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1 – 14 mars 2024

Cycle mobile (Pascalion) : Jeudi de la Semaine des Laitages*


* Semaine des Laitages (laitages, œufs, poisson, huile et vin)

SAINT SHIO (OU SYMEON) DE MGVIME (+6°.S.)


Jeudi de la Semaine des Laitages – 7 – 9 (Repos) mai
Saint Shio naquit à Antioche en Syrie. Ses parents étaient Chrétiens et élevèrent leur fils
comme leur seul héritier. Le jeune homme reçut une bonne éducation, apprit les Ecritures
Saintes et déjà en son jeune temps il fut gratifié de la capacité d'interpréter la Parole de Dieu.

Ayant entendu parler du Saint Ascète Jean, Saint Shio quitta secrètement le domicile parental
et partit le rejoindre. Le Vénérable Jean renvoya le jeune à ses parents après avoir prédit que
ses parents feraient profession monastique. La prophétie fut rapidement accomplie : Saint
Shio distribua son héritage et reçut la tonsure de Saint Jean.

Vingt ans plus tard, Saint Shio, parmi douze autres disciples choisis par Saint Jean, partit pour
l'Ibérie (Géorgie) afin d'y prêcher la Parole de Dieu. En accord avec la bénédiction du
Catholicos Eulabius de Géorgie et de son enseignant, Saint Shio s'installa dans une caverne à
l'Ouest de la ville de Mtskheta où il entama une lutte ascétique fort sévère durant laquelle il
sera gratifié de nombre de merveilleuses visions. La vie de l'Ascète fut découverte et bientôt
le lieu du combat du Saint se transforma en monastère dans lequel une église fut fondée par ce
Vénérable et dédicacée à la Très Sainte Trinité. Par la suite, d'autres églises seront érigées en
l'honneur de la Mère de Dieu et de Saint Jean le Précurseur. Toutes les églises furent
consacrées par le Catholicos Macaire qui avait succédé à Eulabius. Le nombre des frères
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grandit alors et le Vénérable bénit la fondation du Monastère de Mgvime en leur faveur


pendant que lui-même continuait sa lutte pour le Salut en Reclus. Saint Shio s'endormit le 9
mai après avoir Communié aux Saints Mystères le jour précédent et ayant donné aux frères
ses salvifiques instructions finales.

Les Précieuses Reliques de cet Ami de Dieu furent ensevelies dans le monastère qu'il avait
fondé. Saint Shio est connu pour être l'auteur de cent soixante instructions pour ses frères.

Son monastère : http://www.encyclopedie-universelle.net/abbaye-origines-asie-georgie.html

Lecture de l’Epître
Jude I: 11-25
1.11
Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans
l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. 1.12 Ce sont des écueils dans
vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées
sans eau, poussées par les vents; des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés;
1.13
des vagues furieuses de la mer, rejetant l'écume de leurs impuretés; des astres errants,
auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité. 1.14 C'est aussi pour eux
qu'Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu
avec ses Saintes myriades, 1.15 pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre
compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes
les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies. 1.16 Ce sont des gens
qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la
bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d'intérêt. 1.17 Mais vous,
bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d'avance par les apôtres de notre Seigneur
Jésus Christ. 1.18 Ils vous disaient qu'au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon
leurs convoitises impies; 1.19 ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels,
n'ayant pas l'esprit. 1.20 Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très Sainte
foi, et priant par le Saint Esprit, 1.21 maintenez-vous dans l'Amour de Dieu, en attendant la
miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle. 1.22 Reprenez les uns, ceux
qui contestent; 1.23 sauvez-en d'autres en les arrachant du feu; et pour d'autres encore, ayez une
pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair. 1.24 Or, à celui qui peut
vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans
l'allégresse, 1.25 à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire,
majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles!
Amen!

Luc XXIII: 1-34, 44-56


23.1
Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. 23.2 Ils se mirent à l'accuser,
disant: Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le
tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi. 23.3 Pilate l'interrogea, en ces termes: Es-tu le
roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. 23.4 Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la
foule: Je ne trouve rien de coupable en cet homme. 23.5 Mais ils insistèrent, et dirent: Il
soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé,
jusqu'ici. 23.6 Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était
Galiléen; 23.7 et, ayant appris qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode, qui
se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là. 23.8 Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une
grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu'il avait entendu dire de
lui, et il espérait qu'il le verrait faire quelque miracle. 23.9 Il lui adressa beaucoup de questions;
mais Jésus ne lui répondit rien. 23.10 Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et
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l'accusaient avec violence. 23.11 Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s'être
moqué de lui et l'avoir revêtu d'un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. 23.12 Ce jour même,
Pilate et Hérode devinrent amis, d'ennemis qu'ils étaient auparavant.
23.13
Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple, leur dit:
23.14
Vous m'avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l'ai
interrogé devant vous, et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des choses dont vous l'accusez;
23.15
Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé, et voici, cet homme n'a rien fait qui soit digne de
mort. 23.16 Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre de verges. 23.17 A chaque fête, il était
obligé de leur relâcher un prisonnier. 23.18 Ils s'écrièrent tous ensemble: Fais mourir celui-ci, et
relâche-nous Barabbas. 23.19 Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu
lieu dans la ville, et pour un meurtre. 23.20 Pilate leur parla de nouveau, dans l'intention de
relâcher Jésus. 23.21 Et ils crièrent: Crucifie, crucifie-le! 23.22 Pilate leur dit pour la troisième
fois: Quel mal a-t-il fait? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc,
après l'avoir fait battre de verges. 23.23 Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu'il fût
crucifié. Et leurs cris l'emportèrent: 23.24 Pilate prononça que ce qu'ils demandaient serait fait.
23.25
Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu'ils
réclamaient; et il livra Jésus à leur volonté.
23.26
Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des
champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus. 23.27 Il était suivi
d'une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se
lamentaient sur lui. 23.28 Jésus se tourna vers elles, et dit: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas
sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. 23.29 Car voici, des jours viendront où l'on
dira: Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n'ont point enfanté, et les mamelles
qui n'ont point allaité! 23.30 Alors ils se mettront à dire aux montagnes: Tombez sur nous! Et
aux collines: Couvrez-nous! 23.31 Car, si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au
bois sec?
23.32
On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec
Jésus. 23.33 Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les
deux malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. 23.34 Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne
savent ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.
…/…
23.44
Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la
neuvième heure. 23.45 Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. 23.46
Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces
paroles, il expira. 23.47 Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit:
Certainement, cet homme était juste. 23.48 Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle,
après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent, se frappant la poitrine. 23.49 Tous ceux de
la connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se
tenaient dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait.
23.50
Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste, 23.51 qui n'avait point
participé à la décision et aux actes des autres; il était d'Arimathée, ville des Juifs, et il
attendait le royaume de Dieu. 23.52 Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de
Jésus. 23.53 Il le descendit de la croix, l'enveloppa d'un linceul, et le déposa dans un sépulcre
taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. 23.54 C'était le jour de la préparation, et le
sabbat allait commencer. 23.55 Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus
accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé,
23.56
et, s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se
reposèrent le jour du sabbat, selon la loi.

Cycle fixe : Commémorations


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SAINT MOINE MARTYRIUS DE ZELENETS (NOVGOROD) (+1603) 11 novembre - 1 mars


The Monk Martyrii of Zelenetsk, in the world Mina, hailed form the city of Velikie Luki. His
parents, Kozma and Stefanida, died when he was but ten years old. He was raised by his
spiritual father, a priest of the city's Annunciation church, and the lad all more and more
became attached in soul to God.

Having become a widower, his guardian accepted monasticism with the name Bogolep at the
Velikoluksk Trinity-Sergeev monastery. Mina often visited with him at the monastery, and
later on he himself accepted monastic vows there taking the name Martyrii. For seven years
teacher and student toiled for the Lord unrelentingly in a single cell, encouraging each other
in deeds of work and prayer. The Monk Martyrii bore the obediences of "kellarios" (food-
cellarer), treasurer, and "ponomar" (or "ponomonarion," – church-candler and altar-helper).

It was at this time that the Mother of God first shew Her especial solicitude for the Monk
Martyrii. At mid-day he dozed off on a bell-tower and beheld on a fiery column an image of
the Hodegetria MostHoly Mother of God. The monk with trembling gave kiss to it, still hot
from the fiery column, and having awakened, he still sensed this heat on his forehead.

On the spiritual advise of the Monk Martyrii, the grievously ill monk Avramii went in
veneration to the wonderworking Tikhvinsk Icon of the Mother of God, and he received
healing. The Monk Martyrii was filled with intense faith in the intercession of the Mother of
God. He began to pray the Heavenly Queen, that She would show whither he might shelter
himself for going through the ascetic feat of complete silence, for which his soul did yearn.
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The monk secretly withdrew into a desolate place situated 60 versts from Velikie Luki. As the
monk himself writes in his jottings, "in this wilderness I received great frights from demons,
but I prayed God, and the demons were shamed." In a letter to the starets Bogolep, the monk
besought blessing for wilderness life, but the spiritual father advised him to return to the
monastic common-life, where he would be of use to the brethren. Not daring to be disobedient
and not knowing, how to proceed, Saint Martyrii set out to Smolensk for veneration to the
wonderworking Hodegetria (Way-Guide) Icon of the Mother of God and to the
Wonderworker Avraamii (Abraham, Comm. 21 August). At Smolensk there appeared to the
Saint in a dream-vision the Monks Avraami and Ephrem, and they reassured him with the
saying, that by the Lord it would be allotted him to live in the wilderness, "where God would
bless and the MostHoly Mother of God would guide."

