 sont les suivantes : (a) x = A ;
relâche à t = 0 s. Le bloc atteint une vitesse nulle (b) x = −A ; (c) x = 0, vx < 0 ; (d) x = A/2, vx > 0 ;
pour la première fois à t = 0,35 s. Trouvez : (a) la (e) x = A/2, vx < 0.
constante de rappel du ressort ; (b) le module de sa
vitesse maximale ; (c) le module de son accélération E58. (II) Un bloc de 50 g en mouvement à 60 cm/s sur
maximale. une surface horizontale sans frottement entre en
collision avec une plaque de masse négligeable à
E49. (I) Un plateau de 0,5 kg étire de 14 cm le ressort l’extrémité d’un ressort horizontal de constante de
vertical d’une balance. Lorsqu’on place un poisson rappel k = 7,5 N/m (voir la figure 1.32, p. 38).
sur ce plateau, le système oscille à une fréquence de (a) Quelle sera la compression maximale du ressort ?
1,048 Hz. Quelle est la masse du poisson ? (b) Combien de temps le bloc reste-t-il en contact
E50. (I) Lorsqu’un bloc de 20 g est attaché à un ressort avec la plaque ?
horizontal, le système oscille à 1,4 Hz et la vitesse
E59. (II) Un bloc de masse inconnue est attaché à l’extré-
maximale atteinte par le bloc est de 29 cm/s. Trouvez :
mité d’un ressort vertical. Lorsqu’on y suspend un
(a) l’amplitude ; (b) la constante de rappel du ressort ;
second bloc de 50 g, le ressort s’allonge de 38 cm
(c) la vitesse moyenne du bloc sur un cycle complet.
supplémentaires. La période d’oscillation sans le
E51. (II) Une particule ayant un mouvement harmonique second bloc de 50 g est de 0,8 s. Trouvez : (a) la
simple parcourt une distance totale de 40 cm à constante de rappel du ressort ; (b) la masse du pre-
chaque cycle complet. L’accélération maximale est mier bloc.
exercices suppLémentaires 37
E81. (I) Une feuille métallique de forme irrégulière ayant (a) l’amplitude angulaire ; (b) le temps pris pour
une masse de 0,32 kg pivote autour d’un axe hori- passer de la position verticale à une position angu-
zontal situé à 15 cm de son centre de masse. La laire de 0,2 rad.
période est de 0,45 s. Quel est le moment d’inertie de E86. (II) Deux pendules simples ont respectivement des
la feuille par rapport à cet axe ? longueurs de 81 cm et de 64 cm. Ils sont relâchés
E82. (I) Une tige homogène de masse M et de longueur à la même position angulaire au même instant.
L = 1,2 m oscille autour d’un axe horizontal pas- Quel temps s’écoule avant que les deux pendules
sant par une extrémité. Quelle est la longueur d’un reviennent à leur position initiale en même temps ?
pendule simple ayant la même période ? Le moment E87. (II) Une règle de 1 m pivote autour d’un point situé
d’inertie de la tige est I = ML2/3. à une distance d du centre avec une fréquence de
E83. (II) Un haltère a une tige de longueur L = 82 cm de 0,44 Hz. Quelle est la valeur de d ? Le moment
masse négligeable et une petite sphère de masse m d’inertie de la règle par rapport à son centre est
à chacune de ses extrémités. Quelle est la période I = ML2/12. (Indice : Vous aurez besoin d’utiliser le
d’oscillation de cet haltère pivotant autour d’un théorème des axes parallèles – voir le chapitre 11 du
axe horizontal passant par un point situé à L/4 tome 1 – et vous devrez résoudre une équation
du centre ? du second degré.)
E88. (II) Un disque homogène de masse M = 1,2 kg et de
E84. (II) L’amplitude angulaire d’un pendule
rayon R = 20 cm oscille autour d’un axe horizontal
simple est de 0,35 rad et sa vitesse au point le plus
situé à 8 cm du centre. Quelle est la période d’oscil-
bas est de 0,68 m/s. Déterminez la période d’oscilla-
lation ? Le moment d’inertie du disque par rapport à
tion de ce pendule.
son centre est I = MR 2/2. (Indice : Vous aurez besoin
E85. (II) Un pendule simple a une longueur de 0,7 m et sa d’utiliser le théorème des axes parallèles – voir le
vitesse au point le plus bas est de 0,92 m/s. Trouvez : chapitre 11 du tome 1.)
Figure 1.33
Problème 3.
Figure 1.32 P4. (II) Un bloc de masse m = 1 kg est posé sur un autre
Exercice 58 et problème 1.
bloc de masse M = 5 kg qui est attaché à un ressort
horizontal (k = 20 N/m), tel que représenté à la
P2. (I) Une pièce de monnaie est posée sur le dessus figure 1.34. Le coefficient de frottement statique
d’un piston qui effectue un mouvement harmonique entre les blocs est μ s, et le bloc inférieur glisse sur
simple vertical d’amplitude 10 cm. À quelle fréquence une surface horizontale sans frottement. L’ampli-
minimale la pièce cesse-t-elle d’être en contact avec tude des oscillations est A = 0,4 m. Quelle est la
le piston ? valeur minimale de μ s pour que le bloc supérieur ne
P3. (II) Un bloc de masse m est attaché à un ressort glisse pas par rapport au bloc inférieur ?
vertical par l’intermédiaire d’un fil qui passe sur
une poulie (I = 12 MR 2) de masse M et de rayon R m
(figure 1.33). Le fil ne glisse pas. Montrez que la
fréquence angulaire des oscillations est donnée par M
x dx
v
M
Figure 1.35
Problème 5.
P6. (II) Un tube en U est rempli d’eau sur une longueur l
(figure 1.36). On fait subir à l’eau un léger déplace- Figure 1.37
ment puis on la laisse bouger librement. (a) Montrez Problème 9.
que le liquide effectue un mouvement harmonique
simple, si on néglige les pertes d’énergie causées P10. (I) (a) Quelles sont les dimensions de la constante
par la viscosité. (b) Quelle en est la période des de torsion κ dans l’équation τ = −κθ ? (b) Partant de
oscillations ? l’hypothèse que la période d’un pendule de torsion
est fonction uniquement du moment d’inertie I et
de κ , exprimez la période sous la forme T = Ixκ y et
utilisez l’analyse dimensionnelle pour déterminer x
x et y (voir la section 1.6 du tome 1).
P11. (I) Lorsque l’amplitude angulaire θ 0 (en radians)
d’un pendule simple ou d’un pendule composé n’est
pas petite, les premiers termes de la formule donnant
la période sont
1 θ 9 θ
T = T0 1 + sin 2 0 + sin 4 0 + …
4 2 64 2
où T0 est la période du mouvement harmonique
Figure 1.36 simple. On suppose que T0 = 1 s. Utilisez cette équa-
Problème 6. tion pour calculer la période aux valeurs suivantes
P7. (II) Montrez que la fréquence angulaire de réso- de θ 0 : (a) 15° ; (b) 30° ; (c) 45° ; (d) 60°. (e) Pour quelle
nance ω max est donnée par valeur de θ 0 le deuxième terme dans la parenthèse
est-il égal à 0,01 ? (f) Pour quelle valeur de θ 0 le troi-
γ2 sième et dernier terme de la parenthèse est-il égal
ω max = ω 02 −
2m2 à 0,01 ?
(Indice : Prenez la dérivée de l’équation 1.29a.) P12. (I) (a) Écrivez l’expression donnant l’énergie méca-
P8. (II) Un bloc de masse volumique ρB a une section nique E d’un système constitué d’un bloc attaché à
transversale horizontale d’aire A et une hauteur ver- un ressort vertical (figure 1.12, p. 14). Choisissez
ticale h. Il flotte sur un fluide de masse volumique ρf. la position à laquelle l’allongement est nul comme
On pousse le bloc vers le bas et on le lâche. Si les origine de l’énergie potentielle gravitationnelle et de
pertes d’énergie dues à la viscosité sont négligeables, l’énergie du ressort Ug et Ures. (b) Utilisez la condi-
montrez qu’il effectue un mouvement harmonique tion dE/dt. = 0 pour montrer que les oscillations du
simple de fréquence angulaire système sont des oscillations harmoniques simples.
ρf g P13. (II) La figure 1.38 représente un tunnel creusé dans
ω =
ρB h une planète homogène de masse M et de rayon R.
probLèmes 39
À la distance r du centre, l’attraction gravitation- P14. (I) Une tige homogène de masse M et de longueur L
nelle est due uniquement à la masse M(r) contenue pivote autour d’un axe vertical situé à une extré-
dans la sphère de rayon r (voir le chapitre 13 du mité et elle est fixée à un ressort horizontal dont la
tome 1). Par conséquent, constante de rappel est k (figure 1.39). (a) Montrez
GmM ( r ) mgr que, pour de petits déplacements angulaires à partir
F = = de la position d’équilibre (indiquée par la ligne poin-
r2 R
tillée), les oscillations sont harmoniques simples.
où M(r) = Mr /R et g = GM/R . (a) Montrez que la
3 3 2
(b) Quelle est la période des oscillations ? Le moment
deuxième loi de Newton relative au mouvement dans
d’inertie de la tige est I = ML2/3.
le tunnel mène à l’équation différentielle d’un mou-
vement harmonique simple :
d2 x g
2
+ x = 0
dt R
(b) Évaluez la période des oscillations pour la Terre,
en supposant qu’elle soit homogène, ce qui n’est pas
θ
vraiment le cas !
k
r
Figure 1.39
R Problème 14.
Figure 1.38
Problème 13.
P15. (I) Un bloc de 600 g oscille à l’extrémité d’un ressort (b) La solution générale au problème du mouvement
vertical de constante k = 42,0 N/m. Le fluide dans harmonique amorti s’exprime comme
lequel est plongé le bloc est responsable d’un frotte-
x = e − γ t / 2 m [ a cos(ω ′ t ) + b sin(ω ′ t )]
ment dont la constante d’amortissement est 0,133 kg/s.
(a) Déterminez la période de ce mouvement. (b) De Montrez que cette équation est bien une solution de
quelle fraction, exprimée en pourcentage, l’ampli- l’équation différentielle et que les paramètres a et b
tude du mouvement diminue-t-elle à chaque oscilla- ont une relation avec l’amplitude initiale x0(t = 0), la
tion complète ? (c) Pour quelle valeur de la masse ce vitesse initiale vx0 et la fréquence angulaire amortie
mouvement passe-t-il en mode critique ? qui s’exprime de la manière suivante :
P16. (I) Un bloc de 500 g oscille à l’extrémité d’un res- γ x0
vx 0 +
sort vertical (k = 10 N/m). À chaque oscillation com- a = x0 ; b = 2m
plète, l’amplitude du mouvement diminue de 10 %. ω′
(a) Déterminez la constante d’amortissement et (b) la P19. (II) Montrez que l’équation 1.28 est bien une solu-
fréquence angulaire amortie de ce mouvement. tion de l’équation différentielle suivante décrivant
P17. (II) Montrez que, dans un mouvement harmonique l’oscillateur forcé :
amorti, l’énergie mécanique s’exprime comme : d2 x dx
m +γ + kx = Fe cos ω et
E = E 0 e−(γ/m)t dt 2 dt
où E0 = kA0 / 2 correspond à l’énergie mécanique
2
P20. (II) Dans un système à oscillations forcées, la réso-
initiale. (On pose ω′ ≈ ω 0.) nance observée se mesure par la valeur du facteur de
P18. (II) Montrez (a) que l’équation 1.24 est bien une qualité Q. Ce paramètre est défini par le rapport
solution de l’équation différentielle décrivant l’oscil- mω 0
Q =
lateur amorti : γ
d2 x dx Le pic de résonance observé à la figure 1.25 (p. 28)
m 2 +γ + kx = 0
dt dt dépend directement de la valeur du facteur de
probLèmes suppLémentaires 41
chapitre 2
Les ondes mécaniques
SOMMAIRE
2.1 Les caractéristiques des ondes 2.8 Les ondes stationnaires
2.2 La vitesse d’une onde dépend du milieu 2.9 Les ondes stationnaires résonantes
sur une corde
2.3 Les ondes progressives
2.10 Les fonctions d’onde sont les solutions
2.4 Les ondes sinusoïdales progressives
d’une équation d’onde
2.5 La réflexion et la transmission
2.11 La propagation de l’énergie sur une corde
2.6 La superposition d’ondes
2.12 L’équation d’onde d’une corde
2.7 L’interférence d’ondes sinusoïdales
En s’envolant, un avion émet une puissante onde sonore : les
vibrations de ses moteurs se transmettent à l’air environnant
et se propagent de proche en proche jusqu’à nos oreilles.
Cette onde sonore est un exemple d’onde mécanique dont
nous décrirons l’émission et la propagation dans ce chapitre.
Une onde est une perturbation ou une oscillation, par rapport à un état (b)
d’équilibre, qui se propage en véhiculant avec elle de l’énergie et de la
quantité de mouvement, mais sans transport de matière.
Un phénomène analogue peut se produire non pas dans une corde, mais dans
l’air contenu dans un tube. Si on pousse subitement vers la droite un piston (d)
dans le tube (figure 2.1d), on comprime l’air situé en avant du piston, ce qui
provoque un accroissement local de densité et de pression au-dessus des valeurs
normales. Sur le plan microscopique, on se représente que les collisions entre
les molécules de l’air transmettent cette compression le long du tube. Inverse-
ment, si l’on tire subitement le piston vers la gauche, on crée une raréfaction,
c’est-à-dire une région où la densité et la pression sont inférieures à la normale ;
Figure 2.1
cette raréfaction se propage aussi le long du tube. Dans les deux cas, il s’agit
Une onde périodique (a) ou une
d’une impulsion sonore. Si on fait rapidement vibrer le piston de gauche à impulsion (b) sur une corde sont des
droite, on crée une succession de compressions et de raréfactions, laquelle ondes transversales. Elles résultent de
forme une onde périodique en se propageant (figure 2.1c). Notons qu’une onde mouvements transversaux de la main.
peut être continue même si elle n’est pas périodique. Une onde périodique (c) ou une
impulsion (d) dans une colonne d’air sont
des ondes longitudinales. Elles sont dues
aux mouvements longitudinaux du piston.
Des perturbations différentes selon le milieu
de propagation
La figure 2.1 montre deux modes de propagation, c’est-à-dire deux façons de
perturber ou de faire osciller les particules du milieu de propagation. Dans une
onde transversale (figures 2.1a et 2.1b), le déplacement des particules est perpen-
diculaire à la direction de propagation de l’onde. Dans une onde longitudinale
(figures 2.1c et 2.1d), le déplacement des particules est parallèle à la vitesse
de l’onde.
Une onde longitudinale ne pourrait pas se propager dans une corde. De même,
une onde transversale ne pourrait pas se propager dans l’air. En général, seuls
les milieux de propagation constitués de matériaux rigides peuvent supporter
Transversale
Longitudinale
les deux types d’ondes, ce qu’on peut facilement visualiser à l’aide d’un ressort
Slinky (figure 2.2). Un fluide parfait (non visqueux) n’offre qu’une résistance à
la compression et non au cisaillement, de sorte qu’il ne peut véhiculer que des
ondes longitudinales. Toutefois, des ondes transversales peuvent se propager à
la surface d’un liquide. Dans le cas des rides concentriques à la surface d’un
étang (figure 2.3), c’est la tension superficielle de l’eau qui fait revenir à l’équi-
libre les particules de la surface, alors que sur un grand plan d’eau, comme
Figure 2.3 l’océan, c’est la force gravitationnelle. Dans une vague océanique, les molécules
Ondulations produites par de petites d’eau suivent des trajectoires circulaires ou elliptiques (figure 2.4), qu’on peut
gouttes tombant dans l’eau. représenter comme une superposition de déplacements transversaux et de
déplacements longitudinaux.
Figure 2.4
Dans une grande vague océanique, on
observe que les particules d’eau décrivent
des trajectoires circulaires (ou elliptiques)
par rapport à un point fixe tandis que
la vague se propage.
* Pour ne pas alourdir le texte, nous utiliserons dorénavant dans ce chapitre le mot vitesse afin de
décrire le vecteur v et le module de cette quantité v.
∑ Fx = max
v2
2 F sin θ = m (i)
R
L’amplitude de l’impulsion étant petite comparativement à sa longueur, l’angle θ
est petit, ce qui permet d’utiliser l’approximation des petits angles sin θ ≈ θ (voir
l’annexe B). En substituant cette approximation dans l’équation (i), de même
que m = 2 μ R θ , on trouve
v2
2 Fθ = 2 µ Rθ
R
qui nous donne
F
v= (2.1)
µ
exemple 2.1
Soit une corde dont une extrémité est fixe. Elle passe est attaché un bloc de masse 2,00 kg (figure 2.7). La
sur une poulie sans frottement et à son autre extrémité partie horizontale de la corde a une longueur de 1,60 m
exemple 2.2
Supposons que l’équation 2.1 nous soit inconnue. L’expé- LT −1 = (M xL x T −2x)(MyL −y)
rience montrant que la vitesse de propagation d’une En égalant respectivement les puissances de M, de L et
onde ne dépend que des propriétés du milieu, on fait de T, on obtient trois équations :
l’hypothèse que la vitesse d’une impulsion dans une
corde n’est fonction que de la tension et de la densité de 0 = x+y
masse linéique, c’est-à-dire v = kFxμy, où k, x et y sont 1= x−y
des constantes inconnues et sans dimensions. Utiliser −1 = −2 x
1 1
l’analyse dimensionnelle pour déterminer x et y. qui ont pour solution x = et y = − . L’analyse dimen-
2 2
sionnelle nous permet de conclure que v = kF 1/2μ−1/2 ,
Solution soit v = k F /µ .
La vitesse et la masse linéique ont respectivement La constante k ne peut pas être déterminée par
des dimensions de longueur/temps (LT −1) et de cette méthode. Seule l’analyse physique complète,
masse/ longueur (ML −1). Quant à la force, l’équation qui a mené à l’équation 2.1, nous apprend que k = 1.
F = ma révèle que ses dimensions sont MLT −2 . Les
dimensions de la relation v = kFxμy sont donc
exemple 2.3
Deux cordes sont faites du même matériau. La corde 1 Puisque d1 = 2d2 , on a μ1 = 4 μ 2 . On a aussi F 1 = 0,5F 2 ,
a un diamètre deux fois plus grand que la corde 2, mais d’où
elle est soumise à la moitié de sa tension. Trouver v 2/v1. v2 F2 /µ 2 F2 /µ 2
= = = 8
v1 F1 /µ1 0, 5 F2 / 4 µ 2
Solution
Si les cordes sont faites du même matériau, leur
densité de masse linéique μ est proportionnelle à
leur section, donc au carré de leur diamètre d.
L’équation 2.3 décrit le mouvement d’une onde dans le sens des x positifs. Un
point donné de cette onde, par exemple la crête de l’impulsion à la figure 2.8,
correspond à une valeur fixe de x′, c’est-à-dire :
x − vt = constante
Ici encore, si l’on désigne un point donné de l’impulsion, par exemple sa crête,
par la valeur fixe de x′ où il est situé, on obtient x + vt = constante. En dérivant
cette expression par rapport au temps, on trouve
dx
= −v
dt
Cette équation exprime cette fois que la composante de vitesse selon x d’un
point quelconque de l’impulsion est négative, donc dirigée vers la gauche.
En somme, pour que la fonction représente une onde progressive se propageant
à la vitesse v, les trois grandeurs x, v et t doivent apparaître dans les combinai-
sons (x + vt) ou (x − vt). Ainsi, (x − vt)2 est acceptable, mais (x 2 − v 2 t 2) ne l’est
pas. Le mot « progressive » est ajouté pour souligner le fait que l’onde progresse
le long de la corde, par opposition aux ondes stationnaires que nous verrons aux
sections 2.8 et 2.9. Toutes les impulsions dont nous avons parlé jusqu’ici sont
des ondes progressives.
exemple 2.4
À t = 0, une impulsion est représentée par à t = 2 s, il est donné par y(x, 2) = 2,5/[0,5 + (x − 6)2].
La figure 2.9 représente l’impulsion à ces trois instants.
2, 5
y( x ) = On constate qu’elle progresse effectivement vers les
( 0, 5 + x 2 )
x positifs à 3 m/s.
où x et y sont en mètres. Quelle est la fonction d’onde
qui la décrit à un instant quelconque sachant qu’elle se y (m)
déplace dans le sens des x positifs à 3 m/s ? Dessiner
l’impulsion à t = 0, 1 s et 2 s. t=0 t=1s t=2s
5
Solution
D’après l’équation 2.3, on a
2, 5
y( x, t ) =
0, 5 + ( x − 3t )2 x (m)
0 3 6
À t = 0, le déplacement (position verticale y) de toute
Figure 2.9
particule de la corde située à une position horizontale x
Les positions d’une impulsion à trois instants différents.
est donné par y(x, 0) = 2,5/(0,5 + x2). À t = 1 s, ce dépla-
cement est donné par y(x, 1) = 2,5/[0,5 + (x − 3)2] ;
Fréquence angulaire
2π
ω = (2.5a)
T
* L’utilisation du mot « phase » va au-delà de ce que nous en avons fait au chapitre 1 lorsque nous
l’avons associé à l’argument ω t + ϕ de l’équation qui décrit une oscillation harmonique. dans un
contexte plus large, la phase d’une onde correspond à l’un de ses états particuliers, soit une crête,
un creux ou l’une quelconque des positions que peut prendre l’un des éléments de l’onde.
Nombre d’onde
2π
k = (2.5b)
λ
est le nombre d’onde, dont l’unité SI est le radian par mètre (à ne pas confondre
avec la constante de rappel k d’un ressort).
Le raisonnement qui précède montre qu’une onde sinusoïdale a deux périodi-
cités : une dans le temps et une autre dans l’espace. D’une part, l’oscillation
d’une particule (position x fixe) se répète périodiquement quand le temps t croît
et, d’autre part, la configuration de l’onde sur une photographie (temps t fixe)
se répète périodiquement quand on observe successivement des positions x
croissantes.
t = 3T/4
Lien entre la longueur d’onde et la période
λ
v v
t=T λ = vT = (2.5c)
f
Figure 2.11
où on a utilisé T = 1/f. Dans le cas des ondes mécaniques, la vitesse qui appa-
Pendant une période, l’onde parcourt
la distance d’une longueur d’onde ;
raît dans l’équation 2.5c est mesurée par rapport au milieu. En utilisant les
celle-ci s’exprime donc par λ = vT = v/f. équations 2.5a et 2.5b qu’on substitue dans l’équation 2.5c, on peut aussi
On peut aussi écrire que sa vitesse est écrire ω = vk. On rencontre parfois cette relation et l’équation 2.5c sous la
v = λ /T = f λ = ω /k, mais il faut garder forme commune
en tête que la vitesse ne dépend pas
de λ ni de T, mais seulement du milieu. λ ω
v= = fλ = (2.5d)
T k
qui présente l’avantage de s’écrire sous forme de triple égalité. Toutefois, cette
équation peut donner l’impression que v dépend de λ et de T, mais ce n’est pas
le cas. La fréquence d’une onde est déterminée par la source, alors que la vitesse
de l’onde est déterminée par les propriétés du milieu, comme le révèlent les
observations expérimentales décrites au début de la section 2.2.
* dans le contexte d’une fonction d’onde, le terme « phase initiale », utilisé au chapitre 1, ne
convient plus pour ϕ , car il ne suffit plus de fixer t = 0 : ϕ est la phase à t = 0 et x = 0.
** Le déplacement d’une particule de la corde étant mesuré par rapport à la position d’équilibre
y = 0, le taux de variation de ce déplacement correspond au taux de variation de la position y
de la corde. ainsi, ∂ y/ ∂ t pourra désigner indifféremment le taux de variation de la position ou
le taux de variation du déplacement.
*** Pour alléger le texte, nous allons utiliser dans ce chapitre les termes « vitesse » et « accélération »
pour désigner leur composante selon y.
exemple 2.5
Soit une corde, illustrée à la figure 2.13, dont une extré- dernière est v = (4,00 m)/(0,100 s) = 40,0 m/s. Comme
mité est reliée à une tige vibrante. Elle passe sur une la période est T = 1/f = 0,01 s et que la longueur d’onde
poulie sans frottement et à son autre extrémité est atta- est la distance que parcourt l’onde à chaque période, on
ché un bloc de masse inconnue m1. La portion horizon- obtient donc
tale de la corde mesure L = 4,00 m. (a) L’extrémité de
λ = vT = (40,0 m/s)(0,01 s) = 0,400 m
la tige vibrante effectue un mouvement harmonique
simple à une fréquence de 100 Hz et on mesure que On peut aussi calculer, plus directement
l’onde met 0,100 s pour parcourir d’une extrémité λ = v/f = (40,0 m/s)/(100 Hz) = 0,400 m
à l’autre la portion horizontale de la corde. Quelle est
(b) Le fait de changer la fréquence d’oscillation
la longueur d’onde ? (b) Si l’on quadruple la fréquence
de la tige n’a aucun impact sur la vitesse de pro-
d’oscillation de la tige vibrante, qu’advient-il de la lon-
pagation de l’onde, puisque cette dernière ne dépend
gueur d’onde et de la vitesse de propagation de l’onde ?
que de la tension et de la densité de masse linéique de
(c) Si l’on rétablit la fréquence à 100 Hz mais que
la corde.
l’on quadruple plutôt la masse m1 du bloc suspendu,
qu’advient-il de la longueur d’onde et de la vitesse de Toutefois, la fréquence étant quatre fois plus élevée, la
propagation de l’onde ? période est quatre fois plus courte et la distance par-
courue par l’onde à chaque période, soit la longueur
L d’onde, sera donc, elle aussi, quatre fois plus petite. On
obtient en effet
λ = vT = (40,0 m/s)(0,0025 s) = 0,10 m
(c) Quadrupler la masse du bloc suspendu a pour effet
de quadrupler la tension F dans la corde. Cette fois,
m1 les propriétés du milieu sont modifiées et la vitesse de
propagation de l’onde le sera donc aussi. Comme cette
Figure 2.13 vitesse est donnée par v = F /µ , elle double et devient
Une onde sinusoïdale progressive est produite dans une corde 80,0 m/s. La vitesse de propagation de l’onde étant deux
dont la tension est due à un bloc suspendu à son extrémité. fois plus grande qu’en (a), bien que la fréquence soit
la même, la distance parcourue par l’onde à chaque
Solution période sera donc deux fois plus grande qu’en (a). On
obtient en effet
(a) Comme l’onde parcourt 4,00 m en 0,100 s et que la
vitesse de propagation de l’onde est constante, cette λ = vT = (80,0 m/s)(0,01 s) = 0,80 m
exemple 2.6
Soit une onde d’équation Solution
π π (a) L’équation peut aussi s’écrire sous la forme
y( x, t) = 0, 05 sin (10 x − 40 t ) −
2 4
π
où x et y sont en mètres et t, en secondes. Trouver : (a) la y( x, t) = 0, 05 sin 5 π x − 20 π t −
4
longueur d’onde, la fréquence et la vitesse de propa-
gation de l’onde ; (b) la vitesse et l’accélération d’une En comparant cette équation avec l’équation 2.8,
particule située sur le chemin de l’onde à x = 0,5 m et on constate directement que le nombre d’onde est
à t = 0,05 s. k = 2 π /λ = 5π rad/m, donc λ = 0,4 m. La fréquence
Extrémité fixe
(b)
v −v
Extrémité libre
Généralement, plus les propriétés des deux milieux diffèrent, plus la propor-
tion transmise de l’énergie de l’onde incidente est petite et plus la proportion
réfléchie est grande. Dans un même milieu de propagation, l’énergie véhiculée
par une onde est proportionnelle au carré de son amplitude (voir la section 2.11).
À la figure 2.14a comme à la figure 2.14b, on voit que l’amplitude de l’onde
réfléchie est plus faible que celle de l’onde incidente, ce qui confirme qu’elle
transporte moins d’énergie. On ne peut pas faire directement la même compa-
raison pour l’onde transmise, puisque le milieu de propagation est différent :
par exemple, dans une corde plus légère, il faut moins d’énergie pour produire
un même déplacement. Mais l’énergie incidente correspond néanmoins à la
somme des énergies transmise et réfléchie.
Comparons maintenant les longueurs des impulsions à la figure 2.14. Les ten-
sions étant les mêmes, le rapport entre la vitesse des ondes de part et d’autre de
la jonction est déterminé uniquement par les densités de masse linéique. Si les
densités des cordes illustrées à la figure 2.14 valent respectivement μ1 et μ 2 ,
l’équation 2.1 permet de déterminer que le rapport des vitesses des impulsions
v1/v 2 est égal à µ 2 /µ1 (d’après la deuxième loi de Newton, les cordes sont
nécessairement soumises à la même tension). Les impulsions se déplacent ainsi
plus rapidement sur la corde la plus légère. C’est pour cette raison qu’à la
figure 2.14a, l’impulsion transmise est plus courte (horizontalement) que
l’impulsion incidente, alors qu’à la figure 2.14b, elle est plus longue.
La réflexion et la transmission partielles des ondes jouent un rôle impor-
tant dans l’instrumentation médicale. En particulier, l’échographie repose
sur l’émission de courtes impulsions sonores (ultrasons) dans le corps du patient.
Chaque impulsion est partiellement transmise et partiellement réfléchie chaque
Figure 2.16
2.6 La superposition d’ondes Le fait qu’une impulsion soit partiellement
réfléchie à chaque interface qu’elle
Lorsque deux ondes ou plus se chevauchent dans une région donnée, par rencontre permet de réaliser des
exemple lorsque deux vagues se croisent sur une étendue d’eau, on dit qu’elles échographies.
sont superposées. Quand on observe deux ondes ainsi superposées, l’expérience
montre clairement que chaque élément du milieu (par exemple chaque petit
volume d’eau, dans le cas des vagues) subit simultanément les perturbations
dues à chacune des deux ondes. Si l’amplitude des deux ondes est suffisamment
faible, les perturbations sont tout simplement additionnées. La fonction d’onde
résultante est alors donnée par le principe de superposition linéaire : la fonc-
tion d’onde totale y T en tout point est la somme linéaire des fonctions d’onde
individuelles yi, c’est-à-dire :
Selon la nature de l’onde, il peut s’agir d’une somme algébrique ou d’une somme
vectorielle. Si les fonctions yi(x, t) sont connues, on peut les substituer dans
l’équation ci-dessus pour obtenir la fonction d’onde résultante y T(x, t).
En agitant en même temps les deux extrémités d’une corde tendue, on peut y
faire circuler des impulsions en sens inverse. En utilisant le dispositif de la
figure 2.17, on peut produire dans une même corde (celle entre la jonction et le
mur) des impulsions qui se propagent dans le même sens. Dans les deux cas,
le principe de superposition s’applique si l’amplitude des impulsions est faible
comparativement à leur longueur. Ici, la fonction d’onde y décrit le déplacement
transversal des particules (petits segments) de la corde.
Figure 2.17
Quand elles atteignent la jonction, les deux
ondes sont partiellement transmises dans la
corde commune et elles s’y propagent dans
1 le même sens. Les déplacements des deux
ondes se faisant dans un plan vertical,
l’interférence est possible.
La figure 2.19 montre ce qu’on obtient avec le dispositif de la figure 2.17, c’est-
à-dire avec deux impulsions circulant dans le même sens. Cette fois, l’onde
résultante conserve la même forme et la même amplitude à mesure qu’elle se
déplace dans la corde située entre la jonction et le mur. Si les deux fonctions
d’onde ont le même signe, le déplacement résultant est plus élevé (figure 2.19a) ;
si elles ont des signes opposés, le déplacement résultant est plus faible (figure 2.19b).
(On note que l’énergie de l’impulsion résultante à droite de la jonction n’est pas
la somme des énergies des impulsions incidentes à gauche, car une partie de ces
impulsions est réfléchie lorsqu’elles atteignent la jonction.)
Ces deux exemples illustrent le phénomène d’interférence. Quand deux ondes
se renforcent pour donner une onde de plus grande amplitude, c’est-à-dire
quand le déplacement résultant est plus élevé, on dit qu’elles manifestent de
l’interférence constructive. L’interférence destructive correspond aux cas où le
déplacement résultant est plus faible. À la figure 2.18, l’interférence est tempo-
raire ; à la figure 2.19, elle dure pendant toute la propagation de l’onde à droite
de la jonction. Pour cette raison, on utilise surtout les termes « constructive » et
« destructive » pour décrire l’interférence d’ondes voyageant dans le même sens.
Le principe de superposition permet de reconstituer la forme détaillée de la
fonction d’onde résultante pendant les réflexions étudiées à la section précé-
dente. En effet, on peut considérer une impulsion en train d’être réfléchie
comme la superposition de l’impulsion incidente qui continuerait de se
Les ondes ayant une fonction d’onde scalaire (les ondes sonores par exemple)
donnent toujours lieu à une interférence lorsqu’elles sont superposées. Dans le
cas des ondes ayant une fonction d’onde vectorielle, comme les ondes se propa-
geant sur une corde, seules les composantes parallèles de deux fonctions d’onde
peuvent donner lieu à une interférence. À la figure 2.17, les deux impulsions
interfèrent, car elles ne provoquent que des déplacements verticaux. Mais, par
exemple, si l’une des impulsions avait engendré des déplacements horizontaux,
elle n’aurait pas produit d’interférence avec l’impulsion provoquant des dépla-
cements verticaux. Cette caractéristique des ondes transversales se nomme
polarisation ; on en traitera à la section 7.9.
Figure 2.22
Deux ondes sinusoïdales de même longueur d’onde progressent dans le même sens. (a) Interférence parfaitement constructive.
(b) Interférence plutôt constructive. (c) Interférence plutôt destructive. (d) Interférence parfaitement destructive.
Figure 2.23
(a) La différence de phase est causée par
Relations entre différence de marche, de phase et de temps une différence de marche, c’est-à-dire
que les ondes n’ont pas parcouru la
φδ δ même distance avant d’atteindre un point
= (2.11a)
2π λ commun. (b) La différence de phase est
causée par un délai, c’est-à-dire que les
φt t deux sources n’oscillent pas simultanément.
= (2.11b)
2π T
φ = n( 2 π ) (2.12a)
où n est un entier positif, négatif ou nul. Selon les équations 2.11a et 2.11b, on
peut obtenir le même résultat si la différence de marche est nulle (ou un
où n est un entier positif, négatif ou nul. Selon les équations 2.11a et 2.11b,
on peut obtenir le même résultat si la différence de marche est λ /2 (plus ou
moins un multiple entier de λ) ou si le délai est T/2 (plus ou moins un multiple
entier de la période), à la condition que ces deux causes ne surviennent pas
simultanément :
1 1
δ = ( n + )λ ou Dt = ( n + )T (2.12d)
2 2
L’amplitude résultante
Si le rapport Dφ /2 π est proche d’un entier, par exemple s’il vaut 2,9, on s’attend
à ce que l’amplitude résultante soit presque maximale. L’interférence est plutôt
constructive, comme à la figure 2.22b (p. 62). De même, si ce rapport est proche
du point milieu entre deux entiers, par exemple s’il vaut 1,4, alors l’amplitude
résultante est faible et l’interférence est plutôt destructive (figure 2.22c, p. 62).
On peut faire le même raisonnement en comparant δ et Dt avec λ et T respecti-
vement, à la condition que ces deux causes ne surviennent pas simultanément.
Pour obtenir de façon quantitative l’amplitude résultante, on doit additionner
les deux fonctions d’onde. Si on choisit t = 0 de façon à ce que ϕ 2 = 0, alors
ϕ1 = Dϕ et on a
y T = y1 + y 2 = A sin(kx − ω t + Dϕ) + A sin(kx − ω t)
A+ B A− B
En utilisant l’identité trigonométrique sin A + sin B = 2 sin( ) cos( ),
2 2
cette équation devient
y T = y1 + y 2 = 2A cos(Dϕ /2) sin(kx − ω t + Dϕ /2)
L’amplitude résultante AT est donc
amplitude résultante
φ
AT = 2 A cos( ) (2.13)
2
1
Cette équation confirme que AT = 2A si Dϕ = n(2π) et que AT = 0 si (n + 2 )(2π),
conformément à l’équation 2.12a et à l’équation 2.12c.
Les conditions d’interférence constructive et destructive seront particulièrement
utiles à la section 2.9 ainsi qu’aux chapitres 6 et 7.
exemple 2.7
On utilise le dispositif de la figure 2.17 (p. 59) où les tivement et où la corde commune a 15 m de longueur.
cordes 1 et 2 ont une longueur de 8 m et 8,2 m respec- On remplace les mains 1 et 2 par des tiges vibrantes.
onde stationnaire
y(x, t) = 2A cos(ω t) sin(kx) (2.14)
Cette équation n’a pas la forme de l’équation 2.3 qui décrit une onde progressive,
puisqu’elle ne contient pas les combinaisons (x + vt) ou (x − vt). Elle représente
plutôt une oscillation y = AT cos ω t dont l’amplitude AT = AT(x) = 2A sin kx
varie selon la position sur la corde. Ce phénomène, représenté par la corde jaune
à la figure 2.24, ne se propage pas, contrairement à celui de la figure 2.22 (p. 62).
Bien que cela ne corresponde pas à la définition du mot « onde» donnée à la
section 2.1, on l’appelle une onde stationnaire.
Une onde stationnaire comporte des nœuds, où le milieu de propagation de
l’onde est constamment au repos, et des ventres, où l’amplitude est 2A, le double
de celle de l’une ou l’autre des ondes se propageant en sens inverse. À l’excep-
tion des nœuds, chaque point de la corde effectue un mouvement harmonique
(b)
V V V
N N
nv
fn = (n = 1, 2, 3, …) (2.16)
2L
Figure 2.26
On remarque que le phénomène de résonance dont la fréquence est la plus
Le mode fondamental d’une corde
basse se produit pour f 1 = v/2L et λ 1 = 2L, c’est-à-dire lorsque la distance
fixée aux deux extrémités. La distance
entre les extrémités fixes de la corde correspond à une demi-longueur d’onde entre les extrémités est égale à une
(figure 2.26). La fréquence f 1 est appelée fréquence fondamentale ou fréquence demi-longueur d’onde.
Figure 2.27 λ
Le deuxième harmonique d’une corde fixée
aux deux extrémités. La distance entre les
extrémités est égale à une longueur d’onde.
Ce mode possède une fréquence qui est
le double de la fréquence fondamentale. L
Figure 2.28
Les trois premiers modes d’un tube en
caoutchouc fixé aux deux extrémités.
(b)
Cela ne peut être vrai que si kL = n π , ce qui équivaut à λ = 2L/n, qui est sim-
plement l’équation 2.15. Exprimée sous la forme L = nλ /2, la longueur est un
nombre entier de demi-longueurs d’onde.
exemple 2.8
En théorie musicale, dans la gamme tempérée, le rap- cordes de piano, F la /Fré, sachant que le rapport de leurs
port des fréquences des notes la et ré est f la /f ré = 23 . longueurs est Lla /Lré = 45 . Les cordes sont faites du
Déterminer le rapport du module des tensions de deux même fil et vibrent dans leurs modes fondamentaux.
exemple 2.9
Une corde fixée aux deux extrémités a une longueur de La fréquence fondamentale est
60 cm et une densité de masse linéique de 1,8 g/m.
Deux harmoniques consécutifs ont des fréquences res- 1 1
f1 = (336 Hz) = (448 Hz) = 112 Hz
pectives de 336 Hz et de 448 Hz. Trouver : (a) la fré- 3 4
quence fondamentale ; (b) la tension dans la corde.
(b) Trouvons d’abord la vitesse de propagation de
Solution l’onde. La longueur d’onde du mode fondamental étant
(a) La fréquence de chaque harmonique est un λ1 = 2L = 1,2 m, l’équation 2.5c donne
multiple entier de la fréquence fondamentale
v = f λ = (112 Hz)(1,2 m) = 134 m/s
(équation 2.16). Le rapport des deux fréquences est de
448/336 = 1,33 = 4/3. Ainsi, les fréquences correspondent Par l’équation 2.1, on obtient
respectivement aux 3e et 4e harmoniques parce qu’ils
sont consécutifs. F = μv 2 = (1,8 × 10−3 kg/m)(134 m/s)2 = 32,3 N
exemple 2.10
Les cordes vocales sont deux replis allongés qui peuvent La densité étant la même, le rapport des fréquences est
fermer partiellement les voies respiratoires et alors fA L FA
vibrer au passage de l’air. Les individus A et B ont res- = B (i)
fB LA FB
pectivement des cordes vocales longues de 2,50 cm et
de 1,75 cm. Dans un modèle rudimentaire, on assimile Ainsi, pour fA = f B, le rapport des tensions est indépen-
celles-ci à des cordes tendues fixées aux deux extrémi- dant de la fréquence :
tés. Donner le rapport des tensions que doivent alors FA L 2
appliquer les individus A et B à leurs cordes vocales = A (ii)
FB LB
pour produire un même son de 300 Hz. Considérer que
la densité des cordes vocales est la même. En substituant les valeurs de L A et L B, on obtient
FA /F B = 2,04.
Solution Dans ce modèle rudimentaire, les individus dont
On suppose que la fréquence du son correspond les cordes vocales sont plus longues, généralement
à la fréquence du mode fondamental des cordes des hommes, doivent déployer plus d’effort pour tendre
vocales. Les deux individus ont donc ajusté les tensions leurs cordes vocales afin de produire un son de fré-
dans leurs cordes vocales pour obtenir la même fré- quence élevée (aigu). Les femmes, dont les cordes
quence fondamentale de 300 Hz. vocales sont plus courtes (et souvent, en plus, moins
denses), n’ont pas cette difficulté. Elles ont typique-
Ainsi, la fréquence est f 1, donnée par l’équation 2.17
ment une voix moins basse. Nous reviendrons sur la
1 F modélisation des cordes vocales au sujet connexe de
f1 =
2L µ la section 3.2.
2.10 Les fonctions d’onde sont Les soLutions d’une équation d’onde 71
de toute onde linéaire peut donc être obtenue en cherchant les solutions de
cette équation différentielle.
Pour le moment, nous ne ferons que présenter la forme de l’équation d’onde
linéaire sans la démontrer. Quel que soit le milieu de propagation, l’équation
d’onde linéaire a la forme suivante :
∂2 y 1 ∂2 y
= (2.18)
∂x 2 v2 ∂t 2
Des équations de cette forme décrivent aussi les ondes linéaires non
mécaniques.
À titre d’exemple, nous allons montrer par substitution directe que la fonction
d’onde y(x, t) = y 0 sin(kx − ω t + ϕ), qui représente une onde sinusoïdale pro-
gressant vers la droite, est bel et bien une solution de l’équation d’onde linéaire.
En effet, en dérivant cette fonction d’onde par rapport à x, on obtient
∂2 y
= − k 2 y0 sin( kx − ω t + φ ) = − k 2 y( x, t) (i)
∂x 2
Ensuite, si on dérive la fonction d’onde par rapport à t et qu’on substitue v = ω /k,
on obtient
∂2 y
= −ω 2 y( x, t) = − k 2 v2 y( x, t) (ii)
∂t 2
Si on substitue les équations (i) et (ii) dans l’équation 2.18, on constate que
l’égalité est vérifiée. La fonction d’onde y(x, t) est donc effectivement une solu-
tion de l’équation d’onde. On peut répéter le même raisonnement pour toute
fonction d’onde ayant la forme y = f(x ± vt), la forme que nous avons attribuée,
à la section 2.3, à toute fonction d’onde progressive. Il suffit de poser u = x ± vt
et d’appliquer les règles de dérivation en chaîne.
Dans le cas des ondes mécaniques, on obtient l’équation d’onde en appliquant
la deuxième loi de Newton au mouvement d’un élément (petit segment de corde,
petit volume de fluide, etc.) du milieu dans lequel se propage l’onde. À la sec-
tion 2.12, nous effectuerons cette analyse dynamique dans le cas de l’onde sur
une corde. Pour une onde non mécanique, on obtient l’équation d’onde en appli-
quant la loi physique qui représente la cause de la propagation de l’onde. Pour
les ondes électromagnétiques, ce sont les équations de Maxwell (voir le cha-
pitre 13 du tome 2). Pour un influx nerveux, ce sont les lois de Kirchhoff. C’est
l’application de cette loi physique qui détermine si on obtient une équation
d’onde linéaire ou non linéaire.
Soulignons qu’il faut éviter de confondre les termes « équation d’onde » (équa-
tion 2.18) et « fonction d’onde » (équation 2.3 ou 2.4).
Puissance moyenne
1
Pmoy = µ (ω y0 )2 v (2.19)
2
exemple 2.11
Une tige vibrant à 12 Hz produit des ondes sinusoïdales La fréquence angulaire est ω = 2 π f = 75,4 rad/s.
d’amplitude 1,5 mm sur une corde de densité de masse D’après l’équation 2.19, la puissance moyenne est donc
linéique 2 g/m. Si la tension de la corde est égale à 15 N, 1
quelle est la puissance moyenne fournie par la source ? Pmoy = µ (ω y0 )2 v
2
1
= ( 2 × 10−3 kg/m )( 75, 4 rad/s)2
Solution 2
Figure 2.31
L’énergie potentielle de l’élément est égale au travail effectué pour l’allonger de
dx à dl. En admettant que le module de la tension soit constant sur toute
Un élément de corde de longueur infini-
tésimale soumis à l’action d’une onde. Si la longueur de la corde, on a dU = dW = F(dl − dx). D’après le théorème
l’onde sinusoïdale est de faible amplitude de Pythagore,
par rapport à sa longueur d’onde,
F = F ′ = F. ∂y 2
dl = dx 2 + dy2 = dx 1 +
∂x
1 ∂y 2
≈ dx 1 +
2 ∂x
1 ∂y 2
dU ≈ F dx
2 ∂x
L’énergie potentielle de l’élément de corde tendu est liée à sa pente et non pas
directement à son déplacement.
L’énergie mécanique de l’élément, dE = dK + dU, devient alors
1 ∂y 2 ∂y 2
dE = µ + F dx
2 ∂t ∂x
Pour l’onde sinusoïdale que nous considérons, y(x, t) = y 0 sin(kx − ω t + ϕ), cette
équation devient
y
1
y0 dE = [ µ (ω y0 )2 + F ( ky0 )2 ] cos2( kx − ωt + φ ) dx
2
* La démonstration donne le même résultat pour une onde se propageant vers la gauche.
RÉSUMÉ
Une onde est une perturbation ou une oscillation, par rapport à un état d’équi-
libre, qui se propage en véhiculant avec elle de l’énergie et de la quantité de
mouvement, mais sans transport de matière. Lorsque deux ondes ou plus se
chevauchent dans la même région, la fonction d’onde résultante est donnée par
le principe de superposition linéaire : y T = y1 + y 2 + … + yN, où la somme peut
être une grandeur scalaire ou vectorielle. Les ondes pour lesquelles ce principe
est valable sont dites linéaires.
La vitesse de propagation d’une onde sur une corde tendue, dont le module de
la tension est F et dont la densité de masse linéique est μ , est donnée par
F
v= (2.1)
µ
Une onde qui se propage à la vitesse v dans le sens des x positifs sans changer
de forme est décrite par une fonction d’onde de la forme
y = f(x − vt) (2.3)
alors que, si elle se déplace vers les x négatifs, la fonction d’onde a la forme
y = f(x + vt) (2.4)
La fonction d’onde d’une onde sinusoïdale progressive se propageant à la
vitesse v est
y = A sin(kx ± ω t + ϕ) (2.8)
où le nombre d’onde est k = 2π /λ (équation 2.5b), la fréquence angulaire est
ω = 2π /T (équation 2.5a) et le signe dépend du sens de propagation de l’onde.
La longueur d’onde est déterminée par la vitesse de propagation de l’onde selon
v
λ = vT = (2.5c)
f
Deux ondes sinusoïdales de même fréquence et de même amplitude se pro-
pageant dans le même sens ne peuvent se distinguer que par leur différence de
TermeS imporTanTS
crête (p. 60) onde linéaire (p. 62)
creux (p. 60) onde longitudinale (p. 45)
déphasage (p. 62) onde mécanique (p. 44)
différence de marche (p. 63) onde progressive (p. 52)
différence de phase (p. 62) onde sinusoïdale progressive (p. 53)
fonction d’onde (p. 47) onde stationnaire (p. 65)
fréquence angulaire (p. 53) onde stationnaire résonante (p. 67)
fréquence fondamentale (p. 67) onde transversale (p. 45)
impulsion (p. 45) premier harmonique (p. 68)
interface (p. 57) principe de superposition linéaire (p. 59)
interférence (p. 60) puissance moyenne (p. 73)
longueur d’onde (p. 53) réflexion dure (p. 57)
mode d’oscillation propre (p. 68) réflexion molle (p. 57)
nœud (p. 65) ventre (p. 65)
nombre d’onde (p. 54) vitesse de propagation de l’onde (p. 51)
onde (p. 44)
termes importants 77
réviSion
R1. (a) Donnez un exemple d’onde transversale. masse linéique μ plus grande que celle de la corde
(b) Donnez un exemple d’onde longitudinale. dans laquelle elle voyage. Dessinez l’onde réflé-
(c) Une onde à la surface de l’eau est-elle longitu- chie et l’onde transmise. (b) Même question, mais
dinale ou transversale ? considérez cette fois que la densité de masse
R2. Expliquez la similitude entre l’équation 2.1 linéique de l’autre corde est plus petite.
(v = F /µ ) et l’équation 1.9 (ω = k /m ).
R5. En un seul dessin, représentez une onde station-
R3. (a) Une impulsion orientée vers le haut (en crête) naire à plusieurs instants successifs (utilisez une
arrive à l’extrémité fixe d’une corde. Dessinez couleur différente pour chaque instant). Indiquez
l’onde réfléchie. (b) Même question, mais considé- les nœuds et les ventres.
rez cette fois que l’extrémité de la corde est libre.
R4. (a) Une impulsion orientée vers le haut (en crête) R6. Dessinez les trois premiers modes d’oscillation
arrive à la jonction d’une corde de densité de propre d’une corde fixe aux deux extrémités.
Q1. Deux impulsions de forme identique se chevauchent Q7. S’il n’y avait pas de perte d’énergie, comment
de telle sorte que le déplacement de la corde est l’amplitude des ondes circulaires sur un étang
momentanément nul en tout point (figure 2.34). décroîtrait-elle en fonction de la distance à partir
Que devient l’énergie à cet instant ? de la source ?
Q8. Lorsqu’une onde est transmise d’un milieu à un
autre, la fréquence ne varie pas. Pourquoi ?
Q9. Une impulsion se propageant sur une corde est
réfléchie à la jonction d’une autre corde. Si l’onde
réfléchie n’est pas inversée, l’impulsion transmise
est-elle plus courte ou plus longue que l’impulsion
initiale ?
Q10. (a) L’interférence des ondes fait-elle toujours
intervenir une superposition des ondes ? (b) La
superposition des ondes fait-elle toujours interve-
Figure 2.34
nir l’interférence ? (c) Les ondes doivent-elles être
périodiques pour produire une interférence ?
Question 1.
Q11. Pourquoi les touches d’une guitare ne sont-elles
Q2. Pour que la superposition linéaire soit valable, il pas espacées régulièrement ?
est nécessaire que l’amplitude de l’onde soit très Q12. Pourquoi les instruments à cordes sont-ils creux ?
inférieure à la longueur d’onde, c’est-à-dire A λ . Quel rôle joue la forme de l’instrument ?
Montrez que cela implique que v ∂y/∂x, c’est-
à-dire que la vitesse de l’onde doit être très supé- Q13. Pourquoi le timbre d’une note jouée sur une gui-
rieure à la vitesse d’une particule du milieu. tare dépend-il de l’endroit où l’on pince la corde ?
Q3. Certaines cordes de guitare ou de piano portent Q14. Dans le tome 1, on a presque toujours considéré
de petits anneaux de métal. À quoi ces anneaux que les cordes étaient sans masse. Pourquoi cela
servent-ils ? ne conviendrait-il pas lorsqu’on étudie les ondes
sur une corde ?
Q4. Existe-t-il une relation entre la vitesse de propa-
gation de l’onde et la vitesse maximale d’une Q15. Quand on touche un objet brûlant, on sent le
particule du milieu dans le cas d’une onde se pro- contact sur la peau bien avant de sentir la chaleur,
pageant sur une corde ? Si oui, quelle est-elle ? bien que les neurones sensibles à chaque type de
stimulus soient stimulés approximativement au
Q5. Est-il possible d’avoir une onde stationnaire si les même instant. (a) Faites l’expérience et estimez la
amplitudes des deux ondes qui se superposent ne vitesse de propagation des ondes non linéaires
sont pas égales ? (influx nerveux) qui transportent ces deux types
Q6. Dans une onde stationnaire sur une corde, la den- d’information. (b) Comment explique-t-on cette
sité d’énergie est-elle nulle aux nœuds ? différence de vitesse ?
À moins d’indication contraire, dans les exercices et les pro d’observation, l’une après l’autre, avec un intervalle
blèmes qui suivent, l’expression « composante selon y de » de 1,8 min. En supposant que les ondes se sont pro-
est sousentendue lorsque l’on parle de la vitesse et de pagées en ligne droite, à quelle distance se trouve
l’accé lération d’une particule. De même, l’expression l’épicentre du séisme ?
« module de » est sousentendue lorsqu’il est question de la E6. (I) Une corde de longueur 3 m a une masse de 25 g.
vitesse de propagation d’une onde. Si la vitesse de propagation des ondes est de 40 m/s,
quel est le module de la tension de la corde ?
2.1 à 2.6 vitesse de propagation des ondes E7. (I) Une corde de longueur 7,5 m est soumise à une
le long d’une corde, ondes progressives tension de module 30 N. Si la vitesse de propaga-
E1. (I) La vitesse de propagation d’une onde électro- tion de l’onde est de 20 m/s, quelle est la masse de
magnétique est égale à 3 × 10 8 m/s. Calculez la la corde ?
gamme de longueurs d’onde correspondant à cha- E8. (I) Lorsqu’une corde est tendue à 15 N, les ondes s’y
cune des bandes de fréquences radio suivantes : (a) la propagent à 28 m/s. Quel doit être le module de la
bande AM, comprise entre 550 kHz et 1600 kHz ; tension pour que les ondes s’y propagent à 45 m/s ?
(b) la bande FM, comprise entre 88 MHz et 108 MHz.
E9. (I) Des ondes sinusoïdales progressives se propagent
E2. (II) Un microsillon de 15 cm de rayon tourne à sur une corde. Si l’on double la tension de la corde,
raison de 33 13 tr/min. À la circonférence, la périodi- (a) de quel facteur doit varier la fréquence pour que
cité des ondulations du sillon est de 1,2 mm. Quelle la longueur d’onde ne change pas ; (b) de quel facteur
est la fréquence du signal enregistré ? varie la vitesse de propagation de l’onde ?
E3. (II) Soit l’onde transversale décrite à la E10. (I) La figure 2.36 représente une impulsion triangu-
figure 2.35. Sa vitesse de propagation est de 40 cm/s laire sur une corde. Elle s’approche d’une extrémité
vers la droite. Déterminez : (a) la fréquence ; (b) la à 2 cm/s. (a) Dessinez l’impulsion à intervalles de
différence de phase en radians entre des points 0,5 s jusqu’à ce qu’elle soit complètement réfléchie.
distants de 2,5 cm ; (c) le temps nécessaire pour (b) Quelle est la vitesse moyenne d’une particule
que la phase en un point donné varie de 60° ; (d) la pendant sa montée au sommet de l’impulsion ?
vitesse d’une particule au point P à l’instant
représenté. 2 cm/s
y (cm) 1 cm
2 cm 1 cm 1 cm
2
1
P
Figure 2.36
0 x (cm)
2 4 6 Exercice 10.
−1
E11. (I) Une impulsion triangulaire (figure 2.37) se propa-
−2 geant à 2 cm/s sur une corde s’approche d’une extré-
mité pouvant glisser sur une tige verticale. (a) Des-
Figure 2.35 sinez l’impulsion à intervalles de 0,5 s jusqu’à ce
Exercice 3. qu’elle soit complètement réfléchie. (b) Quelle est la
E4. (II) Un microsillon de 30 cm tourne à raison de vitesse moyenne d’une particule pendant sa descente
33 13 tr/min. La fréquence d’un signal enregistré du sommet de l’impulsion à sa position d’équilibre ?
vaut 10 4 Hz. (a) Quelle est la distance entre les pics 2 cm/s
des ondulations du vinyle si l’aiguille se trouve à
14,5 cm du centre ? (b) Quelle est la longueur d’onde
1 cm
du son enregistré ? La vitesse de propagation du son
est de 340 m/s.
2 cm 1 cm 1 cm
E5. (I) Un séisme engendre deux types d’ondes sismiques
qui se propagent à travers le globe. Les ondes P
se propagent à 8 km/s et les ondes S se propagent à Figure 2.37
5 km/s. Ces ondes sont détectées par une station Exercice 11.
exercices 79
E12. (I) La fonction d’onde d’une impulsion est donnée par où x et y sont tous deux en centimètres et t, en
5 secondes. Déterminez : (a) le module de la vitesse
y( x, t) = maximale d’une particule du milieu ; (b) le module
2 + ( x − 2 t )2
de la vitesse d’une particule pour x = 1,5 cm et
où x et y sont tous deux en centimètres et t est en
t = 0,25 s ; (c) le module de l’accélération maximale
secondes. Tracez cette fonction de x = 0 à 10 cm
d’une particule ; (d) l’accélération pour x = 1,5 cm et
pour : (a) t = 2 s ; (b) t = 3 s. (c) La fonction mathé-
t = 0,25 s. (e) Tracez le graphe de y en fonction de x
matique choisie décrit-elle réellement une impul-
lorsque t = 0,25 s sur un intervalle pour x qui permet
sion ? Quelle largeur a l’impulsion sur la corde ?
de vérifier le signe de l’accélération trouvée en (d).
E13. (I) À t = 0, la forme d’une impulsion est donnée par
E18. (II) La fonction d’onde d’une onde sinusoï-
2 × 10−3 dale progressive sur une corde est
y( x, 0) =
4 − x2 y(x, t) = 0,03 cos(2,4x − 12t + 0,1)
où x et y sont en mètres. Quelle est la fonction d’onde où x et y sont tous deux en centimètres et t, en
de l’impulsion si la vitesse de propagation est de 12 m/s secondes. Déterminez : (a) la fréquence ; (b) la vitesse
dans le sens des x négatifs ? de propagation de l’onde ; (c) l’amplitude ; (d) la
E14. (I) La figure 2.38 représente une onde sinusoïdale vitesse des particules pour x = 15 cm et t = 0,2 s ;
progressive à l’instant t = 0,3 s. La longueur d’onde (e) le module de l’accélération maximale d’une par-
est de 7,5 cm et l’amplitude est de 2 cm. Si la crête P ticule du milieu.
se trouve en x = 0 à t = 0, écrivez la fonction d’onde
E19. (I) Parmi les fonctions suivantes, lesquelles repré-
sous la forme de l’équation 2.8. On suppose que
sentent des ondes progressives ?
l’onde voyage vers les x positifs.
x
(a) A sin 2 π t − (b) A cos[( kx − ωt )2 ]
y v
(d) Ae[ −σ ( x − vt )
2]
P (c) A sin[( kx )2 − (ωt )2 ]
(e) A( x + vt )3 (f) Ae−αt cos( kx − ωt )
t = 0,3 s
2 cm
E20. (I) Une onde sinusoïdale progressive a une longueur
x d’onde de 20 cm et une période de 0,02 s. Détermi-
1,2 nez la différence de phase : (a) entre deux points dis-
cm tants de 8 cm ; (b) en un point donné mais entre deux
instants séparés par 0,035 s. (c) En supposant que
A = 1 cm et que ϕ = 0, tracez le graphe de y en fonc-
tion de x pour x allant de 0 à λ , afin de visualiser la
Figure 2.38
réponse trouvée en (a). (d) Tracez ensuite le graphe
Exercice 14.
de y en fonction de t pour t allant de 0 à T, afin de
E15. (II) La fonction d’onde d’une onde sinusoïdale visualiser la réponse trouvée en (b).
progressive sur une corde est donnée par
y(x, t) = A sin(kx − ω t). (a) Quelle est la pente de la E21. (I) La fonction d’onde d’une onde sinusoïdale pro-
corde en un point quelconque x et au temps t ? gressive est
(b) Quelle relation peut-on établir entre la pente y(x, t) = 0,02 sin(0,4x + 50t + 0,8)
maximale, la vitesse de propagation de l’onde et la où x et y sont en centimètres et t, en secondes. Déter-
vitesse maximale d’une particule ? minez : (a) la longueur d’onde ; (b) la constante de
phase ; (c) la période ; (d) l’amplitude ; (e) la vitesse
E16. (II) La fonction d’onde d’une onde sinusoïdale pro-
de propagation de l’onde ; (f) la vitesse d’une particule
gressive est donnée par
pour x = 1 cm et t = 0,5 s.
y(x, t) = 3,2 cos(0,2x − 50t)
où x et y sont en centimètres et t, en secondes. E22. (I) La fonction d’onde d’une onde sinusoïdale pro-
Tracez y en fonction de x à t = 0 et t = 0,1 s. À l’aide gressive est
des tracés, trouvez : (a) la vitesse de propagation de x
y = 0, 04 sin − 2 t
l’onde ; (b) la distance entre des points dont les 5
phases diffèrent de 2π /3 rad. où x et y sont en mètres et t, en secondes. Détermi-
E17. (II) Une onde sinusoïdale progressive sur une corde nez : (a) la longueur d’onde ; (b) la période ; (c) la
est donnée par vitesse de propagation de l’onde.
π
y( x, t ) = 2, 4 cos ( 0, 5 x − 40 t ) E23. (II) Une onde sinusoïdale progressive se
20 propageant dans le sens des x négatifs a une longueur
exercices 81
2.10 équation d’onde densité de masse linéique de la corde vaut 20 g/m,
quelle doit être la puissance moyenne fournie par
E37. (I) Les fonctions d’onde suivantes vérifient-elles
l’oscillateur qui la génère ?
l’équation d’onde ?
(a) Ae[ −σ ( x − vt ) ]
2
(b) A ln[B(x − vt)] E40. (I) Un oscillateur mécanique fournit 3 W sous une
fréquence de 30 Hz à un fil de longueur 15 m et de
E38. (I) Démontrez explicitement que la fonction d’onde
masse 45 g. Si le module de la tension vaut 40 N,
d’une onde stationnaire
quelle est l’amplitude des ondes produites ?
y(x, t) = A sin(kx) cos(ω t)
vérifie l’équation d’onde linéaire. E41. (II) Des ondes sinusoïdales progressives d’amplitude
0,8 mm se propagent à 60 m/s le long d’une corde de
densité de masse linéique 3,5 g/m. Un oscillateur
2.11 propagation de l’énergie sur une corde de 50 Hz est relié à une extrémité de la corde.
E39. (I) Une onde sinusoïdale progressive se propageant (a) Quelle est la puissance moyenne fournie par
sur une corde a une amplitude de 1,5 cm, une lon- l’oscillateur ? (b) Quelle est la tension nécessaire
gueur d’onde de 40 cm, et se propage à 30 m/s. Si la pour doubler la puissance à la même fréquence ?
À moins d’indication contraire, dans les exercices et les l’une de l’autre. Leur vitesse de propagation est de
problèmes qui suivent, l’expression « composante selon y 0,5 m/s. Dessinez l’impulsion résultante à t = 2 s.
de » est sousentendue lorsque l’on parle de la vitesse et de
l’accélération d’une particule. De même, l’expression
« module de » est sousentendue lorsqu’il est question de la
vitesse de propagation d’une onde. x (m)
−2 −1 0 1 2 3
exercices suppLémentaires 83
un déphasage de 2 π /3, quelle est l’amplitude de E70. (I) Une corde de guitare est accordée de telle sorte
l’onde résultante ? (b) Quel déphasage donnerait à que la fréquence fondamentale est de 238 Hz lorsque
l’onde résultante une amplitude de 3,00 mm ? le module de la tension est de 280 N. Quel doit être
le module de la tension si la note juste a une fré-
2.8 et 2.9 ondes stationnaires quence fondamentale de 241 Hz ?
E62. (II) Deux fils ont la même longueur, sont faits du E71. (I) Un bloc de 0,5 kg est attaché à une corde passant
même métal et sont fixés à leurs extrémités. Les par une poulie située à 1,4 m de son autre extré-
rayons sont r 1 = 0,7 mm et r 2 = 0,5 mm. (a) Quel est mité fixe (figure 2.7, p. 50). Si la densité de masse
le rapport des fréquences fondamentales f 2/f 1 si les linéique de la corde est de 1,6 g/m, quelle est la fré-
fils sont soumis à la même tension ? (b) Quel est quence du troisième harmonique ?
le rapport des modules des tensions F 2/F 1 si les fils E72. (I) La fonction d’onde d’une onde stationnaire est
ont la même fréquence fondamentale ? y = 4 × 10−3 sin(2,09x) cos(60t)
E63. (I) Une corde de guitare de 60 cm résonne dans où x et y sont en mètres et t, en secondes. Trouvez :
son deuxième harmonique avec une fréquence de (a) la distance entre les nœuds ; (b) la vitesse d’une
800 Hz. (a) Quelle est la vitesse de propagation des particule à x = 0,8 m et t = 0,12 s.
ondes sinusoïdales progressives le long de la corde ?
E73. (II) Les fonctions d’onde de deux ondes voyageant
(b) Si le module de la tension est de 350 N, quelle est
sur une corde sont
la masse de la corde ?
y1 = 0,03 sin[π (2x + 10t)]
E64. (I) Une corde de guitare de 60 cm ayant une masse y 2 = 0,03 sin[π (2x − 10t)]
de 1,2 g est fixée aux deux extrémités. Cette corde
où x et y sont en mètres et t, en secondes. (a) Écrivez
résonne dans son troisième harmonique avec une
la fonction d’onde de l’onde stationnaire. (b) Trouvez
amplitude maximale de 2 mm. La vitesse de propa-
la position des deux nœuds les plus près de x = 0
gation des ondes sinusoïdales progressives le long
(pour x > 0). (c) Trouvez la position des deux ventres
de la corde est de 420 m/s. (a) Quelles sont la lon-
les plus près de x = 0 (pour x > 0). (d) Trouvez
gueur d’onde et la fréquence de l’onde stationnaire ?
l’amplitude maximale à x = λ /8.
(b) Écrivez la fonction d’onde de l’onde stationnaire.
(c) Décrivez les deux ondes sinusoïdales progressives E74. (II) Une corde transporte une onde stationnaire dont
qui ont servi à produire cette onde stationnaire. l’amplitude maximale est de 6 mm. La vitesse de pro-
pagation de l’onde le long de la corde est de 15,4 m/s.
E65. (I) Une corde de piano a une fréquence fondamen-
La corde redevient droite toutes les 12 ms. Écrivez
tale de 180 Hz. Lorsqu’elle est enveloppée de ruban,
la fonction d’onde des deux ondes sinusoïdales pro-
sa densité de masse linéique double. Quelle nouvelle
gressives qui composent cette onde stationnaire.
fréquence fondamentale en résultera si la tension et
la longueur demeurent inchangées ? E75. (II) Deux cordes, fixées aux deux extrémités, ont la
même longueur et sont faites du même métal. La
E66. (I) La fréquence fondamentale de la corde d’une
corde 1 a une fréquence fondamentale de 320 Hz,
guitare est de 110 Hz. Sa longueur est de 60 cm.
alors que la corde 2, dont l’aire de la section est le
(a) Quelle est la vitesse de propagation d’une onde
double de celle de la corde 1, a une fréquence fonda-
sinusoïdale progressive sur cette corde ? (b) Si la
mentale de 400 Hz. Quel est le rapport du module
densité de masse linéique de cette corde est de 3 g/m,
des tensions F 2/F 1 des cordes ?
quel est le module de sa tension ?
E76. (II) Un fil d’acier de 0,5 mm de diamètre et de 60 cm
E67. (I) La corde d’une guitare produisant le sol a une
de longueur est fixé aux deux extrémités. Le troi-
longueur de 60 cm et une fréquence fondamentale
sième harmonique a une fréquence de 600 Hz. Quel
de 196 Hz. De quelle longueur doit-on raccourcir
est le module de la tension dans le fil ? La masse
cette corde, en appuyant dessus, pour entendre un
volumique de l’acier est 7860 kg/m 3.
do de fréquence fondamentale 262 Hz ?
E77. (II) Trouvez la position des deux premiers nœuds
E68. (I) Une corde de 20 g mesurant 2,5 m de longueur
(x > 0) de l’onde stationnaire résultant de la super-
est fixée aux deux extrémités. Quelle est la fré-
position des deux ondes suivantes :
quence des trois premiers modes d’oscillation propre
de l’onde stationnaire si le module de la tension dans y1 = A sin(8,4x − 50t)
la corde est de 51,2 N ? y 2 = A sin(8,4x + 50t + π /3)
E69. (I) La fréquence du troisième harmonique d’une où x et y sont en mètres et t, en secondes.
corde de 60 cm de long, fixée aux deux extrémités, E78. (II) Une corde de longueur L, de densité de masse
est de 750 Hz. Quelle est la densité de masse linéique linéique μ et soumise à une tension F a une fréquence
de cette corde si le module de la tension est de 145 N ? fondamentale f 1. Quelle est sa nouvelle fréquence
Problèmes
À moins d’indication contraire, dans les problèmes qui P5. (II) Soit une onde sinusoïdale progressive de faible
suivent, l’expression « composante selon y de » est sous- amplitude sur une corde. Sous l’action de l’onde, la
entendue lorsque l’on parle de la vitesse et de l’accélération corde se déplace vers le haut (figure 2.42). (a) Mon-
d’une particule. De même, l’expression « module de » est trez que la puissance fournie par le côté gauche au
sous- entendue lorsqu’il est question de la vitesse de pro- côté droit est
pagation d’une onde. ∂y ∂y
P = −F
P1. (II) La contrainte de traction sur un fil d’acier est ∂x ∂t
égale à 2 × 10 8 N/m 2 . Quelle est la vitesse des ondes (b) Utilisez l’expression y(x, t) = A sin(kx − ω t) pour
sinusoïdales progressives sur le fil ? La masse volu- trouver la puissance moyenne transmise le long de la
mique de l’acier est de 7860 kg/m 3. corde. Comparez votre résultat avec l’équation 2.19.
P2. (I) (a) Montrez que, si le module de la tension F sur
une corde varie d’une petite quantité DF, la variation
v
relative de fréquence d’une onde stationnaire Df/f est
donnée par
Df DF F ∂ y/∂ t
= 0, 5
f F
(b) Une corde vibre dans son mode fondamental à
400 Hz. Si l’on diminue la tension de 3 %, quelle est Figure 2.42
la nouvelle fréquence fondamentale ? (c) Quelle est, Problème 5.
en pourcentage, la variation de tension requise pour
P6. (II) Une corde de masse M et de longueur L pend
faire varier la fréquence fondamentale d’une corde
verticalement. Montrez que le temps nécessaire pour
de 260 Hz à 262 Hz ?
qu’une impulsion se propage de l’extrémité infé-
P3. (I) Au milieu d’une corde fixée à ses deux extrémi- rieure à l’extrémité supérieure est T = 2 L /g , où g
tés, on place un morceau de fil léger, courbé en est le champ gravitationnel.
forme de V inversé. En supposant que la corde vibre
à sa fréquence fondamentale f 1, pour quelle ampli- P7. (I) Montrez que la puissance instantanée transmise
tude A de l’onde stationnaire le fil va-t-il cesser le long d’une corde par une onde sinusoïdale pro-
d’être en contact avec la corde ? gressive d’amplitude A est maximale lorsque le
déplacement y = 0 et minimale lorsque y = ±A.
P4. (I) La corde sol (196 Hz) d’une guitare est longue
de 64 cm. Trouvez les positions des touches corres- P8. (II) Une corde de longueur L et de densité de masse
pondant aux notes suivantes : la (220 Hz) ; si (247 linéique μ est soumise à une tension de module F.
Hz) ; do (262 Hz) ; ré (294 Hz). La corde est fixée à une extrémité et peut glisser sur
Problèmes 85
une tige sans frottement à l’autre extrémité. Quelles P13. (I) Montrez que la puissance moyenne transmise le
sont les fréquences de mode d’oscillation propre long d’une corde peut s’écrire sous la forme
(onde stationnaire) ? (Indice : L’extrémité libre est P = ηv
un ventre.)
où η est la densité d’énergie linéique (énergie par
P9. (I) Un fil subit un étirement de L à L + DL. Montrez unité de longueur) et v est la vitesse de propagation
que la vitesse des ondes sinusoïdales progressives est de l’onde.
E DL
v= P14. (II) Un réseau linéaire de particules est constitué
ρ L par des particules de masse identique m reliées entre
où E est le module de Young (voir le chapitre 14 du elles par des ressorts identiques de constante k
tome 1) et ρ est la masse volumique du fil. (figure 2.43). La position d’équilibre de la nième par-
P10. (II) Montrez que, pour une onde stationnaire le long ticule est xn = na. (a) s n étant le déplacement,
d’une corde (équation 2.14), l’énergie cinétique supposé horizontal, à partir de l’équilibre de la
moyenne par unité de longueur et l’énergie poten- nième masse, montrez que
tielle par unité de longueur sont données par d 2 sn
m = k ( sn + 1 + sn − 1 − 2 sn)
dK dt 2
= µ (ω A)2 sin 2 kx
dx moy (b) Montrez que sn = A sin(kxn − ω t) est une solution
dU de cette équation différentielle à la condition que
= F ( kA)2 cos 2 kx
dx moy 4k ka
ω2 = sin 2
P11. (II) Considérons une onde stationnaire sur une m 2
corde de longueur L fixée aux deux extrémités, (Indice : Il vous faut utiliser les identités trigonomé-
dont la forme est donnée à l’équation 2.14. (a) Mon- triques de l’annexe B.)
trez que l’énergie mécanique moyenne sur toute la
corde s’écrit
E = μ (ω A)2 L n−2 n−1 n n+1 n+2
où μ est la densité de masse linéique et ω est la
fréquence angulaire. (b) Montrez que l’énergie
a
mécanique entre deux nœuds a pour valeur
E = 2π 2μ A 2fv
Figure 2.43
(Faites d’abord le problème P10.)
Problème 14.
P12. (II) Une corde de guitare de longueur 60 cm et
de masse 2 g est soumise à une tension de module P15. (II) (a) Montrez que la vitesse des ondes transver-
200 N. Elle vibre dans son mode fondamental. sales sur un Slinky de masse m et de constante de
L’amplitude initiale de 1 mm chute de 10 % en 0,1 s rappel k est L k /m , où L, la longueur du ressort
et 50 % de la diminution d’énergie correspondante tendu, est très supérieure à la longueur du ressort non
est dissipée sous forme d’énergie sonore. Détermi- tendu. (b) Montrez que le temps mis par une impul-
nez la puissance moyenne rayonnée. Que deviennent sion pour se propager sur toute la longueur du Slinky
les 50 % restants ? (Faites d’abord le problème P11.) est indépendant de la longueur.
probLèmeS SUppLémenTaireS
À moins d’indication contraire, dans les problèmes qui où x est en mètres et t, en secondes. (a) Pour quelle
suivent, l’expression « composante selon y de » est sous valeur de la position x le déplacement résultant des
entendue lorsque l’on parle de la vitesse et de l’accélération deux ondes est-il toujours nul ? (b) Quel est l’ins-
d’une particule. De même, l’expression « module de » est tant t pour lequel le déplacement résultant des deux
sous entendue lorsqu’il est question de la vitesse de pro ondes équivaut partout à zéro ? (Indice : Choisissez
pagation d’une onde. adéquatement x et t.)
P16. (II) Deux fonctions d’onde dans un milieu sont don- P17. (I) Une onde sinusoïdale progressive voyage à 25 m/s
nées par dans le sens des x négatifs le long d’une corde. La
1 période est de 20 ms. À x = 0 et t = 0, la vitesse
y1 = d’une particule est de −2 m/s et son déplacement ver-
2 + ( 2 x − 3t )2
tical est de 3 mm. Écrivez la fonction d’onde y(x, t).
−1
y2 =
2 + ( 2 x + 3t − 6 )2
SOMMAIRE
3.1 La nature des ondes sonores 3.5 L’intensité du son
3.2 Les ondes sonores stationnaires résonantes 3.6 Les ondes sonores : notions avancées
3.3 L’effet Doppler 3.7 Les séries de Fourier
3.4 Les battements
Cette image exceptionnelle permet de voir l’onde de choc
acoustique, de forme conique, causée par le passage d’une balle
de fusil. Une telle onde de choc se produit chaque fois qu’un objet
voyage dans un milieu à une vitesse qui excède la vitesse du son.
Il s’agit d’un des phénomènes que nous apprendrons à décrire
dans ce chapitre.
Nous avons mentionné au chapitre précédent que le son est une onde méca
nique. Bien qu’on ne constate visuellement aucune oscillation du milieu de pro
pagation au passage du son, on doit représenter ce phénomène comme une
onde : il véhicule avec lui de l’énergie, mais ne s’accompagne pas d’un transfert
de masse. De plus, le son ne peut pas se propager dans le vide. Enfin, il doit être
produit par une source qui vibre, exactement comme les ondes sur une corde.
Ce chapitre porte spécifiquement sur des phénomènes faisant intervenir des ondes
sonores dans les fluides, comme l’air ou l’eau. Nous y appliquerons des outils
présentés au chapitre précédent. À la section 3.1, nous décrirons l’onde sonore
et nous verrons notamment un modèle microscopique qui permet de la représen
ter. À la section 3.2, nous constaterons que le son peut former des ondes sta
tionnaires résonantes dans des tuyaux et qu’elles sont analogues à celles dans
une corde que nous avons étudiées à la section 2.9. De plus, nous nous penche
rons sur deux nouveaux phénomènes, valables pour toutes les ondes méca
niques : l’effet Doppler (section 3.3) et les battements (section 3.4). Enfin, nous
traiterons de l’échelle de décibels mesurant l’intensité du son à la section 3.5.
3.1 La nature des ondes sonores
On peut différencier les sons selon leur fréquence. Les jeunes gens en bonne
santé peuvent entendre tous les sons dont la fréquence est comprise entre 20 Hz
et 20 000 Hz environ ; ces derniers sont donc qualifiés de sons audibles. Les
sons inaudibles de fréquence inférieure à 20 Hz sont appelés infrasons. Ils sont
produits notamment par les tremblements de terre, par le tonnerre et par les
vibrations des machines lourdes. Les éléphants peuvent entendre des infrasons.
Les ultrasons, de fréquence supérieure à 20 000 Hz, sont utilisés par les
chauvessouris et les marsouins pour repérer les objets. Les chiens peuvent
entendre des ultrasons jusqu’à 60 000 Hz et certaines chauvessouris, jusqu’à
100 000 Hz.
90 chapitre 3 • Le son
Un modèle microscopique du son
Quand une onde mécanique se propage, les éléments du milieu subissent un
déplacement. Dans le cas d’une onde sonore dans un fluide, chaque élément est
un petit volume de fluide (et non une molécule). Pour comprendre le fonction
nement d’une onde sonore, nous allons construire un modèle microscopique
du fluide.
Considérons d’abord un fluide à l’équilibre. D’un point de vue macroscopique,
sa pression et sa densité sont uniformes et il semble immobile. Néanmoins, d’un
point de vue microscopique, on ne peut pas le représenter comme un ensemble
de molécules immobiles. En effet, un tel modèle erroné ne pourrait pas expli
quer que le fluide exerce une pression sur les surfaces avec lesquelles il est en
contact. Un modèle adéquat considère que les molécules qui composent ce
fluide sont nécessairement animées de mouvements aléatoires très rapides et
subissent des collisions. La pression, propriété macroscopique, est alors expli
quée comme l’effet moyen de cette agitation intense des molécules, propriété
microscopique (voir le chapitre 18 du tome 1).
La « particule du milieu », qui oscille lors du passage d’une onde dans un fluide,
doit donc être un élément de volume de ce fluide, assez petit pour que sa taille
soit négligeable comparativement à l’amplitude et à la longueur d’onde, mais
assez grand pour contenir des millions de molécules. En d’autres termes, c’est
un large groupe de molécules qui oscille. Du point de vue d’une molécule, ce
mouvement d’ensemble se superpose au mouvement aléatoire qui animait déjà
cette molécule en l’absence d’onde.
Lors du passage d’une onde sonore, les oscillations d’un élément de volume du
fluide sont tout à fait analogues à celles que subissaient les segments de corde
étudiés au chapitre précédent, sauf qu’elles sont longitudinales plutôt que trans-
versales. En effet, contrairement à une corde, un fluide n’offre qu’une résistance
à la compression et non au cisaillement. En d’autres termes, un fluide a une
réponse élastique si on le compresse, mais pas si on tente de le « tordre ».
Comme une force de compression est parallèle à l’oscillation, elle transmet une
onde longitudinale.
Les déplacements des éléments de volume donnent naissance à des fluctuations
périodiques de la densité du fluide et donc de la pression. Dans le cas des ondes
sonores se propageant dans l’air, les fluctuations de pression sont de l’ordre de
1 Pa (1 N/m 2), alors que la pression atmosphérique normale est de 101,3 kPa,
soit environ 105 fois plus grande. Le milieu est donc très peu perturbé par le
passage de l’onde. Dans ces conditions, on peut considérer que les ondes sonores
sont des ondes linéaires, c’estàdire qu’elles obéissent au principe de super
position linéaire (voir la section 2.6).
La figure 3.2 représente le cône d’un hautparleur à l’extrémité gauche d’un
tuyau ouvert. En se déplaçant vers l’avant, le cône produit une compression,
c’estàdire une augmentation de pression audessus de la valeur d’équilibre P 0
(une variation DP > 0, atteignant DP = DPmax). Lorsqu’il se déplace vers
l’arrière, le cône produit une raréfaction, c’estàdire une diminution de pres
sion par rapport à P 0 (une variation DP < 0, atteignant DP = −DPmax). Des
volumes de gaz adjacents pouvant exercer une force les uns sur les autres
(ce qu’on explique par des collisions entre les nombreuses molécules qu’ils
contiennent), ces compressions et ces raréfactions sont en mesure de se propa
ger, formant une onde sonore le long du tuyau. N’oublions pas que c’est l’onde
(c’estàdire la perturbation par rapport à l’équilibre), et non les éléments de
volume, qui se déplace le long du tuyau. Après le passage de l’onde, le milieu
retrouve sa position initiale d’équilibre.
Pression
a b c d
P0 + ∆Pmax
∆P > 0
P0 x
∆P < 0
P0 − ∆Pmax
Un instant fixe de l’onde
92 chapitre 3 • Le son
La vitesse du son dans l’air
À une température donnée, la vitesse de propagation du son* dans l’air ne
dépend pas de la pression. Sa valeur en fonction de la température absolue T
(mesurée en kelvins, K) peut être estimée par (voir l’exemple 17.8 du tome 1)
v ≈ 20 T (3.1)
Pour trouver T, on ajoute 273° à la valeur de la température exprimée en degrés
Celsius. Par exemple, à 20 °C, T = 293 K et on trouve v = 20 293 = 342 m/s.
exemple 3.1
On peut représenter le tympan humain comme un sys Sous l’effet de l’onde sonore, la pression dans le conduit
tème blocressort forcé où m = 25 mg et où la constante auditif oscille à une fréquence de 2300 Hz. Le tympan
de rappel k est à déterminer. La température est de subit donc une force externe périodique, exercée par
25 °C. (a) Si le tympan répond à l’arrivée d’une onde l’air, dont la fréquence est de 2300 Hz. Une deuxième
sonore sinusoïdale pour laquelle λ = 15 cm, à quels force externe est due au fait que la vibration du tympan
mécanismes réels peuton faire correspondre, dans le entraîne le mouvement des osselets de l’oreille interne.
modèle, la force externe et l’amortissement ? (b) Si le Mais ce processus fait en sorte que le tympan cesse de
tympan répond plutôt à un petit choc, on observe vibrer dès qu’on supprime l’onde sonore : il correspond
qu’il oscille à 1000 Hz, en perdant toute amplitude à l’amortissement.
en quelques cycles. Estimer k. Quelle supposition (b) Quand une onde sonore est présente, elle détermine
fautil faire ? la fréquence d’oscillation du tympan. Mais quand le
tympan subit un petit choc, on suppose qu’il oscille
Solution à sa fréquence de résonance ω0 = k /m. On a donc
(a) L’onde sonore incidente a une vitesse v ≈ 20 T = k20= 298 = 345 m/s
987 N/m.
v ≈ 20 T = 20 298 = 345 m/s. Sa fréquence est donc Nous avons aussi supposé que l’amortissement ne
f = v/λ = (345 m/s)/(0,15 m) = 2300 Hz modifie la fréquence que de façon négligeable. En
pratique, il faudrait supprimer les osselets pour mesu
rer la fréquence propre du tympan.
* Pour ne pas alourdir le texte, nous utiliserons dorénavant dans ce chapitre l’expression « vitesse
du son » pour désigner le module v de cette quantité.
exemple 3.2
Calculer le module de la vitesse de propagation Solution
des ondes longitudinales : (a) dans l’eau, sachant qu’à (a) D’après l’équation 3.2a, on a
cette pression le module de compressibilité de l’eau est
de 2,1 × 10 9 N/m 2 et que sa masse volumique est de K 2, 1 × 10 9 N/m 2
v= = = 1, 45 × 10 3 m/s
103 kg/m 3 ; (b) dans l’air à 1 atm, sachant que le module ρ 10 3 kg/m 3
de compressibilité de l’air est K = 1,41 × 105 N/m 2 et
(b) Dans l’air
que sa masse volumique est de 1,29 kg/m 3.
K 1, 41 × 10 5 N/m 2
v= = = 331 m/s
ρ 1, 29 kg/m 3
94 chapitre 3 • Le son
Comme le montre cette figure, le concept de front d’onde s’applique à toutes
les ondes en deux ou trois dimensions, qu’il s’agisse de son ou non. Il s’applique
aussi aux ondes électromagnétiques. Nous avions d’ailleurs déjà tracé des fronts
d’onde à la figure 2.21 (p. 62).
* on pourrait dire que l’onde « de pression » n’a pas subi d’inversion, mais c’est l’inversion des dépla-
cements qui détermine que la réflexion est dure. Pour s’en convaincre, rappelons que la variation
de pression dans une onde sonore est analogue à la pente de la corde dans une onde se propa-
geant dans une corde. or, lors d’une réflexion dure dans une corde, on constate aussi que le début
de l’impulsion a la même pente ∂ y/ ∂ x avant et après la réflexion dure.
* Cette fois, il y a inversion de l’onde « de pression », mais c’est l’absence d’inversion des déplace-
ments qui détermine que la réflexion est molle. Dans une corde, on observe aussi que le bord
d’attaque de l’impulsion a une pente ∂ y/∂ x de signe opposé après une réflexion molle.
96 chapitre 3 • Le son
instrument de musique quelconque, on peut prédire un bon nombre de résultats
fidèles à l’expérience, comme nous le verrons cidessous.
x
Fréquences de résonance d’un tuyau fermé
nv
fn = (n = 1, 3, 5, …) (3.3)
4L Figure 3.6
(a) Le mode fondamental dans un tuyau
fermé. L’extrémité fermée est un nœud
(a) (b) (c) de déplacement et un ventre de pression.
Les particules illustrées correspondent aux
Premier Deuxième Troisième déplacements représentés par les flèches
mode mode mode pleines ; les flèches en pointillé montrent
ce que serait le déplacement à t = T/2.
(b) Déplacement des éléments de volume.
(c) Variation de la pression en fonction
de la position x dans le tuyau. Les courbes
Fondamental 3e harmonique 5e harmonique continues décrivent la situation à t = 0 ;
f1 = vv 3v
f3 = 3v 5v
f5 = 5v celles en pointillé, la situation à t = T/2.
4L
4L 4L
4L 4L
4L
Figure 3.7
Les trois premiers modes de résonance dans un tuyau fermé de longueur L. Pour chaque mode,
on a superposé l’équivalent des parties (a) et (b) de la figure 3.6. Les courbes continues et en
pointillé représentent les déplacements longitudinaux à une demipériode d’intervalle.
nv
fn = (n = 1, 2, 3, …) (3.4)
2L
Lorsqu’on étudie les tuyaux ouverts et fermés, il est important de bien faire la
Différence entre « harmonique » distinction entre « harmonique » et « mode ». Le numéro d’un harmonique cor
et « mode de vibration » respond au rapport entre la fréquence de l’harmonique et la fréquence fonda
mentale, tandis que les modes sont numérotés successivement à partir de 1. Ainsi,
la figure 3.7c illustre le troisième mode du tuyau fermé, qui correspond au
cinquième harmonique. On remarque que le cas du tuyau ouvert est plus simple
(figure 3.8), car le numéro du mode correspond au numéro de l’harmonique.
Les ondes stationnaires résonantes dans un tuyau s’atténuent plus facilement
que celles dans une corde si l’on supprime la source d’excitation. Cela est prin
cipalement dû au fait que la réflexion aux extrémités ouvertes d’un tuyau n’est
que partielle.
Un des défauts du modèle que nous venons de construire est de présupposer
que la réflexion à une extrémité ouverte est pure et qu’elle a lieu précisément à
cette extrémité. En mesurant expérimentalement les fréquences de résonance
de tuyaux de différents diamètres, on voit pourtant qu’elles sont toujours légè
rement inférieures aux fréquences prédites par les équations 3.3 et 3.4 et que
cet écart croît quand le tuyau a un plus grand diamètre. Cela indique que la
« longueur effective » des tuyaux est supérieure à leur longueur réelle, donc que
la réflexion doit se produire légèrement à l’extérieur du tuyau. Cette idée n’est
pas difficile à comprendre puisque la réflexion est expliquée par une interaction
entre l’air du tuyau et l’air hors du tuyau. On peut obtenir la longueur effective
d’un tuyau en ajoutant à sa longueur réelle une fraction (0,61) du rayon r de
chaque extrémité ouverte.
exemple 3.3
On fait varier la longueur d’une colonne d’air en modi place un diapason vibrant directement audessus de
fiant le niveau d’eau dans un tuyau (figure 3.9). On l’extrémité ouverte. Pendant que le niveau d’eau baisse,
98 chapitre 3 • Le son
on entend une première résonance lorsque la hauteur nv 1 × 340 m/s
f = = = 450 Hz
de la colonne d’air est égale à 18,9 cm et une deuxième 4L 4 × 0, 189 m
à 57,5 cm. Quelle est la fréquence du diapason ? On
On peut aussi trouver la réponse approchée en considé
suppose que le module de la vitesse du son est 340 m/s.
rant la deuxième situation (figure de droite) où n = 3 :
Figure 3.9 nv 3 × 340 m/s
f = = = 443 Hz
Un diapason placé devant 4L 4 × 0, 575 m
l’extrémité ouverte d’un
tuyau. On fait varier la
Si les deux réponses ne concordent pas parfai
longueur de la colonne d’air tement, c’est que les données de l’exemple font
en modifiant le niveau d’eau. référence à une situation réelle où l’extrémité ouverte
Le mode fondamental pour du tuyau ne correspond pas exactement à un ventre de
λ /2
une longueur donnée d’une
colonne d’air a la même
déplacement. Une solution plus précise consistera à uti
fréquence que le deuxième liser le fait que la différence des longueurs mesurées
mode d’une longueur correspond exactement à une demilongueur d’onde
différente (supérieure d’une du son.
demilongueur d’onde).
Ainsi,
Solution λ = 2(57,5 cm − 18,9 cm) = 77,2 cm
On nous donne le mode fondamental et le deuxième et la fréquence du diapason vaut
mode (troisième harmonique) d’un tuyau fermé v 340 m/s
f = = = 440 Hz
(figure 3.9). On pourrait calculer la fréquence appro- λ 0, 772 m
chée du diapason en utilisant l’équation 3.3. (Vous ne devrez pas vous préoccuper des corrections
En effet, dans la première situation (figure de gauche), d’extrémités dans les exercices ni dans les problèmes, à
on a, avec n = 1, moins que la question ne soit expressément posée.)
exemple 3.4
Le conduit auditif d’une oreille a une longueur de f 1 = v/λ1 = 3420 Hz
2,5 cm. Estimer la fréquence de son mode fondamental Cette fréquence est proche de celle à laquelle la sensi
à une température de 20 °C. bilité de l’oreille est maximale. (On obtient une fré
Solution quence encore plus proche si on tient compte du fait
que la partie la plus étroite du pavillon prolonge un peu
Le conduit auditif est ouvert vers l’extérieur,
la longueur du conduit auditif.) En créant une réso
mais il est fermé à l’autre extrémité par le tympan.
nance, le canal auditif agit comme un amplificateur qui
On doit donc le modéliser comme un tuyau fermé. On
maximise les variations de pression là où se situe le
néglige le fait qu’il n’est pas rectiligne et que sa section
tympan (rappelons que le fond du tuyau est un ventre
n’est pas parfaitement uniforme.
de pression). Le sujet connexe cidessous revient sur le
Pour un tuyau fermé, λ1 = 4L = 10,0 cm. À 20 °C, la fonctionnement de l’oreille.
vitesse du son est de 342 m/s (voir la section 3.1). Ainsi,
la fréquence du mode fondamental est
exemple 3.5
Quand on prononce un son « e » prolongé, le larynx et vocales (voir le sujet connexe cidessous). On repré
la bouche forment un tuyau de section relativement sente donc l’ensemble « larynx et bouche » comme un
uniforme et d’une longueur de 14 cm. Quelle est la fré tuyau fermé.
quence de cette voyelle ?
La longueur d’onde au mode fondamental est
Solution λ = 4L = 56 cm
L’extrémité correspondant à la bouche est évi
La fréquence est donc
demment ouverte alors que celle correspondant
au larynx est en grande partie obstruée par les cordes f = v/λ = (340 m/s)/(0,56 m) = 607 Hz
On note que, pour des valeurs constantes de vO et vS, cette équation donne une
valeur constante de f ′. C’est en effet ce qui se produit si les mouvements de la
source et de l’observateur ont tous lieu le long d’une même droite. Cette équa
tion ne permet pas de décrire la transition graduelle de fréquence qu’on mesure
quand une source sonore en mouvement rapide passe à côté de l’observateur.
On peut toutefois l’appliquer en première approximation en définissant vO et
vS comme la valeur instantanée des composantes de vitesse le long de la droite
qui relie O et S.
exemple 3.6
Une voiture de police roule à 50 m/s dans le même sens (b) À la figure 3.16b, le mouvement de l’observateur
qu’une camionnette qui roule à 25 m/s. La sirène de a tendance à augmenter la fréquence entendue, alors
la voiture de police a une fréquence de 1200 Hz. que celui de la source a tendance à la diminuer. Par
Quelle est la fréquence entendue par le conducteur de conséquent,
la camionnette lorsque la voiture de police se trouve :
v + vO
(a) derrière lui ; (b) devant lui ? On suppose que le f′ = f
module de la vitesse du son est égal à 340 m/s. v + vS
365 m/s
= (1200 Hz) = 1123 Hz
Solution 390 m/s
(a) Il faut considérer séparément l’effet de l’obser
(a)
vateur et celui de la source. À la figure 3.16a,
l’observateur (le conducteur de la camionnette) se S O
dirige en sens inverse de l’endroit où est située la source,
ce qui tend à diminuer la fréquence entendue. Dans
l’équation 3.7, le signe figurant au numérateur est donc (b)
négatif. La source, elle, se déplace vers l’observateur, ce O S
qui tend à augmenter la fréquence entendue. Le signe
figurant au dénominateur est donc négatif.
On a ainsi
Figure 3.16
v − vO (a) Le mouvement de la source a tendance à augmenter la
f′ = f
v − vS fréquence entendue ; le mouvement de l’observateur a tendance
à la diminuer. (b) Le mouvement de la source a tendance à
315 m/s
= (1200 Hz) = 1303 Hz diminuer la fréquence entendue ; le mouvement de l’observateur
290 m/s a tendance à l’augmenter.
exemple 3.7
Supposons que l’automobile et la camionnette de v + vO 365 m/s
l’exemple 3.6 se déplacent l’un vers l’autre. Quelle est la f′ = f = (1200 Hz ) = 1510 Hz
v − vS 290 m/s
fréquence entendue par le conducteur de la camion
nette : (a) lorsque l’automobile s’approche ; (b) une fois (b) Les mouvements de la source et de l’observateur ont
que l’automobiliste l’a dépassé ? tous deux tendance à diminuer la fréquence entendue :
v − vO 315 m/s
Solution f′ = f = (1200 Hz ) = 969 Hz
v + vS 390 m/s
(a) Les mouvements de la source et de l’observateur ont
tous deux tendance à augmenter la fréquence entendue :
Solution f″ − f
vg = v
f″+ f
Lors d’une réflexion, on peut considérer que l’objet
qui réfléchit l’onde est une « source » qui ne fait Puisque f ″ = f + 400, on trouve vg = 0,157 m/s.
que réémettre la fréquence reçue. Si l’objet réfléchissant Si le groupe de globules rouges ne se dirige pas
est en mouvement, la fréquence qu’il reçoit est celle que en ligne droite vers le dispositif, alors la valeur que
percevrait un observateur en mouvement avec elle. nous venons de trouver ne représente que la compo
Puisque la fréquence augmente, on déduit que le groupe sante de sa vitesse selon la droite qui le relie au dispo
de globules rouges ayant causé la réflexion se dirige à sitif. Ainsi, 0,157 m/s est la valeur minimale du module
la rencontre de l’impulsion sonore initiale envoyée par de sa vitesse. Cette valeur est typique d’une grosse
le dispositif. On fait d’abord l’hypothèse qu’il se déplace artère comme l’aorte. Un écoulement sanguin trop
en ligne droite vers cette dernière à une vitesse de rapide dans une artère donnée ou une vitesse non uni
module vg. On examinera ensuite le cas plus général. forme révèlent un problème. Une cause probable de tels
symptômes est une obstruction partielle de l’artère,
Un observateur en mouvement avec les globules rouges
appelée athérosclérose : la vitesse d’écoulement aug
percevrait la fréquence
mente comme dans un tuyau d’arrosage qu’on écrase.
v + vg
f′ = f
v
Fréquence de battements
fbat = f1 − f2 (3.8)
Bien que l’intensité varie, la fréquence entendue est constante : c’est fmoy.
Les battements peuvent servir à accorder les instruments de musique. Par
exemple, un accordeur de piano commence habituellement par la note la
(440 Hz) en faisant vibrer simultanément la corde la du piano et un diapason
émettant un son à 440 Hz. Si la corde n’émet pas exactement 440 Hz, l’accor
deur entendra des battements. Plus l’ajustement est précis, plus la fréquence des
battements est faible (plus les battements sont espacés dans le temps). Lorsque
l’accordeur ne perçoit plus de battements, il peut considérer que la corde est
correctement ajustée. Une fois cette première corde ajustée, il ajuste les autres
cordes « par oreille ».
Soulignons que l’analyse qui précède supposait que les deux ondes y 1 et y 2
avaient la même amplitude A. Si elles ont plutôt des amplitudes A1 et A 2 , l’onde
résultante présente quand même une modulation d’amplitude, de sorte qu’on
entend quand même des battements. La seule différence est que l’amplitude
n’oscille pas entre 0 et une valeur maximale (2A sur la figure 3.18) mais plutôt
entre A1 − A2 et A1 + A 2 . La fréquence des battements est la même.
Des animaux sont capables de détecter les battements dans des ondes élec
tromagnétiques. C’est le cas notamment de plusieurs espèces d’anguilles
électriques. Ces poissons émettent de faibles impulsions électromagnétiques et
détectent leurs échos pour se repérer dans l’espace et pour chasser. Si chaque
anguille émettait la même fréquence, il serait impossible de distinguer les échos
des émissions d’une autre anguille. Ainsi, quand deux animaux utilisent des
fréquences trop rapprochées, ils détectent les battements qui s’ensuivent et se
mettent ensuite à émettre une fréquence différente.
Figure 3.19 En médecine, on peut effectuer certains tests d’audition grâce au phénomène des
Les émissions otoacoustiques, quand on battements. En effet, en réponse à un stimulus, des cellules de l’oreille interne
les superpose à un signal produit par un émettent un son très faible. Quand on superpose ces émissions otoacoustiques
appareil, donnent lieu à des battements à un signal produit par l’appareil, on obtient des battements détectables avec
qui permettent de vérifier la santé de
des microphones ultrasensibles (figure 3.19). Les émissions otoacoustiques n’ont
l’oreille interne. La photo montre l’écran
d’un appareil capable d’effectuer de pas lieu quand l’oreille interne est endommagée, ce que l’on peut détecter même
telles mesures. si le patient est trop jeune pour collaborer à un test d’audition classique.
Définition de l’intensité
puissance transmise P
I = = (3.9)
aire A
Cette équation relie autant les valeurs instantanées I et P que les valeurs
moyennes correspondantes, Imoy et Pmoy. L’unité SI d’intensité est le watt par
mètre carré (W/m 2). Dans le cas particulier des ondes (sonores ou autres)
émises par une source ponctuelle, l’énergie rayonnée se propage uniformément
r
sur des fronts d’onde qui sont des surfaces sphériques (figure 3.20). On peut
alors obtenir l’intensité de l’onde en se servant de la puissance totale émise S
par la source. L’aire de la surface d’une sphère de rayon r étant égale à 4π r 2 ,
l’intensité à la distance r d’une source ponctuelle de puissance Pémise est
I
β = 10 log (3.12)
I0
1 W/m 2
β = 10 log −12 = 120 dB
10 W/m 2
L’écart de 1012 existant à 1 kHz entre l’intensité qui correspond au seuil d’audi Seuil d’audibilité 0
bilité et celle qui correspond au seuil de sensation douloureuse ne se traduit pas
Bruissement de feuilles 10
par un écart comparable sur le plan de la perception subjective de l’intensité du
son. Des expériences, réalisées pour la première fois par Alexander Graham Corridor calme 25
Bell (18471922), ont montré que, lorsque l’intensité réelle d’un son est multi Bureau 60
pliée par 10, l’intensité perçue ne fait que doubler. Ainsi, à une distance égale
entre deux chaînes stéréo, l’une émettant 1,5 W de puissance sonore et l’autre Conversation 60
une même intensité perçue. En effet, comme nous l’avons montré à l’exemple 3.4, 20
50
c’est aux environs de cette fréquence que le conduit auditif entre en résonance.
L’extrémité des courbes isosoniques est en pointillé, car cette partie est une esti Seuil
mation et non une mesure. La fréquence maximale perçue décroît beaucoup d’audibilité
0
ƒ (Hz)
avec l’âge du sujet. 101 10
2
10
3
10
4
10
5
On mesure l’intensité perçue en phones : par définition, à la fréquence de référence Figure 3.21
de 1 kHz, l’intensité perçue en phones est égale à l’intensité réelle en décibels ; Chaque courbe isosonique relie des
à toute autre fréquence, elle correspond à l’intensité pour laquelle l’intensité points pour lesquels l’intensité perçue
perçue est la même ; on peut lire cette intensité directement à la figure 3.21. est la même.
exemple 3.10
Le son émis par une source atteint un point donné dans I2
β2 − β1 = 10 log
l’espace avec une intensité I1. Quelle est l’augmentation I1
du nombre de décibels perçus au même point si on ajoute
Puisque I2 est causée par les deux sources ensemble,
une deuxième source identique à côté de la première ?
I2 = 2I1, d’où
Solution β2 − β1 = 10 log 2 = 3 dB
Si les intensités initiale et finale sont I1 et I2 , on a Par conséquent, doubler l’intensité correspond à une
I I augmentation de 3 dB. La plus petite variation de
β1 = 10 log 1 β2 = 10 log 2
I0 I0 niveau qui peut être détectée par l’oreille humaine est
d’environ 1 dB.
