Vous êtes sur la page 1sur 2

Qu’est-ce qu’un art populaire : Intérêt dès le XVIIIe s.

Les beaux-arts sont produits par et pour les élites lettrées. Le terme
populaire c’est aussi en fonction des usages, pratiques et croyances. Ce sont les objets de la vie quotidienne.

Trois sources de production dans les arts populaires :


-la fabrication domestique : matériaux simples
-la fabrication artisanale : élaboration d’outils, techniques, matériaux complexes
-la fabrication semi-industrielle : usines.

Les artistes naïfs : autodidacte à l’origine, pas règles de réalisme, couleur, dessin, style enfantin.
Première expo naïve : 1937. « Les maîtres populaires de la réalité ».
Les artistes pop : formés dans des ateliers traditionnels.

Le destinataire : le peuple. Pour le collectif ou les individus.


Les auteurs : gens simples ou lettrés, bcp de peintres anonymes.
Les tableaux peuvent avoir des dédicaces, des blasons ou autres info (surtout dans l’art religieux)
Peinture / Textiles / Orfevrerie / ébénisterie / Arts du feu / métaux / outils…
Avant XXe s. C’est surtout des peintures religieuses.

HISTOIRE DE LA PEINTURE POPULAIRE RELIGIEUSE :


Le MA : les plus anciennes datent du XIIe. Surtout peinture sur bois, boites, chasses, retables.
Les grands retables : assemblages de planches scènes ou persos saints avec les reliques.
Bcp de corps de métier : menuisier, ébéniste, peintres, doreurs. Très chers.
1iere crise : Guerres de religions : XVIe – 8 guerres de religion qui opposèrent les réformés protestants (Martin Luther et
Jean Calvin) et cathos. 1540 – 1598. L’iconoclasme a donc bcp détruit.
2e crise : le concile de Trente : Contre-réforme avec le concile (1545-1565). Bcp de destructions.
Epoque moderne : renouveau : Le peinture doit enseigner, émouvoir, convaincre. L’art est défenseur.
Grande production, prospérité économique au XVIIe. Au XVII, retable qu’avec des tableaux.
Au XVIIIe : passage de la peinture sur bois à la peinture sur toile : bcp moins cher.
La peinture sur cuivre : apparait en Italie mi-XVIe. Petits formats au XVIIe.
3e crise : la Révolution française : de 1792 à 1795, iconoclasme révolutionnaire.
Le développement de la peinture au XIXe s. : Retour des peintures avec le concordat de 1801, la restauration, Charles X.
Monarchie de juillet et second Empire.
Le rôle important des fabriques de paroisse : « fabriques d’églises » pour administrer les biens des communautés au XVIe.
En 1830, François Guizot crée les Monuments historiques. Inspecteur : Ludovic Vitet et Prosper Mérimée.
4e crise : démontage des retables médiévaux au XIXe. Marchants et collectionneurs qui démontent les retables.
Au XIXe : Chemin de croix et ex-voto. Suscepto, propitiatoire, gratulatoire, surérogatoire. Bcp en 1830 et 1875.
1905 : arrêt des subventions de l’Etat
XXe : déclin de la peinture populaire religieuse : dès 1970, déclin des fidèles donc des productions.
1962 – 1965 : Vatican II : transformations liturgiques et iconoclasme : réaménagements institutionnels.
Bilan entre le XIIe et le XXe : Gros développement aux XVIIe et XVIIIe puis XIX et déclin au XXe.

HISTOIRE DE LA PEINTURE PROFANE


Le moyen-Age : ateliers de peintres populaires pour les châteaux, riches demeures de nobles… Ateliers polyvalents,
anonymes. Peintures sur les merrains et les closoirs. Blasons, animaux mythiques, combats, parades, scènes triviales. Objets
civils aussi.
Epoque moderne : Moins de plafonds au XVIe. Peinture de chevalet abordable.
XIXe : bcp d’œuvres d’art populaire civil. Petits tableautins. Bcp de portraits de donateurs.
XXe : peinture pop industrielle ? Paysages stéréotypés. Vendus aux portes à porte. Puis copies produites industriellement, à
l’acrylique.

LES PEINTRES POPULAIRES :


Les peintres artisans : intervenaient dans les églises ou lieux communaux. Ateliers fixés en région. Ateliers avec plusieurs
spécialités (bois, peinture, dorure) peinture de chevalet et murale. Compagnonnage. Se disaient artistes au XIXe. Le maitre
pouvait signer l’œuvre. Familiaux ou pas. « Barbouilleurs d’églises » sous l’Ancien Régime. JB Smets, élève de Jacob Smets.
XVIIIe. Occitanie : surtout des catalans, flamands ou italiens (Jacques Bosia, frères Francesco, Giovanni Anotonio Pedoya,
Josué Polini, Joseph Piazza, jean Chavauty.)
Les peintres prêtres : commandes ou travaux dans leurs églises. Dès le XVIIe. Anonymes. François Saissac, JB Moitrié, Jean-
Pierre Ravary.
Les peintres amateurs : œuvres sacrés ou profanes.
Les peintres industriels (entreprise spécialisée, répétitif) et semi-industriels (production répétitive, travaille seul)

LES SOURCES DE LA PEINTURE POPULAIRE :


Les copies de tableaux : rare. Jacques Bosia. Bcp au XXe – XXIe car photographie.
Tableaux inspirés de gravures : très nombreux. Tableaux d’invention : svt des sujets d’histoire.
LES SUPPORTS DE LA PEINTURE POPULAIRE :

Contraintes économiques fortes.