The monk thereupon set out to the Tikhvinsk monastery hoping, that there the Mother of God
would resolve his dilemma. And actually, the monk Avramii, who in gratitude to the Mother
of God for his healing remained at this monastery, told Saint Martyrii about a secret place,
over which for him there was a vision of the radiant Cross of the Lord. Having received this
time the blessing of the elder, the Monk Martyrii took with him two small, equally sized icons
– the one of the Life-Originating Trinity and the other of the Tikhvinsk MostHoly Mother of
God; he set out to the wilderness place, named Zelena (Green), since it rose up as a beautiful
green island amidst a forested swamp.

Harsh and with much sickness was the life of the monk in the wilderness, but neither cold, nor
deprivation, nor wild beasts, nor the wiles of the enemy were able to shake his resolve to
undergo the temptation to the end. He set up an oratory place for prayer of thanks and
glorification of the Lord and the MostHoly Mother of God, in which again he was granted to
see in sleep an image of the Mother of God, this time – sailing on the sea. To the right of the
icon appeared the Archangel Gabriel and summoned the monk to kiss the image. After his
trembling the Monk Martyrii went into the water, and the icon began to sink in the sea. The
monk then cried out, and a wave carried him from the image to shore.

The wilderness was sanctified by the life of the hermit, and at it there began to arrive many,
not only for instruction by the word and example of the monk, but also for settling down there
together with him. The increased brotherhood of students prompted the monk to build a
church in the Name of the Life-Originating Trinity, wherein he set his own prayer icons. In
witness to the grace of God resting upon the monastery of the Monk Martyrii, the Monk Gurii
was vouchsafed to see over the cross atop the church – the Cross radiant in the heavens.

Thus occurred the beginning of the Trinity Zelenetsk monastery – "the Martyriev Green
wilderness-monastery." The Lord blessed the labour of the monk, and the grace of God shone
visibly upon him himself. There spread afar the fame of his perspicacity and gift of healing.
Many eminent people of Novgorod began to send gifts to the monastery. On the means
provided by the pious boyar-noble Feodor Syrkov an heated church was built, consecrated in
honour of the Annunciation of the MostHoly Mother of God in memory of the first church at
Velikie Luki, from whence the lad had begun his path to God.

From the Mother of God the monk continued to receive gracious invigoration. One time in an
exquisite dream the Mother of God Herself appeared to him in his cell, at the icon-shelf
whereupon stood the icons. "I glanced, not looking away, upon Her holy face, upon the eyes,
filled with tears, ready to trickle upon Her all-pure face. I awoke from the dream and was in
fright. Lighting a candle from the lampada, so as to look – did the MostPure Virgin indeed sit
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at the place, where I saw Her in the dream. I went up to the image of the Hodegetria and was
convinced, that in truth the Mother of God in that image appeared to me, as She is depicted on
my icon," – reminisced the monk.

Soon after this (about the year 1570) the Monk Martyrii was ordained priest at Novgorod by
the archbishop (Alexander or Leonid). It is known, that in 1582 he was already hegumen.

Later on the Lord granted the Zelena wilderness-monastery still greater charitable bestowal of
wealth. In 1595 at Tver' Saint Martyrii healed the dying son of the former Kasimovsk ruler
Simeon Bekbulatovich, praying in front of his own icons of the Life-Originating Trinity and
the Tikhvinsk Mother of God, and then placing the image of the MostHoly Mother of God
upon the chest of the sick one. By way of gratitude from Simeon there was built a church in
honour of the Tikhvinsk Icon of the Mother of God and of Sainted John Chrysostom – the
Heavenly patron-Saint of the healed ruler's son John.

In 1595 tsar Feodor Ioannovich gave the monastery a grant of endowment, in furtherment of
the monastery founded by the monk.

Having reached extreme old age and preparing for death, the Monk Martyrii dug out a grave
for himself, set in it a coffin fashioned by his own hands, and there much wept. Sensing his
imminent departure, the monk convened the brethren and besought his children in the Lord to
have steadfast hope in the MostHoly Life-Originating Trinity and to trust implicitly on the
Mother of God, as he himself had always trusted on Her. Having communed the Holy
Mysteries of Christ, he gave the brethren blessing with the words: "Peace to all the
Orthodox," – and in spiritual happiness he reposed in the Lord on 1 March 1603.

The monk was buried in the grave dug out by him near the church of the Mother of God, and
later on his holy relics rested beneathe a crypt in the church of the MostHoly Trinity, beneathe
the under-temple in honour of Saint John the Theologian. A former monk of the Zelenetsk
monastery, later on Metropolitan of Kazan and Novgorod Kornilii (+ 1698), compiled a
service and wrote down the life of the Monk Martyrii, making use of personal notes and the
testament of the monk.

SAINT ARCHEVEQUE ALBIN D'EMBRUN (+437)


Malgré son long épiscopat, les actes de Saint Albin sont peu connus mais il fut commémoré
durant plusieurs siècles. Il avait reçu la consécration épiscopale des mains de l'Evêque
Proculus de Marseille.

Saint Albin conduisait avec zèle son troupeau dans les Voies du Seigneur quand les
Ostrogoths avaient demandé de traverser quelques provinces de l'empire car ils étaient trop
resserrés dans les Alpes ou ils s'étaient établis. On leur proposa pour résidence le Languedoc
où déjà s'était fixée une colonie de Wisigoths. Ils se dirigeaient donc sans défiance vers cette
province lorsque des pièges tendus dans les défilés du Haut-Dauphiné les mirent en fureur et
les portèrent à des violences extrêmes contre les habitants des montagnes qu'ils traversaient.
Mêlés à d'autres peuples venus du Nord de l'Europe comme les Goths, les Vandales
envahirent à leur tour les Gaules et commirent mille atrocités un peu partout. Bien qu'au sein
des montagnes, Embrun ne fut pas épargné et ils l'assiégèrent en 433.
La consternation régnait parmi les Chrétiens qui avaient cru trouver un refuge dans cette place
fortifiée. La résistance paraissait impossible devant cette nuée d'ennemis. On avait perdu tout
espoir lorsque Saint Albin entraîna son peuple devant les Précieuses Reliques de Saint
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Marcellin et tous intercédèrent leur Saint et Puissant Protecteur de secourir les enfants de ceux
qu'il a régénérés. Les ennemis gagnaient déjà le haut des remparts quand Marcellin parut dans
les airs, s'avança contre l'ennemi le visage menaçant et leur montra une Croix flamboyante
prête à les consumer. Alors une force invisible précipita les premiers assaillants des murs et
les flèches se retournèrent contre ceux qui les avaient lancées. A la vue de ces prodiges, les
barbares, frappés d'épouvante, fuirent en désordre et levèrent le siège pendant que des chants
d'allégresse et de reconnaissance se levèrent dans l'enceinte miraculeusement préservée.

A ces événements succédèrent des menées sacrilèges de certains laïques riches et puissants
qui, à l'exemple des ariens turbulents, s'immiscèrent dans les affaires internes de l'Eglise au
détriment du clergé et de la discipline. Le Pieux Vieillard ne put survivre à tant de tracas
auxquels se joignaient mille préoccupations sur l'avenir de son Eglise. Il tomba malade et à
peine fut rappelé à Dieu que la division et le scandale éclatèrent au sein de sa ville épiscopale
sur le choix de son successeur. Les conséquences funestes de ces divisions firent amèrement
sentir au peuple d'Embrun la perte immense qu'avait été le Rappel à Dieu de Saint Albin;
aussi s'empressa-t-on de le glorifier.

SAINT DAVID (OU DEWI SANT) PROTECTEUR DU PAYS DE GALLES (+6°.S.)


Saint David était fils du Prince Xantus de la Cérétique aujourd'hui le Cardiganshire. Il reçut
une éducation chrétienne qui influa sur toute la suite de sa vie. Après avoir été ordonné Prêtre,
il se retira dans l'Île de Wight où il vécut sous la conduite du Pieux et Savant Paulin qui avait
été disciple de Saint Germain d'Auxerre. Dieu honora Saint David par le don des Miracles. En
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faisant le Signe de la Croix, il rendit la vue à son maître devenu aveugle soit par son grand
âge, soit par un effet des larmes abondantes qu'il versait dans la prière. Lorsqu'il se fut bien
préparé aux fonctions du Saint Ministère, il quitta sa solitude et comme un autre Jean-Baptiste
serti du Désert, il alla prêcher aux Bretons la parole de la Vie Eternelle. Il érigea une chapelle
à Glastenbury où les premiers Apôtres de Grande-Bretagne avaient consacré au Culte du Vrai
Dieu. Il fonda aussi douze monastères dont le principal était dans la vallée de Boss près de
Ménévie. On y vit se former un grand nombre de Saints dont plusieurs gouvernèrent l'Eglise
en qualité de premiers pasteurs.