La différence de ces valeurs est [on rappelle que
log (A/B) = log A − log B] :
exemple 3.11
Un hautparleur émet une puissance acoustique de directions. À quelle distance de ce hautparleur l’inten
0,8 W. On suppose qu’il se comporte comme une source sité du son correspondelle à 85 dB ?
ponctuelle émettant uniformément dans toutes les
exemple 3.12
La puissance de sortie d’un amplificateur vaut 50 W à On aura donc
1 kHz et décroît de 1,5 dB à basse fréquence. Quelle
β1 = 10 log(P 1/P 0) β 2 = 10 log(P 2/P 0)
est sa puissance de sortie à basse fréquence ?
d’où
Solution β 2 − β1 = 10 log(P 2/P 1)
Puisque l’intensité et la puissance sont propor (voir l’exemple 3.10). Ici, P1 = 50 W et β2 − β1 = −1,5 dB,
tionnelles, on peut écrire l’équation 3.12 en terme d’où
de puissance : β = 10 log(P/P 0).
−1,5 = 10 log(P 2/50 W)
On trouve P 2 = (10−0,15)(50 W) = 35,4 W.
Puissance et intensité
Nous allons maintenant démontrer l’équation 3.11, qui donne l’intensité moyenne
d’une onde sonore en fonction de ses caractéristiques. Considérons une onde
exemple 3.13
À 1 kHz, l’intensité audible minimale, ou seuil d’audi Donc, p 0 = 2,96 × 10−5 Pa. (Notez que ce changement
bilité, est de 10−12 W/m 2 , alors que l’intensité maximale de pression est très inférieur à la pression atmo
tolérable sans douleur, ou seuil de sensation doulou sphérique normale de 101,3 kPa.) L’amplitude de dépla
reuse, est de 1 W/m 2 . Sachant que la masse volumique cement est égale à
de l’air est de 1,29 kg/m 3 et que le module de la vitesse
du son est de 340 m/s, calculer les amplitudes de la p0 2, 96 × 10−5 Pa
s0 = =
variation de pression et du déplacement pour : (a) le seuil ρωv (1, 29 kg/m 3)(6280 rad/s)(340 m//s)
d’audibilité ; (b) le seuil de sensation douloureuse. = 1, 07 × 10−11 m
Ce résultat est surprenant si on le compare à la taille
Solution d’un atome, voisine de 10−10 m ! L’oreille humaine est
D’après l’équation 3.22, le carré de l’amplitude de la donc très sensible.
variation de la pression est
(b) p20 = 2(1,29 kg/m 3)(340 m/s)(1 W/m 2), d’où l’on tire
p20 = 2 ρvI moy (i) p 0 = 29,6 Pa. (Ce n’est encore qu’une petite fraction
On peut déterminer l’amplitude du déplacement à partir de la pression à l’équilibre.) De cette valeur de p 0, on
de l’équation 3.20, p 0 = ρωvs 0, où ω = 2πf = 6280 rad/s. déduit s 0 = 1,07 × 10−5 m.
(a) D’après l’équation (i), on a
p20 = 2(1, 29 kg/m 3)(340 m/s)(10−12 W/m 2 )
= 877 × 10−12 Pa 2
Ce cas particulier ne fait intervenir que des fonctions sinus ; de plus, seuls les t
harmoniques impairs sont présents. Les trois premiers termes harmoniques
sont dessinés à la figure 3.26, chacun avec l’amplitude appropriée. Lorsqu’on
les superpose (figure 3.27a), on constate qu’il suffit de trois termes pour obtenir
une assez bonne représentation de F(t). La figure 3.27b illustre la représenta
tion obtenue avec 10 termes. (b)
F(t)
Il est utile de présenter les résultats de l’analyse de Fourier d’une fonction au
moyen de son spectre harmonique, dans lequel les amplitudes relatives des
F(t) F(t)
t
A
0 t t
T
Figure 3.27
−A
(a) La résultante des trois signaux de la
figure 3.26. (b) Lorsqu’on superpose les
Figure 3.25 Figure 3.26 10 premiers termes de la série de Fourier,
Le signal d’une « onde carrée » de période T. Trois des signaux servant à synthétiser la résultante obtenue ressemble davantage
une onde carrée. à une onde carrée.
RÉSUMÉ
Les ondes sonores dans l’air correspondent à des oscillations longitudinales des
éléments de volume de l’air. Ces ondes sont caractérisées par des variations
de pression ou de densité. Une onde sonore de fréquence plus élevée paraît
plus aiguë à l’oreille, alors qu’une onde sonore d’intensité plus élevée paraît plus
intense à l’oreille.
Les fréquences de résonance d’une colonne d’air dans un tuyau de longueur L
sont
nv
(tuyau fermé) fn = (n = 1, 3, 5, …) (3.3)
4L
nv
(tuyau ouvert) fn = (n = 1, 2, 3, …) (3.4)
2L
La disparité entre la fréquence entendue et la fréquence de vibration de la
source en cas de mouvement relatif entre la source sonore et l’observateur
est appelée effet Doppler. La fréquence entendue f ′ est liée à la fréquence
émise f par
v ± vO
f′ = f (3.7)
v ± vS
où v est le module de la vitesse de propagation du son, vO est le module de la
vitesse de l’observateur et vS est le module de la vitesse de la source. On déter
mine les signes en examinant individuellement le comportement de l’observa
teur (signe du numérateur) et celui de la source (signe du dénominateur).
Lorsque deux ondes sonores de fréquences légèrement différentes f 1 et f 2
sont superposées, on entend la fréquence moyenne fmoy = (f 1 + f 2)/2, mais son
intensité varie à la fréquence de battements donnée par
fbat = f1 − f2 (3.8)
TermeS imPorTAnTS
battements (p. 107) onde de choc (p. 106)
décibel (p. 110) seuil d’audibilité (p. 110)
effet Doppler (p. 103) seuil de sensation douloureuse (p. 110)
front d’onde (p. 94) tuyau fermé (p. 96)
intensité (p. 109) tuyau ouvert (p. 96)
R1. Quelles sont les limites des fréquences audibles R7. Quelle est la différence entre « harmonique » et
de l’oreille humaine ? « mode » ? Illustrez cette différence à l’aide d’un
exemple.
R2. Dans une onde sonore, que vaut la différence de R8. Vrai ou faux ? La fréquence d’une onde sonore
phase entre les fluctuations de pression et les fluc est la même pour un observateur en mouvement
tuations de position (déplacement) ? par rapport à l’air que pour un observateur au
R3. Vrai ou faux ? Dans une onde sonore, les endroits repos.
où la pression est maximale correspondent aux R9. Vrai ou faux ? La vitesse d’une onde sonore est la
endroits où les éléments de volume d’air se même pour un observateur en mouvement par
déplacent le plus rapidement. rapport à l’air que pour un observateur au repos.
R4. Par quel facteur doiton multiplier la température
R10. Vrai ou faux ? La longueur d’onde d’un son est la
(en kelvins) pour doubler le module de la vitesse
même pour un observateur en mouvement par
du son ?
rapport à l’air que pour un observateur au repos.
R5. Complétez. L’extrémité ouverte d’un tuyau est un
de déplacement et un de pression ; R11. Vrai ou faux ? La vitesse d’une source sonore
influence la vitesse du son qu’elle émet.
l’extrémité fermée d’un tuyau est un de
déplacement et un de pression. R12. Vrai ou faux ? Dans l’équation 3.7, qui décrit
R6. Représentez par des dessins les variations de l’effet Doppler, si le signe est positif au numéra
déplacement pour les trois premiers modes de teur, alors le signe doit nécessairement être néga
résonance : (a) d’un tuyau ouvert ; (b) d’un tuyau tif au dénominateur.
fermé (indiquez quelle est l’extrémité ouverte et R13. Comment peuton s’y prendre pour accorder une
quelle est l’extrémité fermée). touche de piano à l’aide d’un diapason ?
révision 117
R14. À une fréquence de 1 kHz, quelle est l’intensité R15. (a) Comment se traduit, en termes de décibels,
(en watts par mètre carré et en décibels) correspon la multiplication de l’intensité d’une source
dant : (a) au seuil d’audibilité ; (b) au seuil de sen sonore : (a) par 10 ; (b) par 100 ? (c) À quoi cela
sation douloureuse ? correspondraitil en termes d’intensité sonore
perçue ?
Q1. Le module de la vitesse du son dans la gamme des Q11. On donne une première onde sonore de fréquence f
fréquences audibles dépendil de la longueur et d’amplitude de déplacement s 0 et une deuxième
d’onde ? Sur quoi s’appuie votre réponse ? onde ayant la moitié de la fréquence et le double
Q2. Si la température varie pendant un concert en de l’amplitude de la première. Comparez leurs
plein air, peuton s’attendre à ce que les instru intensités.
ments se désaccordent ? Q12. On produit deux ondes sonores dans l’air, telles
Q3. Estil possible de mesurer la température à l’aide que f 2 = 2f 1. Comment se comparent : (a) leurs
des vibrations d’un diapason ? vitesses ; (b) leurs longueurs d’onde ?
Q4. Supposons que l’intervalle entre un éclair et le Q13. Avec un entraînement, la fréquence de vibration
coup de tonnerre correspondant soit de T secondes. des cordes vocales peut atteindre 400 Hz environ.
L’éloignement (en kilomètres) de l’éclair est Pourtant, nous pouvons produire des sons à une
approxi mativement égal à T/3. Expliquez fréquence dix fois plus grande. Fournissez une
pourquoi. explication potentielle.
Q5. L’intensité des ondes sonores émises par une Q14. Dans plusieurs films de sciencefiction, on utilise
source ponctuelle diminue avec la distance un des bruitages divers pour représenter le son des
peu plus rapidement que ne le prédit la loi de lasers, des moteurs et des explosions entendus
l’inverse du carré. Quelle en est la raison ? dans l’espace. Quel est le problème ?
Q6. Deux ondes sonores ont des amplitudes de pres Q15. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, on a remar
sion égales, mais la fréquence de la première est le qué que les explosions sousmarines pouvaient
double de celle de la seconde, c’estàdire f 1 = 2f 2 . blesser des marins immergés dans l’eau même s’ils
Comparez : (a) les amplitudes des déplacements ; étaient situés à des centaines de mètres. Pourtant,
(b) les intensités. cela ne survient pas si l’explosion déployant la
Q7. À quoi sert la partie évasée au bout d’une trom même énergie se produit dans l’air. Fournissez
pette ou d’un cor ? une explication.
Q8. Pourquoi votre voix produitelle plus d’effet Q16. Pendant le chuchotement, les cordes vocales ne
lorsque vous chantez dans la douche ? L’effet pro vibrent pas, mais obstruent partiellement les voies
duit dépendil de la position de votre bouche par respiratoires. Comment le son estil produit ?
rapport aux murs ou au plafond ? Q17. Les sons comme « ch » ou « s » sont produits en
Q9. On peut faire « chanter » un verre en cristal assez faisant résonner la « colonne » d’air située entre la
fin en frottant un doigt humide sur le pourtour. langue et les lèvres. Pour lequel de ces deux sons
Pourquoi cela se produitil ? la colonne doitelle être la plus courte ?
Q10. Dans certains sousmarins, les plongeurs travaillent
dans une atmosphère où l’hélium remplace l’azote
de l’air ordinaire. Pourquoi la fréquence de leur
voix estelle anormalement élevée ?
Sauf indication contraire ou mention de la température 3.1 nature des ondes sonores
ambiante, on considérera que le module de la vitesse de
E1. (I) Les chauvessouris émettent des sons de haute
propagation du son dans l’air est égal à 340 m/s et que la
fréquence pour localiser les objets qui les entourent.
masse volumique de l’air est de 1,29 kg/m 3 .
La fréquence la plus élevée émise par une
E3. (I) Pour un examen médical aux ultrasons, on utilise E11. (II) Montrez que pour une onde longitudinale dans
des ondes de 4 MHz. Si le module de la vitesse du un fluide la variation de pression Dp est liée au
son dans les tissus vaut 1500 m/s, quelle en est la déplacement s par la relation Dp = (K/v)(∂ s/∂ t), où
longueur d’onde ? K est le module de compressibilité et v est le module
de la vitesse de l’onde.
E4. (I) Une explosion a lieu sur un bateau. Le détecteur
sonar d’un navire capte le signal 3,2 s avant que le
son ne soit perçu par les marins qui sont sur le pont 3.2 ondes sonores stationnaires résonantes
de ce navire. À quelle distance du navire se trouve
le bateau ? Le module de la vitesse du son dans l’eau E12. (I) La variation de pression dans une onde sonore
est de 1500 m/s. stationnaire est de la forme
E5. (I) (a) Calculez le module de la vitesse des ondes Dp(x, t) = 4 sin(5,3x) cos(1800t)
sonores dans le mercure liquide, dont le module de
où Dp est en pascals, x, en mètres et t, en secondes.
compressibilité vaut 2,8 × 1010 N/m 2 et la masse
Écrivez les fonctions d’onde pour les deux ondes
volumique, 13,6 g/cm 3. (b) Quelle serait la longueur
produisant cette onde stationnaire.
d’onde d’une onde sonore de 1000 Hz dans le
mercure ? E13. (I) On place un diapason de fréquence 440 Hz à
E6. (I) Calculez le module de la vitesse du son dans les l’extrémité ouverte d’un tube (figure 3.9, p. 99).
gaz suivants à 0 °C et sous une pression de 1 atm : Si l’on fait baisser le niveau d’eau, quelles sont les
(a) l’oxygène, dont le module de compressibilité vaut première et deuxième longueurs auxquelles la
1,41 × 105 N/m 2 et la masse volumique, 1,43 kg/m 3 ; colonne d’air résonne (on néglige les corrections
(b) l’hélium, dont le module de compressibilité vaut d’extrémités) ?
1,70 × 105 N/m 2 et la masse volumique, 0,18 kg/m 3. E14. (II) Les fréquences fondamentales pour
E7. (I) Le module de la vitesse des ondes longitudinales divers tuyaux ouverts sont données dans le tableau
le long d’une tige est donné par suivant :
E L (cm) : 18 35 52 76
v=
ρ f (Hz) : 944 472 321 221
où E est le module de Young. Calculez le module où L est la longueur mesurée. Tracez un graphique
de la vitesse du son dans une tige d’acier pour lequel pour déterminer la vitesse du son.
E = 2 × 1011 N/m 2 et ρ = 7,8 g/cm 3.
E8. (I) Le module de la vitesse des ondes longitudinales E15. (II) Le deuxième harmonique d’une corde
dans un tuyau de plomb est égal à 1320 m/s. On consi de longueur 60 cm et de densité de masse linéique
dère une série de tuyaux de plomb raccordés de lon 1,2 g/m a la même fréquence que le troisième harmo
gueur totale 100 m. Si l’on frappe un coup de marteau nique d’un tuyau fermé de longueur 1 m. Trouvez la
à une extrémité, pourquoi entendon deux coups à tension de la corde.
l’autre extrémité ? Estimez l’intervalle de temps entre E16. (II) Une sirène à air est constituée d’un disque percé
la réception de chacun des deux signaux sonores. de 40 trous régulièrement espacés sur la circon
E9. (I) Le module de la vitesse des ondes transversales férence. L’air sortant d’un petit bec est soufflé dans
dans un solide de grandes dimensions est donné par les trous, le disque tournant à 1200 tr/min. (a) Quelle
G est la fréquence entendue ? (b) S’agitil d’un son
v= aussi « pur » que le son produit par un diapason ?
ρ
Expliquez.
où G est le module de rigidité. Calculez le module
de la vitesse de ces ondes dans l’aluminium, pour E17. (I) Un tuyau ouvert, étroit et rectiligne, a une longueur
lequel G = 2,5 × 1010 N/m 2 et ρ = 2,7 g/cm 3. de 20 m. Estimez les fréquences des trois premiers
E10. (I) Le module de la vitesse des ondes longitudinales modes d’oscillation.
dans un solide de grandes dimensions est donné par E18. (I) Un tuyau a une fréquence fondamentale de 1 kHz
K + G /3 à 20 °C. Que vaut cette fréquence à 10 °C ? On sup
v=
ρ pose que la longueur ne varie pas.
exercices 119
E19. (I) Une flûte (que l’on assimile à un tuyau entendue par le conducteur du camion une fois que
ouvert aux deux extrémités) a une longueur de 60 cm. l’automobile l’a dépassé ? On suppose que l’automo
(a) Quelle est la fréquence fondamentale lorsque bile et le camion roulent : (a) dans la même direc
tous les trous (autres que les extrémités) sont fermés ? tion ; (b) dans des directions opposées.
(b) À quelle distance de l’embouchure doiton ouvrir
un trou pour que la fréquence fondamentale soit de E28. (II) La sirène d’une voiture de police roulant à
330 Hz ? 40 m/s a une fréquence de 600 Hz. Un camion roule
devant la voiture à 20 m/s dans le même sens.
E20. (I) (a) Quelle est la longueur d’un tuyau d’orgue (a) Quelle est la fréquence du son réfléchi entendu
fermé de fréquence fondamentale 25 Hz ? (b) Quelle par le policier ? Que devient la réponse à la ques
est la longueur d’un tuyau d’orgue ouvert de fré tion (a) si les deux véhicules se déplacent : (b) contre
quence fondamentale 500 Hz ? un vent de 10 m/s ; (c) dans le même sens qu’un vent
de 10 m/s ?
E21. (I) La vitesse du son varie avec la température : à
20 °C, son module vaut 344 m/s, alors qu’à 5 °C il E29. (I) Une voiture de police dont la sirène a
vaut 335 m/s. De combien varie la fréquence fonda une fréquence de 500 Hz s’approche d’un grand mur
mentale d’un tuyau ouvert d’une longueur de 30 cm à 30 km/h. Un observateur immobile détecte les
lorsque la température passe de 20 °C à 5 °C ? On ondes directes et réfléchies. Quelle est la fréquence
suppose que la longueur ne varie pas. de battements ? On suppose que l’observateur est
situé sur l’axe du mouvement de la voiture. (Il y a
deux réponses possibles.)
3.3 et 3.4 effet Doppler, battements E30. (I) Refaites l’exercice précédent en supposant que la
E22. (I) La sirène d’une voiture de police a une fré voiture s’éloigne du mur.
quence de 1200 Hz. Quelle est la fréquence enten E31. (II) Une source sonore émet à une fré
due par un observateur immobile si la voiture roule quence de 600 Hz. Ce signal est perçu par un obser
à 108 km/h : (a) vers l’observateur ; (b) en s’éloignant vateur immobile avec une fréquence entendue de
de l’observateur ? 640 Hz lorsque la source s’approche de l’observateur.
E23. (I) Un camion roulant à 25 m/s émet à une fréquence Quelle est la fréquence entendue si la source s’éloigne
de 400 Hz. Déterminez la longueur d’onde mesurée à la même vitesse ?
par la source et un observateur immobile, sachant
que le camion : (a) s’approche de l’observateur ; 3.5 intensité du son
(b) s’en éloigne.
E32. (I) Si une seule personne crie dans les gradins d’un
E24. (I) Refaites l’exercice précédent en supposant que la stade, l’intensité au centre du terrain vaut 50 dB.
source est immobile et que l’observateur se déplace Quelle est l’intensité en décibels lorsque 2 × 104 spec
à 40 m/s. tateurs crient à peu près à la même distance ?
E25. (I) Une source émet un son de fréquence 200 Hz. E33. (I) Quelle est la puissance incidente sur le tympan,
Calculez la fréquence entendue et la longueur d’onde d’aire 0,4 cm 2 , correspondant à : (a) 120 dB (seuil de
mesurée par la source et l’observateur dans chacun sensation douloureuse à 1 kHz) ; (b) 0 dB (seuil d’au
des cas suivants : (a) la source s’approche à 40 m/s dibilité à 1 kHz) ?
d’un observateur immobile ; (b) l’observateur s’ap
proche à 40 m/s de la source immobile ; (c) la source E34. (II) L’explosion d’un pétard dans l’air à
et l’observateur se déplacent l’un vers l’autre à 20 m/s une hauteur de 40 m produit une intensité de 100 dB
par rapport au sol. à la hauteur du sol. Quelle est la puissance sonore en
supposant que le pétard rayonne comme une source
E26. (II) Un jouet alimenté par pile émet un son ponctuelle ?
à une fréquence de 1800 Hz. Il décrit un cercle de
rayon 1,2 m à raison de 2,4 tr/s. Quelles sont les fré E35. (II) Deux sources sonores indépendantes
quences minimale et maximale entendues par un produisent individuellement des intensités de 80 dB
observateur immobile situé à une certaine distance et de 85 dB en un certain point. Quelle est l’intensité
dans le plan du cercle ? totale (en décibels) en ce point ?
E27. (II) Une automobile roulant à 40 m/s et un E36. (I) (a) Quel est le nombre de décibels correspondant
camion roulant à 15 m/s sont sur la même route rec à une intensité de 5 × 10−7 W/m 2 ? (b) Quelle est
tiligne. Le klaxon de l’automobile a une fréquence l’intensité, exprimée en watts par mètre carré, d’une
de 400 Hz. Quelle est la variation de fréquence onde sonore de 75 dB ?
E40. (II) Les intensités de deux sons de même fréquence E43. (II) La variation de pression dans une onde sonore
diffèrent d’un facteur 1000. Déterminez : (a) la diffé est donnée par
rence des intensités en décibels ; (b) le rapport des
π
amplitudes de pression. Dp = 12 sin 8, 18 x − 2700 t +
4
E41. (II) Un hautparleur est alimenté par une où Dp est en pascals, x est en mètres et t, en secondes.
puissance électrique de 40 W à 1 kHz. Il convertit la Déterminez : (a) l’amplitude de déplacement ;
puissance électrique en puissance acoustique avec (b) l’intensité moyenne.
un rendement de 0,5 %. On suppose que le haut
parleur rayonne uniformément comme une source E44. (I) L’amplitude des variations de pression dans une
ponctuelle. Déterminez la distance à laquelle le son : onde sonore de 600 Hz dans l’air est de 0,3 N/m 2 .
(a) est douloureux (120 dB) ; (b) équivaut à une Quelle est l’amplitude de déplacement ?
conversation (60 dB).
E45. (I) Si l’amplitude de déplacement d’une onde sonore
E42. (II) La figure 3.29 représente le graphique d’une sinusoïdale vaut 2,4 × 10−9 m et l’amplitude de varia
impulsion sonore pour laquelle le déplacement tion de pression vaut 4,2 × 10−2 N/m 2 , quelle est la
longitudinal maximal s 0 = 10 −6 m et d = 5 cm. fréquence du son ?
Sauf indication contraire ou mention de la température (a) Le tuyau estil ouvert ou fermé ? (b) Quel est le
ambiante, on considérera que le module de la vitesse de module de la vitesse de l’onde ?
propagation du son dans l’air est égal à 340 m/s et que la
E49. (I) Un animal a un canal auditif long de 4 cm.
masse volumique de l’air est de 1,29 kg/m 3 .
À quelle fréquence le tympan estil le plus
sensible ?
3.1 nature des ondes sonores
E46. (I) À quel intervalle de longueur d’onde dans l’air
correspondent les sons audibles : (a) à −10 °C ;
3.3 effet Doppler
(b) à 30 °C ?
E50. (II) La sirène d’une voiture de police roulant à
3.2 ondes sonores stationnaires résonantes 30 m/s a une fréquence de 600 Hz. La voiture
s’approche d’un grand mur. Quelle est la fréquence
E47. (I) Un hautparleur produisant des sons dont les fré du son réfléchi entendu par le policier dans sa
quences sont comprises entre 50 Hz et 500 Hz est voiture ?
placé devant l’extrémité ouverte d’un tuyau fermé de
1,4 m de longueur. Trouvez (a) la plus basse et (b) la E51. (II) Le klaxon d’un camion a une fréquence de 800 Hz.
plus haute fréquence des modes d’oscillation propre Il est perçu par le conducteur d’une automobile
du tuyau. comme ayant une fréquence de 960 Hz lorsqu’il
s’approche du camion avec une vitesse relative
E48. (II) Les fréquences de deux modes consécutifs d’un de 61 m/s. Déterminez la vitesse de chacun des
tuyau, de 0,45 m de long, sont de 929 Hz et 1300 Hz. véhicules.
Sauf indication contraire ou mention de la température P3. (I) Le module de la vitesse du son dans l’air dépend
ambiante, on considérera que le module de la vitesse de de la température en kelvins (K) selon l’équation 3.1.
propagation du son dans l’air est égal à 340 m/s et que la (a) Montrez que la variation relative de la vitesse
masse volumique de l’air est de 1,29 kg/m 3 . du son (Dv/v) causée par une variation relative de la
température (DT/T) est
P1. (I) Une source sonore ponctuelle rayonne avec une
Dv DT
puissance de 10−3 W à 240 Hz. Trouvez, à une dis = 0, 5
tance de 4 m : (a) l’intensité en watts par mètre carré ; v T
(b) l’intensité en décibels ; (c) l’amplitude de pres (b) Un tuyau d’orgue a une fréquence fondamentale
sion ; (d) l’amplitude de déplacement du son. de 400 Hz à 285 K. Quelle est sa fréquence fonda
mentale à 305 K ? On suppose que la longueur du
P2. (I) Un hautparleur vibre à la fréquence de 80 Hz
tuyau ne varie pas. (c) Comparez la variation de fré
et produit une amplitude de variation de pression
quence en pourcentage à celle d’un demiton, qui est
de 10 Pa à une distance de 1 m. Déterminez :
de 6 % environ.
(a) l’amplitude de déplacement à 5 m du hautparleur ;
(b) l’intensité (en décibels) à 5 m. On suppose que le P4. (I) Un tuyau a deux fréquences de résonance consé
hautparleur rayonne comme une source ponctuelle. cutives à 607 Hz et à 850 Hz. (a) Le tuyau estil
mesurée est 18,2 cm, puis de nouveau à 55,7 cm. Montrez que, pour un fluide, Z = Kρ . (C’est la
La longueur de résonance effective est la profon- variation de Z à la surface de séparation entre deux
deur mesurée plus 0,6r, où r est le rayon du tube. fluides qui détermine la phase d’une impulsion
(a) Trouvez le rayon du tube. (b) Quelle est la fré- réfléchie.)
quence du diapason ?
P11. (II) Le klaxon d’une automobile immobile de 5 m de
long produit un son de 75 dB dans les oreilles d’un
piéton qui passe à 1 m devant la voiture. On suppose
que le klaxon est placé à l’extrémité avant de l’auto.
(a) Si deux automobiles identiques se placent der-
rière la première, l’une derrière l’autre et séparées
d’une distance de 1 m, combien de décibels seront
perçus par le piéton si les trois automobiles font
fonctionner leur klaxon au même moment ? (b) Si un
grand nombre d’automobiles se placent derrière la
première, quelle est la valeur limite du nombre de
décibels perçus par le piéton ?
P12. (I) Dans une échographie Doppler, le son réfléchi
Figure 3.30 sur les globules rouges donne lieu à un changement
Problème 6. de fréquence (voir l’exemple 3.8). (a) Dans l’hypo-
P7. (I) Montrez que la fonction d’onde d’une onde thèse où la vitesse du sang vs est nettement inférieure
émise par une source ponctuelle est de la forme à la vitesse du son, montrez que la variation de
y = (A/r) sin(kr − ω t). (Indice : Considérez la varia- fréquence est donnée par
tion de l’intensité avec la distance radiale.) v
f = 2 s f
P8. (I) La note de musique sol est sept demi-tons au- v
dessus du do, dont la fréquence est égale à 261,63 Hz. où f est la fréquence émise et v, la vitesse du son dans
Dans la gamme diatonique, le rapport des fréquences le sang. (Indice : Utilisez l’approximation du binôme.)
3
est fsol /fdo = . Dans la gamme tempérée, la fré- (b) Comment le technicien doit-il placer le dispositif
2
quence varie d’un facteur 21/12 entre un demi-ton et qui émet l’onde initiale pour que cette équation soit
le suivant. Quelle serait la fréquence de battements valable ? (c) Refaites l’exemple 3.8 et l’exercice E57
entendue si les notes sol des deux gammes étaient au moyen de cette équation. Que remarquez-vous ?
jouées simultanément ? P13. (I) On augmente de 1 Pa la pression (constante) dans
P9. (II) Une corde de guitare de longueur le canal auditif et on observe que le tympan
52 cm et de densité de masse linéique 2 g/m vibre à s’enfonce de 0,05 μm. Si le tympan a une surface de
sa fréquence fondamentale de 400 Hz. Lorsqu’un 5 × 10−5 m 2 et une masse de 25 mg, quelle est sa
tuyau ouvert résonne dans son mode fondamental, fréquence fondamentale de vibration ?
Problèmes 123
chapitre 4
La Lumière, La réfLexion
et La réfraction
SOMMAIRE
4.1 Le modèle électromagnétique 4.7 La réflexion totale interne
4.2 Le spectre électromagnétique 4.8 Le prisme et la dispersion
4.3 Le principe de Huygens 4.9 La formation d’images par réflexion
et par réfraction
4.4 La réflexion et la réfraction des ondes
4.10 Le miroir plan
4.5 L’optique géométrique
4.11 Les miroirs sphériques
4.6 La réflexion et la réfraction en optique
géométrique 4.12 La vitesse de la lumière
Cet équipement permet de mesurer les émissions polluantes d’une
flamme à l’aide d’un laser. Le faisceau laser est dirigé au moyen de
miroirs et de lentilles, des dispositifs reposant sur des phénomènes
que nous apprendrons à décrire dans ce chapitre.
1
(b) v= (4.1)
µ 0ε 0
tableau 4.1
Indices de réfraction de diverses indice de réfraction
substances à 20 °C pour la lumière
jaune (longueur d’onde de 598 nm c
dans le vide) n= (4.2b)
v
Substance n
(b) Si on trace un axe horizontal situé dans le plan de symétrie entre les deux tiges
et qu’on représente les vecteurs E en des points situés le long de cet axe, on
obtient la figure 4.5b. (Comparez avec la figure 4.4a.)
Qu’arrive-t-il quand l’onde électromagnétique est incidente sur une antenne
réceptrice identique à l’antenne émettrice ? Si les tiges de l’antenne réceptrice
sont parallèles au plan d’oscillation du champ électrique de l’onde électro-
magnétique incidente, les électrons
de conduction qu’elles contiennent subiront
une force oscillante F = qE exercée par le champ électrique de l’onde. Sous
figure 4.5 l’effet de cette force, les électrons se mettent à osciller et l’antenne réceptrice
(a) On peut produire des ondes électro- est parcourue par un courant électrique alternatif de même fréquence que
magnétiques en reliant deux tiges à une l’onde incidente*.
source de tension alternative. Les charges
en accélération dans les tiges produisent En fait, la théorie de Maxwell prédit que des ondes électromagnétiques sont
le champ de radiation illustré sur la émises chaque fois qu’une charge électrique accélère, pas seulement lorsqu’elle
figure. Le champ électrique est représenté
par des boucles fermées, alors que le
oscille. La réciproque est aussi valable : chaque fois qu’une onde électromagné-
champ magnétique est normal à la page. tique est incidente sur une charge électrique, elle la fait osciller ou accélérer.
(b) vecteurs champ électrique le long d’un Cela permet d’ailleurs de détecter cette onde.
axe radial situé dans le plan de symétrie
entre les deux tiges. Dans le cas de la lumière visible, comme celle émise par une ampoule élec-
trique ou par un tube à néon, il ne semble pas y avoir d’antenne. La réponse
à cet apparent paradoxe est une question d’échelle. En examinant la figure 4.5a,
il est raisonnable d’énoncer que :
Les longueurs d’onde que peut émettre ou recevoir une antenne sont du
même ordre de grandeur que la distance sur laquelle cette antenne permet
aux charges d’osciller.
Or, comme nous le verrons à la prochaine section, les ondes radio, les micro-
ondes (utilisées par les téléphones cellulaires) et la lumière visible ont respec-
tivement des longueurs d’onde de l’ordre du mètre, du centimètre et du
nanomètre. Les antennes radio sont donc très longues et celle d’un téléphone
* on peut aussi utiliser une bobine comme antenne réceptrice : si son axe est parallèle au plan
d’oscillation du champ magnétique de l’onde électromagnétique incidente, ce champ induira un
courant dans la bobine.
(a) (b)
v1 v2
E E
v1
v2 −v2
figure 4.6
La figure 4.6 montre aussi que la différence de vitesse de propagation a un effet
Quand elle arrive à une interface plane
sur la longueur (horizontale sur la figure) de l’impulsion ondulatoire : dans un entre deux milieux transparents, la lumière
milieu où la vitesse est supérieure, l’impulsion devient plus longue et vice versa. est partiellement transmise et partiellement
réfléchie. (a) La réflexion est dure si n 2 > n1
Si on remplace l’impulsion par une onde périodique, ce dernier constat aurait et (b) elle est molle si n 2 < n1.
une conséquence sur la longueur d’onde. En effet, la fréquence de l’onde est
déterminée uniquement par la source lumineuse et est donc la même des deux
λ0
λn = (4.5)
n
Comme le montre la figure 4.7, la longueur d’onde dans un milieu d’indice n est
plus courte que la longueur d’onde dans le vide.
Dans une corde dont une extrémité était parfaitement fixe, on obtenait une
réflexion dure sans aucune transmission. La même chose peut se produire si
une onde électromagnétique est incidente sur une surface métallique (conduc-
λ0 λn trice). En effet, le champ électrique résultant est toujours nul dans un conducteur
isolé (voir la section 2.3 du tome 2). Quand une onde électromagnétique est
figure 4.7 incidente sur une surface métallique, le champ électrique qu’elle comporte
La longueur d’onde de la lumière dans déplace immédiatement les électrons de conduction parallèlement à la surface,
un milieu d’indice n est inférieure à sa ce qui crée un champ électrique en sens inverse et annule le champ résultant.
longueur d’onde dans le vide : λ n = λ 0/n. Ainsi, aucune onde électromagnétique ne se propage dans le métal et l’onde
La fréquence de la lumière ne change
pas au passage d’un milieu à un autre,
incidente est entièrement réfléchie. Cette propriété des métaux explique leur
car elle est déterminée par la source. aspect luisant et leur utilisation dans la fabrication des miroirs.
L’onde réfléchie n’est pas illustrée,
mais elle est néanmoins présente.
Les limites du modèle électromagnétique
La théorie électromagnétique de Maxwell est sans conteste le plus grand succès
de la physique du xixe siècle : deux siècles après que Newton eut expliqué le
mouvement des corps par l’inertie et les forces, Maxwell explique les phéno-
mènes lumineux et effectue la synthèse entre les disciplines jusqu’alors dis-
tinctes de l’optique et de l’électromagnétisme. La vérification expérimentale
de cette théorie par Heinrich Hertz (1857-1894) en 1887 et son exploitation
commerciale, entre autres par Guglielmo Marconi (1874-1937), sont à l’origine
de la radio, de la télévision et des communications par satellite.
Bien que Maxwell ait fait de son modèle une interprétation de la nature de la
lumière, nous allons voir qu’il avait essentiellement tort, car on sait aujourd’hui
que son modèle n’explique pas toutes les propriétés de la lumière. À ce jour, les
physiciens arrivent à expliquer les observations qui touchent à la propagation
de la lumière lorsqu’ils représentent cette dernière comme une onde électroma-
gnétique, conformément à la théorie de Maxwell. Toutefois, nous verrons au
chapitre 9 que l’émission et l’absorption de la lumière ne se produisent pas
toujours comme Maxwell l’envisageait pour les ondes électromagnétiques : le
modèle électromagnétique convient très bien quand il s’agit de concevoir des
antennes de dimensions macroscopiques, mais il échoue lamentablement à
décrire les phénomènes se produisant aux dimensions atomiques.
Expliquer aussi ces phénomènes nécessite d’utiliser le modèle quantique de la
lumière, plus complet que le modèle électromagnétique. Selon ce modèle, la
lumière est émise un photon à la fois lorsque des charges (comme les électrons
dans un atome) subissent une transition entre deux niveaux d’énergie. (Pendant
exemple 4.1
Un rayon lumineux incident, de longueur d’onde 600 nm Solution
dans l’air, pénètre dans une plaque en verre de plomb (a) La longueur d’onde dans le verre est donnée par
(verre flint) dont l’indice de réfraction est de 1,6 pour l’équation 4.5 :
cette longueur d’onde. On estime que l’indice de réfrac-
tion de l’air est égal à 1. Déterminer : (a) la longueur λ0 600 nm
λn = = = 375 nm
d’onde de la lumière dans le verre ; (b) le module de la n 1, 6
vitesse de la lumière dans le verre. (b) D’après l’équation 4.2b, le module de la vitesse de
la lumière dans le verre est
c 3, 00 × 10 8 m/s
v= = = 1, 88 × 10 8 m/s
n 1, 6
exemple 4.2
Une source ponctuelle émettant à 100 W produit une (a) Par l’équation 4.3, on trouve
onde électromagnétique de longueur d’onde 589 nm
dans l’air. À 10 m de la source, trouver : (a) l’amplitude E0 = 2 cµ 0 I moy = 7, 75 V/m
du champ électrique et du champ magnétique ; (b) l’éner- et
gie reçue en une heure par un détecteur de 1 cm 2 placé
à cet endroit. 2 µ 0 I moy
B0 = = 2, 58 × 10−8 T
c
Solution
(b) Si on suppose que la surface du détecteur est paral-
La puissance émise est répartie uniformément sur des lèle au front d’onde, ce dispositif intercepte 1 cm 2 de
fronts d’onde sphériques (voir l’équation 3.10). À 10 m front d’onde. La puissance reçue est donc
de la source, les fronts d’onde incidents ont 10 m de
rayon et l’intensité moyenne est Preçue = IA = (0,0796 W/m 2)(10−4 m 2) = 7,96 × 10−6 W
Imoy = Pémise/4π r 2 Puisque cette puissance est une énergie reçue par
= (100 W)/4π (10 m)2 unité de temps, l’énergie reçue en une heure est
= 0,0796 W/m 2 PDt = (7,96 × 10−6 W)(3600 s) = 0,0286 J.
TV et FM
AM
Visible
Rayons γ Ondes longues
UHF
Rayons X UV IR Micro-ondes Ondes
radio
courtes
λ (m)
10−20 10 −18 10 −16 10 −14 10 −12 10 −10 10 −8 10 −6 10 − 4 10 −2 10 0 10 2 10 4
figure 4.8 moins étanches. Par exemple, une même onde pourra être qualifiée de « rayon-
Le spectre électromagnétique. Les limites nement ultraviolet » ou de « rayon x » selon le contexte expérimental, soit la
entre les diverses régions du spectre sont
moins nettes que le diagramme ne le
façon dont elle a été produite ou absorbée (détectée). Une description complète
laisse supposer. de ces méthodes de production ou de détection est toutefois impossible dans le
cadre de la représentation de Maxwell, comme nous l’avons mentionné à la fin
de la section précédente.
Les paragraphes ci-dessous décrivent chacune des régions du spectre électro-
magnétique. Pour chaque région, on donne une brève description (en recourant
à la représentation quantique au besoin) de la façon dont sont émises ou détec-
tées les ondes qui en font partie. Nous débutons avec la lumière visible, puis
considérons les types de rayonnements dont la longueur d’onde est de plus
en plus grande. Ensuite, nous reprenons à la frontière de la lumière visible et
considérons ceux dont la longueur d’onde est de plus en plus courte.
La lumière visible
La partie visible du spectre électromagnétique couvre à peu près une octave,
de 400 à 700 nm, ce qui correspond aux longueurs d’onde que les cellules tapis-
sant la rétine de l’œil humain moyen sont en mesure de détecter le mieux. Une
plage de longueurs d’onde correspond approximativement à chaque couleur :
400 à 450 nm pour le violet, 450 à 520 nm pour le bleu, 520 à 560 nm pour le
vert, 560 à 600 nm pour le jaune, 600 à 625 nm pour l’orange et 625 à 700 nm
pour le rouge. En 1704, Newton publia les résultats d’observations qui mon-
traient qu’un mélange de toutes ces couleurs est perçu comme de la lumière
blanche (voir le passage sur la synthèse additive de la lumière dans le sujet
connexe de la section 2.4 du tome 2). Un objet éclairé par de la lumière blanche
prend une couleur différente du blanc quand il absorbe certaines des couleurs
présentes dans le blanc ; sa couleur apparente est composée par les couleurs
qu’il n’absorbe pas (voir le passage sur la synthèse soustractive dans le même
sujet connexe).
Notre sens de la vue et le processus de photosynthèse des végétaux ont
évolué dans la gamme de longueurs d’onde du rayonnement solaire que
notre atmosphère n’absorbe que très peu, c’est-à-dire entre 300 nm et 1100 nm,
ce qui explique que la lumière pouvant être captée par l’être humain, les ani-
maux et les plantes est approximativement la même.
Certaines sources de lumière visible comme les lasers, les aurores boréales ou
les tubes à néon émettent une lumière d’une couleur bien spécifique, composée
de seulement certaines longueurs d’onde précises. D’autres sources lumineuses
sont des corps denses et chauds, comme les filaments d’ampoules électriques,
la lave volcanique ou les métaux chauffés au rouge, et émettent une lumière
couvrant une gamme continue de longueurs d’onde. (C’est pourquoi ils semblent
blancs lorsqu’ils sont suffisamment chauds.) Dans le premier cas, on peut expli-
quer que la lumière est émise par des électrons qui ne quittent pas leur atome,
alors que, dans le second cas, on peut se représenter aussi des électrons qui se
Le rayonnement infrarouge
La région infrarouge (iR) débute à 700 nm et s’étend jusqu’à près de 1 mm. Elle
fut découverte en 1800 par William Herschel (1738-1822) qui plaça un thermo-
mètre juste à côté de l’extrémité rouge du spectre visible et observa une éléva-
tion de température. Le rayonnement iR peut être émis par les mêmes procédés
que la lumière visible. Sa particularité est d’être aussi associé à un intervalle de
fréquences proche de la rotation et de la vibration des molécules. L’absorption
de rayonnement iR par une molécule donnée provoque donc une augmenta-
tion de l’énergie cinétique de cette dernière. Or, comme l’énergie cinétique
moyenne des molécules qui composent un corps est une indication de sa tem-
pérature (voir le chapitre 18 du tome 1), l’absorption et l’émission de rayonne-
ment iR par la matière permettent donc des transferts de chaleur. On utilise des
satellites détectant les iR pour effectuer des relevés géophysiques et pour la
détection des gaz d’échappement chauds lors du lancement des fusées.
Puisqu’il permet de détecter des variations minimes de température dans
le corps humain, on utilise le rayonnement iR pour la détection précoce
de tumeurs, qui sont plus chaudes que les tissus environnants. Les serpents et
les instruments « de vision nocturne » peuvent détecter les rayons infrarouges
émis par les corps chauds des animaux.
Les micro-ondes
Situées au-delà de l’infrarouge, les micro-ondes correspondent aux longueurs
d’onde de 1 mm à 15 cm environ. On peut produire des micro-ondes allant
jusqu’à une fréquence de 30 GHz (λ ≈ 1 cm) en faisant osciller des électrons
dans une sorte d’antenne appelée klystron. Dans les fours à micro-ondes que
nous utilisons dans nos cuisines, le rayonnement a une fréquence voisine de
2450 MHz (λ = 12,2 cm). Les communications interurbaines modernes, comme
la transmission de données numériques, les conversations téléphoniques et
les émissions de télévision, se font souvent par l’intermédiaire d’un réseau
d’antennes haute fréquence sur l’ensemble d’un territoire. C’est aussi le cas de
la téléphonie cellulaire locale.
Par ailleurs, en focalisant des micro-ondes sur un tissu cancéreux, on arrive
à en élever la température jusqu’à 46 °C environ. Alors que les cellules
normales sont capables de dissiper l’énergie thermique rapidement, les cellules
cancéreuses ont une circulation relativement mauvaise et sont par conséquent
détruites.
la même information que les ondes, peut ensuite être amplifié et décodé. Notez
que cette explication est celle du modèle de Maxwell, puisque la représentation
quantique est inutile quand la fréquence est très basse et que les photons sont
très nombreux (voir le chapitre 9).
Le rayonnement ultraviolet
Maintenant que nous avons traité de tous les rayonnements dont la longueur
d’onde est plus longue que la lumière visible, nous abordons ceux dont la
longueur d’onde est plus courte.
En 1801, Johann Wilhelm Ritter (1776-1810), qui étudiait le virage au noir du
chlorure d’argent dans diverses régions du spectre, s’aperçut que l’effet était
maximal au-delà du violet. il venait donc de découvrir un nouveau type de
rayonnement émis de façon similaire à la lumière visible, mais de longueur
d’onde plus petite. La région de l’ultraviolet (Uv) couvre plus de cinq octaves :
elle s’étend de 400 nm à 10 nm environ. Comme l’infrarouge, cette région est
voisine immédiate du visible.
Les rayons Uv interviennent dans la production de vitamine D dans la
peau et provoquent le bronzage. À doses fortes ou prolongées, le rayonne-
ment ultraviolet tue les bactéries et peut causer le cancer chez l’être humain. Le
unités
Dobson
Dans certains atomes, l’absorption des Uv est suivie par l’émission d’une
lumière visible de plus grande longueur d’onde. Ce phénomène, qui porte le
nom de fluorescence, est à la base de la « lumière noire » que l’on utilise pour
produire des effets de scène et qui sert aussi dans de nombreuses procédures
de laboratoire.
Les rayons X
Découverts en 1895 par Wilhelm Conrad Röntgen (1845-1923), les rayons x
sont voisins des Uv et s’étendent de 1 nm à 0,01 nm. Les rayons x peuvent être
produits par des atomes qui subissent une transition entre deux niveaux d’éner-
gie atomique ou nucléaire. Dans leur application médicale, on les produit plutôt
en projetant des électrons très rapides sur une cible massive : la décélération
brutale des électrons, lorsqu’ils atteignent la cible, produit des rayons x couvrant
une gamme continue de fréquences et qu’on appelle bremsstrahlung ou « rayon-
nement de freinage ». Ce phénomène peut aussi se produire en astrophysique.
Puisque les dimensions des atomes et leur distance dans les cristaux sont
semblables aux longueurs d’onde des rayons x, on utilise ceux-ci pour
étudier la structure atomique des cristaux ou des macromolécules comme
l’ADN ou les protéines (voir la section 7.8). Outre leur usage à des fins diagnos-
tiques et thérapeutiques en médecine, on utilise des rayons x pour déceler les
défauts microscopiques dans les machines. Avec l’apparition des satellites scien-
tifiques, l’astronomie aux rayons x est devenue un outil important dans l’étude
de l’Univers.
Les rayons γ
Les rayons gamma, qui produisent des effets similaires à ceux des rayons x, ont
été identifiés pour la première fois par Paul Ulrich villard (1860-1934) en 1900
dans le rayonnement radioactif émis par certains matériaux. Alors que les
rayons x sont produits par des électrons, les rayons gamma sont en général
produits à l’intérieur du noyau d’un atome et sont extrêmement énergétiques.
Leurs longueurs d’onde sont égales ou inférieures à 0,01 nm, c’est-à-dire que
leurs fréquences sont égales ou supérieures à 10 20 Hz.
D
B
Q
S S S
A
C
figure 4.12
La figure 4.12b illustre un seul front d’onde (AB) de l’onde émise par S. Si on
(a) Considérer un seul point de l’onde
considère tous les points de ce front d’onde comme des sources oscillant avec comme une source ne permet pas de
la même phase, chacune émet une petite onde secondaire, ou ondelette, qui est prédire le comportement subséquent de
circulaire. La figure 4.12c représente une de ces ondelettes dans le cas où elle l’onde. (b) Selon le principe de Huygens,
chaque point d’un front d’onde agit comme
est sinusoïdale. C’est la superposition de toutes les ondelettes de la figure 4.12b
une source d’ondelettes. L’onde à un instant
qui représente bien le comportement subséquent de l’onde émise par S. En ultérieur est constituée de la superposition
effet, dans le cas illustré, les ondelettes interfèrent constructivement le long de ces petites ondes, qui interfèrent toutes
d’une enveloppe sphérique et interfèrent destructivement dans toutes les autres entre elles. (c) Une représentation plus
complète de l’une des ondelettes. Si l’onde
directions. On peut donc formuler le principe général suivant :
est sinusoïdale, chaque ondelette est
sinusoïdale elle aussi.
Principe de Huygens
Chacun des points d’un front d’onde agit comme une source de petites
ondes secondaires émises avec la même phase. Ces ondes secondaires,
aussi appelées ondelettes de Huygens, interfèrent entre elles et leur super-
position (interférence) détermine le comportement ultérieur de l’onde.
θ 1′
θ1 θ1
θ2
La loi de la réfraction
Pour calculer θ 2 , nous utilisons la figure 4.18, qui complète la figure 4.16 mais
λ1 n’illustre que les ondes incidente et réfractée. Les angles entre la surface de
B
séparation et les fronts d’onde incidents et réfractés sont respectivement iden-
θ1
A θ1 B′ tiques à θ1 et à θ 2 puisque les fronts d’onde sont perpendiculaires aux rayons
lumineux. Dans un petit intervalle de temps Dt, l’ondelette issue du point B du
λ2 θ2 front d’onde AB parcourt une distance v1Dt jusqu’au point B′, de telle sorte
A′
que BB′ = v1Dt = AB′ sin θ1. Durant ce laps de temps, l’ondelette issue de A
θ2
parcourt une distance v2Dt jusqu’au point A′ du second milieu, de telle sorte que
AA′ = v 2Dt = AB′ sin θ 2 . Le nouveau front d’onde A′B′ est obtenu en reliant
figure 4.18
les ondelettes issues du front d’onde AB. Le rapport BB′/AA′ donne
Le principe de Huygens permet d’expliquer
la réfraction. Le module de la vitesse des
ondes est plus faible dans le milieu plus
réfringent (d’indice plus élevé). En une Loi générale de la réfraction
période, l’onde issue de A parcourt une
sin θ1 v
longueur d’onde λ 2 et l’onde issue de B = 1 (4.7a)
parcourt une longueur d’onde λ1, avec sin θ 2 v2
λ 2 < λ 1.
Les trajets rectilignes des rayons lumineux pouvant se décrire avec les simples
règles de la géométrie, l’étude de la lumière dans le contexte où elle se propage
ainsi en ligne droite et rencontre la surface de séparation entre deux milieux
porte le nom d’optique géométrique.
Les postulats du modèle du rayon lumineux ont un corollaire important : tant
en vertu de la loi de la réflexion qu’en vertu de la loi de la réfraction, on obtient
les mêmes tracés de rayons si l’on inverse le sens de propagation des rayons
lumineux. En conséquence, quand les milieux de propagation sont non disper-
sifs*, la position de la source ponctuelle et celle de l’œil peuvent être interverties
dans tout dispositif d’optique géométrique dont le fonctionnement repose soit
sur la réflexion, soit sur la réfraction : c’est la loi du retour inverse de la lumière.
L’élaboration du modèle du rayon lumineux remonte à l’Antiquité. Près de deux
millénaires avant Huygens, le mathématicien grec Euclide (iiie siècle av. J.-C.)
et l’astronome Claudius Ptolémée (vers 90-vers 168) utilisèrent la géométrie
* La loi du retour inverse demeure valable dans un milieu dispersif, pourvu que la lumière soit
suffisamment monochromatique (une seule longueur d’onde).
* Par exemple, posez sur le trottoir un miroir de poche et essayez de vous placer de façon à pouvoir
y voir le reflet d’un objet lumineux comme un lampadaire.
θ1 θ 1′
figure 4.21
Selon la loi de la réflexion, l’angle
d’incidence θ1 est égal à l’angle de
réflexion θ1′ . Ces deux angles sont
figure 4.20
mesurés par rapport à la normale
À l’aide de miroirs, Archimède aurait mis le feu au plan de l’interface, tel qu’illustré.
à la flotte romaine vers 212 av. J.-C. En 1973, Le rayon réfléchi est toujours contenu
l’historien grec ioannis Sakkas organisa une dans le plan d’incidence défini par
reproduction de cet événement pour vérifier sa le rayon incident et la normale.
vraisemblance : il fit aligner 70 soldats munis La relation reste valable si on inverse
de boucliers plats en cuivre et leur demanda de le sens du rayon.
réfléchir la lumière solaire vers une barque située
à 50 m de la berge. La barque prit bientôt feu.
Lorsqu’un rayon lumineux circulant dans un plan horizontal est réfléchi par
deux miroirs verticaux formant un angle droit (figure 4.22a), le rayon réfléchi
est parallèle et de sens opposé au rayon incident. Un dispositif composé de trois
miroirs perpendiculaires deux à deux permet d’exploiter cet effet en réfléchis-
sant tout rayon incident dans la direction opposée. Pour faire un relevé géolo-
gique de la Terre, on a utilisé les signaux réfléchis par des réflecteurs de ce type
placés sur le satellite LAGEOS (figure 4.22b). Un de ces réflecteurs, placé sur
la Lune (figure 4.22c), a permis de déterminer sa distance avec une précision
de 15 cm. Dans la vie quotidienne, des surfaces réfléchissantes perpendiculaires
entre elles sont aussi utilisées dans les cataphotes (plaquettes réfléchissantes)
disposés sur les automobiles et les bicyclettes (figure 4.22d).
Les situations où la lumière traverse une interface entre deux milieux de pro-
pagation transparents sont nombreuses et, souvent, l’interface est assez lisse
pour que le modèle du rayon lumineux puisse s’appliquer. Par exemple, une
paille plongée dans un verre nous paraît pliée, lorsqu’on compare la lumière qui
nous en provient directement avec celle qu’on reçoit au travers de l’interface
eau-air (figure 4.23). Bien d’autres effets sont dus à la réfraction, comme le
fonctionnement d’une loupe qui permet de focaliser les rayons du soleil.
Contrairement au cas de la réflexion, il est clair que l’angle d’incidence θ1 et
l’angle de réfraction θ 2 , illustrés à la figure 4.24, ne sont pas des angles égaux.
Mais il fallut attendre plusieurs siècles avant d’obtenir des mesures assez pré-
cises pour établir expérimentalement la loi de la réflexion. vers 130 av. J.-C.,
Ptolémée mesura ces angles pour la surface de séparation entre l’air et l’eau et
suggéra que le rapport θ 1/θ 2 est constant. Cela paraît être le cas lorsque les
figure 4.23 angles sont suffisamment petits, mais n’est pas du tout conforme aux observa-
Une paille partiellement plongée dans tions pour les angles plus grands. La loi actuelle de la réfraction, déjà connue
un liquide nous apparaît pliée à cause dans la civilisation arabe*, fut obtenue pour la première fois en Europe, vers
de la réfraction de la lumière à la surface 1621 par un mathématicien hollandais nommé Willebrord Snell van Royen
du liquide.
(1580-1626), qui ne la diffusa pas. Plus tard, René Descartes retrouva indépen-
damment cette relation et la rendit publique dans le cadre d’un exposé, publié
vers 1635, portant sur l’arc-en-ciel (voir le sujet connexe de la section 4.8). Elle
énonce que le rapport du sinus de l’angle d’incidence au sinus de l’angle de
réfraction est constant, c’est-à-dire
sin θ1
= constante
sin θ 2
* Découverte expérimentalement au xe siècle par ibn Sahl (vers 940-vers 1000), elle n’est qu’un
exemple de la grandeur de la science arabe, qui dépassait alors celle de l’occident, alors en plein
« moyen-Âge ».
Si n2 > n1, alors θ 2 < θ1 ; autrement dit, en pénétrant dans un milieu d’indice de
réfraction plus élevé (milieu plus réfringent), les rayons se rapprochent de la
normale. Notons à nouveau que le rayon réfracté est dans le plan d’incidence
défini par le rayon incident et la normale.
exemple 4.3
Un rayon lumineux se propageant dans l’air (n = 1) Solution
pénètre dans le verre d’une fenêtre pour lequel n = 1,5. L’angle d’incidence est mesuré par rapport à la nor-
Sachant qu’on mesure un angle de 40° entre le rayon male, donc θ1 = 50°. L’équation 4.7b devient
incident et la surface du verre, quel angle mesure-t-on
entre le rayon incident et le rayon réfracté ? sin 50° = 1,5 sin θ 2
donc, θ 2 = 30,7°. Puisque les rayons incident et réfléchi
sont situés sur des côtés opposés de la normale, l’angle
entre eux est 180° − 50° + 30,7° = 161°.
exemple 4.4
Un rayon lumineux se propageant dans le vide atteint
une interface avec un milieu d’indice de réfraction n. θ 1′
θ1
(a) Calculer, en fonction de n, l’angle d’incidence θ1 qui
fera en sorte que les rayons réfléchi et réfracté forme-
ront entre eux un angle de 60°. (b) Que vaut θ 1 pour 60°
n = 1 ? (c) Que vaut-il pour n 1 ?
θ2
Solution
(a) La figure 4.25 illustre la situation. On y voit que figure 4.25
L’angle d’incidence θ1 possède une valeur telle qu’un angle
θ 2 + 60° + θ1′ = 180° (i) de 60° sépare le rayon réfléchi du rayon réfracté.
Or, en vertu de la loi de la réflexion et de la loi de
Snell-Descartes, on peut écrire respectivement En substituant l’équation (ii) dans l’équation (i) et le
θ1′ = θ1 (ii) résultat dans l’équation (iii), on obtient
sin θ1 = n sin θ 2 (iii) sin θ1 = n sin(120° − θ1) (iv)
exemple 4.5
Deux miroirs, M1 et M 2 , se touchent de manière à Au point C, le rayon est dévié d’un angle
former un angle de 120° (figure 4.26). Soit un rayon
β = 180° − 2(70°) = 40°
incident faisant un angle de 50° avec la normale à M1.
(a) Selon quelle orientation la lumière repart-elle de L’angle total de déviation est de α + β = 120°.
M2 ? (b) De quel angle total est dévié le rayon incident
par rapport à son orientation initiale ? β
70°
Solution M2
70° C
(a) D’après la loi de la réflexion, l’angle de réflexion sur
M1 vaut également 50°, et l’angle entre le rayon réfléchi
et le plan de M1 vaut donc 40°. Dans le triangle ABC, 20°
l’angle en C est égal à 180° − 40° − 120° = 20°. L’angle
d’incidence sur M2 vaut donc 70°, de même que l’angle 120°
50° 50°
de réflexion. M1 40°
(b) Au point A, le rayon est dévié d’un angle
A α B
α = 180° − 2(50°) = 80°
figure 4.26
Un rayon réfléchi par deux miroirs formant un certain angle.
exemple 4.6
Un rayon se propageant dans un milieu d’indice de ressort de la plaque en faisant un angle γ avec la nor-
réfraction n1 pénètre dans une plaque de verre d’indice male. Ainsi,
de réfraction n 2 suivant un angle α avec la normale n2 sin β = n1 sin γ (ii)
à la plaque. Après une seconde réfraction, il émerge
dans un milieu identique au milieu initial (figure 4.27).
Montrer qu’il ressort de la plaque parallèlement à son
n1 α
orientation incidente.
β
Solution n2
À la surface supérieure de la plaque, le rayon réfracté
β
fait un angle β avec la normale. Selon la loi de n1 γ
Snell-Descartes,
n1 sin α = n2 sin β (i)
figure 4.27
Ce rayon réfracté tombe sur la surface inférieure sui- Lorsqu’un rayon traverse une lame d’épaisseur uniforme, il émerge
vant le même angle β par rapport à la normale et parallèlement à son orientation initiale.
exemple 4.7
De la lumière verte se propageant dans le verre (n = 1,5) Solution
émerge dans l’air suivant un angle de 40° avec la nor- (a) D’après la loi de Snell-Descartes,
male à la surface de séparation verre-air. La longueur
d’onde λ 0 dans l’air est de 546 nm. (a) Quel est l’angle 1,5 sin θ1 = 1,0 sin 40°
d’incidence dans le verre ? (b) Quelle est la fréquence On trouve θ1 = 25,4°.
de la lumière dans le verre ? (b) La fréquence est la même que dans l’air, c’est-à-dire
f = c/λ 0 = 5,49 × 1014 Hz.
phénomène de mirage par une interprétation analogue fondée sur la variation de Un rayon traversant plusieurs lames
successives d’indices de réfraction
l’indice de réfraction de l’air : par temps chaud, l’air au niveau du sol est moins croissants. Sa trajectoire a tendance
dense que l’air situé juste au-dessus, ce qui signifie que l’indice de réfraction à se rapprocher de la normale.
augmente graduellement avec l’altitude jusqu’à un certain niveau. Les rayons
proches du sol suivent donc une trajectoire incurvée vers le haut (figure 4.29b).
L’« eau » que l’on croit voir sur la route lorsqu’il fait très chaud n’est en fait que
l’image du ciel et l’effet de miroitement est dû aux fluctuations aléatoires de la
densité de l’air.
(a) (b) figure 4.29
Air frais (a) Puisque l’indice de réfraction diminue
S′ avec l’altitude, les rayons du Soleil couchant
Ciel
sont réfractés comme le montre la figure.
Air chaud Le Soleil se trouve en S, alors qu’on a
Sol l’impression qu’il est en S′. (b) Par temps
chaud, l’indice de réfraction de l’air au
niveau du sol est parfois inférieur à celui
S des couches supérieures. Le mirage observé
est en réalité une image du ciel.
exemple 4.8
Kepler utilisa la réflexion totale interne dans un bloc ait réflexion totale interne sur la face verticale ? (c) On
de verre pour dévier un faisceau lumineux (figure 4.31). suppose plutôt que le bloc est immergé dans l’eau
(a) Si le bloc a un indice de réfraction de 1,35 et qu’il (n = 1,33) et que seule sa face supérieure est au-dessus
est entouré d’air (n = 1), pour quelles valeurs de l’angle de l’eau. On donne i = 45°. Quelle serait la valeur mini-
d’incidence i sur la face supérieure a-t-on une réflexion male de l’indice de réfraction du verre dans ce cas ?
totale interne sur la face verticale ? (b) Pour un angle
d’incidence i sur la face supérieure, quelle doit être la
Solution
valeur minimale de l’indice de réfraction pour qu’il y
(a) il y a réflexion totale interne sur la face verticale
si l’angle d’incidence y est supérieur à l’angle critique,
i qui est déterminé sur cette face par l’équation 4.8 :
1,35 sin θ c = 1, d’où θ c = 47,8°. On voit sur la figure
que α = 90° − θ c = 42,2°. En appliquant la loi de
α
Snell-Descartes pour la face supérieure, on obtient
θc 1 sin i = 1,35 sin 42,2°, d’où i = 65,1°.
Si on diminue i, on diminue α , mais on augmente
l’angle d’incidence sur la face verticale : on
figure 4.31 demeure ainsi en situation de réflexion totale interne.
Un rayon pénètre dans un bloc de verre et subit une réflexion L’angle d’incidence i peut donc prendre n’importe
totale interne sur la face verticale. quelle valeur entre 0° et 65,1°.
Une étude détaillée de la lumière guidée par une fibre optique dépasserait de
loin la représentation simpliste du rayon lumineux qui subit des réflexions
successives. il faudrait en effet tenir compte des nombreux phénomènes
d’optique ondulatoire qui s’y produisent. il n’en demeure pas moins que le fonc-
tionnement de ce « guidage » repose exclusivement sur le phénomène de la
réflexion totale interne.
figure 4.36
Un faisceau « cohérent » de fibres optiques
Objet
permet d’examiner les organes internes
sans faire appel à la chirurgie.
n Dans le cas de la lumière, on observe que la plupart des milieux sont légèrement
dispersifs. En conséquence, leur indice de réfraction n’est pas une unique
constante ; la pratique veut qu’on ne l’exprime pas en fonction de la fréquence
1,52 mais plutôt en fonction de la longueur d’onde (mesurée dans le vide) de la
lumière qui le traverse. La figure 4.37 représente la façon caractéristique dont
1,50
l’indice de réfraction d’un verre dépend de la longueur d’onde dans la région
1,48 visible (de 400 nm à 700 nm). On constate que doubler la longueur d’onde ne
fait diminuer l’indice de réfraction que de 2 % environ.
λ (nm)
400 700
Une plage très étroite de longueurs d’onde est perçue comme une couleur
figure 4.37 « pure » (voir la section 4.2). Le rouge, qui a la plus grande longueur d’onde,
Une courbe de dispersion caractéristique. correspond à un indice de réfraction plus faible que le violet, qui a la plus courte
L’indice de réfraction diminue au fur et longueur d’onde. Lorsqu’un faisceau de lumière blanche, qui comprend toutes
à mesure que la longueur d’onde augmente.
les longueurs d’onde visibles, tombe selon un certain angle sur une surface
en verre, il est séparé en un spectre multicolore. Ce phénomène s’appelle la
dispersion de la lumière. Si le verre a deux faces parallèles, les rayons qui
Le spectroscope à prisme (figure 4.40) est un dispositif inventé peu avant 1860
par Gustav Kirchhoff (1824-1887) et Robert Bunsen (1811-1899) et servant à
analyser la lumière émise par diverses sources. La lumière émise par la source
passe par une mince fente puis par un collimateur, qui en fait un faisceau paral-
lèle. Au passage du faisceau à travers le prisme, les diverses longueurs d’onde
sont réfractées différemment. On observe la lumière sortant du prisme à l’aide
d’un télescope. La source est parfois constituée par un sel placé dans une
flamme ou, plus fréquemment, par un gaz de faible densité soumis à une
décharge électrique. Le spectre émis par un élément à l’état gazeux est composé
d’une série de longueurs d’onde visibles sous forme de raies multicolores dans
le télescope. Ce spectre de raies est caractéristique de chaque élément et peut
donc servir à l’identifier (voir la section 9.5).
figure 4.40
Un spectroscope à prisme. La lumière
issue d’une source passe dans un
collimateur qui en donne un faisceau
Collimateur Télescope parallèle. On examine la lumière
Source dispersée à l’aide d’un télescope.
exemple 4.9
Un rayon incident monochromatique (une seule lon- Quel est l’angle de sortie du rayon par rapport à la
gueur d’onde) frappe à un angle de 45° une face d’un normale de la deuxième face ? Le milieu environnant
prisme équilatéral d’indice de réfraction égal à 1,55. est l’air (n = 1).
exemple 4.10
Lors du passage d’un rayon de lumière à travers un La loi de Snell-Descartes s’écrit sin i = n sin r ou
prisme, on peut montrer que l’angle de déviation δ a n = sin i/sin r. En substituant l’équation (i) sous la forme
1
une valeur minimale δ min lorsque le rayon traverse le i = δ min + r, on obtient
2
prisme de façon symétrique, c’est-à-dire lorsqu’il res- φ + δmin
sort suivant un angle égal à l’angle d’incidence. Sachant sin
2
cela, trouver l’expression donnant l’indice de réfraction n=
φ
d’un prisme en fonction de l’angle au sommet du prisme sin
2
et de l’angle de déviation minimal.
On peut utiliser cette expression pour trouver n
Solution en mesurant δ min. En mesurant les déviations
minimales correspondant à des valeurs connues de la
La figure 4.42 représente un rayon de lumière mono-
longueur d’onde, on peut tracer une courbe de disper-
chromatique tombant sur un prisme. L’angle de dévia-
sion comme celle de la figure 4.37 (p. 152).
tion δ du faisceau dépend de l’angle i suivant lequel le
faisceau tombe sur la face du prisme.
Pour chaque face que le rayon traverse, son orientation
φ
change de (i − r) et la déviation totale est donc
δ min
δ min = 2(i − r) (i) P Q
i r r i
L’angle au sommet du prisme est ϕ . Comme le montre
φ
la figure, l’angle entre les normales PR et QR aux R
faces est lui aussi égal à ϕ . On peut donc se servir du
triangle PQR pour relier ϕ et r : ϕ = 2r. figure 4.42
À l’angle de déviation minimal, le rayon ressort du prisme
symétriquement par rapport à lui-même.
exemple 4.11
Quand l’indice de réfraction du prisme est connu pour est donné par δ = i1 + r 2 − ϕ . (b) Un prisme équilatéral
chaque longueur d’onde, on peut déterminer, pour est fait d’un matériau dont l’indice de réfraction est
toute couleur incidente, la trajectoire du rayon lumineux donné par la courbe de la figure 4.37 (p. 152). On pro-
et l’angle de déviation. On désigne les angles d’inci- jette sur ce prisme un mince faisceau de lumière
dence et de réfraction à chacune des faces par i1, r 1, i2 et blanche selon un angle i1 = 30°. Calculer l’angle de
r 2 respectivement. (a) Montrer que l’angle de déviation déviation pour chaque extrémité du spectre visible.
figure 4.45
Une expérience cruciale figurant dans L’optique de Newton.
Les rayons monochromatiques issus du premier prisme ne
figure 4.44 changeaient pas de couleur en traversant le deuxième prisme.
Pour un angle d’incidence fixe, chaque couleur était projetée
Un schéma tiré de L’optique de Newton. Newton avait été frappé en un point différent sur l’écran, ce qui signifie que chaque
par la forme ovale du spectre. couleur correspond à un indice de réfraction différent.
SUJE T CO N N E X E
L’arc-en-ciel
L’arcenciel a intrigué les penseurs pendant des siècles. même droite. Il réalisa la première mesure quantitative
La recherche d’une explication de ce phénomène est du rayon angulaire de l’arc principal, soit 42°. En 1275,
un exemple intéressant d’évolution de la science. L’arc vitellion (xIIIe siècle) montra qu’on peut produire un
enciel principal, rouge en haut et violet en bas, est un spectre en faisant passer de la lumière solaire dans un
phénomène courant. Parfois, un deuxième arcenciel, récipient sphérique rempli d’eau ou dans un prisme
dont l’ordre des couleurs est inversé, est visible audessus hexagonal. Il devint alors évident que le phénomène
du premier. Aristote (vers 384vers 322 av. J.C.) avait était dû à une réflexion et à une réfraction dans les
dénombré quatre couleurs seulement, rouge, jaune, vert gouttelettes d’eau.
et bleu, et avait remarqué que le rouge était la plus pure.
Il avait suggéré que les couleurs étaient produites par
la réflexion de la lumière sur les gouttes d’un nuage.
Selon Robert Grosseteste (vers 11701253), les cou
leurs étaient produites par une réfraction dans un nuage
entier, suivie par une réflexion sur un autre nuage jouant
le rôle d’écran. Bien qu’un peu forcée, cette explica
tion fait néanmoins intervenir l’action combinée de la
réflexion et de la réfraction, ce qui la rapproche de
l’explication moderne que nous allons présenter. En 1267,
Roger Bacon (12141294) fit remarquer que l’« écran » se
déplace avec l’observateur et que chacun voit donc un
arcenciel différent. Puisqu’on peut observer des arcs
enciel près du sol, par exemple lorsque des avirons
produisent des éclaboussures en plongeant dans l’eau,
Bacon insista sur le rôle de chaque goutte d’eau plutôt La maison de Newton, à Woolsthorpe, avec les descendants
que du nuage entier. Il découvrit également que le Soleil, du célèbre pommier. Notez la présence d’un arc-en-ciel
l’observateur et le centre de l’arc sont situés sur une secondaire et l’ordre des couleurs qui y est inversé.
ccc
Tout en ayant trouvé l’idée fondamentale, Théodoric δ = 2(i − r) + (180° − 2r) (i)
de Fribourg ne parvenait pas à expliquer pourquoi
l’arc-en-ciel est limité à une petite plage angulaire ni
pourquoi l’ordre des couleurs est inversé dans l’arc-
en-ciel secondaire. C’est Descartes qui en donna une
explication presque complète en 1635. S’appuyant sur la θV
loi de la réfraction dont Théodoric n’avait pas connais-
θR
sance, Descartes traça les trajectoires de nombreux
rayons incidents selon des angles différents. Il s’aperçut
que l’angle θ entre la lumière incidente et la lumière
sortant d’une goutte (figure 4.46) atteint un maxi-
mum de 42° pour l’arc principal. (L’angle de déviation
δ = 180° − 42° = 138° est donc minimal.) Par consé-
quent, aucun rayon ne peut pénétrer dans l’œil selon
Figure 4.48
un angle plus grand. Il découvrit également que les
Newton a démontré que les couleurs de l’arc-en-ciel sont dues
rayons émergents ont tendance à se regrouper dans à la dispersion.
l’intervalle compris entre θ = 40° et 42° (figure 4.47).
Cet effet de regroupement permet d’expliquer pourquoi Comme l’a découvert Descartes, la lumière provenant
la lumière est plus intense dans cet intervalle. Descartes de chaque goutte est la plus intense pour l’angle de dévia-
avait ainsi résolu le problème géométrique de l’arc- tion minimal correspondant à chaque longueur d’onde.
en-ciel, mais il fallut attendre l’expérience du prisme de L’angle de déviation minimal varie de (180° − 40,6°),
Newton et sa découverte de la nature de la lumière pour le violet, à (180° − 42,4°), pour le rouge (figure 4.49).
blanche pour en expliquer les couleurs. Pour trouver cet angle, on calcule la dérivée dδ /di de
42,4˚ 40,6˚
n i r δ min
l’équation (i), en gardant en tête que r dépend de i, et Rappelons qu’Aristote avait mentionné que le rouge de
l’on pose que cette dérivée correspond à zéro : l’arc principal était la couleur la plus « pure ». C’est effec
dδ dr tivement le cas. Chaque couleur du spectre est étalée
= 2−4 = 0 (ii) sur une plage d’angles. En principe, à partir d’une goutte
di di
donnée, une seule couleur atteint l’œil de l’obser vateur,
Donc, dr/di = 1/2. Quand cette condition est vérifiée,
la couleur qui correspond à la déviation minimale
δ est minimal* mais, en plus, il demeure relativement
et qui est donc la plus intense. Mais il se produit un
constant pour de petites variations de i. (C’est pourquoi
chevauchement important des couleurs entre elles. À
les rayons ont tendance à se regrouper près de l’angle
l’exception du rouge, les autres couleurs observées ne
de déviation minimal.)
sont pas les couleurs primaires d’un spectre donné par
En prenant la dérivée de la loi de SnellDescartes, un prisme.
sin i = n sin r, on obtient
On observe parfois un arcenciel secondaire, corres
dr 1
cos i = n (cos r) = n cos r pondant à une double réflexion interne (voir le pro
di 2 blème P12). Dans cet arc secondaire, l’ordre des couleurs
où on a substitué l’équation (ii). On utilise ensuite est inversé. Plus rarement, on peut observer des arcs
cos2 r = 1 − sin2 r et la loi de SnellDescartes pour multiples composés de bandes rougeâtres et verdâtres
trouver (voir le problème P11) audessous de l’arc principal. Leur origine, qui est liée
aux interférences lumineuses, fut découverte par
* en calculant la dérivée seconde d2δ/di2 , on trouve une valeur posi- Thomas Young (17731829) en 1803 à partir de la théorie
tive ; δ est donc bien un minimum et non un maximum. ondulatoire.
figure 4.50
Les rayons provenant d’un point objet réel
divergent les uns des autres.
Quand nous observons le monde qui nous entoure, nos yeux ne perçoivent que
de la lumière provenant d’une multitude de points objets réels. L’acte de voir
consiste donc à interpréter des rayons lumineux qui divergent les uns des autres
en provenance de points situés devant nos yeux. Dans ce qui suit, nous consi-
dérons que les yeux des observateurs ont ce comportement normal ou, à défaut,
qu’ils sont corrigés par des lunettes qui leur procurent un tel comportement
(voir la section 5.8).
figure 4.51 Dans le cas d’une interface quelconque, les postulats du modèle du rayon lumi-
La réflexion dans un miroir produit une neux impliquent qu’à chaque rayon incident correspond un rayon émergent,
image : puisque l’œil reçoit des rayons qui c’est-à-dire un rayon réfléchi ou réfracté. Dans cet ouvrage, nous nous limite-
divergent à partir d’un point situé derrière rons aux interfaces pour lesquelles l’hypothèse suivante est valable :
le miroir, on croit voir quelque chose
derrière le miroir. Notons que les rayons
réfléchis définissent un unique point image
quand les rayons incidents correspondent un point image unique pour chaque point objet
à un unique point objet.
À partir de rayons incidents définissant un unique point objet, l’interface
produit des rayons émergents qui définissent un unique point image.
Ainsi, les rayons émergents ou leurs prolongements se croisent en un point
unique.
Alors qu’on peut regarder une image virtuelle depuis n’importe où (figure 4.52a), Méthodes d’observation
observer une image réelle est moins simple. En effet, les rayons émergents des images
convergent (vers le point image réel), alors que nos yeux ne peuvent interpréter
que des rayons qui divergent en provenant d’un point situé devant eux. Si des
rayons lumineux pénètrent dans l’œil en convergeant, l’observateur ne voit
qu’une tache floue (figure 4.52b). Par contre, s’il s’éloigne suffisamment de
l’interface, les rayons émergents peuvent atteindre le point image, s’y croiser et
par la suite recommencer à diverger. Un observateur placé au-delà de ce point
reçoit donc les rayons qui divergent à nouveau et il peut voir l’image réelle. Elle
lui semble située plus proche que l’interface (figure 4.52c).
figure 4.52
Une autre méthode permettant de visualiser une image consiste à intercepter Une image virtuelle doit être regardée avec
les rayons émergents avec un écran, comme au cinéma. Ce procédé ne fonc- les yeux, alors qu’une image réelle peut
être captée par un écran ou regardée avec
tionne pas pour une image virtuelle (figure 4.52d) et, dans le cas de l’image les yeux, mais à la condition qu’ils soient
réelle, il faut que l’écran soit placé exactement sur le point image (figure 4.52e). placés aux bons endroits. Chaque boîte
Même si l’image est réelle, on ne voit qu’une tache floue sur un écran placé trop mystère représente une ou plusieurs
près ou trop loin de l’interface (figure 4.52f). interfaces dont la nature n’a aucune
importance.
(a) (b) (c)
interfaces successives
F
Mais l’utilisation d’interfaces successives ouvre la porte à une possibilité sup-
E plémentaire. À la figure 4.54, le point E, c’est-à-dire le point image de la pre-
Réflexion mière interface, constitue le point objet de la seconde interface. Du point de
ou
réfraction vue de la première interface, le point E est une image réelle, ce qui signifie que
D
2 les rayons émergent de la première interface en convergeant. La seconde inter-
Réflexion face reçoit donc des rayons qui convergent. À la figure 4.53, il était possible
ou
réfraction d’enlever la première interface et de placer un objet matériel au point B, ce qui
1
ne changeait rien pour la deuxième interface. Or, un tel procédé est impossible
à la figure 4.54, car aucun objet matériel ne peut produire des rayons qui
figure 4.54
convergent vers le point E.
La lumière incidente sur la seconde
interface est constituée de rayons qui On distingue donc deux situations : si les rayons incidents sur une interface
convergent : cette interface est éclairée
divergent en s’éloignant les uns des autres, ils semblent provenir d’un point qui
par un objet virtuel. La position de cet
objet virtuel coïncide avec celle de l’image constitue un objet réel ; s’ils atteignent l’interface en convergeant, c’est-à-dire
(réelle) de la première interface. en se rapprochant les uns des autres, leurs prolongements tendent vers un point
qui constitue un objet virtuel. Le point B de la figure 4.53 est un objet réel du
point de vue de la seconde interface de cette figure, alors que le point E de la
figure 4.54 est un objet virtuel du point de vue de la seconde interface de cette
figure. Comme dans le cas des images, l’adjectif « réel » décrit le fait que les
rayons incidents peuvent « réellement » provenir d’un point, alors que, dans
Point image Les rayons d’une image réelle Distance image q > 0
émergents convergent
Si on ne considère que des points objets et des points images situés sur l’axe
optique, on peut prédire q en connaissant uniquement p et les caractéristiques
de l’interface. Dans les deux prochaines sections, nous ferons cette étude dans
le cas de deux types de miroirs et, pour chacun, nous obtiendrons une équation
reliant p, q et une grandeur caractéristique du miroir. Aux sections 5.2 et 5.3,
nous ferons une étude semblable avec des images formées par réfraction. Dans
tous les cas, nous verrons que la convention ci-dessus permettra de recourir à
une seule équation au lieu d’utiliser une équation différente selon que les objets
et les images sont réels ou virtuels.
Selon cette convention de signes, une image est inversée si sa hauteur a un signe
différent de celle de l’objet et elle est droite (non inversée) si leurs hauteurs ont
le même signe. La figure 4.56 illustre un cas où yO > 0 et yI < 0. On note que le
signe de yI diffère, en général, du signe de q.
Dans ce chapitre et le suivant, nous obtiendrons des équations qui permettent
de déterminer yI en fonction de yO pour plusieurs dispositifs optiques. Dans
chaque cas, l’utilisation de la convention que nous venons de présenter permet-
tra de recourir à une seule équation au lieu d’utiliser une équation différente
selon que les images sont inversées ou non.
A
x
Une réflexion dans un miroir plan intervertit la gauche et la droite. La
figure 4.58a représente une personne face à un miroir, alors qu’à la figure 4.58b
la personne se tient de profil. Dans les deux cas, si la personne lève le bras droit,
son image lève le bras « gauche ». Nous employons les termes « droite » et
« gauche » en parlant de l’image conformément à notre façon habituelle de voir
figure 4.59
les gens qui nous entourent. Pour bien illustrer le rôle du miroir, il est préférable
Un miroir plan ne modifie pas les axes
des x et des y qui sont dans son plan,
de considérer un système de coordonnées. On voit à la figure 4.59 que les
mais inverse le sens de l’axe des z qui axes des x et des y, parallèles au plan du miroir, ne changent pas de sens, alors
lui est perpendiculaire. que le sens de l’axe des z, perpendiculaire au plan du miroir, est inversé.
exemple 4.13
On place un objet entre deux miroirs plans perpendi- image de I2 dans le « miroir virtuel » obtenu en prolon-
culaires. Combien d’images peut-on voir ? geant M1 vers la gauche.
Solution
M2
Exceptionnellement, chaque miroir a son propre
axe optique (perpendiculaire à sa surface). il faut
donc évaluer p et q le long de droites différentes pour
O
chaque miroir. I2
À la figure 4.60, le point objet O est constitué par
l’extrémité inférieure d’une flèche. Ses images dans les M1
miroirs M1 et M2 sont I1 et I2 sur la figure si la lumière
I3 I1
pénètre dans l’œil après une seule réflexion. (Les rayons
qui correspondent à ces images ne sont pas illustrés.)
Mais la lumière peut aussi pénétrer dans l’œil après figure 4.60
avoir été réfléchie par les deux miroirs. Les rayons cor- Un objet O placé entre deux miroirs perpendiculaires produit
trois images. On voit que l’image I3 est obtenue après deux
respondant à la formation de l’image I3 sont représentés réflexions. On peut facilement trouver les positions des images
sur la figure. On remarque que I3 serait une image de en imaginant que les miroirs se prolongent dans la région
I1 si l’on prolongeait M2 vers le bas. De même, I3 est une « virtuelle » (en pointillés).
L’approximation paraxiale
Quand la lumière d’un point objet atteint un miroir sphérique, chaque rayon
est réfléchi conformément à la loi de la réflexion. Or, la lumière d’un point objet
forme en général plusieurs points images (figure 4.62a). L’image d’une source
ponctuelle est donc brouillée. Ce phénomène, connu sous le nom d’aberration
de sphéricité, est une conséquence de la géométrie sphérique du miroir. On
peut négliger l’aberration de sphéricité des miroirs sphériques à condition d’uti-
liser un miroir dont l’angle d’ouverture est faible, c’est-à-dire un miroir de très
petites dimensions par rapport au rayon de courbure de sa surface. On obtient
alors un seul point image pour chaque point objet.
* Cette racine est la même que celle des mots « cavité », « cave », « caverne », etc.
Quand on utilise à la fois des miroirs ayant un petit angle d’ouverture et des
I′ points objets qui sont tous à proximité de l’axe optique, on constate qu’on n’aura
q′ à considérer que des rayons incidents et des rayons réfléchis qui sont presque
p
q parallèles à l’axe optique. Pour cette raison, on appelle souvent approximation
paraxiale le fait de respecter simultanément ces deux conditions.
figure 4.62
(a) Si un miroir sphérique est de trop
grande taille par rapport à son rayon de Le foyer
courbure, les rayons incidents provenant
d’un unique point objet deviennent des Considérons maintenant un objet suffisamment éloigné du miroir pour qu’on
rayons réfléchis qui ne convergent pas en
un même point. (b) Si le point objet est loin puisse considérer que les rayons incidents sur le miroir sont parallèles entre eux.
de l’axe optique, la distance image n’est pas Si l’objet se situe sur l’axe optique, ces rayons sont aussi parallèles à l’axe
la même que s’il est situé à proximité de optique. Les Grecs savaient qu’un miroir de forme parabolique permet de foca-
l’axe optique. liser en un seul point, appelé foyer, ces rayons parallèles incidents. En vertu de
la loi du retour inverse de la lumière, les rayons issus d’une source ponctuelle
placée au foyer d’un tel miroir donnent un faisceau de rayons parallèles après
réflexion. Cette propriété est utilisée notamment dans les projecteurs.
C F F C
R
R
Ces divers rayons sont tracés à la figure 4.65 dans le cas d’un miroir concave
devant lequel on place un objet réel à quatre positions différentes. Lorsque
l’objet est plus rapproché que le centre de courbure, on doit parfois interpréter
les règles que nous venons d’énoncer relativement au prolongement des rayons.
Par exemple, à la figure 4.65d, c’est le prolongement du troisième rayon princi-
pal qui passe par le foyer. Du point de vue du miroir, cela importe peu que le
rayon ne passe pas réellement par le foyer : il vient de la direction du foyer, et
c’est cela qui est important.
Techniquement, le tracé des rayons principaux ne permet que de localiser le
point image correspondant au point objet d’où sont issus les rayons. Mais pour
un objet étendu mince, tous les points objets sont situés à la même distance
objet p, le long d’une droite perpendiculaire à l’axe optique. Si on trace les
rayons principaux issus de chacun de ces points objets, on obtient des points
1 1
À la figure 4.65, on constate qu’un objet réel placé devant un miroir concave 2
donne lieu à une image virtuelle si l’objet est situé plus proche que le foyer, mais
Objet
qu’il donne lieu à une image réelle s’il est situé plus loin. Quand l’image est 4 Image
virtuelle
réelle, sa hauteur est d’autant plus grande que l’objet est proche du foyer. Si
3
l’objet est exactement au foyer, on obtient un cas limite entre une image réelle
et une image virtuelle, c’est-à-dire des rayons parallèles. Ces derniers peuvent C
F
être captés à la fois par les yeux ou par un écran situé loin devant le miroir.
La figure 4.66 illustre la situation générale dans le cas d’un miroir convexe 1
devant lequel on place un objet réel. On constate qu’on obtient toujours une
image virtuelle, quelle que soit la position de l’objet. De plus, cette image est figure 4.66
toujours plus petite que l’objet. Un exercice intéressant consiste à refaire les Rayons servant à construire une image
figures 4.64 et 4.65 dans le cas où l’objet est virtuel. pour un miroir convexe.
α P
La position du foyer et la formule des miroirs α h
α 2α
A
Les tracés de rayons principaux permettent de situer une image et de comparer C F f
sa hauteur avec celle de l’objet. Si un tracé est suffisamment précis, cette
approche peut même s’avérer pertinente sur le plan quantitatif. Néanmoins, il R
est utile de disposer d’équations permettant d’obtenir les mêmes résultats à
l’aide d’un calcul, notamment quand on ignore les caractéristiques du miroir
(voir l’exemple 4.16). Dans un premier temps, nous démontrerons une équation figure 4.67
reliant la distance focale et le rayon de courbure d’un miroir sphérique. Ensuite, La distance focale f d’un miroir sphé-
nous démontrerons la formule des miroirs, qui relie les distances p et q avec la rique est égale à la moitié du rayon de
courbure R. À cause de l’exagération
distance focale f. de l’échelle verticale de la figure, rendue
nécessaire par le caractère paraxial
À la figure 4.67, C est le centre de courbure et R est le rayon de courbure d’un des rayons, la courbure du miroir est
miroir concave. Considérons un rayon incident au point P, à une distance h imperceptible.
Comparons maintenant les deux triangles PCA et PFA, qui ont en commun un
côté de longueur h. On connaît l’angle opposé à h dans chaque triangle, de sorte
qu’on peut écrire sa tangente :
AP h AP h
tan α = = tan 2α = =
AC R AF F
R
f = (4.10)
2
1 1 1
+ = (4.11)
p q f
Si m est positif, l’image est droite, c’est-à-dire qu’elle possède la même orienta-
tion verticale que l’objet ; si m est négatif, l’image est inversée. Si m > 1, l’image
est agrandie ; si m < 1, l’image est réduite. L’image produite par un miroir
concave peut être soit droite, soit inversée. Un miroir convexe donne tou-
jours une image virtuelle, droite et réduite d’un objet réel (voir les figures 4.66
et 4.70b).
exemple 4.15
Un objet matériel de hauteur 2 mm se trouve à 2 cm figure 4.70a, où on a tracé les rayons principaux 3 et 4.
d’un miroir sphérique dont le rayon de courbure est de Le schéma est à l’échelle, chaque case représentant
8 cm (figure 4.70). Déterminer la position et la dimen- 1 cm horizontalement et 1 mm verticalement.
sion de l’image sachant que le miroir est : (a) concave ;
(b) convexe. Dans chaque cas, répondre par la formule (a)
des miroirs et par le tracé des rayons principaux sur un
3 I
dessin à l’échelle.
Solution O
exemple 4.16
Un objet matériel de hauteur 2 cm est situé à 12 cm d’où l’on tire f = +32 cm. Le signe positif signifie que le
d’un miroir sphérique. L’image est droite et haute de miroir est concave.
3,2 cm. De quel type de miroir s’agit-il ? Ce type de situation est difficile à analyser avec un
diagramme de rayons lumineux, mais c’est néanmoins
Solution possible, comme chaque fois : quand le type de miroir
est inconnu, il faut faire deux diagrammes, l’un pour
L’objet étant matériel, il est donc réel. On nous donne une hypothèse de miroir convexe, et l’autre pour une
p = 12 cm. L’image étant droite, m est positif et a pour hypothèse de miroir concave.
valeur m = +3,2/2 = 1,6. Comme m = −q/p, on obtient
Une façon simple consiste ensuite à tracer le
q = −1,6p = −19,2 cm. L’image est virtuelle, droite et
rayon 2, toujours identique quelle que soit la posi-
agrandie ; il s’agit donc d’un miroir concave. Cela nous
tion de l’objet. il suffit alors d’imaginer tout autre rayon
est confirmé par la formule des miroirs, car on a
principal pour comprendre facilement que le miroir
1 1 1 convexe ne peut donner une image droite et agrandie,
+ =
12 cm −19, 2 cm f alors qu’un miroir concave le peut, à condition que
l’image soit virtuelle.
exemple 4.17
Le long d’un axe des x, on place une flamme de bougie La bougie est un objet matériel, donc un objet réel :
de hauteur 0,5 cm en x0 = 0, un miroir concave (f 1 = +1 m) p1 = +2,2 m. La formule des miroirs appliquée au miroir
en x 1 = 2,2 m et un miroir convexe (f 2 = −2 m) en concave donne
x 2 = 1 m. Les surfaces réfléchissantes des miroirs se
1 1 1
font face. Le miroir convexe est percé d’un petit trou + =
+2,2 m q1 +1 m
de sorte que la lumière provenant de la bougie atteint
le miroir concave ; elle est alors réfléchie vers le miroir d’où q1 = 1,83 m. C’est une image réelle. Le grandis-
convexe, puis elle est réfléchie de nouveau. Décrire la sement de cette image est m1 = −q1 /p1 = −0,833.
position et la hauteur de l’image que voit un observa- L’image est réduite et inversée par rapport à la flamme
teur situé à x = 2,2 m, juste à côté du miroir concave, de la bougie.
quand il regarde dans le miroir convexe. On néglige les
Les rayons qui quittent le miroir concave sont
réflexions multiples sur un même miroir.
dirigés vers les x négatifs et, puisque l’image est
réelle, ils convergent vers un point situé à 1,83 m du
Solution miroir, à la position x = 2,2 m − 1,83 m = 0,367 m. Les
On doit d’abord trouver l’image produite par le rayons qui nous intéressent n’ont cependant pas le
miroir concave, situé à la distance q1 de ce miroir. temps d’atteindre ce point puisqu’ils sont interceptés
Comme on l’a énoncé à la section 4.9, l’image du premier par le miroir convexe placé à x 2 = 1 m, à 0,633 m de la
miroir constitue l’objet du second miroir. On peut donc position x = 0,367 m. Ce miroir reçoit donc des rayons
déterminer p2 à partir de q1. Ensuite, on peut trouver qui convergent vers un point situé derrière sa surface
l’image du second miroir. réfléchissante. C’est un objet virtuel : p2 = −0,633 m.
La méthode de Römer
Astronome danois travaillant à Paris, Ole Römer (1644-1710) présenta en 1676
les mesures qu’il avait faites de la période de révolution de Io, l’un des satellites
de Jupiter. Io a une période moyenne à peine inférieure à 42,5 h. Cette période
fut mesurée en relevant l’heure à laquelle Io pénètre dans l’ombre de Jupiter ou
en sort, c’est-à-dire au début ou à la fin de son éclipse. Römer mit en évidence
une légère oscillation, systématique, de la valeur de cette période au cours de
chaque année. La figure 4.71 représente la Terre et Jupiter en orbite autour du
Soleil et le satellite de Jupiter en orbite autour de cette planète. Römer décou-
vrit que la période avait sa valeur moyenne lorsque la Terre se trouvait au point
de sa trajectoire le plus proche ou le plus éloigné de Jupiter, c’est-à-dire en A
ou en B. Quand la Terre s’éloignait de Jupiter, de C à D, la période était plus
longue que la moyenne, alors qu’elle était plus courte quand la Terre se rappro-
chait de Jupiter, de E à F.
Römer attribua cette variation à la distance que doit parcourir la lumière de
la lune Io jusqu’à la Terre. Supposons par exemple que Io sorte de l’ombre
lorsque la Terre est en C. Pendant les 42,5 h suivantes, la Terre va se déplacer
jusqu’en D. Par conséquent, lorsque Io réapparaît après une période, la lumière
doit parcourir la distance supplémentaire CD. (Pour des raisons de simplicité,
on néglige le mouvement de Jupiter, dont la période orbitale est voisine de
douze ans.) Pour une seule orbite de Io, le temps supplémentaire mis en jeu est
de l’ordre de quelques secondes ; mais sur un intervalle de plusieurs mois, l’écart
B A
Soleil
Zone d’ombre
Jupiter
F
E
La méthode de Fizeau
La première mesure terrestre de la vitesse de la lumière fut réalisée à Paris en
1849 par Hippolyte Fizeau (1819-1896). Elle faisait intervenir une méthode de
« mesure du temps de parcours » analogue à celle de Galilée. La lumière émise
par une source S (figure 4.72) et réfléchie sur une plaque partiellement argen-
tée P passe à travers une des fentes d’une roue dentée portant n dents sur
sa circonférence. La lumière est ensuite réfléchie sur un miroir M situé à
une distance d et passe à travers la roue dentée et à travers P avant d’atteindre
l’observateur en O.
La roue étant mise en mouvement, la lumière passe par la fente 1. Pour les
vitesses angulaires faibles de la roue, la lumière réfléchie par M est bloquée par
la dent entre la fente 1 et la fente 2 et l’observateur ne voit rien. On augmente
alors la vitesse angulaire jusqu’à ce que la lumière commence tout juste à réap-
paraître. À cette vitesse angulaire, le temps qu’il faut à la lumière pour faire un
aller et retour jusqu’à M, Dt = 2d/c, est exactement égal au temps qu’il faut pour
figure 4.72
S 1 L’expérience de Fizeau ayant servi à
2
3 déterminer la vitesse de la lumière.
M Un faisceau de lumière passant sur
4
une roue dentée en rotation rapide
était réfléchi sur un miroir éloigné M.
Connaissant la vitesse angulaire de la
roue et la distance du miroir, on pouvait
calculer la vitesse de la lumière.
O P
d
RÉSUMÉ
L’onde électromagnétique est l’un des modèles utilisés pour représenter la
lumière : il permet d’expliquer tous les phénomènes qui touchent la propagation
de la lumière, notamment la propagation dans le vide. La lumière visible ne
constitue qu’une petite partie du spectre électromagnétique, qui comprend, par
ordre croissant de longueur d’onde, les rayons gamma, les rayons x, le rayon-
nement ultraviolet, la lumière visible, le rayonnement infrarouge, les micro-
ondes et les ondes radio. Les ondes électromagnétiques se propagent dans le
vide à la vitesse
1
v= =c (4.1)
µ 0ε 0
Ce faisant, elles véhiculent avec elles de l’énergie. Leur intensité moyenne est
1 c
I moy = E 20 = B2 (4.3)
2 cµ 0 2µ0 0
Dans un milieu de propagation transparent, leur vitesse v est réduite d’un fac-
teur n appelé indice de réfraction :
c
n= (4.2b)
v
Par conséquent, la longueur d’onde λ n de la lumière dans un milieu d’indice
de réfraction n est donnée par
λ0
λn = (4.5)
n
où λ 0 est la longueur d’onde de la lumière dans le vide.
Selon le principe de Huygens, chaque point d’un front d’onde agit comme
une source de petites ondes secondaires appelées ondelettes de Huygens. Ces
résumé 179
D’après la convention de signes pour les distances objet p et les distances
image q, les grandeurs réelles sont positives et les grandeurs virtuelles sont
négatives. La distance focale est égale à la moitié du rayon de courbure du
miroir :
R
f= (4.10)
2
Par convention de signes, la distance focale f et le rayon R sont positifs dans le
cas d’un miroir concave et négatifs dans le cas d’un miroir convexe.
Le grandissement transversal d’une image est donné par
yI q
m= =− (4.12)
yO p
où yI et yO sont respectivement la hauteur de l’image et la hauteur de l’objet.
Les équations précédentes conviennent aussi au cas d’un miroir plan, pour
lequel le rayon de courbure et la distance focale sont infinis.
TeRmeS impoRTaNTS
aberration de sphéricité (p. 167) loi de Snell-Descartes (p. 147)
antenne (p. 130) loi du retour inverse de la lumière (p. 143)
approximation paraxiale (p. 168) milieu dispersif (p. 152)
axe optique (p. 163) modèle du rayon lumineux (p. 143)
concave (adj.) (p. 167) objet étendu (p. 164)
convexe (adj.) (p. 167) objet réel (p. 162)
dispersion (p. 152) objet virtuel (p. 162)
distance focale (p. 168) onde électromagnétique (p. 127)
distance image (p. 163) onde secondaire (ondelette de Huygens) (p. 139)
distance objet (p. 163) optique géométrique (p. 143)
fibre optique (p. 151) point image (p. 160)
formule des miroirs (p. 173) point objet (p. 160)
foyer (p. 168) principe de Huygens (p. 139)
foyer réel (p. 168) rayon (p. 143)
foyer virtuel (p. 168) rayons principaux (p. 170)
grandissement transversal (p. 173) réflexion diffuse (p. 144)
image étendue (p. 164) réflexion spéculaire (p. 144)
image réelle (p. 161) réflexion totale interne (p. 150)
image virtuelle (p. 161) réfraction (p. 141)
indice de réfraction (p. 128) spectre électromagnétique (p. 133)
loi de la réflexion (p. 142)
R1. Quelle expression peut-on élaborer à l’aide de R4. En quoi l’intensité véhiculée par une onde élec-
grandeurs électriques et magnétiques pour mon- tromagnétique présente-t-elle un point commun
trer qu’il existe un lien entre ces derniers domaines avec l’intensité d’ondes mécaniques ?
et la lumière ? R5. vrai ou faux ? L’indice de réfraction est toujours
plus grand ou égal à 1.
R2. Quel est le nom du physicien qui est associé à la
synthèse de l’électromagnétisme et de l’optique ? R6. Énumérez, par ordre croissant de longueur d’onde,
les différents domaines du spectre électromagné-
R3. Quel lien peut-on faire entre l’indice de réfraction tique.
et une propriété électromagnétique du milieu de R7. Selon quelle approximation est-il raisonnable
propagation de la lumière ? d’utiliser les résultats de l’optique géométrique ?
QueSTioNS
Q1. Un plat vide devient chaud dans un four ordi- Q10. On remplit d’eau un bol hémisphérique décoré de
naire, mais pas forcément dans un four à micro- motifs. Le motif au fond du bol apparaît-il alors
ondes. Pourquoi ? plus grand ou plus petit que lorsque le bol est
Q2. Comment peut-on utiliser une antenne circulaire vide ? Justifiez votre réponse.
pour localiser la source d’un émetteur radio Q11. Une plaque de verre plane donne-t-elle lieu au
clandestin ? phénomène de dispersion ?
Q12. Pourquoi la présence de poussières sur une fibre
Q3. Un four à micro-ondes contient du rayonnement
optique entraîne-t-elle une perte de lumière ?
de fréquence 2450 MHz. Quelle est sa longueur
d’onde ? Q13. Dans les centres d’amusement, des miroirs nous
renvoient une image très grossie ou très amincie
Q4. Les lignes de transport de l’énergie électrique c.a. de nous-mêmes. Pourquoi ?
émettent-elles des ondes électromagnétiques ?
Q14. Supposons qu’on s’approche d’un miroir concave
Q5. Le champ magnétique d’une onde électromagné- en gardant l’œil le long de l’axe optique. Que
tique est donné par voit-on lorsque : (a) 2f > p > f ; (b) p < f ?
B = (2 × 10−6) cos[π (0,04x + 10 7t)] Q15. Pourquoi utilise-t-on des miroirs convexes pour
où x est en mètres, t, en secondes et B, en teslas. les rétroviseurs de camions et dans les systèmes
S’agit-il d’une onde dans le vide ? de sécurité des magasins ? Quel est leur avantage
sur les miroirs plans ?
Q6. Est-il possible de produire une onde électro-
Q16. Peut-on utiliser deux miroirs plans pour voir
magnétique stationnaire ? Si oui, comment ?
l’arrière de sa tête ? Si oui, dessinez un tracé des
Q7. Quel type de miroir (concave ou convexe) utilise- rayons principaux. (Les miroirs peuvent-ils être
t-on pour se maquiller ? Où est situé le visage par parallèles ?)
rapport au foyer ? Q17. Plus que toute autre pierre précieuse, un diamant
Q8. vrai ou faux ? (a) Un miroir concave produit tou- brille de mille « feux » (couleurs vives). Cela peut-il
jours une image réelle. (b) Un miroir convexe s’expliquer par l’indice de réfraction élevé du dia-
produit toujours une image virtuelle. mant ? Sinon, comment ?
Q9. Dessinez un grand miroir à surface sphérique. En Q18. Lorsque la lumière passe d’un milieu à un autre,
traçant soigneusement les rayons incidents paral- sa longueur d’onde varie. La couleur varie-t-elle
lèles à l’axe optique, montrez que les rayons réflé- aussi ? Justifiez votre réponse.
chis près de l’axe et les rayons réfléchis loin de Q19. Les rayons lumineux se propagent-ils toujours en
l’axe ne convergent pas en un même point. ligne droite ?
questions 181
Q20. La variation de densité de l’air avec l’altitude Q29. La voiture figurant à la figure 4.74 est placée entre
a-t-elle un effet sur la propagation d’une onde deux miroirs. Comment ces miroirs doivent-ils
sonore ? Si oui, comment l’expliquer ? être orientés pour produire l’effet observé ?
Q21. Lorsqu’un large faisceau de lumière traverse une
surface de séparation selon un certain angle,
l’intensité de l’onde varie. Montrez à l’aide d’un
schéma comment cela se produit.
Q22. Pourquoi les fronts d’onde des vagues océaniques
ont-ils tendance à s’approcher des plages parallè-
lement à la côte ?
Q23. Écrivez le mot AMBULANCE de sorte qu’il
apparaisse écrit à l’endroit dans le rétroviseur
d’une automobile. vérifiez votre réponse.
