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TP :FABRICATION D’UNE BIOPILE A PLANTE

1. Objectifs
Réaliser une biopile à partir d’une plante à fleurs cultivée au Bénin

Mesurer les grandeurs électriques aux bornes de cette biopile

2. Critères d’évaluation
Réalisation correcte

Parfait branchement des appareils de mesure

Mesures correctes

3. Matériel
 Une plante à fleurs
 Du fil de fer galvanisé à l’anode
 Du cuivre issu d’un câble électrique à la cathode
 Moitié inférieure d’une bouteille de 5L d’eau minérale comme pot
 Du terreau
 De l’eau pour arrosage
 Du fil électrique souple de section 2×0,75mm2 ou 2×1,5mm²pour le circuit
de la biopile
 Un millimètre

4. Manipulation
Il s’agit de réaliser une biopile à plante florale puis de vérifier si cette dernière
génère de l’électricité en mesurant les grandeurs à ses bornes

Protocol expérimental

 Enrouler le fil de fer galvanisé au fond du pot


 Insérer la racine de la plante au cœur de l’enroulement
 Recouvrir l’ensemble de terreau
 Placer le cuivre à la périphérie du terreau
 Brancher le voltmètre aux bornes du circuit de la biopile
 Relever la valeur de la tension aux bornes de la biopile
 Brancher l’ampèremètre dans le circuit de la biopile
 Relever la valeur de l’intensité du courant qui traverse de la biopile

Réalisez les tâches du protocole expérimental

Complément théorique
Généralités sur la biopile

Définition

Encore appelée pile biologique, la biopile est une pile alimentée uniquement par des
substances naturelles, comme le sucre, les bactéries ou les plantes. Ces systèmes
fonctionnent comme des piles classiques à combustibles, c’est-à-dire qu’elles
produisent de l’énergie électrique à partir de l’énergie chimique, mais à partir de
composants 100 % biodégradables, privilégiant ainsi les sources d’énergie alternative
et propre.

Principe de fonctionnement

Les biopiles utilisent les bactéries pour convertir directement en électricité une
partie de l’énergie disponible dans un substrat biodégradable. De conception
similaire aux piles à combustible, ces réacteurs génèrent de l’électricité à partir des
réactions d’oxydoréduction impliquées dans la dégradation de molécules organiques
par les bactéries, aboutissant à la libération de protons et d’électrons qui peuvent
être transférés aux électrodes comme nous le montre la figure ci-après :

Figure 1: Principe de fonctionnement d’une biopile microbienne


Le principe s'appuie sur la photosynthèse utilisée par la plante et grâce à laquelle

celle-ci produit notamment de la matière organique. L'excédent est rejeté dans le sol
via les racines, autour desquelles vivent des micro-organismes qui s'en nourrissent et
libèrent des électrons. En plaçant des électrodes à proximité des racines, on peut
récolter ces électrons et générer du courant électrique.

En effet, les sucres de formule chimique C6H12O6 produits par la photosynthèse sont
dégradés par les micro-organismes présents dans le milieu qui eux produisent en
retour du CO2, des protons H+ et des électrons e-. Ces derniers peuvent être mis en
valeur dans un circuit électrique afin de générer de l’électricité dite biologique
suivant un principe électrochimique bien défini.

A l’anode les matières organiques sont oxydées pour la libération des électrons et des
protons suivant l’équation :

(C6H12O12) → 6CO2 + 12H+ + 12e-….

D’une part, les protons sont acheminés vers la cathode où ils réagissent avec les
électrons et le dioxygène de l’air (O2) pour produire de l’eau (H2O) suivant l’équation:

O2 + 4H+ + 4e- → 2H2O

D’autre part, par l’emplacement entre les deux électrodes d’une membrane
uniquement perméable aux protons, les électrons sont forcés de se déplacer à
travers un circuit extérieur, ce qui génère le courant électrique.

La combinaison de ces deux équations aux deux électrodes nous permet d’obtenir
l’équation générale suivante :

(C6H12O12) + 3O2 → 6CO2 + 6H2O

La figure suivante nous résume explicitement ce principe de fonctionnement.


Figure 2 : Principe de fonctionnement d’une biopile à plante
Informations supplémentaires

2.2.2.1 Matériel et méthodes

a. Matériel végétal

La plante pour ce dispositif est choisie selon sa capacité à tolérer un arrosage


fréquent dans le but de maintenir un milieu humide et faciliter donc le transfert ionique
et l’échange d’électrons[4]. Elle doit également être une plante cultivée dans notre
milieu.

Pour mettre en évidence l’effet de la couleur du feuillage de la plante sur la


production d’électricité, trois (03) différentes plantes à feuillages vert, jaune et rouge
respectivement ont été choisies. Les plantes choisies sont les suivantes :

 La plante verte : Euphorbia milli

Nom français : Couronne d’épines


Nom anglais :Crown of thorns

Encore appelée couronne du Christ ou épine du Christ (en raison des épines,
mais aussi des fleurs rouges évoquant des gouttes de sang) l’euphorbia milli est un
arbuste épineux vivace de la famille des Euphorbiacées, originaire de Madagascar et
qui peut atteindre 1,5m. Cette plante ne supporte pas les températures inférieures à 10°
C, peut être exposée à mi-ombre de préférence, à la lumière ou en plein soleil après
une période d’acclimatation. Elle peut pourrir par excès d’humidité et se présente
comme suit.
Photo n° 2 : La plante verte
Source :www.aujardin.info/plantes/euphorbia_milii.php

 La plante jaune : Codiaeum variegatum

Nom français : Croton


Nom anglais : Codiaeum

Originaire des îles de l’est du Pacifique, le Croton est une plante d’intérieur de
la famille des Aracées qui peut mesurer jusqu’à 1m. La température idéale à laquelle
elle peutêtre exposée est autour de 20°C, à forte lumière mais sans soleil trop brûlant.
Elle supporte un arrosage fréquent mais modéré et se présente comme suit.

