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M. PELLET
III. LE VERBE.
A. MORPHOLOGIE DES MODES PERSONNELS ……………………………………p.15
B. VALEURS TEMPORELLES DE L'INDICATIF…………………………………… p.17
C. MODES ET VALEURS MODALES…………………………………………………p.18
D. L'ASPECT …………………………………………………………………………… p.20
E. LES MODES NON-PERSONNELS………………………………………………… p.20
IV. LA PHRASE.
A. MODALITÉS DE LA PHRASE.…………………………………………………… p.22
B. VOIX ET TOURNURES .………………………………………………………….. p.22
C. PHRASE SIMPLE, PHRASE COMPLEXE.………………………………………. p.23
D. RAPPORTS ENTRE PROPOSITIONS .……………………………………………p.23
V. LA PHRASE COMPLEXE.
A. ANALYSE DE LA PHRASE COMPLEXE .…………………………………….p.24
B. SUBORDONNÉES SANS SUBORDONNANT .………………………………..p.24
C. SUBORDONNÉES RELATIVES .………………………………………………p.25
D. SUBORDONNÉES CONJONCTIVES COMPLÉTIVES .………………………p.26
E. SUBORDONNÉES CIRCONSTANCIELLES .………………………………….p.26-28
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I. LES CLASSES DE MOTS.
A. TABLEAU DE LA LANGUE.
Le tableau de la langue est l’ensemble des classes de mots : tous les mots de la langue peuvent être répartis entre 5
classes de mots variables, 5 classes de mots invariables et une classe de mots semi-invariables.
MOTS VARIABLES
SUBSTANTIFS (NOMS) Désignent des « substances » (êtres, chose, action, idée) ; varient en
genre et en nombre ; aptes à occuper la fonction sujet
ADJECTIFS Expansions du nom ; ajoutent une précision au nom, dont ils portent
les marques (genre, nombre…) ; supprimables dans le GN
MOTS INVARIABLES
Lorsque les mots changent de propriétés, ils changent de classe ; ex : il va devoir (verbe) ; il a fait son devoir
(nom). Analyser un mot = étudier ses propriétés en contexte => déplacer, remplacer, supprimer
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TABLEAUX DES SOUS-CLASSES
Mots variables :
CLASSES SOUS-CLASSES EXEMPLES
Le nom Nom propre Paul, Jupiter, la France, les Antilles…
Nom commun cheval, espoir, (le) rire…
Les déterminants articles définis le, la, les, l’ + au, aux, du, des
indéfinis un, une, des, + de, d’
partitifs du, de la
démonstratifs ce, cet, cette, ces + ce …-ci/là, cette… -ci/là…
possessifs mon, ton, son, ma, ta, sa, notre, nos, leur, leurs…
interrogatifs/exclamatifs quel, quelle, quels, quelles
indéfinis certains, quelques, chaque, plusieurs, aucun…
numéraux cardinaux un, deux, trois… cent, mille…
Les adjectifs qualificatifs rouge, sympathique, bon, ovale…
relationnels (boucherie) chevaline, (décision) ministérielle…
numéraux ordinaux premier, deuxième, troisième… millième…
numéraux cardinaux (les) deux (enfants), (les) douze (travaux)…
indéfinis de quantité tous (les), (les) quelques, (les) différentes…
de qualité même, autre, tel
Les pronoms personnels je, tu, il, elle, nous, ils, me, te, le, lui, eux, leur…
démonstratifs ce, celui, celle, ceux, celles, ceci, cela, celui-ci/là…
possessifs le mien, les tiens, la sienne, la nôtre, les leurs…
interrogatifs qui, que, quoi, lequel, qu’est-ce que, qu’est-ce qui…
relatifs simples qui, que, quoi, dont, où
composés lequel, auquel, duquel…
indéfinis chacun, aucun, quelqu’un, tous, rien, n’importe qui…
numéraux cardinaux un, trois, dix…
ordinaux le premier, le deuxième…
Les verbes auxiliaires être, avoir
semi-auxiliaires pouvoir, devoir, faire, venir de, aller (+ infinitif)…
attributifs être, paraître, sembler, devenir, passer pour…
intransitifs vivre, pleurer, somnoler…
transitifs directs désirer (qqch), appeler (qq1), apporter (qqch)…
indirects assister à, obéir à, parler de, décider de…
Mots invariables :
Les adverbes de mots très, pas, moins, légèrement…
circonstanciels ici, hier, soudain…
de phrase assurément, peut-être…
de liaison alors, pourtant, ensuite, donc…
Les prépositions simples à, de, par, pour, en, sans…
composées au-dessus de, grâce à , au fond de…
Les conjonctions de simples que, si, comme, quand
subordination composées dès que, alors que, parce que, même si…
Les conjonctions de mais, ou, et, or, ni, car
coordination + puis, soit… soit…
Les mots-phrases Interjections hélas, bof, hum, hourrah, zut…
Onomatopées miaou, cocorico, crac, plouf…
Les présentatifs Invariables voici, voilà, ci-git, soit…
Semi-variables c’est (c’était), il y a (il y avait)…
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B. LES NOMS
• Les noms communs. Mots désignant une classe d'objets ou d'êtres, ou une notion abstraite. Généralement
précédés d'un déterminant, avec lequel ils forment le Groupe Nominal (GN) minimal :
cette chèvre, un tabouret, la liberté, le devoir,…
Tout mot ou groupe précédé d'un déterminant devient un nom :
lI y a deux pour et trois contre. Le je-ne -sais-quoi…
Avec des si, on mettrait Paris en bouteille…
Emploi du nom sans déterminant dans quelques cas : en apposition ou attribut (M. Dupont, professeur à
l'Université Paris XII, …), en fonction épithète (un pirate chirurgien, une femme médecin…), après certaines
prépositions en fonction complément de nom (une table en bois, un repas de fête…), en apostrophe (Hé, taxi !
Ô rage, Ô désespoir !)…
• Les noms propres : désignent directement un être ou une chose et non une classe d’êtres : Médor, Jean… ;
n'ont pas de définition car ils n'ont pas à proprement parler de signification (on ne peut pas répondre à la question
« Que signifie Picasso ? » ou alors seulement au sens de « Quelle est le sens étymologique du mot Picasso ? »).
Employés généralement sans déterminant. Peuvent être précédés d'un article défini (la France, les Baléares…),
mais dans ce cas, le déterminant n’est ni variable ni remplaçable ; marqués à l'écrit par une majuscule.
C. LES ADJECTIFS.
• Définition de la classe : complètent le sens d'un nom, constituants facultatifs du groupe nominal (contrairement
aux déterminants, ils peuvent être supprimés)
Quelques (petits) champignons —> * petits champignons = quelques (ne peut pas être supprimé) =
déterminant ; petit (peut être supprimé) = adjectif
idem : (Toute) la famille ; les (derniers) arrivants ; ce (premier) chapitre.
• L'adjectif qualificatif : ajoute au nom une précision de qualité ; s'accorde avec le nom, variables en degré
(comparatif, superlatif), peut être attribut.
Un visage fin, une silhouette fine, une silhouette très fine, cette silhouette est fine.
Se substantive facilement : J'ai peur du noir ; les riches et les pauvres.
Attention : ne pas confondre un adverbe dérivé d'adjectif (invariable) avec un adjectif qualificatif :
Il est resté fort. (attribut du sujet, variable => adjectif qualificatif)
Il parle très fort. (complète le verbe, invariable => adverbe)
• L'adjectif relationnel : toujours placé après le nom, ne peut pas varier en degré, ni occuper la fonction attribut ;
il équivaut à un complément prépositionnel :
La boucherie chevaline (*Cette boucherie est chevaline, très chevaline…)
= la boucherie de cheval
Un arrêté gouvernemental, une artère pulmonaire…
D. LES DÉTERMINANTS
• Les articles
— articles définis : présentent le référent du nom (ce qu'il désigne) comme identifié. => le, la, les + forme élidée
l' + formes contractées au (à + le), aux (à + les), du (de + le), des (de + les) :
la fin du monde ; les rats des villes vont au cirque ;
— articles indéfinis : présentent le référent du nom comme non identifié ou nouveau dans le discours —> un,
une, des
Ne pas confondre : article indéfini pluriel des (sg : un)/ art. défini contracté des (sg : du, de la)
Il lisait des romans d'amour. (sing. : un roman ) => article indéfini
Il parlait des romans d'amour. (=… "de les" romans… ; sing. : du roman ; on ne peut pas dire * Il parlait
un roman) => article défini contracté
Attention : des, un deviennent de en contexte négatif et devant adjectif antéposé en langage soutenu.
Il a vu un (des) rat(s). => Il n'a pas vu de rat(s). Il a vu de beaux rats.