Q24. Si cela est possible, à quelle condition l’image
donnée par un miroir concave est-elle : (a) réelle ;
(b) virtuelle ; (c) droite ; (d) inversée ; (e) agrandie ;
(f) réduite ?
Q25. Reprenez la question Q24 pour un miroir convexe.
Q26. Que devient la distance focale d’un miroir sphé-
rique lorsqu’on le plonge dans l’eau ?
Q27. vrai ou faux ? Lorsqu’un objet est à une distance figure 4.74
inférieure à la distance focale d’un miroir sphé- Question 29.
rique, l’image est toujours : (a) virtuelle ; (b) droite ; Q30. Considérez la structure en couches de la figure 4.29b
(c) agrandie. (p. 149). Une fois qu’elle est devenue horizontale,
Q28. Pourquoi un bâton apparaît-il plié lorsqu’il est pourquoi la trajectoire d’un rayon commence-
partiellement plongé dans l’eau ? Justifiez votre t-elle à s’incurver vers le haut ? Établissez un lien
réponse par le tracé de rayons. avec la réflexion totale interne.
θ
θ
figure 4.76 e n
Exercice 4.
exercices 183
figure 4.82 pour produire une réflexion totale interne
et se comporter comme un cataphote (voir la
figure 4.22, p. 146) ? (b) Quelle serait la valeur mini-
male si le prisme était plongé dans l’eau ?
À moins d’avis contraire, les prismes et autres corps trans- 4.1 modèle électromagnétique
parents dont il est question dans les exercices et les pro-
E43. (i) (a) Montrez que l’expression 1 / µ 0ε 0 s’exprime
blèmes qui suivent sont toujours entourés d’air.
en mètres par seconde (m/s). (b) Montrez que les
expressions E 20 /cµ 0 et cB 20 /µ 0 s’expriment en watts
par mètre carré (W/m 2).
où x est en mètres, t, en secondes et E, en volts par E53. (i) L’onde sonore émise par un avion atteint la sur-
mètre (v/m). Déterminez l’intensité moyenne de face de l’océan avec un angle d’incidence de 10° et
l’onde. elle est partiellement réfléchie et partiellement trans-
E47. (i) Calculée sur toutes les longueurs d’onde, l’inten- mise dans l’eau. La vitesse du son étant de 340 m/s
sité moyenne du rayonnement solaire à la surface de dans l’air et de 1450 m/s dans l’eau, quel est l’angle
la Terre vaut 1 kW/m 2 . Estimez la valeur de l’énergie entre les directions de propagation du son réfléchi
solaire incidente parvenant en 1 h à la surface de et du son transmis ?
la Terre.
E54. (ii) Une tumeur se trouve à 2 cm sous la surface
E48. (ii) Une balise de détresse, que l’on peut assimiler à d’un organe, laquelle est séparée de la peau par 3 cm
une source ponctuelle, émet une longueur d’onde de tissu adipeux. Pour localiser la tumeur, on émet
unique de puissance moyenne égale à 25 W. Trouvez un mince faisceau d’ultrasons qui est réfléchi par la
les amplitudes du champ électrique et du champ tumeur. Si l’angle d’incidence à la surface de l’organe
magnétique produits par la balise aux points sui- est de 30° et que le son se propage à une vitesse 12 %
vants : (a) un avion de recherche situé à une distance plus faible dans l’organe que dans le tissu adipeux,
de 25 km ; (b) un satellite géostationnaire à une quelle sera la distance, sur la peau, entre le point
altitude de 34 000 km. d’entrée et le point de sortie du faisceau ?
E49. (i) À une distance de 6 m d’une source ponctuelle E55. (i) On place une source lumineuse au fond d’un
émettant à une longueur d’onde unique, l’ampli- bocal contenant du sérum sanguin et on mesure qu’à
tude du champ électrique vaut 10 v/m. Trouvez : l’interface sérum-air, un cône de lumière ayant un
(a) l’amplitude du champ magnétique ; (b) la puis- angle au sommet de 95,6° parvient à émerger dans
sance moyenne produite par la source. l’air. Trouvez l’indice de réfraction du sérum.
À moins d’avis contraire, les prismes et autres corps trans- l’image si on l’observe dans l’air selon un angle θ = 5°
parents dont il est question dans les problèmes qui suivent avec la normale ? On suppose que l’image est à
sont toujours entourés d’air. l’intersection de la normale à la surface passant par
la source et du rayon réfracté prolongé dans l’eau
P1. (i) Une source ponctuelle est placée à 10 cm sous la
(figure 4.88).
surface d’un étang. À quelle profondeur se trouve
probLèmes 187
(a) Quel est l’angle entre les rayons réfractés dans la
θ plaque ? (b) Quelle est la séparation latérale (dis-
tance perpendiculaire) entre les rayons qui sortent
de l’autre face ?
P5. (i) Une source ponctuelle est située à 10 cm sous la
surface d’un étang (n = 1,33). Dessinez les rayons
d’angles d’incidence θ et θ + 2° pour θ = 0°, 10°, 20°,
30°, 40° et 45°. Calculez les orientations des rayons
réfractés et dessinez-les. Prolongez dans l’eau chaque
paire de rayons réfractés pour déterminer la posi-
figure 4.88
tion de l’image. (La courbe reliant les points images
Problème 1.
est appelée caustique. Elle est produite lorsque
P2. (ii) Une personne dont les yeux sont à 2 m du sol se des ondes sphériques rencontrent une surface de
tient debout à 4 m du bord d’une piscine profonde de séparation plane ou lorsque des ondes planes ren-
2,5 m et large de 4 m. Une pièce de monnaie se trouve contrent une surface de séparation sphérique.)
au fond de la piscine du côté opposé (figure 4.89). P6. (i) Pour un objet qui n’est pas mince, le grandisse-
Jusqu’à quelle hauteur la piscine doit-elle être rem- ment longitudinal d’un miroir est, par définition,
plie pour que la personne puisse voir la pièce ? Un mL = dp/dq, dp et dq étant respectivement des varia-
rayon lumineux issu de la pièce et réfracté à la sur- tions infinitésimales des distances objet et image.
face de l’eau doit atteindre l’œil de cet observateur. Montrez que
q2
mL = −
2m Pièce p2
de monnaie
P7. (ii) La figure 4.90 représente un rayon lumineux
4m tombant suivant l’angle d’incidence θ sur une plaque
2,5 m de verre d’épaisseur e et d’indice de réfraction n.
Montrez que le déplacement latéral d est donné par
cos θ
4m d = e sin θ 1 −
n2 − sin 2 θ
figure 4.89
Problème 2. P8. (ii) Un cylindre en verre d’indice n est entouré d’une
gaine d’indice n′. Le milieu environnant a un indice
P3. (ii) Montrez que, si un rayon tombe sur une plaque n 0 < n (figure 4.91). (a) Montrez que l’angle d’inci-
de verre plane d’épaisseur e et d’indice de réfrac- dence maximal θ pour lequel la lumière subit une
tion n selon un angle d’incidence θ , le déplacement réflexion totale interne est donné par
latéral du rayon (figure 4.90) s’exprime approximati-
vement par d ≈ e θ (n − 1)/n, où θ est en radians. n0 sin θ = n2 − n′ 2
(Indice : voir l’exercice E11.) (b) Que devient cette expression dans le cas de la
fibre optique (indice n), non gainée et entourée d’air
θ (n 0 = 1) ?
n n′
e n θ
d figure 4.91
Problème 8.
figure 4.90 P9. (ii) À la figure 4.92, le rayon lumineux subit une
Problèmes 3 et 7. réflexion sur le miroir entre le point A et le point B.
Selon le principe de Fermat, le chemin optique d’un
P4. (i) Des rayons superposés de lumière rouge et bleue rayon lumineux entre deux points correspond au
tombent selon un angle de 30° par rapport à la nor- trajet qui prend le minimum de temps. (a) Montrez
male sur une plaque de verre plane ayant une épais- que le temps mis entre A et B est
seur de 2,4 cm. Les indices de réfraction du verre sont
( x 2 + a 2 )1 / 2 [( L − x )2 + b2 ]1 / 2
pour ces deux couleurs nrouge = 1,58 et nbleu = 1,62. t = +
c c
i
x L−x
r
figure 4.92
Problème 9. δ
P10. (ii) À la figure 4.93, un rayon lumineux issu du
point A se propage dans un milieu d’indice de réfrac-
figure 4.94
tion n1 puis jusqu’au point B dans un milieu d’indice
Problème 11.
de réfraction n2 . Le rayon frappe la surface de sépa-
ration à une distance horizontale x de A. (a) Montrez P12. (ii) il y a formation d’un arc-en-ciel secondaire
que le temps mis pour passer du point A au point B est lorsque la lumière incidente subit deux réflexions
( a 2 + x 2 )1 / 2 [ b2 + ( L − x )2 ]1 / 2 internes (figure 4.95). (a) Quel est l’angle de dévia-
t = + tion δ dans ce cas ? (b) Montrez que la condition de
v1 v2
déviation minimale s’écrit
v1 et v 2 étant les modules de la vitesse de la lumière
dans les deux milieux. (b) Utilisez le principe de n2 − 1
cos2 i =
Fermat (énoncé au problème P9) pour trouver la 8
valeur de x pour laquelle t est minimal. En posant
dt/dx = 0 et en exprimant sin θ1 et sin θ 2 en fonction
des données, retrouvez la loi de la réfraction :
sin θ1 sin θ 2
=
v1 v2 r
i
A
figure 4.95
a
n1 θ1 L−x Problème 12.
x
θ2
b
n2
figure 4.93
Problème 10.
probLèmes 189
chapitre 5
Les LentiLLes et
Les instruments optiques
SOMMAIRE
5.1 Les propriétés des lentilles 5.5 La loupe
5.2 Les dioptres sphériques et 5.6 Le microscope composé
la formule des opticiens
5.7 Le télescope
5.3 Les lentilles minces
5.8 L’œil
5.4 Le grossissement angulaire
des instruments optiques
Le fonctionnement de ce télescope à miroirs est plus simple que
ne le suggère sa grande taille. À l’aide d’un grand miroir courbe
et d’une petite lentille, il produit un grossissement angulaire,
un des concepts que nous découvrirons dans ce chapitre.
La figure 5.1 illustre deux épaisses lentilles faites d’un même matériau et dont
les surfaces sphériques sont identiques. Ces lentilles ne diffèrent que par leur
épaisseur d, qui correspond à la distance entre les interfaces mesurée le long
de l’axe optique. Si on place un point objet réel à la même distance devant la
première interface de chaque lentille, on peut suivre dans chaque cas le par
cours de deux rayons lumineux en appliquant la loi de la réfraction. Le premier
rayon suit l’axe optique et n’est pas dévié. Le second rayon atteint la première
interface avec un angle d’incidence θ1 et il est réfracté avec un angle θ 2 . Ces
angles étant identiques pour les deux lentilles, le point image produit par la
première interface se situe au même endroit dans les deux cas. Par contre, en
raison de l’épaisseur différente des lentilles, la distance objet p2 diffère. Cela
fait en sorte que la position de l’image finale diffère aussi. De telles lentilles
épaisses doivent être traitées comme une succession de deux interfaces, ce que
nous ferons à la section 5.2. Dans le reste du chapitre, nous nous intéresserons
au cas particulier des lentilles minces, pour lesquelles l’épaisseur a un effet
négligeable sur le trajet des rayons lumineux :
(b)
n1 θ2 n2
θ1
O q2 I
p2
p1 q1
d
Dans une lentille divergente (figure 5.2b), la partie centrale est plus mince que
les bords. Une telle lentille a tendance à faire diverger les rayons qui la tra
versent : si les rayons incidents divergent déjà, les rayons émergents divergeront
davantage ; si les rayons incidents convergent, les rayons émergents converge
ront moins ou bien ils divergeront.
La figure 5.2 montre aussi les symboles utilisés pour représenter les lentilles
convergentes ou divergentes. Ces symboles évoquent l’endroit où l’épaisseur de
la lentille est habituellement la plus grande.
Cette classification ne s’applique pas aux lentilles épaisses. Par exemple, les
deux lentilles de la figure 5.1 sont plus épaisses au centre que sur les bords, mais
seule la lentille de la figure 5.1b a produit des rayons finaux qui convergent
Les aberrations
Exactement comme dans le cas des miroirs sphériques, la lumière d’un seul
point objet forme en général plusieurs points images après avoir traversé une
Aberration de sphéricité lentille mince. La lentille est donc sujette à une aberration de sphéricité
(figure 5.3a). On peut éviter une telle aberration en utilisant seulement des
lentilles de faible diamètre, mais cela n’est pas toujours possible. En photogra
phie par exemple, un minimum d’énergie lumineuse doit atteindre le film ou
le capteur numérique de l’appareil photo, ce qui peut se faire plus rapidement
si les lentilles ont un gros diamètre (figure 5.3b) ; elles manifestent alors une
légère aberration de sphéricité.
Même quand la lentille produit un seul point image à partir de chaque point
objet, la distance image q ne dépend pas que de la distance objet p : elle dépend
aussi de la distance entre l’objet et l’axe optique. Ce problème existait dans le
cas des miroirs sphériques (voir la figure 4.62b, p. 168) et la solution demeure
la même pour les lentilles : on peut négliger cette difficulté en ne considérant
que des points objets situés à proximité de l’axe optique. En pratique, la distance
à l’axe optique doit être nettement inférieure à p. On obtient alors des points
images situés eux aussi à proximité de l’axe optique. Dans ces conditions, tous
les objets situés à la même distance p produisent une image située à la même
distance q.
Comme dans le cas des miroirs, respecter à la fois la condition de faible dia
mètre et celle voulant que les objets et les images soient à proximité de l’axe
Figure 5.4 optique fait en sorte que tous les rayons sont presque parallèles à l’axe optique.
À cause de la variation de l’indice de On appelle donc approximation paraxiale le fait de respecter simultanément
réfraction avec la longueur d’onde, les ces deux conditions (voir la section 4.11).
rayons de couleurs différentes convergent
en des points différents. Ce problème Les lentilles présentent un problème supplémentaire qui n’existait pas pour les
est appelé aberration chromatique. miroirs : le fait que l’indice de réfraction dépende légèrement de la longueur
d’onde (voir la section 4.8) est à l’origine d’une dispersion de la lumière dans le
matériau de la lentille. Ainsi, des couleurs différentes suivent des trajets diffé
Aberration chromatique rents. Ce problème, que l’on appelle aberration chromatique, affecte même les
rayons paraxiaux (figure 5.4). Il est d’une grande importance dans la fabrication
des téléobjectifs utilisés en photographie. On peut y remédier en choisissant des
matériaux dans lesquels la dispersion est plus faible. Une option moins coûteuse
consiste à remplacer une lentille unique par deux lentilles juxtaposées consti
tuées de matériaux dont les propriétés dispersives produisent des effets oppo
sés. Nous négligerons l’aberration chromatique et supposerons que nos lentilles
minces, dans l’approximation paraxiale, produisent un point image unique à
partir de chaque point objet.
Supposons qu’on puisse faire tendre vers zéro la distance entre les deux faces
d’une lentille, et ce, sans en modifier les rayons de courbure. La distance entre le
centre optique et chaque face de la lentille tendrait aussi vers zéro. (Vérifiezle
en imaginant ce qui arriverait aux tracés de la figure 5.5a.) Dans la limite où la
lentille a une épaisseur nulle, le centre optique et le centre géométrique sont
confondus, même si la lentille est asymétrique. On peut donc remplacer toute
lentille mince réelle par une lentille d’épaisseur nulle située au centre optique
de la lentille réelle (figure 5.5c). Quand on néglige ainsi l’épaisseur de la lentille,
comme nous le ferons la plupart du temps dans ce chapitre, il devient inutile de
préciser la position de la lentille réelle.
Les lentilles minces présentent une autre propriété qui rend leur comportement
analogue à celui d’un miroir sphérique : l’effet qu’elles produisent sur des rayons
incidents parallèles à l’axe optique est caractérisé par un foyer. Dans l’approxi
mation paraxiale, les rayons parallèles réfractés par une lentille convergente
convergent en un foyer réel par lequel ils passent (figure 5.6a). Les rayons
parallèles réfractés par une lentille divergente semblent diverger à partir d’un
foyer virtuel (figure 5.6b). Comparez la figure 5.6 à la figure 4.64 (p. 169),
valable pour les miroirs.
Contrairement à un miroir, une lentille mince possède cependant deux foyers.
Les figures 5.7a et 5.7b montrent le cas d’une lentille convergente. À la figure 5.7a,
les rayons incidents sont parallèles à l’axe optique et convergent en un point
situé à droite de la lentille : il s’agit du foyer image, noté F ′. À la figure 5.7b, les
rayons incidents proviennent du même côté de la lentille (à gauche sur la figure)
et deviennent parallèles à l’axe optique après le passage par la lentille. Le point
par lequel ils passent tous avant d’atteindre la lentille est le foyer objet, noté F.
Pour une lentille divergente, les positions de F et de F ′ sont inversées (figures 5.7c
et 5.7d). Pour résumer, si on suit le sens de propagation des rayons, on ren
contre les foyers dans l’ordre FF ′ dans le cas d’une lentille convergente et dans
l’ordre F ′F dans le cas d’une lentille divergente.
Que la lentille soit convergente ou divergente, on peut facilement montrer que
les deux foyers sont situés à égale distance de chaque côté du centre optique de
la lentille, et ce, même si la lentille n’est pas symétrique (voir le problème P15).
Distance focale La distance entre un des foyers et le centre optique de la lentille mince est la
d’une lentille mince distance focale f de celleci. Quand on utilise un symbole pour représenter la
lentille, comme à la figure 5.7, alors le symbole est situé sur le centre optique
(voir la figure 5.5c) ; la distance focale devient donc la distance entre le foyer et
le symbole représentant la lentille. Pour distinguer les lentilles convergentes des
lentilles divergentes, nous utiliserons la convention de signes suivante :
F′ F
Cette équation suppose que la lentille est entourée d’air. La vergence d’une
lentille est aussi appelée sa puissance. Nous utiliserons les deux termes
Figure 5.10
Au chapitre précédent, nous avons vu que le fond d’une cuillère est un miroir
concave, alors que le dos de la même cuillère est un miroir convexe. De façon
Le même dioptre peut recevoir les rayons
incidents (a) de son côté convexe : (b) de semblable, un même dioptre peut être concave ou convexe selon que les rayons
son côté concave. lumineux sont incidents d’un côté ou de l’autre (figure 5.10). Alors que les
Le rayon de courbure R est positif si le dioptre est convexe lorsqu’on le regarde Convention de signes du rayon
depuis le milieu d’où proviennent les rayons incidents et négatif si le dioptre est de courbure d’un dioptre
concave.
(a)
Remarquons que cette convention est contraire à celle adoptée pour le rayon R Rayons paraxiaux
d’un miroir sphérique. La raison de cette inversion sera donnée plus loin.
Les aberrations qui affectent les lentilles minces découlent en partie de celles
qui affectent les dioptres. D’abord, un dioptre sphérique est sujet aux aberra O I
tions de sphéricité, c’estàdire que les rayons d’un point objet ne se rejoignent q
pas en un point image unique. On note aussi que, pour une distance objet p p
donnée, la distance image q dépend de l’angle sous lequel l’observateur regarde
le dioptre (figure 5.11). On évite ces problèmes de la même façon : en se limitant
aux rayons qui sont paraxiaux. Comme pour les lentilles, on négligera l’aberra (b)
tion chromatique des dioptres. Rayons non paraxiaux
A θ2
θ1
β
h
O α γ I
C
R
p q
Figure 5.13
Un rayon issu d’un point objet O dans Puisque nous ne nous intéressons qu’aux rayons paraxiaux, tous les angles de
un milieu d’indice de réfraction n1 donne
la figure 5.13 sont petits, donc sin θ ≈ θ et tan θ ≈ θ . Ainsi, la loi de Snell
un point image I dans un milieu d’indice
de réfraction n 2 . Descartes devient
n1θ1 = n2θ 2 (iii)
et l’équation (ii) devient
α ≈ h/p β ≈ h/q γ ≈ h/R (iv)
En substituant l’équation (i) dans l’équation (iii), on obtient
n1(α + γ ) = n2(γ − β)
En tenant compte de l’équation (iv), cette dernière équation devient
h h h h
n1 + = n2 −
p R R q
ce qui donne, après simplification et regroupement des termes communs,
n1 n2 n − n1
Formule des dioptres sphériques + = 2 (5.2)
p q R
Cette équation établit une relation entre la distance p séparant l’objet et le
dioptre et la distance q séparant l’image et le dioptre, lorsque les rayons lumi
neux passent du milieu d’indice n1 vers le milieu d’indice n 2 . Comme on s’y
attendait, cette équation contient les indices de réfraction n1 et n2 .
La hauteur h à laquelle les rayons lumineux frappent le dioptre n’apparaît pas
dans l’équation 5.2. On peut donc conclure que, dans l’approximation paraxiale,
tous les rayons issus du point objet O vont atteindre le point image I.
Nous venons d’étudier la situation où un dioptre convexe produit une image
réelle à partir d’un objet réel. Toutefois, la figure 5.12 permet d’envisager qu’il
existe de nombreux autres cas : par exemple, le même dioptre aurait pu produire
une image virtuelle à partir du même objet, si ce dernier avait été placé suffi
samment près pour que les rayons réfractés aient été divergents entre eux. En
général, huit cas peuvent être étudiés, selon que l’objet est réel ou virtuel, que
l’image est réelle ou virtuelle et que le dioptre est concave ou convexe (lors
qu’on le regarde depuis le milieu d’où proviennent les rayons). En étudiant les
sept autres cas de la même façon que nous venons de le faire pour l’un d’entre
eux, on s’apercevrait qu’on obtient chaque fois l’équation 5.2, pourvu que les
conventions de signes pour p et q soient observées (voir la section 4.9), en
plus de la convention que nous avons énoncée pour le rayon de courbure R
du dioptre.
exemple 5.2
Une source ponctuelle O est située à l’intérieur d’un Solution
bloc en verre d’indice de réfraction n = 1,5 (figure 5.14). La source étant un objet matériel, il s’agit d’un point
Comme le montre la figure, on l’observe au travers d’un objet réel : p = +3 cm. Cet objet est situé dans le verre.
dioptre qui est concave du point de vue de l’obser Pour le premier milieu (verre), n1 = n = 1,5 et, pour le
vateur. Si la source est à 3 cm sous la surface du verre deuxième milieu (air), n2 = 1.
et que le rayon de courbure vaut 2 cm, quelle est la
position de l’image ? Le dioptre est concave du point de vue de l’obser
vateur, mais il est convexe du point de vue des
rayons incidents, d’où R = +2 cm.
n1 n2 D’après l’équation 5.2, on a
n1 n2 n − n1
+ = 2
p q R
O q d’où
p 1, 5 1 1 − 1, 5
+ =
3 cm q 2 cm
Figure 5.14
Par conséquent, q = −1,33 cm. L’image est virtuelle
Puisque n 2 < n1, les rayons divergent davantage après la
traversée du dioptre. L’image formée par le prolongement et située 1,33 cm derrière le dioptre du point de vue de
des rayons est virtuelle. l’observateur.
exemple 5.3
Une bille en verre (n = 1,52) d’un rayon de 2 cm est La surface de la bille constitue un dioptre que la lumière
décorée d’une petite paillette située en son centre. provenant de la paillette atteint du côté concave :
(a) Déterminer, pour un observateur dans l’air, la posi R = −2 cm.
tion de l’image de la petite paillette. (b) Expliquer En substituant dans la formule des dioptres sphériques,
l’aspect particulier de votre résultat en ayant recours on a :
à des arguments physiques.
1, 52 1 1 − 1, 52
+ =
Solution 2 cm q −2 cm
(a) Si on considère que la paillette est ponctuelle, la Par conséquent, q = −2,00 cm. On remarque que
situation ne change pas si on fait pivoter la bille. La l’image est située au même endroit que l’objet et qu’elle
droite qui relie la paillette et l’observateur constitue l’axe est virtuelle (car q est négatif).
optique. L’objet étant matériel, il est réel, d’où p = +2 cm. (b) Il est inhabituel que la position de l’image soit
Comme il est situé dans le verre, n1 = n = 1,52 et n2 = 1. confondue avec celle de l’objet : lorsqu’un dioptre est
yI n q
m= =− 1 (5.3)
yO n2 p
exemple 5.4
Un chat a l’impression qu’un petit poisson se trouve Solution
à 5 cm derrière la paroi d’un aquarium de forme (a) Les indices de réfraction sont n1 = 1,33 pour l’eau
sphérique rempli d’eau (n = 1,33), tel qu’illustré à la et n2 = 1 pour l’air. Le chat voit l’image, mais il ignore
figure 5.15. Le rayon de l’aquarium est de 15 cm. On où est l’objet. C’est donc q qui est connu et p qui est
néglige tous les effets liés à l’épaisseur de la paroi de inconnu.
verre de l’aquarium. (a) Décrire l’endroit où se trouve
réellement le poisson. (b) Quel est le grandissement Les rayons que perçoit le chat semblent provenir
transversal de l’image du poisson ? (c) Reprendre les d’un point situé du même côté que le poisson lui-
questions (a) et (b), en supposant cette fois que l’aqua- même, ce qui signifie que ces rayons divergent. Ainsi,
rium est de forme rectangulaire (ses parois de verre l’image est virtuelle : q = −5 cm. Vu du côté des rayons
sont planes). incidents (du côté du poisson), le dioptre est concave,
donc R = −15 cm.
D’après l’équation 5.2, on a
5 cm 1, 33 1 1 − 1, 33
+ =
p −5 cm −15 cm
Par conséquent, p = 6 cm. Le poisson est à 6 cm de la
Image du paroi de l’aquarium (du point de vue du chat, 1 cm plus
poisson loin derrière la paroi que ne l’est son image).
(b) D’après l’équation 5.3, le grandissement transversal
correspond à
n1 q 1, 33 (−5 cm)
Figure 5.15 m=− =− = 1, 11
n2 p 1 6 cm
L’image du poisson se trouve à 5 cm derrière la paroi,
mais où se trouve le poisson ? L’image est à l’endroit et 11 % plus grosse que l’objet.
exemple 5.5
La figure 5.16 montre un grain de sable de 1 mm placé Enfin, l’objet étant matériel, p1 = +5 cm. En substituant
à 5 cm de la surface d’une sphère en verre (n = 1,5), dans l’équation 5.2, on a :
dont le rayon est de 1,75 cm. (a) Obtenir la position et
1 1, 5 1, 5 − 1
la hauteur de l’image finale du grain de sable pour un + =
5 cm q1 1, 75 cm
observateur situé de l’autre côté de la sphère (sur le
même diamètre que le grain de sable). (b) Déterminer Donc, q1 = +17,5 cm. Par l’équation 5.3, le grandissement
de quel type d’image il s’agit. Cette image sembletelle produit par le premier dioptre est
nette ou floue à l’observateur s’il regarde directement la m1 = −(1/1,5)(17,5 cm)/(5 cm) = −2,33
sphère en y collant son œil, tel qu’illustré ?
L’image intermédiaire est agrandie et inversée. Puisqu’elle
est réelle, elle est située à 17,5 cm à droite de la première
Grain face de la sphère, soit à 17,5 cm − 2(1,75 cm) = 14,0 cm
de sable à droite de la seconde face de la sphère. En d’autres
termes, les rayons issus du premier dioptre convergent
vers un point situé à 14,0 cm audelà du second dioptre.
Ce point image constitue le point objet du second
5 cm 1,75 cm dioptre. Ainsi, les rayons incidents sur le second dioptre
sont convergents (objet virtuel), d’où p2 = −14,0 cm. Pour
Figure 5.16
ce second dioptre, on a n1 = 1,5, n2 = 1 et R 2 = −1,75 cm,
On regarde un grain de sable au travers d’une sphère en verre.
Où est l’image ? Estelle réelle ou virtuelle ? ce qui donne :
1, 5 1 1 − 1, 5
Solution + =
−14, 0 cm q2 −1, 75 cm
(a) L’axe optique est l’axe de symétrie commun des
Donc, q2 = +2,55 cm. L’image finale est située à 2,55 cm
deux dioptres, sur lequel est aussi placé le grain de
à droite de la seconde face de la sphère. Le grandisse
sable. L’observateur étant situé sur le même axe, les
ment du second dioptre est
rayons qu’il reçoit sont paraxiaux pour les deux dioptres
et l’équation 5.2 peut donc être appliquée. m2 = −(1,5/1)(2,55 cm)/(−14,0 cm) = 0,273
Pour le premier dioptre (la face gauche de la sphère), Puisque m 2 est le grandissement par rapport à l’objet
les indices de réfraction sont n1 = 1 et n2 = 1,5 puisque du dioptre 2, c’estàdire l’image intermédiaire, le gran
la lumière provient de l’air. De plus, ce premier dioptre dissement total est m = m1m2 = −0,637. L’image finale
est convexe lorsqu’on le regarde du côté d’où pro mesure 0,637 mm et elle est inversée par rapport au
viennent les rayons incidents, d’où R 1 = +1,75 cm. grain de sable.
exemple 5.6
Une lentille convergente en verre (n = 1,5) placée dans
l’air (n = 1) a des surfaces de rayons 2 cm et 3 cm,
comme le montre la figure 5.18. (a) Quelle est sa dis 3 cm
tance focale ? (b) Reprendre la question, mais cette fois 2 cm
en considérant que la lentille est tournée de l’autre côté.
Figure 5.18
Une lentille convergente dont les surfaces ont des courbures
différentes.
exemple 5.7
Donner la distance focale des lentilles illustrées à la (b) 1/f = (1,5 − 1)(1/−10 cm − 1/+10 cm) = −0,1 cm−1,
figure 5.19, sachant que nverre = 1,5, nglace = 1,309 et d’où f = −10 cm.
nair = 1 et qu’elles ont les caractéristiques suivantes
(c) 1/f = (1,5 − 1)(1/−20 cm − 1/−10 cm) = 0,025 cm−1,
si on suppose que les rayons lumineux viennent de
d’où f = +40 cm.
la gauche :
(d) 1/f = (1,5 − 1)(1/+20 cm − 1/+10 cm) = −0,025 cm−1,
(a) Lentille de verre dans l’air, R1 = +10 cm, R2 = −10 cm ;
d’où f = −40 cm.
(b) Lentille de verre dans l’air, R1 = −10 cm, R2 = +10 cm ;
Pour les lentilles dont le matériau est plus réfringent
(c) Lentille de verre dans l’air, R1 = −20 cm, R2 = −10 cm ; que le milieu environnant (ce qui est presque tou
(d) Lentille de verre dans l’air, R1 = +20 cm, R2 = +10 cm ; jours le cas), on confirme que, lorsque le centre de la
(e) Lentille de verre dans l’air, R1 = −10 cm, R2 = −10 cm ; lentille est plus épais que les bords (cas a et c), la lentille
est convergente ; lorsque les bords sont plus épais que
(f) Lentille de glace dans du verre, R 1 = +10 cm,
le centre (cas b et d), la lentille est divergente.
R 2 = −10 cm.
(e) 1/f = (1,5 − 1)(1/−10 cm − 1/−10 cm) = 0, d’où f → ∞.
(a) (b) (c) (d) (e) (f)
Lorsque les deux rayons de courbure sont égaux,
la distance focale est infinie, ce qui revient à dire
qu’il n’y a pas de déviation nette des rayons lumineux.
Les verres fumés qui ne corrigent pas la vue constituent
de telles « lentilles ».
(f) 1/f = [(1,309 − 1,5)/1,5](1/+10 cm − 1/−10 cm)
Figure 5.19
= −0,0255 cm−1, d’où f = −39,3 cm.
Lentilles diverses.
Bien que la lentille de la question (f) ait la même
Solution forme que la lentille convergente de la ques
(a) Par l’équation 5.4b, on obtient tion (a), elle est divergente. Quand le matériau dont est
faite la lentille est moins réfringent que le milieu envi
1 1 1
= (1, 5 − 1) + = +0, 1 cm −1 ronnant, la lentille est convergente si ses bords sont
f +10 cm −10 cm plus épais que le centre et divergente si le centre est plus
d’où f = +10 cm. épais que les bords.
(a)
2′. Un rayon parallèle à l’axe optique ressort de la lentille en donnant
l’impression de venir du foyer image F ′ (figure 5.7c, p. 196). O
3′. Un rayon qui serait passé par le foyer objet F s’il n’avait pas été réfracté I F′
par la lentille ressort de la lentille parallèlement à l’axe optique
3
F
(figure 5.7d, p. 196). 1
2
Notez que les rayons principaux 1, 2 et 3 d’une lentille sont respectivement (b)
analogues aux rayons principaux 1, 2 et 3 d’un miroir (figure 5.20). La princi
pale différence découle du fait qu’un miroir possède un seul foyer, alors qu’une O
lentille en a deux : quand on trace les rayons principaux 2 et 3 d’une lentille, il
faut éviter d’utiliser le mauvais foyer. Le rayon principal 4 d’un miroir est sans
analogie pour une lentille (pourquoi ?). 3
I
1
2
Les tracés des rayons principaux pour diverses positions d’un objet sont illustrés
à la figure 5.21. Comparez ces tracés à ceux d’un miroir (voir les figures 4.65 et
4.66, p. 170171) : pour chaque distance objet p, on obtient la même distance Figure 5.20
image q avec un miroir ou avec une lentille (pourvu que distance focale soit Les rayons principaux d’une lentille
convergente sont analogues à trois des
la même). Cela signifie qu’en théorie toute application d’un miroir peut aussi
rayons principaux d’un miroir concave.
être réalisée avec une lentille et vice versa. En réalité, toutefois, l’une s’avère (La comparaison vaut aussi pour une
plus pratique que l’autre selon les circonstances. Par exemple, la figure 5.21c lentille divergente et un miroir convexe.)
F F′ F 1
2
Objet Image
1 virtuelle
correspond au cas des loupes utilisées pour la lecture : il serait difficile de pro
duire le même résultat avec un miroir, car l’observateur devrait se placer du
même côté que l’objet.
3
yO
F′
O β I α F
p 1
q
f
Il en va de même de tous les autres cas, y compris ceux faisant appel à un objet
virtuel, de sorte que, comme pour les miroirs, nous utilisons une seule formule
des lentilles minces :
1 1 1
+ = (5.6a)
p q f
yI q
m= =− (5.6b)
yO p
Vous aurez remarqué que les équations 5.6a et 5.6b, s’appliquant aux lentilles,
sont respectivement identiques aux équations 4.11 et 4.12, s’appliquant aux
miroirs. Cette analogie entre les équations découle directement de l’analogie
entre les tracés de rayons principaux dont nous avons parlé précédemment.
Dans certains des exemples qui suivent, nous considérerons des cas où la
lumière qui provient d’un objet traverse plus d’une lentille. Ces situations sont
méthode de résolution
Système de deux lentilles 2. Représenter chaque lentille par le symbole appro
prié défini à la figure 5.2 (p. 193). La hauteur du
Nous indiquons ici la marche à suivre pour résoudre
symbole peut être prolongée si besoin est.
des problèmes faisant intervenir deux lentilles, mais une
démarche similaire peut être appliquée s’il y en a un 3. N’utiliser que les rayons principaux pour localiser
nombre différent. On suppose que la distance objet à la les images. Tracez en pointillés les prolongements
première lentille et la distance entre les lentilles sont des rayons. Un prolongement sert à indiquer vers
connues. Si ce n’est pas le cas, les étapes cidessous quel point un rayon tend, mais il ne correspond pas
peuvent être réalisées dans un ordre différent. à un trajet réel de la lumière.
4. Les rayons principaux servant à localiser l’image I2
Formule des lentilles minces n’ont pas besoin d’être aussi des rayons principaux
1. Calculer la distance image de l’image I1 donnée par de la première lentille. Du point de vue de la pre
la première lentille, L1. mière lentille, ce sont des rayons quelconques sor
tant de I1.
2. L’image de la première lentille sert d’objet pour la
deuxième lentille, L2 . Déterminer la distance objet 5. Puisque les flèches indiquent le sens de propagation
de la deuxième lentille. Ne pas oublier la convention de la lumière, il ne devrait jamais y avoir de flèches
de signes pour p et q. qui pointent en sens inverse dans un système de
lentilles. Ne pas confondre avec ce qui se produit
3. Déterminer la distance image de l’image I2.
pour un miroir !
Tracé des rayons principaux
1. Les valeurs obtenues cidessus doivent vous per
mettre de choisir une échelle convenable pour le
tracé des rayons principaux. L’échelle verticale doit
être différente de l’échelle horizontale.
exemple 5.8
(a) Un petit objet est situé à 16 cm d’une lentille L’image est réelle (q est positif), inversée (m est
convergente de distance focale 12 cm. Trouver la posi négatif) et agrandie ( m > 1). La figure 5.21a
tion de l’image et déterminer le grandissement trans (p. 208) représente un tracé convenable des rayons
versal. (b) Un objet de hauteur 0,8 cm se trouve à 25 cm principaux (il n’est pas à l’échelle).
d’une lentille divergente de distance focale −16 cm.
(b) La formule des lentilles minces donne
Trouver la position de l’image et sa hauteur.
1 1 1
+ =
Solution 25 cm q −16 cm
(a) On nous donne p = 16 cm et f = +12 cm. D’après la d’où l’on tire q = −9,76 cm. Le grandissement est
formule des lentilles, on obtient
q −9, 76 cm
1 1 1 m=− =− = +0, 390
+ = p 25 cm
16 cm q 12 cm
donc, q = 48 cm. Le grandissement transversal est La hauteur de l’image est (0,8 cm)(0,390)
= 0,312 cm. L’image est virtuelle (q est négatif),
q 48 cm droite (m est positif) et réduite ( m < 1), comme à la
m=− =− = −3
p 16 cm figure 5.21d (p. 208).
exemple 5.10
Une lentille L1 forme à 5 cm d’elle une image réelle d’où l’on tire V1 = 20 D et V2 = 33,3 D. La lentille L2
d’un objet réel situé à l’infini, alors qu’une lentille L 2 est donc la plus convergente, même si elle forme son
forme à 6 cm une image réelle d’un objet réel situé à image plus loin. En effet, la lentille L1 fait converger des
6 cm. Laquelle de ces lentilles est la plus convergente ? rayons incidents parallèles, tandis que la lentille L 2 doit
faire converger des rayons qu’elle reçoit alors qu’ils
Solution divergent.
Les distances p et q sont toutes positives. Pour L1 et L2 Comparez cet exemple avec la méthode qualita
respectivement, la formule des lentilles exprimée en tive utilisée à l’exemple 5.1.
fonction de la vergence (puissance) des lentilles donne
1 1 1 1
+ = V1 et + = V2
∞ 0, 05 m 0, 06 m 0, 06 m
exemple 5.11
Une lentille convergente L1 de distance focale 4 cm et Puisque les rayons qui se croisent en I1 recommencent
une lentille divergente L 2 de distance focale −2 cm ensuite à diverger, ils atteignent L 2 en divergeant les
sont à 12 cm l’une de l’autre. Leurs axes optiques coïn uns des autres. Du point de vue de L2 , le point I1 joue
cident (figure 5.24). Un petit objet se trouve à 8 cm donc le rôle d’objet réel. En substituant p2 = +4 cm et
devant la lentille convergente. Déterminer : (a) la posi f 2 = −2 cm dans la formule des lentilles minces, on
tion de l’image finale ; (b) le grandissement transversal obtient
de l’image finale. 1 1 1
+ =
Solution 4 cm q2 −2 cm
(a) Nous devons d’abord déterminer la distance image q1 et on trouve la distance image q2 = −1,33 cm. Le signe
pour la lentille convergente (figure 5.24). En utilisant négatif signifie que cette image est virtuelle : les rayons
p1 = 8 cm et f 1 = 4 cm dans la formule des lentilles,
on obtient L1 L2
1 1 1
+ = 1
8 cm q1 4 cm 1
I2
F′1 F′2
d’où l’on tire q1 = 8 cm. Puisque q1 est positif, l’image I1
F1 F2
donnée par la première lentille est réelle : les rayons qui 3
I1
émergent de L1 le font en convergeant. Ces rayons se 2
croisent en un point image situé à droite de L1 sur la
figure. Deux rayons principaux seulement, de mêmes Figure 5.24
couleurs que celles des rayons de la figure 5.20 (p. 207),
L’image I1 formée par la lentille L1 est un objet réel pour la lentille
ont été utilisés pour localiser I1 (ajoutez le troisième L 2 . Pour compléter le tracé de rayons et trouver I 2 , on a dessiné
rayon). en noir un nouveau rayon issu de I1.
exemple 5.12
Une lentille convergente L1 de distance focale 4 cm L1 L2
et une autre lentille convergente L2 de distance focale
7 cm sont à 12 cm l’une de l’autre. Leurs axes optiques
coïncident (figure 5.25). Un petit objet se trouve à 5 cm iii
F′1 F2 I2 F′2 I1
devant L1. (a) Trouver la position de l’image finale.
(b) Quel est le grandissement transversal de l’image F1
ii
finale ? Décrire la nature de l’image finale.
i
Solution
Figure 5.25
(a) Il s’agit d’une situation plus complexe à deux len L’image I1 donnée par la lentille L1 est un objet virtuel (parce que
tilles puisque le tracé des rayons principaux est moins les rayons convergent vers la lentille) pour la lentille L 2 .
évident à faire. On détermine la position de l’image I1
donnée par la première lentille à partir de la formule
1 1 1
des lentilles avec p1 = 5 cm et f 1 = 4 cm. Ainsi, + =
−8 cm q2 7 cm
1 1 1
+ = d’où l’on tire q 2 = +3,73 cm. Comme q 2 est positif,
5 cm q1 4 cm
l’image est réelle.
d’où l’on tire q1 = 20 cm. La première image est réelle.
Dans le tracé des rayons principaux, le rayon i, qui sort
À la figure 5.25, deux rayons principaux seulement, de de la lentille L1 parallèlement à l’axe, va converger au
mêmes couleurs que celles des rayons de la figure 5.20 foyer F2′ de la deuxième lentille. Bien qu’il s’agisse du
(p. 207), ont été utilisés pour localiser I1. Il s’agit des même rayon, sa couleur passe au bleu pour permettre
rayons i et ii (ajoutez le troisième rayon). Audelà de L2 , la comparaison avec la figure 5.21 (p. 208). Notre pro
ces rayons ont été prolongés par des pointillés : en blème consiste à trouver un deuxième rayon pour
l’absence de L 2 , ils auraient suivi ce trajet et l’image déterminer la position de l’image I2 .
réelle I1 se serait formée. Mais à cause de L 2 , cette
image ne pourra pas se former parce que les rayons sont Pour ce faire, on remarque que, parmi les nombreux
réfractés par la deuxième lentille. rayons qui forment l’image I1, un rayon doit passer par
le centre de L 2 sans être dévié. Ayant déjà trouvé la
Comme les rayons incidents sur L 2 convergent,
position de I1, on peut tracer un rayon (continu) allant
I1 agit comme un objet virtuel pour cette lentille.
du centre de L2 à l’extrémité de I1. Il s’agit du rayon iii.
En conséquence, p2 = −8 cm.
L’intersection du rayon iii avec le rayon i passant par F 2′
La formule des lentilles appliquée à la deuxième len donne la position de l’image finale I 2 . Tracez le troi
tille donne sième rayon principal de L2 .
exemple 5.13
Soit une lentille en plastique assez molle pour qu’on et, quand p → ∞, elle donne
puisse modifier la courbure de ses faces en exerçant
1 1
une force appropriée sur sa circonférence. On place un + = Vmin (ii)
objet ponctuel d’un côté de cette lentille et un écran de ∞ L
l’autre. Alors que l’écran demeure immobile, on déplace La soustraction des équations (i) et (ii) donne
l’objet et on ajuste la vergence de la lentille pour que Vmax − Vmin = 4 D. Notons que, pour un résultat en
l’image captée par l’écran demeure nette. (a) Quelle est dioptries, il faut exprimer les distances en mètres.
la différence entre les vergences (puissances) requises
quand p = 25 cm et quand p → ∞ ? (b) Si l’écran est à (b) Puisque q est fixe, la vergence minimale est requise
1,5 cm derrière la lentille, quelle est la vergence mini quand p est maximal. En utilisant L = 0,015 m dans
male utile ? l’équation (ii), on obtient directement Vmin = 66,7 D.
Pour faire passer l’objet de l’infini à une distance de
Solution 25 cm, il fallait donc faire passer la vergence de la len
tille de 66,7 D à 70,7 D.
(a) Soit L, la distance inconnue (mais constante) entre
la lentille et l’écran. L’image est réelle puisqu’on la À la section 5.8, nous verrons que l’œil contient
capte avec un écran, donc q = +L. Quand p = 25 cm, une lentille équivalente qui joue exactement le
la formule des lentilles donne rôle que nous venons de décrire dans cet exemple.
1 1
+ = Vmax (i)
0, 25 m L
Grossissement angulaire
β
G= (5.7)
α
Par convention, quand la hauteur yI d’une image est négative, ce qui indique
qu’elle est inversée par rapport à l’objet, la mesure de l’angle β soustendu par
cette image sera aussi négative.
exemple 5.14
La Lune a un diamètre de 3480 km et se trouve à une une lentille convergente de distance focale 2 m. Quelle
distance de 384 000 km de la Terre. (a) Quel angle α sera la taille de l’image ? (c) Si l’observateur est situé à
soustend la Lune pour un observateur terrestre ? (b) On 30 cm de l’écran, quel angle β soustendra l’image ?
projette sur un écran une image de la Lune en utilisant (d) Que vaut le grossissement G dans cette situation ?
β −1, 81 cm
β = arctan = −3, 45°
1,81 cm 30 cm
(d) D’après les calculs précédents, on trouve
30 cm
β −3, 45°
G = = = −6, 64
α 0, 519°
Figure 5.28
Bien que l’image de la Lune ait une hauteur net
(a) L’angle α soustendu par la Lune pour un observateur
tement inférieure à celle de la Lune, elle apparaît
terrestre. (b) L’angle β soustendu par l’image de la Lune 6,64 fois plus grosse que la Lune dans le ciel. De plus,
pour un observateur placé à 30 cm de l’écran. elle est inversée.
5.5 La Loupe
Une lentille convergente projette une image réelle lorsque l’objet est plus éloi
gné que la distance focale (figure 5.21a, p. 208). En revanche, lorsque l’objet est
plus rapproché que la distance focale (figure 5.21c, p. 208, et figure 5.29),
l’image est virtuelle et agrandie, puis il faut regarder à travers la lentille pour
la voir : la lentille agit alors comme une loupe. Les lentilles utilisées en guise
de loupe ont typiquement des distances focales de quelques centimètres.
F yO F′ 2
p D 1
(b)
yI
β
F yO F′ 2
p 1
En pratique, l’utilisation qu’on fait d’une loupe ne permet pas toujours d’obtenir
l’angle β maximal. Par exemple, si on se sert d’une loupe pour faire la lecture,
la distance D doit être assez grande (figure 5.29a). Il serait pénible de coller
notre œil sur la loupe de façon prolongée puisqu’il faut aussi maintenir cette
( 0, 25 m)
G = (5.10)
p
Cette équation n’est valable que lorsque la distance entre l’œil et la lentille est
négligeable. Pour que la lentille agisse comme une loupe, la distance objet p
doit être inférieure ou égale à la distance focale. Mais elle ne doit pas être trop
petite, sinon l’image se forme à une distance q inférieure à la distance minimale
de vision nette, et l’observateur voit une image floue.
Dans le cas particulier où p = f, l’image est à l’infini (figure 5.30). Quelle que
soit la distance D entre l’œil et la loupe, elle est alors négligeable et l’équa
tion 5.10 peut donc être utilisée. En y substituant p = f, on obtient 2
β
( 0, 25 m)
G∞ = (5.11) F F′
f 1
* Dans les deux sections suivantes, nous verrons que l’oculaire d’un microscope ou d’un télescope
est une lentille convergente qui agit comme une loupe. C’est un autre exemple de cas où
l’observateur tient son œil très près de la « loupe ».
C’est Roger Bacon (12141294) qui décrivit pour la première fois, au xIIIe siècle,
comment utiliser une lentille convergente pour produire une image agran
die. Il la présenta comme un moyen de faciliter la lecture. Vers 1670, Antonie
van Leeuwenhoek (16321723) employa de petites lentilles simples de distances
focales voisines de 1,5 mm pour faire des observations détaillées d’insectes et
même de bactéries*. Il réussit à confectionner des lentilles de surfaces non
sphériques qui amélioraient considérablement la résolution des images. Il fabri
qua ainsi près de 500 microscopes simples, dont 9 existent encore de nos jours
(figure 5.31). Le meilleur d’entre eux a un grossissement de 275 environ, un
résultat étonnant lorsqu’on sait que le grossissement d’un microscope moderne
n’atteint qu’environ 1000 ! Avec la meilleure de ses lentilles, il aurait pu distin
guer des détails de 1 μm. Toutefois, ces petits microscopes sont très fatigants
Figure 5.31
pour l’œil. Pour remédier à ce problème, on fait appel au microscope composé.
Un des petits microscopes à lentille
simple utilisés par van Leeuwenhoek.
L’échantillon se place à l’extrémité du 5.6 Le microscope composé
support monté sur une vis et la lentille se
trouve dans le petit orifice qu’on décèle Un microscope comprenant une lentille convergente et une lentille divergente
juste en dessous, sur la plaque inférieure. apparut en Hollande vers 1590 et fut utilisé pour la première fois à des fins
scientifiques par Galilée en 1610. L’utilisation de deux lentilles convergentes,
suggérée par Kepler en 1611, constitue le fondement du microscope composé.
La publication du Micrographia par Robert Hooke en 1665 fut un événement
important dans l’histoire du microscope. Dans cet ouvrage, Hooke donnait des
illustrations détaillées des observations qu’il avait faites à l’aide du microscope
* Voir B. J. Ford, Single Lens, Londres, Heinemann, 1985. Cet ouvrage raconte comment
van Leeuwenhoek établit à lui seul les fondements de la microbiologie.
Objectif Oculaire
qoc
yI 3 y
β = = I2
qoc poc
qob ( 0, 25 m)
G =− ⋅ (5.12)
pob poc
Si l’image donnée par l’objectif coïncide avec le foyer de l’oculaire, alors poc = foc.
Dans ce cas, l’image virtuelle finale est à l’infini et un « œil normal » ne fait aucun
effort d’accommodation, ce qui est moins fatigant. Puisqu’on a, dans ce cas,
qob = l + fob, la formule des lentilles appliquée à l’objectif montre que le rapport
qob/pob est égal à l/fob (vérifiez). L’équation 5.12 donne le grossissement com
mercial qui prend alors la forme
l ( 0, 25 m )
G∞ = − ⋅ (5.13)
Figure 5.34 fob foc
Le système optique d’un microscope
On voit donc que le grossissement est d’autant plus grand que les distances
moderne. Notez qu’un dispositif rotatif
permet de remplacer facilement la lentille focales sont petites. La figure 5.34 représente le système optique d’un micro
qui joue le rôle d’objectif. scope moderne.
exemple 5.16
Un microscope a un objectif de distance focale 5 mm La distance image de l’objectif est qob = d − poc = 15,6 cm.
et un oculaire de distance focale 20 mm. La longueur Enfin, 1/pob + 1/qob = 1/fob donne pob = 0,517 cm. On
optique est égale à 15 cm et l’image finale est située remarque que cette distance est légèrement supérieure
à 40 cm de l’oculaire. Déterminer : (a) la position de à fob.
l’objet ; (b) le grossissement du microscope ; (c) le gros (b) D’après l’équation 5.12, le grossissement est
sissement si l’image est déplacée à l’infini.
15,6 cm 25 cm
G = − = −397
0, 517 cm 1,90 cm
Solution (c) D’après l’équation 5.13, on trouve
(a) La distance entre les lentilles est 15 cm 25 cm
G∞ = − = −375
d = l + fob + foc = 17,5 cm 0, 5 cm 2 cm
Puisque nous connaissons la distance image de l’ocu qui est légèrement inférieur à la valeur trouvée à la
laire, nous pouvons déduire la distance objet à partir question (b). Bien que le grossissement soit inférieur, il
de 1/poc + 1/qoc = 1/foc, avec foc = 2 cm et qoc = −40 cm, est plus reposant pour l’œil de regarder une image dis
ce qui nous donne poc = 1,90 cm. tante qu’une image située à 40 cm.
Figure 5.35
Les rayons provenant de deux points objets
situés aux extrémités d’un objet de taille
angulaire α constituent deux familles de
rayons quasi parallèles formant le même
angle α .
α
Objet
Objectif
Figure 5.36
Objectif Oculaire
L’objectif d’une lunette astronomique
donne une image réelle à une distance de
l’oculaire inférieure à sa distance focale ;
l’oculaire joue le rôle d’une simple loupe, α Foc F′ob F′oc
sur laquelle l’observateur colle son œil, α h β
exactement comme dans le cas d’un
microscope.
fob
G =− (5.15)
poc
Si l’image finale est également à l’infini, ce qui est nécessaire pour qu’il n’y ait
aucun effort d’accommodation pour un « œil normal », la distance entre l’objec
tif et l’oculaire est alors ajustée de façon que leurs foyers soient confondus ; on
a alors poc = foc. Dans ce cas, le grossissement s’écrit
fob
G∞ = − (5.16)
foc
Le grossissement est grand si fob foc. Pour que cette condition soit vérifiée,
il faut que la lunette astronomique soit assez longue. De plus, comme elle
donne une image inversée (G est négatif), elle ne convient pas à l’observa
tion terrestre. (On peut utiliser une troisième lentille pour obtenir une image
finale droite.)
Dans la lunette de Galilée, l’oculaire est une lentille divergente. Si la distance
entre les deux lentilles est ajustée de façon à ce que leurs foyers soient confon
dus, cas représenté à la figure 5.37, alors l’objectif produit une image réelle
au foyer de l’oculaire. L’oculaire, lui, produit ensuite des rayons parallèles
Figure 5.37
Dans une lunette de Galilée, l’oculaire
Objectif Oculaire est une lentille divergente. Dans le cas
fob représenté, les foyers des deux lentilles
sont confondus (à droite de l’oculaire).
foc
β
α F′ob
α
′
F oc Foc
Newton pensait (à tort, voir la section 5.1) qu’il n’était pas possible d’éliminer
l’aberration chromatique dans les lentilles. Il construisit un télescope à miroirs
(figure 5.38), comprenant un miroir concave et un petit miroir plan qui réfléchit
la lumière vers l’oculaire (figure 5.39). Le fonctionnement d’un télescope à
miroirs est très similaire à celui d’une lunette astronomique : le miroir concave
donne une image réelle située à une distance de l’oculaire inférieure à sa dis
tance focale ; l’oculaire agit ensuite comme une simple loupe. Puisqu’il est dif
ficile de réaliser des lentilles de grand diamètre (qui sont nécessaires pour
capter le plus de lumière possible) et qu’elles ont tendance à se déformer sous
leur propre poids, on emploie en général un miroir (parabolique) dans les téles
copes modernes. Le télescope du mont Palomar a un miroir de 200 po (5,08 m)
de diamètre (figure 5.40). Le grossissement d’un télescope à miroirs est donné
par l’équation 5.16, où fob représente la distance focale du miroir.
Figure 5.39
Dans un télescope à miroirs, c’est un
miroir concave qui joue le rôle d’objectif
(alors que c’est une lentille convergente
Figure 5.38 dans une lunette astronomique). L’oculaire
demeure toutefois une lentille convergente
Une réplique du télescope à miroirs de Newton.
qui agit comme une loupe simple. Notez
aussi que, contrairement à ce qu’on
pourrait penser, le miroir plan ne cause
pas une ombre au milieu de l’image
produite, mais il réduit la quantité de
lumière qui atteint le miroir concave.
5.8 L’œiL
L’œil humain est un instrument optique alliant précision et polyvalence
d’une façon spectaculaire, compte tenu de sa petite taille. On peut com-
prendre une bonne partie de son fonctionnement en ayant recours au modèle
du rayon lumineux, ce que nous ferons dans cette section. Nous examinerons
d’abord le fonctionnement de l’œil normal, puis nous étudierons trois défauts
biologiques affectant les yeux et, enfin, nous expliquerons comment des lentilles
correctrices peuvent corriger ces défauts.
La figure 5.41 permet de comprendre le parcours des rayons lumineux lorsqu’ils
Nerf optique
pénètrent dans l’œil et traversent le globe oculaire. Ils rencontrent d’abord un
Muscles ciliaires tissu transparent appelé cornée, puis ils passent dans un liquide (l’humeur
aqueuse). Ensuite, ils traversent le cristallin et pénètrent à nouveau dans un
Cristallin
liquide, l’humeur vitrée, avant de terminer leur parcours sur une mince membrane
Pupille située au fond du globe oculaire, la rétine. Cette dernière contient des cellules
Cornée sensibles à la lumière, en forme de cônes ou de bâtonnets, qui déclenchent des
Iris influx nerveux acheminés par le nerf optique jusqu’au cerveau. Collectivement,
Humeur aqueuse Rétine ces différentes cellules photosensibles détectent des longueurs d’onde entre
Ligaments Humeur vitrée 400 nm et 700 nm, ce qui correspond à la lumière visible (voir la section 4.2).
La cornée et les humeurs ont des indices de réfraction proches de celui de l’eau
Figure 5.41
(de 1,34 à 1,38), alors que le cristallin est formé de plusieurs couches en « pelures
L’œil humain. La plus grande partie de la
d’oignon » dont les indices de réfraction sont plus élevés au centre qu’en péri-
convergence de l’œil est due à la réfraction
produite par la cornée. La distance focale phérie. Les rayons paraxiaux qui pénètrent dans l’œil subissent donc de nom-
du cristallin varie lorsque les muscles breuses réfractions puis, après avoir traversé le cristallin, poursuivent leur
ciliaires se contractent ou se relâchent. chemin en ligne droite. L’effet équivalent de ces réfractions est celui d’une len-
tille convergente, les deux tiers de la vergence totale de ce dispositif étant dus
à la toute première réfraction, quand la lumière passe de l’air (n = 1) à la cornée
(n = 1,38). Le reste de la convergence est dû au cristallin.
L’œil normal
Nous allons maintenant définir ce qu’est un « œil normal », le standard auquel
nous avons fait référence dans les sections précédentes. Ce standard ne corres
pond pas à un œil idéal mais plutôt au minimum nécessaire pour qu’une per
sonne soit en mesure de vaquer à différentes occupations habituelles, comme
la conduite automobile ou la lecture.
(a) La figure 5.42a illustre un œil normal qui observe un objet situé à la distance
Accommodation maximale minimale de vision nette. Les muscles ciliaires ont été représentés en rouge
(cristallin bombé au maximum) pour qu’on comprenne qu’ils forcent au maximum.
Dès qu’un point objet est situé à plus d’une dizaine de mètres devant l’œil, les
rayons qui en proviennent sont presque parallèles entre eux et la vergence que
doit adopter l’œil pour les faire converger sur la rétine n’est pas différente du
0,25 m cas où l’objet se trouve à l’infini. Considérons un point situé à 25 cm de l’œil et
éloignonsle graduellement en supposant que l’œil le fixe continuellement. Plus
(b) l’objet s’éloigne, moins l’œil doit accommoder pour faire converger sur la rétine
les rayons qui en proviennent. Selon l’individu, trois possibilités peuvent se
Œil au repos produire alors qu’on continue d’éloigner l’objet. Premièrement, si l’accommo
(vergence minimale) dation devient nulle alors que l’objet est encore à une distance finie, l’œil est
incapable de voir nettement quoi que ce soit qui est plus lointain. La distance
finie en question est sa distance maximale de vision nette. Deuxièmement,
l’objet peut atteindre l’infini alors que l’œil accommode encore. Troisièmement,
il peut atteindre l’infini en même temps que l’œil cesse d’accommoder. Dans ces
Figure 5.42
deux derniers c as, la distance maximale de vision nette est infinie.
Un « œil normal » peut voir tout objet situé La capacité de voir nettement des objets situés à plus d’une dizaine de mètres
entre 25 cm et l’infini. De plus, il peut est évidemment essentielle à des activités courantes comme la conduite auto
voir à l’infini sans devoir accommoder.
mobile. Mais puisque l’accommodation demande un effort qui est fatigant à la
longue, il n’est pas suffisant d’avoir une distance maximale de vision nette infi
nie pour vaquer normalement à ses occupations. Il faut aussi pouvoir regarder
des objets à l’infini sans accommoder. En d’autres termes, c’est la troisième
possibilité cidessus que nous définissons comme la normale :
La figure 5.42b illustre cette situation. Cette fois, la couleur des muscles ciliaires
symbolise le fait qu’ils ne forcent pas du tout. On note d’ailleurs que la lentille
équivalente de l’œil est beaucoup moins bombée qu’à la figure 5.42a.
exemple 5.17
(a) Trouver l’amplitude d’accommodation d’un œil (b) Pour une distance objet p quelconque, la vergence
normal. (b) De combien un œil normal doitil augmen de l’œil a une valeur quelconque et la formule des len
ter sa vergence (puissance) si l’objet qu’il regarde passe tilles s’écrit
de l’infini à des distances de 10 m, 2 m, 1 m et 40 cm ? 1 1
V = + (iii)
p
Solution
En comparant avec l’équation (ii), on obtient
(a) La vergence d’une lentille, V = 1/f, est reliée à la dis
tance objet p et à la distance image q par la formule des V = 1/p + Vmin
lentilles minces (équation 5.6a). Dans le cas d’un œil, la Quand la distance objet p passe de l’infini à 10 m,
vergence peut varier, mais la distance image demeure V passe donc de Vmin à 0,1 D + Vmin. Le gain est de
toujours q = l, le diamètre du globe oculaire qui corres 0,1 D. Si elle passe de l’infini à 2 m, V passe de Vmin à
pond à la distance entre la lentille équivalente et la rétine. 0,5 D + Vmin et le gain est de 0,5 D. Si elle passe de
Pour la distance minimale de vision nette, on a donc l’infini à 1 m, V passe de Vmin à 1 D + Vmin et le gain est
1 1 1 donc de 1 D. Enfin, si elle passe de l’infini à 0,4 m, V
Vmax = = + (i) passe de Vmin à 2,5 D + Vmin. Le gain est donc de 2,5 D.
fmin 0, 25 m
et pour la distance maximale de vision nette, On remarque que le gain de vergence requis pour
regarder un objet qui s’approche de l’infini à 10 m
1 1 1 1
Vmin = = + = (ii) est 25 fois plus faible que celui requis pour regarder
fmax ∞ un objet qui s’approche à 40 cm. L’accommodation ne
En substituant dans l’équation 5.17a, on trouve prend des valeurs appréciables que si on regarde des
DVacc = 4 D. objets situés vraiment près.
MYOPIE HYPERMÉTROPIE
exemple 5.18
L’œil d’un individu de 20 ans peut accommoder (c) Par l’équation 5.17a, l’amplitude d’accommodation
entre 9,1 cm et 100 cm. La distance entre la rétine et le est DVacc = 61 D − 51 D = 10 D. (On peut aussi utiliser
centre optique de la lentille équivalente de l’œil est directement l’équation 5.17b.)
de 2 cm. Calculer : (a) la vergence (puissance) minimale
(a)
de cette lentille ; (b) sa vergence maximale ; (c) son
amplitude d’accommodation.
Solution
(a) Lorsque la vergence est minimale, l’image d’un 100 cm
objet au PR (ici, p = 100 cm) se forme sur la rétine
(figure 5.45a). L’image est réelle et elle est sur la rétine : (b)
q = 2 cm. Ainsi, la vergence minimale de l’œil est
Vmin = 1/f = 1/p + 1/q = 1/(0,02 m) = 51 D
(b) Lorsque la vergence est maximale, l’image d’un
objet au PP (ici, p = 9,1 cm) se forme sur la rétine 9,1 cm
(figure 5.45b). L’image est réelle et elle est sur la rétine :
q = 2 cm. Ainsi, la vergence maximale de l’œil est
Figure 5.45
Vmax = 1/f = 1/p + 1/q = 1/(0,091 m) + 1/(0,02 m) = 61 D Un individu de 20 ans a une amplitude d’accommodation élevée.
Les lunettes
Nous allons maintenant nous intéresser à la façon de fabriquer des lunettes,
c’estàdire des lentilles correctrices ajoutées à une distance négligeable devant
l’œil pour en corriger les défauts. Bien qu’on puisse fabriquer des lunettes à
double foyer, dont la partie supérieure corrige le problème de la vision de loin
et la partie inférieure corrige le problème de la vision de près, nous ne considé
rerons ici que les lentilles ordinaires dont la vergence (puissance) est unique.
De telles lentilles ne peuvent corriger qu’une extrémité du domaine de vision
nette à la fois.
Une personne qui porte des lunettes ne voit aucun objet ; elle passe sa journée
à ne regarder que des images, celles produites par les lentilles correctrices. Le
rôle des lunettes est donc de prendre les objets situés là où un œil normal pour
rait les voir et d’en faire des images là où l’œil à corriger est en mesure de les
voir. Les lunettes affectent tout le domaine de vision nette, mais on choisit leur
Si le PR est situé devant l’œil (myopie), les lunettes doivent produire une image
virtuelle. Ainsi, l’œil recevra des rayons qui divergent et semblant provenir de
son PR. Si le PR est situé derrière l’œil (hypermétropie), l’image produite par
les lunettes doit être réelle. Ainsi, l’œil recevra des rayons qui convergent et se
dirigent vers son PR.
Le principe est le même pour des lunettes permettant une vision rapprochée
que l’on prescrit à certains presbytes :
L’image produite par ces lunettes est toujours virtuelle puisque le PP est tou
jours situé devant l’œil. Rappelons que le simple fait d’être presbyte (avoir une
amplitude d’accommodation inférieure à 4 D) n’oblige pas forcément à porter
des lunettes de vision rapprochée : si l’œil presbyte est aussi myope, son PP peut
se trouver à une position acceptable malgré la presbytie.
exemple 5.19
Le punctum proximum (PP) d’une personne de 70 ans D’après la formule des lentilles, 1/p + 1/q = 1/f, on a
est à 1 m. Quelle est la distance focale de la lentille que 1 1 1
l’on doit prescrire pour le ramener à 25 cm ? + =
25 cm −100 cm f
Solution Donc, f = 33,3 cm. Il s’agit donc d’une lentille convergente.
En accommodant au maximum, l’œil sans lentille correc
trice peut former une image nette d’un objet situé à une 25 cm
distance de 100 cm. Avec la lentille correctrice, on veut
PP
pouvoir distinguer clairement un objet placé à 25 cm. de l’œil nu
Ainsi, le rôle de la lentille correctrice est de former
une image à 100 cm d’un objet situé à 25 cm 1m
(figure 5.46). L’image formée à 100 cm devient l’objet
pour l’œil.
Figure 5.46
L’image formée par la lentille est virtuelle puisque Quand l’objet est à 25 cm de l’œil, les rayons qui pénètrent
les rayons qui pénètrent dans l’œil doivent diverger : dans l’œil semblent provenir du punctum proximum,
q = −100 cm. où est située l’image virtuelle formée par la lentille.
exemple 5.21
Une personne dont le PP est à 30 cm devant l’œil quand c’estàdire des rayons qui convergent vers un point
elle ne porte pas de lunettes s’est fait prescrire des situé à 40 cm derrière l’œil. Le PR se situe donc 40 cm
lunettes de +2,5 D pour corriger un problème de vision derrière l’œil. Il s’agit d’un œil hypermétrope.
éloignée. Localiser : (a) son punctum remotum (PR) sans (b) Il faut trouver la position de l’objet pour lequel les
lunettes ; (b) son punctum proximum (PP) corrigé. lunettes produisent une image à 30 cm devant l’œil.
Cette image est virtuelle : q = −30 cm. La formule
Solution des lentilles minces, V = 1/p + 1/q, avec V = 2,5 D et
(a) Les lunettes produisent une image au PR à partir q = −0,30 m, donne donc p = 0,171 m. Les lunettes
d’un objet à l’infini. La formule des lentilles minces, conçues pour corriger le PR ont aussi pour effet de
V = 1/p + 1/q, avec V = 2,5 D et p → ∞, donne rapprocher le PP.
q = 0,40 m. Les lunettes produisent une image réelle,
exemple 5.22
En plus de son problème de vision lointaine, la per 1 1
Vacc = − = 5, 83 D
sonne du dernier exemple estelle aussi presbyte ? 0, 30 cm −0, 40 cm
Solution où on a tenu compte de la convention de signes définie
sous l’équation 5.17b. On note que les deux résultats
L’équation 5.17b, DVacc = 1/dPP − 1/dPR, a été présentée
sont identiques.
en prenant pour référence le PP et le PR d’un œil sans
lunettes, mais elle peut aussi s’appliquer en utilisant le PP Puisque l’amplitude d’accommodation dépasse
et le PR corrigés. Avec les distances corrigées, elle donne 4 D, la personne n’est pas presbyte, même si son
PP sans lunettes se situe audelà de 25 cm. Pour corri
1 1
Vacc = − = 5, 83 D ger son PP, il lui suffit de porter ses lunettes conçues
0, 171 cm +∞ pour corriger la vision éloignée : elles rapprochent le PP
Avec les distances à l’œil nu, elle donne à 17,1 cm.
exemple 5.23
Une personne myope a une amplitude d’accommoda Avec ses lunettes, son domaine de vision nette comprend
tion de 2 D et peut lire à 20 cm sans lunettes. Quel est alors tous les points situés audelà de 50,0 cm de l’œil.
son domaine de vision nette : (a) sans lunettes ; (b) avec (c) Cette personne n’a pas besoin de lunettes pour lire :
des lunettes corrigeant sa myopie. (c) Comment faire il lui suffit d’enlever ses lunettes de vision lointaine
pour qu’elle puisse voir un objet situé à 50 cm ? pour être en mesure de voir à 20 cm. Mais avec ou sans
Solution ses lunettes, il lui est impossible de voir nettement ce qui
(a) Puisque DVacc = 2 D et dPP = 0,20 m, l’équation 5.17b, est situé entre 33,3 cm et 50 cm.
DVacc = 1/d PP − 1/d PR , donne d PR = 0,333 m. Sans Une solution consiste à lui prescrire quand même
lunettes, son domaine de vision nette ne comprend que des lunettes de vision rapprochées qui, contraire
les points situés entre 20,0 cm et 33,3 cm devant l’œil. ment au cas le plus fréquent, éloigneront son PP à 25 cm
(b) Il est inutile de calculer la vergence des lunettes au lieu de le rapprocher. Avec ces lunettes, l’équa
puisque l’amplitude d’accommodation demeure tion 5.17b indique que le PR passe à 50 cm. En combi
de 2 D avec les lunettes. Or, on sait que le PR passe à nant les deux prescriptions sous forme de lunettes à
l’infini grâce aux lunettes. L’équation 5.17b montre double foyer, il n’y a donc plus de « trou » dans le
donc que dPP devient 0,5 m. domaine de vision nette.
exemple 5.24
Un microscope est constitué d’un objectif et d’un ocu alors poc = 1,9672 cm. Les lentilles étant séparées de
laire séparés de 18,4 cm (fob = 0,4 cm et foc = 2,0 cm). 18,4 cm, on a qob = 18,4 cm − 1,9672 cm = 16,4328 cm
Le champ de vision de l’utilisateur du microscope et la formule des lentilles appliquée à l’objectif donne
s’étend de 30 cm à 1,2 m, et l’on considère qu’il colle son pob = 0,409 980 cm.
œil directement sur l’oculaire. Quelle est la latitude de Quand l’image finale est au PP, une démarche identique
mise au point ? donne qoc = −30 cm, donc poc = 1,8750 cm. Ensuite,
on a qob = 18,4 cm − 1,8750 cm = 16,5250 cm, puis
pob = 0,409 922 cm.
Solution
La latitude de mise au point est donc
Quand l’image finale est au PR, on a qoc = −120 cm et
la formule des lentilles appliquée à l’oculaire donne 0,409 980 cm − 0,409 922 cm = 0,58 μm
SUJE T CO N N E X E
Les lentilles cornéennes
À la section 5.8, on a appris à calculer la vergence pour la face de la lentille qui est en contact avec l’œil,
(puissance) des lentilles nécessaire pour corriger la alors qu’à l’inverse, avec un rayon de courbure plus
vision lointaine ou rapprochée en supposant que le grand du côté de l’œil, on obtient une lentille convergente.
résultat allait être mis en œuvre à l’aide de lunettes Fick se fit d’ailleurs fabriquer des lentilles à partir de
ordinaires. Or, de nos jours, une proportion grandis- verre soufflé, qu’il a lui-même portées pendant des
sante de gens opte pour l’utilisation de lentilles cor- périodes maximales de deux heures.
néennes, c’est-à-dire de lentilles posées directement sur Dans les années 1930, la compagnie Zeiss commença
la cornée de l’œil. Si l’idée de placer une lentille direc- à produire des lentilles en verre obtenues par surfaçage
tement sur l’œil remonte aussi loin qu’à René Descartes dont le diamètre était d’environ 20 mm et l’épaisseur
(en 1636), la mise au point des lentilles souples modernes centrale, de 0,50 mm. Si ces lentilles parvenaient à cor-
a nécessité un important travail de recherche multi- riger les défauts de l’œil de façon à peu près adéquate,
disciplinaire portant aussi bien sur les matériaux que leur port occasionnait certains problèmes aux utilisa-
sur la physiologie de l’œil. teurs. L’irritation et l’enflure de la cornée se produisaient
À la fin du xixe siècle, l’Allemand Adolf Eugen Fick (1829- fréquemment, malgré l’application d’un liquide physio-
1901) découvrit, après avoir fait des expériences sur des logique entre la cornée et la lentille. Deux causes très
lapins, qu’une lentille dont la face interne épouse à peu différentes expliquent ces malaises. La première est liée
près la forme de l’œil pouvait tenir en place simplement au fait que la cornée est dépourvue de vaisseaux san-
par l’effet de la capillarité. Pour obtenir une lentille guins ; pour rester saine, elle a donc besoin d’un apport
divergente, on utilise un rayon de courbure plus petit direct d’oxygène. En isolant la cornée derrière une
RÉSUMÉ
Une lentille est considérée comme mince si son épaisseur est négligeable par
rapport aux rayons de courbure de ses faces et par rapport aux distances objet
et image. Dans l’approximation paraxiale, la position de l’image produite par
une telle lentille à partir d’un objet peut être prédite à l’aide d’un tracé des
rayons principaux. On peut aussi utiliser un calcul puisque, dans l’approxima
tion paraxiale, la distance objet p et la distance image q, mesurées à partir du
centre optique de la lentille mince de distance focale f, sont liées par la formule
des lentilles minces
1 1 1
+ = (5.6a)
p q f
où les variables obéissent à une convention de signes.
L’inverse de la distance focale est appelé la vergence (puissance) d’une lentille
(exprimée en dioptries) :
1
V = (5.1)
f
Le grandissement transversal d’une lentille mince est
y q
m= I =− (5.6b)
yO p
Le grossissement angulaire est
β
G = (5.7)
α
où l’angle α est celui que soustend l’objet et l’angle β , celui que soustend
l’image.
Le grossissement angulaire de la loupe, dans le cas où l’œil est collé dessus, est
( 0, 25 m )
G = (5.10)
p
où p désigne la distance objet en mètres et où 0,25 m correspond à la distance
minimale de vision nette pour un œil normal.
Le grossissement d’un microscope composé s’écrit
q ( 0, 25 m )
G = − ob ⋅ (5.12)
pob poc
où pob est la distance entre l’objet et l’objectif, qob est la distance entre l’image
formée par l’objectif et l’objectif, et poc est la distance entre l’image formée par
l’objectif et l’oculaire.
Le grossissement d’une lunette astronomique est
f
G = − ob (5.15)
poc
où fob et poc sont la distance focale de l’objectif et la distance objet de l’oculaire
respectivement.
TermeS imporTanTS
aberration chromatique (p. 194) lentille mince (p. 192)
aberration de sphéricité (p. 194) longueur optique (p. 219)
accommodation (p. 227) loupe (p. 215)
amplitude d’accommodation (p. 229) lunette astronomique (p. 221)
centre optique (p. 195) lunette de Galilée (p. 222)
cornée (p. 226) microscope composé (p. 218)
cristallin (p. 226) mise au point (p. 236)
dioptrie (p. 198) muscles ciliaires (p. 227)
domaine de vision nette (p. 229) myopie (p. 230)
emmétrope (adj.) (p. 230) objectif (p. 219)
formule des lentilles minces (p. 209) oculaire (p. 219)
foyer image (p. 196) presbytie (p. 231)
foyer objet (p. 196) puissance (d’une lentille) (p. 197)
grossissement angulaire (p. 214) punctum proximum (PP) (p. 230)
grossissement commercial (p. 217) punctum remotum (PR) (p. 229)
hypermétropie (p. 230) rayons principaux (p. 207)
latitude de mise au point (p. 236) rétine (p. 226)
lentille (p. 192) télescope (p. 221)
lentille convergente (p. 193) télescope à miroirs (p. 223)
lentille divergente (p. 193) vergence (p. 197)
lentille épaisse (p. 192)
R1. Quelle est la différence entre le foyer objet et le R9. Quel scientifique a été le premier à utiliser un
foyer image ? télescope en astronomie ? Énoncez deux de ses
R2. Expliquez pourquoi un rayon qui passe par le découvertes.
centre d’une lentille n’est pas dévié. R10. (a) Quelle est la différence entre la lunette astro
R3. (a) Énoncez les règles du tracé des rayons princi nomique et la lunette de Galilée ? (b) Pourquoi
paux pour les lentilles minces. Tracez un exemple vautil mieux utiliser une lunette de Galilée pour
avec les deux types de lentilles pour : (b) un objet regarder une pièce de théâtre ?
réel ; (c) un objet virtuel. R11. Pourquoi préfèreton les miroirs aux lentilles
R4. À quelle distance doiton placer l’objet par rap dans les grands télescopes modernes ?
port au foyer d’une lentille convergente pour que
R12. Quel mécanisme rend possible l’accommodation
la lentille agisse : (a) comme une loupe ; (b) comme
de l’œil ?
un projecteur ?
R5. Quelle est la différence entre le grandissement
transversal et le grossissement angulaire ? R13. Doiton utiliser une lentille convergente ou une
lentille divergente pour corriger : (a) l’hyper
R6. Vrai ou faux ? Plus la distance focale d’une loupe
métropie ; (b) la myopie ; (c) la presbytie ?
est grande, plus le grossissement est important.
R7. D’après l’équation 5.10, le grossissement tend vers R14. Dessinez un œil avec sa lentille équivalente.
l’infini lorsque p tend vers zéro. Pourquoi ne Tracez le trajet des rayons en provenance de
peuton pas affirmer que le grossissement maxi l’infini pour : (a) un œil emmétrope au repos
mal d’une loupe est infini ? (cristal lin relâché) ; (b) un œil hypermétrope au
R8. Quel scientifique, pionnier de l’utilisation du pou repos ; (c) un œil myope au repos.
voir grossissant des lentilles, est considéré comme
le père fondateur de la microbiologie ?
révision 239
QUeSTionS ( Voir l’avant-propos pour la signification des icônes )
Figure 5.48
Question 11.
Q12. Parmi les deux dispositions de lentilles plan
convexes représentées à la figure 5.49, laquelle
devrait produire une image plus nette d’un objet
Figure 5.50
à l’infini ? Expliquez pourquoi.
Question 21.
Q13. Pour une lentille convergente, indiquez dans quelles
conditions l’image est (si possible) : (a) réelle ; Q22. Pourquoi estil impossible en pratique qu’une len
(b) virtuelle ; (c) droite ; (d) inversée ; (e) agrandie ; tille convergente ait une épaisseur nulle sur l’axe
(f) réduite. optique ?
Dans tous les exercices et les problèmes de ce chapitre, E7. (I) Une lentille mince en verre (n = 1,5) a une sur
on suppose que l’approximation paraxiale est respectée. face convexe de rayon de courbure 12 cm. Quel doit
Lorsqu’il est question d’une lentille, son épaisseur est être le rayon de l’autre surface pour que la distance
négligeable. focale soit : (a) de +16 cm ; (b) de −40 cm ?
exercices 241
E18. (II) Une lentille convergente de distance focale E28. (I) Sur un timbre, un détail a une largeur de 1 mm.
20 cm donne une image réduite de dimension égale On utilise une lentille convergente de distance focale
à 40 % de la dimension de l’objet. Trouvez la position 4 cm pour obtenir une image virtuelle à 40 cm de
de l’objet sachant que : (a) l’image est de même la lentille (qui est proche de l’œil). Trouvez : (a) la
nature (réelle ou virtuelle) que l’objet ; (b) l’image et dimension de l’image donnée par la lentille ; (b) le
l’objet sont de natures différentes. (c) En (b), estil grossissement angulaire.
possible que l’image soit virtuelle ? Expliquez. E29. (II) (a) Montrez que, si l’image donnée par une loupe
E19. (II) Une lentille mince biconvexe (figure 5.19a, se trouve au punctum proximum normal (0,25 m),
p. 206) en verre (n = 1,5) a des surfaces de rayons de alors l’équation 5.10 devient
courbure 12 cm et 16 cm. Un objet est situé à 20 cm ( 0, 25 m )
de la lentille. Quels sont la position et le grandisse G = 1+
f
ment transversal de l’image ?
On suppose que la lentille est proche de l’œil.
E20. (II) Une lentille mince biconcave (figure 5.19b, (b) Quelle est la distance focale maximale pouvant
p. 206) en verre (n = 1,5) a deux surfaces de rayons produire un grossissement de 2,4 pour un œil
de courbure 12 cm et 16 cm. Un objet est situé à normal ?
20 cm de la lentille. Quels sont la position et le gran
dissement transversal de l’image ? E30. (II) La distance focale d’une loupe est de
10 cm. (a) Où doit être placé un objet pour que le
E21. (II) La distance focale d’une lentille diver grossissement soit maximal ? On suppose l’œil
gente est de −20 cm. Trouvez la position de l’objet normal et collé sur la loupe. (b) Avec la condition
sachant que l’image est : (a) virtuelle, droite et de décrite en (a), si la taille de l’objet vaut 2 mm, quelle
dimension égale à 20 % de la dimension de l’objet ; est la taille de l’image ? (c) Répondez à nouveau à
(b) réelle, droite et de dimension égale à 150 % de la la question (a) dans le cas où l’utilisateur a un œil
dimension de l’objet. normal qu’il tient à 20 cm de la loupe.
E22. (II) Une lentille convergente (f 1 = 10 cm) E31. (I) Le grossissement d’un microscope est de 400
est à 10 cm d’une lentille divergente (f 2 = −15 cm). lorsque l’image finale est à l’infini. La longueur
Un objet se trouve à 20 cm devant la première len optique vaut 16 cm et la distance focale de l’objectif
tille. Trouvez la position de l’image finale. est de 5 mm. Quelle est la distance focale de
l’oculaire ?
E23. (II) Deux lentilles convergentes de distances focales
10 cm et 20 cm sont éloignées de 15 cm. Un objet E32. (II) La distance focale de l’objectif d’un
est situé à 12 cm devant la lentille de 10 cm. Où est microscope est de 8 mm et celle de l’oculaire est de
l’image finale ? 3 cm. La distance entre les lentilles est de 17,5 cm.
Trouvez le grossissement angulaire si l’image finale
E24. (II) Deux lentilles convergentes de distances focales
est à 40 cm de l’oculaire.
8 cm et 12 cm sont éloignées de 20 cm. Un objet est
situé à 40 cm devant la lentille de 8 cm. Trouvez la E33. (II) Dans un microscope, les distances focales
position et le grandissement transversal de l’image de l’objectif et de l’oculaire sont respectivement de
finale. Faites le tracé des rayons principaux. 6 mm et de 2,4 cm. L’objet est situé à 6,25 mm
de l’objectif. Trouvez le grossissement angulaire si
E25. (II) On met en contact deux lentilles minces de l’image finale est à l’infini.
distances focales f 1 et f 2 . Montrez que la distance
focale associée à l’effet combiné des deux lentilles
est f ≈ f 1f 2/(f 1 + f 2). 5.7 Télescope
E26. (I) Une lentille convergente de distance focale E34. (I) L’objectif d’une lunette astronomique a une dis
f 1 = 10 cm est mise en contact avec une lentille diver tance focale de 60 cm. La distance entre les lentilles
gente de distance focale f 2 . Sachant que la distance est de 65 cm. Quel est le grossissement si l’instru
focale de l’ensemble vaut 14 cm, trouvez f 2 . ment est réglé pour un œil normal au repos ?
E35. (I) Un télescope à miroirs a un miroir de
distance focale 180 cm et un oculaire de distance
5.4, 5.5 et 5.6 Grossissement, focale 5 cm. Quel est le grossissement si l’image
loupe, microscope finale est à l’infini ?
E27. (I) Une pierre précieuse est située à 5,7 cm d’une E36. (I) Utilisé avec un œil au repos, le grossissement
loupe de distance focale 6 cm (on suppose que la d’une lunette de Galilée est de 8. Quelle est la dis
lentille est proche de l’œil). Trouvez : (a) le grossisse tance focale de l’oculaire si la distance focale de
ment angulaire ; (b) la position de l’image. l’objectif est de 36 cm ?
Dans tous les exercices et les problèmes de ce chapitre, E51. (I) Une source ponctuelle est à x = 0 et l’écran, à
on suppose que l’approximation paraxiale est respectée. x = 100 cm. Une lentille de 20 cm de distance focale
Lorsqu’il est question d’une lentille, son épaisseur est produit une image nette de cette source sur l’écran.
négligeable. Quelles sont les deux positions possibles de la
lentille ?
5.3 Lentilles minces E52. (I) Une lentille convergente de distance focale 12 cm
E50. (I) Un objet est placé à 50 cm à gauche d’une lentille produit une image 50 % plus grande que son objet.
mince. Trouvez la distance focale de cette lentille si Quelle est la position de cet objet si l’image est :
l’image est : (a) à 20 cm à gauche de la lentille ; (b) à (a) droite ; (b) inversée ?
20 cm à droite de la lentille.
probLèmeS
Dans tous les problèmes de ce chapitre, on suppose que P4. (I) Une lentille divergente de distance focale −15 cm
l’approximation paraxiale est respectée. Lorsqu’il est ques- est située à 12 cm devant une lentille convergente de
tion d’une lentille, son épaisseur est négligeable. distance focale 14 cm. Un objet est situé à 25 cm
devant la lentille divergente. (a) Trouvez la posi
P1. (I) Une lentille convergente (f = 4 cm) est à 12 cm
tion de l’image finale. (b) Quel est le grandissement
devant une deuxième lentille convergente (f = 7 cm).
transversal de l’image finale ? Faites un tracé des
Trouvez la position de l’image finale et le grandisse
rayons principaux.
ment transversal pour les distances objet suivantes à
partir de la première lentille : (a) 5 cm ; (b) 12 cm. P5. (II) Une source ponctuelle et un écran sont séparés
Faites un tracé des rayons principaux dans chaque par une distance fixe égale à D. Une lentille con
cas. vergente de distance focale f est placée entre eux.
P2. (I) Une lentille convergente (f = 10 cm) est à 30 cm (a) Montrez qu’il existe deux positions de la lentille
devant une lentille divergente (f = −5 cm). Trouvez pour lesquelles on obtient une image nette. (b) Mon
l’image finale et le grandissement transversal lorsque trez que la distance entre les deux positions possibles
la distance objet à partir de la première lentille est de la lentille est donnée par d = D( D − 4 f ) .
de 20 cm. Faites un tracé des rayons principaux.
P6. (I) La forme newtonienne de la formule des lentilles
P3. (I) Un objet de hauteur 2 cm est à 20 cm d’une len minces est
tille convergente (f = 10 cm), qui est située à une
distance de 12 cm devant une lentille divergente xx′ = f 2
(f = −15 cm). Trouvez la position de l’image finale où x et x′ sont les distances de l’objet et de l’image
et son grandissement transversal. Tracez les rayons mesurées respectivement par rapport au foyer objet
principaux. et au foyer image. Démontrez cette relation.
Problèmes 245
chapitre 6
L’optique onduLatoire
Partie 1 : L’interférence
SOMMAIRE
6.1 L’interférence 6.5 Les pellicules minces
6.2 Utiliser la diffraction pour obtenir 6.6 L’interféromètre de Michelson
des sources lumineuses en phase
6.7 La cohérence
6.3 L’expérience de Young
6.4 L’amplitude de l’onde et l’intensité
lumineuse dans l’expérience de Young
Bien que ces bulles de savon soient éclairées par de la lumière
blanche, composée d’un mélange de toutes les couleurs, on observe
que chaque portion de la surface d’une bulle réfléchit plus que les
autres une couleur précise. comme nous le verrons dans ce chapitre,
se représenter la lumière comme une onde permet de comprendre
ce phénomène en invoquant l’interférence.
Alors que les chapitres 4 et 5 ont porté sur les phénomènes pouvant s’expliquer
grâce au modèle du rayon lumineux, les chapitres 6 et 7 traiteront des phénomènes
pouvant s’expliquer grâce au modèle ondulatoire de la lumière, c’est-à-dire en
représentant la lumière comme une onde. Bien que nous ayons décrit un modèle
ondulatoire dans lequel la lumière est considérée comme une onde électroma-
gnétique (voir la section 4.1), il ne sera pas nécessaire de recourir aux équations
de Maxwell ici. En effet, la théorie présentée dans les chapitres 6 et 7 a été éla-
borée en grande partie avant le modèle électromagnétique de Maxwell. Pour
l’exposer, il nous suffira de recourir au principe de Huygens, présenté à la sec-
tion 4.3. Rappelons que, lors de l’application de ce principe, tout le modèle
électromagnétique de la lumière se trouve réduit à sa caractéristique principale :
la lumière est représentée comme une onde et non comme un jet de particules.
Trois types de phénomènes font l’objet de ce chapitre et du chapitre suivant :
ceux dus à l’interférence, ceux dus à la diffraction et ceux dus à la polari-
sation des ondes lumineuses. La section 6.1 développera le concept d’interfé
rence dont nous avons amorcé l’étude au chapitre 2. Il y sera question d’ondes
mécaniques, mais les concepts exposés s’appliqueront sans problème aux ondes
lumineuses. Les sections 6.3 et 6.4 traiteront d’une expérience cruciale, la pre-
mière dont les résultats ne pouvaient s’expliquer que si on considérait la lumière
comme une onde. Cette expérience a ouvert la voie aux travaux de Maxwell,
réalisés des décennies plus tard. Enfin, la section 6.5 portera sur l’interférence
dans les pellicules minces, qui donne notamment leurs couleurs aux bulles
d’eau savonneuse.
6.1 L’interférence
Nous allons d’abord revoir le phénomène, présenté au chapitre 2, où deux ondes
mécaniques manifestent de l’interférence, puis étendre cette étude au cas
d’ondes mécaniques qui se propagent selon plus d’une dimension. Plus loin dans
ce chapitre, nous pourrons comparer le comportement de ces ondes à celui de
la lumière.
À la section 2.6, on a vu que deux ondes linéaires qui se propagent le long d’une
corde peuvent se superposer. Les figures 6.1a et 6.1b montrent ce qui se pro-
duit quand deux impulsions ondulatoires identiques voyagent en sens inverse,
alors que les figures 6.1c et 6.1d montrent des cas d’impulsions identiques qui
se propagent dans le même sens. Ces deux figures illustrent le phénomène
d’inter férence. Quand les impulsions voyagent en sens inverse, l’interférence
est temporaire et le profil des ondes ne change de forme que pendant qu’elles
se croisent. Quand les impulsions voyagent dans le même sens, l’interférence
dure dans le temps, c’est-à-dire que le profil résultant reste constant dans le
temps. Dans ce chapitre, nous considérerons exclusivement l’interférence d’ondes
qui se propagent dans le même sens. Quand deux ondes se renforcent pour
donner une onde de plus grande amplitude, c’est-à-dire quand le déplacement
résultant est plus élevé, on dit qu’elles manifestent de l’interférence constructive
(figure 6.1c). L’interférence destructive correspond aux cas où le déplacement
résultant est plus faible (figure 6.1d).
Rappelons aussi que, dans le cas d’ondes transversales, comme celles qui se
propagent sur une corde, seules les composantes de fonctions d’onde oscillant
dans un même plan peuvent donner lieu à une interférence. Considérons par
exemple une corde orientée selon l’axe des x (horizontal). Les déplacements
verticaux selon l’axe des y ne peuvent produire d’interférence destructive avec
les déplacements horizontaux selon l’axe des z. Les ondes longitudinales,
comme les ondes sonores, n’ont pas cette limitation et produisent toujours des
interférences lorsqu’elles sont superposées.
À la section 2.7, nous avons vu ce qui se produit quand on remplace les impul-
sions par des ondes sinusoïdales qui voyagent dans le même sens. Si les ondes
ont la même longueur d’onde λ et la même amplitude A, elles ne diffèrent que
par leurs constantes de phase ϕ1 et ϕ 2 . On constate alors que l’onde résultante
a la même longueur d’onde λ mais une amplitude AT qui dépend de la différence
de phase Dϕ = ϕ 1 − ϕ 2 , aussi appelée déphasage. Puisque les deux ondes
voyagent dans le même sens dans un même milieu de propagation, leur diffé-
rence de phase demeure constante. Selon l’équation 2.13, l’amplitude résultante,
elle aussi constante, est donnée par
Dφ
AT = 2 A cos( )
2
(c) (d)
* on utilisera désormais la lettre m (plutôt que n) pour représenter un entier dans le contexte de
l’interférence. cela évitera la confusion avec l’indice de réfraction n, qui sera utile dans la section 6.5.
δ = − 3λ
2
marche (voir les équations 2.12b et 2.12d). Ainsi, quand δ est un multiple entier Au point A, la différence de marche
entre les trajets S1 A et S 2 A équivaut
de la longueur d’onde, l’interférence est constructive : à δ = r 2 − r 1.
interférence constructive
interférence destructive
1
δ = ( m + )λ m = 0, ±1, ±2, … (6.3)
2
exemple 6.1
Deux haut-parleurs S1 et S 2 distants de 6 m émettent (b) Une intensité sonore maximale correspond à une
des ondes sonores en phase. Le point P de la figure 6.4 interférence constructive. Dans l’équation 6.2, la valeur
est à 8 m de S1, et le module de la vitesse du son est de m = 0 n’est pas acceptable (pourquoi ?). Par consé-
340 m/s. Quelle est la fréquence minimale à laquelle quent, m = 1 pour la longueur d’onde maximale, de
l’intensité en P est : (a) minimale ; (b) maximale ? sorte que λ = δ = 2 m. La fréquence correspondante
est f = v/λ = (340 m/s)/(2 m) = 170 Hz.
Solution
Déterminer les fréquences minimales revient à
déter miner les longueurs d’onde maximales qui
8m
vérifient les conditions d’interférence constructive ou S1 P
destructive. Ce sont celles pour lesquelles l’entier m a la
plus petite valeur dans les équations 6.2 et 6.3.
6m
On trouve d’abord la distance de S 2 à P à l’aide du théo-
rème de Pythagore : S 2 P = (62 + 82)1/2 = 10 m. La diffé-
rence de marche entre les ondes issues de S1 et S 2 et qui
atteignent le point P est δ = S 2 P − S1 P = 10 m − 8 m S2
= 2 m et a une valeur fixe.
(a) Une intensité sonore minimale correspond à une
Figure 6.4
interférence destructive. D’après l’équation 6.3, on voit
Deux haut-parleurs émettent des ondes sonores en phase.
que la longueur d’onde maximale correspond à m = 0 La différence de marche entre les ondes qui atteignent le point P
et λ = 2 δ = 4 m. La fréquence correspondante est est fixe. Selon la longueur d’onde, les ondes peuvent donner lieu
f = v/λ = (340 m/s)/(4 m) = 85 Hz. à une interférence constructive ou destructive.
S2
L
* c’est là un bel exemple d’une dérive fréquente : le modèle ondulatoire permet certes d’expliquer
parfaitement les résultats de Young, mais on ne devrait jamais présumer qu’un modèle peut expli-
quer toutes les expériences, incluant celles qui n’ont pas encore été conçues… d’ailleurs, des
observations plus récentes, que nous étudierons à partir du chapitre 9, montrent que le modèle
ondulatoire (électromagnétique) de la lumière n’explique pas tout.
où L est la distance entre l’écran et la plaque qui possède les deux fentes.
Le point P est soit brillant, soit sombre, selon la différence de marche entre les
ondes provenant des fentes S1 et S 2 . À la section 6.1, on a montré que cette
différence de marche est δ = r 2 − r 1 et on a obtenu les distances r 1 et r 2 grâce
au théorème de Pythagore (voir l’exemple 6.1). On pourrait analyser l’expé-
rience de Young en ayant recours aux mêmes calculs, mais nous allons voir que
deux simplifications sont possibles. La première est due au fait que la distance d
entre les fentes est nettement plus petite que la distance séparant les fentes de
l’écran (d L) et la seconde, au fait qu’on s’intéresse à une zone proche du
centre de l’écran, donc aux franges pour lesquelles l’angle θ est un petit angle.
La figure 6.8 montre l’effet de la première simplification : à mesure que la dis-
tance L croît comparativement à d, les rayons r 1 et r 2 deviennent parallèles,
l’angle au point A diminue jusqu’à 90°, l’angle en S1 augmente jusqu’à θ et la
différence de marche entre les deux rayons devient
S1 S1 S1 S1
P
θ θ θ θ
θ
S2 A S2 A S2 A S2 A
L≈d L ≈ 3d L ≈ 10d L→∞
Figure 6.8
Il s’agit d’une égalité approximative, car, pour avoir δ = d sin θ , il faudrait que
Sur chaque figure, le triangle S1 AP est
r 2 et r 1 soient parfaitement parallèles et donc que l’angle en A soit précisément isocèle, donc la différence de marche
de 90° (figure 6.8d). Nous allons néanmoins considérer à partir d’ici que l’angle est égale à la distance S 2 A. La distance L
en A est de 90°, comme l’illustre la figure 6.9a, même s’il ne l’est pas tout à croît d’une figure à la suivante, mais
fait en réalité. En combinant l’équation 6.5 avec les équations 6.2 et 6.3, on peut l’angle θ et la distance d entre les fentes
demeurent identiques. On voit qu’à mesure
déterminer les angles θ qui correspondent aux maxima et aux minima d’inten- que L croît, l’angle en A tend vers 90°,
sité, c’est-à-dire aux centres des franges brillantes et sombres : d sin θ = mλ ce qui permet de calculer facilement
1
pour les maxima (interférence constructive) et d sin θ = (m + 2 )λ pour les la différence de marche.
Pour montrer que ces franges sont équidistantes, il faut calculer leur position y
sur l’écran. C’est ici qu’intervient la seconde simplification : quand on considère
des franges situées à proximité du centre de l’écran, comme à la figure 6.7b, la
condition y L est respectée. Selon l’équation 6.4, l’angle θ est donc un petit
angle et on peut utiliser l’approximation des petits angles sin θ ≈ tan θ (voir
l’annexe B). Dans ces circonstances, l’équation 6.4 devient sin θ ≈ y/L, et l’équa-
tion 6.5, δ = d(y/L). La condition d’interférence constructive (équation 6.2)
permet alors de calculer directement la position y des maxima d’intensité sur
l’écran, soit
mλ L
(maxima, θ petit, L d) y=
d
Quand la longueur d’onde est assez grande pour être une fraction appréciable
de la distance d, la distance entre les franges augmente et il ne reste que la frange
brillante centrale (m = 0) pour laquelle l’équation ci-dessus reste valable. Par
exemple, à la figure 6.2b (p. 250), la frange constructive d’ordre m = 1 est déjà
à θ ≈ 30°, ce qui n’est plus un petit angle. Dans un tel cas, on ne peut obtenir y
qu’en isolant θ dans l’équation 6.5 et en le substituant ensuite dans l’équation 6.4.
exemple 6.3
Une paire de fentes séparées de 0,8 mm est éclairée est donnée par y = mλ L/d. D’après cette équation, on
par de la lumière contenant deux longueurs d’onde, de voit que
450 nm et de 680 nm. Quelle est la distance séparant
mλ L
les maxima des franges brillantes de sixième ordre sur y =
d
un écran situé à 3,2 m des fentes ?
(6)( 2, 3 × 10−7 m)( 3, 2 m)
=
Solution 8 × 10−4 m
Pour les franges situées suffisamment près du centre = 5, 52 mm
de l’écran pour que sin θ ≈ tan θ , la position sur l’écran
L’intensité de l’onde
Dans le cas des vagues, on peut mesurer facilement l’amplitude donnée par l’équa-
tion 6.7 mais, dans le cas de la lumière, c’est l’intensité moyenne, c’est-à-dire la
puissance moyenne qu’elle véhicule par unité de surface de front d’onde (voir
l’équation 3.9), qui est plus facilement observable par les sens. Or, l’intensité
d’une onde est proportionnelle au carré de son amplitude* : ce résultat est valable
pour les ondes mécaniques (voir par exemple les équations 2.19 et 3.11) et l’est
également pour les ondes électromagnétiques (voir l’équation 4.3). À partir
de l’amplitude que nous venons d’obtenir pour l’onde résultante en un point de
l’écran, on a donc
* Au moment de présenter l’équation 2.19, nous avions souligné le caractère général de la propor-
tionnalité entre l’intensité d’une onde et le carré de son amplitude.
exemple 6.4
On réalise l’expérience de Young avec une source mono- de marche est donc proportionnelle à y. La position
chromatique de longueur d’onde λ . (a) Quelle est l’inten- « à mi-chemin » (y1 + y 2)/2 correspond donc à une dif-
sité (en fonction de Imax et de I 0) mesurée sur l’écran à férence de marche (δ 1 + δ 2)/2 = 1,75λ . Selon l’équa-
mi-chemin entre le centre de la frange sombre d’ordre 1 tion 2.11a, la différence de phase correspondante est
et celui de la frange brillante d’ordre 2 ? (b) Si d = 0,1 mm, Dϕ = 1,75(2 π ) = 3,5 π . Les équations 6.9a et 6.9b
L = 2 m et λ = 500 nm, quelle est l’intensité mesurée à donnent alors I = Imax /2 = 2I 0. Notez que ce résultat ne
une distance y = 3 cm du centre de l’écran ? dépend pas de la longueur d’onde λ et peut donc être
obtenu même si celle-ci est inconnue.
Solution (b) Comme y = 3 cm est de loin inférieur à L = 2 m, il
(a) La frange sombre d’ordre 1 se produit quand la dif- est clair que l’angle θ est un petit angle, et la différence
férence de marche est δ 1 = 1,5λ (équation 6.3), alors de marche est donc δ = d(y/L) = 1,5 μm. D’après
que la frange brillante d’ordre 2 se produit quand la l’équation 2.11a, la différence de phase correspondante
différence de marche est δ 2 = 2λ (équation 6.2). En est Dϕ = 6 π . Les équations 6.9a et 6.9b donnent alors
général, ces deux différences de marche correspondent I = Imax = 4I0, c’est-à-dire l’intensité maximale. En effet,
à des positions y1 et y 2 de l’écran qui sont difficiles à la position y = 3 cm correspond à la frange brillante
déterminer. Toutefois, dans l’approximation des petits d’ordre 3 (vérifiez), et il est donc normal, l’interférence
angles, δ = d sin θ devient δ = d(y/L), et la différence étant constructive, que l’intensité y soit maximale.
se superposent bel et bien. Toutefois, pour que l’interférence se manifeste, les (a) La rencontre d’un rayon lumineux
et des deux faces d’une pellicule mince
rayons 1 et 2 doivent être cohérents (voir la section 6.3) ; en pratique, cela requiert donne naissance à toute une série de rayons
que les interfaces ayant causé les réflexions délimitent une pellicule mince, réfléchis et transmis. (b) Il suffit d’analyser
c’est-à-dire une pellicule dont l’épaisseur e est égale tout au plus à quelques fois les rayons 1 et 2 pour déterminer comment
la longueur d’onde de la lumière. interfèrent tous les rayons réfléchis. Le
rayon 1 subit une réflexion au point A.
