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COMPAORE, Herman

2023

Cours
DROIT RÉGIONAL ET INTERNATIONAL RELATIF AUX DROITS DE
L’ENFANT ET LA MISE EN ŒUVRE

Professeur
Marc Yao AGBETSE

Sujet 1
Quel est le noyau conventionnel international des droits de l’enfant?

09 août 2023

Langue maternelle : FRANÇAIS

0
Grille d’évaluation
Devoir
Attention :
Tableau réservé à l’appréciation du correcteur ou de la correctrice. A remplir par une X.
Ce tableau est suivi d’un espace de commentaires à l’attention de l’étudiant/e.

Critères Excellent Satisfaisant En cours Non-


d’acquisition satisfaisant
Aspect formel et style
- Syntaxe et orthographe.
- Mise en page.
- Clarté de la rédaction et
relecture.
- Notes de bas de page et
citations.
- Bibliographie.
Structure du devoir
- Respect de la
méthodologie.
- Organisation de
l’argumentation

Maîtrise de la matière
- Problématisation.
- Bonne compréhension du
cours.

Approche Critique
- Recherche documentaire.
- Élaboration de la réflexion,
positionnement.
- Pertinence des arguments.

1
Commentaires à l’attention de l’étudiant.e

Note finale

Nombre de points (1 à 20)


Qualification LMD (de A à F)

Barème de qualification LMD :


A : 16-20 points
B : 14-15 points
C : 12-13 points
D : 11 points
E : 10 points
F < 10 points (La qualification F "insuffisant" est attribuée si l'étudiant-e ne remplit pas les conditions
préalables ou si le nombre de points est en dessous de 10).

Introduction générale
2
Grandir relève d’un combat pour beaucoup d’enfants. A cause de leur condition de vie,
chaque jour dans le monde, des enfants meurent. En Afrique surtout, des milliers d’enfants
vivent en milieu de guerre et doivent parfois quitter seuls leur pays pour espérer survivre.
L’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, ne peut que s’inquiéter. En effet, la
situation des enfants reste préoccupante et, l’humanité doit agir urgemment en faisant primer
l’intérêt des ceux-ci, parce que vulnérables et dépendants.
Selon le site HUMANIUM1, On estime qu’il y a 2,2 milliards d’enfants dans le monde,
et près de 2 milliards vivent dans les pays en développement.

Mais un enfant, qu’est-ce à dire ? Être un enfant c’est avoir des besoins spécifiques.
Cela demande que l’on reconnaisse à l’enfant des droits particuliers. Pour garantir et préserver
ces droits pour chaque enfant, beaucoup de textes internationaux sur les droits de l’enfant sont
nés depuis le XIXe siècle. Cependant, y-a-t-il un noyau conventionnel international des droits
de l’enfant, qui soit juridiquement contraignant pour tous les pays, en faveur de chaque enfant
dans le monde ? Est-ce la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) ou la
Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE), adoptée en 1989 par l’Assemblée générale
des Nations Unies ? Que contient-elle cette Convention Internationale ? Qu’a-t-elle apporté
comme développement aux droits de l’enfant ? Comment est-elle apparue ? Comment est-elle
mise en application dans le monde ?
Tout en donnant d’abord un aperçu historique (fondements historiques des droits de
l’enfant), du sujet abordé qui est de dire quel est le noyau conventionnel international des
droits de l’enfant, nous examinerons ensuite plus en détail certains aspects clés de la
Convention internationale des droits de l’enfant. Nous analyserons son contenu et ses
implications. A la suite de quoi, nous étayerons notre thèse selon laquelle la Convention
relative aux droits de l’enfant (CDE) est le noyau conventionnel international pour assurer la
protection intégrale des enfants ainsi que leur développement intégral partout dans le monde.

I. Fondements historiques des droits de l’enfant


Les droits de l’enfant ont aussi une histoire, marquée de grands traités et textes très
importants. Parmi les nombreux traités sur les droits de l’enfant, le principal reste la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) ou la Convention relative aux Droits
de l’Enfant (CDE). Elle est issue d’un long processus et d’un combat pour faire valoir les
droits des enfants partout dans le monde. Nous pouvons lire ceci sur la page de l’UNICEF
concernant l’histoire des droits de l’enfant :
1
[1] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/enfants-monde/, consulté le vendredi 4 août 2023.

3
« Au début du XXe siècle, dans les pays industrialisés, il n’existait aucune norme de
protection des enfants. Il était courant que les enfants travaillent aux côtés des adultes
dans des conditions insalubres et dangereuses. La reconnaissance croissante des
injustices de la situation des enfants, mue par meilleure compréhension de leurs
besoins en matière de développement, a donné naissance à un mouvement visant à
améliorer leur protection2. »
L’idée de protection de l’enfant naît à partir du fait que c’est un être vulnérable. Le
processus d’adoption a donc suivi un chemin assez long : sous la Société des Nations (SDN),
sous l’impulsion de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et d’autres
textes juridiques internationaux importants.