— articles partitifs : s'emploient devant les noms désignant des substances "non comptables", dont on "prélève"
une quantité indéfinie => du, de la, de l'
Il y a de l'espoir. Je mange du pain. Il y a de la rumba dans l'air.
N'ont pas de pluriel sauf devant quelques noms qui n'existent qu'au pluriel :
manger des épinards ou des rillettes.
• les déterminants démonstratifs : désignent le référent du nom dans l’espace environnant ou dans les paroles
prononcées => ce, cet, cette, ces + les formes composées : ce …-là, ce…-ci, cette…-là, etc.
Ouvrez cette fenêtre. Quels sont ces romans dont vous parlez ?
• Les déterminants possessifs : mon, ton, son, ma, ta, sa, mes, tes, ses, notre, votre, leur, nos, vos, leurs.
Marquent la personne du possesseur, le genre et le nombre du possédé.
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Mon livre. Ouvre ta fenêtre. Ce sont ses romans.
Remarque : La forme archaïque mien, tien, sien, …, employé entre le déterminant et le nom (épithète) ou en
fonction attribut, n’est pas un déterminant mais un adjectif possessif (à ne pas confondre avec le pronom possessif
le mien, la mienne, le tien… cf page suivante) :
Un mien cousin me rendit visite. Cette idée est mienne. Ton idée, il l'a faite sienne.
• Les déterminants interrogatifs/ exclamatifs —> quel, quelle, quels, quelles. Formes identiques, leur nature
dépend du contexte (interrogatif ou exclamatif)
Quel homme ! Avec quelle audace il les a affrontés ! (exclamatif)
De quel homme s'agit-il ? Quels livres avez-vous choisis? (interrogatif)
Locutions déterminatives exclamatives d'origine adverbiale : que de, combien de :
Que d'eau, que d'eau ! Que de monde !
• Une forme archaïque : les déterminants relatifs (improprement désignés par la tradition comme « adjectifs
relatifs ») : lequel, laquelle, lesquelles, etc. (à ne pas confondre avec les pronoms relatifs ou interrogatifs) :
J'ai rencontré un vieil ami d'enfance, lequel ami ne m'a pas reconnu. (= cet ami, l'ami en question)
• Les déterminants indéfinis et numéraux : marquent la quantification plus ou moins précise de ce qui est
désigné par le nom (le référent)
— Les déterminants-adjectifs indéfinis (trad. : "adjectifs indéfinis") : Quantification imprécise. => aucun, nul,
chaque, quelques, certains, plusieurs, tout, …+ locutions déterminatives indéfinies : pas de, beaucoup de, trop de,
la plupart de, bon nombre de, quantité de, n'importe quel …
Aucun papier, chaque feuille, tout individu, n'importe quel âge.
Problème : Incohérence de la traditionnelle sous-classe des "adjectifs indéfinis" : certains sont toujours seuls
devant le nom, ce sont des déterminants (plusieurs, chaque, aucun, certains) ; d'autres s'emploient
uniquement avec un déterminant (même, autre cf : I.C.) : ce sont des adjectifs ; d'autres s'emploient tantôt
seuls tantôt avec un déterminant (quelques, certain, tout, divers, différents, etc.) : ils sont donc tantôt
déterminants, tantôt adjectifs.
Je vous apporte quelques romans. => déterminant indéfini.
Je vous apporte les quelques romans dont je dispose. => quelques = adjectif indéfini (car non indispensable)
(Certaines grammaires les appellent "déterminants secondaires »).
Attention : Certains indéfinis changent de classe : déterminants ou adjectifs indéfinis/ adjectifs qualificatifs
(différents, certain, divers, tel, quelconque, autre …)
J'ai proposé différentes solutions. = "des" => déterminant indéfini
Ta solution est complètement différente. = "d'une autre nature" => adjectif qualificatif
Il a proposé un quelconque projet. = n'importe quel => adj. indéfini
Il a proposé un projet (très) quelconque. = banal => adjectif qualificatif.
Problème : confusion possible entre un : article indéfini et un déterminant numéral ; dépend du contexte :
J'ai lu un roman d'amour. (/ …des romans…=> article indéfini).
Je n'ai lu qu'un roman d'amour. (/ …deux ou trois romans… => dét. numéral cardinal).
Comme les indéfinis, deux types d’emploi possibles : déterminant ou adjectif => même analyse :
Voici deux romans d'amour. => déterminant numéral cardinal
Voici mes deux romans d'amour. => adjectif numéral cardinal (déterminant secondaire)
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E. LES PRONOMS.
• Définition, propriétés (voir tableau p.2) : Mots jouant le même rôle qu'un groupe nominal => occupent les
fonctions nominales (sujet, COD, COI, Complément de nom) ; peuvent être placés après une préposition et former
un groupe prépositionnel…
Il en parle à chacun. <=> (par ex.) Le président parle de son projet à chaque ministre.
Ne pas confondre : ce pronom démonstratif (remplaçable par « cela » ; devant le verbe être ou devant
que/qui) et ce déterminant démonstratif (remplaçable par « cette » ; devant un nom)
Ce doit être pour vous. (= cela doit être…, c'est …) => pronom.
Ce cadeau doit être pour vous. (= cette tarte…, le cadeau…) => déterminant.
• Pronoms possessifs : varient en genre (le tien/la tienne), nombre du déterminé (le mien/les miens), personne (le
mien, le tien, le sien…), nombre du déterminant (la tienne/la vôtre). En fait uniquement des locutions (toujours le,
la, ou les + mien, mienne, …)
La mienne est bleue. La vôtre est rouge. Les leurs sont multicolores.
Ne pas confondre : l'adjectif possessif, dit « tonique », mien (rare, archaïque, sans « le ») et le pronom
possessif le mien (toujours avec « le ») :
Votre prix sera le nôtre. (le nôtre = pronom possessif)
Votre idée, je la ferai mienne (mienne = adjectif possessif)
• Pronoms interrogatifs simples : qui, que, quoi ; composés : lequel, laquelle, duquel, …. Locutions
pronominales interrogatives : qui est-ce que, qui est-ce qui, qu'est-ce que, qu'est-ce qui
Que veux-tu ? Qui êtes-vous ? Laquelle est ta fille ? Qu'est-ce qui se passe ?
Attention : Où, pourquoi, comment, quand sont des adverbes interrogatifs (car fonction circonstancielle, ne sont
jamais ni sujet, ni CO, ni complément du nom)
• Pronoms relatifs : subordonnent une proposition en reprenant un mot du contexte (l'antécédent) ou en occupant
la fonction d'un GN (si pas d'antécédent) ; Pronoms relatifs simples : qui, que, quoi, dont + où
(traditionnellement rangé parmi les "pronoms relatifs", en fait adverbe relatif car toujours fct circonstancielle) ;
Pronoms relatifs composés : lequel, laquelle, duquel, auquel, à laquelle,…
Voici le livre qui m'a tant plu / …que tu voulais / …dont je t'ai parlé.
Voici le livre auquel je tiens le plus.
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Remarque : qui (sujet) s'oppose à que (COD ou attribut) ; mais qui (après préposition, référent animé : à qui,
pour qui, avec qui, sans qui…) s'oppose à quoi (après préposition, référent inanimé : à quoi, pour quoi…)
Je connais l'homme qui regarde Julie. Je connais l'homme que regarde Julie.
Il était parti avec un guide, sans qui il ne serait jamais arrivé.
Il était parti une carte, sans quoi il ne serait jamais arrivé.
En français moderne, le relatif simple après préposition est le plus souvent remplacé par le relatif composé : pour
lequel, avec lequel…
Ne pas confondre : que, quoi, qui, lequel, … pronoms relatifs et que, quoi, qui, lequel, … pronoms
interrogatifs. C'est le contexte (interrogatif ou non) qui permet de trancher.
Je me demande à qui il parle. (interrogation indirecte => pronom interrogatif)
Il parle à qui veut l'entendre. (= à quiconque … => pronom relatif sans antécédent)
• Pronoms numéraux
- ordinaux : équivalent à un GN déterminé par un déterminant numéral ordinal, toujours formés comme
les pronoms possessifs : le, la, les + adjectif correspondant :
Le premier, c'est mon frère, le second est un ami.
Problème : L'analyse de "en…+ numéral" : J'en veux deux, j'en connais quatre,
= je veux deux de ces brioches (…deux brioches parmi ces brioches)
= en = deux = en
=> deux (ainsi que quatre) = pronom numéral. Mais également parfois analysés comme adjectifs numéraux portant
sur le pronom personnel "en".
• Pronoms indéfinis : Certains sont identiques aux déterminants (aucun, nul, tout, tous, plusieurs, beaucoup,
certains) ; d'autres de forme distincte des déterminants (chacun, quelqu'un, quelques-uns, personne, rien) ;
Locutions pronominales indéfinies : n'importe qui, n'importe quoi, la plupart, quelque chose, l'un, l'autre, les uns,
les autres… Quiconque est à la fois relatif et indéfini
Certains se plaignent. Personne ne vient. Tout va bien. Il en faut pour chacun. Ne dites pas n'importe quoi.