Le rayon 2 subit une réflexion au point B
Le calcul de la différence de phase et ressort après avoir décrit le parcours
supplémentaire ABC (en forme de v).
Dans l’interférence de Young, la différence de phase entre les deux rayons qui Ces deux rayons se superposent ensuite,
interfèrent provient d’un seul phénomène : leur différence de marche. Nous allons ce qui peut donner lieu, selon le cas, à
une interférence constructive ou à une
maintenant voir que, dans une pellicule mince, deux phénomènes contribuent interférence destructive. (c) Il suffit
d’analyser les rayons 1′ et 2′ pour
déterminer comment interfèrent
l’ensemble des rayons transmis.
* on peut montrer que l’amplitude de l’onde réfléchie est d’autant plus grande que les indices
de réfraction diffèrent. Pour de la lumière atteignant perpendiculairement une interface entre
des milieux d’indices n1 et n2, le rapport des amplitudes des ondes réfléchie et incidente est
n1 − n2 /( n1 + n2 ). Puisque l’intensité est proportionnelle au carré de l’amplitude, le rapport des
intensités est donc le carré de cette valeur. ainsi, pour une interface entre de l’air (n = 1) et du
verre (n = 1,5), seulement 4 % de l’intensité est réfléchie. Pour une interface entre de l’air et un
milieu n = 5, la proportion d’intensité réfléchie grimpe à 20 %, mais cela demeure une minorité
de l’énergie lumineuse incidente.
Inversion Inversion
t2
Réflexion 6,25λ 1
Transmission
molle
(b)
t3 np″
Réflexion Pas
molle Inversion d’inversion
t4
e 6,75 λ 1
(b) (c)
t4 np″′
Avant Après
φ r = {π
0 réflexions de même type
réflexions de types différents
(6.13)
na < n1 Ce déphasage dû aux réflexions n’a pas été étudié à la section 2.7. La figure 6.15
n1 en illustre l’origine selon un point de vue différent. On y voit deux rayons qui
nb > n1 circulent parallèlement dans un milieu d’indice n1. Ces rayons ne se super
posent jamais, mais on constate qu’ils ont initialement la même phase à la
En phase Opposition figure 6.15a. Chacun atteint ensuite une interface différente où il est réfléchi.
de phase
La distance parcourue étant la même, il ressort de cela que la seule différence
Figure 6.15 de phase qui apparaît à la figure 6.15b est celle donnée par l’équation 6.13.
Selon que les deux réflexions sont de
Dans une situation donnée, on doit considérer chaque contribution à la différence
même type ou de types différents, la
portion du déphasage qui est due aux de phase (équations 6.11 et 6.13) pour déterminer si l’interférence est constructive
réflexions est 0 ou π respectivement. ou destructive. La méthode de résolution suivante détaille la marche à suivre.
Méthode de résolution
Voici comment déterminer s’il y a interférence construc pellicule mince d’épaisseur e uniforme. On considère le
tive ou destructive dans la lumière réfléchie par une cas où la lumière a une incidence normale à la pellicule.
exemple 6.5
Un rayon de lumière de longueur d’onde λ 0 dans l’air où λ p = λ 0/np. À ces épaisseurs, la pellicule semble plus
frappe perpendiculairement une pellicule d’épaisseur e brillante que la normale dans la lumière réfléchie.
et d’indice de réfraction n p entourée d’air (n = 1). La pellicule apparaîtra sombre en réflexion lorsque
Déterminer les épaisseurs de la pellicule qui corres- l’interférence est destructive, ce qui se produit quand
pondent à l’interférence constructive et à l’interférence 1
Dϕ est un multiple impair de π : Dϕ = ( m + )( 2 π ). En
destructive. 2
substituant dans l’équation (i), on a donc après simpli-
fication, 4 π e/λ p = m(2 π), ce qui donne les épaisseurs
Solution de pellicule
Dans cette situation, n1 = n2 = 1 (figure 6.12b, p. 261).
m 1 3
La première réflexion est dure (car np > n1), alors que la e = λp = λp , λp , λp , ...
seconde est molle (car n2 < np), d’où Dϕ r = π . La diffé- 2 2 2
rence de marche entre les deux rayons égale δ = 2e, On note que les épaisseurs e pour lesquelles
ce qui correspond, par l’équation 6.11, à un déphasage l’inter férence est constructive sont à mi-chemin
supplémentaire Dϕ δ = 2 π (2e)/λ p = 4 π e/λ p. Ainsi, par des épaisseurs pour lesquelles l’interférence est des-
l’équation 6.10, on a tructive. Les expressions que nous venons de trouver ne
Dϕ = (4π e/λ p) + π (i) sont valables que dans ce cas particulier (une pellicule
entourée de chaque côté par un milieu d’indice de
Il y aura interférence constructive lorsque Dϕ = m(2π), réfraction plus faible). Dans tout autre cas, il faut refaire
où m est un entier. On a donc 4π e/λ p + π = m(2π), ce le raisonnement depuis le début en suivant la méthode
qui donne les épaisseurs de pellicule de résolution.
( 2 m − 1)λp 1 3 5
e = = λp , λp , λp , ...
4 4 4 4
exemple 6.6
Un faisceau de lumière blanche tombe suivant la nor- où λ p = λ 0/np. Notez que ce résultat est celui dont il est
male sur une lentille (n = 1,52) qui est recouverte d’une question dans le texte qui suit l’exemple 6.5. L’épaisseur
pellicule de fluorure de magnésium (MgF 2) (n = 1,38). minimale correspond à m = 0 ; donc
(a) Quelle est l’épaisseur minimale de la pellicule pour
λ0 5, 5 × 10−7 m
laquelle la lumière jaune-vert de longueur d’onde égale emin = = = 99, 6 nm
à 550 nm (dans l’air) sera transmise au maximum dans 4 np ( 4 )(1, 38 )
le verre ? (b) Pour quelle épaisseur minimale (autre que La condition d’interférence destructive n’est valable
zéro) y a-t-il interférence constructive dans la lumière que pour une seule longueur d’onde, mais la réflexion
réfléchie ? des autres longueurs d’onde visibles est également
réduite.
Solution
(a) L’énergie incidente correspondant à la somme 1 2
(dure) (dure)
des énergies transmise et réfléchie, la lumière
jaune-vert est transmise au maximum dans le verre n1 Air
quand elle est réfléchie au minimum. On cherche donc
A
l’épaisseur e pour laquelle il y a interférence destructive np B MgF2
des rayons réfléchis.
n2 Verre
Dans cette situation, n1 = 1, np = 1,38 et n 2 = 1,52
(figure 6.19). On a donc deux réflexions dures (car
np > n1 et n2 > np) et le déphasage dû aux réflexions est Figure 6.19
Dϕ r = 0. Le seul déphasage entre les deux rayons Une pellicule mince de MgF 2 (np = 1,38) sur une lentille de verre
est celui produit par la différence de marche δ = 2e : (n = 1,52). Les deux rayons réfléchis subissent une inversion trans-
Dϕ = Dϕδ = 2π (2e)/λ p = 4π e/λ p. versale (réflexion dure). Pour qu’il y ait interférence destructive
dans la lumière réfléchie, l’épaisseur minimale de la pellicule est
On veut que l’interférence soit destructive, donc que λ p/4 (la différence de marche est ainsi égale à une demi-longueur
1
Dϕ = ( m + )( 2 π ). On a donc 4π e/λ p = (2m + 1)π , ce d’onde dans la pellicule).
2
qui donne les épaisseurs de pellicule
( 2 m + 1)λp
e=
4
* avec ce choix d’indice de réfraction, les réflexions sont alors de même type, et les proportions de
chaque couleur réfléchie sont alors légèrement différentes de celles illustrées à la figure 6.16b.
est quand même destructive aux deux endroits puisqu’il s’agit de franges
sombres. On en déduit que la différence d’épaisseur De augmente la différence
de marche de précisément une longueur d’onde. Le déphasage supplémentaire
entre les deux rayons vaut alors 2 π , ce qui ne change rien à l’intensité de la
réflexion obtenue (on passe d’une frange sombre à une autre frange sombre).
Puisque la différence de marche est un aller-retour dans la pellicule, on trouve
λp
De = (6.14)
2
où λ p est la longueur d’onde dans la pellicule. Dans le cas du coin d’air (figure 6.20a),
λ p = λ 0, car la différence de marche s’effectue dans l’air. L’équation 6.14
s’applique également si on considère deux franges brillantes successives. (Que
vaut De si on compare une frange brillante et une frange sombre adjacentes ?)
exemple 6.7
On produit un coin d’air en plaçant un fil mince de et λ p = λ . L’espacement horizontal entre les franges est
diamètre D entre les extrémités de deux lames de verre d = (1 cm)/12 = 8,33 × 10−4 m. D’après la figure 6.20b,
planes de longueur L = 20 cm (figure 6.20a). Lorsqu’on on voit que D/L = De/d (triangles semblables), donc
éclaire cette pellicule d’air selon une incidence normale
λL
avec une lumière de longueur d’onde λ = 550 nm, on D=
2d
observe 12 franges sombres par centimètre. Trouver D.
( 5, 5 × 10−7 m)( 0, 2 m)
=
Solution 16, 7 × 10−4 m
La variation d’épaisseur entre les franges successives On obtient ainsi D = 6,59 × 10−5 m.
est De = λ /2. Puisqu’il s’agit d’une pellicule d’air, n = 1
exemple 6.8
Lors d’une expérience sur les anneaux de Newton, la d’où
lumière a une longueur d’onde de 600 nm. La lentille ( 2 m − 1)λp
e = (ii)
a un indice de réfraction de 1,5 et un rayon de cour- 4
bure de 2,5 m. Chacune des franges ayant la forme d’un
où λ p = λ 0 = 600 nm, car n = 1 pour la pellicule d’air
cercle, trouver le rayon de ce cercle pour la cinquième
(l’indice du verre n’a pas d’importance). Puisque m = 0
frange brillante.
conduit à une épaisseur négative, les cinq premières
franges brillantes vont de m = 1 à m = 5 (et non de
Solution m = 0 à m = 4). D’après l’équation (ii), on a donc, pour
la cinquième frange,
Le rayon r d’une frange correspond à la distance hori-
zontale entre le point de contact et la frange. Si R est ( 9 )( 6 × 10−7 m)
e = = 1, 35 × 10−6 m
le rayon de courbure de la lentille, on voit d’après la 4
figure 6.24 que r 2 = R 2 − (R − e)2 , où r est le rayon En remplaçant cette valeur dans (i), on trouve
d’une frange et e est l’épaisseur de la pellicule pour
cette frange. Puisque e est très petit, on peut négliger r = 2 Re = 2, 60 × 10−3 m
les termes en e 2 et on obtient
r 2 ≈ 2Re (i)
Pour trouver r, on doit d’abord déterminer e. Ici, l’inter- R
férence se produit entre les rayons réfléchis de part et R−e
d’autre de la pellicule d’air entre la lentille et la lame
qui la soutient. On a donc Dϕ r = π (vérifiez-le). La
e
condition pour obtenir une frange brillante dans la
r
réflexion s’écrit
Figure 6.24
4πe
φ = + π = m( 2 π ) On peut établir une relation entre le rayon r d’une frange, le rayon
λp de courbure R de la lentille et l’épaisseur e de la pellicule d’air.
exemple 6.9
L’un des bras d’un interféromètre de Michelson contient observe que 14 franges défilent graduellement devant
un cylindre transparent de longueur L = 1,5 cm l’observateur. Quel est l’indice de réfraction du gaz ?
(figure 6.26). On observe la lumière issue de l’inter-
féromètre à l’aide d’un télescope. On fait le vide dans
le cylindre et on centre le réticule du télescope sur une Solution
frange brillante donnée avec une lumière de longueur La lumière parcourt deux fois le cylindre. Le nombre
d’onde 600 nm (dans le vide). On introduit ensuite un de longueurs d’onde comprises dans la distance 2L
gaz dans le cylindre. Pendant l’introduction du gaz, on est 2L/λ 0, où λ 0 est la longueur d’onde dans le vide.
6.7 La cohérence
Pour mieux comprendre le phénomène de cohérence des ondes lumineuses,
nous devons examiner le mécanisme qui régit l’émission de lumière. Comme
nous l’avons expliqué à la section 4.1, la lumière visible est émise par des charges
situées dans un atome. Chaque atome émet de la lumière lorsqu’il passe d’un
état excité à un état d’énergie inférieure. Ce processus dure en général 10−8 s
environ et il est aléatoire, en ce sens que l’on ne peut pas prédire à quel moment
(a) un atome donné va rayonner. Du point de vue du modèle ondulatoire, puisque
la fréquence de la lumière visible se situe autour de 5 × 1014 Hz, un train d’ondes
comportant à peu près 5 × 10 6 longueurs d’onde (3 m) est émis durant ce temps.
S1
Considérons l’interférence entre les trains d’ondes provenant de deux sources
indépendantes (figure 6.27a). La différence de marche entre deux ondes qui
S2
parviennent en un point donné de l’écran est fixe, donc la différence de phase
correspondante est constante. À un instant donné, il y a une certaine différence
de phase entre les sources elles-mêmes, mais elle ne dure que le temps du pro-
cessus d’émission, c’est-à-dire 10−8 s. Une figure d’interférence correspondant
(b)
à une valeur de Dϕ va être remplacée 10−8 s plus tard par une figure d’inter-
férence décalée correspondant à une autre valeur de Dϕ . Pour un groupe
d’atomes, Dϕ fluctue de façon aléatoire. Par conséquent, il n’y a pas de dépha-
S1 sage fixe et donc pas de figure d’interférence stable. C’est pourquoi des régions
S2 différentes d’une même source étendue, comme un tube à décharge gazeuse ou
le fil incandescent d’une ampoule, sont aussi incohérentes. L’intensité en un
point quelconque de l’écran est simplement la somme des intensités dues à
chacune des sources et on n’y observe aucune frange.
Figure 6.27 La cohérence spatiale d’une source est indiquée par la taille de la région la plus
(a) Avec deux sources indépendantes, étendue de la source qui produit une figure d’interférence. L’incohérence
l’intensité est simplement égale à la somme spatiale est due au caractère aléatoire des phases et des directions des événe-
des intensités de chaque source. (b) Deux
ments qui constituent l’émission. Une source lumineuse ordinaire a une faible
points séparés sur une source étendue
agissent comme des sources indépendantes cohérence spatiale. Pour produire une figure d’interférence, il faut donc utiliser
et ne maintiennent donc pas constante la une petite ouverture de manière à prélever la lumière issue d’une très petite
relation de phase. Toutefois, sur un écran région, laquelle agit à peu près comme une source ponctuelle. Une source éten-
éloigné, les fronts d’onde provenant des
due très éloignée agit elle aussi comme une source ponctuelle. Imaginons deux
deux points sont presque plans, ce qui
signifie que les deux fentes sont en phase, fentes suffisamment éloignées (un grand nombre de longueurs d’onde) de la
même si cette phase fluctue. source (figure 6.27b). Les fronts d’onde sphériques provenant des points S1 et S 2
Puisque le processus d’émission pour un atome donné est de courte durée, les Bonne cohérence spatiale,
trains d’ondes ont une longueur finie lc, appelée longueur de cohérence. La mauvaise cohérence temporelle
cohérence temporelle des ondes est indiquée par la durée de cohérence, τ c = lc/c.
La figure 6.28 illustre la différence entre la cohérence spatiale et la cohérence S1
temporelle.
S2
On ne peut observer de figure d’interférence stable que si un même train S3
d’ondes est divisé en deux parties qui parcourent des distances différentes avant
d’être superposées. Supposons qu’à la figure 6.7a (p. 254), nous ajoutions des Bonne cohérence temporelle,
mauvaise cohérence spatiale
miroirs pour allonger le parcours de l’onde se dirigeant vers l’une des deux
fentes (figure 6.29). Si la distance supplémentaire est supérieure à lc ou si le
temps supplémentaire est supérieur à τ c, il ne peut pas y avoir de chevauche- S1
ment entre les deux parties W1 et W2 et l’on n’observe aucune interférence : c’est S2
la perte de cohérence qui se produit, par exemple, dans une pellicule dont S3
l’épaisseur n’est pas suffisamment mince. La longueur de cohérence de la
lumière issue d’une source ordinaire, comme une lampe à sodium (λ = 590 nm), Bonne cohérence spatiale,
bonne cohérence temporelle
est de 3 mm environ. Cette valeur est très inférieure à 3 m, la valeur mentionnée
plus haut pour un atome isolé, à cause du mouvement aléatoire des atomes et Figure 6.28
des collisions entre eux. Les meilleures sources, pour lesquelles lc est comprise Une bonne cohérence spatiale (ou latérale)
entre 20 cm et 30 cm, sont les tubes à décharge de césium ou de potassium signifie que des points différents d’une
source étendue sont cohérents. Une bonne
gazeux de faible densité. Le laser à gaz hélium-néon a une longueur de cohé-
cohérence temporelle (ou longitudinale)
rence voisine de 20 cm. Mais certains lasers peuvent avoir une longueur de signifie que les trains d’ondes provenant
cohérence de 30 km ! de chaque source ponctuelle sont longs.
Figure 6.29
On utilise des miroirs pour allonger le
W1 chemin parcouru par les ondes passant
par une des fentes. Si la distance supplé-
S1
mentaire est supérieure à la longueur
de cohérence, il n’y a pas de figure
d’interférence.
S2
W2
Dans l’étude des interférences produites par deux sources ponctuelles cohé
rentes de la section 6.4, nous avons obtenu que l’intensité produite sur l’écran
est donnée par l’équation 6.9b, soit
Dφ
(deux sources cohérentes) I = 4 I 0 cos2
2
Dans cette équation, Dϕ varie graduellement à mesure qu’on se déplace le long
de l’écran.
Considérons maintenant l’intensité sur l’écran produite par deux sources incohé
rentes. L’équation ci-dessus est encore valable à chaque instant donné, mais la
différence de phase Dϕ en un point donné quelconque de l’écran n’est plus
RÉSUMÉ
Les conditions d’interférence constructive et destructive des ondes issues
de deux sources cohérentes peuvent s’exprimer en fonction de la différence de
marche δ :
(constructive) δ = mλ
1 m = 0, ±1, ± 2, … (6.2 et 6.3)
(destructive) δ = (m + )λ
2
résumé 275
Dans l’expérience des fentes de Young, la distance entre les deux fentes (d), la
distance entre les fentes et l’écran (L), la distance entre le centre de l’écran et
le point P sur l’écran (y), l’angle que sous-tend cette distance vu des fentes (θ)
et la différence de marche (δ ) sont reliés par les équations suivantes :
y
tan θ = (6.4)
L
δ = d sin θ (6.5)
L’intensité dans la figure d’interférence produite par deux fentes est
Dφ
I = I max cos 2 (6.9a)
2
où Imax est l’intensité au centre de l’écran et où Dϕ peut être obtenu à partir de
la différence de marche (voir l’équation 2.11a). Dans cette équation, Imax = 4I 0,
où I 0 est l’intensité (supposée uniforme sur l’écran) due à une seule source.
La condition d’interférence constructive ou destructive dans les pellicules
minces doit être établie dans chaque cas particulier en tenant compte des deux
contributions suivantes :
1. L’onde lumineuse subit une inversion transversale lorsqu’elle est réfléchie sur
un milieu d’indice de réfraction plus élevé. Selon que les rayons qui inter-
fèrent ont subi des réflexions de même type ou de types différents, un dépha-
sage donné par l’équation suivante sera introduit :
φ r = {π
0 réflexions de même type
réflexions de types différents
(6.13)
TermeS imporTaNTS
déphasage (p. 248) interférence constructive (p. 248)
différence de marche (p. 249) interférence destructive (p. 248)
différence de phase (p. 248) interféromètre de Michelson (p. 270)
diffraction (p. 253) ordre de la frange (p. 256)
expérience des fentes de Young (p. 254) pellicule mince (p. 261)
figure d’interférence (p. 250) source cohérente (p. 258)
interférence (p. 248)
réviSioN
R1. Dessinez ce qui se produit lorsqu’une série de beaucoup plus large que la longueur d’onde ;
fronts d’onde parallèles rencontre : (a) un écran (d) un obstacle de la même largeur que la lon-
avec un trou beaucoup plus large que la longueur gueur d’onde.
d’onde ; (b) un écran avec un trou de la même R2. L’équation 6.5 est-elle toujours valable ? Sinon,
largeur que la longueur d’onde ; (c) un obstacle dans quelles conditions peut-on l’utiliser ?
QueSTioNS
Q1. Lorsqu’un émetteur est masqué par une montagne,
il est possible de recevoir un signal de radio AM
mais pas un signal FM. Pourquoi ?
Q2. On suppose que l’expérience des deux fentes de
Young est réalisée sous l’eau. La figure obtenue
change-t-elle ? Si oui, comment ?
Q3. Les interférences sont-elles plus faciles à observer
dans les pellicules minces que dans les pellicules
épaisses ? (Considérez la séparation latérale des
rayons réfléchis par les deux surfaces.)
Q4. Pourquoi l’espace horizontal entre les anneaux de
Newton n’est-il pas constant ?
Q5. Une pellicule d’huile sur l’eau a un périmètre
blanchâtre dont l’épaisseur est très inférieure à la
longueur d’onde de la lumière dans la pellicule.
Que pouvez-vous déduire de cette observation en Figure 6.30
ce qui concerne l’huile ? Question 9.
Q6. vrai ou faux ? Pour que deux ondes soient cohé-
Q10. À quoi sert la première fente dans le montage des
rentes, elles doivent avoir : (a) la même phase ;
deux fentes de Young (à gauche sur la figure 6.7a,
(b) la même longueur d’onde ; (c) la même direc-
p. 254) ?
tion de propagation.
Q7. Dans l’expérience des deux fentes de Young, on Q11. Dans l’expérience des deux fentes de Young, on
recouvre l’une des fentes avec une lame mince qui suppose que l’une des fentes est deux fois plus
introduit un retard de phase de 90°. Quel est large que l’autre. Quel est l’effet produit sur la
l’effet produit sur la figure obtenue sur l’écran ? figure obtenue sur l’écran ?
Q8. Peut-on obtenir une figure d’interférence à l’aide Q12. Lorsque la lumière pénètre dans un milieu diffé-
de deux ampoules de lampe de poche si celles-ci rent, sa longueur d’onde varie. Sa couleur varie-
sont suffisamment petites ? Expliquez. t-elle également ? Justifiez votre réponse.
Q9. Au fur et à mesure que la région supérieure d’une Q13. Pourquoi le passage d’un avion produit-il une
pellicule de savon verticale s’amincit, elle appa- perturbation dans la réception d’un signal FM ?
raît sombre dans la lumière réfléchie, comme le
montre la figure 6.30. Expliquez pourquoi.
Questions 277
Q14. Les yeux des chats et de plusieurs autres animaux
produisent une réflexion vive de toute lumière
incidente (figure 6.31). On observe que l’intérieur
de leurs yeux est tapissé, sous la rétine, d’une
membrane appelée tapetum lucidum. (a) Formu-
lez une hypothèse à propos du fonctionnement
de cette intense réflexion. (b) Expliquez pour-
quoi cette réflexion rend l’œil plus sensible dans
l’obscurité.
Figure 6.31
Question 14.
6.1 et 6.3 interférence, 590 nm, déterminez : (a) la distance entre les fentes ;
(b) la distance entre les franges brillantes.
expérience de Young
E7. (I) Deux fentes étroites sont distantes de 0,2 mm.
E1. (I) Dans l’expérience des deux fentes de Young uti-
La cinquième frange sombre est à 0,7° de la frange
lisant de la lumière de longueur d’onde 490 nm, la
brillante centrale. Quelle est la longueur d’onde de
frange brillante de 6e ordre (m = 6) est à 38 mm de
la lumière ?
la frange centrale sur un écran situé à 2,2 m des
fentes. Quelle est la distance séparant les fentes ? E8. (I) On éclaire un montage d’interférence
de Young avec de la lumière contenant deux lon-
E2. (I) Deux fentes étroites séparées de 0,4 mm sont gueurs d’onde distinctes. La frange brillante de
éclairées par de la lumière contenant deux longueurs 10e ordre pour la lumière de longueur d’onde 560 nm
d’onde, de 480 nm et de 650 nm. Quel est l’espace chevauche la frange sombre de 9e ordre de l’autre
entre les franges brillantes de 2e ordre de chaque longueur d’onde. Trouvez l’autre longueur d’onde.
type de lumière si l’écran est situé à 2,0 m des fentes ?
E9. (I) Deux fentes distantes de 0,24 mm sont éclairées
E3. (I) Dans l’expérience des deux fentes de Young, on par de la lumière contenant deux longueurs d’onde,
observe la figure d’interférence sur un écran situé à de 480 nm et de 560 nm. On observe la double figure
2 m des fentes. Sachant que la lumière incidente a d’interférence obtenue sur un écran situé à 1,2 m des
une longueur d’onde de 450 nm, quelle doit être la fentes. Quelle est la première position par rapport
distance minimale entre les fentes pour qu’un point au pic central pour laquelle les maxima des deux
situé à 3,2 mm du centre sur l’écran soit : (a) un mini- longueurs d’onde se superposent exactement ?
mum ; (b) un maximum ?
E10. (I) Une double fente est éclairée par de la lumière
E4. (I) De la lumière de longueur d’onde 546 nm émise jaune (589,0 nm) émise par une vapeur de sodium.
par une source au mercure éclaire deux fentes dis- La huitième frange sombre est à 6,5 mm du maxi-
tantes de 0,32 mm. Quelle est la distance entre les mum central. L’écran est situé à 1,2 m des fentes.
franges sombres de 2e et de 3e ordre si l’écran est Quelle est la distance entre les fentes ?
placé à 1,8 m des fentes ?
E11. (II) Deux sources émettent en phase des micro-
E5. (I) Dans la figure d’interférence obtenue avec deux ondes de longueur d’onde λ = 3 cm. À quelle dis-
fentes, la distance entre les quatrièmes franges bril- tance doivent-elles se trouver l’une de l’autre pour
lantes (m = 4) de chaque côté du maximum central que la première et la deuxième frange d’interférence
est de 7 cm. Si les fentes sont distantes de 0,2 mm et constructive du même côté du pic central soient
si l’écran est à 3,0 m des fentes, quelle est la longueur séparées par un angle de 10° ?
d’onde de la lumière ?
E12. (I) Dans un montage d’interférence de Young, il y a
E6. (I) Dans l’expérience des deux fentes, la frange bril- 1 cm entre la première et la huitième frange sombre
lante de 3e ordre est à 16 mm du centre sur un écran sur un écran situé à 2 m des fentes. Quelle est la
situé à 2 m des fentes. Si la longueur d’onde est de distance entre les fentes si λ = 510 nm ?
O x
Figure 6.32
Figure 6.34
Exercice 15.
Exercice 19.
E16. (II) Deux haut-parleurs S1 et S 2 sont à une distance d
l’un de l’autre (figure 6.33). Ils émettent en phase un E20. (II) Les signaux reçus par deux antennes micro-
son de fréquence f = 95 Hz. On suppose que l’inten- ondes distantes de 80 cm alimentent le même ampli-
sité ne diminue pas avec la distance à partir des ficateur situé à mi-chemin entre les antennes. Les
haut-parleurs et que le module de la vitesse du son deux antennes et l’amplificateur s’alignent dans la
est de 340 m/s. Quelle est la valeur minimale de d direction nord-sud. Pour assurer une bonne récep-
pour laquelle l’intensité est nulle à chacun des points tion du signal à une longueur d’onde de 3 cm, on doit
suivants : (a) P ; (b) Q ? retarder de 5 rad le signal provenant de l’antenne
la plus au nord. Dans quelle direction se trouve la
E17. (II) Les deux haut-parleurs de la figure 6.33 émettent source, en supposant qu’elle est très éloignée ?
le même signal sonore. On suppose que le signal
émis par S1 est déphasé de π rad par rapport à S2 . La E21. (II) Soit des ondes tombant selon un angle α sur une
fréquence est de 500 Hz. Quelle est la valeur mini- paire de fentes (figure 6.35). (a) Quelle est la diffé-
male de d pour laquelle l’intensité en P est maximale ? rence de marche entre les rayons sortant suivant
Le module de la vitesse du son est de 340 m/s. l’angle θ ? (L’écran est très éloigné.) (b) À quelle
valeur de θ correspond la position du pic central ?
E18. (II) Soit les haut-parleurs de la figure 6.33, sur (c) Quelle est la valeur minimale de α pour laquelle
laquelle d = 2 m. Le module de la vitesse du son est l’intensité au centre de l’écran est minimale ?
exercices 279
6.4 Intensité lumineuse
dans l’expérience de Young
θ E25. (I) Montrez que l’intensité de la figure d’interférence
α produite par deux fentes (équation 6.9b) peut s’écrire
sous la forme
π dy
I = 4 I 0 cos2
λL
où y est la distance au centre de la figure et I 0,
l’intensité due à une source unique.
E26. (I) À quelle distance du centre d’une figure
Figure 6.35
d’interférence produite par deux fentes l’intensité
Exercice 21. est-elle égale à 50 % de l’intensité maximale au
E22. (II) Une lentille de distance focale f sert à focaliser centre, pour la première fois ? On suppose que les
la lumière émergeant de deux fentes sur un écran fentes sont distantes de 0,2 mm, que la longueur
distant qui est situé dans le plan focal de la lentille d’onde est de 560 nm et que l’écran est à 1,6 m des
(figure 6.36). Montrez que les positions des minima fentes. (Voir l’exercice E25.)
sont données par ym = (2m + 1)f λ /2d. E27. (I) Deux fentes étroites distantes de 0,6 mm sont
éclairées par de la lumière d’une longueur d’onde
égale à 480 nm. On observe la figure d’interférence
sur un écran situé à 1,25 m des fentes. Quelle est
ym l’intensité de la figure en un point situé à 0,45 mm du
centre, par rapport à celle que produirait une seule
d
fente ? (Voir l’exercice E25.)
θ
E28. (I) Quelle serait l’intensité (par rapport à celle d’une
f seule fente) au centre d’une figure obtenue dans
l’expérience de Young si une feuille de plastique
placée devant une des fentes introduisait un dépha-
Figure 6.36
sage de π /2 rad entre les deux sources lumineuses ?
Exercice 22.
E29. (II) De la lumière d’une longueur d’onde
E23. (II) Dans l’expérience des deux fentes de Young, une égale à 627 nm éclaire deux fentes. Quelle doit être
frange brillante est à 1,47 cm du centre de la figure. la différence de marche minimale entre les ondes
La lumière a une longueur d’onde de 600 nm et issues des fentes pour que l’intensité résultante soit
atteint un écran situé à 1,4 m des fentes, qui sont égale à 25 % de l’intensité du maximum central ?
distantes de 0,4 mm. Combien y a-t-il de franges
sombres entre le centre et la frange brillante située E30. (II) L’intensité lumineuse dans l’expérience des deux
à 1,47 cm ? fentes de Young est donnée par l’équation 6.9a pour
deux sources lumineuses en phase. Tracez I(θ ) en
E24. (II) En utilisant la lumière réfléchie par un miroir fonction de θ jusqu’à 1,5 rad. On donne d = 2λ et on
(figure 6.37), on peut produire des franges à l’aide pose I 0 = 1 W/m 2 .
d’une seule source. (a) Quel intervalle sépare les
franges sur l’écran ? (b) Cet intervalle est-il régu-
lier ? (c) Estimez la largeur totale de la figure formée 6.5 Pellicules minces
par les franges sur l’écran. On donne d = 0,4 mm,
L = 3 cm et λ = 600 nm. Dans les exercices de cette section, quel que soit le milieu
constituant la pellicule mince, les longueurs d’onde four-
nies correspondent à celle de la lumière dans le vide.
S E31. (I) Soit une pellicule de MgF 2 (n = 1,38)
d ayant une épaisseur de 8,3 × 10−5 cm déposée sur du
verre (n = 1,6). Si de la lumière blanche tombe
perpendiculairement à la surface, quelles sont les
L 4L 20L longueurs d’onde qui sont absentes de la lumière
réfléchie ? (Indice : Ne retenez que les longueurs
Figure 6.37 d’onde correspondant à la lumière visible, entre
Exercice 24. 400 nm et 700 nm.)
6.1, 6.3 et 6.4 interférence, expérience d’un côté du maximum central est à 2,2 cm du centre.
Quelle est la longueur d’onde de la lumière ?
de Young, intensité lumineuse
dans l’expérience de Young E44. (I) On éclaire les deux fentes de l’expérience de
Young à l’aide d’une source lumineuse de 575 nm de
E40. (I) (a) Dans un système d’interférence de Young, longueur d’onde. Quelle doit être la distance entre
quelle est la plus petite différence de marche néces- les fentes pour que la frange brillante d’ordre 4 soit
saire pour produire un déphasage de 2π /3 rad à une à un centimètre du maximum central sur un écran
longueur d’onde de 600 nm ? (b) Quel est le dépha- situé à 3 m ?
sage associé à une différence de marche de 25 μm
pour de la lumière de 480 nm ? E45. (I) De la lumière de 589 nm éclaire deux fentes sépa-
rées de 0,8 mm. Les franges sont observées sur un
E41. (I) On éclaire, avec de la lumière cohérente à 600 nm, écran situé à 3,6 m des fentes. Quelle est la distance
deux fentes parallèles recouvertes de pellicules dif- entre les 3e et 5e franges sombres ?
férentes de 4 μm d’épaisseur. L’indice de réfraction
des pellicules est respectivement de 1,52 et de 1,61. E46. (I) On observe 5 franges sombres par centimètre
Quel est le déphasage entre les deux faisceaux lorsqu’on éclaire deux fentes séparées de 0,5 mm
émergents ? avec de la lumière de longueur d’onde 513 nm.
Quelle est la distance entre l’écran et les fentes ?
E42. (I) Dans l’expérience de Young, les deux fentes sont
distantes de 0,9 mm et éclairées par un laser à gaz E47. (I) On éclaire deux fentes séparées de 0,4 mm avec
hélium-néon dont la longueur d’onde est de 632,8 nm. de la lumière de 620 nm. Quel est le nombre de
L’écran est situé à une distance de 3,2 m des fentes. franges brillantes complètes entre le maximum cen-
Quel est le nombre de franges sombres dans le pre- tral et un point faisant un angle de 1° avec le centre
mier centimètre à partir du maximum central ? des deux sources (voir la figure 6.9a, p. 256) ?
E43. (I) De la lumière monochromatique éclaire deux E48. (I) On éclaire deux fentes séparées de 0,4 mm avec
fentes distantes de 0,7 mm. Sur un écran situé à de la lumière de 648 nm. On observe les franges
3,7 m des fentes, on observe que la 8e frange brillante d’interférence sur un écran situé à 1,2 m des fentes.
P1. (I) De la lumière blanche tombe suivant la normale Lorsqu’on place une feuille de plastique devant la
sur une pellicule (n = 1,6) entourée d’air. Dans la fente supérieure, elle introduit un retard de phase de
lumière réfléchie, seules les longueurs d’onde de 4π rad. Si l’on observe la figure d’interférence sur un
504 nm et de 672 nm sont absentes. (a) Quelle est la écran situé à 4 m, de combien est décalée la figure et
valeur minimale possible pour l’épaisseur de la pel- dans quel sens ?
licule ? (b) Quelles sont les longueurs d’onde les P4. (I) Soit une pellicule d’huile (n = 1,2) sur une plaque
mieux réfléchies ? de verre (n = 1,5). Lorsque de la lumière blanche
P2. (I) De la lumière blanche tombe perpendiculairement tombe suivant la normale sur la surface, les longueurs
à une pellicule d’huile (n = 1,2) sur la surface de d’onde de 406 nm et de 522 nm sont atténuées dans
l’eau. Dans la lumière réfléchie, la longueur d’onde la lumière réfléchie. (a) Quelle est la valeur minimale
de 544 nm est absente et celle de 680 nm est par- possible pour l’épaisseur de la pellicule ? (b) Quelles
ticulièrement brillante. (a) Quelle est la valeur sont les longueurs d’onde qui sont renforcées dans la
minimale possible pour l’épaisseur de la pellicule ? lumière réfléchie ?
(b) Quelles autres longueurs d’onde (entre 400 nm et P5. (I) De la lumière blanche tombe suivant la normale
700 nm) donnent lieu à une interférence constructive sur une pellicule d’épaisseur 900 nm et d’indice de
ou destructive ? réfraction 1,5, entourée d’air. Dans la lumière
P3. (I) Une source monochromatique (λ = 600 nm) réfléchie, quelles sont les longueurs d’onde : (a) atté-
éclaire deux fentes étroites distantes de 0,3 mm. nuées ; (b) renforcées ?
probLèmes 283
P6. (I) Une pellicule en forme de coin de lon- P12. (II) Deux sources ponctuelles S1 et S 2 sont en phase.
gueur L = 12 cm et de hauteur h = 20 μm a un indice Elles sont séparées par une distance d sur une
de réfraction de 1,5 (figure 6.40). Le coin est dans droite perpendiculaire à un écran (figure 6.41).
l’air et il est éclairé par de la lumière de longueur (a) Qu’observe-t-on sur l’écran ? (b) En supposant
d’onde 490 nm. À quelle distance du bord d’épais- que d L, trouvez la position ym du mième maximum
seur h se trouve la 20e frange brillante ? par rapport au centre O.
d
y
h S1 S2 O
L L
P7. (I) Dans l’expérience des anneaux de Newton, la len- P13. (I) On place, dans l’un des bras d’un interféromètre
tille plan-convexe a un rayon de courbure de 3 m. de Michelson, un cylindre de longueur L = 4,0 cm
On utilise de la lumière de longueur d’onde 600 nm. dans lequel on a fait le vide. À mesure qu’on laisse
Quel est le nombre de franges brillantes observées entrer de l’air dans le cylindre, on observe un déca-
dans un rayon de 0,8 cm ? lage graduel de 40 franges avec de la lumière de
longueur d’onde de 600 nm. Trouvez l’indice de
P8. (I) En un certain point d’un côté du pic central réfraction de l’air.
obtenu dans l’expérience de Young, l’intensité cor-
respond à 50 % de l’intensité maximale au centre P14. (II) Soit un faisceau de lumière oblique tombant
lorsqu’on utilise de la lumière de longueur d’onde sur une pellicule mince d’épaisseur e dans l’air
400 nm. Pour quelle longueur d’onde l’intensité au (figure 6.42). Une partie de la lumière est réfléchie
même point serait-elle égale à 64 % de l’intensité sur la première surface (rayon 1) et une partie est
maximale ? réfléchie sur la deuxième surface (rayon 2). Mon-
trez que la condition d’interférence destructive est
P9. (I) Deux sources ponctuelles sont distantes de 2 m 2ne cos θ = mλ .
et émettent des ondes sonores en phase à 300 Hz.
Une personne marche le long d’une droite parallèle 1 2
à celle joignant les sources et à une distance de
10 m de son milieu. Le module de la vitesse du
son est de 340 m/s. À quelles distances du maximum
central l’intensité sonore est-elle : (a) maximale ;
(b) minimale ? θ θ
e
P10. (II) Le doublet jaune émis par le sodium a pour
longueurs d’onde 589,0 nm et 589,6 nm. Lorsqu’on
déplace l’un des miroirs dans l’interféromètre de
Michelson, les franges apparaissent et disparaissent
périodiquement. (a) Pourquoi cela se produit-il ? Figure 6.42
(b) De quelle distance doit-on déplacer le miroir Problème 14.
pour passer du maximum au minimum d’intensité au
P15. (II) Lorsque de la lumière blanche tombe selon une
centre de la figure d’interférence ?
incidence normale sur une pellicule mince dans l’air,
P11. (I) Une mince feuille de plastique (n = 1,6) placée la longueur d’onde de 550 nm est atténuée dans la
devant l’une des fentes dans l’expérience de Young lumière réfléchie. En supposant que la pellicule ait
provoque un décalage de la frange brillante centrale, une épaisseur minimale, déterminez les différences
qui se place à l’endroit où se trouvait auparavant la de phase entre deux faisceaux qui interfèrent pour :
12e frange brillante. Sachant que la lumière a une (a) 400 nm ; (b) 700 nm. Évaluez les facteurs de
longueur d’onde de 650 nm, quelle est l’épaisseur réduction des intensités réfléchies de (c) 400 nm et de
minimale de la feuille ? (d) 700 nm par rapport à l’interférence constructive.
SOMMAIRE
7.1 La diffraction 7.6 L’intensité de la figure de diffraction
produite par une fente simple
7.2 La figure de diffraction produite
par une fente simple 7.7 Le pouvoir de résolution d’un réseau
7.3 Le critère de Rayleigh 7.8 La diffraction des rayons X
7.4 Les réseaux de diffraction 7.9 La polarisation
7.5 Les fentes multiples
Les disques comme les cd et les dVd réfléchissent des couleurs
quand on les éclaire avec de la lumière blanche. Leurs pistes
réagissent en effet comme les sillons d’un réseau de diffraction
et les couleurs correspondent aux maxima principaux de la figure
de diffraction du réseau. dans ce chapitre, nous apprendrons
notamment à décrire les réseaux et la figure de diffraction
qu’ils produisent.
Dans l’introduction du dernier chapitre, nous avons annoncé que nous expli
querions trois catégories de phénomènes en ayant recours au modèle ondulatoire
de la lumière : ceux dus à l’interférence, ceux dus à la diffraction et ceux dus à
la polarisation des ondes lumineuses. Alors que le chapitre 6 a porté sur l’inter
férence, ce chapitre portera sur la diffraction et la polarisation. Après avoir
présenté succinctement le phénomène de la diffraction en général (section 7.1),
nous étudierons quantitativement la diffraction par une fente simple (sections 7.2
et 7.6) et celle produite par un réseau de diffraction (sections 7.4, 7.5 et 7.7). La
polarisation fera l’objet de la section 7.9.
L’étude de ces trois catégories de phénomènes a joué un rôle historique dans
l’émergence du modèle ondulatoire. Avec son expérience des deux fentes,
Thomas Young fut le premier, en 1802, à proposer un test expérimental en
faveur du modèle ondulatoire. Néanmoins, malgré son caractère novateur et
révolutionnaire, la théorie de Young sur la nature de la lumière n’avait pas
la rigueur mathématique souhaitée par les scientifiques de l’époque. De plus,
Young avait une attitude arrogante. Il est donc compréhensible qu’il ait eu si
peu de succès à convaincre les milieux scientifiques britanniques de la validité
de sa théorie ondulatoire. Étonnamment, c’est le phénomène de la diffraction
lumineuse qui fit pencher la balance en faveur de cette théorie ; nous verrons
comment à la section 7.1, après avoir décrit ce phénomène.
7.1 La diffraction
Nous allons d’abord effectuer une étude qualitative de la diffraction, un phé
nomène que peuvent manifester les ondes mécaniques capables de se propager
en deux ou trois dimensions, comme les vagues et le son. Plus loin dans cette
section, nous pourrons comparer le comportement de ces ondes mécaniques
avec celui de la lumière, bien qu’il ne s’agisse pas d’une onde mécanique.
La diffraction est un « étalement » ou un changement de direction de propaga
tion qui survient quand une onde traverse une ouverture ou rencontre un
obstacle. On peut l’observer tous les jours dans le cas des ondes sonores : dans
la rue, quand on se tient devant un restaurant où joue de la musique, on l’entend
par les fenêtres même si on ne voit pas la source sonore ; l’onde sonore s’est donc
« répandue » en traversant l’ouverture que constitue chaque fenêtre (figure 7.1).
De même, deux personnes qui se tiennent à proximité de murs adjacents
formant le coin d’un bâtiment peuvent se parler alors qu’elles sont séparées par
un obstacle (figure 7.2).
S S
Diffraction Sans diffraction
Figure 7.2
(a) Le son qui provient de la source
Diffraction Sans diffraction
sonore S diffracte en frôlant le coin du mur.
Figure 7.1 (b) En l’absence de diffraction, aucun son
ne parviendrait derrière le coin de mur.
(a) Le son qui provient de la source
sonore S diffracte en traversant la fenêtre.
(b) En l’absence de diffraction, le son ne
serait audible qu’en ligne droite devant
la fenêtre.
Quand on utilise des fentes de largeurs différentes, on réalise que les franges
obtenues sur l’écran sont d’autant plus étroites que la largeur a est grande.
Autre fait intéressant : si on remplace la fente de largeur a par un obstacle de
même largeur a (figure 7.4), on obtient des figures de diffraction très similaires
dans lesquelles les franges brillantes et sombres sont simplement interverties.
Plus précisément, dans la limite où les distances séparant la source, l’obstacle
et l’écran sont toutes beaucoup plus grandes que a, on observe que toute paire
d’obstacles complémentaires produit des figures de diffraction parfaitement
complémentaires, quelle que soit la forme exacte des obstacles.
Cette approche qui consiste à relier les ondelettes pour obtenir une « enve
loppe » est fidèle à la vision initiale de Huygens, pour qui la lumière n’était pas
un phénomène périodique. En revanche, elle n’explique pas l’apparition de
franges dans la figure de diffraction. C’est ici qu’intervient l’une des contribu
tions de Fresnel : nous lui devons l’énoncé moderne du principe de Huygens que
nous avons présenté à la section 4.3, selon lequel les ondelettes sont périodiques
et interfèrent entre elles. Chaque ondelette est une onde sinusoïdale sphérique.
La figure 7.10 montre l’une d’elles, mais il faut comprendre que chaque point
du front d’onde est la source d’une ondelette identique. Il y a donc une infinité
d’ondelettes, chacune transportant une portion infinitésimale de la puissance
lumineuse traversant la fente. Rappelons, comme nous l’avons vu à la section 4.3,
que les ondelettes issues du même front d’onde sont émises avec la même phase.
(a) (b)
12
11
10
9 9
8
7
6
5
4
3
2
1
La figure 7.11 reprend la figure 7.9 avec cette nouvelle interprétation. Nous
avons représenté seulement 12 des ondelettes infiniment nombreuses, mais
nous verrons que cela suffit pour comprendre ce qui se produit. On considère
les points de l’écran un à la fois, de sorte qu’on peut illustrer sous forme de
rayons les ondelettes dirigées vers ce point ; si l’écran est assez lointain (L a),
tous ces rayons sont parallèles entre eux (voir la figure 6.8, p. 255). Le modèle
du rayon lumineux, étudié au chapitre 4, ne s’applique pas aux rayons de la
figure 7.11 puisque ceuxci peuvent se superposer et interférer entre eux.
λ/2
Critères de Fraunhofer
Les phénomènes observés quand ces critères sont respectés sont collectivement
appelés diffraction de Fraunhofer, en l’honneur de Joseph von Fraunhofer
(17871826), qui s’intéressa à la diffraction et qui inventa le réseau dont nous
parlerons à la section 7.4. Ces critères, souvent vérifiés quand l’onde qui dif
fracte est lumineuse, sont moins souvent respectés dans le cas de vagues
ou d’onde sonores (voir la figure 7.1, p. 288) ou ne le sont pas si l’obstacle est
semiinfini (voir la figure 7.2, p. 288).
Si le premier critère n’est pas respecté, alors les points situés dans le plan de la
fente ne sont pas atteints simultanément par le front d’onde incident (figure 7.12a)
et il faut considérer que les ondelettes issues de ces points sont émises avec des
phases différentes. De même, si l’écran est trop proche de la fente, les rayons
qui parviennent à un même point de l’écran ne sont pas parallèles (figure 7.12b).
Les phénomènes qui surviennent quand les critères de Fraunhofer ne sont pas
respectés sont collectivement appelés diffraction de Fresnel. (Ce nom rend mal
le fait que la théorie de Fresnel explique parfaitement bien tous les cas, la dif-
fraction de Fraunhofer étant un cas particulier.)
La figure 7.13 montre un exemple classique de diffraction de Fresnel. Elle cor-
respond à la situation de la figure 7.2 (p. 288), mais le son est remplacé par de
la lumière : l’obstacle est semi-infini et l’écran est situé à proximité. On remarque
que la figure de diffraction obtenue est moins contrastée qu’une figure respec-
tant les critères de Fraunhofer. En général, on constate aussi que les figures de
diffraction produites par des obstacles complémentaires ne sont plus parfaite-
ment complémentaires quand les critères de Fraunhofer ne sont pas respectés.
Comme le laisse entrevoir la figure 7.12, la diffraction de Fresnel requiert une
analyse complexe qui dépasse le cadre de cet ouvrage.
Comme à la figure 7.11 (p. 292), on considère 12 des ondelettes issues de points
d’un front d’onde situé dans le plan de la fente, les critères de Fraunhofer étant
Obstacle Écran respectés. On ne considère qu’un seul point de l’écran à la fois, situé dans une
circulaire
direction θ , donc chaque ondelette est représentée par un rayon dirigé dans
Laser 9 points cette direction. Ces rayons se superposent et interfèrent entre eux.
Figure 7.14 Dans les trois directions illustrées à la figure 7.11 (p. 292), la résultante de
(a) Voulant discréditer la théorie toutes les ondelettes est non nulle. Pour qu’on obtienne une intensité nulle en
ondulatoire de Fresnel, Poisson attira un point de l’écran, il faut que toutes les ondelettes, même si elles sont infiniment
l’attention sur une prédiction qu’il jugeait nombreuses, totalisent une amplitude nulle. À la section 2.7, nous avons vu la
absurde : selon la théorie, une tache condition d’interférence parfaitement destructive entre deux ondes, mais il est
brillante devait apparaître au centre
de l’ombre produite par tout obstacle possible de s’en servir pour repérer la direction θ pour laquelle l’interférence
circulaire. Cette « tache de Poisson » fut est parfaitement destructive entre une infinité d’ondelettes. En effet, il suffit
observée, et cela renforça la validité de que toutes ces ondelettes s’annulent deux par deux. La figure 7.15a présente le
la théorie, qui fut ensuite généralement premier angle θ pour lequel cela se produit : si on considère une ondelette donnée
acceptée. (b) Avec la technologie
d’aujourd’hui, on peut facilement dans une moitié de la fente, il lui correspond une ondelette en opposition de
reproduire cette expérience en utilisant phase dans l’autre moitié de la fente. C’est le cas, par exemple, des ondelettes 9
un faisceau laser suffisamment large et 3 sur la figure (pour le montrer, on a colorié en vert des portions de chaque
et un écran rapproché. ondelette situées à la même distance de l’écran). Vérifiez que c’est aussi le cas
pour toutes les autres paires d’ondelettes. Ainsi, d’après la géométrie de la
figure 7.15a, il y a interférence destructive complète pour (a/2) sin θ = λ /2 ou
a sin θ = λ (i)
Dans cette direction θ , le principe de Huygens prédit donc que l’intensité dif
fractée est parfaitement nulle. Il s’agit du centre de la première zone sombre
qu’on remarque de part et d’autre de la tache brillante centrale de la photogra
phie de la figure 7.8b (p. 290).
θ
a/2
12 12 12
11 11 11
10 10 10
a/2 λ /2
9 9 9
8 8 8
7 7 7
6 6 6
5 a/4 5 5
4 4 4
a/2 a/6
3 3 3
2 a/4 2 2 λ /2
a/6
1 1 λ /2 1
λ /2
Figure 7.15
On voit que la fente peut alors être subdivisée deux fois en deux moitiés qui se Il est possible qu’une infinité d’ondelettes
comportent comme à la figure 7.15a. Par exemple, les ondelettes 1 à 3 annulent produisent une résultante nulle si elles
les ondelettes 4 à 6. Cet angle est celui qui vérifie l’équation (a/2)/2 sin θ = λ /2 s’annulent deux par deux. (a) Cela se
ou produit quand chaque ondelette issue
d’une moitié de la fente interfère de façon
a sin θ = 2λ (ii) parfaitement destructive avec l’ondelette
correspondante issue de l’autre moitié de
Si on continue d’augmenter l’angle θ , on obtient une autre situation d’inter la fente. Cela se produit à nouveau si on
férence destructive complète quand la fente peut être subdivisée trois fois en subdivise la fente (b) en deux parties ou
(c) en trois parties, chacune étant composée
deux moitiés qui se comportent comme à la figure 7.15a (figure 7.15c). En géné de deux moitiés se comportant comme
ral, on observe une frange sombre quand la fente est subdivisée M fois en deux en (a).
moitiés où les ondelettes s’annulent, d’où
sin θ
−3λ −2λ −λ λ 2λ 3λ
a a a 0 a a a
outre, quand la fente est tellement étroite que a = λ , l’équation 7.1 avec M = 1
devient sin θ = 1 : la première frange sombre est située à θ = 90°, loin hors de
l’écran ; donc, la tache centrale prend toute la place (voir la figure 7.5, p. 289).
Dans la limite a λ , l’intensité de la tache centrale devient uniforme, comme
nous l’avons supposé à la section 6.2. Dans la limite inverse, a λ , toutes les
franges sombres sont situées à des positions θ tellement près de zéro qu’il
est impossible de les discerner : cela correspond effectivement à la limite de
l’optique géométrique.
exemple 7.1
De la lumière de longueur d’onde 600 nm éclaire sui Solution
vant la normale une fente de largeur 0,1 mm. (a) Quelle (a) D’après l’équation 7.1, la position angulaire du mini
est la position angulaire du premier minimum ? (b) Quelle mum de premier ordre (M = 1) est donnée par
est la position du minimum de deuxième ordre sur un
écran situé à 3 m de la fente ? (c) Quelle doit être la λ
sin θ1 =
valeur de a pour qu’il soit impossible d’observer une a
frange sombre de diffraction, quelle que soit la largeur 6 × 10−7 m
= = 6 × 10−3
de l’écran ? 10−4 m
Ainsi, θ1 = 0,344°.
sin θ
0,5λ 2,5λ 4,5λ 6,5λ 8,5λ 10,5λ 12,5λ 14,5λ 16,5λ 18,5λ
d d d d d d d d d d
Franges sombres d’interférence
Figure 7.18
Figure de diffractioninterférence produite par une paire de fentes pour laquelle d/a ≈ 17/5.
exemple 7.3
En pointant un laser (λ = 633 nm) sur un obstacle taches (voir la figure 7.8b, p. 290) ; ce cas doit, par
inconnu comportant une ou deux fentes, on obtient sur conséquent, être écarté aussi. Il s’agit donc de
un écran large de 8,40 cm ce que montre la figure 7.20. diffractioninterférence.
L’écran est à 4 m de distance derrière l’obstacle. (a) Cet Ainsi, il y a deux fentes.
obstacle comportetil une ou deux fentes ? (b) Calculer Une erreur commune serait de penser qu’une
la valeur de a et celle de d (si applicable) ; si une donnée figure de diffractioninterférence aurait dû mon
est manquante à cette fin, expliquer laquelle. trer deux types de franges, les unes étroites (interfé
rence) et les autres plus larges (diffraction), comme à la
figure 7.18. Toutes les franges d’interférence qu’on voit
dans le cadre de la figure 7.20 sont situées à l’intérieur
du maximum central de l’enveloppe de diffraction.
8,40 cm La première frange sombre de diffraction se produit à
l’extérieur du cadre de la figure.
Figure 7.20
(b) L’écran étant large de 8,40 cm et la figure étant
Figure produite par un dispositif inconnu.
centrée dessus, l’extrémité de l’écran correspond à
Solution y = (8,40 cm)/2 = 4,20 cm. L’angle θ correspondant est
(a) Il faut déterminer à quel type de figure on a affaire. tel que
Il y a trois possibilités : l’interférence « pure », la diffrac tan θ = y/L = 0,0105 (i)
tion « pure » ou la diffractioninterférence. Puisque L’extrémité de l’écran tombe dans une frange sombre
l’intensité des franges diminue à partir du centre, il ne d’interférence, approximativement à michemin des
s’agit pas d’une figure d’interférence « pure » comme maxima d’ordre m = 3 et m = 4. À cette position θ , on
au chapitre 6. Une figure de diffraction « pure » aurait a donc
une tache centrale deux fois plus large que les autres δ = d sin θ = 3,5λ (ii)
Cette équation* et le premier minimum donné par l’équation 7.1 obtenue pour sin θ
une fente rectangulaire diffèrent d’un facteur 1,22. Pour une même valeur de a,
2,233
3,238
4,241
0
1,220
(× λ /a)
l’orifice circulaire produit une tache centrale plus large de 22 %. Franges sombres de diffraction
La diffraction par un orifice circulaire revêt une grande importance en optique Figure 7.21
géométrique puisque chaque lentille d’un télescope ou d’un microscope est un Figure de diffraction produite par
orifice circulaire. Contrairement à ce que prévoit l’optique géométrique, l’image un orifice circulaire.
qu’une lentille produit d’un point objet n’est donc pas tout à fait un point image
mais plutôt une figure de diffraction comme celle de la figure 7.21. Si deux
points objets sont situés à proximité l’un de l’autre, les figures de diffraction
correspondant aux points images se chevauchent. Le pouvoir de résolution d’un
système optique quelconque, c’estàdire sa capacité à produire des images
dont les détails peuvent être distingués les uns des autres, est limité par la dif
fraction produite par les ouvertures circulaires ou les lentilles que comporte
cet appareil.
La figure 7.22 permet d’analyser cette situation. Elle représente la lumière issue I
de deux points objets, S1 et S 2 , passant par une lentille. Chaque source produit S1
sa propre figure de diffraction et le graphique montre l’intensité lumineuse
mesurée le long d’une droite traversant le centre de ces deux figures. Si la sépa
ration angulaire α entre les sources est grande, les figures de diffraction sont S2 a α
éloignées l’une de l’autre sur l’écran ou sur le capteur qui en tient lieu. Chaque
image apparaît comme le montre la figure 7.23a. Si l’on déplace les deux sources
de façon à diminuer leur séparation angulaire, les figures de diffraction com
mencent à se chevaucher. (Seule la petitesse de la séparation angulaire pro
voque cela, même si les sources S1 et S 2 sont physiquement très éloignées l’une
Figure 7.22
de l’autre.) Plus ce chevauchement est important, moins les deux images peuvent
Deux sources ponctuelles non cohérentes
être distinguées l’une de l’autre et plus on croit voir l’image d’une seule source. peuvent être distinguées si le chevau
chement de leurs figures de diffraction
Bien que la capacité à distinguer deux images diminue d’une façon graduelle est suffisamment faible.
quand cellesci se rapprochent, lord Rayleigh (figure 7.24) proposa un critère
* La démonstration qui conduit à cette équation utilise encore le principe de Huygens. toutefois,
comme il s’agit d’une ouverture circulaire, cette démonstration nécessite le recours à une
catégorie de fonctions appelées fonctions de Bessel. La valeur « 1,22 » découle de ces fonctions.
α α
θc θ θc θ
θc θ
Critère de rayleigh
Deux images sont tout juste séparées lorsque le maximum central d’une
figure coïncide avec le premier minimum de l’autre.
1, 22 λ
θc = (7.3)
a
Figure 7.26
(a) Le tableau de Snellen, utilisé pour les tests d’acuité
visuelle. La lecture de la dernière ligne suppose une
capacité à résoudre des détails séparés par seulement 60 s
d’arc. (b) La grande pupille de l’aigle impose une limite
plus faible à son angle critique θ c.
exemple 7.4
(a) Le télescope optique du mont Palomar a un dia Solution
mètre de 200 po (5,08 m). Quelle distance minimale (a) Le spectre visible correspondant à l’intervalle de
doit séparer deux objets situés sur la Lune, qui est à une 400 nm à 700 nm (voir la section 4.2), on prend
distance de 3,84 × 10 8 m, si on veut les distinguer ? λ ≈ 550 nm. Selon l’équation 7.3, l’angle critique est de
Considérer que la longueur d’onde correspond au
centre du spectre visible et que le pouvoir de résolution (1, 22 )( 5, 5 × 10−7 m)
θc = = 1, 32 × 10−7 rad (i)
n’est limité que par la diffraction. (b) Un satellite 5, 08 m
espion en orbite à une altitude de 200 km est équipé
Cette valeur correspond à ≈ 0,3 s d’arc. Comme cet
d’un miroir de 50 cm de diamètre. En supposant que le
angle est petit, la distance entre deux points distincts
pouvoir de résolution soit limité uniquement par la
sur la Lune peut être assimilée à l’arc de cercle de lon
diffraction, quelle doit être la plus petite distance entre
gueur s = Lθ c (par la définition du radian), L étant la
deux objets à la surface de la Terre pour qu’ils soient
distance de la Terre à la Lune. Par conséquent,
tout juste séparés lorsqu’on les observe à partir du
satellite ? On donne λ = 400 nm. s = Lθ c = (3,84 × 10 8 m)(1,32 × 10−7) = 50,7 m (ii)
exemple 7.5
Dans l’obscurité, le diamètre de la pupille d’un œil D’après l’équation 7.3, avec λ ≈ 550 nm :
humain mesure environ 9 mm. À quelle distance ultime
1, 22( 550 × 10−9 m )
un œil sans myopie peutil distinguer une voiture d’une θc = = 7, 45 × 10−5
motocyclette ? Considérer que les phares d’une voiture 0, 009 m
sont espacés de 1,4 m et que la longueur d’onde corres ce qui correspond à 15,4 s d’arc. Puisqu’il s’agit d’un
pond au centre du spectre visible. petit angle, on assimile la distance entre les phares à
l’arc de cercle s = Lθ c, donc la voiture doit être située
à la distance maximale
Solution
s (1, 4 m )
Pour distinguer une voiture d’une motocyclette, L= = = 18, 7 km
l’œil doit pouvoir résoudre les deux phares. On θc ( 7, 45 × 10−5)
considère que son pouvoir de résolution n’est limité que En pratique, l’angle limite (d’un œil non myope) est à
par la diffraction. peine plus grand que celui que nous venons de calculer.
Figure 7.28
Spectres discrets émis par quelques Ba
éléments. Pour observer ces spectres, on
place le gaz à basse pression dans un tube
et on y fait passer une décharge électrique. 400 450 500 550 600 650 λ (nm)
La lumière émise est ensuite décomposée
avec un réseau de diffraction. Ca
Na
exemple 7.6
De la lumière de longueur d’onde 550 nm éclaire selon Puisque δ = d sin θ 2 , on trouve
la normale un réseau comprenant 400 traits/mm.
δ 1100 × 10−9 m
(a) Calculer l’angle auquel on observe les maxima prin sin θ 2 = = = 0, 44
cipaux pour les ordres 2, 3 et 4. (b) Quel est le nombre d 2, 5 × 10−6 m
total de maxima principaux observés ? d’où θ 2 = 26,1°. De même, on trouve θ 3 = 41,3° pour le
3e ordre et θ 4 = 61,6° pour le 4e ordre.
Solution (b) Si on reprend le calcul précédent pour le 5e ordre,
(a) Le pas d du réseau correspond à l’intervalle entre on trouve sin θ > 1, ce qui est impossible : les maxima
les traits : d’ordre 5 n’existent pas. On observe donc 9 maxima prin
1 mm cipaux : le maximum central flanqué de 4 maxima de
d = = 2, 5 × 10−6 m chaque côté.
400
Pour le deuxième ordre, m = 2 et l’équation 7.4 donne
δ = 2λ = 1100 nm
exemple 7.7
L’hydrogène gazeux est utilisé dans certaines enseignes m = 1. En substituant les angles fournis dans δ = d sin θ
commerciales dites « au néon », car il produit une puis dans l’équation 7.4, on obtient les longueurs d’onde
lumière « rose ». On projette cette lumière sur un réseau 656 nm, 486 nm, 434 nm et 410 nm. Ces longueurs
comportant 500 traits/mm et on observe, à l’ordre 1, d’onde correspondent bien aux couleurs indiquées. On
une très brillante raie rouge à θ 1 = 19,15°, précédée peut les voir à la figure 7.28.
d’une raie turquoise à 14,06° et de deux raies violettes Nous reviendrons sur le spectre visible de l’hydro
à 12,53° et 11,83°. Déterminer les longueurs d’onde qui gène à la section 9.5, car l’étude des quatre lon
composent le spectre visible de l’hydrogène. gueurs d’onde de son spectre visible a joué un rôle
Solution important dans l’évolution du modèle atomique.
Les raies correspondent aux maxima principaux des
différentes couleurs et on spécifie qu’il s’agit de l’ordre
d 2
θ
1
x
La représentation de Fresnel
Nous allons utiliser la représentation de Fresnel, un outil qui permet d’addi
tionner des fonctions sinusoïdales à la condition qu’elles ne dépendent que du
temps. Si on considère un point de l’axe des x, par exemple la coordonnée x = 0
du point P, les trois fonctions d’onde de l’équation (i) deviennent de simples
fonctions du temps :
y1 = A sin(ω t )
y2 = A sin(ω t + Dφ ) (iii)
y3 = A sin(ω t + 2 Dφ )
De même, leur résultante donnée par l’équation (ii) devient
y = y1 + y2 + y3 = AT sin(ω t + DφT ) (iv)
Les trois fonctions de l’équation (iii) représentent l’oscillation transversale de
l’eau que chaque vague individuelle produirait au point P. Les constantes AT
et Dϕ T ont la même valeur dans les équations (ii) et (iv) ; trouver AT dans l’une
ou dans l’autre revient donc au même.
Dans la représentation de Fresnel, l’oscillation de chacune des fonctions de l’équa
Vecteurs de Fresnel tion (iii) est représentée par la rotation d’un phaseur ou vecteur de Fresnel. Par
exemple, on représente à la figure 7.30a la fonction y 2 = A sin(ω t + Dϕ) par un
vecteur y 2 qui tourne dans le sens antihoraire avec la fréquence angulaire ω .
Ce vecteur a pour longueur la valeur maximale A de la fonction. Pendant qu’il
tourne, il forme avec l’horizontale un angle croissant ω t + Dϕ , donc sa compo
sante selon l’axe « vertical » représente la valeur instantanée y2. (La composante
« horizontale » n’a aucune signification physique.) La fonction y 3(t), elle, est
représentée par un vecteur qui forme avec l’horizontale l’angle ω t + 2Dϕ . À un
instant t quelconque, les vecteurs y 2 et y 3 sont donc toujours séparés par un
angle de Dϕ . En plus des trois vecteurs de Fresnel représentant les fonctions
de l’équation (iii), la figure 7.30a montre aussi le graphique des oscillations
correspondantes en fonction du temps. On constate que la rotation de y 3 [ou
l’oscillation y3(t)] est la plus en avance, ce qui correspond au fait que l’onde issue
de la fente 3 à la figure 7.29b avait une plus faible distance à parcourir avant de
parvenir au point P.
Pour additionner ces fonctions sinusoïdales, il suffit de représenter sur un même
diagramme de Fresnel les vecteurs de Fresnel qui correspondent à chacune
d’elles (figure 7.30b). On réalise alors que y1 + y 2 + y3 est la composante « ver
ticale » du vecteur résultant. Le procédé est le même que celui utilisé pour
additionner des tensions sinusoïdales au chapitre 12 du tome 2, sauf que la
figure 7.30b représente les trois vecteurs mis bout à bout pour qu’on puisse
mieux visualiser leur résultante. (Comparez les angles inscrits sur cette figure
avec ceux de la figure 7.30a et vérifiez que les vecteurs correspondants forment
Ey
y3
y3 A φ
e 3
y3 e
2φ /ω
ω t + 2φ t e2
φ
e 1
φ T
ωt
φ = 3π /4
Si on remplace les vagues par de la lumière, ce n’est plus l’eau qui oscille mais
les champs de l’onde électromagnétique. La même analyse peut donc s’appli
quer, mais on doit tenir compte du fait qu’un vecteur de Fresnel ne peut repré
senter qu’une quantité scalaire, alors que le champ électrique est un vecteur.
Ainsi, un vecteur de Fresnel doit représenter une composante du champ. Les
ondes se propageant le long de l’axe des x, on peut supposer que leur champ
électrique oscille selon l’axe des y. La composante selon y du champ résultant
est donc donnée par
E y = E0 T sin(ω t + DφT ) (v)
Cette équation est représentée par le vecteur de Fresnel résultant à la figure 7.30c
(où on utilise
le symbole e pour distinguer le vecteur de Fresnel du vecteur
champ E). Si on compare les équations (iv) et (v), la position transversale
de l’eau, y, est devenue la composante transversale du champ électrique, Ey.
(Dans le cas de la lumière, la direction de l’axe des y est rarement connue, mais
ce n’est pas nécessaire : il suffit de savoir qu’elle est identique pour les trois
ondes puisque ces trois ondes proviennent du même front d’onde.)
I Dans le cas des vagues, on peut mesurer facilement l’amplitude mais, dans le
I0 cas de la lumière, c’est l’intensité moyenne, c’estàdire la puissance moyenne
16 qu’elle véhicule par unité de surface de front d’onde, qui est plus facile
N=4 ment perceptible. Or, l’intensité d’une onde lumineuse est proportionnelle au
14 carré de son amplitude (voir l’équation 4.3). Pour les maxima principaux où
12
E 0T = 3E 0 ≡ E 0max, on a donc I = 9I 0 ≡ Imax, où I 0 est l’intensité correspondant
à l’onde d’amplitude E 0 qui serait produite au point P par une fente seule et
10 I est l’intensité correspondant à l’onde résultante d’amplitude E 0T. (À la sec
N=3
tion 6.4, nous avions I = 4I 0 = Imax pour deux fentes.) Le graphique de distri
8
bution d’intensité dans le cas de trois fentes est représenté en vert à la figure 7.32.
6 À titre de comparaison, on a également représenté les graphiques obtenus pour
deux et quatre fentes, avec la même valeur de d. On remarque qu’entre chaque
4
N=2 paire de minima sur le diagramme obtenu avec trois sources, les maxima secon-
2 daires apparaissent pour Dϕ = π , 3 π , 5π , et ainsi de suite (figure 7.31f). À
l’emplacement d’un maximum secondaire, deux vecteurs de Fresnel sont de
0 φ
π 2π 3π sens opposés, de sorte que l’intensité résultante est simplement I 0. Notons que
les maxima principaux deviennent plus étroits et plus intenses au fur et à mesure
Figure 7.32
que le nombre de fentes augmente, alors que les maxima secondaires deviennent
La distribution d’intensité produite par
trois fentes comparée aux figures produites
plus nombreux mais comparativement plus négligeables.
par deux fentes et par quatre fentes.
Le cas de la lumière diffractée par un réseau à N fentes
Généralisons maintenant notre raisonnement précédent au cas de la lumière
cohérente diffractant par un réseau à N fentes. Si la distance entre les fentes est
d, la différence de phase entre les ondes issues de fentes adjacentes en direction
du point P est encore donnée par l’équation 7.5. Le diagramme de Fresnel est
exemple 7.8
À Socorro, au Nouveau-Mexique, se trouve un réseau (figure 7.35). (a) Si un segment de droite de 10,8 km de
d’antennes, appelé Very Large Array, composé de plu- long porte 9 télescopes régulièrement espacés et que
sieurs radiotélescopes pouvant se déplacer sur des rails le signal provenant de l’espace a une longueur d’onde
et que
Amax = Rα
En éliminant R, on obtient
α
sin
2
AT = Amax (7.9)
α
2
L’intensité (I ∝ AT2 ) s’écrit
α α=0
sin 2
2 I
I = I max (7.10)
α 2 Imax α=π
2
2
7.6 L’intensité de La figure de diffraction produite par une fente simpLe 311
à l’intensité du premier maximum secondaire. En effet, les maxima secondaires
ne sont pas situés à michemin des minima. Leurs positions correspondent
plutôt aux valeurs de α pour lesquelles l’équation 7.10 présente un maximum.
Le problème P9 montrera que ces positions sont
(maxima secondaires) α = 2,86 π ; 4,92π ; 6,94π ; …
On confirme que ces valeurs sont presque égales, mais pas tout à fait, à 3π , 5π ,
7π , et ainsi de suite. Les intensités correspondant à ces valeurs de α sont déter
minées par substitution dans l’équation 7.10 :
I = 0,047Imax ; 0,016Imax ; 0,008Imax ; …
Le premier pic secondaire a donc une intensité prédite correspondant à 4,7 %
seulement de celle du pic central.
exemple 7.9
De la lumière de longueur d’onde 600 nm éclaire selon En remplaçant dans l’équation 7.10, on trouve
la normale une fente de largeur 0,1 mm. Quelle est l’intensité
l’intensité pour θ = 0,2° ?
sin 2 (1, 84 )
I = I max = 0, 277 Imax
Solution (1, 84 )2
exemple 7.10
À l’aide d’un diagramme de Fresnel, calculer l’intensité 5π
en α = 5π . Confirmer votre résultat en remplaçant dans ( AT ) = Amax
2
l’équation 7.10.
ce qui signifie que AT = 2Amax /5π . En élevant au carré,
on trouve
Solution
4 I max
Le diagramme de Fresnel effectue 2,5 cercles. Le dia I = = 0, 016 I max
mètre est AT et la longueur de l’arc de cercle est Amax ; 25 π 2
par conséquent, Cela concorde avec l’équation 7.10.
exemple 7.11
(a) Quel est le pouvoir de résolution requis pour sépa λ 589, 3 nm
R = = = 982
rer les deux raies du sodium de longueurs d’onde λ 0, 6 nm
589,0 nm et 589,6 nm ? (b) Si un réseau a une largeur de
2 cm qui reçoit de la lumière incidente, combien doitil (b) Le nombre de fentes N est lié à la largeur l du réseau
avoir de traits par millimètre pour séparer ces lon par la relation l = Nd, où d est la distance entre les
gueurs d’onde au troisième ordre ? fentes. On a donc R = Nm = lm/d, ou
m (2 cm)( 3)
d = =
Solution R 982
= 0, 0061 cm
(a) La différence des longueurs d’onde est D λ = 0,6 nm
et on prend λ égal à la longueur d’onde moyenne. Le Le nombre de traits par millimètre est égal à 1/(0,061 mm)
pouvoir de résolution nécessaire est donc = 16,4 traits/mm.
Plaque Un peu comme dans le cas de la lumière, on a longtemps hésité entre différents
photographique modèles pour représenter les rayons X. Toutefois, on avait réduit les possibilités
envisagées à une alternative : il devait s’agir soit d’un jet de particules neutres,
soit d’ondes électromagnétiques de très courte longueur d’onde (≈ 0,1 nm). En
1912, Max von Laue (18791960) suggéra que l’on pouvait établir le comporte
ment ondulatoire des rayons X en vérifiant s’ils donnaient lieu à une diffraction.
Les réseaux optiques étant bien trop grossiers, il proposa de faire jouer à l’ali
Cristal
gnement régulier des atomes d’un cristal le rôle d’un réseau de diffraction en
trois dimensions. Tirant profit de cette suggestion, Walter Friedrich (18831969)
Figure 7.39
et Paul Knipping (18831935) firent passer un faisceau étroit de rayons X
Au passage à travers un cristal,
les rayons X produisent une figure à travers de fines lames de cristaux divers, notamment du NaCl et du ZnS
caractéristique de la structure cristalline. (figure 7.39). Le faisceau transmis était enregistré sur une plaque photogra
phique. Ils obtinrent un ensemble de taches disposées de façon symétrique, ce
qui indiquait clairement que certaines orientations étaient privilégiées, comme
c’est le cas pour la lumière traversant un réseau ordinaire. Ces résultats ne
pouvaient s’inter préter que si les rayons X étaient considérés comme des ondes.
En fait, on considéra qu’on pouvait expliquer tout comportement connu des
rayons X en les représentant avec le même modèle que la lumière, celui de
l’onde électromagnétique. En d’autres termes, on leur attribua une nature iden-
tique, la seule différence étant la fréquence de l’onde.
En 1913, William Henry Bragg (18621942) et son fils William Lawrence Bragg
(18901971) firent le raisonnement qui suit. Chaque atome dans un cristal
absorbe le rayonnement incident et réémet dans toutes les directions. En géné
ral, les ondes diffusées donnent lieu à une interférence destructive, mais si des
atomes sont situés dans un plan, les ondes réémises interfèrent dans une direc
tion donnée et le plan d’atomes se comporte comme un miroir (figure 7.40a).
Dans un alignement tridimensionnel d’atomes, on peut trouver de nombreux
plans ayant des orientations différentes. À un ensemble donné de plans paral
lèles correspondent une densité particulière d’atomes et un intervalle d entre
les plans (figure 7.40b). Considérons les rayons réfléchis par deux plans adjacents
Figure 7.41
(a) Lorsque l’espacement entre les plans atomiques et l’angle d’incidence satisfont à la relation
de Bragg, 2d sin θ = mλ , les ondes réfléchies sont intenses. (b) Une figure de diffraction
des rayons X par un cristal.
7.9 La poLarisation
Les phénomènes d’interférence et de diffraction montrent que la lumière a des
caractéristiques ondulatoires. Initialement, Young et Fresnel pensaient qu’on
pouvait la représenter par une onde longitudinale, comme le son. C’est l’étude
de la polarisation de la lumière qui permit d’infirmer cette hypothèse : ces phé
nomènes, que nous allons maintenant étudier, ne peuvent en effet être prédits
correctement que si la lumière est représentée par une onde transversale.
Pour expliquer en quoi consiste la polarisation, nous allons prendre l’exemple,
analogue à une onde électromagnétique, d’une onde mécanique transversale.
La figure 7.42 présente deux cordes où se propagent des ondes mécaniques qui
ne diffèrent que par leur état de polarisation : dans les deux cas, l’onde se pro
page dans le sens positif de l’axe des x mais, à la figure 7.42a, la corde oscille
selon y, alors qu’à la figure 7.42b, elle oscille selon z. Dans chaque cas, on dit
que l’onde est polarisée linéairement dans la direction d’oscillation.
Pour que la polarisation soit une notion pertinente, il faut que plusieurs direc
tions d’oscillation soient possibles pour une même direction de propagation.
Seules les ondes transversales offrent cette possibilité. En effet, dans le cas
d’une onde longitudinale se propageant dans le sens positif de l’axe des x,
l’oscillation ne peut se produire que selon x.
z z
(c) (d)
x x
v y
y v
E
E
z z
exemple 7.12
De la lumière non polarisée d’intensité I 0 rencontre Solution
successivement deux polariseurs. Le premier a un axe Pour le premier filtre, la lumière est non polarisée, donc
de transmission incliné à 30° par rapport à la verticale ; l’intensité de la lumière transmise vaut I1 = I 0/2. Cette
le deuxième a un axe de transmission incliné à 80° par lumière est polarisée linéairement selon l’axe de trans
rapport à la verticale. Quelle est l’intensité de la lumière mission du filtre, à 30°. Elle rencontre un filtre dont
à la sortie du deuxième filtre ? l’axe de transmission est à 80°, donc θ = 80° − 30° = 50°
et I2 = I1 cos2 θ = (I 0/2) cos2 50° = 0,207I 0.
La polarisation par réflexion n’est pas une méthode efficace pour produire un
faisceau intense de lumière polarisée puisque seulement environ 15 % de l’éner
gie lumineuse incidente est réfléchie quand l’angle d’incidence correspond à θ p.
n1 sin θ p = n2 sin r
Loi de Brewster
n2
tan θ p = (7.17)
n1
C’est ce que l’on appelle la loi de Brewster. Pour l’air, n1 = 1 et, pour le verre,
n2 = 1,5, de sorte que tan θ p = 1,5, d’où θ p = 57°.
Polarisation et biréfringence
En 1669, en examinant un petit objet à travers un cristal de spath d’Islande
(calcite), Erasmus Bartholin (16251698) découvrit qu’il y avait deux images
réfractées (figure 7.51). Les rayons ordinaires (O), qui forment la première
image, obéissent à la loi de SnellDescartes, mais pas les rayons extraordinaires
(E), qui forment l’autre image. Par exemple, si la lumière incidente est normale
à la surface, le rayon O continue sans être dévié, mais le rayon E fait un certain
angle avec la surface (figure 7.52). Le quartz, le sucre en solution et la glace
donnent également lieu à ce phénomène de double réfraction, ou biréfringence.
O E
Figure 7.51 Figure 7.52
Les deux images produites par un cristal Lorsque la lumière tombe suivant la
à double réfraction, ou biréfringent. normale sur un cristal biréfringent,
le rayon ordinaire (O) se comporte comme
d’habitude, mais le rayon extraordinaire (E)
n’obéit pas à la loi de SnellDescartes.
Huygens fit passer les rayons O et E issus d’un cristal à travers un autre cristal
et s’aperçut qu’en faisant tourner le deuxième cristal par rapport au premier, il
pouvait transformer un rayon O en un rayon E et vice versa. Il déduisit que les
deux ondes doivent se propager à des vitesses différentes à l’intérieur du cristal,
mais fut incapable d’offrir une explication valable dans le cadre de sa théorie
Le plastique devient biréfringent
ondulatoire (longitudinale). Newton suggéra que les rayons lumineux avaient lorsqu’il est soumis à des contraintes.
des « côtés », tout comme les pôles d’un aimant. Selon leur orientation par rap Ici, une voûte sous contrainte est placée
port à la structure du cristal, la lumière pouvait se propager sous la forme d’un entre des filtres polariseurs. Les bandes
sont très rapprochées là où les
rayon O ou d’un rayon E. Cet effet de « latéralisation » de la lumière fut appelé
contraintes sont fortes. (Voir D. Falk,
par la suite polarisation, à cause de la comparaison avec les aimants suggérée D. Brill et D. Stork, Seeing the Light,
par Newton. Bien que l’explication soit fausse, le terme est resté. New York, Wiley, 1988, p. 358.)
SUJE T CO N N E X E
L’holographie
Quand on prend une photo, l’appareil n’enregistre que Cette figure d’interférence préserve l’information
l’intensité de l’onde provenant de chaque point du sujet. concernant les amplitudes et la phase relative des deux
Autrement dit, l’information concernant l’amplitude des fronts d’onde.
ondes est gardée, mais celle concernant les phases rela- Une fois l’enregistrement produit sur la plaque, il est
tives des ondes provenant des différentes régions est permanent et on peut retirer les deux ondes incidentes.
perdue. Dennis Gabor (1900-1979) imagina une technique, Si l’on éclaire alors cette plaque uniquement par l’onde
qui lui valut le prix Nobel en 1971, permettant de pré- cohérente monochromatique de référence AA, la plaque
server à la fois les amplitudes et les phases des fronts se comporte comme un réseau. Dans un réseau normal
d’onde sur une plaque photographique appelée holo- (figure 7.54c), les ondes incidentes sont soit transmises
gramme (qui signifie « enregistrement total »). Alors qu’une (fentes), soit arrêtées (obstacles entre les fentes), et
photographie « projette » un objet sur un plan, l’holo- l’on observe plusieurs ordres dans les ondes diffractées.
gramme permet une représentation tridimensionnelle. Mais les franges enregistrées sur la plaque ont un profil
sinusoïdal (figure 7.54d). On constate donc une variation
graduelle de l’intensité transmise, ce qui cause la pré-
Le principe de l’hologramme sence d’une seule onde diffractée (de premier ordre) de
La figure 7.54a représente deux ondes planes mono- chaque côté de l’onde avant (d’ordre zéro) (figure 7.55).
chromatiques qui interfèrent. Nous appellerons AA De plus, les ondes diffractées font avec l’onde de réfé-
l’onde de référence et BB l’onde objet dont la direction rence le même angle θ que l’onde objet initiale BB. L’un
de propagation fait un angle θ avec AA. Les points des fronts d’onde diffractés de premier ordre est donc
d’interférence constructive et destructive, là où se ren- une reconstitution exacte du front d’onde initial BB.
contrent les plans jaunes, forment des droites per- Si la plaque avait été éclairée par le front d’onde BB,
pendiculaires au plan de la page. Ainsi, une plaque c’est le front d’onde AA qui aurait été reconstitué. Dans
photographique placée en P enregistre une succession ce cas, l’une ou l’autre onde peut servir d’« onde
de franges rectilignes brillantes et sombres (figure 7.54b). de référence ».
x λ
(I ∝ sin2 x)
Figure 7.54
P
(a) Deux ondes planes, dont les directions de propagation forment
un angle θ , produisent une figure d’interférence qui s’enregistre
sur la plaque P. (b) La plaque P, après avoir été exposée, présente
Figure 7.56
donc des franges similaires à celles de l’expérience de Young.
On peut ensuite projeter de la lumière au travers de cette plaque Interférence entre une onde de référence plane et une onde
et elle produira un effet analogue à un réseau. L’intensité sphérique émise (ou diffusée) par une source ponctuelle.
transmise par un réseau ordinaire, schématisée en (c), est toutefois
différente de celle transmise par cette plaque, schématisée en (d). (a)
θ
θ
(b)
Figure 7.55
Lorsque la plaque exposée est éclairée par un faisceau cohérent,
I1
on observe deux faisceaux diffractés.
I2
Considérons maintenant l’interférence produite entre
une onde plane de référence et l’onde sphérique émise
Figure 7.57
(ou diffusée) par une source ponctuelle (figure 7.56).
(a) Les franges obtenues à l’aide de ce montage ressemblent aux
Les franges d’interférence sont enregistrées par la anneaux de Newton. Lorsque la plaque exposée est éclairée par le
plaque P parallèle aux fronts d’onde de référence. La faisceau plan de référence, il y a deux faisceaux diffractés. (b) L’un
figure d’interférence enregistrée ne ressemble pas à une produit l’image virtuelle I1 et l’autre produit l’image réelle I2 .
ccc
Les « franges »
sont des plans.
Onde de référence
Figure 7.59
La production d’un hologramme en lumière blanche crée Figure 7.60
un ensemble de plans de réflexion comme dans un cristal. Ondes de choc rendues visibles par interférométrie holographique.
ccc
Figure 7.61
« Le baiser ».
Figure 7.62
Pellicule
Production d’un hologramme de 360°.
Miroir
concave
De plus, les maxima de cette figure de diffraction n’ont pas tous une intensité
identique. L’intensité de la figure de diffraction produite par une fente simple,
exprimée en fonction de l’angle α = (2π /λ)a sin θ , est donnée par :
α
sin 2
2
I = I max (7.10)
α 2
2
Les positions des maxima principaux d’un réseau sont données par
δ = mλ m = 0, ±1, ±2, … (7.4)
résumé 327
La portion réfléchie d’un rayon de lumière qui frappe une surface selon l’angle
de polarisation donné par la loi de Brewster,
n2
tan θ p = (7.17)
n1
est polarisée linéairement.
TermeS imPorTaNTS
angle de polarisation (p. 319) loi de Brewster (p. 320)
axe de transmission (p. 317) loi de Malus (p. 318)
critère de Rayleigh (p. 300) maximum principal (p. 302)
diagramme de Fresnel (p. 306) pas (p. 302)
diffraction (p. 288) phaseur (p. 306)
diffraction de Fraunhofer (p. 292) polarisation (p. 315)
diffraction de Fresnel (p. 293) polariseur (p. 317)
figure de diffraction (p. 290) représentation de Fresnel (p. 306)
figure de diffraction-interférence (p. 297) réseau (p. 302)
filtre polaroïd (p. 317) vecteur de Fresnel (p. 306)
frange de diffraction (p. 290)
réviSioN
R1. Dessinez le graphique de l’intensité en fonction de R5. Pour quelles valeurs du déphasage Dϕ entre 0 et
sin θ pour la diffraction à travers une fente étroite. 2 π obtienton un minimum d’intensité dans la
R2. Vrai ou faux ? Si on diminue la largeur de la fente, figure d’interférence produite par 4 fentes ? Pour
on diminue la largeur du pic central de diffraction chacun des déphasages obtenus, représentez la
sur l’écran. situation à l’aide d’un diagramme de Fresnel (voir
la figure 7.31, p. 308).
R3. Vrai ou faux ? Dans la lumière qui sort d’un
réseau, la séparation entre deux raies spectrales R6. Reprenez la question R5 avec 5 fentes.
données augmente lorsque le numéro de l’ordre m R7. Vrai ou faux ? Quand la lumière traverse des
augmente. polariseurs croisés, l’intensité transmise est alors
R4. Vrai ou faux ? Dans la lumière qui sort d’un réseau, maximale.
la séparation entre deux raies spectrales données
augmente si le pas d du réseau augmente.
exercices 329
E2. (I) Lorsque la lumière de longueur d’onde est l’écart minimal entre deux sources ponctuelles
589 nm émise par des vapeurs de sodium éclaire une pour qu’elles apparaissent distinctes ?
fente simple, le pic central de diffraction sur l’écran
E11. (I) Quelle distance minimale fautil entre deux
a une largeur de 3 cm. Quelle serait la largeur du
sources ponctuelles sur la Lune pour qu’elles soient
pic avec la raie de 436 nm émise par les vapeurs de
séparées selon le critère de Rayleigh : (a) par une
mercure ?
caméra miniature dont l’ouverture a un diamètre de
E3. (I) Soit une fente simple éclairée par la lumière verte 5 mm ; (b) par un télescope de diamètre 4,5 m ? On
émise par les vapeurs de mercure, de 546 nm de lon donne λ = 550 nm.
gueur d’onde. Le pic central de diffraction a une lar
E12. (I) Un satellite en orbite à une altitude de 180 km est
geur de 8 mm sur un écran situé à 2 m de la fente.
doté d’un télescope de 30 cm de diamètre. Quelle est
Quelle est la largeur de la fente ?
la dimension du plus petit détail qu’il est capable de
E4. (I) Dans une figure de diffraction produite par une distinguer à la surface de la Terre avec une longueur
fente simple, le premier et le deuxième minimum d’onde ultraviolette de 280 nm ? On néglige la pré
sont distants de 3 cm sur un écran situé à 2,80 m de sence de l’atmosphère.
la fente. Déterminez la largeur de la fente, sachant
E13. (I) Soit deux petits objets situés à 25 cm d’un œil.
que la lumière a une longueur d’onde de 480 nm.
Quelle est la plus petite distance entre les objets que
E5. (I) Soit un encadrement de porte de 76 cm de large. l’œil est capable de séparer si on suppose que la
(a) Pour quelle fréquence sonore cette largeur est pupille a un diamètre de 3 mm ? La lumière a une
elle égale à quatre longueurs d’onde ? (b) En suppo longueur d’onde de 500 nm.
sant que l’incidence est normale, quel est l’angle
E14. (I) L’objectif d’un appareil photographique a une
du premier minimum de diffraction de cette onde
ouverture de 1,5 cm de diamètre. À quelle distance
sonore ? Le module de la vitesse du son est de
peutil séparer les phares d’une automobile qui sont
340 m/s.
à 2 m l’un de l’autre ? On donne λ = 550 nm.
E6. (I) Dans l’expérience des fentes de Young,
E15. (I) Un amas d’étoiles se trouve à une dis
la largeur des fentes est de 0,15 mm et la distance
tance de 1016 m. Quelle est la plus petite distance
entre les fentes est de 0,6 mm. Combien de franges
entre deux sources que peut séparer chacun des
brillantes complètes observeton dans le maximum
appareils suivants : (a) le télescope optique du mont
central de diffraction ?
Palomar, qui a un diamètre de 200 po (5,08 m) et
fonctionne à une longueur d’onde de 500 nm ; (b) le
7.3 Critère de rayleigh radiotélescope d’Arecibo, à Porto Rico (figure 7.66),
qui a un diamètre de 1000 pi (305 m) et fonctionne
E7. (I) Un signal de 10 kHz alimente un hautparleur à une longueur d’onde de 21 cm ? On suppose
circulaire. Quelle est la largeur angulaire du pic cen qu’ils sont tous les deux limités uniquement par la
tral de diffraction de l’onde sonore si le diamètre du diffraction.
hautparleur est de : (a) 8 cm ; (b) 30 cm ? Le module
de la vitesse du son est de 340 m/s.
E8. (I) On utilise un sténoscope (voir la question Q3)
dont l’ouverture circulaire a un rayon de 0,5 mm
pour photographier une source ponctuelle éloignée
qui émet à une longueur d’onde de 500 nm. Quelle
est la largeur du pic de diffraction central sur la
pellicule, qui est située à 22 cm de l’ouverture ?
E9. (I) Soit un sténoscope (voir la question Q3) dont
l’ouverture a un diamètre de 0,8 mm. La pellicule est
située à 20 cm de l’ouverture. Deux sources ponc
tuelles se trouvent à 16 m de l’ouverture. En sup
posant que la lumière ait une longueur d’onde de
600 nm, quelle distance minimale fautil entre les
sources pour que leurs images soient séparées sur la
pellicule, selon le critère de Rayleigh ?
E10. (I) Pour recevoir des hyperfréquences de longueur
d’onde 3 cm, on utilise une antenne parabolique de Figure 7.66
diamètre égal à 1 m. À une distance de 20 km, quel Exercice 15.
exercices 331
E29. (I) Si l’on double la largeur d’une fente simple, mon 7.9 Polarisation
trez que l’intensité au milieu du pic de diffraction
E37. (I) De la lumière non polarisée d’intensité I 0 atteint
augmente d’un facteur 4.
deux polariseurs, placés l’un après l’autre dans la
direction de transmission. L’axe de polarisation du
7.7 Pouvoir de résolution d’un réseau second fait un angle de 60° avec le premier. Quelle
est l’intensité transmise ?
E30. (I) Deux des raies du sodium ont des longueurs
d’onde de 589,0 nm et de 589,6 nm. Quelle est la E38. (I) De la lumière non polarisée d’inten
largeur d’un réseau de 300 traits/mm, capable de sité I 0 tombe sur deux polariseurs croisés, dont les
séparer ces raies au premier ordre ? axes de transmission sont perpendiculaires. On place
un troisième polariseur entre les deux premiers, son
E31. (I) Un réseau de 2,8 cm de largeur comporte axe étant orienté à 45°. Quelle est l’intensité finale
4200 traits/cm. Quelle différence minimale de lon transmise ?
gueur d’onde peutil séparer au deuxième ordre à
550 nm ? E39. (I) Montrez que l’angle critique θ c de réflexion totale
interne et l’angle de polarisation θ p sont liés par la
E32. (I) Pour séparer deux raies spectrales de longueurs relation
d’onde 586,32 nm et 586,85 nm, on dispose d’un cotan θ p = sin θ c
réseau de 3,2 cm de large. (a) Quel est le pouvoir
de résolution requis ? (b) Combien de traits doit E40. (I) De la lumière se propageant dans un milieu est
comporter le réseau pour séparer ces raies au réfléchie sur la surface de séparation avec l’air et
deuxième ordre ? l’angle critique de réflexion totale interne est égal à
38°. Quel est l’angle de polarisation ?
7.8 Diffraction des rayons X E41. (I) La lumière du Soleil est réfléchie à la surface
d’un étang. Quel doit être l’angle d’élévation du
E33. (I) Des rayons X de longueur d’onde 0,14 nm Soleil audessus de l’horizon pour que la lumière
tombent sur les plans atomiques d’un cristal qui sont réfléchie soit linéairement polarisée ?
distants de 0,32 nm. Quel est l’angle du faisceau
E42. (I) Soit deux polariseurs réglés de manière
diffracté de premier ordre par rapport aux plans ?
à donner une transmission maximale de la lumière
E34. (I) Certains plans atomiques d’un cristal sont espa non polarisée. De quel angle doiton faire tourner
cés de 0,28 nm. Le maximum de premier ordre pour l’un des polariseurs pour que l’intensité transmise
la diffraction de Bragg forme un angle de 15° par tombe à 40 % de la valeur transmise initialement ?
rapport aux plans. Trouvez : (a) la longueur d’onde E43. (I) Une plaque de verre flint (n = 1,6) est immergée
des rayons X ; (b) l’angle du maximum de Bragg de dans l’eau (n = 1,33). Quel est l’angle de polarisation
deuxième ordre. pour la réflexion sur la surface de séparation entre
E35. (I) Des rayons X monochromatiques tombent sur l’eau et le verre ?
certains plans atomiques d’un cristal qui sont espa E44. (II) Une source lumineuse est immergée dans l’eau
cés de 0,28 nm. On observe le maximum de Bragg (n = 1,33). Existetil un angle d’incidence pour
de deuxième ordre à 19,5°. Quelle est la longueur lequel la lumière soumise à une réflexion interne sur
d’onde du rayonnement ? la surface de séparation eauair est linéairement
polarisée ?
E36. (I) Lorsqu’on dirige sur un cristal des rayons X de
longueur d’onde 0,13 nm, le maximum de diffraction E45. (I) Un faisceau de lumière tombe selon un angle
de Bragg de premier ordre forme un angle de 9° avec d’incidence égal à l’angle de polarisation sur une
certains plans atomiques. De quelle distance sont plaque de verre flint (n = 1,6). Quel est l’angle de
espacés les plans ? réfraction ?
7.2 Diffraction produite E47. (I) Une onde sonore plane de 600 Hz traverse une
porte de 0,8 m de largeur. À quel angle, par rapport
par une fente simple à la direction initiale de propagation, trouveton le
E46. (I) Une fente de 0,08 mm de largeur est éclairée par premier minimum de diffraction ? Le module de la
de la lumière de longueur d’onde 620 nm. Quelle est vitesse du son est de 340 m/s.
la largeur du maximum central de diffraction sur un
écran situé à 2,4 m de cette fente ?
probLèmes 333
P5. (II) Soit un réseau à N sources cohérentes disposées (a) Démontrez cette équation. (Indice : Annulez
en ligne droite (figure 7.67, p. 331). (a) Montrez que la dérivée de l’équation 7.10.) (b) Tracez tan(α /2)
la demilargeur angulaire Dθ du maximum principal et α /2 en fonction de α (α en radians). Les points
en θ s’écrit (pour Dθ petit) d’intersection des fonctions sont les solutions de
λ l’équation donnée cidessus. Quelle est la première
Dθ ≈ valeur de α ?
Nd cos θ
où d est l’intervalle entre les sources. (b) Calculez P10. (II) De la lumière de longueur d’onde 600 nm tombe
cette expression à θ = 0 pour N = 32, d = 70 m et suivant la normale sur une fente simple de largeur
λ = 21 cm. (Indice : Considérez un maximum en θ 0,5 mm. À quel angle sur la figure de diffraction
et un minimum en θ + Dθ .) (Voir l’équation 7.13b.) l’intensité chutetelle à 25 % de sa valeur au milieu
du pic central ? (Indice : Trouvez d’abord α à partir
P6. (I) Par définition, la dispersion d’un réseau corres
de l’équation 7.10. Vous pouvez obtenir une solution
pond à dθ /dλ . Utilisez l’équation 7.4 pour montrer
graphique ou procéder par essai et erreur.)
que la dispersion peut s’exprimer sous la forme
dθ tan θ P11. (II) Pour trouver l’expression de la distribution
= d’intensité produite par N sources, examinez la
dλ λ
figure 7.33 (p. 309) pour obtenir les expressions des
P7. (I) De la lumière non polarisée d’intensité I 0 frappe
vecteurs de Fresnel ei et e en fonction de Dϕ , E 0 et
trois polariseurs initialement alignés pour donner
R. Exprimez E 0T, le module de e, en fonction de E 0,
une transmission maximale. On fait tourner de 30°
le module des ei , puis utilisez le fait que l’intensité
l’axe de transmission du deuxième par rapport au est proportionnelle au carré de l’amplitude du champ
premier et de 60° (dans le même sens) l’axe du troi électrique pour démontrer que
sième par rapport au premier. Quelle est l’intensité
transmise ? NDφ
sin 2
2
P8. (I) Quatre émetteurs radio distants de 100 m et ali I = I0
Dφ
gnés dans la direction nordsud émettent des ondes sin 2
de longueur d’onde 600 m. À quelle condition le pic 2
central peutil être orienté dans la direction 11° nord où I 0 ∝ E 20 est l’intensité due à une seule source.
par rapport à l’est ?
P9. (II) Les positions angulaires des maxima secon
daires dans une figure de diffraction produite par
une fente simple sont données par
α α
tan =
2 2
SOMMAIRE
8.1 L’indétectable éther 8.9 Le « paradoxe » des jumeaux
8.2 La covariance 8.10 La transformation de Lorentz
8.3 Les deux postulats d’Einstein 8.11 La formulation de la transformation
de Lorentz
8.4 Les méthodes de mesure
8.12 L’addition relativiste des vitesses
8.5 La relativité de la simultanéité
8.13 Le « paradoxe » de la perche et de la grange
8.6 La dilatation du temps
8.14 La quantité de mouvement et l’énergie
8.7 La contraction des longueurs
8.15 La relativité et l’électromagnétisme
8.8 L’effet Doppler relativiste
Notre étoile, le Soleil, irradie chaque seconde dans l’espace
une énergie considérable, de l’ordre de 1026 J. D’où vient cette
formidable puissance ? Selon la théorie de la relativité, elle est due
à de la masse qui disparaît. En effet, un peu de masse est convertie
en énergie chaque fois que des noyaux d’hydrogène, au cœur de
notre astre, fusionnent pour donner de l’hélium. Cette équivalence
entre masse et énergie est l’un des concepts que nous découvrirons
dans ce chapitre.
L’expérience de Michelson-Morley
Puisque la Terre orbite autour du Soleil à une vitesse de 29 800 m/s, il apparais-
sait inévitable que nous soyons en mouvement par rapport à l’éther. Par exemple,
si l’éther était immobile par rapport au Soleil et qu’on observait la lumière
émise par une ampoule électrique, un rayon de lumière projeté dans le sens
du mouvement de la Terre devrait aller moins vite qu’un rayon projeté dans
une direction perpendiculaire. C’est pour détecter une telle différence que
Michelson mit au point l’interféromètre qui porte son nom (voir la section 6.6) :
puisque les bras de l’interféromètre sont perpendiculaires entre eux, la lumière
devrait se propager à une plus grande vitesse dans l’un d’entre eux, causant ainsi
une différence de phase entre les rayons qui se recombinent à la sortie de
l’appareil. En faisant pivoter l’appareil, cette différence de phase devrait chan-
ger, causant un défilement de franges. En 1887, Michelson perfectionna ce mon-
tage avec l’aide d’Edward Williams Morley (1838-1923), mais l’expérience se
solda néanmoins par un échec éclatant : comme le montre l’aperçu historique
à la fin de cette section, Michelson et Morley s’attendaient à un décalage
8.2 La covariance
Au début du xxe siècle, la question de l’éther n’était pas le seul problème théo-
rique irrésolu en électromagnétisme. Des complications survenaient lorsque
deux observateurs en mouvement l’un par rapport à l’autre essayaient d’appli-
quer les lois de l’électromagnétisme à un même phénomène. Pour comprendre
cette difficulté, nous allons d’abord voir qu’elle ne survient pas dans le cas des
lois de la mécanique.
Prenons l’exemple d’une balle qu’on projette vers le haut à l’aide d’un ressort (a)
orienté verticalement. Supposons que cette expérience est réalisée à bord d’un
train sans vibration qui se déplace à la vitesse constante v par rapport à la voie
ferrée (figure 8.2a). Si on mesure la position de la balle en fonction du temps t,
on doit le faire par rapport à un autre corps, par exemple le plancher du wagon.
On peut imaginer un système d’axes (x′, y′, z′) fixé à ce plancher. Ce corps de
référence est appelé un référentiel. La figure 8.2b montre, à des intervalles de
temps réguliers, la position mesurée par rapport au plancher. On aurait aussi
pu mesurer la position de la balle par rapport à la voie ferrée, laquelle consti-
tue un autre référentiel. On imagine alors un système d’axes (x, y, z) fixé à
(b)
la voie ferrée et on obtient les mesures de la figure 8.2c. Toute figure ne peut
être tracée que du point de vue d’un seul référentiel, qui est identifié par le S′
symbole S ou S′ en rouge.
On constate que les mesures de la trajectoire dépendent du référentiel, même
si le phénomène mesuré est le même. Si on prend la dérivée de la position affi-
chée dans chacune des figures 8.2b et 8.2c, on voit que les vitesses sont elles
aussi différentes : la composante verticale de la vitesse est la même, mais
on observe en plus une composante horizontale à la figure 8.2c. Si on dérive à v
nouveau, on obtient cependant des accélérations identiques sur les deux figures.
