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LE SYNDROME DE STRESS POST-

TRAUMATIQUE CHEZ LES PEUPLE


AUTOCHTONES DU CANADA :
Examen des facteurs de risque, l'état actuel
des connaissances et orientations pour de plus
amples recherches
Sherry Bellamy, M. Sc., B. Sc. et Cindy Hardy, Ph. D., psy. a.

PRIORITÉS ÉMERGENTES
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TABLE DES
MATIÈRES

INTRODUCTION ------------------------------------------------------------------- 5
Une note sur la terminologie --------------------------------------------------------6

SSPT CHEZ LES POPULATIONS AUTOCHTONES -------------------------- 9


La prévalence du SSPT chez les Peuples autochtones -------------------------9
Facteurs de risque pour le SSPT -----------------------------------------------------9
Les facteurs de risque pré-traumatiques ...................................................................................... 9
Les facteurs de risque péri-traumatiques ................................................................................... 12
Les facteurs de risque post-traumatiques................................................................................... 13
Sommaire....................................................................................................................................................... 14
La version française est
également disponible au Le SSPT chez les enfants ------------------------------------------------------------ 14
www.ccnsa-nccah.ca/193/
Publications.nccah Les enfants autochtones et le risque de SSPT .......................................................................... 15

LES CONSÉQUENCES DU SSPT ---------------------------------------------- 16


Conséquences en termes de santé
mentale et toxicomanie ------------------------------------------------------------- 16
Relations personnelles et familiales ---------------------------------------------- 17

TRAITEMENT DU SSPT --------------------------------------------------------- 19


Download this publication
at www.nccah-ccnsa.ca/34/ Les limites du diagnostic du syndrome de stress post-traumatique
Publications.nccah
et du traitement parmi les populations autochtones ------------------------ 19
Risque et résilience ------------------------------------------------------------------- 20
Options de traitement pour le SSPT---------------------------------------------- 20

CONCLUSIONS ------------------------------------------------------------------- 22
RESSOURCES --------------------------------------------------------------------- 23
BIBLIOGRAPHIE (anglais seulement) ------------------------------------------------ 24
© Crédit : iStockPhoto.com, réf. 8342639
INTRODUCTION

La 5è édition du manuel Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM- V)


(American Psychiatric Association [APA], 2013)1 définit le syndrome de stress
post-traumatique (SSPT) comme un trouble lié au stress ou à un traumatisme à la
suite duquel les symptômes ont commencé ou ont empiré après avoir vécu un ou
plusieurs événements traumatisants (APA, 2013). Si on observe chez de nombreuses
personnes, qui ont développé le SSPT, un déclin important des symptômes au cours
de la première année, en revanche un tiers des personnes ressentent des symptômes
persistants et courent le risque de voir apparaître des troubles supplémentaires
tels qu'une toxicomanie problématique, une dépression, de l'anxiété, des crises de
panique ou des risques de suicide (National Collaborating Centre for Mental Health
[NCCMH], 2005). Les premiers chercheurs, ayant étudié le SSPT, pensaient que les
réactions à des événements traumatisants survenaient de manière continue et que la
sévérité de la réaction correspondait à celle de l'événement traumatisant vécu (Sherin
& Nemeroff, 2011). Toutefois, au cours des années, on a constaté que de nombreuses
personnes exposées à des événements traumatisants sévères ne développaient
pas forcément le SSPT. On pense aujourd'hui que les réponses individuelles au
traumatisme dépendent tant de la nature du traumatisme que des caractéristiques de
la personne concernée (APA, 2013; Sherin & Nemeroff, 2011; Yehuda & LeDoux,
2007). Un aperçu modifié des critères de diagnostic de SSPT apparaît dans la zone
de Figure 1.

Dans ce document, on présente un aperçu des connaissances actuelles sur le


SSPT chez les Peuples autochtones au Canada. Compte tenu des limites de ces
connaissances, particulièrement en ce qui concerne l'occurrence du SSPT chez
les Peuples autochtones, on exposera ici les facteurs de risque de développement
du SSPT chez les Peuples autochtones et aussi les difficultés à déterminer le taux
de prévalence du SSPT dans les communautés autochtones, les impacts du SSPT
sur la santé et le bien-être des Peuples autochtones et l'importance des stratégies
de traitement culturellement appropriées qui ont fait leurs preuves dans les
communautés autochtones. On abordera aussi les limites au diagnostic de SSPT et le
besoin de tenir compte tant des facteurs de risque que de ceux de protection trouvés
dans de nombreuses communautés autochtones. L'étude se termine avec une liste
de ressources qui peuvent s'avérer utiles pour les Peuples autochtones à la recherche
d'informations et d'aide sur le SSPT.

1
Toutes les références dans ce rapport sont en anglais seulement.

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 5
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
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La documentation utilisée pour Une note sur la terminologie ont connu des histoires différentes dans
rédiger cette étude a été constituée leurs relations avec les premiers colons
sur la base des recherches faites sur Quand nous utilisons le terme « Peuples européens et avec le gouvernement
le SSPT chez les Peuples autochtones autochtones » dans ce document, canadien (Kirmayer et al., 2009).
du Canada. On a interrogé les bases nous faisons référence à tous les
de données PsycINFO, Pub Med Peuples autochtones du Canada. Trois Si l'utilisation du terme générique «
et PsycARTICLES en utilisant les groupes séparés sont reconnus par la Peuples autochtones » est source de
combinaisons de mots clés suivantes : Constitution canadienne : Premières confusion parce qu'il semble faire
SSPT et Autochtone; SSPT et Risque; Nations, Inuit et Métis (Aboriginal référence à un groupe homogène,
SSPT et Genre; SSPT et Prévalence; Affairs and Northern Development il demeure que ces peuples dans
SSPT et Traitement; Complexe SSPT; Canada [AANDC], 2013). Dans l'ensemble du Canada partagent un
SSPT et enfant; SSPT et Alcool; ces trois groupes autochtones, il y héritage de colonisation avec pour
SSPT et Soutien social; Autochtone a une grande diversité avec plus de conséquence des circonstances sociales,
et Résilience; SSPT et Dépression; et 60 langues différentes issues de 12 économiques et politiques sources
SSPT et usage de drogues. Par ailleurs, familles linguistiques (Statistics Canada, d'enjeux significatifs pour leur santé et
la revue Pimatisiwin : A Journal of 2012a). Les langues autochtones leur bien-être (Kirmayer et al., 2009).
Aboriginal and Indigenous Community Health reflètent des identités, des histoires et Si quelques communautés autochtones
(revue de la santé de la communauté des cultures différentes et sont liées s'en sortent bien en dépit des multiples
autochtone et indigène) a été consultée au savoir traditionnel et aux attaches enjeux passés et actuels associés au
et des informations sur la guérison, avec la terre, la communauté et la colonialisme (Kirmayer, et al., 2009),
la thérapie, la santé mentale, le SSPT famille (Norris, 2007). Il existe aussi on constate que de nombreux facteurs
et le traumatisme ont été collectées de grandes différences culturelles, de risque pour le SSPT, spécifiques aux
manuellement. On a donné la préférence sociales et environnementales entre les Peuples autochtones, sont, au Canada,
à la recherche la plus actuelle et aux communautés de même qu'une grande une conséquence du traumatisme
études s'attachant aux populations diversité dans le mode de vie, les valeurs historique lié à la fréquentation
autochtones. La recherche s'est limitée et les perspectives au sein de chaque forcée des pensionnats indiens et au
aux articles publiés en anglais. communauté autochtone (Kirmayer, traumatisme intergénérationnel continu
Tait, & Simpson, 2009). En outre, les qui a laissé des traces sur les familles et
Premières Nations, les Inuit et les Métis les communautés.

6
Figure 1 : Aperçu de critères SSPT

Caractéristiques du diagnostic de SSPT


Exposition à un ou plusieurs événements traumatisants
·· L'événement doit constituer une réelle menace, comme une exposition à un décès ou à une menace de mort, la violence
sexuelle véritable ou la menace de celle-ci, une blessure physique sérieuse
·· Témoin – d'un événement traumatisant, ou apprendre que ce traumatisme concerne un tiers comme un ami proche ou un
membre de la famille proche.
·· Exposition répétée au traumatisme du fait des activités professionnelles en tant que premiers répondants exposés aux scènes
d'accidents ou en apprenant les détails de la maltraitance d'un enfant.