Quiconque se présentera avant midi sera reçu.
Attention : Dans les phrases négatives, rien, personne sont des pronoms indéfinis négatifs, tandis que plus,
jamais, pas, point, guère… sont des adverbes de négation.
Je ne vois personne. (= Je vois qq chose / qq'un, => personne = pronom indéfini COD de voir)
Je ne vois plus le ciel. (= Je vois le ciel => pas de fonction nominale => plus = adverbe)
Ne pas confondre : tout déterminant indéf. / adjectif indéf. / pronom indéf. / adverbe.
Il faut prévoir tout incident.(= "chaque", seul devant le nom, => déterminant indéfini)
Il connaît tout l'immeuble.(= "en totalité", devant GN avec article => adjectif indéfini,
appelé aussi parfois « déterminant secondaire »)
Il casse tout. (= "tous les objets", fct COD, équivaut à un GN => pronom indéfini)
Il se fait tout petit. (= "complètement", invariable, complément de l'adjectif => adverbe)
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F. LES VERBES.
• Semi-auxiliaires : placés devant un verbe non conjugué (généralement infinitif) modifient le point de vue, la
valeur de vérité ou le temps du verbe à l'infinitif. Les plus courants : pouvoir, devoir, aller (+infinitif), venir de
(+inf), être en train de, commencer à…
Elle va venir. (= Elle viendra) Elle vient de partir. (= Elle est parti)
Elle doit nous attendre. (= Elle nous attend, probablement)
Elle peut arriver. (= Elle arrivera, c'est possible)
Périphrase verbale = unité formée par le semi-auxiliaire (conjugué) et le verbe non conjugué. (Cf III. )
L'infinitif)
• Intransitifs : se construit sans complément obligatoire (peut avoir des compl. facultatifs).
Julie dort. Elles ruminent toujours. Les oiseaux chantent. Les jours s'enfuient.
• Attributifs : suivis d'un attribut. Verbes d'état (être, paraître, devenir, demeurer, rester, avoir l'air, passer pour)
+ certains verbes transitifs au passif (être considéré comme, être désigné comme, être nommé, être pris pour…) +
certains intransitifs (vivre heureux, …)
François est devenu berger, il a l'air heureux. Il a été élu maire du village.
Transitifs indirects : le complément est introduit par une préposition imposée par la construction du verbe.
Passif impossible. (Exception : obéir à —> être obéi par)
L'orateur s'adresse à la foule. Ils comptent sur moi.
Problème : Les verbes transitifs en emploi absolu. Avec certains verbes transitifs, le COD (ou le COI) peut
ne pas être exprimé, soit parce que le contexte permet de le rétablir (Il range car l’appartement est en
désordre. = « Il range l’appartement »), soit parce que la précision n’est pas jugée nécessaire (Il mange. = il
mange quelque chose mais peu importe quoi).
Pour ne pas confondre un verbe intransitif avec un verbe transitif en emploi absolu, ajouter « quelque chose »
au verbe :
Elle observe. (= « Elle observe… qqch » => vb transitif en emploi absolu)
Elle dort. (On ne peut pas dire *Elle dort… qqch => verbe intransitif)
• Verbes pronominaux : employés avec un pronom réfléchi ; classés selon le sens du pronom réfléchi :
. réfléchi : Il se lave. Elle se regarde dans la glace. Elle se parle à elle-même.
. réciproque : Ils se battent. Ils s'entretuent. Nous ne nous parlons plus.
. essentiellement pronominaux (se non analysable) : Il s'agit d'eux. Il s'est enfui.
. de sens passif (sujet non actif, remplaçable par un passif) :
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Cela ne se fait plus. Les maisons se vendent mal de nos jours.
Les vbs pronominaux peuvent être intransitifs (Ils s'envolent) ou transitifs indirects (Il s'aperçoit de son erreur)
• Verbes impersonnels : ont pour sujet le "il" impersonnel (sans signification, pure fonction grammaticale). On
distingue :
- essentiellement impersonnels (n'existent qu'à cette forme) : il pleut, il neige, il faut…
- en construction impersonnelle (peuvent être mis en tournure personnelle) :
Il est interdit de fumer. (Fumer est interdit.)
Il en résulte une grande confusion. (Une grande confusion en résulte)
• Adverbes : Mots invariables compléments ; complètent autre chose qu'un nom (≠ adjectifs) ; peuvent toujours
être supprimés, généralement déplaçables. Classe très hétéroclite : compléments de verbes (pas, ne, bien, trop,
souvent, toujours, poliment…), compléments d'adjectifs ou d'un autre adverbe (très, si, moins, plus…),
compléments circonstanciels (de lieu : ici, là, dessous, dessus…, ou de temps : hier, demain, longtemps…),
adverbes de liaison (ou « adverbes connecteurs » : certes, cependant, toutefois …), adverbes de phrase (vraiment,
évidemment, malheureusement…)...
Nombreuses locutions adverbiales : tout de suite, tout à l’heure, en bref, par conséquent…
• Prépositions : non autonomes, ne peuvent être supprimées ni déplacées seules ; introduisent un complément
(GN, pronom, infinitif, adverbe). Prépositions simples : à, de, en, pour, sans, par, dans, sur, vers, avec, durant,
pendant… Locutions prépositionnelles : au-dessus de, au fond de, loin de, afin de, jusqu'à, grâce à…
• Conjonctions de coordination : outils de liaison placés entre deux éléments de fonctions identiques (pas de
coordination possible entre un complément et son support), non-déplaçables. Traditionnellement : mais, ou, et, or,
ni, car + donc ; mais en réalité, donc est un adverbe car déplaçable dans la phrase, contrairement à puis, qui
pourrait donc être intégrée dans les conjonctions. Proches des adverbes de liaison (Pourtant, ensuite, certes,
cependant…)
• Ne pas confondre :
— Adverbes et prépositions (parfois même forme) : adverbe = "intransitif" (càd non suivi d'un complément,
≠ préposition). Si le mot équivaut à lui seul à un groupe prépositionnel, c'est un adverbe :
Il a voté contre. (—> adverbe) / Il a voté contre le projet de loi. (préposition)
Il travaille au-dessus, près de l'atelier. (au-dessus = adverbe, près de = préposition)
Il travaille au-dessus de l'atelier, tout près. (au-dessus de = préposition, près = adverbe)
• Interjections et onomatopées. Mots hors syntaxe de la phrase. Forment à eux seuls une phrase.
Interjections = Mots-phrases, exclamations expressives : Ho ! Hélas ! Bof ! Hourra !…
Onomatopées = imitation de bruits naturels : Crac. Plouf. Miaou…
• Les présentatifs : origine verbale, semi-invariabilité : voici, voilà, c'est, il y a ; présentent un élément dans le
discours :
Voilà son ami. C'est le facteur. Il y a un œuf dans le jardin.
• Sujet : commande l'accord du verbe ; répond à la question « Qui est-ce qui + vb » ou « Qu’est-ce qui + vb». Le
sujet peut-être un GN ou un équivalent du GN (Nom propre, pronom, verbe à l’infinitif, proposition
conjonctive…)
Ces péripéties appartiennent désormais au passé. (GN sujet de appartiennent )
Ces péripéties, qui nous ont tant retardé, appartiennent désormais au passé. (Pronom relatif sujet de ont
retardé)
Courir n’est pas la meilleure solution. (Verbe à l’infinitif sujet de est)
Que tu aies oublié n’est pas une excuse. (Proposition subordonnée conjonctive sujet de est)
Remarque : Les verbes impersonnels ont pour sujet le pronom impersonnel « il », qui ne signifie rien.
Il convient d'en parler. ("Il", sujet du verbe impersonnel "convenir")
• Les compléments d’objet : compléments essentiels (càd nécessaire au fonctionnement du verbe) d'un verbe
Complément d'objet direct : transitif direct ; devient sujet dans la phrase passive, pronominalisé par le, la, les.
Le GN COD suit directement le verbe ; les pronoms personnels COD (le, la, les) se placent avant le verbe.
Le général contemple le désastre. (« contempler …quelque chose » => le désastre, GN COD de contempler)
Je l'ai compris hier. (« comprendre …qqchose » : l' reprend une phrase du contexte : pronom personnel COD
de ai compris )
Voici le livre que le jury a élu. (= élire… qq chose : que reprend "le livre" => que, pronom relatif COD du
verbe a élu)
Complément d'objet indirect : complément essentiel d'un verbe transitif indirect, donc introduit par une
préposition liée au verbe ; ne peut pas être mis au passif.
Je pense à toi. Il compte sur ses parents.