On dit d’une telle quantité, identique dans chaque référentiel, qu’elle est un (c)
invariant. S
Au chapitre 4 du tome 1, nous avons vu que les lois de Newton sont applicables
dans tous les référentiels d’inertie, c’est-à-dire les référentiels en mouvement
uniforme les uns par rapport aux autres. Le plancher du wagon ou la voie ferrée
que nous venons de considérer v
sont des
exemples de référentiels d’inertie, donc
on doit pouvoir appliquer ∑ F′ = ma′ à partir des mesures de la figure 8.2b,
tout comme on devrait pouvoir appliquer ∑ F = ma à partir de celles de la
figure 8.2c. Puisque le poids de la balle est le même, ∑ F ′ = ∑ F. Ainsi, on prédit
que a′ = a, ce qui est effectivement conforme aux mesures. Figure 8.2
(a) Un ressort vertical est utilisé pour
Le principe de conservation de l’énergie mécanique, Ki + Ui = Kf + Uf, devrait projeter une balle au-dessus du plancher
lui aussi pouvoir s’appliquer dans tous les référentiels d’inertie. Si on prend sur d’un wagon qui roule à vitesse constante.
chaque figure la position et la vitesse à l’instant où la balle quitte le ressort, on (b) Trajectoire de la balle dans le référentiel
du wagon. (c) Trajectoire de la balle dans
obtient une valeur E′ = K′ + U′ à la figure 8.2b et une valeur E = K + U à
le référentiel de la voie ferrée, où le wagon
la figure 8.2c. Puisque les vitesses diffèrent sur les deux figures, on obtient est en mouvement à vitesse constante.
K′ ≠ K, donc E′ ≠ E. La valeur de l’énergie mécanique n’est pas un invariant.
q1 q1 v
B12
Les lois de l’électromagnétisme ne seraient pas covariantes
F
selon la transformation de Galilée
B21
F La covariance est une propriété importante. Si les lois de la mécanique n’étaient
pas covariantes, elles prédiraient des résultats différents selon le référentiel
q2 q2 v
choisi. Ce n’est évidemment pas ce qu’on observe : un observateur qui réalise
E21
F E21
F une expérience au sol peut répéter l’expérience à bord d’un train qui roule
à vitesse constante et obtenir le même résultat. Nous allons maintenant voir
Figure 8.4 que les lois de l’électromagnétisme telles que formulées par Maxwell souffrent
(a) Dans un référentiel S′ où elles sont au précisément de ce problème : si on applique la transformation de Galilée pour
repos, deux charges égales sont soumises passer d’un référentiel à un autre, les lois de l’électromagnétisme prédisent un
uniquement à une répulsion électrique. résultat différent selon le référentiel, bien que l’observation soit identique.
(b) Dans un référentiel S où les deux
En d’autres termes, elles ne sont pas covariantes selon la transformation
charges ont la même vitesse, elles sont
aussi soumises à une attraction magnétique. de Galilée.
Un exemple simple est illustré à la figure 8.4. On considère deux charges ponc-
tuelles de même signe q1 et q2 se déplaçant à la même vitesse. Dans un référen-
tiel S′ qui se déplace avec elles, les charges sont
au repos (figure 8.4a) et elles
ne sont soumises qu’à la répulsion électrique FE . Dans un référentiel S lié au
laboratoire, où les charges ont une vitesse v (figure 8.4b), chacune des charges
produit en plus un champ magnétique.
Les charges subissent donc une force
magnétique supplémentaire FB . Selon ce raisonnement, la force entre les
charges dépendrait du référentiel utilisé, ce qui est évidemment en contradiction
avec l’invariance classique de la force dans la mécanique newtonienne.
Lorsqu’il était étudiant, Albert Einstein (figure 8.5) avait connaissance de plu-
sieurs cas problématiques concernant les lois de l’électromagnétisme. En fait, à
16 ans, il était intrigué par la question suivante : que « verrait » un observateur
qui se déplacerait parallèlement à une onde électromagnétique, à la même
Figure 8.5 vitesse qu’elle ? Selon la transformation de Galilée, la vitesse de l’onde mesurée
Albert Einstein (1879-1955). par rapport à lui serait alors nulle, un peu comme un amateur de surf en train de
Si on considère que les équations de Maxwell sont valables, on peut faire décou-
ler le second postulat à partir du premier. En effet, le premier postulat stipule
que toute loi physique valable dans un référentiel inertiel est valable dans tous
les autres. Ainsi, dans n’importe quel référentiel inertiel, on peut effectuer le
raisonnement décrit à la section 4.1 : obtenir l’équation d’onde de Maxwell à
partir des équations de Maxwell et montrer que ses solutions sont des ondes qui
1
se propagent à l’unique vitesse c = .
ε 0 µ0
Le second postulat contredit directement la transformation de Galilée. Pour le
montrer, considérons deux observateurs A et B qui se trouvent respectivement
B
au sol et dans un wagon qui voyage à une vitesse de module 0,98c (figure 8.7).
L’observateur B utilise une lampe de poche pour projeter un rayon lumineux
0,98c A
dans la même direction que le mouvement du wagon et mesure que la lumière
va à la vitesse c par rapport à lui. Selon la transformation de Galilée, l’obser-
vatrice A devrait mesurer que la lumière avance, par rapport à elle, à la vitesse
c + 0,98c = 1,98c. Mais selon le second postulat d’Einstein, l’observateur B
Figure 8.7
mesure que la lumière voyage à la vitesse c par rapport à lui, bien que l’obser-
L’observateur B projette un rayon lumineux
vatrice A mesure elle aussi que la (même) lumière voyage à la vitesse c par
vers l’avant du wagon. Il mesure que ce rapport à elle ! Si l’observateur B dirige plutôt sa lampe de poche vers l’arrière
rayon voyage par rapport à lui à la vitesse c. du train, la transformation de Galilée prévoit que l’observatrice A mesure une
Même si le wagon bouge à une vitesse de vitesse très faible, c − 0,98c = 0,02c. Pourtant, la lumière demeure aussi rapide
module 0,98c, l’observatrice A, au sol,
mesure elle aussi que le rayon lumineux
par rapport à elle : elle mesure encore la vitesse c.
voyage par rapport à elle à la vitesse c.
Nous allons voir aux sections 8.6 et 8.7 que cela est possible notamment parce
que le temps ne s’écoule pas au même rythme dans les deux référentiels et qu’un
même objet, comme le wagon, n’a pas la même longueur dans les deux référen-
tiels ; cela affecte les vitesses, qui sont des rapports de longueurs et de temps.
Ultimement, la validité des deux postulats est aussi vérifiée par le fait que
toutes les prédictions de la théorie de la relativité ont été confirmées par
l’expérience. Nous pouvons maintenant reproduire ces prédictions.
* Cet abandon fait des ondes électromagnétiques un type d’ondes résolument différent des ondes
mécaniques. Les champs ne sont plus conçus comme un « état de l’éther », mais comme une entité
pouvant exister dans le vide. D’ailleurs, nous allons voir à la section 8.15 qu’un champ magnétique
peut être vu comme un champ électrique si on se place dans un autre référentiel. (C’est d’ailleurs
la seule façon de réconcilier les deux référentiels de la figure 8.4.)
Dx = x 2 − x 1 Intervalle d’espace,
Jusqu’ici, nous avons utilisé le mot « observateur » dans le sens familier où il
=L une longueur.
désigne une personne qui observe. En relativité restreinte, un observateur est
t Coordonnée de temps une personne (ou un dispositif automatique) pourvue d’une horloge et d’une
d’un événement, règle et qui ne peut relever que les événements de son voisinage immédiat.
un instant.
Chaque observateur doit s’en remettre à des collègues en d’autres endroits pour
Dt = t 2 − t 1 Intervalle de temps, relever les instants correspondant à des événements distants. Un observateur
=T un délai entre deux peut voir ou photographier un événement distant, mais ces observations ne sont
événements.
pas considérées comme des relevés fidèles de l’événement parce que la lumière
a dû voyager un certain temps, même bref, pour atteindre l’observateur. Nous
y utiliserons les notations et le vocabulaire indiqués dans le tableau 8.1 pour
décrire les mesures d’un observateur.
Un référentiel peut être défini comme un ensemble d’observateurs uniformé-
ment répartis dans l’espace et se déplaçant tous à une même vitesse, de telle
sorte qu’ils restent uniformément répartis (figure 8.9). Nous allons continuer
d’utiliser les notations S, S′, S″, … pour désigner les différents référentiels
d’inertie. Le référentiel dans lequel un objet, une horloge ou une tige par exemple,
est au repos est appelé référentiel propre.
x
* Nous choisissons cet intervalle de temps pour faciliter la description. il pourrait certes sembler
irréaliste puisqu’en 2 s la lumière fait presque un aller-retour entre la terre et la Lune, mais les
phénomènes relativistes se produisant à des vitesses très élevées, cet intervalle demeure réaliste
dans certains contextes. Selon le phénomène étudié, on pourra imaginer des horloges et des
observateurs plus ou moins rapprochés.
S S
Référentiel S′ v
v
A′ O′ B′ A′ O′ B′
A O B A O B
Référentiel S
S v
c∆t/2
L0
v∆t/2
A B
Figure 8.16
Mesurer le temps propre nécessite de déterminer le référentiel dans lequel les
Dans un référentiel où le dispositif optique
deux événements se produisent au même point (voir l’exemple 8.2). Quand
est en mouvement, l’émission et la détection
ont lieu en deux points différents et doivent les deux événements concernent un même objet (par exemple, le passage de
donc être mesurées par des horloges diffé- l’avant d’un même train devant deux bornes kilométriques), le référentiel en
rentes. L’intervalle de temps enregistré est question est facile à déterminer (ici, c’est celui lié au train). Toutefois, quand les
supérieur à celui qui est enregistré dans
événements concernent des objets différents (par exemple, l’explosion de deux
le référentiel propre du dispositif.
étoiles distantes), il se peut qu’aucun référentiel ne permette de mesurer le
temps propre séparant ces événements*. Dans ces situations, il faut faire appel
à la transformation de Lorentz (voir la section 8.10).
Nous allons maintenant déterminer l’intervalle de temps relevé
dans le référen-
tiel S, dans lequel le dispositif optique a une vitesse v = v i . Comme le montre
la figure 8.16, l’intervalle de temps Dt dans ce référentiel est mesuré par deux
observateurs A et B situés en des points différents. Dans ce référentiel, la
lumière a parcouru une plus grande distance puisque le dispositif optique s’est
déplacé entre l’émission et la réception de la lumière. Toutefois, en vertu du
second postulat, la lumière a voyagé à la même vitesse c même si elle a parcouru
une distance plus grande, ce qui entraîne que l’intervalle de temps que son
* Comme nous le verrons, aucun référentiel ne peut se déplacer à une vitesse v > c par rapport à
un autre et il se peut donc qu’on ne puisse pas mesurer le temps propre entre deux événements
extrêmement distants.
Facteur γ
1
γ = (8.3)
1 − v2 /c 2
Notez que γ ne peut prendre une valeur réelle que si v < c. Cela est un premier tableau 8.2*
indice montrant que la vitesse de la lumière est une vitesse limite ne pouvant Quelques valeurs de γ
être dépassée par aucun objet, quel que soit le référentiel inertiel dans lequel v/c γ
on mesure sa vitesse. Nous y reviendrons à la section 8.14.
0,6 5/4
Le tableau 8.2 donne les valeurs de γ correspondant à certaines valeurs de v/c.
0,8 5/3
Le graphique de la figure 8.17, en plus des données de ce tableau, montre aussi
le comportement asymptotique du facteur γ . En comparant les équations 8.1 0,98 5
et 8.2, on voit que 0,995 10
0,9965 12
équation de la dilatation du temps 0,9992 25
Puisque γ > 1 pour toute vitesse non nulle, l’intervalle de temps T mesuré dans γ
le référentiel S (par deux horloges) est plus grand que le temps propre T0 enre-
gistré par l’horloge dans son référentiel propre, S′. Cet effet porte le nom de 1
6 γ =
dilatation du temps : 1−
v2
c2
4
Dilatation du temps
2
Deux horloges, A et B, séparées dans l’espace, enregistrent entre deux
événements un intervalle de temps plus grand que l’intervalle enregistré v
par une seule horloge se déplaçant de A vers B et qui est présente aux c
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
deux événements.
Figure 8.17
Graphique du facteur γ en fonction
du rapport v/c. Notez en particulier le
La dilatation du temps est un phénomène entièrement réciproque. Si Dt est le
comportement asymptotique. Les données
temps propre (un intervalle) pour une horloge dans S, alors deux observateurs du tableau 8.2 peuvent être lues sur ce
dans S′ vont mesurer Dt′ = γ Dt. Si ce phénomène n’était pas réciproque, il per- graphique.
mettrait de distinguer les référentiels d’inertie entre eux, ce qui est en contra-
diction avec le premier postulat.
exemple 8.1
Pour quelle vitesse la dilatation du temps produit-elle Solution
une augmentation de 10 % d’un intervalle de temps par Une augmentation de 10 % correspond à γ = 1,1.
rapport au temps propre ? D’après l’expression donnant γ , on trouve
(v/c)2 = 1 − 1/γ 2 = 1 − (1/1,1)2 = 0,173
Ainsi, v = 0,416c. Cette vitesse permettrait de faire le
tour de la Terre en un tiers de seconde.
exemple 8.2
Soit deux horloges A et B au repos à 180 m l’une de Lorsqu’on utilise cette relation en relativité res-
l’autre dans le référentiel S (figure 8.18). Une fusée joue treinte, il faut bien s’assurer que l’on mesure
le rôle de référentiel S′ et se déplace sur la droite joi- la distance d et l’intervalle de temps T dans le même
gnant A et B à la vitesse v = 0,6c. L’horloge A′ est fixe référentiel.
par rapport au centre de la fusée. Combien de temps lui Dans le référentiel S, la distance entre A et B est de
faut-il pour se rendre de A à B selon un observateur 180 m, et la vitesse équivaut à 0,6c = 1,8 × 10 8 m/s.
dans S et selon un observateur dans S′ ? Ainsi,
Solution d 180 m
T = = = 1 × 10−6 s = 1 µs
v 1, 8 × 10 8 m/s
La vitesse v étant constante, la distance parcourue d et
l’intervalle de temps T sont reliés par l’équation d = vT.
Figure 8.18
(a) Les horloges A et A′ sont synchronisées lorsqu’elles coïncident. A B
(b) Lorsque l’horloge A′ coïncide avec l’horloge B, elles
n’indiquent pas la même heure. L’horloge B est en avance.
(b)
S 8.7 La contraction des Longueurs
O′ Soit une tige AB au repos dans le référentiel S. La distance entre ses extrémités
v est définie comme sa longueur propre L 0 :
A B
Longueur propre
(a) L’observateur O′, de son point de vue, voit défiler la tige devant lui à la
S′ vitesse − v . Il peut mesurer la longueur de cette tige dans son référentiel S′ en
O′ relevant l’intervalle de temps Dt′ entre les instants où A et B défilent devant lui
(figure 8.21). Il obtient
−v (référentiel S′) L = Dx′ = vDt′ (ii)
A B
Puisque Dt′ est le temps propre entre les deux événements (l’observateur O′
(b)
reste au même point dans son référentiel), on peut utiliser l’équation 8.4,
S′ Dt = γ Dt′. Par conséquent, les équations (i) et (ii) donnent
O′
exemple 8.3
Interpréter les résultats de l’exemple 8.2 en considérant Dans le référentiel S′, ce sont les observateurs A et B
la contraction des longueurs du point de vue d’un qui se déplacent à la vitesse de 0,6c. Ainsi, la distance
observateur dans le référentiel S′. de 144 m qui les sépare défilera devant l’observateur A′
en un temps propre
Solution
L 144 m
Les observateurs A et B dans le référentiel S sont au T0 = = = 0, 8 µs
v 1, 8 × 10 8 m/s
repos par rapport à la distance de 180 m qui les sépare :
ils mesurent donc la longueur propre L 0 = 180 m. Dans On obtient le même résultat qu’à l’exemple 8.2.
le référentiel S′, cette longueur apparaîtra contractée ;
On remarque que, dans ce cas particulier, le
d’après l’équation 8.5,
temps propre est mesuré dans le référentiel S′,
L0 180 m tandis que la longueur propre est mesurée dans le réfé-
L = = = 144 m
γ 1, 25 rentiel S.
−v
200 m
exemple 8.4
Un quai a une longueur propre de 200 m. L’extrémité l’autre du quai. Quelle est la vitesse de la locomotive
avant d’une locomotive met 0,5 μs (durée mesurée par par rapport au quai ?
le conducteur du train) pour se déplacer d’un bout à
v/c = 0,9
Figure 8.25
Ces images créées par ordinateur
montrent l’aspect d’un réseau
8.8 L’effet doppLer reLativiste tridimensionnel de tiges et de balles
s’approchant de l’observateur avec des
L’expérience montre que la fréquence de la lumière est affectée si la source vitesses diverses. (a) La vue normale au
s’approche de l’observateur ou s’en éloigne : c’est l’effet Doppler relativiste. Bien repos. (b) Même à 0,5c, les tiges paraissent
que le phénomène observable soit apparenté à l’effet Doppler que nous avons droites. (c) À 0,95c, les tiges paraissent
courbées. (d) À 0,99c, le résultat apparaît
étudié pour les ondes sonores (voir la section 3.3), sa cause est entièrement très déformé. Ces figures ne tiennent pas
différente. Dans l’effet classique, valable pour toutes les ondes mécaniques, la compte des changements de couleurs qui
fréquence observée dépend d’une part de la vitesse de la source et d’autre part seraient produits par l’effet Doppler
de celle de l’observateur. Cela peut s’expliquer par le fait que le son se propage relativiste (voir la section 8.8).
dans un milieu matériel (l’air) et que la vitesse du son est toujours la même par
rapport à ce milieu. Mais dans le cas de la lumière, la vitesse est la même
par rapport à tout observateur, et non par rapport à un milieu matériel. En
conséquence, tout modèle visant à expliquer l’effet Doppler relativiste reposera
uniquement sur la vitesse relative entre la source et l’observateur.
La figure 8.26 représente une source située en O′, l’origine du référentiel S′, qui
S S′
émet de la lumière monochromatique de fréquence f 0 et se déplace à la vitesse y y′
v = v i par rapport au référentiel S. Pour l’observateur O′, le délai entre chaque
front d’onde émis correspond au temps propre Dt′ = T0, qui est la période de
l’onde dans ce référentiel. Si l’un de ces fronts d’onde est émis à l’instant où O′
coïncide avec l’origine O du référentiel S, à quel instant le front d’onde suivant
v
atteint-il le même point ? Autrement dit, quelle période T mesure O ? Parmi les
observateurs liés au référentiel S, considérons un observateur B qui coïncide
c O′
avec O′ lorsque le deuxième front d’onde est émis. S’il mesure l’instant d’émis-
x′
sion du front d’onde, on peut en soustraire par la suite celui mesuré en O lors x
de l’émission du front d’onde précédent. Les observateurs liés au référentiel S O B
d
obtiennent donc un intervalle de temps Dt entre les deux fronts d’onde émis. Il
s’agit d’un temps dilaté Dt = γ Dt′ = γ T0. Pendant cet intervalle de temps, O′
s’est déplacé d’une distance d = vDt = v γ T0. Le second front d’onde doit par- Figure 8.26
courir cette distance avant d’atteindre O, ce qui prend un temps supplémentaire Une source à l’origine du référentiel S′
émet de la lumière vers l’origine du
égal à d/c. Ainsi, le second front d’onde arrive en O après un délai total de
référentiel S.
d v
T = Dt + = γ 1 + T0 (i)
c c
c+v
T = T0 (8.6)
c−v
c+v
Dt1′ = NT0 = 0, 1 Gs ≈ 3, 17 ans Dt1 = NT0 = 0, 2 Gs ≈ 6, 34 ans
c−v
Retour :
c−v
Dt 2′ = NT0 = 0, 1 Gs ≈ 3, 17 ans Dt 2 = NT0 = 0, 05 Gs ≈ 1, 59 an
c+v
Total :
T ′ = 2 NT0 = 0, 2 Gs ≈ 6, 34 ans T = γ ( 2 NT0 ) = 0, 25 Gs ≈ 7, 93 ans
Ainsi, selon la mesure du jumeau T, 7,93 années se sont écoulées, alors que,
selon celle de son frère V, il ne s’est écoulé que 6,34 années, les deux ayant
trouvé que tout était pourtant normal dans leur vie. En somme, aucun des deux
frères n’a changé sa durée de vie telle qu’il la mesure, mais le frère V est, à son
retour, biologiquement plus jeune de 7,93 − 6,34 = 1,59 année. Quelle que soit
la durée du voyage, on observe toujours une différence d’âge : durant l’aller,
En fait, il n’y a symétrie que durant l’une ou l’autre des moitiés du voyage, pen-
dant laquelle les référentiels se déplacent l’un par rapport à l’autre à une vitesse
constante. Pendant l’un ou l’autre de ces tronçons du voyage, chacun des deux
jumeaux pourrait comparer son horloge avec des horloges liées à l’autre référen-
tiel, qui défileraient donc devant lui (on imagine, conformément à la définition
de la figure 8.9, p. 346, que chacun des jumeaux est assisté par un grand nombre
d’observateurs situés dans le même référentiel que lui et tous munis d’une hor-
loge). Chacun des jumeaux aurait alors raison de dire que le temps dans l’autre
référentiel s’écoule moins vite que dans le sien. Par contre, ce ne sont jamais les
deux mêmes horloges qui sont comparées côte à côte ! Tant que deux horloges
ne sont pas situées au même point de l’espace, il n’est pas possible de les com-
parer, car leur simultanéité est relative au référentiel (voir la section 8.5).
Pour que deux horloges puissent être comparées, le jumeau V doit faire demi-
tour. Ce faisant, il accélère et passe donc d’un référentiel d’inertie à un autre, ce
qui brise la symétrie. En effet, c’est V qui est soumis aux forces créées par la mise
à feu des fusées, alors qu’il ne se passe rien pour T. Le calcul fait par T dans
son propre référentiel pendant la phase d’accélération de V entraîne une correc-
tion du temps calculé plus haut, mais ne modifie pas la conclusion générale selon
laquelle T a plus vieilli que V. Pour résoudre complètement le paradoxe, il
faudrait démontrer que V est d’accord avec le calcul de T pendant la période
d’accélération. Cela fait appel à la théorie de la relativité générale, qui porte
sur les référentiels accélérés. Un calcul détaillé confirme le raisonnement qui
précède.
exemple 8.6
On suppose que le jumeau T émet des fronts d’onde de c+v
période T0 = 5 μs, le voyage du jumeau V étant encore t ′ = T0 = 10 µs
c−v
divisé en deux parties égales de 0,1 Gs selon sa propre
horloge. Montrer que V reçoit : (a) 1 × 1013 fronts d’onde En 0,1 Gs, il y a donc 1 × 1013 fronts d’onde.
pendant l’aller ; (b) 4 × 1013 fronts d’onde pendant le (b) Au retour, la période mesurée est
trajet du retour.
c−v
t ′ = T0 = 2, 5 µs
Solution c+v
(a) À l’aller, la période mesurée est En 0,1 Gs, il y a donc 4 × 1013 fronts d’onde.
exemple 8.7
À partir de la transformation de Lorentz, établir les Dt = γ Dt′
équations : (a) de dilatation du temps ; (b) de contraction (b) Considérons une tige de longueur Dx′ dans son réfé-
des longueurs. rentiel propre S′. Des observateurs liés à S relèvent les
positions de ses extrémités au même instant, donc Dt = 0.
Solution
Si l’on applique l’équation 8.9 aux coordonnées de
(a) Considérons une horloge au repos dans le référen- chacun des deux événements « extrémité coïncide avec
tiel S′. Soit Dt′, l’intervalle de temps entre deux événe- observateur » et qu’on soustrait les deux équations obte-
ments, que nous appellerons « tic » et « tac ». Les nues, les termes en t s’annulent donc. Ainsi, on obtient
équations de la transformation de Lorentz s’appliquent
1
individuellement aux coordonnées de chacun de ces x = x′
deux événements. Puisque les événements se produisent γ
au même endroit dans S′, on a Dx′ = 0. Si l’on applique On remarque que ni la dilatation du temps ni la contrac-
l’équation 8.12 aux coordonnées de chacun des deux tion des longueurs ne dépendent du signe devant v,
événements et qu’on soustrait les deux équations obte- donc du sens de v, ce qui illustre bien la réciprocité de
nues, les termes en x′ s’annulent donc. Ainsi, on obtient ces deux phénomènes.
8.11 La formuLation de La
transformation de Lorentz
On peut établir les équations de la transformation de Lorentz en partant de l’un
S S′
y y′ ou l’autre des postulats. Nous allons partir du principe de la constance
de la
vitesse de la lumière. Le référentiel S′ se déplace à la vitesse v = v i par rapport
v au référentiel S. Lorsque les origines O et O′ coïncident, une source de lumière
c située en x = x′ = 0 est activée et nous suivons le front d’onde initial voyageant
x′ vers la droite. D’après le deuxième postulat, la vitesse de la lumière est la même
x dans les deux référentiels et la position du front d’onde à un instant ultérieur,
représentée à la figure 8.29, est donnée, dans chacun des référentiels respecti-
x′ vement, par
x
x = ct x′ = ct′ (i)
Figure 8.29
Selon le deuxième postulat, une impulsion Quelles que soient les équations de transformation que nous cherchons, on peut
de lumière se déplace à la vitesse c par supposer que celle pour la coordonnée de position aura nécessairement la
rapport à S et à S′,
qui est en mouvement forme
à la vitesse v = v i par rapport à S.
x′ = Ax + Bt
(En effet, on peut justifier l’emploi de termes uniquement du premier ordre en x
et t si on suppose que tous les points de l’espace sont équivalents. Nous ne
exemple 8.10
Deux fusées, A et B, s’approchent l’une de l’autre à et de référentiels. On suppose que la situation décrite à
des vitesses de 0,995c par rapport au référentiel de la la figure 8.31 se produit selon un axe des x orienté vers
Terre (T), comme le montre la figure 8.31. Quelle est la droite. La fusée A est la particule, et on cherche
la vitesse de A par rapport à B ? sa vitesse par rapport à la fusée B, qui agit comme
référentiel S. La Terre correspond au référentiel S′.
vATx + vTBx
Figure 8.31
vABx = (8.18)
1 + vATx vTBx /c 2
Deux fusées se dirigent l’une vers l’autre à la même vitesse
0, 995c + 0, 995c
par rapport à la Terre. =
1 + 0, 9952
Solution On trouve vABx = 0,999 987c. La vitesse d’une fusée par
Pour utiliser correctement l’équation 8.17, on doit rapport à l’autre est inférieure à c et non pas égale à
d’abord déterminer ce qui tient lieu de particule 1,99c, comme le prévoit la théorie5classique.
Le fermier ferme le portail avant (AV) et le portail arrière (AR) à tAV = tAR = 0.
À cet instant, on suppose que la pointe B′ de la perche coïncide avec le portail
arrière (figure 8.32b). Dans le référentiel S, la perche a une longueur de 3L 0/5.
L’extrémité arrière A′ de la perche doit donc avoir coïncidé avec le portail avant
à un instant antérieur t = −(2L 0/5)/v = −L 0/2c (figure 8.32a). C’est pourquoi le
fermier dit que la perche est à l’intérieur de la grange.
Dans le référentiel S′, les portails ne se ferment pas simultanément. Les ins-
′ et t AR
tants t AV ′ correspondant à la fermeture des portails AV et AR sont liés
par l’équation 8.10 :
v( xAR − xAV )
t AR ′ = γ (t AR − t AV ) −
′ − t AV
c2
où tAR = tAV = 0 et xAR − xAV = L 0. Pour des raisons pratiques, nous allons
′ = 0
supposer que le portail AR se ferme à l’instant zéro ; on a donc t AR
(figure 8.33a). L’équation précédente devient
γ vL0 4 L0
′ =
t AV 2
=
c 3c
Ainsi, dans le référentiel S′, le portail AV se ferme après le portail AR
(figure 8.33b).
A′ −v B′ −v A′ B′
Nous ne présenterons pas ici les détails de ce calcul, mais précisons qu’il aboutit
à un résultat troublant : il est impossible d’obtenir l’équation (ii) à partir de
l’équation (i) si on considère que les masses m1 et m2 sont des constantes. Ainsi,
pour que le principe de conservation de la quantité de mouvement soit respecté,
il faut accepter que la masse d’un objet soit elle aussi une grandeur relative à
l’observateur, comme c’était le cas pour le temps ou les longueurs. Dans un
référentiel où une particule a une vitesse de module v, le module de la quantité
de mouvement de la particule demeure
Quantité de mouvement
p = mv (8.19)
Masse relativiste
m0
m = γ m0 = (8.20)
1 − v2 /c 2
exemple 8.11
Dans certains accélérateurs de particules, comme celui 1 1
γ = = ≈≈ 400
400
du Fermilab, on procure à des protons une vitesse pou- 1 − v2 /c 2 1 − ( 0, 999 997c )2 /c 2
vant atteindre 0,999 997c. Calculer la masse d’un proton
voyageant à cette vitesse pour un observateur immobile La mesure de la masse du proton en mouvement cor-
dans le laboratoire. Exprimer le résultat par rapport à respond donc à m = γ m 0 = 400m 0. Ce résultat étonnant
la masse au repos du proton. a amené l’invention du synchrotron, un accélérateur
de particules dans lequel on synchronise la valeur du
Solution champ magnétique déviateur avec l’augmentation de la
Il suffit de calculer le facteur γ associé à v = 0,999 997c : masse des particules (voir la section 8.7 du tome 2).
L’équivalence masse-énergie
Selon le principe de conservation de la quantité de mouvement, une arme à feu
qui tire une balle doit subir un recul puisque la balle acquiert une quantité de
mouvement. L’expérience montre qu’une source qui émet un flash lumineux
subit elle aussi un (léger) recul puisque la lumière transporte une quantité de
mouvement (voir la section 13.5 du tome 2). Pourtant, si on considère un sys-
tème isolé au repos dans un référentiel inertiel, le centre de masse de ce système
ne peut pas se mettre en mouvement sans que le système subisse une force
extérieure. À partir de ce raisonnement, que nous détaillerons plus loin, Einstein
montra l’équivalence du transfert de masse et d’un transfert d’énergie lumi-
neuse. Il en tira une conclusion remarquable :
Si un corps libère la quantité d’énergie DE sous forme de rayonnement,
sa masse diminue de DE/c 2 […] La masse d’un corps est une mesure de
l’énergie qu’il contient.
K = E − m 0 c 2 = m 0 c 2(γ − 1) (8.22)
Lorsque v tend vers c, le facteur γ tend vers l’infini ; par conséquent, l’énergie
cinétique tend aussi vers l’infini. Mais comme cette valeur impliquerait qu’une
quantité infinie de travail soit fournie, on prédit encore une fois qu’il est impos-
sible d’accélérer jusqu’à la vitesse de la lumière tout objet qui possède une
masse au repos.
L’équation 8.22 semble contredire radicalement la mécanique classique, mais
il ne s’agit au fond que d’un ajustement quand la vitesse est très élevée. Pour
les vitesses de faibles modules (v/c = 1), on peut utiliser le développement en
1 3
série binomial γ ≈ 1 + (v/c)2 + (v/c)3 + …, et l’énergie cinétique prend alors
2 8
la forme
1 v 2 3 v 4
K = m0 c 2 + + …
2 c
8 c
1
≈ m0 v 2
2
En somme, pour ces faibles modules de la vitesse, l’énergie cinétique est prati-
1
quement égale au premier terme, m 0v2 , qui est l’énergie cinétique classique de
2
la particule. Les autres termes peuvent effectivement être considérés comme
des corrections à cette expression.
E 2 = p2 c 2 + m20 c 4 (8.23)
Pour les particules dont la masse au repos est nulle, le second terme disparaît.
Il reste alors E = pc, relation valable pour une impulsion de lumière contenant
l’énergie E. Notez que cette relation est identique à la relation p = E/c obtenue
au chapitre 13 du tome 2. Si E m 0 c 2 , alors E ≈ pc pour une particule dont la
vitesse est voisine de la vitesse de la lumière.
exemple 8.12
Un électron a une énergie cinétique de 2 MeV. Trouver : p2 c 2 = ( E 2 − m20 c 4 )
(a) son énergie relativiste totale ; (b) le module de sa = (1, 61 × 10−25 J 2 ) − ( 6, 72 × 10−27 J 2 )
quantité de mouvement ; (c) le module de sa vitesse. = 1, 54 × 10−25 J 2
Rappelons que 1 eV = 1,6 × 10−19 J.
Donc, p = 2,27 × 10−21 kg·m/s.
Solution
On peut aussi utiliser K pour isoler v dans l’équa-
(a) L’énergie au repos de l’électron est tion 8.22, puis calculer p avec l’équation 8.19, mais
E0 = m0 c 2 = ( 9, 11 × 10−31 kg)( 3 × 10 8 m/s)2 cette voie plus longue ne présente de l’intérêt que dans
le contexte où l’on souhaite aussi connaître v.
= 8, 20 × 10 −14 J = 0, 511 MeV
L’énergie relativiste totale est (c) En comparant E = γ m 0 c 2 = 2,51 MeV avec
m 0 c 2 = 0,511 MeV, on voit que γ = 4,91. À partir de
E = K + m 0 c 2 = 2,51 MeV = 4,02 × 10−13 J l’équation 8.3, on isole v/c = 0,98, ou v = 0,98c. Cette
(b) Le module de la quantité de mouvement est donné vitesse aurait aussi pu s’obtenir en utilisant la valeur
par l’équation 8.23 : de p obtenue en (b).
RÉSUMÉ
Les deux postulats de la relativité restreinte sont :
1. Toutes les lois de la physique sont valables dans tous les référentiels d’inertie.
2. La vitesse de la lumière dans le vide est la même dans tous les référentiels
d’inertie. Elle ne dépend pas du mouvement de la source ou de l’observateur.
résumé 373
L’intervalle de temps T0 séparant deux événements enregistré par une même
horloge au repos dans un référentiel est appelé temps propre. Dans ce réfé-
rentiel, les deux événements ont lieu au même point (situé près de l’horloge).
L’intervalle de temps T séparant les deux mêmes événements et enregistré
par deux horloges distinctes A et B dans un autre référentiel est supérieur au
temps propre :
T = γ T0 (8.4)
où
1
γ = (8.3)
1 − v2 /c 2
Cet effet porte le nom de dilatation du temps.
La longueur L 0 d’une tige dans le référentiel où elle est au repos est sa longueur
propre. Sa longueur L mesurée par un observateur en mouvement par rapport
à la tige est plus petite :
1
L = L0 (8.5)
γ
Cet effet porte le nom de contraction des longueurs.
Le module de la quantité de mouvement p d’une particule se déplaçant à la
vitesse v est
p = mv (8.19)
où la masse relativiste
m0
m = γ m0 = (8.20)
1 − v2/c 2
m 0 étant la masse au repos.
L’énergie relativiste totale E de la particule est
E = mc 2 (8.21)
Cette équation exprime l’équivalence entre la masse et l’énergie. L’énergie ciné-
tique d’une particule est
K = E − m 0 c 2 = m 0 c 2(γ − 1) (8.22)
L’énergie relativiste totale et la quantité de mouvement sont liées par la
relation
E 2 = p2 c 2 + m02 c4 (8.23)
TerMeS iMporTanTS
contraction des longueurs (p. 354) observateur (p. 346)
covariant (adj.) (p. 342) principe de la constance de la vitesse de la lumière (p. 343)
dilatation du temps (p. 351) principe de la relativité (p. 343)
équivalence masse-énergie (p. 370) référentiel (p. 341)
éther (p. 338) référentiel d’inertie (p. 341)
événement (p. 346) référentiel propre (p. 346)
invariant (p. 341) relativité restreinte (p. 343)
longueur propre (p. 354) temps propre (p. 350)
masse au repos (p. 368) transformation de Galilée (p. 342)
masse relativiste (p. 368) vitesse limite (p. 369)
Q1. Serait-il utile de refaire l’expérience de Michelson- seraient modifiés si la vitesse de la lumière n’était
Morley à des moments différents de l’année ? que de 30 m/s.
Si oui, expliquez pourquoi. Q9. Pourquoi n’est-il pas possible pour un électron ou
Q2. Certaines des relations de la transformation de un proton de voyager à la vitesse de la lumière ?
Galilée demeurent-elles applicables dans le Q10. L’espérance de vie d’un être humain est de 71,5 ans.
contexte de la relativité restreinte ? Cela signifie-t-il qu’un être humain peut s’éloi-
Q3. Quel aspect du principe de la relativité d’Einstein gner de la Terre jusqu’à une distance maximale
est irréconciliable avec la transformation de voisine de 71,5 années-lumière ? (L’année-lumière
Galilée ? est la distance parcourue par la lumière en une
année.)
Q4. Deux événements se produisent au même point
mais à des instants différents dans un référentiel Q11. En principe, serait-il possible qu’au retour d’un
d’inertie. Ces deux événements peuvent-ils être voyage intergalactique des parents soient plus
simultanés dans un autre référentiel en mouvement jeunes que leurs enfants restés à la maison ?
à vitesse constante par rapport au premier ? Q12. À votre avis, la notion de corps parfaitement
rigide est-elle valable en relativité restreinte ?
Q5. Au cours d’une conversation téléphonique trans-
Justifiez votre réponse.
atlantique, un des interlocuteurs déclare qu’il est
15 heures et l’autre lui répond qu’il est 19 heures. Q13. En quoi l’effet Doppler pour les ondes sonores
Est-ce un exemple d’absence de synchronisation est-il similaire à l’effet Doppler pour la lumière ?
des horloges ? En quoi est-il différent ?
Q6. Reformulez la phrase « Des tiges en mouvement Q14. Est-il possible pour une personne d’avancer
paraissent contractées » de manière à éviter tout de 200 ans dans le futur ? Si oui, cette personne
malentendu. pourrait-elle revenir raconter à ses amis ce qui a
été découvert entre-temps ?
Q7. On dit parfois que « des horloges en mouvement
retardent ». Que leur arrive-t-il ? Q15. Dans quelle condition l’équation p = E/c est-elle
valable pour un électron ou un proton ?
Q8. Dans son livre intitulé Monsieur Tompkins au
Q16. L’énergie cinétique d’une particule peut-elle
pays des merveilles, George Gamow explore les 1
s’écrire K = m 0 c 2 ?
conséquences d’une réduction sensible, mais 2
hypothétique, de la vitesse de la lumière. Énumé- Q17. Vrai ou faux ? Selon la théorie de la relativité res-
rez quelques événements de tous les jours qui treinte, le module de la quantité de mouvement
questions 375
d’une particule peut tendre vers la valeur p = m 0 c, selon la relativité restreinte, sont : (a) relatives,
mais ne peut pas lui être égal. c’est-à-dire qu’elles ont une valeur qui dépend
Q18. Vous entendez vos amis dire que, selon la théorie du référentiel ; (b) invariantes, c’est-à-dire qu’elles
d’Einstein, « tout est relatif ». Pour les convaincre ont la même valeur dans tous les référentiels
du contraire, faites une liste de grandeurs qui, d’inertie.
Sauf indication contraire, dans les exercices et les pro- E7. (I) À quelle vitesse doit se déplacer une horloge par
blèmes qui suivent, pour ne pas alourdir le texte, on utili- rapport au référentiel S pour retarder d’une seconde
par an mesurée dans S ? (Utilisez le résultat de
sera le terme « vitesse » pour désigner le vecteur vitesse v,
le module de la vitesse v ou la composante de la vitesse le l’exercice E2.)
long de l’axe du mouvement vx , selon le contexte.
E8. (II) La durée de vie moyenne des muons
au repos est de 2,2 μs. À quelle vitesse par rapport
8.6 et 8.7 Dilatation du temps, au référentiel S vont-ils parcourir une distance de
contraction des longueurs 400 m (mesurée dans S) avant de se désintégrer ?
E1. (I) Un mètre de couturier, en bois, mesure 80 cm E9. (I) Un train roulant à 0,8c met 5 μs pour passer
lorsqu’il est en mouvement. Quelle est sa vitesse ? devant un observateur qui se tient sur le quai.
E2. (I) Utilisez le développement du binôme et son (a) Quel est l’intervalle de temps mesuré dans le
approximation (1 + x)n ≈ 1 + nx, pour x = 1, afin de référentiel lié au train ? Quelle est la longueur du
démontrer que, lorsque v = c : (a) γ ≈ 1 + v 2 /2c 2 ; train mesurée par un observateur : (b) dans le train ;
(b) 1/γ ≈ 1 − v 2/2c 2 . (c) Pour quelle valeur de v la dif- (c) sur le quai ?
férence entre γ et l’approximation calculée en (a) est-
E10. (I) On fait voler une horloge atomique à 400 m/s
elle de 0,001γ ? (d) Tracez le graphique de l’approxi-
entre deux points distants de 200 km à la surface de
mation pour γ obtenue en (a) et de la valeur exacte
la Terre. Quel est l’écart entre l’heure qu’elle indique
de γ . À quel moment les deux courbes se séparent-
et l’heure affichée par des horloges restées au sol,
elles de façon notable ?
sachant qu’elles étaient initialement synchronisées ?
E3. (I) Une tige se déplaçant à la vitesse de 0,6c par rap- (Utilisez le résultat de l’exercice E2.)
port au référentiel du laboratoire a une longueur de
1,2 m lorsqu’on la mesure dans ce référentiel. Quelle E11. (I) À quelle vitesse doit se déplacer une horloge
est la longueur propre de la tige ? pour que sa cadence mesurée par un observateur au
repos corresponde à 50 % de la cadence mesurée
E4. (I) Une étoile est à 10 années-lumière (a.l.) de la
dans le référentiel où elle est immobile ?
Terre. Quelle doit être la vitesse d’une fusée par rap-
port à un référentiel d’inertie fixé à la Terre pour que E12. (II) L’étoile la plus proche, Alpha du
la distance mesurée dans le référentiel lié à la fusée Centaure, est située à 4,2 a.l. de la Terre. Si un vais-
soit égale à 3 a.l. ? (L’année-lumière est égale à la seau spatial voyage à la vitesse de 0,98c, combien de
distance parcourue par la lumière en une année : temps dure le parcours pour : (a) les astronautes ;
1 a.l. = 9,4607 × 1015 m.) (b) des observateurs liés au référentiel de la Terre ou
E5. (I) Utilisez les résultats de l’exercice E2 pour v = c de l’étoile ? (c) Quelle est la distance entre la Terre
afin d’établir une expression pour : (a) (T − T0)/T0, et l’étoile pour un observateur dans le référentiel du
où T = γ T0 ; (b) (L − L 0)/L 0, où L = L 0/γ . vaisseau spatial ?
E6. (I) Une horloge voyage à vitesse constante par rap- E13. (II) Le vaisseau spatial B dépasse le vaisseau A à
port au référentiel d’inertie S pendant une année une vitesse relative de 0,2c. Des observateurs dans
mesurée dans son référentiel propre. De combien A mesurent la longueur de B et trouvent 150 m.
retarde-t-elle après ce délai par rapport aux horloges (a) Quelle est la longueur propre de B ? Calculez le
dans S si elle se déplace à : (a) 0,1c ; (b) 0,998c ? (On temps que met B pour passer devant un point donné
suppose que toutes les horloges sont synchronisées sur A en supposant que ce temps est mesuré par un
au départ.) observateur : (b) dans A ; (c) dans B.
exercices 377
Quelle est la distance parcourue par le vaisseau 8.12 Addition relativiste des vitesses
entre deux éclairs mesurée dans le référentiel lié à
E38. (I) Deux protons ayant chacun une vitesse
la Terre ?
de 0,960c par rapport au laboratoire s’approchent
E32. (II) Une locomotive (référentiel S′) de longueur l’un de l’autre. Quelle est leur vitesse relative ?
propre 32 m se déplace à 0,6c par rapport à un quai E39. (I) Dans le référentiel lié à la Terre, le vaisseau
(référentiel S). À t = t′ = 0, deux impulsions lumi- spatial A poursuit le vaisseau B à 0,8c, alors que la
neuses sont émises dans des sens opposés à partir du vitesse de B est de 0,6c. Quelle est la vitesse de A par
centre de la locomotive (figure 8.38). À quels ins- rapport à B ?
tants les impulsions atteignent-elles les extrémités A′
et B′ de la locomotive : (a) dans le référentiel S′ ; E40. (I) Un vaisseau spatial se déplaçant à 0,7c par rap-
(b) dans le référentiel S ? port à la Terre envoie un missile à 0,1c par rapport à
lui-même. Quelle est la vitesse du missile par rap-
port à la Terre si celui-ci est lancé : (a) vers l’avant ;
(b) vers l’arrière ?
v
A′ B′ E41. (II) Par rapport à la Terre, un vaisseau
spatial A se déplace à 0,6c et poursuit un vaisseau B,
qui a une vitesse de 0,8c. Le vaisseau A envoie un
t = t′ = 0 missile à 0,3c par rapport à lui-même. (a) Le missile
Figure 8.38 touche-t-il B ? (b) Si la réponse à la question (a)
Exercice 32. est négative, quelle devrait être la vitesse minimale
du missile par rapport au vaisseau A pour qu’il
E33. (II) Lorsqu’elle se trouve à x = 10 8 m dans le réfé- touche B ?
rentiel S lié à la Terre, une fusée (référentiel S′)
E42. (II) Deux fusées se dirigent l’une vers l’autre avec
voyageant à 0,8c vers la Terre émet un éclair. Dès sa
une vitesse de même module mesurée par rapport
réception, l’éclair est renvoyé vers la fusée. Combien
à la Terre. Quelle est cette vitesse si leur vitesse
de temps met-il pour rejoindre la fusée, le temps
relative est de 0,5c ?
étant mesuré dans le référentiel lié à la Terre ?
E34. (II) Deux événements se produisent dans le référen-
8.14 Quantité de mouvement et énergie
tiel d’inertie S : un éclair rouge est émis à x = 0 et
t = 0 et un éclair vert se produit en x = 6 × 10 4 m E43. (I) La puissance rayonnée par le Soleil cor-
à t = 0,16 ms. Un vaisseau spatial (référentiel S′) se respond à 3,9 × 10 26 W. Sa masse est de 2 × 1030 kg.
déplace dans le sens des x positifs. (a) À quelle (a) De combien sa masse décroît-elle en une seconde ?
vitesse du vaisseau les éclairs se produisent-ils simul- (b) Si ce taux était constant, quelle serait la durée de
tanément dans son référentiel ? (b) Quel serait l’effet vie du Soleil ?
produit si la vitesse était supérieure à celle trouvée E44. (I) Quel est le module de la quantité de mouvement
en (a) ? d’un proton animé d’une vitesse de 0,998c ?
E35. (II) Un éclair rouge et un éclair vert se produisent E45. (I) Que vaut v/c pour un électron dont l’énergie ciné-
simultanément dans le référentiel S. L’éclair rouge tique est de : (a) 10 4 eV dans un tube de téléviseur ;
est émis à l’origine et l’éclair vert, à 240 m. Le réfé- (b) 10 7 eV dans le tube de l’accélérateur linéaire de
rentiel S′ se déplace à 0,995c dans le sens des x posi- Stanford ?
tifs. Trouvez l’intervalle de temps et l’intervalle
E46. (I) Un électron se déplace à 0,998c. Trouvez : (a) son
d’espace entre les éclairs que l’on mesure dans S′.
énergie cinétique en électronvolts ; (b) le module de
E36. (II) L’intervalle d’espace-temps Ds entre deux événe- sa quantité de mouvement.
ments est défini par l’équation E47. (I) Calculez, en électronvolts, l’énergie nécessaire
(Ds)2 = c 2(Dt)2 − (Dx)2 − (Dy)2 − (Dz)2 pour accélérer un électron : (a) de 0,6c à 0,8c ; (b) de
Montrez que cet intervalle d’espace-temps est un 0,995c à 0,998c.
invariant, c’est-à-dire que (Ds′)2 = (Ds)2 . E48. (I) Trouvez la vitesse d’une particule dont l’énergie
E37. (II) Un détecteur (référentiel S′) s’éloigne de l’ori- cinétique est égale à : (a) son énergie au repos ;
gine du référentiel S à la vitesse v dans le sens des x (b) onze fois son énergie au repos.
positifs. Lorsqu’il se trouve à une distance x = L de E49. (II) La Terre reçoit 1 kW/m 2 d’énergie de rayonne-
l’origine de S, un éclair est émis à l’origine. Combien ment provenant du Soleil. Combien de poids, en
de temps met l’éclair pour arriver jusqu’au détecteur théorie, pourrait prendre la biomasse absorbant
selon des observateurs : (a) dans S ; (b) dans S′ ? la lumière solaire pendant toute une année ? (On
eXerCiCeS SuppLéMenTaireS
Sauf indication contraire, dans les exercices et les pro- 8.12 addition relativiste des vitesses
blèmes qui suivent, pour ne pas alourdir le texte, on utili-
E64. (II) Deux trains ayant chacun une longueur propre
sera le terme « vitesse » pour désigner le vecteur vitesse v,
de 1 km voyagent l’un vers l’autre à la même vitesse
le module de la vitesse v ou la composante de la vitesse le
de 0,65c par rapport à un observateur immobile.
long de l’axe du mouvement vx , selon le contexte.
(a) Quelle est la longueur d’un train pour un obser-
8.6 et 8.7 Dilatation du temps, vateur situé dans l’autre train ? (b) Combien de
temps prend un des trains, selon un observateur
contraction des longueurs dans ce train, à passer devant un certain point de
E61. (I) Un train a une longueur propre de 1,2 km et une l’autre train ?
vitesse de 0,7c par rapport à un quai. (a) Quelle est E65. (II) Un train a une vitesse de 0,4c par rapport au sol.
la longueur du train pour un observateur sur le Un observateur au sol observe qu’un projectile est
quai ? Combien de temps ce train prend-il à passer lancé à 0,6c du train vers une cible située à 10 km à
devant un point sur le quai : (b) selon un observateur l’avant du train. Combien de temps le projectile
sur le quai ; (c) selon un observateur dans le train ? prend-il à atteindre sa cible : (a) selon un observateur
E62. (II) Deux vaisseaux spatiaux, A et B, ont la même au sol ; (b) dans le référentiel fixé au projectile ?
longueur propre de 240 m et voyagent l’un vers Négligez la gravité.
l’autre. Un observateur à bord de A mesure le temps E66. (II) Dans l’exercice précédent, combien de temps le
que prend le vaisseau B à passer devant lui, soit projectile prend-il à atteindre sa cible dans le réfé-
2,76 μs. Quelle est la vitesse relative des vaisseaux ? rentiel fixé au train ? (Indice : Choisissez adéquate-
E63. (II) Un train de 800 m de longueur au repos ment la position de l’observateur !)
s’approche d’un quai de 1 km de long à une vitesse
de 0,6c. L’avant du train passe devant l’extrémité
gauche du quai à t = 0 dans le référentiel du quai. À 8.14 Quantité de mouvement et énergie
quel moment l’arrière du train atteint-il l’extrémité E67. (I) Exprimez la variation d’énergie d’un objet pas-
droite du quai dans le référentiel du quai ? sant de 0,8c à 0,9c comme un multiple de l’énergie
Sauf indication contraire, dans les problèmes qui suivent, P7. (I) (a) Un faisceau lumineux se propage en faisant
pour ne pas alourdir le texte, on utilisera le terme « vitesse » un angle θ ′ avec l’axe des x′ positifs du référentiel S′,
pour désigner le vecteur vitesse v, le module de la vitesse v qui se déplace à la vitesse v dans le sens des x posi-
ou la composante de la vitesse le long de l’axe du mouve- tifs du référentiel S. Si θ est l’angle mesuré par rap-
ment vx , selon le contexte. port à l’axe des x dans S, montrez que
P1. (I) Utilisez p = γ m 0v et E = γ m 0 c 2 pour démontrer cos θ ′ + β
cos θ =
que E 2 = p2 c 2 + m02 c4. 1 + β cos θ ′
P2. (I) Une où β = v/c. (Indice : Utilisez la transformation de
particule n’est soumise qu’à une force cons- Lorentz et notez que cos θ = (1/c) dx/dt.) (b) Sachant
tante F dans le sens de son mouvement. En partant
de l’expression F = dp/dt, montrez que son accéléra- que β = 0,9, tracez le graphique de θ en fonction
tion est dv/dt = F/γ 3 m 0. On voit ainsi que l’accélé- de θ ′ pour θ ′ variant de 0° à 90°. Pourquoi cet effet
ration décroît au fur et à mesure que v augmente. est-il appelé effet projecteur ?
P3. (I) Démontrez l’expression suivante donnant le P8. (I) Le référentiel S′ se déplace à la vitesse v dans le
module de la quantité de mouvement p en fonction sens des x positifs du référentiel S. La vitesse d’une
de l’énoncé classique de l’énergie cinétique K pour particule est u dans le référentiel S et u′ dans le réfé-
une particule dont la masse au repos est m 0 : rentiel S′. Montrez que les composantes selon y de la
vitesse sont liées par
K 2
p= 2 m0 K + u′y
c uy =
γ (1 + vx u′x /c 2 )
P4. (I) La lumière se propage à la vitesse c/n dans un
milieu d’indice de réfraction n. Montrez que si la Une relation similaire existe pour la composante
lumière se propage vers l’aval dans un cours d’eau en z.
coulant à la vitesse v par rapport au laboratoire, la P9. (I) Le nombre N de muons restants à l’instant t est
vitesse de la lumière par rapport au laboratoire est donné par N = N0 e−t/τ , où τ = 2,2 μs est la durée de
(c/n)[(1 + nv/c)/(1 + v/nc)]. vie moyenne dans le référentiel propre et N 0 est le
P5. (I) Un électron a une vitesse de 0,9995c. À quelle nombre à t = 0. On suppose que N0 = 1000 et que
vitesse un proton aurait-il : (a) une quantité de mou- les muons ont une vitesse v = 0,98c par rapport à la
vement de même module ; (b) la même énergie Terre. Une fois qu’ils ont parcouru 3 km par rapport
cinétique ? au référentiel lié à la Terre, quel est le nombre de
muons restants : (a) mesuré dans le référentiel des
P6. (I) Un vaisseau spatial (référentiel S′) de 100 m de
muons ; (b) mesuré dans le référentiel lié à la Terre ?
long se déplace à 0,995c dans le sens des x positifs du
référentiel S. Il est muni d’une source lumineuse P10. (I) Une onde dans un référentiel reste une onde
à son extrémité arrière et d’un miroir à l’avant. Un dans un autre référentiel. Pour tous les observateurs,
éclair est émis à t = t′ = 0, lorsque l’arrière coïncide une crête est une crête, un creux est un creux, et
avec l’origine du référentiel S. À quel instant l’impul- ainsi de suite. Autrement dit, la phase d’une onde est
sion réfléchie atteint-elle l’arrière : (a) dans le réfé- un invariant. Supposons que la fonction d’onde
rentiel du vaisseau ; (b) dans le référentiel S ? (c) En s’écrit y = A sin(kx − ω t) dans le référentiel S et
quel point du référentiel S l’impulsion atteint-elle y′ = A sin(k′x′ − ω′t′) dans le référentiel S′. Le réfé-
l’extrémité arrière ? rentiel S′ se déplace à la vitesse v dans le sens des x
probLèmes 381
chapitre 9
Les débuts de La théorie quantique
SOMMAIRE
9.1 La spectroscopie 9.6 Les modèles atomiques classiques
9.2 Le rayonnement du corps noir 9.7 Le modèle de Bohr pour l’atome
à un seul électron
9.3 L’effet photoélectrique
9.8 La dualité onde-particule de la lumière
9.4 L’effet Compton
9.9 Le principe de correspondance de Bohr
9.5 Les spectres de raies
Les ampoules incandescentes émettent de la lumière en raison
de la température élevée de leurs filaments. Les tubes au néon,
eux, émettent de la lumière tout en restant bien plus froids,
par un processus complètement différent. Chacun de ces deux
phénomènes est inexplicable du point de vue de la physique
classique. Ces limites entraînèrent la naissance de la physique
quantique, au cours d’une révolution dont nous découvrirons
les premiers rebondissements dans ce chapitre.
La physique du XXe siècle fut marquée par une remise en question radicale de
la physique classique, c’est-à-dire de la mécanique newtonienne et du modèle
électromagnétique de la lumière. Au chapitre précédent, nous avons vu un pre-
mier volet de cette remise en question : la théorie classique ne convient pas
quand il s’agit de décrire des particules se déplaçant à grande vitesse. Nous
allons maintenant voir qu’elle ne permet pas non plus d’expliquer le spectre de
la lumière émise par la matière ni d’obtenir une représentation satisfaisante de
la structure des atomes. La théorie quantique, formulée principalement entre
1900 et 1930 pour remédier à ces difficultés, constitue l’essentiel de la révolu-
tion qui ébranla la physique classique au XXe siècle.
La théorie quantique connut un début marqué par une série de tâtonnements.
Dans cet ouvrage, nous allons distinguer la vieille théorie quantique, qui fait
l’objet de ce chapitre, et la mécanique quantique, qui est la forme définitive et
cohérente de la théorie, que nous étudierons aux chapitres 10 et 11.
Ce qui caractérise la physique quantique est la présence de grandeurs quanti-
fiées, c’est-à-dire de grandeurs physiques ne pouvant prendre que certaines
valeurs discrètes. Ces dernières sont souvent des multiples entiers d’un quantum
élémentaire. Certes, la physique classique prévoyait déjà des grandeurs quanti-
fiées. Par exemple, la charge portée par un objet doit être un multiple du quan-
tum e. Toutefois, ce sont des grandeurs qui pouvaient classiquement prendre
n’importe quelle valeur qui deviendront quantifiées dans le cadre quantique.
C’est l’étude de deux phénomènes qui entraîna la naissance de ce nouveau
concept de quantification : le rayonnement qu’émettent les corps denses lors-
qu’ils sont chauffés et l’éjection d’électrons hors d’une surface lorsqu’elle est
illuminée (appelée effet photoélectrique). Ces phénomènes ne pouvaient
s’expliquer que si l’on postulait que l’énergie est quantifiée. Nous les étudierons
aux sections 9.2 et 9.3.
En cours de route, ce sont d’autres grandeurs physiques dont on postula la
quantification : en 1913, Niels Bohr (1885-1962) construisit un modèle atomique
dans lequel le moment cinétique de l’électron dans un atome était quantifié, ce
qui permettait de prédire correctement le spectre émis par l’hydrogène. Il sera
question de ce modèle à la section 9.7.
9.1 La spectroscopie
Alors qu’il a été question jusqu’ici de propagation de la lumière, nous allons
maintenant nous intéresser à la façon dont la lumière est émise ou absorbée par
les objets. Par exemple, une pomme rouge nous paraît rouge, car elle absorbe
les composantes bleue et verte de la lumière blanche incidente et elle en réflé-
chit le rouge. D’autres objets émettent de la lumière ; c’est le cas notamment
d’une ampoule électrique ou d’une enseigne commerciale dite « au néon »
(seules celles qui sont d’un rouge orangé contiennent effectivement du néon).
La lumière émise ou absorbée par une source lumineuse dans des conditions
données est caractérisée par son spectre, c’est-à-dire la façon dont cette lumière se
subdivise en fonction de la longueur d’onde*. Pour obtenir le spectre d’émission
d’une source, on doit analyser la lumière qu’elle produit. Pour obtenir le spectre
d’absorption d’une cible, on dirige sur elle de la lumière blanche et on analyse
la lumière qui est réfléchie ou transmise.
Pour déterminer le spectre d’émission d’une source, on dirige sa lumière sur
un prisme (figure 4.40, p. 153) ou sur un réseau (figure 9.1). Pour chaque lon-
gueur d’onde contenue dans la lumière incidente, le réseau produit des maxima
principaux dans des directions θ différentes. Si on ne s’intéresse qu’à la partie
visible du spectre, on peut capter sur un écran tous les maxima d’un même
ordre N (la figure montre les maxima d’ordre 1) et observer le résultat avec nos
yeux. On obtient parfois un spectre continu, c’est-à-dire un arc-en-ciel complet
où toutes les couleurs (toutes les longueurs d’onde) sont présentes (figure 9.2a).
Pour d’autres sources lumineuses, on obtient plutôt un spectre discret, aussi
appelé spectre de raies, composé de petites raies verticales sur l’écran, chaque
raie correspondant à une longueur d’onde discrète (figure 9.2b). Le cas des
spectres d’absorption n’est pas différent : on observe parfois un spectre discret,
où seules des raies manquent dans l’arc-en-ciel de la lumière blanche incidente
* dans l’ensemble de ce chapitre, on suppose que la lumière se propage dans le vide, donc que la
longueur d’onde est obtenue à partir de la fréquence lumineuse et de la vitesse de la lumière dans
le vide par l’équation 2.5c : λ = c/f.
Réseau de Lumière
diffraction émise
Pour mesurer l’intensité de chaque couleur (et tenir compte des portions non
visibles du spectre), on peut remplacer l’écran par une grille comportant des
millions de petits détecteurs, un peu comme les pixels du capteur d’un appareil
photo. On mesure ainsi l’intensité captée en fonction de la direction θ définie
sur la figure 9.1. On peut ensuite utiliser l’équation 7.4 pour convertir cette
mesure en un graphique de l’intensité émise par l’objet en fonction de la lon-
gueur d’onde. Il ne manque enfin qu’une constante multiplicative pour obtenir
des graphiques comme ceux des figures 9.2a et 9.2b.
Figure 9.2
λ (nm) λ (nm)
400 700 400 700 (a) Spectre d’émission continu. Toutes les
longueurs d’onde sont présentes sur l’écran
et la courbe de la radiance spectrale est
La radiance spectrale continue. (b) Spectre d’émission discret.
Seules de petites raies sont présentes sur
On aurait très bien pu montrer, aux figures 9.2a et 9.2b, des graphiques de l’écran et la courbe de la radiance spectrale
montre des pics très étroits. (c) Spectre
l’intensité lumineuse en fonction de la longueur d’onde. Par contre, de tels gra-
d’absorption continu. Des bandes de
phiques auraient dépendu de la largeur des détecteurs utilisés. En effet, un longueurs d’onde sont manquantes dans la
détecteur est incapable de mesurer l’intensité dans une direction θ puisque sa lumière réfléchie ou transmise. (d) Spectre
largeur sous-tend en fait un angle Dθ , de sorte qu’il y pénètre un intervalle de d’absorption discret. Seules de petites raies
sont manquantes dans la lumière réfléchie
longueurs d’onde D λ . Mais quand on fait tendre la largeur du détecteur vers
ou transmise.
zéro, l’intervalle de longueurs d’onde devient dλ et l’intensité mesurée devient
proportionnelle à dλ . On peut donc exprimer l’intensité I(λ) émise par l’objet
entre λ et λ + dλ sous la forme
D’après l’équation (i), les unités de R(λ) sont des watts par mètre carré par
mètre (W/m 2 /m). On évite de parler de watts par mètre cube, car c’est une
surface qui émet et non un volume.
R(λ) La définition de la radiance est commode : elle permet d’interpréter l’aire sous
dλ
la courbe des graphiques des figures 9.2a et 9.2b comme une mesure de l’inten-
R(λ 1) sité. À la figure 9.3, l’aire sous la courbe entre λ1 et λ1 + dλ est un rectangle de
largeur dλ et de hauteur R(λ1). Par l’équation (i), sa surface correspond donc
à I(λ1). Quant à l’aire sous la courbe entre λ 2 et λ 3, elle correspond à l’intensité
émise pour toutes les longueurs d’onde dans l’intervalle [λ 2 , λ 3]. Enfin, l’inten-
R(λ 2)
sité totale I émise par l’objet est simplement l’aire totale sous
∞
la courbe. Mathé-
R(λ3) matiquement, cette idée s’exprime sous la forme I = ∫ 0 R( λ ) dλ . Dans le cas
d’un spectre discret, l’aire sous un des pics donne l’intensité de la raie corres-
pondant à ce pic.
λ
λ2 λ3
λ1 λ1 + dλ
À la section suivante, nous étudierons une catégorie de sources, les corps noirs,
qui émettent de la lumière avec un spectre continu qui ne dépend que de leur
Figure 9.3 température. Nous reviendrons aux spectres de raies à la section 9.5.
L’aire sous la courbe d’un rectangle de
largeur d λ et de hauteur R(λ1) correspond On peut tirer une foule d’informations à partir de mesures spectrosco-
à l’intensité émise « à » la longueur
piques. Par exemple, on peut déduire la vitesse d’une étoile en mesurant,
d’onde λ1. L’aire entre λ 2 et λ 3 représente
l’intensité totale de toute la radiation dans son spectre, la longueur d’onde de la raie la plus intense du spectre de
comprise dans l’intervalle entre ces l’hydrogène. Plus l’étoile se déplace rapidement par rapport à nous, plus cette
deux longueurs d’onde. L’aire totale sous longueur d’onde est modifiée par l’effet Doppler. La spectroscopie permet aussi
la courbe est l’intensité totale émise par
de déceler la présence de contaminants dans l’air, même à distance, ce qui est
l’objet, quelle que soit la longueur d’onde.
utile en cas d’accident industriel. Les alcootests utilisés par les policiers fonc-
tionnent en mesurant l’intensité du spectre d’une molécule qui est produite en
présence d’alcool. Un appareil médical appelé saturomètre utilise un procédé
semblable pour déterminer si le sang est saturé en oxygène, sans qu’une prise
de sang soit nécessaire. En effet, lorsque l’hémoglobine de nos globules rouges
capte de l’oxygène (O2), son spectre d’absorption change (figure 9.4a) ; il suffit
alors de faire passer de la lumière au travers d’un doigt pour déterminer si
l’hémoglobine est saturée (figure 9.4b). L’utilisation de cet appareil requiert
toutefois une maîtrise des notions de spectroscopie : par exemple, en cas d’intoxi-
cation au monoxyde de carbone (CO), l’appareil renvoie une mesure erronée,
car le spectre de l’hémoglobine liée au CO n’est pas très différent de celui de
l’oxyhémoglobine.
Hb O2
λ (nm)
600 650 700 750 800 850 900 950 1000
On avait remarqué à la fin du XvIIIe siècle que divers objets placés dans un four
chaud émettent tous une lueur de même couleur apparente. Autrement dit, à
une température donnée, le spectre du rayonnement thermique est pratique-
ment le même pour tous les corps, quel que soit le matériau qui les constitue.
Cette quasi-universalité motivait une étude quantitative précise.
continu de chaque rayonnement thermique ne dépend que légèrement du maté- Figure 9.6
riau qui compose l’objet : on devine clairement une « enveloppe » commune, Le spectre du rayonnement thermique
en pointillé. En comparant les spectres d’objets faits d’un grand nombre de produit par quelques roches à basse
matériaux différents à une même température, on arrive expérimentalement température. Il s’agit de spectres continus
qui ont une « enveloppe » en commun
à la conclusion suivante : plus un objet absorbe bien la lumière incidente
(courbe pointillée). Aucun matériau à
(moins il en réfléchit), plus son spectre d’émission s’approche de l’enveloppe la même température n’a un spectre
en question. qui dépasse en hauteur cette enveloppe.
Loi de stefan-boltzmann
I = σT 4 (9.2)
L = IA (9.3)
Dans le cas d’une cavité rayonnante, l’aire A est celle de l’ouverture ; dans le
cas d’un objet se comportant comme un corps noir, cette aire est celle de toute
la surface de l’objet.
exemple 9.1
Le pic du rayonnement solaire est situé à 500 nm envi- 2, 898 × 10−3 m ⋅K
ron. Quelle est la température à la surface du Soleil si T =
500 × 10−9 m
l’on suppose qu’il rayonne comme un corps noir ? = 5, 80 × 10 3 K
Solution À titre de comparaison, la température du filament
D’après la loi du déplacement de Wien (équation 9.1), d’une ampoule à incandescence est voisine de 2000 K.
on a
exemple 9.2
La température de la peau d’une personne est de 34 °C. Solution
Quelle est la longueur d’onde à laquelle le rayonne- D’après la loi du déplacement de Wien, avec T = 307 K,
ment émis par un corps noir de cette température est on trouve λ max = 9,44 μm. Cette longueur d’onde est
maximal ? située dans l’infrarouge.
La peau humaine n’étant pas un corps noir parfait, ce
résultat ne pourrait lui être appliqué qu’approxima-
tivement.
exemple 9.3
(a) Calculer la luminosité du Soleil, sachant que sa tem- Ainsi, chaque mètre carré de la surface du Soleil brille
pérature de surface est de 5800 K et que son rayon comme l’équivalent de 642 000 ampoules de 100 W !
égale 6,96 × 10 8 m. (b) Calculer la puissance nette que La surface du Soleil est de 4π r 2 = 6,09 × 1018 m 2 , et sa
transfère le Soleil au profit de l’espace intersidéral, luminosité vaut donc
sachant que la température de ce dernier équivaut à
L = IA = 3,91 × 10 26 W
3 K. Négliger la présence des planètes, dont la tempé-
rature est différente. (b) Comme l’ensemble de la surface solaire est exposé
à la radiation provenant de l’espace intersidéral, on
Solution peut appliquer I nette = σ [( 5800 K)4 − ( 3 K)4 ] ≈ I. La
puissance nette demandée, soit Inette A, correspond
(a) D’après l’équation 9.2,
donc approximativement à la luminosité L = IA,
I = σ (5800 K)4 = 6,42 × 10 7 W/m 2 soit 3,91 × 1026 W.
exemple 9.5
Soit une petite roche sphérique de poussière inter- I = L/A = (8 × 1026 W)/[4π (1,5 × 1012 m)2] = 28,3 W/m2
stellaire située à 1,5 × 1012 m d’une étoile d’une lumi-
La puissance absorbée dépend de la surface de
nosité de 8 × 10 26 W. La roche a un diamètre de 1 cm
front d’onde interceptée par la roche, et non de la
et est considérée comme un corps noir. (a) Quelle puis-
surface de la roche. La surface interceptée (c’est-à-dire
sance absorbe-t-elle en provenance de l’étoile ? Suppo-
celle de l’ombre que projetterait la roche sur un écran
ser qu’aucun corps n’obstrue la lumière incidente. (b) À
situé derrière elle) est celle d’un cercle d’un rayon iden-
l’équilibre thermique, quelle est la température de
tique à celui de la roche.
la roche ?
La puissance absorbée par la roche est donc
Solution P = IA = (28,3 W/m 2)[π (0,005 m)2] = 2,22 × 10−3 W
Cette situation est un bon exemple de cas où (b) Pour qu’il y ait équilibre thermique, la puissance
l’équation I nette = σ (T 4 − T 40 ) est inapplicable absorbée par la roche doit correspondre à la puis-
puisque la roche ne reçoit du rayonnement que d’un sance émise, c’est-à-dire à la luminosité de la roche.
côté, mais en émet de tous les côtés. Selon la loi de Stefan-Boltzmann, on a donc
(a) L’étoile émettant de façon isotrope, l’énergie qu’elle
2, 22 × 10−3 W
émet se répartit sur des fronts d’onde sphériques. Quand = ( 5, 67 × 10−8 W ⋅m −2 ⋅K −4 ) T 4
4 π ( 0, 005 m)2
la lumière arrive à la roche, le front d’onde a un rayon
de 1,5 × 109 km et son intensité est d’où T = 106 K.
La « catastrophe de l’ultraviolet »
Jusqu’à présent, nous nous sommes contentés de décrire le phénomène du
rayonnement thermique sans nous attarder à sa cause. Peut-on, à partir d’argu-
ments théoriques, prédire la forme des courbes de la figure 9.7 (p. 388) ? Cela
équivaut à obtenir une équation qui indique, pour une température donnée, la
radiance spectrale en fonction de la longueur d’onde. Nous allons maintenant
voir comment la physique classique échoua lamentablement à cette tâche.
Selon la théorie classique, tout rayonnement thermique est représenté par
des ondes électromagnétiques. Ces ondes étant produites quand des charges
oscillent (voir la section 4.1), on suppose ici qu’elles sont émises par l’oscillation
La loi de Planck
Nous allons maintenant voir comment la quantification de l’énergie fut une
solution à cette catastrophe. Max Planck (figure 9.10), un spécialiste de la ther-
modynamique, étudiait depuis plusieurs années les cavités rayonnantes. Il était
impressionné par le fait que le spectre de rayonnement d’un corps noir soit une
propriété universelle, indépendante de la nature du matériau constituant les
parois de la cavité, donc du type d’atome qui absorbe et émet de la lumière en
se comportant comme un oscillateur électromagnétique. Il se servit du fait que
l’entropie d’un système quelconque, comme les oscillateurs rayonnant dans les
parois d’une cavité, doit être maximale lorsque le système atteint l’équilibre
thermodynamique (voir le chapitre 19 du tome 1). En mars 1900, il détermina
une condition simple pour maximiser l’entropie et en déduisit l’approximation
de Wien, valable pour les courtes longueurs d’onde. Par la suite, il dut utiliser
une autre condition afin d’obtenir la loi de Rayleigh-Jeans, valable pour les
grandes longueurs d’onde. Finalement, il combina ces deux conditions* et
obtint la prédiction suivante pour la radiance, qu’il présenta le 19 octobre 1900 : Figure 9.10
Max Planck (1858-1947).
Aλ −5
R( λ , T ) = (9.4)
e B /λT − 1
où A et B sont des constantes pouvant être prédites de façon théorique.
L’approximation de Wien et la loi de Rayleigh-Jeans apparaissent toutes deux
comme des cas limites de l’équation 9.4. En effet, pour les courtes longueurs
d’onde, la quantité −1 peut être négligée devant l’exponentielle et l’on obtient
l’approximation de Wien. Pour les grandes longueurs d’onde, on peut dévelop-
per l’exponentielle, e(B/λT) ≈ 1 + B/λT + … En remplaçant dans l’équation 9.4,
on obtient la loi de Rayleigh-Jeans. Le jour même, on confirma que cette équa-
tion concordait parfaitement avec toutes les données expérimentales !
Se sentant obligé de justifier la façon dont il avait traité l’entropie pour parvenir
à l’équation 9.4, Planck adopta l’approche statistique élaborée par Boltzmann
(voir le chapitre 19 du tome 1). Pour calculer l’entropie, il devait déterminer le
nombre de manières dont une énergie totale donnée pouvait être distribuée sur
un nombre fixe d’atomes agissant comme oscillateurs dans les parois de la
cavité rayonnante.
Si l’on traite l’énergie comme une variable continue, il devrait y avoir un nombre
infini de manières de la distribuer. Pour faciliter le processus de dénombre-
ment, Planck divisa l’énergie totale des oscillateurs en « éléments » d’énergie de
grandeur ε . Il vit qu’il pouvait obtenir la forme de l’équation 9.4, à condition de Hypothèse quantique de Planck
poser ε = hf, f étant la fréquence de l’oscillateur et h, une constante. La valeur
de la constante de Planck est
h = 6,626 × 10−34 J·s
* en considérant l’entropie S comme une fonction de l’énergie U et en utilisant le fait que S est
maximale si dS/dU = 0 et d2 S/dU2 < 0, Planck montra que la condition d2 S/dU2 ∝ (−1/fU), où f est
la fréquence, menait à l’approximation de Wien. Mais pour obtenir la loi de rayleigh-Jeans, il fallait
que d2 S/dU2 ∝ (−1/U2). il combina ces deux conditions en d2 S/dU2 = −a/[U(bf + U)], où a et b sont
des constantes, et il obtint l’équation 9.4.
Loi de Planck
2 π c 2 hλ −5
R( λ , T ) = (9.5)
e hc /λ kT − 1
En = nhf n = 0, 1, 2, 3, … (9.6)
Ainsi, selon l’hypothèse d’Einstein, qui s’applique à tout système lié, un oscilla-
teur ne peut émettre ou absorber un rayonnement que par multiples de hf.
L’écart entre les niveaux d’énergie dépend de la fréquence de la radiation émise
ou absorbée.
Cette équation est aujourd’hui associée à la « vieille théorie quantique ». Selon
la mécanique quantique moderne, que nous étudierons au chapitre 10, l’équa-
tion qui donne les niveaux d’énergie admis par un oscillateur est légèrement
différente de celle postulée par Einstein. L’équation aujourd’hui acceptée, soit
1
En = ( n + ) hf , où n ≥ 0, n’est plus un postulat mais plutôt une conséquence
2
de l’équation d’onde de Schrödinger (voir la section 10.4). Même si l’équation a
légèrement changé, notez que l’écart entre les niveaux successifs demeure hf.
Le travail d’extraction
(a) Pour qu’un électron puisse être éjecté d’un matériau, il faut lui fournir de l’éner-
Énergie gie. Dans l’effet photoélectrique, cette énergie provient de la lumière qui est
absorbée par le matériau. Nous allons d’abord voir pourquoi l’effet photo-
r électrique ne peut pas se produire sans qu’une valeur minimale d’énergie soit
U φ
E fournie à un électron. La figure 9.11a illustre (en bleu) l’énergie potentielle U
d’un électron dans un atome isolé, en fonction de la distance r entre le noyau
et l’électron. Puisque le noyau attire l’électron, l’énergie potentielle est d’autant
(b) plus basse (plus négative) que l’électron est proche du noyau. Quand on addi-
Énergie tionne l’énergie cinétique, on obtient le total constant E = K + U (en noir). Pour
une valeur r donnée, la distance verticale entre les courbes bleue et noire cor-
respond à l’énergie cinétique. L’intersection de la courbe en noir et de celle en
U φ
E bleu représentant les positions où l’énergie cinétique est nulle, la coordonnée r
correspondante est la distance maximale que peut atteindre l’électron (selon la
physique classique). L’électron est donc captif et il faut lui fournir de l’énergie
pour l’éjecter. L’énergie manquante correspond à ϕ sur la figure.
(c)
Énergie La figure 9.11b illustre ce qui se produit si l’électron est dans un système de
deux atomes. Entre les deux atomes, cet électron est attiré par les deux noyaux,
φ ce qui réduit la force résultante et fait en sorte que l’électron peut se déplacer
U
E d’un atome à l’autre sans grande variation d’énergie potentielle. Il demeure tou-
tefois captif du système de deux atomes.
C C C
P P e− P
e− e−
A A A
∆V = VC − VP > 0 ∆V = VC − VP < 0
Figure 9.13
(a) De la lumière éclaire une plaque P dans un tube à vide. Les photoélectrons émis sont
recueillis s’ils atteignent le cylindre C. Un parcours conducteur assure le retour des électrons
à la plaque, mais ceuxci traversent en route un ampèremètre qui permet de les compter.
Le dispositif sous vide est souvent appelé cellule photoélectrique. (b) Pour compter tous les
photoélectrons, on rend le potentiel du cylindre positif par rapport à celui de P. Attention : c’est
quand même la lumière qui est la seule cause du courant, pas la pile. (c) Pour évaluer la vitesse
des photoélectrons, on rend le potentiel du cylindre négatif par rapport à celui de P. Lorsque ce
potentiel d’opposition atteint une valeur critique, nommée potentiel d’arrêt, même les électrons
qui ont le plus d’énergie sont repoussés. Le courant traversant l’ampèremètre A devient nul.
* une correction doit être apportée au calcul de cette énergie si l’émetteur et le collecteur sont
faits de métaux différents.
∆V
−∆V0 0
effet de la fréquence lumineuse
(b)
Dans l’effet photoélectrique, réduire la fréquence de la lumière incidente Courant
(son intensité étant la même) a pour effet de réduire l’énergie cinétique
maximale des photoélectrons.
ƒ > ƒ0
Si on remplace le matériau de la plaque P et qu’on recommence l’enregistrement
des données de la figure 9.15b, toutes les courbes sont décalées vers la droite
ou vers la gauche. Si une courbe, par exemple la courbe rouge, se déplace vers ∆V
0
la droite jusqu’à ce que son extrémité inférieure atteigne l’origine, tout effet
photoélectrique cesse à la longueur d’onde lumineuse correspondante. En Figure 9.15
d’autres termes, certaines combinaisons de sources lumineuses et de matériaux (a) L’intensité lumineuse a un effet sur le
pour la plaque ne donnent lieu à aucun effet photoélectrique, une fréquence nombre de photoélectrons éjectés, mais
n’a aucun effet sur DV0. (b) La fréquence
lumineuse trop faible étant le facteur déterminant.
lumineuse a un effet sur DV0. (Les couleurs
des courbes correspondent à celles de la
L’échec de la physique classique lumière incidente.)
Presque tous les résultats obtenus par von Lenard sont absolument inexplicables
du point de vue du modèle électromagnétique de la lumière. Tout d’abord, selon
les prédictions de ce modèle, on devrait s’attendre à ce qu’une lumière très
faible soit incapable d’éjecter immédiatement des photoélectrons. En effet,
l’énergie d’une onde électromagnétique est répartie uniformément sur un front
d’onde, et un électron, très petit, ne devrait pouvoir en absorber qu’une minime
quantité à la fois et devoir l’accumuler très longtemps pour obtenir ϕ . Or,
l’expérience montre que l’éjection des photoélectrons est immédiate, même
sous une lumière très faible.
À l’inverse, une intensité très forte devrait permettre à chaque électron d’absor-
ber beaucoup d’énergie. Cela devrait se manifester par une énergie cinétique
plus grande. Pourtant, le potentiel d’arrêt à la figure 9.15a demeure le même
quand on change l’intensité.
Quant à la fréquence, elle n’apparaît pas dans l’équation 4.3 donnant l’intensité
de l’onde électromagnétique. Elle ne devrait donc pas avoir un effet systéma-
tique sur Kmax. C’est pourtant le cas, à en juger par l’augmentation du potentiel
d’arrêt quand la fréquence croît (figure 9.15b). Encore plus troublante était
l’absence totale d’effet photoélectrique pour des fréquences trop faibles. Selon
la théorie classique, la photoémission devait pourtant se produire à n’importe
quelle fréquence, pourvu que l’intensité soit suffisamment élevée. En somme,
une seule caractéristique du phénomène, l’augmentation du nombre de photo-
électrons avec l’intensité, s’expliquait par la physique classique, ce modèle
échouant lamentablement à prédire toutes les autres observations. Comme nous
le verrons, seul le recours à un nouveau modèle de la lumière, essentiellement
corpusculaire, permettra de prédire correctement l’énergie cinétique avec
laquelle sont éjectés les électrons dans diverses conditions d’éclairage.
E = hf (9.8)
L’équation photoélectrique
Einstein appliqua immédiatement l’idée des quanta de lumière à l’effet photo-
électrique. Dans le processus de photoémission, un seul photon cède toute son
énergie à un seul électron, le photon disparaissant (étant absorbé) au cours du
processus. Ce modèle prédit donc que l’électron est éjecté instantanément
puisque l’énergie lui arrive en une « grappe » concentrée plutôt qu’en étant
diluée sur la surface du front d’onde. De plus, ce nouveau modèle implique que
l’intensité lumineuse à une fréquence donnée est déterminée par le nombre
de photons incidents. En augmentant l’intensité, on augmente le nombre de
photons incidents et on s’attend donc à ce que le nombre d’électrons éjectés
Équation photoélectrique
Kmax = hf − ϕ (9.9)
où ϕ est l’énergie minimale nécessaire pour extraire, ou ioniser, un électron de (a) (b)
la surface du matériau, c’est-à-dire le travail d’extraction (dont nous avons parlé m e−
au début de la section). Les électrons plus fortement liés vont être émis avec
une énergie cinétique inférieure à l’énergie maximale. K Kmax
Efournie hf
L’équation 9.9 est simplement une expression de la conservation de l’énergie : le
photon incident avait une énergie hf et l’a cédée à l’électron. Comme une partie
de cette énergie a été utilisée pour faire le travail d’extraction ϕ , la portion mgH φ
restante est l’énergie cinétique. La figure 9.16 illustre cette équation par une
analogie gravitationnelle.
D’après l’équation 9.9, on voit qu’il existe une fréquence de seuil f 0 donnée par
Figure 9.16
Illustration de l’équation photoélectrique
par une analogie gravitationnelle. Dans les
Fréquence de seuil deux cas, l’énergie fournie à une particule
sert d’abord à lui faire quitter un puits
de potentiel, l’excédent demeurant sous
hf 0 = ϕ (9.10)
forme d’énergie cinétique. La courbe bleue
correspond à celle de la figure 9.11d (p. 396).
Einstein a non seulement réussi à expliquer tous les faits observés, mais il a
également établi deux prédictions, qu’on peut voir dans l’équation 9.11 : 1) l’exis-
tence de la fréquence de seuil et 2) le fait que la courbe représentant DV0 en
fonction de f devrait être une droite dont la pente h/e est indépendante de la
nature du matériau.
Robert Andrews Millikan (1868-1953) (qui fut plus tard le premier à mesurer ∆V0 (V)
la charge élémentaire e) avait du mal à accepter la notion de photon. En 1906,
2
il entreprit une série d’expériences dans le but de réfuter l’équation d’Einstein.
Mais au bout de presque dix années de travail, et contrairement à ses intentions
premières, il fut contraint de confirmer la validité de l’équation d’Einstein en 1
1914. La figure 9.17 représente une courbe caractéristique du potentiel d’arrêt
f0
en fonction de la fréquence de la lumière, telle qu’obtenue par Millikan. Or, la
pente de la courbe est prévue correctement par l’équation 9.11. f (× 1014 Hz)
3 4 5 6 7 8 9
Il faut noter ici que Einstein ne s’est pas basé directement sur l’idée du quantum
Figure 9.17
de Planck, mais qu’il est parti de ses propres théories en thermodynamique
Les valeurs obtenues par Millikan
statistique. Dans l’article qu’il écrivit en 1905, il établit l’équation E = Cf, vérifiaient la validité des prédictions
C étant une constante, en utilisant l’approximation de Wien qui n’est valable de l’équation d’Einstein pour l’effet
qu’aux fréquences élevées. C’est seulement l’année suivante qu’il fit le lien avec photoélectrique.
la théorie de Planck et qu’il trouva la relation C = h.
exemple 9.8
La plaque P d’une cellule photoélectrique (voir la et l’énergie d’un photon est donc
figure 9.13, p. 397), faite d’un matériau pour lequel le hf = (6,63 × 10−34 J·s)(7,50 × 1014 Hz) = 4,97 × 10−19 J
travail d’extraction est de 3 eV, est éclairée par une
La plaque recevant 0,5 W = 0,5 J/s, cette puis-
lumière bleue de 400 nm de longueur d’onde. Si l’éner-
sance correspond à (0,5 J/s)/(4,97 × 10 −19 J)
gie lumineuse est incidente sur la plaque au rythme de
= 1,01 × 1018 photons/s.
0,5 W et que 20 % des photons sont absorbés par effet
photoélectrique, quel est le courant maximal qu’indi- Comme 20 % de ces photons éjectent avec succès un
quera l’ampèremètre ? électron, il y a 2,01 × 1017 électrons par seconde d’éjec-
tés. Ces électrons portant chacun une charge élémen-
taire, s’ils sont tous captés par le cylindre C (ce qui
Solution
suppose un montage en attraction avec DV élevé), le
D’après l’équation c = λf, la fréquence de la lumière est courant indiqué par l’ampèremètre sera de
f = (3 × 10 8 m/s)/(400 × 10−9 m) = 7,50 × 1014 Hz (2,01 × 1017 s−1)(1,60 × 10−19 C) = 0,0325 A
(b) (a)
R(λ) θ = 90°
λ λ′
Figure 9.18
Détecteur
(a) Après avoir été diffusée par la fumée
λ λ′ λ λ′ artificielle, la lumière semble provenir des
particules de fumée en suspension dans
R(λ) θ =0 l’air. (b) Compton utilisa des atomes de
carbone (cible de graphite) pour diffuser
des rayons X. Les graphiques montrent
θ les spectres de la radiation diffusée dans
λ quatre directions. Ce sont les données
Source de Cible de réelles de Compton. Le pic de droite
rayons X graphite correspond à la diffusion de Compton,
λ celui de gauche étant le pic de la
diffusion de Rayleigh.
h
∑ py = 0 = λ′ sin θ − p sin φ (9.14)
Déplacement de Compton
h
λ′ − λ = (1 − cos θ ) (9.16)
m0 c
exemple 9.9
Des rayons X de longueur d’onde 0,024 nm sont diffu- (c) L’énergie relativiste de l’électron est
sés selon un angle de 40° lorsqu’ils traversent un bloc E = m0 c2 + K
de carbone. (a) Donner les longueurs d’onde des pho- = (9,11 × 10−31 kg)(3 × 108 m/s)2 + 1,92 × 10−16 J
tons diffusés. Dans le cas d’une diffusion de Compton, = 8,22 × 10−14 J
trouver : (b) l’énergie cinétique de l’électron après la
L’équation 8.23 permet donc de calculer la quantité de
collision ; (c) le module de la quantité de mouvement
mouvement correspondante, soit p = 1,89 × 10−23 kg·m/s.
qui correspond à cette énergie cinétique ; (d) l’angle
auquel est alors projeté l’électron. Ici, l’utilisation des équations de la mécanique
classique aurait donné 1,87 × 10−23 kg·m/s, ce qui
n’introduit pas une erreur importante. Toutefois, la dif-
Solution fusion de Compton se produit le plus souvent quand les
photons incidents sont encore plus énergétiques, et le
(a) Une première longueur d’onde diffusée, attribuée
recours aux équations relativistes est alors absolument
à la diffusion de Rayleigh, est identique à celle des
obligatoire.
photons incidents, soit λ = 0,024 nm. Quant à la lon-
gueur d’onde λ′ attribuée à la diffusion de Compton, (d) En substituant les valeurs connues dans l’équation 9.14
on l’obtient grâce à l’équation 9.16 : (on aurait aussi pu utiliser l’équation 9.13), on obtient
d’où λ′ = λ + D λ = 0,024 569 nm. On peut obtenir une − (1, 89 × 10−23 kg⋅m/s) sin φ
variation relative D λ / λ plus grande en utilisant des d’où ϕ = 66,7°. On peut aussi déterminer ϕ en évitant
rayons X de longueur d’onde plus courte. tout recours au calcul de la quantité de mouvement : il
suffit de substituer les autres données connues à la fois
(b) D’après la conservation de l’énergie (voir l’équa-
dans l’équation 9.13 et dans l’équation 9.14, ce qui
tion 9.15), l’énergie cinétique de l’électron est
donne une expression pour p sin ϕ et une expression
1 1 pour p cos ϕ . En les divisant l’une par l’autre, on obtient
K = hc − = 1, 92 × 10−16 J = 1, 20 eV
λ λ′ une expression pour tan ϕ , ce qui élimine p.
exemple 9.10
Dans un tube à rayons X, des électrons sont accélérés Si l’électron produit un seul photon, ce dernier aura
par une différence de potentiel de 75 kv. En percutant donc une énergie de 1,20 × 10 −14 J. Par l’équation
une cible, les électrons brusquement décélérés émettent E = hf = hc/λ , on trouve λ = 1,65 × 10−11 m.
les rayons X (voir les sections 7.8 et 11.5). (a) Quelle est
la longueur d’onde d’un photon dont l’énergie correspond (b) D’après l’équation 9.16, la variation de longueur
à l’énergie cinétique d’un électron incident sur la cible ? d’onde est λ ′ − λ = ( 2, 43 × 10−12 m )(1 − cos θ ). Cette
(b) Quelle est sa longueur d’onde maximale et son éner- variation est maximale pour θ = 180°. Le photon dif-
gie minimale après avoir subi un effet Compton ? fusé a alors la longueur d’onde
Ces deux types de spectres sont moins distincts qu’il ne le semble : des atomes
isolés émettent un spectre discret, mais si on compacte les mêmes atomes pour
former un solide dense, le spectre enregistré devient continu. On devine que les
photons nous atteignent directement dans le premier cas, alors qu’ils sont alté-
rés par de multiples interactions avec la matière dans le second cas. Nous
reviendrons plus loin sur les phénomènes qui causent ces altérations, mais on
peut retenir pour le moment que l’observation du spectre d’un gaz raréfié donne
accès directement à ce que les atomes isolés émettent.
Le spectre de l’hydrogène
Les mesures spectroscopiques montrent que la partie visible du spectre
d’émission de l’hydrogène (figure 9.22a) comprend quatre raies de longueurs
d’onde 410,1 nm, 434,0 nm, 486,1 nm et 656,2 nm. À la température appro-
priée, on obtient exactement les mêmes raies dans son spectre d’absorption
(figure 9.22b). On voit sur la figure que ces raies présentent un comportement
« en série », en ce sens où elles sont de plus en plus rapprochées entre elles
à mesure que la longueur d’onde diminue. En 1884, Johann Jakob Balmer
(1825-1898), un enseignant de mathématique suisse inspiré par l’apparence
de série des raies d’absorption, trouva par essais et erreurs que ces lon-
gueurs d’onde pouvaient être représentées par une seule formule. La formule
de Balmer s’écrit
n2
Formule de Balmer λn = ( 364, 56 nm) n = 3, 4, 5, 6 (9.17)
n2 − 4
Figure 9.22
Le spectre visible de l’hydrogène comprend λ (nm)
quatre raies, qu’on peut trouver tant Limite
410,1
434,0
486,1
656,2
(a) dans le spectre d’émission que (b) dans de la série
le spectre d’absorption. Ces quatre raies
manifestent un comportement « en série », Spectre
(a) UV IR
en ce sens où elles sont de plus en plus d’émission
rapprochées entre elles à mesure que
la longueur d’onde diminue. On voit
que ce comportement se poursuit dans (b) UV IR Spectre
l’ultraviolet, où des raies supplémentaires d’absorption
furent découvertes. L’ensemble de ces Hδ H γ Hβ Hα
raies forme la série de Balmer.
Invisible
Si l’on donne à n des valeurs entières, les longueurs d’onde sont reproduites avec
une erreur qui ne dépasse pas 1 partie sur 40 000 ! vers 1890, Johannes Robert
Rydberg (1854-1919) a établi des formules semblables pour les spectres des
éléments alcalins Li, Na, K et Cs. Il a également suggéré de récrire la formule
de Balmer sous la forme d’une différence entre deux termes. Elle devient alors
1 1 1
Formule de Rydberg = R 2 − 2 (9.18)
λ 2 n
où
R = 1,097 37 × 10 7 m−1
Na
Au début du XXe siècle, les idées atomistes avaient gagné beaucoup de terrain,
mais l’atome était encore conçu comme une « bille » indivisible. La découverte
de l’électron, en 1897, remit en question cette conception : si des électrons
peuvent être éjectés de la matière et que la matière est faite d’atomes, alors
les atomes doivent forcément contenir des électrons. Le débat sur la structure
interne des atomes ne faisait que commencer.
En 1904, J. J. Thomson suggéra qu’un atome était composé d’une sphère d’un
diamètre de l’ordre de 0,1 nm, chargée positivement, dans laquelle étaient Figure 9.23
imbriqués des électrons (modèle « plum-pudding »). Thomson cherchait surtout Jean Perrin (1870-1942) a achevé de
convaincre la communauté scientifique
à expliquer les liaisons chimiques et la périodicité des propriétés des éléments
que la matière est faite d’atomes.
(voir la section 11.6). Il réussit notamment à montrer que des électrons immer-
gés dans une sphère chargée positivement atteignent une position d’équilibre
en se disposant en diverses couches. Il eut alors l’idée de relier la succession
des couches à la périodicité des propriétés chimiques. Malgré ce relatif succès,
son modèle n’était pas viable, car il ne permettait absolument pas de prédire les
spectres de raies : les fréquences des modes normaux d’oscillation des électrons
dans diverses configurations ne correspondent pas aux fréquences lumineuses
observées ; dans le cas de l’hydrogène, en particulier, l’unique électron oscille-
rait toujours à la même fréquence, alors que le spectre de cet élément comporte
bien plus qu’une seule raie.
C’est bien la chose la plus incroyable qui me soit jamais arrivée. C’était
presque aussi incroyable que si j’avais tiré un obus de quinze pouces sur
un morceau de papier et qu’il avait rebondi sur moi.
Puisque la masse d’une particule α est près de 7000 fois plus grande que celle
d’un électron, les électrons jouent un rôle négligeable dans la diffusion. Par
contre, la masse de la partie positive de l’atome d’or est près de 50 fois celle
d’une particule α. Si la charge de la partie positive était répartie uniformément
sur la totalité de l’atome (r ≈ 0,1 nm), comme l’avait modélisé Thomson, elle ne
pourrait pas produire de déviation aussi importante. Rutherford en conclut
Figure 9.24
Dans l’expérience de Geiger et Marsden, Collimateur Feuille d’or
des particules α de haute énergie étaient en plomb
diffusées par une mince feuille d’or. Les
ZnS
particules diffusées étaient détectées sous Source de
forme d’éclairs sur un écran de ZnS. particules α
≈10 −5 cm
exemple 9.12
Une particule α animée d’une vitesse de 2 × 10 7 m/s particule α. (Puisque v < 0,1c, l’expression classique de
entre en « collision » frontale avec un noyau d’or, qui l’énergie cinétique est pratiquement exacte.) À la dis-
porte une charge de 79e. Quelle est la distance mini- tance d’approche la plus courte r 0, la particule α est
male au noyau ? On donne m α = 6,7 × 10−27 kg, qα = 2e momentanément au repos et le système a donc unique-
et on suppose que le noyau d’or demeure au repos. ment une énergie potentielle électrique.
Les énergies initiale et finale sont
Solution 1 kqα qAu
Ei = K α = mα v2 Ef = UE =
Conformément à la définition donnée à la sec- 2 r0
tion 9.2 du tome 1, le terme « collision » est uti- En égalant ces deux expressions, on trouve
lisé bien qu’il n’y ait aucun contact avec le noyau. Ce
problème peut donc se résoudre facilement par la r 0 = 2,72 × 10−14 m
conservation de l’énergie mécanique. L’énergie initiale Cette valeur correspond à une limite supérieure de la
du système est simplement l’énergie cinétique de la taille du noyau.
ke 2
E =− (9.20)
2r
Notez que cette énergie est nécessairement négative, car K < U , ce qui signifie
que l’électron est captif du noyau : l’énergie cinétique de l’électron est insuffisante
pour qu’il puisse sortir du puits de potentiel causé par le noyau. (On dit alors
que l’électron et le noyau forment un système lié ; voir la section 4.4 du tome 2.)
Le deuxième postulat précise quand l’atome peut émettre ou absorber de la
lumière. En le formulant, Bohr ignora volontairement deux prédictions de la
théorie électromagnétique de Maxwell : celle voulant qu’un électron qui accé-
lère doit rayonner et celle voulant qu’une émission de lumière à une fréquence
donnée nécessite qu’une charge électrique oscille à la même fréquence*. Bohr
fit ce choix, car il savait que la théorie de Maxwell ne permettait pas d’expliquer
le spectre de rayonnement du corps noir ni l’effet photoélectrique et il inférait
que les prédictions de cette théorie n’étaient pas valables non plus dans le cas
du spectre de l’hydrogène. Il postula plutôt que l’atome émettait tout rayonne-
ment sous forme de photons. Puisque cette émission d’énergie devait se faire
au détriment d’énergie perdue par l’atome, elle devait s’accompagner du passage
d’un état stationnaire à un autre :
* d’après le modèle atomique issu de la mécanique quantique (voir le chapitre 11), plus récent que
celui de Bohr associé à la « vieille théorie quantique », cette idée classique est indirectement de
retour : lors d’une transition qui entraîne l’émission d’un photon, la probabilité de présence
de l’électron oscille brièvement dans l’espace et la fréquence de cette oscillation correspond à la
fréquence du photon émis. Même dans son modèle, Bohr considérait que la fréquence d’oscillation
de l’électron devait correspondre à la fréquence émise dans une certaine limite (voir la section 9.9).
2
rn = n2 (9.22a)
mke 2
Z2
En = −(13, 6 eV) (9.23c)
n2
exemple 9.13
Selon la théorie de Bohr, quel est le rayon de l’orbite de Ce rayon correspond à la taille attendue d’un atome,
l’état fondamental de l’atome d’hydrogène ? telle qu’elle peut être déduite à partir du nombre
d’Avogadro.
Solution
D’après l’équation 9.22a,
2
r1 = = 5, 29 × 10−11 m
mke 2
exemple 9.14
Nous avons montré au chapitre 18 du tome 1 que l’éner- d’où l’on tire
gie cinétique moyenne d’une particule dans un gaz à la
2 E
température T est égale à 23 k BT, k B étant la constante T =
de Boltzmann. À quelle température l’énergie cinétique 3kB
moyenne serait-elle égale à l’énergie nécessaire pour 2(1, 63 × 10−18 J)
=
faire passer un atome d’hydrogène de l’état fondamen- 3 (1, 38 × 10−23 J/K)
tal jusqu’à n = 2 ? = 7, 87 × 10 4 K
Solution
Il serait donc assez difficile dans les conditions d’un
L’énergie nécessaire est égale à laboratoire d’exciter l’atome d’hydrogène uniquement
13,6 ev − 3,4 ev = 10,2 ev par des collisions thermiques. On utilise en général une
= (10,2 ev)(1,6 × 10−19 J/ev) décharge électrique dans le gaz. Toutefois, la surface de
= 1,63 × 10−18 J plusieurs étoiles peut atteindre ce genre de tempéra-
On pose cette énergie égale à l’énergie thermique : ture, et l’étude des spectres de la lumière émise par ces
dernières révèle effectivement l’absorption de photons
3
E = kBT par des atomes dont le niveau initial est n = 2.
2
Photon absorbé
hc
Eni + = Enf (9.24b)
λ
d’où
1 mk 2 e 4 1 1
= − (9.25b)
λ 4 π c 3 n2i n2f
Si nf = 2 dans l’équation 9.25a ou si ni = 2 dans l’équation 9.25b, on obtient un
résultat identique à la formule de Rydberg (équation 9.18), avec
mk 2 e 4 E (eV)
R = (9.26)
4 π c 3 0 n→∞
− 0,28 Ionisation n=7
Bohr avait exprimé le nombre empirique R en fonction de constantes fonda- − 0,38 n=6
mentales. En remplaçant ces constantes par leurs valeurs, il obtint une valeur − 0,54 n=5
− 0,85 n=4
de R qui correspondait à 6 % près à la valeur acceptée à l’époque. Une partie − 1,51 n=3
de cet écart s’explique par le fait que le noyau a été considéré comme immobile, Paschen
alors que c’est le centre de masse de l’atome qui doit être immobile. n=2
− 3,40
Balmer
D’après la comparaison qui précède, les raies visibles du spectre d’émission de
l’hydrogène correspondent à des transitions descendantes d’un niveau ni > 2
vers le niveau nf = 2. Les raies identiques dans le spectre d’absorption corres-
pondent tout simplement aux transitions en sens inverse.