La Règle que Saint David donna à ses Moines était fort austère. Ils travaillaient
continuellement des mains en esprit de pénitence sans jamais faire usage des animaux propres
au labourage et cela pour que leur travail fût plus pénible. La nécessité seule pouvait les
autoriser à rompre le silence. Une prière non interrompue sanctifiait toutes leurs actions
extérieures. Vers la fin du jour, ils rentraient au monastère pour vaquer à la lecture et à la
prière vocale. Du pain et des racines dont le sel était le seul assaisonnement était leur seule
nourriture et leur seule boisson était de l'eau mêlée avec un peu de lait. Après leur repas, ils
passaient trois heures en prière; ils donnaient ensuite quelque temps au sommeil. Ils se
levaient au chant du coq et se remettaient à prier jusqu'à ce que le moment du travail fût
arrivé. Leurs vêtements étaient grossiers et faits de peaux de bêtes. Quand quelqu'un
demandait à être reçu dans le monastère, il demeurait dix jours à la porte durant lesquels on l'n
l'éprouvait par des paroles rudes, des refus réitérés et des travaux pénibles afin de
l'accoutumer à mourir à lui-même. S'il souffrait cette épreuve avec constance et humilité, il
était admis et il laissait ses biens dans le monde, la Règle du monastère défendant de ne rien
recevoir pour entrer dans la vie monastique. Tous les frères étaient obligés de faire connaître
leur intérieur à l'Abbé et de lui découvrir leurs pensées et leurs tentations les plus secrètes.

Le pélagianisme s'était montré une seconde fois en Grande-Bretagne et pour le déraciner


entièrement, les Evêques s'assemblèrent en 512 ou plutôt en 549 à Erevy dans le
Cardigaushire. Saint David y fut invité. Il y parut avec éclat et confondit l'hérésie par la force
réunie de son savoir, de son éloquence et de ses Miracles. Le Saint Archevêque Dubrice de
Caerléon en profita pour lui résigner le gouvernement de son Eglise. Alarmé de la proposition
qui lui en fut faite, Saint David fendit en larmes et protesta qu’il ne se chargerait jamais d'un
fardeau qui était de beaucoup au-dessus de ses forces. On allégua en vain les raisons les plus
pressantes mais jamais il n'aurait cédé si les Pères du Concile ne lui avaient ordonné
expressément d'acquiescer au choix de Dubrice. Il obtint cependant de transférer le siège de
Caerléon, ville alors très peuplée, à Ménévie aujourd'hui Saint-David, lieu retiré et solitaire.
Peu après, il assembla un Concile à Victoria où les Actes du Concile précédent furent
confirmés. On y fit aussi plusieurs Canons de discipline. C'était dans ces deux Conciles que
les Eglises de Grande-Bretagne puisaient autrefois des règles de conduite.

Cependant sa renommée augmentait de jour en jour et il était devenu à la fois l'ornement et le


modèle des pasteurs de son siècle. Il possédait le talent de la parole mais son éloquence était
bien moins efficace que la force de ses exemples, ce qui le fit regardé comme une des plus
brillantes lumières de l'Eglise britannique. Par la fondation de ses divers monastères, il devint
le Père Spirituel d'un grand nombre de Saints qui illustrèrent l'Angleterre et l'Irlande, leur
patrie. Après un épiscopat long et laborieux, il s'endormit en paix en 544 dans un âge avancé.
Saint Kentigern vit des Saints Anges porter son âme dans le Ciel. Son corps fut enseveli dans
l'église de Saint-André qui depuis lors prit le nom de Saint-David ainsi que la ville et le
diocèse de Ménévie. Auprès de cette église se trouvent plusieurs chapelles où la dévotion
attirait au Moyen-Âge un grand concours de peuple. La principale est celle de sa mère Sainte-
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Nun. Une autre est dédicacée à Saint Lily surnommé Gwas-Dewy, c'est-à-dire l'homme de
Saint David parce qu'il était un de ses plus chers disciples. Il y est commémoré le 3 mars. En
962, ses Précieuses Reliques furent solennellement translatées à Glastenbury avec une partie
de celles du Saint ProtoMartyr Stéphane/Etienne.

ou

Il n'y a pas de certitude de date bien que nous savons que Saint David fut un personnage réel,
fils du Roi Sant, Prince de Cardigan dans l'extrême Ouest du Pays de Galles. Toute
l'information que nous avons de lui vient d'une biographie écrite au onzième siècle par
Rhygyfarch, le fils de l'évêque papiste Sulien de Saint-David. Le but principal de Rhygyfarch
était de soutenir l'affirmation de l'indépendance de l'évêché gallois face à Canterbury, ce
document n'est donc pas digne de toute confiance. Probablement né à Henfynw dans le
Cardigan, Saint David habita pendant l'âge d'or du Christianisme celtique quand les Saints
étaient nombreux et que nombre d'entre eux issus de l'aristocratie devinrent Moines, érigèrent
églises et oratoires et prêchèrent l'Evangile.

Saint Cadoc fonda le grand Monastère de Llancarfan. Saint Illtyd quitta la vie de soldat pour
celle de mystique et s'établi en l'Abbaye de Llantwit où la tradition relie son nom à celui de
Sir Galahad. Mais plus grand d'entre eux fut Saint David, cousin de Cadoc et élève d'Illtyd qui
fut instruit dans la "Maison blanche" de Carmarathen et qui fonda le Monastère de Menevia à
l'endroit qui porte maintenant son nom.

Selon sa biographie, Saint David devint Prêtre, étudia avec Saint Paulin le disciple de Saint
Germain d'Auxerre sur une île non identifiée durant plusieurs années. Il s'engagea alors dans
des activités de Missionnaire, fonda douze monastères de Croyland à Pembrokeshire dont le
dernier à Mynyw (Menevia) au Sud-Ouest du Pays de Galles Il était réputé pour l'extrême
rigueur de sa Règle basée sur celle des Moines égyptiens.

Dans ce poste avancé exquis et isolé, il rassembla ses disciples. La Règle était stricte : un seul
repas quotidien, de fréquents jeûnes et les heures de silence non-interrompu. Leurs journées
étaient remplies avec le dur travail manuel et aucune charrue n'était permise pour les travaux
des champs. "Que chaque homme soit son propre boeuf," disait Saint David qui ne
s'exemptait pas de cette rigoureuse discipline : il ne buvait que de l'eau et devint ainsi connu
comme "David le buveur d'eau." Longtemps après les Vêpres, il priait seul au long de la nuit
quand le dernier de ses Moines avait déjà rejoint sa cellule pour se coucher.

On nous rapporte qu'il était d'une disposition fort aimable et joyeuse et un prédicateur
attrayant et persuasif. C'était peut-être sa mère Sainte Non qui lui avait soigneusement
inculqué la Foi chrétienne et qui lui avait permis de posséder tant de belles qualités. Il n'est
donc pas étonnant que quand vint le temps de choisir un nouvel Archevêque pour le Pays de
Galles, le choix tomba sur lui.

Composé environ d'un millier de membres, un grand Concile fut convoqué en 550 à Brevi
dans Cardiganshire mais Saint David gardait ses distances face aux inquiétudes temporelles et
il était resté dans sa retraite de Menevia. Cependant, le Concile tint à le faire venir. La foule et
l'agitation étaient si grandes que la voix du Vieil et Saint Archevêque Dubricius put à peine
être entendue quand il nomma Saint David son successeur.

Saint David avait d'abord refusé mais finit par s'avancer avec regret mais quand il parla, sa
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voix devint comme une trompette d'argent et tout le monde l'entendit et fut profondément
touché. En cette heure de succession, une colombe blanche fut aperçue se poser sur son épaule
comme si c'était un Signe de la Grâce de Dieu et de Sa Bénédiction.

On rapporte que c'est le Patriarche de Jérusalem qui aurait sacré Saint David Archevêque et
lui donna une pierre d'Autel durant son pèlerinage en Terre Sainte. Mais il aimait tant
Menevia et ne parvenait pas à partir pour le siège archiépiscopal situé à Caerleon qu'il le
transféra dans son propre monastère sur les promontoires sauvages de la Mer de l'Ouest et qui
porte encore aujourd'hui son nom et reste un lieu de pèlerinage.
Et bien que la preuve soit faible, Saint David aurait réuni un Concile dit de la Victoire parce
qu'il aurait marqué la défaite finale du pélagianisme ratifiée par les décrets de Brevi et
formulé des Règles pour l'Eglise britannique.

Giraldus nous dit qu'à cette époque, les congrégations et les monastères essaimaient partout
dans le Pays de Galles et "ceux du Père David étaient des miroirs et modèles de vie comme si
placés sur un piédestal."

On rapporte aussi qu'"il fit jaillir beaucoup de fontaines dans les endroits secs et à travers les
siècles ses mots prononcés à l'heure de la mort résonnent encore : "Frères et Soeurs, soyez
joyeux et gardez votre Foi et faites ce qu'il convient.""

Le Dimanche avant son Rappel à Dieu, il donna sa bénédiction aux fidèles après avoir reçu la
Communion, les enjoignant à être joyeux et garder la Foi car ils ne le verraient plus dans ce
monde. Il s'est endormi le mardi 1er mars et les Moines se lamentèrent d'angoisse : "Qui nous
aidera? Qui priera pour nous? Qui sera notre Père comme David l'était?"

Saint David fut enseveli dans sa cathédrale et son tombeau est devenu et est toujours un grand
lieu de pèlerinage. Même les rois normands Guillaume le Conquérant et Henry II vinrent lui
rendre hommage. L'évêque papiste Richard Carew reconstruisit l'église-cathédrale
principalement avec les offrandes au sanctuaire. Ses Saintes Reliques ont été translatées en
1275 à leur position actuelle au côté Nord du presbytère.

Dans l'iconographie, Saint David est représenté en Evêque celte avec les cheveux longs et une
barbe et une colombe perchée sur son épaule. Il peut être montré prêchant sur une colline ou
tenant sa cathédrale. Il est le Saint Protecteur du Pays de Galles et surtout vénéré dans le
Pembrokeshire (Roeder).