Les symptômes du SSPT


Symptômes d'intrusion – Un ou plusieurs symptômes d'intrusion qui ont commencé ou empiré après
l'événement traumatisant
·· L'évitement constant de stimuli (les gens, les lieux, les conversations, les situations et/ou les activités associées à l'événement
traumatisant)

Des altérations de la cognition et de l'humeur – deux altérations ou plus qui ont commencé ou empiré après
l'événement traumatisant
·· Incapacité à se souvenir d'aspects importants ou de l'événement traumatisant qui ne soit pas due à l'usage de drogues,
d'alcool ou à une blessure à la tête
·· Des convictions négatives, exagérées et persistantes sur soi-même et sur le monde (c.-à-d. on ne peut faire confiance à
personne, mon système nerveux a été complètement ruiné)
·· Des pensées déformées persistantes de l'événement traumatisant qui mènent à se blâmer soi-même ou les autres
·· Les émotions continues – la crainte, l'horreur, la honte, la culpabilité ou la colère
·· Un manque d'intérêt marqué dans les activités, des sentiments de détachement des autres et l'incapacité à éprouver des
émotions positives

Les changements dans l'excitation – Deux ou plus des symptômes suivants qui ont commencé ou empiré
après l'événement traumatisant et ont continué pendant un mois ou plus
·· Comportement irritable ou explosions de colère sans qu'il y ait eu une provocation suffisante (c.-à-d. une agression verbale
ou physique)
·· Comportement autodestructeur ou imprudent
·· Hypervigilance, réactions de surprise exagérées, difficultés de concentration, troubles du sommeil

Symptômes de dissociation – le SSPT peut être associé ou non à des symptômes de dissociation. Le
diagnostic de SSPT avec les symptômes de dissociation est établi si, en réponse au traumatisme, des
symptômes de dissociation persistants et récurrents surviennent.
·· Un sentiment de dépersonnalisation – une sensation d'observation détachée de soi-même (c.-à-d. se sentir en train
d'observer ses processus mentaux ou ses sensations corporelles en étant à l'extérieur de soi-même)
·· •Un sentiment de déréalisation qui se traduit par une perte de sens de la réalité comme si l'on se trouvait dans un rêve ou
que le monde était lointain et irréel ou déformé.

Source : Manuel Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders [DSM-V] 5è édition.

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facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
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SSPT CHEZ LES POPULATIONS
AUTOCHTONES

La prévalence du SSPT chez estimations indiquent des taux réalistes du développement du SSPT. Le
de prévalence du SSPT (Kirmayer, risque temporel fait référence aux
les Peuples autochtones Brass, & Tait, 2000). Les quelques facteurs qui ont une influence sur
études effectuées indiquent des taux la personne avant (pré-traumatique)
Actuellement, la recherche est de SSPT plus élevés dans certaines pendant (péri-traumatique) et après
insuffisante pour fournir une image communautés autochtones par rapport (post-traumatique) la survenance de
claire de la prévalence du SSPT chez les à la population canadienne générale. Par l'événement traumatisant. Il existe
populations autochtones. La recherche exemple, les résultats d'une enquête à quelques facteurs de risque pour le
effectuée fait état de variations grande échelle réalisée sur la population SSPT qui augmentent la vulnérabilité
importantes dans la prévalence canadienne ont montré que 1,0 % de avant et après l'événement traumatisant;
du SSPT parmi les communautés celle-ci avait été diagnostiquée comme toutefois, la fonction de chacun de ces
autochtones, certaines montrant des souffrant de SSPT (Sareen et al., facteurs de risque peut être différente
taux très élevés de SSPT et d'autres 2007), alors qu'une investigation sur selon le moment où survient l'événement
des taux faibles. Par exemple, à la l'état de santé mentale de 127 anciens traumatisant. Dans les sections
suite à un entretien diagnostic réalisé étudiants autochtones des pensionnats suivantes, on examine les facteurs de
auprès de 109 adolescents indiens des en Colombie-Britannique révélait que risque en s'attachant à comprendre
États-Unis, on a trouvé que le taux de 64,2 % d'entre eux présentaient des pourquoi ils constituent une inquiétude
prévalence du SSPT n'était que de 3 % symptômes correspondant aux critères dans de nombreuses communautés
malgré les taux élevés de traumatisme de diagnostic du SSPT (Corrado & autochtones au Canada.
rapportés pour cet échantillon ( Jones, Cohen, 2003). Toutefois, l'étude d'un
Dauphinais, Sack, & Somervell, 1997). groupe de survivants des pensionnats Les facteurs de risque pré-traumatiques
Inversement, une autre étude portant n'est pas significative de l'état de la Les facteurs de risque pré- traumatiques
sur 247 participants d'une communauté santé mentale des Peuples autochtones concernent les caractéristiques
d'Indiens des États-Unis a montré que dans l'ensemble du Canada ni de celui à la fois de la personne et de
le taux de prévalence à vie du SSPT était de tous les survivants des pensionnats. l'environnement dans lequel elle
de 21,9 %, avec 81,4 % de participants Il faut poursuivre les recherches si l'on se trouve. Ils se répartissent entre
qui signalaient avoir éprouvé au moins veut obtenir une image claire du SSPT facteurs démographiques, individuels et
un événement traumatisant dans leur vie dans les communautés autochtones du environnementaux.
(Robin, Chester, Rasmussen, Jaranson, Canada.
& Goldman, 1997). Les facteurs démographiques de risque
Facteurs de risque pour le pour le SSPT incluent le fait d'être
Malheureusement, il y a très peu femme, les faibles niveaux de revenu et
d'études qui s'intéressent à la prévalence SSPT d'éducation, le divorce ou le veuvage, et
du SSPT dans les communautés l'appartenance à une minorité ethnique
autochtones du Canada. Certaines La vulnérabilité individuelle au (Halligan & Yehuda, 2000). Même
estimations de la prévalence des développement du SSPT après s'il y a beaucoup de spéculation sur
troubles de santé mentale chez les un événement traumatisant varie ce point, les chercheurs ont suggéré
Peuples autochtones du Canada sont considérablement. La 5è édition que les facteurs démographiques de
fondées sur le nombre d'utilisateurs du manuel Diagnostic and Statistical risque pour le SSPT constituaient
de services. Comme de nombreux des Manual of Mental Disorders (DSM- V) également un risque d'exposition à
Peuples autochtones n'utilisent pas les mentionne trois classes de facteurs un traumatisme (Halligan & Yehuda,
services, il est peu probable que ces temporels comme facteurs de risque 2000). Cette observation est importante