Ainsi, en plus d’avoir réussi à établir une prédiction équivalente à la formule de
Rydberg, Bohr faisait la prédiction que le spectre d’émission de l’hydrogène
comportait d’autres séries de raies, celles correspondant aux transitions descen-
dantes vers les niveaux nf ≠ 2. Pour illustrer ces séries de raies, on utilise sou-
vent un diagramme comme celui de la figure 9.29. On peut voir sur cette figure
les niveaux d’énergie pour l’hydrogène (Z = 1), tels que donnés par l’équa-
tion 9.23c. Chaque état est caractérisé par le nombre quantique n. L’écart ver- − 13,6 n=1
tical entre deux niveaux d’énergie donnés correspond à l’énergie du photon émis Lyman
lors d’une transition descendante entre ces deux niveaux ou à celle du photon
absorbé lors de la transition inverse. On voit sur la figure que les transitions qui Figure 9.29
ont en commun un même niveau inférieur ont des énergies voisines, ce qui
Le diagramme des niveaux d’énergie pour
signifie que les photons correspondants ont des longueurs d’onde voisines : ils l’hydrogène. Il y a émission ou absorption
forment une des séries spectrales. de lumière lorsqu’un électron effectue
une transition entre deux niveaux. De
En 1908, Friedrich Paschen (1865-1947) avait observé dans l’infrarouge, entre gauche à droite, les raies sont en ordre
820 nm et 1875 nm, la série de raies correspondant aux transitions descendantes croissant de longueur d’onde.
tableau 9.1
Nom de la série Équation Valeurs admises pour n Portion du spectre
Séries spectrales de l’hydrogène
1 1 1
série de Lyman = R( − ) n = 2, 3, 4, 5, 6, … ultraviolet
λ 12 n2
1 1 1
série de Balmer = R( − ) n = 3, 4, 5, 6, 7, … surtout visible
λ 22 n2
1 1 1
série de Paschen = R( − ) n = 4, 5, 6, 7, 8, … infrarouge
λ 32 n2
1 1 1
série de Brackett = R( − ) n = 5, 6, 7, 8, 9, … infrarouge
λ 42 n2
1 1 1
série de Pfund = R( − ) n = 6, 7, 8, 9, 10, … infrarouge
λ 52 n2
1 1 1
série de Humphreys = R( − ) n = 7, 8, 9, 10, 11, … infrarouge
λ 62 n2
exemple 9.15
Soit un atome d’hydrogène dans un état excité pour Notez que l’on a exprimé la constante h en électronvolts-
lequel n = 3. (a) Quelle est la plus haute fréquence pou- secondes.
vant être émise ? (b) Quelles sont les autres fréquences (b) On peut aussi utiliser l’équation 9.25a. Ainsi,
d’émission possibles ?
1 1
f32 = Rc 2 − 2
Solution 2 3
(a) La fréquence d’un photon est proportionnelle à son 5
= (1, 10 × 10 7 m −1)( 3, 00 × 10 8 m/s)
énergie, laquelle correspond à la différence entre deux 36
niveaux d’énergie de l’atome. La plus haute fréquence = 4, 58 × 1014 Hz
correspond donc à un saut direct entre les deux niveaux
1 1
les plus éloignés, ni = 3 et nf = 1. D’après le diagramme f21 = Rc 2 − 2
1 2
des niveaux d’énergie, on voit que E1 = −13,6 ev et
3
E 3 = −1,51 ev. Par conséquent, = (1, 10 × 10 7 m −1)( 3, 00 × 10 8 m/s)
4
( E3 − E1) = 2, 48 × 1014 Hz
f31 =
h
(+12, 1 eV)
=
( 4, 14 × 10−15 eV⋅s)
= 2, 92 × 1015 Hz
exemple 9.16
Quelle est la plus courte longueur d’onde possible dans 1 1 1
la série de Balmer ? = lim R 2 − 2
λ ni → ∞
2 ni
Solution ce qui signifie que λ = 4/R = 364 nm.
Dans ce cas, il se produit une transition de ni → ∞ à
nf = 2. Par l’équation 9.25a, on a
SUJE T CO N N E X E
Comment un photon excite-t-il la rétine ?
À la section 5.8, nous avons vu comment un œil (a) (b)
sain forme une image nette sur la rétine. Nous allons
maintenant examiner la façon dont la rétine convertit
cette image en influx nerveux que le cerveau peut inter-
préter. Deux mécanismes nous intéresseront davantage
en raison de leur contenu physique : tout d’abord, nous Segment
externe
découvrirons que chaque photon absorbé par la rétine
Disques
cause l’excitation d’une molécule particulière selon un
mécanisme analogue à l’excitation d’un atome que nous
venons d’étudier dans le contexte du modèle de Bohr.
Ensuite, nous étudierons la façon dont la rétine peut
distinguer une grande variété de couleurs. Noyau
ccc
* Le nombre d’acides aminés et leur séquence sont quasi identiques, Il peut sembler spectaculaire que l’évolution ait doté les
mais une minorité des acides aminés ont subi une substitution. Par vertébrés d’un appareil aussi sophistiqué que l’œil. Pour-
exemple, 95 % des acides aminés sont identiques dans l’opsine tant, force est de constater qu’elle n’a pas si bien fait
« rouge » et dans l’opsine « verte ». La structure des protéines en tant
que chaîne d’acides aminés a été étudiée au sujet connexe du les choses : comme le montre la figure 9.33, les cônes
chapitre 1 du tome 2. et les bâtonnets sont situés au fond de la rétine et non
(a) (b)
Nerf optique
Cônes
Photorécepteurs
Influx
nerveux
Cellule
horizontale Cellules
bipolaires
Cellules
bipolaires
Cellules
Cellules
ganglionnaires
ganglionnaires
Rayons lumineux
Figure 9.33
(a) La structure de la rétine. Les cônes et les bâtonnets, situés au fond, ne sont pas reliés directement aux neurones dont
les prolongements se rendent au cerveau. Il y a plutôt une couche intermédiaire qui permet un traitement de l’information.
(b) Schéma de la couche intermédiaire.
Position du détecteur Les premières mesures expérimentales équivalentes à ce que nous venons de
sur l écran décrire sont attribuées à Geoffrey Taylor (1886-1975). En 1909, il exposa une
série de cinq plaques photographiques à la figure de diffraction que produit un
Nombre de petit obstacle (une aiguille) éclairé par une lumière dont l’intensité contrôlée
photons détectés par des filtres était de plus en plus faible. Chaque fois qu’il diminuait l’intensité
de la lumière, il compensait par une période d’exposition plus grande pour que
chaque plaque reçoive un nombre comparable de photons. Pour la cinquième
plaque, l’intensité était si faible que la période d’exposition fut de trois mois,
chaque grain de la plaque photographique ne recevant en moyenne qu’un
photon toutes les 18 minutes. Malgré ce faible rythme d’arrivée des photons,
Position du détecteur
Taylor observa les mêmes franges de diffraction sur les cinq plaques.
sur l écran
Figure 9.34 Comment résoudre ce problème pour mieux décrire la « nature » de la lumière ?
Quand la lumière atteint des fentes de Pour les physiciens du début du XXe siècle, la théorie ondulatoire semblait
Young un photon à la fois, on détecte des appropriée pour expliquer la propagation de la lumière, mais la théorie quan-
impacts localisés sur l’écran, ce qui semble
tique naissante paraissait nécessaire pour expliquer l’interaction de la lumière
confirmer le modèle corpusculaire.
Toutefois, chaque photon arrive à un avec la matière, en particulier son émission et son absorption. Mais pouvait-on
endroit différent et, après un grand nombre considérer que la lumière sous forme ondulatoire se transforme soudainement
de photons, on voit apparaître une figure en un quantum localisé lorsqu’elle rencontre la matière ? D’un point de vue clas-
d’interférence, ce qui contredit le modèle
sique, cela serait certainement incohérent. Nous devons simplement admettre
corpusculaire. Le modèle ondulatoire
classique ne permet pas, lui non plus, que la façon classique de nous imaginer des ondes ou des particules, inspirée
d’expliquer ce comportement. de notre expérience quotidienne, ne convient pas du tout. C’est d’ailleurs ce que
SUJE T CO N N E X E
Les lasers
En 1917, Einstein publia un article portant sur l’équilibre N2
thermodynamique entre le rayonnement d’une cavité E2
rayonnante et la matière constituant les parois de cette
cavité. Il supposait que les atomes pouvaient occuper N1
un ensemble discret de niveaux d’énergie. Considérons E1
deux états atomiques d’énergies E1 et E2 (figure 9.35).
Figure 9.35
Le rapport des nombres de particules occupant deux
À l’équilibre thermique, le nombre relatif de particules aux
niveaux d’énergie à la température T est donné par le deux niveaux d’énergie est donné par le facteur de Boltzmann :
facteur de Boltzmann (voir le chapitre 18 du tome 1) : N 2 /N1 = e− ( E2 − E1 ) /kT . Cet équilibre ne signifie pas que chaque
atome reste au même niveau, mais plutôt que le nombre d’atomes
N2
= e−( E2 − E1)/kT (i) qui atteignent un niveau est à chaque instant égal au nombre
N1 d’atomes qui quittent ce niveau.
où k = 1,38 × 10−23 J/K est la constante de Boltzmann. Même à l’équilibre thermodynamique, il y a continuel-
À l’équilibre thermique, N2 < N1 ; autrement dit, moins lement absorption et émission de rayonnement sous
d’atomes sont au niveau dont l’énergie est plus élevée forme de photons. En effet, l’équilibre thermodynamique
(on dit que cet état est moins « peuplé »). ne veut pas dire que chaque atome individuel demeure
Figure 9.37
E1
Dans le processus d’émission stimulée, un photon incident fait
(b) passer une particule du niveau supérieur au niveau inférieur.
Le photon émis et le photon initial sont cohérents et repartent
E2
dans la même direction.
E3
0,48 eV
E2
2,26 eV 1,78 eV
(694,3 nm)
E1 Figure 9.40
Les extrémités du laser sont des miroirs qui réfléchissent les
Figure 9.38 photons effectuant un mouvement de va-et-vient à l’intérieur du
Les niveaux d’énergie pour le fonctionnement du laser à rubis. cristal. Initialement, les photons stimulés sont émis dans toutes
Le niveau E 2 est un état métastable. Pour que le laser puisse les directions, mais ceux qui se déplacent parallèlement à l’axe
fonctionner, la population dans cet état doit être supérieure deviennent de plus en plus nombreux. La lumière laser sort
à celle dans l’état fondamental E1. par l’un des miroirs qui est légèrement transparent.
Un faisceau laser servant à déterminer les dimensions Anesthésie en préparation d’une chirurgie oculaire avec
des particules et la concentration d’une flamme. un laser. Lors d’une telle chirurgie, le laser est manipulé
de façon experte et n’est jamais focalisé sur la rétine.
2 π c 2 hλ −5
R( λ , T ) = (9.5)
e hc /λ kT − 1
La position λ max du maximum de l’équation 9.5 est donnée par la loi du dépla-
cement spectral de Wien :
L’aire sous la courbe de l’équation 9.5, c’est-à-dire l’intensité totale émise, est
donnée par la loi de Stefan-Boltzmann :
I = σT 4 (9.2)
En = nhf n = 0, 1, 2, … (9.6)
E = hf (9.8)
Kmax = hf − ϕ (9.9)
hf 0 = ϕ (9.10)
résumé 431
Le modèle de Bohr pour l’atome d’hydrogène permet de prédire les lon-
gueurs d’onde du spectre de raies que produit cet atome. Il s’applique également
à d’autres systèmes à un seul électron. Ce modèle se fonde sur les postulats
suivants :
1. L’électron se déplace uniquement sur certaines orbites circulaires, appelées
états stationnaires.
2. Il n’y a émission ou absorption d’un rayonnement que lorsqu’un électron
passe d’une orbite ni à une orbite nf, la fréquence du rayonnement étant
donnée par le principe de conservation de l’énergie :
hc
(émission) Eni = Enf + (9.24a)
λ
hc
(absorption) Eni + = Enf (9.24b)
λ
3. Le module du moment cinétique d’un électron est quantifié selon
mvr = n (9.21)
où = h/2π .
L’énergie mécanique de l’atome, selon le modèle de Bohr, est donnée par
ke 2
E =− (9.20)
2r
Les valeurs permises pour le rayon de l’orbite de l’électron de cet atome sont
données par
2
rn = n2 (9.22a)
mke 2
Les niveaux d’énergie de l’atome d’hydrogène, en électronvolts, sont donnés par
Z2
En = −(13, 6 ev) (9.23c)
n2
Un atome peut être excité et passer à un état de niveau plus élevé soit par suite
d’une collision avec un électron hors de l’atome, soit par l’absorption d’un
photon de fréquence convenable.
TErmES imPorTaNTS
approximation de Wien (p. 392) longueur d’onde de Compton (p. 405)
cavité rayonnante (p. 388) luminosité (p. 390)
corps noir (p. 388) niveau excité (p. 415)
désexcitation collisionnelle (p. 415) niveau fondamental (p. 415)
désexcitation radiative (p. 415) noyau (p. 411)
diffusion (p. 403) photon (p. 400)
dualité onde-particule (p. 425) potentiel d’arrêt (p. 398)
effet Compton (p. 403) quantification de l’énergie (p. 394)
effet photoélectrique (p. 395) radiance spectrale (p. 385)
excitation collisionnelle (p. 415) rayonnement du corps noir (p. 388)
excitation radiative (p. 415) rayonnement thermique (p. 387)
formule de Balmer (p. 408) spectre (p. 384)
fréquence de seuil (p. 401) spectre continu (p. 384)
hypothèse quantique d’Einstein (p. 394) spectre d’absorption (p. 384)
ionisation (p. 415) spectre d’émission (p. 384)
loi de Planck (p. 394) spectre de raies (p. 384)
loi de Rayleigh-Jeans (p. 392) spectre discret (p. 384)
loi de Stefan-Boltzmann (p. 389) travail d’extraction (p. 396)
loi du déplacement spectral de Wien (p. 389)
Q1. Un signal radio AM suffisamment puissant peut-il Q10. La lumière provenant des étoiles nous apparaît
produire un effet photoélectrique ? parfois rougeâtre ou bleuâtre. Quels renseigne-
Q2. (a) Lorsqu’une surface est éclairée par de la ments peut-on tirer de cette observation ?
lumière monochromatique, pourquoi y a-t-il une Q11. Pourquoi est-il difficile de produire une ampoule
limite supérieure à l’énergie cinétique que peuvent incandescente avec un spectre visible semblable à
posséder les photoélectrons ? (b) Pour une fré- celui de la lumière solaire ?
quence donnée supérieure au seuil photoélec- Q12. Montrez que les unités de la constante de Planck
trique, pourquoi existe-t-il un intervalle d’énergie sont les mêmes que celles du moment cinétique.
cinétique pour les électrons émis ?
Q13. Les rayons ultraviolets provoquent le bronzage et
Q3. Lorsque de la lumière contenant un intervalle les coups de soleil. Pourquoi la lumière visible
continu de fréquences traverse un échantillon de n’a-t-elle pas les mêmes effets ?
gaz hydrogène à température ambiante, seule la Q14. Un filament plus chaud dans une ampoule serait-il
série de Lyman (voir la figure 9.29, p. 417) est plus efficace pour convertir l’énergie électrique en
observée dans le spectre d’absorption. Pourquoi ? énergie lumineuse ? Justifiez votre réponse.
Q4. Si l’intensité de la lumière est fixe, le nombre de Q15. Selon le deuxième postulat de Bohr, la fré-
photoélectrons dépend-il de la fréquence ? quence f de la lumière émise est donnée par
Q5. L’existence d’un travail d’extraction photoélec- DE = hf, où DE est la différence d’énergie entre
trique n’est pas contraire à la physique classique. deux niveaux. Cette équation peut-elle être abso-
Puisque le travail d’extraction est égal à hf 0, pour- lument valable ? (Indice : Pensez à la conservation
quoi l’existence d’une fréquence de coupure n’est- de la quantité de mouvement.)
elle pas également acceptable dans le cadre de la Q16. Un électron dans un atome d’hydrogène est dans
physique classique ? son état fondamental. (a) Que lui arrive-t-il en
Q6. Quel phénomène facilement observable est décrit présence d’un rayonnement incident de fré-
par : (a) la loi de Stefan-Boltzmann ; (b) la loi du quence supérieure à (E3 − E1)/h mais inférieure à
déplacement de Wien ? (E 4 − E1)/h ? (b) Que se passe-t-il si l’on utilise un
faisceau d’électrons d’énergie cinétique supé-
Q7. En quoi l’effet photoélectrique et l’effet Compton rieure à (E3 − E1) mais inférieure à (E 4 − E1) ?
sont-ils : (a) semblables ; (b) différents ?
Q17. De quelle donnée expérimentale se servit Bohr
Q8. Pourquoi l’effet Compton ne se produit-il pas avec pour formuler sa théorie ?
la lumière visible ?
Q18. Dans son premier postulat, Bohr abandonne deux
Q9. La température de la plaque métallique où se caractéristiques de la théorie classique du rayon-
produit l’effet photoélectrique a-t-elle une nement. L’une d’entre elles a été mentionnée
importance ? explicitement. Quelle est l’autre ?
Questions 433
Q19. Quels aspects du modèle de Bohr de l’atome Q26. Dans l’effet Compton, pourquoi D λ est-il indé-
d’hydro gène sont : (a) classiques ; (b) non pendant du matériau ? Pourquoi est-il indépen-
classiques ? dant de λ ?
Q20. L’hydrogène a un seul électron, mais il émet plu- Q27. Dans l’effet Compton, pourquoi est-il préférable
sieurs raies spectrales. Expliquez pourquoi. d’utiliser de courtes longueurs d’onde pour le
Q21. Soit une collision entre un électron libre et un rayonnement incident ?
atome d’hydrogène. Quelle énergie cinétique Q28. Lors de la radiographie d’un os, celui-ci inter-
maximale peut posséder l’électron pour que la rompt le parcours en ligne droite des photons
collision avec l’atome soit élastique ? incidents sur lui, alors que les photons qui passent
Q22. (a) Complétez la figure 9.15b (p. 399) pour mon- à côté poursuivent leur chemin jusqu’au capteur.
trer comment est modifié le graphique du courant Quand un photon atteint un des pixels du capteur,
obtenu par effet photoélectrique si l’on maintient la construction de l’image suppose qu’il a fait un
l’intensité fixe et que l’on fait varier la fréquence chemin en ligne droite de la source jusque-là,
(f > f 0). (b) Que devient cette figure si on rem- mais ce n’est pas toujours le cas : une partie des
place le matériau de la plaque P ? photons diffusés par effet Compton atteignent
Q23. Puisque l’équation 9.26 fait intervenir e 4, pour- quand même le capteur. (a) Quelle conséquence
quoi le fait de remplacer e par Ze donne Z 2 dans ces photons ont-ils sur l’allure générale de
l’équation 9.23c ? Indiquez les étapes suivies. l’image ? (b) Quel phénomène, à la place de l’effet
Compton, permettrait à l’os d’interrompre le par-
Q24. Expliquez le fondement physique du principe de
cours rectiligne des photons sans produire de
combinaison de Ritz (voir la section 9.5).
photons diffusés ?
Q25. Supposons que l’électron dans l’atome d’hydro-
gène parte du niveau n = 4. Combien de raies
peut-on observer ?
9.2 rayonnement du corps noir E6. (I) Un filament chauffant a un rayon de 2 mm et une
longueur de 20 cm. Si sa température est de 2000 K,
E1. (I) Quelle est la longueur d’onde du pic (λ max) dans
quelle est sa luminosité ?
le rayonnement du corps noir aux températures
suivantes : (a) le rayonnement cosmique de 3 K E7. (I) Quelle est la longueur d’onde du pic du rayonne-
provenant du Big Bang qui créa l’Univers ; (b) un ment du corps noir pour un objet à 300 K ?
filament de tungstène à 3000 K ; (c) une réaction de E8. (I) Une molécule de CO2 peut vibrer à des fréquences
fusion à 10 7 K ? qui sont des multiples entiers de 5,1 × 1013 Hz.
E2. (I) (a) Le pic de rayonnement provenant du Soleil se Quelle est la séparation entre des niveaux d’énergie
situe à 500 nm. Quelle est la température à la surface adjacents en électronvolts ?
du Soleil, en supposant qu’il s’agisse d’un corps
9.3 Effet photoélectrique
noir ? (b) Quelle serait la température à la surface
d’une étoile dont le pic de rayonnement serait situé E9. (I) Une station de radio a une puissance émettrice
à 350 nm ? de 400 kW à 100 MHz. Combien de photons par
seconde sont émis ?
E3. (I) Pour quel intervalle de températures la longueur
d’onde du pic de rayonnement du corps noir varie- E10. (I) (a) Montrez que l’énergie E d’un photon (en élec-
t-elle de 400 nm à 700 nm, soit la gamme des lon- tronvolts) peut s’écrire sous la forme
gueurs d’onde de la lumière visible ? (1, 24 × 10 3 ev⋅nm)
E =
E4. (II) En vous servant de la loi de Stefan- λ
Boltzmann, estimez l’intensité nette transférée vers où la longueur d’onde λ est en nanomètres. (b) Quel
l’environnement par : (a) un poêle chaud à 2000 °C est, en électronvolts, l’intervalle d’énergie des pho-
dans une pièce à 20 °C ; (b) une personne dont la tons dans la région visible entre 400 nm et 700 nm ?
température de la peau est à 34 °C dans l’air à 10 °C. E11. (I) Le travail d’extraction d’un électron est de 2,25 ev
E5. (I) Sachant que la température à la surface de l’étoile pour le potassium. Soit un faisceau de longueur
Sirius A est de 8830 K, estimez sa luminosité. Le d’onde 400 nm qui a une intensité de 10−9 W/m 2 .
rayon de cette étoile est environ deux fois celui du Déterminez : (a) l’énergie cinétique maximale des
Soleil. photoélectrons en électronvolts ; (b) le nombre
exercices 435
carbone. Il subit un déplacement d’une longueur fondamental ? Dans quelle région du spectre électro-
d’onde de 0,02 %. Selon quel angle émerge-t-il par magnétique est située cette longueur d’onde ?
rapport à sa direction initiale ?
E40. (I) Calculez la fréquence de révolution de l’électron
E31. (I) La longueur d’onde d’un photon est égale à la de l’atome d’hydrogène à l’état fondamental. Si
longueur d’onde de Compton. Quelle est son énergie l’électron rayonnait à cette fréquence, dans quelle
en électronvolts ? partie du spectre électromagnétique ce rayonnement
E32. (I) Un faisceau de rayons X dans lequel chaque serait-il situé ?
photon a une énergie de 30 kev est diffusé à 37° par E41. (I) Un atome d’hydrogène est à l’état n = 2. Quelles
effet Compton. (a) Quelle est la variation de lon- sont, en électronvolts : (a) son énergie potentielle
gueur d’onde ? (b) Quelle est, en électronvolts, électrique ; (b) l’énergie cinétique de son électron ?
l’énergie des photons diffusés ?
E42. (I) (a) Déterminez, en électronvolts, les
E33. (II) La variation relative de longueur d’onde d’un
quatre premiers niveaux d’énergie de l’ion Li++
faisceau soumis à une diffusion Compton est
(Z = 3). (b) Quelles sont les longueurs d’onde des
D λ / λ = 0,03 %. Quelle est l’énergie des photons
trois transitions les plus énergétiques pour ces quatre
incidents si l’angle de diffusion est de 53° ?
niveaux ?
E34. (I) Un photon de la gamme des rayons X de lon-
gueur d’onde 0,08 nm est diffusé à 70° par un bloc E43. (I) Calculez le rayon de l’orbite de l’électron dans cha-
de graphite. (a) Quelle est la variation de longueur cun des trois premiers états de l’atome d’hydrogène.
d’onde par effet Compton ? (b) Quelle est, en élec- E44. (I) (a) Quels sont, en électronvolts, les trois premiers
tronvolts, l’énergie cinétique de l’électron diffusé ? niveaux d’énergie de l’ion He+ (Z = 2) ? (b) Quelle
E35. (I) Des rayons X dont l’énergie par photon est de est l’énergie requise pour libérer l’électron de cet ion ?
50 kev sont diffusés à 45°. Trouvez la fréquence
E45. (I) On considère l’électron de l’atome d’hydrogène à
des photons diffusés.
l’état fondamental. Déterminez, selon le modèle de
E36. (I) Un faisceau de rayons X de longueur d’onde Bohr, le module de : (a) sa vitesse ; (b) sa quantité
0,08 nm utilisé lors d’une radiothérapie est soumis à de mouvement ; (c) son accélération.
une diffusion Compton quand il atteint sa cible. Cal-
culez le déplacement de longueur d’onde si les pho- E46. (II) Soit un électron en orbite autour d’un noyau
tons diffusés sont déviés de : (a) 30° ; (b) 90° ; (c) 150°. de charge Ze. Montrez que le rayon de l’orbite du
nième niveau est donné par rn = n2 r 1/Z, où r 1 corres-
pond au rayon de l’orbite de l’électron de l’hydrogène
9.7 modèle de Bohr lorsque n = 1, soit 2/mke 2 .
E37. (II) (a) Un gaz d’atomes d’hydrogène à
l’état fondamental est bombardé par des électrons E47. (II) Un électron est en orbite autour d’un noyau de
d’énergie cinétique égale à 12,5 ev. Quelles lon- charge Ze. Montrez que le module de la vitesse pour
gueurs d’onde émises peut-on s’attendre à observer ? le nième niveau est donné par vn = (2,19 × 106 m/s)(Z/n).
(b) Que se passe-t-il si les électrons sont remplacés E48. (II) Dans un atome muonique, l’électron est rem-
par des photons de même énergie ? placé par une particule appelée muon, qui possède
E38. (I) (a) Trouvez les trois plus grandes longueurs la même charge que l’électron mais dont la masse est
d’onde de la série de Paschen (voir la figure 9.29, 207 fois plus grande. De quel facteur varie chacune
p. 417) pour l’atome d’hydrogène. Dans quelle des grandeurs suivantes par rapport à un atome
partie du spectre électromagnétique sont-elles ordinaire à un électron : (a) les niveaux d’énergie ;
situées ? (b) Quelle est la plus courte longueur (b) les rayons des orbites ?
d’onde dans cette série ? E49. (II) Un électron est en orbite autour d’un noyau de
E39. (I) Quelle est la longueur d’onde maximale charge Ze. Montrez que l’énergie du nième niveau est
capable d’ioniser un atome d’hydrogène à l’état donnée par l’équation 9.23c.
9.3 Effet photoélectrique E51. (I) Lorsque de la lumière de longueur d’onde 490 nm
éclaire une surface photoélectrique, le potentiel
E50. (I) Les ondes d’un four à micro-ondes ont une fré- d’arrêt est de 0,63 v. Quel est, en électronvolts, le
quence de 2450 MHz. Trouvez : (a) leur longueur travail d’extraction d’un électron ?
d’onde ; (b) l’énergie d’un photon en électronvolts.
P1. (I) Dans une expérience sur l’effet Compton, centre de masse. Le module du moment cinétique
le photon diffusé a une énergie de 130 kev et l’élec- total est quantifié en multiples de h/2π . (a) Quel est
tron diffusé a une énergie cinétique de 45 kev. Trou- le moment d’inertie I ? (b) Si le moment cinétique Iω n
vez : (a) la longueur d’onde des photons incidents ; est quantifié, trouvez ω n. (c) Si f est la fréquence de
(b) l’angle θ de diffusion du photon ; (c) l’angle ϕ rotation de chacun des protons autour du centre
suivant lequel est éjecté l’électron. de masse, où est situé f n + 1 − f n dans le spectre
électromagnétique ?
P2. (I) Montrez que l’approximation de Wien mène à la
loi du déplacement de Wien (équation 9.1). (Indice : P6. (I) Un atome d’hydrogène fait une transition du
Quelle est la condition pour obtenir λ max ?) niveau n = 5 au niveau n = 1. Trouvez le module de
la vitesse de recul de cet atome.
P3. (I) En considérant le cas particulier d’une collision
à une dimension, montrez qu’un électron libre ne P7. (II) Établissez l’équation 9.16 pour l’effet Compton.
peut pas absorber complètement un photon. (Mon- (Indice : Utilisez d’abord les équations 9.13 et 9.14
trez que la quantité de mouvement et l’énergie ne pour éliminer ϕ et obtenir l’expression donnant p2 .
peuvent pas être conservées simultanément.) Ensuite, utilisez E 2 = p2 c 2 + m20 c 4 = (K + m 0 c 2)2 et
l’équation 9.15 pour obtenir une autre expression
P4. (I) Montrez que la perte d’énergie relative d’un donnant p2 .)
photon soumis à une diffusion Compton est donnée
P8. (II) (a) Dans la loi de Planck, posez x = hc/λ kT. En
approximativement par DE/E = −D λ /λ .
dérivant par rapport à x, montrez que la longueur
P5. (I) Les deux protons de la molécule d’hydrogène d’onde correspondant au maximum est donnée par
sont distants de 0,074 nm et tournent autour de leur l’équation 5 − x = 5e−x. La solution de cette équation
proBLèmes 437
est x = 4,965. (b) Montrez que la loi de Planck mène (antiélectrons). Quand un positon et un électron se
à la loi du déplacement de Wien. rencontrent, ces deux particules s’annihilent et une
paire de photons de haute énergie est créée. Le posi-
P9. (II) Montrez que
∞ ton et l’électron ont des masses identiques et on
I= ∫ 0 R(λ , T ) dT considère que leur vitesse est négligeable à l’instant
où ils se rencontrent. (a) En utilisant les principes de
conduit à I = σT 4, où la constante σ = 2π 5 k4/15c 2 h3, conservation appropriés, montrez que ces deux pho-
soit la loi de Stefan-Boltzmann. Pour y arriver, faites tons doivent avoir la même longueur d’onde et
un changement de variable du type x = hc/λ kT et prendre des directions diamétralement opposées.
remarquez que (b) Quelle est leur longueur d’onde ? (c) Quel est le
∞ x3 π4 module de leur quantité de mouvement ?
∫ 0 (e x − 1) dx = 15 P13. (I) Considérez deux cavités rayonnantes placées face
P10. (II) Le positonium est composé d’un électron et d’un à face, de façon à ce que le rayonnement produit par
positon (électron positif) en orbite autour de leur chacune soit entièrement incident dans l’autre cavité.
centre de masse commun. Utilisez le modèle de (a) Montrez qu’à l’équilibre thermique, l’intensité
Bohr pour montrer que les niveaux d’énergie sont totale que chacune laisse échapper ne peut dépendre
donnés par En ≈ (−6,8 eV)/n2 . que de la température et non de la nature du maté-
riau qui compose les parois. (Indice : À l’équilibre
P11. (II) Ajustez correctement les paramètres qui appa-
thermique, que peut-on dire au sujet de l’énergie ?
raissent dans les expressions pour la radiance
Utilisez ensuite un raisonnement par l’absurde.)
spectrale de Wien, de Rayleigh-Jeans et de Planck.
(b) On insère entre les deux cavités un filtre qui ne
Tracez ensuite le graphe de ces trois expressions
laisse passer qu’un intervalle de longueurs d’onde, le
sur une plage de longueurs d’onde permettant de
reste étant réfléchi vers la cavité émettrice. Pourquoi
vérifier les affirmations de la section 9.2 et de la
la température d’équilibre n’est-elle pas modifiée ?
figure 9.9 (p. 392).
(c) Comment peut-on utiliser des filtres comme
P12. (I) La tomographie par émission de positons, une celui décrit en (b) pour montrer que les deux cavités
technique d’imagerie médicale, utilise le fait qu’une ont exactement le même spectre, quel que soit le
substance injectée au patient émet des positons matériau ?
SOMMAIRE
10.1 Les ondes de Broglie 10.6 Applications de la mécanique quantique
10.2 La diffraction des électrons 10.7 Le principe d’incertitude de Heisenberg
10.3 Le paquet d’ondes 10.8 La réduction du paquet d’ondes
10.4 L’équation d’onde de Schrödinger 10.9 La dualité onde-particule
10.5 La fonction d’onde
Cette photo montre à la fois de la matière (le groupe rock et
son matériel) et de la lumière (émise par les projecteurs). Selon
la physique quantique, les particules qui composent la matière
ont un comportement très comparable à celui des photons qui
composent la lumière. En effet, les deux manifestent la dualité
onde-particule : dans le premier cas, le carré de l’amplitude d’une
onde électromagnétique indique la probabilité de présence de
chaque photon et, dans le second cas, le carré de l’amplitude
d’une onde de matière indique la probabilité de présence de chaque
électron, proton, neutron… Dans ce chapitre, nous nous pencherons
sur ce type de description exclusivement probabiliste.
h
λ = (10.1)
Figure 10.1 p
Louis de Broglie (18921987).
En la comparant avec l’équation 9.12, on remarque que l’équation 10.1 est éga
lement valable pour un photon : p = E/c = hf/c = h/λ . Dans le cas du photon,
l’onde associée est une onde électromagnétique, mais ce type d’onde ne convient
pas pour une particule : de Broglie venait en somme d’inventer un nouveau type
d’onde, l’onde de matière. La signification physique de cette nouvelle onde
n’était pas claire ; en particulier, de Broglie n’avait pas identifié « ce qui oscille »
et s’était contenté de déterminer une longueur d’onde.
exemple 10.1
Quelle est la longueur d’onde de Broglie : (a) d’un élec- D’après l’équation 10.1, la longueur d’onde de Broglie est
tron ayant été accéléré à partir du repos par une diffé-
h h ( 6, 63 × 10 −34 J⋅s)
rence de potentiel de 54 V ; (b) d’une balle de pistolet λ = = =
de 10 g dont la vitesse est 400 m/s ? p mv ( 9, 11 × 10−31 kg)( 4, 36 × 10 6 m/s)
= 1, 67 × 10−10 m = 0, 167 nm
Solution (b) La longueur d’onde de Broglie est
(a) On évalue d’abord la vitesse de l’électron. L’éner-
gie cinétique acquise par l’électron de charge −e h ( 6, 63 × 10−34 J⋅s)
λ = =
accéléré par la différence de potentiel DV équivaut à mv (10−2 kg)( 400 m/s)
1 = 1, 66 × 10−34 m
mv 2 = −e V , d’où l’on tire v = 4,36 × 10 6 m/s.
2
En effet, un électron qui est accéléré par une On note que la longueur d’onde d’un objet micro-
différence de potentiel aussi faible n’acquiert pas scopique est sensiblement plus grande que celle
une vitesse comparable à celle de la lumière. On peut d’un objet macroscopique.
1
donc utiliser l’équation non relativiste K = mv2 .
2
Ci-dessous, on pourra aussi considérer que la masse
dans p = mv est la masse au repos.
Heureusement, le hasard fit en sorte que des mesures beaucoup plus claires
allaient être obtenues par Davisson et son nouvel assistant Lester Germer
(18961971) : en 1926, un incident survenu dans son système à vide obligea
Davisson à chauffer la cible de nickel pour éliminer une couche d’oxyde.
Comme le montre la figure 10.4, durant ce processus, l’échantillon polycristallin
(c)
Fr
o
nt
d’
on
de
réf
Front d’onde incidentléc φ
hi
φ φ d
φ φ θ
D d θ
θ
φ φ θ
Figure 10.6
(a) En arrivant sur le cristal de la figure 10.5a, l’onde qui correspond à un électron est réfléchie par chacun des atomes, mais les atomes situés
dans un même plan se comportent comme un miroir : les ondes qu’ils réfléchissent (trois sur le schéma) sont en effet en phase dans la direction
qui correspondrait à l’angle de réflexion d’un miroir. (b) Quelle que soit l’orientation du plan considéré, le cristal entier peut être modélisé
comme un ensemble de plans parallèles entre eux. Tous ces plans réfléchissent l’onde incidente dans la même direction. (c) La différence
de marche entre les réflexions issues de deux plans cristallins parallèles est 2d sin θ , où d est la distance entre les plans cristallins.
George Paget Thomson (1892-1975) et Alexander Reid firent passer un faisceau (a)
d’électrons de 30 keV à travers de minces pellicules de celluloïd et d’or compo-
sées de petits cristaux orientés au hasard (comme à la figure 7.39, p. 314). Dans
un tel montage, il se trouve toujours des cristaux orientés de telle sorte que
l’équation 10.5 soit vérifiée. Ils réussirent donc à enregistrer des anneaux
de diffraction sur une plaque photographique, confirmant ainsi à nouveau le
comportement ondulatoire des électrons. À la figure 10.7, on compare les anneaux
de diffraction, typiques de l’expérience de Thomson et Reid, produits par des
électrons, avec ceux produits par des rayons X. Il est cocasse de noter que
Thomson a mis en évidence le comportement ondulatoire de l’électron, alors que
son père est celui qui, en 1897, avait « prouvé » que l’électron était une particule !
Des expériences semblables ont montré que toutes les particules élémentaires
ont un comportement ondulatoire. Par exemple, la figure 10.8 représente la
diffraction des neutrons par un échantillon polycristallin de fer. On a même
(b)
réussi à faire diffracter des jets d’atomes complets, comme de l’hydrogène ou
de l’hélium.
pas les mêmes. Ainsi, en projetant sur un cristal inconnu des électrons dont la Deux exemples (parmi quatorze) de façons
dont des atomes identiques peuvent former
longueur d’onde λ = h/p est connue, on peut déterminer, en mesurant la liste un cristal : (a) la structure cubique simple ;
des angles auxquels des électrons sont diffractés, s’il s’agit de l’une ou l’autre (b) la structure cubique centrée.
des structures de la figure 10.9 ou d’une structure différente. Douze autres struc-
tures (dont onze ne sont pas cubiques) sont possibles dans un cristal où tous les
atomes sont identiques.
Figure 10.10
(a) Analyse de la figure de diffraction produite par un cristal de protéines. (b) La
bactériorhodopsine est la première protéine dont la structure a été obtenue par diffraction
d’électrons. Cette petite protéine, qui utilise l’énergie d’un photon absorbé pour « pomper »
un ion H+ hors de la cellule, est vraisemblablement l’ancêtre des protéines qui permettent
le sens de la vue chez les animaux. (c) Figure de diffraction (de rayons X) qui a révélé
la structure en double hélice de l’ADN.
exemple 10.2
Considérons un groupe de molécules d’ADN toutes été obtenue en dirigeant des rayons X perpendiculai
alignées parallèlement entre elles. La figure 10.10c a rement aux molécules d’ADN dans un tel groupe (on
Contrairement à la vitesse de phase, qui est vonde = vp/2, on peut montrer que
la vitesse du paquet d’ondes est égale à vp. Cette conclusion est satisfaisante :
le paquet d’ondes peut être localisé dans l’espace, un peu comme une par
ticule, et la vitesse à laquelle il progresse est la même que celle de la parti
cule qu’il représente. Dans cette perspective, l’équation 10.1 ne donne pas la
(c)
Amplitude
relative
(b)
Figure 10.13
(a) Trois ondes de longueurs d’onde légèrement différentes. (b) Leur somme. Notons que les
maxima les plus importants sont plus espacés que ceux qu’on obtiendrait en superposant
seulement deux ondes (voir la figure 3.18, p. 108). (c) Graphique montrant l’amplitude
et la longueur d’onde des trois ondes superposées. Cette représentation étant plus succincte
que celle utilisée en (a), nous l’utilisons pour les figures suivantes.
(a) Amplitude
relative
λ
(b) Amplitude
relative
λ
Figure 10.14
Somme de sept ondes de longueurs d’onde légèrement différentes. Les maxima les plus
importants sont plus espacés qu’à la figure 10.13. (a) Somme obtenue quand les sept ondes
ont la même amplitude. (b) Somme obtenue pour les amplitudes illustrées (graphique en vert).
Amplitude
relative
λ
Figure 10.15
En superposant des ondes formant une distribution continue de longueurs d’onde, on obtient
un paquet d’ondes. Dans le cas illustré, l’enveloppe du paquet d’ondes présente un maximum
relativement localisé.
longueur d’onde d’une sinusoïde pure mais plutôt la longueur d’onde moyenne
d’un paquet d’ondes.
Les relations λ = h/p et f = E/h ne jouent plus le rôle de postulats de base dans
la mécanique quantique moderne. Néanmoins, elles ont permis d’arriver à la
∂2 y 1 ∂2 y
= (10.6)
∂x 2 v2 ∂t 2
y( x, t ) = ψ ( x ) cos(ω t ) (10.7)
d 2ψ ω2
2
=− 2ψ (10.8)
dx v
ω2 p2
2
= 2
v
d 2ψ ( x ) 2 m
+ 2 [ E − U ( x )]ψ ( x ) = 0 (10.10)
dx 2
Densité de probabilité
* Puisque ψ peut être un nombre complexe, l’expression correcte est ψψ *, où ψ * désigne le complexe
conjugué de ψ . Dans ce qui suit, nous illustrons surtout des fonctions d’onde qui sont purement
réelles. Sinon, seule la partie réelle, Re(ψ ), est illustrée (voir par exemple la figure 10.17).
* Ces fonctions d’onde sont complexes et seule leur partie réelle est illustrée. La probabilité de
présence tient compte aussi de la partie imaginaire, non illustrée. En raison du déphasage entre
la partie réelle et la partie imaginaire, on obtient une probabilité de présence sans oscillation.
La fin du déterminisme
Avec l’interprétation de Born, la mécanique quantique introduit une révolution
conceptuelle fondamentale. Toute la physique avant elle part du principe du
déterminisme : selon ce principe, valable en mécanique classique ou relativiste,
connaissant la position initiale et la vitesse d’une particule ainsi que toutes les
forces agissant sur elle, on peut prédire avec précision quelle sera sa trajectoire.
La position exacte de la particule à un temps t peut être déterminée, du moins
en théorie. La mécanique quantique met fin à ce déterminisme.
En effet, l’interprétation statistique de la fonction d’onde nous dit que l’on ne
peut prédire que la probabilité d’observer une particule à une position donnée.
Il n’est plus possible de prédire exactement où elle sera détectée. La mécanique
quantique prédit correctement les valeurs moyennes des grandeurs physiques
mais pas les résultats des mesures individuelles. Pour vérifier ses prédictions,
on doit donc répéter la même expérience ou la même mesure un grand nombre
de fois sur des échantillons indépendants, puis faire la moyenne des mesures
obtenues. Par exemple, à la figure 10.19, la mécanique quantique ne peut pas
prédire la position où sera détecté un électron précis. Par contre, après avoir
mesuré la position de milliers d’électrons indépendants, on peut calculer la posi
tion moyenne où ils ont été détectés et vérifier qu’elle correspond à la proba
bilité prédite par la théorie. Nous reviendrons sur la question du déterminisme
à la section 10.7, après avoir appliqué l’équation de Schrödinger à plusieurs
situations concrètes.
0 L
Particule enfermée dans une boîte
Figure 10.20 Commençons par le cas d’une particule de masse m qui est captive d’une boîte à
Une particule enfermée dans une boîte est, une dimension de côté L (figure 10.20). Comme la particule possède une énergie
du point de vue classique, animée d’un
mouvement de vaetvient. Si les parois
cinétique, la physique classique suggère qu’elle rebondit d’un côté à l’autre de
sont impénétrables, elles définissent une la boîte. Si cette image permet d’avoir une idée de ce qui se passera, il ne faut pas
région d’énergie potentielle infinie. oublier qu’une telle trajectoire définie est exclue par la mécanique quantique.
(b)
ψ2 ψ2 ψ2
0 L 0 L 0 L
n=1 n=2 n=3
exemple 10.3
Un électron est enfermé dans un puits de potentiel Les trois premiers niveaux d’énergie sont donc
infini (en une dimension) de longueur 0,1 nm. (a) Quels E1 = 37,7 eV, E 2 = 151 eV et E3 = 339 eV.
sont les trois premiers niveaux d’énergie ? (b) Quelle est
(b) On cherche l’énergie du photon, hf = hc/ λ , telle
la longueur d’onde du photon émis lors de la transition
que E 2 + hc/ λ = E1. En convertissant en joules les
de l’électron du niveau n = 2 à l’état fondamental ?
résultats trouvés en (a), on obtient
Solution hc/λ = (151 eV − 37,7 eV)(1,6 × 10−19 J/eV)
(a) D’après l’équation 10.12, les niveaux d’énergie sont d’où λ = 11,0 nm.
donnés par
n2 h2 n2 ( 6, 63 × 10−34 J⋅s)2
En = =
8 mL2 8( 9, 11 × 10−31 kg)(10−10 m)2
= ( 6, 03 × 10−18 J)n2 = ( 37, 7 eV)n2
exemple 10.5
La figure 10.23 illustre une molécule de bêtacarotène. Par l’équation 10.12, les énergies admises pour un élec
Quand une molécule présente une chaîne conjuguée, tron dans ce puits sont
c’estàdire une alternance de liaisons simples (C C)
n2 h2
et doubles (C C), on observe le phénomène de conju- En = = (6,97 × 10−21 J)n2
8 mL2 (i)
gaison, aussi appelé résonance : un électron par atome = (0,0435 eV)n2
de carbone membre de la chaîne conjuguée peut se
déplacer le long de celleci. En considérant qu’un tel Cet ordre de grandeur correspond à celui de l’énergie
électron est captif d’un puits de potentiel dont la largeur des photons visibles. Par exemple, si on considère la
correspond à la longueur de la chaîne conjuguée, mon transition n = 11 → n = 13, le photon absorbé possède
trer que le bêtacarotène peut absorber la lumière l’énergie
visible. Chaque lien C C ou C C a une longueur DE = (0,0435 eV)(132 − 112) = 2,08 eV
approximative de 0,14 nm.
Or, les photons visibles ont des énergies comprises
entre 1,7 eV et 3 eV.
Pour comprendre pourquoi on donne en exemple deux
niveaux aussi élevés, il faut posséder une information
supplémentaire : puisque chaque atome de carbone
peut fournir un électron et que la chaîne conjuguée
comporte 22 atomes de carbone, il y a 22 électrons qui
Figure 10.23 peuvent se déplacer le long de la chaîne. Cependant,
Une molécule de bêtacarotène, illustrée selon la représentation nous allons voir au prochain chapitre qu’en raison du
simplifiée où on fait abstraction des atomes C et H. Chaque angle principe d’exclusion de Pauli, un maximum de deux
est un atome de carbone lié à quatre autres atomes, les liens non
électrons peut occuper chacun des niveaux d’énergie
illustrés étant occupés par des atomes d’hydrogène.
donnés par l’équation (i). Les niveaux sont donc saturés
jusqu’à n = 11. Pour absorber un photon, un électron
Solution doit passer d’un niveau n ≤ 11 à un niveau n > 11.
On compte 21 liens consécutifs. Si on fait l’approxima
tion que ces liens sont alignés, la longueur du puits de
potentiel est
L = 21(0,14 nm) = 2,94 nm
Figure 10.28
entière. Le mécanisme de cette synthèse repose sur le fait que les paires sont (a) Une paire de bases normale dans un
complémentaires. Or, dans l’éventualité improbable où un atome d’hydrogène ADN double brin. (b) L’atome d’hydrogène
est passé d’une molécule à l’autre, par effet tunnel, au moment où la copie est est dans un puits de potentiel à deux
réalisée, les bases ainsi obtenues ne sont plus complémentaires à celles qui minima. (c) Une paire de bases où un
proton est passé d’une molécule à l’autre
sont disponibles pour synthétiser la copie. Il est alors probable qu’une erreur par effet tunnel.
survienne dans la copie, ce qui correspond à une mutation dans l’ADN.
Oscillateur harmonique
Nous allons maintenant présenter rapidement le cas d’une particule dans un
puits de potentiel qui n’a pas une forme rectangulaire. Un cas extrêmement
fréquent est celui du système blocressort, pour lequel l’énergie potentielle élas
1
tique a la forme U ( x ) = mω 2 x 2, où mω 2 correspond à la constante de rappel du
2
ressort. Cette fonction représente un puits de potentiel parabolique (figure 10.29a).
Du point de vue classique, la particule soumise à une telle énergie potentielle
oscille en décrivant un mouvement harmonique simple de fréquence angulaire
ω = k /m et son énergie peut prendre n’importe quelle valeur, tout comme
l’amplitude du mouvement (voir le chapitre 1).
Du point de vue quantique, il en va autrement. Dès la naissance de la physique
quantique, Einstein avait postulé que l’énergie d’un oscillateur était quantifiée
(voir l’équation 9.6). Bien que ce postulat d’Einstein ne soit plus exactement
valable, l’équation de Schrödinger aboutira elle aussi à des niveaux d’énergie
quantifiés : quand on y substitue U(x), on obtient
d 2ψ 2 m 1
+ 2 (E − mω 2 x 2 )ψ = 0 (10.13)
dx 2 2
Cette fois, il n’est pas possible de découper l’axe des x en plusieurs régions
faciles à analyser. Bien que nous ne puissions résoudre l’équation 10.13 de façon
rigoureuse dans le cadre de cet ouvrage, deux arguments donnent une bonne
idée de la forme des solutions. Premièrement, on note que l’énergie potentielle
est une fonction paire : U(−x) = U(x). Par symétrie, la probabilité de présence
doit aussi être une fonction paire. Par conséquent, les solutions ψ (x) auront une
parité définie (paire ou impaire). Deuxièmement, le comportement aux limites
est facile à deviner. Considérons un oscillateur harmonique possédant une éner
gie quelconque E. Si x est suffisamment élevé, on atteint rapidement une zone
de l’axe des x pour laquelle U(x) > E. Cette situation ressemble aux zones I et
III de la figure 10.24 (p. 460), bien que U ne soit pas constante cette fois. On
s’attend donc à ce que, pour x → ∞ et pour x → −∞, ψ (x) décroisse rapidement
vers zéro. La fonction e−Ax n’a pas ce comportement : elle tend vers zéro seu
lement à l’une des deux extrémités de l’axe des x. Toutefois, la fonction e−Ax ,
2
comportement aux limites. Puisque chaque fonction ψ (x) doit être paire ou
impaire, il est donc raisonnable de penser que la solution ψ (x) peut prendre la
forme de la fonction e−Ax multipliée par un polynôme (inconnu pour le moment) :
2
ψ ( x ) = Ae− u /2 H (u)
2
Figure 10.30
Propriété spectrale des paquets d’ondes (a) La longueur d’onde d’une sinusoïde est
parfaitement déterminée, mais elle occupe
Plus un paquet d’ondes est étroit, plus sa distribution de longueurs d’onde tout l’axe des x ; sa position est parfaitement
est large. indéterminée. (b) Lorsque des ondes
de longueurs d’onde différentes sont
superposées, elles peuvent former un
paquet d’ondes relativement localisé, mais
Cet énoncé est une propriété purement mathématique des paquets d’ondes et la longueur d’onde n’est pas bien définie.
n’a rien à voir avec la mécanique quantique en particulier. On peut facile
ment le comprendre si on suppose que toutes les sinusoïdes qui constituent un
paquet d’ondes sont en phase en x = 0 et qu’on cherche la position x0 où deux des
sinusoïdes seront en opposition de phase pour la première fois : plus la distribu
tion de longueurs d’onde est large, plus cette position surviendra à proximité
de x = 0.
Maintenant, si on jumelle la relation λ = h/p à cette propriété mathématique des
paquets d’ondes, on aboutit à une version qualitative du principe d’incertitude
de Heisenberg :
Principe d’incertitude
Ce principe a été énoncé en 1927 par Werner Heisenberg (figure 10.31), qui
l’avait appelé principe d’indétermination. C’est par suite d’un incident dans la
traduction de son article que le terme « principe d’incertitude » a été retenu en
français. Cette erreur est regrettable, car le mot « incertitude » porte plusieurs à Figure 10.31
faire un lien entre ce principe et l’incertitude expérimentale sur des mesures. Werner Heisenberg (19011976).
x x x x
x x x x
x → ∞ x x x ≈ 0
px px px px
px ≈ 0 px px px → ∞
Figure 10.32 Supposons qu’on choisisse la fonction d’onde de la figure 10.32b, qu’on prépare
(a) Fonction d’onde sinusoïdale. une particule pour qu’elle soit adéquatement représentée par cette fonction
La longueur d’onde (donc la quantité
de mouvement) est parfaitement
d’onde et qu’on fasse une mesure de sa position. Si on répète N fois l’expé
déterminée, mais la position est rience sur des particules indépendantes préparées de la même façon, on obtient
parfaitement indéterminée. (b) Paquet N mesures différentes de x, qui sont groupées en majorité dans un certain inter
d’ondes. La position est déterminée dans valle Dx. De même, si on prépare N autres particules et qu’on mesure cette fois
un certain intervalle Dx, mais au prix
d’une indétermination Dpx dans la quantité
la quantité de mouvement, on obtient N mesures différentes de px, qui sont
de mouvement. (c) Si on réduit Dx, groupées en majorité dans un certain intervalle Dpx. Ces intervalles Dx et Dpx
on augmente Dpx. (d) Si la position est sont les indéterminations sur la position et sur la quantité de mouvement.
parfaitement déterminée, la quantité
de mouvement devient parfaitement En mécanique quantique, la définition quantitative qu’on donne à Dx et à
indéterminée. Dpx est l’écart-type de la distribution des mesures. Les intervalles illustrés à la
figure 10.32 reflètent cette définition rigoureuse. Toutefois, puisque les notions
de statistiques requises pour appliquer cette définition sortent du cadre de cet
ouvrage, nous allons nous limiter à une définition approximative : si on doit
déduire Dx à partir d’une situation physique, on le prendra égal à l’intervalle
x px h (10.15)
DxDpx ≥ /2
Notons que le symbole a été remplacé par ≥. Le produit des deux indéter
minations trouve exactement sa valeur minimale /2 quand les distributions
ont la forme illustrée aux figures 10.32b et 10.32c, appelée courbe normale ou
courbe gaussienne. Bien que cette dernière équation soit la forme rigoureuse
du principe d’incertitude, nous appliquerons exclusivement la version simplifiée
donnée par l’équation 10.15.
Et h (10.16)
exemple 10.6
On répète N fois l’expérience consistant à mesurer la h
x
position d’une particule à un temps t après le début de p
l’expérience. L’indétermination sur le module de la 6, 63 × 10−34 J⋅s
vitesse est de 0,1 %. Estimer l’indétermination mini = 0, 182 µm
3, 64 × 10−27 kg⋅m/s
male sur les mesures de la position de la particule,
sachant que celleci est : (a) un électron se déplaçant à En somme, les N mesures forment une distribution
4 × 10 6 m/s ; (b) une balle de pistolet de 10 g se dépla dont la largeur est approximativement 0,182 μm.
çant à 400 m/s. (b) Dans ce cas, Dp = (0,01 kg)(0,4 m/s) = 4 × 10−3 kg·m/s.
L’indétermination minimale sur la position est
Solution
(a) Comme Dv = 4 × 103 m/s, l’indétermination sur le Dx h/Dp = 1,66 × 10−31 m
module de la quantité de mouvement est Cette valeur est très inférieure au diamètre d’un
p = mv = ( 9, 11 × 10−31
kg)( 4 × 10 3 m/s) proton. Le principe d’incertitude n’impose pas de
−
= 3, 64 × 10 kg·m/ss
27 limite pratique sur la détermination de la position de la
balle. En d’autres termes, les N expériences produisent
D’après notre version de la relation d’incertitude de N résultats identiques.
Heisenberg, l’indétermination minimale sur la posi
tion est
exemple 10.7
Sachant qu’un atome d’hydrogène a un diamètre de l’indétermination Dpx sur la quantité de mouvement ne
l’ordre de 0,1 nm, montrer qu’il est impossible d’attri peut être inférieure à
buer à son électron une trajectoire déterminée. (6,63 × 10−34 J·s)/(0,1 × 10−9 m) = 6,63 × 10−24 kg·m/s
Or, Dpx = mDvx, donc
Dvx (6,63 × 10−24 kg·m/s)/(9,11 × 10−31 kg)
Solution 7,28 × 10 6 m/s !
Si on mesure N fois la position de l’électron, on trou En somme, la vitesse de l’électron dans l’atome ne
vera chaque fois qu’il est dans l’atome. L’indétermina peut pratiquement pas être déterminée. En consé
tion sur la position ne peut donc être supérieure au quence, il est impossible de lui attribuer une trajectoire
diamètre de l’atome, d’où Dx ≈ 0,1 nm. Par conséquent, précise, comme c’était le cas dans le modèle de Bohr.
SUJE T CO N N E X E
Les microscopes électroniques
Alors qu’on mettait au point l’oscilloscope à rayons Pour un électron initialement au repos qui est accéléré
cathodiques, pendant les années 1920, on se rendit par une différence de potentiel de 40 kV, la longueur
compte que les trajectoires des électrons passant à tra- d’onde de Broglie est voisine de 0,006 nm. On pourrait
vers une courte bobine de déviation magnétique peuvent donc s’attendre à ce qu’un microscope électronique
être décrites par une équation analogue à la formule ait un pouvoir de résolution voisin de 0,003 nm, ce qui
des lentilles minces. La bobine peut donc jouer le rôle est beaucoup plus petit que la dimension type des
d’une lentille pour focaliser un faisceau d’électrons. La atomes (de 0,1 nm à 0,3 nm). En pratique, on ne parvient
« distance focale » d’une lentille magnétique dépend de pas à atteindre cette valeur. Les « lentilles électroniques »
l’intensité du champ magnétique, qui est déterminée sont en général des aimants constitués d’enroule-
par le courant circulant dans la bobine. Cette analogie ments à l’intérieur d’un enrobage en fer doux. Les pôles
entre l’optique « électronique » et l’optique géométrique sont séparés par un entrefer de quelques millimètres
poussa les ingénieurs Max Knoll (1897-1969) et Ernst (figure 10.34). Les champs magnétiques non uniformes
Ruska (1906-1988) à construire le premier microscope produits par ces aimants ne peuvent pas avoir une confi-
électronique en 1931. L’année suivante, ayant entendu guration aussi bien définie que la surface d’une lentille
parler de l’hypothèse de Broglie (qui avait été publiée en verre et l’aberration de sphéricité (voir la section 5.1)
en 1924 !), ils se rendirent compte qu’en principe un tel qui en résulte constitue un problème majeur. Néan-
instrument pouvait avoir un pouvoir de résolution supé- moins, nous allons voir que le microscope électronique
rieur à celui d’un microscope optique, qui est limité par atteint une résolution de l’ordre des dimensions ato-
la diffraction à 200 nm environ pour une longueur miques. Il existe en fait trois types de microscopes
d’onde de 400 nm. électroniques, que nous allons étudier à tour de rôle.
ccc
(a) (b)
Canon à électrons
50 kV-100 kV
Condenseur
Spécimen
Objectif
Projecteur
Figure 10.35
Les principaux composants d’un microscope électronique à
transmission. Les diaphragmes limitant la largeur du faisceau
ne sont pas représentés. Le microscope comporte souvent une
autre lentille « intermédiaire » entre l’objectif et le projecteur.
La trajectoire des électrons à l’intérieur des aimants est en fait
une spirale.
Écran
Enroulements
de balayage
Objectif
Spécimen
Détecteur
Ampèremètre A
Figure 10.36
Image coloriée produite par un MET d’un supraconducteur à Figure 10.37
haute température, Y1Ba 2Cu 3O7 − x. Les atomes d’yttrium sont Dans le microscope électronique à balayage, la section
noirs, les atomes de baryum sont jaunes et les atomes de cuivre transversale du faisceau est réduite par deux lentilles.
sont rouges. À cause de leur faible numéro atomique, les atomes Deux enroulements à l’intérieur de l’objectif servent
d’oxygène ne sont pas visibles. à balayer la surface du spécimen.
ccc
Figure 10.38
L’image d’une mouche produite par un microscope à balayage
a une grande profondeur de champ.
Tiges
piézoélectriques
Sonde
Électrons traversant
par effet tunnel
RÉSUMÉ
Selon l’hypothèse de Broglie, les particules matérielles se comportent comme
des ondes. La longueur d’onde de Broglie d’une particule de quantité de mou
vement p est donnée par
h
λ = (10.1)
p
Cette relation est donc la même que pour le photon.
résumé 475
Les ondes de matière qui correspondent à des états stationnaires sont régies
par l’équation d’onde de Schrödinger indépendante du temps à une dimension,
laquelle s’écrit
d 2ψ ( x ) 2 m
+ 2 [ E − U ( x )]ψ ( x ) = 0 (10.10)
dx 2
où E est l’énergie mécanique, qui est constante, et U(x) est l’énergie potentielle
de la particule en fonction de la position x de celleci. Les fonctions d’onde ψ
qui sont les solutions de cette équation indiquent la probabilité de trouver une
particule à l’intérieur d’un intervalle dx en calculant ψ 2 dx. Pour une version
en trois dimensions de l’équation 10.10, la fonction d’onde tridimensionnelle
indiquerait que la probabilité de présence de la particule dans un élément de
volume dV est ψ 2 dV.
La fonction d’onde doit être normalisée : l’intégrale de la probabilité sur tout
l’espace doit être égale à 1, ∫ ψ 2 dV = 1. En une dimension, on doit obtenir
∫ ψ 2 d x = 1. De même, la fonction d’onde doit remplir les conditions aux limites
correspondant au cas envisagé. En particulier, ψ et dψ /dx doivent être
continus.
En mécanique quantique, une particule peut pénétrer dans une région pour
laquelle U > E, qui lui serait interdite en physique classique. Ainsi, une particule
peut traverser une barrière de potentiel par effet tunnel.
Plus le paquet d’ondes qui décrit une particule est étroit, plus sa distribution de
longueurs d’onde est large. Il en découle le principe d’incertitude de Heisenberg,
selon lequel on ne peut pas déterminer simultanément la position et la quantité
de mouvement d’une particule avec une précision arbitrairement grande. En
préparant 2N particules identiques de façon à mesurer N fois x et N fois px, on
obtient une distribution de mesures dont les largeurs caractéristiques Dx et Dpx
représentent l’indétermination sur une mesure individuelle. Ces indétermina
tions sont liées par la relation
D xDpx h (10.15)
Une autre version du principe d’incertitude met en relation l’énergie et le temps :
DEDt h (10.16)
Ces indéterminations sont inhérentes aux fonctions d’onde (paquets d’ondes) et
ne sont pas dues aux caractéristiques de l’équipement utilisé. Elles n’ont rien à
voir avec l’incertitude expérimentale sur une mesure donnée.
L’origine du principe d’incertitude ne doit pas être confondue avec le concept
de réduction du paquet d’ondes, une modification fondamentale de la fonction
d’onde qui survient lors d’une mesure. Tout équipement utilisé pour prendre
une mesure, aussi sensible soitil, perturbe fondamentalement la particule.
TermeS imPOrTAnTS
densité de probabilité (p. 454) onde de matière (p. 442)
effet tunnel (p. 461) paquet d’ondes (p. 450)
énergie du niveau fondamental (p. 457) principe de complémentarité (p. 471)
équation d’onde de Schrödinger indépendante principe d’incertitude de Heisenberg (p. 465)
du temps (p. 453) probabilité de présence (p. 454)
fonction d’onde (p. 453) réduction du paquet d’ondes (p. 469)
hypothèse de Broglie (p. 442)
QueSTiOnS
Q1. Qu’estce que les ondes de Broglie et les ondes Q6. La fonction d’onde nous renseigne seulement sur
électromagnétiques ont en commun qui les dis les probabilités et, pourtant, les prédictions de la
tingue des autres types d’ondes ? mécanique quantique sont précises. Réconciliez
Q2. Peuton s’attendre à ce que les ondes de Broglie ces deux propositions.
donnent lieu à un effet Doppler ? Q7. Faites la distinction entre le principe de correspon
Q3. En quoi le modèle de Bohr de l’atome d’hydro dance de Bohr et le principe de complémentarité
gène n’estil pas compatible avec la mécanique de Bohr.
quantique ? Q8. Si l’on utilise un thermomètre froid pour mesurer la
Q4. Comparez les longueurs d’onde de Broglie d’un température de l’eau chaude dans un verre, la lec
électron et d’un proton qui ont : (a) la même vitesse ; ture ne sera pas exacte. Estce un exemple d’appli
(b) la même énergie. cation du principe d’incertitude de Heisenberg ?
Q5. Quel fait pourriezvous mentionner pour convaincre Justifiez votre réponse.
des amis sceptiques que la matière a des proprié
tés ondulatoires ?
10.1 et 10.2 Ondes de Broglie, E4. (I) Calculez les longueurs d’onde de Broglie (a) d’un
électron et (b) d’un proton, sachant que l’énergie
diffraction des électrons cinétique de l’électron et celle du proton sont égales
E1. (I) Utilisez l’expression classique reliant la quantité à 2 eV.
de mouvement à l’énergie cinétique pour démontrer
que la longueur d’onde de Broglie d’un électron en E5. (I) Déterminez la longueur d’onde de Broglie d’un
fonction de l’énergie cinétique K est donnée par proton qui se déplace à : (a) 103 m/s ; (b) 10 6 m/s.
1, 23 E6. (I) Un neutron thermique (voir le chapitre 12), qui a
λ ≈
K une énergie cinétique de 0,04 eV à 330 K, joue un
où K est en électronvolts et λ , en nanomètres. rôle important dans la fission de l’uranium dans
un réacteur nucléaire. Quelle est la longueur d’onde
E2. (I) Un électron initialement au repos est accéléré de Broglie d’un tel neutron ?
par une différence de potentiel DV . Montrez que sa
longueur d’onde de Broglie est donnée par E7. (II) Un objet de 1 g se déplace à 10 m/s
et traverse une fente. Pour quelle largeur de fente
1, 5
λ ≈ observeton le premier minimum de diffraction à
DV 0,5° ? L’expérience estelle réalisable en pratique ?
où DV est en volts et λ , en nanomètres. On suppose
que l’énergie cinétique est donnée par l’expression E8. (I) Un photon et un électron ont chacun une lon
classique. gueur d’onde de Broglie de 5 nm. Comparez leurs
énergies cinétiques en électronvolts.
E3. (I) Un électron initialement au repos est accéléré
par une différence de potentiel de 120 V. Quelle est E9. (I) Pour quelle énergie, en électronvolts, la lon
sa longueur d’onde de Broglie ? (Voir l’exercice gueur d’onde d’un photon estelle de : (a) 10−10 m ;
précédent.) (b) 10−15 m ?
questions 477
E10. (I) Un électron se déplace de façon que sa longueur passe du 2e niveau au 1er niveau ? Dans quelle partie
d’onde de Broglie corresponde à celle de la lumière du spectre électromagnétique estelle située ?
jaune à 600 nm. Quel est le module de sa vitesse ?
E19. (I) Un électron se déplace à l’intérieur d’un puits de
E11. (I) Par quelle différence de potentiel un proton potentiel infini à une dimension de longueur 0,1 nm.
doitil être accéléré pour avoir une longueur d’onde (a) Calculez, en électronvolts, les énergies de l’état
de Broglie de 0,1 pm ? fondamental et du premier état excité. (b) Quelle est
la longueur d’onde du photon émis si l’électron passe
E12. (I) En reproduisant l’expérience de DavissonGermer,
de l’état excité à l’état fondamental ?
on accélère des électrons avec une différence de poten
tiel de 60 V, en direction d’un monocristal de nature E20. (I) Un électron dans un puits de potentiel infini a
inconnue. Un maximum de premier ordre est mesuré une énergie de 5 eV au niveau n = 4. Quelle est la
à un angle ϕ = 40°. (a) Si on suppose la même symé largeur du puits ?
trie qu’à la figure 10.6 (p. 446), quel est l’angle θ cor
E21. (I) Quelle valeur doit avoir l’énergie d’un photon, en
respondant ? (b) Quelle est la distance entre les
électronvolts, pour faire passer un électron de l’état
plans cristallins qui ont causé ce maximum ?
fondamental au niveau n = 3 dans un puits de poten
E13. (I) Un électron possède une énergie méca tiel infini de largeur 0,2 nm ? Dans quelle partie du
nique de 80 eV. Il passe d’un endroit où il ne possède spectre électromagnétique est situé le photon ?
aucune énergie potentielle à une région où son éner
gie potentielle grimpe de 20 eV. Calculez sa longueur E22. (I) Quelle valeur minimale prend le module
d’onde de Broglie : (a) avant l’augmentation de l’éner de la vitesse d’un électron dans un puits de potentiel
gie potentielle ; (b) après cette augmentation. infini de largeur 0,1 mm ?
E14. (I) Dans un microscope, la dimension du plus petit E23. (II) L’énergie de l’état fondamental d’un
détail observable correspond à la longueur d’onde électron dans un puits de potentiel infini est de 20 eV.
du rayonnement utilisé. Ce paramètre correspond (a) Quelle est, en électronvolts, l’énergie du premier
au pouvoir de résolution. (a) Pour quel module de niveau excité ? (b) Quelle est la largeur du puits ?
vitesse la longueur d’onde de Broglie d’un électron E24. (I) On suppose qu’un électron est enfermé dans un
estelle égale à 0,1 nm, qui est la taille approximative puits de potentiel infini de largeur 10−14 m, valeur
d’un atome ? (b) Quelle est la vitesse des électrons qui correspond à la dimension approximative d’un
qui permettent de résoudre des détails de 1 nm dans noyau. (a) Calculez, en électronvolts, l’énergie de
la structure d’une membrane cellulaire ? l’état fondamental de l’électron. (b) Sachant que
E15. (II) (a) Pour quel module de vitesse la longueur les énergies nucléaires sont de l’ordre de quelques
d’onde de Broglie d’un électron estelle égale au dizaines de mégaélectronvolts, que pouvezvous
rayon de Bohr, qui est de 0,053 nm ? (b) Comparez le dire quant à la possibilité pour les électrons d’être à
module de la vitesse trouvé à la question (a) avec l’intérieur du noyau ?
le module de la vitesse de l’électron à l’état fonda
mental d’après le modèle de Bohr. 10.7 Principe d’incertitude de Heisenberg
E16. (II) Un électron est attiré vers un proton maintenu E25. (I) La position de l’électron dans l’état fondamental
au repos. En supposant que l’électron parte de de l’atome d’hydrogène est déterminée à ±0,1 nm.
l’infini à une vitesse initiale nulle, calculez sa lon Estimez l’indétermination sur le module de sa quan
gueur d’onde de Broglie lorsqu’il se trouve à 0,1 nm tité de mouvement.
du proton.
E26. (I) Un électron se trouve dans un puits de potentiel
E17. (II) Des neutrons thermiques, dont l’énergie ciné infini de largeur 0,2 nm. Estimez l’indétermination
tique est de 0,04 eV, passent par deux fentes distantes sur le module de sa quantité de mouvement.
de 0,1 mm. Quelle est la distance prévue entre des
franges de même type dans la figure d’interférence E27. (I) La durée de vie d’un état excité est de
apparaissant sur un écran situé à 2 m des fentes ? 10−8 s. Estimez l’indétermination sur : (a) l’énergie ;
(b) la fréquence du photon émis au moment de la
désexcitation.
10.6 Applications de la mécanique
E28. (I) Un proton est enfermé dans un noyau de rayon
quantique 2 × 10−14 m. (a) Estimez l’indétermination sur le
E18. (I) Un proton est enfermé dans un puits de potentiel module de sa quantité de mouvement. (b) Si le
infini à une dimension de longueur 10−14 m. (a) Quels module de la quantité de mouvement était égal à
sont les deux premiers niveaux d’énergie ? (b) Quelle l’indétermination trouvée en (a), quelle serait l’éner
est la fréquence du photon émis lorsque le proton gie cinétique en mégaélectronvolts ?
10.1 et 10.2 Ondes de Broglie, E36. (I) Un électron enfermé dans un puits de potentiel
infini a une énergie cinétique de 3,4 eV au niveau
diffraction des électrons n = 1. Quelle est, en électronvolts, l’énergie cinétique
E29. (I) Quelle est la longueur d’onde de Broglie d’un au niveau n = 2 ?
proton dont l’énergie cinétique est de 50 keV ?
E37. (I) Une particule α (m = 4 u) est enfermée dans un
E30. (I) Dans un métal, un électron libre a une énergie puits de potentiel infini de 2 × 10−14 m de largeur,
cinétique de 3 eV. Quelle est sa longueur d’onde soit environ la taille d’un noyau. Quelle est l’énergie
de Broglie ? cinétique du premier niveau en électronvolts ?
E31. (I) (a) Un électron a une longueur d’onde de Broglie E38. (I) Un électron est enfermé dans un puits de poten-
de 0,1 nm, soit environ la taille d’un atome. Quelle tiel infini de 0,1 nm de largeur, soit environ la taille
est son énergie cinétique (non relativiste) en élec- d’un atome. Calculez les trois plus basses fréquences
tronvolts ? (b) Quelle est l’énergie, en électronvolts, des photons pouvant être émis par cet électron.
d’un photon ayant une longueur d’onde de 0,1 nm ?
E39. (I) Un électron est enfermé dans un puits de poten-
E32. (I) Montrez que la longueur d’onde de Broglie d’un
tiel infini de 1,5 nm de largeur, soit environ la lon-
neutron non relativiste d’énergie cinétique K (en
gueur d’une molécule de rétinal (voir le sujet connexe
électronvolts) est donnée par
de la section 9.7). Calculez les trois plus basses fré-
2, 86 × 10−11 quences des photons pouvant être absorbés par cet
λ≈
K 1/ 2 électron. Qu’en déduisez-vous ?
E33. (II) Dans l’accélérateur de particules de Stanford, E40. (I) Tracez le graphique de la densité de probabilité
les électrons atteignent une énergie de 20 GeV. des trois états de la fonction d’onde illustrés à la
Quelle est la longueur d’onde de Broglie de ces figure 10.22a (p. 458). Comparez votre résultat avec
électrons ? (Le module de la vitesse des électrons la figure 10.22b (p. 458).
étant presque équivalent à celui de la lumière, vous
aurez besoin de l’expression relativiste de l’énergie ;
voir l’équation 8.23.)
10.7 principe d’incertitude de Heisenberg
E34. (II) Quelle différence de potentiel faudrait-il utiliser
pour produire des électrons dont la longueur d’onde E41. (I) Un électron a une vitesse de module 2 × 10 7 m/s.
correspond à 1 % du diamètre des hélices α d’une Si une indétermination de 50 nm est acceptable sur
protéine, soit 1,2 nm ? (Indice : Comment se compare sa position, quel est le plus petit pourcentage possible
la vitesse de ces électrons à celle de la lumière ?) d’indétermination sur le module de sa quantité de
mouvement ?
10.6 applications de la mécanique E42. (I) Soit un électron dans un état excité. La différence
quantique d’énergie entre cet état et l’état fondamental est de
2,25 eV et la durée de vie de cet état excité est
E35. (I) La fonction d’onde d’un électron libre est de 0,13 μs. (a) Quelle est la fréquence du photon
ψ (x) = A sin(4,72 × 1010 x) émis au moment de la désexcitation ? (b) Estimez
où x est en mètres et A, en mètres à la puissance l’indétermination sur la fréquence de ce photon
moins une demie. Quelle est la composante selon x en utilisant notre version du principe d’incertitude
de la quantité de mouvement de cet électron ? de Heisenberg.
pROBlèmEs
P1. (II) Utilisez les expressions relativistes de l’énergie P3. (I) (a) Calculez le module de la quantité de mouve-
cinétique et du module de la quantité de mouvement ment de l’électron dans l’état fondamental du modèle
pour démontrer que : (a) λ ≈ h / 2 m0 K, si K = m 0 c 2 ; de Bohr de l’atome d’hydrogène. (b) Si, dans un
(b) λ ≈ hc/K, si K ? m 0 c 2 . modèle correspondant issu de la mécanique quan-
tique, l’indétermination sur la quantité de mouve-
P2. (I) Quelle est la longueur d’onde de Broglie d’un ment est considérée comme égale à Dp = 2p, quelle
électron ayant une énergie de 200 MeV ? Utilisez les est l’indétermination sur le module de la position ?
expressions relativistes et négligez l’énergie au repos Comparez votre résultat au rayon de l’état fonda-
de l’électron (m 0 c 2 = 0,511 MeV). mental de l’atome de Bohr.
Problèmes 479
P4. (I) Considérez la fonction d’onde ψ = A sin(n π x/L) d’onde de Schrödinger, où E = ω /2 est l’énergie
pour une particule dans une boîte à une dimension mécanique de cet oscillateur. Que représente B ?
de longueur L. Utilisez la condition de normalisa-
P10. (II) Un électron de conduction dans un métal peut
tion ∫ ψ 2 d x = 1 pour démontrer que A = 2/L. être considéré comme une particule enfermée dans
P5. (II) Considérez la fonction d’onde de l’état fonda- une boîte à trois dimensions de côté L. L’énergie est
mental pour une particule dans un puits de potentiel déterminée par les trois nombres quantiques n1, n 2
infini qui s’étend de x = 0 à x = L. Quelle est la et n3 :
probabilité de trouver la particule entre x = L/4 et h2
3L/4 ? E = ( n2 + n22 + n23)
8 mL2 1
P6. (I) Un puits de potentiel fini s’étend de x = 0 à x = L
(a) Donnez le nombre de valeurs distinctes des
(voir la figure 10.24a, p. 460). Démontrez que les
nombres quantiques qui correspondraient à l’état
conditions aux limites en x = 0 donnent la relation
fondamental. (b) Reprenez la question (a) pour le
C = AK/k. (La notation est la même que celle du
premier état excité.
texte accompagnant la figure 10.24, p. 460-461.)
P11. (II) Dans le contexte de la mécanique quantique,
P7. (I) Une boîte impénétrable s’étend de x = −L/2 à
la valeur moyenne d’une fonction f(x), c’est-à-dire la
x = L/2. Quelles sont les fonctions d’onde normali-
moyenne des mesures obtenues sur N expériences
sées pour les trois niveaux d’énergie les plus bas ?
identiques indépendantes visant à mesurer f(x), est
P8. (I) Une particule d’énergie E s’approche d’une donnée par
région où le potentiel monte subitement jusqu’à U +∞
(figure 10.43). La probabilité de réflexion est donnée f ( x) = ∫ −∞ f ( x)ψ 2 dx
par le coefficient de réflexion
Montrez que, pour une particule dans le nième état
2
k − k2 d’une boîte impénétrable à une dimension de lon-
R = 1
k1 + k2 gueur L, la valeur moyenne du carré de la position
horizontale est donnée par
où k1 = 2mE / et k 2 = 2m( E − U ) /. Évaluez R
pour E = 1,5U. 1 1 2
x2 = − L
3 2 n2 π 2
(Voir le problème P4.)
P12. (II) Un électron d’énergie E s’approche d’une bar-
E rière de hauteur U (> E) et de largeur L (voir la
1 U 2
figure 10.25, p. 461). On détermine le coefficient de
U=0 transmission T à partir du rapport des probabilités
sur les deux faces de la barrière. (a) Démontrez que
Figure 10.43
T ≈ e−2 KL
Problème 8.
où K2 = 2m(U − E)/2. (Cette expression est approxi-
P9. (II) L’énergie potentielle d’un oscillateur harmo- mative parce que l’on néglige la réflexion « interne »
nique simple est donnée par U = 12 m ω 2 x 2 . Démon- sur la deuxième face de la barrière.) (b) Évaluez T
trez que ψ = Ae −Bx est une solution de l’équation
2
pour L = 0,1 nm, U = 100 eV et E = 50 eV.
SOMMAIRE
11.1 Les nombres quantiques de l’atome 11.6 Le principe d’exclusion de Pauli
d’hydrogène et le tableau périodique
11.2 Les fonctions d’onde de l’atome 11.7 Les moments magnétiques
d’hydrogène
11.8 La théorie des bandes d’énergie
11.3 Le spin dans les solides
11.4 Les atomes à plusieurs électrons 11.9 Les dispositifs semi-conducteurs
11.5 Les rayons X et les travaux de Moseley
sur le numéro atomique
Cette image, où les atomes de chaque élément ont été coloriés,
est une représentation de la structure microscopique d’un matériau
capable d’être supraconducteur à haute température. Dans un
solide, la proximité des atomes, situés à intervalles périodiques,
permet de prédire des propriétés macroscopiques (telle la
conductivité impliquée ici), comme nous le verrons dans ce chapitre.
mk 2 e 4
En = − (11.1)
2 2 n2
L = ( + 1) (11.2)
Lz = ml (11.3)
Tous les états correspondant à une valeur donnée de n forment une couche, −2
alors que les états correspondant à une valeur donnée de l forment une sous-
couche*. Pour les différencier plus facilement, on désigne les couches par la Figure 11.1
valeur de n, mais les sous-couches par la lettre qui leur est associée (tableau 11.1), L’orientation quantifiée du vecteur moment
les quatre premières de ces lettres étant s, p, d et f. Ces quatre lettres pro- cinétique dans le cas l = 2 où son module
est L = 6 .
viennent historiquement de termes anglais (sharp, principal, diffuse et fun
damental) ayant servi à décrire les raies spectrales. Les états sont désignés par
la couche et la sous-couche : n, l. Par exemple, pour n = 1 et l = 0, l’état est 1s ;
pour n = 2 et l = 1, il est 2p, etc. Il n’est pas possible d’avoir un état comme 3f tableau 11.1
puisqu’avec n = 3, la valeur maximale de l est 2. Nomenclature des couches
et des sous-couches
En mécanique quantique, on peut déterminer les valeurs de L et de Lz, mais n Couche l Sous-couche
on ne peut pas déterminer Lx ni Ly. En effet, si les trois composantes du moment
1 K 0 s
cinétique étaient simultanément connues, cela contredirait le principe d’incer-
titude de Heisenberg (voir la section 10.7), car l’électron se déplacerait alors 2 L 1 p
dans un plan. Pour montrer cette contradiction, supposons que l’électron se
3 M 2 d
4 N 3 f
* Ce vocabulaire renvoie à la vision classique de thomson selon laquelle les électrons se stabilisaient
en couches à symétrie sphérique possédant un rayon différent. Bien entendu, ces termes semblent 5 O 4 g
peut-être inappropriés dans le cas de l’atome d’hydrogène, qui ne comporte qu’un seul électron,
mais ils prendront tout leur sens à la section 11.6, lorsque nous verrons que les mêmes nombres 6 P 5 h
quantiques permettent de décrire les états des électrons dans des atomes à plusieurs électrons.
exemple 11.1
(a) Quelles sont les valeurs permises de θ pour l = 2 ? d’où l’on tire θ = 90° ; 65,9° ; 35,3° ; 114,1° et 144,7°.
(b) Quelle est la valeur minimale de l’angle θ entre Lz (b) On obtient la valeur minimale de θ lorsque ml = +l.
et L pour l = 100 ? Ainsi,
Solution 100
cos θ = =
( + 1) 100(101)
(a) Pour l = 2, on a L = 6 et ml = 0, ±1, ±2. Donc,
d’après l’équation 11.4, On en déduit que θ = 5,71°.
m 1 2 On note donc, tel qu’attendu, que θ peut se rap-
cos θ = = 0, ± ,±
6 6 6 procher de zéro, mais ne l’atteint jamais.
1 r − r/ 2 r0
ψ2 s ( r ) = 2 − e
32 π r 30 r0
r
La densité de probabilité radiale correspondante, 5r0 10r0
2
r2 r Figure 11.3
P2 s ( r ) = 3 2 − e− r/r0 (11.7)
Les densités de probabilité radiale pour
8r0 r0
les états 1s et 2s de l’hydrogène.
est également représentée à la figure 11.3, en bleu. On remarque que P 2s(r)
admet deux pics et qu’il y a un chevauchement considérable entre les fonc-
tions 1s et 2s. La valeur la plus probable de r pour l’état 2s est r ≈ 5r 0, alors que
le deuxième rayon permis par le modèle de Bohr vaut 4r 0.
* Notez que ψ 2 est maximal à r = 0, alors que P(r) est maximal à r = r0. Cela n’est pas contradictoire :
plus r augmente et plus la coquille comprise entre les rayons r et r + dr a un grand volume. Pour
r < r0, ψ 2 décroît légèrement quand r augmente, mais le volume de la coquille augmente plus vite,
de telle sorte que P(r) croît.
exemple 11.2
Montrer que la valeur la plus probable de la mesure dP 4 2
de la distance r où est situé l’électron, dans l’état 1s de = 3 2 re−2 r/r0 + r 2 − e−2 r/r0
dr r0 r0
l’atome d’hydrogène, est bel et bien r 0.
8r r
= 3 1 − e−2 r/r0 = 0
r0 r0
Solution
Puisque l’exponentielle ne s’annule que pour r → ∞,
La valeur la plus probable de r correspond à la valeur la parenthèse doit être nulle. On trouve donc
maximale de P(r) à la figure 11.3. On doit calculer r = r 0. Par conséquent, c’est bien à une distance radiale
dP/dr et le poser égal à zéro. D’après l’équation 11.6, égale au rayon de Bohr qu’on a le plus de chances de
on trouve trouver l’électron.
* Cette constante permet de normaliser séparément le facteur radial et le facteur angulaire. Pour
Y10, elle vaut A = (3/4π )1/2.
Sz = m s (11.9)
Z 3 − Zr/r0
ψ1 s ( r ) = e
π r 30
Cette équation se compare à l’équation 11.5 pour l’hydrogène. Supposons
qu’on veuille maintenant obtenir la fonction d’onde d’un électron dans un
atome à plusieurs électrons. Nous allons voir que les quatre nombres quan-
tiques n, l, ml et ms peuvent encore servir à différencier l’état de cet électron
de celui des autres électrons. Dans un atome à plusieurs électrons, l’équation de
Schrödinger s’applique toujours, mais il est impossible d’en isoler analytique-
ment la solution, c’est-à-dire la fonction d’onde. On peut en obtenir une excel-
lente approximation analytique en supposant que la fonction d’onde de chaque
électron n’est que faiblement perturbée par la présence des autres électrons.
11.5 Les rayons X et Les travauX de moseLey sur Le numéro atomique 491
périodique est contraire à l’ordre voulu par Mendeleïev, c’est-à-dire suivant la
masse atomique. On attribua donc empiriquement aux éléments un « numéro
atomique Z », qui correspondait à leur position logique dans le tableau. Mais si
Z n’était pas toujours déterminé correctement par la masse atomique, à quelle
propriété physique fallait-il plutôt le relier ? Cette question se devait d’être réso-
lue avant qu’on puisse utiliser le modèle atomique pour expliquer la structure
du tableau périodique (voir la section suivante). Les travaux de Henry Gwyn
Jeffreys Moseley (figure 11.8) permirent de résoudre ce problème.
Figure 11.8
H. G. J. Moseley (1887-1915).
Intensité
Kα
Les travaux de Moseley se basent sur les propriétés du spectre d’émission des
rayons x. Nous avons vu à la section 7.8 qu’une cible en métal lourd bombardée
Kβ d’électrons de haute énergie (de 30 keV à 50 keV) émet des rayons x. Le rayon-
nement émis fait intervenir à la fois un spectre continu et un spectre de raies
(figure 11.9). Le spectre continu, qui débute à une longueur d’onde minimale λ 0,
est attribué à la décélération rapide des électrons qui rencontrent la cible :
λ0 c’est le bremsstrahlung, ou « rayonnement de freinage ». L’observation, dans ce
spectre continu, d’une longueur d’onde minimale λ 0 (c’est-à-dire d’une fré-
λ (pm) quence maximale) est une confirmation supplémentaire de la validité du modèle
30 40 50 60 70 80 90 du photon : on s’explique en effet ce seuil par le fait qu’aucun photon d’énergie
Figure 11.9
supérieure à celle d’un des électrons incidents ne peut être émis. Le photon de
L’émission de rayons x produite lors du
fréquence maximale est alors émis lorsqu’un électron perd toute son énergie
bombardement d’une cible de molybdène d’un seul coup. En exprimant l’égalité entre l’énergie de l’électron E et l’énergie
par des électrons de 35 keV. du photon hf 0 = hc/λ 0, on trouve
hc
λ0 = (11.10)
n=4 E
n=3
La longueur d’onde minimale dépend de l’énergie de l’électron, mais pas du
Kβ Lα Lβ
matériau dont est constituée la cible.
n=2
Le spectre de raies, lui, dépend de l’élément servant de cible. Ces rayons X
Kα Kγ caractéristiques sont produits lorsqu’un des électrons incidents éjecte un élec-
tron atomique d’un des niveaux inférieurs. L’électron éjecté laisse un vide qui
est comblé par un électron provenant d’un niveau plus élevé. Au cours du pro-
n=1 cessus, un photon de haute énergie est émis. Si les transitions se font vers le
Figure 11.10
niveau n = 1, les rayons x sont désignés par Kα pour un passage de n = 2 à
n = 1, par Kβ pour un passage de n = 3 à n = 1, etc. Si elles se font vers le niveau
Les raies caractéristiques des rayons x
sont désignées d’après le niveau le plus n = 2, les rayons sont désignés par Lα pour un passage de n = 3 à n = 2, par
bas (couche) dans la transition. Lβ pour un passage de n = 4 à n = 2, etc. (figure 11.10).
où a est une constante. Moseley obtint cette équation à partir de mesures expé-
rimentales et non d’un modèle théorique. Il serait peut-être parvenu plus loin
2,0
1,5
1,0
0,5
Numéro
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 atomique Z
11.5 Les rayons X et Les travauX de moseLey sur Le numéro atomique 493
s’il n’avait pas trouvé la mort de façon prématurée au cours de la Première
Guerre mondiale. Toutefois, on parvint peu après à prédire la constante a de
même que la proportionnalité en Z − 1 à partir du modèle atomique de Bohr.
La loi de Moseley joua un rôle crucial dans la classification des éléments. Après
le décès de Moseley, un chimiste français, Georges Urbain (1872-1938), qui
travaillait au classement des terres rares, déclara que la loi de Moseley « permit
d’établir en quelques jours les résultats de mes vingt années de travail assidu ».
* Le principe d’exclusion de Pauli ne s’applique pas seulement aux électrons mais à tout système de
particules qui ont un spin demi-entier, /2, 3/2, 5/2, etc. Les particules dont le spin a une valeur
entière, , 2, 3, etc., n’obéissent pas à ce principe.
** en physique classique, deux (ou plusieurs) particules identiques peuvent être « étiquetées » et on
peut suivre leurs trajectoires de manière à les différencier en tout temps. en physique quantique,
elles ne peuvent être distinguées l’une de l’autre d’une façon analogue, car cela exigerait une série
de mesures qui perturberaient le système de façon fondamentale. en conséquence, la fonction
d’onde doit avoir une forme qui prédit la même probabilité de présence même si l’on intervertit
les deux particules. Cela limite la forme que peut prendre la fonction d’onde.
5 Li
Na K Rb Cs
Numéro
20 40 60 80 atomique Z
100
50
Numéro
20 40 60 80 atomique Z
S
L’expérience de Stern-Gerlach
En 1921, Otto Stern (1888-1969) et Walther Gerlach (1889-1979) réalisèrent une
Figure 11.16
expérience qui mit en évidence des effets attribués à la quantification spatiale
Dans l’expérience de Stern-Gerlach,
sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’interprétation d’un spectre lumineux, on fait passer dans un champ magnétique
ce qui renforça la validité de cette idée de quantification spatiale. Ils dirigèrent très peu uniforme un faisceau d’atomes
entre les pôles d’un aimant un faisceau d’atomes d’argent neutres (Ag), qui se d’argent neutres sortant d’un four. La
force résultante qui s’exerce sur les
déposaient ensuite sur une plaque de verre (figure 11.16). Ils réalisèrent d’abord
atomes dépend de l’orientation du
l’expérience sans aimant, ce qui produisit un trait sur la plaque (figure 11.17a). moment dipolaire par rapport au
Puis, ils appliquèrent le champ extrêmement irrégulier de l’aimant. La force champ magnétique.
La relation entre le moment cinétique du spin S et le moment magnétique du
spin µ s s’écrit
e
Moment magnétique du spin µs = − S (11.14)
m
En comparant cette relation avec l’équation 11.12, µ = −e L/2m, on voit que le
moment cinétique du spin est deux fois plus efficace que le moment cinétique
orbital pour produire un champ magnétique. Cette différence montre à nou-
veau qu’il n’est pas cohérent d’imaginer l’électron comme une charge en rota-
tion sur elle-même. La composante du moment magnétique sur l’axe des z peut
prendre deux valeurs, données par
µ sz = −2 ms µ B
où
1
ms = ±
2
2p 6N
2s 2N
1s 2N
Figure 11.20
Les bandes d’énergie du sodium. Lorsque
N atomes sont regroupés dans un solide,
chaque niveau atomique se subdivise
en N niveaux. Si une sous-couche est
complètement occupée, la bande d’énergie
associée aux N niveaux est complètement
Figure 11.19 remplie. Comme la sous-couche 3s du sodium
Le sodium pur est un métal. Au niveau ne contient qu’un seul électron, la bande qui
microscopique, ses atomes forment un cristal, lui est associée n’est qu’à moitié remplie.
c’est-à-dire qu’ils s’agencent en rangées
rectilignes et périodiques.
Dans n’importe quel matériau, la dernière bande qui est saturée au niveau fon-
damental est appelée bande de valence, alors que la bande suivante est appelée
bande de conduction. À la figure 11.20, la bande de valence est la bande 2p,
alors que la bande de conduction est la bande 3s.
En pratique, cet état fondamental où tous les électrons sont au niveau le plus
bas possible ne se produit qu’au zéro absolu puisqu’à toute température T > 0 K,
l’agitation thermique normale provoque toujours l’apparition d’électrons exci-
tés, même peu nombreux. La présence d’un champ électrique (par exemple,
celui qui est produit dans un fil dont les extrémités sont branchées à une pile)
peut aussi exciter des électrons. Toutefois, on ne peut pas exciter un électron
vers un état qui est déjà occupé (de la même bande ou non). Ainsi, selon que
les niveaux non occupés ont une énergie très proche ou très lointaine des niveaux
occupés, il sera facile ou difficile d’y faire sauter un électron. Nous allons
maintenant voir que ce simple raisonnement permet de prédire la conductivité
électrique du matériau.
Figure 11.22
(a) Lorsqu’un élément avec cinq électrons de valence remplace un atome dans un cristal de Ge
ou de Si, l’un de ses électrons n’est que faiblement lié à l’atome d’impureté, qui est alors un
atome donneur. (b) Lorsque l’impureté est un atome trivalent, elle crée un trou qui peut
accepter des électrons provenant d’autres sites. L’impureté est alors un atome accepteur.
La diode à jonction
En général, on appelle diode tout dispositif qui se laisse traverser par le courant
électrique dans une direction mais non dans l’autre. Dans une diode à jonc
tion pn, un semi-conducteur de type p est séparé d’un semi-conducteur de
type n par une région que l’on appelle jonction, d’épaisseur voisine de 1 μm
(figure 11.24a). Le nombre de trous ou d’électrons par unité de volume dans la
jonction est faible et sa résistivité électrique est nettement plus élevée*. Pour
décrire le fonctionnement de la diode, nous allons uniquement considérer le
mouvement des électrons, sachant que le raisonnement est semblable pour les
trous. Ces deux porteurs peuvent en effet être considérés de façon individuelle
même si un trou et un électron voyageant en sens inverse peuvent s’annuler
(processus de recombinaison), car la charge demeure alors conservée.
* La jonction n’est pas un matériau supplémentaire mais plutôt une zone qui se forme spontanément
quand on met en contact le matériau de type n et celui de type p. en effet, à proximité de
l’interface, les électrons issus du milieu de type n diffusent vers le milieu de type p et les trous
issus du milieu de type p diffusent vers le milieu de type n. Ces porteurs de signes opposés se
recombinent, ce qui crée une zone presque dépourvue de porteurs.
Lorsque la polarité de la pile est telle que la région de type p est positive et
la région de type n négative, on dit que la diode est en polarisation directe
(figure 11.24c). Le champ électrique externe est alors de sens opposé au champ
I interne dans la jonction et la barrière de potentiel est donc plus basse. Un
nombre plus élevé d’électrons de la région de type n peut traverser cette bar-
rière moins haute, de sorte que le courant de diffusion augmente. Si le champ
externe est suffisant, le champ résultant sera dirigé de la région de type p vers
la région de type n. Dans ce cas, il n’y a plus du tout de barrière de potentiel :
au contraire, les électrons sont plutôt accélérés au passage de la jonction et un
courant intense circule dans le circuit externe.
∆V
La figure 11.25 représente la courbe caractéristique du courant en fonction de
Polarisation Polarisation
inverse directe la tension pour une diode à jonction. On remarque qu’il s’agit d’un dispositif
fortement non linéaire : il n’obéit pas à la loi d’Ohm. La diode a une résistance
Figure 11.25 faible en polarisation directe et une résistance élevée en polarisation inverse.
La courbe caractéristique du courant En somme, elle ne conduit le courant que dans un sens.
en fonction de la tension appliquée aux
bornes d’une diode à jonction. Le faible Les diodes ont des applications multiples dans l’électronique. Par exemple, elles
courant qui circule lorsque la diode est sont utilisées pour fabriquer les redresseurs de courant qui convertissent le
en polarisation inverse est créé par le courant alternatif en courant continu ou encore pour protéger des circuits qui
mouvement des porteurs minoritaires
thermiquement excités dans la jonction. ne doivent être traversés par le courant que dans un sens.
La partie négative du graphique correspond
à une inversion du sens du courant. Le À bien des égards, la membrane délimitant chaque cellule biologique se
plateau vers lequel tend la courbe du côté comporte aussi comme une diode, même si elle ne contient aucun matériau
négatif correspond à la valeur de Idérive. semi-conducteur. Considérons par exemple les ions Na+ : dans toute cellule
Notez que cette courbe est très différente
vivante, ces ions sont constamment pompés vers l’extérieur de la cellule, ce qui
de la droite prédite par la loi d’Ohm,
valable dans un milieu ohmique comme signifie que leur concentration interne est dix fois plus faible que leur concentra-
les conducteurs ordinaires. tion externe. Les canaux ioniques à Na+, des passages conducteurs qui traversent
Pour les tensions élevées, la courbe tend vers une asymptote, c’est-à-dire une
0 V (mV)
résistance constante. Cette résistance est nettement plus faible quand le courant −50 0 50 100 150 200
électrique est dirigé vers l’intérieur de la cellule que vers l’extérieur. Physiquement, −1
ce phénomène est dû au fait qu’en l’absence de tension, les ions Na+ ont ten-
−2
dance à diffuser vers l’extérieur du simple fait de leur mouvement aléatoire.
Figure 11.26
Le courant électrique dû aux ions Na+
Le transistor à jonction traversant une membrane cellulaire par les
canaux ioniques à Na+. On constate que la
Un transistor est un dispositif qui utilise une faible différence de potentiel pour
relation courant-tension n’est pas linéaire.
laisser passer ou non un courant. Il peut être imaginé comme une sorte de fil
muni d’une « porte » à ouverture variable. Bien qu’il trouve aujourd’hui des
applications extrêmement nombreuses, le transistor a été conçu au départ pour
servir d’amplificateur. Comme nous le verrons, toute variation de la tension
contrôlant la « porte », même si elle est faible, entraîne en effet une variation
quasi proportionnelle du courant, plus important, qui traverse le transistor.
Dans un transistor à jonction npn (figure 11.27), une région qui est faiblement
de type p, appelée base (B), est prise en sandwich entre l’émetteur (E), qui est
fortement de type n, et le collecteur (C), de type n. Ce dispositif ne se comporte
pas comme deux diodes dos à dos en raison de l’épaisseur très faible de la base,
qui permet à un grand nombre d’électrons de la traverser, même si ce sont les
trous qui sont porteurs majoritaires dans ce milieu.
Figure 11.27
Un transistor à jonction npn dans un circuit
Énergie des où il agit comme un amplificateur. La
électrons
jonction émetteur-base est en polarisation
directe (barrière de potentiel peu élevée),
alors que la jonction base-collecteur est en
Émetteur Base Collecteur polarisation inverse (barrière de potentiel
(E) (B) (C) élevée). Dans ce dernier cas, il s’agit d’une
« barrière » du point de vue des électrons
p diffusant du collecteur vers la base, mais
IE n (fort) (faible) n IC
pas pour ceux qui franchissent cette
jonction en sens inverse (après avoir diffusé
IB à la jonction E-B et traversé la base), ce qui
est la clé du fonctionnement du transistor.
Dans une utilisation typique, la jonction E-B a une polarisation directe assez
faible, de l’ordre de 0,5 V, alors que la jonction B-C a une polarisation inverse
plus forte, de l’ordre de 20 V. Si la base avait une épaisseur suffisante pour qu’on
puisse considérer les deux jonctions comme des diodes indépendantes, la jonc-
tion E-B ferait diffuser un grand nombre d’électrons vers la base, où ils se
recombineraient avec des trous (majoritaires dans cette région de type p). De
façon indépendante, la jonction B-C en polarisation inverse ne laisserait
passer que le faible courant de dérive (les rares électrons thermiques de la base
de type p étant dirigés par hasard vers la jonction B-C et y subissant une chute
d’énergie), comme c’était le cas à la figure 11.24b. En somme, les électrons ne
pourraient circuler que très difficilement de l’émetteur vers le collecteur.
Toutefois, les électrons qui diffusent vers la base en provenance de la jonc-
tion E-B ont le temps de parcourir une certaine distance moyenne avant de se
recombiner. Cette distance est d’autant plus importante que la base n’est que
faiblement de type p. Or, l’épaisseur de la base (environ 20 μm) est choisie
Typiquement, les variations de DVBC sont plusieurs centaines de fois plus impor-
tantes que celles de DVEB. En somme, le signal initial (en série avec la pile aux
bornes de la jonction E-B) à l’origine des variations de DVEB a été amplifié.
Bien que le transistor puisse être utilisé comme amplificateur, il trouve aujourd’hui
de nombreuses autres applications, notamment en informatique et dans la
conception de circuits numériques. Dans ces domaines, la tâche que doit accom-
plir un circuit (par exemple, une des opérations d’une calculatrice) est pro-
grammée de la même façon qu’un logiciel, c’est-à-dire en la décomposant en
une série d’opérations logiques élémentaires portant sur des bits 0 ou 1. Dans
un circuit, on peut considérer par convention que toute tension inférieure à 1 V
représente un signal « 0 » et que toute tension comprise entre 2 V et 5 V repré-
sente un signal « 1 ». Un ou plusieurs transistors peuvent alors être utilisés pour
produire, par exemple, l’échange d’un signal en l’autre signal (opération logique
NON), la comparaison de deux signaux (opérations logiques ET ou OU), etc.
Le processeur central d’un ordinateur de bureau ordinaire contient des mil-
liards de transistors effectuant de telles opérations. Le sujet connexe à la fin
du chapitre 7 du tome 2 aborde davantage le rôle des transistors dans ces
opérations logiques.
105
∆VCO 104
0,5 V
∆V 103
102
50 mA Intensité
Puissance 1 10 102 103 lumineuse
ICC maximale
Figure 11.30 Figure 11.31
La courbe caractéristique I-DV d’un dispositif La résistance d’un dispositif photovoltaïque
photovoltaïque. Lorsque l’intensité lumineuse en fonction de l’intensité lumineuse.
augmente, la courbe se déplace vers le bas.
ICC est le courant en court-circuit et DVCO est
la tension en circuit ouvert. La partie négative
du graphique correspond à une inversion du
sens du courant.
SUJE T CO N N E X E
La supraconductivité
La résistance électrique d’un métal est due aux inter (figure 11.32). Cette brusque diminution de la résistance
actions des électrons de conduction avec des impuretés, correspond à une transition du métal vers un nouvel
des défauts et avec les ions en vibration du réseau cris état supraconducteur. La résistivité d’un supraconduc
tallin (voir le chapitre 6 du tome 2). Lorsqu’on baisse la teur étant au moins 1012 fois plus petite que celle d’un
température, les amplitudes des vibrations du réseau conducteur ordinaire, on peut la considérer comme
diminuent et on peut donc s’attendre à ce que la résis égale à zéro. On a observé que, dans un supraconduc
tivité diminue elle aussi progressivement vers une teur, un courant électrique induit peut circuler durant
valeur, petite mais non nulle, déterminée par les impure plusieurs années en l’absence de différence de poten
tés et les défauts. De nombreux matériaux manifestent tiel appliquée, à la condition que la température soit
ce comportement. Mais en 1911, Heike Kamerlingh maintenue sous la température critique Tc. Ce sujet
Onnes (18531926) s’aperçut que, lorsqu’on baisse la connexe portera d’abord sur diverses propriétés des
température d’un échantillon de mercure, il se produit supraconducteurs, puis sur une théorie expliquant la
à 4,15 K un phénomène inattendu : sa résistance chute supraconductivité.
subitement jusqu’à une valeur extrêmement faible
effet meissner-ochsenfeld
Considérons un conducteur parfait placé dans un champ
magnétique (figure 11.33a). Lorsqu’on supprime le champ
externe, la loi de Faraday (voir le chapitre 10 du tome 2) Conducteur parfait
prédit que des courants induits s’établissent afin de
préserver la valeur initiale du flux traversant le conduc Figure 11.33
teur (figure 11.33b). Autrement dit, dans un conducteur (a) Un conducteur parfait dans un champ magnétique.
parfait, le flux est « gelé » ou « piégé ». En 1933, Walther (b) Lorsqu’on réduit le champ externe jusqu’à le supprimer, la loi
de Faraday prédit que des courants sont induits et qu’ils cherchent
Meissner (18821974) et Robert Ochsenfeld (19011993) à empêcher la diminution du flux. Le conducteur étant parfait, ces
placèrent un échantillon de plomb dans un champ courants sont suffisants pour maintenir entièrement le flux, qu’on
magnétique faible (figure 11.34a), puis ils commencèrent dit donc « gelé » ou « piégé » à l’intérieur du conducteur parfait.
ccc
ext
B Matériau de type I
B0
Normal
Supraconducteur
(b)
Tc
Figure 11.36
Le module du champ critique Bc (pour lequel la supraconductivité
disparaît) en fonction de la température. La courbe correspond
à un supraconducteur de type I.