La Cathédrale de Saint David se trouve dans une vallée de la rude péninsule Goewer appelée
"Mynyw" en gallois, translittéré en latin en "Menevia." C'est la pointe la plus occidentale de
Grande-Bretagne. L'endroit est pur enchantement; le plancher inégal de la grande église
semble se déplacer avec le pouvoir spirituel et le petit reliquaire en chêne contenant les
Saintes Reliques de Saint David et Saint Justinien, son Confesseur et "ami d'âme,"
bouleverserait le plus sceptique. Chaque pèlerin devait marcher un mile de plus vers l'étroite
allée vers la fontaine de Sainte Non et sa chapelle, surplombant le littoral rocheux avec ses
petites îles car là est le lieu de naissance de Dewi Sant ou de Saint David.

Tropaire de Saint David de Galles, Ton 1


Ayant accompli des Miracles durant ta jeunesse, fondé des monastères et converti les païens
qui avaient cherché à te détruire, Ô Père David, Christ Notre Dieu t'a béni pour recevoir
l'épiscopat au lieu de Sa Résurrection. Intercède pour nous afin que nos vies soient bénies et
11

nos âmes sauvées.

Kondakion de Saint David de Galles, Ton 6


Les eaux vivantes de la Divine Discipline t'ont entouré et les eaux salvatrices de la Foi ont
coulé par ta prédication, Ô David, Hiérarque qui aimait l'eau. Symbolisant le Saint Baptême
du Pays de Galles par ta vie, tu es digne de toute louange, c'est pourquoi nous fêtons en ton
honneur, glorifiant ta mémoire éternelle.

SAINTE MARTYRE ANTONINA DE NICEE (+302)


Sainte Antonina naquit à Nicée. En raison de sa Foi en Christ, elle fut arrêtée en 302 et
brutalement torturée. Pour finir, on l'enferma dans un sac que l'on cousit et que l'on jeta dans
un lac. Dieu sauva son âme et la glorifia continuellement parmi les Saints Anges dans les
Cieux et parmi les fidèles sur terre.

ou

Chrétienne de Nicée en Bithynie, Sainte Antonina endura le martyre sous le règne de


Maxence. Accusée d'avoir insulté les "dieux," elle fut traduite devant l'empereur et refusa
d'offrir de l'encens aux idoles. Soumise à diverses tortures, elle demeura ferme dans la
profession de sa Foi en Jésus-Christ. Finalement, elle fut enfermée dans un tonneau ou une
espèce de sac qui fut jeté dans un étang.

La Vénération de Sainte Antonina passa d'Orient en Occident vers le seizième siècle. On


possède à Bologne le corps d'une Sainte Antonina. Baronius a inséré son nom au martyrologe
romain à la date du 1er mars.
12

La méprise de Céa pour Nicea a donné aux hagiographes espagnols l'occasion de placer le
martyre de Sainte Antonina à Ceija dans province de Beïra en Portugal. Sa Vénération est fort
populaire dans cette région.

ou

The Holy Martyress Sainte Antonina suffered at Nicea during a time of persecution under the
emperor Maximian (284-305). After fierce tortures, Saint Sainte Antonina was thrown into
prison. But in no way could Maximian compel the Saint to renounce Christ and offer sacrifice
to idols. Angels of God appeared to the holy martyress and the executioners took fright. And
even when they placed the martyress in Christ on a red-hot cot, Saint Sainte Antonina by the
power of God remained unharmed. Finally, after long torture they tied the Saint into a sack
and sunk it in a lake. And soon thereafter she was glorified in the rank of the Saints.

SAINT ÉVÊQUE AUBIN (OU ALBINUS) D'ANGERS (+554)


Né à Vannes en Bretagne, Saint Aubin s’endormit dans Notre Seigneur vers 554. Nous ne
savons presque rien de l'enfance sauf qu'il était Irlandais de descendance anglaise et qu'il a
habité en Bretagne. Après avoir renoncé à la fortune de son père, il entre dans la vie recluse.

A trente-cinq ans, il devint l'Abbé du Monastère de Tincillac près d'Angers. On sait avec
certitude que c'était un homme qui détestait toute falsification de la Règle de Saint-Benoît, des
Mystères de la Foi ou du corps humain.

En 529, les gens d'Angers réussirent à avoir Saint Aubin comme Evêque, point tant parce
qu'ils se souciaient de sa sollicitude pour leur Foi que parce qu'ils savaient que son caractère
fort les protégerait convenablement des autorités civiles et militaires, bref pour protéger leurs
intérêts.

Saint Aubin rentra vite en conflit avec Childebert, le fils de Clovis. Incapable de payer ses
dettes, une aristocrate de nom d'Etheria avait été emprisonnée et appela son Evêque pour la
visiter. Dès qu'Etheria et Saint Aubin furent attaqués par un des gardes, Saint Aubin souffla
simplement une bouffée sur le garde qui, selon la tradition, s'écroula raide-mort.

Authentique ou relevant d'une croyance locale, cette tradition montre l'autorité de Saint Aubin
et la crainte qu'il inspirait sinon comment expliquer que les créanciers annulaient les dettes de
tous les prisonniers sur simple suggestion du nouvel Evêque?

Le projet suivant de Saint Aubin était de faire libérer tous les prisonniers d'une autre prison
d'Angers, non qu'il ignorât que les détenus étaient des criminels mais parce qu'il avait perdu
confiance dans le système carcéral, au moins dans celui de son diocèse.

Il alla voir le juge et demanda l'amnistie; ce dernier ayant refusé, il convoqua un énorme
rassemblement de ses fidèles devant la prison, tout le monde pria jusqu'à ce qu'une pierre
énorme se détache tombant des murs de la prison. Les prisonniers sortirent comme l'eau par
un tuyau, l'Evêque les mena à l'église où ils restèrent toute la nuit à prier et à promettre de
s'amender.

Aucun biographe n'a jamais suggéré que ces prisonniers, des brutes, se soient mués en Saints
mais l'Evêque crut sans aucun doute que leur libération était préférable à la brutalité de la vie
de prison de l'époque.
13

Saint Aubin convoqua des Conciles locaux, réforma son Eglise, combattit les abus des lois du
mariage civil et ecclésiastique et s'opposa aux erreurs contre la Foi. Il prit un rôle éminent en
538 dans le Troisième Concile d'Orléans. Sa popularité est incontestable, d'où le grand
nombre de villes qui portent son nom. La tradition rapporte que les villages entiers se sont
convertis et ont été baptisés à la suite de sa prédication.

L'Abbaye de Saint-Aubin d'Angers fut érigée à sa dédicace.

SAINTE MARTYRE EUDOCIE D'HÉLIOPOLIS (+152)


D'origine samaritaine, la Sainte Martyre du Christ Eudocie vivait à Héliopolis en Phénicie du
Liban sous le règne de Trajan (96-116). Comme elle était dépourvue de toute Connaissance de
Dieu, elle s'était laissée entraîner à la débauche et avait livré à la prostitution son corps que le
Créateur avait orné d'une rare beauté. Nombreux étaient ceux qui venaient de loin et offraient
de fortes sommes d'argent pour jouir de ses charmes si bien qu'elle avait acquis par ce honteux
commerce une immense fortune et elle vécut dans l'insouciance jusqu'au jour où un Moine
nommé Germain arrivé en ville pour affaire vint loger dans la maison voisine. Le soir après
avoir chanté l'Office dans sa chambre à l'heure prescrite, Germain se mit à lire à haute voix un
livre qui décrivait le Jugement dernier, les châtiments des pécheurs et les récompenses des
justes. À l'écoute de ces terribles paroles, Sainte Eudocie en fut tout ébranlée; sa conscience
s'éveilla de la torpeur dans laquelle l'avaient plongée de si longues années passées dans le
péché et elle versa pendant toute la nuit des torrents de larmes.

Au matin, elle se précipita vers Germain et tombant à ses pieds elle l'implora avec larmes de
lui indiquer la Voie du Salut. Après l'avoir dûment catéchisée, en Père Spirituel prudent,
celui-ci la renvoya chez elle pour qu'elle éprouve sa résolution pendant une semaine de
14

retraite et de prières. Comme elle priait de nuit en versant quantité de larmes sur sa vie passée,
Sainte Eudocie vit soudain une Grande Lumière et le Saint Archange Michel descendit pour la
conduire au Ciel où l'assemblée des Elus l'accueillit avec joie alors qu'à l'extérieur sous la
forme d'un être gigantesque, noir et répugnant le diable accusait Dieu d'injustice pour avoir
accepté si rapidement le repentir de cette femme débauchée. Une voix très douce se fit alors
entendre du haut du Ciel qui disait : "Tel est le Bon Plaisir (eudokia) de Dieu : recevoir avec
compassion les hommes qui se repentent." Et sur l'Ordre de Dieu, le Saint Archange ramena
Sainte Eudocie dans sa demeure en lui promettant l'Assistance de la Grâce pour les combats
qu'elle aurait dès lors à mener contre le péché.

Pleine de joie et de confiance en la Miséricorde du Seigneur, Sainte Eudocie fut baptisée par
Théodote l'Evêque de la cité et suivant scrupuleusement les instructions de son Père Spirituel,
elle remit avec empressement sa fortune acquise dans l'iniquité à un Prêtre afin qu'il la
distribue aux nécessiteux. Ainsi délivrée de l'attachement au monde et de tout souci, elle alla
rejoindre Germain qui la fit admettre dans un monastère féminin situé non loin du sien.