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 9
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
car la survenance du traumatisme est qui ont une plus grande force physique autochtones sur 10 indiquaient avoir
influencée par des facteurs sociaux (Breslau, Chilcoat, Kessler, Peterson, & été blessées au cours des cinq années
affectant de nombreuses communautés Lucia, 1999b). Les femmes autochtones précédentes contre quatre femmes
autochtones, tels que la pauvreté et au Canada peuvent être particulièrement sur 10 parmi les non-autochtones.
les mauvais résultats scolaires. Par vulnérables au développement du L'agression commise par le conjoint
conséquent, beaucoup de Peuples SSPT car elles sont aussi probablement affecte les femmes autochtones plus de
autochtones sont plus vulnérables plus exposées à des risques plus élevés trois fois plus souvent que les femmes
au SSPT selon plusieurs facteurs relativement à d'autres facteurs associés non-autochtones (Native Women’s
démographiques. au SSPT comme la pauvreté et le statut Association of Canada [NWAC],
marital. Les études ont montré qu'il y a n.d.). Les agressions commises contre
Les Peuples autochtones ont des niveaux deux fois plus de femmes autochtones les femmes autochtones sont plus
plus faibles de revenu et d'éducation qui vivent en situation de pauvreté susceptibles de mettre leurs vies en
par rapport aux non-autochtones. Ils que de femmes non-autochtones danger que celles perpétrées contre les
sont surreprésentés chez les Canadiens (AANDC, 2012). En outre, les femmes femmes non-autochtones (NWAC, n.d.).
aux prises avec la pauvreté (Wilson & autochtones au Canada sont moins De plus, il y a des preuves indiquant
Macdonald, 2010). En 2006, le revenu souvent mariées et vivent davantage en que le nombre d'agressions physiques et
médian des Peuples autochtones au situation de conjoint de fait (AANDC, sexuelles commises pendant l'enfance
Canada était inférieur de 30 % au 2012). Les données sur les taux de sur les femmes autochtones est aussi
revenu médian des non-autochtones divorce représentent des estimations très élevé. Par exemple, une étude sur
(Wilson & Macdonald, 2010). En peu fiables de la stabilité familiale. Le l'état de santé des femmes autochtones
dépit d'améliorations considérables des taux des familles monoparentales en en Ontario a mis en lumière que 55 %
niveaux de réussite scolaire parmi les constitue une meilleure mesure (Barsh, de femmes autochtones rapportaient
Peuples autochtones au cours des dix 1994). L’enquête auprès des ménages avoir subi une agression physique et
dernières années, Il y a deux fois plus de effectuée par Statistique Canada, en 45,4 % des abus sexuels alors qu'elles
Peuples autochtones qui ne terminent 2011, montrait qu'environ un tiers de étaient enfants (Grace, 2003). Toutefois,
pas le secondaire (32 %) par rapport aux familles autochtones sont des familles une étude ne peut représenter toutes les
non-autochtones (15 %); Il n'y a que 8 % monoparentales, dont la plupart étaient communautés autochtones et il est très
de Peuples autochtones qui obtiennent dirigées par les femmes (Statistics difficile de déterminer des taux précis
un diplôme universitaire ou plus par Canada, 2013). d'abus sexuel sur les enfants, car ils
rapport aux non-autochtones (22 %) n'étaient pas signalés ni par les auteurs
(Wilson & Macdonald, 2010). En plus de ce risque élevé sur les ni les victimes de ces agressions (Hylton,
facteurs démographiques, les femmes 2002). La combinaison de taux élevés
Le fait d'être une femme augmente autochtones au Canada sont beaucoup de maltraitance pendant l'enfance et de
considérablement le risque du SSPT; plus exposées au risque de violence violence subie à l'âge adulte augmente
en effet, les taux de prévalence pour entre conjoints ou exercée par d'autres substantiellement le risque de SSPT
les femmes sont près de deux fois plus membres de la famille que les femmes chez les femmes autochtones.
élevés que chez les hommes (Halligan non-autochtones (Brennan, 2011). Par
& Yehuda, 2000). Cette prévalence exemple, en 2009, 13 % de femmes L'augmentation du risque sur les
plus élevée chez les femmes peut être le autochtones âgées de 15 ans ou plus variables démographiques telles que la
résultat d'une plus grande vulnérabilité dans les 10 provinces canadiennes ont pauvreté, les mauvais résultats scolaires
aux blessures causées lors d'une signalé avoir été victimes de violence et le statut marital peut aggraver le
agression violente, les agressions étant (Brennan, 2011). L'étude a également risque chez les deux sexes parmi les
en général commises par des hommes démontré que près de six femmes populations autochtones. Cependant, le

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risque pour les femmes autochtones peut (Hetzel & McCanne, 2005). Alors que de prévalence élevée de désordres
être plus élevé puisque le fait de vivre en les chercheurs sont incertains sur le fait psychiatriques (Kirmayer et al., 2009;
situation de pauvreté, associé à l'absence de considérer la dissociation comme un Mitchell & Maracle, 2005).
de conjoint, peut accroître leur risque de trait de personnalité ou une réponse au
vivre un événement traumatisant. Même traumatisme, les études ont montré que Les facteurs environnementaux de
s'il y a spéculation sur ce point, l'absence la présence de dissociation en réponse à risque incluent l'exposition répétée
de partenaire peut entraîner un effet l'événement traumatisant lui-même est au traumatisme, l'instabilité de la
double : en plus du risque croissant de un bon indicateur du développement famille, et les situations adverses
vivre un événement traumatisant, il peut du SSPT (Halligan & Yehuda, 2000). rencontrées dans l'enfance telles que la
y avoir un niveau moindre de soutien À la connaissance des auteurs, il séparation des parents, la pauvreté, et le
social pour une femme qui n'a pas de n'existe aucune recherche portant sur la dysfonctionnement familial (APA, 2013;
partenaire. présence de la dissociation en réponse Halligan & Yehuda, 2000; King, King
à un traumatisme chez les Peuples Gudanowski, & Foy, 1996). L'exposition
Les facteurs individuels de risque autochtones, ce qui représente une au traumatisme est à la fois un facteur de
incluent le tempérament, la personnalité lacune importante des connaissances. risque et une cause directe de SSPT. Plus
ou les vulnérabilités en matière de santé le nombre d'événements traumatisants
mentale tels qu'un historique d'anxiété Les Peuples autochtones du Canada vécus par une personne est important et
ou de dépression, des problèmes émotifs présentent des taux plus élevés de plus sa vulnérabilité future à développer
ou de comportement avant l'âge de 6 ans facteurs individuels de risque car les un SSPT en réponse à un traumatisme
(APA, 2013). Quelques études indiquent troubles de maladie mentale sont spécifique est grande (Breslau, Chilcoat,
que les personnes affectées par des plus plus répandus dans les communautés Kessler, & Davis, 1999a). Le moment
hauts niveaux de dissociation ont un autochtones par rapport à la population où le traumatisme survient et les
risque plus élevé de développer le SSPT générale (Kirmayer et al., 2007; traumatismes vécus antérieurement
en cas d'exposition à un traumatisme Kirmayer et al., 2000). Les études ont sont aussi des facteurs importants.
sévère (Shalev, Peri, Canetti, & indiqué des taux élevés de dépression Le fait de vivre un traumatisme tôt
Schreiber, 1996). La dissociation (Tjepkema, 2002), d'abus d'alcool et dans sa vie, comme l'abus sexuel, ou la
peut être vue comme un manque de dépendance (Clarke, Colantonio, maltraitance, au cours de l'enfance est lié
d'intégration des sensations, des pensées Rhodes, & Escobar, 2008) dans les à un risque plus élevé de développer un
et des expériences dans la conscience et communautés autochtones. Les taux SSPT en réaction à un autre événement
la mémoire (Bernstein & Putnam, 1986). plus élevés de troubles de santé mentale traumatique à l'âge adulte (Breslau et al.,
Si tout le monde vit la dissociation dans parmi les communautés autochtones 1999a).
une certaine mesure, ce symptôme ont été attribués aux effets continus
est plus fréquent chez les personnes des politiques de colonisation passées Les Peuples autochtones du Canada
atteintes de maladie mentale (Bernstein qui ont conduit les Peuples autochtones sont davantage exposés à des facteurs
& Putnam, 1986). La dissociation est à endurer des pratiques d'assimilation environnementaux de risque de SSPT
considérée aussi comme un mécanisme forcées traumatisantes et opprimantes du fait de taux plus élevés d'instabilité
de défense utilisé par les enfants culturellement (Kirmayer, Simpson, & familiale, de traumatisme et de
victimes de maltraitance ou d'abus Cargo, 2003). Le traumatisme historique situations difficiles vécus dans l'enfance.
sexuel (Hetzel & McCanne, 2005). Dans et intergénérationnel a eu pour À la suite de l'étude des facteurs
ces cas, l'enfant utilise la dissociation conséquences des niveaux élevés de concernant la santé et le bien-être des
comme un mécanisme lui permettant détresse continue dans de nombreuses Peuples autochtones, les chercheurs ont
d'avoir la maîtrise d'un événement en communautés autochtones et a été trouvé un chiffre d'incidences d'abus
contrôlant sa perception de celui-ci identifié comme une cause directe sexuels et de maltraitance pendant