A. Sous la Société de Nations (SDN) : la Déclaration de Genève


(1924)
L’existence de droits propres aux enfants et la responsabilité des adultes à leur égard
fut reconnue et inscrit dans un texte clair, adopté par la Société des Nations (SDN) en 1924.
Ce texte est appelé La Déclaration de Genève. C’est un texte historiquement original, du fait
que c’est le premier texte international des droits de l’homme, spécifiquement relatif aux
Droits de l’Enfant avec un contenu pertinent.
1. Origines de la déclaration
La Déclaration de Genève est un texte très court qui établit les droits spécifiques des
enfants. Des travaux ont inspiré cette déclaration. L’horreur de la première guerre mondiale
fait prendre conscience de la nécessité d’une protection particulière pour les enfants. Porter
assistance et protéger les enfants victimes de la guerre étaient l’objectif principal du Save The
Children Fund. Eglantyne Jebb « aidée de sa sœur, Dorothy Buxton, fonde à Londres, en
1919, le Save the Children Fund, pour porter assistance et protéger les enfants victimes de la
guerre3. » La récente fondation se structurera autour de l’Union Internationale de Secours aux
Enfants (UISE), avec l’appui du Comité International de la Croix-Rouge (CICR).
« Le 23 février 1923, l’Union Internationale de Secours aux Enfants adopte lors de
son IVe Congrès général, la première déclaration des Droits de l’Enfant, qui sera
ratifiée par le Ve Congrès général, le 28 février 1924. Eglantyne Jebb envoie ce texte
à la Société des Nations en précisant qu’elle est convaincue que nous devrions exiger
certains droits pour les enfants et œuvrer vers une reconnaissance générale de ces
droits4. »

2. Contenu de la déclaration

2
[2] UNICEF, https://www.unicef.org/fr/convention-droits-enfant/histoire-droits-enfants, consulté le 28 juillet
2023.
3
[3] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/declaration-de-geneve-1924/, consulté le 31 juillet 2023.
4
[4] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/declaration-de-geneve-1924/, consulté le 31 juillet 2023.

4
La Déclaration de Genève de 1924 affirme que « l’humanité doit donner à l’enfant ce
qu’elle a de meilleur » (Préambule de la Déclaration). Elle attire l’attention des adultes sur le
bien-être de l’enfant. Le texte reconnaît son droit au développement, son droit à la protection,
à l’assistance et au secours. C’est le socle de base des droits de l’enfant sans discrimination.
Ses besoins fondamentaux y sont inscrits en cinq (05) articles. A la différence des traités de
droit international que l’on connaît aujourd’hui, « la Déclaration de Genève de 1924 est un
hommage à la pensée de Boileau, qui disait si bien : Ce qui se conçoit bien s’énonce
clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément5. »
Dans la Déclaration, l’enfant ne semble pas être placé comme un sujet de droit. Le
texte insiste plutôt sur le devoir des adultes en société envers l’enfant. En somme, le mot
d’ordre du texte de 1924, repris dans le préambule de la Déclaration des droits de l’enfant de
1959, retenti encore aujourd’hui : « L’humanité doit donner à l’enfant ce qu’elle a de
meilleur6.» La Déclaration de Genève reste le tout premier texte international des Droits de
l’Homme, spécifiquement axé sur l’enfant.

B. Sous l’impulsion de la Déclaration Universelle des Droits de


l’Homme (DUDH) : la Déclaration des Droits de l’Enfant (1959)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les actes de barbarie ont révolté la conscience de
l’humanité. Une nécessité d’avoir une feuille de route mondiale en matière de liberté et
d’égalité, protégeant les droits de chaque personne partout dans le monde s’imposait. Les
travaux sur la future Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) ont commencé
en 1946. Adoptée le 10 décembre 1948 par l’Organisation des Nations Unies, la DUDH
définit clairement 30 droits et libertés à tous les humains et dont personne ne peut les priver.
Elle reconnaît en son article 25, que « la maternité et l’enfance ont droit à une aide
spéciale7. »

1. Présentation de la déclaration
L’évolution du droit a révélé l’insuffisance de la Déclaration de Genève de 1924 qui
doit être approfondie. Ainsi la Déclaration des droits de l’enfant a été adoptée sous

5
[5] WHALEN, Christian, « Trente ans de droits de l’enfant : perspectives universelles, nationales et provinciales – une valse
à trois temps » in ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT, Carole C (dir.), La Convention internationale des droits de
l’enfant 30 ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies : Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui,
2022, Québec, Presses de l’Université Laval, p.4.
6
[6] MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA PREVENTION, https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/droits_enfants_declaration.pdf,
consulté le 30 juillet 2023.
7
[7] NATIONS UNIES, https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/, consulté le 30 juillet 2023.