Le bois : le support le plus ancien, planches taillées puis séchage en extérieur. Traces sur les plafonds du XIIIe.
Découpe à l’herminette et reprise à la plane. Débit sur quartier ou faux-quartier. XIII : scies hydrauliques,
généralise au XVe. Avec les grands panneaux, planches collées à joints vifs et fixés ac des traverses. A l’époque
moderne, ca devient rare (trop cher et complexe) pour la peinture sur toile au XVIe. Aux XVIIe et XVIIIe, petits
panneaux religieux. XXe : contre-plaqué et isorel.

La toile : Avec la contre-réforme, au XVIe. Surtout au XVIIe. Leger, grand, transportable, économique. Lin,
chanvre ou jute. Au XIX, coton. Coutures à surjet rabattu ou surjet roulé. Toile sur châssis (bois de réemploi)
fixés avec des écharpes. Chassis à clés qu’au XIXe. XVII, châssis baroques ; formes variées. Toiles fixées avec
semences. En fer forgé. Les peintres cherchaient l’économie mais aussi la pérennité. 1757 : châssis réglable à
clés. Mi XIXe, bcp de toiles-châssis. Trumeaux fin XVIIIe et XIXe. Bannières de processions peintes (XVIIIe – XIXe).

Le carton : Support bcp employé, XVIIIe et XIXe, économique mais mauvaise conservation. Que œuvres
profanes.

Carton-toilé : Support courant et populaire. Petits formats et esquisses aux XIXe et XXe. Toile de lin collée.

Cuivre : Apparait au XVIe s. en Italie. Petites œuvres entre les XVIIe et XVIIIe. Rare au XIXe et XXe s. rigide mais
fragile. Petites œuvres de piété seulement.

Le cuir : utilisé pour des antepandiums (devants d’autels) entre les XVII et XVIIIe. Cuir support souple. Motifs
figuratifs, décoratifs… Sensible à l’humidité, sécheresse et chocs.

Le verre : depuis l’antiquité. Possible qu’avec la production de verre industriel début XIXe siècle. Fixés sous
verre. Alsace. Ex voto, souvenir de pélé pour clientèle paysanne.
Supports rares et originaux : XIX et XX : objets et récup dans la nature donc gratuits ; planches, fragments de
meubles, ticket métro… Au XIXe, bcp de réemploi de meubles.

LES TECHNIQUES PICTURALES DES PEINTRES POPULAIRES


Encollages et préparations : Au MA, Occitanie, gypse et colle animale. Parfois absence par temps et économie.
Les objets et plafonds avaient souvent une première couche de minium comme prépa.
Epoque moderne : prépa blanches pour les peintures sur bois mais couleurs et huiles
dès mi XVIe. Souvent Ocre rouge dès le XVIIe. Prépa brunes ou jaunes. Doubles prépa rouges et grises surtout
au XVIIIe.
Le XIXe s. : prépa blanche. Blanc de plomb et de craie à l’huile.
Le XXe s : prépa blanches à la céruse puis prépa blanche à l’acrylique en 1970.
Les techniques picturales : Au MA, les peintures sont à détrempes (à la colle).
L’époque moderne : XVIe, peinture à l’huile. Unique technique jusqu’au XXe.
Amélioration des siccatifs début XV et essences distillés. Huile de lin et de noix. Rendu transparent, dégradés…
mais chère, lent, support souple. La peinture à la gouache au XVIIIe mais essor au XXe : gomme arabique,
charge et pigments. Mat et sans transparente.
L’époque contemporaine : années 1960, peinture à l’acrylique : détrempe à séchage
rapide.
Les pigments : Le MA, bleus d’azurite et lapis lazuli remplacé par le bleu pastel avec un pigment blanc.
Superposition minium orange et sous-couche rouge vermillon par économie.
Le XVIIe, palette colorée composée de terres, blanc de plomb et noir végétal. Rouges : vermillon,
ocre rouge et laques. Jaunes, ocre jaune, orpiment ou jaune d’étain et de plomb. Bleu avec cendres bleues,
smalt, pastel. Vert avec vert-de-gris ou résinate de cuivre.
Le XVIIIe, le bleu de Prusse, découvert en 1704, se répand.
Le XIXe, bcp de pigments de synthèse, chute des coûts des matériaux avec industrialisation.
Peinture en tube en 1841.
Le XXe, nouveaux pigments comme blanc de titane (remplace blanc de plomb), rouge de
cadmium, vert de phtalocyanine.

Vous aimerez peut-être aussi