=0
B
général 0,04 T à 0 K. À 0 K, l’énergie magnétique néces
saire pour détruire l’état supraconducteur est à peu
près de 10−7 eV/atome, alors que, pour un champ nul,
Refroidi l’énergie thermique nécessaire est à peu près de
au-dessous de Tc 5 × 10−4 eV/atome.
Supraconducteur
En 1962, on découvrit l’existence d’une autre catégorie
Figure 11.34 de supraconducteurs, appelés supraconducteurs de
(a) Un champ magnétique appliqué à un supraconducteur type II. Ces matériaux sont caractérisés par deux champs
au-dessus de sa température de transition. (b) Lorsqu’on refroidit critiques (figure 11.37). Audessus du premier champ
le matériau à une température inférieure à Tc, le flux magnétique critique, Bc1, le flux pénètre dans le supraconducteur
est exclu hors du matériau supraconducteur.
sous forme de minces filaments appelés fluxoïdes ou
vortex (figure 11.38). Le cœur de chaque filament a une
conductivité normale : le flux traversant chaque filament
est maintenu par des courants persistants circulant sur
la circonférence. Chaque filament est traversé par un
quantum de flux :
h
φ0 = = 2, 07 × 10−15 Wb
2e
Lorsque le champ externe varie, le nombre de fluxoïdes
varie également. On dit alors que le matériau est dans
un état mixte (sa résistivité est encore nulle). Quand le
Figure 11.35
L’exclusion du flux magnétique hors d’un matériau
supraconducteur fait léviter le petit aimant au-dessus Bc
Matériau de type II
du supraconducteur à « haute » température.
TermeS imporTANTS
atome accepteur (p. 503) nombre quantique principal (p. 484)
atome donneur (p. 502) orbitale atomique (p. 487)
bande de conduction (p. 500) principe d’exclusion de Pauli (p. 494)
bande d’énergie (p. 499) semi-conducteur (p. 501)
bande de valence (p. 500) semi-conducteur de type n (p. 502)
conducteur (p. 501) semi-conducteur de type p (p. 503)
couche (p. 485) semi-conducteur extrinsèque (p. 502)
densité de probabilité radiale (p. 487) semi-conducteur intrinsèque (p. 502)
énergie de Fermi (p. 501) sous-couche (p. 485)
isolant (p. 501) spin (p. 489)
nombre quantique magnétique du spin (p. 489) théorie des bandes (p. 499)
nombre quantique magnétique orbital (p. 485) trou (p. 502)
nombre quantique orbital (p. 484)
réviSioN
R1. Associez chacun des nombres quantiques n, l, ml R5. Dites dans quel ordre les sous-couches d’un atome
et ms à la grandeur physique qu’il décrit. possédant 22 électrons se remplissent.
R2. Nommez les couches associées aux cinq premières R6. Expliquez pourquoi la sous-couche 5s doit être
valeurs du nombre quantique n. remplie avant la sous-couche 4d.
R3. Nommez les sous-couches associées aux cinq R7. Expliquez la grande stabilité chimique des gaz
premières valeurs du nombre quantique l. rares.
R4. Expliquez le lien entre le tableau périodique et le R8. Expliquez la grande réactivité chimique des élé-
remplissage des couches et des sous-couches. ments alcalins.
QueSTioNS
Q1. Pourquoi la solution de l’équation de Schrödinger d’un atome provient des contributions orbitales
pour l’atome d’hydrogène fait-elle intervenir trois ou du spin ?
nombres quantiques ?
Q7. Le modèle de Bohr est totalement inadéquat pour
Q2. Pouvez-vous citer certaines conséquences qui des électrons dans les états d’énergie les plus
découleraient de l’invalidité du principe d’exclu- élevés d’un atome complexe. Pourquoi permet-il
sion ? de prédire relativement bien les longueurs d’onde
Q3. Donnez des exemples illustrant la relation entre des raies Kα ?
la configuration électronique d’un atome et ses Q8. Les raies spectrales émises par un gaz dans un
propriétés chimiques. tube à décharge s’élargissent lorsqu’on augmente
Q4. Pourquoi utilise-t-on un champ magnétique non la pression du gaz. Suggérez une raison expliquant
uniforme dans l’expérience de Stern-Gerlach ? ce phénomène.
Q5. Pourquoi l’existence d’un seuil de longueur d’onde Q9. On observe un décalage systématique des raies
dans le spectre des rayons x confirme-t-elle la caractéristiques des rayons x en fonction du
validité du concept de photon ? numéro atomique. Le spectre visible des éléments
Q6. D’après le résultat de l’expérience de Stern- donne-t-il un décalage similaire ? Si oui, expli-
Gerlach, peut-on déterminer si le moment cinétique quez ses caractéristiques.
questions 515
Q10. La résistivité d’un métal augmente avec la tempé- Q15. Quel rôle joue le principe d’exclusion de Pauli
rature, contrairement à la résistivité d’un semi- dans la conduction électrique des métaux ?
conducteur intrinsèque, qui décroît. Expliquez Q16. Existe-t-il une différence entre un électron
cette différence. « libre » et un électron « de conduction » ? Si oui,
Q11. Les atomes d’hydrogène peuvent-ils produire quelle est-elle ?
des rayons x ? Et les ions d’hélium ? Justifiez vos Q17. Pourquoi les niveaux d’énergie les plus bas dans
réponses. un solide sont-ils moins larges que les niveaux
élevés ?
Q12. Quels aspects du modèle de Bohr retrouve-t-on
dans la solution de l’équation de Schrödinger de Q18. Qu’est-ce qu’un trou ? Comment contribue-
l’atome d’hydrogène ? Quels aspects n’y retrouve- t-il à la conduction électrique dans un semi-
t-on pas ? conducteur ?
Q19. L’étude de l’absorption d’un rayonnement par un
Q13. Comment peut-on déterminer si un atome donné semi-conducteur peut-elle permettre de détermi-
a ou n’a pas de moment cinétique résultant ? ner la différence d’énergie entre les bandes ? Si
Q14. Pourquoi les terres rares ont-elles des propriétés oui, comment ?
chimiques semblables ? Comment peut-on déceler Q20. Qu’est-ce qu’un photoconducteur ? Expliquez son
la présence d’une terre rare dans un échantillon ? principe de fonctionnement.
11.1 à 11.3 Nombres quantiques, fonctions E9. (I) (a) Quelle est, en électronvolts, l’énergie de l’élec-
tron de l’ion Li++ dans l’état n = 2 ? (b) Quelles sont
d’onde de l’atome d’hydrogène, spin les valeurs possibles des nombres quantiques l et ml ?
E1. (I) Quel est le module du moment cinétique orbital
E10. (I) Un électron est dans un état pour lequel l = 4.
d’un électron dans : (a) l’état 3p ; (b) l’état 4f ?
Quelle est la valeur
minimale possible de l’angle
E2. (I) Le module du moment cinétique orbital d’un entre le vecteur L et Lz ?
électron est de 3,65 × 10−34 J·s. Quel est son nombre E11. (I) Un électron a un moment cinétique orbital de
quantique orbital ? module 2,583 × 10−34 J·s. Quelle est la valeur maxi-
E3. (I) Dressez un tableau de tous les états correspon- male possible de la composante en z, Lz, de son
dant à la sous-couche 4d. moment cinétique orbital ?
E4. (I) Quelles sont les valeurs possibles de Lz pour un E12. (II) Comptez le nombre d’états possibles pour
électron dans une sous-couche p ? chaque valeur de n entre n = 1 et n = 5. Pouvez-vous
trouver une relation simple entre le nombre d’états
E5. (I) L’électron dans un atome d’hydrogène est dans et n ?
l’état n = 2. Quelles sontles valeurs possibles de :
E13. (II) Est-il possible de déterminer L et Lz avec exac-
(a) Lz ; (b) l’angle θ entre L et Lz ?
titude mais pas Lx ni Ly ? Montrez que les compo-
E6. (I) Énumérez toutes les valeurs possibles de ml pour santes en x et en y vérifient la condition
l’état n = 3.
Lx2 + Ly2 = l( l + 1) − ml2
E7. (I) Dans un état donné, la valeur maximale possible
du nombre quantique magnétique est ml = 4. Que E14. (II) Une des versions du principe d’incertitude de
pouvez-vous dire de la valeur de : (a) l ; (b) n ? Heisenberg établit une relation entre la composante
en z du moment cinétique et la position angulaire ϕ
E8. (II) (a) Énumérez les valeurs possibles des nombres de L dans le plan xy : DLz Dϕ ≈ . (a) Si Lz est parfai-
quantiques l et ml pour l’électron de l’ion He+ dans tement connu, que peut-on en déduire pour Dϕ ?
l’état n = 3. (b) Quelle est, en électronvolts, l’énergie (b) Quelle implication a votre réponse à la ques-
de l’électron ? tion (a) en ce qui concerne les composantes Lx et Ly ?
eXercices 517
probLèmeS ( Voir l’avant-propos pour la signification des icônes )
P1. (I) Montrez que la valeur la plus probable de r pour P5. (II) Des électrons initialement au repos sont accélé-
un électron dans l’état 2s de l’hydrogène est r ≈ 5,2r 0. rés par une différence de potentiel de 40 kV et bom-
bardent une cible métallique. Calculez la longueur
P2. (I) La portion radiale de la fonction d’onde pour
d’onde de Broglie. (Vous devrez utiliser les expres-
l’état 2p dans l’hydrogène est
sions relativistes de l’énergie cinétique et de la quan-
ψ2p ( r ) = Cre− r/ 2 r0 tité de mouvement.)
où C est une constante. Montrez que la valeur la plus P6. (II) Tracez le graphe de la figure 11.3 (p. 487) en
probable de r est 4r 0. vous servant des équations 11.6 et 11.7.
P3. (I) Montrez que la probabilité que l’électron de l’état
1s dans l’hydrogène se trouve à l’intérieur d’une
sphère de rayon 2r 0 est (1 − 13e−4) ≈ 0,76.
P4. (I) En mécanique quantique, la valeur moyenne de
la coordonnée radiale (voir le problème P11 du cha-
pitre 10) est donnée par
∞
r = ∫ 0 rψ 2 dV
Montrez que la valeur moyenne pour l’état 1s dans
l’hydrogène est égale à 1,5r 0. On rappelle que le
volume d’une mince coquille sphérique de rayon r et
d’épaisseur dr est dV = 4π r 2 dr.
SOMMAIRE
12.1 La structure du noyau 12.5 Les dangers des émissions radioactives
et la radioprotection
12.2 La force nucléaire, l’énergie de liaison
et la stabilité du noyau 12.6 Les réactions nucléaires
12.3 La radioactivité 12.7 La fission
12.4 Le rythme de désintégration radioactive 12.8 La fusion
La grotte de Lascaux est l’un des tout premiers sites paléolithiques
dont on a appris l’âge grâce à la méthode de datation au
carbone 14. Cette méthode repose sur la désintégration
radioactive, que nous décrirons dans ce chapitre.
exemple 12.1
Dénombrer toutes les particules qui composent un numéro atomique Z = 90. Ainsi, N = A − Z = 142. Le
atome (neutre) de thorium 232. noyau est donc constitué de 90 protons et de 142 neu
trons. L’atome neutre contient aussi 90 électrons.
Solution
D’après l’énoncé, on a A = 232. En consultant le tableau
périodique (annexe D), on obtient que le thorium a le
exemple 12.2
(a) Trouver la valeur de l’unité de masse atomique à (b) D’après l’équation E = mc 2 , l’énergie équivalente à
partir du nombre d’Avogadro. (b) Exprimer l’unité de 1 u est
masse atomique en fonction de son équivalent en éner-
E = (1, 660 54 × 10 −27 kg)( 2, 9979 × 10 8 m/s)2
gie. (c) Vérifier que les dimensions correspondent dans
l’expression c 2 = 931,5 MeV/u. = 1, 4924 × 10−10 J = 931, 5 MeV
Ainsi, 1 u = 931,5 MeV/c 2 .
Solution
(c) On demande de vérifier que le rapport d’une éner-
(a) Par définition, chaque atome de 126 C a une masse de gie et d’une masse donne bel et bien une vitesse au
12 u. Une mole de 126 C a une masse de 12 g et contient carré. Cela ressort de façon évidente dans l’équation
un nombre d’atomes égal au nombre d’Avogadro NA. 1
classique de l’énergie cinétique, K = mv2 , où K/m a
2
Par conséquent, 12 g correspondent à (12NA) u, ce qui effectivement des unités de vitesse au carré. On peut le
signifie que montrer de façon formelle en exprimant que l’énergie a
1g 0, 001 kg des dimensions de ML2T−2 . En divisant par une masse,
1u = = on obtient des dimensions de L2T−2 , c’est-à-dire (L/T)2 ,
NA 6, 022 136 × 10 23
tel qu’attendu.
= 1, 660 54 × 10−27 kg
On remarque que le résultat est très proche de la
masse d’un proton libre, mp = 1,67 × 10−27 kg,
mais n’y correspond pas parfaitement.
R ≈ (1, 2 fm ) A1 / 3 (12.1)
En 1934, le physicien japonais Hideki Yukawa (figure 12.2) formula une théorie
expliquant l’origine de la force nucléaire. Dans le cadre de cette théorie, cette
force est une interaction qui fait intervenir les nucléons deux par deux. Contrai-
rement à la répulsion électrique, qui a une longue portée, la force nucléaire ne
Figure 12.2
s’étend que jusqu’à 2 fm environ, soit moins que le rayon de la plupart des noyaux.
Hideki Yukawa (1907-1981).
Chaque nucléon ne peut donc interagir qu’avec ses plus proches voisins dans le
noyau. La force nucléaire a la caractéristique importante d’être essentiellement
la même pour tous les nucléons, quelle que soit leur charge. Elle agit donc aussi U (MeV)
sur les neutrons, bien que ceux-ci ne subissent pas de répulsion électrique.
20
Si l’on approche des nucléons les uns des autres jusqu’à les joindre pour 15 238
U
former un noyau, leur énergie potentielle commence par croître, en raison de 10
la répulsion électrique entre les protons, puis diminue brusquement quand la 5
distance entre les nucléons décroît en deçà de la portée de la force nucléaire.
15
N
0 r (fm)
La figure 12.3 illustre l’énergie potentielle d’un proton qui s’approche de deux 10 20 30
noyaux différents. Quand le proton s’approche suffisamment, il tombe dans −5
énergie de liaison
El = Dm c 2 (12.2a)
énergie de liaison
exemple 12.5
(a) Quelle est l’énergie de liaison moyenne par nucléon Puisque 1 u = 931,5 MeV/c 2 , l’énergie de liaison est
de l’atome 42 He ? (b) Calculer l’énergie de liaison El = Dmc 2 = 28,3 MeV
moyenne par nucléon pour 126 C .
L’énergie de liaison moyenne par nucléon est donc
Solution El /A = 28,3 MeV/4 = 7,1 MeV.
(a) La masse de l’atome neutre d’hélium vaut 4,002 604 u. (b) On a
On a donc El = [(6 × 1,007 825 u) + (6 × 1,008 665 u) − 12 u)]
m = 2 mH + 2 mn − mHe × (931,5 MeV/u)
= ( 2 × 1, 007 825) + ( 2 × 1, 008 665) − 4, 002 604 = 92,163 MeV
= 0, 030 376 u Ainsi, El /A = 7,68 MeV.
Comme l’a illustré l’exemple précédent, il est commode, afin de comparer les
énergies de liaison de différents noyaux, de calculer l’énergie de liaison moyenne
par nucléon, qu’on obtient simplement en divisant l’énergie de liaison El par le
nombre de masse A du noyau. La figure 12.4 représente la courbe donnant cette
énergie moyenne pour l’ensemble des noyaux. La courbe atteint un maximum
de 8,75 MeV environ au voisinage du fer 56 26 Fe, puis décroît progressivement
jusqu’à 7,6 MeV pour l’uranium 238 92 U.
3 3
H
2
2
1 H
0
Nombre
20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 de masse
A
Cette courbe indique aussi que le fer est le plus lié de tous les noyaux ato
miques. Cela nous donne de précieux indices sur la façon dont on pourrait
tenter de transformer les noyaux pour en retirer de l’énergie. L’ajout de nucléons
à un noyau plus petit que le fer de même que l’élimination de nucléons d’un
noyau plus gros que le fer devraient donner un noyau plus lié que le noyau de
départ et devraient donc, en principe, libérer de l’énergie. Plusieurs processus
correspondant à ces deux idées sont présents dans la nature, et il en sera question
dans les sections ultérieures.
La figure 12.4 montre aussi que l’hélium 4 a une énergie de liaison par nucléon
particulièrement supérieure à celle de ses voisins immédiats. Nous verrons à
la section suivante que cette grande stabilité explique que des particules α
(identiques à un noyau d’hélium 4) puissent être émises par tant de noyaux
radioactifs.
Il n’existe pas de lien simple entre l’énergie de liaison des nucléons et la stabilité
des noyaux. En particulier, les 254 nuclides stables ont nécessairement une
énergie de liaison par nucléon inférieure à celle du fer, mais ils ne se transfor
ment pas spontanément en fer pour autant. Bien que l’identification des causes
de leur stabilité soit un problème complexe qui nécessite la modélisation de la
structure du noyau, une partie de sa solution tient au nombre de neutrons que
possède un noyau. La figure 12.5 représente la valeur de N et celle de Z pour
la majorité des nuclides connus. Les noyaux stables sont indiqués en noir, les
noyaux instables, en couleurs. Pour les nombres de masse allant environ jusqu’à
A = 40, on voit que N ≈ Z. Pour les valeurs plus grandes de Z, la force nucléaire
(de faible portée) ne parvient pas à maintenir la cohésion du noyau face à la
répulsion électrique des protons (de longue portée), à moins que le nombre
de neutrons soit supérieur au nombre de protons : la « courbe » reliant les
points noirs, appelée vallée de stabilité, est incurvée vers le haut. Pour le plus
gros nuclide stable connu, 208 82 Pb, l’excédent de neutrons est aussi le plus élevé :
N − Z = 44. Il n’existe pas de nuclide stable pour Z > 82. Les couleurs utilisées
pour distinguer les nuclides instables entre eux indiquent leur demivie, un
concept sur lequel nous reviendrons à la section 12.4.
108 a
120 106 a
104 a
100 100 a
1a
Z=N 106 s
80
104 s
100 s
60
1s
10−2 s
40
10−4 s
10−6 s
20
10−8 s
Nombre
0
0 20 40 60 80 100 de protons
Z
(a) (c)
Niveau
énergétique
Antiparallèle
Photon absorbé lors
de la résonance
Parallèle
(b)
2H 2H
2H
1H (échangeable)
f/f (ppm)
3,9 3,8 3,7 3,6 2,1 2,0 1,9 1,8 1,7 1,6 1,5
Figure 12.6
(a) Les niveaux d’énergie associés à un spin nucléaire parallèle et antiparallèle au champ
magnétique extérieur B. Dans un atome isolé, leur écart est directement proportionnel à B.
L’absorption d’un photon permet le passage de l’orientation la moins énergétique à l’orientation
la plus énergétique. (b) Le spectre RMN d’une molécule. Chaque groupe de pics correspond
à un noyau d’hydrogène. Le dédoublement des pics permet de déterminer le nombre d’autres
noyaux d’hydrogène situés à proximité ; la position horizontale des pics nous renseigne sur
la densité d’électrons environnante. (c) L’imagerie par RMN permet de visualiser les tissus
mous avec beaucoup de détails.
distance 200 fois plus grande que les particules β. Les rayons γ furent identifiés
Épaisseur
par la suite comme étant des photons dont la longueur d’onde dans le vide est d’aluminium
plus courte que celle des rayons X. Les neutrons, isolés expérimentalement par
Figure 12.8
James Chadwick en 1932, peuvent traverser plusieurs décimètres de plomb et
(a) Une source projette diverses émissions
ne possèdent aucune charge. radioactives en direction d’un détecteur.
On interpose une à une des feuilles
Une des expériences cruciales permettant de distinguer les émissions radioac d’aluminium pour étudier la proportion
tives par leur charge (et d’évaluer leur masse et leur énergie) serait la suivante, des émissions radioactives capables de
traverser. (b) Les résultats obtenus par
Rutherford montrent une décroissance
initialement rapide, suivie d’une décrois
sance plus lente. (c) On interprète ces
résultats comme la somme de deux
* Comme nous l’avons déjà dit à la section 12.1, l’usage en physique nucléaire veut que le symbole décroissances exponentielles, l’une rapide
4he désigne exclusivement le noyau de l’atome d’hélium, alors que le symbole habituel, notamment
2
et l’autre lente. À chacune correspond donc
utilisé en chimie, serait 42he++ . un type d’émissions radioactives différent.
énergie de désintégration
Q = Dmc 2 (12.3)
Il ne faut pas confondre cette équation avec l’équation 12.2a. Ici, Dm désigne
l’écart entre la masse d’un noyau et les produits de sa désintégration, alors que,
dans l’équation 12.2a, le même symbole désignait le défaut de masse entre un
noyau et ses nucléons séparés.
Les mesures montrant que les particules α sont émises avec des valeurs dis 226
Ra
crètes d’énergie, elles confirment elles aussi que le noyau doit pouvoir posséder
des énergies selon des niveaux discrets, un peu comme un atome. Ainsi, le
noyau X peut émettre une particule α et passer à l’état fondamental du noyau Y, α3
ou bien il peut d’abord atteindre un état excité de Y puis tomber à l’état fonda
mental en émettant un rayon γ. La différence entre les énergies des particules α α2
est précisément égale à l’énergie du rayonnement γ, ce qui atteste la validité de 0,6
cette explication. Le calcul de Q indiqué plus haut part de l’hypothèse que les α1
deux noyaux sont à l’état fondamental, de sorte que seule une particule α est γ
émise, sans photon γ. Les autres particules α émises par le radium, accompa 0,2
gnées de photons, ont des énergies de 4,6 MeV et de 4,2 MeV (figure 12.10). γ
222
0,0 (MeV)
Rn
Il peut paraître étrange qu’un noyau émette une particule α, c’estàdire un
ensemble de quatre nucléons, plutôt que des neutrons ou des protons. Mais une Figure 12.10
particule ne peut être émise que si la masse totale des produits est inférieure à Les énergies des particules alpha sont bien
celle du noyau de départ. L’émission d’un neutron ou d’un proton est un phéno définies et leurs valeurs varient selon que
le noyau résultant est à l’état fondamental
mène très rare (voir la figure 12.13, p. 539) parce que la masse de Y + n ou de ou dans un état excité. Des rayons gamma
Y + p est presque toujours supérieure à la masse du noyau de départ X. La sont émis par un noyau résultant lors de
grande énergie de liaison (7,1 MeV par nucléon) du noyau 42 He réduit la somme la transition d’un état excité vers un
des masses des produits (Y + α) juste assez pour qu’une désintégration α soit état inférieur.
possible (voir la section précédente, où nous avions déjà signalé cette grande
énergie de liaison).
Montrer que l’énergie de désintégration α du 226 Ra est d’où, par l’équation 12.3,
88
de 4,87 MeV. Consulter l’annexe E. Q = m c 2
= ( 226, 025 402 u − 222, 017 570 u − 4, 002 603 u )
Solution × ( 931, 5 MeV/u )
La réaction de désintégration est = 4, 87 MeV
226 Ra → 222 Rn + 42 He Ici, nous avons utilisé les masses des atomes
88 86
neutres et non celles des noyaux, car les masses
des électrons s’annulent mutuellement.
La désintégration bêta
La désintégration β fait intervenir l’émission d’électrons (variante β−) ou de
positons (variante β+). Un positon est une particule d’antimatière que nous
allons traiter pour l’instant comme un électron positif. Nous reparlerons de
l’antimatière au chapitre 13. Puisqu’il n’y a ni électron ni positon à l’intérieur
du noyau, on doit admettre que les particules β sont créées au moment de leur
émission. Lorsqu’un noyau émet une particule β, on mesure que la charge du
noyau résultant vaut (Z + 1)e ou (Z − 1)e, mais que le nombre de masse ne
change pas. Par exemple,
14 C → 14 N + e− +?
6 7
13 N
7 → 13C + e+
6 +?
Les points d’interrogation signalent une difficulté sur laquelle nous reviendrons
dans un instant. Selon l’équation 12.3, les énergies de désintégration β− et β+
(voir le problème P6) sont
(désintégration β−) Q = (mX − mY)c 2 Énergie de désintégration
(désintégration β+) Q = (mX − mY − 2me)c 2 pour une désintégration β
où les masses sont celles des atomes neutres. Par exemple, dans la désintégra
tion β− du 146 C , l’énergie de désintégration est
Q = (14,003 242 u − 14,003 074 u)(931,5 MeV/u) = 156 keV
La difficulté signalée plus haut est la suivante : si la désintégration du 14 C Nombre de
n’aboutissait qu’à deux produits, soit 14 N et β−, la conservation de la quantité particules β −
de mouvement impliquerait que ces deux produits se partagent toujours l’éner
gie Q dans les mêmes proportions. La particule β devrait donc toujours avoir
une énergie voisine de 156 keV. Pourtant, lorsqu’on mesure les énergies des Kmax = Q
particules β, on obtient la courbe représentée à la figure 12.12. Une petite frac
tion seulement des particules β ont des énergies proches de l’énergie cinétique K des
particules β −
maximale (= Q), les autres étant émises avec une énergie inférieure à Q. Cette
distribution continue d’énergie donne lieu à l’étalement continu que nous avons Figure 12.12
déjà signalé à la figure 12.9 (p. 534). Dans les années 1920, faute de mieux, La distribution d’énergie des particules β−.
on était donc porté à croire que le principe de conservation de l’énergie ne Cette distribution continue d’énergie donne
s’appliquait pas à la désintégration β. Cette explication n’était toutefois pas lieu à l’étalement continu que nous avons
déjà signalé à la figure 12.9 (p. 534).
acceptable : remettre en question un principe aussi fondamental aurait des consé
quences sur tous les autres domaines de la physique. En 1930, une explication
160
140
120
100
Z=N
80
Modes de
60
désintégration
β
β
40 α
Fission spontanée
Proton
Neutron
20
Nuclide stable
Nombre
0
0 20 40 60 80 100 de protons
Z
∫
N
dN t
= − λ ∫ dt
N0 N 0
d’où
N
ln = − λt
N0
Le symbole N 0 désigne le nombre de noyaux que contient l’échantillon à t = 0,
c’estàdire le nombre initial de noyaux. Notez que ce moment « initial » peut
être choisi n’importe quand (en effet, il n’y a pas physiquement de « départ »
puisque l’échantillon se désintègre toujours). Le nombre de noyaux restants à
l’instant quelconque t est donc
Nous avons déjà signalé à la section 12.1 que les demivies peuvent avoir des
valeurs très diverses selon les nuclides, allant de 2,1 × 10−23 s ( 71 H) à 2,2 × 1024 a
(128
52 Te). La demivie pour la désintégration du neutron libre est de 10,2 min. La
demivie de chaque nuclide est illustrée par un code de couleurs à la figure 12.5
(p. 530), mais quelques valeurs exactes sont données à l’annexe E.
Puisque le nombre d’atomes est difficilement mesurable, on mesure souvent plutôt
le taux de désintégration (nombre de désintégrations par unité de temps). Pour
que ce taux soit positif, on le définit comme l’inverse de dN/dt qui est négatif :
dN
R=− (12.8)
dt
R = λ N = R 0 e−λt (12.9)
6% 2%
0,02 %
4%
1% 0,01 %
2%
Nb réel Nb réel Nb réel
0 5 10 15 20 70 100 130 0,998 0,999 1,000 1,001 1,002
× 106
* une autre option consiste à observer plusieurs échantillons identiques et à faire la moyenne des
graphiques obtenus. en fait, cela équivaut à jumeler les échantillons pour en obtenir un plus grand.
exemple 12.8
La demivie du 14C est de 5730 a. Le rapport en nombre = 1,3 × 10−12 , et on suppose qu’il est demeuré
14 C/12C
des isotopes de carbone dans l’atmosphère terrestre est constant. (a) Quelle est la valeur la plus probable du
Le danger des émissions radioactives vient du fait que chacune d’elles transporte
assez d’énergie pour ioniser un ou plusieurs atomes quand elle rencontre de la
matière. Par exemple, un photon γ peut expulser un des électrons d’un atome par
effet Compton. Après avoir été diffusé, le photon conserve assez d’énergie pour Figure 12.18
produire plusieurs effets Compton supplémentaires. Il peut terminer son parcours Après la découverte de la radioactivité,
plusieurs croyaient qu’elle avait des vertus
en étant absorbé par effet photoélectrique, ce qui produit aussi une ionisation.
« purifiantes » ou « fortifiantes ». Il fallut
plusieurs décennies avant qu’on réalise
Les particules chargées que sont les protons, les électrons, les positons et les qu’en fait elle est nocive. Cette photo
particules α interagissent avec les atomes par l’intermédiaire de l’interaction montre la publicité d’une gamme de
électromagnétique. Elles transfèrent assez d’énergie aux atomes avec lesquels produits de beauté contenant du radium,
elles entrent en collision pour que ceuxci soient ionisés. Comme dans le cas dans les années 1930.
des photons, une même particule peut ioniser successivement plusieurs atomes.
En somme, quand une émission radioactive est absorbée par un tissu biolo
gique, elle provoque de multiples ionisations, ce qui l’endommage. En effet,
nous avons vu au chapitre 1 du tome 2 que la stabilité structurale des protéines
qui composent la machinerie cellulaire repose en grande partie sur la force
électrique entre les atomes qui constituent ces biomolécules. La formation
d’ions supplémentaires dans une protéine en désorganise la structure et la rend
dysfonctionnelle. Pire encore, l’ionisation peut rompre le lien covalent entre des
atomes, produisant ainsi des radicaux libres. Ces espèces chimiques sont très
réactives et endommagent ensuite les autres biomolécules. Dans ce dernier scé
nario, l’émission radioactive peut nuire même si elle n’a directement ionisé
aucune biomolécule. Il suffit, par exemple, qu’elle produise des radicaux libres
à partir de molécules d’eau.
Bien sûr, toute cellule est capable de se réparer quand elle subit des dommages,
mais il y a des limites : pour se réparer, elle utilise des enzymes réparateurs, s’ils
sont intacts, ou elle en produit de nouveaux à partir du code génétique enre
gistré dans son ADN, si celuici est intact. Mais si une proportion importante
des protéines cessent simultanément de fonctionner, la cellule meurt. Un autre
scénario inquiétant est celui où la cellule survit quand les deux brins d’ADN
sont rompus. Alors que la rupture d’un seul brin permet habituellement une
réparation parfaite par comparaison avec le second brin, la rupture des deux
brins aboutit souvent à un raboutage inadéquat ou à l’élimination d’un segment
complet d’ADN. La cellule mutante peut alors être le germe d’un cancer.
Dose efficace
E = ∑ wTwR D (12.11)
extinction du rayonnement
I = I 0 e− kx (12.12)
couche de demi-atténuation
0, 693
X1 / 2 = (12.13)
k
exemple 12.9
Dans un laboratoire, un échantillon de 150 mCi produi Pémise = ( 0, 150 Ci )( 3, 7 × 1010 Bq/Ci)(1, 99 × 10 −13 J )
sant des photons de 0,001 nm est oublié sur une table. = 1, 10 J/s
Un technicien travaille pendant deux heures dans ce
laboratoire, sans protection, à une distance moyenne On considère que la source émet avec la même intensité
de 3 m de l’échantillon. Estimer la dose radiative qu’il dans toutes les directions, de sorte qu’à 3 m de distance,
absorbe au cours de cette période. Considérer que le cette intensité est
technicien a une masse de 80 kg et qu’il absorbe la
Pémise 1, 10 J/s
radiation sur 1,2 m 2 . I = = = 9, 73 mW/m 2
4π r 2 4 π ( 3 m )2
Solution
Puisque le technicien absorbe sur une surface de 1,2 m 2,
Chaque photon émis a une énergie hc/λ = 1,99 × 10−13 J. la dose absorbée en deux heures est
On obtient la puissance émise par la source en multi
pliant l’énergie d’un photon par le nombre de photons ( 9, 73 × 10−3 W/m 2 )(1, 2 m 2 )( 7200 s)
D= = 1, 05 Gy
émis par seconde, c’estàdire le taux de désintégration : 80 kg
a+X→Y+b+Q (12.14)
où Q est l’énergie libérée. Cette réaction s’écrit parfois sous la forme abrégée
X(a, b)Y
Tout comme les réactions de désintégrations spontanées, ces réactions sont sou
mises aux restrictions imposées par la conservation de la charge, de l’énergie,
de la quantité de mouvement et du moment cinétique. De plus, le nombre total
de nucléons demeure constant. Il y a toutefois une différence importante :
contrairement à ce qui se produit dans une réaction spontanée (voir l’équa
tion 12.3), Q peut être négatif dans une réaction nucléaire.
En effet, l’énergie de la réaction Q est déterminée par la différence de masse
entre l’ensemble initial de particules et l’ensemble final :
Q = Dmc 2 = (ma + mX − mY − mb)c 2 (12.15) Énergie de réaction
où les masses sont celles des atomes neutres (pourquoi ?). Si Q > 0, la réaction
est dite exothermique. L’énergie libérée se transforme généralement en énergie
cinétique des produits et en rayons γ dus aux transitions entre les états excités
de Y. Si Q < 0, la réaction est endothermique. Dans ce cas, la particule incidente
doit avoir une énergie supérieure à une certaine valeur appelée énergie de seuil,
audessous de laquelle la réaction ne peut pas avoir lieu (voir le problème P10).
Le cas particulier où Q = 0 correspond à une diffusion élastique, que l’on
note X(a, a)X. Même si a et X peuvent échanger de l’énergie, l’énergie cinétique
totale ne varie pas.
Le premier « casseur d’atomes », réalisé en 1932 par John Cockcroft (18971967)
et Ernest Walton (19031995), pouvait accélérer des protons jusqu’à 0,6 MeV
(figure 12.20). Avec des protons de 0,125 MeV et une cible de lithium, ils obser
vèrent la réaction
p + 73 Li → 42 He + 42 He
pour laquelle l’énergie de réaction est Q = 17,3 MeV. Ainsi, même si l’énergie
des protons incidents ne dépassait pas 0,125 MeV, les deux particules α émises
avaient une énergie totale supérieure à 17 MeV. Cette réaction constitua la pre
mière vérification expérimentale directe de la relation masseénergie E = Dmc 2.
L’expérience de CockcroftWalton marqua une étape importante de la physique
nucléaire parce que les énergies des particules incidentes étaient contrôlées.
Elle fut suivie peu de temps après par la mise au point du cyclotron et de l’accé
lérateur de Van de Graaff, que nous avons tous deux décrits au tome 2.
Avant 1934, tous les isotopes radioactifs connus étaient plus lourds que le plomb
(Z = 82). En 1934, Frédéric Joliot (19001958) et Irène JoliotCurie (18971956)
bombardèrent une cible d’aluminium, initialement non radioactive, avec des
particules α et observèrent que des positons étaient ensuite émis par la cible,
même quelques minutes après la suppression de la source de particules α. Ces Figure 12.20
résultats ne peuvent s’expliquer que si l’on admet qu’un isotope radioactif a été L’équipement utilisé par J. Cockcroft
produit à partir de l’aluminium non radioactif. En effet, l’isotope du phosphore et E. Walton pour la première réaction
produit au cours de la réaction nucléaire produite par des protons
d’énergie contrôlée. Il en a déjà été
27 Al
13 +α → 30 P
15 +n question à la section 8.7 du tome 2.
Pour juger de l’échelle de grandeur,
subit une désintégration β+ : notez la personne assise sur la photo.
30 P
15 → 30 Si
14 + β+ + ν
SUJE T CO N N E X E
La médecine nucléaire
L’utilisation de la radioactivité pour diverses stra- voire de façon permanente. Dans ce dernier cas, les
tégies de diagnostic et de traitement, pratiquée par sources radioactives cessent toute activité au bout de
des spécialistes en médecine nucléaire ou en radio- quelques semaines, mais on les laisse en place sans
oncologie, fournit d’excellents exemples de collabora- qu’elles nuisent (figure 12.21b).
tion interdisciplinaire entre physiciens, chimistes et Une stratégie de médecine nucléaire plus élaborée met
médecins. Parfois, on se sert de fortes doses de radio- à profit le métabolisme afin de diriger automatiquement
activité pour traiter un cancer, c’est-à-dire pour tuer des les sources radioactives au bon endroit. Cette approche
cellules. Mais plusieurs techniques d’imagerie médicale repose aussi sur les travaux de physiciens et de
reposent aussi sur l’usage de la radioactivité, à doses bien chimistes. En 1917, le chimiste Frederick Soddy, qui
plus faibles. Nous donnerons d’abord des exemples où avait collaboré une décennie plus tôt avec Rutherford,
la radioactivité est utilisée à titre de traitement, puis nous montra qu’un même élément pouvait posséder plusieurs
présenterons deux techniques d’imagerie médicale.
Les traitements de nature nucléaire visent le même objec- (a)
tif que la radiothérapie classique aux rayons X : exposer
les cellules cancéreuses à une dose fatale de rayonne-
ment ionisant. Cependant, la stratégie utilisée diffère
beaucoup : en radiothérapie classique, la source de
rayonnement est un appareil qu’on oriente vers une
zone cible sur laquelle est projeté un faisceau étroit de 1 2
rayons X, de rayons gamma ou, plus rarement, de par-
ticules ionisantes. La radiation provient donc de l’exté-
rieur du corps du patient. Avec l’approche nucléaire, au
contraire, la radiation provient de l’intérieur du corps
du patient.
3 4
L’utilisation de la radioactivité à des fins thérapeutiques
a commencé par la curiethérapie. En 1901, le physicien (b) Figure 12.21
Pierre Curie suggéra à un dermatologue d’introduire (a) La curiethérapie consiste à
une source radioactive dans une tumeur. On observa insérer des sources radioactives
peu après que la taille de la tumeur avait diminué. Cette à proximité de la tumeur.
(b) Quand on utilise des
approche est encore utilisée aujourd’hui pour le traite- implants permanents en
ment de certaines tumeurs, comme celles du cancer curiethérapie, ceuxci ne
de la bouche, des poumons, du sein, de l’utérus ou de mesurent que quelques
l’œsophage (figure 12.21a). Dans plusieurs cas, on profite millimètres.
de la présence d’une cavité corporelle pour insérer des
sources radioactives à proximité de la tumeur. Selon
leur taux de désintégration, ces implants peuvent être
laissés en place quelques minutes, quelques heures,
HO
H O H
Fluorodésoxy-
glucose (FDG) OH H
OH OH
Rayons
H 18
F
Figure 12.26
(a) Le fluorodésoxyglucose (FDG) est le radiopharmaceutique
le plus utilisé pour la TEP. (b) Il permet de localiser les zones
Figure 12.25 qui utilisent beaucoup de glucose, comme le cerveau ou, sur
La TEP nécessite la détection de paires de photons reçus presque cette photo, une petite tumeur cancéreuse au poumon gauche,
simultanément. L’appareil interprète que leur point d’émission est encerclée en rouge. (On voit aussi le système rénal et la vessie,
situé sur la droite qui relie les deux points d’arrivée sur l’anneau. car le glucose est éliminé dans l’urine.)
ccc
12.7 La fission
Après la découverte du neutron, en 1932, Enrico Fermi (figure 12.27) anticipa
que ces particules, n’ayant pas de charge, pourraient pénétrer le noyau et donc
induire la radioactivité artificielle plus facilement que les protons ou les par
ticules α. Il a aussi découvert empiriquement qu’un neutron lent avait une
meilleure probabilité de demeurer lié au noyau. Au cours d’expériences où il
bombardait de l’uranium (Z = 92) avec de tels neutrons, Fermi obtint un résul
tat inattendu : la première fission nucléaire artificielle, c’estàdire la rupture
du noyau d’uranium en deux noyaux plus petits. Il en fit cependant une inter
prétation erronée (voir l’aperçu historique à la fin de cette section) et ce sont
plutôt deux chimistes, Otto Hahn (figure 12.28) et Fritz Strassmann (1902
1980), qui aboutirent à l’interprétation correcte. Voyons comment.
En poursuivant les travaux de Fermi consistant à provoquer des collisions entre
des neutrons et des noyaux d’uranium, Hahn et Strassmann réussirent en 1938
à produire et à isoler un élément radioactif qu’ils ne parvenaient pas à distin
Figure 12.27 guer chimiquement du baryum (Z = 56). Ils n’envisagèrent pas tout de suite
Enrico Fermi (19011954).
qu’ils pouvaient avoir effectivement produit un isotope du baryum. Puisque
toutes les réactions nucléaires antérieures ne faisaient intervenir que de petites
variations du nombre de masse, ils ne pouvaient pas imaginer qu’un noyau dont
le nombre de masse est pratiquement la moitié de celui de l’uranium pouvait se
trouver parmi les produits de la réaction. Ils crurent donc que leur produit était
Figure 12.31
Le premier réacteur nucléaire conçu par
E. Fermi qui fonctionna pour la première
fois le 2 décembre 1942.
p + p → 2 H + e+ + ν Q = 0,4 MeV
(D − D) 2H + 2 H → 3 He + n Q = 3,27 MeV
(D − T) 2H + 3 H → 4 He + n Q = 17,6 MeV
Pour produire de l’énergie à partir de la fusion, trois critères doivent être
vérifiés :
1. Hautes températures. La température doit être supérieure à 10 8 K pour
que suffisamment de particules aient une énergie cinétique permettant de
surmonter leur répulsion électrique mutuelle afin qu’elles parviennent
suffisamment proches les unes des autres pour pouvoir fusionner. À de
telles températures, les atomes perdent leurs électrons et on obtient un gaz
complètement ionisé appelé plasma.
2. Haute densité de particules. Cette condition est nécessaire pour augmenter
le taux de collisions et donc le taux de réaction.
3. Longue durée de confinement. Une fois que les particules ont été rappro
chées à haute température, elles doivent rester proches suffisamment long
temps pour que la réaction puisse avoir lieu.
En 1957, John D. Lawson (19232008) énonça une condition nécessaire, mais
non suffisante, pour la libération nette d’énergie dans un réacteur à fusion. Si n
est la densité de particules et τ est la durée de confinement, le critère de Lawson
s’écrit, selon les réactions,
Une partie de la chambre torique
utilisée pour confiner le plasma chaud
D − D : nτ > 10 22 s/m 3 D − T : nτ > 10 20 s/m 3 (12.18)
dans le réacteur à fusion européen JET
Si cette condition est vérifiée, l’énergie produite par le plasma est supérieure à
(pour Joint European Torus).
l’énergie qui lui est fournie plus les pertes, notamment par rayons X. Dans le
sujet connexe qui suit, on décrit deux approches utilisées pour l’exploitation de
l’énergie libérée par la fusion.
SUJE T CO N N E X E
Les réacteurs nucléaires
Nous avons vu que la fission et la fusion de noyaux Les réacTeurs À FissiOn
libèrent toutes deux de l’énergie. Nous allons examiner Le réacteur à fission fonctionne à partir de la fission
ici certains des principes de fonctionnement des réac- de noyaux lourds. Lorsqu’un noyau comme celui de
teurs nucléaires qui sont conçus pour domestiquer cette l’uranium 235
92U subit une fission, il libère des neu-
énergie. trons qui peuvent servir à engendrer la fission d’autres
Générateur
de vapeur
Pressuriseur
Barres de Turbine
contrôle
Alternateur
Tour de
315 °C refroidissement
Cœur
280 °C
Crayons de
combustible Cuve du Condenseur
réacteur (20 °C)
Rivière ou lac
Figure 12.33
Quelques composants d’un réacteur à eau pressurisée.
Plasma
p
B
t
B
B
Figure 12.34
Dans un tokamak, le plasma est confiné par la combinaison
de champs magnétiques. Le champ toroïdal Bt et le champ Figure 12.35
poloïdal Bp produisent un champ résultant B dont les lignes
sont hélicoïdales. Le réacteur à fusion expérimental tokamak de Princeton.
ccc
Figure 12.37
Le réacteur à fusion laser NOVA au Lawrence Livermore National
Laboratory, en Californie.
Figure 12.36
Les petites pastilles utilisées dans la technique de confinement
inertiel contiennent un mélange de deutérium et de tritium.
RÉSUMÉ
Un noyau est désigné par le symbole ZA X, A étant le nombre de masse et Z,
le numéro atomique, c’estàdire le nombre de protons. Le nombre de masse est
donné par A = N + Z, N étant le nombre de neutrons. Les isotopes sont des
noyaux pour lesquels Z est identique, mais A est différent.
Les noyaux sont pratiquement sphériques et leur rayon est donné par
RR ≈≈ (1, 2 fm ) A1 / 3 (12.1)
où 1 fm = 10−15 m.
L’énergie de liaison (El) d’un noyau est déterminée par la différence de masse
entre le noyau et ses nucléons pris séparément. On peut la calculer à partir de
l’équation
résumé 565
Si un échantillon contient N 0 noyaux radioactifs à t = 0, le nombre probable de
noyaux restants à l’instant t est donné par
N = N 0 e−λt (12.6)
où λ est la constante de désintégration. Le taux de désintégration est
dN
R=− = λ N = R0 e− λt (12.8 et 12.9)
dt
où R 0 = λ N 0 est le taux de désintégration à t = 0. Cette équation est strictement
probabiliste, mais plus le nombre de noyaux est élevé, plus les fluctuations sta-
tistiques sont faibles. On peut utiliser l’équation 12.9 pour obtenir des mesures
fiables à trois chiffres significatifs si chaque mesure de R comporte au moins
10 6 désintégrations.
La demi-vie T1/2 correspond au temps nécessaire pour que le nombre probable
de noyaux ou le taux de désintégration chute à 50 % de sa valeur à un instant
initial quelconque (pas seulement à partir de t = 0) :
0, 693
T1/ 2 = (12.7)
λ
La dose efficace mesure le risque lié à l’absorption de rayonnement ionisant :
E = ∑ wTwR D (12.11)
où D est la dose radiative, soit l’énergie absorbée par unité de masse de tissu
biologique irradié, et les facteurs de pondération w T et wR tiennent compte
respectivement du type de tissu et du type de rayonnement.
Un blindage réduit l’intensité d’un rayonnement ionisant monochromatique
selon l’équation
I = I 0 e− kx (12.12)
où le coefficient d’extinction k est relié à la couche de demi-atténuation X1/2 par
0, 693
X1 /2 = (12.13)
k
Une réaction nucléaire au cours de laquelle un noyau cible X est bombardé
par une particule a et qui donne un noyau Y et une particule b s’écrit
a+ X → Y+b+Q ou X(a, b)Y (12.14)
L’énergie de réaction est Q = Dmc 2 = (ma + mX − mY − mb)c 2 .
Termes imporTanTs
chaîne proton-proton (p. 559) force nucléaire (p. 527)
coefficient d’extinction (p. 549) fusion nucléaire (p. 559)
constante de désintégration (p. 540) interaction faible (p. 538)
couche de demi-atténuation (p. 550) isotope (p. 523)
critère de Lawson (p. 560) masse atomique (p. 525)
défaut de masse (p. 527) neutrino (p. 538)
demi-vie (p. 541) neutron (p. 523)
élément naturel (p. 524) nombre de masse (p. 523)
énergie de désintégration (p. 535) noyau composé (p. 557)
énergie de liaison (p. 528) nucléon (p. 523)
fission nucléaire (p. 556) nuclide (p. 523)
réViSioN
R1. Le nom que l’on donne à un noyau (le carbone R3. Faites une esquisse de la courbe du nombre de
par exemple) estil déterminé par le nombre de neutrons en fonction du nombre de protons pour
neutrons, le nombre de protons ou le nombre les noyaux stables.
de nucléons ? R4. Expliquez pourquoi les noyaux les plus lourds
R2. Faites une esquisse de la courbe de l’énergie possèdent une proportion plus grande de neutrons
de liaison par nucléon en fonction du nombre que les plus légers.
de masse pour les noyaux stables. Expliquez le R5. Vrai ou faux ? Lors d’une désintégration radio
statut particulier du noyau de fer à partir de la active, la masse du noyau résultant est toujours
courbe. plus petite que celle du noyau de départ.
QueSTioNS
Q1. En quoi les isotopes d’un élément donné sontils : moyenne » estelle semblable à la vie moyenne
(a) semblables ; (b) différents ? dans une désintégration radioactive ? (b) En quoi
Q2. Les nuclides situés sous la « limite de stabilité » de s’en distinguetelle ?
la figure 12.5 (p. 530) ontils tendance à émettre Q10. Expliquez pourquoi, au cours d’une désinté
des électrons ou des positons ? Pourquoi ? gration radioactive, les énergies des particules α
sont discrètes, mais les énergies des particules β
Q3. Quel indice prouve que les électrons émis au
couvrent une plage continue de valeurs.
cours d’une désintégration β− proviennent du
noyau et non des électrons atomiques ? Q11. Comment peuton mesurer la demivie d’un radio
isotope si elle est supérieure à 109 a ?
Q4. Le nuclide 22688 Ra a une demivie de seulement
Q12. Pourquoi choisiton le carbone 126 C plutôt que
1599 a ; or, on le trouve dans des roches datant
l’hydrogène 11 H comme référence pour définir
de plusieurs milliards d’années. Comment estce
l’unité de masse atomique u ?
possible ?
Q13. Peuton faire la distinction entre les isotopes d’un
Q5. (a) Un proton libre peutil se désintégrer et donner élément donné en examinant les spectres électro
un neutron ? (b) Un proton dans un noyau peutil niques optiques ? Peuton utiliser les spectres de
donner un neutron ? Dans chaque cas, justifiez vibrations infrarouges des molécules diatomiques,
votre réponse. si de telles molécules existent ?
Q6. Pourquoi les radionuclides lourds émettentils Q14. Les noyaux ont à peu près la même masse volu
des particules α au lieu d’émettre des protons et mique. Que pouvezvous en déduire quant à la
des neutrons séparés ? force nucléaire ?
Q7. Estil possible qu’un électron et un proton prati Q15. Quel est l’effet de la chaleur sur l’activité d’un
quement au repos se combinent pour former un échantillon radioactif ?
neutron ? Q16. Pourquoi les produits de fission ontils tendance
Q8. (a) Pourquoi les masses des nuclides sontelles à émettre des particules β− plutôt que des parti
numériquement proches de leurs nombres de cules β+ ?
masse ? (b) Pourquoi certaines masses atomiques Q17. La réaction de fusion nécessite une température
du tableau périodique ne sontelles pas proches élevée. Cela estil vrai pour la fission ?
de valeurs entières ? Q18. (a) Suggérez quelques moyens pour mesurer la
Q9. Une catégorie d’ampoules a une durée de vie masse d’un proton. (b) Comment pourraiton
moyenne de 1500 h. (a) En quoi cette « vie mesurer la masse d’un neutron ?
Questions 567
Q19. Pourquoi, dans un noyau, la force coulombienne Q22. Puisque les neutrons thermiques n’ont pratique
devientelle plus importante par rapport à la force ment pas d’énergie cinétique, d’où vient l’énergie
nucléaire au fur et à mesure que le nombre de nécessaire à la fission ?
masse augmente ? Q23. La température du plasma dans un réacteur à
Q20. Quel est le nuclide manquant dans chacune des fusion est supérieure à la température au centre
94 Pu → ? + α ;
désintégrations suivantes : (a) 234 du Soleil. Pourquoi n’eston pas encore parvenu à
(b) 64 Cu → ? + β+? réaliser une réaction de fusion autoentretenue ?
29
Q21. Pourquoi le plomb estil un bon écran contre les
rayons γ, mais ne peut pas servir de milieu pour
thermaliser les neutrons ?
12.1 Structure du noyau E10. (II) En supposant qu’il est uniformément chargé,
calculez la charge par unité de volume du nuclide
E1. (I) À l’aide de l’équation 12.1, calculez les rayons des 56 Fe.
26
nuclides suivants : (a) 168 O ; (b) 56 238
26 Fe ; (c) 92 U.
E2. (I) Le rayon de la Terre est de 6400 km et sa masse
volumique moyenne, de 5,5 g/cm 3. Quel rayon aura 12.2 énergie de liaison
une sphère de matière nucléaire ayant la masse de la E11. (I) Calculez, en électronvolts, l’énergie de liaison
Terre sachant que la masse volumique de la matière moyenne par nucléon des noyaux suivants : (a) 40
20 Ca ;
nucléaire est de 2,3 × 1017 kg/m 3 ? (b) 197 Au.
79
E3. (I) Quelle est la masse volumique d’une étoile à neu
E12. (I) Calculez, en électronvolts, l’énergie de liaison
trons ayant un rayon de 10 km et une masse égale à
moyenne par nucléon des noyaux suivants : (a) 63 Li ;
celle du Soleil ?
(b) 133
55 Cs.
E4. (I) La masse de l’Univers est estimée à 1050 kg envi
ron. Quel serait le rayon d’une sphère de même E13. (I) Des noyaux miroirs sont des noyaux
masse mais de masse volumique égale à celle de la dont le nombre de protons et le nombre de neutrons
matière nucléaire (2,3 × 1017 kg/m 3) ? sont intervertis. Trouvez, en électronvolts, les éner
gies de liaison des noyaux miroirs suivants : (a) 136 C ;
E5. (I) Par quel facteur doiton multiplier le nombre de (b) 137 N.
masse A pour doubler le rayon du noyau d’un atome ?
E14. (I) Des isobares sont des nuclides qui ont le même
E6. (I) Quel serait le rayon du nuclide 235
92 U s’il avait la nombre de nucléons. Quelles sont, en électronvolts,
masse volumique moyenne de la Terre, qui est de
les énergies de liaison des isobares suivants : (a) 157 N ;
5,5 g/cm 3 ?
(b) 158 O ? On donne m[ 158 O ] = 15,003 066 u.
63Cu et 65 Cu.
E7. (I) Le cuivre a deux isotopes stables, 29 29
Leurs masses respectives sont de 62,93 u et 64,93 u. E15. (II) (a) Quelle est, en électronvolts, l’énergie
Quelle est l’abondance relative de chaque isotope ? requise pour enlever un neutron au 73 Li ? (b) Com
La masse atomique du cuivre dans le tableau pério parez le résultat obtenu à la question (a) avec l’éner
dique est de 63,55 u. gie de liaison moyenne par nucléon pour ce nuclide.
E8. (I) Le néon possède plusieurs isotopes. Parmi ceuxci, E16. (II) (a) Quelle est, en électronvolts, l’énergie requise
les deux plus importants ont les abondances relatives pour enlever un proton au 126 C ? (b) Comparez le
suivantes : 91 % de 20 22 résultat obtenu à la question (a) avec l’énergie de liai
10 Ne et 9 % de 10 Ne. Quelle
masse atomique aurait le Ne s’il n’y avait que ces son moyenne par nucléon pour ce nuclide.
deux isotopes ? Vérifiez votre résultat en le compa
rant à la valeur figurant dans le tableau périodique.
12.3 et 12.4 radioactivité, rythme
E9. (II) (a) Quel est le rayon de l’isotope 197 79 Au de
l’or ? (b) Si le rayon d’une particule α est de 1,8 fm, de désintégration radioactive
quelle doit être son énergie cinétique initiale, en E17. (I) On utilise l’isotope radioactif 60
27 Co dans le traite
électronvolts, pour qu’elle « effleure » la surface d’un ment des tumeurs. Il subit une désintégration β− avec
noyau d’or vers lequel elle est projetée ? On suppose une demivie de 5,27 a. Quel est le taux de désinté
que le noyau d’or reste au repos. gration initial d’un échantillon de 0,01 g ?
exercices 569
E37. (I) Combien de particules α et β− interviennent dans E47. (I) Sachant que l’énergie de la réaction Q = −2,45 MeV
la série radioactive qui débute par le thorium 232
90 Th dans la réaction 188 O(p, n)189 F , calculez la masse
et se termine par le produit stable 208
82 Pb ? du 189 F. La masse de l’isotope 188 O est de 17,999 16 u.
E38. (I) Quelle est, en électronvolts, l’énergie libérée dans
la désintégration du neutron libre n → p + e− + ν ?
On suppose que l’antineutrino ( ν) n’a aucune masse 12.7 Fission
au repos. E48. (I) (a) Si la fission d’un noyau 235
92 U libère
190 MeV, quelle serait, en électronvolts, l’énergie
E39. (I) Quelle est, en électronvolts, l’énergie libérée dans
libérée par la fission de 1 kg de ce nuclide ? (b) Pen
la désintégration β− du 4019 K ?
dant combien de temps cette énergie pourraitelle
E40. (I) L’isotope 218
84 Po peut se désintégrer soit (a) en émet alimenter une ville dont la consommation est de
tant une particule α, soit (b) en émettant une parti 500 MW, en supposant que le réacteur nucléaire
cule β−. Trouvez, en électronvolts, l’énergie libérée opérant cette fission puisse récupérer et transformer
dans chaque cas. On donne m[ 218 84 Po ] = 218,008 965 u, 32 % de l’énergie ?
m[ 82 Pb ] = 213,999 801 u et m[ 85 At ] = 218,008 680 u.
214 218
E49. (II) En supposant que toute l’énergie libérée par la
fission de chaque noyau 23592 U (190 MeV) est absor
bée par l’eau, combien d’atomes 235 92 U doivent subir
12.6 réactions nucléaires une fission pour élever de 1 °C la température de 1 g
E41. (I) Trouvez, en électronvolts, l’énergie de d’eau ?
la réaction pour chacune des réactions suivantes : E50. (I) L’isotope 235
92 U peut subir une fission spontanée
(a) la transmutation artificielle des noyaux décou avec une demivie de 3 × 1017 a environ. À combien
verte par Rutherford en 1919 : de fissions spontanées peuton s’attendre par jour
14 N(α, p)178 O dans un 1 g d’échantillon ?
7
(On traite de cette méthode abrégée de description E51. (I) Calculez, en électronvolts, l’énergie libérée dans
d’une réaction nucléaire sous l’équation 12.14.) la réaction de fission suivante provoquée par un neu
(b) la première transmutation artificielle des noyaux tron thermique :
par des protons accélérés, réalisée en 1932 par n+ 235 U
92 → 236 U*
92 → 144 Ba
56 + 89 Kr
36 + 3n
J. Cockcroft et E. Walton :
On néglige l’énergie cinétique du neutron thermique.
7 Li(p, α ) 4 He
On donne m[ 14456 Ba ] = 143,922 94 u.
3 2
E42. (I) Calculez, en électronvolts, l’énergie de la réaction E52. (I) Trouvez la variation de masse au repos dans
de chacune des réactions suivantes : (a) la production l’explosion d’une bombe à fission équivalant à 20 kt
du neutron découverte par J. Chadwick en 1932 : de TNT. La combustion d’une tonne de TNT libère
9 Be(α, n)12 C
4 6
4,18 × 109 J.
(b) la radioactivité artificielle découverte par E53. (II) Un neutron instantané libéré dans une réaction
F. Joliot et I. JoliotCurie en 1934 : de fission a une énergie cinétique de 1 MeV. Il tra
27 Al(α, n)30 verse un modérateur qui réduit son énergie cinétique
13 15 P
à 0,025 eV. Si le neutron perd 50 % de son énergie
E43. (I) Calculez, en électronvolts, l’énergie de la réaction cinétique à chaque collision, combien de collisions
pour la réaction suivante : subit un neutron dans ce modérateur ?
9 Be(p,
4 α )63 Li E54. (I) Quelle est la longueur d’onde de Broglie d’un
neutron thermique dont l’énergie cinétique est de
E44. (I) Identifiez la particule ou le nuclide manquant dans 0,04 eV ?
chacune des réactions suivantes : (a) 105 B(n, ?) 73 Li ;
(b) 63 Li(p, α )? ; (c) 188 O(p, ?)189 F.
12.8 Fusion
E45. (I) Identifiez la particule ou le nuclide manquant
E55. (I) Montrez que l’énergie libérée dans la
dans chacune des réactions suivantes : (a) ?(n, p)32 15 P ;
réaction D − D représentée par 2 H( 2 H, n)3 He est de
(b) ?(p, α )168 O ; (c) 94 Be(n, γ)? ; (d) 147 N(?, p)146 C.
3,27 MeV.
E46. (I) La réaction 147 N(n, p)146 C, qui a lieu dans la haute
E56. (I) Montrez que l’énergie libérée dans la réaction
atmosphère à cause du bombardement des rayons
D − T représentée par 3 H( 2 H, n)4 He est de 17,6 MeV.
cosmiques, assure le réapprovisionnement d’iso
topes 146 C dans l’atmosphère. Quelle est, en élec E57. (I) Montrez que l’énergie libérée dans la réaction
tronvolts, l’énergie de la réaction ? D − D représentée par 2 H( 2 H, 3 H)p est de 4,03 MeV.
12.2 énergie de liaison E68. (I) Le 13N subit une désintégration β+ et sa demivie
est de 9,97 min. Quelle est, en électronvolts, l’énergie
E60. (I) Quelle est, en électronvolts, l’énergie de liaison libérée durant chaque désintégration ?
du dernier neutron du 13C ?
E69. (I) La désintégration radioactive du 40K en 40Ar a
E61. (I) L’énergie de liaison moyenne par nucléon du une demivie de 1,26 × 109 a. Si 80 % du potassium
214 Po est de 7,7852 MeV. Quelle est sa masse
radioactif d’une roche s’est désintégré en argon, quel
atomique ? est l’âge de la roche ?
E70. (I) Quelle est la masse de tritium (3H ou T) néces
12.3 et 12.4 radioactivité, rythme saire pour produire un taux de désintégration de
de désintégration radioactive 25 μCi (demivie de 12,3 a) ?
E71. (I) Le 22 Na subit une désintégration β+ et sa demivie
E62. (I) L’énergie de désintégration β+ du 12 N est de
est de 2,61 a. (a) Quel est le noyau résultant ? (b) Quelle
16,316 MeV. Quelle est sa masse atomique ?
est l’énergie de la réaction, en électronvolts ?
E63. (I) Le taux de désintégration initial d’un échantillon E72. (I) (a) Quel est le nombre de désintégrations, par
est de 790 μCi. Sa demivie est de 10 s. Combien de minute et par gramme de carbone, du 14C dans la
noyaux auront été désintégrés entre 20 s et 30 s après structure osseuse d’un être vivant ? (b) Un vieux frag
l’instant initial ? ment d’os contient 400 mg de carbone. En une heure,
E64. (II) Un fragment d’os vieux de 2500 ans contient 15 g on mesure 81 désintégrations. Quel est l’âge de ce
de carbone. Trouvez : (a) le taux de désintégration fragment ? On suppose que le rapport en nombre des
initial du 14C ; (b) son taux de désintégration actuel isotopes dans l’atmosphère est 14C/12C = 1,3 × 10−12
attendu. On suppose que le rapport en nombre des et qu’il est resté constant. La demivie du 14C est de
isotopes dans l’atmosphère est 14C/12C = 1,3 × 10−12 5730 a. (c) Si la mesure du taux de désintégration
et qu’il est resté constant. La demivie du 14C est de augmentait ou diminuait d’un écarttype, quel serait
5730 a. l’intervalle correspondant pour l’âge de l’échantillon
(voir l’exemple 12.8) ? (d) Comment suggérezvous
E65. (I) L’émission de positons à partir d’un radionuclide de réduire cet intervalle ?
est la première étape du processus de fonctionne
ment d’un processus d’imagerie médicale appelé E73. (I) Le radon gazeux ( 22286 Rn), un émetteur de parti
la tomographie par émission de positons (TEP). cules α, est détectable dans l’environnement et peut
Considérons que le nuclide utilisé est 15O. Sa demi être nocif pour la santé. Sa demivie est de 3,82 jours.
vie est de 122 s. (a) Identifiez les noyaux résultants. Le taux de désintégration initial d’un échantillon est
(b) Si le taux de désintégration initial d’un échan de 65 Bq. (a) Quel est le nombre probable de noyaux
tillon est de 20 μCi, combien y atil de noyaux de initialement présents ? (b) Combien de temps estil
15O présents ? nécessaire pour que le taux de désintégration attendu
passe à 5 Bq ?
E66. (I) Un archéologue obtient pour un morceau de bois
qu’il a exhumé du sol un taux de désintégration cor E74. (I) La tomographie par émission de positons (TEP)
respondant à 9,7 % de celui d’un morceau de bois utilise des nuclides qui se désintègrent en produi
fraîchement coupé. Quel est l’âge estimé de l’échan sant un positon. Écrivez la réaction de désintégra
tillon ? La demivie du 14C est de 5730 a. tion appropriée pour les nuclides suivants : (a) 11C ;
(b) 13N ; (c) 68Ga ; (d) 82Rb ; (e) 18F.
E67. (I) Un accident nucléaire contamine un pâturage avec
du 131
53 I, dont la demivie est de 8,02 jours. (a) Quelle
est la masse de 131 53 I par litre de lait, si le taux de 12.5 radioprotection
désintégration observé dans une citerne de lait est
de 2000 Bq/L à la suite de l’accident ? (b) Combien E75. (I) Un technicien en radiooncologie de 70 kg reçoit
de temps faudratil pour que le taux de désintégra 1013 photons de 0,01 nm. (a) Quelle est la dose effi
tion passe à 500 Bq/L ? cace correspondante si la radiation est absorbée par
probLèmes 573
chapitre 13
Les particuLes éLémentaires*
SOMMAIRE
13.1 L’antimatière 13.7 Les théories de jauge
13.2 Les forces d’échange 13.8 L’interaction électrofaible
13.3 La classification des particules 13.9 Les nouveaux quarks
13.4 La symétrie et les lois de conservation 13.10 La chromodynamique quantique
13.5 Le groupe SU(3) et les quarks 13.11 La grande théorie unifiée
13.6 La couleur
Le LHC (Large Hadron Collider, ou « grand collisionneur de hadrons »)
est un accélérateur de particules de 27 km de circonférence dont
la construction s’est terminée en 2008 à l’Organisation européenne
pour la recherche nucléaire (aussi appelée le CERN). Son rôle est
d’accélérer des particules jusqu’à une énergie de 7000 GeV, puis
de détecter l’effet de leurs collisions en face à face. En 2012,
cet accélérateur acheva de détecter les constituants du modèle
standard de la physique des particules, que nous présenterons
dans ce chapitre.
Depuis l’Antiquité grecque, il s’est toujours trouvé des philosophes et des scien-
tifiques pour penser que la matière est ultimement composée de particules
élémentaires sans structure interne. Le philosophe Démocrite (460-370 av. J.-C.)
appelait ces particules indivisibles des atomes. En 1808, John Dalton (1766-
1844) émit l’hypothèse qu’un élément donné est formé d’atomes identiques
et indivisibles, puis utilisa ce modèle pour expliquer comment se combinent
chimiquement les éléments pour former des corps composés. Un siècle plus
tard, Thomson montra les limites de ce modèle lorsqu’il isola l’électron : si la
matière contient des électrons et qu’elle est faite d’atomes, alors les atomes
devraient avoir une structure interne et notamment contenir des électrons. Une
décennie plus tard, Rutherford fit des observations sur la déviation des parti-
cules α et en conclut que les atomes devraient aussi contenir un petit noyau,
les électrons étant situés autour de ce dernier. En 1932, on attribuait au noyau
lui-même une structure interne, le représentant comme étant composé de
* Ce chapitre a été rédigé comme un sujet connexe. Il ne comporte donc aucun exemple ni exercice,
et les rubriques habituelles, comme les points essentiels et le résumé, n’y figurent pas. Pour une
bonne part, sa lecture représente un défi, mais elle pourra donner au lecteur une idée de la
recherche actuelle en physique des particules.
protons et de neutrons. Comme nous l’avons déjà vu, on parvint à résoudre les
problèmes posés par le principe de conservation de l’énergie dans la désinté-
gration β en postulant l’existence du neutrino. Avec l’addition du photon, on
comptait cinq particules élémentaires.
Comme nous le verrons dans ce chapitre, le nombre de particules élémentaires
nécessaires pour expliquer les observations a augmenté davantage avec le temps.
Aujourd’hui, le modèle standard de la physique des particules, développé au
début des années 1970, a l’ambition d’expliquer toutes les interactions fonda-
mentales (à l’exception de la gravitation), mais nécessite quelques dizaines de
particules élémentaires : les quarks, les leptons et les bosons de jauge. Depuis,
des expériences de très grande envergure ont été déployées pour vérifier les
prédictions de ce modèle. Les dernières observations, en 2015, montrent tou-
jours un bon accord avec la théorie, à quelques exceptions près. Nous verrons
dans ce chapitre le cheminement qui a mené jusque-là.
13.1 L’antimatière
En 1928, Paul Adrien Maurice Dirac (figure 13.1) intégra la relativité à la méca-
nique quantique. Sa théorie semblait impliquer que les électrons libres peuvent
avoir des énergies négatives aussi bien que positives, les niveaux étant séparés
par la quantité 2m 0 c 2 , où m 0 est la masse au repos de l’électron (figure 13.2).
En effet, ses équations ne permettaient que de prédire la valeur du carré de cette
énergie [en effet, selon l’équation 8.23, E 2 = p2 c 2 + (m 0 c 2)2]. Les valeurs +E
et −E ayant le même carré, Dirac aurait pu rejeter tout simplement la valeur
négative, mais il choisit plutôt de lui accorder un sens physique. Il suggéra donc
Figure 13.1 que les états d’énergie négative n’étaient pas observés normalement parce qu’ils
Paul Adrien Maurice Dirac (1902-1984). étaient déjà complètement remplis (comme si l’Univers entier était rempli d’une
mer d’électrons d’énergie négative, répartis de façon suffisamment uniforme pour
que leur effet ne puisse se faire sentir) et qu’ainsi le principe d’exclusion de Pauli
Énergie empêche toute transition vers le bas à partir des niveaux d’énergie positive habi-
tuels. On nota pourtant qu’un photon d’énergie suffisante (> 2m 0 c 2 = 1,02 MeV)
Électron devait pouvoir faire passer un électron d’énergie négative à un niveau positif et
créer un « trou ». Ce trou devait avoir le comportement d’une particule, aujourd’hui
+m0c2
appelée positon (ou positron), de masse égale à celle de l’électron mais de
0 charge égale à +e. Le positon fut détecté en 1932 par Carl David Anderson
Photon (1905-1991) (figure 13.3). Nous avons déjà parlé du positon au chapitre précé-
−m0c2
dent puisqu’un positon est émis lors de chaque désintégration β+.
Trou Le positon est un exemple d’antimatière ; c’est l’antiparticule de l’électron. Une
particule et son antiparticule ont certains nombres quantiques intrinsèques,
comme leurs charges, qui sont de même grandeur mais de signes opposés.
Figure 13.2
Chaque particule possède une antiparticule, bien que certaines, comme le
Un photon d’énergie suffisante peut exciter
photon, soient leur propre antiparticule. Si l’on fournit une quantité d’énergie
un électron d’énergie négative et le porter
à un état d’énergie positive. Le « trou » suffisante, à l’aide d’un photon par exemple, une paire particule-antiparticule
ainsi créé dans les états d’énergie négative peut être créée. Ce processus, appelé création de paires et illustré à la figure 13.4a,
a le même comportement qu’une particule : ne peut se produire que dans certaines conditions*. À l’inverse, lorsqu’une
c’est le positon. Avant l’arrivée du photon,
particule rencontre son antiparticule, elles disparaissent toutes deux lors d’un
l’électron faisait partie de la « mer
uniforme » d’électrons à l’énergie négative processus appelé annihilation de paires (figure 13.4b). Leur masse-énergie sert
et ne pouvait donc se manifester. En à créer des photons** ou d’autres particules. La création et l’annihilation sont
apparence, l’arrivée du photon a donc
« créé » deux particules : l’électron dont * En effet, même si son énergie est suffisante, un photon ne peut produire une paire de façon
l’énergie est maintenant positive, et le spontanée dans le vide. Pour que le principe de conservation de la quantité de mouvement soit
positon, c’est-à-dire le trou dans la mer respecté, le photon doit se transformer alors qu’il passe à proximité d’une masse lourde (par
uniforme. Le photon étant disparu, on exemple un noyau) dont la vitesse pourra changer.
peut dire qu’il s’est transformé en une ** Un seul photon ne pourrait être créé, car cela ne permettrait pas de respecter le principe de
paire de particules. conservation de la quantité de mouvement.
(a) (b)
e− e+ γ γ
e+ e−
Figure 13.4
(a) Un photon d’énergie suffisante peut créer
une paire électron-positon. (b) Un électron
Figure 13.3 et un positon s’annihilent mutuellement en
La photographie prise par Anderson qui a produisant deux photons de rayons γ.
permis d’identifier le positon. La particule
se dirigeait vers le haut et sa trajectoire
s’est incurvée vers la gauche sous l’effet
d’un champ magnétique.
Figure 13.5
Cette photographie coloriée par ordinateur montre deux paires électron-positon créées par des
photons γ. Ces photons, qui arrivaient depuis la gauche, ne sont pas visibles, car ils ne laissent
pas de trace dans ce type de détecteur. Les traces vertes sont celles des électrons, alors que
les traces rouges sont celles des positons. Le sens de la trajectoire en spirale de ces particules,
causée par l’action d’un champ magnétique sur leur charge, permet de reconnaître le signe
de cette dernière. Pour qu’une création de paire puisse se produire, le photon γ doit passer à
proximité d’une masse lourde (comme un noyau), sinon la quantité de mouvement ne pourrait
être conservée. Cela explique que les spirales rouges ont un rayon légèrement plus élevé : les
positons, repoussés par le noyau lourd, sont toujours émis avec une vitesse légèrement plus
grande. Cela explique aussi la trace laissée par un électron supplémentaire, beaucoup plus rapide,
au centre de l’événement à gauche : il a été éjecté par effet Compton par un autre photon γ.
Pour visualiser comment l’échange de particules donne lieu à des forces, ima-
ginons une analogie classique et macroscopique, où deux patineurs A et B
sont immobiles sur un lac gelé. La patineuse A lance une balle transparente
Figure 13.6
en direction de B et ce geste la fait reculer (figure 13.8a). Lorsque le
Richard Feynman (1918-1988).
patineur B attrape la balle, il se déplace dans la même direction que la balle et
ainsi s’éloigne de A. En transmettant de l’énergie et de la quantité de mouve-
ment de A à B, la balle produit une force résultante de répulsion. On peut dire
e− e− que A et B interagissent en s’échangeant des balles invisibles (virtuelles). S’ils
s’échangent des boomerangs transparents comme sur la figure 13.8b, c’est plutôt
une force résultante attractive que A et B produisent entre eux. Naturellement,
ces illustrations sont fondées sur la physique classique et ne doivent donc pas
γ être prises au pied de la lettre, la force d’échange étant exclusivement un effet
de mécanique quantique. En particulier, le modèle de la force d’échange diffère
de cette analogie classique par le fait qu’elle est quantifiée.
e− e− (a) (b)
A B
Figure 13.7 B A
Un diagramme de Feynman représentant
la diffusion électron-électron.
Figure 13.8
Deux patineurs sur un lac gelé. (a) Ils peuvent produire une force de répulsion en s’échangeant
des balles transparentes (virtuelles). (b) Ils peuvent produire une force d’attraction en
s’échangeant des boomerangs transparents (virtuels) de la façon illustrée. Ces analogies
ne doivent pas être prises au pied de la lettre, car elles sont classiques, macroscopiques
et notamment ne sont sujettes à aucune quantification.
Comme les particules virtuelles véhiculent avec elles de l’énergie, leur émission
peut paraître violer le principe de conservation de l’énergie. En mécanique
quantique, ce problème ne se pose pas parce que l’énergie totale du système est
indéterminée, conformément au principe d’incertitude de Heisenberg, DEDt h.
Pour illustrer cet apparent problème et comprendre sa solution, considérons le
cas de deux électrons qui échangent un photon virtuel. Pendant l’intervalle entre
l’émission et l’absorption du photon virtuel, celui-ci transporte une énergie qui
semble provenir de nulle part. Une interprétation incorrecte (mais commune)
* Un photon transportant une si petite énergie n’exercerait qu’une force minuscule lorsqu’il serait
absorbé, mais cela ne contredit pas l’expérience puisque la force électromagnétique diminue avec
le carré de la distance.
W− L’intensité d’une interaction peut être caractérisée par la durée d’une réaction
ou d’une désintégration. Une interaction forte produit des réactions rapides,
n alors qu’une interaction faible produit des réactions lentes. Une interaction élec-
tromagnétique typique dure entre 10−16 s et 10−20 s environ. L’échelle de temps
Figure 13.9 correspondant à l’interaction nucléaire est de 10−23 s, alors qu’elle est voisine
(a) L’interaction nucléaire : un neutron de 10−10 s pour l’interaction faible.
et un proton interagissent en échangeant
un pion positif. (b) L’interaction faible :
un neutron émet une particule W− et se Les particules de résonance
transforme en un proton. La particule W−
se désintègre ensuite pour donner Après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs nouvelles particules furent
un électron et un antineutrino. détectées dans des expériences menées à haute altitude. Ces particules étaient
produites dans la haute atmosphère par le bombardement des rayons cosmiques
provenant de l’espace. En même temps, un nouveau type de particules, les
particules de résonance, de durée de vie très courte, apparurent dans les expé-
riences réalisées dans les accélérateurs de particules. Pour comprendre com-
Taux de ment elles sont détectées, nous allons considérer la diffusion des pions positifs
réaction par des protons. À faible énergie, un pion est diffusé de façon élastique par un
proton. Au fur et à mesure que l’énergie cinétique du pion augmente, il peut
traverser la barrière coulombienne du proton et interagir par l’intermédiaire de
la force nucléaire. Pour une certaine énergie, le pion et le proton peuvent se
combiner momentanément pour former une nouvelle particule qui se désin-
tègre très rapidement. Le taux auquel sont détectés les produits de la désinté-
gration reflète le taux de formation de la nouvelle particule. À des énergies
encore plus élevées, le pion et le proton n’ont pas le temps de se combiner et le
∆E taux de réaction diminue. La variation du taux de réaction en fonction de la
masse-énergie disponible prend la forme d’une courbe de résonance typique
(voir la figure 1.22, p. 26), ce qui met en évidence une énergie « privilégiée » ou
« propre » du système. C’est pourquoi de telles particules sont appelées parti-
1200 1400 1600 1800 2000
cules de résonance. La figure 13.10 représente la première particule de réso-
Eπ + Ep (MeV)
nance, qui fut détectée en 1952 par E. Fermi.
Figure 13.10
Les particules de résonance ont des durées de vie si courtes qu’elles ne laissent
La première particule de résonance fut
détectée par Fermi en 1952 au cours de pas de traces dans les détecteurs. Leur existence est simplement déduite de la
la diffusion des pions par des protons. présence du pic de la courbe du taux de réaction en fonction de l’énergie. La
Le pic très net de la courbe du taux de largeur du pic DE peut servir à déterminer la durée de vie de la particule de
réaction en fonction de l’énergie disponible résonance au moyen du principe d’incertitude de Heisenberg, DEDt ≈ h. Par
indique la formation d’une particule de
courte durée de vie. exemple, si la largeur mesurée de la résonance est DE = 100 MeV, la particule
a une durée de vie Dt ≈ h/DE ≈ 10−23 s.
Au début des années 1960, des centaines de résonances ont été observées en
plus de plusieurs autres particules de durées de vie plus longues. La situation
chaotique qui en résulta n’était pas sans rappeler ce qui s’était produit en chimie
tableau 13.1
Quelques particules et leurs propriétés
Hadrons
Mésons Pion π+ π− 139,6 0 0 0 0 0 0 2,6 × 10−8 π + → μ+ + νµ
π0 elle-même 135,0 0 0 0 0 0 0 0,83 × 10−16 π0 → γ + γ
Kaon K+ K− 493,7 0 0 0 0 0 1 1,24 × 10−8 K+ → π + + π 0
* Il ne faut pas confondre ce nombre avec L , le moment cinétique orbital de l’électron.
L’étrangeté
Vers 1950, on commença à découvrir un nouvel ensemble de hadrons ayant un
comportement différent des autres particules alors connues. Ces hadrons
comprenaient notamment les mésons K, ou kaons, de masses inférieures à celle
du proton. Les particules de masses supérieures à celle du proton, telles que
Λ, Σ et X, étaient toutes appelées hypérons (terme qui n’est plus utilisé mainte-
nant). Considérons par exemple la désintégration d’un kaon en deux pions :
K0 → π+ + π−. Puisque le kaon et le pion prennent part tous les deux à l’inter-
action nucléaire, on peut s’attendre à ce que la désintégration dure environ
10−23 s. Pourtant, on observe qu’elle dure mille milliards de fois plus longtemps !
Elle a lieu par l’intermédiaire de l’interaction faible en 10−10 s.
En 1952, Abraham Pais (1918-2000) suggéra que, pendant qu’il est produit par
l’interaction nucléaire rapide, un hypéron est toujours accompagné d’un kaon.
Pourtant, chaque particule ne peut se désintégrer que lentement par l’inter-
médiaire de l’interaction faible. Des expériences ultérieures confirmèrent cette
hypothèse de production associée d’hypérons et de kaons. Voici deux exemples :
π− + p → K+ + Σ−
K− + p → K0 + Ξ0
Le phénomène de production associée et les durées de vie anormalement
longues débouchèrent sur l’introduction d’un nouveau nombre quantique. Nous
avons souligné plus haut que la stabilité du proton découle de la conservation
du nombre baryonique. En 1953, Murray Gell-Mann (figure 13.11) et Kazuhiko
Nishijima (1926-2009) proposèrent indépendamment d’expliquer la stabilité
« étrange » (durée de vie anormalement longue) des nouveaux hadrons et le
phénomène de production associée par une nouvelle loi de conservation, celle
d’un nombre quantique d’étrangeté (strangeness), S. Ce nombre est conservé
dans les interactions nucléaire et électromagnétique, mais il ne l’est pas dans Figure 13.11
l’interaction faible. Par conséquent, un hadron avec étrangeté (S ≠ 0) ne peut Murray Gell-Mann (né en 1929).
L’isospin
(a) Nous avons souligné au chapitre 12 que la force nucléaire est la même pour les
neutrons et pour les protons. Comme ces particules ont à peu près la même
Iz = − 1
2
masse, Heisenberg suggéra que, si l’interaction électromagnétique était « sup-
Iz = 1
2 primée », le neutron et le proton pourraient être considérés comme des états
p n
différents d’une même entité, le nucléon. Par analogie avec le spin intrinsèque
I= 1 d’une particule, il attribua un isospin I à chaque particule. Une particule ayant
2
un isospin I a (2I + 1) valeurs possibles de la composante Iz sur l’axe des z dans
(b) l’espace abstrait d’isospin. Avec I = 12 pour le nucléon, il y a 2I + 1 = 2 valeurs
Iz = −1 possibles pour Iz. Comme l’indique la figure 13.12a, l’état d’isospin up (u) est
attribué au proton (Iz = 12 ) et l’état d’isospin down (d) (Iz = − 12 ) est attribué au
Iz = +1 Iz = 0
neutron. Le proton et le neutron forment un doublet d’isospin.
π+ π0 π− Gell-Mann utilisa la notion d’isospin pour identifier d’autres familles de hadrons
I=1
ayant des propriétés semblables. En général, une famille de hadrons, appelée
Figure 13.12 multiplet d’isospin, peut dériver d’une seule particule de départ ayant une
(a) Un doublet d’isospin I = 2 . Les
1 valeur appropriée d’isospin I. Chaque particule d’un multiplet est un état dif-
deux valeurs de la composante en z, Iz, férent d’une même entité. Lorsque le vecteur isospin tourne dans l’espace
représentent respectivement le proton d’isospin abstrait, il fait varier la charge des membres du multiplet, qui ne dif-
et le neutron. (b) Un triplet d’isospin I = 1.
fèrent que par la composante en z de ce vecteur. Par exemple, les trois pions
Les trois valeurs de Iz représentent les
trois pions. (π+, π− et π0) découlent d’un même pion d’isospin I = 1. Les pions forment un
triplet d’isospin avec Iz = 0, ±1 (figure 13.12b). La classification des isospins a
permis de prédire l’existence de plusieurs particules.
L’introduction et l’attribution des nouveaux nombres quantiques peuvent paraître
arbitraires. Pourtant, le nombre d’isospin, le nombre d’étrangeté et le nombre
baryonique sont liés à la charge d’une particule par une formule qui fut établie
par Gell-Mann et Nishijima :
B+S
Q = Iz + (13.1)
2
Cela laisse entrevoir qu’un principe plus simple se cache peut-être derrière toutes
ces classifications. Pour passer à l’étape suivante, nous devons maintenant trou-
ver des points communs aux particules élémentaires.
La symétrie géométrique est une notion qui nous est assez familière. Par B A
exemple, si l’on fait tourner de 90° ou d’un multiple de 90° le carré représenté
à la figure 13.13, il nous semblera toujours identique. De même, le carré est
inchangé sous réflexion par rapport aux droites AA′ ou BB′. On dit que le carré
est invariant par rapport à un ensemble de rotations et de réflexions. Un cercle
est encore plus symétrique parce qu’il est invariant par rapport aux rotations
d’angles quelconques. Le carré a une symétrie discrète, alors que le cercle a une
symétrie continue. En général, on dit qu’un système possède une symétrie s’il A′ B′
est invariant par rapport à un ensemble d’opérations.
Figure 13.13
La symétrie ne se limite pas aux objets matériels. Une fonction mathématique Un carré admet une symétrie axiale
peut en effet garder la même forme par rapport à un ensemble d’opérations par rapport aux droites AA′ et BB′,
mathématiques. Par exemple, si l’on remplace x par −x (opération d’inversion), entre autres.
la fonction y = x 2 ne change pas. Si on remplace le temps t par t + C, où C est
une constante, la deuxième loi de Newton md 2 x/dt 2 = ∑Fx n’est pas modifiée :
elle garde la même forme lors d’une opération de translation dans le temps. En
vertu du premier postulat de la relativité restreinte, toutes les lois physiques
sont invariantes dans la transformation de Lorentz des coordonnées. Les opé-
rations sur le carré et la transformation de Lorentz font intervenir des opéra-
tions de symétrie dans l’espace physique et dans le temps. Les théories physiques
peuvent contenir des symétries plus abstraites fondées sur des types différents
d’opérations mathématiques.
Noether généralisa le raisonnement illustré par les trois exemples que nous
venons de mentionner en démontrant un théorème selon lequel chaque opération
de symétrie qui laisse invariantes les lois de la physique implique la validité d’un
principe de conservation. Par exemple, la force nucléaire ne varie pas lorsque
neutrons et protons sont interchangés. En termes techniques, la force nucléaire
est invariante par rapport aux rotations du vecteur isospin. En conséquence,
Baryons (spin 2 ) Le graphe de la figure 13.14 représente les baryons en fonction de l’étrangeté S
S sur l’axe vertical et de Iz sur l’axe horizontal. Pourrait-on regrouper ces huit
(ddu) (uud)
0 baryons (ou les mésons) en une seule famille élargie, qui serait un supermultiplet ?
n p Les huit baryons seraient alors simplement des manifestations différentes d’un
même baryon fondamental. Étant donné un membre d’un supermultiplet, une
Σ0 série d’opérations de symétrie nous permettrait d’engendrer tous les autres.
(dds) −
(uus)
−1 Σ 0 Σ+
(uds) Λ Gell-Mann et Ne’eman proposèrent un schéma à partir d’un groupe appelé SU(3),
pour lequel le vecteur fondamental a trois composantes. Le groupe SU(3) fait
Ξ− Ξ0 intervenir huit opérations de symétrie qui échangent les valeurs de la charge Q,
−2 du nombre baryonique B, de l’étrangeté S et de l’isospin I à l’intérieur d’un
(dss) (uss) supermultiplet donné. Le groupe SU(3) a l’avantage d’être assez restrictif : il
autorise seulement un certain nombre de multiplets et des nombres déterminés
Iz
−1 − 12 0 + 12 +1 de particules dans chaque multiplet. Le produit de deux vecteurs fondamentaux
donne neuf combinaisons (aa, ab, bc, etc.) qui se répartissent selon leurs pro-
Figure 13.14
priétés de symétrie en un octet et un singulet. Le produit de trois vecteurs
L’octet des hadrons de spin /2. Les
donne 27 combinaisons (abc, cab, abb, etc.) qui se répartissent en multiplets
trois lettres indiquées entre parenthèses
représentent les attributs des quarks dont de tailles 1, 8, 8 et 10. Le point intéressant est que l’octet peut encore être divisé
il sera question plus loin. en deux doublets, un triplet et un singulet, ce qui correspond exactement à la
La particule Ω-
Le décuplet (10 membres) de la théorie des groupes peut encore se diviser en
un quadruplet, un triplet, un doublet et un singulet. Vers la fin de 1963, un
3
ensemble de neuf particules de résonance de spin semblait entrer dans ce
2
schéma. Il ne manquait plus qu’une particule (Q = −1, S = −3). On lui donna
le nom de particule Ω− (figure 13.15). Puisque la masse moyenne de chaque
multiplet d’isospin était différente de 150 MeV environ par rapport à celle
de ses voisins, on put prédire que la masse de la particule Ω− était voisine de
1680 MeV. La figure 13.16 montre comment la particule Ω− fut découverte
en février 1964 à Brookhaven lors de l’analyse de la diffusion de mésons K− par
des protons, selon le schéma suivant :
K− + p → Ω− + K+ + K0
Ξ0 + π−
Λ0 + π0
p + π− γ + γ
e+ + e− e+ + e−
−2 Ξ∗ − (dss) Ξ∗ 0 (uss)
−3 Ω− (sss)
Iz
− 32 −1 − 12 0 1
2 1 3
2
K0 Ξ0
π−
Ω−
K−
Les quarks
La question était de savoir si le groupe SU(3) n’était qu’un schéma mathéma-
tique élégant et commode ou si la symétrie devait être attribuée physiquement
aux particules. Dans ce dernier cas, il fallait cesser de les concevoir comme
élémentaires. En effet, on avait remarqué que les particules correspondaient à
des vecteurs de 8 ou 10 composantes, mais aucune ne correspondait au vecteur
fondamental à trois composantes de SU(3). En 1964, Gell-Mann et George
Zweig (né en 1937) suggérèrent chacun de leur côté que le vecteur fondamental
représente bien trois particules, que Gell-Mann appela des quarks, à partir des-
quelles on peut construire toutes les autres : le quark up (u), le quark down (d)
et le quark strange (s), dont les nombres quantiques et la charge sont indiqués
Q Iz S B à la figure 13.17. La relation de Gell-Mann–Nishijima (équation 13.1) aboutit à
u + 2 e/3 + 1
0 1/3 la conclusion imprévue selon laquelle les quarks portent des charges fraction-
2
naires : Q = −e/3 et +2e/3, ce qui violait l’idée voulant que toute charge soit un
d −e/3 − 1
0 1/3
2
multiple entier de e. Les mésons sont des combinaisons quark-antiquark (qq),
s −e/3 0 −1 1/3
alors que les baryons sont des combinaisons de trois quarks (voir les figures 13.14
Figure 13.17 et 13.15, p. 586-587, où ces combinaisons sont inscrites). Dans le cadre de l’actuel
Certains nombres quantiques pour modèle standard de la physique des particules, les particules de résonance sont
les quarks u, d et s. considérées comme des états excités des combinaisons fondamentales de quarks.
La prédiction et la découverte de la particule Ω− renforçaient la validité des
prédictions fondées sur le groupe SU(3) et soutenaient donc de façon convain-
cante le modèle des quarks. Malgré sa conformité avec l’expérience, ce modèle
reçut un accueil très peu favorable en général, surtout à cause des charges frac-
tionnaires. Des observations expérimentales directement attribuées aux quarks
venant renforcer davantage ce modèle furent toutefois obtenues au SLAC
(Stanford Linear Accelerator Center) par la diffusion d’électrons de haute éner-
gie sur des protons, lors d’une expérience semblable à la diffusion des parti-
cules α de Rutherford. Les électrons avaient une longueur d’onde de Broglie
voisine de 5 × 10−17 m et pouvaient donc pénétrer profondément dans le proton.
La distribution des électrons diffusés indiquait qu’ils interagissaient avec des
concentrations quasi ponctuelles dont on pensa qu’il s’agissait des quarks. Il
était surprenant que, malgré la haute énergie des électrons, aucun quark n’ait
jamais été éjecté.
En fait, on n’a encore jamais pu détecter un quark isolé. On explique ce confi-
nement des quarks par l’hypothèse que les forces qui les lient (sur lesquelles
nous reviendrons à la section 13.10) augmentent avec la distance, contrairement
aux autres interactions. Selon cette idée, quand on éloigne des quarks les uns
des autres, l’énergie du système augmente rapidement. Avant qu’on ait pu obser-
ver des quarks isolés, l’énergie fournie a dépassé le seuil de création de paires
particule-antiparticule, et de nouvelles particules, comportant chacune plu-
sieurs quarks, sont créées. Notez aussi que le confinement des quarks a pour
conséquence qu’il est impossible en pratique de mesurer une charge isolée qui
n’est pas un multiple de e.
Même si le schéma à trois quarks donnait une représentation satisfaisante des
particules et résonances connues, les expériences et les travaux théoriques
13.6 La couLeur
Malgré le succès du modèle des quarks, il se posait quelques problèmes lorsqu’il
s’agissait d’attribuer des quarks aux baryons. Les structures de certains baryons
contenaient deux ou trois quarks dans le même état. Par exemple, le baryon D ++
3
de spin était identifié par la combinaison uuu de trois quarks. Les trois
2
quarks sont tous identiques et ils apparaissent dans le même état de spin up.
1
Mais les quarks ont un spin de , ce qui signifie qu’il s’agit de fermions. Ils
2
doivent obéir au principe d’exclusion de Pauli et ne peuvent donc pas avoir les
mêmes nombres quantiques. Il fallait donc que leur état diffère d’une façon
ou d’une autre, cette différence étant déterminée par un nombre quantique
supplémentaire.
Pour distinguer les quarks, Oscar W. Greenberg (né en 1932) leur ajouta en 1965
un attribut supplémentaire appelé couleur. On attribue aux quarks les couleurs
primaires, rouge, bleu, vert, et aux antiquarks les anticouleurs, antirouge,
antibleu, antivert. Mais toutes ces couleurs ne peuvent pas se combiner de façon
arbitraire. Le nombre quantique de couleur représente une nouvelle « charge
de couleur » sur chaque particule et seules les particules « neutres » ou sans
couleur (blanches) peuvent être détectées. Les mésons sont formés d’une cou-
leur et de son anticouleur, alors que les baryons sont des combinaisons des trois
couleurs primaires : Une chambre de dérivation au SLAC :
elle contient des fils conducteurs
mésons : q R q R ou q Bq B ou q V q V baignant dans un gaz et sert à détecter
des particules chargées. Les électrons
baryons : q R q Bq V résultant de l’ionisation causée par une
particule chargée sont détectés par les
Selon cette logique, des particules comportant plus de trois quarks sont aussi
fils. On peut reconstituer la trajectoire
possibles, pourvu que la couleur résultante demeure nulle. En 1997, des penta- de la particule en mesurant le temps
quarks, formés de quatre quarks et d’un antiquark, ont été prédits. Deux expé- mis par les électrons pour dériver
riences indépendantes, en 2003, ont donné des observations interprétées comme jusqu’aux fils.
étant une trace d’une particule de ce genre.
Évidemment, les « couleurs » des quarks ne doivent pas être considérées comme
étant les couleurs de la vie quotidienne. Comme la masse, la charge ou le spin,
il s’agit uniquement d’une propriété attribuée aux particules pour expliquer ce
qu’on observe. La charge de couleur est tout simplement la propriété attribuée
aux particules capables d’exercer une « force de couleur », à l’origine du confi-
nement des quarks. Les physiciens commencent simplement à manquer d’ima-
gination pour inventer des noms quand ils ajoutent une nouvelle propriété aux
particules de leur modèle !
Les mésons neutres sont des superpositions linéaires de configurations de
quark-antiquark dans lesquelles les trois couleurs sont représentées. Alors
qu’elle s’appuyait sur le principe d’exclusion de Pauli, l’introduction de la
charge de couleur avait une profonde signification pour l’interaction nucléaire.
L’invariance locale
Les propriétés d’invariance de la théorie électromagnétique dont nous avons
parlé plus haut sont des exemples de symétrie globale : toutes les charges doivent
être interverties et le niveau zéro du potentiel doit être le même en tout point
de l’espace. En réalité, la théorie électromagnétique possède une symétrie
beaucoup plus restrictive dans laquelle le zéro du potentiel peut être fixé arbi-
trairement en divers points de l’espace et du temps. C’est ce que l’on appelle
l’invariance locale.
On sait que la forme d’un champ électrique peut être déduite de celle du poten-
tiel électrique, laquelle dépend des positions des charges. De même, on peut
déduire le champ magnétique d’un potentiel « magnétique » qui dépend du
mouvement des charges. De plus, il existe une correspondance mutuelle entre
un champ magnétique variable et un champ électrique. Il se trouve que, si l’on
déplace le zéro du potentiel électrique en un point donné, la variation corres-
pondante du potentiel magnétique ne modifie pas les équations de Maxwell.
Les champs électrique et magnétique sont donc invariants par rapport au choix
de la jauge pour les potentiels électrique et magnétique. La théorie électroma-
gnétique possède la forme la plus simple de symétrie locale de jauge, U(1). Une
théorie ayant la propriété d’invariance locale est appelée théorie de jauge.
Si tous les neutrons et les protons d’un système sont interchangés, les forces
nucléaires restent les mêmes. Autrement dit, l’interaction nucléaire a une inva-
riance globale par rapport aux rotations du vecteur isospin. En 1954, Chen Ning
Yang (né en 1922) et Robert Mills (1927-1999) élaborèrent une théorie de jauge
en imposant l’invariance locale [à partir de la symétrie SU(2)] aux rotations du
vecteur isospin. Leur théorie demandait de faire intervenir trois bosons de
jauge, sans masse, de spin 1 : un neutre et deux chargés. La théorie comportait
une faille, car on n’avait jamais envisagé un modèle comprenant des particules
chargées sans masse. Malgré cette impasse apparente, certains théoriciens
continuèrent de travailler sur la théorie de jauge pour ses qualités esthétiques.
(a) (b)
Figure 13.21
(a) Le détecteur OPAL, pendant sa construction en 1989. (b) Le dernier événement enregistré
par ce détecteur, en novembre 2000, avant le démantèlement du LEP. À cette date, OPAL avait
enregistré quelques événements interprétés comme une manifestation du boson de Higgs.
Calorimètres hadroniques
Détecteur de à argon liquide
rayonnement
Électroaimants de transition
toroïdaux Calorimètres
Détecteur à électromagnétiques
Chambres semiconducteur à argon liquide
à muons
Électroaimant solénoïdal Détecteur à pixels
(b)
La première leur fut suggérée par la possibilité d’une structure parallèle des
quarks et des leptons. Ils supposèrent qu’il existait un quatrième quark c, de
charge +2e/3, qui formerait un doublet SU(2) avec le quark s : (c, s). La conser-
vation d’un nouveau nombre quantique de charme, C, permettait de rendre
compte de l’absence de désintégration K prédite par Glashow. Pour le quark
charm (c), C = +1, s = 12 , Q = +2e/3, S = 0 et I = 0. Tout comme l’étrangeté, le
nombre quantique de charme n’est pas conservé dans l’interaction faible. La
seconde innovation était rattachée au fait que le problème concernant les ano-
malies pouvait être résolu si les quatre quarks apparaissaient sous trois variétés,
qui sont tout simplement les trois couleurs !
La validité de cette nouvelle théorie fut vite renforcée par d’autres observa-
tions. En novembre 1974, Burton Richter (figure 13.24a) au SLAC et Samuel
Ting (figure 13.24b) à Brookhaven découvrirent chacun de leur côté une parti-
cule de résonance de durée de vie relativement longue (10−20 s), que l’on appelle
maintenant J/Ψ. Les données recueillies par Richter (figure 13.25) avaient été
obtenues en observant les hadrons produits lors des collisions électron-électron.
Il s’agissait d’un méson de spin 1, de masse 3,1 GeV, de nombres quantiques
B = 0, I = 0 et S = 0, qui n’avait pas sa place dans le schéma à trois quarks. Il
fut bientôt évident que la structure de quark J/Ψ devait être cc , ce qui signifie Figure 13.24
que C = 0 et que la nouvelle particule avait un charme « caché ». Par la suite, on La particule J/Ψ fut découverte
trouva d’autres particules charmées (C ≠ 0), comme les mésons D0 (cu), D− (cd) indépendamment par (a) B. Richter
et D+ (cd). Les particules charmées sont toujours créées par paires, l’une avec (né en 1931) et (b) S. Ting (né en 1936).
un quark c et l’autre avec un antiquark c.
J/ Ψ
10 2
e+ e−
10 E (GeV)
3,05 3,1 3,15
Trois ans plus tard, en 1977, Leon Lederman (né en 1922) trouva au Fermilab
une autre particule de résonance, de vie relativement longue, que l’on appelle
maintenant la particule Y (upsilon), et qui a une masse de 8,5 GeV. Il fallut
pour cette particule introduire encore un quark, appelé bottom (b), et on la
désigna par la combinaison bb. Étant donné la symétrie, on supposa immé-
diatement qu’il devait y avoir un autre quark, nommé top (t), et deux leptons
Figure 13.27 où g01 et g02 sont des combinaisons de g RR , g VV , g BB. La figure 13.27 montre
Interaction entre des quarks par comment les quarks colorés uR et dB interagissent en échangeant un gluon g RB
l’intermédiaire d’un gluon. allant de gauche à droite ou un gluon g BR allant de droite à gauche.
Figure 13.28
Il existe une différence importante entre le photon et les autres bosons de jauge.
Le photon sert d’intermédiaire dans l’interaction entre charges électriques alors
Désintégration β− expliquée par la
structure sous-jacente des quarks qu’il est neutre. Par ailleurs, le boson W porte la charge de saveur et les gluons
du neutron et du proton. portent la charge de couleur. Il y a donc interaction entre les gluons.
La force nucléaire, dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, est main-
tenant considérée comme un pâle résidu de l’interaction forte (force de cou-
leur), attribuée aux gluons et agissant entre les quarks. On observe une situation
semblable dans l’interaction électromagnétique : les forces de van der Waals
entre deux molécules neutres proviennent de la polarisation induite des charges.
Ce n’est qu’un effet résiduel, beaucoup plus faible que l’interaction entre les
charges, donnée par la loi de Coulomb.
Les réactions du type [e+ + e− → hadrons] fournissent des mesures confirmant
le modèle des quarks et des gluons. Aux énergies moyennes, les hadrons pro-
duits sont distribués sur plusieurs directions ; aux énergies élevées, ils forment
parfois deux cônes étroits appelés jets, qui émergent dans des directions oppo-
sées. Ce phénomène peut être interprété comme étant dû à la production d’une
paire quark-antiquark, dont chaque particule se désintègre par la suite. En 1979,
trois jets furent observés à très haute énergie ; on pourrait les interpréter comme
étant produits par une paire quark-antiquark et un gluon.