5
l’impulsion de la Déclaration Universelle des droits de l’homme (DUDH) le 20 novembre
1959 par la résolution 1386 (XIV) de l’Assemblée générale des Nations Unies. « C’est le
premier grand consensus international sur les principes fondamentaux des Droits des
Enfants8. » Cette Déclaration ouvre la voie à une reconnaissance universelle des droits de
l’enfant, « même si juridiquement elle n’a pas une force contraignante9. »
2. Contenu de la déclaration
« L’enfant est reconnu, universellement, comme un être humain qui doit pouvoir se
développer physiquement, intellectuellement, socialement, moralement, spirituellement, dans
la liberté et la dignité10. » Le Préambule de la Déclaration des droits de l’enfant met en
lumière dans ses dix (10) principes, ce qu’il faut pour « une enfance heureuse ». La
Déclaration constate avec force le caractère vulnérable et dépendant de l’enfant. Celui-ci a
besoin d’une protection spéciale, des soins spéciaux et « l’humanité se doit de donner à
l’enfant le meilleur d’elle-même11. »

C. Contexte de la Convention relative aux Droit de l’Enfant (CDE


ou CIDE)
Onze ans après la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH),
l’Assemblée Générale des Nations Unies a approuvé unanimement en 1959 une Déclaration :
la Déclaration des Droits de l’enfant. Trente ans plus tard, un document juridiquement
contraignant naissait : la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE ou CIDE). Mais
comme nous l’avons vu plus haut, avant que nous ayons ce beau texte, d’autres documents
importants et pertinents ont donné l’impulsion et ont servi de tremplin. Voyons maintenant
comment cette idée d’avoir un texte juridiquement contraignant est née.
1. Projet de Convention
La Déclaration de Genève de 1924 et la Déclaration des droits de l’enfant de 1959
ainsi que les autres textes tels que les Pactes internationaux relatives aux droits civils et
politiques, économiques, sociaux et culturels, tous ces documents semblaient démontré un
désir ardent et une résolution commune face à la situation des enfants. Malgré cette volonté
commune, tous ces textes n’engageaient pas juridiquement les Etats.

8
[8] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/normes/declaration-1959/, consulté le 30 juillet 2023.
9
[9] AGBETSE, Marc Yao, Droit régional et international relatif aux droits de l’enfant et la mise en œuvre : Notes de cours.
Dominus Universitas, (https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839).
10
[10] LE GAL, Jean (2008), Les droits de l’enfant à l’école, p.33.
11
[11] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/declaration-de-geneve-1924/, consulté le 31 juillet 2023.

6
« La situation des enfants à travers le monde était préoccupante, notamment la
maltraitance et l’exploitation des enfants, y compris à des fins sexuelles et
économiques. »12

D’où l’idée d’une Convention. « Le premier projet de Convention a été soumis par la
Pologne en février 197813.» Il était vraiment difficile d’assurer une protection efficace aux
droits de l’enfant en l’absence de texte juridique engageant les Etats. L’initiative de la
Pologne est à saluer. Elle a proposé l’élaboration d’un document qui puisse être juridiquement
contraignant pour tous, en matière de Droits de l’Enfant. Le projet se met en place avec cette
décision des Nations Unies de faire de l’année 1979, Année internationale de l’enfant. Une
manière pour l’Organisation des Nations Unies (ONU) de faire prendre conscience et d’agir
de façon collective pour protéger et garantir les droits fondamentaux des Enfants.

2. Premier instrument juridique contraignant


La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) est le premier texte
juridiquement contraignant.
« Le taux de mortalité infantile et le déficit des soins de santé de base et le taux élevé
d’enfants qui n’accédaient pas à l’instruction ont poussé les Etats à entamer le
processus de négociation d’un instrument juridiquement contraignant au regard du
droit international14. »

Un groupe de travail (open-ended working group) est ainsi créé pour l’élaboration de la
Convention.
« La particularité de ce groupe de travail est d’être composé d’un nombre non limité
de membres, associant à la fois le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
(UNICEF), différentes organisations non-gouvernementales (ONG) et les 48 Etats
membres de la Commission des Droits de l’Homme. Toutefois, aucun enfant n’a
participé à l’élaboration de la Convention15. »
Après avoir soumis le travail à l’organe juridique des Nations Unies pour relecture et
corrections, la Convention relative aux Droits de l’Enfant fut approuvée à l’unanimité. Elle est
juridiquement contraignante pour les Etats signataires qui s’engagent à défendre et garantir les
droits de tous les enfants.

II. Le Noyau conventionnel international relatif aux Droits de


l’enfant : la CDE ou CIDE

12
[12] AGBETSE, Marc Yao, Droit régional et international relatif aux droits de l’enfant et la mise en œuvre : Notes de
cours. Dominus Universitas, (https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839).
13
[13] AGBETSE, Marc Yao, https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839.
14
[14] AGBETSE, Marc Yao, https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839.
15
[15] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/genese/, consulté le vendredi 28 juillet 2023.

