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Plus tôt, j'avais cité Sembene qui s'identifiait directement au griot comme un
cinéaste. On pourrait dire la même chose de Bouanani qui, dans le débat fonda-
teur sur le cinéma dans la revue Souffles, compare la fonction du cinéaste ma-
rocain à celle du Hakawati ou de l'Amdiaz. Il y a aussi, je dirais, un parallèle
frappant avec la façon dont ils voient leur rôle de cinéastes, Bouanani parlant
de l'Amdiaz comme un "historien de sa tribu" et Sembene déclarant que "le
griot etait, non seulement l'élément dynamique de sa tribu, clan, village, mais
aussi le temoin patent de chaque evenement". Peut-on alors dire que les deux
cinéastes s'identifient et identifient leurs œuvres comme témoins des proces-
sus historiques vécus par les peuples Africains des deux côtés du Sahara ? Ou
comme les gardiens d'une mémoire élaborée oralement et collectivement
- The same process can happen with contemporary stories of common folks
who are given the treatment of a folktale
- Use of proverbs, parables, songs “confer on his works the same local flavor
which can be found in African storytelling” (Pfaf)
GLAUBER ROCHA
Cette médiation, bien qu'elle ne soit pas le seul vecteur de l'attitude du film à
l'égard des données historiques, explique en partie le rejet par le film de la fidé-
lité rigoureuse à l'histoire officielle des dates et des documents dans son dis-
cours .