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 11
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
l'enfance dans ces communautés, plus membre de la communauté (Bopp et un traumatisme involontaire (par ex. un
élevé que dans tous les autres groupes al., 2003). Le lien entre la famille et la accident automobile, avec un objet ou
ethniques (Söchting, Corrado, Cohen, communauté permet de comprendre un animal, une chute) que intentionnel
Ley, & Brasfield, 2007). En outre, il y a que la violence familiale n'est pas un (par ex. agression, homicide ou suicide)
davantage de cas de violence domestique problème isolé à l'intérieur d'une famille (Karmali et al., 2005). Dans cette étude,
rapportés par les membres des particulière. En effet, la communauté l'incidence des traumatismes chez les
communautés des Premières Nations, dans son ensemble et les facteurs Peuples autochtones était plus élevée
des Inuit et des Métis comparativement sociaux exercent une influence sur pour chaque catégorie d'âge et pour les
à la population non-autochtones toutes les familles autochtones. deux sexes, même si le taux d'incidence
(Andersson, Shea, Amaratunga, des traumatismes sérieux était plus
McGuire, & Sioui, 2010). Les enfants Les facteurs de risque péri-traumatiques important chez les hommes autochtones
autochtones sont plus susceptibles d'être Les facteurs péri-traumatiques de (Karmali et al., 2005). Le nombre
séparés de leurs parents que les enfants risque sont liés aux caractéristiques d'accidents automobiles constitue un
non-autochtones. Le nombre de familles du traumatisme ainsi que la réponse fait particulièrement inquiétant car un
monoparentales et de familles dont des individuelle et environnementale accident grave peut entraîner un SSPT
enfants ont été placés dans des familles au traumatisme. Plus la sévérité ou (Butler, Moffic & Turkal, 1999). Les
d'accueil ou élevés par d'autres membres l'importance du traumatisme sont grands accidents de la route constituent la cause
de la famille indique un haut taux et plus une personne est vulnérable au la plus fréquente de blessures au Canada,
d'instabilité familiale parmi les Peuples SSPT (Bisson, 2007). Si le traumatisme les Peuples autochtones connaissant un
autochtones au Canada. Les enfants est particulièrement menaçant, s'il est taux d'accident plus élevé que celui de
autochtones sont surreprésentés dans perçu comme une menace à la vie ou l'ensemble de la population (Karmali
le système des services à l'enfance et une menace de blessure sérieuse ou et al., 2005). Les causes possibles de ce
plus susceptibles d'être placés en famille d'agression sexuelle, il y a un plus grand nombre élevé d'accidents automobile
d'accueil. Les Peuples autochtones ne risque de développement de SSPT. Il chez les Peuples autochtones au Canada
représentent que 4,3 % de la population a été démontré que la mort soudaine sont l'état des routes plus mauvais dans
canadienne, pourtant en 2011, la d'un être cher est aussi une cause directe les réserves, des problèmes d'entretien
moitié des enfants placés en famille et importante de SSPT (Breslau et al., de véhicule, les facteurs sociaux comme
d'accueil étaient des Peuples autochtones 1998). La violence interpersonnelle les comportements en voiture, le
(Statistics Canada, 2013). est plus nuisible pour les enfants que nombre d'occupants dans les véhicules
pour les adultes, surtout quand elle et des modes de vie qui exigent d'être
Si les politiques colonialistes du passé est le fait d'un parent ou tuteur, ce qui souvent sur la route et enfin l'usage
ont exercé une influence sur les facteurs expose l'enfant à un plus grand risque d'alcool (Karmali et al., 2005).
de risque au niveau individuel, avec de SSPT (APA, 2013). Si la maltraitance
l'augmentation des taux de troubles dans l'enfance constitue un facteur La mort soudaine d'un proche est
psychiatriques, les effets du traumatisme environnemental et pré-traumatique de un facteur de risque particulier pour
historique et intergénérationnel risque car il expose l'enfant à un plus le SSPT. Dans une étude à grande
ont aussi contribué à accroître les grand risque de souffrir de SSPT suite à échelle réalisée sur la population des
facteurs environnementaux alors un événement traumatisant, cet acte de États-Unis, les chercheurs ont trouvé
que de nombreuses communautés violence interpersonnelle peut être aussi que 60 % des personnes souffrant de
doivent faire face à des niveaux la cause directe de SSPT chez l'enfant. SSPT avait acquis ces symptômes suite
élevés de détresse sociale et mentale à la mort subite d'un proche (Breslau
(Kirmayer et al., 2009). La maltraitance L'incidence plus élevée de traumatisme et al., 1998). Dans cet échantillon,
et les abus dans les familles et les parmi les Peuples autochtones au la mort inattendue d'un proche
communautés autochtones se répètent Canada les expose à un plus grand risque représentait un bon indicateur du
souvent sur plusieurs générations. Ces de vivre un événement traumatisant développement du SSPT. Au Canada,
comportements trouvent leur origine pouvant mener au développement du les Peuples autochtones sont plus
dans les abus endurés par les enfants SSPT. Une étude à grande échelle menée susceptibles de vivre le décès soudain
autochtones forcés de fréquenter les dans le district sanitaire de Calgary d'un proche à la suite de blessures, tant
pensionnats indiens (Bopp, Bopp, & fait état de l'incidence d'un événement intentionnelles qu'involontaires, causées
Lane, 2003). La violence familiale est traumatisant important qui était par des accidents automobiles, des
jugée comme un problème illustrant les quatre fois plus élevée chez les Peuples empoisonnements accidentels ou des
communautés malsaines qui ont perdu autochtones que dans la population suicides. Si le nombre de décès résultant
les valeurs autochtones traditionnelles générale. Les Peuples autochtones sont de blessures diverses varie à travers les
permettant de protéger chaque plus susceptibles de connaître aussi bien communautés, les chiffres les plus élevés

12
La maltraitance et les traumatisant. Le soutien social est
un facteur de protection important
abus dans les familles pour la santé mentale et physique.
Le soutien social est vu comme un
et les communautés réducteur des effets des défis posés
par l'environnement en augmentant la
autochtones se répètent résilience au stress (Ozbay, Johnson,
Dimoulas, Charney, & Southwick,
souvent sur plusieurs 2007). Une définition large du soutien
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social inclut l'aide réellement reçue


générations. Ces quand elle est nécessaire, la qualité
des relations, et la conviction que
comportements trouvent l'aide sera reçue en cas de besoin
(Kaniasty, 2005). Le soutien social
leur origine dans les abus peut être apporté grâce aux liens avec
la famille, les amis, les collègues, de
endurés par les enfants travail, les simples connaissances ou la
communauté dans son ensemble (Lin,
autochtones forcés de Simeone, Ensel, & Kuo, 1979). Grâce à
fréquenter les pensionnats ces liens sociaux, les individus trouvent
un soutien pendant ces périodes de
indiens (Bopp, Bopp, & Lane, 2003). détresse. Le manque de soutien social
est régulièrement associé à des niveaux
plus élevés de stress, à la dépression, au
SSPT et à toute une gamme de troubles
concernent les Premières Nations, les la vie et les vulnérabilités individuelles physiques (Southwick, Vythilingam,
Iniuit et les Métis comparativement à la dues à des problèmes antérieurs de & Charney, 2005). Dans les études
population générale (Katenies Research santé mentale. L'absence de stratégies qui examinent le risque de SSPT chez
and Management Services, 2006; d'adaptation appropriées et de hauts les adultes, l'absence de soutien social
Banerji, 2012; Oliver, Peters, & Kohen, niveaux de stress dans la vie font partie après un traumatisme constituait l'un
2012). Dans beaucoup de communautés, des facteurs individuels qui renforcent des meilleurs indicateurs de prévision
les décès inattendus sont plus fréquents ce risque (Bisson, 2007). Les facteurs de l'apparition du SSPT. De plus, le
parmi les enfants, les adolescents et environnementaux qui augmentent soutien social de la part des membres
les jeunes adultes. Si les blessures le risque de SSPT comprennent le de la famille peut être particulièrement
constituent la cause principale de décès manque de soutien social, les autres important pour les jeunes. Une étude
de manière générale chez les enfants stress de la vie ou des rappels répétés et sur le soutien social et l'exposition à la
et adolescents canadiens (Statistics perturbateurs du traumatisme tels que violence réalisée auprès d'un échantillon
Canada, 2012b), les communautés des pertes financières ou des pertes liées important de jeunes adolescents a
autochtones sont affectées d'une au traumatisme (Brewin, Andrews, & montré que chez les adolescents qui
façon disproportionnée car le taux de Valentin, 2000; APA, 2013). Les hauts signalaient avoir été exposés à la
mortalité suite à des blessures parmi les niveaux de stress vécus dans certaines violence en ayant bénéficié de plus
jeunes est trois à quatre fois plus élevé communautés autochtones et dus à hauts niveaux de soutien de la part de
que la moyenne nationale (Banerji, la pauvreté, à la violence au sein de la leurs parents et leurs frères et sœurs,
2012). famille et à l'instabilité résultant du on relève également moins de SSPT et
traumatisme intergénérationnel continu, de symptômes de dépression (Ozer &
Les facteurs de risque post- lui-même conséquence du traumatisme Weinstein, 2004).
traumatiques historique, contribuent à accroître le
Les facteurs post-traumatiques de risque de SSPT après la survenance d'un Bien que les mécanismes exacts qui
risque apparaissent après le traumatisme événement traumatisant. sous-tendent les effets protecteurs
et incluent des facteurs individuels du soutien social sur la santé mentale
et écologiques (APA, 2013). De Le manque de soutien social favorise, et physique soient inconnus, il existe
nombreux facteurs post-traumatiques pour les Peuples autochtones, un plus des preuves que le soutien social peut
de risque sont également de nature pré- haut risque de développement du SSPT augmenter la régulation du système
traumatique car ils reflètent le stress de après la survenance d'un événement nerveux par rapport au stress (Ozbay et

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 13
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
Le manque de soutien Sommaire
Collectivement, le traumatisme
social favorise, pour les historique et le traumatisme
intergénérationnel ont créé dans de
Peuples autochtones, nombreuses communautés autochtones
les conditions sociales et familiales
un plus haut risque de qui favorisent un plus grand risque
de développer le SSPT après un
développement du SSPT événement traumatisant. La détresse
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continue présente dans de nombreuses


après la survenance d'un communautés autochtones influe
indirectement et indirectement sur la
événement traumatisant. vulnérabilité aux facteurs de risque pré,
péri et post-traumatiques. Les membres
Le soutien social est de tous les âges de la communauté,
exposés au traumatisme ainsi qu'au
un facteur de protection risque supplémentaire engendré par
important pour la santé les conditions sociales et familiales
connaissent un risque accru de
mentale et physique. développer le SSPT.