7
La Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) a été « adoptée à l’unanimité
par l’Assemblée Générale des Nations Unies lors de sa quarante-quatrième session dans sa
résolution 44/25 du 20 novembre 1989. Elle est entrée en vigueur le 2 septembre 1990
conformément au paragraphe 1 de l’article 49. »16 L’application de ce texte représente un
objectif commun à toute l’humanité. C’est un texte qui réunit les droits civils, politiques,
sociaux, économiques et culturels de l’enfant. Il fixe les grands principes et les droits
fondamentaux de l’enfant à travers cinquante-quatre (54) articles.
Et comme le dit Norman J. Bossé17, Témoignage de son succès et de sa nécessité, la
Convention internationale des droits de l’enfant est aujourd’hui le traité le plus ratifié
au monde ; il est aujourd’hui en vigueur dans la quasi-totalité des pays du monde.
En effet, 61 Etats ont signé la Convention le 1 er jour. Le 20 novembre est alors désigné par les
Nations Unies, Journée Internationale de l’enfant. A la date du 31 août 2018 196 pays se sont
engagés pour mettre en œuvre la CDE. Voyons à présent quelle est sa portée.

A. La portée de la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE)


« Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront
la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans
la paix et dans la dignité. (Kofi A. Annan, Secrétaire général de l’Organisation des
Nations Unies)18. »
L’orientation philosophique de la CDE est novatrice. Elle fait passer l’enfant d’objet
de droit à sujet de droit, ce qui représente un changement de paradigme fondamental en droit
international19. La Convention commence par un large préambule qui prépare le cadre
d’interprétation de ses 54 articles. Cette Convention internationale a permis la mise en place
de systèmes de protection et de prestations particulières pour les plus jeunes, sur la base d’un
double constat partagé par tous : l’enfant est dépendant, l’enfant est vulnérable20. A y voir de
plus près les articles traitent des droits fondamentaux (les droits civils, politiques,
économiques, sociaux et culturels) de l’enfant et des obligations des tiers à son égard.
Ils sont complétés par trois protocoles facultatifs concernant l’implication d’enfants
dans les conflits armés ainsi que la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la
pornographie mettant en scène des enfants. Le troisième protocole facultatif concerne la

16
[16] AGBETSE, Marc Yao, Notes de cours, https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839.
17
[17] BOSSE, Norman J, « Préface » in ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT Carole C (dir.), (2022), La
Convention internationale des droits de l’enfant 30 ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies :
Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui, p.VII.
18
[18] JOURNEE MONDIALE, https://www.journee-mondiale.com/98/journee-internationale-des-droits-de-l-enfant.htm,
consulté le 31 juillet 2023.
19
[19] AGBETSE, Marc Yao, Notes de cours, https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839.
20
[20] ZERMATTEN, Jean, « 30e anniversaire de la Convention : défis et menaces pour les droits de l’enfant », in
ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT, Carole C (dir.), (2022), La Convention internationale des droits de l’enfant
30 ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies : Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui, p.22.

8
procédure de présentation de communications. « La CIDE définit l’enfant de la manière
suivante : tout être humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus
tôt, en vertu de la législation qui lui est applicable 21. » Voyons concrètement ce qu’il en est
des quatre principes de base de la Convention relative aux droits de l’enfant.

1. Les principes fondamentaux de la CDE


Les principes de base de la Convention relative aux droits de l’enfant sont un
ensemble de valeurs fondamentales qui visent à promouvoir et à protéger les droits des
enfants partout dans le monde. Quatre principes directeurs guident, mettent en œuvre et
permettent d’interpréter cette Convention. Ces quatre principes qui sont interconnectés entre
eux, ils sont interdépendants.

a. Les principes de non-discrimination et de respect d’opinion (articles 2


et 12)

« Nous avons tous besoins d’être traités de manière égale, indépendamment de notre
race, couleur, sexe, nationalité, langue, religion ou origine ethnique ou sociale 22. » Le
principe de non-discrimination est un concept fondamental qui vise à garantir l’égalité des
droits et des opportunités pour tous les enfants, indépendamment de leur appartenance sociale,
religieuse, ethnique ou culturelle. La discrimination sous toutes ses formes va à l’encontre de
ce noble idéal. Ce principe de non-discrimination est au cœur même de l’entreprise des droits
de l’homme. Que la discrimination soit directe ou indirecte, elle prive l’Homme et de surcroît
l’enfant de leurs droits fondamentaux. L’enfant a droit a le droit de bénéficier de manière
égale d’une authentique protection quelque soit

« sa race, sa couleur, son sexe, sa langue, sa religion, son opinion politique ou tout
autre opinion, son origine nationale, ethnique ou sociale, sa situation de fortune, son
incapacité, sa naissance ou tout autre situation de l’enfant ou de ses parents ou de ses
tuteurs23. »

21
[21] SERVICE PUBLIC FEDERAL AFFAIRES ETRANGERES, https://diplomatie.belgium.be/sites/default/files/2022-

09/note_strategie_droits_enfant.pdf, consulté le 06 août 2023.


22
[22] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/le-principe-de-non-discrimination/, consulté le mardi 25 juillet 2023.
23
[23] DEFENSEUR DES DROITS, https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/la-convention-internationale-des-droits-de-
lenfant#:~:text=Adopt%C3%A9e%20le%2020%20novembre%201989,droits%20de%20tous%20les%20enfants, consulté le
31 juillet 2023.

