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1.

Identification du cinéaste au griot/amdiaz/hakawati (une continuité, pas une


rupture).

BOUANANI SEMBENE DJEBAR


“Le role du poète dans "Les poètes du peuple
l’ancienne société maro- “Le griot était, non seule- sont âgés maintenant et
caine est considerable. Il ment l’element dynamique ils n'ont plus d'élèves,
est avant tout le chroni- de sa tribu, clan, village, néanmoins ces poèmes
queur, l’”historien” de sa mais aussi le témoin pa- restent vivants. Ils font ré-
tribu. Il ne chante pas tent de chaque événe- férence à des événements
seulement ses amours et ment.” du début du siècle.... pour
ses déboires propres, mais moi, les recherches pour

“Les historiens et les bio- "Disons que je suis passé


graphes classiques jettent “Le cineaste african est de la littérature écrite à la
un discredit sur tout ce comme le griot. Ayant la littérature orale afin de
que n’est pas composé en connaissance et le bon trouver une solution au
arabe classique littéraire sens, (le griot) est l’histo- problème de ne pas écrire
et relèguent dans l’oubli rien, le raconteur, la me- dans la langue maternelle
ces poètes vulgaires et moire vivante et la de la collectivité. Après
illettrés qui, pourtant, ont conscience de son dix ans d'activités pure-
exprime les sentiments les peuple… ment littéraires, j'ai pro-
plus profonds de la vie de gressivement détecté une

Plus tôt, j'avais cité Sembene qui s'identifiait directement au griot comme un
cinéaste. On pourrait dire la même chose de Bouanani qui, dans le débat fonda-
teur sur le cinéma dans la revue Souffles, compare la fonction du cinéaste ma-
rocain à celle du Hakawati ou de l'Amdiaz. Il y a aussi, je dirais, un parallèle
frappant avec la façon dont ils voient leur rôle de cinéastes, Bouanani parlant
de l'Amdiaz comme un "historien de sa tribu" et Sembene déclarant que "le
griot etait, non seulement l'élément dynamique de sa tribu, clan, village, mais
aussi le temoin patent de chaque evenement". Peut-on alors dire que les deux
cinéastes s'identifient et identifient leurs œuvres comme témoins des proces-
sus historiques vécus par les peuples Africains des deux côtés du Sahara ? Ou
comme les gardiens d'une mémoire élaborée oralement et collectivement

2. Inclusion of griot/amdiaz/hakawati characters

- In Bouanani’s Tarfaya, a young amdiaz is the primary character as he goes on


the quest to find a master who can teach him the art of words, while in his
Quatres Sources the narrator (himself) is a hakawati, meanwhile in Memoire
14 the narrator is once again, a poet
- Similarly, in Sembene’s films, we find a multitude of griot characters, in Ni-
aye, Borom Saret, Xala, or still yet in Ceddo
- Meanwhile in Brazilian filmmaker, Glauber Rocha’s “Black God, White Devil”
we find the cordel poet as both a narrator and character in the film…

3. Inclusion of characters found in oral storytelling

- Whether it is the popular heroes found in legends and historical epics…


- For example, the cangaceiro (Lampiao, Corisco) or the slave rebel in Brazil-
ian cinema… or the stories of legendary warriors in African cinema…
- Or whether it is the character archetypes and supernatural creatures found
in magical tales

Ex: Quatres Sources, Manucaima (Youtube: 19:26 - 21:38)

- Or whether it is the adaptation of contemporary figures or figures in recent


history whose story is given the treatment of a legend

Ex: Guelwaar: “Une legende africaine du 21eme Siecle”

- The same process can happen with contemporary stories of common folks
who are given the treatment of a folktale

4. Deployment of themes similar to those found in oral storytelling

- Admonition of greed, rebellion against the powerful often found in popular


tales and legends can also be found in films like in Sembene’s “Xala” and in
Bouanani’s “Mirage” or still yet in Ahmed Bennys’ “Mohammadia”
- absurd trajectories of poor men who suddenly find a treasure, whether mod-
est as in Sembene’s “Mandabi,” or significant as in Bouanani’s “Mirage

5. Deployment of forms and filmic structures which reflect those of popular


tales or oral poems

- Use of proverbs, parables, songs “confer on his works the same local flavor
which can be found in African storytelling” (Pfaf)

“…Dégager les caractéristiques du genie populaire qui les a engendrés.” A.B.

GLAUBER ROCHA

Cette stratégie s'inscrit dans la volonté du cinéaste d'apparenter son langage à


celui du poète de cordel, personnage explicitement intégré à la structure du
film. Ce n'est pas un hasard si le troubadour est un acteur central de la narra-
tion. Appartenant au même univers que celui qui constitue l'objet de réflexion
du film, son rôle de médiateur relie “Dieu noir, diable blanc” à la tradition de la
culture populaire célébrée par le Cinema Novo.

Cette médiation, bien qu'elle ne soit pas le seul vecteur de l'attitude du film à
l'égard des données historiques, explique en partie le rejet par le film de la fidé-
lité rigoureuse à l'histoire officielle des dates et des documents dans son dis-
cours .

Le récit transforme l'histoire en une matrice référentielle recouverte de


couches de constructions imaginaires. Ce précipité de l'imaginaire populaire
prend la forme de récits exemplaires dont le but n'est pas la fidélité aux faits
mais, plutôt, la transmission d'une morale.

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