Sainte Eudocie y montra un zèle ardent pour lutter par l'Ascèse et par les larmes du repentir
toutes traces de ses anciennes passions. Elle portait constamment la tunique dont elle avait été
revêtue à son Saint Baptême. Elle apprit le Psautier par coeur et faisait de la prière et de la
méditation de la Parole de Dieu sa nourriture de préférence à tout autre aliment terrestre. Par
cette conduite admirable et cette belle transformation, elle reçut du Seigneur le pouvoir
d'accomplir des Miracles et après le Rappel à Dieu de l'Higoumène, elle fut élue par la
fraternité pour lui succéder.

Ayant appris que la belle Sainte Eudocie avait rejeté les plaisirs de cette vie et le culte des
idoles pour tourmenter son corps par Amour du Christ, certains de ses anciens amants la
dénoncèrent auprès de l'empereur, l'accusant d'utiliser sa fortune pour construire dans le
Désert des refuges pour les Chrétiens rebelles à son autorité et à la religion de l'empire.
Lorsque le dignitaire envoyé par l'empereur et les trois cents soldats de son escorte voulurent
pénétrer dans le monastère de la Sainte, ils en furent empêchés par une Force Divine et après
avoir tourné trois jours autour de l'enceinte en cherchant vainement l'entrée, ils furent frappés
de mort à l'exception du magistrat et de trois soldats.

Quand l'empereur apprit ce lamentable échec, il envoya son propre fils pour arrêter la Sainte.
Mais celui-ci fut frappé par Dieu et mourut après avoir été jeté à bas de son cheval. Sur le
conseil d'un ancien amant de Sainte Eudocie, le souverain éploré écrivit alors à la Sainte pour
lui demander d'intercéder afin que son fils revienne à la vie. Sainte Eudocie lui répondit avec
humilité, protestant de son impuissance à accomplir de tels Miracles et elle fit trois Signes de
Croix sur la lettre en la refermant. Dès que le messager apporta la missive au palais devant le
cadavre du prince, celui-ci reprit vie et l'empereur et toute la cour s'écrièrent : "Grand est le
Dieu des Chrétiens Qui accomplit de telles merveilles!" On raconte même que le souverain se
fit baptiser avec un grand nombre des siens et que le Prince ressuscité devint par la suite
Archevêque de la cité alors que sa soeur, Gélasia, prenait le voile dans le Monastère de Sainte
Eudocie.

L'empereur Adrien (l17-138) qui lui succéda était un farouche adepte de l'idolâtrie. Il envoya
à Héliopolis un gouverneur célèbre pour sa cruauté nommé Diogène, lequel avait été fiancé à
Gélasia et que la fuite de sa promise avait mis dans la plus grande haine à l'égard de Sainte
Eudocie. Sitôt installé, il envoya cinquante hommes d'armes pour se saisir d'elle. Alors que
ceux-ci étaient encore en route, le Christ apparut à Sainte Eudocie et lui annonça que l'heure
15

était venue pour elle de remporter la Couronne du Martyre. Elle se rendit alors dans l'église,
prit sur elle une parcelle des Saints Dons et accueillant les soldats avec calme et dignité, elle
les suivit sans offrir de résistance. Sur le chemin, un Saint Ange la précédait, tenant un
flambeau allumé sans que les païens s'en rendent compte.

Après l'avoir laissée pendant quatre jours en prison sans recevoir ni nourriture ni boisson, on
l'amena au tribunal le visage couvert. Dès qu'on lui retira ce voile, une lueur éclatante en
resplendit, provoquant un cri de stupeur dans l'assistance. Sainte Eudocie répondit avec
audace aux questions du gouverneur et l'invita à mettre son dessein à exécution sans perdre de
temps en de vains interrogatoires. On la somma de choisir entre trois solutions pour avoir la
vie sauve : adorer les idoles, revenir à son ancien mode de vie ou remettre sa fortune au trésor
public. Sainte Eudocie déclara qu'il était absolument exclu pour elle de retourner à sa vie
passée maintenant qu'elle avait connu la Vérité et qu'elle n'était plus maîtresse de l'argent
qu'elle avait distribué. Sur l’ordre de Diogène, quatre hommes se saisirent d'elle et
l'accablèrent de coups pendant deux heures entières puis comme ils tentaient de la dénuder
afin de l'attacher au poteau de torture, ils trouvèrent sur elle le coffret contenant les Saints
Dons. Lorsque le gouverneur tenta de l'ouvrir, une flamme s'en dégagea qui consuma tous
ceux qui se trouvaient aux alentours et qui laissa Diogène à demi-paralysé. Comme il tombait
à genoux en priant le "dieu" soleil de le délivrer de ce sortilège, un éclair fendit le Ciel et le
laissa raide mort sur le sol. Pendant ce temps, un Saint Ange rayonnant descendait du Ciel et
s'entretenait avec Sainte Eudocie après l'avoir chastement recouverte d'un voile. Un soldat
témoin de cette scène et saisi de repentir alla la détacher et la pria d'intercéder pour ceux qui
venaient d'être frappés par la Colère de Dieu afin qu'ils recouvrent la vie et puissent se
repentir. Prise de compassion, Sainte Eudocie se mît en prière et aussitôt les morts
ressuscitèrent, provoquant la conversion d'une grande partie de la population.

Sainte Eudocie resta en ville quelque temps pour enseigner le peuple et elle accomplit encore
d'autres Miracles jusqu'au jour où Diogène étant décédé, un nouveau gouverneur nommé
Vincent s'installa à Héliopolis avec la ferme décision d'en finir avec la célébrité importune de
Sainte Eudocie. Il envoya des soldats dans sa résidence et ceux-ci lui tranchèrent la tête sans
autre forme de procès, lui offrant ainsi la satisfaction de son désir le plus cher : l'union
définitive avec son Epoux Céleste. Par la suite, les Précieuses Reliques de Sainte Eudocie
accomplirent de nombreux Miracles qui témoignèrent pour des générations de Chrétiens de la
puissance du repentir.

SAINT HIEROMARTYR LÉON L'ARCHEVÈQUE DE ROUEN ET SES DEUX SAINTS


FRÈRES MARTYRS GERVAIS ET PHILIPPE (+889)
Saint Léon naquit à Carentan, petite ville de Normandie. Un Saint Ange l'ayant promis à ses
parents, ils le reçurent comme un Présent du Ciel. Alice, sa mère, le mit au monde sans
souffrir les douleurs habituelles de l'enfantement. Son père, un des premiers seigneurs de la
province, mécontent du Roi Charles I Chauve, alla s'établir avec sa famille vers le filin dans
les terres qui obéissaient aux frères de ce prince.

Dès l'âge de douze ans, Saint Léon fut envoyé à la cour de Louis de Germanie (ou de Bavière)
qui après l'Endormissement de Louis le Débonnaire, son père, occupa la partie de l'empire
franc au-delà du Rhin. Mais voyant que l'atmosphère de la cour et le contact du peuple
germain ne convenaient pas à son fils, il le fit revenir en France pour étudier dans la nouvelle
école que Charlemagne avait fondée à Paris. Saint Léon y progressa en vivacité d'esprit et par
son éloquence. Son esprit de charité et sa ferveur au Service de Dieu lui attirèrent l'admiration
de tous. Quand il fut élevé à la prêtrise, il aspira à la prédication et au Salut des âmes. Il s'y
16

appliqua avec succès. Ce zèle de bon pasteur le distingua pour l'élection à la charge
d'Archevêque de Rouen. Il refusa cette charge qu'il jugeait au-dessus de ses forces mais il
n'osa résister à la Volonté de Dieu. Pendant son séjour à Rome, le Pape Stéphane/Etienne V
de Rome confirma son élection et Saint Léon s'y soumit. Il ne renonça pas à la prédication.
S'étant rendu en peu de temps à Rouen et y ayant établi deux vicaires, il se rendit en Navarre
où les incursions des Sarrasins et des Normands avaient presque éteint le flambeau de la Foi.
Il prit pour compagnons ses deux frères Saint Philippe et Saint Gervais auxquels il avait
inspiré un semblable dessein et commençant à prêcher l'Evangile dans le village landais de
Labouheyre, il convertit d'abord Argare qui en était le seigneur et le baptisa avec toute sa
famille.

De là il s'en alla à Bayonne prêcher sur la place publique et convertit en un jour sept cent dix-
huit personnes; le lendemain, il alla au temple et prit pour sujet de sa prédication l'idole du
"dieu" Mars qui y était adoré par ces habitants nés dans les armes et accoutumés à la guerre. Il
s'adressa d'abord à celui qui faisait office de sacrificateur et eut avec lui quelques entretiens
pour s'efforcer de le convaincre mais voyant son obstination, il se tourna vers le peuple qui se
laissait abuser par ses superstitions impies et par l'artifice de ce ministre de satan. Lorsqu'il
commença à représenter combien il était déraisonnable de donner le titre de "dieux" à des
créatures qui ne méritaient pas même le nom d'hommes, ces prêtres interrompirent son
discours et excitèrent la population à lui imposer silence, ce qui l'obligea de cesser, voyant
que l'on n'était pas alors disposé à l'écouter mais il pria Dieu et Le supplia d'avoir pitié de ce
peuple et de lui donner un signe de Sa Puissance pour le désabuser. Après sa prière, il
s'approcha de la statue de Mars, la renversa par terre d'un souffle de sa bouche et la réduisit en
poudre, ce qui causa de la conversion des prêtres et de quelques autres personnes.