9
Le principe de non-discrimination est essentiel dans tous les domaines de la vie (même
politique) et cela doit être une préoccupation primordiale des Etats en faveur de l’enfant. Cela
rejoint le principe d’inclusion et de participation.

Ce principe est prévu dans l’article 12 de la CDE. Chaque enfant peut exprimer ses
points de vue mais aussi a droit à ce que ses points de vue et opinions soit respectés. L’article
stipule ceci :

« Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit
d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de
l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de
maturité24. »
Il est clair que cette présente Convention met l’accent sur l’évolution de l’autonomie de
l’enfant, contrairement à la Déclaration de 1924 et celle de 1959 qui étaient centrées sur son
bien-être. La Parole de l’enfant a de la valeur. « Que l’enfant s’exprime verbalement ou
corporellement ou qu’il préfère se taire, sa production du moment revêt toujours une
valeur25. » Pour l’enfant, les Etats sont tenus d’appliquer le droit d’exprimer librement ses
opinions et d’en accorder le poids voulu. L’enfant a juste besoin de savoir qu’il est un penseur
par son apprentissage progressif et que ses opinions peuvent être constructives. L’enfant n’est
pas une personne incapable de parole, et cette Convention vient bouleverser les mentalités et
les pratiques. Désormais l’enfant est un sujet de droit.

b. Le principe de « l’intérêt supérieur de l’enfant » et le principe de vie, de


survie et de développement (articles 3 et 6)

Plus qu’un principe, l’intérêt supérieur de l’enfant est considéré par l’Observation
générale no 14 (2013) du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, comme un droit de
fond, un principe juridique impératif fondamental et une règle de procédure 26. C’est ce qui
peut expliquer l’existence d’instruments antérieurs relatifs aux droits de l’Homme et des
enfants : la Déclaration des droits de l’enfant (1959), la Convention sur l’élimination de toutes
les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979) et les autres instruments tels que la
Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006). « De même, les instruments

24
[24] DEFENSEUR DES DROITS, https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/la-convention-internationale-des-droits-de-
lenfant#:~:text=Adopt%C3%A9e%20le%2020%20novembre%201989,droits%20de%20tous%20les%20enfants, consulté le
31 juillet 2023.
25
[25] HAYEZ, J.Y et DE BECKER, E. (2010), La parole de l’enfant en souffrance, accueillir, évaluer et accompagner,
p.83.
26
[26] HAUT-COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME,
https://www2.ohchr.org/english/bodies/crc/docs/CRC.C.GC.14_fr.doc, consulté le 1 juillet 2023.

10
régionaux relatifs aux droits des enfants tels que la Charte africaine des droits et du bien-être
des enfants renforcent ce principe, vu comme la considération primordiale »27.

L’article 3 qui traite de ce principe a des mots-clés tels que «Dans toutes les actions »,
« Concernant », « Doit être » et « Une considération primordiale ». L’enfant, sa personne et
tout ce qui le concerne (son identité, son opinion, sa situation de vulnérabilité, le droit à la
santé, à l’éducation, le maintien de ses relations, la préservation de l’environnement
familial…) doivent être une considération primordiale des Etats.

Un autre principe guidant l’interprétation, la mise en œuvre et l’application de la CDE


est le droit à la vie, à la survie et au développement. L’article 6 de la CDE dit que chaque
enfant a droit à la vie. Et ce droit n’est pas que civil et politique ; il est aussi économique,
social et culturel.

Les Etats se trouvent dans l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour
garder inviolable ce droit mais aussi garantir la survie. Garantir une vie digne à chaque enfant,
voilà semble-t-il l’interprétation juste de ce principe. La Déclaration mondiale de 1990 en
faveur de la survie, de la protection et du développement des enfants a fourni une liste non
exhaustive des causes qui menacent la survie de l’enfant :

« fléaux de la pauvreté et de la crise économique, victimes de la guerre et de la


violence, de la discrimination raciale, faim, manque d’abri, manque d’eau potable,
les effets de la drogue, de malnutrition, de maladies y compris le VIH/SIDA »28
Quand l’article 6 parle de droit au développement, c’est un développement intégral.
Chaque enfant a droit au développement physique, psychologique, spirituel, social,
émotionnel, cognitif, culturel, économique et même sexuel.

2. Les droits fondamentaux


La CIDE dote les enfants de droits. Ces droits sont d’ordre civil, économique,
politique, social et culturel. Ces droits sont complémentaires. Il s’agit des droits pour protéger
l’enfant, pour garantir son accès à divers services et équipements et enfin des droits à la
parole. « Les droits peuvent être regroupés en trois catégories : Pourvoir – Protéger –
Participer29. »

27
[27] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/le-principe-de-linteret-superieur-de-lenfant/, consulté le mardi 25 juillet
2023.
[28] NATIONS UNIES, https://www.un.org/french/events/childfr.htm#:~:text=Le%20Sommet%20mondial%20pour%20les
%20enfants&text=Ces%20objectifs%20comprennent%20la%20r%C3%A9duction,'eau%20et%20l'assainissement, consulté
le 31 juillet 2023.
28

29
[29] LE GAL, Jean (2008), Droit de l’enfant à l’école, p.37.