Le SSPT chez les enfants


al., 2007). De plus, on a aussi trouvé que (Kirmayer et al., 2009). La migration
le soutien social a un effet sur la santé fréquente des réserves vers les villes, Le SSPT survient chez les enfants et
car il réduit la probabilité de s'engager de même qu'un changements fréquent les adolescents tout comme chez les
dans des stratégies d'adaptation risquées, d'adresse à l'intérieur des villes, fait adultes (APA, 2013). Toutefois, les
telles que la consommation excessive que les Peuples autochtones risquent enfants peuvent ne pas ressentir la série
d'alcool (Ozbay et al., 2007). Le soutien de perdre les réseaux de soutien complète des symptômes du SSPT et
social est aussi bénéfique car il augmente importants en quittant les quartiers et ils peuvent les exprimer de manière
le sentiment d'auto-efficacité et des communautés qu'ils connaissent. différente des adultes (Scheeringa,
d'appartenance et neutralise le sentiment Beaucoup de mères autochtones Myers, Putnam, & Zeanah, 2012). Par
de solitude (Bisschop, Kriegsmann, déménagent en ville avec leurs enfants exemple, les enfants peuvent perdre leur
Beekman, & Deeg, 2004). pour échapper à la violence de leur intérêt dans les activités de jeu plutôt
partenaire. Toutefois, ces femmes sont que d'avoir des difficultés dans le travail
Outre l'instabilité familiale, l'instabilité vulnérables à la marginalisation sociale, ou dans d'autres activités habituelles qui
du domicile peut contribuer aussi aux à l'exploitation et à la persécution sont propres aux adultes (Scheeringa et
difficultés d'accéder au soutien social (Browne, McDonald, & Elliott, al., 2012). Les symptômes2 d'intrusion
pour beaucoup de Peuples autochtones 2009; Culane, 2003; Lévesque, 2003). peuvent s'exprimer comme des thèmes
au Canada. Au cours des cinq dernières En outre, un changement d'adresse de jeu représentant l'événement
décennies, le pourcentage d'Autochtones fréquent peut réduire l'accès aux traumatisant. De plus, les enfants
qui habitent dans les villes a fortement pratiques culturelles et aux organisations peuvent faire des cauchemars récurrents,
augmenté. En 2006, plus de la moitié autochtones importantes comme les liés ou pas à l'événement traumatisant
de la population autochtone habitait Centres d'amitié et, par conséquent, (APA, 2013). Comme c'est le cas pour
en ville (AANDC, 2010). L'instabilité l'accès aux activités collectives les adultes, les enfants peuvent se mettre
du domicile peut affaiblir la cohésion essentielles au maintien de l'identité en retrait de la société ou faire en sorte
sociale des communautés autochtones culturelle (Kirmayer et al., 2009). d'éviter des rappels des événements

2
Un symptôme d'intrusion est le fait de revivre de manière involontaire l'événement traumatisant. Les symptômes d'intrusion sont récurrents et peuvent
prendre la forme de mémoires intrusives, de rêves récurrents et de périodes prolongées ou intenses de sentiment de détresse à la suite d'une exposition
à un quelconque rappel de l'événement traumatisant. Les sensations intenses de détresse physique ou de réponses biologiques (nervosité ou crainte)
sont aussi une forme de symptômes d'intrusion.

14
traumatisants ou afficher des sentiments combinaison d'un environnement femmes autochtones agressées par leur
négatifs comme la honte, la peur et la difficile et d'autres événements partenaire avaient signalé que leurs
confusion, la culpabilité et la tristesse traumatisants expose l'enfant à un risque enfants avaient été témoins de cet acte
(APA, 2013). plus élevé de développer ce syndrome. de violence (Bopp et al., 2003).

Ce ne sont pas tous les enfants exposés Les enfants autochtones et le risque de Les enfants souffrant du SSPT
à un événement traumatisant qui SSPT encourent un risque plus élevé de
développeront un SSPT. Pourtant, De nombreux enfants autochtones développer toute une gamme d'autres
certains enfants sont plus vulnérables encourent un risque élevé de développer problèmes de santé mentale tels que la
à l'apparition du SSPT après un le SSPT après avoir vécu un événement dépression, l'anxiété de la séparation,
traumatisme. L'exposition à la violence traumatisant. Les facteurs de risque, les troubles de comportement et les
de la part d'un proche intime dans qui exercent une influence sur les difficultés d'apprentissage à l'école
la maison, y compris la violence ou enfants autochtones aujourd'hui, (Cobham et al., 2012). Il est donc
la menace de violence physique ou peuvent être considérés comme faisant essentiel d'intervenir rapidement et
d'abus sexuel, ainsi que l'exposition à la partie de l'héritage des pensionnats. de décider du choix des options de
violence psychologique entre adultes, Les nombreuses tensions, auxquelles traitement pour les enfants autochtones.
augmentent le risque que l'enfant ces enfants sont exposés au sein de Il a été prouvé que l'intervention rapide
développe le SSPT (Graham-Bermann, leurs familles et communautés, sont réduit de manière significative le risque
Castor, Miller, & Howell, 2012). Les en effet liées aux expériences subies pour un enfant de développer un SSPT
enfants exposés à la violence dans leur par leurs parents et grands-parents qui après un événement traumatisant
foyer, sont plus susceptibles de vivre ont fréquenté ces pensionnats (Bopp (Berkowitz, Stover, & Marans, 2011).
d'autres événements traumatisants et al., 2003). De nombreux chercheurs Les services d'intervention, qui
comme une agression physique ou sont d'avis que les modèles de relations intègrent tant les parents que l'enfant
sexuelle, des accidents graves ou des en vigueur au sein des communautés dans le processus thérapeutique, ont
maladies pouvant être fatales (Graham- et des familles autochtones prennent montré des résultats supérieurs à ceux
Bermann et al., 2012). Les enfants leur origine dans les abus subis dans des services qui ne s'occupent que de
exposés aux événements traumatisants les pensionnats (Bopp et al., 2003). l'enfant (Cobham et al., 2012). Il y a
multiples sont particulièrement Par conséquent, pour de nombreux beaucoup d'avantages à intégrer les
vulnérables au SSPT et peuvent aussi enfants et jeunes autochtones, le parents dans l'intervention puisque cela
souffrir de dépression, d'anxiété et foyer ne constitue pas un refuge. Au leur permet d'aider l'enfant à utiliser
de troubles du comportement. Il est contraire, ces enfants ont grandi au les capacités d'adaptation acquises
important de déterminer les causes sein de foyers violents dans des familles pendant la thérapie et à les appliquer
fondamentales des problèmes de confrontées à des conditions stressantes aux autres domaines de la vie (Cobham
comportement comme l'agression chez (Health Canada, 2003). Tous les enfants et al., 2012). Par conséquent, les parents
les enfants qui ont été exposés aux témoins d'actes de violence dans la eux-mêmes acquièrent de nouvelles
formes multiples de traumatisme pour famille ont un risque plus élevé de compétences d'adaptation qu’ils peuvent
leur dispenser le traitement approprié; développer le SSPT (Enlow, Blood, ensuite utiliser dans d'autres situations
le comportement d'un enfant difficile & Egeland, 2013). Les résultats de pour améliorer leur propre bien-être.
peut être le résultat d'un traumatisme l’enquête, dirigée par Statistique Canada
(Graham-Bermann et al., 2012). La en 1999, ont démontré que 57 % des

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 15
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
LES CONSÉQUENCES DU SSPT