Photo n° 3 : La plante jaune


Source :www.jardiner-malin.fr/fiche/croton-entretien-arrosage.html

 La plante rouge : Solenostemon scutellarioides

Nom français : Coléus


Nom anglais : Coleus

Il s’agit ici d’une plante de la famille des Lamiacées qui ne dépasse guère 30 à
50 cm de haut. Encore appelée Coliole, cette plante ne supporte pas des températures
inférieures à 8°C et ne supporte pas un soleil trop brûlant. Elle est originaire de Asie
(Java), de la Malaisie et des forêts d'Afrique tropicale et utilisée à titre décoratif à
l’intérieur. Ce type de plante se présente comme suit.
Photo n° 4 : La plante rouge
Source :www.jardiner-malin.fr/fiche/coleus.html

b. Matériaux aux électrodes

Etant donné que les électrodes sont le siège de la réaction d’oxydo-réduction,


les matériaux utilisés à l’anode et à la cathode sont donc très importants.

Pour rester collé à notre objectif d’élaborer une biopile essentiellement grâce à
des éléments à notre portée et facile d’accès, nous avons sélectionné comme matériaux
à utiliser à l’anode, du fil de fer galvanisé et de l’aluminium obtenu à partir d’un câble
en aluminium alors qu’il a été choisi à la cathode du cuivre récupéré dans les câbles
électriques,

Deux combinaisons d’électrodes ont ainsi été réalisées (fil de fer


galvanisé/cuivre et aluminium/cuivre).
Photo n° 5 :Fil de fer galvanisé utilisé à l’anode
Source : Photo prise par Moukith AKLE (Juillet 2021)

Photo n° 6 : Câble en aluminium à dénuder


Source : Photo prise par Moukith AKLE (Juillet 2021)
Photo n° 7 :Câble en cuivre à dénuder
Source : Photo prise par Moukith AKLE (Juillet 2021)

 Mise en application

Pour obtenir des résultats plus ou moins justes et convaincantes, certaines


précautions ont été prises dans l’utilisation des matériaux aux électrodes :

- le calcul des surfacesdes électrodes en utilisant les mêmes dimensions pour les
électrodes des différentes piles afin d’avoir l’assurance que les conditions sont
les mêmes pour les différentes piles ;
- l’installation de l’anode aux environs de la racine pour capter plus facilement
les électrons libérés par les microorganismes présents dans le milieu ;
- l’installation de la cathode à la surface du terreau afin de permettre le contact
entre les électrons venant de l’anode, l’oxygène de l’air et les protons H + du
milieu aqueux
 Méthode de sélection

Pour mieux sélectionner les matériaux dont on a besoin pour notre biopile, des
comparaisons des performances des combinaisons d’électrodes métalliques ont été
réalisées. Les surfaces de contact des électrodes ont également été variées afin d’en
connaitre l’impact.
c. Matériel supplémentaire
Malgré l’importance de la plante et des électrodes, d’autres éléments importants
rentrent dans l’élaboration de notre biopile microbienne à plante.

 Le pot

Des pots en plastique ont été choisis pour nos manipulations du fait de leur
grande disponibilité et l’accès facile à moindre coût. Autres caractéristiques très
importantes, ces plastiques ne conduisent pas le courant et n’interagissent pas avec les
éléments de la biopile. Deux types de pots en plastique ont été ainsi sélectionnés :

- moitié inférieure d’une bouteille de 1,5L d’eau minérale


- moitié inférieure d’une bouteille de 5L d’eau minérale

 Le terreau

Pour les plantes choisies dans la réalisation de notre dispositif le sol joue un rôle
primordial. Nos plantes étant des plantes d’intérieur elles ont besoin de terreau car lui
seul leur apportera les éléments nutritifs dont elles ont besoin. Un bon terreau est
ainsi nécessaire. Le terreau choisit a un pH d’une valeur de 6,6. Ce sol est donc
légèrement acide et très favorable à la multiplication, la croissance des bactéries
présentes au niveau de la racine de nos plantes[1].

Photo n° 8 :Terreau obtenu au niveau des décharges


Source : Photo prise par Moukith AKLE (Juillet 2021)

 L’eau d’arrosage

Selon certaines études la variation de la quantité des sels minéraux dans la terre
peut avoir des effets sur la production d’électricité[1]. De l’eau simple de robinet est
donc utilisée pour l’arrosage de nos plantes.

 Les multimètres

Ces appareils nous permettront de mesurer les valeurs de la DDP et de


l’intensité du courant I. Un seul multimètre aurait pu suffire mais les valeurs très
faibles de I nous obligent à chercher un autre multimètre de grande précision dans les
mesures.

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