ANNEXE A 599
ANNEXE B
Rappels de mathématiqUes
Algèbre
Exposants
xm xn = xm + n x1/n = n
x
xm
= xm− n (xm)n = xmn
xn
Logarithmes
Si
x = ay
alors
y = logax
La quantité y est le logarithme en base a de x. Si a = 10, le logarithme est dit
décimal ou à base 10 et s’écrit log10 x ou simplement log x. Si a = e = 2,718 28…,
le logarithme est dit naturel ou népérien et s’écrit logex ou ln x (noter que ln e = 1).
log( AB) = log A + log B log( A/B) = log A − log B
log( An) = n log A
Géométrie
1 1
Triangle : Aire = base × hauteur, A = bh
2 2
Cercle : Circonférence : C = 2π r
Aire : A = π r 2
Sphère : Aire de la surface : A = 4π r 2
4
Volume : V = π r 3
3
600 Annexes
Un cercle de rayon r ayant son centre à l’origine a pour équation y
(cercle) x2 + y2 = r2
L’ellipse de la figure A a pour équation b
x2 y2 x
(ellipse) + 2 = 1 a a
a2 b
b
où 2a est la longueur du grand axe et 2b, la longueur du petit axe.
Trigonométrie Figure A
Dans le triangle rectangle de la figure B, les fonctions trigonométriques
fondamentales sont définies par :
côté opposé a 1 1
sin θ = = ; cosec θ
cosec θ =
= 11 c
hypoténuse c θ θ
sincosec = sin
sin θ
θ a
sin θ
côté adjacent b 1sec θ 1
11
cos θ = = ; θ
sec θ =
= θ
hypoténuse c sinsec
θ = cos
cos θ θ
cos θ b
1
côté opposé a 1 θ
cotan
cotan θ = 11
=
tan θ = = ; cotan θ = tan
tan θ θ
θ
Figure B
côté adjacent b sin θ tan
Annexe B 601
Développements en série
n n−1 n( n − 1) n − 2 2
( a + b) n = a n + a b+ a b +…
1! 2!
n( n − 1) 2
(1 + x )n = 1 + nx + x +…
2!
x2 x3
ex = 1 + x + + +…
2! 3!
x2 x3
ln (1 ± x ) = ± x − ± −… pour x < 1
2 3
x3 x5
sin x = x − + −…
3! 5!
x2 x4 x en radians
cos x = 1 − + −…
2! 4!
x3 2 x5
tan x = x + + +… pour x < π / 2
3 15
602 Annexes
ANNEXE C
Rappels de calcUl difféRentiel et intégRal
Calcul différentiel
Dérivée d’un produit :
d(uv) dv du
= u +v
dx dx dx
Dérivée d’un quotient :
du dv
v −u
d u dx dx
=
dx v v2
Règle de dérivation des fonctions composées :
Étant donné une fonction f(u) où u est elle-même une fonction de x, on a
df df du
= ⋅
dx du dx
Par exemple,
d(sin u) du
= cos u ⋅
dx dx
∫ ∫
dv du
u d x = uv − v dx
dx dx
ANNEXE C 603
Quelques intégrales
(Une constante arbitraire peut être ajoutée à chaque intégrale*.)
x n +1
∫ ∫ e dx = a e
1
xn d x = ( n ≠ −1) ax ax
( n + 1)
∫ x = ln x ∫ xe d x = (ax − 1) a
dx e ax
ax
2
∫ a + bx b ∫
dx 1 2 − ax 1 − ax
= ln a + bx x e d x = − ( a x + 2 ax + 2 )e
3
2 2
a
x−a
∫ x − a = 2a ln x + a ( x ∫ cos(ax) d x = a sin(ax)
dx 1 1
2 2
2 > a2)
a+ x
∫ a − x 2a a − x ( x ∫
dx 1 1
2
= 2
ln 2 < a2) tan( ax ) d x = ln sec ( ax )
a
∫ a ± x = ± 2 ln a ± x ∫ cotan(ax) d x = a ln sin(ax)
x dx 1 2 2 1
2 2
∫ ∫
dx x sin( 2 ax )
x ±a
= ln x + 2 2 sin ( ax ) dx =
2 −
x2 ± a2 2 4a
∫ a −x =− a −x ∫ cos ax dx = 2 + 4a
x dx 2 2 2 x sin( 2 ax )
2 2
∫ (x + a ) ∫
x dx 1 1
= − tan ( ax ) d x = tan( ax ) − x
2
2 (x + a )
2 3/ 2 2 2 1/ 2 a
604 Annexes
ANNEXE D
tableaU péRiodiqUe des éléments
Groupe Groupe Groupe Groupe Groupe Groupe Groupe Groupe
I II Éléments de transition III IV V VI VII 0
H 1 He 2
1,01 4,00
1s1 1s2
Li 3 Be 4 Symbole C 6 Numéro atomique B 5 C 6 N 7 O 8 F 9 Ne 10
6,94 9,01 Masse atomique* 12,01 10,81 12,01 14,01 16,00 19,00 20,18
2s1 2s1 2p2 Configuration électronique 2p1 2p2 2p3 2p4 2p5 2p6
Na 11 Mg 12 Al 13 Si 14 P 15 S 16 Cl 17 Ar 18
22,99 24,31 26,98 28,09 30,97 32,06 35,45 39,95
3s1 3s2 3p1 3p2 3p3 3p4 3p5 3p6
K 19 Ca 20 Sc 21 Ti 22 V 23 Cr 24 Mn 25 Fe 26 Co 27 Ni 28 Cu 29 Zn 30 Ga 31 Ge 32 As 33 Se 34 Br 35 Kr 36
39,10 40,08 44,96 47,90 50,94 52,00 54,938 55,85 58,93 58,71 63,55 65,38 69,72 72,59 74,92 78,96 79,90 83,80
4s1 4s2 3d14s2 3d24s2 3d34s2 3d54s1 3d54s2 3d64s2 3d74s2 3d84s2 3d104s1 3d104s2 4p1 4p2 4p3 4p4 4p5 4p6
Rb 37 Sr 38 Y 39 Zr 40 Nb 41 Mo 42 Tc 43 Ru 44 Rh 45 Pd 46 Ag 47 Cd 48 In 49 Sn 50 Sb 51 Te 52 I 53 Xe 54
85,47 87,62 88,91 91,22 92,91 95,94 98,9 101,07 102,91 106,4 107,87 112,41 114,82 118,69 121,75 127,60 126,90 131,30
5s1 5s2 4d15s2 4d25s2 4d45s1 4d55s1 4d55s2 4d75s1 4d85s1 4d10 4d105s1 4d105s2 5p1 5p2 5p3 5p4 5p5 5p6
Cs 55 Ba 56 57-71† Hf 72 Ta 73 W 74 Re 75 Os 76 Ir 77 Pt 78 Au 79 Hg 80 Tl 81 Pb 82 Bi 83 Po 84 At 85 Rn 86
132,91 137,33 178,49 180,95 183,85 186,21 190,2 192,22 195,09 196,97 200,59 204,37 207,2 208,98 (209) (210) (222)
6s1 6s2 5d26s2 5d36s2 5d46s2 5d56s2 5d66s2 5d76s2 5d96s1 5d106s1 5d106s2 6p1 6p2 6p3 6p4 6p5 6p6
Fr 87 Ra 88 89-103‡ Rf 104 Ha 105 106 107 108 109
(223) 226,03 (261) (260) (263) (262) (265) (266)
7s1 7s2 6d27s2 6d37s2
† Lanthanides La 57 Ce 58 Pr 59 Nd 60 Pm 61 Sm 62 Eu 63 Gd 64 Tb 65 Dy 66 Ho 67 Er 68 Tm 69 Yb 70 Lu 71
139,91 140,12 140,91 144,24 (145) 150,4 151,96 157,25 158,93 162,50 164,93 167,26 168,93 173,04 174,97
5d16s2 4f 26s2 4f 36s2 4f 46s2 4f 56s2 4f 66s2 4f 76s2 5d14f 76s2 4f 96s2 4f 106s2 4f 116s2 4f 126s2 4f 136s2 4f 146s2 5d14f 146s2
* Valeur moyenne déterminée en fonction de l’abondance isotopique relative sur terre. L’annexe E indique le pourcentage d’abondance de certains isotopes.
Pour les éléments instables, la masse de l’isotope le plus stable est indiquée entre parenthèses.
Annexe D 605
ANNEXE E
table des isotopes les plUs abondants*
Chaque masse atomique est celle de l’atome neutre et comprend Z électrons.
La liste complète des isotopes, qu’ils soient d’origine naturelle ou qu’ils aient été
produits artificiellement en laboratoire, compte plusieurs centaines d’éléments. Nous
donnons ici la liste de ceux qui sont les plus abondants dans la nature. Lorsque plus
de trois isotopes ont été répertoriés pour un même numéro atomique, nous indiquons
les trois plus abondants (sauf exceptions). Lorsque aucun isotope stable n’existe pour
un atome donné, nous décrivons un ou plusieurs des isotopes radioactifs ; dans cer-
tains cas, l’abondance ne peut être précisée. La dernière colonne de la table indique
la demi-vie des isotopes radioactifs. Entre parenthèses, nous mentionnons le ou les
modes de désintégration s’ils sont connus : α = désintégration alpha ; β = désintégra-
tion bêta ; C.E. = capture d’un électron orbital. Les chiffres entre parenthèses
indiquent l’incertitude sur les derniers chiffres de la donnée expérimentale.
* Données tirées de David R. Lide (dir.), CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press,
1994. Reproduit avec l’autorisation de CRC Press LLC par l’entremise du Copyright Clearance Center.
** Dans l’atmosphère terrestre, la proportion du nombre d’atomes 14C/12C est de 1,3 × 10−12.
606 Annexes
Numéro Nombre Demi-vie
Masse atomique Abondance
atomique Élément Symbole de masse (mode de
(u) (%)
(Z ) (A) désintégration)
8 oxygène O 16 15,994 914 63(5) 99,762(15)
8 17 16,999 131 2(4) 0,038(3)
8 18 17,999 160 3(9) 0,200(12)
9 fluor F 19 18,998 403 22(15) 100
10 néon Ne 20 19,992 435 6(22) 90,48(3)
10 22 21,991 383 1(18) 9,25(3)
11 sodium Na 22 21,994 437 – 2,605 a (β+, C.E.)
11 23 22,989 767 7(10) 100
12 magnésium Mg 24 23,985 041 9 78,99(3)
12 25 24,985 837 0 10,00(1)
12 26 25,982 593 0 11,01(2)
13 aluminium Al 27 26,981 538 6(8) 100
14 silicium Si 28 27,976 927 1(7) 92,23(1)
14 29 28,976 494 9(7) 4,67(1)
14 30 29,973 770 7(7) 3,10(1)
15 phosphore P 30 29,978 314 – 2,50 min (β+)
15 31 30,973 762 0(6) 100
16 soufre S 32 31,972 070 70(25) 95,02(9)
16 33 32,971 458 54(23) 0,75(4)
16 34 33,967 866 65(22) 4,21(8)
17 chlore Cl 35 34,968 852 721(69) 75,77(7)
17 37 36,965 902 62(11) 24,23(7)
18 argon Ar 36 35,967 545 52(29) 0,337(3)
18 38 37,962 732 5(9) 0,063(1)
18 40 39,962 383 7(14) 99,600(3)
19 potassium K 39 38,963 707 4(12) 93,258 1(44)
19 40 39,963 999 2(12) 0,011 7(1) 1,26 × 10 9 a (β−)
19 41 40,961 825 4(12) 6,730 2(44)
20 calcium Ca 40 39,962 590 6(13) 96,941(18)
20 42 41,958 617 6(13) 0,647(9)
20 44 43,955 480 6(14) 2,086(12)
21 scandium Sc 45 44,955 910 0(14) 100
22 titane Ti 46 45,952 629 4(14) 8,0(1)
22 47 46,951 764 0(11) 7,3(1)
22 48 47,947 947 3(11) 73,8(1)
23 vanadium V 50 49,947 160 9(17) 0,250(2) > 1,4 × 1017 a (C.E.)
23 51 50,943 961 7(17) 99,750(2)
24 chrome Cr 50 49,946 046 4(17) 4,345(13)
24 52 51,940 509 8(17) 83,789(18)
24 53 52,940 651 3(17) 9,501(17)
25 manganèse Mn 55 54,938 047 1(16) 100
Annexe e 607
Numéro Nombre Demi-vie
Masse atomique Abondance
atomique Élément Symbole de masse (mode de
(u) (%)
(Z ) (A) désintégration)
26 fer Fe 54 53,939 612 7(15) 5,8(1)
26 56 55,934 939 3(16) 91,72(30)
26 57 56,935 395 8(16) 2,1(1)
27 cobalt Co 59 58,933 197 6(16) 100
27 60 59,933 817 – 5,271 a (β−)
28 nickel Ni 58 57,935 346 2(16) 68,077(9)
28 60 59,930 788 4(16) 26,223(8)
28 62 61,928 346 1(16) 3,634(2)
28 64 63,927 969 0,926(1)
29 cuivre Cu 63 62,929 598 9(16) 69,17(3)
29 64 63,929 768 – 12,701 h (β−, β+, C.E.)
29 65 64,927 792 9(20) 30,83(3)
30 zinc Zn 64 63,929 144 8(19) 48,6(3)
30 66 65,926 034 7(17) 27,9(2)
30 68 67,924 845 9(18) 18,8(4)
31 gallium Ga 69 68,925 580(3) 60,108(9)
31 71 70,924 700 5(25) 39,892(9)
32 germanium Ge 70 69,924 249 7(16) 21,23(4)
32 72 71,922 078 9(16) 27,66(3)
32 74 73,921 177 4(15) 35,94(2)
33 arsenic As 75 74,921 594 2(17) 100
34 sélénium Se 76 75,919 212 0(16) 9,36(11)
34 78 77,917 307 6(16) 23,78(9)
34 80 79,916 519 6(19) 49,61(10)
35 brome Br 79 78,918 336 1(26) 50,69(7)
35 81 80,916 289(6) 49,31(7)
36 krypton Kr 82 81,913 482(6) 11,6(1)
36 84 83,911 507(4) 57,0(3)
36 86 85,910 616(5) 17,3(2)
36 89 88,917 64 – 3,15 min (β−)
37 rubidium Rb 85 84,911 794(3) 72,165(20)
37 87 86,909 187(3) 27,835(20) 4,88 × 1010 a (β−)
38 strontium Sr 86 85,909 267 2(28) 9,86(1)
38 87 86,908 884 1(28) 7,00(1)
38 88 87,905 618 8(28) 82,58(1)
39 yttrium Y 89 88,905 849(3) 100
40 zirconium Zr 90 89,904 702 6(26) 51,45(3)
40 92 91,905 038 6(26) 17,15(2)
40 94 93,906 314 8(28) 17,38(4)
41 niobium Nb 93 92,906 377 2(27) 100
42 molybdène Mo 95 94,905 841 1(22) 15,92(5)
42 96 95,904 678 5(22) 16,68(5)
42 98 97,905 407 3(22) 24,13(7)
608 Annexes
Numéro Nombre Demi-vie
Masse atomique Abondance
atomique Élément Symbole de masse (mode de
(u) (%)
(Z ) (A) désintégration)
43 technétium Tc 98 97,907 215(4) – 4,2 × 10 6 a (β−)
44 ruthénium Ru 101 100,905 581 9(24) 17,0(1)
44 102 101,904 348 5(25) 31,6(2)
44 104 103,905 424(6) 18,7(2)
45 rhodium Rh 103 102,905 500(4) 100
46 palladium Pd 105 104,905 079(6) 22,33(8)
46 106 105,903 478(6) 27,33(3)
46 108 107,903 895(4) 26,46(9)
47 argent Ag 107 106,905 092(6) 51,839(7)
47 109 108,904 757(4) 48,161(7)
48 cadmium Cd 111 110,904 182(3) 12,80(8)
48 112 111,902 758(3) 24,13(14)
48 114 113,903 357(3) 28,73(28)
49 indium In 113 112,904 061(4) 4,3(2)
49 115 114,903 880(4) 95,7(2) 4,4 × 1014 a (β−)
50 étain Sn 116 115,901 747(3) 14,53(1)
50 118 117,901 609(3) 24,23(11)
50 120 119,902 199 1(29) 32,59(10)
51 antimoine Sb 121 120,903 821 2(29) 57,36(8)
51 123 122,904 216 0(24) 42,64(8)
52 tellure Te 126 125,903 314(3) 18,95(1)
52 128 127,904 463(4) 31,69(1)
52 130 129,906 229(5) 33,80(1) 2,5 × 10 21 a
53 iode I 123 122,905 589(4) – 13,22 h (C.E.)
53 127 126,904 473(5) 100
53 131 130,906 124 6(12) – 8,0197 j (β−)
54 xénon Xe 129 128,904 780 1(21) 26,4(6)
54 131 130,905 072(5) 21,2(4)
54 132 131,904 144(5) 26,9(5)
55 césium Cs 133 132,905 429(7) 100
56 barium Ba 136 135,904 553(7) 7,854(36)
56 137 136,905 812(6) 11,23(4)
56 138 137,905 232(6) 71,70(7)
56 144 143,922 94 – 11,4 s (β−)
57 lanthane La 138 137,907 105(6) 0,090 2(2) 1,06 × 1011 a
57 139 138,906 347(5) 99,909 8(2)
58 cérium Ce 138 137,905 985(12) 0,25(1)
58 140 139,905 433(4) 88,48(10)
58 142 141,909 241(4) 11,08(10)
59 praséodyme Pr 141 140,907 647(4) 100
60 néodyme Nd 142 141,907 719(4) 27,13(12)
60 144 143,910 083(4) 23,80(12) 2,1 × 1015 a
60 146 145,913 113(4) 17,19(9)
61 prométhium Pm 145 144,912 743(4) – 17,7 a (C.E.)
ANNEXE E 609
Numéro Nombre Demi-vie
Masse atomique Abondance
atomique Élément Symbole de masse (mode de
(u) (%)
(Z ) (A) désintégration)
62 samarium Sm 147 146,914 895(4) 15,0(2) 1,06 × 1011 a (α)
62 152 151,919 729(4) 26,7(2)
62 154 153,922 206(4) 22,7(2)
63 europium Eu 151 150,919 847(8) 47,8(15)
63 153 152,921 225(4) 52,2(15)
64 gadolinium Gd 156 155,922 118(4) 20,47(4)
64 158 157,924 019(4) 28,84(12)
64 160 159,927 049(4) 21,86(4)
65 terbium Tb 159 158,925 342(4) 100
66 dysprosium Dy 162 161,926 795(4) 25,5(2)
66 163 162,928 728(4) 24,9(2)
66 164 163,929 171(4) 28,2(2)
67 holmium Ho 165 164,930 319(4) 100
68 erbium Er 166 165,930 290(4) 33,6(2)
68 167 166,932 046(4) 22,95(15)
68 168 167,932 368(4) 26,8(2)
69 thulium Tm 169 168,934 212(4) 100
70 ytterbium Yb 172 171,936 378(3) 21,9(3)
70 173 172,938 208(3) 16,12(21)
70 174 173,938 859(3) 31,8(4)
71 lutécium Lu 175 174,940 770(3) 97,41(2)
71 176 175,942 679(3) 2,59(2) 3,8 × 1010 a (β−)
72 hafnium Hf 177 176,943 217(3) 18,606(4)
72 178 177,943 696(3) 27,297(4)
72 180 179,946 545 7(30) 35,100(7)
73 tantale Ta 180 179,947 462(4) 0,012(2) > 1,2 × 1015 a
73 181 180,947 992(3) 99,988(2)
74 tungstène W 182 181,948 202(3) 26,3(2)
74 184 183,950 928(3) 30,67(15)
74 186 185,954 357(4) 28,6(2)
75 rhénium Re 185 184,952 951(3) 37,40(2)
75 187 186,955 744(3) 62,60(2) 4,2 × 1010 a (β−)
76 osmium Os 189 188,958 137(4) 16,1(8)
76 190 189,958 436(4) 26,4(12)
76 192 191,961 467(4) 41,0(8)
77 iridium Ir 191 190,960 584(4) 37,3(5)
77 193 192,962 917(4) 62,7(5)
78 platine Pt 194 193,962 655(4) 32,9(6)
78 195 194,964 766(4) 33,8(6)
78 196 195,964 926(4) 25,3(6)
79 or Au 197 196,966 543(4) 100
80 mercure Hg 199 198,968 254(4) 16,87(10)
80 200 199,968 300(4) 23,10(16)
80 202 201,970 617(4) 29,86(20)
610 Annexes
Numéro Nombre Demi-vie
Masse atomique Abondance
atomique Élément Symbole de masse (mode de
(u) (%)
(Z ) (A) désintégration)
81 thallium Tl 203 202,972 320(5) 29,524(14)
81 205 204,974 401(5) 70,476(14)
82 plomb Pb 206 205,974 440(4) 24,1(1)
82 207 206,975 872(4) 22,1(1)
82 208 207,976 627(4) 52,4(1)
83 bismuth Bi 209 208,980 374(5) 100
84 polonium Po 209 208,982 404(5) – 102 a (α)
84 210 209,982 857 – 138,38 jours (α)
85 astate At 210 209,987 126(12) – 8,1 h (α, C.E.)
86 radon Rn 222 222,017 570(3) – 3,8235 jours (α)
87 francium Fr 223 223,019 733(4) – 21,8 min (β−)
88 radium Ra 226 226,025 402(3) – 1599 a (α)
89 actinium Ac 227 227,027 750(3) – 21,77 a (β−, α)
90 thorium Th 231 231,036 298 – 1,063 jour (β−)
90 232 232,038 054(2) 100 1,4 × 1010 a (α)
90 234 234,043 593 – 24,10 jours (β−)
91 protactinium Pa 231 231,035 880(3) – 3,25 × 10 4 a (α)
92 uranium U 234 234,040 946 8(24) 0,0055(5) 2,45 × 105 a (α)
92 235 235,043 924 2(24) 0,7200(12) 7,04 × 10 8 a (α)
92 236 236,045 561 – 2,34 × 10 7 a (α)
92 238 238,050 784 7(23) 99,2745(60) 4,46 × 10 9 a (α)
93 neptunium Np 237 237,048 167 8(23) – 2,14 × 10 6 a (α)
94 plutonium Pu 239 239,052 157(2) – 2,411 × 10 4 a (α)
94 244 244,064 199(5) – 8,2 × 10 7 a (α)
95 américium Am 243 243,061 375 – 7,37 × 103 a (α)
96 curium Cm 245 245,065 483 – 8,5 × 103 a (α)
97 berkélium Bk 247 247,070 300 – 1,4 × 103 a (α)
98 californium Cf 249 249,074 844 – 351 a (α)
99 einsteinium Es 254 254,088 019 – 276 jours (α)
100 fermium Fm 253 253,085 173 – 3,0 jours (α, C.E.)
101 mendélévium Md 255 255,091 081 – 27 min (α, C.E.)
102 nobélium No 255 255,093 260 – 3,1 min (α, C.E.)
103 lawrencium Lw 257 257,099 480 – 0,65 s (α, C.E.)
104 rutherfordium Rf 261 261,108 690 – 1,1 min (α)
105 dubnium Db 262 262,113 760 – 34 s (α)
106 seaborgium Sg 266 266,122 – 21 s (α)
107 bohrium Bh 264 264,125 – 0,44 s (α)
108 hassium Hs 269 269,134 – 9 s (α)
109 meitnerium Mt 268 268,1388 – 0,07 s (α)
Annexe e 611
Réponses aux exercices
et aux problèmes
7 N→→ 6 C6 C+ +e e+ +ν ν ;
→
E50. 16,2 fissions/j (b) 13 13 13 13 + +
7N
E51. 173 MeV
31Ga → → 68 30 Zn ++ ee ++ νν ;
(c) 68
68Ga 68Zn ++
31 30
E52. 0,933 g
37 Rb →→ 82 36 Kr ++ ee ++ νν ;
(d) 82
82Rb 82Kr ++
37 36
E53. 25,3 collisions 18 →→
(e) 18 F
9 9F →188 O 8+ e
18 O ++ e++ ν+ ν
E54. 0,143 nm
E75. (a) 0,119 mSv ; (b) 2,39 mSv
E58. 1,42 × 1019 fusions/s E76. 8,56 × 10 –10 Gy, sans danger
E59. 3,32 × 109 J E77. 13,1 mGy ; on suppose que tous les photons
E60. 4,95 MeV sont absorbés avant d’atteindre l’extérieur
E61. 213,9952 u de l’organisme, ce qui est improbable
E62. 12,018 613 u E78. (a) 3,06 mm ; (b) 5,85 × 10 –11 Gy, sans danger
E63. 5,27 × 10 7 noyaux E79. −1,65 MeV
E64. (a) 3,75 Bq ; (b) 2,77 Bq E80. (a) 4,97 MeV ; (b) 7,55 MeV
E81. 98 Zr
E65. (a) 157 N ; (b) 1,30 × 10 8 noyaux 40
E66. 1,93 × 10 4 a E82. (a) 2,61 × 10 24 noyaux ; (b) 1,02 kg
E67. (a) 4,35 × 10−16 kg ; (b) 16,0 jours
Problèmes
E68. 1,20 MeV
E69. 2,93 × 109 a P1. 2,77 × 1013 noyaux
E70. 2,07 × 10−13 kg P3. dN2/dt = λ1 N1 − λ 2 N2 , λ1 N1 = λ 2 N2
P5. (b) 4,78 MeV
E71. (a) 22
10 Ne ; (b) 1,82 MeV
P6. (b) 654 keV
E72. (a) 15,0 Bq/g ; (b) 1,23 × 10 4 a ;
(c) Entre 1,15 × 10 4 a et 1,33 × 10 4 a ; P7. 4,75 h
(d) Évaluer R sur un Dt supérieur à 1 h P8. −346 MeV
ou mesurer N directement P9. (b) 4,49 MeV
E73. (a) 3,10 × 10 7 noyaux ; (b) 1,22 × 10 6 s P10. (b) 1,53 MeV
Couverture Chapitre 6
Ronald Sumners/Shutterstock. Page 246 : MarcelC/Thinkstock. Page 250 : Berenice Abbott/Science
Photo Library. Page 253 : The Royal Society, Londres. Page 254 :
Chapitre 1 M. Cagnet, M. Francon et J. Thierr, Atlas of Optical Phenomena,
Berlin, Springer-Verlag. Page 256 : M. Cagnet, M. Francon et J. Thierr,
Page 2 : Mario Beauregard/CP Images. Page 4 : Mathieu Lachance. Atlas of Optical Phenomena, Berlin, Springer-Verlag. Page 267 :
Page 21 : Paul Boyuton/University of Wisconsin. Page 24 : Anne-Marie © Tanya_R/Alamy. Page 269 (les deux) : Bausch & Lomb. Page 270 :
Palmer/Alamy. Page 27 : AP Photo/CP Images. Page 27 : AP Photo/ Bausch & Lomb. Page 271 : Photo de Elmer Taylor, Argonne National
CP Images. Page 32 : NASA. Laboratory, avec l’autorisation de AIP Emilio Segrè Visual Archives.
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Chapitre 2 Page 285 : MarcelC/Thinkstock.
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2nd edition, ©1965 Education Development Center, Inc., and D.C. Page 286 : Mathieu Lachance. Page 289 (au centre) : Andrew Lambert
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Chapitre 3 M. Cagnet, M. Francon et J. Thierr, Atlas of Optical Phenomena,
Berlin, Springer-Verlag. Page 296 : M. Cagnet, M. Francon et J. Thierr,
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Chapitre 4 Raytheon Co ; (en bas) : Archives du Cape Cod Times. Page 310 :
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Chapitre 5 Chapitre 9
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WavebreakmediaMicro/Fotolia. Page 217 : Volodymyr Baleha/ Page 387 (à gauche) : © Voyagerix/Fotolia. Page 387 (au centre) :
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Lennart Nilsson/Behold Man/TT. Wabash Instrument Corporation ; (en bas, à droite) : akg-images.
Index 627
Bardeen, John, 511 C Chlorofluorocarbones (CFC), 137
Barre de contrôle (réaction en chaîne), 562 Cadmium, 430, 562 Chlorure
Barrière d’énergie potentielle de calcium, 501
Calcul rénal, 90
dispositif semi-conducteur, 504 de sodium, 192, 496, 501
Calculatrice électronique, 507
traversée, 461-463 Chromodynamique quantique, 596-597
Calmar, 423
Bartholin, Erasmus, 321 Chu, Paul, 513
Caméra gamma, 554
Baryon, 581t, 583, 586, 596 Cinéma, 161
Canal
quarks, 588-589 Circuit
auditif, 101-102
Baryum, 556-558 électrique
ionique, 421, 504
Base (transistor à jonction), 505 oscillation, 6
Cancer, 546-548, 552-553, 556
résonance, 25
Bâtonnet (œil), 226, 420f micro-ondes, 135
LC (oscillations), 22
Battements, 107-108, 450 rayonnement ultraviolet, 136-137
numérique, 506
fréquence, 107 Carbone, 388, 403, 490, 523, 548
RLC (oscillations), 22
ondes électromagnétiques, 108 Carbone 14 (datation), 521, 545
Cisaillement, 46, 91
test d’audition, 108 Cardiostimulateur, 25
Cochlée, 101-102
Becquerel, 542 Casseur d’atomes, 551
Cock, C., 219
Becquerel, Henri, 521, 547 Cataphote, 145
Cockcroft, John, 551
Bednorz, Johannes G., 513 Catastrophe de l’ultraviolet, 393
Coefficient
Békésy, Georg von, 102 Cavité rayonnante, 388, 392 de Fourier, 115
Bell, Alexander G., 111 quantification de l’énergie, 393 d’extinction, 549
Berkeley Radiation Laboratory, 558 Célérité, 51 Cœur (battements cardiaques), 7
Binnig, Gerd, 462f, 475 Cellule Cohérence, 272-274
biologique, 504, 540, 547 intensité sur un écran, 272-274
Biochimie, 448
photoélectrique, 397f lumière laser, 430
effet tunnel, 462
orbitale atomique, 491 solaire, 507 spatiale/latérale, 272
technique de traçage, 540 Centrale nucléaire, 556, 562
Collecteur (transistor à jonction), 505
Biologie, 319, 443 Centre optique, 195
Collision, voir Atome, Photon
oscillation harmonique simple, 7 Centrifugation, 90
Combinaison (spectre), 408
Biomolécule, 540, 547 Céramique, 513
Communications, 135
Biréfringence, 319 Césium, 407
Complémentarité (principe), 471
et polarisation, 321-322 Chadwick, James, 523, 533
Compressibilité (module), 93
Blindage, 549 Chaîne proton-proton, 559
Compression, 45-46, 91-92f, 95
Bohr, Niels, 384, 471 Chaîne stéréo, 111
Compteur Geiger, 554
modèle Chaleur (rayonnement infrarouge), 135
Compton, Arthur H., 403
de la goutte de liquide, 531 Chalk River, 556
Concave, 167, 169f, 170f-171, 174, 199, 201
pour l’atome à un seul Champ
Condenseur, 472
électron, 412-420 de jauge, 591, 596
Condition de Bragg, 315, 325
principe de matière, 591
de complémentarité, 471 de radiation, 130 Condron, T. L., 27
de correspondance, 425-426 électrique, 6, 44, 126-127f, 130, 259, Conducteur, 501f
Bolomètre, 509 316, 500 Conductivité des matériaux, 499, 501
Boltzmann, Ludwig, 389, 393 diode à jonction, 504 Cône (œil), 226, 420, 422f
électromagnétique, 577, 591 Confinement
Bombe
fonction d’onde, 454 des quarks, 588
à fission, 560
magnétique, 6, 44, 126-127f, 130, 316, du plasma, 563
à hydrogène, 560, 564
471, 485, 489 inertiel, 564
atomique, 561
critique, 510 magnétique, 563-564
Born, Max, 454 moment magnétique, 489, 497-498 particule, 560
Boson, 583 résonance magnétique nucléaire Conjugaison (électrons), 131, 459
de Higgs, 593 (RMN), 532 Conservation
de jauge, 576, 591, 592, 596 supraconducteur, 509-510f de la quantité de mouvement, 369, 555
Bottom (quark), 595 supracourant, 512 de l’énergie, 341, 398, 404, 555
Boussole, 127 toroïdal, 563 système bloc-ressort, 15
Bradley, James, 340 notion, 577 et symétrie, 585
Bragg, William H., 314 poloïdal, 563
Constante
théorie quantique, 578
Bragg, William L., 314 d’amortissement, 22
Charge de Balmer, 408
Bremsstrahlung, 137, 492
d’un objet, 384 de Boltzmann, 392, 415, 426, 559
Brewster, David, 319 du noyau, 493
de Coulomb, 559
Broek, Antonius van den, 493 électrique, 6
de désintégration, 540
Broglie, Louis de, 442, 454 Charm (quark), 595 de la loi de Coulomb, 415
Brûleur Bunsen, 418 Chase, Martha, 539 de phase, 5
Bunsen, Robert, 153, 418 Chimie orbitale atomique, 491 de Planck, 412, 467
Buys Ballot, Christophorus, 103 Chirurgie oculaire, 430p de proportionnalité, 540
628 Index
de Rydberg, 408, 425 Creux, 60, 66-67, 251 Deutérium, 560, 564
de Stefan-Boltzmann, 389 Crick, Francis, 448 Deutéron, 559, 561
de torsion, 21 Cristal (cristaux), 137, 317, 321, 444, 502, 586 Deuxième loi de Newton, 369, 412, 426, 585
harmonique sphérique, 488 anisotropes, 322 amortissement, 22
Contaminant (détection), 386 diffraction des électrons, 447 énergie cinétique relativiste, 371
Contraction des longueurs, 354-356, 362, 370 liquides, 319 équation d’onde, 72, 75
Convergence piézoélectrique, 475 pendule
image, 161-162 radioactivité, 521-522 composé, 19
lentille, 193, 198 Cristallin, 226-227p de torsion, 21
Critère(s) simple, 18
Convexe, 167, 169f, 171, 174, 199
de Fraunhofer, 292, 294, 311 système bloc-ressort, 9
Cooper, Leon N., 511
de Lawson, 560 tension, 58
Coordonnée sphérique, 488f vitesse d’une onde, 49
de Rayleigh, 299-301, 313f
Corde(s) Diagramme
Crookes, William, 314
agitation, 45 de Feynman, 578f
déplacement de l’impulsion, 51 CT scanner, voir Tomodensitomètre
de Fresnel, 306-309f, 311f
énergie, 46 Curie, 542
de polarisation, 316
propagation, 73 Curie, Marie, 522, 533, 546
Diamant, 128t
équation d’onde, 75-76 Curie, Pierre, 522, 533, 552
Diapason, 69f, 96, 107, 115-116
impulsion Curiethérapie, 552
Différence
réfléchie, 57 Cyclotron, 551, 556 de potentiel, 6, 398, 472, 504, 507
transversale, 47f Cylindre (effet photoélectrique), 397f de temps, 63
ondes stationnaires résonantes, 66-70
Différence de marche, 63f, 249, 251, 255,
conditions aux limites, 69
261, 272
ondulations, 44
changement de phase, 264
propagation de l’onde, 138f D réseau de diffraction, 302-303
réflexion, 131-132 Dalton, John, 409, 575 maxima principaux, 303
superposition d’ondes, 62 Datation radioactive, 545 Différence de phase, 62, 63f, 248-249,
tension, 49, 69 Dauphin, 198 261-265, 272
vitesse des impulsions, 48-49, 51 Davisson, Clinton J., 444-445 méthode de résolution, 264-265m
vocales, 100-101
Déchets radioactifs, 562, 564 Diffraction, 138, 253, 275, 287
Cornée, 226, 227p Décibel, 110-111 critère de Rayleigh, 299-302, 313f
Corps noir, 386, 392-395, 419, 429 Décuplet, 587f définition, 288
Couche, 409, 485t, 494 Défaut de masse, 527 de Fraunhofer, 292, 294
de demi-atténuation, 550 de Fresnel, 293
Demi-vie, 524, 541, 557
modèle (noyau atomique), 531 des électrons, 444-448
Démocrite, 409, 575
Couleur, 103, 238, 247, 274, 287 des rayons X, 313-315
Denisyuk, Yuri, 325
et lumière, 155, 303, 384 et réfraction, 288
Densité étude, 289
indice de réfraction, 152, 156
atmosphérique (indice de réfraction), 149 situation intermédiaire, 290-292
intensité, 385
d’énergie linéique, 74 fente simple, 294-297, 310-312
longueur d’onde, 134, 266
de probabilité, 454, 457, 486, 488 fentes multiples, 305-309
multicolore (phénomène), 153, 155
radiale, 487 figure, 290, 294, 302, 310-312
pellicule mince, 266
perception, 422-423 Déphasage, 5, 62, 248, 251, 264, voir aussi frange, 290, 294, 297, 424
Différence de phase par un orifice circulaire, 299-302
pure, 152
quarks, 589, 596 Déplacement réseau, 302-304, 308
séparation par un réseau, 303 de Compton, 405 pouvoir de résolution, 312-313
spectre, 384 spectral, 389 Diffusion
Couplage Descartes, René, 125, 146-147, 155, 158, de Compton, 403f-404, 534
spin-orbite, 489 236, 274 de Rayleigh, 403f-404
supraconductivité, 511 Désexcitation effet Compton, 403
collisionnelle, 415 polarisation, 321
Courant, 6
radiative, 415 Dilatation du temps, 349-354, 370
alternatif, 135-136
Désintégration équation, 351, 362
de dérive, 504, 505
alpha, 535 paradoxe des jumeaux, 358
de diffusion, 503
électrique (supraconducteur), 508 bêta, 537-538, 552, 580, 596 Diode, 503
redresseur, 504 fluctuations statistiques, 543-545 à effet tunnel, 461, 508
noyau instable, 524 à jonction, 503f-505
Courbe
nucléaire, 370, 372 polarisation directe, 504
gaussienne, 467
radioactive, 521, 534 polarisation inverse, 504
isosonique, 111
phénomène aléatoire, 540 électroluminescente (DEL), 508
normale, 467
rythme, 540-545 Dioptre, 198
Covariance, 341-343
Détecteur Dioptre sphérique, 198
Covariant, 342 ATLAS, 593-594f aberration de sphéricité, 199
Cowan, Clyde, 538 CMS, 593 concave, 199
Création de paires, 576-577f OPAL (CERN), 593f convexe, 199, 201
Crête, 60, 66-67, 92, 251 Déterminisme, 456, 464 formule, 199-201
Index 629
grandissement transversal, 202 Effet Compton, 403-407, 469, 549 orbites, 412, 414
rayon de courbure, 199 Effet Doppler, 103-106, 108, 386, 429-430 position, 456, 469
Dioptrie, 198 longitudinal, 358 rayons X, 137
Dirac, Paul, 489, 576 méthode de résolution, 105m sous-couches, 485t, 494
relativiste, 357-358 spin, 489
Dispersion, 138, 152-153
transversal, 358 trajectoire, 487
Dispositif
Effet en courant alternatif de Josephson, 512 trou, 502, 507, 576
optique (dilatation du temps), 349
photovoltaïque, 507 Effet en courant continu de Josephson, 512 Électronique, 504
semi-conducteur, 503-508 Effet isotope, 511 Élément
Distance focale, 168, 171 Effet Joule, 509 classement, 491, 493-494, 496
lentille, 196, 198, 471 de transition, 496
Effet Meissner-Ochsenfeld, 509
microscope, 219 émanation, 534
Effet photoélectrique, 384, 395-401, 425, naturel, 524
miroir sphérique, 172
voir aussi Photoélectron radioactif, 533
Distance image énergie, 396
lentille, 194, 195 supraconducteur, 509
fréquence lumineuse, 399
miroir, 163, 166 Elsasser, Walter, 444
intensité lumineuse, 398
œil, 227 quanta de lumière, 400 Émanation, 534
Distance maximale de vision nette Effet tunnel, 461-463, 512 Émetteur (transistor à jonction), 505
(œil normal), 228 particules α, 536-537 Émission
Distance minimale de vision nette, 214 Effet Zeeman, 485, 497 de la lumière, 132
œil normal, 228 de photon, 413
Einstein, Albert, 337-338, 342-345, 366,
Distance objet 372, 400, 424, 426, 443, 454, 471 de télévision, 135
lentille, 194, 195 dualité onde-particule, 425 onde électromagnétique, 129-131
miroir, 163, 166 équation photoélectrique, 401 otoacoustique, 108f
Distribution de Poisson, 544 équivalence masse-énergie, 369-371 radioactive, 524, 533, 546
Divergence hypothèse quantique, 394-395 Emmétrope (œil), 230
image, 161-162 photon, 400 Énantiomère, 319
laser, 429 relativité restreinte (théorie), 343 Enduit antireflet, 266-267
lentille, 193, 198 Électricité
Énergie, 7
Domaine de vision nette, 229-230 dispositif photovoltaïque, 507
atomique, 137, 414-415, 490
lunettes correctrices, 234 ligne de transport, 509
au repos, 371-372
Doppler, Christian, 103 Électro-aimant, 509, 513 bandes (théorie), 499-503
Dose (rayonnement ionisant), 548-549 Électrodynamique quantique, 591 conservation, 341, 367
efficace, 548 Électromagnétisme, 592, voir aussi de désintégration, 370, 535, 537
imagerie médicale, 553 Modèle électromagnétique, de Fermi, 501, 511
radiative, 548 Onde électromagnétique de liaison, 527-528
Double réfraction, voir Biréfringence covariance, 341-343 moyenne par nucléon, 528-529f
Doublet, 595 et relativité, 372-373 densité (cavité rayonnante), 392
isospin, 584f, 586 éther, 338-341 de réaction, 551
lepton, 582 Électron, 44, 70, 126, 131, 409, 538, 581t-582, de seuil, 551
neutron-proton, 586 594, voir aussi Photon d’ionisation, 396, 415, 426, 496f, 547
Drogue (dépistage), 150 anneaux, 411 discrétisation, 453
Dualité onde-particule, 423-425, 441, 470-471 antiparticule, 576 du niveau fondamental, 457
Durée de cohérence, 273, 430 comportement ondulatoire, 443 effet photoélectrique, 396
conductivité des matériaux, 501 équation photoélectrique, 401f
couches, 409, 485t, 494, 531 et masse, 337, 369-371
de conduction, 503, 511 fusion, 560
E détection, 487 intensité d’une onde, 109
Eau, 138 de valence, 496, 502 moment cinétique de l’électron, 414-415,
indice de réfraction, 128t diffraction, 444-448 484-485, 489
lourde, 561 distribution dans l’espace, 487 mouvement harmonique simple, 15-16
rides concentriques, 46 éjection, 384, 395-401, 404, 409 nombre quantique, 484
vague océanique, 46, 48, 62f énergie, 396, 484, 490, 492, 499, 501 nucléaire, 137
états stationnaires, 412 onde, 46-47
Écart-type de la distribution des mesures,
excitation, 500 réflexion, 58
466
fonction d’onde, 470, 490, 494 oscillation amortie, 21
Échange de particules (forces), 577-581
ionisation, 415 photon, 400
Échelle lumière, 134-135 produite par le plasma, 560
des décibels, 110-111 masse, 524-525 propagation sur une corde, 73
d’unification, 598 micro-ondes, 135 quantification, 384, 393-394
Échographie, 58-59 moment cinétique, 384, 414f-415 rayons gamma, 137
fonctionnement, 142 du spin, 489 réaction chimique, 370
ultrasons, 90 orbital, 484-485 relation d’incertitude de Heisenberg, 467
Écoulement aérodynamique, 325 moment magnétique, 489, 497-498 relativiste totale, 371-372
Écran à cristaux liquides, 318, 508 nombres quantiques, 484-485, 494, 495t travail d’extraction, 396
630 Index
Énergie cinétique Euclide, 143 Fission, 552, 556-558, 559
désintégration alpha, 535 Événement, 346 nucléaire artificielle, 556
effet Compton, 404 dans l’espace-temps, 362 produits radioactifs, 562
effet photoélectrique, 396, 398 Examen médical, 548-549 réacteur, 560-563
équation relativiste, 369, 371-372 Excitation, 418 Fitzgerald, George F., 340
fusion, 559-560 collisionnelle, 415 Fizeau, Hippolyte, 177-178
maximale des photoélectrons, 398 radiative, 415 Fluctuation statistique, 543
modèle de Bohr, 413 Fluide (propagation d’une onde sonore),
Exclusion (principe), 494, 500
mouvement harmonique simple, 15-16 91, 93, 112
Expérience
proton, 413 Fluorescence, 137, 313-314, 521-522
de Cockcroft-Walton, 551
rayonnement infrarouge, 135
de Davisson et Germer, 445f, 464 Fluorodésoxyglucose (FDG), 555
Énergie mécanique
de Geiger et Marsden, 410f Fluorure de magnésium, 267
conservation, 398
de Michelson-Morley, 338-339, 345 Fluxoïde, 510
de l’atome (modèle de Bohr), 413, 416
de Stern-Gerlach, 497f-498 Fonction d’onde, 47, 115, 454-456
mouvement harmonique simple, 15
de Taylor, 424 à l’état fondamental, 486
Énergie potentielle
Expérience des fentes de Young, 253-256, atome à plusieurs électrons, 490
mouvement harmonique simple, 15
258, 303, 423, 430, 470 et équation d’onde, 71, 452-453
puits de potentiel parabolique, 16
amplitude de l’onde, 258 et longueur d’onde, 465
Enseigne au néon, 303, 384, 407 harmonique sphérique, 488
différence de marche, 255
Entropie, 393, 400 frange d’interférence, 254 modification par une mesure, 469
Enzyme, 319, 421, 491, 547 géométrie, 255-256 normalisée, 455
Équation intensité lumineuse, 259 onde progressive, 51-52
de la contraction des longueurs, 354 sources cohérentes, 257-258 particule, 579, 591
de la dilatation du temps, 351 Explosion nucléaire, 372 probabilité de présence, 454
d’une réaction nucléaire, 550-551 Extinction du rayonnement, 549 représentation de l’électron, 470, 490, 494
photoélectrique, 400-401f scalaire, 47, 61
Équation différentielle (oscillation sinusoïdale, 53, 55-56
harmonique simple), 6 superposition linéaire, 59
Équation d’onde, 47 F vectorielle, 47, 61
d’une corde, 75-76 Facteur Fonction périodique, 115
linéaire, 71-72 de Boltzmann, 415, 426-427 Fonction trigonométrique inverse, 10
onde sonore, 112 de multiplication k, 561 Force, 126
Équation d’onde de Schrödinger Faraday, Michael, 126, 577 centripète, 48
atome à plusieurs électrons, 490 d’échange (particules), 577-581
F.é.m.
dépendante du temps, 458 de flottaison, 22
dispositif photovoltaïque, 507
indépendante du temps à une d’entraînement extérieure, 25
effet photoélectrique, 397
dimension, 394, 452-453, 454 de van der Waals, 597
oscillations, 22, 25
discrétisation de l’énergie, 453 extérieure périodique, 24
Femtomètre, 526 mouvement harmonique simple, 22
nombre quantique, 484
Fenêtre ovale, 101-102 nucléaire, 527, 585, 591, 597
Équations
Fente, voir Diffraction, Expérience des fentes onde mécanique, 44
de la transformation de Lorentz,
de Young, Figure de diffraction oscillation forcée, 25
voir Transformation de Lorentz
de Maxwell, 72, 138, 342-344, 590 Fer, 447, 528-529, 539 pendule simple, 18
Fermi, 526 système bloc-ressort, 9, 15
Équilibre
Fermi, Enrico, 538, 556, 558, 580 vitesse d’une onde, 48
stable, 7
thermique, 426 Fermion, 583, 589, 594 Formule
corps noir, 388-389 de Balmer, 408
Feu de signalisation, 508
de Balmer-Rydberg, 412, 416
thermodynamique, 426 Feynman, Richard, 578
de Rydberg, 408, 417, 425
Équivalence masse-énergie, 369-371, 524, Fibre optique, 151-152 des dioptres sphériques, 199-201
527, 538, 577 Fick, Adolf E., 236 des lentilles minces, 205, 208-210, 231
Espace, 337 Figure de diffraction, 290, voir aussi des miroirs, 173
Espace-temps, 362 Frange de diffraction des opticiens/du lunetier, 205
Êta, 581t et principe de Huygens, 290-292 Four à micro-ondes, 135
État -interférence, 297 Fourier, Joseph, 115
de polarisation, 315 produite par des fentes multiples, Foyer
d’isospin, 584 305-309 image, 196
métastable, 428 représentation de Fresnel, 306-308 lentille, 195-196
stationnaire (électron), 412 produite par une fente simple, 294-297 miroir, 168
supraconducteur, voir Supraconductivité effet de la largeur de la fente, 295 objet, 196
symétrique, voir Symétrie intensité, 310-312 position, 171
Éther, 125, 271, 274, 338-341 position angulaire des minima, 295 réel, 168, 195
Étoile, 44, 304 produite par un réseau, 302 virtuel, 168, 196
énergie, 559 Figure d’interférence, 250, 272, 322, Frange
gaz de surface, 388 voir aussi Frange d’interférence de diffraction, 290, 294, 297, 424
vitesse, 386 sources cohérentes, 257 d’interférence, 254-256, 297
Étrangeté, voir Nombre quantique Filtre polaroïd, 317-318, 320, 321 hologramme, 322
Index 631
Fraunhofer, Joseph von, 292, 303-304 rare, 491, 496 Hélium, 337, 407, 410, 429, 447, 513, 529,
Fréquence, 5, 425 spectre de raies, 407 533, 559
de Broglie, 450 Geiger, Hans, 410 Hémoglobine, 386
de résonance, 67-69, 532 Gell-Mann, Murray, 583-584, 586, 588 Herapath, William, 317
tuyau fermé, 97 Georgi, Howard, 597 Héron d’Alexandrie, 145
tuyau ouvert, 98 Gerlach, Walther, 497 Herschel, William, 135
des battements, 107
Germanium, 502 Hershey, Alfred, 539
de seuil, 401
Germer, Lester, 444-445 Hertz, 5
d’une onde, 54, 152
du premier harmonique, 67-68 Glashow, Sheldon L., 594-595, 597 Hertz, Heinrich, 132, 395
du son, 90, 103 Glucose, 555 Higgs, Peter, 593
fondamentale, 67 Gluon, 596-597 Hologramme, 322-326
lumineuse (effet photoélectrique), 399 Goudsmit, Samuel A., 489 applications, 326
mécanique, 426 Goutte de liquide (modèle), 531, 557 d’absorption, 324
onde électromagnétique, 130, 133 GPS, 337 de phase, 325
rayonnée, 426 de 360°, 326
Grand collisionneur de hadrons, 575
supraconductivité, 511 en lumière blanche, 325
Grandissement transversal
Fréquence angulaire méthode de décentrage, 324f
lentille, 202
amortie, 23 principe, 322
lentille mince, 209
de résonance, 26 propriétés, 324
microscope, 219
onde sinusoïdale progressive, 53 Holographie, 322
miroir, 173
oscillation Hooke, Robert, 156-157, 218-219, 274-275
Grant, Paul, 513
d’un système bloc-ressort, 9 Horloge, 346
Graphite, 561
harmonique simple, 5 à pendule, 4, 20
pendule Gravitation, 591, 592 dilatation du temps, 351
composé, 19 Graviton, 580, 591 synchronisation, 346-347f
de torsion, 21 Gray (Gy), 548 Hormone, 319
simple, 18 Greenberg, Oscar W., 589 Hubble, Edwin, 225
propre, 24 Grimaldi, Francesco Maria, 275 Humeur
Fresnel, Augustin Jean, 140, 275, 289, Grosseteste, Robert, 157 aqueuse, 226
290, 293, 315, 395 Grossissement angulaire vitrée, 226
Friedrich, Walter, 314 instrument optique, 213-214 Huygens, Christiaan, 125, 137-140, 147, 177,
Frisch, David H., 353 loupe, 217 221, 274-275, 290-292, 321, 338, 339
Fritsch, Otto, 557 lunette astronomique, 222 Hydrogel, 237
Fröhlich, H., 511 microscope, 220 Hydrogène, 337, 412, 447, 491, 522, 524, 528,
Front d’onde, 94-95, 138 Groupes (théorie), 586 559-560
diffraction, 289f, 294 effet tunnel, 462
effet Doppler, 103-106, 357 électron, 409
et interface, 142 énergie
hologramme, 323 H d’ionisation, 426
intensité, 110 Hadley, John, 225 d’un état, 494
interférence, 250f Hadron, 581t-583, 596-597 équation d’onde de Schrödinger, 453
laser, 429 avec étrangeté, 583 fonction d’onde, 486-488
onde électromagnétique, 131-132 charge (variation), 586 modèle de Bohr, 412, 415
ondes de choc supersoniques, 106 jets, 597 niveau d’énergie, 417f
par une source ponctuelle, 94 Hafele, Joseph C., 360 nombres quantiques, 484-486
photons, 400 Hahn, Otto, 556 noyau, 522-523
Frottement, 7 Hale, George E., 225 orbitales atomiques, 491
oscillation amortie, 21-22 spectre, 384, 408, 418t
Hall, Chester M., 225
système bloc-ressort, 9 d’émission, 417
Hall, David B., 353
Fukushima, 572 Hyperbole, 252
Halogène, 491, 496
Fusée, 135 Hypermétropie, 230-231
Harmonique
Fusion, 370 lunettes correctrices, 233
amplitude, 115
contrôlée, 560 Hypéron, 583
et mode de vibration, 98
entretenue, 563 sphérique, 488 Hypothèse de Broglie, 442, 444, 446, 471
nucléaire, 559-560 tuyau fermé, 97 Hypothèse quantique
réacteur, 563-565 tuyau ouvert, 98 d’Einstein, 394-395
Haut-parleur, 48, 91-92f, 96, 252, 258, de Planck, 393
296, 326
G Hauteur
Gabor, Dennis, 322 de l’image, 165 I
Galilée, 4, 19, 51, 176, 218, 221, 224 de l’objet, 165 Ibn al-Haytham (Alhazen), 145
Gallium, 503 Heisenberg, Werner, 453, 584 Iliopoulos, John, 594-595
Gaz principe d’incertitude, 464-468, 485, Image, 299, voir aussi Point image
indice de réfraction, 271 578, 580 dimension, 173
ionisé, 560 réduction du paquet d’ondes, 469 étendue, 164
632 Index
formation, 159-165 Interaction Javan, Ali, 429
hauteur, 165 électrofaible, 592-593, 597 Jeans, James, 392
hologramme, 324 électromagnétique, 579-580, 581, Jet, 597
localisation, 169, 199 583-584, 592-593, 597 de particules, 47
méthode d’observation, 161 faible, 538, 580, 581, 584, 591, Joliot, Frédéric, 551
réelle, 161, 163t, 200 592-593, 596
Joliot-Curie, Irène, 551, 557
virtuelle, 161, 163t, 166, 200, 324 fondamentale, 592
Jonction(s)
Imagerie forte, 580, 584, 596, 597
de Josephson, 512-513
médicale, 511, 531-532, 552-556 gravitationnelle, 580
semi-conducteur, 503
par rayons X, 406-407, 548 intensité, 580
nucléaire, 579-580, 583, 591, 592 superconductrice(s), 461
par résonance magnétique, 90
symétrie, 584-586 Josephson, Brian, 461, 512
Impulsion, 45-46, 112-113f, 370f
théorie Joules par kilogramme, 548
électromagnétique, 129, 131
de jauge, 591, 597 Jumelles, 151, 223
forme/profil, 51
unifiée, 597-598 Jupiter, 176, 221
interférence, 248
réfléchie, 57 Interface(s), 57, 142, voir aussi Lentille
réflexions de l’onde sonore, 95-97 image (formation), 159-165
lentille, 195, 198
transmise, 57
rayon lumineux, 146, 160 K
Incertitude (principe), 465, 467, 485, 578, 580
successives, 161-162 Kaon, 581t, 583
Indice de réfraction, 128t, 147, 199, 322,
Interférence, 60, 138, 247, 248-252, 425 Keating, Richard E., 360
voir aussi Réfraction
amplitude résultante, 64 Kelvin, 93, 389
dans l’œil, 226
avec des pellicules minces, 260-266 Kepler, Johannes, 150, 218, 221
dans un gaz, 271
calcul des distances, 270 Kirchhoff, Gustav, 153, 388
d’un échantillon, 150
conditions, 63-64, 257-260 Klystron, 135
et altitude, 149
constructive, 60, 248, 251
et longueur d’onde, 132, 152, 262 Knipping, Paul, 314
destructive, 60, 248, 251
milieu dispersif, 128, 152 Knoll, Max, 471, 473
en deux dimensions, 250-252
Indium, 407 expérience de Young, 253-256, 303, 424 Krypton, 558
Induction électromagnétique, 44 fentes multiples, 303f
Influx nerveux, 72, 226 figure, 250, 257, 272
Informatique, 506 frange, 254-256, 297
Infrarouge, 14, 135, 192, 387, 388, 390, 392, ondes sinusoïdales, 62-64 L
parfaitement constructive, 63, 248 Lambda, 581t
417-418
parfaitement destructive, 64, 249 Lampe
Infrason, 90
plutôt constructive, 64 à sodium, 273
Instrument à vent, 96
plutôt destructive, 64 de poche, 508
Instrument de musique, 95, 96p, 100-101,
Interféromètre, 270 Land, Edwin H., 317
325-326
de Michelson, 270-271, 338-340f Langevin, Paul, 358
battements, 107
quantique supraconducteur (squid), 513f Lanthane, 557
harmonique, 68, 116
Interférométrie holographique, 325-326 Larynx, 100
Instrument « de vision nocturne », 135
Invariance locale, 590-591, 592 Laser, 124p, 125, 134, 415p, 426-430p,
Instrument optique, 301, voir aussi Loupe,
théorie de jauge, 590 508, 564
Microscope, Télescope
Invariant, 341 à gaz hélium-néon (He-Ne), 273, 324, 429
grossissement angulaire, 213-214
Inversion de population, 428 à rubis, 428-429
Instrumentation médicale (réflexion/
Io (lune), 176 au titane-saphir, 429
transmission des ondes), 58
Iode, 406, 553 expérience de Young, 254, 258
Intensité
Ion positronium, 555 propriétés de la lumière, 429-430
corps noir, 389
Ionisation, 396, 406, 415, 547 Latitude de mise au point, 236
couleur, 385
définition, 109 Iris, 227 Laue, Max von, 314
due à une source ponctuelle, 109 Isochronisme, 4, 6, 10 Lawson, John D., 560
et puissance, 113-114 pendule simple, 19 Lederman, Leon, 595
figure de diffraction produite par Isolant, 501f Leith, Emmett, 324-325
une fente simple, 310-312 Isospin, 584, 585-586 Lenard, Philipp von, 397-399
interaction, 580 doublet, 584, 586 Lentille, 144, 162, voir aussi Loupe, Lunettes
laser, 429 faible, 591 aberration
lumineuse, 308, 398 Isotope, 511, 523 chromatique, 194, 223, 224
expérience de Young, 258 masse, 524-525 de sphéricité, 194, 225
transmise par un polariseur, 318 médecine nucléaire, 545, 551, 553, 556 acoustique, 198
moyenne transmise stable, 540 centre optique, 195
par une onde électromagnétique, 129 Ivanenko, Dmitri, 531 convergente, 193, 198, 207f, 226, 236
par une onde sonore, 110 définition, 192
perçue, 111 de Nimrud, 192
réelle, 111 distance focale, 196, 198, 471
réfléchie, 261 J distance image/objet, 195
sonore, 111t Jauge(s), 590 divergente, 193, 198, 236
sur un écran, 272-274, 302 théorie des, 589-591 électronique, 471
Index 633
enduit antireflet, 266-267 Longueur d’onde, 53, 130-131 transmise par un polariseur, 318
épaisse, 192-193f, 203 couleur, 134, 266, 303 vitesse, 128, 176-178, 322, 343
forme, 193 dans l’infrarouge, 392 Lumière visible, 134-135, 387
magnétique, 471 de Broglie, 442, 450, 471, 473, 526 émission, 130-131, 272
méthode de résolution, 210m de Compton, 405 intensité, 110
mince, voir Lentille mince diffraction, 253 longueur d’onde, 130
optique, 192, 198 effet Compton, 403 polarisation, 317
orifice circulaire, 299 émission de lumière visible, 272 Luminosité
propriétés, 192-198 et fonction d’onde, 465 corps noir, 390
puissance, 197 et indice de réfraction, 132, 152 peau humaine, 390
surfaces, 192 et période, 54 Lummer, Otto, 388
utilisation, 193, 324 et quantification de l’énergie, 393 Lunette astronomique, 214, 221-222
vergence, 197-198, 226 intensité réfléchie, 261 grossissement angulaire, 222
Lentille mince, 192, 204, 205, 206-213 particule, 442 Lunette de Galilée, 222-223
formule, 205, 208-210, 231 réfraction, 262 Lunettes, 192-193
grandissement transversal, 209 spectre, 303, 384 à verres polariseurs, 320
tracé des rayons principaux, 207-208 superposition d’ondes, 450 correctrices (œil), 232-235
Lentilles cornéennes, 236-238 Lorentz, Hendrik A., 340 de soleil, 320, 321
fabrication, 237 Los Alamos National Laboratory, 513 de vision éloignée, 233
LEP (Large Electron-Positron Collider), 593 Loupe, 192-193, 214, 215-218, 219 de vision rapprochée, 233
Lepton, 576, 581t-583, 594 Lumière, 43-44, 103, 125, voir aussi Lyman, Theodore, 418
doublets, 582 Longueur d’onde, Photon, Rayon,
et quarks, 595 Rayonnement
Leucine, 540 absorption, 132, 137, 384, 413, 424
Lévitation magnétique, 511 blanche, 134, 152, 156, 266f, 268, 325,
M
Lewis, Gilbert N., 400 Macromolécule biologique, 137
384, 388
LHC (Large Hadron Collider), 575, 593 manipulation, 16
changement de milieu, 131
structure, 448
Lippershey, Hans, 221 comportement selon la région du spectre
électromagnétique, 425 Magnéton de Bohr, 497, 498
Liquide (densité), 150
diffraction, 138, 287, 294, 302, 305, 308 Maiani, Luciano, 594-595
Lithium, 551, 564
dispersion, 138, 152 Maiman, Theodore H., 428
Loi
covariante, 342, 343 dispositif photovoltaïque, 507 Malus, Étienne Louis, 319
de Brewster, 320 dualité onde-particule, 423-425, 441 Mammifère marin, 198
de conservation effet photoélectrique, 384, 395-401, 425 Marconi, Guglielmo, 132
de trois nombres leptoniques, 582 émission, 132, 137, 153, 253, 272, 384, Marsden, Ernest, 410
du nombre baryonique, 583 413, 424 Maser, 428
de Coulomb, 411, 412, 415, 597 par différentes sources, 303 Masse
de désintégration radioactive, 541 et couleur, 155, 303, 384 atomique, 491, 524-525
de Faraday, 126, 128-129, 509 hologramme, 324 et masse d’isotope donné, 525
de Hooke, 8, 18 image (formation), 159-165 au repos, 368
en fonction des composantes, 9 intensité, 385, 398 et énergie, 337, 369-371
de la réflexion, 142, 143, 145 moyenne, 308 pendule composé, 19
de la réfraction, 142, 143, 146, 198 interférence, 138 pendule simple, 18
de Malus, 318 laser, 429-430 relativiste, 368
de Moseley, 493-494 latéralisation, v. polarisation et quantité de mouvement, 368-369
de Planck, 394, 425, 427 modèle électromagnétique, 126, 383, voir Matériau
de Rayleigh-Jeans, 392-393, 425 aussi Onde électromagnétique conducteur, 499, 501
de Snell-Descartes, 147, 150, 320, 321, 322 modèle quantique, 137 corps noir, 388
de Stefan-Boltzmann, 389, 394 monochromatique, 429 indice de réfraction, 128t, 150
du déplacement spectral de Wien, 389, 394 nature, 125-126 isolant, 501
du retour inverse de la lumière, 143 noire, 137 onde (propagation), 44
Lois non polarisée, 320 pouvoir rotatoire, 319
de Kirchhoff, 72 onde, 125, 128, 138, 247, 254, 275, 322, 338 semi-conducteur, 501f-508
de la dynamique, 442 amplitude, 259 supraconducteur, 482p
de la thermodynamique, 392 cohérence, 272-274 transparence (lumière visible), 501
de Newton, 129, 341 intensité, 259 travail d’extraction, 396-397
système bloc-ressort, 8 photon, 425 traversé par un rayon, 149
vitesse d’une onde, 48 polarisation, 138, 315 Matière
Longue-vue, 214 propagation, 132, 137, 143-144, 152, 424 modèle atomique, 409
Longueur rayonnement du corps noir, 387 onde, 46-47
contraction, 354-356 réflexion, 138, 143, 145, 261-262, 268, 270 Maxwell, James C., 126, 130, 132, 136, 247,
de cohérence, 273, 430 réfraction, 138, 143, 146, 192, 261-262 338, 342-343, 395, 400, 413, 426, 577
d’onde, voir Longueur d’onde solaire, 320 Mécanique quantique, 383, 394, 425, 441,
optique, 219 sources en phase, 253 456, 471
propre, 354 spectre, 384 applications, 456-464, 483
relativité de la simultanéité, 349 théories, 274 désintégration radioactive, 540
634 Index
effet tunnel des particules α, 536 de la goutte de liquide, 531, 557
du corps noir, 388
N
et relativité, 576
Nagaoka, Hantarô, 411
mesure, 469 du rayon lumineux, 143-144, 160
Ne’eman, Yuval, 586
moment cinétique, 485 électromagnétique, 126-133, 383, 397,
principe d’exclusion de Pauli, 494, 576 403, 413 Néodyme, 564
Médecine limites, 132, 399 Néon, 429
fibres optiques, 152 propriétés d’invariance, 590 Neptunium, 558
nucléaire, 552-556 symétrie, 590 Nerf optique, 226
Médicament, 319 en couches, 531 Neurone, 420
Mégaélectronvolt, 525 Modèle de Bohr (atome à un seul électron), bipolaire, 422
Meissner, Walther, 509 412-420, 484, 487 Neutrino, 538, 581t-582
Meitner, Lise, 557, 558 deuxième postulat, 413 détecteur, 582p
Melon, 198 énergie mécanique de l’atome, 416 oscillation, 582
Membrane basilaire, 102 hypothèse de Broglie, 442 Neutron, 523, 533-534, 581t
prédictions spectroscopiques, 416-418 demi-vie, 542
Mendeleïev, Dmitri, 491
premier postulat, 412 échange de pions, 579-580
Mercure, 508
rayon de l’orbite de l’électron, 414 état d’isospin, 584
Méson, 581t, 583, 586, 588-589, 594
troisième postulat, 414 excédent, 529-530f
Métal
Modérateur, 561 fission, 560-562
onde électromagnétique, 132
Module du moment cinétique instantané, 557, 562
résistance électrique, 508
du spin de l’électron, 489 interactions, 591
Méthode d’observation des images, 161
orbital, 484 masse, 524-525
Mètre étalon, 271 retardé, 557, 562
Moisseiff, Leon, 27
Michelson, Albert A., 178, 270-271f, 338-339 thermalisation, 561
Micro-ondes, 130, 135, 253, 318, 325, Molécule
thermique, 558
427-428, 511 chaîne conjuguée, 459
chirale, 319 Neutronthérapie, 556
Microscope, 214, 218, 219p, 299-301 Newton, Isaac, 125, 132, 134, 155-157, 158,
composé, 218-220 longueur d’onde, 131
onde sonore dans un fluide, 91 223, 224-225, 254, 274-275, 289,
grandissement transversal, 219
pouvoir rotatoire, 319 321, 383
grossissement angulaire, 219-220
réaction chimique, 491 Newtons par mètre carré, 93
objectif, 219
oculaire, 219 Molybdène, 553, 556 Nickel, 444
Microscope électronique, 326, 443, 462, Moment cinétique Niobium, 509
471-475 conservation et symétrie, 585 Nishijima, Kazuhiko, 583
à balayage, 473-474 de l’électron, 384, 414f, 484-485 Niveau
à effet tunnel, 461, 474-475 spin, 489, 498 accepteur, 503
à transmission, 472-473 Moment magnétique (électron), 489, d’énergie (atome), 414-418, 457, 495t
Microscopie acoustique, 90 497-498, 592 excité, 415
Milieu dispersif, 128, 152 orbital, 497 fondamental, 415
Millenium Bridge, 29 spin, 498 Noether, Emmy, 585
Millikan, Robert A., 401 Monocristal, 444f Nœud
Mills, Robert, 591 Monoxyde de carbone (intoxication), 386 de déplacement, 97
Mirage, 149 Montage expérimental de von Lenard, onde stationnaire, 65
Miroir, 132, 144-145, voir aussi Télescope 397-399 Nombre
à miroirs en attraction, 398f atomique, 493
concave, 167, 169f, 170f-171, 174p, 201 en opposition, 398f baryonique, 583
convexe, 167, 169f, 171, 174p d’Avogadro, 409, 412, 414
Morley, Edward W., 338-339
formule, 173 de masse, 523, 524, 526
Moseley, Henry G. J., 492-493
foyer, 168 d’onde, 54
Mouvement imaginaire, 23
grandissement transversal, 173
conservation, 367, 369, 404 leptonique, 582
image (formation), 159
laser, 428 onde, 46 magique, 531
longueur de cohérence, 273f quantité et masse relativiste, 368-369, 372 Nombre quantique, 490, 494, voir aussi
molécule (pouvoir rotatoire), 319 Mouvement harmonique simple, 7, 15-16 Isospin
parabolique, 168 onde sinusoïdale progressive, 53 de charme, 595
plan, 165-166, 174 Mouvement périodique (définition), 3 de couleur, 589, 595
réflexion totale interne, 151 Mouvements sportifs, 7 d’étrangeté, 583
sphérique, 167-174 Müller, Karl A., 513 du spin, 489
distance focale, 172 intrinsèque, 576
Mulliken, Robert S., 487
rayon de courbure, 168 magnétique
rayons principaux, 170 Multiplet d’isospin, 584, 586
du spin, 489
Mise au point, 236 Muon, 353-354, 355, 581t-582, 594 orbital, 485
Mitochondrie, 443 Muscle ciliaire, 227-228 orbital, 484
Mode de vibration (et harmonique), 98 Musique, 133, voir aussi Instrument par niveau d’énergie, 495t
Modèle de musique principal, 484
atomique, 409 Myopie, 230-231f NOVA (système de confinement inertiel),
corpusculaire, 399 lunettes correctrices, 233-235 559p, 564f
Index 635
Noyau, 411, voir aussi Neutron, Nucléon, longueur d’onde détectable, 134 superposition, 59-62, 72, 261
Proton lunettes correctrices, 232 transmission, 57
charge, 493 normal, 227-229 transversale, 45-48, 55, 61, 128, 248, 339
composé, 557 pouvoir de résolution, 301 vitesse, 48-49, 51, 54-56, 73, 338
désintégration, 524, 540 punctum proximum (PP), 230, 231t Onde électromagnétique, 62, 126-133, 319,
nombre de noyaux à l’instant t, 541 punctum remotum (PR), 229, 231t 338, 383
fission nucléaire, 557 rayons lumineux (parcours), 226-227 absorption, 129
force nucléaire, 527 vergence, 230-231 antenne, 130
masse, 524 vision nette, 227 battements, 108
modèle de la goutte de liquide, 531, 557 Oméga, 581t caractéristiques, 128-129
modèle en couches, 531 Onde(s), 43, voir aussi Lumière émission, 129-130
neutron, 523 acoustique, 48, 90 équation d’onde, 72
nucléon, 523, 526, 527 caractéristiques, 45-47 et onde mécanique, 129
proton, 523 changement de milieu, 57 fonction d’onde, 47
radioactif, 461, 527 cohérence temporelle, 273 fréquences, 130, 133-137
radioactivité, 522 continue, 45, 52 front d’onde, 95
rayon, 526 de Broglie, 442-444, 450 intensité moyenne, 129
stable, 527, 529 de choc interférence, 253
structure, 522-526, 530-531 acoustique, 88p, 198 onde transversale, 128
taille, 526 supersonique, 106 photon, 442
vallée de stabilité, 529, 538-539 définition, 44 polarisation, 316
Nucléon, 523, 526, 527, 557, 579, 584 de matière, 44, 442 par diffusion, 321
charge, 586 de probabilité, 454 propagation, 44, 127-129, 138
énergie de liaison, 527-529f diffraction, 138, 139 réflexion, 131-132, 262
état lié, 527 diffusée, 321 transmission, 131-132
force nucléaire, 527 dispersion, 138 vitesse, 128
niveaux d’énergie (couches), 531 électromagnétique, voir Onde Onde mécanique, 44, 62, 103
spin, 531 électromagnétique changement de milieu, 131
Nuclide, 523-524, 538, 540 énergie, 46-47 définition, 45
demi-vie, 541 fonctions, 47, 71 équation d’onde, 72
durée de vie, 537 fréquence, 54, 152 et onde électromagnétique, 129
élément naturel, 524 impulsion, 45 polarisation, 315
énergie de liaison, 528 intensité, 109 propagation, 44-48, 129, 138
instable, 524 interface, 57 vitesse, 49, 54
radioactif, 524 interférence, 60, 138 Onde sonore, 46, 47, 49, 61, 68, 89, 198, voir
stable, 524, 529 linéaire, 62, 71, 91 aussi Effet Doppler, Front d’onde,
Numéro atomique, 491-492 longitudinale, 45-48, 91, 93, 248 Infrason, Son, Ultrason
Z, 493-495, 523 lumineuse, 6, voir aussi Lumière amplitude, 113
matière, 46-47 battements, 107-108
mécanique, voir Onde mécanique diffraction, 288
non linéaire, 62 équation d’onde, 112
O non mécanique, 72 figure d’interférence, 252
Objectif (microscope), 219, 472 non polarisée, 317 fréquences, 133
Objet, voir aussi Point objet périodique, 45, 52, 94 intensité, 113
charge, 384 périodicités, 53-54 moyenne, 110
étendu, 164, 165, 169 polarisation, 61, 138, 315 interférence, 248, 252
hauteur, 165 progressive, 50-52, 102 linéaire, 91
image (formation), 159 propagation, 44-46, 57, 73, 138, 152, 338 nature, 90-95
mince, 165, 166 puissance moyenne, 73 ondes de choc supersoniques, 106
réel, 160, 162-163t quantité de mouvement, 46 propagation dans l’air, 91, 338
taille apparente, 213 radio, 6, 130, 133, 135-136, 253, 258, 425 propagation dans un fluide, 91, 112
tridimensionnel, 356-357f réflexion, 57, 138, 139, 141-143, 145 puissance, 113
virtuel, 162-163t, 166 réfraction, 138, 139, 141-143, 146 réflexion, 95-97
Observateur, 346 secondaire, 139 sources cohérentes, 258
Ochsenfeld, Robert, 509 sinusoïdale progressive, 52-56, 248, 262 stationnaire résonante, 95-98
Octave, 133 interférence, 62-64 supraconductivité, 511
lumière visible, 134 périodicités, 53-54 vitesse dans un fluide, 112
rayonnement ultraviolet, 136 sinusoïdales, 457 Ondelette de Huygens, 139, 141, 290-292
Oculaire (microscope), 219 superposition, 450 Onnes, Heike K., 508
Œil, 226-232, 420-423 sismique, 44 Opale, 315p
accommodation, 227-232 sonore, voir Onde sonore Opsine, 420
défauts biologiques, 229-232 source(s), 44, 54 Optique, 125
distance image, 227 cohérentes, 258 électronique, 471
distance maximale de vision nette, 228 stationnaire(s), 65-66 géométrique, 143-149, 471
distance minimale de vision nette, 228 équation d’onde de Schrödinger, ondulatoire, 425
domaine de vision nette, 229-230, 234 452, 457 diffraction, 287
emmétrope, 230 résonante sur une corde, 66-70, 95 interférence, 247
636 Index
Orbitale Parole, 100-101 Période
antiliante, 491 Particle Beam Fusion Accelerator, 565p et longueur d’onde, 54
atomique, 487, 491 Particule(s) oscillation d’un système bloc-ressort, 9
liante, 491 α, 410, 461, 533-534, 536 pendule
moléculaire, 491 β, 533-534, 537 composé, 20
Orbite (électron), 412, 414 J/Ψ, 595 de torsion, 21
Ordinateur, 506 Ω−, 587-588 simple, 18
Ordre de la frange, 256 W, 596 Périodicité
Oreille, 101-102 X, 597-598 onde périodique, 53-54
émissions otoacoustiques, 108 Z 0, 596 vitesse de l’onde, 54
intensité sonore (perception), 111 champ de matière, 591 Perrin, Jean, 409
seuil d’audibilité, 110 charmée, 595 Perte de cohérence, 273
seuil de sensation douloureuse, 110 comportement ondulatoire, 442 Perturbations (théorie), 490, 494
Organisation européenne pour la recherche confinement (fusion), 560
Phase, voir aussi Déphasage, Différence
nucléaire (CERN), 575 densité (fusion), 560
de phase
Oscillateur, 393, voir aussi Oscillation déplacement, 51
initiale, 5
électronique, 69f de résonance, 580f-581, 588, 595
oscillation harmonique simple, 5
harmonique, 463-464 durée de vie, 580
effet tunnel, 461 Phaseur de Fresnel, 306
Oscillation, 3, 70p, voir aussi Pendule, Phone, 111
Système bloc-ressort élémentaires, voir Particules
élémentaires Phosphore, 502, 540, 551
amortie, 21-23
amplitude, 5, 7 enfermée dans une boîte, 456-458 Photoélectron, 396, 397-398
cycle, 5 fonction d’onde, 579, 591 énergie cinétique maximale, 398
dans les circuits électriques, 6 longueur d’onde, 442 Photoémission, 400
définition, 3 moment cinétique, 414 fréquence de seuil, 401
d’un système bloc-ressort, voir Système onde sonore dans un fluide, 91 Photographie, 54, 194, 261, 322, 385,
bloc-ressort position, 454 voir aussi Hologramme
équation différentielle, 6 vitesse, 338, 365, 383 enduit antireflet, 266-267
forcée, 24-26 Particules élémentaires, 44, 70, 575 Photon, 132, 400, 425, voir aussi Électron
fréquence angulaire, 5 classification, 581-584, 596 absorption, 413, 417
harmonique simple, 4-7 dilatation du temps, 353 altération, 407
mécanique, 3, 4 forces d’échange, 577-581 collision, 404
non mécanique, 3 interactions, 579-584 création, 576
onde stationnaire, 68 modèle standard, 576 désexcitation, 415
période, 5 spin, 583 dispositif photovoltaïque, 507
phase, 5 Pas (réseau de diffraction), 302 effet Compton, 403f-404, 469, 547
polarisation, 315 Paschen, Friedrich, 417 émission, 413, 492, 533, 547-548
par réflexion, 319 Patron spontanée, 415, 427
propagation de l’onde, 138f de diffraction, voir Figure de diffraction stimulée, 415, 427
régime stationnaire, 25 d’interférence, voir Figure d’interférence équilibre thermodynamique, 426
Oscilloscope à rayons cathodiques, 471 Pauli, Wolfgang, 489, 538 et boson de jauge, 596
Ouïe, 101-102 principe d’exclusion, 494-496, 500, 531, et fonction d’onde, 454
test d’audition, 108 576, 583, 589 excitation, 415
Oxyde métallique, 513 de la rétine, 420-423
Peau humaine, 388
niveau d’énergie de l’atome, 415, 418
Oxygène (dans le sang), 386 luminosité, 390
onde électromagnétique, 442
Oxyhémoglobine, 386 régulation thermique, 390
paire électron-positon, 577f
Ozone, 136-137 Pellicule
paire particule-antiparticule, 576
d’épaisseur variable, 268-269
photoémission, 400
perte de cohérence, 273
radiographie, 406
P Pellicule mince, 260 thermalisation, 419
Paire(s) couleur, 266 virtuel, 578-579
annihilation de, 555, 576-577f définition, 261 durée de vie, 579
création de, 576 différence de phase (calcul), 261-265
Photorécepteur, 420
de Cooper, 511-512, 583 réflexion, 262
Photosynthèse, 134
électron-positon, 577f Pendule, 18
particule-antiparticule, 576 Physicien médical, 556
Pendule composé, 19-20
quark-antiquark, 597 amplitude, 20 Physique médicale, 556
Pais, Abraham, 583 fréquence angulaire, 19 Physique nucléaire, 521
Paquet d’énergie, 578 période, 20 Physique quantique, 383, 441, 578
Paquet d’ondes, 450-452, 454 Pendule de torsion, 21p grandeurs quantifiées, 384
propriété spectrale, 465 fréquence angulaire, 21 quantification de l’énergie (Planck), 394
réduction, 468-470 période, 21 Pigment visuel, 420
vitesse, 450 Pendule simple, 18-19 Pinces optiques, 16
Paradoxe fréquence angulaire, 18 Pion, 579, 581t, 583
de la perche et de la grange, 366-367 période, 18 diffusion, 580
des jumeaux, 358-360 Pentaquark, 589 triplet d’isospin, 584
Index 637
Piston, 45 d’exclusion de Pauli, 494-496, 500, 531,
576, 583, 589
R
Pixel, 385 Rabi, Isidor I., 598
Plan d’incidence, 142 d’incertitude de Heisenberg, 464-468,
Radar, 108p
Planck, Max, 393, 395, 400, 403, 471 485, 578, 580
cohérent, 325
hypothèse quantique, 393 Pringsheim, Ernst, 388
Pave Paws, 309f
Plaque de Gabor, 323 Prisme, 153
Radian(s), 5, 300
de Newton, 155-157, 158
Plasma, 560 par mètre, 54
raies multicolores, 153
confinement, 563-564 par seconde, 5, 53
spectre, 384
luminescent, 370p Radiance spectrale, 385-386
Probabilité de présence, 454
Plastique, 192, 321p du corps noir, 388, 392
Projecteur, 472
Plis vocaux, voir Cordes vocales Radiation, 387
Prométhium, 524
Plomb, 509, 533-534, 549 Radicaux libres, 547
Protéine, 137, 150, 539-540
Plutonium, 558 Radioactivité, 521-522, 533-540
diffraction, 448f
Point de Curie, 592 artificielle, 552
émission radioactive, 547
Point image, 160-161 danger, 546-550
structure, 448
d’une interface, 163 décroissance, 540
Proton, 44, 412-413, 522-523, 538, 551,
lentille, 194 Radiographie, 406, 549
561, 581t
miroir plan, 165 Radio-isotope, 553
chaîne proton-proton, 559
miroir sphérique, 167 désintégration, 598 Radio-oncologie, 556
Point objet, 160, 230 diffusion de pions, 580 Radiopharmaceutique, 553f-555
d’une interface, 163 échange de pions, 579-580 métastable, 554
lentille, 194 énergie potentielle, 527f Radiotélescope, 135, 136f, 309-310f
miroir plan, 165 état d’isospin, 584 Radiothérapie, 406, 548, 552
miroir sphérique, 167 force attractive, 527 métabolique, 553
Point sur l’écran (et position angulaire), 255 interactions, 591 Radiotraceur, 539, 552
Poisson, Siméon Denis, 293-294 masse, 524-525 Radium, 522, 535, 542, 547, 557
Polarisation, 61, 138, 315-322, 339 Protonthérapie, 556 Radon, 535, 542, 548
antennes dipolaires, 316 Ptolémée, 143, 146 Raie, voir Spectre
directe, 504-506, 508 Puissance Raréfaction, 45, 91, 96
et biréfringence, 321-322 et intensité, 113-114 Rayleigh (lord), 299-300, 392, 403
inverse, 504-506 lentille, 197
par diffusion, 321 Rayon(s), 143
moyenne (onde), 73
par réflexion, 319 caractéristiques, 159t
Puits de potentiel de Bohr, 486
Polariseur(s), 317-318 force nucléaire attractive, 527 de courbure
croisés, 318f infini, 457, 460-461, 484 dioptre sphérique, 199
Polonium, 522 Pulsation, 5, 53 lentille, 205
Polycristal, 444f Punctum proximum (PP), 230, 231t miroir sphérique, 168
Polyméthylméthacrylate (PMMA), 237 Punctum remotum (PR), 229, 231t d’un noyau, 526
Polynôme d’Hermite, 464 Pupille, 227, 301 émergent (intersection), voir Point image
Pompage optique, 428 en fonction du numéro atomique, 496f
Pont de Tacoma Narrows, 24, 26-29 gamma (γ), 133, 137
Position angulaire image (formation), 161-163
des minima pour une fente simple, 295 Q incident (intersection), voir Point objet
lumineux (modèle), 143-144, 160
et point sur l’écran, 255 Quanta de champ, 579-580, 583
orbite de l’électron (modèle de Bohr), 414
Positon, 533, 537, 554, 576-577f réels, 580
paraxiaux, 169, 194, 226
Potassium, 491, 548 Quantification principaux
Potentiel d’arrêt, 397f-398 de l’énergie, 393-394 lentille mince, 207
Pouvoir de résolution spatiale, 485, 497 miroir sphérique, 170
réseau, 312-313 Quantité de mouvement réfléchi, 261f, 319-320
système optique, 299 conservation, 369, 555 réfracté, 319-320
Presbytie, 231-232 et masse relativiste, 368-369, 372 solaire, 321
lunettes correctrices, 233 photon, 404 γ, 533-534
Pression, 96, 97 Quantum, 400 Rayonnement
atmosphérique, 91 de champ, 579 de freinage, 137, 492
d’un fluide, 91, 112 de flux, 510 du corps noir, 392-395, 419
Principe grandeurs quantifiées, 384 d’un corps dense, 384
de combinaison (spectre), 408 Quark, 576, 588-589, 594-597 infrarouge, voir Infrarouge
de complémentarité de Bohr, 471 confinement, 588 ionisant, 547-548
de correspondance de Bohr, 425-426 couleur, 589, 596 atténuation, 549-550
de Huygens, 137-143 et lepton, 595 dose, 548-549
et diffraction, 290-292, 294, 310 interaction, 596 laser, 429
de la constance de la vitesse spin, 589 micro-onde, voir Micro-ondes
de la lumière, 343 Quartz, 192 onde diffusée, 321
de la relativité, 343 Quatrième dimension, 362 solaire, 134, 548
638 Index
thermique, 387, 429 masse-énergie E = mc 2 , 524, 528, voir Schrieffer, John R., 511
ultraviolet, voir Ultraviolet aussi Équivalence masse-énergie Schrödinger, Erwin, 394, 452-453, 471
Rayons X, 137, 313-315, 326, 425, 491, 521, 556 Relativité Scintigraphie, 553-554, 556
danger, 548 addition relativiste des vitesses, 365 Scintillation, 554
diffraction, 448 de la simultanéité, 347-349 Sclérose en plaques (dépistage), 7
effet Compton, 403 et électromagnétisme, 372-374
Seaborg, Glenn, 553
expérience de Davisson et Germer, 445 et mécanique quantique, 576
Seidlin, Samuel, 553
imagerie, 406 générale (théorie), 343, 591
restreinte (théorie), 343-345, 370, 585 Semi-conducteur, 501f-503
spectre d’émission, 492
méthodes de mesure, 345-347 de type n, 502
Réacteur
théorie, 337, 339 de type p, 503
à eau pressurisée, 562f
Relevé géophysique, 135, 145 dispositifs, 503-508
à fission, 560-563
extrinsèque, 502
à fusion, 511, 560p, 563-565p Représentation de Fresnel, 306-308
intrinsèque, 502
expérimental tokamak Répulsion électrique (et force nucléaire), 527
supraconducteur, 509
(Princeton), 563f Réseau
Série(s)
sécurité, 564 de diffraction, 302-304, 308
de Balmer, 408f, 418t
nucléaire, 558p, 560-565p pouvoir de résolution, 312
de Brackett, 418t
système de sécurité, 562 spectre, 305p, 384
de Fourier, 115-116
Réaction téléphonique, 151
de Humphreys, 418t
chimique, 491 Résonance, 24-26, 66-70
de Lyman, 418t
en chaîne, 558, 561 électrons, 131, 459
de Paschen, 418t
Réaction nucléaire, 550-552 nucléaire, 531
de Pfund, 418t
endothermique, 551 Résonance magnétique nucléaire (RMN),
limite, 418
énergie de réaction, 551 531-532
Serpent, 135
équation, 550-551 Respirateur artificiel, 25
Seuil
exothermique, 551 Ressort
d’audibilité, 110
Récepteur cellulaire, 319 constante de rappel, 54, 93-94
de sensation douloureuse, 110
Recombinaison (processus), 503 propagation de l’onde, 46
Sievert, 549
Référentiel, 341, 346f Rétinal, 420-421
Sigma, 581t
d’inertie, 341, 343 Rétine, 226-227
excitation, 420-423 Silicium, 502, 507
propre, 346
photorécepteur, 420 Simultanéité (relativité), 347-349
Réflecteur, 145
Rhodopsine, 420-422 SLAC (Stanford Linear Accelerator Center),
Réflexion, 57, 274 588
Ribosome, 448
changement de phase, 264 chambre de dérivation, 589p
des ondes, 138, 139, 141-143 Richter, Burton, 595
Risque biologique (rayonnement ionisant), Smith, James H., 353
diffuse, 144
548 Smith, Robert, 169
dure, 57-58, 95, 131, 262, 270
Ritter, Johann W., 136 Snell van Royen, Willebrord, 146
en optique géométrique, 144-149
image (formation), 159-165 Ritz, Walther, 408 Soddy, Frederick, 534, 550, 552
interférence, 261 Rohrer, Heinrich, 462f, 475 Sodium, 489
modèle du rayon lumineux, 143-144 Römer, Ole, 176-177 bandes d’énergie, 500f
molle, 57-58, 96, 131, 262, 270 Röntgen, Wilhelm C., 137, 313-314, 521 Soleil, 134, 304, 320, 321, 336p, 337, 548
onde électromagnétique, 131-132 Rossi, Bruno B., 353 énergie, 559
onde sonore, 95-97, 98 Royds, Thomas, 533 Solénoïde (champ magnétique), 126
polarisation, 319-320 Solide (théorie des bandes d’énergie), 499-503
Rubbia, Carlo, 596
spéculaire, 144, 145 Sommerfeld, Arnold, 441
Rubidium, 407
totale interne, 149-152 Son, 44, 89, voir aussi Onde sonore
frustrée, 461 Rubis, 428
audible, 90
Ruska, Ernst, 471, 472
Réfraction, 274, voir aussi Indice diffraction, 288
de réfraction Rutherford, Ernest, 410-411, 522, 526,
fréquence, 90, 103
dans l’œil, 226 533-534, 536, 540, 550, 575
hauteur, 103, voir aussi Effet Doppler
des ondes, 138, 139, 141-143 modèle atomique, 411f
inaudible, voir Infrason
en optique géométrique, 144-149 Rydberg, Johannes R., 408
intensité, 109-111
et diffraction, 288 modèle microscopique, 91-92
image (formation), 159-165 vitesse dans l’air, 93-94
lentille optique, 192 Sonar, 90
longueur d’onde (changement), 262 S Source cohérente, 257, voir aussi Cohérence
modèle du rayon lumineux, 143-144 Salam, Abdus, 591-592, 594 Sous-couche, 485t, 494
Réfractomètre, 150 Sang Spectre
Reid, Alexander, 447 effet Compton, 406 continu, 303, 384-385f, 387, 492
Reines, Frederick, 538 saturation en oxygène, 386 d’absorption, 384-385f
Relation Satellite, 135, 137, 145, 146f, 507 d’émission, 384-385f
de Gell-Mann–Nishijima, 584, 588 Saturomètre, 386 modèle de Bohr, 416, 418t
d’incertitude de Heisenberg pour Savitch, Paul, 557 rayons X, 492
l’énergie et le temps, 467 Schawlow, Arthur L., 428 de réseau, 305p, 384
Index 639
discret/de raies, 303-304f, 384-385f, équation du mouvement (convention de Pythagore, 255, 351
407-409p d’écriture), 11 symétrie (Noether), 585
effet Zeeman, 485, 497 fréquence angulaire de l’oscillation, 9 Théorie
processus d’émission, 418 oscillateur harmonique, 463 de jauge, 589-591, 597
spin, 489 oscillation, 511 de la couleur, 596
du rayonnement thermique, 387 forcée, 24 de la relativité restreinte, 343
électromagnétique, 126, 133-137 harmonique simple, 4 des bandes d’énergie (solides), 499-503
régions, 134f, 425 période de l’oscillation, 9 des groupes, 586
harmonique, 115 vitesse, 6 des perturbations, 490, 494
radiance spectrale, 385 Système optique (pouvoir de résolution), 299 électromagnétique, voir Modèle
solaire, 304 électromagnétique
sonore, 116f, 133 quantique, 383, 412, voir aussi Modèle
Spectromètre, 385f, 387 de Bohr
de masse, 540 T des champs, 578, 591
Spectroscope à prisme, 153 Tableau Thermalisation, 419
de Snellen, 301f Thermodynamique, 392
Spectroscopie, 384-386, 418
périodique, 491 Thomson, George P., 447
infrarouge, 14
loi de Moseley, 493-494 Thomson, Joseph J., 396, 409, 575
RMN, 531-532
principe d’exclusion de Pauli, 494-496
Spin, 489, 531 Thorium, 407, 522, 534, 540
Tache de Poisson, 294f
moment cinétique, 489, 498 Three Mile Island, 562
Tait, Peter G., 49 Tige piézoélectrique, 475
moment magnétique, 498
particules élémentaires, 583 Tau, 581t Ting, Samuel, 595
quarks, 589 Taux de désintégration, 542 Tokamak, 563f
Squid, 513f à l’instant t, 542
Tomodensitomètre, 406f
Taylor, Geoffrey, 424
Stefan, Josef, 389 Tomodensitométrie, 406, 548
Tchernobyl, 562
Stern, Otto, 497 Tomographie
Technétium, 524 d’émission monophotonique
Strassmann, Fritz, 556
Téléobjectif, 194 (TEMP), 554-555
Strutt, John W. (lord Rayleigh), 392,
Téléphone cellulaire, 130, 135 par émission de positons (TEP), 554-556
voir aussi Rayleigh (lord)
Télescope, 153, 214, 221-226, 299-301 Top (quark), 595-596
SU(2), 586, 592, 595, 597
à miroirs, 190p, 191, 223 Tore, 563
SU(3), 586, 588, 596, 597
à miroirs multiples, 225 Townes, Charles H., 427-428
Sulfate d’uranyle de potassium, 521 correction des aberrations, 224-225 Tracé des rayons principaux
Supermultiplet, 586 du mont Hopkins, 225 lentille mince, 207-208
Superposition d’ondes, 59-62 du mont Mauna Kea, 226 miroir sphérique, 169-171
et équation d’onde linéaire, 72 du mont Palomar, 223, 224f, 225
Train d’ondes, 272-273
Superposition linéaire (principe), 59, 91 du mont Wilson, 225
Transformation
Supraconductivité, 508-513, 592 géant, 225
de Galilée, 51, 342-344, 362, 368
à haute fréquence, 511 spatial Hubble, 171p, 301
de Lorentz, 345, 350, 361-362, 368,
à haute température, 513 spatial James Webb, 226p
585, 590
champ magnétique critique, 510 Yerkes, 225
formulation, 364-365
de type I, 510 Température
Transistor, 502p, 505
de type II, 510 corps noir, 388
amplificateur, 506
effet Meissner-Ochsenfeld, 509 d’ignition, 563
à jonction, 505-506
théorie BCS, 511-512 émission de lumière, 387
Translation, 585
Supracourant, 512 fusion, 560
peau humaine, 390 Transmission, 57
Symétrie onde électromagnétique, 131-132
supraconducteur, 508, 513
cachée, 592-593 Travail d’extraction, 396-397
vitesse du son dans l’air, 93-94
de jauge U(1), 592 Tremblement de terre, 44
fonction mathématique, 585 Temps, 337, 344
dilatation, 349-354, 358 Triplet d’isospin, 584, 586
géométrique, 585
propre, 350 Tritium, 560, 564
globale, 590
interactions, 584-586 relation d’incertitude de Heisenberg, 467 Troisième loi de Newton, 58
locale, voir Invariance locale relativité de la simultanéité, 348-349 Trou (électron), 502, 507, 576
rotation du vecteur isospin, 586 Terme de perturbation (électron), 490 Tube
rupture, 592 Terre à décharge, 273, 314, 418-420, 429, 521
SU(2), 592 noyau, 44 au néon, 134, 382p, 383
théorie des groupes, 586 orbite autour du Soleil, 338-339, 340 Tumeur, 90
théorie électromagnétique, 590 Terres rares, 496 détection, 135
théorie unifiée, 598 Test d’audition, 108 Tungstène, 472, 475
Système Thallium, 554 Tuyau
sous-amorti, 22 Théodoric de Fribourg, 158 fermé, 96-97
sur-amorti, 22 Théorème ondes sonores stationnaires
Système bloc-ressort, 8-11 d’Ampère, 126 résonantes, 95-98
accélération, 6 d’Ampère-Maxwell, 127, 128-129 ouvert, 96, 98
énergie mécanique, 15 de Fourier, 115 Tympan, 101
640 Index
U Verres correcteurs, 205 Watts par mètre carré, 109, 389
échelle des décibels, 110
Uhlenbeck, George, 489 Verrouillage de phase, 7
Vibration, 325 Watts par mètre carré par mètre, 386
Ultrason, 44, 90p
applications médicales, 90 oreille, 101-102 Webb, James, 226
Ultraviolet, 136-137, 391-393, 418, 548 Vide Weinberg, Steven, 591-592, 594, 596
propagation, 129 Weizsäcker, Carl von, 531
Unité de masse atomique, 524
vitesse de la lumière, 128, 176-178 Wien, Wilhelm, 389
Université de Chicago, 558
Villard, Paul U., 137, 533
Upatnieks, Juris, 324-325
Vision, voir Œil
Uranium, 521-522, 524, 525, 528, 558
Vitamine D, 136
demi-vie, 524
Vitellion, 157 X
fission nucléaire, 556-557, 560-561 Xi, 581t
Urbain, George, 494 Vitesse
addition relativiste, 365-366
Urine (indice de réfraction), 150
angulaire, 5, 18
de phase, 51, 450
limite, 369
Y
Yang, Chen Ning, 591
lumière, 128, 322, 343
V son dans l’air, 93-94 Young, Thomas, 159, 270, 275, 287-289, 315,
Vague, 44 système bloc-ressort, 6, 11f 395, voir aussi Expérience des fentes
Vallée de stabilité, 529, 538-539 de Young
Vitesse de l’onde, 48-49, 51, 54-56, 141, 338
Van Leeuwenhoek, A., 218, 219 dans un fluide, 112 Yttrium, 513
Vecteur de Broglie, 450 Yukawa, Hideki, 527, 531
de Fresnel, 306-307f, 309 électromagnétique, 128
isospin (rotation), 586 sonore, 112, 338
moment cinétique (électron), 485
Ventre
Vortex, 510
Z
Vue, 134, voir aussi Œil
Zircaloy, 561
de déplacement, 98
Zircon, 128t
de pression, 97
onde stationnaire, 65 Zweig, George, 588
Vergence (lentille), 197 W
Verre, 192 Walton, Ernest, 551
dispersion de la lumière, 152 Ward, John C., 591
indice de réfraction, 128t Watson, James, 448
Index 641
Facteurs de conversion
Longueur Temps
1 po = 2,54 cm (exactement) 1 jour = 24 h = 1,44 × 103 min = 8,64 × 10 4 s
1 m = 39,37 po = 3,281 pi 1 a = 365,24 jours = 3,156 × 10 7 s
1 mille (mi) = 5280 pi = 1,609 km
1 km = 0,6215 mille Force
1 fermi (fm) = 1 × 10−15 m 1 N = 105 dynes = 0,2248 lb
1 ångström (Å) = 1 × 10−10 m 1 lb = 4,448 N
1 mille marin = 6076 pi = 1,151 mille Le poids de 1 kg correspond à 2,205 lb.
1 unité astronomique (UA) = 1,4960 × 1011 m
Énergie
1 année-lumière = 9,4607 × 1015 m
1 J = 10 7 ergs = 0,7376 pi·lb
Aire 1 eV = 1,602 × 10−19 J
1 m 2 = 10 4 cm 2 = 10,76 pi 2 1 cal = 4,186 J ; 1 Cal = 4186 J (1 Cal = 1 kcal)
1 pi 2 = 0,0929 m 2 1 kWh = 3,600 × 10 6 J = 3412 Btu
1 po2 = 6,452 cm 2 1 Btu = 252,0 cal = 1055 J
1 mille2 = 640 acres 1 u est équivalent à 931,5 MeV
1 hectare (ha) = 10 4 m 2 = 2,471 acres
Puissance
1 acre (ac) = 43 560 pi 2
1 hp = 550 pi·lb/s = 745,7 W
Volume 1 cheval-vapeur métrique (ch) = 736 W
1 m 3 = 10 6 cm 3 = 6,102 × 10 4 po3 1 W = 1 J/s = 0,7376 pi·lb/s
1 pi3 = 1728 po3 = 2,832 × 10−2 m3 1 Btu/h = 0,2931 W
1 L = 103 cm 3 = 0,0353 pi3
= 1,0576 pinte (É.-U.) Pression
1 pi3 = 28,32 L = 7,481 gallons É.-U. = 2,832 × 10−2 m 3 1 Pa = 1 N/m 2 = 1,450 × 10−4 lb/po2
1 gallon (gal) É.-U. = 3,786 L = 231 po3 1 atm = 760 mm Hg = 1,013 × 105 N/m 2 = 14,70 lb/po2
1 gallon (gal) impérial = 1,201 gallon É.-U. = 277,42 po3 1 bar = 105 Pa = 0,9870 atm
1 torr = 1 mm Hg = 133,3 Pa
Masse
1 unité de masse atomique (u) = 1,6605 × 10−27 kg
1 tonne (t) = 103 kg
1 slug = 14,59 kg
1 tonne É.-U. = 907,2 kg
L’alphabet grec
Alpha Α α Iota Ι ι Rhô Ρ ρ
Delta D δ Mu Μ μ Upsilon Υ υ
Epsilon Ε ε Nu Ν ν Phi Φ ϕ ou φ
Zêta Ζ ζ Xi Ξ ξ Khi Χ χ
Thêta Θ θ Pi Π π Oméga Ω ω
Formules mathématiques*
Géométrie
Triangle de base b
1
et de hauteur h Aire = 2 bh
Cercle de rayon r Circonférence = 2π r Aire = π r 2
4
Sphère de rayon r Aire de la surface = 4π r 2 Volume = 3 π r 3
Cylindre de rayon r Aire de la surface
et de hauteur h courbe = 2π rh Volume = π r 2 h
Algèbre
−b ± b2 − 4 ac
Si ax 2 + bx + c = 0, alors x =
2a
Si x = ay, alors y = logax ; log(AB) = log A + log B
Produits vectoriels
Produit scalaire : A ⋅ B = AB cos θ
= Ax Bx + Ay By + Az Bz
Produit vectoriel :
A × B = ( Ax i + Ay j + Az k ) × ( Bx i + By j + Bz k )
= ( Ay Bz − Az By) i + ( Az Bx − Ax Bz) j + ( Ax By − Ay Bx )k
Trigonométrie
sin(90° − θ) = cosθ ; cos(90° − θ) = sinθ
sin(−θ) = −sinθ ; cos(−θ) = cosθ
sin 2θ + cos2θ = 1; sin2θ = 2sinθ cosθ
sin(A ± B) = sin A cos B ± cos A sin B
cos(A ± B) = cos A cos B sin A sin B