Complément d'objet second : complément indirect (généralement introduit par à) d'un verbe doublement
transitif (verbes de don, de parole…)
Elle offre des fleurs aux passants. Il leur demande son chemin.
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• Attribut du sujet ou du CO : appartient au groupe verbal ; nomme ou désigne soit le sujet (att. du sujet), soit
l’objet (att. de l’objet).
M. Dupont est votre ami. (M. Dupont = votre ami) => votre ami, GN attribut du sujet M. Dupont
Je le croyais votre ami. (Je croyais… le (M. Dupont) être votre ami) => votre ami, attribut du COD le.
Remarque : Les attributs, comme les CO, peuvent être directs ou indirects :
Je le croyais votre ami. => attribut du COD le en construction directe
Je le prenais pour votre ami.=> attribut du COD le en construction indirecte (préposition « pour »)
• Régime (ou complément) de l'impersonnel : (traditionnellement appelé "sujet logique", en réalité le terme de
sujet est impropre car ne commande pas dans ce cas l'accord du verbe.)
Il faut beaucoup de patience. Il est recommandé de marcher sur les pelouses.
• Compléments essentiels de lieu : remplaçables par un adverbe, mais ne peuvent pas être supprimés.
Je vais au marché. Nous habitons à Créteil.
• Apposition : construction détachée qui complète un nom ou un GN ; séparée par une pause (la virgule à l'écrit,
parfois les deux-points) du GN qu’elle complète ; n'appartient pas à ce GN ; l’apposition équivaut à une phrase
attributive :
J’ai vu M. Dupont, professeur au Collège de France. (= …[il est] professeur au Collège de France)
• Épithète : Certains noms peuvent occuper la fonction épithète qui est plutôt une fonction d’adjectif (voir II.C
page suivante) ; nom qui caractérise un nom dans un GN, employé sans déterminant ; peut être supprimé :
Un ami médecin, un frère garagiste
Fonction des noms propres placés après un nom commun : l'avenue Victor Hugo, le peintre Van Gogh.
L’épithète nominale peut être construite indirectement (avec préposition) : La ville de Strasbourg.
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• Complément du nom : fonction d’un groupe prépositionnel qui complète un nom dans le GN.
Le voisin de mon frère, l’employé des postes, la petite maison dans la prairie…
Parfois pas de déterminant entre la préposition et le nom complément :
Un bonhomme de neige, un ver à soie, un chapeau à larges bords, un homme sans qualité…
Remarque : Il existe des cas de « complémentation inverse » : dans ce cas, le 1er nom complète le second :
Cette canaille de Paul (Paul est une canaille) ; une chienne de vie (la vie est une chienne)
• Apostrophe : Fonction d’un nom en position détachée qui nomme le destinataire d'un discours.
Mesdames, Messieurs, je m’adresse à vous… Julie, viens voir !... A moi, Comte, deux mots…
Remarque : De nombreuses constructions peuvent occuper les fonctions du GN, ce sont les équivalents
syntaxiques du GN : pronoms, verbe à l’infinitif, proposition conjonctive par que, proposition relative sans
antécédent…
Souffler n'est pas jouer. (souffler est le sujet du verbe être ; jouer est attribut du sujet souffler)
Je pense que vous avez raison. (Prop. sub. conjonctive, COD de penser)
Il le dit à qui veut l'entendre. (Prop. sub. relative sans antécédent, COS de dire)
• Epithète : fonction interne au groupe nominal ; adjectif ou groupe adjectival placé à côté du nom qu’il
complète ; peut être supprimé dans le GN ; :
Un ballon rouge s'envole. Voici la solution la plus simple.
Certains adjectifs épithètes peuvent se placer avant le nom : un beau spectacle, une énorme faute…
• Apposition : Construction détachée ; adjectif ou GA séparé du GN qu’il complète par une pause ; fonction
externe au groupe nominal (voir ci-dessus) ; l’apposition peut être paraphrasée par une construction attributive :
Roland, furieux, jeta son épée. (= Roland (il était furieux) jeta son épée.)
• Attribut du sujet : séparé du sujet par être ou par un autre verbe d’état (càd par un verbe ou une locution
verbale que l’on peut remplacer par être) ; appartient au groupe verbal ; caractérise le sujet :
La maison semblait calme. (= … est calme => calme : attribut du sujet « La maison »)
Max avait l'air très étonné. (=… était très étonné => très étonné : attribut du sujet « Max »)
Remarque : Comme le GN attribut de l’objet, l’adjectif qualificatif attribut de l’objet peut être en
construction directe ou indirecte :
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M. Durand trouve M. Dupont incompétent. =>attribut du COD M. Dupont en construction directe
M. Durand considère M. Dupont comme incompétent. => attribut du COD M. Dupont en constr. indirecte
Ne pas confondre l'adjectif attribut du COD et l'adjectif épithète ; le premier n'appartient pas au GN COD,
il reste exclu de la pronominalisation ; le second est dans le GN COD, il est inclus dans la pronominalisation.
Elle avait les yeux noirs. => Elle les avait noirs, les yeux. => « noirs » attribut du COD "les yeux"
Il contemplait ses yeux noirs. => Il les contemplait, ses yeux noirs. (Et non : *Il les contemplait noirs,
ses yeux) => « noirs » épithète du nom "yeux")
Remarque : Certaines constructions peuvent occuper les mêmes fonctions que l’adjectif ou le groupe adjectival ;
ce sont les équivalents syntaxiques de l’adjectif : les propositions relatives avec antécédent, les participes ou les
groupes participe.
Le ballon que j’ai gonflé s’est envolé. (prop. sub. relative épithète du nom ballon)
Pierre, parti en voyage, ne m’a pas répondu. (groupe participe en apposition)
Je te croyais parti en voyage. (groupe participe attribut du COD)
— Adverbes : complément circonstanciel du verbe (Hugo travaille bien ; Aldo joue vite) ou de la phrase
(Hier, je les ai entendus chanter), complément de l'adjectif dans le groupe adjectival (un homme très
prétentieux), complément de l'adverbe dans le groupe adverbial (Il parle très bien, plus doucement).
— Verbes : centre de proposition ; la fonction du verbe, ou plus précisément du groupe verbal, est d’être le
"prédicat" ; la fonction prédicat est le corollaire du sujet, c’est « ce que fait le sujet ». (cf cours de Linguistique
de 1ère et 2e année)
— Conjonctions de coordination et adverbes de liaison : relient ou coordonnent deux éléments (mots, groupes,
propositions, phrases)
— Les interjections et onomatopées n’ont pas de fonction dans la phrase, elles forment en quelque sorte une
phrase à eux seules.
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III. LE VERBE.
— Chaque temps simple correspond à un temps composé => les temps simples des temps simples des auxiliaires être et
avoir permettent de former tous les temps composés de tous les autres verbes.
• L'indicatif
Remarque : Pour des raisons historiques (mode de formation) et sémantiques (il peut marquer un temps : le futur du
passé), le conditionnel est inclus dans le mode indicatif.
• Subjonctif :
Présent Passé = Aux. au subj. présent + participe passé
que j'entre, qu'il comprenne que je sois entré(e) , qu'il ait compris
Imparfait Plus-que parfait= Aux. au subj. imparfait + part. passé
que j'entrasse, qu'il comprît que je fusse entré(e), qu'il eût compris
• L'impératif : pas de sujet explicite, 3 personnes seulement (2e sing. et plur., 1ère plur.)
Forme simple (dite "présent") : Forme composé (dite "passé") :
entre, finis, va soyez entré(e)s, ayez fini, soyez allé(e)s
Attention : Absence de -s à la 2e personne pour les vb du 1er groupe + aller.
Chante, parle, crie, va. (/ indic. présent : tu chantes, tu parles, tu cries, tu vas)
+ famille de verbes du 3e groupe en –e (ouvrir, cueillir, offrir… => ouvre, cueille, offre) ainsi que quelques
formes irrégulières (vouloir => veuille ; savoir => sache).
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• Au passif : un auxiliaire de plus à tous les temps => temps "simples" = formes composées (être + p. p.) ; temps
"composés" = formes surcomposées (avoir + être + p.p.)
Elle était admirée, ils étaient compris ; elle avait été admirée, ils avaient été compris.
- Pour distinguer subj. présent / indic. prés. aux pers. 1,2,3,6, mettre au pluriel:
Je sais qu'il dérange. —> Je sais que vs dérangez. => Indicatif présent
Je veux qu'il dérange. —> Je veux que vs dérangiez. => subjonctif présent
Exceptions : se rendre compte de, se rire de, se plaire à, se complaire à ont un participe passé invariable.
Elles se sont rendu compte de leur erreur.