Les symptômes du SSPT sont la cause de troubles mentaux concomitants. situation difficile chez les étudiants des
d'un sentiment de détresse considérable Toutefois, les conclusions de plusieurs pensionnats, est bien connue; elle se
et entraînent souvent des difficultés de études suggèrent que la présence de perpétue encore aujourd'hui dans de
fonctionnement dans la vie quotidienne; SSPT entraîne un plus fort risque de nombreuses communautés autochtones
ils peuvent aussi interférer avec les troubles mentaux ultérieurs que la (Chansonneuve, 2007).
activités éducatives, professionnelles et situation inverse. Une investigation de
sociales (NCCMH, 2005). Les études la relation temporelle entre le SSPT et Les femmes autochtones peuvent être
ont montré un lien très marqué du SSPT la dépendance aux drogues ou à l'alcool, particulièrement vulnérables aux effets
avec le développement de problèmes une toxicomanie ou une dépression combinés de la toxicomanie et du SSPT,
secondaires comme la dépendance, la concomitante, a révélé que, dans la étant donné que les taux de SSPT chez
toxicomanie ou d'autres problèmes de majorité des cas, le SSPT était présent les femmes toxicomanes sont environ
santé mentale. Le fort sentiment de avant la dépression (68,5 %) et la deux à quatre fois plus élevés que chez
détresse et les difficultés à faire face dépendance / la toxicomanie (70,6 %) les hommes (Najavits et al., 1997). On
font que les victimes de SSPT se sentent (Perkonigg, Kessler, Storz, & Wittchen, pense que, pour beaucoup de femmes,
isolées et déconnectées de ceux qui leur 2000). Un tel lien a été constaté dans une plus grande vulnérabilité au SSPT
sont normalement proches (NCCMH, plusieurs études qui ont prouvé que le et la toxicomanie sont des symptômes
2005). Par conséquent, les relations SSPT est un indicateur fort et constant liés à une histoire de traumatisme
personnelles et professionnelles sont de prévision de dépression et de dans l'enfance. Une étude réalisée
influencées de manière négative, ce toxicomanie (Ouimette, Read, Wade sur les facteurs de risque, associés à
qui entraîne une plus grande détresse & Trone, 2010; Stander, Thomsen, & la comorbidité du SSPT avec l'abus
encore, tant pour la personne souffrant Highfill-McRoy, 2014). d'alcool chez les femmes, a établi que
de SSPT que pour sa famille et sa celles diagnostiquées avec le SSPT et
communauté. Dans les sections Le développement de la toxicomanie l'alcoolisme présentaient davantage de
suivantes, on examine les conséquences est souvent associé au traumatisme; cas graves et de plus nombreux abus
du SSPT en termes de santé mentale et il est vu comme une tentative de se sexuel subis dans l'enfance (Ouimette,
de toxicomanie et leur impact potentiel soigner soi-même en vue de soulager Wolfe, & Chrestman, 1996). Comme
sur la famille et les relations. la douleur physique et émotionnelle il est mentionné précédemment,
causée par le traumatisme (Najavits, les femmes autochtones sont plus
Conséquences en termes Weiss, & Shaw, 1997). L'usage de susceptibles d'avoir subi des abus sexuels
substance dans la réponse au stress est pendant l'enfance. La combinaison
de santé mentale et bien connu. De nombreuses personnes d'une incidence élevée d'abus vécus
toxicomanie ont indiqué faire usage d'alcool après dans l'enfance et d'un plus grand risque
avoir vécu un événement traumatisant d'exposition à la violence à l'âge adulte
Les études ont révélé une comorbidité pour tenter de soulager l'anxiété, peut faire courir à de nombreuses
entre le SSPT et d'autre troubles de l'irritabilité et la dépression (Volpicelli, femmes autochtones un risque élevé
santé mentale tels que l'anxiété, la Balaraman, Hahn, Wallace, & Bux, de comorbidité de SSPT avec la
dépression, la dépendance aux drogues 1999). De nombreuses communautés toxicomanie.
ou à l'alcool et la toxicomanie (e.g. autochtones connaissent des taux
Kilpatrick et al., 2003; NCCMH, élevés de toxicomanie attribués
2005). Si la présence de troubles aux impacts intergénérationnels du
mentaux antérieurs accroît le risque de traumatisme vécus par les générations
développer le SSPT en réponse à un précédentes dans les pensionnats
événement traumatisant, ces symptômes (Chansonneuve, 2007). La toxicomanie,
de SSPT augmentent aussi le risque comme stratégie d'adaptation à une

16
Relations personnelles et que les difficultés de la vie familiale
sont la conséquence de la difficulté à
familiales contrôler ses émotions telles que la
colère ou la rage envers les membres
Il n'est pas rare chez les personnes de la famille (Salomon et al., 2011).
affectées par le SSPT d'éprouver des Une étude, portant sur les effets du
problèmes dans leurs familles et dans SSPT sur les compétences parentales
leurs relations sociales. Dans de tels d’un échantillon de survivants de
cas, les familles peuvent éclater, ce qui l'holocauste, a révélé que leurs enfants
conduira à une plus ample détresse faisaient état de niveaux plus élevés de
(NCCMH, 2005). Les émotions violence psychologique et de manque
provoquées par le SSPT peuvent avoir d'attention sur le plan émotif dans le
un impact négatif sur les relations de Questionnaire sur le traumatisme dans
la victime avec la famille, les amis et l'enfance (CTQ en anglais) qu’un groupe
les collègues (NCCMH, 2005). De témoin similaire (Yehuda, Halligan,
nombreuses personnes atteintes de & Grossman, 2001b). Le CTQ définit
SSPT cessent d’entretenir des relations la violence psychologique comme une
intimes et peuvent avoir le sentiment agression verbale sur l'estime de soi
de ne plus avoir aucun lien avec le de l'enfant, ou tout comportement
monde qui les entoure. L’intensification humiliant ou dévalorisant vis-à-vis
de leur isolement conduit souvent à de l'enfant (Bernstein et al., 2003). Le
une diminution de la confiance en soi, manque d'attention sur le plan émotif
de l'amour-propre et à la dépression est défini comme l'incapacité du parent
(NCCMH, 2005). à répondre aux besoins émotifs et
psychologiques de l'enfant, par exemple
Il a aussi été démontré que le SSPT avait de lui exprimer de l’affection, de lui
des effets négatifs sur les compétences donner un sentiment d’appartenance,
parentales. Plusieurs études, portant de nourrir la relation avec l'enfant et de
sur les effets du SSPT sur l'éducation lui apporter un appui (Bernstein et al.,
des enfants, ont signalé que le SSPT, 2003).
dont souffrent les parents, est lié à
des problèmes de comportement et Selon les études, il existe un lien très
de détresse dans l'enfance (Lambert, fort entre le SSPT chez les parents et
Holzer, & Hasbun, 2014). Chez les celui des enfants (Yehuda, Halligan,
parents, montrant des signes de SSPT, & Bierer, 2001). S'il est probable
on relève des niveaux plus faibles que des vulnérabilités biologiques et
de fonctionnement parental comme héritées génétiquement contribuent
l’indiquent leur degré d'engagement à accroître le risque de développer le
dans l'éducation de leurs enfants, leur SSPT, l'environnement émotif, qui
capacité à répondre aux besoins émotifs prévaut dans les familles, favorise aussi
des enfants et leur capacité à ne pas être des taux plus élevés de SSPT chez les
violents physiquement et verbalement descendants de parents souffrant eux-
à leur égard (Salomon, Debby-Aharon, mêmes de SSPT (Yehuda et al., 2001a).
Zerach, & Horesh, 2011). On pense

