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Saveur du dimanche
Se préparer à la messe du dimanche 15 décembre 2015
3e dimanche de l’Avent

Livre d’Isaïe 35, 1-6a.10 : « On verra la gloire du Seigneur, la grandeur de notre Dieu. »
Lettre de saint Jacques 5, 7-10 : « Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du
Seigneur est proche. »
Évangile de saint Matthieu 11, 2-11 : « Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que
Jean-Baptiste. »

Les contemporains de Jean Baptiste

Photo Feu et Lumière – Catherine Deher
ont chanté les psaumes qui décrivent les
temps nouveaux. Mais ils ont sélectionné dans
ces textes l’image du Messie qui cadrait avec
leur mentalité propre. Pour Jean-Baptiste, le
Messie est celui qui va faire le grand
nettoyage. Mettre de l’ordre. Faire le tri entre
les bons et les mauvais. Chasser les Romains,
restaurer l’indépendance et la prospérité
économique. Or, Jésus, inaugurant sa mission,
fait tout le contraire. Donc une tout autre
image du Messie. Les chefs religieux d’Israël
auront vite fait de régler la question : puisque
ce Jésus ne correspond pas du tout à l’idée du
Messie qu’on se fait, il faut le faire mourir.
Quant à Jean-Baptiste, lui, il
s’interroge. D’autant plus qu’il est en prison
et qu’il n’a que des bribes d’information. Il
s’adresse alors au principal intéressé, à Jésus :
« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous
en attendre un autre ? »
Nous sommes, nous aussi, comme
Jean-Baptiste et ses contemporains : « Tout,
tout de suite. J’ai mon idée sur le Christ, le
salut, la religion, l’Église. » Et Jésus nous
répond, comme à Jean-Baptiste : « Dis donc,
Jean, on dirait que tu n’as lu qu’une moitié
des Écritures, celle qui te plaisait. Rappelle-
toi, quand Isaïe dit : « Les aveugles voient, les
boiteux marchent, les sourds entendent... »
Ah, voilà une autre image du Messie.
Mais celle-là, elle est dérangeante. Parce que
tous ces gens-là, ce sont ceux que tu cherches
à mettre un peu de côté, en marge de la bonne
société : aveugles, boiteux, lépreux... […]
Jésus nous dit : les pécheurs, les étrangers, les
exploités, ceux qui ont faim, les pauvres, c’est
par eux et pour eux que j’ai inauguré et que je
construis aujourd’hui le Royaume de Dieu.
C’est bien beau de se lamenter sur l’athéisme
contemporain ou sur la dérision avec laquelle
les médias traitent certains sujets religieux. Ce
qui importe, c’est que nous soyons proches de
tous ces petits, de tous ces pauvres à qui le
Christ s’adresse en priorité.
Nous sommes le Corps du Christ. […]
On ne pourra pas voir le Christ à l’œuvre si
les chrétiens n’y sont pas. Jésus nous invite,
aujourd’hui, à une conversion. Le Seigneur
vient dans notre monde dans la mesure où les
chrétiens font régner la paix, la justice, la
réconciliation, la solidarité, l’amour fraternel.
Dans la mesure où ils cherchent la
« communion » avec tous leurs frères. À
commencer par les plus petits. Nous ne
sommes plus dans l’ordre de la morale que
prêchait Jean-Baptiste, mais dans l’ordre de la
gratuité, de l’amour et du pardon donnés
d’avance, avant nos efforts et nos
conversions ; c’est le règne de la « grâce »,
tout est don, donné par Christ.
Extraits d’une homélie écrite par Vincent
Chopart, prêtre à Drancy et administrateur
du site internet www.vazy-jetecrois.com