- Si pronom réfléchi analysable (réfléchis et réciproques) —> règles de l'accord avec avoir (accord avec
COD si placé avant) :
Elle s'est regardée dans la glace. (se = COD antéposé : regarde elle-même)
Ils se sont parlé. (se = COI => pas d'accord)
Elle s'est coupé les cheveux. (se = COS ; COD = les cheveux, postposé)
(Les cheveux) Elle se les est coupés. (se = COS ; COD = les, antéposé)
• Les temps composés marquent toujours l'aspect accompli (voir ci-dessous : III.D)
Employés en combinaison avec un temps simple, ils expriment également une antériorité :
Quand il aura quitté les lieux, vous entrerez discrètement.
(accompli + antérieur du futur)
Il avait quitté les lieux depuis deux minutes, elle décida d'entrer.
(accompli + antérieur du passé)
• Les temps simples du passé, l’imparfait et le passé simple, ont la même valeur temporelle : le passé ; leur opposition
n’est pas temporelle mais « aspectuelle » (voir III.D).
Du fait de leurs différences aspectuelles, l’imparfait est apte à exprimer la simultanéité des actions (description), le
passé simple permet lui d’exprimer la succession des actions (récit).
Le passé simple exprime un passé sans rapport avec le présent (contrairement au passé composé), il est donc utilisé dans
les récits écrits ou dans les contes oraux ou écrits, et essentiellement à la 3e personne (singulier ou pluriel).
Ils entrèrent, firent le tour de la maison. Tout à coup, Julie s’écria :…
L’imparfait s’emploie dans les récits au passé aussi bien en combinaison avec le passé simple qu’avec le passé
composé. Il a alors une valeur dite « descriptive » (La porte était ouverte, ils entrèrent…).
Il peut aussi marquer des actions répétées dans le passé, il a alors une valeur itérative (valeur d’aspect : voir III. D) : Ils
venaient chaque matin. Quand la porte était ouverte, ils entraient…
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Remarque : Dans le discours indirect au passé, l’imparfait remplace le présent ; il peut alors prendre par
« transposition » dans le passé toutes les valeurs du présent (Imparfait de transposition).
Il disait que la terre tournait autour du soleil. (Transposition du présent de vérité générale : « La terre tourne autour
du soleil »)
Il disait qu’il se trouvait sur la place de la Bastille. (Transposition du présent d’énonciation : « Je me trouve sur la
place de la Bastille »)
• Le conditionnel présent, quand il a une valeur temporelle, marque un futur du passé, le conditionnel passé
marque alors un futur antérieur du passé :
Ce jour-là, il m'a dit qu'il viendrait au plus vite chez nous dès qu’il aurait fini son repas
Conditionnel présent « futur du passé » Cond. passé « futur antérieur du passé »
---------IIIII---------------IIIII----------------------IIIIII-------------------------------------------X--------->
dire (a dit) finir (aurait fini) venir (il viendrait) 0
Passé (« Ce jour-là ») Présent
Ainsi, dans le discours indirect, le conditionnel présent transpose le futur simple et le conditionnel passé transpose
le futur antérieur (= Il m'a dit : "Je viendrai au plus vite quand j'aurai fini mon repas.")
Comme l’imparfait, le conditionnel présent et le conditionnel passé peuvent également avoir de nombreuses
valeurs modales (voir ci-dessous, III.C).
• Le Subjonctif présente le fait exprimé par le verbe comme un fait "virtuel", càd conçu comme une idée (pensée,
projet, éventualité, fait incertain, souhait,…), donc hors temporalité, contrairement à l'indicatif qui marque un fait
considéré comme une réalité :
Je cherche un homme qui a un chapeau. (Indicatif => réalité : un homme en particulier)
Je cherche un homme qui ait un chapeau. (Subjonctif => virtualité : un type d'homme)
— en proposition subordonnée :
. Après certains verbes signifiant un sentiment, un ordre ou une obligation :
Elle souhaite/apprécie/exige que je lui fasse mes excuses.
Il faut/est possible que je lui fasse mes excuses.
. Après un groupe adjectival au superlatif :
C'est la plus belle lettre que j'aie jamais écrite.
. Après certains verbes en contexte négatif ou interrogatif :
Je ne pense pas qu’il soit d’accord. Pensez-vous qu’il soit d’accord ?
(/Je pense qu’il est/sera d’accord)
. Après certaines conjonctions de subordination exprimant le but (pour que, afin que, de peur que…), la
concession (bien que, quoique…), le temps (avant que, jusqu'à ce que, …), la condition (pourvu que, à moins
que, à condition que...)
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Et je crierai Aline pour qu'elle revienne.
Je veux bien lui faire mes excuses à condition qu'elle revienne.
. Dans les propositions conjonctives par que en fonction sujet ou attribut :
Qu'elle ne se soit jamais appelée Aline importe peu.
a) Dans le système hypothétique : le conditionnel marque un fait soumis à une condition, de l’ordre du réel ou
de l’imaginaire ; le conditionnel présent sert à exprimer le potentiel (toujours possible) ou l’irréel du
présent (purement imaginaire) ; le conditionnel passé sert à exprimer l’irréel du passé (le passé est
réinventé).
Si on lui faisait cette offre, il l’accepterait. => potentiel (situation possible ds le futur)
Si j'étais un roi, je te prendrais pour reine. => irréel du présent (contradictoire avec le réel présent)
Si on me l'avait proposé, j'aurais accepté. => irréel du passé (passé réinventé)
Remarque : Potentiel et irréel du présent utilisent les mêmes formes (imparfait dans la subordonnée,
conditionnel présent dans la principale) : c'est le sens de l'énoncé (possible ou non) qui permet de les
différencier.
— L'imparfait, après un si de condition, exprime l'hypothèse, avec les mêmes valeurs que le conditionnel
présent : potentiel et irréel du présent.
Si elle revenait, je l'appellerais Barbara. (le fait demeure possible : potentiel)
Si j’étais un oiseau, j’irais de toit en toit. (le fait est impossible dans le monde réel : irréel du présent)
Emplois figurés : coordonné ou juxtaposé à une autre proposition, il peut exprimer différentes valeurs logiques :
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Ferme les yeux et tu verras. (Condition)
Hurlez, cognez : je ne vous répondrai pas. (Concession)
D. L'ASPECT
• L'aspect concerne le déroulement interne du processus (appelé "procès") exprimé par le verbe (action,
phénomène, état…). Valeurs d'aspect souvent confondues avec les valeurs temporelles. Formes d'expression de
l'aspect verbal : lexical, morphologique, syntaxique.
• Aspect morphologique : porté par les formes du verbe (les temps verbaux).
- accompli / inaccompli : opposition entre toutes les formes simples du verbe (= inaccompli) et toutes les
formes composées (= accompli).
Maintenant, il dort. (présent inaccompli) / Maintenant, il a dormi. (= "Il est maintenant dans l'état d'avoir
dormi." => accompli du présent)
A midi, il rangeait. (Imparf. inaccompli) / A midi, il avait tout rangé (imparfait accompli)
- limité (ou « borné », ou « non sécant ») : passé simple / non limité (non borné, sécant) : imparfait
Ce jour-là la foule défila. (aspect limité : action présentée dans son entier, du début à la fin)
Ce jour-là la foule défilait. (aspect non limité : action présentée en cours de déroulement)
- itératif : = action qui se répète.(souvent indication par un c.c. de temps), valeur exprimée par l’imparfait
Chaque jour, il dormait pendant deux heures.
• Aspect syntaxique : exprimé par l’emploi d’un verbe avec un autre verbe semi-auxiliaire, la réunion des deux
forme une périphrase verbale aspectuelle :
- aspect inchoatif : Il commence à faire ses bagages.
- aspect duratif : Il est en train de faire ses bagages.
- aspect terminatif : Il finit de faire ses bagages.
- aspect récent : Il vient de faire ses bagages.
- aspect imminent : Il va faire ses bagages.
• L'infinitif : forme simple (arriver, briller, pâlir, s'éteindre) ; forme composée (être arrivé, avoir brillé, avoir
pâli, s'être éteint)
Remarque : L’appellation scolaire « futur proche » utilisée pour désigner le futur périphrastique (« va
partir ») confond deux emplois distincts de la même périphrase : aspectuel (imminent) ou temporel
(futur). Si « va » peut être remplacé par « est sur le point de », il s’agit de l’aspect imminent. L’aspect
imminent est incompatible avec un cc de temps situant dans le futur (on ne peut pas dire : *Elle est sur le
point de partir l’été prochain…)
- Emplois nominaux de l’infinitif : noyau d'un groupe infinitif, il peut occuper toutes les fonctions du GN :
Illuminer le ciel est naturel pour une luciole. (sujet)
Eclairer n'est pas briller, dit la luciole à la lanterne. (attribut) :
Moi, je préfère m'adresser aux autres astres. (COD)
Je vais m'éclipser pour ne pas froisser le soleil. (C.C. de but)
Elle était habitée par la certitude d'être une étoile. (Complément du nom)
Je suis plutôt fière de figurer parmi les étoiles. (Complément de l'adjectif)
• Le participe : emplois oscillant entre fonction verbale et fonctions adjectivales. Formes simples : présent
(arrivant, jaillissant, sachant…) ; passé (arrivé, jailli, su…) ; forme composée = accompli du participe présent
(étant arrivé, ayant jailli, ayant su…).