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TRAITEMENT DU SSPT

Les limites du diagnostic du par d'autres personnes ayant subi un seul réguler des émotions négatives intenses
événement traumatisant comme le viol (Söchting et al., 2007). La situation de
syndrome de stress post- ou un désastre naturel (Herman, 1993). traumatisme en continu constitue un
traumatique et du traitement Il a été suggéré que le diagnostic SSPT défi ,pour les praticiens et les clients,
est loin de capturer la grande variété des car les protocoles de traitement du
parmi les populations symptômes qui résultent de l'exposition SSPT reposent sur l'hypothèse que
autochtones prolongée et répétée au traumatisme l'apparition du SSPT est la conséquence
(Herman, 1993). d'un événement traumatisant unique
Plusieurs explications ont été offertes (par exemple Ponniah & Hollon, 2009).
pour justifier les faibles taux de L'échec du diagnostic de SSPT à La reconnaissance d'un diagnostic de
SSPT trouvés chez les populations représenter les conséquences des SSPT complexe, résultant d'un cumul
autochtones malgré les hauts expériences répétées de traumatisme, de traumatismes vécus pendant une
niveaux de risque et d'exposition au combinées avec un niveau élevé longue période, a des conséquences
traumatisme. L'orientation culturelle d'adversité caractéristique de certaines importantes sur l'élaboration d'un
des outils conçus, pour diagnostiquer communautés autochtones, a conduit protocole de traitement (Brasfield, 2001;
la maladie mentale, peut expliquer des chercheurs à proposer le concept Söchting et al., 2007). En particulier, les
les faibles taux de SSPT relevés chez de SSPT complexe (Herman, 1993; traitements conçus pour soigner un seul
les Peuples autochtones puisque les Söchting et al., 2007). Une exposition événement traumatisant ne prennent
problèmes de santé mentale sont prolongée à l'abus ou au traumatisme a pas en compte des expériences répétées
décrits et compris différemment des conséquences pathologiques dans de traumatismes ni les conséquences à
par les Peuples autochtones qu’ils de multiples domaines (Herman, 1993). long terme résultant d'un traumatisme
le sont par la population principale Les survivants peuvent développer continu (Söchting et al., 2007).
(par exemple Beals et al., 2005). Par des troubles de l'humeur et du Par conséquent, certaines victimes
ailleurs, la culture peut influencer la comportement, connaître des difficultés autochtones de traumatisme continu,
manière dont le symptôme est ressenti, dans les relations interpersonnelles qui éprouvent une série de symptômes
ainsi que ce qui est considéré comme et souffrir de problèmes de santé difficiles à identifier, ne peuvent
pathologique et ce qui est considéré physique (Herman, 1993). Ce concept obtenir les soins appropriés et risquent
comme normal (Brave Heart, 1999). de SSPT complexe peut être plus d'être considérées comme des cas trop
Une autre explication est que le approprié chez certains Peuples compliqués ou résistants au traitement
diagnostic de SSPT ne convient pas autochtones qui recherchent des (Söchting et al., 2007). Il est nécessaire
pour définir le traumatisme vécu par les services en santé mentale. Beaucoup d'effectuer davantage de recherches
Peuples autochtones (Brave Heart, 1999; d'entre eux sont confrontés à des puisque le SSPT complexe n'est pas
Söchting et al., 2007). Par exemple, difficultés dans plusieurs domaines, encore officiellement reconnu comme
les critères de diagnostic du SSPT ont telles qu’une mauvaise image de soi, un trouble et que les études sur ce thème
été d'abord élaborés en fonction de des difficultés à établir ou garder n'en sont qu'aux toutes premières étapes.
l'expérience vécue au combat par des des relations interpersonnelles, une
anciens combattants ou de celle vécue sérieuse toxicomanie et une incapacité à

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 19
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
Risque et résilience facteurs de résilience provenaient des au collectif, ne tiennent pas compte,
facteurs externes comme la famille, la la plupart du temps, de l'histoire
La recherche sur toute les formes de communauté et les qualités culturelles autochtone et du contexte du problème
facteurs de risque dans l'enfance a (Luthar, Cicchetti, & Becker 2000). et ne sont pas holistiques (McCormick,
démontré, qu'en dépit d'avoir vécu Lors d’une analyse de la recherche sur 2009; Mitchell & Maracle, 2005). Les
des expériences similaires, les enfants les facteurs culturels autochtones qui chercheurs autochtones en santé ont
présentent des comportements encouragent la résilience, Flamand identifié plusieurs caractéristiques des
différents, certains affichent des et Foster (2008) ont trouvé que la programmes de santé mentale les plus
troubles mentaux alors que d'autres spiritualité, les activités traditionnelles, appropriés d’un point de vue culturel
semblent en apparence intacts (Rutter ainsi que la pratique de la langue et les pour les Peuples autochtones. De
& Sroufe, 2000). Cette observation a pratiques de guérison traditionnelles telles approches devraient intégrer des
mené les chercheurs à la conclusion qu'il étaient associées à la résilience. Les aspects pertinents de la perception du
était nécessaire d'étudier les facteurs Aînés amérindiens indiquent que monde des Peuples autochtones, à des
de protection en même temps que les les liens avec la famille, les parents fins de guérison, tels que l'équilibre,
risques afin de mieux comprendre le et la communauté encouragent la l'établissement de relations, la nature
mélange d'influences qui suscitent la résilience, ainsi que les liens étroits et les cérémonies (McCormick, 2009).
résilience en réponse à l'adversité (Rutter tissés avec d'autres du fait d'une histoire, Les modèles de guérison réussis chez les
& Sroufe, 2000). La recherche, qui ne d'expériences et d'une culture partagées Peuples autochtones comprennent des
s'attache qu'aux risques et ne prend pas (Grandbois & Sanders, 2009). Si la éléments émotifs, culturels, mentaux
en compte les facteurs de protection recherche sur la résilience autochtone et spirituels dans le processus curatif
et la résilience, ne peut présenter une en est à ses premiers pas, il est clair (McCormick, 2009; Mitchell & Maracle,
image complète du développement que les quelques études entreprises 2005). Les modèles thérapeutiques
ou, dans certains cas, de l'absence de démontrent que la culture autochtone fondés sur les valeurs autochtones
troubles mentaux chez les communautés intègre des facteurs de protection et qui intègrent un processus de
autochtones. Par exemple, Waldram très forts encourageant la résilience guérison collectif sont bénéfiques
(2004) soutient qu'il peut exister dans de devant l'adversité. Il faut poursuivre les car ils rassemblent des personnes qui
nombreuses communautés autochtones recherches afin de bien comprendre les partagent une histoire traumatisante
des facteurs de protection positifs et interactions complexes entre le risque (Mitchell & Maracle, 2005). Par ailleurs,
sains qui aident ses membres à faire et les facteurs de protection qui existent les programmes de guérison, incluant
face au traumatisme. Par conséquent, dans les communautés autochtones. une information relative à l'histoire des
il est possible d’envisager qu'en dépit Les données collectées grâce à cette pratiques du début de la colonisation
des hauts niveaux de risque dans de recherche aideront à concevoir des du Canada ainsi qu’au traumatisme et à
nombreuses communautés autochtones, programmes d'intervention et de la détresse collective qui en ont résulté,
les faibles taux de SSPT peuvent prévention qui prennent en compte les et sont actuellement vécus par de
indiquer une réalité : la majorité des facteurs de protection déjà intégrés à la nombreuses communautés autochtones,
Peuples autochtones ne souffrent pas de culture autochtone. ont démontré que le fait d'inculquer une
SSPT (Waldram, 2004). Toutefois, les compréhension du traumatisme collectif
auteurs ne souhaitent pas transmettre Options de traitement pour facilite le processus de guérison (Kishk
un message indiquant que les Peuples Anaquot Health Research, 2002).
autochtones ne souffrent pas de ce
le SSPT
trouble malgré des niveaux élevés Des programmes de guérison ont
Le syndrome de stress post-traumatique intégré avec succès des approches
de difficultés. Il est donc important
peut être traité et il est possible de occidentales et les pratiques
d'examiner les facteurs de résilience
recouvrer sa santé et son bien-être; il autochtones. Par exemple, les Six
dans les communautés autochtones afin
est donc important que les personnes Nations Mental Health Services,
de présenter une image plus complète du
ressentant cette détresse recherchent une clinique de santé mentale, qui
risque et de la résilience.
de l'aide. Les traitements disponibles offre des services psychiatriques à la
pour les Peuples autochtones au Canada communauté iroquoise en Ontario
La résilience est souvent définie comme
incluent des approches occidentales, des et réussit à répondre aux besoins en
une adaptation positive face à l'adversité
approches autochtones et des stratégies santé mentale des Peuples autochtones.
(Fleming & Ledogar, 2008). Si, dans un
qui intègrent ces deux formules. Les Le programme tient compte du lien
premier temps, les chercheurs ont pensé
approches strictement occidentales existant entre la perte de culture et
que la résilience trouvait son origine
chez les Peuples autochtones n'ont le traumatisme historique et met en
dans les traits de caractère des enfants,
connu qu'un succès limité car elles équilibre les approches occidentales
on a progressivement reconnu que les
privilégient l'individuel par rapport et autochtones en ayant recours à des
20
Si la recherche sur la
résilience autochtone
en est à ses premiers