Quelques-uns même mettent Saint Léon au rang des Evêques de cette ville. Ayant employé
quelque temps à cette entreprise, il ne crut pas avoir assez rempli tous les devoirs de son
ministère pour se permettre de se reposer. Prenant donc congé de ses enfants qu'il avait
engendrés en Jésus-Christ par la prédication, il passa en Espagne pour évangéliser la Biscaye
et la Navarre mais revenus dans cette ville après une longue absence, des pirates de Bayonne
furent surpris de la voir toute changée et les temples renversés. Voyant leurs parents et leurs
amis obéir à l'Evangile, ils entrèrent en grande fureur surtout en apprenant qu'ils devaient
renoncer à leurs pirateries et faire pénitence. Ils conspirèrent contre lui et allèrent l'attendre en
embuscade à son retour d'Espagne. Saint Léon prêchait sur les bords de la Nive lorsque ces
forcenés se jetèrent sur lui, le frappèrent rudement, égorgèrent sous ses yeux son frère Saint
Gervais et enfin le massacrèrent lui-même. On raconte qu'en touchant le sol, son sang en fit
jaillir une source abondante et que saisissant son Chef abattu, son tronc la porta à plus d'un
mille jusqu'au lieu où il fut enseveli et où l'on érigea depuis une chapelle à sa dédicace. Ses
Remarquables Reliques y reçurent l'hommage de la Vénération publique jusqu'au quinzième
siècle. La crainte des protestants les fit translater par les papistes dans la cathédrale et la
chapelle elle-même fut abattue quand le maréchal de Vauhan éleva les remparts de la
citadelle.

On remarque qu'un peu avant son Rappel à Dieu, il demanda à Dieu que les femmes qui
auraient recours à lui pendant leur grossesse fussent préservées de toutes sortes d'accidents et
qu'il Lui recommanda particulièrement la conservation de la ville de Bayonne. Saint Léon
apparut immédiatement après son martyre à ses grands vicaires de Rouen et ceux-ci se
rendirent aussitôt au lieu de son Rappel à Dieu où ils apprirent tout ce que nous venons de
rapporter.
17

SAINT ABBE SIVIARD D'ANISOLE, PLUS TARD SAINT-CALAIS (+687)


Saint Siviard naquit au pays du Maine dans la première moitié du septième siècle de parents
illustres par la noblesse et par leur vertu. Petit-neveu du Saint Evêque Bertrand du Mans, son
père se nommait Sigiram et sa mère Adda. Dès sa jeunesse, il s'employait à la prière, la
retraite et l'étude avec la maturité d'un Vieillard. Il sut si bien allier la dévotion avec les lettres
humaines qu'il fut rempli des lumières de la Sagesse Divine en même temps qu'il apprit les
sciences humaines mais il ne suivait jamais ses propres pensées qu'après les avoir faites
approuver par les plus habiles des maîtres qu'il pouvait consulter.

Ses connaissances ne servirent qu'à le convaincre de la vanité des choses de ce monde et de la


douceur que goûtent ceux qui se consacrent entièrement au Service de Jésus-Christ. Il résolut
donc de prendre l'Habit Angélique au monastère que Saint Calais avait fondé le siècle
précédent sur la rivière d'Anisole au pays du Main.

Dès qu'il se vit revêtu du Saint Habit Angélique, il redoubla de ferveur et ses frères Moines
qui le regardaient en exemple le choisirent pour être ordonné Prêtre afin qu'il leur servît à tous
de Père Spirituel. En effet une extrême douceur jointe à une profonde humilité le rendait
aimable à Dieu et aux hommes. Il était toujours d'égale humeur, posé dans toutes ses actions,
édifiant dans sa conversation, zélé pour l'observance de la Règle et prompt à rendre service à
tout le monde; il compatissait aux peines de ses frères et tâchait de consoler ceux qu'il savait
dans la tristesse; il était assidu à la prière et répandait quelque fois des torrents de larmes; il
visitait les malades et les encourageait tellement à la patience qu'ils en demeuraient consolés;
son abstinence était presque continuelle; il passait souvent les nuits en prières; il était si retenu
en tout ce qu'il disait qu'il n'offensait jamais personne dans ses paroles.

Malgré ses efforts pour demeurer caché aux yeux des hommes, on découvrit les faveurs dont
Dieu l'avait prévenu et les talents qui le rendaient capable de gouverner les autres. C'est
pourquoi après le Rappel à Dieu de Saint Sigiram son père qui était aussi Abbé de ce même
monastère où il s'était retiré après le Rappel à Dieu de sa femme et où il vécut si Saintement
que sa mémoire a depuis lors été marquée au 4 décembre dans les martyrologes de plusieurs
églises de France, les Moines jetèrent leur dévolu sur Saint Siviard pour lui donner la conduite
de cette maison. Il s'en acquitta dignement, nourrissant l'âme de ses frères d'une Nourriture
Céleste et en embellissant le monastère de la splendeur d'une observance sévère. C'est dans
l'exercice de ces Saintes Fonctions qu'il s'endormit dans un âge très avancé. A son Rappel à
Dieu, un des frères vit sa Sainte Âme brillante de Lumière entre Saint Pierre et Saint Paul, les
Princes des Saints Apôtres qui la conduisaient au Ciel.

Il s'endormit dans le Seigneur le 1er mars l'an 8 du règne de Thierry III le fils de Clovis II et
687 de Notre Seigneur. Le corps de Saint Siviard fut enseveli au Monastère de Savonnières
fondé où l'on vit longtemps après une chapelle qui lui avait été dédicacée à l'extrémité
méridionale de Saint-Georges de flouée. Quant à ses Précieux Restes, ils furent translatés à
Sens à l'époque de l'invasion des Normands.

Saint Siviard se signala par son goût pour les lettres; il a laissé une vie de Saint Calais,
monument remarquable parmi toutes les traditions et l'une des pages les plus belles de
l'histoire du Maine.

SAINT EVÊQUE MARNOCK (OU MARNANUS, MARNAN, MARNOC, MERNOCH,


MARNOCH) D'ANNANDALE ET DE KILMARNOCK (+625) 25 octobre – 1 mars
Irlandais, Moine sous Saint Colomban à Iona et ensuite Evêque Missionnaire, endormi à
18

Annandale, Saint Marnock était grandement vénéré dans la région de la frontière écossaise. Il
a donné son nom à Kilmarnock en Ecosse.

SAINT ABBÉ LÉON LUC DE CORLEONE, CONFESSEUR (+VERS 900)


Appelé par quelques-uns Luc de Corleone, Saint Léon Luc naquit en Sicile à l'époque où cette
île était dévastée par les Vandales; devenu orphelin, il alla se présenter au Monastère de Saint-
Philippe d'Argyrion. Un Ancien lui donna l'Habit Angélique puis on l'envoya à l'Abbaye de
Corleone gouvernée par l'Abbé Christophe. Après le Rappel à Dieu de ce dernier, Saint Léon
Luc fut désigné pour lui succéder; il administra la maison avec sagesse et Sainteté; aussi, en
peu d'années, ses Moines d'abord peu nombreux arrivèrent à dépasser la centaine.

On rapporte de ce Saint Homme plusieurs Miracles : un paralytique amené de Saxe fut guéri
quand Saint Léon Luc lui eut fait une onction avec de l'huile et qu'il eut invoqué le Nom du
Seigneur. Au cours d'une discussion, le contradicteur de Saint Léon Luc osa lui donner un
soufflet mais il fut saisi par le démon et mis en péril de mort. Saint Léon Luc eut pitié de cet
infortuné et par ses prières obtint sa délivrance. Parvenu à l'âge de cent ans dont quatre-vingts
dans la vie monastique, le Saint Abbé annonça sa fin prochaine et désigna un frère nommé
Théodore pour son successeur. Le 1er mars d'une année indéterminée, il participa à la Divine
Liturgie, y communia puis rentré dans sa cellule, il rendit son âme à Dieu après avoir donné à
tous le baiser de paix.

Le Monastère qu'il gouvernait était de l'ordre de Saint Basile. Saint Léon Luc est honoré en
Calabre et au Monastère de Corleone en Sicile.

SAINTE ASCÈTE DOMNINA DE SYRIE, VIERGE (+VERS 450-460)


The Nun Domnina of Syria was a disciple of Saint Maron. In her mother's garden the nun
built herself an hut, covered it with straw, and asceticised in it, taking as food only lentils
soaked in water. Each morning and evening the nun went to church, covered in a veil so that
no one ever saw her face. The voice of the nun, in the words of her biographer Blessed
19

Theodorit, was "resonant and expressive, and her words always accompanied by tears." The
holy ascetic peacefully expired to the Lord in about the years 450-460.

SAINT HIÉROMARTYR MONAN DE SAINT-ANDREW, ARCHIDIACRE EN ECOSSE


(+874)
Le Saint Moine écossais Monan fut formé par Saint Adrian de Saint-Andrew et fut
Missionnaire dans le pays du Firth of Forth. Saint Monan et un grand nombre d'autres
Chrétiens furent été tués ensemble par les Danois.