Le participe peut être :
- noyau d’une proposition participiale, s’il a un « sujet » distinct du sujet du vb conjugué (fonction
verbale). La nuit étant tombée, nous rentrâmes.
- apposé ou épithète, s’il complète un GN ou un nom à la manière d’un adjectif (fonction adjectivale).
La cigale, ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue… (participe apposé au GN « la cigale »)
Les étudiants ayant obtenu la moyenne sont priés de se présenter au bureau. (épithète du nom
« étudiants »))
Distinguer : participe (invariable car fonction verbale) et adjectif verbal (variable car devenu adjectif)
Il y avait au-dessus de nous une étoile (très) brillante. (= lumineuse => adjectif verbal)
Elle s'éleva dans le ciel, brillant de mille feux. (= "elle brillait … => participe présent)
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Parfois la différence entre participe et adjectif verbal est inscrite dans l'orthographe : différent (adj.)/
différant (p. présent du vb différer) ; convaincant (adj.) /convainquant (participe prés. du vb convaincre) …
• Le gérondif : forme "adverbiale" du verbe. Formation : en + V…ant (en arrivant, en jaillissant, en sachant…).
Le gérondif a toujours une fonction de complément circonstanciel.
En débarquant au port, il avait l'air songeur. (c.c. de temps)
En débarquant au port, il avait suscité quelques inquiétudes. (c.c. de cause)
IV. LA PHRASE.
• Interrogative totale (réponse oui/non) : Aimez-vous danser ? Est-ce que vous dansez ?
Interrogative partielle (réponse précise) : Qui veut danser ? Qu'est-ce que vous dansez ?
• Injonctive, appelée aussi parfois « impérative », mais ne pas confondre avec la modalité verbale.
Eh bien dansez maintenant. Allez, en piste ! Dehors ! Couché !
B) VOIX ET TOURNURES.
• Voix active / passive : Opposition pertinente uniquement pour les verbes transitifs.
Actif : La mousse envahit la pierre. / Passif : La pierre est envahie par la mousse.
Actif : On a annulé le match. / Passif : Le match a été annulé. (agent non exprimé)
Remarque : le passif peut aussi s'exprimer par une périphrase de sens passif (se faire, se laisser, se voir +
infinitif) ou un verbe pronominal de sens passif (cf : I.F))
Il s'est fait dénoncer par un voisin. ( = Il a été dénoncé…)
• Tournure pronominale ("voix moyenne") : ne s'applique qu'aux verbes qui peuvent exister à la forme non
pronominale ; sujet et objet = même référent.
Le coupable s'est dénoncé. Les incidents se succèdent.
• Tournure impersonnelle : sujet = "il" sans signification ; le complément du verbe (toujours à la 3e p. du sing.)
correspond au sujet du verbe en tournure personnelle :
Il s'est produit des phénomènes étranges. (Des phénomènes étranges se sont produits.)
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Passif impersonnel : tournure impersonnelle sur verbe pronominal de sens passif : marque une action
effectuée par un agent indéterminé (<=> "On")
Il se dit beaucoup de choses à son propos. (= On dit beaucoup de choses…)
• Tournures emphatiques (= insistance, mise en relief d'un constituant de la phrase par c'est …qui/ c'est …que,
ou par détachement d'un constituant et reprise pronominale)
C'est la montagne qui gronde. (mise en relief du sujet)
C'est à toi que je parle. (mise en relief du COI)
Cette montagne, ils la considèrent comme une idole. (détachement du COD)
• Phrase simple : constituée d'un seul verbe avec son sujet et ses complément éventuels.
Les mouettes rieuses volaient au-dessus des saules pleureurs.
• Phrase complexe : constituée de plusieurs verbes ayant un sujet, donc de plusieurs propositions.
Les mouettes qui riaient volaient au-dessus des saules qui pleuraient.
Proposition : Unité de type phrase constituant une partie d'une autre phrase (complexe) et comprenant au
minimum un verbe et son sujet, auxquels s’ajoutent leurs compléments.
Les mouettes [qui riaient ] volaient au-dessus des saules [qui pleuraient].
[ S V ] = P2 [S V ] = P3
[ S V CC ] = P1
(Ici la proposition principale P1 contient deux autres propositions : P2 et P3)
• Juxtaposition : deux propositions placées l'une à la suite de l'autre sans mot de liaison.
Les saules pleuraient, les mouettes riaient.
• Coordination : Rapport non hiérarchisé ; deux propositions de fonctions égales reliées par un mot de liaison.
Les saules pleuraient et les mouettes riaient. (Deux propositions indépendantes coordonnées)
J’ai entendu les mouettes qui criaient ou qui riaient. (Deux prop. subordonnées coordonnées)
Remarque : Au plan logique, coordination et juxtaposition sont équivalents : la juxtaposition n'est en fait
qu'une coordination implicite.
• Subordination : Rapport hiérarchisé : une proposition "subordonnée" dépend d'une autre, est un constituant de
l'autre proposition. Correspond à la complémentation en phrase simple.
Tandis que les saules pleuraient, les mouettes riaient. (La 1re proposition est subordonnée à la 2e)
Les mouettes riaient parce que les saules pleuraient. (La 2e proposition est subordonnée à la 1re)
• Corrélation : Rapport combinable avec les trois autres : la 2e proposition est "appelée" par un élément de la
1ère proposition.
Plus ils pleuraient, plus elles riaient. (juxtaposition + corrélation)
Il l'aurait su, il n'aurait pas accepté. (juxtapos. + corrélation morphologique)
Plus ils pleuraient et plus elles riaient. (coordination + corrélation)
Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. (subordination + corrélation)
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V. LA PHRASE COMPLEXE.
Une phrase complexe est une phrase composée de plusieurs propositions (càd plusieurs verbes avec sujet)
Méthode d’analyse :
1°) Détermination du nombre de propositions : relever les verbes conjugués, les participes et les infinitifs
ayant un sujet propre ; attention aux cas particuliers : propositions elliptiques (cf ci-dessous : comparatives),
relatives ou interrogatives à l'infinitif.
2°) Délimitation des propositions : relever les mots subordonnants (conjonctions de subordination et pronoms
relatifs) et les coordonnants inter-propositionnels (conjonctions de coordination ou adverbes de liaison placés
entre propositions) ; marquer (par des crochets) les limites de chaque proposition. Numéroter.
Attention : Une subordonnée peut elle-même avoir une ou plusieurs subordonnées sous sa dépendance. Deux
subordonnées peuvent être coordonnées. => Bien saisir les niveaux de subordination.
Possibilité de représenter la structure syntaxique de la phrase complexe par un schéma ; par ex. :
L'inspecteur pensa que, même si le commissaire estimait que le conducteur du bus
avait un alibi irréprochable,, il n'aurait pas été inutile de l'interroger..
Soulignement des verbes conjugués et délimitation des propositions par des crochets :
L'inspecteur pensa [que, [même si le commissaire estimait [que le conducteur du bus
P1 P2 P3
avait un alibi irréprochable]], il n'aurait pas été inutile de l'interroger].
P4 P2
Schéma en escalier :
_______P1_________…………………………………………………………………………
|____ ______P2_______
que |________P3____________ …………………
même si |_____P4________
que
• Propositions participiales : le participe (présent ou passé) a sujet propre, distinct de celui de la principale :
Le merle ayant cessé de chanter, il rentra chez lui.
Une fois le travail fini, il partit au cinéma.
Fonction de la proposition participiale : CC de cause ou de temps de la proposition principale.
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C) SUBORDONNÉES RELATIVES
Les subordonnées relatives sont introduites par un pronom relatif : qui, que, quoi, dont, où, lequel, laquelle,
auquel, etc. Le pronom relatif a une fonction dans la subordonnée qu’il introduit :
J’écoute le merle qui chante. (qui = sujet de chanter)
J’écoute le disque que tu m’as prêté. (que = COD de prêter)
J’écoute le disque dont tu m’as parlé. (dont = COS de parler)
• Relative avec antécédent : elle a les fonctions d’un adjectif : épithète, apposée ou attribut.
- Epithète : placée à côté de l’antécédent, non détachée, complète le nom à l’intérieur du GN.
o à valeur déterminative : restrictive, le référent du GN antécédent n'est plus le même si on
supprime la relative ;
Les femmes qui portent des robes sont reçues à part. (Les femmes qui portent… ce n’est pas
« toutes les femmes »)
- Apposée : toujours détachée entre virgules, séparée de son antécédent, elle complète le GN ; une relative
apposée est toujours explicative.