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pas, il est clair que les
quelques études entreprises
démontrent que la culture
autochtone intègre des
facteurs de protection
très forts encourageant la
résilience devant l'adversité.
modèles holistiques de guérison et un l'intervention (Goodkind et al., 2010). et al., 2000). Au Canada, il y a un
mélange de personnel autochtone et de Si les résultats sont encourageants car manque de professionnels de santé
thérapeutes non-autochtones (Wieman, ils indiquent un potentiel d'adaptation autochtones (Wieman, 2009). La
2009). Grâce à cette stratégie, les Six réussie des approches occidentales, combinaison du manque de thérapeutes
Nations Mental Health Services ont en réponse aux besoins des Peuples autochtones et de la difficulté de
pu offrir des services de santé mentale autochtones, il est nécessaire de trouver des programmes de traitement
appropriés aux Peuples autochtones qui continuer les recherches afin de culturellement pertinents génère des
souffrent de divers troubles tels que la déterminer les raisons pour lesquelles les barrières significatives à l'accès au
dépression, la toxicomanie et l'anxiété effets positifs n'ont pas duré. Les auteurs traitement pour les Peuples autochtones.
(Wieman, 2009). pensent que le programme s’intéressait
plus au traumatisme aigu et n'était Les chercheurs et professionnels,
Il est possible également d'adapter des pas conçu pour traiter le traumatisme qui s’intéressent à la guérison des
approches occidentales pour offrir des continu (Goodkind et al., 2010). Les Peuples autochtones, insistent sur le
modes d'intervention appropriés aux résultats de cette recherche soulignent fait de ne pas se sentir frustrés à cause
Peuples autochtones. Un exemple est potentiellement le besoin de cibler la de la difficulté à trouver de l'aide et
la thérapie comportementale cognitive guérison de communautés entières afin aussi de continuer à prendre le temps
axée sur le traumatisme, utilisée dans d’augmenter le bien-être et d’améliorer nécessaire afin de trouver le bon
les écoles, qui vise à réduire le risque la santé pour tous les membres de la conseiller si l’on éprouve de la détresse.
de suicide et la détresse psychologique communauté. Parfois, les Peuples autochtones
chez les adolescents Indiens des États- préfèrent rechercher de l'aide hors
Unis. Cette thérapie a été adaptée par Enfin, on a également exprimé des de leur communauté si des services
les concepteurs de programmes en inquiétudes sur les difficultés à trouver appropriés du point de vue culturel
collaboration avec les membres de la une aide culturellement appropriée y sont indisponibles; même s'il est
communauté indienne des États-Unis pour les Peuples autochtones ayant difficile de trouver un traitement, cela
afin de garantir qu'il s'agissait là d'une besoin d'assistance ou de conseil en vaut la peine. Actuellement, il y a
approche culturellement sensible et pour les problèmes de santé mentale plus de thérapeutes « classiques » qui
appropriée pour la jeunesse indienne (McCormick, 1996). Les Peuples ont reçu une formation culturellement
(Goodkind, LaNoue, & Milford, 2010). autochtones sont souvent confrontés appropriée pouvant convenir aux
Le programme a connu une première à un manque de soutien professionnel Peuples autochtones en recherche d'aide
réussite avec une réduction significative approprié, après avoir éprouvé un (Canadian Collaborative Mental Health
des symptômes de SSPT, dépression et traumatisme, ou ils ne cherchent pas Initiative, 2006). En général, il est
anxiété des jeunes participants. Lors de traitement faute de services locaux essentiel pour les Peuples autochtones
du suivi réalisé dans les trois mois, ces disponibles, ou parce qu'ils n’ont pas de poursuivre les options de traitement
améliorations étaient toujours présentes; confiance ou parce que les services appropriées du SSPT car il s'agit d'un
cependant les symptômes sont réapparu offerts ne sont pas socialement ou trouble que l'on peut traiter avec un
sous leur forme initiale six mois après culturellement appropriés (Kirmayer rétablissement possible du bien-être.

Le syndrome de stress post-traumatique chez les Peuple autochtones du Canada : Examen des 21
facteurs de risque, l'état actuel des connaissances et orientations pour de plus amples recherches
CONCLUSIONS

Si le Canada est reconnu comme un Il est crucial que des services plus
pays où les citoyens bénéficient d'un culturellement appropriés soient mis à
niveau de vie élevé, une bonne partie la disposition des Peuples autochtones
des avantages en matière de santé et de dans toutes les communautés à travers
mode de vie ne concernent pas tous le Canada. Il faut poursuivre les
les Peuples autochtones (Mitchell & recherches sur les facteurs culturels,
Maracle, 2005). Il y a consensus entre qui encouragent la résilience, si l’on
les chercheurs, chargés d’étudier la veut bien comprendre les interactions
santé des Peuples autochtones, sur le complexes entre le risque et la résilience
fait que les traumatismes historique dans les communautés autochtones.
et intergénérationnel ont entraîné Les interventions, qui tiennent compte
une blessure collective psychologique des valeurs et des traditions holistiques
et émotionnelle qui a, à son tour, autochtones, et qui encouragent les
occasionné directement et indirectement facteurs de résilience déjà présents
une détresse considérable chez les dans la culture autochtone, ont plus
Peuples autochtones. Aujourd'hui, les de chances de réussir (Mitchell &
Peuples autochtones au Canada sont plus Maracle, 2005). De plus, il est nécessaire
susceptibles que le reste de la population d'élaborer et de mettre en œuvre des
canadienne d'éprouver des événements interventions et des programmes de
traumatisants dans leurs vies. Par traitement qui visent à guérir les familles
ailleurs, ils ont un risque plus important et les communautés. En effet, ces types
de développer le SSPT à la suite d'un d'interventions sont les plus susceptibles
traumatisme historique, collectif et d'encourager la santé et le bien-être
individuel, aggravé par les conditions de collectifs et de réduire ainsi certains
vie actuelles stressantes, conséquences des facteurs environnementaux qui
des hauts niveaux de pauvreté et d'abus. contribuent à renforcer et à perpétuer
le traumatisme dans les communautés.
La protection des générations futures
dépend de familles et de communautés
saines.

Les interventions, qui tiennent compte des valeurs


et des traditions holistiques autochtones, et qui
encouragent les facteurs de résilience déjà présents
dans la culture autochtone, ont plus de chances de
réussir (Mitchell & Maracle, 2005).

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RESSOURCES

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Ce site Web est une source counseling pour le SSPT
Le Centre de guérison EYAA-Keen d'information pour les personnes Dans une section séparée, Healthlink
Le Centre de guérison EYAA- souffrant de SSPT ainsi que pour BC présente un aperçu d'autres options
Keen Inc. fournit un programme de leurs familles, amis et collègues. Il de traitement. On y examine la thérapie
traitement culturellement approprié permet d'accéder à des documents de de groupe, la psychothérapie psycho-
et pluridisciplinaire pour les adultes recherche sur le SSPT, à une liste de dynamique brève et la thérapie familiale.
autochtones. Les personnes ont vérification des symptômes du SSPT http://www.healthlinkbc.ca/healthtopics/content.
accès à un spécialiste en santé du et à une liste de liens Web pour de plus asp?hwid=ad1018spec
comportement autochtone, à des amples ressources sur le SSPT. On y
guérisseurs traditionnels ou à des aînés trouve également des informations sur Anxiety BC
pour faire face au traumatisme ou à une des stratégies d'adaptation qui se sont Anxiety BC repose sur un modèle
perte importante. Le soutien individuel, révélées utiles pour le SSPT. occidental de guérison. Toutefois,
le travail de groupe et la formation à la http://www.ptsdassociation.com/coping- le site Web donne des informations
thérapie sont proposés afin de faciliter la strategies/2015/7/15/trauma-and-the-spiritual- sur l'anxiété et inclut une section de
guérison personnelle et collective. path stratégies d'auto-assistance qui visent à
http://www.eyaa-keen.org/resources/post- enseigner des compétences de gestion de
traumatic-stress-disorder/ HealthLink BC : Counseling pour le SSPT son anxiété.
Bien que cette ressource repose sur http://www.anxietybc.com/sites/default/files/
Za-geh-do-win un modèle occidental de guérison, adult_hmptsd.pdf
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Support Directory (Répertoire de sur le SSPT et propose un aperçu de
services de santé mentale autochtone trois options d'assistance différentes.
et soutien) On y examine la thérapie cognitive, la
Ce document est un répertoire de thérapie d'exposition, la désensibilisation
services de santé mentale pour les et la reprogrammation par le
Premières Nations de l'Ontario. mouvement des yeux comme options de
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The nutritional health of the First Nations and Métis of the Northwest Territories: A review of current knowledge and gaps
sharing knowledge · making a difference
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