SAINT PAPE FELIX III DE ROME (+492)


Saint Félix eut à lutter contre trois patriarches orientaux alors hérétiques occupant en même
temps Constantinople, Alexandrie et Antioche et refusant d'abjurer l'hérésie d'Eutychès. Il fut
le bisaïeul de Saint Grégoire le Grand qui rapporte de lui qu'il apparut à sa nièce Sainte
Tarsille et qu'il l'appela au Royaume Céleste.

ou

Saint Félix appartenait à la famille Anicia, la plus puissante, la plus riche et la plus noble de
Rome. Son père avait été marié avant d'être ordonné Prêtre. Mais en s'engageant dans les liens
du sacerdoce, il avait renoncé à ceux du mariage. Saint Félix lui-même avait été marié avant
de devenir ecclésiastique et Pape de Rome. Saint Grégoire le Grand qui était de la même
famille patricienne des Anicii rappelle ce fait en ces termes dans une Homélie prononcée
devant le peuple romain à la basilique de Saint-Clément :

"Mon père eut trois soeurs, Tharsilla, Gordiana et Amiliana qui, éprises d'une même ardeur de
perfection, se consacrèrent le même jour au Seigneur, prirent le voile des Vierges et vécurent
ensemble dans leur maison, observant les règles monastiques. Ma tante Tharsilla se
distinguait par son assiduité à la prière, ses mortifications, son abstinence et l'édification d'une
vie consommée en Dieu. Une nuit dans une vision, mon quadrisaïeul le Pontife Félix qui me
précéda sur ce siège de Rome lui apparut et découvrant à ses regards les magnifiques
Splendeurs du Royaume des Cieux, lui dit : 'Ma fille, l'heure est venue où je dois t'introduire
dans ce séjour de la Gloire Eternelle.' Quelques temps après, Tharsilla fut prise d'une maladie
soudaine et bientôt on comprit qu'elle allait mourir. Selon la coutume dans les familles
aristocratiques, une foule considérable remplit la demeure pour assister la malade et consoler
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ses proches. Ma mère se trouvait au chevet de la mourante. Elle la vit tout à coup lever les
yeux au Ciel comme dans une extase puis en se tournant vers les assistants, elle dit : 'Retirez-
vous, retirez-vous, Notre Seigneur vient à moi!' A ces mots, cette âme Sainte se dégagea des
liens du corps; un Parfum Céleste se répandit dans l'appartement comme si l'auteur de toute
suavité qui venait d'apparaître à Son Humble Servante avait voulu laisser à tous cette marque
de sa présence."

Saint Félix succéda à Simplicius et fut élu le 8 mars 483 par le sénat, le clergé et le peuple
assemblés dans la basilique Saint-Pierre. Durant l'interrègne de six jours selon les uns, de
vingt-six jours suivant les autres, Odoacre, en sa qualité de roi d'Italie, intrigua pour diriger
les affaires de l'assemblée et s'arroger le droit de confirmer l'élection. Le mémoire qui
contenait ces prétentions fut condamné vingt ans plus tard comme impie et sacrilège par un
Concile de Rome : toute l'antiquité ecclésiastique ratifia cette condamnation; quant aux
manœuvres d'Odoacre, elles échouèrent complètement.

Le début du pontificat de Saint Félix coïncida avec la nouvelle apportée à Rome du


rétablissement de l'hérétique Pierre Monge sur le siège épiscopal d'Alexandrie, par l'influence
de l'Archevêque Acace de Constantinople –son hérésie était le monophysisme. Le Vénérable
Félix cita Acace à son tribunal et déposa Pierre Monge. Il fit partir pour Constantinople les
deux Evêques Misenus et Vital, les chargeant de notifier la sentence mais ces légats furent
circonvenus par les intrigues des deux prélats schismatiques.

Ils se laissèrent corrompre moyennant une somme d'argent et n'exécutèrent pas les ordres du
Pape de Rome. A leur retour en Italie, Saint Félix réunit un Concile où ils furent convaincus
de simonie et excommuniés. Après la déposition des légats, les Pères du Concile prononcèrent
de nouveau la déposition solennelle de Pierre Monge. Le Pape ne voulait point encore sévir
contre Acace dont les derniers événements lui avaient fait connaître la mauvaise foi.
Cependant comme il ne daignait pas même répondre aux lettres paternelles du Patriarche de
Rome et qu'il continuait à demeurer en communion avec Pierre Monge, Saint Félix fut obligé
de le ranger parmi les hérétiques et de le séparer de la communion. Pour porter ce décret à
Constantinople, le Pape fit choix du Prêtre Tutus. Il lui remit de plus deux lettres, l'une pour
l'empereur Zénon, l'autre pour le clergé et le peuple de Constantinople : cette dernière était
destinée à réparer le scandale donné publiquement par ses précédents légats. Acace refusa
obstinément de recevoir le décret du Pape : pour qu'il ne pût pas prétexter de son ignorance
sur une sentence qui l'excommuniait, un Moine du couvent où le légat avait trouvé refuge fut
assez hardi pour attacher un dimanche qu'il entrait dans la basilique pour y célébrer le décret à
son manteau pontifical.

Cet acte de courage attira la vengeance d'Acace sur tous les Moines de Constantinople : un
certain nombre d'entre eux furent égorgés par ses affidés. C'est ainsi qu'Acace eut le triste
honneur d’être la cause d’un premier schisme entre Rome et Constantinople mais où Rome
maintenait l’Orthodoxie. Ce premier schisme dura trente-cinq ans (484-519). Qui pourrait dire
toutes les violences, toutes les persécutions, toutes les cruautés des eutychiens triomphants
contre les Orthodoxes? Trois intrus, trois apostats occupaient les trois grands sièges d'Orient :
Pierre le Foulon à Antioche, Pierre Monge à Alexandrie, Acace à Constantinople, tous
tout-puissants à la cour de Zénon et unis dans leur révolte contre Rome et l'Orthodoxie. Ils
durent croire avoir triomphé et regarder l'eutychianisme [=monophycisme] implanté pour
jamais en Orient. Mais Dieu allait confondre leurs orgueilleuses pensées. Pierre le Foulon
mourut le premier en 488; Acace le suivit au tombeau quelques mois après : il expira chargé
de la malédiction de Dieu et des hommes. Quant à Zénon qui n'avait pas eu le courage de se
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montrer ce qu'il était au fond, un prince vraiment Chrétien, il fut enseveli tout vif par sa
propre femme : il mourut dans son tombeau de faim et de rage.

Saint Félix ne se contenta pas de donner des soins tendres et bienveillants aux intérêts de
l'Eglise en Orient; il se tourna avec compassion vers cette malheureuse Eglise d'Afrique
foulée aux pieds par les Vandales. Il écrivit à l'empereur pour qu'il intervînt auprès de leur roi
Hunéric et qu'il l'engageât à cesser ses cruautés envers les Chrétiens. Le roi persécuteur vécut
de courtes années et son successeur Gondamond rendit la paix à l'Eglise. Ceux qui étaient
tombés pendant la persécution demandèrent à rentrer en grâce; Félix régla les conditions de
leur pénitence et rétablit les anciens Canons.

Dans le domaine politique, le pontificat de Saint Félix III fut marqué par l'invasion de
Théodoric le roi des Ostrogoths en Italie et l'expulsion d'Odoacre le roi des Hérules. Les
habitants des provinces et des villes horriblement persécutés par les barbares n'avaient pas
d'autres ressources que la charité des Evêques. L'Eglise ne faillit pas à sa mission. Saint Félix
rendit son âme au Seigneur pendant cette lutte qui amenait une domination arienne en Italie
(492). D'un caractère énergique, prudent et modéré, c'est au milieu des difficultés de l'Orient
agité par l'hérésie et de l'Occident déchiré par des guerres sanglantes qu'il sut maintenir
l'intégrité de sa Foi orthodoxe et s’en prévaloir pour combattre l’hérésie et la faire respecter
malgré les intrigues et les défections. Il fut enseveli dans la basilique du Saint Apôtre Paul.

Actes de son administration.


Saint Félix III établit que les églises seraient consacrées par les Evêques seulement. Il défendit
de rebaptiser ceux qui l'avaient été une première fois. Il construisit la basilique Saint-Agapet
près de celle de Saint-Laurent. Le premier, il donna aux empereurs le nom de "fils." Le
premier encore, il employa comme date l'indiction, c'est-à-dire une manière de compter par
périodes de quinze années à partir de 312, époque de la conversion de Constantin.

Sous son pontificat et la troisième année de son règne, le Saint Apôtre Barnabé apparut à
l'Evêque Anthème de Salamine de Chypre, tenant en main l'Evangile de Saint Matthieu. Cette
Révélation se renouvela trois fois et les Précieux Restes de Saint Barnabé furent retrouvés
avec un exemplaire de cet Evangile. C'est encore sous son pontificat que les habitants du
Norique, fuyant leur pays, apportèrent en Italie les Précieuses Reliques du Grand Saint
Séverin.

SAINT AGAPIUS DU SKITE DE KOLISTOU DE VATOPEDI, MONT ATHOS (+13°.S.)