11
Ainsi, ce texte international, juridiquement contraignant, consacre des garanties qui
sont fondamentales. Droit à la vie (article 6), à une identité, un nom, une nationalité (article
7). Un principe de non-discrimination (article 2), droit à la dignité à travers la protection de
l’intégrité physique et mentale (articles 19 et 34).
Le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé (articles 5, 16 et 22) constitue des
droits individuels et sociaux. Notons également les droits des enfants réfugiés, handicapés,
des enfants issus de minorités ou de groupes autochtones. Les droits culturels et économiques
sont le droit à l’éducation, à un niveau de vie décent, droit de jouir d’une santé, droit au
respect de ses opinions, droit aux loisirs.

B. Une convention extraordinaire


La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) est une référence
universelle et elle
« reste unique dans son genre, dans son contenu et a acquis une portée quasi
universelle, puisqu’elle est l’aboutissement d’une réflexion de la communauté
internationale, à l’instigation de quelques pays et surtout de la grande cohorte des
organisations non gouvernementales (ONG) internationales, sur la place de l’enfant
dans la société et sur la mise en place des systèmes de protection et de prestations
particulières pour les plus jeunes »30.

Cette Convention représente une étape significative dans la reconnaissance des droits
spécifiques dont jouissent les enfants en tant qu’individus distincts ayant des besoins
particuliers. Une Convention qui fait prendre conscience aux adultes que l’enfant est un sujet
de droit mais surtout dépendant et vulnérable.

1. L’enfant est dépendant et vulnérable

a. Bénéficiaire de prestation

La CIDE a rappelé fortement que l’intérêt supérieur de l’enfant doit rester le critère
primordial dans toutes les décisions le concernant. Pour cela, ses droits ont besoins d’être
reconnus. L'enfant a besoin de soutien et d'une certaine aide, parce que fragile et vulnérable.
Cela est dû à son âge, à son état de santé ou à d'autres facteurs qui le rendent dépendant d'une
aide extérieure. L’enfant reste donc bénéficiaire des services des adultes: éducation, soins de

30
[30] ZERMATTEN, Jean, « 30e anniversaire de la Convention : défis et menaces pour les droits de l’enfant », in
ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT, Carole C (dir.) (2022), La Convention internationale des droits de l’enfant
30 ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies : Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui, p. 22.

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santé et activités socio-culturelles, toute autre forme d'assistance visant à assurer le bien-être
et le développement de l’enfant.

b. Droit d’être protégé

Etant donné que l’enfant est un être vulnérable, il doit être protégé. L’enfant a le doit
d’être en sécurité. C’est ce que la CIDE appelle « l’enfant a droit d’être protégé ». C’est une
réalité et un idéal à atteindre. Chaque enfant a droit à l’amour et aux soins, à un foyer
chaleureux, à une bonne alimentation, à l’éducation, a tout ce qui l’aide à grandir heureux et
en bonne santé. Cela fait partie des droits fondamentaux de l’enfant. Il a une dignité en tant
que sujet de droit. Chaque enfant mérite d'avoir une chance de vivre sa meilleure vie, à l'abri
du danger et avec des possibilités infinies. La protection de l’enfant doit être l’objet de toute
notre vigilance.

2. L’enfant a des droits fondamentaux

a. L’enfant est une personne

En 1989, les adultes que l’enfant est désormais un sujet de droit, c’est une personne,
une personne « digne à respecter et surtout une personne qui, du fait de sa naissance,
détenait des droits que cette jeune personne pouvait exercer, progressivement, eu égard à son
âge et à son degré de maturité, de manière autonome et indépendante31. »

L’enfant en tant que personne a les mêmes droits et libertés fondamentales que
l’adulte. C’est un être humain à part entière.

« Il s’agit là d’une révolution juridique philosophique et humaine, une véritable


révolution copernicienne qui ouvre à l’enfant l’exercice des libertés et le droit de
participer, en accord avec l’évolution de ses capacités de discernement 32. »
b. L’application des droits de l’enfant

La CIDE est juridiquement contraignante pour les Etats signataires. Ils s’engagent à
défendre et à garantir les droits fondamentaux de tous les enfants. La Convention demande
aux Etats de permettre aux enfants de participer à la vie sociale, culturelle, économique et
même politique. Une grande révolution mais aussi un grand défi. Parmi ces défis, il y a le
changement des mentalités.

31
[31] ZERMATTEN, Jean, « 30e anniversaire de la Convention : défis et menaces pour les droits de l’enfant », in
ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT, Carole C (dir.) (2022), La Convention internationale des droits de l’enfant
30 ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies : Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui, p.22.
32
[32] LE GAL, Jean (2002), Droits de l’enfant à l’école. Pour une éducation à la citoyenneté, p. 38.