Les femmes, qui portent des robes, seront reçues à part. (= « toutes les femmes », contrairement à
l’exemple précédent)
- Attribut : séparée de son antécédent par un verbe conjugué, appartient au groupe verbal :
o attribut du sujet (uniquement après « être là ») :
Alexandre était là qui dormait comme un bienheureux.
o attribut du COD :
Je les entends qui chantent dans la cour.
Attention : L'absence de virgule ne garantit pas la valeur déterminative ; c'est alors le contexte qui permet de
trancher :
Il regardait sa fille qui jouait dans la cour. (pas de changement de référent si on supprime la relative « qui
jouait dans la cour => explicative, même si pas de virgule)
• Relative sans antécédent : équivaut à un GN, peut en avoir toutes les fonctions :
Qui veut voyager loin ménage sa monture. (= sujet de "ménage")
Ce discours s'adresse à quiconque veut l'entendre. (= COI de s'adresse)
Problème : Analyse des relatives indéfinies en "ce que" (appelées aussi « relatives périphrastiques ») :
J'apprécie ce que vous faites. => "ce que" = locution pronominale relative => relative sans antécédent COD ;
(La tradition a longtemps analysé "ce" comme le pronom antécédent de "que", mais il n’a pas d’autonomie.)
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• Conjonctives pures (par "que") : introduites par la conjonction de subordination "que" (sans fonction dans la
subordonnée, contrairement au "que" pronom relatif) ; elles occupent les mêmes fonction qu’un GN.
Je sais que vous êtes là. (= COD de savoir)
Que personne n'y ait pensé m'étonne encore. (= sujet du verbe étonner)
• Interrogatives indirectes : dans le discours indirect, elles correspondent à des phrases interrogatives ; elles sont
introduites soit par la conjonction de subordination si (interrogatives indirectes totales), soit par un mot
interrogatif (interrogatives indirectes partielles) ; toujours COD du verbe principal.
Je ne sais pas si elle reviendra. (= Est-ce qu’elle reviendra ? ; Interrog. indirecte totale ; COD de savoir)
Je me demande à quoi elle pense. (= À quoi pense-t-elle ?) ; Interrog. ind. partielle ; COD de se demander
Il ne sait pas quand elle reviendra. (= Quand reviendra-t-elle ?) ; Interrog. ind. partielle ; COD de savoir
Il lui demande ce qu'elle a dit. (= Qu'est-ce qu'elle a dit ?) ; Interrog. ind. partielle ; COD de demander
E) SUBORDONNÉES CIRCONSTANCIELLES :
Propositions indiquant une circonstance temporelle ou logique de la principale. Généralement introduites par une
conjonction de subordination.
Remarque : La plupart des propositions subordonnées circonstancielles sont conjonctives, mais il existe
quelques subordonnées circonstancielles non conjonctives : cf ci-dessus les participiales, et ci-dessous les
relatives indéfinies circ. de concession.)
Certaines conjonctions marquant la simultanéité ajoutent des nuances : à mesure que (progressivité), chaque fois
que (répétition), tant que, aussi longtemps que (égalité de durée)
Remarque : avant que est suivi du subjonctif, après que est suivi de l'indicatif :
Avant sa mort, personne ne parlait. .—> Avant qu'il ne meure …(subjonctif)
Après sa mort, des rumeurs ont circulé. .—> Après qu'il est mort … (indicatif)
Attention : Dans les systèmes corrélatifs comme à peine…que…, ne…pas…que…, ne …pas plus tôt
…que…, c'est la proposition introduite par "que" qui constitue le fait principal et la proposition apparemment
principale qui indique la circonstance temporelle : c’est la « subordination inverse » :
A peine était-il arrivé qu'il se lança dans un long discours sur les papillons.
(= Dès qu'il fut arrivé, il se lança…) => A peine était-il arrivé est une subordonnée (temporelle) inverse.
• Les subordonnées circonstancielles de condition : introduites par les conjonctions si (+ indicatif), pourvu
que, à condition que, à moins que, en admettant que, pour peu que (+ subjonctif), au cas où (+ conditionnel).
Si un papillon bat de l'aile en chine, un cyclone se déclenche en Amérique.
Rien ne se produira à condition que personne ne bouge.
Ne pas confondre : les subordonnées de condition introduites par si (déplaçables en tête de phrase) avec
les interrogatives indirectes totales introduites par si (non déplaçables) :
Je me demande si le ciel est bien accroché. (interrogative indirecte totale)
Si le ciel n'est pas bien accroché, il tombera. (subordonnée de condition)
Quand la subordonnée est introduite par si et que esa proposition principale est au conditionnel, les deux
propositions forment un « système hypothétique » :
— potentiel : Si ce papillon se mettait à battre de l'aile, je l'écraserais.
— irréel du présent : Si j'avais des ailes, j'éviterais de m'en servir.
— irréel du passé : Si ce papillon avait bougé, la terre aurait tremblé.
• Les subordonnées circonstancielles de cause : introduites par parce que, comme, puisque, étant donné que, vu
que, sous prétexte que, de peur que.
Je voterai pour lui parce qu'il a une belle casquette.
Remarque : puisque, vu que, du moment que introduisent une cause considérée par le locuteur comme
connue ou évidente :
Le ciel va nous tomber sur la tête puisque tu as vu un chat noir.
Remarque : sous prétexte que sous-entend que le locuteur met en doute la cause.
Il veut chasser les papillons sous prétexte qu'ils sont dangereux.
• Les subordonnées circonstancielles de concession présentent un fait qui devrait ou aurait dû empêcher ou
provoquer l'événement principal, mais qui est resté sans effet.
Bien qu'un papillon ait battu des ailes, il ne s'est rien passé.
Concession = raisonnement à trois propositions dont l'une est implicite : Un papillon a battu des ailes ; (il
aurait donc dû se passer quelque chose) ; or il ne s'est rien passé. C’est une sorte de cause restée sans
conséquence.
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Conjonctions de subordination introduisant une circonstancielle de concession : bien que, quoique (+ subjonctif),
même si, alors même que (+ indicatif), quand bien même (+ conditionnel) :
Même si un papillon a battu des ailes, il ne s'est rien passé.
Quand bien même un papillon battrait des ailes, il ne se passerait rien.
Les relatives indéfinis, introduites par qui que, quoi que, où que, quel(le) que… (+ subjonctif) expriment la
concession :
Qui que tu sois, quoi que tu fasses, où que tu ailles, quel que soit ton âge…
Même chose avec si (ou quelque) + adjectif + que :
Si intelligent que tu sois, tu n'avais pas prévu ça !
• Les subordonnées circonstancielles d'opposition : introduites par alors que, tandis que, quand, sans que,
pendant que.
Les papillons chinois sont accusés alors qu'ils sont innocents.
Remarque : Toutes ces conjonctions peuvent exprimer une autre valeur (temps ou concession). C'est la
présence ou l'absence d'une opposition de termes qui permet de les distinguer.
Quand l'un dit "papillon", l'autre répond "raz-de-marée". (opposition)
Quand je dirai "papillon", vous vous coucherez à terre. (temps)
• Les subordonnées circonstancielles de comparaison : introduites par les conjonctions comme, comme si, ainsi
que, de même que.
Il parle des papillons comme il parlerait d'un fléau.
Les propositions comparatives corrélatives, introduites par que et appelées par un adverbe de degré (plus,
moins, aussi), marquent le degré de l'adjectif ou de l'adverbe :
Il est encore plus bête que je ne l'imaginais. (comparatif de supériorité)
C'est l'homme le plus bête que je connaisse. (superlatif de supériorité)
Attention : Dans les systèmes comparatifs ou superlatifs, la proposition comparative est souvent elliptique
(une partie de la proposition n'est pas exprimée) :
Il est plus naïf que son ami. = que son ami (ne l'est) => ellipse du groupe verbal.
Il est plus naïf que bête. = qu'(il n'est) bête. => ellipse du sujet et du verbe être.
• Les subordonnées circonstancielles de conséquence : introduites par les conjonctions si bien que, de (telle)
sorte que, au point que (+ indicatif) ; toujours placées après la proposition principale (= compléments de verbe).
(Au plan logique, la conséquence et la cause forment une seule et même relation présentée de deux point de vue
différents : si A est la cause de B, B est la conséquence de A.)
Il a peur de tout, si bien qu'il n'ose rien faire. (A princ. => B, sub.de conséquence)
Il n'ose plus rien faire parce qu'il a peur de tout. (B princ. <= A, sub.de cause)
Les subordonnées circ. de conséquence sont à l’indicatif, sauf les corrélatives en « trop… pour que… » :
Il m’a trop souvent menti pour que je lui fasse encore confiance. (Ne pas confondre avec le but. cf ci-dessous)
• Les subordonnées circonstancielles de but : introduites par les conjonctions pour que, de manière que, afin
que, de peur que, de crainte que ; toujours au subjonctif.