Saint Agapius fut novice sous la direction spirituelle d'un Prêtre du Monastère athonite de
Vatopedi. Capturé par des pirates, Saint Agapius fut vendu comme esclave en Magnésie.
Après douze ans, il fut miraculeusement libéré par l'Aide de la Toute Sainte Mère de Dieu et
rentra à Vatopedi. Il baptisa son maître précédent et devint son Père Spirituel. Saint Agapius
passa le restant de ses jours dans l'Ascèse à Vatopedi et s’endormit en paix dans le Seigneur.

ou

The Monk Agapios, a novice-obedient of an elder of silence at the former Batopedeia skete-
monastery Kalitsa, was taken into captivity by Turks that had landed on the shore of Athos,
and from there taken him to Magnezia and there he worked in chains for 12 years. But he did
not lose hope for freedom and fervently he prayed to the Mother of God. One time the
Heavenly Mediatrix manifested Her Mercy to the patient sufferer – in sleep She ordered him
"without fear to go to his elder." It turned out, that in reality he had become free of his
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bounds. Without hindrance the Monk Agapios departed from his master and returned to Holy
Mount Athos. But his demanding guide, testing the humility of the novice, in having been
liberated so miraculously, and wanting still more to intensify within him faith in the almighty
Providence of God, counseled him to return and serve the Turks until such time, as God
Himself would have the master in a state of mind to set free the captive. Saint Agapios
returned without complaint into servitude. Struck by such humility in a Christian and by his
great faith, the master with joy not only set free the Monk Agapios, but also he himself with
two of his sons departed with him to the Holy Mountain, and there he was baptised and
accepted monasticism and asceticised until his very end.

SAINT EVEQUE SUITBERT (OU SWITBERT) DE KAISERSWERTH, MISSIONNAIRE


EN FRISE (+713)
Originaire d'Ecosse, Saint Suitbert fut disciple de Saint Willibrord qu'il accompagna en 690
dans la Frise et apporta la lumière de l'Evangile en Westphalie. Evêque régionnaire en 693, il
continua de prêcher dans les provinces des bords du Rhin. Lors des invasions saxonnes dans
ces régions, Saint Suitbert se retira sur une île du Rhin près de Düsseldorf et fonda l'Abbaye
bénédictine de Kaiserswerth où il s'endormit dans le Seigneur.

Ste Domnine pénitente à Cyr en Syrie (vers 450). -Ste Antonine martyre à Nicée sous
Dioclétien et Maximien (vers 305)-Sts Marcel et Antoine-Sts Sylvestre et Sophrone-St
Nestorien-Sts Charise nicéphore et Agapios-St Agapios de Vatopédi Moine athonite qui
confessa la foi orthodoxe dans l'esclavage des Turcs. -St Martyrius fondateur du monastère de
l'Île-Verte (Zelenetsk) au nord de l'actuelle St-Pétersbourg (1603). -St David l'Evêque du pays
de Galles-St Aubin, originaire du Vannetais, Moine de Cincillac en Anjou puis Evêque
d'Angers (549 ou 550). -Sts Adrien, Victor, Secundille, matyrs en Afrique. -St Donat, Martyr
à Carthage. -260 Martyrs de la porte Salaria à Rome sous Claude II le Gothique (vers 269).-St
Albin ou Gwen l'Evêque de Quimper en Bretagne (Vème siècle). -St Felix II, pape et
patriarche de Rome (483-492) qui confessa la foi orthodoxe face au monophysitisme (492). -
St Denek, Ermite en Bretagne (VIème siècle). -Ste Melarie, solitaire en Bretagne (VIème
siècle).-Translation des Reliques de St Herculan l'Evêque de Pérouse et Martyr sous Totila
(547).-St Jean Ier l'Evêque de Nîmes en Languedoc (550). -St Suitbert Evêque missionnaire
en Frise (713). -St Paul, Moine, Martyr (probablement par la main des Iconoclastes).-St
Monan, archidiacre, Martyr en Ecosse par la main des Vikings païens (874).-St Leon de
Carentan en Normandie l'Evêque itinérant, Apôtre du Pays basque avec ses frères Gervais et
Philippe, tous Martyrs près de Bayonne (889). -St Paraskevas, originaire de Trébizonde où il
fut martyrisé par la main des Musulmans (1659). -St Méthode, Prêtre, Martyr (Russie 1920). -
Ste Anastasia Andreïevna, folle-en-Christ dans le Caucase du nord, martyre -Ste Antonine
l'Abbesse de Kizliar, martyre (Russie 1924).-St Jean, Prêtre, Martyr (Russie 1937).-Sts Basile
et Pierre, Prêtres, Antoine, Moine, Anne, Moniale et Nadejda, laïque, Martyrs (Russie 1938).-
St Alexandre, Prêtre, Martyr (1942).

Mémoire de la Sainte Martyre Eudocie d'Héliopolis.

Lecture de l’Epître
Pas de Lecture ce jour

Lecture de l’Evangile
Pas de Lecture ce jour

REFLEXION - Fidélité et obéissance à la Volonté de Dieu sont nécessaires pour orner la


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vie de chaque Chrétien. Comme on le voit dans la vie de Saint Agapius, Dieu glorifie le fidèle
et l'obéissant. Lorsqu'il était jeune homme, ce Saint fut capturé par des pirates, emmené en
Asie et vendu à un Arabe. Douze ans durant, Saint Agapius resta un esclave paisible et
tranquille de cet Arabe. Douze ans durant, il pria la Toute Pure Mère de Dieu de l'aider à être
libéré de son esclavage. Une nuit, la Vierge Mère de Dieu lui apparut et lui dit : "Lève-toi et
pars sans crainte rejoindre ton Higoumène sur le Mont Athos." Saint Agapius se leva et vint
auprès de son Ancien sur le Mont Athos, la Sainte Montagne. Lorsque l'Ancien vit Saint
Agapius, il fut attristé, pensant que Saint Agapius avait fui son maître. Il lui dit : "Mon enfant
Agapius, tu as réussi à tromper ton maître mais tu ne sauras jamais tromper Dieu. Le jour du
Redoutable Jugement, tu devras rendre compte pour l'argent que ton maître a dépensé pour
t'acheter afin que tu le serves. C'est pourquoi tu dois retourner et fidèlement servir ton maître."
Fidèle et obéissant, Saint Agapius retourna aussitôt en Asie, se présenta à son maître et
l'informa de tout ce qui s'était passé. L'Arabe, apprenant tout cela, fut étonné et fut bouleversé
par la charité des Chrétiens. Il désira rencontrer l'Ancien de Saint Agapius. L'Arabe arriva à la
Sainte Montagne, accompagné de ses deux fils. Là, lui et ses deux fils furent baptisés. Tous
les trois furent tonsurés comme Moines. Ils y demeurèrent jusqu'à leur Rappel à Dieu, menant
une vie d'Ascète d'abord sous la guidance du Père Spirituel de Saint Agapius et ensuite sous
Saint Agapius lui-même. Ainsi, les autrefois cruels maîtres devinrent des disciples obéissants
de leur ancien esclave, fidèles à la Volonté du Dieu de l'obéissant Saint Agapius.

HOMELIE - Concernant le savoir et le faire


"Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites." (Jean 13,17).
L'aspect le plus important de ce passage des Ecritures de Notre Seigneur, mes frères, c'est que
le Seigneur ne minimise pas la connaissance mais insiste sur son application. Il ne dit pas aux
Saints Apôtres : "Bénis êtes-vous quand vous saurez ceci." Certains enseignants païens qui ne
voyaient le Salut qu'en termes de connaissance en parlaient de cette manière. Cependant,
Notre Seigneur dit : "Bienheureux si vous le faites." La connaissance du Salut nous a été
donnée par le Seigneur Jésus-Christ Lui-même et personne n'est à même d'atteindre cette
connaissance par ses propres efforts.
Quelques anciens philosophes grecs avaient dit que l'humain ne pourrait pas venir à la
connaissance de la Vérité ni être sauvé jusqu'à ce que Dieu Lui-même vienne sur terre. Notre
Seigneur est venu parmi les hommes et leur a révélé cette connaissance. Quiconque reçoit
cette connaissance accepte aussi l'obligation de l'accomplir. Oh qu'il sera bien plus simple au
Jugement pour ceux qui n'ont jamais reçu cette connaissance et par conséquent, ne l'ont pas
accomplie que pour ceux qui l'ont reçue et ont négligé de la mettre en pratique.
Oh qu'il sera plus aisé au Jugement d'être un païen non-instruit qu'un érudit chrétien.
Notre Seigneur Lui-même ne S'est pas montré uniquement comme connaissant mais aussi
comme accomplissant. Sa Parfaite Connaissance complétait Sa parfaite Action. Sous les yeux
de Ses Disciples, Il a personnellement accompli tous Ses Propres Commandements. Il leur
donna ce Commandement et acheva cet acte d'humilité et d'Amour lorsqu'Il lava les pieds de
Ses Disciples. Puis Il leur commanda qu'ils dussent faire ceci les uns aux autres. Notre
Seigneur n'a pas demeuré parmi les hommes pour salir les hommes mais pour les laver. Il n'a
jamais sali qui que ce soit mais a lavé tous ceux qui souhaitaient l'être. Quelle sorte de honte
n'est-ce pas pour nombre d'entre nous qui œuvrerons beaucoup pour nous laver mais deux fois
plus encore pour salir autrui? Ô mes frères, nous couvrons de boue nos propres frères de sang.
Même le Christ pleure lorsqu'Il voit comment avec la boue de la calomnie, nous souillons
ceux qu'Il a lavés avec Son propre Sang. Ô Seigneur, pardonne-nous! Nous péchons chaque
jour contre nos propres frères. Ô Seigneur, nos frères que nous avons salis, rends-les plus
brillants que nous dans Ton Royaume. Tu es Juste et Tu vois tout.
A Toi soit la Gloire et la Reconnaissance, à jamais. Amin.
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Saint Nicolas Velimirovitch l'Evêque d'Ochrid, Serbie (+05 mars 1958), rescapé de Dachau puis des
persécutions communistes, auteur du Synaxaire "Prologue d'Ochrid."

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