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Comment accepter que l’enfant soit devenu un sujet de droit, une personne que l’on
doit écouter, donner une valeur à sa parole, le mettre au centre de notre attention ? De plus les
questions de protection ne sont pas réglées de manière unanime. Chaque pays a ses propres
réalités économiques, politiques et sociales. Ce qui rend difficile une application uniforme de
la CDE à travers le monde. Il y a aussi des résistances culturelles ou religieuses lorsqu’il
s’agit de mettre en pratique les normes internationales relatives aux droits de l’enfant. Il peut
y avoir une tension entre les valeurs traditionnelles et coutumières locales et celles promues
par la CDE. L’exemple concret est ceci : certains groupes de personnes peuvent remettre en
question le droit à l’éducation sexuelle intégrale préconisé par la CDE au nom du respect des
traditions familiales.

Pour le suivi et la surveillance de la mise en œuvre de la CDE, il y a le Comité des


droits de l’enfant. Ce Comité regroupe des experts internationaux indépendants qui siègent à
Genève. Depuis 1991, ces experts contrôlent la mise en œuvre de la Convention et de ses
protocoles. De façon périodique, chaque Etat partie soumet au Comité un rapport sur la
situation des droits de l’enfant sur son territoire.

« Le Comité examine et commente les rapports puis rend ses conclusions et adresse
des recommandations aux Etats. Des organisations non gouvernementales ou des
institutions peuvent aussi lui remettre des rapports. En cas de violation des droits, le
Comité n’a aucun pouvoir de sanction. Si des pays n’honore pas leurs engagements, il
peut publier des rapports dénonçant les violations commises mais pas les obliger à
s’appliquer ses décisions33. »

III. La CDE et ses Protocoles facultatifs


La CDE n’est pas un document isolé. Elle est complétée par des Protocoles entre 2000
et 2011. Les Etats sont libres de ratifier ou non. Ces trois Protocoles concernent l’implication
d’enfants dans les conflits armés ; la vente et la prostitution d’enfants ainsi que la
pédopornographie ; la procédure selon laquelle tout enfant lésé dans ses droits peut déposer
une plainte auprès du Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’organe de contrôle de
la CIDE, s’il a épuisé tous les recours dans son pays.

A. Protocole facultatif à la CDE relatif à la vente d’enfants, la


prostitution et la pornographie mettant en scène des enfants
33
[33] VIE PUBLIQUE, https://www.vie-publique.fr/eclairage/277093-defense-des-droits-de-lenfant-des-efforts-
poursuivre#la-cide-une-r%..............., consulté le jeudi 27 juillet 2023.

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Le premier Protocole facultatif à la CDE concerne la vente d’enfants, la prostitution
des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Les USA ont ratifié ce premier
protocole le 23 décembre 2002.
1. Adoption et entrée en vigueur
Ce Protocole a été adopté le 25 mai 2000 par la résolution 54/263 de l’Assemblée
générale des Nations Unies. Il est entré en vigueur le 18 janvier 2002, conformément au
paragraphe 1 de l’article 4. Cent vingt et un (121) pays l’ont signé et cent soixante-quinze
(175) l’ont ratifié. Que contient-il exactement ce Protocole ?

2. Stipulation du protocole
Le Protocole a procédé à la définition de la vente, la prostitution et la pornographie.
« Selon l’UNICEF, chaque année plus d’un million d’enfants et plus particulièrement des
filles, sont impliqués dans l’industrie du sexe.34 » C’est le premier instrument juridique et
contraignant. Il interdit l’implication des enfants dans la prostitution et la pornographie. Ce
sont des activités qui violent la dignité de l’enfant. Des sanctions radicales et immédiates sont
prises pour lutter contre ce fléau. Les Etats sont priés de prendre les dispositions nécessaires.

B. Protocole facultatif relatif à la participation des enfants aux


conflits armés
Ce deuxième Protocole facultatif additionnel à la CDE vient mettre fin à l’histoire
pathétique qu’a connu une partie du monde, « les enfants-soldats ». Beaucoup d’enfants
étaient utilisés pendant les conflits armés. Les guerres civiles des années 1990, dans les
régions de l’Afrique subsaharienne (Libéria, Sierra Leone, Rwanda, Burundi, Somalie, etc.).
Les images de ces enfants avec des armes ne pouvaient laisser la conscience de l’humanité
tranquille, d’où l’adoption de ce deuxième Protocole facultatif à la Convention relative aux
Droits de l’Enfant (CDE).

1. Adoption et entrée en vigueur


Le Protocole est adopté le 25 mai 2000, parallèlement au premier Protocole, par la
résolution 54/263 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il est entré en vigueur le 12
février 2002, conformément au paragraphe 1 de l’article 10. 130 ont signé le document et 168
l’ont ratifié à la date du 30 septembre 2018.
34
[34] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/normes/protocole-facultatif-cide-vente-prostitution-pornographie-
enfants/, consulté le vendredi 28 juillet 2023.