Il faudrait supprimer les papillons pour qu'il n'y ait plus de cyclone.
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Dans les propositions qui expriment un but à éviter (de peur que, de crainte que), le verbe est employé avec
un "ne" explétif :
Il a arraché tes fleurs de peur que les papillons ne reviennent.
Remarque : La conjonction "que" peut aussi introduire une circonstancielle de but après un impératif :
Approche-toi, que je te dise un secret.
• Les noms masculins en [e] s'écrivent pour la plupart -er : le boucher, le berger, l'escalier, le papier…
Exceptions :
- se terminent par -é : le fossé, le blé, le café, le pré, le carré, l'été, ainsi que les noms issus d’un participe
passé d'un verbe : le blessé, le mutilé, le corrigé…
- se terminent par -ée : quelques noms empruntés au grec : le lycée, le musée, le trophée, le scarabée, le
mausolée.
• Les noms masculins en [o] s'écrivent le plus souvent -eau ; ils ont alors un mot de la même famille en -el- :
ruisseau —> ruisselle ; bateau —> batelier…
Certains s'écrivent -o- suivi d'une consonne muette (cf ci-dessus : sabot, repos, accroc…), -au (un étau, ainsi que
les mots en « -yau » : tuyau, boyau…), -aut (saut —> sauter) ou -aud (quelques mots : badaud, maraud, crapaud,
réchaud, échafaud)
Remarque : Les mots qui s'écrivent -o sont des mots empruntés au grec, au latin ou à l'italien : studio, micro,
loto, piano, stéréo, lavabo…
• Les noms masculins en [ɛj], [aj], [œj]ou [uj] s'écrivent -eil, -ail, -euil ou -ouil : le réveil, un portail, le
fauteuil, du fenouil…
Exceptions :
- Lorsque le son [œj] est précédé d'un c- ou d'un g-, il s'écrit -ueil : le cercueil, l'orgueil, l'accueil…
- Les mots composés avec le nom feuille : un portefeuille, un mille-feuille
- Un cas particulier : l'œil.
Attention : Les noms féminins en [œj] ou [uj] s'écrivent toujours -euille ou -ouille : une feuille, la bouille, une
fouille…
• Les noms masculins en [waR] s'écrivent -oir pour la plupart : un bougeoir, un trottoir, un entonnoir, un
arrosoir…
Quelques noms masculins s'écrivent -oire : un répertoire, un laboratoire, un observatoire, un accessoire, le
territoire…
Attention : Les noms féminins en [waR] s'écrivent toujours -oire : une mangeoire, la baignoire, une écritoire…
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• Pour savoir si un nom masculin comporte une consonne finale muette, il faut chercher des mots de la même
famille et voir si une consonne apparaît. La lettre finale peut être :
- un -t : le début (débuter) ; un -d : l'accord (accorder) ; un -p : le drap (drapier) ;
- un -s : le tapis (tapisserie) ou un -l (dérivé en -ill-) : le fusil (fusiller) ;
- un -c (dérivé en -ch- ou en -qu-) : le croc (crochet), le flanc (flanquer)…
- un -g (dérivé en -gn- ou en -ge-) : le poing (poignet), le rang (ranger)…
Attention : Quelques mots ayant des dérivés en -t ou un -s sont dépourvus de consonnes muettes : le favori, le
bijou, le schéma, le numéro, le piano…
• La même règle s'applique aux finales des adjectifs : mettre l'adjectif au féminin : un drap épais (/ une toile
épaisse) ; un garçon gentil et franc (/ une fille gentille et franche).
Exceptions : favori (/ favorite) ; rigolo (/ rigolote) ; frais (/fraîche)
• Les noms féminins en [te] ou [tje] ne prennent pas de -e : la liberté, la timidité, l'amitié, la pitié…
Exceptions : dictée, montée, pâtée, portée, butée, ainsi que les noms indiquant un contenu : l'assiettée, la
brouettée, la potée...
• Les autres noms féminins terminés à l'oral par une voyelle s'écrivent pour la plupart avec un -e muet, avec
quelques exceptions pour chaque cas :
- les noms féminins en [i] : la vie, la pluie, la boulangerie…
Exceptions : la fourmi, la souris, la brebis, la perdrix, la nuit.
- les noms en [y] : la statue, la rue, l'avenue…
Exceptions : la vertu, la tribu, la bru, la glu.
- les noms en [e] (autres que -té ou -tié) : la volée, la purée, l'entrée…
Exception : la clé (ou clef)
- les noms en [wa] : la voie, la courroie, la soie…
Exceptions : la loi, la foi, la voix, la noix, la croix.
- les noms en [ɛ] : la craie, la roseraie…
Exceptions : la paix, la forêt.
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- Certains noms commençant par une voyelle font l’objet de confusions du fait que l’élision de l’article annule la
distinction entre la et le ; ainsi dans « l’astérisque », on n’entend pas le genre du nom, qui est masculin : un
astérisque.
Parmi les noms souvent employés par erreur :
Sont masculins : un astérisque, un haltère, un insigne, un ovule, un rail…
Sont féminins : une argile, une atmosphère, une écritoire, une oasis, une orbite…
- Certains mots peuvent avoir les deux genres, selon le sens : crêpe, moule, mémoire, mode, œuvre, parallèle,
pendule, solde…
- Quelques mots sont masculins au singulier et féminins au pluriel : amour, orgue, délice.
• La plupart des noms ont un pluriel en –s : un enfant / des enfants ; une vache / des vaches…
• Les noms qui se terminent au singulier par –s, -z ou –x ne varient pas au pluriel : des souris, des nez, des
croix.
• Les adjectifs s’accordent avec le nom et portent généralement les mêmes marques que les noms : ils prennent le
plus souvent un –s au pluriel. Ex : des enfants sages, des vaches tristes
Deux « règles » ont cours et sont donc en théorie admises comme correctes :
- La règle traditionnelle d’accord qui reste encore majoritairement en usage et qui repose sur la décomposition
du mot-composé et l’analyse des mots qui le composent ; exemples :
des choux-fleurs (les deux mots sont des noms donc accord) ;
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des porte-cigarettes (= qui porte des cigarettes ; porte est un verbe donc pas de -s) ;
des avant-postes (= qui se trouve avant le ou les postes ; avant est une préposition donc invariable) ;
des tête-à-tête (il y a plusieurs rencontres mais chacun n’a qu’une tête) ; etc.
- La règle « simplifiée » des « Recommandations pour un nouvelle orthographe » de 1991 qui préconise
d’aligner le pluriel des mots composés sur celui des mots simples, en mettant systématiquement un –s à la fin
du mot composé, mais pas à l’intérieur : des chou-fleurs, des plate-bandes, des porte-cigarettes, des tête-à-
têtes…
• Règle générale : L’adjectif s’accorde avec le nom qu’il caractérise : de nouveaux journaux, une nouvelle
famille...
Attention : Quand un adjectif est placé après un groupe nominal contenant un complément du nom, vérifier s’il
complète le nom noyau du groupe ou le nom complément ; parfois les deux sont possibles :
Une compote de pommes acides (La compote est faite avec des pommes acides)
Une compote de pommes acide (C’est compote qui est acide)
• Accords problématiques :
- Lorsqu’un adjectif est employé comme un adverbe, il est invariable :
Les entretiens ont tourné court.
- L’adjectif possible employé après un superlatif (le plus/moins … possible) est invariable : Nous ferons le
moins d’erreurs possible (= le moins… qu’il est possible)
- Un adjectif placé après « des plus » se met au pluriel :
Ce garçon est des plus honnêtes. (= il est « parmi les garçons les plus honnêtes)
- « Demi » s’accorde en genre uniquement quand il est rattaché à un nom après « et » (une heure et
demie / un jour et demi) ; il est toujours invariable quand il est placé devant un nom avec un trait d’union
car il est considéré comme un préfixe (une demi-heure).
- Le participe passé « joint » est variable s’il est placé après le nom (dans l’enveloppe jointe / ci-jointe),
mais invariable quand il est placé avant (Ci-joint une enveloppe).
Les adjectifs de couleurs s’accordent avec le nom qu’ils caractérisent (Des fleurs bleues, des maisons
blanches…) ; mais ils restent invariables dans les cas suivants :
a) lorsqu’ils sont issus d’un nom :
des yeux noisette, des chemises marron, des pulls orange, des cheveux paille… (paraphrasés par « …
couleur de la noisette, du marron, de la paille… »)
Exceptions : rose, pourpre, fauve, mauve, incarnat, qui s’accordent.
b) lorsqu’ils sont complétés par un autre adjectif ou un nom, ou un groupe prépositionnel qui les modifient :
Une jupe bleu clair ; des rideaux jaune citron, bleu nuit ; des vases noir de jais, bleu de nuit…
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