15
2. Stipulation du protocole
C’est le Comité des droits de l’enfant qui assure la supervision de ce Protocole
facultatif dans l’exercice de son mandat. Ce Protocole affirme qu’il interdit de recruter des
enfants dans des forces armées. Les Etats ont l’obligation et la responsabilité d’interdire cela.
Les enfants n’ont ni la maturité, ni le développement physique et mental nécessaire pour
comprendre la gravité et les conséquences de leur enrôlement dans les forces armées, rappelle
le Protocole.

C. Protocole établissant une procédure de présentation de


communication
Ce nouveau Protocole vient s’ajouter aux deux autres protocoles additionnels à la
CIDE. C’est un instrument juridique relatif aux droits de l’enfant concernant la procédure de
plainte (individuelle). C’est grâce à la « coalition de 24 ONG œuvrant pour le respect des
Droits de l’Enfant dans le monde, que ce Protocole a été adopté35. »

1. Adoption et entrée en vigueur


Il a été adopté à New York le 19 décembre 2011 par l’Assemblée Générale des
Nations Unies, la résolution 66/138. Le 14 avril 2014, conformément au paragraphe 1 de
l’article 19, le Protocole est entré en vigueur et les Etats signataires sont au nombre de 51.
Seuls 41 l’ont ratifié à la date du 30 septembre 2018.

2. Stipulation du protocole
Le nouveau Protocole permet à tout enfant de déposer une plainte individuelle devant
le Comité des Droits de l’Enfant. Ce nouveau mécanisme est révolutionnaire car inexistant.
Des rapports étaient juste envoyés au Comité sur la situation des enfants.
« Ce Protocole facultatif se fonde notamment sur le principe de non-discrimination,
de l’universalité et l’interdépendance, le statut de sujet de droit de l’enfant en tant
qu’être humain dont la dignité doit être reconnu et dont les capacités évoluent 36. »

Le fait aussi que l’enfant soit dépendant et vulnérable fonde ce Protocole.

35
[35] HUMANIUM, https://www.humanium.org/fr/convention/protocole-3/, consulté le 30 juillet 2023.
36
[36] AGBETSE, Marc Yao, Notes de cours, https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839.

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Conclusion générale
La Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée est issue d’un long processus de
développement de la pensée à l’égard de l’enfant dans notre société. Le XXe siècle a opéré
une avancée considérable sur ce point, à travers la reconnaissance des droits fondamentaux de
l’enfant. Ces droits fondamentaux sont inscrits dans un texte fondamental adopté le 20
novembre 1989 par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Au cours de notre travail, nous avons pu voir comment cette Convention revêt un
caractère extraordinaire. C’est un instrument juridique universel qui a été ratifié par la quasi-
totalité des pays du monde. Unanimement, la conscience collective reconnaît que l’enfant est
vulnérable et dépendant. En réunissant les droits civils, politiques, sociaux, économiques et
culturels de l’enfant, la CIDE fixe les grands principes des droits de l’enfant à travers ses 54
articles. Ses trois (03) Protocoles facultatifs viennent compléter et réassurer les droits
fondamentaux de l’enfant.
Cependant, les droits de l’enfant n’avancent pas à pas de géant. Il est encore difficile
pour certains de concevoir l’enfant comme sujet de droit. C’est un objet de protection et pour
les adultes, « donner des droits aux enfants porte atteinte à leur autorité d’adulte et constitue
un péril pour la société37. »
Nos efforts locaux, nationaux et mondiaux doivent se conjuguer pour mieux donner à
l’enfant ce qu’il y a de meilleur dans l’humanité. Favorisons ce nouveau statut de l’enfant qui
est un individu à part entière.

Bibliographie
Sites internet

- https://www.un.org/fr.
- https://www.unicef.org.fr.
- https://www2.ohchr.org/.
- https://www.defenseurdesdroits.fr/fr.
- https://www.vie-publique.fr.
- https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/droits_enfants_declaration.pdf.
- https://www.journee-mondiale.com.
37
[37] ZERMATTEN, Jean, « 30e anniversaire de la Convention : défis et menaces pour les droits de l’enfant », in
ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT, Carole C (dir.) (2022), La Convention internationale des droits de l’enfant
30 ans après son adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies : Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui, p. 29.

17
- https://diplomatie.belgium.be/sites/default/files/2022-09/
note_strategie_droits_enfant.pdf.
Ouvrages

- AGBETSE, Marc Yao, Droit régional et international relatif aux droits de l’enfant et
la mise en œuvre : Notes de cours. Dominus Universitas, septembre 2018.
(https://domoodle.domuni.eu/mod/page/view.php?id=25839).

- LE GAL, Jean, Les droits de l’enfant à l’école, De Boeck, Bruxelles, 2008.

- HAYEZ, Jean-Yves et DE BECKER, Emmanuel, La parole de l’enfant en souffrance.


Accueillir, évaluer et accompagner, Dunod, Paris, 2010.
- ESFAHANI, Hesam Seyyed et TRANCHANT, Carole C (dir.), La Convention
internationale des droits de l’enfant 30 ans après son adoption par l’Assemblée
générale des Nations Unies : Réalités d’hier et défis d’aujourd’hui, Presses de
l’Université Laval, Québec, 2022.

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